hepatite alcoolique cours de des aix en provence le 8/10/2004 v. jean-christophe montpellier

Post on 03-Apr-2015

123 Views

Category:

Documents

14 Downloads

Preview:

Click to see full reader

TRANSCRIPT

HEPATITE ALCOOLIQUE

Cours de DES AIX EN PROVENCE

le 8/10/2004V. Jean-Christophe Montpellier

Introduction

• Atteintes hépatiques attribuées à l ’alcool– stéatose macro-vésiculaire

• 80% consommateurs excessifs

• isolée 10 à 20 % des cas

– stéatose microvésiculaire• tableau aigue cholestatique réversible

– L ’hépatite alcoolique – cirrhose alcoolique

Définition

• L ’Hépatite alcoolique est une maladie inflammatoire nécrosante et fibrosante.

• Elle peut survenir sur un foie sain une stéatofibrose ou une cirrhose

• le diagnostic repose sur l ’histologie hépatique

• l ’évolution des formes graves est souvent mortelle

Prévalence

• Sur les données de la PBH Varie de 0 – 53 %

physiopathologie

• Mécanismes mal connus

– 1) Métabolisme de l’éthanol– 2 ) Le stress oxydatif– 3 ) le rôle des endotoxines– 4 ) fibrose– 5 ) prédispositions génétiques et cofacteurs– 6 ) aptoptose hépatocytaire

• Journal of gastroenterology and hépatology (2003)

Physiopathologie: métabolisme de l ’éthanol

• Alcool métabolite préférentiel pour l ’hépatocyte• déplace les autres substrats lorsqu’ils sont présents• but :élimination de l ’alcool qui est très toxique

– altération propriétés physiques des membranes cellulaires

– altérations voies intracellulaires de transduction

Physiopathologie: métabolisme de l ’éthanol

• Deux voies d ’élimination :– oxydative– non oxydative

Physiopathologie: métabolisme de l’éthanol voie oxydative

• Voie oxydative– 1er étape éthanol acétaldéhyde

• ADH alcool déshydrogénase– isoensymes gastriques (gastroenterology 1996)– hépatocytaire– principale voie chez le sujet non alcoolique

• MEOS microsomal ethanol oxydizing system– inclus plusieurs iso-enzymes du cytochrome P450 dont le cytochrome

P450 2E1 est le principal constituant– Expression du CYP2E1 est augmentée en cas d ’intox OH chronique – voie d ’oxydation principale en cas d ’intox OH chronique– produit des particules d’oxygène réactives

• Catalase dont l activité in vivo est limitée par son cofacteur H2O2– tous les produits de la voie oxydative peuvent induire des lésions hépatiques

Physiopathologie: métabolisme de l’éthanol

• Toxicité de l ’acétaldéhyde– liaisons covalentes avec des protéines – molécules retrouvées sur des sites des lésions

hépatiques chez des sujets alcooliques (hepatology 1994 )

– dégradé par acétaldéhyde déshydrogénase (ALDH)

• polymorphisme génétique de ALDH peut conduire à l ’accumulation acétaldéhyde et promouvoir à la formation de lésions hépatiques

• déficit en ALDH2 décrit chez des japonais (hepatology 1991)

Physiopathologie: métabolisme de l’éthanol voie non oxydative

• induit la formation d’acides d ’éthyl éthers ( FAEE )

• toxicité de ces FAEE peu connue et peu étudiée

Physiopathologie: stress oxydatif

• Les causes– radicaux libres produits de l’oxydation de

l’éthanol – induction de cytochrome P450 par l ’alcool

=diminue l’épuration d’autres substances toxiques

– baisse du glutathion (surtout mitochondrial),du b carotène ,vitamine E chez l ’alcoolique

Physiopathologie:stress oxydatif

• Conséquences :– interactions avec les acides nucléiques– interactions avec l ’ADN mitochondrial

• particulièrement susceptible

• déplétion en glutathion

• production de TNF alpha

Physiopathologie : endotoxines

• Lipopolysaccharide (LPS)– présent sur la surface des BGN– absorbées par le système porte– circule lié LPS binding protéine– activation de la cellule de Kupffer

• LPS BP + CD14 présent sur cette cellule

• production de médiateurs pro inflammatoires dont TNF alpha

• autres médiateurs : NO TxA2 IL6

Physiopathologie : endotoxines

• Chez l ’alcoolique– augmentation de la perméabilité intestinale– augmentation du passage du LPS

• données expérimentales– surexpression de CD14 – mis en évidence chez les rats nourris avec de l ’alcool (gastroenterology

1998)

• Activation accru de la cellule de Kupffer

Physiopathologie:fibrose

• Activation des cellules stellaires (cellules de Ito) en myofibroblastes– sécrètent TGF beta

• in vitro activation des cellules stellaires – par l ’acétaldéhyde– par les produits de la peroxydation des lipides– par la diminution de l ’activité du glutathion

