coopérateur : mars 2015
DESCRIPTION
http://www.lacoop.coop/cooperateur/TRANSCRIPT
MARS 2015 cooperateur.coop VOTRE VIE, VOS AFFAIRES
RelèvePrix Transfert de ferme La Coop
PorcLes maternités collectives
Ferme Roulante
YVES ROUX
L’HUMAIN ET L’HOMME D’AFFAIRES
Le premier vaccin contre le CVP2 pour les truies et les porcelets
CIRCOVAC® est le premier vaccin contre le CVP2 approuvé à la fois chez les truies et les porcelets pour protéger l’ensemble du troupeau de la naissance à la finition. Maintenant, vous pouvez choisir comment vous vaccinez votre troupeau contre la maladie causée par le CVP2. CIRCOVAC vous offre la souplesse de vacciner les truies ou les porcelets, selon ce qui vous convient.
CIRCOVAC®: Un vaccin, deux options.
Consultez votre médecin vétérinaire dès aujourd’hui.
Deux fois plus de raisons de choisir CIRCOVAC®
® CIRCOVAC est une marque déposée de Merial Limitée.© 2011 Merial Canada Inc. Tous droits réservés.
CIRC-11-7008-JA MERO-2021www.merial.ca
dossier : SWI-15100 client : Merial date/modif. rédaction relecture D.A. épreuve à
description : Annonce Circovac Fran. fevruier
111/02/15
100%titre : « 2 Fois plus de Raisons»
sc/client infographe production couleur(s)publication : Coop Agricole
4cformat : 7.875” x 10.75” infographe : Robert D.
SWI_15100_circovac_coop_agri_fran.indd 1 2015-02-11 05:33 PM
ÉDITION MARS 2015
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ENCOUVERTURE30 Ferme roulante — Yves Roux : l’humain et l’homme d’affaires
VOTREVIE
VIE COOPÉRATIVE5 Mot de la rédactrice en chef
6 ZOOM COOPÉRATION
8 MA COOP
12 Le bilan 2014 de La Coop fédérée
18 PAUSE PENSÉEColette Lebel*
20 La Cuma de l’Érable
22 Audrey Bilodeau — Jeune coopératrice fortement convaincue
VIE AGRICOLE24 Prix Transfert de ferme La Coop
30 Ferme roulante — Gérer l’humain
VOSAFFAIRES
AFFAIRES AGRICOLES32 Ferme roulante — Gérer Les affaires
36 L’EFFET BOEUFBruno Langlois*
38 Les maternités collectives
44 Pour maximiser rendements et profits de vos cultures
47 Pour vendre son foin sur-le-champ !
49 Des nouveautés pour les acériculteurs
AFFAIRES ÉCONOMIQUES52 L’équilibre budgétaire du gouvernement Couillard
54 L’importance d’avoir une mission et une vision
57 ZOOM AFFAIRES
58 FAITS ET GESTESVincent Cloutier*
* For English version, please visit our website at lacoop.coop/cooperateur
Version Web : www.lacoop.coop/cooperateurVersion virtuelle : www. lacoop/cooperateurvirtuel
Le premier vaccin contre le CVP2 pour les truies et les porcelets
CIRCOVAC® est le premier vaccin contre le CVP2 approuvé à la fois chez les truies et les porcelets pour protéger l’ensemble du troupeau de la naissance à la finition. Maintenant, vous pouvez choisir comment vous vaccinez votre troupeau contre la maladie causée par le CVP2. CIRCOVAC vous offre la souplesse de vacciner les truies ou les porcelets, selon ce qui vous convient.
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111/02/15
100%titre : « 2 Fois plus de Raisons»
sc/client infographe production couleur(s)publication : Coop Agricole
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3COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
La vie en bleu au pays des bleuetsEst-il possible de vivre de bleuets et d’eau fraîche comme les Saguenayens et les Jeannois ?
Tournée laitière en Ontario Summitholm, Hoenhorst, Greiden, Armstrong Manor... Comment travaillent les meilleurs gestionnaires d’entreprises laitières de la seconde province productrice de lait du Canada.
Tendances volaillesCompte rendu de l’Atlanta Poultry Expo : nos spécialistes vous parlent des nouvelles technologies, enjeux et tendances de l’industrie.
À VENIR DANS VOTRE MAGAZINE
Le Coopérateur est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.
Éditeur Jean-François Harel
Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) [email protected]
Rédacteur Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) [email protected]
Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 [email protected]
Révision Georges O’Shaughnessy enr.
Ont collaboré à ce numéro Hicham Bencharki, Alain Brassard, Vincent Cloutier, Hélène Cossette, Étienne Gosselin, Pascal Labranche, Jean-Sébastien Laflamme, Bruno Langlois, Colette Lebel, Nancy Malenfant.
Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée
Graphistes Pierre Cadoret, Nadine Poirier, Valérie Michèle Vidal
Webmestre Ricardo Silva
Photographies et illustrations Pierre Cadoret, Bernard Diamant, Martine Doyon, Étienne Gosselin, Exposimage, Louis Jacob, Nancy Malenfant
Page couverture Exposimage
Impression Interweb Inc.
Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.
Publicité Pierre Grinsell | 450 661-8200 [email protected]
Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :
Le Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2
Télé. : 514 384-6450 | Téléc. : 514 858-2025 Couriel : [email protected] Site web : www. lacoop.coop/cooperateur et www.lacoop.coop/cooperateurvirtuel
Poste-publications, convention n° 40628621Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec
VOLUME44,NO3 | MARS2015
ErratumDansl’articleLe Colloque des coopératrices attire des perlesparulemoisdernier,deuxerreurssesontmalheureusementglissées.D’unepart,onauraitdûlirequeSophieBédard,MurielDuboisetAlineLavalléeonttoutestroisétéinvitéesàparlerdeleursexpériencescommeadministratrices.D’autrepart,leprénomdeCathyFraserafaitl’objetd’unecoquillequil’atransforméenKathy.Toutesnosexcuses.
La rédaction
108580-03-15
ABONNEMENT (version papier)
Contactez Nadine Kadé 514 384-6450, poste 3710 [email protected] complétez le formulaire à l’adresse suivante :http://www.lacoop.coop/ cooperateur/abonnement.asp
Coût d’abonnement (taxes incluses)
Membres : 8,63 $/année (défrayé par la coopérative locale)
Non-membres :1 an : 25 $ 3 ans : 55 $ 2 ans : 40 $ À l’étranger – 1 an : 90 $
CoopérateurC.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2Tél. : 514 384-6450 – Téléc. : 514 858-2025 – Courriel : [email protected]
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4 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
PHO
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L’agriculture change et se modernise. Elle est maintenant à l’ère des technologies. Le Coopérateur suit cette tendance, tout en demeurant axé sur l’être humain.
L’agriculture, c’est d’abord des gens qui ont
une vie personnelle, une vie familiale, une vie
sociale composées de moments de bonheur,
mais aussi d’embûches. Ces mêmes gens font
partie du grand réseau La Coop, une association
de personnes qui travaillent ensemble pour
répondre aux besoins de leur entreprise. C’est
pourquoi il est important pour le Coopérateur
de traiter d’affaires humaines : votre vie !
L’agriculture se modernise : dans un monde
où tous les secteurs d’activité visent les coûts
de production les plus bas, le producteur d’au-
jourd’hui doit gérer rigoureusement son entre-
prise et travailler avec les meilleurs partenaires
et les bons outils. Le réseau La Coop s’adapte à
ces besoins et travaille à développer les meil-
leurs techniques de production, les meilleurs
produits et services, mais aussi à offrir des
outils de bonne gestion d’entreprise. Les
tableaux mensuels laitiers, Agriscan et l’ima-
gerie satellite en sont des exemples. Cela vaut
bien plusieurs pages du magazine qui seront
axées sur les affaires : vos affaires !
La pérennité des fermes est assurée grâce à
la relève. Il est important de montrer ces jeunes,
de les faire parler de leur vision, de leurs ambi-
tions. Surveillez-les, ils s’affirmeront davantage,
que ce soit dans la section humaine ou affaires.
C’est donc un nouveau magazine que les
équipes de rédaction et de création de La Coop
fédérée vous ont méticuleusement confec-
tionné. L’information vous est présentée un peu
à la façon Web : des blocs d’information, ici et
là, rapides à lire pour les plus pressés. Mais
aussi du texte continu, de l’information plus
détaillée pour les plus curieux et avides d’infor-
mations.
Pour compléter le tableau de la moderni-
sation, le Coopérateur aura un nouveau site
Web sur lequel vous trouverez du contenu
différent du magazine imprimé. De l’infor-
mation pertinente pour votre vie person-
nelle et pour votre entreprise sera offerte
sous forme de textes, de vidéos et de photos.
Sortie prévue ce mois-ci.
Votre vie, vos affaires à la façon moderne !
GUYLAINE GAGNON, RÉDACTRICE EN CHEF – [email protected]
Un magazine renouvelé au thème évocateur : VOTRE VIE, VOS AFFAIRES
LE COOPÉRATEUR publie maintenant
de l’information en ligne (Flash réseau).
Vous souhaitez la recevoir, allez au
http://www.lacoop.coop/cooperateur/
et cliquez sur Infolettre en haut
de la page.
5COOPERATEUR.COOP–MARS 2015
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6 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
LagouvernancechezArlaFoodsArla Foods est issue de la fusion, en 2000, entre deux coopératives laitières du Danemark et de la Suède. Le groupe Arla compte 13 500 membres au Danemark, en Suède, en Allemagne et au Royaume-Uni, et a entrepris des affaires au Canada, aux États-Unis, en Finlande, en Chine et en Russie. Le président d’Arla Foods, Âke Hantoft, récemment à Minneapolis pour prononcer une conférence sur le modèle de gouvernance du groupe, a précisé que l’équité entre toutes les parties était une des principales clés du succès d’Arla. Ainsi, tous les membres reçoivent le même prix pour le lait livré. C’est un défi de taille, a-t-il dit, puisqu’il faut gérer les nombreuses fluctuations des taux de change. La croissance d’Arla est financée par les membres, et une majorité de 75 % de ceux-ci est requise pour procéder à toute acquisition internationale. Les membres peuvent exercer un droit de vote au sein de leur district local, où ils élisent un conseil de 165 représentants, lesquels élisent à leur tour un conseil central de 10 personnes. M. Hantoft a précisé que ces sièges étaient déterminés en fonction des actions détenues par ces personnes– une particularité qui en fait sourciller plus d’un. Enfin, au sein de ce conseil central sont requises une représentation des membres féminins de même qu’une représentation des employés. M. Hantoft a conclu en évoquant Arlagarden, le programme de développement durable d’Arla Foods. D’abord boudé par les membres, ce programme a néanmoins fait son chemin, et ceux-ci en ont maintenant largement adopté les pratiques d’agriculture durable.
LA COOP FÉDÉRÉE, TOP 30 DES COOPÉRATIVES AGROALIMENTAIRES DANS LE MONDELe Word Cooperative Monitor souligne la place de La Coop fédérée, la plus importe entreprise agroalimentaire au Canada, dans le Top 30 des coopératives agroalimentaires sur la planète. Dans cette troisième édition d’un classement mondial, on y retrouve La Coop fédérée au 24e rang dans la catégorie des plus grandes coopératives dans le secteur agricole et agroalimentaire selon le chiffre d’affaires. Nous sommes fiers de faire partie de l’économie coopérative et de partager ses valeurs d’honnêteté, d’équité, de responsa bilité et de solidarité.
Pour lire l’étude au complet : http://goo.gl/o9cSI8
Les coopératives vues par les membres et les non-membres
Lorsqu’on demande aux gens si les coopératives respectent la nature de leur modèle d’entreprise, ces dernières obtiennent un très bon score, avec une moyenne de
5,02/7 (1 étant « pas du tout d’accord » et 7 « tout à fait d’accord »). Les Américains sont le plus en accord avec l’affirmation (5,46/7), tandis que les Japonais sont les juges
les plus sévères du modèle coopératif (4,44/7). L’ouverture à tous et l’engagement dans le milieu sont les deux critères les plus à même de convaincre la population
qu’une coopérative respecte sa mission première. Ces résultats sont tirés du rapport La conception générale de la nature coopérative, réalisé par la Chaire de coopération
Guy-Bernier (Université du Québec à Montréal) et fruit d’un sondage auprès de répondants venant de 10 pays sur les cinq continents. (UQAM)
Vivement les coopératives ! Unetouterécenteanalysedel’OCDEaffirmequeréduirelesinégalitésderevenuspourraitfavoriserunecroissanceéconomiqueforteetpérenne.Eneffet,l’étuderévèlequelacroissanceéconomiqueestplusrapidedanslespaysoùlesinégalitésderevenusdiminuentquedansceuxoùellesaugmentent.L’étudeavanceparailleursquel’éducationestunecléàprivilégierquandonveutfreinerlesinégalités.Or,puisquelescoopérativescontribuentàunemeilleuredistributiondelarichesseetqu’ellesfontdel’éducationundeleursprincipesfondamentaux,onpeutenconclurequ’ellesjouentunrôleinestimable,nonseulementpourlebien-êtredespopulations,maiségalementpourleséconomiesnationales.Vivementlescoopératives! http://bit.ly/1DYb5E3
Les coopératives sont une clé du développement durableL’Organisationinternationaledutravail(OIT)faitunepromotionactivedumodèlecoopératifcommeinstrumentessentielpourfavoriserledéveloppementdurable.L’OITaffirmequelesvaleursetlesprincipesquirégissentlesentreprisescoopérativesrépondentauxenjeuxpressantsdudéveloppementéconomique,delaprotectiondel’environnementetdel’équitésocialesinécessaireàl’équilibremondial.L’OITsalueégalementlacontributiondescoopérativesàdesrelationscommercialespluséquilibréesetdeschaînesdevaleurplusinclusives,parleurengagementdansdesformesalternativesdecommerce,etcroitparailleursquelesapprochesnovatricesdescoopérativespeuventfavoriseruneéconomieàfaiblesémissionsdecarbone.(OIT)
ZOOMCOOPÉRATION
ATV140086_NEW HDXFARMINGAD_FR_A
JOB NO. ATV140086 DATE 2.11.15 INITIALS DATE
CD Brien A
AD/Designer John B
Writer Brad G
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Account Mgr. Nick S
Project Mgr. Lexi D
Print Prod.
JOB NAME HDX Farming Ad - FR
CLIENT Arctic Cat
FILE NAME ATV140086_HDXFarmingAD_FR_AROUND
1STAGE:CLIENT REVIEW
LIVE 7" x 10"
FLAT/TRIM 7.75" x 10.5" FOLDED
BLEED 8.75" x 11.375" SCALE 100%
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PLACE AU TOUT NOUVEAU HDXMD 700 XTMD EPS. Le HDX 2016 travaille plus fort que jamais et il a maintenant une allure à la hauteur. Les panneaux de carrosserie en Surlyn® ultra-résistant aux érafl ures et le capot de type automobile font tourner les têtes et ajoutent à la fonctionnalité. Les amortisseurs arrière à ressort hélicoïdal FOX FLOAT® à pression réglable assurent une capacité portante de 454 kg (1 000 lb). Et avec une banquette à trois places, un dégagement-épaules accru de 8,25 cm (3,25 po) et un système de réduction du bruit de 8 dB, le confort est au premier plan. Enfi n, une commande 2-4 roues motrices avec blocage du différentiel avant permet de franchir les terrains les plus accidentés. Le HDX. Voilà comment on abat la besogne au pays des Cat. Pour en savoir davantage, visitez arcticcat.com.
Les VTT et VR hors route peuvent être dangereux à conduire. Une utilisation inappropriée peut entraîner des blessures sérieuses, voire la mort. Tous les occupants du véhicule doivent porter une ceinture de sécurité (sur VR hors route), un casque homologué, des lunettes de sécurité et des vêtements de protection. Ils doivent utiliser les poignées/le volant et demeurer entièrement à l’intérieur du véhicule. Tous les conducteurs de VR hors route doivent être titulaires d’un permis de conduire valide et être agés d’au moins 16 ans. Les occupants doivent pouvoir s’asseoir dans le véhicule, le dos bien appuyé contre le dossier, les deux pieds à plat sur le plancher et les mains sur les poignées/le volant. Ils doivent lire et comprendre le manuel de l’utilisateur avant de conduire. Suivez toutes les instructions et tenez compte des avertissements. Évitez les déplacements soudains, les accélérations brusques dans les virages, la conduite à fl anc de pente et les surfaces pavées. Ralentissez avant de prendre un virage. Ne tentez jamais de faire des cascades. Ne faites jamais d’excès de vitesse et soyez particulièrement prudent en terrain accidenté. Ne transportez jamais de passagers dans la boîte de chargement; ne transportez jamais plus de passagers que le nombre de sièges du VR hors route. Ne transportez jamais de passagers sur un VTT conçu pour une seule personne. Tout conducteur de VTT doit être âgé d’au moins 16 ans, et âgé de plus de 14 ans pour le modèle 150 et de plus de 12 ans pour les modèles 90 et DVX 90. Conduisez uniquement des VTT conçus pour des personnes de votre âge. La supervision d’un adulte est requise pour les conducteurs de moins de 16 ans. Ne conduisez pas sur les voies publiques à moins qu’elles soient designées à titre de voie d’accès pour VR hors route; des collisions avec une automobile ou un camion peuvent se produire. Ne consommez jamais d’alcool ou de drogue avant de conduire ou en conduisant. Évitez de tirer à partir de votre VTT ou VR hors route, ou d’y appuyer des armes à feu ou des arcs. Arctic Cat recommande à tous les conducteurs de suivre un cours de formation. Pour de l’information sur la sécurité et les cours, appelez le Conseil canadien de la sécurité au 1 613 739-1535 ou voyez votre concessionnaire. Pour une formation en conduite de VR hors route, visitez le site www.rohva.org. À l’instar des défenseurs de l’environnement, Arctic Cat vous recommande vivement de conduire lentement sur les terres privées ou publiques. Conduisez uniquement sur les sentiers ou dans les zones désignés à cet effet. Préservez vos futures occasions de conduite en démontrant votre respect pour l’environnement, les lois locales et les droits d’autrui. FOX® et FOX FLOAT® sont des marques déposées de FOX Racing Shox. Arctic Cat,® HDX,MD Partagez notre passion,MD Prowler® et Share Our PassionMD sont des marques déposées ou des marques de commerce d’Arctic Cat Inc. ©2015 Arctic Cat Sales Inc., Thief River Falls, MN 56701, É.-U. Les VTT et côte à côte (VR hors route) d’Arctic Cat sont des produits de classe mondiale d’Arctic Cat Inc.
LA TOUTE NOUVELLE FAÇON DE TOUT FAIRE.LA TOUTE NOUVELLE FAÇON DE TOUT FAIRE.LA TOUTE NOUVELLE FAÇON DE TOUT FAIRE.
