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Cahier pédagogique
Une présentation de la Place des ArtsUne collaboration de B21Ce projet est rendu possible grâce à la contribution de la Fondation de la Place des Arts.
Rédaction et recherche par Marc PronovostRecherche additionnelle et création des ateliers par Amélie AudetRévision par Alexandre Warnet
présentationCe cahier pédagogique a été conçu en complément au spectacle jeunesse de Samian et à la capsule vidéo d’accompagnement dans le cadre du projet Enfant de la terre. Il constitue l’une des quatre phases de ce projet de médiation culturelle lors duquel les jeunes vivront une expérience de spectacle dans une salle spécialisée. Les outils mis à votre disposition dans le cadre de ce projet sont :
– Ce cahier pédagogique ; – L’album Enfant de la Terre de Samian, si entendu avec votre établissement scolaire ;
– Une entrevue vidéo avec Samian, disponible sur le site web https://vimeo.com/123330056 (mot de passe : SamianSamian).
Les différents thèmes abordés par Samian seront la base des contenus et outils permettant de préparer les élèves à leur visite à la Place des Arts. Ce cahier est construit en trois blocs : le contenu éducatif, les activités pour aller plus loin et une série d’annexes contenant du matériel supplémentaire pour les activités. Libre à vous d’utiliser les différentes sections éducatives telles quelles, d’imprimer seulement certaines sections ou de livrer le cahier entièrement à vos élèves. Réappropriezvous le matériel afin d’être à l’aise avec le format que vous proposerez en classe.
Les activités présentées sont adaptées aux besoins des participants du deuxième cycle du secondaire. Les animations sont construites de manière à convenir à divers contextes scolaires et sont liées au dévelop pement des compétences transversales1 ciblées par le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) du Québec.
Le présent cahier pédagogique peut être utilisé de diverses façons : – Il peut être remis aux élèves dans son entièreté ; – Il peut être imprimé et remis aux élèves par section ou par thème ; – Il peut servir d’inspiration pour créer vos propres canevas d’animation ou d’enseignement en adaptant le contenu et les activités à votre classe.
Les activités 1 2 3 4 5 6
Exploiter l’information × ×Résoudre des problèmes ×Exercer son jugement critique × × ×Mettre en œuvre sa pensée créatrice × × × ×Se donner des méthodes de travail efficaces × ×Exploiter les technologies de l’information et de la communication × × ×Actualiser son potentiel × × × × ×Coopérer × × ×Communiquer de manière appropriée × × × × ×
1 Source : Ministère de l’éducation, du loisir et du sport du Québec, http://bit.ly/1D4XLMi
Table des maTières samian : l’artiste 4 Discographie 5
album Enfant de la Terre 5 les origines algonquines 6 Histoire de Pikogan, village d’origine de Samian 6 Langue 6 Territoires 6 Démographie 7 Identité 8 Mobilisation citoyenne 8
la musique autochtone : du chant traditionnel aux artistes d’aujourd’hui 10 les thèmes abordés par samian 12 L’art engagé 12 La langue française 14 L’environnement 16 La diversité culturelle 17
le processus créatif 18 activité 1 : exercice d’opinion 20 activité 2 : la diversité culturelle en image 21 activité 3 : paroles de chansons 22 activité 4 : le quizz 23 activité 5 : projet photo 24 activité 6 : discussion avec samian 26 annexe 1 : Fiche descriptive Norval morisseau 27 paroles de chansons 28 Plan Nord 28
le quizz 30
Sauf si indiqué autrement, toutes les photos sont ©Samian.
Samian, Enfant de la Terre page 4 Cahier pédagogique
« Originaire de Pikogan, petite communauté autochtone enclavée dans la ville d’Amos, en Abitibi Témiscamingue, Samian – traduction de son prénom, Samuel, dans la langue algonquine – a conquis le public en portant fièrement ses couleurs : celles de tout un peuple, ce peuple « invisible » qu’il dit « invincible » et pour lequel il revendique respect et reconnaissance. D’une voix par laquelle s’exprime au présent une histoire vieille de plusieurs siècles, le rappeur métis déclame sa poésie avec l’âme du guerrier… avec une part d’ombre, mais non sans lumière – je suis vivant, c’est pour ça que j’y crois, évoquant le passé au nom des générations futures, un avenir heureux qu’appelle le courage de la nouvelle génération, une nation de frères et de sœurs unis. »
Sources : www.samian.cahttp://memoiredencrier.com/laplumedaigle/
Mieux connu de la scène musicale québécoise depuis 2007, il se démarque par sa démarche engagée : il exprime des vœux d’union et de solidarité tout en rappelant des parties sombres de notre Histoire commune. Artiste de la scène, il troque parfois carnets et micro pour sa caméra. Il a d’ailleurs publié un recueil de poésie en début 2015 chez Mémoire d’encrier : La plume d’aigle. Définitivement multi disciplinaire, Samian offre toujours des créations personnelles, voire intimes – un lien qu’il entretient de près grâce aux médias sociaux. N’hésitez pas à visiter sa page Facebook ou son compte Instagram (dont les informations sont partagées plus loin) afin de découvrir un peu plus la nature de son discours.
samiaN : l’arTisTeph
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Samian, Enfant de la Terre page 5 Cahier pédagogique
discographie2007 : Face à soi-même (7e Ciel Records, 13 novembre 2007)2010 : Face à la musique (7e Ciel Records, 4 mai 2010)2014 : Enfant de la Terre (7e Ciel Records, 5 août 2014)
Enfant de la terre, son dernier album, évoque la situation actuelle de la jeunesse autochtone et son avenir, tout en portant un regard critique sur le passé. Empreints de spiritualité, ses textes abordent des thèmes souvent très personnels. Il met aussi de l’avant la nécessité de rassembler les Premières Nations et de briser les préjugés envers les Autochtones et leur droit à la reconnaissance.
album EnfanT dE la TErrE
Enfant de la Terre feat. H’sao Hold the mic
J’ai besoin Jean 3-16
Higher love Les miens
Interlude Dj Horg Rez
Plan Nord (version acoustique) Ekuan Pua
À cœur ouvert Lettre à Dieu
Blanc de mémoire
photo : EDLTMelika
Samian, Enfant de la Terre page 6 Cahier pédagogique
histoire de pikogan, village d’origine de samianLes Abitibiwinnik, véritable nom des Algonquins de Pikogan, forment l’une des neuf communautés algonquines du Québec. Le nom Pikogan, qui signifie tente de peau ou tipi en langue algonquine, vient du fait que plusieurs habitants ont longtemps vécu dans ces tentes. Les recherches archéologiques ont permis de récolter des preuves d’occupation humaine à Apitipik, nom désignant la pointe du Lac Abitibi où les Abitibiwinnik se réunissaient, remontant à près de 6 000 ans. Ces traces du passé ont permis de confirmer que ce peuple avait déjà son propre système social, politique, économique ainsi qu’une vie spirituelle riche.
langueLa principale langue qui y est parlée est le français, suivie de l’anglais et de l’algonquin. Cette langue traditionnelle n’est seulement parlée que par les aînés et quelques membres de la communauté ; beaucoup d’activités de sensibilisation et d’éducation sont effectuées auprès des jeunes afin qu’ils l’apprennent et, ultimement, la gardent vivante.
