lettre de la miniature numéro 31. septembre 2015 · le carnet d’esquisses de pauline augustin...
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Fine A
La Lettre de la Miniature
N° 31. Octobre 2015. Rédaction : ©Nathalie Lemoine-Bouchard. Tous droits réservés. ISSN 2114-8341
Sommaire
p. 2 – Anecdotes
- Une miniature symbolique offerte par la marquise de Pompadour
- La consolation dans le « chagrin »
p. 2 - Actualité de la recherche
- Article en préparation sur Paul Gomien
- Bernardo Falconi : Bianca Boni “miniatrice romana” (1786-1857)
p. 3-8 – Gros plan :
Le carnet d’esquisses de Pauline Augustin : quatre miniatures capitales et leurs
dessins préparatoires
par Dr Bernd Pappe.
p. 9 – Peintres en miniature nouvellement répertoriés en France :
Monsieur Ferrand (1827) ; Gillo (1834) ; de Fontenille (1797)
p. 9 - Peintres en miniature, du nouveau sur :
Athalie-Joséphine-Mélanie du Faget ; Faivre (actif en 1810-après 1837).
p. 10-11. Musées
Vol des miniatures du musée Louis Vouland en Avignon.
p. 12-14 – Actualités de Lemoine-Bouchard Fine Arts :
p. 12-13- Galerie : Splendides miniatures par Paul Gomien, datées 1827 et 1828.
Trois miniatures d’Edouard Corbet dont l’étonnant portrait de Nicolas Appert,
inventeur de l’appertisation et de la première usine de conserves française. p. 14 - Expertise :
- record pour des miniatures de Joseph Boze et d’Edmé Rousseau.
- vente de décembre en préparation
AGENDA
Du 5 au 15 novembre 2015
Paris, Salon d’antiquités
brocante de La Bastille, place
de la Bastille
La Galerie Lemoine-Bouchard
Fine Arts sera présente sous le
chapiteau des antiquaires, stand
74 bis, avec une sélection de
belles miniatures. Signalons
notamment un portrait de JBJ
Augustin par l’un de ses élèves,
variante d’un autoportrait, des
œuvres de Joseph Bordes,
Edouard Corbet, Mme
Despois, JP Feulard, de rares
œuvres de Mme Despois et de
Mme Bigarne née Labroue,
dont le portrait de son mari ;
l’un des tout premiers portraits
réalisés par Fontallard , daté de
1797 etc.
Rappel :
Jusqu’au 15 novembre 2015
Exposition Pierre feuilles
ciseaux au Musée de la
miniature à Montélimar.
Une très belle exposition
organisée autour des parures de
cheveux, en trois sections. La
3e partie de l’exposition est
consacrée aux peintres en
cheveux et à leurs œuvres :
miniatures en cheveux,
médaillons à miniatures ornés
de chiffres et de décors en
cheveux. On remarquera
d’impressionnants tableaux de
fleurs en cheveux réalisés au
milieu du XIXe siècle, en prêt
de la collection du Mucem à
Marseille.
18 décembre 2015
Vente d’objets d’arts et de
miniatures, étude Ader, à
l’hôtel Drouot, Paris.
Jean Pierre FEULARD
(Châteaudun 1790-Le Havre 1849) Jeune fille coiffée d’anglaises, en robe
gorge de pigeon, à manches gigot,
1832, 7,8 x 6,3 cm (détail)
Lemoine-Bouchard Fine Arts
Dans cette édition, 3 peintres en
miniature nouvellement répertoriés.
Ont participé à ce numéro : Bernardo
Falconi, Violaine Magny; Bernd
Pappe.
La Lettre de la Miniature propose à chaque numéro un gros plan sur quelques
artistes, une miniature ou une collection ; l’actualité de Lemoine-Bouchard
Fine Arts (Galerie et Expertise) ; l’actualité de la Recherche et des musées.
N’hésitez pas à nous communiquer informations ou recherches en cours.
Bonne lecture!
Anecdotes :
Une miniature symbolique offerte par la marquise de Pompadour
A ses derniers moments, la Marquise de Pompadour (qui mourut le 15 avril 1764 à Versailles) reçut la
visite de M. de Laverdy*, nommé contrôleur général des Finances depuis peu (le 14 décembre 1763). Elle
le tenait en grande estime, et lui fit présent d'une tabatière ornée du portrait de Sully. « Voilà, dit-elle à son
protégé, en lui montrant la figure du ministre de Henri IV, voilà votre véritable portrait. » M. de Laverdy
s'inclina, ouvrit la boîte, et trouva ce quatrain composé par la marquise :
« De l'habile et sage Sully
Il ne nous reste que l'image.
