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Aujourd’hui, la renommée et ses trompettes passent également par le « vu à la télé ». Et, à ce sujet, France 3Aquitaine, TVPI et les chaînes Basques espagnoles aurontlargement contribué au renom régional du CCN depuis sacréation. En revanche, même aux heures où la Danse partagela vedette avec Morphée, une présence nationale nous faisaitdéfaut. Une chaîne s’intéressa pourtant il y a quelquesannées à L’Après midi d’un faune et à La Mort du cygne.Mais, sans doute parce qu’il y avait trop de pas et qu’ils n’entraient pas dans le format, elle fit mentir l'attendu :pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
Mais quand il n'y en a plus, il y en a encore. Ainsi, aprèsla diffusion estivale d'images de Ballet Biarritz par LCI,Euronews et France 2, Les Films Figures Libres enregistrerontprochainement Don Juan afin qu'il soit vu à la télé. En consé-quence mieux vaut tard que jamais pourrait être notreconclusion. Mais en ce début de saison où aller au spectaclepeut aussi faire partie des bonnes résolutions, plutôt qu’unproverbe, je choisirai ce slogan tiré d’un courrier reçu cet étéau «Balai Biarritz » : soyez infidèles, changez de balai pour unBallet Biarritz et bonne saison !
Thierry Malandain, septembre 2007.
ÉDITO
Référents connus, les proverbes contiennent souvent unemorale, une expérience jugée utile d’être soulignée. Ainsi parexemple, faire d’une «bière » deux coups étanche la soif touten encourageant loin du comptoir à effectuer deux choses àla fois. Ce qui est particulièrement apprécié des gens pressés,même s’ils savent qu’un trot qui dure vaut mieux qu’un galopqui se lasse. Cette contradiction aura donc pour effet de par-tager les pro verbes de ceux qui sont contre, invitant lasagesse populaire à rappeler que deux avis valent mieux qu’un.
Elle conseille aussi de ne pas remettre au lendemain cequi peut être effectué le jour même. Aussi voudrais-je abordermaintenant, et plus sérieusement, le sujet suivant : encorerécemment, quelques spectateurs passionnés et impatientsde nouveautés, nous ont reproché d’afficher trop souvent lesmêmes spectacles à Biarritz. Même si ces reprises rassem-blent chaque fois un large public, il est un fait qu’aucune production nouvelle n’a été vue depuis 2006. Et ce, malgrél’entrée au répertoire d’Orphée et Eurydice qui pour diversmotifs, n’a pu être proposé à la Gare du Midi. Mais cette saisonriche d’une création devrait apporter satisfaction. Quant àproduire davantage, confions qu’en raison des nombreusestournées, répondre à cette attente est actuellement impossible.En effet, la présence de Ballet Biarritz sur d’autres scènes,n’est pas seulement le signe de sa vitalité, mais une desconditions de sa pérennité, puisque la vente des spectaclesintervient pour moitié dans son budget. L’autre part provenantdes subventions, des coproductions, du mécénat et des donsversés par l’Association des Amis du Ballet Biarritz. L’inverseréclamerait un financement supérieur, un fonctionnementdifférent. D’une certaine mesure, nous y travaillons, même sibonne renommée vaut mieux que ceinture dorée.
SOMMAIRE
ÉVÉNEMENTS 2ACTIVITÉS 4
6LA DANSE À BIARRITZ N°31 7COULISSES 9EN BREF 11CALENDRIER 12
BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAINOCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2007
Frederik Deberdt et Cédric Godefroid dans Ballet Mécanique.© Olivier Houeix
ÉVÉNEMENTS
Picasso et la DanseThierry Malandain signe Mercurepour Europa Danse
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Quelques mots sur MercureMessager des dieux, Mercure lessert à la vitesse de l’éclair avec unzèle infatigable. Il s’occupe desquerelles, des amours, de la paix,de la guerre et de tous les intérêtsdu monde. Il conduit égalementles âmes aux Enfers, et lesramène parfois à la vie, tel unedivinité de la fertilité. Les romainslui céderont d’autres compéten-ces puisqu’il passe pour avoirinventé les caractères de l’écri-ture, imposé le nom aux choses,enseigné aux mortels les exerci-ces du stade et conçu la lyred’Apollon. Et comme rien ne l’ar-rête, il est aussi le dieu des voya-geurs, du commerce et même desvoleurs. Des attributions auxquel-les Picasso, Erik Satie et LéonideMassine feront écho dansMercure, créé aux Soirées deParis du comte Étienne deBeaumont, le 15 juin 1924 au
Europa Danse dirigé depuis neuf ans par Jean-Albert Cartier permet à de jeunesdanseurs européens de faire le lien entre la fin de leurs études et la vie profes-sionnelle. Cette saison, ils proposeront en tournée, avec l’accord de PicassoAdministration, un programme intitulé Picasso et la Danse comprenant : Parade,Pulcinella, Cuadro Flamenco et Mercure que chorégraphiera Thierry Malandain enécho à la version originale créée en 1924 par Erik Satie, Léonide Massine etPicasso.
Théâtre de la Cigale. À lui seul lenom de Picasso justifiait l’attentedu public, et chacun s’interro-geant sur la nature de ses inven-tions. Sixième ballet auquelPicasso participe, Mercure se dis-tingue de ses autres productionsthéâtrales par la création d’élé-ments décoratifs mobiles faisantconcurrence aux danseurs. Dèslors, on annonça : «Poses plasti-ques en 3 tableaux» et la dansene tint qu’un rôle secondaire dansces épisodes évoquant la person-nalité de Mercure sur un modespirituel et divertissant.«S’apparentant tout bêtement aumusic hall » écrira Satie.Nombreux souligneront qu’ils’agissait essentiellement d’unecréation de Picasso, et bien que lerideau de scène soit distant dusujet, à moins que la présenced’un arlequin jouant de la guitare,rappelle l’inventeur de la lyre, les
De septembre à décembre 2007,Picasso et la Danse fera l’objet de 50 représentations données à Châteauroux, Villefavard, Blagnac,Malaga, Terrassa, Rueil-Malmaison,Saint-Malo, Rouen, Paris (Théâtredes Champs-Élysées), Arques,Caen, Pampelune, BaracaldoAndorre, Reims, Joué-lès-Tours,Mazamet, Vichy, Saint-Louis, Massy,Meaux, Cannes, Fleury-les-Aubray,Saint-Étienne, Bulle, Monthey,Chartres.
