baromètre attractivité de la france en 2010

40
Baromètre Attractivité du Site France 2010 France, valeur mondiale ? Confidentiel Embargo jusqu'au 2 juin 2010

Upload: beatrice-duboisset

Post on 18-Nov-2014

2.668 views

Category:

Investor Relations


0 download

DESCRIPTION

France valeur mondiale ? baromètre attractivité de la France en 2010

TRANSCRIPT

Page 1: Baromètre attractivité de la France en 2010

Baromètre Attractivité du Site France 2010

France, valeur mondiale ?

— Confidentiel — Embargo jusqu'au 2 juin 2010

Page 2: Baromètre attractivité de la France en 2010

2 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Sommaire

Points-clés du Baromètre “Attractivité du site France — 2010” 2

2010 : l’attractivité européenne dans un monde qui change 42009 : recul des implantations internationales en Europe  6Les services dans la tourmente  7Des futurs contrastés pour l’industrie  8Les nouveaux clients de l’Europe  92010 : le début du commencement de la reprise ?  10Le monde à trois ans : Orient Express  10

Implantations internationales en France en 2009 : année sécurisée, avenir incertain 12Stagnation des implantations internationales en France   14Forte chute des implantations tertiaires  16Nouvelles implantations industrielles : la France tient son rang  17Urgence 2010 : gagner la confiance des nouveaux investisseurs  20Recherche… en développement  21Perspective 2011 : des investisseurs stables… et prudents  21

Le futur de l’attractivité française : dimension européenne ou mondiale ? 22La confiance est stable  24Le modèle économique français vu par les décideurs : protection sociale, productivité et coûts élevés   25La France en division européenne, l’Allemagne  et le Royaume-Uni en ligue mondiale  26Un avenir vert et branché  28Transformer les forces nationales en atouts mondiaux  31Réformes : moins de contraintes, plus de crédit  32

La France au défi d’un monde qui change 34

Méthodologie 36

Dans la course aux quelque 3 000 investissements étrangers effectués chaque année en Europe, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne forment, dans cet ordre, le podium européen de l’attractivité, et ce depuis 2005. Mais cette année, la compétition se tend. Avec 529 implantations internationales, la France est derrière son rival britannique et devant l’Allemagne qui continue de grignoter des parts de marché grâce à sa très bonne image auprès des décideurs.

Avec un nombre d'implantations 2009 stable par rapport aux années précédentes, la France confirme son rôle de « valeur refuge », que les investisseurs étrangers avaient déjà perçu l’an passé. Bien que ces éléments soient de nature rassurante, l’attractivité de la France, comparée à celle de ses compétiteurs, soulève interrogations et inquiétudes. Les choix opérés par notre pays sont-ils en phase avec les exigences d’un monde qui change ? La France se prépare-t-elle à passer du statut de « valeur refuge » à celui de « valeur de croissance » ?

La France semble plus influente dans son enceinte économique historique — l’Europe — que sur le champ mondial de l’attractivité. En témoigne son retard pour l’accueil des nouvelles économies émergées et émergentes. Quand l’Allemagne accueille 41% des projets chinois en Europe et le Royaume-Uni 54% des investissements indiens, la France n’en reçoit respectivement que 9% et 11%. Inquiétant également, la France connaît en 2009 une diminution importante des centres de décision implantés.

De baromètre en baromètre, l’inquiétude naît de la difficulté qu’a le monde extérieur à décrypter ce qu’est la France, à percevoir ses atouts, ses évolutions et sa capacité à être une des économies leaders de la nouvelle scène mondiale. Dans la comparaison exigeante avec nos voisins, la croissance de ses entreprises, l’innovation issue de ses laboratoires, sa démographie, les mesures économiques de relance et de réforme sont-elles suffisamment bien relayées auprès du monde économique international ? Pour 2010, les investisseurs étrangers conservent le même discours et n’ont pas encore inscrit ces évolutions dans notre « capital image ».

C’est dans les périodes de transition qu’apparaissent encore plus nettement les faiblesses et les ressorts de chaque concurrent dans la course aux décisions d’investissements étrangers. Par cette nouvelle analyse sur l’attractivité de la France, les équipes d’Ernst & Young ont tenté d’écouter les « clients » de la France et de l’Europe, acteurs fidèles mais exigeants de notre économie, afin de comprendre leurs décisions — mais aussi leurs indécisions. Ceux-ci nous renvoient sans détours aux changements nécessaires — changements structurels et peut-être avant tout culturels — pour que la France continue à tenir son rang dans la mondialisation.

France : valeur refuge ou valeur de croissance ?

Jean-Pierre LetartrePrésident Ernst & Young France

Marc LhermitteAssocié Ernst & Young Advisory

Page 3: Baromètre attractivité de la France en 2010

1Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Préface

Christine Lagarde,Ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi

« Chaque année 23 000 sociétés étrangères implantées en France apportent une contribution élevée à l’emploi, à l’exportation, ou à l’innovation. Ce sont d’abord ses caractéristiques intrinsèques qui rendent la France attractive au regard des standards internationaux comme le confirme le baromètre Ernst & Young : une qualité de vie à nulle autre pareille, ses spécificités sectorielles et sa capacité d’innovation.

Quand j’évoque l’attractivité de la France devant mes partenaires étrangers, ils insistent également sur notre positionnement idéal au cœur d’un marché de 495 millions de consommateurs, une main d’œuvre qualifiée et productive, un réseau d’infrastructures performant. Ce n’est donc pas un hasard si les projets accueillis se sont maintenus en 2009 en France malgré le ralentissement des implantations internationales en Europe. Concrètement, il apparaît, selon l’Agence Française pour les Investissements Internationaux (AFII), que 62% des décisions d’investissement concernent des créations, c'est-à-dire des implantations inédites. Chacun de ces choix représente une nouvelle marque de confiance dans le « site France ».

Pour valoriser ces atouts, l’Etat s’est engagé à encourager l’investissement des entreprises. Le Crédit Impôt Recherche a été triplé dès la loi de finances pour 2008 et le dispositif de remboursement anticipé mis en œuvre pendant la crise a été prolongé par le Président de la République en faveur des PME. La suppression de la taxe professionnelle a diminué en moyenne, pour les entreprises installées en France, le coût des investissements productifs de 20% depuis le 1er janvier. Comme le démontre le baromètre Ernst & Young, la France maintient son leadership européen en matière d’implantations industrielles.

Avec les pôles de compétitivité aujourd’hui et les investissements d’avenir financés par l’emprunt national demain, nous continuerons à promouvoir toutes les initiatives d’excellence. Le cadre réglementaire des investissements doit naturellement rester ouvert pour que la France continue à bénéficier des ressources humaines et financières apportées par les entreprises qui y investissent. Le baromètre réalisé par Ernst & Young offre pour cela un outil de compréhension essentiel. Il contribue, chaque année un peu plus, à la réussite du World Investment Conference de La Baule. »

Page 4: Baromètre attractivité de la France en 2010

2 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Points-clés du Baromètre « Attractivité du site France — 2010 »

2009 : ralentissement attendu des implantations internationales en Europe

• Avec 3 303 projets annoncés, l’Europe enregistre une baisse de 11% des implantations internationales pour 2009, une tendance observée dès 2008.

• Les conséquences sur la création d’emplois sont lourdes : -16% par rapport à l’année précédente. Ce résultat s’explique pour partie par la prudence des investisseurs, les difficultés de financement, les surcapacités de production et les perspectives encore incertaines de reprise.

• 1er fait marquant : l’Europe occidentale connaît une plus forte baisse que l’Europe centrale et orientale en nombre d’emplois créés par les nouvelles implantations internationales (-18% contre -14%).

• 2ème fait marquant : les services aux entreprises et les projets d’externalisation sont particulièrement fragilisés (-23% de créations d’emplois dans le tertiaire), alors que la baisse observée pour les projets industriels n’est que de 13%.

Page 5: Baromètre attractivité de la France en 2010

3Baromètre Attractivité du Site France — 2010

La France, valeur refuge pour l’industrie, résiste malgré l’effondrement du tertiaire

• Avec 529 projets accueillis en 2009, la France reste sur la 2ème marche du podium européen, derrière le leader incontesté, le Royaume-Uni mais devant l’Allemagne qui se rapproche.

• Valeur refuge pour les investisseurs, la France a ainsi pu stabiliser le nombre de ses nouvelles implantations (+1%) au sein d’une Europe occidentale moins solide (-7%). Elle sauve même la mise en termes de nouveaux emplois (+2%) dans un contexte de morosité.

• Ces chiffres rassurants masquent pourtant le désintérêt des économies nouvelles (notamment les investisseurs issus des BRIC), qui lui préfèrent Londres et les métropoles allemandes.

• On observe également une chute grave des créations d’emplois tertiaires (-25%), notamment dans les services aux entreprises, l’industrie des logiciels et les centres de décisions.

• Ce retrait est en partie compensé par l’augmentation inattendue du nombre de nouvelles implantations industrielles (+24%), même si elles se sont produites en parallèle de fermetures de sites qui en atténuent donc la portée.

Pour l’avenir, la concurrence se jouera sur la capacité à convaincre

• Les investisseurs sont moins de la moitié (45%) à estimer que, dans les années à venir, l’attractivité du site France va s’améliorer (contre 54% pour l’Allemagne et 56% pour le Royaume-Uni).

• Les investisseurs qui ne sont pas présents sur le territoire se montrent nettement plus sceptiques sur l’intérêt du modèle français (43% de satisfaits seulement) que les « clients » actuels du site France (80%). La bataille se jouera sur la capacité à attirer ces investisseurs réticents.

• Les décideurs reconnaissent à la France trois atouts principaux : sa qualité de vie « multidimensionnelle » (31%), ses spécificités sectorielles (27%) et sa capacité d’innovation (25%).

• Grâce à un modèle d’attractivité fait de protection sociale, de productivité, de soutien à l’innovation et de partenariats public-privé, les investisseurs sont 72% à prêter à la France une forte capacité de rebond.

La France mise au défi de la mondialisation

• Prochains relais sectoriels d’attractivité cités par les investisseurs : les éco-activités et les technologies vertes (35%), l’énergie (34%) et, dans une moindre mesure, les nouvelles technologies (18%).

• Comment mettre la France sur la voie d’un modèle de croissance et d’attractivité durables ? Les attentes des investisseurs sont claires : plus de flexibilité (41%), plus de marges de manœuvre financières (baisse des charges sociales 36%, accès au crédit 11%), et plus de créativité — ceci passant selon eux par une réforme du système éducatif (20%) et le développement de projets de recherche collaboratifs (16%).

Page 6: Baromètre attractivité de la France en 2010

4 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Page 7: Baromètre attractivité de la France en 2010

5Baromètre Attractivité du Site France — 2010

2010 : l’attractivité européenne dans un monde qui change

La réalité est sans appel, la chute du nombre des investissements internationaux  a durement touché l’Europe. Si une sortie de crise se dessine dès 2009, il n’en reste pas moins que les créations d’emplois ont chuté de 16% par rapport à l’année précédente.

L’Europe est-elle encore convaincante pour les investisseurs interrogés ?  Quels ont été leurs choix, entre sécurisation du présent et préparation d’un avenir où les champions des pays émergents jouent un rôle grandissant, à l’instar des investisseurs chinois, 3èmes créateurs d’emplois sur le vieux continent ? 

Il est évident que le regard des investisseurs se tournera à nouveau vers les zones  de plus forte croissance qui ont besoin d'infrastructures. Quelle est la nouvelle carte  des implantations pour les deux grandes régions de l’Europe, chacune étant affaiblie  par la chute des investissements dans l’industrie comme dans les services ?

Page 8: Baromètre attractivité de la France en 2010

6 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

2009 : recul des implantations internationales en Europe L’année 2009 voit une chute de 11% des nouveaux projets d’implantations internationales en Europe et de 16% des créations d’emplois induites par rapport à 2008. Toutefois, les chiffres du dernier trimestre 2009 marquent une inversion de tendance qui laisse entrevoir une reprise possible (49 226 emplois créés au 4ème trimestre contre seulement 21 293 au 3ème trimestre).

Pour sa part, l’Europe occidentale accuse une baisse de 7% de ses projets d’implantations et fait face à une diminution de 18% du nombre d’emplois créés — aggravant la tendance observée dès 2008.

Plus que jamais, dans ce contexte d’incertitude générale pour l’ensemble des investisseurs, la pression sur les coûts,  les difficultés de financement et l’appréciation des risques font la différence. La perception d’une Europe peu compétitive dans sa partie occidentale et instable — a priori de façon passagère — dans ses nouvelles frontières, aboutit au ralentissement  des décisions ou tout simplement à leur annulation.

En 2009, en Europe, les projets d’implantations tertiaires créent 23% d’emplois de moins qu’au cours de l’année 2008 : les secteurs des services aux entreprises et des logiciels sont les grands perdants, avec une diminution de 8 298 créations d’emplois pour les deux secteurs par rapport à 2008. Il en est de même pour les activités industrielles qui voient leurs créations d’emplois diminuer de façon sévère : 41% dans le secteur des équipements et 31% pour l’industrie pharmaceutique. 

L’Europe centrale et orientale n’est pas épargnée par cette crise de l’attractivité européenne. 

Le retrait des investisseurs y est encore plus net : 23% de projets d’implantations en moins par rapport à 2008. La prudence excessive, voire les craintes des investisseurs sont nées d’une part de la crise du secteur financier sur certaines « places » d’Europe centrale et orientale ou des Pays Baltes, d’autre part des soubresauts économiques et sociaux dans des économies certes à fort potentiel … mais à forte vulnérabilité aussi.  Le recul des créations d’emplois liées aux investissements étrangers connaît une évolution négative elle aussi, bien que moins importante (-14% seulement).

