citadelle d'alger: expertise des travaux de protection...
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Document a diffusion restreinte Rapport technique PP/1984-1985/Xl.1.7 ALGÉRIE
Echange d’information et promotion de la sensibilisation du public
Citadelle d’Alger Expertise des travaux de protection provisoire et des travaux de restauration proposés
par Alain Bouineau
Na de série : FMR/CLT/CH/85/138
Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
Paris, 1985
A L G E R I E
CITADELLE D'ALGZR
par Alain Bouineau
Rapport établi a l'intention du Gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la scieme et la culture (Unesco)
U N E S C O
Rapport technique PP/l986 198 5/XI. 1.7 FMR/CLT/CH/8 5/1V8 ( Bouinea u) le 21 juin 1985 0 'Unesco 1985 Printed in France
Table des matières Pages
Préface 1
1 - INTRODUCTION 1
- La citadelle d'Alger (Casbah) 2
II - ETUDES EFFECTUEES PAR LE BUREAU D'ETUDES ET DE CONSERVATION 9
_ _
DES MONUMENTS HISTORIQUES
* III- RECOMMANDATIONS ET ANALYSE DES ETUDES, EXPERTISES, AVANT- 10
PROJET ET LETTRE DU 20 JANVIER 1985
Etude géophysique (avril 1980) et Expertise géotechnique 10
(décembre 1980)
Projet de protection provisoire (avril 1980) 11
Projet II - Expertise mycologique- octobre 1980 15
Etude II rc : Reconnaissance des canalisations 16
(décembre 1980)
Etude II : Expertise détaillée de structure sous l'aspect 17
de la conservation -Volume 1 (octobre 1980) et Volume II
(novembre 1980)
IV -CONCLUSIONS
ANNEXES
1. Bibliographie
2. Liste des personnes rencontrées
Liste des Plans
Citadelle d'Alger
Casbah-Citadelle d'Alger - Situation 1.1000
26
28
28
29
4
5
Fractionnement de la protection en dur coulées sur place 20
Liste des Photos
1. Ouverture réalisée dans la muraille de la Citadelle 7
de la Casbah
< _ _-_ ..... - .....- ~.. ... . ... . .. ...
2. Route traversant la Citadelle de la Casbah
3. Surélévation au Palais des Beys
4. Plancher en poutrelles métalliques et voutains de
brique
5. Exemple d'un étaiement d'un plancher
6. File d'étais en bois
7..Etaiement du Palais du Dey
8. Etaiement des voutes du Palais du Dey
9. Etanchéité provisoire des casemates
10. Exemple d'étanchéité provisoire sur terrasse et
couverture de tuiles canal
11. Etanchéité provisoire sur terrasse et coupole
12. Evacuation des eaux de façon traditionnelle par tubes
de poterie emboités
13 . Coupe d'un rempart 14. Exemple d'appareillage de briques et de moellons à
enduire
15. Palais du Bey
Pages
7
8
8
12
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14
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21
25
25
Préface
1. Le présent rapport couvre la mission que M. Alain Bouineau--a
effectuée en Algérie, du 28 février au 9 mars 1985, comme consul-
tant de lJUnesco. .
2. La mission a été financée au titre du Programme de participa-
tion de l'Unesco pour 1984-1985. Elle avait pour objet de :
- préparer la méthodologie pour l'élaboration d'un inventaire technique des monuments et sites historiques en Algérie, qui
sera présentée dans un rapport ultérieur,
- fournir des éléments d'appréciation sur les travaux de pro- tection provisoire et confortement de structures, qui sont
exprimés dans le présent rapport.
1 - INTRODUCTION
3. Le Ministère de la Culture et du Tourisme de la République
Algérienne Démocratique et Populaire adenandé depuis 1978 à un
Bureau d'études de conservation des monuments historiques, d'étu-
dier la mise en valeur de l'ensemble historique de la Citadelle
(Casbah) d'Alger, pour en faire un ensemble à vocation muséale.
4. Cette étude est sous sa tutelle par l'intermédiaire de la
direction de la planification et des réalisations (DPR), de la
-direction des monuments et sites historiques et avec la collabo-
ration de l'atelier de restauration de la Citadelle d'Alger (ARC).
