caracteristiques des douleurs thoraciques au cours …

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RAMIANDRISOA Fy Aria CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS DES SYNDROMES CORONARIENS AIGUS VUS AU SERVICE DE CARDIOLOGIE DE BEFELATANANA Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

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Page 1: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

RAMIANDRISOA Fy Aria

CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS

DES SYNDROMES CORONARIENS AIGUS VUS AU SERVICE DE

CARDIOLOGIE DE BEFELATANANA

Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

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Page 3: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE MEDECINE

Année : 2020 N° : 9483

CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS

DES SYNDROMES CORONARIENS AIGUS VUS AU SERVICE DE

CARDIOLOGIE DE BEFELATANANA

THESE

Présentée et soutenue publiquement le 26 Octobre 2020

à Antananarivo

Par

Mademoiselle RAMIANDRISOA Fy Aria

Née le 28 Août 1993 à Antananarivo

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE (Diplôme d’Etat)

Directeur de thèse : Professeur RABEARIVONY Nirina

MEMBRES DU JURY

Président : Professeur RABEARIVONY Nirina

Juges : Professeur RAKOTOSON Joëlson Lovaniaina

Professeur ANDRIANASOLO Radonirina Lazasoa

Rapporteur : Docteur RAMIANDRISOA Lahatriniavo Ritchy

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DEDICACES ET REMERCIEMENTS

Page 10: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

DEDICACES ET REMERCIEMENTS

A DIEU TOUT PUISSANT

« Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l'Éternel, projets de paix et non

de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance. » Jérémie 29:11

Ces paroles ont été mon réconfort, ma source de confiance. Je Te rends toute La Gloire

pour l’aboutissement de ce travail, pour tout ce que Tu as fait dans ma vie.

A mes parents,

Forts, dévoués, et dotés d’un grand cœur, vous avez beaucoup investi pour que mes

éducations sociale, scolaire et spirituelle soient de qualité. Vos prières, vos

encouragements, vos conseils et votre soutien ont été la force de ma vie. Je ne saurai

exprimer tout le bien que vous avez fait pour moi. Que le Bon Dieu vous bénisse au-

delà de vos attentes !

A mes grands-parents,

Merci pour vos bénédictions, ma reconnaissance est immense à votre égard. Merci pour

l’éducation et la sagesse que vous nous avez apprises. Longue vie à vous sous La Grâce

de Dieu.

A mes frères, ma belle-sœur, ma nièce, mon neveu,

Merci pour tout ! Je vous dois ma réussite, car oui, vous avez pleinement participé à

cela. Merci pour votre amour. Que Le Seigneur, vous comble de Sa Bonté, de Sa Grâce

et de Son Amour, et que vous puissiez exceller encore plus dans tout ce que vous

entreprenez.

A toute ma famille, à tous mes amis, et à tous mes collègues

De près ou de loin, chacun d’entre vous a eu un impact dans ma vie. Vos conseils, vos

prières ont été d’une grande bénédiction pour moi. Je remercie Dieu de vous avoir mis

sur mon chemin. Que Dieu vous protège !

Page 11: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

A NOTRE MAITRE PRESIDENT ET DIRECTEUR DE THESE

Monsieur le Docteur RABEARIVONY Nirina

- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Cardiologie à

la Faculté de Médecine d’Antananarivo

- Chef de Service de l’Unité de Soins, de Formation et de Recherche en

Cardiologie au CHU-JRB

Vous nous faites un grand honneur d’accepter la présidence de cette thèse et de nous

avoir consacré une bonne partie de vos temps précieux. Veuillez trouver ici l’expression

de notre respectueuse reconnaissance et de notre haute considération.

Page 12: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE

Monsieur le Docteur RAKOTOSON Joëlson Lovaniaina

- Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Pneumologie et

Phtisiologie à la Faculté de Médecine de Fianarantsoa

- Chef de Service de l’Unité de Soins, de Formation et de Recherche en

Pneumologie au CHU-JRB

Monsieur le Docteur ANDRIANASOLO Radonirina Lazasoa

- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Maladies

Infectieuses à la Faculté de Médecine d’Antananarivo

- Vice-doyen en charge du Projet et système d’information

Vous nous faites l’honneur de siéger parmi les membres du jury malgré vos multiples

occupations. Veuillez recevoir l’expression de notre profonde reconnaissance.

A NOTRE RAPPORTEUR DE THESE

Monsieur le Docteur RAMIANDRISOA Lahatriniavo Ritchy

- Spécialiste en Cardiologie

- Chef de Clinique en Cardiologie

Malgré vos multiples responsabilités, vous nous avez aidé par tous les moyens à

réaliser notre thèse. Nos remerciements pour votre dévouement.

Page 13: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO

Madame le Professeur VOLOLONTIANA Hanta Marie Danielle

Veuillez agréer l’expression de notre haute considération.

A TOUS NOS MAITRES ET PROFESSEURS DE LA FACULTE DE

MEDECINE D’ANTANANARIVO

Nous vous témoignons notre respect et adressons nos remerciements pour ce que vous

nous avez transmis.

A TOUS LES PERSONNELS ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DE LA

FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO

Veuillez recevoir nos sincères remerciements pour vos accueils et vos services durant

notre cursus.

A TOUS CEUX QUI, DE PRES OU DE LOIN, ONT CONTRIBUE A LA

REALISATION DE NOTRE TRAVAIL

Nos sincères remerciements.

Page 14: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

SOMMAIRE

Page 15: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

SOMMAIRE

Pages

INTRODUCTION ............................................................................................................ 1

PREMIERE PARTIE : RAPPELS

1. PHYSIOPATHOLOGIE………………………..…………………………………...2

2. SIGNES……………………………………………..……………………………….3

3. DIAGNOSTICS...……………………………………………………….………....12

3.1. Diagnostic positif……………………………...……………...…………...…..12

3.2. Diagnostic différentiel……………………………...…...……………..………12

3.3. Diagnostic de gravité……………………………..............……………………15

3.4. Diagnostic étiologique…………………………………………...………….…17

4. TRAITEMENT…………………………………………………………..…….…...17

4.1. Buts……………………………………………………...……………………..17

4.2. Moyens…………...…………………………………...…………….…………17

4.3. Indications……………………………………......……………………………20

4.4. Surveillance………………...………………………...………………….…… 21

DEUXIEME PARTIE : METHODE ET RESULTATS

1. OBJECTIFS…………………….………………………………..…………………22

2. METHODE.......……….……………………………………….……..…………….22

2.1. Cadre d’étude……….…………………………………………...…………….22

2.2. Type et période d’étude….……………………………..………...……………22

2.3. Echantillonnage………………………………………………...……………...22

2.4. Collecte des données…...……………………………………………...………23

2.5. Saisie et analyse des données…...……………………………………………..27

2.6. Considérations éthiques…………………………..………..………………......27

3. RESULTATS...……..……………………………………..………………………..28

3.1. Données épidémiologiques…………………………………..………….…..…28

3.2. Données cliniques………………………………………………..……….……32

3.3. Données paracliniques……………………………………………...….………39

3.4. Diagnostic…………………………………………………………...…………41

Page 16: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

3.5. Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et la

douleur thoracique…………...……………………...…………………...…….41

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION

1. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES………………………………..……………..48

1.1. Prévalence globale……………………………………………...………….......48

1.2. Genre………………………………………..…………………………...…….48

1.3. Age…………………………………………………..………………..……….49

1.4. Facteurs de risque cardiovasculaire……………………..…………..………....49

1.5. Antécédents cardiovasculaires……....……………………..…….…………….49

2. DONNEES CLINIQUES………………………………………..…………………51

2.1. Symptomatologie………………………………………..……………….….....51

2.2. Signes physiques……………………………………………..…………..……54

3. DONNEES PARACLINIQUES……………………………………...…….………55

3.1. Troponine…………………………………………..………………………….55

3.2. Electrocardiogramme………………………………..………...………………55

4. DIAGNOSTIC…………………….…………………...…………………………...55

4.1. Résumé des caractéristiques de la douleur thoracique……………………...…55

4.2. HEART Score…………………………..……………………………..………56

4.3. Diagnostic positif…………………………..………………………….………56

5. REPARTITION SELON LES FACTEURS DE RISQUE

CARDIOVASCULAIRE ET LA DOULEUR THORACIQUE……………….…..57

5.1. Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et la présence

ou non de douleur thoracique……………………………….…………………57

5.2. Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et les

caractéristiques typiques de la douleur thoracique…………………..…...……59

CONCLUSION…………………………………………..…………………….………61

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ANNEXES

Page 17: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I

Tableau II

Tableau III

Tableau IV

Tableau V

Tableau VI

Tableau VII

Tableau VIII

Tableau IX

Tableau X

Tableau XI

:

:

:

:

:

:

:

:

:

:

:

Correspondance habituelle entre territoire électrique et artère

de la coronaire………….……………..…………...……...............11

Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et la

présence ou non de douleur thoracique………………………......44

Répartition entre les facteurs de risque cardiovasculaire et les

types de douleur thoracique………………………………………45

Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et les

caractéristiques typiques (type constrictif, durée, irradiation) de

la douleur thoracique…………………………………………......46

Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et les

caractéristiques typiques (facteurs déclenchant et calmant) de

la douleur thoracique………………………………………..…....47

Comparaison de la prévalence hospitalière du syndrome

coronarien aigu dans la littérature…………………………...…48

Comparaison des antécédents cardiovasculaires des patients

dans quelques études……………………………………......….50

Comparaison des caractéristiques de la douleur thoracique au

cours d’un syndrome coronarien aigu dans quelques études(1)..52

Comparaison des caractéristiques de la douleur thoracique au

cours d’un syndrome coronarien aigu dans quelques études (2)..53

Comparaison de la prévalence de chaque type de douleur

thoracique au cours d’un syndrome coronarien aigu dans la

littérature………………………………………………………..56

Comparaison de la prévalence de chaque diagnostic de syndrome

coronarien aigu…………………………………………………..57

Pages

Page 18: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

LISTE DES FIGURES

Pages

Figure 1 : Physiopathologie du syndrome coronarien aigu.………...…....……...….....2

Figure 2 : Evolution de l’électrocardiogramme lors du syndrome coronarien aigu

avec sus-décalage du segment ST……………………………………..........4

Figure 3 : Cinétique des différents marqueurs biologiques de nécrose myocardique....5

Figure 4 : Fibrillation auriculaire à l’électrocardiogramme……………………...……7

Figure 5 : Fibrillation ventriculaire à l’électrocardiogramme…………………………7

Figure 6 : Salves de tachycardie ventriculaire à l’électrocardiogramme………………8

Figure 7 : Représentation schématique des localisations dites «typique»

et «atypique» de la douleur thoracique….……...……………………......…9

Figure 8 : Sous-décalage diffus de ST avec discret ST + en VR à

l’électrocardiogramme……………………………………………………...11

Figure 9 : Stratégie thérapeutique d’un syndrome coronarien aigu sans

sus-décalage du segment ST selon le niveau de risque….………..……….20

Figure 10 : Stratégie de revascularisation dans le syndrome coronarien aigu avec

sus-décalage du segment ST………..…………………………….....…….21

Figure 11 : Répartition selon le genre......………………………………………...…..25

Figure 12 : Répartition selon l’âge...……………..………………………………..….29

Figure 13: Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire ……...……….....30

Figure 14 : Répartition selon les antécédents de maladie athérosclérotique……….....31

Figure 15 : Répartition des différents types de douleur thoracique…………………...32

Figure 16 : Répartition selon l’Echelle Visuelle Analogique………..………………..33

Figure 17 : Répartition selon le mode d’installation de la douleur thoracique…..…...33

Figure 18 : Répartition selon le site de la douleur thoracique………..……….…...…34

Figure 19 : Répartition selon l’irradiation de la douleur thoracique…….………..…..35

Figure 20 : Répartition selon la durée de la douleur thoracique…………..……….....35

Figure 21 : Répartition selon les facteurs favorisants………….…………….……….36

Figure 22 : Répartition selon les facteurs calmants…………………..……….………36

Figure 23 : Répartition selon les signes associés…………………..…………..……...37

Figure 24 : Répartition selon la tension artérielle……………………………..……...37

Figure 25 : Répartition selon la fréquence cardiaque..……………………….……….38

Page 19: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

Figure 26 : Répartition selon la présence ou non d’une insuffisance cardiaque...……38

Figure 27 : Répartition selon la valeur de la troponine…….……................................39

Figure 28 : Répartition selon l’aspect de l’électrocardiogramme………………...…..40

Figure 29 : Répartition selon la topographie à l’électrocardiogramme…….……..…..41

Figure 30 : Répartition selon les caractéristiques de la douleur thoracique…...……...42

