chapitre introductif : objets et
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Chapitre introductif : Objets et
mĂ©thode de lâĂ©conomie
I- DĂ©finition et concepts fondamentaux
I-1 LâĂ©conomie: une science humaine
I-2 LâĂ©conomie: une science sociale
II- La méthode en économie
II-1 Approche hypothético-déductive
II-2 Approche positive et normative
II-3 Analyse Ă©conomique
Références bibliographiques
Généreux J., Economie politique. 2, Microéconomie, Paris, Hachette, 2008.
Généreux J., Economie politique. 3, Macroéconomie, Paris, Hachette, 2010.
Hamilton J. et al., Guide de lâĂ©tudiant en microĂ©conomie, Paris, Pearson Education France, 2006.
Mankiw N.G, Principes de l'Economie, Paris, Economica, 1998.
Stiglitz J. et Walsh C., Principes dâEconomie Moderne, Paris, De Boeck, 2007.
I- DĂ©finition et concepts fondamentaux
Etymologie du mot : Ă©conomie vient du mot grec
oßkonomia. oikos, maison et nomos, gérer,
administrer.
Etymologiquement, l'Ă©conomie est l'art de bien
administrer une maison, de gérer les biens d'une
personne, puis par extension d'un pays.
LâĂ©conomie est lâensemble des activitĂ©s dâunecollectivitĂ© humaine en termes de production et deconsommation de richesses. Elle Ă©tudie :
Les choix des agents Ă©conomiques (individus,mĂ©nages, firmes, Etat) rĂ©alisĂ©s en vue de lasatisfaction de leurs objectifs (ex : besoin deconsommation, objectif de profit,âŠ)
Comment ces choix dĂ©terminent lâutilisation desressources dâun agent (budget disponible, tempsdisponible,âŠ) ou de la sociĂ©tĂ© (ressources naturelles,main dâĆuvre,âŠ)
I-1 LâĂ©conomie : une science humaine
LâĂ©conomie est une science humaines qui sâintĂ©resse
Ă lâhomme, en se distinguant des autres sciences
humaines qui prennent lâhomme pour objet :
psychologie, psychanalyse et anthropologie.
LâĂ©conomie est focalisĂ©e sur les comportements
humains, rationnels et efficaces.
Elle Ă©tudie donc la rationalitĂ© de lâhomo-
oeconomicus (individu rationnel)
La rationalité en économie est l'utilisation la plus
efficace possible des moyens disponibles dans le but
d'atteindre un objectif donné.
HypothĂšse principale sur le comportement humain : les
individus sont rationnels:
âą Les agents cherchent Ă maximiser (rendre maximum)
leur satisfaction : satisfaire au mieux leurs besoins
⹠Ils privilégient toujours un choix qui domine les autres
: ils saisissent toutes les opportunités disponibles.
⹠Ils ne font pas de choix incohérents.
I-2 LâĂ©conomie : une science sociale
Edmond Malinvaud: « LâĂ©conomie est la science qui Ă©tudie comment lesressources rares sont employĂ©es pour la satisfaction des besoins des hommesvivant en sociĂ©tĂ© ; elle sâintĂ©resse dâune part, aux opĂ©rations essentielles quesont la production, la distribution, et la consommation des biens, dâautre part,aux institutions et aux activitĂ©s ayant pour objet de faciliter ces opĂ©rations. »
Raymond Barre : « La science Ă©conomique est la science de lâadministrationdes ressources rares. Elle Ă©tudie les formes que prend le comportement humaindans lâamĂ©nagement de ces ressources, elle analyse et explique les modalitĂ©sselon lesquelles un individu ou une sociĂ©tĂ© affecte des moyens limitĂ©s Ă lasatisfaction de besoins nombreux et illimitĂ©s. »
P. Samuelson : « LâĂ©conomie est lâĂ©tude de la façon dont lâhomme et lasociĂ©tĂ© choisissent, avec ou sans recours Ă la monnaie, dâemployer desressources productives rares qui sont susceptibles dâemplois alternatifs, pourproduire divers biens de la consommation prĂ©sente ou future des diffĂ©rents
individus et groupes qui constituent la société. »
DĂ©finition restrictive : fait intervenir les notions de choix,
ressources, objectifs liées aux activités de production,
consommation, échange et répartition de biens marchands
(matériels ou immatériels).
DĂ©finition large : Ă©conomie est une science des choix, donc de
nombreux aspects de la vie sociale sont concerné par
lâĂ©conomie en donnant naissance Ă beaucoup de disciplines :
économie du travail, économie de développement, de
lâĂ©ducation, Ă©conomie de la population, de droit, etc.
Economie politique : Ă©tudie lâharmonisation des
comportements au niveau collectif. Elle prend la société pour
objet en Ă©tudiant lâactivitĂ© Ă©conomique des hommes vivant en
collectivité.
LâĂ©conomie sâintĂ©resse Ă lâutilisation des ressources
rares pour la satisfaction des besoins des hommes vivant
en société:
Les individus vivent en société, ils s'organisent,
coopĂšrent en vue de satisfaire leurs besoins.
Toute communauté est confrontée dans sa vie
quotidienne au problĂšme dâallocation des ressources:
Quels biens et service produire?
Comment les produire?
Pour qui les produire ?
a- Que produire?
Quels biens et quels services faut-il produire, et en
quelles quantités ?
Comme les ressources sont rares, il faut donc faire un
choix des biens et des services qui doivent ĂȘtre
produits pour satisfaire les besoins des individus et de
la collectivité.
Cette question renvoie Ă la notion de besoin et des
biens qui satisfont ces besoins.
La rareté est une situation de non abondance des ressources.
Elle dépend du rapport entre la disponibilité des ressources et
les aspirations des individus.
Le besoin est une sensation dâinsatisfaction. Les besoins
correspondent à des « exigences nées de la nature ou de la vie
sociale ». On distingue les besoins essentiels ou
physiologiques des besoins de la vie sociale, qualifiés parfois
de besoins dâaccomplissement.
DâaprĂšs lâĂ©conomiste K. Menger (1840-1921), un bien est plus
prĂ©cisĂ©ment « une chose reconnue apte Ă la satisfaction dâun
besoin humain et disponible pour cette fonction ».
Un bien est dit Ă©conomique sâil rĂ©pond aux trois
caractéristiques suivantes :
LâutilitĂ© ou lâaptitude Ă satisfaire un besoin : cette
caractéristique est relative, elle dépend du temps et de
lâespace. Par exemple, le pĂ©trole nâĂ©tait pas un bien
Ă©conomique avant lâinvention du moteur Ă explosion.
La disponibilité : la possibilité de se procurer de ce
bien en tout temps.
La rareté : un bien qui est disponible en quantité
illimitĂ©e nâest pas un bien Ă©conomique. Lâair, par
exemple nâest pas un bien Ă©conomique puisquâil nâest
pas rare
Il existe différents critÚres de classification. Six niveaux de
diffĂ©renciation peuvent ĂȘtre citĂ©s :
Biens de consommation et biens dâinvestissement ou de
production. Les premiers désignent un produit destiné à la
satisfaction du besoin donnĂ©. Les seconds est lâensemble des
biens qui concourent Ă lâĂ©laboration des biens de consommation.
Biens finals et biens intermédiaires : On appelle bien final un
bien qui est prĂȘt Ă lâutilisation finale Ă laquelle il est destinĂ© sans
transformation. Alors quâun bien intermĂ©diaire ou un intrant est
un bien qui entre dans la production dâautres biens ou services.
Biens complémentaires et biens substituables et biens
indépendants :
Deux biens sont dits complĂ©mentaires sâils ne peuvent
ĂȘtre dissociĂ©s pour la satisfaction dâun mĂȘme besoin.
Par exemple la voiture et le carburant
Deux biens sont dits substituables sâils peuvent ĂȘtre
dissociĂ©s pour satisfaire un mĂȘme besoin. Par exemple
café et thé
Deux biens sont dits indépendants si la consommation
de lâun nâimplique pas celle de lâautre.
Biens privés et biens collectifs : les premiers sont les biens qui
permettent de satisfaire les besoins privés de consommation des
individus. Ces derniers consomment Ă©galement des biens et des
services consommĂ©s par dâautres individus tels que la voirie,
lâuniversitĂ© et les hĂŽpitaux ; ce sont les biens collectifs.