Europe centrale et orientale 2008 2009 Variation 08-09

Nombre de projets 992 759 -23%

Nombre d’emplois créés 76 629 65 609 -14%

 

Source : Ernst & Young European Investment Monitor 2010

Source : Ernst & Young European Investment Monitor 2010

0

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

20092008200720062005

195 821215 037

176 551

149 366124 923

+10%-18%

-15%

-16%

Nombre d’emplois créés liés aux nouveaux projets d’implantations étrangères en Europe

Europe occidentale : Royaume-Uni, France, Allemagne, Espagne, Belgique, Suède, Suisse, Pays-bas, Irlande, Danemark, Italie, Autriche, Portugal, Finlande, Grèce, Luxembourg, Norvège ,Malte, Islande, Monaco, Liechtenstein.

Europe centrale et orientale: Pologne, Hongrie, Russie, République Tchèque, Roumanie, Slovaquie, Bulgarie, Turquie, Serbie, Ukraine, Lithuanie, Estonie, Lettonie, Croatie, Slovenie, Bosnie Herzegovine, Macédoine, Albanie, Biélorussie, Moldavie, Chypre, Montenegro.

Page 9: Baromètre attractivité de la France en 2010

7Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Les services dans la tourmenteLe secteur des services aux entreprises subit avec décalage l’annulation ou la réduction de commandes par les donneurs d’ordre industriels. Aussi les effets initiaux particulièrement lourds de la crise financière, puis de la crise économique, se répercutent-ils en 2009 de manière amplifiée.

Les plus touchés sont les centres de services partagés — particulièrement en Europe occidentale : en un an, les créations d’emplois y ont diminué de 23%. Cherchant des solutions à plus court terme pour réduire leurs coûts, les donneurs d’ordre  de ces « back offices » ont ralenti les projets dont le coût de mise en route est particulièrement élevé au cours des deux premières années.

Pour autant, les perspectives de croissance apparaissent considérables en Europe début 2009. C’est ce que montre l’étude « Outsourcing » menée par Ernst & Young en janvier 2009 : 31% des entreprises interrogées y projetaient d’accroître leurs projets d’externalisation de services et 27% d’intégrer les centres de services partagés au sein de leur stratégie.

« Il existe actuellement, dans le domaine des énergies propres, des opportunités réelles et considérables pour les entreprises européennes. Selon nos calculs, 23 milliards d’euros, soit un quart du chiffre d’affaires de Siemens, proviennent déjà des solutions écologiques et cette proportion augmente rapidement.

L’Europe, et en particulier l’Allemagne, a rapidement compris qu’il était important de développer les énergies vertes et d’élaborer des politiques en faveur de leur adoption. Les objectifs de l’Europe : réduction de 20% des émissions de CO2 et production de 20% d’électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2020, prouvent son engagement dans ce domaine.

Avec la crise économique, la demande d’électricité européenne a ralenti, ce qui a retardé certains projets liés aux énergies renouvelables mais n’a pas freiné leur progression, d’autant que les cours du pétrole sont repartis à la hausse.

Proposer de nouvelles sources d’énergie

Pour les entreprises de ce secteur, il existe des opportunités remarquables, qui proviennent à la fois des besoins croissants en électricité (supposés augmenter de 44% d’ici à 2030 selon

les estimations) et de l’attention portée à la performance énergétique et aux énergies renouvelables. En Europe, les énergies solaire et éolienne constituent déjà un marché de 30 milliards d’euros, lequel affiche un rythme de croissance de 15% par an.

Notre société envisage, par exemple, d’investir 89 millions d’euros dans une usine de fabrication d’éoliennes, permettant ainsi la création de 700 emplois au Royaume-Uni. Cette usine devrait fournir les 1 000 turbines qui seront utilisées chaque année pour les fermes éoliennes offshore du pays, au cours de la prochaine décennie.

Le consortium privé Desertec prévoit d’investir 400 milliards d’euros pour répondre à au moins 15% des besoins en électricité de l’Europe grâce à l’énergie solaire d’Afrique du Nord. L’initiative Transgreen du gouvernement français fournira les équipements sous-marins de télécommunication nécessaires, en utilisant une technologie inédite en Europe : la transmission par courant permanent.

Rassembler les forces vives de l’énergie en Europe

Pour accompagner ce mouvement en faveur de la création et de la distribution d’énergie, l’Europe et les gouvernements des États membres doivent, d’une part, mettre en place un cadre réglementaire

adapté permettant la mise en œuvre de réseaux électriques efficaces et d’appareils de mesure connexes et, d’autre part, garantir la transparence et la stabilité des tarifs.

Ils peuvent infléchir la résurgence de la construction de centrales nucléaires. Ils peuvent rassembler les acteurs du secteur privé, en soutenant, par exemple, certains projets pilotes de véhicules électriques tels que ceux présentés par l’Italie et la France et qui s’appuient sur les technologies européennes de pointe développées dans le domaine des véhicules électriques et à accumulateur. Enfin, ils peuvent favoriser la création de pôles d’innovation composés de centres de recherche, d’universités et d’entreprises, afin que l’Europe conserve son avantage technologique. »

Source : Ernst & Young European Investment Monitor 2010

Nombre d’emplois créés liés aux projets d’implantations de centres de services partagés en Europe de l’Ouest

0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

20092008

9 016

6 902-23%

Philippe Carli, Président de Siemens France

et Vice-président Energy South West Europe

Jouer éco-llectif

Page 10: Baromètre attractivité de la France en 2010

8 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Des futurs contrastés pour l’industrieMalgré la chute des projets et des emplois créés dans les activités manufacturières, les investisseurs interrogés affichent un relatif optimisme quant à l’avenir industriel de l’Europe.

Pariant plus sur la valeur ajoutée que sur la taille de leurs projets, les investisseurs sont plus prudents sur les capacités industrielles implantées en Europe occidentale, où les coûts du travail sont plus élevés et la croissance moindre. Si l’industrie pharmaceutique ou les opérateurs énergétiques continuent à s’implanter dans les grandes économies européennes, les nouveaux projets sont sources de créations d’emplois qualifiés, mais en moindre quantité. 

Destinations des grandes implantations manufacturières  de ces dernières années, les pays d’Europe centrale et orientale souffrent en 2009 d’une baisse significative des projets d’investissement industriel (-24%) et, dans une moindre mesure des créations d’emplois (-9% entre 2008 et 2009). Ce chiffre dissimule cependant des projets d’envergure annoncés au cours de l’année. Par exemple, le chinois Chery Automobile a annoncé l’implantation d’une chaîne de production en Turquie qui pourrait représenter une création de 5 000 emplois.

70% des décideurs européens interrogés affirment que, dans dix ans, ils continueront à investir en Europe dans des activités  de production. Cependant, les non-européens et, notamment 38% des décideurs asiatiques interrogés, estiment que l’Europe n’a pas d’avenir industriel…

Source : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de l'Europe 2010 (814 répondants)

Non

Oui

Ne se prononce pas

10%

20%

70%

Dans 10 ans, aurez-vous toujours des unités de production en Europe ?

« J’ai récemment participé à une réunion de dirigeants, organisée par un Ministre chinois, au cours de laquelle nous avons évoqué les investissements des entreprises chinoises en Europe. Tous les participants s’accordaient à voir en l’Europe une zone attractive en termes d’investissements pour les entreprises chinoises. Tous entendaient augmenter leurs investissements, malgré la période difficile que vient de traverser l’économie européenne.

Attirer les investisseurs chinois

Deux raisons principales à cela : d’une part, l’Europe a une R&D performante ; d’autre part, elle dispose de managers très compétents, dotés de techniques de management avancées et des ressources humaines correspondantes.

Certaines entreprises comme Huawei sont attirées par la technologie de pointe et la qualité du management que l’on trouve en Europe. J’ai travaillé de nombreuses années en Europe et

constaté que tous les principaux opérateurs de télécommunications européens disposent d’une technologie et d’une recherche de pointe en matière de réseaux. Beaucoup d’entre eux sont des leaders mondiaux dans certains domaines comme celui de la convergence fixe — mobile. Huawei a le plaisir de travailler en partenariat avec nombre de ces opérateurs.

Miser sur les partenariats et l’échange de compétences

Nous avons par exemple beaucoup investi pour accompagner et collaborer avec France Télécom en matière de développement technologique. En comprenant et en satisfaisant les besoins de clients leaders sur le plan international, nous pouvons non seulement améliorer notre management mais aussi proposer des solutions répondant parfaitement à leurs attentes grâce à une utilisation de technologies d’avant-garde. Nous sommes alors dans une situation gagnant — gagnant. Nos investissements en Europe n’en seront que plus avantageux et l’amélioration de notre technologie et de notre management — qui en découlera — nous rendra plus compétitifs.

L'Europe vue de Chine

Page 11: Baromètre attractivité de la France en 2010

9Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Un de ces dirigeants a également déclaré que son entreprise avait beaucoup gagné en créant une chaîne logistique en Europe. Un autre a affirmé que son entreprise allait investir en France parce qu’elle y avait découvert un très bon institut de recherche.

Les entreprises asiatiques sont aussi guidées par l’envie d’accroître leur part de marché grâce à des fusions — aux avantages mutuels : celles-ci offrent l’opportunité rapide d’étendre l’offre de produits à l’échelle mondiale. Geely a par exemple récemment acheté 100% de Volvo Automobiles en Suède. La part de marché et la réputation exceptionnelle de Volvo lui procurent de nombreux avantages et lui permettent d’améliorer rapidement la renommée internationale de Geely sur le marché automobile. De plus, cela lui offre une plateforme pour un développement futur. Le management interculturel est évidemment la clé du succès et cela n’est pas chose facile.

Les entreprises chinoises investissent plus facilement en Afrique qu’en Europe car les normes européennes sont rigides, spécialement

celles concernant la main-d’œuvre, les produits, la comptabilité. Il est donc important pour ces entreprises de faire appel à des conseillers locaux très compétents.

Les investisseurs chinois joueront le jeu de l'Europe

Je pense que les mesures d’ouverture prises en Chine aujourd’hui, pour encourager le développement économique, sont excellentes. Les entreprises d’État sont incitées à investir à l’étranger et leur situation financière solide offre une base fiable pour un développement stratégique intégré en coopération avec les leaders européens.

Je pense que le développement rapide de la Chine au cours des trente dernières années montre l’une des voies à suivre pour attirer les investissements. Je suis persuadée que les décisions adoptées par la Chine, au début, pour créer des zones dotées d’un statut spécial, comme celles de Shenzhen et de Shanghai avec des mesures facilitant le transfert des ressources humaines, des règles fiscales avantageuses

applicables durant les premières années, une solide base de soutien et une prise de décision rapide par le gouvernement ont été vraiment bénéfiques. Ce système attire les investissements avec un effet boule de neige. Si l’Europe peut créer un système d’attraction similaire, je pense que ses points forts, à savoir ses connaissances, sa technologie, son management qualifié, sa main-d’œuvre et les opportunités de partenariats qu’elle présente, constitueront des bases et des raisons solides pour y investir davantage. Les effets en seront bénéfiques pour l’Europe dans son ensemble. »

Lilian LI, Directeur général et Responsable

du service financier, Huawei Technologies Investment, Pays-Bas

Les nouveaux clients de l’EuropeL’Europe renouvelle sa « clientèle » et voit les industriels chinois et indiens se joindre aux investisseurs traditionnels américains ou européens.

La récession a bouleversé la hiérarchie des investisseurs en Europe : le groupe que forment les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) se hisse collectivement en 2009 à la troisième place des créations d’emplois induits. Les pays investisseurs traditionnels — Etats-Unis, Europe occidentale et Japon — ont souffert d’une contraction de leurs liquidités, ce qui les a amenés à retarder certains projets d’implantation, voire à les annuler.

Avec presque le même nombre de décisions qu’en 2008,  la création d’emplois par les investisseurs originaires  des économies en forte croissance a augmenté de 34%, principalement tirée par les projets d’entreprises chinoises.  Ces nouveaux champions de l’attractivité européenne, en quête d’un rôle mondial, continuent d’étendre leur stratégie  de conquête… et se classent à la 3ème place en nombre d’emplois créés. Ils portent 28% de projets supplémentaires par rapport  à l’année dernière.

20092008200720062005

2%

3%

4%

6%

10%

0

10

1

2

3

4

5

6

7

8

9

Source : Ernst & Young European Investment Monitor 2010

Part des emplois créés par les investissements des BRIC en Europe depuis 2005

Page 12: Baromètre attractivité de la France en 2010

10 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

2010 : le début du commencement de la reprise ?

Pour 2010, la situation apparaît relativement encourageante, avec des indicateurs économiques suggérant un début de reprise. D’après les estimations du rapport Ernst & Young Prévisions pour l’Eurozone — Printemps 2010, le PIB généré par l’Europe devrait croître de 1% en 2010 et de 1,6% en 2011. Toutefois, les investisseurs étrangers se montrent prudents, voire réticents à l'idée de refaire confiance à l’Europe, telle qu’elle se présente.

La moitié des investisseurs (53%) nous dit ne pas avoir l’intention d’investir en Europe, une proportion inchangée par rapport à 2009. La majorité des chefs d’entreprise se concentre encore sur l’optimisation de leurs actifs existants. Ils sont plus réservés sur l’investissement dans de nouvelles capacités. Le ralentissement a affecté les actifs de nombreuses entreprises, en limitant  le montant des capitaux disponibles. Ces décideurs pourraient vouloir différer leurs nouveaux projets jusqu’à ce que soit assuré un retour à la croissance en Europe.

Pour autant, l’Europe reste attractive pour les entreprises qui  en maîtrisent les complexités et qui y ont déjà investi. En effet, près d’un dirigeant sur trois déclare avoir de nouveaux projets tandis que 42% ont l’intention d’étendre leurs implantations actuelles. Certes, ces clients de l’Europe ont sans doute également des projets dans les pays à forte croissance, mais, en venant  en Europe, ils s’adressent à des économies puissantes,  des compétences de haut niveau, des capacités en management et une R&D avancée. En particulier, PME et ETI (Entreprises  de Taille Intermédiaire) peuvent préférer cette « sécurité » européenne aux incertitudes et aux risques des économies émergentes. 