TerritoiresPar le passé, le gouvernement canadien a créé un statut spécial sur des territoires bien circonscrits afin que les Autochtones s’y établissent de façon permanente : les réserves autochtones. Elles sont gérées par le conseil de bande mais dépendent du ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord quant aux lois s’appliquant à leur territoire et aux résidents. Les droits spécifiques aux Autochtones sont rattachés à leur résidence dans la réserve : s’ils la quittent, ils perdent automatiquement ces droits liés à leur statut particulier.
les origiNes algoNquiNes
Samian, Enfant de la Terre page 7 Cahier pédagogique
démographieLe recensement de 2011 dénombre 538 habitants dans le village, soit 10,5 % de plus qu’en 2006. Au Québec, 2 % de la population est considérée comme appartenant aux Premières Nations. En 2007, on estimait que 27 % de la population autochtone canadienne vivait hors des réserves. En Saskatchewan, c’est près de la moitié de la population autochtone qui vit horsréserve. Certains chercheurs croient qu’avec le temps, la situation québécoise sera comparable à celle de la Saskatchewan.
De plus, plusieurs statistiques semblent démontrer une croissance de la population autochtone au Québec. Qu’estce qui pourrait expliquer ce phénomène ? Ces statistiques se basent sur des déclarations individuelles. Or, l’identité autochtone bénéficie d’une perception plus positive de la population allochtone (nonautochtone) depuis quelques années. Ainsi, certaines personnes se déclarant comme issues des Premières Nations ne le faisaient pas auparavant – contribuant à la perception statistique d’une « croissance » de la population autochtone. Il n’y a donc pas nécessairement plus de membres des Premières Nations, mais sûrement davantage d’individus reven diquant leur ascendance autochtone.
Samian, Enfant de la Terre page 8 Cahier pédagogique
identitéPourquoi alors certaines personnes choisissentelles maintenant d’affirmer cette identité ? Du début du 19e siècle aux années 1990, les Amérindiens ont subi une vaste campagne d’assimilation culturelle, visant à leur faire perdre leur culture et à en faire de « vrais Canadiens ». Le gouvernement souhaitait alors, selon des mots contenus dans ses rapports, « tuer l’Indien dans l’enfant ». Les mesures étaient strictes : séparer les enfants de leur famille et leur imposer une éducation en pensionnat, les empêcher de parler leur langue maternelle et d’utiliser un nom « sauvage », couper les ponts avec les autres membres plus âgés de la famille, être assimilé à la religion catholique, etc. Ces mesures ont eues des conséquences déplorables sur le développement socioculturel des membres des Premières Nations, en plus de causer des séquelles psychologiques importantes. Aujourd’hui, la société civile ainsi que le gouvernement canadien tentent de faire amende honorable en participant à un vaste projet : la Commission vérité et réconciliation (pour en apprendre davantage, référez vous aux sources).
mobilisation citoyenneEn marge de ces travaux, une mobilisation citoyenne – baptisée Idle No More (Jamais plus l’inaction) – a aussi émergée depuis les dernières années face à un raslebol quant à la gestion des questions autochtones contemporaines : disparition de femmes autochtones, pauvreté extrême dans certaines réserves, isolement culturel, etc. D’autres questions sousjacentes, telles que les revendications territoriales, culturelles et historiques, sont toujours d’actualité, dans la rue, dans les médias et devant les tribunaux.
Samian, Enfant de la Terre page 9 Cahier pédagogique
Sources pour statistiques et définitions : Site web du Conseil de la Première Nation Abitibiwinni : http://bit.ly/1B6rVCe
Site web du Conseil Tribal de la Nation Algonquine Anishinabeb : http://bit.ly/1BISyhH
Site web de Statistiques Canada, Recensement de 2006, Peuples autochtones du Canada en 2006 : http://bit.ly/1ADISSK
Gouvernement du Québec, Secrétariat aux affaires autochtones, Les Amérindiens et les Inuits du Québec, onze nations contemporaines, Bibliothèque nationale du Québec, Québec, 1997, p.9
Leblanc, Gérald, Une minorité avec laquelle il faut compter, La Presse, Montréal, 5 septembre 1998, B6
Université d’Ottawa, Peuples autochtones au Canada, Données démographiques : http://bit.ly/1A1OWk4
Sources sur les pensionnats et la Commission vérité et réconciliation :Montpetit, Caroline, Survivre aux pensionnats autochtones, Le Devoir, 24 janvier 2013 : http://bit.ly/17s5YBr
Site web de la Commission Vérité et réconciliation du Canada : http://bit.ly/1GmzCUM
Sampson, Ximena, La Commission de vérité et réconciliation à Montréal, RadioCanada, Mis à jour le 24 avril 2013 : http://bit.ly/1vtqcpA
Entrevue vidéo avec l’Honorable Paul Martin, RadioCanada : http://bit.ly/17PhdUx
Sources pour Idle No More :Meney, Florence, Idle No More, portrait et revendications, RadioCanada, Mis à jour le 14 janvier 2013 : http://bit.ly/1AoxQSp
Vastel, Marie, Peuples autochtones : C’est la crise au Canada, dit le rapporteur spécial de l’ONU, RadioCanada, 16 octobre 2013 : http://bit.ly/1DOSCeU
Dossier sur les revendications territoriales, Terres autochtones en vue, RadioCanada : http://bit.ly/1whCXnK
Sources pour une Histoire autochtone alternative :Dossier en ligne, Autochtones, l’autre histoire, RadioCanada : http://bit.ly/1DLYrvi
Reportage multimédia, Autoch-tones : hier, aujourd’hui, demain – De la raquette à l’Internet : http ://bit.ly/17s6pMg
Samian, Enfant de la Terre page 10 Cahier pédagogique
« Le chant est la musique traditionnelle des Premières Nations et est généralement interprété en groupe, même si certaines nations préfèrent les solos. Habituellement, la mélodie de la musique est chantée seule, sans harmonie. De façon générale, les mélodies ont un rythme irrégulier et sont chantées d’abord dans un registre aigu qui devient de plus en plus grave tout au long de la chanson.
