bases pharmacologiques des traitements oa par ains et...
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BASES PHARMACOLOGIQUES DES
TRAITEMENTS OSTEO-ARTICULAIRES PAR AINS
ET CORTICOIDES
Dr. Florentia Kaguelidou, Pharmacologie Clinique Pédiatrique, Hôpital Robert Debré
L2, Février 2012
Plan du cours
� 1. L’inflammation
� 2. Les maladies ostéo-articulaires
� 3. Principes du traitement
� 3. Les médicaments anti-inflammatoires
� Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
� Anti-inflammatoires stéroïdiens (corticostéroïdes)
A. L’INFLAMMATION
L’inflammation:
Définition
� = ensemble de phénomènes cellulaires, humorales et vasculaires réactionnels à une agression exogène ou endogène
� Réponse de défense de l’organisme, non spécifique
� Phénomène complexe imparfaitement connu
� Buts:
� Supprimer la lésion ou la limiter au niveau local
� Eliminer la cause
� Reconstruire le tissu lèse
L’inflammation:
Etiologies
Inflammation
Physiques
ImmunologiquesInfectieuses
- bactérienne- virale- parasitaire- fongique
- brûlure- traumatisme, corps étranger…- nécrose tissulaire (IDM, pancréatite aigue, …)- mécanique (arthrose)- péricardite, thyroïdite…
- maladies de système:
• polyarthrite rhumatoïde
• spondyloarthropathies
• maladie de Still
• vascularites (LED)…
- entérocolopathies chroniques inflammatoire (RCH, Crohn)
- acide, base- médicament
Néoplasies Chimiques
- cancers solides- hémopathies
L’inflammation:
Médiateurs
� Multiples médiateurs chimiques, provenant du plasma ou des cellules, déclenchent l’inflammation et interviennent à tous les stades de l’inflammation
� 1. Médiateurs d’origine plasmatique
� Présents dans le plasma sous forme de précurseurs
� Activés (protéolyse) pour acquérir leurs propriétés
� 2. Médiateurs d’origine cellulaire
� Soit préformés (stockés → dégranulation)
� Soit synthétisés en réponse à un stimulus
L’inflammation:
Médiateurs
L’inflammation:
Cellules inflammatoires
L’inflammation:
4 Phases
� 1. phase vasculaire (dans les minutes qui
suivent l’agression)
� congestion → œdème inflammatoire → leucodiapédèse
� 2. phase cellulaire (dans les 24 – 48 heures)
� Infiltration par des cellules mononuclées
L’inflammation:
4 Phases
� 1. phase vasculaire (dans les minutes qui
suivent l’agression)
� congestion → œdème inflammatoire → leucodiapédèse
� 2. phase cellulaire (dans les 24 – 48 heures)
� Infiltration par des cellules mononuclées
L’inflammation:
4 Phases
� 1. phase vasculaire (dans les minutes qui suivent l’agression)
� congestion → œdème inflammatoire → leucodiapédèse
� 2. phase cellulaire (dans les 24 – 48 heures)
� Infiltration par des cellules mononuclées
� 3. phase de détersion/amplification� Élimination des débris nécrotiques et
de l’agent causal
L’inflammation:
4 Phases
� 1. phase vasculaire (dans les minutes qui suivent l’agression)
� congestion → œdème inflammatoire →leucodiapédèse
� 2. phase cellulaire (dans les 24 – 48 heures)
� Infiltration par des cellules mononuclées
� 3. phase de détersion/amplification� Élimination des débris nécrotiques et de
l’agent causal
� 4. phase de régénération ou cicatrisation (dès 48 heures)
� Régénération: remplacement du parenchyme détruit par un parenchyme identique ou
� Cicatrisation: remplacement du parenchyme détruit par du tissu conjonctif
L’inflammation:
Clinique
� Signes locaux:
� Signes généraux:
Cytokines pro-inflammatoires
(TNF-α, IL-1, IL-6)
Prostaglandines
PGE2
Hypothalamusmuscles ↗↗↗↗° taux leptine
Amaigrissement Anorexie Fièvre, asthénie
L’inflammation:
La douleur
L’inflammation:
Mécanisme
fibrinogène fibrine
L’inflammation:
Systèmes de contrôle
� La réaction inflammatoire est limitée dans le temps: phase de réparation
� 1. cytokines anti-inflammatoires
� TGFβ, IL10…
� 2. anti-protéases
� 3. anti-radicaux libres
� antioxydants enzymatiques et glutathion
� 4. anti-médiateurs lipidiques
� glucocorticoïdes
B. LES MALADIES OSTEO-ARTICULAIRES
