contribution a l’etude sur l’utilisation des lisieres par
TRANSCRIPT
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS
Promotion « RENIALA » (2003 - 2004)
MEMOIRE DE D . E . A . FORESTERIE – DEVELOPPEMENT – ENVIRONNEMENT
N°: 14/2005/EFOR
CONTRIBUTION A L’ETUDE SUR L’UTILISATION DES LISIERES PAR LES MICROCHIROPTERES
CAS DE LA RESERVE SPECIALE D’AMBOHITANTELY
Présenté par RANTOANINA Andrianasolo
Le 28 décembre 2004 Devant le jury composé de :
Président : Pr RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène Encadreurs : Dr RATSIRARSON Joelisoa
Dr JENKINS Richard Examinateur : Dr RATSIMBAZAFY Jonah
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS
Promotion « RENIALA » (2003 - 2004)
MEMOIRE DE D.E.A FORESTERIE – DEVELOPEMENT – ENVIRONNEMENT
N°: 14/2005/EFOR
CONTRIBUTION A L’ETUDE SUR L’UTILISATION DES LISIERES PAR LES MICROCHIROPTERES
CAS DE LA RESERVE SPECIALE D’AMBOHITANTELY
Présenté par RANTOANINA Andrianasolo
Le 28 décembre 2004 Devant le jury composé de :
Président : Pr RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène Encadreurs : Dr RATSIRARSON Joelisoa
Dr JENKINS Richard Examinateur : Dr RATSIMBAZAFY Jonah
Lamin’asa Fiarovana
Ramanavy sy Fanihy
LAMIN’ASA FIAROVANA RAMANAVY SY FANIHY
Lamin’asa Fiarovana Ramanavy sy Fanihy (L.F.R.F.) is a collaborative project between Malagasy universities,
A.N.G.A.P. and the University of Aberdeen (U.K.). The project aims to provide training opportunities and
research projects in bat ecology to Malagasy students and to get microchiropterans onto the conservation
agenda. Mammal biologists in Madagascar have traditionally ignored bat ecology and this has resulted in a lack
of trained personnel able to respond to bat conservation issues. Bats constitute an important part of
Madagascar’s endemic mammal fauna and need to be included in conservation management plans. L.F.R.F.
conducts a range of projects (e.g. conservation education and awareness, guide and student training) on a
number of topics (e.g. roost conservation, acoustic surveys, foraging ecology and assessing forest dependency)
and between 2002 and 2004 sponsored eleven students from Malagasy universities to undertake bat
conservation and ecology projects. L.F.R.F. was funded (2002-04) by the British government’s Darwin Initiative
programme that aims to assist countries in meeting their Convention on Biological Diversity obligations.
Lamin’asa Fiarovana Ramanavy sy Fanihy (L.F.R.F.) est un projet de collaboration entre les universités de
Madagascar, l’A.N.G.A.P. et l’Université d’Aberdeen (Royaume Uni). Le projet a pour but de donner aux
étudiants malgaches des opportunités de formations et des projets de recherches concernant l’écologie des
chauves-souris. En outre, le projet a pour finalité d’inclure les chauves-souris, notamment les Microchiroptères,
dans les programmes de conservation de la faune malgache. Les biologistes à Madagascar ont souvent délaissé
l’écologie des Chiroptères, ce qui est la cause de l’insuffisance de personnel qualifié nécessaire aux problèmes
relatifs à leur conservation. Les Chiroptères composent une part importante des mammifères endémiques de
Madagascar, par conséquent, il est nécessaire de les inclure dans les plans de conservation et de gestion.
L.F.R.F. mène une série de projets (ex : éducation, formation et sensibilisation, formation des guides et
étudiants) sur un certain nombre de sujets (ex : conservation des gîtes, études des écholocations, écologie de
la chasse et évaluation de la dépendance à la forêt). Entre 2002 et 2004, L.F.R.F. a financé onze étudiants des
universités de Madagascar pour entreprendre la conservation des Chiroptères et certains projets
environnementaux. L.F.R.F. a été financé (2002-04) par le programme Darwin Initiative du gouvernement du
Royaume Uni dont le but est d’aider les pays du Sud en mettant en commun leurs obligations concernant la
Convention sur la Diversité Biologique.
REMERCIEMENTSREMERCIEMENTSREMERCIEMENTSREMERCIEMENTS
Mes études en Foresterie et Environnement à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques ESSA –
Forêts, s’achèvent par la présentation de ce mémoire en vue de l’obtention de D.E.A.
Elles ont été bien menées grâce au soutien et à la collaboration, à divers niveaux, de nombreuses
personnes.
Ainsi, nous voudrions exprimer ici nos vifs remerciements :
� A DIEU DIEU DIEU DIEU qui a m’assuré toute sa grâce, à chaque instant tout au long de cette étude
� Au Professeur RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène,RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène,RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène,RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène, Directeur Scientifique de la formation
du troisième cycle de l’ESSA-Forêts, qui a bien voulu honorer et présider le Jury de ce mémoire
� Au Docteur RATSIRARSON JoelisoaRATSIRARSON JoelisoaRATSIRARSON JoelisoaRATSIRARSON Joelisoa, Enseignant à l’ESSA–Forêts, notre rapporteur qui m’a bien
épaulé pendant la réalisation de cette étude
� Au Docteur JENKINS RichardJENKINS RichardJENKINS RichardJENKINS Richard, Coordinateur national de projet Lamin’asa Fiarovana Ramanavy,
notre rapporteur, ainsi que toute son équipe qui m’ont soutenu moralement et qui m’ont apporté les
conseils et les moyens informatiques pour la réalisation de ce travail
� Au Docteur RATSIMBAZAFY JonahRATSIMBAZAFY JonahRATSIMBAZAFY JonahRATSIMBAZAFY Jonah, Coordinateur Scientifique du Projet au Durell Wildlife
Conservation Trust, qui a répondu à notre invitation d’être membre de jury
� Au Docteur RAMAMONJISOA Bruno,RAMAMONJISOA Bruno,RAMAMONJISOA Bruno,RAMAMONJISOA Bruno, Coordinateur de la formation du troisième cycle à l’ESSA –
Forêts.
� Au Professeur RAMANOELINA Panja, Directeur de l’ESSA-Forêts
� Au Docteur RAJOELISON GabrielleRAJOELISON GabrielleRAJOELISON GabrielleRAJOELISON Gabrielle, Chef de Département ESSA
� Au Professeur RACEY PaulRACEY PaulRACEY PaulRACEY Paul, qui a voulu nous accorder l’appui à la réalisation matérielle de ce
mémoire
� A tous les enseignants et techniciens de l’ESSA – Forêts
� A M. RANARISOA RichaRANARISOA RichaRANARISOA RichaRANARISOA Richardrdrdrd., Chef de Réserve ainsi que tout le personnel de l’ANGAP de la Réserve
Spéciale d’Ambohitantely
� A tous les camarades de la promotion RENIALARENIALARENIALARENIALA pour leur encouragement et leurs aides permanentes
� A mes proches collègues ANDRIAMANANDRATRAANDRIAMANANDRATRAANDRIAMANANDRATRAANDRIAMANANDRATRA Andriantsialonina Andriantsialonina Andriantsialonina Andriantsialonina et
RAKOTONDRAMANANA Myriam RAKOTONDRAMANANA Myriam RAKOTONDRAMANANA Myriam RAKOTONDRAMANANA Myriam pour leur franche collaboration tout au long de cette étude
� A ma femme et à mes enfants qui m’ont soutenu moralement
Par ailleurs, cette étude a été encadrée par le projet qui a été fondé par un accord émanant de Darwin
Initiative du Gouvernement Britannique. Un support supplémentaire a été assuré par le National Geographic
Society et la Fauna and Flora International.
RESUME
La Réserve Spéciale d’Ambohitantely compte parmi les forêts humides d’altitude de
Madagascar et sert de sites favorables à la survie des Chiroptères à cause de l’abondance des
ruisseaux avec chutes d’eaux et grottes. Les chauves-souris sont étroitement associées aux habitats de
lisières forestières qui sont habituellement des rivières, de minces rangées d’arbres. Cet état de fait
pourrait être lié à l’abondance de la nourriture.
L’objectif de la présente étude est de chercher la relation de l’activité des Microchiroptères avec
l’abondance des insectes, le vent et les lisières de forêt. Elle vise à comparer l’activité des chauves-
souris le long d’un transect à partir des lisières des forêts aux endroits découverts tels que les savanes
à 0m, 50m et 150m de la lisière.
L’étude a utilisé des détecteurs ultrasoniques de chauves-souris afin de permettre d’observer les
activités de chauve-souris et d’identifier les groupes d’espèces.
Entre autres, les insectes disponibles pour les chauves-souris ont été collectés dans des pièges Malaise.
Le travail sur terrain totalise quatorze séances nocturnes de collecte de données sur les lisières
sélectionnées du noyau de forêt et de fragments de la Réserve Spéciale d’Ambohitantely.
L’étude a permis d’obtenir les résultats suivants:
- L’activité des Microchiroptères est la plus intense près des lisières de forêts.
- La vitesse du vent augmente avec la distance croissant de la lisière.
- L’abondance des insectes est plus élevée près de la lisière de forêt où la quantité de
Coléoptères et de Diptères est particulièrement élevée.
- L’activité des Microchiroptères commence à la lisière de forêt plus tard qu’à l’intérieur de la
forêt.
- Les espèces identifiées sur les lisières de la Réserve Spéciale d’ Ambohitantely appartiennent
probablement à la famille des Vespertilionidae.
La compréhension de la relation entre les lisières forestières et le comportement des Microchiroptères
nous permet de mieux comprendre l’impact de la déforestation sur les espèces dépendant de la forêt à
Madagascar. Celles-ci s’adaptent aux lisières qui leur deviennent ainsi des habitats importants. L’étude
permet de recommander quelques mesures essentielles pour la conservation des chauves-souris, dans
la Réserve Spéciale d’Ambohitantely, et à Madagascar en général.
Mots-clés : Chiroptères, lisière, détecteur ultrasonique, habitat, écologie, Réserve Spéciale
d’Ambohitantely, Madagascar.
ABSTRACT
The Ambohitantely Special Reserve is a wet tropical forest of high altitude in Madagascar, and serves
as favourable site to Chiroptera because of the abundance of rivers with waterfalls and caves. Bats are
strongly associated with linear habitats, usually rivers of thin lines of trees called “edges”, and this fact
may be created by high food abundance of edges.
The objective of this study was to investigate Microchiropteran activity in relation to insect
abundance, wind and forest edges. The aim is to compare the bat activity along a transect from forest
edges to the open areas of savannas using 0m, 50m et 150 from edge.
The study used bat ultrasonic detectors to measure bats activity and identifies species groups.
Meanwhile, the insects available to bats were collected in Malaise traps. This field work count up 14
sessions in selected edges of forest block and fragments.
The study found the following results:
- Microchiropteran activity was highest near the forest edge.
- Wind speed increased with increasing distance from forest.
- Insect abundance was highest near forest edge, where numbers of Coleoptera and Diptera
were particularly high.
- Microchiropteran activity starts later at the forest edge than inside the forest.
- The species identified in the Reserve Spéciale d’Ambohitantely edge are included in the
Vespertilionidae family.
The relationship between habitat structure and bat activity the deforestation impact into the species put
on some strategic recommendations to the bat conservation in the Ambohitantely Special Reserve, and
generally in Madagascar. edges are important habitats for bats and could be used to link isolated areas
of habitat.
Keywords : Chiroptera, edge, ultrasonic detector, habitat, ecology, Ambohitantely Special Reserve,
Madagascar.
TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ................................................................................................................................................. 1
PARTIE I : ETAT DE CONNAISSANCES ........................................................................................................ 3
I. GENERALITES SUR LE MILIEU D’ETUDE ............................................................................................................ 3 1. Contexte ..................................................................................................................................................... 3 2. Situation géographique .............................................................................................................................. 4 3. Climat ........................................................................................................................................................ 6 4. Géologie et sols .......................................................................................................................................... 6 5. Hydrographie ............................................................................................................................................. 6 6. Végétation .................................................................................................................................................. 7 7. Milieu humain ............................................................................................................................................ 7 8. La flore ....................................................................................................................................................... 8 9. La faune ..................................................................................................................................................... 8
II. CARACTERES GENERAUX DES M ICROCHIROPTERES........................................................................................ 9 1. Taxonomie .................................................................................................................................................. 9 2. Particularités biologiques et adaptations .................................................................................................. 9 3. Habitats des Microchiroptères de Madagascar ....................................................................................... 10 4. Echolocation ............................................................................................................................................ 11
III. ECHANTILLONNAGE DES INSECTES .............................................................................................................. 11
PARTIE II : METHODOLOGIE ...................................................................................................................... 12
I : CALENDRIER DE TRAVAIL ET CHOIX DU SITE D’ETUDE .................................................................................. 12 II. METHODES D’OBSERVATION DIRECTE ........................................................................................................... 14
1 : Observation et enregistrement des activités des Microchiroptères sur terrain ...................................... 14 2. Observation et capture des insectes ......................................................................................................... 18 3. Température et vitesse du vent ................................................................................................................. 18 4. Identification des insectes ........................................................................................................................ 18
III. ANALYSE STATISTIQUE ................................................................................................................................ 19
PARTIE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS ......... ......................................................................... 20
I. LES M ICROCHIROPTERES PRESENTS A AMBOHITANTELY ET LEURS ACTIVITES ......................................... 20 1- Familles probables .................................................................................................................................. 20 2- Horaires d’activité des Microchiroptères ................................................................................................ 21
II- INFLUENCE DE LA DISTANCE A LA LISIERE SUR LES ACTIVITES DES M ICROCHIROPTERES .................... 23 Influence de la distance sur les activités (selon les fréquences des cris) ..................................................... 23
III- INFLUENCE DE L’ABONDANCE DES INSECTES SUR LES ACTIVITES DES MICROCHIROPTERES ............... 26 1-Abondance des insectes selon la distance à la lisière ............................................................................... 26 2-Activité des Microchiroptères selon l’abondance des insectes ................................................................. 30
IV-I NFLUENCE DE L’ INTENSITE DU VENT SUR LES ACTIVITES DES M ICROCHIROPTERES .................................... 31 1. Relation de la vitesse du vent avec la distance de la lisière ..................................................................... 31 2. Relation de la vitesse du vent et de l’abondance des insectes .................................................................. 32
PARTIE IV : DISCUSSIONS ............................................................................................................................. 33
I. ACTIVITES DES M ICROCHIROPTERES .............................................................................................................. 33 II. ABONDANCE DE LA NOURRITURE DANS LA LISIERE ....................................................................................... 33 III. VENT DANS LA LISIERE ................................................................................................................................ 33 IV. STRUCTURES LINEAIRES DE FORET .............................................................................................................. 34 V. PREDATION ................................................................................................................................................... 34 VI. MORPHOLOGIE ET ECHOLOCATION .............................................................................................................. 35
PARTIE V : RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES............ .................................................................. 37
I. STRATEGIES DEVELOPPEES ............................................................................................................................. 37 II. AXES D’ORIENTATION ................................................................................................................................... 37
1. Ecologie ................................................................................................................................................... 37 2. Conservation des Microchiroptères ......................................................................................................... 37
III. OBJECTIFS DE CONSERVATION ..................................................................................................................... 38 a) Ecologie des Microchiroptères : ............................................................................................................. 38
IV. MESURES STRATEGIQUES DE MISE EN ŒUVRE ............................................................................................. 38 V. CONCLUSION ................................................................................................................................................ 39
CONCLUSION .................................................................................................................................................... 40
TABLE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES TABLEAUX TABLEAU 1 : FRAGMENTS: TAILLE , COORDONNEES GEOGRAPHIQUES ET ALTITUDE ............................................... 12 TABLEAU 2 : REPARTITION DES ACTIVITES, DES FAMILLES PROBABLES DES M ICROCHIROPTERES PAR INTERVALLE
DE FREQUENCE (RUSS ET AL, 2002) .............................................................................................................. 20
LISTE DES FIGURES FIGURE 1 : LOCALISATION DE LA RESERVE SPECIALE D'AMBOHITANTELY .............................................................. 5 FIGURE 2 : ESPECE DE M ICROCHIROPTERE : SCOTOPHILUS SP. .............................................................................. 10 FIGURE 3 : VUE SPATIALE DE LA FORET D’A MBOHITANTELY ................................................................................. 13 FIGURE 4 : PLAN DES 12 POINTS D'ECOUTE DE LA LISIERE ...................................................................................... 14 FIGURE 5 : DETECTEUR ULTRASONIQUE BATBOX DUET ........................................................................................ 15 FIGURE 6 : PIEGE MALAISE ..................................................................................................................................... 18 FIGURE 7 : ACTIVITE DES CHAUVES-SOURIS A LA LISIERE ...................................................................................... 21 FIGURE 8 : ACTIVITE DES CHAUVES-SOURIS DANS LES FRAGMENTS ....................................................................... 21 FIGURE 9 : MOYENNE DES ACTIVITES DES CHAUVES-SOURIS A DIFFERENTES DISTANCES DE LA LISIERE. ............... 23 FIGURE 10 : ACTIVITE DES CHAUVES-SOURIS A DES FREQUENCES ENTRE 30 ET 40 KHZ......................................... 24 FIGURE 11 : ACTIVITE DES CHAUVES-SOURIS A DES FREQUENCES ENTRE 40 ET 60 KHZ......................................... 24 FIGURE 12 : ABONDANCE DES INSECTES DE PETITE TAILLE EN FONCTION DES DISTANCES A LA LISIERE ................ 26 FIGURE 13 : ABONDANCE DES INSECTES DE MOYENNE TAILLE ............................................................................... 27 FIGURE 14 : ABONDANCE DES INSECTES DE GROSSE TAILLE .................................................................................. 27 FIGURE 15 : ABONDANCE DES COLEOPTERES......................................................................................................... 29 FIGURE 16 : ABONDANCE DES LEPIDOPTERES ........................................................................................................ 29 FIGURE 17 : ABONDANCE DES DIPTERES ................................................................................................................ 29 FIGURE 18 : CORRELATION DE L’ACTIVITE ET DE L’ABONDANCE DES INSECTES ..................................................... 30 FIGURE 19 : VITESSE DU VENT EN FONCTION DE LA DISTANCE A LA LISIERE .......................................................... 31 FIGURE 20 : RELATION DE LA VITESSE MOYENNE DU VENT ET DE L’ABONDANCE DES INSECTES ............................ 32
Introduction
1
INTRODUCTION Madagascar est connue par la diversité remarquable de ses écosystèmes, de sa faune et de sa
flore à haut degré d’endémisme (ONE, 2000). Les spécificités de la flore malgache sont caractérisées
par la prodigieuse richesse et l’élévation de son taux d’endémisme à tous les niveaux (famille, genre
et espèces). Quant à la faune malgache, elle est remarquable par leurs formes archaïques et aussi par
les formes issues d’une diversification à travers de nombreux habitats de l’île. Une particularité de
ladite faune se manifeste par la richesse des mammifères. On en note le groupe le plus remarquable
des lémuriens, dont Madagascar recèle en exclusivité presque absolue le plus grand nombre d’espèces.
Parmi les mammifères, est cité le groupe des chauve-souris dont deux espèces endémiques les
plus connues sont Myzopoda aurita et Pteroptus rufus. En effet, trente espèces de chauves-souris
existent à Madagascar, appartenant à 16 genres de sept familles, parmi lesquelles dix huit sont
endémiques (Eger et Mitchell 2003). Madagascar a une famille endémique Myzopodidae, qui est
représentée par des espèces, Myzopoda aurita, chauves-souris à pieds en ventouse (Schliemann et
Goodman, 2003). Parmi les trente espèces, trois espèces à savoir Nycteris madagascariensis,
Triaenops auritus, et Tadarida fulminans sont connues à partir d’un ou deux échantillons et deux sont
des espèces de Pipistrellus récemment collectées et non enregistrées par Peterson et al (1995).
Cependant, les chauves-souris de Madagascar montrent des bons niveaux d’endémisme plus élevés :
60% sont endémiques par rapport à 6.5% seulement de Bornéo et de 16% de Nouvelle Guinée. En
outre, ces deux îles ont huit et six familles de chauves souris respectivement tandis qu’au contraire,
Madagascar en a sept (Eger et Mitchell 2003). Parmi les trois îles, Bornéo, est la moins isolée et abrite
le minimum de population de chauve-souris endémique. Quelque peu plus isolée que Bornéo, la
Nouvelle Guinée partage des espèces avec l’Indonésie et l’Australie. Madagascar est la plus isolée des
trois îles et nous notons l’appauvrissement de la faune de chauve-souris de l’île. En comparaison avec,
les îles voisines de Maurice et de La Réunion sont plus petites et plus distantes de région d’Afrique
plus qu’est Madagascar.
A Madagascar, les domaines biologiques et écologiques de bon nombre d’espèces de chauve-
souris sont peu connus. Il n’existe pas de données suffisantes sur leurs réactions à la perturbation de
leurs habitats. L’information disponible sur l’écologie et la conservation des chiroptères reste minime,
bien que l’inventaire de la faune ait été mené en 1803 avec E. Geoffroy St Hilaire (Eger et Mitchell,
2003) qui ont décrit Pteropus rufus.
Entre autres, plusieurs espèces de Microchiroptères sont menacées par les perturbations et la
dégradation de la forêt (Hutson et al. 2003). Aussi, la recherche sur les Microchiroptères s’avère-t-elle
de nécessité majeure. Elle contribuerait à la mise à jour des connaissances préalables aux démarches
de préservation des chauves-souris ainsi que de leurs habitats.
Plusieurs intervenants tels que des institutions notamment le projet Laminasa Fiarovana ny
Ramanavy (LFR), s’attèlent déjà à cette tâche de préservation pour un point de vue commun : les
Introduction
2
habitudes sur le comportement des chauve-souris sont liées aux structures de leurs habitats. Ce fait
nous conduit à émettre l’hypothèse que leur comportement ressentirait de variations conséquentes.
Aussi, ne serait-il pas nécessaire de commencer l’étude dudit comportement dans les lisières des
forêts ?
En conséquence, nous voudrions apporter notre contribution à la résolution des problèmes
suscités par le biais du présent mémoire qui s’intitule « CONTRIBUTION A L’ETUDE SUR
L’UTILISATION DES LISIERES PAR LES MICROCHIROPTERES CAS RESERVE
SPECIALE D’AMBOHITANTELY».
La problématique inhérente à cette étude gravite autour des facteurs suivants :
- La diminution de la surface forestière et la fragmentation constituent les indices de
dégradation des habitats des Microchiroptères
- Le microclimat des lisières caractérisé par la lumière, la précipitation et la
température est différent de l’intérieur de la forêt
- Certaines espèces de Microchiroptères sont associées aux habitats tels que les
lisières de forêt.
Eu égard à cette problématique de comportement des chauves-souris, quelles devraient être
nos idées force ainsi que nos objectifs à atteindre dans le cadre de cette étude. Elle a pour objectif
général de comparer l’activité des Microchiroptères au long des lisières des forêts humides à leur
activité dans les endroits découverts avec la savane.
De ce fait, tant d’hypothèses explicatives peuvent être formulées pour expliquer l’utilisation
des lisières par les Microchiroptères ; nous en avons spécifié celles qui nous ont permis de mettre en
relation les activités de ces animaux avec :
- la distance de la lisière
- l’abondance et la diversité des insectes
- la taille des insectes
- la vitesse du vent
- leur période de chasse.
L’étude comporte cinq parties, l’état des connaissances, la méthodologie, les résultats et
interprétations, les discussions et quelques recommandations stratégiques de conservation des
Microchiroptères à Madagascar.
Partie I : GENERALITES
3
PARTIE I : ETAT DE CONNAISSANCES Dans cette partie nous avons rassemblé quelques notions et rappels pour une bonne
compréhension de la suite de notre travail et des données documentaires susceptibles d’être utiles pour
des approfondissements ultérieurs.
Elle présente le milieu d’étude qui est la Réserve Spéciale d’Ambohitantely, en tant qu’une
forêt tropicale humide d’altitude, les généralités sur les Chiroptères et les caractères généraux des
insectes.
I. Généralités sur le milieu d’étude La forêt d’Ambohitantely, localisée dans le Haut Plateau Central de l’île, a été choisie pour
site d’étude, en tant que forêt tropicale humide d’altitude et en raison de sa fragmentation. Une étude
des effets de la fragmentation de forêts sur les chauves-souris a été menée parallèlement avec les
lisières. Ceci suscite un intérêt qui se fonde, de manière évidente, sur les trois points suivants :
- L’étude en question serait intéressante comme étant la première concernant les effets
de lisière sur les chauves-souris, conduite à Madagascar.
- La Réserve Spéciale d’Ambohitantely se trouve un milieu d’étude qui semblerait y
adéquate de par la multitude de fragments dans la mesure où une autre étude sur les
effets de la fragmentation de la forêt sur le comportement des chauves-souris a été
menée parallèlement.
Le site d’Ambohitantely est constitué de plusieurs fragments de forêts et d’un grand bloc
d’une superficie de 1600ha (Nicoll et Langrand 1989).
1. Contexte
En 1951, au terme de la création de la Réserve Forestière de Manankazo avec une superficie
de 15 000 ha a été créée, le noyau de la forêt d’Ambohitantely a eu un statut de forêt classée.
En 1953, il fût créé par le botaniste Capuron, le jardin botanique d’une superficie de 22
hectares (Seguier-Guis 1988), situé au nord-ouest de la forêt, entre 1510m et 1580 m d’altitude.
En 1982, la forêt, instituée réserve spéciale botanique, via un décret d’état, se devait de
bénéficier une protection en termes d’interdiction de toute forme d’exploitation y compris la mise à
feu, et de défrichement (Nicoll et Langrand 1989). Malgré cette protection totale, quelques activités
sont toutefois soumises à des contrôles stricts avec des autorisations. Même si la forêt
d’Ambohitantely est protégée par son statut de réserve spéciale, des sentiers y passent et restent les
seules voies de passage dans cette région.
Depuis 1988, après une convention signée entre l’ESSA-Forêts et la Direction des Eaux et
Forêts, le jardin botanique de 22 ha a été utilisé pour servir de terrain d’application et de recherche
dans le cadre de la formation universitaire (Rajoelison 1990).
Partie I : GENERALITES
4
En 1990, la gestion de la Réserve Spéciale D’Ambohitantely a été passée entre les mains de
l’ANGAP (Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées). Elle consistait en la mise en
place d’une structure de conservation et la mise en œuvre d’un plan d’aménagement et de gestion de la
réserve.