Aujourd'hui ce grand personnage
Va revivre dans Laverdy. »
Source : Emile Campardon, Mme de Pompadour et la cour de Louis XV, au milieu du XVIIIe siècle, Paris,
1867.
* Clément de Laverdy ou L'Averdy, marquis de Gambais (1723-1793) appartint au courant libéral issu de
Montesquieu. Il autorisa la libre circulation des grains en 1764 et tenta une réforme de l’administration
provinciale et territoriale qui fut abrogée par son successeur Terray, en 1771. Retiré de la vie publique, il
fut guillotiné après avoir été accusé d’être lié aux spéculateurs accroissant la disette.
La consolation dans le « chagrin ». L'avènement de Louis XVI au trône de France causa, dans tout le royaume, une grande allégresse. On créa
à cette occasion des tabatières de circonstance. C'est ce que nous apprend l'abbé Georgel, dans ce passage
de ses Mémoires: « La France, idolâtre de ses maîtres, quand tout le monde est content, retentissait de
toutes parts de chansons que la gaîté avait imaginées pour célébrer ce joyeux avènement. Les arts et les
modes le caractérisaient par leurs ouvrages, les emblèmes et les parures. On voyait dans toutes les mains
des tabatières de peau de chagrin sur lesquelles on avait placé le médaillon de Louis XVI et de Marie-
Antoinette ; on les appelait La consolation dans le chagrin... Cette ingénieuse invention fit la fortune de
l'artiste qui, le premier, la mit en vogue. »
Bibl. : Le livre des collectionneurs.
Actualité de la Recherche
En vue de la publication d’un article dans une prochaine Lettre de la miniature, nous recherchons des
informations biographiques inédites et des miniatures de Paul Gomien dont l’œuvre doit être bien
distingué de celui de son frère cadet Charles Gomien qui fut, lui, peintre en grand format. Nous présentons
une paire de superbes miniatures en exemple de Paul Gomien page, en exemple de son travail de
miniaturiste.
Bernardo FALCONI : article sur Bianca Boni “miniatrice romana” (1786-1857)
Dans le dernier “Bollettino dei Musei Comunali di Roma”, de l’association des amis des musées de Rome,
tout fraîchement paru, on savourera l’article de Bernardo Falconi, remarquablement documenté sur Bianca
Boni. Alphonse de Lamartine l’avait rencontrée à Rome, en était tombé amoureux et raconte avec humour
et autodérision cette rencontre dans ses Mémoires que nous résumons ici : « Un autre artiste, mais celui-là
était une femme célèbre, qui s’appelait la Bianca Boni, fit pour moi une copie de Guido Reni qui ne m’a
jamais quitté depuis. C’était une Vierge d’une expression miraculeuse […]. Je fis faire mon portrait par la
Bianca Boni ; et comme elle était encore jeune, douce et attrayante, je devins épris d‘elle et eut la sottise de
le lui laisser comprendre. Elle s’en fâcha, elle effaça avec colère mon image et me la renvoya avec le prix
qu’elle en avait reçu. J’écrivis une lettre d’excuses et reportai la somme à sa porte [….] Mais elle fut
inflexible et m’apprit ainsi que les grands artistes italiens étaient de grandes vertus […]. »
“Bollettino dei Musei Comunali di Roma”, XXVIII, Gangemi Editore, 2014, p. 83-110.
2
Gros plan : Le carnet d’esquisses de Pauline Augustin : quatre miniatures capitales et
leurs dessins préparatoires par Dr Bernd Pappe
Pauline Augustin, née Ducruet (1781 – 1865), eut à la fois le bonheur et l’infortune d’être l’épouse de l’un
des peintres en miniature les plus célèbres de son époque. Elle éprouvait sans doute une grande fierté en
regard des succès de son mari et la situation financière de ce dernier accentuait un train de vie déjà fort
confortable. Cependant, dans l’ombre de son prestigieux époux, sa carrière artistique n’a pas pu trouver
l’essor qui lui aurait permis de mettre en lumière son talent. Dans la monographie sur son mari Jean-
Baptiste Jacques, publiée tout récemment, on évoque dans un des chapitres la carrière de Pauline
Augustin.1
Le texte qui suit traitera spécifiquement du carnet d’esquisses de Pauline, un trésor unique dans
son œuvre.