BIENVENUE AU PAYS DES CAT
ATV140086_HDXFarmingAD_FR_A 1 2/11/15 3:56 PM
MACOOP
LES PRODUITS QUISINE, DE FLAMINGO, SE DÉMARQUENTLe 21 janvier dernier, Olymel a remporté un prix DUX pour sa nouvelle gamme de produits Quisine, dans la catégorie Nouveau produit/Grande entreprise de production ou de transformation alimentaire. Le jury du concours a conclu que les produits Quisine présentent « un très haut potentiel de pénétration sur le marché et proposent une alternative intéressante à une soirée resto ou encore à une livraison à domicile ». Ils ont été décrits comme « pratiques et faits d’ingrédients de qualité, privilégiant un mélange d’épices plutôt qu’une haute teneur en sodium ». Lancés en septembre 2014, les nouveaux poulets en sauce surgelés aux saveurs internationales Quisine (poulet au beurre indien, poulet mexicana et poulet thaï) ont déjà obtenu le prix Innovation en alimentation, du Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation (CTAC), le 26 novembre dernier. DUX
est un programme qui vise à souligner les initiatives contribuant à l’amélioration de l’état de santé des populations par l’alimentation.
Lise Gagnon, vice-présidente au marketing, à la recherche et au développement, Olymel
LA COOP AGRILAIT CÉLÈBRE SES 75 ANS CETTE ANNÉE !Fondée en 1940, sous la désignation La Société Coopérative Agricole de Beurrerie de Saint-Guillaume, elle était active dans la fabrication du beurre et du fromage, certes, mais aussi dans la vente et l’achat d’animaux, d’instruments agricoles et d’engrais commerciaux. S’ajouteront, quelques années plus tard, les produits pétroliers et le secteur quincaillerie et matériaux. Les activités de la fromagerie St-Guillaume demeureront toutefois au cœur de la coopérative. Elle transforme aujourd’hui 26 millions de litres de lait annuellement. Quelques
– et de voir les mesures à prendre pour en maximiser la rentabilité. Énergies Sonic était aussi présente pour montrer sa technologie de pointe, une chaudière à la biomasse, et évidemment sa gamme complète de produits pétroliers et d’équipements qui répondent à tous les besoins en énergie.
40E PRÉSENTATION DE LA SAAC À QUÉBECEn 1975, des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval mettaient sur pied un salon destiné à créer un pont entre les producteurs agricoles et les consommateurs. Le succès a été immédiat. Quarante ans plus tard, la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation (SAAC) est toujours vivante et la relève ne s’est jamais essoufflée. Des générations d’étudiants de la Faculté, dont plusieurs sont devenus des leaders dans le milieu agroalimentaire au fil des années, se sont succédé à la tête de l’organisation.
activités permettront de souligner cet anniversaire avec les membres, les employés et les clients de La Coop Agrilait, dont l’ouverture officielle de la quincaillerie sous l’enseigne BMR ; le Gala des bâtisseurs, en mars ; une soirée vins et fromages et une journée familiale, en juillet ; et le tournoi de golf annuel, en septembre. Joyeux anniversaire, Agrilait !
SALON DE L’AGRICULTURE : LA COOP ÉTAIT PRÉSENTE À l’occasion du Salon de l’agriculture de Saint-Hyacinthe, qui s’est tenu du 13 au 15 janvier dernier, une équipe d’experts-conseils était sur place pour faire connaître davantage les solutions d’affaires La Coop. Parmi celles-ci, un forfait de gestion agroéconomique qui comprend le tableau mensuel laitier, Agriscan et les imageries satellite. Trois outils qui permettent d’obtenir une image globale d’une entreprise ou d’un secteur de l’entreprise – coûts de production, rendements, marges, forces, faiblesses, etc.
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8 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
Ce sont vos champs, vos cultures et votre entreprise. Donc, lorsque vient le temps de protéger
votre soya, vous voulez avoir le contrôle. Voilà pourquoi DuPont a créé l’herbicide Freestylemc.
Il vous permet de contrôler les mauvaises herbes en début de saison de manière simple, efficace
et flexible. Mélangé au glyphosate de votre choix et ajouté à votre soya GT, il vous offre une
grande souplesse en matière d’application et vous permet de mieux contrôler les graminées et
les feuilles larges tenaces. Vous pouvez également ajouter Freestylemc à votre soya IP pour
contrôler un plus grand nombre de variétés de mauvaises herbes, y compris les graminées et les
principales mauvaises herbes à feuilles larges comme l’abutilon et la morelle. Montrez aux
mauvaises herbes que c’est vous le boss grâce au herbicide Freestylemc.
L’herbicide Freestylemc. Plus de flexibilité. Plus de contrôle.
Veuillez contacter votre détaillant, votre représentant DuPont, ou encore le Centre de
soutien AmiPlan® de DuPontmc au 1 800 667-3925, ou visiter freestyle.fr.dupont.ca.
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C’EST QUI LE BOSS? C’EST VOUS LE BOSS.
Comme avec tout produit de protection des cultures, lire et suivre soigneusement les directives de l’étiquette.L’ovale de DuPont, DuPontmc, Les miracles de la sciencemc, AmiPlan® et Freestylemc sont des marques déposées ou de commerce de E. I. du Pont de Nemours and Company. La compagnie E. I. du Pont Canada est un usager licencié. Membre de CropLife Canada.© Droits d’auteur 2015, La compagnie E. I. du Pont Canada.
PUB: Le Cooperateur Agricole AD #: DUPCRE-15014-LE-COOPERATOR
Print Production Contact: FORMAT: Magazine FILE: 04-40530-DUPCRE-15014-LE-COOPERATOR-SWOP.pdf
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RedWorks Delivery/Technical Support: (416) 945-2388 JOB #: P.DUP.DUPCRE.15014.K.011
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S:7.0625”S
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Trim: 7.875”Trim
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5”
B:8.125”B
:11”
L’évènement rayonne plus que jamais en 2015. La SAAC a pris le relais du volet agricole d’Expo-Québec et la 40e édition a encore attiré plus de 20 000 visiteurs en trois jours, du 16 au 18 janvier dernier. Ce 40e salon comportait quatre volets : un secteur de la ferme où avaient été réunis plus de 50 races d’animaux, un espace jardin où il était question d’apiculture et d’agriculture urbaine, des kiosques de dégustation et un espace symposium. Les invités d’honneur ont loué l’engagement des 25 membres du comité exécutif et des 300 bénévoles qui ont travaillé durant 10 mois à la réalisation de cette SAAC. « Vous amenez la Faculté dans la population. Vous n’avez pas peur de mettre à l’épreuve vos compétences, leur a lancé le président d’honneur du salon et doyen de la Faculté, Jean-Claude Dufour. Vous savez rallier l’industrie agroalimentaire avec vous. Un jour, vous serez des chefs de file de cette industrie. »
Catherine Nilsson, Kim Charbonneau et Karine Marois, membres du comité étudiant Le Carnivore de l’Université Laval, devant l’aire de repos de La Coop.
PRIX TRANSFERT DE FERME : NOUVEAU NOM ET CRITÈRES D’ADMISSIBILITÉ ÉLARGIS Le prix Transfert de ferme La Coop s’ouvre maintenant aux démarrages d’entreprises agricoles et agroalimentaires et devient le prix Établissement et transfert de ferme La Coop. Voici les principaux critères d’admissibilité :
n Posséder un minimum de 20 % des actions depuis un maximum de 10 ans.
n Avoir 40 ans et moins au moment de l’année de participation.
n Être recommandé par le conseil d’administration de sa coopérative et présenter une lettre signée par le président.
Les transferts familiaux et non apparentés ainsi que les démarrages d’entreprises agricoles et agroalimentaires sont acceptés.
Les personnes intéressées auront jusqu’au 1er mai 2015 pour déposer leur candidature.
SERGE RIENDEAU, PERSONNALITÉ DE L’ANNÉE 2014 Le président d’Agropur, Serge Riendeau, a été nommé personnalité de l’année 2014, dans le domaine économique, par le prestigieux magazine Forces. Producteur laitier, M. Riendeau est, depuis une décennie, à la tête d’Agropur, la plus importante coopérative laitière au Canada. Cette société connaît, sous sa gouverne, une croissance ininterrompue depuis plusieurs années, notamment grâce à l’acquisition d’entreprises laitières au Canada et aux États-Unis. La coopérative, dont le chiffre d’affaires s’élève à 4,7 milliards $, a distribué, en 2014, 92 millions $ en ristournes à ses 3450 sociétaires. M. Riendeau a également été honoré lors du gala Cérès, le 14 janvier, dans le cadre du Salon de l’agriculture, pour sa « grande influence sur le cours de l’histoire de l’industrie laitière au Canada ». (Forces)
CÉCILE B. PICHETTE AU TEMPLE DE LA RENOMMÉE DE L’ÉRABLEChaque année, lors du congrès du Conseil nord-américain du sirop d’érable, l’industrie de l’érable, par l’intermédiaire du Temple de la renommée de l’érable de Croghan, dans l’État de New York, reconnaît ceux qui ont excellé dans la recherche, le développement et le leadership. Cette année, Cécile B. Pichette, vice-présidente chez Citadelle, a été choisie ; elle sera intronisée au Temple de la renommée de l’érable en mai prochain. Mme Pichette est active au sein du Conseil nord-américain du sirop d’érable depuis près de cinq ans, à titre de vice-présidente (2010-2011), de présidente (2012-2013) et maintenant d’ex-présidente (2014-2015).
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VOUS PROTÈGE CONTRE LES MAUVAISES HERBES D’AUJOURD’HUI ET CELLES DE DEMAIN.
Comme avec tout produit de protection des cultures, lire et suivre soigneusement les directives de l’étiquette.L’ovale de DuPont, DuPontmc, Les miracles de la sciencemc, Canopymc et AmiPlan® sont des marques déposées ou de commerce de E. I. du Pont de Nemours and Company. La compagnie E. I. du Pont Canada est un usager licencié. Membre de CropLife Canada. © Droits d’auteur 2015, La compagnie E. I. du Pont Canada. Tous droits réservés.
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TOURNÉE COCHONNE 2014 : UNE INITIATIVE DE LA COOP SEIGNEURIELe 16 décembre dernier, plus d’une soixantaine de producteurs ont participé à la Tournée cochonne, de La Coop Seigneurie, une activité combinant informations et plaisir. Elle avait lieu à La cache à Maxime, un hôtel-restaurant-vignoble de Beauce. Venant de différents territoires, les producteurs ont d’abord assisté à deux conférences : l’une portant sur les nouvelles normes en matière d’antibiotiques et l’autre sur la DEP. Après ce volet technique, les participants étaient invités à une dégustation de vins et fromages présentée par le sommelier de La cache à Maxime. Pour terminer en beauté, tous ont pu savourer un souper gastronomique.
LA FROMAGERIE ST-GUILLAUME CERTIFIÉE SQFAprès plusieurs mois d’efforts fournis par l’équipe du Service de la qualité, les gestionnaires et tous les employés, la fromagerie St-Guillaume, propriété de La Coop Agrilait, est fière d’annoncer que son usine est maintenant certifiée SQF (GFSI). Cette certification en matière de qualité et sûreté des aliments prouve que la fromagerie produit, traite, prépare et manipule les produits alimentaires selon les standards les plus élevés. Elle englobe également la qualité du produit.
L’obtention de cette certification permettra à la fromagerie de conserver ses clients majeurs, mais aussi de conquérir de nouveaux marchés.
L’équipe du Service de la qualité et les dirigeants de la fromagerie St-Guillaume célèbrent l’obtention de la certification SQF.
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11COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
La bonne performance du dernier
exercice (2014) arrive à point. Le financement
de nos acquisitions commande la prudence
dans la gestion de la trésorerie. Le trop-perçu
de l’exercice nous procure une marge de
manœuvre qui facilite cette transition et nous
sécurise en cas de vents contraires.
L’expansion des dernières années a permis
de rééquilibrer notre portefeuille d’activités,
qui dépendait fortement de l’abattage et de la
transformation porcine, un secteur porteur,
mais volatil.
Nos activités se scindent maintenant en trois
secteurs d’importance similaire en matière de
chiffre d’affaires : la Division agricole (approvi-
sionnement à la ferme et commercialisation
des grains), la Division détail et innovation
(quincailleries, centres de rénovation, énergies
et innovation) et la Division viandes (Filière
porcine et activités de transformation). La
diversité de notre portefeuille d’affaires ac cen-
tue notre solidité et notre résilience.
Les résultats de l’exercice ont été fortement
touchés par les variations météorologiques.
À pareille date l’an passé, nous connaissions
l’hiver le plus froid et le plus long des 20 der-
nières années. Le printemps a tardé, mais pas
le premier gel automnal, qui a frappé tout le
Québec aussi tôt que le 19 septembre.
LA MODERNISATION DU RÉSEAULa réussite en affaires nécessite une adapta-
tion constante aux marchés. L’analyse de la
situation financière des coopératives affiliées
témoigne de la fragilité de certaines d’entre
elles. La modernisation du réseau est un enjeu
clé pour assurer sa santé financière, sa compé-
titivité et sa pérennité.
La réunion semestrielle de l’exercice 2013
a donné la priorité à cinq grands chantiers,
dont celui de la Filière porcine coopérative. La
modernisation se poursuit aussi par d’autres
projets. Le système Fidelio a été implanté dans
toutes les coopératives qui y ont adhéré. Nous
Consolider et coopérerpour l’avenir et la relèveL’exercice financier 2015 marque le début d’un nouveau cycle pour La Coop fédérée. Après des années d’expansion par des acquisitions stratégiques, nous consacrerons les prochains mois à l’intégration de nos activités. L’entreprise mettra l’accent sur la consolidation, l’optimisation, l’innovation et l’harmonisation de nos façons de faire.
DenisRichard,présidentLa Coop fédérée
Message du président
PHO
TOS
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OYO
N
12 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
entrons dans la phase de développement
de cette application, afin d’en tirer tous les
bénéfices escomptés.
Le projet Chrysalide Sonic Rive-Nord a
franchi l’étape de la planification stratégique.
Deux coopé ratives se sont jointes au projet
en septembre 2014, La Coop Agrodor et
La Coop Val-Nord.
Le chantier numérique va bon train. Le com-
merce électronique, le site Web et les médias
sociaux sont des incontournables pour toute
entreprise. Il faut être à l’avant-garde et offrir
des outils qui convien nent à nos membres.
Le chantier Gouvernance, portant sur la
représentativité des membres au sein du
réseau, est aussi très avancé. Cette réflexion
était rendue nécessaire compte tenu de l’hé-
térogénéité grandis sante entre les coopéra-
tives, et de la diminution marquée du nombre
de coopé ratives.
L’année 2014, déclarée par la FAO (Organisa-
tion des Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture) comme étant celle de l’agri-
culture familiale, a permis de réfléchir à l’évo-
lution de l’agriculture. Malgré ses avancées
technologiques, elle demeure une activité
es sentiellement familiale partout sur la pla-
nète. Toutefois, de nouveaux modèles agricoles
font leur apparition. Chose certaine, au-delà
du caractère familial de notre agricul-
ture, c’est plutôt son caractère entre-
preneurial qui dictera son succès.
Le dernier exercice a aussi vu
l’arrivée au pouvoir d’un nouveau
gouvernement et d’un nouveau
ministre de l’Agriculture au Québec.
L’agriculture est encore une fois
bien servie avec la nomination de
Pierre Paradis, un parle mentaire aussi
aguer ri que son prédécesseur et qui a à cœur
le monde agricole.
Nous comprenons la nécessité de faire
preuve de rigueur dans la gestion des finances
publiques, mais il est essentiel que les pro-
grammes du gouvernement soient évalués, non
seulement en fonction de leur coût, mais aussi
de la valeur qu’ils génèrent dans l’économie.
L’argent que le gouvernement du Québec
in vestit en agriculture procure un climat
d’affaires stable et prévisible propice aux in-
vestissements dans le secteur agroa limen taire.
La Coop fédérée a aussi compté parmi les
partenaires du deuxième Sommet international
des coopératives, à Québec. Les nombreuses
études présentées en primeur ont révélé qu’il
y a dans le monde entier 2,6 millions de coopé-
ratives, comptant un milliard de membres et
générant 250 millions d’emplois. Les coopéra-
tives représentent 12 % du total des emplois
des pays du G20 et 3000 milliards $US en
revenus annuels.
Notons que La Coop fédérée fait partie des
30 plus importantes coopératives du secteur
agroalimentaire au monde, et se classe au
24e rang selon le chiffre d’affaires. Mais au-delà
des chiffres, une nouvelle dynamique s’ins-
talle entre les grands acteurs coopératifs de la
planète : la nécessité de travailler davantage
en intercoopération pour s’adapter à la mon-
dialisation de l’économie.
Le modèle coopératif est résilient et
continue de faire ses preuves. La Coop fédérée,
solidement ancrée dans son milieu depuis plus
de 90 ans, le restera longtemps. Les résultats
de 2014 et notre portefeuille d’activités équi-
libré ont de quoi nous rassurer pour l’avenir.
13COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
Consolider et coopérer pour les générations de demain
Ces chiffres s’expliquent par de meil-
leurs résultats financiers d’Olymel (voir le
rapport en page 16), alors que ceux de l’acti-
vité Approvisionnement (Division agricole et
Division détail et innovation) sont inférieurs.
Presque toutes les activités de l’Appro-
visionnement, plus particulièrement le
Secteur quincaillerie et machines agricoles,
accusent un retard par rapport à l’an passé.
Cependant, le Secteur Énergies Sonic pré-
sente une bonne performance. Rappelons
qu’en 2013 les résultats incluaient d’impor-
tants gains sur vente d’actifs.
Résultat : La Coop fédérée déclare un
excédent d’exploitation de 48,2 millions $,
alors qu’en 2013 il était d’à peine 265 000 $.
L’excédent net atteint 39,6 millions $, contre
18,8 millions $ en 2013.
APPROVISIONNEMENTDivision agricoleLes ventes s’élèvent à plus de 1,6 milliard $, comparativement
à 1,8 milliard $ l’an dernier. Deux facteurs expliquent cette
baisse. Les prix des grains ont chuté par rapport à l’année 2013
et le climat froid et pluvieux du printemps 2014 a fortement nui
aux ventes de fertilisants au Québec et en Ontario.
Les ventes du Secteur des productions animales, en augmen-
tation de 16,5 millions $, totalisent 363,3 millions $, résultant
des ventes générées par la conversion de trois usines monogas-
triques du réseau au modèle Chrysalide.
En productions végétales, les conditions climatiques ont fait
chuter l’ensemencement de maïs au bénéfice du soya et d’autres
cultures nordiques. Les volumes de fertilisants agricoles ont donc
été réduits. Nos parts de marché sont malgré tout en croissance
au Québec. Les prix des matières premières sont aussi à la baisse.