Il existe trois catégories de chants. Les chants traditionnels, transmis de génération en génération, appartiennent à des personnes, des familles, des clans ou des nations. Les chants de cérémonie ou de médecine, qui doivent normalement être transmis dans les rêves, servent à guérir et à purifier. Les chants modernes témoignent de l’influence de la culture européenne.
La musique traditionnelle exprime un ordre social. Elle décrit l’identité territoriale, la structure organisationnelle d’une communauté, les rôles des hommes et des femmes. En somme, la musique tradi tionnelle reflète la culture entière d’une nation. »
Sources :Site web de Bibliothèque et Archives Canada, Enregistrements sonores autochtones : la musique et la chanson : http://bit.ly/1ADJTKu http://bit.ly/1BIUt5V
La musique et toute la production considérée comme « artistique » contribue à la création, au renforcement, à la diffusion et à la reproduction de la culture autochtone. Que ce soit par la musique traditionnelle, la production textile ou la sculpture, les artistes racontent et perpétuent l’Histoire et la tradition de leur culture.
Samian fait partie de cette génération d’artistes réactualisant leur culture ancestrale tout en la remixant au goût du jour. Le passé chevauche le présent en y juxtaposant une vision contemporaine ; que ce soit par les thèmes abordés (les mythes et la société traditionnelle vs le suicide chez les jeunes), la langue (l’algonquin vs l’invention de nouveaux mots pour exprimer de nouvelles réalités) ou la forme (les types de chant vs le rap et la musique électronique). En créant, en racontant leur art, ils écrivent une nouvelle page d’Histoire pour leur nation.
Si la culture autochtone est longtemps restée figée pour les nonAutochtones à ce que les boutiques touristi ques, les musées et les livres d’histoire nous présentent, elle se conjugue désormais résolument au présent. Plusieurs artistes revendiquent fièrement leur identité autochtone et contribuent à la construction de ponts entre les membres de la société canadienne de toutes origines.
la musique auToChToNe : du ChaNT TradiTioNNel aux arTisTes d’aujourd’hui
Samian, Enfant de la Terre page 11 Cahier pédagogique
Sources sur la culture traditionnelle vs contemporaine autochtone
ArticlesLa jeune auteure innue Naomi Fontaine répond au questionnaire Laferrière, RadioCanada, Mis à jour le 8 août 2013: http://bit.ly/1a7VR6F
Sex and the city à saveur mohawk en tournage à Kahnawake, RadioCanada, Mis à jour le 17 septembre 2013: http://bit.ly/1BgHs3P
Dossier (articles, baladodiffusions et vidéos)Autochtones, l’autre histoire, RadioCanada: http://bit.ly/1B6t3FK
Série documentaireL’avenir est indien, RadioCanada: http://bit.ly/1whDpCs
Ingles, Peter John, Crichton, Kelly, Le 8e feu – Les Autochtones et le Canada, le sentier de l’avenir, RadioCanada: http://bit.ly/1whDtCv
Samian, Enfant de la Terre page 12 Cahier pédagogique
l’art engagé « C’est vrai que je parle pour les membres des Premières Nations mais en même temps, je revendique pour tous les moins nantis. Ce sont les droits de tous les êtres humains qui sont visés. Moi, je représente ceux qui n’ont pas de voix, les oubliés de notre monde et je sais que tous peuvent se reconnaître dans ce que je dis au nom des miens. La notion d’identité est aussi au cœur de mon propos et c’est quelque chose auquel les jeunes accrochent beaucoup. Je suis fier de mes origines comme chacun devrait l’être de sa propre identité. » — Samian.ca
L’art engagé n’est pas un phénomène nouveau et on le retrouve sous diverses formes : en peinture, en photographie, en littérature, en danse, au cinéma… C’est un art qui pose des questions, qui fait réfléchir le public, qui réagit à une situation que l’artiste juge critique, qui vise à provoquer un changement. En exposant ses œuvres ou en les présentant à d’autres personnes, l’artiste partage son point de vue. Il tentera de critiquer ouvertement ou de faire vivre le sentiment d’injustice qu’il souhaite partager. Parfois, ce seront des citoyens qui ne sont pas des artistes professionnels qui prendront l’art comme moyen de revendication. Lorsque c’est un artiste professionnel qui fait dans l’art engagé, il souhaite donner une plus grande visibilité à la cause qu’il soutient ou qu’il souhaite promouvoir.
À travers ses chansons, Samian revendique une meilleure reconnaissance des peuples des Premières Nations, de la langue algonquine et de la réalité des jeunes autochtones. Ses textes clament des messages qu’il souhaite porter au public. D’autres artistes, avec d’autres médias artistiques, font la même chose. Pensons par exemple aux artistes de la Révolution tranquille, à Gaston Miron (poésie), à Pauline Julien (chanson et littérature) et à Armand Vaillancourt (sculpture). Pensons aussi au groupe Loco Locass (musique), aux Cowboys Fringants (musique), à Thomas Jensen (musique) et à Patrick Dionne & Miki Gingras (photographie).
De plus, tout un courant de jeunes créateurs québécois utilisent le slam comme outil de création. Pensons notamment à Queen KA qui traite d’immigration et de mélanges culturels (http://queenka.ca) et à MC June qui parle à un public de jeunes et de moins jeunes (http://www.junerep.com). À travers la littérature, d’autres Québécois se démarquent, de prostitution chez les jeunes, d’identité, de santé mentale et d’intimidation (http://bit.ly/1BgHZD6).
« Moi, j’ai toujours dit que je faisais du rap de réserves, mon public est là. Je parle des communautés autochtones, je dénonce ce qui s’y passe et que le Québec ignore. La plus grosse partie de mon public est chez les autochtones et chez les Québécois curieux qui veulent en savoir plus. » — Samian.ca
les Thèmes abordés par samiaN
Samian, Enfant de la Terre page 13 Cahier pédagogique
Aujourd’hui, l’art engagé autochtone se place davantage comme un outil afin de partager la réalité autochtone. Au tournant des années 1990, le dialogue entre membres des Premières Nations et Canadiens était plus que tendu. Plusieurs crises sociales graves étaient venues envenimer les relations (notamment l’épisode de la Crise d’Oka). Si les politiques n’ont pas beaucoup changées depuis, on sent cependant que l’opinion publique est un peu plus sensible aux défis vécus par les membres des Premières Nations.
