babelon ernest - baphomet (extrait de la grande encyclopédie tome 5)

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Essais de Ernest Babelon sur BaphometTempliers, etc...

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  • 5/24/2018 BABELON Ernest - Baphomet (Extrait de La Grande Encyclop die Tome 5)

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    307 BAPHIA BAPHOMET

    grappes terminales. Le fruit est une gousse linaire-lan-cole ou falciforme, qui s'ouvre en deux valves pourlaisser chapper un petit nombre de graines suborbicu-laires ou ovales. Les espces les plus importantes sont le B.nitida DC., de Sierra-Leone, et le B. laurifolia H. Bn.du Gabon. Leur bois, d'une odeur agrable, rappelant un

    peu l' odeur de violette, constitue la Cam-wood desAnglais ou Bois de Cam, trs recherch pour l'bnis-terie et qui renferme une matire colorante employe en

    Angleterre dans la teinture en rouge. Ed. LEF.BAPHIUS. Ce nom est celui d'un jurisconsulte pure-

    ment imaginaire. M. Montreuil, dans son Histoire du droit

    byzantin, explique a ins i la mprise qui a f ait croire l'existence de ce personnage: dans une scolie sur les Basi-

    liques, o' il est question de la Lex Fabia (nomos Pha-

    biou), le copiste ayant crit Baphiou, on s'est empressd'attribuer ce nom au c omme ntateur de ce recueil delois. G. L.

    BAPHOMET. Ce mot d'origine orientale, et dforma-tion du nom de Mahomet, dsignait au moyen ge unfaux dieu, un dmon, une idole quelconque on l'a parti-culirement appliqu une idole monstrueuse qu'on accusales Templiers d'avoir adore.

    Dans l'enqute ordonne contre l'ordre du Temple,deux

    des six tmoins entendus Carcassonne, Gaucerand deMontpezat et Raymond Rubei, parlent d'une idole faite en

    figure de Baphomet, d'une figure en bois, ubi erat depic-ta figura Baphometi. Un autre tmoin interrog Flo-rence dclare qu'on l ui a dit en lui montrant l'idoleecce deus vester et vester Mahumet. Ces trois dposi-tions sont le point de dpart de tout ce que de nombreuxrudits modernes, depuis Frdric Nicola en 1782, ontcrit sur Baphomet. On a cru tort que ce mot dsignaitune idole d'une forme particulire, et non pas les idoles

    paennes et les figures diaboliques en gnral. Baphomettait un mot gnrique pour dsigner les faux dieux, demme que le mot Sarrasins signifiait les paens. On s'ex-

    plique par l les contradictions apparentes des tmoinsdu procs des Templiers quand ils dcrivent l'idole adore,selon eux, par les chevaliers. Les rapports variaient,dit Michelet (Hist. de France, t. III, p. 143); selon les

    uns, c'tait une tte barbue d'autres disaient une t te trois faces. Elle

    avait, disait-on

    encore, des

    yeux tince-

    lants. Selon quelques-uns, c 'tait un crne d'homme.D'autres y substituaient un chat . Au chapitre de Paris,on saisit une tte bizarre avec une grande barbe d'argent,qui portait le numro LXIII; les Templiers affirmrent,non sans raison, ce semble, que cette idole prtenduen'tait qu'un reliquaire contenant l a t te d e l 'une desonze mille vierges. Cette tte est, d'ailleurs, la seule qu'onait produite au cours du procs.

    En revanche, les rudits modernes ont essay de re-trouver les figures baphomtiqnes parmi les monuments

    que nous a lgus le moyen ge; ils ont aussi donn librecarrire leur imagination pour dterminer l'tymologiedu mot Baphontel. Ceux qui, comme le baron de Ham-mer-Purgstall, ont essay de rattacher l'idolatrie des

