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MODERNMODERNA N N U E L O U V R A G E S D A R T 2 0 0 1
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Sommaire Annuel ouvrages dart dition 2001
r a l i s a t i o n s A 43 Viaduc Saint-AndrPAGES
01
05Solution btonpour ouvrage dart majeur
r a l i s a t i o n s SEINE Usine dpurationPAGES
21
25Palette de couleurset de parements
MONACO Port de la CondaminePAGES
06
12La Mditerraneapprivoise par lhomme
POLOGNE Trois pontsPAGES
26
32La Polognelance trois ponts vers lavenir
PONTS HAUBANSPAGES
33
38Plus beaux,plus longs
b l o c - n o t e s Actualits
Livre
PAGE
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p e r s p e c t i v e s Laurent BoutillonRoissy 2E
PAGE
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>>> En couverture :le pont de Normandie.
(Photo : Albert
Brenguier;
Mise en lumire :
Yann Kersal.)
t e c hno l o g i e s b t on TECHNOLOGIES BTONPAGES
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20
Btons et architecturesouterraine
Les ouvrages dart participent lamnagement de nos paysages natureou urbains et sont indispensables notredveloppement, notre mobilit, notreconfort Tous ces ouvrages participent notre modernit, ils sont lavant-gardde la construction. Ce numro deConstruction moderne nous en montre
toute lactualitet la faon dont le btonsait rpondre aux exigences et auxperformances quils requirent. Les pont
haubans font partie des ouvrages quimarquent les esprits par leur originalitleur performance. Le pont de Normandi
(en couverture) a tmis en service le20 janvier 1995,et reste le meilleur
exemple de cette technique par son
architecture, le record de franchissemen
quil a tabli et lengouement quil asuscit. De nombreux ponts haubansbattent actuellement de nouveaux recor
de franchissement travers le monde : cnumro en apporte le tmoignage.
ROLAND DALLEMAG
directeur de la rdac
CIMCENTRE DINFORMATION SU
LE CIMENT ET SES APPLICATION
7, place de la Dfense92974 Paris-la-Dfense Ced
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ditorial
MODERNMODERN
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r a l i s a t i o n A 43 Viaduc Saint-Andr
Solution btonpour ouvrage dart majeur Dernier maillon de lA 43, inaugur le 12 juillet 2000, le tronon qui relie Saint-Michel-
de-Maurienne au Freney stire sur une distance de 13,5 km. Implant au niveau de lextrmit
amont de lautoroute, le viaduc Saint-Andr est louvrage le plus important de la valle,
avec une longueur de 903,50 m. Sa particularit : un tablier qui fait exclusivement appel
au matriau bton. Un cas presque unique, sachant que la quasi-totalit des ponts et viaducs
de lautoroute A 43 intgrent une ossature mixte associant lacier et le bton.
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ous sommes parvenus rendre discret louvrage
le plus important de la Mau-rienne en lintgrant de faonlgante dans une valle parti-culirement resserre. Tels sontles mots de larchitecte Charles Lavignepour rsumer la conception du viaduc
Saint-Andr, lun des seuls ponts de
lautoroute A 43 qui ait t construit en
bton. Le choix du matriau tait li la
difficult dapprovisionner le site en pou-
trelles mtalliques, explique larchitecte.
Coinc entre deux flancs de montagnes
et sans aucune vue dgage,encadr par
un torrent (lArc), la RN 6 et une voie
ferre, le viaduc ne laissait que peu de
possibilits architecturales.Mais le pro-
fil de la valle a conduit la ralisation
dun ouvrage courbe prsentant une
perspective intressante depuis la RN 6,
reprend Charles Lavigne. La forme
sinueuse du tablier a impos lutilisation
de voussoirs prfabriqus. vrai dire,
cette technique tait la seule envisa-
geable compte tenu de ltroitesse du
site. Notre rle essentiel concernait
linsertion de louvrage dans son envi-
ronnement. Nous navions pas dimpli-
cation dans le calcul des structures,
mais le bureau dtudes imposait des
contraintes au niveau du dessin du
viaduc.Et pour Charles Lavigne, la
forme dune structure doit tre le reflet
esthtique de sa technicit.
Une recherche
esthtique complexe
Le pont est implanttrs bas dans la
valle. Le tablier unique en constitue
presque le nouveau fond. Extra-large
avec ses 21,20 m, il est supportpar des
piles dont certaines ont une hauteur
parfois plus faible que son paisseur. La
premire difficulttenait dans le dessin
des piles, qui devait tre en adquation
avec leur faible hauteur, explique
Charles Lavigne.Mais une autre obliga-
tion rendait plus ardue encore la t
de larchitecte, celle de constr
quelques piles dans le lit de lArc, d
une recherche esthtique encore p
complexe : Dans un tel contex
chaque pile devait prsenter un pr
hydraulique idal, autrement dit tre
forme cylindrique.Charles Lavign
donc dessinun ft circulaire de 5 m
diamtre,surmontdun chapiteau cahaut de 4 m.Sa particularit : faire of
de pile lui tout seul.Les trois appuis
plus courts ont ttraits de cette fa
Unitprserve
Le choix de la teinte de louvrage s
imposde lui-mme. Lendroit est
peu triste, la montagne sombre, expli
larchitecte. Construire dans cet envir
nement un pont de couleur claire au
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>>> La forme sinueuse du tablier a ncessitla mise
en uvre de voussoirs prfabriqus. Louvrage est coincentr
deux flancs de montagne,le torrent Arc, la RN 6 et une voie ferre.
Le chapiteau carrdes appuis peut faire office de pile
lui seul. Trois appuis sont traits de cette faon. Une hauteu
minimale de 5 m a tdgage sous le tablier afin de permettre
le passage ventuel de blocs rocheux. Extralarge, le tablier
supporte 2 x 2 voies de circulation.
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CHAMBRYALBERTVILLE
Saint-Michel-de-Maurienne
Orelle
tunnel dOrelle La Praz
Saint-Andr
tunneldu Frjus
TURINA 43
RN 6
LArc
viaduc du Freney
viaduc Saint-Andr Le Freney
A 43 RN6
LArc
N
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t malvenu. Limposant tablier est
donc dune couleur sombre. En fait,
Charles Lavigne a profitdune caract-
ristique du BHP, matriau utilispour sa
ralisation : Ce type de bton est dune
teinte plutt fonce, alors que les archi-
tectes prfrent les btons clairs. Le via-
duc ne rompt pas pour autant lunitdes
ouvrages de la Maurienne. Les corniches
du pont sont turquoises,comme lArc
quand il nest pas en crue. Cette couleur
revient sur lensemble des constructions
de lA 43.Faire respecter lunitarchitec-
turale ntait pas trs difficile, la plupart
des ouvrages de lautoroute savoyarde
tant signs Charles Lavigne.Larchitecte
a travaillen collaboration avec le cabi-
net Chambre et Vibert, chargdu design
des btiments et des pages.Ce travailen commun a permis dassurer une unit
de forme et de couleur tout au long de
lautoroute. Les piles des passages
suprieurs et les murs de soutnement
prsentent des parements imitant le
rocher, conclut Charles Lavigne. Des
veines de quartz sinfiltrent dans les
piles, et tous les crans anti-bruit sont
construits en bois ou en bton de bois.
Preuve quen matire douvrages dart,
esthtique et technicitvont de pair.
vec ses 903,50 m, le via-duc Saint-Andrest le plus
long de lautoroute A 43. Loca-lisen haute Maurienne, proximitdu
tunnel du Frjus, il prsente un tablier
large de 21,20 m qui supporte les deux
doubles voies de circulation, plus les
bandes darrt durgence. Son trac
sinueux est dictpar le contexte topogra-
phique : une valle encaisse aux ver-
sants instables dune part, la prsence de
la RN 6 et dune voie ferre dautre part.
Sans oublier lArc, dont les crues centen-
nales peuvent atteindre des dbits de
plus de 900 m3/s.Autant de facteurs qui
ont compliqulimplantation de lou-
vrage. Sur la rive gauche, la zone des
Grandes Murailles peut entraner
lboulement de prs dun million de
mtres cubes de dblais ; notre choix
sest donc orientvers la rive droite, en
limite de lArc, explique Michel Lvy,
directeur de Setec TPI. Cette option a
imposle reprofilage du versant nord de
la valle, en terrassant le dblai trs
pentu dit sous la ville sur une lon-
gueur de 300 m. Quelque 300 000 m
de blocs schistogrseux envelopp
dune matrice meuble ont ainsi tva
cus. Lopration visait dgager un
hauteur minimale de 5 m sous le futu
tablier afin de laisser le passage
dventuels blocs rocheux. En parallle
la pente du versant tait adoucie pou
amliorer sa stabilit, tandis que le
berges taient protges par des enro
chements en raison des sollicitation
hydrauliques rencontres sur le site.
Voussoirs limits 125 t
Le tablier, qui pouse le fond de la valle
est possur une srie de deux cules e
de dix piles. Ces dernires,qui doiven
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Un tablierhautes performances
A
>>> Le tablier est divisen
350 sections de 2,20 ou 2,78 m.
Les voussoirs sont couls en B 80
qui les rend plus rsistants, plus
et plus facile manipuler.
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garantir un coulement hydraulique opti-
mal, sont de forme circulaire et en
nombre rduit eu gard la longueur
de louvrage. Leur rpartition a conduit
retenir des portes importantes pour
le tablier : 95 m pour 7 des 11 traves.
Les autres oscillent entre 39,40 m et
89,45 m. En amont, sur ses cent derniers
mtres, le tablier slargit jusqu
27,36 m. Une particularit due aux
biseaux dentre et de sortie du diffuseurdu Freney, dernier dispositif dchange
avec la RN 6 avant le tunnel du Frjus.
Prfabrication par10 C
Le tablier est constitude voussoirs prfa-
briqus en bton, mis en place laide
dune poutre de lancement selon la tech-
nique des encorbellements successifs.
