connecter la finance et l'agriculture en afrique
TRANSCRIPT
Conférence de La Finance au Service de l’Afrique (MFW4A) Connecter la Finance et l’Agriculture en Afrique – Exploiter
le potentiel du continent
Table des matières
Avant-propos 01
Introduction - Une dynamique globale en faveur de la finance agricole 03
Défis et opportunités pour la finance agricole en Afrique 07
Études de cas – exemples d’initiativesexistantes 13
Groupes de travail sur les politiques – Politiquespubliques de soutien à la finance agricole 23
Principes de Kampala 27 Perspectives pour l’après-Kampala 29
Annexes 30
Publié par
Deutsche Gesellschaft für
Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH
Siège social
Bonn & Eschborn, Allemagne
Friedrich-Ebert-Allee 40
53113 Bonn, Allemagne
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Internet : www.giz.de
Auteurs :
Michael Rothe, Judith Frickenstein et Claudia Huber
Crédits photos :
p. 07, 13, 17, 27 : © Fabrice Tischhauser
p. 21 : © ASUSU
p. 11, 19, 25 : © KfW-Bildarchiv/Fotoagentur photothek.net
p. 15 : © canstockphoto.com/Baloncici
Toutes les autres photos : © GIZ
Design :
Alexandra Müller
Eschborn, Décembre 2011
Abréviations
AAFD Agence Française de Développement
AFRACA Association Africaine du Crédit Rural et Agricole
AgFin Finance agricole
AGRA Alliance pour une révolution verte en Afrique
BM Banque Mondiale
BMZ Ministère de la Coopération Économique et du Développement (Alle-
magne)
COCOBOD Office du Cacao du Ghana
CUA Commission de l’Union Africaine
EEA École de l’Entrepreneuriat Agricole
FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FENU Fonds d’Équipement des Nations Unies
FIDA Fonds international de développement agricole
GIZ Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit
IMF Institution de Microfinance
KfW Kreditanstalt für Wiederaufbau
MFW4A La Finance au Service de l’Afrique
MiDA Autorité de Développement du Millénaire au Ghana
MIFED Microfinance et Développement (Cameroun)
NAIC Société d‘Assurance Agricole Nigériane
NEPAD Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique
OFID Fonds de l’OPEP pour le Développement International
OI Opportunity International
OMC Organisation Mondiale du Commerce
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG Organisation Non Gouvernementale
ONU Organisation des Nations Unies
PDDAA Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine
PIB Produit Intérieur Brut
PME Petites et Moyennes Entreprises
U-IMCEC Union des Institutions Mutualistes Communautaires d‘Epargne et de
Crédit (Sénégal)
UCFA Uganda Coffee Farmers Alliance
-
conseil.
-
-
ères.
Principes de Kampala (30 Juin 2011)
le cadre d’approches consensuelles des problèmes de propriété foncière.
indésirables.
les investissements du secteur privé dans la création et la commercialisation de produits et de
-
1
Avant-proposEn juin 2011, plus de 300 participants se sont réunis à Kampala pour connecter la finance et l’agriculture en Afrique (Zipping Finance and Farming in Africa).
Pourquoi zipping ? Le titre de la conférence en annonce l’objectif : pour que le continent afri-
cain puisse exploiter son potentiel agricole indiscutablement vaste, il est nécessaire d’avoir des
financements, et donc d’impliquer les institutions financières. Les secteurs financier et agricole
doivent donc travailler en étroite collaboration.
Ce « zip », cette image de la fermeture éclair, a été le fil conducteur de la conférence. Les dis-
cussions sur les études de cas ont indiqué plusieurs points d’imbrication entre les deux secteurs
– et ont montré où pouvait se faire cette connexion. Les débats sur les politiques ont permis
d’examiner les facteurs qui empêchent l’introduction d’un environnement favorable pour la
finance agricole – et de voir comment faciliter la connexion entre l’agri-culture et la finance.
Le principal résultat de la conférence est un ensemble de principes, les Principes de Kampala,
11 grandes orientations politiques qui exposent les mesures les plus urgentes pour encourager
la mise en œuvre effective de services financiers en faveur du secteur agricole en Afrique, dans
le cadre du Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA). Ces
principes peuvent aussi aller au-delà du contexte africain et porter la voix de l’Afrique lors des débats internationaux sur la finance agricole. Le sous-groupe du G20 sur les PME et
sur la Finance agricole a accueilli favorablement les Principes de Kampala, et les a considérés
comme une contribution importante pour l’article du G20 « Scaling Up Access to Finance for Agricultural SMEs – Policy Review and Recommendations », présenté durant le Sommet du
G20 qui s’est déroulé à Cannes, en France. Les membres du Groupe de travail sur la Finance
Agricole en Afrique de MFW4A ont dirigé l’équipe d’examen technique de ce document de
politique générale du G20. De plus, pendant la session « Dialogue Afrique-G20 sur la finance
agricole » de la Conférence de Kampala, les décideurs politiques africains ont exprimé leurs
positions, ce qui a renforcé les recommandations politiques du G20.
Nous croyons que les Principes de Kampala fournissent une base solide pour amélio-
rer l’environnement de la finance agricole en Afrique. Cela, à son tour, pourra permettre
d’accroître les opportunités de millions de personnes – en termes de création de revenus, mais
aussi de sécurité alimentaire.
Ce rapport vise à donner une vue d’ensemble des débats animés qui eurent lieu pendant la
conférence, des études de cas présentées, et de l’élaboration des Principes de Kampala.
Nous espérons que vous trouverez cette lecture enrichissante !
Octobre 2011
Stefan Nalletamby Tumusiime Rhoda Peace Project Coordinator Commissioner for Rural
Economy and Agriculture
MFW4A African Union Commission
3Contexte – une demande croissante
La forte croissance de la population mondiale, associée à une consommation alimentaire par habitant en haus-se dans les économies émergentes, en particulier au Moyen-Orient et en Asie, a entraîné une brusque montée de la demande alimentaire globale. Les récentes cri-ses alimentaires et la volatilité des prix des denrées alimentaires mettent davantage en évidence la nécessité d’avoir une production agricole durable et fiable. Cette production, selon les estimations, doit augmenter de 70% d’ici 2050 afin de nourrir la population mondiale. L’accès au financement est largement considéré comme une clé de la croissance agricole. La finance agricole est par conséquent une priorité nationale, et internationale, du développement.
L’augmentation critique de la demande alimen-
taire régionale et globale pose de sérieux prob-
lèmes à l’agriculture africaine, en même temps
qu’elle crée des opportunités considérables pour
le développement économique. Le continent va
connaître une croissance démographique sans
précédent dans les années à venir. En Afrique
subsaharienne, la population devrait plus que
doubler d’ici 2050, pour atteindre 1,7 milliards
d’habitants, soit à peu près ce que représenteront
alors les populations réunies de l’Europe, de
l’Amérique du Nord et de l’Amérique du Sud.
Avec ses vastes étendues de terres cultivables, et
un potentiel important d’augmentation de la
productivité, le continent est doté de ressources
pour répondre à la demande intérieure et pour
tirer parti du potentiel d’un marché mondial en
hausse.
