contribution a l’etude des parasites sanguins des
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ------------
FACULTE DES SCIENCES -o-o-o-o-o-
DEPARTEMENT DE BIOLOGIE ANIMALE
-------------------
MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’ETUDES APPROFONDIES (D.E.A.)
Option : Biologie Ecologie et Conservation Animale
Présenté par :
SAFIA SALIMO
Soutenu publiquement le : 29 Novembre 2005
Devant la Commission d’examen composé de :
Président : Professeur RAMILIJAONA RAVOAHANGIMALALA Olga
Rapporteur : Professeur RABETAFIKA RAVONISOAR IMALALA Lydia
Examinateurs : Professeur RAMINOSOA RASOAMAMPIONONA Noromalala
Docteur RASAMY RAZANABOLANA Jeanne
CONTRIBUTION A L’ETUDE DES PARASITES SANGUINS DES LEMURIENS DANS LE PARC NATIONAL DE RANOMAFANA ET DANS LA
ZONE PERIPHERIQUE
2
REMERCIEMENTS
Le présent travail a été réalisé dans le cadre de l’accord de collaboration entre le
Département de Biologie Animale de la Faculté des Sciences, Université d’Antananarivo et le
projet ICTE / MICET.
A toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce
mémoire, j’adresse mes vifs et sincères remerciements et témoigne touts ma gratitude tout
particulièrement au :
- Professeur RAMILIJAONA RAVOAHANGIMALALA Olga , Chef du Département
et Responsable de la formation de 3ème cycle de Biologie Animale à la Faculté des
Sciences, Université d’Antananarivo, qui a bien voulu m’accueillir pour travailler dans
son laboratoire. Malgré, ses lourdes tâches, elle a accepté avec enthousiasme de présider
le jury de ce mémoire. Veuillez recevoir l’expression de mes profondes reconnaissances.
- Professeur RABETAFIKA RAVONISOARIMALALA Lydia , Enseignant-Chercheur
au Département de Biologie Animale à la Faculté des Sciences, Université
d’Antananarivo, qui m’a appris les techniques de terrain et de laboratoire. Elle n’a pas
ménagé son temps pour assumer le suivi de la rédaction de ce mémoire, d’autant qu’elle
n’a pas cessé de m’encourager avec ses précieuses recommandations tout au long de
l’élaboration de ce travail. Par ailleurs, elle a accepté généreusement d’être mon
rapporteur, malgré ses multiples occupations. Veuillez recevoir l’expression de mes
sincères remerciements du fond de mon cœur.
- Professeur RAMINOSOA RASOAMAMPIONONA Noromalala , chef de Laboratoire
de Biologie des Populations Aquatiques, Département de Biologie Animale, Faculté des
Sciences, Université d’Antananarivo, pour avoir consacré son précieux temps, malgré ses
multiples responsabilités, pour juger avec considération ce travail. Qu’elle soit assurée de
ma plus vive reconnaissance.
- Docteur RASAMY RAZANABOLANA Jeanne, Maître de conférence, Enseignant
Chercheur au Département de Biologie Animale, Faculté des Sciences, Université
d’Antananarivo, qui m’a appris la technique d’utilisation des micromètres. Malgré ses
lourdes occupations, elle a bien voulu accepter d’une part de siéger parmi les membres de
la commission de lecture et d’autre part de juger ce travail. Permettez moi de vous
exprimer ma profonde reconnaissances.
- Docteur RAMAROSON Luna, Maître de Conférence, Enseignant Chercheur au
Département de Biologie Animale, Faculté des Sciences, Université d’Antananarivo, qui
3
a consenti d’être membre de la commission de lecture. Je lui adresse ma profonde
gratitude.
- Docteur RAKOTOMANANA Hajanirina , Maître de Conférence, Enseignant-
Chercheur au Département de Biologie Animale, Faculté des Sciences, Université
d’Antananarivo, Chef du Département de la Formation et de la Recherche Universitaire
au sein du Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique pour avoir
accepté d’être parmi les membres de la commission de lecture. Soyez assuré de toute ma
considération.
- Professeur WRIGHT Patricia, Directeur Exécutif du projet ICTE/MICET, ma grande
reconnaissance pour ses multiples contributions lui est adressée.
- Mademoiselle Kelly HECKMAN , étudiante chercheur à l’Université de Chicago qui
m’a fourni des matériaux de terrain et de laboratoire. Sa collaboration m’a été très
précieuse.
- Tous les Enseignants, Techniciens de laboratoire et Personnel Administratif de la
Filière Sciences Naturelles de la Faculté des Sciences, Université d’Antananarivo et de
Mahajanga pour les formations qu’ils m’ont données tout au long de mes études. Qu’ils
trouvent tous ici mes remerciements chaleureux.
- Tout le Personnel de l’ICTE / MICET, ANGAP pour m’avoir permis d’effectuer ce
travail dans le Parc National de Ranomafana avec soutien matériel et logistique.
- Monsieur le Directeur, tout le Personnel et Technicien de laboratoire du Paludisme de
l’Institut Pasteur de Madagascar, qui m’ont permis d’effectuer mon stage au sein de leur
laboratoire.
- Docteur ROBERT Vincent et Docteur RAHARIMANGA Vaomalala de l’Institut
Pasteur de Madagascar, pour leur collaboration étroite dans les prises photographiques de
mes préparations positifs
- Madame Jeannette RAHARIMALALA , Technicien de laboratoire au Département de
Biologie Animale, qui m’a initiée la technique de montage entre lame et lamelle..
-
4
Martel JAONINA, Jeanne Aimée NOROSOARINAIVO, RAMAHE FASOA
Bellarmin, Haingotiana RAMIARINJANAHARY, Juliette V ELOSOA et
Margueritte RASOANIRIANA , qui ont su me faire partager leurs conseils, amitiés et
leurs intuitions. Je tiens à leur présenter tous mes vifs remerciements.
- Ma mère, mes frères et sœurs, en d’autre terme toute ma famille qui n’a pas ménagé
ses efforts pour me soutenir moralement et financièrement durant mes études. Que le fruit
de leur soutien inconditionnel soit récompensé.
- Monsieur Robert BOUROU, qui m’a épaulé moralement et apporté ses précieux
conseils pendant la plus dure période de ce mémoire, qu’il trouve ici mes sincères
amitiés.
En fin, qu’il soit loisible de remercier particulièrement Messieurs Loret RASABO, Justin
SOLO, RANDRIAMAMPIONONA Richard et Georges RAKOTONIRINA , guides locaux
des recherches à Ranomafana, et d’apprécier leur aide pendant les travaux de terrain.
Un profond hommage à feu Georges RAKOTONIRINA décéder en 2002.
Merci à vous tous.
∼∼∼∼ Que Dieu vous bénisse et vous garde ∼∼∼∼
5
RESUME
Ce travail a été effectué dans le Parc National de Ranomafana et dans la zone périphérique en 2001. La présente étude a pour but d’étudier la morphologie et la systématique des parasites sanguins des Lémuriens du sud-est de Madagascar. Chaque Lémurien capturé fait l’objet d’un prélèvement de sang en vue d’effectuer des frottis sanguins. L’étude des parasites est effectué sur le frottis fixé au méthanol et coloré au Giemsa à 5%. Quatre vingt quatre (84) Lémuriens appartenant à 8 espèces différentes ont été examinés. Douze (12) individus sont relevés porteurs d’hémoparasites, dont : 7 individus appartenant au genre Eulemur fulvus rufus et Eulemur rubriventer sont porteurs de Plasmodium ; 4 individus appartenant au genre Eulemur fulvus rufus et Eulemur rubriventer sont infectés par une microfilaire ; 1 Eulemur fulvus rufus est parasité à la fois par le plasmodium et la microfilaire. Les espèces plasmodiales rencontrées sont : Plasmodium girardi, Plasmodium coulangesi et Plasmodium lemuris. La parasitémie est faible, de l’ordre de 0,005% à 0,017%. En ce qui concerne la microfilaire, il reste encore à déterminer la position taxonomique. Il se trouve que les espèces positives étudiées au cours de ce travail appartiennent toute à la famille de LEMURIDAE.C’est la première fois qu’on a identifié une microfilaire chez Eulemur rubriventer et nous avons aussi découvert une nouvelle aire géographique qui se trouve dans le sud-est.
Mots clés : Lémuriens, Parasites sanguins, Plasmodium, Microfilaires, Parc National de Ranomafana, Madagascar
ABSTRACT
This study was conducted in the Ranomafana National Parc and in the peripheral zone. The objective of this survey is to study the morphology and the systematic of the blood parasites of the Lemurs in the south-east of Madagascar. Each Lemur captured is an objective of taking blood samples in goal to make blood smears. The study of the parasite carries out on the smears fixed with methanol and colored with Giemsa 5%. We examined 84 Lemurs belonging to 8 differentes species. Among the captured animals, 12 individuals are positive with haemoparasites : 4 animals belonging to genus Eulemur fulvus rufus and Eulemur rubriventer are infected by a microfilarial ; 7 animals belonging to genus Eulemur fulvus rufus and Eulemur rubriventer harbor Plasmodium ; 1 Eulemur fulvus rufus has both Plasmodium and microfilarial. The species of Plasmodium found are: Plasmodium coulangesi, Plasmodium girardi and Plasmodium lemuris. The rate of parasites in the blood is low from 0,005% to 0,017%. Concerning the microfilarial, the taxonomic position remains to be determined. It happens that the positive studied species during this survey all belonging to the family of LEMURIDAE.
Key words: Lemurs, Blood parasites, Plasmodium, Microfilarial, Ranomafana National Parc, Madagascar.
6
SOMMAIRE
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I : DONNEES DE LA LITTERATURE 2
I.1- Genre Plasmodium 2
I.1.1- Position systématique 2
I.1.2- Cycle évolutif du genre Plasmodium 3
I.1.3- Historique du plasmodium de Lémuriens 5
I.2- Microfilaire 6
I.2.1- Position systématique 7
I.2.2- Cycle évolutif d’une filaire 7
I.2.3- Historique des microfilaires 10
CHAPITRE II : SITE D’ETUDE 11
II.1- Situation géographique 11
II.2- Climat 13
II.2.1- Température 13
II.2.2- Pluviométrie 14
II.3- Flore 15
II.4- Faune 16
II.5- Sols 16
CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES
III.1- Matériel biologique 17
III.1.1- Les Lémuriens 17
III.2- Technique d'étude 25
III.2.1-Mode de capture des Lémuriens 25
III.2.2- Prélèvement de sang 26
III.2.3- Frottis sanguin 26
III.2.4- Fixation du frottis sanguin 28
III.2.5- Coloration des lames 28
III.2.6. Examen du frottis sanguin 29
7
III.2.7. Mode d’identification des différentes espèces de microfilaires 31
CHAPITRE IV: RESULTATS ET INTERPRETATION 35
IV.1. Inventaire des Lémuriens impaludés 35
IV.1.1- Parasitémie 35
IV.1.2- Taux de parasitisme 36
IV.1.3- Description morphologique des formes plasmodiales observées 37
IV.2- Inventaire des Lémuriens infestés par des microfilaires 42
IV.2.1- Parasitémie 42
IV.2.2- Taux de parasitisme 43
IV.2.3- Description morphologique des microfilaires observées 44
IV. 2.4 Description anatomique des microfilaires 54
CHAPITRE V : DISCUSSION 56
I- Inventaire des espèces parasitées 56
II- Espèces plasmodiales 57
III. Microfilaires 67
CONCLUSION 71
BIBLIOGRAPHIE 73
ANNEXES
8
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Cycle biologique de Plasmodium vivax d’après J.B. Jiang (1984)
Figure 2 : Anatomie schématique d’une microfilaire
Figure 3 : Cycle évolutif de la filaire de Bancroft (Wuchereria bancrofti) d’aprèsGolvan (1978)
Figure 4 : Carte du Parc National de Ranomafana
Figure 5: Diagramme ombrothérmique de Gaussen (1998-2002)
Figure 6 : Propithecus diadema edwardsi
Figure 7: Avahi laniger laniger
Figure 8 : Eulemur fulvus rufus
Figure 9 : Eulemur rubriventer
Figure 10 : Hapalemur aureus
Figure 11 : Hapalemur griseus griseus
Figure 12 : Varecia variegata variegata
Figure 13 : Lepilemur microdon
Figure 14: Réalisation d'un frottis mince
Figure 15 : Les différentes régions du frottis
Figure 16 : Mode de lecture d’une lame
Figure 17: Diagramme de l’emplacement des cellules et des pores
Figure 18 : Diagramme de la parasitémie
Figure 19 : Histogramme du taux de parasitisme
Figure 20 : Photo de Trophozoïte ( objectif x 100)
Figure 21 : Photo de macrogamétocyte (objectif x100)
Figure 22: Photo de microgamétocyte (objectif x100)
Figure 23 : Photo de schizonte immature (objectif x 100)
Figure 24 : Histogramme du taux de parasitisme de microfilaire.
Figure 25 : Photo d’une microfilaire en frottis mince (objectif x 100)
Figure 26 : Photo d’une microfilaire en goutte épaisse (objectif x 100)
9
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Données climatiques de l’année 2001
Tableau 2 : Données climatiques de Ranomafana de avril au juin 2001
Tableau 3: La quantité à injecter et l'équivalent en Telazol base
Tableau 4 : Caractères différentiels des embryons de filaires parasites de l’Homme d’après
Golvan (1978 )
Tableau 5 : Liste des animaux positifs au Plasmodium et la parasitémie de chaque
individu
Tableau 6 : Taux de parasitisme par rapport aux sites d’étude, aux espèces positives et
à la totalité des animaux capturés.
Tableau 7 : La parasitémie des microfilaires
Tableau 8 : Taux de parasitisme
Tableau 9 : Tableau récapitulatif des différentes formes décrites et rencontrées
Tableau 10 : Critères de regroupement morphologique de la microfilaire.
Tableau 11 : Pourcentages des différents éléments constituants par rapport à la
longueur totale des microfilaires
Tableau 12 : Les caractères différentiels des plasmodiums de Lémuriens rencontrés au cours de
ce travail.
Tableau 13 : Répartition des Lémuriens paludéens malagasy
Tableau 14 : Caractère différentiels des microfilaires parasite de l’Homme et des Lémuriens
Tableau 15 : Répartition des microfilaires observées chez les Lémuriens
10
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE I : Liste des animaux dans le Parc National de Ranomafana (Grenfell, 1995).
ANNEXE II : Liste des Lémuriens impaludés examinés de 1986 à 1990 (Rabetafika, 1995).
ANNEXE III : Liste des animaux capturés dans le Parc National de Ranomafana et dans la
zone périphérique.
ANNEXE IV : Résultat des examens de frottis sanguin
ANNEXE V : Principaux caractères différentiels des 7 plasmodies de Lémuriens d’après
Rabetafika, 1988 et Landau et al., 1989.
1
INTRODUCTION
Les Lémuriens sont les seuls Primates non hominiens à Madagascar. Leurs maladies, les
rapports qu'ils ont avec les virus, les bactéries, les anomalies sanguines, les particularités
génétiques et les pathologies d'adaptation ont fait l'objet de nombreux travaux (Coulanges et al.
1979). Beaucoup de travaux ont été effectués dans le domaine éthologique, écologique ainsi que
génétique des Lémuriens. Mais, très peu d’études ont été réalisées quant à leurs parasites
sanguins.
C'est la raison pour laquelle il a été décidé d’y apporter notre contribution.
Ainsi, les Lémuriens Primates proches de l’Homme pourraient ils être au sens large, des
animaux de laboratoire d’un intérêt capital. L’étude de leurs parasites sanguins présenterait non
seulement un intérêt en pathologie animale, mais elle permettrait également de réaliser des essais
thérapeutiques et aussi de mettre au point des vaccins (Rabetafika L. et al. 1985).
C’est pourquoi il est très délicat de manipuler les animaux, à plus forte raison de les
utiliser comme modèles expérimentaux vivants, surtout les Lémuriens dont toutes les espèces
sont à protéger. Ce qui a amené Rabetafika L. (1988) et Homo et al. 1990, à essayer de mettre au
point des modèles expérimentaux « in vitro », pour les plasmodies des Lémuriens. Outre le genre
Plasmodium, ces animaux hébergent d’autres parasites intra ou extra érythrocytaires tels que
microfilaire, Nycteria..., comme le montre la littérature.
Ce travail a pour objectifs :
1- faire des frottis sanguins pour voir les différents parasites
2- d’étudier la morphologie des hémoparasites rencontrés,
3- de donner leur position systématique
4- continuer les travaux des chercheurs antérieurs dans le cadre des inventaires des
Lémuriens susceptibles d'héberger des parasites.