Le monde à trois ans : Orient ExpressSi, au plus fort de la crise, les investisseurs ont privilégié la prudence en se concentrant sur les zones de sécurité et de stabilité, au risque de bénéficier de taux de croissance moins élevés, ils s’orientent aujourd'hui à nouveau vers les destinations émergentes, en tête de la reprise mondiale.

Le baromètre « Attractivité de l’Europe 2010 » fait apparaître le retour de la confiance des investisseurs — et leur volonté de reprendre de nouveaux risques. Les décideurs interrogés confirment une amélioration générale dans les perspectives économiques. Toutes les destinations voient croître leur « cote d’attractivité », au premier rang desquelles la Chine (66%), l’Inde (61%), l’Europe centrale et orientale (59%). 

Les villes et les clusters d’excellence de ces trois régions du monde s’affirment comme les options-phares pour tous les futurs investissements : production, back offices, R&D, logistique  et service client. La « nouvelle Europe » subit certes un retrait massif de confiance pour 2010, mais retrouve un classement favorable à trois ans. Les investisseurs estiment que les problèmes économiques et politiques de 2008 et 2009 de l’Europe centrale et orientale trouveront une réponse efficace dans l’intervention des gouvernements et des organisations internationales.

Source : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de l'Europe 2010 (814 répondants)

19%

28%

53% Pas de projetd’investissement

Un nouveauprojetd’investissement

Ne se prononce pas

Quels sont vos projets d'investissements en Europe en 2010 ?

Source : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de l'Europe 2010 (814 répondants)

Afrique du Sud

Océanie

Japon

Sud Méditerranée

Moyen-Orient

Russie

Amérique du Nord

Europe de l'ouest

Brésil

Europe centrale et orientale

Inde

Chine 66%

61%

59%

53%

50%

49%

48%

36%

35%

32%

42%

29%

0 10 20 30 40 50 60 70

Quelles régions verront leur attractivité fortement augmenter dans 3 ans ?

Page 13: Baromètre attractivité de la France en 2010

11Baromètre Attractivité du Site France — 2010

42

146

173

69

84

678

529

100

108

418

75

170

102

64

27

61

58

41

34

21

58

46

1 955

1 008

4 928

6 384

7 491

7 112

1 321

3 993

830

695

625

1 099

1 780

3 357

5 212

3 461

20 017

13 298

11 734

3 248

10 819

2 274

Nombre de projets 2009

Créationd'emploi 2009

PL

CZ

HU

RU

RO

BG

FR

ESPT

IE

UK

BLNL

SE

DE

CH AT

DK

IT

RS

TR

UA

Top 20 européen 2009 des nouvelles implantations internationales et des créations d'emplois par les investisseurs étrangers

Source : Ernst & Young European Investment Monitor 2010

Nombre d’implantations de nouveaux projets d’investisseurs étrangers sur chaque territoire.

Seules sont prises en compte les annonces publiques et fermes d’implantations porteuses de nouvelles créations d’emplois. Sur le détail de la méthodologie de recensement des projets d’implantation et les différences par rapport à l’Agence Française pour les Investissements Internationaux (AFII), voir page 36

Page 14: Baromètre attractivité de la France en 2010

12 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Page 15: Baromètre attractivité de la France en 2010

13Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Implantations internationales en France en 2009 : année sécurisée, avenir incertain

Si 2009 fut une année tourmentée pour l’Europe, la France — au regard  des implantations internationales qu’elle accueille — réussit à se maintenir  dans le trio de tête de l’attractivité européenne. Comme nous l’avaient annoncé  les investisseurs internationaux dans le baromètre 2009, le site France a résisté grâce à ses qualités de « valeur refuge ». 

Satisfaction en trois points : industrie, logistique et R&D se portent assez bien.  A l’inverse, deux alertes : d’une part, le secteur tertiaire voit ses nouvelles implantations reculer et, d’autre part, les investisseurs des pays émergents — futurs champions de la croissance mondiale — manifestent un intérêt nettement plus marqué pour les pays européens concurrents de la France. 

Quelles politiques de conquête la France engage-t-elle face à une Allemagne qui  se rapproche régulièrement et un Royaume-Uni qui conforte son leadership ?  Quels secteurs portent les espoirs de l’industrie face à la chute conjoncturelle  des services ? La France, qui protège ses positions en temps de crise, parviendra-t-elle  à préparer son avenir dans un monde en mutation radicale ?

Page 16: Baromètre attractivité de la France en 2010

14 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Stagnation des implantations internationales en France En 2009, la France tient bon et conserve sa place de deuxième destination européenne en nombre de nouvelles implantations internationales. Ces résultats assurent-ils à la France une meilleure position pour la phase de reprise ?

Avec 529 nouvelles implantations internationales enregistrées pour l’année 2009, la France se classe toujours derrière le Royaume-Uni et devant l’Allemagne. Elle résiste au marasme européen avec un nombre de projets et d’emplois créés induits en très légère hausse dans une Europe occidentale qui voit  le nombre de décisions diminuer de 7% en moyenne. 

La France en EuropeTandis que le Royaume-Uni — avec 678 nouvelles implantations internationales accueillies — s’assure une place confortable  de leader, l’Allemagne se rapproche régulièrement de la France avec une croissance remarquable du nombre de projets d’implantations qu’elle accueille. En effet, avec 418 projets  pour 2009, l’Allemagne enregistre une hausse de 7% par rapport à 2008 contre -1% pour le Royaume-Uni et +1% pour la France.

Parallèlement, en France, le nombre de créations d’emplois induits par les investisseurs étrangers augmente légèrement par rapport à 2008 (+2%), ce qui lui offre 11% de part de marché. Comparativement, le Royaume-Uni affiche un léger recul  du nombre d’emplois créés (-1%) et l’Allemagne une forte diminution (-57%) avec seulement 4% de part de marché. 

Le site France se situe ainsi en 2ème position des pays européens, derrière le Royaume-Uni : mieux qu’en 2008. Avec plus de 13 000 emplois créés, la France subit moins gravement la crise en termes d’emplois que l’Europe occidentale dans sa globalité (-16% entre 2008 et 2009). 

Nombre de projets d’implantations internationales par pays

2008 PDM 2008 2009 PDM 2009 var 08/091 Royaume-Uni 686 18% 678 21% -1%

2 France 523 14% 529 16% 1%

3 Allemagne 390 10% 418 13% 7%

4 Espagne 211 6% 173 5% -18%

5 Russie 143 4% 170 5% 19%

6 Belgique 142 4% 146 4% 3%

7 Pays-Bas 116 3% 108 3% -7%

8 Pologne 176 5% 102 3% -42%

9 Italie 96 3% 100 3% 4%

10 Irlande 108 3% 84 3% -22%

Autres  1 130 30% 795 24% -30%

Total 3 721 100% 3 303 100% -11%

Nombre de créations d’emplois par pays

2008 PDM 2008

2009 PDM 2009

var 08/09

Nombre moyen

d'emplois créés

par projet*

1 Royaume-Uni 20 210 14% 20 017 16% -1% 45

2 France 13 003 9% 13 298 11% 2% 42

3 Russie 12 900 9% 11 734 9% -9% 217

4 Turquie 1 863 1% 10 819 9% 481% 515

5 Pologne 15 512 10% 7 491 6% -52% 129

6 Hongrie 11 829 8% 7 112 6% -40% 237

7 Roumanie 11 403 8% 6 384 5% -44% 206

8 Slovaquie 3 660 2% 5 262 4% 44% 277

9 Espagne 5 038 3% 5 212 4% 3% 97

10 Allemagne 11 422 8% 4 928 4% -57% 21

Autres  42 526 28% 32 666 26% -23%

Total 149 366 100% 124 923 100% -16%

PDM = Part De MarchéSource : Ernst & Young European Investment Monitor 2010* Basé sur les projets pour lesquels la donnée emploi est disponilble

Page 17: Baromètre attractivité de la France en 2010

15Baromètre Attractivité du Site France — 2010

1 The Economist, Germany and the euro : May the best man share, April 3rd 20102 Chiffres OCDE 20093 Le Point, l’Allemagne, bouc émissaire du déclin français, 1er avril 2010

Si ces éléments sont rassurants pour 2009, ils ne cachent pas une réalité qui se dessine d’année en année : la France résiste mais est de plus en plus menacée par les progrès de l’Allemagne. Entre 2005 et 2009, notre voisin rhénan voit son nombre  de projets d’implantations internationales plus que doubler tandis que la France accuse une chute de 2%.  Pour les secteurs des services aux entreprises et des logiciels, alors qu’en cinq ans le site France a connu une baisse importante de ses annonces d’implantation, l’Allemagne a plus que doublé les siennes.  Et par rapport au Royaume-Uni, la France se laisse distancer chaque année davantage dans le secteur des logiciels : en 2009, les Britanniques accueillent 119 projets contre seulement 50  en France. Ces tendances — observées dès 2005 — se concrétisent. La France est bien désormais engagée dans une course  au leadership sectoriel avec ses deux principaux concurrents dans une compétition résolument mondiale.

Des modèles inégalement attractifsLes choix politiques des trois premières économies européennes, au cœur de la période 2000-2008, expliquent en partie ces résultats. En Allemagne, le coût du travail a diminué de 1,4% par an entre 2000 et 2008 quand il augmentait de 1% par an en France comme au Royaume-Uni1. De plus, malgré une forte baisse de la croissance en 2009, les destructions d’emplois en Allemagne n’ont pas été aussi importantes que pour ses deux voisins européens (moins de 100 000 entre 2008 et 20092). Enfin, avec un excédent commercial de 136 milliards d’euros en 20093, l’Allemagne — dont la santé économique est fondée sur sa capacité exportatrice — a déjà largement entamé son processus  de redressement. Aussi, grâce à un marché rendu plus flexible,  à un pacte social efficace, à la compétitivité de ses PME et à une plus grande réforme de ses finances publiques (faible risque souverain), l’Allemagne est-elle perçue comme proposant  un système fiable et des avantages concurrentiels alliant gains de productivité et efficacité sur ses marchés cibles. 

Quant au Royaume-Uni, certes touché de plein fouet par la crise sur ses deux piliers que sont la finance et l’immobilier et toujours très endetté (68% du PIB), il continue de bénéficier d’une cote de confiance dans la sphère anglo-saxonne pour  sa forte flexibilité du marché du travail et sa politique fiscale favorable, deux éléments qui lui garantissent une compétitivité, elle même augmentée par une livre sterling affaiblie.

20092008200720062005

182

538559

+57%

+28%

+7%

+7%

+5% -3% +1%-4%

+23%

-4%-1%+4%

418

529

678

France

Royaume-Uni

Allemagne

100

200

300

400

500

600

700

800

Source : Ernst & Young European Investment Monitor 2010

Nombre de projets d’implantations internationales (2005-2009)

Page 18: Baromètre attractivité de la France en 2010

16 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Forte chute des implantations tertiairesDiminution du nombre de projets (-10%) et surtout du nombre d’emplois créés (-25%), le secteur tertiaire est le premier à subir les conséquences du contexte de crise de l’investissement.

Avec une chute de 74% des emplois créés et de 18% du nombre de projets, les services aux entreprises apparaissent comme les grands perdants de la crise de confiance et de compétitivité, laquelle affecte les commandes et implantations sur le marché français.

Le secteur du logiciel, pour sa part, voit ses projets d’investissement diminuer de près de 22% en une seule année. Or, chez ses voisins britannique et allemand, non seulement  le nombre de projets d’implantation ne connaît pas une telle diminution, mais il est en augmentation. 

Pour la France, en termes de rayonnement proprement dit, plus inquiétant encore est le recul des implantations de centres de décision : seulement 14 contre 42 en 2008 et 57 en 2007 avec 4 772 créations d’emplois. En 2009, il ne reste que 380 emplois créés, soit une chute de 87% par rapport à 2008.  Si le Royaume-Uni connaît lui aussi une baisse d’implantations de centres de décision sur son territoire (-26%), l’Allemagne  

au contraire gagne en attractivité sur cette activité stratégique avec 40 projets, soit 48% de plus qu'en 2008. L’Allemagne est ainsi confirmée en tant que barycentre économique européen.  Les investisseurs étrangers lui accordent chaque année de façon plus marquée leur confiance. Celle-ci est confortée par l'influence reconnue de l'Allemagne sur l’ensemble des marchés de l’Europe de l'Est aussi bien que des candidats à l’entrée, sans compter  les perspectives positives également pour la Russie. 

Nombre de projets et créations d’emplois industriels et tertiaires en France

Nombre de projets en 2009

Nombre d'emplois

créés en 2009

Variation du nombre de projets

entre 2008 et 2009

Variation des créations

d’emplois entre 2008

et 2009

Répartition des projets

en 2009

Tertiaire 319 5 379 -10% -25% 60%

Industriel 210 7 919 24% 36% 40%

Les carburants de la croissance« Etre entrepreneur en France — et développer une entreprise pérenne — est tout à fait possible. Certes, le coût du travail et les rigidités du marché du travail sont des obstacles souvent décourageants, mais ils sont surmontables. Pour réussir, il faut observer quelques règles essentielles de saine gestion et d’adéquation entre la prise de risque et la situation individuelle du ou des porteurs de projet. Le modèle de Sarenza.com est bâti sur ces enseignements.

Saisir les opportunités

Sarenza.com, leader en France de la vente de chaussures et de maroquinerie sur Internet, fait partie de ceux qui ont su identifier des opportunités — les Français sont les plus gros consommateurs de chaussures en Europe — et tirer parti d’un contexte économique difficile.

Les achats en ligne ont considérablement augmenté : une nouvelle offre de chaussures et d’accessoires a été rendue disponible à des clients qui, jusque là, n’y avaient pas accès. Ce phénomène nous a permis de doubler notre chiffre d’affaires en 2009 (40 millions

d’euros). Nous prévoyons de le doubler à nouveau en 2010 et ce, même si les cyberconsommateurs réduisent leurs dépenses et recherchent des prix bas.