autres éléments décoratifs parti-cipaient pleinement à l’action.Laquelle se voulait sans véritableintrigue, bien que la partitiontémoigne d’une succession denuméros dont la mythologie faitparfois les frais. C’est au baromè-tre de ces indications, ajouté auxjugements des contemporains duspectacle que j’ai revisité ce balletpour les jeunes interprètesd’Europa Danse. Quelques clichésdes studios Walery, aimablementmis à disposition par le MuséePicasso auront également permisde mieux interpréter certainesesquisses du peintre et les com-mentaires. Toutefois, prévenonsqu’il ne s’agit pas d’une reconsti-tution, puisque ignorant tout desfameuses «poses plastiques», j’aipréféré suivre en dansant le pasailé de Mercure, d’autant quecelui-ci passe pour avoir égale-ment enseigné l’Art de la danseaux hommes. T.M
Ion Agirrexte Iglesias et Thierry Malandain en répétition.© Mikhaïl Logvinov
Ion Agirrexte Iglesias et Aude Florentin dans Mercurede Thierry Malandain.© Mikhaïl Logvinov
Benjamin Hurson, Daniel Vizcayo et Elias Girod dans Mercure de Thierry Malandain.© Mikhaïl Logvinov
Casse-Noisetteà Biarritz, San-Sebastián…
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BilletterieOffice du Tourisme de Biarritz (Javalquinto, Square d’Ixelles 64200 Biarritz) Accueil 10h-18h / dimanche 10h-17h Réservations par téléphone tous les jours de 8h à 18h Tél : 05 59 22 44 66 Ticketnet / Virgin-Leclerc www.ticketnet.fr Tél. 0 892 390 100 (0,34 euros/min)France Billet / Fnac-Carrefour-Géant www.fnac.com Tél. 0 892 683 622 (0,34 euros/min)Kutxa www.begira.com, Servikutxa, Telekutxa Tél. 943 00 12 00 Informations Ballet Biarritz Tél. 05 59 24 67 19
Plein tarif 27€ • Tarif réduit 20€(1) • Tarif jeune 10€
(2) • Amis du Ballet Biarritz 18€
(1) carte Biarritz Culture, Les Amis du Théâtre, les amis du Musée de Guéthary, CE, les amisd’Arnaga, Scène nationale de Bayonne, Tournées Charles Barret, groupe de 10 personnes, parentsd’élèves des écoles de danse, des scolaires sensibilisés par le CCN et du Conservatoire national derégion de Bayonne(2) moins de 18 ans, carte étudiant, carte Jeune, demandeurs d’emploi, élèves écoles de danse, duConservatoire national de région de Bayonne et scolaires sensibilisés par le CCN
Reprise de Casse-Noisette en décembre, mais petits et grands ne seront pas seu-lement dans la salle, puisque pour la première fois le Ballet Biarritz Junior seraassocié au Ballet Biarritz, 26 danseurs, presque un Ballet Impérial !
Biarritz à la Gare du Midi, représentations jeune-public en partenariatavec Biarritz Culture, les 20 et 21 décembre. Représentations toutpublic le 20 décembre à 21h (au profit du Téléthon), le 22 à 21h et le23 à 17h00.
Donostia / San-Sebastián au Teatro Victoria Eugenia, représentationjeune-public, le 29 décembre à 17h. Représentations tout public le 29décembre à 21h et le 30 à 19h.
Musique Piotr Illicht Tchaïkovki
Chorégraphie Thierry Malandain
Décor et costumes Jorge Gallardo
Direction de la production,
conception lumière
Jean-Claude Asquié
Danseurs Ione Miren Aguirre,
Véronique Aniorte, Giuseppe Chiavaro,
Annalisa Cioffi, Frederik Deberdt,
Cédric Godefroid, Mikel Irurzun del
Castillo, Miyuki Kanei, Fabio Lopez,
Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy,
Florent Mollet, Audrey Perrot,
Magali Praud, Thibault Taniou,
Nathalie Verspecht, David Debernardi,
Mathias Deneux, Aurélien Douge,
Léa Guilbert, Martin Harriague,
Irma Hoffren, Vivien Ingrams,
Solène Nusbaum, Garazi Perez,
Andrea Vallescar.
© Olivier Houeix
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ACTIVITÉS
Ballet Biarritz en AsieDans le cadre du French May et d’Un Printemps français en Asie, à l'ini-tiative de DLB-Spectacles / Didier Lebesque et avec le soutien deCultures France, Ballet Biarritz s’est produit les 22 et 23 mai au GrandThéâtre de Hong Kong, le 31 mai en Indonésie au Graha Bhakti Budayade Jakarta et les 6 et 7 juin en Thaïlande au Thailand Cultural Center deBangkok en présence de son Altesse Royale Galyani Vadhena.
Ballet Biarritz en ItalieLes 9, 10 et 11 août, à l’initiative de Boris Traïline, Ballet Biarritz s’est produit au Teatro Romano de Vérone avec Les Créatures.
