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Culture Maker et DIY Jason Hecquet et Pierre Van Kempen Des petites expériences irréversibles de coopération Industries Culturelles, Art et Sociétés Université de Lille 3 - 2016/2017

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Culture Maker et DIY

Jason Hecquet et Pierre Van Kempen

Des petites expériences irréversibles de coopération

Industries Culturelles, Art et Sociétés Université de Lille 3 - 2016/2017

« Une société ne peut ni se créer ni se recréer sans, du même coup créer de l'idéal. Cette création n'est pas pour elle une sorte d'acte surérogatoire par lequel elle se compléterait une fois formée ; c'est l'acte par lequel elle se fait et se refait périodiquement. Aussi quand on oppose la société idéale et la société réelle comme deux antagonistes qui nous entraîneraient en sens contraire, on réalise et on oppose des abstractions. La société idéale n'est pas en dehors de la société réelle ; elle en fait partie. »

Emile Durkheim Les Formes élémentaires de la vie religieuse, Paris, Alcan, 1912

Le mouvement maker correspond bien à cette citation. Il porte un idéal mais est pour autant parfaitement intégré à la société.

Les makers sont omniprésents

Dans des espaces, comme les hacker-spaces ou les fablabs

Sur les sites de tutoriels et d’informations.

Dans des événements publics : les Maker Faires Voir même dans des écoles : les maker schools

Que se joue-t-il dans ce mouvement qui s'est développé ces dernières années de manière fulgurante ? Quelle est sa place dans la société contemporaine, et

notamment française ? Quelles formes prend-il ? Et en quoi son impact - notamment sur la métropole lilloise qui est au centre de notre

étude - est-il perceptible ?

Notre étude s’inscrit dans la lignée d’auteurs qui se sont déjà penchés sur cette question, et notamment sur les travaux de Michel Lallement et de Camille Bosqué. ll nous faut aussi évoquer l’homo faber d’Hannah Arendt qui remet la pratique du

faire au centre de la vie de l’homme en le définissant ainsi dans La Condition de L’Homme Moderne.

Pour autant, notre travail se centre principalement sur une étude localisée dans la métropole lilloise ainsi que sur le web, inscrit dans la période de septembre à

décembre 2016.

SommaireI/ L'idéologie du mouvement maker : ses valeurs, ses idées.

Qu’est ce qu’un maker ?

Le sacre de la bidouille

La volonté de faire par soi même ou la pratique du Do It Yourself

La conscience de soi

II/ Les lieux et les moteurs du mouvement maker.

Les FabLabs

Hackerspace ou Co-working

Les événements : la Maker Faire

Les makers et internet

III/ Dans ces lieux et ces espaces de tutoriel que produit-on ?

Des domaines de créations diversifiés

Des objectifs variés

Des thèmes récurrents

Un potentiel repris en en main par le marché

I/ Le mouvement maker : ses valeurs, ses idées.

Dans cette définition on retrouve trois idées fondamentales qui définissent le mouvement maker :

● Le plaisir de créer, de bidouiller, de hacker● L’envie de faire par soi même ● Tout le monde peut devenir maker

“Un maker c'est quelqu'un qui aime créer, qui a envie de réaliser un projet qu'il a en tête et qui n’est pas forcément satisfait de juste acheter quelque chose, qui a cette envie profonde de créer.”

Maker du Fablab de Roubaix

L'électro-bidouilleur, un youtubeur spécialisé dans l'électronique

Qu’est ce qu’un maker ?

Le sacre de la bidouille

La première qualité du maker : la curiosité. Il cherche à comprendre comment les choses fonctionnent. Il démonte, remonte, transforme.

“Je suis maker depuis aussi longtemps que je me souvienne. J'ai toujours été curieux de savoir comment fonctionnaient les choses, de créer des choses. J'ai commencé personnellement à m'équiper de différents outils matériels, tout ça.”

Témoignage d’un maker du FabLab de Roubaix

Exemple du hackerspace de Noisebridge (les ateliers de travail des makers : tout le

monde bricole, soude assemble.)