Le secret de notre réussite ?

La chance : on se trouve au bon endroit, au bon moment ! Et avoir mis la satisfaction du client au cœur de notre modèle économique : 95% de nos acheteurs déclarent être prêts à revenir sur notre site pour leurs prochains achats. Une seule chose compte : le client. Une vérité commerciale qui n’est pas neuve, c’était vrai en 1900, en 1950 et c’est toujours vrai en 2010. Mais c’est devenu plus difficile, la concurrence est féroce car elle est immédiate et sans frontière. Elle oblige à être innovant et irréprochable. La clé réside dans notre capacité à offrir une qualité de service qui dépasse les attentes des consommateurs.

Le défi du financement

La stabilité du modèle Sarenza nous permet de prétendre aujourd’hui à différents financements pour notre développement et, notamment, à l’emprunt bancaire.

Source : Ernst & Young European Investment Monitor 2010

Page 19: Baromètre attractivité de la France en 2010

17Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Nouvelles implantations industrielles : la France tient son rang

La France se place au premier rang européen en matière d’accueil d’implantations industrielles. En pôle position, les équipements industriels, la métallurgie et le secteur de l’électricité, tant en nombre de projets qu’en créations d’emplois. Ils compensent en partie le recul, par rapport à 2008, des projets d’externalisation de services et de l’industrie du logiciel.

A rebours des tendances observées depuis 2007 — année où le tertiaire a dépassé l’industrie (59% vs 41%) — le nombre d’emplois créés dans le secteur industriel remonte sensiblement et dépasse à nouveau celui du secteur tertiaire : +36% par rapport à 2008, c’est-à-dire 2 100 emplois de plus qu’en 2008. Ce sont ainsi 60% des emplois liés aux projets d’implantation en 2009 que l’on doit au secteur industriel. Il est probable que dans la conjoncture 2009, la France ait bénéficié de sa position logistique au cœur de l’Europe ainsi que de  la difficulté, en France, à restructurer rapidement. 

Il faut néanmoins mettre ce flux entrant de nouveaux investisseurs étrangers, réel mais modeste, en regard des fermetures de sites qui ont émaillé l’année 2009 : au total, il a été recensé 428 fermetures de sites industriels (dont, par exemple : Continental, Bridgestone, Ford et ArcelorMittal) contre 215 ouvertures d’usines nouvelles, représentant au final une perte nette d’emplois de plus de 80 000 postes1. 

Ainsi, la modification du rapport entre services et industrie dans un contexte de crise économique internationale devrait-elle être conjoncturelle. D’une part, 60% des implantations industrielles concernent des extensions alors que 80% des implantations tertiaires sont de nouveaux projets, que l’on interrompt donc plus facilement en temps de crise. D’autre part, les investisseurs ont eu plus de facilités à freiner le développement de nouveaux projets d’externalisation qu’à mettre un terme à des projets industriels d’envergure et de long terme. 

Industrie des transports : premier créateur d’emplois d’origine internationale. Le secteur des équipements de transport (aéronautique, ferroviaire, automobile) est le plus grand créateur d’emplois résultant d’implantations internationales en France  (1 617 emplois en 2009, +46% par rapport à l’année précédente). Le nouveau site de production pour l’A350 compense en partie le retrait des équipementiers automobiles (-42% en créations d’emplois, pour une baisse de production de 20,5% en volume2), avant une reprise probable des volumes en 2010.

Pharmacie : implantations à valeur ajoutée, mais de taille réduite. En un an, le secteur de la pharmacie connaît une envolée  du nombre de ses projets (+62%) mais une division par deux  du total des emplois créés. En croissance régulière (+5,2%  en 20093), le secteur n’est pas à l’abri de certaines fragilisations : déclin de la productivité de la R&D, des brevets tombés dans  le domaine public. Pour les mois à venir, des fusions,  le développement de génériques et des supports nouveaux  pour l’innovation formeront le contexte de l’investissement. 

Electricité : la France première destination d’Europe occidentale. En progression, ce secteur a doublé le nombre de ses implantations internationales et triplé le nombre d’emplois créés.  Les implantations concernent en grande majorité l’ouverture d’activités commerciales dans les énergies renouvelables.

Nombre de projets et emplois créés en France par secteur d’activité en 2009

Secteurs Nombre de projets 2009

Emplois créés en

2009

Evolution de projets

08/09

Répartition des projets

en 2009

Services aux entreprises 62 732 -18% 12%

Logiciels 50 538 -22% 9%

Equipements industriels 45 1219 29% 9%

Electricité 37 769 106% 7%

Electronique 31 1177 -6% 6%

Services de transport 28 492 -7% 5%

Chimie 27 290 13% 5%

Alimentaire 24 719 0% 5%

Pharmacie 21 330 62% 4%

Métallurgie 20 568 122% 4%

1 Cabinet d’études Trendeo2 Xerfi Industrie automobile française, janvier 2010 3 Xerfi Laboratoires pharmaceutiques, janvier 2010

Pour nombre d’entrepreneurs, le grand défi n’est pas lié aux charges ou aux réglementations mais aux banques.

Si j’étais à la place du Président de la République, mon combat consisterait à faire pression sur les banques afin qu’elles prêtent aux entrepreneurs. Le gouvernement a pris des mesures et mis en place des dispositifs d’aide aux entrepreneurs comme OSEO, maintenant, c’est aux banques de jouer le jeu. »

Stéphane Treppoz, PDG de Sarenza.com

Source : Ernst & Young European Investment Monitor 2010

Page 20: Baromètre attractivité de la France en 2010

18 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Les lumières de la villeDans le match Londres / Paris, l’écart se creuse…L’attractivité des villes se comprend comme leur capacité à être à la fois des lieux de performance, de créativité et d’équilibre… trois critères également recherchés par les investisseurs, entrepreneurs et décideurs toujours prêts au « benchmarking » permanent.

Paris, avec 18% des voix, se classe seconde parmi les villes européennes considérées comme les plus attractives pour implanter une entreprise. Elle est devancée par Londres  qui recueille un quart des suffrages. Suivent Berlin, Francfort  et Munich qui cumulent 25% d’opinions positives. Prague s’insère dans le Top 10 comme pour mieux marquer l’émergence  de localisations de la Nouvelle Europe qui ont acquis une dimension européenne ou mondiale.

En termes d’accueil d’implantations internationales en 2009, Paris/Île-de-France reste à la seconde place derrière Londres, l’écart se creusant en écho à la perception des investisseurs  (de 40 à 95 projets d'écart). 

Rhône-Alpes s’inscrit comme la 3ème région européenne en matière d’accueil d’implantations internationales en 2009  et gagne 4 places depuis 2008, même si aucune de ses grandes villes (Lyon, Grenoble, Saint-Etienne) n'apparait dans le top 15.

46DublinLombardie (Milan)

Darmstadt (Francfort)Moscou

Catalogne (Barcelone)Madrid

DusseldorfRhône-Alpes (Lyon)

Ile de FranceGrand Londres 266

17081736666

545251

0 10050 150 200 250 300

Projets d'implantations internationales par région en 2009

Source : Ernst & Young European Investment Monitor 2010

Quelle ville européenne vous semble la plus attractive en vue d'une implantation ?

Ne se prononce pasAucuneVienneDublin

MoscouBruxelles

BarceloneAmsterdam

MilanPragueMunichMadrid

FrancfortBerlinParis

Londres 25%18%

12%8%

5%5%5%5%5%

4%4%

23%5%

3%3%3%

0 105 15 20 25

Source : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de l'Europe 2010 (814 répondants)

Page 21: Baromètre attractivité de la France en 2010

19Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Ne se prononce pasAucune

AutreMontpellier

GrenobleStrasbourg

NantesToulouse

BordeauxMarseille

LilleLyon 44%

20%16%

14%10%

8%5%

2%2%2%4%

30%

0 105 15 20 25 30 35 40 45

Selon vous, quelle métropole française, challenger de Paris, sera la ville entreprenante de demain ?

Source : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de la France 2010 (208 répondants)

Paris, métropole mondiale

Métropoles régionales en dynamiqueAu plan national, lorsque l'on demande aux investisseurs étrangers leur appréciation des métropoles entreprenantes, 44% citent Lyon, 20% Lille et 16% Marseille.

Lyon se place derrière Paris et bénéficie de sa position au cœur d’une des régions les plus dynamiques d’Europe, tout en récoltant les fruits d’une stratégie d’attractivité efficace. 

Lille — qui profite de son positionnement au cœur du triangle « Paris-Londres-Bruxelles » — voit sa notoriété augmenter  en 2009. En troisième position, Marseille, désignée capitale européenne de la culture 2013, s’appuie sur sa promesse « euroméditerranéenne » pour accroître sa notoriété auprès  des décideurs du Baromètre 2010. 

En revanche, à cette même question, les investisseurs interrogés non implantés en France sont 63% à ne pas se prononcer. Les villes françaises (hors Paris et l’Ile-de-France) souffrent collectivement d’un grave déficit de notoriété et n’ont pas encore acquis le statut de métropoles mondiales.

« La réflexion sur le développement de la Région Capitale a pour ambition de transformer Paris en ville pionnière du développement durable et de répondre notamment aux enjeux environnementaux futurs.

L’impulsion politique, au plus haut niveau, permettra d’initier le changement et de faire barrage aux oppositions politiques. Le projet du Grand Paris repose sur le concept d’une métropole parisienne « intégrée » qui affiche de nouvelles priorités sur les plans politique, géographique ou opérationnel en remplacement de l’organisation actuelle.

Un projet d’envergure

Il n’y a pas de doute sur la volonté politique de faire du projet du Grand Paris un succès et, partant, sur celle d’augmenter de façon significative l’énorme pouvoir d’attraction que Paris détient déjà en tant que grande destination mondiale. Le gouvernement français propose un investissement de plus de 20 milliards d’euros pour l’amélioration des transports publics dans la région capitale ainsi qu’une série d’initiatives environnementales, sociales et économiques en coopération

avec la Ville de Paris, les communes périphériques et la Région Ile-de-France. En dépit d’inévitables différences de points de vue entre ces territoires, on voit maintenant émerger une vision holistique et des points d’entente sur un certain nombre de questions-clés.

Dans les mois à venir, il faut s’attendre à ce que soit exercée une pression considérable pour entamer les processus de rééquilibrage entre les questions sociales et économiques en région parisienne. Pour les nouvelles infrastructures, l’attention sera portée sur la prise en compte à la fois de l’environnement et de l’amélioration de la qualité de vie dans la capitale au sens large.

Repenser l’usage des bâtiments et l’organisation des espaces

Il sera question également d’une gouvernance métropolitaine qui devra piloter et rationaliser l’ensemble. On pense, par exemple, à une intensification de l’emploi des terrains : l’accent sera mis sur la polyvalence de leur usage, en lien avec les centres d’activités dans la périphérie, reliés les uns aux autres, offrant ainsi en une seule structure des regroupements économico-socio-culturels (vie/ travail/loisir).

C’est un réel débat qui se met en place sur les contours d’une métropole cohérente et bien connectée. Ce débat doit montrer aux citoyens de toute la région les bénéfices qu’ils pourront en retirer. L’émergence d’une véritable métropole parisienne représentera un pôle d’attraction plus fort, promesse de croissance, qui étendra à toute la région les qualités uniques et la magie du cœur de Paris ! »

Mike Davies,Senior Director,

Rogers Stirk Harbour + Partners

Page 22: Baromètre attractivité de la France en 2010

20 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Urgence 2010 : gagner la confiance des nouveaux investisseurs

Les implantations internationales en France proviennent surtout des pays occidentaux. Depuis 2008, l’origine des investisseurs change : les BRIC commencent à investir en France…mais trop peu.

La France est toujours loin derrière ses deux concurrents en termes de projets d’investissements originaires des nouvelles économies émergentes (20 en tout en 2009). L’Allemagne et le Royaume-Uni attirent trois fois plus de projets en provenance des BRIC. La Chine se dirige prioritairement vers l’Allemagne, l’Inde vers le Royaume-Uni. Le rôle de capitale financière de Londres ou la proximité culturelle pour les entreprises indiennes, ainsi que les perspectives industrielles chez nos voisins allemands peuvent en partie justifier un tel écart d’attractivité. Ce déficit d’attractivité des BRIC se traduit aussi dans notre capacité à attirer les talents : seuls 17,5% des Chinois qui viennent étudier en Europe font le choix de la France1.

Certes, en 2009, la France devance le Royaume-Uni et l’Allemagne en termes d’emplois créés par les investisseurs chinois (525 créations d’emplois, 3ème place en Europe), mais 60% de ces créations d’emplois sont dues à un seul projet logistique. 

Les grandes entreprises des pays émergents, qui disposent  de liquidités, deviennent aujourd'hui mondiales et cherchent  à gagner des parts de marché sur les marchés occidentaux,  à l’image de la présence des sociétés occidentales dans leurs régions. Il est donc impératif de les attirer. Comme les constructeurs automobiles japonais il y a 20 à 30 ans en Europe, les entreprises des BRIC auront, dans 20 ans, des parts de marché conséquentes dans tous les secteurs d’activités (automobile, TIC, cleantechs…). 

Il est ainsi indispensable que la France sache attirer ces entreprises, afin qu’elles ne produisent pas chez ses voisins européens  des biens et services destinés au marché français. Les salaires de ces pays commencent déjà à augmenter et d’ici quelques décennies, ils atteindront les salaires occidentaux. L’enjeu est donc, aussi, de préserver nos industries et services durant cette période transitoire.

Du côté des investisseurs historiques en France, les entreprises britanniques réduisent de 31% leurs projets d’implantations  sur le territoire (-25% en Europe). Le relais pris par les décideurs suisses ou italiens ne compense pas totalement le flux  en diminution générale, en Europe, de capitaux américains  ou japonais — diminution qui touche également le site France.

