ateliers d’artistes et mÉtropoles...
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ATELIERS D’ARTISTES ET MÉTROPOLES
CULTURELLES :
PRÉSENTATION D’OUTILS ET PROGRAMMES PERTINENTS POUR LA
PÉRENNISATION D’ATELIERS D’ARTISTES ET D’ESPACES DE
CRÉATION ABORDABLES
Rapport pour la Ville de Montréal
Service de la culture
Par Ateliers Créatifs Montréal
Recherche et rédaction Mélanie Courtois, 2014-2015
Remerciements
Cette étude s’est réalisée grâce à échanges avec de nombreux acteurs à
l’international. Ce panorama dense et détaillé a été rendu possible grâce à leur
accueil, le temps et les connaissances qu’ils ont partagés.
Crédits des photographies : Mélanie Courtois
Un rapport déposé au Service de la culture de la Ville de Montréal…
Dans sa Politique de développement culturel 2005-2015, la Ville de Montréal reconnaissait déjà
l'importance des ateliers d’artistes comme un enjeu prioritaire et prenait l'engagement de se donner « avec
les arrondissements concernés et ses autres partenaires, un plan d'action et des outils permettant d'intervenir
pour consolider et développer les ateliers d'artiste et d'artisan, avec ou sans espace habitable, particulièrement
dans les quartiers centraux, en favorisant notamment l'accès à la propriété pour les artistes ». Cet enjeu est
également mentionné dans le plan stratégique Imaginer-Réaliser Montréal 2025. Le Plan d'action mis au point
dans le cadre du Rendez-vous novembre 2007 – Montréal, métropole culturelle confirmera d'ailleurs cette
intention.
D’ailleurs, le comité de pilotage du Plan d'action 07-17 – Montréal, métropole culturelle décide de faire des
ateliers d'artiste sa priorité #1, au Rendez-vous de mi-parcours qui a eu lieu le 26 novembre 2012. Le
gouvernement du Québec y a annoncé une contribution pour les ateliers d'artiste, sommes provenant à la fois du
ministère de la Culture et des Communications et du Secrétariat à la Région métropolitaine. D’autre part, le
discours du Budget du Québec 2012-2013 annonce la création d'un groupe de travail sur les ateliers d'artiste
(GTAA) qui remet son rapport en octobre 2012. En mars 2013, le conseil d'agglomération de Montréal approuve
la programmation supplémentaire de projets liés au protocole d'entente de 175 M$ avec le gouvernement du
Québec pour les projets inclus dans la stratégie « Imaginer-Réaliser Montréal 2025 » par l'ajout du projet «
Ateliers d'artiste ».
C’est dans la foulée de ces décisions que la Ville de Montréal a souhaité mandater Ateliers créatifs Montréal, qui
a entre autres fait partie du GTAA, pour faire la présente étude.
Portail :
http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=6877%2C62761580&_dad=portal&_schema=PORTAL
Cadre d’intervention :
http://ville.montreal.qc.ca/culture/sites/ville.montreal.qc.ca.culture/files/cadre_inrvnt_ateliers_artistes_2015.pdf
| INTRODUCTION 4
… Par Ateliers Créatifs Montréal
Fondé en 2007, Ateliers créatifs Montréal (ACM) est un organisme à but non lucratif ayant pour mission
de développer et protéger des lieux de travail et de création adéquats, abordables et pérennes
pour artistes en arts visuels et artisans. Fort de ses liens et nombreux échanges avec des organismes
semblables œuvrant dans diverses villes culturelles à travers le monde, ACM souhaite poser un regard global
sur la problématique de l’exode des artistes des quartiers centraux de Montréal, et ainsi participer à la réflexion
et à la recherche de solutions réalistes et pratiques. Il s’agit là d’un enjeu majeur pour la métropole. Bien que
plusieurs interventions ont déjà permis d’améliorer la situation depuis quelques années (voir les diverses
politiques et programmes de développement depuis 2007), la présente étude nous permet d’examiner et
documenter les outils, politiques et mécanismes qui ont été mis en place dans d’autres grandes villes culturelles
à travers le monde, et ainsi donner un éclairage plus dense à notre propre analyse, ainsi qu’à nos actions sur le
terrain, et auprès des autorités concernées.
Présent sur le territoire de Montréal, ACM s’occupe aujourd’hui de près de 300 000 p.c. d’ateliers d’artistes à
titre de propriétaire, de locataire à long terme, ou encore de gestionnaire.
http://atelierscreatifs.org/
Recherche et rédaction Mélanie Courtois,
Professionnelle en développement et coordination de projets artistiques
« Dans mon parcours professionnel en développement artistique et culturel, j’ai été interpellée par l’importance
et la fragilité des lieux de création (notamment en arts visuels). Leur pérennisation est un défi stimulant qui
nécessite de mobiliser de multiples ressources, au-delà des visions artistiques et politiques culturelles
institutionnelles. II demande notamment d’avoir une vision en aménagement de l’espace urbain ainsi que de
créer des partenariats innovants entre collectivités publiques, communautés artistiques et promoteurs
immobiliers.
D’où mon intérêt et mon souhait d’aller plus loin dans ce champ d’expertise, notamment grâce à doctorat en
Études Urbaines sur le sujet des stratégies urbaines de pérennisation en faveur des ateliers d’artistes. Cette
recherche sera l’occasion d’aller encore plus loin dans le partage d’expertises et les développer avec et pour
l’ensemble des acteurs impliqués. »
Profil professionnel disponible sur LinkedIn / Contact : [email protected]
SOMMAIRE
SOMMAIRE 5
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION 12
.I MISE EN CONTEXTE 12
.II OBJECTIFS DU GUIDE 13
.III MÉTHODOLOGIE 13
.III.1 NOTE SUR LE CHOIX DES VILLES ÉTUDIÉES : LES COMPARAISONS PERTINENTES 13
.III.2 LES DONNÉES RECHERCHÉES 14
.III.3 POINT DE LEXIQUE : « PROVIDER » ET « GESTIONNAIRE D’ATELIERS » 14
.III.4 COMPLÉMENTS INFORMATIFS 14
.III.4.1 Ateliers d’artistes /artisans et travailleurs de l’Industrie Créative et Culturelle (ICC). 14
.III.4.2 Autres outils pertinents 15
.III.4.3 Hyperliens 15
.IV DESCRIPTIF DU GUIDE 15
.V COMPARATIFS DES VILLES ÉTUDIÉES : QUELQUES POINTS DE REPÈRES CHIFFRÉS 16
CHAPITRE 1 : ANGLETERRE 17
.I TABLEAUX DE SYNTHÈSE 17
.I.1 SYNTHÈSE DES MODES D’INTERVENTION PUBLIQUE POUR LA PÉRENNISATION D’ATELIERS D’ARTISTES 17
.I.2 INDEX DES OUTILS ET INCITATIFS 18
.II PRÉSENTATION DÉTAILLÉE 19
.II.1 QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES 19
.II.2 POLITIQUE CULTURELLE 19
.II.2.1 Le Ministère de la culture, des médias et du sport (DCMS) 19
.II.2.2 Arts Council England (ACE) 19
.II.2.3 Un développement fort du soutien à l’industrie créative et culturelle 20
.II.3 OUTILS RÉGLEMENTAIRES ET URBANISME 20
.II.3.1 Section 106 de la loi sur l’aménagement du territoire 20
.II.4 ATELIERS D’ARTISTES ET GESTIONNAIRES D’ATELIERS 21
.II.4.1 Un réseau dédié : NFASP (The National Federation of Artistsʼ Studio Providers) 21
.II.4.2 Données chiffrées sur les gestionnaires d’ateliers au Royaume-Uni 21
.II.5 FINANCEMENTS ET INCITATIFS FISCAUX 22
.II.5.1 Fonds de la loterie Nationale 22
.II.5.1.1 Statut d’organisme de charité (Charity) 22
SOMMAIRE
SOMMAIRE 6
.III LONDRES 23
.III.1 QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES 23
.III.2 ORGANISATION TERRITORIALE 23
.III.2.1 Greater London Authority 23
.III.2.1.1 Borough (district) 23
.III.3 ARTISTES, INDUSTRIE CRÉATIVE ET CULTURELLE 24
.III.4 D’AUTRES OUTILS PERTINENTS 24
.III.4.1 Artquest 24
.III.4.2 Own art 24
.III.4.3 Artiststudiofinder 24
.IV PROJETS D’ATELIERS 25
.IV.1 QUELQUES CHIFFRES COMPLÉMENTAIRES : 25
.IV.2 TABLEAU SYNTHÉTIQUE DES PROJETS D’ATELIERS 26
.IV.3 FICHES PROJETS 27
.IV.3.1 Second Floor Studios & Arts (SFSA) 27
.IV.3.2 Association for Cultural Advancement through Visual Art (ACAVA) 28
.IV.3.3 Bow Arts 29
.IV.3.4 Cockpitarts 30
.V POUR RÉSUMER 31
CHAPITRE 2 : ALLEMAGNE 32
.I TABLEAU DE SYNTHÈSE 32
.I.1 SYNTHÈSE DES MODES D’INTERVENTION PUBLIQUE 32
.I.2 INDEX DES OUTILS ET INCITATIFS 32
.II BERLIN 33
.II.1 QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES 33
.II.2 ORGANISATION TERRITORIALE 33
.II.3 ARTISTES, INDUSTRIE CRÉATIVE ET CULTURELLE 33
.II.4 POLITIQUES PUBLIQUES DÉDIÉES ET PARTENAIRES 34
.II.4.1 Artist studios program (dispositif public dédié) 34
.II.4.2 BBK (association des artistes plasticiens professionnels de Berlin) 34
.II.4.3 La politique culturelle du Sénat de Berlin pour les arts visuels 35
.II.5 OUTILS RÉGLEMENTAIRES ET URBANISME 35
.II.5.1 Directive sur la vente de bâtiments publics 35
.II.5.2 Une agence de développement urbain et une association para publique pour la gestion des projets
immobiliers à vocation socio-culturelle 36
.II.5.3 Le droit de superficie (bail emphytéotique) 36
.II.6 FINANCEMENTS ET INCITATIFS FISCAUX 36
.II.6.1 Fondation de la Loterie de Berlin 36
.II.7 D’AUTRES OUTILS PERTINENTS 36
.II.7.1 Le DAAD, programme international 36
.II.7.2 the Künstlerhaus Bethanien 37
SOMMAIRE
SOMMAIRE 7
.II.7.3 Coopolis (office for cooperative urban development) 37
.II.7.4 Tête (lieu de diffusion partagé) 37
.II.7.5 In situ, space for contemporary art 37
.III HAMBOURG 38
.III.1 QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES 38
.III.2 ARTISTES, INDUSTRIE CRÉATIVE ET CULTURELLE 38
.III.3 POLITIQUES PUBLIQUES DÉDIÉES ET PARTENAIRES 38
.III.3.1 Interventions sectorielles de la Ville-État de Hambourg 38
.III.3.2 Un soutien politique ambitieux pour le développement de l’Industrie Culturelle et Créative 39
.III.3.3 Une agence dédiée à l’ICC : Hamburg Kreativ Gesellschaft 39
.III.3.4 Hamburg Hoch 11 40
.III.4 OUTILS RÉGLEMENTAIRES ET URBANISME 40
.III.4.1 Gestion immobilière des bâtiments municipaux 40
.III.4.2 Un programme de redéveloppement urbain gigantesque : HafenCity 40
.IV TABLEAU SYNTHÉTIQUE DES PROJETS D’ATELIERS 41
.V FICHES PROJETS 42
.V.1.1 ExRotaprint 42
.V.1.2 Uferhallen studios 43
.V.1.3 The Wye 44
.V.1.4 Kreativgesellschaft_ Hambourg 45
.VI POUR RÉSUMER 46
CHAPITRE 3 : BELGIQUE 47
.I TABLEAUX DE SYNTHÈSE 47
.I.1 SYNTHÈSE DES MODES D’INTERVENTION PUBLIQUE 47
.I.2 INDEX DES OUTILS ET INCITATIFS 47
.II PRÉSENTATION DÉTAILLÉE 48
.II.1 QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES 48
.II.1.1 Organisation territoriale : 48
.II.1.2 La culture, une compétence des Communautés 48
.II.1.3 Le paysage institutionnel culturel 49
.II.1.4 Le statut des artistes 49
.III ANVERS 50
.III.1 QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES 50
.III.2 POLITIQUES PUBLIQUES DÉDIÉES ET PARTENAIRES 50
.III.2.1 AG VESPA 50
.III.3 OUTILS RÉGLEMENTAIRES ET URBANISME 50
.III.3.1 Taxe sur les locaux vacants 50
SOMMAIRE
SOMMAIRE 8
.IV BRUXELLES 51
.IV.1 QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES 51
.IV.2 ORGANISATION TERRITORIALE 51
.IV.2.1 La Région Bruxelles-capitale 51
.IV.2.2 Les commissions Communautaires. 51
.IV.2.3 Les communes 52
.IV.3 ARTISTES, INDUSTRIE CRÉATIVE ET CULTURELLE 52
.IV.4 ORGANISME PARTENAIRE 52
.IV.4.1 SMart (entreprise de services pour artistes) 52
.IV.5 OUTILS RÉGLEMENTAIRES ET URBANISME 53
.IV.5.1 Politique des grandes villes (politique de développement urbain) 53
.IV.5.2 La Régie Communale Autonome (outil de gestion publique) 53
.IV.5.3 Société de Développement pour la Région de Bruxelles Capitale (aménageur public) 53
.IV.6 AUTRES OUTILS PERTINENTS 53
.IV.6.1 Plateforme prométhéa (mécénat, outillage et conseils) 53
.IV.6.2 MAD Brussel_ Mode and Design center 54
.IV.6.3 Wiels, centre d’art contemporain 54
.V GAND 55
.V.1 QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES 55
.V.2 POLITIQUES PUBLIQUES DÉDIÉES ET PARTENAIRES 55
.V.2.1 Ville de Gand 55
.V.2.2 SOGEN 55
.V.3 OUTILS RÉGLEMENTAIRES ET URBANISME 55
.V.3.1 Taxe sur les locaux vacants 55
.VI TABLEAU SYNTHÉTIQUE DES PROJETS D’ATELIERS (1/ 2) 56
.VI TABLEAU SYNTHÉTIQUE DES PROJETS D’ATELIERS (2/2) 57
.VII FICHES PROJETS 58
.VII.1.1 Studio Start 58
.VII.1.2 Ateliers Mommen 59
.VII.1.3 Wikube 60
.VII.1.4 Brussels Art Factory 61
.VII.1.5 Wolke 62
.VII.1.6 Nucleo 63
.VIII POUR RÉSUMER 64
CHAPITRE 4 : FRANCE 65
.I TABLEAUX DE SYNTHÈSE 65
.I.1 SYNTHÈSE DES MODES D’INTERVENTION PUBLIQUE 65
.I.2 INDEX DES OUTILS ET INCITATIFS 66
SOMMAIRE
SOMMAIRE 9
.II PRÉSENTATION DÉTAILLÉE 67
.II.1 QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES 67
.II.1.1 Politiques culturelles 67
.II.1.2 Statut des artistes 67
.II.1.3 L’intermittence du spectacle vivant 67
.II.1.4 L’artiste plasticien 68
.II.2 OUTILS RÉGLEMENTAIRES ET URBANISME 68
.II.2.1 ZAC : Zone d’Action Concertée 68
.II.2.2 Droit de préemption urbain 68
.II.2.3 La Politique de la Ville 68
.II.3 FINANCEMENTS ET INCITATIFS FISCAUX 69
.II.3.1 Cotisation foncière des entreprises (exonérations fiscales) 69
.II.3.2 Taxe d’habitation 69
.II.4 AUTRES OUTILS PERTINENTS 70
.II.4.1 Décret 1945 : Protection de la vocation d’une salle de spectacle vivant 70
.III PARIS 71
.III.1 QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES 71
.III.2 ORGANISATION TERRITORIALE : 71
.III.3 ARTISTES, INDUSTRIE CRÉATIVE ET CULTURELLE 71
.III.3.1 Les artistes plasticiens en île de France 71
.III.3.2 Quelques chiffres sur les ateliers à Paris (intra muros) 71
.III.4 POLITIQUES PUBLIQUES DÉDIÉES ET PARTENAIRES 72
.III.4.1 Typologie des interventions publiques 72
.III.4.2 Subventions 72
.III.4.3 Politique culturelle de la Ville de Paris 72
.III.4.4 Les ateliers logements de la Ville de Paris 72
.III.4.5 Institutionnalisation des squats : les lieux intermédiaires de la culture 73
.III.4.6 La Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques (FNAGP) 73
.III.5 OUTILS RÉGLEMENTAIRES ET URBANISME 74
.III.5.1 Les principaux baux usités 74
.III.6 AUTRES OUTILS PERTINENTS 74
.III.6.1 Lieux de création avec ateliers individuels et collectifs de la Ville de Paris 74
.III.6.1.1 Le 100 Charenton, atelier en commun 74
.III.6.1.2 Le CENTQUATRE 74
.III.6.2 Lieux de création gérés par des collectifs d’artistes (lieux intermédiaires) 75
.III.6.2.1 Le 59 rivoli 75
.III.6.2.2 La forge 75
.III.6.2.3 Le shakirail 75
.IV NANTES 76
.IV.1 QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES 76
.IV.2 ORGANISATION TERRITORIALE 76
.IV.3 ARTISTES, INDUSTRIE CRÉATIVE ET CULTURELLE 76
.IV.3.1 Les artistes plasticiens en Région des Pays de la Loire 76
.IV.4 POLITIQUES PUBLIQUES DÉDIÉES ET PARTENAIRES 77
.IV.4.1 Typologie des interventions publiques locales 77
SOMMAIRE
SOMMAIRE 10
.IV.4.2 Programmes et subventions 77
.IV.5 OUTILS RÉGLEMENTAIRES ET URBANISME 78
.IV.5.1 La Zone d’Action Concertée de l’île de Nantes et son quartier de la création 78
.V TABLEAU SYNTHÉTIQUE DES PROJETS D’ATELIERS (1/2) 79
.VI FICHES PROJETS 81
.VI.1.1 Le 6b_ Saint Denis 81
.VI.1.2 La Cité Internationale des arts_ Paris 82
.VI.1.3 Fondation Nation des arts graphiques et plastiques 83
.VI.1.4 Le 100, atelier partagé 84
.VI.1.5 Le karting 85
.VI.1.6 Hangar 30_ Collectif Mille Feuilles 86
.VI.1.7 le 67 87
.VII POUR RÉSUMER 88
CHAPITRE 5 : ÉTATS-UNIS, UNE BRÈVE INTRODUCTION 89
.I NEW-YORK 89
.I.1 QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES 89
.I.2 ORGANISATION TERRITORIALE ET POLITIQUES PUBLIQUES DÉDIÉES 89
.I.2.1 Typologie de l’intervention publique 89
.I.2.2 The New York State Council on the Arts (NYSCA) 89
.I.2.3 New York City Department of Cultural Affairs 89
.I.2.4 Autres Conseils des arts et de la culture 90
.I.3 AUTRES OUTILS PERTINENTS 90
.I.3.1 New-York Fundation for the arts 90
.I.3.2 Made in New-York 90
.II BOSTON 91
.II.1 QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES 91
.II.2 ORGANISATION TERRITORIALE ET POLITIQUES PUBLIQUES DÉDIÉES 91
.II.2.1 Massachusetts cultural council 91
.II.2.2 Boston Redevelopment Authority 91
.III TABLEAU SYNTHÉTIQUE DES PROJETS D’ATELIERS 92
.IV FICHES PROJETS 93
.IV.1.1 Chasmana 93
.IV.1.2 Brooklyn Art Space 94
.IV.1.3 Boston Center for the Arts 95
ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE 96
SOMMAIRE
SOMMAIRE 11
ANNEXES 98
.I LISTE DES ANNEXES 98
.I.1 ANNUAIRE DES ORGANISMES ENQUÊTÉS 99
.I.2 STATISTIQUES SUR LES GESTIONNAIRES D’ATELIERS AU ROYAUME-UNI 1
(SOURCE NFASP ,2010) 1
.I.3 ARTICLE DE PRESSE, LONDRES, 2014 4
.I.4 PRÉSENTATION D’ATELIERS GÉRÉS PAR BOW ARTS (LONDRES) 7
.I.5 PRÉSENTATION DU BERLIN STUDIO PROGRAM (EXTRAITS) 11
.I.6 LA BOHÈME SOUFFLE SUR HAMBOURG, ARTICLE DE PRESSE, HAMBOURG,2013 15
.I.7 MOBILISATION AU «GÄNGEVIERTEL», ARTICLE DE PRESSE, HAMBOURG 18
.I.8 UN LABORATOIRE DE CRÉATIVITÉ, ARTICLE DE PRESSE, BRUXELLES, 2011 21
.I.9 INTERVIEW DU PRÉSIDENT DU 6B, PARIS 22
.I.10 SYNTHÈSE DE L’ÉTUDE SUR LES LIEUX DE TRAVAIL, INDIVIDUELS ET COLLECTIFS, DES ARTISTES PLASTICIENS EN PAYS
DE LA LOIRE RÉALISÉE PAR L’AMAC (NOVEMBRE 2011) 24
INTRODUCTION
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création
abordables : rapport pour le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 12
INTRODUCTION
.I Mise en contexte
À Montréal, comme dans l’ensemble des sociétés occidentales, les artistes ont tendance à s’installer en ville, là
où les conditions économiques du marché sont les plus favorables comme d’anciens espaces industriels et
commerciaux. Force est de constater que de nombreux lieux de concentration artistique deviennent l’objet de
projets et de stratégies de redéveloppement urbain et mettent en péril, par le fait même, la présence des artistes.
L’exemple le plus connu de ce phénomène de spéculation immobilière, est celui de SoHo à New-York, mais plus
près de nous, les conséquences sont réelles dans des villes canadiennes et notamment à Montréal.
C’est d’abord dans le vieux Montréal que les ateliers d’artistes ont cédé leur place. Ensuite, du sud au nord du
boulevard Saint-Laurent et plus récemment dans développement du Quartier des spectacles, le développement
commercial et résidentiel a eu pour conséquences de vider de leurs artistes plusieurs immeubles phares, dont le
10 Ontario Ouest et le Wilder. Puis en 2004, la menace de reconversion de l’ancienne usine Grover en complexe
résidentiel a suscité une forte mobilisation qui a notamment mené à la mise en place d’un Groupe de travail sur
les ateliers d'artistes. En 2007 un organisme dédié est créé : Ateliers Créatifs Montréal a pour mission de
soutenir la création en offrant aux artistes, artisans et organismes culturels des espaces de travail abordables,
adéquats et exempts des risques liés à la spéculation immobilière.
Ce momentum a contribué à initier une démarche volontariste de différents acteurs, dont la Ville de Montréal.
Afin de prolonger cette réflexion et d’amorcer d’autres pistes de leviers, le Groupe de travail sur les ateliers
d’artistes a préconisé de développer une connaissance plus fine sur les outils utilisés dans d’autres villes.
En effet, pour stopper l’exode des artistes, différents dispositifs publics sont mis en œuvre pour pérenniser les
ateliers d’artistes et en développer de nouveaux, reconnaissant ainsi leur apport à l’économie et à
l’embellissement de la ville et à la qualité de vie de ses citoyens. Ces dispositifs prennent en Europe et en
Amérique du Nord des formes variées : subventions ou programmes publics dédiés (par exemple, exemptions
de taxes), aides à l’investissement et à la rénovation de bâtiments « patrimoniaux », mise en place de leviers
fiscaux ou encore réglementaires (urbanisme, zonage), création d’ateliers-résidences dans le cadre de
programme d’habitat social, etc.
Mélanie Courtois, professionnelle en développement stratégique culturel, qui a été notamment impliquée sur le
développement du Pôle Parthenais à Montréal (Usine Grover, Chat des artistes), s’est engagée dans un projet
d’études doctorales sur les stratégies publiques de pérennisation des ateliers d’artistes dans les centres urbains
en redéveloppement.
La préparation de ce doctorat a conduit à des échanges réguliers avec des acteurs impliqués dans la mise en
œuvre d’ateliers abordables pour artistes à Montréal : Service de la culture de la Ville de Montréal, direction
générale de l’organisme Ateliers créatifs Montréal. Une collaboration s’est donc mise en place de façon très
organique afin de créer et partager des données sur le sujet.
INTRODUCTION
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création
abordables : rapport pour le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 13
.II Objectifs du guide
Un mandat a été confié à Ateliers Créatifs Montréal et à Mélanie Courtois afin de préparer un rapport sur les
outils, leviers, règlements et programmes existants dans quelques villes européennes et américaines
pertinentes. Le principal objectif étant de se doter d’une vision globale du fonctionnement de chaque contexte
local pour obtenir une compréhension holistique de l’écosystème. C’est-à-dire comment s’organisent les
relations, les pratiques entre les collectivités publiques, acteurs privés et communautés artistiques et quels outils
sont mis en place.
Développer une compréhension plus fine des mécanismes utilisés dans d’autres villes doit permettre de stimuler
la réflexion sur le contexte local montréalais. Les données rapportées dans ce guide ne sont pas des
propositions à appliquer au Québec ; en effet chaque outil est construit en cohérence avec le système politique
et l’organisation sociale dont il émane. Ce guide a pour vocation d’ouvrir des échanges puis, par la suite, des
pistes de solutions montréalaises.
La réalisation de ce rapport a également été l’occasion de créer de nombreux contacts avec des institutions,
organismes et acteurs impliqués dans le maintien et développement d’ateliers abordables pour artistes. C’est un
réseau informel au sein duquel les volontés de se rencontrer sont fortes mais rendues difficiles justement par
son informalité (pas de structures, plateformes ni financements dédiés).
.III Méthodologie
.III.1 Note sur le choix des villes étudiées : les comparaisons pertinentes
Il a ensuite fallu déterminer quelles seraient les villes pertinentes pour notre analyse, et notamment dans la
perspective de nourrir la réflexion montréalaise.
Nous avons étudié des comparatifs en termes de caractéristiques socio-démographiques, de densité urbaine
etc. Toutefois l’élément qui est apparu rapidement essentiel a été d’analyser des villes qui sont des métropoles
culturelles, ayant des problématiques au niveau du prix du foncier et surtout qui sont actives dans la recherche
de moyens de pérennisation d’ateliers abordables pour les artistes dans leurs quartiers centraux. C’est pour cela
que Londres, Berlin ou encore Paris sont présentées dans ce guide.
Par conséquent, deux principales typologies de villes ont été retenues :
- diverses villes ‘’culturelles’’ de taille comparable à celle de Montréal, en Europe et aux États-Unis :
Hambourg, Bruxelles, Boston, Nantes.
- des villes de tailles différentes mais qui ont mis en place des outils stratégiques et des politiques en ce
sens depuis une longue période : Londres, Paris, Berlin, New-York.
INTRODUCTION
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création
abordables : rapport pour le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 14
.III.2 Les données recherchées
Pour répondre aux objectifs précédemment cités, le contenu recherché a été ainsi identifié :
- l’organisation territoriale (échelles d’interventions publiques) ;
- les outils et leviers des pouvoirs publics ;
- modèles d’affaires des « gestionnaires d’ateliers ».
L’ensemble des données sont présentées ici avec les échelles de valeurs utilisées au Québec (les prix sont en
dollars canadiens, l’unité de mesure le en pieds carré, etc).
Pour recueillir les données identifiées, un long travail de prospection a été nécessaire puis de prises de contact
(téléphoniques, courriel).