    Templiers au gnosticisme, ont vu dans le mot Baphometun driv des deux mots grecs () Mi ou Mo, baptme de la Met la Met tait une desse adore

    par les gnostiques, qui runissait les deux se xes et tait

    doue de la puissance gnratrice. Michelet incline croire que le Baphomet des Templiers n'est que l'image de

    l'Esprit saint tel que l'adoraient les sectes gnostiques del'Orient, le Dieu qui baptise l'Esprit , celui dont il estcrit Ipse vos baptisavit in spiritu sa ncto e t igne,(Matth., 3, II), le Paraclet enfin, qui descendit en lan-gues de feu s ur les aptres. Cette hypothse parait Michelet d'autant plus vraisemblable que la fte du Para-clet, la Pentecte, tait la plus grande solennit du Tem-

    ple. Redslob, dans la Zeitschrift Mr histor. Theologie(1855), met une thorie singulire et ra ttache le motBaphomet aux critures mystrieuses dont les kabbalistes

    et les gnostiques faisaient si frquemment usag, commeles francs-maons de nos jours, et qu'on ne peut compren-dre qu' la condition d'en avoir la clef toute convention-nelle. Il suppose la forme Baphomety; puis faisant abs-traction des voyelles et changeant l 'ordre des lettres, ilarrive mpth by qu'il rattache aux mots hbreux maptahb(eth) Yahv, clef de la maison de Yahv (Jhovah) c'tait, comme on le voit, chercher bien loin l'explicationd'un mot tout simple.

    Quant aux monuments dans lesquels on a voulu voirdes figures baphomtiques, ils sont fort nombreux. Le m-moire du baron de Hammer imprim dans le t. VI d esMines de l'Orient en contient lerecueil le plus important.On y remarque surtout vingt-quatre figures androgynes,d'un caractre voisin de l'obscnit; elles sont coiffesd'un bonnet entour de serpents; elles tiennent des chat-nes, des croix elles sont accompagnes de divers sym-

    boles le soleil, la lune, la peau de lion, le chandelier

    sept branches, un crne, des' serpents. Sur plusieurs deces monuments sont graves des inscriptions gnostiqueset arabes. Les plus clbres des objets dits baphomtiquessont les deux coffrets de l'ancienne collection du duc deBlacas, aujourd'hui disperse. Voici quel aurait t, sui-vant les commentateurs modernes, l'usage de ces coffrets.

    Au nombre des pratiques mystrieuses reproches auxTempliers, il parait, d'aprs les pices du procs, que cha-que chevalier se ceignait, soi t nu, soit par-dessus sachemise, d'une cordelette de fil blanc, laquelle on avait

    pralablement fait toucher l'idole baphomtique. Ces cor-delettes taient soumises ce contact par les initiateurs quigardaient les idoles dans des coffrets spciaux et diabo-

    liques. Gaucerand de Montpezat dpose qu'illui fut baillune ceinture que son initiateur tira de la caisse o taitla figure de Baphomet. Les deux coffrets de la collectionBlacas ont t trouvs, l 'un Volterra en Toscane, l'autre Essarois en Bourgogne, une l ieue de l'ancien prieurdu Temple de Voulaine. Ils sont en pierre et d'un travail

    grossier. Celui d'Essarois mesure 25 cent. de long sur 19de large e t 13 de haut. Sur le couvercle, on voit un per-sonnage obscne, androgyne, ayant la fo is de la barbeet des mamelles il est coiff d'une tour crnele, comme

    Cyble, et porte dans chaque main un bton orn, l'undu

    croissant lunaire, l 'autre du disque solaire; sespieds, un crne entre une toile et un pentagone; autour,une inscription arabe indchiffrable et dans laquelle le

    baron de Hammer s'est, tort, vertu retrouver une allu-sion au baptme de la divinit androgyne Met. Les scnes

    figures sur les grands cts du coffret sont d'une obsc-nit rvoltante et nous en omettrons la description. Surl'un des petits cts, une sor te de guerrier a tt ir e luideux petits'enfants dont l' un e st mont sur un crocodile.On y voit aussi un gnie ail qui tient une couronne etune pine dorsale et un quatrime personnage qui saisitune hache et un gouvernail. Sur le ct oppos, quatre

    personnages s'apprtent sacrifier un taureau sur un au-tel allum. Des scnes du mme genre, qui paraissentmoins obscnes cependant, figurent sur le coffret de Vol-terra o nous remarquons particulirement un bcher sur

    lequel brle un c adavre. M. Gaidoz a publi en 1881

    (Revue ar cholog. , 1881, p . 365) une statuette enbronze trouve Broc

    (Maine-et-Loire), que l'auteur incline

    regarder comme un monument baphomtique. C'est unhomme barbu, accroupi, les jambes croises, coiff d'un

    bonnet pointu et tenant dans chaque main une espce demassue ou peut-tre des cordelettes, qui seraient une allu-sion l'usage signal plus haut.

