28.05 au 01.07 2014
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ISSN
0299 - 0342
CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURSN°324 • juin 2014
samedi 14 juin 201416 films de 18h à l’aube
Horaires d’ouverture :
lundi : de 14h00 à 19h00mercredi : de 14h00 à 17h00
jeudi : de 14h00 à 17h00vendredi : de 14h00 à 19h00samedi : de 14h30 à 17h00
Présence graphique contribue à la préservation de l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT.
Cafétéria des Studiogérée par l'association AIR (chantier d'insertion),
accueille les abonnés des Studiotous les jours de 16h00 à 21h45
sur présentation des cartes abonné et cafétéria.
Tél : 02 47 20 85 77
Site : www.studiocine.comet un lien vers notre page Facebook : cinémas STUDIO
S O M M A I R Ejuin 2014 - n° 324
Les STUDIO sont membresde ces associations professionnelles :
EUROPAREGROUPEMENTDES SALLES POURLA PROMOTIONDU CINÉMA EUROPÉEN
AFCAEASSOCIATIONFRANÇAISEDES CINÉMASD’ART ET ESSAI
ACORASSOCIATIONDES CINÉMAS DE L’OUESTPOUR LA RECHERCHE
(Membre co-fondateur)
GNCRGROUPEMENTNATIONALDES CINÉMASDE RECHERCHE
ACCASSOCIATIONDES CINÉMAS DU CENTRE(Membre co-fondateur)
La Nuit des Studio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
CNP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Partenariat Studio/Centre LGBT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Soirée Aucard de Tours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Soirée Viviane Maier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Animation La Maison des jeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
LES FILMS DE A à Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Face à faceEastern Boys . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Courts lettragesHer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
RencontreJean-Pierre Pagliano . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
RencontreDominique Marchais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
À propos de Nebraska . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Interférences12 years A Slave/My Sweet Paper Land . . . . . . . . . . . . 30
À proposReal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Vos critiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Jeune Public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
FILM DU MOIS : UGLY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
GRILLE PROGRAMME . . . . . . . . . . . . . . . . . pages centrales
Prix de l’APF 1998
LES ÉDITIONS DU STUDIO DE TOURS - 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €.ÉQUIPE DE RÉDACTION : Sylvie Bordet, Éric Costeix, Isabelle Godeau, Jean-François Pelle, Dominique Plumecocq,
Claire Prual, Éric Rambeau, Marieke Rollin, Roselyne Savard, Marcelle Schotte, André Weill,avec la participation du CNP et de la commission Jeune Public.
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet.ÉQUIPE DE RÉALISATION : Éric Besnier, Roselyne Guérineau – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37)
Les séances du dimanche matin reprendront début septembre 2014jusqu'à la fin du mois d'avril 2015.
3Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 2014
Le Dictateur
USA – 1940 – 2h06, de Charlie Cha
plin,
avec C. Chaplin, P. Goddard, J. Oa
kie…
Divorce à l’italienne
Italie – 1961 – 2h, de Pietro Germi,
avec Marcello Mastroianni, Stefania Sandrelli…
DjangoItalie – 1966 – 1h
32, de Sergio Corbucci,
avec Franco Nero, José Bodalo…
Je suis un Cyborg
Corée du Sud – 2007 – 1h45, de Par
k Chan-wook,
avec Lim Soo-jung, Choi Hee-jin…
La Jeune fille et la mort
USA – 1994 – 1h43, de Roman Polanski, avec
Ben
Kingsley, Sigourney Weaver, Stuart Wilson…
Mary et Max
Australie – 2009 – 1h32, film d’animation
de Adam Elliot, avec les voix de Phi S. Hoffm
an,
T. Collette, E. Bana…
Moonrise Kingdom
USA – 2012 – 1h34, de Wes Anderson,
avec Edward Norton, Bill Murray, Frances
Mc Dormand…
La Mouche
USA – 1986 – 1h36, de David Crone
nberg,
avec Jeff Goldblum, Geena Davis…
OnceIrlande – 2007 – 1
h25, de John Carney,
avec Glen Hansard, Markéta Irglová…
Piano Forest
Japon – 2007 – 1h41, de Masayuki Kojima,
avec Aya Ueto, Ryunosuke Kamiki,
Mayuko Fukuda…
30e NUIT DES STUDIO
Ça y est, la Nuit revient ! Le 14
juin, de 18 heures à l’aube, les
Studio vous proposeront 16
films répartis sur 5 séances,
avec des jeux, des pauses pour
manger et boire, des stands
associatifs pour, justement,
vous offrir à manger et à boire !
Les pass (il n’y a pas de vente à la
séance !) sont
en vente depuis le 14 mai : 13 euros po
ur les
abonnés, 19 pour les non abonné
s. Faut-il rap-
peler qu’il y a souvent comme une cohue pou
r
les achats de places faites au dern
ier moment…
Tout cela, c’est bien beau, mais que pourrez-
vous voir ce soir-là (cette Nuit-là
) ?
Sans autre classement qu’alphabéti
que, voici
donc les 16 films proposés en ce samedi 14 juin.
AaltraFrance/Belgique
– 2004 – 1h33,
de Benoît Delépine et Gustave Kerv
ern
À bout de souffle
France – 1960 – 1h30, de Jean-Luc
Godard
avec Jean-Paul Belmondo, Jean Seber
g…
Le BalFrance – Italie – 1
983 1h52,
de Ettore Scola, avec E. Guichard…
Benda Bilili !
France/Congo – 2010 – 1h25, docu
mentaire
de Renaud Barret et Florent de La T
ullaye…
Les Chiens de paille
USA – 1973 – 1h58,
de Sam Peckinpah, avec D, Hoffman, S, George…
Citizen Kane
USA – 1941 – 1h59,
de et avec Orson Welles, Joseph Cott
en…
éditorial
SEMAINE 5 du 25 juin au 1er juillet 2014 SEMAINE 1 du 28 mai au 3 juin 2014
DEUX JOURS,UNE NUIT
de Jean-Pierre et Luc Dardenne
MAPS TO THESTARS
de David Cronenberg
THE HOMESMANde Tommy Lee Jones
ADIEUAU LANGAGEde Jean-Luc Godard
LE VIEUX QUI NE VOULAITPAS FÊTER SON ANNIVERSAIRE
de Félix Herngren
LA CHAMBREBLEUE
de Mathieu Amalric
19h1521h30
14h1517h1521h30dim 11h00
14h3017h1519h30dim 11h00
14h1517h1521h15dim 11h00
lundi19h30
1h51’
2h00’
1h10’
1h54’
1h16’ + court métrage 13’
LES GAZELLESde Mona Achache
19h301h39’
C I N É M A T H È Q U E
Le film imprévuwww.studiocine.com
mer-jeusam-dim14h15dim 11h00
L’ENFANT LIONde Patrick Grandperret
1h26’
PARCE QUEJ’ETAIS PEINTRE
de Christophe Cognet
17h0021h15
UGLYde Anurag Kashyap
À LA RECHERCHEDE VIVIAN MAIERde John Maloof & Charlie Siskel
DANS L’OMBREDE MARY
de John Lee Hancock
2h05’ VO
mer-jeusam-dim16h00dim 11h15
LA PETITE TAUPEde Zdenek Miler
45’ sans paroles
21h3024 JOURS, LA VÉRITE SURL’AFFAIRE ILAN HALIMI
de Alexandre Arcady
1h50’
19h0021h0023h15
mercredijeudisamedidimanche
17h151h24’ Voir page 5
14h1517h0019h15
ARIANEde Billy Wilder
Tequila Savate & Mojito RangersSQUIRM, LA NUIT DES VERS GÉANTS
L’INCROYABLE HOMME PUMA
1h45’
19h45mer-jeusam-dim16h00
1h44’
2h03’
TON ABSENCEde Danièle Luchetti
14h3019h15
1h46’
1h30’
2h09’
dimanche
19h45
Le film imprévuwww.studiocine.com
BIRD PEOPLEde Pascale Ferran
17h1521h30
XENIAde Panos H. Koutras
LE CONTE DE LAPRINCESSE KAGUYA
de Isao Takahata
AFRICAN SAFARIde Ben Stassen
1h25’ VF
mercredisamedidimanche
14h15
LE CERF-VOLANTDU BOUTDU MONDEde Roger Pigaut
1h23’
21h45BLACK COALde Yi'nan Diao
1h46’
19h15
2h17’ VO
21h15
RÉSISTANCENATURELLEde Jonathan Nossiter
1h26’
2h07’
2h08’
14h1517h0019h25
Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.comCases orangées : programmation Jeune Public : voir pages 34 et 35www.studiocine.com Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
samedi à 14h15
Avant-première
Soirée débat avec le CCC, après la séance
CONCERT gratuit
de Jeff Lieberman-1h30-VF
de Alberto de Martino-1h30-VF
Du dimanche 29 au mercredi 2 juillet inclus.Tarif unique pour tous : 3,50 euros
dès la première séance.(sur toute la durée de La Fête du cinéma)
3Dmercredisamedidimanche17h30
À suivre.
21h30+
jeu-venlun-mar14h15
À suivre.
3D14h30
À suivre.
ON A FAILLIÊTRE AMIES
de Anne Le Ny
AU FIL D’ARIANEde Robert Guédiguian
UNDER THE SKINde Jonathan Glazer
LA RITOURNELLEde Marc Fitoussi
ZERO THEOREMde Terry Gilliam
THE ROVERde David Michôd
JERSEY BOYSde Clint Eastwood
IL ÉTAITUNE FORÊT
de Luc Jacquet
14h30
19h30
17h0019h0021h15
14h3019h30SAUF
mercredi
17h00SAUF
mercredisamedidimanche
14h3017h1519h15
14h1517h1521h30
mercredi
19h30
14h1517h3019h3021h30
1h31’
1h32’
1h47’
1h38’ + court métrage 6’
1h42’
2h15’
Partenariat Studio/La Maison des jeux de Touraine
1h30’
À suivre.
À suivre.
À suivre.
À suivre.
À suivre.
1h47’
Festival Aucard de Tours mercredi
À suivre.
samedi à 14h15
SEMAINE 2 du 4 au 10 juin 2014 SEMAINE 4 du 18 au 24 juin 2014SEMAINE 3 du 11 au 17 juin 2014
Cases orangées : programmation Jeune Public : voir pages 34 et 35www.studiocine.com
Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.comTous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire)
LES JOURS HEUREUX
de Gilles Perret 1h37’
lundi19h30
LAWRENCED’ARABIE
de David Lean 3h47’
14h1517h0019h1521h30
BIRDPEOPLE
de Pascale Ferran
2h07’
14h1519h15SAUFmardi
1h30’
14h1517h4519h45
THE ROVERde David Michôd
1h42’
14h3019h30
THEHOMESMANde Tommy Lee Jones
2h00’
14h3019h30
LES POINGSCONTRE LES MURSde David Mackenzie
1h45’
14h3019h15
UGLYde Anurag Kashyap
2h03’
mardi19h45
ON A FAILLIÊTRE AMIES
de Anne Le Ny
1h31’
17h1521h15saufmardi
MAPS TO THESTARS
de David Cronenberg
1h51’
CNPjeudi20h00
L’HOMME QUIRÉTRÉCITde Jack Arnold
1h21’ VO
FABLES D’ÉTÉFABLES D’HIVERde divers réalisateurs
40’ sans paroles
L’ENFANT LION
de Patrick Grandperret
1h26’
FestivalCourts d’écolesSÉANCES GRATUITES,OUVERTES À TOU(TE)S
1h30’
Partenariat Studio/ Centre LGBT
TRANSAMERICAde Duncan Tucker
1h43’
LE VIEUX QUI NE VOULAITPAS FÊTER SON ANNIVERSAIRE
de Félix Herngren
1h54’
ADIEU AULANGAGEde Jean-Luc Godard
1h10’
TONABSENCEde Danièle Luchetti
1h46’
LA CHAMBREBLEUE
de Mathieu Amalric
1h16’
Le film imprévuwww.studiocine.com
mercredisamedidimanchelundi14h15mercredisamedidimanchelundi16h00mercredisamedidimanchelundi17h15
samedi
14h1516h00
mardi19h45
17h1521h30
17h45
21h30
21h45
lundi19h30
Soirée de clôtureNEW-YORK, NEW-YORKde Martin Scorsese
2h42’
14h1517h0019h30
BIRDPEOPLE
de Pascale Ferran
2h07’
14h1517h1519h1521h15
LARITOURNELLE
de Marc Fitoussi
1h38’
14h3017h3019h30
THE ROVERde David Michôd
1h42’
14h1519h30
BLACK COALde Yi'nan Diao
1h46’
14h3019h45
CUPCAKESde Eytan Fox
1h32’ + court métrage 10’
14h3019h30
TRISTESSECLUB
de Vincent Mariette
1h30’
17h15 ADIEU AULANGAGEde Jean-Luc Godard
1h10’
L’ÎLEDE GIOVANNIde Mizuho Nishikubo
1h42’ VF
GEMMABOVERY
de Anne Fontaine
1h40’
LES POINGSCONTRE LES MURSde David Mackenzie
1h45’
MAPS TO THESTARS
de David Cronenberg
1h51’
THEHOMESMANde Tommy Lee Jones
2h00’
LE VIEUX QUINE VOULAIT PAS
FÊTER SON ANNIVERSAIREde Félix Herngren
1h54’
DEUX JOURS,UNE NUIT
de Jean-Pierre et Luc Dardenne
1h30’
Le film imprévuwww.studiocine.com
mercredisam-dim14h15mer-dim17h15
mardi19h45
17h4521h45
21h30
21h30
21h45
21h45
vendredi19h45
DU GOUDRONET DES PLUMES
de Pascal Rabaté
1h31’
14h3017h0019h3021h30
AU FIL D’ARIANE
de Robert Guédiguian
1h32’
14h1517h0019h0021h15
JERSEYBOYS
de Clint Eastwood
2h15’
14h1517h4519h30
LARITOURNELLE
de Marc Fitoussi
1h38’
14h30
19h15
BIRDPEOPLE
de Pascale Ferran
2h07’
14h1519h45+mercredisam-dim16h00
RÉSISTANCENATURELLEde Jonathan Nossiter
1h26’ + court métrage 6’
14h30
19h15XENIA
de Panos H. Koutras
2h08’
mercredisamedidimanche
14h15
LES DEMOISELLESDE ROCHEFORTde Jacques Demy
2h00’
mercredisamedidimanche
17h15
L’ÎLEDE GIOVANNIde Mizuho Nishikubo
1h42’ V0
17h0021h30+
mercredisam-dim16h00
TRISTESSECLUB
de Vincent Mariette
1h30’
17h15
21h30THE ROVERde David Michôd
1h42’
17h45
21h45BLACK COAL
de Yi'nan Diao
1h46’
21h45CUPCAKESde Eytan Fox
1h32’
Le film imprévuwww.studiocine.com
C I N É M A T H È Q U E
3D21h45
DEUX JOURS,UNE NUIT
de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Avant-première
Rencontre avec Anne Le Ny et,sous réserve, K. Viard ou E. Devos
SAMEDI 14 JUIN : 30e NUIT DU CINÉMA16 f i lms de 18h à l ’aube !