L’existence de ce carnet d’esquisses n’était connue que des descendants de Pauline, et la biographie citée
ci-dessus a été la première à mentionner cet ouvrage. Les héritiers de l’artiste ont su le transmettre de
génération en génération, jusqu’à nos jours. Composé de 26 pages, il présente des dessins réalisés au
crayon, à l’aquarelle, et à l’encre de Chine, effectués directement dans le cahier pour la plupart, et
séparément pour quelques-uns qui ont été collés par la suite. En fonction des vêtements et des coiffures des
modèles, leur réalisation s’est faite sur une période d’environ dix ans, entre 1815 et 1825. Ce sont
exclusivement des études pour des portraits. Une seule esquisse représente un vase avec des fleurs, prévu
sans doute pour compléter le décor d’un portrait. Intéressons-nous de plus près aux études liées à quatre
miniatures particulièrement importantes.
Plusieurs dessins ont servi à la réalisation du portrait en miniature de Franz Jakob Anton Kottmann (1783 –
1844), d’origine suisse, haut gradé dans l’armée. Peintre amateur, ce dernier avait pris quelques leçons de
miniature chez Augustin (fig. 1, ci-dessus à droite).2 L’œuvre, non localisée actuellement, fut vendue chez
Schidlof à Vienne en 1921.3 Le modèle est représenté à mi-corps et de façon bien singulière : vêtu de son
uniforme, le moustachu distingué est affublé d’une grande cape posée sur son épaule gauche et qui
recouvre pratiquement tout son corps. Les quelques esquisses des divers éléments du portrait prouvent que
l’artiste a porté un intérêt tout particulier à cette œuvre. Réalisée en quelques traits rapides, la première
esquisse définit la pose du modèle (fig. 2). Dans la suivante, le modèle porte un uniforme différent (fig. 3,
page suivante). Pour cette version, l’artiste avait opté pour une pose sans la cape. Deux études ont été
effectuées pour la main tenant la cape (fig. 4, p. suivante) ; la position des doigts est quasiment identique
dans chacune d’elle, mais les mains sont saisies sous un angle différent. La pose définitive ne semble pas
encore établie. La dernière étude pour le portrait de Kottmann est consacrée au drapé de la cape (fig. 5, p.
suivante), avec la main dans sa pose finale. La tête est à peine suggérée ; elle a sans doute été traitée sur un
autre feuillet, non répertorié.
Pauline avait exposé le portrait de Kottmann au Salon de Paris en 1822. Le livret ne le mentionne que de
manière succincte : « K***, capitaine d’un régiment suisse de la Garde-Royale“.4 En comparant la
miniature à d’autres portraits du militaire, il est facile de reconnaître et d’identifier le personnage grâce à
son visage rond et sa grande moustache. …/… 3
Fig. 2
©Coll. part,
repr. interdite
Fig. 1
Gros plan (suite)
Fig.1
4
Fig 3 ©Coll. part, repr.
interdite
Fig.4 ©Coll.
part, repr.
interdite
Fig. 5 ©Coll.
part, repr.
interdite
Gros Plan (suite)
Un an plus tard, Pauline réalisa une miniature représentant le peintre Alexandre Denis Abel de Pujol (1785-
1861, fig. 6, ci-dessous à gauche). Cet élève de David avait acquis une grande renommée à Paris comme
peintre d’histoire, réalisant plusieurs tableaux monumentaux, dont celui qui orne le plafond du Grand
Escalier du musée du Louvre. L’artiste était un ami du couple Augustin et Jean-Baptiste Jacques avait
d’ailleurs noté son adresse dans un de ses carnets verts.5
L’identité du modèle de cette miniature s’est perdue avec le temps, comme ce fut le cas pour la miniature
de Kottmann, mais la ressemblance entre son visage et ceux des portraits d’Abel de Pujol ne laisse aucun
doute.6 Relativement grande, la miniature est peinte à l’encre de Chine sur papier.
