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1496
La sainte Bible

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  • La sainte

    B i b l e

  • La sainte

    Biblequi contient

    le Vieux et le Nouveau

    TestamentsRevue et corrige sur le texte hbreu et grec

    par les pasteurs et les professeurs de lglise de Genve,

    avec les

    arguments et les rflexions

    sur les chapitres de lcriture Sainte et des notes

    par

    Jean-Frdric Ostervaldn le 24 novembre 1663, dcd le 14 avril 1747

    pasteur de lglise de Neuchtel

    Nouvelle dition revue, corrige et augmente Neuchtel

    de limprimerie dAbraham Boyve et compagnie.

    MDCCXLIV

    dition du XXIe sicle

  • Avis au lecteur

    Dans cette dition, nous avons d procder quelques modifications

    Loriginal, qui date de 1744, comporte des signestypographiques qui nexistent plus de nos jours. Lalettre (s) est crite la manire dun (f), le tilde () setrouve sur des caractres inhabituels tels que le (m)et ctera.

    Il est crit dans un franais du dix-huitime sicleutilis lpoque en Suisse. Celui du vingt et unimea chang partout, de mme en France o sont co-pis ces textes : construction des phrases, ortho-graphe des mots, accentuation et ctera.

    Il est difficile de respecter la mise en page delpoque. Les deux livres qui forment cet ouvrageont une dimension de 42x26,5 cm pour une pais-seur cumule de plus de 12,5 cm. Nous avonsadapt ladite mise en page au format A4 actuel.

    Nous navons pu reproduire les enluminures etautres images. Elles sont donc absentes du prsentouvrage.

    Dans ldition de 1744, des lettres (a, b, c, ...)renvoient des versets parallles dans lAncien oule Nouveau Testament. Ces renvois sont dans lesmarges gauches et droites.

    Dans cette mme dition, les explications detextes sont donnes en pied de colonnes sous laforme (*) Vers. 5, (*) Vers. 17 et ctera.

    Nous avons tout group en fin de chaque chapitre,en gardant les lettres (a, b, c, ...) pour les versets pa-rallles et en utilisant des chiffres (1, 2, 3 ...) pourles explications de texte, ce qui a permis de concen-trer ces donnes et daugmenter lespace utile pourle texte.

    Cela donne en fin de chapitre : (a) v1, (b) v4, ...,suivis des rfrences ou (1) v7, (2) v9, ..., suivis desexplications.

    Nous ne lavons logiquement pas fait dans le Discours prliminaire .

    Les formes orthographiques de 1744 ont t rem-places par celles du XXIe sicle pour faciliter la lec-ture, alors que le style linguistique de lpoque estlaiss en ltat.

    Lavertissement et le discours prliminaire dutexte original sont composs de longues phrasesaux nombreuses prpositions spares par dautantde point-virgules. Nous avons diminu la longueurde ces phrases en remplaant lesdits points virgulespar des points finaux.

    Dautres points-virgules qui taient suivis de laprposition et ont t supprims l o le sensde la phrase ne sen trouvait pas altr.

    Nous navons pas reproduit les livres apocryphes.Le paragraphe 5 de lavertissement crit par les di-teurs de cette Bible en explique la raison.

    Le prdicat Saint , utilis dans les introduc-tions et dans les rflexions, est utilis pour la dsi-gnation des aptres. Nous sommes davis quil fautlimiter son usage Dieu seul et sa parole. Nouspensons que cela est un reliquat de la mthode quiattribue ledit prdicat beaucoup de personnes vi-vantes ou disparues. L o nous le trouvions nces-saire pour la comprhension, nous avons introduit lemot aptre .

    Exemple : une phrase qui commence par SaintPaul dans ldition originale commence par Laptre Paul dans le prsent document. Nousavons aussi remplac ledit mot Saint par saint l o il signifie chrtiens ou sanctifi dans lesens appartenant Dieu, car le mot Saint avecune majuscule ne peut appartenir qu Dieu seul et sa parole parle ou crite.

    Le terme sainte vierge est remplac par Ma-rie , le nom de la mre de Jsus.

    Rdaction de la Bible

    La premire lettre scrit en majuscule :Ancien et Nouveau TestamentsCne ou sainte Cne, cest le repas du soir que J-sus a instaur : le pain et le vinChef, synonyme de DieuCiel, la demeure de DieuDieuDivinit, quand il sagit de Dieucriture, synonyme de Biblecriture-sainte, ibidemglise, glise spirituelle de DieuEsprit, quand il sagit de DieuvangileFils, quand il sagit de JsusFils de lhomme, ibidemGentils, ce sont les nations autres quIsral

    Histoire-sainte, synonyme de BibleJuifs et autres ethniesJuste, cest JsusLumire, quand il sagit de Dieu ou de JsusMer Rouge en dbut dune phrase, mer Rouge dansune phraseMatre, pour dsigner Dieu ou JsusMessie, cest--dire JsusOccident, rgion gographiqueOrient, rgion gographiquePques, au pluriel, pour clbrer labolition de lapque juive et clbrer la rsurrection de JsusPentectePre, quand il sagit de DieuPrince de vie, pour dsigner JsusRdempteur

  • Avis au lecteurs

    RoiSaint, Saintet, sa Saintet, Dieu et JsusSaint-Esprit, partie de la trinit divineSauveur, cest JsusSlah, aprs un pointSeigneur, Dieu et JsusSouverain, Dieu et JsusTestaments, lAncien et le NouveauTout-Puissant, synonyme de DieuTrs-Haut, synonyme de DieuTous les mots qui dsignent Dieu : Fort, Grand, Ter-rible 1 et beaucoup dautres.Tous les livres de la Bible

    (1) Esdras 1.5 ; Nhmie 9.32

    La premire lettre scrit en minuscule :aptreautelchrtienciel, celui que lon voit depuis la terredieu ou dieux, faux dieux et leurs nomsglise, communaut de croyant en Christ sur terreesprit, dans esprit de Dieuvangliquefils, pour dsigner le fils dun pre, ex. Jsus fils deJosephjudasmeloi, toutes les loislumire, pour dsigner la lumire qui nous claireoccident : louest deorient : lest depque, la pque juive instaure par Dieu la sortiedu pays dgypteparole : la parole de Dieupharisienprovidenceroyaume de Dieuroyaume des cieuxsabbatsadducensaint adjectif : la sainte Bible, le saint vangilesaintet qualit : la saintet de lvangileslah, aprs une virgule

    seigneur, titre donn un humaintemple, lieu de culteTous les noms des faux dieux

    Orthographe de noms propres :cclsiasteSeba, en franais moderne : Saba, le Ymen ac-tuel

    Remplacements :Le terme sainte vierge dutilisation catholique estremplac par Marie , le nom de la mre de Jsus.Le mot eucharistie , galement dutilisation catho-lique est remplac par sainte Cne .

    Usage de la ponctuation :Une citation est introduite par un double point, com-mence avec une majuscule et se termine par unsigne de ponctuation.

    Les rfrences se notent :(a) v1 : Proverbes 1.10-15 ; 4.14-15(b) v7 : Actes 13.33 ; Hbreux 1.5 et 5.5(c) v9 : sae 43.11 ; Jrmie 3.23 ; Ose 13.4(d) v12 : Versets 2, 3 et 7 ; sous 12-14(e) v42 : Chapitre 8.12, 22.12, 24.51 et 25.30

    Les explications se notent :(1) v1 : Sur des instruments cordes.(2) v7 : Cest--dire : de la ville de Sion, Jrusalem.(3) v12 : hbreux : et il leva la tte du grand chan-son. . .(4) v15 : Ou : Nai-je pas t connu deux par monnom dternel ?(5) v17 : Ou sa cousine.(6) v25 : Ou la dure de sa vie.

    Les notes du copiste ont cette forme :(nc1) v6 : Le mot vu est dans loriginal.(nc2) v21 : Lexpression nous tavons clbr estdeux fois dans le texte original.Note du copiste sans plus : Explication ou commen-taire dordre gnral.

    VI

  • Avertissement

    sur cette nouvelle dition

    Lorsquon publia la liturgie des glises de Neuch-tel, il y a environ trente ans, on fit connatre dans laprface quon stait principalement propos de r-tablir la lecture de lcriture Sainte dans le servicepublic et que pour rendre cette lecture plus utile,on avait jug ncessaire de joindre aux chapitresquon lisait dans lglise des arguments qui en in-diquassent le contenu et des rflexions qui en mon-trassent lusage. On ne rapportera pas ici les raisonsquon eut den user de la sorte. On dira seulementque quand on travailla ces arguments et ces r-flexions, on navait aucune pense que cet ouvrage,qui ntait destin que pour lusage particulier desglises de Neuchtel, dt jamais voir le jour. Maisles copies sen tant rpondues et lIllustre Socittablie Londres, pour la Propagation de la doctrinechrtienne, les ayant fait traduire et imprimer en an-glais en lan 1716, on se vit engag les publier enfranais, ce qui fut excut en lan 1720.

    Quelque temps aprs, on prit la rsolution en Hol-lande, dimprimer une Bible o les arguments et lesrflexions fussent joints chaque chapitre afin queceux qui lisent les livres saints pussent faire cettelecture avec plus de commodit. On fit part de cedessein M. Ostervald, Pasteur de lglise de Neu-chtel et auteur de ces arguments et de ces r-flexions et on le pria de faire en sorte que les cha-pitres des livres des Rois et des Chroniques o lesmmes histoires sont rapportes et qui avaient tmis en harmonie dans ldition de Neuchtel fussentrangs dans leur ordre naturel et eussent chacunson argument et ses rflexions part. Il y consentitet il donna une nouvelle forme cet endroit de sonouvrage. Ensuite de quoi on vit paratre la belle di-tion de la Bible, qui fut imprime Amsterdam enlan 1724

    Depuis, les exemplaires de cette Bible tant deve-nus rares, on a pens la rimprimer Neuchtel.Ce dessein ayant t communiqu Mr. Ostervald,il a revu tout son travail et il y a apport divers chan-gements. Il a corrig les fautes qui staient glissesdans ldition de Hollande. En conservant la versionqui est reue dans nos glises, il y a fait des cor-rections qui paraissaient ncessaires et chang des

    expressions et des manires de parler qui ne sontplus en usage et qui pouvaient causer de lobscurit.Il a aussi ajout en plusieurs endroits des notes surle texte et des claircissements et outre cela de nou-veaux arguments et de nouvelles rflexions sur ungrand nombre de chapitres o lon nen avait pointmis dabord cause quon ne les lit pas dans le ser-vice public, tels que sont ceux qui ne contiennentque des dnombrements et des gnalogies. Il y acependant quelques chapitres qui nont point de r-flexions parce quil aurait t difficile de dire quelquechose de bien prcis et de bien certain sur ceschapitres-l qui, de laveu de tout le monde, ont desdifficults. On a imit en cela des docteurs clbresqui ont pris le parti du silence o le sens ne leur pa-raissait pas tout fait clair. Dans un ouvrage de lanature de celui-ci, qui doit tre lusage de toutessortes de personnes, on a d viter de rien avancerqui ne fut certain et incontestable et dentrer dans undtail et dans des discussions qui ne feraient quem-barrasser les lecteurs.