Seules les séances de 14h15/30 sont maintenues.Les suivantes sont remplacées par la programmation spéciale de la Nuit des Studio.Pass en vente à l’accueil à partir du 14 mai : abonnés 13 €: non abonnés : 19 €
C I N É M A T H È Q U E
Avant-première
Rencontre avec A. Fontaine et F. Luchini
Ciclic/Studio proposent :Avant-première
Rencontre avec le réalisateur
Débat avec A.S. Jacques & R. Macherel
GOÛTER DE L’ÉTÉ samedi
5Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 2014 – – Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 20144
Mardi 10 Juin, 19h45Dans le cadre de la semaine culturelle de la Lesbian and Gay Pride,les Studio vous proposent une soirée organisée par le centre LGBTde Touraine, avec la projection de :
Mercredi 25 juinLes Studio, en partenariat avec La Mai-son des jeux de Touraine, vous proposentune journée autour du film de Luc Jac-quet :Il était une forêt. Dans un premier temps, de 16h à 19h,vous pourrez découvrir et participer, enfamille (à partir de sept ans), à des ate-liers de jeux sur la terrasse des Studio :des jeux pour échanger, apprendre ets’amuser, tel étant le leitmotiv de La Mai-son des jeux . À 19h30, vous pourrez assister à la pro-
jection du film, puis participer à un débatau sujet de la conception du jeu en liendirect avec le film, mais dans une volontéde produire autre chose qu’un produitdérivé promotionnel.
IL ÉTAIT UNE FORÊTFrance – 2012 – 1h18, documentaire de Luc Jacquet
Sur une idée du botaniste Francis Hallé,présent dans le film, le réalisateur de LaMarche de l’empereur se propose de donnerà voir la naissance d’une forêt tropicale, sondéveloppement sur sept siècles et les dan-gers qui la menacent aujourd’hui. Les deuxhommes ont voulu faire un film sensuel etbeau, un hymne à la forêt primaire !
Avant-première, projection du documen-taire : À la recherche de Vivian Maier, deC. Siskel et J. Maloof.
Séance organisée avec le concours du Centre de Créa-tion Contemporaine, Jeu de Paume hors les murs auChâteau, Université F. Rabelais et Ville de Tours.Les étudiantes-conférencières du CCC pré-senteront le film et animeront le débat aprèsla projection.
À la recherche de Vivian MaierDocumentaire américain – 2014 – 1h24,de Charlie Siskel, John Maloof.Le jour où s’achève l’extraordinaire expo-sition du château de Tours, John Maloofrevient sur la découverte des 100 000 cli-chés de Vivian Maier stockés dans ungarde-meuble, et mène l’enquête sur cetteartiste géniale, énigmatique et totalementinconnue jusqu’à sa mort. Le portrait, faitde témoignages souvent contradictoires,
tente de retra-cer l’incroyable histoire de cette femmeexcentrique, nounou qui arpentait lesrues sans relâche, son Rolleiflex à lamain. Si nous sommes fascinés par leregard hors du commun qu’elle portaitsur le monde, nous le sommes aussi parsa vie. Le film est à la hauteur de nosattentes : à la fois captivant, édifiant etbouleversant. SB
Mercredi 28 mai, 19 heuresRadio Béton présente sa Soirée du Cinéma Bis !(Voir détails dans les Carnets de mai)
Le CNP propose :
Les Jours heureux
Les Jours heureux : tout un programme.Celui du Conseil national de la Résis-tance, rédigé entre mai 1943 et mars1944, en France occupée, par 16 hommesqui travaillent à jeter les bases d’unesociété plus juste dans une France libé-rée.
jeudi 5 juin – 20h00
Une utopie qui devient réalité à la Libé-ration et donne naissance à la Sécuritésociale, aux retraites par répartition, auxcomités d’entreprise…Une réalité qui est de plus en plus mena-cée, déconstruite…C’est une aventure que rappelle GillesPerret dans son film, en laissant la paroleà des Résistants, des hommes politiquesactuels et des historiens.FILM : Les Jours heureux de Gilles Per-ret (France – 2013 – 97’).Après la projection, DÉBAT avec Anne-Sophie Jacques, journaliste à Arrêt surImages, et Raymond Macherel, chargéde communication du film.
TRANSAMERICAUSA – 2006 – 1h43, de Duncan Tucker,avec Felicity Huffman, Kevin Zegers…À force de travail et de sacrifices, Bree vaenfin réaliser son rêve : accéder à la der-nière opération qui lui permettra de deve-nir physiquement une femme. Mais uncoup de fil inattendu vient bouleverser ceprojet : un certain Toby, ayant maille àpartir avec la justice, cherche à retrouver
son père. Pour Bree, pas question d’allerse compliquer la vie avec un individu quiest le rejeton d’une liaison sans lende-main, à l’époque où il s’appelait Stanley.Sa thérapeute, elle, n’est pas du tout decet avis : elle ne lui délivrera le sésamepour la fameuse opération que si elle seconfronte à son passé, en rencontrant lejeune homme… Un itinéraire drôle etbouleversant à la fois. IG
Il était une forêt et des jeux !
Dimanche 1er juin, 19h45
– Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 20146 7Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 2014 –
Un homme d’affaires américain et une jeunefemme de chambre se retrouvent dans unhôtel international, près de l’aéroport deRoissy et tentent de donner un sens à leur vie.Ils vont vivre une expérience singulière dontils ressortiront grandis et empreints d’unenouvelle clairvoyance…Malgré le succès de Petits arrangements avecles morts (Caméra d’or à Cannes en 1994) etLady Chatterley (5 Césars en 2007 et PrixLouis Delluc), les films de Pascale Ferrandsont rares (dans les deux sens du terme !) Onattendait Bird people avec impatience pour leprécédent festival de Cannes et il n’arrive surnos écrans qu’un an plus tard, avec son cas-ting alléchant et une histoire où se mêlentdoutes, espoirs et irruption du surnaturel…
Sources : dossier de presse
Après l’assassinat d’un ouvrier, dans unemine, dont le corps est dispersé en Mand-chourie, on charge l’inspecteur Zhang demener l’enquête. Celui-ci est blessé aprèsavoir retrouvé les suspects et il abandonnel’affaire. Cependant, cinq ans plus tard, onassiste à deux autres meurtres, en relationavec la femme de l’ouvrier. Zhang reprend duservice comme agent de sécurité, mais s’inté-resse sans doute de trop près à la dangereuseveuve… Dans la lignée des grands films poli-ciers américains, ce film a reçu trois prix etdouze nominations, notamment l’Ours d’orpour le réalisateur et celui d’argent pour l’ac-teur masculin, à Berlin.
Sources : dossier de presse.
Voir pages Jeune Public
Black CoalChine – 2014 – 1h46, de Diao Yinan,
avec Fan Liao, Liu-mei Gwei, Xue-bing Wang…
Bird PeopleFrance – 2014 – 2h07, de Pascale Ferrand, avec Josh Charles,
Anaïs Demoustier, Roschdy Zem, Hippolyte Girardot…
Le Cerf-volant du bout du mondeFrance Chine – 1958 – 1h22, de Roger Pigaut et Wang-Kia-Yi.
«Dis-moi Julien, si je devenais libre, tu te ren-drais libre aussi ? » Ainsi commence ce filmtrès ramassé (1h15), épuré, qui raconte aussibien le crime passionnel que ses consé-quences judiciaires. Accusé d’avoir empoi-sonné son épouse Delphine, Julien Gahydeest arrêté et subit interrogatoires et procès. Larecherche de réalisme a poussé MathieuAmalric à tourner dans un vrai tribunal avecun juge d’instruction et une greffière quijouent leur propre rôle à l’écran.Sur le thème classique des amants diabo-liques, l’auteur propose une adaptation duroman éponyme de Georges Simenon qui seveut à la fois un vrai film de série B et enmême temps un film d’auteur. En soignanttout particulièrement les cadrages et le mon-tage il aboutit à une narration épurée, éclatéemais toujours claire. À lire les critiques, ilsemble bien que ce film soit, à ce jour, le plusabouti de son auteur.
Sources : dossier de presse+ court métrage
semaine du 28 mai au 3 juinHeavy Sentimental
France – 2012 – 13’, de Laure Ballarin, avec Philippe Rebbot,Arben Bajraktaraj, Sophie Cattani, Matthieu Deniau.
Il s’agit de l’adaptation d’un conte traditionneldu Xe siècle : un vieux coupeur de bambousdécouvre, à l’intérieur d’une tige, une prin-cesse de la taille d’un pouce et décide de larecueillir. De bébé, Kaguya devient très viteune jeune fille d’une grande beauté, « la Prin-cesse lumineuse », que les plus grands princesveulent épouser. S’ils veulent obtenir sa main,ils devront relever les défis qu’elle leurimpose…Féru du travail de Jacques Prévert et de PaulGrimault, Isao Takahata, connu pour Horus,prince du soleil (1968), Goshu le violoncelliste(1982), fonde le Studio Ghibli avec Hayao
Le Conte de la princesse KaguyaJapon – 2014 – 2h17, animation de Isao Takahata…
La Chambre bleueFrance – 2013 – 1h15, de Mathieu Amalric,
avec Mathieu Amalric, Léa Drucker, Stéphanie Cléau…
Le vendredi 20 janvier 2006, Ilan Halimi,choisi par le gang des Barbares parce qu’ilétait juif, est enlevé et conduit dans un appar-tement de Bagneux. Il y sera séquestré et tor-turé pendant trois semaines avant d’être jetédans un bois par ses bourreaux. Retrouvégisant nu le long d’une voie de chemin de ferà Sainte-Geneviève-des-Bois, il ne survivrapas à son calvaire. Avec un casting impeccableet une réalisation efficace en forme de thriller,Arcady rend un bel hommage à ce jeune mar-tyr de l’antisémitisme.
Sources : dossier de presse
L’un des plus provocateurs des cinéastesfrancophones revient à Cannes avec un filmen 3 D... Celui qui n’a cessé de bousculerconvenances et conventions entend conterune histoire d’amour, ou plutôt deux histoiresd’amour, puisque la seconde partie du filmsemble transposer les personnages de la pre-mière dans un autre temps... De toute façon,chez Godard, le synopsis apparent rend rare-ment bien compte de ce qui est finalementvisible à l’écran et l’on peut parier qu’avec sonsens aigu de la formule qui touche, à 80 anspassés, il saura encore une fois nous sur-prendre et créer la polémique !
Sources : dossier de presse
24 jours, la vérité sur l’affaire Ilan HalimiFrance – 2014 – 1h50, d’Alexandre Arcady,
avec Zabou Breitman, Pascal Elbé, Jacques Gamblin…
Adieu langageSuisse-France – 2014 – 1h40, de Jean-Luc Godard,avec Héloïse Godet, Zoé Bruneau, Kamel Abdelli…
+ court métragesemaine du 4 au 10 juin
5 mètres 80France – 2013 – 5’, de Nicolas Deveaux, Animation.
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Le jour de son anniversaire, Ariane est seuledans sa jolie maison. Les bougies sont allu-mées sur le gâteau. Mais les invités se sontexcusés… Ils ne viendront pas. Et si leurabsence était un cadeau inattendu ? L’occa-sion pour Ariane de quitter son monde(presque) parfait et de partir à l’aventure seperdre dans la grande ville…Le réalisateur marseillais confie que l’idée dedépart était de faire un film pour le plaisir, entoute liberté, qui se présenterait comme unepetite pièce de poésie ludique et jubilatoire.Ariane est dans un conte et, comme Alice aupays des merveilles, elle jouit d’une libertétotale. « Je m’aperçois aujourd’hui que ce rêveest quand même une invitation à réinventerune fraternité qui soit universelle », confie l’in-corrigible Robert Guédiguian.