Pour rester manuvrable, chacun de
ces lments ne pouvait excder un poids
de 125 t.Dola division du tablier
350 sections dune longueur de 2,20
ou de 2,78 m en fonction du calepin
des traves.Seuls les voussoirs sur pile
ceux qui leur sont adjacents affichent
longueur de 1,80 m. Mme chose p
les voussoirs installs sur les cules,d
le poids propre a imposun btonn
en place.Le poids limitdes voussoi
conduit la mise en uvre dun bto
hautes performances. Compte tenu caractristiques du viaduc et des con
tions climatiques dans la valle de
Maurienne, le bton devaittre insens
aux cycles de gel-dgel, ne pas cont
dentraneur dair dans sa formule, a
une rsistance de 60 MPa et enfin
maniable, explique Pierre-Loc Veyr
ingnieur responsable de la mat
duvre SetecTPI sur le site. Aprs le
de plusieurs formulations diffren
la solution B 60 sest avre irralis
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>>> Pour pouvoir tre manutentionns, les voussoirs en bt
ne pouvaient dpasser un poids unitaire de 125 t. Les voussoir
sont mis en place laide dune poutre de lancement,selon
la technique des encorbellements successifs. Les dix piles
et les deux cules sont quipes dun dispositif parasismique constit
de vrins hydrauliques. Avec ses 903,50 m,le viaduc Saint-And
est louvrage de franchissement le plus imposant de lautoroute A 43
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Vrins parasismiquesLe secteur de la haute valle de la Maurienne a un caractre modr-
ment sismique.Le viaduc Saint-Andrest donc trs sensible aux mou-
vements de sol, dautant plus que son tablier en bton prcontraint,
rigide et massif (21,20 m de large pour une hauteur constante de
4,50 m),est implantau ras du sol. Une obligation, car louvrage doit
passer sous la voie ferre situe lextrmitamont du projet.Le tablier
est donc possur des piles dont certaines sont trs basses peine
4 m,soit lpaisseur du chevtre.
Dans cette configuration, La partie suprieure du viaduc ne bnficie
pas dun amortissement naturel.Cest pourquoi les dix piles et les deux
cules ont tquipes chacune dun dispositif parasismique constitu
de vrins hydrauliques.Ces derniers sont orients dans le sens longitu-
dinal sur les cules et transversal sur les piles. Leur rle consiste limi-
ter la transmission au tablier des efforts que subissent les piles en cas
de sisme. De plus, le tablier repose sur des appuis glissants multidi-
rectionnels.Ce systme garantit un dplacement suffisant du tablier
pour assurer le fonctionnement des vrins. Les vrins prsents sur les
cules sont au nombre de douze, avec une capacitindividuelle de
250 t, tandis que chaque pile reoit deux vrins de 200 t. Ce dispositif
parasismique ne soppose pas la dilatation de louvrage.
TECHNIQUE
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En fait, le choix sest arrtsur un B 80
dont la densitbeaucoup plus impor-
tante rpondait au cahier des charges
en matire de rsistance, de gel-dgel
et de maniabilit. En outre, la mise en
uvre dun tel bton permettait de cou-
ler des lments plus lgers, donc plus
faciles manipuler.
Les voussoirs sont prcontraints indivi-
duellement dans le sens transversal, au
moyen de quatre cbles T 15 placs
tous les 80 cm.Une prcontrainte longi-
tudinale est applique aprs la pose, en
trois tapes.En premier lieu, des cbles
permettent laccrochage des voussoirs
au flau en quilibre sur son appui.
Intervient ensuite la prcontrainte de
continuit(jonction entre flaux), rali-
se avec six paires de 19 T 15 position-
nes en partie infrieure, plus une paire
en section suprieure. Une prcon-
trainte dite extrieure au moyen de
quatre paires de cbles 27 T 15 vient
complter ce dispositif pour relier trois
flaux entre eux.
Prfabrication sous abri
Lusine de prfabrication tait situe sur
lautoport du Freney,500 m en amont de
louvrage. Elle comptait deux cellules,
dune capacitde production de deux
voussoirs par jour, installes dans un
hangar. Implanter lunitde prfabrica-
tion sous abri tait volontaire, pour auto-riser le travail mme par temps trs
froid, poursuit Pierre-Loc Veyron. La
justesse de cette dcision sest vrifie en
fvrier 1999, o la production des
voussoirs a pu continuer malgrlarrt
du chantier, immobilispar une tempra-
ture de 10 C. Cette suspension de
lactivitna pas causde problme par-
ticulier, puisque le rythme de pose de six
voussoirs par jour a rapidement absorb
le surplus. La solution voussoirs prfa-
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Matre douvrage :
Socit franaise du tunnel
routier du Frjus (SFTRF)
Matre duvre :
Setec TPI
Architecte :
Charles Lavigne
Entreprises gnrales :
Groupement Bouygues
(mandataire),Olivia TP,GFC,
Intrafor et DTPTerrassements
Cot :
30,8 M (202 MF)
Lepetit frrede Saint-Andr
Le viaduc du Freney est spardpeine 135 m du viaduc Saint-Andr.
Long de 207 m, ce petit frre constitue lextrmitamont de lauto-
route de la Maurienne.Au-del, la rampe daccs au tunnel du Frjus
prend le relais.En fait,ce viaduc franchit successivement la bretelle de
sortie du diffuseur qui se dtache du viaduc Saint-Andr, puis lArc et
enfin le carrefour giratoire de la RN 6. Louvrage est divisen quatre
traves dont la plus importante atteint 79 m. Il intgre un tablier mixte
unique dune largeur de 18,20 m. Son ossature mtallique (8,80 m de
large) a ncessitune prfabrication en atelier par demi-lments.Ces
demi-caissons ont tsouds ensemble sur laire de montage.Les
tronons ainsi reconstitus, dun poids unitaire de 1 145 t,ont ensuite
tassembls les uns avec les autres et mis en place par lanage.
La dalle en bton,dune paisseur de 30 cm, a tcoule en place au
moyen dun quipage mobile pour les encorbellements,et dun cof-
frage perdu en bac acier nervurpour la partie centrale.
TECHNIQUE
briqusconstituait aussi une variant
par rapport au projet initial, car elle per
mettait de gagner prs de six mois d
dlai, conclut Pierre-Loc Veyron. TEXTE : ANTOINE VAVE
PHOTOS : GUILLAUME MAUCUIT-LECOMTE
SFTRF/F. BATAILLARD, SFTRF/G.COTTE
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r a l i s a t i o n MONACO - Port de la Condamine
La Mditerraneapprivoise par lhomme Rien ne semble pouvoir arrter ltat mongasque dans son entreprise de domestication
de lespace maritime. Lextension du port de la Condamine, qui devrait tre acheve en 2003
aprs trois annes de travaux marqus du sceau du gigantisme, apporte au gnie civil
et la construction off-shore de nouvelles rfrences, dans la ligne de la barge NKossa
ou du pont de lresund. Lopration, dont le cot slve 1,65 milliard de francs, fait appel
aux techniques les plus abouties et les plus fiables en matire de construction bton.
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ien quil soit idalementsitu, le port de la Conda-
mine subit les vents dominantsdu fait dune orientation paral-lle au Rocher des deux jetes.Seule une digue oblique pouvait le prot-
ger de la houle, solution inapplicable du
fait de la profondeur des fonds marins,
suprieure 50 m. difier un tel ouvrage
aurait ncessit de tels volumes de rem-
blais que le chenal en et t obstru !
De nombreuses solutions ont t envisa-
ges, jusqu la ralisation dun ouvrage
mont sur pieux, malheureusement trop
coteuse.Assist par les ingnieurs de
Doris Engineering, Ren Bouchet,conseiller technique auprs du dparte-
ment des travaux publics de Monaco, en
est finalement arriv la solution
dune digue flottante.Arrime un terre-
plein artificiel de 0,8 ha attenant au fort
Antoine, cet immense paquebot de
bton de plus de 350 m de long fera
cho une contre-jete de 145 m, situe
de lautre ct du chenal, sur le qua
Louis-II. Ce programme titanesque,du
montant prvisionnel chiffr 1,65 mi
liard de francs, sinscrit dans la poltique de reconqute du bord de mer ini
tie par ltat de Monaco, 35 ans apr
ldification du terre-plein de Fontvieille
Lextension du port de la Condamine v
doubler sa capacit, explique Jaco
Ward,chef de division au service des tra
vaux publics de Monaco. Objectif : am
liorer laccueil de la grande plaisance, e
faire du port une tte de ligne pour le
croisires de luxe en Mditerrane.
Futur centre dactivits
Outre ces fonctions portuaires, lou
vrage devra rpondre des exigence
urbaines : il permettra la ralisatio
dun centre dactivits denviro
15 000 m2 et ldification dun parking
de 360 places, tout en prservan
lenvironnement marin.
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contre-jete
digue flottante
terre-plein
port de la Condamine
port Hercule
quaiLoui
s-II
N
B
>>> La Ciotat : une usine de prfabrication ciel
ouvert, qui dbute sur terre et se poursuit dans la darse.
Les travaux ont mobilis150 personnes sur le chantier.3
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Les infrastructures se dcomposent en
deux lots : le lot n 1 comprend la rali-
sation du terre-plein et de la contre-
jete, le lot n 2 lexcution de la digue
flottante (voir encadr). Les ouvrages de
gnie civil du lot n 1 consistent en des
caissons en bton prfabriquprcon-
traint de type B 65 (famille des BHP),
dun poids compris entre 4 000 et
37 000 tonnes, et qui constituent les
infrastructures de lextension du port.Un
tel gigantisme excluait toute fabrication
in situ, qui aurait causdes nuisances
pour les habitants et lenvironnement.
Les lments ont donc tremorqus
depuis La Ciotat et le port autonome de
Marseille oils ont tprfabriqus.
Outre une fonction dassise,ces ouvrages
doivent absorber les efforts de la houleet rsister au franchissement des lames,
tout en restant solidement ancrs sur le
substrat. La stabilitest apporte par la
prsence, ctport,de compartiments
ballast, remplis avec des granulats plus
lourds que leau. La face tourne vers le
large comporte des alignements dou-
vertures (les Jarlan) dbouchant dans
des cellules vides, ouvertes en partie
haute, de faon que la surpression ame-
ne par les vagues soit canalise et
quelle schappe verticalement.Ces
bassins de dissipation servent aussi
diminuer lnergie rflchie vers le large,
qui pourrait mettre en difficult les
petites embarcations, prcise Jacob
Ward. Ces dispositions expliquent la
forme complexe des ouvrages, calculs
au plus juste pour rsister aux efforts, et
pourvus de multiples rservations.