Samian, comme bon nombre d’artistes autochtones, utilise le hiphop pour aborder les questions sociales et identitaires. Courant culturel misant sur le remix, le hiphop est un outil par excellence permet tant de combiner passé et présent, mythes ancestraux et culture pop. Le hiphop est en luimême un courant revendicateur souvent utilisé par les groupes culturels procédant à une récupération et une réaffirmation de leur art et de leur culture.
sourcesArticlesCôté, Émilie, Samian et le hip-hop, La Presse, 23 janvier 2013 : http://bit.ly/1EK0A7Y
Papineau, Philippe, 24e Francofolies de Montréal – Le rap d’ici, miroir de nos soucis, Le Devoir, 9 juin 2012 : http://bit.ly/1EK0Cg0
Trottier, Danick, « Quelque chose se passe » – Retour de la chanson engagée au Québec, Le Devoir, 30 mars 2004 : http://bit.ly/1FQvPld
Vidéo : processus artistique et art engagé Rencontre avec Patrick Dionne et Miki Gingras – Photographe, La Fabrique culturelle : http://bit.ly/18gwPSa
Dossier de recherche : l’évolution de l’art engagé autochtone Uzel, JeanPhilippe, « L’art contemporain autochtone : point aveugle de la modernité », In Bellavance, Guy, Monde et réseaux de l’art. Diffusion, migration et cosmopolitisme en art contemporain : http://bit.ly/18gwQW8
Dossier complet : œuvres, films, musique, biographies sur la culture hiphop autochtoneBeat Nation – Hip Hop as Indigenous Culture : http://bit.ly/1ADKV9b
Samian, Enfant de la Terre page 14 Cahier pédagogique
la langue française Dans son troisième album, Samian ne rappe qu’en français. S’il l’a fait, ce n’est ni par soucis identitaire ni par esprit de revendication : c’était surtout pour avoir tout le loisir d’exprimer ce qu’il avait à partager, avec toutes les nuances et toute la richesse qu’on ne connaît que part l’usage de sa langue maternelle.
Plusieurs autres artistes se sont lancés à la défense ou à la reconnaissance des peuples des Premières Nations. Richard Desjardins, poète, auteurcompositeurinterprète et cinéaste, a beaucoup contribué aux questions autochtones en les présentant, par divers contenus, aux publics francophones non autochtones. Il a donné un éclairage percutant au peuple algonquin à travers son film Le peuple invisible.
Florent Vollant, cofondateur dans les années 1990 du groupe de musique innu le plus connu, Kashtin, travaille autant en innu qu’en français. S’il chante en innu, il collabore actuellement (et depuis longtemps) avec des artistes francophones, notamment Richard Desjardins (Québécois), Zachary Richard (Cajun) et Richard Séguin (Québecois).
Il est important de noter que tous les artistes des Premières Nations au Québec ne s’expriment pas en français. Plusieurs ont l’anglais comme langue maternel le et cette langue est souvent utilisée comme langue commune pour lier les peuples des Premières Nations – chaque peuple parlant l’une des 60 langues autochtones du Canada. Par exemple, Elisapie Isaac, Émilie Monnet et Mélissa Mollen Dupuis sont trois artistes métis, pluridisciplinaires (cinéma, musique, théâtre, danse, arts traditionnels, etc.) travaillant à l’international autant qu’au Canada, en français et en anglais. À travers leurs documentaires, elles partagent des points de vue féminins et francophones sur les questions autochtones. Grâce à l’organisme Wapikoni mobile, certaines sont même reconnues internationalement pour leurs films. « C’est par le biais de cette initiative que Samian s’est fait connaître en 2004, en figurant dans le documentaire de Manon Barbeau et en réalisant son premier vidéoclip pour sa chanson “Courage” » (www.Samian.ca/bio).
Samian, Enfant de la Terre page 15 Cahier pédagogique
sourcesArticlesDuffault, François Pierre, Une leçon de français donnée par Gilles Vigneault, Le Droit, 29 mars 2009 : http://bit.ly/b21ca
Bergeras, Yves, Samian passe aux aveux intimes, Le Droit, 5 août 2014 : http://bit.ly/1JEw7Pb
Sources musicales :Vidéo : Moi, Elsie Elisapie Issac, interprète ; Pierre Lapointe, musique ; Richard Desjardins, paroles http://bit.ly/1DM02kP
Vidéo : E’uassiuian (Tornade en innu) Kashtin http://bit.ly/1a7Yy84
Dossier completGilles Vigneault – vidéos, bandes audio, biographie, articles : http://bit.ly/1B6u8xo
Sources pour films et documentaires :Documentaire : Le peuple invisible Desjardins, Richard et Robert Monderie, Office national du film, 2007 http://bit.ly/1Dg8dDh
Vidéo : Au bord du lac bijou Zachary Richard, interprète http://bit.ly/1LwXPsP
Extraits vidéos : Les Indiens, l’aigle et le dindon (présentant notamment Mélissa MollenDupuis et Samian) http://bit.ly/1ADM5Sa http://bit.ly/1w4k2XT
Site webQui est le Wapikoni mobile ? http://www.wapikoni.ca/ apropos/quisommesnous/lewapikonienbref
Gilles Vigneault, auteurcompositeurinterprète à qui nous devons notamment la chanson Gens du pays, serait fier de cette création de nouveau contenu francophone. Selon lui, nous devons adapter notre langue, la simplifier, afin qu’elle soit plus attrayante et toujours d’actualité (Voir Article : Gilles Vigneault et le français).
Si la langue française est parfois perçue comme « menacée », certaines langues autochtones sont véritablement en voie de disparition. Plusieurs organismes, chercheurs et communautés travaillent d’arrache pied afin de faire revivre des langues issues d’une tradition strictement orale. Le mohawk est une de ces langues qui a risqué la disparition complète lorsqu’on ne comptait plus aucun locuteur vivant de cette langue. Dans un effort de revalorisation, le cri pourra bientôt compter sur un dictionnaire numérique, une application et un correcteur (http://bit.ly/1AoxTxu) !
Samian, Enfant de la Terre page 16 Cahier pédagogique
l’environnementL’environnement est, pour les peuples des Premières Nations, indissociable de la spiritualité autochtone : l’un est l’autre. Ce type de spiritualité est connu sous le nom d’animisme : l’environnement nous entourant est la représentation d’une dimension non accessible à nos sens. L’arbre cache autre chose, l’animal représente une autre force. Et le rêve est souvent l’expression de la « vraie » réalité, porteur de messages à décoder.
En s’attaquant à l’environnement, nous débalançons les forces spirituelles. La vision du monde chez les Premières Nations diffère de celle des individus non autochtones : la nature y est sacrée et vénérée. Leur engagement dans la défense de l’environnement n’est donc pas étonnant. Ainsi, l’environnement constitue un thème récurrent de l’expression artistique autochtone. La nature y devient un langage par lequel certains s’expriment encore. La sauve garde de l’environnement ne peut se faire sans parler aussi de la sauvegarde de l’intégrité corporelle, de la santé physique. Encore une fois, l’un est l’autre.