Il s’est ensuite agi de sélectionner par degré de pertinence.
Notre objectif a été de privilégier une vision complète de chaque écosystème urbain (pouvoirs publics,
politiques culturelles, aménagement urbain, caractéristiques des communautés artistiques, etc) et de
rechercher des gestionnaires d’ateliers variés de part leur structure juridique et modèles d’affaire.
.III.3 Point de lexique : « provider » et « gestionnaire d’ateliers »
En langue anglaise, on utilise le terme de « studio provider » qui définit une entité qui a un mandat de fournir des
ateliers d’artistes. Il n’existe pas d’équivalent en français mais nous avons recherché un terme qui puisse se
rapprocher le plus possible de cette notion. Nous proposons donc d’utiliser « gestionnaire d’atelier » même si
nous sommes bien conscients que cette terminologie offre un aspect réducteur. En effet, un « provider » a une
action qui va au-delà de la seule gestion de lieux ; il est généralement proactif dans la recherche d’options pour
proposer des ateliers.
Il est également à noter qu’un « gestionnaire d’ateliers » peut être un organisme privé, public, locataire,
propriétaire… Il y a une variété de profils que nous tachons de mettre en évidence dans ce rapport.
.III.4 Compléments informatifs
En marge des éléments préalablement identifiés, d’autres outils sont apparus comme pertinents ou
potentiellement transposables pour la pérennisation d’ateliers d’artistes en milieu urbain. Ils sont donc intégrés à
cette étude malgré qu’ils n’apparaissent pas dans la commande initiale.
.III.4.1 Ateliers d’artistes /artisans et travailleurs de l’Industrie Créative et Culturelle (ICC).
Ainsi le contexte général de l’analyse a été développé en prenant en compte deux dimensions :
- le soutien à l’art (notamment aux arts visuels) et aux métiers d’art ;
- le développement de l’industrie culturelle et créative.
Aux regards des différents éléments collectés, il s’est en effet avéré que les interventions publiques, ainsi que
les publics visés par les gestionnaires d’ateliers touchent ces deux domaines de façon inter reliée.
INTRODUCTION
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création
abordables : rapport pour le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 15
.III.4.2 Autres outils pertinents
Sont aussi mentionnés dans ce rapport des outils qui ne servent pas directement à la préservation d’ateliers
d’artistes mais qui :
- Ont un intérêt dans la mesure où ils interviennent dans une dimension connexe (exemple levier pour la
diffusion artistique) de l’écosystème présenté;
OU
- Qui pourraient être transposables et permettre la pérennisation et le développement d’espaces
abordables.
Ils sont mentionnés avec cette mention spécifique « autres outils pertinents » afin d’éviter toute confusion.
.III.4.3 Hyperliens
Dans le document informatique, de nombreux liens vers des sites internet ont été insérés afin de permettre une
navigation directe aux lecteurs.
.IV Descriptif du guide
Ce rapport recense beaucoup de données ; ainsi nous les avons organisées et synthétisées de façon à offrir une
lecture la plus pratique possible.
Ainsi nous présentons :
- En introduction : une présentation synthétique des villes étudiées avec quelques données chiffrées
significatives.
- Puis dans le document : un chapitre par pays.
- En préambule de chaque chapitre :
Un tableau de synthèses de l’organisation territoriale et des interventions publiques en faveur des ateliers
d’artistes ;
Un tableau de synthèses des outils utilisés.
- Dans chaque chapitre :
Présentation générale (politique culturelle, réglementation etc) ;
Présentation détaillée des programmes, outils et leviers ;
Un tableau de synthèse des modalités d’interventions publiques ;
Un tableau des principales caractéristiques des projets d’ateliers ;
Une section consacrée à des exemples de projets d’ateliers sous formes de fiches projets.
En adéquation avec les déplacements et ressources disponibles à sa réalisation, l’étude ici présentée ne se veut
pas être un catalogue exhaustif. Certains écosystèmes urbains ont pu être analysés de façon très poussée,
d’autres mériteraient de mener plus loin les investigations.
Bonne lecture !
INTRODUCTION
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 16
.V Comparatifs des villes étudiées : quelques points de repères chiffrés
1 NC : Non Connu
Ville Londres Berlin Hambourg Anvers Bruxelles Gand Paris Nantes New-York Boston
Nombre habitants 8 308 000 3 400 000 1 800 000 452 000 1 174 555 247 147 2 274 880 290 130 8 330 000 636 479
Superficie (km2) 1 572 891,8 755 204,5 161,38 156 105,4 65,19 1 214 232
Densité (hab/km²) 5 285 3 840 2 401 2 308,30 7 278 1 520 23 230 4 450 6922 4 924
Nombre
professionnels ICC*
500 000 160 500 80 000 17 000 19 000 NC 156 100 32 800
Nombre artistes en
arts visuels
NC1 20 000 2 000 NC NC NC 20 000 2 500
Statut juridique
travailleur
indépendant Travailleur indépendant régime de sécurité social des artistes travailleur indépendant
Associations
professionnelles
NFASP BBK
SMART
Syndicat national des
artistes plasticiens
ANGLETERRE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 17
CHAPITRE 1 : ANGLETERRE
.I Tableaux de synthèse
.I.1 Synthèse des modes d’intervention publique pour la pérennisation d’ateliers
d’artistes
ÉCHELON NATIONAL
Le Ministère de la culture, des médias et du sport (DCMS)
Financement d’organismes et programmes leviers :
- Arts Council England
- l’English Heritage (programme d’investissement)
Arts Council England
Pas de compétences, dispositifs ni politiques spécifiques (un gestionnaire d'atelier d'artistes est considéré
comme un organisme lucratif et ne peut recevoir de subventions)
Financement projet/fonctionnement à des organismes gestionnaires d'ateliers pour autres actions (médiation,
diffusion, etc)
Distribution des fonds de la loterie (investissement dans infrastructures dont ateliers d’artistes)
ÉCHELON LOCAL
Greater London Authority (administre les 32 districts qui composent le Grand Londres)
Pas de compétences, dispositifs ni politiques spécifiques
Coordination : groupe de travail sur le sujet depuis début 2014
Local authority_ Borough (Districts)
Pas de compétences, dispositifs ni politiques spécifiques
Financement : organismes gestionnaires d'ateliers s'ils ont d'autres domaines d'action (médiation, diffusion,
etc) dans le cadre de politiques sociales, culturelles ou de développement économique
Réglementation (urbanisme) : maître d'œuvre de la section 106 du Town and Country Planning Act 1990
Médiateur : utilisation de lieux par des providers d'ateliers d'artistes
ANGLETERRE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 18
.I.2 Index des outils et incitatifs
Outils réglementaires et urbanisme
Outils réglementaires
Zonage urbain : Section 106 de la loi sur l’aménagement du territoire
Outils juridiques : Statut d'organisme de charité
Politiques de revitalisation urbaine : Mayor’s Regeneration Fund
Financements et incitatifs fiscaux
Financements : Fonds de la loterie nationale
Incitatifs fiscaux et exonérations Allègement taxes foncières pour organismes de charité
Allègement taxes professionnelles
Autres outils pertinents
Réseau dédié : The National Federation of Artistsʼ Studio Providers
Service, conseil : Artquest (association professionnelle)
artiststudiofinder (site web)
Artelier (site web d’échange d’ateliers)
http://www.artquest-artelier.com/
ANGLETERRE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 19
.II Présentation détaillée
.II.1 Quelques notions générales
- L’Angleterre est une des quatre nations constitutives du Royaume-Uni avec l’Écosse, le Pays de Galles
et l’Irlande du Nord.
- Le Royaume-Uni est une monarchie constitutionnelle et une démocratie parlementaire dont chaque
nation dispose d’un gouvernement propre.
- Sa capitale (R-U et Angleterre), Londres, est une des premières places financières au monde et un des
principaux centres d’affaires internationaux.
.II.2 Politique culturelle
- La notion anglaise de la politique culturelle est associée à une gestion privée (et non pas à un soutien
de la puissance publique comme en France par exemple).
- Un artiste est considéré comme un travailleur indépendant.
- La première institution publique de soutien à l’art a été le Conseil des arts de Grande-Bretagne.
- La ligne directrice est l’incitation à l’autonomie financière des organismes culturels et au développement
des liens entre le milieu des affaires et de l’art.
- Les autorités locales (Villes et arrondissements) sont également impliquées dans le soutien à l’art et à
la culture.
.II.2.1 Le Ministère de la culture, des médias et du sport (DCMS)
En 2013, les priorités du ministère étaient les suivantes:
- la création d'une société plus juste et plus équitable, notamment en ouvrant le mariage aux couples de
même sexe ;
- fournir un héritage durable pour les Jeux paralympiques de Londres 2012 olympique ;
- soutenir les arts et la culture à l'échelle nationale en continuant à financer les organismes sans lien de
dépendance comme le Conseil des arts, de soutenir le développement des industries créatives ;
- aider le déploiement de la prochaine génération de communications mobiles (4G) et travailler à
transformer le réseau à large bande du Royaume-Uni en 2015 ;
- parrainer des campagnes nationales et internationales pour la promotion du tourisme au Royaume-Uni.
Plus de 95% du budget du DCMS sont attribués aux organismes qui répondent aux mandats et aux objectifs du
ministère. Sont inclus : l’Arts Council England, l’English Heritage, les musées, Bibliothèque et Archives et Sport
England .
.II.2.2 Arts Council England (ACE)
Le Conseil des arts de l’Angleterre a été formé en 1994 lorsque le Conseil des arts de Grande-Bretagne a été
divisé en trois corps distincts pour l’Angleterre, l'Écosse et le Pays de Galles. Il s'agit d'un organisme public non
ministériel. Le système de financement des arts en Angleterre a subi une réorganisation considérable en 2003,
lorsque tous les conseils des arts régionaux ont été englobés dans l'Arts Council England.
ANGLETERRE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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Les limites des bureaux régionaux coïncident maintenant avec les régions administratives anglaises.
Il s'agit d'un organisme financé par le gouvernement consacré à la promotion des arts de la scène, visuels et
littéraires en Angleterre . Depuis 1994, le Conseil des Arts d'Angleterre est responsable de la distribution des
fonds de la loterie. Cet investissement a contribué à transformer le parc immobilier des organismes artistiques et
à créer une nouvelle dynamique d'activité artistique, notamment en soutenant l’acquisition d’immeubles par des
organismes culturels.
.II.2.3 Un développement fort du soutien à l’industrie créative et culturelle
De nombreux outils ont été mis en place pour soutenir le secteur de l’ICC :
- Une agence de développement pour les entreprises : Creative England
- Une agence d’outils financiers pour élargir les publics : Creative United
.II.3 Outils réglementaires et urbanisme
.II.3.1 Section 106 de la loi sur l’aménagement du territoire
“The Town and Country Planning Act 1990” est la loi centrale de l’aménagement du territoire en Angleterre et du
Pays de Galles.
La section 106 de cette loi prévoit des modalités de négociation entre les autorités locales et les développeurs
immobiliers privés en vue de l’obtention des autorisations réglementaires par ces derniers.
Il s’agit d’une disposition pour qu'un promoteur privé ait l’obligation d’inclure dans son plan de développement
des projets bénéfiques pour la communauté, en échange des autorisations nécessaires pour la réalisation de
son projet.
C’est le principe de « reprovision», ce qui peut se définir comme une façon de redistribuer une plus‐value
économique locale dans le quartier où se déploie le développement. C’est donc une entente de planification
entre le gouvernement local et un promoteur immobilier.
Plusieurs gestionnaires d’ateliers ont bénéficié de ce «planning gain» pour établir des partenariats avec
des promoteurs immobiliers. Ce qui a permis d’inclure des ateliers pour artistes à des loyers abordables
et permanents dans des nouvelles constructions. David Patton, co-fondateur de ACMESTUDIOS à Londres, a
expliqué très clairement ce principe lors de sa venue à Montréal, à l’invitation d’Ateliers Créatifs Montréal en
octobre 20122.
2 Les minutes de la conférence de David Patton sont disponibles en téléchargement sur le site internet d’ACM. http://chatdesartistes.org/Documentation
(Rapport des conférences)_ Document en français.
ANGLETERRE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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.II.4 Ateliers d’artistes et gestionnaires d’ateliers
.II.4.1 Un réseau dédié : NFASP (The National Federation of Artistsʼ Studio Providers)
À la suite d’un forum sur la situation des ateliers et providers d’ateliers (en partenariat avec le Conseil des Arts),
une fédération nationale des gestionnaires d’ateliers (Royaume-Uni) a été incorporée sous le statut d’organisme
de bienfaisance en 2007.
Grâce au financement du ACE, un directeur salarié a animé le réseau dont les objectifs
sont le réseautage, le conseil, l’échange d’expertise. Le site web de la NFASP est
extrêmement fourni en documentation sur la question des ateliers d’artistes abordables.
A la suite d’une coupure budgétaire, l’organisme ne compte plus de personnel salarié et
a donc ralenti ses activités. Une nouvelle demande de financement était en cours à
l’hiver 2014.
.II.4.2 Données chiffrées sur les gestionnaires d’ateliers au Royaume-Uni
En 2010, la fédération nationale des gestionnaires d’ateliers (NFASP) a réalisé un sondage auprès des
providers au Royaume-Uni. Les principaux éléments de ce sondage sont disponibles en annexe à ce rapport.
Nous rapporterons ci-dessous quelques indicateurs pertinents issus de ce sondage3 :
- En Angleterre, 124 organisations gèrent 214 bâtiments fournissant 4520 studios pour plus de 6200
artistes.
- Plus de 76% de ces ateliers sont occupés par des artistes (arts visuels) et 26 % par des artisans.
[Royaume-Uni].
- Près de 4000 artistes sont sur des listes d'attente pour les studios. [Royaume-Uni]
- 40% de ces gestionnaires d’ateliers sont incorporés comme organismes de bienfaisance [Royaume-
Uni], par rapport à 70% en 2004. [Angleterre]
- Cinq organismes ont été créés avant 1970 ; 46 dans les années 1990 et 59 en 2000, dont 31 au cours
des cinq dernières années. [Royaume-Uni]
- 16 gestionnaires d’ateliers ont reçu des financements du Conseil des arts et 19 ont reçu un
financement des collectivités locales en 2010. Sept organisations ont reçu des fonds à la fois du
Conseil des arts et des autorités locales. Environ 50% des groupes ne reçoivent aucune forme de
financement public. (Royaume-Uni, 129 ont répondu à cette question)
- 41 % des gestionnaires d’ateliers fournissent un soutien au développement professionnel des artistes.
[Royaume-Uni]
- Sur les 214 bâtiments de l'enquête, 79 % (169) sont en location et 21% (45) appartiennent aux
organismes. [Royaume-Uni]
- L’acquisition de biens immobiliers a considérablement augmenté au cours des six dernières années :
16 à Londres, 9 en Ecosse et 6 dans le Yorkshire. [Royaume-Uni]. En 2004, seulement 13% des
bâtiments (22) étaient des acquisitions et 87% des locations. [Angleterre]
- 32% des bâtiments (51 de 161 répondants) ont conclu un bail avec leur propriétaire de moins d'un an
et 32% avaient un accord pour moins de cinq ans. 18 %(29 répondants) ne pense pas qu'ils seraient
en mesure de renouveler leur bail (menace pour près de 650 studios). [Royaume-Uni]
- 80 % des bâtiments (170) reçoivent un allégement fiscal de la taxe professionnelle.
3 http://www.nfasp.org.uk/resources/information-statistics
ANGLETERRE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 22
.II.5 Financements et incitatifs fiscaux
.II.5.1 Fonds de la loterie Nationale
Depuis son lancement en novembre 1994, la loterie nationale anglaise reverse près de 30% de ses recettes au
financement de cinq bonnes causes : les arts, le patrimoine, le sport, le caritatif et les projets pour le troisième
millénaire. Cette distribution des bénéfices aux «bonnes causes» est réservée à des institutions pour la plupart
déjà existantes: pour les arts ce sont les Arts Councils.
Pour la période 2012-2015, ce sont près de 397 millions $ qui seront distribuées dans le domaine des arts par le
Conseil des Arts anglais.
Des organismes comme ACAVA ou ACME (gestionnaires d’ateliers) ont notamment bénéficié de ce fonds pour
faire des acquisitions d’immeubles ou des constructions neuves d’ateliers.
Image : photo des ateliers
de Blechynden Street de
l’organisme ACAVA, à
Londres qui ont été
financés grâce à ce fonds.
.II.5.1.1 Statut d’organisme de charité (Charity)
Le statut d’organisme de charité est un statut juridique qui permet d’importantes exonérations fiscales. Ce statut
est aujourd’hui impossible à obtenir pour de nouveaux gestionnaires d’ateliers mais cela a été possible
précédemment, notamment pour des projets avec une forte vocation sociale / regénération urbaine. Ainsi
ACAVA, ACME ou Bow arts sont des « charity ».
Les principales exonérations sont les suivantes :
- La plupart des revenus et gains par les organismes de bienfaisance sont exonérés de l'impôt sur le
revenu ;
- Exonération de l’impôt sur les sociétés (à condition que l'argent est utilisé à des fins de bienfaisance) ;
- Allègement fiscal sur les revenus de placement ;
- Droits de timbre ;
- L'allégement fiscal sur le revenu des terres et des biens.
Un des éléments essentiels de ce statut pour des gestionnaires qui sont propriétaires de bâtiments est
un taux plafonné pour les taxes foncières. Elles sont normalement calculées en fonction de la valeur des
bâtiments mais pour les organismes de bienfaisance, elles ne s’élèvent qu’à 20% maximum de ce
montant.
ANGLETERRE_ LONDRES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 23
.III Londres
.III.1 Quelques notions générales
- Londres est l’une des plus grandes places économiques au monde. C’est également une ville parmi les
plus chères pour le coût de la vie.
- population : 8,3 millions d'habitants
- superficie : 1572 km²
- densité : 5 285 habitants/km²
.III.2 Organisation territoriale
.III.2.1 Greater London Authority
La ville de Londres est administrée par Greater London Authority (GLA).
Il est responsable de l'administration stratégique des 1 579 km² du Grand Londres. Elle partage les pouvoirs de
gouvernement local avec les conseils des 32 districts de Londres et la Corporation de la Cité de Londres. Elle a
été créée pour améliorer la coordination entre les autorités locales du Grand Londres. Le rôle du maire est d'être
le représentant unique de la ville. À ce titre, il propose la politique et le budget de l'AGL et nomme les principaux
cadres chargés de la capitale tels que ceux du Transport for London et de la London Development Agency.
Les priorités en matière du soutien aux arts et à la culture sont disponibles sur leur site.
Au mois de mars 2014, le GLA a convoqué une rencontre des principaux gestionnaires d’ateliers. Aucun
dispositif spécifique n’existe présentement mais une enquête venait d’être lancée par les services de la ville sur
la pénurie d’ateliers pour les artistes dans Londres4.
.III.2.1.1 Borough (district)
Local authority_ Borough (Districts)
Pas de compétences, dispositif ni politique spécifiques
Financement : organismes gestionnaires d'ateliers s'ils ont d'autres domaines d'action (médiation,
diffusion, etc) dans le cadre de politiques sociales, culturelles ou de développement économique
Réglementation (urbanisme) : maître d'œuvre de la section 106 du Town and Country Planning Act
1990
Médiateur : utilisation de lieux par des gestionnaires d'ateliers d'artistes
4 Voir article du London Evening Standard en annexe.
Greater London Authority (administre les 32 districts qui composent le Grand Londres)
Pas de compétences, dispositif ni politique dédiés aux ateliers d’artistes
Coordination : groupe de travail sur le sujet depuis début 2014
ANGLETERRE_ LONDRES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 24
Les 32 borough du Grand Londres ont des champs de compétences importants et soutiennent également des
organismes et des projets culturels. Ce sont des échelles territoriales de soutien très importantes pour les
providers. Un exemple de reconnaissance pour Second Floor et le borough de North Greenwich : ici.
.III.3 Artistes, industrie créative et culturelle
- industrie créative et culturelle : environ 500 000 professionnels et une valeur brute ajoutée estimée à
plus de 20 millions de livres par an (soit plus de 36,5 millions de dollars canadiens).
- revenus moyen des artistes à Londres est inférieur à 10 000 livres/an (environ 18 000 dollars
canadiens).
- Comme nous l’avons mentionné précédemment dans ce rapport, le Royaume-Uni développe une
politique de développement économique forte vers ce secteur d’activité.
.III.4 D’autres outils pertinents
.III.4.1 Artquest
Artquest est une initiative de l’UAL (University of the Arts London). Elle est née du constat que les artistes
plasticiens sont la catégorie des travailleurs de l’industrie créative qui disposent des plus bas revenus. C’est
également une profession qui s’exerce de façon solitaire, avec peu de réseaux professionnels
d’accompagnement au développement.
Artquest met donc à disposition des artistes en arts visuels une panoplie complète de services,
accompagnements et conseils via une plateforme web. Artquest se a l’ambition de fournir des conseils pour
toutes les étapes : création, vente des œuvres, trouver de l’emploi, réseauter etc. l’organisme a aussi développé
un volet légal assez important (artlaw).
Artquest a aussi développé un site web d’échange d’ateliers et résidences pour artistes en arts visuels : artelier.
.III.4.2 Own art
Ce projet du Conseil des Arts Anglais (opéré par l’organisme Creative United) a pour objectif d’inciter et de
faciliter l’achat d’œuvres d’art en proposant un prêt à taux 0 sur 10 mois.
Ce sont des prêts allant de 200 à 5 000$, pour des œuvres de galeries partenaires (on line ou galeries
physiques).
.III.4.3 Artiststudiofinder
La NFASP propose un outil web pour faciliter la recherche d’ateliers disponibles. Ainsi sur ce site internet, les
gestionnaires d’ateliers de Londres peuvent y annoncer les disponibilités (après s’être préalablement
enregistrés).
ANGLETERRE_ LONDRES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 25
.IV Projets d’ateliers
Londres est une métropole d’affaires et culturelle dans laquelle il existe depuis près de 40 ans des organismes
qui offrent des ateliers abordables pour les artistes.
.IV.1 Quelques chiffres complémentaires : - 24% des gestionnaires d’ateliers du Royaume Uni sont à Londres.
- Les ateliers de Londres représentent 60 % des espaces du Royaume-Uni (un peu plus de 862 000
pieds carrés) et 73 % de l'espace total d’ateliers en Angleterre.
- Le loyer moyen d'un studio de Londres était 18,7$ par p.c par année, comparativement à 14,5$ à
Londres en 2004
En 2014, ce sont près de 35 organismes qui sont actifs dans le domaine!
Nous avons choisi d’en présenter quelques uns dans ce rapport, en complémentarité avec certaines initiatives
déjà connues (ACME ou V22), et d’avoir un panel intéressant de plus anciennes, plus récentes, certaines plutôt
privées et d’autres à vocation très sociales.
Voici toutefois des liens vers d’autres gestionnaires d’ateliers importants et non présentés dans ce rapport (pour
le raisons précédemment citées) :
- ACME Studios
http://www.acme.org.uk/
- Space Studios
http://www.spacestudios.org.uk/
- V22
http://www.v22collection.com/
- APT (art in perpetuity trust)
http://www.aptstudios.org/
- Art Hub
http://www.arthub1.org/
La liste des membres du NFASP à Londres est disponible à partir du lien internet suivant :
http://www.nfasp.org.uk/nfasp-network-london
ANGLETERRE_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 26
.IV.2 Tableau synthétique des projets d’ateliers
Projet Second Floor Studios & Arts ACAVA Bow Arts Cockpitarts
Londres Londres Londres Londres
Statut juridique Entreprise sociale Organisme de bienfaisance Organisme de bienfaisance Organisme de bienfaisance
Bâtiment(s) Anciens docks industriels
15 bâtiments
(différentes localisations) 8 bâtiments différents
2 bâtiments
dans 2 boroughs différents
Superficie 300 000p2 NC 100 000p2 50 000
Nombre d'ateliers
250 ateliers (450 en 2015)
Entre 150 et 1 600p2
400 ateliers
400 (ateliers et ateliers
résidences) NC
Nombre d'artistes Environ 400 emplois environ 500 400 165 artisans
Profils usagers
artistes et artisans
(aucun bureau)
Artistes, organismes culturels
en arts visuels Artistes, artisans, designers Artisans
Prix au p2/an entre 14 et 23 $ entre 10 et 30 $ entre 20 et 25$ environ 15$
Budget fonctionnement 630 000,00 $ NC 2 816 877,00 $ 1 437 000,00 $
Budget d'investissement 3 000 000,00 $ 1 400 000,00 $ NC NC
Soutien public
Exonération partielles
des taxes foncières
Financement : investissement
par fonds de la loterie
Financement : investissement
par fonds de la loterie
Financement : programmes
développement
économiques
6% des recettes
Soutien privé Investisseur privé
Autre
20% abattement fiscal
(taxes foncières)
Bénéficiaires du
programme de la section 106
ANGLETERRE_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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.IV.3 Fiches projets
.IV.3.1 Second Floor Studios & Arts (SFSA)
Organisme Entreprise sociale_ Londres
http://www.secondfloor.co.uk/
Genèse et vocation Crée en 1997 par Matthew Wood, SFSA est une entreprise sociale qui a pour
objectif de produire des ateliers de qualité à des prix abordables.
de 1997 à 2009, SFSA a occupé un ancien marché puis, après la vente de ce
terrain, est venu s'installer dans les docks de North Greenwich.
L'actuel propriétaire (une compagnie privée) y a vu son intérêt car le prix au p2
est passé de 5,6$ à 23$ alors que le terrain n'est pas constructible pour du
résidentiel (notamment du à la proximité de la Thames barrier).
Le propriétaire a donc investi presque 3,8 millions $ pour réhabiliter une autre
partie du site.
Mode de gestion
c'est SFSA qui assure la gestion du site. Les résidents doivent prendre un
membership (selon permet de ne pas payer de taxes sur les loyers).
Le propriétaire amorti son investissement en 5 ans.
Type d’espaces 250 ateliers entre 150 et 1 600p2 (450 en 2015)
1 café
1 atelier d'imprimerie
1 salle commune
1 galerie
1 salle pour activités éducatives artistiques
Fonctions Création (arts et métiers d’art)
Diffusion
Consulting et réseautage international
Prix Entre 14 et 23 $/année
soit environ 360 $/mois charges incluses pour un studio de 200p2.
Types de locataires/résidents Artistes et artisans (aucun espace de bureau)
Type de bail Contrat de membership renouvelable annuellement
Plan de financement
C'est le partenariat avec l'investisseur privé qui rend le projet possible, ainsi que
le prix très bas du terrain.
Si le terrain devient constructible, le projet serait grandement menacé.
Le propriétaire a donc investi presque 3,8 millions $ pour réhabiliter une autre
partie du site.
ANGLETERRE_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
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.IV.3.2 Association for Cultural Advancement through Visual Art (ACAVA)
Organisme Organisme de bienfaisance (educational charity)_ Londres
http://www.acava.org/
Genèse et vocation
ACAVA a été crée en 1993 par des artistes pour soutenir l'accès à la pratique et
à la création en arts visuels.
L'organisme a une activité très forte de gestion d'ateliers mais développe aussi
des activités pour et avec la communauté (cours amateurs,
professionnels, implication dans des projets de revitalisation urbaine etc)
Mode de gestion Organisme de bienfaisance (educational charity)
9 salariés (la plupart à temps partiel)
Type d’espaces
ACAVA gère plus de 400 ateliers, répartis dans 15 bâtiments (anciennes usines,
bureaux commerciaux etc)
ACAVA est propriétaire de 3 bâtiments (notamment grâce à des fonds de la
loterie et programme de regénération urbaine).
