article performance durable groupe 75

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Quels risques encoure-t-on avec la démocratisation des pratiques entomophages et comment y remédier ? L’introduction des insectes dans nos assiettes et les enjeux que cela entraine. Selon la FAO (organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), la croissance démographique, l’urbanisation et la montée des classes moyennes ont fait augmenter la demande mondiale en aliments, notamment en protéines d’origine animale. D’ici 2030, plus de 9 milliards de personnes devront être nourries. Afin de préserver nos ressources, de nouvelles solutions doivent impérativement être recherchées. De plus en plus de personnes parlent de pratiques entomophages, la consommation d’insectes par l’être humain. Les professionnels se lançant le défi d’instaurer les insectes dans l’assiette des individus entreprennent deux axes principaux : Le premier tient d’une logique de découverte (partenariat avec des chefs de renom). Le second est l’implantation de cette pratique dans la grande distribution. Cette dernière technique provoque cependant quelques questionnements. En effet, en fonction de la manière dont les grandes chaines de distribution entreprennent l’entomophagie, ce secteur encoure des risques. Premièrement, le problème de traçabilité du produit, l’idée n’est plus de produire localement pour une clientèle locale. Il est alors plus difficile de savoir ce que l’on retrouve dans l’assiette (nous connaissons actuellement plusieurs scandales liés à ce problème de traçabilité). Ensuite, le fait d’importer des insectes d’Asie ou d’Afrique insinuerait un transport non respectueux de l’environnement, donc à l’opposé de la perspective de développement durable. De plus, cette pratique qui a pour but de proposer une alternative à la consommation actuelle ne serait pas mise à bien si la grande distribution met l’éthique de coté et reproduit les dérives d’une mondialisation mal gérée qu’elle a connues avec la production animale. La réponse à ce risque serait d’avoir une législation pour encadrer cette pratique. Cependant, la loi reste limitée car elle n’a pas assez de recul. Les entreprises centrées sur la production et la vente d’insectes pour la consommation humaine exercent dans un secteur émergeant, ce qui insinue qu’il y a des obstacles et des zones sombres au niveau de la loi. Les associations établissent un lien essentiel entre les législateurs, les organisations non-gouvernementales et les agriculteurs. En donnant la parole aux professionnels, elles peuvent aider à la planification, la structure et l’implémentation de lois et de programmes qui affecteraient ce secteur. En d’autres termes, les associations des producteurs d’insectes ont le pouvoir de faire force de loi. C’est le cas par exemple de l’association néerlandaise des agriculteurs d’insectes (VENIK), qui entretient des liens avec des législateurs, politiciens et autorités de sécurité alimentaire afin d’implanter cette pratique dans le long terme. Il est possible est possible que dans quelque temps, trouverdes insectes dans vos assiettes soit monnaie courante.Bon appétit ! “La recherche est nécessaire pour développer et automatiser un élevage rentable, énergétiquement efficace et microbiologiquement sain, des technologies de transformation des récoltes et en phase post-récolte, ainsi que des procédures sanitaires en matière de sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux, afin d’obtenir des produits à base d’insectes sûrs à un prix raisonnable à l’échelle industrielle, notamment en comparaison avec les produits à base de viande. » Rumpold et Schlüter, 2013. Afin d’instaurer l’entomophagie sur le long terme, le corps gouvernemental doit s’appuyer sur les points suivants : -la collaboration avec le ministère de l’agriculture, de la santé et de l’environnement, - la mise en oeuvrede textes de loi, - l’investissement dans la recherche et le développement - l’assistance technique aux agriculteurs. Si la grande distribution représente un risque, des règles s’instaurent peu à peu aux vues des prévisions de popularité de cette pratique dans les années à venir.

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Post on 16-Jul-2015

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Quels risques encoure-t-on avec la démocratisation des pratiques entomophages et comment y

remédier ? L’introduction des insectes dans nos assiettes et les enjeux que cela entraine.

Selon la FAO (organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), la croissance démographique, l’urbanisation et la montée des classes moyennes ont fait augmenter la demande mondiale en aliments, notamment en protéines d’origine animale. D’ici 2030, plus de 9 milliards de personnes devront être nourries. Afin de préserver nos ressources, de nouvelles solutions doivent impérativement être recherchées. De plus en plus de personnes parlent de pratiques entomophages, la consommation d’insectes par l’être humain. Les professionnels se lançant le défi d’instaurer les insectes dans l’assiette des individus entreprennent deux axes principaux : Le premier tient d’une logique de découverte (partenariat avec des chefs de renom). Le second est l’implantation de cette pratique dans la grande distribution.

Cette dernière technique provoque cependant quelques questionnements. En effet, en fonction de la manière dont les grandes chaines de distribution entreprennent l’entomophagie, ce secteur encoure des risques. Premièrement, le problème de traçabilité du produit, l’idée n’est plus de produire localement pour une clientèle locale. Il est alors plus difficile de savoir ce que l’on retrouve dans l’assiette (nous connaissons actuellement plusieurs scandales liés à ce problème de traçabilité). Ensuite, le fait d’importer des insectes d’Asie ou d’Afrique insinuerait un transport non respectueux de l’environnement, donc à l’opposé de la perspective de développement durable. De plus, cette pratique qui a pour but de proposer une alternative à la consommation actuelle ne serait pas mise à bien si la grande distribution met l’éthique de coté et reproduit les dérives d’une mondialisation mal gérée qu’elle a connues avec la production animale.

La réponse à ce risque serait d’avoir une législation pour encadrer cette pratique. Cependant, la loi reste limitée car elle n’a pas assez de recul. Les entreprises centrées sur la production et la vente d’insectes pour la consommation humaine exercent dans un secteur émergeant, ce qui insinue qu’il y a des obstacles et des zones sombres au niveau de la loi.

Les associations établissent un lien essentiel entre les législateurs, les organisations non-gouvernementales et les agriculteurs. En donnant la parole aux professionnels, elles peuvent aider à la planification, la structure et l’implémentation de lois et de programmes qui affecteraient ce secteur. En d’autres termes, les associations des producteurs d’insectes ont le pouvoir de faire force de loi. C’est le cas par exemple de l’association néerlandaise des agriculteurs d’insectes (VENIK), qui entretient des liens avec des législateurs, politiciens et autorités de sécurité alimentaire afin d’implanter cette pratique dans le long terme.

Il est possible est possible que dans quelque temps, trouverdes insectes dans vos assiettes soit monnaie courante.Bon appétit !

“La recherche est nécessaire pour développer et automatiser un élevage rentable, énergétiquement efficace et microbiologiquement sain, des technologies de transformation des récoltes et en phase post-récolte, ainsi que des procédures sanitaires en matière de sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux, afin d’obtenir des produits à base d’insectes sûrs à un prix raisonnable à l’échelle industrielle, notamment en comparaison avec les produits à base de viande. » Rumpold et Schlüter, 2013.

Afin d’instaurer l’entomophagie sur le long terme, le corps gouvernemental doit s’appuyer sur les points suivants : -la collaboration avec le ministère de l’agriculture, de la santé et de l’environnement, - la mise en oeuvrede textes de loi, - l’investissement dans la recherche et le développement - l’assistance technique aux agriculteurs.

Si la grande distribution représente un risque, des règles s’instaurent peu à peu aux vues des prévisions de popularité de cette pratique dans les années à venir.