Ainsi au cours de ce travail, il est convenu de voir
- les données de la littérature des parasites,
- le site d’étude,
- les matériels et méthodes utilisés,
- l’inventaire des espèces Lémuriens parasités,
- les descriptions morphologiques des formes observées,
- et le statut taxonomique des parasites.
2
CHAPITRE I : DONNEES DE LA LITTERATURE
Le plasmodium et la microfilaire sont uniquement à prendre en considération
étant donné que ce sont les seuls hémoparasites que nous avons rencontré au cours de ce travail.
I.1- Genre Plasmodium
C’est un agent responsable du paludisme ou malaria. Le plasmodium n’est pas
uniquement inféodé à l’Homme. En effet, plusieurs espèces plasmodiales ont été inventoriées
chez les autres groupes de Vertébrés : Batraciens, Reptiles, Oiseaux et Mammifères. Il passe la
plus grande partie de son existence dans les hématies. Les plasmodies sont transmises par les
moustiques Culicidés.
I.1.1- Position systématique
La classification de Grassé (1953), modifiée en tenant compte des récentes
découvertes et observations a été adoptée.
Règne : ANIMAL
Embranchement : PROTOZOAIRES Goldfus, 1817
Sous-embranchement : SPOROZOAIRES Leuckant, 1779
Classe : COCCIDIOMORPHES Doflein, 1901
Ordre : EIMERIIDAE Léger, 1911
Sous-ordre : HAEMOSPORIIDEA Danilewsky, 1889
Famille : PLASMODIIDAE Mesnil, 1903
Genre : Plasmodium Marchiafava et Celli, 1885
Remarque :
La famille de PLASMODIIDAE en comporte, outre le genre Plasmodium, deux
autres, à savoir genre Haemamoeba Feletti et Grassi, 1989 et genre Ophidiella Garnham, 1966.
3
I.1.2- Cycle évolutif du genre Plasmodium
Le cycle se déroule obligatoirement chez deux hôtes : un hôte Vertébré qui est
l’hôte définitif et un hôte vecteur qui est un moustique Culicidé.
Schématiquement, trois étapes existent .D’abord, les deux premières : la phase
exo-érythrocytaire et la phase sanguine, ont lieu chez l’hôte Vertébré ; il s’agit de cycles asexués
ou schizogonies aboutissant à la formation des stades à potentialité sexuelle appelé les
gamétocytes. Puis la troisième étape : le cycle sexué ou sporogonie, il ne peut se poursuivre que
chez l’hôte vecteur qui va provoquer une infestation en prenant son repas sanguin sur un
Vertébré impaludé.
Pour illustrer ce cycle évolutif, l’espèce Plasmodium vivax (parasite de l’Homme,
décrite par J.B. Jiang en 1984 (Figure 1-p.4) va être prise comme exemple.
«les gamétocytes présents dans le sang de l’hôte Vertébré sont ingérés par un Anophèle femelle
au cours de son repas sanguin. Dans l’intestin du moustique, le macrogamétocyte se transforme
en gamète femelle (macrogamète), alors que le microgamétocyte exflagellé libère des gamètes
mâles (microgamètes) dont l’un féconde le gamète femelle. La fécondation est suivie de la
formation d’un ookinète mobile qui traverse l’épithélium intestinal du moustique. Sous la lame
basale de l’intestin, l’ookinète se transforme en oocyste. A maturité, l’oocyste se rompt libérant
des sporozoïtes qui migrent vers les glandes salivaires de l’Anophèle où ils s’accumulent avant
d’être inoculés par piqûre à un autre Vertébré. Le sporozoïte, entraîné par le courant sanguin,
arrive au foie, pénètre dans un hépatocyte et s’y transforme en schizonte pré-érythrocytaire. A
maturité, ce schizonte, s’il est du type « aigu », libérera un grand nombre de mérozoïtes dans la
circulation sanguine. Le mérozoïte, issu du schizonte hépatique pénètre dans un globule rouge,
pour y subir une série de multiplications asexuées qui aboutissent à la formation des
gamétocytes. Si le schizonte est du type «chronique», il évoluera très lentement et, à maturité, il
sera à l’origine des rechutes sanguines».
L’hypnozoïte est un mérozoïtes qui entre en dormance et dont l’activité dépend de certaines
conditions.
La plupart de Plasmodium des Mammifères suit dans les grandes lignes ce
schéma évolutif.
4
Phase Sexuée
Phase Asexuée
Homme
Moustique
5
I.1.3- Historique des plasmodiums parasites de Lémuriens
D’après les travaux antérieurs, 8 espèces de plasmodiums ont été observées et
décrites jusqu'à maintenant. Les différentes espèces plasmodiales connues chez les Lémuriens
ont été décrites principalement chez le genre Lemur de la famille des LEMURIDAE.
Les Lémuriens hôtes naturels étudiés par les différents auteurs sont soit en
captivité au Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza (Bück et al. 1952 et Hüff et
Hoogstraal. 1963); soit capturé dans la nature (Rabetafika, L. 1995 et Landau et al. 1989).
En 1952, Bück et al., ont décrit 2 espèces plasmodiales qu’ils ont observées dans
le sang périphérique de Lemur fulvus rufus Audebert 1799, et qu’ils ont nommées Plasmodium
girardi et Plasmodium foleyi.
En 1963, Hüff et Hoogstraal ont décelé chez Lemur fulvus collaris E. Geoffroy, 1812
une autre espèce qu’ils ont appelée Plasmodium lemuris.
En 1970, Uilenberg a confirmé l’existence de P. girardi et a émit l’hypothèse que P.
foleyi et P. lemuris constituent une seule et même espèce. Il a décrit une quatrième espèce,
Plasmodium sp chez un L f. fulvus E. Geoffroy, 1812 et a observé de rares trophozoïtes, sans les
décrire, chez un Avahi laniger Gmelin, 1788 : ce fut la première fois que des hématozoaires
furent observés chez la famille des INDRIIDAE.
En 1975, Garnham et Uilenberg, reprenant toutes les observations antérieures, ont
redécrit P. girardi et ont trouvé que P. lemuris, P. foleyi et la quatrième espèce innominée sont
comparables par leurs principaux caractères et sont alors synonymes. Ces auteurs ont ainsi
regroupé ces 3 dernières espèces sous la dénomination commune de P. foleyi ; P. lemuris
tombant en synonymie avec P. foleyi.
En 1989, l’étude de Lemur macaco macaco Linné, 1766 provenant de la région
d’Ambanja effectuée par Rabetafika,L. lui a permis de relever un polyparasitisme et l’existence
de nouvelles espèces, en collaboration avec d’autres auteurs, ces dernières ont été nommées :
- Plasmodium coulangesi Lepers et al, 1989.
- Plasmodium bucki Landau et al, 1989.
- Plasmodium percygarnhami (= P. girardi sensu Uilenberg, 1970 pro parte et
sensu Garnham et Uilenberg 1975 pro parte) Landau et al, 1989.
En outre, l’étude de Lemur fulvus fulvus provenant d’Ambanja a relevé une autre
espèce, Plasmodium uilenbergi Landau et al, 1989.
Au cours de la même année, le cycle sporogonique de ces plasmodies a été reproduit
chez Anopheles stephensi, ainsi que le cycle schizogonique pré-érythrocytaire qui a été étudié
6
chez Lemur fulvus mayottensis Schlegel, (1826) de Comores (Rabetafika et al, 1989), et in vitro
sur des cultures d’hépatocytes provenant du même animal (Homo et al. 1990).
Boulard et al. (1991) ont réalisé l’étude ultrastructurale des formes sanguines et
des oocystes de P. coulangesi et de P. percygarnhami, confirmant ainsi les caractères archaïques
des plasmodies des Lémuriens.
Rabetafika (1995), a identifié une nouvelle espèce qu’elle désigne provisoirement
Plasmodium n.sp et a donné un complément à la description de Plasmodium lemuris.
I.2- Microfilaire
La filaire est un Nématode à corps filiforme ovovivipare, c’est-à-dire pondant non
des œufs mais des larves appelées microfilaires (Golvan, 1978). Elle est responsable d’une
parasitose appelée filariose qui peut affecter différents groupes de Batraciens, de Reptiles,
d’Oiseaux et de Mammifères. Selon la localisation de la filaire adulte dans l’organisme, il faut
distinguer:
- les filaires cutanées (exemple : celles provoquées par Onchocerca volvulus)
- les filaires lymphatiques (exemple : celles dues à Wuchereria bancrofti)
- les filaires péritonéales (exemple : celles causées par Depitalonema perstans).
Il est à préciser que les formes rencontrées dans le sang sont uniquement les
microfilaires. L’anatomie d’une microfilaire est représentée schématiquement dans la figure 2
(p.7).
7
← Partie antérieure Espace céphalique
Anneau nerveux
Pore excréteur
Cellule excrétrice
Noyaux somatiques
Corps internes
Cellule génitale
Pore anal
Figure 2 : Anatomie schématique d’une microfilaire
I.2.1- Position systématique
A ce propos, la classification de Chabaud et Anderson (1959) a été adopté
Règne : ANIMAL
Embranchement : METAZOAIRES
Classe : NEMATHELMINTHES
Ordre : NEMATODES
Super-famille : FILARIOIDAE Weinland, 1858
Famille : DIPETALONEMATIDAE Wehr, 1935
Sous-famille : ONCHOCERCINAE Leiper, 1911
Remarque :
La sous-famille des ONCHOCERCINAE comporte, outre le genre Wuchereria
Silvo Araujo, 1877, plusieurs autres espèces décrites et reconnues actuellement parasitant les
grands groupes de Vertébrés : Amphibiens, Reptiles, Mammifères (Chéiroptères, Ruminants,
Rongeurs, Mammifères placentaires, Marsupiaux).
I.2.2- Cycle évolutif d’une filaire
Pour décrire le cycle évolutif d’une filaire, Wuchereria bancrofti appelé
communément filaire de Bancroft est choisi comme exemple – type. Deux hôtes sont nécessaire
a cet effet :
↑ Partie postérieure effilée
8
- un hôte définitif (Homme)
- un hôte intermédiaire (Moustique)
Ce cycle est décrit par Golvan (1978) et illustré par la figure 3 (p.9):
«les microfilaires sont entraînées par la lymphe et sont déversées dans le sang où
elles paraissent vivre environ 3 mois. Elles sont pourvues d’une gaine et mesurent 300 µ de long
et 8 µ de large. Leur périodicité est nocturne, c’est-à-dire qu’elles croissent près de 400 fois plus
nombreuses dans le sang périphérique, la nuit que le jour. Pendant la journée, elles se réfugient
essentiellement dans le système artériel profond. Elles pénètrent surtout dans les capillaires
pulmonaires, le cœur gauche et l’aorte. Elles deviennent plus rares dans le sang veineux,
absentes du foie et de la rate, ainsi que de la moelle osseuse.
Les vecteurs sont des moustiques qui piquent au crépuscule ou la nuit. Le
principal vecteur est Culex pipiens fatigans, très largement répandu autour du globe, dans les
zones chaudes, piquant à l’intérieur des maisons. Dans certaines régions interviennent également
des Anophèles (A. gambiae, A.funestus) ou des Aëdes. Ces insectes infestent les hôtes en
absorbant les embryons du sang. Arrivées dans l’estomac du moustique, les microfilaires
perdent leur gaine, traversent l’épithélium digestif et tombent dans la cavité générale. Elles vont
passer dans les muscles thoraciques où elles terminent leur évolution ; 6 à 20 jours plus tard,
elles atteignent le stade III infestant et gagnent la gaine de la trompe. Lorsque le moustique
pique, la gaine ne pénètre pas dans la plaie. Elle s’infléchit, sa partie moyenne devient béante et
permet la sortie des larves. Certains s’engagent dans les labelles qui sont les deux petits
appendices qui terminent le labium, écartent les 3 valves qui les forment et sortent par leur
extrémité. Lorsque le moustique boit de l’eau sucrée, les larves s’échappent et ceci explique que
l’insecte se « déparasite » spontanément.
Les larves pénètrent activement dans la peau, puis gagnent les espaces
lymphatiques. Trois mois plus tard, des filaires adultes peuvent déjà être trouvés dans les
ganglions. Les adultes (mâles et femelles) vivent pelotonnés sur eux-mêmes, dans les vaisseaux
lymphatiques, en amont des ganglions. Ils peuvent aussi s’établir dans le ganglion lui-même
mais ils semblent ne pas pouvoir le franchir. Ils gênent la circulation et, surtout après leur mort,
déterminent des phénomènes d’inflammation locale. Leur longévité est d’au moins 15 ans».
9
Figure 3: Cycle évolutif de la filaire de Bancroft (Wuchereria bancrofti) d’après Golvan
(1978)
A. Les microfilaires sont puisées dans le sang lors de la piqûre du moustique (Culex
quinquefasciatus) pendant la nuit. B. Elles traversent la paroi du tube digestif et muent pour
donner le stade larvaire II dit « en saucisse ». C. Ces larves gagnent les muscles thoraciques et
deviennent des larves III infestantes qui envahissent la gaine de la trompe. D. Elles sortent de la
trompe lorsque le moustique pique à nouveau et traversent la peau de l’homme. E. Elles gagnent
les lymphatiques, s’établissent en amont des ganglions et deviennent adultes. Les microfilaires
passent dans le sang.
A
B
C
D
E
Microfilaire
Larve III
Filaires Adultes
HOMME
MOUSTIQUE
10
I.2.3- Historique des microfilaires décrites chez les Lémuriens
Quatre (4) espèces de microfilaires ont été signalées et décrites par les auteurs
antérieurs chez les Lémuriens.
- En 1912, Plimmer a identifié une espèce de microfilaire qu’il a nommé
provisoirement Microfilaire sp chez Lemur mongoz Linée, 1766 et Lemur coronatus Gray, 1842,
en captivité au Parc Zoologique de Londres.
- Chandler (1929) a découvert des microfilaires chez un Varecia variegata rubra
(Kerr, 1792), en captivité au Parc Zoologique de Calcutta. Il s’agit de Protofilaria furcata.
- En 1955, Chabaud et Choquet ont décelé Dipetalonema petteri chez les
Lémuriens hôtes qui ont été capturés dans la nature :
• Lemur fulvus rufus Audebert 1799 (provenant de Périnet)
• Lepilemur ruficaudatus A. Grandidier, 1867 (provenant d’Ampijoroa).
• Microcebus murinus Miller, 1777 (provenant d’Ampijoroa).
- Chabaud et Petter (1955) ont rencontré une seule filaire femelle dont
l’ovéjecteur est empli de microfilaires chez un Propithecus verreauxi A. Grandidier, 1867.
Ils ont considéré l’espèce comme nouvelle, et l’ont dénommée Dirofilaria pauliani n. sp.
11
CHAPITRE II : SITE D’ETUDE
II.1- Situation géographique
Le travail a été effectué dans la région sud-est de Madagascar, au niveau du Parc
National de Ranomafana et dans la zone périphérique (figure 4, p.12).
Le Parc National de Ranomafana est situé entre 47º18 et 47º37' est, et entre
21º02' et 21º25 sud et de 40613ha de superficie (Nicoll et Langrand, 1989). Sa végétation est du
type forêt tropicale humide. Son altitude est comprise entre 400m et 1400mètres. Le travail a été
réalisé dans le Parc et localisé dans les stations :
•Talatakely: caractérisé par une forêt secondaire, perturbée par les activités humaines.
Son altitude est de 1100m (Grenfell, 1995).
•Valohoaka: situé à 8km au sud de Talatakely, formé par une forêt primaire perturbée
par les activités humaines dont l’altitude varie de 850m à 1020m (Haingotiana, 1999).
Le Parc National de Ranomafana est entouré d’une zone périphérique, qui abrite
25.000 habitants (Grenfell, 1995) et englobe 96 villages, situé à l’intérieur d’une étendue large
de 3km autour du périmètre du Parc.
La zone périphérique concernée est située à l’est de Ranomafana entre les villages
Torotosy, Fohabe et Beremby. C’est une forêt secondaire formée par plusieurs fragments. Cette
étude est effectuée dans les fragments dénommés H13, H10A et H10C dont les altitudes sont les
suivantes :
- H13: 700m à 800m (Lehtonen, comm.pers)
- H10A: 600m à 750m (Lehtonen, comm.pers)
- H10C: 800m à 850m (Lehtonen, comm.pers).
12
Figure 4: Carte du Parc National de Ranomafana
Source: MICET (Madagascar Institut pour la Conservation des Ecosystèmes Tropicaux) 2003.