Résumé physiopath

Physiopathologie : apoptose

• cellules apoptotiques mises en évidence dans HA• nombre de cellules apoptotiques corrélé à la

sévérité de l ’HA

Natori et al J of Hepatol 2001

Physiopathologie : apoptose

• -

Diagnostic

• clinique

• biologique

• différentiel

• Histologique

• De sévérité

Diagnostic clinique

– Formes cliniques d ’hépatites alcooliques• Asymptomatiques , pauci symptomatiques

• symptomatiques

Diagnostic clinique

• Asymptomatiques ou pauci symptomatiques– plus fréquentes que les formes majeures– circonstance de diagnostic

• hospitalisation pour une complication de l ’intoxication chronique : polynévrite , DT , AVP

• examen systématique :– hépatomégalie

– perturbation du bilan hépatique

Diagnostic clinique

• Hépatite alcoolique aigue • SG : fièvre sans infection évidente• SF :

– douleur hypochondre droit ,épigastre– hépatomégalie dure ou ferme– signes IHC : ictère encéphalopathie – voire ascite CVC sans cirrhose associée

• signes d ’intoxication alcoolique : parotidose Dupuytren ,dénutrition ...

• Signes cliniques en rapport avec une cirrhose associée

Diagnostic biologique

• Cytolyse Elévation des transaminases– modérée 2 à 10 N– 90% ASAT > ALAT– rapport ASAT / ALAT >1– peuvent être normales

• cholestase– Phosphatases alcalines modérée

– franche élévation des GGT 20 à 40 N– ictérique élévation de la bilirubine à prédominance conjuguée

• baisse du TP et facteur V

Diagnostic biologique

• FNS– hyperleucocytose à PNN importante (> 20000)

en absence d ’infection

• hypo albuminémie– dénutrition– insuffisance hépato-cellulaire

• négativité des prélèvements à visée bactériologique , virologiques

Diagnostic formes particulières

• Cholestatique– PBH thrombus biliaires abondants intra canal

aires et hépatocytaires

• subaiguë sclérante et hyaline– nécrose péri-centrolobulaire– associée à un HTP précoce

Diagnostic différentiel

• Hépatite– virale – médicamenteuse

• CHC sur cirrhose• Angiocholite

– triade douleur fièvre ictère– intérêt de l ’échographie voir echoendoscopie ou CPRE pour

éliminer ce diagnostic

• urgences abdominales

Diagnostic histologique

• Signes de souffrance hépatocytaire– clarification– ballonisation– nécrose hyaline ou acidophile

• corps de Mallory– inclusions intracytoplasmiques de globules hyalins éosinophiles– très évocateurs de l ’origine alcoolique de l ’hépatite– non pathognomonique (maladie de Wilson ,hépatite à

l ’amiodarone..)– non indispensables au diagnostic

Diagnostic histologique

• Infiltrat inflammatoire de PNN au contact des lésions hépatocytaires

• fibrose siégeant autour des hépatocytes

• siège des lésions– région péricentrolobulaire si HAA sur foie sain– périphérie des nodules hépatocytaires lorsque

l ’HAA se développe sur un foie cirrhotique

Diagnostic histologique

• Lésions associées– Stéatose – Cirrhose , l’HAA est plus souvent associée à

une cirrhose qu’isolée– mégamitochondries

• Autres hépatopathies– VHC 35 à 40 % buveurs excessifs

Diagnostic histologique

• Corps de mallory ballonisation

• Fibrose perivenulaire

Diagnostic de sévérité

• MDF Maddrey Discriminent Fonction– 4.6X (TQp-TQt)+Bili/17– MDF >32 désigne un groupe de malades dont le risque de

DC est de 50 % à un mois

• MELD Mayo End stage Liver disease– 3.8xLn(bili)+11.2XLn(INR)+9.6xLn(créat) > 11– Aussi spécifique mais plus sensible MDF– étudie INR et la créat

• Bili > 8mg + ascite ( le plus sensible le plus spécifique

• BMC gastroenterology2002

Évolution pronostic

• globale– 15 % de DC à 1 mois– 39 % de DC à 1 an

• HAA sévère 50% DC à un mois

Évolution pronostic

• Causes de DC– Hépatiques : hémorragie ,encéphalopathie– Extra hépatique : infections

• Rôle de l’abstinence– Facteur majeur d’influence pour la survie– HA non abstinent 38 % progressent en cirrhose dans un

délai de 18 mois (Prog liver dis 1972)– Bénéfice moins évident en cas cirrhose constitué

• Pronostic plus péjoratif chez les femmesPronostic plus péjoratif chez les femmes