Le partage de ce geste de compréhension et de cette curiosité se retrouve dans l’open source.L’Open-Source : ce sont des programmes informatiques dont le code source est distribué sous

une licence permettant à quiconque de lire, modifier ou redistribuer ce logiciel. Mais il ne concerne pas exclusivement les logiciels informatique.

Invention d’un Robot dont les principes techniques, de la programmation au montage, sont disponibles

en open source

“La philosophie du hacking elle est fondamentale, et je pense qu’on a grandement besoin de tout hacker. Je vois dans le mouvement maker un moyen d’expliquer des transitions sociales beaucoup plus larges et théoriques. Le mouvement maker c’est hacker des objets, quelque soit l’échelle. On peut le faire sur un meuble Ikéa, on peut le faire sur un lieu, on peut le faire sur des politiques publiques, on peut le faire sur l’éducation nationale. Le maker à un rôle d’exemplarité.”

Emmanuel Vandamme, Président de l’association ANIS

Un geste qui pourrait être un modèle pour les autres domaines :● Elargissement de la curiosité à toutes les pratiques, répartis

sur une multitude de domaines.● Plaisir à faire, sans nécessairement tirer profit de son

oeuvre.● Le maker : un homo faber qui se réapproprie son travail

(Hannah Arendt).

Do It Yourself

La volonté de faire par soi même ou la pratique du Do It Yourself

Comme avec le slogan de Lille Maker, le fait de faire soi-même est au centre de la pratique maker intimement liée à la notion de partage et d’être avec les autres :

“Le DIY et les makers, ce sont des gens qui mettent en œuvre de nouvelles pratiques sociales, dans un champ bien spécifique de la fabrication et du bricolage, qui à la fois répondent à leur besoin et innovent dans ce champ de la fabrication, et qui en même temps sont exemplaires d’une transformation sociale à l’œuvre, et qui consciemment ou inconsciemment, participent à cette transition sociale.”

Emmanuel Vandamme

“Moi chez Lille Maker, je suis un peu débutant et j'apprends à découvrir l'imprimante 3D avec eux, mais par contre je peux leur apporter mon expertise.” [Il fait de maquettes numérique en 3D]

Un membre de Lille maker

Michel Lallement dans son livre L' Âge du faire insiste lui aussi avec enthousiasme sur cette importance du faire par soi-même qui est au centre du mouvement maker :

● Le mouvement maker est héritier de la contre culture des années 60 et notamment le mouvement hippie où l’action de faire par soi-même est importante dans une volonté de prendre ses distances avec l’échange marchand.

● Le faire devient même un principe d’organisation sociale : la do-ocratie, un système sans hiérarchie où chacun fait ce qu’il pense être utile pour la communauté et où la confiance et la coopération sont au centre.

« Les Hackerspaces sont des lieux où s'élabore une nouvelle grammaire du travail aux effets sociopolitiques dont nous ne soupçonnons pas encore toutes les implications. »

Michel Lallement, L’âge du faire, éd. du Seuil, Paris, 2015

“[Le DIY] ça amène les gens à transformer leur rapport à la connaissance, à leur faire ensemble, leur relation de confiance, leur rapport au pouvoir, leur pouvoir d’agir, leur capacité d’action individuelle et collective… mais ça c’est quelque chose qui va se faire sur X années. On n’est qu’au début.”

Emmanuel Vandamme

Emmanuel Vandamme partage cet enthousiasme quant-au potentiel qui se trouve dans le rapport des makers au travail

et à la communauté

Cette vision idéologique du mouvement maker et DIY imprègne aussi les discours des makers de manière générale, ce qui se retrouve sur le site de Oui are maker

“Avec Oui Are Makers nous voulons créer la plateforme pensée pour les makers, pensée pour ceux qui ont des idées et qui aiment les partager. Nous sommes convaincus qu’on peut créer, imaginer, inventer notre monde d’aujourd’hui et de demain en s’inspirant et en partageant tous ensemble.”

Cependant le plus important pour être maker, c’est de se reconnaître comme tel

Le mouvement maker reste difficile à définir car il est en transformation constante. Pour être maker il faut en effet se reconnaître comme tel et adhérer à un imaginaire collectif. Cela peut avoir deux conséquences :

● Des personnes qui semblent éloignées de la définition de maker peuvent se considérer comme des makers.