Nombre de projets d’investissements en France selon le pays d’origine

Pays d’origine 2008 2009 var 08/09

1 Etats-Unis 111 111 0%

2 Allemagne 94 100 6%

3 Royaume-Uni 64 44 -31%

4 Suisse 24 32 33%

5 Italie 14 32 129%

6 Pays-Bas 17 25 47%

7 Japon 30 20 -33%

8 Espagne 22 19 -14%

9 Belgique 25 19 -24%

10 Canada 10 13 30%

11 Suède  15 11 -27%

12 Chine 7 10 43%

13 Danemark 5 8 60%

14 Inde 9 8 -11%

15 Luxembourg 2 7 250%

Inde

Chine

Etats-unis

France

Allemagne

Royaume-Uni

0 10 20 30 40 50 60 70 80

24%23%

53%

14%62%

24%

15%16%

69%

Source : Ernst & Young European Investment Monitor 2010

Répartition des projets d’origine Etats-Unis, Inde et Chine destinés au groupe France — Allemagne — Royaume-Uni en 2009

Source : Ernst & Young European Investment Monitor 2010

1  Source : note d'information du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la recherche, Les étudiants étrangers dans l'enseignement supérieur français.

Page 23: Baromètre attractivité de la France en 2010

21Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Recherche … en développementLes implantations internationales liées aux activités de recherche et développement (R&D) et de logistique se maintiennent bien par rapport aux autres fonctions.

Signe positif pour l’attractivité de la R&D française, la hausse des créations d’emplois R&D marque une progression record (+142% pour 41 projets), ce qui place la France en tête des pays européens créateurs d’emplois liés aux investissements internationaux dans la recherche. Ces bons résultats, certainement favorisés par le crédit  impôt-recherche, un des régimes fiscaux les plus attractifs  au monde, contribuent au maintien et à l’amélioration de  la capacité d’innovation française.

Si le Royaume-Uni enregistre 1,5 fois plus de décisions d’investissements en R&D que la France, ce sont majoritairement des implantations de plus petite taille. Et l’Allemagne, pour sa part, ne comptabilise que 25 annonces dans ce secteur. 

Atout français historique, la logistique se porte bien également. La France allie une position géographique privilégiée à  une expérience une fois encore reconnue dans ce domaine et, ce,  de l’amont à l’aval. Elle dispose d'infrastructures routières et ferroviaires exceptionnelles, sans citer le hub  de Roissy-Charles-de-Gaulle.  

Avec 1 600 emplois logistiques créés, la France se place  en première position européenne. Hub efficace, elle accueille 17% de projets logistiques supplémentaires par rapport à 2008, lesquels lui valent une augmentation de 24% d’emplois face  à une Allemagne qui ne progresse pas en nombre de projets  et perd 28% d’emplois. D’ailleurs, Lidl — la marque de discount allemande — est à l’origine de 4 des projets les plus créateurs d’emplois dans des plates-formes de distribution en France.

Perspective 2011 : des investisseurs stables… et prudents

Quels types d’investisseurs sont prêts à s’implanter en France ? On constate un décalage significatif entre les entreprises déjà établies en France et celles qui ne le sont pas.

Lorsqu’elles sont implantées sur le territoire français, les entreprises affichent non seulement leur satisfaction (80%) mais également leur intention de rester : 79% d’entres elles comptent maintenir leurs activités sur le territoire. Une fois découverte et « apprivoisée », la France semble donner  les garanties nécessaires aux entreprises pour les inciter à  se développer et à investir. 

Point d’alerte, cependant, pour l’avenir, le recul drastique de  la proportion de répondants déjà implantés en France et prêts  à y réinvestir : en 2009, ils étaient 48% à vouloir y renforcer leurs investissements, ils ne sont plus que 18% pour cette année. De plus, une part non négligeable d’entreprises déjà implantées en France (17%) ferait le choix de désinvestir ou de délocaliser certaines activités. 

Les entreprises non implantées en France se montrent encore plus sceptiques quant à l’attractivité du territoire. Cette année, seuls 43% des décideurs internationaux non implantés considèrent l’Hexagone attractif, contre 59% en 2009. Ce qui frappe, c’est qu’en peu de temps, la perception  

des investisseurs s’est radicalisée. La crise semble avoir eu un impact négatif sur la perception de l’attractivité de la France  par ceux qui ne la connaissent pas. 

Nombre de projets et créations d’emplois en France en 2008 et 2009 par fonction

Nombre de projets Création d’emplois

Fonction 2008 2009 2008 2009

Marketing et Ventes 262 249 2194 2138

Activités de production 112 139 4155 5873

Logistique 42 49 1322 1645

Centres de R&D 25 41 875 2115

Autres 29 31 677 436

Centre de décision 42 14 2867 380

Services de support 11 6 913 711

Globalement, votre groupe envisage de ...

Les entreprises implantées en France... (145 répondants)

Les entreprises non implantées en France... (63 répondants)

Ne se prononce pas

Désinvestir, supprimer des activitésou relocaliser hors de France

Renforcer ses investissementsen France

Maintenir ses activités en France 61%

18%

17%

4%

0 10 20 30 40 50 60 70

Ne se prononce pas

Ne pas investir en France

S'implanter ou investir en France

68%

10%

22%

0 10 20 30 40 50 60 70

Source : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de la France 2010

Source : Ernst & Young European Investment Monitor 2010

Page 24: Baromètre attractivité de la France en 2010

22 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Page 25: Baromètre attractivité de la France en 2010

23Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Le futur de l’attractivité française : dimension européenne ou dimension mondiale ?

Alors que l’attractivité de la France semble subir des turbulences de moindre intensité que beaucoup de pays européens, les 208 investisseurs interrogés ne renouvellent que prudemment leur confiance dans le « modèle français ». 

L’attachement au marché français est fragilisé entre autres éléments par  la concurrence entre les grandes destinations européennes. En effet, pour  les prochaines années, les décideurs internationaux manifestent une confiance plus franche dans l’évolution de l’attractivité du Royaume-Uni et de l’Allemagne. L'image qu'ils dessinent placerait ces deux économies dans une classe mondiale, alors que  le site France resterait bloqué dans une compétition européenne.

Comment le site France est-il perçu au sein de ce match à trois qu’il livre depuis plusieurs années tant sur la scène européenne que sur la scène mondiale ? La France parvient-elle à convaincre de nouveaux décideurs ? Pour les investisseurs, quels sont les piliers  du modèle d’attractivité français sur lesquels ils fondent leur intérêt ? Quelle vision ont  les investisseurs de la modernisation de la France et de sa capacité à mener les réformes ? 

Page 26: Baromètre attractivité de la France en 2010

24 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

La confiance est stable

En 2009, les investisseurs considéraient la France capable de faire face à une situation difficile ; dans la tourmente, ils voyaient dans son modèle socio-économique une valeur refuge. Aujourd’hui, alors que s’amorce une reprise, ils manifestent un intérêt appuyé, voire parfois une préférence, pour ses voisins immédiats et rivaux de toujours, le Royaume-Uni et l’Allemagne.

C’est avec une année de recul sur la crise que les investisseurs interrogés se sont prononcés sur leur perception du site France : ils ont en grande majorité (72%) réaffirmé leur confiance dans la capacité de la France à sortir de la crise.

D'ailleurs, selon le rapport Ernst & Young Prévisions pour l’Eurozone — Printemps 2010, la France a moins souffert de la crise que ses compatriotes européens. Cela se traduit entre autres par des prévisions de croissance de son PIB supérieures à celles de l’Eurozone. Entre 2011 et 2014, le PIB français devrait croître de 2% en moyenne. 

Plus encore, le taux des « très confiants » passe de 12% en 2009 à 19% cette année. Néanmoins, force est de constater qu’en termes de confiance, le site France perd 3 points (72% contre 75%)  par rapport à l’année passée. 

Pratiquants non croyants, les investisseurs implantés en France affichent plus de réserve sur leur confiance en la France à rebondir (26% disent en douter). Aussi faut-il être prudent sur 

l’interprétation de ce taux de confiance à mettre en perspective avec près de 50% de décideurs interrogés qui estiment que l’attractivité de la France ne va pas s’améliorer dans les 5 années à venir. 

8%19%

53%

17%

3%

Très confiant

Ne se prononce pas

Assez confiant

Peu confiant

Pas du toutconfiant

Etes-vous confiant dans les capacités de la France à rebondir en sortie de crise ?

Source : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de la France 2010 (208 répondants)

La « marque France » « Dans le contexte mondialisé qui est le nôtre, ce ne sont plus seulement les marques de produits ou de services qui sont en concurrence pour créer de la préférence : ce sont également de plus en plus celles des pays, des villes et des régions — lesquelles cherchent à promouvoir leur image. Car comme le rappelle Simon Anholt, « l’affichage d’une marque nationale est autant un acte de légitime défense qu’un comportement proactif. Elle est la réponse nécessaire à la tendance naturelle au repli de l’opinion. Un pays qui ne gère pas sa marque courrait le risque d’être enfermé dans une marque qui ne correspond pas à ses ambitions ou ses intérêts, voire se trouverait marquée d’ignorance, de confusion ou du poids d’une histoire dépassée ».

L’importance des marques d’origine dans la seconde mondialisation

Les pays ou les villes qui laissent aller leur marque d’origine prennent soit le risque de voir leur identité façonnée par d’autres, soit celui de voir les caractéristiques négatives prendre le dessus. Aussi de plus en plus de pays travaillent-ils de façon approfondie l’image

de leur « marque pays » afin de consolider leur identité concurrentielle. C’est notamment le cas de la Chine qui vient de lancer son label « Made In China : Made by the world ».

A l’heure où les marques pays se disputent les attributs d’image, où les villes déploient des stratégies d’attractivité et d’image — Paris est en compétition avec Londres, Los Angeles avec New York — nous sommes résolument entrés dans une compétition de marques territoriales.

La France, à contre-courant ?

Fort de ce constat, W&Cie a sondé, non pas les investisseurs, les touristes ou encore les chefs d’entreprise, mais bien « le grand public français » sur sa perception de la marque France. Notre intuition a été confirmée : il y a, en France, un sport national qui consiste à s’auto-flageller, à se dénigrer en permanence, à marquer des buts contre son camp. Jamais un Américain ou un Chinois ne dirait de sa « marque pays » ce que les Français peuvent dire de la

Page 27: Baromètre attractivité de la France en 2010

25Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Le modèle économique français vu par les décideurs : protection sociale, productivité et coûts élevés

Le modèle économique français actuel — même si 20% des répondants du Baromètre 2010 n’en identifient pas les contours précis — reste très marqué par sa dimension sociale.

Au premier rang des atouts distinctifs du site France, près d’un tiers des décideurs déjà implantés mentionnent la qualité de la protection sociale (23%) sans se cacher qu’elle s'obtient en contrepartie d'un coût élevé.

Si le système social est confronté à de véritables défis  de financement, il n’en reste pas moins reconnu par l’ensemble  des investisseurs étrangers comme une caractéristique principale du modèle économique français. 

Vient ensuite un haut niveau de productivité du travail (21%  des investisseurs). Souvent dénigrée par les observateurs,  la productivité en France est plus élevée que ne le laisse percevoir l’image des « 35 heures ». Selon un rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT), la France se classe ainsi en 5ème position des pays les plus productifs, derrière les États-Unis  et devant le Royaume-Uni et l’Allemagne. 

Par ailleurs, les grands groupes sont 28% à considérer le soutien à l’innovation comme une caractéristique majeure du site France. Ils sont 21% à reconnaître l’importance de grands projets portés 

par les partenariats public-privé dont le nombre a fortement progressé ces dernières années. On en comptabilise 329 depuis 2004, notamment dans le BTP, les équipements urbains, l’énergie, la culture et le sport. 

En revanche, le marché intérieur français (1%) ne semble plus suffire aux aspirations des investisseurs étrangers, ni le rayonnement des grands champions industriels (2%) ni les mécanismes financiers de l’implantation (accès au crédit : 6%  et fiscalité équilibrée : 7%).

Quelles sont les deux principales caractéristiques du modèle économique français ?

Ne se prononce pas

Autres

Le marché intérieur

Les grands groupes industriels

Le coût modéré du financementet l'accès au crédit

Une fiscalité d'entreprise équilibrée

L'importance des initiativesenvironnementales

Le modèle de croissancetiré par la demande

L'importance des grands projets portéspar des partenariats public-privé

La taille importantedu marché accessible

La priorité donnée à une croissancesur le long terme et non

à des initiatives court terme

Le soutien à l'innovation

La productivité élevée

La qualité d'un modèle de protectionsociale, à un coût du travail

cependant élevé23%

21%

18%

17%

16%

13%

10%

9%

7%

6%

2%

1%

3%

20%

0 1510 10 2520Source : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de la France 2010 (208 répondants)

marque France. Notre capacité de dérision est inépuisable. Or la dérision est le pire poison de toute marque, elle tue son image et rend impossible tout projet, toute conquête.

La diversité, richesse de la France

La première caractéristique de la marque France est la diversité : diversité de sa représentation, diversité de ses atouts, complémentarité de ses forces et de ses faiblesses.

« La France est diversité » disait Fernand Braudel ; c’est l’attribut saillant majeur de notre « marque pays ».

Cet attribut propre à la marque France est une opportunité réelle dans un monde globalisé où les marques les plus puissantes font de plus en plus évoluer leurs codes : AOL, IBM, Carrefour ou encore Google disposent de plus de quarante versions variables de leur identité, afin de l’adapter au mieux au contexte, à l’environnement, aux cibles et aux contraintes temporelles.

Il faut définir un territoire de communication fort et varié pour la marque France, un territoire qui lui permette de jouer un rôle de premier plan dans la mondialisation de l’immatériel. Imaginer une marque France que les entreprises françaises et les salariés puissent s’approprier et revendiquer facilement. Une marque France qui rende justement compte de notre diversité et de l’esprit Français.