Les ventes de fertilisants au Québec s’élèvent à 109 millions $
cette année, contre 134,1 millions $ l’an passé.
Agronomy Company of Canada et Agrico Canada ont cumulé
des ventes de 521,3 millions $ , alors que celles-ci avaient atteint
553,9 millions $ l’année dernière. Les résultats de ces filiales
ontariennes demeurent excellents et comparables à ceux de 2013.
À 54,2 millions $, les ventes de semences sont en hausse
de 1,6 % sur celles de l’exercice précédent. Les volumes com-
mercialisés de soya progressent de 6,4 % alors que les ventes
de maïs ont diminué de 8,2 %.
Le chiffre d’affaires des produits de protection des cultures,
en hausse de plus de 10 %, atteint 53,3 millions $, en raison de
meilleures parts de marché.
Le Secteur des grains et approvisionnement meuneries
totalise 620,3 millions $ de ventes contre 768,3 millions $ en
2013. L’abondante récolte américaine, qui a provoqué la baisse
des prix des grains, explique cette diminution. Les volumes
commercialisés au Québec se sont accrus de 55 000 tonnes. Les
volumes de Grains Elite sont en baisse en raison de la récolte
tardive de soya de l’automne dernier. Les ventes ontariennes
de Grower Direct sont aussi en réduction, notamment dans le
blé et le soya.
Division détail et innovationLes ventes de cette division se chiffrent à 981,5 millions $
contre 984,9 millions $ au dernier exercice.
Les ventes du Service approvisionnement, quincaillerie et
matériaux s’élèvent à 180,6 millions $ comparativement à
231,2 millions $ en 2013, en raison de l’intégration des activités
du Centre de distribution de Trois-Rivières à celles de BMR.
À 21,4 millions $, les ventes du Service des machines agricoles
sont en hausse de 1 million $. Les ventes des tracteurs Mahindra
et d’équipements forestiers ont progressé de façon marquée.
Les ventes du Secteur Énergies Sonic totalisent 783 millions $
contre 733,3 millions $ l’an dernier. Cette croissance résulte de
l’augmentation des prix des produits pétroliers, de volumes en
hausse à cause de l’hiver froid, par une forte saison de séchage
de maïs et par une acquisition dans la région de Montréal.
Au Secteur innovation et croissance, les activités liées à la
chaudière à biomasse « Blue Flame » progressent bien. Nous
avons testé, en collaboration avec Innofibre et l’Université
du Québec à Trois-Rivières, des biomasses agricoles pour la
production de chaleur. Le Secteur s’est également engagé dans
la valorisation de la tige de maïs comme bioproduit.
Les bons résultats de 2014 n’écartent pas la nécessité d’op-
timiser nos coûts par des synergies et la chasse aux actifs
sous-utilisés. C’est l’occasion d’innover et, pour les équipes
mobilisées dans cette aventure collective, d’être encore plus
proche de nos membres et clients.
Pour l’exercice clos le 25 octobre 2014, La Coop fédérée a connu des ventes de près de 5,4 milliards $ et un excédent avant ristournes et impôts de 77,3 millions $. En 2013, les ventes avaient atteint 5,2 milliards $, alors que l’excédent avant ristournes et impôts était de 23,7 millions $.
Gaétan Desroches, chef de la direction
Message du chef de la direction
14 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
Peu importe vos pratiques culturales, nous avons la bonne configuration pour l’ensemencement afin d’atteindre le positionnement uniforme des grains
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Rapport d’Olymel
Nourrir le monde avec passion
Pour l’exercice 2014, Olymel a
évolué dans une conjoncture éco no-
mique mondiale fragile. Pour la deux-
ième fois en deux ans, Olymel a dû faire
face à la ferme ture complète du marché
de la Russie, le deuxième en impor tance
pour Olymel en 2014, qui a entraîné un
désé qui libre entre l’offre et la demande
et provoqué une perte de valeur des
produits. L’impact de l’embargo a été
en partie compensé par la baisse du
dollar canadien.
PORC FRAISLe secteur porc frais Est a enregistré des
résultats négatifs. Les coûts d’approvi-
sionnement et la fermeture du marché
russe ont affaibli la marge viande.
Le secteur porc frais Ouest a enregistré des résultats
négatifs. La marge viande a diminué, demeurant toutefois plus
élevée que dans l’Est en raison de coûts d’approvisionnement
moindres. Les volumes d’abattage de l’usine de Red Deer
ont augmenté grâce à une hausse significative des porcs en
provenance d’Olysky.
Le secteur de la production porcine Ouest présente de son
côté un résultat positif impressionnant. L’accroissement de
la marge animale, la hausse des volumes de porcs produits,
la baisse du coût des grains et la dépréciation de la devise
canadienne expliquent ces résultats pour Olysky.
PORC TRANSFORMÉ ET BACONLe secteur de la surtransformation du porc a connu des
résultats décevants. La hausse importante des coûts de la
matière première ont contribué à la réduction de la marge
viande. Les volumes sont en légère hausse. Le secteur du bacon
a poursuivi son redressement avec des résultats positifs, malgré
un prix très élevé de la matière première. Un portefeuille de
clients favorable, une hausse des prix de vente et des investis-
sements dans des équipements de tranchage ont contribué à
cette performance.
VOLAILLE FRAÎCHE ET TRANSFORMÉELes résultats de 2014 du secteur de la transformation primaire
du poulet ont été en forte hausse comparativement à l’exercice
précédent. La baisse des coûts du vivant, associée à la diminu-
tion du prix des grains et aux transferts nettement moins
importants de volumes interprovinciaux entre le Québec,
l’Ontario et le Nouveau-Brunswick sont responsables de ces
résultats positifs et d’une augmentation de la marge viande. Les
volumes d’abattage ont connu une hausse et Olymel occupe
désormais le premier rang au Canada à ce chapitre grâce à ses
participations dans Sunnymel et Volaille Giannone, et à l’acqui-
sition de plusieurs volumes d’approvisionnement garanti.
Dans le secteur du dindon, les résultats de 2014 sont positifs
pour un cinquième exercice consécutif et en légère hausse sur
ceux de l’exercice précédent. Malgré un recul de la marge
viande, les ventes du secteur se sont accrues et ont permis de
dégager un profit supérieur à celui de 2013.
Le secteur de la volaille surtransformée a obtenu d’excellents
résultats en surpassant, en 2014, ceux de l’exercice précédent.
Cette performance découle de l’augmentation de la marge
viande, attribuable à la baisse des coûts d’approvisionnement
et à l’amélioration des rendements en usine. La hausse du
volume des ventes, la conclusion de nouveaux contrats et la
progression de nos marques nationales ont contribué aux résul-
tats de ce secteur.
Olymel célébrera l’an prochain son 25e anniversaire. L’entre-
prise est à pleine maturité et continue de grandir en remplis-
sant sa mission de nourrir le monde avec passion.
Dans un contexte national et mondial parsemé de défis,
Olymel se distingue par sa résilience et sa capacité à s’adapter
à l’évolution des marchés, tout en continuant à offrir des
produits d’une qualité irréprochable. En 2014 comme au cours
des années antérieures, Olymel s’est assurée de répondre aux
plus hauts standards en matière de sécurité alimentaire, de
bien-être animal et de respect de l’environnement. Dans notre
secteur d’activité, il s’agit là d’engagements incontournables.
Après avoir reçu le prix Mercure de Grande entreprise de
l’année en 2013, Olymel s’est démarquée en 2014 par le nombre
important de récompenses reçues de la part de l’industrie ou
de nos clients. Ces prix sont venus souligner de nombreuses
réalisations dans des domaines aussi variés que ceux de l’inno-
vation, l’environnement, la santé et la sécurité, la qualité de
notre production et le service à la clientèle. En fait, la variété
des secteurs témoigne des efforts conjugués de nos services et
de notre personnel pour atteindre l’excellence.
En 2014, les ventes d’Olymel ont atteint 2,797 milliards $ comparativement à 2,408 milliards $ en 2013, grâce principalement à une hausse des prix de vente dans le secteur porc frais et une augmentation importante de volumes dans l’ensemble des secteurs.
Réjean Nadeau,président-directeurgénéral d’Olymel s.e.c.
16 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
CLIENT�: Olymel
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LANGUE�: F A B
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TRIM�: 7,875 x 10,75
BLEED�: 8,125 x 11
COULEURS�:
CY
MK
ÉPREUVE N°�:
CF3 ÉCHELLE�: 1:1DATE�: 29-01-2015
SORTIE LASER À�: 100 %
CORRECTION APPROBATIONS
DEMANDÉE PAR EXÉCUTÉE PAR INFOGR. COORD. RÉDACT. D.A. C.P. CLIENT
Parution�: Coop Agricole – Mars 2015
La croissance est avant tout une affaire de passion
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PAUSE-PENSÉE
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EN 2012, Jacques Attali invitait le mouvement
coopératif à s’investir dans la gouvernance
mondiale afin de jeter les bases, disait-il, « d’une
communauté qui pense à l’intérêt des générations
futures plutôt qu’à la juxtaposition des intérêts
nationaux ». Aujourd’hui, c’est Thomas Homer-
Dixon qui en appelle aux coopératives.
Homer-Dixon est professeur à l’Université de
Waterloo (Ontario) et il préside un groupe de
travail du Centre pour l’innovation en gouver-
nance internationale. Dans un article intitulé
« Complexity : Shock, Innovation and Resilience »,
il propose une réflexion sur la contribution des
coopératives dans un monde qui se complexifie
à vitesse grand V.
Mais d’abord, qu’est-ce donc que la complexité ?
Avec humour, Homer-Dixon prend l’exemple
d’une horloge grand-père. Si vous la démontez,
pièce par pièce, vous allez comprendre l’utilité de
chacun des ressorts, vis, boulons. Vous pourrez
la remonter ensuite, en changeant au besoin les
pièces défectueuses, et vous saurez que l’horloge
fonctionnera précisément comme il se doit. Vous
avez là une machine compliquée, mais pas
du tout complexe. Elle n’est rien de plus que la
somme de ses parties. Imaginez maintenant que,
après que vous l’avez remontée, il lui sorte des
pattes, elle se mette debout, elle vous regarde et
dise « bonjour ! », puis quitte la pièce. Alors là, vous
êtes en présence d’une machine complexe !
Un système complexe peut donc être très sur-
prenant, car les connexions entre ses multiples
composantes ont la capacité de créer de l’inédit,
du jamais-vu. Évidemment, plus il y a de con-
nexions, plus cela rend le système complexe.
Ajoutons aussi l’effet papillon : dans un système
complexe, de tout petits changements peuvent
produire d’énormes répercussions. Il faut savoir
qu’un système complexe a de multiples équi-
libres et que, à la manière d’un tout petit pas de
trop qui vous envoie dans un précipice sans
fond, il suffit parfois d’une « pichenotte » pour
que tout le système bascule dans un autre équi-
libre, totalement différent.
Bref, on peut tout de suite imaginer combien
la gestion des systèmes complexes est difficile,
car ils sont souvent imprévisibles. Il ne s’agit
plus, ici, de gérer des risques ; les risques peuvent
être estimés, calculés. Non. Dans un système
complexe, il s’agit de gérer dans l’incertitude.
Toute une différence ! Or, Homer-Dixon nous invite
à réfléchir au monde dans lequel nous vivons
aujourd’hui. Intégration de l’économie mondiale,
pression sur les systèmes écologiques, multiplicité
de connexions entre les systèmes technologiques,
entre les organisations et les entreprises, rapidité
des échanges de matériel, d’énergie, d’infor-
mation... Nous sommes assurément dans un
monde complexe que nous peinons à gérer !
Dans un tel environnement, la résilience et la
flexibilité demeurent la meilleure protection,
poursuit Homer-Dixon, parce qu’elles ouvrent la
voie à l’innovation. Et c’est ici, précise-t-il, que
les coopératives peuvent jouer un rôle crucial.
Tout d’abord, par une présence forte, elles
apportent une diversité entrepreneuriale qui ali-
mente la capacité d’innovation des collectivités.
Les coopératives montrent par ailleurs une
grande résilience, ce qui améliore directement
celle de nos communautés nationales et mon-
diale. De plus, grâce à la démocratie qu’elles
pratiquent, elles peuvent mettre à contribution
l’intelligence de nombreux cerveaux pour trouver
des solutions à nos problèmes.
Enfin, le mouvement coopératif peut aussi
contribuer par son action éducative, en faisant
comprendre qu’une plus grande intégration
n’apporte pas toujours une meilleure qualité
de vie et que, en fait, cela fragilise parfois nos
sociétés. Si nous découplions un peu les compo-
santes de nos économies, croit Homer-Dixon,
cela réduirait d’autant notre vulnérabilité face à
d’éventuelles cascades d’évènements tragiques.
Cela dit, le professeur reste optimiste. Il trouve
extrêmement excitante notre époque, qui fait
appel à la créativité, à l’entrepreneuriat et au
courage. Nous ferons les changements qui s’im-
posent, croit-il, et préparerons la prospérité pour
les siècles à venir. Puisse-t-il dire vrai ! Et puis-
sions-nous, en tant que membres du mouvement
coopératif, honorer pleinement notre distinction
et contribuer ainsi à bâtir ce monde meilleur
que nous souhaitons tous, pour nos enfants et
petits-enfants.
La résilience et la flexibilité
sont les clés du passage
vers une nouvelle prospérité.
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18 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
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Avec 16 membres agriculteurs qui se
partagent une quinzaine de machines, ce n’est
pas par sa taille que la Coopérative d’utilisation
de matériel agricole (CUMA) de l’Érable se
distingue. C’est plutôt par sa volonté de
préserver la proximité avec ses membres.
« Environ 75 % des travaux effectués avec les
équipements de la CUMA le sont dans le même
rang », estime Marcel Lamontagne, ancien
producteur laitier et membre fondateur de la
coopérative. C’est en effet dans le rang 11, une
petite route qui traverse la campagne entre
Princeville et Plessisville, qu’on retrouve la
majorité des fermes membres de la CUMA. « Les
deux producteurs les plus éloignés l’un de l’autre
ne sont situés qu’à 15 km de distance », précise
le secrétaire-trésorier, le producteur laitier Bruno
Guérard. Ce n’est pas par manque de potentiel
de croissance que la CUMA de l’Érable a
conservé un territoire et un effectif restreints
après 12 années d’existence. « Nous avons eu
une discussion sur le développement de la
CUMA lorsque des agriculteurs un peu plus
éloignés ont voulu s’y affilier, raconte le
président, Guy Pellerin. Mais les membres et
les administrateurs ont conjointement décidé
de limiter l’expansion. » En conservant un
périmètre restreint, les membres ont entre
autres voulu s’assurer que l’équipement n’est
jamais loin lorsqu’ils en ont besoin. C’est aussi
une question de sécurité, selon Guy Pellerin :
« En limitant les distances où nous devons
circuler sur la route avec les équipements, on
réduit les risques d’accident. »
Par ailleurs, les fermes membres fournissent
actuellement un volume de travail suffisant
pour rentabiliser les équipements de la CUMA.
« La mission de la CUMA, c’est d’allier le meilleur
prix avec le meilleur service, rappelle Guy
Pellerin. En augmentant le volume de travail,
nous aurions un meilleur coût, mais nous
n’aurions plus le meilleur service, puisque la
machinerie serait surutilisée et parfois même
non disponible au moment où nous en aurions
besoin. » C’est d’ailleurs pourquoi la location du
matériel de la CUMA à des non-membres est une
À la Coopérative d’utilisation de matériel agricole de l’Érable, la priorité, c’est la proximité.
BON COUP
Afin d’entreposer les équipements, les membres de la CUMA de l’Érable ont bâti un hangar à machinerie. Cet entrepôt commun contribue à faciliter la gestion et le suivi du matériel, puisque celui-ci doit toujours être pris et retourné au même endroit. Les coûts liés au hangar (assurance, prêt) sont répartis entre les différentes branches d’activité en proportion de la valeur des équipements associés à chaque branche.
La CUMA du rang 11
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TEXTE ET PHOTOS DE NANCY MALENFANT, CONSEILLÈRE AUX AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉ[email protected]
20 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
1
1. UndessecretsdusuccèsdelaCUMAdel’Érable:lacommunication.Ici,enpleinéchange:BrunoGuérard,secrétaire-trésorier;MarcelLamontagne,conducteurdelamoissonneuse-batteuse;etGuyPellerin,président.
2. L’équipementsedoitdetoujoursêtrerangéetbienentretenuafind’êtredisponiblepourlesmembres.
3. SylvieTardifaétésecrétaire-trésorièredelaCUMApendantunedizained’annéesavantdepasserleflambeauàBrunoGuérarden2013.
4. UnechaînedesûretéconçueparMarcelLamontagne,membrefondateuretconducteurpourlaCUMAdel’Érable,aétéinstalléesurtouslesattelagesdesmachinesafindemaximiserlasécuritélorsdelacirculationdumatérielagricole.
pratique qui a été essayée puis abandonnée au
fil du temps. Avec la location, il devenait plus
difficile de gérer les déplacements et l’utilisation
de la machinerie, sans compter la complexité
liée aux questions d’assurance et de responsa-
bilité en cas d’accident ou de panne.
GRANDIR DE L’INTÉRIEURLe partage d’équipements se pratiquait déjà
naturellement depuis des décennies parmi
plusieurs agriculteurs du coin. Ceux-ci ont
formalisé ce partage en 1980 par la création
d’un syndicat de machinerie, qui est devenu en
2002 la CUMA de l’Érable. L’effectif, à l’origine
constitué presque en totalité de producteurs
laitiers, s’est peu à peu modifié : près du
tiers des membres ont délaissé la production
laitière au profit des grandes cultures. « Cette
conversion a changé la donne », constate
Marcel Lamontagne. Cet ancien producteur
laitier, qui a transféré sa ferme à une relève
non apparentée, continue d’être actif au sein
de la CUMA en conduisant notamment la
moissonneuse-batteuse. « Les fermes ont grossi
et tout le monde est essoufflé. Tout doit aller
toujours plus vite. »
C’est aussi ce qu’a remarqué Sylvie Tardif.
La productrice laitière, qui a été pendant une
dizaine d’années secrétaire-trésorière de la
CUMA, croit qu’il faut malgré tout tenter de
préserver le sentiment d’appartenance à la
coopérative. « Dès le début, ce que nous sou-
haitions n’était pas de créer une entreprise
de location de machinerie ou de forfait, mais
plutôt de se regrouper avec des gens motivés
et intéressés. Ce n’est pas tout de pouvoir
utiliser un équipement à moindre coût, il faut
aussi s’impliquer », affirme-t-elle.
Malheureusement, elle constate qu’avec
l’accroissement de la taille des fermes, il
est difficile de recruter des volontaires pour
nettoyer et remiser les équipements en fin de
saison ou bien pour faire les réparations.
