constantin stikas dans heure suisse et heure schweiz

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! Sous l a Loupe: PA TEK PHI LI PPE JOURNAL SUISSE D’HORLOGERIE PAGES SPÉCIALES N O 119 - OCTOBRE-NOVEMBRE 2012 / EUR 7.– / CHF 12.– HEURE SUISSE EST SUR IPAD SUISSE

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Le photographe et journaliste Constantin Stikas présent dans les magazines horlogers Heure Suisse et Heure Schweiz. Avec ses articles et ses photos

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Sous la Loupe:PATEK PH ILIPPE

JOURNAL SUISSE

D’HORLOGERIEPAGESSPÉCIALES

NO 119 - OCTOBRE-NOVEMBRE 2012 / EUR 7.– / CHF 12.–

HEURE SUISSE EST SUR IPAD

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G érald Genta n’est pas seulement le plus important créa-teur de montres de tous les temps, il est aussi celui qui aimposé sa propre esthétique sur la majorité des montres

actuelles, puisqu’il a créé les plus importantes d’entre elles.

AVEZ-VOUS COMMENCÉ VOTRE COLLABORATION AVECAUDEMARS PIGUET LONGTEMPS AVANT LA ROYAL OAK? Depuis1953, j’ai créé pour Audemars Piguet. Pendant presque vingtans, toute leur collection […] Jusqu’à l’époque de la Royal Oak.

COMMENT EST NÉE LA ROYAL OAK? Un après-midi, à quatreheures, Monsieur Georges Golay, le patron d’Audemars Piguet,me téléphone et me dit: «Monsieur Genta, j’ai besoin d’unemontre de sport en acier qui n’existe pas, qui soit totalementnouvelle et étanche.» Moi, j’ai compris qu’il voulait une nouvelletechnologie d’étanchéité. «Je veux le dessin pour demain matin.»J’ai fait le dessin pendant la nuit et mon idée, c’était de répercuter sur la boîte de la montre le système du casque du scaphandrier. Avec les huit écrous et avec le joint apparent surl’extérieur de la boîte. J’ai eu le «feu vert» tout de suite pourréaliser le prototype, ce que j’ai fait en une année. En 1970, j’aidessiné la montre. Et il a fallu une année aussi pour avoir la production en série, finalement en 1972. Au début, on n’a pas eude succès! Parce que la montre était trop grande pour l’époque!

C’ÉTAIT QUOI UNE MONTRE TROP GRANDE À L’ÉPOQUE? Lesmontres de l’époque, comme l’Oyster de Rolex par exemple, faisaient 32 à 34 mm. Excusez-moi de ne pas être très précis enmillimètres! […] Je déteste les grandes montres et je déteste lesmontres épaisses. Aujourd’hui, c’est la mode et je ne suis pastout à fait à la mode. Ça va passer, parce que maintenant, ilsvont sortir des montres extraplates, très confortables. On auratoujours des grosses montres, des montres très techniques, trèstechnologiques, avec des doubles tourbillons. Si on pouvait enmettre une douzaine de tourbillons, on en mettrait une douzaine… […] Cela n’a pas d’intérêt.

POURTANT CERTAINS CLIENTS AIMENT ÇA… Le goût des gens estimportant. Et le client peut être chacun d’entre nous. A uneépoque, on a eu des clients qui n’avaient aucune formation,aucun goût. On leur vendait n’importe quoi. Des montres avecdes émeraudes, des rubis, des saphirs, des diamants… […] Et puis

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RE GÉRALD GENTA, INTERVIEW

HISTORIQUE: UN GRAND CRÉATEUR L’éditeur et photographe Constantin Stikas, fondateur d’un site référence pour passionnés d’horlogerie, s’entretient avec Gérald Genta à plusieurs reprises. Il nous confie le fil d’une discussion remontant à décembre 2009,avant sa disparition. Feu le designer s’y livre comme jamais. A lire et à entendre dans son intégralité surVeryImportantWatches.com. Propos recueillis par Constantin Stikas / VeryImportantWatches.com – Résumé: Joël A. Grandjean

Dessin original du modèle Royal Oak d’Audemars Piguet.