En dépit de ce potentiel, l’Afrique est dépen-
dante des importations de nourriture : le déficit
commercial de produits alimentaires s’élève à
20 milliards de dollars US. Une augmentation
massive de la production et de la productivité de
l’agriculture du continent est nécessaire pour faire
passer l’Afrique d’un statut d’importateur net de
denrées alimentaires à celui d’exportateur net. En
plus d’améliorer la sécurité alimentaire, un secteur
agricole florissant pourrait également devenir un
catalyseur pour le développement du continent,
en fournissant des opportunités d’affaires et
d’emploi. En Afrique subsaharienne, l’agriculture
génère en moyenne 34% du Produit Intérieur
Brut (PIB) et emploie 64% de la population ac-
tive, ce qui en fait la principale source d’emplois.
De plus, l’agriculture est deux fois plus efficace
que les autres secteurs pour réduire la pauvreté,
elle est par conséquent essentielle pour atteindre
les Objectifs du Millénaire pour le Développe-
ment (OMD). Il existe donc un large consensus
selon lequel une croissance durable du secteur
agricole est vitale pour le succès du développe-
ment sur le continent africain.
L’accès au financement est capital pour libérer le
potentiel agricole de l’Afrique et pour financer la
croissance du secteur. Cependant, en raison des
risques systémiques importants qui pèsent sur
l’agriculture, à la fois environnementaux (tels que
la sécheresse, les inondations et les épidémies) et
commerciaux (par exemple, la volatilité des prix,
les barrières commerciales, le dumping et les pro-
blèmes logistiques), investir ce secteur a toujours
été problématique pour les institutions financi-
ères. Les données fiables sur les cycles des cultures,
sur les rendements et sur les conditions météoro-
logiques sont peu nombreuses, et les institutions
financières peuvent rarement faire appel à du
personnel spécialisé. Ainsi, les institutions finan-
cières sont souvent incapables d’appréhender et
d’évaluer les risques de manière adéquate, et sont
donc incapables de, ou réticentes à, développer
des produits financiers durables pour les acteurs
des filières agricoles. Par conséquent, les clients du
secteur agricole, des petits producteurs aux grosses
entreprises agricoles, n’ont pas souvent accès à des
services financiers adéquats, ce qui limite forte-
ment leurs perspectives de croissance. Un cadre
politique adapté est une composante fondamen-
tale de la création d’un environnement favorable
pour que les institutions financières développent
et mettent en œuvre des produits financiers effi-
caces pour les clients du secteur agricole.
5Tirer profit de cette dynamique
Les efforts accomplis à différents niveaux sont autant de preuves de l’engagement en faveur de l’amélioration du cadre de la finance agricole. Les gouvernements africains ont institutionnalisé leur engagement en faveur du développement agricole à travers des plans d’investissement dans le cadre du Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA). Déterminer les moyens efficaces de fournir des services financiers au secteur est une priorité, et les politiques de finance agricole bénéficient d’un solide soutien politique et institutionnel.
- Promouvoir, documenter et faciliter l’élaboration de politiques à travers le continent - Soutenir le processus du PDDAA - Porter la voix de l’Afrique en servant de contribution principale pour l’article de politique internationale que va publier le G20 sur la finance agricole
développement d’opportunités d’affaires similaires à travers le continent.
Au niveau global, le sujet figure en bonne place
dans le programme de développement du G20,
avec l’inclusion financière et la sécurité alimen-
taire , en tant qu’objectifs prioritaires de la Prési-
dence française et du Plan d’action du G20 sur le
développement de Séoul. Le G20 a pris l’initiative
d’engager le dialogue avec les principales parties
prenantes sur cette question importante, ainsi
que de faciliter un effort coordonné et inclusif
pour faire avancer la finance agricole. Dans cette
optique, un important document de politique
générale sur la finance agricole a été présenté au
sommet du G20 à Cannes, en novembre 2011.
La conférence de La Finance au Service de
l’Afrique (MFW4A), Connecter la Finance
et l’Agriculture en Afrique : Exploiter le
potentiel du continent, a tiré profit de cette
dynamique et a rassemblé plus de 300 acteurs
de premier plan des secteurs privés agricole et
financier, des décideurs politiques, des chercheurs
et des partenaires du développement de toute
l’Afrique ainsi que d’autres continents. En réunis-
sant ces expériences et ces expertises, la conférence
de MFW4A, organisée par la Banque centrale de
l’Ouganda (Bank of Uganda) et soutenue par GIZ
au nom du Ministère allemand de la Coopérati-
on Économique et du Développement (BMZ),
l’Agence Française de Développement (AFD)
et la Banque Mondiale, a fourni une plateforme
pour favoriser la compréhension par les différen-
tes parties prenantes des enjeux du financement
de l’agriculture ainsi que des solutions ayant fait
leurs preuves pour répondre à ces défis, et pour
parvenir à un consensus autour d’une série de
recommandations politiques claires.
1 – Politiques publiques de soutien à la
Ce document a été rédigé au cours d’un processus
consultatif en amont de la conférence par le grou-
pe de travail Finance Agricole Africaine (AgFin),
qui comprend des représentants d’institutions
panafricaines, d’organismes des secteurs public et
privé, et des partenaires du développement (voir
MFW4A Agfin Task Force et l’Annexe 1).
Groupe de Travail MFW4A sur la Finance
aBi Trust FAO KfW
AFRACA FinMark Trust Banque Mondiale
CUA GIZ FENUBanque de
l´Ouganda FIDA USAID
Centenary Bank
C’est le partenariat « La Finance au Service de
l’Afrique » (MFW4A) qui a initié le processus au
début de l’année 2011. Ce document a servi de
base pour les débats concernant les politiques à
mettre en place pendant la conférence.
1 R. Roberts, B. B. Keizire et M. Rothe. 2011. « Politiques pub-
liques de soutien à la finance agricole en Afrique » Document de
conférence non publié, La Finance au Service de l’Afrique.
Boaz Blackie Keizire (Commission de l’Union
Africaine) a présenté les principales conclusions
du document2:
La finance agricole a besoin d’un organisme in-
stitutionnel de coordination dédié et reconnu :
La responsabilité des politiques relatives à la
finance agricole est souvent renvoyée entre diffé-
rents ministères et autres organismes associés (par
exemple, le Ministère des Finances, le Ministère
de l’Agriculture, le Ministère des Échanges et du
Commerce, la Banque Centrale et des organis-
mes économiques régionaux). Le sujet est ainsi
fréquemment mis de côté, faisant de la finance
agricole un « orphelin politique ». Pour progresser
efficacement, la finance agricole a besoin d’un
organisme institutionnel de coordination dédié et
solide, éventuellement la Banque Centrale.
2 Les principales conclusions de ce document seront publiées avec les
commentaires des participants à la conférence dans un document de
politique générale en janvier 2012.
Cette session a établi un socle commun pour les débats de la conférence, avec une présentation du document de politique générale Politiques publiques de soutien à la finance agricole en Afrique et une table ronde réunissant des acteurs de premier plan venus des quatre coins du continent.
7
Financeagricole
Ministèrede l‘Agri-culture
Banquecentrale
Ministèredes Èchanges
et du Commerce
?
Qu‘est-ce quej‘ai à voir avecla finance ?