Les maladies ostéo-articulaires
� = représentent la cause la plus fréquente de douleurs chroniques et d’invalidité de longue durée
� Touchent les os, les cartilages, les tendons, les ligaments
� Certaines sont plus fréquentes après 50 ans
Causes� Dégénérative
� Arthrose� Ostéoporose
� Inflammatoire� Polyarthrite rhumatoïde� Arthrites à microcristaux: goutte…� Connectivites: LED…� Spondyloarthropathies: spondylarthrite ankylosante, rhumatisme
psoriasique, arthrite associé aux infections digestives inflammatoires…
� Traumatique
� Infectieuse
C. PRINCIPES DU TRAITEMENT
Objectifs du traitement anti-inflammatoire
� Réduire la douleur et l’inflammation
� Dans les processus chroniques:
� Améliorer la qualité de vie
� Mais ne freinent pas l’aggravation de la pathologie lors des poussées évolutives: traitement symptomatique
� 2 grandes classes:
� Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS): aspirine + AINS, non salicylés
� Les anti-inflammatoires stéroïdiens (AIS): glucocorticoïdes
= agissent sur la synthèse des dérivés de l’acide arachidonique
Mode d’action
D. MEDICAMENTS
ANTI-INFLAMMATOIRES
AntiAnti--inflammatoires non stinflammatoires non stééroroïïdiens:diens:
AINS
Anti-inflammatoires non stéroïdiens
Généralités
� = représentent l’une des familles médicamenteuses les + consommées dans le monde
� Cette famille comprend:� 1. Aspirine
� 2. AINS « classiques », non sélectifs
� 3. Inhibiteurs spécifiques de la COX2, « sélectifs » = coxibs
� Action anti-inflammatoire, antalgique, antipyrétique
� Action antiagrégante plaquettaire (aspirine+++)
Anti-inflammatoires non stéroïdiens
Mécanisme d’action
Agrégation plaquettaire
Anti-inflammatoires non stéroïdiens
Classification - Pharmacodynamie
Anti-inflammatoires non stéroïdiens, non salicylés
Pharmacocinétique
� Absorption:
� bonne disponibilité (70-80%), non modifiée par la nourriture
� Distribution:
� diffusent dans la plupart des tissus et fluides de l’organisme (liquide synovial mais aussi lait maternel!)
� fortement liés aux protéines plasmatiques (albumine, 60-100%)
� Métabolisme
� hépatique important (CYP3A ou CYP2C)
� Elimination:
� Rénale +++: forme inactive
� Excrétion biliaire et réabsorption (cycle entéro-hépatique)
� Voie orale (cp, gélules):
� Importance de la demi-vie d’élimination (rythme d’administration):
� Injectables (IV, IM)
� Formes topiques:
� Crème: Nifluril® pommade
� Gel: Voltarène Emulgel®
Usage pédiatrique:Suppos (Voltarène®), Suspensions buvables (Advil®)
Anti-inflammatoires non stéroïdiens, non salicylés
Voies d’administration
Anti-inflammatoires non stéroïdiens, non salicylés
Indications
� Tous les AINS sont:
� anti-inflammatoires
� antalgiques (de moyenne importance, palier 1)
� antipyrétiques
� Susceptibilité individuelle variable: efficacité et tolérance
� Doses anti-inflammatoires > antalgiques et antipyrétiques
� Médicaments de référence en rhumatologie:
� Polyarthrite rhumatoïde
� Goutte
� Spondylarthrite ankylosante
� Arthrose périphérique et rachidienne, pathologie discale
� Pathologie abarticulaire …
Anti-inflammatoires non stéroïdiens, non salicylés
Effets indésirables (1)
� La survenue de la plupart des effets indésirables est fonction du terrain, de la dose et de la classe prescrites
� Communs à tous les AINS:
� Intolérance digestive, ulcérations gastriques
� Réduction de la fonction rénale (rétention hydro-sodée)
� Réactions d’hypersensibilité,
bronchospasme
� Antiagrégants plaquettaires
Anti-inflammatoires non stéroïdiens, non salicylés
Effets indésirables (2)
� Effets indésirables particuliers:� Phénylbutazone:
� effets hématologiques (granulopénie, thrombopénie, anémie) + toxicité hépatique
� Indometacine:� Céphalées frontales et vertiges, effets
psychodysleptiques
� Kétoprofène:� Dermatoses bulleuses (rares)
� Rofécoxib:� IDM
Anti-inflammatoires non stéroïdiens, non salicylés
Mise en route du traitement