Leves de 10 m
Constitus dun radier, de voiles ortho-
gonaux formant les cellules organises
selon une trame carre de 7 m ou de
10 m, surmontes dune dalle haute, les
caissons sont couls par phases succes-
sives (13 squences pour le caisson-
pile qui supporte la contre-jete). Les
moyens du chantier sont lchelle
des caissons, explique Olivier Betoux,
de GTM Construction, directeur de la
production et de la prfabrication
groupement dentreprises Bouygu
GTM-Dumez. Pour couler des vo
dont certains atteignent 30 m de h
teur, nous utilisons des pompes au
motrices disposant de flches de 42
52 m, du matriel extrmement rare
Europe.Le coulage seffectue sur
hauteur de 10 m, qui rend assez d
cates les oprations de vibration nc
saires pour homogniser le btonviter les dfauts de surface. Le p
blme est de mnager des chem
pour les aiguilles vibrantes entre
armatures, reprend le responsable
densitmoyenne des ferraillages
de 360 kg/m3, et de 500 kg/m3 d
certaines zones devant rsister
contraintes mcaniques les plus
ves.Une raison qui a amenles in
nieurs opter pour des armatures
40 mm de diamtre !
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>>> Un chantier placsous le signe de la dmesure, comm
en tmoignent les hauteurs de coulage de 10 m. LesJarlan
sont des ouvertures qui dissipent lnergie des vagues et de la houle
Un paquebot de bton, le plus grand caisson du terre-plein :
37 000 tonnes coules en majoriten flottaison. Stabiliser les
ouvrages durant la construction a demanddquilibrer les masses
permanence en jouant sur le remplissage des cellules en eau de me
4
3
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1
r a l i s a t i o n MONACO - Port de la Condamine
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Lot n 1 : terre-pleinet contre-jete
4 caissons pour le terre-plein.
3 caissons pour la contre-jete.
45 000 m3 de bton.
12 000 tonnes daciers passifs,
400 tonnes de prcontrainte sur la
contre-jete et la zone rotule.
400 000 heures de travail (ou-
vrages en bton).
200 personnes sur le chantier
(en pointe).
1 000 000 de tonnes de granu-
lats (remblais sous-marins).
Montant du march: 4 600 mil-
lions de francs hors taxes.
Lot n 2 :digue semi-flottante
45 000 m3 de bton.
13 000 tonnes daciers.
Cot de louvrage : 375 millions
de francs hors taxes.
CHIFFRES CLS
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Outre un suivi de fabrication extrme-
ment complet, incluant notamment un
suivi du poids des ouvrages (contrle de
la rpartition des ferraillages et de
lpaisseur et de la densitdu bton),
lopration se distingue par son caractre
itinrant,voire mouvant. Si les radiers
et les dix premiers mtres sont couls
sec, les leves sont faites en eau.
Quand le tirant deau dpasse 9,50 m,
les lments sont emmens au port
autonome de Marseille, qui permet de
raliser des hauteurs plus importantes
(tirant deau de 16 m). Avec le coulage
du bton, llment senfonce, prcise
Olivier Betoux. Mais la rpartition des
masses nest jamais quilibre. Nous
sommes donc obligs de corriger las-
siette du bloc en permanence, en rem-plissant certaines cellules, pour quil
demeure horizontal.Une application en
vraie grandeur du principe dArchimde,
que le responsable retiendra comme
laspect le plus ludique du chantier !
Achemins par flottaison laide de
remorqueurs, les ouvrages demandent
quelques prparations, commencer par
un ballastage pour rgler lhorizontalit,
et une fermeture des nombreuses rser-
vations, faute de quoi les lments ris-
queraient de sombrer. Aprs trois jours
de traverse, marqus par un contrle
bathymtrique permanent afin de dtec-
ter les ventuelles fuites ou voies deau,
les caissons sont lentement immergs
laplomb de leur position dfinitive,sous
contrle GPS. Lassise des quatre cais-
sons du terre-plein, qui totalise 1 ha, est
constitue de 460 000 m3 de granulats
extraits de la carrire du Revest, dans le
Var, et transports quotidiennement par
chalands. Cette plateforme est rgle
et stabilise laide de diffrentes
techniques (vibrocompactage, injections
solides, battage de pieux et ralisation
de murs de soutnement), aprs extrac-
tion de 110000 m3 de fond vaseux.
Prcisioncentimtrique
Une telle opration de terrassement
et de fondation sous-marine grande
chelle est indispensable pour viter
les tassement ultrieurs. Les points
extrmes des caissons doivent se trouver
lintrieur dun rayon de 50 cm, sou-
ligne Jacob Ward. La tolrance de posi-
tionnement vertical du caisson de cule,
osera arrime la digue flottante, a t
ramene plus ou moins 17 cm !
C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ A N N U E L O U V R A G E S D A R T 2 0 0 1
3 4
Ingnierie : des calculs trs pousss
Pour un observateur extrieur, lextension du port frappe par son gigan-
tisme. Pour les nombreux bureaux dtudes (intgrs aux entreprises
ou extrieurs) mobiliss pour cette affaire, lopration a surtout t
synonyme de complexit, tant les diffrentes contraintes taient diffi
ciles concilier. Contrairement un ouvrage terrestre, la conception
des caissons doit prendre en compte les efforts que devra supporte
louvrage au cours de son service (efforts qui varient en fonction de lin
tensitde la houle), mais aussi les efforts engendrs pendant la phase
de remorquage et lors de la mise en place de llment dans la zone de
marnage. Sans oublier les risques sismiques, les structures devan
rsister une acclration de 0,16 G. Combines aux impratifs de
durabilitdes btons,qui imposaient un enrobage minimal des arma
tures,ces exigences auraient a prioridbouchsur des ouvrages extr
mement massifset tout simplement inconstructibles ! Des moyens
de calcul trs lourds ont donc tdploys pour modliser de faon trs
fine les diffrents ouvrages,afin de les optimiser.Le modle de la cule
comporte 25 000 nuds, et celui de la contre-jete, 26 000, souligne
Robert Eymery, de Dumez-GTM,directeur technique du lot n 1 et coor
donnateur des tudes.Paralllement, des tudes de sol extrmemen
pousses ont tengages pour garantir la stabilitdes ouvrages su
les fonds marins compte tenu des risques de glissement et de tas-
sement. Ces paramtres ont entranune masse considrable de
calculs qui ont largement dpassce que nous avions pu anticiper
ajoute Robert Eymery. Les tudes du terre-plein, commences en ma
1999,ne se sont acheves quen septembre 2001.
TECHNIQUE
-
5/26/2018 CM-OA-2001
12/44
Lancs en dcembre 1999, la construc-
tion et lchouage des 7 caissons du lot
n 1 devraient sachever en mars 2002,
soit aprs 28 mois de travaux. Un chiffre
relativement faible en regard des
contraintes, de la complexitet de la
dimension des ouvrages. Et si la totalitdes lments du terre-plein sont mainte-
nant en place (lexception du caisson
port), le caisson de cule ayant tlivr
en juillet, au terme de 18 mois de prfa-
brication, cest prsent au tour des
composantes de la contre-jete de sortir
de la forme de La Ciotat.
Depuis le mois de mai dernier, lappui le
plus volumineux, car situau large, est
en flottaison. Le caisson-pile, de
quelque 17 300 tonnes, est compos
dune embase de 46 m de long,de 31 m
de large et de 16 m de haut. Il est gale-
ment surmontde deux piles latrales
dune largeur de 6 m et dune hauteur
de 15 m, qui supporteront la contre-
jete encore en construction. La contre-
jete, dune gomtrie particulirement
labore,est laboutissement dun vaste
travail matrialispar des tudes hydro-
dynamiques et des simulations informa-
tiques. Celles-ci constituent une pre-
mire application pratique du mur
deau fixe,procdmis au point et bre-
vetpar les services techniques de la
Principaut : ctport, un pan inclin
est immergafin de limiter le cou-
plage entre les masses deau du port
et du large(dispositif Bybop, pour
Bouygues Break Water Optimized
Profile) ; ctmer, outre les perfora-
tions de type Jarlan, la contre-jete estmunie dun becquet destinfragmen-
ter les masses deau et les renvoyer
dans le sens oppostout en contribuant
diminuer la force des vagues.
cette complexitgomtrique, il faut
encore ajouter une contrainte structu-
relle. Car contrairement aux caissons du
terre-plein qui reposent sur toute leur
base, la contre-jete ne comporte que
deux zones dappui situes chaque
extrmit. Limportance des efforts de
torsion, accentue par les dformati
du sol, a justifique louvrage fa
lobjet dune prcontrainte longitudin
dun seul tenant. Une gageure pour
ouvrage marin, la longueur de la con
jete atteignant 145 m !
Un ouvrage public
sous le signe de la scurit
Ce projet est exemplaire par sampleur, mais aussi par la prise
compte de la scurit, la vocation de
ouvrages tant daccueillir un la
public, conclut Jacob Ward. Except
rotule, qui est une relle innovation
dont nous ne nous pouvions nous p
ser, toutes les techniques employ
sont prouves, y compris les bt
hautes performances. Lventail co
plet des prcautions applicables
ouvrage maritime a tdploy.
10 C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ A N N U E L O U V R A G E S D A R T 2 0 0 1
>>> Un chantier itinrant : partir de 9,50 m de tirant dea
les lments sont achemins depuis La Ciotat jusquau port de Marsei
La contre-jete met en jeu des techniques dabsorption de la ho
trs complexes, comme ce becquet immergctmer qui fragmente
les masses deau. Le dispositif de stabilisation du caisson
est compltctport par un pan inclinimmergqui limite le couplag
entre les eaux du port et du large (dispositif Bybop de Bouygues).