● A l’inverse, des personnes qui semblent parfaitement intégrées au mouvement peuvent prendre des distances avec lui.

Cependant, cette souplesse fait la force du mouvement maker car elle lui permet une grande ouverture et d’affirmer que tout le monde peut devenir maker.

“Moi, je suis pas forcément un maker dans l'âme, je fais de maquette numérique en 3D c'est mon métier je sais faire ça. Je suis plus ou moins débutant dans les autres domaines même si bon imprimante 3D et découpeuse laser ça je sais faire”

un membre de Lille Maker

La conscience de soi

La définition d’un maker n’est donc pas exhaustive. Cependant nous pouvons cerner des valeurs et des pratiques que nous avons développés tout au long de cette partie et que nous pouvons synthétiser en reprenant le slogan de la makerfaire de Lille : “Penser, faire, transmettre.”

Cette idéologie interroge sur sa mise en application dans la pratique. En effet, comment le maker a-t-il accès aux matériaux et aux outils pour faire par lui même les objets qu’il souhaite ? Où trouve-t-il des modèles ou des conseils ? De même, où ces makers qui travaillent ensemble se retrouve-t-ils ?

II/ Les lieux et les moteurs du mouvement maker.

Les FabLabs ● FabLabs = contraction des termes

anglophones “FABrication” et “LABoratory”. ● Ce sont des espaces dédiés à la réunion des

communautés de makers. ● Ils contiennent les outils nécessaires à

l’inventivité et sont ouverts à toutes les personnes qui souhaitent en profiter.

● Son fonctionnement repose sur la confiance et la collaboration de chacun.

Le mouvement maker c'est avant tout des espaces et des moments de partage et de création.

L’intérieur d’un Fablab

Fablab de Roubaix

Les outils d’un FablabPas de listes exhaustives mais quelques outils sont devenus de véritable icônes représentatifs du mouvement :

● L’imprimante 3D● La carte Arduino● La Raspberry Pi● Le fer à souder

Raspberry Pi

Imprimante 3D

Fer à souderCarte Arduino

Les conditions à respecter

Il y a une charte à respecter pour porter l'appellation officielle de FabLab. Il y a quatre critères principaux :

● être ouvert au public

● adhérer à la charte des Fablabs

● participer au réseau international des Fablabs

● partager un certains nombre d’outils et de matériaux

Charte disponible sur http://www.labfab.fr/charte-fablab/

Logo officiel des FabLabs

Les Fablabs officiels dans le monde en 2016 selon The FabLab Foundation

Des modes de fonctionnements variés

Malgré une idéologie fondée sur le partage et l’absence de hiérarchie, il peut arriver que le FabLab soit détenu par une seule personne qui décide de l’ouvrir aux autres makers. C’est le cas du FabLab de Roubaix.

A l’inverse, les membres de Lille Maker se partagent les locaux et les outils sans qu’il y ait un unique propriétaire dans la communauté. Ils sont d’ailleurs installés dans un lieu tout à fait spécifique qui est un espace de co-working.

Hackerspace ou Co-working ?Dans les FabLabs, se retrouvent des tiers-lieux avec notamment les espaces de co-working, des hackerspaces ou makerspace.

● Les co-workings sont des lieux où se réunissent les membres d’une communauté afin d’innover, d’échanger et de développer des idées.

● Les hackerspaces (ou makerspaces), ce sont des lieux où se réunissent des makers afin de pouvoir partager des outils ou connaissances qui permettront par la suite la fabrication d’objets, quels qu’ils soient.

● Toutefois, les deux sont complémentaires et peuvent par certains endroits, se partager un même espace.

«Nous fonctionnons en écosystème avec des tiers-lieux […] C’est le lieu de la communauté. Le bureau c’est l’entreprise, la maison c’est la famille. A partir de cette définition, un espace de co-working c’est un tiers-lieu, un hackerspace, c’est un tiers-lieu. Et généralement les tiers-lieux combinent plusieurs fonctions.”

Emmanuel Vandamme

● Un espace de travail partagé situé dans le centre de Lille.

● Sont présents des salles de réunion, avec différents événements, mais également un bar et un service de restauration.

