atelier 1: a la découverte de la ferme du lycée de pixérécourt et de ses pratiques innovantes
TRANSCRIPT
Vers un système autonome et économe
Un fonctionnement presque classique…
Un ratio EBE/PB hors main d’œuvre de 43 %.
13 600 € de surcoûts pédagogiques financés par la Région Lorraine
La main d’œuvre représente 30 % des charges
-Un système Homme – Sol – Plante – Animal cohérent
- Sérénité, productivité du travail, rentabilité
- Un système alternatif au modèle traditionnel lorrain
- La MO n’est pas une variable d’ajustement, la valeur ajoutée en est une
- Ne pas naviguer entre 2 systèmes : aller jusqu’au bout de la logique
Des objectifs simples et clairs
Une « ré »-organisation complète de l’exploitation : du contexte à la
problématique…
Du contexte à la problématique…
Contexte 2004-2005 :
Fin 2004 la M.O diminue : 2 salariés au lieu de 3
2002-2004 : orientation du troupeau intensive pour livrer du lait d’été
Problèmes de reproduction, mammites
Coûts de production élevés : charges op sur maïs 300 €/ha vs herbe : 50 €
�Charges de structure élevées pour le maïs : récolte et distribution
�Complémentation en azote
�Temps en bâtiment : paillage et gestion des effluents
�Temps de travail, organisation, M.O
2006 : Application de la nouvelle PAC, DPU, découplage…
-Montant d’un DPU normal : 181 €
-DPU jachère : 347 €
- 85 € recouplés pour un ha de SCOP (dont le maïs)
- Différentiel d’aides compensatrices / ha beaucoup moins important
entre 1 ha d’herbe et 1 ha de maïs
- Rendement moyen du maïs : 8 – 11 T de MS
-Rendement moyen céréales : 60 qx/ha
-Rendement moyen colza : 27 qx/ha
Du contexte à la problématique…
Le pâturage : du contexte à la problématique…
Cultures Colza Blé Triticale
Rendements 27 qx/ha 61 qx/ha 60 qx/ha
Prix sans acomptes 350 €/T 130 €/T 110 €/T
Partie recouplée aide SCOPEnviron 80
€
Environ
80 €
Environ
80 €
Produits (€/ha) 1025 873
Charges opérationnelles (€/ha) 343 280 300
Marges Brutes (€/ha) nouvelle PAC 682 593 440
Marges Brutes (€/ha) ancienne PAC (345 €
couplés)947 858 705
740
Le potentiel des sols de l’exploitation est limité :
MB blé pix : 835 €
MB blé avec un rendement de 90 qx/ha : 1 360 €
+ 525 €
« C’est le rendement qui fait la marge : »
Les intrants ont peu d’influence sur le rendement final, c’est le
potentiel pédo-climatique qui est prépondérant.
Sur 2006 – 2007, la marge brute lait est de 1 408 €/ha de SFP soit un
différentiel de 573 €/ha
Du contexte à la problématique…
Ce système, économiquement cohérent avec le contexte ancienne
PAC, devient perfectible si l’on prend la totalité des évènements ayant
eu lieu depuis 2004-2005.
Il génère également une sous valorisation des prairies permanentes en
place par une gestion de l’herbe trop libérale.