2. Situation géographique
Située à 140Km au Nord Ouest d’Antananarivo, sur le rebord Sud Est de Tampoketsa
Ankazobe, le long de la route nationale RN4 vers Mahajanga, la forêt d’Ambohitantely est comprise
entre 47°12 et 47°20 de longitude Est, et 18°04’ et 19°14’ de latitude Sud (Nicoll et Langrand 1989),
avec une altitude oscillant entre 1300 et 1650 m.
Elle se trouve dans la sous-préfecture d’Ankazobe.
Partie I : GENERALITES
5
Figure 1 : Localisation de la Réserve Spéciale d'Ambohitantely
(Source FTM BD500, Echelle:1/500.000)
Partie I : GENERALITES
6
Sur une couverture de 5600ha, la Réserve Spéciale d’Ambohitantely regroupe des formations
d’environ 50% de foret naturelle, 35% des savanes herbeuses anthropogéniques et 15% des plantations
d’arbres exotiques (Langrand 1995). La forêt naturelle couvre approximativement 1487ha constitués
de 513 fragments de forets dispersés autour du plus bloc de 1250 ha (Langrand 1995).
Une pente assez douce variant de 15 à 35 en moyenne, avec une pénéplaine légèrement
inclinée vers le nord marque la topographie (Bastian 1964).
3. Climat
Le climat est de type tropical d’altitude soumis aux influences des alizés indiens humide, frais
(Koechlin et al. 1974) et marqué par une saison froide et sèche de Mai à Septembre avec.
La pluviométrie annuelle est de 1850mm répartie sur 114 jours. La température moyenne
annuelle est relativement basse et de 16° C, avec un maximum de 18°C au mois de février et un
minimum de e13°C au mois de juillet (Seguier-Guis, 1988).
L’humidité atmosphérique est plus faible entre septembre et octobre où la saison est chaude et
pluvieuse et élevée en juillet et août où la saison est froide et sèche.
4. Géologie et sols
Du point de vue sol et géologique la région de Tampoketsa Ankazobe dispose d’une épaisse
lame de migmatite granitoïde subhorizontale dans la série gneissique (Bastian, 1964). Les sols sont
ferralitiques de type limino-argilo-sableux, acides et pauvres chimiquement. Ces sols dépendent
étroitement de la topographie et ont une influence sur le type de végétation (Rajoelison 1990,
Rajoelison et al. 1992, Birkinshaw et al.1998). Pour le cas des forêts, les horizons inférieurs sont
constitués de sols ferralitiques de couleur rouge, plus ou moins jaunes dans les parties supérieures, ils
sont surmontés d’un horizon humifère noirâtre de 2 à 40cm, relativement riche. Et dans les fonds de
vallées et des marécages boisés, on y rencontre des sols hydromorphes. Concernant les savanes,
l’horizon humifère est souvent décapé.
5. Hydrographie
Un réseau hydrographique dense y est présent dans la Réserve Spéciale d’Ambohitantely. En
ce qui concerne les bas-fonds, ils sont au moins de 50m, bien drainés et tapissés par de dépôts portant
des sols hydromorphes (Bastian 1964, Rajoelison 1990, Rajoelison et al 1992).
Des cours d’eaux longent dans la Réserve Spéciale, tels que Andranomavo.
Des ruisseaux, des chutes d’eaux et des grottes dont celle du site de contrôle qui abrite une
population de Microchiroptères.
Partie I : GENERALITES
7
6. Végétation
La Réserve Spéciale d’Ambohitantely est classifiée d’une forêt dense humide de montagne
(Koechlin et al.1974).
Quatre types de forêts caractérisent la forêt d’Ambohitantely suivant la topographie
(Rajoelison et al. 1992) :
- une forêt rupicole sur les bas-fonds constitué de trois strates bien distinctes et est caractérisé
par des tiges de gros diamètre (65 cm) avec une canopée élancée (20 m).
- une forêt de haut versant, caractérisée par une canopée de 16 m de haut avec une strate
moyenne arbustive riche en bambou.
- Une forêt de plateau, caractérisée par un couvert assez bas et par deux strates formées par
une voûte variant de 6 à 8 m de hauteur et un tapis graminéen.
- Une forêt de crête unie stratifiée et caractérisée par des tiges serrées en petites dimensions.
Uapaca densifolia est l’espèce la plus représentée dans les forêts de haut versant, de plateaux
et de crêtes (Ratsirarson et Goodman, 2000)
7. Milieu humain De faible densité démographique, la population de la région d’Ambohitantely est jeune, avec
plus de la moitié de moins de 18 ans (Schnyder 1997), elle est composée d’immigrants d’origine
Merina. Les feux de brousse sauvage sont nombreux et causent ainsi de plusieurs gros dégâts. La
superficie de ce plus grand bloc qui a été estimée à 2000 ha (Bastian 1964) a été réduite à 1250 ha
(Langrand 1995).
Deux chef-lieu de fokontany regroupent quelques hameaux, à l’est de la Réserve : Antakavana
au nord-est et Maharidaza au sud-est près duquel se trouvent les hameaux de Ambodiamontana,
Ambarifafy et Andreba et à l’est de la Réserve, Andranomavo, Andranomiorika, Ampandroangina et
Ambatoharana.
Les coutumes telles que la circoncision, le famadihana (retournement des morts) et les noces
sont très importantes avec les sacrifices de zébus. Les zébus sont utilisés non seulement comme
symbole de richesse mais aussi comme des offrandes pendant des sacrifices pour le respect des
coutumes.
La forêt est utilisée pour le prélèvement des besoins des villageois. Les prélèvements
comprennent les bois pour les manches d’outils, les bois de construction, les bois de chauffe et
l’alimentation (les fruits, les tubercules, le miel, les petits mammifères, les oiseaux, les crabes et
écrevisses).
Les principales activités des villageois sont l’élevage et l’agriculture. Le système agropastoral
est complémentaire. L’élevage (notamment des bœufs) est très important pour les travaux de champs
(labour et piétinement des rizières transport). L’élevage de bétails est de type extensif. L’élevage de
Partie I : GENERALITES
8
porcin et de volailles est en pleine expansion. Toutes les meilleures terres notamment les bas fonds
sont aménagées en rizières. Le riz, le manioc, le mais et l’arachide sont les cultures les plus pratiquées.
8. La flore La Réserve Spéciale d’Ambohitantely est constituée de plusieurs écosystèmes : strate
supérieure et moyenne, sous bois. Elle renferme par conséquent la flore spécifique aux forêts des
hautes terres. Mais l’espèce la plus typique de la forêt galerie est le Palmier Royal, Dypsis dépipiens
.La forêt de la colline d’Ambohitantely est dominée par Uapaca densifolia, et à plus faible degré,
Leptolaena paucifolia et Weinmannia rutenbergii. Les familles les plus importantes y sont les
Euphorbiaceae, Sarcolaenaceae, Anacardiaceae, Cunoniaceae, et Araliaceae. Toutes ces familles, à
l’exception de Sarcolaenaceae, ont été rapportées comme importantes dans les autres forêts denses
humides de moyenne latitude dans d’autres endroits de Madagascar.
La forêt de pente d’Ambohitantely est relativement riche en espèces et ne renferme aucune
espèce d’arbre dominante. Les familles les plus importantes sont les Logniaceae, Flacourtiaceae,
Araliaceae, Anacardiaceae, et Myrtaceae.
Grâce à l’exposition au vent, au soleil et aux feux, persiste la pauvreté relative en espèces de la
flore et la petite taille des arbres de la forêt de colline comparée à la forêt de pente.
9. La faune La réserve compte 11 mammifères dont 7 endémiques qui y vivent, comme : le Microcebus
rufus, l’Avahi laniger et l’Eulemur fulvus fulvus et abrite également :
- 48 espèces d’oiseaux dont 29 endémiques
- 17 espèces de reptiles
- et 17 espèces d’amphibiens
(Source ANGAP 2003)
Comme aucune étude sur les chiroptères n’a été effectuée antérieurement dans la Réserve
Spéciale d’Ambohitantely, l’information sur la faune de ces animaux est inexistante.
Partie I : GENERALITES
9
II. Caractères Généraux des Microchiroptères
Malgré notre affirmation relatant que les données sur les Microchiroptères à
Madagascar se trouvent minimes, il faudrait reconnaître, toutefois, que des informations assez
conséquentes se trouvent disponibles et recueillies au terme de plusieurs études antérieures.
Aussi, notre travail sur la relation des chauves-souris avec les lisières de forêts se doit-elle de
décrire les généralités sur ces organismes et leurs habitats en particulier.
1. Taxonomie Les chauve-souris appartiennent au - Règne : ANIMAL
- Embranchement : VERTEBRES
- Sous-embranchement : GNATHOSTOMES
- Classe : MAMMIFERES
- Ordre : CHIROPTERES
- Sous-Ordre : MICROCHIROPTERES
- Familles : VESPERTILIONIDAE
: HYPPOSIDERIDAE
: MOLOSSIDAE
Ces trois familles sont énoncées, comme étant les seules détectées dans la Réserve Spéciale
d’Ambohitantely, lors de notre étude, c’est-à-dire dans les fragments et sur les lisières
(RAKOTONDRAMANANA , 2004).
Deux sous-ordres se distinguent, les Mégachiroptères et les Microchiroptères. Au niveau mondial, le
recensement effectué fait état de 167 Mégachiroptères et 834 Microchiroptères (Hutson et al. 2001).
2. Particularités biologiques et adaptations
Les Chiroptères sont les seuls mammifères volants. Les Mégachiroptères sont rencontrés dans
les zones forestières et le long des cours d’eaux uniquement des régions tropicales d’Asie, Australie et
Afrique. Les Chiroptères sont des mammifères crépusculaires, nocturnes adaptées au vol, plus
diversifiés et largement distribués (Neuweiler 2000).
Deux sous-ordres sont classés dans le monde, Megachiroptères (1 Famille, 42 genres, 167
espèces) et Microchiroptères (17 familles, 137 genres, 834 espèces). La spécificité de la population
des chauves-souris est fondée sur sa haute capacité de survivre dans un habitat perturbé tel que les
forêts dégradées. Les affinités de la faune de chauve-souris de Madagascar relèvent de la région
Afrotropicale. Madagascar partage six des neuf familles de Microchiroptères trouvés en Afrique sans
les Rhinopomatidae, Megadermatidae et Rhinolophidae, et a une famille endémique, Myzopodidae.
Deux genres, Eidolon et Triaenops, sont clairement Afrotropicaux, à l’origine. Trois genres, Pteropus,
Emballonura, et Mormopterus, sont orientaux à l’origine et sont rencontrés à Madagascar comme en
Partie I : GENERALITES
10
Inde, en Asie (tous les genres) et en Australie (Pteropus et Mormopterus) mais non en Afrique (Eger
et Mitchell, 2003).
La classification des Chiroptères à Madagascar se trouve en annexe 1.
L’illustration d’une espèce de Microchiroptère : Triaenops rufus se trouve à la figure 2.
Figure 2 : Espèce de Microchiroptere : Triaenops rufus (LFRF, 2004)
3. Habitats des Microchiroptères de Madagascar
La lisière est un habitat auquel se pencheront les réflexions sur leur relation avec le
comportement des Microchiroptères (Verboom et Spoelstra, 1999). D’où l’importance de classifier les
types d’habitat susceptibles d’abriter ces animaux.
En général, le perchoir des Microchiroptères dans une variété d’endroits peut être largement
divisé en trois catégories : le feuillage, les caves et les fissures (Eger et Mitchell, 2003).
Les structures linéaires de l’habitat représentent un facteur important dans l’infrastructure
écologique des chauves-souris (Limpens et Kapteyn, 1991). Elles peuvent être des haies, des pistes,
des rivières ou des lisières de forêts. C’est-à-dire une structure qui diffère dans son paysage, soit une
succession d’arbres dans un milieu ouvert comme la haie, soit une trouée de la végétation dans un
milieu fermé soit une piste, soit une rivière dans une forêt. Ces linéaires sont visibles au niveau du
paysage (Bidaud. 2004)
Les espèces qui demeurent dans les feuillages sont Myzopoda, Pteropus, Eidolon et
probablement Pipistrellus.(Eger et Mitchell, 2003). Les espèces qui perchent dans les caves sont
Rousettus, Eidolon, Emballonura et Otomops. Enfin, les espèces qui demeurent dans les fissures sont
généralement celles qui sont à queue libre et celles qui habitent dans les maisons d’habitation à
l’exception de Otomops.
Partie I : GENERALITES
11
4. Echolocation
De par sa spécificité propre aux chauves-souris, le système d’écholocation des chauves-souris,
découvert dans les années 30 suscite un aperçu particulier de sa technique. Au fait, les chauves-souris
trouvent leur chemin et localisent leur proie à l’aide de leurs cris à haute fréquence ou ultrasons. Les
chauves-souris émettent ces impulsions ultrasoniques et les orientent en écoutant les échos de renvoi
(Russ et al., 2003).
Cette capacité de voler dans l’obscurité constitue sa différence avec les autres mammifères.