La presse en parleLa Fête démarre en fanfare
Le spectacle Les Créatures n'a pas
déçu le public en l'emportant dans
un voyage chorégraphique. Bien
qu'il n'ait pas été aussi audacieuse-
ment post moderne que les précé-
dentes œuvres d'ouverture du festi-
val, l'expérience représentait tout de
même un défi pour le public. […] Sa
théâtralité simple mais puissante,
ainsi que sa grâce et sa beauté sai-
sissantes nous ont captivés. La forte
présence scénique et l'énergie des
danseurs suffisaient à habiter cha-
que recoin du grand auditorium
alors que le niveau technique élevé
contribuait sans effort à former un
ensemble exceptionnel tandis que
de puissants duos faisaient ressortir
leurs différences. […] À la fin de 75
minutes captivantes, la conclusion
est peut-être bien que l'Art contem-
porain ne signifie pas nécessaire-
ment la négation d'un passé loin-
tain, mais surtout la recherche d'une
harmonie entre le classique et le
moderne dans le monde d'au-
jourd'hui. The Nation, Parait
Mahasarinand, juin 2007
La presse en parleL'audacieuse virtuosité
du Ballet BiarritzDans le spectacle Les Créatures
excellemment proposé par le Ballet
Biarritz au théâtre Romano dans le
cadre Danza Dell ‘Estate Teatrale
Veronese, Thierry Malandain attentif
à la syntaxe du langage classique, a
su construire une trame riche en
image d’une extrême beauté. Le
chorégraphe a aussi fait preuve
d'une grande musicalité en mettant
en parfaite osmose sa chorégraphie
à la puissante partition des
Créatures de Prométhée, œuvre
commandée par Salvatore Vigano à
Beethoven pour son ballet éponyme
créé avec grand succès à Vienne en
1801. Pour Thierry Malandain les
thèmes et les motifs musicaux se
traduisent en danse. Son langage
est clair, simple, mais pas pour
autant évident. Sa danse rythmique
est spectaculaire, nous dévoile aussi
un humour parfois piquant mais
jamais irrévérencieux. Inutile de
chercher dans cette création des
références au ballet de Vigano, car
si ce dernier expérimentait pour la
première fois la technique du
« Chorédrame » (une fusion entre
danse, récit, mise en scène et scé-
nographie) le travail de Malandain
est dominé exclusivement par la
danse proposée, avec une virtuosité
et une interprétation hors du com-
mun, par les artistes du Ballet
Biarritz. Les corps différents se
mêlent, se fondent dans la dynami-
que du geste toujours harmonieux et
rapide. Les danseurs avec leurs
corps élégants dessinant dans l’es-
pace une écriture parfaitement en
écho avec les sonorités
Beethovéniennes. Si Vigano s’était
inspiré d'un thème héroïque de la
Grèce antique, Malandain s’inspire
du livre de la Genèse en traçant une
sorte de cosmogonie de la danse. Le
spectacle animé du « feu sacré de la
danse» évolue avec des solos, des
duos et des ensembles qui tradui-
sent le langage classique en lan-
gage contemporain ; c’est là que la
chorégraphie propose avec audace
et ironie les apparitions des pionniè-
res Loïe Fuller et Isadora Duncan,
même le pêché nous apparaît sym-
bolisé par une énorme pomme
transparente. Le mal se montre
aussi dans toute sa violence dans
l'affrontement entre Cain et Abel,
tandis qu'au final les créatures
régénérées recommencent leur par-
cours vital pour triompher sur la
Mort par la Danse. Il Gazzettino,
Paola Bruma, août 2007
BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 36 PAGE 5
Ballet Biarritz en PologneLe 28 juillet, à l’initiative deDagmara Mortan, Ballet Biarritzs’est produit à Sopot en Pologne,invité de l’Opéra Lesna (l’Opéra dela forêt) qui depuis sa création en1909 accueillait pour la premièrefois une compagnie chorégraphi-que française.
Ballet Biarritz à BiarritzÀ l'invitation du festival Le Tempsd'Aimer organisé par BiarritzCulture et dirigé par Filgi Claverie,Ballet Biarritz s'est produit le 16septembre place Bellevue avecMozart à 2, La Mort du cygne etBallet Mécanique. Par ailleurs, le9 septembre sur la promenade dela Grande plage, Richard Coudrayanimait la Gigabarre.
Ballet Biarritz en FranceCet été, avec pour répertoire, Les Créatures, Les Petits Riens, Don Juan, La Mort du cygne, Ballet Mécaniqueet Mozart à 2, Ballet Biarritz était l'invité de plusieurs festivals. Ainsi, Châteauvallon, Nice, Carpentras, LesBaux-de-Provence et Aigues-Mortes.
La presse en parleEntre pureté et fantaisie
Le Ballet Biarritz a présenté un
spectacle de haut vol et le public qui
l’a longuement ovationné ne s’y est
pas trompé. […] Les Petits Riens, au
rythme vif, ont été un chef d’œuvre
de fraîcheur. Avec Don Juan, place à
la pureté des gestes avec des dan-
seurs qui ont su se lancer à la
conquête de l’espace avec une rare
virtuosité. La Provence, juillet 2007
Un petit bijou de fraîcheur sur
une chorégraphie inventive, Les
Petits Riens ont ouvert Les Estivales
dans un théâtre seulement à moitié
plein. Dommage, les festivaliers ont
aussi manqué un Don Juan éblouis-
sant, Thierry Malandain y exprime
tout son talent. Le célèbre person-
nage est multiplié par trois. Comme
une image répétée par un jeu de
miroir. Un écho. Athlétiques, les dan-
seurs et danseuses indistinctement
vêtus de robes transcendent les
mouvements d’ensemble en les
démultipliant. Un raccourci saisissant
de la quête amoureuse jamais satis-
faite. Grandiose, le final de la des-
cente aux enfers où la grande table
décomposée en triangle, semble
une mâchoire d’acier s’ouvrant sous
les pieds du cruel libertin. Dauphiné
Libéré, Muriel Ledoux, juillet 2007
Apogée, Lumière et ApothéoseInventif, aérien, hardi, le ballet nous
invite dans une danse contempo-
raine ponctuée de références classi-
ques. Les danseurs, tels des volati-
les fardés de noir, de blanc ou de
rose, tantôt fort, tantôt fragiles, se
sont successivement investis au
cœur de trois chorégraphies parti-
culièrement poétiques. Dans la pre-
mière, Don Juan, personnage mythi-
que et libertin, semble mort mais il
n’en est rien et le ballet va s’enga-
ger dans une course folle où Don
Juan finira par tendre la main au
spectre de la mort. Pris dans le
rythme vif et léger de cette choré-
graphie, les corps athlétiques sem-
blent prêts pour l’envol. Puis vien-
dra, comme une plume tombant sur
le sol La Mort du Cygne, de Camille
Saint-Saëns, que la danseuse russe
Anna Pavlova, avait interprété pour
la dernière fois en 1930.