Nous sommes aujourd’hui, nous, Français, les piètres vendeurs d’un bon produit. Définissons un territoire et une identité de marque forts pour le produit France, afin d’être de meilleurs ambassadeurs de nos réelles performances. »

Denis Gancel, Président de l’agence W & Cie

Page 28: Baromètre attractivité de la France en 2010

26 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

La France en division européenne, l’Allemagne et le Royaume-Uni en ligue mondiale

Selon 45% des investisseurs, la France, face à la crise, s'en sort mieux que le reste de l'Europe. Pourtant, la comparaison avec la perception de l'environnement concurrentiel du Royaume Uni et de l'Allemagne place la France dans un cadre d'attractivité européen, quand ses premiers concurrents sont en ligue mondiale.

Les investisseurs sont formels : 45% estiment que, face à la crise, la France tire son épingle du jeu par rapport aux autres économies occidentales. Pour autant, à trois ou cinq ans, les investisseurs affichent une plus forte confiance sur l’amélioration de l’attractivité de l’Allemagne et du Royaume-Uni. Le modèle France ne leur semble pas suffisant pour faire front avec une grande réactivité aux enjeux de la sortie de crise  d’une part, d’une croissance à long terme, d’autre part.

Quand on demande aux 208 investisseurs de l’échantillon composé pour l'enquête Attractivité de la France de désigner le principal concurrent de l’Hexagone, 39% citent l’Allemagne. A préciser  que cette dernière se ménage une large avance (20 points) sur le deuxième concurrent historique de la France, le Royaume-Uni. C’est le statu quo par rapport aux années passées.

En revanche, l’opinion des investisseurs sur ses deux concurrents directs a radicalement changé. Les déclarations des investisseurs sélectionnés pour l’Allemagne avec les mêmes critères proposent un cadre de compétitivité élargi par rapport à celui de la France. 

En effet, l’étude Ernst & Young sur l’attractivité de l’Allemagne 2010 fait apparaître les États-Unis (29%) en tête, puis  le Royaume-Uni (13%) et la Chine (10%). La France qui, l’an dernier, était encore son principal concurrent, rétrocède en 2010 au quatrième rang avec seulement 7% de mentions. 

De même au sujet du Royaume-Uni, ils sont 8% à placer la France parmi ses concurrents, mais très loin derrière les États-Unis (39%) et l’Allemagne (20%).

En Occident, les Etats, endettés, sont voués à devenir de moins en moins créateurs de croissance. Les mécanismes de relance devront être relayés par le secteur privé, qui demande toujours plus de flexibilité et de créativité, des exigences auxquelles  le modèle français semble répondre aujourd’hui moins bien  que ses concurrents allemand et britannique. 

Cependant, ces trois pays sont liés politiquement et économiquement par l’Europe. L’objectif de cohésion européenne est-il une injonction à se développer ensemble et non pas  en concurrence ? Daniel Cohen, dans La prospérité du vice, met en garde les puissances européennes : l’Histoire a vu se succéder les dominations des puissances, mais à chaque fois a rétabli l’équilibre par une rupture (guerre, crise économique,  coalition etc.).

Source : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de la France 2010 (208 répondants)

5%

45%

8%

42%

... mieux

... moins bien

... ni mieux,ni moins bien

Ne se prononce pas

Face à la crise, pensez-vous que la France s’en sort mieux ou moins bien que les autres pays d’Europe occidentale ?

Sources : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité du Royaume-Uni 2010 (204 répondants) Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de l'Allemagne 2010 (205 répondants) Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de la France 2010 (208 répondants)

France

Allemagne

Royaume-Uni 56%

54%

45%

0 10 20 30 40 50 60

L’intérêt de ces pays pour l’implantation et le développement de votre entreprise... « Va s’améliorer »

Page 29: Baromètre attractivité de la France en 2010

27Baromètre Attractivité du Site France — 2010

D’un point de vue global, quel est le principal pays concurrent de ...

Etats-Unis

Hong-Kong

Royaume-Uni

Allemagne 39% (-6)

10% (-1)

8%

8%(+4)

0 10 20 30 40

... la France

France

Chine

Royaume-Uni

Etats-Unis

10% (-1)

0 10 20 30

29% (+19)

13% (+2)

10% (-2)

7% (-15)

... l’Allemagne

Chine

France

Allemagne

Etats-Unis 39%

20%10% (-1)

8%

5%

0 10 20 30 40

... le Royaume-Uni

Vu du Royaume-Uni : cohérence et flexibilité

« Je pense que la crise économique et la récession ont imposé aux entreprises un retour à certaines valeurs fondamentales, comme la nécessité de disposer de collaborateurs compétents et d’une main-d’œuvre très adaptable. Les mesures de flexibilité adoptées au Royaume-Uni par les équipes dirigeantes et les salariés (congés sans solde, travail temporaire, fermeture d’une semaine, et parfois même réduction de salaire) ont permis de limiter les suppressions de postes, qui auraient été, sans cela, beaucoup plus nombreuses.

S’adapter aux nouvelles règles de l’économie mondiale

L’attitude face à l’endettement a également changé, chacun ayant pris conscience du fait que les aides ne seront pas toujours disponibles à si faible coût et que les entreprises, comme les consommateurs, ne souhaitent pas accroître leur endettement.

L’importance du rôle des entreprises pour l’économie — et donc pour la société — dans la création d’emplois et de revenus pour tous est également mieux reconnue, tout comme les taxes générées par le secteur privé — taxes que le gouvernement peut ensuite affecter aux écoles, à la santé et aux infrastructures.

Dans cette nouvelle « donne », le risque est également mieux pris en compte et chacun a compris que les entreprises peuvent parfois être confrontées à plusieurs risques de manière simultanée.

De nombreuses entreprises ont enfin réalisé qu’elles devaient changer pour s’adapter aux nouvelles règles de l’économie mondiale. Nombreuses aussi sont celles qui ont dû chercher de nouveaux débouchés.

De la nécessité d’une certaine stabilité

Ce que les entreprises attendent maintenant le plus des dirigeants politiques, c’est qu’ils leur apportent une certaine visibilité. Elles ont besoin que les décisions soient prises rapidement — ce que certains dirigeants des marchés émergents savent très bien faire — mais aussi besoin de certitudes et de cohérence. Les dirigeants d’entreprise doivent pouvoir être sûrs, par exemple, que le système d’imposition ne sera pas modifié sans avertissement préalable. Tous, individus comme entreprises, souhaitent que le climat d’incertitude prenne fin.

Certaines entreprises, du moins au Royaume-Uni, ont réglé la question des retraites de leurs employés. Les gouvernements doivent maintenant régler le problème des retraites du secteur public, et le plus tôt sera le mieux.

Enfin, je pense que nous avons pris conscience de la nécessité absolue de disposer, pour attirer les investissements étrangers, d’infrastructures adaptées et d’un marché du travail flexible — comme en Grande-Bretagne où la flexibilité est devenue un atout économique. »

Helen Alexander,

Présidente de la Confédération des industries britanniques

Sources : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de la France 2010 (208 répondants) Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de l'Allemagne 2010 (205 répondants) Baromètre Ernst & Young de l'attractivité du Royaume-Uni 2010 (204 répondants)

La question posée est la suivante : la France a-t-elle bien pris  la mesure des défis de la mondialisation ? Aurait-elle, à son insu, manqué son entrée en « ligue mondiale » pour demeurer « régionale » ? Ou bien, la France serait-elle la victime de son propre scepticisme systématique qui lui interdit toute fierté collective ? Sans cet élan d’un peuple, le risque est de voir bridée l’énergie nationale pourtant nécessaire pour prendre  la mesure des changements et répondre sans délai de façon juste au contexte économique qui s’impose à tous.

Page 30: Baromètre attractivité de la France en 2010

28 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Eco-activités et technologies vertes (35%).Entre affichage marketing et transformation réelle des entreprises (procédures repensées, chaîne logistique reconfigurée, éco-conception), le développement durable a-t-il créé de nouvelles opportunités de croissance ? Aujourd’hui, l’investissement dans les technologies propres est perçu comme un outil de sortie  de crise, ce que confirment 55% des répondants à l’enquête Ernst & Young Cleantech matters 2009. Cette conviction vient éclairer la réalité des investissements. En termes d’implantations internationales, la France arrive en effet en tête des pays européens, devant le Royaume-Uni. Elle attire 53 projets en 2009, soit 34% du total des implantations cleantechs en Europe,  pour un nombre d’emplois créés induits qui a plus que quadruplé entre 2008 et 2009. Si les efforts réalisés et le potentiel  de croissance de ces nouveaux secteurs ne peuvent être remis en cause, la concrétisation en matière d’investissements étrangers se fait toutefois encore attendre, la part de marché des projets cleantechs étant seulement de 4,8% en 2009 en Europe.

Énergie et Utilities (34%). Alors que l’on se prépare à la gestion de la rareté énergétique, dans un contexte de pénurie d’énergie fossile, les particularismes français — le choix du nucléaire ainsi que les modes de gestion de l’eau et des déchets en partenariat public-privé — sont reconnus et exportés. L’énergie est perçue comme nerf de l’économie.  Le secteur du nucléaire, en particulier, affiche des prévisions  de 4% de croissance en 2010.  La réalité des implantations internationales en France en 2009 vient confirmer l’intérêt économique du secteur : l'electricité accueille 2 fois plus de projets qu'en 2008 — les deux tiers s'orientent vers les énergies renouvelables, notamment  la production d’énergie solaire.

Technologies de l’information et de la communication (18%). Les dépenses mondiales en informatique et télécommunications (IT) devraient progresser de 3,2% en 2010 pour retrouver leur niveau de 2008. Offre de « Software as a Service » de plus en plus importante, explosion des services web et de géo-localisation  en téléphonie mobile, Internet des objets… plusieurs tendances fortes vont faire évoluer la société vers une économie de la donnée, où la valeur se crée de moins en moins sur les solutions technologiques mais sur l’analyse des données créées par ces technologies. En termes de structuration du tissu économique, ces changements impliquent l’apparition de nombreux « petits acteurs » spécialisés aux dépens des très gros acteurs.

Un avenir vert et branché

Pour les 208 décideurs interrogés, les secteurs d’avenir sont les technologies vertes, l’énergie et les technologies de pointe — des TIC aux biotechnologies.

Quels seront les secteurs moteurs de l’attractivité de la France en 2010 et 2011 ?

Ne se prononce pas

Aucun

Autre

Le tourisme

L'industrie électronique et électrique

Les biens de consommation

L'industrie du divertissement

L'immobilier et le BTP

La banque / finance / assurance

L'industrie des transports

Les services aux entrepriseshors secteur financier

L'industrie pharmaceutiqueet les biotechnologies

Les TIC

Les énergies et les «utilities»

Les éco-activités, les technologiesvertes et l'environnement 35%

34%

18%

16%

14%

12%

11%

9%

9%

6%

5%

2%

1%

1%

4%

0 10 20 30 40

Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de la France 2010 (208 répondants)

Page 31: Baromètre attractivité de la France en 2010

29Baromètre Attractivité du Site France — 2010

L’innovation incrémentale plébiscitée par les investisseursPour un tiers des investisseurs interrogés, l’innovation s’exprimera en France, dans les années à venir, à travers les savoir-faire,  ces « avoirs spécifiques » d’une entreprise, acquis et compétences partagés en son sein, sans pour autant être formalisés. C’est d’eux que l'entreprise tient sa performance, qu’elle se mobilise avec pragmatisme pour résoudre des problèmes, ce sont les supports majeurs de l’innovation continue. Les décideurs reconnaissent donc ici l’innovation continue — ou incrémentale — qui constitue 90% des efforts d’une entreprise pour toujours mieux s’adapter à son marché en améliorant ses produits, en y ajoutant  des fonctionnalités, par opposition à l’innovation de rupture,  qui n’arrive que très sporadiquement dans la vie d’une entreprise. 

La formation des talents, gage de créativitéComment permettre aux entreprises implantées en France  de devenir leaders en matière d’innovation et de créativité ?  A cette question, les décideurs répondent qu’il s’agit avant tout d’améliorer le niveau d’éducation et de formation dans  les nouvelles technologies (43%) et de développer la culture  de l’innovation et l’esprit d’entreprendre dans l’enseignement (36%). Les décideurs n’attendent pas de la France qu’elle forme des « surdiplômés », mais qu’elle instille dans l’enseignement une culture de l’innovation qui permettra à des jeunes diplômés (BAC+2/BAC+3) d’être créatifs, autonomes et de s’adapter  aux évolutions des comportements et des techniques.

Le Crédit Impôt Recherche, une fiscalité qui porte l’esprit d’entrepriseDonner une fiscalité favorable aux entreprises innovantes ? Cette requête est passée de la 2ème à la 6ème place dans les priorités des investisseurs entre 2009 et 2010 : ce déclassement semble positif dans la mesure où il pourrait signifier que les efforts d’augmentation et de simplification du Crédit Impôt Recherche (30% des dépenses de R&D depuis 2008) ont porté leurs fruits. La France est devenue le 3ème pays de l’OCDE le plus attractif en matière de traitement fiscal de la R&D en gagnant dix places dans ce classement depuis 20011 .

Dans le classement European Innovation Scoreboard 2009, la France occupe la 11ème place en matière d’innovation, loin derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni, respectivement  en 3ème et 4ème positions. Pourtant, la recherche publique française est performante : la France est le premier pays du G7 pour la part des établissements d’enseignement supérieur dans  la quantité globale de brevets déposés. 

C’est là que réside la principale difficulté : la France, pays  des penseurs et des théoriciens, peine à transformer ses idées en applications commercialisables. Le nombre de PME françaises innovantes est insuffisant et la R&D privée est moins développée qu’en Allemagne ou aux Etats-Unis. Sans doute, pour rattraper ce retard, faut-il travailler à construire des ponts entre la recherche et l’industrie ou encore cultiver le goût du risque entrepreneurial des chercheurs et innovateurs, lequel semble plus prononcé chez nos voisins.

Dans quel domaine l’innovation va-t-elle le plus s’exprimer dans les années à venir en France ?