3
2
1
r a l i s a t i o n MONACO - Port de la Condamine
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a dure de vie dun btonest troitement dpen-
dante de sa porosit, la pntra-tion des produits agressifs pouvant
entraner des dommages suite la cor-
rosion des armatures. Cest dautant
plus vrai pour des ouvrages devant
supporter une immersion permanente
dans leau de mer pendant une dure
de service fixe contractuellement
100 ans ! Pour raliser un bton trs
peu poreux, et donc trs compact, le
service bton de GTM Construction a
optimisla formulation laide dunebatterie dessais de pntration pour
diffrents lments (ions chlorures,eau,
mercure et gaz). Louverture des fis-
sures a tlimite seulement 0,2 mm
pour les faces des caissons exposes au
large, selon un rglement norvgien
spcialisdans les ouvrages off-shore
en bton arm. Les aciers sont protgs
la fois par une paisseur denrobage
importante (55 mm) et par un dispositif
employpour protger la coque des
navires, la protection sacrificielle (o
cathodique), qui met en uvre de
anodes en alliage daluminium activ
lindium de 55 198 kg.Une premir
pour un ouvrage portuaire
Un bton compactet peuexothermique
La formulation, riche en lments fins,
tadapte aux contraintes de mise en
uvre par lajout dun superplastifian
de nouvelle gnration qui permet l
pompage du bton et garantit sa fluiditpendant 90 min. Et pour carter tou
risque de fissuration durant la prise, l
formulation du bton comprenait de
cendres volantes et des fumes d
silic e en remplacement dune parti
du ciment : Un dosage plus faible e
ciment a permis dabaisser 55C l
temprature de la raction, la limite fix
tant de 70C, explique Olivier Betoux
de GTM Construction,directeur de la pr
fabrication. En outre, les btons sont pro
C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ A N N U E L O U V R A G E S D A R T 2 0 0 1 1
3
L
Des btons spciauxpour une dure de vie dun sicle
promenade haute
promenade basse promenade basse
0,00 (NGM)0,00 (NGM)
CTPORT CTMER
PAROIJARLAN 30 %
BECQUETAVANT
PLAN INCLINARRIRE
25,00 m 5,00 m
46,00 m31,00 m
31,00 m
Coupe sur contre-jete
Caisson-pile
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14/44
tgs pendant la prise par la pulvrisa-
tion dun agent anti-vaporant, puis
dun matelas deau de 5 cm dpaisseur
absorbant la chaleur.Rsultat : le BHP
atteint une rsistance caractristique de
78 MPa en moyenne et de 85 MPa en
pointe, bien suprieure la classe exi-
ge par le cahier des charges (B54).
Durabilit : btons
spciauxet entretien suiviMais une interrogation demeure : com-
ment garantir une durabilit dun
sicle, sachant que le recul dont dis-
posent les entreprises en matire dou-
vrages maritimes en bton nest que de
30 ou 40 ans ? Les rsultats des essais
de permabilitdu bton ont servi de
base des modlisations informatiques,
qui ont montrque la formulation rete-
nue assurait lintgritdes btons au
moins pendant cette priode, rpond
Olivier Betoux.Mais durabilitnest pasantonyme dentretien.Le principe de la
protection sacrificielle des armatures
demande de remplacer les anodes tous
les 25 ans environ, souligne Jacob Ward.
Il nest pas exclu non plus que nous
ayons faire des oprations de mainte-
nance sur les btons, par exemple au
niveau des joints. Les ouvrages seront
donc contrls priodiquement.
TEXTE : JEAN-PHILIPPE BONDY
PHOTOS : GUILLAUME MAUCUIT-LECOMTE + DR
12 C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ A N N U E L O U V R A G E S D A R T 2 0 0 1
>>> Des pompes
automotrices quipes de flche
de 42 et 52 m ont permis de
raliser les voiles bton de grand
hauteur. Lextension du po
de la Condamine : un complexe
de 15 000 m2 gagns sur la mer
en toute scurit, grce au bton
2
1
r a l i s a t i o n MONACO - Port de la Condamine
Matre douvrage :
principaut de Monaco
Matre duvre :
tudes APS et APD :
Doris Engineering
Entreprises du lot n 1 :
Bouygues Offshore,Bouygues TP,
Dumez GTM,GTM
Construction,Impreglio,
Serimer
Entreprises du lot n 2 :
Dragados,Fomentos,Bec,
SMMT,Triverio,
Construction Algsiras
tudes gotechniques :
Gocan,Geodia,Ifremer,Institutfranais du ptrole,Norvegian
Geotechnical Institute,
Godynamique et structure,
Simecsol
Essais hydrauliques :
Institut technique Chalmers,
SSPA,Sogreah,
Ocanide
Contrle technique :
Bureau Veritas
Le lot n 2 : la digue semi-flottante
Larrive de la digue semi-flottante,attendue en 2002 aprs 3 semaines
de navigation,sera le point dorgue de lopration. Cet ouvrage dune
longueur de 352 m,dune largeur de 28 m (44 m la base) et dune hau-
teur de 19m dont 16 m de tirant deau sera constitudune double
coque en bton prcontraint hautes performances. Limportance du
volume immergpermettra dy loger sur une premire moitiun par-
king de 360 places sur quatre niveaux, et sur lautre une remise sec
pour bateaux de moins de 13 m. Les superstructures accueilleront des
locaux administratifs et commerciaux, une gare maritime,ainsi quun
phare lextrmit. Prfabrique dun seul tenant en cale sche Algsiras, prs de Gibraltar, la digue ncessitera 44 000 m3 de bton,
10000 t daciers passifs et 3 000 t daciers de prcontrainte.quilibr
dynamiquement par des pompes relies des ballasts situs dans dif-
frents compartiments, louvrage comportera sa base deux ailerons
stabilisateurs longitudinaux dune largeur de 8 m destins attnuer
roulis et tangage,et renforcer leffet brise-lames. Des dispositifs trs
efficaces, les calculs et les essais en bassin ayant montrque les dpla-
cements latraux la pointe de louvrage ne dpasseraient pas
quelques dizaines de centimtres en cas de houle ou de tempte.
Comme pour la contre-jete, la conception des caissons brise-houle fait
appel au principe du mur deau fixe, un brevet dvelopppar la prin-
cipautde Monaco.Arrime par 8 ancres au large, la digue sera solida-
rise au caisson de cule C30 du terre-plein par une liaison articule
faisant appel une rotule mtallique de 200 tonnes.Cette articulation
sera protge par un systme de fusible, explique Jacob Ward,chef de
division au service des travaux publics de Monaco. Si leffort exercsur
le terre-plein et la digue sont suprieurs ce que peuvent reprendre les
ouvrages au niveau du couplage,lors dun sisme par exemple, larticu-
lation se dbote.Un dispositif compltpar deux lignes de mouillage
pour maintenir la digue immobile.
TECHNIQUE
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-
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PARLER DE RENOUVEAU DE LARCHITECTURE SOUTERRAINE
NA RIEN DEXAGR. LES NOUVEAUX PARKINGS ENTERRS, ET PLUS
FORTE RAISON LES NOUVEAUX PLES DCHANGES FERROVIAIRES,
EN SONT UNE PREUVE CLATANTE. LHEURE NEST PLUS AUX SOUS-SOLS
OBSCURS ET AUX COULOIRS LABYRINTHIQUES, MAIS PLUTT
DES VOLUMES LARGEMENT OUVERTS, DES PERSPECTIVES SANS MYSTRE
QUI RASSURENT ET FACILITENT LORIENTATION. LE BTON, POUR SA PART,
APPORTE TOUT ENSEMBLE SES QUALITS STRUCTURELLES , SA FACILIT
DE MISE EN UVRE ET LTONNANTE DIVERSIT DE SES TEXTURES.
Mtros de Lyonet de ToulouseLe bton pour toutes ses qualits
Chai VillecrozeUne ralisation prestigieuseen terre viticole
Gare ParisLa gare Bibliothque-Franois-Mitterrand,ple dchange modle
Gare de MonacoDmonstration de raffinementdans le sous-sol du Rocher
C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ A N N U E L O U V R A G E S D A R T 2 0 0 1 13
technologiestechnologies
B T O
Btonset architecturesouterraine
-
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es espaces souterrains sont commu-nment considrs comme moins
attractifs que les constructions lair libre.Ils inspirent mme certains une vritable phobie.
Mais souvent ncessit fait loi, et il peut tre impos-
sible, pour des raisons locales,de raliser en super-
structure un programme donn. Parfois aussi, la dci-
sion denterrer un projet procde plutt dun parti
architectural que dune obligation. Quoi quil en soit,
larchitecture souterraine connat, depuis une dizaine
dannes,un vritable renouveau.
La premire caractristique dune architecture sou
raine rside dans la prgnance des impratifs struc
rels dans le parti formel, toujours largement dterm
par la prise en compte des forces en jeu : pousses l
rales, charges verticales, pousses de bas en haut,
Dans ce contexte, la vote simpose comme la rpo
la plus emblmatique parce que la plus efficace p
soutenir le poids de la terre (ou des ventuels b
ments).Au demeurant, la vote nest pas la solutunique, et larchitecte peut prfrer par exemple
systme poteaux-poutres ou refends-poutres. Le p
intressant, de ce point de vue,est la richesse du vo
bulaire disponible lintrieur mme dune option s
cifique comme la vote. Ainsi, dans les gares et
chais, on dcouvre des votes fort diffrentes par le
proportions et leurs formes, selon quelles sont crois
ou linaires, ralises en plein cintre ou poses
des appuis verticaux. Murs pleins ou percs, pote
cylindriques, cruciformes ou carrs, avec chapiteau
sans, la descente des charges verticales peut empru
des cheminements daspect vari, tout en respect
des impratifs structurels rigoureux.
Le bton la conqute des chaissouterrains du Bordelais
Pionnier de larchitecture des chais souterrains a
Chteau-Margaux au dbut des annes quatre-vi
lAtelier des architectes Mazires, Bordeaux, illu
depuis cette date la libertde conception laisse
chitecte en dclinant, de projet en projet, des varian
bien identifies. Pour Chteau-Margaux, de soli
piliers de section carre portent des votes surbaiss
travers des chapiteaux bords biseauts dune bsimplicit. Peu de temps aprs,le mme principe
repris pour Chteau-Yquem avec interposition
poutres plates entre les votes et les poteaux cr
formes.Plus rcemment, au Chteau-Gruau-Larose,
chapiteaux ont disparu et des membrures merge
des piles polygonales composent un ensemble d
Ce dossier ne prtend videmment pas une quel-
conque exhaustivit, mais les exemples voqus illus-
trent quelques grandes tendances.Prcisons demble
que la notion douvrage dart a tici comprise dans un
sens large. En effet, il y aurait peu dire sur larchitec-
ture douvrages aussi importants que les tunnels des
TGV. En revanche, on sintressera la nouvelle gare de
Monaco et la gare Bibliothque-Franois-Mitterrand
Paris.Un dossier sur les parkings ayant trcemmentpublidans la revue, nous prsenterons une ralisation
atypique : la rhabilitation lourde dun parking conu
la fin des annes soixante. Plus inattendu, le domaine
des chais vinicoles enterrs donne lieu lmergence
dune architecture spcifique dans laquelle linertie
thermique du bton constitue un atout apprciable.