Qu‘est-ce quej‘ai à voir avecl‘agriculture ?
Pourquoi êtreimpliqué ?
AU SECOURS !!QUI va s‘occuper
de moi ?
Ministèrede
Finances
La législation devrait prendre en compte la
diversité de la finance agricole : Des mécanismes
spécifiques de financement des filières agricoles
(par exemple le crédit-stockage – ou warranta-
ge – ou encore le crédit-bail) sont négativement
affectés par l’absence de législation nécessaire, ou
si la législation existante en freine le développe-
ment. La législation et la supervision réglemen-
taire devraient être adaptées à différentes formes
de financement des acteurs agricoles, et soutenir
l’innovation.
Les subventions devraient cibler les infrastruc-
tures rurales et financières : Bien que des voix
se soient élevées pour réclamer des subventions
pour les intrants agricoles (par exemple pour les
semences ou les engrais), pour la production agri-
cole (sur le prix des produits) ou pour le coût du
financement (bonification des taux d’intérêt), le
document fait valoir que les effets négatifs à long
terme, particulièrement les distorsions de marché
induites, l’emportent sur les effets positifs poten-
tiels à court terme. Cependant, subventionner les
infrastructures rurales et financières peut s’avérer
prometteur, car cela produit des effets sur le long
terme, avec des distorsions de marché minimes.
Le système de propriété foncière devrait facili-
ter les investissements : En fonction du contexte
culturel, les systèmes de propriété foncière pour-
raient nécessiter une réforme afin de permettre
l’accès au bail à long terme ou à la propriété, ce
qui permet de mobiliser des formes de sûretés
adaptées.
Statistiques et production de connaissances :
Cet aspect doit être soutenu par le gouvernement
et par les bailleurs de fonds, afin d’améliorer
la connaissance du secteur par les institutions
financières (par exemple, les données sur les flux
de trésorerie des agriculteurs, la cartographie
des filières, les données météorologiques) et de
surveiller l’efficacité des politiques publiques (par
exemple les données concernant les engagements
bancaires dans le secteur agricole).
9
L’exposé des principales questions soulevées par le
document de politique générale a été suivi par une
présentation des principaux résultats de la con-
férence internationale apparentée « Cracking the
Nut » (voir Conférence internationale : Cracking
the Nut). Des acteurs de premier plan ont alors «
introduit les débats » en exposant leurs opinions
sur les défis et opportunités de la finance agricole
en Afrique.
Surmonter les obstacles à la finance rurale et agricole était l’objectif premier de la conférence »Cracking the Nut« (20-21 juin 2011, Washington, D.C.). Cet évènement de partage des connaissances, de portée globale, a mis l’accent sur cinq sujets :
finance rurale et agricole
agricole
zones rurales
Une publication qui résume les enseigne-ments peut être téléchargée sur le site www.azmj.org (anglais et espagnol)
Les commentaires des intervenants ont reflété
l’expérience et la diversité des institutions qu’ils
représentaient. Le potentiel des banques commer-
ciales pour financer la croissance agricole a été
particulièrement souligné. La nécessité d’atténuer
les risques à travers différents mécanismes de
partage des risques, notamment d’assurance
agricole, pour faciliter leur entrée dans ce secteur,
a été rappelée. Les intervenants ont également
convenu qu’il fallait renforcer les capacités des
agriculteurs et des banquiers. Pour être bancables,
les agriculteurs doivent adopter une attitude
d’entrepreneur. Pour pouvoir apporter des pro-
duits financiers adaptés aux différents acteurs des
filières agricoles, les banquiers doivent améliorer
leur compréhension de l’agriculture, par exemple
la saisonnalité des revenus.
Les participants à ce débat ont également montré
la réalité des relations d’affaires avec des petits
producteurs, du point de vue d’un prestataire
de services financiers. Du côté de la demande,
le manque de garanties tangibles et d’une bonne
tenue comptable, ainsi que l’absence de ressources
de refinancement à long terme, se sont révélés être
les principaux défis spécifiques au développement
des affaires dans le secteur. En dépit de ces prob-
lèmes, l’optimisme a prévalu quant à la question
de savoir si fournir des services financiers aux
petits producteurs pouvait être une activité viable
; par exemple, les contraintes de garantie peuvent
être surmontées avec des formes novatrices de
garantie, notamment sur le bétail.
Les intervenants ont aussi évoqué la question
controversée des subventions. Tout en reconnais-
sant la possibilité de distorsion des prix, ils ont
communément admis que les subventions devai-
ent être analysées dans le contexte plus large d’une
économie globale dans laquelle l’agriculture reçoit
d’importantes aides publiques dans la plupart des
pays, en particulier dans les pays occidentaux.
Le débat a fait valoir que l’absence d’interférence
politique directe, par exemple à travers le pla-
fonnement des taux d’intérêt, crée les conditions
les plus propices au développement de la finance
agricole.
La mise en lumière de ces questions controversées
a stimulé les échanges entre les participants, et
a consolidé le socle commun de préparation des
débats de la conférence.
11
Les intervenants suivants ont passé en revue un grand nombre de sujets liés à la finance agricole en Afrique:
Maya Makanjee (FinMark Trust)Nixon Bugo (Alliance pour une
révolution verte en Afrique, AGRA)Fabian Kasi (Centenary Bank)Fodé Ndiaye (Fonds d’Équipement
des Nations Unies, FENU)Paul Nduka Eluhaiwe (Banque
Centrale du Nigeria)
513
Une fois les débats introduits, des groupes de
participants des secteurs public et privé ont
discuté en atelier sur la base d’initiatives existantes
favorables à la fourniture de services financiers aux
entreprises agricoles et donc au développement
agricole. L’objectif de ces ateliers était d’identifier
les facteurs de succès principaux et les contraintes
majeures des cas présentés. Les résultats ont été
synthétisés sous forme de messages aux décideurs
politiques et aux professionnels.
La plupart des petits producteurs vendent tous en
même temps – juste après la récolte. Par consé-
quent, ils vendent à un prix plus bas que celui
qu’ils recevraient s’ils vendaient plus tard, au
moment où la demande est plus forte (et l’offre
plus basse). Les producteurs n’ont pas la capacité
financière pour différer la vente de leurs produits,
car ils ont souvent besoin de reconstituer leur
trésorerie au moment de la récolte, après avoir du
faire face aux dépenses avec de faibles sources de
revenu durant la période de soudure. De plus, les
installations de stockage sont rares, et représen-
tent souvent un risque pour la qualité du produit
pendant la période de stockage. De nombreux
petits producteurs sont donc extrêmement vul-
nérables aux chocs exogènes et ne disposent pas
d’opportunités d’accroître les quantités d’intrants
achetés et donc leur production. Les produits
de crédit warrantage offrent une solution à ces
problèmes.
Le crédit warrantage offert par Asusu repose sur
le stockage de la production agricole (par exemple
sésame, galanga, oignons) pendant trois à quatre
mois après la récolte jusqu‘à ce que les prix du
marché se soient stabilisés. Des installations
communautaires de stockage sont utilisées pour
stocker les produits, qui dans le même temps
servent de garantie pour les prêts accordés par
Asusu, une institution de microfinance (IMF).
