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Page 1: Amérique Amériques

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AMÉRIQUEAMÉRIQUES!

BIBLIOTHÈQUE DÉPARTEMENTALE

AMÉRIQUEAMÉRIQUES!SUR LES CHEMINS D’AMÉRIQUE LATINE

BIBLIOTHÈQUE DÉPARTEMENTALE

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PRÉFACEPoursuivant le périple à travers le monde, le Conseilgénéral de l’Ardèche et la Bibliothèque départementalevous invitent au cœur du continent américain, au coursde deux sélections d’ouvrages intitulées AmériqueAmériques ! dont j’ai le plaisir de préfacer ici lapremière, consacrée à l’Amérique du Nord (États-Unis et Canada) et dont le second volet – à paraître en 2011 –sera dédié à l’Amérique du Sud.

Terres d’espaces infinis, de montagne et de canyonsgigantesques, de villes tentaculaires, de routes désertiquesinterminables et de lacs immenses, l’Amérique du Nordparaît tout en démesure. De fait, le Canada et les États-Unis arrivent en tête des classements mondiaux en terme de superficie ou de PIB.

Si, historiquement, les États-Unis furent une terred’immigration européenne, symbolisée par le mythe du « rêve américain», un cliché fort répandu voudraitnous persuader que le sous-continent américain secaractérise uniquement par la force commerciale de saculture populaire et l’Entertainment* qu’elle exporte avecsuccès aux quatre coins du globe. Un examen attentifrévèle plutôt un dynamisme culturel impressionnant,tant au cœur du pays que dans les villes phares, car au-delà des clichés nous connaissons mal la culturenord-américaine qui sait faire la place au rêve, aufantasme, à l’exploration des ailleurs et des imaginairestout en parlant de la société contemporaine.

L’Amérique du Nord, véritable microcosme, est avanttout une mosaïque de nationalités, de races et dereligions, riche des langues de tous ses immigrés, dontle français tient une large part, au cœur d’un métissageinouï où s’entrechoquent les grands thèmes del’exploration, la nature et les grands espaces, la luttedes minorités [souvenons nous en 1963 « I have a dream »de Martin Luther King] et aussi la contestation, façonnéspar de nombreux acteurs composites.

Véritable invitation à découvrir l’Amérique autrement,je tiens à souligner que cette bibliographie thématiqueélaborée par la Bibliothèque départementale a étédistinguée en 2010 comme projet remarquable soutenupar le Centre National du Livre.

Olivier Pévérelli Vice-président du Conseil général de l’Ardèche,délégué aux politiques culturelles et à la communication

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REMERCIEMENTS :Le fonds thématiquede la BDP del'Ardèche surl’Amérique latine a été constitué avecl’aide du Centrenational du livre.

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INTRODUCTIONLa littérature nord-américaine se taille la part du liondans la production éditoriale mondiale, avec ses quelquestrois milliards d’ouvrages publiés annuellement.

Gigantesque, diversifiée et foisonnante, la littératurenord-américaine a la faveur des lecteurs, avec denombreux succès mondiaux de librairie, ainsi que de la presse qui la médiatise, se questionnant longuementsur la fin proclamée de son âge d’or. Mais la connaît-on sibien que cela ? Outre les dorénavant classiques PhilipRoth, Robert Stone, Louise Erdrich ou Don DeLillo, quisont les jeunes auteurs qui promettent ?

C’est à une redécouverte que vous invite laBibliothèque départementale de prêt de l’Ardèche, à travers cette riche et dense bibliographie. L’ère géographique traitée s’étend des États-Unis auQuébec, en passant par le Canada. La déambulationlittéraire qui vous est proposée se subdivise en sixparties, qui reprennent les grandes articulations de l’histoire du peuplement et de la littératuredu sous-continent nord-américain : l’Amérique des explorations, l’Amérique des grands espaces,l’Amérique des francophones, l’Amériquedes minorités, l’Amérique des contestations,l’Amérique des postmodernes.

Vous trouverez dans cette sélection d’ouvrages pour adultes, d’une part, des fictions (romans, contes,poésie) prenant en compte les spécificités d’expressionartistique et culturelle des États-Unis du Canada et du Québec, et d’autre part un choix de documentairespermettant de mieux comprendre leur histoire et cultures respectives.

La bibliographie Amérique Amériques ! fait une largeplace à la traduction. Vous y trouverez également, en fin de brochure, une sélection d’ouvrages en langueanglaise. Chacun des écrivains que vous découvrirez iciparle du monde d’une façon qui n’appartient qu’à lui,dans une langue qui ne peut être que la sienne et, par lerecours de son imagination, présente de l’Amérique uneforme neuve, loin des stéréotypes parfois en vigueur concernant ce pays. En chacun d’eux,il n’y a pas une Amérique mais des Amériques.

Françoise LhuillierDirectrice de la Bibliothèque départementale de prêt

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GÉNÉRALITÉS 06

L’AMÉRIQUE CENTRALEMEXIQUE, BÉLIZE, HONDURAS, GUATEMALA, SALVADOR, NICARAGUA,COSTA RICA, PANAMA 10

L’AMÉRIQUE CARIBÉENNECOLOMBIE, VENEZUELA, GUYANA, GUYANE FRANÇAISE, SURINAME 24

L’AMÉRIQUE ANDINEÉQUATEUR, PÉROU, BOLIVIE 34

LE BRÉSIL 44

LE CÔNE SUDCHILI, ARGENTINE, PARAGUAY, URUGUAY 56

POUR ALLER PLUS LOIN 70

OCÉAN PACIFIQUE

ÉQUATEUR

MEXIQUE

BÉLIZE

GUATEMALA

HONDURAS

SALVADORNICARAGUA

COSTA RICA

PANAMA

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OCÉAN ATLANTIQUE

BRÉSIL

BOLIVIE

ARGENTINE

CHILIPARAGUAY

URUGUAY

PÉROU

COLOMBIE

VENEZUELA

GUYANA

SURINAME

GUYANE FRANÇAISE

MER DES CARAÏBES

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ART D’AMÉRIQUE LATINE, 1911-1968Exposition. Paris, Muséenational d’art moderne (1992-1993)Éd. du Centre Pompidou, 1992

Une grande exposition historique quirend compte de la richesse et de lavariété de la création latino-américaineà l’occasion du 500e anniversaire de ladécouverte de Colomb.Nourris par les avant-gardeseuropéennes successives, les artistesd’Amérique latine nous proposent dessolutions esthétiques originales quiconstituent peut-être l’esquisse dulangage artistique métissé de demain.

Les bonnes nouvelles del’Amérique latine: anthologie de la nouvelle latino-américainecontemporaineGallimard, 2010 (Du monde entier)

Cette anthologie révèle que ce genrelittéraire – difficile et rigoureux – gardetoute sa vigueur et sa créativité parmi les héritiers des Borges, Cortazar, GarciaMarquez ou Rulfo. Elle montre aussi ladiversité de thèmes, de techniques et destyles et surtout le glissement du réalismemagique au réalisme tout court. L’Amériquelatine exprimée dans ces nouvelles n’estpas exotique, ni pittoresque. Parmi lesauteurs choisis, G. Martinez, A. Maturana,R. Menendez, E.A. Parra, E. Paz-Soldan, etc.

GÉNÉRALITÉS

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BAEZA, CECILIA Amérique latine : histoire et défisEllipses, 2010 (50 cartes et fiches)

Les cartes sont un formidable outilpour appréhender la complexité d’unmonde en mutation rapide.Présentation historique de l’Amériquelatine en trois parties : inventaire desfondements identitaires (milieu naturel,construction et organisation desterritoires), projets politiques ouéconomiques issus des représentationsde ses acteurs, et enfin synthèse desenjeux et défis contemporains pour lespays émergents.

GUEVARA, ERNESTO “CHE”Voyage à motocyclette :latinoamericanaMille et une nuits, 2007

Récit par Che Guevara d’un voyage de près d’un an à travers l’Amériquelatine, qu’il a effectué de 1951 à 1952,en compagnie de son ami médecin,Alberto Granado. Il découvre d’abordles Indiens Araucans et leur méfianceinnée de l’homme blanc, l’exploitationdes travailleurs dans les mines decuivre de Chuquicamata, partage la vie des lépreux dans une léproserie du Pérou, rencontre des militants quiseront à l’origine de son engagement.Un excellent film a été tiré de cejournal, Carnets de voyages, réalisé par Walter Salles en 2004. On peut également compléter ce récit par celui d’Alberto Granado, paru en 2005, chez Archipel, intitulé Sur la route avec Che Guevara.

DABÈNE, OLIVIERL’Amérique latineLe Cavalier bleu, 2009 (Idées reçues. Histoire & civilisations)

“L’Amérique latine est un continent très catholique”, “L’Amazonie est lepoumon (malade) de la planète”, “Lacorruption est un savoir-faire latino” À partir d’idées reçues sur cette régiondu globe, Olivier Dabène apporte unéclairage distancié et approfondi sur ce que l’on sait ou croit savoir.

Atlas de l’Amérique latine : les révolutions en coursAutrement, 2009 (Atlas-monde)

À l’heure où le réveil indien incite lessociétés d’Amérique latine à réviserl’histoire de leur “latinité”, où certainspays réécrivent la mémoire de leursdictatures et inventent des processus de réparation, le continent susciteplusieurs interrogations: va-t-il réussirà déjouer l’emprise des États-Unis? Va-t-il s’ériger en force alternative sur lascène diplomatique aux côtés de l’Inde,l’Afrique du Sud ou la Chine? Cettenouvelle édition comprend une analysepolitique du récent et exceptionnelvirage à gauche et du vote populaire.

DELPRAT, FRANÇOISLEMOGODEUC, JEAN-MARIEPENJON, JACQUELINELittératures de l’Amérique latineEdisud, 2009 (Les écritures du Sud)

L’attention du monde entier s’esttournée vers l’Amérique latine aumilieu du XXe siècle en une attente de compréhension et de découverte qui ne s’est pas démentie depuis lors.Le “boom” de sa littérature n’est passimplement un succès de librairie, il est le fruit d’une progressive prised’autonomie des auteurslatino-américains. Aujourd’hui, ils sont devenus des vigies, leurs œuvresdécèlent la marche du monde etcontribuent à fonder les nouvellesfaçons d’écrire et de penser.

DUVIOLS, JEAN-PAULDictionnaire culturel de l’Amérique latine, pays de langue espagnoleEllipses, 2007

L’objectif de ce dictionnaire pourraparaître bien ambitieux, puisqu’il vise à familiariser le lecteur avec unehistoire et avec des cultures riches etcomplexes, à l’échelle d’un continent.Ce répertoire est un manuel d’initiation,une source de renseignements à la fois élémentaires et fondamentaux surl’histoire, la culture, la littérature, les

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arts, les traditions populaires, les lieux et événements importants ainsi que surles grandes figures des pays américainsde langue espagnole.

FÖLLMI, OLIVIERHommage à l’Amérique latineLa Martinière, 2007 (Photo)

Hymne à la beauté, ce livre célèbre uncontinent tout en couleur et donne à voirsa variété au travers de magnifiquesphotos. Attaché à photographier l’âmedes peuples, O. Föllmi parcourt le mondepour réaliser l’ambitieuse collection“Sagesses de l’Humanité” qui valorisel’héritage spirituel de chaque culture en regard de photographies inédites. Les légendes de Virginie de Borchgrave,spécialiste de la culture latino-américaine, guident le lecteur à traverscette fresque vivante, témoignage d’uncontinent à l’identité forte.

GALEANO, EDUARDO Les veines ouvertes de l’Amérique latine : une contre-histoirePlon, 1999 (Terre humaine)

En 1971, dans la foulée d’un longreportage en Bolivie, l’intellectueluruguayen E. Galeano publiait unecritique radicale des États-Unis et de l’exploitation des richesseslatino-américaines. La parution du livre coïncidait avec une époque de fortsaffrontements idéologiques, politiques et sociaux. Cette œuvre au lyrismeexacerbé fut censurée en Uruguay, auChili et en Argentine et a inspiré unegénération d’étudiants. Voir aussi satrilogie sur l’histoire de l’Amérique,Mémoire du feu, œuvre littéraire depremier ordre, incontournable.

ISUSI, JAVIER DE Les voyages de Jean Sans-Terre(bande dessinée)Vol. 1 : La pipe de MarcosVol. 2 : L’île de jamais jamaisVol. 3 : Rio LocoVol. 4 : Dans la terre des sans terreRackham, 2005-2011 (Morgan)

Les voyages de Vasco, marin sansbateau, parti à la recherche à traversl’Amérique latine en crise, de Juan, son ami disparu. Il parcourt le Mexique,

en plein cœur du Chiapias, au milieudes armées zapatistes puis parvientauprès des dernières tribus indiennesencore épargnées par la civilisationoccidentale, entre Equateur et Pérou.Enfin, dans un dernier voyage, il gagnele Brésil pour y partager la lutte despaysans sans terre.

LE BOT, YVON La grande révolte indienneR. Laffont, 2009 (Le monde comme il va)

De la Terre de feu à la Californie, lapremière étude globale de la questionindienne aujourd’hui, réalisée par unsociologue, directeur de recherches au CNRS. En réaction à la déferlantenéolibérale, à l’hégémonie blanche, aux insuffisances démocratiques et à la corruption, les Indiens d’Amériquedu sud s’insurgent, parfois tentés pardes expériences néopopulistes comme en Bolivie avec Evo Morales, en Équateur avec Rafael Correa ou au Venezuela avec Hugo Chavez.