Biens matériels et biens immatériels : les biens matériels sont
des produits tangibles, les seconds sont intangibles et concernent
les services.
Biens durables et biens non durables : les biens non durables
sont détruits dÚs leur premiÚre utilisation, tels que les bien
alimentaires, par exemple. Alors que la consommation des biens
durables peut sâĂ©taler dans le temps, elle concerne, par exemple,
lâimmobilier, Ă©lectromĂ©nager, machines
b- Comment produire ?
Comment les biens doivent-ils ĂȘtre produits ? Avec quelles
ressources ? selon quelles techniques ? Ces questions proviennent
du fait que la rareté des ressources oblige à faire des choix qui
procurent un maximum de satisfaction pour un minimum de coût.
Lâhomme dispose de trois types de ressources:
Les ressources naturelles proviennent de la terre du ciel de la
mer;
Les ressources humaines, leur qualité et leur nombre est
important ;
Le capital physique est lâensemble dâĂ©lĂ©ments qui servent Ă
produire dâautres biens. Au sens large du terme, le capital
physique comprend les autoroutes, les chemins de fer, les
barrages, les installations dâirrigations, les tracteurs, les charrues,
les usines, les camions, les voitures. On distingue le capital fixe
du capital circulant.
Les ressources vont ĂȘtre affectĂ©es au producteur qui en fait
lâusage le plus productif. Chacun se spĂ©cialisera dans ce quâil
sait le mieux faire en utilisant les facteurs de production et les
techniques appropriés.
Exemple de production de lâĂ©lectricitĂ©, doit-on avoir recours Ă
la technique des centrales thermiques, des centrales
hydrauliques ou nucléaires ? Faut-il produire avec une
technique utilisant trop de main dâĆuvre ou plus de capital ?
c â Pour qui produire ?
Cette question soulÚve le problÚme de la répartition de la richesse
entre les membres de la société. La production des biens et
services crée de la richesse qui est répartie sous formes de
revenus entre les facteurs de production, dans ce cas on parle
dâune rĂ©partition primaire ou fonctionnelle. Les deux
bénéficiaires principaux de cette répartition sont donc :
Les mĂ©nages, qui perçoivent des revenus dâactivitĂ© (salaires,
traitements), des revenus du patrimoine (loyers, dividendes) et
des revenus mixtes (revenus des entrepreneurs individuels et
professions libérales) ;
Les entreprises, qui réalisent un profit (généralement évalué
par lâexcĂ©dent brut dâexploitation, correspondant Ă la
diffĂ©rence entre le chiffre dâaffaires rĂ©alisĂ© et les charges
supportées).
II- La méthode scientifique en économie
LâĂ©conomie emprunte Ă la science sa dĂ©marche scientifique :
Elle tire ses interrogations de lâobservation des phĂ©nomĂšnes
économiques, souvent dans un contexte précis.
Elle développe des modÚles dans lesquels elle met en évidence
des liaisons explicatives qui permettent de mieux comprendre les
réalités économiques (lien entre plusieurs variables pertinentes).
Elle formule des hypothÚses et élabore des théories qui ont
vocation Ă ĂȘtre confrontĂ©es avec la rĂ©alitĂ©.
Lorsque les corrélations postulées sont suffisamment vérifiées,
elles peuvent ĂȘtre qualifiĂ©es de lois Ă©conomiques, qui ne sont
valables que dans certaines conditions bien déterminées.
II-1 Approche hypothético-déductive
Cette démarche repose sur la méthode hypothético-déductive qui
se compose des Ă©tapes suivantes:
Formulation du problĂšme (phase dâobservation et
dâabstraction)
Elaboration dâune ou plusieurs hypothĂšses
DĂ©duction des implications
Observation empiriques
Confirmation ou réfutation
La rĂ©futabilitĂ© et limites de lâexpĂ©rimentation en
Ă©conomie:
La confrontation aux faits est une Ă©tape essentielle dans
lâĂ©laboration dâune thĂ©orie. Selon Popper (1902-1994), câest Ă
condition de pouvoir ĂȘtre rĂ©futĂ©e quâune thĂ©orie peut ĂȘtre dite
scientifique. La réfutabilité est le processus d'évaluation critique
d'une théorie.
Cette confrontation aux faits est un problĂšme pour lâĂ©conomie
puisque les conclusions empiriques sont toujours délicates
(fragiles) :
Lâenvironnement Ă©conomique Ă©volutif
Pas dâexpĂ©rience contrefactuelle :
Informations statistiques, rigoureuse et fiable
II-2 Approche positive et normative
Lâanalyse positive ou lâĂ©conomie positive, a pour objet
découvrir ce qui est, ce qui était ou ce qui sera. Elle se veut
objective et scientifique car elle développe des modÚles en
établissant des liens de causalité. Elle émet des hypothÚses de
comportement des agents économiques, essaie de dégager des
rĂ©gularitĂ©s et propose des moyens dâaction.
L'Ă©conomie normative sâintĂ©resse donc a ce qui devrait ĂȘtre.
Elle dĂ©finit des normes et des objectifs souhaitables. Lâanalyse
normative prĂ©conise des choix et introduit lâanalyse Ă©conomique
dans la sphĂšre de la morale politique. Elle sâappuie sur une
réflexion éthique et des jugements de valeur pour éclairer et
guider les choix et décisions économiques. Elle apparaßt comme
la suite logique de la connaissance positive.
II-3 Microéconomie et macroéconomie
Lâanalyse Ă©conomique peut ĂȘtre partagĂ©e en deux types dâĂ©tudes
Ă©conomiques :
La microéconomie vise à expliquer les phénomÚnes
économiques à partir du comportement des unités de base de
l'économie. La démarche du microéconomiste consiste à :
Caractériser ses unités, qu'il divise en deux grandes catégories,
appelées « agents » : les consommateurs (ou ménages), et les
producteurs (ou firmes).
Etudier leurs actions et les modes dâinteraction (problĂšme de
coordination) pour améliorer leurs objectifs au mieux.
DĂ©gager les rĂ©sultats et juger bien ĂȘtre des agents, des
politiques Ă©conomiques Ă promouvoir.
La macro-Ă©conomie a pour objet lâĂ©tude de lâĂ©conomie dans
son ensemble. Elle regroupe les agents individuels en vue
dâexaminer et dâexpliquer le fonctionnement dâensemble Ă
savoir la consommation, le revenu national, le chĂŽmage et
lâinflation, etc. Elle Ă©tudie aussi les relations existantes entre ces
diffĂ©rentes grandeurs de lâĂ©conomie. La dĂ©marche de la
macroĂ©conomie peut ĂȘtre rĂ©sumĂ©e en quatre Ă©tapes :
La dĂ©termination des agrĂ©gats permettant dâexpliquer le
comportement des groupes dâagent;
LâĂ©tude des relations entre ces variables afin de dĂ©terminer
lâexistence de rapports stables dans le temps;
Lâanalyse des causes et des origines des dĂ©sĂ©quilibres
macroéconomiques;
Lâapport des solutions Ă ces problĂšmes par la mise en Ćuvre
des politiques Ă©conomiques efficaces.
Chapitre I : Les modĂšles
Ă©conomiques
I- La modélisation économiqueI-1 Définition du modÚle économique
I-2 IntĂ©rĂȘt et limite
I-3 Types de modĂšles
II- Le modĂšle de la demande et de lâoffreII-1 Le marchĂ©
II-2 La demande
II-3 Lâoffre
II-4 LâĂ©quilibre
I- La modélisation économique
I-1 DĂ©finition du modĂšle Ă©conomique
En Ă©conomie, un modĂšle est une reprĂ©sentation simplifiĂ©eet formalisĂ©e de lâĂ©conomie permettant lâĂ©tude dâunphĂ©nomĂšne rĂ©el. Il constitue une abstraction, unesimplification, de la rĂ©alitĂ© Ă©conomique ou d'une partie decelle-ci.
Le modĂšle est reprĂ©sentĂ© sous forme dâun systĂšmedâĂ©quations quâon peut rĂ©soudre mathĂ©matiquement ougraphiquement.
RĂ©soudre un modĂšle revient Ă exprimer la valeurdâĂ©quilibre des variables endogĂšnes en fonction desvariables exogĂšnes.