Évolution pronostic

• Histologique (Galambos gastroenterology 1972)– 16 patients biopsies itératives

– Pas d’amélioration en 4-5 semaines• 5 non abstinents

– 2/5 cirrhose à 18 mois

– 3/5 HAA persistantes

• 11 abstinents– Amélioration progressive des lésions

– Persistance de lésion à un an 6/11

– 2/11 ont développé une cirrhose

Traitement

• Le traitement des formes mineures et modérées : pas de traitement spécifique

• Le traitement des formes sévères justifient un traitement spécifique

Traitement prise en charge commune

• Arrêt de l’intoxication alcooliqueArrêt de l’intoxication alcoolique

• Prévention des complications du sevragePrévention des complications du sevrage

• BilanBilan de la toxicité digestive et extra digestive de l’intoxication chronique

• SurveillanceSurveillance – GGT ½ normalisation en quelques semaines– VGM normalisation en quelques mois

Traitements spécifiques

• Corticoïdes

• Soutient nutritionnel

• Pentoxyfilline TRENDAL

• Infliximab REMICADE

• Etanercept ENBERL

• Autres traitements

• Transplantation hépatique

Traitement spécifique : corticoïdes

• Intérêt thérapeutique– Effet anti inflammatoire et anti fibrosant– Diminue taux sanguin ICAM-1 impliqué dans

le chimiotactisme hépatique des PN– Augmente la production d’albumine

Traitement spécifique : corticoïdes

• Contre verse– 13 essais randomisés : 4 positifs en faveur de la corticothérapie– 4 méta analyses 3 positives 1 négative

• Recommandations actuelles – Prednisolone 40 mg/j pendant un mois– HAA sévère MDF > 32– HAA avec encéphalopathie

• Critères de bonne réponse :– pas hémorragie digestive ou d’insuffisance rénale à l’admission– Infiltrat PNN important ,PNN sanguin élevés– Patient jeune

Traitement spécifique : assistance nutritionnelle

• Intérêt thérapeutique– Correction des carences– Renforce la perméabilité aux endotoxines

• Gastroenterology mars 2001Foody et al.Gastroenterology mars 2001Foody et al.– 2 groupes HAA sévère

• Nutrition entérale par SNG• Nutrition orale stimulée + corticothérapie

– Pas de différence entre les deux groupes– Plus de complications précoces post thérapeutiques avec le groupe

cortisoné• Association corticoïde + assistance nutritionnelleAssociation corticoïde + assistance nutritionnelle:

– Meilleure tolérance de la corticothérapie

Traitement spécifique : assistance nutritionnelle

• Modalités– 30 Kcal/kg/j– 1 gr/kg/j protéine– Voie :

• orale ou entérale

• Parentérale avec réserve = risque infectieux

Traitement spécifique : Pentoxyfylline (TRENDAL*)

• Inhibiteur phosphodiestérases

• Diminue la viscosité sanguine

• 400mg x 3 / j

• Inhibition TNF alpha – directe (diminue la transcription ARNm)– Indirect (diminue production cytokynes il-8,il-

6..)

Traitement spécifique : Pentoxyfylline

• Données expérimentales– Avriviadis et al. Gastroenterology 2000

• HAA sévère

• PTX vs placebo

• Augmentation survie grp PTX

• Moins de Sd hépatorénal

– Puis • PTX + corticoïdes vs corticoïdes + placebo

• Réduction de mortalité

• Réduction incidence syndrome hépatorénal

Traitement spécifique : anti TNF alpha infliximab

• Etudes préliminaires – Tilg et al.N. J hepatol 2003– Sphar et al N.Eng.J.Med2000 – En faveur d’un bénéfice de l’anticorps ( baisse MDF , IL6IL8)

• Mais l’essai multicentrique Français interrompu par AFSSAPS (octobre 2002)– Problème exclusion dans les essais préliminaires des formes très

sévères– Utilisation de forte dose infliximab dans l’essai multicentrique– Baisse de l’immunité = infections opportunistes

– Publication hépatology 2004

Traitement spécifique : Etanercept ENBERL*

• Récepteur soluble TNF alpha

• Étude pilote Am J of Gastroenterology fev2004 Narayanan et al– Baisse taux IL6– Peut être moins de complications infectieuses

Autres traitements

• Vitamine E (Mezey J of Hépatology jan04)– Pas d’amélioration des test hépatiques dans les formes

modérées

• Colchicine – N’améliore pas la survie ,les DC liés au foie et risque

d’effets secondaires non indiqués dans l’hépatite alcoolique

• PTU non recommandé• Insuline glucagon non recommandé

Traitement spécifique : transplantation hépatique

• A 2 ans pas de différence statistiquement significative pour les sujets traités ou non par corticoïdes pour un HAA sévère

• Le pronostic de ces patients est le même que celui des cirrhoses alcooliques

• Abstinence de six mois est communément admise

Conclusion

• L’Hépatite alcoolique – Fréquente– Rarement isolée– Hétérogène dans sa gravité– Les formes graves ont un mauvais pronostic à court

terme – L’arrêt de l’intoxication est la mesure clef– Les corticoïdes font partie du traitement des formes

sévères– Les nouvelles thérapeutiques immunologiques trouveront

leur place dans la prise en charge

FIN

top related