Sources : dossier de presseFilmographie succincte : Les Neiges du Kilimand-jaro- 2011, Le Voyage en Arménie – 2006, Marie-Joet ses deux amours – 2001, Marius et Jeannette -1997.
African Safari
Au fil d’ArianeFrance – 2014 – 1h32, de Robert Guédiguian, avec Ariane Ascaride,
Jacques Boudet, Jean-Pierre Darroussin, Anaïs Demoustier…
A
B
Les films de A à Z08 92 68 37 01 – www.studiocine.com
Sur le site des Studio (cliquer sur : PLUS D’INFOS, pour entrer dans la fiche film), vous trouverezdes présentations signées des films que les rédacteurs auront vus après leur sortie en salle.
Les fiches non signées ont été établies de manière neutre à partirdes informations disponibles au moment où nous imprimons.
w w w . s t u d i o c i n e . c o m
AVANT LES FILMS, DANS LES SALLES, AU MOIS DE MAI 2014 :• Quiet de Piromalli, Polin, Themines (studio 1-2-4-5-6) • A New Tango Song Book de Plaza Francia (studio 3-7)
Musiques sélectionnées par Eric Pétry de RCF St Martin.
C
Film proposé au jeune public,les parents restant juges.
Les séances du dimanche matin reprendront début septembre 2014jusqu'à la fin du mois d'avril 2015.
– Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 20148 9Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 2014 –
Sandra est sur le point de perdre son emploiet n’a plus d’autre choix que d’aller convaincreses collègues de renoncer à la prime qui leurest promise. Elle n’a, pour délai, qu’un seulweek-end... Dans cette lourde tâche, elle seraépaulée par son mari.Après le très beau Le Gamin au vélo, qui avaitobtenu le Grand Prix à Cannes en 2011, lesfrères Dardenne reviennent avec un neuvièmelong métrage de fiction (tourné principalementen Belgique), sélectionné en compétition offi-cielle à Cannes. Jolie récompense pour lesfrères belges, duo primé à deux reprises parla Palme d’or (Rosetta en 1999 et L’Enfant en2005), et dont on connaît l’immense talent dedirecteurs/découvreurs d’acteurs (on leur doitles premiers grands rôles de Jérémie Rénier,Emilie Dequenne et Olivier Gourmet, rien queça !) ainsi qu’un sens de l’humain très aiguisé.Qualifié de « western belge » par Thierry Fré-maux, les quelques premières images dévoi-lées annoncent une course contre-la-montreprenante et essoufflante…
Sources : dossier de presse
Nous voici transportés à Montauban où, sousle soleil, la fête du « grand Triathlon de l’été »se prépare avec ses sportifs, ses majorettes...Christian, divorcé et commercial bidouillard,est en admiration devant sa fille et ferait toutpour elle jusqu’à accepter sa participation àla compétition. C’est au cours d’une répétitionqu’il fait la connaissance de Christine, mèrecélibataire enceinte. Sa vie va alors basculer. Cette comédie nous ravit, empruntant desimages, des décors un peu datés et des situa-tions burlesques pleines de poésie. Jamais de cynisme envers les personnages,simplement un regard amusé et tendre.Tourangeau d’origine, P. Rabaté a tourné àMontauban et dans notre ville dont vous
Deux jours, une nuitFrance-Belgique – 2013 – 1h30, de Jean-Pierre et Luc Dardenne,
avec Marion Cotillard, Fabrizio Rongione, Olivier Gourmet...
Du goudron et des plumesFrance – 2013 – 1h31, de Pascal Rabaté, avec Sami Bouajila,
Isabelle Carré, Talina Boyaci, Daniel Prévost…
reconnaîtrez aisément les lieux.Après Les Petits ruisseaux (2009) et Ni àvendre ni à louer (2011), Du goudron et desplumes est le troisième long métrage deRabaté : à savourer sans modération ! MS
Dans un village africain perdu au milieu de labrousse, Oulé vient au monde le même jourqu’une lionne. Ils deviennent inséparables etOulé apprend le langage des animaux, du ventet du feu, passant ses journées à chasser avecSirga, rendant jalouse son amie Oulé. Mais unjour, une razzia détruit le village et les enfantssont emmenés en esclavage…En adaptant le roman de René Guillot, Sirgala lionne, sur des images magnifiques et laséduisante musique de Salif Keïta, PatrickGrandperret a réussi un film enthousiasmant.Loin des clichés exotiques, dans l’univers fan-tastique des contes, il raconte une très bellehistoire d’amitié entre un enfant et un lionsans occulter la violence de la captivité. À sasortie, l’Enfant lion eut un vrai succès popu-laire avec 1,3 million de spectateurs. Uneœuvre tout public oubliée à redécouvrir. DPFilmographie succincte : Mona et moi (89) – Les Vic-times (96) – Meurtrières (05)
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Sur un coup de tête, alors qu’ils viennentd’acheter un appartement, après 14 ans de viecommune, Marie quitte l’homme qu’elle
Avant-première. Ciclic et les Studio propo-sent une rencontre avec Pascal Rabaté,vendredi 20 juin après la séance de 19h45.
L’Enfant lionFrance – 1993 – 1h22, de Patrick Grandperret,
avec Mathurin Sinze, Sophie-Véronique Toue Tagbe…
Fables d’été, fables d’hiver
Les GazellesFrance – 2014 – 1h39, de Mona Achache,
avec Camille Chamoux, Audrey Fleurot, Joséphine de Meaux…
Miyazaki en 1985. Suivront ses longsmétrages les plus célèbres et notamment LeTombeau des lucioles (1988), Pompoko(1994), Mes voisins les Yamadas (1999). Taka-hata assure la mise en scène, car il ne dessinepas lui-même, au contraire de Hayao Miya-zaki, esquissant seulement le story-board.Pour ce film, le réalisateur a privilégié uneesthétique singulière, abandonnant tout prin-cipe réaliste, les personnages dessinés aufusain évoluant dans des décors à l’aquarelle.
Sources : dossier de presse
Tel-Aviv. Une bande d’amis se lance dans lacomposition d’une chanson à l’occasion del’anniversaire de l’un d’eux. Ofer, fan d’unconcours international, se prend au jeu deproposer leur création collective au comité desélection. Contre toute attente, leur chansonest choisie et c’est alors le groupe entier quise retrouve invité à venir l’interpréter lors dela fameuse compétition télévisuelle. L’aven-ture amicale se révèle délicieusement déca-lée…Évidemment, toute ressemblance avec uneautre compétition du genre serait purementfortuite… Eytan Fox, qui sait aussi nous tou-cher par des sujets plus graves comme Tumarcheras sur l’eau (2005), nous proposeavec Cupcakes une belle comédie sucrée etcolorée en perspective !
Sources : dossier de presse+ court métrage semaine du 11 au 17 juin
Jeudi 15hFrance – 2013 – 10’, de Léa Drucker, avec Natalie Beder, Esteban
Carvajal Alegria.
Avant que Mary Poppins vienne enchanterplusieurs générations d’enfants, il a fallu dutemps (vingt ans) et beaucoup d’acharnementà Walt Disney pour persuader l’auteure de cesuccès d’édition d’accepter son projet d’adap-tation pour le grand écran : Pamela Lyndon
Dans l’ombre de MaryUSA – 2013 – 2h05, de John Lee Hancock
avec Emma Thompson, Tom Hanks…
CupcakesIsraël – 2013 – 1h32, de Eytan Fox,avec Anat Waxman,Keren Berger, Ofer Shechter, Efrat Dor, Dana Ivgy…
Travers n’avait pas envie que son héroïne, quiavait beaucoup à voir avec elle, ne deviennequ’une créature disneyenne supplémentaire.Nous assistons, ici, au parcours du combat-tant vécu par le producteur emblématiqueface à une femme ne se laissant pas envoûterpar les sirènes hollywoodiennes, à la genèseexplosive d’un film qui marquera son époque(notamment à cause du mélange prises de vueréelles/animation), mais encore à la destinéed’une femme qui avait décidé de bâtir sur sessouffrances plutôt que de se laisser détruirepar elles. Les performances des toujoursimpeccables Thompson/Hanks sont unani-mement saluées par la critique.
Sources : myscreens.fr, familiscope, toutlecine.comVoir pages Jeune Public
Dans la ville de Rochefort-sur-Mer, MadameYvonne Garnier tient un café. Elle est la mèrede deux ravissantes jumelles, Delphine etSolange, qui rêvent de rencontrer le grandamour et occupent leur temps à donner desleçons de solfège et de danse. Yvonne Garniera, dans le passé, refusé d’épouser l’hommequ’elle aimait, parce qu’il s’appelait MonsieurDame. Celui-ci va bientôt présenter à Solangeun compositeur américain, Andy Miller,qu’elle admire énormément. Le jour du tricen-tenaire de la ville, une caravane de forainss’installe…Après Les Parapluies de Cherbourg, Palmed’or au Festival de Cannes en 1964, JacquesDemy réalise une deuxième comédie musi-cale, tout aussi réussie. Cinéaste contempo-rain de la Nouvelle Vague, il réalise Lola (1960)et La Baie des anges (1962), revisite le contePeau d’âne (1970), poursuivant la comédiemusicale avec Une chambre en ville (1982),Trois places pour le 26 (1988), entre autres…Un cinéaste avec un univers poétique spéci-fique qui a renouvelé le genre de la comédiemusicale et inspiré de nombreux réalisateurscontemporains. EC
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Les Demoiselles de RochefortFrance – 1967 – 2h, de Jacques Demy,
avec Catherine Deneuve, Françoise Dorléac, Danielle Darrieux…
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Les fiches signées correspondentà des films vus par les rédacteurs.
connaît depuis l’adolescence. À 35 ans, elle semet à faire la bringue avec des collègues deson âge, également seules…Adapté du spectacle de Camille Chamoux, LesGazelles renouvelle « le genre moribond de lacomédie de filles avec un humour trash et unvrai feeling », s’enthousiasment Les Inrocks.Camille Chamoux, l’instigatrice du projet, estune vraie révélation. Petite machine comiqueefficace, avec de vrais personnages réalistes,qui refuse à la fois la sensiblerie, la grossièretéde nombreuses comédies françaises… et lehappy end, le film porte un regard aigu surune génération, celles des amours précaireset du célibat conquérant. « On en avait ras lebol de voir des femmes servir de fonctionsdans les comédies et tenir des rôles qui ne cor-respondent qu’à des stéréotypes : la grosse, labimbo, la rigolote, la reum », affirme CamilleChamoux. « Nous, on voulait montrer leschoses telles qu’elles sont, ne rien édulcoreret défendre un regard désinhibé sur l’intimitédes femmes. »
Sources : lesinrocks.com
Ancien bobo parisien, Martin est devenu bou-langer dans un village normand, là où Gus-tave Flaubert a écrit Madame Bovary, unroman dont il est totalement passionné. Unjour, il voit s’installer, dans une fermette duvoisinage, un couple d’Anglais qui lui fontpenser aux personnages de Flaubert…Adapté, avec Pascal Bonitzer, d’un roman gra-phique de Posy Simmonds, Gemma Boverysigne le retour en France d’Anne Fontaine(après son troublant film australien PerfectMothers) et à la comédie. Si l’on se réjouit àl’avance de la prestation du génial Luchini, onpeut remarquer les coïncidences entre le pré-nom de l’actrice et de son personnage(Gemma !) et le fait qu’elle a déjà joué dansune adaptation d’une BD de Posy Simmonds,Tamara Drewe de Stephen Frears…
Sources : dossier de presse
Gemma BoveryFrance – 2014 – h40, de Anne Fontaine, avec Gemma Arterton,
Jason Flemyng, Fabrice Luchini, Elsa Zylberstein…
11Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 2014 – – Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 201410
Filmographie succinte : Nettoyage à sec (96) – Augus-tin, roi du kung-fu (99) - La Fille de Monaco (08) –Coco avant Chanel (09) - Mon pire cauchemar (11)
Une balade en bateau, un brouillard radioac-tif : le début du cauchemar pour Scott Carey.Il se met à rapetisser, jusqu’à ne plus mesurerque quelques centimètres ! Désormais, nonseulement il est devenu un objet de curiositépour les autres et d’étude pour les scienti-fiques, mais il évolue dans un univers où toutpeut dissimuler un piège et ceux qu’hier, ilécrasait d’un coup de talon se sont mués enredoutables prédateurs ! Si ce film demeureun grand classique du fantastique avec deseffets spéciaux toujours aussi efficaces, ilinterroge aussi sur la dépendance à l’autre, lasolitude, la peur, le sens de la vie : une œuvrebeaucoup plus grande qu’elle n’en a l’air. IG
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Dans le New Jersey des années 60, quatrejeunes hommes, venus d’un milieu modeste,fondent le bien nommé groupe The Four Sea-sons. S’enchaînent des succès, des triomphesmême, pour le meilleur comme pour le pire…Après trois ans d’absence (fait rare dans lacarrière du grand Clint, puisque metteur enscène de pas moins de 11 films en… 11 ans,depuis l’année 2000), et son très apprécié bio-pic J. Edgar, Eastwood repasse une nouvelle
Avant-première.Rencontre avec Anne Fontaine et Fabrice
Luchini, mardi 17 juin après la séance de 19h45.
