un souvenir
Post on 25-Feb-2016
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Et d’abord, correctement parlant,un souvenir peut-il être
vache ?Vous allez en juger par vous-mêmes !
Il y a bien 60 ans de cela, j’avais été invitéeà passer mes vacances chez mon oncle et ma
tante, dans un charmant hameau de montagne,Saccourvielle, au-dessus de Luchon.
Le rêve ! La liberté, les petits chemins, lamontagne… Et un mystère !!!
En effet, le lendemain de mon arrivée,à peine le jour pointait qu’une corne
a résonné sur le village.
J’ai questionné mon oncle, mais lui, à cetteheure-là, il est déjà parti à son travail.
J’ai questionné ma tante, mais elle aussi,c’était la première fois qu’elle montaità Saccourvielle… Et en plus, elle n’avaitrien entendu, étant plutôt « du soir », et
dormant tard le matin.Dans la journée, j’ai eu trop à faire pour
penser à mon mystère !
Mais le lendemain, même son de trompe.Un drôle de son, presque une corne de
brume… Mais nous étions loin de la mer,et il faisait grand beau !!!
Alors, je me promis que, le lendemain,je serais déjà habillée et que je tâcherai
d’aller voir cela de plus près !Du coup, je n’ai pas questionné mon
oncle, j’avais envie de découvrirseule la clé du mystère !
Et le jour d’après… enfin, le jour ! Ilfaisait encore nuit que j’étais déjà toute
habillée.J’ai entendu partir mon oncle, et je suis
descendue sur la pointe des pieds.Aux premières lueurs du jour, j’étais
devant la porte. Mais je ne savais pas de quel côté aller !
C’est alors que… La corne !La corne se faisait à nouveau entendre !
Ah ! là, j’étais sûre, cela venait de ma gauche !Me voilà donc partie dans les rues désertes.
Désertes ? On entendait de drôles debruits ! Des portails qui gémissaient en
s’ouvrant, des piétinements, des bruits decloches, des meuglements…
Et bientôt je voyais déboucher dechaque rue des troupeaux de vaches.
Des vaches seules, sans berger, et qui sedirigeaient toutes vers le même endroit…
Les petits veaux suivaient leur mère,Et tout ce monde allait, d’un pas placide,
vers quel étrange rendez-vous ?
Je leur ai donc emboîté le pas, medisant que j’aurai là sans doute la clé du
mystère. Chemin faisant, j’ai bien essayé defaire la conversation à mes compagnes à cornes,mais il faut dire que ce n’est pas très causant,une vache. Elles me regardaient placidement,continuant à ruminer leur foin et leur pensée,
et je n’ai rien pu en tirer.Et nous sommes arrivées ainsi sur la Place
de l’Abreuvoir.
Là se rendaient toutes les vaches duvillage, là les attendaient un homme pittoresque,
entre deux âges, et tenant à la main unecorne, une corne de vache, qu’il avait
manifestement transformée en trompe.J’ai aussitôt pensé au Joueur de Flûte des
contes. Mais, après tout, même s’il charmaitles vaches, moi je n’en étais pas une. Enfin, du
moins extérieurement !Alors je me suis hardiment approchée pour
avoir, enfin, la clé du mystère.
Il a bien ri de cette gamine de 13 ans qui
lui demandait intrépidement s’il était un magicien de vaches !
Non, il était simplement un berger communal. Le matin, lorsque les
paysans entendaientrésonner la corne, ils lâchaient leurs
vaches,et lui les amenait toutes plus haut,
dans lamontagne, où il les surveillait tout le
jour.Il les ramenait le soir pour la traite.
Cette fois, lorsqu’il sonnait, les paysansrouvraient leurs granges, et les vaches,
une fois désaltérées, rentraient chacune chez elle, tout aussi
placidementque le matin…
J’ai souvent été, le matin, au rassemblementdes troupeaux, mais j’étais encore plus
fascinée, le soir, de les voir repartir toutesseules vers leur étable, chaque troupeausa route, sans jamais se mélanger ou se
tromper.
Et voilà comment j’ai résolu ma premièreenquête policière…
Texte et photos : JackyMusique : Caravan, qui m’a été offerte par Gaston Levesque.La sympathique petite vache, que j’ai bâptisée « Amélie », m’a été offerte par Diane Turcotte, ma sœur virtuelle.
Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la PaixJacky.questel@gmail.comhttp://jackydubearn.over-blog.com/
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