Plus traditionnelle, la tranche couverte de la dviation
de la RN 12 Jouars-Pontchartrain permet de mesurer
lvolution des dispositifs de scuritet de confort dans
ce type douvrage. De nombreux autres projets auraient
pu tre cits (muses,quipements sportifs, etc.),mais
ce tour dhorizon rvle djune belle diversitde solu-
tions bton pour larchitecture souterraine.
14 C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ A N N U E L O U V R A G E S D A R T 2 0 0 1
t e chno l og i e s b t on
Architecture souterraine :actualiten sous-solLES GARES SOUTERRAINES DU RSEAU
EOLE OU DE LA LIGNE 14, PARIS,
SUFFIRAIENT DMONTRER LA RICHESSE
DU BTON EN MATIRE DAMNAGEMENTS
SOUTERRAINS. MAIS LVENTAIL EST LARGE,
ET IL NEST PAS DE CONSTRUCTION
ENTERRE QUI NE TIRE PROFIT DES
QUALITS DE CE MATRIAU UNIVERSEL.
L
>>> Les chais souterrains de Chteau-
Margaux et leurs solides piliers de section
carre portant des votes surbaisses.
-
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17/44
lgance remarquable. Dans les chais de Chteau-
Latour, en cours de finition, les votes reposent sur
dpaisses murailles dans lesquelles se dcoupent de
vastes arches surbaisses.Ainsi, sur un type de pro-
gramme unique, le mme architecte peut imaginer de
subtiles variations sur un thme impos.
La mme inventivitdans la rponse apporte aux pro-
jets apparat dans larchitecture des gares souterraines,
confirmant lirremplaable plasticitdu bton.
La lumire, un outil privilgi
des architectures enterresSi la volumtrie est largement conditionne par les
contraintes structurelles, larchitecture souterraine
exige en parallle un travail approfondi quant la dfi-
nition des qualits daspect du bton. Dans la plupart
des cas, en effet, la structure est visible, mme si lon
relve, sur les nouvelles lignes de mtro de Lyon et de
Toulouse par exemple, une certaine tendance la
recouvrir dun doublage intrieur.
Sachant quun espace souterrain est peu, voire pas du
tout clairnaturellement, la perception des surfaces
diffre sensiblement de ce quelle est lextrieur.Alors
que le rayonnement solaire dispense une puissancelumineuse pouvant atteindre 10 000 lux, lclairage
lectrique utilisdans les locaux enterrs ne dpasse
pas 500 lux. Paradoxalement, cette situation prsente
un attrait pour larchitecte. En effet, si la lumire artifi-
cielle est moins intense il sen faut de beaucoup , il
est cependant possible, dans une large mesure, den
dfinir les qualits (temprature de couleur notam-
ment). Et surtout,larchitecte a le pouvoir de position-
ner les sources sa guise. Cest pourquoi les projets
prsents dans ce dossier montrent une mise en valeur
remarquable, non seulement de la gomtrie, mais
aussi de la peau des structures en bton. Pour des rai
sons videntes, le bton mis en uvre est le plus sou
vent de couleur claire (gris ou blanc,parfois plus proch
de la pierre,comme celui du muse du Louvre), et le
traitements de surface peuvent tre diffrencis selo
les lieux lintrieur dun mme projet.Ici, un bto
lisse et brillant contribue la luminositambiante et
une acoustique rverbrante ; ailleurs, des panneau
perfors de bton dense concourent la cration dun
atmosphre plus sereine et plus calme.
Lventail des architectures souterraines est dautan
plus large que le bton peut tre mis en uvre d
faon varie et quil peut tre associavec dautre
matriaux comme le bois, le mtal ou le verre, dans de
compositions esthtiques relevant la fois, dans cer
tains cas, de larchitecture et du design.Au demeurant
lenjeu dpasse toujours la simple dcoration, puisqules parois intrieures peuvent revendiquer la mm
noblesse quune faade extrieure. Cest pourquoi un
belle architecture souterraine stimule limagination e
suscite un dpaysement qui nous fait oublier nos ven
tuelles apprhensions. Dans lentretien quil a bien
voulu nous accorder, Jean-Marie Duthilleul directeu
de lAgence des gares SNCF explique les contraintes
mais aussi le caractre gratifiant dune confrontatio
avec les mystres du monde de len dessous.
TEXTE : JEAN-PIERRE MNAR
PHOTOS : ATELIER DES ARCHITECTES MAZIRE
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t e chno l og i e s b t on
Principaux avantages techniqueset esthtiques du bton
Le bton simpose par ses performances struc-
turelles et apporte des avantages techniques et
esthtiques incomparables larchitecte dsi-
reux de construire un ouvrage souterrain.
La plasticit
En souterrain comme lair libre, le bton se
mouleselon la volontde larchitecte.
La qualitdaspect
Lisse ou rugueux, blanc ou gris, travailldansla masse ou sous forme de composants prfa-
briqus minces, le bton offre une grande
libertlarchitecte dans la dfinition des
textures et des couleurs.
La scurit
Rassurants par leur solidit, les btons sont
galement stables et rsistants au feu de par
leur composition mme. Dans de nombreux
projets, la rglementation incendie exige une
stabilitau feu dune heure ou plus, facile
atteindre avec une structure (et des parements)
en bton.
Lacoustique
Linertie du bton limite la transmission des
vibrations.Dans le mme temps,une conception
gomtrique approprie et des traitements de
surface spcifiques permettent de sculpter
lacoustique particulire dun espace souterrain.
Linertie thermique
Cette qualitest apprciable pour le confort des
humains.On dcouvre dans larchitecture deschais vinicoles souterrains quelle est galement
favorable au vieillissement du vin.
La performance sur le chantier
Prfabriqu, coulen place,pomp-projet : les
techniques de mise en uvre du bton sadap-
tent tous les cas de figure. Dans le domaine
des ouvrages souterrains, les procds de
fabrication voluent constamment, largissant
dautant le champ des possibles.
TECHNIQUE
>>> Chteau-Yquem, des poteaux
cruciformes supportent des votes
surbaisses avec interposition de poutres
plates. Chais de Chteau-Pichon-
Longueville, grand cru classPauillac.
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Construction moderne :
Quelles sont, selon votre
point de vue, les principales
spcificits de larchitecture
souterraine par rapport
une construction ensuperstructure ?
Jean-Marie Duthilleul :
Il faut bien sentendre surce que lon appellesouterrain ! Lesouterrain, cest lespaceau plus profond du solqui ne voit plus le cielde la ville, o la lumire dujour nentre plus. Un espacedans le noir 24 heures sur 24.Pendant longtemps, on alog en sous-sol ce que lonvoulait cacher : les rseaux,
ENTRETIEN
Jean-Marie Duthilleul,directeur de lAgence des gares (service Architecture-Ingnierie de la SNCF)
cest bien la perceptionde lespace par les gens, biendiffrente dans un espacesouterrain.
Construction moderne :Pouvez-vous nous donner
davantage de prcisions
quant ce travail sur
la perception de lespace
souterrain ?
Jean-Marie Duthilleul :
Oui, nous avons identifiquatre problmes deperception auxquels on se
trouve confrontdans unespace souterrain,bien
connus des splologuesdailleurs.Le premierproblme est la perte de la
Ensuite on procde unesorte de retournement
spatial puisquil sagitde crer un videlespacede la gare par exempledansle plein du sol, linversedonc de la cration dunplein dans le vide du ciel
dans un projet traditionnel.
Enfin,larchitecturesouterraine induit
un vocabulaire structurel
spcifique, dont la vote estla forme privilgie parcequelle est la plus appropriepour soutenir le poids
norme des terres. Maisce qui nous guide dans
la mise en place des formes
des structures de la lumire,
les rserves, etc.,de sorteque le monde souterrain
tait connotngativement.Notre volont, avec lesprojets souterrains
rcemment ralissou encore en chantier, est
de considrer le dessouscomme aussi noble que
le dessus. Lorsquon conoitde tels espaces, on doit
composer avec trois
caractristiques essentielles.La lumire,matirepremire de larchitecture,doit tre en ces lieuxtotalement fabrique,onjoue avec des sources
intrieures et non plus avecun astre lointain extrieur.
notion des distances et de
celle de lhorizontale. Si loveut y remdier, il faut meten place de grands rythme
de structures,de volumes
de lumire qui, en seconjuguant, crent lesrepres ncessaires. Citonlexemple de Montparnasseavec le rythme des 64 mtrentre les grandes arches
supportant le jardin, accord
avec celui des 15 mtresdes poutres primaires.
Le deuxime point critiqueest la sensation
dcrasement, que lon traipar des effets optiques
qui par exemple rendent
difficile lapprhension de
NOUVELLES LIGNES DE MTRO LYON ET TOULOUSE
Le bton,omniprsent
Les nouvelles lignes de mtro de Lyon et de Tou-
louse sont implantes sous des axes existantsave-
nues, boulevards ou rues grand trafic. Second
point commun, les stations sinscrivent dans des
tunnels en bton de section rectangulaire.Les carac-
tristiques de ces enveloppes structurelles tant
dfinies par des bureaux dtudes spcialiss, le tra-
vail des architectes est centrsur les amnage-
ments intrieurs.
Consquence de cette dmarche, une deuxime
peau intrieure est souvent impose, dissimulant
plus ou moins le cadre bton.Ainsi, Toulouse, dans
la station dinterconnexion conue par lAtelier 13
(qui a galement dfini la charte architecturale de
lensemble de la ligne), qui fait le lien entre laligne A existante et la future ligne B, le bton struc-
turel ne sera visible que sous la forme dun plafond
caisson et de poteaux cylindriques. Pour la station
Debourg,Lyon, larchitecte Christian Drevet a
imagin une structure exceptionnelle par son
expressivit et son ingniosit technique. Auniveau symbolique, il se rfre deux archtypes
dunivers souterrains : la grotte et le sous-bois.