    Nous donnons ici un monument dit baphomtique,conserv au cabinet des mdailles de la Biblothque na-t iona le. C 'es t un moule d'orfvre, en serpentine, sur

    lequel sont reprsents en creux deux personnages, unhomme et une femme debout, ct l 'un de l'autre, vtusd'un costume singulier. L'homme a un casque pointumuni de petites cornes. Les deux personnages ont les manis

  • 5/24/2018 BABELON Ernest - Baphomet (Extrait de La Grande Encyclop die Tome 5)

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    BAPHOMET BAPTME 308

    ramenes sur la poitrine, dans un geste immodeste et vi-

    demment symbolique. Ce monument pourrait bien n'tre

    Monument baphomtique

    du cabinet des mdailles(B. N. Cat. n 2255.)

    qu'une pierre gnostique rapprocher des pierres talisma-

    niques qu'on dsigne gnralement sous le nom d'abraxas.

    Cependant on a rcemment dcouvert en Asie Mineure

    un moule en serpentine du mme genre, avec des person-

    nages qui ont beaucoup d'analogie avec ceux-ci (Revue

    archologique, 1885, 3e srie, t. V, p. 55) on a cru

    pouvoir rattacher ces objets la civilisation des Hthens,cette race encore si peu connue, qui domina dans la plus

    grande partie de l'Asie occidentale antrieurement au

    VIIe sicle avant notre re.

    Que cette attribution archologique soi t ou non jus-tifie, il nous parait fort douteux que les monuments

    bizarres auxquels on a donn le nom de Baphomets re-

    montent aux Templiers et soient des produits de leur

    industrie. On doit plutt, selon nous, les regarder comme

    des objets excuts par les sectes secrtes, assez nom-

    breuses au moyen ge, d'hommes qui avaient fait pacteavec le diable, sectes dont l'origine se rattachait plus ou

    moins directement la kabbale et au gnosticisme. Quelques-uns aussi, sans doute, taient au nombre des figures sym-

    boliques employes par les sorciers et les alchimistes.

    Un des auteurs lesplus rcents qui se soient occups desdoctrines secrtes des Templiers, M. Jules Loiseleur, con-

    c lut comm e i l suit au sujet de Baphomet Dans la

    langue du moyen ge, Baphomet, Maphomet, Mahom,Mahomet sont autant de synonymes, et ces mots n'expri-ment pas seulement le nom du fondateur de l'islamismeils dsignent aussi, par extension, un f aux dieu, un

    dmon, une idole quelconque. De l, baffumerie, maho-

    merie, mmerie, pour dsigner tous les cultes supersti-tieux et impurs et les lieux o ces cultes taient pratiqus.

    E. BABELON.

    BIBL. Frdric NICOLAI, Essai sur les accusationspor-tes contre t'ordre des Templiers et sur ses mystres, 1782.

    Baron de HAMMER-PURGSTALL, dans le grand recueil

    intitul les Mines de l'Orient, tome VI. -RAYNOURD, dansle Journal des Savants, 1819, pp. 151 et suiv. MICHELET,Procs des Temptiers, 2 vol . in-4 . Du mme, Histoire deFrance, t. III, p. 144, note. MICHAUD, Histoire des Croi-sades, t. IV, p.680. CHABOUILLET, Catalogue des Cameset pierres graves de la Bibliothque imperiale, p. 309,n 2255. MIGNARD, Monographie du co ffret de M. le ducde Blacas Paris, 1852, in-4. J. LOISELEUR, la Doctrinesecrte des Templiers; Paris, 1872, in-8.