L’homme qui rétrécitUSA – 1957 – 1h30, de Jack Arnold,avec Grant Williams, Randy Stuart…
L’Île de Giovanni
Il était une forêt
Jersey BoysAméricain – 2014 – 2h15, de Clint Eastwood,
avec John Lloyd Young, Christopher Walken, Erich Bergen…
fois derrière la caméra et s’attaque cette fois-ci à un genre encore jamais abordé : la comédiemusicale. Adaptée de la célèbre pièce de Broad-way du même nom, Jersey Boys s’annoncepour le moins comme un film étonnant, à l’at-mosphère proche de celle du dernier Soder-bergh, Ma vie avec Liberace. Reste à savoir sice biopic connaîtra davantage de succès ounon, lui qui apparaît comme l’un des grandsoubliés de la sélection cannoise de 2014.
Sources : dossier de presse
Dans la famille Weiss il y a Cristina, la mère,qui s’occupe de la carrière de sa star de fils,Benjie, treize ans et à peine sorti de cure dedésintoxication ; la fille, Agatha, qui vientd’être libérée de prison pour pyromanie etStafford, le père, auteur et coach pour célébri-tés. Il y aussi Havana, cliente de Stafford quiveut s’accomplir en tant qu’actrice et Jérôme,un chauffeur de limousine qui veut, lui aussi,devenir acteur... Le grand David Cronenberg, s’attaquant àHollywood et à l’obsession de la célébrité, çafait saliver. Avec lui on sera certainement trèsloin du sucré et de l’anodin, le rêve hollywoo-dien risque ainsi de virer au rouge sang. Etqui a dit qu’il n’avait pas d’humour ? Aprèsavoir enfermé Robert Pattinson dans unelimousine dans Cosmopolis, il en faitaujourd’hui un chauffeur.
Sources : dossier de presse
Dans l’institut de formation pour adultes oùelle travaille, Marithé veut aider les autres àtrouver leur véritable vocation… Comme d’ha-bitude, Marithé s’implique à fond, quand ellerencontre Carole qui vit dans l’ombre de sonmari, Sam, un chef étoilé. Carole reprendconfiance en elle et songe à le quitter, maisMarithé ne semble pas insensible au charmede Sam…
On a failli être amiesFrance – 2014 – 1h30, de Anne Le Ny,
avec Karin Viard, Emmanuelle Devos, Roschdy Zem…
Maps To The StarsUSA – 2014 – 1h51, de David Cronenberg, avec Robert Pattinson,
Julianne Moore, John Cusack, Mia Wasikowska...
Pour son 4e long-métrage, Anne Le Ny a vouluretrouver un triangle (un homme-deuxfemmes) comme dans les grands classiquesmais… en le pervertissant. Désireuse derenouer avec la comédie, elle voulait explorerle thème de l’amitié féminine en écrivant pourun couple d’actrices parmi les plus passion-nantes du moment, Karin Viard et Emma-nuelle Devos, pour la première fois réunies àl’écran. « Et je voulais surtout que le fil del’histoire soit ténu, que celle-ci ne soit pasmarquée par de grands événements... ce sontdes petits moments de vie qui sont importantspour les personnages principaux, mais oùpersonne ne meurt, où aucun bateau necoule, aucune guerre n’éclate. Ce sont desmicro événements qui font que la vie peutchanger en profondeur. »
sources : dossier de pressefilmographie : Ceux qui restent (07) – Les Invités demon père (10) – Cornouaille (11)
Voilà un documentaire qui aborde un sujetrare puisqu’il part à la recherche des œuvresréalisées clandestinement dans les camps pardes artistes déportés. Christophe Cognet filmeles lieux, rencontre et dialogue avec les raressurvivants et les conservateurs des œuvresdispersées un peu partout dans le monde.Mais surtout il s’attarde, en les filmant auplus près, sur les dessins, les peintures, sou-vent faits sur des supports improbables, et quiconstituent des témoignages incroyables.À travers les témoignages passionnants et lesœuvres fascinantes, Christophe Cognet posela question de la beauté dans l’expressionartistique de l’horreur. Il questionne aussi lanotion d’œuvre et interroge l’idée de la beauté,la place et le rôle de l’artiste. Parfois déran-geant mais en restant toujours très respec-tueux, Christophe Cognet signe un premierlong métrage essentiel. JF
Parce que j’étais peintreFrance – 2013 – 1h44, de Christophe Cognet.
Avant-première. Mardi 10 juin, rencontre avecAnne le Ny et, sous réserve, Karin Viard ouEmmanuelle Devos, après la séance de 19h45.
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– Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 201412 13Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 2014 –
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Éric, un jeune délinquant, arrive en prison,dans un monde qui ne l’a pas attendu et oùse protéger et se faire respecter est une luttede chaque instant, ce qui ne devrait pas éton-ner un garçon dont le père a passé une bonnepartie de sa vie derrière les barreaux... C’estmême une des difficultés qu’il devra affronter,puisque son père est, de fait, dans la mêmeprison que lui...Pour l’aider à surmonter ses pulsions etvaincre ses peurs, Éric a rencontré plusieursadultes prêts à l’aider (notamment un psycho-logue fort peu ordinaire), mais les luttes quil’attendent sont peut-être au-delà de samesure...Bien des années après Scum de Alan Clarke,divers critiques anglo-saxons n’hésitent pas àrevenir à cette référence pour décrire la puis-sance et la pertinence du film de D. McKen-zie... tous sont également d’accord pour saluerla performance de Jack O’Connell.
Sources : theguardian.com, entertainment.ie
Sous le soleil de la Toscane, des vignerons etun directeur de cinémathèque échangent surleur passion du vin et du cinéma. Résistancenaturelle évoque ces agriculteurs entrés enrésistance contre la tyrannie du marché et desgouvernements, en transformant leur ap-proche du vin, notamment par goût de laliberté, de l’honnêteté artisanale et de la santéde la planète. « Mais un engagement écolo-gique envers la nature ne sert à rien s’il n’y apas également une écologie de la culture.Comme le vin, la transmission vitale et le rôlecontestataire de la culture cinématographique
Résistance naturelleFrance-Italie – 2014 – 1h23, de Jonathan Nossiter,
avec Stefano Bellotti, Elena Pantaleoni, Corrado Dottori...
La Petite taupe
Les Poings contre les mursGrande-Bretagne – 2013 – 1h45, de David McKenzie,
avec Jack O’Connell, Rupert Friend, Ben Mendelsohn...
sont menacés de disparition ».Dix ans après Mondovino (2003), JonathanNossiter part à la rencontre en Italie – à tra-vers l’Émilie-Romagne, les Marches et le Pié-mont – de ces quelques résistants, de ces pas-seurs de vie. Passionnant et nécessaire !
Sources : dossier de presse+ court métrage
semaine du 18 au 24 juinLe Miroir
Suisse – 2011 – 6’, de Ramon et Pedro, avec Henri Destraz.
Brigitte et Xavier sont éleveurs bovins en Nor-mandie. Elle est rêveuse, la tête dans lesétoiles. Lui, les pieds ancrés dans la terre, vitsurtout pour son métier. Avec le départ desenfants, la routine de leur couple pèse de plusen plus à Brigitte. Un jour, sur un coup defolie, elle prend la clef des champs. Destina-tion : Paris. Xavier réalise alors qu’il est peut-être en train de la perdre. Parviendront-ils àse retrouver ? Et comment se réinventer,après toutes ces années ? La reconquêteemprunte parfois des chemins de traverse…Après des courts-métrages remarqués et sondocumentaire L’Éducation anglaise (2006), lecinéaste se lance dans la réalisation de sonpremier long métrage, La Vie d’artiste (2007),qui remporte le Prix Michel d’Ornano en 2007.Son second film, Copacabana (2010), déjàavec Isabelle Huppert, est sélectionné au Fes-tival de Cannes dans le cadre de la Semainede la critique. Avec son troisième longmétrage, Pauline détective (2012), comédiehaute en couleurs, le réalisateur accède austatut d’auteur, ce qui se confirme avec LaRitournelle.
Sources : dossier de presse
+ court métragesemaine du 25 juin au 1er juillet)
Le Tarif albumFrance – 2011 – 6’, Animation de Christophe Tourette, Mathieu
Travi, Aurélien Maury.
La RitournelleFrance – 2014 – 1h38, de Marc Fitoussi,
avec Isabelle Huppert, Jean-Pierre Darroussin, Michael Nyqvist…
Arkansas, années 1860, sous la surveillancede deux autres femmes, une femme jugée folledoit entreprendre un long voyage vers l’Iowa.L’une de ces femmes, une vieille fille intrai-table au caractère sérieusement trempé, com-prend assez rapidement que, dans un mondeaussi brutal, elles auront besoin de l’aide d’unhomme, lui-même aguerri à tout. Cet homme,ce sera George Briggs, mi-vagabond, mi-squatter. Sans trop dévoiler la suite dupériple, on peut aisément imaginer que l’on vavoir un mélange de western et de road movie,ce qui, déjà, peut être assez attirant, mais,surtout, ceux d’entre vous qui ont vu le pro-digieux Trois enterrements (précédente réali-sation de T. Lee-Jones), savent à quel point cebrillant acteur (No country for old men, Dansla brume électrique) sait faire vivre les déserts,les paysages et les humains qui les traversent.
Sources : dossier de presse, imdb.com
Une décennie après l’effondrement de l’écono-mie occidentale, l’activité des mines austra-liennes se perpétue, attirant des hommesdésespérés et… dangereux. La survie danscette société moribonde se transforme en unvéritable combat quotidien. Éric, lui, n’estplus qu’un homme rempli de colère, qui apresque tout abandonné derrière lui. Alors,quand une bande le dépossède de son dernierbien, sa voiture, il se lance à sa poursuite.Rey, l’un des membres du gang, abandonné,blessé, représente un espoir. Contraints, ilsvont cheminer ensemble pour un périple à l’is-sue incertaine…Suite à son remarquable Animal Kingdom(2010) avec Guy Pearce déjà à l’affiche, DavidMichôd s’adjoint ici Robert Pattinson – l’ex-vampire de Twilight – pour nous proposer un
The RoverAustralie/USA – 2014 – 1h42, de David Michôd, avec
Guy Pearce, Robert Pattinson, Scoot McNairy, David Field…
The HomesmanUSA – 2013 – 2h, de Tommy Lee Jones,avec Tommy Lee Jones,
Hilary Swank, Grace Summer, Meryl Streep...
western pour le moins atypique. The Rover,sélectionné pour Cannes 2014, hors-compé-tition, semble encore très prometteur.
Sources : dossier de presse
Rome, été 1974, le jeune Dario filme avec sonpremier super 8 les événements qui vontchanger sa vie et celle de sa famille. Avec sonfrère Paolo, il est le témoin de l’amour de sesparents, de leurs échecs, de leurs trahisons,de leurs perpétuels marchandages amoureux,des crises qu’ils traversent… C’étaient lesannées heureuses et pourtant, à l’époque, ilne le savait pas ! Tout en décrivant avec jus-tesse et légèreté tout un pan de la société ita-lienne des années 70, Luchetti nous livre sessouvenirs les plus intimes avec une grandesensibilité, un dosage parfait d’émotion, d’hu-mour et de nostalgie. Ces années heureusesont enchanté les spectateurs du festival tou-rangeau Viva il cinema en février dernier. Neratez pas cette deuxième chance ! SB
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Bruno et Léon sont deux frères très différents,l’un a réussi socialement mais pas amoureu-sement (ce qui est paradoxal pour quelqu’unqui travaille dans la rencontre sur Internet !),l’autre est une manière de loser avec un côtéarrogant ! Les deux vont voir leur vie s’animerquelque peu avec l’arrivée de deux sœurs (quidécouvriront qu’en réalité elles ne sont passœurs) ainsi qu’avec la découverte que leurpère n’est peut-être pas aussi mort qu’ilsl’avaient pensé...On voit qu’il n’est pas tellement question de
Transamerica
Ton absence Anni FeliciItalie – 2014 – 1h45, de Daniele Luchetti,
avec Kim Rossi Stuart, Micaela Ramazzotti, Martina Gedek...
Tristesse clubFrance – 2013 – 1h30, de Vincent Mariette,
avec Ludivine Sagnier, Vincent Macaigne, Laurent Lafitte...R
T
15Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 2014 – – Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 201414
réalisme ici mais plus d’humour, de décalage,ce qui n’est pas étonnant pour ce réalisateurqui revendique l’influence de Wes Anderson etde Hal Ashby...Et l’on ne peut qu’attendre beaucoup d’unerencontre entre V. Macaigne et L. Lafitte, sur-tout en sachant que la pétillante LudivineSagnier semble ici utilisée dans ce qui res-semble à un assez mystérieux contre-emploi.
Sources : dossier de presse
Film du mois, voir au dos du carnet.
Une extra-terrestre prend l’apparence d’unejeune femme. À travers l’Écosse, elle séduit etassassine des hommes pour le compte de sonespèce...Après Sexy Beast et, surtout, le magnifique ettrès troublant Birth, on attendait le retour deJonathan Glazer. Under The Skin emprunteaux genres de la science-fiction, de l’horreurou du thriller, mais il est surtout un objet àpart. Un voyage, libéré d’un scénario tradi-tionnel, qui ressemble à une expérience sen-sorielle où les univers visuels et sonores sont,d’après les critiques, tout aussi étranges quebeaux. Fascinant, déstabilisant, le film poseaussi un regard singulier sur la solitude et surl’espèce humaine (les hommes en particulier),tout en dégageant de la mélancolie à traversle portrait de cet alien comme représentationde la condition féminine. Et de l’avis de tous,Scarlett Johansson y est exceptionnelle.