Nous trouvons dans le carnet d’esquisses de Pauline une étude de la veste (fig. 7). La tête y est suggérée
uniquement par des contours sommaires. Sous le numéro 48, la miniature comptait très probablement
parmi les œuvres exposées au Salon de 1824, où l’on pouvait également admirer la miniature représentant
Lambert Massard (voir plus bas) et d’autres miniatures non spécifiées. Pauline avait déjà présenté un
portrait du peintre au Salon de 1822, en même temps que celui de son mari et celui d’un autre ami peintre,
Merry Joseph Blondel.7
5
Fig. 7 ©Coll. part, repr. interdite
Fig. 6 ©Coll. part, repr. interdite
6
Gros plan (suite)
Au Salon de 1824, Pauline avait également dévoilé
deux portraits de femmes, désignées par discrétion dans
le livret comme « Mad.*** » et « Mad. R*** ». Il est
possible que l’un des deux soit la miniature de Femme
au grand chapeau conservée au musée Oskar Reinhardt
(autrefois musée Briner und Kern) à Winterthur (fig.8,
ci-contre). C’est une miniature d’exposition par
excellence. Les miniaturistes avaient tout intérêt à
montrer au Salon des œuvres qui attiraient l’attention
des visiteurs, soit par leurs dimensions, soit par un sujet
inhabituel, ou encore par la célébrité de leurs modèles.
Sur une grande plaque d’ivoire, la miniature montre une
femme assise sur une chaise, vêtue de manière fort
raffinée. Tenant une lettre dans sa main, elle semble
perdue dans ses pensées, rêvant à l’expéditeur de la
missive. On retrouve sur deux feuilles du cahier des
esquisses correspondant à ce portrait. Sur l’une d’elles,
Pauline avait étudié la coiffure (fig. 9). Les boucles,
traitées de façon très détaillée, seront légèrement
modifiées dans la miniature. Par quelques traits rapides,
elle a également réalisé une ébauche du grand chapeau.
Sur la même feuille se trouve le dessin d’une femme
tenant une lettre. Il a sans doute servi à Pauline pour
l’étude de la main droite, même si celle-ci, ainsi que la
lettre, ont encore été modifiées ultérieurement. Sur une
esquisse de la composition entière (fig. 10, en bas à
droite), on constate que d’importantes modifications ont
été faites lors de la réalisation de la miniature. La main
droite repose sur l’accoudoir de la chaise, au lieu de
tenir une lettre, et le modèle, dont le châle est placé très
différemment, porte une robe à manches courtes, ainsi
qu’un chapeau de plus petite taille.
Fig. 8. ©Museum Oskar Reinhart. Repr. interdite
Fig. 9. et fig. 10. ©Coll. part. ; reproduction interdite
Gros plan (suite)
La miniature du jeune musicien Lambert Massard (1811-1892) est peut-être celle qui a permis à Pauline
d’obtenir le prix de deuxième classe au Salon de 1824. La miniature, non localisée aujourd’hui, est connue
par un calque,8 et une lithographie (fig.11), également réalisée par l’artiste. Massard était un enfant vedette
qui fascinait la société parisienne. Passionné de musique (Pauline jouait de la harpe), le couple Augustin l’a
soutenu par un mécénat. Dans le cahier de dessin de Pauline, on retrouve deux esquisses liées à cette
miniature (fig. 12). Le fait qu’elles côtoient sur la même feuille les études de main pour le portrait de
Kottmann, on peut supposer qu’elle travaillait à cette œuvre déjà en 1822. L’une d’elles représente la main
gauche de Lambert. Elle est particulièrement intéressante, car elle témoigne des diverses possibilités de
composition. Les doigts sont posés sur la touche du violon. Pauline opte finalement pour une
représentation de l’enfant tenant son instrument sous le bras, l’archet dans sa main gauche, et abandonne
l’idée d’une pose saisie dans le mouvement. La seconde esquisse, juste en dessous, correspond
parfaitement à la main droite de la pose sélectionnée pour la miniature. Il est surprenant de constater à quel
point la main de Massard et celle de Kottmann, dessinées sur la même feuille, sont similaires, mais l’une
tient un archet et l’autre une cape.
Le carnet d’esquisses de Pauline est bien moins dense que ceux que l’on connaît de son époux. Il témoigne
cependant de l’évolution de plusieurs de ses chefs-d’œuvre et nous montre à quel point Pauline,
passionnée, cherchait à fuir les représentations standardisées du portrait, pour tenter d’enrichir son style et
tendre vers une certaine perfection. Elle expérimentait diverses possibilités avant de décider quelle serait la
pose définitive, la plus adéquate, et celle qui lui semblait capter au mieux l’attention du spectateur. Elle
n’hésitait pas à effectuer des modifications, ou même abandonner une composition dont elle n’était pas
totalement convaincue. Même si Pauline n’avait pas le talent de son mari, elle reste une excellente artiste
dont les œuvres ont fasciné ses contemporains. En 1834, un auteur inconnu s’est exprimé sur son art: « Son
cadre de miniatures, exposé dernièrement au salon de Lille, est au-dessus des plus grands éloges, et nous
pensons qu’il ne sera jamais possible d’aller plus loin en ce genre ; l’illusion est complète, on croit voir la
nature même ; aussi, considérons-nous cette artiste comme reine de tous les peintres de miniature, venus et
à venir, sans aucune exception! ».9
Dr Bernd Pappe.