Dans sa chanson Plan Nord, Samian rappelle ce lien qui existe entre les peuples et la terre qui les nourrit. Cette chanson est un exemple parfait de l’artiste engagé : il porte un message, défend un point de vue, engage ses auditeurs et inspire à l’action (au moins à chercher à s’informer).
Les revendications territoriales des Premières Nations sont aussi en lien avec l’exploitation du territoire et de ses ressources, au Québec comme dans le reste du Canada. La gestion du territoire par le gouvernement n’est pas alignée avec les aspirations de ces peuples. Ils se sont souvent mobilisés afin de sauvegarder des sites de l’exploitation publique ou privée (pensons aux barrages d’HydroQuébec). Cette nouvelle mobilisation contre le Plan Nord n’est donc pas non plus surprenante et nous avons pu être témoins d’alliances inédites entre non autochtones et membres des Premières Nations pour la défense de l’environnement (projets d’oléoducs, gaz de schistes, etc.).
sources :BaladodiffusionBouchard, Serge, L’animisme algonquin, RadioCanada : http://bit.ly/17PkhA5
ArticleParent, Alexandra, Autochtones : gardiens du territoire ?, Faits et causes : http://bit.ly/1w4khlZ
Robillard, JeanPhilippe, Le pipeline Énergie Est divise les Autochtones du Québec, RadioCanada, Mis à jour le 10 novembre 2014 : http://bit.ly/17s8rvS
CourtmétrageMollenDupuis, Mélissa, Nanpush et la Tortue, Wapikoni mobile, 2013 : http://bit.ly/1Bya8E9
Samian, Enfant de la Terre page 17 Cahier pédagogique
la diversité culturelleOn ne parle pas des Autochtones comme d’une famille, mais plutôt des peuples des Premières Nations. Nous comptons 12 familles distinctes de langues et près d’une soixantaine de langues diff érentes à travers le Canada. En parlant des Autochtones, nous parlons donc d’un amalgame nonuniforme, comme nous parlerions des Américains (individus vivant dans les Amériques – du Nord, du Sud et centrale, c’est donc faire référence à plus que les seuls ÉtatsUniens).
En marge des Premières Nations, on retrouve une autre catégorie identitaire (et juridique) : les Métis. Nés de parents de groupes culturels ethniques différents (d’ascendance autochtone et européenne), les Métis revêtent une identité plus complexe qu’un seul chevauchement de cultures. Ils portent des questionnements identitaires liés à l’appartenance,
à l’histoire, à la culture et à la langue. Samian est luimême Métis (son père est québécois et sa mère algonquine) et il offre, par ses œuvres, une façon d’entrevoir son identité. Il traite du métissage non seulement dans les thèmes mais dans la manière de les aborder. Il joue avec les codes et les remixes à travers le hiphop.
Certains Métis expriment parfois ressentir ne pas être « assez » : ni assez semblable à leur père, ni assez semblable à leur mère. Dans un monde où les liens interculturels se développent rapidement, le métissage pourrait devenir moins une stigmate qu’une qualité, le Métis, fort de ses deux bagages culturels agissant en tant que médiateur et bâtissant des ponts entre les cultures et les peuples !
sources Sites webMinistère de la culture et des communications du Québec, Diversité culturelle http://www.diversite culturelle.qc.ca
Ministère de l’immigration, de la diversité et de l’inclusion du Québec, Diversité ethnoculturelle au Québec http://www.quebecinterculturel.gouv.qc.ca/fr/diversite ethnoculturelle/index.html
Ralliement national des Métis http://www.metisnation.ca/
Samian, Enfant de la Terre page 18 Cahier pédagogique
la créativité, c’est la capacité à créer, générer des idées ou des solutions nouvelles dans une situation donnée.« Ce ne sont pas que les hommes politiques et les scienti-fiques qui peuvent changer le monde, mais aussi les artistes. Ils le font depuis toujours. Il n’y a pas de limite à notre ambition à part celles que nous nous donnons et celles que les autres nous donnent. En bref, je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais. » — Xavier Dolan, Discours lors du Festival de Cannes 2014
« La créativité […] (c’est) prendre les faits, les fictions et les émotions que nous emmagasinons et trouver de nouvelles façons de les connecter. Ce dont nous parlons ici est une métaphore. La métaphore est l’essence de tout art, si ce n’est l’art lui-même. Elle est notre façon de connecter ce que nous vivons sur le moment avec ce que nous avons expérimenté de par le passé. Ce n’est pas seulement comment nous exprimons ce dont on se souvient mais comment nous l’interprétons, pour nous comme pour les autres. » — Twyla Tharp, chorégraphe
le processus créatif en étapes… – Au départ, il y a soit le saisissement créateur, c’estàdire cette mystérieuse idée ou liens qui se créent instinctivement pour arriver à la construction d’une idée nouvelle.
OULa préparation ; en mettant en place des outils tangibles, en utilisant notre savoir ou notre savoir faire afin de créer les conditions optimales pour un processus créatif fructueux.
– La phase critique est une réflexion / incubation de l’idée ou nous portons un regard de remise en question pouvant mener à un nouvel élan, l’abandon ou l’aboutissement de l’idée.
– La réalisation est l’étape ou la créativité prend une forme pour devenir un fait (théorie, concepts) un objet (de toutes sortes !), un moment (événement), un geste (danse, sport !), un son…
la créativité se présente sous différentes formes au quotidien, que ce soit dans la manière de s’exprimer verbalement, de penser, de travailler, de partager…
le proCessus CréaTiF
Que ce soit en se réservant les heures du matin pour écrire ; en s’abreuvant de café pendant toutes les heures où il s’astreint au travail ; en restant éveillé toute la nuit afin de laisser l’inspiration s’infiltrer en lui ; s’atteler au travail même sans avoir aucune idée, aucune inspiration, et affronter la page blanche… Tous s’entendent pour dire que c’est la pratique qui permet d’atteindre la perfection. Un bon auteur doit écrire plusieurs heures par jours ; un danseur danser
et s’entrainer physiquement ; un cuisinier expérimenter dans la cuisine ; un banquier se dévouer à ses chiffres et ses rapports. C’est en travaillant qu’on développe une meilleure compréhension de ses outils. En soit, pour fonctionner, le processus créatif doit devenir la routine de l’artiste… ou l’absence de routine ! Mais le processus est un choix, aussi personnel soitil.