    BAPST, famille d'orfvres-joailliers des XVIIIe et XIXe

    sicles. Originaire de la Souabe, Georges-Jlichel Bapstvint Paris faire son apprentissage chez Stras, l'orfvre-

    chimiste auteur de la composition qui a conserv son nom.B pousa la fille de son patron et lui succda dans son

    commerce; il reut, le 15 dc. 1752, le titre d'orfvre

    privilgi du roi. Son frre Georges-Marie Bapst, djorfvre Paris, lui avait servi de caution pour l'introduire

    dans la corporation. Georges-Michel Bapst mourut en 1770,laissant sa veuve continuer son commerce. Son fils Georges-Frdric Bapst fit son apprentissage chez Jacquemin, joail-lier de la couronne sous Louis XV. Il s'associa plus tard

    avec Bachmann et ensuite avec son neveu Hbrard Bapst,

    pousa la fille de Menire, dernier joaillier de la couronne

    s ous Louis XVI. Par suite de cett e association, les

    papiers de la couronne, dessins, modles, etc., passrententre les mains de la famille Bapst. En 1814, Hbrard

    Bapst devint joaillier de la couronne et conserva ce titre

    jusqu'en 1831. C 'es t lui qui excuta avec son neveu,Frdric Bapst, les montur es des diama nts du sacr e de

    Charles X. Au nombre de ces parures on remarquait sur-

    tout la couronne surmonte du rgent, et l'pe militaire

    qui existe encore. En 1815, la re ntre des a ll i s

    Paris, Hbrard Bapst, alors chef de bataillon de la gardenationale dans le quatrime arrondissement, parvint, latte de quelques compagnies, empcher des soldats del 'arme allie de piller les parties du Louvre qui avaient

    t conf i es sa garde et f ut cette occasion nommchevalier de la Lgion d'honneur. A ce moment la maisonde commerce tait situe quai de l'Ecole et les diamants

    de la couronne y taient dposs. Un poste de un briga-dier e t quatre suisses avec une sentinelle montait la

    garde devant les bureaux. Ce ne fut qu'en 1832, lors del'insurrection qui eut l ieu l 'e nterr em ent du gnralLamarque, que le poste de soldats d'infanterie de lignequi depuis 1830 avait remplac les suisses fut dfiniti-vement supprim. A partir de cette poque les diamantsde la couronne ne furent plus dposs dans la maison

    Bapst. Durant le gouvernement de Juillet, Constant

    Bapst fut joaillier d e la couronne et Frdric Bapst,son cousin, continua diriger les travaux des ateliers.En 1848, au moment des journes de Fvrier, Constant

    B apst appe l par le gnral Courtet au Louvre pourassister l 'enlvement des diamants de la couronne, quece gnral voulait remettre l'tat-major de la gardenationale, s'opposa nergiquement leur transport. Malgrses avis, le gnral Courtet excuta son projet, et pendant

    l'opration on fi t disparaitre deux parures reprsentant

    une valeur de 300.000 fr. L'opinion publique se montrasvre pour le gnral Cour te t e t ne le disculpa jamais

    compltement d'avoir t la cause, au moins imprudente,de ce vol considrable. Constant Bapst mourut en 1849;son fils Paul-Alfred, joaillier de la couronne sous l 'em-

    pire, excuta avec le concours de Frdric Bapst les

    joyaux que portait l'impratrice Eugnie, le diadme

    grec, la grande rsille, le diadme russe, les noeuds, etc.

    Paul-Alfred Bapst eut un rle considrable dans le mou-

    vement industriel du second empire. Il fut prsident du

    conseil d'administration de l'Imprimerie gnrale (ancien-nement imprimerie Lahure) qu'il reconstitua sur un grand

    pied puis il prit successivement la prsidence du conseil

    des sucreries du Marquenterre, et des papeteries de l aManche. Juge au tribunal de commerce pendant dix ans,il fut dsign comme prsident des diffrents jurys de

    la joaillerie, l'exposition universelle de 1878, et mourut

    en 1879, laissant sa ma ison de c om mer ce son fils

    Germain (n en 1853) , qui s'associa avec M. Falize.M. Germain Bapst, voyageur et archologue, a publidiver s t ra va ux e t mmoires, dont les plus connus sont

    l 'Inventaire de Marie-Josphe de Saxe (Paris, 1884,

    in-4) les Etudes sur l 'tain dans l'antiquit (Paris,1883, in-8); l'tude sur l'orfvrerie franaise au xvm"

    sicle. Les Germain orfvres-sculpteurs du Roy (Paris,1887, in-8).

    BAPTME. I. HISTOIRE RELIGIEUSE. Le premier des

    sacrements baptismum, illuminatio, sepulchrum, gra-tia, lavacrum regenerationis, perfectum lavacrum,sacramentum fidei. La plupart des religions ont attribu

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