7
Fig. 11 et 12. ©Coll. part. : reproduction interdite
8
Gros Plan (suite et fin) Notes 1 Bernd Pappe, Jean-Baptiste Jacques Augustin, 1759 – 1832. Une nouvelle excellence dans l’art du portrait
en miniature, Vérone 2015, p. 103-108. 2 Il débute sa formation le 22 septembre 1815, puis la reprend le 21 avril 1816, le 4 janvier 1819 et une
dernière fois le 9 juillet 1819 (Augustin, Carnet vert du Louvre, p. 39 verso et 42 recto). 3 Maison de ventes aux enchères Leo Schidlof, Vienne, 6 – 7 juin 1921, n° 8 (homme inconnu en uniforme).
4 Livret du Salon de 1822, n° 32.
5 Augustin, Carnet vert du Louvre, p. 28 recto.
6 Galerie Fischer, Lucerne, 17-21 juin 1958, n° 843.
7 Bernd Pappe (cf. note 1), p. 104.
8 Ce calque avait servi à l’artiste à réaliser la lithographie. Il fut vendu à Drouot, Paris, le 20 mai 2015, n°
102 (expert : Nathalie Lemoine-Bouchard). 9 « Salon de 1834 », in : Journal des peintres et dessinateurs, 1ère année, n° 6, Paris 1834, p. 44.
Illustrations 1) Pauline Augustin, Franz Jakob Anton Kottmann, 1822. Aquarelle et gouache sur ivoire, H. 21,5 ; L. 17
cm. Localisation actuelle inconnue
2) Pauline Augustin, Etudes pour le portrait de Franz Jakob Anton Kottmann (carnet d’esquisses de
l’artiste). Crayon sur papier. Collection particulière
3) Pauline Augustin, Etude pour l’uniforme de Franz Jakob Anton Kottmann (carnet d’esquisses de l’artiste).
Crayon, encre noire et gouache sur papier. Collection particulière
4) Pauline Augustin, Etudes pour la main de Franz Jakob Anton Kottmann (carnet d’esquisses de l’artiste).
Crayon, encre noire et gouache sur papier. Collection particulière
5) Pauline Augustin, Etude pour le portrait de Franz Jakob Anton Kottmann (carnet d’esquisses de l’artiste).
Crayon sur papier. Collection particulière
6) Pauline Augustin, Alexandre Denis Abel de Pujol, 1823. Encre noire sur papier, H. 16,5 ; L. 12,5 cm.
Collection particulière
7) Pauline Augustin, Etude pour l’habit de Alexandre Denis Abel de Pujol (carnet d’esquisses de l’artiste).
Crayon sur papier. Collection particulière
8) Pauline Augustin, Femme tenant une lettre, 1824. Aquarelle et gouache sur ivoire, H. 19 ; L. 13,5 cm.
Musée Oskar Reinhart, Winterthur
9) Pauline Augustin, Etudes pour le portrait d’une femme tenant une lettre (carnet d’esquisses de l’artiste).
Crayon, encre de Chine et gouache blanche sur papier. Collection particulière
10) Pauline Augustin, Etude pour le portrait d’une femme tenant une lettre (carnet d’esquisses de l’artiste).
Crayon sur papier. Collection particulière
11) Pauline Augustin, Lambert Massard. Lithographie. Collection particulière
12) Pauline Augustin, Etudes pour le portrait de Lambert Massard (carnet d’esquisses de l’artiste). Crayon,
encre de Chine et gouache blanche sur papier. Collection particulière
9
Peintres en miniature, nouvellement répertoriés en France Le dictionnaire Les peintres en miniature actifs en France, éd. de l’Amateur, 2008, fait l’objet de travaux
d’amélioration constants. Voici quelques noms que nous y ajoutons.
FERRAND Monsieur (actif en 1827)
Il fut refusé au salon de 1827 où il comptait exposer cinq miniatures.