Une organisation paysanne gère l‘entrepôt, assure
le conditionnement et la commercialisation des
produits. Asusu et l‘organisation des agriculteurs
ont tous deux une clé de l‘entrepôt. Toutes les
deux semaines, l‘entrepôt est ouvert pour vérifier
la qualité des produits et s‘assurer qu‘ils sont
stockés en toute sécurité. Le problème de liquidité
chez les agriculteurs est réglé par un prêt à court
terme offert par ASUSU dont le coût est plus que
compensé par la hausse des prix du marché.
Pour l’IMF, le portefeuille de crédit stockage peut
représenter jusqu‘à 20% de l‘ensemble du porte-
feuille durant la période de stockage et les retards
de paiement sont très rares. En tant que tel, le
crédit stockage constitue une activité substantielle
et sûre qui permet à Asusu de financer les petits
agriculteurs au Niger. En mars 2011, ASUSU
avait près de 200 000 clients. Créé avec le statut
d’ONG en 2005, Asusu s’est transformé avec
succès en une banque de microfinance avec un
agrément de société anonyme de microfinance.
Union des Institutions Mutualistes
Le crédit stockage d’U-Imcec donne l’opportunité
aux agriculteurs du centre du Sénégal de déposer
dans un endroit sécurisé leur récolte de maïs ou de
mil. Le produit est déposé au moment de la récol-
te, stocké pendant 6 à 8 mois, puis vendu quand
l’offre de nourriture se raréfie. Par conséquent,
les agriculteurs obtiennent de meilleurs prix. De
plus, les produits entreposés servent de garanties
pour les prêts accordés par U-Imcec et aident
donc les agriculteurs à surmonter leurs contrain-
tes de trésorerie. Le montant du prêt dépend du
produit entreposé, et la durée du prêt est conçue
en fonction des cycles spécifiques du maïs et du
mil au Sénégal. U-Imcec offre ce produit en col-
laboration avec une organisation de producteurs.
Les partenaires opèrent et gèrent conjointement
les deux entrepôts, ce qui comprend le contrôle de
la qualité et de la gestion de la commercialisation
du produit. L’organisation de producteurs repère
les besoins en crédit et identifie les clients, tandis
qu’U-Imcec établit les contrats de crédit sur une
base individuelle avec les clients et supervise la
vente des produits qui va permettre le rembourse-
ment des prêts.
Ce programme est un projet pilote de soutien à
l’implantation rurale d’U-Imcec et de finance-
ment de l’agriculture ; sa conception résulte d’une
étude préliminaire approfondie, menée avec l’aide
de GRET et de la Coopération Technique Belge.
51115
Formation et appui technique
et Développement (MIFED) Cameroun
La Farmer Business School (École de
l’entrepreneuriat agricole) est un service inno-
vant pour le développement économique dans
le secteur agricole. L’objectif est d’améliorer la
productivité, la qualité et l’efficacité de la com-
mercialisation dans la production du cacao, afin
d’améliorer durablement les conditions de vie
des petits producteurs de cacao au Cameroun, en
Côte d’Ivoire, au Ghana et au Nigeria.
L’Afrique de l’Ouest représente près de 70 % de
la production mondiale de cacao, dont 90 % est
assurée par deux millions de petits producteurs.
Les exploitants luttent en permanence pour joind-
re les deux bouts, en raison de ressources limitées
et de prix fluctuants. Ils manquent d’intrants,
de connaissances techniques, de compétences
en gestion, ne se considèrent pas comme des
entrepreneurs, et leur connaissance limitée des
instruments financiers les empêche de tirer parti
d’un marché du cacao en expansion. Depuis mars
2010, plus de 27 000 producteurs (sur 170 000
prévus) ont reçu une formation au Cameroun, au
Ghana, en Côte d’Ivoire et au Nigéria. En offrant
toute la gamme d’outils de planification, de prise
de décision et de gestion aux agriculteurs et agri-
cultrices, ces formations informelles leur permet-
tent de prendre en charge la gestion financière,
d’utiliser des services financiers, d’investir dans
de meilleures techniques de production et de se
réunir en groupements d’intérêt économique.
Les partenaires et les diplômés des Farmer Busi-
ness Schools confirment que la formation est un
chaînon manquant des stratégies de développe-
ment agricole et économique. Les changements
opérés par les agriculteurs montrent que les
Farmer Business Schools mobilisent de façon
efficace leur esprit d’entreprise et de décision pour
améliorer leurs conditions de vie, grâce à l’épargne
pour et l’investissement dans la production de
cacao, mais aussi d’autres cultures commerciales
ou vivrières. Le processus d’appropriation par
les organisations partenaires a entrainé d’autres
changements : le développement de stratégies
de soutien et de gestion. Par exemple, l’office de
commercialisation du cacao au Ghana (Ghana
COCOBOD) a intégré cette approche dans le
cadre d’un Partenariat Public-Privé de services de
vulgarisation pour la production du cacao, qui
a la capacité de conseiller 60 000 agriculteurs.
L’IMF Microfinance et Développement (MI-
FED) Cameroun, ainsi que d’autres prestataires
de services d’appui, ont adopté cette approche
pour les clients de caisses villageoises existantes ou
émergentes.
L’approche des Farmer Business Schools a été dé-
veloppée en 2010 par le projet « Sustainable Co-
coa Business » en coopération avec des partenaires
locaux, comme MIFED. Le projet est mis en
œuvre par GIZ, pour le compte de BMZ avec un
cofinancement de la World Cocoa Foundation.
(UCFA)
Uganda Coffee Farmers Alliance soutient le
développement commercial d’organisations de
producteurs de café, en mettant l’accent sur la
commercialisation et la mise en relation avec
d’importants prestataires de services.
La plupart des petits producteurs de café ougan-
dais ne disposent pas de formation agronomique
adaptée, de réelle compréhension des chaines
de valeur, de compétences entrepreneuriales et
d’information sur les marchés, et ne peuvent par
conséquent pas améliorer leurs revenus. De plus,
les petits producteurs n’ont pas beaucoup de pou-
voir de négociation et un accès au marché limité,
ce qui les rend dépendants des intermédiaires et
réduit leurs profits.
La « Uganda Coffee Farmers Alliance » (UCFA)
est une organisation fédératrice regroupant et
appartenant à des agriculteurs, mise en place pour
fournir des services (notamment de commer-
cialisation) aux organisations de producteurs de
café en Ouganda. UCFA permet aux producteurs
de café d’obtenir un meilleur rendement et une
meilleure qualité du café, en les organisant en
groupes à caractère commercial. Ces groupes
bénéficient d’un meilleur accès aux intrants, ainsi
qu’à des services essentiels, comme par exemple les
services de vulgarisation (application des recher-
ches scientifiques et des nouvelles connaissances
aux pratiques agricoles, à travers l’éducation des
agriculteurs). Cette alliance encourage la création
de valeur ajoutée au lieu de mettre des infrastruc-
tures à disposition, organise des services communs
pour maximiser les économies d’échelle, et permet
aux agriculteurs d’accéder à de meilleurs marchés
en améliorant leur participation dans la chaine de
valeur, au lieu d’exporter des produits non trans-
formés. Les agriculteurs sont incités à adopter
de meilleures pratiques commerciales, comme la
commercialisation en gros, des contrôles stricts
de la qualité ainsi que la mise en commun du
transport de marchandises. Des liens sont éga-
lement établis entre les groupes d’agriculteurs et
des institutions financières ou des compagnies de
transport.