Dessin original d’une autre icône de l’horlogerie, la Nautilusde Patek Philippe, dont Gérald Genta possédait le tout

premier prototype, sans numéro ni référence.

On le sait moins, mais Gérald Genta a également dessiné la Bulgari-Bulgari.

Feu Gérald Genta: «Un grand collectionneur italien m’a dit un jour “La montre que

tu as faite pour moi me tient compagnie!” C’est une phrase extraordinaire.»

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ET LA NAUTILUS DE PATEK PHILIPPE…C’est une montre que j’ai dessinée pendantla Foire de Bâle. J’étais dans le restaurantde l’hôtel, les gens de Patek étaient dansun coin de la salle à manger et moi dansun autre, tout seul. J’ai dit au maître d’hô-tel: «Donnez-moi un bout de papier et uncrayon, je veux dessiner quelque chose» etj’ai dessiné la Nautilus en regardant les

cela a changé. Nous avons aujourd’huiune clientèle qui aime les montres trèsspectaculaires, mais pas forcément avecdes diamants. […] La plupart aiment lesmontres techniques avec beaucoup dedémonstration dans les tourbillons, dansles indications rétrogrades…

APRÈS AUDEMARS PIGUET, AVEZ-VOUSTRAVAILLÉ POUR BEAUCOUP D’AUTRESMAISONS? J’ai dessiné des montres pourChaumet, Van Cleef & Arpels, commeégalement toute la collection des montresBreguet. En parallèle, je travaillais pourla maison Bulgari. C’est comme ça quej’ai dessiné la Bulgari-Bulgari, avec lenom de la marque gravé deux fois sur lalunette. Au début, ils ont trouvé le dessinvulgaire, mais, par la suite, cette montrea rencontré un grand succès, qui continue jusqu’à aujourd’hui. Pour IWC,c’était un homme qui travaillait pour lamaison et qui s’appelait Ott qui m’ademandé de dessiner une montre. C’estcomme cela que j’ai créé la montreIngénieur.

ENCORE UNE MONTRE AVEC LES ÉCROUSAPPARENTS… UN DÉTAIL TECHNIQUE QUEVOUS AVEZ INTRODUIT QUARANTE ANSAUPARAVANT ET QUI SEMBLE ÊTRE DÉSORMAIS UNE EXIGENCE POUR LAPLUPART DES MONTRES SPORT… Oui. Al’époque, c’était une originalité. Celle demontrer ce que l’on voulait toujourscacher. On a toujours tout caché. Unpetit peu comme la mode le fait parfois.On montre les dessous des femmesaujourd’hui, pensant qu’on fait quelquechose de très audacieux. Des vis, lesmontres, elles en avaient toujours. Et ilfallait les cacher. Moi je les ai montréescomme un élément technique, qui,depuis, est devenu intéressant.

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gens de Patek manger!... C’était un croquisfait en cinq minutes… Elle a eu un succèstrès vite. J’ai fait le prototype dans monatelier et le succès s’est accéléré…

A L’ÉPOQUE, VOUS PORTIEZ QUELLEMONTRE? Je vais vous demander de nepas l’écrire, mais moi, je n’aime pas lesmontres!