Figure 31 : Répartition selon le total HEART score……….…………………...…….42

Figure 32 : Répartition selon le diagnostic…..………………………………….…….43

Figure 33 : Nombre d'événements ischémiques stratifiés par la présence ou

l'absence de symptômes survenant lors de la surveillance ambulatoire

chez des patients souffrant d'angor d'effort. …………………………….59

Figure 34 : Physiopathologie des facteurs déclenchants aigus. Mécanismes

proposés reliant les déclencheurs comportementaux et

environnementaux et les résultats cardiovasculaires...………..……….…60

Page 20: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

LISTE DES ANNEXES

Annexes I

Annexes II

Annexes III

Annexes IV

Annexes V

Annexes VI

:

:

:

:

:

:

Fiche de collecte des données

Score de GRACE

Score de CRUSADE

Classification de Killip

Différentes étapes de l'angioplastie coronaire au ballonnet

Pontage aorto-coronaire

Page 21: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ANTI-GPIIbIIIa

AOMI

AVC

CK-MB

CRUSADE

ECG

EVA

GRACE

HBPM

HDL-Cholesterol

HTA

IDM

LDL-Cholesterol

NSTEMI

SCA

SCA ST +

SCA ST –

STEMI

: Antagonistes du récepteur plaquettaire glycoprotéique

: Artériopathie oblitérante des membres inférieurs

: Accident vasculaire cérébral

: Créatine kinase MB

: Can Rapid risk stratification of unstable angina patients

Suppress Adverse outcomes with Early implementation

: Electrocardiogramme

: Echelle Visuelle Analogique

: Global Registry of Acute Coronary Events

: Héparine de bas poids moléculaire

: High density lipoprotein Cholesterol

: Hypertension artérielle

: Infarctus du myocarde

: Low-density lipoprotein Cholesterol

: Non-ST Elevation Myocardial Infarction

: Syndrome coronarien aigu

: Syndrome coronarien aigu avec sus décalage du segment ST

: Syndrome coronarien aigu avec sous décalage du segment ST

: ST Elevation Myocardial Infarction

Page 22: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

1

INTRODUCTION

Le syndrome coronarien aigu (SCA) est une entité clinique qui regroupe les

ischémies myocardiques dans leurs anciennes terminologies : l’angor instable,

l’infarctus du myocarde sans onde Q et l’infarctus du myocarde avec onde Q. Il est la

conséquence d’une rupture d’une plaque d’athérome en un point du réseau coronaire. A

l’électrocardiogramme (ECG), on distingue le SCA avec sus-décalage permanent du

segment ST (SCA ST+) ou STEMI (ST Elevation Myocardial Infarction) lié à une

occlusion complète de l’artère coronaire; et le SCA sans sus-décalage permanent du

segment ST (SCA ST-) ou NSTEMI (Non-ST Elevation Myocardial Infarction) où

l’artère n’est que partiellement occluse. En l’absence d’élévation de la troponine on

parle d’angor instable [1].

C’est une pathologie qui s’observe partout dans le monde [2]. Sa prévalence était

de 5-20% en Europe et de 13,5% en Afrique [3,4]. A Antananarivo, la prévalence

hospitalière était de 8,91% en 2011 ; et de 2010 à 2014, 15,7% des chocs

cardiogéniques étaient liés au SCA [5,6].

Il constitue une urgence diagnostique et thérapeutique pouvant engager le

pronostic vital à court terme. En effet, la mortalité est considérable, elle est de 16-20%

durant les premières heures [7].

Le diagnostic du SCA est d’abord clinique. A l’interrogatoire, la douleur

angineuse typique est le point d’appel. Mais, en pratique le tableau clinique est souvent

atypique, voire trompeur [8]. Ainsi, nous proposons une étude transversale et

descriptive afin de mieux caractériser les douleurs thoraciques et les signes fonctionnels

associés des patients coronariens aigus, et aussi de décrire le terrain, les signes cliniques

et paracliniques au cours des SCA.

Après l’introduction, nous ferons un rappel théorique à propos de la généralité

sur le SCA. Puis, nous allons décrire les matériels, la méthode de travail et les résultats

de notre étude. Ensuite, nous discuterons ces résultats et nous terminerons par une brève

conclusion.

Page 23: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

2

PREMIERE PARTIE : RAPPELS

1. PHYSIOPATHOLOGIE

La maladie coronaire commence par la formation de la plaque d’athérome favorisée

par le cumul des facteurs de risque cardiovasculaire (FDR CV) dont le point de départ

étant la dysfonction endothéliale. L’évolution peut être marquée par la survenue de la

rupture de cette plaque, facilitée par la présence d’une inflammation chronique ou d’un

acoup tensionnel. Par la suite, cette rupture expose le cœur lipidique de la plaque au

sang circulant, entrainant une formation immédiate d’un thrombus plaquettaire (Figure

1). Ce thrombus peut être partiellement occlusif (SCA ST – ou NSTEMI) ou

complètement occlusif (SCA ST + ou STEMI). Il peut se fragmenter et emboliser en

distalité de l’artère coronaire concernée, responsable de foyers de micronécrose détectés

par l’élévation de la troponine [9,10].

Figure 1: Physiopathologie du syndrome coronarien aigu.

Source : Collet J-P, Choussat R, Montalescot G. L’agrégation plaquettaire et ses

inhibiteurs dans les syndromes coronariens aigus. Med Sci. 2004;20(3):291‑7 [11].

Page 24: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

3

2. SIGNES

2.1. Type de description : Syndrome coronarien aigu avec sus-décalage du

segment ST inférieur à 12 heures, non compliqué

découvert lors d’une douleur thoracique typique

2.1.1. Signes fonctionnels

La douleur thoracique typique se caractérise par le début brutal. Elle est à type

de constriction avec une intensité variable, de siège rétrosternal irradiant vers la

mâchoire et le membre supérieur gauche. Elle survient la plupart du temps à l’effort.

Elle est dans le délai si l’heure d’apparition du début des symptômes est inférieur à 6-12

heures. La douleur est prolongée de plus de 15 minutes, et résiste à la prise de trinitrine

par voie sublinguale [8].

Les signes associés peuvent être la dyspnée, l’angoisse, la nausée, la syncope,

les palpitations et/ou la lipothymie [3].

2.1.2. Signes généraux

Des épisodes fébriles (température > 38°C), attribuables à la réponse

inflammatoire de la nécrose, peuvent être observés, associés ou non à des sueurs [12].

2.1.3. Signes physiques

L’examen clinique est souvent pauvre [13]. Il recherche des signes liés aux

complications à savoir une instabilité hémodynamique (une hypotension artérielle, une

tachycardie), des signes de défaillance cardiaque gauche (tachycardie, bruits de galop,

râles crépitants au niveau des bases pulmonaires, épanchements pleuraux) et droite

(hépatomégalie, un reflux hépato-jugulaire, une turgescence spontanée des jugulaires,

des œdèmes déclives) [14,15].

Il recherche aussi les autres localisations athéromateuses : au niveau de l’artère

carotidienne (un souffle carotidien), de l’aorte abdominale (une masse abdominale

pulsatile), des artères des membres inférieurs (une claudication intermittente, une

asymétrie des pouls périphériques) [16].

Et il élimine les autres maladies pouvant être des diagnostics différentiels [7].

Page 25: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

4

2.1.4. Signes paracliniques

2.1.4.1. Signes électriques

L’ECG à 12 dérivations, qui constitue la pierre angulaire pour le diagnostic et la

prise en charge, permet de préciser la topographie, et de surveiller l’évolution. L’ECG

montre selon un ordre chronologique, les signes évocateurs d’un SCA ST + :

o 30-40 min : onde T positive, ample, pointue, symétrique

o 1ères heures : surélévation du segment ST, convexe vers le haut :

▪ ≥ 1 mV dans les dérivations frontales (D1, D2, D3, aVL et aVF)

▪ ≥ 2 mV dans les dérivations précordiales (V1-V3) et dans au

moins 2 dérivations précordiales contiguës

▪ Onde de Pardee, englobant l’onde T (+)

o 2-9 heures :

▪ Onde Q large > 0,04 sec, supérieure au 1/3 de l’onde R

▪ Retour progressif à la ligne isoélectrique du segment ST

▪ Onde T devient négative (Figure 2)

Un bloc de branche gauche nouvellement apparu peut masquer le diagnostic [17].

Figure 2 : Evolution de l’électrocardiogramme lors du syndrome coronarien aigu avec

sus-décalage du segment ST.

Source : Valin M. Évaluation de l’impact du HEART Score dans la douleur thoracique

suspecte du syndrome coronarien aigu aux urgences : étude rétrospective de cohorte de

janvier à avril 2017 au CHU de Rouen [Thèse]. Médecine et pharmacie: Rouen; 2019.

97p [15].

Page 26: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

5

2.1.4.2. Signes biologiques

La souffrance myocardique va être évaluée par le taux plasmatique des

biomarqueurs, libérés dans la circulation sanguine lors de la nécrose des cellules

myocardiques (Figure 3). La myoglobine est rapidement libérée dans les premières

heures de l’infarctus, et se normalise en 24 heures. Sa valeur normale permet d’exclure

le diagnostic ; mais son absence de cardiospécificité limite son dosage. Elle peut être

libérée lors de myopathies, dans les états de choc. L’isoenzyme MB de la créatine

kinase (CK-MB) apparaît dans les 3-12 heures de l’infarctus et se normalise dans les 48

à 72 heures. Mais son dosage est ininterprétable en cas de taux anormalement élevé

(chirurgie, effort musculaire,…). La troponine est le biomarqueur le plus sensible et

spécifique, sa libération débute 3 à 4 heures après le début de l’infarctus, et il faut

répéter le dosage 6 à 12 heures après si le premier est négatif. La valeur au-delà du 99e

percentile définit une lésion myocardique. Son délai de normalisation est dans les 5 à 10

jours [18].

IDM : Infarctus du myocarde

CK-MB : Créatine kinase MB

CK Totale : Créatine kinase totale

Figure 3 : Cinétique des différents marqueurs biologiques de nécrose myocardique.

Source : Godet G, Bernard M, Ben Ayed S. Marqueurs biologiques de l’infarctus du

myocarde. Ann Fr Anesth Réanim. 2009;28(4):321‑31 [18].

Page 27: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

6

2.1.4.3. Imagerie

L’échocardiographie transthoracique (ETT) permet de rechercher une hypo- ou

akinésie segmentaire témoignant d’une nécrose myocardique, de rechercher les

complications à type de dysfonction ventriculaire, ou d’élévation des pressions de

remplissage du ventricule gauche, ou une rupture de cordage ; elle permet aussi

d’éliminer les autres diagnostics (péricardite, valvulopathie, embolie pulmonaire)

[3].La coronarographie a pour objectif d’injecter un produit de contraste iodé à partir

d’une sonde montée par voie artérielle fémorale jusqu'aux artères coronaires. Elle

permettra de visualiser des sténoses sur les coronaires. Ces sténoses sont chiffrées en

pourcentage et seront jugées significatives si supérieures à 50 % [19].

2.1.5. Complications, évolution

Les complications comprennent essentiellement les complications précoces et tardives.

2.1.5.1. Complications précoces

Elles correspondent aux complications apparaissant ou entrainant le décès

pendant le premier mois dès l’occlusion coronaire [17]..

2.1.5.1.1. Complications hémodynamiques

L’insuffisance cardiaque complique environ 30% des STEMI. Sa gravité est

quantifiée par la classification de Killip (Annexes IV) [17]..

Le choc cardiogénique complique 6 à 10 % de tous les STEMI. Il survient dans

les 24 premières heures pour 75 % des cas lorsque la masse nécrosée atteint plus de

40% de la masse totale du ventricule gauche [17].

2.1.5.1.2. Complications mécaniques

L’insuffisance mitrale aiguë résulte d’une rupture ischémique plus ou moins

complète d’un pilier. Et la rupture de la paroi libre du ventricule gauche est rare, mais

entraîne l’effusion de sang dans la cavité péricardique conduisant au collapsus

cardiovasculaire par tamponnade [17].

2.1.5.1.3. Troubles de la conduction

Les blocs auriculo-ventriculaire (BAV) peuvent être tous rencontrés. On

distingue les BAV des IDM inférieurs de siège nodal, et les BAV des IDM antérieurs le

plus souvent infrahissien [17].

Page 28: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

7

La dysfonction sinusale est souvent en rapport avec une occlusion proximale de

l’artère coronaire droite au cours des IDM inférieurs [17].

2.1.5.1.4. Complications rythmiques

Les arythmies sont fréquentes au cours des premières heures du SCA ST +. Il

existe une grande prévalence de la mort subite due à une tachycardie ventriculaire et une

fibrillation ventriculaire [17].

▪ Arythmie supraventriculaire: la fibrillation auriculaire est la plus

fréquente, et complique environ 6-20% des IDM (Figure 4) [17].

Figure 4 : Fibrillation auriculaire à l’électrocardiogramme.

Source : Taboulet P. L’ECG de A à Z. Paris: Vigot-Maloine. 2010 [20].

▪ Arythmie ventriculaire : environ 6 à 8% des cas présentent une

tachycardie ou une fibrillation ventriculaire au cours de la phase

aiguë (Figure 5 et 6) [17].