Grâce à l’écholocation, les chauves-souris peuvent exploiter une ressource de proies, à laquelle les
autres animaux ne peuvent pas accéder. Les cris donnent l’information à l’auditeur au sujet du type
d’habitat dans lequel la chauves-souris fourrage, et aussi, en écoutant l’ordre des appels, précisément
au moment auquel il attrape l’insecte. Ces cris peuvent être classés en deux groupes, un passage ou
phase de recherche et une séquence de chasse (respectivement « bat pass » et « feeding buzz » en
anglais).
En outre, il y a des cris de chauves-souris, qui sont utilisés pour communiquer avec d’autres
chauves-souris. Un passage ou phase de recherche est caractérisé par une séquence de pulsations
identiques entre elles et espacées par le même laps de temps, que la chauve-souris utilise dans ses
déplacements ou pour rechercher la présence d’insectes. Une séquence de chasse se distingue par une
augmentation du taux de pulsations. Plus la chauve-souris s’approche de l’insecte Il se produit plus de
pulsations pour recevoir l’information à temps, jusqu’à l’atteinte de la proie. On observe alors une
diminution de la durée du cri et une diminution du temps de latence entre deux cris (Russ, 1999).
Une des raisons fondamentales pour laquelle les chauves-souris utilisent les ultrasons est la
taille des insectes. L’intensité de l’écho tombe rapidement si la longueur d’onde émise est plus grande
que la largeur de l’insecte.
La connaissance écologique de ces mammifères tout en évitant une quelconque perturbation a
été étoffée par des études à l’aide de détecteurs d’ultrasons (« bat detector » en anglais).
III. Echantillonnage des insectes Le comportement des chauves-souris dans leur activité de chasse sur la lisière des forêts a
contraint une étude de la relation de ce comportement avec leur nourriture. Ainsi, il a été adopté, dans
la méthodologie, l’échantillonnage des insectes vivants dans quelques endroits des lisières.
Les clefs de reconnaissance des ordres utilisées viennent de Delvare et Aberleng
(1989).
Partie II : METHODOLOGIE
12
PARTIE II : METHODOLOGIE
Cette partie traite successivement les calendrier de travail et choix de site, les méthodes
d’observation directe, le détecteur ultrasonique, l’échantillonnage des insectes, les mesures de vitesse
du vent et température, les travaux en laboratoire et les méthodes statistiques.
I : Calendrier de travail et choix du site d’étude
L’étude sur terrain a commencé le 15 Octobre 2003 et a pris fin le 31 Janvier 2004. Le nombre
de jours passés sur terrain compte au total vingt jours, répartis sur quatre mois à savoir Octobre,
Novembre, et Décembre 2003 et Janvier 2004.
Le programme des travaux sur les lisières a été établi en harmonisation avec le programme de
travaux dans les fragments menés parallèlement. Un des critères de choix des fragments est leur taille.
Sont classés petits fragments ceux de taille comprise entre 0,2 ha et 0,5ha, moyens ceux de
taille comprise entre 2,0ha et 30,0ha et grands ceux de taille comprise entre 30,0ha et 130,0ha.
Les situations de ces fragments sont visualisées sur la carte de vue aérienne de la Réserve
Spéciale d’Ambohitantely Figure 2.
CLASSE DU FRAGMENT NOM TAILLE
(ha) DISTANCE AU
NOYAU (m) COORDONNEES
GEOGRAPHIQUES ALTITUDE (m)
PETITS
H 0,2 20 S 18°11’526 E 47°16’596
1530
E 0,3 150 S 18°11’597 E 47°17’071
1540 – 1525
D 0,5 20 S 18°10’093 E 47°16’395
1540
MOYENS B 2 250
S 18°11’753 E 47°16’663
1520 – 1490
C 3,2 100 S 18°10’002 E 47°17’338
1610 – 1410
GRANDS F 30,0 800
S 18°09’586 E 47°15’522
1375 – 1480
G 130,0 5000 S 18°06’368 E 47°14’913
1475 – 1525
NOYAU A 1250,0 0 S 18°04’ - 19°14’ E 47°12’ - 47°20’
1300 – 1650
Tableau 1 : Fragments: taille, coordonnées géographiques et altitude
Partie II : METHODOLOGIE
13
Figure 3 : Vue spatiale de la forêt d’Ambohitantely
Partie II : METHODOLOGIE
14
II. Méthodes d’observation directe
1 : Observation et enregistrement des activités des Microchiroptères sur terrain
L’objectif consiste à déterminer les points suivants :
- l’activité des chauves-souris à la lisière, à 50m et à 150m de la lisière
- l’activité des chauves-souris selon l’abondance et la diversité et la taille des insectes
- l’activité des chauves-souris selon la force du vent
- les horaires d’activité des chauves-souris
Les distances 50m et 150m des points d’écoute de la lisière ont été déterminées pour éviter le
chevauchement d’activité. Les études de Verboom et Spoelstra (1999) ont permis d’observer l’activité
des pipistrelles (Pipistrellus pipistrellus) et de mesurer l’abondance des insectes, la vitesse du vent et
sa direction à des distances fixes, jusqu’à 50m de la limite d’une forêt. Comme dans un espace ouvert,
la portée du détecteur pourrait atteindre 20 à 25.mètres, la distance 50m de la lisière a été
soigneusement choisie pour le point d’écoute de l’activité des chauves-souris aux endroits environnant
la lisière. La distance 150m de la lisière s’est trouvée suffisante pour le point d’écoute de ladite
activité à la savane.
Le choix des autres points suivants ont été convoité par l’approche affirmant que, tel que nous
avons déjà énoncé dans l’état de connaissances, il existerait la relation de l’activité des chauve-souris
avec l’abondance des insectes et la force du vent. (Verboom et Spoelstra, 1999).
a/ Points d’écoute
Une séance de terrain de l’étude organise douze points d’écoute, dont la localisation près de la lisière
est représentée dans la figure 4. Les points d’écoute A, D, G, et J situés à Om de la lisière, B, E, H, et
K situé à 50m de la lisière et C, F, I et L situés à 150m de la lisière sont équidistants de 100m.
Les trois pièges Malaise d’insectes sont placés aux points d’écoute A, B, et C.
J
K
L
150 m
I
H
G D
E
F C
B
A
100m 100m 100m
50 m
FORÊT OU FRAGMENT
POINT D’ECOUTE
LISIERE
PIEGE MA LA ISE
Figure 4 : Plan des 12 points d'écoute de la lisière
Partie II : METHODOLOGIE
15
En tout, un total de 168 points d’écoute a été réalisé sur les lisières du bloc de forêt et des
fragments.
b/ Détecteur Ultrasonique
Les écoutes de l’activité des chauves-souris ont été réalisées grâce au détecteur d’ultrason «
DUET BAT BOX ». L’écoute des ultrasons sur chaque point d’écoute dure cinq minutes. Elle permet
la détection et la localisation de l’activité des Microchiroptères dans une lisière de forêt donnée. La
durée de cinq minutes est celle courante pratiquée à l’expérience de manipulation de ce détecteur,
d’une part, et est optimale, étant entendu le délai en espace et en temps qu’impose sur le terrain la
systématisation de douze points d’écoute pour une séance nocturne dans le cadre de notre étude sur la
lisière. Le détecteur d’ultrason « DUET BAT BOX » (figure 5) combine les méthodes ‘hétérodyne’ et
‘ fréquence de division’
Figure 5 : Detecteur ultrasonique Batbox Duet (Stag Electroniucs, UK)
c/ Méthodes de détection d’activité de chauve-souris:
L’analyse de l’activité des Microchiroptères consiste à étudier le comportement des chauves-
souris dans des endroits différents de lisière de forêt. Les paramètres suivants ont été mesurés à partir
des sonogrammes et des spectres de puissance (Russ et al. 2003) :
Fmin :- fréquence minimum de l’appel exprimé en kHz
Fmax :- fréquence maximale de l’appel exprimé en kHz
La largeur de la bande : Fmax-Fmin en kHz
Partie II : METHODOLOGIE
16
A cet effet, les trois méthodes de détection de l’activité des chauve-souris les plus communes
sont les détecteurs à ‘hétérodyne’, la’ fréquence de division’ et ‘l’expansion temporelle’. Celle qui a
été utilisée, lors de la présente étude, est l’hétérodyne.
Méthode Hétérodyne :
Cette méthode convertit les ultrasons en temps réel et permet de localiser les chauve-souris
sur le terrain et ensuite, de déterminer approximativement la fréquence d’émission de ces dernières en
variant la fréquence jusqu’à atteindre le point d’énergie maximum, spécifique de chaque espèce
(Hooper 1969 ; Ahlèn 1980-81 ; 1990).
Il se trouve pratiquement impossible la distinction entre espèces émettant à des fréquences
proches, alors que la connaissance de la fréquence d’émission permet de placer la chauve-souris
écoutée dans une certaine catégorie. La fréquence d’émission est corrélée négativement avec la taille
et la morphologie de la chauve-souris (Heller et Helversen, 1989 ; Barclay et Brigham, 1991).
Cette méthode présente certains avantages. Elle est facile à manipuler et est la plus sensible.
Ses inconvénients sont dus à la détection et la transformation limitées seulement à une petite portion
de la gamme de fréquence approximative de cris ultrasoniques. En fait, cette méthode ne permet pas
un enregistrement de ces cris donc elle présente certes des lacunes sur l’identification des espèces.
Cependant, elle aide à localiser leurs habitats ou zones d’activités dans les lisières.
De plus, l’hétérodyne fonctionne dans un intervalle de fréquences bien limité, les chauves-
souris en dehors de celui-ci ne sont pas détectées (Petterson, 1993).
Méthode Fréquence de division :
Ce détecteur, branché sur un mini disque, permet l’enregistrement de toutes les fréquences des
chauves-souris rencontrées dans un endroit donné et ensuite la localisation de gîtes. Ensuite, il permet
de réécouter et ainsi de quantifier exactement l’activité des Microchiroptères ainsi que sa durée. Il
n’en est pas possible la détermination des espèces. A cet effet, le programme d’une séance nocturne
se déroule en exécutant les trois opérations à savoir, la préparation, la collecte de données et le
démontage de l’installation.
Préparation
La préparation a lieu avant 18:00, en raison des délais qu’imposent le montage des pièges
Malaise et le mesurage des distances des points d’écoute à l’aide d’un décamètre, et ce, avant qu’il soit
sombre. Effectivement, elle consiste dans la pratique à :
� Repérer des douze points d’écoute répartis sur quatre groupes près de la lisière (dont
quatre points d’écoute à 0m de la lisière équidistants de 100m, quatre autres points
d’écoute situés à 50m de la lisière équidistants de 100m et quatre derniers points d’écoute
situés à 150m équidistants de 100m).
Partie II : METHODOLOGIE
17
� Installer des pièges malaises, sur les trois points d’échantillonnage relatifs au premier
groupe: le premier point à la lisière, le second point à 50m, et le troisième point à 150 m.
Cette opération a pour objectif d’échantillonner les insectes.
Collecte des données
La collecte des données a lieu de 18:00 à 21:00 et a été opérée de façon systématique sur les
trois points d’écoute des quatre groupes. Elle consiste successivement à :
� Détecter les activités de chauve-souris pendant une période de cinq minutes par la
méthode Hétérodyne
� Mesurer la vitesse moyenne et maximale (en mètre par seconde) du vent pendant une
période de 10 secondes à l’aide d’un aéromètre.
� Prélever la température (en degré Celsius) au point d’écoute. Elle s’affiche sur
l’aéromètre.
� Indiquer de la direction du vent au point d’écoute.
Le démontage de l’installation à 21:00 :
� Ramasser les spécimens d’insectes capturés de 18:00 à 21:00 dans le collecteur des pièges
malaises en les conservant dans un flacon rempli à moitié d’alcool pur (90°), lequel flacon
portait mention de la date, des heures et de la situation géographique de l’échantillonnage,
à l’aide d’une étiquette. L’alcool pur est le produit favorable, dans la pratique, pour la
conservation et la capture des insectes.
� Démonter les trois pièges malaises, lesquels auront servi pour les prochaines captures dans
les autres lisières.
Partie II : METHODOLOGIE
18
2. Observation et capture des insectes
Cet échantillonnage a été effectué dans l’objectif d’établir une corrélation entre l’abondance
des insectes et l’importance de l’activité des chiroptères dans la lisière.
Figure 6 : Piège malaise
La méthode de capture par piège Malaise a été entreprise, et à cet effet, trois pièges Malaises
ont été posés par nuit entre 18:00 et 21:00, respectivement à la lisière 0m, à 50m et à 150m de la
lisière. Les individus ont été conservés dans des flacons d’alcool en attente de l’échantillonnage au
laboratoire.
3. Température et vitesse du vent
Ces mesures ont été effectuées, à chaque point d’écoute, à l’aide d’un aéromètre électronique
qui permet de prélever la vitesse maximale et la vitesse moyenne du vent en mètre par seconde et la
température en degré Celsius. Ces données ont été prévues pour nous permettre de procéder au test de
corrélation entre l’abondance de l’activité et la vitesse du vent.
4. Identification des insectes
A l’aide d’un microscope binoculaire dont l’agrandissement varie entre 25, 50 et 100, nous
avons procédé à l’identification des insectes capturés sur terrain et conservés à l’alcool pur, par la
méthode de détermination de la classification au niveau ordre et taille.
Les individus ont été effectivement déterminés jusqu’au niveau ordre, au moyen des clés de
détermination de Delvare et Aberlenc (1989).