Source : Harriet Griffiths et Allister Mill, Database of Salon Artists, a record of salon entries from 1827 to
1850 in collaboration with the Archives des musées nationaux.
FONTENILLE de (actif en 1797)
Artiste signalé par une miniature :
- Homme barbu de profil à droite, le crane dégarni, en robe rouge, S.D. Fecit de Fontenille 1797, diam.
2 ¼ inch (commerce de l’art aux Etats-Unis en 2012).
GILLO (actif en 1824) Il exposa au Salon de 1824, sous le n° 768 des portraits en miniature et habitait alors rue Saint-Honoré n°
199 à Paris.
Peintres en miniature, du nouveau sur :
FAGET Athalie-Joséphine-Mélanie du – (Ardèche, probablement Les Vans, 1811 – active vers 1840)
Fille et élève de Jean-François-Scipion du Faget (1776-1841) qui fut peintre en miniature et sur porcelaine
à la manufacture de Sèvres. Nous l’avions signalée en 2008 mais on ne connaissait alors aucune de ses
miniatures. Elle fut peintre à l’huile (un portrait de femme au musée de Châtellerault, inv. 2010.0.74), à
l’aquarelle et sur porcelaine. Elle exposa des portraits et scènes de genre au Salon de 1833 à 1844, dont
une aquarelle montrant un Napolitain priant au pied d’une croix au soleil couchant en 1844. Elle habitait
comme son père rue du Faubourg Poissonnière, n° 74 à Paris en 1835. Elle peignait finement
sur ivoire, comme le montre la miniature que nous signalons,
peinte sur un fond nuageux :
- Jeune femme brune coiffée de bandeaux, à mi-corps de
¾ à gauche, en robe de dentelle blanche portant au
corsage un médaillon à miniature, sur fond de ciel
nuageux, S.d. Athalie du Faget, vers 1840, ovale H. 9,8,
L. 7,8 cm (SVV Philocale, Olivet, 25 octobre 2014, n° 46
repr.).
Bibl. : Guyot de Fère, 1834 p. 92 ; 1835, p. 84. Bénézit.
FAIVRE (actif vers 1810-après 1837). Peintre en miniature que Lespinasse dit actif vers 1810 et que nous avions déjà signalé. L’élément nouveau
est qu’il est vraisemblablement identique au Faivre installé comme peintre en miniature à Metz, associé
libre dès 1829 de l’Académie nationale de Metz, président en 1836-1837. Il habitait à Metz en 1829-1834
rue de la Tête d’Or, n° 27 ; en 1836-1837, rue du Four du Cloître, n° 13. Les rares miniatures connues de
lui sont inspirées ou copiées de celles d’Isabey et exécutées dans un pointillé très soigné.
- Jeune femme blonde à mi corps, en robe blanche à haut col froncé, entourée d’un voile, des roses dans
les cheveux, S.D.m.d. le long du cadre Faivre 1823, gouache et aquarelle sur carton, ovale, H. 13 cm (coll.
Lady Falle. Bonhams, Londres, 17 novembre 2004, n° 142 repr.).
Bibl. : Mémoires de l’Académie nationale de Metz, vol. 11 et 12. Guyot de Fère, 1834, p. 284. Lespinasse,
repris par Blättel.
10 7
Musées : Vol des miniatures du musée Louis Vouland en Avignon
Nous venons d’apprendre le vol par effraction des miniatures du musée Louis Vouland en Avignon, qui a eu lieu
dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2014. Il n’est pas trop tard pour en rendre compte, et en publiant ces photos,
nous espérons qu’elles pourront être retrouvées. La scène a été filmée par les caméras de surveillance, le voleur
s’est dirigé directement vers une vitrine située au premier étage où étaient conservées les miniatures et quelques
objets en or. Une vitrine contenant l’argenterie a été fracturée, cependant le voleur a filé sans avoir pu s’emparer
de son contenu, la police étant arrivée quelques instants plus tard.
Nous avions pu étudier cette petite collection de miniatures en 2006. Parmi les œuvres volées, signalons le beau
portrait de Femme dans un paysage signé par Dun, représentant peut-être un membre de la famille des Bourbons
de Naples (ci-dessous à gauche ; signée, diam : 0.09 m - inv. 142).
- Jeune fille en robe de mousseline blanche tenant un livre,
fond de colonne et de parc, attribution erronée à Mme Vigée Lebrun,
ovale, dimensions non communiquées – inv.144. Repr. ci-contre à droite.