Figure 5 : Fibrillation ventriculaire à l’électrocardiogramme.

Source : Taboulet P. L’ECG de A à Z. Paris: Vigot-Maloine. 2010 [20].

Page 29: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

8

Figure 6 : Salves de tachycardie ventriculaire à l’électrocardiogramme.

Source : Taboulet P. L’ECG de A à Z. Paris: Vigot-Maloine. 2010 [20].

2.1.5.1.5. Autres complications

La formation d’une thrombose intra-cavitaire pariétale ventriculaire gauche est

due le plus souvent à un retard de prise en charge.

La maladie thromboembolique veineuse devient rare grâce aux traitements

anticoagulants et la pratique de levée précoce [17].

2.1.5.2. Complications tardives

Le syndrome de Dressler est une péricardite survenant une à plusieurs semaines

après un infarctus du myocarde [17].

Le syndrome épaule-main correspond à une algodystrophie réflexe du membre

supérieur correspondant à un dérèglement vasomoteur localisé [17].

L’anévrisme ventriculaire gauche se définit par la dilatation de la paroi libre du

ventricule gauche en regard de la cicatrice de la nécrose [17].

La mortalité intrahospitalière des NSTEMI est de l’ordre de 3% deux fois plus faible

que celle des STEMI [14].

Page 30: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

9

2.2. Formes cliniques

2.2.1. Formes symptomatiques

2.2.1.1. Forme selon le type de douleur

2.2.1.1.1. Douleur atypique

La douleur peut être atypique par son siège qui peut être épigastrique, au niveau

des bras, des poignets, du cou, ou à la mâchoire (Figure 7); par son type en coup de

poignard, de type pleural [21,22]. Elle est souvent de courte durée, lors des émotions ou

à tout moment [8].

Figure 7: Représentation schématique des localisations dites «typique» (rouge) et

«atypique» (vert foncé) de la douleur thoracique.

Source : Cervellin G, Rastelli G. The clinics of acute coronary syndrome. Ann Transl

Med. 2016;4(10):191-9 [21].

2.2.1.1.2. Douleur non angineuse

La douleur thoracique est dite non angineuse si elle contient une ou aucune des

caractéristiques suivantes:

o Douleur constrictive à l'avant de la poitrine ou dans le cou, la mâchoire, l'épaule

ou le bras ;

o Déclenchée par un effort physique ;

o Soulagée par le repos ou la prise de nitrate [23].

Page 31: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

10

2.2.1.1.3. Absence de douleur

L’ischémie myocardique silencieuse se caractérise par l’absence de douleur

thoracique. Elle peut parfois se manifester par une dyspnée, une nausée ou des sueurs.

Son diagnostic est confirmé par des modifications électriques évoquant un SCA ST + ou

SCA ST - ; et le dosage de la troponine [24].

2.2.1.2. Formes selon l’évolutivité de la douleur

Il existe plusieurs formes de douleur selon les circonstances. L’angor peut être :

o De repos : survenue spontanée de la douleur angineuse au repos, au

cours du dernier mois ou au cours des dernières 48 heures.

o De novo : patient sans antécédent d’angor d’effort et qui, brusquement,

présente une douleur angineuse [25].

o Crescendo : patient avec antécédent d’angor d’effort qui devient de plus

en plus fréquent et de plus en plus intense, et apparaissant pour un effort

de plus en plus moindre [25].

o Post infarctus: récidive douloureuse après un infarctus qui peut être

précoce en moins de 4 semaines (menace d’extension), ou tardive à plus

de 4 semaines [25].

2.2.2. Formes nosologiques

2.2.2.1. Syndrome coronarien aigu sans sus-décalage permanent du

segment ST, troponine positive

Les signes électriques les plus spécifiques sont le sous-décalage du segment ST

(> 0,1 mV dans au moins deux dérivations), ou l’inversion de l’onde T (> 0,1 mV) dans

des dérivations où prédomine une onde R. Parfois, on retrouve des ondes T amples ou

un segment ST rigide mais l’ECG peut aussi être normal (Figure 8). La troponine

commence à s’élever trois à quatre heures après le début de l’infarctus [22].

Page 32: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

11

Figure 8 : Sous-décalage diffus de ST avec discret ST + en VR à

l’électrocardiogramme.

Source : Taboulet P. L’ECG de A à Z. Paris: Vigot-Maloine. 2010 [20].

2.2.2.2. Angor instable

La douleur thoracique est brève, inférieure à 15 minutes. Son ECG est identique au

SCA ST- mais le dosage de la troponine est normal [26].

2.2.3. Formes topographiques

L’électrocardiogramme permet le diagnostic topographique des lésions.

Tableau I: Correspondance habituelle entre territoire électrique et l’artère coronaire

atteinte.

Source : Taboulet P. L’ECG de A à Z. Paris : Vigot-Maloine;2010 [20].

IVA : interventriculaire antérieure

CD : coronaire droite

Page 33: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

12

3. DIAGNOSTICS

3.1. Diagnostic positif

Il peut être évoqué par une douleur thoracique à l’interrogatoire [3]. Et il repose sur

l’ECG à 12 dérivations qui montrera un sus-décalage ≥ 2mm persistant du segment ST

dans au moins deux dérivations contiguës évoquant un SCA ST + ; ou un sous-décalage

du segment ST > 0,1 mV dans au moins deux dérivations, une inversion de l’onde T >

0,1 mV dans des dérivations où prédomine une onde R, ou un ECG normal évoquant un

SCA ST – [7,22].

Le dosage des marqueurs de nécrose myocardique, spécifiquement de la troponine Ic,

est positif pour les SCA ST + et SCA ST-, et négatif pour l’angor instable [3].

L’ETT peut montrer une hypo- ou akinésie localisée de la paroi ventriculaire et c’est la

coronographie qui permet de confirmer la lésion coronaire [7].

3.2. Diagnostic différentiel

3.2.1. Devant une douleur thoracique

Il faut éliminer les autres causes de douleur thoracique [27].

3.2.1.1. Cardio-vasculaires

▪ Dissection aortique : la douleur thoracique est antérieure aiguë, brutale, décrite

comme un coup de couteau, et irradie dans le dos. Elle associe une asymétrie

pouls/ tension artérielle. L’angioscanner thoracique et/ou l’échographie

transoesophagienne confirme le diagnostic [27].

▪ Péricardite aiguë : la douleur est rétrosternale ou précordiale gauche, et

augmentée à l’inspiration profonde et à la mobilisation, calmée à l’antéflexion.

Elle est confirmée par un épanchement péricardique à l’échographie

transthoracique [27].

▪ Angor stable : la douleur est de siège rétrosternal, irradiant vers les épaules, et

régresse en 2 à 3 minutes. La douleur apparaît depuis quelques semaines sans

changement d’intensité, de fréquence et de durée. L’ECG est normal dans 50%

des cas, montre parfois une inversion de l’onde T et un sous-décalage du

segment ST [27].

Page 34: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

13

▪ Angor de Prinzmetal : elle correspond à une douleur thoracique cyclique et

récidivante, associée à des syncopes, des palpitations. Elle survient en période

postprandiale, ou en deuxième partie de la nuit. L’ECG de repos peut être

normal, et l’ECG percritique montre un sus-décalage du segment ST qui

régresse spontanément ou à la prise de trinitrine [27].

3.2.1.2. Pulmonaires

▪ Pneumothorax et pleurésies : la douleur pleurale est latérothoracique, en

« point de côté », augmentée à la toux ou l’inspiration profonde, diminuée à

l’expiration ou en apnée. La radiographie de thorax permet de confirmer

l’épanchement pleural, liquidien ou gazeux [27].

▪ Embolie pulmonaire : la douleur thoracique est de type pleural, et est associée

à une dyspnée aiguë qui est souvent au premier plan. Elle sera confirmée par

l’angioscanner thoracique en montrant une occlusion artérielle pulmonaire [27].

▪ Pneumopathie infectieuse : la douleur est de type pleurale, associant un

contexte fébrile, la radiographie thoracique montre une opacité alvéolaire

homogène systématisée, avec bronchogramme aérique [27].

3.2.1.3. Osseuses ou articulaires

▪ Ce sont des douleurs survenant dans un contexte de traumatisme (fractures),

direct ou indirect, de néoplasie (métastase osseuse), ou d’infection (ostéite,

arthrite septique). Elles sont pariétales et reproduites à la palpation articulaire,

osseuse, ou rachidienne, et exacerbées par les changements de position et

l’inspiration profonde [27].

▪ Le syndrome de Tietze : il se manifeste par un gonflement localisé et

douloureux au niveau des cartilages costaux. La tomodensitométrie met en

évidence un épaississement ou une angulation du cartilage costal [27].

3.2.1.4. Digestives

▪ D’origine œsophagienne (spasme œsophagien, reflux gastro-œsophagien): la

douleur est associée à une dysphagie, un pyrosis et des régurgitations acides, et

sera confirmée par la fibroscopie digestive haute [27].

▪ Pancréatite aiguë : elle se manifeste le plus souvent par une épigastralgie. La

position antalgique en chien de fusil est caractéristique. Ce tableau survient sur

Page 35: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

14

terrain de lithiase biliaire, éthylisme, dans un contexte d’alimentation riche en

graisses [27].

▪ Cholécystite aiguë : elle se traduit par une douleur épigastrique et/ou de

l’hypochondre droit, avec un syndrome infectieux associé. L’échographie

abdominale confirme le diagnostic en montrant un épaississement des parois

vésiculaires > 4 mm, associé à la présence d’un calcul vésiculaire [27].

3.2.1.5. Nerveuses

▪ Douleurs d’origine vertébrale ou médullaire : elles varient avec les

mouvements respiratoires. Il faut éliminer une compression médullaire (déficit

neurologique des membres inférieurs, atonie anale, rétention aiguë d’urines), qui

sera une urgence thérapeutique [27].

▪ Neuropathies thoraciques : elles sont rares et se manifestent par des sensations

de brûlures permanentes, exacerbées par les contacts, et pouvant toucher un ou

plusieurs dermatomes adjacents [27].

▪ Névralgies intercostales : elles débutent de façon brutale dans l’espace

intercostal avec irradiation en hémiceinture. La toux et certains faux

mouvements peuvent entraîner des paroxysmes douloureux [27].

3.2.1.6. Autres causes

▪ Crise drépanocytaire : c’est une douleur thoracique qui survient chez des

patients drépanocytaires [27].

▪ Douleurs psychogènes : le diagnostic ne se pose qu’une fois éliminées toutes

les autres étiologies [27].

3.2.2. Devant une élévation de la troponine

L’élévation de la troponine peut résulter de plusieurs mécanismes cellulaires [28,29] :

▪ Un stress mécanique de la paroi artérielle en réponse à une surcharge en pression

ou en volume (urgence hypertensive), qui conduit à l’activation de protéases

pour la dégradation intracellulaire de la troponine.

▪ Des phénomènes d’apoptose des cardiomyocytes lors de l’insuffisance

cardiaque.

Page 36: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

15

▪ La libération massive de catécholamines, comme dans les cas d’un accident

vasculaire cérébral ischémique ou hémorragique, d’un syndrome de Takotsubo.

▪ L’action directe des lipopolysaccharides dans les états septiques.

▪ Une myocardite, d’origines virale, bactérienne ou immunitaire, qui peut induire

une nécrose secondaire.

▪ Une toxicité directe de l’urée chez les patients insuffisants rénaux.

▪ L’augmentation brutale de la post-charge ventriculaire droite entraînant une

augmentation du stress pariétal dans l’embolie pulmonaire.

Il peut aussi exister une élévation de la troponine lors d’un dommage myocardique

direct, dont les mécanismes peuvent être divers et souvent mal élucidés lors du spasme

coronaire, des troubles du rythme, des embols coronaires, de l’anémie, du bas débit et

de la présence des toxiques (anthracyclines) [28,29].

3.3. Diagnostic de gravité

Le score de GRACE (Global Registry of Acute Coronary Events) (Annexes 2)

permet la stratification du risque de SCA. Et du fait du traitement à risque hémorragique

éventuellement instauré, ce risque doit aussi être évalué par le score de CRUSADE (Can

Rapid risk stratification of unstable angina patients Suppress Adverse outcomes with

Early implementation) (Annexes 3) afin d’adapter au mieux la thérapeutique [17].

3.3.1. Pour le syndrome coronarien aigu avec sus-décalage du segment ST

Des facteurs ont été identifiés comme prédictifs de mortalité à savoir l’âge élevé

>75 ans, le diabète, les antécédents d’infarctus du myocarde, le tabagisme, la

tachycardie, l’hypotension artérielle, l’importance de l’insuffisance cardiaque selon la

classification de Killip (Annexe 4), les complications rythmiques, la localisation

antérieure de l’infarctus, l’étendue de la nécrose et le retard de la prise en charge [25].