Chacun est de plus en plus occupé chez lui.
Conséquemment, les producteurs agricoles ont
moins de temps pour s’engager à l’extérieur
de leur entreprise. C’est pourquoi, dorénavant,
le temps investi dans la CUMA pour l’entretien,
la réparation et la conduite des équipements
est rémunéré. « Nous avons décidé de faire
ce changement afin que ce soit équitable pour
les membres qui travaillent davantage pour
la CUMA », explique Sylvie Tardif.
Reste que le sentiment d’appartenance des
membres à leur CUMA se manifeste par une
excellente participation à l’assemblée générale
annuelle année après année. Rares sont ceux
qui n’assistent pas à cette réunion d’infor-
mation et d’échange, l’occasion parfaite de
resserrer les liens avec les autres membres
de la coopérative.
MAUVAIS COUP
Bien planifier le renouvellement d’une machine, mais surtout l’essayer avant de l’acheter : voilà les deux leçons qu’ont tirées les membres de la CUMA de l’Érable après avoir vécu toute une aventure avec le remplacement de leur moissonneuse-batteuse, en 2013. Ils sont passés d’un modèle traditionnel à une technologie axiale, et le conducteur, Marcel Lamontagne, s’est vite aperçu que les pertes de paille étaient beaucoup trop importantes avec le nouvel équipement. « Les membres avaient besoin de cette paille dans leur ferme ou bien ils la vendaient. Ils n’étaient donc pas prêts à subir de telles pertes », explique-t-il. Les membres ont alors pris la décision de remplacer immédiatement la moissonneuse-batteuse et ont absorbé la perte financière due à cet échange.
21COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
4
3
2
Recrutée par Roger Lévesque, un autre
jeune de la relève qui venait d’être promu à un
poste électif au conseil, elle ne connaissait pas
grand-chose à la coopération à l’époque, avoue-
t-elle. Bien que ses parents aient toujours été
clients de La Coop des deux rives, ils n’en avaient
jamais été membres, explique-t-elle.
En entrant au conseil et en devenant elle-
même sociétaire, l’administratrice a vite com-
pris que la coopération était bénéfique pour
l’ensemble du secteur agricole, y compris pour
les non-membres. « Cela permet de maintenir
des prix plus équitables », estime l’agricultrice,
qui profitera d’un autre avantage réservé aux
membres du réseau La Coop : le Fonds coopératif
d’aide à la relève agricole. Pas surprenant qu’elle
ait choisi de s’engager comme membre du
comité d’éducation coopérative du conseil. À ce
titre, elle a participé l’an dernier à l’organisation
des célébrations du 85e anniversaire de cette
coopérative.
Elle-même productrice laitière dans la muni-
cipalité de La Doré, au Lac-Saint-Jean, elle est
heureuse d’échanger avec d’autres agriculteurs
au conseil. « Ça nous fait un réseau. C’est impor-
tant quand on gère une entreprise », confie l’agri-
cultrice, qui exploite avec l’aide de son conjoint,
Dany Brassard, une ferme laitière familiale, la
Ferme Auny.
Audrey Bilodeau a toujours su qu’elle voulait
prendre la relève de ses parents à leur retraite.
Plus jeunes qu’elle, ses deux frères lui ont laissé
le champ libre. « Aucun des deux n’était aussi
mordu que moi ! » explique-t-elle. Après un DEC
en gestion et exploitation d’entreprise agricole au
collège d’Alma, la jeune femme a racheté les
parts de ses parents en 2008 puis en 2012.
De plus, c’est elle qui a converti son conjoint à
l’agriculture. « Il ne connaissait pas grand-chose,
mais ça l’intriguait », raconte la jeune femme, qui
s’occupe de la gestion et de la conduite du trou-
peau. Même s’il travaillait à l’extérieur, Dany,
mécanicien originaire de Saint-Félicien, l’aidait
beaucoup à la ferme, reconnaît-elle. « Il a attrapé
la piqûre et changé de branche, résume-t-elle. Mais
son point fort demeure la machinerie. »
Âgés respectivement de 29 et 35 ans, Audrey
et Dany ont déjà trois enfants : Jessie (5 ans),
Alexis (3 ans) et Zoé (1 an). Malgré leur jeune âge,
les petits accompagnent leurs parents à l’étable
presque tous les soirs. De plus, ils raffolent des
tours de tracteur, se réjouit leur maman. Les
Bilodeau-Brassard travaillent aussi très fort pour
assurer l’avenir de l’entreprise familiale. Déjà
membre de la coopé rative Nutrinor, leur ferme
est en voie de se convertir à la production biolo-
gique. Toutes les terres de l’entreprise, semées de
foin, de grains mélangés et de sarrasin, sont déjà
certifiées bios par Ecocert Canada. Le troupeau
de 35 vaches Holstein en lactation est présen-
tement en précertification.
Si le mot « vacances » ne fait pas partie de
leur vocabulaire, les conjoints aiment bien
s’adonner au plein air pour se détendre. Toute
la petite famille se rend régulièrement au
chalet que les parents d’Audrey possèdent dans
la région. Adepte de motocross de compétition
à l’adolescence, la jeune femme est demeurée
sportive à l’âge adulte, mais de manière beau-
coup plus sage. « J’ai déjà été dans le plâtre pen-
dant quelques mois après un accident de
motocross. Je ne peux plus me permettre ça ! »
Aujourd’hui, son conjoint et elle pratiquent
plutôt le vélo. « C’est moins risqué, remarque-
t-elle, et on peut emmener les enfants dans des
remorques ! »
Jeune coopératrice FORTEMENT CONVAINCUE
Nommée au poste relève du conseil d’administration de La Coop des deux rives au début de 2013, Audrey Bilodeau a beaucoup appris après deux ans en fonction.
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TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE ET PHOTO DE LOUIS JACOB
22 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
1087
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2-15
Prenez votre place!
Vivez l’effet de la coopérationLa Coop , Sonic, BMR et Unimat sont des marques de commerce de La Coop fédérée.
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Fierté Relève Réussite
Denis Richard Président
La Coop fédérée
2015 | 2016
C’est une tradition rurale séculaire : transmettre le patrimoine, presque toujours familial, à ses descendants, pour que dure l’agriculture. Le prix Transfert de ferme La Coop honore depuis 12 ans ceux et celles qui valorisent les transferts de ferme planifiés, qui s’avèrent équitables pour tous, grâce à la prise en compte des aspects autant financiers que relationnels.
Dans son mot d’introduction au concours, le président de La Coop fédérée, Denis Richard, rappelle que transférer une entreprise est tout un défi. En moyenne, 30 % des entreprises réussissent le passage à la deuxième génération, entre 10 et 15 % passent à la troisième, et environ 3 à 5 % des entreprises survivent jusqu’à la quatrième génération. « Le transfert d’une entreprise agricole à la relève est un processus qui exige du temps et un certain recul par rapport à la gestion courante. Au-delà des questions financières, fiscales et juridiques, une transmission de ferme à l’autre génération soulève des problèmes d’ordre émotif qui n’ont rien en commun avec les décisions quotidiennes », écrit le président de La Coop. Si toutes les fermes qui réussissent à transférer à leur relève sont donc gagnantes à leur façon, voici les trois finalistes dont les transferts ont été jugés exemplaires par les juges du concours 2014-2015.
TEXTE ET PHOTOS D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.
PARCE QU’ON NE
transfère QU’UNE SEULE FOIS DANS SA VIE
CONSEILS GRATUITS !Ghislain : « Rencontrer de bonnes ressources professionnelles. »
Lise : « Une bonne écoute pour préserver l’harmonie. »
François : « Le travail d’équipe par-dessus tout. »
Joanie : « Savoir se parler de la bonne façon. »
LE CONCOURS CHANGE !Pour 2015, le concours organisé
par La Coop fait peau neuve.
Désormais, il récompensera
non seulement les transferts
bien menés, mais également les
établissements (démarrages).
Les administrateurs de
La Coop fédérée seront mis
à contribution pour promouvoir
la nouvelle mouture du
concours auprès des membres
de leur région dès ce printemps,
car la date limite de dépôt des
candidatures est maintenant
fixée au 1er mai. Objectif :
obtenir au moins une
candidature par territoire.
1. Barraute, ville fondée en 1918 et baptisée du nom d’un officier de l’armée du marquis de Montcalm, a vu s’établir quatre générations de Galarneau sur son territoire; la première, celle de Philippe Galarneau, a sauté du train pour défricher un pays de neige blanche et d’épinettes noires.
2. Issue d’une ferme laitière abitibienne et diplômée de l’ITA comme François, Joanie comprend bien les réalités de la production agricole et seconde ce dernier du mieux qu’elle peut, tout en exerçant un emploi à l’extérieur de l’entreprise. L’homme est pour sa part à temps plein dans l’exploitation depuis janvier 2011. Pour Lise et Ghislain, la retraite complète attendra l’horizon 2021. Entretemps, on met les bouchées doubles pour faire avancer le plan d’investissement qui vise à intensifier les pratiques et produire plus, pour dégager de meilleurs revenus.
|VIEAGRICOLE
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24 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
L’ALIMENTATIONDUTROUPEAU
ParNormandLemieuxExpert-conseil,ruminants–végétalLaCoopVal-Nord
n Quotadétenu:43kgM.G./jn Nombredevaches
enlactation:35n Moyenneannuellepar
vache:12526kgdelaitn Préfixe:GALARn MCR:272-272-275n Classification:5EXmultiples,
4EX,12TB,14BP,2Bn Scoremoyendela
classification:85,8points
Génisses(jusqu’à2mois)n LactoremplaceurXLR27-16n AlimentGoliathTotalveau
Rumensinn Foinsec
Génisses(3à6mois)n AlimentGoliathTotalveau
Rumensinn Foinsec
Génisses(6à14mois)n Orgemouluen Pro-BlocTransilacT-305n Ensilagedefoin,balleronden SupplémentGoliath45AU
Tarissementettransitionn Transimil15n Pro-BlocTransilacT-305n MinéralTransilacVT7-3Cn Foinsec,balleronde
Vachesenlactationn MouléeSynchro5014CTG,
optionKn Orgemouluen SupplémentSynchro3213Vn SupplémentPulp-O-LacF3n SupplémentTransilac911n Foinsec,1recoupen MinéralSynchro15-5Cn Ensilagedefoin,balleronde
3. Il avait beau faire – 31 °C, les taures paraissaient fringantes sous leur épaisse fourrure et ne semblaient pas souffrir du froid outre mesure, abritées du vent dans deux dômes nouvellement construits.
4. Un mot revient souvent dans le dossier de candidature de la Ferme Galarneau et dans les propos de ses propriétaires : communication. « Je n’ai pas servi d’entremetteur ici ! » plaisante Normand Lemieux, alors expert-conseil à La Coop Val-Nord.
Moyennede
12500kgdelait
Temps d’arrêt
Avec ses quatre habitants au kilomètre
carré, Barraute, en Abitibi, compte 25 fois plus
de personnes que de vaches laitières sur son
territoire, mais ce n’est pas le genre de statis-
tique qui découragera Lise Larose et Ghislain
Galarneau de poursuivre l’élevage laitier et de
transférer la ferme à leur fils, François !
La photographie pour Lise, le volleyball pour
Ghislain, la danse aérobique latine pour Joanie,
le hockey pour François : à la Ferme Galarneau,
on décroche! Lise et Ghislain n’avaient jamais
vraiment pris plus de quelques jours de
vacances d’affilée, mais voilà qu’ils se souvien-
dront longtemps de janvier 2015 : trois semaines
sous le soleil du Costa Rica !
François et Joanie se souviendront aussi long-
temps de cette semi-retraite de Lise et Ghislain
et de cette carrière de producteurs laitiers qui
commence en lion pour eux. Installé dans la
ferme familiale depuis 2011, après un passage
remarqué à temps partiel pendant cinq ans
comme expert-conseil, François a toujours eu
la certitude que son destin était inextricable-
ment lié à la ferme fondée par son ancêtre Phi-
lippe, puis transmise tour à tour à son
grand-père Paul-Émile et son père, Ghislain.
« J’ai toujours eu des responsabilités à la ferme.
Même quand j’étudiais à Saint-Hyacinthe,
j’appelais presque tous les jours pour savoir ce
qui s’y passait », dit François, dont les connais-
sances et l’expérience en production laitière
assurent un transfert sur des bases solides.
En quelque sorte, le transfert de la ferme était
enclenché depuis toujours chez les Galarneau.
Même s’il s’est déroulé de manière archigra-
duelle, sans rien brusquer, le processus a
permis de marquer un temps d’arrêt, car on ne
tient pas de réunions officielles à la Ferme
Galarneau sans la présence de spécialistes
(conseillers financiers, fiscaliste, etc.). Ces inter-
venants ont donc permis de structurer le trans-
fert et d’en parler franchement, estiment les
membres de la famille.
INVESTISSEMENTS CONSTANTSLe passage de François au sein des services-
conseils de La Coop a permis d’éviter de payer
un salaire de plus à même les avoirs de l’entre-
prise et de faire avancer plus rapidement des
projets d’investissement productifs, comme le
drainage et le chaulage d’une partie des
185 hectares en culture, l’achat de quota, le
rehaus sement du confort des vaches, la
construction de deux étables froides (dômes)
pour les taures, etc. Le mot d’ordre : intensifier
les productions laitière, céréalière et fourragère.
Malgré tout, la ferme doit faire face à certains
défis économiques. Petite, elle doit être très
productive et très rentable. Elle ne peut se
soustraire à une saine gestion financière. Sa
petite échelle oblige encore à bon nombre
d’activités manuelles, mais on projette, à moyen
terme, d’automatiser certaines d’entre elles,
comme l’alimentation, pour alléger la besogne
quotidienne. Encore un peu de patience, donc,
pour des gens chez qui la patience est une
seconde nature !
4
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25COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
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Au pays des Benoit
Dans le « village » que les Benoit se construisent au Centre-du-Québec, on
trouve cinq résidences et un nombre considérable de bâtiments agricoles répartis
en quatre entreprises, dont la ferme laitière familiale, Les Entreprises G.M. Benoit,
en processus de transfert à Yanick Benoit.
Pour essaimer à partir de la ferme mère (Les Entreprises G.M. Benoit) trois fermes
filles – la Ferme Intense dans le lait, la Ferme Benasy et la Ferme Andréane Benoit
dans le poulet –, il a fallu d’incroyables talents de gestionnaires. Résultat : en 10 ans,
on a établi les trois enfants (Yanick, Stéphanie et Andréane) dans quatre fermes,
atteignant un objectif d’équité entre les descendants et offrant un espace où chacun
évolue à son rythme. Bref, un transfert triplement réussi !
GESTIONNAIRES ET VISIONNAIRESGuylaine Boisvert et Martin Benoit ont toujours mis la table pour que Yanick et les
filles puissent travailler dans le rang. « La clé d’un transfert, c’est le temps, juge
Martin Benoit. Pour prendre les bonnes décisions. » Dès 2004, on diversifie les acti-
vités, laitière et céréalière, par l’aviculture, jugée moins ardue par les jeunes
femmes.
En 2007, pour intéresser Yanick à la production laitière, le couple fait comme le
père de Martin, Germain, avait fait pour son fils quand il n’avait que 14 ans : il
construit une nouvelle étable. Yanick s’inscrit la même année en agriculture. L’ITA
est à moins d’une heure de la ferme, mais il opte pour le programme Farm Mana-
gement and Technology du campus Macdonald (Université McGill), qui offrait un
défi supplémentaire : l’apprentissage de l’anglais.
Le goût de se dépasser est inné chez ces habitants de Sainte-Brigitte-des-
Saults. En 1998, Guylaine et Martin remportaient le titre québécois du concours
des Jeunes agriculteurs d’Élite. Yanick, lui, participe aux activités du Regroupement
des grandes fermes laitières du Québec. La première médaille d’argent remportée
au concours de l’Ordre national du mérite agricole en 2011 n’est qu’un prélude à la
médaille d’or qu’ils convoiteront en 2016 ! « Tu récolteras demain ce que tu sèmes
aujourd’hui », croient ces gestionnaires accomplis.
INNOVER EN GESTIONPeut-on innover en gestion pour créer plus de valeur ? Certes ! Depuis 1982, l’entre-
prise traite avec un groupe-conseil. Les analyses la placent en position de tête, sinon
dans le groupe de tête. L’endettement est anémique, et les actifs improductifs,
comme les bâtiments, ont été payés comptant. Les installations d’élevage servent
pleinement. Par exemple, la Ferme Intense, construite pour un troupeau de
75 vaches, héberge des animaux de remplacement des Entreprises G.M. Benoit.
En s’allouant de faibles salaires pendant une décennie, la famille fait d’impor-
tantes remises en capital, ce qui réduit au minimum les intérêts à payer sur les
emprunts. En outre, on compare toujours le coût de substitution de l’achat de
matériel roulant à celui du travail à forfait. Et les machines jugées essentielles
et dont la ferme mère est propriétaire sont partagées avec les fermes filles.
Les avoirs propres sont donc réinvestis dans ce qui compte : la relève immédiate
et, peut-être dans 20 ans d’ici, dans les petits-enfants qui souhaiteront s’établir sur
les 450 ha de terre de « Benoitville », le pays des Benoit.
NOIR SUR BLANCLeplandetransfertdesBenoit,quicompteunéchéancierdétaillé,indiquequelesprédécesseursprendronttroismoisdevacancesparannéeàpartirde2017etquelagestionseraassuméeparYanicken2021.En2026,ceseralaretraitecomplètepourGuylaineetMartin(lequelauraprèsde65ans).Ilsconserverontunepartiedesterrespours’assurerunesécuritéfinancière,avantdelesléguerauxenfantsàleurdécès.«Monpèreestrestéactifàlafermejusqu’àl’âgede86ansetj’auraisaiméêtreassociépluslongtempsaveclui»,regretteMartin,devenuseulactionnaireà24ans.
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26 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
1. Les Benoit-Boisvert forment une famille unie, heureuse et fière de vivre de l’agriculture. Les avoirs propres générés par la ferme laitière familiale ont permis d’établir les trois enfants de Martin et Guylaine : Andréane, Stéphanie et Yanick (accompagné ici de sa conjointe, Marie-Andrée). 2. Silence, on tourne ! Comme à toutes les éditions récentes du concours Transfert de ferme, une équipe de tournage a visité les entreprises finalistes. On peut consulter les capsules vidéos sur la chaîne YouTube de La Coop : youtube.com/user/LaCoopfederee. 3. Elle calcule plus vite que son ombre ! Avec une comptabilité bien menée, Guylaine Boisvert met la table pour une gestion facilitée. 4.De 23 kg détenus en 1986 à 270 kg en 2015, Les Entre-prises G.M. Benoit ont relevé le défi de la croissance tout en maintenant un faible endettement. Il devenait ainsi plus facile d’établir Yanick, Stéphanie et Andréane. 5. Coucounage extrême : la méthode kangourou sied bien à Yanick et à la petite Charlie, née trois semaines avant le tragique attentat à Charlie Hebdo, le 7 janvier, en France. 6. Les deux Alexandre (Beauchemin et Couture), de La Coop Covilac, unissent leurs efforts pour conseiller les Benoit au plan laitier et végétal.