    Ceux qui pourraient tre surpris quil y ait deschapitres partags en deux lectures sont pris deconsidrer quon a t oblig den user ainsi lorsqueles chapitres taient fort longs et quils contenaientbeaucoup de matire, cela pour ne pas trop prolon-ger le service et afin que les rflexions ntant pastrop charges, ni trop tendues, le peuple pt plusaisment les retenir.

    Les diteurs de cette Bible y ont joint les livresapocryphes, qui ntaient pas dans ldition dAm-sterdam et ils les ont imprims tels quils sont dansla Bible de Mr. Martin. Mais Mr. Ostervald na pointtravaill sur ces livres-l et les arguments qui sytrouvent ne sont pas de lui.

    Mais comme ce serait en vain quon fournirait auxchrtiens des secours pour lire lcriture Sainte avecfruit, sils ne sappliquaient pas cette lecture, ousils ne la faisaient pas avec les dispositions nces-saires, on a jug quil ne serait pas hors de proposde donner quelques instructions sur ce sujet dansun Discours prliminaire.

  • Discours prliminaire

    O lon donne quelques instructions sur la lecture de lcriture Sainte

    I - Rflexions sur la lecture de lcriture Sainte.Dabord, on ne peut sempcher de dplorer la

    ngligence de tant de personnes qui ne lisent pointlcriture. On ne parlera pas ici de cette multitude in-nombrable de chrtiens parmi lesquels la Bible estun livre presque entirement inconnu, leurs conduc-teurs nen permettant la lecture qu de certainespersonnes et avec de grandes prcautions, commesil y avait du danger mettre la parole de Dieu entreles mains de tout le monde.

    Que cette lecture est fort nglige.Mais sans entrer dans ces considrations, on se

    contentera de dire que parmi ceux-l mmes quilon recommande la lecture des livres saints, le plusgrand nombre ne sy applique point. Il est vrai queplusieurs ne sont pas en tat de le faire, nayant pasappris lire. Cest l un grand mal et il est honteuxaux chrtiens que le nombre de ceux qui ne saventpas lire ait t jusquici si grand parmi eux. On peutdire encore que bien des gens ne lisent pas la parolede Dieu parce, qutant pauvres, ils ne peuvent seprocurer ce divin livre. Ce serait qui Dieu a donnle moyen dy pourvoir, en en consacrant quelque par-tie un usage aussi pieux, que le serait celui defournir des Bibles ces gens-l. On pourrait ajou-ter quun grand nombre de domestiques et dautrespersonnes qui sont en service ne peuvent vaquer cette lecture, qui leur serait pourtant si ncessaire,parce que leurs matres ne leur en donnent pas letemps. Mais on ne saurait assez condamner tant dechrtiens qui sont en tat de lire la parole de Dieu etqui ne daignent pas le faire.

    Que cette ngligence est trs condamnable.Dieu par un effet de sa profonde sagesse et de sa

    grande bont a fourni aux hommes un moyen trsparfait de sinstruire : cest la rvlation. Il a inspirles prophtes et les aptres et il a voulu que leurscrits fussent conservs, afin que la vrit y subsis-tt toujours dans toute sa puret et quelle ne ftpas altre par loubli, par linconstance, par la n-gligence et par la malice des hommes. Ainsi, lcri-ture est le don le plus prcieux que Dieu nous aitfait avec celui de son Fils. Cest un trsor o il a mistout ce qui peut nous enrichir et nous rendre heu-reux. Ne faut-il pas faire bien peu destime de Dieuet de ses dons, pour ne pas se prvaloir de celui-ci ?Et ne faut-il pas tre bien prsomptueux pour sima-giner quon peut se passer dun secours que Dieului-mme a jug si ncessaire?

    Les premiers chrtiens faisaient un usage ordi-naire de lcriture Sainte et comme elle tait luergulirement dans leurs assembles, ils la lisaientaussi avec beaucoup dassiduit dans leurs familles.Mais dans la suite, mesure que lignorance et la su-perstition sintroduisaient, on abandonna lcriture.

    On nen donna plus de connaissance au peuple, onconserva bien la coutume den lire quelque portiondans lglise, mais cette lecture, se faisant dans unlangage que le peuple nentendait pas, elle tait ab-solument inutile. Enfin, lusage particulier de la pa-role de Dieu cessa entirement, en sorte que cettedivine lumire fut comme teinte pendant plusieurssicles. Il y a environ deux cents ans quelle fut tirede dessous le boisseau o elle avait t cache silongtemps. Le peuple fut rtabli en divers lieux de lachrtient dans le droit de lire lcriture, mais la plu-part de ceux qui pourraient jouir de ce droit ne senprvalaient pas.

    Les maux qui arrivent de cette ngligence.Cest de cette indiffrence que lon a pour la lec-

    ture des livres sacrs que procde lignorance danslaquelle le commun des chrtiens est engag. Cestce qui fait quils nont que des connaissances fortsuperficielles des vrits et des devoirs du christia-nisme et que plusieurs en ont mme des ides tout fait fausses. Cest l la source de tant derreursqui ont la vogue et de tant de sentiments libertinset impies qui se rpandent de plus en plus, car dsquon laisse l lcriture, qui est lunique rgle denotre foi, pour suivre ses propres raisonnements, onne peut manquer de sgarer. Cest pour avoir aban-donn lcriture quon a vu en divers lieux des per-sonnes qui se croient inspires et parvenues au plushaut degr de la perfection tomber dans les senti-ments les plus extravagants et mme quelques foisles plus contraires la puret des murs. Cest en-fin, cette mme cause que lon doit attribuer le rel-chement et la vie toute charnelle et toute mondainedes chrtiens. Tout cela vient de ce quon ne lit paslcriture Sainte et quon nen fait pas lusage pourlaquelle elle nous a t donne.

    Il est vrai quon pourrait suppler en quelque ma-nire cette ngligence des chrtiens en faisant lirela parole de Dieu dans les assembles religieuses.Et si lon stonne de ce que le peuple ne la lit pas,il y a encore plus de sujets de stonner que pen-dant si longtemps on nait pas pens rendre lalecture des livres saints le rang quelle a toujourstenu dans le culte public, tant parmi les Juifs, queparmi les chrtiens. Mais quand mme lcriture se-rait lue rgulirement dans lglise, cela ne suffiraitpas, moins que les chrtiens ne la lussent aussidans leurs maisons. Les dclarations formelles dela parole de Dieu, la pratique de lglise, tant sous leVieux que sous le Nouveau Testament et plusieursraisons, que ce nest pas ici le lieu de rapporter,tablissent cette ncessit. La lecture particulirea mme des avantages que la lecture publique napas. En lisant en particulier on peut lire plus loisir,considrer les choses avec plus dattention, y reve-nir plus dune fois et sen faire une juste application.

  • Discours prliminaire

    Cest aussi le moyen de mieux profiter de ce quonentend en public, ntant pas possible de bien com-prendre ce qui se dit dans les instructions publiqueset dans les sermons lorsquon ne possde pas lcri-ture. Outre cela, la lecture particulire nourrit la pitet la dvotion, mais ceux qui ngligent cette lecturetombent infailliblement dans lindiffrence et dansle dgout pour les choses divines, ce qui ne peuttre suivi que du relchement dans les devoirs de lapit et de labandonnement ses passions.

    II - Des livres de lcriture Sainte.Pour passer maintenant la manire dont lcri-

    ture doit tre lue, on fera ici quelques rflexions. Pre-mirement, sur les livres de lcriture Sainte et surses diffrentes parties et en second lieu sur les dis-positions quil faut apporter cette lecture.

    Des livres du Vieux Testament et de leur utilit.Chacun sait que lcriture comprend le Vieux et

    le Nouveau Testament. Pour ce qui est des livres duVieux Testament, qui ont t crits avant la venue deJsus-Christ, comme cest la partie de la Bible quonlit le moins et que mme une infinit de personnesne la lisent point du tout, il est ncessaire de mon-trer ici lutilit de ces livres l. On se trompera fort decroire quils naient t donns que pour les Juifs etque leur utilit ait cess par rapport aux chrtiens.

    Laptre Paul dit,Que toutes les choses qui ont t crites autrefois

    ont t crites pour notre instruction.1

    Parlant de ce qui tait arriv au peuple dIsral, ildit,

    Que ces choses sont des exemples pour nous etquelles ont t crites pour nous instruire, nous quisommes parvenus aux derniers temps. 2

    Jsus-Christ lui-mme exhorte ses disciples, sonder les critures, car,dit-il,cest par elles que vous croyez avoir la vie ter-

    nelle et ce sont elles qui rendent tmoignage demoi 3.

    Quand notre Seigneur parle ainsi, il recommandela lecture et la mditation des crits de Mose et desProphtes et cest ce quil fait en plusieurs autresendroits. Cest de la connaissance de ce qui est rap-port dans ces crits que dpend lintelligence desprincipaux articles de la religion chrtienne. On ena une preuve bien forte et bien remarquable dansles citations continuelles que Jsus-Christ et lesaptres font des histoires, des oracles et des pas-sages du Vieux Testament. Il y a mme des livresentiers dans le Nouveau Testament, que lon ne sau-rait entendre si lon na pas lu le Vieux Testamentavec quelque attention, cest ce quon peut dire sur-tout de lptre aux Hbreux qui nest autre chosequune comparaison entre la loi et lvangile.

    Mais pour mieux reconnatre lutilit des livres duVieux Testament, il faut faire attention ce que ceslivres contiennent. Il y en a de trois sortes, savoir des

    livres historiques, des livres dogmatiques et morauxet des livres prophtiques.

    Des livres historiques.Les livres historiques sont les premiers en ordre.

    Ils commencent la Gense et ils finissent au livredEster. On les appelle historiques parce qula rserve de quelques endroits des livres de Mosequi contiennent les lois que Dieu avait donnes auxJuifs, lon ny retrouve que des histoires. On y voit cequi est arriv de plus considrable dans le mondepar rapport la religion et au peuple de Dieu depuisla cration jusquau retour de la captivit de Baby-lone. Cest par ces livres quil faut commencer.

    Il est remarquer sur ce sujet que Dieu a vouludabord instruire son glise par lhistoire. Cette ma-nire dinstruire est la plus simple et la plus claire,elle est proportionne la porte de tout le monde.Les histoires sont toujours faciles comprendre et retenir. Les enfants mme les entendent sans peineet cest aussi par l quon doit jeter les fondementsde leur instruction.

    Dailleurs, cest sur lhistoire et sur des faits quetoute la religion est fonde. Cest de lhistoire quelon tire des preuves invincibles de la vrit et dela divinit de lcriture. Outre cela, les histoires duVieux Testament renferment les doctrines et les de-voirs de la religion. Elles nous proposent plusieursbeaux exemples o nous pouvons considrer la pro-vidence de Dieu, sa sagesse, sa bont, sa justice,son amour envers les gens de bien, sa colre surceux qui loffensent.

    Le chapitre XI de lptre aux Hbreux est remar-quable sur ce sujet. Paul, voulant montrer quelleest la nature de la foi et quels en sont les effets,rassemble dans ce chapitre les exemples de foi,dobissance et de constance que lon trouve dansla vie des patriarches et des personnes illustres quiont vcu avant Jsus-Christ. Par o lon peut recon-natre, combien la lecture et la mditation des his-toires du Vieux Testament est utile aux chrtiens.

