ECONOMIE GENERALE

CHAPITRE IQU’EST-CE QUE L’ECONOMIE ?

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« L’économie est la science qui étudie le comportement humain comme une relation entre des fins et des moyens rares qui ont des usages alternatifs ». Lionel Robbins, économiste britannique.

Nous allons étudier un à un les mots-clés de cette célèbre définition de Lionel Robbins afin de répondre à la question initiale que nous avons posée : qu’est-ce que l’économie ?

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1) « science » L’économie est une science. La science se définit

comme l’exercice de la pensée sur un ou des objets. La science se définit aussi comme un ensemble de méthodes objectives, logiques et systématiques pour analyser des phénomènes. La physique a pour objet la matière, la biologie a pour objet, les espèces animales ; la botanique, les espèces végétales etc.

L’objet de la science économique c’est l’homme ou plus précisément les sociétés humaines, de ce point de vue, on peut classer l’économie dans la catégorie des sciences humaines. 3

2) « comportement humain»

De quel comportement humain parle-t-on ? Est-il question d’analyser le comportement individuel ou collectif ?

Ces questions nous conduisent aux deux grandes approches (démarche scientifique) de l’économie : d’un côté la microéconomie, de l’autre la macroéconomie.

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2) « comportement humain» La microéconomie repose sur le postulat de

l’individualisme méthodologique. Selon cette démarche, les faits économiques et sociaux peuvent être expliqués à partir des comportements individuels.

La microéconomie étudie le comportement des agents économiques individuels.

En d’autres termes, elle s’attache à comprendre comment les ménages et les entreprises prennent leurs décisions et comment ces décisions s’influencent mutuellement sur le marché. 5

2) « comportement humain» Les hypothèses de base de microéconomie :(i) Chaque agent économique (entreprise ou ménage) est agent représentatif c’est-à-dire que l’on peut par inférence expliquer le comportement de tous les ménages à partir d’un seul ménage du fait que ce dernier est un agent représentatif. Ainsi le comportement collectif de chaque catégorie d’agents peut être obtenu par agrégation des comportements individuels de chaque agent représentatif.

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2) « comportement humain» Les hypothèses de base de microéconomie :(ii) La deuxième hypothèse principale est l’hypothèse de rationalité des agents économiques. Cette hypothèse se traduit en microéconomie par un comportement d’optimisation tant du côté du consommateur (le ménage) que de celui du producteur. Ce comportement d’optimisation qui repose sur l’hypothèse de rationalité fait que les agents font tout ce qu’ils peuvent pour atteindre leurs objectifs étant donné leurs contraintes. Dans les modèles microéconomiques, les ménages choisissent leurs achats en vue de maximiser leur niveau de satisfaction, ou en termes économiques leur utilité, et les entreprises fixent leur niveau de production en vue de maximiser leur profit.

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2) « comportement humain» La deuxième grande approche en économie est

l’approche macroéconomique. La macroéconomie émerge en tant que discours distinct au sein de la théorie économique à l’occasion de la parution, en 1936, de l’œuvre majeure de Keynes, intitulée Théorie générale de l’emploi de l’intérêt et de la monnaie.

Par opposition à la démarche microéconomique fondée sur l’individualisme méthodologique, la macroéconomie repose sur le holisme.

La macroéconomie est l’étude de l’économie dans son ensemble, notamment quant à des phénomènes tels que la croissance du revenu, l’inflation et le taux de chômage. La macroéconomie s’efforce à la fois d’expliquer les évolutions économiques et de concevoir des politiques susceptibles d’améliorer les performances économiques.

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2) « comportement humain» Critique à l’approche microéconomique : sophisme de

composition i.e. ce qui est favorable quand on agit de manière individuelle peut ne plus l’être à l’échelle de la collectivité (exemple : un producteur qui baisse ses prix pour être compétitif agit rationnellement dans le but d’accroître ses profits cependant si ce comportement est reproduit par tous les autres producteurs cela va annihiler pour chaque producteur les bénéfices d’une réduction des prix).