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27COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
Un choc des générations… tout en douceur !
Comment conduire efficacement un transfert de ferme ? De la même façon
que Marcel Filion guide les chevaux qu’il attelle à la carriole pour les balades fami-
liales : tout en douceur ! Il fait froid à pierre fendre, mais en entendant Marcel et
Mathieu aller quérir les attelages, Kate et Flash remuent et s’impatientent dans leur
stalle. Ce ne sera que la deuxième sortie des Percheron cette année en raison du
manque de neige à Cacouna. Sitôt averties, les trois petites-filles de Marcel et Gaétane
Marquis revêtent leurs vêtements les plus chauds. Nous voilà partis pour une balade
en plein cœur du boisé de ferme. Le plaisir est palpable. Les yeux brillent.
DONNER DU TEMPS AU TEMPSMathieu a 32 ans, Marcel en a plus du double. La question est inévitable : y a-t-il choc
des générations ? « Oui, répond Mathieu. Le transfert n’a pas été nécessairement facile :
nous avions deux mentalités différentes, même si nous tendions vers le même but.
Mon père a connu l’époque des chevaux, alors que je suis dans les ordinateurs et la
technologie ! Ça a quand même fonctionné, en laissant le temps faire les choses. »
Reconnaissance, le mot est lancé. « L’entreprise, Ferme Figali, était attrayante pour
moi, avec de beaux bâtiments, de belles terres. Le nerf de la guerre, ça reste l’endet-
tement, reconnaît Mathieu. Il faut continuer d’investir tout en planifiant le transfert,
ce qu’ont fait mes parents. Je suis reconnaissant envers eux : ils ont fait des concessions
pour me permettre de reprendre une entreprise en bonne santé et ils m’ont fait aimer
le métier. » « Si t’aimes ce que tu fais, tes enfants vont le savoir et le sentir », réplique
Gaétane Marquis, la mère de Mathieu.
Au transfert légal et fiscal de l’entreprise s’ajoute un transfert des connaissances.
Si Mathieu prend déjà l’ensemble des décisions, la comptabilité (informatisée
depuis 1984) passera bientôt des mains de Gaétane à celles de Catherine Lalanne,
conjointe de Mathieu, deux femmes habituées aux chiffres, la première ayant été
enseignante de mathématiques au niveau collégial pendant 30 ans, la deuxième
travaillant comme conseillère en financement à La Financière agricole.
S’OFFRIR UNE QUALITÉ DE VIEAvec trois filles (Annabelle, Agathe et Jade), Mathieu et Catherine voulaient améliorer
leur qualité de vie familiale. Deux solutions ont été imaginées. « Comme mon père
ralentit la cadence, je me retrouvais bien souvent seul pour les trains, expose Mathieu.
Nous avons donc fait l’acquisition d’un robot-mélangeur et d’un distributeur de RTM
qui me font gagner une à deux heures par jour, en plus d’amener plus de précision
dans la formulation des rations. » Le deuxième changement est plus anodin, mais tout
aussi opportun pour permettre à l’homme de passer plus de temps en famille : on a
avancé les traites d’une heure, de sorte que petits-déjeuners et soupers peuvent être
pris en groupe.
L’entrevue se conclut par les mots clés d’un bon transfert, selon Mathieu. « Ça
demande du vouloir et de la volonté… Du courage ? Plus ou moins. Mais certainement
de la persévérance et de l’optimisme. » Marcel a aussi son mot clé tout prêt : pérennité.
« J’espère que la ferme va continuer à progresser. Mon rêve, c’est de me promener
dans l’étable avec ma canne, à 90 ans ! »
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28 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
L’ALIMENTATIONDUTROUPEAUParDanielDrapeau,T.P.Expert-conseillaitierRegroupementduLittoralLaCoopfédérée
n Superficiecultivée:253han Quota:60,66kgM.G./jn Nombredevachesenlactation:60n Moyenneannuelleparvache:
10200kgdelaitn Préfixe:Figalin MCR:233-257-236n Classification:22TB,40BP,6Bn Pointagemoyendela
classification:82,9points
Veauxn 0-2mois:BovoXLR27-16et
AlimentGoliathVO-21àvolontén 3-6mois:AlimentGoliathVO-21n 7-12mois:SupplémentGoliath
Expo1kg+balleronden 13-15mois:SupplémentGoliath
Expo0,7kg+balleronden 16-24mois:MinéralGoliath
12-4,100g+balleronde
Tarissement(60jours)n Pro-bloc305:àvolontén Foinsec(balleronde):àvolonté
Préparation(21jours)n RTMgroupe1:8kgn AlimentTransilac14:4kgn Ballecarrée1recoupe:àvolonté
VachesenlactationGroupe1n 16kgd’ensilagedemaïsn 28,7kgd’ensilagedefoinn 3,2kgdesupplémentSynchro
4055option1n 1,3kgdefoinsec1recoupen 0,75kgdefoinsec2ecoupen 7,75kgdemaïshumiden 100gdeminéralSynchro18-5T
Groupe2n 20kgd’ensilagedemaïsn 28,8kgd’ensilagedefoinn 1,5kgdesupplément
Synchro4055option1n 2kgdefoinsec1recoupen 270gdeminéralSynchro18-5T
3. Avec trois filles et un fils, celui-ci ayant choisi de prendre la relève de la Ferme Figali, Gaétane Marquis et Marcel Filion ont la conviction profonde que la ferme restera le lieu de rencontres familiales chaleureuses, le creuset de relations humaines riches.
4. « Figali est une ferme équilibrée, uniforme dans tous les aspects. Autrement dit, son point fort est de ne pas avoir de points faibles ! » juge Daniel Drapeau, expert-conseil laitier de La Coop fédérée. « Au champ, ils sont polyvalents – maïs ensilage, canola, avoine, blé, prairies – et rien n’est laissé au hasard », renchérit de son côté Josiane Thériault, experte-conseil végétal et agroenvironnement.
1. La chasse et la pêche, le jardinage et les voyages, les petits-enfants et les chevaux : Marcel Filion et Gaétane Marquis ont une retraite aussi chargée que l’a été leur vie de producteurs laitiers !
2. « Avant d’entamer le processus de transfert, il faut être certain de vouloir prendre la relève, ne pas avoir de doute », juge Mathieu Filion, qui s’est joint à l’actionnariat dès sa sortie de l’ITA de La Pocatière. « Il faut se donner du temps et penser au transfert très tôt, estime pour sa part son père, Marcel. C’est même un processus échelonné sur toute une vie ! »
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29COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
PHO
TO :
EXPO
SIM
AGE
30 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
CINQ ACTIONNAIRES, CINQ PERSONNALITÉS
YVESFonctions : gestion globale, achats et ventes, conduite de la machinerie, insémination artificielle Forces : négociateur, audacieux
YOLANDEFonctions : gestion des ressources humaines, comptabilité, animaux de remplacement Forces : réaliste, modératrice
MAXIMEFonctions : alimentation du troupeau, insémination artificielle, génétique, gestion phytosanitaire Forces : minutieux, perfectionniste
CAROLINEFonctions : gestion du troupeau, santé animale, gestion des ressources humaines Forces : exigeante, entrepreneure
ANTHONYFonctions : mécanique, entretien des bâtiments, régie des champs Forces : débrouillard, ingénieux
TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.
Ils ont du succès et sont reconnus
comme une grande famille entre pre neuriale
(lauréat québécois au concours Jeunes agri-
culteurs d’élite en 1999, prix entre pre neurial de
la Chambre de commerce et d’industrie des
Bois-Francs en 2000), mais les Roux-Perreault
sont aux prises avec les mêmes conflits fami-
liaux, les mêmes luttes intestines que toutes les
familles québé coises qui s’assemblent en affaires.
Tout n’est pas fleur bleue à la Ferme Roulante,
même si c’est l’image qu’a largement véhiculée
la populaire émission de téléréalité L’amour est
dans le pré, à laquelle Maxime Roux a pris part
lors de sa première édition. Avec cinq coaction-
naires, on compose au quintuple avec le « facteur
humain ». Le matin de la visite du Coopérateur,
une réunion entre les actionnaires et certaines
discussions rendaient l’atmosphère houleuse.
« La communication et les relations humaines
sont le nerf de la guerre aujourd’hui », soupire
Yves Roux au sortir de cette rencontre orageuse.
« Une famille qui travaille ensemble, c’est dif-
ficile, surtout avec cinq caractères fonceurs
autour d’une même table, poursuit Yves. Il faut
quelqu’un pour accorder les violons. » Cette per-
sonne, c’est Yves Hébert, qui fait office de coach
relationnel, de médiateur. À lui s’ajoute André
Grenier, agronome et conseiller en gestion, qui lui
aussi n’a pas son pareil pour huiler la commu-
nication entre les cinq têtes fortes. « Après 13 ans
à la Roulante, j’ai établi une relation de
confiance. Je connais les secrets, j’ai vu les
enfants grandir. Je me permets aujourd’hui de
tempérer les caractères, de dire les vraies
affaires, comme le ferait un mononcle, de les
ramener sur terre quand le rêve dépasse la
réalité, sans risquer d’hypothéquer ma rela-
tion d’affaires », soutient l’agronome. « Il faut
aimer se faire dire la vérité », corrobore Yolande
Perreault.
Quand de grosses décisions doivent être
prises lors des réunions du mardi matin, tous
sont concernés, même si la décision touche un
secteur sous la supervision d’une seule per-
sonne. La capacité de défendre son point de vue
et de faire preuve de franchise est de mise.
Autrement, le caractère sanguin du clan
Roux-Perreault ne fait pas fuir les employés.
C’est même tout le contraire. Avec trois
employés à temps plein cumulant 54 ans
d’expérience, quatre travailleurs étrangers,
deux employés saisonniers et deux employés
à temps partiel, la gestion des ressources
humaines accapare une bonne partie du
temps de Yolande et de Caroline, qui préfèrent
s’investir dans ces activités plutôt que de les
sous-estimer. « Il n’y a rien d’acquis dans la
vie, surtout pas le sentiment d’appartenance
de nos employés envers l’entreprise, justifie
Yolande. Nos employés sont essentiels et ils
doivent se sentir de même.
Les membres de la famille Roux-Perreault sont de bouillants personnages avec de fortes personnalités. C’est un défi constant pour eux de concilier leurs tempéraments explosifs et la nécessaire sérénité pour diriger une ferme laitière d’envergure.
31COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
Gérer l’humain DANS UN CLAN DE FORTES PERSONNALITÉS
Les Roux-Perreault, une famille entrepreneuriale soudée : Yves et Yolande en compagnie de leurs enfants, Caroline, Anthony et Maxime, et de leurs petits-enfants, Marilou et Olivia.
VIEAGRICOLE|
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PHO
TOS
: ÉTI
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32 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
1. Avec un parc de machinerie plus que complet, l’entreprise effectue efficacement ses propres travaux, en plus de vendre ses services aux fermes environnantes.
2. Dans le contexte de rareté actuelle du quota, la Ferme Roulante mise sur différentes stratégies pour être prête s’il survient une nouvelle possibilité de croître. En gros, on met la table… en attendant de s’attabler !
3. En 1952, la naissante Ferme Roulante acquérait 20 ha et 7 vaches laitières. Un échelon à la fois, elle en est venue, en 2014, à cultiver 910 ha et à traire 455 animaux.
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33COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
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4-5. Avec 8 silos-fosses – on en aura 10 en 2015 – et 5 profondes cellules pour les ingrédients simples, la ferme s’est équipée en grand pour brasser des rations équilibrées et à moindre coût.
6. « Quand j’émets une recommandation, elle ne reste pas lettre morte à la Ferme Roulante », révèle Gérald Boivin, expert-conseil La Coop, qui apprécie la rigueur et la volonté de se dépasser des actionnaires.
7. La Ferme Roulante occupe une place importante dans le paysage agricole québécois. De plus, en raison de son goût marqué pour l’innovation et de son ouverture d’esprit, elle accueille de nombreux visiteurs.
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7
COMMENT CROÎTRE QUAND LA GESTION DE L’OFFRE EMPÊCHE L’EXPANSION RAPIDE DES ENTREPRISES LAITIÈRES ? LA GESTION DE LA CROISSANCE À L’ÈRE DE LA RARETÉ DU QUOTA EXIGE PATIENCE ET CLAIRVOYANCE, NOUS EXPLIQUENT LES ACTIONNAIRES DE LA FERME ROULANTE.
Primo, la vacherie actuelle de la Ferme Roulante,
en forme de « L » et conçue pour être doublée, logerait
jusqu’à 1 400 animaux. Secundo, le carrousel, dans
lequel on trait en moyenne 455 vaches trois fois par
jour, accueillerait 2 000 bêtes. Tertio, les terres de
l’entreprise permettraient l’épandage des déjections
de 1 500 unités animales. Voilà bien des verbes au
conditionnel pour une entreprise inconditionnelle de
la croissance.
CROISSANCE PAR À-COUPSAbonné au journal Les Affaires, Yves Roux aime lire les
parcours tortueux d’entrepreneurs aujourd’hui au faîte du
succès. À quand l’histoire de la famille Roux dans les pages
de l’hebdomadaire ? L’année 1987 marque un tournant
dans les orientations de la Roulante. Un incendie ravage
la vacherie – alors piètrement assurée –, que la famille
venait tout juste de rénover à même ses avoirs propres.
Décider de reconstruire pour héberger le troupeau
sauvé des flammes quand les taux d’intérêt frisent les
20 % ? Cela n’effraie nullement Yves Roux, qui bâtit
même une étable plus grande. « Cet évènement nous a
propulsés vers l’avenir », évalue l’inébranlable entrepre-
neur. Au fil des ans, la Ferme Roulante a fait l’acquisi-
tion d’environ 15 exploitations en tout ou en partie.
« C’est dans la philosophie de l’entreprise de croître.
Depuis le rachat, en 1984, nous achetons du quota tous
les ans et nous demeurons à l’affût des terres à vendre »,
dit Yves Roux. La pièce maîtresse des transactions
demeure l’acquisition d’une Xième ferme voisine, qui
ajoute 200 ha et 84 kg aux actifs de la Roulante. Résultat :
on est obligé de traire des vaches sur trois sites pendant
TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.
PHO
TO :
EXPO
SIM
AGE
34 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
GÉRER LES AFFAIRES
35COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
un an, comme le stipule le Règlement sur les
quotas des producteurs de lait. Au milieu des
années 2000, autre coup fumant avec l’achat de
100 kg de quota sur six mois, si bien qu’au-
jourd’hui le contingent atteint 600 kg (avec les
marges) et la superficie culmine à 910 ha, un
contraste saisissant avec les 20 ha du lot 511 du
Canton de Tingwick, acheté par Gisèle et René
Roux en 1952 pour y élever sept vaches, trois
cochons, un bœuf et quelques poules. Mais
aujourd’hui, comment croître quand quota et
terres se raréfient ?
GÉRER LA CROISSANCEAssis dans l’un des deux bureaux de la Ferme
Roulante, Yolande Perreault, Yves Roux et leurs
enfants, Maxime, Anthony et Caroline, livrent
leurs réflexions, renchérissent à qui mieux mieux.
Des mots résonnent : productivité, agriculture de
précision, ressources humaines, agroenviron-
nement. Une conclusion émerge : à défaut de
pouvoir développer la ferme rapidement, mettons
la table pour une expansion éventuelle.
« C’est notre efficacité qui nous a permis d’ob-
tenir la confiance des institutions financières »,
estime Yves Roux, dont la première demande
de crédit auprès d’un financier a lieu à l’âge de
16 ans. « Nous avons eu plusieurs fins de mois
serrées, mais c’était le sacrifice à faire pour
laisser aux jeunes une entreprise en bonne
santé. » Sacrifice ? Tous les membres de la
famille comprennent la signification du mot.
Yolande ? Quinze ans dans une caisse populaire
Desjardins en plus de se consacrer quotidienne-
ment aux travaux de la ferme. Les trois gamins ?
Se consacrant soir et matin aux taures avant de
se rendre à l’école primaire ou secondaire. Yves ?
Il voit son père, René, se blesser au dos à l’occa-
sion de travaux sylvicoles lorsqu’il n’est âgé que
de 13 ans, ce qui ébranle l’entreprise, mais res-
ponsabilise le jeune homme.
« Ce qui m’impressionne chez eux, c’est qu’ils
sont partis pauvrement et ont traversé toutes
sortes d’épreuves – feu, divorce, commérages »,
relate leur ancien conseiller en gestion de la
Société du crédit agricole Canada, Marcel Lavoie,
aujourd’hui retraité. « N’empêche, Yves, il était
dur à suivre par moments ! Il se réendettait
constamment, mais remboursait rapidement, le
tout sous l’œil averti de Yolande. On ne bâtit pas
une entreprise comme celle-là avec des “c’pas
grave” ou des “j’sais pas” », ajoute celui qui visite
encore la ferme une fois l’an. Avec leurs solides
performances et leur volonté entrepreneuriale
affichée, les Roux-Perreault ont navigué avec un
modeste fonds de roulement, des marges de crédit
pleines, une faible rémunération des actionnaires,
le tout pour dégager aujourd’hui des capitaux
propres de 52 %. Au final, ils ont su éviter les
écueils de la croissance : manque de liquidités,
surendettement, roulement du personnel...
« Ce sont des gens qui gèrent bien la crois-
sance », juge André Grenier, agronome et
conseiller en gestion de la Ferme Roulante
depuis 13 ans. « Ils ont une vision globale et
à long terme qui les aide à bien gérer à court
terme. Ils connaissent leurs forces et leurs
lacunes et ils savent reconnaître leurs bons
coups en faisant abstraction des évènements
sur lesquels ils n’ont pas d’emprise. Une dizaine
de profes sionnels gravitent autour des proprié-
taires, capables de reconnaître qu’ils ne peuvent
pas tout savoir, même s’ils sont ouverts et
allumés », poursuit l’agronome.
METTRE LA TABLESi la productivité à l’étable est poussée au
maximum, on n’oublie pas les champs. Pour
opti miser les rendements, on a recours aux tech-
nologies, comme un appareil de mesure en temps
réel de la composition nutritionnelle des ensilages
(maïs et herbe), qui est monté sur la fourragère
automotrice et qui permet de doser l’inocula-
tion de l’ensilage et la longueur de coupe, pour
une valeur nutritive optimale et une meilleure
conservation.