13
II.2- Le climat
En général, la région de Ranomafana appartient au régime climatique tropical
humide.
0
100
200
300
400
500
600
700
J F M A M J J A S O N D
Mois
Pré
cipi
tatio
n (m
m)
0
100
200
300
400
500
600
700
Tem
péra
ture
(°C
)
P
2T
Figure 5: Diagramme ombrothérmique de Gaussen (1998-2002)
D’après le diagramme ombrothérmique de Gaussen (figure 5) les saisons sèches sont
représentées par la portion où la courbe pluviométrique se trouve en dessous de la courbe
thermique. Les différentes saisons sont:
-saison pluvieuse: Décembre- Août
- saison sèche: Septembre- Novembre.
II.2.1- Température
La température annuelle varie de 14°C à 23°C avec un maximum de 33,8°C,
observé en novembre et un minimum de 7,5°C en septembre. (Tableau 1).
14
II.2.2- Pluviométrie
Le tableau 1 montre les données climatiques de l’année 2001, c’est la période où nous
avons travaillé dans le Parc.
Les précipitations annuelles sont de 2 800,4 mm dont le maximum se situe à 707,8 mm en
janvier. Les mois les plus secs sont : septembre (41,1 mm), octobre (83,8 mm) et novembre (35,4
mm) (Tableau 1) Ranomafana compte parmi les zones fortement pluvieuses de Madagascar.
Tableau 1: Données climatiques de l’année 2001
Mois Pluviosité (mm) T° maximal (°C)
T° moyenne (°C)
T° minimum (°C)
Janvier 707,9 27,00 21,50 16,00 Février 343,8 28,00 20,50 13,00 Mars 278,9 30,00 22,65 15,30 Avril 252,4 25,20 18,70 12,20 Mai 164,6 25,10 18,05 11,00 Juin 197,6 20,22 14,46 8,70 Juillet 128,8 19,30 13,80 8,30 Août 209,00 22,30 15,25 8,20 Septembre 41,1 28,30 17,90 7,50 Octobre 83,8 28,80 19,90 11,00 Novembre 35,4 33,80 23,95 14,10 Décembre 357,1 33,30 22,75 12,20 Source: ANGAP Ranomafana
Remarque:
Grenfell (1995) mentionne que le climat est extrêmement variable d’une année à l’autre
en fonction des dépressions tropicales et des cyclones.
Les données climatologiques de Ranomafana au cours de nos 3 mois d’étude
(avril, mai, juin) sont présentées dans le tableau suivant (Tableau 2, p.15).
Pendant les 3 mois de capture, la température maximale est de 25,20°C (avril) et la minimale est
de 8,7°C (juin). La précipitation en mai et juin est parmi les plus faibles.
15
Tableau 2: Données climatiques de Ranomafana de avril au juin 2001
Mois Précipitation totale (mm)
Température (°C)
Maximum Moyenne Minimum Avril 252,4 25,20 18,70 12,20 Mai 164,6 25,10 18,05 11,00 Juin 197,6 20,22 14,46 8,70
II.3- Flore
Grenfell (1995) a classifié le Parc en 3 types, d’après l’altitude et les troubles
forestières.
• Les forêts indigènes du haut plateau, situées sur la côte ouest du Parc, allant
des forêts ombrophiles de petite stature a une altitude comprise entre 1100 m à 1300 m, aux
forêts denses de plus haute altitude de 1300 m à 1400 m. Ces forêts sont indispensables à la
protection des ressources hydriques.
• Les forêts ombrophiles de la zone intermédiaire, situées entre 600 m à 1100 m
d’altitude sont une mosaïque de:
1-forêts secondaires régénérées après tavy
2- forêts primaires sélectivement abattues
3- forêts primaires
Ces forêts deviennent les plus exposées aux pressions anthropiques et à
l’exploitation commerciale du bois. Elles sont actuellement les zones présentant la plus grande
diversité biologique.
• Les forêts de basses terres, à moins de 600m d’altitude et autrefois situées à
l’est du Parc. Elles ont pratiquement disparu à cause du tavy et du feu de brousse. La majorité
des forêts humides de basses terres ont été remplacées par des herbages improductifs dominés
par Aristida sp et Imperata cylindrica.
16
II.4- Faune
Le Parc abrite 40 espèces de Mammifères, 111 espèces d’Oiseaux, 36 espèces de
Reptiles, 47 espèces d’Amphibiens ainsi que d’autres groupes comme les Poissons et les Insectes
(Grenfell, 1995).
Parmi les Mammifères, Ranomafana possède des Carnivores, des Lémuriens et
des Micromammifères.
En ce qui nous concerne, nous nous sommes intéressés par les Lémuriens.
Par conséquent, les autres groupes des animaux du Parc sont cités dans l’annexe I.
• Les Lémuriens
12 espèces sont recensées dont 7 diurnes et 5 nocturnes
- Les espèces diurnes :
Propithecus diadema edwardsi A. Grandidier, 1871
Eulemur fulvus rufus Audebert, 1799
Eulemur rubriventer I. Geoffroy, 1850
Varecia variegata variegata Kerr, 1792
Hapalemur aureus Meier et al. 1987
Hapalemur griseus griseus Link, 1795
Hapalemur simus Gray, 1870.
- Les espèces nocturnes
Microcebus rufus I.Geoffroy, 1828
Cheirogaleus major Geoffroy, 1812
Avahi laniger laniger Glemin, 1788
Lepilemur microdon Forsyth Major, 1894
Daubentonia madagascariensis Glemin, 1988.
Toutes ces espèces sont plus souvent rencontrées à Talatakely sauf Varecia v. variegata,
Lepilemur microdon et Daubentonia madagascariensis.
II.5- Sols
Les sols dans le Parc National de Ranomafana sont généralement acides et de faible
fertilité naturelle (Grenfell, 1995). On observe surtout des sols humifères noirâtres, assez
profonds, existant dans les zones forestières, et des sols ferralitiques rouge-jaune, parfois bruns,
peu profonds, qui se trouvent dans certaines parties dégradées (Razafimamonjy, 1987).
17
CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES
III.1- Matériel biologique
III.1.1- Lémuriens
Ils sont endémiques à Madagascar, leur répartition dépend de la région et du type
de la forêt. Les Lémuriens sont, parmi les animaux, les plus sensibles aux variations des
écosystèmes et en particulier à la pression humaine venant du "tavy" et de la chasse. En effet,
beaucoup d'espèces disparaissent avec la déforestation et la dégradation du milieu (Goodman et
Razafindratsita, 2001).
Du point de vue systématique, ils appartiennent à l’infra-ordre des
LEMURIFORMES Gregory, 1915, qui comprend 5 principales familles, dont les familles de
LEMURIDAE Gray, 1821, LEPILEMURIDAE Rumpler et Rakotosamimanana, 1972,
INDRIIDAE Burnett, 1828, DAUBENTONIIDAE Gray, 1870, et CHEIROGALEIDAE
Gregory, 1915. Ces familles se répartissent en 36 espèces (Petter et al. 1977) dont 12 d’entre
elles sont rencontrées dans le Parc National de Ranomafana. Nous donnons ci-après les
principaux caractères des espèces étudiées au cours de ce travail.
III.1.1.1- Propithecus diadema edwardsi
Figure 6: Propithecus diadema edwardsi
(Photo Randrianarisata Désiré 2004)
18
Famille : INDRIIDAE
Sous-famille : INDRIINAE Burnett, 1828
Nom vernaculaire : Simpona, Sifaka
Cette espèce (figure 6, p.17) est localisée dans la forêt humide de l'est entre la
rivière Mangoro et Mananara (Tattersal, 1982). Elle vit par groupe de 4 à 8 individus (Wright,
1987), son poids varie de 5000g à 6500g (Nick, 1999). Tous les propithèques sont diurnes, et se
nourrissent de feuilles, fruits, fleurs, bourgeons et écorce de bois mort (Petter et al. 1977).
III.1.1.2- Avahi laniger laniger
Figure 7: Avahi laniger laniger
(Photo Randrianarisata Désiré 2004)
Famille : INDRIIDAE
Nom vernaculaire : Fotsy fe, Ampongy, Fotsifaka
Cette espèce (figure 7) se rencontre dans la forêt pluviale de l'est entre Andapa et
Taolagnaro (Petter et al. 1977). Ce sont des animaux nocturnes. Son régime alimentaire est le
même que celui des propithèques. Le nombre par groupe est supérieur à 5. Leur poids varie
suivant le sexe; le mâle pèse entre 900 à 1200g et la femelle 1000 à 1300g (Nick, 1999).
19
III.1.1.3- Eulemur fulvus rufus
Figure 8: Eulemur fulvus rufus
(Photo Randrianarisata Désiré 2004)
Famille : LEMURIDAE
Sous-famille : INDRIINAE Gray, 1821
Nom vernaculaire : Varika, Varikamavo
Sa distribution se situe à l'est près de la rivière Mangoro, au sud jusqu’au Massif
d’Andringitra et à l’ouest entre la rivière Betsiboka jusqu’ à la rivière Fiherena à côté de Tuléar.
Le nombre d'individus par groupe varie suivant la région; à l'est 6 à 18 individus et à l'ouest 4 à
17 individus (Mittermeier et al. 1994).
E. f. rufus (figure 8) présente un dimorphisme sexuel : le mâle est gris, tandis que
la femelle est rousse, il pèse environ 2000g à 2750g.
Son régime alimentaire est varié, il se nourrit de fruits, feuilles, fleurs et gousses,
mais l’Eulemur fulvus rufus de l'est, selon Overdorff (1991) se nourrit de boue, d'insectes et de
fruits principalement. C’est une espèce cathémerale (Grenfell, 1995).
20
III.1.1.4- Eulemur rubriventer
Figure 9: Eulemur rubriventer
(Photo Randrianarisata Désiré 2004)
Famille : LEMURIDAE
Sous-famille : LEMURINAE
Nom vernaculaire : Barimaso, Soamiera, Tongona
Cette espèce existe dans la forêt primaire et secondaire de la partie orientale de
Madagascar. Les fruits sont son principal aliment mais il mange aussi des fleurs, feuilles et des
Invertébrés en particulier, les Mille pattes (Overdorff, 1991). Il vit par groupe de 2 à 6 individus
(figure 9). Son poids varie de 1600 à 2400g (Nick, 1999).
L'activité de E. rubriventer varie suivant la saison, selon Mittermeier et al.
(1994), il est plus actif la nuit que le jour.
21
III.1.1.5- Hapalemur aureus
Figure 10: Hapalemur aureus
(Photo Randrianarisata Désiré 2004)
Famille : LEMURIDAE
Sous-famille : HAPALEMURINAE
Nom vernaculaire : Bokombolomena, Varibolomena
Il fut découvert au Parc National de Ranomafana en 1985 (Nick, 1999) et aussi
redécouvert en 1993 au massif d’Andringitra (E. Sterling. Comm. Pers.). C’est un animal
crépusculaire arboricole (figure 10). Il mange des pousses de bambous et vit par groupe de 2 à 4
individus (Norosoarinaivo, 2000). Il pèse entre 1500g à 1650 g.
22
III.1.1.6. Hapalemur griseus griseus
Figure 11: Hapalemur griseus griseus
(Photo Norosoarinaivo 2003)
Famille : LEMURIDAE
Sous-famille : HAPALEMURINAE
Nom vernaculaire : Bokombolo, Kotrika
Elle habite dans la forêt humide de l'est, de Marojejy (nord) jusqu'au Taolagnaro
(sud) et dans la forêt de l'ouest (Soalala, Baie de Baly et Tsiombikimbo près de Mitsinjo). Cette
espèce est diurne, quelque fois crépusculaire, elle se nourrit de bambou et vit par groupe de 3 à 6
animaux (Nick, 1999). Elle pèse entre 700 à 1000g (Mittermeier et al. 1994). Cet animal est
présenté sur la figure 11.
23
III.1.1.7- Varecia variegata variegata
Figure 12: Varecia variegata variegata (Photo Randrianarisata Désiré 2004)
Famille : LEMURIDAE
Sous-famille : LEMURINAE
Nom vernaculaire : Varikandra, Varijatsy, varikandana
Animal à pelage long de couleur noire et blanche. En général, la queue, les mains
et les pieds sont noirs (figure 12). Se rencontre dans la partie est de notre île jusqu'à la
Mananara, rivière au sud de Farafangana. Son activité est diurne, son poids varie de 3500 à 4500
g (Mittermeier et al. 1994). Il se nourrit de fruits et de nectar.
24
III.1.1.8- Lepilemur microdon
Figure 13: Lepilemur microdon
(Photo : LEMURS of Madagascar)
Famille : LEPILEMURIDAE
Nom vernaculaire : Trangalavaka, Kotrika, Fitiliky, Varikosy
Il vit dans la forêt de l’est. C’est un animal à pelage brun foncé, avec une ligne
noire au milieu du dos, plus foncé dans la moitié terminale de la queue (Figure 13). Les côtés du
cou sont jaune claire. Cet animal est nocturne et solitaire. Il mange des feuilles, fruits et fleurs.
Son poids varie de 800 à 1000g (Nick, 1999).
25
III.2- Technique d'étude
III.2.1-Mode de capture des Lémuriens
La capture se fait au fusil ou à la sarbacane avec des fléchettes contenant du
produit anesthésiant qui est la Telazol (Tiletamine Hcl et Zolazepan HCl).
La dose du produit est de 500mg de Telazol pour 5ml d'eau distillée (ou
100mg/ml d'eau distillée) à raison de 0,1ml par kilo de poids de l'animal.
Le tableau ci-dessous montre la quantité à injecter et l'équivalent en Telazol base.
Tableau 3: La quantité à injecter et l'équivalent en Telazol base
Espèces
Quantité de Telazol à injecter (ml)
Equivalent en Telazol base (mg)
Poids (g)
P. d. edwardsi 0,5 à 1,00 50 à 100 5000-6500 E. f. rufus 0,20 à 0,27 20 à 27 2000-2750 V. v. variegata 0,30 à 0,40 30 à 40 3500-4500 Hapalemur 0,15 à 0,20 15 à 20 700-1400 Avahi l. laniger. 0,15 à 0,20 15 à 20 900-1200
E. rubriventer 0,15-24 15-24 1600-2400
Lepilemur 0,1 10 700-1000
Remarque:
La Telazol est en poudre dans un flacon cacheté.
L'utilisation de fusil est uniquement pour les animaux de grande taille. Pour les animaux
de petite taille, la capture doit s’effectuer à la main ou à l'aide de sarbacane.
26
III.2.2- Prélèvement de sang
La prise de sang est réalisée par ponction de la veine fémorale à l'aide des seringues et
des aiguilles stériles. Pour chaque animal, 1 ml de sang a été prélevé en vue de réaliser le frottis
sanguin et surtout pour l’étude phylogénique des plasmodies (par une autre étudiante).
III.2.3- Frottis sanguin
Après la prise de sang, 2 procédés ont été utilisés:
- frottis mince
- goutte épaisse
Chaque Lémurien capturé a fait l’objet de 3 frottis minces et 3 gouttes épaisses.
III.2.3.1- Frottis mince
Une petite goutte de sang obtenue par ponction veineuse est prélevée. La goutte ainsi
obtenue est disposée à 1cm environ du bord d'une lame porte-objet bien propre et dégraissée.
Une deuxième lame est placée en faisant un angle de 45° avant la goutte, suivie d'un glissement
vers la goutte sans modification de son angle d'inclinaison. Dès que le contact est établi entre le
sang et la deuxième lame, le sang fuse par capillarité tout au long de son bord. La lame est
poussée vers l'autre bout opposé du porte-objet pour obtenir une couche mince et homogène où
les éléments sanguins sont uniformément répartis, sans se superposer, ce qui facilite la recherche
des parasites intraglobulaires. Pour éviter une éventuelle rétraction des hématies, la lame est
séchée rapidement par agitation à l'air libre, sans chauffage. (Voir figure 14).
27
Lame porte-objet
Goutte de sang
Une deuxième lame
Sens du mouvement
Frottis mince
Figure 14: Réalisation d'un frottis mince
28
III.2.3.2- Goutte épaisse
Intérêt . Cette méthode est avantageuse quand la parasitémie demeure faible.
Technique:
Le principe consiste à déshémoglobiniser la préparation. Une grosse goutte de
sang est déposée sur une lame porte-objet. Avec le coin d'une autre lame, pour faire disparaître
l'hémoglobine des globules rouges, des mouvements circulaires y sont pratiqués. Le petit caillot
de fibrine ainsi obtenu est enlevé ou isolé à la périphérie. Le séchage dure 24 heures sur un
support plat, à l'abri des insectes et de la poussière.