GÉRALD GENTA

Né à Genève en 1931. A 15 ans, il commence un apprentissage dans la joaillerie qu’ilachève en 1950, année de crise économique. A 23 ans, cet amoureux de la peinture sepassionne pour la création de bijoux. A l’époque, il a surtout des propositions de maisonsd’horlogerie pour dessiner des boîtes de montres, des cadrans, des bracelets. Durant unevingtaine d’années, il dessine des montres et vend ses dessins au tarif de l’époque, 15 francs suisses/pièce. Il gagne beaucoup d’argent grâce à de nombreux clients dans lemonde, en Amérique, en Italie, en France, en Allemagne. Puis, souvent par le biais de leursfournisseurs, il signe des contrats avec des marques en Suisse, comme Omega, Universalet Audemars Piguet. Il participe ainsi à la création de la Seamaster ou de la Constellation,en faisant chez l’un la boîte, chez l’autre le cadran, chez l’autre le bracelet. «Chez Omega,ils ne savent pas tout ce que j’ai fait pour eux, mais ce n’est pas grave!» confie-t-il. En1969, le styliste devient réalisateur en créant la marque Gérald Genta. En 1981, il dessineune pièce unique devenue historique, la Répétition Minutes avec mouvement automa-tique, logée dans un boîtier de 2,72 mm d’épaisseur! Elle se vendra à plus de mille exem-plaires! En 1994, sa Grande Sonnerie sera la montre la plus compliquée du monde. En1998, il vend la compagnie Gérald Genta et se consacre à la peinture. Jusqu’en 2001 oùil lance Gérald Charles, une nouvelle marque dont il se sépare après quelques années. !

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POURQUOI NE PAS L’ÉCRIRE? Les montres pour moi, c’est l’anti-liberté! Je suis un artiste, un peintre, je déteste la contrainte del’heure. Ça m’énerve… […] Pourtant, si je n’aime pas porter demontres, j’aime beaucoup les créer! […]

J’AI L’IMPRESSION QU’ON OUBLIE BEAUCOUP DE VOS CRÉA-TIONS... Oui. Pasha de Cartier, la fameuse montre dollar deCorum…. Vous savez, je n’ai pas gardé en mémoire toutes lesmontres que j’ai dessinées en cinquante ans. […] Chez AudemarsPiguet, j’ai dessiné beaucoup de modèles, parmi lesquelsquelques-uns ont toujours un grand succès. Ils continuent à êtreproduits avec, quelquefois, une petite virgule, un petit change-ment sur le cadran ou sur les aiguilles… Si on commençait à lescompter une par une…

COMMENT EST-IL ARRIVÉ QUE VOUS SEUL, VOUS AYEZ DESSINÉTOUTES CES MONTRES? N’AVIEZ-VOUS PAS DE CONCURRENT ÀL’ÉPOQUE? Ce métier n’existait pas avant moi. Je l’ai inventé enm’inspirant du travail du premier styliste mondial, RaymondLoewy, qui a dessiné les chemins de fer américains, le logo de lacompagnie Shell, le paquet de cigarettes Lucky Strike…

QUELLE MONTRE AURIEZ-VOUS VOULU DESSINER? Je regrette dene pas avoir dessiné l’Oyster! Parce que pour moi, c’est la plusgrande réussite de l’horlogerie. Aujourd’hui, on ne peut pastrouver une montre qui puisse concurrencer l’Oyster du point devue de l’événement stylistique! Je suis le seul qui dit ça! Les

hommes disent «Oh, je n’aime pas Oyster»… Essayez de créer unemontre qui a du succès pendant plus que septante ans! […]

LA PERSONNE QUI A DESSINÉ OYSTER EST INCONNUE? Oui… Moi,j’ai dessiné seulement une montre Rolex, qui existe encoreaujourd’hui et appartient à la collection Cellini. Cette créationremonte à l’époque où je faisais des dessins pour 15 francs suis-ses. J’ai aussi dessiné une montre pour Piaget. Son nom était la«télévision automatique». C’était une montre coussin, qui avaitun boîtier en forme de télévision! […]

QUELLES SONT LES LIMITES DE LIBERTÉ QUAND ON DESSINE UNEMONTRE? FINALEMENT UN «12» DOIT TOUJOURS ÊTRE PLACÉ ENHAUT DU CADRAN… Vous avez tort. Quand j’ai fait la montrerétrograde de Gérald Genta, c’était quelque chose qui n’avaitjamais été fait. C’est pareil pour la montre Heure Glissante deGérald Charles. J’adore inventer des nouvelles lectures de l’heure. […]