Miser sur les plus récentes innovations n’est
pas fortuit. En 1989, la ferme comptait un robot
d’alimentation (concentrés) ; en 2001, on distri-
buait les rations au troupeau (stabulation libre)
avec la première distributrice automotrice de
rations au Québec; la même année, on commen-
çait l’élevage des veaux en stabulation libre dans
des chambres-pouponnières modernes (avec
louves) gérées en tout plein-tout vide; en 2006,
on convainquait les autorités d’autoriser l’ins-
tallation à la ferme du premier silo vertical
d’entreposage du lait au Québec.
À l’extérieur, le parc de machinerie est bien
garni (on se permet même d’exécuter des travaux
à forfait), les silos-fosses sont nombreux et volu-
mineux, les cellules pour ingrédients simples
mises à profit pour diminuer le coût de l’alimen-
tation. Autant de conditions gagnantes pour
croître. Enfin, la Ferme Roulante fait actuelle-
ment affaire avec une société de génie-conseil
pour documenter ses impacts environnementaux
présents et potentiels et faciliter une expansion
future sur le site principal. Un dossier nécessaire,
un dossier à suivre.
L’ ALIMENTATION DU TROUPEAUParGéraldBoivin,T.P.Expert-conseilLaCoopfédérée
n 1000têtes,455vachesenlactation
n 11025kgdelaitdemoyenne(contrôleofficiel)
n 4,0%degrasn 3,35%deprotéinen Intervallemoyenentre
lesvêlagesde379jours
VACHESENLACTATION(troisgroupes)
n Ensilagedefoinde2ecoupen Ensilagedemaïsfermenté
(min.100jours)n Maïshumiden Ingrédientssimples
(sourcesprotéiques)n Pailledeblén MinérauxVIP
(2sortesenvracsilo)n SynchroStartlait(groupe1)
VACHESTARIES
n Ensilagedemaïsn Ensilagedefoinde1recoupen Pailledeblén MinéralTransilac4-6t
VACHESENPRÉPARATIONAUVÊLAGE
n Ensilagedemaïsn Pailledeblén SupplémentTransilacVIP33%
GÉNISSES
n AlimentGoliathXLR27-16(alimentationavecrobot)
n Goliath21%Deccox(génisses0-3mois)
n Goliath40%(génisses4-6mois)
n MinéralSynchro18-5t
Ils ont su éviter les écueils
de la croissance : manque
de liquidités, surendettement,
roulement du personnel.
AFFAIRESAGRICOLES|
POUR COMMENCER, UN JEU… Que pensez-vous des trois affirmations
suivantes ?« Les évènements futurs deviennent le passé dès qu’ils se
réalisent [par exemple, dans un mois, je parlerai au passé des
vêlages qui auront lieu la semaine prochaine]. Or, on dit que le passé
est garant de l’avenir. Donc, on peut affirmer que les évènements
futurs qui se réalisent un jour garantissent l’avenir. » Logique,
n’est-ce pas ?
Appliquons le concept au monde agricole. « Les personnes qui
s’établiront en agriculture au cours des cinq prochaines années
deviendront des producteurs agricoles. Or ce sont les producteurs
agricoles qui garantissent une part importante de l’avenir de ce
secteur d’activité. Il est donc vrai de dire que les personnes qui
s’établiront d’ici cinq ans garantiront une part importante de
l’avenir de ce secteur d’activité. » Toujours aussi logique.
À bien y songer, une forte proportion de la valeur de revente des
entreprises actuelles est en relation directe avec l’intérêt des futurs
producteurs. L’avenir sera plus facilement prometteur si leur
enthousiasme est élevé.
QUELLE PRODUCTION CHOISIR ?Vers quelle production ces aspirants se dirigeront-ils ? Ce sera une
question de goût et de perception, de moyens financiers, de mise
de fonds initiale, et de temps disponible par rapport au temps
nécessaire. Voyons comment se comporte la production bovine
sur cet échiquier, particulièrement le secteur vaches-veaux.
Parmi les avantages, on retrouve une charge de travail répartie
presque uniformément tout au long de l’année, de faibles investis-
sements en infrastructures et machinerie, une mise en marché
facile et efficace, une grande capacité à valoriser des terres ou des
aliments moins recherchés par d’autres secteurs, une productivité
liée assez faiblement aux conditions climatiques mais fortement à
la qualité des sols, et, enfin, une possibilité d’apprentissage graduel
(petit troupeau de départ qui prend de l’expansion).
Très peu de productions offrent autant de flexibilité. On peut
« installer » 30 vaches sur une terre de moins de 30 hectares avec
très peu d’équipements : un tracteur muni d’un chargeur, un
hache-paille et une remorque à fumier. Bien sûr, on ne vit pas avec
30 vaches (pas plus qu’avec 30 hectares de céréales, maïs ou soya)
et il faudrait acheter tout le fourrage pour l’hivernement, mais le
bilan des opérations pourrait être positif, même avec un si petit
troupeau. Plus encore, le troupeau demeure monnayable en tout
temps. Ces caractéristiques expliquent en bonne partie pourquoi
autant de non-exploitants agricoles communiquent avec nous pour
en apprendre davantage sur le « bœuf ».
Pour ceux qui croient que j’exagère et qu’un troupeau vaches-
veaux ne peut pas concurrencer ou compléter les grandes cultures,
rappelons que le Nebraska est le troisième État producteur de
maïs aux États-Unis et le quatrième pour le cheptel de vaches de
boucherie !
Quant aux inconvénients, ils sont peu nombreux, mais de taille !
Le premier est un rendement de l’investissement positif, mais
mince. Le deuxième est la faible productivité zootechnique, liée au
fait qu’une vache ne produit qu’un seul veau par année, mais aussi
au manque d’application courante de certaines techniques. Les
améliorations sont cependant possibles et offrent un excellent
potentiel en matière de résultats technicoéconomiques.
Mais le principal inconvénient, c’est souvent l’image : rentabilité
nulle, trop de travail par rapport aux revenus, aucun plaisir à
exercer ce métier, etc. Difficile alors d’intéresser une relève
potentielle. Pourtant, je rencontre chaque semaine de nombreux
producteurs bovins heureux de leur choix de carrière et qui
obtiennent année après année des résultats financiers inté-
ressants. Les moyens de renverser la vapeur existent donc; il ne
s’agit que de s’attaquer à la tâche.
Lorsqu’on me demande ce que je pense de l’avenir de l’agricul-
ture, je réponds le plus sérieusement du monde qu’il passera de
manière importante par l’établissement futur de nombreuses
entreprises bovines. Si on en parle tous positivement et avec fierté,
ce sera encore plus facile. Soyons prêts à accueillir agréablement
les nouvelles recrues.
Bonne réflexion !
VOUS AVEZ DIT « AGRICULTURE » ? JE DIS « PRODUCTION BOVINE » !
36 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
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DES PORCELETS PLUS UNIFORMES, EN MEILLEURE SANTÉ ET PLUS PERFORMANTS EN ENGRAISSEMENT : LE PROJET DE MATERNITÉS COLLECTIVES OFFRE BIEN DES PROMESSES. IL S’OUVRE AUSSI À TOUTE PERSONNE DÉSIREUSE D’INVESTIR DANS UNE PRODUCTION PORCINE NOVATRICE ET DURABLE. À QUI LA CHANCE ?
Les Fermes Boréales ? C’est produire du
porc… à 650 km de Montréal ! Ce projet de cinq
maternités détenues collectivement (Olymel,
coopératives du réseau La Coop et producteurs
porcins indépendants), après avoir ciblé la Côte-
Nord, opte maintenant pour le Témiscamingue,
qui offre un meilleur attrait économique en
raison de l’abondance de terres pour l’épandage
des lisiers générés.
L’absence de fermes porcines fait du Témis-
camingue un havre de biosécurité. « Olymel
traite avec de nombreux petits producteurs
naisseurs ou naisseurs-finisseurs qui sont
souvent aux prises avec des crises sanitaires
récurrentes, explique l’agronome Étienne Hardy,
directeur principal en production porcine
chez Olymel. Au fil du temps et des crises –
syndrome reproducteur et respiratoire porcin,
circovirus porcins, coronavirus de la diarrhée
épidémique porcine –, il y a eu une prise de
conscience de l’importance de la santé des trou-
peaux naisseurs. »
Quel a été l’élément déclencheur du projet
des maternités collectives ? « Dès 2005, nous
avons commencé à rêver à des maternités
plus grandes, tout en coordonnant nos élevages
en bandes toutes les quatre semaines pour
concentrer les mises bas et produire des lots de
Selon Étienne Hardy,
directeur principal en
production porcine d’Olymel,
le coût du transport des
porcelets du Témiscamingue
vers le sud du Québec est
négligeable par rapport
aux traitements vétérinaires
et à la perte de productivité
associée aux problèmes
de santé.
FERMES BORÉALES DES MATERNITÉS COLLECTIVES
|AFFAIRESAGRICOLES
TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.
38 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
porcelets plus uniformes et de meilleur statut
sanitaire, révèle Étienne Hardy. Puis, il y a eu le
projet Chrysalide de regroupement d’actifs et de
ressources humaines techniques et administra-
tives. Le projet de maternités collectives s’inscrit
dans cette optique de concentration de nos
forces. La crise économique en production por-
cine nous a aussi fait revoir nos coûts de produc-
tion, pour être plus efficaces et plus productifs. »
Le projet n’a pas pour but d’augmenter la
production totale de porcelets, assure Étienne
Hardy, mais de relocaliser une partie des truies
de la province. On compte ainsi construire
cinq maternités de 2390 truies chacune dans
différentes municipalités, notamment Béarn,
Fugèreville et Lorrainville, pour un total de
11 950 truies. La quarantaine de fermes d’en-
graissement appartenant aux partenaires des
maternités collectives seront les premières à
bénéficier de porcelets de la plus haute qualité.
DU DÉVELOPPEMENT DURABLELe projet des Fermes Boréales a été imaginé
en répondant toujours aux trois piliers du déve-
loppement durable : économie, environnement
et société. Conséquemment, on prévoit des
investissements de 50 à 60 millions de dollars,
la création de 20 emplois durant la phase de
construction (trois ans) et de 50 emplois perma-
nents pour exploiter les maternités. Le projet
permettra en outre de valoriser, à meilleur prix
pour les agriculteurs, les céréales produites
dans la région et transformées à la meunerie
de La Coop à New Liskeard (Ont.), à moins
d’une heure de route des maternités projetées.
La valeur des engrais organiques générés, qui
remplaceront des engrais minéraux, pourrait
aussi être calculée. En somme, le projet dyna-
misera et diversifiera la production agroali-
mentaire régionale.
Sur le plan environnemental, on prévoit
l’utilisation d’un système d’irrigation pour
l’épandage des lisiers, qui seront aussitôt
incorporés pour atténuer les odeurs. Comme le
stipulent les normes, les distances devant
séparer les élevages et les champs des cours
d’eau, des puits et du périmètre urbain seront
rigoureusement respectées. Des ententes
d’épandage et des offres d’achat de terres sont
déjà signées avec des propriétaires terriens
pour l’épandage et la construction des nou-
veaux bâtiments, qui seront aménagés dans
les boisés ou à proximité de haies naturelles
matures pour réduire au minimum les odeurs
et favoriser le bon voisinage.
Les nouvelles installations permettront
aussi le logement en groupe des truies ges-
tantes et la mise en place de cages de mise bas
mieux adaptées aux portées des truies hyper-
prolifiques. On a même pensé à sevrer plus tard
les porcelets, à 28 jours et 9 kg, pour des raisons
économiques et de bien-être animal, souligne
le porteur du projet, Étienne Hardy.
DE LA RÉSISTANCESur le plan social, comme tout projet de
nouvelle porcherie, les maternités collectives
rencontrent de l’opposition. « Certaines per-
sonnes sont inquiètes et c’est notre volonté de
les rassurer en prenant le bâton du pèlerin,
signale Robert Brunet, vice-président à la
production porcine pour l’est du Canada chez
Olymel. Nous avons même consulté les gens
avant d’avoir l’obligation légale de le faire. »
Selon l’homme, deux mots résument bien les
rencontres organisées jusqu’ici par son équipe
et lui avec les municipalités concernées, les
résidants, la MRC, les autochtones, la chambre
de commerce, l’UPA régionale : transparence
et acceptabilité.
« Malgré notre démarche d’ouverture et
notre conformité aux normes, nous avons
reçu deux pétitions, et une manifestation de
50 personnes a été organisée », confie Étienne
Hardy, qui se désole aussi d’un certain dialogue
de sourds avec les opposants, qui emploient
à outrance le terme mégaporcheries. « Quelques
élus ne se sentent également pas légitimés
LA C
OO
P FÉ
DÉR
ÉE
Le projet de maternités porcines, sous forme
de société en commandite, regroupera Olymel,
des coopératives du réseau La Coop et
des producteurs porcins désireux de compter sur
une source fiable de porcelets de la plus haute
qualité, pour produire une viande qui réponde
aux critères de salubrité les plus élevés.
39COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
pour rendre position en faveur du projet,
bien que la majorité l’ait appuyé, souvent
sans réserve. »
En gros, les opposants veulent un « BAPE »
sur le projet, « qui prévoit 2390 truies ou un peu
moins de 600 unités animales par site, pour
fonctionner à l’intérieur des limites et selon les
règles qui ont été établies par le ministère de
l’Environnement à la suite du BAPE sur l’indus-
trie porcine, et non pas pour court-circuiter une
audience du Bureau d’audiences publiques sur
l’environnement sur le projet », soutient de son
côté la porte-parole de La Coop fédérée affectée
au dossier, Virginie Barbeau. Sur les cinq
mesures d’écoconditionnalité, Olymel prévoit
déjà répondre favorablement à quatre, explique
cette dernière. Dans ses documents promotion-
nels, Olymel précise que son projet est « de
classe mondiale, tant dans ses fondements
collectifs et coopératifs que dans ses engage-
ments envers le développement durable et le
bien-être animal ».
En somme, si l’équipe de Robert Brunet
réussit à obtenir les certificats d’autorisation et
les permis de construire dans les prochains
mois, l’échéancier prévoit la construction d’une
première unité en 2015. Et la venue de premiers
porcelets purement témiscamiens en 2016.
PHO
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François Gendron, DÉPUTÉ D’ABITIBI-OUEST
« C’est un investissement avec des retombées économiques considérables qui ne peut pas ne pas paraître dans une région comme la nôtre. Maintenant, il faut s’occuper des règles, des normes. À titre d’ex-ministre de l’Agriculture, je les connais ! Elles ont été légitimement resserrées et elles offrent de sérieuses garanties. Arrêtons de penser qu’Olymel pourra faire ce qu’elle veut ! Au final, est-ce que c’est un projet dans lequel il y a plus de plus que de moins ? Oui ! Est-ce que l’acceptabilité sociale a pris plus de place ? Oui, et c’est bien ainsi. Ça demeure un projet moderne, sérieux, assujetti aux normes et aux valeurs que les gens défendent. Mais si on le refuse, il devient difficile de faire une occupation dynamique et diversifiée du territoire, selon moi. »
Arnaud Warolin, PRÉFET Municipalité régionale de comté de Témiscamingue
« Il est rare de voir des entreprises de l’envergure d’Olymel s’intéresser à des milieux ruraux comme le nôtre. Avec les technologies proposées, je me sens très rassuré. Nous avons une bonne collaboration avec l’entreprise. Nous aurons encore beaucoup de travail avec la population pour expliquer que l’agriculture a évolué, notamment la taille des fermes. »
Jérôme Desjardins, PRODUCTEUR AGRICOLEFerme Jérôme Desjardins (Duhamel-Ouest)
« J’ai pris position pour le projet parce qu’il est bien conçu et qu’il respecte l’environnement au-delà des normes. Je pourrai compter sur du lisier pour fertiliser une partie des 600 ha de terre que je cultive en maïs, soya, canola, blé, orge, avoine et sarrasin. »
Pierre Rivard, ING., DIRECTEUR GÉNÉRALOrganisme de bassin versant du Témiscamingue
« Notre organisme a recommandé à Olymel d’aller au-delà des trois mètres de bande riveraine, surtout pour la rivière à la Loutre, un affluent important du lac Témiscamingue qui passe par les municipalités concernées par les maternités. Nous inciterons aussi les producteurs à s’inscrire au programme Prime-Vert pour protéger les bandes riveraines de certains secteurs sensibles des cours d’eau de notre bassin versant, qui compte 35 000 km2 et 20 000 lacs. Globalement, nos sols ne sont pas en surplus de phosphore, mais neuf lacs sont affectés par les cyanobactéries, dont le lac Témiscamingue, et nous ne connaissons pas pour l’instant l’origine du phosphore qui les contamine. »
Vincent Chrétien, AGRONOME Expert-conseil et directeur des ventes, productions végétales, La Coop Val-Nord
« C’est un projet porteur et majeur pour l’agriculture du Témiscamingue, fait dans les règles de l’art par des gens sérieux, et qui cadre bien avec le PDZA – le Plan de développement de la zone agricole. Pour la meunerie de New Liskeard, ça signifie une augmentation de production de 150 % ! »
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40 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
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L’AGRICULTURE DE PRÉCISION :POURMAXIMISERRENDEMENTSETPROFITS
L’AGRICULTURE DE PRÉCISION, QUI CONNAÎT UN VÉRITABLE ENGOUEMENT DEPUIS QUELQUES ANNÉES, PERMET D’OPTIMISER LA GESTION DES PARCELLES EN CULTURE. POURTANT, DES PRODUCTEURS HÉSITENT ENCORE. « TROP COÛTEUX », « TROP COMPLIQUÉ », « JE NE SUIS PAS RENDU LÀ » !
Les raisons évoquées pour ne pas faire le saut tech-
nologique sont multiples. Pour d’autres, qui l’ont adoptée,
c’est parfois la masse d’informations à gérer qui pose pro-
blème. La Coop fédérée vous offre une solution clés en
main, simple, facile, efficace pour gérer vos données et en
tirer le meilleur parti.
En agriculture de précision, l’analyse et la gestion des
renseignements sont des facteurs clés de la réussite. Il
est important de transformer les données et les informa-
tions dont vous disposez dans votre ferme en outils de
gestion de vos parcelles. C’est pourquoi La Coop fédérée a
élaboré une solution d’affaires novatrice et économique
qui vient répondre à un besoin exprimé par beaucoup, soit
celui de rendre l’agriculture de précision accessible à tous.
En nous basant sur notre expérience de plus 20 ans dans
ce secteur et grâce à notre connaissance de la réalité des
entreprises agricoles, nous avons mis à la disposition des
producteurs un forfait qui incorpore la technologie d’ima-
gerie satellite et l’usage du Web. Il vous permettra d’inté-
grer, d’analyser, de gérer et de visualiser vos données
d’agriculture de précision dans un environnement tech-
nologique simple et convivial. L’environnement Web
conçu par modules offre une interface plus interactive
(figure 1 à la page 46) et les producteurs disposent d’un
accès sécurisé à leur compte. Après quelques minutes
d’utilisation, vous serez déjà familier avec l’outil.