� Vérifier les indications et privilégier le paracétamol si efficacité des AINS pas démontrée
� Prescrire toujours la dose minimale efficace
� Durée du traitement variable selon la pathologie, éviter les traitement à long terme
� Pour rendre optimale le rapport bénéfice/risque, ne pas hésiter à:
� changer de classe d’AINS
� varier la posologie
Anti-inflammatoires non stéroïdiens, non salicylés
Précautions d’emploi
� Prévention:
� Co-prescription d’une protection gastrique (IPP) si patients àrisque
� Bonne hydratation
� Attention:
� Aux associations médicamenteuses: anticoagulants, sulfamides hypoglycémiants, méthotrexate…
� CI° chez la femme enceinte et surtout pendant le 3ème
trimestre (fermeture du canal artériel)
� Varicelle: infections graves cutanées et sous-cutanées
Aspirine
Un peu d’histoire…
� Effets curatifs d’extraits d’écorce de saule sont
connus depuis très longtemps
� Isolée en 1829:
� Salicine (saule: salix en latin) =
ester d’acide salicylique
� 1893: acétylation par Hoffman (Bayer)
� Acide acétylsalicylique= aspirine®
(Spirea: reine des prés)
Aspirine
2 formes…
� Dans notre organisme l’aspirine existe sous deux formes:
Aspirine
Mécanisme d’action (1)
� L’acide acétylsalicylique (AAS) est un inhibiteur irréversible des COX1 et 2.
� L’acide salicylique (AS) est un inhibiteur réversible des COX1 et 2
Aspirine
Mécanisme d’action (2)
Aspirine
Pharmacodynamie
� L’aspirine est donc:
� Un très bon antiagrégant plaquettaire
� Dose faible
� Effet irréversible
� Un mauvais anti-inflammatoire:
� Dose forte
� Effet réversible
� Sélectivité COX1 et donc mal toléré (estomac et rein)
Aspirine
Pharmacocinétique
� Absorption:
� Rapidement absorbée, biodisponibilité: 60-90%
� Distribution:
� Liaison protéines plasmatiques: 90%
� Bonne diffusion tissulaire (lait maternel et transplacentaire…)
� Métabolisme
� Effet de premier passage hépatique important (desacétylation →acide salicylique)
� Elimination
� Demi-vie = AAS: 15 minutes / AS: 2-4 heures doses faibles, jusqu’à 12 heures pour des doses antalgiques
Aspirine
Indications – effets indésirables
� Même indications en rhumatologie que les AINS qui sont préférés à cause du profil de tolérance
� Préférence pour l’aspirine:� Maladie de Still chez l’enfant
� Rhumatisme articulaire aigu
� Même effets indésirables que les AINS, mêmes précautions d’emploi:� sauf syndrome de Reye chez l’enfant
AntiAnti--inflammatoires stinflammatoires stééroroïïdiens:diens:
Glucocorticoïdes (AIS)
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Généralités
� = glucocorticoïdes
� = vaste famille de médicaments dérivés du cortisol, principal glucocorticoïde surrénalien
� Prescrits depuis des décennies dans de multiples pathologies inflammatoires
� Efficacité anti-inflammatoire incontestable malgré une liste impressionnante d’effets indésirables
� Le choix d’une corticothérapie se fait sur un équilibre acceptable entre une activité anti-inflammatoire suffisante et des effets indésirables tolérables
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Corticostéroïdes naturels
� Glandes surrénales: médullo- et corticosurrénale
� La corticosurrénale secrète à partir du cholestérol, les hormones dites stéroïdes:
� 1. les glucocorticoïdes: cortisone, cortisol
� 2. les minéralocorticoïdes: aldostérone
� 3. androgènes: testostérone
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Régulation de la sécrétion du cortisol
Hypothalamus
Hypophyse
Corticosurrénale
(corticotrophine)
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Corticostéroïdes de synthèse
� A partir du cortisol → corticostéroïdes de synthèse� Durée d’action plus longue� Activité anti-inflammatoire + importante� Propriétés minéralocorticoïdes moindre
Corticoïdes de synthèse
Équilibre hydrosodé
CortisoneEffet glucocorticoïde
Glucides Lipides Protides Effet :
Antipyrétique
Antalgique
Anti-inflammatoire
Minéralocorticoïdes
Effe
t fr
ein
ateu
r