Les 35 000 membres que compte aujourd’hui
UCFA sont organisés en groupes d’agriculteurs
qui reçoivent une assistance technique de
l’alliance, et qui à leur tour aident les agriculteurs
à améliorer la qualité de leur café. Il en résulte une
augmentation des revenus de 289 % en moyenne,
pour un agriculteur possédant à peu près 300
caféiers.
UCFA est soutenue par la fondation Hanns R.
Neumann ainsi que par d’autres partenaires du
développement.
17
L‘objectif général du projet est de protéger les
agriculteurs contre les effets des catastrophes na-
turelles et d’assurer le versement d‘une indemnité
adaptée et suffisante pour permettre aux agri-
culteurs de continuer d’exercer leur activité après
avoir subi une perte.
La société d’assurance agricole nigériane (NAIC)
est née en 1988, avec deux types de cultures et
deux types de bétail. D’année en année, elle a
réussi à couvrir la majorité des récoltes et du bétail
au Nigeria, y compris les cultures d‘exportation
comme le cacao, le thé, le café, le coton et le
caoutchouc.
Les différents États ainsi que le gouvernement
fédéral subventionnent à hauteur de 50% la prime
versée pour certaines des récoltes et du bétail. La
plupart des catastrophes naturelles, comme les
incendies, la foudre, les tempêtes, les maladies
etc. sont couvertes par l‘assurance, tandis que les
pertes causées par la négligence, les dommages in-
tentionnels et les risques politiques ne le sont pas.
NAIC assure la sécurité de toutes les catégories
d‘agriculteurs, petits, moyens et grands, en groupe
ou individuellement. L‘assurance est obligatoire
pour les agriculteurs qui bénéficient d’un crédit
agricole. NAIC offre également une couverture
volontaire pour les activités agricoles autofinan-
cées.
L’impact n’est pas seulement à court terme : Le
système stimule l‘agro-investissement en général,
soutient l‘autonomisation des communautés
rurales et crée des emplois au sein des filières
agricoles. Cette initiative atténue aussi le besoin
d‘une aide gouvernementale d‘urgence en cas de
catastrophe agricole et limite la migration vers les
zones urbaines.
NAIC a facilité les prêts aux petits agriculteurs
sans garanties et a permis à près de 40 000 agri-
culteurs ou groupes d‘agriculteurs d‘accéder au
crédit. Aujourd’hui, les agriculteurs osent prendre
des risques liés aux activités agricoles car ils se
sentent soutenus par ce système d’assurance.
NAIC appartient entièrement au gouvernement
nigérian et il est le seul assureur des risques agri-
coles au Nigeria.
des petits producteurs et de
Le programme de financement des petits exploi-
tants et de l’industrie agroalimentaire introduit
par la Standard Bank est une approche intégrée
de financement des filières, qui inclut tous les
acteurs de la chaîne de valeur, depuis les fournis-
seurs d‘intrants jusqu’aux grossistes et détaillants.
L’objectif est de comprendre les besoins à chaque
niveau afin de proposer des produits financiers
adaptés.
Le programme de financement des petits exploi-
tants et de l’industrie agroalimentaire développé
par la Standard Bank et ses partenaires vise plus de
750 000 petits agriculteurs et petites et moyennes
entreprises au Ghana, au Mozambique, en Tanza-
nie et en Ouganda en mettant à leur disposition
100 millions de dollars sur trois ans.
Le programme se base sur une structure de
financement novatrice qui utilise un mécanisme
d‘agrégation de marché. La structure est liée aux
marchés formels qui offrent des prix minimums
garantis, atténuant donc des risques liés aux prix.
Une assurance basée sur des indices météorolo-
giques atténue le risque climatique. En même
temps, des partenaires endossent une partie du
risque. Le programme se base sur les filières pour
exercer un effet de levier sur les accords entre
les différents acteurs de la filière, et fait appel à
des partenariats pour améliorer l‘efficacité de la
production.
Grâce à ce programme de financement, plus de 20
millions de dollars ont été décaissés pour financer
plus de 70 projets, permettant ainsi à environ
55 000 agriculteurs d’avoir un accès direct au fi-
nancement grâce à des prêts pour la production et
la commercialisation des produits. Cela a permis
aux agriculteurs d’améliorer leurs techniques et
leurs pratiques, d’accroître la productivité agricole
et donc de générer des revenus plus élevés et plus
stables.
Le programme de financement agroalimentaire est
un partenariat entre la Standard Bank, l‘Alliance
pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA), le
Fonds OPEP pour le Développement Internatio-
nal (OFID), le fond Kilimo, le gouvernement du
Mozambique et l‘Autorité de Développement du
Millénaire au Ghana (MiDA).
19
valeur
Avec son programme de financement de la
chaine de valeur, Ecobank souhaite contribuer à
l’augmentation de la productivité et de la renta-
bilité des acteurs économiques, à l’aide d’un ap-
pariement de l’offre et de la demande qui permet
une meilleure organisation des filières agricoles.
La stratégie d’Ecobank intègre des partenariats et
des collaborations avec tous les acteurs des filières
agricoles et des chaînes d’approvisionnement, afin
d’avoir un impact sur le revenu des agriculteurs, le
développement de la productivité et les retours sur
investissement.
Les interventions concernent toutes les étapes des
filières, depuis les intrants agricoles, la logistique,
le stockage et la transformation jusqu’à la vente.
Ecobank offre des structures de financement pri-
maire et secondaire à tous les acteurs économiques
de la chaîne d’approvisionnement.
Ecobank travaille avec différents partenaires
publics et privés dans de nombreux pays afri-
cains, offrant aux petits producteurs des schémas
de financement et de partage du risque pour le
traitement des noix de cajou, et un financement
des chaînes d’approvisionnement.
Afrique subsaharienne
Outre l‘absence d‘institutions financières dans
les zones rurales en Afrique subsaharienne et
même quand le financement est disponible, les
agriculteurs manquent souvent d‘informations
pour prendre des décisions éclairées. Opportunity
International (OI) soutient la prise de décisions
éclairée en matière de distribution de services de
microfinance, notamment les prêts, l’épargne et
l’assurance via son programme de finance rurale.
Opportunity International (OI) a mis en place
ce programme 5 des 9 pays africains dans
lesquels elle a des banques ou des institutions
de microfinance soumises à la réglementation
et à la supervision. Son objectif est de soutenir
les petits exploitants, en utilisant la solidarité de
groupe plutôt que des garanties, et de financer la
production ainsi que les activités à valeur ajoutée
post-récolte. L’approche générale d’OI est de
travailler en collaboration avec des partenaires
stratégiques, notamment les services de vulgarisa-
tion, les distributeurs d‘intrants et les collecteurs
afin de soutenir les groupes ciblés et de gérer les
risques sur la base de son concept de « modèle
rural ». Outre les fonds de crédit, OI développe
des produits d‘épargne, d‘assurance, et un réseau
de points de service (pour les dépôts, retraits et
transferts d’argent) au plus près des communautés
rurales.