Collecteur d’insecte
Corde tenseur
Pans de voile
Piquet
Partie II : METHODOLOGIE
19
III. Analyse statistique
Le logiciel de statistiques (STATVIEW, version 5.0, Statview for Windows, SAS Institut Inc.,
1992-1998) a permis de réaliser des tests statistiques et d’analyser les données récoltées.
En particulier, pour tester la significativité des différences apparues des données, nous avons
utilisé les tests non paramétriques de Kruskal-Wallis et Spearman pour les données à variables
nominales ; et des tests paramétriques ANOVA pour les données dont les variables sont continues,
(WAITE, 2000).
La normalité se réfère à la forme de la courbe de distribution d’une variable. Une distribution
normale est une fonction symétrique par rapport à la moyenne. Les tests paramétriques sont utilisés
pour analyser ce genre de distribution.
Le test Kruskal-Wallis est l’équivalent non paramétrique du test ANOVA à variables
indépendantes. Il est utilisé pour tester les différences significatives entre les médianes de plus de deux
groupes et peut être appliqué à des données provenant d’expériences complètement classées (Waite,
2000).
Quant au test de Spearman, il est un test corrélation, laquelle est une mesure de la force
d’association entre deux variables. On dit qu’il y a corrélation positive si les deux variables suivent la
même tendance (croissance ou décroissance). Le test de corrélation de Spearman est également un test
non paramétrique.
Les hypothèses suivantes sont testées : (H0 sont les hypothèses nulles, Hi sont les hypothèses
alternatives).
� H01 : Les activités des Microchiroptères ne varient pas selon la distance de la lisière.
H1 : Les activités des Microchiroptères à la lisière sont plus intenses que celles à la savane.
� H02 : Les activités des Microchiroptères ne varient pas avec l’abondance des insectes.
H2 : Les activités des Microchiroptères sont plus élevées à la lisière qu’à la savane.
� H03 : Les activités des Microchiroptères ne varient pas avec l’intensité du vent.
H3 : Les activités des Microchiroptères s’intensifient à mesure que l’intensité du vent. diminue
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
20
PARTIE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
Cette partie consiste à vérifier les hypothèses invoquées et procéder aux interprétations qui
pourraient dériver des différents tests énoncés au paragraphe précédent.
I. Les Microchiroptères présents à Ambohitantely et leurs activités
1- Familles probables
Un total de 46 activités a été effectivement enregistré. A partir de chaque séquence de cris
enregistrés de chaque chauve-souris individuelle, des mesures ont été effectuées sur des cris
sélectionnés. Le Tableau 2 suivant répartit les activités des Microchiroptères enregistrées sur les
lisières d’Ambohitantely avec leur pourcentage par intervalles de fréquences maximales. Les familles
probables relèvent les Molossidae, les Vespertilionidae et les Hipposideridae.
FREQUENCE MAXIMALE
kHz
NOMBRE d’activités
%
FAMILLES PROBABLES
EXEMPLES D’ ESPECES DE
MADAGASCAR 20-25
25-30
30-35
- 1 6
2.17
13.04
MOLOSSIDAE
Tadarida fulminas Mops leucostigma
35-40
40-45
45-50
17
14 5
36.95
30.43
10.86
VESPERTILIONIDAE
Myotis goudoti Miniopterus sp Pipistrellus sp
55-60
60-65
3 -
6.52 HIPPOSIDERIDAE
Triaenops sp
TOTAL
46
100
Tableau 2 : Répartition des activités, des familles probables des Microchiroptères par
intervalle de fréquence (Russ et al, 2002)
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
21
2- Horaires d’activité des Microchiroptères
L’activité dont on parle ici correspond à la détection de l’écholocation des chauves-souris en
chasse aux proies et/ou en survol sur des différents endroits près de la lisière. Etant entendu que la
détection de cette activité nocturne s’opère de 18:00 à 21:00.
Act
ivité
de
chau
ve-s
ouris
0
.1
.2
.3
.4
.5
.6
18h-19h 19h-20h 20h-21h
Figure 7 : Activité des chauves-souris à la lisière
L’activité de Microchiroptères à la lisière est significativement différente sur trois périodes
(Kruskal-Wallis, H=9.29, p=0.2812/p> 0.05) avec une activité très intense entre 19:00 et 20:00.
0
.5
1
1.5
2
2.5
3
3.5
4
4.5
18h-19h 19h-20h 20h-21h
Act
ivité
de
chau
ve-s
ouris
Figure 8 : Activité des chauves-souris dans les fragments
Il existe également une différence significative d’activités de chauve-souris dans les fragments
de forêt entre 19Het 20 H (Kruskal-Wallis, H=18, p=0.0001/p< 0.05).
18:00 – 19:00 19:00 – 20:00 20:00 – 21:00
18:00 – 19:00 19:00 – 20:00 20:00 – 21:00
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
22
La différence importante entre le fragment et la lisière était le manque d’activité de chauve-
souris à la lisière avant 19:00.
On pourrait en conclure que :
- la chasse pourrait débuter dans la forêt avant 19:00 pour certaines chauves-souris
qui mettent une heure avant d’arriver à la lisière.
- L’heure de sortie des chauves-souris de leur habitat n’est pas identique ; la
plupart de ces animaux pourrait sortir tard à 19:00.environ.
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
23
II- Influence de la distance à la lisière sur les activités des Microchiroptères Un test de différence de l’activité des Microchiroptères selon la distance de la lisière a été
réalisé. Les données de base du test sont celles collectées aux lisières, à 50 M et à 150 M de celles-ci
c’est-à-dire à la savane. D’après ce test, les activités de Microchiroptères varient fort significativement
avec la distance de la lisière (Kruskall-Wallis, p=0.002, H=20.18), ce qui correspond à la figure 9.
0
.25
.5
.75
1
1.25
1.5
1.75
2
2.25
Foret Lisière Lisière (+ 50) Savanne
Act
ivité
de
chau
ve-s
ouris
Figure 9 : Moyenne des activités des chauves-souris a différentes distances de la lisière.
(L’unité rapportée en ordonnée correspond à une activité prélevée)
L’activité des chauves- souris, est très élevée dans l’ensemble des fragments de forêt, existe à
la lisière et est nulle à la savane. Ceci pourrait être dû au fait qu’il y a des espèces qui ne sortent pas de
la forêt. Il y a lieu de mentionner qu’il existerait une surestimation de l’activité en forêt de fragments
du fait que l’étude y a été menée en deux saisons. Comme mentionnées au tableau 1, les tailles de ces
fragments H, E, D, B, C, F, G et A sont respectivement 0,2ha, 0,3ha, 0,5ha, 2,0ha, 3,2ha, 30,0ha,
130,0ha et 1250,0 ha
La lisière pourrait servir d’endroit de chasse pour les chauves-souris, de façon intensive, à 0
mètre de la lisière et très peu à 50 mètres de la lisière à l’extérieur de la forêt.
Influence de la distance sur les activités (selon les fréquences des cris) Les figures 10 et 11 ci-après représentent la différence de volume d’activités par gammes de
fréquences des cris d’écholocation des chauves-souris :
a) Activité des chauves-souris à des cris d’écholocation émis entre 30-40Khz
Les activités des chauves-souris pourraient se définir, dans notre étude, leur chasse aux proies
d’une part, et leur survol dans la lisière, d’autre part. Une distinction entre ces deux entités ne pouvait
pas être précisée tout au long de nos travaux de terrain, de par le fait que notre méthodologie n’a pas
prévu d’utiliser l’enregistrement par minicassette.
Forêt Lisière Lisière (+50) Savane
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
24
La différence des activités des chauves-souris qui émettaient à des fréquences entre 30 et 40
KHz suivant la distance de la lisière (Kruskal-Wallis, p=0.034/p<0.05, H=5.810), est rejetée. Ceci
correspond à la figure 11 et veut dire qu’il existe une différence significative d’activité enregistrée
entre 30 et 40 KHz en fonction de la distance de la lisière.
0
.1
.2
.3
.4
.5
.6
Lisière Lisière (+ 50) Savanne
Act
ivité
de
chau
ve-s
ouris
30-4
0 kH
z
Figure 10 : Activité des chauves-souris à des fréquences entre 30 et 40 kHz
b) Activité des chauves-souris à des cris d’écholocation émis entre 40-60Khz
D’après le test de différence de l’activité des chauves souris par rapport à la distance, il est
constaté significativement une différence d’activités des chauves-souris qui émettaient des cris
d’écholocation entre 40 et 60 kHz de fréquences (Kruskal-Wallis, p= 0.40/p>0.05, H=2.954). Ceci
correspond à la figure 12. Aucune espèce émettant des cris ne peut pas être identifiée de manière
définitive, car l’espèce telle que le Myotis goudouti, à des cris entre 55-75khz volent dans les endroits
fermés ou les arbres des forêts (Russ et Bennet 2003).
La présence d’espèces appartement à la famille des Vespertilionidae telles que Myotis goudoti,
Miniopterus en occurrence M. manavi qui émet des cris d’écholocation à 59khz (Russ et Bennett,
1999).
0
.05
.1
.15
.2
.25
.3
.35
.4
Lisière Lisière (+ 50) Savanne
Act
ivité
de
chau
ve-s
ouris
40-6
0 kH
z
Figure 11 : Activité des chauves-souris a des fréquences entre 40 et 60 kHz
Lisière Lisière (+50) Savane
Lisière Lisière (+50) Savane
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
25
Par ailleurs, d’une manière générale, les activités des Microchiroptères qui émettent des cris
d’écholocation entre 30 et 40 kHz et entre 40 kHz et 60kHz concentrent leurs activités au niveau de la
lisière, jusqu’à peut-être partout à l’intérieur de la forêt, de très peu à 50 mètres de la lisière à
l’extérieur de la forêt, et quasi-nullement dans la savane. En conclusion, il prévaut la tendance à
affirmer que ces espèces sont de la famille des Vespertilionidae.
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
26
III- Influence de l’abondance des insectes sur les activités des Microchiroptères
1-Abondance des insectes selon la distance à la lis ière a) Suivant la taille :
Une étude attentive et systématique de l’abondance des insectes a fait partie de nos travaux. Il
a été procédé le classement des insectes selon les tailles à de différentes distances de la lisière,
lesquels insectes étaient capturés. L’analyse a pris en compte la taille aux fins de faciliter l’étude
éventuellement ultérieure, du régime alimentaire à partir des fragments d’insectes de leurs fèces.
Quant à la distance de la lisière, elle a permis de localiser l’endroit préféré des chauves-souris pour
chasser les insectes par rapport à leur abondance.
a1. Abondance des insectes de petite taille en fonction de la distance
Sont insectes de petite taille les insectes de taille inférieure à 3 mm. Le test sur l’abondance
des petits insectes selon la distance de la lisière fait apparaître que l’abondance des petits insectes
varie significativement avec la distance de la lisière (ANOVA, p= 0.15/p>0.05, F= 1.79). Cela
correspond à la figure 12 qui montre qu’à la lisière même, il y a plus d’insectes de petite taille que
dans la forêt. Ceux-ci sont de moins en moins abondants en allant vers la savane.
0
5
10
15
20
25
30
35
Foret Lisière Lisière (+ 50) Savanne
Abo
ndan
ce p
etits
inse
ctes
Figure 12 : Abondance des insectes de petite taille en fonction des distances a la lisière
L’abondance des insectes de petite taille est la plus basse à 150 mètres c’est à- dire dans la
savane. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que l’on y prélève plus de vent, donc moins d’insectes de
petite taille.
a2. Abondance des insectes de moyenne taille en fonction de la distance
Sont insectes de moyenne taille les insectes de taille comprise entre 3mm et 10mm.
L’abondance des insectes de taille moyenne ne varie pas selon la distance de la lisière (ANOVA, p=
0.039/p<0.05, F= 2.87). Cela correspond à la figure 13 qui montre qu’il y a autant d’insectes de
moyenne taille tant à la lisière qu’à la savane.
Forêt Lisière Lisière (+50) Savane
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
27
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
Foret Lisière Lisière (+ 50) Savanne
Abo
ndan
ce d
es m
oyen
s in
sect
es
Figure 13 : Abondance des insectes de moyenne taille
a 3. Abondance des insectes de grande taille en fonction de la distance
Les insectes de grande taille sont ceux de taille supérieure 10mm. Comme pour les insectes de
taille moyenne, l’abondance des insectes de grosse taille varie significativement avec la distance de la
lisière (ANOVA, p=0.43/p>0.05, F=0.917). Cela correspond à la figure 14 qui montre qu’il en existe
autant dans la savane qu’à la lisière, mais plus que dans la forêt.
Abo
ndan
ce d
es g
ros
inse
ctes
0
1
2
3
4
5
6
7
8
Foret Lisière Lisière (+ 50) Savanne
Figure 14 : Abondance des insectes de grosse taille
b) Suivant les Ordres
L’abondance des COLEOPTERES, des LEPIDOPTERES et des DIPTERES a été étudiée. Ces
Ordres sont les plus détectés dans les résultats de fèces d’une étude antérieure sur le régime
alimentaire des chauves-souris (Ranaivoson et Andrianaivoarivelo, 2004).
b1. Abondance des COLEOPTERES
L’abondance des COLEOPTERES varie significativement en fonction de la distance de la lisière
(Kruskall-Wallis, p=0.0045/p<0.05, H=13.065). Ceci correspond à la figure 15 qui montre que les
Coléoptères sont très abondants à la lisière.