- Portrait présumé de Marie-Antoinette en buste de ¾ à gauche, coiffure haute avec deux rubans verts, en
robe grise et verte et manteau à collet d’hermine, S.m.g. le long du cadre J.-B. Guérin, ovale, H. 7,7 cm, L. 6
cm, un fêle de l’ivoire à gauche et un repeint (inv. n° 147). Nous supposons qu’il s’agit d’une oeuvre
exécutée au début du XIXe siècle par J-B Guérin, l’un des fils du Strasbourgeois Christophe Guerin (1758 –
1831).
10
- Deux miniatures ovales, portraits de femmes,
une en jaquette bleue rayée (repr.), la seconde
en robe blanche et casaquin vert, dans de
beaux cadres en bronze doré ciselé, à
guirlandes de lauriers – inv 198
Vol au musée Louis Vouland, en Avignon (suite)
11
Parmi les autres objets dérobés, on comptait :
une boîte rectangulaire, or et porcelaine de Saxe, gravée Tiron Frères à Paris ; orfèvre François
Guillaume Tiron (reçu maître en 1745) 0.07 x 0,05 x 0,04 m -inv.78 ; un étui à cire, décor de nœuds
de rubans et de trophées, en or de trois couleurs, Paris 1772, orfèvre Mathieu Pionnier (reçu maître en
1768), L. 0.11 m ; inv. 540.
Un superbe étui à cire armorié (Maximilienne de Béthune Sully) en or émaillé, Paris 1770/80, orfèvre
Joseph Etienne Blerzy (reçu maître en 1768), L.0.11 m ; inv.541. Une boîte circulaire en or guilloché,
poinçon début XIXe siècle – diam. 0.05 m inv. 79
Une tabatière figurant un berger couché, en porcelaine de St Cloud à décor polychrome, XVIIIe siècle,
0.05 x 0,07 x 0.07 m. inv.77
Une Femme coiffée d’un chapeau à plume, tenant à la main une rose, miniature de la fin du XVIIIe
siècle, diam.0.06 – inv.146
Suiveur de Louis-Nicolas van Blarenberghe : Port fluvial, Campement militaire
Paire de gouaches sur parchemin, (traces d’une même signature sur les 2)
Sous verres et cadres bronze argenté ciselé. 0.11m x 0.10 m – inv.80
Boîte ovale à cage, or ciselé, émaillé, ornée sur ses faces de 7 aquarelles rehaussées représentant
des bacchanales dans le goût de Caresme ; Paris 1777, orfèvre G. Chayé (reçu maître en 1755)
0.08 x 0.06 x 0.03. poids brut 150g. - inv. 83.
12
LEMOINE-BOUCHARD FINE ARTS
Galerie. Sur rendez-vous ou sur le site www.lemoinebouchard.com. Prix sur demande.
Prix et photos sur demande.
Paul-Louis GOMIEN (Nancy, 1798- Paris, 1846).
Jeune Homme, la main gauche gantée de noir, 1828 ; Homme en costume grec de fantaisie, 1827.
Deux superbes miniatures signées, en pendants.
On retrouve l’homme en noir peint en miniature par Paul Gomien en 1846 (Louvre).
13
Galerie Lemoine-Bouchard Fine Arts (suite). Prix sur demande.
Edouard CORBET (Douai, 1772 - Paris, 1825).
Elève de l’Académie de Paris comme sculpteur, puis de JBJ Augustin qui l’influença dans l’intensité de vie
qu’il sut donner à ses modèles, parmi lesquels le comte Merlin de Douai et le comte de Ségur.
- Nicolas Appert, inventeur de l’appertisation et créateur de la première usine de conserves en France, époque
Empire. Très rare portrait contemporain, d’époque Empire : seuls une gravure et un dessin le représentant sont
conservés dans sa ville natale, Châlons-en-Champagne.
- Femme en robe brune, Homme en perruque et gilet brun à petits pois, miniatures en pendants, signées et
datées 1808, diam. 7,2 cm ; provenance : anc. coll. Sernagiotto, Italie.
Les visages du couple sont exécutés tout au pointillé, tandis que quelques rides sont laissées en réserve pour
jouer avec la couleur naturelle de l’ivoire dans le petit portrait de Nicolas Appert (voir détail agrandi).