Les autres bâtiments en location sont soit en location sur du long terme (21 ans),
soit sur du court terme (18 mois) avec de multiples partenaires: Borough,
promoteurs immobiliers sociaux, privés etc
ACAVA accueille près de 500 artistes
Fonctions Création
Diffusion (certains espaces sont des espaces d'exposition)
Prix Entre 10 et 30 $/p2 (soit environ 1/3 en dessous du prix du marché)
Types de locataires/résidents Artistes (principalement en arts visuels)
Type de bail Principe du membership pour s'inscrire sur la liste d'attente
Plan de financement
Le statut d'organisme de charité permet des allègements fiscaux essentiels pour
l'organisme.
Les investissements sont réalisés avec des fonds publics (loterie, revitalisation
urbaine etc)
Le plan d'affaires est établi de façon à ce que chaque bâtiment soit autonome
financièrement et les charges de fonctionnement (salaires du personnel) sont
répartis dans les coûts de fonctionnement de tous les bâtiments.
ANGLETERRE_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 29
.IV.3.3 Bow Arts
Organisme Organisme de bienfaisance (educational charity)_ Londres
http://www.bowarts.org/
Genèse et vocation
Bow arts a été crée en 1995 par un artiste qui a vu l'opportunité de gérer des ateliers
abordables pour d'autres artistes dans 2 bâtiments.
Le projet s'étoffe et Bow arts prend une vocation sociale et éducative:
travailler avec les partenaires publics et sociaux pour leur offrir des activités artistiques.
Bow arts développe aussi un volet très actif dans la revitalisation urbaine
qui lui permet de se voir confier la gestion d'autres buildings.
Un de ses leitmotiv est de développer des possibilités de revenus pour les artistes (et
qu'ils puissent ainsi payer un loyer)
Mode de gestion Organisme de bienfaisance (educational charity)
Bail à court ou long terme
Bow arts offre aussi des résidences (mise à disposition d'ateliers pour un an) à des
artistes émergents
Type d’espaces 100 000 p2, 8 bâtiments, 200 artistes
Ateliers
Ateliers résidence
1 galerie (The nunnery)
1 café-cantine (géré par une entreprise extérieure)
Fonctions Création
Diffusion
Résidences d'artistes
Prix Entre 20 et 25$/p2
Types de
locataires/résidents Artistes de la relève
Type de bail Bail précaire
Plan de financement
Le développement d'autres volets d'activité permet d'obtenir des financements publics
et notamment d'avoir des opportunités via la section 106.
Leurs revenus propres représentent plus de 50% de leurs recettes; les dons 25%. Le
restant est des subventions et autres valorisations d’échanges de services ou prêts
matériel.
ANGLETERRE_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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.IV.3.4 Cockpitarts
Organisme Entreprise sociale_ Londres
http://www.cockpitarts.com/
Genèse et vocation
Cockpitarts est un incubateur pour créateurs et artisans. Incorporé en 1986, cet
organisme offre des espaces de travail abordables pour ces créateurs et crée des
conditions favorables au développement de leur activité (coaching, ouvertures
d'ateliers, mentorat etc).
Depuis 26 ans, l'organisme est installé dans le quartier Holborn et depuis 5 ans a une
nouvelle antenne à Depford.
Le bail du bâtiment principal est de 3 ans (préavis de 6 mois), renouvables depuis 26
ans… Le bâtiment appartient au borough.
Aussi pour la directrice, l'enjeu est de sécuriser les ateliers et peut être d'envisager un
partenariat privé/public.
Mode de gestion
Entreprise sociale avec 3 employés temps plein et 7 temps partiels (équivalent 6,6
temps pleins)
Très proactive dans le développement d'affaires et dans la recherche de fonds privés.
Type d’espaces Ateliers de designers et artisans
La plupart sont des ateliers partagés (entre 2 et 5 locataires)
170 organismes sont accueillis entre les 2 bâtiments
Fonctions Création, production
Développement d'affaires
Prix Environ 15$
Types de locataires/résidents Designers et artisans
Type de bail Bail précaire
Plan de financement
Les 2/3 des revenus sont les revenus d'exploitation (loyers), le tiers restant est
majoritairement des fonds reçus lors d'événements (dons et partenariats)
L'enjeu est un futur partenariat entre le borough et un promoteur privé pour installer
cockpitarts dans un nouveau bâtiment à construire
.
ANGLETERRE_ SYNTHÈSE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 31
.V Pour résumer
Peu de financements publics mais des mesures réglementaires et fiscales qui
viennent soutenir des projets d’ateliers d’artistes.
- Depuis plus de 60 ans il existe à Londres des organismes dédiés à l’offre d’ateliers d’artistes
abordables.
- Au Royaume-Uni, un artiste est considéré comme un entrepreneur privé, aussi il n’existe pas de soutien
public directement ciblé pour pérenniser ou développer des espaces de travail abordables.
- Les gestionnaires d’ateliers doivent développer leurs activités (par exemple vers de la médiation
culturelle ou la formation artistique) s’ils souhaitent obtenir des subventions de fonctionnement ou au
projet.
- Des fonds d’investissement peuvent être toutefois être mobilisables (fonds de la loterie), ce qui a permis
a certains organismes de devenir propriétaires.
- Les deux outils qui semblent les plus utilisés et indispensables :
La section 106
Le statut d’organisme de charité qui offre des réductions fiscales permettant à ces organismes
de supporter les coûts de structure en tant que propriétaires.
ALLEMAGNE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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CHAPITRE 2 : ALLEMAGNE
.I Tableau de synthèse
.I.1 Synthèse des modes d’intervention publique
ÉCHELON FÉDÉRAL
Pas de compétences, dispositifs ni politiques spécifiques
Berlin et Hambourg sont toutes les 2 des villes état (Le Sénat dispose à la fois des compétences du land et de la
ville)
ÉCHELON LOCAL (SÉNATS)
Ville-État de Berlin
Un programme dédié: Artist studios program (budget alloué: 2 millions $/an)
Politique très volontariste de soutien aux arts visuels (création, diffusion) : financement événements majeurs
(Biennale), promotion artistes et galeries, prix etc
Ville-État de Hambourg
Pas de compétences, dispositifs ni politiques spécifiques
Subvention annuelle pour le fonctionnement de l'organisme les Studios de l'art (8 500 $)
Politique très volontariste de soutien à l'Industrie Culturelle et Créative: Financement d'une agence de
développement dédiée (subvention annuelle pour le fonctionnement de 1 million $)
Médiateur : facilitateur d’utilisation de lieux par des providers d'ateliers d'artistes (un professionnel dédié au
sein du Sénat)
.I.2 Index des outils et incitatifs
Outils réglementaires et urbanisme
Ville- État de Berlin Ville-État de Hambourg
Outils réglementaires
Zonage urbain : Directive sur vente des bâtiments publics (Sénat)
outils juridiques : Droit de superficie
Agence publique
d'aménagement/promoteur public Liegenschaftsfonds Berlin HafenCity GmbH
Politiques de revitalisation urbaine : Hafen City
Organismes de gestion
immobilière : GSE (dédié projets socio-culturel)
Financements spécifiques : Fondation de la loterie de Berlin
ALLEMAGNE_ BERLIN
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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.II Berlin
.II.1 Quelques notions générales
- Population : 3,4 millions d'habitants
- Superficie : 891,8 km²
- Densité : 3840 habitants/km²
.II.2 Organisation territoriale
- L’Allemagne est une république fédérale.
- Berlin est une des 3 villes état en Allemagne (avec Hambourg et Brême) ; c’est donc le Sénat de Berlin
qui administre les compétences de la ville et du land.
- La compétence culturelle est exercée par les lands.
- Les 19 quartiers qui composent Berlin ont également des compétences en matière d’aménagement et
de développement du cadre de vie.
- La règle qui prévaut lors de l’attribution de fonds publics est celle du non cumul des financements
publics. Aussi un projet soutenu par l’État fédéral ne pourra être soutenu par le land. La question
s’adresse dans le milieu culturel pour des projets d’investissement ou événements internationaux (par
exemple la Biennale de Berlin).
.II.3 Artistes, industrie créative et culturelle
- Nombre d'artistes (arts visuels) : estimé à 20 000
- Industrie créative et culturelle : environ 160 500 professionnels (estimé à 10% de la population
professionnelle) et 21% du PIB
- Revenus moyen des artistes : 15 515 $/an
Le contexte actuel :
- Capitale européenne qui connait un phénomène de gentrification important ;
- L'augmentation du coût de la vie touche de plein fouet sa communauté artistique. Les espaces vacants
intra muros (à l'intérieur du « ring », délimité par le réseau de transport en commun du S ban) sont de
moins en moins nombreux, et de plus en plus chers.
- Les pouvoirs publics sont très proactifs sur cette question.
- Beaucoup d’implication et de structuration du milieu artistique.
Ville-État de Berlin
Un programme dédié: Artist studios program (budget annuel alloué: 2 millions $)
Politique très volontariste de soutien aux arts visuels (création, diffusion) : financement événements majeurs
(Biennale), promotion artistes et galeries, prix etc
ALLEMAGNE_ BERLIN
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.II.4 Politiques publiques dédiées et partenaires
.II.4.1 Artist studios program (dispositif public dédié)
Crée en 1993 pour répondre au problème de l’augmentation du coût de l’immobilier suite à la chute du mur, ce
programme est co-géré par une institution politique (le Sénat), une organisation professionnelle (BBK) et une
agence publique de développement urbain (la GSE).
L’objectif : proposer un loyer entre 5 et 9$/p2/an pour la location d’un atelier à un artiste. Le coût réel de la
location varie d’un endroit à un autre (certains appartiennent à des propriétaires privés, d’autres bâtiments sont
publics) mais la différence de prix est financée par un fonds budgétaire alloué par le Sénat.
Financement annuel du Sénat : près de 2 millions $.
Pour accéder à ce programme, les artistes doivent déposer une demande au BBK.
Critères admissibilité :
- l’artiste doit prouver avoir une activité professionnelle,
- disposer de revenus inférieurs à 22 000 $ par an.
Les demandes et sélection des artistes sont gérées par la BBK (réception des demandes, organisation des
comités de sélection).
La location est d’une durée de 2 ans renouvelable pour une durée maximale de 8 ans.
La gestion immobilière est quant à elle assurée par une société d’aménagement publique la GSE (société pour
le développement urbain de Berlin).
En 2014, ce sont environ 700 ateliers qui sont
accessibles via ce programme.
.II.4.2 BBK (association des artistes plasticiens professionnels de Berlin)
L'association professionnelle des artistes en arts visuels de Berlin existe depuis le début des années 1950. Pour
préserver et développer les droits des artistes, elle développe tout un panel d'activités et services :
- protection légale judiciaire,
- conseils juridiques et financiers,
- ateliers collectifs, coaching, etc
L'association est aussi très active dans la représentation des intérêts auprès des politiques. C'est un organisme
dont le financement est assuré à plus de 90% par la chancellerie à la culture de Berlin.
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.II.4.3 La politique culturelle du Sénat de Berlin pour les arts visuels
La chancellerie à la culture de Berlin s'emploie à soutenir de façon globale les arts visuels. Il y a une volonté
politique affichée de préserver la présence des artistes à Berlin, et notamment dans ses quartiers centraux.
Pour cela, l’ensemble du secteur est soutenu:
- Préservation des ateliers d'artistes : À travers le soutien financier important au Artist studios program in
Berlin mais aussi en soutenant des initiatives privées d'artistes. Ceux-ci peuvent en effet proposer des
projets artistiques pour des lieux qu'ils ont repérés. La chancellerie à la culture appuie les projets
pertinents et viables dans leur démarche.
- la diffusion : Disposer d'un lieu de travail est essentiel mais disposer de revenus liés à son activité l'est
tout autant ! Ainsi pour soutenir la diffusion des artistes, le Sénat a développé depuis 2011 un fonds
pour soutenir les galeries installées dans les quartiers. Ces espaces sont les premiers outils pour la
visibilité des artistes émergents (premiers lieux d'exposition) et sont plus fragiles que les grandes
galeries.
Dans le même esprit, un prix a été mis en place pour les espaces de diffusion indépendants en arts
visuels Award for Artistic Project and initiatives in the field of visual arts. Un prix de 42 000 $ est décerné à trois
lauréats par année. Un catalogue de l'ensemble des candidats est aussi
publié ce qui a le double intérêt de soutenir financièrement des espaces
indépendants mais aussi de réaliser une opération de communication
sur la vitalité des initiatives de la capitale allemande !
Pour plus d'informations sur l'ensemble de la politique culturelle du
Sénat de Berlin : www.berlin.de/sen/kultur
D'autres financements publics sont proposés pour les arts visuels par les autres échelons de la puissance
publique : les quartiers et l'état fédéral.
Voici un lien pour l'ensemble des financements culturels ici.
Toutefois la règle qui prédomine est que ces financements ne sont pas cumulables.
Un état des lieux général du secteur des arts visuels à Berlin en suivant ce lien.
.II.5 Outils réglementaires et urbanisme
.II.5.1 Directive sur la vente de bâtiments publics
Une directive du Sénat incite les arrondissements à consulter la chancellerie de la culture avant de mettre en
vente un bâtiment public.
Cela dans le but de vérifier s’il serait adapté pour y faire des ateliers. Bien sur, il ne s'agit que d'une incitation
donc les quartiers ne s'y soumettent pas systématiquement et préfèrent (souvent?) aller directement vers des
promoteurs immobiliers privés.
ALLEMAGNE_ BERLIN
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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.II.5.2 Une agence de développement urbain et une association para publique pour la gestion
des projets immobiliers à vocation socio-culturelle
La Ville de Berlin dispose d’un organisme qui gère son fonds immobilier : Liegenschaftsfonds Berlin. Cette
agence est aussi bien un outil de développement stratégique (analyses) que de gestion (mise à disposition
temporaire, location, vente de propriétés). Elle agit en fonction des missions et objectifs définis par la Ville (vision
de développement urbain durable).
Toutefois, c’est une autre association qui est mandatée par la Ville pour gérer les programmes immobiliers à
vocation d’intérêt général (socioculturel, etc) : la GSE. C’est cet organisme qui assure la gestion des ateliers de
l’artists studios program.
.II.5.3 Le droit de superficie (bail emphytéotique)
Le droit de superficie, appelé droit distinct et permanent par les juristes, permet de louer un terrain sur une
longue période notamment. La durée minimale du contrat est de 30 ans et au maximum de 100 ans. Cette forme
juridique de mise à disposition du sol permet de construire, avec l'aide de crédit hypothécaire, sans devoir
acheter le terrain.
À l'échéance du contrat, la construction deviendra la propriété du bailleur, sauf si un nouveau contrat est signé
ou si le premier contrat prévoit de restituer le terrain nu.
La mise à disposition du terrain est offerte selon le versement d’une rente annuelle qui est généralement un
pourcentage de la valeur du terrain.
C’est avec ce dispositif juridique que l’organisme Exrotaprint gère le lieu du même nom : deux fondations se sont
associées pour acheter le terrain et on signé un droit de superficie avec l’OBNL.
C’est aussi avec ce dispositif que le promoteur privé propriétaire des Uferhallen studios a offert un droit
d’exploitation d’une partie de son terrain à un centre de danse (Ufertsudios).
.II.6 Financements et incitatifs fiscaux
.II.6.1 Fondation de la Loterie de Berlin
Financements de projets culturels par la Fondation de la Loterie de Berlin (fondation qui gère les excédents de la
loterie et subventionne différents projets au delà du cadre culturel).
.II.7 D’autres outils pertinents
.II.7.1 Le DAAD, programme international
Daad artists-in-Berlin program
Il s’agit d’un programme de subventions international parmi les plus reconnus, destiné aux artistes, dans les
domaines des arts plastiques, de la littérature, de la musique et des films. C’est un programme fédéral pour
lequel il n’y a pas à candidater ; les profils sont étudiés sur proposition de comités professionnels.
ALLEMAGNE_ BERLIN
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 37
La sélection annuelle d’environ 20 invités internationaux est réalisée dans par ces comités professionnels ; le
séjour à Berlin, qui dure la plupart du temps un an, est subventionné en majeure partie par le Ministère des
affaires étrangères, et par un versement proportionnel du Sénat allemand. En plus d’une bourse mensuelle, un
appartement, des ateliers et des moyens propres au programme sont mis à disposition.
Le DAAD dispose également d’un volet diffusion grâce à une galerie située dans le quartier des musées.
.II.7.2 the Künstlerhaus Bethanien
The Künstlerhaus Bethanien (la maison des artistes Bethanien) est un centre culturel qui offre des résidences
d’un an à des artistes émergents internationaux. Ces résidences sont réalisées grâce à des partenariats (par
exemple le Conseil des Arts du Québec et le Conseil des Arts du Canada y ont chacun un studio).
Le Centre offre aussi un espace de diffusion ainsi que différentes opportunités (ouverture d’ateliers, éditions etc).
.II.7.3 Coopolis (office for cooperative urban development)
Coopolis est une agence spécialisée dans l’utilisation des locaux vacants. Elle sert d’intermédiaire entre les
propriétaires et des locataires : repérage des locaux, mise en relation avec des locataires pertinents,
accompagnement pour la signature du bail. L’agence développe également des services d’accompagnement à
la structuration et au développement de certains types de résidents (industrie créative et culturelle notamment).
.II.7.4 Tête (lieu de diffusion partagé)
Tête est un espace que louent ensemble 12 artistes : lieu de création,
de diffusion, ouvert rue, dans le quartier central de Mitte. En dehors de
l’intérêt de l’espace en lui même qui dégage une atmosphère créative
inspirante, la spécificité de cette association réside dans la modalité du
partage de l’occupation. Chaque artiste en dispose un mois entier dans
l’année et l’investit pendant toute cette durée avec son univers.
.II.7.5 In situ, space for contemporary art
Ni une galerie, ni un centre d’artiste, ni un musée, In situ est un lieu de
diffusion d’art contemporain initié par 3 jeunes curateurs. Ensemble, ils
élaborent la direction artistique, la déclinent en épisodes et co construisent la
programmation. Venant chacune de régions géographiques différentes, avec
des background professionnels pointus dans l’art contemporain, ils disposent à
eux 3, de nombreuses et riches ressources d’artistes.
La cohérence et la complémentarité de leurs propositions offrent un traitement
en profondeur pour chaque thème.
ALLEMAGNE_ HAMBOURG
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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.III Hambourg
.III.1 Quelques notions générales
- Hambourg est la 2e ville d’Allemagne de part sa population de 1,8 millions d’habitants.
- C’est une des 3 villes- état du pays (avec Berlin et Brême).
- Hambourg est un des centres économiques les plus importants
en Europe, notamment de part son activité portuaire.
- Les médias et le tourisme y sont également des secteurs
économiques très forts.
- La ville recouvre des réalités socio-culturelles très variées :
quartiers historiques, économiques mais aussi avec une
immigration très forte (notamment turque) et des quartiers très
populaires (Saint Pauli) ;
- De très importants projets de renouvellement urbain sont en
cours : des quartiers industriels en proximité du centre (ex zone
portuaire) sont en réaménagement. Il s’agit du plus grand
projet d’aménagement urbain en cours en Europe.
.III.2 Artistes, industrie créative et culturelle
- Hambourg compte près de 80 000 emplois dans l’ICC ;
- Près de 14 000 entreprises/entrepreneurs ;
- Pour un volume d’affaire de 20 milliards $.
Il s’agit d’un secteur économique clé. Et Hambourg est de le 2e pôle pour l’ICC en Allemagne (après Berlin).
Depuis 2009, le Sénat a fondé une agence dédiée à son développement : Hamburg Kreativ Gesellschaft.
.III.3 Politiques publiques dédiées et partenaires
.III.3.1 Interventions sectorielles de la Ville-État de Hambourg
Pas de compétences, dispositifs ni politiques spécifiques
Subvention annuelle pour le fonctionnement de l'organisme les Studios de l'art (8 500$)
Politique très volontariste de soutien à l'Industrie Culturelle et Créative: Financement d'une agence de
développement dédiée (subvention annuelle pour le fonctionnement de 2 millions $)
Médiateur : facilitateur d’utilisation de lieux par des providers d'ateliers d'artistes (un professionnel
dédié au sein du Sénat)
ALLEMAGNE_ HAMBOURG
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le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 39
.III.3.2 Un soutien politique ambitieux pour le développement de l’Industrie Culturelle et
Créative
Une politique ambitieuse de développement de l’ICC est mise en place par le Sénat en 2009 « Creative
Hamburg ». Cette politique est développée autour de 4 axes :
- La promotion de l’ICC ;
- Soutenir les créatifs innovants ;
- Avoir un focus dans le développement urbain sur les enjeux et milieux de l’ICC ;
- Renforcer le positionnement de Hambourg à l’international.
Le Sénat de Hambourg initie la constitution de 2 organismes dédiés :
- L’Agence pour les ICC (Hamburg Kreativ Gesellschaft),
- Hamburg Hoch 11 (organisme de membership qui assure la promotion des créateurs de l’ICC).
C’est également en 2009 qu’a éclaté la crise du Gängeviertel. Cet ancien quartier ouvrier situé dans le centre
des affaires de la Ville est vendu à un investisseur privé. Des artistes et citoyens se mobilisent pour conserver ce
patrimoine et en faire un lieu de vie culturel et coopératif5. La Ville rachète le quartier en 2010.
Le manque d’espaces abordables pour les artistes et artisans est ainsi discuté ouvertement. Et le Sénat soutient
plusieurs organismes et projets pour développer des ateliers et bureaux abordables :
- Hamburg Kreativ Gesellschaft (l’agence agit en tant que locataire principale d’espaces qui sont sous
loués de façon temporaire aux travailleurs de l’ICC).
- Studios for the arts
- L’association du Gängeviertel
.III.3.3 Une agence dédiée à l’ICC : Hamburg Kreativ Gesellschaft
Cette agence spécialisée pour l’ICC offre différents services :
- Accompagnement, conseil au développement de l’activité ;
- Espaces de travail abordables ;
- Formation et réseautage ;
- Recherche de financement ;
- Soutien aux étudiants et finissants.
Elle est presque intégralement financée par le Sénat (budget total d’1,4 millions $ annuel pour 1 million $ de
financement public).C’est une agence très proactive, notamment au sein des réseaux européens de
5 http://das-gaengeviertel.info/
ALLEMAGNE_ HAMBOURG
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 40
développement de l’ICC. C’est un des acteurs majeurs des volets de renouvellement urbain, notamment pour
l’occupation des espaces vacants pour l’ICC.
.III.3.4 Hamburg Hoch 11
Cet organisme est dédié à la promotion de ses membres et au réseautage pour les 11 secteurs d’activité de
l’ICC.
Cet organisme à but non lucratif organise aussi des actions de mise en marché (marché de créateurs etc.)
.III.4 Outils réglementaires et urbanisme
.III.4.1 Gestion immobilière des bâtiments municipaux
Les bâtiments de la Ville de Hambourg sont pour la plupart la propriété des autorités fiscales du Sénat (Ministère
des finances).
C’est une entreprise privée qui en assure la gestion : sprinkenhof.
Dans le cas de bâtiments pouvant être utilisés par les travailleurs de l’ICC, cette entreprise loue à l’agence de
développement de l’industrie créative qui ensuite sous loue aux créatifs.
.III.4.2 Un programme de redéveloppement urbain gigantesque : HafenCity
C’est un des projets les plus ambitieux en matière de réaménagement urbain en Europe : près de 155 hectares
de l’ancienne zone portuaire sont réhabilités et vont ainsi agrandir de 40% le centre urbain de Hambourg.
Pour mener ce projet, la Ville a créée une agence publique de développement urbain : HafenCity GmbH. C’est
un partenaire actif pour l’agence de développement de l’ICC ainsi que pour les studios de l’art.
La réflexion sur les espaces et milieux de l’ICC sont intégrés au plan de développement de HafenCity.
En terme de budgets alloués cela représente en 2014:
- - 1 million $ pour la Hamburg Kreativ Gesellschaft ;
- -8 500 $ pour Studios for the art ;
- - 28 millions $ pour la rehabilitation du site patrimonial du Gängeviertel et 7 000 euros
par année de subvention au fonctionnement.
HafenCity représente un budget global de 12 billions de dollars dont 3,5 billions
d’investissements publics.
Allemagne_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
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.IV Tableau synthétique des projets d’ateliers
Projet ExRotaprint Uferhallen studios SomoS The Wye Kreativgesellschaft
Berlin Berlin Berlin Berlin Hambourg
Statut juridique
Société à responsabilité
limitée Société privée Collectifs d'artistes
Société à responsabilité
limitée
Agence de développement
pour l'industrie créative et
culturelle (ICC)
Bâtiment(s)
Ancienne usine de
rouleaux d'imprimerie
Ancien atelier de la société
des transports de Berlin
1 étage
bâtiment résidentiel
5 étages
d'une ancienne poste
Bâtiments
commerciaux vacants
Superficie (p2) 110 000 330 000 4 300 22 000 43 000
Nombre d'ateliers NC 150 4
27 studios
3 espaces de coworking NC
Nombre d'artistes
/locataires Environ 100 250 4 100 1 250
Profils usagers
Groupes communautaires,
entreprises sociales
et artistes Artistes, artisans Artistes arts visuels
Artistes,
artisans,
organismes culturels
Travailleurs ICC, artistes et
artisans
Prix au p2/an
Entre 3,50 et 5$
(pour les artistes) NC 14$ 14$ 2$/p2
Budget fonctionnement
53 000,00 $ NC NC NC 1 400 000 $
Budget d'investissement Non Non Non Non 1 350 000 $
Soutien public
Non Non Non Non Non
Soutien privé
Partenariat avec 2
fondations pour l’achat du
lieu Investisseurs privés
les 2 associées fondatrices
investissent
personnellement
Autre
Bénéficiaire d'un bail
emphytéotique
Revenus location de la
galerie
Mise à disposition de
locaux vacants
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.V Fiches projets
.V.1.1 ExRotaprint
Organisme Société à responsabilité limitée (GmbH)_ Berlin
http://www.exrotaprint.de/
Genèse et vocation Des locataires de cette ancienne usine de rouleaux d'imprimerie
se sont structurés afin d'en devenir gestionnaires.
L'objectif était de préserver des espaces de travail abordable (pas uniquement
pour artistes) : "Travail, art et communautaire" à part égale.
Mode de gestion
Cet organisme a but non lucratif a un droit de propriété de 99 ans (heritage
building right)
Par ce biais, il paie seulement un % d'intérêt aux 2 fondations qui se sont
portées acquéreurs (environ 38 000 euros/an)
Type d’espaces Ateliers
Bureaux
Espace de diffusion
cantine
2 appartements
Fonctions Création artistique
Vie communautaire
Économie sociale et solidaire
Prix au p2 Entre 5 et 7 $p2/an pour communautaire et entreprise sociale
Entre 3,50 et 5$ pour les artistes
Charges de fonctionnement et chauffage en sus (environ 2euros/mois)
Taxes en sus pour ceux qui y sont assujettis
Types de
locataires/résidents Groupes communautaires
Entreprises d'économie sociale
Artistes et artisans
Type de bail Locatif
Plan de financement Les loyers paient les charges de fonctionnement
Le modèle ne fonctionnerait pas si l'organisme avait du se porter acquéreur de
façon classique
Allemagne_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
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.V.1.2 Uferhallen studios
Organisme Société à responsabilité limitée (GmbH)
http://www.uferhallen.ag/
Genèse et vocation Rachetée par des investisseurs immobiliers privés étrangers, cet ancien atelier
des autorités de transports de Berlin est presque exclusivement dédié à la
production artistique.