Actuellement, cette étude en serait au début de la phase d'établis-
sement du projet final.
-2-
La Citadelle d'Alger (Casbah)
5. Elle est classée monument historique. C'est un ensemble imposant
de bâtiments civils et militaires d'une superficie au sol de 9000 m2
dont 7500 m2 bâtis.
6. Sa construction remonterait au -début du XVIème Siècle. A titre
indicatif, les principaux éléments composant la Citadelle sont :
- Bastions et remparts, - Casemates, - Poudrière, - Palais du Dey, - Harem ancien, - Mosquée ancienne, - Pavillon d'été, - Bains d'Agha, - Palais des Beys, - Dépendance du Palais des Beys, - Jardin d'été, - Jardin d' hiver, - Parc Autruche. 7. Il faut noter que la Poudrière aurait explosé au XVIIIème
sihcle et a été reconstruite. On note également qu'après le trem-
blement de terre d'Alger de 1716, beaucoup de bâtiments ont été
reconstruits.
8. En outre, comme on peut se rendre compte sur la perspective"
(page 4) qui reconstitue la Citadelle avant la période française
(18301, celle-ci est un ensemble architectural complet. Sans en-
*-Perspective établie par l'Atelier de Restauration dê la Citadelle
-3-
trer dans le détail des modifications de la période française, on
peut noter en particulier que les français ont réalisé une voie
2 travers la Citadelle (rue Mohamed Taleb), modifié ou créé des
baies, réaliséquelques surélévations,en particulier au Palais des
Beys, et enfin réparé certaines terrasses avec des matériaux du
début du XXème siècle (par exemple poutrelle métallique et voutains
en brique).
9. Le plan au 1/1000 page No 5 présente la Citadelle actuellement.
L’ouverture qui a été réalisée dans le rempart pour construire la
route et la voie à l’intérieur de la Citadelle sont sur les photos
NO’ 1 et 2.
-6 -
A0 - AN - AS - A€ - Palais du Dey B - Mosquée Neuve
CN - CS - CO - Harem Anden DS - DN EE
€0
FS - FN - H - HO
1
3
L
M
N
O€ - ON, BI - 62 - 63 - 64 - 85
- Bains d'Agha - Pavillon d'été - Mosquée ancienne - Distribution d'eau - Palais des Beys - Jardin d'hiver - Casemates - Poudrière - Parc Autruche - Jardin d'été - Dépendances de Palais des Beys - Bastions
-7 -
Photo nO1
Ouverture réalisée dans la muraille de la Citadelle de la
Casbah
Photo n02
Route traversant la Citadelle de la Casbah
- a -
photo n o 3 présente une surélévation au Palais des Beys.
Photo no 4 - Plancher en poutrellsmétalliqueet voutains de brique.
-9-
10. Enfin, les Algériens souhaitent revenir dans la mesure du pos-
sible, à l'architecture de la Citadelle d'avant la période fran-
çaise (1830). Pour cela, des études archéologiques et historiques
ont été effectuées et ne sont pas toutes terminées.
II - ETUDES EFFECTUEES PAR LE BUREAU D'ETUDES DE CONSERVATION DES MONU- MENTS HISTORIQUES
11. Cette liste non exhaustive se limite aux documents techniques
nécessaires 2 la compréhension des travaux proposés pour la restau-
ration de la Citadelle, que nous avons examiné.
- Etude II gph - Etude qésphysique - avril 1980 - Etude II gt - Expertise géotechnique - décembre 1980 - Projet III A à L - Projet de protection provisoire - avril 1980 - Projet II - Expertise mycologique - octobre 1980 - Etude II rc -Reconnaissance des canalisations - décembre 1980 - Etude II - Expertise détaillée de structure sous l'aspect de
conservation Volume 1 - octobre 1980 et Volume II -novembre 1980 dont annexes au Volume II :
. Examen des pierres, enduits et des mortiers - 1978
. Etude des mortiers - mars 1980 - Avant projet - Volume 1 - Présentation de recherches historiques Descriptif - 15 octobre 1984
- Lettre et deux plans joints du 20 janvier 1985 donnant diverses solutions pour la reprise des planchers et terrasses.