«Beaucoup d’entre eux m’accusaient de ne pas être “du sérail”.Vous savez, c’est difficile de sonner à la porte d’une grande maison et de dire “Voilà ce que je vous propose de faire!” C’est trèsprétentieux. […] J’ai dû attendre avec beaucoup de patience queles gens apprennent que c’était moi qui avais fait la Royal Oakd’Audemars Piguet... Sur le moment, on n’ose pas le dire, maisaprès, petit à petit, les gens savent…» !

Florilège de créations originales, souvent pour des pièces uniques:la montre de la célébration du retour de Hong Kong dans la Chine (1),

une montre de poche grande sonnerie (2), une pièce pour le roi d’Arabie saoudite (3),pour le roi d’Espagne (4), un garde-temps Rolls-Royce (5), pour Seiko,

une édition spéciale (6) ou une figure de polo pour le sultan du Brunei (7).

Artiste avant tout, il s’adonnait tous les jours à la peinture: «Dualité, huile sur toile.»

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A PROPOS DE LA RELATION ENTRE CRÉATEUR ET HORLOGERS, ENTRE DESIGNER ET MARQUES

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AU NIVEAU DES MATÉRIAUX, OÙ VONTVOS PRÉFÉRENCES? J’ai présenté en pre-mier la fusion du bronze avec l’acier,pour le modèle Gefica. Nous avons eu unsuccès énorme. L’audace était de présen-ter une matière qui n’était pas usuelle enhorlogerie. Aujourd’hui, si je faisais unemontre pour moi avec répétition minutes,je choisirais le titane. C’est très léger et çalaisse passer le son. Quand on crée unemontre de grande valeur, ce n’est pas lematériau qui va changer le prix. On peutmettre du platine ou de l’aluminium, c’estla même chose. […]

UN BON DESIGN EST SOUVENT COPIÉ… Cen’est pas mon chagrin… Le fait d’êtrecopié est, pour moi, un encouragement etun compliment. Si vous n’êtes pas copié,vous êtes mauvais. […]

ET DESSINER DES MONTRES SUR UNORDINATEUR? Cela apporte un plusaujourd’hui […] Moi, je suis autodidacte.Je ne sais pas utiliser un ordinateur pour

dessiner une montre. Je travaille toujoursavec mes pensées et je ne regarde jamaisce que les autres font. […]

AVEZ-VOUS AUSSI DESSINÉ DES MONTRESBON MARCHÉ? Oui. J’ai fait la montre quiétait produite 30 millions de fois pourTimex! Du digital, bien évidemment. J’aiaussi travaillé pour Hamilton, Bulova etd’autres marques américaines. Elles voulaient toujours avoir un «parfum» demontre suisse!...

VOTRE GRANDE PASSION ACTUELLE, C’ESTLA PEINTURE… Oui, c’est une grande joie,je peins chaque jour. Aujourd’hui j’airéalisé deux gouaches. Souvent, il y a unrapport avec l’horlogerie. Une Royal Oak,

des écrous… J’aime aussi peindre des personnages cachés ou un petit oiseau.Là, devant moi, j’ai une toile à l’huileavec un oiseau, des vis, un personnage…[…] Il y a toujours beaucoup de couleurs.C’est la peinture qui m’a conduit à dessi-ner les montres. C’était comme si j’avaisune palette entre les mains avec toutes lescouleurs des métaux, de l’or, de l’acier, dubronze, mais également de l’écaille, de l’ivoire, du noir, même de la fibre de carbone […] C’est pareil pour la joaillerie.Avant que Chopard ne devienne la grandemaison qu’elle est aujourd’hui, on faisaitdes montres sublimes en ajoutant unepierre précieuse de grande valeur en formede cœur au centre d’un cadran. Et cela, cen’est pas du design. C’est de l’art. […]