Ombre de la mémoire :anthologie de la poésiehispano-américaineGallimard, 2009 (Du monde entier)

Recueil d’œuvres de 70 poètes latino-américains de langue espagnole, de Ruben Dario à nos jours. Ce panorama se veut le plusriche possible et représentatif du plus grand nombre de nations. Ledécoupage chronologique du recueilmet en lumière que malgré la diversitépromise par la géographie, il existe une cohérence que propose l’Histoire.

PALOMEO, FEDERICAPeintures et sculpturesd’Amérique latine : chefs-d’œuvre du XXe siècle du Musée des beaux-arts de CaracasAtlantica/La Différence, 1999

Ce livre, édité à l’occasion d’uneexposition organisée à Biarritz, permetd’appréhender les spécificités de l’artlatino-américain du XXe siècle enprésentant les œuvres de 78 peintres et sculpteurs. Aborde également laquestion de l’identité latino-américainedans le domaine de la culture.

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VARGAS LLOSA, MARIODictionnaire amoureux de l’Amérique latinePlon, 2005 (Dictionnaire amoureux)

De Quito à Cuzco, de ChristopheColomb à Che Guevara, d’Eldorado à Inca, Vargas Llosa propose unpanorama de l’Amérique latine àtravers ses paysages, sa peinture, sa littérature, son cinéma, ses mythes et réalités, son histoirelointaine et récente, ainsi que sapolitique. Ce livre est aussi commel’envers d’une autobiographie…

Voyage au cœur des femmeslatino-américainesMichalon, 2003

Depuis quelques années, les femmes ont fait irruption de manièresignificative dans la littérature latino-américaine. Dix neuf femmes, originairesde dix neuf pays de l’Amériquehispanique, animées d’une mêmepassion, l’écriture, réagissent, sedéfendent et luttent avec leurs armes.Imaginaire de mots, de sonorités, de souffrances, de passions, tout est bon pour nous émouvoir et nousrappeler que, sur ce continent, la condition féminine reste une bataillede chaque instant.

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DOCUMENTAIRES

AK’ABAL, HUMBERTOLes traces du jour et de la nuitPatino, 2008

Indien maya quiché, né en 1952 auGuatemala, l’auteur relate de manièrepoétique et concise son enfancedouloureuse dans un village perdu, au milieu d’une nature luxuriante etenchanteresse, puis la vie en ville, cetunivers si différent, fait de solitude etde tristesse. “Ces quelques vers /sontle regard d’un enfant /dans les parolesd’un homme”.

ANDRÉADIS, IANNAFOCH, ÉLISABETHBestiaire aztèqueMusée du quai Branly /Petra Ediciones, 2008

I. Andréadis, artiste peintre etphotographe, nous invite à rencontrerune quarantaine d’animaux dubestiaire aztèque à travers un carnetde croquis des sculptures les pluscélèbres des musées du quai Branly et de Mexico : animaux, réels oumythologiques, microscopiques ou majestueux, se côtoient. Aigle,sauterelle, hibou, jaguar, papillon,chien, tortue, serpent à plumes sontdécrits par les textes didactiques et poétiques d’E. Foch.

L’AMÉRIQUE CENTRALE

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ATTINI, ANTONIOCACUCCI, PINOMexique : entre ciel et terreNational Geographic, 2007 (Entre ciel et terre)

Un ouvrage de photos du Mexique,prises d’avion, d’hélicoptère ou demontgolfière, pour découvrir les sitesprécolombiens, les lagons, les sierrasenneigées, les volcans actifs, les villescoloniales et la tentaculaire Mexico. De courts textes fourmillantd’anecdotes introduisent les huitchapitres et des légendes précisesdonnent au lecteur les clés de lecture.Une belle réussite !

BATAILLON, GILLESEnquête sur une guérilla :Nicaragua (1982-2007)Le Félin, 2009 (Les marches du temps)

Comment décrire et comprendre une guerre civile quand il n’existe pas d’archives accessibles et que lesprotagonistes du conflit sont toujoursdes personnages politiques de premierplan? Comment interroger lestémoins ? Autant de questions quiorganisent cette réflexion sur la guerre civile qu’a connue la Moskitianicaraguayenne de 1981 à 1989. Lui-même présent sur place pendant le conflit, l’auteur met en lumière lesconditions qui ont poussé des milliersde villageois miskitus à fuir leur paysdès 1982 et les processus qui ontconduit de jeunes militants indianistesà se transformer en guérillerosantisandinistes.

BELLI, GIOCONDALe pays que j’ai dans la peau : mémoires d’amour et de guerreBibliophane, 2003

La romancière G. Belli fait partie de ces nombreuses femmes qui ontcombattu la dictature des Somoza,payant parfois un lourd tribut : deuil,exil, blessures inguérissables. Née en 1949, issue d’une famille aisée,mère de famille, elle rejoint à 25 ans la guérilla sandiniste. Elle a connu lebonheur d’abandonner le “je” pourembrasser le “nous”. Elle a participépleinement à la révolution, avant de s’en éloigner.

BERNERT, SABINEDENIS-HUOT, MICHELCosta Rica : rencontres au dernier jardin d’EdenTimée, 2011 (Art et culture)

Pays sans armée depuis 1948, le CostaRica apparaît comme l’ultime paradisvert en concentrant 6 % de la biodiversitémondiale: pumas, dauphins, capucins,paresseux, chauve-souris… Ses forêts et jungles luxuriantes représentent prèsde 40 % de la superficie du territoire,dont le quart est protégé par des parcsnationaux. Cet album, illustré demagnifiques photos, nous raconte desrencontres animales et humaines et nousmontre la détermination d’hommes et de femmes exemplaires.

BÉROUJON, PASCALEMexiqueChêne, 2008 (C’est le rêve)

Une visite du Mexique à travers desportraits et des paysages. Il y a le soleilsur un temple maya, un match de footsur la place du pueblo et desjacarandas en fleurs. Un hamac qui sebalance dans la torpeur d’une haciendaet la ronde des taxis dans Mexico. Il y ades lagons de jade et l’odeur pimentéedes frijoles. Il y a des enfants quimordent dans la chair des pastèques. Il y a le Mexique… Des milliers desensations, d’impressions, de souvenirsque ressuscite cet album magnifique.

BURGOS, ÉLISABETHMoi, Rigoberta Menchu : unevie et une voix, la révolution au GuatemalaGallimard, 1992 (Témoins)

Dirigeante d’opposition guatémaltèque,Rigoberta Menchu a obtenu, en 1992, le prix Nobel de la paix, en raison de soncombat pour la défense des droits despopulations indiennes. Après uneenfance misérable au sein d’une famillenombreuse, elle apprend l’espagnol – la langue de “l’ennemi” – grâce à laBible, puis met à profit son exil pour faireconnaître son combat à l’étranger. Dansces entretiens, publiés en français en1983, elle se décrit elle-même commeune “chrétienne révolutionnaire”. Elledénonce la violence des élites métis, et réclame la justice pour son peuple.

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CARTIER, RACHEL ET JEAN-PIERRELes enfants du Cosmos : les Mayas d’aujourd’huiLa Table ronde, 1999

Journalistes, les auteurs racontent leur voyage dans ces pays d’Amériquecentrale où vivent des Mayas (peuplesdu maïs) : sud du Mexique, Guatemala,Belize principalement. Au cœur de la jungle, des prêtres ont conservépendant cinq siècles l’enseignementlégué par leurs illustres ancêtres. Ce peuple qu’on croyait mort, assimilé,métissé, christianisé par les Espagnolsrevit aujourd’hui, 1500 ans après sonapogée. Avec un témoignage sur lesguérilleros qui luttent dans la jungle auxcôtés du sous-commandant Marcos.

À lire aussiRAGOT, STÉPHANEMayas : Guatemala, les oubliés de l’histoireAutrement, 2002 (Autrement hors série.Monde. Photographie)

CORONA, MARCOFrida Kahlo : une biographiesurréelle (bande dessinée)Rackham, 2001

L’auteur se sert magnifiquement des possibilités que seule la bandedessinée peut offrir pour traiter lesdifférentes facettes de la vie de l’artisteFrida Kahlo. Les relations entre son engagement politique et sessouffrances physiques se succèdent à chaque page dans un récit qu’on lit à plusieurs niveaux. On sourit, ons’offusque, on réfléchit à mesure qu’ontourne les pages de ce petit livre et onle referme à la fin avec une seule envie :en savoir plus sur cette personnalitéfantastique. Incontournable cette vie de Frida Kahlo racontée en BD !

À lire aussiBURRUS, CHRISTINAFrida Kahlo : Je peins ma réalitéGallimard, 2007 (Découvertes. Arts)

DALTON, ROQUELes histoires interdites du petit PoucetL’Harmattan, 2005

Fresque retraçant l’histoire politique,militaire, sociale et intellectuelle duSalvador. R. Dalton (1935-1975), poète,révolutionnaire et humoriste, meurt

fusillé par ses compagnons d’armespendant la guerre civile. Il propose une vision kaléidoscopique de son pays jusqu’à la guerre de 1970 entre le Salvador et le Honduras, à travers un collage de poèmes, portraits,anecdotes, dictons et chantspopulaires… Il évoque notamment la “guerre du football” qui opposa leSalvador à l’Honduras en juillet 1969,prétexte à des violences entre les deux pays qui firent 4000 morts.

DUGRAND, ALAINBelize : récitTable ronde, 2010 (La petite Vermillon)

Récit de la découverte de ce mouchoirde poche au bord de la mer Caraïbe, ex-Honduras britannique, indépendantdepuis 1981, mais toujours membre du Commonwealth. Entre baiessauvages et villages de western,champs de canne à sucre et maisonssur pilotis, A. Dugrand est allé à larencontre d’habitants improbables :descendants de boucaniers, chinoisnaufragés, trafiquants colombiens,guérilleros guatémaltèques ou encore colons anglais.

FONTAINE, CLOÉMes carnets du MexiqueFlammarion, 2003 (Carnets)

Entre nature et culture, des Caraïbesau Pacifique, en passant par laPéninsule du Yucatan, le Mexique est une véritable invitation au voyage.Lagons et cascades, déserts et forêtstropicales, cactus et mangroves, iln’existe pas un, mais des Mexique.Guidée par son instinctive curiosité et par sa passion pour la couleur etl’architecture, C. Fontaine restitue par le dessin et l’aquarelle la diversitéculturelle et géographique du Mexique.

FUENTES, CARLOSCe que je croisGrasset, 2003

Voici un intéressant recueil de textesqui se compose comme un abécédaire,avec 41 entrées de A à Z, abordant ainsiles thèmes qui ont jalonné l’œuvrelittéraire de son auteur : l’amour, lapolitique, l’Amérique latine, Dieu, lesexe, la Révolution… Un muséeimaginaire et personnel emplid’originalité et de savoir.

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HAMNETT, BRIAN R.Histoire du MexiquePerrin, 2009 (Pour l’histoire)

B. R. Hamnett propose une synthèse de l’histoire du Mexique, de l’èreprécolombienne au XXIe siècle enprésentant les différentes cultures, lessociétés et les politiques successives.Qu’il s’agisse des rapportsville /campagne, religion /État,idéologie progressiste /mythe del’éternel retour, patrie /empire,l’auteur fournit des repères sûrs, utiles autant à ceux qui entendentdécouvrir le Mexique qu’aux lecteurscherchant une synthèse à jour.

JESUS, ZILAH DERAMIREZ, ALONDRACuisine du MexiqueEdisud, 2010 (Voyages gourmands)

Avis aux curieux et aux gourmands ! Un ouvrage qui rassemble 120 recettesproposant un aperçu de la cuisinepopulaire et traditionnelle mexicaine :enchiladas au fromage, tortillas decrabe grillées, guacamole, ceviche de crevettes, poulet au maïs, moussede mangues… De quoi éveiller les papilles !

LEVICK, MELBACOHAN, TONYLes couleurs du MexiqueFlammarion, 2003

Le Mexique est couleur ! Les pigments et couleurs exprimentl’exubérance d’un paysprodigieusement expressionniste.Découvrez les facettes violemmentcolorées de l’art, de l’artisanat et del’architecture mexicaine. Un spectaclemagnifiquement mis en scène par un peuple qui semble trouver dans lacouleur un exutoire à sa fureur de vivre.Plongez sans hésiter dans ce livre de plus de 300 photos qui montrent la relation étroite qu’entretient leMexique avec la couleur.

MICHEL, EMMANUELGuatemala, terre Maya : del’Altiplano à la Côte caraïbeNouveaux loisirs, 2004 (Carnet de voyage)

De sa rencontre avec les Indiens duGuatemala, l’auteur est revenu avecdes carnets illustrant la vie de ce

peuple : milpas des hautes terres,volcans du lac Atitlàn, forêt équatoriale du Péten d’où émergent les pyramides de Tikal, processions de la semaine sainte à Antigua, huilpilsbrodés des femmes au marché,mélanges de rites précolombiens et chrétiens. À la fois peintre,dessinateur et sculpteur, E. Michelnous fait découvrir une Amériquecentrale colorée, chaleureuse, etprofondément mystique.

MOBIO, FRANCISSanta Muerte : Mexico, la mort et ses dévôtsImago, 2010

F. Mobio, anthropologue, historien desreligions et photographe, a rassemblédes photos illustrant le culte de SantaMuerte à Mexico. Ce culte populairesymbolisant la mort, représentée parun squelette, est apparu vers 1960 dans les couches les plus pauvres de la ville de Mexico et s’est aujourd’huidéveloppé jusqu’à être exposé dans les rues, sous la forme d’autels ou de châsses.