3.3.2. Pour le syndrome coronarien aigu sans sus-décalage du segment ST

Quatre niveaux de risque ont été définis pour déterminer le risque de décès et

d’évolution vers le SCA ST+ [30].

3.3.2.1. Critères de très haut risque

- Instabilité hémodynamique ou choc cardiogénique.

Page 37: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

16

- Angor réfractaire ou récidivant sous traitement.

- Arythmies ventriculaires majeures ou arrêt cardiaque.

- Complication mécanique d’infarctus du myocarde.

- Insuffisance cardiaque aigüe liée au syndrome coronarien aigu.

- Altération du segment ST dynamique récurrente, en particulier élévation

sus-décalage du segment ST intermittent [30]

3.3.2.2. Critères de haut risque

- Augmentation ou baisse des troponines cardiaques compatibles avec

l’infarctus du myocarde.

- Altération dynamique du segment ST ou de l’onde T (symptomatique ou

silencieux).

- Score de GRACE > 140 [30].

3.3.2.3. Critères de risque intermédiaire

- Diabète sucré.

- Fraction d’éjection < 40 % ou insuffisance cardiaque congestive.

- Angor post infarctus précoce.

- Antécédent d’infarctus du myocarde, antécédent d’angioplastie <6mois,

antécédent de pontage aorto-coronaire.

- Score de GRACE > 109 et < 140 [30].

3.3.2.4. Critères de bas risque

- Douleur angineuse isolée.

- Pas de modification du segment ST.

- Troponine ultrasensible négative sur 2 dosages espacés de 3 h.

- Score de GRACE < 109.

- Absence des autres caractéristiques des autres catégories [30]

3.4. Diagnostic étiologique

L’athérosclérose constitue la principale étiologie (95 % des cas), mais tous les FDR

CV sont impliqués dans l’étiopathogénie du SCA [10]. L’athérosclérose correspond à

une pathologie inflammatoire chronique liée à l'interaction entre les lipoprotéines

modifiées, les cellules inflammatoires, macrophages dérivés des monocytes circulants et

lymphocytes T, et les éléments cellulaires de la paroi artérielle. Certaines de ces lésions

Page 38: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

17

inflammatoires, trop importantes ou trop brutales, vont conduire à des lésions qui vont

se compliquer par une rupture ou une érosion de plaque et une thrombose artérielle [31].

Par ailleurs, on peut citer d’autres causes du syndrome coronarien aigu :

o Coronaropathie non athéroscléreuse : spasme coronaire, atteinte coronaire

lors d’une dissection aortique, artérites (syphilis, périartérite noueuse,

lupus…).

o Embolies coronaires : fibrillation auriculaire, endocardite infectieuse,

prolapsus de la valve mitrale, iatrogènes (chirurgie cardiaque, cathétérisme

coronaire).

o Anomalies congénitales des artères coronaires : fistule coronaire, anévrysme

coronaire, anomalie de la naissance des artères coronaires.

o Déséquilibre entre apport et consommation en oxygène du myocarde :

pathologie valvulaire aortique, hyperthyroïdie, hypotension prolongée.

o Causes hématologiques : thrombocytose, polyglobulie, états

d’hypercoagulabilité, coagulation intravasculaire disséminée [10].

4. TRAITEMENT

4.1. Buts

Le traitement a pour objectif de :

• Soulager le patient

• Restaurer le flux coronaire

• Limiter la taille de la nécrose myocardique [19].

4.2. Moyens

4.2.1. Mesures générales

Ses mesures doivent être mises en marche devant toute urgence :

• Hospitalisation en milieu cardiologique

• Mise en place d’une voie veineuse périphérique

• Monitorage cardio-respiratoire en continu

• Oxygénothérapie si la saturation en oxygène est inférieure à 90%

• Repos strict au lit

Page 39: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

18

• Contrôle des FDR CV

• Antalgique [30].

4.2.2. Traitement médicamenteux

4.2.2.1. Traitement anti-thrombotique

4.2.2.1.1. Héparines

Elles se lient à l’antithrombine III (AT) et augmentent son effet inhibiteur sur les

facteurs de la coagulation, essentiellement les facteurs Xa et IIa [30].

• Héparine non fractionnée (HNF): un bolus IV de 100 UI/kg si angioplastie

primaire, et 60 UI/kg si fibrinolyse puis une dose de 12 UI/kg/h sur 24–48 h

[32].

• Héparine de bas poids moléculaire (HBPM) : 1 mg/kg/12h en sous cutanée

[32].

• Inhibiteur du facteur Xa : Fondaparinux bolus IV de 2,5 mg puis 2,5 mg par

jour en sous cutanée pendant 8 jours [32].

4.2.2.1.2. Anti-agrégant plaquettaire

Il évite la propagation de la thrombose. L’inhibition plaquettaire doit être double

afin d’être la plus efficace possible. L’aspirine permet une inhibition de la formation du

thromboxane A2, avec une dose de charge de 150 à 300 mg puis 75mg/j per os [9]. Elle

est associée pendant 12 mois(30) [30] à un inhibiteur du récepteur P2Y12 et bloque

ainsi l’interaction avec l’adénosine triphosphate (ADP) [19]. Les inhibiteurs du

récepteur P2Y12 sont le clopidogrel ( une dose de charge de 600 mg puis 75 mg/j en per

os) ou le ticagrelor (une dose de charge de 180 mg suivie de 90 mg/12h en per os) [9].

4.2.2.2. Traitement anti-ischémique

4.2.2.2.1. Bétabloquants

Les bétabloquants réduisent la consommation d'oxygène myocardique en

abaissant la fréquence cardiaque, la pression artérielle et la contractilité myocardique

(30) [30].En absence d’insuffisance cardiaque, on peut utiliser l’acébutolol ou

Page 40: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

19

l’aténolol. Par contre, en présence d’insuffisance cardiaque, il faut choisir entre le

bisoprolol, le carvédilol, le nébivolol ou le métoprolol [22].

4.2.2.2.2. Trinitrine et dérivés nitrés

Ils réduisent la consommation myocardique d’oxygène en dilatant les artères coronaires

[9].

4.2.2.2.3. Inhibiteurs calciques

Ils sont utilisés en association à un dérivé nitré et à un béta-bloqueur quand la

symptomatologie persiste malgré ces traitements utilisés à bonne dose [22].

4.2.2.3. Traitements protecteurs vasculaires

Les statines permettent d’avoir comme objectif un LDL cholestérol < 70 mg/dl [14].

Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine ou les antagonistes des

récepteurs de l’angiotensine II permettent de prévenir le remodelage cardiaque [9].

4.2.3. Traitement de revascularisation

4.2.3.1. Thrombolytique

Elle permet la lyse du caillot fibrino-plaquettaire par activation du plasminogène

en plasmine active pour reperméabiliser le vaisseau sanguin [17]. L’administration de

l’Altéplase se fait selon le protocole de 15 mg en bolus IV direct, puis 0,75 mg/kg en 30

minutes à la seringue électrique sans dépasser 50 mg, suivi de 0,50 mg/kg en 60 minutes

sans dépasser 35 mg. La dose totale maximale ne doit pas dépasser 100 mg [17]. Et l’

administration de la Rétéplase se fait en deux bolus de 10 U en IV directe, à 30 minutes

d'intervalle [32].

4.2.3.2. Angioplastie coronaire

L’angioplastie primaire est réalisée dans les 90 minutes après le contact médical,

dans un centre compétent et spécialisé. Elle consiste à une désobstruction immédiate des

artères coronaires obstruées à l’aide d’un ballonnet avec pose d’endoprothèse (stent)

(Annexes 5) [17]. L’angioplastie secondaire ou de sauvetage est réalisée dans les suites

d’un échec de fibrinolyse habituellement suspecté par une résolution inférieure à 50%

du sus décalage du segment ST et/ou la persistance d’une douleur thoracique [32].

Page 41: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

20

4.2.3.3. Pontage aorto-coronaire

Cette technique est indiquée en cas d’échec d’angioplastie avec resténoses itératives,

une sténose du tronc commun supérieure à 50%, des sténoses tri tronculaires. C’est une

intervention chirurgicale utilisant un greffon veineux saphène pour créer un nouveau

passage vers le cœur (Annexes 6) [17].

4.3. Indications

4.3.1. Angor instable

Les patients seront mis sous antiagrégant plaquettaire et statine. Un test d’ischémie

sera programmé (l’épreuve d’effort, la scintigraphie myocardique, l’échographie

cardiaque de stress). La coronarographie est indiquée si le test est positif [26].

4.3.2. Syndrome coronarien aigu sans sus-décalage du segment ST

Figure 9: Stratégie thérapeutique d’un syndrome coronarien aigu sans sus-décalage du

segment ST selon le niveau de risque.

Source : Bonnefoy E, Sanchez I. Syndromes coronariens aigus sans sus-décalage du

segment ST en médecine d’urgence. EMC - Anesthésie-Réanimation. 2005;2(4):205‑18

[14].

Evaluation non

invasive du risque

ischémique

Epreuve d’effort…

Traitement de base

Aspirine 250 mg p.o.

Coronarographie semi-

urgente + Anti-GPIIbIIIa

Traitement de base

▪ Aspirine 250 mg p.o.

▪ Clopidogrel 300 ou

600mg en dose de charge

▪ Bétabloquant : exemple :

Aténolol 50mg*2/j

▪ HBPM : 1mg/kg*2/j

▪ Statine

Coronarographie semi

urgente + Anti-GPIIbIIIa

Traitement de base

▪ Aspirine 250 mg p.o.

▪ Clopidogrel 300 ou

600mg en dose de charge

▪ Bétabloquant : exemple :

Aténolol 50mg*2/j

▪ HBPM : 1mg/kg*2/j

▪ Statine

Page 42: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

21

4.3.3. Syndrome coronarien aigu avec sus-décalage du segment ST

Figure 10 : Stratégie de revascularisation dans le syndrome coronarien avec sus-

décalage du segment ST.

Source : Khallouki M, Samkaoui MA. Syndromes coronaires aigus. Prat Anesth

Reanim. 2012;16(3):161‑6 [9].

4.4. Surveillance

Les surveillances doivent être rigoureuses.

A la clinique, il faut surveiller les paramètres vitaux (tension artérielle, fréquence

cardiaque, fréquence respiratoire, saturation en oxygène), rechercher les signes de

complications [9].

Paracliniquement, il faut faire un suivi de la troponine et de l’ECG à 12 dérivations

[12].

Page 43: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

22

DEUXIEME PARTIE : METHODE ET RESULTATS

1. OBJECTIFS

1.1. Objectif général

• Décrire les caractéristiques des douleurs thoraciques et les signes associés

au cours des SCA.

1.2. Objectifs spécifiques

• Déterminer le terrain : les antécédents de maladie athérosclérotique, les

FDR CV des patients ayant présenté un SCA.

• Déterminer les principaux signes cliniques, biologiques et électriques

présentés par ces patients.

2. METHODE

2.1. Cadre d’étude

L'étude a été réalisée dans le service de Cardiologie du Centre Hospitalier

Universitaire de Befelatanana d’Antananarivo, le centre hospitalier de référence à

Madagascar.

Le service de Cardiologie comporte 18 lits d’hospitalisation. L’équipe de soins est

constituée par 3 médecins cardiologues, 1 médecin généraliste, 5 infirmiers et 2

personnels d’appui.

2.2. Type et période d’étude

Il s’agit d’une étude transversale et descriptive s’étendant sur 10 mois, du mois de

Janvier 2019 au mois d’Octobre 2019.

2.3. Mode d’échantillonnage

Les patients diagnostiqués comme SCA ont été inclus dans l’étude. Ces patients

avaient à un ECG à 12 dérivations évoquant un SCA ST + ; ou un SCA ST– [7,22]. Et

l’ETT qui montrait une hypo- ou akinésie localisée de la paroi ventriculaire [7].

Page 44: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

23

2.4. Collecte des données

2.4.1. Données de l’interrogatoire

2.4.1.1. Etat civil

- Age (en année)

- Genre

2.4.1.2. Symptômes

Les caractéristiques de la douleur thoracique :

- Type

- Intensité : selon l’Echelle Visuelle Analogique (EVA)

- Mode d’installation : angor de novo (sans antécédent d’angor d’effort

et qui, brusquement, présente une douleur angineuse) ou angor

crescendo (antécédent d’angor d’effort qui devient de plus en plus

fréquent et de plus en plus intense, et apparaissant pour un effort de

plus en plus moindre) [25].

- Siège

- Irradiation

- Durée

- Facteurs déclenchants : aucun, au repos, effort physique intense

(marcher rapidement, courir, soulever des objets lourds,…) et de la

vie courante (shopping, conduite automobile, tâches ménagères

modérées,…), lors de la toux, d’un stress émotif, en postprandiale,

autres [33].

- Facteurs calmants : aucun, prise médicamenteuse, repos, autres.