● Un espace co-géré : c’est un lieu géré en commun, qui ne peut prospérer qu’à partir de l’investissement minimum de chacun des cowork.euses.ers.

● L’espace makerspace accueil ponctuellement des associations et des makers de différents horizons afin de partager et de créer.

Exemple d’un espace de co-working : le MutuaLab

“Ici au MutuaLab, il y a la fonction restaurant qui est gérée par une coopérative, il y a la fonction co-working au fond. A l’étage il y a une fonction hackerspace, avec une salle de réseau partagé et une bibliothèque partagée. Il y a aussi des distributions de paniers bios.”

Emmanuel Vandamme

Il existe d’autres lieux spécialisés pour des makers bien spécifiques, comme dans l’artisanat,

avec par exemple la Co-Fabrik à Lille

Les événements : la Maker Faire Les Maker Faire sont des événements ouverts au public qui rassemblent maker et DIY. Ils ont été créé sous l’impulsion du magazine Make (Makezine).

Se déroule durant les Maker Faire :

● Des ateliers de présentation● Des ateliers de création● Des conférences

Les Maker Faires dans le monde selon le magazine Make :

Un développement des Maker Faires qui témoigne de la prise d’importance du mouvement maker.

http://makermedia.com/brands/maker-faire/

Statistique du Makezine

Un exemple de Maker Faire : celle de Lille

Lors de la première édition lilloise (2016), elle a reçu plusieurs milliers de visiteurs (7000 en trois jours selon Jean-Marc Méléard, chargé de production). Cela

contribue à la fois à la visibilité des makers mais témoigne également de l’intérêt grandissant porté au mouvement.

Il existe d’autres événements plus localisés qui contribue à la vie du mouvement maker.

L’open bidouille camp

La Braderie des makers à la Maison Folie Moulin de Lille

Là encore la visibilité des makers s’en trouve renforcée à l’échelle locale.

Cependant, l’aventure des makers ne se joue pas seulement dans le monde matériel, les espaces du net sont indispensables au mouvement maker.

Ils permettent au maker de se structurer en réseau à l’international

● La FabFoundation, par exemple, est accessible par le net mais il existe aussi le Magazine Make, revu spécialisé dans le DIY.

http://www.fabfoundation.org/index.html

● Il existe également une visibilité sur le web à l’échelle locale. Nous pouvons ainsi citer le site de la Maker Faire de Lille ou du MutuaLab de Lille qui sont fluides, attractifs et accessibles.

Les makers et internet

Enfin la mise en place de nombreux sites de tutos permettent au maker de pouvoir transmettre les modes d’emploi de leurs inventions à d’autres makers.

Deux sites francophones :

Oui are Maker Wikifab

Mais il existe aussi de nombreux autres sites à l’étranger comme hackaday.com.

“On a des personnes qui viennent pour réaliser leurs projets, on a des étudiants, des bricoleurs, mais également des artistes, des architectes, etc.”

Témoignage d’un maker du Fablab de Roubaix

Ces dernières années, le mouvement maker est en croissance constante. Les lieux et les événements qui leurs sont dédiés sont de plus en plus importants et leur visibilité sur internet est florissante (tutos, sites, youtubeu.se.re, etc.). Pour autant que fabrique-t-on dans ses espaces ? Le mouvement maker est sans

limites, avec un public qui peut aller d’un expert dans son domaine à un amateur curieux et inventif. C’est ce que remarque un maker du Fablab de Roubaix :

Cela implique un impact sur les créations qui doivent, sans aucuns doutes, être extrêmements diversifiées.

III/ Dans ces lieux et ces espaces de tutoriel que produit-on ?

Des domaines de créations diversifiés

Sport Artisanat Ecologie Technologie

...

Des objectifs variés

Les makers sont très diversifiés, dans les FabLabs, il n’y a pas seulement que des curieux qui font pour leur unique plaisir. Il y a des associations (OSE Lille), des entrepreneurs… Dès lors, les façons de fabriquer sont très différentes.

Il y a ceux qui ont un projet bien défini :

“Souvent des gens viennent avec leur projet et leur fichiers et il n'y a plus qu'à lancer la machine.”