PAZ, OCTAVIO

Le mexicain Octavio Paz (1914-1998)est considéré comme l’un des plusgrands poètes d’Amérique latine et un théoricien hors pair de la littérature.Diplomate pendant de longues années,il fit preuve d’un fort engagementantifasciste et n’a cessé de confronterla conception occidentale de la créationà celle de l’Orient. Il a dirigé Vuelta, la plus importante revue d’Amériquelatine, et a reçu de nombreux prix, dont le Nobel de littérature en 1990.

Le labyrinthe de la solitude,suivi de Critique de la pyramideGallimard, 1990 (NRF Essais)

Au rang des traits qui définissent aumieux le caractère mexicain, c’est lasolitude que le grand O. Paz érige ensymbole. Un texte magistral (écrit en1950) qui ausculte ce penchant naturel,cette donnée culturelle fondamentale :la solitude. Un chef-d’œuvre surl’identité mexicaine ! “Ce n’est donc pasla définition de l’essence du Mexiquequi m’intéressait mais la critique : cetteactivité qui consiste, autant qu’à nousconnaître, à nous libérer.”

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Popol Vuh : le livre de lacommunauté, texte sacré des Mayas-QuichésLe Castor astral, 2011 (Les Inattendus)

Texte sacré fondateur de la cultureprécolombienne, cet ouvrage estsouvent considéré comme le document le plus ancien sur l’histoire de l’humanité, sorte de “bible maya-quiché”. Il fut rédigéd’après la tradition orale dans lesannées 1550, et redécouvert en 1701 par un moine dominicain qui letranscrit en espagnol. Il raconte, sousforme d’allégorie et dans une languefleurie d’images poétiques, la genèsedu peuple maya, à travers ses mythescosmogoniques. Dans le Popol Vuh, le mythe se confond avec l’histoire de la même façon que l’histoire se fond à la culture.

POZIER, BERNARDVALDÉS, JAVIERCarnets de MexicoLes heures bleues, 2009

Les Carnets de Mexico présentent la mégapole mexicaine dans troisépoques architecturales quis’entrecroisent sans cesse :préhispanique, coloniale et moderne.Le portrait s’anime par le biais desparcs, des murales et des petitsmétiers des gens de la rue, troisthèmes qui montrent aussi qu’il fait bon y vivre. Grâce à ses photos et sesdessins, J. Valdés, mexicain d’origine,nous fait vivre la culture, les images et les couleurs du Mexique. B. Pozier,poète, le suit pas à pas. Une autre façon de voyager…

ROMERO, ÓSCAR ARNULFO JournalKarthala, 1992 (Chrétiens en liberté)

Depuis son assassinat en pleinemesse, le 24 mars 1980, l’archevêquede San Salvador est entré dans lalégende des saints et martyrs aux yeuxdes petites gens de toute l’Amériquelatine. On découvre dans son journal,sa méthode de travail, ses démêlésdouloureux avec les autres évêques et son rôle de médiateur dans unesituation nationale critique. C’était unadepte de la théologie de la libération,tout comme Dom Helder Camara,archevêque brésilien.

RUSHDIE, SALMANLe sourire du jaguar : un voyage au NicaraguaPlon, 1997 (Feux croisés)

En juillet 1986, l’auteur est invité par le gouvernement du Nicaragua pour une visite de trois semaines. Un momentcrucial pour ce pays puisque l’histoire esten train de s’y écrire, sous la présidencedu marxiste Daniel Ortega, sept ansaprès la chute du dictateur Somoza. Le Président américain Reagan soutientles contras dans une guerre civile quifera des dizaines de milliers de victimes.S. Rushdie, lui-même enfant d’unerévolte victorieuse contre une grandepuissance, s’informe, questionne mais sa sympathie pour les révolutionnairesne lui enlève pas son regard critique.

SILVA HERZOG, JÉSUSHistoire de la Révolution mexicaineLux, 2010

J.S. Herzog raconte les principauxévénements de la Révolution mexicaine(1910-1917), souligne les faits et gestesdes dictateurs (Diaz et Huerta) et chefs révolutionnaires (Obregon, Villa,Zapata…). Une attention particulière est portée sur les problèmeséconomiques et sociaux, comme lepartage des terres. Un classique de la littérature mexicaine écrit en 1960,qui demeure encore aujourd’hui uneœuvre incontournable.

SOUSTELLE, JACQUESLes Aztèques à la veille de la conquête espagnoleHachette, 2008 (Pluriel)

J. Soustelle, ethnologue (1912-1990)présente la cosmologie, les croyancesreligieuses et les rites des Aztèques,ainsi que leur organisation sociale etpolitique, et les cadres qui rythmentleur existence quotidienne. L’auteurconjugue avec adresse le regard del’ethnologue et le savoir de l’historien.

STERN, BABETTELe roman du MexiqueRocher, 2009 (Le roman des lieux et destins magiques)

À l’occasion du bicentenaire del’indépendance du Mexique, B. Stern,journaliste, retrace l’histoire de ce pays

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et de son peuple. Son récit mêlantpassion, violence et intrigues, évoquedes figures telles que Maximilien deHabsbourg, Emiliano Zapata, PanchoVilla, Frida Kahlo et Léon Trotski. Un livre pour découvrir les multiplesfacettes du passé et du présent du Mexique.

SURLAPIERRE, NICOLASArtistes mexicainsCercle d’art, 2007 (Découvrons l’art du XXe siècle)

Conçu sur le principe des identitésartistiques, cet ouvrage sur l’artmoderne mexicain analyse sesprincipaux représentants et ses œuvres.Il éclaire les mouvements propres au Mexique et qui n’ont pas d’autreséquivalents : muralisme, stridentisme,mouvement des contemporaneos. Une grande place est réservée ausurréalisme. Découvrez les 90 chefs-d’œuvre reproduits en grand format eten couleurs pour explorer ce parcours!

TEOTIHUACAN : CITÉ DES DIEUXExposition. Paris, Musée du quai Branly (2009-2010)Somogy/Musée du quai Branly, 2009

Teotihuacan, “la cité où les dieux se transforment en Dieux”, capitalereligieuse, politique et économique du Mexique précolombien, futredécouverte au XIXe siècle. Cecatalogue, publié à l’occasion del’exposition Teotihuacan, Cité des Dieux,rassemble une infinité d’objets d’art(sculptures, peintures murales,masques, encensoirs…), révélés lorsdes dernières grandes fouilles et derecherches effectuées sur le site.

VILLA, PANCHOPancho Villa : mon histoire,toute mon histoireToute latitude, 2011 (Esprit latino)

Autobiographie du héros de laRévolution mexicaine de 1910. Jeunepéon dans une hacienda du Durango, iltire sur le propriétaire tyrannique qui al’intention de violer sa sœur. S’ensuitune longue période de fuite devant lesautorités. En 1910, il rencontre unproche de F. Madero, chef des insurgésmexicains et s’engage dans l’arméerévolutionnaire du nord. Hérospopulaire, il est arrêté en 1911.

WOMACK, JOHNEmiliano Zapata : et laRévolution mexicaineLa Découverte, 2008 (La Découverte poche.Sciences humaines et sociales)

Cette biographie de Zapata (1879-1919)permet de comprendre l’importancehistorique du chef de la rébellion despaysans du sud du Mexique en 1910, la portée de son héritage et ce qu’ilreprésente aujourd’hui pour lespaysans et les guérilleros du Chiapas.Un ouvrage très documenté qui est laréférence incontournable sur E. Zapata.

LITTÉRATURE

MEXIQUE

AGUSTÍN, JOSÉ Acapulco 72La Différence, 1996 (Les Voies du Sud)

J. Augustin a inventé la “Onda”, unmouvement irrévérencieux et ironique,nourri de littérature et de rock.Acapulco 72 a été écrit alors quel’auteur est en prison entre 1970et 1972. Il s’étire sur une journée etmet en scène cinq protagonistes.Rafaël, diseur de bonne aventure àMexico, va passer quelques jours chezson ami Virgilio, petit dealerd’Acapulco. Ce qui devait être un voyaged’agrément se transforme en unvéritable voyage psychédélique oùl’alcool et la drogue deviennent despersonnages à part entière. Desdialogues poignants et vifs !

MEXIQUE

ARRIAGA, GUILLERMOUn doux parfum de mortPhébus, 2003 (D’aujourd’hui. Etranger)

Tous les ingrédients d’un roman noir sontréunis ici : un petit village du Mexiqueprofond, un cadavre de jeune fille, unassassin trop malin pour se faire pincer,un innocent que chacun voudrait voir à laplace du meurtrier et un brave garçonpoussé à jouer les vengeurs de la sociétéoutragée. Un récit limpide, simple deconstruction, à l’humour subtil et trèsnoir! Ce roman a été adapté au cinémapar Gabriel Retes en 1999.

Du même auteurMexico, quartier sud : nouvelles

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GUATEMALA

ASTURIAS, MIGUEL ÁNGELNé à Guatemala en 1899, M. A. Asturiasfut à la fois diplomate et écrivain. Il a passé de nombreuses années àl’étranger, en France notamment, où il a aidé le professeur Georges Raynaudà achever la traduction du Popol-Vuh,texte sacré des Mayas. Il a reçu le prixNobel de littérature en 1967.

Légendes du Guatemala= Leyendas de GuatemalaGallimard, 2004 (Folio bilingue)

Recueil de contes inspirés de légendeset de l’histoire guatémaltèque.Sorcellerie, fantômes et autres espritsmalins, auxquels plus personne necroit aujourd’hui, mais qui sontl’héritage de cette civilisationprécolombienne.

Du même auteurMonsieur le PrésidentLes hommes de maïsL’homme qui avait tout, tout, tout

MEXIQUE

AZUELA, MARIANOCeux d’en basLes Fondeurs de briques, 2007 (Calaveras)

M. Azuela (1873-1952), médecin de formation, s’attache à raconter laRévolution telle qu’elle est faite par les hommes du peuple : feu spontané,marche aveugle, perdue d’avance. Ceux d’en bas est un récit épique dans un style mêlant l’œil clinique du scientifique et l’imagination duromancier. Roman fondateur de lalittérature révolutionnaire mexicaine et classique des lettres mexicaines, ce texte a fait l’objet de nombreusesadaptations théâtrales etcinématographiques.

MEXIQUE

BELLATIN, MARIOLeçons pour un lièvre mortPassage du Nord-Ouest, 2008 (Traductions contemporaines)

243 fragments se relaient,s’entremêlent et bataillent pourconstruire à leur manière une narrationfaite d’allusions et d’élisions. Le narrateur est un écrivain qui vit en résidence aux États-Unis pour seconcentrer sur l’écriture. Il évoque sesrituels, sa machine à écrire, sa mainartificielle et un enfant dont les rêvessont habités par le souvenir de son

grand-père. Une écriture plutôtexpérimentale, fragmentaire etminimaliste, offerte par cet auteur, né en 1960 à Mexico.

Du même auteurJeu de dames

NICARAGUA

BELLI, GIOCONDAL’infini dans la paume de la mainJ. Chambon, 2009

Ceci est le récit des débuts de la vie surTerre, après la perte du Paradis. Adamet Eve découvrent ce monde ingrat oùils doivent apprendre à vivre, et à tuer.L’auteure s’est inspirée des écritsbibliques pour réécrire le mythe desorigines de l’humanité. Poétesse etromancière née à Managua en 1948,elle partage son temps entre leNicaragua et les États-Unis.

MEXIQUE

BERNAL, RAFAELLe complot mongolSerpent à Plumes, 2004 (Serpent noir)

Un complot se monte pour assassinerle Président des États-Unis en visite auMexique, en le mettant sur le compted’agents communistes venus deMongolie et de Russie. Le tueur àgages, Filiberto Garcia, est engagé sans connaître l’identité de sa victime.Ce roman participe à la dénonciation du système de corruption politique mis en place au Mexique après laRévolution de 1910. À lire absolument !

MEXIQUE

BOULLOSA, CARMEN Écrivain renommée, C. Boullosa (née à Mexico en 1954) est à la fois poète,romancière et dramaturge, inspirée parl’univers des contes et des fables. Lesthèmes centraux de son œuvre sont lamémoire, le désir et le corps, l’aventure,l’utopie, et la mort. Après avoir vécu à Paris et Berlin, elle est aujourd’huiinstallée à Brooklyn. Elle a reçu le prixAnna Seghers de l’Académie des Arts de Berlin pour l’ensemble de son œuvre.

Avant Allusifs, 2003

Aventure de l’imagination, Avant évoquel’enfance hallucinée d’une jeune filleharcelée de bruits et de visions, dans

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le Mexico des années 1950. À la foisfamilière et abracadabrante, grave et loufoque, cette enfance peupléed’esprits menaçants est un monde sanspareil, où les voix du mystère et la foliedes objets animés nous emportentdans un souffle jusqu’à la frontière dela grâce et de la schizophrénie. Avant a reçu le prix Xavier-Villaurrutia.

SALVADOR

CASTELLANOS MOYA, HORACIOL’homme en armeLes allusifs, 2005

Sergent d’un escadron de la mortsalvadorien, Juan Alberto Garcia, ditRobocop, désorienté par l’arrêt descombats et la paix récente à laquelle il n’est pas préparé, lâché par l’armée,trahi par ceux qu’il considère commedes vendus à la subversion, erre dansson pays dont il fait un portrait auvitriol. En 1991, la guerre estofficiellement terminée, mais elle sepoursuit dans les ténèbres de cettesociété opaque, dont les convulsionsengendrent d’autres crimes.