Une variable Ă©conomique est tout ce qui influence les
choix de consommation et de production des agents.
Les variables exogĂšnes (explicatives) sont celles qui
sont dĂ©terminĂ©es Ă lâextĂ©rieur du modĂšle. Elles en
constituent lâinput ou les donnĂ©es et influent sur les
variables endogĂšnes.
Les variables endogÚnes (expliquées) sont celles
dĂ©terminĂ©es Ă lâintĂ©rieur du modĂšle. Elles en constituent
lâoutput ou la solution. Elles se dĂ©duisent par le
fonctionnement et la résolution du modÚle.
Souvent on fait dĂ©pendre une variable dâune seule autre ou
de deux, sous la condition ceteris paribus :
Pour simplifier la rĂ©alitĂ©, lâĂ©conomiste raisonne souvent
ceteris paribus : toutes choses Ă©gales par ailleurs ;
On suppose quâune seule variable est modifiĂ©e et que
toutes les autres variables restent constantes.
Modélisation :
Variables exogĂšnes
Relations de causalité
Variables endogĂšnes
ModĂšle
I-2 IntĂ©rĂȘt et Limite
D'un point de vue conceptuel, le modĂšle permet de
simplifier lâĂ©tude en omettant certaines relations pour
focaliser la thĂ©orie sur un nombre restreint dâidĂ©es que lâon
veut développer. Ainsi, le modÚle introduit son propre
vocabulaire, représente plusieurs liens de causalité et justifie
son analyse.
Dâun point de vue de lâaction Ă©conomique, les modĂšles
Ă©conomiques visent Ă comprendre le fonctionnement
infiniment complexe des Ă©conomies modernes. Ils
permettent dâĂ©tablir des prĂ©visions, de produire des
simulations, dâoptimiser des situations (planifier et allouer
les ressources), proposer des politiques Ă©conomiquesâŠ.
Les modĂšles Ă©conomiques qui peuvent ĂȘtre des outils
trÚs puissants dans la compréhension des relations
Ă©conomiques, ne sont pas exempts de limites :
Les conclusions du modĂšle, ne sont valides que dans
le cadre des hypothÚses fixées au départ;
Le problÚme de la durée de vie d'un modÚle en
fonction de l'évolution des activités économiques et des
comportements sociaux.
I-3 Types de modĂšles
La distinction est faite entre deux types de modĂšles:
Les modĂšles thĂ©oriques qui reposent uniquement sur desdĂ©ductions logiques Ă partir dâhypothĂšses. On peut dĂ©gagerquatre types de modĂšles : les modĂšles descriptifs, lesmodĂšles explicatifs, les modĂšles dĂ©cisionnels, les modĂšlesprĂ©visionnels.
Les modĂšles empiriques visent Ă vĂ©rifier les prĂ©visionsqualitatives des modĂšles thĂ©oriques et Ă les convertir enrĂ©sultats chiffrĂ©s prĂ©cis. GĂ©nĂ©ralement, sont des modĂšlesĂ©conomĂ©triques qui utilisent les statistiques disponibles pourchiffrer les variables quâils mettent en relation et en tirer desestimations de paramĂštres qui mesurent lâintensitĂ© des liensainsi Ă©tablis.
II- Le modĂšle de la demande et de lâoffre
II-1 Le marché
Lâanalyse de lâoffre et de la demande est un outil fondamentalde la microĂ©conomie. Cependant, elle est adaptĂ©e seulement auxmarchĂ©s concurrentiels, qui reposent sur les hypothĂšsessuivantes :
les acheteurs et les vendeurs sont nombreux et « petits » parrapport au marché;
les BS échangés sur le marché sont identiques;
le marchĂ© est transparent, au sens oĂč les agents sont trĂšs bieninformĂ©s.
Le marchĂ© est lieu sur lequel sâexpriment une offre et unedemande pour un bien ou un service qui dĂ©terminent le prix et laquantitĂ© effectivement Ă©changĂ©e de ce bien ou service.
II-2 La demande
a- Définition La demande représente les quantités de biens et services que lesconsommateurs sont disposés (veulent et peuvent) à acheter auxdifférents prix, toutes choses égales par ailleurs. Cette définitionappelle quatre précisions :
En Ă©conomie, la demande nâest pas la consommationeffective ;
La clause « toutes choses égales par ailleurs » est importante.Elle signifie que toute variable autre que le prix pouvantinfluencer la quantité demandée est considérée commeconstante;
Le prix est une donnée. Sa fixation dépend des forces dumarché;
La demande est définie pour une période donnée.
b- La fonction de demande
Considérons les données du tableau suivant relatives à un bien x.
On suppose que le marché de ce bien est composé de deux
consommateurs A et B.
La demande dâun bien X
Prix Quantités demandées de X par mois (en Kilos) En Consommateurs Marché⏠A B (A+B)
16 0 0 014 10 30 4012 20 60 8010 30 90 120
8 40 120 1606 50 150 2004 60 180 2402 70 210 2800 80 240 320
La demande individuelle du consommateur A est la relationentre la quantitĂ© quâil dĂ©sire acheter pour tout prix possible.Ainsi, si le prix de x Ă©tait de 16 âŹ, A nâachĂšterait pas. Si le prixbaissait Ă 14 âŹ, A demanderait 10 Kg. De mĂȘme, pour lademande individuelle du consommateur B, on les couples devaleurs suivants : [16 ; 0], [14 ; 30], etc.
La demande du marchĂ© du bien x est la somme horizontale,câest-Ă -dire, pour chaque prix, des demandes individuelles. Auprix de 16 âŹ, la demande du marchĂ© est : 0 + 0 0 ; au prix de14 ⏠elle vaut : 10 + 30 40, etc. Ce tableau fait apparaĂźtreune relation inverse (une liaison nĂ©gative) entre le prix et laquantitĂ© demandĂ©e aux niveaux individuels et du marchĂ© : si leprix baisse, les acheteurs sont disposĂ©s Ă acheter plus ouaffluent au marchĂ©. Cette relation est connue sous le nom de« la loi de la demande ».
c- Equation dâune fonction de demande linĂ©aire
Cette liaison prix quantitĂ© peut faire lâobjet dâune formulation
algĂ©brique et dâune reprĂ©sentation graphique sous la forme dâune
fonction de demande : Xd = f (Px) [1] avec Xd = quantité
demandée et Px = prix du bien.
On peut Ă©crire lâĂ©quation de demande du bien x sous la forme :
Xd = aPx + b, oĂč Xd reprĂ©sente la quantitĂ© demandĂ©e du bien x
qui varie en fonction du prix Px, et oĂč a < 0.
Cette Ă©quation nâest quâune forme « rĂ©duite » dâune Ă©quation de
demande plus complÚte. Dans cette forme réduite, la constante b
mesure Ă lui seul lâeffet de toutes les autres variables que lâon
suppose constantes quand on Ă©tudie les effets du prix de x.
Exemple: Xd = 110 - 20Px + 1,5Py - 2P + 5R
Nous avons deux inconnues, a et b. pour dĂ©terminer leur valeur,il nous faut deux Ă©quations. Nous allons prendre deux points dutableau avec leurs valeurs : Xd et Px, qui doivent vĂ©rifierlâĂ©galitĂ© : Xd = aPx + b
On remplace Xd et Px par leurs valeurs et lâon obtient deuxĂ©quations : 40 = 14a + b et 80 = 12a + b
Cela constitue un « systĂšme » de deux Ă©quations et deuxinconnues quâil est facile de rĂ©soudre.
80 â 40 =12a +b â 14a â b 40 = - 2a a = -20
Pour dĂ©terminer b, on remplace a par sa valeur dans lâunequelconque des Ă©quations ci-dessus. Par exemple, dans lapremiĂšre 40 = 14a + b 40 = - 280 + b b = 320
LâĂ©quation de notre fonction de demande est donc :
Xd = - 20Px + 320 ou de façon équivalente, Px = -0,05 Xd + 16
d- Construction de la courbe de demande
La courbe de demande individuelle (du marché) montre comment
Ă©volue la consommation dâun bien par un individu (ou
lâensemble des individus prĂ©sents sur le marchĂ©) lorsque le prix
varie.