III.2.4- Fixation du frottis sanguin
- Après séchage à l’aire libre, tous les frottis minces sont fixés à l'alcool
méthylique 70 pendant 30 secondes à une minute. Les lames sont alignées dans des boîtes à
rainures, à l'abri des Insectes et de la poussière.
- La goutte épaisse n'a pas besoin d’être fixée (Courtois, et al. 1983).
Remarque: Les frottis sanguins et la fixation sont effectués sur terrain.
III.2.5- Coloration des lames
Le colorant utilisé est le Giemsa dont le composant est le suivant :
• Giemsa concentré composé de:
Giemsa en poudre: 7,58g
Alcool méthylique: 500ml
Glycérine: 500ml
• Les solutions tampons sont:
KH2PO4: 0,7g /l d’H2O
Na2HPO4 : 1,0g /l d’H2O
La dilution est à 1/5, c'est-à-dire 4ml de solution tampon (Buffer) dans
1 ml de Giemsa concentrée (solution aqueuse de Giemsa diluée).
29
- Technique de coloration
La préparation est à recouvrir d'une solution aqueuse de Giemsa diluée à 1/5. Au
bout de 5 minutes, le colorant est à jeter et le frottis sanguin à laver sous l'eau de robinet. Le
séchage s’effectue encore à l’air libre.
III.2.6- Examen du frottis sanguin
Pour cela, l'examen est réalisé au microscope photonique, au fort grossissement,
sans lamelle et à l'immersion dans une goutte d'huile de cèdre.
Ainsi, les éléments étudiés sont mesurés à l'aide d'un micromètre oculaire
étalonné avec un micromètre objectif. Chaque parasite est mesuré 10 fois pour avoir la longueur
et la largeur moyenne.
III.2.6.1- Calcul de la parasitémie dans le cas de plasmodium (Rabetafika L.
1985)
Nous l'avons effectué sur chaque frottis mince. Les parasites sont recherchés dans
la région II, (figure 15, p.30) du frottis juste avant les franges, car par gradient de densité et de
volume, c'est là que les éléments plus volumineux et plus lourds, tels que : les leucocytes, les
granulocytes et ainsi que les hématies parasitées ont plus de chance d'être observés. Par contre en
I, le frottis est en général trop épais et les hématies se superposent. Tandis qu’en III, les hématies
sont trop dispersées. Donc la lecture s’effectue suivant les flèches indiquées sur la figure n°16
(p.30).
Dans la pratique, dans un champ microscopique, environ 250 hématies existent au
grossissement fort. Pour chaque préparation, il a été isolé et lu 300 champs ce qui correspond à
75.000 hématies. La parasitémie de chaque animal pourrait être évalué à partir de la formule
suivante :
100 x isoléeset lues hématiesd' Nombre
parasitées hématiesd' Nombre P=
P : Parasitémie
30
III II I
Cette méthode est utilisée pour les parasites intracellulaires.
Frange départ
Figure 15: Les différentes régions du frottis
Figure 16: Mode de lecture d’une lame
III.2.6.2- Calcul de la parasitémie dans le cas de la microfilaire
La parasitémie des microfilaires a été estimée de façon semi-quantitative en 4
classes (Raharimanga et al. 2002) réparties comme suit:
- classe 0 pour 0 microfilaires observées sur la totalité du frottis
- classe + pour 1 à 9 microfilaires pour 100 champs microscopiques au
grossissement 100
- classe ++ pour 10 à 24 microfilaires pour 100 champs microscopiques au
grossissement 100
- classe +++ pour ≥ à 25 microfilaires pour 100 champs microscopiques au
grossissement 100.
31
Dernier noyau somatique
Pore anal ou Pore génital
Cellules génitales
Cellules excrétrices
Pore excréteur
Anneau nerveux
III.2.6.3- Calcul du taux de parasitisme (Rabetafika. L. 1985)
Le parasitisme est calculé à partir du nombre d'animaux parasités par rapport au
nombre total des animaux étudiés. De ce fait, le résultat est évalué en pourcentage cela permet
d’obtenir le taux de parasitisme en utilisant la formule ci-après:
100 x étudiés animaux d' totalNombre
parasités animaux d' Nombre P=
p : parasitisme
III.2.7- Mode d’identification des différentes espèces de microfilaires
Comme critère d'identification celui de Newton et Wright (1956) a été pris,en
tenant pour base l'emplacement des cellules, des pores, d’anneau,compte tenu leurs
pourcentages par rapport à la longueur totale du corps de l'animal (figure 17).
0 25 50 75 100%
Figure 17: Diagramme de l’emplacement des cellules et des pores au niveau
de la microfilaire (Journal of Parasitologie V.)
32
III.2.7.1- Critères de détermination morphologique
La distinction des différentes formes est basée sur des critères de détermination
morphologique de la microfilaire. Le tableau 4 (p 34) résume ces critères.
- attitude en goutte épaisse
En effet, lors de la manipulation pour obtenir la goutte épaisse (§III.2.3.2), les
microfilaires subissent obligatoirement des déformations de leur allure.
Cependant, tous les auteurs s’accordent sur un point : la forme ou la courbure
obtenue à la goutte épaisse est assez identique pour les microfilaires appartenant à une même
espèce ou variété. Ainsi, l’attitude en goutte épaisse peut donc servir de critère pour la
détermination morphologique de la microfilaire.
- tête
La description de la tête est en complémentarité avec la présence ou non de la
gaine, l’espace céphalique et la position des premiers noyaux somatiques.
- queue
Comme dans la description de la tête, il faut vérifier l’existence ou non de la
gaine, ensuite la forme de l’extrémité postérieure (effilée, en crosse, présence de renflement….)
et la position des derniers noyaux somatiques (terminaux ou sub-terminaux).
- dimension
D’ailleurs, la taille d’une microfilaire (longueur et largeur) n’est pas un bon
critère d’identification. En effet, quelques fois, rencontrer 2 ou plusieurs espèces différentes qui
ont la même taille est possible.
Exemple : Wuchereria bancrofti, et Loa loa parasite de l’Homme ont une
longueur 300 µm et 8 µm de largeur.
- gaine
Quant à celle-ci, elle peut être présente ou absente chez une microfilaire. Si la
gaine existe, soit elle dépasse largement le corps de la microfilaire au niveau des 2 extrémités
(antérieure et postérieure), soit elle est courte et dépasse à peine le corps du parasite.
33
- noyaux somatiques
La forme (gros, petits, ovoïdes…), la répartition (sépares, chevauchant….) et la
couleur des noyaux somatiques, sont utilisées pour la détermination.
-espace céphalique
La taille de l’espace céphalique est très variée : longue, très longue, courte et très
courte.
-extrémité caudale (postérieure)
La présence ou absence de gaine, la forme (effilée, rectiligne, arrondie…) et la
position des derniers noyaux somatiques sont des éléments essentiels à utiliser dans la
description de l’extrémité caudale.
- corps interne
La forme du corps interne est très variée : en masse, un simple ébauche,
granuleux….Mais signalons que cette forme peut être identique chez différents groupes
d’animaux parasités.
34
GG
G.E : Goutte épaisse
35
CHAPITRE IV: RESULTATS ET INTERPRETATION
IV.1. Inventaire des Lémuriens impaludés
Au cours de ce travail, 84 Lémuriens appartenant à 8 espèces différentes ont été
capturés. Le tableau 2 (Annexe III) nous montre la liste des animaux, le nombre des Lémuriens
de chaque espèce, la date et lieu de capture, ainsi que la date de prélèvement sanguin.
IV.1.1- Parasitémie
La liste des Lémuriens positifs au Plasmodium et la parasitémie de chaque animal
sont présentées dans le tableau 5 (p.35) et aussi sous forme de diagramme (figure 18-p.36). Chez
les 2 espèces, aussi bien pour E. f. rufus que pour E. rubriventer, nous avons observé un taux très
faible de l’ordre de 0,005% à 0,01%. Les mâles et les femelles sont parasités par le plasmodium.
Aucune différence significative n’a été observée entre les sexes des lémuriens (test U de Mann
Whitney, n1= 47, n2= 37, U= 805,50, p= 0,27).
Tableau 5 : Liste des animaux positifs au Plasmodium et la parasitémie de chaque individu
Espèces N° d’ordre Sexe Date et lieu de
capture Parasitémie (%)
E.f rufus 12 M 10/05/01
H10A 0,006
E.f rufus 16 M 15/05/01
Talatakely 0,017
E.rubriventer 23 F 16/05/01
Talatakely 0,006
E.f rufus 24 M 16/05/01
Talatakely 0,013
E.f rufus 26 F 17/05/01
Talatakely 0,005
E.f rufus 28 F 17/05/01
Talatakely 0,009
E.rubriventer 30 M 18/05/01
Talatakely 0,008
E.rubriventer 34 F 20/05/01
Talatakely 0,016
M = mâle F = femelle
36
0,006
0,017
0,006
0,0130,0050,009
0,008
0,016 12
16
23
24
26
28
30
34
Figure 18: Diagramme de la parasitémie chez les 8 Lémuriens positifs
IV.1.2- Taux de parasitisme
Les 2 espèces positives: E. f. rufus et E. rubriventer sont capturées dans le Parc
National de Ranomafana et dans la forêt fragmentée de la zone périphérique.
Pour E. f. rufus, 24 animaux ont été examinés :
- 9 individus ont été capturés dans les fragments et 11% de ces animaux sont
trouvés positifs.
- 15 individus ont été capturés dans le Parc National de Ranomafana dont 20,66%
de ces individus sont porteurs de parasites.
Le taux de parasitisme des 24 E. f. rufus capturés dans les deux sites d’étude est
de 20,83%, taux proche de celui du Parc National de Ranomafana (PNR) : 20,66%.
En ce qui concerne E. rubriventer, 14 ont été capturés dont 4 animaux dans les
fragments et 10 dans le PNR.
- 30% des individus du PNR sont infestés. Par contre, les individus capturés dans
les fragments sont indemnes.
- 21,42% de E. rubriventer dans les deux sites sont porteurs de Plasmodium
Le taux de parasitisme est présenté par le tableau 6 (p.35) et aussi sous forme
d’histogramme (figure 19– p.35).
Numéro d’ordre des lémuriens
37
Tableau 6 : Taux de parasitisme par rapport aux sites d’étude, aux espèces positives et à la
totalité des animaux capturés.
Site d’étude
Animaux H13, H10A, H10C PNR Ensemble de 2 sites
E. rubriventer 0,00% 30,00% 21,42%
E.f. rufus 11,00% 20,66% 20,83%
Totalité des animaux capturés 6,66% 10,11% 9,52%
PNR : Parc National de Ranomafana
Figure 19: Histogramme du taux de parasitisme
IV.1.3- Description morphologique des formes plasmodiales observées
Le colorant Giesma colore le noyau du Plasmodium en rouge, le cytoplasme en
bleu ou en bleu violacé et les grains de pigment, quand ils existent, en brun, noir ou jaune. Les
différents stades rencontrés sur la préparation positive sont :
- des trophozoïtes
- des schizontes
- des gamétocytes
0,00%
5,00%
10,00%
15,00%
20,00%
25,00%
30,00%
H13, H10A, H10C PNR Ensemble de 2 sites
E. rubriventer E.f. rufus Totalité des animaux capturés
Taux de parasitisme
38
IV.1.3.1- Chez Eulemur fulvus rufus
Des trophozoïtes, un schizonte et des gamétocytes ont été observés chez E.f.
rufus.
• Trophozoïtes
Le plus jeune stade observé est en anneau, de petite taille, avec un noyau dense,
arrondi. Son cytoplasme est très fin quelque fois à peine visible, situé en périphérie.
A un stade plus avancé, le parasite est encore plus développé et mesure entre 1,7 à
2,8 µm de diamètre. Il occupe environ le 1/6 à 1/4 de l’hématie hôte ; le noyau est relativement
volumineux, parfois il semble divisé en 2 ou 3 blocs de couleur rouge. La taille de l’hématie hôte
est environ 5,7µm de diamètre (même taille que l’hématie normal de Lémurien). Le cytoplasme
est élargi et bleu violacé. On note la présence d’une vacuole, de même que celle d’un grain de
pigment noir et rond. Ces formes correspondraient à des trophozoïtes âgés de Plasmodium.
(Photo de Trophozoïte, figure 20)
Figure 20: Photo de Trophozoïte (grossissement 1000)
(Photo : SAFIA 2005)
Trophozoïte
Globules rouges
39
• Schizonte mûr
Seul le schizonte mûr à 6 noyaux ou 6 mérozoïtes est observé. Il occupe environ
la moitié de la surface de l’hématie parasitée. Les noyaux sont ronds, grands et bien limités.
Chaque noyau est bien individualisé. Le cytoplasme est très peu abondant. Deux petites masses
de pigment noir et ovalaire sont rassemblées au centre des mérozoïtes. L’hématie hôte garde
toujours sa taille normale, pas de déformation ni de pigmentation. La schizonte rencontré est en
«rosace».
• Gamétocytes
5 gamétocytes ont été observés sur la même lame (lame n°12), c’est l’unique
forme présente. Le caractère le plus frappant est la taille des gamétocytes qui provoquent une
hypertrophie des cellules hôtes. On ne voit pas très bien le contour des hématies hôtes, donc on
ne peut pas être sûr si elles ont éclatés ou sont accolées à l’enveloppe du parasite. Parmi les 5
parasites, 3 d’entre eux sont femelles ou macrogamétocytes et les 2 autres sont mâles ou
microgamétocytes. Nous allons décrire ci-dessous les caractères des deux types de gamétocytes
observés.
- Macrogamétocytes
Ils mesurent respectivement 11,4 x 2,3µm; 11,2 x 3,5µm et 10,3 x 5,8µm. Ils
possèdent un cytoplasme bleu mauve et abondant. Les grains de pigment ont une couleur brune à
reflet jaunâtre, gros, arrondis ou en bâtonnets dispersés dans tout le cytoplasme. Le noyau est
bien limité, rouge clair plus ou mois rose et petit. Dans la partie où les hématies saines sont
accolées avec les parasites, le cytoplasme s’épaissit et est de couleur violet foncé (figure 21-
p.40).
- Microgamétocytes
La taille du parasite est de 10,5 x 2,9µm et 10,8 x 7,6µm. Le cytoplasme est de
couleur bleu mauve, dans lequel s’étale un grand noyau rouge clair qui couvre environ le 10
6 du
parasite. Les grains de pigment ont une couleur brune à reflet jaunâtre, gros, arrondis ou en
bâtonnet et dispersés dans tout le cytoplasme (figure 22 – p.40).
40
Figure 21: Photo de macrogamétocyte (grossissement 1000)
(Photo : SAFIA 2005)
Figure 22: Photo de microgamétocyte ((grossissement 1000)
(Photo : SAFIA 2005)
Macrogamétocyte
Globules rouges
Microgamétocyte
Globules rouges
41
IV.1.3. 2- Chez Eulemur rubriventer
Nous avons rencontré des trophozoïtes et d’un schizonte dans nos préparations
positives.
- Trophozoïtes
Le parasite est intracellulaire, périphérique et atteint une taille de 1/10 de celle de
l’hématie hôte. Le noyau est épais, le cytoplasme est bleu et fin. La forme de trophozoïte est
arrondie et en anneau. Les globules rouges parasités sont de la même taille que les hématies
saines. La vacuole est absente. Ce stade est le trophozoïte jeune.
Le trophozoïte âgé occupe 1/5 à 1/6 d’une hématie parasitée. Le parasite est de
forme arrondie ou en parachute, avec des grains de pigment sombre et rond. Le noyau
volumineux, rouge, possède un grain de chromatine. Le cytoplasme est épais. Certains
trophozoïtes présentent une vacuole incolore. Les hématies hôtes gardent leur taille et leur
couleur normales.
- Schizonte jeune
Une seule forme de schizonte jeune a été rencontrée. Le noyau se présente sous
forme de gros amas (au nombre de 7 environ) nucléaire, de couleur rouge, plus ou moins
individualisé. La taille des éléments nucléaires varie de 0,9 à 1,3 µm de diamètre. Quelques-uns
sont entourés par un cytoplasme bleu clair. Les grains de pigment sont rassemblés sur une petite
zone latérale, de couleur gris claire, et de forme arrondie.
La coloration de la préparation ne nous a pas permis de délimiter exactement le
contour de l’hématie hôte ; il nous est alors impossible d’évaluer sa taille. Le schizonte mesure
6µm de diamètre, taille d’une hématie normale (figure 23 – p.42).