Les signes associés : dyspnée, nausée, vomissement, sueurs, palpitations, syncope

2.4.1.3. Antécédents

2.4.1.3.1. Facteurs de risque cardiovasculaire

- FDR CV non modifiables

o Age

o Genre

Page 45: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

24

o Hérédité cardiovasculaire

- FDR CV modifiables [34,35]

o Tabagisme : tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de

3 ans.

o Hypertension artérielle (HTA) : permanente connue

traitée ou non traitée. Elle est définie par la mesure d’une

PAS≥140mmHg et/ou d’une PAD ≥ 90mmHg au repos.

o Diabète : glycémie plasmatique à jeun ≥ 1,26 g/l à deux

reprises ou traitement antidiabétique en cours.

o Dyslipidémie : LDL-Cholestérol élevé (>1,6g/L), et/ou

HDL-Cholestérol bas (<0,4g/L), et/ou triglycérides

>2g/L ; ou traitement hypolipémiant en cours.

o Ethylique : consommation excessive >3verres de vin/j

chez l’homme et >2verres chez la femme.

o Obésité : indice de masse corporelle (IMC) ≥30kg/m².

o Sédentarité : absence d’activité physique régulière d'au

moins 30 minutes en moyenne cinq fois par semaine.

2.4.1.3.2. Antécédents de maladie athérosclérotique

- Antécédent de cardiopathie ischémique

- Artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI)

- Accident vasculaire cérébral (AVC)

2.4.2. Données de l’examen physique

- Tension artérielle (TA) [36] :

o Basse : PAS : <90mmHg PAD : <60mmHg

o Normale : PAS : 120-139 mmHg PAD : 80-89mmHg

o Grade I : PAS : 140-159mmHg PAD : 90-99mmHg

o Grade II : PAS : 160-179mmHg PAD : 100-109mmHg

o Grade III : PAS : ≥180mmHg PAD : ≥110mmHg

- Fréquence cardiaque (FC)

- Existence ou non de signes d’insuffisance cardiaque [15] :

Page 46: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

25

o Défaillance cardiaque gauche : tachycardie, bruits de

galop, râles crépitants au niveau des bases pulmonaires,

épanchements pleuraux.

o Défaillance cardiaque droite : hépatomégalie, un reflux

hépato-jugulaire, une turgescence spontanée des

jugulaires, des œdèmes déclives.

2.4.3. Données paracliniques

2.4.3.1. Biologie

- Dosage de la troponine

2.4.3.2. Electrocardiogramme de surface à 12 dérivations

- Absence ou présence de signes évocateurs d’ischémie myocardique :

onde T négative ; onde T ample ; segment ST rigide ; sous-décalage du

segment ST ; sus-décalage du segment ST ; présence d’onde Q

- Modification dynamique du segment ST-T

2.4.4. Diagnostic

2.4.4.1. Résumé des caractéristiques de la douleur thoracique

La douleur thoracique peut être :

- Absente.

- Typique : constrictive irradiant vers la mâchoire et les membres

supérieurs, liée à l’effort, calmée par le repos.

- Atypique : 2 de ces 3 caractéristiques.

- Non angineuse : 1 ou 0 de ces 3 caractéristiques [23].

2.4.4.2. Total HEART Score

Le HEART score a été développé aux Pays-Bas en 2008 par Six, Backus et

Kelder comme un outil de stratification rapide, pour les patients souffrant de douleur

thoracique. Cet outil de décision est considéré utile pour sa facilité d'application, sa

disponibilité immédiate, et pour la gestion de l'urgence. Il permet l'identification de

Page 47: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

26

trois sous-populations de patients : à risque faible, modéré ou élevé de présenter un

SCA devant une douleur thoracique aux urgences [37].

Il comporte 5 items évalués chacun de 0 à 2 points:

• Histoire (anamnèse) :

- Non suspect : si les caractéristiques de la douleur apparaissent

non spécifiques en terme de localisation, de durée ou de

modalité de déclenchement : 0 point

- Modérément suspect : si les caractéristiques mêlent des critères

typiques et atypiques : 1 point

- Très suspect : si les caractéristiques de la douleur sont

fortement évocatrices d’une origine coronarienne : 2 points

• ECG :

- Si l’ECG est normal : 0 point

- Si l’ECG comporte l’une des anomalies suivantes : 1 point

▪ Troubles de la repolarisation sans sous-décalage

significatif du segment ST

▪ Bloc de branche

▪ Aspect normal d’hypertrophie ventriculaire gauche

- Si l’ECG comporte l’une des anomalies suivantes : 2 points

▪ Sus- ou sous-décalage de ST en l’absence d’un bloc de

branche

▪ Modifications ou aspect anormal d’une hypertrophie

ventriculaire gauche

• Âge :

- ≤ 45 ans : 0 point

- 46-64 ans : 1 point

- ≥ 65 ans : 2 points

• FDR CV :

- Absence de facteur de risque : 0 point

Page 48: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

27

- 1 à 2 facteurs de risque : 1 point

- ≥3 facteurs de risque : 2 points

• Troponine :

- ≤ au seuil de positivité : 0 point

- 1 à 3 fois la valeur du seuil de positivité : 1 point

- 3 fois la valeur du seuil de positivité : 2 points

Les 5 items du score permettent de classer les patients suspectés de SCA.

Total score : 0-3 : risque faible

4-6 : risque intermédiaire

7-10 : risque élevé

2.4.4.3. Diagnostic positif

- SCA ST (+)

- SCA ST (-) troponine (+)

- Angor instable

2.5. Saisie et analyse des données

Une base de données a été réalisée grâce au logiciel Excel 2010. Le traitement

statistique a été effectué à l’aide du logiciel Epi-info 7. Une distribution statistique uni-

variée des variables (tableau de fréquence, moyenne) a été établie puis nous avons

procédé à une analyse bivariée en effectuant des croisements entre les différentes

variables pour rechercher des corrélations existantes. Le test de Khi-deux a été utilisé

pour la comparaison des proportions, considéré comme statistiquement significatif si la

valeur de p est inférieur à 0,05.

2.6. Considérations éthiques

Les fiches de collecte des données concernant les renseignements des sujets étudiés

ont été anonymes.

Après approbation du chef de service, chaque patient avait eu droit à une explication

concernant l’étude effectuée, son objectif et les résultats attendus, et a décidé par lui-

même de participer à l’étude.

Page 49: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

28

3. RESULTATS

3.1. Données épidémiologiques

3.1.1. Prévalence globale

Durant la période d’étude, le service avait pris en hospitalisation 514 patients pour

diverses affections. Parmi les patients hospitalisés, nous avions répertorié 65 cas de SCA

soit une prévalence hospitalière de 12,65%.

3.1.2. Répartition selon le genre

Il existe une légère prédominance masculine (Figure 11).

Le sexe ratio était de 1,03.

Figure 11: Répartition selon le genre.

n=33

(49,23%)n=32

(50,77%) Femme

Homme

Page 50: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

29

3.1.3. Répartition selon l’âge

La tranche d’âge entre 45 à 65 ans était la plus fréquente (Figure 12).

L’âge moyen des patients étaient de 61 ans avec des extrêmes de 17 et 90 ans.

Figure 12 : Répartition selon l’âge.

n=9

(13,85%)

n=29

(44,62%)n=27

(41,54%)

0

5

10

15

20

25

30

35

<45 ans 45-65 ans >65 ans

Tranches d'âge en années

Effectifs

Page 51: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

30

3.1.4. Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire

L’HTA était le premier FDR CV, suivie de l’hérédité cardiovasculaire (Figure 13).

Figure 13 : Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire.

n=49

(76,56%)

n=16

(24,62%)

n=23

(35,38%)

n=16

(24,62%)n=13

(20,00%)

n=20

(30,77%)

n=21

(32,31%)

n=39

(60,00%)

0

10

20

30

40

50

60

Effectifs

Page 52: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

31

3.1.5. Répartition selon les antécédents de maladie athérosclérotique

Environ 23% de ces patients ont déjà présenté une atteinte athéromateuse (Figure 14).

AVC : accident vasculaire cérébral

AOMI : artériopathie oblitérante des membres inférieurs

Figure 14 : Répartition selon les antécédents de maladie athérosclérotique.

3.2. Données cliniques

3.2.1. Symptomatologie

• Douleur thoracique

L’ischémie silencieuse était la plus fréquente des présentations cliniques (41% des

cas). La douleur à type de constriction, considérée comme typique d’un SCA était

seulement retrouvée dans 20% des cas (Figure 15).

n=8

(12,31%)n=7

(10,77%)

n=1

(1,54%)

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

Cardiopathie

ischémique

AVC AOMI

Effectifs

Page 53: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

32

Figure 15 : Répartition des différents types de douleur thoracique.

Lorsque la douleur était présente, la plupart était moins intense (EVA 4-6) pour environ

29% des patients (Figure 16).

n=27

(41,54%)

n=6

(9,23%) n=5

(7,69%)

n=13

(20,00%)

n=14

(21,54%)

0

5

10

15

20

25

30

pas de douleur brûlure poignard constriction piqûre

Effectifs

Page 54: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

33

Figure 16 : Répartition selon l’Echelle Visuelle Analogique.

L’angor crescendo était plus fréquent que l’angor de novo (Figure 17).

Figure 17 : Répartition selon le mode d’installation de la douleur thoracique.

n=8

(21,05%)

n=19

(50%)

n=11

(28,05%)

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

1_3 4_6 >7

Effectifs

n=15

(39,47%)

n=23

(60,53%)

De novo

Crescendo

Page 55: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

34

Le siège latéro-thoracique gauche était le plus fréquemment retrouvé (28,95% des cas)

(Figure 18).

Figure 18 : Répartition selon le siège de la douleur thoracique.

Presque la moitié des douleurs était sans irradiation. L’irradiation typique vers la

mâchoire et le membre supérieur gauche n’était retrouvée que dans 23,68% des cas

(Figure 19).

n=5

(13,16%)

n=11

(28,95%)

n=3

(7,89%)

n=9

(23,68%)

n=6

(15,79%)

n=4

(10,53%)

0

2

4

6

8

10

12

Effectifs

Page 56: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

35

Figure 19 : Répartition selon l’irradiation de la douleur thoracique.

Les douleurs régressaient en moins de 10-15 minutes pour plus de la moitié des patients

(52,63%) (Figure 20).

Figure 20 : Répartition selon la durée de la douleur thoracique.

n=17

(44,74%)

n=9

(23,68%)

n=2

(5,26%)

n=2

(5,26%)

n=7

(18,42%)

n=1

(2,63%)

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

Pas

d'irraditation

Membre

supérieur

gauche et

mâchoire

Bras droit Cervicale Dorsale Epigastre

Effectifs

n=20

(52,63%)

n=18

(47,37%)<10-15min

≥15min

Page 57: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

36

Un tiers des patients ne décrivait pas de facteur déclenchant. Par contre, 47,36% des

patients avaient décrit des efforts avant l’apparition des douleurs dont 23,68% des

efforts physiques intenses et 23,68% des efforts minimes de la vie courante (Figure 21).

Figure 21 : Répartition selon les facteurs déclenchants.

Plus de la moitié des douleurs disparaissaient spontanément sans facteur calmant

retrouvé (Figure 22).

Figure 22 : Répartition selon les facteurs calmants.

n=13

(34,21%)

n=9

(23,68%)

n=9

(23,68%)

n=1

(2,63%)

n=5

(13,16%)

n=1

(2,63%)

0

2

4

6

8

10

12

14

Pas de

facteur

favorisant

Effort

physique

intense

Effort de la

vie courante

Toux Au repos Après

convulsion

Effectifs

n=21

(55,26%)

n=16

(42,11%)

n=1

(2,63%)

0

5

10

15

20

25

Pas de facteur

calmant

Repos Médicament

Effectifs

Page 58: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

37

• Autres signes fonctionnels

Les signes fonctionnels d’accompagnement du SCA étaient dominés par la dyspnée

(Figure 23).

Figure 23 : Répartition selon les signes associés.

3.2.2. Signes physiques

La TA à l’entrée était normale pour la majorité des patients (58,46%) (Figure 24).

Figure 24 : Répartition selon la tension artérielle.

n=12

(18,46%)n=11

(13,93%)

n=48

(73,86%)

n=7

(9,24%)

n=7

(9,24%) n=2

(3,08%)

0

10

20

30

40

50

60

Effectifs

n=6

(9,23%)

n=38

(58,46%)

n=13

(20,00%)

n=8

(12,31%)

Bas

Normal

Grade I

Grade III

Page 59: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

38

La FC était normale pour 50% des cas (Figure 25).

Bpm : battements par minute

Figure 25 : Répartition selon la fréquence cardiaque.

Les signes d’insuffisance cardiaque étaient présents dans plus de la moitié des cas

(Figure 26).