    Des livres dogmatiques et moraux.Les livres du Vieux Testament quon appelle

    dogmatiques et moraux sont le livre de Job, lesPsaumes et les crits de Salomon.

    Ces livres ne sont pas tout fait si clairs que leslivres historiques. On trouve, par exemple, dans lelivre de Job et dans les Proverbes quelques endroitsdont le sens nest pas ais dcouvrir, ce qui vientle plus souvent du dfaut des versions et de la diffi-cult quil y a dexprimer dans les langues de notretemps des sentences extrmement concises et desmanires de parler figures et fort diffrentes desntres. Mais si ces livres ont quelque obscurit dansces endroits-l, cela nempche pas quon ne puisseles lire avec un grand fruit.

    En gnral, on y trouve ces trois choses : la doc-trine, la morale et des sentiments de dvotion et depit. On y voit les principales doctrines de la reli-gion, telles que sont celles-ci : quil y a un Dieu cra-teur du monde, que cest lui qui gouverne tout par sa

    X

  • Discours prliminaire

    providence, qui dispense les biens et les maux, quiprotge les gens de bien, qui punit les mchants,que ce Dieu tout juste rendra chacun selon sesuvres et dautres doctrines semblables qui sontproposes dans ces livres et particulirement danscelui de Job et dans les Psaumes avec beaucoupde clart et soutenues par des exemples trs instruc-tifs. Ces livres contiennent dadmirables maximes demorale et des prceptes fort utiles sur les principauxdevoirs de la religion, sur la justice, sur la charit,la puret et la temprance, sur la patience et surles autres vertus. On y trouve, et surtout dans lesPsaumes, de beaux sentiments de pit et dexcel-lents modles de dvotion. On y voit combien nousdevons tre touchs de la grandeur de Dieu, avecquel respect il faut adorer cet tre suprme, avecquelle attention et quel plaisir on doit mditer lesmerveilleux ouvrages de la cration et de la provi-dence, avec quelle ardeur et quelle reconnaissancenous devons clbrer ses perfections et le remercierde ses bienfaits, lestime que nous devons faire dessaintes lois du Seigneur et les avantages incompa-rables que la pit procure ceux qui sy adonnent.Nous y apprenons nous confier en Dieu, linvo-quer dans ladversit, nous soumettre avec rsi-gnation sa volont, recourir sa misricorde parla repentance quand nous lavons offens. Ainsi, lalecture de ces livres-l est trs propre pour diriger etpour enflammer la dvotion.

    Des livres prophtiques.Les livres prophtiques sont les crits des pro-

    phtes, depuis Esae jusqu Malachie. On lesnomme prophtiques parce quils contiennent prin-cipalement des prophties ou des prdictions. Cenest quil ny ait pas dans ces livres des histoirestrs remarquables, comme dans Jrmie, dans Da-niel et dans Jonas et quils ne renferment aussi di-verses instructions morales, telles que sont les ex-hortations et les remontrances des prophtes. Maisles prophties sont la principale partie de ces livres-l. Et ces prophties sont de trois sortes. Il y en a quiregardent Jsus-Christ et lglise Chrtienne, il y ena dautres qui concernent les Juifs et il y en a enfinqui marquent ce qui doit arriver aux autres peupleset dans les empires du monde.

    Quand on lit ces oracles des prophtes, on ytrouve dabord de lobscurit, mais cela ne doitpas surprendre. Il faut considrer premirement quetoute prophtie doit tre obscure, au moins cer-tains gards avant lvnement. Non seulement ilntait pas ncessaire pour le salut des fidles de cetemps-l que les oracles fussent clairs pour eux etquils les entendissent parfaitement, mais le sens ena d tre cach. La profonde sagesse de Dieu et lesmerveilles de sa Providence paraissent avec bienplus dclat quand on fait rflexion quil a accomplises desseins et les prdictions des prophtes sansque les hommes le sussent et par des moyens aux-quels personne naurait pens. Dailleurs si ces pr-dictions eussent t tout fait claires dans toutes

    les circonstances les hommes auraient pu mettredes obstacles lexcution des desseins de Dieu, moins quil net fait des miracles continuels etchang lordre du monde. Ainsi, cest avec unegrande sagesse quil a rpandu quelque obscuritsur les prophties.

    Il faut savoir aprs cela que ce qui tait obscur estdevenu clair par lvnement. La plupart des oraclesqui regardaient la venue de Jsus-Christ, ses souf-frances, son rgne, la rjection des Juifs et la voca-tion des gentils sont maintenant faciles entendre.Les prdictions qui se rapportaient aux Juifs et quimarquaient la ruine de Jrusalem et leur dispersionqui devait arriver premirement par les Assyrienset les Babyloniens et ensuite par les Romains peuaprs la venue de notre Seigneur, ces prdictions-l nont aucun embarras, lvnement les ayant par-faitement claircies. Pour ce qui est de celles quiconcernaient les autres peuples et les empires dumonde, telles que sont les prophties dEsae, de-puis le chapitre XIII et les clbres prdictions deDaniel, elles sont plus difficiles entendre parceque la plupart de ceux qui les lisent ne savent paslhistoire de ces peuples et de ces temps l, maiselles sont tout fait claires pour ceux qui cette his-toire est connue. Outre cette obscurit qui vient deschoses mmes dont les prophtes parlent, il y en aune autre qui nat du style de ces hommes divine-ment inspirs. Ils sexprimaient dune manire figu-re. Ils employaient diverses images et des faonsde parler fort loignes de lusage de notre temps.Mais avec quelque secours, tel quest celui quon atch de donner dans cet ouvrage et ds quon estun peu accoutum au langage des prophtes, onpeut aisment voir ce quils veulent dire. Aprs tout,sil y a des endroits dans leurs crits que lon ne com-prenne pas bien, on peut sans prjudice de salut enignorer le sens.

    Mais on a grand tort de ngliger comme on fait lalecture des prophties.

    Si les chrtiens les lisaient et les mditaient, ils enverraient sortir une lumire qui les frapperait. Ils ydcouvriraient des beauts qui leur sont inconnueset ils se sentiraient tout autrement pntrs de lavrit et de lexcellence de la religion quils ne lesont. En effet, on ne saurait rien imaginer qui puissenous convaincre avec plus dvidence et avec plusde force quil y a un Dieu qui conduit toutes choseset qui nous parle dans les critures, que ces pro-phties si anciennes qui taient dj entre les mainsdes Juifs telles que nous les avons plusieurs siclesavant la venue de notre Seigneur et qui ont tsi exactement accomplies. Cest pourquoi laptrePierre recommande aux chrtiens la lecture et la m-ditation des prophties comme un moyen tout faitpropre affermir leur foi.

    Nous avons ainsi la parole des prophtes qui esttrs ferme, laquelle vous faites bien de vous atta-cher comme une lampe qui clairait dans un lieuobscur en attendant que le jour vnt luire et queltoile du matin se levt dans vos curs 4.

    XI

  • Discours prliminaire

    Des livres du Nouveau Testament.Le Nouveau Testament est la partie de lcri-

    ture dont il importe le plus aux chrtiens davoir laconnaissance. comparer le Vieux Testament avecle Nouveau, ce dernier est le plus clair et le plusparfait. Car, quoique la doctrine de lvangile soit lamme dans le fond que celle de Mose et des pro-phtes, il est pourtant certain que les vrits divines,les devoirs, les promesses, les menaces sont pro-poss avec plus de clart et de force dans le Nou-veau Testament 5. Non seulement lvangile a dis-sip les ombres de la loi et mis en vidence ce quintait rvl quen partie avant Jsus-Christ, maisil nous enseigne plusieurs choses que les anciensfidles ignoraient et que les prophtes eux-mmesne connaissaient pas comme notre Seigneur le re-marque dans lvangile. De l vient que Paul ap-pelle ces choses-l des Mystres, ou des chosescaches qui avaient t inconnues dans les siclesprcdents. Il ne faut pas tre surpris si lon trouvedans lvangile plus de lumire que dans la loi. CestMose et ce sont les prophtes qui parlent dans leVieux Testament, mais dans le Nouveau Testament,cest Jsus-Christ le fils de Dieu, duquel Dieu a dit :

    Cest ici mon fils bien-aim, coutez-le. 6

    Paul marque cette diffrence lors quil ditQue Dieu a autrefois parl nos pres diverses

    fois et en plusieurs manires par les prophtes, maisquil nous a parl dans les derniers jours par sonfils. 7

    De lvangile.Le Nouveau Testament comprend lvangile avec

    les Actes et les ptres. De ces deux parties, lvan-gile est la premire en ordre et en dignit. Nous ytrouvons premirement les discours de notre Sau-veur tels quils sont sortis de sa bouche sacre,la doctrine trs sainte et trs parfaite quil a ensei-gne aux hommes pour leur apprendre connatreDieu et le servir en esprit et en vrit, les devoirsdont il recommande lobservation ses disciples, lespeines et les rcompenses de la vie venir et toutcela dans un degr dvidence et de force quon netrouve nulle part ailleurs. On y lit le rcit de ses mi-racles dans lesquels on voit clater sa puissance di-vine et en mme temps sa grande bont, car cesmiracles nayant t que des bienfaits. On doit faireune grande attention aux miracles de notre Seigneurquand on lit lvangile, puisque cest la voie queDieu choisit pour montrer aux hommes que Jsusest le Messie. Nous voyons enfin dans lvangile lavie toute sainte de ce grand Sauveur, son zle et sonobissance la volont de son Pre, sa grande cha-rit envers les hommes, sa douceur, son humilit, sasincrit, sa puret, sa patience, son renoncementau monde. Toutes ces vertus qui brillent dans sa viesont runies dans sa mort et cela au plus haut degr.Enfin, lvangile joint lhistoire de la mort de Jsus-Christ celle de sa rsurrection et de son ascensionqui sont le fondement de notre foi et de notre esp-rance.

    Il parat de l que lvangile est la partie la plusconsidrable de Nouveau Testament. Aussi a-t-ontoujours regard dans lglise la lecture de lvan-gile comme trs importante et tout de mme que lesJuifs, quoi quils lussent les crits des prophtes etquils les reussent comme divins, avaient une v-nration singulire pour la loi de Mose et lui don-naient le premier rang, les chrtiens ont aussi tou-jours eu pour lvangile un respect particulier. De lvient lancienne coutume de se lever et dtre deboutquand on lit lvangile dans lglise et celle dexpli-quer lvangile tout les dimanches de lanne.

    On voit dans les Actes des aptres commentlvangile fut prch aprs lascension de Jsus-Christ, tant Jrusalem et dans les lieux voisins,quen plusieurs endroits du monde. La lecture de celivre est fort utile et comme il ne contient que deshistoires, il est assez clair.

    Des ptres.Les ptres qui sont des lettres que les aptres

    ont crites aux glises de leur temps ou cer-taines personnes font aussi parties des livres sacrsdu Nouveau Testament. Laptre Pierre 8 nous ap-prend que du vivant des aptres, on mettait djles ptres de Paul dans le rang des divines cri-tures. Ce serait se tromper grossirement de croireque lvangile suffit et que lon peut se passer desptres. On trouve dans les ptres lexplication deplusieurs articles qui y sont claircis plus particuli-rement que dans lvangile, en sorte que lvangileest plus clair, divers gards, quand on y joint lesptres.