Un maker du Fablab de Roubaix

Ou ceux qui ont des contraintes à respecter :

“Lille maker est une association de maker de tout type localisés sur un territoire. OSE Lille c'est un mouvement international composé essentiellement de makers sur une thématique particulière.”

Un membre de OSE Lille

Mais il y a aussi ceux qui font pour le simple plaisir de faire sans une exigence absolue de résultat :

“Lille Maker souvent c'est une personne voire maximum deux ou trois personnes qui ont un projet commun et selon la volonté et la disponibilité des gens le projet aboutit ou pas. Et le problème c’est que, comme c'est porté par très peu de gens, ils s'amusent à faire le début parce que c'est rigolo mais dès qu'il faut faire les finitions pour que ça fonctionne correctement il y a plus personne.”

Membre de Lille Maker

Et qui sont libres de faire les projets les plus loufoques :

“A Lille maker, il y en a un qui a un projet d’une lunette de toilette connectée. L'idée c'est de pouvoir de commander son portable en bluetooth avec les mouvements de son corps sur la lunette des toilettes.”

Membre de Lille Maker

Bien sûr, il existe de nombreux thèmes récurrents, qui témoigne de la pluralité des profils de chaque makers. En voici différents exemples :

Makerfaire de Lille : R2D2 réalisé par une communauté de makers,

fan de la saga

Objets uniques en leur genre

Robot open source réalisé par des passionnés de robotiques

Les créations de fan ou objets esthétiques

Des thèmes récurrents

Objets adaptés à un usage singulier

“Une association qui faisait du tire à l'arc qui voulait une sorte d'afficheur sans fils avec des gros chiffres visible à 60 mètres. Une demande très spécifique.”

“Après j'ai eu quelqu'un qui voulait tester l'imprimante 3D avec du chocolat, il avait besoin d'une tempéreuse pour avoir une température particulière pour le chocolat.”

Maker du Fablab de Roubaix

Des objets inscrits dans une tendance et dédiés à des usages novateurs : l’écologie, avec pour exemple, La Cool Co, une serre connectée.

Un potentiel repris en main par le marché

Bien que la philosophie maker s’oppose au mode capitalistique du libre échange et du profit, cela n’empêche pas certaines multinationales de s’approprier ce potentiel d’innovation grandissant. Mais ceci n'intéresse pas exclusivement les entreprises, puisque certains makers ont également décider de faire de leur passion, une activité professionnelle.

“Les questions d’institutionnalisation sont conflictuels, et divisent les ‘’pros’’ et les ‘’hobbihistes’’. Il y a eu de grosses tensions entre les makers bénévoles, qui font ça pour leur plaisir, et les gens qui veulent en faire leur activité [professionnelle]. Les deux sont très complémentaires, mais il y a eu un conflit lorsqu’ ANIS s’est associée à Lille Maker. En amenant des projets et de l’argent, on a perturbé l’écosystème.”

Emmanuel Vandamme

“Entreprise ouverte est un partenaire, on partage certaines choses comme des machines.” Propriétaire du Fablab de Roubaix

Quelques exemples d’entreprises sur la vague des makers

La paper pong par Decathlon est déjà commercialisée

Les ateliers TechShop sont des filiales de Leroy Merlin

Il faut de même nuancer l’intérêt que constitue les créations des makers pour les entreprises : le monde des makers reste en grande parti le monde de la découverte et de l’exploration. Tous les projets réalisés ne sont pas des inventions innovantes et révolutionnaires mais des objets qui témoignent plutôt d’un plaisir de faire par soi-même.

Cette importance de la découverte est perceptible dans les nombreuses offres de formations pour les enfants et les adultes présentes dans les Fablabs.

Il y a par exemple les ateliers découverte proposés par Lille Maker

Conclusion

Cette citation d’Emmanuel Vandamme synthétise ce que nous avons essayé de montrer tout au long de cette étude :

“Moi je ne crois pas au militant, je crois aux gens qui agissent. Et les makers, comme leur nom l’indique, ils font ! Ils participent à une transformation, par l’action, par l’exemple, c’est très concret et très visuel. Ce n’est pas du discours. C’est une vraie réponse à des enjeux politiques et démocratiques. Les fablabs ce sont des lieux où se passent des petites expériences irréversibles de coopération. Ce sont des endroits où à un moment, on coopère et on collabore, et ça c’est une expérience qu’on ne peut pas retirer aux gens et qui est bienveillante. Ce n’est pas les gens qu’il faut aider, ce sont les communautés. Il y a un vrai enjeu à prendre soin de ces communautés.”