Samian, Enfant de la Terre page 19 Cahier pédagogique
sources pour élaborer le sujet :Sites web Olivier, Émilie, Le processus de création (résumé de livre), Faculté des arts, Université du Québec à Montréal : http://www.processusdecreation.uqam.ca/Page/Document/resume_ livre_emilie_olivier.pdf
Gauvreau, Claude, Comprendre le processus de création, Actualités UQAM, 17 mars 2014 : http://www.actualites.uqam.ca/ 2014/colloquesurlesmethodo logiesderecherchecreation
La recherche-création : territoire d’innovation méthodologique, Université du Québec à Montréal (site web de colloque) : http://www.methodologiesre cherchecreation.uqam.ca/
Bégin, Francine, iPodtrackink : marcher / dériver Est-ce l’œuvre ? Est-ce le processus ?, mémoire – arts visuels, Université Laval : http://www.theses.ulaval.ca/2014/30308/30308.pdf
VidéoTED : Site web comprenant plusieurs vidéos éducatives sur divers sujets. Un dossier sur la créativité est en ligne (http://bit.ly/TEDcrea). Plus d’une centaine de vidéos sont en ligne, nous avons sélectionné trois d’entre elles, relativement technique mais dont certains segments pourraient s’avérer pertinents :
https://www.ted.com/talks/lang/fr/amy_tan_on_creativity
https://www.ted.com/talks/lang/fr/elizabeth_gilbert_on_genius
https://www.ted.com/talks/lang/fr/steven_johnson_where_good_ideas_come_from
Samian, Enfant de la Terre page 20 Cahier pédagogique
objectifsRéfléchir à l’impact d’une prise de position individuelle ou collective face à un thème social.
Temps requisEnviron 2 heures
matériel – Feuilles, crayon (de quoi écrire) – Ordinateurs (pour imprimer les articles + recherche au besoin)
aCTiviTé 1 : exerCiCe d’opiNioN
étapes 1. Choix d’un thème :
– La langue française – La diversité culturelle – L’environnement – L’engagement social – L’histoire des Premières Nations
2. Lire des articles de presse et des sources fournies dans le cahier pédagogique et qui abordent l’implication de Samian sur le thème choisi ;
Pour aller plus loin : demandez à vos élèves de faire une recherche d’articles de presse sur Internet avant la discussion.
3. Formuler une opinion et rédiger à la manière d’un article de journal ;
4. Partager les résultats en groupe par une présentation orale ou sous forme de journal en imprimant les travaux du groupe. (Voir pistes de discussions)
Pour aller plus loin : organisez un débat autour de chacun des thèmes abordés par les élèves afin de les mener à organiser leurs idées en arguments convaincants.
pistes de discussions – Quel est l’article qui vous a le plus intéressé et quel thème est abordé ?
– Quels sont les thèmes ressortant le plus dans le groupe ? – Pourquoi choisir ce thème comme inspiration ? – De quelle manière ce thème rejointil votre réalité ? – Y atil une cause qui vous tient à cœur, autre que celles proposées ?
– Pensezvous que de se prononcer publiquement sur ces thèmes peut faire une différence ?
Samian, Enfant de la Terre page 21 Cahier pédagogique
objectifs Comprendre l’influence de notre culture sur nos perceptions par le biais de l’interprétation d’une oeuvre artistique.
Temps requisEnviron 1 h 30
matériel – Annexe 1 – À déterminer selon le médium que vous choisirez, les matériaux et l’espace nécessaire
aCTiviTé 2 : la diversiTé CulTurelle eN image
étapes 1. Présenter la fiche descriptive de Norval Morisseau (Annexe 1) et
visiter le site web www.nolelivre.com/4.html afin de choisir un mythe ou une légende avec lequel vous travaillerez.
2. Individuellement ou en groupe, illustrer un mythe / légende à la manière de Morisseau.
3. Vous pouvez aussi échanger en groupe sur les méthodes utilisées par Morisseau dans son travail, sur sa façon de présenter les mythes et légendes de sa culture à travers une nouvelle imagerie et une nouvelle technique. Vous pourriez aussi proposer de travailler en groupe en utilisant un autre médium afin d’illustrer un mythe ou une légende : le mime, l’improvisation, la danse, la musique, etc.
4. Retour en groupe : utiliser la 2e partie des pistes de discussions.
pistes de discussions
AVANT L’ACTIVITÉ – Quel lien feriezvous entre la création de Samian et celle de Norval Morisseau ? (Les deux utilisent l’art pour parler de leur histoire et prendre position)
– Connaissezvous un mythe ou une légende ?
APRès L’ACTIVITÉ – Que pensezvous des résultats du projet ? (Souligner la variété)
Les perceptions sont teintées par nos repères culturels, nos connaissances, nos expériences. Pour illustrer les biais d’inter prétation possible, le tangram cidessous nous permet de voir que les formes peuvent être déplacées pour former une nouvelle structure ; la couleur pourrait être associée à nos opinions qui varient.
Pour aller plus loin, échangez en groupe sur leur vision des sujets de l’œuvre. Partagez vos expériences de choc culturel ou donnez quelques exemples pouvant illustrer une mauvaise interprétation d’un biais d’interprétation selon notre propre culture.
Samian, Enfant de la Terre page 22 Cahier pédagogique
objectifsSe positionner et s’approprier un thème abordé par Samian pour formuler son opinion à travers l’écriture d’une chanson, d’un poème ou d’un texte de slam.
Temps requisEnviron 1 h 30
matériel – Système de son (ou TBI) – Album Enfant de la Terre – Annexe 2
aCTiviTé 3 : paroles de ChaNsoNs
étapes1. Écouter une ou des chanson(s) de Samian ;
2. Lire les paroles ;
3. Utiliser les pistes de discussions ;
4. Composer les paroles d’une nouvelle chanson ou utiliser un couplet des paroles qui les intéressent afin d’inventer une suite ;
5. Partager les résultats en groupe.
pistes de discussions – Qu’estce que la création d’une chanson vous permet d’explorer ? – Qu’estce qui vous inspire ou vous interpelle dans les chansons
de Samian ? – De quelle manière utilisezvous votre créativité au quotidien ?
Samian, Enfant de la Terre page 23 Cahier pédagogique
objectifsIntégrer les apprentissages reliés au projet à travers des questions, des pistes de réflexion et des défis de coopération afin qu’ils soient en mesure de s’approprier les informations et de formuler une opinion.