Figure (a) La demande dâun bien xP
Xd
16
12
6
020 60 80 120 200 240
DD
F
G
D
F
G
D
a
b
dA
dB
40 100 140 160 220 280 320
10
8
4
2
e-DĂ©placement de la fonction de demande
Le déplacement le long de la courbe concerne une modification
des quantités demandées : si le prix baisse, les autres
dĂ©terminants de la demande du bien x (goĂ»t, revenu,âŠ)
demeurent inchangés, la demande de bien x augmente. Par ex
pour le consommateur B, si le prix passe de 12 Ă 6, la demande
passe 60 Ă 150. Mais la courbe de demande ne bouge pas.
Prix
Quantité
12
6
60 150
Le déplacement de la courbe: la courbe de demande se
dĂ©place lorsque lâun des facteurs supposĂ©s constant lors de sa
construction varie : revenu, goûts des consommateurs, prix des
autres biens⊠(cfr. Fig.(a)). Supposons sur le graphique (a),
que le revenu réel des consommateurs de A et B augmente.
Pour le prix de 12 âŹ, les deux consommateurs, au lieu de 80
Kg (point F), désireront acheter une quantité supérieure, par
exemple 120 Kg : F est un nouveau point de la courbe de
demande. Un tel raisonnement mené pour tout autre prix, par
exemple p = 6, amĂšne Ă conclure que la demande DD se
dĂ©place Ă droite en DD. Et une diminution du pouvoir dâachat
eût déplacé la courbe vers la gauche.
Impact dâune variation des dĂ©terminants de la demande
Impact dâune variation des dĂ©terminants de lâoffre
Variation Effet sur offre Corrélation
Prix du marché Mouvement le long de la courbe +
Coûts des facteurs Mouvement de la courbe -
Technologie +
Nombre de vendeurs +
Contexte Ă©conomique +/-
Variation Effet sur demande Corrélation
Prix Mouvement le long de la courbe -
Revenu Mouvement de la courbe +
Prix produit comparable +
Goûts -
Contexte +/-
Nombre dâacheteurs +
II-3 Lâoffre
a- DĂ©finition
Lâoffre dâune entreprise est la quantitĂ© de biens ou servicesquâelle est disposĂ©e (veulent et/ou peuvent) Ă produire et Ă vendre pour tout prix possible, toutes choses Ă©gales parailleurs. Cette dĂ©finition demande deux prĂ©cisions :
La clause « toutes choses Ă©gales par ailleurs » signifie quetous les facteurs autres que le prix pouvant influencer ladĂ©cision dâoffrir sont considĂ©rĂ©s comme constants. Lesprincipaux facteurs sont la technique de production et le prixdes facteurs de production (matiĂšres premiĂšres, travail,capital), autrement dit les coĂ»ts.
Comme pour la demande, lâoffre est Ă©tablie pour une pĂ©riodedonnĂ©e.
b-Fonction dâoffre
Le bien X, envisagĂ© lors de lâĂ©tude de la demande, est produit par
deux entreprises, ou offreurs, C et D. Le tableau suivant résume
le comportement de ces deux producteurs.
Lâoffre dâun bien X
Prix Quantités offertes par mois (en Kilos)
P
en ⏠C D Marché (C+D)
0 0 0 0
2 0 0 0
4 16 24 40
6 32 48 80
8 48 72 120
10 64 96 160
12 80 120 200
14 96 144 240
16 112 168 280
Lâoffre individuelle des firmes C et D est la quantitĂ© dubien X quâelles souhaitent mettre sur le marchĂ© pour toutprix possible de x. Ainsi, lorsque le prix est nul ou vaut 2âŹ, aucune entreprise ne dĂ©sire produire ou vendre : lâoffredu marchĂ©, somme des offres individuelles, est nulle. Si leprix de x venait Ă ĂȘtre de 4 âŹ, la firme C consentirait Ă offrir 16 Kg, D souhaiterait produire 24 Kg et lâoffre dumarchĂ© serait de 40 Kg Ă ce prix.
Le tableau supra rĂ©vĂšle une liaison positive entre le prixet la quantitĂ© offerte câest-Ă -dire plus le prix est Ă©levĂ©,plus il est rentable de produire. Cette relation sâĂ©crit sousla forme dâune fonction dâoffre :
Xo = f (Px) avec Xo : quantité offerte et Px: Prix dubien X
La fonction inverse se note : Px = f (Xo) ; dPx /dXo > 0
c- Equation dâune fonction dâoffre linĂ©aire
On a lâĂ©quation linĂ©aire suivante : Xo = c + dPx pour
trouver c et d, soit on adopte le mĂȘme raisonnement de
la demande, soit une autre méthode :
Le calcul de la pente:
d = Xo/Px = (80 â 40)/(6 â 4) = 20
Notons quâon peut utiliser nâimporte quelle
combinaison de points du tableau pour trouver d. La
constante est alors 40 = c + 20(4) c = - 40
(l'ordonnĂ©e Ă l'origine). LâĂ©quation de lâoffre sâĂ©crit :
Xo = - 40 + 20Px ou P = 2 + 0,05Xo
e- Construction de la courbe dâoffre
Le graphique ci-dessous illustre les fonctions dâoffre
individuelles des firmes C et D (Oc et Od). Leur somme
horizontale constitue lâoffre du marchĂ© Om. Ainsi, pour P = 6, la
quantité offerte par C est 32 (point a sur Oc), celle offerte par D
est 48 (point b sur Od) et lâoffre du marchĂ© » est de 80 ; le point
H est un point de la courbe dâoffre du marchĂ©. On construit de
façon identique le point J pour P = 12 et tout autre point.P
Q
12
6
2
020 40 60 80 120 140 200 260
OC Od
O
a b H
JJ
O
H
d- DĂ©placement de la fonction dâoffre
Modification des quantitĂ©s offertes: dĂ©placement le long de lacourbe dâoffre provoquĂ© par une modification du prix de marchĂ©du bien ;
Modification de lâoffre: dĂ©placement de la courbe dâoffre, versla gauche (baisse: hausse des coĂ»ts de production) ou la droite(hausse: cas dâinnovation technologique) provoquĂ© par lamodification dâun autre facteur dĂ©terminant lâoffre.
CorrĂ©lation positive si, Ă prix donnĂ©, lâoffre varie dans le mĂȘmesens que le dĂ©terminant considĂ©rĂ©, corrĂ©lation nĂ©gative si, Ă prixdonnĂ©, lâoffre varie dans le sens opposĂ© que le dĂ©terminantconsidĂ©rĂ© et une corrĂ©lation indĂ©terminĂ©e si, Ă prix donnĂ©, lavariation du dĂ©terminant considĂ©rĂ© peut faire varier lâoffre dansles deux sens .
II-4 LâĂ©quilibre
a- DĂ©finition
LâĂ©quilibre du marchĂ© est dĂ©fini Ă un niveau de prix quiassure lâĂ©galitĂ© entre la quantitĂ© offerte et la quantitĂ©demandĂ©e.
Le marché du bien x est en équilibre lorsque : Xd = XO
Câest-Ă -dire, dâaprĂšs nos Ă©quations : - 20P + 320 = 20P â 40 P = 9
Le report de cette valeur dans lâune des Ă©quations prĂ©cĂ©dentes donne :
Xd = - 20 (9) + 320 Xd = 140
Le graphique qui suit, illustre lâĂ©quilibre du marchĂ© qui est rĂ©alisĂ© au point E, lâoffre y Ă©tant Ă©gale Ă la demande.
Ce mĂȘme graphique met en Ă©vidence les deux dĂ©sĂ©quilibres
que sont lâexcĂšs de demande et lâexcĂšs dâoffre:
Lorsque le prix est infĂ©rieur au prix dâĂ©quilibre, le
triangle gris clair EMN représente un excÚs de demande,
excĂšs qui tend Ă augmenter le prix de vente.
LâexcĂšs dâoffre, pour des prix supĂ©rieurs au prix
dâĂ©quilibre, est illustrĂ© par le triangle gris foncĂ© KEL. Cet
excĂšs tend Ă la baisse du prix.