Figure 26 : Répartition selon la présence ou non d’une insuffisance cardiaque.

n=3

(4,69%)

n=32

(50,00%)n=29

(45,32%)

0

5

10

15

20

25

30

35

<50 bpm 50-80 bpm ≥80 bpm

Effectifs

n=32

(49,23%)n=33

(50,77%)

Non

Oui

Page 60: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

39

3.3. Données paracliniques

3.3.1. Troponine

La majorité soit 72,31% des patients avait une troponine ≥3 fois la normale (Figure 27).

Figure 27 : Répartition selon la valeur de la troponine.

n=3

(4,62%)n=15

(23,08%)

n=47

(72,31%)

Normal

1_2 fois la normale

≥3 fois la normale

Page 61: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

40

3.3.2. Electrocardiogramme

Le trouble de repolarisation type onde T négative était le plus fréquent, suivi du

segment ST rigide (Figure 28).

Figure 28 : Répartition selon l’aspect de l’électrocardiogramme.

n=19

(29,23%)

n=1

(1,54%)

n=15

(23,07%)

n=10

(15,38%) n=9

(13,85%)

n=1

(1,54%)

n=9

(13,85%)

n=1

(1,54%)

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

Effectifs

Page 62: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

41

La localisation antérieure était la plus fréquente à 60% dont 20% antéro-septo-apicale,

9,23% antéro-septo-latérale, 6,15% antéro-septale et antéro-latérale, 1,54% antéro-

apicale, et 16,93% antérieure étendue (Figure 29).

Figure 29 : Répartition selon la topographie à l’électrocardiogramme.

3.4. Diagnostic

3.4.1. Résumé des caractéristiques de la douleur thoracique

La douleur non angineuse était la plus rencontrée chez les patients présentant une

douleur. La douleur typique n’a été présente que pour 7,69% des cas (Figure 30).

n=39

(60,00%)

n=11

(16,54%)n=7

(10,77%)

n=2

(3,08%)

n=4

(6,15%) n=2

(3,08%)

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

Effectifs

Page 63: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

42

Figure 30 : Répartition selon les caractéristiques de la douleur thoracique.

3.4.2. Total du HEART Score

La majorité des patients avait un risque élevé de présenter une coronaropathie (Figure

31).

Figure 31 : Répartition selon le total du HEART score.

n=28

(43,08%)

n=5

(7,69%)

n=14

(21,54%)

n=18

(27,69%) Pas de douleur

Typique

Atypique

Non angineuse

n=22

(33,85%)

n=43

(66,15%)

Risque intermédiaire

Risque élevé

Page 64: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

43

3.4.3. Diagnostic positif

Le diagnostic final de SCA ST (-) troponine (+) était le plus rencontré dans 76,92%

(Figure 32).

Figure 32 : Répartition selon le diagnostic.

3.5. Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et la douleur

thoracique

3.5.1. Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et la

présence ou non de douleur thoracique

L’âge ≥65 ans avait une influence sur la douleur thoracique. Les patients âgés de

plus de 65 ans présentaient surtout une ischémie silencieuse.

De même, la sédentarité avait un impact sur l’ischémie silencieuse (Tableau II).

n=12

(18,46%)

n=50

(76,92%)

n=3

(4,62%)

SCA ST (+)

SCA ST (-) troponine (+)

Angor instable

Page 65: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

44

Tableau II : Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et la présence ou

non de douleur thoracique.

FDR CV Absence de

douleur

Présence de

douleur

p

Age ≥65ans 15(55,56%) 12(44,44%) 0,0484

Genre Masculin 13(40,63%) 20(59,38%) 0,3518

HCV 15(38,46%) 24(61,54%) 0,1863

HTA 19(38,78%) 30(61,22%) 0,1693

Diabète 7(43,75%) 9(56,25%) 0,4736

Dyslipidémie 11(47,83%) 12(52,17%) 0,2895

Alcool 10(47,62%) 11(52,38%) 0,3101

Tabac 7(35,00%) 13(65,00%) 0,1994

Sédentarité 9(69,23%) 4(30,77%) 0,0210

Obésité 8(50,00%) 8(50,00%) 0,2674

FDR CV

<3

≥3

8(36,36%)

20(46,51%)

14(63,64%)

23(53,49%)

0,2257

HCV : hérédité cardiovasculaire

HTA : hypertension artérielle

FDR CV : facteurs de risque cardiovasculaire

3.5.2. Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et les types

de douleur thoracique

Aucun FDR CV n’influençait sur les types de douleur thoracique (Tableau III).

Page 66: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

45

Tableau III : Répartition entre les facteurs de risque cardiovasculaire et les types de

douleur thoracique.

FDR CV Typique Atypique Non angineuse p

Age ≥65ans 1(8,33%) 6(50,00%) 5(41,64%) 0,3059

Genre Masculin 3(15,79%) 6(31,58%) 10(52,63%) 0,6881

HCV 5(20,83%) 8(33,33%) 11(45,83%) 0,1836

HTA 4(13,33%) 12(40,00%) 14(46,67%) 0,7043

Diabète 3(33,33%) 2(22,22%) 4(44,44%) 0,1204

Dyslipidémie 2(16,67%) 3(25,00%) 7(58,33%) 0,5128

Alcool 0 4(36,36%) 7(63,64%) 0,2427

Tabac 2(15,38%) 5(38,46%) 6(46,15%) 0,8121

Sédentarité 1(25,00%) 1(25,00%) 2(50,00%) 0,3111

Obésité 2(25,00%) 2(25,00%) 4(50,00%) 0,4728

FDR CV

<3

≥3

0

5(21,74%)

8(57,14%)

6(26,09%)

6(42,86%)

12(52,17%)

0,051

HCV : hérédité cardiovasculaire

HTA : hypertension artérielle

FDR CV : facteurs de risque cardiovasculaire

3.5.3. Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et les

caractéristiques typiques de la douleur thoracique

L’hypertension artérielle influençait sur la durée typique du SCA (Tableau IV).

Tandis que la dyslipidémie avait un impact sur l’irradiation typique du SCA (Tableau

IV).

Par ailleurs, la douleur décrite comme « déclenchée par l’effort et calmée par le repos »

a été influencée par l’éthylisme (Tableau V).

Page 67: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

46

Tableau IV : Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et les

caractéristiques typiques (type constrictif, durée, irradiation) de la

douleur thoracique.

FDR CV Type constrictif

Effectif p

Durée ≥15min

Effectif p

Irradiation MS et

mâchoire

Effectif p

Age ≥65ans 3(11,11%) 0,0726 7(53,85%) 0,2930 2(15,38%) 0,1523

Genre

Masculin

5(15,63%) 0,2041

10(50,00%) 0,3729

5(25,00%) 0,4272

HCV Oui

Non

9(23,08%) 0,2369

4(15,38%)

13(52,00%) 0,2275

5(38,46%)

6(24,00%) 0,3336

4(30,77%)

HTA Oui

Non

11(22,45%) 0,2417

2(13,33%)

17(54,84%) 0,033

1(14,29%)

8(25,81%) 0,4324

2(28,57%)

Diabète Oui

Non

4(25,00%) 0,2870

9(18,37%)

6(60,00%) 0,1916

12(42,86%)

3(30,00%) 0,3799

7(25,00%)

Dyslipidémie

Oui

Non

4(17,39%) 0,3619

9(21,43%)

8(61,54%) 0,1165

10(40,00%)

0 0,003

10(40,00%)

Alcool Oui

Non

2(9,52%) 0,0791

11(25,00%)

7(63,64%) 0,1139

11(40,74%)

2(18,18%) 0,2560

8(29,63%)

Tabac Oui

Non

4(20,00%) 0,4908

9(20,00%)

7(53,85%) 0,2930

11(44,00%)

4(30,77%) 0,3336

6(24,00%)

Sédentarité

Oui

Non

1(7,69%) 0,1203

(23,08%)

2(50,00%) 0,4594

16(47,06%)

2(50,00%) 0,1635

8(23,53%)

Obésité Oui

Non

4(25,00%) 0,2870

9(18,37%)

5(62,50%) 0,1858

13(43,33%)

2(25,00%) 0,4790

8(26,67%)

HCV : hérédité cardiovasculaire

HTA : hypertension artérielle

FDR CV : facteurs de risque cardiovasculaire

MS : membre supérieur

Page 68: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

47

Tableau V : Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et les

caractéristiques typiques (facteurs déclenchant et calmant) de la douleur

thoracique.

FDR CV Déclenchée par l’effort

Effectif p

Calmée par le repos

Effectif p

Age ≥65ans 7(53,85%) 0,3304 6(46,15%) 0,3642

Genre Masculin 9(47,37%) 0,4398 9(45,00%) 0,3595

HCV Oui

Non

13(54,17%) 0,1949

5(38,46%)

12(48,00%) 0,1681

4(30,77%)

HTA Oui

Non

14(46,67%) 0,3236

4(57,14%)

13(41,95%) 0,4791

3(42,86%)

Diabète Oui

Non

5(55,56%) 0,3288

13(46,43%)

5(50,00%) 0,2896

11(39,29%)

Dyslipidémie

Oui

Non

4(30,77%) 0,0643

14(58,33%)

4(30,77%) 0,1681

12(48,00%)

Alcool Oui

Non

9(81,82%) 0,0102

10(38,46%)

9(81,82%) 0,0339

13(48,15%)

Tabac Oui

Non

6(46,15%) 0,4170

12(50,00%)

5(38,46%) 0,3806

11(44,00%)

Sédentarité

Oui

Non

0 0,0620

18(52,94%)

1(25,00%) 0,2660

15(44,12%)

Obésité Oui

Non

5(62,50%) 0,2065

13(44,83%)

5(62,50%) 0,1120

11(36,67%)

HCV : hérédité cardiovasculaire

HTA : hypertension artérielle

FDR CV : facteurs de risque cardiovasculaire

Page 69: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

48

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION

1. Données épidémiologiques

1.1. Prévalence globale

Les études africaine de N’Guetta R et européenne de Gach O concordent avec notre

étude concernant l’augmentation de la prévalence hospitalière du SCA (Tableau VI).

Cette émergence serait due à l’augmentation des FDR CV dans le monde [4]. Mais,

cette situation devrait nous inquiéter puisque nous n’avons pas un plateau technique

convenable pour une prise en charge optimale du SCA comme en Europe. Nous

suggérons ainsi, de dépister et de traiter précocement les FDR CV modifiables.

Tableau VI : Comparaison de la prévalence hospitalière du syndrome coronarien aigu

dans la littérature.

Auteurs Prévalence hospitalière

Notre étude

12,65%

N’Guetta R [4]

13,5%

Gach O [3] 17,5%

1.2. Genre

Nous avons noté une légère prédominance masculine avec 50,77% des cas. Cette

prédominance masculine a été également rapportée dans des séries africaines avec

79,5% en Afrique subsaharienne et 59,6% au Mali [4,38]. Il est en est de même chez les

européens avec une prévalence de 75,2% des cas [39]. En effet, les femmes seraient

protégées par les œstrogènes endogènes jusqu’à la ménopause [38].

Page 70: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

49

1.3. Age

L’âge moyen de nos patients était de 60 ans avec une tranche d’âge prédominante de

45 à 65 ans. Il était légèrement plus bas par rapport aux pays européens (66 ans) [40].

L’espérance de vie beaucoup plus élevée en Europe pourrait expliquer cette situation

[40].

Mais cet âge moyen était presque identique à celui retrouvé dans les séries

africaines, 57,1 ans au Sénégal et 58,8 ans au Mali [38,41]. Ceci serait lié probablement

à l’absence de programme de lutte efficace contre les FDR CV entrainant une survenue

précoce des maladies cardiovasculaires [41].

1.4. Facteurs de risque cardiovasculaire

Les facteurs de risque cardiovasculaire ont été dominés par l’HTA (76,56% des cas).

Des références africaines rapportaient que les patients hypertendus étaient de 54,35% en

Afrique subsaharienne et 65,80% au Mali [4,38]. De même, l’HTA était le FDR CV le

plus fréquent pour une étude européenne de Lablanche JM (46%) [40]. L’HTA

constitue ainsi un facteur de risque majeur, multipliant par 6,99 le risque de

coronaropathie selon la littérature [42].

1.5. Antécédents cardiovasculaires

Les antécédents cardiovasculaires des patients varient selon les études (Tableau

VII). Néanmoins, 4 études montraient que l’antécédent de cardiopathie ischémique était

le plus fréquent, témoignant le fait que le risque de récidive est important chez les

patients ayant déjà présenté un épisode d’ischémie myocardique [43]. Ainsi, une

prévention secondaire plus intensive est nécessaire.

Page 71: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

50

Tableau VII: Comparaison des antécédents cardiovasculaires des patients dans

quelques études.

