chap.3 pharmacodyn
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TABLE DES MATIERES• Chapitre I: Constitution du système nerveux central• Chapitre 2: Excitabilité neuronale et transmission synaptique –
différents types de récepteurs• Chapitre 3: Notions de pharmacodynamie• Chapitre 4: Notions de pharmacocinétique• Chapitre 5: Systèmes monoaminergiques (MA) et cholinergiques
cérébraux • Chapitre 6: Médicaments/drogues actifs sur les systèmes MA et
cholinergiques (psychostimulants, hallucinogènes, antipsychotiques, antidépresseurs, nicotine, médicaments de la maladie d’Alzheimer)
• Chapitre 7: Glutamate - « anesthésiques dissociatifs »• Chapitre 8: GABA - hypnotiques-anxiolytiques – antiépileptiques• Chapitre 9: Systèmes cannabinoïdes et cannabis• Chapitre 10: Systèmes opioïdes et analgésiques morphiniques• Chapitre 11: Ethanol
La plupart des médicaments ou drogues interagissent avec des composants macromoléculaires de l’organisme appelés « récepteurs » au sens large.
Cette interaction modifie le fonctionnement de ces macromolécules → effets biochimiques et physiologiques caractéristiques de la substance consommée
Récepteurs aux neurotransmetteurs = cible fréquente
Chapitre 3
Les principales cibles pharmacologiques
• 1. Récepteurs– 1.1. Récepteurs membranaires– 1.2. Récepteurs intracellulaires
• 2. Canaux ioniques• 3. Transporteurs• 4. Enzymes• 5. Autres molécules intracellulaires• 5. DNA• Autres
Chapitre 3
T
NT
PRECURSEUR
NT
NT
NTNTNT
PA (Na+/K+/Ca++)
NT NT
NT+
[Cai]
R -
Canaux N et/ou P/Q
NT
ASTROCYTE
T
NT
Ca2+
R
Chapitre 3
Interaction entre un ligand et un récepteur membranaire:
2 caractéristiques essentielles
Affinité et activité intrinsèque
Chapitre 3
Affinité: mesure tendance du ligand à se fixer au récepteur, la force de l’association entre le ligand et le récepteur.
Activité intrinsèque* (AI - intrinsic efficacy ): mesure la nature de interaction entre complexe ligand-récepteur et effecteurLe ligand peut activer l’effecteur réponse cellulaire(AI élevée) ou ne pas l’activer (AI nulle). agonistes (AI « 100% ») agonistes partiels (AI intermédiaire) antagonistes (AI « 0% ») agonistes inverses (AI négative)
2 propriétés totalement distinctes
NB: agonistes indirects = molécules qui libèrent un agoniste endogène, p.e. amphétamine, éphédrine
Chapitre 3
Deux types études pharmacologiques
• Mesure affinité de ligands : études de « binding »
- in vitro : membranes, cellules, etc…
- in vivo chez l’animal et chez l’homme • p.e. : mesure occupation de récepteurs dans SNC
lors du traitement par divers psychotropes (technique du PET scan)
• Mesure activité intrinsèque d’agonistes et de la puissance d’antagonistes: utilisation de « bioassays »– in vitro– in vivo
Chapitre 3
Quantification de l’affinité
Techniques de « binding » :
- à 1 ligand (binding de saturation)
- expériences de compétition
Chapitre 3
Binding de saturationCourbe de fixation d’un ligand marqué à une
population homogène de récepteurs
Concentration du ligand
% d
e ré
cept
eurs
fixé
s par
le li
gand
100
50
Bmax
KD
Chapitre 3
Nombre maximum de récepteurs
Transformation logarithmiqueFi
xatio
n (%
du
max
.)