Forêt Lisière Lisière (+50) Savane
Forêt Lisière Lisière (+50) Savane
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
28
b2. Abondance des LEPIDOPTERES
L’abondance des LEPIDOPTERES varie significativement en fonction de la distance de la
lisière (Kruskall-Wallis, p=0.0032/p<0.05, H=23.56).Ceci correspond à la figure 16 qui montre qu’il y
a plus de Lépidoptères à la lisière et la savane qu’à l’intérieur de la forêt. Ce qui ne pourrait pas être
vrai si on laisse tomber la forêt.
b3. Abondance des DIPTERES
Pour les DIPTERES, l’abondance varie significativement par rapport à la distance de la lisière
(Kruskal-Wallis, p=0.0004/p<0.05, H=18.231). Ceci correspond à la figure 17 qui montre que les
Diptères sont aussi abondants à la lisière qu’à l’intérieur de la forêt. Ces insectes constituent une proie
potentielle pour les Microchiroptères et sont beaucoup plus disponibles à la lisière pour les chauves-
souris qui ne sortent pas de la forêt (Lewis et Taylor 1965).
En conclusion, l’abondance des COLEOPTERES, des LEPIDOPTERES et des DIPTERES
sur les lisières semblerait influencer l’activité des chauves-souris dans les lisières.
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
29
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Foret Lisière Lisière (+ 50) Savanne
Abo
ndan
ce d
es C
oleo
ptèr
es
Figure 15 : Abondance des Coléoptères
0
5
10
15
20
25
30
Foret Lisière Lisière (+ 50) Savanne
Abo
ndan
ce d
es L
epid
optè
res
Figure 16 : Abondance des Lépidoptères
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
Foret Lisière Lisière (+ 50) Savanne
Abo
ndan
ce d
es D
iptè
res
Figure 17 : Abondance des Diptères
Lisière (+50) Savane Forêt Lisière Lisière (+50) Savane
Forêt Lisière Lisière (+50) Savane
Forêt Lisière Lisière (+50) Savane
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
30
2-Activité des Microchiroptères selon l’abondance d es insectes Le test de relation montre qu’il existe une corrélation significative mais moyenne entre les
activités des Microchiroptères et l’abondance des insectes (Spearman, p=0.001/p<0.05, r=0.65). Cela
correspond à la figure18 qui montre que l’abondance des insectes semble influencer le comportement
des Microchiroptères, et que plus les insectes sont abondants, plus les activités des Microchiroptères
croissent.
-,5
0
,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
Act
ivité
tota
le
-25 0 25 50 75 100 125 150 175 200 225 250Nombre total des insectes
Figure 18 : Corrélation de l’activité et de l’abondance des insectes
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
31
IV-Influence de l’intensité du vent sur les activités des Microchiroptères
1. Relation de la vitesse du vent avec la distance de la lisière
A chaque point d’écoute, les données marquant la vitesse du vent ont été collectées, à l’aide
d’un aéromètre qui affiche en mètre par seconde (m/s) la vitesse maximale du vent et sa vitesse
moyenne. L’intensité du vent varie significativement par rapport à la distance à la lisière de forêt
(Anova, F=23.52, p=0.0001) et est plus élevée à 150 mètres. Ceci correspond à la figure 19, qui
montre que :
- A la lisière, la vitesse maximale du vent est, en moyenne, de l’ordre de 1 m/sec à la
lisière pour une vitesse moyenne de 0,5 m/s pendant cinq minutes de mesures de la
vitesse du vent sur chaque point d’écoute.
- A 50 mètres de la lisière, la vitesse maximale du vent est, en moyenne, 2 m/s pour
une vitesse moyenne de 1,2 m/s.
- A 150 mètres de la lisière, la vitesse maximale du vent est de 3 m/s pour une vitesse
moyenne de 2m/s.
Moy
en
0
.5
1
1.5
2
2.5
3
3.5
4
Vent max Vent av
Savanne
Lisière (+ 50)
Lisière
Figure 19 : Vitesse du vent en fonction de la distance à la lisière
On peut en conclure que le vent est faible à la lisière où l’on enregistre plus d’activité, d’une
part, de chauve-souris et plus d’insectes, d’autre part par rapport à la savane où le vent est fort.
Vitesse maximale du vent Vitesse moyenne du vent
Savane
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
32
2. Relation de la vitesse du vent et de l’abondance des insectes
Le test fait état de corrélation significativement négative entre la vitesse du vent et les insectes
de petite taille (Spearman, p= 0.018/ p<0.001, r= - 0.64). Ceci correspond à la figure 20 qui montre
que, les insectes de petite taille abondent à la lisière, là où le vent est à son niveau minimal.
-25
0
25
50
75
100
125
150
175
200
225
250
Nom
bre
tota
l des
inse
ctes
-1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9Vitesse moyenne du vent (m/s)
Figure 20 : Relation de la vitesse moyenne du vent et de l’abondance des insectes
Partie IV : DISCUSSIONS
33
PARTIE IV : DISCUSSIONS
I. Activités des Microchiroptères Certaines espèces de chauves-souris sont étroitement associées aux habitats des lisières (Racey
et Swift 1985). Ce fait est peut être du à la protection du vent offerte par la lisière et à l’abondance des
proies à ce niveau (Verboom et Spoelstra 1999).
Dans toutes les situations, les chauves-souris diminuent leur activité à mesure qu’augmente la
distance de la forêt. L’étude dans les lisières d’Ambohitantely semblerait préciser qu’au-delà de 50m
de la lisière et dans la savane, il n’a été prélevé aucune activité de Microchiroptères. Ainsi, l’on
pourrait mettre en évidence que les activités des Microchiroptères qui sortent de la forêt se concentrent
précisément au bord de la forêt.
II. Abondance de la nourriture dans la lisière Les tests de l’activité des Microchiroptères en liaison avec la taille des insectes nous
mèneraient à discuter l’impact de l’abondance de la nourriture des petits insectes sur les lisières des
forêts. Cette abondance justifierait l’intensité d’activité des Microchiroptères à la lisière plus qu’à 50
mètres. Ce serait une supposition qui pourrait être confirmée par le fait que les densités d’insectes sont
généralement plus intenses près des éléments de prairie qu’aux endroits découverts (Lewis et
Stephenson 1966 ; Lewis et Dibley, G.C. 1970). Par ailleurs, les chauves-souris pipistrelles,
Pipistrellus pipistrellus (Schreber 1774) préfèrent les lisières des forêts aux endroits découverts,
malgré l’abondance des insectes dans ceux-ci (Verboom et Spoelstra 1999).
Notre travail a mis en exergue l’importance de la relation des insectes et les lisières. Les
insectes tels que les LEPIDOPTERES, les COLEOPTERES et les DIPTERES y sont observés en tant
que proies principales des chauves-souris. La confirmation sur ce régime alimentaire des chauves-
souris enregistrées sur la lisière de la Réserve Spéciale d’Ambohitantely semblerait prévaloir par des
études antérieures en ayant donné quelques indications. En fait, les chauves-souris peuvent se nourrir
de Diptères et des papillons (Gareth, Jones et Jens Rydell, 1994). Encore, faut-il pousser l’étude des
insectes sur les lisières avec des captures des chauves-souris, à ces endroits eux-mêmes, pour savoir
plus de précisions tant sur leurs espèces que sur leur régime alimentaire.
III. Vent de la lisière Le test de comparaison de la vitesse du vent par rapport à la distance des lisières de forêts
montre que la vitesse moyenne de 0.5 m/s et la vitesse maximale de 1 m/s sont minimes, sinon nulles
des fois. Cet état de fait serait un facteur favorisant l’utilisation des lisières par les Microchiroptères
dans leur activité de recherche de nourriture.
Au cours d’une même nuit, la vitesse du vent dans une forêt sèche ou humide est sans effet sur
les activités des pipistrelles (cris enregistrés toutes les cinq minutes) du côté sous le vent de la limite
Partie IV : DISCUSSIONS
34
de la forêt. Cependant, il y a variation d’une nuit à une autre et les pipistrelles concentrent leur
activités plus près des arbres lorsque la vitesse du vent est élevée ou que l’angle d’incidence est entre
45° et 90° (Verboom et Spoelstra , 1999). Afin de réduire les énergies fournies pour leur vol, il est
avantageux pour les Microchiroptères de minimiser leur exposition au vent, ce qui occasionne leur
activité intense à proximité des lisières (Norbeg et Rayner 1987 ; Norbeg 1990).
L’influence du vent sur le comportement de vol des Chiroptères a été montrée dans de
nombreuses études (Voûte, 1972 ; Racey et Swift, 1985 ; Rieger et al. 1990). La taille d’un
Microchiroptère revêt une importance vis-à-vis de ce facteur. En effet, les petites chauves-souris sont
encore plus sensibles au vent. (Verboom et Spoelstra, 1999).
IV. Structures linéaires de forêt En se referant aux généralités sur l’habitat des chauves-souris, les lisières comptent parmi les
structures linéaires de forêt comme les rivières et les pistes droites. Les Microchiroptères utilisent la
lisière pour leur chasse aux proies. Ceci est dû non seulement au vent minime, comme il a été énoncé,
mais aussi à la structure de l’habitat de cette lisière. Celui-ci est constitué d’éléments verticaux à la
différence des milieux ouverts tels que la savane et les rizières.
Par ailleurs, Limpens et al. (1989) et Limpens et Kapteyn (1991) ont soulevé l’hypothèse de
l’utilisation des milieux linéaires comme repère des chauve-souris à leur déplacement. Il existe des
preuves montrant le maintien du contact acoustique avec les éléments verticaux du paysage (Verboom
et al. 1999). La portée limitée de l’écholocation devrait contraindre ces animaux à voler à proximité
d’éléments du paysage et ainsi les tenir éloignés des milieux ouverts. Ceci dépendrait de l’espèce et en
particulier de sa taille. Les chauves-souris de petite taille émettent des cris à haute fréquence et à aire
restreinte d’où la nécessité d’utiliser les éléments linéaires du paysage comme repères. Par contre, les
chauves-souris de grande taille en émettent à des fréquences faibles et de larges aires d’appel. Ainsi,
elles peuvent plus facilement s’éloigner de la végétation. En voie de conséquence, l’on pourrait en
déduire que les chauves-souris qui survolent au droit des lisières sont celles de petite taille.
L’étude sur le vol au long des étangs des chauve-souris, Myotis dasycneme, a trouvé des
indications telles que les chauve-souris maintiennent un contact acoustique avec les éléments verticaux
des prairies en ajustant graduellement leur émissions de pouls en accord avec la distance des rives du
canal (Verboom et al. 1999).
V. Prédation
Le risque de prédation a sans doute influencé le choix du milieu de déplacement des chauves-
souris. Dans les lisières des forêts, elles sont moins visibles qu’en milieu ouvert. C’est peut-être la
raison pour laquelle elles préfèrent voler près de la végétation. Cette pression de la prédation affectant
le comportement des chauves-souris est souvent soulevée (Rieger et al. 1990).
Partie IV : DISCUSSIONS
35
Le résultat montrant que les activités des chauves-souris sur la lisière sont intenses entre 19:00
et 20:00. Il ferait recours au facteur lié à la lumière du jour. En fait, il y aurait de forte chance à ce que
cette contrainte de retard du moment d’activité à la lisière par rapport à l’intérieur de la forêt soit
influencée par le risque de prédation.
D’après Fenton et al. (1994), pendant que les hiboux et les oiseaux de proie chassent en
utilisant leurs sens visuels, le risque prédation des Microchiroptères s’amoindrit significativement au
fur et à mesure que les niveaux de lumière décroît. D’autant plus, des chauves-souris voyageant en
utilisant des circuits de vol régulier constituent une source de proie plus facile pour les prédateurs que
les chauve-souris qui volent sur des circuits qui varient en temps et en espace. Ces premières
catégories de chauves-souris sont, par voie de conséquence, plus vulnérables à la prédation. A titre
indicatif, les chauves-souris Hipposideros commersoni sont chassées par Asio madagascariensis,
oiseau trouvé près de la forêt de Tsinjoarivo (René de Roland et Goodman 2003). Ceci est signalé dans
l’étude, afin d’avoir une idée sur les types de prédateurs des chauve-souris et sur l’influence du risque
de prédation sur les actvités de celles-ci dans les lisières.En fait, des changements de comportement au
moment de la diminution des niveaux de lumière du jour ont été observés chez plusieurs espèces. Par
exemple, Rhinolophus ferrumequinum (Schreber, 1774), accroissent progressivement leur hauteur de
vol d’autant plus qu’il devienne sombre (Schofield 1996).
Compte tenu du facteur risque de prédation, le changement de comportement des
Microchiroptères dans les lisières, pourrait être interprété, dans la présente étude, sur une approche
selon laquelle l’activité de chasse des chauves-souris est intense dans la forêt bien avant 19:00, d’une
part, et qu’elle n’ait lieu sur la lisière qu’au moment où la nuit soit bien sombre, d’autre part.
VI. Morphologie et écholocation
A défaut des captures de chauves-souris dans la présente étude des activités des
Microchiroptères sur les lisières, l’on ne pourrait identifier, avec précision, les espèces y ayant
été enregistrées. Sinon, on aurait pu pousser l’étude par le truchement des mensurations,
lesquelles ont été opérées sur les espèces capturées à la grotte dans le cadre de l’étude de
Andriamanandratra (2004). Cependant, il semble opportun de se pencher sur la liaison de
l’écholocation avec la morphologie des espèces de chauves-souris qui sont susceptibles
d’utiliser les lisières pour leur recherche de nourriture.