LâĂ©quilibre Ă©tudiĂ© ici est appelĂ© Ă©quilibre partiel parce
quâil ne concerne que le marchĂ© du bien x et nâenvisage
pas les conséquences que le prix peut avoir sur les
marchés des autres biens. Poser le problÚme de ces
rĂ©percussions ressort de lâĂ©tude de lâĂ©quilibre gĂ©nĂ©rale.
c- Le surplus du consommateur et du producteur
P
Q
D
OK L
E
M N
9
0
4
2
12
40 80 140 200 240 320
16
Ceurs
P
Q
Pe
Qe
O
D
Peurs
Le surplus du consommateur : il a lieu lorsque le prix
dâĂ©quilibre est infĂ©rieur au prix de demande. Cette
diffĂ©rence de prix mesure les gains de lâĂ©change pour le
consommateur. Ce surplus peut donc ĂȘtre mesurĂ© par la
surface vert foncé.
Le surplus du producteur : il a lieu lorsque le prix
dâoffre est infĂ©rieur au prix de marchĂ©. Les producteurs
gagnent la différence entre le prix du marché et le prix
auquel ils étaient disposés à vendre. Ce surplus du
producteur est donc mesuré par la surface vert clair.
Chapitre II: Description de
lâactivitĂ© Ă©conomique
I- Les agents Ă©conomiques
II- Les opérations économiques
III- Les marchés
IV- Le circuit Ă©conomique
I Les agents Ă©conomiques
Pour dĂ©crire lâactivitĂ© Ă©conomique et comprendre comment ellesâorganise, il est nĂ©cessaire de dĂ©finir quels sont les principauxacteurs ou agents Ă©conomiques qui y interviennent. Un agentĂ©conomique est dĂ©fini comme un centre d'action et de dĂ©cisionunique et indĂ©pendant. Pour dĂ©finir des agentsmacroĂ©conomiques assez homogĂšnes on doit choisir un critĂšre.Parmi les critĂšres utilisĂ©s :
Le revenu : lâensemble des individus qui reçoivent la mĂȘmecatĂ©gorie de revenu constitue un agent. Trois agentsĂ©conomiques sont alors dĂ©gagĂ©s : les salariĂ©s, les capitalistes etles propriĂ©taires.
La classe sociale : les individus sont classés, par exemple, enclasse bourgeoise, classe moyenne et classe ouvriÚre.
Lâinstitution : les agents Ă©conomiques sont regroupĂ©s encatĂ©gories homogĂšnes d'aprĂšs leur fonction et leurs ressourcesprincipales. Ce critĂšre institutionnel aboutit Ă la distinction decinq institutions.
I-1 Les ménages
Ce secteur regroupe les unitĂ©s institutionnelles dont la fonctionprincipale est de consommer les biens et services achetĂ©s sur lemarchĂ© et, en tant quâentrepreneurs individuels, produire desbiens et services marchands financiers ou non financiers. Lesressources principales des mĂ©nages proviennent de larĂ©munĂ©ration des facteurs de production (travail, capital, terre),de transferts versĂ©s par d'autres secteurs et de produits de lavente.
I-2 Les sociétés non financiÚres
Ces entreprises sont privées et publiques. Elles exercent uneactivité industrielle ou commerciale. Elles produisent des bienset des services marchands, et reçoivent le produit de la vente deces biens et services sur le marché.
I-3 Les sociétés financiÚres
On distingue deux catégories :
Les Etablissements de crĂ©dit et assimilĂ©s : Ce sont Bank AlMaghrib et dâautres institutions monĂ©taires telles que les banquesles Caisses d'Epargne, la Caisse des DĂ©pĂŽts, les SociĂ©tĂ©s deBourse⊠Ils produisent des services marchands. Ils collectentdes capitaux, accordent des prĂȘts pour financer lâĂ©conomie etgĂšrent les moyens de paiement. Le revenu de leur activitĂ© estconstituĂ© par la diffĂ©rence entre les intĂ©rĂȘts versĂ©s et les intĂ©rĂȘtsreçus, ainsi que des commissions reçues.
Les entreprises d'assurance regroupent les compagniesd'assurance et les sociĂ©tĂ©s mutualistes. Elles assurent, câest-Ă -diregarantissent un paiement en cas de rĂ©alisation d'un risque etreçoivent des primes d'assurance versĂ©es par les assurĂ©s ou descotisations sociales volontaires.
I-5 Les administrations
Elles sont soit publiques, soit privées :
Les administrations publiques sont constituĂ©es de lâEtat, descollectivitĂ©s locales et des organismes de SĂ©curitĂ© Sociale. Ellesproduisent des services non marchands et perçoivent des taxes,impĂŽts et des cotisations sociales obligatoires reçus directementou indirectement des autres secteurs et reversent une partie de cesressources collectĂ©es sous forme de prestations sociales auxmĂ©nages et de subventions aux entreprises.
Les administrations privĂ©es comportent les partis politiques, lessyndicats, les comitĂ©s d'entreprises, les associations culturelles,les organisations de consommateurs, etc. Elles produisent desservices non marchands destinĂ©s Ă certaines catĂ©gories demĂ©nages qui cotisent volontairement et reçoivent des cotisationsde leurs adhĂ©rents, des dons ou des subventions de lâEtat.
I-5 Le reste du monde
Le reste du monde, appelé encore "l'Extérieur", est une
expression économique qui désigne l'ensemble des unités
Ă©conomiques Ă©trangĂšres qui effectuent des Ă©changes avec les
unités économiques nationales. Il s'agit d'un acteur fictif qui
retrace les Ă©changes des biens et services avec l'Ă©tranger,
(importations et exportations) et reçoit le produit de ces échanges.
II- Les opérations économiques
II-1 Les opérations sur biens et services
Cette catĂ©gorie regroupe lâensemble des opĂ©rations ayant trait Ă
la crĂ©ation et lâutilisation des biens et services.
a- La production
La production est définit par la Comptabilité Nationale, comme
« une activité économique consistant à créer des biens et services
s'échangeant habituellement sur le marché à partir de facteurs deproduction s'échangeant sur le marché ». Elle est constituée par :
La production marchande de biens et services sâĂ©change sur un
marché, au prix du marché. Le prix de vente doit couvrir les coûts
de production.
La production non marchande ne sâĂ©change pas sur un marchĂ©.
Ce sont les services fournis par les administrations publiques et
privées à la collectivité à titre gratuit ou quasi gratuit. Elle est
évaluée au coût de production. Les ressources couvrant cette
production proviennent des impĂŽts.
b- Les importations
Le terme « importations » dĂ©signe la mise Ă disposition de bienset services par le reste du monde Ă lâĂ©conomie nationale. Lesagents nationaux peuvent alors consommer de cette maniĂšre desproduits Ă©trangers.
c- La consommation
La consommation consiste Ă utiliser un bien ou un service poursatisfaire des besoins. Elle comporte :
La consommation intermédiaire (CI) représente la valeur desbiens et services marchands transformés ou détruits dans lesdifférents processus de production .
La consommation finale (CF) représente la valeur des biens etservices destinés à la satisfaction directe des besoins individuelsou collectifs.
d- Lâinvestissement
La formation brute du capital peut prendre deux formes :
La formation brute de capital fixe : câest le nom donnĂ© Ă
lâinvestissement au niveau macroĂ©conomique. Elle est lâensemble
des actifs fixes utilisés par les producteurs résidents.
Le capital « circulant » que la comptabilité nationale appelle «
variations de stocks » (notée VS). Elles comprennent tous les
biens d'une durée de vie inférieure à un an détenus à un moment
donné par les unités productrices résidentes.
e- Les exportations
Les exportations (X) est lâensemble des biens et services fournis
par des unités résidentes à des unités non résidentes.
II-2 Les opérations de répartition
Les opérations de répartition sont constituées des opérations dedistribution et de redistribution du revenu issu de la productionainsi que les flux de revenu avec le reste du monde. On distinguesix opérations de répartition :
La rémunération des salariés comprend tous les versements enespÚces et avantages en nature fournis aux salariés.
Les impÎts liés à la production et l'importation : ce sont desprélÚvements obligatoires reçus par les administrations publiques.
Les revenus de la propriĂ©tĂ© et de l'entreprise : ces opĂ©rationsretracent la rĂ©partition d'une partie de l'excĂ©dent brutd'exploitation. Ils sont constituĂ©s par les intĂ©rĂȘts; les revenus de laterre et les actifs incorporels; les dividendes et autres revenusdistribuĂ©s des sociĂ©tĂ©s.
Les Opérations d'Assurance Dommage (AD) concernentles versements de primes par les assurés et la remised'indemnités par les entreprises d'assurance.