DéraisonLes allusifs, 2006

Ayant fui son pays, un journalisteparanoïaque échoue au Guatemala où il étudie un rapport sur le génocideperpétré contre les Indiens par l’armée.Cette lecture des témoignages derescapés le plonge dans un cauchemarque même le sexe n’arrive pas à chasser.H. Castellanos Moya arrive à nous fairerire des mésaventures du narrateur touten nous plongeant dans le cauchemar de cette société criminelle.

Du même auteur EffondrementLe dégoût : Thomas Bernhard à San Salvador

NICARAGUA

DARÍO, RUBÉN

Né en 1867 au Nicaragua, R. Dario est, dès l’âge de quatorze ans, fêtécomme le “poète-enfant” incomparable. La publication de son premier recueil de poèmes, Azul, lui vaut lareconnaissance du grand public et des écrivains espagnols. En 1893, àParis, il rencontre ses idoles (Verlaine,Gourmont, Moréas…) confirmant sonadmiration profonde pour la languefrançaise. Son second séjour en

Europe verra la publication de sesœuvres en prose les plus importantes,dont L’Espagne contemporaine, Voyages,ou Terres de soleil. Considéré comme le chef de file du modernisme enAmérique latine, il est mort en 1916.

Chants errantsLa Délirante, 1998

La poésie de R. Dario, marquée par un sens du rythme sans égal à sonépoque, est aussi bien une expériencede la sensualité qu’une lecture dumonde, grâce aux multiples allégoriesqui émaillent sa langue. “Quand unpoète comme Dario passe par unelittérature, tout en celle-ci change.”(Jorge Luis Borges).

MEXIQUE

ENRIGUE, ÁLVAROVies perpendiculairesGallimard, 2009 (Du monde entier)

Qui n’a pas rêvé d’une autre vie? Àpremière vue, le cas du petit Jeronimone semble pas très singulier. Mais ildevient, pour ainsi dire, pluriel, quandon découvre que la vie de cet enfantmexicain est peut-être la matière durêve d’un autre, de plusieurs autres.Amours interdites, passions déçues,parricide, trahisons, culpabilité :époques et destins se télescopentlorsque par moment la vie de Jeronimose fige et que l’arrêt sur image renvoieà une autre histoire, une autre vie. Toutau long de ce roman caméléonique, lethème de la réincarnation est à la foismoteur narratif et réflexion surl’histoire individuelle.

MEXIQUE

FADANELLI, GUILLERMO Eduquer les taupesBourgois, 2008 (Littérature étrangère)

Représentant du courant “trash” de la littérature mexicaine, G. Fadanelliest le fondateur en 1993 de la revueunderground Moho et de la maisond’édition du même nom. À la mort de sa mère, le narrateur se remémore les années passées à l’Académiemilitaire de Mexico, dans les années1970. Il avait onze ans et il dut soudainabandonner ses camarades de classeet son quartier pauvre pour entrerdans un univers où terreur ethumiliation étaient le lot quotidien. Un roman peuplé de personnagesmarginaux et de nombreux tableaux corrosifs.

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MEXIQUE

FUENTES, CARLOS

C. Fuentes Macías naît au Panama –mais de nationalité mexicaine – en1928. Diplomate et homme de lettres, il fonde la Revue mexicaine delittérature en 1955 avec O. Paz et la maison d’édition Siglo XXI. Ilcommence par écrire des nouvelles(Jours de carnaval), puis des romanscomme La plus limpide région, Le Chantdes aveugles, Peau neuve, ou Le VieuxGringo qui lui offrent une renomméeinternationale, et enfin des essaiscritiques comme La Maison à deuxportes, ou Temps mexicain. Il écritégalement pour le cinéma (scénario de La Chasse à l’homme pour Buñuel)et pour le théâtre avec Le borgne estroi. Il est un critique virulent del’impérialisme culturel et économiquedes États-Unis, en particulier vis à visde l’Amérique latine.

Terra nostraGallimard, 1979 (Du monde entier)

Une immense fresque historique et fantastique qui retrace lesbouleversements de l’Espagne auXVe siècle, avec la découverte del’Amérique. Le début et la fin duroman se situent dans un Parisapocalyptique. Le cœur du roman met en scène le déclin de l’Espagne(Inquisition, expulsion des Maures et des Juifs). Les grands mythes sont exploités : Dom Quichotte,Charles V, Christophe Colomb… Un livre d’une très grande richesseculturelle qui a obtenu en 1977 le prix Rómulo Gallegos.

MEXIQUE

FUENTES, VILMADes châteaux en enferActes Sud, 2008 (Lettres latino-américaines)

Les souvenirs d’un tueur à gages,reconverti en gardien d’un jardind’enfants, qui participa à l’assassinatde King Lopitos, sorte de “Robin desbois” mexicain qui a fait trembler lespromoteurs d’Acapulco. Un romanviolent et poétique, à la fois chroniquede la naissance d’un empire touristiqueet critique d’une société violemmentinégalitaire qui offre une brillanteréflexion philosophique sur le pouvoiret la peur.

Du même auteurLa castanedaLes greffiers du diable

MEXIQUE

GARCÍA BERGUA, ANA L’île aux fousMercure de France, 2009 (Bibliothèque étrangère)

Raoul Soulier et sa femme Luisaprennent la parole pour relater letragique épisode qui s’est déroulé surl’île de Clipperton pendant la Révolutionmexicaine menée par E. Zapata. Dessoldats, délégués avec leur famille en1906 sur cette île par le gouvernement du Mexique, meurent, pour la plupart, du scorbut. Trois femmes et huit enfantsseulement parviennent à être sauvés. Unroman lucide et généreux qui ne plongejamais dans le cynisme. Née à Mexico en1960, A. García Bergua est journaliste etcritique. L’île aux fous est son quatrièmeroman, et le premier traduit en français.

MEXIQUE

GLANTZ, MARGO Les généalogiesFolies d’encre, 2009

Écrit autobiographique de l’écrivaine etacadémicienne M. Glantz, paru en 1981,qui évoque notamment le cheminparcouru en 1920 par son père, poète et ami de Diego Rivera, de l’Ukraine àMexico. La sédimentation des différentescultures et la cocasserie des parcoursapportent une belle note d’érudition etd’humour. M. Glantz est lauréate de troisprix littéraires pour l’ensemble de sonœuvre: le prix Xavier Villaurrutia 1984, leprix Universidad Nacional 1991 et le prixnational des arts et des sciences.

GUATEMALA

GOLDMAN, FRANCISCO L’époux divinL’Olivier, 2006

F. Goldman décrit un pan de l’histoire duGuatemala en suivant son héroïne Mariade las Nieves, métisse de père américainet de mère indienne, une des dernièresnovices du carmel de la Monjita Iglesia,avant que la révolution libérale n’abolissela religion dans le pays, à la fin duXIXe siècle. Dans les pas de cette femmehors du commun, on croise le poètecubain José Marti, des diplomatescorrompus, des missionnaires, desinventeurs, des aventuriers et desrévolutionnaires. F. Goldman a grandientre le Massachussetts et le Guatemala,et partage son temps entre le Mexique et les États-Unis.

Du même auteurDire son nom

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Page 21: Amérique Amériques

COSTA RICA

GUTIÉRREZ, JOAQUÍN Mourons (ensemble), FedericoActes Sud, 2003

Les déboires tragi-comiques deFederico Garcia, avocat costaricainquadragénaire : une compagnieaméricaine convoite les terresfamiliales, et son épouse, très portéesur le mysticisme, veut l’entraînerdans un suicide mutuellementconsenti… Impérialisme yankee, sexeet religion résument bien la complexitéde l’Amérique centrale d’aujourd’hui,tiraillée entre tradition et modernité.Longtemps exilé au Chili, l’auteur(1918-2000) dirigea la revueNascimento dans laquelle publiaitPablo Neruda.

PANAMA

JURADO, RAMÓN HEBERTO La mansardeJ. Chambon, 2004 (Métro)

Un homme passe son temps à écriredes lettres qu’il croit réconfortantes àdes gens qu’il ne connait pas. Il finit paratterrir dans une pension de famille oùpeu à peu, de manière insidieuse etmystérieuse, il se laisse séquestrer parla bonne dans une mansarde occupéepar des rats. Un roman sur la peur etl’inconnu, où l’angoisse ne cesse decroître. Également économiste etdiplomate, Ramon Jurado (1922-1978)est considéré dans le mondehispanique comme un jalon de lalittérature contemporaine.

MEXIQUE

LEÑERO, VICENTE Los albañiles (qui a tué don Jesús ?)L’Atinoir, 2009

Don Jesús, gardien sur le chantier d’un immeuble en construction àMexico est assassiné. Ce personnageamoral et pervers, que tous ont debonnes raisons de tuer, est le centred’un roman construit autour d’un crimemais affranchi des règles du genrepolicier. Fresque sociale et prouesselittéraire, nous sommes entraînés dansun monde effrayant et attirant où lacruauté, l’injustice et la violence nepourront vaincre l’espérance et la foi.Dès sa parution, voici plus de quaranteans, Los albañiles a situé son auteuraux premiers rangs de la littérature latino-américaine. Il a obtenu le prix Biblioteca Breve en 1963.

SALVADOR

MENJÍVAR OCHOA, RAFAEL TreizeCénomane, 2006 (Et littérature)

Le narrateur mène une réflexion surles thèmes de la mort et des torturessubies pendant l’enfance, à traverstreize chapitres et dans un compte àrebours. De quoi perdre pied par l’effetd’un efficace exorcisme. Une manièreun peu particulière de réveiller laconscience du lecteur ? Né en 1959 au Salvador, R. Menjívar Ochoa a vécuen exil et travaillé pour l’agence decommunication de la guérilla pendantla guerre civile. Un temps journaliste au Mexique, il retourne dans son paysen 1999, où il est aujourd’hui écrivain,compositeur, éditeur et traducteur.

GUATEMALA

MONTERROSO, AUGUSTO Le mot magiquePassage du Nord-Ouest, 2006 (Traductions contemporaines)

Maître de la forme brève et plurielle,A. Monterroso propose – avec toujoursplus de mordant et d’humour – unensemble de nouvelles, fables, essais, et anecdotes illustré d’unecinquantaine de petits dessins de sa main (1921-2003). Politique etlittérature sont les thèmes principauxde ces réflexions érudites et fortagréables à lire. Histoire mouvementéede l’alternance des régimes militairesou démocratiques latino-américains,passion avouée pour les grands auteurscomme Proust, Joyce ou Kafka.

Nouvelles du MexiqueMagellan & Cie /Courrier international, 2009(Miniatures)

Recueil de nouvelles de cinq auteursmexicains contemporains : Juan Villoro,Fabrizio Mejia Madrid, David Toscana,Fabio Morabito et Alvaro Uribe. Empliesd’humour et d’ironie, elles dépeignentun pays cosmopolite, démesuré et, parbien des aspects, fascinant. Chaquenouvelle est précédée d’une courte bio-bibliographie.

OLLÉ-LAPRUNE, PHILIPPE Cent ans de littératuremexicaineLa Différence, 2007 (Littérature étrangère)

Panorama critique de la littératuremexicaine contemporaine englobantpoésie, nouvelles, romans et théâtre.

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Des extraits de plus de 80 écrivains,avec pour chacun une noticebiographique et une bibliographie. Des textes de transition permettent au lecteur de replacer les extraits dans l’histoire du Mexique.

MEXIQUE

PACHECO, JOSÉ EMILIOLe lever de la merÉcrits des forges, 2005

Né à Mexico en 1939, J. E. Pacheco est l’un des poètes mexicainscontemporains les plus importants. Ilest également prosateur, dramaturgeet critique littéraire. Son œuvrepoétique a été rassemblée et publiéeen 1980 sous le titre Tarde o temprano.La présente édition propose un choix de poèmes liés à la mort et la nature :“Tout dans la mer est mort. Seule vitcette mouette inévitable la même qui a vu le naufrage du prudent Ulysse”.

Du même auteurLa Lune décapitée : nouvelles

MEXIQUE

PADILLA, IGNACIOAmphitryonGallimard, 2001 (Du monde entier)

Argentine 1957. Le fils de ViktorKretschmar revient sur la vie de sonpère. En partant au front vers l’Estpendant la Première Guerre mondiale,il fait une partie d’échec qui décide desa vie : le gagnant sera aiguilleur durail, le perdant partira à la guerre.Viktor a gagné. Mais l’autre prendrason nom et gagnera des galons à laguerre. Comment Viktor peut-il vivreavec cette fausse identité qui l’a certessauvé d’une mort probable, mais qui a fait de sa vie une ombre? Un roman-labyrinthe à l’écriture dense où semêlent quête et enquête et qui a reçu le prix Primavera 2000 à Madrid.

NICARAGUA

PALMA, MILAGROSLe pacteIndigo, 1998

Le bateau qui transporte les reliques de la dictature déchue d’un payslatino-américain fait naufrage, alorsqu’il devait rejoindre le musée del’infamie, sur l’île du Caïman. Une unitéde l’armée révolutionnaire est alorsenvoyée pour enquêter sur ce désastre.Elle s’installe dans une hacienda

réquisitionnée à Don Gregorio, quiaurait pactisé avec le diable. MilagrosPalma, lauréate 1999 du prixinternational José Marti de l’Unescopour l’ensemble de son œuvre, est néeau Nicaragua en 1949 et vit en Francedepuis 1984.