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Corticostéroïdes de synthèse
� Les glucocorticoïdes (naturels et de synthèse) présentent une homogénéité de structure: noyau prégnane
� Sur lequel s’ajoutent des fonctions indispensables à l’activitébiologique et des fonctions modulant cette activité
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Corticostéroïdes de synthèse
� Les glucocorticoïdes (naturels et de synthèse) présentent une homogénéité de structure avec sur le noyau prégnane
� Sur lequel s’ajoutent des fonctions indispensables à l’activitébiologique et des fonctions modulant cette activité
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Corticostéroïdes de synthèse
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Corticostéroïdes de synthèse
� Durée d’action du glucocorticoïde (« demi-vie biologique ») = durée de l’inhibition de l’axe corticotrope
� Les corticoïdes à durée d’action moyenne sont actuellement les dérivés les + maniables
0,136 à 54 h25
Bétaméthasone
Célestène®
0,1> 60 h60
Cortivazol
Altim®
0,112 à 36 h5Triamcinolone
Kenacort®
0.88 à 12 h0.8 Cortisone
CorticoïdeEffet Anti-
inflammatoire1/2 vie
Biologique
Activitéminéralo-corticoide
Hydrocortisone
(cortisol)
1 8 à 12 h 1
Prednisone
Cortancyl®4 12 à 36 h 0,8
Prednisolone
Solupred®
4 12 à 36 h 0,8
Méthylprednisolone
Médrol®5 12 à 36 h 0,5
Dexaméthasone
Décadron® 25 36 à 54 h 0,1
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Mécanisme d’action
� A. Effets génomiques
� Par l’intermédiaire du récepteur aux glucocorticoïdes (GR)
� Effets génomiques directs
� Effets génomiques indirects
� Effets sur la structure chromosomique
� Régulation post-transcriptionnelle
� B. Effets non génomiques (moins bien connus)
� Interaction directement avec la membrane cellulaire
Régulation transcriptionelle
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Mécanisme d’action: GR� Dans les tissus cibles, les glucocorticoïdes se fixent sur des récepteurs
intracellulaires dont l’activation aboutit à la régulation de gènes spécifiques → induction ou répression de la synthèse protéique
� Récepteur des glucocorticoïdes (GR)� Superfamille des Recs aux stéroïdes� Intracellulaire (cytoplasme) sous forme inactive� Ubiquitaire� 3 domaines fonctionnels:
activation du gène liaison à l’ADN liaison au ligand
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Mécanisme d’action: GR
� GR inactive dans le cytosol, lié à une complexe protéique dont la «heat-shock protein » HSP 90 et l’immunophilline (IP)
� Seule la fraction libre du
corticoïde (10-20%) est
responsable de l’activité
pharmacologique
� Molécule libre traverse par
diffusion passive la
membrane cellulaire
� La liaison au GR provoque la dissociation du complexe protéique et l’ensemble ligand-récepteur migre dans le noyau (translocation nucléaire)
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Mécanisme d’action: effets génomiques directs
� Complexe hormone-récepteur interagit avec l’ADN au niveau des «Glucocorticoides-Responsive-Elements»: GRE → activation de la transcription → ↗° de la production des certaines protéines:
� Lipocortine 1
� IL10…
� 1. Complexe hormone-récepteur interagit avec l’ADN au niveau des « Glucocorticoides-Responsive-Elements »: GRE → activation de la transcription → ↗° de la production des certaines protéines:� Lipocortine 1� IL10…
� 2. Fixation sur des sites nGRE (rare)→ inhibition de la transcription → ↘° de la production des certaines protéines:� Ostéocalcine� Propriomélanocortine…
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Mécanisme d’action: effets génomiques directs
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Mécanisme d’action: effets génomiques indirects
� 1. action sur des facteurs de transcription
� AP-1
� NF-kB
� NF-IL6…
� → activation ou surtout inhibition de la transcription de certaines protéines
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Mécanisme d’action: effets génomiques