Sources : cinemateaser.com, arte.tv, premiere.fr
Under The SkinUSA – 2013 – 1h47, de Jonathan Glazer,
avec Scarlett Johansson, Jeremy McWilliams...
Ugly
Après une vie bien remplie, Allan Karlsson,ancien expert en explosifs, s’échappe de lamaison de retraite où tout le monde s’apprêteà lui fêter ses cents ans. Mais lui n’a pas l’in-tention d’en rester là et commence alors unesérie d’aventures improbables au cours des-quelles il s’acoquine avec un escroc, un ven-deur de hot dogs, une femme rousse et un éle-phant… Ce film, tiré du livre éponyme, paruen 2009, traduit en 35 langues et tiré à 6 mil-lions d’exemplaires, promet d’être tout aussidéjanté que l’opus de Jonas Jonasson, explo-rant 100 ans de petite et grande Histoire, derencontres banales ou extraordinaires…
Sources : dossier de presse
Xenia conte l’aventure de deux frères, Danny,16 ans, et Odysseas, 18 ans, nés en Crèted’une mère albanaise et d’un père grec qui neles a jamais reconnus. Après la mort de leurmère, le plus jeune rejoint l’aîné à Athènes. Ilsprennent alors la route menant à Thessalo-nique afin de retrouver leur père (qu’ils n’ontjamais connu) et obtenir la nationalitégrecque, impossible sans la reconnaissancepaternelle officielle. Ils sont de fait étrangersdans leur propre pays. Leur traversée est l’oc-casion d’une peinture saisissante de la sociétégrecque moderne…Xenia est présenté au festival de Cannes 2014dans le cadre de la sélection Un certainregard. Souhaitons-lui plus qu’une nomina-tion !
Sources : dossier de presse.
Le Vieux qui ne voulait pasfêter son anniversaire
Suède – 2013 – 1h54, de Félix Herngren,avec Robert Gustafsson, Iwar Wiklander, David, Wiberg…
XeniaGrèce/France/Belgique – 2014 – 2h08, de Panos H. Koutras,
avec Kostas Nikouli, Nikos Gelia, Yannis Stankoglou…
Dans une espèce d’église désaffectée travailleQohen Leth, un informaticien dans la débine,plus tout jeune, qui a été recruté pour essayerde résoudre le théorème dit du zéro, quidevrait permettre de découvrir le sens de lavie...De temps à autre, Leth rencontre une jeunefemme qui fait commerce de sexe cybernétique(mais peut-être pas que cybernétique) ou bienencore le très étonnant M Management, sonemployeur...Les amateurs d’univers bringuebalants, de
Zero TheoremGrande-Bretagne – 2013 – 1h40, de Terry Gilliam, avec
Christoph Waltz, David Thewlis, Mélanie Thierry, Matt Damon...
Programme détaillé dans le dépliant disponible à l'accueil et sur www.cinematheque-tours.fr
réalités entremêlées, d’images étonnantes,d’humour tordu et de trouvailles visuellesincessantes seront ravis : le plus maudit descinéastes britanniques (mais aussi l’un desplus grands visionnaires du cinéma toutcourt) est de retour, peut-être dans le genrequi lui a le plus réussi pour l’instant : la dys-topie SF dynamitée aux grandes questionsphilosophiques très chargées en humour...Pour couronner le tout, il semblerait que leremarquable David Thewlis (Naked) soit entrédans la famille Gilliam comme s’il avait passétoute sa vie chez les Monty Python (n’oublionspas que Gilliam fut le réalisateur des Python !)
Sources : thewrap.com, entertainmenttime.com
08 92 68 37 01studiocine.com
lundi 2 juin -19h30
Tout public à partir de 12 ans.
lundi 9 juin -19h30
Tout public à partir de 12 ans
Arianede Billy Wilder (1957) – USA Noir et Blanc 2h09
Lawrence d’Arabiede David Lean (1962) GB-USA Couleurs 3h36
lundi 16 juin -19h30Soirée de clôture
New York, New Yorkde Martin Scorsese (1977) USA Couleurs 2h15,
avec Liza Minnelli, Robert De Niro.
V
U
LES CARNETS DU STUDIO – n° 324 juin 2014 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n° 0219 K 84305
www.studiocine.com – 08 92 68 37 01
FILM
DU MOIS
Rahul est un jeune comédien sansemploi, divorcé, vivotant aux crochets
d’un ami en attendant le grand rôle qui lerendra célèbre. Son ex-épouse, Shalini, a lagarde de leur fille Kali. Elle s’est remariéeavec Shaumik Bose, haut gradé de la policede Bombay. Rahul et Shaumik se connais-sent depuis longtemps et se détestent. Pro-fitant d’un droit de visite, Rahul vient cher-cher Kali pour l’emmener au cinéma et lalaisse seule quelques minutes dans sa voi-ture. La fillette disparaît, visiblement kid-nappée. L’enlèvement de Kali ravive haineset rancoeurs, alors que les suspects et lesfausses pistes se multiplient. L’enquêten’avance pas et Rahul va jouer un jeu deplus en plus dangereux avec la police.
Ce film est d’abord un excellent polar aurythme rapide, très prenant, ce qui n’exclutpas un humour parfois quasi surréaliste (lascène du commissariat au début du film).Un scénario délicieusement tortueuxconduit les principaux personnages dansun engrenage de décisions stupides qui
révèle petit à petit leurs ambiguïtés et leursfailles : nul manichéisme, tous ont quelquechose à cacher ou à se reprocher.
Sans jamais recourir au pittoresque facile,Ugly nous offre en outre un passionnantportrait de la société indienne des grandesvilles, très différent mais très complémen-taire de celui offert par The Lunchbox, pro-posé récemment aux Studio. On y retrouvede façon très vivante les difficultés et lespetites combines de la vie quotidienne,l’univers de la rue, l’habitat, sans oublier laplace de la femme et les relations sociales.Univers paradoxal où la pauvreté et la pré-carité ne peuvent se passer de téléphonesportables et d’informatique.
Après son très remarqué Gangs of Wassey-pur, Anurag Kashyap nous offre une nou-velle preuve du dynamisme du cinémaindien, loin des sucreries de Bollywood. AW
Prix du public au Festival international du cinémaasiatique de Tours 2014.
UGLYInde – 2013 – 2h05, de Anurag Kashyapavec Rahul Bhat, Tejaswini Kolhapure, Ronit Roy…
Les nouvelles cartes d’abonnement seront des cartes à code qui vous éviterontde devoir re-présenter vos cartes à l’entrée des salles.Elles faciliteront aussi les ré-abonnements en début de saison puisqu’il ne seraplus nécessaire de remplir de nouveau formulaire.Les nouvelles cartes sont désormais disponibles aux Studio, passez donc lesrécupérer dès maintenant pour éviter les encombrements de septembre !
Oulé l’enfant noir et Sirga la lionne naissent lemême jour et grandissent ensemble. Mais, àl’arrivée de pillards, les deux amis sont sépa-rés et Oulé est emmené en esclavage... Unrécit magnifique !
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JEUNE PU
BLIC
France – 1993 – 1h26, en version restaurée, de Patrick Grandperret.
Tout public à partir de 7 ans
Six délicieux courtsmétrages dans lesquelsnotre petite taupe ferabien des découvertes !
République tchèque – 2007 – 45 mn,film d’animation de Zdenek Miler.
sansparolesÀ partir de 3 ans
DANS L’OMBRE DE MARYLa promesse de Walt Disney
C’est l’histoire extraordinaire et méconnue de lacréation du film Mary Poppins. C’est aussi le récitd’une relation très houleuse entre Walt Disney et laromancière Pamela Travers…
USA – 2014 – 2h05, de John Lee Hancock, avec Tom Hanks, Emma Thompson...
VO
Tout public à partir de 10 ans
USA – 1957 – 1h21, de Jack Arnold.
Tout public à partir de 8 ans VO
Après avoir traversé un nuage radioactif, un homme semet à rétrécir. Il doit faire face à une série d’épreuvesspectaculaires dans un monde devenu hostile.
FESTIVAL COURTS D’ÉCOLESUn festival pour les jeunes réalisateurs
Samedi 7 juin : projections gratuites et ouvertes à tous des courtsmétrages réalisés dans l’année par les classes d’Indre-et-Loire.
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JEUNE PU
BLIC
France/Suisse/Belgique/Pays-Bas – 2005 – 40 mn,courts métrages d’animation de divers réalisateurs.
sansparoles
À partir de 3 ans
Hautes en couleurs, pleines d’humouret de naïveté, ces fables sont un piedde nez aux intempéries de la vie !
Japon – 2014 – 1h42, film d’animation de Mizuho Nishikubo.
VF
VO
En 1945, une île japonaise estannexée par la Russie. Deux enfantsvont surmonter la barrière linguis-tique et l’Histoire pour s’entraider.
Tout public à partir de 10 ans
Le Conte de la princesse Kaguya Japon – 2014 – 2h17, film d’animation de Isao Takahata.
… à suivre.Tout publicà partir de 10 ansVoir page 7
La ville est repeinte en couleurs pastel ettout le monde y parle, y chante, y danse…
France – 1967 – 2h, comédie musicale de Jacques Demy.
Tout public partir de 6 ans
Les Demoiselles de Rochefort
Samedi 21, goûter pour les enfants, afin defêter la musique au cinéma, les vacances…
Le Cerf-volant du bout du mondeDeux enfants découvrent à Paris un magnifiquecerf-volant accroché dans un arbre.Ils y trouvent une lettre écrite en chinois…
France/Chine – 1958 – 1h22, de Roger Pigaut.
Tout publicpartir de 5 ans
AfricAn SAfAri
Un voyage de la Namibie au Kilimandjaro,dans une nature splendide qui doit faire faceà l’intrusion de l’homme…Une aventure inédite en 3D.
Belgique – 2014 – 1h25,documentaire de Ben Stassen. VF
Tout public à partir de 7 ans
3D
ET POUR VOUS, DANS LES PAGES ADULTES…
Il était une forêt et des jeux !Séance organisée par la Maison des Jeux de Touraine.Voir page 5.VO
17Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 2014 – – Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 201416
chainfilm devrait être unecomédie : l’histoire d’un chauf-feur de bus du New Jersey, poète à sesheures. Rien de vraiment drôle dans ceténoncé, pourtant le réalisateur l’assure : il fera toutpour nous faire rire.
` LES DÉSARROIS DE L’ÉLÈVE KECHICHEAprès le tumulte et les questionnements consécutifs à La Vied’Adèle, il semblerait qu’Abdellatif Kechiche ait tranché : son projetsera finalement une adaptation du roman de François Bégaudeau, LaBlessure. Il s’agira encore de suivre la trajectoire d’un être en devenir, maiscette fois, d’un jeune garçon, puisqu’il est question de l’adolescence de l’auteurd’Entre les murs lui-même, à la différence près qu’elle se déroulera en Tunisiepour le film, et non en Vendée comme dans le livre. Une nouvelle Palme d’or à laclé, pour le romancier et le réalisateur, après Entre les murs en 2008 et La Vied’Adèle en 2013 ?
` LE CŒUR A SES RAISONSSean Penn revient à la réalisation, sept ans après le magnifique Into the Wild, pourmettre en scène, de nouveau, un homme face à un questionnement existentiel : cettefois, il s’agira d’un médecin auquel tout réussit, incarné par le toujours étonnant JavierBardem, devant choisir entre son amour pour une (belle forcément, surtout quand onsait qu’elle est interprétée par Charlize Theron) Américaine se vouant à l’humanitaire,et un dévouement sans partages pour sauver des vies en Afrique. Voilà qui fleure bon(pour ceux qui apprécient le genre) la comédie romantique échevelée ; on imagine malSean Penn dans ce registre, mais sait-on jamais ? Notons que l’héroïne de La Vied’Adèle, Adèle Exarchopoulos a signé pour un petit rôle.
` LA POULE AUX ŒUFS D’ORMauvaise nouvelle : on annonce encore un biopic sur Marilyn, devenue un produitdérivé mais surtout dérivant pour tout et n’importe quoi, un objet de culte frelaté.La bonne nouvelle : il s’agirait d’adapter le meilleur livre (avis personnel) écritsur la trajectoire de cette femme dans ce qui constitue sa singularité certes, -petite fille éternellement enfermée dans un corps objet de désirs et sourcede malheur-, mais aussi dans l’universalité de la souffrance liée à l’aban-don, au manque de confiance en soi et à un besoin d’amour jamais ras-sasié : Blonde de Joyce Carol Oates (dont John Arnold a récemmentproposé, sous le titre Norma Jeane, une adaptation pour le théâtretotalement époustouflante). Croisons les doigts pour qu’enengageant Jessica Chastain, Andrew Dominik (L’Assassinatde Jesse James) évite de tomber dans les abîmes habi-tuels de la représentation monroeenne : cheveuxoxygénés, faux cils et bouche incarnat, visionréductrice se répétant inlassable-ment. IG
En bref…
Ici…` DEUXIÈME COUSTEAU
Dans L’Odyssée, le biopic que s’apprête à tour-ner Jérôme Salle (Anthony Zimmer), la Calypso ne
sera pas celle qui envoûta Ulysse, mais celle qui fut lefidèle « destroyer » de Jacques-Yves Cousteau. Si on ne
connaît pas le nom de celui qui héritera du bonnet rouge emblé-matique, on sait qui interprétera un des fils du fameux comman-
dant : Pierre Niney. Le film devrait l’entraîner de l’Antarctique auCanada en passant par l’Afrique du Sud! L’aventure quoi !