Du même auteur Noces de cendres

MEXIQUE

PASO, FERNANDO DELPalinure de MexicoFayard, 1985

Le Palinure de F. del Paso nous guide à travers un récit d’une ébouriffanteluxuriance, à l’écriture drolatique etpoétique. Il met en jeu toute la culturedu monde, dans lequel on voit unétudiant en médecine s’éprendre de sacousine et l’aimer avec une grandioseimpudeur avant de tomber sous lesmatraques de la police à Tlatelolco, en1968. Palinure a obtenu le prix RómuloGallegos en 1982, et le prix du meilleurroman publié en France en 1985.

Du même auteurDes Nouvelles de l’Empire

MEXIQUE

PITOL, SERGIOÉcrivain voyageur et diplomate, SergioPitol est né à Puebla au Mexique en1933. Essentiellement nouvelliste etromancier, il est aussi essayiste etcritique d’art. Pitol s’est égalementdistingué par son travail de traducteur,ayant traduit en espagnol à la fois desauteurs italiens, anglais, américains,russes et polonais. Il a été lauréat de nombreux prix nationaux etinternationaux, dont le prestigieux prixCervantes en 2005 pour l’ensemble de son œuvre.

L’art de la fuguePassage du Nord-Ouest, 2005 (Traductions contemporaines)

Avec cet Art de la fugue, S. Pitolcompose un livre-vie, une sommejoyeuse de souvenirs de voyages, delectures, de son travail d’éditeur et detraducteur, des journaux de bord tenusà divers moments de sa vie, lors de sesséjours à l’étranger, des récits de sesrêves, des réflexions sur l’écriture et la littérature, l’histoire contemporainedu Mexique. Il s’agit aussi d’une belleautobiographie intellectuelle etsentimentale entre essai et fiction.

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Page 23: Amérique Amériques

Poètes mexicains de ChiapasCaractères, 2009 (Chants des peuples)

Quatorze poètes majeurs du Mexiquecontemporain (R. Castellanos,J. Sabines, E. Cross, J.V. Aguilar…)valorisent le plus beau et le plusméconnu des États mexicains : Chiapas,qui réunit nature grandiose (forêtstropicales, fleuves, volcans etmontagnes) et richesse du patrimoine(architecture coloniale, villages indiens,ruines mayas…). Ils expriment leurattachement à leur terre et à leursracines, leur vie quotidienne, leurinquiétude devant l’injustice sociale. Ilsnous sont offerts dans une édition qui a l’immense avantage d’être bilingue.

À lire aussiPoésie mexicaine : anthologieSeuil, 2009 (Points. Poésie)

MEXIQUE

PONIATOWSKA, ELENA

E. Poniatowska est née à Paris en 1933 et vit au Mexique depuis 1942.Journaliste et écrivain, elle a reçu de nombreux prix et distinctionslittéraires. Elle est aujourd’huiconsidérée comme l’un des écrivainsmajeurs du Mexique contemporain.

Lilus KikusLes Perséides, 2006 (La lune attique)

Publié au Mexique en 1954 alors qu’ellen’a guère plus de vingt ans, Lilus Kikusest le premier ouvrage de fiction écritpar E. Poniatowska. Plus qu’unvéritable roman, ces historiettesjoliment illustrées par les dessins de Leonora Carrington mettent enscène Lilus, une fillette rêveuse etanticonformiste, qui, non sans malice,incarne le passage initiatique del’enfance à l’adolescence dans leMexique des années 1950. En partieautobiographique, ce livre est doté del’écriture à la fois juste et poétique quicaractérise toute l’œuvre de l’auteure.

NICARAGUA

RAMÍREZ, SERGIO

S. Ramirez est né au Nicaragua en 1942. Après des études en Allemagne, il abandonne sa carrière littéraire pourrejoindre la guérilla antisomoziste. Il devient membre de l’Assembléenationale, puis Vice-président du premiergouvernement élu en 1984. Journaliste,essayiste, professeur d’université, il a publié de nombreux romans.

Il pleut sur ManaguaMétailié, 2011 (Noir)

À Managua, l’inspecteur Morales est chargé d’enquêter sur un yachtabandonné à Laguna de Perlas, sansdoute celui de narco-trafiquants. Unlieutenant cynique et une ex-guérilleradevenue femme de ménagel’accompagnent. Un polar sur fond de chaos social et politique, au milieudes ruines causées par le tremblementde terre de 1972.

Châtiment divinDenoël, 1994

Léon (Nicaragua), juillet 1932. Devant la prolifération des chiens errants, lapresse demande que l’usage public de la strychtine soit autorisé pourcombattre ce fléau. Et les chiensmeurent, mais les humains aussi. Le bel Oliverio Castaneda, récemmentarrivé en ville, et grand séducteur, est-ill’empoisonneur? L’ombre d’un complotpolitique se dessine, mêlé de querellesd’experts médicaux, sans oublierl’armée bien sûr. Quel pataquès!

Du même auteurLe Bal des masques

GUATEMALA

REY-ROSA, RODRIGOPierres enchantéesGallimard, 2005 (Du monde entier)

Un petit garçon est renversé par une voiture au centre de la capitaleguatémaltèque. Par crainte desconséquences (et parce qu’il transportede la marijuana), l’automobiliste nes’arrête pas et gare la voiture dans le parking d’un ami. Trahison,mensonges, pauvreté et machisme,l’auteur nous montre ici une sociétéprofondément amorale et malade.Jamais le roman noir latino-américainn’a proposé une analyse aussi fine dusurgissement de la violence et du mal.

Du même auteurLa rive africaineL’ange boiteuxLe silence des eaux

MEXIQUE

ROSSI, ALEJANDROEden, vie imaginéeGallimard, 2009 (Du monde entier)

Le hasard permet à Alex, professeur de philosophie, de retrouver Mitzi, unefemme qu’il avait rencontrée lors de

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vacances à l’hôtel Eden en Argentine.Son adolescence, ses premiers émoisamoureux durant la Seconde Guerremondiale, et ses voyages avec sesparents en Europe et en Amériquelatine refont alors surface. Lessouvenirs mêlent vérité et mensonge.L’un des thèmes centraux d’Eden est lepassage d’une culture et d’une langue à une autre, entre espagnol et italien.Un beau texte sur la mémoire et l’exil.

COSTA RICA

ROSSI, ANACRISTINA Marie la nuitActes Sud, 1997 (Lettres hispaniques)

Les hommes demeurent souventétrangers aux territoires amoureux desfemmes. La belle Mariastella fascineAntonio par sa liberté absolue, par sonmonde de tendresse et de désirsassouvis. Incapable de la comprendre, il dérive dans cette relation dévastatricehésitant entre passion et raison. Crueldilemme… Née en 1952 au Costa Rica,A. Rossi quitte son pays en 1973 pourl’Angleterre puis la France, avant des’installer aux Pays-Bas, où elle estjournaliste et traductrice.

MEXIQUE

RULFO, JUAN Le Llano en flammesGallimard, 2001 (Du monde entier)

Un recueil de nouvelles qui estl’occasion pour J. Rulfo d’un retour sur les événements tragiques qui ont marqué son enfance, à traversnotamment la Révolution mexicaine,synonyme d’espoir, mais aussi deviolence et d’instabilité. L’obsession de la mort violente, le souvenir desvillages en ruine, les rêves déchus ysont décrits dans une prose originale. Les nouvelles de J. Rulfo sidèrent par leur maîtrise, leur désespérance et leur grande vitalité. Un véritable mythe littéraire à découvrir !

MEXIQUE

SADA, DANIEL L’odyssée barbarePassage du Nord-Ouest, 2009 (Traductions contemporaines)

Salomon et Papias, deux activistes de l’opposition vivent à Remadrin, unvillage du désert de la frontière nord du Mexique. Leur engagement politiqueles oppose à leur père Trinidad et, unjour, au cours d’une dispute, Salomon

crache au visage de celui-ci. Les frères quittent alors le village tandisque les élections municipaless’organisent et que des inconnuss’emparent de l’urne démocratique.“L’histoire du Mexique s’est toujoursécrite avec le sang” déclare l’auteur de cette œuvre joycienne.

MEXIQUE

SERNA, ENRIQUE Quand je serai roiMétailié, 2009 (Bibliothèque hispano-américaine)

Un gosse de treize ans, misérable,surnommé le Nopal, inhale de la colleet lave les pare-brise aux feux rouges.Un riche propriétaire d’une station deradio populaire organise un concoursd’enfants-héros, lesquels, pour êtresélectionnés et gagner un million depesos, doivent s’être distingués par un comportement héroïque lors decirconstances dangereuses. On penseque c’est le Nopal qui va gagner ceconcours, mais on n’imagine pas ce que cela va déclencher… Déjanté,mordant, pour tout savoir sur leMexico des années 1980 !

Du même auteurAmours d’occasionsLa peur des bêtes

MEXIQUE

SOLARES, MARTÍN Les minutes noiresBourgois, 2009 (Littérature étrangère)

À Paracuan, dans le golfe du Mexique,un journaliste est assassiné. RamonCabrera, dit le Grizzli, est chargé del’affaire, et déterre, en enquêtant,d’anciennes recherches sur un tueur de petites filles qui terrorise la régiondans les années 1970. Cela déplaît àses collègues du commissariat, ainsiqu’à la puissante famille Echevarri. Une dénonciation de la corruption au Mexique évoquée avec beaucoupd’humour et d’ironie.

MEXIQUE

SOLER, JORDI La fête de l’ours Belfond, 2011 (Littérature étrangère)

Argelès-sur-Mer, Jordi Soler estabordé par une vieille femme qui luiremet une photo et une lettre. Sur la photo, trois soldats républicains :Arcadi, le grand-père du narrateur,Oriol, son frère, et leur père. Dans la

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lettre, une incroyable révélation surOriol. Le narrateur va découvrir la facecachée de cet oncle à qui il est censétellement ressembler. Bouleversant,J. Soler entremêle les genreslittéraires, glissant de l’épopée authriller, de l’aventure intime à la magie.

Du même auteur Les exilés de la mémoireLa dernière heure du dernier jour 

MEXIQUE

TAIBO, PACO IGNACIO II À quatre mainsRivages, 1995 (Rivages-Noir)

Dans cette fresque monumentale, le destin des hommes ordinaires croisecelui des personnages historiques et dessine peu à peu l’histoire desrévolutions depuis le début du siècle :deux journalistes, le directeur d’uneofficine de la CIA, un commandantsandiniste, un vieux révolutionnairebulgare, et un anarchiste espagnol. Prix Hammett 1991. Président del’Association du roman noir, l’auteur,très engagé, commence à se faireentendre sur la scène internationale.

Du même auteurL’ombre de l’ombreDes morts qui dérangentD’amour et de fantômes

MEXIQUE

TOSCANA, DAVID

D. Toscana, né au Mexique en 1961, a publié cinq romans et un recueil de nouvelles. Marqué par l’influencedes classiques espagnols et par desécrivains latino-américains commeJuan Carlos Onetti et José Donoso,D. Toscana aborde dans ses romans les thèmes suivants : la solitude,l’échec, la mort, le deuil ou encore la démystification. Si son œuvre esttraduite en plusieurs langues, El ultimolector, son premier livre traduit enfrançais, a été couronné par les prixColima, Fuentes Mares et AntoninArtaud France-Mexique.

Un train pour Tula Zulma, 2010 (Littérature étrangère)

Enfant maudit, Juan Capistran se vouedès l’adolescence à la conquête d’unefillette qui le dédaigne, puis, devenuefemme, l’ignore… Froylan, ingénieur auchômage qui rêve de devenir un écrivainà succès, est engagé par Capistran

devenu vieillard pour écrire sabiographie. En toile de fond des récitsdu vieux conteur et des interprétationsromanesques, la ville frontalière de Tula – qui n’est pas sans rappeler le Macondo de Cent ans de solitude –fabuleux théâtre de personnages. Un beau texte qui bouscule le genreromanesque, avec de nombreusesdéconstructions et mises en abymes.

MEXIQUE

VILLORO, JUANMariachi : nouvellesDenoël, 2009 (Denoël & d’ailleurs)

Un recueil de nouvelles sur le thème de la culpabilité et de ses avatars. Il met en scène des personnages qui tentent d’échapper aux abîmes de la solitude : des imposteurs, desdépressifs, des vengeurs, qui incarnentles imbroglios de la vie moderne. C’estaussi une belle fresque de nos petitesbassesses ordinaires. Une image duMexique contemporain, écrite de façoncrue et drôle !

MEXIQUE

VOLPI, JORGEFigure emblématique de la générationdu “Crack”, mouvement littéraire crééà la fin des années 1990, Jorge Volpiest, avec Ignacio Padilla, un acteurmajeur du renouvellement culturelmexicain. Le “Crack” rejette la facilitédes best-sellers et revendique unelittérature mexicaine critique etréflexive, en opposition avec la traditionissue de 1968. Volpi est lauréat duprestigieux prix espagnol BibliotecaBreve et du prix Mazatlan 2009 dumeilleur écrivain mexicain.

Le jardin dévastéSeuil, 2009 (Cadre vert)

En 114 brefs chapitres, J. Volpi opposeun narrateur qui lui ressemble commeun frère, vit comme lui au Mexique, auxÉtats-Unis et en Europe, à l’aventureatroce d’une jeune Irakienne, Leïla.Alors que sa fille est morte, elle décidede partir de Mossoul vers Kirkouk à la recherche de ses frères, seulsmembres de sa famille encore vivants.114 chapitres de régal pour accéder à un paradis perdu… Un livre intimisteet révolté qui frappe par sa justesse et sa sincérité.