-10-
III - RECOMMANDATIONS ETANALYSE DES ETUDES, EXPERTISES, AVANT-PROJET
LETTRE DU 20 JANVIER 1985
Etudegéophysique (avril 1980) et expertise géotechnique (décembre
1980) :
12. L'expertise géotechnique de décembre1980 conclut &des recommanda-
tionstechniquesqu'ilestdifficile d'analyser sans connaître les résul-
tats détaillés desmesures nondestructives et des sondages.
13. En effet, trois solutions d'analyses sontpossibles :
a) On acceptetoutes les recommandationstechniquespréconiséesdontcer-
taines sontapriorinécessaires (Chapitres 7.2, 7.3, 7.4) etrappelées ci-
après :
"7.2 -Auxétudes desprojetsdel'adaptationdelaCitadelle,leprincipe
de la protectiondu soldeterredoit être adopté contrel'humidité, l'éro-
sionparl'eauetladésagrégationdes roches. Le boisement prévudu terrain
doit également être protégé, car les racines des arbresmènentd'unepart,
2 ladestructiondes couches extérieures des roches, etd'autre part, éva-
cuent l'humiditédela couchede remblai enterre.
7.3 - Entenant comptedecequi précède , onrecommandede prévoir la surfa- ce de la cour etdes bastionsmunies des pentes, assurantl'évacuationrapi-
dedes eauxpluviales.
7.4 - Pourprotéger les couchespeuprofondesdusolrocheuxprèsdesbâti- ments, onrecommandedeles couvrird'une couchede terre etd'exécuterun
revêtement dur ouungazon, avecunepentedequelquespourcents àpartir
des murs.''
b) Pour les autres recommandations, ilfaudraitdemander une contre-exper-
tisedel'interprétationdes études géophysiques et géotechniques sur la
basedesmesuresetsondagesdéjàeffectuésparleBureaud'études.
c) Par contre, sil'onveutcontrôleràlafois lesmesures et sondages et
-11-
leur interprétation, c'est une contrdtudede solcomplètequ'ilfaudrait
réaliser.
Projet de protection provisoire (avril 1980) :
14. Ces travaux de protection provisoire ont été réalisés entre
janvier et septembre 1984. Ils ont essentiellemnt consisté à des
étaiements en bois et 2 l'application d'une étanchéité (entre juin
et septembre 19841, composée d'un carton feutré bitumé avec une
feuille d'aluminium, l'ensemble étant collé 5 chaud 5 l'aide de
bitume sur l'enduit support, si nécessaire ragréé.
15. Les gtaiements en bois ont été correctement positionnés et
réalisés. Par contre, on note quelques taches d'humidité dans
les plafonds des terrasses et un relevé de celles-ci a été effec-
tué par l'Atelier de Restauration de la Citadelle (ARC).
16. Il est manifeste que des relevés d'étanchéité se sont décollés
et devront être repris. Néamnoins, il faut noter que cette étanché-
ité est "provisoire" et que l'on ne peut pas avoir la même exigence
pour ce type d'étanchéité que pour une étanchéité définitive.
17. En outre, le choix systématique de ce type d'étanchéité provisoire aurait
pu être niodulé par un autre type de protection de couverture provisoire par exenple
basé sur la réalisation d'une toiture en t81e sur une charpente légère en bis
ou sur une structure en tubes d'échafaudage, permttant de pouvoir réaliser les
travaux futurs par àessous, de réfection des terrasses, tout en étant à l'abri.
18. Il sera de toutes les façons nécessaire de réaliser ce type de couverture paur
la restauration des planchers f o m t terrasse.
19. En outre, dans le cas où les recherches arch4ologiques et historiques sont
terminées et que les bâtiments ne seront pas rnodifiés, on aurait pi réaliser direc-
terrent dans ces zones une étanchéité définitive. C'est par exemple le cas de la majo-
rité des couples.
- 12 -
Photo no 5
Exemple d 'un étaiement d'un plancher.
Photo no 6 - File d'étais en bois. On note un affaissement important du plancher bas.