    En effet, Jsus-Christ ne trouvait pas toujours propos de sexpliquer nettement et prcisment surdivers points. Il enveloppait souvent sa pense sousdes expressions figures ou sous des similitudes quiavaient quelque obscurit et qui ne devaient treclaires quaprs son ascension 9. Il y avait mmediverses choses que Jsus-Christ ne disait pas ses aptres pendant quil tait au monde et qui parconsquent ne se trouvent pas dans lvangile. Voicicomment il leur parlait :

    Jai plusieurs choses vous dire, vous ne pouvezpas les porter maintenant ; mais quand lesprit seravenu, il vous annoncera les choses venir 10.

    Les aptres furent beaucoup plus clairs aprsquils eurent reu le Saint-Esprit quils ne ltaientauparavant. Ainsi, nous trouvons dans leurs critsde grandes lumires et diverses choses trs utileset mme tout fait ncessaires pour notre instruc-tion.

    Ce quil y a de principal observer pour bien en-tendre les ptres, cest loccasion et les vues danslesquelles les aptres les ont crites. Ils y traitent di-vers sujets selon que le temps o ils vivaient et lesbesoins des glises le demandaient, mais ce quilsdisent sur ces sujets-l sert claircir plusieurspoints de la religion. En gnral, ils sy proposent deconserver dans les glises chrtiennes, qui avaientt fondes depuis peu, la puret de la doctrine et la

    XII

  • Discours prliminaire

    puret des murs et de munir les fidles contre leserreurs que diverses personnes sorties dentre lesJuifs ou dentre les paens sefforaient de rpandreet par lesquelles elles corrompaient la doctrine etla morale de lvangile. Le grand but des aptresdans toutes les ptres est de porter les chrtiens persvrer dans la foi et dans une vie sainte. Ellesfinissent toutes par des exhortations la pratiquedes vertus et des devoirs de la religion. Il y en amme qui nont t crites que dans cette vue, tellessont particulirement les ptres quon appelle ca-tholiques, dans lesquelles, la rserve de certainsendroits o les aptres touchent quelques articlesde doctrine, on ne trouve que des prceptes de mo-rale et des exhortations la saintet.

    III - Avec quelles dispositions il faut lire lcriture.On voit par ce qui vient dtre dit que la lecture

    du Vieux et du Nouveau Testament est une sourceabondante dinstruction et ddification. Mais pouren tirer cette utilit, il faut que lesprit et le cursoient bien disposs quand on les lit. On pourraitlire lcriture, mme avec assiduit et le faire cepen-dant sans aucun fruit si on ne lisait que pour lire etpar besoin dacquit seulement. Il en est de la lecturecomme de la prire et des autres actes de la religionqui ne servent de rien et qui tournent mme en p-ch lors quon ny apporte pas les dispositions quidoivent les accompagner.

    Avec attention.La premire est lattention. Cest--dire que quand

    on lit, il faut que lesprit soit libre, tranquille et videdautres penses. On doit surtout prendre garde quele cur ne soit pas possd par les passions, carcest principalement du cur et des passions queprocdent les distractions et le manque dattentiondans la lecture, aussi bien que dans la prire, les-prit revenant toujours aux choses dont le cur estoccup. cause de cela, il est bon de choisir pourla lecture un temps o lon ne soit pas occup pardautres choses et particulirement le matin. Il im-porte aussi de se recueillir avant que de commen-cer la lecture et de sexciter lattention en pensantsrieusement ce quon va faire et en considrantque, quand nous lisons lcriture, Dieu nous parle etque cest par le moyen de sa parole quil veut nousconduire la vie ternelle et nous rendre heureux.

    Outre cela, pour lire avec attention, il faut lire loisir. Certaines personnes se piquent de lire beau-coup et de parcourir les livres de lcriture en peude temps, mais la lecture ne devient profitable quepar lattention quon y donne, par la mditation et parles rflexions quon y fait. Il en est de la lecture, quiest la nourriture de lme, comme de la nourrituredu corps qui ne peut conserver la vie et les forces, moins quelle ne soit mche et digre.

    Ainsi, il faut viter la prcipitation, ne rien faire la hte et se donner le loisir de bien considrer et debien peser ce quon lit. Pour cet effet, les lectures nedoivent pas tre trop longues et il vaut mieux ne pas

    tant lire la fois, quoi que pourtant il y ait quelquediffrence faire cet gard. Quand on lit des his-toires, on peut lire davantage et aller plus vite. Unehistoire est plus lie, elle ne transporte pas lespritdun sujet un autre, la suite de la narration attache,elle soutient lattention et lon retient aussi mieux cequon a lu. Mais lors quon lit des chapitres de doc-trine ou de morale, comme dans le livre de Job, dansles Proverbes et dans les ptres, on ne peut pasfaire de si longues lectures parce que chaque ver-set demande une considration particulire, ainsi ilfaut lire moins et plus lentement.

    Avec assiduit.On doit lire frquemment et assidment. Ce nest

    que par une lecture frquente quon peut se rendrelcriture familire et en acqurir une connaissancesuffisante. En la lisant souvent et rgulirement, ona occasion de la mditer toujours davantage. Maisceux qui ne la lisent que rarement ne se remplirontjamais lesprit et moins encore le cur de ce qui estcontenu dans les livres sacrs. Outre cela, une lec-ture assidue et exacte donne toujours plus de gotpour la parole de Dieu, tant certain que plus on lalit, plus on la mdite et plus on y trouve donction etde beaut, plus elle claire lesprit, plus elle rjouit etsanctifie le cur. Un chrtien doit donc faire de cettedivine parole son tude ordinaire, la mditer jour etnuit et comme il prend tous les jours la nourriture ducorps, il doit aussi donner chaque jour son me lanourriture cleste qui fait vivre ternellement.

    Avec discernement.Il faut lire avec discernement, et cela, tant pour

    bien entendre le sens de lcriture que pour en com-prendre lusage. Autrement on la lirait sans fruit eton pourrait mme se tromper dangereusement. Pre-mirement, on a besoin de discernement pour bienjuger comment et en quel sens ce quon lit est laparole de Dieu. Tout de mme quil y a des ac-tions qui sont rcites dans lcriture, non pour quenous les imitions, mais plutt pour nous en donnerde lhorreur ; aussi on y trouve bien des choses quinont pas t mises par crit pour servir de rgle nos sentiments et notre conduite. Les auteurs sa-crs rapportent quelquefois les discours et les senti-ments des mchants. On trouve dans Malachie cesparoles :

    Cest en vain quon sert Dieu et que gagne-t-on garder ce quil a command? 11

    Et on lit dans une des ptres de Paul, cettemaxime des profanes et des gens sensuels :

    Mangeons et buvons, car nous mourrons demain.Mais quand on lit ces endroits-l et dautres sem-

    blables, il faut se souvenir, que ce sont des impiesqui parlent de la sorte. Les personnes mmes dontla pit est loue dans lcriture nont pas toujoursparl et agi dune manire conforme la pit. Ainsi,quand on lit que David jura dexterminer la maisonde Nabal 12, il faut penser quil pcha en cela. Lesdiscours des amis de Job 13, quoique trs beaux ettrs instructifs, ne sont pas approuver en tout, car

    XIII

  • Discours prliminaire

    il est dit que Dieu fut irrit contre eux, parce quilsnavaient pas parl comme il faut.

    Ce discernement est aussi ncessaire pour jugeren quel sens ce quon lit doit tre pris, sans quoi lonsabuserait souvent. Par exemple, lors que Mose ditque Dieu endurcit le cur de Pharaon 14, lon pour-rait croire que lendurcissement des hommes vientde Dieu et quil en est la cause, ce qui serait un sen-timent dtestable et blasphmatoire. Quand Paul ditque Jsus-Christ nous a affranchis de la loi, quil aaboli lobligation qui tait contre nous dans les ordon-nances de la loi, quon est justifi sans les oeuvresde la loi 15, il faut savoir dans quel sens il le dit, au-trement on tomberait dans la fausse et pernicieusepense de croire que les chrtiens sont dispenssde garder la loi morale et que les bonnes oeuvres nesont pas ncessaires. On entend tous les jours lespcheurs et les libertins sautoriser et sexcuser pardes passages de lcriture pris dans un sens faux.Les hommes ignorants et peu affermis tordent ce di-vin livre leur propre perdition 16, comme le disaitdj Pierre en son temps. Les exemples en sont infi-nis. Cela fait voir combien il importe de lire lcritureavec un sage et juste discernement.

    Lun des principaux moyens de ne pas se trom-per sur le sens de lcriture cest davoir toujours de-vant les yeux le but des auteurs sacrs, dexaminer quelle occasion et dans quelle vue ils parlent, defaire attention la liaison du discours, ce qui pr-cde et ce qui suit et de confronter ce quon lit avecdautres endroits qui peuvent servir lclaircir. Onse tromperait fort si lon prenait tous les versets delcriture sparment, comme si ctaient autant desentences dtaches et qui eussent chacune leursens part, peu prs comme les sentences dulivre des Proverbes. Il ne faut jamais perdre de vuele dessein et le but du discours si lon veut dcou-vrir le vritable sens de la parole de Dieu. Cest quoi lon doit surtout prendre garde dans les livreset dans les chapitres dogmatiques et en particulierdans les ptres, et cest aussi par cette considra-tion que lon a t oblig dtendre les arguments deces chapitres l.

    Si le discernement dont on vient de parler estncessaire pour entendre lcriture, il ne lest pasmoins pour en dcouvrir lusage. Il faut savoir surcela que le grand but de lcriture et de lusage au-quel elle est destine cest de produire en nous lafoi et lamour de Dieu et de nous conduire la vieternelle.

    Ces choses sont crites,dit laptre Jean,afin que vous croyiez que Jsus est le Christ le

    fils de Dieu et quen croyant vous ayez la vie par sonnom 17.

    Paul dit encore :Que toutes les choses qui ont t crites autrefois

    ont t crites pour notre instruction, afin que parla patience et par la consolation que les crituresdonnent nous retenions lesprance 18.

    Cest l leffet naturel de toutes les parties de larvlation. Les doctrines et les vrits nous sont pro-poses afin que nous les recevions avec foi, quellespurifient nos curs et quelles nous portent aimerDieu et le craindre. Les commandements ne noussont donns quafin que nous les observions. Lespromesses et les menaces ne tendent sinon nousdtourner du mal et nous porter au bien. Cest cela que servent les exemples que lcriture nousmet devant les yeux.

    Ainsi dans toutes les lectures quon fait, il faut tou-jours y chercher ce quil y a de propre, premirement nous clairer et nous instruire et ensuite noussanctifier et nous conduire Dieu, en sorte que ceque nous lisons nous excite toujours davantage lapit et nous dispose de plus en plus bien vivre.De plus, il importe que chacun remarque dans lcri-ture ce qui peut le concerner en particulier et ce quia du rapport ses besoins et ltat dans lequel ilse trouve. Cest dans cette juste application quon sefait soi-mme de ce que la parole de Dieu contientque consiste le lgitime usage de ce livre. LaptreJaques lenseigne, lors quil dit :

    Quil en est de celui qui coute la parole, commedun homme qui regarde son visage dans un mi-roir, que les auditeurs oublieux, aprs stre regar-ds dans ce miroir oublient aussitt comment ilssont faits au lieu que les auditeurs sages et fidlessont ceux qui considrent et mditent attentivementcette parole et qui mettent en pratique ce quelle or-donne 19.