La coque bton incarne une grotte dans laquelle
aurait poussune fort mtallique. Structurelle-
ment, la solution retenue une charpente dont les
membrures horizontales en acier pousent le trac
du diagramme des moments flchissants a per-
mis de gagner de la hauteur en rduisant lpais-
seur du plafond, composdune dalle de compres-
sion de seulement 20 cm et de prdalles minces
disposes en losange.
Cette structure horizontale hyperstatique optimise
les performances des matriaux, le bton tra-
vaillant en compression et lacier en traction. Le
croisement des membrures en biais assure un e
cace contreventement. Verticalement, les char
sont reprises au centre de la station par une
de poteaux cylindriques en tubes dacier ple
dune section minimale de 20 cm.Matriau de structure indispensable la stabilit
louvrage, notamment en cas dincendie, le b
est galement prsent sous la forme plus archit
tonique et dcorative dun revtement unifor
voquant les alluvions fluviales et glaciales du s
Mat sur les murs, ce revtement se fait lisse
brillant au sol, comme sil avait t, de longue da
poli par les pieds des humains.
PHOTOS : RIC SAI
Matre duvre gnral de la ligne : Semaly
Matrise duvre : Christian Drevet Architecture, Ly
Matrise douvrage : Sytral (Syndicat des transports
de lagglomration lyonnaise)
Ingnieur structure :Alain Ranvier
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hauteur relle sous plafond.Ainsi, dans la gare
Bibliothque-Franois-Mitterrand, le dessin des
votes et leur matire fontdisparatre la notionde plafond, alors quela hauteur est de 4,15 mtresla clet de 2,7 mtresau sommet des piliers.
Troisime cueil, lesperspectives fermesentranent une impressiondemprisonnement,dolesjeux de dtramage quilargissent lespace encrant des perspectivesouvertes en diagonale, avec
des lignes de fuite lointaines.
Enfin, se pose le problme de
lillisibilitde lespace, qui setraduit par les difficultsdorientation que lonconnat. Ce qui compte,l,cest de donner aux gens
les points de repre lointainsqui leur permettront
dapprhender lespaceglobalement.
Construction moderne :
Comment le bton
est-il utilisdans ces
architectures souterraines ?
Jean-Marie Duthilleul :
la base dune architecturesouterraine,on trouve des
volumes et de la lumire,avec entre les deux la
matire. En loccurrence, le
de surface. Pour Eole,par
exemple, nous avons dans
les passages troits desbtons glacs, alors que surles quais, hauteur de lil,le bton est bouchard,comme griff, avec des reliefsmis en valeur par la lumire ;au-dessus, les votes sontsatines.Le principe de base reste
de montrer la matire desparois et de rendre
habitable le bton.Monaco, dans une villeole marbre estomniprsent,on peut dansla gare redcouvrir la beautdu bton. En sus de cetravail sur la lumire et la
bton est le matriaudominant pour des raisons
structurelles au dpart,maisnous nous intressonsaussi beaucoup sesqualits daspect, et enparticulier la manire dontil ragit la lumire.De cepoint de vue, la qualitde lapeau est trs importanteparce que la lumire estrelativement faible, quelques
centaines de lux. Pendant
longtemps, nous avons
utilisdes ciments auxlaitiers traditionnels,puis
nous avons largi la paletteen utilisant ds que possibleles btons clairs ou blancs,etnous diversifions les effets
matire, sur les couleurs etles textures,nous travaillons
galement beaucoup surlacoustique des lieux.Dans un espace souterrain,
le son ne peut schappervers lextrieur et les sonsextrieurs, eux,nepntrent pas, ou de faontrs attnue. Nousimaginons donc des
scnarios acoustiques avecdes seuils, des espaces
amples, des espaces intimes
Les halls, par exemple,sont
souvent assez rverbrants,alors que sur les quais
le bruit des trains est
absorbpar des panneauxde bton ou de bois.
MODERNISATION DUN PARKING RUNGIS
Scuritet luminosit
Sombre, gris, mal clair : il y a peu de temps
encore, ce parking runissait tous les dfauts de ses
homologues construits dans les annes soixante-dix.La situation tait dautant plus problmatique que cinq
parkings communicants constituaient un immense
ensemble souterrain labyrinthique et peu rassurant.
Chacun a trorganisune chelle plus humaine et
pourvu dun accs et dune sortie indpendants.
Lintervention la plus notable dans cette rhabilitation
lourde concerne les parkings 1 et 2,avec la cration de
failles au nord et au sud.De la sorte,la lumire natu-
relle pntre les trois niveaux autrefois aveugles, et
des circulations pitonnes ciel ouvert ont tamna-
ges dans un espace vgtalis. La structure bton a
tadapte lendroit de la nouvelle faade cre
sur la faille et par des dcoupes dans les refends.Des
poteaux ont t couls sur la trame des poutres
(7,20 m) avec reprise en sous-uvre. De plus, pour res-
pecter la rglementation incendie,des allges ont t
cres et prolonges vers le bas pour couvrir les nez de
poutre.lintrieur, lambiance a ttotalement trans
forme par lapplication dune peinture blanche sur lebtons gris dorigine et la cration dun doublage vitr
et claircontre les voiles bton, qui guide lusage
vers la sortie principale. Par ailleurs, afin dallge
visuellement lespace, de larges ouvertures ont t
perces la scie cloche dans les grands refends paral
lles de 20 cm dpaisseur. Autant damnagement
qui ont contributransfigurer ce parking conu pa
lagence Cuno Brullmann, en collaboration ave
Jean-Luc Crochon. lextrieur, dans la faille, la pent
est dcoupe en gradins au moyen de murs de sout
nement en bton blanc prfabriquselon une tech
nique identiquecelle des composants b
ton de la
faade. Dtail singulier, les passerelles pitonnes de la
faille sont constitues de voles et paliers en bton
ultra-minces (14 cm), mis en tension par des tubes en
acier inox. Les composants bton et mtal prfabri
qus sont assembls par embotement, comme le
panneaux de soutnement. Cet exemple montre qu
est possible de rhabiliter un parking souterrain au
point de laligner sur les meilleurs standards du neuf
pour la scuritcomme pour la luminosit.
PHOTOS : GUILLAUME MAUCUIT-LECOMTE, GASTO
Matre douvrage : SILIC
Matre duvre : Cuno Brullmann et associs,
Jean-Luc Crochon
Bureau dtudes : SITAC, SF 21, Arcora
Entreprise gnrale: SICRA
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CHAIVINI-VITICOLE DU DOMAINE DE THUERRY
VILLECROZE, VAR
Harmonie et srnitLe nouveau propritaire de ce domaine a lambition
de produire des vins haut de gamme par vinifica-
tion traditionnelle (process Delta Cave). Afin de
rpondre un cahier des charges draconien, exi-
geant en particulier une temprature constante de
14,5C dans le chai de vieillissement, sans apport de
frigories lectriques, les architectes Xavier Leibar et
Jean-Marie Seigneurin ont proposdenterrer les
chais dans la pente vers le sud,entre les vignes et les
btiments anciens aligns au sommet.Lobjectif pre-
mier tait donc de bnficier de linertie du sol sur
trois faces et en couverture, puisque plus de6 000 tonnes de terre ont trapportes sur linfra-
structure en bton.
Autre spcificitde ce projet, la hauteur sous plafond
atteint 9 mtres dans les chais de vinification et de
vieillissement,placs ctnord pour bnficier dune
protection naturelle maximale. Grande hauteur et
ventilation au moyen de portes de 3,5mtres de hau-
teur contribuent au maintien dune temprature
stable. Le volume,trs simple,est un paralllpipde
de 70 m de longueur et denviron 20 m de profon-
deur. Si la terre priphrique assure djune cer-
taine fracheur, linertie des 4 000 m3 de bton
parois joue galement un rle majeur dans
contrle de la temprature ambiante. Le bton pr
crit est dense, avec au minimum 350 kg de cimen
au maximum 180 litres deau par mtre cube. Un f
dosage en adjuvant superplastifiant a permis de p
server le temps douvrabilitet damliorer les p
formances mcaniques du bton.
Les chais tant constitus de volumes clos juxta
ss (lexception de la trave centrale du porche
de la salle de dgustation vitre en mezzanine)
soin particulier a tapportla qualitdaspdes parois. cet effet, les coffrages mtalliques
grande hauteur ont tdoubls intrieurem
dune peau en panneaux de contreplaqubak
formant des modules de 1,25 x 2,5 m inscrits dans
calepinage marqupar des joints creux. Ces p
neaux ont tutiliss chacun une dizaine de fois
maximum, et une cire vgtale a tsubstitue a
habituelles huiles de dcoffrage minrales dans
souci de respect de lenvironnement. Dans le m
temps, la conception des coffrages a ncessitu
tude complmentaire pour intgrer de nombreu
rservations lies lencastrement des appar
dclairage, des pivots de portes, des scellementscuves et autres machines participant au process.
Le chai de vinification se distingue par son plafo
dcoupen caissons par des poutres de 18 m de p
te, et percen son centre par une goulotte to
nante dalimentation en raisin des 14 cuves inox
poses en cercle. La dalle bton de 30 cm est por
par des poutres de 55 cm de large et de 1,30 m
retombe, dessinant neuf carrs de 5,8 m de ct
fait, seules les deux poutres longitudinales s
pleines, les deux autres incluant une me en poly
rne. Lunique faade oriente au sud est protg
par un parement de pierre blanche en avant dvide dair et de lisolant extrieur. Le bton des mu
des sols et des plafonds, le chne des portes, linox
le verre, composent finalement une harmo
sereine qui sied bien lpanouissement du vin.