100
0
50
Logarithme de la concentration du ligand
KD
KD: concentration du ligand nécessaire pour occuper 50% des récepteurs = mesure
de l’affinité du ligand
Chapitre 3
En pratique: courbes expérimentales de « binding »
Concentration du ligand marqué
Binding total
Binding spécifique(saturable et réversible)
Binding non-spécifique
Nom
bre
de si
tes f
ixés
par
lelig
and
mar
qué
dans
le ti
ssu
Chapitre 3
1. COURBE DE « BINDING » TOTAL
Exemple de site non spécifique
0,1 nM 0,2 nM 0,4 nM 0,8 nM 1,6nM....[Sulpiride] MARQUE
Membranes cellulaires
2. COURBE DE « BINDING » NON SPECIFIQUE
Idem que 1 + excès (1000 x) sulpiride NON MARQUE dans chaque tube
Sulpiride non marqué va entrer en compétition avec sulpiride marqué pour les sites de fixation spécifiques (= récepteurs D2) et va donc déplacer sulpiride marqué à ce niveau mais pas au niveau des sites de fixation non spécifiques (pas de compétition à ce niveau)
Récepteurs D2
Chapitre 3
Lorsque courbe de binding du ligand marqué réalisée possible d ’estimer affinité de ligands non-marqués (compétiteurs) pour le récepteur
• Utilisation concentration donnée ligand marqué (en général proche de son KD)
• Ajout de concentrations croissantes autre ligand non-marqué
• Phénomène de compétition diminution fixation du ligand marqué aux récepteurs
• Obtention de IC50 (concentration du compétiteur qui diminue fixation spécifique du ligand marqué de 50%)
Ki
Chapitre 3
Binding de compétition
Transformation semi-logarithmique d ’une courbe de compétition
A partir de IC50, équation de Cheng-Prusoff permet de déterminer la valeur de Ki = mesure absolue de l’affinité du compétiteur pour le récepteur
% de ligandmarqué fixé aux récepteurs
Log Conc ligand non marqué
Chapitre 3
Ki = IC50
1 + [L]/KD
Etablissement du profil pharmacologique d ’un médicament
Ki en nM de médicaments antipsychotiques pour divers récepteurs
Récepteur Halopéridol Clozapine Rispéridone
D2 2 100 5
D4 5 9 16
5HT2 25 5 0.2
Histam.H1 1000 3 20
ACh musc. >1000 20 >1000
1 30 6 1
Chapitre 3
Etudes de fixation de médicaments à leur récepteur in vivo par technique PETscan = tomographie par émission de positons (+) (méthode généralement utilisée pour mesurer activité métabolique d’un organe grâce aux émissions < désintégration d'un produit radioactif injecté au préalable (ex: 18F-flurodéoxyglucose)
+ utilisation pour évaluer la fixation de médicaments à leur récepteur
Chapitre 3
Raclopride, haloperidol, clozapine = antipsychotiques de diverses classes chimiques
Témoin traité avecRaclopride marqué
Patient traitépar halopéridol
Patient traitépar clozapine
NB : binding du raclopride
Activité intrinsèqueDifférentes interactions possibles entre le
complexe ligand-récepteur et l’effecteur:• Agonisme• Antagonisme• Agonisme partiel• Agonisme inverse
Chapitre 3
R. AU REPOS R. ACTIF
+ AG. PARTIEL
+ ANTAGONISTE COMP
Chapitre 3
Activation d’une fraction des récepteursActivation de tous les récepteurs, mais à un degré moindre qu’un agoniste
Mesure de l’activité intrinsèque d’agonistes et de la puissance d’antagonistes:
utilisation de « bioassays » in vitro, in vivo Valeurs mesurées: EC50 ou ED50 dans cas agonisteKB (pKB ou pA2) dans cas antagoniste
Exemples de « bioassays » utilisés en pharmacologie
Mesure contraction anneaux d’aorte in vitro Mesure pression artérielle chez rat anesthésié. Ex: hypertension induite par la
phényléphrine mesure de effet d’antagonistes« hot plate test »: rongeur posé sur une plaque chauffante à + 55°C
analgésiques latence avant de sauter ou de se lécher la pattetest au pentylènetétrazole (PTZ)(agent convulsivant )
p.e. mesure de par anticonvulsivants du % d’animaux qui font des convulsions avec dose fixe de PTZ
Chapitre 3
Bioassays in vitro: courbes concentration-effet d’agonistes
et mesure de l’effet d’antagonistes
Chapitre 3
Courbe concentration-effet d’un agonisteEf
fet (
% d
u m
ax.)
100
0
50
Logarithme de la concentration
EC50
Chapitre 3
Valeurs EC50 permettent de comparer puissance de différents agonistes
Affinité et activité intrinsèqueChapitre 3
COURBED’AFFINITE
0 %% d
e fix
atio
n au
xré
cept
eurs
100 %
Log. de la concentrationagonisteagoniste partiel
COURBE D’ACTIVITEINTRINSEQUE
0 %% d
e l’e
ffet
max
imal
100 %
Log. de la concentration
Propriétés d'un agoniste et d'un agoniste partiel Par définition, agoniste partiel a activité intrinsèque < à celle de agoniste. MAIS son affinité peut être > à celle de agoniste (exemple ci-dessus)
<- Agonista parcial
<- Agonista 100%
0 %% d
e l ’
effe
t max
imal
de
l’ago
nist
e
100 %
Log. de la concentration de l’agoniste
Agoniste seulAgoniste + concentration x d’antagoniste
0 %% d
e l ’
effe
t max
imal
de l’
agon
iste
100 %
Log. de la concentration de l’agoniste
AGONISTE + ANTAGONISTECOMPETITIF
AGONISTE + ANTAGONISTENON COMPETITIF
Agoniste + concentration y d’antagoniste (y > x)
[KB] = valeur de concentration en antagoniste pour laquelle concentration en agoniste nécessaire pour produire effet submaximal est doublée par rapport au « contrôle » - mesurable seulement dans cas antagonisme compétitifKB souvent exprimé sous forme -logKB = pKB (Si KB = 10-9 M, pKB = 9).
Autre valeur utilisée: pA2 (= pKB)Ces valeurs permettent de comparer puissance de différents antagonistes
Chapitre 3 Deux types d’antagonistes
Antagoniste seul
Deux mécanismes principaux de l’antagonisme non-compétitif
1. Fixation sur même site que agoniste, mais fixation irréversible (p.e. lien covalent) pas de compétition possible. Rare dans domaine des récepteurs mais possible pour enzymes (on parle alors de « bloqueurs » irréversibles).