Le « comportement humain » permet aussi de poser une autre question : peut-on regrouper les comportements économiques humains selon leur fonction?

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2) « comportement humain»

Au niveau de la comptabilité nationale, les différentes catégories d’agents économiques sont regroupées en secteurs institutionnels selon l’analogie de leur comportement économique : Ménages, Entreprises (Sociétés non financières et sociétés financières), Etat et Collectivités (Administrations publiques), Institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM).

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2) « une relation entre des fins et des moyens»

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Agents Fins Moyens

Entreprises Vendre Faire des profits Croissance

Produire (Facteurs capital et Travail)

Investir (Autofinancement et Financement bancaire)

Exporter Importer

Ménages

Consommer Se constituer un

patrimoine

Revenus (Salaires et revenus de la propriété)

Epargne

Institutions Financières (IF) Faire des profits Croissance

Consentir des prêts Collecter l’épargne

des agents (Dépôts) Investir

Economie Nationale

Bien-être collectif (de manière générale)

Taux de croissance le plus élevé possible

Plein-emploi (chômage faible)

Stabilité des prix (inflation faible)

Consommer (Revenu des ménages)

Investir (Profit des entreprises et Emprunts bancaires)

Etat : i) Allouer (Produire des biens non marchands ; ii) Réguler (Instruments de la politique économique) ; iii) Redistribuer (Impôts et Transferts sociaux)

Exporter (Compétitivité des entreprises

Importer

Relation entre fins et moyens

3) « une relation entre des fins et des moyens» A partir de cette relation entre les fins et moyens, on

peut dégager les trois grandes fonctions économiques : (i) Fonction de production(ii) Fonction de dépense(iii) Fonction de financement.

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4) « des moyens rares » et « usages alternatifs »

La rareté des moyens entraîne plusieurs implications :i) Toutes les finalités ne seront pas atteintes, il va falloir effectuer des choix, des arbitrages (c’est-à-dire renoncer à réaliser certaines finalités)

ii) Les moyens rares le seront d’autant plus que l’économie peinera à atteindre ses finalités.

iii) Les moyens étant rares, il va falloir les allouer de manière optimale 13

4) « des moyens rares » et « usages alternatifs »

La rareté des moyens entraîne plusieurs implications :

iv) La rareté va impliquer une valeur marchande c’est-à-dire l’introduction du prix comme variable discriminante. Le prix nous renseigne non pas sur la valeur intrinsèque du bien (l’air est précieuse donc forte valeur intrinsèque mais gratuit parce qu’abondant) mais sur la plus ou moins grande disponibilité du bien, c’est-à-dire sa rareté (loi de l’offre et de la demande, plus le bien abondant, plus son prix sera bas et inversement).

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4) « des moyens rares » et « usages alternatifs »

La rareté des moyens entraîne plusieurs implications :v) Puisque les moyens rares se prêtent à des usages alternatifs, il va falloir qu’il y ait une entité qui décide de l’allocation des ressources c’est-à-dire à quelles finalités seront affectées les moyens. Ces entités joueront ainsi un rôle de régulation de l’économie. Il existe deux grandes entités capables de jouer ce rôle : le marché ou l’Etat. Cette précision nous conduit aux deux grands courants de pensée qui s’opposent en économie : le courant libéral (classique et néo-classique) qui confère au marché une place prépondérante et le courant keynésien qui souligne le rôle important de l’Etat dans la régulation de l’économie et pour corriger les défaillances du marché notamment à travers les instruments de la politique économique.

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4) « des moyens rares » et « usages alternatifs »

Le fait que les moyens rares soient usages alternatifs implique deux choses :

i) Le même moyen peut répondre à plusieurs finalitésii) Le même moyen peut correspondre à une finalité mais convoité par plusieurs agents.

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