Les transferts Courants sans contrepartie: ilscomprennent les impĂŽts sur le revenu et le patrimoine(impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s et impĂŽt sur le revenu despersonnes physiques, impĂŽts locauxâŠ), les cotisationssociales, les prestations sociales, etc.
Les Transferts en Capital comprennent les Ă©lĂ©ments quiinfluent directement sur le niveau des investissements ousur la fortune du bĂ©nĂ©ficiaire. Il sâagit des aides Ă lâinvestissement, les impĂŽts sur le capital (des droits desuccession et des droits sur les donations entre vifsâŠ) etles autres transferts en capital : les opĂ©rations dedĂ©dommagement (en cas de guerre, calamitĂ©snaturelles,...)âŠ
II-3 Les opérations financiÚres
Les opérations financiÚres portent sur actifs et passifs financiersqui ont lieu entre des unités résidentes ou entre une unitérésidente et le reste du monde. Elles sont classées en quatrerubriques :
Les instruments de paiement sont des moyens de paiementpouvant servir aux rÚglements immédiats des transactions sanstransformation préalable (piÚces, billets et dépÎt à vue).
Les instruments de placement concernent les dépÎts nonmonétaires les bons non négociables à court terme, les bonsnégociables à moyens et long terme, les obligations, lesactions, etc.
Les instruments de financement concernent essentiellement lescrédits à court terme et les crédits à moyen et long terme.
Les réserves techniques d'assurance sont les indemnités liées à des événements incertains versés par les entreprisesd'assurance en contre partie des primes qu'elles reçoivent.
III- Les marchés
Au niveau macroĂ©conomique, tous les marchĂ©s sont agrĂ©gĂ©s etleur analyse nous permet dâexpliquer les phĂ©nomĂšnesmacroĂ©conomiques importants. Les agents Ă©conomiques sontreliĂ©s ainsi par le biais de quatre grands marchĂ©s dans lesquelssâeffectuent des transactions.
Le marchĂ© des biens et services : met en relation lâoffre desproducteurs (firmes et Etat) et la demande des acheteurs(mĂ©nages, firmes, Etat) en fixant le prix des biens et des services.Son analyse nous permet dâexpliquer le volume de la productionnationale, le niveau gĂ©nĂ©ral des prix et le taux dâinflation.
Le marchĂ© des facteurs de production : met en relation lesentreprises et lâEtat qui offrent des emplois et les mĂ©nagesdemandeurs dâemploi. Lâanalyse de ce marchĂ© nous permetdâexpliquer, le niveau dâemploi, le taux de chĂŽmage et le taux desalaire.
Le marché des capitaux : met en relation les offres de
financement et les demandes de financement. Ce sont les
entreprises financiĂšres qui rĂ©coltent lâĂ©pargne des mĂ©nages et
mettent cette Ă©pargne Ă la disposition des demandeurs de
capitaux. Lâanalyse des marchĂ©s financiers et monĂ©taires nous
permet dâexpliquer la dĂ©termination du taux dâintĂ©rĂȘt.
Le marchĂ© des changes : permet lâĂ©change de la monnaie
nationale contre des devises Ă©trangĂšres. Cet Ă©change reflĂšte
lâensemble des transactions entre un pays et ses partenaires
commerciaux. Lâanalyse de ce marchĂ© permet dâĂ©tablir le taux de
change de la monnaie nationale et la valeur de la monnaie
nationale en termes dâune monnaie Ă©trangĂšre.
IV- Le circuit Ă©conomique
Le circuit économique est une représentation simplifiée du
fonctionnement dâune Ă©conomie sous forme de flux Ă©conomiques
qui représentent une masse de biens de services ou de monnaie et
reliant les différents agents économiques.
Le flux est une grandeur Ă©conomique mesurĂ©e au cours dâune
période de temps. Généralement, les flux sont réciproques. A un
flux réel correspond en contrepartie un flux monétaire. Cependant
certains flux sont unilatĂ©raux et nâont pas donc de contrepartie.
Cela dit, il existe trois types de flux :
Les flux réels ou physiques qui correspondent à un mouvement
de biens et de facteurs de production dâun agent Ă©conomique Ă un
autre (ex : achats de marchandises, le travail dâun salariĂ©).
Les flux monétaires qui sont en général la contrepartie des flux
réels et concernent les mouvements de monnaie (ex : le
paiement Ă un achat dâun bien ou service, le salaire correspond
Ă un travail).
Les flux financiers : qui concernent aussi les mouvements des
capitaux mais qui porte sur des créances et des dettes.
La comptabilité nationale distingue 3 circuits :
les flux réels : circuit de la production
les flux monétaires : circuit du revenu
Les flux financiers : circuit financier
IV-1 Circuit simplifié
Supposons une Ă©conomie simplifiĂ© sans relation avec lâextĂ©rieur
(Ă©conomie fermĂ©e) et sans gouvernement. Il nây a que deux
acteurs dans lâĂ©conomie : entreprises non financiĂšres et mĂ©nages.
Ces derniers consomment la totalitĂ© de leur revenu pour lâachat
des B&S. Dans ce cas le schéma de cette économie se présente
comme suit :
Marché
des
facteurs
Marché
des
B&S
MénagesEntreprises Flux réels
Flux monétaires
Versement de revenus
Offre facteurs production
Production B&S
RĂšglement des achats
Ce schĂ©ma reprĂ©sente les principaux flux rĂ©el, dâune partreprĂ©sentĂ© en trait continu, correspond Ă un mouvement de B&Set de facteurs de production tels que le travail, le capital ou laterre. Les entreprises utilisent les facteurs de production fournispar les mĂ©nages pour produire de B&S qui vont ĂȘtre consommĂ©spar les mĂ©nages (circuit des B&S ou de production). Et dâautrepart en contrepartie de ce flux, un flux monĂ©taire reprĂ©sentĂ© entait pointillĂ©, correspondant aux sommes versĂ©es pour les salaireset les achats de B&S. Les mĂ©nages possĂšdent les facteurs deproduction. Les mĂ©nages offrent aux entreprises les services deces facteurs en Ă©change dâun revenu. Ils peuvent alors acheter desB&S produits par ces entreprises grĂące aux revenus reçus de cesmĂȘmes entreprises (circuit monĂ©taire ou des revenus). Cetterencontre entre lâoffre et la demande se fait sur des marchĂ©s, enlâoccurrence, marchĂ© des facteurs de production et marchĂ© desB&S.
La circularité des flux et équilibre
Ce schĂ©ma simplifiĂ© montre que la consommation desmĂ©nages dĂ©pend de leur revenu, mais leur revenu dĂ©penddes recettes des entreprises qui elles-mĂȘmes dĂ©pendent de laconsommation des mĂ©nages. On observe ainsi le phĂ©nomĂšnede la circularitĂ© des flux qui est central Ă la macroĂ©conomieet absent de la microĂ©conomie.
Les dĂ©penses dâun agent Ă©conomique constituent desrevenus pour lâautre agent Ă©conomique dâoĂč : lâidentitĂ©dâĂ©quilibre suivante : DĂ©penses = Revenus
Le circuit est donc complĂštement fermĂ©e de sorte quâil nây aaucune fuite dans le circuit Ă©conomique :
Ressources = Emplois
Deux principes sous-tendent donc lâĂ©quilibre
macroéconomique :
Tout ce qui est produit dans lâĂ©conomie nationale fait
lâobjet dâune dĂ©pense sâadressant aux firmes nationales. On a
donc lâĂ©galitĂ© entre la dĂ©pense nationale et la production
nationale sur le marché des biens et services.
Toute production se décompose en revenu : le secteur des
entreprises est au centre de ce principe. Les ménages leur
fournissent le travail ainsi que les fonds nĂ©cessaires Ă lâachat de
matériel productif. En contrepartie, les entreprises distribuent la
grande partie des revenus aux ménages qui sont les propriétaires
ultimes des facteurs de production.
NĂ©anmoins, ce schĂ©ma suppose quâil nâexiste aucune Ă©pargne, ni
de la part des ménages qui consomment tous leurs revenus, ni de
la part des entreprises qui distribuent la totalité de leurs profits en
dividendes. Toutefois, dans la rĂ©alitĂ© le circuit nâest pas
complĂštement fermĂ©. Il sây produit certaines fuites qui mettent en
cause ce caractĂšre circulaire du circuit Ă©conomique. Dans notre
Ă©conomie Ă deux secteurs ou agents la fuite ne peut provenir que
de lâĂ©pargne.