Mode de gestion Propriétaire et gestionnaire du lieu sont des entreprises privées dont
les actionnaires ont un intérêt pour les arts et création.
Pour maintenir des prix abordables, il y a peu d'investissements et de services
offerts.
Type d’espaces Au total, très grand site: 320 000 p2
Ateliers privés et partagés
Une partie du site a été louée pour somme modique à un centre de danse
contemporaine
Halle de 2 700 p2 offert à la location
Ateliers de sculpture
Fonctions Création
Diffusion ponctuelle
Prix au p2 Abordable
Types de
locataires/résidents Artistes, majoritairement en arts visuels
Type de bail Bail locatif
Plan de financement
Pour maintenir des prix abordables, il y a peu d'investissements et de services
offerts.
Allemagne_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
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.V.1.3 The Wye
Organisme Entreprise à responsabilité limitée
http://www.thewye.de/
Genèse et vocation Une galeriste new-yorkaise choisit de s'installer à Berlin et d'y créer un hub créatif.
Mode de gestion Gestion privée en développement créatif et événementiel
2 associées majoritaires coordonnent le développement du hub.
Un comité de direction de 5 personnes gère les affaires courantes.
Système d'auto-gestion et de coopération interne (sponsorship)
Modèle du cross housing : mélange des locataires
Type d’espaces 21 500 p2 sur 5 étages
27 studios
3 espaces de co working
2 large events room
Fonctions Création
Diffusion
Organisation d'événements
Conseils et développement
Soutien aux projets et structures émergents
Prix au p2 The Wye paie un loyer de 25 600 $/mois pour 21 500 p2
Le prix chargé aux locataires : 12$ + charges
212 $ par mois/ espace co working
Soit 14$/p2/an
Types de
locataires/résidents Environ une centaine de locataires
Industrie créative et culturelle
Artistes (surtout arts visuels)
Type de bail The Wye a un bail de 5 ans, renouvelable 1 fois
Bail de location privée pour la majorité des locataires
Certains programmes de sponsorship offrent des locations temporaires gratuites
Plan de financement
Les revenus sont les loyers, investissements privés des associés et revenus
d'activité (projets)
Objectif : autonomie, indépendance vis-à-vis financements publics
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.V.1.4 Kreativgesellschaft_ Hambourg
Organisme (Agence de développement pour l'industrie créative et culturelle)
http://kreativgesellschaft.org/en/about-us
Genèse et vocation L'agence a été crée par le Sénat de Hambourg pour développer le secteur de l'ICC.
Le volet"développement de l'immobilier abordable" est un axe fort de cette politique
et donc de l'agence.
Il est également spécialement mis en œuvre dans le cadre du projet de
réaménagement urbain HafenCity.
Mode de gestion
L'agence est un intermédiaire entre les promoteurs privés, publics et les travailleurs
de l'ICC.
Elle gère des locations d'espaces intermédiaires en faisant des contrats de sous
locations temporaire.
Elle a également un souci d'impulser des espaces dédiés dans les projets
immobiliers définitifs.
Type d’espaces 43 000p2 au total dans différents types de bâtiments
Locations temporaires (1 ou 2 ans) mais aussi plus long terme (10 ans)
Petits et grands espaces de bureaux. Quelques ateliers de designers
Un rez de chaussée commercial qui sert de boutique pop up ou autre événementiel.
Fonctions Espaces de travail de bureau
Diffusion
Prix au m2 Entre 3 et 6,5 euros m2/an (soit 2$/p2/an)
Types de
locataires/résidents ICC
Designers de mode
Au total 1 250 sous locataires
Type de bail Sous location temporaire
Plan de financement
Les loyers des sous locataires paient le loyer modique (défraiments des charges)
des bâtiments
Le salaire de la personne de l'agence en charge du dossier est pris en charge par le
financement public de l'organisme
Allemagne_ SYNTHÈSE
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.VI Pour résumer
Les programmes et actions liés aux ateliers/espaces de travail abordables pour
artistes et travailleurs de l’ICC sont intégrés à des politiques ambitieuses de
développement sectoriel.
- Les coûts du foncier encore abordables permettent une variété importante dans l’offre d’espaces de
création abordables.
- Toutefois cette situation évolue, notamment à Berlin qui est en transition et n’est plus cette capitale peu
chère.
- Les financements publics sont conséquents (plus d’un million d’euros d’engagés par les Villes de Berlin
et Hambourg (chacune).
Les programmes liés aux ateliers/espaces de travail abordables pour artistes et travailleurs de l’ICC sont
intégrés à des politiques ambitieuses de développement sectoriel :
- Berlin : en terme de politique culturelle vers les arts visuels.
C’est l’ensemble du secteur qui est soutenu : création, formation, diffusion.
- Hambourg : vers les travailleurs et entrepreneurs de l’Industrie Créative et Culturelle.
BELGIQUE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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CHAPITRE 3 : BELGIQUE
.I Tableaux de synthèse
.I.1 Synthèse des modes d’intervention publique
ÉCHELON FÉDÉRAL
Les Régions : Bruxelles Capitale, Flandres, Wallonie
Pas de compétences, dispositifs ni politiques spécifiques en direction des ateliers d’artistes
Interventions ponctuelles en investissement :
- Exemple de la direction de la Rénovation Urbaine de la Région de Bruxelles qui a financé la réalisation
d’ateliers résidences : projet le Cheval Noir (politique de l’habitat social)
Les communautés (Français, Néerlandais, Germanophones)
Disposent de la compétence culturelle
Pas de compétences, dispositifs ni politiques spécifiques en direction des ateliers d’artistes
Peuvent financer des organismes qui eux développent des lieux abordables pour artistes :
- Exemple de la Région Flandres qui finance au fonctionnement l’organisme Studio Start.
ÉCHELON LOCAL
Les communes
Pas de compétences, dispositifs ni politiques spécifiques en direction des ateliers d’artistes
Financement au fonctionnement d’organismes qui eux développent des lieux abordables pour artistes :
- Exemple : ville de Gand finance l’organisme dédié Nucléo
Facilitateur pour l’occupation et/ou la mise à disposition de bâtiments (municipaux ou privés) :
- Exemples des villes de Molenbeek (Région de Bruxelles), Anvers, Gand.
.I.2 Index des outils et incitatifs
Outils réglementaires et urbanisme
Outils de gestion :
- Régie Communale Autonome (gestion publique autonome d’équipements)
Politiques de revitalisation urbaine :
- Politique des grandes villes (a participé au financement de la réhabilitation des ateliers Mommen,
Bruxelles-Capitale)
Autres outils pertinents :
- Plateforme Prométhéa (conseils, accompagnements, mécénat)
BELGIQUE
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.II Présentation détaillée
.II.1 Quelques notions générales
.II.1.1 Organisation territoriale :
- La Belgique est une monarchie constitutionnelle, organisée en une fédération de trois régions : la région
flamande, la région wallonne, et la région de Bruxelles-Capitale.
- Elles disposent d'une autonomie étendue en particulier dans les domaines de l'économie, de l'emploi,
de l'aménagement du territoire, de l'agriculture, des travaux publics, du logement, du tourisme, de
l'énergie, de l'environnement, des voies navigables, des eaux et forêts, de la tutelle sur les pouvoirs
subordonnés, de la politique familiale, des handicapés, du troisième âge, etc.
- La Belgique compte 3 langues officielles : le français, le néerlandais et l’allemand.
La Belgique a une organisation politique très complexe : une monarchie constitutionnelle, fédérale, composée de
régions et de communautés avec des territoires et des compétences différents. Aussi nous proposons quelques
informations complémentaires ci-dessous.
.II.1.2 La culture, une compétence des Communautés
- Les compétences des communautés :
La Communauté est fondée sur la notion de « langue » et est liée aux personnes. On peut donc rattacher aux
compétences des Communautés toute une série de matières connexes :
› La culture ;
› L’enseignement ;
› L’emploi des langues (dans et avec les administrations, dans l’enseignement, dans les relations de travail)
› Les matières dites « personnalisables » qui comprennent : la politique de santé, l’aide aux personnes
l’intégration des immigrés,
Ce concept dit « personnalisable » vise à mettre l’accent sur la nécessité d’offrir divers services en matière
sociale et de santé dans la langue des personnes.
- Les compétences des régions
› Cadre de vie : urbanisme, logement, environnement, politique de l’eau ;
› Économie et emploi : initiatives économiques publiques, crédit régional, commerce extérieur, richesses
naturelles, placement des travailleurs, remise au travail des chômeurs ;
› Pouvoirs locaux : financement et contrôle des communes et des provinces, intercommunales ;
› Travaux publics et transports : routes, transport en commun, cours d’eau.
Cela signifie, concrètement, que selon que l’on habite en Flandre, en Wallonie ou à Bruxelles, on peut
être soumis à des règles différentes (pour les matières qui relèvent des compétences des communautés
et régions). Cela crée des schémas d’interventions publics complexes à appréhender.
BELGIQUE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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.II.1.3 Le paysage institutionnel culturel
Le Bilan de la Culture recense les budgets consacrés aux secteurs culturels par tous les niveaux de pouvoir du
pays :
- les institutions fédérées: les Communautés, les Régions;
- les institutions fédérales: l’État fédéral, la Loterie nationale;
- les pouvoirs locaux : à savoir les Communes et les
Provinces.
- Les interventions du Fonds social européen.
Institutionnellement, ce sont les Communautés, qui disposent
des compétences générales en matière de Culture et ce depuis
la réforme de l’État en 1971.
Les Régions se sont vues confier, lors des réformes
institutionnelles de 1988, les Monuments et Sites lesquels font
partie du patrimoine collectif culturel.
Les autres niveaux de pouvoirs interviennent dans le domaine
culturel à titre divers.
Ainsi, plusieurs autorités peuvent intervenir sur le même territoire et dans le même secteur, voire pour le même
opérateur : par exemple, en Région de Bruxelles-Capitale, vont se côtoyer ou s’additionner selon les cas les
interventions des communes, des commissions communautaires, de la Région, de l’État fédéral, voire de la
Loterie nationale et du Fonds social européen.
.II.1.4 Le statut des artistes
L’artiste, comme toute autre personne qui exerce une activité professionnelle en Belgique, est soumis à un des
trois régimes6 de sécurité sociale existants (ce qui détermine l’étendue de la protection sociale dont il pourra
bénéficier) et doit payer des cotisations conformément aux règles de ce régime.
Mais l’artiste a un profil particulier et atypique: conditions de travail souvent précaires et fluctuantes, exercice de
différentes activités artistiques, multiplicité des employeurs ou commanditaires, revenus irréguliers et aléatoires,
lien de subordination absent ou tenu etc. Du fait de sa situation souvent hybride, l’artiste a du mal à s’insérer
dans la structure légale existante.
Face à ce constat, le législateur belge a prévu quelques assouplissements à ces règles :
Pour les artistes, la loi a étendu, depuis le 1er juillet 2003, l’application du régime de sécurité sociale des
travailleurs salariés, à toutes les personnes qui, sans être liées par un contrat de travail, fournissent des
prestations artistiques et/ou produisent des œuvres artistiques contre paiement d’une rémunération pour le
compte d’un donneur d’ordre, personne physique ou morale (article 170 de la loi-programme du 24 décembre
2002 insérant un article 1e bis dans l’arrêté royal du 28/11/69).
Ces mesures visent tout d’abord à stimuler l’emploi d’artistes salariés; en effet la sécurité sociale des travailleurs
salariés offre en effet la protection sociale la plus large. L’ensemble des artistes (interprètes, créateurs) et tous
les secteurs (arts de la scène, arts visuels) sont concernés par ce dispositif
6 La sécurité sociale des travailleurs salariés ; la sécurité sociale des travailleurs indépendants ; la sécurité sociale des
fonctionnaires de l’Etat.
BELGIQUE_ ANVERS
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 50
.III Anvers
.III.1 Quelques notions générales
- Nombre d’habitants : 452. 000
Densité de population de 2 308 habitants au km²(en comparaison, la densité pour Nantes est de 4 450,53 ;
Paris 23 230 ; Montréal 8 98,1 ; hab/km²)
- Anvers est une capitale économique en Flandres, notamment de part son activité industrielle (port) et le
secteur du diamant ;
- Le secteur de la mode y est spécialement important (écoles et centres de formations reconnus,
présence de nombreux designers) ;
La ville connaît un taux de logements vacants très forts (près de 14%).
.III.2 Politiques publiques dédiées et partenaires
La Ville d’Anvers n’a pas à proprement parler de programme spécifique de soutien aux ateliers d’artistes.
Toutefois, depuis que le NICC (New International Cultural Center) a développé un volet d’activité en gestion
d’ateliers d’artistes (maintenant autonome « Studio Start ») la Ville d’Anvers et son agence d’aménagement
urbain le soutiennent fortement.
.III.2.1 AG VESPA
La Ville d’Anvers s’est dotée d’une agence autonome qui est à la fois un promoteur immobilier et un aménageur
public. Cette agence, AG VESPA, est très proactive pour repérer des bâtiments potentiellement aménageables
en ateliers d’artistes.
.III.3 Outils réglementaires et urbanisme
.III.3.1 Taxe sur les locaux vacants
La Région Flandres a mis en place une taxe pour les propriétaires
qui gardent des locaux vacants7.
7 http://www.precare.org/Website/Theorie/Vide%20en%20ville.php
BELGIQUE_ BRUXELLES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 51
.IV Bruxelles
.IV.1 Quelques notions générales
Nombre d’habitants : 1. 174. 555
(boom démographique : environ + 30% d’augmentation annuelle)
Densité de population de 7 278 habitants au km²(en comparaison, la densité pour Nantes est de 4 450,53 ;
Paris 23 230 ; Montréal 8 98,1 ; hab/km²)
- Bruxelles est aujourd’hui un lieu central de l'Union Européenne : siège de la commission européenne,
proximité avec la France, l’Angleterre, l’Allemagne, etc.
- Une gouvernance partagée et complexe entre flamands et wallons.
- La région de Bruxelles capitale comprend 19 communes (dont Bruxelles ville).
- La compétence culturelle est administrée par les communautés mais les régions et communes peuvent
également s’y impliquer.
.IV.2 Organisation territoriale
.IV.2.1 La Région Bruxelles-capitale
A ce titre, comme les Régions wallonne et flamande, la Région bruxelloise exerce des compétences qui
lui sont propres:
- l’aménagement du territoire (planification, urbanisme, rénovation urbaine, politique foncière, protection
des monuments et des sites) et le logement
- l’environnement, la politique de l'eau et la conservation de la nature
- l’économie (expansion économique, commerce extérieur...) et la politique de l'emploi
- le transport
- les travaux publics
- la politique de l'énergie
- les pouvoirs locaux ou subordonnés (communes, intercommunales)
- les relations extérieures
- la recherche scientifique
Elle ne dispose d’aucune compétences, dispositif ni politique spécifiques en faveur des ateliers d’artistes.
Toutefois, dans son volet de Rénovation urbaine, la Région a financé la construction d’un projet d’ateliers-
résidences : le Cheval Noir8.
.IV.2.2 Les commissions Communautaires.
Des matières comme la culture, l'éducation, le sport et l'aide aux personnes sur le territoire de Bruxelles-
Capitale sont la compétence des Commissions Communautaires. Chacune de ces Communautés mène sur
8 http://www.lecourrierdelarchitecte.com/article_1324
BELGIQUE_ BRUXELLES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 52
le territoire de la Région bruxelloise sa propre politique en matière de compétences communautaires
(par ex. culture, enseignement, soins de santé, aide).
.IV.2.3 Les communes
La Région de Bruxelles Capitale est composée de 19 communes.
- Elles ne disposent d’aucune compétences, dispositifs ni politiques spécifiques en faveur des
ateliers d’artistes.
- Elles ont la capacité légale de s’y investir.
Ainsi la commune de Saint Josse-ten-noode a créée une Régie Communale Autonome pour réhabilité et
préserver la vocation des ateliers résidences Mommen (voir la description dans la partie projets d’ateliers).
.IV.3 Artistes, industrie créative et culturelle
- Le milieu culturel bruxellois est effervescent, notamment en ce qui concerne l’art contemporain :
beaucoup de collectionneurs, marché de l’art vivant avec les parlementaires européens, des galeries de
Berlin ou New-York viennent s'y installer, beaucoup d'artistes de toute l'Europe y viennent.
- Étant donné que la compétence culturelle est administrée par les communautés, il est assez difficile
d’obtenir des chiffres pour le territoire.
- A Bruxelles, les secteurs de la mode et du design engendrent près de 19.000 emplois salariés, les
secteurs de la mode et du design en Région bruxelloise ont généré une valeur ajoutée totale de 1,114
milliard d’euros en 2010.
- Beaucoup de lieux intermédiaires : suite à la dynamique hollandaise de la loi autorisant le squat
(qui n’existe plus aujourd’hui), des entreprises se sont crées au Pays-Bas autour de la
prestation de service aux propriétaires de bâtiments vacants. Pour ces derniers ne soient pas
squattés, des entreprises y font de la gestion d’espaces temporaires. Ce mouvement s’est répandu
dans toute l’Europe.
Quelques entreprises spécialisées :Camelot immobilier, Entrakt
.IV.4 Organisme partenaire
.IV.4.1 SMart (entreprise de services pour artistes)
SMart, Société Mutuelle pour artistes, s’est constituée en 1998 pour guider les artistes, techniciens et
travailleurs intermittents face à la complexité administrative du secteur artistique en Belgique. Elle assure des
services de gestion (paiement des cotisations, charges etc), conseils et accompagnement. C’est une association
professionnelle qui se développe maintenant à l’échelle européenne.
La SMart a mis à disposition un de ces bâtiments à un organisme à but non lucratif pour y développer des lieux
de travail pour créateurs : La Brussels Art Factory. Cette mise à disposition devait être temporaire mais il y a une
BELGIQUE_ BRUXELLES
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le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 53
volonté des deux parties de trouver un modèle de pérennisation (voir la description dans la partie projets
d’ateliers).
Ce projet amène la SMart a la possible mise en œuvre d’un volet d’activité dédiée aux espaces créatifs (creative
spot).
.IV.5 Outils réglementaires et urbanisme
.IV.5.1 Politique des grandes villes (politique de développement urbain)
Depuis la création de la Politique des Grandes Villes, le gouvernement fédéral s'assure que les questions
urbaines spécifiques soient prises en compte dans ses actions: fiscalité, développement durable, sécurité,
emploi, intégration sociale... C’est également une politique de soutien financier aux projets des villes ; c’est dans
ce contexte qu’elle a contribué au financement des ateliers Mommen. Elle n’a pas d’axes dédiés aux
problématiques des artistes mais peut financer ponctuellement certains projets.
.IV.5.2 La Régie Communale Autonome (outil de gestion publique)
Une commune peut créer et déléguer certaines activités à des régies communales. La régie communale
autonome dispose d'une personnalité juridique propre, distincte de celle de la commune dont elle constitue
pourtant l'émanation directe. Il ne peut y avoir création de régie communale autonome que dans les cas
strictement énumérés par la réglementation. Ainsi, dans la liste fermée dressée par l'arrêté royal du 10 avril
1995, retrouve-t-on des activités telles que la mission de gestion foncière, l'exploitation de parkings, l'exploitation
d'infrastructures à vocation culturelle, sportive, touristique et de divertissement, la fourniture de services et
travaux informatiques, etc.
C’est la formule de gestion qui a notamment été choisi pour les Ateliers Mommen.
.IV.5.3 Société de Développement pour la Région de Bruxelles Capitale (aménageur public)
Outil aménagement urbain : http://www.citydev.be/bruxelles/mainf.asp
.IV.6 Autres outils pertinents
.IV.6.1 Plateforme prométhéa (mécénat, outillage et conseils)
Fondée en 1985, Prométhéa asbl a pour mission le développement du mécénat d’entreprise dans le domaine
des Arts et du Patrimoine.
1. Service aux entreprises : être ou devenir une entreprise mécène ?
2. Service aux acteurs culturels : se former au mécénat d'entreprise, être informé et mis en lien etc
3. Événements et activités.
Cette plateforme peut aussi être l’occasion pour les acteurs culturels de se faire mettre en relation avec des
spécialistes en droit, fiscalité etc.
BELGIQUE_ BRUXELLES
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.IV.6.2 MAD Brussel_ Mode and Design center
Le MAD Brussels a comme vocation de devenir un lieu de référence bruxellois pour les professionnels du
secteur. Il est destiné à faire la promotion des activités de designers et stylistes de la Région bruxelloise et à
contribuer au développement des secteurs bruxellois de la mode et du design, ainsi que des activités qui leur
sont liées.
Il s’agit aussi pour le centre d’aider les designers et stylistes à développer une activité économique et/ou à établir
un lien avec les personnes susceptibles de faire appel à leurs compétences, et de contribuer à la visibilité de ces
secteurs.
Parmi les autres missions du MAD Brussels figure notamment l’organisation d’expositions, de concours et
d’événements contribuant aux objectifs de promotion des secteurs de la mode et du design. L’entité fédère aussi
les initiatives prises dans ce sens par d’autres organismes.
Les locaux de MAD sont situés dans le centre Dansaert (creative business center)
.IV.6.3 Wiels, centre d’art contemporain
Le WIELS est un laboratoire international pour la création et la diffusion de l’art contemporain.
Organisé sous forme d’organisme à but non lucratif, le WIELS est une institution qui intègre, dans un même lieu,
les fonctions de présentation, de production et d’éducation. Le centre développe donc un ensemble d’activités
temporaires sans constituer de collection :
Plusieurs expositions annuelles de grande envergure (expositions monographiques d’artistes nationaux et
internationaux, expositions de groupe, thématiques ou encore partant du point de vue d’un commissaire invité…)
qui suivent de près les évolutions de la création contemporaine. L’accent est mis sur l’information, l’analyse et le
partage afin de participer à la diffusion et à la compréhension de l’art contemporain.
Un programme international de résidences d’artistes qui se concentre sur l’innovation, la recherche, la création
et le développement, et qui permette des liaisons entre les acteurs locaux et internationaux.
Un travail de médiation, de sensibilisation et de formation développé au moyen d’ateliers didactiques, de projets
pédagogiques et de séminaires de formation pour la jeunesse, les seniors, les écoles, le quartier.
BELGIQUE_ GAND
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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.V Gand
.V.1 Quelques notions générales
- Nombre d’habitants : 247.147
Densité de population de 2 308 habitants au km²(en comparaison, la densité pour Nantes est de 4 450,53 ;
Paris 23 230 ; Montréal 8 98,1 ; hab/km²)
- Gand est la 3e ville de Flandres (après Anvers et Bruxelles) et a une activité économique importante de
part son infrastructure portuaire.
- Pour une ville moyenne, il y a une demande importante en ateliers d’artistes abordables.
.V.2 Politiques publiques dédiées et partenaires
.V.2.2 SOGEN
La SOGEN, société d’aménagement public, est proactive dans la recherche de bâtiments adaptés pour faire des
ateliers d’artistes (occupation temporaire de bâtiments en attente de démolition ou rénovation) et en proposer la
gestion à Nucleo.
.V.3 Outils réglementaires et urbanisme
.V.3.1 Taxe sur les locaux vacants
La Région Flandres a mis en place une taxe pour les propriétaires qui gardent des locaux vacants9.
.V.2.1 Ville de Gand
Pas de compétences, dispositif ni politique spécifiques en direction des ateliers d’artistes
Financement au fonctionnement d’organismes qui eux développent des lieux abordables pour artistes :
- Exemple : ville de Gand finance l’organisme dédié Nucléo
Belgique_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
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.VI Tableau synthétique des projets d’ateliers (1/ 2)
Projet Studio Start Ateliers Mommen Wikube Brussels Art Factory
Anvers Bruxelles Bruxelles Bruxelles
Statut juridique OBNL dédié Régie communale autonome OBNL Collectif d'artistes
Bâtiment(s) 8 bâtiments
Ancien complexe industriel
(ateliers) Ancien immeuble résidentiel Ancien bâtiment commercial
Superficie (p2) 30 000 33 000 3 300 15 000
Nombre d'ateliers 71 33 ateliers logement 12 espaces/ateliers
Nnombre d'artistes
/locataires 113 33 20 50
Profils usagers
Artistes,
artisans,
organismes culturels Artistes
Artistes,
organismes culturels
Artistes,
artisans
Prix au p2/an 3,6$
Entre 7 et 10$
(selon critères sociaux) 16$ 11$
Budget fonctionnement NC 32 000 $ NC
Budget d'investissement NC 3 700 000 $ 7 000 $ NC
Soutien public
Subvention au fonctionnement Gestion publique non
Financement public indirect
(SMArt est subventionné)
Soutien privé
Mise à disposition de bâtiment
ou loyer réduit
Non
Non Financement de Smart
Autre
Investissement: politique
des grandes villes
Revenus location de l’espace
galerie
Smart finance :
salaire du coordonnateur
Revenus de location des
espaces commerciaux
une partie du loyer
Belgique_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
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.VI Tableau synthétique des projets d’ateliers (2/2)
Projet Wolke Entrakt Nucléo
Bruxelles Belgique Gand
Statut juridique Collectif d'artistes Société privée OBNL dédié
Bâtiment(s)
Ancien centre médico-social
5 étages 40 projets en Belgique 8 bâtiments
Superficie (p2) 4 300 NC 60 000 p2
Nombre d'ateliers
NC 80 ateliers
Nombre d'artistes
/locataires 59 NC 120
Profils usagers
Artistes,
artisans
Artistes,
artisans
autres (ouvert à toutes catégories)
Artistes,
artisans
Prix au p2/an 6$ A partir de 3$ 3,6$
Budget fonctionnement 25 000 $ NC NC
Budget d'investissement Non NC NC
Soutien public
Aucun financement public Aucun financement public
Subvention au fonctionnement
(représente 33% des revenus)
Soutien privé Loyer modéré non Loyer modéré
Autre
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.VII Fiches projets
.VII.1.1 Studio Start
Organisme Anvers, Flandres (Belgique)
Ateliers et bureaux
www.studiostart.be
Genèse et vocation
Organisation professionnelle des artistes de Flandres (NICC) a développé un programme
pour gérer des ateliers d'artistes abordables.
Ce programme a été incorporé et fonctionne de façon autonome dans un nouvel
organisme Studio Start depuis 2005.
Mode de gestion Organisme à but non lucratif
Il est locataire de bâtiments appartenant à des propriétaires privés ou publics
Type d’espaces 8 bâtiments, 71 espaces des travail, 113 artistes (chiffres printemps 2014)
http://www.studiostart.be/studios
Anciennes usines, école, brasserie etc
Fonctions : Création (multidisciplinaire)
Résidences d'artistes
L'association fournit aussi des accompagnements pour le développement de carrière des
artistes
Prix au p2/an 3,6$
Types de
locataires/résidents Artistes professionnels
Quelques artisans, organismes culturels
Type de bail Baux temporaires renouvelables (entre 2 et 9 ans)
Plan de
financement Les loyers de locataires couvrent les charges d'entretien
Salaires, activité de l'organisme sont assurés par des subventions (Ville et région)
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Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 59
.VII.1.2 Ateliers Mommen
Organisme Ateliers résidence à Bruxelles
http://www.ateliersmommen.collectifs.net/
Genèse et vocation
La cité a été créée spécialement pour l’art et les artistes. Sa construction, en phases
successives, a commencé en 1874. Le concepteur, Félix Mommen, était fabricant de matériel
artistique et mécène. Il conçut, attenant à ses propres ateliers, des espaces destinés aux
artistes et loués à bas prix. Les ateliers Mommen pourvoiront, dès ce moment, au
développement de l’art en répondant aux besoins des artistes. Ils s’inscrivent dès leur création
dans la tradition du « mécénat artistique ». Classés par Monuments et sites pour leur valeur
architecturale et artistique en 1992 ; ils ont été sauvés de la promotion immobilière par la
Commune de Saint-Josse-ten-Noode, avec l’appui des artistes. Elle a confié à sa Régie
Communale Autonome la charge de racheter le lieu et de le gérer, en 2006. Grâce à l’appui
financier de la Commune, de l’Administration des Monuments et des Sites et de la Politique
des Grandes Villes, les bâtiments ont été aménagés en 2009-2010, afin de répondre aux
normes nouvelles en matière d’habitat, tout en conservant leur caractère de monument
historique.