� Régulation transcriptionnelle:
� 1. Activation transcriptionnelle ou transactivation:
� gènes de la lipocortine et des autres protéines anti-inflammatoires
� gènes impliqués dans différentes voies métaboliques
� gènes viraux
= responsable d’une partie des effets anti-inflammatoires et de la plupart des effets métaboliques +++
� 2. inhibition transcriptionnelle ou transrépression:
� Blocage de l’expression de gènes qui sont pour la plupart pro-inflammatoires
= principal mécanisme des effets anti-inflammatoires et immunosuppresseurs
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Mécanisme d’action: autres effets génomiques
� 1. Effet génomique sur la structure chromosomique
� Modification de la structure de la chromatine = enroulement plusserré de l’ADN réduisant l’accès des facteurs de transcription à leurs sites de fixation
� 2. Régulation post-transcriptionnelle
� S’exerce sur les ARN messagers: ↘° de leur demi-vie par� induction de ribonucléases spécifiques
� Modification de leur stabilité
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Mécanisme d’action: effets non génomiques
� Moins bien connus
� Interaction directe avec la membrane cellulaire
� Effet de stabilisation de la membrane: ↘libération des granules préformés contenant des médiateurs de l’inflammation (histamine,…)
� Action sur la régulation des échanges membranaires de Ca++ et de Na+ et des flux d’AMP cyclique
� Ces effets se caractérisent par la rapidité de leur apparition
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Pharmacodynamie
� Les corticoïdes régulent:� la réponse immunitaire innée et adaptative � de nombreux métabolismes glucido-protidiques, phosphocalciques
et ioniques
� Multitude des effets physiologiques et pharmacologiques
� Effet dépend:� Du type de composé� De sa concentration:
� Faibles et fortes doses → effets génomiques� Fortes doses → effets non génomiques
� Variabilité de la réponse individuelle+++: parfois cortico-résistance
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Pharmacodynamie: anti-inflammatoire, immunosuppresseur
� 1. Molécules cibles
� Cytokines et chémokines: � Pro-inflammatoires: ↘° synthèse
� Anti-inflammatoires: ↗° synthèse
� Enzymes: � inhibition (phospholipase A2, COX2,...)
� Protéines anti-inflammatoires: � ↗° synthèse (lipocortine,…)
� Molécules de l’apoptose et de la prolifération cellulaire: � ↘° synthèse de facteurs de croissance
� 2. Cellules cibles
� Régulent production, prolifération, maturation, activité, capacité de synthèse, migration, survie…
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Pharmacodynamie: anti-inflammatoire, immunosuppresseur
� Action sur les différents acteurs de l’immunité et de l’inflammation:
� Effet anti-inflammatoire
� Effet antipyrétique
� Effet antalgique
� Effet immunosuppresseur
� Effet antiallergique
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Pharmacodynamie: autres effets
� = effets indésirables
� 1. Effet glucocorticoïde
� Suppression de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien
� Effet hyperglycémiant
� Perte musculaire
� Modification de la répartition des graisses
� ↘° des réserves en Ca++
� Effets stimulants sur le SNC
� 2. Effet minéralocorticoïde
� ↗ réabsorption tubulaire de Na+, excrétion rénale de K+ et d’eau
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Pharmacocinétique
� Absorption:
� Bonne absorption digestive
� Distribution:
� Bonne diffusion tissulaire
� Fixation 75-90%: transcortine
(Corticoid Binding Globulin, CBG) + l’albumine
� Métabolisme:
� Complètement biotransformés et inactivés au niveau du foie
� Elimination:
� Demi-vie d’élimination est variable mais rétention intracellulaire +++
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Voies d’administration
� L’hydrocortisone et ses dérivés synthétiques sont efficaces par voie orale� Posologies variables selon le terrain, l’indication, la réponse� En général: 1 prise matinale, traitement à jour alterné (1j/2)