On suppose maintenant que les ménages épargnent une partie de
leurs revenus et que pour produire, les entreprises doivent
disposer de biens dâĂ©quipement et donc investissent. Dans ce
circuit, lâexistence dâun marchĂ© des capitaux local est nĂ©cessaire.
Il doit canaliser lâĂ©pargne des mĂ©nages et des entreprises (S) vers
lâinvestissement (I). Le circuit Ă©conomique sera reprĂ©sentĂ©
comme suit :
LâĂ©pargne constitue une fuite du circuit Ă©conomique, un revenu
qui nâest pas directement dĂ©pensĂ© par ceux qui le perçoivent.
Lâinvestissement constitue une injection dans le circuit
Ă©conomique, une dĂ©pense qui nâest pas directement liĂ©e Ă un
revenu. A lâĂ©quilibre, les fuites doivent ĂȘtre compensĂ©es par les
injections.
DâoĂč une deuxiĂšme identitĂ© dâĂ©quilibre : fuites = injections
Ce qui revient Ă Ă©crire dans notre cas : Ăpargne = Investissement
Marché
des
B&S
MĂ©nagesEntreprises
Offre facteurs production
Production B&SRĂšglement des achats
Marché
des
facteurs
Versement de revenus
Marché des
capitaux
CF= S BF
I
Achat
dâĂ©quipements
IV-2 Circuit complet en économie fermée
Lorsque lâon passe dâune Ă©conomie Ă deux agents Ă lâensemble
de lâĂ©conomie nationale, le circuit se complexifie quelque peu par
lâintĂ©gration dĂ©jĂ Institutions FinanciĂšres et des Administrations.
Ainsi, les biens et services produits peuvent aussi ĂȘtre achetĂ©s
par lâadministration publique. Les gouvernements financent
leurs dépenses (G), grùce aux prélÚvements obligatoires (I :
Fiscalité, Cotisations Sociales) qui touchent les ménages et les
entreprises et qui servent aussi Ă effectuer des transferts (T) et ce
dans le but de redistribuer le revenu global dâune façon plus
Ă©galitaire. Câest pourquoi :
DĂ©pense globale = (C + I + G) = Revenu global
Marché
des
B&S
MĂ©nagesEntreprises
Offre facteurs production
Production B&SRĂšglement des achats
Marché des
capitaux
CF= S BF
I
Achat
dâĂ©quipements
Marché
des
facteurs
Versement de revenus
Etat
T IG
B&S
Ainsi, lâintroduction du gouvernement dans le circuit provoque Ă
la fois une fuite et une injection. La fuite est due aux impĂŽts nets
prĂ©levĂ©s par lâĂtat (I-T). Lâinjection provient des achats effectuĂ©s
par les administrations publiques des B&S (G).
De sorte que la deuxiĂšme identitĂ© dâĂ©quilibre ( fuites =
injections) devient :
Ainsi, on a C + I + G = C + S + I - T I + G = S + (I â T) : la
condition dâĂ©quilibre
Donc lâĂ©quilibre est atteint lorsque la somme des fuites du circuit est
Ă©gale Ă la somme des injections.
IV- 3 Circuit complet en Ă©conomie ouverte
En Ă©conomie ouverte, il faut introduire le reste du monde. Les
relations entre une Ă©conomie nationale et le reste du monde ne se
limitent pas aux exportations et aux importations. Ils sont
étroitement liés du fait du développement des marchés financiers
internationaux et des nombreuses connexions Ă©tablies au sein des
institutions financiĂšres.
Lâouverture de lâĂ©conomie sur lâextĂ©rieur nĂ©cessite donc
lâaddition dâun nouvel agent, celui de lâextĂ©rieur et dâun nouveau
marché, celui des changes. Dans ce cas, le circuit économique
peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ© comme supra :
Marché
des
B&S
MĂ©nagesEntreprises
Offre facteurs production
Production B&SRĂšglement des achats
Marché des
capitaux
CF= S BF
I
Achat
dâĂ©quipements
Marché
des
facteurs
Versement de revenus
Etat
T IG
B&S
Reste du monde
Marché
des
devises MX
Ă son tour, lâintroduction du secteur extĂ©rieur dans le circuit
provoque Ă la fois une fuite et une injection:
La fuite provient des importations (M)
Lâinjection provient des exportations (X)
En somme, une Ă©conomie ouverte est en Ă©quilibre quand les
deux identités suivantes sont vérifiées:
DĂ©penses = Revenu global
C + I + G + X - M = Revenu global
Et fuites = injections
I + G + X = S + (I â T) + M
Chapitre III : Mesure de lâactivitĂ©
Ă©conomique
I- Le produit intérieur brut
I-1 Mesure du PIB
I-2 Autre mesure du PIB
I-3 Les limites du PIB
II- Taux de croissance du PIB et inflation
II-1 PIB nominal, PIB réel
II-2 Mesure de lâinflation
La comptabilité nationale est la représentation synthétique et
simplifiée de l'activité économique d'une nation à l'aide
d'informations statistiques quantifiées de façon comptable. Elle
essaye de fournir un cadre cohérent et global décrivant les
opĂ©rations et les rĂ©sultats dâune Ă©conomie au cours dâune pĂ©riode,
en principe une année.
Elle mesure lâactivitĂ© Ă©conomique des agents Ă©conomiques sur
le territoire économique national. Plusieurs agrégats sont utilisés
par les macro-Ă©conomistes. Trois sont particuliĂšrement
importants : Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB),
le taux dâinflation et le taux de chĂŽmage.
I- Le produit intérieur brut
Le PIB est une mesure globale du volume de la production dâun
territoire égale à la valeur monétaire, aux prix des marchés, de
lâensemble des biens et des services produits sur ce territoire au
cours de lâannĂ©e. Le PIB a deux composantes :
Une composante « marchande » qui correspond à la valeur
ajoutée marchande de tous les biens et services qui
font l'objet d'une transaction monétaire sur un marché à un prix
de marché.
Une composante « non marchande » qui prend en compte les
services non marchands des administrations publiques, en les
comptabilisant en fonction de leurs coûts de production.
Types et critĂšre principaux Exemples
Production de biens Toujours marchande
Prix couvrant plus de 50% du
coût de production
â Produits alimentaires
â Machines
â Automobiles
â VĂȘtements, etc.
Production de services
Marchande si le prix couvre
plus de 50% du coût de
production
â Commerce
â Transport
â Assurance
â CrĂ©dit
â MĂ©decine libĂ©rale, etc.
Non marchandes : (service
gratuit ou quasi gratuit) si le
prix couvre moins de 50% du
coût de production
â Enseignement
â Recherche
â Administration gĂ©nĂ©rale
(police, défense nationale)
â HĂŽpitaux
â Services culturels et
sportifs, etc.
Le PIB marchand et non-marchand
I-1 Mesure du PIB
a- Calcul du PIB par la production
La premiĂšre Ă©tape de calcul du PIB consiste Ă additionner la
valeur de tous les biens et services produits dans un pays donné
au cours dâune pĂ©riode donnĂ©e:
Production = (prix * quantité)
Il faut déduire donc de ce total la valeur des B&S qui ont été
achetĂ©s pour ĂȘtre utilisĂ©s dans le processus de production pendant
la mĂȘme pĂ©riode. Ainsi, On utilise le concept de valeur ajoutĂ©e .
VA = Production â Consommations IntermĂ©diaires
PIB = VA + ImpĂŽts indirects nets de subventions
b- Calcul du PIB par la dépense
La deuxiÚme méthode de calcul du PIB consiste à additionner les
valeurs des biens finals produits. Le PIB est Ă©gal donc Ă la
somme des dépenses encourues pour acquérir la production
nationale. Les grandes catégories de dépenses sont:
La consommation finale des ménages (C)
Lâinvestissement des entreprises et des mĂ©nages (I)
Les dĂ©penses publiques de lâĂtat (G)
Le solde commercial avec le Reste du Monde (X-M)
Le PIB est l'agrégat qui représente la masse des biens et services
produits par les unités résidentes et mises à disposition des
utilisateurs finaux. Ainsi : PIB = C + I + G + (X - M)
c- Calcul du PIB par les revenus
Une troisiÚme façon de calculer le PIB est de considérer que
toute production donne lieu Ă des versements de revenu. Ainsi,
calculer le PIB consiste à additionner les rémunérations des
facteurs de production primaires que sont le travail et le capital,
auxquels il faut ajouter les impĂŽts (nets de subventions) sur la
production et les importations.