De nombreux facteurs jouent un rôle dans le comportement des chauves-souris, à des
importances différentes selon les milieux et les espèces. La morphologie qui en est une est fondée sur
le rapport longueur avant-bras et poids, avec lequel, pourrait être estimée la manoeuvrabilité d’une
espèce (Bidaud 2004). Des études qui ont été aussi effectuées sur la relation entre l’habitat, la largeur
de l’aile, l’émergence et l’écholocation (Neuweiler 2000 ; Ransome 1990) ont donné des indications
relatant l’influence de la morphologie des chauves-souris sur les aptitudes de celles-ci de survoler les
lisières.
Partie IV : DISCUSSIONS
36
En fait, les espèces de chauve-souris à petites ailes et qui émettent une écholocation à une
fréquence entre 30-80 kHz sont celles aux longues oreilles et moustachées, telles que Myotis goudoti
appartenant à la famille de Vespertilionidae. Ces espèces volent dans un habitat fermé, donc dans les
forêts. Les autres espèces de la famille de Vespertilionidae, qui émettent des cris à des fréquences
d’écholocation de 50-60 kHz, sont celles telles que Pipistrellus et Miniopterus. Elles volent dans les
lisières de forêts. Les espèces à longues ailes et qui émettent des fréquences inférieures à 30 kHz
volent dans les endroits ouverts. Ces espèces appartiennent à la famille des Molossidae.
L’étude permettrait d’affirmer que des espèces de famille Vespertilionidae ont été relevées
dans les lisières de la Réserve Spéciale d’Ambohitantely. Elle est confirmée avec les résultats de
l’étude de Rakotondramanana (2004) dans les fragments et de celle de Andriamanandratra (2004)
ayant procédé aux captures à la grotte, lesquelles études ont été effectuées pour les mêmes périodes de
terrain à Ambohitantely.
PARTIE V : RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES
37
PARTIE V : RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES
I. Stratégies développées La problématique de l’étude des Chiroptères dans les lisières de la forêt d’Ambohitantely
réside sur le résultat de la présente étude qui stipulerait que les chauves-souris exigent des endroits à
formations forestières et utilisent les lisières pour survivre. Cependant, celles-ci sont soumises à de
pressions tellement fortes qu’il serait imaginable que les chauve-souris les survolent avec un
phénomène d’adaptation. En toute réalité, empêcher les activités anthropiques dans les écosystèmes,
en particulier dans les lisières de forêt, reste en permanence difficile. Ainsi, nous penserions que force
est de simuler le processus du comportement des Chiroptères à la lisière qui serait, à la fois,
écologique et social :
- Ecologique, dans la mesure où l’étude fait état de collecter des données écologiques sur le
comportement des chauves-souris, dont la communauté serait victime des effets de la
déforestation. Alors que, comme nous l’avons soulevé à l’introduction, les études entreprises
sur les Chiroptères restent minimes.
- Social, du fait que la pression anthropique est à l’origine majeure de la déforestation et que
les lisières des forêts sont exposées et ouvertes aux populations riveraines.
II. Axes d’orientation Les stratégies de l’utilisation des lisières par les Microchiroptères sont englobées sur les deux axes
d’orientation à savoir le premier l’écologie et le second la conservation de ces animaux.
1. Ecologie
Les facteurs qui régissent cet axe d’orientation résident à l’étude du comportement des
Microchiroptères, de manière spécifique face à la politique écologique et notamment leur activité
par rapport à la distance de la lisière, d’une part, et à l’abondance des sources de nourriture ou
des insectes, d’autre part.
2. Conservation des Microchiroptères
Il prévaut une priorité de mettre en œuvre la politique de conservation des Microchiroptères dans
le cadre de la politique nationale de conservation touchant le gestion durable des ressources
naturelles. Cette politique se doit d’être cohérente avec la Convention sur la Diversité Biologique
dont l’élaboration de la Monographie Nationale Malgache en 1995, les dispositions d’application
de cette Convention et la création en 2000 du Centre d’échanges sur les activités de la gestion
durable de la biodiversité.
PARTIE V : RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES
38
III. Objectifs de conservation
a) Ecologie des Microchiroptères :
Les Microchiroptères de Madagascar présenterait un taux d’endémicité non négligeable tant
au niveau de la famille, du genre que d’espèces. Des connaissances actualisées sur ces animaux sont
importantes et ne feront qu’un complément aux acquis antérieurs dans le domaine. Les acteurs en
matière de l’écologie de Chiroptères se doivent de veiller à nos réflexions sur les objectifs qui
suivent :
Objectif 1 : Favoriser les études sur les Microchiroptères dans les lisières d’Ambohitantely
Objectif 2 : Continuer l’effort entrepris dans la constitution des données spécifiques aux Chiroptères
dans les lisières de la Réserve Spéciale d’Ambohitantely.
Objectif 3 : Poursuivre les efforts d’inventaire et de connaissances des chiroptères dans quelques
régions spécifiques de Madagascar.
b) Conservation des Microchiroptères :
La conservation des Chiroptères est localisée au niveau des écosystèmes. Bien qu’elle se
confronte à de lourds investissements, les objectifs suivants seraient incontournables :
Objectif 1°: Renforcer les actions en faveur des aires protégées existantes en valorisant les lisières.
Objectif 2 : Sensibiliser la population et les enfants en particulier sur l’importance de chauve-souris
Objectif 3 : Assurer la conservation effective des espèces des Chiroptères en impliquant tous les
acteurs y spécialisées. Ceux-ci seraient élargis des institutions publiques et nationales telles que
MEEF, MERS, les communes et autorités Locales, les organismes ANAE, CAPE, CIME, CNE,
CNRE, et GEF, d’une part, ainsi que des institutions internationales notamment WCS et WWF,
d’autre part.
IV. Mesures stratégiques de mise en œuvre Parallèlement aux orientations définies dans cette stratégie, la conservation des
Microchiroptères s’impose et passe par la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures stratégiques
au niveau national, laquelle relève d’une politique globale tenant compte de plusieurs mesures
notamment :
• La mise en place de plan local, régional et communal de conservation des chauves-souris
serait prioritaire. Des mesures spécifiques en sont recommandées :
� Définir les rôles des communautés et autorités locales, ainsi que des techniciens de
l’environnement face à la conservation des chauves-souris et, en particulier la
valorisation des lisières et des fragments compte tenu de leurs dimensions.
� Promouvoir les recherches et les actions sur les chauves-souris, non seulement celles
qui sont actuellement à leur démarrage mais surtout celles qui se trouvent à
promouvoir
PARTIE V : RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES
39
� Assurer le système d’information environnementale et la formation des populations
riveraines à proximité des lisières des forêts.
• Le renforcement des actions de suivi et de surveillance de la préservation de ces animaux
serait à prescrire. Les grandes actions à mettre en oeuvre sont essentiellement :
� La conduite de l’information, de l’éducation et de la communication sur l’importance
des lisières sur la vie des Chiroptères.
� L’implication des autorités et la clarification des rôles de chacun tant sur la
surveillance des fragments et lisières que sur les activités anthropiques dans les lisières de
forêts en particulier.
V. Conclusion Les recommandations énoncées dans cette partie font partie intégrante de notre étude dans la
mesure où elles tiennent compte de l’importance de la lisière de forêt sur le comportement des chauve-
souris, d’une part, et elles anticipent les risques de migration de ces animaux de leur habitat naturel
sans qu’aucune action concrète n’en soit clarifiée face à l’environnement, d’autre part.
CONCLUSION
40
CONCLUSION Il est indéniable que les Microchiroptères sont les moins connus des mammifères de
Madagascar et que l’étude de l’utilisation des lisières par ces animaux s’avère importante. La Réserve
Spéciale d’Ambohitantely est supposée avoir une richesse spécifique élevée de la faune par
l’abondance des gîtes incluant la grotte dans le site de contrôle qui abrite toute une population de
Microchiroptères, d’après les enquêtes qui ont pu être entreprises avec la population riveraine
d’Ambohitantely et les techniciens de l’ANGAP. A titre indicatif, le fragment E semblerait avoir
hébergé une population de chauves-souris dans une ancienne grotte.
Les résultats de l’étude se résument ci-après :
- L’activité des Microchiroptères à l’extérieur de la forêt est intense à la lisière, minime à 50m
et nulle à 150m c’est-à-dire à la savane.
- Les insectes de petite, moyenne et grande taille sont plus abondants à la lisière qu’à l’intérieur
de la forêt ainsi qu’à la savane.
- Les COLEOPTERES, les DIPTERES et les LEPIDOPTERES constituent de nourritures
préférées ou disponibles pour certains Microchiroptères.
- La vitesse du vent, qui est moindre aux lisières par rapport à la savane, favorise l’utilisation de
celles-ci par les Microchiroptères comme site préféré d’alimentation.
- L’activité des Microchiroptères dans les lisières est intense entre 19:00 et 20:00.
- Les familles de Microchiroptères identifiées, à l’aide du détecteur de chauves-souris, aux
lisières de la Réserve Spéciale d’Ambohitantely, sont de la famille de Vespertilionidae.
Dans les paysages forestiers très dégradés, l’importance des lisières pour les Microchiroptères
réside dans le fait qu’à défaut d’espace de formations forestières dont plusieurs espèces ont besoin,
certaines espèces sont bien adaptées à ces lisières. Ce comportement suscite des spécificités
remarquables. Les méthodes utilisées dans la réalisation de notre étude requièrent notre satisfaction, en
général. Elles ont contribué de beaucoup pour en arriver à ces résultats.
Toutefois, il serait instructif de relever les quelques points faibles qui doivent exister
naturellement comme dans toute étude. Ils sont généralement, premièrement, l’absence de captures de
chauves-souris dans les lisières, lesquelles n’ont pas été programmées au départ, et deuxièmement, la
non séparation nette des saisons de l’étude, en raison de contraintes temps au niveau calendrier de
travaux de terrain.
Quant aux perspectives d’avenir, il est rigoureusement recommandé une étude de suivi
écologique des activités des Microchiroptères, laquelle se penchera davantage sur leur écholocation en
termes de passage et de chasse de ces animaux dans les lisières, eu égard à l’importance de celles-ci
dans leur comportement. Il serait souhaitable que ce suivi écologique soit axé et étalé sur différentes
saisons judicieusement séparées. Il importera de cerner, de façon approfondie, leur régime alimentaire
qui pourraient varier en fonction de la saison, de la disponibilité alimentaire, des espèces de
CONCLUSION
41
Microchiroptères étudiés, et du sexe ou de l’âge de l’espèce chauve-souris. Ces études étofferont
sûrement les résultats obtenus de la présente étude.
Nous attachons une importance particulière sur l’intérêt de la présente étude dans la mesure
où la survie de ces espèces dépend étroitement de la présence des forêts naturelles. Ainsi, la protection
effective de la forêt n’est pas toujours exclue, en particulier, la grotte à chauves-souris
d’Ambohitantely. En effet, malgré les efforts déjà entrepris par l’ANGAP il persiste encore des
menaces de feux de brousse susceptibles d’être occasionnés par l’imperfection des pares à feux dans la
Réserve. Des mesures nécessitant probablement de lourd investissement s’y avèrent primordiales.
Les résultats apportés par cette étude sur l’utilisation des lisières de forêt par les
Microchiroptères dans la Réserve Spéciale d’Ambohitantely, espèrent avoir contribué à mieux faire
connaître sur la faune dans cette Réserve et sur les Microchiroptères dans les hautes terres de
Madagascar.
Références bibliographiques
42
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Ahlén, I. 1980-1981. Field identification of bats and survey methods based on sounds. Myotis 18-19:
128-136.
Ahlén, I. 1990. Identification of bats in Flight. Swedish Society for the Conservation of Nature and the
Swedish Youth Association for Environnement Studies and Conservation, Stockholm.
ANGAP (Ambohitantely). 2000. La Réserve Spéciale d’Ambohitantely. Non publié.
Barclay, R.M. et Brigham R.M. 1991. Prey detection, dietary niche breadth, and body size in bats:
why are insectivorous bats so small. American Naturalist 137 : 693-703.
Bastian , G. 1964. La foret d’Ambohitantely. Madagascar Revue de Géographie 5:1-42
Gade, D.W.1996. Deforestation and its effects in highland, Madagascar. Mountain Research and
Development 16(2) : 101-116.
Bidaud, C. 2004. Impacts des Caractéristiques Linéaires du Paysage sur l’Activité des
Microchiroptères dans Différentes Forêts de Madagascar. Mémoire de D.E.A Biologie, Ecologie et
Conservation Animales, Département de Biologie Animale, Université d’Antananarivo. 61p.
Birkinshaw, C. R., Messmer, N., Ralimanana, H., Ranaivojaona, R., Randrianaivo, R. et
Ravololonanahary, H. 1998 . Structure et flore de la forêt humide sur la pente d’Andranomay, pp.15-
29. Dans : Rakotondravony, D. et Goodman, S.M., eds., Inventaire biologique, Foret d’Andranomay,
Anjozorobe. Recherches pour le développement, Série Sciences biologiques 13. CIDST/WWF,
Madagascar.