42
Figure 23: Photo de schizonte immature (grossissement 1000)
(Photo :SAFIA 2005)
IV.2- Inventaire des Lémuriens infestés par des microfilaires
Parmi les 84 individus capturés dans le Parc National de Ranomafana et sa zone
périphérique, 4 animaux sont infectés par les microfilaires. Les espèces de Lémuriens porteuses
sont de la famille des LEMURIDAE :
• 2 Eulemur rubriventer de la zone périphérique
• 2 Eulemur fulvus rufus du Parc National de Ranomafana
L’individu Eulemur fulvus rufus capturé du 15-05-01 est parasité à la fois par la
microfilaire et le plasmodium (Tableau 7- p 42).
IV.2.1- La parasitémie
La parasitémie pour chaque animal positif est présentée dans le tableau 7 (p. 41).
Le nombre de microfilaires observées sur chaque animal positif est inférieur à 10. Si l’on se
réfère à la classification semi-quantitative établie par Raharimanga et al. 2002 la parasitémie
trouvée se situe à la classe + (1 à 9 microfilaires). Seuls les mâles ont été trouvés positifs.
Une seule microfilaire a été décelé sur frottis mince, pour les lames nº5, nº16 et
nº68. Par contre, 9 microfilaires sont identifiées sur E. f. rufus nº15. Parmi ces 9 microfilaires, 6
sont rencontrées en frottis mince et 3 sont observées en goutte épaisse.
schizonte
Globules rouges
43
Tableau 7: La parasitémie des microfilaires
Espèces N°
d’ordre Sexe
Date et lieu de
capture
Nombre de
microfilaires
observées
Parasitémie
(classe)
E. rubriventer 5 M
25/04/01
H13 1 +
E. rubriventer 15 M 12/05/01
H10C 9 +
E.f. rufus 16 M 15/05/01
Talatakely 1 +
E.f. rufus 68 M 29/05/03
Talatakely 1 +
M: mâle
IV.2.2- Taux de parasitisme
Le tableau 8 montre le taux de parasitisme des microfilaires et présenté sous
forme d’histogramme (figure 24–p. 44). 50% d’E. rubriventer capturés dans les fragments de
forêt présentent une microfilarémie, aucun animal de cette espèce n’a été observé positif dans le
Parc.
Le taux de parasitisme d’E. f. rufus dans le Parc est faible (13,33%). Alors que
dans les fragments aucun individu de cette espèce n’a été trouvé positif. Pour le cas de E.
rubriventer, 50% des animaux capturés sont porteurs de parasite. Pourtant, aucun individu n’est
trouvé positif dans le Parc.
Le pourcentage des animaux positifs s’élève a 13,33% dans les fragments contre
2,89% de ceux du Parc (tableau 8-p.44).
44
Tableau 8 : Taux de parasitisme
Sites d’études
Animaux (H13, H10A, H10C) PNR Ensemble de 2 sites
E. rubriventer 50,00% 0,00% 14,28%
E. f. rufus 0,00% 13,33% 8,33%
Totalité des animaux capturés 13,33% 2,89% 4,76%
PNR : Parc National de Ranomafana
Figure 24: Histogramme du taux de parasitisme de microfilaire.
IV.2.3. Description morphologique des microfilaires observées
Nous avons essayé de résumer les différentes variations morphologiques
observées (Tableau 9-p.46-47). Mais cette description varie selon que le parasite a été obtenu et
décrit sur frottis mince ou goutte épaisse. Pour faciliter la description des formes rencontrées,
nous avons affecté un code à chaque frottis. Ainsi, par exemple : 5 FM veut dire : le parasite
porte le numéro d’ordre (5), (FM) signifie que le parasite a été étudié sur un frottis mince (figure
25 –p.49) et (GE) sur goutte épaisse (figure 26-p.49). Dans le cas où la même lame porte plus
d’une forme, chaque parasite est affecté d’un code supplémentaire tels que I, II, III ….
Cependant, nous allons prendre les critères de détermination (voir § III.2.7) qui sont basés sur la
morphologie de la microfilaire.
0,00%
5,00%
10,00%
15,00%
20,00%
25,00%
30,00%
35,00%
40,00%
45,00%
50,00%
H13, H10A, H10C PNR Ensemble de 2 sites
E. rubriventer E.f. rufus Totalité des animaux capturés
Taux de parasitisme
45
-5FM
La microfilaire présente les caractères suivants :
.tête: l’extrémité antérieure est arrondie
.queue: l’extrémité postérieure est effilée, avec des noyaux terminaux
.dimension: 150,5µm de long sur 4,4µm de large
.gaine: absente
.noyaux somatiques: nombreux, petits, ovoïdes, séparés, violets
. espace céphalique: court
. corps interne: bien visible, sous forme de 2 masses arrondies interrompant la
colonne nucléaire.
-15GEI
Ses caractères sont les suivantes :
. tête: l’extrémité antérieure est arrondie
. queue : l’extrémité postérieure est effilée, elle ne comporte pas de noyaux. Les derniers
noyaux visibles sont subterminaux
. dimension: 121,1 µm de long sur 3,4µm de large
. gaine: absente
. noyau somatiques : nombreux, petits, allongés et plus ou moins ovoïdes, séparés
et violets. Le premier noyau est près de l’extrémité antérieure
. espace céphalique : très court
. corps interne : bien visible et apparaissant comme une masse sphéroïde et
interrompant complètement la colonne nucléaire.
- 15GEII
Le 15 GEII ont des caractères suivants:
. attitude en goutte épaisse: courbure irrégulière
. tête: l’extrémité antérieure est arrondie
. queue: l’extrémité postérieure est effilée. Présence des noyaux jusqu'à la limite
du corps de la microfilaire : ils sont dits « terminaux »
. dimension: 115,6µm de long sur 4,2µm de large
. gaine: absente
. noyaux somatiques: nombreux, petits, ovoïdes, séparés et violets
. espace céphalique: court
46
Tableau 9 : Tableau récapitulatif des différentes formes décrites et rencontrées
Tableau 9 : Tableau récapitulatif des différentes formes des microfilaires décrites et rencontrées
47
Tableau 9 (suite)
Gaine Pas de gaine Pas de gaine Pas de gaine Pas de gaine Pas de
gaine Pas de gaine Pas de gaine Pas de gaine Pas de gaine
Pas de
gaine Pas de gaine Pas de gaine
Noyaux
somatiques
Petits
ovoïdes
séparés
violets
Petits
Premier noyau
très près de
l’extrémité
antérieure
allongés
plus ou moins
ovoïdes
séparés
violets
Petits
ovoïdes
séparés
violets
Plus ou moins
gros
ovoïdes
séparés
violets. Le
premier est très
près de
l’extrémité
Pas très
gros
ovalaires
plus ou
moins
allongés
séparés
violets
Petits
allongés
plus ou moins
serrés
violets
Non
discernables
Petits
ovoïdes
séparés
violets
Petits
allongés et
ronds
plus ou
moins serrés
violets. 2
premiers
noyaux très
près de
l’extrémité
Plus ou
moins
gros
ovoïdes
séparés
violets.
Plus ou moins
gros
ovoïdes
séparés
violets.2
premiers très
près de
l’extrémité
Petits
ovoïdes
séparés
violets. Premier très
près de l’extrémité
antérieure
Espace
céphalique court Très court Court Très court Court Court Court Très court Court Très court Très court
Extrémité
postérieure
Effilé
Noyaux
terminaux
Effilé
Noyaux
subterminaux
Effilé
Noyaux
subterminaux
Effilé
Noyaux
subterminaux
Effilé
Noyaux
terminaux
Effilé et
courbe
Noyaux
terminaux
Non
discernables
Effilé
Noyaux
terminaux
Effilé
Noyaux
subterminaux
Effilé et
replié
vers la
partie du
corps
Effilé
Noyaux
subterminaux
Effilé
Noyaux subterminaux
Corps interne Bien visible
2 masses
roses
Bien visible
1 masse
incolore
Bien visible
2 masses
incolores
Bien visible
2 masses
incolores
Bien visible
1 masse
incolore
Bien visible
2 masses
roses
Non
discernables
Bien visible
2 masses
roses
Bien visible
1 masse rose
claire
Bien
visible
1 masse
incolore
Bien visible
1 masse rouge
violacée
Bien visible
2 masses incolores
FM : Frottis mince
GM : Goutte épaisse
48
. corps interne : bien visible, sous forme de 2 masses arrondies interrompant
la colonne nucléaire.
-15GEIII
. en goutte épaisse : courbure irrégulière
. tête: l’extrémité antérieure est arrondie
. queue: l’extrémité postérieure est effilée. Les noyaux sont subterminaux
. dimension: 118,4µm de long sur 3,9µm de large
. gaine: absente
. noyaux somatiques : nombreux, plus ou moins gros, ovoïdes, séparés et
violets. Le premier noyau est très près de l’extrémité antérieure
. espace céphalique : très court
. corps interne : bien visible, sous forme de 2 masses incolores et
interrompant la colonne nucléaire.
-15FMI
Les caractéristiques de 15FMI sont :
. tête: l’extrémité antérieure est arrondie
. queue: l’extrémité caudale est effilée et les derniers noyaux sont
terminaux
. dimension: 132µm de long sur 3,2µm de large
. gaine: absente
. noyaux somatiques: plus ou moins gros, ovoïdes et plus ou moins allongés,
séparés et violets
. espace céphalique: court
. corps interne: bien visible, sous forme d’une masse incolore et
interrompant la colonne nucléaire
-15FMII
Ses caractéristiques sont :
. tête: l’extrémité antérieure est arrondie
. queue: l’extrémité postérieure est effilée et les derniers noyaux sont
terminaux
49
Figure 25: Photo d’une microfilaire en frottis mince (grossissement 1000)
(Photo : SAFIA 2005)
Figure 26: Photo d’une microfilaire en goutte épaisse (grossissement 1000)
(Photo :SAFIA 2005)
Tête
Queue
Queue
Tête
50
. dimension: 135µm de long sur 4,8µm de large
. gaine : absente
. noyaux somatiques : nombreux, petits, ovoïde, plus ou moins allongés,
plus ou moins serrés et violets
. espace céphalique : court
. corps interne : bien visible, apparaissant sous forme de 2 masses arrondies
et interrompant la colonne nucléaire.
-15 FMIII
Les différentes parties anatomiques de la microfilaire 15 FMIII sont non
discernables. On ne voit que le contour de la microfilaire.
-15 FMIV
. tête: l’extrémité céphalique est arrondie
. queue: l’extrémité postérieure est effilée et les noyaux sont terminaux
. dimension : 128,4µm de long sur 5µm de large
. gaine: absente
. noyaux somatiques: nombreux, petits, ovoïdes, séparés et violets.
. espace céphalique: court
. corps interne: bien visible, sous forme de 2 masses roses arrondies et
interrompant la colonne nucléaire
-15 FMV
Le 15 FMv présent les caractères suivants:
. tête: l’extrémité céphalique est arrondie
.queue: l’extrémité postérieure est effilée et les derniers noyaux sont
subterminaux
. dimension: 137,9µm de long sur 4,3µm de large
. gaine: absente
. noyaux somatiques: nombreux, petits, ovoïdes, plus moins allongés, plus
ou moins serrés et violets. Les 2 premiers noyaux sont très près de l’extrémité antérieure.
. espace céphalique: très court
51
. corps interne : bien visible, sous forme par 1 masse rose claire, arrondie et
interrompant la colonne nucléaire.
-15FMVI
Les différents caractères sont :
. tête: l’extrémité céphalique est arrondie
. queue: la partie postérieure est effilée et repliée vers le corps
. dimension: 124,7µm de long sur 3,5µm de large
. gaine: absente
. noyaux somatiques: nombreux, gros, ovoïdes, séparés et violets
. espace céphalique: court
. corps interne: bien visible, formé par 1 masse arrondie et interrompant la
colonne nucléaire
-16FM
. tête: à bout plus ou moins arrondie
. queue: l’extrémité caudale est effilée et les noyaux sont subterminaux
. dimension: 141,2µm de long sur 4,7µm de large
. gaine: absente
. noyaux somatiques: nombreux, gros, ovoïdes, séparés et violets. Les 2
premiers noyaux sont très près de l’extrémité céphalique
. espace céphalique: très court
. corps interne: bien visible, sous forme d’une masse sphéroïdale rouge
violacée et interrompant la colonne nucléaire.
- 68GE
Les caractéristiques morphologiques sont :
. tête: la partie antérieure est arrondie
. queue: effilée et les derniers noyaux visibles sont subterminaux
. dimension: 126,6µm de long sur 4,5µm de large
. gaine: absente
. noyaux somatiques: nombreux, petits, ovoïdes, séparés et violets. Le
premier noyau est très près de l’extrémité antérieure
. espace céphalique: très court
52
. corps interne: bien visible, formé par deux masses sphéroïdales incolores
et interrompant la colonne nucléaire
Après comparaison des différentes formes obtenues, nous pensons pouvoir
les classer en 4 groupes :
- Groupe 1: 5 FM, 15 FMII et 15 FMIV
Dans ce groupe, nous avons noté des caractères communs aux 3
microfilaires tels que:
. gaine: absente
. noyaux somatiques: petits, ovoïdes, séparés et violets
. espace céphalique: court
. extrémité postérieure: effilée et les noyaux sont terminaux
. corps interne: bien visible, formé par 2 masses roses.
Les dimensions de ces 3 microfilaires sont différentes les unes des autres:
150,5µm de long et 4,4µm de large (5FM) ; 135µm de long et 4,8µm de large (15FMII) et
128,8µm de long et 5µm de large (15FMIV).
Cependant, le parasite de la lame15FMII a des noyaux somatiques plutôt
rapprochés (mais non séparés comme il est le cas observé dans ce groupe I) et nous avons
décidé que cette différence est trop minime pour être significative.
- Groupe 2: 15 GEI, 15 FMV et 16 FM
Les caractères communs entre les microfilaires sont:
. gaine: absente
. noyaux somatiques: petits, ovoïdes, séparés et violets. Les premiers
noyaux sont très près de l’extrémité antérieure
. espace céphalique: très court.
. extrémité postérieure: effilée et les noyaux sont subterminaux
. corps interne : bien visible, formé par 1 masse.
. En goutte épaisse, la microfilaire 15GEI est en courbure irrégulière. La
dimension de chaque microfilaire est: 121,1µm de long et 3,4µm de large (15GEI) ;
137,9µm de long et 4,3µm de large (15FMV) et 141,2µm de long et 4,7µm de large
(16FM).
53
On note que, la couleur de la masse de chaque microfilaire est différente, et
nous avons décidé que cette différence est trop faible pour être significative.
- Groupe 3: 15GEIII et 68GE
Les caractères communs sont:
. en goutte épaisse: courbure irrégulière
. gaine: absente
. noyaux somatiques : plus ou moins gros, ovoïdes, séparés et violets. Les
premiers noyaux sont très près de l’extrémité antérieure
. espace céphalique: très court
. extrémité postérieure: effilée et les noyaux sont subterminaux
. corps interne: bien visible, formé par 2 masses incolores.
Les dimensions des microfilaires 15GEIII et 68GE sont respectivement de
118,4µm de long et 3,9µm de large et 126,6µm de long et 4,5µm de large.
- Groupe 4: 15 GEII ; 15 FMI et 15 FMVI
Les caractères communs sont:
. gaine: absente
. noyaux somatiques: plus ou moins gros, ovoïdes, séparés et violets
. espace céphalique: court
. extrémité postérieure: effilée et les noyaux sont terminaux
. corps interne: bien visible et formé par 1 masse incolore.
La dimension de 15GEII est 115,5µm de long et 4,2µm de large, 15FMI est
132µm de long et 3,2µm de large et 15FMVI mesure 124,7µm de long et 3,5µm de
large. En goutte épaisse, la courbure de 15GEII est irrégulière.
Nous avons mis 15GEII dans le groupe 4, malgré son corps interne qui se
présente sous forme de 2 masses. En effet, les autres caractères de ce parasite sont plutôt
proches de ceux des autres microfilaires appartenant à ce groupe 4.
Les critères de regroupement des microfilaires sont présentés dans le
tableau ci-après (tableau 10-p.54):
54
Tableau 10 : Critères de regroupement morphologique de la microfilaire.