L’expression « le chant du cygne»
est une métaphore qui désigne
depuis l’Antiquité la mort ou quel-
que chose de funeste qui pousse
l’oiseau à chanter mieux encore.
Dans ce monologue, la chorégraphie
instaure trois temps, pour trois
cygnes qui viennent s’échouer et se
transformer. Multiplié par trois, le
chant céleste est éclatant. Le plus
court instant de la soirée n’en sera
que plus délicat, plus gracieux et
plus touchant. Passé cet instant fée-
rique, Ballet Mécanique impose,
quant à lui, son modernisme à la fois
sonore et gestuel. L’instrumentali-
sation singulière de la musique du
compositeur américain Georges
Antheil balance les corps des dan-
seurs comme sur un ring. Ils sem-
blent se battre, batailler et s’affron-
ter tout à la fois. Pianos, timbres
électriques, ensemble de percus-
sions donnent corps à des contro-
verses animées. D’un temps d’exé-
cution relativement court, la compo-
sition se termine comme après un
excès, après trop de nuisances, et
les interprètes exténués finissent
allongés dans le gazon pour un
retour aux sources bien mérité.
Impossible de rester de marbre
devant une gestuelle aux tonalités si
tendres et si joliment déployées. Le
public est transpercé par cette légè-
reté de l’être. D’une grande beauté,
le cœur du Ballet Biarritz bat à
l’unisson dans un seul élan corporel.
Outre la technique, le style des cho-
régraphies de Malandain donne à
ses personnages des allures enfan-
tines et épurées qui leur lèguent
parfois des airs de pantins au clair
de la lune. Rue du théâtre,
Christelle Zamora, août 2007
Silvia Magalhaes dans La Mort du cygne.© Olivier Houeix
Magali Praud et Giuseppe Chiavaro dans Mozart à 2.Sculpture Jorge Oteiza.© Frédérique De Labrousse
Plagesd’histoires
La danse à Biarritz # 31
Eugenia Errázuriz attendent les mariés rapporte Jean François Larraldedans Picasso à Biarritz, un ouvrage auquel nous allons à présent nousréférer. Riche héritière d’une famille chilienne d’origine basque,Eugenia Errázuriz fut l'une des mécènes de l'entreprise artistique deDiaghilev, et comme d'autres femmes du monde, elle a aussi ses pro-tégés. Picasso, Igor Stravinsky, Blaise Cendrars et le pianiste ArthurRubinstein figurent parmi ceux-ci. S'agissant du peintre, elle lui achèteet commande des œuvres, contribue à son élégance vestimentaire etlui ouvre les portes de la haute société. Le 30 juillet 1918, très atten-dus, Picasso et son épouse arrivent à Biarritz. Eugenia Errázuriz y louedepuis peu la Mimoseraie, une villa qu'elle s'est empressée d'aména-ger pour recevoir le couple en voyage de noces. Au début du séjour,Olga qui se remet d'une fracture à la jambe gardera la chambre. Tandisque Picasso au hasard de ses promenades va découvrir une ville où«La “Belle Époque” semble dater d’avant le déluge ! » écrit la danseuseCléo de Mérode qui se produit devant les blessés dans des hôtels que
les circonstances de la guerre ont vu réquisitionnés pour servir d'hôpi-taux. Toutefois, loin des canons qui bombardent la capitale, en cet été1918, Biarritz vit à son rythme estival. Outre des permissionnaires etdes convalescents, Picasso y croise des parisiens en villégiature, nom-bre d'étrangers, notamment des familles ayant fuit la révolution russe.Au bord de l'océan, sans doute des élégantes en costume de bains atti-rent son attention. Puisque, avec le phare pour lointain, il peint LesBaigneuses. Un tableau où l'inventeur du cubisme revient à une
C'est en 1916, par l'entremise du compositeur EdgarVarèse, que Picasso fait la connaissance de JeanCocteau qui le présente à son tour à Serge Diaghilev,« l'animateur » des Ballets russes selon le mot deGabriele d'Annunzio. L'année suivante à Paris, le 18 mai, latroupe crée Parade, ballet « réaliste » associant Cocteau, LéonideMassine, Erik Satie et Picasso dont c'est la première collaboration authéâtre. Dans le programme, Apollinaire exalte « l'alliance de la peintureet de la danse, de la plastique et de la mimique, signe de l'avènementd'un art plus complet ». Sur le rideau de scène, près de deux pierrotsarlequinés, d'un picador et d'autres personnages, un cheval échappé dela mythologie porte sur son dos une jeune fille ailée. Sous ses traits,probablement Olga Khokhlova, une danseuse des Ballets russes quideviendra Madame Picasso. La rencontre a lieu quelques mois plus tôten Italie où Picasso se rend pour la première fois. Auprès de Cocteau, ilvisite d'abord Florence, Naples et Pompéi avant de rejoindre Diaghilevet Massine à Rome pour suivre l'élaboration de Parade. C'est en assis-tant aux répétitions que le peintre aperçoit Olga Khokhlova dont ils'éprend sur-le-champ. Après les représentations de Parade qui susci-tent à Paris un joyeux scandale, Picasso décide de suivre les Balletsrusses à Barcelone. La troupe n'y présente que des succès anciens.C'est quelques mois plus tard, à l'occasion d'un second séjour à Madridet Barcelone, que Parade est vu. Son avant-gardisme favorise unaccueil aussi réservé qu'à Paris. En revanche Olga Khokhlova est défi-nitivement conquise. Et, alors que les danseurs s'embarquent pour unetournée en Amérique du sud, elle démissionne de la compagnie pourrester près du peintre. Le 12 juillet de l'année 1918, ils se marient. Lacérémonie a lieu à Paris, à l’église russe de la rue Daru, en présenced'Apollinaire, Max Jacob et Cocteau. À Biarritz, des cadeaux choisis par
Picasso,la Danse,Biarritz
Picasso, Les Baigneuses, 1918.