Du même auteurLe temps des cendres

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DOCUMENTAIRES

ALÈS, CATHERINEYanomami, l’ire et le désirKarthala, 2006 (Hommes et sociétés)

Cette approche anthropologique,sociale et symbolique descommunautés yanomami explore à la fois les pratiques de guerre de cettesociété, les diverses formes de l’accordmettant en lumière l’éthique de laconvivialité qui organise les relationssocio-politiques. Il s’agit decomprendre comment, dans cettesociété sans État, s’agencent lequotidien (où prime l’esprit devengeance) et la nécessité logique de tuer pour reproduire.

BETANCOURT, INGRIDMême le silence a une finGallimard, 2010 (Blanche)

“Peu à peu, je prenais le chemin dudétachement des petites et des grandeschoses”. Le 23 février 2002, I. Betancourtest enlevée par les FARC. Un calvairecommence, qui prendra fin 6 ans et demiplus tard, en juillet 2008. De cette litaniede journées semblables, elle parvient àfaire un récit captivant. Elle nous plongedans la vie quotidienne de la jungle,rendant presque palpables l’attente et l’angoisse. Elle raconte les évasionsratées, les humiliations permanentes,les conditions de vie épouvantables, lespériodes de découragement mais aussides moments inattendus de joie et desamitiés fortes qui contre toute attentenaissent dans cet environnement hostile.

L’AMÉRIQUE CARIBÉENNE

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BONAFOUX, PASCALBotero Cercle d’art, 2003 (Découvrons l’art du XXe siècle)

Fernando Botero, né en 1932, est unaquarelliste et sculpteur colombienréputé pour ses personnages auxformes rondes et voluptueuses. S’étant lui-même surnomméironiquement “le plus colombien desartistes colombiens”, il est l’un desrares peintres à connaître le succès et la gloire de son vivant. Sa carrièrecommence réellement en 1958,lorsqu’il gagne le premier prix du Salon des artistes colombiens. Au gréde ses nombreux voyages aux États-Unis et en Europe, Fernando Botero a développé un style qui lui est propre et qui lui permet de n’être associé àaucun mouvement ou courant, passé ou présent. Son œuvre est par ailleursessentiellement inspirée de l’artprécolombien et populaire.

CALVO OSPINA, HERNANDOColombie : derrière le rideau de fumée : histoire du terrorisme d’ÉtatTemps des cerises, 2008

L’auteur, Colombien résidant enFrance, collaborateur au Mondediplomatique, étudie la violencepolitique en Colombie, due selon lui à de fortes inégalités sociales, à l’intransigeance de l’État, mais aussiau pillage des ressources naturellespar l’oligarchie locale et par de grandespuissances (États-Unis, Europe).

Comprendre la Guyaned’aujourd’hui : un département français dans la région des GuyanesIbis rouge, 2007 (Espace outre-mer)

Trente cinq chercheurs en scienceshumaines rendent compte del’évolution de la société guyanaise etdes particularités de ce territoire situésur le continent sud-américain maisrégi par le dispositif politique etadministratif français depuis 1946. Ils évoquent les problèmes dudéveloppement économique et del’aménagement du territoire, la diversité linguistique et culturelle et les relations interculturelles.

Le grand livre de la cuisine guyanaiseOrphie, 2010 (Le grand livre)

Ce guide gastronomique propose unerencontre avec des Guyanais, à traversleurs coutumes alimentaires, leursmets spécifiques et leur manièretellement personnelle d’accommoderles plats, recette après recette.

GUERRERO, ANNABELTotemsAtlantica, 2006

Cet ouvrage présente une série dephotographies du peuple des Guajiros,vivant à la frontière du Venezuela et dela Colombie, et avec lequel l’auteureévoque l’exil, les réfugiés, la vie entredeux mondes.

Les Indiens kogis : la mémoire des possiblesActes Sud, 2009

Nourri de textes, d’interviews dereprésentants de la société kogi et de nombreuses photographies, cetouvrage est une “mise en dialogue” de notre modernité avec lesdescendants de cette civilisationprécolombienne. Construit autour des principes fondamentaux de la vieen société, on y découvre le rapport des Kogis au vivant, à la loi, à autrui, aupouvoir, à la religion, au territoire, maisaussi la manière dont ils conçoivent la santé, l’éducation, l’épanouissementindividuel et collectif.

KOURLIANDSKY, JEAN-JACQUESLa Colombie de A à ZA. Versaille, 2011 (Les abécédaires du voyageur)

La Colombie sous forme d’unabécédaire d’une centaine d’entrées, qui permet de décrire le pays sous lesangles les plus divers. Car la Colombiene se limite pas à l’image d’un Étatminé par les guérillas ou d’un pays qui abrite une jungle où croupissent des otages. Au fil des pages, nousdécouvrons ses multiples facettes :autant de personnages, lieux et sujetsqui donnent à voir le kaléidoscoped’une Colombie qui résume lesparadoxes latino-américains, qu’ilssoient naturels, culturels ou politiques.

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LAUNAY, STEPHENChavez, Uribe : deux voies pour l’Amérique latine ?Buchet Chastel, 2010 (Documents)

Deux voies rivalisent aujourd’hui enAmérique latine. Par leurs politiques,leurs projets et leurs doctrines, Chávezet Uribe symbolisent deux manièresradicalement distinctes de concevoir la vie nationale et régionale. Tandis quele premier fonde son projet sur la lutterévolutionnaire, le second défend unepolitique de renforcement de l’autoritéconstitutionnelle avec le soutien desÉtats-Unis. Les relations entre leVenezuela et la Colombie se sont aussicompliquées du fait de la dimensioninternationale qu’a prise la rivalité entre les deux hommes.

LEMOINE, MAURICELe Venezuela de ChavezAlternatives, 2006

Président le plus controverséd’Amérique latine, Chavez intrigue,fascine, passionne ou provoque larépulsion. Son but : en finir avec lamisère et la pauvreté et faire entendrela voix du peuple des déshérités, dans ce pays, cinquième producteurmondial de pétrole. Par le texte etl’image, M. Lemoine, spécialiste del’Amérique latine nous propose unportrait de cet homme et un retour sur ces années qui ont transformé le Venezuela.

À lire aussiLANGUE, FRÉDÉRIQUEHugo Chavez et le Venezuela : une action politique au pays de BolivarL’Harmattan, 2002 (Horizons. Amériques latines)

LÉZY, EMMANUELGuyane, Guyanes : unegéographie sauvage del’Orénoque à l’AmazoneBelin, 2000 (Mappemonde)

Ce livre tente de faire le tour de l’îlecontinentale la plus vaste et sans doute la plus surprenante du monde. Entrel’Orénoque et l’Amazone, étrangementreliés par le Rio Negro et le canal duCassiquiare, se déploie un espace dont l’insularité n’apparaît que sur les cartes et dont l’unité, au-delà de la division politique en cinq entitésdistinctes tient surtout de l’imaginaire :

la Guyane française, le Suriname, le Guyana, la Guyane vénézuélienne et le nord du Brésil.

MACKENZIE, EDUARDOLes FARC ou l’échec d’uncommunisme de combat :Colombie 1925-2005Publibook, 2005

Les Farc sont des groupes de guérilleroscolombiens qui terrorisent la populationpour déstabiliser l’équilibre politique et économique du pays afin des’emparer du pouvoir. Qui sont-ilsexactement? Comment procèdent-ils et quelle est l’attitude nationale etinternationale à leur égard? Autant dequestions que l’auteur de cet ouvrageanalyse et auxquelles il tente d’apporterdes réponses.

MEUNIER, JACQUESLes gamins de BogotaPayot, 2001 (Petite bibliothèque Payot. Voyageurs)

“Bogota contient deux espèces d’enfants:ceux qui survivent tant bien que mal encollaboration avec les adultes et puis les autres, des loups en guenilles,goguenards, pouilleux, parfois terribles…”Dans ce journal de bord et enquêteethnologique sur les enfants courant lesrues de Bogota à la recherche d’un coupà faire ou de quoi manger, l’écrivainethnologue relate les quatre mois passésen compagnie de ces “ludions de la pauvreté galopante”.

MICHEL, EMMANUELGuyane : les îles du SalutNouveaux loisirs, 2002 (Carnets du littoral)

Avec sa palette et ses pinceaux,l’auteur brosse le portrait de la Guyane, et nous propose de multiplesfacettes : l’histoire, la vie quotidienne,les technologies de pointe, ledéveloppement touristique ou encore la protection de la biodiversité.

MONTABO, BERNARDSTEPHENSON, ÉLIELa Guyane : un nom, une histoire (2 tomes)Orphie, 2011

Cet ouvrage reprend des chroniquesparues en 2008 et 2009 dans le journalFrance-Guyane autour de l’histoire de

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la Guyane et de ceux qui l’ont faite : des instants, des destins, des lieux, des événements, des hommes… Cestextes courts sont truffés d’anecdoteset agrémentés d’illustrations d’époque.

N’DAGANO, BIRINGANINENègre tricolore : littérature et domination en GuyanefrançaiseMaisonneuve et Larose, 2000

Si l’esclavage, en tant que système, a été aboli, la mentalité d’esclave,sous-jacente, ne l’a jamais été. Àtravers les textes d’écrivains (Damas,Stephenson, Patient…), ce livre exploreles principales manifestations de cettementalité. Le Nègre tricolore, forgé par une abolition et une décolonisationbâclées, “marche en reculant, le doscourbé”. Il a perdu le sens du destincollectif… Retrouvera-t-il un jour sa dignité?

NICHOLL, CHARLESColombie cocaïne Payot, 1994 (Voyageurs)

En 1983, à la demande de son éditeur,C. Nicholl a sillonné la Colombie pouren rapporter un récit sur ce qu’ilappelle la “grande histoire de lacocaïne”. En réalité, il a surtoutrencontré toutes les petites gens quigravitent autour de la drogue, qu’ilssoient agriculteurs, dealers ou bienvictimes. Ce superbe reportage qui fit pendant des mois la une desjournaux du monde entier, est nonseulement une plongée au cœur desténèbres, mais prend également au fil des pages, les dimensions d’un récit initiatique, sinon d’une quêtespirituelle.

PIERRE, MICHEL Bagnards 1852-1953 :Cayenne, la terre de la grande punitionAutrement, 2000 (Mémoires)

Les premiers condamnés arrivèrent en 1852, les derniers en 1938.Transportés, relégués ou déportés, ils furent près de 70 000 à subir leur peine en Guyane, relevant tousd’une loi différente. Leur universpénitentiaire : une étendue non loin de l’équateur, en bordure de la

forêt amazonienne. Leurs bagness’appelaient Cayenne, les îles du Salut, Kourou, Saint-Laurent… Voici une enquête très complète surl’histoire de ces bagnes, qui s’appuiesur des dossiers, des témoignages, des archives.

PRICE, RICHARDVoyages avec TooyVents d’ailleurs, 2010

Les Saramaca sont un peuple noir-marron descendant d’esclaves fugitifsemmenés au Suriname pour travaillerdans les plantations. On considère queleur première fuite eût lieu en 1690.Une importante communauté vit enGuyane. Le lecteur plonge dans troissiècles d’histoire et dans la culture desSaramaca grâce au savoir érudit deTooy, capitaine saramaca à Cayenne.

REVELLI, PHILIPPEColombie à mains nues contre la violenceÉd. de l’Atelier, 2001 (Les acteurs du développement)

Loin des projecteurs des médias, dans la région tropicale de l’Uraba, des paysans ont osé dire non à lalogique des armes. Organisés encommunautés de paix depuis 1997, ils s’opposent, au péril de leur vie, à laguerre sans merci que livrent l’arméeet les groupes paramilitaires à laguérilla. P. Revelli raconte la vie de cesfemmes et de ces hommes qui refusentde porter des armes à feu et luttent àmains nues pour plus de justice sociale.La Colombie sortira-t-elle du cycle de la violence qui la ronge depuis tant d’années ?

À lire aussiSANCHEZ, GONZALOGuerre et politique en ColombieL’Harmattan, 1998 (Recherches etdocuments. Amériques latines)

SILBERSTEIN, JILKali’na : une famille indienneen Guyane françaiseAlbin Michel, 2002 (Terre indienne)

Les Kali’nas (anciennement Galibis ouKarib) sont une ethnie amérindienneque l’on retrouve dans plusieurs paysde la côte caraïbe d’Amérique du Sud,principalement au Venezuela et en

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Guyane. Ils sont de langue et de culturecaraïbes. Dans cet essai, nous entronsdans l’intimité d’une famille quitémoigne du conflit permanent quioppose tradition et modernité.

THIBAUD, CLÉMENTRépubliques en armes : lesarmées de Bolivar dans lesguerres d’indépendance duVenezuela et de la ColombiePresses universitaires de Rennes, 2006 (Histoire)

Avec l’effondrement de la monarchiehispanique en 1808, d’importantschangements sociopolitiquessurgissent en Amérique du Sud. Les milices inexpertes cèdent la place aux guérillas puis à la grandearmée libératrice de Simon Bolivar qui arrache les indépendances duVenezuela, de la Colombie, du Pérou…Les forces armées servent dès lors debase symbolique, politique et sociale à la souveraineté des nouveaux États.

URIBE, MARÍA VICTORIAAnthropologie de l’inhumanité : essai sur la terreur en ColombieCalmann-Lévy, 2004 (Petite bibliothèque des idées)

La Colombie est déchirée depuis leXIXe siècle par une violence continue etsourde qui engendre des affrontementsentre armée, paramilitaires etguérilleros, donnant lieu àd’innombrables enlèvements etassassinats. À partir de témoignagesde survivants, l’auteure, anthropologuecolombienne, dresse une typologie des sévices et mutilations, relève lesprocessus d’animalisation des victimeset tente surtout de briser le silence qui les entoure.