    Par o cet aptre montre que lobissance et lapratique est le but auquel il faut rapporter lcritureSainte, que nous ne devons la lire et lcouter quedans la vue de devenir plus gens de bien et que ce-lui qui nen fait pas cet usage se trompe et sabuselui-mme.

    Avec soumission et obissance de foi.Lcriture doit tre lue avec soumission et obis-

    sance de foi. En effet, puisque cest Dieu qui nous yparle, tout ce que nous avons faire cest en premierlieu de bien nous assurer de sens de lcriture et dela bien entendre, ce qui nest jamais difficile dans leschoses ncessaires pour le salut et aprs cela de re-cevoir avec soumission tout ce quelle nous dit et dyconformer notre croyance et notre conduite. Ainsi,quand nous lisons les histoires qui y sont rappor-tes, nous devons les croire aussi fermement quesi nous voyons les vnements dont elles nous fontle rcit et nous le devons dautant plus quil ny apoint dhistoire qui ait autant de preuves de sa vritquen a lhistoire sainte.

    Lorsque lcriture nous propose des doctrines etquelle nous ordonne de les croire, il faut les recevoiravec une pleine persuasion. Et quand mme il y au-rait dans ces doctrines-l quelque chose dont nousne pourrions pas bien comprendre les raisons ou lamanire, cela ne devrait pas nous faire de la peine,ni branler notre foi. Il faut considrer quil y a des v-rits certaines, videntes et dont on ne saurait dou-

    XIV

  • Discours prliminaire

    ter et qui cependant, lors quon veut les approfondir,ont des difficults que personne ne rsoudra jamais.Ainsi, il est de la sagesse aussi bien que de la pitdans ces occasions-l de se dfaire de lesprit decuriosit et de laisser l les vains raisonnements etles recherches tmraires qui ne feraient que nousjeter dans le doute et dans lincrdulit. Dieu a parl,il nen faut pas davantage.

    Quand nous lisons les commandements et leslois que Dieu nous donne dans sa parole pour ser-vir de rgle notre conduite, notre devoir est decroire que lobservation de ces lois est absolumentncessaire et de nous y conformer. Cest ici, surtouto le sens de lcriture nest jamais obscur et oil est impossible de se tromper, moins quon nesaveugle volontairement. Ainsi, il ny a pas dautreparti prendre que de se soumettre humblementet en simplicit de cur tout ce quil plat Dieude nous commander, nous souvenant toujours quila une souveraine autorit sur nous et quil ne nousprescrit rien qui ne tende notre bonheur. Quandmme ce que Dieu nous commande nous paratraitdsagrable et fcheux et serait oppos nos pas-sions et nos inclinations les plus chres, il suffitque Dieu ait parl et quil ait dit : Vous ferez cecipour quil faille le faire, vous ne ferez pas cela pourquil faille sen abstenir. Il faut alors imposer silenceaux passions et ne point couter les suggestionsde notre propre cur, car ce ne sont que les pas-sions qui nous font trouver des difficults dans ceque Dieu ordonne et qui nous suggrent de faussesraisons pour nous dispenser dobir. Et si pour celail faut rsister nos penchants et nous faire vio-lence nous-mmes cest par l que nous feronsvoir que la foi et lamour de Dieu sont le principede notre conduite. Ce nest mme quen rsistant nos inclinations et en surmontant nos rpugnancesque notre obissance peut-tre prouve et quenous pouvons montrer que nous soumettons notrevolont celle du Seigneur. Mais il est dangereuxet tout fait contraire la foi de raisonner quandDieu commande et de contester, soit sur la nature,soit sur la ncessit de nos devoirs. Cest pour ban-nir tous ces faux raisonnements, tous ces vains pr-textes, par lesquels on prtend luder les dclara-tions les plus expresses de la parole de Dieu queles aptres ont accoutum de dire lorsquil sagit deslois par lesquelles nous serons jugs :

    Ne vous abusez point. Ne vous sduisez pointvous-mmes par de vains discours.

    Enfin, cette soumission doit avoir lieu lgarddes promesses et des menaces. Cela veut dire quelors que lcriture nous parle de la flicit de la vie venir ou des peines qui sont rserves aux m-chants, nous ne devons pas plus douter de la certi-tude de ces promesses et de ces menaces que sinous en voyions dj laccomplissement et que si le

    grand jour des peines et des rcompenses tait djarriv. Cest l un des principaux effets de la foi :

    Elle rend prsentes les choses quon espre etelle donne une pleine conviction de celles quon nevoit point 20.

    Voil en quoi consiste cette obissance de foiqui doit accompagner le lecture de lcriture Sainte.Sans cela, on la lit et on lcoute en vain.

    La parole ne sert de rien lors quelle nest pas m-le avec la foi en ceux qui lentendent 21.

    Avec pit et dvotion.La dernire disposition quon doit apporter cette

    lecture cest la pit et la dvotion. Cette dispositionest la principale et elle renferme toutes les autres.Il faut que celui qui lit lcriture aime la vrit et lavertu, quil ait le cur port au bien et une intentionsincre de connatre la volont de Dieu et de la faire.Cette droiture dintention est ce que notre Seigneurappelle dans lvangile

    un cur honnte et bon qui fait que lon retientla parole et quon en rapporte le fruit avec persv-rance 22.

    Cest ce qui rend lesprit attentif et ce qui donne cesage discernement qui est si ncessaire pour bienconnatre ce que Dieu veut que nous sachions etque nous fassions pour tre sauvs. Avec cette in-tention on entre toujours dans le vrai sens de lcri-ture et on en dcouvre les beauts. Jsus-Christnous lapprend par ces paroles si remarquables :

    Si quelquun veut faire la volont de Dieu, il con-natra ma doctrine 23.

    Dieu se rvle ceux qui le cherchent et cestdans leurs curs quil rpand les plus vives lu-mires de son esprit et les connaissances les plussalutaires.

    Aprs cela, la lecture de lcriture Sainte de-mande un cur plein de dvotion. La dvotion estncessaire dans la prire de laveu de tous ceuxqui ont quelque religion. Elle ne lest pas moinsdans la lecture. Quand Dieu nous parle dans sa pa-role, nous ne devons pas moins tre pntrs deces sentiments tendres et affectueux, de respect, dezle, de joie et damour, que la dvotion produit, quenous devons ltre quand nous lui parlons dans nosprires. La prire ne doit jamais tre spare de lalecture. On ne saurait mieux se disposer couterla voix de Dieu quen linvoquant et en tenant soncur lev lui. Cest en priant et en implorant avechumilit le secours du Saint-Esprit que lon obtientcette grce qui flchit le cur lamour de Dieu et lobservation de ses lois. Ce nest aussi que parl que la lecture de lcriture Sainte peut nous deve-nir salutaire et nous conduire au but pour lequel leSeigneur la faite rdiger par crit. Dieu veuille queles rflexions quon vient de faire et celles qui sontrpandues dans le corps de cet ouvrage produisentcet effet sur ceux qui les liront !

    XV

  • Discours prliminaire

    (1) ptre aux Romains 15.4(2) I Corinthiens 10.11(3) vangile de Jean 5.39(4) ptre de Pierre 1.19(5) Matthieu 8.17 ; Pierre 1.10, 12 ; phsiens 3.4, 6(6) Matthieu 17.5.(7) Hbreux 1.2(8) Pierre 3.26(9) Matthieu 13.11(10) Jean 16.12-13(11) Malachie 3.14(12) I Samuel 15

    (13) Job 42.7(14) Exode 7.3(15) ptres aux Romains et aux Galates, Colossiens 2.14(16) II Pierre 2.16(17) Jean 20.31(18) ptre aux Romains 15.4(19) Jaques 1(20) Hbreux 11.2(21) Hbreux 4.2(22) Luc 7.15(23) Jean 7.17

    Conseils de lecture donns par celui qui a numris la prsente Bible

    Il faut parfois partitionner des chapitres ou des Psaumes. Il suffit parfois de deux ou trois versets pouravoir suffisamment de matire mditer toute une journe : le sermon sur la montagne, Matthieu 5, 6 et 7,en est un exemple remarquable. Le Psaume 119 et ses 176 versets est un autre exemple.

    Lisez en alternance et un peu la fois pour pouvoir mditer ce que vous avez lu, exemple :- les lundis, mercredis et vendredis un passage de lAncien Testament ;- les mardis, jeudis et samedis, un passage du Nouveau Testament ;- les dimanches, un passage dun Psaume.

    Bonne lecture et que Dieu vous bnisse !

    XVI

  • Indice

    Des noms de tous les livres du Vieux et du Nouveau Testament selonlordre o ils sont rangs dans la Bible, avec le nombre de leurs chapitres.

    Le vieux Testament

    I Mose ou Genese . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LII Mose ou Exode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XLIII Mose ou Lvitique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXVIIIV Mose ou Nombres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXXVIV Mose ou Deutronome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXXIVJosu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXIVJuges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXIRuth. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IVI Samuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXXIII Samuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXIVI Rois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXIIII Rois. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXVI Chroniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXIXII Chroniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXXVIEsdras . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XNhmie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XIIIEster . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XJob . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XLIIPsaumes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CLProverbes ou Sentences de Salomon. . . . . . . . .XXXI

    Prcheur ou cclsiaste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XIICantiques de Salomon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VIIIEsae . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LXVIJrmie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LIILes Lamentations de Jrmie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vzchiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XLVIIIDaniel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XIIOse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XIVJol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IIIAmos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IXAbdias . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IJonas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IVMiche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VIINahum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IIIHabacuc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IIISophonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IIIAgge. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IIZacharie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XIVMalachie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VI

    Le nouveau Testament

    Lvangile selon Matthieu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXVIIILvangile selon Marc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XVILvangile selon Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXIVLvangile selon Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XIXLes Actes des aptres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .XXVIIILes ptresde Paul aux Romains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XVIla I aux Corinthiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XVIla II aux Corinthiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XIIIaux Galates . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VIaux phsiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VIaux Philippiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IVaux Colossiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IVla I aux Thessaloniciens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .V

    la II aux Thessaloniciens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IIIla I Timothe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VIla II Timothe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV Tite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . III Philemon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Iaux Hbreux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XIIIde Jacques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vla I de Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vla II de Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IIIla I de Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vla II de Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ila III de Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ide Jude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ILapocalypse ou rvlation de Jean . . . . . . . . . . . . XXII

  • La Gense, premier livre de MoiseArgument

    Le livre de la Gense a t ainsi nomm, parce que Mose y dcrit lorigine de toutes choses. Il commencepar la cration du monde et il stend jusqu la mort de Joseph, ce qui comprend lespace denviron 2400ans.

    Chapitre I

    Le premier chapitre contient lhistoire de la crationdu monde.

    DIEUa cra, au commencement, les cieux et la

    terre.2. Et la terre tait sans forme et vide et les t-

    nbres taient sur la face de labme et lesprit deDieu se mouvait sur les eaux.