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Picasso, avec le phare pour lointain,peint Les Baigneusesà Biarritz
qui après avoir tenu le rôle de la nymphe en 1912, interprètera le faune.Également chorégraphe, le 20 juin 1924, sur une musique de DariusMilhaud en référence au train de luxe qui descend le Paris des AnnéesFolles sur la Côte d’Azur, elle créera Le Train bleu. Ce ballet qui épousele goût de l'époque pour les distractions sportives, profitera de maillotstaillés dans du jersey par Chanel, tandis que Picasso signera le rideaude scène. Deux jours avant cet événement, le théâtre de la Cigale pré-sentera Mercure, un ballet commandé par le comte Étienne deBeaumont pour Les Soirées de Paris. Associant les auteurs de Parade,ce spectacle de « poses plastiques » sera fortement controversé.Puisque à chaque tableau, l’attention se portait davantage sur les élé-ments décoratifs mobiles que sur la danse. Diaghilev présent dans lasalle sera néanmoins intéressé et reprendra Mercure en 1927.Spectacle qui selon Massine était « essentiellement l'œuvre dePicasso». Mais, l'énumération des contributions du peintre à la scènechorégraphique serait incomplète sans Le Rendez-vous, ballet deRoland Petit et Jacques Prévert sur une musique de Joseph Kosma crééà Paris le 15 juin 1945. Et une nouvelle toile pour la reprise de l'Aprèsmidi d'un faune à l'Opéra de Paris en 1960 dans la chorégraphie deSerge Lifar. «Certains peintres transforment le soleil en un point jaune ;d'autres transforment un point jaune en soleil » dit un jour Picasso.Justement, c'est sur un ensoleillement que s'achève le parcours choré-graphique de Picasso. Il s'agira d'Icare de Serge Lifar en 1962.
Sources :
Picasso à Biarritz, Jean-François Larralde & Jean Casenave, Lavielle Editions
Picasso : Des ballets au drame, Joseph Palau i Fabre, Könemann
figuration toute classique. Évitant les mondanités, il se plaît à tra-vailler près d'Olga dans une pièce réservée à la Mimoseraie. Des natu-res mortes, des portraits et toutes sortes d'esquisses témoigneront duséjour. Mais, pour remercier Eugenia Errázuriz de son hospitalité, il vaégalement décorer une chambre de la villa. Ainsi sous un plafond inciséd'étoiles, suspendu au souvenir des maîtres italiens révélés lors de sonescapade transalpine, Picasso va célébrer la grâce féminine à l'encrebleue en y ajoutant des vers de l'ami Apollinaire : «C’était un temps béninous étions sur les plages». Fin septembre, alors que l'été touche à safin, le couple Picasso va précipitamment quitter la côte basque, appre-nant que leur pavillon de Montrouge a été cambriolé. Ils retrouverontEugenia Errázuriz, quelque temps plus tard à Paris, mais aussi àLondres où le 22 juillet 1919, les Ballets russes créent Le Tricorne. Lapantomime, El corregidor y la molinera de Manuel de Falla, vue à Madriden 1917 avait particulièrement séduit Diaghilev. C'est pourquoi, il invitale compositeur à réviser son œuvre, assuré que son «espagnolisme pit-toresque et nerveux» se démarquerait de l'inspiration slavo-orientalede certaines précédentes créations. Et en effet, à Londres dans unechorégraphie de Massine et une création sensuellement cubiste dePicasso, Le Tricorne fut un triomphe. Un autre ballet sera également trèsbien accueilli. Il s'agit de Pulcinella inaugurant, le 15 mai 1920, le stylenéoclassique de Stravinsky. Tiré de canevas de la commedia dell’artenapolitaine, Pulcinella réunit une nouvelle fois Massine et Picasso pourle meilleur. Notons toutefois que le décor initial de Picasso qui associaitses impressions d'Italie à des loges de théâtres peuplées de specta-teurs du Second Empire, fut furieusement refusé par Diaghilev. Il serviraen partie pour Cuadro Flamenco, une suite andalouse créée la saisonsuivante à Paris le 22 mai 1921. Pour l'occasion, Diaghilev fait appel àdix danseurs de flamenco recrutés en Espagne. Emboîtant le pas auxspectacles de La Argentina, Cuadro Flamenco est un succès, mais pourdiverses raisons, l'œuvre ne figurera qu'une seule saison au répertoire.En 1922, dix ans après la création de l'Après midi d'un faune, Diaghilevenvisage une reprise de ce ballet. Seulement, le décor de Léon Bakst aété égaré en tournée. Il confie alors à Picasso la réalisation d'une nou-velle toile. Celle-ci représentera une plage, ce qui déplu à Diaghilev quiaura pour commentaire: « J'ai voulu l'Égypte et tu m'as donnéDieppe ! ». Étonnamment, c'est la sœur de Nijinski, Bronislava Nijinska,
Parade, 1917.
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Qu’est-ce qu’un corps de ballet?