VAYSSIÈRE, PIERRESimon Bolivar : le rêve américainPayot, 2008 (Biographie)

Simon Bolivar (1783-1830) est issud’une riche et puissante famille créolede Caracas. Dans un Empire espagnolen crise bientôt menacé par Napoléon,il s’engage résolument du côté despatriotes et se lance à la tête desguérillas unifiées, dans uneinterminable guerre civile pour libérerle Venezuela, la Colombie et l’Équateur,

puis plus tard le Pérou. Même si sonutopique rêve panaméricain tournecourt, il reste associé aux combats pour l’indépendance de cette Amériquelatine désireuse de se libérer de ladomination espagnole vieille de troissiècles et a été érigé en véritable mythe.

Venezuela : de l’art populaire à l’art contemporainSépia, 1995

Cet ouvrage fut édité à l’occasion del’exposition Venezuela, de l’art populaireà l’art contemporain tenue à Boulogne-Billancourt. Outre une expositionconsacrée à l’imagerie populaire deSimon Bolivar, il présente plusieursœuvres d’artistes contemporains ainsi qu’un aperçu des instruments de musique du Venezuela.

LITTÉRATURE

COLOMBIE

ABAD FACIOLINCE, HÉCTOR AngostaLattès, 2010

Angosta est aujourd’hui la ville del’exclusion et de la peur. Entre lesberges du fleuve où s’entassent lesbaraques des marginaux de la zone C,et les hauteurs de l’altiplano, la terredes privilégiés, se trouvent lesanciennes plantations de café, où sesont installées les classes moyennes.C’est dans cette zone frontière que sedresse le vieil hôtel décati La Comédie,qui accueille tous les espoirs et lesdésillusions des habitants d’Angosta.En décrivant la vie et les doutes deshabitants de cette cité, l’auteur parle de la liberté qui s’amenuise de jour en jour, de la violence, mais aussi de la littérature comme dernier refuge.

Du même auteur L’oubli que nous serons

VENEZUELA

BARRERA TYSZKA, ALBERTO La maladieGallimard, 2010 (Du monde entier)

Andrés Miranda, cancérologue réputé,apprend que son père, Javier, est atteintd’un cancer. Bien qu’il ait toujours

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soutenu qu’il ne faut pas cacher lavérité aux patients, cette fois-ci, il n’ose rien dire au malade. Au lieu de luitransmettre les résultats des examens,il l’invite à faire un voyage sur une îledes Caraïbes, Margarita, qu’ils avaientdéjà visitée ensemble des annéesauparavant. L’auteur nous invite àrompre le silence sur un sujet tabou et àmieux connaître la réalité de la maladietout au long d’un roman d’une force et d’une sérénité admirables.

COLOMBIE

CABALLERO, ANTONIO Un mal sans remèdeBelfond, 2009

Fils de bonne famille vivant des rentesde sa mère, Ignacio Escobar est poèteet se prend pour Rimbaud. Narcissique,paresseux, dépressif, alcoolique,cynique, séducteur, il fait le désespoirde son entourage. Lui n’a d’autreambition que d’écrire des poèmes, sipossible sans avoir à se lever de son lit.Mais lorsque sa compagne le quitte, il se lance à sa recherche dans les nuitsde Bogota où son errance va l’exposer à toutes les situations qu’il s’était si bien employé à éviter.

COLOMBIE

CASTRO CAYCEDO, GERMÁN Je lègue mon âme au diableSeuil, 1986

Cette histoire vraie relate l’aventure de huit hommes qui, sillonnant la forêtamazonienne à la recherche d’unevariété de caoutchouc employée dans la fabrication de balles de golf, trouventau bord d’une rivière une hutte. Dansun hamac : un cadavre desséché, etprès de lui un testament qui se terminesur les mots : “Je lègue mon âme audiable”. Que s’est-il passé?

GUYANE

DAMAS, LÉON-GONTRANBlack-Label et autres poèmesGallimard, 2011 (Poésie)

Troisième père fondateur de lanégritude avec Léopold Sédar Senghoret Aimé Césaire, L.-G. Damas, né àCayenne en 1912 fut député de Guyane.Dans sa poésie, il revendique son appartenance raciale sanstriomphalisme, et propose un récit pour réduire le malaise existentiel del’être noir par la dérision et la lucidité.

COLOMBIE

FRANCO, JORGEParaiso travelMétailié, 2004 (Suites. Suite hispano-américaine)

Marlon, jeune clandestin colombien,s’égare dans New York le soir même de son arrivée. Commence alors unedescente aux enfers, la traversée d’uncauchemar américain où Marlon,devenu SDF, n’a qu’une obsession :retrouver celle qu’il aime, cette Reinaavec laquelle il s’est enfui de sonMedellin natal. Ce récit d’une follepassion est aussi une plongée dans un New York latino méconnu, où descentaines de milliers d’exilés pareils à Marlon s’acharnent à recoller lesmorceaux du rêve brisé.

VENEZUELA

GALLEGOS, RÓMULOCantaclaro : cavalier errantCôté-Femmes / Unesco, 1996 (Indigo)

L’esprit d’aventure lance Florentino,chanteur errant à travers l’immenseplaine du Venezuela. Sa vie s’ouvre alorssur tant de destins qu’il ne sait lequelchoisir : une belle fille qui sourit, brandirles armes pour aider les miséreux, le défides duels entre chanteurs, les bagarresentre vachers… L’auteur qui fut présidentdu Venezuela (1948) nous convie auxtragédies et aux joies de la vie libre.

GUYANE

GALMOT, JEAN Un mort vivait parmi nousÉd. caribéennes, 1991

Un mort vivait parmi nous est le don de soià la forêt guyanaise comme J. Galmot,originaire de Dordogne, s’est donné lui-même à la Guyane. Une ombre, des bourlingueurs, des bagnards, desCréoles, des Noirs, des Blancs, etl’Indien, s’affrontent à mort pour séduirela Femme qui se livre sans se donner.

COLOMBIE

GAMBOA, SANTIAGOPerdre est une question de méthodeMétailié, 1999 (Bibliothèque hispano-américaine)

Victor Silanpa est détective, journalisteà ses heures, un brin escroc etfranchement désabusé. Un matinbrumeux, la découverte d’un cadavrecrucifié et empalé sur les rives du Sisgaranime sa soif de justice. Aidé par un

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petit fonctionnaire qui est à larecherche de son frère, il enquête dansles bas-fonds de Bogota. Tous deux,formant un couple donquichottesque,rencontrent un groupe naturiste ettentent de lutter contre la corruptionordinaire et de déjouer la machinationde puissants politiciens véreux…

COLOMBIE

GARCÍA MÁRQUEZ, GABRIEL

G. García Márquez est né en 1928 àAracataca, village de Colombie, leMacondo dont parle une grande partie de son œuvre. Formé au droit puis aujournalisme, il a toujours exercé cemétier avec passion tout en revendiquantson activisme politique. Son œuvreromanesque est bâtie sur le réalismemagique, genre qui insère des élémentsmagiques et des événementssurnaturels dans des situations serattachant à un cadre historique etgéographique avéré. G. García Márquez areçu le prix Nobel de littérature en 1982.

Cent ans de solitudeSeuil, 1967 (1re édition)

Cette vaste épopée nous narre lafondation, la grandeur et la décadencede Macondo, village sud-américainisolé du reste du monde, à traversl’histoire minutieuse et délirante de lafamille Buendia. Ce roman foisonnantest construit autour de plusieurs axes :la solitude, le réalisme magique,l’inceste, la Bible. Fantastique et réalités’entremêlent pour donner naissance àune allégorie de l’histoire de l’Amériquelatine. Cent ans de solitude compteparmi les chefs-d’œuvre de lalittérature mondiale du XXe siècle.

Du même auteur Les funérailles de la grande méméL’automne du patriarcheChronique d’une mort annoncéeL’amour au temps du choléra

VENEZUELA

GARMENDIA, SALVADOR Jour des cendresÉd. caribéennes, 1988 (Voix hispanophones des Caraïbes et d’Amérique)

Ce roman est la peinture d’un mondeen décrépitude, celui de Caracas, oùdes transformations brutales ontbouleversé les mentalités, exacerbé les sensibilités. Ce sont cesbouleversements qui intéressentl’auteur et qu’il aborde à travers lepersonnage de Miguel Antunez, avocat

plus ou moins ruiné, poète tari, qui vitpartagé entre sa femme, un grouped’amis et sa maîtresse.

COLOMBIE

GONZÁLEZ, TOMÁS Au commencement était la merCarnets Nord, 2010

J., anarchiste hippie, et Elena décidentde quitter Medellin et ses excès pourvivre dans une ferme, sur une petite île.Ils pensent ainsi opérer un salutaireretour à la nature, mais J. et Elena,aussi bien en tant qu’individus quecomme couple, vont se retrouverconfrontés, dans une succession de petits drames et de défaitesminuscules, à une nature dure, qui les absorbe pour finir par les dévorer.

GUYANE

JAMES LŒ-MIE, FRANÇOISE Entre l’arbre et l’écorce…Ibis rouge, 2009

Marquée par les aléas de la vie dès son enfance, Marie-Madeleine choisitde mener sa propre destinée, loin du carcan moral et social que sonentourage voudrait lui imposer. Perçuecomme une libertine, elle décide delaisser s’exprimer ses fantasmes, ses peurs et ses désirs en ignorant lemensonge. Ce roman est égalementune satire de la société créole.

GUYANE

MARAN, RENÉBatoualaAlbin Michel, 1999

Voici la complainte de Batouala, grand chef de tribu, vaillant chasseur et excellent marcheur. Il sert surtoutune idée : la remise en cause du bien-fondé de la colonisation et les méfaitsde l’impérialisme. Il déclencha unvéritable scandale à sa parution.R. Maran, fonctionnaire au Ministèredes Colonies est le premier Françaisd’origine africaine à obtenir le prixGoncourt en 1921.

COLOMBIE

MORENO, MARVEL Les Dames de BarranquillaR. Laffont, 1990 (Pavillons)

Ce roman qui se caractérise par son“féminisme combatif” et sa sensualitéambiante établit son intrigue autour dudestin de trois amies, trois jeunes filles

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de Colombie, et brosse le portrait de la société colombienne ouvertementmachiste et insidieusement raciste, en dépit de son métissage.

COLOMBIE

MUTIS, ÁLVARO Les tribulations de Maqroll le gabierGrasset, 2003 (Bibliothèque Grasset)

Maqroll est à la fois cynique et humain,sceptique et mélancolique, sincère etdévoué. Cet apatride sans but et sansavenir est un amant volage et un ami de confiance. Qu’il s’aventure sur unfleuve tropical vers une scierie pour se procurer du bois, qu’il entraîne sonamante et amie dans une maison depasse au Panama, qu’il affronteguérillas et répression militaire oul’effervescence délirante des minesd’or des montagnes colombiennes,Maqroll nous conte l’une des histoiresd’amour les plus achevées de ce siècle.Publiés ici en un volume, ces septromans constituent un voyage littérairedes plus passionnants.

COLOMBIE

OSPINA, WILLIAM UrsuaLattès, 2007

C’est en 1544 que Pedro de Ursúa,jeune basque d’à peine dix sept ansembarque pour l’Amérique latine surles traces de Pizarro, dont l’histoire abercé son enfance. Commencent alorsles aventures d’Ursúa dans le NouveauMonde: guerres sanglantes et cruellescontre les populations indigènes et les noirs affranchis, tromperies ettrahisons, amour passionné pour uneIndienne et une expédition sur le fleuveAmazone qui le conduira aux confins de la folie, puis jusqu’à sa perte. Cepremier roman a reçu le prix nationalde littérature en Colombie en 2005.

VENEZUELA

Panton Pata Pemonton,histoires de la terre deshommes L’Harmattan, 1997 (La Légende des mondes)

Ce recueil est une transcription descontes, mythes et légendes des Kokos,les grands-mères du peuple Pémon,vieilles femmes indiennes des hautsplateaux d’Amazonie, gardiennes de la littérature orale. En effet, elles sontchargées par la tradition de raconter à

leurs petits-enfants ce que leur ontraconté leurs grands-mères et ainsi de suite depuis des milliers et desmilliers d’années.

GUYANE

PARADIS, ANDRÉ Le soleil du fleuveIbis rouge, 2002

Pour voler une mallette pleine depierres précieuses, des truandsn’hésitent pas à couper la main de celuiqui la transporte. Peu à peu, de boucheà oreille, les notables, mais aussi lesbrigands de Cayenne sont mis aucourant de ce crime. Lorsque l’un desvoleurs est assassiné, cette banaleaffaire de vol prend une ampleurconsidérable. À travers ce roman,A. Paradis nous décrit les facettesdiverses et multiples de la Guyane tant dans ses paysages que dans sespopulations et ses classes sociales.

VENEZUELA

PARRA, TERESA DE LA IphigénieIndigo et Côté-Femmes, 1995 (Unesco)

Jolie, intelligente, cultivée, MariaEugenia est victime des préjugésrétrogrades de son époque et de sonentourage. N’ayant pas le courage defaire face à la réprobation de sa famille,elle accepte de conclure un mariageexécrable. Ce roman représente l’unedes premières œuvres féministes de la littérature hispano-américaine.