Temps requis30 à 45 minutes
matériel – Annexe 3
aCTiviTé 4 : le quizz
étapes 1. Préparer les questions, organiser l’espace selon la formule voulue
(par exemple sous la forme d’un examen écrit, d’un génie en herbe ou d’une compétition plus dynamique) ;
2. Séparer la classe en 2 groupes ;
3. Administrer la 1re section du Quizz : comptabiliser les points de chaque équipe ;
4. Administrer la 2e section du Quizz ;
5. Utiliser les pistes de discussions pour clore l’activité.
Pour aller plus loin : Personnaliser l’animation selon le lieu, le temps et les moyens (ex. : prix à gagner, aménagement de l’espace, utilisation d’un tableau, etc.).
Pour aller encore plus loin : Vous avez faits d’autres activités du cahier ? Pourquoi ne pas demander aux élèves de créer un questionnaire à donner à l’autre équipe ? Ainsi pourrontils approfondir les vidéos regardées, les articles lus et les chansons écoutées à travers cette recherche compétitive !
pistes de discussions – Un fait vous surprend ? – Parmi la matière couverte, qu’estce qui vous a le plus surpris ? Qu’estce qui vous a le plus marqué ?
– Nommez un élément appris lors de l’activité ?
Samian, Enfant de la Terre page 24 Cahier pédagogique
objectifs Transposer les réflexions artistiques et sociales du projet au médium photographique et ainsi mettre en pratique la notion d’art engagé.
Temps requisPeut s’intégrer à un autre atelier ou être sur une période déterminée
matériel – Ordinateur, iPod ou téléphone
intelligent, appareil photo
aCTiviTé 5 : projeT phoTo
étapes1. Visiter la page de Samian sur Instagram (@samian_photographie) ;
2. Utiliser les pistes de discussions ;
3. Partager le motclic #EnfantDeLaTerre au groupe et donner un délai au choix pour qu’ils partagent leurs réflexions en images, capsule vidéo ou quelques mots.
4. Vous pouvez même en faire une sortie ! Profitez de votre venue à la Place des Arts, ou offrez une autre activité hors les murs à vos élèves.
5. Offrir aux élèves d’explorer l’école en prenant le point de vue derrière la caméra.
6. Inviter les élèves à s’inspirer de leur milieu de vie, de leur environ nement quotidien, de leur entourage pour exprimer leur réflexion. Vous pourriez aussi inviter les élèves à s’inspirer de leurs réflexions de l’Activité 1 pour illustrer leurs propos grâce à la photographie.
7. Faire un suivi du contenu identifié au #EnfantDeLaTerre de l’activité à la période suivante.
Pour aller plus loin : Demander aux élèves de regrouper leur(s) intervention(s) photographique(s) par thèmes, par groupes, etc. afin de lancer la discussion. Vous pouvez aussi réserver un temps d’intégration de ces thèmes au sein de votre calendrier d’enseignement afin d’ajouter une touche de créativité (et d’intégrer le point de vue de l’élève) à la matière enseignée.
Pour aller encore plus loin : Maintenant que vous avez quelques clichés, pourquoi ne pas en sélectionner une partie afin de monter une exposition photo à l’école ? Vous pourrez en plus présenter le contenu critique et informatif (comme les articles écrits à l’activité 1 par exemple) aux autres élèves de l’école.
Samian, Enfant de la Terre page 25 Cahier pédagogique
pistes de discussions – Qui utilise Instagram ? (Expliquer au besoin) – Sur la page de Samian, pouvez vous identifier quels types
d’images il partage ? (anecdoti que du quotidien, artistiques, promotion, messages / opinions, vidéos)
– Que partagezvous comme images sur votre page et pourquoi ? – Connaissezvous l’usage des #motsclics et comment l’utilisez
vous ? (Souligner que le motclic permet de rassembler et de partager les communications sur un thème)
– Qu’aimeriezvous partager à vos réseaux sociaux de vos apprentis sages sur les thèmes abordés (la langue française, la diversité culturelle, l’environ nement, l’engagement social ou l’histoire) ?
Partager des photographies d’autres artistes engagés :
JR : son projet dans les banlieues de Paris, en Afrique, comme entredeux dans le conflit israélopalestinien, etc. : http://www.jrart.net/fr
Richard Moss : http://www.ihej.org/ richardrossleplaidoyer dunphotographeengage/
Gregg Segal et les ordures : http://www.parismatch.com/Actu/Environnementet sciences/Enimages/ Unesemainedansles ordures575823#575826
Anne Paq – politique et ateliers photographiques : http://www.lesphotographes.com/ interviews/annepaqportraitd%E2%80%99unephotographe engag%C3%A9e
Gustavo Jononovich : http://www.photographie.com/news/gustavojononovichun photographeengag
Dossier de presse sur une exposition sur la photographie engagée : http://www.bnf.fr/documents/dp_photoeng.pdf
Samian, Enfant de la Terre page 26 Cahier pédagogique
objectifsSynthétiser le contenu abordé en classe, discuter sur sa compréhension (personnelle et de groupe) et aller plus loin en élaborant une question pour Samian dont personne n’a la réponse en classe.
Temps requis30 min. à 1h
matériel – Papier, crayon (de quoi écrire
en groupe) – Tableau ou TBI (pour prendre
les questions en note)
aCTiviTé 6 : disCussioN aveC samiaN
étapes 1. Demander aux élèves quels sont les points d’ombre ou les incom
préhensions subsistants suite à l’exploration du contenu du cahier pédagogique et de ses activités ;
2. En les organisant visuellement (tableau, TBI, panneau, etc.), guider la conversation afin que les élèves amènent des pistes de réponse (apprentissage par les pairs) ;
3. Identifier les questions ou les thèmes ayant le moins de réponses pertinentes ou qui avivent le plus les passions de vos élèves ;
4. En équipe, demander aux élèves de pondre une seule question qui pourrait être posée à Samian lors du spectacle ;
5. Présenter les questions des équipes et demander aux élèves de voter sur LA question la plus intéressante à poser à Samian.
pistes de discussions – Avezvous appris quelque chose qui diffère de ce que vous saviez
déjà sur l’un ou l’autre des thèmes abordés ? – Pourquoi parleton de politique dans certaines créations
artistiques ? – Comment la société ou la politique peuventelles inspirer le
processus créatif ? Comment ces questions politiques vous ontelles inspirés dans vos processus ?
– Comment ces thèmes sontils abordés dans les médias ? – Sur quels médias vous basezvous pour forger votre opinion (sur
un thème donné) : les journaux en ligne, les forums de discussion, la presse écrite, Snapchat, Instagram, les magazines, etc. ?
– Selon vous, qu’estce que ça prend pour être un artiste ?