- 13 -
Photo n o 7 - Etaiement du Palais du Dey
Photo no 8 Etaiement de voûtes dei Palais du Dey pour leur réparation.
- 14 -
Photo no 9 - Etanchéité provisoire des casemates. On remarque à droite, un relevé d'étanchéité décollé qui est à refixer.
Plïoto no 10 - Exemple d'étanchéité provisoire sur terrasse et couverture de tuiles canal.
-15-
Photo no 11 - Etanchéité provisoire sur terrasse et coupole.
Projet II : Expertise mycoloqique - octobre 1980 20. Cette expertise recommande que le bois attaqué par les insectes
doit être éliminé du bâtiment et brûlé, et que le bois détruit
partiellement dans sa couche extérieure doit être nettoyé jusqu'au
bois sain, et imprégné d'un produit anti-mycologique et insectes.
21. De plus, elle souhaite que d'une façon générale, tous les bois
anciens soient traités, altérés ou non : il va de soi que tous les
bois neufs seront également traités.
-16-
Etude II rc : reconnaisance des canalisations - décembre 1980
22. Le Chapitre 8 de cette étude : "recommandation techniques indi-
catives" mentionne au paragraphe 8.1 : "La décision concernant la
conception de la desserte définitive de la région de la Citadelle
par des réseaux appropriés, doit être prise au stade de l'avant-
pro jet".
23. Il est souhaitable de prendre en amont les décisions concernant
les problèmes d'assainissement de l'ensemble de la Citadelle.
24. Par ailleurs, le Chapitre 8.3 recommande : "l'utilisation de
tuyaux de fonte pour les descentes cachées derrière la couche exté-
rieure de façade". On pense qu'il serait contraire d'un point
de vue historique de ne pas réutiliser la technique ancienne des
poteries encastrées les unes dans les autres (photo N012). Cette
technique a fait ses preuves de durabilité dans le temps, et de
plus, elle s'intègrera mieux à la maçonnerie ancienne. En effet,
des tuyaux de fonte recouverts d'enduit auront un coefficient de
dilatation thermique très différent de l'enduit, et il est certain
que cela provoquera une fissure au droit du tuyau de fonte. Par
contre, la poterie et l'enduit auront des coefficients de dilata-
tion plus semblables. Néanmoins, tout comme les tuyaux de fonte,
ces canalisations devront avoir des regards de visite.
25. En ce qui concerne les tuyaux intérieurs d'eaux usées, il va de
soi que ceux-ci pourront être modernes et devront se faire le plus
discret possible.
r'
- 17 -
Photo no 12
Evacuation des eaux
de façon tradition-
nelle par tubes de
poteries emboités.
Etude II : Expertise détaillée de structure sous l'aspect de
conservation - Volume 1 (octobre 1980)- et Volume II (novembre 1980).
26. Elle se compose ainsi :
- Avant projet - Volume 1 Présentation de recherches historiques
Descriptif 15 octobre 1984
- Lettre et deux plans joints du 20 janvier 1985 donnant diverses solutions pour la reprise des planchers et terrasses.
-18-
(a) Les planchers (1)
27. En dehors de la nécessité pour l'Historien de conserver les
planchers anciens ou de les réparer l'ancienne, il apparaît pour
le Bureau d'étude la difficulté de diagmstiquer la portance de ces
planchers.
28. Pour cela, il est proposé que des essais de chargements soient
réalisés sur quelques planchers significatifs. En effet, 50 % des
planchers seraient altérés seulement au niveau du voligeage, et
de quelques solives et 20 % n'auraient pas été altérés.
29. Sur l'un et l'autre de ces planchers, on vérifierait la contrain-
te 5 prendre en compte dans les solives pour déterminer la capacité
portante des planchers. On mesurerait la portance jusqu'à par exem-
ple une flèche égale 5 1 . 200
30. Les résultats de ces mesures compte tenu que le mélange de
gravats, de terre et de chaux au-dessus des voliges peut être avan-
tageusement remplacé par des granulats d'argile expansée pour dimi-
nuer le poids propre du plancher, permettraient d'établir expéri-
mentalement la capacité portante des planchers. De plus, on tien-
dra compte d'un coefficient de sécurité à définir en fonction de
la dispersion des essais. En outre, cette technique de restauration
de plancher à l'ancienne aurait été réalisée avec succès au Musée
des arts et traditions populaires d'Alger à la Casbah.