Le « modèle rural » permet des décisions de prêt
éclairées basées sur un modèle reposant sur trois
piliers :
loppement des profils de culture et des coûts
de production, l‘identification des flux de
trésorerie, et l‘information de marché (Know
your crop (Connaissez vos cultures) – KYC
II);
la taille, l‘altitude, la position des maisons, et
les points d‘eau ;
des familles, leurs sources de revenus, l‘accès
et l’utilisation des téléphones mobiles, etc.
21
d’étude de cas
En se basant sur les approches présentées, les
participants ont dégagé plusieurs facteurs de succès,
solutions potentielles et messages pour les décideurs
politiques, sur quand et comment participer:
financières
devraient utiliser des structures existantes et des
produits financiers novateurs : produits de crédit
stockage, organisations de producteurs et entre-
pôts existants. Cela pourrait permettre de réduire
les coûts de transaction et l’asymétrie d’informa-
tion.
es différents
acteurs de la chaîne de production, et sur les
bénéfices de la collaboration pour faciliter la
structuration des filières. Développer des modè-
les/produits conçus en fonction de l’organisation
de la chaine de valeur.
uridiques pour garantir
l’exécution des contrats et/ou les régulations
adaptées pour financer l’agriculture (notamment
les instruments relatifs au financement des pro-
duits).
gricole
pour le personnel des prestataires de services
financiers, pour leur permettre de mieux com-
prendre les modèles économiques de leur clients,
i.e. le cycle de vie des cultures qui sont financées.
Les institutions financières ont besoin de spéci-
alistes de l’agriculture, capables d’évaluer les
plantations, les cultures et le processus de trans-
formation agricole, pour pouvoir prêter aux
entreprises agricoles, évaluer les risques encourus,
structurer les prêts et en fixer les prix de manière
adéquate.
pour
les agricultrices et les agriculteurs impliqués
dans les différentes filières agricoles, en portant
une attention particulière aux problèmes de
genre et de la jeunesse.
intelligents entre les
secteurs publics et privés et les bailleurs de fonds.
Chacun devra mobiliser ses compétences com-
plémentaires pour promouvoir la littératie finan-
cière, l’appui technique, et proposer des disposi-
tifs de partage des risques.
novatrices de réduc-
tion des risques, notamment des produits d’assu-
rance agricole.
t politique clair
pour l’assurance agricole, avec éventuellement
des incitations fiscales et une intégration avec
d’autres services financiers pour les agriculteurs,
comme l’épargne et le crédit.
organisations
de producteurs pour leur permettre de bénéficier
d’économies d’échelle et augmenter leur pouvoir
de négociation en tant qu’unités de production
plus larges. Faire de ces groupes de producteurs
des entités légales permettra de conclure des ar-
rangements contractuels formels avec les banques,
les acheteurs et les fournisseurs d’intrants.
gouvernements et les partenaires
du développement aux conséquences négatives
des subventions aux agriculteurs et aux groupes
d’agriculteurs qui créent des distorsions sur le
marché du crédit et développent une culture de
la dépendance vis-à-vis des subventions.
ervices de vulgarisation efficaces
et spécifiques pour chaque produit, afin de créer
des activités agricoles efficaces et rentables.
Concevoir des approches adaptées aux besoins
spécifiques des agriculteurs, qui ne constituent
pas un groupe homogène.
infrastruc-
tures, notamment des systèmes d’irrigation à
petite et à moyenne échelle, des routes et des
transports en commun, qui sont importants et
nécessaires. Des incitations fiscales peuvent aussi
stimuler l’investissement.
propriété pour les popula-
tions rurales, surtout pour les petits producteurs.
Quand cela est approprié, adapter les droits de
propriété foncière pour faciliter le développe-
ment d’unités de production agricole plus gran-
des, sans remettre en cause les systèmes fonciers
coutumiers.
les minis-
tères gouvernementaux, les partenaires du
développement et les autres parties prenantes,
pour atténuer le manque de coordination, de
communication et de transparence.
Les débats ont porté une fois de plus sur le docu-
ment de politique générale, Politiques publiques
de soutien à la finance agricole en Afrique ; les
enseignements tirés des ateliers portant sur les
études de cas de la veille furent également évoqués.
Les groupes de travail ont examiné les recomman-
dations portant sur le secteur public et sur le secteur
privé – côté offre et côté demande. Cela a donné
aux participants l’occasion de débattre et de peser
sur les directives de politiques de finance agricole
avec plusieurs points de vue, reflets des expérien-
ces professionnelles, domaines de compétences et
centres d’intérêts de chacun..
Les participants ont profité de ces espaces de (vifs)
débats pour nuancer, améliorer et endosser ces re-
commandations. Les résultats de ces sessions, qui
ont souvent évoqué des questions transversales,
représentent la contribution active des participants
de la conférence aux Principes de Kampala.
Soutien public
En référence aux recommandations respectives du
document de politique générale, les participants
des sessions sur le soutien public ont débattu du
rôle que le secteur public peut, et doit, jouer dans
la mise en place d’un environnement favorable aux
pratiques de finance agricole.
en
termes de filières/produits, c’est-à-dire rationali
ser l’usage des ressources pour soutenir des cul
tures stratégiques (par exemple par la production
de connaissances).
Organisme institutionnel de défense de la
finance agricole : il a été convenu que la finance
agricole a besoin d’un organisme institutionnel
de défense solide et dédié ; cependant, la recom-
mandation du document de politique générale
qui évoquait la Banque Centrale pour jouer ce
rôle a été améliorée. Les participants ont admis
qu’elle pouvait jouer ce rôle, mais ont souligné
que son aptitude était liée à son degré d’indépen-
dance, et que la forme institutionnelle la plus
appropriée dépendait du contexte de chaque
pays – dans certains pays, d’autres institutions,
telles que le Ministère des Finances ou le Minis-
tère du Développement Économique, peuvent
être plus à même d’accomplir cette tâche.
Production et gestion de connaissances: Le
secteur public (gouvernement, donneurs, orga-
nismes de recherche) a un rôle actif à jouer pour
réduire le décalage entre l’agriculture et la finance
en matière d’information :
- La production de connaissances devrait se
faire selon une approche en termes de filières
(c’est-à-dire en cartographiant les chaînes
de valeur pour les cultures stratégiques).
- Les infrastructures devraient être développées
pour faciliter la collecte des données météoro-
logiques (stations météorologiques).
- La collecte de données sur les pratiques de fi-
ance agricole (par exemple sur les prêts con-
sentis au secteur) devrait prendre en compte
toutes les institutions financières impliquées
dans les filières agricoles.
L’harmonisation des législations entre les pays
devrait être encouragée pour assurer une cohé
rence sur le continent – les organismes régionaux
ont ici un rôle fondamental à jouer.
réalisés selon les principes du PDDAA (voir Les
principes du PDDAA, p. 25).
Groupes de travail sur les politiques – politiques Le deuxième jour de la conférence a porté sur les questions de politiques. L’objectif était de formuler des recommandations de politiques publiques claires et largement applicables, orientées vers la création d’un environnement propice à la fourniture de services finan-ciers aux filières et aux entreprises agricoles. Pour cela, la matinée a été consacrée à des sessions de groupe afin de travailler sur les politiques publiques.