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44 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
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L’agriculture de précision ne sera plus un
concept abstrait, mais une alliée de tous les
jours qui vous suivra quotidiennement.
HAUTE TECHNOLOGIEÀ la fine pointe de la technologie, notre site
Web permet de répondre aux besoins des
producteurs, soit :
n Faire un suivi au champ en saison et être
en lien direct avec l’expert-conseil de leur
coopérative.
n Personnaliser la recommandation à taux
variable conformément à la caractéristique
de chaque zone.
n Poser des diagnostics agronomiques afin de
déceler les facteurs qui influencent les
rendements de leurs cultures.
Il est maintenant possible de passer d’une
collecte de données passive à des applications
concrètes au champ qui augmentent les
retombées économiques. Notre site Web assure
une meilleure interconnectivité avec tous vos
équipements, et l’exportation de vos cartes
de recommandations se fera de façon plus
simple et en un seul clic. Des cartes de gestion
multiannée de vos parcelles seront créées sur
la base des indices de végétation ou sur celle
des cartes de rendement fin de saison (figure 2).
Cela vous permettra d’assurer une meilleure
optimisation des intrants dans chaque zone de
gestion. Pour faire de l’étalonnage (benchmarking)
entre vos champs, vous aurez accès à un outil
de statistiques pour les rendements et pour la
variation en indice de végétation. Notre solution
Web d’agriculture de précision offre également
une multitude d’occasions, notamment :
planifier un patron d’échantillonnage de sol,
intégrer vos cartes de sol (figure 3), analyser vos
cartes de rentabilité par zone, importer vos
cartes de rendement de la batteuse et importer
des cartes de microtopographie. Lors des visites
aux champs, le suivi terrain est très pratique
grâce à l’option de positionnement d’observations
géoréférencées auxquelles on peut intégrer des
photographies.
UNE SOLUTION WEB ACCESSIBLECette solution Web est accessible à tous les
producteurs agricoles, quels que soient la
grandeur de leur ferme et leur niveau d’adop-
tion des équipements technologiques. L’utili-
sation peut être soutenue par tous les types
d’appareils, qu’il s’agisse d’ordinateurs, de
tablettes ou de téléphones intelligents.
En utilisant cet outil Web, vous pourrez
maintenant vous concentrer exclusivement sur
l’analyse de vos données de façon autonome ou
avec l’aide de votre expert-conseil. Avec le
réseau La Coop, vous pourrez bénéficier de for-
mations personnalisées, en plus d’être bien
renseigné sur les dernières avancées technolo-
giques en agriculture de précision. Notre solu-
tion Web unique constitue une combinaison
robuste de technologies innovatrices et d’exper-
tises agronomiques adaptées à votre entreprise
agricole. Sachez qu’il est également possible
d’intégrer et d’utiliser les archives de vos
champs de 2011 à 2014, et ce, pour l’ensemble
du Québec.
Pour en savoir plus, vous pouvez contacter
votre coopérative locale, qui saura répondre
à vos questions.
CETTE SOLUTION WEB est accessible
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la grandeur de leur ferme.
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Figure 1 Les modules d’agriculture
de précision de notre site
Figure 2 Exemples de cartes de rendement
et d’analyse multiannée
Figure 3 Exemples de cartes de sol
46 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.
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47COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
Haybec.com POUR VENDRE SON FOIN SUR-LE-CHAMP !
« SITÔT FAUCHÉ, SITÔT VENDU », DIT LE SLOGAN DU NOUVEAU MODÈLE D’AFFAIRES HAYBEC.COM, UN SERVICE MIS EN LIGNE PAR TROIS COOPÉRATIVES DU BAS-SAINT-LAURENT POUR LES PRODUCTEURS DE FOIN ET DE PAILLE DE TOUTE LA PROVINCE. PRESSONS DE QUESTIONS L’ARCHITECTE DE CETTE INITIATIVE, CÉLINE BOISVERT.
Qu’est-ce que Haybec.com ? « C’est une plateforme
de contact simple et conviviale pour la commercialisation
du foin et de la paille », indique Céline Boisvert, directrice
des communications et du marketing de Groupe coopératif
Dynaco. Lancé le 1er décembre dernier, le site transactionnel
Haybec.com, entièrement voué à la vente de fourrages et
de paille, se veut distinct des autres pages Web qui réper-
torient les offres de foin ou de paille. D’abord par son
instantanéité, puisque les offres sont publiées sur-le-champ.
Ensuite parce qu’il est accessible aux vendeurs et aux ache-
teurs, peu importe d’où ils viennent. Autre avantage, le
service est gratuit, contrairement aux petites annonces.
Comme le commerce du foin est un marché segmenté
selon les usages auxquels les fourrages sont destinés
(fermettes, écuries, entreprises laitières, bovines, ovines et
caprines, maraîchers ou entrepreneurs en construction à la
recherche de paille, etc.), le site Haybec.com formate clai-
rement les offres des vendeurs dans des fiches qui
demandent de fournir différentes données obligatoires : le
type de produit (foin ou paille), la quantité offerte, le prix à
la balle, le format des balles, la coupe, l’année de récolte, le
lieu géographique, le mode de conservation et l’analyse du
produit, si celle-ci est fournie par le vendeur.
Un moteur de recherche permet de trier facilement les
fiches selon la région ou le type de produit. Les intéressés
contactent eux-mêmes les vendeurs par courriel ou par
téléphone. Une liste de transporteurs est même proposée
sur le site pour faciliter la logistique.
HAYBEC 3.0Au début de Haybec, en 2008, l’entreprise supportait des
investissements et des actifs liés à la production, au
séchage et à l’entreposage du foin, ce qui était lourd à
gérer. Dans sa forme plus récente, Haybec structurait la
production et l’approvisionnement, gérait des stocks, assu-
rait la logistique du transport, trouvait de nouveaux débou-
chés sur les marchés, bref, agissait comme intermédiaire
dans les relations d’affaires. Le nouveau modèle d’affaires
3.0 abandonne donc l’ensemble de ces activités pour se
concentrer sur l’essentiel : faire rencontrer l’offre et la
demande avec une information bien présentée, « pour
éviter les transactions broche à foin », clame le site Internet. Le service est donc entièrement virtuel. Il poursuit
l’objectif de générer un revenu d’appoint pour certains
agriculteurs spécialisés dans la production du foin ou
d’offrir une vitrine pour les producteurs aux prises avec
un surplus de fourrages. Rappelons qu’il se produit bon
an, mal an au Québec environ six millions de tonnes de
foin (base matière sèche) et que le Bas-Saint-Laurent
mène le bal avec 62 % de ses terres cultivées en prairies,
AFFAIRESAGRICOLES|LeBas-Saint-LaurentestlaplusgranderégionproductricedefoinauQuébec,maisqu’importe:lesiteHaybec.com,propriétédescoopérativesPurdel,MatapédienneetDynaco,estaccessiblepartouslesinternautes,acheteursetvendeurs,quellequesoitleurprovenance.
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48 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
soit 15 % des superficies québécoises en foin et
ensilage d’herbe.
« Pour nous, Haybec.com n’est pas un centre
de profit, mais un service que nous offrons aux
agriculteurs en général et à nos membres en
particulier », fait valoir Martin Couture, pré-
sident de Haybec et directeur général de La Coop
Matapédienne, à Amqui. Dans sa phase 1, le
nouveau service est donc gratuit, ce qui favori-
sera son utilisation, espère-t-on, alors que dans
une phase ultérieure, un service tarifé permet-
trait d’améliorer la plateforme Web, notamment
en la rendant bilingue, pour faciliter l’expor-
tation et l’atteinte de marchés lucratifs.
C’EST LE RÉFÉRENCEMENT QUI COMPTE !Pour être visible sur la toile, Haybec.com s’est
assuré d’apparaître tout en haut des résultats
de recherche. Ainsi, si on tape le seul mot
« foin » dans le moteur de recherche Google, le
deuxième site proposé est Haybec.com, juste
en dessous de la page de Wikipédia qui définit
le foin comme « un fourrage constitué d’herbe
séchée et destiné à l’alimentation des animaux
domestiques herbivores durant la mauvaise
saison ». Sans blague ! Avec Martin Couture, président de Haybec, Céline Boisvert, de Groupe coopératif Dynaco, a piloté la refonte du modèle d’affaires et la création de Haybec.com, une plateforme de contact Web simple et conviviale pour la commercialisa-tion du foin et de la paille.
Typographie soignée, mise en pages claire, menu simplifié : le nouveau site
Haybec.com veut occuper dynami-quement un créneau laissé vacant
sur Internet pour se faire rencontrer l’offre et la demande. « En quelque sorte,
on veut devenir l’eBay du foin ! » révèle Céline Boisvert.
CENTRE ACER DES NOUVEAUTÉS POUR LES ACÉRICULTEURS
TABLANT SUR SON EXPERTISE EN MATIÈRE DE CONTRÔLE DE LA QUALITÉ ET DE CLASSIFICATION DU SIROP D’ÉRABLE, LE CENTRE ACER A LANCÉ PLUSIEURS NOUVEAUX PRODUITS ET SERVICES EN 2014, DONT CERTAINS SERONT PARTICULIÈREMENT UTILES AUX ACÉRICULTEURS.
Si les acériculteurs connaissent bien l’importance
d’obtenir un taux de Brix constant pour leur sirop
d’érable, ils n’avaient pas accès, jusqu’à tout récemment,
à une méthode simple et fiable leur permettant de véri-
fier l’efficacité de leur équipement de mesure. Grâce aux
chercheurs du Centre ACER, c’est maintenant chose du
passé ! Ces derniers ont mis au point une solution de cali-
bration normalisée à 66 °Brix pour aider les producteurs
à tester eux-mêmes l’exactitude de leur réfractomètre à
la cabane à sucre. « Ça semble banal, mais c’est quelque
chose qui n’existait pas », remarque Yves Bois, directeur
général du Centre Acer. Introduite à titre d’essai l’an der-
nier, la solution sera fabriquée à plus grande échelle pour
la saison 2015. « Nous avons été agréablement surpris par
la demande. Comme tous les produits que nous mettons
au point, les acériculteurs pourront se la procurer auprès
de nos membres et partenaires ou des clubs d’enca-
drement », poursuit-il.
AFFAIRESAGRICOLES|
TEXTED’HÉLÈNECOSSETTE
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49COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
COFFRETS DE COULEURS ET DE SAVEURSDans le même ordre d’idées, les producteurs
aiment bien pouvoir évaluer eux-mêmes la
couleur de leur sirop d’érable, dit Yves Bois. Le
Centre ACER a donc créé un comparateur de
couleurs qui simplifie grandement la classi-
fication du sirop. Insérées dans un coffret de
bois, quatre fioles contiennent chacune une
solution de couleur normalisée – sirop extra
clair, clair, médium et ambré – ainsi qu’une fiole
vide destinée au sirop à comparer.
Mais la nouveauté-vedette de l’année 2014
est sans contredit le coffret de défauts de saveur
du sirop d’érable. « Le concept est vraiment
intéressant pour les producteurs, estime-t-il.
Cela n’avait jamais été fait auparavant. »
Au Québec, rappelle l’agronome, le sirop
d’érable est classé non seulement par couleur,
mais aussi par saveur. Or certaines de ses
saveurs – goût surcaramélisé, de sève, de bois,
de brûlé et le fameux « goût de bourgeon » (voir
l’encadré ci-dessous) – sont considérées comme
des défauts qui rendent le sirop difficilement
commercialisable.
« Bien des producteurs ne connaissent pas ces
défauts de saveur, dit M. Bois, d’où l’idée de créer
un coffret de saveurs sur le modèle de celui des
couleurs. » Ce boîtier comporte une dizaine
d’échantillons de vrai sirop d’érable représen-
tatifs des saveurs indésirables les plus courantes.
Lorsqu’un producteur a un doute sur le sien, il
peut le comparer aux échantillons, explique-t-il.
D’une durée de vie d’un an, chaque fiole contient
suffisamment de sirop pour une lampée.
FORMATIONS APPRÉCIÉESEn plus de ce nouveau produit, le Centre ACER
offre une formation sur l’univers des défauts de
saveur du sirop d’érable en grands contenants.
« Cette formation est vraiment appréciée des
producteurs », souligne M. Bois. D’une durée de
sept heures, elle comporte une partie théorique
permettant de mieux comprendre les défis de
la classification et de se familiariser avec l’art
de la dégustation selon la méthode ACER
Division Inspection. En après-midi, les partici-
pants passent à la pratique en goûtant une
soixantaine d’échantillons de sirop, avec et
sans défauts de saveur. Ils repartent avec leurs
notes et un coffret-cadeau en guise d’aide-
mémoire gustatif.
De façon plus ludique, mais tout aussi édu-
cative, le Centre ACER organise également des
concours visant à déterminer les saveurs à
son kiosque d’information lors d’assemblées
annuelles, de colloques ou de rencontres d’acé-
riculteurs. « Le but est d’aider les producteurs
à mieux repérer les défauts », dit M. Bois.
Une deuxième formation très populaire
concerne, pour sa part, l’utilisation et la calibra-
tion des instruments de mesure en acériculture.
L’objectif de cet atelier pratique d’une journée
est d’amener les acériculteurs à employer adé-
quatement leurs appareils et à comprendre
l’utilité d’une bonne calibration pour chacun
d’eux, qu’il s’agisse de réfractomètres, de colo-
rimètres, de thermomètres ou d’hydrothermes.
Adaptées aux calendriers des producteurs
agricoles, ces formations se donnent habituel-
lement à l’automne, en janvier et en février.
Les producteurs peuvent s’y inscrire par l’inter-
médiaire des collectifs régionaux de formation
agricole ou de leur club d’encadrement acéricole.
Par ailleurs, le Centre ACER a publié, en avril
2014, un nouvel ouvrage intitulé Méthode
d’assainissement à l’alcool isopropylique en acéri-
culture. Destiné aux producteurs, ce guide offre
une description complète, étape par étape, de
la méthode d’assainissement préconisée ainsi
que de l’information sur les effets de la conta-
mination microbienne et les moyens de lutter
contre elle. Vendu par l’intermédiaire des clubs
d’encadrement, il peut aussi être consulté
gratuitement en ligne sur le site du Centre ACER
(www.centreacer.qc.ca).
Enfin, l’acériculteur branché pourra profiter
d’une toute nouvelle application pour effectuer
tous les calculs d’usage en acériculture. Lancée
à temps pour la saison 2015, cette application
est offerte en versions iPhone et Android. Elle
peut être téléchargée en ligne via le Google
Store et l’Apple Store.
On propose notamment
des formations sur les
défauts de saveur du sirop
en grands contenants et sur
l’utilisation et la calibration
des instruments de mesure
en acériculture.
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52 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
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L’ÉQUILIBRE BUDGÉTAIRE DU GOUVERNEMENT COUILLARD
LA CASSURE DE 2014La dernière année marque le début d’une nouvelle
ère au Québec, celle du déclin de la population
en âge de travailler, les 15 à 64 ans. Cette strate
d’âge représente le principal bassin de travail-
leurs potentiels. L’importance relative de ce
groupe par rapport à la population totale était
stable depuis une trentaine d’années (voir figure 1).
Mais dorénavant, son poids relatif déclinera
progressivement.
En plus, ce segment de la population travaille
déjà au maximum de sa capacité. La proportion
des gens qui travaillent ou sont à la recherche
d’un emploi est similaire au Québec et dans le
reste du Canada. Le dynamisme du marché du
travail des dernières années a permis au
Québec de combler le retard qui s’observait
depuis les années 1980.
Il y aura donc de moins en moins de travail-
leurs pour subvenir aux besoins du reste de la
population. Cela entraîne des défis à plusieurs
égards, dont celui de la croissance économique
de la province et celui des revenus de l’État.
Pour maintenir la croissance économique, il faut
nécessairement que ceux qui restent sur le
marché du travail augmentent leur productivité
pour compenser les départs à la retraite. Cela
peut se faire, par exemple, en augmentant le
nombre d’heures travaillées par emploi ou en
utilisant mieux les technologies. Mais ce n’est
pas si simple. Depuis une quinzaine d’années,
dans l’ensemble des économies avancées, les
gains de productivité ont été plutôt faibles de
façon générale. On doit donc faire face à tout un
défi ! Dans ce contexte, le gouvernement ne peut
pas compter sur d’abondantes nouvelles sources
de revenus dans l’avenir. D’autant plus que les
Québécois sont déjà les citoyens les plus
imposés et taxés d’Amérique du Nord.
PRESSION SUR LES DÉPENSESDu côté des dépenses aussi, ça se complique.
Comme on le voit à la figure 1, la proportion du
groupe des 65 ans est en progression constante
depuis plusieurs années et va poursuivre sur sa
lancée. Ce phénomène accentuera la pression
sur les dépenses. Pourquoi ? Parce que les frais
de santé par habitant augmentent de façon
LE GOUVERNEMENT DIRIGÉ PAR PHILIPPE COUILLARD MET LES BOUCHÉES DOUBLES POUR ATTEINDRE L’ÉQUILIBRE BUDGÉTAIRE. TOUS LES SECTEURS PEUVENT ÊTRE MIS À CONTRIBUTION, Y COMPRIS L’AGRICULTURE. EST-IL PERTINENT D’AGIR AUSSI RAPIDEMENT ? C’EST SUJET À DÉBAT. MAIS IL Y A UNE RÉALITÉ À LAQUELLE LE GOUVERNEMENT NE PEUT SE SOUSTRAIRE : LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION !
$
53COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
spectaculaire à partir de 65 ans (voir la figure 2).
Alors que les frais annuels de santé par habitant
restent sous la barre des 4000 $ jusqu’à l’âge
de la retraite, ils augmentent constamment
par la suite pour atteindre jusqu’à 25 000 $
chez les gens âgés de 85 ans ou plus. Le réseau
de la santé représente déjà la plus importante
dépense de l’État : il accapare environ 40 % du
budget. Ça ne devrait pas s’estomper, dans un
contexte où la masse critique des électeurs (elle
aussi vieillissante) sera préoccupée par l’accès
à des soins de santé abordables et de qualité. La
situation du Québec n’est pas unique. De façon
générale, les données de l’OCDE démontrent que
les économies avancées consacrent une portion
grandissante de leur budget au secteur de la santé
au fur et à mesure que leur population vieillit.