(b) Les escaliers
31. Comme les planchers, il est nécessaire de connaître leur portan-
ce, et pour cela on peut également faire effectuer des essais de
chargement sur des escaliers représentatifs de l'ensemble des bâti-
ments de la citadelle. Les résultats expérimentaux permettront éga-
lement d'en tirer des règles de calcul.
(1) voir annexe 1 "bibliographie"
-19-
(c) Les linteaux
32. Comme pour les planchers et les escaliers, il est souhaitable
de réparer les linteaux selon les techniques anciennes (rondins en
linteau et bois "carrés" 1 .
33. Les résultats des essais de chargements des planchers et des
escaliers pourraient être extrapolés pour les linteaux.
-
(d) Les terrasses
34. La structure des terrasses sera traitée comme les planchers
cités ci-dessus. En ce qui concerne leur étanchéité, il est recom-
mandé pour la durabilité des bois de réaliser une étanchéité moder-
ne. En effet, l'étanchéité ancienne était seulement assurée par
une chape de mortier et par endroits, par des revêtements complé-
mentaires comme par exemple des carreaux de céramique. Ce type
d'étanchéité ne peut être parfait et demande en outre un entretien
important.
35. Il est donc souhaitable-de réaliser une étanchéité sur un sup-
port qui pourrait être en béton armé. d'argile expansQe. Par exem-
ple, ce support serait en même temps la forme de l'étanchéité et
devrait respecter les pentes, son épaisseur est 2 déterminer en
fonction de la portance désirée et possible mais ne devrait pas
être en dessous de cinq cm. Sur ce support, sera appliqué en partie
courante, un revêtement d'etanchéité en système indépendant (non
adhérent). L'étanchéité pourrait être de type multicouche compo-
sé de trois feuilles.
36. On pourra ensuite, suivant l'esthétique et l'usage désiré,
choisir une protection lourde, c'est-à-dire que par exemple, pour
une utilisation piétonne, on pourrait réaliser sur une couche de
désolidarisation de l'ordre de quatre cm en sable, effectuer une
-20-
/"
E > 2 cm : joint garni de produit imputrffcible apte aux déformations alternies t : joint sec
Fractionnement de ia protection en dur coulée sur place
kraft
-21-
chape en mortier ou en béton , isolée du sable par un papier kraft.
Il est possible de laisser cette chape brute ou de la revêtir par
exemple de carreaux de terre cuite. La chape de protection devra
I être fractionnée et se poursuivre dans le revêtement de sol par ,
. des joints de deux cm garnis de produit imputrescible, apte aux
déformations alternées.
37. Il est recommandé également un joint de fractionnement le long
des relevés d'étanchéité. Le schéma ci-contre donne à titre indica-
tif un exemple de protection lourde (chape en mortier ou béton)
sur toitures accessibles 2 la circulation piétonnière.
38. Il faut noter que quelques réglementations nationales définis-
sent les conditions d'exécution des travaux d'étanchéité des toitures-
terrasses et pourraient être adaptées aux différentes terrasses de
la Citadelle (2).
(e) Etanchéité des coupoles
39. Elle estobligatoirement adhérente, mais on pourrait éventuelle-
ment choisir un complexe d'étanchéité monocouche sur lequel il est
projeté par exemple des grains minéraux ou de céramique. O n peut
absiobtenir toutes les couleurs voulues. La pose de ces bandes
d'étanchéité sur les coupoles doit être effectuée selon un découpa-
ge dit en "peau d'orange''.
(f) Renforcement des maçonneries par injections de coulis (3)
40. Je crois que le lavage à l'eau préalable des fissures dans les
maçonneries peut aggraver le déliaisonnement des parements en créant
une pression hydraulique A l'intérieur de l'élément, et si le maté-
riau de blocage est gonflant, il se produira des déformations
importantes. En outre, si le lavage est très efficace, la fourrure
sera vidée et il se produira un effondrement avec vidage des parties
(2 1 voir annexe 1 "bibliographie" (3 1 voir annexe 1 "bibliographie"
-22-
hautes et création de cavités importantes.