    3. Et Dieu dit : b Que la lumire soit et la lumirefut.

    4. Et Dieu vit que la lumire tait bonne et Dieuspara la lumire davec les tnbres.

    5. Et Dieu nomma la lumire jour et les tnbresnuit. Ainsi, fut le soir, ainsi fut le matin ; ce fut le pre-mier jour.

    6. Puis Dieu dit : c Quil y ait une tendue entre leseaux et quelle spare les eaux davec les eaux.

    7. Dieu donc fit ltendue et d spara les eaux quisont au dessous de ltendue davec celles qui sontau dessus de ltendue ; et ainsi fut.

    8. Et Dieu nomma ltendue cieux. Ainsi fut le soir,ainsi fut le matin ; ce fut le second jour.

    9. Puis Dieu dit : e Que les eaux qui sont au-dessous des cieux soient rassembles en un lieu etque le sec paroisse ; et ainsi fut.

    10. Et Dieu nomma le sec, terre. Il nomma aussilamas des eaux, mers et Dieu vit que cela tait bon.

    11. Puis Dieu dit : Que la terre pousse son jet,savoir de lherbe portant semence et des arbres frui-tiers portant du fruit selon leur espce, qui aient leursemence en eux-mmes sur la terre ; et ainsi fut.

    12. La terre donc produisit son jet, savoir delherbe portant de la semence selon son espceet des arbres portant des fruits qui avaient leur se-mence en eux-mmes selon leur espce et Dieu vitque cela tait bon.

    13. Ainsi, fut le soir, ainsi fut le matin ; ce fut letroisime jour.

    14. Puis Dieu dit : f Quil y ait des luminaires dansltendue des cieux pour sparer la nuit davec lejour et qui servent de signes et pour les saisons etpour les jours et pour les annes ;

    15. Et qui soient pour luminaires dans ltenduedes cieux afin de luire sur la terre ; et ainsi fut.

    16. Dieu donc fit deux g grands luminaires : leplus grand luminaire pour dominer sur le jour et lemoindre pour dominer sur la nuit ; il fit aussi lestoiles.

    17. Et Dieu les mit dans ltendue des cieux pourluire sur la terre ;

    18. Et pour dominer sur le jour et sur la nuit etpour sparer la lumire davec les tnbres ; et Dieuvit que cela tait bon.

    19. Ainsi, fut le soir, ainsi fut le matin ; ce fut lequatrime jour.

    20. Puis Dieu dit : Que les eaux produisent entoute abondance des animaux qui se meuvent et quiaient vie et que les oiseaux volent sur la terre versltendue des cieux.

    21. Dieu donc cra les grands poissons et tousles animaux vivants et qui se meuvent, que les eauxproduisirent en toute abondance, selon leur espceet tout oiseau ayant des ailes selon son espce ; etDieu vit que cela tait bon.

    22. Et Dieu les bnit, disant : h Croissez et mul-tipliez et remplissez les eaux dans les mers et queles oiseaux multiplient sur la terre.

    23. Ainsi, fut le soir, ainsi fut le matin ; ce fut lecinquime jour.

    24. Puis Dieu dit : Que la terre produise des ani-maux vivants selon leur espce, les animaux domes-tiques, les reptiles et les btes de la terre selon leurespce ; et ainsi fut.

    25. Dieu donc fit les btes de la terre selon leur es-pce et les animaux domestiques selon leur espceet les reptiles de la terre selon leur espce et Dieuvit que cela tait bon.

    26. Puis Dieu dit : i Faisons lhomme notreimage, selon notre ressemblance et quil domine surles poissons de la mer et sur les oiseaux des cieuxet sur les animaux domestiques et sur toute la terreet sur tout reptile qui rampe sur la terre.

    27. Dieu donc cra lhomme son image ; il lecra limage de Dieu : j il les cra mle et femelle.

    28. Et Dieu les bnit et leur dit : k Croissez et mul-tipliez et remplissez la terre et lassujettissez et do-minez sur les poissons de la mer et sur les oiseauxdes cieux et sur toute bte qui se meut sur la terre.

    29. Et Dieu dit : l Voici, je vous ai donn touteherbe portant semence et qui est sur toute la terreet tout arbre qui a en soi du fruit darbre portant se-mence, ce qui vous sera pour nourriture.

    30. Mais jai donn toutes les btes de la terreet tous les oiseaux des cieux et tout ce qui semeut sur la terre qui a vie en soi toute herbe vertepour manger ; et ainsi fut.

    31. Et Dieu vit tout ce quil avait fait et voil il taittrs bon. Ainsi, fut le soir, ainsi fut le matin ; ce fut lesixime jour.

    Rflexions

    Le premier chapitre de la Gense nous enseignela premire vrit de la religion : cest quil y a unDieu qui a cr le Ciel et la terre et toutes les choses

  • Gense

    qui y sont, que cest lui qui a donn toutes les cra-tures la nature et les qualits quelles ont et que cestpar sa volont que le monde subsiste dans lordreadmirable que lon y remarque.

    Mais nous apprenons surtout dans ce chapitreque Dieu a fait lhomme son image, quil lui adonn la domination sur les autres cratures et uneme spirituelle et immortelle capable de connatreet daimer son crateur.

    Ainsi notre devoir est de reconnatre et dadorerla puissance, la grandeur et la sagesse de Dieu quiparaissent dans tous ses ouvrages, de clbrer sabont envers nous et de lui rendre continuellementles actions de grces, lamour et lobissance quenous lui devons si justement.

    (a) v1 : Psaumes 33.6 et 136.5 ; Jean 1.1 ; Actes 14.15 et 17.24 ; H-breux 11.3

    (b) v3 : II Corinthiens 4.6(c) v6 : Jrmie 10.12 et 51.15(d) v7 : Psaume 148.4(e) v9 : Job 38.8 ; Psaumes 33.7, 104.6 et 136.6(f) v14 : Psaume 136.7(g) v16 : Psaume 136.7, 8 et 9(h) v22 : Ci-dessous 8.17(i) v26 : Ci-dessous 5.1 ; I Corinthiens 11.7 ; phsiens 4.24 ; Colos-

    siens 3.10(j) v27 : Matthieu 19.4(k) v28 : Ci-dessous 9.2(l) v29 : Ci-dessous 9.3

    Chapitre II

    Dieu, aprs avoir cr le monde en six jours,consacre le septime jour, versets 1-6.

    Il met Adam dans le paradis terrestre et il lui d-fend de manger du fruit dun arbre qui est appellarbre de la connaissance du bien et du mal, ver-sets 7-17.

    Il cre la femme et institue le mariage, ver-sets 18-25.

    LES cieuxa donc et la terre furent achevs et toute

    leur arme.2. Et Dieu eut achev au septime jour luvre

    quil avait faite b et il se reposa au septime jour detoute luvre quil avait faite.

    3. Et Dieu bnit le septime jour et il le sancti-fia parce quen ce jour-l il stait repos de touteluvre quil avait cre pour tre faite.

    4. Telles sont les origines des cieux. et de la terrelors quils furent crs quand lternel Dieu fit laterre et les cieux.

    5. Et toutes les plantes des champs avant quil yen et en la terre et toutes les herbes des champsavant quelles eussent pouss. Car lternel Dieu nefaisait point pleuvoir sur la terre et il ny avait pointdhomme pour cultiver la terre.

    6. Et aucune vapeur ne montait de la terre qui ar-rost toute la surface de la terre 1.

    7. Or lternel Dieu avait form lhomme de lapoudre de la terre et il avait souffl dans ses narinesune respiration de vie, et lhomme d fut fait en mevivante.

    8. Aussi lternel Dieu avait plant un jardin enden du ct dOrient et il y avait mis lhomme quilavait form.

    9. Et lternel avait fait germer de la terre toutarbre dsirable la vue et bon manger et larbre devie au milieu du jardin et larbre de la connaissancedu bien et du mal.

    10. Et un fleuve sortait dden pour arroser le jar-din et de l il se divisait en quatre fleuves.

    11. Le nom du premier est Pison, cest celui quicoule dans tout le pays de Havila o lon trouve delor.

    12. Et lor de ce pays-l est bon, cest l aussi quese trouve le bdellion 2 et la pierre donyx.

    13. Et le nom du second fleuve est Guihon, cestcelui qui coule dans tout le pays de Cus.

    14. Et le nom du troisime fleuve est Hiddekel,cest celui qui coule vers lorient de lAssyrie. Et lequatrime fleuve est lEuphrate.

    15. Lternel Dieu prit donc lhomme et le plaadans le jardin dden pour le cultiver et pour le gar-der.

    16. Puis lternel Dieu commanda lhomme di-sant : Tu mangeras librement de tout arbre du jardin,

    17. Toutefois pour ce qui est de larbre de laconnaissance du bien et du mal, tu nen mangeraspoint, car au jour que tu en mangeras, tu mourrasde mort.

    18. Or lternel avait dit ; Il nest pas bon quelhomme soit seul, je lui ferai une aide semblable lui.

    19. Car lternel Dieu avait form de la terretoutes les btes des champs et tous les oiseaux descieux. Puis il les avait fait venir vers Adam afin quilvt comment il les nommerait et que le nom quAdamdonnerait tout animal vivant ft son nom.

    20. Et Adam donna les noms tous les animauxdomestiques et aux oiseaux des cieux et toutesles btes des champs, mais il ne se trouvait pointdaide pour Adam qui ft semblable lui.

    21. Et lternel Dieu fit tomber un profond som-meil sur Adam et il sendormit et Dieu prit une deses ctes et il resserra la chair la place.

    22. Et lternel Dieu forma une femme de la ctequil avait prise dAdam et la fit venir vers Adam.

    23. Alors, Adam dit : f A cette fois celle-ci est losde mes os et la chair de ma chair. On la nommerahommesse 3, car elle a t prise de lhomme.

    24. g Cest pourquoi lhomme laissera son pre etsa mre et il se joindra sa femme et ils seront unemme chair.

    25. Or Adam et sa femme taient tous deux nuset ils nen avaient point de honte.

    Rflexions

    Nous devons remarquer trois choses dans ce cha-pitre.

    La premire, que le monde ayant t cr en sixjours, Dieu se reposa le septime jour et quil leconsacra afin que la clbration du jour de repos

    2

  • Gense

    servt dans la suite conserver parmi les hommesla mmoire de la cration du monde.

    Il faut remarquer, en second lieu, quAdam fut misdans le paradis terrestre pour y tre heureux et queDieu pour prouver son obissance lui donna uneloi accompagne de menaces en lui dfendant souspeine de mort de manger du fruit de larbre de laconnaissance du bien et du mal.

    Cette conduite de Dieu marque sa grande bontenvers lhomme innocent, mais cela montre aussique lhomme ne pouvait pas tre indpendant, quiltait oblig de se soumettre aux lois de son crateuret que ce ntait que par lobissance quil pouvaitavoir part aux effets de lamour de Dieu.

    En troisime, ce que Mose rapporte de linsti-tution du mariage nous engage reconnatre lagrande sagesse et la bont de Dieu qui paraissentdans cet ordre quil tablit au commencement pourla conservation et pour le bien du genre humain.

    Cela nous oblige respecter le mariage commeun tat sacr et dont Dieu est lauteur et nous loi-gner de tout ce qui est contraire une si sainte ins-titution et particulirement de limpuret et de toutesorte de souillure.

    (a) v1 : Exode 20.11 et 31.17(b) v2 : Deutronome 5.14 et Hbreux 4.4(d) v7 : I Corinthiens 15.45(f) v23 : I Corinthiens 2.8(g) v24 : Matthieu 19.5 ; Marc 10.7 ; I Corinthiens 6.16 ; Ephsiens

    5.31

    (1) v6 : Hbreux : Mais une vapeur ou un brouillard slevait de la terreet arrosait toute la surface de la terre.