PHOTOS : SERGE DEMA
Matre douvrage : SCEA Chteau-Thuerry
Matre duvre : Xavier Leibar,
Jean-Marie Seigneurin, architectes
Entreprise gnrale: Spada Nicoletti
Surface totale : 1 970 m 2
Montant des travaux : 30 MF HT compris process
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LA GAREBIBLIOTHQUE-FRANOIS-MITTERRAND
Un ple dchangetaille humaine
La gare Bibliothque-Franois-Mitterrand joue un rle
stratgique dans le projet Paris-Seine-Rive-Gauche, au
nord du 13e arrondissement. La composante majeure
du programme est une salle dchange souterraine
entre les lignes C du RER et la ligne 14 du m tro. Cet
espace sorganise sur 4 niveaux principaux, sous le
nouveau sol de la ville qui reconstitue lancien dnivel
vers la Seine,au-dessus des voies SNCF. Cette situation
a pour consquence singulire de placer la gare en
sous-sol de certains des futurs immeubles de lavenue
de France,qui constituera une partie du toit de la gare.
La conception du projet est issue dune collaboration
entre lAgence des gares de la SNCF, dirige par Jean-
Marie Duthilleul,et les architectes Antoine Grumbach
et Pierre Schall, chargs de la ligne 14 du mtro par la
RATP. Une volontcommune de cohrence se traduit
par une continuitdaspect entre la partie SNCF de la
salle dchange et lamphithtre de la RATP. Il en va
de mme pour la signaltique,avec une continuitdela chane dinformation par des chartes graphiques
diffrentes,mais bien accordes dans lesprit.
La salle dchange se prsente comme un vaste
volume aux proportions inhabituelles : longueur
90m, largeur 75 m, et seulement 4,5 m de hau-
teur maximale. Lespace est dfini par des votes
croises de bton clair, lgrement brillant, qui cou-
vrent un lieu homogne et ouvert, sans couloir ni
angle ferm. Cette gomtrie offre aux voyageurs
une perception globale des cheminements et des
vues lointaines, tout en crant des salles votes de
16 m de ct, dont lchelle et les proportions se
montrent rassurantes pour tous ceux qui sjournen
quelque temps dans la gare.
Lunitgomtrique de lensemble dissimule la pr
sence de deux structures porteuses dissocies, ave
dune part les poteaux supportant les votes du pla
teau des voies, et dautre part les poteaux de des
cente des charges de la dalle de lavenue de France
et de ses futures constructions. Cette sparation de
structures verticales vite la transmission des vibra
tions dorigine ferroviaire vers les immeubles. Identiques dans leur forme, les poteaux diffrent pa
leur couleur selon leur fonction : bton gris clai
pour les poteaux supportant uniquement une vot
et les voies,et bton blanc pour ceux qui assurent la
descente des charges du quartier suprieur. Concr
tement, cette distinction est assure par des coque
prfabriques. Sur le plan acoustique, on note l
recours, pour la paroi sud de la salle dchange,
des panneaux absorbants perfors en CCV (compo
site ciment-verre).
terme, la gare Bibliothque-Franois-Mitterran
comportera trois sorties intgres dans le rez-de
chausse des immeubles venir, linstar de ce que
lon connat dj dans les gares Haussmann-Saint
Lazare et Magenta. Cette gare illustre aussi, d
faon emblmatique, une architecture nouvelle ima
gine pour ces lieux dchange vitaux dans une
mtropole moderne.
PHOTOS : SNCF AP-AREP, DIDIER BOY DE LA TOU
Matre douvrage : SEMAPA SNCF RATP
Architecte :Agence des gares SNCF
Bureau dtudes :AREP direction de lIngnierie SNCF
Entreprise : Chantier Moderne
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TRANCHE COUVERTEDE LADVIATION DELARN 12
Tranche high-tech
Cet ouvrage est le point fort des 10 km de la dviation
de la RN 12 Jouars-Pontchartrain.Longue de 460 m,
cette tranche couverte prserve la tranquillitet
lenvironnement du quartier de Chennevires. uvredingnieur par nature, ce projet a galement donn
lieu lintervention dun architecte, Philippe Fraleu,
qui a participau dessin des ttesdu tunnel.
Les techniques de mise en uvre sont traditionnelles :
prterrassement jusqula cote du tablier, ralisation
des parois moules, coffrage et ralisation du tablier,
terrassement en taupe, puis mise en uvre des
chausses et des quipements. La modernitde cette
tranche couverte se manifeste particulirement dans
les dispositions prises en matire de scurit, avec un
niveau dexigence alignsur celui des tunnels auto-
routiers. La scuritet le confort sont galement as
rs par un systme de ventilation trappes auto
tiques et un clairage pondrtrois niveaux dint
sit. Preuve quun ouvrage modeste par la taille p
receler un contenu technologique lev.
PHOTOS : GUILLAUME MAUCUIT-LECO
Matre douvrage : direction des Routes
Matre duvre: DDE des Yvelines
Entreprises : Groupement Bouygues DTP
LA GAREDE MONACO
Raffinement ferroviaire
Cette gare sinscrit dans un site mythique, au cur
de la principautde Monaco. Le dfi pour les concep-
teurs : crer un espace souterrain de 540 m de long
qui ne soit pas gnrateur danxit, mais qui, au
contraire,magnifie le lieu et le programme.
La gare se compose de deux espaces principaux bien
identifis : le long tunnel des quais, selon un axe est-
ouest, et perpendiculairement le btiment daccueil
et de service. Une passerelle relie entre eux ces deux
volumes au niveau de laccueil et permet daccder
la gare de plain-pied depuis un parvis. Le btiment
voyageurs est comme tapi au fond du vallon, sous le
passerelle. La solution imagine pour lclairag
consistconcevoir la vote en bton la mani
dune vote toile : des luminaires (600 lampe
induction choisies pour leur dure de vie) rpasur sa surface allgent visuellement la vote
crent une ambiance magique, lopposdu tun
traditionnel.
Lacoustique a galement fait lobjet dune tu
approfondie. Des modlisations mathmatiq
bases sur la volumtrie du projet et les caract
tiques des matriaux ont permis doptimiser la so
risation pour une bonne intelligibilitdes messag
Dans le tunnel, des panneaux absorbants en bois
tdisposs sur les soubassements en bton d
vote,au-dessus des parois verticales. Ces derni
pour leur part, sont recouvertes de panneaux aco
tiques en bton de poudres ractives.
Au final, la gare impressionne dans tous
domaines : espace, confort lumineux et acoustiq
qualitdes finitions, scurit. Signalons ce suje
mise en place de rideaux deau aux extrmits
tunnel pour la dissolution des fumes en cas dinc
die. Le budget global de lopration gare et g
civil compris slve 1,63 milliard de francs, d
140 millions de francs pour le second uvre
tunnel et du btiment voyageurs.
PHOTOS : HENRI MUN
Matre douvrage : Travaux Publics Mongasques
Architecte :Agence des gares SNCF
Entreprises : gros uvre, groupement sous la directio
de SITREN ; sol bton,Grepy ; Ductal blanc,mise au
point J.-F. Picardat Bouygues ; mise en uvre,EP
parking. Conu comme un espace calme, il abrite la
billetterie, les salles dattente, les services et les
commerces sous une hauteur de 5 m. Les poteaux de
bton blanc composent une structure rassurante,
relaye au sol par un tapis de granito clair. Point
dorgue de cette architecture, le tunnel se distingue
au premier regard par sa courbe grand rayon qui
enrichit la perception de lespace.
Les quais stirent sur 430 m sous une vote en
bton gris clair de 25 m douverture pour 10 m de
hauteur. Quelque 130 000 t de bton et 8 000 t
dacier ont tutilises pour la ralisation de cetunnel qui reste pour lessentiel un espace ferm,
malgrles puits de lumire au-dessus des voies et
lclairage naturel diffuspar la faade vitre de la
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r a l i s a t i o n SEINE - Usine dpuration
Lusine dpuration de Seine
aval traite prs des deux
tiers des eaux uses de la rgion
parisienne. Pour augmenter
la capacit de lusine en
cas dorage, une nouvelle unit
de clarifloculation est venue
rejoindre les quipements
existants. Larchitecture de cette
nouvelle installation soigne
textures et couleurs pour mieux
saccorder llment liquide.
Dmonstration des performances
physiques, techniques
et esthtiques du bton.
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Palettede couleurset de parements
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nstall dans une boucle dela Seine, le site dAchres
a t affect au traitement deseaux la fin du XIXe sicle. Il sestdvelopp au fil des annes par agran-
dissements successifs. Dans sa configu-
ration actuelle, lusine dpuration Seine
aval traite prs des deux tiers des eaux
uses de lagglomration parisienne, ce
qui reprsente environ 2 000 000 m3
deau par jour. Rcemment mise en ser-
vice, la nouvelle unit de clarifloculation
permet de traiter une partie des eaux
excdentaires par temps de pluie, grce
un procd physicochimique innovant.
Larchitecte Luc Weizmann a conu cette
usine dans un esprit dintgration des
dimensions architecturales et paysagres
aux contraintes techniques du process detraitement des eaux uses. Linscription
harmonieuse de la nouvelle unit dans le
paysage urbain et la matrise des pollu-
tions sonores et olfactives se sont donc
rvles primordiales.
Intgration soigneLe btiment est partiellement enterr
pour rduire son impact sur lenvironne-
ment. Sa toiture incline attnue le rap-
port avec les coteaux urbaniss des col-
lines de la Frette,situs en vis--vis.Tout
le process dpuration des eaux uses
seffectue dans des zones fermes,si bien
quaucun bruit ne schappe de lusine,
tandis que lair nausabond dgagpar
les eaux uses et par les oprations de
clarifloculation est entirement dsodo-
risavant rejet dans latmosphre.Troisentits composent le projet : le btiment
technique, les dcanteurs, les paissis-
seurs. Le btiment technique regroupe
les fonctions de relvement et de dgril-
lage des eaux avant leur acheminement
vers les ouvrages de dcantation. Il
intgre aussi les fonctions complmen-
taires au traitement des eaux : dpotage
et stockage des produits chimiques, ven-
tilation-dsodorisation de lair, salles des
transformateurs, salles lectriques, salle
de commande, locaux administratifs....
Les dcanteurs sont installs lextrieur,
dans le prolongement du btiment tech-
nique,entre les deux canaux damene
des eaux. Ils sont suivis par lespaissis-
seurs, implants perpendiculairement.