Groupes
Caractères
Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4
Espace céphalique Court Très court Très court Court
Corps interne Deux masses Une masse Deux masses Une masse
Extrémité postérieure Noyau
terminal
Noyau
subterminal
Noyau
subterminal
Noyau
terminal
IV. 2.4 Description anatomique des microfilaires
En ce qui concerne l’anatomie générale des microfilaires observées au cours
de ce travail et en se basant sur le diagramme de Newton et Wright (§ III.2.7-p.31), nous
obtenons les pourcentages suivants : l’anneau nerveux se trouve entre 12% à 23% de
l’extrémité antérieure, le pore excréteur et la cellule excrétrice sont localisées entre 17% à
33% de la partie antérieure. La position du corps interne varie de 41% à 81% et celle des
cellules génitales varie de 36% à 78% (Tableau 11).
Tableau 11: Pourcentages des différents éléments constituants par rapport à la
longueur totale des microfilaires
Numéros des lames
Anneaux nerveux (%)
Pores excréteurs (%)
Cellules excrétrices
(%)
Corps internes (%)
Cellules génitales (%)
Pore anal (%)
5F.M 21,09 27,82 29,30 62,67 65,15-78,45 80,24
15G.E. I 22,04 28,9 - 61,18 64,68-75,93 77,2 II 12,71 17,3 17,3 58,56 48,46-56,24 75,6 III 22,2 29,72 32,26 64,02 67,28-78,05 81,67
15F.M
I 18,9 24,4 25,2 40,53 48,16-68,73 74,85 II 18,66 26,5 29,9 55,55 60,97-73,57 76,29 IV 21,11 27,7 29,4 59,39 46-55,49 62,96 V 22,98 28,13 - 61,20 65,1-80,33 81,51 VI 20,20 30,15 31,75 65,83 49,66-61,03 68,88
16F.M 17,84 26,20 27,05 80,87 36,7-75,2 92,56 68G.E 21,32 27,80 - 75,43 72,91-77,42 79,62
F.M: Frottis mince G.E: Goutte épaisse
55
Après comparaison de ces différents pourcentages obtenus, nous suggérons
de classer les microfilaires en 5 groupes:
- Groupe 1: 5 FM, 15FMII et 15FMIV
L’emplacement du pore excréteur se situe entre 26 à 27% et celui de la
cellule excrétrice est aux alentours de 29%.
- Groupe 2: 15GEI et 15FMV
L’anneau nerveux est localisé à 22% de la longueur totale de l’animal. Le
pore excréteur se trouve à 28% de l’extrémité céphalique. Les premières cellules génitales
se situent à 65% de l’animal.
- Groupe 3:15GEIII et 68GE.
Si on se réfère au pourcentage de l’emplacement de l’anneau nerveux (21%)
et du pore excréteur (27%) normalement la lame 68GE est classée parmi le groupe 1. Mais
à cause de la position du corps interne (75%) et la première cellule génitale (72%), nous
pourrions la classer dans le groupe 3, dont elle est également plus proche de 15 GEIII .
- Groupe 4 :15 GEII ; 15 FMI et 15 FMVI
Le groupement est cette fois basé sur la position de pore excréteur et de la
cellule excrétrice. En effet, les pourcentages respectifs du pore excréteur sont de 17,3% (15
GEII), 24,4% (15FMI) et 30,15 % (15FMVI), il en est de même pour la cellule excrétrice
dont les pourcentages respectifs sont de 17,8 % (15GEII), 25,2 % (15FMI) et 31,75 %
(15FMVI). Ces pourcentages sont très rapprochés.
- Groupe 5:16 FM
Deux principaux caractères différencient ce groupe des autres, ils s’agissent de :
. la première cellule génitale est à 36% de l’extrémité antérieure, elle est
donc proche de la cellule excrétrice
. le pore anal se trouve à 92% de l’extrémité antérieure, il est alors presque
localisé dans la partie caudale de l’animal.
Notons que, les cellules excrétrices de 15GEI, 15FMV et 68GE (Tableau
11-p.54) sont difficiles à voir, c’est pour cette raison que les 3 cases de ce tableau sont
vides.
56
CHAPITRE V : DISCUSSIONS
I- Inventaire des espèces parasitées
Au cours des travaux de Rabetafika L. (1995), 191 Lémuriens ont été
capturés dont 105 sont porteurs de plasmodies. Les Lémuriens positifs appartiennent à 5
espèces : Eulemur rubriventer, Lemur macaco macaco, Lemur macaco flavifrons, Lemur
fulvus fulvus et Lepilemur mustelinus (Tableau 1, Annexe II, p iii). Elles sont de la famille
des LEMURIDAE. Tandis que dans la famille des INDRIIDAE, Uilenberg (1970), a
observé de rares trophozoïtes chez Avahi laniger alors qu’en 1990, Rabetafika L. a
rencontré le plasmodium chez 2 P. v verreauxi, c’est la deuxième espèce trouvée positive
chez les INDRIIDAE. En effet, le plasmodium n’a pas été uniquement rencontré chez les
LEMURIDAE.
D’après ces résultats, parmi les 84 Lémuriens capturés, 8 seulement sont
positifs aux plasmodiums (Tableau 3, annexe IV, viii) et ils appartiennent tous à la famille
des LEMURIDAE (E. rubriventer et E.f. rufus). Quant au taux de parasitisme qui prévaut
dans le Parc National de Ranomafana (PNR), parmi les 7 Lémuriens (3 E. rubriventer et 4
E.f. rufus) étudiés par Rabetafika L. (1988) un seul E. rubriventer est porteur de
Plasmodium. Cependant, les résultats montrent un taux de parasitisme de 9,52% pour
l’ensemble de la population étudiée. Il est à rappel1er que les taux de parasitisme des
Lémuriens dans la zone périphérique (6,66%) et dans le PNR (10,11%) demeurent bas .
La parasitémie reste très faible, elle est de l’ordre de 0,005% à 0,017%.
Selon les travaux de Rabetafika L. (1988) cette parasitémie peut atteindre jusqu’à 0,04%.
Ces animaux positifs sont naturellement infectés, aucune manifestation clinique, ni état
fébrile des animaux n’ont été observés. La faible valeur de la parasitémie amène à penser
que son système immunitaire le protègerait contre l’invasion du parasite (Rabetafika L.,
1988).Sur le plan physiopathologie, les Lémuriens semblent supporter naturellement leurs
plasmodies, quelle qu’en soit l’espèce.
En ce qui concerne les microfilaires des Lémuriens, peu de travaux ont été
effectués. En effet, la majorité des chercheurs antérieurs a identifié les espèces à partir des
filaires adultes. R. Paulian (1958) n’a trouvé qu’un seul exemplaire de filaire adulte
femelle chez P. v. verreauxi capturé à Behara dont l’ovéjecteur est empli de microfilaires.
Ainsi, la description qui en a été établir est basée sur la forme de la tête, la cuticule, la
57
forme de l’œsophage, la pointe caudale, la position de la vulve… et ses microfilaires
mesurent en moyenne 290 µm de long et 4 µm de large. Chabaud et Choquet (1955) ont
également isolé un exemplaire de filaire adulte selon les mêmes critères que ceux utilisée
par R. Paulian.
Dans la présente étude, 04 animaux seulement sont recensés porteurs de
microfilaires (Tableau 3, annexe IV, p.vii). Le taux de parasitisme reste très faible :
13,33% des animaux capturés dans les fragments (H13, H10A et H10C) sont positifs contre
2,89% dans le Parc National de Ranomafana.
Concernant la parasitémie des microfilaires, un taux assez faible a pu être
obtenu. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que le prélèvement a été effectué pendant la
journée. En effet, ces microfilaires auraient une périodicité nocturne pareille à celle de
Wuchereria bancrofti, c’est à dire qu’elles seraient plus nombreuses dans le sang
périphérique pendant la nuit que le jour. Pendant la journée où l’animal vit en pleine
activité, les microfilaires se réfugieraient dans le système artériel profond. Il en résulte
qu’elles deviendraient rares et indécelables dans le prélèvement de sang effectué le jour.
II- Espèces plasmodiales
• Statut taxonomique
Pour identifier les différents stades d’une espèce du genre Plasmodium, les
mêmes principes que Landau et al. 1989 sont retenus.
L’évolution des formes asexuées d’une espèce donnée, depuis le trophozoïte
jusqu’au schizonte mûr, est relativement aisée à suivre, de nombreux caractères
morphologiques du parasite et de sa cellule hôte étant spécifiques et présent durant tout le
développement. Il est plus difficile d’identifier les gamétocytes. Les critères utilisés ont été
surtout morphologiques, par exemple, les altérations de la cellule hôte, qui sont
comparables chez les formes asexuées et sexuées, ainsi que la présence ou non d’un
granule chromatinien. Le rattachement des gamétocytes à l’une ou l’autre des espèces
décrites peut devenir, dans certains cas, aléatoire, c’est la raison pour laquelle un schizonte
mûr de chaque espèce est toujours choisi comme matériel-type.
58
• Données taxonomiques
Dans les tableaux (Tableaux 4 et 5, annexe V) les principaux caractères
différentiels des 8 plasmodies de Lémuriens actuellement décrites et reconnues d’après les
travaux antérieurs (Rabetafika, 1988 et Landau et al. 1989) sont regroupés. Il en ressort
deux classes : la classe qui regroupe les espèces ne modifiant pas ou peu le volume de
l’hématie hôte et celle provoquant une hypertrophie du globule rouge.
- Espèce ne modifiant pas la taille du globule rouge
a- Plasmodium girardi
Il se caractérise par:
- la vacuole très nette «paraissant trouer l’hématie» du trophozoïte jeune.
- le schizonte mûr avec 8 à 10 mérozoïtes, et un pigment périphérique.
- hématie hôte non hypertrophiée ni décolorée.
b- Plasmodium coulangesi
Il se différencie de toutes les autres espèces par la petite taille de ses formes
asexuées, le faible nombre (6) de mérozoïtes des schizontes et l’évolution dans un globule
rouge non modifié.
c- Plasmodium percygarnhami
- La vacuole est peu visible (diffère de P. girardi)
- Les schizontes produisent 16 à 20 mérozoïtes
- La cellule hôte présente des importantes déformations caractéristiques en
«feuille de houx» ou en « oursin » et pouvant être décolorée pour les parasites âgés.
d- Plasmodium n.sp
- Le nombre de mérozoïtes est de 16.
- L’hématie hôte garde un contour régulier, parfois piriforme ou semblable
aux hématies parasitées par Plasmodium ovale chez l’Homme
59
- La taille des gamétocytes est de 7 – 8 µm est nettement supérieure à celle
de P. percygarnhami mais se rapprochent de P. girardi.
- Espèces augmentant la taille de hématie hôte
a- Plasmodium foleyi
C’est un parasite très amiboïde, ce qui le différencie de toutes les autres
espèces. Il siège dans un globule rouge encore plus hypertrophié que celui des autres
espèces du groupe. hématie hôte est décolorée et dépourvue de granulation.
b- Plasmodium bucki
Présence de tâches de type Maürer dans le cytoplasme de la cellule hôte Le
globule rouge parasité est de couleur rose.
c- Plasmodium uilenbergi
Se caractérise essentiellement par:
- la présence de grains de Ziemann dans le globule rouge
- la présence d’un granule chromatinien accessoire dans les gamétocytes des
deux sexes.
d- Plasmodium lemuris
Il se caractérise par un schizonte et des gamétocytes de très grande taille et
la présence de grain de chromatine dans le microgamétocyte. Il se distingue par les
déformations particulières (les prolongements lobaires) de hématie hôte Les trophozoïtes
ne sont pas connus.
En ce qui concerne nos propres résultats; en utilisant le même principe que
Landau et al. (1989) pour l’identification de différents stades et en nous basant sur le statut
taxonomique et le tableau des principaux caractères différentiels de 8 plasmodies des
Lémuriens, nous tirons les observations suivantes :
- pour nommer une espèce, il faut que les différents stades soient présents,
du moins le schizonte mûr qui est choisi comme matériel-type. Les 5 lames positives
(numéros 23, 24, 26, 28 et 30) de nos préparations ne présentent que des trophozoïtes. Il
nous est donc impossible de rattacher cette forme a une espèce décrite.
60
- sur la lame nº 16, l’individu hôte est E. f. rufus. Le schizonte est de petite
taille et hématie hôte non hypertrophiée ni décolorée. Nous avons rattaché ce parasite au
genre Plasmodium coulangesi parce que la taille du schizonte mûr est identique à celle
décrite par Lepers et al. (1989). Le nombre des noyaux (6), confirme cette observation.
- nous pourrions appeler Plasmodium girardi Bück et al. (1952), les formes
observées sur la lame nº34, car les trophozoïtes jeunes ont une vacuole très nette, et le
schizonte possède 7 noyaux et des grains de pigment périphérique.
- concernant la lame nº 12, l’hôte naturel est également Eulemur fulvus
rufus. 5 gamétocytes ont été rencontrés. Les caractères les plus impressionnants sont la
grande taille des parasites, l’hypertrophie de hématie hôte, l’absence des autres formes
sanguines et aussi les éléments sanguins tels que les érythrocytes qui sont accolés aux
gamétocytes. Ces formes pourraient appartenir au Plasmodium lemuris décrit par Hüff et
Hoogstraal (1963).
Nos résultats sont résumés dans le tableau 12.
Tableau 12 : Caractères différentiels des plasmodiums de Lémuriens rencontrés au
cours de ce travail.
P.coulangesi (E.f.rufus)
P.girardi (E.rubriventer)
P. lemuris (E.f.rufus)
GLOBULE ROUGE Hypertrophie
Contour Coloration Granulation
-
Régulier Normal
-
-
Régulier Normal
-
+
TROPHOZOITE Vacuole Pigment Forme
Quelque fois absent
Noir et rond Arrondie
Incolore Sombre
Anneau, parachute
-
SCHIZONTE Pigment
Nombre de mérozoïtes
Central
6
Latéral
7
-
GAMETOCYTES Volume du globule rouge occupé
Taille Chromophilie cytoplasmique
-
-
10,3 a 11,4 um
+
61
• Répartition géographique des Lémuriens paludéens à Madagascar
Nous avons présenté dans un tableau (tableau 13–p.62) les espèces
plasmodiales rencontrées. La répartition géographique des espèces plasmodiales parasites a
été établie d’après les régions de provenance des Lémuriens hôtes naturels :
- P.coulangesi a été décrite chez les Lemur macaco macaco, capturé à
Ambanja, Nosy Komba (nord-ouest) et chez les Eulemur fulvus rufus, capturé à
Ranomafana (sud-est).
- P.girardi a été identifié chez Eulemur fulvus rufus, en captivité au Parc
Botanique et Zoologique de Tsimbazaza, ainsi que chez E. rubriventer, capturé à
Ranomafana (sud-est).
- P. percygarnhami a été rencontré chez L.m.macaco capturé à Ambanja,
Nosy Komba (nord-ouest) et chez Lemur fulvus fulvus, après la redescription des lames
déposées au Muséum de Paris.
- P. bucki a été rencontré chez L.m.macaco, capturé à Nosy Komba.
- P. uilenbergi et Plasmodium sp ont été observées chez L. f. fulvus après la
redescription des lames déposées au Muséum de Paris.
- P. lemuris a été identifié chez Lemur fulvus collaris, en captivité au Parc
Botanique et Zoologique de Tsimbazaza et aussi chez E. f. rufus, capturé à Ranomafana
(sud-est).
Selon les travaux des chercheurs antérieurs et ce travail, la distribution
géographique de ces parasites s’étend du nord-ouest et au sud-est.
62
Tableau 13: Répartition des Lémuriens paludéens malagasy
Parasite Espèces hôtes Lieu de capture Distribution
géographique
Auteurs et année de
publication
P.coulangesi L. m. Macao
E. f. Rufus
.Ambanja
.Ranomafana
nord-ouest
sud-est
Lepers et al. 1989
Ce travail
P. girardi E. f. rufus
E. rubriventer
PBZT
Ranomafana
sud-est
Bück et al. 1952
Ce travail
P. percygarnhami L. m. Macaco
L. f. fulvus
Ambanja, Nosy Komba
-
nord-ouest Landau et al. 1989
Plasmodium sp L. f. fulvus - Uilenberg, 1970
P.foleyi L. f. rufus - Bück et al. 1952
P. bucki L. m. macaco Ambanja, Nosy Komba nord-ouest Landau et al. 1989
P.uilenbergi L. f. fulvus
L. m. Macaco
-
Nosy Komba
nord-ouest Landau et al. 1989
P.lemuris L. f. collaris
E. f. rufus
PBZT
Ranomafana
sud-est
Hüff et Hoogstraal,
1952
Ce travail
PBZT: Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza
III- Microfilaires
• Données taxonomiques
En considérant la littérature, plusieurs espèces et variétés ont été décrites
chez l’Homme et chez divers groupes d’animaux dont les singes, les chiens, les
oiseaux…Mais pour simplifier, il faut comparer les formes relevées en observation avec
celles rencontrées à Madagascar chez l’Homme et les Lémuriens (tableau 14-p 64-65). Il
s’agit de :
63
- Wuchereria bancrofti
C’est une microfilaire typique, parasite de l’Homme. Elle sévit dans la
région du sud-est de notre île et fut décrite par Galliard et al. 1955:
. sa longueur varie de 274 µm à 377µm avec 6 µm de large
. les noyaux somatiques sont nettement séparés les uns des autres
. la colonne nucléaire s’arrête à une distance appréciable de l’extrémité
postérieure
. le pore excréteur et les cellules excrétrices sont petits, proches ou même
contigus
. le pore anal est petit et difficile à discerner
. les cellules génitales sont beaucoup plus petites et la 4ème cellule est
placée quelque fois en arrière du pore anal
. le corps interne est formé par une masse compacte, allongée, parfois
divisée en deux
. en goutte épaisse, la microfilaire présente une courbure régulière et large.