    (2) v12 : Cest l aussi que se trouvent les perles.(3) v23 : Hbreux : On la nommera Ischa, qui veut dire femme. Cest

    en hbreu le mme nom que celui dIsch, qui signifie homme, mais avecune terminaison fminine. Il ny a point de mot dans notre langue quipuisse exprimer ce nom.

    Chapitre IIIAprs que Mose a rapport lhistoire de la cra-

    tion du monde, il rcite dans ce chapitre,1. Comment Adam et ve tombrent dans le p-

    ch, versets 1-13,2. Comment Dieu les punit en les assujettissant

    aux misres de cette vie et la mort et en les chas-sant du paradis terrestre, versets 14-24.

    OR le serpent tait le plus fin de tous les animauxdes champs que lternel Dieu avait faits et ildit la femme : Quoi ! Dieu aurait-il dit : Vous nemangerez point de tout arbre du jardin?

    2. Et la femme rpondit au serpent : Nous man-geons du fruit des arbres du jardin,

    3. Mais quant au fruit de larbre qui est au milieudu jardin, Dieu a dit : Vous nen mangerez point etvous ne le toucherez point de peur que vous ne mou-riez.

    4. Alors le serpent dit la femme : a Vous ne mou-rez nullement ;

    5. Mais Dieu sait quau jour que vous en mange-rez vos yeux seront ouverts et vous serez commedes dieux 1 connaissant le bien et le mal.

    6. La femme donc voyant que le fruit de larbretait bon manger et quil tait agrable la vueet que cet arbre tait dsirable pour donner de lascience en prit du fruit b et en mangea et en donnaaussi son mari qui tait avec elle et il en mangea.

    7. Et les yeux de tous deux furent ouverts etils connurent quils taient nus et ils cousirent en-sembles des feuilles de figuiers et ils sen firent desceintures.

    8. Alors, ils ourent au vent du jour la voix de lter-nel Dieu 2 qui se promenait par le jardin et Adam etsa femme se cachrent de devant la face de lter-nel Dieu parmi les arbres du jardin,

    9. Mais lternel Dieu appela Adam et lui dit : Oes-tu?

    10. Et il rpondit : Jai entendu ta voix dans le jar-din et jai craint parce que jtais nu et je me suiscach.

    11. Et Dieu dit : Qui tas montr que tu tais nu?Nas-tu pas mang de larbre duquel je tai dfendude manger?

    12. Et Adam rpondit : La femme que tu mas don-ne pour tre avec moi ma donn de larbre et jenai mang.

    13. Et lternel Dieu dit la femme : Pourquoi as-tu fait cela? Et la femme rpondit : Le serpent masduite et jen ai mang.

    14. Alors lternel Dieu dit au serpent : Parce quetu as fait cela, tu seras maudit entre tous les ani-maux et entre toutes les btes des champs : Tu mar-cheras sur ton ventre et tu mangeras la poussiretous les jours de ta vie.

    15. Et je mettrai de linimiti entre toi et la femme,entre ta semence et la semence de la femme : cettesemence tcrasera la tte et tu lui blesseras au ta-lon.

    16. Et il dit la femme : Jaugmenterai beaucoupton travail et ta grossesse, tu enfanteras en travailtes enfants, c tes dsirs se porteront ton mari 3 etil dominera sur toi.

    17. Puis il dit Adam : Parce que tu as obi laparole de ta femme et que tu as mang de larbre du-quel je tavais donn ce commandement disant : Tunen mangeras point, la terre sera maudite causede toi, tu en mangeras en travail tous les jours de tavie.

    18. Et elle te produira des pines et des chardonset tu mangeras lherbe des champs 4.

    19. Tu mangeras le pain la sueur de ton visage,jusqu ce que tu retournes en la terre do tu as tpris, car tu es poudre et tu retourneras en poudre.

    20. Et Adam appela sa femme ve 5 parce quellea t la mre de tous les vivants.

    21. Et lternel Dieu fit Adam et sa femme desrobes de peaux et les en revtit.

    22. Et lternel Dieu dit : Voici, lhomme devenucomme lun de nous, sachant le bien et le mal. Maismaintenant il faut prendre garde quil navance samain et ne prenne aussi de larbre de vie et quilnen mange et ne vive pour toujours.

    3

  • Gense

    23. Et lternel Dieu le fit sortir du jardin ddenpour labourer la terre de laquelle il avait t pris.

    24. Ainsi, il chassa lhomme et il logea des ch-rubins vers lorient du jardin dden avec une lamedpe de feu qui se tournait et l pour garder lechemin de larbre de vie.

    Rflexions

    Le but de ce chapitre est de nous apprendre com-ment le pch et la mort sont entrs dans le mondeet cette histoire du pch dAdam a t rdige parcrit afin quil part que Dieu nest pas lauteur du p-ch, mais que lhomme y est tomb volontairementet par sa faute.

    Outre cela, on voit dans la chute de notre premierpre combien il est dangereux de ne pas croire ceque Dieu a dit, de prter loreille aux tentations et desuivre les dsirs de la chair et avec quel soin nousdevons veiller sur nous-mmes et obir toutes leslois du Seigneur, mme dans les choses qui pa-raissent de moindre importance.

    Ce qui arriva Adam et ve aprs leur pchet la punition que Dieu leur infligea en les assujettis-sant aux misres de cette vie et la mort et en leschassant du jardin dden fait voir que les menacesde Dieu ne sont jamais vaines et quil ne peut laisserla dsobissance de lhomme impunie.

    Mais Dieu fit paratre en mme temps sa misri-corde en promettant que la semence de la femmecraserait la tte du serpent, ce qui voulait dire queDieu dlivrerait les hommes du pch et de la mortqui taient entrs au monde par la sduction dudiable. Nous devons bnir Dieu de ce quil a accom-pli cette promesse en envoyant Jsus-Christ pourdtruire les uvres du dmon et pour nous procurerlentre dans le paradis cleste o il nous prpareun bonheur qui ne finira jamais.

    (a) v4 : II Corinthiens 11.3(b) v6 : I Timothe 2.14(c) v16 : I Corinthiens 14.34

    (1) v5 : Ou, comme Dieu.(2) v8 : Ou, un grand bruit.(3) v16 : Tu te retireras vers ton mari.(4) v18 : Cest--dire : ce que les plantes produiront.(5) v20 : Cest--dire : vivante.

    Chapitre IV

    Mose rcite la naissance de Can et dAbel, lemeurtre que Can commit en tuant Abel son frre etla punition de Can, versets 1-15.

    Il fait ensuite le dnombrement des descendantsde Can et il rapporte la naissance de Seth qui futun autre fils dAdam et de qui les patriarches sontdescendus, versets 16-29.

    OR Adam connut ve sa femme et elle conut etenfanta Can et elle dit : Jai acquis un hommepar lternel.

    2. Elle enfanta encore Abel son frre et Abel futberger et Can laboureur.

    3. Or il arriva au bout de quelque temps que Canoffrit lternel en oblation des fruits de la terre.

    4. Et quAbel aussi offrit des premiers ns de sontroupeau et de leur graisse. Et lternel eut gard Abel et son oblation,

    5. Mais il neut point gard Can, ni son obla-tion et Can fut fort irrit et son visage en fut abattu.

    6. Et lternel dit Can : Pourquoi es-tu en colreet pourquoi ton visage est-il abattu?

    7. Si tu fais bien, ne sera-t-il pas reu? Mais si tune fais pas bien, la peine du pch est la porte.Or ses dsirs se rapportent toi 1 et il est sous tapuissance.

    8. Et Can parla Abel son frre. Et comme ilstaient aux champs, a Can sleva contre Abel sonfrre et le tua.

    9. Et lternel dit Can : O est Abel ton frre?Et il lui rpondit : Je ne sais, suis-je le gardien demon frre? Moi?

    10. Et Dieu dit : Quas-tu fait ? La voix du sang deton frre crie de la terre jusqu moi.

    11. Maintenant donc, tu seras maudit, mme parla terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de tamain le sang de ton frre.

    12. Quand tu laboureras la terre, elle ne te rendraplus son fruit, tu seras aussi vagabond et fugitif surla terre.

    13. Et Can dit lternel : Ma peine est plusgrande que je ne puis porter 2.

    14. Voici, tu mas chass aujourdhui de dessusla terre et je serai cach de devant ta face et je se-rai vagabond sur la terre et il arrivera que quiconqueme trouvera me tuera.

    15. Et lternel lui dit : Partant quiconque tueraCan sera puni sept fois au double et lternel mitune marque sur Can, afin que quiconque le trouve-rai ne le tut point 3.

    16. Alors, Can sortit de devant la face de lternelet habita au pays de Nod, vers lorient dden.

    17. Puis Can connut sa femme qui conut et en-fanta Hnoc et il btit une ville et appela la ville dunom de son fils, Hnoc.

    18. Puis Hirad naquit Hnoc et Hirad engendraMhujal et Mhujal engendra Mhusal et Me-huscal engendra Lmec.

    19.Et Lmec prit deux femmes. Le nom de lunetait Hada et le nom de lautre Tsilla.

    20. Et Hada enfanta Jabal qui fut pre de ceux quidemeurent dans les tentes et des pasteurs.

    21. Et le nom de son frre fut Jubal qui fut pre detous ceux qui touchent le violon et les orgues 4.

    22. Et Tsilla aussi enfanta Tubal-can qui forgeaittoute sorte dinstruments dairain et de fer et la surde Tubal-can fut Nahama.

    23. Et Lmec dit Hada et Tsilla ses femmes :Femmes de Lmec, entendez ma voix, coutez mesparoles : Je tuerai un homme si je suis bless,mme un jeune homme si je suis meurtri.

    4

  • Gense

    24. Car si Can est veng sept fois au double, L-mec le sera soixante-dix-sept fois.

    25. Et Adam connut encore sa femme qui enfantaun fils et lappela Seth 5, car Dieu ma, dit-elle, donnun autre fils au lieu dAbel que Can a tu.

    26. Et un fils naquit aussi Seth et il lappelaEnos 6. Alors, on commena appeler du nom delternel 7.

    Rflexions

    Ce chapitre nous propose deux exemples remar-quables :

    Le premier est celui dAbel, lequel, comme le ditlaptre Paul dans Hbreux 11.4,

    offrit par la foi un plus excellent sacrifice que Canet obtint le tmoignage dtre juste,

    mais qui nonobstant sa pit fut expos len-vie et la cruaut de son frre qui mme le tua.Cest ainsi que Dieu voulut faire voir ds le com-mencement du monde quil nagre de service quecelui que les gens de bien lui rendent et que ce-pendant il permet quelquefois quils soient opprimspar les mchants, ce qui faisait voir ds lors que centait pas dans cette vie quil fallait attendre la r-compense de la pit.

    Lautre exemple est celui de Can dans la per-sonne duquel nous avons une image des impies etde ceux qui hassent leurs frres, aussi bien que desmaux qui arrivent par lenvie et par la jalousie. Lonvoit de plus dans les frayeurs dont Can fut agitaprs son crime quune mauvaise conscience est or-dinairement travaille par des remords. La gnalo-gie des descendants de Can a t conserve pourmarquer la distinction quil y eut dans la suite entre lapostrit impie de Can et celle de Seth, fils dAdam,duquel les patriarches et le Messie sont descendus.