COULISSES
Le ballet, chose nouvelle, est un mélange géométrique de plusieurspersonnes dansant ensemble sur une harmonie de plusieurs ins-truments » disait Baltasar de Beauioyeulx, maître d’œuvre du
Ballet comique de la Reine en 1581. Point culminant des noces d’unfavori de Henri III, ce spectacle est considéré comme le premier balletde cour exécuté en France. Il témoigne d’une évolution théâtrale du bal-let italien introduit par Catherine de Médicis et unit la danse, la musi-que, la poésie et la scénographie à une action continue. Le mot comi-que fait référence à l’Art de la comédie dont l’usage soutenait l'actionse résumant ici au combat des dieux contre la magicienne Circé afin derétablir l’ordre et l’harmonie. Les dieux figurant le roi, Circé le chaos, lavictoire que célèbre un grand ballet amorçant la tradition des apothéo-ses finales, symbolise le retour de l’Âge d'or sous Henri III. Car dès sonapparition le ballet de cour exalte le pouvoir monarchique. Mélange delouanges, mais aussi de moqueries, de mythologie, de politiquecontemporaine, de poésie et de grotesque, il est interprété par la finefleur de la noblesse, la famille royale, auxquelles se joindront des pro-fessionnels roturiers sous Louis XIV. Époque où le genre atteint une apo-gée qui impressionne jusqu’à l’étranger. Le plus souvent, c’est auxsources de la mythologie greco-latine que les auteurs puisent inspira-tion et références. Ainsi à travers le symbolisme apollinien, s’écrira lalégende vivante du Roi-Soleil qui adolescent paraît au final du Ballet dela nuit sous les traits de l'astre donnant vie à toute chose. Réminiscencedes premières danses astronomiques où à travers le choeur des étoileset des planètes, les hommes célébraient la création de l’univers. À cepropos, Uranie, muse de l’astronomie passe aussi pour être la patronnede la danse, attribution qu’elle partage avec Terpsichore, dont le nomgrec signifie « celle que la danse réjouit ». C’est en Grèce que la dansede théâtre semble avoir été inventée. La choréia est alors une ronde queles danseurs exécutent au son de leur propre voix tout en esquissantdes mouvements simples. Elle désignera ensuite la Danse de manièregénérique, bien qu’à l’origine, le substantif orchèsis s’appliqua aussi àla définir. Selon Jean-Michel Guy(1), orchèsis se traduirait aujourd’hui pardanse pure, tandis que choréia serait à la source du ballet-théâtre. Cesdeux termes donneront les mots orchestre, chorégraphie, choriste, cho-ryphée pour désigner les danseurs ou bien chœur. Le chœur au théâtre
grec est un personnage collectif qui intervient par le récit, le chant et ladanse. Ce qui n'interdit pas aux rôles individualisés de se détacher pourdes raisons liées à l’action. On peut aussi penser que la pratique dedanses plus élaborées invita certains à se distinguer pour prendre la« tête » d’un « corps » formé par le choeur. Chez les romains, à traversl'Art de la pantomime on introduit également des motifs d'ensembledans les spectacles qui ne recourant pas à la parole sont peut-être àl'origine des premiers véritables chœurs de danseurs. La dénomination«chœur de la danse» apparaît encore en 1781 dans les registres del’Opéra de Paris, tandis que l’expression «corps de ballet » lui succèdeen 1803. Prosaïquement, le corps de ballet est formé par un ensemblede danseurs qui entourent les solistes ou les étoiles. Il est régi tradition-nellement par une hiérarchie, toujours en usage par exemple à l’Opérade Paris où l’on énumère les quadrilles, les coryphées, les sujets, lespremiers danseurs et les étoiles. Un rapport qui était jadis plus com-plexe puisque avant le premier rang on comptait six échelons. Depuis1860, les danseurs de l’Opéra sont promus à l’occasion d’un concoursannuel, tandis que les étoiles sont nommées par la direction. À l’époqueoù fut institué ce concours, les derniers rangs du corps de ballet étaientoccupés par les «marcheuses» sorte de figurantes qui meublaient lascène ou défilaient dans les cortèges. Jean-Georges Noverre(1727–1810) les appelle «garde-côtes » du fait qu’elles garnissaient lefond et les côtés de la scène. Enchaînons avec Arthur Saint-Léon(1821–1870) qui écrit en 1856 : «Le corps de ballet est à la danse ceque l'orchestre est à la musique ». Avant de proposer d’instaurer uneclasse permettant aux danseurs d’apprendre à danser ensemble. «Carcomment exiger du corps de ballet une bonne exécution s'il ignore lesdevoirs de sa profession ? Il faut donc établir des règles, de mêmequ'elles existent pour les manœuvres militaires ». Ce rapprochementmartial, cette « mise au pas», valideront sans doute la thèse selonlaquelle un corps de ballet avec ses ensembles au cordeau «embri-gade» les corps suivant une idéologie suspecte. Et, en effet la
Ballet de Cour, 1660.
Le Diable à Quatre, Paul Taglioni, 1860.
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frontière entre l’art et l’autorité est parfois ténue. On l’a vu, à sesdébuts, outre divertir, le ballet de cour, ajoute intentionnellement auprestige de la monarchie. Plus tard, en voulant apparaître en Roi civili-sateur, Louis XIV en fait l’instrument élu de sa politique, notamment aucours de la première partie de son règne. Jusqu’au moment où ne dan-sant plus lui-même, paraîtront des spectacles moins solennels, inter-prétés par des professionnels auxquels on demande « rigueur et main-tien ». Exigence que rappelle Arthur Saint-Léon lorsqu’en France ladanse connaît un déclin. Dans une sphère différente, au début du XXe
siècle, un courant stylistique se développe en Allemagne pour connaîtreson zénith dans l’entre-deux-guerres. Il s’agit de la danse d’expression.Elle renouvelle les conceptions du corps et du mouvement avec pourbut l’expression artistique de la personnalité. L’intérêt nouveau pour lanature autant que le rejet du matérialisme et du capitalisme, forgentl’idée d’une danse nouvelle, plus libérée. L’improvisation y tient unegrande place, favorisant l’émergence d’artistes originaux indépendantsprivilégiant le solo. Parallèlement, ce mouvement participe au dévelop-pement de recherches théoriques et pédagogiques. Les écoles se mul-tiplient et afin d’apporter aux amateurs une pratique d’ensembles, onremonte aux sources du chœur antique pour en tirer des «danses cho-
Danse Chorale, Allemagne, 1927.