` SŒUR SOURIREDans Fauteuils d’orchestre de Danièle Thompson en 2006, Albert Dupontel
interprétait un pianiste concertiste qui ne parvenait plus à jouer dans un cadretraditionnel. Cécile de France y était sa partenaire et parvenait à lui transmettre(comme à tous ceux qu’elle approchait dans le film) sa joie de vivre. Denis Dercourt(La Tourneuse de pages) les réunit à nouveau pour En équilibre : il y sera un cas-cadeur équestre, incapable de remonter sur un cheval suite à un grave accidentsurvenu lors du tournage d’un film. Elle, elle sera l’employée de la compagnie d’as-surance chargée du dossier, et, sans aucun doute, celle qui saura lui rendre le sou-rire.
` QUAND LA MUSIQUE EST BONNEUn homme et une femme… Chabadabada, chabadabada, encore une fois, badaba-daba… Cette fois, c’est Jean Dujardin et Elsa Zylberstein qui constitueront le coupleemblématique de la thématique chère à Lelouch ! On ne sait pas s’il les fera courirsur une plage normande, mais on sait en tous les cas qu’il les entraînera jusqu’enInde. Il veut faire un road movie musical… Tout recommence…Badabadadadada-dada
` STUPEUR ET TREMBLEMENTSDes années que l’on parle d’une nouvelle version du film de Claude Berri, Unmoment d’égarement, réalisé en 1977, contant les affres d’un homme d’unequarantaine d’années, vivant une liaison avec la fille, mineure, de sonmeilleur ami. À l’époque, c’était Jean-Pierre Marielle la victime de cestourments, tandis que son copain était joué par Victor Lanoux. Pour
cette nouvelle version dirigée par Jean-François Richet, ce sont Vin-cent Cassel (qui retrouvera à cette occasion son réalisateur du
diptyque Mesrine) et François Cluzet qui s’y colleront.
Et ailleurs…` EN ROUTE POUR LA JOIE
Jim Jarmusch ne nous a guèrehabitués à rire, mais
son pro-
– Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 201418 19
Face à faceEastern Boys
du premier chapitre, Sa majesté la rue.Le deuxième, Cette fête dont je suisl’otage, s’ouvre dans l’intérieur banal d’unappartement cossu de l’autre côté dupériphérique. La sonnette retentit. Maisà la place du plan cul à 50 € commenceune scène cauchemardesque inoubliable.De l’autre côté de la porte, ce n’est pasMarek mais l’enfant agité qui jouait surles épaules du chef, devant la gare. Ilentre en menaçant l’homme qui n’a tou-jours pas de nom, de crier, précisant qu’ilest mineur. Puis la sonnette ne cesse desonner, l’appartement est envahi calme-ment par une marée de jeunes, pas vrai-ment agressifs, mais qui se comportentinstantanément comme s’ils étaient enterrain conquis, se servent à boire,fouillent, pianotent sur internet, mettentde la musique. Sidéré, l’homme ne réagitpas. Arrive enfin Boss, le jeune hommeenvoûtant, à la beauté féline et dont ladouceur étrange angoisse. « C’est toi quia voulu que l’on vienne », lui rappelle-t-il,goguenard. Petit à petit, dans cette transetechno (l’hypnotique Who’s gonna playthis old machine d’Arnaud Rebotini), lamise à sac se met en place ; tout en dan-
sant avec leur prisonnier, libre de ne rienfaire, de contempler le lent dépeçage desa vie privé, son appartement* est entiè-rement dépouillé, comme si d’avoir ouvertsa porte à ses Easterns boys, l’hommeavait accepté d’en assumer toutes lesconséquences. Jusqu’à ce qu’on emportele grand miroir, éparpillant sur le sol lesphotos de son passé, et emportant aveceux, un fragment de seconde, sa propreimage. Il y a, dans cette scène sidérante,la préfiguration d’un changement com-plet de vie : en acceptant de plonger dansles yeux d’un clandestin, Daniel en finitavec son existence solitaire, uniquementtournée vers la satisfaction de désirségoïstes.Avec une construction visuelle d’unegrande maîtrise, sans explications psy-chologiques superflues, Robin Campilloporte un regard totalement stupéfiant surle monde qui nous entoure et tient sonspectateur à bout de souffle… sans pour-tant avoir recours aux ficelles scénaris-tiques habituelles. Du grand art. DP
* Détail troublant : le tournage a eu lieu dans l’ap-partement du réalisateur.
Face à face
Gare aux gars de l’estde la gare du Nord
Les premiers plans sont aériens : desvues des statues monumentales de la
gare du Nord. Puis la caméra observe lafoule qui déambule sur le parvis et on ala sensation de retrouver le film de ClaireDenis, et sa tentative de construire unefiction mélangeant les milliers d’histoirespotentielles qui se croisent sur les quaisde cette immense gare parisienne. Leregard est un peu lointain, celui d’undocumentaire ou d’une caméra de sur-veillance. Mais un groupe de jeunesapparaît, se structure en une suite desalutations rituelles avec, déjà, un per-sonnage central qui semble aimanter lesénergies, le chef d’une meute. Petit àpetit, une certaine tension monte, quiirriguera tout le film de Robin Campillo,
jusqu’à se traduire en une angoissepresque insupportable. Toujours dis-tante, la caméra suit certains membresdu groupe qui entrent dans la gare, cir-culent entre les voyageurs, à la foisdécontractés et inquiétants, déclenchantdes réflexes d’évitement, de peur, et lasurveillance des agents de sécurité. Queva-t-il se passer ? C’est la question quese pose le spectateur tout au long de cerécit perpétuellement inattendu, fort etdéconcertant. On attend un événementqui ne vient pas. Ou plutôt si : l’un desvoyageurs, cinquantenaire anonyme, suitl’un des membres du groupe. Le long desquais. Dans des escaliers. Dans le recoinoù s’est réfugié ce jeune homme aux yeuxen amande. Que lui veut-il ? Le garçonqui s’appelle Marek est plus pragmatique.« I do everything ». Puis lui donne uneheure, un jour et obtient son adresse. Fin
21Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 2014 – 20
De l’amant au fils :ensemble contre la peur
Attardons-nous maintenant sur lesdeux derniers chapitres. Projetés
quelques temps plus tard (on ne sait com-bien exactement, seul repère temporel :Daniel a eu le temps de s’acheter de nou-veaux meubles, encore en cartons), onentre dans la troisième partie, Ce qu’onfabrique ensemble. C’est au pied de lalettre qu’il faut prendre ce titre, car cechapitre ne parle que de ça, de créationen commun. Marek réapparaît, seul cettefois, pour proposer à Daniel, qui accepte,de consommer le rapport sexuel initiale-ment négocié. Marek va revenir, Daniel etlui vont s’attacher l’un à l’autre. Ils orga-nisent leurs emplois du temps pour sevoir de plus en plus souvent, leurs rela-tions se transforment, la parole se libère,les dialogues augmentent. Cette ouver-ture réciproque à l’autre permet à chacunde prendre une place différente. Marek,celle du très jeune homme qu’il ne sem-
blait plus être (« T’es qu’un gosse », lui ditDaniel, qui paraît, lui aussi, le découvrir).Il apprend la légèreté, le rire, laconfiance ; il raconte à Daniel son histoireet lui dévoile son vrai prénom, Rouslan.Daniel, lui, quitte le statut de client(même s’il est toujours question d’argententre eux), pour celle d’un adulte bien-veillant et attentionné. Il lui installe unechambre et instaure un nouveau contrat :fin des rapports sexuels entre eux et obli-gation de rompre avec sa bande, « Ils mefont peur, ils te font peur », dit-il. Maispour s’affranchir totalement, Rouslan abesoin de ses papiers. Ceux-ci sont enfer-més dans un casier de l’hôtel où toute labande loge, et seul Boss en possède lesclés. Cette troisième partie est la pluslongue du film mais aussi la plus longuedans l’histoire des personnages (les troisautres se déroulent sur quelques heures,celle-ci doit bien durer quelques mois). Sielle peut sembler plus classique entermes de mise en scène, elle est loind’être habituelle dans ce qu’elle raconte.Nous sommes aux trois-quarts du film et
on navigue toujours de surprise en sur-prise. C’est un sacré plaisir de spectateurd’être conduit de façon aussi sûre etaussi belle sans arriver à savoir exacte-ment où l’on va.La quatrième et dernière partie s’intituleHalt hôtel, donjons et dragons. Donjonset dragons, que l’on connaît au moins denom, est un jeu de guerre. Ce qui veutdire, entre autres, combats, tactiques,courage, exactement ce qui va nous êtredécrit. Situé quelque part en banlieue,Rouslan revient au Halt hôtel et réussit àvoler les clés des casiers. Mais surpris parBoss, il est bâillonné, attaché, battu etenfermé. Daniel, sans savoir ce qui estarrivé, vient à sa recherche. Apparaît unnouveau personnage, une jeune femmenoire, gérante du lieu et au prénom, Chel-sea, prédestiné. Là encore, Eastern boysse démarque du tout venant en arrivantà faire de ce personnage secondaire unefigure marquante. Daniel va pouvoir sau-ver Rouslan grâce au courage de cette
dernière qui ouvre, alors qu’elle n’en apas le droit, le local où il est retenu pri-sonnier. Dans cette ultime partie, lerythme s’emballe, Robin Campillos’amuse à jouer avec le suspense, lapeur ; on est tendus, inquiets. Ce redou-table polar en miniature est aussi un belacte d’amour. Quant à Boss, il a récupéréles clefs de chez Daniel et s’y précipite.Intense moment de tension, mais, defaçon inattendue, l’appartement estentièrement vide. Il s’écroule en pleurs ;dans Eastern boys, c’est une autre de sesbeautés, même ceux qui effraient finis-sent par émouvoir.Ultime surprise, l’épilogue se déroulechez le juge dans l’attente d’une réponseà une demande d’adoption de Rouslanpar Daniel. La dernière scène nous lesmontre à travers une baie vitrée s’éloi-gnant côte à côte. Le film nous laisse àl’intérieur du Palais de Justice, eux sontdéjà loin. Mais ils resteront près, toutprès dans nos mémoires. JF
Face à faceEastern Boys
23Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 2014 – – Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 201422
nous savons que la voix de Samantha estcelle de Scarlett Johansson et son phy-sique, on le connaît. Non qu’il soit désa-gréable, bien au contraire, mais notreimaginaire se serait peut-être plusdéployé face une voix anonyme. JF
Bienvenue dans les délices et lesdélires de l’ère numHERique !(Attention cependant : en amour, l’excèsde mémoire peut s’avérer fatal...) DP
Quand le chant des sirènes estmodulé par Scarlett Johansson, il y a dequoi fantasmer, et c’est ce qui arrive à cepauvre Theodore, dont la vie est passa-blement vide. L’histoire se déroule dans50 ans, dans un Los Angeles où seulel’informatique relie les humains. Et jus-tement, Samantha, logiciel capable des’adapter à la personnalité de chaque uti-lisateur et de plusieurs milliers d’entreeux en même temps, apprend vite laCarte du Tendre… tandis que Theodoreparcourt toutes les étapes de l’étatamoureux. De la cristallisation stendha-
lienne au transfert freudien, tout estincarné avec sensibilité par l’acteur, seulen scène, et pour cause !Mais, comme pour les marins, la sirènen’est qu’un lamantin, alors, désillusion àla clé et léger ennui pour nous… CP
Dans un monde ouaté et pas sifuturiste que ça, Spike Jonze campe unJoaquin Phoenix mélancolique, dansl’obscurité d’une vie banale et dénuée detout intérêt… surtout depuis que l’êtreaimé a fichu le camp. Mais point d’énièmemélo langoureux et passionné, le Her deSpike Jonze est, lui, habité de bien plusde matière et de nuances. Alors que Theo-dore embrasse la voix avec qui il refait lemonde, cette voix qui l’enchante et lechange, cette voix dont il tombe amou-reux, c’est tout un univers, une façon deconsidérer le monde et de l’appréhenderque décrit Jonze. Le monde de demain ?Libre à chacun de le penser, et de décidersi, oui ou non, c’est de celui-là dont ilrêve… MR
Her titille la curiosité par sa lovestory insolite entre un quadra déboussoléet une voix féminine purement informa-tique. Dans le cadre très coloré d’unescience-fiction quasi contemporaine trèsplausible, on ne sait plus si l’homme seréifie ou si la machine s’humanise. Cesujet fort intéressant est malheureuse-ment traité comme une banale comédieromantique longuette, au dénouementinsipide et téléphoné. Comment ne pasêtre déçu ? AW
Comment dynamiter de l’intérieurun genre aussi rebattu que la comédieromantique ? Jonze a trouvé la réponseradicale qui lui convient : supprimez l’unedes deux moitiés du couple et laissez lespectateur se débattre avec son imagina-tion, tout comme le personnage principaldoit le faire ! Ce film est un véritable plai-doyer pour la force et la magie du verbe,un plaidoyer qui réussit le tour de forcede marier imagination visuelle et, juste-ment, pouvoir de la parole pure ! ER
Mais où est passé le réalisateurinventif et surprenant de Dans la peau deJohn Malkovich ? Son Adaptation, abs-cons, avait généré ennui et déception.Nous n’évoquerons point Max et les Maxi-monstres, non vu. Her aurait pu être lefilm de la réconciliation, il sera celui de lafrustration. IG
Comment la voix chaude, atten-tionnée, sensible de Samantha sortantd’un ordinateur peut émouvoir un êtrehumain comme Theodore jusqu’à l’enrendre amoureux ? Est-ce désormaispossible ? On est au cœur de la solitude,celle de Theodore fuyant la réalité d’unpartage où l’aimée serait touchée, regar-dée, vivante et préférant égoïstement unecompagne idéale, virtuelle. Même si l’ab-surdité de la situation s’impose à nous,déboussolés, notre cœur bat la joie ou latristesse comme celui de Theodore ! MS
Theodore tombe amoureux deSamantha qui n’est qu’une voix ; sonphysique il ne peut que l’inventer. Nous,
Courts lettrages
Les rédacteurs ont vu :Her, de Spike Jonze
– Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 201424
contre l’avis de Grimault et Prévert. Cette ver-sion sera pourtant couronnée de lauriers àVenise. Grimault doit repartir à zéro. Il crée,en 1951, Les Films P. Grimault. Des généra-tions seront formées dans ce studio : JacquesDemy (en 1988, ils coréaliseront La TableTournante. La voix du petit clown estd’ailleurs celle de Mathieu Demy) et Jean-François Laguionie, par exemple ; collabora-tions qui, comme toujours avec Grimault etPrévert, se mueront en indéfectibles amitiés.En 1976 Paul Grimault pourra enfin racheterle négatif de La Bergère et le Ramoneur. Il n’enconservera alors que quarante-deux minutes,qu’il réutilisera dans Le Roi et l’Oiseau. Pré-vert disparaîtra avant de voir la version défi-nitive. Aujourd’hui encore, le film est réguliè-rement cité parmi les meilleurs films françaiset est le seul film d’animation à avoir reçu lePrix Louis-Delluc.