23
Les organisations d’agriculteurs ont besoin de
ressources publiques. Ces ressources sont béné
fiques aux agriculteurs :
- elles favorisent les économies d’échelle pour
l’achat d’intrants, la génération de valeur
ajoutée, la commercialisation et les services de
conseil.
- elles renforcent l’influence des acteurs des
filières agricoles sur l’élaboration de politiques
relatives à la finance agricole.
- elles favorisent/catalysent l’accès au finance-
ment à travers la collecte de données perti-
nentes, comme les flux de trésorerie.
Le développement des capacités des agricul-
teurs devrait être soutenu à plusieurs niveaux :
- par l’éducation entrepreneuriale des agricul-
teurs pour stimuler et renforcer leur esprit
d’entreprise.
- par l’éducation financière pour permettre aux
agriculteurs de prendre des décisions financiè-
res éclairées.
La protection des consommateurs de services
financiers devrait être soutenue pour améliorer
la transparence des marchés.
Propriété foncière : Les agriculteurs doivent pou-
voir mobiliser différents types de sûreté comme
garantie à leurs prêts à court comme à long terme.
Des politiques publiques devraient statuer sur des
formes de propriété foncière à long terme.
élaborées en prenant particulièrement en compte
les questions liées au genre et à la jeunesse.
Offre
Dans les groupes de travail portant sur l’offre, les
participants ont débattu des questions de politique
qui concernent directement les institutions financi-
ères impliquées dans le secteur agricole.
Renforcement des capacités du personnel :
les institutions financières ont besoin de person-
nel/départements spécialisés pour réussir leur di-
versification vers le financement de l’agriculture,
c’est-à-dire pour améliorer le développement et
la gestion des produits concernant l’agriculture.
Propriété foncière : les terrains constituent la
forme de garantie la plus courante pour les pro-
ducteurs agricoles. Pour que les institutions fi-
nancières acceptent les terres comme garantie,
les droits et titres de propriété doivent être clairs.
Des politiques publiques devraient statuer sur
des formes de propriété foncière à long terme.
La consolidation des institutions financières rura-
les devrait être soutenue dès que possible, poour ac-
-croître l’efficacité des marchés financiers ruraux.
Des partenariats entre différentes institutions
financières impliquées dans les filières agrico-
les devraient être encouragés pour tirer parti de
l’expertise et des avantages des différents mo-
dèles économiques.
Les plafonnements de taux d’intérêt devraient
être évités à tout prix.
25
(PDDAA) :
sée par l’agriculture comme principale stratégie pour atteindre l’OMD 1 ;
sectorielle de 6% par an au niveau national ;
gets nationaux au secteur agricole ;
régionales et la coopération pour relan- cer la croissance ;
ques, de dialogue, d’évaluation et de responsabilité
d’alliances qui intègrent les communau- tés d’agriculteurs et de producteurs, les entreprises agricoles et la société civile.
Demande
Dans les groupes de travail portant sur la demande, les participants ont débattu des défis les plus urgents, pour ceux qui ont besoin de services financiers pour leurs ac-tivités agricoles, et du rôle que les politiques publiques peuvent jouer pour apporter des solutions à ces défis.
Discussionsplénières
Comité derédaction
Groupes de travail sur
les politiques
Ateliers-casd‘entreprises + + +
PRINCIPES DE KAMPALA
Document de politique généraleProjet pour la Conférence
27
Sur la base des résultats des sessions de groupe sur
les politiques, une série de directives politiques a été
rédigée par un comité réunissant des acteurs de haut
niveau (voir Annexe 2). Ces directives traitent des
mesures les plus urgentes pour favoriser la fournitu-
re effective de services financiers au secteur agricole
en Afrique. Cet avant-projet a fait l’objet de débats
supplémentaires minutieux et d’ajustements en sé-
ance plénière. Les 11 principes, connus sous le nom
de Principes de Kampala, résultent d’un processus
fondamentalement consultatif et participatif, qui a
débuté au début de l’année 2011 avec l’inauguration
du Groupe de travail MFW4A sur la finance agri-
cole, avant d’incorporer les contributions de plus de
30 acteurs centraux de la finance agricole du conti-
nent africain lors de la préparation de la conférence,
et d’être complété par les diverses contributions qui
furent apportées durant les différentes sessions de la
conférence, ce qui permit de créer un large consen-
sus sur les Principes de Kampala.
1. Renforcer la politique de finance agricole par la
création d’un organe spécifique de coordination de
haut niveau et en reconnaissant une entité unique
comme le promoteur de la finance agricole.
2. Renforcer les organisations paysannes afin que
le chaînon productif des filières agricoles ait une
influence réelle sur l’élaboration des politiques de
finance agricole.
3. Centrer les politiques publiques sur une approche
en termes de produits/filière et promouvoir le
regroupement des petits agriculteurs pour permettre
la réalisation d’économies d‘échelle dans l‘achat
d‘intrants, la création de valeur ajoutée, la commer-
cialisation et l’accès aux services de conseil.
4. S’assurer qu’une législation est en place et est
appliquée pour favoriser l‘innovation et éliminer les
obstacles au financement agricole par des mesures,
notamment (mais sans limitation) : produits adossés
à des actifs, crédit-stockage (ou warrantage), agricul-
ture contractuelle, bureaux de crédit (et meilleure
identification des clients), regroupement des petites
institutions financières rurales viables et autres
soutiens au secteur financier informel.
5. En accord avec les Principes du PDDAA
(CAADP), et afin d’encourager les investissements
du secteur privé, augmenter les investissements
publics, notamment dans les domaines suivants
(mais sans limitation) : recherche et vulgarisation
sur les cultures et l’élevage, eau pour l’irrigation des
cultures et l’élevage, infrastructures pour l’assurance-
récolte, l’approvisionnement en énergie des zones
rurales, les communications et infrastructures
routières.
6. Soutenir la transformation du secteur agricole à
travers l’encouragement des investissements dans les
exploitations agricoles augmentant la productivité
sur le long terme, par exemple dans des systèmes
d’approvisionnement en eau, d’irrigation, de clôture
et de bâtiments agricoles, dans le cadre d’approches
consensuelles des problèmes de propriété foncière.
7. Permettre aux institutions financières de satisfaire
la demande pour des financements à plus long
terme, en développant des marchés financiers pour
permettre aux prêteurs d’accéder à des modalités de
financement à long terme.
8. Encourager le développement de l’agriculture
commerciale, soit par le regroupement des petites
propriétés, soit par une participation du secteur
privé (national et étranger) ; dans les deux cas,
s’assurer que les problèmes sociaux, culturels et en-
vironnementaux sont traités, et, dans le second cas,
que des contrôles appropriés sont mis en place pour
éviter les exploitations indésirables.
9. Concevoir et mettre en œuvre des actions
concrètes pour améliorer la littératie financière,
la protection des consommateurs et l’éducation
à l’agriculture commerciale, tout en portant une
attention particulière aux questions de genre et aux
problèmes de la jeunesse.
10. Promouvoir la recherche, la formation et la
diffusion des connaissances pour encourager les
investissements du secteur privé dans la création
et la commercialisation de produits et de services
agricoles à forte valeur ajoutée.