Mode de gestion
C’est la Régie communale autonome qui a la délégation de gestion des Ateliers Mommen (bail
emphytéotique).
Les artistes locataires sont regroupés dans un organisme à but non lucratif au sein duquel le
« comité des locataires » est l’interface d’échange avec la RCA.
Type d’espaces 33 ateliers logement (principalement et majoritairement)
- un espace communautaire conventionné géré par les artistes locataires ; le « Salon
Mommen » et son bureau
- un jardin commun privatif, grenier et caves
- des espaces commerciaux et des bureaux pour organismes culturels
Fonctions - Ateliers résidence
- Création artistique
- Espace de diffusion (le Salon Mommen)
- Rez de chaussée commerciaux (organismes culturels et commerces de services)
Prix au p2/an Barème social, entre 7 et 10$ (loyer hors charges)
locataires/résidents Artistes professionnels et émergents (Mixité des âges, pratiques et nationalités)
Majorité d'artistes plasticiens
Type de bail locatif 3/9 ans
Plan de
financement Financements publics (commune)
Recettes des loyers
Investissement: politiques des grandes villes, les Monuments et sites
Belgique_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
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.VII.1.3 Wikube
Organisme Bruxelles
Ateliers et bureaux
www.wikube.com
Genèse et vocation Aurélien Merceron (actuel gérant) et un autre artiste découvrent le lieu par hasard.
Aurélien a déjà une expérience de gestion d'espaces dans un squat à Bruxelles et
tous les deux souhaitent se lancer dans le développement d'un nouveau lieu pour
répondre
au besoin d'espaces de création. Pour gérer administrativement le lieu, un ASBL est crée.
Mode de gestion C'est un ASBL (association sans but lucratif)
Type d’espaces Espace d'exposition et bar (1000 p2 au 1e étage)
Ateliers partagés ou bureaux privés occupés par une vingtaine de créateurs
Fonctions Création artistique
Diffusion et événementiel ponctuels
Location privée
Prix au p2 300$ / mois pour les espaces clos du 2e étage,
210 $/ mois un espace en open space d’environ 160 p2
au 3e étage+ 14$/personne qui utilise l’espace.
Prix au p2/an 16$
Types de
locataires/résidents Artistes peintres ; dessinateurs, organisme culturel, monteur vidéo
Type de bail Le propriétaire loue au gérant sous un bail commercial
bureau/atelier et l'ASBL signe une mise à disposition précaire,
renouvelable tous les mois (1 mois de préavis) avec les résidents.
Plan de
financement
Le loyer abordable de l'édifice permet un équilibre avec
la perception des loyers
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.VII.1.4 Brussels Art Factory
Organisme Ateliers_ "hub artistique" à Bruxelles
https://www.facebook.com/BrusselsArtFactory/info
Genèse et vocation 3 entrepreneurs culturels souhaitent créer une structure de création
La Smart (société de gestion culturelle) soutient leur démarche et met
à leur disposition des locaux anciennement utilisés par un fournisseur
de matériel médical
Mode de gestion La Smart (le propriétaire) met à disposition les locaux pour la BAF.
Elle prend aussi en charge le salaire du coordonnateur
Type d’espaces Ateliers, espaces partagés
Une cinquantaine de résidents
Espace de diffusion
Salle de répétition (arts de la scène)
Fonctions Création
Diffusion et événementiel ponctuels
Prix au m2 Participation de 7 euros/m2/résidents
Prix au p2/an
11 $
Types de locataires/résidents Street art, arts visuels, journalistes, audiovisuel,
Designers (professionnels et émergents)
Type de bail Mise à disposition temporaire
(La Smart était supposée réhabiliter les locaux pour y faire ses nouveaux
bureaux)
Plan de financement Perception de la participation des résidents et financement de la Smart
(notamment pour le salaire du coordonnateur)
Belgique_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
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.VII.1.5 Wolke
Organisme Ateliers artistes à Bruxelles
http://www.w-o-l-k-e.be/
Genèse et vocation Une société privée d'occupation d'espaces temporaires louaient 6 étages
d'un ancien centre médico-social à des artistes. Ces derniers se sont
regroupés au sein d’un collectif pour trouver un accord en direct avec
le propriétaire.
C'est un des artistes qui est devenu le responsable de la gestion du quotidien
(concierge)
Mode de gestion WOLKE est un organisme à but non lucratif géré par le collectif d'artistes
Type d’espaces 6 étages, 4 300 p2 occupés par 59 résidents
Ateliers privés et partagés
Espace de diffusion + bar
Fonctions Création
Diffusion, événementiel
Prix au p2/an 6$
Types de
locataires/résidents Artistes pluridisciplinaires (majoritairement émergents)
Type de bail Occupation précaire (convention temporaire)
Plan de financement Les artistes paient les charges du bâtiment avec leur participation mensuelle
Belgique_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
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.VII.1.6 Nucleo
Organisme Gand, Flandres (Belgique)
Ateliers et bureaux
http://www.nucleo.be
Genèse et vocation
Organisme créée par des artistes qui avaient besoin de lieux de travail. S’est
développé et est devenu un interlocuteur dédié pour la Ville de Gand.
Mode de gestion Organisme à but non lucratif
4 salariés
Type d’espaces 8 bâtiments, 80 ateliers
Espaces de répétition arts de la scène, lieux de projection
Ancien couvent, anciennes casernes, infirmeries, écoles, église
http://www.nucleo.be/gebouwen/index/en
Fonctions Création
Événementiel ponctuel (ouverture d'ateliers)
Résidences et projets de diffusion
Prix au p2/an 3,5$ en moyenne
Types de
locataires/résidents Artistes professionnels et émergents (Très majoritairement arts visuels)
Arts de la scène
Type de bail locations temporaires renouvelables
Plan de financement les loyers de locataires couvrent les charges d'entretien
Salaires, activité de l'organisme sont assurés par des subventions (Ville et
région)
La SOGEN (aménageur public) est impliqué dans la recherche de locaux
pouvant faire des ateliers
Belgique_ SYNTHÈSE
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.VIII Pour résumer
Pas de programmes publics dédiés mais une habitude, expertise et coopération
entre milieux artistique-public-privé dans l’occupation précaire de bâtiments.
- L’organisation politique et territoriale belge est assez complexe (compétences des régions,
communautés, communes etc).
- Le prix du foncier y est globalement encore très accessible.
- Cela rend Bruxelles très active dans le milieu de l’art : prix du foncier accessible et marché dynamique
(collectionneurs, foires d’art, fonctionnaires européens).
- Les acteurs publics s’engagent toutefois soit en finançant certains organismes dédiés ou encore en
s’impliquant directement dans des projets de plus grande ampleur (ateliers résidences du Cheval Noir,
Ateliers Mommem).
Les ateliers Mommen à Bruxelles
FRANCE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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CHAPITRE 4 : FRANCE
.I Tableaux de synthèse
.I.1 Synthèse des modes d’intervention publique
ÉCHELON NATIONAL
Ministère de la culture
Pas de compétences, dispositifs ni politiques spécifiques
Directions Régionales des Affaires Culturelles (instances déconcentrées)
Allocations d’installation (subventions) pour des travaux d’aménagement et l’achat de matériel pour
artistes en arts visuels
ÉCHELON LOCAL
Région
Pays de la Loire Île de France
Subventions d’investissement :
aide à la construction et rénovation de lieux de création
Subventions de fonctionnement
Aide aux lieux de travail collectifs des artistes-plasticiens
(soutien au fonctionnement de 3 ans, non renouvelable)
Subventions d’investissement :
ateliers et ateliers résidence dans le cadre de la
politique d’habitat social
Département
Loire-Atlantique Paris
Pas de compétences, dispositifs ni politiques spécifiques
Coordination : Groupe de travail et études (état des lieux
de travail pour les artistes en arts visuels)
Subventions d’investissement :
ateliers et ateliers résidence dans le cadre de la
politique d’habitat social
Intercommunalité
Nantes Métropole Grand Paris
Médiateur : facilitateur d’utilisation de lieux par des
gestionnaires d'ateliers d'artistes
(Programme de développement urbain « l’Île de Nantes »
avec un volet fort pour l’Industrie Créative et Culturelle
Pas de compétences, dispositifs ni politiques
spécifiques
Subvention au fonctionnement possible
(exemple le 6b)
FRANCE
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le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 66
ÉCHELON LOCAL (suite)
Ville
Nantes Paris (Ville centre et arrondissements)
Pas de compétences, dispositifs ni politiques
spécifiques
Mise à disposition de bâtiments pour organismes
culturels (dont artistes en arts visuels)
Subventions d’investissement :
ateliers et ateliers résidence dans le cadre de la
politique d’habitat social
Mise à disposition lieux intermédiaires (utilisation
temporaire)
.I.2 Index des outils et incitatifs
ÉCHELON NATIONAL
Outils réglementaires et urbanisme
Outils réglementaires
Droit de préemption des villes
Zonage urbain :
Zones d'action concertée
Zones franches urbaines
Politiques de revitalisation urbaine :
Politique de la Ville
Exonérations fiscales
Taxe d’habitation (pour l’atelier quand il est en dehors de la résidence d’habitation)
ÉCHELON LOCAL
Agence publique d'aménagement/promoteur public
Paris : Régie de l’immobilier de Paris
Nantes : SAMOA
FRANCE
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le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 67
.II Présentation détaillée
.II.1 Quelques notions générales
.II.1.1 Politiques culturelles
Le ministère de la culture et de la communication a pour mission de rendre accessibles au plus grand nombre
les œuvres capitales de l'humanité, et d'abord de la France. Sa création a été confiée en 1959 à André Malraux
par le Général De Gaulle, qui a conduit une politique de la démocratisation culturelle avec notamment des
premières grandes opérations de décentralisation grâce à la construction en région de Maisons de la Culture.
Sous l’impulsion de la loi de décentralisation de 1984, les politiques publiques de la culture se sont
graduellement territorialisées. Les collectivités locales françaises se sont positionnées comme des acteurs
majeurs (aussi bien pour la définition des axes prioritaires que pour le financement). Leurs interventions relèvent
pour partie de schémas dessinés au niveau national et de transfert de compétences. Elles sont aussi la
résultante de choix et d’initiatives propres, conçues et pensées dans un souci d’articulation avec d’une part les
responsabilités obligatoires fixées par la loi, et d’autre part les caractéristiques des territoires, les besoins et les
pratiques des habitants, les attentes et les actions des professionnels.
.II.1.2 Statut des artistes
Les artistes-auteurs d'œuvres littéraires et dramatiques, musicales et chorégraphiques, audiovisuelles et
cinématographiques, photographiques, graphiques et plastiques, ainsi que les auteurs de logiciels exercent à
titre indépendant une activité de création.
Ils ont un droit de propriété littéraire et artistique sur leurs œuvres, et sont susceptibles de percevoir à ce titre
des droits d'auteur. Lorsqu'ils remplissent certaines conditions, ils bénéficient d'un régime social et fiscal
particulier. Le régime spécial des "artistes-auteurs" permet aux intéressés de bénéficier du régime des
prestations en nature de sécurité sociale (remboursement de soins) et de la retraite de base.
Les créateurs qui ne répondent pas aux conditions requises pour bénéficier du statut des "artistes-auteurs",
s'inscrivent alors à l'Urssaf en tant que profession libérale, ou, selon les cas, à la chambre de métiers et de
l'artisanat en tant qu'entreprise artisanale. C'est le cas notamment des créateurs d'articles de bijouterie,
d'orfèvrerie et de joaillerie, qui sont exclus du statut des artistes.
Dans ces cas, ils relèvent du régime social des indépendants.
Les artistes du spectacle (acteurs, chanteurs, musiciens, etc.) sont "salariés intermittents du spectacle",
embauchés sous contrat de travail à durée déterminée (dits "contrat d'usage") par des producteurs ou
organisateurs de spectacles. A ce titre, ils bénéficient de règles spécifiques en matière d'assurance chômage.
.II.1.3 L’intermittence du spectacle vivant
Même si ce statut ne concerne pas les artistes visuels, ce modèle assez unique, mérite d’être présenté.
Les productions des entreprises du spectacle sont souvent par nature limitées dans le temps, ce qui les amène à
contracter avec des artistes, techniciens, ouvriers, sur des périodes définies, quand bien même elles salarient
éventuellement par ailleurs du personnel « permanent », en contrat à durée indéterminée. Elles peuvent engager
un artiste ou un technicien, dans le cadre d'une production, pour un contrat d'une journée ou plus.
FRANCE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 68
En France, ils sont salariés, et n'exercent pas en libéral ; Cette situation particulière de succession de contrats à
durée déterminée, d'alternance de périodes d'emploi et de chômage, a amené les partenaires sociaux à
aménager des dispositifs particuliers quant à leur accessibilité aux droits d'indemnité chômage.
Un intermittent du spectacle est en France un artiste ou technicien qui travaille par intermittence (alternance de
périodes d'emploi et de chômage) pour des entreprises du spectacle vivant, du cinéma, et de l'audiovisuel et qui
bénéficie, suivant des critères de nombres d'heures travaillées et de métiers exercés, d'allocations chômages
plus favorables que le régime général. Il y avait 105 826 allocataires en 2009. Le déficit de ce régime est un
fréquent sujet de polémique.
.II.1.4 L’artiste plasticien
La différence entre le statut des artistes en arts de la scène et ceux des arts visuels est assez frappante.
Il n’y a tout simplement pas de statut d’artiste plasticien; cette activité est considérée une profession
libérale/indépendante. Il n’y a pas non plus de convention collective pour les artistes plasticiens. Pour toucher
des droits d’auteur la personne doit être inscrite à la Maison des artistes.
.II.2 Outils réglementaires et urbanisme
.II.2.1 ZAC : Zone d’Action Concertée
Les zones d’aménagement concerté sont les zones à l’intérieur desquelles une collectivité publique ou un
établissement public y ayant vocation décide d’intervenir pour réaliser ou faire réaliser l’aménagement et
l’équipement des terrains. La personne publique à l’origine de la zone va pouvoir choisir d’aménager elle-même
la zone ou de confier cet aménagement à une autre personne publique ou privée (le concessionnaire).
Après ou pendant l’aménagement de la zone, les terrains seront vendus pour l’installation d’équipements ou de
constructions publics et/ou privés.
.II.2.2 Droit de préemption urbain
Ce droit permet à la commune d'acquérir prioritairement un bien foncier ou immobilier lorsque celui-ci est sur le
point d'être vendu. Lorsqu'un propriétaire vend un terrain ou une maison à un acheteur, avant que la vente ne
soit conclue, la commune doit s'exprimer sur sa volonté d'user de son droit de préemption. Si elle choisit de le
faire, elle devient prioritaire pour l'acquisition du bien. Sinon, la vente suit son cours normal.
.II.2.3 La Politique de la Ville
La politique de la ville consiste en un ensemble d'actions de l'État français visant à revaloriser certains quartiers
urbains dits « sensibles » et à réduire les inégalités sociales entre territoires. Elle comprend des mesures
législatives et réglementaires dans le domaine de l'action sociale et de l'urbanisme, dans un partenariat avec les
collectivités territoriales et leurs partenaires (bailleurs sociaux, milieux économiques, associations, etc.) reposant
souvent sur une base contractuelle. Elle est caractérisée par une approche globale des problèmes en ne
dissociant pas les volets urbain, économique et social.
FRANCE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 69
Le programme national de rénovation urbaine : Il comprend des opérations d'aménagement urbain, à savoir :
- réhabilitation, démolition et production de logements
- création, réhabilitation et démolition d'équipements publics ou collectifs
- réorganisation d'espaces d'activité économique et commerciale
- tout autre investissement concourant à la rénovation urbaine.
Des incitations fiscales sont aussi prévues dans les territoires concernés par la politique de la ville :
Zones de redynamisation urbaine : bénéficient de mesures fiscales spécifiques et d'exonérations de
cotisations sociales
Zones franches urbaines : En zone franche urbaine, sont octroyées des exonérations sur les bénéfices, sur les
taxes pour une durée de 14 ans, de charges patronales et sociales. Mise en place de dispositions visant à
favoriser l'emploi des jeunes dans les quartiers sensibles : aide hebdomadaire par emploi de jeunes non
qualifiés issus des ZUS. Simplification administrative : pas de déclaration préalable dans le cadre d'installation
de bâtiments commerciaux d’une surface inférieure à 1 500 m.
.II.3 Financements et incitatifs fiscaux
.II.3.1 Cotisation foncière des entreprises (exonérations fiscales)
Selon l’article 1460 du code général des impôts en sont exonérés :
- les peintres, sculpteurs, graveurs et dessinateurs considérés comme artistes et ne vendant que le
produit de leur art,
- les photographes d'art pour leur activité relevant de la réalisation de prises de vues, la cession de leurs
œuvres d'art et la cession de leurs droits patrimoniaux portant sur leurs œuvres photographiques,
- les auteurs et compositeurs,
- les artistes lyriques et dramatiques.
.II.3.2 Taxe d’habitation
Selon l’article 1407 du code général des impôts sont exonérés de la taxe d’habitation, les ateliers d’artistes
entièrement distincts de l’habitation.
Les locaux utilisés pour l’usage privé et pour l’exercice de l’activité professionnelle ne sont pas soumis à cette
taxe lorsque le local professionnel ne fait pas partie intégrante de l’habitation (entrée par une porte distincte par
exemple) ou éventuellement lorsque le local comporte des aménagements spéciaux ne permettant pas
l’habitation. La situation est examinée au cas par cas par le centre des impôts
FRANCE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 70
.II.4 Autres outils pertinents
.II.4.1 Décret 1945 : Protection de la vocation d’une salle de spectacle vivant
Aucune salle de spectacle public spécialement aménagée de façon permanente pour y donner des concerts, des
spectacles de variétés ou des représentations d'art dramatique, lyrique ou chorégraphique ne peut recevoir une
autre affectation ni être démolie sans que le propriétaire ou l'usager ait obtenu l'autorisation du ministre chargé
de la culture.
C’est un dispositif qui pourrait être adapté aux bâtiments accueillant des ateliers d’artistes et assureraient une
certaine forme de protection réglementaire.
FRANCE_PARIS
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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.III Paris
.III.1 Quelques notions générales
Nombre d’habitants : 2 274 880
Environ + 0,6% d’augmentation annuelle
Densité de population de 23 230 habitants au km² (en comparaison, la densité pour Bruxelles est de
5062,5 hab/km²)
Les réserves foncières deviennent rarissimes dans Paris intra muros.
.III.2 Organisation territoriale :
- Compétence de l’aménagement territorial partagée entre la Ville de Paris, Paris Métropole et le Conseil
Régional d’île de France ;
- Compétence en matière culturelle partagée entre la Ville de Paris et la Région île de France pour les
arts vivants, arts numériques et arts plastiques
- Instance de l’état intervenant sur le territoire en matière culturelle : La DRAC (Direction des Affaires
Culturelles) d’île de France
.III.3 Artistes, industrie créative et culturelle
.III.3.1 Les artistes plasticiens en île de France
On estime que la moitié des artistes plasticiens français vivent en Île de France, soit entre 30 000 et 40 000, dont
60% à Paris (entre 18 000 et 24 000)
Plus de la moitié des artistes plasticiens inscrits à la Maison des Artistes déclarent un revenu inférieur à 8 290
euros/an donc inférieur au seuil de pauvreté en France
Il y a un manque important d’espaces de travail pour créateurs et spécialement d’espaces abordables.
.III.3.2 Quelques chiffres sur les ateliers à Paris (intra muros)
En 2013 sont recensés 2103 ateliers (soutenus par les pouvoirs publics), dont :
- 1008 sous réservation Ville de Paris
- 388 sous réservation Ministère de la Culture
- 373 sous réservation Paris Habitat
- 346 correspondant aux 254 ateliers de la Cité internationale des Arts, 74 ateliers de la Ruche
(Fondation Seydoux, de droit privé), 12 ateliers de la Forge et 6 ateliers attribués par la FNAGP
Parmi les 1008 ateliers de la Ville de Paris : 788 ateliers logement et 220 ateliers sans logement.
La ville de Paris a une liste de demande en attente de plus de 2 000 personnes.
Les ateliers logements à Paris sont intégrés à la politique d’habitat social.
FRANCE_PARIS
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.III.4 Politiques publiques dédiées et partenaires
.III.4.2 Subventions
La Région Île de France finance les travaux de réalisation d’ateliers d’artistes : Subvention forfaitaire en fonction
de la zone géographique (8 500 $ par atelier pour les départements de la grande couronne, 10 000 $ par atelier
pour les départements de la petite couronne, 12 700 $ par atelier à Paris). Les bénéficiaires peuvent être des
collectivités territoriales, associations propriétaires ou locataires de longue durée, sociétés spécialisées dans
l’aménagement.
La Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France attribue des allocations d’installation pour des
travaux d’aménagement et l’achat de matériel aux artistes auteurs d’œuvres graphiques et plastiques en activité,
résidant en Île-de-France, pour leur permettre de financer :
· des travaux d’aménagement de leur atelier de travail,
· du matériel structurant nécessaire à la pratique de leur activité artistique.
La demande ne peut excéder 50% du coût total d’aménagement ou du coût total de l’équipement. L’allocation
d’installation pour des travaux d’aménagement et l’achat de matériel est plafonnée à 10 600$.
.III.4.3 Politique culturelle de la Ville de Paris
Dans le cadre de la politique culturelle de la Ville de Paris, le Bureau de l’Art dans la Ville développe deux
logiques principales pour les ateliers d’artistes :
- Des ateliers-logements
- La mise à disposition d’espaces intermédiaires à loyer modéré (environ 12$ au p.c)
.III.4.4 Les ateliers logements de la Ville de Paris
Une des formules les plus soutenues et ce depuis les années 1960. Ce phénomène s’explique par la crise
foncière propre à la Ville de Paris ; ville dans laquelle il est très difficile de se loger et de travailler. Pour répondre
.III.4.1 Typologie des interventions publiques
Région Île de France
Subventions d’investissement : ateliers et ateliers résidence dans le cadre de la politique d’habitat social
Département de Paris
Subventions d’investissement : ateliers et ateliers résidence dans le cadre de la politique d’habitat social
Intercommunalité du Grand Paris
Pas de compétences, dispositif ni politique spécifiques
Subvention au fonctionnement possible (exemple le 6b)
Ville de Paris (Ville centre et arrondissements)
Subventions d’investissement : ateliers et ateliers résidence dans le cadre de la politique d’habitat social
Mise à disposition lieux intermédiaires (utilisation temporaire)
FRANCE_PARIS
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à la « double peine » des artistes qui doivent trouver un logement et un espace de travail, les pouvoirs publics et
institutions ont intégré à la politique d’habitat social un programme d’atelier résidences.
La construction et la gestion sont gérées par les bailleurs sociaux (Paris Habitat, Régie de l’immobilier
de Paris).
La Ville finance la construction et signe une convention pour choisir les artistes locataires. Ce sont des bailleurs
sociaux qui sont en charge de la construction et gestion des locataires. La Ville de Paris gère les demandes et
la mise en œuvre des attributions. Pour chaque programme la moitié des ateliers est pour la Ville (centrale) et
l’autre moitié pour la mairie de l’arrondissement dans lequel est le programme.
Toutes les modalités d’attribution ici.
Enjeux :
- Le Bureau de l’art dans la Ville souhaiterait inscrire des objectifs quantitatifs pour les ateliers résidences
dans les programmations de constructions
- Comme il s’agit de logement social, ce sont des baux locatifs qui sont signés. Or un des problèmes
soulevés sur ce dispositif est l’utilisation effective dans la durée d’une pratique artistique dans l’atelier. Il
n’y a pas de clauses suspensives à la location si l’artiste cesse son activité ou en cas de
décès/séparation où le/la conjoint(e) et famille conserve le logement.
.III.4.5 Institutionnalisation des squats : les lieux intermédiaires de la culture
Pour répondre au besoin d’espaces abordables, la Ville a légalisé les squats (comme le très emblématique 59
rue Rivoli) ou propose à des collectifs d’artistes d’occuper des bâtiments en attente de réhabilitation. Ces
espaces intermédiaires sont loués à bas cout, sur présentation d’un projet solide pour le lieu, avec des
conventions d’occupation précaire (les artistes doivent partir quand les travaux démarrent).
C’est un phénomène très développé en Europe.
.III.4.6 La Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques (FNAGP)
La Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques (FNAGP), reconnue d’utilité publique, gère un
parc d’une centaine d’ateliers résidences.
Elle a été créée en 1976 à partir de deux legs consentis à l’Etat français par la baronne Hannah Charlotte de
Rothschild en 1922, d’une part, et Madeleine Smith-Champion Jeanne Smith en 1944, d’autre part.
C’est Bernard Anthonioz alors chef de service de la création artistique au Secrétariat d’Etat à la Culture qui est à
l’initiative de sa création. La dotation de la Fondation est constituée principalement par deux ensembles
immobiliers : l’Hôtel Salomon de Rothschild, situé au 11, rue Berryer à Paris (8è) et les propriétés de la famille
Smith-Champion à Nogent, Champigny et Paris. S’y ajoutera plus tard, l’hôtel particulier du peintre Pierre
Guastalla (1891-1968). La Bibliothèque Smith-Lesouef qui faisait partie d’un legs particulier de la famille Smith à
la Bibliothèque Nationale de France sera intégrée dans la dotation de la Fondation en 2004. Les revenus de la
Fondation proviennent principalement des immeubles de la dotation, mais aussi de dons et legs qui peuvent être
consentis à l’établissement. Les fondations Salomon de Rothschild et Smith-Champion ont été intégrées dès
1976 à la nouvelle fondation.
Dans les premières années de son existence, la Fondation a mis l’accent sur ses missions essentiellement
sociales : rénovation progressive de la Maison nationale des artistes , la maison de retraite souhaitée par les
sœurs Smith, construction d’ateliers.
FRANCE_PARIS
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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La Fondation a depuis diversifié ses interventions en créant en 2006, La Maison d'Art Bernard Anthonioz, centre
d'art dédié à la création contemporaine et en mettant en place en 2011 un important dispositif d'aide au projet.
Grâce à ses réserves foncières (notamment à Nogent sur Marne), LA FNAGP a beaucoup investi dans les
ateliers-résidences. Aujourd’hui, devant la difficulté de gestion de ces lieux sous les modalités de politiques
sociales d’habitation, elle joue plutôt un rôle d’investisseur dans certains projets de construction, en partenariat
avec la Ville de Paris.
.III.5 Outils réglementaires et urbanisme
.III.5.1 Les principaux baux usités
- Bail social (notamment pour les ateliers résidence de la Ville de Paris)
- Bail locatif résidentiel
- Convention d’occupation précaire (Collectif Curry Vavart)
- Bail emphytéotique (Cité internationale des arts)
.III.6 Autres outils pertinents
.III.6.1 Lieux de création avec ateliers individuels et collectifs de la Ville de Paris
.III.6.1.1 Le 100 Charenton, atelier en commun
Le 100, situé au 100 rue de Charenton dans le quartier d’Aligre, se compose de 1500 m² destinés à accueillir les
artistes, professionnels et amateurs, qu’ils soient
plasticiens, musiciens, comédiens, danseurs ou vidéastes.