Delvare, G. et Aberlenc, H. P. 1989. Les Insectes d’Afrique et d’Amérique Tropicale. CIRAD,
Département GERDAT : Laboratoire de Faunistique. 302 p.
Eger, J. L. et Mitchell, L. 2003. Chiroptera Bats. Pp 1287- 1304 in: The Natural History of
Madagascar (Goodman, S.M. et Benstead, J.P.). The University of Chicago and London Press.
Fox, B. O., Traylor, J. E., Fox, M.D. et Williams, C. 1996. Vegetation changes across edges of rain
forest remnants.Biological Conservation 82:10 – 13.
Gareth Jones et Jens Rydell 1994: Foraging strategy and predation risk as factors influencing
emergence time in echolocating bats. Phil. Trans. R. Soc. Lond. B 346 : 445-455.
Références bibliographiques
43
Goodman, S. M. et Rakotondravony, D. 1999. The effects of forest fragmentation and isolation on
insectivorous small mammals (Lipotyphla) on the Central High Plateau of Madagascar J.Zool.Lon.
250:193-200.
Heller, K. G. et Helversoen, O. V. 1989. Ressource partitioning of sonar frequency bands in
Rhinolophoid bats. Oecologia ( Berl) 80: 178-186
Hooper, J.H.D. 1969. Potential use a portable ultrasonic receiver for the field identification of flying
bats. Ultrasonics, July: 177-181.
Hutson, A. M., Mickleburgh, S. P. et Racey, P. A. 2001. Microchiropteran bats. Global
conservation status. IUCN.
Jones, G. et Rydell, J. 1994. Foraging strategy and predation risk as factor influencing emergence
time in echolocating bats. Phil. Trans. R. Soc.Lond. B : 445 – 455.
Koechlin, J., GUILLAUME, J. L. et Morat, P. 1974. Flore et végétation de Madagascar. J. Cramer,
Vaduz.
Langrand, O. 1995. The effects of forest fragmentation on bird species in Madagascar: a case study
from Ambohitantely Forest Reserve on Central High Plateau. Master’s of Science Thesis, Departement
of Zoology and Entomology, University of Natal, Pietermaritzburg, South Africa.
Lewis, T et Dibley, G. C. 1970. Air movement near windbreaks and a hypothesis of the mechanism of
the accumulation of air borne insects. Ann. Appl. Biol. 66: 477-484.
Lewis, T. et Stephenson, J.W. 1966. The permeability of artificial windbreaks and the distribution of
flying insects in the leeward sheltered zone. Ann. Appl. Biol. 58: 355-363.
Lewis, T. et Taylor, L.R. 1965. Diurnal periodicity of flight by insects. Trans. R. ent. Soc. Lond. 116:
393-479.
Limpens, H.J.G.A., Helmer, Van Winden, A. et Mostert, K. 1989. Bats (Chiroptera) and linear
landscape elements. Lutra 32, 1: 1-20.
Limpens, H.J.G.A. et Kapteyn, K. 1991. Bats, their behaviour and linear landscape elements. Myotis
29: 63-71.
Références bibliographiques
44
Mickleburgh, S. P., Hutson, A. M. et Racey, P. A. 2002. A review of the global conservation status
of bats. Oryx, 36:18-34.
Neuweiler, G., 2000. The Biology of Bats. Oxford University Press.310p.
Nicoll, M. et Langrand, O. 1989. Madagascar : Revue de la Conservation et des Aires Protégées.
WWF, Gland, Switzerland.
Norbeg, U. M. 1990. Vertebrate flight: mechanics, physiology, morphology, ecology and evolution.
Springer- Verlag, Berlin.
Norbeg, U.M. et Rayner, J.M.V. 1987. Ecological morphology and flight in bats (Mammalia;
Chiroptera); wing adaptation, flight performance, foraging strategy and echolocation. Philo. Trans. R.
Soc, Lond.. 616: 335-427.
ONE (Office National pour l’Environnemnt). 2000. Strategie Nationale pour la Gestion Durable de
la Biodiversité. 93p.
Pettersson, L. 1993. Ultrasound detectors : different techniques, purposes and methods. In :
Proceeding of the first European Bat detector Workshop (Ed. K. Kapteyn): 11-19.
Racey, A. P. 1998: Reproduction Assessment in Bats. In Ecological and Behavioural methods for the
study of Bats. Kung. T. H (Eds). Smithsonian Institute Press. Washington, DC. London: 31-45.
Racey, P., et Swift, S. 1985. Feeding ecology of Pipistrellus pipistrellus (Chiroptera:
Vespertilionidae) during pregnancy and lactation. I. Foraging behaviour. J. Anim. Ecol. 54: 205-215.
Rajoelison, L. G. 1990. Analyse sylvicole d’une forêt naturelle des Hauts Plateaux Malgache : Cas du
Jardin Botanique d’Ambohitantely, Mémoire DEA de Sciences Biologiques Appliquées, Université
d’Antananarivo.
Rajoelison, L. G., Blazer, J. et Chollet, M. 1992. Comportement sylvicole de quelques espèces
d’intérêt économique dans la forêt dense humide de la montagne d’Ambohitantely (Tampoketsa,
Ankazobe). Akon’ny Ala: 2-17.
Rakotodramanana, C. M. 2004. Etude de l’Influence de la fragmentation et de la dégradation des
forêts naturelles des hautes terres sur les activités des Microchiroptères. Cas de la Réserve Spéciale
d’Ambohitantely. Mémoire DEA. ESSA- Forêts, Université d’Antananarivo.
Références bibliographiques
45
Ranaivoson, N. et Andrianaivoarivelo, A.R. 2004. Arthropod fragments in the faeces of Molossidae
bats of Andasibe and Antananarivo (MADAGASCAR). Bat Conservation Madagascar and
Department of Animal Biology, Faculty of Sciences University of Antananarivo. 44p.
Ratsirarson, J. et Goodman, S. M. 2000. Généralités sur la forêt d’Ambohitantely dans
Monographie de la forêt d’Ambohitantely (Ratsirarson, J. & Goodman, S. M.). Série Sciences
Biologiques, CIDST, volume 16 : 1-6
Rieger, I., Walzthony, D., et Alder, H. 1990. Wassetledermause Myotis daubentonii, ben
flugstrassen. Mitt. Naturforsch. Ges. Schafthausen: 35-68.
René de Roland, L.A. et Goodman, S.M. 2003. Madagascar Long eared Owl. in The Natural History
of Madagascar. (Goodman, S.M et Benstead, J.P.). The University of Chicago Press Chicago and
London: 1116-1118.
Rydell, J., Arita, H.T., Santos, M., et Granados, J. 2002. Acoustic identification of insectivorous
bats (Order Chiroptera). J. Zool. Lond. 257: 27-36.
Russ, J.M. 1999. The Bats of Britain and Ireland. Echolocation calls, sound Analysis and species
identification. Alana Ecology Ltd. 104p.
Russ, J., Bennet, D., Ross, K. et Kofoky, A. 2003. The Bats of Magadascar: a field guide with
description of echolocation calls. Viper press. 96p.
Schnyder, A. 1997. Etude des effets de feux sur la forêt dense humide de montagne de la Réserve
Spéciale d’Ambohitantely (Ankazobe, Madagascar). Travaux de diplôme, Section Sciences
Forestières, EPFZ, Suisse.
Seguier-Guis, M. 1988. Contribution à l’inventaire de vertébrés de la forêt d’Ambohitantely.
Mémoire de Sciences Biologiques Appliquées, Université de Madagascar, Antananarivo.
Stephenson, P. J. 1993. The small mammal fauna of Réserve Spéciale d’Analamazaotra,
Madagascar : the effects of human disturbance on endemic species diversity. Biodiversity and
Conservation 2, 1993. 603-615.
UNDP, 2001. Stratégie Nationale pour la gestion Durable de la Biodiversité. Ministère de
l’Environnement. 93p.
Références bibliographiques
46
Voûte, A. M. 1972. Bijdrage tot de oecologie van de meervleermuis Myotis dasycneme (Boie, 1825).
Ph. D. Thesis, University of Utrecht, the Netherlands.
Verboom, B. et Spoelstra, K., 1999. Effects of food abundance and wind on the use of tree lines by
an insectivorous bat. Pipistrellus pipistrellus . Can. J.Zool. 77, 99: 1393 – 140.
Waite, S., 2000. Statistical ecology in practice - A guide to analysing environmental and ecological
field data. Ed.: Pearson Education Limited/Prentice Hall. 414p.
SITE WEB:
http://www.parcs-madagascar.com : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées
(ANGAP)
Annexes
ANNEXES
Annexes
Annexe 1 : Les chiroptères de Madagascar
FAMILLE ESPECES Endémisme UICN CAMP
Pteropodidae
Pteropus rufus Tiedemann 1808 + VU B2b + 3d
Vu
Eidolon dupreanum Pollen 1866 + LR 1c DD Rousettus madagascariensis Grandidier 1928 + LR nt LR nt
Emballonuridae Emballonura atrata Peters 1867 + VU A2c LR nt Taphazous mauritianus Geoffroy 1818 - LR 1c -
Nycteridae Nycteris madagascariensis Grandidier 1937 + DD - *Hipposideridae
Hipposideros commersoni Geoffroy 1813 + LR 1c LR nt Trianeops furculus Trouessart 1906 + VU A2c - Triaenops auritus Grandidier 1912 + DD - Triaenops rufus Milne-Edwards 1881 + DD -
*Vespertilionidae
Myotis goudoti Smith 1834 - LR nt LR nt Eptesicus/ Pipistrellus sp.1 - - Eptesicus/Pipistrellus sp.2 - - Eptesicus/ Pipistrellus sp.3 - - Eptesicus matroka Thomas et Schwann 1905 + - - Neoromicia somalicus malagasyensis + DD - Scotophilus robustus Milne – Edwards 1881 + LR nt DD Scotophilus borbonicus Geoffroy 1803 - CR A1c - Miniopterus gleni Peterson, Eger et Mitchell 1995 + LR nt - Miniopterus majori Thomas 1906 + DD LR nt Miniopterus fraterculus Thomas et Schwann 1906 - LR nt - Miniopterus manavi Thomas 1906 + DD LR nt
Myzopodidae Myzopoda aurita Milne – Edwards et Grandidier 1878
+ VU A2c DD
*Molossidae
Mormopterus jugularis Peters 1865 + VU A2c - Tadarida fulminans Thomas 1903 - LR nt - Chaerephon leucogaster Grandidier 1869 + DD - Chaerephon pumilus Cretzschmar 1826 - LR 1c - Mops leucostigma Allen 1918 + DD DD Mops midas miarensis Sundevall 1843 + LR 1c - Otomops madagascariensis Dorst 1953 + VU -
Sources : CSBG 2001 ; Huston et al. 2001 ; Eger et Mitchell 2003 ; Russ et al. 2003 ; Goodman Non
publié ; Cotterill Non publié ; UICN.
* :Familles présentes dans la RSA + : Endémique
CR : Gravement menacé VU : Vulnérable
LR nt : Quasi menacé LR 1c : Moindres risques
DD : Données insuffisantes A1c ; A2c : Voir Annexe
Annexes
Annexe 2: Catégories de menaces de la Liste Rouge de l’IUCN (Source : Huston et al . 2001) Eteint (EX) Un taxon est Eteint s’ i l n’y a pas de doute que le dernier individu est mort. Eteint dans la Nature (EW) Un taxon est éteint dans la Nature s’ i l n’existe plus qu’en culture ou en captivi té Gravement Menacé (CR) Un taxon est En danger Cri t ique quand le r isque d’ext inct ion dans la nature est extrêmement élevé se manifestant soit par la réduction de la populat ion 5A° soit par une baisse de la zone d’occurrence à moins de 100km2. CR A1c : Au moins 80% de la populat ion ont disparu pendant les dix dernières années ou les trois dernières générat ions à cause de la diminution de la zone d’occurrence et/ou de la qual i té de l ’habitat Menacé (EN) Un taxon est menacé s’ i l est sujet à un très haut risque d’ext inct ion dans la nature dans une future proche. Vulnérable(VU) Un taxon est Vulnérable s’ i l n’ ni Gravement Menacé, mais est exposé à un haut r isque d’ext inct ion dans la nature à moyen terme. VU A2c : Au mois 20% de la populat ion peuvent disparaître pendant les dix prochaines années ou les prochaines générat ions basé sur zone d’occurrence et/ou de la qual i té de l ’habitat VU B2b+3d : Zone d’occurrence ou aire occupée est imée à 20.000 km2 et est imations indiquant :
- un décl in continuel déduit , observé ou projeté dans les zones occupées ; - une importante f luctuation dans le nombre de gîtes ou de sous populat ions.
Moins r isque (LR) Un taxon est à Moindre Risque s’ i l a été évalué et ne sat isfait pas à l ’un des cri tères des catégories Gravement Menacé, Menacé ou Vulnérable. LR nt (Near Threatened ou Quasi-Menacé) : Taxons qui sont près d’être classés Vulnérables LR lc : Taxons qui ne font pas encore l ’objet d’act ion de conservat ion part icul ière et ne sont pas quasi-menacés. Données Insuf f isantes (DD) Un taxon est classé à Données Insuff isantes quand les informations disponibles ne permettent pas d’évaluer directement son r isque d’ext inct ion basé sur sa distr ibut ion et/ou l ’effect i f de la populat ion.