LA BANDE À PRÉVERTQui dit Prévert pense Jacques. Pourtant, ilexiste un autre Prévert, le frère Pierre, réali-sateur quelque peu oublié. Les trois longsmétrages qu’il a réalisés, L’Affaire est dans lesac, Adieu Léonard etVoyage Surprise, sontsans doute ceux où lafolie de Jacques a pus’exprimer sansaucune limite. Mal-heureusement leurhumour absurde n’at-tira pas le public.Cette fantaisie déli-rante semblant plusproche du burlesqueaméricain que du bur-lesque français à laTati. Voyage Surpriseest donc un film rare :il n’est que fort peuprojeté et une seulecopie, dans un étatpitoyable, reste dispo-
terminée, en 1931, ce que voulait absolumentanimer Grimault, c’était le dessin, car disait-il « Quand on fait un dessin animé, on crée àpartir de rien ». Animer de l’intérieur était unimpératif pour lui : ainsi distribuait-il les rôlesdes personnages en fonction de la personna-lité des animateurs, pour qu’il y ait adéqua-tion entre les deux, car « c’est le personnagequi commande son animateur ». Si Le Roi et l’Oiseau est définitivement consi-déré comme un chef-d’œuvr et constitue uneréférence pour des créateurs comme Miyazakiet Takahata, la route pour accéder à ce succèsa été particulièrement longue et complexe. En1936, Grimault fonde la société de films d’ani-mation Les Gémeaux. Si la collaboration avecPrévert débute en 1947 pour le court métrageLe Petit Soldat, le travail autour des contesd’Andersen en général, et La Bergère et leRamoneur en particulier, a démarré pour Gri-mault dès 1944. C’est son projet d’en faire unlong métrage qui le conduira à ce qu’il consi-dérait comme une tragédie et plusieurs décen-nies plus tard au triomphe ! En effet, au boutde cinq ans de labeur acharné et passionnéde l’ensemble du studio, le budget a explosé,mais le film est inachevé. A. Sarrut, produc-teur et co-fondateur de la société LesGémeaux, bâcle la fin et distribue le film
Si les Rencontres de la Bibliothèque sonttoujours placées sous de bons auspices,
celle du 11 avril dernier, l’était particulière-ment puisque les frères Prévert étaient leshéros de la soirée : Jacques et Pierre, maisaussi Paul Grimault, considéré comme faisantpartie à part entière de cette drôle de famille.Jean-Pierre Pagliano, héraut incontestable etintarissable de leur geste, présentait ce soir-là son livre Le Roi et l’Oiseau. Voyage au cœurdu chef-d’œuvre de Prévert et Grimault maisaussi Voyage Surprise, un des rares (danstous les sens du terme) films réalisés parPierre Prévert. Considéré comme un desgrands spécialistes du Groupe Octobre etcomme LE spécialiste de l’œuvre de Grimault,J.-P. Pagliano est capable de repérer, parmitous les documents exposés dans la biblio-thèque, en lien avec la thématique de la soirée,deux articles de journaux inconnus de lui eten demander, avec émotion et enthousiasme,la copie. On comprend alors son envie de par-tager sa passion pour ces hommes et leur uni-vers créatif !
DESTIN ANIMÉMême s’il a fait tourner une table en compa-gnie de Jean Aurenche pour une publicitéLevitan intitulée La Séance de spiritisme est
nible. Malgré tout, le charme du film opèreencore, notamment par la folie de ses person-nages : Piéral, « un Goya de poche » selonJean-Louis Bory, dans le rôle de la capricieuseduchesse de Stromboli, le mime EtienneDecroux, maître de Jean-Louis Barrault et deRaymond Devos, dans celui du rebelle rasantles murs, le curé prenant place dans un fau-teuil Voltaire, une Martine Carol en jeune pre-mière pas encore emprisonnée dans son rôlede sex symbol, constituent l’agrément de cevoyage, entre autres.Plus tard, Pierre Prévert réalisa quelques filmspour la télévision notamment, en 1964, uneadaptation remarquable d’un conte… d’An-dersen, Le Petit Claus et le Grand Claus, oùon retrouve Maurice Baquet et Roger Blin,compagnons depuis le Groupe Octobre de lafratrie Prévert, mais aussi Paul Grimault auxdécors ! Fidèles, encore une fois, jusqu’aubout !
N’hésitez pas à venir assister aux Rencontresde la Bibliothèque, elles sont, elles aussi, tou-jours pleines de surprises ! IG
Voyage surprise avec Pierre, Paul et Jacques
Rencontres de la Bibliothèque
Rencontre avec Jean-Pierre Paglianovendredi 11 avril 2014
25Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 2014 –
Jean
-Pierre Pagliano
aux
Studio©Isabelle Godeau
RencontreRencontre
– Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 201426
Dominique Marchais est venu aux Stu-dio présenter son nouveau film, La
Ligne de partage des eaux, documentairedont les différents chapitres suivent le bas-sin versant de la Loire depuis le Plateau deMillevaches jusqu’à Nantes. Ce film, assezatypique dans sa forme, n’est pas un docu-mentaire géographique au sens strict puis-qu’il entend utiliser l’écoulement des eauxde l’amont vers l’aval pour donner à voir enmétaphore ce qu’il y a de commun entre desterritoires aussi différents et d’ailleurs,interrogé sur le titre du film, D. Marchaisfait remarquer qu’il est à double senspuisque le partage c’est aussi la séparation(partager quelque chose entre plusieurspersonnes) que la mise en commun (parta-ger quelque chose avec d’autres).
La première question porte d’ailleurs sur lastructure du film et la raison pour laquellela dernière scène se déroule dans le villagemême où le film débutait, cette scène étantplus joyeuse que le reste du film, il est per-mis de se demander si elle est là pour ter-miner sur une note optimiste.En fait, non, l’opposition optimisme/pessi-misme n’a pas influencé la construction dufilm, qui se veut ouvert et doit fonctionnerseul, sans recours à ces grilles de lecture.Cette scène sert à donner le sens du tempsqui s’est écoulé, en revenant au point dedépart à un autre moment de l’année, oncomprend que les choses ont continué etévolué.
Bien entendu, dans un film où sont régu-lièrement évoqués les rapports de pouvoiret les prises de décision publiques, se posela question de savoir à quel point compte lapersonnalité des décideurs ou des acteurslocaux.Le début du film utilise l’exemple de lamoule perlière en voie de disparition : ellevit en symbiose avec saumons et truites, lessaumons et truites ne pouvant revenir,même si les moules ne sont pas en dangeren tant que telles, leur reproduction estcompromise et l’on ne peut plus revenir enarrière, c’est pourquoi il faut toujours pen-ser en prenant son temps en amont de laprise de décision. D’où la nécessité d’avoirdes institutions qui fonctionnent bien, ali-mentées par une réflexion démocratiqueconstante. Cela finit aussi par créer uneculture politique locale. À ce titre, d’ailleurs,Faux la Montagne est un lieu très intéres-sant. On y trouve par exemple une scierieautogérée, montée en 1988 par des Pari-siens venus s’installer en Creuse. Ils ont étébien accueillis et se sont vite aperçus que,dans une région très boisée, rien n’existaitpour transformer le bois localement et,aujourd’hui, face à l’exode rural, Faux estl’une des rares communes de Creuse dontla population continue d’augmenter, maiscela passe par des infrastructures collec-tives : crèche, l’une des premières télévi-sions associatives, maintien d’une supé-rette... Tout cela, c’est le fruit d’uneréflexion et d’une action collectives et, à unmoment, ils se sont dit qu’il allait falloir
construire et que, pour ne pas faire n’im-porte quoi, pour ne pas subir, il allait falloiranticiper et, donc, ils ont fondé une Sociétécoopérative d’intérêt collectif, destinée àprendre en charge l’agrandissement du vil-lage. On voit donc l’importance de la priseen charge politique, effectivement.
À plusieurs reprises, des comparaisons sefont avec le précédent documentaire de D.Marchais, Le Temps des grâces, notammenten ce qui concerne la manière de filmer lesintervenants...Le projet, ici, était de ne pas faire d’inter-views, de maintenir la caméra à la périphé-rie des scènes collectives, pour éviter la« parole d’expert », qui explique et qui saittout. Il m’a quand même fallu quelquesinterviews pour expliciter certainsconcepts, mais l’idée de départ était enfait celle d’un mur de pierres sèches,des éléments juxtaposés qui tien-nent debout seuls, sans liant. J’aisupprimé les noms propres pourme concentrer sur la fonction desintervenants parce que c’est unfilm sur le collectif, qui se veutsans personnalité dominante. Onne peut pas dire non plus que cefilm parle de repli sur soi : les gensque l’on voit à Faux, par exemple,en train de prévoir un lotissement demanière collective, veulent continuer àvivre là-bas, donc ils agissent de manièrelocale. Les salaires sont peu élevés, lesemplois sont loin, ils font facilement 100
kilomètres chaque jour pour se rendre autravail, une fois le chauffage du logementpayé, on se rend compte que la factureénergétique est énorme, si bien que la ques-tion est « Si l’on veut continuer à vivre ici,comment faire ? » Et ça passe par tout untas de projets collectifs, y compris le déve-loppement de locaux à usage collectif oumême la construction de logement destinésà des locations de courte durée prévus pourque d’éventuels candidats à l’installation àFaux puissent venir faire une période d’es-sai, sans tout plaquer. On voit donc qu’onest très loin d’un repli sur soi, vraiment ins-crit dans une démarche collective. ER
RencontreRencontre
Rencontre avec Dominique MarchaisLa Ligne de partage des eauxvendredi 25 avril 2014
Dominique Marchais aux Studio
27Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 2014 –
Retrouvez une vidéo de la rencontre sur le site des Studio, rubrique : Ça s’est passé aux Studio.
29Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 2014 – – Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 201428
Woody Grant est un vieil alcooliquecabochard et grincheux, bancal, mal
marié à Kate, une femme beaucoup plussensée que lui mais agressive, facilementblessante, une vraie mégère. Il reçoit unjour un courrier lui annonçant un gain d’unmillion de dollars à retirer à Lincoln, dansle Nebraska : sacrée trotte depuis Billings,dans le Montana, surtout que Woody n’aplus de permis et que personne ne veut leconduire vers ce qui est de toute évidenceune grossière arnaque.
Woody va-t-il renoncer ? Non. Un hommetêtu comme lui, pour ne pas dire stupide etborné, ne renonce jamais. Tout vaut mieuxque continuer cette vie misérable, sanshorizon, sans affection, d’une tristesse àpleurer. Woody est-il fou ? Oui, sans doute
un peu, assez en tout cas pour partir à pied,sans bagages, sans argent, à mille cinqcents kilomètres de là, en claudiquant péni-blement le long de rues larges et désertes.Assez pour concevoir des projets absurdesavec cette illusion de gain : s’acheter unpick-up alors qu’il ne peut plus conduire etun compresseur pour remplacer celui qu’ila prêté quarante ans plus tôt et qui ne luia pas été rendu !
De guerre lasse, l’un de ses deux fils, David,l’accompagne. Le voyage devient une odys-sée miniature, un road movie bien dans latradition américaine avec ses paysagesspectaculaires, sublimés par un noir etblanc somptueux. Mais au-delà de leurbeauté plastique, les grandes plaines vides,les routes interminables, les villes fantoma-
tiques avec leurs banlieues désertes, ano-nymes, établissent une échelle où l’êtrehumain n’est rien. Dans les bourgs les ruessont très larges mais on ne voit personne.C’est là peut-être finalement l’enjeu centraldu film : où sont les humains dans unmonde aussi vaste, aussi vide ?