41. D'autre part, la résistance à la compression simple de pierres,
briques, terre, peut considérablement diminuer lorsque ces matériaux
sont humidifiés. Enfin, l'eau introduite dans une maçonnerie est
très longue à s'évaporer et ramène 2 la surface du parement tous les
sels solubles qui risquent de colorer le parement.
42. 11 est proposé selon le diagnostic de l'état des maçonneries,
les solutions suivantes :
- si l'examen de la maçannerie est satisfaisant et compte tenu du
taux de travail de la maçonnerie, dans ce cas, un simple remailla-
ge ou jointoiement peut être envisagé.
- si le diagnostic de l'état des éléments est inquiétant en regard du taux de travail, l'injection peut être retenue comme procédé de
consolidation. Selon les vides existants dans la fourrure (mortiers
délavés par infiltration d'eau, tassements et déversements des
maçonneries, déliaisonnement des parements, fissures, eVc.1 le
choix du coulis .ou des coulis n'est évidemment pas le même.
43. Par exemple pour une maçonnerie comportant d'importantes cavités
dans la fourrure, mais dont le mortier est de bonne qualité, une sim-
ple injection de coulis de ciment stabilisé et de bonne fluidité peut
suffire. Mais dans le cas où la maçonnerie comporte d'importantes
cavités, fissures, et dont le mortier est complètement désorganisé i
ou délavé, nous commencerons par une injection de coulis de ciment
stabilisé et nous terminerons par un renforcement des qualités du
mortier par injection de coulis très fluide adapté au mortier.
44. A titre indicatif, le coulis de ciment stab.ilisé peut être réa-
lisé par un mélange de ciment et bentonite ou ciment et chaux aérien-
ne, le tout malaxé 2 haute turbulence et les coulis très fluides
- 23 -
ce consolidation, peuvent être base de silicate de soude, mais
aussi plus nobles, mais beaucoup plus onéreux à base de résine époxy,
polyester ... etc. 45. On choisira les ciments et les silicates de soude présentant
des taux minima d'alcali pour limiter les efflorescences. Il est
13 nécessaire de faire des essais préalables d'injections dans quel-
ques zones significatives.
-
Photo no 13
Coupe d'un rampart
-24-
(9) Enduits
46. Compte tenu des essais de laboratoire sur les enduits et de
l'expérience locale, il devraitêtrepossible de retrouver la quali-
té des enduits anciens. Des zones d'essais seraient alors choisies
suivant différentes expositions sur les remparts et les bâtiments
civils.
47. Ces zones d'essais,de 10m2 chacune environ , permettraient de
mettre en évidence les problèmes éventuels d'approvisionnement de
matériaux de mise en oeuvre et de durabilité au jeune âge.
(h) Enduits polychromés (4) (5)
48. Après diagnostic des peintures murales, il devrait être possi-
ble de savoir actuellement quel traitement il est envisagé pour
ces décors muraux. Ces travaux sont très délicats et demandent
l'assistance de restaurateurs spécialisés.
(i1Hydrofuqation des enduits anciens
49. Le comportement des hydrofuges à base de silicone à long terme
est pour une efficacité de 100 % de l'ordre de cinq 2 dix ans
suivant les supports et la qualité des produits. En outre, ces
produits sont très sensibles aux ultraviolets.
50. De plus, ce type de traitement ne peut pas être ponctuel, c'est-
à-dire que l'on ne peut pas traiter une zone d'enduit ancien au
milieu d'un ensemble d'enduit neuf. En effet, le ruissellement
de l'ordre de 100 % sur la zone traitée humidifierait anormalement
les alentours, c'est-à-dire les enduits neufs et ceux-ci se dégra-
deraient très rapidement. f
51. Néammoins, si l'on désire hydrofuger les enduits, il faudrait
choisir un hydrofuge performant sous climat chaud et que celui-ci
soit le plus perméable 2i la valeur possible. De plus, on traitera
(4) ( 5 ) voir annexe 1 "bibliographie"
- 25 -
Photo no 14 - Exemple d'appareillage de briques et de moellons à enduire.