PIB = W + EBE + I
OĂč W reprĂ©sente les salaires versĂ©s, EBE reprĂ©sente lâexcĂ©dent
brut dâexploitation (câest-Ă -dire le profit des entreprises ou
rémunération du capital), et I représente les impÎts nets de
subventions sur la production et les importations.
Produit intérieur brut : les trois approches à prix courants
Approche par la
production
Approche par la
dépense
Approche par le revenu
Produit intérieur brut 1892.3
Valeur ajoutée au prix de base 1695.0
ImpĂŽts sur les produits (+) 209.4
Subventions sur les produits (-) -12.1
Produit intérieur brut 1892.3
Consommation finale 1072.0
Investissement (+) 356.9
DĂ©penses publique 499.8
Exportation(+) 501.9
Importations (-) -538.3
Produit intérieur brut 1892.3
Rémunérations des salariés 1100.2
Profits (+) 537.7
ImpĂŽts indirects (+) 289.7
Subventions (-) -35.3
Milliards dâeuros
Sources : comptes nationaux â Base 2007, Insee
I-2 Autre mesure du PIB
a- Le PNB
Le PNB, il sâagit dâun concept renvoyant Ă la nationalitĂ©, par
opposition au PIB qui est un concept qui renvoie au territoire. Le
PIB intÚgre la création de richesse par les agents résidents quelle
que soit leur nationalité. Le PNB représente les revenus créés par
les facteurs de production (travail et capital) nationaux, quelle
que soit leur localisation.
PNB = PIB + -Revenus des
facteurs reçus du
reste du monde
Revenus des
facteurs versés du
reste du monde
b- Le PNN
Un troisiÚme concept utilisé par la CN est le produit national net
PNN. On lâobtient en dĂ©duisant du PNB lâamortissement, qui
mesure la perte annuelle de valeur du stock de capital existant
sous lâeffet du lâusure ou de lâobsolescence.
PNN = PNB â Amortissement
c- Le revenu national
Pour passer du PNN au revenu national, qui mesure ce que
chacun a gagnĂ© au sein de lâĂ©conomie, nous devons encore retirer
du PNN les impĂŽts nets de subventions.
Revenu national = PNN â impĂŽts indirects + subventions
I-3 Les limites du PIB
Le PIB permet de mesurer lâactivitĂ© Ă©conomique et la crĂ©ation de
richesse dâun pays. Cependant, il nâest pas toujours un indicateur
pertinent.
a- Une mesure imparfaite du bien-ĂȘtre
Le PIB est source d'externalitĂ©s nĂ©gativesâŠ
Le PIB mesure la production nationale mais toute la production
nationale nâest pas comptabilisĂ©e.
Il est parfois surestimé par la prise en compte des activités dont
lâorigine ou les consĂ©quences sont nĂ©fastes Ă lâenvironnement ou
au bien ĂȘtre (accidents, industries polluantes, catastrophes
naturelles, maladiesâŠ)
b- La question des inégalités
Le bien-ĂȘtre dĂ©pend du niveau de la richesse monĂ©taire mais
aussi de sa répartition. Pour le PIB se pose le problÚme de la
répartition des richesses créées. En effet, si les richesses
profitent seulement Ă une minoritĂ©, alors lâaugmentation du PIB
ne se traduira pas nécessairement par une amélioration de la
situation de chacun.
En l'absence d'une répartition équitable des fruits de la
croissance. La hausse du PIB peut trĂšs bien sâaccompagner
dâune hausse de la pauvretĂ©, de lâexclusion et de la prĂ©caritĂ©
pour une partie de la population alors quâune autre voit son
niveau de vie croĂźtre.12
La croissance Ă©conomique doit ĂȘtre pensĂ©e, non comme une
fin en soi, mais comme un instrument au service d'objectifs
supérieurs (satisfaction des besoins fondamentaux, cohésion
sociale, amélioration du cadre de vie, etc.).
II- Taux de croissance du PIB et inflation
La croissance du PIB peut provenir soit dâune hausse des
volumes (quantités produites), soit une hausse des prix. Pour
séparer les deux effets, on calcule le PNB nominal et le PNB réel.
II-1 PIB nominal et PIB réel
Supposons une Ă©conomie qui produit uniquement deux biens, 1 et
2. Les prix sont notés Pt et Pt. Les quantités produites sont notées
Qt et Qt. On sâintĂ©resse Ă la croissance entre la pĂ©riode 0 et la
pĂ©riode t. On peut dâabord calculer les PIB nominaux:
PIB nom = P0 Q0 + P0 Q0
PIB nom = Pt Qt + Pt Qt
1 2
1 2
2 2
2 2
1 1
1 1
0
t
Aussi le taux de croissance nominal du PIB entre la période 0 et
la période t est donné par :
g nom = PIB nom - PIB nom / PIB nom * 100
Ce taux de croissance reflĂšte donc lâaugmentation conjointe des
prix et des quantitĂ©s. Si on veut neutraliser lâeffet prix et ne
prendre en compte que lâeffet quantitĂ©, on doit calculer le PIB
réel de la période t, qui consiste à évaluer les productions en t sur
base des prix de la période 0 (on parle alors de base 0) :
PIB réel( base 0) = P0 Qt + P0 Qt
Aussi, le taux de croissance réel du PIB entre la période 0 et la
période t est donné par :
g réel = PIB réel - PIB réel / PIB réel * 100
t 00,t
t1 1 2 2
t 0
0
0
II-2 Lâinflation
Lâinflation dĂ©signe une augmentation, durable, gĂ©nĂ©rale et auto-
entretenue des prix des biens et services. Elle est aussi
caractĂ©risĂ©e par l'excĂšs de moyens monĂ©taires par rapport Ă
l'offre.
Autres termes:
La stabilitĂ© des prix dĂ©crit la situation d'une Ă©conomie oĂč la
hausse des prix est durablement trĂšs faible ou nulle.
La déflation est une baisse générale et durable des prix.
La dĂ©sinflation est une baisse du taux dâinflation;
La stagflation est une situation caractérisée par la simultanéité
d'un niveau élevé d'inflation et d'une croissance nulle ou faible.
L'hyperinflation est une inflation extrĂȘmement Ă©levĂ©e.
La spirale inflationniste : l'inflation entraĂźne une hausse des
salaires qui accentue la hausse des prix etc.
a- Mesure de lâinflation
Elle est notamment mesurée par :
Le dĂ©flateur du PIB qui mesure lâĂ©volution du niveau moyen
des prix de tous les biens et services comptabilisés dans le PIB. Il
indique le niveau actuel des prix par rapport Ă celui de lâannĂ©e de
base. Le déflateur du PIB = [PIB nominal / PIB réel] * 100
Variation en % de lâindice des prix Ă la consommation qui
mesure lâĂ©volution du niveau moyen des prix dâun panier fixe de
biens et services que les consommateurs ont achetés au cours
dâune pĂ©riode donnĂ©e.
Le taux de croissance annuel des prix :
TCIPt = [(IPt - IPt-1 )/ IPt-1] * 100
oĂč IP : IPPIB ou IPC
t tt
Le calcul dâun IPC :
DĂ©terminer la composition du panier
Trouver les prix
Calculer le coût du panier
Choisir une annĂ©e de base et calculer lâindice de prix
IPC = coût du panier / coût du panier la période de base * 100tt
En Ă©conomie, la croissance dĂ©signe lâaccroissement (l'Ă©volution
annuelle) de la production globale dâune Ă©conomie. Cette
augmentation est un phĂ©nomĂšne quantitatif, qui peut ĂȘtre mesurĂ©e
en volume ou en valeur et exprimée en pourcentage par des
agrégats tels que le PIB.
On notera ici trois précisions essentielles :
La croissance est un mouvement Ă court ou moyen terme, de
rythme variable.
La croissance est un phénomÚne réversible.
La croissance ne peut profiter Ă chacun que si le taux de
croissance du PIB est supérieur au taux de croissance de la
population.