tenir la pose ou effectuer ces dessins en dansant à l’unisson ou bien encanon. La musique étant la même pour tout le monde, afin d’être syn-chronisé, il faudra la suivre, et ne faire qu’un avec ceux qui sont devantou à côté de soi, comme dans les chorus line du Broadway des années20. Enfin, et selon Goethe «personne n'osant danser à la légère sansavoir appris selon les règles ». Parmi ces règles, l’usage voudra parexemple que lors d’un croisement, le côté gauche passe toujoursdevant. S’agissant du «beau désordre » les danseurs n’auront pas d’at-titudes uniformes, chacun trouvant sa place dans une fonction indivi-dualisée et plus naturelle. Mais, en apparence, puisque cette confusionsera souvent soigneusement réglée. Globalement, chorégraphier desensembles emprunte au vocabulaire du peintre ou du photographe :cadrage, composition, format, rythme, ligne directrice, équilibre etcontraste. C’est une technique, où chaque découverte permet d’êtreréinterprétée, favorisant un savoir-faire, dont l’acquisition n’est possiblequ’à condition de disposer d’un certain nombre de danseurs. Enfin, elleemprunte aussi au vocabulaire du paysagiste qui peut imiter la natureà travers le «beau désordre» d’un jardin à l’anglaise ou la domestiquersuivant les parterres géométriques, les perspectives et les jeux desymétrie du jardin à la française. À travers cette différenciation « choro-graphie », la chorographie étant la science géographique qui décrit lespaysages, le chorégraphique distinguera pour conclure la danse mesu-rée du corps de ballet classique de l’expression naturelle des composi-tions modernes. Une opposition rejouant le face-à-face Apollon /Dionysos que Nietzsche arbitre dans Naissance de la Tragédie. Un com-bat où le sentiment d’appartenance au monde s’oppose au désir des’en extraire par le rêve. TM
Sources :
Jean-Michel Guy, Quant à la Danse N°5, Le Mas de la danse (2007)
Lettres sur la danse et sur les ballets, Jean-Georges Noverre (1760)
De l’état actuel de la danse, Arthur Saint-Léon (1856)
Danser avec le IIIe Reich, Laure Guilbert, Éditions Complexe (2000)
rales » souvent minutieusement réglées. Parmi ces précurseurs de ladanse moderne, certains verront leur Art qualifié de «dégénéré » lors-que le ministère de la propagande nazie prendra sous sa tutelle l’acti-vité chorégraphique. D’autres, par excès d’idéalisme, trouvant dans lenational socialisme des accointances avec leurs aspirations à un renou-veau culturel, se rallieront au régime hitlérien. Dès lors, la danse cho-rale qui selon les mots de l’époque «éduque à guider et à être guidé»servira aux démonstrations mégalomanes du IIIe Reich. Mais retrouvonsNoverre, prônant lui aussi une danse expressive et s’interrogeant surl’emploi du corps de ballet : «Les figures symétriques de la droite à lagauche ne sont supportables, selon moi, que dans les corps d’entrée,qui n’ont aucun caractère d’expression, et qui ne disant rien, sont faitsuniquement pour donner le temps aux premiers danseurs de reprendreleur respiration. Dans une scène d’action où la danse doit parler avecfeu, avec énergie, où les figures symétriques ne peuvent êtreemployées sans altérer la réalité, sans choquer la vraisemblance, sansaffaiblir l’action et refroidir l’intérêt. Voilà, dis-je une scène qui doit offrirun beau désordre, où l’art du compositeur ne doit se montrer que pourembellir la nature ». Noverre distingue deux procédés : la symétrie nom-mée ailleurs « fille de l'art » et le «beau désordre». Le premier suivantl’ordonnance géométrique d’une beauté formelle favorise lignes, car-rés, triangles, croix, cercles et autres figures. Les danseurs peuvent
Rash Girls, 1929.
Titan, Laban, 1928.
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EN BREF
par le Théâtre du Versant,la compagnie Dife Kako de Guadeloupe, reçu en accueilstudio à Ballet Biarritz, proposeraune répétition publique réservéeaux participants du colloque,aux élèves du Conservatoire de Biarritz et aux Amis du BalletBiarritz : Vendredi 30 novembre à 16h dans le grand studio de la Gare du Midi.Réservations : Ballet Biarritz Tél. 05 59 24 67 19
Deux étoiles à Biarritz
Déjouant l'assaut des paparazzi,Laurent Hilaire et Benjamin Pech,étoiles de l'Opéra national deParis sont successivement venusà Biarritz répéter l’Après midid’un faune de Thierry Malandain.Après quoi, Laurent Hilairel'interpréta le 18 juillet en Italieau Teatro Rossini de Civitanovalors du festival annuel, tandis queBenjamin Pech le présenta àTokyo du 10 au 13 août dans lecadre de la tournée ManuelLegris et ses étoiles 2007.
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Ballet Biarritz Junior 3. © Adriana Pous
Répétitionspubliques dans le grand studiode la Gare du Midi
• Vendredi 19 octobre à 19h :Ballet Biarritz et Ballet Biarritz Junior 3• Vendredi 2 novembre à 19h :Ballet Biarritz et Europa Danse /Jean-Albert Cartier• Mardi 18 décembre à 19h :Ballet Biarritz et le Ballet Biarritz Junior 3Réservations : Ballet Biarritz Tél. 05 59 24 67 19
Les 60 ans de Repetto
À la demande de la marqueRepetto, Thierry Malandain figureparmi les soixante personnalitésayant accepté de « customiser »un produit. La collection seraexposée en octobre à Paris dansla boutique de la rue de la Paix.Puis à New-York, Los Angeles,Londres, Milan, Tokyo, Hongkong, Singapour, Sydney etGenève avant sa vente auxenchères à Paris en octobre2008. Le montant intégral decette vente sera ensuite versé à
l'Unesco, l'Organisation desNations Unies pour l'éducation, lascience et la culture. Par ailleurs,en association avec cetorganisme, la société Repettoaidera trois écoles de danse nedisposant pas de ressourcessuffisantes pour pourvoir lesenfants en équipement adéquats.Il s'agira de Dance for all enAfrique du sud, Edisca au Brésilet des écoles du Ballet nationalde Cuba.