Samian, Enfant de la Terre page 27 Cahier pédagogique
Norval morrisseauNorval Morrisseau, artiste peintre autodidacte d’ascendance ojibwé
– Né le 14 mars 1932 à Sand Point, près de Thunder Bay, ON – décédé le 4 décembre 2007 à Toronto, ON ;
– La traduction de son nom en ojibwé signifie « oiseautonnerre de cuivre » ;
– Lance le style pictographique ; – En 1962 à la Pollock Gallery de Toronto, Morrisseau est le premier artiste autochtone à percer dans le milieu institutionnel de l’art professionnel blanc ;
– Les années 1970 sont pour lui une période de lutte pour concilier la pensée religieuse chrétienne et midewiwin traditionnelle dans sa vie et dans son art ;
– Au cours des années 1980, ses œuvres sont tournées vers le spirituel, combinant l’héritage ojibwé de son grandpère maternel, Moses Nanakonagos, et la religion ;
– En 1978 reçoit l’Ordre du Canada ; – En 2006, le Musée des beauxarts du Canada a monté une rétrospective itinérante de son œuvre intitulée Norval Morrisseau – artiste chaman.
quelques artistes (arts visuels) autochtones contemporains: Carl Beam Bob Boyer Joane Cardinal Schubert Robert Davidson Robert Houle Brian Jungen Faye Heavy Shield Kent Monkman Marianne Nicolson Shelley Niro Lawrence Paul Yuxweluptun
source :Norval Morrisseau, Historica Canada : http://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/norvalmorrisseau/
Pour des exemples d’images à imprimer ou à utiliser, visitez le site web : http://www.coghlanart.com/Norvalpainting.htm
aNNexe 1 : FiChe desCripTive Norval morisseau
Samian, Enfant de la Terre page 28 Cahier pédagogique
plan NordLe gouvernement a décidé de perdre le Nord Pour des diamants, de l’argent et de l’or Il prétend vivre dans un pays libre Mais ils ignorent que la nature est notre parfait équilibre Trop de consommation pour des biens matériels On est en train de perdre le Nord et les enjeux sont réels Vous profitez de la terre pour vos propres envies Sans même réaliser qu’elle nous maintient en vie Vous voulez profiter pour une seule génération Mais ces terres nourrissent toute une population Vous voulez déraciner tout le Nord québécois Mais un jour vous comprendrez que l’argent ne se mange pas…
T’inquiète j’ai compris, c’est une question de business Vous gouvernez un territoire rempli de richesses Ne venez surtout pas me faire croire que cette terre vous appartient C’est plutôt grâce à elle qu’on respire chaque matin Je représente mon peuple à travers l’art Et je vous annonce de leur part que le peuple en a marre Mais on connait vos politiques, des êtres obsédés Là où y reste un peu d’air frais, vous devez le posséder Vous faites même basculer notre chaîne alimentaire Assis bien au chaud sur la colline parlementaire Vous pensez refaire le monde avec votre projet de loi Mais un jour vous comprendrez que l’argent ne se mange pas…
J’ai vu sur ces terres les plus belles rivières Mais à cause de vos mines, les poissons ont le cancer Nos ressources naturelles s’épuisent rapidement Tout ça pour aller vivre près des tours de ciment Les rivières sèchent, les arbres tombent Les avares se réjouissent, car le dollar monte Les esclaves de l’argent n’auront rien dans leur tombe On fait tous des erreurs, mais à leur place j’aurais honte On sera tous concernés quand la terre sonnera son heure
aNNexe 2 : paroles de ChaNsoNs
Samian, Enfant de la Terre page 29 Cahier pédagogique
Je veux juste vous rappeler que vous commettez une grave erreur Je suis honnête avec vous, votre politique me déçoit Mais un jour vous comprendrez que l’argent ne se mange pas…
Sur ces terres, il y a des gens remplis de sagesse Enfermés dans vos réserves prisonniers de vos gestes Qui protège ce territoire depuis la nuit des temps Parce qu’on habite ces terres depuis plus de dix mille ans Avez-vous pensé aux gens qui habitent ces forêts ? Vous avez mal calculé l’impact de votre projet Cette terre est fragile, sauvage et indemne Aussi riche et fertile qu’une terre africaine On ne peut la posséder cette terre nous a élevé On doit la protéger elle est mère de l’humanité Le plan nord repose sur une génération Je m’y oppose au nom de toute la nation !
Album : Enfant de la terre (2014)
Source : www.samian.ca/plannord
Pour plus de musique et de textes de Samian, utilisez le livret du CD Enfant de la Terre remis avec ce cahier pédagogique ou référezvous au site web de l’artiste ou à son recueil La plume d'aigle.
Samian, Enfant de la Terre page 30 Cahier pédagogique
1re section du quizz : 1. Quelle est la traduction française du nom de Samian ?
Samuel
2. Pourriezvous nommer à quelle communauté autochtone il appartient ? Communauté Algonquine
3. Quel est le nom utilisé pour identifier les algonquins de Pikogan ? Abitibiwinnik
4. Nommez 2 titres de son dernier album. Voir album
5. Quelles sont les 3 principales catégories de chant chez les algonquins ? Traditionnels, de cérémonie et modernes
6. Nommez 3 artistes engagés de la francophonie et indiquez dans quelle sphère ils s’impliquent. Voir la section Langue française, en plus de compter comme réponse possible tous les autres artistes présentés en classe.
7. Nommez une question sociale abordée dans les textes des chansons de Samian. Langue française, diversité culturelle, environnement, engagement social, histoire
8. VRAI OU FAUX : Enfant de la Terre est le 4e album de Samian ? FAUX (3e)
9. VRAI OU FAUX : Il y a 10 types de communautés autochtones au Québec ? FAUX (9)
10. VRAI OU FAUX : Samian est métis ? VRAI
11. Quelle est la différence entre un mythe et une légende ? Annexe 2
12. Comment se nomme l’artiste peintre ayant lancé le style pictographique ? Norval Morisseau
13. Samian s’est fait connaître en 2004 pour son implication auprès de quel organisme ? Wapikoni mobile
14. Quelle chanson de son dernier album est inspirée d’un positionnement politique ? Plan Nord (entre autres …)
2e section du quizz : Quelques défis…
En équipe, vous avez 3 minutes pour créer un couplet à réciter (ou « slammer ») sur un thème (au choix) de :
– La langue française – L’engagement social – L’environnement
Demandez aux participants de préparer 3 questions pour l’équipe adverse.
Choisissez tout d’abord un médium artistique que vous élèves devront utiliser. Ensuite, demandez à vos élèves, en équipe, de choisir l’un des thèmes abordés dans le guide. Ils devront trouver une façon d’utiliser le médium que vous leur imposerez afin de faire deviner le thème qu’ils ont choisi au reste de la classe.
aNNexe 3 : le quizz