Les deux hommes font étape à Hawthorne,ville natale de Woody, petite bourgade oùtout est sinistre : la large rue principale,déserte évidemment, le vieillard assis sur lebord de la route depuis vingt-cinq ans pourregarder passer les voitures quand il y ena, la maison natale en ruine et surtout lafamille et les anciennes connaissances res-tées sur place. Beau défilé d’abrutis del’Amérique profonde, saisissant ramassis decas sociaux, de bras cassés, de crétinscupides et mesquins. Misère intellectuelleet affective, oisiveté, ennui : le vide dumonde extérieur se double du vide intérieurdes individus.
Et pourtant Nebraska reste une comédiefine et drôle, excellemment interprétée pardes acteurs professionnels et non profes-sionnels (mention spéciale au formidableBruce Dern). L’humour, qui est ici plus quejamais « la politesse du désespoir », est per-manent, le film ne génère à aucun momentla morosité. Bien sûr le récit est celui d’unedésillusion. Au bout de cette épopée déri-soire le vieux Woody est bien obligé d’accep-ter la triste réalité : le million n’a jamaisexisté et il repart avec une simple casquettepublicitaire marquée ironiquement « Win-ner ».Son histoire rappelle d’autres mésaventuressemblables : Little Miss Sunshine de Jona-than Dayton et Valerie Faris ou Une His-toire vraie de David Lynch, autres voyages
aux buts illusoires entrepris par des losersinefficaces. A chaque fois l’objectif se soldepar un échec, mais à chaque fois pourtantla défaite fait naître quelque chose, pro-voque un retournement de perspective, aupoint même que l’échec proprement dit nedevient pas seulement secondaire, il estpour ainsi dire gommé par la découverte del’essentiel : la dimension humaine, cellejustement dont l’absence était si palpable(si on peut dire) pendant la plus grande par-tie de Nebraska. L’herbe n’est pas plus verteailleurs. Il faut juste savoir ouvrir les yeuxsur ce et ceux qui sont là, à portée de main,et peut-être surtout sur soi-même. La quête initiale a certes échoué mais savanité même, devenue évidente, la renddésormais sans objet. Du coup le pessi-misme latent, pour ne pas dire la noirceurinsidieuse de ces films cèdent la place à unevision beaucoup plus positive de l’hommeet de la société.Symboliquement, à la fin le fils achète à sonpère le pick-up et le compresseur inutilesmais tant convoités. Au retour, juste letemps de retraverser Hawthorne, il luilaisse même le volant. Le vieux fou peutdésormais soutenir fièrement le regardinterloqué des habitants. Là n’est pas l’es-sentiel, bien sûr. Ce qui compte c’est queplus rien désormais ne sera tout à faitpareil. Quelques mots chuchotés tout bas,un geste à peine ébauché, un regard furtif…Il n’en faut pas plus : chacun lentement sedénoue, sort avec précaution de son enfer-mement. Les vastes espaces sont toujoursdéserts mais un petit îlot d’humanité asurgi. Avec Nebraska on a non seulementun excellent film mais également le spec-tacle étonnant d’une comédie de la déses-pérance optimiste. AW
À propos deNebraska
De la désespérance optimiste
– Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 201430
notre homme parvient-il à reposer lapointe de ses pieds au sol et à faire traînerson agonie en longueur ; puis, la cordeayant lâché et le condamné chu à terre,il s’avère qu’il n’est en fait pas encoremort... Après qu’il eut été décidé qu’uneballe dans la tête ne saurait faire l’affaireet que seule la pendaison devait être uti-lisée, l’homme finira par tristement sebalancer seul sous un panneau de bas-ket, devant des chaises vides...
Plus important probablement, les deuxscènes diffèrent également par leur tona-lité : 12 Years A Slave joue sans aucuneconcession sur le registre dramatique : lespectateur, épouvanté, choqué, veut fairecesser le martyre, du coup, il en oubliepeut-être un peu ce qui devrait faire lecentre du film : en nous faisant specta-teurs d’un châtiment gratuit, appliquéhors de toute légalité (le tortionnaire n’estpas le propriétaire de l’esclave), il passe àcôté de la nocivité intrinsèque du systèmeesclavagiste. À l’inverse, My Sweet Pep-perland, en colorant cette scène d’unhumour macabre, noir et grotesque, nousrenvoie à la même conclusion que celle
qu’appliquera Baran : un système qui secomporte de la sorte, avec une telleinsouciance de l’homme, avec une telleinefficacité, ne peut qu’être intrinsèque-ment corrompu et mieux vaut s’en éloi-gner le plus vite possible... ER
PS : My Sweet Pepperland comporte aussid’étranges et savoureuses scènes fémi-nistes où l’on voit d’improbables com-mandos d’indépendantistes uniquementcomposés de femmes s’occuper juste-ment de remettre de l’ordre dans un sys-tème gangrené. La femme est l’avenir del’homme ? Sauf lorsqu’elle tient laKalachnikov et que l’homme est un pourriqui se laisse surprendre...
1 Il ne s’agit pas tout à fait d’un plan séquencepuisqu’elle s’ouvre sur un gros plan des pieds deSolomon et que deux ou trois changementsd’angles viennent introduire des points de vuenouveaux.2 On explique même à Baran, héros de la guerred’indépendance et policier écœuré par la corrup-tion, que l’application de la peine de mort est LAcondition pour bien montrer que le Kurdistan estdevenu un état souverain !
Deux films que tout oppose par leurfacture, leur origine, leurs budgets et
leurs castings, viennent de nous proposerdeux scènes reposant partiellement (sil’on ose dire) sur un même élément desyntaxe visuelle, un plan sur des piedstendus à l’extrême, des pieds masculinsbien costauds faisant des pointes de bal-lerine.
Par ordre d’apparition sur nos écrans : A- 12 Years A Slave. Gros budget, castingimpressionnant (Brad Pitt, Michael Fass-bender pour n’en citer que deux)... Solo-mon, né libre mais devenu esclave, subitl’ire d’un contremaître de plantation quile suspend à une branche basse de tellemanière qu’il n’échappe à la strangula-tion qu’en se maintenant sur l’extrêmepointe des pieds. Ici, la force de la scène(certainement la meilleure de tout le film),tient à l’odieuse combinaison de deuxchoses : 1- elle est filmée dans unegrande durée1 qui oblige le spectateur àencaisser l’insupportable et 2- elle laisseentrer un par un les autres esclaves, quivaquent autour de Solomon comme si de
rien n’était, en feignant presque de ne pasle voir, double décalé de la position duspectateur qui voudrait intervenir maisest coincé sur son siège, hors du mondedu film.
B- My Sweet Pepperland : pas de grosseproduction ici, pas de star (encore que G.Farahani finira bien, un jour ou l’autre,par obtenir la reconnaissance internatio-nale qu’elle mérite!) ; là où 12 Years ASlave présentait la semi-pendaison deSolomon comme la vengeance gratuite etstrictement individuelle d’un hommeseul, My Sweet Pepperland s’ouvre en faitdirectement sur une exécution par pen-daison : ici, il s’agit donc bel et bien d’unependaison tout ce qu’il y a de plus offi-ciel2. Seulement voilà, après la défaite deSaddam Hussein, il semblerait qu’on aitquelque peu perdu la main dans le nordde l’Irak et la mise à mort se déroule onne peut plus mal tant pour le condamné,qui peine à mourir, que pour ses bour-reaux, qui ne parviennent pas à fairepreuve de la moindre forme de compé-tence... Ainsi, dans un premier temps,
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Interférences12 Years A Slave
My Sweet Pepperland
La Vie au boutdes orteils
– Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 20143232
Qui sera un jour capable d’expliquer cequ’est un bon film ? Quelle miracu-
leuse alchimie provoque ce sentiment deplénitude ressenti à la vision d’un film tota-lement réussi ? Mystères de l’art... Enrevanche il est beaucoup plus facile d’expli-quer pourquoi un film est raté. Real, deKiyochi Kurosawa, est à cet égard un vraicas d’école. Pendant une heure cinquante-cinq (sur une durée totale de deux heureset sept minutes) on assiste à un spectaclede grande qualité, tant au niveau du scéna-rio que de la mise en scène, du jeu desacteurs, et même des effets spéciaux, tou-jours au service d’une narration maîtriséeet prenante.
Atsumi et Koichi, les deux protagonistes,sont attachants et on suit leur histoire avecune vraie curiosité. Certes on sent nette-ment l’influence d’Inception de ChristopherNolan et plus encore du magnifique romand’Haruki Murakami, 1Q84, sans oublier LeSixième Sens de Night Shyamalan ou LesAutres d’Alejandro Amenabar pour leretournement final, aussi surprenant quefinalement logique. Si le film s’arrêtait là, ceserait sinon un chef-d’oeuvre, du moins unexcellent film.
Hélas il ne s’arrête pas là. L’un des motifs(au sens pictural du terme) les plus intri-gants de l’histoire est un dessin de plésio-saure dont l’importance et le sens restentlongtemps énigmatiques. Que ne le sont-ilsrestés jusqu’au bout ! Péchant par gour-
mandise, par désir peut-être d’affirmer savirtuosité, l’auteur a cru bon de convertirce fantasme mystérieux et poétique engrosse bébête grognante et ahanante, avecen prime une poursuite subtile comme unsorbet à la pomme de terre et un sauvetagedu héros par l’héroïne affreusementnunuche.
Et voilà comment, faute de rigueur narra-tive, une œuvre est gâtée par sa propreboursouflure. Dans un film totalement dif-férent à tous points de vue comme WrongCops, de Quentin Dupieux, la dernièreséquence montre elle aussi une apparitionincongrue, celle d’un chevreuil pas du toutapeuré dans un cimetière lors d’une inhu-mation, apparition d’autant plus saugrenueque jusque-là le film excluait tout symbo-lisme, tout second degré. Mais le metteuren scène s’est contenté ici de l’effet de sur-prise — et quelle surprise vu la tonalitégénérale du film ! — et, peut-être, d’unemétaphore discrète, amenantainsi un très jolidénouement, « sansrien qui pèse ouqui pose » …
Un film estune construc-tion à l’équi-libre si fragilequ’un rien, laséquence detrop, peut le bri-ser. AW
À propos deReal
33Les CARNETS du STUDIO n°324 – juin 2014 –
Vos critiques
EASTERN BOYSde Robin Campillo
Le titre est en anglais, lamajorité des acteurs sontd’origine slave, pourtant ils’agit bien d’un film françaistourné en français. Excel-lente mise en scène entrecontre-plongée, gros plans,
alternance de moments calmes et d’éclats deviolence. La tension monte au fur et à mesure.Cela se termine relativement bien, ce qui estloin d’être le cas dans la réalité. Un film pro-fondément ancré dans la France d’aujour-d’hui, avec la confrontation surprenante entredeux cultures, deux sociétés, deux concep-tions de la vie. Un film qui pose des questionsau spectateur(-trice). Un film «réussi». GildaG.
L’ÉTÉ DES POISSONS VOLANTSde Marcela SaidUn film qui mérite bien mieux que le jugement
hâtif et condescendant portépar le critique de Télérama.S’il s’agit bien d’une chro-nique plus que d’un récit,celle-ci s’avère à la fois sub-jective et impressionnistegrâce des images parfois
étranges et à une bande sonore qui rendentsensible à la fois la présence de la nature sau-vage et la domination sociale, économique etethnique exercée de manière décomplexéeenvers son environnement par le groupe dehobereaux qui domine la contrée. La montéede la tension est bien palpable qui nousconduit irrémédiablement à une issue tra-gique. Hervé R.
Rubrique réalisée par RS
NEBRASKAde Alexander Payne
Avec Nebraska, on pense unpeu au Lynch de Straightstory. Pour autant il mesemble erroné d’y voir un feelgood movie, j’y vois plutôtune comédie grinçante. C’estun voyage dans un rêve amé-
ricain en lambeaux que nous sommes amenésà accomplir avec Woody et David dans leMiddle West US traité dans un doux noir etblanc. Comédie ? Certes l’humour n’est pasabsent mais il touche à un univers fait deragots, de rancœurs, d’envies, de pulsions etde quantité de bouteilles de bières. C’est bienla politesse du désespoir comme disait lepoète. La critique de Télérama a parlé d’unéloge de la candeur. Peut-être mais cet élogeaurait alors justement quelque chose dedésespéré. Woody le père a raté sa vie, marquépar sa guerre en Corée, il n’a fait que subirune femme mauvaise comme la gale et descopains qui ont toujours profité de lui. Il finitson parcours, hagard et seulement habité parquelques idées fixes tout autant dérisoires quesaugrenues. David son fils l’accompagne de sacompassion, mais il ne paraît pas payé deretour. Il est fait de la même pâte que son pèreet semble voué à un destin similaire, même sile crochet qu’il décoche au visage de StacyKeach pourrait esquisser un début de révolte.No future pour la candeur ? Hervé R.
STATES OF GRACEde Destin Cretton
Un film très touchant, poi-gnant. Belle interprétation.Le réalisateur a réussi untableau plein de vie, de jus-tesse. Malgré la fragilité inté-rieure, tangible, de tous lespersonnages et les blessures
profondes de chacun, Destin Cretton nousoffre un film lumineux. CP
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