Soutenu activement par la Ville de Paris, la mairie du 12e
arrondissement et le Conseil régional d’Ile-de-France, le
100 est un équipement culturel inédit, qui constitue une
réponse nouvelle à la problématique du manque
d’espaces de travail pour les artistes à Paris.
.III.6.1.2 Le CENTQUATRE
Etablissement artistique de la Ville de Paris, le CENTQUATRE est un espace de résidences et de production
pour les artistes du monde entier.
Pensé comme un abri des esthétiques artistiques et culturelles élaboré sous des formes coopératives, il donne
accès à l’ensemble des arts actuels au travers d’une programmation résolument populaire et contemporaine.
D’une superficie totale de 39 000 m², il consacre plus du quart de celle-ci à des plateaux de fabrication et de
production, répartis en ateliers, salles de spectacles, bureaux de production, espaces atypiques, modulables
selon les envies et les conditions artistiques, ouverts à toute forme contemporaine, pourvu qu’elle soit inventive,
généreuse et de qualité.
En 2013, 280 équipes artistiques ont été accueillies en résidence au CENTQUATRE.
FRANCE_PARIS
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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.III.6.2 Lieux de création gérés par des collectifs d’artistes (lieux intermédiaires)
.III.6.2.1 Le 59 rivoli
Ancien squat d’artiste, le 59 Rivoli comprend une trentaine
d’ateliers d’artistes. Le bâtiment appartient à la Ville de Paris
qui le met à la disposition de l’association. Chaque artiste paie
180$ par mois pour la location de son atelier.
.III.6.2.2 La forge
La FORGE au cœur de Belleville, à Paris, dans le 20ème arrondissement propose aux artistes un ensemble
d’ateliers privatifs et d’ateliers à partager.
Gérée par l’association “La Caserne Éphémère” (Point Éphémère) à l’issue d’une procédure de marché public
lancé par la Mairie de Paris, la Forge souhaite accueillir toutes les disciplines des arts visuels : peinture,
sculpture, installation, vidéo, illustration, bande dessinée, mode.
.III.6.2.3 Le shakirail
Le Shakirail est un espace de travail artistique temporaire composé d'ateliers partagés, de salles de répétition
danse/théâtre, d'une salle de musique et d'un bureau associatif. Ancien vestiaire et centre de formation,
propriété de la SNCF, cet espace composé de deux bâtiments de 8 600 et 6 500 p² a été mis à la disposition du
Collectif Curry Vavart pour une durée d'un an (renouvelable).
FRANCE_NANTES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 76
.IV Nantes
.IV.1 Quelques notions générales
Nombre d’habitants : 290 130
Densité de population de 4 450,53 habitants au km² (en comparaison, la densité pour Bruxelles est de 5 062,5
hab/km² ,Paris 23 230 habitants au km², Montréal 898,1 personnes au kilomètre carré)
.IV.2 Organisation territoriale
- Compétence de l’aménagement territorial partagée entre la Ville de Nantes, Nantes Métropole et le
Conseil Régional des Pays de la Loire ;
- Compétence en matière culturelle partagée entre la Ville de Nantes et le Conseil Régional des Pays de
la Loire pour les arts vivants, arts numériques et arts plastiques
- Instance de l’état intervenant sur le territoire en matière culturelle : La DRAC (Direction des Affaires
Culturelles) des Pays de la Loire
.IV.3 Artistes, industrie créative et culturelle
.IV.3.1 Les artistes plasticiens en Région des Pays de la Loire
On estime entre 2 900 et 3 600 le nombre d’artistes plasticiens dans la Région des Pays de la Loire (dont 70%
vivent dans l’agglomération nantaise)
Dans le cadre d’une étude réalisée par une agence spécialisée dans l’art contemporain, 20 % des artistes
indiquent ne pas percevoir de revenus liés à leur pratique artistique et 73% ont perçu des revenus
inférieurs au salaire minimum10
Le Conseil Régional des Pays de la Loire a mis en place une commission Arts visuels (Conférence régionale
consultative de la culture. Cette commission, composée majoritaire de professionnels nommés, a mis en
évidence deux enjeux prioritaires pour le secteur : le manque d’ateliers et le besoin d’obtenir un droit de
monstration.
Quelques chiffres sur les lieux de travail pour artistes plasticiens en Région des Pays de la Loire :
Le Conseil Régional des Pays de la Loire a commandé une étude sur les lieux de travail pour artistes plasticiens
sur son territoire auprès de l’agence Amac.
L’étude recense actuellement 52 lieux de travail pour les artistes plasticiens, dont 24 en Loire-Atlantique
(et 17 à Nantes), 8 dans le Maine-et-Loire (dont 5 à Angers), 6 en Mayenne, 8 en Sarthe et 6 en Vendée.
Certains lieux ne sont d’ailleurs pas consacrés à l’exercice de ces pratiques mais proposent tout de même des
lieux de travail temporaires destinés aux plasticiens, sous certaines conditions.
Attention, il ne s’agit pas d’une étude sur l’offre totale : les ressources disponibles sur le marché privé n’ont pas
été recensées.
10 Source amac
FRANCE_NANTES
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le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 77
Les 52 dispositifs existants peuvent être classés selon la typologie suivante :
- 16 lieux de travail sur invitation : Les artistes sont invités dans le cadre de la programmation artistique
d’un lieu.
- 16 lieux de travail sur dossier : Mise à disposition d’un lieu par une structure, via la diffusion publique
d’un appel à projet.
- 6 lieux de travail locatifs sur dossier : Mise à disposition d’un atelier contre le versement d’un loyer et
sur projet.
- 6 lieux de travail locatifs sans dossier : Mise à disposition d’un atelier seulement soit contre une
adhésion à l’association par exemple, soit contre le versement d’un loyer.
- 4 lieux de travail sur projet et/ou sur invitation : Lieux de travail proposant plusieurs dispositifs d’accueil.
.IV.4 Politiques publiques dédiées et partenaires
.IV.4.2 Programmes et subventions
Le Conseil Régional des Pays de la Loire dispose de deux programmes pour le soutien au développement
d’ateliers d’artistes :
- Aide à la création de lieux de travail (construction et rénovation)
- Aide aux lieux de travail collectifs des artistes-plasticiens (aide au fonctionnement sous forme d’une
convention de 3 ans)
La Direction régionale des affaires culturelles des Pays de la Loire attribue des allocations d’installation pour des
travaux d’aménagement et l’achat de matériel aux artistes auteurs d’œuvres graphiques et plastiques en activité,
résidant en Île-de-France, pour leur permettre de financer :
· Des travaux d’aménagement de leur atelier de travail,
· Du matériel structurant nécessaire à la pratique de leur activité artistique.
.IV.4.1 Typologie des interventions publiques locales
Région Pays de la Loire
Subventions d’investissement : aide à la construction et rénovation de lieux de création
Subventions de fonctionnement : Aide aux lieux de travail collectifs des artistes-plasticiens (soutien au
fonctionnement de 3 ans, non renouvelable)
Département de Loire-Atlantique
Pas de compétences, dispositif ni politique spécifiques
Coordination : Groupe de travail et études (état des lieux de travail pour les artistes en arts visuels)
Intercommunalité Nantes Métropole
Médiateur : facilitateur d’utilisation de lieux par des providers d'ateliers d'artistes
(Programme de développement urbain « l’Île de Nantes » avec un volet fort pour l’Industrie Créative et Culturelle
Ville de Nantes
Pas de compétences, dispositif ni politique spécifiques
Mise à disposition de bâtiments pour organismes culturels (dont artistes en arts visuels)
FRANCE_NANTES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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La demande ne peut excéder 50% du coût total d’aménagement ou du coût total de l’équipement. L’allocation
d’installation pour des travaux d’aménagement et l’achat de matériel est plafonnée à 10 000$.
La Ville de Nantes met à disposition des bâtiments municipaux pour des collectifs d’artistes.
.IV.5 Outils réglementaires et urbanisme
.IV.5.1 La Zone d’Action Concertée de l’île de Nantes et son quartier de la création
Un vaste projet d’aménagement a été engagé sur le territoire de l’île de Nantes, un quartier en proximité du
centre ville qui a fortement muté à partir des années 80, notamment à cause de la fermeture des chantiers
navals Dubigeon et du Champ de Mars.
Comme ce quartier accueillera la relocalisation du Centre Hospitalier Universitaire (avec un grand centre de
recherches), les pouvoirs publics ont souhaité y créer les conditions d’implantation d’un hub pour les industries
et technologies liées au domaine de la santé.
Dans ces anciennes friches, de nombreux artistes et travailleurs avaient installé leurs lieux de travail du fait de la
centralité et les prix très abordables. Les professionnels de l’agence publique d’aménagement (la SAMOA) ont
alors proposé de soutenir cette dynamique. L’idée a été retenue par les pouvoirs publics et un cluster (le quartier
de la création) a été crée avec pour mission de soutenir le développement économique de l’ICC.
Un volet immobilier a notamment été développé avec la mise à disposition d’espaces intermédiaires (lieux
temporaires) : ancien karting, chapiteau etc.
FRANCE_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 79
.V Tableau synthétique des projets d’ateliers (1/2)
Projet 6b La Cité Internationale des arts
Fondation Nation des arts
graphiques et plastiques Le 100, atelier partagé
Saint-Denis Paris Paris Paris
Statut juridique Collectif d'artistes Fondation d'utilité publique Fondation d'utilité publique
Coopérative en économie
sociale et solidaire
Bâtiment(s)
Ancien bâtiment
de bureaux commerciaux
11 bâtiments
Ancien centre technique
d'Électricité de France (EDF)
Superficie (p2) 75 000 650 000 21 500
Nombre d'ateliers
291 ateliers logements,
ateliers collectifs,
salles répétition, auditorium
100 ateliers-résidences
2 plateaux (8 500p2) dédiés aux
arts visuels
Nombre d'artistes
/locataires
161
plus de 300 artistes
accueillis/année
100
1 500
Profils usagers
Artistes,
artisans,
organismes culturels
Artistes
Artistes
Artistes
Prix au p2/an 18$ 14$ 16,5$
Forfait horaire (3 $ la 1/2 journée,
50$/mois)
Budget fonctionnement NC NC NC 1 136 000$
Budget d'investissement Non NC NC Non
Soutien public
17% des revenus
Non
Subvention au fonctionnement
(45%)
Soutien privé
Mise à disposition du bâtiment
Participation financière
des souscripteurs
Legs fonciers importants à la
création
Non
Autre
Bénéficie d'aide à l’emploi pour
embauche de salariés
Revenus du parking sous-terrain
Organisme financé pour ses
actions sociales vers les artistes
Location d’espaces
commerciaux
FRANCE_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
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.V Tableau synthétique des projets d’ateliers (2/2)
Projet Le karting Hangar 30 le 67
Nantes Nantes Nantes
Statut juridique Lieu d'occupation temporaire Collectif d'artistes Propriétaire privé
Bâtiment(s) Ancien karting Ancien hangar de dock industriel Ancienne usine de bois doré
Superficie (p2) 13 000 1 700 4 000
Nombre d'ateliers 30 espaces (modules de bois) 3 bureaux et 10 espaces ateliers 20 ateliers
Nombre d'artistes
/locataires
150
19
29
Profils usagers
Travailleurs ICC
Artistes,
organismes culturels
Artistes, artisans d'art
Prix au p2/an 21$ (ttes charges comprises) 9$ entre 10$ et 12$
Budget fonctionnement NC 84 000 $ NC
Budget d'investissement 1 400 000 $ Non NC
Soutien public
Gestion publique
Subvention au fonctionnement (60% des
revenus)
Non
Soutien privé non non
Autre
Projet développé dans le cadre de la Zone
d'Action Concertée de l'île de Nantes (ZAC)
Location du lieu par la SAMOA (ZAC)
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.VI Fiches projets
.VI.1.1 Le 6b_ Saint Denis
Organisme Lieu de création et de diffusion
http://www.le6b.fr/
Genèse et vocation
Dans le cadre du projet immobilier Néocité (Saint-Denis, 93), le groupe Brémond
(promoteur privé) a mis à disposition un immeuble en attente de réhabilitation
à un collectif d’artistes qui recherchait des ateliers.
Il s’agit d’une solution temporaire mais les deux partenaires souhaitent envisager la
possibilité de pérenniser les ateliers en trouvant en terrain d’entente (paiement d’un
loyer).
Mode de gestion Le collectif s’est structuré juridiquement en OBNL.
Il y a cinq salariés : femme de ménage, régisseur, administratrice, chargée des
communications, responsable de l’accueil et de la gestion des résidents (+ stagiaires
ponctuels).
Type d’espaces 75 000p2:
- ateliers individuels et collectifs
- lieu d’exposition
- cantine commune
Fonctions Création et diffusion
Événementiel de façon ponctuelle (ouverture des ateliers, festival pluridisciplinaire
estival)
Prix au m2 11euros/mois/m2 (couvrent les charges et coût de gestion)
Adhésion obligatoire auprès de l’association de 14$ (42$ pour une association)
Prix p2/an 18$
Types de
locataires/résidents 70% d’artistes plasticiens
Pluridisciplinaire et mixité (artistes, organismes culturels etc)
Type de bail Convention d’occupation précaire entre le propriétaire et le collectif
Convention d’occupation précaire entre le collectif et chaque artiste résident+
signature d’une charte
Plan de financement
Pour le moment le collectif ne paie rien du tout au propriétaire mais cela devra
évoluer.
Des travaux d'investissement sont aussi programmés (notamment réparer
l'ascenseur etc.)
Un accompagnement est en place entre le propriétaire et le collectif (consultante
extérieure)
FRANCE_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
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.VI.1.2 La Cité Internationale des arts_ Paris
Organisme Ateliers-résidences pour résidences de création internationale
http://www.citedesartsparis.net/
Genèse et vocation
Le projet d’une cité internationale des arts en plein Paris est né après la 2e guerre
mondiale sous l’impulsion d’un Inspecteur Général des Bâtiments.
La Ville de Paris soutient le projet en accordant un bail emphytéotique (jusqu’en 2060)
d’un terrain de 172 000p2 en bord de Seine dans le quartier du Marais.
L’organisme est aujourd’hui une fondation reconnue d’utilité publique qui accueille
des artistes en résidence (en 2013, ont été accueillis 320 artistes de 53 pays différents).
Mode de gestion Fondation d'utilité publique
Les ateliers-résidences sont pris en charges par des souscripteurs (pays ou ville ou
autres).
Ce sont les souscripteurs qui prennent en charges l'entretien, et l'investissement de
leur(s) atelier(s) résidence.
Les frais incombant aux artistes en résidence sont très différents d'un souscripteur à
l'autre.
Type d’espaces Terrain de 172 000p) :
Ateliers logements (entre 220 et 540p2)
Ateliers collectifs : gravure, lithographie, sérigraphie, photographie, four à céramique ;
Studios de répétition ; Salles d’exposition ; Un auditorium
En projet : un café autogéré
Fonctions Résidences internationales
Prix au p2
Pour un logement de 485 p2, loyer de 600$ mensuel
Prix au p2/an 14$
Types de
locataires/résidents
Artistes pluridisciplinaires ;
Sélection des artistes par les souscripteurs (soumises pour accord à la direction de la
cité des arts)
Type de bail Résidences allant de 1 mois à 18 mois maximum
Plan de
financement
La Fondation fonctionne avec 17% en financement public ; le reste provenant de fonds
propres :
Revenus du parking sous-terrain de la cité ;
Location d’espaces commerciaux en front de seine (rez de chaussée la fondation)
Participation des souscripteurs (construction, entretien et ameublement de leurs
ateliers)
Loyers des ateliers résidence
Dons
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Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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.VI.1.3 Fondation Nation des arts graphiques et plastiques
Organisme Ateliers résidences (logement social)
http://www.fnagp.fr/
Genèse et vocation
La fondation a été créée par l’état à partir de 2 legs : la Baronne de Rothschild (hôtel
particulier à Paris) et la propriété de Vincennes (à Nogent).
La fondation a construit une centaine d’ateliers résidences à Nogent et a signé un bail
emphytéotique avec le ministère de la culture. Les attributions pour ces logements
sont réalisées pour moitié par la FNAP et pour moitié par le Ministère.
Aujourd’hui la fondation ne dispose plus de ressources foncières et ne souhaite plus
gérer de nouveaux ateliers logements.
Elle a donc signé une convention avec la Ville de Paris et participe au financement de la
construction d’ateliers résidences dans le cadre des programmes d’habitats sociaux
de la Ville de Paris (Par exemple au Faubourg Poissonière)
Mode de gestion
La fondation gère les ateliers résidences de Nogent avec des moyens humains
restreints : un directeur et un responsable technique.
Type d’espaces Ateliers résidences
Fonctions Ateliers résidences
Prix au m2 Prix des ateliers : 770$ pour 860p2 par mois (4,5$/p2/mois)
Prix au p2/an
Subvention entre 280 et 430 $mensuels (la subvention est suspendue lorsque l’artiste
arrête son activité et ne quitte pas le logement)
16,5$
Types de
locataires/résidents Artistes pluridisciplinaires (majorité plasticiens)
Type de bail Bail social
Plan de
financement
Ce sont les ressources foncières qui financent les activités de la Fondation.
Dernièrement l’ancien hôtel particulier de la Baronne de Rostchild a été
réhabilité et une grande partie est louée au prix du marché à des entreprises de
communication. La fondation touche aussi des loyers pour les ateliers résidences.
FRANCE_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
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.VI.1.4 Le 100, atelier partagé
Organisme Équipement culturel expérimental
http://le.cent.free.fr/
Genèse et vocation
À la suite de plusieurs fermetures de squat dans le 12e arrondissement de
Paris, une réflexion s'amorce entre les pouvoirs publics et des artistes pour
élaborer une réponse aux besoins en espaces de travail abordables et ouverts
(sans dossier artistique ou autres documentations)
Dans une ancienne centrale électrique (acquise en bail amphytéotique par la
Ville de Paris à EDF) est mis en place un équipement culturel atypique en
2008.
Au fur et à mesure les missions et actions du 100 sont élargies et il a
maintenant un volet important sur l'accompagnement aux artistes sur l’aide
sociale et le développement aux petites entreprises artistiques.
Mode de gestion Coopérative en économie sociale et solidaire
3 associations principales:
- L'atelier en commun (atelier partagé)
- le socle (soutien aux artistes et projets culturels)
- Matière première (bureau de production de projets)
Type d’espaces 22 000p2 sur 3 étages
8 600p2 pour les artistes plasticiens (1 plateau de 3 200 et 1 de 5 400)
2 salles de répétition pour les arts de la scène
espaces de bureau et salles de réunion/formation
Fonctions Création
Production
Formation
Prix au m2
Pour l'atelier en commun, il s'agit de forfait horaire, calculé en fonction des
revenus de l'artiste
56$/mois pour un accès illimité pour un artiste au RSA (équivalent de l’aide
sociale))
demi journée: 3$ (RSA), 4$ (revenus entre RSA et SMIC), 5,5$ (revenus au
delà du SMIC)
Types de
locataires/résidents Artistes amateurs, émergents et professionnels
Plan de financement Budget de 1 million $: 55 % de recettes propres/ 45% de financements publics
revenus de l'atelier en commun: 250 000$ de recettes (1 500 artistes inscrits
annuellement)
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.VI.1.5 Le karting
Organisme Occupation temporaire de travailleurs de l'ICC
http://www.iledenantes.com/fr/projets/247-karting-activites-creatives.html
Genèse et vocation
Dans la perspective du démarrage du chantier de transformation des Halles Alstom
en 2012, plusieurs sites vacants ont été identifiés par la Samoa pour accueillir des
acteurs des industries créatives et culturelles (ICC).
Cet ancien karting a subi une légère remise aux normes et y ont été installés des
modules en bois accueillant des bureaux pour ICC
.
Mode de gestion
Lieu intermédiaire mis à disposition par la SAMOA (aménageur public de l’île de
Nantes).
La gestion courante a été confiée à une agence immobilière privée.
Type d’espaces Bureaux dans des modules en bois entre 130 et 1 000 p2
Sanitaires communs
Fonctions Bureaux pour organismes culturels et entreprises de l’industrie culturelle et créative
Prix au m2 150 euros/m2 (chauffage +électricité) par année soit 12,5 euros/m2/mois
Prix au p2/an
10euros/mois tel et internet (par wifi)
21$
Types de
locataires/résidents Travailleurs de l'ICC
Type de bail
Convention d’occupation précaire (fin de l’occupation au début des travaux
d’aménagement)
Plan de financement Les loyers sont calculés pour couvrir les charges de fonctionnement
FRANCE_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
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.VI.1.6 Hangar 30_ Collectif Mille Feuilles
Organisme Ateliers d'artistes (OBNL)
http://www.millefeuillesdecp.com
Genèse et vocation À l’initiative de trois artistes, la SAMOA a obtenu une mise à disposition
précaire d’un ancien hangar sur les quais de l’île de Nantes (ancien chantier naval de
l’île de Nantes). C’est le collectif d’artistes, constitué en association loi 1901, qui y
gère des ateliers d’artistes et bureaux d’organismes culturels
Mode de gestion
Mise à disposition du terrain par le Port Autonome de Nantes à la SAMOA qui le sous
loue au collectif Mille Feuilles.
Type d’espaces Ateliers d’artistes partagés (sans chauffage) de 215 p2
Bureaux pour organismes culturels de 215 p2
Espaces communs de restauration et sanitaires
En projet : atelier de menuiserie
Fonctions Création
Diffusion (performances et conférences)
Prix au m2 Pour les locataires : 100 euros/mois pour 20m2 soit 60 euros/m2/an
Le collectif paie 33 000 euros de loyer/an au Port Autonome
Prix au p2/an
9$
Types de
locataires/résidents Artistes plasticiens
Sculpteurs
Organismes culturels
Type de bail Convention d’occupation précaire
Plan de financement Le collectif fonctionne grâce à :
Une aide au fonctionnement du Conseil Régional des Pays de la Loire
Des loyers (participation aux charges des résidents)
Des prestations de services (facture des frais pour le fonctionnement
du collectif sur les prestations réalisées comme les régies d’exposition par exemple).
FRANCE_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
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.VI.1.7 le 67
Organisme entreprise privée_ Nantes
http://le67.blogspot.fr/
Genèse et vocation La propriétaire de cette ancienne entreprise de bois doré/bois sculpté a reconverti
le bâtiment en ateliers d’artistes/artisans. Il n’y a pas eu de projets construits
dans ce sens au départ, cela s’est fait au fur et à mesure : un ancien menuisier de
l’entreprise s’était mis à son compte et recherchait un espace pour travailler. Il s’est
Installé dans les locaux de l’ancienne entreprise. Puis un autre artisan de sa
connaissance a suivi et ainsi de suite. Les cloisons ont presque été construites sur
mesure pour chaque nouvel arrivant !
Mode de gestion De type plutôt familial. La propriétaire est la gestionnaire du lieu.
L’entretien est réalisé par les locataires à tour de rôle ;
Type d’espaces Ateliers et bureaux individuels (très lumineux, propres et chauffés)
Ateliers et bureaux partagés (très lumineux, propres et chauffés)
Une menuiserie
Ateliers de sculpteurs
Espaces communs : cuisine, sanitaires
Fonctions Création, production
Prix au p2
Entre 10 et 12$ (toutes charges comprises en dehors internet et téléphonie)
Types de
locataires/résidents Métiers d’art et artistes
Type de bail Commercial
Plan de financement Enjeux: Des travaux très importants à venir (désamiantage et rénovation de la toiture)
quel avenir à long terme? les conditions avantageuses pour les créateurs reposent sur
la volonté de la propriétaire.
FRANCE_ SYNTHÈSE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 88
.VII Pour résumer
Si les propositions d’ateliers-résidences sont toujours offertes dans le cadre des
politiques d’habitat social, notamment à Paris, une tendance à
l’institutionnalisation des modes d’occupation des espaces précaires semble être
une réponse actuellement privilégiée.
- Le modèle qui a été historiquement privilégié à Paris était celui de l’atelier-résidence, notamment dans
le cadre des politiques d’habitat social.
- Actuellement, ce modèle semble être remis en question, notamment du fait de sa difficile gestion (les
locataires peuvent rester dans un atelier-logement à vie et ce même s’Ils n’ont plus de pratiques
artistiques).
- Le modèle du squat est aussi en voie de disparition : propriétaires privés et collectivités publiques
préfèrent confier une gestion temporaire mais légale aux collectifs d’artistes.
La Fabrique, une ancienne école mise à disposition d’artistes et d’organismes culturels par la Ville de Nantes.
ÉTATS-UNIS_ NEW_YORK
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 89
CHAPITRE 5 : ÉTATS-UNIS, UNE BRÈVE
INTRODUCTION
Ce chapitre n’est qu’une introduction aux politiques et projets d’ateliers américains. Cette
section pourrait en effet être l’objet d’un rapport à elle seule et mériterait d’y consacrer une
analyse ultérieure.
.I New-York
.I.1 Quelques notions générales
Nombre d’habitants : plus de 8,33 millions d’habitants (dont 1 million 619 sur l’île de Manhattan).
- La densité de l’île de Manhattan est très élevée : 25 846 habitants/km² (6 922 pour l’ensemble de la
ville).
- New-York, et plus spécialement l’île de Manhattan, est un des territoires urbains où le coût de
l’immobilier est extrêmement élevé.
- Métropole culturelle historique, la gentrification qui touche tous les quartiers de la ville (Bronx, Brooklyn)
pose un grand défi en termes de rétention de la population artistique.
.I.2 Organisation territoriale et politiques publiques dédiées
Différents niveaux d’intervention publique interviennent dans le soutien aux arts et à la culture. Pour autant,
aucun ne soutient un programme financier dédié à la pérennisation d’ateliers.
.I.2.1 Typologie de l’intervention publique
Après une enquête préliminaire succincte, aucun programme spécifique n’est mis en place par les pouvoirs
publics locaux. Il serait pertinent d’approfondir cette recherche.
.I.2.2 The New York State Council on the Arts (NYSCA)
Au niveau de l’État de New-York, cette agence publique soutient les organismes culturels et artistes.
.I.2.3 New York City Department of Cultural Affairs
Le service culturel de la Ville de New-York est un des plus importants financeurs publics de la vie culturelle new-
yorkaise (156 millions y ont été consacrés en 2014).
ÉTATS-UNIS_ NEW_YORK
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 90
.I.2.4 Autres Conseils des arts et de la culture
D’autres niveaux d’intervention existent : Bronx council for the arts, Brooklyn arts council, Lower Manhattan
Cultural Council, etc.
Certains mettent à disposition des ateliers de façon temporaire, notamment dans le cadre de programmes de
résidences d’artistes.
.I.3 Autres outils pertinents
.I.3.1 New-York Fundation for the arts
La NYFA propose des outils intéressants:
- Une partie de son site internet est dédiée aux ressources disponibles en espaces pour artistes (toutes
disciplines confondues) : Space
- Elle offre la possibilité à certains organismes qu’elle sélectionne de les assister dans un programme de
levée de fonds en les faisant profiter de son statut de fondation de bienfaisance : artspire
- Elle a également un programme dédié à l’investissement dans les infrastructures de danse : Build
.I.3.2 Made in New-York
The site web est une vitrine pour promouvoir et mettre en marché les producteurs et créateurs de New-York. Le
volet art n’y est pas si développé mais cela est plus fourni pour les métiers d’art et la mode.