� Voie parentérale:� IV: pour obtenir des concentrations plasmatiques élevées� IM: pour prolonger la durée des effets thérapeutiques
� Voie locale: intra- ou péri-articulaire, épidurale� Infiltrations: concentration élevée� Risque infectieux+++: asepsie stricte
= grande lipophilie, diffusion = effets systémiques+++
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Indications
� Très variées
� Toutes maladies inflammatoires systémiques
� Surtout formes sévères, avec atteinte multiviscérale
� Exemples: polyarthrite rhumatoïde, maladie de Still, spondylarthrite ankylosante, LED…
� Souvent traitement prolongé� Attention aux doses pour éviter effets indésirables
� Atteinte articulaire inflammatoire
� Mécanique
� DégénérativeInfiltrations
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Effets indésirables
� = hypercorticisme iatrogène
� Prévisibles +++, liés aux propriétés pharmacologiques
� Fonction de:� Terrain (âge, maladie, antécédents…)
� Posologie quotidienne, dose totale durée du traitement
� Nature du corticoïde
� (Voie et mode d’administration)
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Effets indésirables (1)
� Intolérance au glucose et diabète sucré
� Aggravation d’un diabète préexistant
� Induction de l’apparition d’un diabète sucré
� Rétention hydrosodée
� Activité minéralocorticoïde résiduelle, proportionnelle à la dose administrée
� Hypokaliémie: traitement prolongé
� Effets secondaires digestifs:
� Risque d’ulcère gastroduodénal < AINS (attention: association des deux+++)
� Pancréatite aigue ou chronique
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Effets indésirables (2)
� Ostéoporose� Complication graves et fréquentes
� Mécanisme complexe� ↘° d’absorption intestinale
� ↗° d’élimination rénale…
� Amyotrophie et myopathie cortisonique
� Ostéonécrose aseptique� Tête fémorale
� Parfois des le début du traitement
� Retard de croissance
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Effets indésirables (3)
� Obésité facio-tronculaire
� Complications cutanées
� Vergetures
� Hirsutisme
� Fragilisation de la peau
� Acné…
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Effets indésirables (4)
� Complication oculaires
� Cataracte postérieur
� Complication psychiatriques
� Fréquent, le + souvent euphorie
� Décompensation possible d’une psychose existante
� Immunosuppression
� Risque infectieux +++
� Bactéries, virus, parasites…
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Effets indésirables (5)
� Accidents de « sevrage » et hypocortisolisme endogène àl’arrêt brutal du traitement
� Insuffisance surrénalienne aigué
� Reprise évolutive de la maladie initiale
(effet rebond)
� HTIC bénigne chez l’enfant
Hypothalamus
Hypophyse
Corticosurrénale
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Mise en route du traitement
� Cure courte� Durée brève, de 10-15 jours� Mise en place et arrêt possible rapide� GC à demi-vie brève: prednisone, prednisolone� En une prise journalière, le matin
� Cure prolongée� Si absence de traitement étiologie, évaluer bénéfice/risque� GC à demi-vie brève: prednisone, prednisolone� Dose: dose d’attaque puis dose d’entretien� En 1 ou 2 prises journalières / 1 jour sur 2 (double dose)� Bilan biologique préalable et surveillance� Arrêt progressive, diminution des doses sur plusieurs mois voire
années
Anti-inflammatoires stéroïdiens
Précautions d’emploi
� Rechercher et traiter les infections
� Précautions alimentaires
� Limiter apport sodé et en sucres rapides
� Régime adéquate en protéines, potassium, calcium
� Prévention de l’ostéoporose
� Activité physique, THS, calcium et vitamine D
� Respecter contre-indications et associations médicamenteuses
� Limitation de la durée et de la dose le plus possible, sevrage progressive (recherche d’une insuffisance surrénalienne)
QUESTIONS ?