Par conséquent, il convient de mieux valoriser l’existant, puis de
développer le pâturage des VL sur l’exploitation et l’autonomie
alimentaire sur l’atelier ovin
En semant des PT, nous espérions travailler moins en gagnant autant,
si ce n’est plus
Du contexte à la problématique…
La « ré-organisation »
-Mise en place de grillage sur les logettes (1 paillage/semaine)
-Arrêt des pré et post trempage
-Veaux laissés avec les VL au moins 48 h après vêlage
-Concentré « fermier » pour les veaux
-Moins de temps en bâtiment pour les génisses
-Moins de concentré pour les VL
-Organisation différente l’hiver
-Semis de 15 ha de PT RGA-TB (Méthode Pochon)
⇒Moins de fertilisation
En 2007 : organisation du parcellaire pour le
pâturage
Ferme de Pixérécourt
Pâturage des vaches laitières : 26 paddocks d’herbe
Passages des VL
Points d’eau
Parcs à moutons :
les P
F1
F2F3
F4
F5Bergerie
N7
N6
N8N9
N10N11
N13N12
N14
N15
N16
T1n17 T1n18
Clôtures
Route du Moulin Noir
80% de PT en rotation avec les céréales
20% de PP
36 ha prédécoupés (26) et redécoupés (65) pour du pâturage cellulaire
50 ha accessibles si besoin (70 ares/VL)
11 j d’avance à la fermeture du silo
La Meurthe
L’organisation du pâturage rend efficace…
Simplification de la conduite
-Sortie des élèves au pâturage précocement
-Augmentation du nombre de nuitées en pâtures
-Limitation de la quantité de fourrages stockés dist ribués
-Allongement de la période sans distribution
-Suppression du concentré au VL pendant le pâturage
-Pas d’affouragement en vert
Le chien réduit la pénibilité
Conduite des VL :
Pâturage
16 kg MS
1er avr
FERMETURE SILO
2 kg blé
15 avril
0 concentré 2 kg blé
1er sept
fin sept
Ouverture du silo
Maïs 3-4 kg MS
monotraite
1er juillet
Maïs 7-10 kg MS
0 concentré
15 octobre : nuit à l’étable => pas d’azote tant que le maïs ne dépasse pas ½ ration
Maïs 14 –16 kg MS
+ 3 kg soja
soja 3 – 3.5 kg
0
1er décembre : jour et nuit à l’étable
Maïs 14 –16 kg MS
+ 3 à 4 kg soja
10 mars : sortie des VL le jour
IA
Génisses : Foin et concentré fermier
A l’herbe, complémentation à partir d’août pour les génisses de moins d’1 an (3 à 400 g de blé)
Vêlages
Le pâturage et une conduite économe : une stratégie gagnante…
Avant Après
Lait vendu 370 000 383 000
Moy Eco 8 274 6 652
Nombre VL 47 58
SFP lait 58 64
Surface Maïs [% SFP] 18-20 [33%] 13-15 [20 %]
Cultures de vente 78.5 72
6.5 ha de SFP lait en plus
Pâturage et maïs ensilage font bon ménage…
Avant (2005) Après (2008)
Lait / ha de SFP 8 400 6 000
Concentré/VL 1 400 kg (177 g/L) 460 kg (70 g/L)
MB atelier 77 000 90 000
MB (€/ML) 208 235
MB lait/ha 1 328 1 406
MB lait/VL 1 638 1 552
En 2007 - 2008, en rationalisant le travail, en valorisant mi euxl’existant et en fermant le silo 6 mois nous avons réalisé de s érieuxgains de temps et des économies
13 000 € de MB lait supplémentaire
-6.5 ha de cultures de vente * 835 € (blé à 170 €/T) soit 5 428 €
= 7 572 € de MB globale en plus
(10 500 € si blé = 100€/T et 2 700 € si blé = 300 €/T
A 400 €/T => remise en question du système ? (alime nts, intrants….)
Phase 1 : comprimer les charges opérationnelles pour investir dans les charges de structure dont la main d’œuvre
Phase 2 : garder le cap, augmenter les produits sans toucher aux charges opérationnelles
La ré-organisation au fil du temps…
…Au service d’un système atypique
Après une phase de réduction des charges opérationnelles (charges
op/PB = 28 %), la question qui se pose dès 2009 :
Comment augmenter la marge sans toucher aux charges ?
Une seule solution : augmenter les produits, comment ?
Les solutions retenues :
-Persévérer dans les TCS et évoluer vers le SD
-Arrêt du maïs ensilage
-Croisements de VL inter-races
-� des effets bénéfiques déjà visibles avec une douzaine de Normandes et 6
Jersiaises : TP 35.5
A partir de 2011, au niveau des VL :
6 mois ensilage d’herbe préfané
6 mois herbe pâturée
Pâturage tournant, avec des paddocks d’1 are / VL / j (21 paddocks)
En 2008 : 550 kg de concentrés / VL (88 g / L) ; (100 g/L en 2009)
Pas de pré- ni de post- trempage (depuis 2005)
2 * 12 simple équipement
DAC
DAL
100 % IA
Vêlage 24 mois ou 30 mois
Auge double libre service : 1 affouragement/semaine
1 passage de pailleuse / semaine
280 ha de SAU
140 ha de pelouses calcicoles en zone Natura 2000 avec 2 MAEt et divers
partenaires
50 ha de cultures de vente
26 ha en agroforesterie
Non labour intégral depuis 2006