VOUS ADMIREZ PATEK PHILIPPE… A PARTLA NAUTILUS, AVEZ-VOUS CRÉÉ D’AUTRESMODÈLES? Patek Philippe, c’est PatekPhilippe! C’est la marque la plus presti-gieuse au monde… Ils sont ceux qui ontété les plus conservateurs, parce qu’ilsn’ont jamais dérogé aux critères d’unclassicisme total. De temps en temps, ilsont fait des montres un peu étranges,comme celles créées par Gilbert Albert. !

www.veryimportantwatches.com

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Photographe prisé des magazines prestigieux, comme Vogue, Elle, Figaro Madame ouPlayboy, il s’éprend de haute horlogerie. De 1998 à 2008, le salon qu’il a créé, VeryImportant Watches, est resté le passage hellénique obligé des grandes marques suisses etdes créateurs horlogers. Reconverti à l’édition depuis 2008 avec son magazine WOW et,depuis 2012, avec son site en anglais et en français – www.veryimportantwatches.com –,son salon perdure sur la toile. Comme une vitrine mondiale qui raconte son œuvre, il y dis-tille les échos intemporels de ses plus belles rencontres avec tout ce que l’horlogerie pos-sède de noms qui comptent ou ont compté: Gérald Genta, George Daniels, pour citer deuxdisparus, et également les CEO les plus en vue, les maîtres horlogers, les créateurs. Tour àtour directeur de publications, fondateur de revues ou de suppléments horlogers, éditeurdevenu expert et conférencier, il partage sa passion, transmet son savoir. Heure Suissedédiera l’un de ses prochains portfolios à son œuvre photographique. !

Autoportrait: Gérald Genta.

«Des vis? Les montres en onttoujours eu. Il fallait les cacher.Moi je les ai montrées commeun élément technique, qui est

devenu intéressant.»

CONSTANTIN STIKAS, EN BREF

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JOURNAL SUISSE

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NO 120 - DÉCEMBRE 2012 / JANVIER 2013 - EUR 7.– / CHF 12.–

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A Paris, il étudie le dessin et la photographie. Avant de se rendre perméable à la magie de l’univers horloger, Constantin Stikas vit de ses images qui paraissent dans

de prestigieux magazines comme Vogue, Elle, Figaro Madame, Status, Capital ou Playboy… Son œuvre explore des genres divers – le portrait, la publicité, les natures mortes, la mode et la photo d’architecture… Un jour, il s’aperçoit que sa vue périphérique diminue. Il consulte un spécialiste à Genève. Occupé à se chercher de la lecture durant la période des examens, il échoue dans une librairie, à la recherche d’un livre sur les chiens West Highland. Or, l’ouvrage d’à-côté, les volumes étant classés par ordre alphabétique, s’intitule Wristwatches, un livre horloger. Des montres? Il en a photographié durant sa carrière. Mais jamais personne n’a répondu à ses questions. A son hôtel, il se plonge dans cette lecture et, en partant de Genève, s’achète un choix de magazines horlogers.

SAVOIRS PARTAGÉSDe retour à Athènes, il partage naturellement sa nouvelle passion. Dans son pays, seules quelques marques sont célèbres. Il en propose de moins connues, il répand la bonne parole horlogère alentour. Au point que les marques, conscientes de disposer sur place d’un ambassadeur hors norme, le suivent dans ses aventures. Il y aura l’édition d’abord, dès 1995 quand il commence à écrire pour Capital, le magazine économique de son pays. Tour à tour directeur de publications, fondateur

de revues ou de suppléments horlogers, journaliste devenu expert et conférencier, il se lance ensuite avec succès durant douze ans dans l’organisation de Very Important Watches™, un salon considéré comme le passage hellénique obligé des grandes marques suisses et des créateurs horlogers. Une période durant laquelle la Grèce entrera dans le top 20 des marchés de l’horlogerie suisse. Au fil des pages bilingues français-anglais de son site VeryImportantWatches.com, prolongement sur internet de son salon, son œuvre prosélyte perdure. Il y distille ses interviews rares, ses dossiers complets, ses recherches et réflexions sur ce temps qui passe, cruel parfois de s’en prendre aux raisons d’être, généreux souvent lorsqu’il s’étire vers de nouveaux horizons. !