Photo no 15 - Palais du Bey. Exemple d'un bâtiment dont beaucoup d'enduits sontencore en bon état.
-26-
l'ensemble des façades pour que le comportement des enduits neufs
ou anciens vis-à-vis de l'eau soit identique. Enfin l'application
d'un hydrofuge sera réalisé une fois la carbonatation de la chaux
aérienne des enduits neufs, terminée.
52. Par contre, si l'on n'envisage pas d'hydrofuger les enduits,
on pourra les entretenir avec la méthode traditionnelle qui consis-
te à appliquer un badigeon à la chaux aérienne.
*
(j> Pierre
53. Le nettoyage et la consolidation des éléments en pierre sculptés
(marbre, tuf, schiste) nécessite des essais pour chaque type de
peinture et également pour chaque type de salissure pour les éléments
non peints.
54. Ces essais réalisés par des spécialistes permettront de définir
les techniques les plus appropriées à chaque cas, afin d'établir les
recommandations au niveau du projet.
IV CONCLUSIONS
55. Cette expertise des travaux de protection provisoire et surtout
des travaux de restauration proposés n'est pas exhaustive. En effet,
le projet final des travaux de restauration est encore en cours
d'élaboration, mais néammoins, le consultant pense avoir examiné
les principales solutions proposées.
56. En outre, ce n'est que quand toutes les solutions techniques
seront choisies avec le quantitatif correspondant que l'on pourra
estimer le projet final.
57. Enfin, on pourraitprévoir un protocole de réunions périodiques
entre le Bureau d'étude de conservation des monuments historiques
-27-
et l'administration algérienne (Ministère, monuments et sites,
atelier de restauration de la Citadelle).
58. En effet, ces réunions permettraient de mettre en commun par
exemple les recherches archéologiques, historiques, techniques,
... etc et de décider en collaboration des solutions retenues. 59. Il faut noter que la préparation de ces réunions et le contrô-
le administratif .et technique du chantier nécessitera un personnel
important.
-28-
ANNEXE 1
- BIBLIOGRAPHIE -
fi (1) Guide du diagnostic des structures (janvier 1984)
Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH)
Ministère de l'urbanisme et du logement.
(2) Document technique unifié (D.T.U. no 43-1 - octobre 1981) Travaux d'étanchéité des toitures - terrasses avec éléments porteurs en maçonnerie.
( 3 ) Renforcementpar injections de coulis dans la région Nord-Est
de la France.
Jean Rocard, Architecte en Chef des monuments historiques,
ICOMOS France
Alain Bouineau, Ingénieur au Centre expériemental du bâtiment
et des travaux publics - Paris. The conservation of Stone II - Bologna 27-30 octobre 1981.
,- ( 4 ) Mora.L., Mora. P. , Philippot. P.
La conservation des peintures murales -1CCROM. 1977
(5) Traitementdes peintures murales et de mosaïques par injection - de coulis
D. Ferragnie, M. Footi, 1. Mailliet, P. Mora, I.M. Tentonico
et G. Torraca
Xème Congrès international Paris, 2 - 7 septembre 1984 de 1'Ins- titut international de coxervation des oeuvres historiques et
artistiques (IIC)
adhésifs et consolidants.
-29-
ANNEXE 2
Liste des personnes rencontrées
- Mlle Mechakra
- Mlle Bousselham
- M. Charouana
- Mlle Temini
- M. Boukacem
- M. Mohammed Boukli Nacene - Sous-Directeur des réalisations -Ministère v
de la culture et du tourisme.
3 - Mlle Kadra - Directrice de la Direction des monuments et sites historiques.
- Directrice Adjoint de la Direction des monuments et sites historiques.
- Chargé d'étude 2 la Direction de l'urbanis- me, centre historique.
- Architecte, responsable du Palais du Bey à l'atelier de restauration de la citadelle
(ARC).
- Architecte à 1'atel.ier de restauration de la Citadelle (ARC).
- Assistant de recherche à l'atelier de restauration de la Citadelle (ARC).