DES CHOIX JUDICIEUXSans coup de barre, le gouvernement du Québec
devra donc faire face à des déficits chroniques
de plus en plus importants au cours des 15 pro-
chaines années. Dans une situation de laisser-
aller, il ne sera plus en mesure d’offrir les
mêmes biens et services à la population sans
alourdir le fardeau fiscal déjà très élevé. Il est
donc nécessaire de faire preuve de rigueur dans
la gestion des finances publiques.
Néanmoins, il est essentiel que les program mes
du gouvernement soient évalués, en fonction
non seulement de leur coût, mais aussi de la
valeur qu’ils génèrent. Prenons par exemple les
programmes provinciaux en agriculture. Ils
procurent un climat d’affaires stable et prévisible,
propice aux investissements dans le secteur
agroalimentaire. Au net, cet investissement est
donc un plus pour l’économie du Québec.
PROPORTION DES STRATES D’ÂGE AU QUÉBEC
ANNÉE
UNE CASSURE DÉMOGRAPHIQUE S’OPÈRE ACTUELLEMENT AU QUÉBEC. LA POPULATION EN ÂGE DE TRAVAILLER (LIGNE BLEUE), QUI ÉTAIT STABLE DEPUIS UNE TRENTAINE D’ANNÉES, ENTAME UN DÉCLIN PROGRESSIF. D’AUTRE PART, LA PROPORTION DES PERSONNES AYANT PLUS DE 65 ANS (LIGNE VERTE) POURSUIT SA LANCÉE DES DERNIÈRES ANNÉES.
65 %
55 %
45 %
35 %
25 %
15 %
5 %
< 20 ANS 20 À 65 ANS > 65 ANS
LES FRAIS ANNUELS DE SANTÉ PAR HABITANT AU CANADA SONT RELATIVEMENT FAIBLES ET STABLES JUSQU’À L’ÂGE DE 65 ANS. UNE FOIS CE SEUIL FRANCHI, ILS AUGMENTENT DE FAÇON SPECTACULAIRE POUR ATTEINDRE JUSQU’À 25 000 $ À L’ÂGE DE 85 ANS.
DÉPENSES DE SANTÉ PAR HABITANT
Source : Institut canadien de la santé
Source : Statistique Canada
Figure 1
Figure 2
Il est essentiel que
les programmes du
gouvernement soient
évalués, en fonction non
seulement de leur coût,
mais aussi de la valeur
qu’ils génèrent
<1 1-4 80-84 90+75-79 85-8970-7465-6960-6455-5950-5445-4940-44 ANNÉE35-3930-3415-19 20-24 25-2910-145-9
25 000
20 000
15 000
10 000
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0
DÉP
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AN
19711973
19751977
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19911993
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19992001
20032005
20072009
20112013
20152017
20192021
20232025
20272029
PAR PASCAL LABRANCHE, AGRONOMECOORDONNATEUR INFAGRI ET AGROÉCONOMIE, LA COOP FÉDÉRÉE, [email protected]
L’IMPORTANCE D’AVOIR UNE MISSION
ET UNE VISION
54 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
AFFAIRESÉCONOMIQUES|
LES ENTREPRISES DÉPOURVUES D’UNE MISSION ET D’UNE VISION AURONT SANS DOUTE PLUS DE MAL À SE TIRER D’AFFAIRE DANS UN MONDE TOUJOURS PLUS COMPÉTITIF. RASSUREZ-VOUS, ÉLABORER DES OBJECTIFS ET FAÇONS DE FAIRE EST PLUS SIMPLE QU’ON NE LE PENSE ! IL S’AGIT DE S’Y METTRE.
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi
certaines entreprises réussissent mieux que
d’autres dans le même environnement écono-
mique ? Sentez-vous que votre entreprise se fait
balloter par les aléas de la production ? Perd-elle de
l’argent bien que vous conserviez sensiblement
les mêmes activités ? Est-ce que vos employés
vous quittent pour aller travailler dans une
entreprise similaire à la vôtre ? Avez-vous déjà
réfléchi à la raison d’être de votre entreprise, à
votre vision, à vos valeurs ?
Il est peut-être temps alors de faire une pause et
de réaliser une démarche de planification stra-
tégique, ou encore de mettre à jour celle que vous
avez déjà effectuée. Mais par où commencer ?
Dans un premier temps, il est primordial
d’établir les fondements de votre organisation :
mission, vision, valeurs, partenaires. Vos fonde-
ments sont aussi importants que les fondations
de votre propre maison. Une fois bien définis,
vos fondements donneront un sens et une cohé-
rence à vos stratégies et à vos actions réalisées
ou à déployer.
LA MISSION ET LA VISIONLa mission définit ce que nous sommes, notre
métier, notre raison d’être au-delà du profit.
Tandis que la vision traduit notre ambition pour
notre entreprise, notre but à atteindre à long
terme. La question est simple et complexe à la
fois. Que voulons-nous avoir accompli dans cinq
ans, dans sept ans ? On retrouve habituellement
trois composantes dans une bonne vision :n La mesure ou la taille du but à atteindre.
Exemple : doubler sa production d’ici cinq ans.n Un qualitatif du positionnement recherché
dans un marché. Exemple : être un leader en
étant dans le groupe des 25 % supérieurs en
matière de rentabilité dans sa production.n Les pierres angulaires sur lesquelles asseoir
l’ambition ou le but à atteindre.
La vision doit fixer une direction claire et ne
pas prêter à des interprétations divergentes. Elle
doit proposer une image de l’avenir, et non
refléter une situation présente ou passée. Enfin,
elle doit proposer un vrai défi, susceptible de
mobiliser toutes les énergies de l’organisation.
Dans les faits, la vision joue le rôle de boussole
pour le développement de l’organisation.
La démarche de réflexion se termine souvent
par une ou deux phrases clés sur son rôle, ses
ambitions, sa clientèle, ses particularités, ses
valeurs. Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise
vision, car celle-ci doit être en harmonie avec
vos valeurs.
Cependant, tous les actionnaires de l’entre-
prise doivent partager la même orientation.
Il n’est malheureusement pas rare de voir des
entreprises négliger cette étape. Il en résulte
souvent des décisions qui ne sont pas toujours
cohérentes. L’entreprise progressera beaucoup
moins vite vers son but, quel qu’il soit.
Ne craignez pas de faire partager votre mission
et votre vision. Bien que cette pratique soit plus
répandue dans le secteur agricole états-unien
que canadien, de nombreuses entreprises
affichent très clairement leur mission au mur
de la laiterie ou d’un bâtiment de ferme. De la
sorte, vous enverrez un signal clair à vos employés
et partenaires d’affaires quant à l’orientation
qui guidera chacune de vos décisions.
LE DIAGNOSTICUne fois les fondements établis, la deuxième
étape, cruciale pour tout bon plan stratégique,
est le diagnostic. Les dirigeants doivent bâtir une
compréhension commune de leurs environne-
ments interne et externe. Une étape parfois
douloureuse, car on doit faire un portrait clair
et concerté des forces, faiblesses, occasions
d’affaires, menaces et grands enjeux de l’entre-
prise. Pourquoi parfois douloureuse ? En fait, on
PHO
TO :
ISTO
CK
55COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
doit faire un petit acte d’humilité quant à nos
limites, nos façons de faire, nos faiblesses… Bien
comprendre notre situation actuelle est proba-
blement un des plus importants facteurs clés de
succès d’une démarche de planification straté-
gique. Plus le diagnostic sera juste, plus nos
stratégies seront robustes !
Il faut évaluer toutes les facettes qui ont un
impact sur la pérennité de l’organisation (finances,
production, ressources humaines, gestion, etc.).
Par exemple, la hausse des taux d’intérêt, si
votre endettement est élevé, ou la disponibilité
de la main-d’œuvre, si vous êtes en concurrence
avec d’autres industries plus lucratives.
LES STRATÉGIESAvec des fondements solides et un diagnostic
robuste, la dernière étape devient un jeu d’enfant :
l’élaboration des stratégies à mettre en place
au cours des prochaines années. Par exemple, si
une augmentation des taux d’intérêt pourrait
être dramatique pour votre entreprise, peut-être
qu’une des stratégies à adopter est de privilégier
une location à long terme avec option d’achat,
plutôt que d’alourdir le bilan de l’entreprise
et d’acheter toutes les terres disponibles.
N’oubliez surtout pas de mettre l’accent sur
les grands enjeux et de réajuster votre tir en
fonction de la situation.
LES OBJECTIFS À LONG TERMEIl devient alors primordial de vous fixer des
objectifs à long terme correspondant à votre
vision et à vos grandes stratégies. Pour qu’un
objectif soit bon, il faut qu’il soit bien sûr ambi-
tieux, mais surtout mesurable. Par exemple,
si votre objectif est d’améliorer la rentabilité
de votre exploitation, comment savoir si vous
l’avez atteint ? Cependant, si votre objectif
est d’avoir une rentabilité de 600 $/ha, il est
possible de le mesurer et de voir les efforts à
faire pour l’atteindre.
RÉALISATION ET PLAN D’ACTIONComme au hockey, se faire un plan sur un
tableau, c’est une chose, mais l’exécuter sur la
patinoire en est une autre. Il reste maintenant à
voir si l’on dispose des ressources nécessaires
pour atteindre nos objectifs. Et c’est particuliè-
rement vrai avec les ressources humaines.
Est-ce que chaque personne de votre entreprise
ou gravitant autour d’elle connaît bien les
grandes lignes du plan stratégique ? Chacun
de vos employés connaît-il bien ses responsabi-
lités clés ? Communiquez-vous bien vos orienta-
tions ? Sont-elles bien comprises ? Donnez-vous
les moyens à vos employés de réaliser votre
plan ? C’est malheureusement un point qui fait
cruellement défaut dans bien des entreprises
agricoles. Pour que vous puissiez atteindre
vos objectifs, tous les membres de votre équipe
doivent vous suivre; alors soyez à leur écoute,
car la réalisation passe par eux.
Par la suite, on élabore un plan d’action avec
des objectifs à court terme. Par exemple, si on
souhaite améliorer la production de lait par
vache, on se bâtira un plan d’action qui dictera
toutes les étapes à réaliser pour atteindre cet
objectif. Il faut notamment s’assurer que les
vaches ont suffisamment d’eau, valider si la
ventilation peut être améliorée pendant l’été,
revoir le programme alimentaire, améliorer la
sélection des taureaux, etc. Pour chacune des
mesures à prendre, il est primordial de désigner
un responsable. Quand tous sont responsables,
plus personne ne l’est réellement ! Il est égale-
ment nécessaire de fixer une échéance. Il y a
toujours une bonne raison de repousser ce qu’on
a à faire jusqu’à l’échéance, alors imaginez si
vous n’en avez pas…
Petit truc, surtout avec les employés : certains
propriétaires d’entreprise installent dans un
endroit où l’on passe souvent – bureau, garage,
laiterie – un tableau comportant les actions que
chacun doit effectuer. Comme ça, on sait rapi-
dement ce qu’il y a à faire et qui doit le faire.
On évite les oublis et on améliore ses chances
de réussite. Et pourquoi ne pas mettre la mission
et la vision de l’entreprise dans le haut du tableau ?
Tant pour vous que pour vos collaborateurs,
une planification stratégique favorisera la mobi-
lisation des troupes, car vous aurez donné une
vision claire de là où se dirige votre entreprise
et des moyens à prendre pour s’y rendre.
Pour chacune
des mesures à prendre,
il est primordial de désigner
un responsable.
Quand tous sont responsables,
plus personne ne l’est
réellement !
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ZOOM AFFAIRES
57COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
Le génome au secours de l’alimentation animale
Au cours des 20 dernières années, l’étude du matériel génétique des êtres vivants a permis de réaliser des percées spectaculaires, notamment dans les domaines de
la santé, de l’environnement et de l’agroalimentaire. Une des recherches québécoises en cours à l’Université Concordia porte sur l’optimisation de l’alimentation animale. Près du quart de la valeur nutritive des aliments servis aux porcs et à la volaille est
actuellement inutilisé, parce que ces animaux ne possèdent pas les enzymes nécessaires à leur pleine digestion. Le but de cette recherche est donc d’offrir
de nouvelles combinaisons d’enzymes digestives aux producteurs de porcs et volaille. Ainsi, tout en mangeant moins, les animaux continueront de bénéficier
du même apport nutritif qu’auparavant. (CEGA – Université Concordia)
FIN DES QUOTAS LAITIERS, DÉBUT DE LA CROISSANCEEn avril prochain, les quotas seront abolis en Irlande, comme partout en Europe, avec bon espoir que la hausse mondiale de consommation de produits laitiers (2,4 % en moyenne par année, notamment en Chine, en Inde et en Afrique) profitera à ses producteurs. L’Irlande exporte 40 % de ses produits laitiers hors de l’Union européenne. Depuis 30 ans, le pays a perdu 50 000 exploitations, mais l’abolition des quotas pourrait renverser la tendance. Sans quotas, la production devrait s’accroître de 18 % d’ici 2017, et 1000 agriculteurs pourraient se tourner vers la production laitière. Restera à élaborer une image de marque pour un lait typiquement irlandais. (Irish Independent)
Avec les prix baissiers des grains, un changement de mentalité s’opère chez les producteurs de grandes cultures. La baisse des ventes d’équipements agricoles de John Deere en témoigne. En 2014, ses ventes ont diminué de 8 % aux États-Unis et au Canada par rapport à l’année précédente. Ce résultat met fin à cinq années consécutives de croissance.La situation ne devrait pas s’améliorer en 2015. John Deere entrevoit des revenus plus faibles pour les produc-teurs, avec un prix qui devrait graviter autour de 135 $US la tonne pour le maïs et de 340 $US la tonne pour le soya. En conséquence, ses ventes d’équipements agricoles devraient diminuer de 25 à 30 % en Amérique du Nord.
FAIRE PLUS AVEC MOINS POUR NOURRIR LE MONDELes Néerlandais peuvent produire un kilo de tomates avec 4 litres d’eau, comparati-vement à 60 litres en moyenne ailleurs dans le monde. « Nous savons comment faire. Reste à trouver la façon de rendre cette technologie accessible », a déclaré Berry Martin, de Rabobank, au Sommet international des coopératives 2014. De même, ajoute l’administrateur de cette banque coopérative néerlandaise, il suffirait de faire passer la productivité africaine de deux tonnes à quatre tonnes par hectare – ce qui correspond à de la basse technologie en Occident – pour résoudre une grande partie du problème de la faim en Afrique.
OUTIL POUR LA GESTION DU RISQUE EN AGRICULTUREGestion agricole Canada (GAC) a procédé au lancement de la version anglaise du Guide complet sur la gestion du risque en agriculture, mais une version française sera offerte avant le printemps 2015. Ce guide vous aidera à prendre conscience de tous les risques auxquels doit faire face votre entreprise, et il vous fournira les outils pour mettre en place une réelle approche stratégique de gestion du risque. En format électronique, il comprend des instructions, un tableau d’évaluation des risques en format Excel, un modèle de plan de gestion des risques ainsi que des adresses et des liens vers des ressources sur la gestion des risques en agriculture. fmc-gac.com/fr/node/9159 (CEGA – Gestion agricole Canada)
LE BAROMÈTRE JOHN DEERE
FAITSETGESTES
LACOLLISION
VINCENTCLOUTIER,AGRONOME,MBA,ÉCONOMISTEPRINCIPAL,LACOOPFÉDÉRÉE,[email protected]
FAITSETGESTES
LACOLLISION
VINCENTCLOUTIER,AGRONOME,MBA,ÉCONOMISTEPRINCIPAL,LACOOPFÉDÉRÉE,[email protected]
Pour transférer les
actifs à la prochaine
génération et investir
dans les technologies
et infrastructures de
l’avenir, les besoins
en capitaux seront
colossaux.
EN SOI, le débat sur l’accaparement des terres se
rapporte à la diversification des sources de capi-
tal en agriculture. Dans la quasi-totalité des sec-
teurs d’activité économique, l’apport de capital
externe est bienvenu, voire incontournable pour
la poursuite des affaires. En agriculture, il pro-
voque une collision. Une collision de valeurs où
des enjeux économiques et idéologiques se ren-
contrent. Pas simple.
Plus personne ne s’étonne qu’une entreprise
agricole embauche de la main-d’œuvre externe,
souvent même en grand nombre. Dans le même
esprit, on observe un nombre croissant d’entre-
prises agricoles où les décisions de gestion sont
partagées entre les propriétaires et des gestion-
naires salariés. Au fil du temps et du dévelop-
pement des entreprises, la main-d’œuvre externe
et la gestion salariée ont graduellement fait
l’objet d’acceptation tacite. La taille des entre-
prises, leur complexité et le resserrement
inexorable des marges ont naturellement
alimenté ces mutations.
L’arrivée de certains investisseurs
en agriculture peut impliquer
un apport de capital que l’on
qualifiera ici d’« externe ».
Chez nous, hormis certaines transactions de
terres agricoles, peu d’exemples existent. La
production à forfait de porcs ou de veaux, où
l’entreprise agricole ne possède pas les stocks
d’animaux, n’en est qu’une timide expression.
Pour les uns, l’incursion du capital externe en
agriculture constitue une évolution naturelle,
voire une occasion de croissance. Elle peut
même s’inscrire dans une stratégie de gestion
des risques de l’entreprise. À l’autre extrémité
du spectre, elle en fait sourciller plus d’un.
Les statistiques sont têtues : de très nom-
breuses entreprises agricoles de petite taille ap-
partiennent à des gestionnaires avançant en âge.
Leurs actifs changeront de main au cours des
deux prochaines décennies. Raisonnablement,
les vendeurs souhaiteront obtenir la juste valeur
des biens vendus. En parallèle, des investisse-
ments importants sont requis dans un grand
nombre d’entreprises pour s’adapter aux réalités
de production modernes. Bref, pour transférer les
actifs à la prochaine génération et investir dans
les technologies et infrastructures de l’avenir, les
besoins en capitaux seront grands.
L’auto-investissement et l’emprunt bancaire,
sources de capital traditionnellement priorisées
en agriculture, suffiront-ils à combler les besoins
en capitaux du monde agricole au cours des pro-
chaines années ? Tout dépendra, principalement,
de la vitesse de consolidation et de l’évolution de
la valeur des actifs. Il serait périlleux de tenter
de prédire si, à l’échelle québécoise, des sources
de capital externe deviendront une nécessité
mathématique.
Il demeure que pour certains (qui ne se cachent
pas pour le dire), des sources de capital externe
représentent des occasions de développement
bienvenues. Pour d’autres, l’arrivée de ce type de
capital constitue un affront au modèle d’entre-
prise agricole traditionnellement dominant. La
rencontre de ces deux courants prend la forme
d’une collision entre des valeurs, avouons-le,
difficilement conciliables. À l’évidence, on est
loin de l’approbation dont la main-d’œuvre
externe et la gestion salariée ont graduellement
fait l’objet au fil du temps. PHO
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N
58 COOPERATEUR.COOP – MARS 2015
1 pageCouleur
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