- Wuchereria bancrofti var. vauceli
C’est une microfilaire atypique chez l’Homme, découverte et identifiée par
Galliard et al. 1955 dans la région du sud-est de Madagascar:
. la longueur du corps varie de 180 µm à 250 µm avec 5 µm de large
. les noyaux somatiques sont plus ou moins confondus en une masse
compacte
. la colonne nucléaire s’arrête à une distance appréciable de l’extrémité
postérieure
. le pore anal est volumineux, très visible, interrompant la colonne des
noyaux somatiques
. la cellule excrétrice et le pore excréteur sont proches l’un de l’autre
. le corps interne a un aspect granuleux et poussiéreux
. les 4 cellules génitales sont placées en avant du pore anal
64
Tableau 14 : Caractères différentiels des microfilaires parasite de l’Homme et des Lémuriens
65
Tableau 14 (suite)
Gaine Présence
de gaine
Présence de
gaine
Pas de
gaine Pas de gaine Pas de gaine Pas de gaine
Pas de
gaine
Pas de
gaine Pas de gaine
Pas de
gaine Pas de gaine
Pas de
gaine Pas de gaine Pas de gaine
Noyaux
somatiques
Nettement
séparés
± confondus
en une masse
compacte
Petits
ovoïdes
séparés
violets
Petits
Premier
noyau très
près de
l’extrémité
antérieure
allongés
plus ou
moins
ovoïdes
séparés
violets
Petits
ovoïdes
séparés
violets
Plus ou
moins gros
ovoïdes
séparés
violets. Le
premier est
très près de
l’extrémité
Pas très
gros
ovalaires
plus ou
moins
allongés
séparés
violets
Petits
allongés
plus ou
moins
serrés
violets
Non
discernables
Petits
ovoïdes
séparés
violets
Petits
allongés et
ronds
plus ou moins
serrés
violets. 2
premiers
noyaux très
près de
l’extrémité
Plus ou
moins
gros
ovoïdes
séparés
violets.
Plus ou moins
gros
ovoïdes
séparés
violets.2
premiers très
près de
l’extrémité
Petits
ovoïdes
séparés
violets. Premier très
près de l’extrémité
antérieure
Espace
céphalique Long Court court Très court Court Très court Court Court Court Très court Court Très court Très court
Extrémité
postérieure
Effilée :
noyaux
sub
terminaux
Effilée :
noyaux sub
terminaux
Effilé
Noyaux
terminaux
Effilé
Noyaux
subterminaux
Effilé
Noyaux
subterminaux
Effilé
Noyaux
subterminaux
Effilé
Noyaux
terminaux
Effilé et
courbe
Noyaux
terminaux
Non
discernables
Effilé
Noyaux
terminaux
Effilé
Noyaux
subterminaux
Effilé et
replié
vers la
partie
du
corps
Effilé
Noyaux
subterminaux
Effilé
Noyaux
subterminaux
Corps
interne
Une
masse
compacte
Granuleux,
poussiéreux
Bien
visible
2 masses
roses
Bien visible
1 masse
incolore
Bien visible
2 masses
incolores
Bien visible
2 masses
incolores
Bien
visible
1 masse
incolore
Bien
visible
2 masses
roses
Non
discernables
Bien
visible
2 masses
roses
Bien visible
1 masse rose
claire
Bien
visible
1 masse
incolore
Bien visible
1 masse
rouge
violacée
Bien visible
2 masses incolores
FM : Frottis mince
GM: Goutte épaisse
66
. en goutte épaisse, la microfilaire a un aspect irrégulier, tortillé avec une
courbure principale compliquée d’ondulation secondaire.
- Dipetalonema petteri
C’est une microfilaire parasite de Lémuriens. Elle a été décrite par Chabaud
et Choquet (1955) chez un Lepilemur ruficaudatus mort provenant d’Ankarafantsika dans
le nord-ouest de l’île. Elle fut également découverte par Chabaud et Brygoo (1958) chez un
Eulemur fulvus rufus vivant, provenant de Périnet dans l’est de Madagascar. Selon la
description de ces auteurs :
. les noyaux somatiques sont petits et nombreux, plus ou moins confondus
en une masse compacte
. la colonne nucléaire s’arrête à une distance de l’extrémité postérieure
. le pore excréteur et la cellule excrétrice sont proches l’un de l’autre
. le corps interne est marqué par un espacement des noyaux somatiques et
un amas de granulation rougeâtre qui occupe une zone longue
. les cellules génitales sont généralement nettes et placées avant du pore
anal
. en goutte épaisse, la microfilaire a un aspect irrégulier
. dépourvu de gaine
. la dimension est variée de 240 µm à 285µm de long et 5µm de large
. espace céphalique long, avec un ou deux noyaux isolés.
Après la comparaison de ces caractères anatomiques et morphologiques de
Wuchereria bancrofti var.vauceli et D. petteri ci-dessus, Chabaud et Brygoo ( 1958) ont
émit l’hypothèse d’une identité entre ces deux microfilaires.
Quant à nous, après examen des différentes formes de microfilaires que
nous avons observées, nous nous proposons de les regrouper en une seule et même espèce.
Nous la nommons provisoirement MI. En effet, si l’on se base sur la présence ou l’absence
de la gaine, la taille et la forme des noyaux somatiques, la taille de l’espace céphalique,
l’allure de l’extrémité postérieure et la forme du corps interne, on peut dire que ces formes
diffèrent très peu les unes des autres.
Cependant, parmi ces différentes formes de MI, celle de la lame
16 FM présente des caractères particuliers. En effet, ce parasite est caractérisé par
l’emplacement du corps interne à 80,87% par rapport à celui des autres individus qui est au
67
41% à 65%. En outre, les cellules génitales de cette microfilaire se situent entre 36,7% à
75,2%, tandis que celles des autres formes sont comprises entre 46% à 67% et son pore
anal et presque terminal se trouvant à 92,56% (tableau 12-p.60). Ce qui la différencie
nettement des autres formes.
Du fait de ces observations, nous suggérons que la forme rencontrée en 16
FM appartiendrait à une nouvelle variété de MI.
Si on compare la forme MI avec Wuchereria bancrofti var.vauceli
déterminé par Galliard et al., 1955 et Dipetalonema petteri déterminé par Chabaud et
Choquet (1955), nous pouvons tirer les faits suivants :
- aspect et attitude en goutte épaisse
M I a un aspect irrégulier comme Dipetalonema petteri, mais quelque fois
elle présente un petit nœud (figure 25-p.49). Alors que Wuchereria bancrofti var.vauceli a
un aspect irrégulier, tortillé avec des courbures principales compliquées d’ondulation
secondaire.
- dimension
Comme nous l’avons mentionné plus haut, la mensuration ne nous semble
pas être un bon critère de différenciation.
- noyaux somatiques, espace céphalique, région caudale.
Les noyaux somatiques de MI sont en général ovoïdes et séparés. Tandis
qu’ils sont plus ou moins confondus en une masse chez Wuchereria bancrofti var.vauceli
et Dipetalonema petteri. L’extrémité antérieure de MI est arrondie, avec un espace
céphalique court et quelque fois même très court. Elle est plutôt long chez Wuchereria
bancrofti var.vauceli et D. petteri.
L’extrémité caudale de MI ressemble à celle de Wuchereria bancrofti
var.vauceli et Dipetalonema petteri en ce sens que la colonne nucléaire s’arrête à une
distance appréciable de l’extrémité postérieure, mais dans quelques cas, les noyaux de MI
sont même présents jusqu'à l’extrémité caudale.
68
- pore excréteur et cellule excrétrice
Le pore excréteur est volumineux, très visible, interrompant la colonne des
noyaux somatiques chez les trois espèces : MI, W.b.var.vauceli et D. petteri. Il en est de
même pour la cellule excrétrice de ces mêmes espèces.
Les cellules excrétrices des microfilaires MI dans les lames 15GEI, 15FMV
et 68GE sont difficilement discernables (tableau 12-p.60).
- pore anal
Comme les pores excréteurs ci-dessus, les pores anaux de MI,
W.b.var.vauceli et D. petteri sont de grande taille et interrompant la colonne nucléaire.
- corps interne
Chez W.b. var.vauceli, le corps interne à un aspect à la fois granuleux et
poussiéreux. Tandis que D. petteri a un corps interne formé par un amas rougeâtre et
interrompant les noyaux somatiques.
Pour MI, le corps interne est formé par une ou deux masses arrondies ou
sphéroïdes, coloré en rose ou incolore et interrompant la colonne nucléaire.
Ainsi, d’après d’une part, l’aspect général du pore excréteur, de la cellule
excrétrice et du pore anal qui sont tous d’assez grande taille et interrompent la colonne
nucléaire et d’autre part, les noyaux somatiques qui sont quelques fois subterminaux, nous
concluons que MI, W. b. var. vauceli et D. petteri seraient identiques.
Cependant, les caractères suivants les différencient:
- chez MI, le corps interne est formé par une ou deux masses roses ou incolores
et les noyaux sont présents jusqu’à l’extrémité caudale
- chez W. b. var. vauceli seule ; le corps interne a une structure granuleuse
- chez W. b. var. vauceli et D. petteri les noyaux sont subterminaux.
D’après toutes ces considérations, nous pensons que nous serions dans les
mêmes situations que Chabaud et Brygoo (1958) lorsqu’ils ont décrit sous le nom de
Dipetalonema petteri la forme rencontrée chez Lepilemur ruficaudatus et Eulemur fulvus
rufus et lorsqu’ils ont émit l’hypothèse d’une identité entre W. b. var. vauceli et D. petteri.
69
Ainsi, MI, aurait la même identité que Dipetalonema petteri, et nous estimons que 16 FM
serait une autre forme et nous la classons provisoirement comme étant une variété de D.
petteri.
• Répartition géographique des microfilaires signalées chez les
Lémuriens
Quatre (4) espèces de microfilaire ont été décrites chez les Lémuriens de
Madagascar dont la liste des espèces – hôtes, ainsi que les régions de provenance sont
représentées dans le tableau 15 (p.70). Il s’agit de:
- Dipetalonema petteri a été identifié chez Lepilemur ruficaudatus, Microcebus
murinus, capturés à Ampijoroa (nord-ouest), E. f. rufus provenant de Périnet
(est) et Ranomafana (sud-est), Eulemur rubriventer capturé à Ranomafana (sud-
est).
- Dirofilaria pauliani a été décrit chez Propithecus verreauxi verreauxi, capturé à
Behara (sud).
- Protofilaria furcata a été rencontré chez Varecia variegata rubra, mort au Parc
Zoologique de Calcutta
- Microfilaria sp a été découvert chez Lemur mangoz et Lemur coronatus du
Parc Zoologique de Londres.
L’aire géographique du parasite s’étendrait au nord-ouest, au sud et à l’est.
70
Tableau 15 : Répartition des microfilaires observées chez les Lémuriens
Parasites Espèces- hôtes Lieux de
capture
Distribution
géographique
Auteur et année
de publication
Dipetalonema
petteri
- Lepilemur ruficaudatus
- E. f.rufus
- Microcebus murinus
- E. rubriventer
Ampijoroa
Périnet
Ranomafana
Ampijoroa
Ranomafana
Nord-ouest
Est
Sud-est
Nord-ouest
Sud-est
Chabaud et
Choquet,1955
Chabaud et
Choquet,1955
Ce travail
Chabaud et
Choquet,1955
Ce travail
Dirofilaria pauliani
P. v. verreauxi
Behara
Sud
Chabaud et Petter,
1955
Protofilaria furcata V. v. rubra
Parc
Zoologique de
Calcutta
_
Chandler, 1929
Microfilaria sp Lemur mangoz
Lemur coronatus
Parc
Zoologique de
Londres
_
Plimmer, 1912
71
CONCLUSION
Il faut rappeler que l’un des objectifs principaux est d’identifier tous les
parasites sanguins susceptibles d’être rencontrés chez les différentes espèces de Lémuriens
du Parc National de Ranomafana. En effet, le parc est pratiquement réservé pour des études
étho-écologiques des animaux. Or, il est indispensable de capturer les Lémuriens pour
pouvoir effectuer des prélèvements sanguins, mais cela perturbe beaucoup leurs
comportements. Aussi, le nombre d’individus étudiés au cours de ce travail reste limité. En
outre, la forêt de Ranomafana est une forêt pluviale humide ; quelques lames sont illisibles
à cause d’une forte humidité qui a provoqué l’éclatement des hématies, rendant difficile la
recherche et la détermination des parasites sur les frottis.
Tous ces problèmes expliquent le nombre restreint des animaux étudiés et
des animaux trouvés parasités, soit un faible taux de parasitisme (9,52% pour le
plasmodium et 4,76% pour la microfilaire).
De tous ce qui précède les résultats obtenus jusqu’ici ne semble pas
suffisant pour permettre de tirer des conclusions définitives. Malgré cela, il est déjà à noter
que cette étude menée dans le Parc National de Ranomafana et la zone périphérique a
permis de dépister deux types d’hémoparasites : le genre Plasmodium et une espèce de
microfilaire.
Les espèces plasmodiales rencontrées sont : Plasmodium.girardi Bück et
al., 1952 Plasmodium. coulangesi, Lepers et al.,1989 et Plasmodium lemuris Hüff et
Hoogstraal, 1963.
En ce qui concerne la microfilaire, il faut reconnaître la difficulté de
trancher sur l’appartenance des formes observées à une espèce déjà décrite, étant donné
qu’il n’a pas été possible de rencontrer des formes adultes. Cependant, faute de mieux
l’espèce Dipetalonema petteri Chabaud et Choquet, 1955 dont elle se rapproche du point
de vue anatomique serait à retenir.
Même si la totalité des parasites sanguins n’a pas pu être identifier dans la
présente étude, le principal objectif prévu n’a pas été atteint.
Pour les perspectives d’avenir, il serait souhaitable d’approfondir les points
suivants :
72
- l’importance de poursuivre l’étude du cycle biologique complet de ces parasites
et de déterminer leurs vecteurs naturels chez les lémuriens,
- la région du sud-est étant actuellement considérée comme une zone d’endémie
pour Wuchereria bancrofti parasite de l’Homme; la nécessité de définir la
filiation de cette espèce avec celle des Lémuriens et aussi de déterminer si le
moustique Culex quinquefasciatus espèce vecteur chez l’homme serait la même
que chez les Lémuriens demeure l’actualité,
- pour compléter la distribution géographique des différentes espèces
plasmodiales et celles des microfilaires, il serait nécessaire d’élargir l’inventaire
des Lémuriens parasités dans toutes les régions de Madagascar aussi tôt que
possible.
- la région du sud-est étant actuellement considérée comme une zone d’endémie
pour Wuchereria bancrofti parasite de l’Homme ;la nécessité de définir la
filiation de cette espèce avec celle des Lémuriens et aussi de déterminer si le
moustique Culex quinquefasciatus espèce vecteur chez l’homme serait la même
que chez les Lémuriens demeure l’actualité,
- pour compléter la distribution géographique des différentes espèces
plasmodiales et celles des microfilaires, il serait nécessaire d’élargir l’inventaire
des Lémuriens parasités dans toutes les régions de Madagascar aussi tôt que
possible.
73
BLIBIOGRAPHIE
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(2) : p 283.