Auteurs Cardiopathie

ischémique

AVC AOMI

/maladie artérielle

périphérique

Notre étude

12,31% 10,77% 1,54%

N’Guetta R [4]

6,1% 4% 1,2%

Lablanche JM [40]

17% - -

Hanssen M [44]

16% 4,5% 8%

Mokhtari A [45]

29,4% 22,3% 23,1%

AVC : Accident vasculaire cérébral

AOMI : Artériopathie oblitérante des membres inférieurs

Page 72: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

51

2. Données cliniques

2.1. Symptomatologie

• Douleur thoracique

La fréquence de la douleur typique constrictive diffère pour chaque étude

(Tableau VIII), elle était à 20% pour notre étude, 12,9% pour Goodacre SW, et 42,6%

pour Pinto D [46,47]. Cette disparité justifie que les types de douleur thoracique sont

très variables au cours du SCA [23]. Nous ne devons donc pas ainsi considérer un SCA

que lorsqu’il y a une douleur constrictive.

La littérature est discordante avec notre étude concernant la durée de la douleur

(Tableau VIII). Les douleurs qui régressaient en moins de 10 à 15 minutes étaient les

plus rencontrées pour nos patients et ceux en Angleterre d’après l’étude de Goodacre

SW [46]. Tandis que la douleur de plus de 15 minutes était la plus fréquente pour les

études au Portugal de Pinto D et au Pakistan de Malik MA [43,48]. En effet, certains

décrivent le début de la douleur lorsqu’ils ressentent une douleur intense, et d’autres dès

qu’il y a une gêne thoracique minime [48]. La durée est donc très subjective expliquant

la discordance des études.

Par rapport à l’irradiation, l’absence d’irradiation était la plus fréquente dans

notre étude et celle de Goodacre SW [46]. Pour nos patients qui avaient décrit une

irradiation, la plus fréquente était vers le membre supérieur gauche et la mâchoire,

concordant avec la littérature (Tableau IX). La position gauche du cœur dans la poitrine

et sa relation avec les racines nerveuses cervicales latérales gauches expliquent ce fait

[48].

La littérature a été unanime avec notre étude sur le fait que l’effort physique

constitue le principal facteur déclenchant (Tableau IX). Il a été démontré que l’effort

physique, surtout inhabituel, par augmentation de la fréquence cardiaque et de la

pression artérielle, augmenterait le stress pariétal au niveau des artères coronaires et

favorisant la fissuration de la plaque d’athérome [10].

Page 73: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

52

Tableau VIII: Comparaison des caractéristiques de la douleur thoracique au cours d’un

syndrome coronarien aigu dans quelques études (1).

Caractéristiques des

douleurs thoraciques

Notre

étude

Goodacre

SW [46]

Mboup MC

[41]

Pinto D

[47]

Malik

MA [48]

Types de douleur :

- Pas de douleur

- Piqûre

- Constriction

- Brûlure

- Poignard

- Pesanteur

- Autre

41,54%

21,54%

20,00%

9,23%

7,69%

-

-

-

-

12,9%

11,9%

23,6%

36,6%

13,2%

3,38%

-

8,46%

-

1,7%

-

79,7%

20%

0,9%

42,6%

5,4%

-

-

52,9%

6,9%

-

10,6%

14,5%

12,7%

27,8%

10,8%

EVA

- 1-3

- 4-6

- >7

21,05%

50%

28,05%

-

-

-

-

-

-

-

-

-

7,9%

-

84,9%

Mode d’installation

- Crescendo

- De novo

60,53%

39,47%

-

-

-

-

27,4%

8,1%

-

-

Durée

- <10-15min

- ≥15min

52,63%

47,37%

65,5%

34,5%

-

-

6,7%

49,3%

3,1%

90%

Siège

- Latéral gauche

- Rétrosternal

- En barre

- Epigastrique

- Antérieur

- Latéral droit

- Autre

28,95%

23,69%

15,79%

13,16%

10,53%

7,89%

-

26,1%

-

-

-

67,1%

3,6%

1,6%

-

-

10,16%

3,38%

-

-

3,38%

-

-

-

-

-

-

-

38,4%

-

34,7%

17,5%

-

-

0,6%

EVA : Echelle Visuelle Analogique

Page 74: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

53

Tableau IX : Comparaison des caractéristiques de la douleur thoracique au cours d’un

syndrome coronarien aigu dans quelques études (2).

Caractéristiques des

douleurs thoraciques

Notre

étude

Goodacre

SW [46]

Cervellin G

[21]

Pinto D

[47]

Malik

MA [48]

Irradiation

- Aucune

- Dorsale

- Membre

supérieur

gauche et

mâchoire

- Bras droit

- Cervicale

- Epigastre

- Autres

44,74%

18,43%

23,68%

5,26%

5,26%

2,63%

-

38,3%

29,6%

5,9%

4,5%

-

-

-

-

-

-

-

-

-

10,3%

13,0%

30,5%

12,6%

8,1%

-

-

20,5%

5,7%

19,9%

-

-

-

12,7%

Facteurs favorisants

- Aucun

- Effort

physique

intense

- Effort de la vie

courante

- Au repos

- Toux

- Après

convulsion

- Emotion

34,22%

23,68%

23,68%

13,16%

2,63%

2,63%

-

-

-

-

-

-

-

-

-

35%

8,2%

20%

-

-

6,8%

5,4%

13,5%

-

-

-

-

0,4%

-

-

-

-

-

-

-

Facteurs calmants

- Aucun

- Repos

- Médicament

- Autres

55,26%

42,11%

2,63%

-

-

-

-

-

-

-

-

8,1%

4,9%

14,3%

72,6%

-

-

-

-

Page 75: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

54

• Autres signes fonctionnels

Dans notre étude, les signes fonctionnels associés à la douleur thoracique étaient

dominés par la dyspnée (73,86%). Elle était aussi la plus rencontrée dans les séries

africaine (27,2%) et européenne (39,8%) [35,42]. La dyspnée est un signe à considérer,

car elle était définie comme un signe d’appel d’une coronaropathie depuis les

recommandations 2019 de l’ESC sur le syndrome coronarien chronique [23].

2.2. Signes physiques

Notre étude et la littérature étaient unanimes sur le fait que les chiffres

tensionnels de la majorité des patients étaient normaux à l’admission; respectivement

58,46% pour notre étude, 51,8% pour celle au Mali, et 98% en Europe [35,37]. Les

objectifs tensionnels étaient atteints [49]. Cependant, la question se pose par rapport au

traitement antérieur de ces patients si les molécules utilisées étaient juste choisies pour

abaisser les chiffres tensionnels ou étaient à la fois organoprotectrices, pouvant

expliquer la survenue de complication cardiaque malgré des chiffres tensionnels

normaux. Néanmoins, le nombre des patients avec des chiffres tensionnels élevés à

l’admission n’était pas négligeable dans notre étude (32,31%), et celle de Coulibaly S

au Mali (48,20%) [38].

Quant à la tachycardie, sa prévalence élevée dans notre étude (45,32%) était

discordante avec la littérature, seulement 3,1% des cas en Europe [50]. En effet, la

tachycardie pourrait être en relation avec un début de défaillance cardiaque gauche, plus

fréquente dans notre étude.

En outre, la présence de signes d’insuffisance cardiaque était plus fréquente dans

notre étude (50,77%), contre une prévalence de 21% en Europe, 16,9% et 6,2% en

Afrique [38,39,41]. Cette discordance pourrait s’expliquer par le retard de prise en

charge de nos patients.

Page 76: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

55

3. Données paracliniques

3.1. Troponine

La majorité de nos patients avaient une troponine positive (96,39%), de même pour

les études africaines (79% au Mali et 93,75% au Sénégal), et selon le registre français

FACT (74%) [38,41,51]. En effet, l’effectif des patients ayant présenté un angor

instable était faible (4,62% notre étude, 21% au Mali) [38].

3.2. Electrocardiogramme

Dans notre étude, les troubles de repolarisation à l’ECG étaient dominés par l’onde

T négative (29,23%). Mais le sus-décalage du segment ST était celui le plus rencontré

dans la littérature, avec une prévalence de 36,1% en Europe, 70,2% au Mali, et 69,6%

en Suède, contre seulement 15,38% pour notre étude [40,45]. Probablement, les SCA

ST + étaient insuffisamment recrutés dans notre étude car soit les patients étaient

transférés dans des centres qui disposent d’un traitement thrombolytique, soit ils étaient

pris en charge en réanimation médicale en présence de signe de gravité.

La prédominance de la localisation antérieure observée dans notre étude (60%)

était en accord avec la littérature, 47,4% au Mali et 61% au Sénégal [38,41].

4. Diagnostic

4.1. Résumé des caractéristiques de la douleur thoracique

Notre étude a montré une faible prévalence de la douleur typique 7,69%

comparable à celle rapportée par Herman LK en Amérique (9,15%) (Tableau X) [52].

Ainsi, les symptômes «typiques» n'étaient ni plus fréquents ni plus prédictifs de SCA,

dus à la variabilité des symptômes [52].

Page 77: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

56

Tableau X: Comparaison de la prévalence de chaque type de douleur thoracique au

cours d’un syndrome coronarien aigu dans la littérature.

Auteurs Absente Typique Atypique Non

angineuse

Notre étude

43,08% 7,69% 21,54% 27,69%

Hermann LK

[52]

6,06% 9,15% 85,48%

4.2. HEART Score

Pour notre étude, 66,15% avaient un risque élevé de SCA, et aucun n’avait de risque

faible. Une étude sur l’évaluation du HEART Score chez ceux qui présentaient des

douleurs thoraciques à l’admission a montré qu’un seul patient a été confirmé pour un

SCA dans le groupe à faible risque, 7% dans le groupe à risque intermédiaire et 67% de

SCA confirmés pour le groupe à risque élevé de SCA. Ce qui confirme, que la majorité

des patients présentant un SCA ont un HEART Score élevé et inversement [15].

4.3. Diagnostic positif

La prévalence de chaque diagnostic varie dans toutes les études (Tableau XI). Les

patients diagnostiqués pour un SCA ST + sont souvent pris en charge dans un centre

muni de thrombolyse et n’ont pas été enregistrés dans notre étude, d’où une faible

prévalence à 18,46% dans notre étude.

Page 78: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

57

Tableau XI: Comparaison de la prévalence de chaque diagnostic de syndrome

coronarien aigu.

Auteurs

Angor instable SCA ST (-) Troponine (+) SCA ST (+)

Notre étude

4,62% 76,92% 18,46%

N’Guetta R [4]

15,5% 12,9% 71,5%

Steg PG [2]

38% 25% 30%

Charpentier S [53]

12,7% 14,6% 72,7%

5. Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et la douleur

thoracique

5.1. Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et la présence ou

non de douleur thoracique

Les personnes âgées de plus de 65 ans (55,56%) présentaient significativement une

ischémie silencieuse (p=0,048). Notre étude concorde avec la littérature, l’étude de

Coventry LL en Australie a constaté que 90,9% des personnes âgées ≥ 65ans

présentaient significativement une ischémie silencieuse (p<0,001), de même pour

l’étude multinationale de Brieger D (p<0,001), 70,6% patients ≥ 65 ans avaient une

ischémie silencieuse [54,55]. En effet, le risque d’ischémie silencieuse augmenterait

avec l’âge, à cause des neuropathies dégénératives [56]. Ces patients devraient être ainsi

consultés périodiquement afin d’éviter le retard de diagnostic et de prise en charge.

Concernant le diabète, notre étude n’a pas été significative, et les patients

diabétiques (56,25%) ressentaient surtout une douleur. Cette étude était discordante

avec la littérature, qui a montré que l’ischémie silencieuse survenait surtout chez les

Page 79: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

58

patients diabétiques, 27,3% pour l’étude australienne de Coventry LL et 32% pour

l’étude multinationale de Brieger D (p>0,001) [54,55]. Classiquement, les patients

diabétiques présentent moins de douleur thoracique, à cause d’une neuropathie

autonome [33]. Mais, l'angine de poitrine peut aussi être présente même en cas de

neuropathie. En effet, des mécanismes pathogènes autres que la neuropathie, tels que les

niveaux de peptides opioïdes plasmatiques, les différences de seuil de douleur, les

dommages ischémiques aux terminaisons nerveuses et les facteurs psychologiques

pourraient expliquer la présence de douleur [48]. Ainsi, les données peuvent être

variables.

En outre, les patients sédentaires (69,23%) présentaient surtout une ischémie

silencieuse (p=0,0210). Cette constatation serait aussi observée par l’étude de

Gutterman D en 2009. Il a réalisé une surveillance ambulatoire de plusieurs patients et a

constaté que l’angine de poitrine apparaissait surtout pour les patients pratiquant une

activité physique, tandis que l’ischémie silencieuse se produisait pendant les périodes de

faible activité (Figure 33) [24].

Page 80: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

59

Figure 33 : Nombre d'événements ischémiques stratifiés par la présence ou l'absence de

symptômes survenant lors de la surveillance ambulatoire chez des patients souffrant

d'angor d'effort.

Source : Gutterman D. Silent Myocardial Ischemia. Circulation J. 2009;73:785‑97 [24]

De plus, d’après l’étude de Tremblay MS les patients sédentaires étaient à risque

d’obésité et de diabète favorisant ainsi une ischémie silencieuse [58].