Page 73: Montres d’art. Forme inspirée de Dalí ou d’une montre écrasée dans les rues de Londres? L’art a toujours eu plusieurs lectures.

Page 74: Innovation. Plus importante que l’expertise, la curiosité de l’enfant… Elle ouvre grand les portes de l’innovation.

Page 75: Folie horlogère. Elle est autant dans un tourbillon futuriste d’aujourd’hui que dans cette montre de poche Vacheron Constantin sortie du XVIIIe siècle.

Page 76: Complications. Nudité éclairée par des siècles de savoir-faire. Le rayon lumineux traverse la transparence d’une Cartier de poche mystérieuse.

Page 77: Séduction. Symbole de beauté éternelle, rare comme les vis sur le boîtier d’une Cartier, comme les traits d’une tigresse emprisonnée dans son cadran émail.

Page 78: Sur le temps. Posés à même le cadran travaillé main d’une Reverso, un regard humble, des bras victorieux qui offrent leur 10:10… Un symbole fort de haute horlogerie.

Page 79: Kindergarten. Votre petite fille le sait, les sept nains sont des sertisseurs… Leur cadeau à Blanche-Neige, cette Royal Oak sertie. Photos: © Constantin Stikas

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Tandis que ses images s’impriment sur le glacé de pages magazines prestigieuses, le virus de l’horlogerie s’immisce dans sa vie. Il devient organisateur d’un salon référence, éditeur, grand interviewer. Par Albert-J. de Buttes-LaCôte / TàG Press +41

Passage d’un millénaire à l’autre, une autre façon de voir…

7 PHOTOS, 7 PENSÉES HORLOGÈRES Constantin Stikas arrête la pho-tographie professionnelle en 1998. Dès le passage au millé-naire, il ne réalise qu’une seule photo par an pour promouvoir son salon. Intemporelles, ces images sont issues des index en forme de vignettes qui ryth-ment la navigation sur son site internet. La haute horlogerie tout en poésie, également par télé-chargement en fond d’écran. !""www.VeryImportantWatches.com

Constantin Stikas, un destin d’images et de passion.

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D’HORLOGERIESONDERSEITEN

WINTER 2012-2013 - EUR 7.– / CHF 12.–

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I n Paris studiert er Zeichenkunst und Fotografie. Bevor sein Interesse am Zauber der Uhrmacherei erwacht, lebt Constantin Stikas von seinen Bildern, die in Nobelmagazinen

wie Vogue, Elle, Figaro Madame, Status, Capital oder Playboy erscheinen. Er bedient die verschiedensten Sparten – Porträt, Werbung, Stillleben, Mode und Architektur. Eines Tages stellt er fest, dass sein peripheres Sehen abnimmt. Er sucht einen Facharzt in Genf auf. Auf der Suche nach Lesestoff für die Zeit der Untersuchungen fragt er bei einem Buchhändler nach einem Werk über die Hunderasse West Highland. Unmittelbar daneben steht, alphabetisch eingeordnet, ein Uhrenbuch mit dem Titel Wristwatches. Uhren? Von denen hat er beruflich unzählige fotografiert. Doch nie Antwort auf seine Fragen erhalten. Im Hotel vertieft er sich in das Buch; vor seiner Abreise aus Genf deckt er sich mit einem ganzen Stapel Uhrenmagazine ein.