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Prix record pour une miniature de Joseph Boze
Deux miniatures ont battu des records le 22 octobre 2015,
à l’hôtel Drouot, étude Ader- Nordmann, expertise
N. Lemoine-Bouchard.
Cette belle miniature sur ivoire de la fin du XVIIIe siècle,
a été adjugée 9.000 €, soit 11.250 € frais compris, près
de dix fois l’estimation basse (1200 €-1800 €),
un record mondial pour une miniature de Joseph Boze,
peintre du roi.
Joseph BOZE (Martigues, Bouches-du-Rhône, 1745 - Paris, 1826)
Portrait d'officier, probablement Victor-Léopold Berthier (Versailles, 1770-Paris, 1807), frère cadet du Maréchal. Miniature ronde sur ivoire de la fin du XVIIIe siècle.
Signée à droite : Boze. Diamètre : 5,5 cm
Cadre en laiton doré, XIXe, diamètre : 7,3 cm Provenance :Collection de la famille de la Tour d'Auvergne Lauraguais
C’est l’une des plus élégantes miniatures de l’artiste, qui utilise ici un plan en légère contre- plongée. L’éclairage est
presque frontal, sur un fond gris tout simple propice à mettre en valeur le bleu intense de l’uniforme. Boze eut de
nombreuses commandes du ministère de la Guerre et de la Cour; il note dans son livre de comptes, malheureusement
incomplet, avoir travaillé pour un Bertier (sic) « pour idem sur le tableau d’une Vierge pour M. Bertier (sic) 12 louis » (voir
Gérard Fabre, Joseph Boze portraitiste de l’Ancien régime à la Révolution, Somogy, 2004, p. 122). Boze a peint aussi deux
tableaux du maréchal Berthier et de son épouse (coll. privée). Cette miniature a été conservée dans la descendance du
maréchal Berthier.
Remarqué pour sa bravoure, Victor-Léopold Berthier sert en 1793 sous les ordres de Kellermann, fait toutes les campagnes
d’Italie, est nommé chef de bataillon et ingénieur géographe comme le fut son père Jean-Baptiste et son frère Alexandre, le
futur maréchal. Il passe adjudant-général en 1797, puis devint chef d’état-major du maréchal Masséna, général de brigade
en 1799, général de division en 1805.
Des miniatures de Boze sont conservées au Louvre ; musée Ziem, Martigues ; musées royaux d’art et d’histoire, Bruxelles ;
coll. Tansey, Celle, Allemagne ; Rijsmuseum, Amsterdam; Scottish National Portrait Gallery, etc.
Edmé ROUSSEAU (Paris, 1778 ? – après 1843)
Les princesses Zénaïde et Charlotte Bonaparte Miniature ronde sur ivoire, signée et datée à droite : Rousseau / 1821 Inscription au verso (erronée) :
Les filles du maréchal / ctesse de Plaisance / et / la ctesse d'Hautpoul Diamètre : 6,5 cm (à vue)
Cadre en laiton doré, diamètre : 7,9 cm
Provenance : Collection de la famille de la Tour d'Auvergne Lauraguais Adjugée 4500 €, soit 5625 € frais compris.
Edmé Rousseau, élève d’Augustin, de sensibilité bonapartiste,
était partit s’installer à Bruxelles où il exposa en 1820 au Salon de cette ville
des miniatures de Napoléon et de l’impératrice Joséphine.
Ce double portrait en miniature fut exécuté en 1821 d’après le tableau de Louis David peint en exil à Bruxelles la même
année. Il montre les deux filles de Joseph Bonaparte et de Julie née Clary, les princesses Charlotte (1802-1839) à gauche en
bleue, et Zénaïde (1801- 1854) à droite, alors réfugiées en Belgique avant de rejoindre leur père aux États-Unis. Rousseau
s’installa peu après à New York où il dirigea un cours de peinture et dessin. C’est lui qui fut chargé de l’exposition itinérante
aux Etats-Unis en 1826 du grand tableau du Sacre de l’Empereur de David. Il exposa des œuvres à la National Academy en
1830. Ses miniatures sont rares, son portrait est au musée Vivenel à Compiègne.
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Vente en préparation, étude Ader, hôtel Drouot, 18 décembre 2015 : A découvrir notamment un très rare portrait d’Enfant noir pour une bague, des œuvres de Massé et de Claude
Bornet, et un Album Amicorum de 1801 avec deux miniatures sur vélin de Peter Maÿr dédicacées à Gérard »...
LEMOINE-BOUCHARD FINE ARTS
(Expertise)
Prix et photos sur demande.
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