5.2. Répartition selon les facteurs de risque cardiovasculaire et les

caractéristiques typiques de la douleur thoracique

Pour l’hypertension artérielle, elle influençait une douleur prolongée de plus de

15 minutes (p=0,033) en facilitant la transmission douloureuse [59].

Par ailleurs, notre étude et celle de Culic V étaient concordantes sur le fait que

les patients ayant une dyslipidémie ne présentaient pas une irradiation typique de la

douleur thoracique. Il a été constaté que la douleur pour ces patients irradiait le plus

souvent au niveau du membre supérieur droit [33].

Concernant l’éthylisme, il avait un impact sur le mode de survenue de la

douleur. La majorité des patients ayant un antécédent d’éthylisme présentait surtout une

douleur thoracique déclenchée par l’effort (p=0,0102) et calmée par le repos

(p=0,0339). Cette douleur serait liée à l’aggravation du déséquilibre entre les besoins en

Page 81: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

60

oxygène et l’apport d’oxygène au myocarde à l’effort chez ces patients et nécessitant

ainsi le raccourcissement de l’exercice (Figure 34) [60].

Figure 34 : Physiopathologie des facteurs déclenchants aigus. Mécanismes proposés

reliant les déclencheurs comportementaux et environnementaux et les résultats

cardiovasculaires. D'autres voies directes et indirectes sont susceptibles d'exister. SNS :

le système nerveux sympathique; PNS : système nerveux parasympathique.

Source : Mittleman MA, Mostofsky E. Physical, Psychological and Chemical Triggers

of Acute Cardiovascular Events: Preventive Strategies. Circulation J.

2011;124(3):346‑54 [61].

Page 82: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

61

CONCLUSION

Nous avons pu confirmer que la présentation clinique actuelle du SCA est de

plus en plus atypique selon notre étude et selon la littérature. Elle est très variable

concernant le type, la durée, le site et l’irradiation.

Les caractères typiques de la douleur à savoir sa durée prolongée et son facteur

déclenchant étaient influencés par l’hypertension artérielle et l’éthylisme.

Deux facteurs de risque étaient incriminés sur la survenue de l’ischémie

silencieuse : l’âge de plus de 65 ans et la sédentarité.

Par ailleurs, la dyspnée est un signe d’appel à considérer à part la douleur

thoracique.

L’identification de ces éléments nous permet d’être vigilants sur le caractère

atypique de la douleur thoracique, afin d’éviter la survenue des complications et de

traiter au mieux les patients.

A l’issue de cette étude, nous recommandons de :

1. Eduquer la population pour une consultation médicale systématique devant

toute douleur thoracique car la présentation du SCA est parfois trompeuse.

2. Dépister et traiter précocement tous les facteurs de risque cardiovasculaires

modifiables.

3. Equiper le CHU Befelatanana d’un test d’ischémie myocardique pour mieux

explorer les douleurs thoraciques.

4. Equiper le CHU Befelatanana d’un centre de coronarographie face à la

lourdeur du SCA.

Page 83: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Page 84: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

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ANNEXES

Page 93: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

ANNEXES I

FICHE DE COLLECTE DES DONNEES

I. Etat civil :

Genre : Age :

II. Signes fonctionnels :

II.1. Caractéristiques de la douleur thoracique

Type douleur Intensité : EVA : /10

Pas de douleur

Piqûre

Constriction

Brûlure

Poignard

Pesanteur

Autre, précisez :

Mode d’installation

De Novo Crescendo

Site

Latéral gauche

Rétrosternal

En barre

Epigastrique

Antérieur

Latéral droit

Page 94: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

Autre, précisez :

Irradiation

Aucune irradiation

Dorsale

Membre supérieur gauche et mâchoire

Bras droit

Cervicale

Epigastrique

Autre, précisez :

Durée de la douleur :

<10-15min ≥15min

Facteurs favorisants :

Aucun

Effort physique intense

Effort de la vie courante

Au repos

Stress émotif

Postprandiale

Toux

Changements de position

Autre, précisez :

Facteurs calmants :

Aucun Prise médicamenteuse Repos Autre

II.2. Autres signes fonctionnels

Nausée Vomissement Dyspnée

Sueurs Palpitations Autres

III. Antécédents de maladie athérosclérotique :

Antécédent de cardiopathie ischémique AOMI AVC

IV. Facteurs de risque cardiovasculaire

Antécédent familial maladie cardiovasculaire oui non

Page 95: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

HTA oui non si oui, traité oui non

Dyslipidémie oui non

Diabète oui non si oui, traité oui non

Tabagique actif ou arrêt il y a moins d’un mois oui non

Alcool oui non

Obésité Indice de masse corporelle ≥30kg/m² oui non

Sédentarité oui non

V. Examen physique à l’entrée

Tension artérielle : PAG : mmHg/ PAD : mmHg

FC : bpm

Insuffisance cardiaque : oui non

VI. Paracliniques

Biologie : Troponine : ng/l

ECG : aspect et localisation

VII. HEART SCORE

a) History

Très suspect (2) Modérément suspect (1) Non suspect (0)

b) ECG

Sous décalage significatif (2)

Anomalie non spécifique de la repolarisation (1)

Normal (0)

c) Age

≥ 65 ans (2) 45-65 ans (1) ≤ 45 ans (0)

d) Facteurs de risque cardiovasculaire

≥3 facteurs de risque (2)

1 à 2 facteurs de risque (1)

Pas de facteur de risque (0)

e) Troponine

≥ 3x la normale (2) 1-2x la normale (1) ≤ normale (0)

Page 96: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

Total score : 0-3 : risque faible 4-6 : risque intermédiaire 7-10 : risque élevé

VIII. Diagnostic

Caractéristiques de la douleur : pas de douleur Typique Atypique

Non angineuse

Diagnostic positif : SCA ST + SCA ST – Troponine + Angor instable

Page 97: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

ANNEXES II

Score de GRACE (Global Registry of Acute Coronary Events) : il permet l’évaluation

du risque de mortalité hospitalière et à 6 mois au cours du SCA

Page 98: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

ANNEXES III

Score de CRUSADE (Can Rapid risk stratification of unstable angina patients Suppress

Adverse outcomes with Early implementation) : il permet d’évaluer le risque

hémorragique

Page 99: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

ANNEXES IV

Classification de Killip : elle permet d’évaluer l’importance d’une insuffisance

cardiaque

STADES CLINIQUE MORTALITE A LA

PHASE AIGUË

I IDM non complique et sans râles crépitants

pulmonaires

8%

II Râles crépitants < ½ inferieure des 2

champs pulmonaires

30%

III Râles crépitants > ½ inferieure des 2

champs pulmonaires, OAP

44%

IV Choc cardiogénique 80 – 100%

Page 100: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

ANNEXES V

Différentes étapes de l'angioplastie coronaire au ballonnet

Occlusion de la coronaire droite au 2ème

segment

Inflation du ballon du stent

Résultat après déploiement du stent

Page 101: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

ANNEXES VI

Pontage aorto-coronaire: greffes de la veine saphène. Les images volumiques

tridimensionnelles montrent l'apparence typique des greffes de veine saphène droite

(flèche) et gauche (tête de flèche) suturées à l'aorte antérieure. La greffe de la veine

saphène droit est attaché à la partie médiane de l'artère antérieure descendante gauche

(LAD) et La greffe de la veine saphène gauche est attaché à l'artère marginale obtuse

(OM).

Page 102: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

SERMENT D’HIPPOCRATE

En présence des maîtres de cette Faculté, de mes condisciples, devant l’effigie

d’Hippocrate, je promets et je jure au nom de l’Etre Suprême, d’être fidèle aux lois de

l’honneur et de la probité dans l’exercice de la Médecine.

Je donnerai mes soins gratuitement à l’indigent et n’exigerai jamais un honoraire

au-dessus de mon travail.

Je ne participerai à aucun partage illicite d’honoraires.

Admise à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma

langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à corrompre les

mœurs ni à favoriser le crime.

Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, de

parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon devoir et mon patient.

Je garderai le respect absolu de la vie humaine, dès la conception.

Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes connaissances

médicales contre les lois de l’humanité.

Respectueuse et reconnaissante envers mes maîtres, je rendrai à leurs enfants

l’instruction que j’ai reçue de leurs pères.

Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.

Que je sois couverte d’opprobre et méprisée de mes confrères si j’y manque.

Page 103: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

PERMIS D’IMPRIMER

LU ET APPROUVE

Le Directeur de Thèse

Signé : Professeur RABEARIVONY Nirina

VU ET PERMIS D’IMPRIMER

Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Signé : Professeur VOLOLONTIANA Hanta Marie Danielle

Page 104: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

Name and first name : RAMIANDRISOA Fy Aria

Title of the thesis : CHEST PAIN CHARACTERISTICS DURING ACUTE

CORONARY SYNDROMES SEEN IN THE CARDIOLOGY

DEPARTMENT OF BEFELATANANA

Rubric : MEDECINE

Number of pages : 61 Number of tables : 11

Number of figures : 34 Number of appendices : 6

Number of bibliographical references : 61

SUMMARY

Introduction : Acute coronary syndrome is a serious pathology which can lead to a

life-threatening prognosis in cases of diagnostic and therapeutic delay. Its clinical

presentation is sometimes misleading. The objective of this study was to describe the

characteristics of chest pain and associated functional signs of acute coronary patients,

and also to describe the site, clinical and paraclinical signs during this pathology.

Methods : We did a cross-sectional and descriptive study during 10 months from

January 2019 to October 2019. All patients with acute coronary syndrome were

included.

Results : Sixty-five cases were selected. Typical chest pain was only found in 7,69% of

cases. Older age (p = 0.0484) and physical inactivity (p = 0.0210) influenced the

occurrence of silent myocardial ischemia. High blood pressure significantly promoted

prolonged duration (≥15 minutes) of chest pain (p = 0.033). Dyslipidemia was

implicated in the atypical irradiation of chest pain (p = 0.003). And ethylism had an

impact on pain triggered by exertion (p = 0.0102) and calmed by rest (p = 0.0339).

Conclusion : The current symptomatology of acute coronary syndrome is increasingly

atypical. Knowledge of the factors that can influence the different characteristics of

chest pain could serve as a benchmark in clinical practice.

Keywords : Acute coronary syndrome; Atypical; Cardiovascular risk factor; Chest

pain; Madagaskar

Director of thesis : Professor RABEARIVONY Nirina

Reporter of thesis : Doctor RAMIANDRISOA Lahatriniavo Ritchy

Author’s address : III E 17 Mahamasina Sud

Page 105: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …
Page 106: CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU COURS …

Nom et prénoms : RAMIANDRISOA Fy Aria

Titre de la thèse : CARACTERISTIQUES DES DOULEURS THORACIQUES AU

COURS DES SYNDROMES CORONARIENS AIGUS VUS AU

SERVICE DE CARDIOLOGIE DE BEFELATANANA

Rubrique : MEDECINE

Nombre de pages : 61 Nombre de tableaux : 11 Nombre de figures : 34

Nombre d’annexes : 6 Nombre de références bibliographiques : 61

RESUME

Introduction : Le syndrome coronarien aigu est une pathologie grave pouvant engager

le pronostic vital en cas de retard diagnostique et thérapeutique. Sa présentation clinique

est parfois trompeuse. L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques des

douleurs thoraciques et les signes fonctionnels associés des patients coronariens aigus,

et aussi de décrire le terrain, les signes cliniques et paracliniques au cours de cette

pathologie.

Méthodes : Nous avons effectué une étude transversale et descriptive portant sur une

période de 10 mois allant du mois de Janvier 2019 au mois d’Octobre 2019.

Ont été inclus tous les patients ayant présenté un syndrome coronarien aigu.

Résultats : Soixante-cinq cas ont été retenus. La douleur thoracique dite typique était

seulement rencontrée dans 7,69% des cas. L’âge avancé (p=0,0484) et la sédentarité

(p=0,0210) influençaient la survenue de l’ischémie myocardique silencieuse.

L’hypertension artérielle favorisait de façon significative une durée prolongée

(≥15minutes) de la douleur thoracique (p=0,033). La dyslipidémie était incriminée à

l’irradiation atypique de la douleur thoracique (p=0,003). Et l’éthylisme avait un impact

sur la douleur déclenchée par l’effort (p=0,0102) et calmée par le repos (p=0,0339).

Conclusion : La symptomatologie actuelle du syndrome coronarien aigu est de plus en

plus atypique. La connaissance des facteurs pouvant influencer les différentes

caractéristiques de la douleur thoracique pourrait servir de repère en pratique clinique.

Mots-clés : Atypique ; Douleur thoracique ; Facteurs de risque cardiovasculaire ;

Madagascar ; Syndrome coronarien aigu

Directeur de thèse : Professeur RABEARIVONY Nirina

Rapporteur de thèse : Docteur RAMIANDRISOA Lahatriniavo Ritchy

Adresse de l’auteur : III E 17 Mahamasina Sud