30%

29%

21%

19%

18%

13%

11%

11%

1%

1%

2%

9%Ne se prononce pas

La logistique

Le tourisme

L'énergie (renouvelable)

L'ingénierie financière

La supply chain

Les modes de management etd'organisation des entreprises

Le marketing et la commercialisation

Les services liés aux produits

Les produits

Les modes de communication :internet, mobile, etc.

Les savoir-faire

0 10 20 30

Source : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de la France 2010 (208 répondants)

Innovation : la France peine à tranformer les essaisSelon 30% des investisseurs interrogés, l'innovation s'exprimera avant tout en France dans les savoir-faire. Et pour 43% des décideurs, c'est en améliorant le niveau d'éducation et de formation dans les hautes technologies que les entreprises françaises pourront devenir leaders en matière d'innovation et de créativité.

1 Source OCDE, Etude économique de la France, 2009

Page 32: Baromètre attractivité de la France en 2010

30 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

De nouvelles pistes

« La crise financière et la crise économique qui a suivi ont eu deux conséquences lourdes et irréversibles : tout d’abord, elles ont accéléré le déplacement du centre de gravité de l’économie mondiale vers l’Asie et, enfin, elles ont conduit à repenser les règles du jeu dans le domaine financier — des modifications qui ne sont toujours pas acquises.

L’urgence de la croissance

Il existe un vrai risque que l’Europe soit reléguée en 2ème division de l’économie mondiale si on ne fait rien. En 2010, la Chine affichera un taux de croissance de l’ordre de 10%, l’Inde 8% — voire plus — et les pays émergents d’Amérique latine enregistreront également des taux élevés. Les Etats-Unis seront, quant à eux, à 3% quand l’Europe ne serait qu’à 1%.

Compte tenu des facteurs démographiques, la croissance annuelle potentielle de l’Europe à l’horizon 2020 ne serait, dans le scenario « au fil de l’eau », que de 1,5 à 1,7% : c’est inacceptable.

Le Keynésianisme nous a permis de traverser la crise ; maintenant, il nous faut absolument passer au « Schumpeterisme » : que la R&D, l’innovation, l’éducation et l’enseignement supérieur ainsi que la croissance des petites et moyennes entreprises deviennent des priorités absolues !

Même s’il nous faut en premier lieu réduire les déficits et les dettes publiques, ce sont bien les dépenses de fonctionnement des Etats et des autres entités publiques qu’il faut résorber et non les dépenses d’investissement. C’est à ces exigences que répondront l’Agenda « Europe 2020 » (l’Agenda de Lisbonne revu et complété à l’aune du développement durable) ou, en France, la Commission du Grand Emprunt et la Commission Attali 2 — dont le rapport est attendu pour juillet.

Grand Emprunt, PME, financement

Plus de la moitié des recettes du Grand Emprunt va alimenter des fonds attribués par des jurys internationaux à une dizaine de pôles (entre 5 et 10) issus de rapprochements entre Grandes Ecoles et Universités. Dans le même temps, il convient de conserver le Crédit Impôt Recherche et d’aller plus loin pour inciter les PME à investir dans la R&D.

La France a beaucoup fait pour inciter à la création d’entreprises : désormais, il faut soutenir l’essor des entreprises de taille intermédiaire, trop peu présentes sur notre territoire. Celles-ci sont source d’innovation, créatrices d’emplois et in fine de croissance. De plus, elles peuvent contribuer à diminuer le déficit extérieur.

Pour cela, il faut encourager en France le capital-investissement (private equity), trop souvent dédié aux transmissions

des entreprises (LBOs) et pas assez au capital-risque et au capital-développement.

Le renforcement d’OSEO va dans ce sens. Mais il faut aller plus loin, car la réglementation va obliger les banques et les assurances à détenir plus de fonds propres, ce qui risque de réduire leur capacité à financer l’économie réelle.

Explorer de nouvelles pistes

Nous avons aujourd’hui en France un taux d’épargne des ménages de 17%. Avec la montée du chômage, l’épargne de précaution a augmenté. L’enjeu principal consiste à réussir à allouer l’épargne disponible à l’investissement productif et au financement des infrastructures à fortes externalités positives.

Aujourd’hui, la Banque Européenne d’Investissement emprunte de 70 à 80 milliards d’euros par an. Elle pourrait recycler plus d’épargne en empruntant par exemple 30 milliards de plus et en utilisant ce supplément pour aider au financement de l’agenda « Europe 2020 », sans augmenter les dettes publiques.

Après l’échec de l’agenda de Lisbonne, il nous faut absolument atteindre ce nouvel objectif « Europe 2020 ». »

Christian de Boissieu,Professeur à l’Université de Paris I

Panthéon-Sorbonne, Président du Conseil d’Analyse Economique placé auprès du Premier Ministre

Page 33: Baromètre attractivité de la France en 2010

31Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Transformer les forces nationales en atouts mondiauxLorsqu’il est projeté dans une concurrence mondiale, le modèle économique se transforme en modèle d’attractivité et les investisseurs en soulignent les signes forts : qualité de vie pluridimensionnelle, excellence sectorielle et transformation des capacités d’innovation.

La qualité de vie reste le premier atout mondial de la France selon les 208 décideurs internationaux interrogés. Ce critère recouvre aussi bien un haut niveau de protection sociale que la richesse et la diversité du patrimoine culturel  et naturel… Autant d’éléments qui participent peu ou prou directement à la qualité reconnue du modèle français.  Cette perception des décideurs corrobore les conclusions  de l’index d’International Living, lequel place la France sur la première marche du podium 2010 en matière de qualité  de vie. En plébiscitant ce critère, les décideurs internationaux mettent en avant une forme d’attractivité non monétisable  qui contribue à la valeur immatérielle du site France.  C’est la théorie d’une « qualité de vie pluridimensionnelle » défendue par l’économiste Joseph Stiglitz : éducation, santé, travail, sécurité… sont autant d’éléments à prendre en compte dans le calcul de la richesse d’un pays et, partant, dans son offre aux investisseurs. 

L’enjeu est aujourd’hui pour la France de transformer cette promesse de qualité de vie en véritable atout concurrentiel. Cela passera aussi bien par l'innovation dans les services à  la personne au sens large (tourisme, éducation, santé…) que dans une organisation moderne et pragmatique de l’État et  des collectivités, et des services privés en matière d’éducation (de la petite enfance à la formation permanente), de loisirs culturels, d'environnement urbain… Et cela, afin de proposer, pourquoi pas, de nouveaux modes de consommation.

Le socle de l’attractivité future de la France ne pouvant reposer uniquement sur ce premier pilier, les investisseurs louent également, à 27%, les fortes spécificités sectorielles de l’économie française. Énergie (notamment nucléaire), industries automobile et aéronautique, pharmacie… les champions français sont perçus comme les figures de proue de l’attractivité du site France.

Enfin, les leaders économiques interrogés citent à 25% la capacité d’innovation et le niveau de l’enseignement comme des atouts majeurs sur lesquels la France peut s'appuyer. Or, au vu des classements internationaux, seules 3 universités françaises apparaissent dans le top 100 du classement  de Shanghai 2009 pour 11 britanniques et 5 allemandes.  Le système éducatif français doit de toute urgence opérer  une mutation pour gagner en visibilité et en performance afin  de transformer les « facultés » en lieu et place de grandes institutions capables de rapprocher économie et philosophie, médecine et ingénierie… Gageons que les crédits alloués à  la création de pôles universitaires de renommée internationale, dans le cadre de l’opération « Campus » puis de l’appel à projets du grand emprunt « Campus d’excellence », l’aideront à  se développer en ce sens. 

Quels sont les atouts "Made in France" sur lesquels la France peut s’appuyer dans un monde qui change ?

31%

27%

25%

20%

16%

13%

12%

10%

8%

2%

3%

2%

8%

16%

18%

25%

Ne se prononce pas

Aucun

Autre

Des grands projets misen œuvre dans les villes

L'entrepreneuriat et l'esprit d'entreprise

L'attitude de la France faceaux enjeux environnementaux

La stabilité de son secteur bancaire

Les investissements énergétiques qui luipermettent d'être moins dépendante

Une bonne accessibilité internationale

Les grands groupes industriels français

La capacité d'innovation etle niveau d'enseignement

Des spécificités sectorielles fortes

La qualité de vie

0 10 20 30

Source : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de la France 2010 (208 répondants)

Page 34: Baromètre attractivité de la France en 2010

32 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Réformes : moins de contraintes, plus de créditPour préparer les temps qui s’ouvrent, les pouvoirs publics ont pris de nombreuses mesures : Plan de Relance, Grand Emprunt, Opération Campus, réformes fiscales. Comment les investisseurs jugent-ils ces dispositifs : simples amortisseurs ou sources de croissance ?

Même si les mesures récentes prises par le gouvernement sont, dans l’ensemble, bien perçues des investisseurs (62% pour le Grand Emprunt, 55% pour le Plan de Relance, 48% pour la réforme de la taxe professionnelle et pour la fiscalité environnementale), il n’en reste pas moins que près d’un quart d’entre eux estime qu’elles ne constituent pas de véritables outils de sortie de crise et qu’elles ne sont pas des moteurs d’amélioration durable de l’attractivité de la France.

Parlez compétitivité fiscale à un décideur étranger : il s’arrête souvent au taux d’imposition sur les résultats, sans prendre en compte la base de calcul, les déductions et réintégrations autorisées. A ce jeu, la France fiscale reste handicapée : 33,3% contre 12,5% en Irlande ou 19% en Pologne. Seuls les Américains (35%) et les Japonais (40%) « font mieux » !

Malgré des efforts confirmés en 2010 — le Crédit Impôt Recherche, l’avenant à la convention fiscale franco-américaine, la suppression de la taxe professionnelle, la mise en place d’un régime favorable pour les impatriés, le bouclier fiscal, l’aménagement de l’ISF dans le cadre de l’investissement dans les PME… — accompagnés depuis 2008 par

Les réformes enmatière de fiscalitéenvironnementale

La réforme de la taxeprofessionnelle

Le plan de relance

Le grand emprunt

Très ou assez adaptée

Assez peu ou pas du tout adaptée

Ne se prononce pas

62% 18% 20%

55%

48%

48%

22%

22%

21%

23%

30%

31%

40% 9%

43%

Source : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de la France 2010 (208 répondants)

Parmi les mesures de relance, quelles sont les plus adaptées à l’amélioration de l’attractivité de la France?

Attractivité fiscale de la France : ne pas s'arrêter au taux

Page 35: Baromètre attractivité de la France en 2010

33Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Pour mieux cerner les clefs de l’attractivité, nous avons imaginé donner le pouvoir aux leaders économiques : quelles décisions prendraient-ils pour renforcer l’attractivité de la France ? En dépit des nouvelles mesures d’assouplissement du cadre juridique et fiscal des entreprises et du fonctionnement du marché du travail, 41% des investisseurs sont toujours prompts à plaider pour une plus grande flexibilité. Une souplesse que les grandes entreprises sont proportionnellement encore plus nombreuses  à appeler de leurs vœux (52%). 

Les plus petites entreprises, pour leur part, ont tendance à demander à l’État plus de moyens par un accès facilité au crédit : 19% des entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à  150 millions d’euros attendent ainsi une réaction de l’Etat  en ce sens.

Par ailleurs, 20% des investisseurs interrogés estiment qu’une réforme du système de formation et d’éducation aurait également un impact très positif sur l’attractivité de la France. 

Quelles mesures prioritaires la France doit-elle prendre pour renforcer son attractivité auprès des investisseurs étrangers ?

Ne se prononce pas

Aucun

Autres

Le développement professionnel

Organiser le marketing du site Franceauprès des pays étrangers

Encourager les pratiques des entreprisesen matière de développement durable

Améliorer l'efficacité des services publics

Investir dans des projets d'infrastructureet des projets urbains

Faciliter l'accès au crédit bancaire

Soutenir la recherche et l'innovation:développement de projets collaboratifs,

promotion des industries innovantes

Réformer le système de formationet d'éducation

Baisser les charges sociales

Assouplir l'environnement administratif,juridique et fiscal des entreprises

41%

36%

20%

16%

11%

11%

11%

9%

8%

1%

1%

1%

6%

0 10 20 30 40

Source : Baromètre Ernst & Young de l'attractivité de la France 2010 (208 répondants)

le renforcement des pouvoirs du parlement, la France n’attire pas assez l’investisseur potentiel. Le réseau de conventions internationales performant, un dispositif de protection des droits du contribuable formalisé, une publication rapide des textes de loi, un service administratif compétitif à travers la Direction des Grandes Entreprises ou encore la dématérialisation du processus déclaratif ou du règlement de l’impôt, constituent pourtant des facteurs de compétitivité.

Certes, le renforcement de l’arsenal répressif - lutte contre la fraude et l’évasion fiscale avec la mise en place d’une liste d’Etats ou de Territoires non Coopératifs mise à jour annuellement, l’extension du recours aux traitements informatiques pour la vérification des comptabilités ou l’obligation documentaire en matière de prix de transfert — contribue à améliorer les possibilités de contrôle pour l’Administration. L’annulation de la taxe carbone par le Conseil

Constitutionnel ou les difficultés de mise en œuvre de la taxe sur les bonus ou de la contribution économique territoriale ont pu écorner cette image de performance pour l’investisseur étranger.

La France pourrait encore progresser en limitant les risques de rétroactivité de la loi fiscale ou en ne faisant figurer les règles fiscales que dans la Loi de Finances. En diminuant le prélèvement sur les produits tirés de l’innovation ou de l’exploitation des brevets ou des redevances de marque, la France pourrait consolider sa place de leader mondial de la création. Une meilleure déductibilité encadrée des pertes réalisées à l’étranger, la reconnaissance de l’existence d’un groupe de TVA, l’assouplissement du régime du bénéfice mondial consolidé ou encore la mise en place d’une assiette commune consolidée au niveau européen de l’impôt sur les sociétés, pourraient aussi être des avancées innovantes aussi bien pour l’accueil des sièges

des investisseurs, que pour le développement de nos entreprises à l’étranger — suggestions des 105 répondants à notre enquête sur la Réforme Générale des Prélèvements Obligatoires en 2008.