Ballet Biarritz Junior 3
David Debernardi,Mathias Deneux, Aurélien Douge,Léa Guilbert, Martin Harriague,Irma Hoffren, Vivien Ingrams,Solène Nusbaum, Garazi Perez et Andrea Vallescar composentl’effectif de la troisième éditiondu Ballet Biarritz Junior.
3e colloqueChantier Sud-NordVers de nouveauxespaces de solidarités
Dans le cadre du colloqueChantier Sud-Nord organisé
Bon anniversaire 64 !
64 la marque symbole de l'art devivre au Pays Basque, mais aussiune des entreprises mécènes duCentre Chorégraphique Nationalde Biarritz a fêté le 9 septembreà Guéthary son dixièmeanniversaire.
Gare du Midi23, avenue FochF-64200 BiarritzTél. : +33 5 59 24 67 19Fax : +33 5 59 24 75 [email protected]
Président Pierre DurandTrésorier Marc Janet
Directeur / Chorégraphe Thierry Malandain
Maîtres de ballet Richard Coudray,Françoise Dubuc
Artistes chorégraphiques Ione Miren Aguirre, Véronique Aniorte,Giuseppe Chiavaro, Annalisa Cioffi,Frederik Deberdt, Cédric Godefroid,Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei,Fabio Lopes, Silvia Magalhaes,Arnaud Mahouy, Florent Mollet,Audrey Perrot, Magali Praud,Thibault Taniou, Nathalie Verspecht
Professeur invité Angélito Lozano
Pianistes Alberto Ribera,Miyuki Brickle, Corinne Vautrin
Responsable sensibilisationDominique Cordemans
Administrateur Yves Kordian
Chargé de développement Gérôme Lormier
Assistante administrative / Chargée de diffusion Françoise Gisbert
Chargée de communication Sabine Lamburu
Comptable principale Rhania Lacorre
Secrétaire-comptable Arantxa Lagnet
Chargée de l’accueil et de la logistique Lise Saint-Martin
Directeur de production / Concepteur Lumière Jean-Claude Asquié
Régisseur général Oswald Roose
Régisseur Lumière Frédéric Eujol
Technicien Plateau Chloé Bréneur
Techniciens Son Jacques Vicassiau,Éric Susperregui
Technicien Chauffeur Ben Boudonne
Costumière Véronique Murat
Régie costumes / Couturière Habilleuse Karine Prins
Responsable construction décorsMichelle Pocholu
Techniciennes de surface Annie Alegria, Ghita Balouck
Attaché de presse Yves Mousset /MY Communications
Egia Kultur EtxeaBaztan Kalea, 2120012 Donostia/San-SebastiánTél. : +34 943 29 80 27Fax : +34 943 28 72 [email protected]
Directeur Filgi Claverie
Coordinatrice artistique Adriana Pous(Ballet Biarritz)
Assistante administrative Sofia Alforja
Chorégraphe invité /Maître de balletGaël Domenger (Ballet Biarritz)
Professeur invité Iñaki Landa
Artistes chorégraphiques David Debernardi, Aurélien Douge,Léa Guilbert, Martin Harriague,Irma Hoffren, Vivien Ingrams,Garazi Perez, Andrea Vallescar,Solène Nusbaum, Mathias Deneux
NuméroDirecteur de la publication Thierry MalandainCréation graphique Jean-Charles FedericoImprimeur SAI (Biarritz)ISSN 1293-6693 - juillet 2002
www.balletbiarritz.com
CALENDRIER / OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007
REPRÉSENTATIONS EN FRANCEjeu 18 octobre Pau Mozart à 2, Les Petits Riens, La Mort du cygne
ven 19 octobre Biarritz Répétition publique avec le Ballet Biarritz Junior
ven 2 novembre Biarritz Répétition publique avec Europa Danse
sam 10 novembre Biarritz Mozart à 2 dans le cadre des Fêtes de Biarritz
ven 16 novembre Mauléon Gari Beltza Ballet Biarritz Junior
mer 21 novembre Arcachon Les Créatures
dim 25 novembre Cannes Les Créatures
mar 27 novembre Aix-en-Provence Mozart à 2, La Mort du cygne, Don Juan
jeu 29 novembre Marseille Les Petits Riens, La Mort du cygne (jeune public)
ven 30 novembre Marseille Mozart à 2, Les Petits Riens, La Mort du cygne
ven 14 décembre Mont de Marsan Casse-Noisette (jeune public)
ven 14 décembre Mont de Marsan Casse-Noisette
mar 18 décembre Biarritz Répétition publique avec le Ballet Biarritz Junior
jeu 20 décembre Biarritz Casse-Noisette (jeune public)
jeu 20 décembre Biarritz Casse-Noisette (au profit du Téléthon)
ven 21 décembre Biarritz Casse-Noisette (jeune public)
sam 22 décembre Biarritz Casse-Noisette
dim 23 décembre Biarritz Casse-Noisette
REPRÉSENTATIONS TRANSFRONTALIÈRESdim 14 octobre Bilbao Les Petits Riens, Don Juan (à confirmer)
sam 10 novembre Amurrio Gari Beltza Ballet Biarritz Junior
mer 14 novembre Leioa-UPV Gari Beltza Ballet Biarritz Junior
dim 9 décembre Murcia Casse-Noisette
sam 29 décembre San-Sebastián Casse-Noisette (jeune public)
sam 29 décembre San-Sebastián Casse-Noisette
dim 30 décembre San-Sebastián Casse-Noisette
REPRÉSENTATIONS À L’ÉTRANGERmer 5 décembre Russie / Ekaterinbourg Les Petits Riens, Le Portrait de l’Infante (extraits), Ballet Mécanique
jeu 6 décembre Russie / Ekaterinbourg Les Petits Riens, Le Portrait de l’Infante (extraits), Ballet Mécanique
Le Cercle des mécènes de Ballet Biarritz apporte son soutien aux nouvelles productions,aux tournées internationales de prestige,aux projets à caractère évènementiel.
Cédric Godefroid et Frederik Deberdt dans Ballet Mécanique.© Olivier Houeix