Remerciements

Nous adressons nos remerciements aux personnes qui ont participé à la réalisation de cette étude.

En premier lieu, nous remercions Laurence Allard, maître de conférence à Paris III et Lille III, pour ses conseils qui nous ont guidé dans notre travail.

Nous tenons à remercier Emmanuel Vandamme, Président de l’association ANIS (Association Nord Internet Solidaire), pour nous avoir accordé un entretien enrichissant et bénéfique.

Enfin, nous remercions également tous les makers de l’association Lille Maker, du FabLab de Roubaix et d’OSE Lille sans qui ce projet n’aurait pu aboutir.

Bibliographie

Arendt Hannah, La condition de l’homme moderne, Université de Chicago, Chicago, 1958.

Bosqué Camille, La fabrication numérique personnelle, pratiques et discours d’un design diffus : enquête au coeur des FabLabs, hackerspaces et makerspaces de 2012 à 2015, Art et histoire de l'art, Université Rennes 2, 2016.

Durkheim Emile, Les formes élémentaires de la vie religieuse, Paris, Alcan, 1912.

Lallement Michel, L’âge du faire, éditions du Seuil, Paris, 2015.

Sources des imagesSlide 3http://wikifab.org/https://www.fablabs.io/Slide 4http://makerfaire.com/map/http://makerfaire.com/map/Slide 8https://www.youtube.com/watch?v=3YzaltN5xj4Slide 9http://www.knowtex.com/blog/stop-5-la-baie-de-san-francisco/Slide 10https://oxhak.fr/oxhak-fr-05-2014-inmoov-robot-humanoide-open-source-imprimable-en-3d.htmlSlide 11http://www.sis.sch.id/fall-season-asas/do-it-yourself-clubSlide 12http://lille-makers.org/http://www.thedigitalshift.com/2013/08/k-12/the-summer-of-making-a-global-project-offers-diy-opportunities-for-creativity-and-sharing/

Slide 13http://www.laviedesidees.fr/Hackers-a-l-ouvrage.htmlSlide 15http://ouiaremakers.com/qui-sommes-nousSlide 16http://sandiego.makerfaire.com/2015/10/01/2015-exhibitors/Slide 17Crédit photographique : Jason Hecquet - Maker Faire LilleSlide 18Domaine libre de droitSlide 19Crédit photographique : Jason Hecquet - Maker Faire Lille

Slide 32http://www.fabfoundation.org/index.htmlSlide 34http://beta.wikifab.org/index.php/Accueilhttp://ouiaremakers.com/explore_allSlide 35Crédit photographique : Jason Hecquet - Maker Faire LilleSite de la Co FabrikWikiFab (x2)Slide 38Crédit photographique : Jason Hecquet - Maker Faire Lillehttps://oxhak.fr/oxhak-fr-05-2014-inmoov-robot-humanoide-open-source-imprimable-en-3d.htmlSlide 39Crédit photographique : Jason Hecquet - Maker Faire LilleSlide 41Crédit photographique : Jason Hecquet - Maker Faire LilleSite de TechShop (Leroy Merlin)Slide 42http://lille-makers.org/ateliers-decouverte/

Slide 20Domaine libre de droitsSlide 21http://www.labfab.fr/charte-fablab/Slide 22https://www.fablabs.io/mapSlide 25http://www.frenchweb.fr/les-infos-made-in-lille-la-plaine-images-sagrandit-giroptic-mutualab/226541Slide 26https://getstig.org/blog/fabrique-aviva-16-projets-fav/Slide 27http://makezine.com/http://makerfaire.com/map/Slide 28makermedia.com/brands/maker-faireSlide 29http://www.applica.tm.fr/2016/10/17/actualite/maker-faire-lille/Slide 31http://openbidouille.net/Extrait du programme de la Maison Folie Moulin de Septembre à Décembre 2016