11. S’assurer que l’information circule de manière
durable, notamment à propos (mais sans limitation) :
des marchés, des prix des produits agricoles, des
coûts des intrants, ainsi que du coût et des condi-
tions des produits et services financiers.
Principes de Kampala
Les intervenants ont souligné différentes voies
permettant d’élaborer et de mettre en œuvre des
politiques publiques concrètes, en mettant l’accent
sur le rôle des institutions qu’ils représentaient.
L’Association Africaine du Crédit Rural et Agricole
(AFRACA), créée en 1977, est une association
d’institutions, certaines financières, impliquées
dans l’autonomisation des populations rurales
en Afrique. AFRACA compte aujourd’hui 105
organisations membres (un nombre en hausse),
notamment des Banques Centrales, des banques
commerciales, des banques agricoles, des banques
coopératives ou de développement, des organismes
d’assurance, des universités, des IMF et des orga-
nismes d’appui à la microfinance, et des organisa-
tions impliquées dans le développement rural et
agricole en Afrique subsaharienne. AFRACA va
utiliser ses membres et ses réseaux pour diffuser
les Principes de Kampala, en utilisant différentes
plateformes : forums d’échanges politiques, services
de gestion et de diffusion des connaissances, coopé-
ration technique et programmes de renforcement
des capacités.
Le Programme Détaillé de Développement de
l’Agriculture Africaine (PDDAA), administré par
le Nouveau Partenariat pour le Développement
de l’Afrique (NEPAD), bénéficie d’un soutien
panafricain et des gouvernements nationaux. Il
bénéficie donc d’un cadre approprié pour la mise
en œuvre. En approuvant le PDDAA, les pays
africains s’engagent à allouer 10% de leur PIB
au développement de l’agriculture et à instaurer
un environnement propice aux investissements
privés. L’introduction des Principes de Kampala
dans le processus, via les conventions et plans
d’investissement nationaux du PDDAA, est une
possibilité très intéressante. Une série d’indicateurs
sera adoptée pour mesurer les performances, dans
le cadre du travail de suivi et d’évaluation du
PDDAA.
Le Partenariat pour la Finance au Service de
l’Afrique cherche à exploiter davantage la dyna-
mique du processus initié en faveur de la finance
agricole. Le groupe de travail MFW4A des Acteurs
de la Finance Agricole va s’appuyer sur le ré-
seau d’acteurs qui avait été établi avant, et élargi
pendant, la conférence, pour exploiter et diffuser
les connaissances, en particulier les Principes de
Kampala, pour faciliter les initiatives de renforce-
ment des capacités, pour catalyser les financements
destinés au secteur, et pour établir des partena-
riats public-privé. Le partenariat vise à peser sur
l’élaboration de politiques au niveau global, et
portera la voix de l’Afrique en intégrant les recom-
mandations dans l’article de politique internationa-
le du G20 sur la finance agricole, qui sera présenté
durant le Sommet de Cannes en novembre 2011.
La Banque de Zambie est un exemple de traduc-
tion directe des recommandations en politiques. La
Banque finalise son programme de finance rurale et
agricole et va étudier les résultats de la conférence
pour les intégrer dans le processus.
Les différentes composantes de la conférence ont il-
lustré la complexité de financer les filières agricoles.
Les échanges sur les pratiques commerciales exis-
tantes et les leçons à en tirer pour les politiques, et
les débats francs et ouverts sur l’élaboration des po-
litiques, ont permis d’aboutir à un large consensus
sur ce qui fonctionne, et sur ce qui ne fonctionne
pas. L’élaboration et la mise en œuvre des poli-
tiques publiques sera une tâche difficile, en raison
de la diversité des institutions qui doivent travailler
ensemble à la création d’un environnement propice
à la finance agricole. Lors de la dernière séance
plénière, un consensus a été trouvé sur la meilleure
façon de tirer parti des ressources de chacune des
institutions africaines, afin de promouvoir les en-
seignements techniques des Principes de Kampala
et de connecter la finance et l’agriculture pour
exploiter le potentiel du continent!
Perspectives pour l’après-KampalaLa dernière séance plénière a donné l’occasion d’évoquer les prochaines étapes de la mise en place de politiques et de pratiques favorables à la finance agricole – en particulier des Principes de Kampala, autour desquels la conférence a créé un consensus large et participatif.
29
Les intervenants en séance plénière étaient :
Saleh Usman Gashua (AFRACA) Boaz Black Keizire (Union Africaine)Stefan Nalletamby (MFW4A) Chiara Chiumya (Banque de Zambie)
Abdul Kyanika, Centenary Bank
Achim Deuchert, Siège social de GIZ
Ajai Nair, Banque mondiale
Anita Campion, AZMJ
Birgit Holderied-Kress, KfW
Boaz B. Keizire, AUC (Conseiller PDDAA)
Calvin Miller, FAO
Christian Koenigsperger, GIZ Ouganda
Edward Tenywa, Banque de l’Ouganda
Fabian Kasi, Centenary Bank
Fodé Ndiaye, FENU
Gerhard Coetzee, Centre for Inclusive
Banking in Africa, University of Pretoria
Irene Sekamwa, GIZ Ouganda
Joost de la Rive Box, Plateforme européenne de la
microfinance
Judith Frickenstein, GIZ/MFW4A
Mariel Mensink, Terrafina Microfinance
Matthew Troniak, USAID
Maya Makanjee, FinMark Trust
Michael Hamp, FIDA
Michael Jainzik, KfW
Michael Rothe, GIZ/MFW4A
Moses Kaggwa, Ministère des Finances de
l’Ouganda
Enid Kiiza, Banque de l’Ouganda
Rosette Bamwine, Banque de l’Ouganda
Ousmane Djibo, NEPAD/PDDAA
Paul Mayanja, aBi Trust Ouganda
Polycarp Musinguzi, Banque de l’Ouganda
Renate Kloeppinger-Todd, Banque mondiale
Ricardo Sengo, Standard Bank
Richard Roberts, Consultant pour la GIZ
Richard Wangwe, Stanbic Bank
Robert Ocaya, GIZ Ouganda
Robin Hofmeister, GIZ MFW4A/ Nigeria
Ron Bielen, ABI Trust Ouganda
Saleh Usman Gashua, AFRACA
Stephen Makanga, AFRACA
Tom Kakuba, Secrétariat du PMA (Plan for Mo-
dernisation of Agriculture) de l’Ouganda
Enid Kiiza, Banque de l’Ouganda
Fodé Ndiaye, FENU
Gabriela Braun, GIZ/MFW4A
Maya Makanjee, FinMark Trust
Muragu Kinandu, Banque Centrale du Kenya
Richard Roberts, Consultant pour la GIZ
Richard Wangwe, Stanbic Bank
Robert Ocaya, GIZ Ouganda
Stefan Nalletamby, MFW4A
Stephen Makanga, AFRACA
Rédaction des Principes de Kampala
Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH
Siège socialBonn & Eschborn, Allemagne
Dag-Hammarskjöld-Weg 1-565760 Eschborn, GermanyTéléphone : +49 61 96 79-0Télécopie : +49 61 96 79-11 15Email : [email protected] : www.giz.de