Mais avant ces réformes qui nécessitent la reprise de l’activité économique, rappelons aussi aux investisseurs que les éléments de qualité de vie et de travail liés à l’utilisation de l’impôt levé — infrastructures, promotion des arts et de la culture, loisirs, politiques d’accompagnement social et familial des employés, système de santé — donnent à la France l’avantage : comparez le régime de garde des enfants avec la Suisse, la Grande Bretagne et l’Allemagne, pensez aux épouses des expatriés qui veulent continuer à travailler, et vous avez un avantage marketing peut-être moins lisible, mais ayant plus de sens qu’un taux d’imposition fiscale.

Page 36: Baromètre attractivité de la France en 2010

34 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

La France au défi d’un monde qui change

En 2010, pour la première fois depuis l’apparition du Baromètre Ernst & Young de l’Attractivité du site France, il apparaît clairement que les cartes ont été redistribuées entre les grands champions européens.

En 2009, les implantations internationales en France ont résisté, les investisseurs considérant la France comme une « valeur refuge ». Le temps est venu pour la France de porter auprès  des investisseurs les attributs d'une « valeur de croissance ».

Malgré la crise, les économies britannique et allemande ont maintenu leur attractivité auprès des investisseurs internationaux et jouent ainsi un rôle de premier plan au niveau mondial. Grâce à leurs qualités distinctives, ces pays s’affirment comme incontournables. D’un côté, le Royaume-Uni qui, pour  se développer, s’appuie sur le formidable pouvoir d’attractivité de son centre financier, Londres, ainsi que sur ses capacités d’innovation et sur la flexibilité de sa main-d’œuvre et de son marché du travail. De l’autre, l’Allemagne qui a su prendre  les bonnes décisions de compétitivité au cours de la dernière décennie (réduction des déficits publics, réforme de la fiscalité, amélioration de sa productivité, gel des salaires…) et tire avantage de son tissu dense de moyennes entreprises puissamment exportatrices et de l’attraction de ses grands centres économiques (Munich, Francfort, Hambourg, etc.). 

La France peut proposer une troisième voie. Dans ce match à trois, elle est menacée par ses deux partenaires. Quel est le risque ? Inspirons-nous d’une formule bien connue des amateurs de sport : « le football est un jeu qui se joue à 11 et, à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne »… La France a déjà engagé des réformes lourdes pour gagner en attractivité : une fiscalité innovante sur la recherche, la suppression de la taxe professionnelle, la régénération de pôles universitaires d’ambition internationale, etc. Autant de mesures vouées à porter leurs fruits à moyen ou long terme. 

Page 37: Baromètre attractivité de la France en 2010

35Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Aussi, dans la vigueur de cette compétition mondiale, le risque réside-t-il dans une relégation en division européenne au lieu d’une participation au niveau mondial. En effet, la compétition se durcit. Aux puissances déjà établies (Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni et Allemagne) s’ajoutent les nouvelles venues,  la Chine et l’Inde. La France trouvera-t-elle l’énergie pour figurer parmi les places mondiales ? Au-delà de leur taille, les économies dominantes de la mondialisation concentreront investissements, talents, équipements scientifiques, chercheurs, artistes, bâtisseurs des nouveaux piliers de la croissance. C’est une des ambitions de ce Baromètre de l’attractivité du site France 2010 : mettre  la position française en perspective, souligner ses atouts et  ses faiblesses et proposer — tant qu’il est encore possible d’agir — des pistes de réflexion.

Quelles obligations la France doit-elle se créer pour acquérir le droit de jouer dans cette nouvelle ligue mondiale ?

Vive la classe moyenne ! La France possède de grandes marques, des champions mondiaux qui font le rayonnement  de son économie. Et pourtant, ces grandes entreprises à elles seules ne peuvent pas tirer une économie qui ne se régénérera pas sans les relais que sont les sous-traitants et tout le tissu tertiaire. Si les créations d’entreprises sont nombreuses sur le territoire, les PME peinent à se développer pour atteindre une taille critique internationale. La France ne compte que 4 700 entreprises  de taille intermédiaire (ETI — entre 250 et 5 000 salariés), soit deux fois moins qu’au Royaume-Uni ou en Allemagne, championne en la matière grâce à la densité de son fameux Mittelstand. Bien que performantes — elles contribuent à un tiers du chiffre d’affaires français à l’export et à 33% de l’emploi industriel — les ETI françaises ne sont pas assez nombreuses pour faire la différence. Encouragées à se développer et à  se multiplier, elles pourraient devenir autant de relais  du positionnement international du pays.

L’innovation mondiale. La France manque cruellement de jeunes diplômés à Bac+2/3 qui soient opérationnels et aux prises avec les nouvelles réalités économiques internationales. L’autonomie nouvelle des universités et la création de « Campus d’excellence » devraient améliorer la réactivité et l’ouverture de 

l’enseignement au monde qui change. Cette voie de l’autonomie devrait être poursuivie dans les domaines budgétaires,  de recrutement et de rémunération du personnel, si la logique initiée par la loi LRU1 est poussée à son terme. Enfin, en matière d’innovation, il est nécessaire d’accentuer les effets d’essaimage de la recherche publique sur la recherche privée, de concentrer les financements publics sur les pôles de compétitivité performants et de niveau international, tout en cherchant  à intégrer un maximum de financements privés. 

Le pari sur Paris. Paris bénéficie au niveau mondial d’une renommée et d’une image exceptionnelles sur lesquelles elle peut et doit capitaliser pour jouer, à l’image de Londres,  son rôle de « Global City ». Les décideurs internationaux plébiscitent sa qualité de vie et son offre culturelle. Comment s’adosser à ces points forts et les transformer en atouts économiques ? Les services à la personne, qu’ils concernent l’économie résidentielle, le tourisme, la santé ou l’éducation, sont aujourd’hui un vivier d’innovation. Paris et sa proche banlieue ont toutes les cartes en main pour devenir la capitale des nouveaux services innovants et créatifs, économes et respectueux  de l’environnement. La ville lumière peut porter sur la scène mondiale un nouveau modèle économique européen  de consommation et de vie.

L’excès de dette tuera la conquête. Au premier rang des menaces pour le futur, les finances publiques. Elles méritent d’être assainies après avoir été aggravées par les exigences de la relance (dépenses publiques à 56% du PIB et 1 500 milliards d’euros de dette, soit 77% de la richesse produite en 2009  en France, niveau multiplié par trois en vingt ans). Beaucoup des concurrents de la France sont dans une position similaire  (la dette publique allemande représente 73% de son PIB en 2009, 115% en Italie…), mais tout se jouera sur sa capacité et sa vitesse de redressement. Il est donc indispensable de se concentrer  sur cette certitude : l’allègement de la dette et la réforme de nos dépenses publiques sont non seulement une obligation pour  le respect des générations futures, mais également le moyen d’alléger la charge excessive pour nos PME et pour les investisseurs qui parieraient sur le ressort international de la France.

Image individuelle et représentation collective. Il est certain que ce n’est pas uniquement sur les réformes structurelles qu’il faut jouer. De toute évidence, l’image de la France et la représentation collective sont essentielles. Les acteurs — politiques et économiques — sont tombés d’accord sur  un diagnostic : la France souffre d’un grave déficit d’image qui lui est préjudiciable. A ce titre, d’aucuns n’hésitent pas à analyser l’échec de certains grands contrats internationaux comme un signe de faiblesse de la marque France. Aussi le marketing de l'Hexagone prend-il toute son importance. Il est sans doute relayé par  la campagne « Expect More » de l’Agence Française pour  les Investissements Internationaux et par la mission en charge de créer une « marque France ». Le marketing consiste également à faciliter le relais quotidien, individuel, des milliers de décideurs, leaders d’opinion, cadres ou étudiants… lesquels sont autant d’ambassadeurs de la France, pour autant qu’ils en assument  les nouveaux signes distinctifs.

La France ne peut pas vivre en apesanteur, ni d’ailleurs les économies qui entendent jouer un rôle dans ce nouvel acte de la mondialisation. Le monde bouge et la France ne convaincra pas les investisseurs d’adopter ses qualités, telles quelles. Elle devra les adapter. Si elle le fait avec imagination et courage, elle attirera la nouvelle génération d’investisseurs des pays émergents et transformera le fort attachement de ses investisseurs étrangers actuels, les plus fidèles et les plus exigeants, en puissant soutien à son nouveau modèle d’attractivité.

1 Loi relative aux libertés et responsabilités des universités

Page 38: Baromètre attractivité de la France en 2010

36 Baromètre Attractivité du Site France — 2010

MéthodologieLe Baromètre 2010 de l’Attractivité du Site France s’articule autour d’une double analyse :

• d’une part, l’analyse des grandes évolutions des flux d’investissements étrangers en Europe et en France. La base de données « Ernst & Young European Investment Monitor 2010 » recense le nombre d’implantations sur site. Pour les besoins de l’analyse, des sources complémentaires reconnues sont également utilisées : UNCTAD, Xerfi...

• d’autre part, l’analyse de la perception et des attentes des grands décideurs internationaux à travers une enquête conduite par l’institut CSA qui interroge par téléphone les décideurs internationaux selon le système CATI — Computer Assisted Telephonic interviews. Du 2 au 15 février 2010, ce sont 208 dirigeants d’entreprises qui ont été interrogés dans 23 pays différents (5 langues).

Page 39: Baromètre attractivité de la France en 2010

37Baromètre Attractivité du Site France — 2010

Méthodologie de recensement des implantations de projets et des créations d’emploisDepuis 1997, Ernst & Young, en partenariat avec le cabinet Oxford Intelligence, recense le nombre d’implantations de projets d’investisseurs étrangers sur chaque territoire, prenant en compte uniquement les annonces publiques et fermes d’investissements, porteuses de nouvelles créations d’emplois. 

D’autres méthodes peuvent être utilisées pour le recensement de ce type de projets. Il est fait référence ici à l’Agence Française pour les Investissements internationaux (AFII). Les différences de résultats s’expliquent par des différences de méthode. L’AFII recense, en plus des emplois créés, les emplois « maintenus » par les investisseurs étrangers en France. De plus, elle présente les créations et les sauvegardes d’emplois projetés sur 3 ans, alors que l’ European Investment Monitor (EIM) se concentre sur les données au démarrage des projets et ce, dans tous les pays européens. Enfin, l’écart s’explique par la nature des projets retenus par l’AFII qui ne le sont pas forcément par l’EIM (hôtellerie, distribution, restauration...). Au final, les tests de qualité et croisements réalisés auprès des entreprises pour la constitution de la base de données EIM permettent de garantir un niveau d’exhaustivité et de comparabilité unique en Europe. 

Un échantillon représentatif des investissements internationaux

Amériquedu Nord

50% Europe de l'Ouest

29%

8%

10%Europedu Nord

3%Asie

Autre Plus de 1,5milliardsd'Euros

Moins de 150millionsd'Euros

De 150millions à 1,5milliardsd'Euros

38%

32%30%

Services auxentreprises et aux particuliers

Equipement etinfrastructures en télécommunicationet haute technologie

Industrieschimiques etpharmaceutiques

Grandeconsommation

7%

Industrie / Automobile / Energie

23%

43%

12%

15%

Directeur des investissements

Directeur de la stratégie

Directeur du développement

DRH

PDG/DG

Directeur marketing et commercial

DAF 55%

23%

11%

2%

1%

4%

4% 20%

0 10 20 30 40 50 60

Les entreprises interrogées sont issues de diverses origines géographiques, mais en grande partie (50%) d’Europe occidentale.

Elles se différencient par la taille de leur chiffre d’affaires...

Elles offrent un reflet pertinent du tissu économique français et de ses grands secteurs d’activité.

et sont représentées par divers postes.

Page 40: Baromètre attractivité de la France en 2010

Ernst & Young

Audit | Conseil | Fiscalité & Droit | Transactions

Notre positionnement, notre engagementErnst & Young est un des leaders mondiaux de l’audit et du conseil, de la fiscalité et du droit, des transactions.  Partout dans le monde, nos 144 000 professionnels associent nos fortes valeurs communes à un ferme engagement pour la qualité. Nous faisons la différence en aidant nos collaborateurs, nos clients et tous nos interlocuteurs à réaliser leur potentiel. 

Ernst & Young désigne les membres d'Ernst & Young Global Limited, dont chacun est une entité juridique distincte. Ernst & Young Global Limited, société britannique à responsabilité limitée par garantie, ne fournit pas de prestations aux clients. Retrouvez plus d'informations sur notre organisation : www.ey.com.

Ernst & Young est une marque déposée au niveau mondial.

Cette étude est la propriété d'Ernst & Young et Associés. Sa reproduction est interdite sans l'autorisation expresse d'Ernst & Young et Associés.

© 2010 Ernst & Young et Associés.  Tous droits réservés.

ContactsMarc LhermitteAssocié, Ernst & Young AdvisoryTél. : + 33 1 46 93 72 76E-mail : [email protected]

Velislava ChichkovaRelations PresseTél. : + 33 1 46 93 45 06E-mail : [email protected]

Marie-Armelle BénitoMarketingTél. : + 33 1 55 61 35 45E-mail : [email protected]

Cette étude a été réalisée par Ernst & Young, sous la direction  de Marc Lhermitte avec la participation d’Agnès Caradec, Ross Tieman,  Philippe Peuch-Lestrade, Stéphane Baller, Jeanne Carrez, Sophie Meynier, Claire de Loynes, Julia Pfertzel, Sabine Confavreux, Vincent Raufast, James Wilson, Marie-Armelle Bénito, Gregory Gruz, Corinne Dreux, Catherine Darphin, Pierre Jarrige, Christophe Ménard et avec  la collaboration de Delphine Martelli, Hélène Lussier et les équipes  de l’institut CSA.