    (a) v8 : Matthieu 23.35 ; I Jean 3.12 ; Jude 11

    (1) v7 : Il se retirera vers toi.(2) v13 : Mon pch est trop grand pour mtre pardonn.(3) v15 : Ou, Dieu fit un signe, ou un prodige pour Can afin de lassu-

    rer quaucun qui le trouverait ne le tuerait point.(4) v21 : Le psaltrion et des instruments de musique. Les orgues

    ntaient pas connues en ce temps-l.(5) v25 : Cest--dire : substitu, tabli.(6) v26 : Cest--dire : homme infirme ou misrable.(7) v26 : Ou : on commena se rclamer du nom de lternel.

    Chapitre V

    Moise fait dans ce chapitre le dnombrement despatriarches et leur gnalogie depuis Adam jusquNo.

    CEST ici le dnombrement de la postritdAdam depuis le jour que Dieu cralhomme, a et il le fit sa ressemblance.

    2. Il les cra donc mle et femelle et il les bnitet il leur donna le nom dhomme au jour quils furentcrs.

    3. Ainsi, Adam vcut cent trente ans et engendraun fils sa ressemblance selon son image et il luidonna le nom de Seth.

    4. b Et les jours dAdam aprs quil et engendrSeth furent huit cents ans et il engendra des fils etdes filles.

    5. Tout le temps donc quAdam vcut fut neuf centtrente ans, puis il mourut.

    6. Seth aussi vcut cent cinq ans et engendraEnos.

    7. Et Seth vcut, aprs quil eut engendr Enos,huit cent sept ans et il engendra des fils et des filles.

    8. Tout le temps donc que Seth vcut fut neuf centdouze ans, puis il mourut.

    9. Et Enos ayant vcu quatre-vingt-dix ans engen-dra Kenan.

    10. Et Enos aprs quil eut engendr Kenan vcuthuit cent quinze ans et il engendra des fils et desfilles.

    11. Tout le temps donc quEnos vcut fut neuf centcinq ans, puis il mourut.

    12. Et Kenan ayant vcu soixante et dix ans en-gendra Mahalalel.

    13. Et Kenan aprs quil eut engendr Mahalalelvcut huit cent quarante ans et il engendra des filset des filles.

    14. Tout le temps donc que Kenan vcut fut neufcent dix ans, puis il mourut.

    15. Mahalalel aussi vcut soixante-cinq ans et ilengendra Jred.

    16. Et Mahalalel aprs quil eut engendr Jredvcut huit cent trente ans et il engendra des fils etdes filles.

    17. Tout le temps donc que Mahalalel vcut futhuit cent quatre-vingt-quinze ans, puis il mourut.

    18. Et Jred ayant vcu cent soixante-deux ansengendra Hnoc.

    19. Et Jred aprs avoir engendr Hnoc vcuthuit cents ans et il engendra des fils et des filles.

    20. Tout le temps donc que Jred vcut fut neufcent soixante-deux ans, puis il mourut.

    21. c Hnoc aussi vcut soixante-cinq ans et en-gendra Mthuscela.

    22. Et Hnoc aprs quil eut engendr Mthuscelamarcha avec Dieu trois cents ans et il engendra desfils et des filles.

    23. Tout le temps donc quHnoc vcut fut troiscent soixante-cinq ans.

    24. Ainsi d Hnoc chemina avec Dieu et il ne parutplus parce que Dieu le prit.

    25. Et Mthuscela ayant vcu cent quatre-vingt-sept ans engendra Lmec.

    26. Et Mthuscela aprs quil eut engendr Lmecvcut sept cent quatre-vingt-deux ans et il engendrades fils et des filles.

    27. Tout le temps donc que Mthuscela vcut futneuf cent soixante-deux ans, puis il mourut.

    28. Lmec aussi vcut cent quatre-vingt-deux anset il engendra un fils :

    5

  • Gense

    29. Et il lappela No 1 en disant : Celui-ci noussoulagera de notre uvre et du travail de nos mainssur la terre que lternel a maudite.

    30. Et Lmec aprs quil eut engendr No vcutcinq cent quatre-vingt-quinze ans et il engendra desfils et des filles.

    31. Tout le temps donc que Lmec vcut fut septcent soixante-dix-sept ans, puis il mourut.

    32. Et No g de cinq cents ans engendra Sem,Cam et Japhet.

    Rflexions

    Nous avons deux rflexions principales sur cechapitre.

    1. La premire, sur la longue vie des patriarches.Dieu voulut quils vcussent fort longtemps afin quele monde se peuplt par ce moyen plus prompte-ment et que la connaissance et la mmoire de lacration y fussent plus facilement et plus srementconserves.

    2. La seconde rflexion est celle que Paul faitdans lptre aux Hbreux XI.5 o il dit quHnoc futenlev et ne vit point la mort parce quil avait tagrable Dieu pendant sa vie. Dieu voulut ainsircompenser la pit de ce patriarche et apprendreaux hommes de ce temps-l quil y avait pour lesgens de bien une autre vie aprs celle-ci. Cest dequoi nous avons des preuves encore plus clairesdans lvangile et surtout dans lascension de Jsus-Christ. Ainsi ceux qui imiteront Hnoc dans sa pit,qui marcheront comme lui avec Dieu et studieront lui tre agrables par une vie sainte et religieuseseront reus aprs leur mort dans le lieu o ce pa-triarche fut enlev et o notre Seigneur est all nousprparer une place.

    (a) v1 : Ci-dessus 1.26 ; Ci-dessous 9.6(b) v4 : I Chroniques 1.1(c) v21 : Jude 14(d) v24 : Hbreux 11.5

    (1) v29 : Cest--dire : consolateur.

    Chapitre VI

    Dieu voyant lextrme corruption des hommesprend la rsolution denvoyer le dluge, ver-sets 1-12,

    et il commande No de btir une arche poursy retirer avec sa famille et avec les btes, ver-sets 13-22.

    OR il arriva quand les hommes eurent commenc se multiplier sur la terre et quils eurent en-gendr des filles,

    2. Les fils de Dieu voyant que les filles deshommes taient belles en prirent pour leurs femmesde toutes celles quils choisirent.

    3. Et lternel dit : Mon esprit ne contestera point toujours avec les hommes, car aussi ils ne sontque chair, leurs jours donc seront de six vingt ans.

    4. En ce temps-l, il y avait des gants sur la terre,mme aprs que les fils de Dieu se furent joints avecles filles des hommes et quelles leur eurent donndes enfants. Ce sont ces puissants hommes qui detout temps ont t des gens de renom.

    5. Et lternel voyant que la malice des hommestait trs grande sur la terre et a que toute limagi-nation des penses de leur cur ntait que mal entout temps,

    6. Il se repentit davoir fait lhomme sur la terre etil en eut un grand dplaisir dans son cur.

    7. Et lternel dit : Jexterminerai de dessus laterre les hommes que jai crs depuis les hommesjusquau btail, jusqu tout ce qui se meut, mmejusquaux oiseaux des cieux, car je me repens deles avoir faits.

    8. Mais No trouva grce devant lternel.9. Ce sont ici les gnrations de No. No fut un

    homme juste et plein dintgrit en son temps, mar-chant avec Dieu.

    10. Et No engendra trois fils, Sem, Cam et Ja-phet.

    11. Et la terre tait corrompue devant Dieu et rem-plie dextorsion.

    12. Dieu donc regarda la terre et voici elle taitcorrompue, car toute chair avait corrompu sa voiesur la terre.

    13. Et Dieu dit No : La fin de toute chair est ve-nue devant moi, car ils ont rempli la terre dextorsionet voici je les dtruirai avec la terre.

    14. Fais-toi une arche de bois de gopher. Tu fe-ras larche par loges et tu lenduiras de bitume pardedans et par dehors.

    15. Et tu la feras dune telle manire : la longueurde larche sera de trois cents coudes, sa largeur decinquante coudes et sa hauteur de trente coudes.

    16. Tu donneras du jour larche et tu feras soncomble dune coude de hauteur et tu mettras laporte de larche son ct et tu la feras avec unbas tage, un second et un troisime.

    17. Et voici, je ferai venir un dluge deaux sur laterre pour dtruire toute chair qui a esprit de vie ensoi sous les cieux et tout ce qui est sur terre expi-rera.

    18. Mais jtablirai mon alliance avec toi et tu en-treras dans larche, toi et tes fils et ta femme et lesfemmes de tes fils avec toi.

    19. Et de tout ce qui a vie dentre toute chair, tuen feras entrer deux de chaque espce dans larchepour les conserver en vie avec toi, savoir le mle etla femelle.

    20. Des oiseaux selon leur espce, des btesselon leur espce et de tous les animaux qui semeuvent selon leur espce : il en entrera de tous,deux de chaque espce avec toi afin que tu lesconserves en vie.

    21. Prends aussi avec toi de toute nourriture etfais-en ta provision afin quelle serve pour ta nourri-ture et pour celle des animaux.

    6

  • Gense

    22. c Et No fit toutes les choses que Dieu lui avaitcommandes ; il les fit ainsi.

    Rflexions

    Il faut remarquer dans ce chapitre,1. en premier lieu que le mariage des descen-

    dants de Seth avec les filles qui taient de la pos-trit de Can fut la cause des impurets, des injus-tices et des autres crimes qui se multiplirent sur laterre, mme parmi ceux qui descendaient de Seth,ce qui obligea Dieu envoyer le dluge. Cela montreque le commerce avec les mchants et les impiesest trs dangereux et quen particulier limpuret etla sensualit ont t de tout temps la source de biendes maux et que ce pch, de mme que la violenceet linjustice attirent sur les hommes la colre du ciel.

    2. La bont et la patience de Dieu envers les ha-bitants du premier monde paraissent en ce quil leurdonna cent et vingt ans pour se repentir et en ce quilles fit avertir par le moyen de No et par la construc-tion de larche du dluge qui allait arriver. Cest ainsique Dieu a us de tout temps dun grand supportenvers les hommes et quil leur donne toujours letemps et les avertissements ncessaires afin quilsprviennent ses jugements.

    3. Dans lordre que Dieu donna No de btirlarche, lon doit considrer le soin que Dieu a deceux qui le craignent et le moyen admirable dontil voulut se servir par un effet de sa sagesse pourconserver les hommes et les btes afin de repeuplerla terre aprs le dluge.

    4. Enfin, lon voit dans ce chapitre la foi et lobis-sance de No, lequel,

    tant divinement averti des choses qui ne sevoient point encore, craignit et bti larche, par la-quelle il condamna le monde et fut fait hritier de lajustice qui est par la foi.

    Cette rflexion que Paul fait au chapitre XI delptre aux Hbreux nous engage tre les imita-teurs de la foi de ce patriarche, marcher dans lin-tgrit comme lui et profiter de la patience de Dieuqui nous invite la repentance afin que nous puis-sions viter les jugements qui doivent tomber sur lesmchants et tre sauvs avec ceux quil recevra unjour dans son royaume cleste.

    (a) v5 : Ci-dessous 8.21(c) v22 : Hbreux 11.7

    Chapitre VII