EIN WISSENSVERBREITERZurück in Athen, will er mit seiner jungen Passion ein breiteres Publikum anstecken. In seinem Land sind nur wenige Marken berühmt. Er stellt weniger bekannte vor und bringt sie in seinen Publikationen zur Geltung. Die Marken horchen auf: Sie haben vor Ort einen selten tüchtigen Botschafter gefunden und unterstützen ihn in seiner Rolle. Auch die Verleger werden auf ihn aufmerksam. Ab 1995 schreibt er für Capital, das Wirtschaftsmagazin seines Landes. Als Publikationsleiter, Gründer von Zeitschriften und Uhrenbeilagen, Fachjournalist und Referent, veranstaltet er schliesslich mit Erfolg zwölf

Jahre lang die Fachausstellung Very Important WatchesTM, das obligate Schaufenster der grossen Schweizer Marken und Uhrenkreateure in Griechenland. Während dieser Zeit steigt das Land in die Top 20 der wichtigsten Märkte der Schweizer Uhrenindustrie auf. Auf seiner zweisprachigen Website (englisch/französisch) VeryImportantWatches.com, die im Internet als Sprachrohr seines Salons wirkt, setzt er seine Arbeit als Werber für die Branche fort. Interviews mit Seltenheitswert, komplette Dossiers, Recherchen und zeitgeistige Betrachtungen, manchmal ungeschminkt kritisch, oft auch grosszügig lobend, wenn neue Horizonte erschlossen werden, setzen wegweisende Akzente. !

Seite 67: Kunstuhren. Was war die Vorlage: Dalí oder eine Uhr, die auf den Strassen Londons unter die Räder gekommen ist? Kunst ist immer mehrdeutig.

Seite 68: Innovation. Wichtiger als Fachkompetenz ist kindliche Neugierde… sie öffnet der Innovation den Weg

Seite 69: Uhrenfimmel. Heute nicht weniger futuristisch als zur Zeit dieser Taschenuhr von Vacheron Constantin des 18. Jahrhunderts.

Seite 70: Komplikationen. Ehrwürdiges Know-how von Jahrhunderten. Der Lichtstrahl beleuchtet die transparenten Innereien einer geheimnisvollen Taschenuhr von Cartier.

Seite 71: Verführung, Symbol der ewigen Schönheit, selten wie Schrauben auf dem Gehäuse einer Uhr von Cartier, wie der Anblick eines Tigerweibchens auf einem Emailzifferblatt.

Seite 72: Zeitzeichen. Ein ehrfürchtiger Blick auf das handgearbeitete Zifferblatt einer Reverso: Gespreizte Siegerarme zeigen 10.10 Uhr an… Edle Uhrmacherei.

Seite 73: Kindergarten. Ihr Töchterchen weiss: Die Sieben Zwerge sind auch Steinsetzer… Diese Royal Oak mit kostbarem Steinbesatz ist ihr Geschenk an Schneewittchen.Fotos: © Constantin Stikas

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ION CONSTANTIN SIKAS: EIN ANDERER BLICK

Während seine Bilder auf den Hochglanzseiten nobler Magazine prangen, ereilt ihn der Virus der Uhrmacherei. Er wird Veranstalter einer hochkarätigen Ausstellung, Verleger und Interviewer führender Persönlichkeiten der Uhrenwelt. Von Albert-J. de Buttes-La Côte / TàG Press +41

Jahrtausendwende: Ein neuer Blick…

7 FOTOS, 7 STILRICHTUNGEN

1998 beendet Constantin Stikas seine Tätigkeit als Berufsfotograf. Nach der Jahrtausendwende macht er nur noch ein Foto pro Jahr, als Werbung für seinen Salon. Die zeitlosen Bilder basieren auf den Vignetten, die seine Website als Wegweiser schmücken. Edeluhrmacherei als Poesie pur, auch als Bildschirmhintergrund herunterzuladen. ! www.VeryImportantWatches.com

Constantin Stikas, Bilder und schöne Objekte sind seine Leidenschaft.

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