ANNEXE I
Liste des animaux dans le Parc National de Ranomafana (Grenfell, 1995)
Mammifères * indique les espèces rares ou menacées
• Les Carnivores
- Euplores goudoti
- Galidictis fasciata
- Fossa fossana
- Cryptoprocta ferox
- Galidia elegans
- Mungotictus sp
• Les Insectivores
- Tenrec ecaudatus
- Setifer setosus
- Hemicentetes semipinosus
- Microgale dobsoni*
- Microgale talazasi
- Microgale gracilis
- Microgale thomasi
- Microgale cowani
- Microgale taiva
- Microgale drouhardi
- Microgale fotsifotsy
- Microgale principula
- Microgale parvula
- Oryzorictes talpoides
- Limnogale mergulus*
• Les Chéiroptères
-Myzopoda aurita*
- Pteropus rufus
-Myotis goudoti
-Eptesicus capensis
-Miniopterus schereibersi
-Roussetus madagascariensis
-Tadarida leucostigma
-Eidolon heloum dupreanum
• Les Rongeurs
-Rattus rattus
-Mus musculus
-Eliurus minor
-Eliurus webbi
i
-Eliurus tanala
-Nesomys rufus
-Nesomys audeberti
-Brachytarsomys albicauda
-Gymnuromys roberti
-Brachyuromys betsileonsis
Les Oiseaux
111 des 257 espèces d’Oiseaux de Madagascar ont été trouvées dans la région de
Ranomafana dont la majorité sont endémiques
Les Reptiles et les Amphibiens
Environ 117 espèces des Reptiles et d’Amphibiens sont actuellement connues dans
la région de Ranomafana (64 Grenouilles, 23 Serpents, 12 Caméléons et 18 autres types
des Lézards).
Les Invertébrés
Environ 90 espèces des Papillons vivent dans la région de Ranomafana.
ii
ANNEXE II
Tableau nº1 : Liste des Lémuriens impaludés examinés de 1986 à 1990 ( Rabetafika, 1995)
I.P.M. : Institut Pasteur de Madagascar
(**) : Labo. Zool : Laboratoire de Zoologie Université de Madagascar
(Dans ce deux cas, les Lémuriens étaient en captivité et nous ignorons leur origine)
Nº d’ordre
Espèces étudiées Nombre Date/ lieu de capture Lémuriens impaludés
1 L. f. rufus 2 I.P.M. (*) : 11/86 0 2 L. f. collaris 1 I.P.M. (*) : 11/86 0 3 L. f. rufus 4 Ranomafana : 06/87 0 4 L. catta 2 1) I.P.M. (*) : 11/86
2) Labo Zool (**) : 08/86
0
5 Hapalemur griseus 2 I.P.M. (*) : 11/86 0 6 Propithecus verreauxi 6 Ampijoroa : 05/87 0 7 L. rubriventer 3 Ranomafana : 05/87 1 8
L. m. macaco
50 Ampangorina (Nosy Komba) : 05/87
28
40 Antamboro : 05/85 22 3 Ambanja (près d’Ambilobe)
10/86 2
9 Varecia variegata 4 Nosy Mangabe: 06/87 0 10 L. mongoz 2 I.P.M. (*) : 05/87 0 11 L. m. flavifrons 2 Maromandia: 09/88 1 12 L. m. macaco 8
1 10/89 au 11/89
Djangoa Ankaramibe 7 0
13 L. m. flavifrons 9 10 8
10/89 au 11/89 Marovato sud Ambodisatrana
Ambalavy
6 10 7
14 L. f. fulvus
2 2 2
10/89 au 11/89 Ampijoroa
Ambodivoahangy Beraty
1 2 2
15 Avahi l. occidentallis 5 08/90 : Ampijoroa 0 16 Lepilemur mustelinus 4 08/90 : Ampijoroa 2 17 Propithecus v. coquereli 2 08/90 : Ampijoroa 2 18 L. macaco sub sp 4
14 10/90 au 11/90 : Ambodivoahangy Beraty
4 8
iii
ANNEXE III
Tableau 2 : Liste des animaux capturés dans le Parc National de Ranomafana et dans
la zone périphérique
Animaux Nombre Date et lieu de
capture
Date de prélèvement
sanguin
Eulemur fulvus rufus
02 22/04/01
H13 22/04/01
03 08/05/01
H10A 08/05/01
02 09/05/01
H10A 09/05/01
02 10/05/01
H10A
10/05/01
03 15/05/01
Talatakely 15/05/01
02 16/05/01
Talatakely 16/05/01
04 17/05/01
Talatakely 17/05/01
01 20/05/01
Talatakely 20/05/01
05 29/05/01
Talatakely 29/05/01
Eulemur rubriventer
01 24/04/01
H13 24/04/01
02 25/04/01
H13 25/04/01
01 12/05/01
H10C 12/05/01
02 15/05/01
Talatakely 15/05/01
iv
ANNEXE III (suite)
Animaux Nombre Date et lieu de
capture
Date de prélèvement
sanguin
Eulemur rubriventer
01 16/05/01
Talatakely 16/05/01
02 18/05/01
Talatakely 18/05/01
03 20/05/01
Talatakely 20/05/01
02 24/05/01
Talatakely 24/05/01
Avahi laniger laniger 02 25/05/01
Talatakely 25/05/01
Lepilemur microdon 01 27/05/01
Talatakely 27/05/01
H. aureus 01 26/05/01
Talatakely 26/05/01
H. griseus griseus
01 16/05/01
Talatakely 16/05/01
01 19/05/01
Talatakely 19/05/01
01 25/05/01
Talatakely 25/05/01
Propithecus diadema
edwardsi
01 27/05/01
Talatakely 27/05/01
01 11/05/01
H10C 11/05/01
01 12/05/01
H10C 12/05/01
03 05/06/01
Talatakely 05/06/01
03 06/06/01
Talatakely 06/06/01
v
ANNEXE III (suite)
Animaux Nombre Date et lieu de
capture
Date de prélèvement
sanguin
Propithecus diadema
edwardsi
01 12/06/01
Talatakely 12/06/01
01 13/06/01
Talatakely 13/06/01
01 14/06/01
Talatakely 14/06/01
05 27/05/03
Talatakely 27/05/03
08 28/05/03
Talatakely 28/05/03
03 30/05/03
Valohoaka 30/05/03
03 31/05/03
Valohoaka 31/05/03
03 03/06/03
Talatakely 01/06/03
Varecia variegata
variegata 02
01/06/03
Valohoaka 01/06/03
vi
ANNEXE IV
ANNEXE IV Tableau 3 : Résultat des examens de frottis sanguin.
N° d’ordre
Espèces Sexe Poids Température rectale (°C)
Présence ou absence aux parasites
Plasmodium Microfilaire 1 E. f. r M 2,300 38,22 - - 2 E. f. r M 1,300 38,33 - - 3 E.r M 1,200 38,33 - - 4 E.r F 2,050 38,33 - - 5 E.r M 1,850 38,22 - + 6 E. f. r M 2,000 38,55 - - 7 E. f. r M 2,160 38,44 - - 8 E. f. r M 2,520 38,33 - - 9 E. f. r F 1,900 37,55 - - 10 E. f. r M 1,090 37,22 - - 11 E. f. r F 2,350 37,11 - - 12 E. f. r M 2,150 37,60 + (P = 0.006) - 13 P.d.e M 4,960 38,15 - - 14 P.d.e F 4,600 36,44 - - 15 E.r M 1,950 37,00 - + 16 E. f. r M 2,200 36,44 + (P = 0.017) + 17 E. f. r F 2,100 37,00 - - 18 E.r M 2,025 37,27 - - 19 E.r M 2,000 36,38 - - 20 E. f. r F 2.500 37,66 - - 21 H.g.g M 0,987 32,94 - - 22 E. f. r M 2,100 37,33 - - 23 E.r F 2,250 38,88 + (P = 0.006) - 24 E. f. r M 2,540 38,16 + (P = 0.013) - 25 E. f. r F 1,800 35,50 - - 26 E. f. r F 1,950 37,00 + (P = 0.005) - 27 E. f. r M 2,650 34,10 - - 28 E. f. r F 2,350 37,88 + (P = 0.009) - 29 E. r F 2,200 37,05 - - 30 E. r M 1,900 36,55 + - 31 H.g.g M 1,050 35,61 - - 32 E. r M 2,050 36,50 - - 33 E. r M 1,900 36,77 - - 34 E.r F 1,925 36,50 + (P = 0.016) - 35 E. f. r M 1,850 36,50 - - 36 E.r F 1,720 36,55 - - 37 E.r F 2,070 36,66 - - 38 H.g.g F 0,750 35,72 - - 39 A.la M 1,200 35,72 - - 40 A.la F 1,180 36,50 - - 41 H.a F 1,350 35,77 - - 42 H.g.g F 0,900 36,50 - -
vii
ANNEXE IV (suite)
43 Lep F 1,020 35,38 - - 44 P.d.e F 5,650 36,88 - - 45 P.d.e M 4,800 34,88 - - 46 P.d.e M 5,380 35,50 - - 47 P.d.e M 5,500 36,77 - - 48 P.d.e M 5,125 37,33 - - 49 P.d.e F 2,700 35,66 - - 50 P.d.e F 5,290 35,94 - - 51 P.d.e M 5,450 36,50 - - 52 P.d.e M 6,150 37,50 - - 53 P.d.e M 5,550 37,05 - - 54 P.d.e F 4,750 36,25 - - 55 P.d.e F 5,100 37,80 - - 56 P.d.e M 5,450 37,22 - - 57 P.d.e F 6,450 37,00 - - 58 P.d.e M 3,800 36,55 - - 59 P.d.e M 4,900 38,33 - - 60 P.d.e M 5,300 36,61 - - 61 P.d.e M 5,050 34,72 - - 62 P.d.e F 4,150 35,11 - - 63 P.d.e F 5,200 36,88 - - 64 P.d.e M 4,370 36,33 - - 65 P.d.e F 5,730 37,83 - - 66 E. f.r M 2,125 37,94 - - 67 E. f.r F 1,850 36,77 - - 68 E. f.r M 2,255 36,83 - + 69 E. f.r M 2,417 38,72 - - 70 E. f.r F 2,160 38,11 - - 71 P.d.e M 4,400 35,44 - - 72 P.d.e M 5,600 36,05 - - 73 P.d.e F 5,260 37,05 - - 74 P.d.e M 4,150 37,33 - - 75 P.d.e M 4,900 38,500 - - 76 P.d.e F 5,300 36,66 - - 77 P.d.e F 3,810 36,98 - - 78 P.d.e M 5,000 37,11 - - 79 P.d.e F 4,700 36,33 - - 80 V.v.v M 3,630 35,72 - - 81 V.v.v F 3,850 36,72 - - 82 P.d.e F 5,200 36,11 - - 83 P.d.e F 3,400 37,35 - - 84 P.d.e M 5,025 37,22 - -
ANNEXE IV (suite)
E. f.r : Eulemur fulvus rufus H.g.g : Hapalemur griseus griseus
E. r. : Eulemur rubriventer V.v.v : Varecia variegata variegata
P.d.e : Propithecus diadema edwardsi Lep : Lepilemur microdon
A.la : Avahi laniger laniger M : mâle
H. a : Hapalemur aureus F : femelle
P : parasitémie
ANNEXE V
ANNEXE V
Tableau 4 : Principaux caractères différentiels des 7 plasmodies de Lémuriens d’après Rabetafika, 1988.
P. coulangesi (L.m. macaco)
P. girardi (L.f. rufus)
P. percygarnhami (L.m. macaco
L.f. fulvus)
Plasmodium .sp. (L.f. fulvus)
P. foleyi (L.f. rufus)
P. bucki (L.m. macaco)
P. uilenbergi (L.f. fulvus)
GLOBULE ROUGE Hypertrophie - - - - + + + Contour
Régulier Régulier Feuille de houx, oursin
?
Régulier Lobé Régulier
Chromophilie Normale Normale Décoloration tardive ?
Très décoloré rosé Normale
Granulations - - - ? - Type Maurer Type Ziemann TROPHOZOITE Vacuole Peu visible Paraissant
trouer le GR
Peu visible ? Multiple Petite Peu visible
Pigment Apparemment externe
Tardif Dans la vacuole périphérique
? Amas disséminés Fin Fin
Forme Arrondie Arrondie Arrondie ? Amiboïde Arrondie Arrondie SCHIZONTE Pigment Apparemment
externe Latéral Latéral Central ? Latéral Peu visible
Nombre de mérozoïtes 6 8 à 10 20 12 à 16 ? 32 ? GAMETOCYTES Volume du GR occupé 9/10 10/10 9/10 10/10 9/10 3/4 Taille 6 à 6,5 µm 7 à 8 µm 5 à 6 µm 7µm 10 à 11µm Chromophilie cytop. - + + ++ ++ Grains azurophiles ++ - + + + Granul chromat Microgamétocyte Microgamétocyte Dans les 2 sexes
x
ANNEXE V (Suite)
ANNEXE V (Suite)
Tableau 5 : Les principaux caractères différentiels des 8 plasmodies de Lémuriens d’après Landau et al., 1989
P. coulangesi (L.m. macaco)
P. girardi (L.f. rufus)
P. percygarnhami (L.m. macaco
L.f. fulvus)
Plasmodium .sp. (L.f. fulvus)
P. foleyi (L.f. rufus)
P. bucki (L.m. macaco)
P. uilenbergi (L.f. fulvus)
P.lemuris (L.f. collaris)
GLOBULE ROUGE Hypertrophie - - - - + + + + Contour Régulier Régulier Rond ou comme
P. ovale Rond comme
P. ovale Régulier Lobé Régulier Prolongements
cytoplasmiques Coloration Normale Normale Décoloration
tardive Décoloration
précoce Décoloration importante
GR rosé Normale GR très coloré
Granulations - - - Particulière Type Maurer Type Ziemann TROPHOZOITE Vacuole Peu visible Paraissant
trouer le GR Peu visible A l’emporte pièce Multiple Petite Peu visible ?
Pigment Apparemment externe
Tardif Dans la vacuole périphérique
Périphérique Amas disséminés Fin Fin ?
Forme Arrondie Arrondie Arrondie Arrondie Amiboïde Arrondie Arrondie ? SCHIZONTE Pigment Apparemment
externe Latéral Latéral Périphérique ? Latéral Peu visible Dans la vacuole
Nombre de mérozoïtes 6 8 à 10 20 16 ? 32 ? ? GAMETOCYTES Volume du GR occupé 9/10 10/10 9/10 9/10 ? 9/0 3/4 ½ Taille 6 à 6,5 µm 7 à 8 µm 5 à 6 µm 8µm ? 7µm 10 à 11µm 7 à 11µm Chromophilie cytop. - + + - ? ++ ++ ++ Grains azurophiles ++ 0 + + ? + + + Granul chromat Microgamétocyte 0 Microgamétocyte Microgamétocyte ? Dans les 2
sexes Microgamétocyte
GR : Globule rouge Cytop: Cytoplasmique
xi
Nom et Prénom : SAFIA SALIMO
Titre du mémoire : Contribution a l’étude des parasites sanguins des Lémuriens dans le
Parc National de Ranomafana dans la zone périphérique
Pagination : 77
Tableaux : 15
Graphiques : 26
RESUME
Ce travail a été effectué dans le Parc National de Ranomafana et dans la zone périphérique.
La présente étude a pour but d’étudier la morphologie et la systématique des parasites
sanguins des Lémuriens du sud-est de Madagascar. Chaque Lémurien capturé fait l’objet
d’un prélèvement de sang en vue d’effectuer des frottis sanguins. L’étude des parasites
s’effectue sur le frottis fixé au méthanol et coloré au Giemsa à 5%. Quatre vingt quatre
(84) Lémuriens appartenant à 8 espèces différentes ont été examinés. Douze (12) individus
sont relevés porteurs d’hémoparasites dont : 7 individus appartenant au genre Eulemur
fulvus rufus et Eulemur rubriventer sont porteurs de Plasmodium ; 4 individus appartenant
au genre Eulemur fulvus rufus et Eulemur rubriventer sont infectés par une microfilaire ; 1
Eulemur fulvus rufus est parasité à la fois par le plasmodium et la microfilaire. Les espèces
plasmodiales rencontrées sont : Plasmodium girardi, Plasmodium coulangesi et
Plasmodium lemuris. La parasitémie est faible, de l’ordre de 0,005% à 0,017%. En ce qui
concerne la microfilaire, la position taxonomique reste encore à déterminer. Il se trouve
que les espèces positives étudiées au cours de ce travail appartiennent toute à la famille de
LEMURIDAE. C’est la première fois qu’on a identifié une microfilaire chez Eulemur
rubriventer et nous avons aussi découvert une nouvelle aire géographique qui se trouve
dans le sud-est
Mots clés : Lémuriens, Parasites sanguins, Plasmodium, Microfilaires,
National de Ranomafana, Madagascar
Encadreur : Professeur RABETAFIKA RAVONISOARIMALALA Lydia