2. Fixation sur autre site de la cible que l’agoniste diminution de sa capacité à induire réponse cellulaire. EX: au niveau d’un récepteur-canal, fixation au niveau du canal
flux d’ions bloqué. La kétamine (anesthésique général) et la phencyclidine (drogue) se fixent dans canal couplé au récepteur NMDA.
Majorité des antagonistes de récepteurs = antagonistes compétitifs
Chapitre 3
EFFECTEUR: ce qui est situé en aval du récepteur et produit la réponse biologique.
AGONISTE: induit, en se fixant au récepteur, un changement de conformation de celui-ci, de sorte que effecteur est activé de façon maximale. Sa fixation est réversible.
AGONISTE PARTIEL: produit une réponse maximale plus faible que agoniste, même lorsque tous les récepteurs sont occupés. Cela est dû à une moindre capacité de agoniste partiel à activer effecteur. Cette réponse maximale plus faible n’est pas due à une moindre fixation au récepteur.
En résuméChapitre 3
ANTAGONISTE COMPETITIF: se fixe au récepteur sur même site que agoniste et également de manière réversible, mais n’active pas effecteur. Par sa présence, il empêche agoniste d’activer effecteur. Cet antagonisme peut être levé en augmentant concentration agoniste.
ANTAGONISTE NON COMPETITIF: se fixe en général à un site différent de celui de agoniste (ou au même, mais de façon irréversible), et diminue soit la fixation de celui-ci, soit sa capacité à activer effecteur. L’augmentation de concentration de agoniste ne permet pas de lever complètement antagonisme et effet maximal de agoniste est diminué.
AGONISME INVERSE: peut être détecté dans cas de récepteurs actifs de manière constitutive
Chapitre 3
RECEPTEURS ACTIFS DE MANIERE CONSTITUTIVE
R. AU REPOS R. ACTIF
SANS LIGAND
+ AGONISTE INVERSE
Chapitre 3
Tolérance, désensibilisation,hypersensibilité,
dépendance physique
Chapitre 3
ADMINISTRATION REPETEE
Variations de réponse d’un tissu à agent pharmacologique
au cours du temps:tolérance ou hypersensibilité
TOLERANCE2 grandes causes:
pharmacocinétique (peu fréquente): vitesse de dégradation du médicament (p.e. alcool induit synthèse de certains enzymes qui le dégradent CYP450): TOLERANCE METABOLIQUE
pharmacodynamique: modification de sensibilité de cible du médicament
Chapitre 3
Mécanismes de désensibilisation
Phosphorylation des récepteurs liaison du récepteur à ARRESTINE (empêche activation des protéines G)
Si exposition plus prolongée à agoniste, internalisation de récepteurs (favorisée par phosphorylation et fixation arrestine) = séquestration
Modifications possibles au niveau effecteurs intracellulaires
Chapitre 3
Degré tolérance parfois variable en fonction des effets induits par le médicament
Ex: effets produits par analgésiques morphiniques Tendance à subir une tolérance:- analgésie : ++- euphorie : ++- nausées : ++- dépression respiratoire : +- inhibition du réflexe de toux : + - myosis : 0-constipation: 0 problèmes majeurs de constipation en cas de traitement chronique (p.e. dans le cadre des soins palliatifs)
Tolérance = phénomène réversible
Chapitre 3
MAIS
Administration chronique antagonistes hypersensibilité
Rarement significative au point de vue clinique (rôle possible dans développement de dyskinésies tardives induites par antipsychotiques = antagonistes D2)
Chapitre 3
Phénomène de dépendance physique
Ne concerne que certains types de molécules (certains psychotropes, drogues d’abus) et certains types de récepteurs et leurs effecteurs intracellulaires
Synonyme: neuroadaptation : phénomène adaptation du SNC qui contrecarre action de agent exogène via modification expression de gènes
Cliniquement, on observe en cas de non-prise de la molécule des symptômes opposés à ceux qui sont recherchés = symptômes de SEVRAGE:
– dépendance aux benzodiazépines: insomnie, irritabilité, anxiété
– dépendance aux stimulants (cocaïne, amphétamines,…): apathie, fatigue extrême (« crash »)
Chapitre 3
Système en équilibre Effets de la drogue en aigu
Drogue
Sevrage
DrogueNeuroadaptation
Drogue chronique
DrogueNeuroadaptation
Schéma simplifié de la genèse d’une dépendanceChapitre 3
Mécanismes d’adaptation dans un noyau NA du SNC, le locus coeruleus, à l’exposition chronique à un opiacé
(Nestler et Aghajanian,Science 278, 58-63 (1997))
Les opiacés inhibent les neurones NA.Effet désensibilisé après administrationchronique.De plus, lors d’administration chronique, un certain nombre de messagersintracellulaires subissent des modificationsd’expression s’opposant à action des opiacés. au sevrage, hyperactivité NA centrale,responsable de symptômes physiques dusevrage.
Chapitre 3