ÉTATS-UNIS_ BOSTON
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 91
.II Boston
.II.1 Quelques notions générales
- Nombre d’habitants : 63 6479
- Boston est la capitale et la principale ville de l’État du Massachusetts.
- Elle accueille des universités prestigieuses (Harvard).
- Boston est une ville avec de la réserve foncière mais c’est une ville où le prix du foncier est élevé.
.II.2 Organisation territoriale et politiques publiques dédiées
.II.2.1 Massachusetts cultural council
- Au niveau de l’État, c’est ce conseil culturel qui soutient les organismes culturels et artistes.
- Un volet de leur site web est consacré aux ressources pour créer des espaces de travail abordables
pour les artistes : Artlink. Toutefois ce programme est en restructuration.
.II.2.2 Boston Redevelopment Authority
Afin de soutenir la création au cœur de la ville, La ville de Boston a mis en place une ressource afin de soutenir
la création d’espaces. :
- une professionnelle du service d’aménagement et urbanisme est dédiée à l’accueil et aux conseils
d’éventuels providers d’ateliers ;
- un site internet propose les opportunités de locations d’ateliers et autres événements (ouverture
d’ateliers d’artistes) : Artist Space Boston.
ÉTATS-UNIS_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 92
.III Tableau synthétique des projets d’ateliers
Projet Chasmana Boston Center for the Arts
New-York Boston
statut juridique Collectif d'artistes_ utilisation temporaire Centre culturel para public
bâtiment(s) Bâtiments commerciaux vacants Ancien cyclorama
Superficie (p2) Ateliers entre 150 et 400 p2 Entre 110p2 to 1500 p2
nombre d'ateliers Varie très régulièrement 15
nombre d'artistes
/locataires Varie très régulièrement 15
profils usagers
Artistes Artistes visuels
prix au p2/an $150/mois - $650/mois 12 $
budget fonctionnement NC NC
budget d'investissement NC NC
soutien public
Non Subvention au fonctionnement
soutien privé Mise à disposition de bâtiments NC
Autre
Subventions ponctuelles pour projets
culturels
ÉTATS-UNIS_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 93
.IV Fiches projets
.IV.1.1 Chasmana
Organisme Organisme à but non lucratif
http://www.chashama.org/
Genèse et vocation
Chasmana a été incorporé en 1995, à l'origine pour soutenir la création en théâtre
contemporain.
Un bâtiment vacant, situé sur la 42e dans Mahattan, était occupé pour créer et
diffuser le théâtre.
En ayant conscience du manque d'espace pour tous les artistes, et à partir de cette
expérience, l'organisme a commencé à développer une expertise sur l'occupation
des locaux vacants.
Aujourd'hui plusieurs propriétaires mettent à leur disposition (presque gratuitement)
des lieux.
Mode de gestion Organisme à but non lucratif géré par des artistes
Type d’espaces
Ateliers entre 150 et 400 p2
Galeries
salle de répétition
Fonctions Création
Diffusion
Prix $150/mois - $650/mois (prix au p2 : donnée non disponible)
locataires/résidents Amultidisciplinaires
Type de bail Occupation temporaire
Plan de financement Fonctionne avec des locaux vacants (donc avec des loyers très modérés)
appel à la générosité (fundraising)
ÉTATS-UNIS_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 94
.IV.1.2 Brooklyn Art Space Organisme Espace de travail partagé pour peintres et écrivains
http://brooklynartspace.org/
Genèse et vocation Crée par des artistes, cet organisme est dédié au soutien aux artistes.
Il offre des ateliers abordables ainsi qu'un panel d'activités au
développement.
Mode de gestion Organisme à but non lucratif
Type d’espaces Atelier partagé pour les arts visuels
Ateliers privés
Room 58 (pièce partagée pour les écrivains)
Galerie Trestle
Fonctions Création
Diffusion
Résidences d'artistes
Prix
Types de locataires/résidents Arts visuels
Écrivains
Type de bail
Plan de financement Non communiqué
ÉTATS-UNIS_ PRÉSENTATIONS D’ATELIERS
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 95
.IV.1.3 Boston Center for the Arts
Organisme Centre culturel artistique
http://www.bcaonline.org/
Genèse et vocation
À l'occasion d'un programme de regénération urbaine, la Boston Redevelopement
Authority a réhabilité un ancien cyclorama en complexe culturel avec un lieu de
création et une galerie dans un bâtiment voisin. La gestion en a été confiée a un
organisme à but non lucratif le BCA.
Mode de gestion Organisme à but non lucratif para public
Type d’espaces Cyclorama (espace événementiel)
Galerie
Ateliers d'artistes en arts visuels
Fonctions Création
Diffusion
Résidence d'artistes
Prix 12$/p2/an
Types de
locataires/résidents Artistes en arts visuels (plutôt ancienne génération)
Type de bail Long terme
Plan de financement Financements publics et revenus d'activités.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 96
ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE
Cette étude a mis à jour une variété d’outils, d’interventions et de projets d’ateliers. Nous présentons pour
conclure ce rapport une synthèse générale de l’ensemble de ces données.
La très grande majorité des projets d’ateliers ont été initiés et gérés initialement par des communautés
artistiques.
Il est intéressant de remarquer que presque la totalité des projets d’ateliers ont bénéficié, à un moment
ou à un autre, de leviers facilitateurs mais que ces leviers ne sont pas nécessairement des outils
élaborés directement en faveur de la pérennisation d’espaces de création (par exemple : outils
réglementaires, financement, mise à disposition de bâtiments etc).
Les formes de soutien sont généralement rattachées aux conceptions liées au domaine culturel. Ainsi,
par exemple :
- En Angleterre, les exonérations fiscales permettent à des groupes communautaires d’être propriétaires
et de gérer plusieurs lieux (ACME Studios, ACAVA, Bow Art). Et ce à Londres, l’une des villes au
monde où le coût du foncier est très élevé ;
- En France ou en Allemagne : les collectivités locales consacrent un financement public important à des
projets d’ateliers.
L’une des formes très usitées (Europe, New-York) est l’utilisation de lieux vacants (souvent en attente de
réhabilitation).
Les principaux avantages énoncés sont les suivants :
- Les propriétaires voient leurs bâtiments continués à être utilisés légalement (pas de squattage ni de
vandalisme) ;
- Les communautés artistiques y trouvent des lieux abordables, qu’elles peuvent très souvent autogérer ;
- Les pouvoirs publics jouent un rôle important de médiateur et de facilitateur. Leur caution, au minimum
morale, rassure les propriétaires qui sont parfois inquiets de confier leurs bâtiments à des artistes.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 97
Une approche locale, voire micro-locale, reste essentielle afin d’appréhender comment se construit la
rencontre d’intérêts communs entre institutions, communautés d’artistes et promoteurs immobiliers et quels sont
les modalités qui permettent des réalisations concrètes.
Les exemples fonctionnels semblent être ceux qui sont :
- Développés en pertinence avec l’écosystème de la ville et de ses artistes ;
- Bénéficient de documentation et d’un discours sur les bénéfices de ce type de projets ;
- Basés sur des relations de dialogues entre pouvoirs publics, artistes et gestionnaires ;
De façon générale, les projets d’ateliers d’artistes sont des objets « atypiques » pour les
mécanismes d’intervention publique car ils sont au croisement des secteurs économique,
artistique et social. Ce qui peut parfois porter préjudice à la mise en place de programmes
dédiés, notamment lorsque des porteurs publics (collectivités, services) ne peuvent être
clairement identifiés.
Les agences de développement et d’aménagement urbain semblent occuper des rôles récurrents pour favoriser
et stimuler des projets d’ateliers. Une analyse complémentaire sur ce sujet pourrait être pertinente au regard
notamment des nombreux exemples structurants identifiés dans notre présentation.
ANNEXES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour
le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 98
ANNEXES
.I Liste des annexes
.I.1 Annuaire des organismes enquêtés
.I.2 Statistiques sur les gestionnaires d’ateliers au Royaume-Uni (Source NFASP ,2010)
.I.3 Article de presse, Londres, 2014
.I.4 Présentation d’ateliers gérés par Bow Arts (Londres)
.I.5 Présentation du Berlin Studio Program (Extraits)
.I.6 La bohème souffle sur Hambourg, article de presse, Hambourg, 2013
.I.7 Mobilisation au «Gängeviertel», article de presse, Hambourg
.I.8 Un laboratoire de créativité, article de presse, Bruxelles, 2011
.I.9 Interview du président du 6b, Paris
.I.10 Synthèse de l’étude sur les lieux de travail, individuels et collectifs, des artistes
plasticiens en Pays de la Loire réalisée par l’amac (novembre 2011
ANNEXES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 99
.I.1 Annuaire des organismes enquêtés
Anvers, Belgique Nom Typologie Statut juridique Contact
Studio Start gestionnaire d'ateliers OBNL www.studiostart.be; [email protected]
NICC organisation professionnelle OBNL http://www.nicc.be/; [email protected]
AG VESPA aménageur et promoteur public régie publique http://www.agvespa.be/
Gand, Belgique Nom Typologie Statut juridique Contact
NUCLEO gestionnaire d'ateliers OBNL http://www.nucleo.be; [email protected]
Bruxelles, Belgique Nom Typologie Statut juridique Contact
SMART organisation professionnelle entreprise d'économie sociale http://smartbe.be/fr/; [email protected]
Les Ateliers Mommen gestionnaire d'ateliers régie publique http://www.ateliersmommen.collectifs.net/; [email protected]
Wikube gestionnaire d'ateliers OBNL www.wikube.com; [email protected]
WOLKE gestionnaire d'ateliers OBNL http://www.w-o-l-k-e.be/; [email protected]
Entrakt gestionnaire d'ateliers entreprise privée http://www.entrakt.be/; [email protected]
Berlin, Allemagne Nom Typologie Statut juridique Contact
BBK organisation professionnelle OBNL http://www.bbk-berlin.de/; [email protected]
Chancellerie collectivité publique collectivité publique www.berlin.de/sen/kultur; [email protected]
Exrotaprint gestionnaire d'ateliers société à responsabilité limitée http://www.exrotaprint.de/; [email protected]
Uferhallen studios gestionnaire d'ateliers société à responsabilité limitée http://www.uferhallen.ag/; [email protected]
The Wye gestionnaire d'ateliers
http://www.thewye.de/; [email protected]
Tête lieu de diffusion collectif d'artistes http://www.tete.nu/; [email protected]
SomoS provider ateliers collectif d'artistes http://www.somos-arts.org/about/; [email protected]
In situ lieu de diffusion collectif de curateurs www.insitu-berlin.com ; [email protected]
DAAD programme artistique international collectivité publique https://www.daad.de; [email protected]
ANNEXES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 100
Hambourg, Allemagne Nom Typologie Statut juridique Contact
Chancellerie collectivité publique collectivité publique http://www.hamburg.de/
Hamburg Kreativ Gesellschaft mbH agence de développement régie publique http://kreativgesellschaft.org/; [email protected]
Ateliers für die Kunst gestionnaire d'ateliers OBNL http://www.afdk.de/;[email protected]
Paris, France Nom Typologie Statut juridique Contact
Main d'œuvres organisme culturel OBNL http://www.mainsdoeuvres.org/; [email protected]
le 6b gestionnaire d'ateliers OBNL http://www.le6b.fr/`[email protected]
Groupe Brémond promoteur immobilier entreprise privée http://www.groupe-bremond.com/
Rabia Enckell service, conseil consultante La Fondation Nationale des Arts
Graphiques et Plastiques gestionnaire d'ateliers fondation d'utilité publique http://www.fnagp.fr/; [email protected]
Le viaduc des arts ateliers boutiques OBNL http://www.leviaducdesarts.com/; [email protected]
Cité internationale des arts ateliers résidences fondation d'utilité publique http://www.citedesartsparis.net/; [email protected]
Mairie du 18e arrondissement collectivité publique collectivité publique http://www.mairie18.paris.fr/
Association des artistes de Belleville collectif d'artistes OBNL http://ateliers-artistes-belleville.fr/; [email protected]
Bureau de l'art dans la ville service culturel de la Ville de Paris collectivité publique http://www.paris.fr/politiques/histoire-et-patrimoine/art-dans-la-ville/
le 100, établissement culturel solidaire organisme culturel coopérative ESS http://le.cent.free.fr/; [email protected]
59 Rivoli gestionnaire d'ateliers OBNL http://www.59rivoli.org/; [email protected]
Nantes, France Nom Typologie Statut juridique Contact
Quartier de la création cluster régie publique http://www.creationduquartier.com/
SAMOA aménageur et promoteur public régie publique http://www.samoa-nantes.fr/; [email protected]
B-O-C service, conseil consultant http://www.b-o-c.fr/; [email protected]
AMAC service, conseil société à responsabilité limitée http://amac-web.com/; [email protected]
Millefeuilles gestionnaire d'ateliers OBNL http://www.millefeuillesdecp.com/; [email protected]
Région Pays de la Loire service culturel collectivité publique http://www.paysdelaloire.fr/index.php?id=8503
Ville de Nantes service culturel collectivité publique http://www.lafabrique.nantes.fr/; [email protected]
ANNEXES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 101
le 67, ateliers de créateurs gestionnaire d'ateliers entreprise privée http://le67.blogspot.ca/; [email protected]
Trempolino organisme culturel OBNL http://www.trempo.com/
Londres, Angleterre Nom Typologie Statut juridique Contact
Second Floor Studios & Art gestionnaire d'ateliers entreprise sociale http://www.secondfloor.co.uk/; [email protected]
ACAVA gestionnaire d'ateliers organisme de bienfaisance http://www.acava.org/; [email protected]
Bow Arts gestionnaire d'ateliers organisme de bienfaisance http://www.bowarts.org/; [email protected]
Artquest service, conseil OBNL http://www.artquest.org.uk/
ACME gestionnaire d'ateliers organisme de bienfaisance http://www.acme.org.uk/; [email protected]
ANNEXES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le
service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 1 1
.I.2 Statistiques sur les gestionnaires d’ateliers au Royaume-Uni
(Source NFASP ,2010)
http://nfasp.org.uk/resources/information-statistics
Information & Statistics: NFASP Survey 2010
The 2010 NFASP survey results_ Key findings and conclusions
This section summarises the key findings of the report. Not all data is UK wide. Countries and
regions in [parentheses] identify where the data has been sourced. The first set of data related to
information available from the survey relating to:
Studio provider groups: general information, organisational structure, aims, staff, funding and equal
opportunities and diversity What artists’ studios provide: support for artists, facilities offered and
activities run for and with the public. Demand for studios and waiting lists.
- 144 groups and organisations manage 252 buildings providing 5,450 studios for 7,250
artists. [UK]
- In England 124 organisations manage 214 buildings providing 4,520 studios for over 6,200
artists. This represents an increase in the number of artists supported of over 50 per cent
since 2004 . [England]
- London has 24 per cent of the UK studio organisations in the UK (35), and 44 per cent of the
studio buildings (112). [London]
- Scotland has eight per cent of the studio organisations and 12 per cent of the studio
buildings (29). [Scotland]
- Over 76 per cent of the studio space is occupied by fine artists, with painting, sculpture and
installation/site-specific work as the predominant practices. 26 per cent of the 5,450
studios is occupied by craftspeople. [UK]
- Almost 4,000 artists are on waiting lists for studios. [UK]
- 40 per cent of groups were registered charities [UK], as compared with 70 per cent in the
2004 survey. [England]
- 58 per cent of studio organisations (84) are companies limited by guarantee and ten per
cent unincorporated groups. Since 2004 a number of new studio organisations have been
constituted in the new form of Community Interest Company (CIC). [UK] This compares
with 36 per cent (42) companies limited by guarantee in the 2004 survey and 29 per cent
(34) unincorporated groups. [England]
- Five studio organisations have been in existence since before 1970. 46 were established in
the 1990s and 59 have been established since 2000, including 31 (22 per cent of all groups)
in the last five years. [UK]
- 37 per cent of studio groups (134 respondents) are run on a voluntary basis with no paid
staff, while 85 respondents have some paid staff. [UK]
ANNEXES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le
service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 1 2
- Studio organisations estimate that over 4,000 unpaid tenants and users are involved in
running their organisations, an average of 27 per organisation, indicating that the sector is
hugely supported by volunteering/unpaid labour. [UK]
- 16 studio organisations received Arts Council revenue funding and 19 received local
authority revenue funding in 2010 (129 respondents answered this question). Seven
organisations received revenue funding from both Arts Council and local authorities. Some
50 per cent of groups receive no form of public funding at all, either project or revenue. [UK]
- 75 per cent of all studio organisations provide activities that benefit the public. Regardless
of their size, staffing and organisational status (i.e. whether they are a charity, or not) studio
groups are committed to delivering a wide range of activities for and with the public. Almost
90 per cent are involved with exhibitions open to the public, 77 per cent run open studios
events and 56 per cent run practical workshops. 46 per cent run workshops for the public
outside their premises and 43 per cent are involved with public art projects. [UK]
- Studios provide a wide range of support and opportunities for artists in their studios,
ranging from publicity through the group website and participating in open studios events,
to access to a range of workshop facilities and creative equipment, to broadband and office
support. [UK]
- 41 per cent of studio groups provide professional development support to artists. [UK]
- 28 per cent of studio groups (36 groups) run an associate-based scheme, where member
artists do not occupy studios but have access to other services and facilities offered by the
groups. Those 36 organisations that operate a scheme have a total of 2,535 associates. [UK]
- The total number of artists involved with studio providers is almost 15,000. [UK]
- Information about each of the buildings that each studio provider manages whether rented
or owned, general state of the premises, accessibility, business rates, leases (if rented), rent
paid, when and how purchased (if owned), and how premises are used and occupied. Note –
Not all of the groups completed all of the questions fully.
- Studio groups and organisations manage almost 1.5 million square feet of space in which
artists research and create work and maintain their professional practice. [UK]
- Twenty studio organisations manage a portfolio of buildings – 129 buildings between them.
[UK]
- - There has been an 11 per cent increase in the amount of studio space in England provided
to artists in the period from 2004 to 2010. [England]
- London’s studio buildings have 60 per cent of the total studio space in the UK (just over
862,000 square feet) and 73 per cent of the total studio space in England. [England]
- Scotland has 12 per cent of the buildings and representing almost 18 per cent of all studio
space nationally. [Scotland]
- Of the 214 buildings in the survey, 79 per cent (169) are rented and 21 per cent (45) owned.
[UK]
- Studio building ownership has increased significantly over the last six years. Sixteen of the
owned buildings were in London, nine in Scotland and six in Yorkshire. [UK] In 2004 only
13 per cent of buildings (22) were owned and 87 per cent were rented. [England]
- 32 per cent of buildings (51 of 161 respondents) had a rental agreement with their landlord
of less than one year and 32 per cent had an agreement for less than five years. 18 per cent
ANNEXES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le
service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 1 3
(29 respondents) did not think they would be able to renew their leases when the current
agreement expires, pointing to the continuing vulnerability of the sector and the threat to
around 650 studios. [UK]
- Each studio building accommodates an average of 22 studios [UK] (21 studios in 2004).
[England] 3
- The average size of a studio nationally is 266 square feet (308 square feet in 2004) 275
square feet in London and over 350 square feet in the North-East and Scotland. [UK]
- 6 per cent (12 buildings) of studio buildings have been designed and built as studio space.
94 per cent of studio buildings (202) have been adapted to create studio space. The 12
purpose-built studio buildings were built within the last 13 years. [UK]
- Of those buildings that had been adapted, 60 per cent (119 buildings) had been self-
financed, whilst 81 buildings had achieved specific funding for the project. [UK]
- 21 per cent of respondents considered their buildings to be in excellent condition and 34
per cent good, compared with only ten per cent that considered their buildings to be in
excellent condition in 2004, and 20 per cent good. 12 per cent of buildings (2010) were
considered to be in poor condition. [UK] 26 per cent of buildings (56 of 108 respondents
answered this question) were considered to be fully accessible to wheelchair users and 45
per cent partially accessible. [UK]
- The average rent for a studio nationally (based on 162 responses who answered the
question) was £6.80 per square foot per year. The average rent for a London studio was
£9.72 per square foot per year compared with £7.54 in London in 2004 and a studio in
England, outside London is £6.43 compared with £5.82 on average for the rest of England in
2004. The average rent for a studio in Scotland was £6.65, in Northern Ireland £1.79 and
Wales was £4.33.
- 80 per cent of buildings (170) receive some form of business rate relief. Of those, 50 per
cent receive mandatory rate relief, 30 per cent discretionary rate relief, and 20 per cent
both. A comparison with the figures for 2004 indicates a similar number of organisations
were getting business rate relief. [England]
ANNEXES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le
service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 1 4
.I.3 Article de presse, Londres, 2014
Published: 19 February 2014
Deputy mayor Munira Mirza: 'Culture is more than just institutions'
From preserving the pop-up scene to protecting artists from being priced out and creating ‘a canvas for one-off,
exciting events’, deputy mayor Munira Mirza shares her plans with Nick Curtis for a city of artistic ambition
On the arts agenda: Munira Mirza, deputy mayor for education and culture, is talking to developers in Battersea,
Barking and Dagenham, and the Olympic Park about the provision of artists’ studios © Matt Writtle
ANNEXES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le
service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 1 5
It is a rapidly accelerating fact of urban life. Artists and other creative types “discover” forgotten areas
of London, pave the way for gentrification and are then rapidly priced out as their cheap studio space
is turned into lucrative commercial properties or luxury apartments.
Munira Mirza, Boris Johnson’s deputy mayor for education and culture, is keenly aware of the
problem: as she points out, Tooley Street, where her office in City Hall now stands, was once a
wasteland “discovered” by Derek Jarman. But the issue, which the Mayor’s office first addressed in
2010, has become more pressing. The conversion of a former biscuit factory in Bermondsey, recently
home to 400 artists, into 800 flats has crystallised the problem.
“You have to look at where the new developments are springing up and make sure that artists’ studios
and creative workspaces are knitted into those,” says Mirza, 35. “The Olympic Park, for instance, has
commissioned a study into studio space commission. We [the Greater London Authority] have turned a
building in Hackney Wick that was used by the LDA [London Development Agency] into a studio
space.”
On a macro level, the creation of a cultural hub involving the Victoria & Albert Museum and University
College London, slap-bang in the middle of the Olympic Park, recognises that culture is key to the
economics and quality of life in the capital. On a less elevated level, Mirza is “talking to developers in
Battersea, Barking & Dagenham, and at the Olympic Park, about the provision of artists’ studios”.
That must go down a storm, I say, given how reluctant most developers are to include affordable
housing in schemes, much less cheap spaces in which to paint, sculpt or design clothes.
“You’d be surprised,” she ripostes. “A number of developers recognise that having a cultural activity in
their space brings kudos.
“People like the idea of being near to creatives. The ‘Shoreditchification’ of certain areas, although it’s
seen as a negative by some, has actually been very positive for parts of London.”
Mirza believes her two responsibilities, for arts and education, are intertwined. But her job is a
balancing act. Not least because she is now the parent of a restless eight-month-old, Robbie, with her
husband Dougie Smith. Most pressing on her return from maternity leave is next month’s launch of her
update of the 2010 Metropolitan Strategy for the capital’s arts.
“A lot of things we promised we have delivered: great Olympics, fantastic cultural programme,
increased tourism visits,” she says. “This is about how we are going to build on that.”
There will be a new tourism strategy “based on some of the things we learned [in 2012/13] about
guerrilla marketing and telling people stories they didn’t know about London”. An example is the
recent campaign for London Fashion Week promoting the capital as the home of menswear, which is
the fastest- growing part of the schmutter sector. “The suit was invented here. Bondage trousers were
invented here, as Boris always says.” There will also be further thought put into “how we use the
capital as a canvas for one-off, exciting events”, like the Jubilee Pageant or the Crying Out Loud circus
“happening” on Regent Street, which closed Piccadilly Circus for the first time since VE Day. Mirza
can’t say too much but it seems we’ll see a lot of activities on the Thames in the near future.
She is keen to ensure that neither commercial imperatives nor the red tape of licensing and regulation
strangle London’s lively culture of pop-ups or “meanwhile use” — the occupation of empty railway
arches or buildings for theatre, cinema or club happenings. “Culture is more than just institutions,” she
says. “Why is London particularly attractive for artists? It’s partly this incredible concentration of
organisations that have a long history but also the spontaneous and informal culture and the
opportunities in London.”
ANNEXES
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service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 1 6
She cites two examples. In the looming dispute between theMinistry of Sound nightclub in Southwark
and the developer of a nearby luxury residential scheme, the GLA forced a compromise. More recently
and even more surprisingly, Boris insisted that the skateboard park under the Southbank Centre
should not be sacrificed to commercial space as part of the institution’s planned £120 million
development. “It is a loved site, not only the hub of UK skateboarding but an international Mecca that
has grown organically over 40 years,” Mirza explains, “and when there are 27,000 formal objections to
a planning application you have to listen. The Mayor wants [the SBC redevelopment] to happen, but
[for them] to find other ways of making that piece of the funding work.”
We move on to arts funding. Mirza disputes the idea that London receives a disproportionate amount,
citing the fact that many institutions funded in London, such as the Philharmonia, do the bulk of their
work outside the capital. Also, London needs to be a centre for excellence, not least to attract tourists.
“They don’t come here for the weather.” The Government’s austerity measures have been tough on the
arts, as on every other part of society, but the consequent reliance on a mix of public and private
money and income from ticket sales prevents “one priority dominating”.
Mirza also reinforces her rebuttal of Culture Secretary Maria Miller’s “crudely instrumentalist” belief
that the arts should be judged on purely economic terms and shoots down the related idea that funded
companies with a commercial hit on their hands — such as the National Theatre’s War Horse —
should pay some sort of rebate to the state. “I don’t know how you would enforce it, and in any case it
would kill a spirit of generosity,” she says. “An Arts Council grant is a grant, not a loan. The National
Theatre did very well out of War Horse but it is also the best example of an institution that supports
smaller companies in the theatre sector and ploughs its profits back into making its work more
accessible, for instance with its live broadcasts. I think it is right that organisations should think
responsibly about how they can put something back, but they should also be rewarded not punished
for their success.”
Mirza’s beliefs about art and education, her attitude to London and her rapid rise through various
think tanks, universities and arts organisations to City Hall can undoubtedly be put down to her
background. She is the fourth child of first-generation Pakistani immigrants to Oldham, her late father
a factory worker and her mother a housewife. Like her two older brothers and sister, she was educated
at a comprehensive; but while they went on to do “sciences, medicine, law” at university she went to
Oxford to study English. There is aspiration in her genes, a belief in excellence rather than the lowest
common denominator, and the proud Northern emigré’s keen appreciation of London.
Although her husband works for the Conservative Party Mirza is “not party political” and bats away a
question about what she’ll do if a Labour Mayor enters City Hall. “But I do love working for Boris
because he never stops,” she adds. “He’s always fizzing with good ideas, and when you are looking after
culture, that is important. He’s quite ambitious for London. Most politicians, after the Olympics, would
take it easy but it has enlarged his imagination even further. It’s important for a city like London to be
ambitious.”