Ces quipements techniques sont pour
lessentiel enterrs. Larchitecte a com-
posavec eux une sorte de jardin minralmettant en scne toutes les parties mer-
gentes. Le calepinage des dalles de so
bton,leslments de couronnement
bton bleu poli et les coques de couv
ture des bassins en rsine, les coff
des hydrocyclones, etc.,sinscrivent d
un dessin densemble harmonieux
confre au lieu une dimension plastiqu
Dmonstrationdesthtique industrielle
Prolongpar un vaste parvis minra
btiment de lusine se lit comme
volume habilldinox et de compos
dont la toiture incline vers la Seine
anime par les entres de lumire na
relle clairant les espaces intrieurs
tout est penset dessinpour faire
sortir les qualits plastiques et esttiques des quipements techniques
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>>> Une nouvelle usine lchelle du paysage.
Lumire, couleurs, jeu des matires dans les galeries
latrales et les zones fonctionnelles, comme la salle des dgrilleurs
Les imposantes machines qui assurent la dsodorisation
de lair sont installes dans un vaste espace dont les parois de
bton semblent contenir la pousse des eaux.
4
32
1
du process industriel. De lautre ct,
une gnreuse cour anglaise met en
scne le mouvement ascensionnel des
volumes abritant les vis dArchimde
remontant les eaux uses dans lusine.
Entirement traite en bton, cette cour
dcline dans un mme ensemble les
matires et les couleurs du bton brut
des parois, du bton poli bleu des garde-
corps, et du bton poli ou grenailldes
dalles du sol.
La qualit, la pertinence et loriginalitde
la dmarche architecturale sapprcient
lintrieur de ldifice. Volume, espace,
transparence, lumire et couleur quali-
fient lambiance dgage par cette archi-
tecture industrielle. Le btiment sorga-
nise partir dune galerie intrieure
transversale et de deux galeries paralllesqui assurent la desserte des diffrents
espaces et mettent en communication les
trois niveaux principaux. La galerie trans-
versale est traite comme une vritable
rue intrieure dolon dcouvre toutes
les zones fonctionnelles de lusine.Dve-
loppe depuis le plancher le plus bas jus-
quau toit, elle offre plusieurs angles de
vue sur la dsodorisation, le stockage du
chlorure ferrique,les deux canaux dame-
ne...Elle est borde sur un ctpar un
grand mur en bton blanc brut percde
larges ouvertures circulaires, qui accom-
pagne lenvole verticale de lespace sur
toute sa hauteur.
Omniprsence du bton
La diversitdu traitement des btons,trs
prsents dans les espaces intrieurs,par-
ticipe la qualification des zones fonc-
tionnelles et des ouvrages techniques.
Cest le cas du mur tout en bton brut quispare la salle de dsodorisation de
la zone des transformateurs et du
dgrillage, qui apparat comme un vri-
table contrefort.Rythmpar de puissants
poteaux, il semble contenir le flux des
eaux dferlantes. Dans la salle de stoc-
kage du chlorure ferrique, la trame des
poteaux cruciformes en bton dlimite
les casiers accueillant les cuves de couleur
rouge-orang. Les parties visibles des
murs des canaux damene sont animes
par un jeu de cannelures indiquant la
hauteur deau circulant lintrieur. Ces
indications donnent une ide des quan-
tits deau circulant dans louvrage,
puisque celle-ci nest jamais visible. Seulle bruit de son coulement trahit sa pr-
sence.La lumire naturelle prsente dans
tous les espaces intrieurs met en valeur
les diffrentes qualits de parement.
Lemploi de matriaux complmentaire
tels que le lamell-collou les coques e
composite, accompagnpar un jeu de
couleurs dterminpar zones fonction
nelles, souligne la prsence architecto
nique des structures en bton et agr
mente lambiance gnrale des lieux.
Au final, cette nouvelle unitde clariflo
culation de lusine dpuration Sein
aval fait montre du talent de Luc Weiz
mann, dont larchitecture industriell
trs travaille confre ce projet sochelle humaine et sa plasticitspci
fique, issue de la volont de donne
jusque dans le dtail une qualitesth
tique aux contraintes techniques.
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limage de tous les qui-pements destins au trai-
tement de leau, lunit declarifloculation de lusine dpu-ration Seine aval fait largementappel aux btons. En effet, le mat-riau est ici dclinsous de multiples
usages et aspects qui sollicitent tout
autant ses performances physiques et
techniques que ses qualits esth-
tiques. Comme pour un iceberg dont
on ne voit quune faible partie, le
bton visible en superstructure de
lusine ne reprsente quune fractiondu matriau mis en uvre dans len-
semble de lusine.
Bton rsistanten milieu agressif
Parmi tous ces btons, on peut distin-
guer les btons gris fonctionnels, le
bton blanc et les lments en bton
prfabriqu(panneaux, dalles, garde-
corps, etc). Tous les ouvrages qui sont
en contact avec les effluents ou soumis
latmosphre agressive que ces der-
niers induisent, tels que les galeries, les
canaux damene, les bassins et divers
autres quipements, sont en bton.
Conformment au cahier des charges
techniques tabli par le SIAAP (Syndicat
interdpartemental pour lassainisse-
ment de lagglomration parisienne),
ces ouvrages de gnie civil sont raliss
avec un bton spcial qui rsiste
lagressivitdes produits soufrs. Le
matre douvrage demande un bton
partir dun ciment au laitier et auxcendres. Ces ouvrages en bton sont
tous calculs la fissuration trs prju-
diciable. Pour les parties fortement solli-
cites au niveau de lagression chi-
mique, une paisseur denrobage de
5 cm de bton entre les aciers et la
paroi extrieure est impose. Enfin,
dans certaines phases du process, pour
faire face des agressions gazeuses
particulirement corrosives dues
lhydrogne sulfureux (H2S), un produit
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r a l i s a t i o n SEINE - Usine dpuration
1 2 3
Btons fonctionnels,btons plastiques
A
La clarifloculation en dtail
En rgion parisienne, la majeure partie du rseau dgout est unitailes eaux rsiduaires urbaines et les eaux pluviales sont recueilldans les mmes canalisations. Lusine dpuration Seine aval a ucapacitde traitement calibre pour le temps sec, mais elle peut suporter des surcharges conscutives de faibles pluies. Lorsquil fafaire face un afflux deaux uses suite de forts orages, le traitembiologique classique ne permet pas dpurer rapidement les effluesupplmentaires arrivant sur le site. Cest le rle de la nouvelle unde clarifloculation, grce un procdphysico-chimique innovant consiste principalement rajouter du chlorure ferrique dans les eauses reues. Celui-ci a la proprit de floculer les matires orgniques en suspension. Des polymres de synthse et du sable aidenla formation de flocs lests et contribuent une dcantation trs rade des eaux uses. Le processus dpuration se droule en plusieutapes. Les effluents subissent un prtraitement : dgrillage pour gros lments flottants, dessablage et dshuilage. Ils sont ensu
transports par des galeries souterraines vers la nouvelle unitde crifloculation, puis ils sont remonts de 8 m par une srie de 6dArchimde jusqudes dgrilleurs de 10 mm osont retirs les dniers lments en suspension. Ensuite, deux canaux conduisent eaux vers les 6 bassins de dcantation acclre. Le traitement cmique seffectue ce niveau. Il existe plusieurs bacs dans chaqbassin.Dans le premier, le chlorure ferrique est injectdans leau uset mlangpour assurer la coagulation. Dans les bacs suivants, dpolymres et du microsable sont ajouts pour constituer des flocs seront facilement dcantables. La solution obtenue est dirige surdcantation lamellaire. Les boues issues de la dcantation sont rcpres et paissies avant dtre diriges sur lusine de traitement dboues. Leau clarifie est rejete dans la Seine.
TECHNIQUE
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5/26/2018 CM-OA-2001
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anti-corrosion doit tre appliqusur le
bton. En dehors de celles qui sont
directement en contact avec leau use
et ses dgagements gazeux, dautres
parties de lusine ncessitent lemploi
dun bton spcifique.Ainsi, au niveau
des casiers accueillant les citernes de
chlorure ferrique, les cuves de rtention
en bton, destines palier dven-
tuelles fuites, doivent rsister au carac-
tre particulirement corrosif de ce pro-duit. Il en va de mme pour les cuves en
bton servant au stockage des produits
chimiques (acide sulfurique, soude, eau
de Javel,bisulfite de sodium) utiliss par
la centrale de dsodorisation.Pour tous
les ouvrages spcifiques comme pour la
structure de lusine, le bton mis en
uvre par lentreprise est un B30 plas-
tique ou trs plastique fabriquen cen-
trale de BPE.Pour raliser les voiles des
canaux damene et des bassins, toutes
C O N S T R U C T I O N M O D E R N E/ A N N U E L O U V R A G E S D A R T 2 0 0 1 25
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>>> Les poteaux cruciformes en bton dlimitent les
alvoles accueillant les cuves de chlorure ferrique. Des vues
varies sur les zones fonctionnelles sont amnages dans les parois
de bton. Jeu de cannelures animant les parois des canaux
damene. La cour anglaise met en valeur les volumes
des vis dArchimde. Longeant les paississeurs, une faille
permet daccder aux zones enterres.
5
4
3
2
1
Matre douvrage :
Syndicat interdpartemental
pour lassainissement de
lagglomration parisienne
(SIAAP)
Matre duvre :
direction des Grands Travaux
Architectes :
Alain Le Houedec et
Luc Weizmann
Entreprise gnrale
et de gnie civil :
Lon Grosse
Prfabricants :
Delta Prfa,Queguiner
Entreprise dquipement :
OTV/Degremont
Montant du march
gnie civil :
225 MF HT
les prcautions ont tprises afin dob-
tenir une parfaite tanchitdes cof-
frages. Les faces vues des canaux sont
canneles. Le calepinage des lignes de
cannelures a t effectuen accord
avec larchitecte, en tenant compte des
lignes de serrage qui sont axes au fond
des cannelures les plus larges. Ces
lignes en creux sont obtenues grce
des fourrures trapzodales en bois dur.
Diversitdes parements
Si le bton utilisdans les ouvrages de
gnie civil et en structure reprsente la
plus grande part du chantier, le bton
blanc et les lments prfabriqus par-
ticipent lesthtique et lcriture de
ldifice. Dans la grande galerie trans-
versale, le