80 ha de SFP : 20 de PP, 13 ha de luzerne/fléole et 57 ha de PT graminées –
légumineuses. Une plateforme d’essais fourragers avec Semences de France
70 VL en cours de croisement, 430 000 L de quota (dont vente directe)
Zéro maïs / 6 mois de pâturage intégral
200 brebis Est à laine mérinos
Centre d’élevage des béliers Est à Laine Mérinos
Accueil de scolaires à la ferme
Prestations de service : broyage et pâturage d’aires de pique-nique
Point de vente collectif sur la ferme (CA : 170 k€, 8 associés, 1 salariée, 1,5 jours
d’ouverture/s)
Aujourd’hui, le système en quelques chiffres
Quelques chiffres de l’année 2012EBE : 100 k€
EBE (hors MO) : 199 k€ (41 % du PB)
Annuités : 30 k€
CAF : 70 k€
Quelques chiffres de l’année 2013
Organisation : 1 week-end / 3
Heures supplémentaires, primes liées à
l’EBE (4%)
Formation continue
La prairie temporaire base du système global
Quelques résultats d’analyses…Enrubanné de luzerne - fléole
Foin de luzerne - fléole
Enrubanné PP Ensilage d’herbe RGH-TV
Du pâturage au maximum
Pâturage cellulaire ou tournant dynamique au printemps
140 ha en zone Natura 2000
TCS, outils à disques indépendants, mélanges variétaux
1 affouragement/semaine
En 2009 : 300 arbres ont été implantés sur un modèle agroforestier
Blé derrière prairie temporaire typée pâture :
Charges : 132 €/ha (48 € semences / 62 € de phytos / 32 € de fertilisation)
Rdt : 68 qx/ha
Photo DAL
Le schéma de croisement rotatif n’est pas figé :
♀Prim’Holstein x ♂ Montbéliard
♀ PH Montbé x ♂ Jersiais
♀ PH Mtbé Jer x ♂ Rouge Suédois
♀ PH Mtb Jer RS x ♂ Normand
+ de gabarit, + de fonctionnels, + de taux
Réduction du gabarit, + de
fonctionnels, + de taux
+ de gabarit, + de fonctionnels, + de
taux, - de cellules, gène sans cornes
+ + gabarit, + fonctionnels
♀ PH Mtb Jer RS N x ♂ PH (retour à la race de départ)
Les croisements : la recherche d’une vache flexible et idéale
Génération 2 races 3 races 4 races
% % %
1 100 100 100
2 50 100 100
3 75 75 100
4 63 88 88
5 69 88 94
6 66 84 94
7 67 86 94
8 67 86 93
9 67 86 93
Pourcentage d’hétérosis selon le nombre de génération
et le nombre de races utilisées
Pourquoi 3 ou 4 voies ?
Conduite des VL en 2014
1er avrilFermeture du siloIntroduction des taureaux (1 avec les VL et 1 avec les génisses)
Herbe pâturée en plat uniqueZéro concentré
Complé-mentat-ion enruban-né
15/07 – 10/08
1er octobreOuverture du silo d’herbeDébut des vêlagesComplémentation au DACRetrait des taureaux
1/3 ensilage d’herbe2/3 pâture
2/3 ensilage d’herbe1/3 pâture
100 % ensilage d’herbe
20/10 20/11 10/031er avrilFermeture du silo
15 décembre : début des IA
1er avril : fin des IA
200 à 220 jours et nuits en pâture 140 à 165 nuits en bâtiment
Un système agneaux de bergerie « contraint »
Gestion de la troupe ovine : le Plateau de Malzéville, une pelouse calcicole
classée Natura 2000
2 Mesures Agro-Environnementales ont été souscrites par l’exploitation afin de maintenir la biodiversité de ce
milieu remarquable : zéro fertilisation et fauche tardive. Cette zone est gérée par la troupe ovine d’Avril à
Octobre, une alternance de pâturage et de fauches tardives maintiennent le paysage ouvert ainsi que la faune
et la flore spécifiques à cette pelouse calcicole.
Un système agneaux de bergerie « contraint »Le potentiel limité de nos sols pour des cultures de vente nous a conduit naturellement vers davantage de prairies
productives et un système tout herbe pour les vaches laitières. Notre entourage pourrait s’attendre à voir une conduite
d’agneaux d’herbe…
Seulement, la productivité du
plateau atteint, en moyenne, 1 T de
Matière Sèche par hectare (contre 6
à 7 pour des prairies permanentes
classiques, voire 8 à 12 pour des
prairies temporaires associant
graminées et légumineuses). De
plus, en dépit d’une flore riche et
variée, la valeur nutritive du
couvert herbacé est très pauvre :
elle ne permettrait pas de subvenir
aux besoins alimentaires d’une
brebis allaitant ses agneaux. Par
conséquent, les brebis pâturent le
Plateau lorsqu’elle sont taries, ainsi
qu’en début de gestation. Les
agnelages ont lieu en bergerie, sur 2
périodes : de fin octobre à fin
novembre et du 15 janvier au 15
février. Cette conduite nous amène
à engraisser les agneaux sous la
mère, en bergerie. Au sevrage, les
agneaux sont nourris avec du foin,
des céréales auto-produites et un
aliment azoté du commerce.