NICK CURTIS
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.I.4 Présentation d’ateliers gérés par Bow Arts (Londres)
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.I.4 Présentation d’ateliers gérés par Bow Arts (Londres), 2/4
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.I.4 Présentation d’ateliers gérés par Bow Arts (Londres), 3/4
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.I.4 Présentation d’ateliers gérés par Bow Arts (Londres), 4/4
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.I.5 Présentation du Berlin Studio Program (Extraits)
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.I.5 Présentation du Berlin Studio Program (Extraits), 2/4
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.I.5 Présentation du Berlin Studio Program (Extraits), 3/4
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.I.5 Présentation du Berlin Studio Program (Extraits), 4/4
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.I.6 La bohème souffle sur Hambourg, article de presse, Hambourg,2013
La bohème souffle sur Hambourg M le magazine du Monde | 15.11.2013 à 12h13 • Mis à jour le 17.11.2013 à 10h01 |Par Louise Dagon
Autour du grand lac Alster, bordé de clubs de voile et d'hôtels chics, le centre de Hambourg, la ville la
plus riche d'Allemagne, a des airs de Genève. Les boutiques de luxe occupent de superbes bâtiments
Jugendstil, l'Art nouveau local, et les classes aisées vivent dans de grandes maisons wilhelmiennes [fin
XIXe] avecjardin. Pourtant, à l'ouest de la ville, l'ambiance est
totalement différente. Des nuées de vélos remplacent les grosses
berlines, des immeubles déglingués couverts de graffitis les
bâtisses historiques. Inconnu des touristes, le Hambourg
bohème abrite pourtant, comme Berlin, une scène alternative
foisonnante qui colonise sans cesse de nouveaux quartiers.
Ottensen, où on ne croisait jadis que des immigrés turcs,
voit fleurir coffee-shops bio et jardins partagés.
En amont du port, autour de la sulfureuse Reeperbahn, le
"quartier rouge", le populaire St. Pauli est devenu le QG des musiciens. Non loin de la jolie brasserie Nil,
les barbecues prospèrent dans des jardinets nichés au pied d'immeubles tagués. On se croirait à Berlin-
Est il y a quinze ans.
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Tapissés de flyers de concert, les murs témoignent de la passion locale pour la musique live. Depuis que
les Beatles y ont fait leurs débuts, Hambourg attire les musiciens. Fief allemand de l'industrie du
disque, elle compte aussi deux cents labels indépendants et fourmille de clubs qui investissent des
endroits improbables : sex-shop (Ego), bunker de la seconde guerre mondiale (Uebel & Gefährlich),
chalet au bord de l'Elbe (Golden Pudel Club), vieux chalutier soviétique (Stubnitz)... La spécificité du
son "made in Hamburg" ? "Il n'y en a pas !", assure Eva Schmid, la disquaire d'Hanseplatte qui ne
sélectionne que des musiciens locaux. "Avec 5 000 groupes en ville, tous les genres sont représentés :
punk, jazz, dub, rock, blues, hip-hop, techno... On est un port, ouvert à toutes les influences. Mais,
contrairement à Berlin, la vague electro ne nous a jamais submergés, même si on a aussi nos stars,
comme DJ Koze", ajoute-t-elle.
FAUNE ARTY
Souffle arty au marché de Shanze. | Pepa Hristova/Ostkreuz pour M Le magazine du Monde
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Les quartiers de Schanze, Karolinenviertel et Eimsbüttel, où la faune arty se presse le samedi, sont un
repaire de petits créateurs indépendants, une mine de friperies et de brocantes. On s'y habille en court-
circuitant les grandes marques et on s'y meuble "upcycling", cette tendance du design qui vise
à offrir une deuxième vie à des objets de récupération. Chez Lockengelöt, les vinyles ressuscitent en
suspensions, et les bidons en tables de chevet. "La municipalité a soutenu mon projet, en me trouvant
un local à loyer modéré", raconte le designer Carsten Still, son fondateur, également musicien. "Ville de
négoce, Hambourg aime les créateurs-entrepreneurs, qui fabriquent et vendent des choses. Tandis que
Berlin sacralise les artistes, même s'ils passent plus de temps à faire la fête qu'àproduire !" Une
aubaine pour les acteurs des médias nationaux - journaux, télés, agences de pub ont leur siège ici, et
non dans la capitale - qui viennent dans ces quartiers alternatifs repérer de nouveaux talents avant
d'aller dîner à l'intimiste bistrot autrichien Vienna, la cantine la plus courue d'Eimsbüttel.
Air marin au 25hours Hotel de Hafencity, à la déco inspirée du port. | Pepa Hristova/Ostkreuz pour M
Le magazine du Monde
Le créateur d'Herr Von Eden, Bent Angelo Jensen, est l'une des stars de la scène alternative. Tailleur
attitré de nombreux musiciens (dont Chilly Gonzales), il a aussi habillé Willem Dafoe et Philip Seymour
Hoffmann, en tournage à Hambourg. En dehors de sa boutique boudoir de Karolinenviertel, qui évoque
avec humour l'univers du film Cabaret, il possède un atelier dans le plus chic quartier de Neustadt. Au
confluent de deux mondes, Jensen connaît bien le double visage de Hambourg. "Un grand port est
forcément un melting-pot incontrôlable. Ajoutez la Reeperbahn, enclave trash au coeur de la ville,
et vous obtenez le terreau parfait de l'underground !", estime le couturier. "Les promoteurs, occupés
sur le chantier d'HafenCity [un immense éco-quartier au sud de la ville], épargnent, pour l'instant, les
zones investies par les artistes. Et la bourgeoisie locale, plutôt ouverte et avec une longue tradition de
mécénat, sait que la scène alternative fait la vitalité d'une ville", conclut-il.
Auteure : Louise Dagon
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.I.7 Mobilisation au «Gängeviertel», article de presse, Hambourg
Source : ARTE
Mobilisation au «Gängeviertel»
En Allemagne, des artistes s’associent pour résister aux requins de la spéculation immobilière et
revendiquer leur droit à la ville. Illustration avec le quartier «Gängeviertel», à Hambourg.
Le «Gängeviertel» est ce qui reste de l’ancien quartier ouvrier du centre de Hambourg. Insalubre,
considéré comme un repaire de communistes et de délinquants par la municipalité, le quartier a
presque été totalement rasé dans les
années 60. En 2008, les rares vestiges qui
restaient ont été vendus à un investisseur.
Mais la résistance s’est organisée. En août
2009, près de 200 artistes de Hambourg
ont pris possession d’immeubles voués à la
destruction.
Christine Ebeling - porte-parole de
l’association «Gängeviertel» : "A
Hambourg, la majorité des artistes ont
beaucoup de mal à obtenir des ateliers bon marché. Soit ils peuvent les occuper à titre provisoire, soit
ils squattent des bâtiments destinés à la démolition. En clair, ils sont obligés de déménager sans arrêt,
au mieux tous les deux ans. Beaucoup d’ateliers ont déjà disparu de cette manière. Tout le monde a
conscience que si ces bâtiments sont détruits à leur tour, c’est un morceau de l’histoire de Hambourg
qui va disparaître. Et nous avons voulu empêcher ça."
Un quartier historique défiguré par des tours de verre et de béton dont les loyers ne sont accessibles
qu’aux gros revenus. C’est ici que les artistes ont décidé de squatter. Si l’opération avait été menée par
des punks ou des SDF, les médias auraient sans doute réagi autrement, mais en l’occurrence, même le
groupe de presse ultraconservateur Springer, qui a des locaux dans le quartier, se réjouit de la
revitalisation culturelle du centre-ville.
Bernd Begemann - Musicien : "Même les gens qui votent libéral ou conservateur comprennent qu’on
ne peut pas brader les choses comme ça. Tu ne peux pas brader le centre-ville aux promoteurs et
espérer qu’ils en feront quelque chose de sympa. Parce que ça ne sera pas le cas. Pour avoir leurs
déductions fiscales, ils vont construire des bureaux qui resteront vides et qui ne serviront à personne.
Tout le monde est d’accord pour dire qu’on ne peut pas laisser faire ça dans un centre-ville. S’ils
veulent spéculer sur des zones inondables, ça les regarde, mais pour le Gängeviertel, il faut un vrai
projet d’urbanisme."
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Les médias et l’opinion publique du côté des squatteurs, c’est nouveau. Un signal politique dont Karin
von Welck, sénatrice déléguée à la Culture, a pris conscience. « La tendance générale à Hambourg,
notamment grâce au soutien des médias, a été de dire que la préservation du patrimoine dans le
Gängeviertel, est un combat commun qui doit être mené de front par l’ensemble de la classe politique.
» déclare-t-elle. Mais la préservation du patrimoine ne fait pas tout. Christine Ebeling, porte-parole de
l’association «Gängeviertel» souligne la nécessite d’une politique culturelle plus adaptée à l’identité de
la ville. Le débat ne date pas d’hier. Depuis quelques années, un réseau d’activistes venus d’horizons
divers tente de se réapproprier la ville. Le cas des Gängeviertel a eu le mérite de sensibiliser l’ensemble
de l’opinion au problème
LA PÉTITION "NOT IN OUR NAME"
La politique culturelle de Hambourg se concentre surtout dans quelques projets phare ruineux et
tapageur, comme la philharmonie de l’Elbe. La ville veut promouvoir l’image de marque de Hambourg
et pour ce faire, elle mise principalement sur l’événementiel. Une tendance à laquelle s’oppose la
pétition «Not In Our Name», lancée par des musiciens et des artistes. Parmi les signataires, Bernd
Begemann. Il est l’une des grandes figures de la musique à Hambourg depuis la fin des années 80. Il
sort pratiquement un album par an : de la pop mature, agrémentée d’expériences sonores originales.
Bernd Begemann : "A Hambourg, beaucoup de gens adhèrent au discours de certains artistes et
intellectuels pour lesquels il n’est pas bon que le destin de la ville soit laissé aux mains d’une minorité,
d’une poignée de personnes qui décideraient comment et par qui la ville doit être représentée. J’ai
signé cette pétition parce que ce mode d’action me plaît et parce que je pense que la ville a besoin d’un
débat comme celui-ci."
LA GUERILLA GARDENING MUNICHOISE
De Hambourg, on passe à Munich, dans le sud de l’Allemagne. Ici aussi, certains contestent à la
municipalité l’exclusivité de la gestion de l’espace public. Gaby Kourkgy et l’association écolo Green
City – ville verte se sont lancés dans une forme d’activisme originale : la guérilla gardening.
Gaby Kourkgy : "La guérilla gardening est une nouvelle forme d’activisme, à la fois de contestation et
d’aménagement de l’espace urbain. Pour les riverains, c’est la possibilité de participer à
l’aménagement de leur environnement. L’idée est de ne pas tout laisser à la municipalité mais de se
réapproprier l’espace public et de contribuer à le rendre plus agréable et à le mettre en valeur, selon
leurs propres critères esthétiques."
Armées de râteaux, de pelles et de sachets de graines, ces nouveaux jardiniers parcourent les rues de
Munich pour embellir l’espace urbain. C’est illégal, mais souvent très réussi. Une action qui s’inscrit
dans le débat sur la ville rendue à la créativité des citoyens Gaby Kourkgy : "L’aménagement d’une
ville est une mode d’expression, et d’une certaine manière, chaque mode d’expression, c’est de l’art. De
ce point de vue-là, les endroits où on plante des organismes vivants deviennent des petits espaces
d’expression créative."
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LE RÉSULTAT DES ACTIONS
Dans le Gängeviertel, l’aménagement de la ville de demain prend forme, aussi bien dans la théorie que
dans la pratique. Le quartier vient d’être racheté par la municipalité. Une victoire mais surtout une
incitation à poursuivre la lutte.
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.I.8 Un laboratoire de créativité, article de presse, Bruxelles, 2011
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.I.9 Interview du président du 6b, Paris
Le 6B à Saint-Denis : « Construire l’identité de la ville avec toutes les forces en présence »
Julien Beller dans l'un des nombreux espaces communs dont dispose le 6B. (Crédits photo : Lisa
Castelly)
Julien Beller est le président et fondateur du 6B, lieu de "création et de diffusion" culturelles.
Installé dans un immeuble désaffecté du quartier de la gare, le 6B revendique son rôle social
au sein de la ville de Saint-Denis.
Comment est né le 6B ?
L'idée était de profiter de ce bâtiment vide pour faire travailler des gens. J'ai négocié avec le
propriétaire pour pouvoir mener le projet à bien puis on y a installé 40 résidents, des travailleurs
indépendants, des associations, des artistes, etc. Aujourd'hui, ils sont 150, avec une liste d'attente
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presqu'aussi importante. L'identité du projet s'est construite au fur et à mesure. On voulait d'abord
réunir des gens et au final, c'est devenu un lieu culturel.
Après presque quatre ans d'existence, vous sentez-vous intégré à la ville ? Personnellement, j'habitais
déjà à Saint-Denis, comme la plupart des résidents au départ. Aujourd'hui, la moitié d'entre nous est
dionysienne et nous continuons de privilégier les gens qui ont un lien avec le territoire.
Parvenez-vous à attirer un public local ?
On a le potentiel et les espaces pour le faire et cela fait partie de notre projet. Après, ça dépend
vraiment du genre d'événement, il y a une vraie diversité de publics qui viennent au 6B. Il n'y pas très
longtemps par exemple, il y avait un campement de Roms juste à côté. Des résidents ont fait des
ateliers avec les enfants et on a organisé un événement avant leur expulsion.
Le 6B a-t-il un rôle social ?
Oui. En premier lieu envers nos résidents. On permet à des gens d'avoir un lieu de travail pour pas
grand chose, 10€ le mètre carré. Ensuite notre rôle est aussi sociétal, on essaye de donner une identité
au quartier , de faire du lien Avec les nouveaux arrivants. À travers les événements, les spectacles, on
anime la ville. La culture est un levier pour valoriser les populations défavorisées dans les quartiers
populaires comme le nôtre. C'est peut-être plus efficace que de rajouter des flics. On est ancrés dans un
territoire qu'on aime, on fait en sorte de l'activer avec ses habitants. Il faut construire l'identité de la
ville avec toutes les forces en présence.
Être hors de Paris pour un lieu culturel, c'est un handicap ?
Ce n'est pas un problème en soi : on a le RER juste à côté qui nous relie à Gare du Nord et à Châtelet.
Bien sûr, le public vient moins facilement que dans le Marais, mais ça fait partie du truc. Et puis,
culturellement, Paris est sclérosé, elle représente le patrimoine classique. Ici, nous avons un territoire
vivant, émergeant, une ville informelle avec toutes ses problématiques. Ce qu'on veut c'est travailler
avec les gens, ne pas être dans la confrontation. À Paris, il n'y a plus d'interstices pour créer des lieux
pareils.
Comment souhaitez-vous faire évoluer le 6B ?
Le quartier se reconstruit et nous aussi. Nous allons devoir rénover le bâtiment. On aimerait pouvoir
en faire un équipement public. On a 1500m² d'espace pour des expositions et des événements, mais
tout réhabiliter coûtera cher et on ne peut pas le faire seul, sans quoi les loyers deviendraient
beaucoup trop chers. La mairie, le département et la région nous appuient déjà beaucoup, mais ça ne
suffira pas. On cherche des soutiens et des nouveaux partenaires pour que ça continue.
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Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le
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.I.10 Synthèse de l’étude sur les lieux de travail, individuels et collectifs, des artistes
plasticiens en Pays de la Loire réalisée par l’amac (novembre 2011)
http://amac-web.com/etude-sur-les-lieux-de-travail-individuels-et-collectifs-des-artistes-plasticiens/
ETUDE SUR LES LIEUX DE TRAVAIL, INDIVIDUELS ET COLLECTIFS, DES ARTISTES PLASTICIENS :
DIAGNOSTIC ET PROPOSITIONS
PRÉSENTATION SYNTHÈTIQUE
Suite aux différentes réunions du groupe de travail arts visuels, mises en place entre septembre 2009 et juin 2010
dans le cadre de la conférence régionale consultative de la culture, le manque de lieux de travail, individuels et
collectifs, pour les artistes plasticiens en région a particulièrement été mis en avant. C’est dans ce contexte que la
Région des Pays de la Loire a souhaité la réalisation d’une étude portant sur la question des ateliers d’artistes et
sur l’existence de dispositifs publics ou privés, susceptibles d’être mobilisés pour répondre à ce besoin.
Cette étude s’est déroulée en deux temps. Une première phase dite de diagnostic a permis de faire le point sur la
situation des arts plastiques aujourd’hui et de rendre compte des conditions de travail des artistes plasticiens sur le
territoire régional. Des entretiens avec des artistes ont pu être conduits afin de connaître leurs attentes et besoins au
regard de leur activité. Une évaluation de l’existant a également été réalisée concernant les lieux de travail
(individuels et collectifs) présents en région et sur la place des arts plastiques dans les politiques publiques
territoriales. Un parallèle avec des exemples précis en région ou en dehors clôt cette première partie et permet de
repérer les politiques d’investissements et maîtres d’ouvrage généralement engagés.
La seconde partie de l’étude a consisté en une phase d’analyse suite à ce qui a pu être repéré précédemment en
s’appuyant sur les possibilités de croisements des politiques publiques sur le territoire régional. Des dispositifs
d’investissement régionaux ont également été identifiés et des axes de développement possible de l’intervention de
la Région pour accompagner la création de lieux de travail ont ainsi été proposés.
1 - L’environnement professionnel des artistes plasticiens
Une multiplicité des pratiques et des modes de production.
L’activité d’artiste plasticien est caractérisée aujourd’hui par une multiplicité des pratiques et des modes de
production qui s’explique notamment par les transformations profondes intervenues dans le champ artistique et les
enseignements proposés dans les écoles d’art depuis la seconde moitié du 20ème siècle. Les artistes opèrent ainsi
facilement des croisements entre les disciplines, se regroupent en collectifs et apparaissent de plus en plus
mobiles. Les lieux de travail dans lesquels s’expriment ces pratiques ne se réduisent plus à l’atelier individuel lié à
une pratique solitaire, mais donnent au contraire souvent lieu à des expériences collectives originales s’adaptant
aux différentes dimensions du travail de l’artiste. Cette transformation, qui dépend moins des lieux géographiques
dans lesquels l’artiste réside, s’opère souvent dans une interrogation sur sa propre démarche, sur un
questionnement sur sa place dans la société et son rapport à celle-ci sous plusieurs aspects. La question de la
production est devenue un enjeu véritable pour les pratiques artistiques, en tant que processus global intégrant des
ANNEXES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le
service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 1 25
temps de travail différents et nécessaires pour l’inscription de l’artiste dans un réseau d’acteurs visant à la diffusion
de son travail. Étude sur les lieux de travail, individuels et collectifs, des artistes plasticiens en Pays de la Loire
Structuration et précarité de l’activité
Le caractère professionnel de l’activité artistique en France repose sur l’affiliation à un régime social spécifique et
sur l’obligation de s’immatriculer auprès de l’un des deux organismes agréés que sont la Maison des artistes et
l’AGESSA.
Dès le démarrage de son activité indépendante, l’artiste doit aussi déclarer celle-ci auprès du centre des impôts et
obtenir un numéro SIRET exigé par l’administration fiscale et souvent demandés lors de la constitution de dossiers
de candidature (ainsi que le numéro d’ordre à la Maison des artistes). L’activité d’artiste est donc comparable à celle
de tout autre entrepreneur libéral s’inscrivant dans un cadre qui, cependant, ne prévoit pas de compensations des
périodes sans revenus, à la différence du régime de l’intermittence dont bénéficient les artistes et techniciens du
spectacle vivant. Le secteur des arts plastiques, s’il apparaît comme moins riche et moins bien organisé que celui du
spectacle vivant, a connu une professionnalisation récente et doit se structurer encore sur bien des aspects.
L’information aux artistes ou jeunes diplômés sur les démarches et formalités lorsqu’ils démarrent une activité, et
plus globalement sur l’environnement professionnel et le cadre juridique de la profession est un des axes essentiels
à développer, beaucoup d’artistes en effet estiment être sous-informés ou trouvent difficilement un interlocuteur à
même de les accompagner dans ces démarches.
L’activité artistique se caractérise également par une forte précarisation des artistes plasticiens même si leur
situation sociale reste difficile à évaluer tant le statut, les revenus et la relation entre l’activité artistique et les autres
activités rémunérées sont autant d’éléments à prendre en compte. Il est notable toutefois que la plupart des artistes
vivent grâce au maintien d’une double activité, bénéficient de minima sociaux ou sont aidés financièrement par une
tierce personne. D’après une enquête menée par la Fraap (Fédération et réseaux des associations d’artistes
plasticiens) auprès de ses adhérents en 2006, et sur 1243 réponses recueillies, seuls 28,6% des artistes interrogés
déclaraient vivre de leur pratique artistique.
Attentes et problématiques des artistes plasticiens en Pays de la Loire
La situation actuelle en Pays de la Loire est comparable à la tendance générale même si l’on ne peut s’appuyer sur
l’existence de données fiables. Dans ce contexte, le nombre d’artistes plasticiens apparaît toutefois en constante
augmentation depuis plusieurs années et se caractérise par une forte concentration en milieu urbain ou par la
nécessité d’une proximité avec le réseau et les lieux de diffusion. À cela s’ajoute le besoin récurrent en matériels et
locaux adaptés aux pratiques et modes de production. En effet le contexte renouvelé des arts plastiques ne permet
plus que l’offre traditionnelle d’ateliers individuels soit l’unique réponse aux besoins des artistes. Les lieux de travail
doivent pouvoir répondre à différentes contraintes et offrir certaines spécificités : des espaces suffisamment grands
pour produire des œuvres de grand format, des lieux prévus pour la construction ou l’utilisation de matériaux
particuliers, des studios de photo, de vidéo ou de multimédia, des espaces modulables permettant d’expérimenter et
essayer des accrochages, etc. Des initiatives et expériences collectives originales sont d’ailleurs notables en France
et à l’étranger repensant les conditions de travail et favorisant un accès plus aisé à des moyens et équipements
techniques adaptés.
ANNEXES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le
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2 - Les lieux de travail individuels et collectifs en Pays de la Loire
Les lieux de travail en Pays de la Loire
L’évaluation réalisée en Pays de la Loire rend compte d’un manque réel de lieux de travail, qu’ils soient individuels
ou collectifs, et de trop peu d’initiatives ou dispositifs véritablement innovants pouvant répondre à la diversité de la
création contemporaine qui auraient toute légitimité dans le réseau artistique régional. Cette offre réduite ne peut
compenser la difficulté des artistes à accéder à la location du parc privé et participe à les maintenir dans des
conditions de travail fortement contraignantes non sans conséquences sur leurs pratiques et le développement de
leur activité professionnelle. Enfin le territoire régional se caractérise par une faible offre à moyen et long terme et
par la prédominance d’une offre à court terme et à durée variable, souvent fragile, qui ne saurait être considérée
comme une offre pérenne. Cette dernière se rapproche souvent du format des résidences d’artistes dans leur
fonctionnement et modalités d’attribution (au projet et/ou sur invitation) et constituent alors des lieux de travail
temporaires.
La place des ateliers d’artistes dans les politiques publiques territoriales
Les arts plastiques apparaissent souvent comme un domaine peu prioritaire des politiques culturelles et pour lequel il
existe de grandes disparités d’une collectivité à l’autre. Les artistes plasticiens quant à eux ne connaissent pas
toujours le fonctionnement des collectivités et perçoivent mal la place qu’ils pourraient prendre dans la définition et
la mise en œuvre des politiques culturelles. En Pays de la Loire, les politiques publiques territoriales définissent
majoritairement leurs interventions concernant les arts plastiques par des financements pour l’investissement et le
fonctionnement d’équipements, par un soutien à la création en direction des structures de diffusion, associations et
manifestations culturelles, par l’acquisition d’œuvres dans le cadre de collections publiques et dans une moindre
mesure par des aides directes aux artistes. La question des ateliers d’artistes est peu présente dans ce contexte
régional, bien que les collectivités aient conscience des difficultés auxquelles sont confrontés les artistes dans
l’exercice de leur activité. Des débuts de réflexions semblent toutefois s’engager notamment sur la question des
ateliers logements, sur la mise à disposition de locaux ou sur des projets de création de résidences et tendent à
indiquer un intérêt croissant sur la place de la création et sur l’ancrage des artistes sur le territoire local.
3 - Propositions d’intervention
Les croisements envisageables des politiques publiques sur le territoire régional
La problématique abordée dans le cadre de cette étude impose une approche transversale et une sensibilisation
aux enjeux et p politiques publiques. Il semble ainsi important de pouvoir inscrire l’intervention publique dans une
coopération large favorisant le dialogue entre la Région, les départements, villes, intercommunalités et communes,
mais aussi l’État et le secteur privé. Dès lors, une approche transversale permet d’envisager des croisements de
financements différents se construisant selon les priorités des interventions de chacun. Ces croisements sont
possibles à plusieurs niveaux, soit directement entre les politiques culturelles elles-mêmes, soit de manière
transversale dans le cadre de l’aménagement du territoire, des actions relevant de l’urbanisme et de la politique de
la ville, du patrimoine ou du développement économique. Étude sur les lieux de travail, individuels et collectifs, des
artistes plasticiens en Pays de la Loire
ANNEXES
Présentation d’outils et programmes pertinents pour la pérennisation d’ateliers d’artistes et d’espaces de création abordables : rapport pour le
service culture de la Ville de Montréal, 2014-2015. 1 27
Par exemple différents types de dispositifs et contrats existent pouvant bénéficier à des projets dédiés aux arts
plastiques ou à l’aménagement culturel du territoire : contrats de territoire, d’agglomération, conventions culturelles
annuelles, etc. passés avec des communes, des intercommunalités, des départements. Il est notable d’ailleurs
qu’aujourd’hui de nombreux projets d’équipements sont inscrits dans ce type de contrats en visant à un
aménagement cohérent et équilibré du territoire. Il en est de même dans le cadre de projets qui s’inscrivent plus
précisément dans la politique de la ville et de l’urbanisme ou pour accompagner des projets d’investissement,
d’équipements de proximité ou de réhabilitation de bâtiments.
Les possibilités d’intervention de la Région
Dans ce contexte, la Région peut jouer un rôle d’incitateur, de coordinateur et d’accompagnateur concernant la
création de lieux de travail individuels et collectifs pour les artistes plasticiens, en appuyant son intervention sur des
politiques sectorielles et dispositifs d’investissements pouvant être mobilisés dans ce sens. De nouvelles aides et
moyens d’actions complémentaires pourront également participer à affirmer un positionnement fort afin d’offrir une
réponse la plus complète possible au regard des besoins exprimés et consolider un soutien en direction du secteur
des arts visuels au travers d’aides individuelles et d’actions collectives. Plusieurs niveaux sont ainsi envisageables
dans lesquels il est important de définir comme une priorité le soutien à des porteurs de projets (collectifs d’artistes,
associations) et de faciliter la coopération entre les acteurs publics, collectivités territoriales, villes et
intercommunalités visant la création ou la mise à disposition de lieux de travail pour les artistes plasticiens. Si les
besoins d’ateliers individuels existent, il est en effet important de noter qu’un besoin nouveau émerge en matière de
lieux de travail collectifs visant d’une part à répondre à une volonté de structurer le secteur et d’autre part à compter
sur une mutualisation des moyens de production et sur des lieux d’échanges.
Il semble enfin intéressant suite aux conclusions de cette étude, d’envisager une réflexion plus large sur un
accompagnement économique de la filière et sur sa structuration afin de permettre aux artistes de devenir
pleinement les acteurs de son développement. Un rapprochement avec les dispositifs d’accompagnement et outils
proposés pour le secteur économique auprès des créateurs d’entreprise semble être une piste à privilégier et
nécessaire afin de considérer les créateurs comme des acteurs à part entière du développement des territoires.
Ainsi, en incitant à la construction de lieux de travail notamment collectifs susceptibles de générer une économie
propre grâce à des activités connexes ou de prestation de service, et en accompagnant les artistes dans le
démarrage de leur activité, la Région contribuera à inscrire davantage le secteur des arts visuels en tant que
contributeur d’une dynamique économique d’un territoire.
Source :AMAC