Quelques critères technique et économique
1 désherbage total 1 année sur 5 sur une même unité de surface
Sur céréales : 1 désherbage d’automne unique et 1/3 à ½ dose de fongicides
Complémentation des VL : 100 g de concentré/L de la it – 6400 L moy éco
85% du lait par les fourrages
160 L de lait/heure travaillée
Prolificité : 1,6 et Productivité numérique : 1,15
Zéro phytos sur la SFP
46 à 85 U d’N sur les céréales à paille derrière PT
Charges op/PB : 21 %
Ni insecticides, ni régulateur de croissance.
Désherbage mécanique lorsque cela est possible.
En 2013 : 88 kg d’N/ha (hors plateau) et 82 kg de c orrecteur azoté /VL / an (12 g/L)
IFT : 0.9 avec les prairies temporaires / 1.3 sans les prairies temporaires
Quelques critères technico-économique
- Hygiène, croisements, agroforesterie, désherbage zo otechnique…
- Affouragement hebdomadaire basé sur 1 place pour 3 VL
- Système maxi-pâturage / mini-concentrés
- Certains repères habituels non applicables
La mise en place d’un tel système interpelle en int erne et en externe…
Vision des partenaires vs Vision de l’exploitation
Objectifs des partenaires vs Objectifs du système e t de l’équipe en place
Les partenaires : freins et moteurs dans l’évolutio n
- Persévérer avec ou sans partenaires (et des nouveaux)
- La principale difficulté : tenter la différence sans être marginalisé.
- Pas de groupe de réflexion ou de comité d’orientation, la plupart des
choix ont été faits par l’équipe de l’exploitation et validée en CE et en
CA � volonté d’être plus dans l’action que dans le projet.
- Les résultats technico-économiques globaux (EBE, ratio
charges/produits) et le ressenti des salariés nous conduisent à aller
plus loin.
- Peu de soutiens ou d’aide durant la réorganisation
Durant la réorganisation :
- Aujourd’hui, la valorisation pédagogique et les vis ites de groupe s’en trouvent améliorées.
-Utilisation pédagogique de diverses filières : prod uction, générales, IAA, GPN, ACSE, PA…
- Notre présence au sein de divers groupes technico-é conomiques locaux ou nationaux ont conforté nos choix et permis des comp araisons valorisables pédagogiquement.
- Aujourd’hui, les salariés se forment pour aller plu s loin : voyage d’étude, phytothérapie, techniques alternatives. Le travail étant différent d’un système plus classique, ils se sentent plus « en phase » avec les attentes sociétales.
Certains choix facilitent les interactions avec la pédagogie, notamment
par une approche globale et pluridisciplinaire : croisements pour plus
de flexibilité, circuits courts, gestion de l’herbe, non labour,
agroforesterie…
Un des points forts pédagogiques et pour les partenaires
professionnels est la crédibilité économique : « on peut ne pas
partager les choix, le système, mais il est rentable économiquement,
dans son contexte pédoclimatique ».
Une difficulté majeure : appréhender un système où tout est lié n’est
pas simple pour les élèves les plus jeunes.
Perspectives et projets à court terme
Arrêt des traitements antibiotiques en lactation � gestion rigoureuse au tarissement
Développer la phytothérapie « naturelle » : mise en place d’essences de bourrage au niveau de
l’agroforesterie ayant des vertus thérapeutiques.
La gestion du pâturage � pression parasitaire très faible (bovins au cas par cas en fonction des
lots, ovins traitements en phytothérapie et/ou conventionnel)
Accroitre la vente en « caissettes » en prenant garde que diversification ne rime pas avec
dispersion
Une question de fond : arrêt du glyphosate ou non c’est-à-dire poursuivre vers le SDSC ou
travailler davantage le sol.
Poursuivre dans l’amélioration des conditions de travail.
Identifier des schémas de croisement donnant des animaux adaptés au système.
Question : notre système et notre structure risque d’être « déconnectés » du contexte local :
Aujourd’hui, réel intérêt de la communauté éducative, des élus professionnels
Demain ?