COLOMBIE

RESTREPO, LAURA Douce compagnieRivages, 1998 (Littérature étrangère)

Un ange est apparu dans la banlieue deBogota au milieu du quartier Gabriel,nom prédestiné. Une jeune journalisteimmédiatement dépêchée sur les lieuxparvient à le retrouver et tombeamoureuse de lui. On va enfin connaîtrela vérité sur le sexe des anges ! Un livre tendre, drôle, moqueur, sur la Colombie, la drogue, la violence, laguérilla et ses leaders prophètes. Uneparabole sous forme d’histoire d’amour.

COLOMBIE

ROCA, JUAN MANUELJ. M. Roca, né à Medellin en 1946, est poète, nouvelliste, essayiste etjournaliste. Personnalité remarquée,

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il est fait docteur honoris causa enlittérature à l’Universitad del Valle. Il a dirigé le magazine culturelhebdomadaire El Espectador. Sa poésiea été primée à plusieurs occasions.

Voleur de nuitM. Solal, 2010 (Le temps du rêve)

Dans Voleur de nuit, anthologie bilinguerassemblant des poèmes publiésentre 1977 et 2005, J. M. Roca nousentraîne dans un monde sombre etassez étrange. Chaque poème, telleune méditation renouvelée, sembleapprivoiser l’idée d’une disparition,d’un épuisement du monde.

COLOMBIE

ROMERO DE NOHRA, FLOR La présidenteL’Harmattan, 2003 (L’Autre Amérique)

Lupida Perez aspire à devenir laprésidente d’un pays latino-américainimaginaire désigné sous le nom deNullepart. Mais son adversaire ne se laisse pas faire… Leurs démélésdonnent lieu à des épisodestragi-comiques où humour et fantaisieprédominent. Un humour qui ne cachepas cependant une dénonciationvirulente des mœurs politiques debeaucoup de pays d’Amérique latine.

COLOMBIE

ROSERO, EVELIO Les arméesMétailié, 2008 (Bibliothèque hispano-américaine)

La vie pourrait sembler idyllique à SanJosé, petite bourgade colombienne, oùIsmael, un vieil instituteur à la retraite,coule des jours paisibles avec safemme Otilia. Mais lorsque des bandes armées font irruption, tout se déglingue. Des habitants sontsauvagement assassinés, d’autresenlevés, des rançons sont réclamées,la peur règne sur les esprits. Otiliadisparaît. Alors que tous les habitantsdu village s’enfuient, lui reste pourl’attendre. E. Rosero, né en 1958 àBogotá, est l’auteur de nombreuxromans. Il a reçu le prix national delittérature et pour ce dernier roman le prix Tusquets 2006.

VENEZUELA

USLAR PIETRI, ARTUROAprès des études en sciencespolitiques, A. Uslar Pietri (1906-2001)suit une carrière politique au Venezuela(député, sénateur, ministre et mêmecandidat à l’élection présidentielle en1963). Il assure longtemps la directiondu quotidien El Nacional où il y défendson idéal : “La démocratie est une façonde faire que les peuples progressent,et, si on n’y parvient pas, la démocratien’est pas seulement un échec, maiselle ouvre un chemin très dangereux àses ennemis d’aujourd’hui et d’hier…”.Il reçoit de nombreuses récompensespour ses essais, poèmes et romans.

Les lances rougesSerpent à Plumes, 1999 (Motifs)

Au début du XIXe siècle, le Venezuela, inspiré par l’exemple de la Révolution française, se révoltecontre ses maîtres espagnols. Maiscette indépendance est conquise dansle sang, jetant face à face deux arméessans pitié, insurgés contre royalistes. À travers l’itinéraire de quelques héros,le propriétaire terrien Don Fernando,son régisseur Don PresentacionCampos, ou Esprit Saint l’esclave, c’est toute l’histoire de l’indépendancedu Venezuela et des déchirures qui suivirent qui sont abordées par le biais de ce roman historique.

Du même auteur Les vainqueurs et autres nouvelles

COLOMBIE

VALLEJO, FERNANDO Le feu secretBelfond, 1998

Le récit d’une révolte adolescente :celle d’un jeune homosexuel àMedellin, en Colombie. La mort et la violence sont omniprésentes dansl’évocation de ce monde marginal,baroque, peuplé de personnages tantôtgrotesques, tantôt tragiques. Maisl’appétit de vivre de l’adolescent et latendresse de ses proches en font unrécit flamboyant à l’humour féroce.

Du même auteur La vierge des tueurs

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COLOMBIE

VASQUEZ, JUAN GABRIEL Histoire secrète du CostaguanaSeuil, 2010

Exilé à Londres, le Colombien JoséAltamirano raconte à Joseph Conradalors en train d’écrire Nostromo,l’histoire de sa vie au Panama. Maislorsque le livre paraît, il n’est pourAltamirano qu’un tissu d’inepties et de mensonges. Vingt ans après cetterencontre qui l’a traumatisé, JoséAltamirano raconte aux lecteurs ce qu’il a confié à Conrad. Mélange deréalité historique et de fiction, lerésultat est un roman, où l’histoire dela Colombie et du Panama est traverséepar l’ambition et la corruption despoliticiens, par la vénalité et la cruautédes militaires, par l’avidité connue de puissances économiques etexpansionnistes.

GUYANE

VAYABOURY, SYLVIANE Rue Lallouette prolongéeL’Harmattan, 2006 (Rue des Écoles)

Autour de ses grands-parentsd’adoption, personnages à l’itinérairesurprenant, aux témoignages captivantssur la Guyane de l’or, du bagne, l’auteurnous entraîne dans un tourbillon oùtraditions, chocs culturels, temps fortshistoriques, blessures profondes sontles ingrédients d’un passé encore vivace.Ce parcours jalonné de ruptures et de chocs façonnera de façon indélébilesa vie intime, professionnelle et son regard sur le monde.

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L’AMÉRIQUE ANDINE DOCUMENTAIRES

BARD, PATRICKLe chemin de l’Inca : Qhapac NanSeuil, 2006 (Beaux livres)

Le chemin de l’Inca ou Qhapac Nanest le récit d’un voyage à la poursuitede la route des Incas, encore appelée“chemin royal”, dont la longueur estestimée entre 4 000 et 6 000 km, àtravers l’Equateur, le Pérou, la Bolivieet le Chili. Un carnet de voyage fait suite à un cahier de photographiespanoramiques noir et blanc retraçant le chemin des cités incas qui mène au Machu Picchu, la “cité des nuages”. La dernière partie est un itinéraire à saute-montagnes à travers ces quatre pays, leurs populations et leur patrimoine.

BERNAND, CARMENLes Incas, peuple du SoleilGallimard, 2010 (Découvertes)

Présentation de la civilisation inca qui,en dépit d’un environnement difficile,est parvenue à se développer grâce à la construction de routes et à lamaîtrise de l’agriculture. C. Bernand,anthropologue et historienne, élève de Claude Levi-Strauss, décrit les loiset les rites religieux, l’administrationcoloniale espagnole et la dégradationde la situation des Indiens qui s’ensuitdès le XVIe siècle, jusqu’à l’exécution du dernier Inca en 1781. Une excellenteapproche du monde des Incas.

Viracocha, le père du Soleil incaLarousse, 2008 (Dieux, mythes & héros)

Un livre écrit à deux mains avec la journaliste Catherine Escrive. Lesauteures enquêtent sur Viracocha, le

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plus puissant des dieux incas au Pérou,Créateur-tout-puissant, vénéré dans le temple du Soleil, près des rives dulac Titicaca et dont le souvenir perduredans les confréries métisses placéessous le patronage de Saint Barthélemy.

Du même auteur Un Inca platonicien : Garcilaso de la Vega (1539-1616)Quetzalcoatl, le serpent à plumes

BINGHAM, HIRAM La fabuleuse découverte de la cité perdue des Incas : ladécouverte de Machu PicchuPygmalion, 2008 (Les grandes aventures de l’archéologie)

L’explorateur et historien américain(1875-1956) entreprit cinq expéditionsscientifiques en Amérique du Sud et plus précisément dans le Pérou des Incas, civilisation pour laquelle il éprouvait une véritable fascination. Il raconte dans cet ouvrage sadécouverte de la métropole de MacchuPicchu en 1911 alors qu’il était à la recherche de la dernière capitale des Incas, Vilcabamba. Cet aventuriercurieux et insatiable, poursuivit sansrelâche sa quête des sites incas.

BoliviePeuples du monde, 2010 (Les guides Peuples du monde)

La Bolivie ? un pays sans accès à lamer, avec son lac navigable le plushaut du monde, sa capitale la plushaute du monde et son désert de sel le plus grand du monde. En 2005,l’élection d’Evo Morales, 1er présidentd’origine aymara fut un événementconsidérable pour toute l’Amériquelatine. Cette 3e édition est enrichie dedétails pratiques, tout en conservantles chapitres culturels qui font laparticularité et la richesse de cetéditeur. Un autre excellent guide sur la Bolivie est paru chez LonelyPlanet en 2010.

BONNEROT, RÉGISAu cœur des Andes: à larecherche de la spiritualité incaEdite, 2009 (Ailleurs)

Portraits et paysages invitent à découvrirla civilisation inca de la cordillère desAndes, de l’Équateur à la Bolivie enpassant par le Pérou. Les lieux sacrés et les fêtes traditionnelles des Indiensquechuas, descendants des Incas,

permettent de mieux comprendre leur histoire et leur mythologie, leur spiritualité, leur rapport à la mort et l’assimilation du christianisme.Photographe reporter, R. Bonnerot s’estspécialisé depuis plus de dix ans dansles cultures indigènes d’Amérique latine.

BORRAS, GÉRARDChansonniers de Lima : le vals et la chanson criolla(1900-1936)Presses universitaires de Rennes, 2009 (Mondes hispanophones)

Voici un ouvrage d’une grande érudition,qui reconstitue l’histoire du vals criolla,typiquement liménien (de Lima) et de lachanson populaire qui l’accompagne de1900 à 1936, éclairant ainsi les traditionspéruviennes. Exorcisme collectif urbain,recherche d’identité créole de classesmoyennes métropolitaines, le valspermet également une résistanceculturelle face à la globalisationnéolibérale. Le texte des chansonscitées est en espagnol.

CANTIN, MARCESNAULT-LOPEZ, ISABELLes gamins des AndesCoyote jeunesse, 2008

Le témoignage de 22 enfants boliviensvivant près de La Paz, dans le bidonvilled’El Alto. Ils sont pour la plupartd’origine aymara. Ils décrivent leurquotidien, leurs souvenirs et leursrêves afin que les lecteurscomprennent mieux leur vie, à plus de 4 000 mètres d’altitude (Altiplano). S’y ajoute une présentation de l’écoleAprendamos qui permet à des enfantsdes quartiers défavorisés d’entrer dans le circuit scolaire public.

CHE GUEVARA, ERNESTO Journal de BolivieMille et une nuits, 2008

Le 7 novembre 1966, Che Guevara(1928-1967) commence un nouveaujournal de bord. Voici donc le récit aujour le jour de la longue marche et des derniers combats qu’il mènerapendant onze mois dans les montagnesboliviennes, avec son groupe deguérilleros, du 7 novembre 1966 au9 octobre 1967, date de son exécutionsur ordre du président bolivienBarrientos: survie dans un milieuhostile, embuscades, mort de certainsde ses compagnons, traque de l’armée…

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CLEAQuinoaLa Plage, 2011

Cultivée depuis plus de 5 000 ans sur les hauts plateaux d’Amérique du Sud(Bolivie et Pérou), le quinoa était appelépar les Incas “mère de tous les grains”.Cet ouvrage explique son histoire, avecses bienfaits et des recettes de base. Le quinoa est décliné sous toutes sesformes au travers d’une soixantaine de recettes originales.

DESCOLA, PHILIPPELes lances du crépuscule :relations jivaros, Haute-AmazoniePlon, 1993 (Terre humaine)

Encore un élève de Claude Levi-Strauss.Son témoignage d’ethnologue sur unepetite tribu guerrière d’Indiens jivaros, les Achuar, est exceptionnel. Descola –qui se consacre à l’analyse des rapportsentre l’homme et la nature– a vécu troisannées parmi ces “chasseurs de têtes” à l’inquiétante réputation, vivant auxconfins de l’Équateur et du Pérou, aumilieu des forêts d’Amazonie, ce qui les a protégés de l’incursion des Blancs.

Du même auteurPar-delà nature et culture

À lire aussiHARNER, MICHAEL Les Jivaros, hommes des cascades sacréesPayot, 1995 (Petite bibliothèque Payot)

DUPUIS, DANIELDonde estan ? : terreur et disparitions au Pérou (1980-2000)Le Passager clandestin, 2009 (Essais)

La guerre entre l’État péruvien et laguérilla sanguinaire du Sentier lumineux a fait près de 70 000 victimes en vingt ans,dont plus de 13 000 disparitions forcées.Dans un pays où le racisme contre “lesIndios” est ancestral, ce sont les paysansindiens qui ont été les principales victimes de ces crimes de masse.L’auteur, journaliste indépendant qui a vécu plusieurs années au Pérou, est allé à la rencontre de familles et desurvivants pour exposer les mécanismes,les responsabilités et les conséquences de cette terreur orchestrée au plus hautniveau de l’État.

GEUS, VINCENT Équateur : de la randonnéelittorale à l’alpinismeGlénat, 2011 (Trekking)

La sierra équatorienne offre unmagnifique terrain de découvertes à pied.Nature et culture se mêlent à merveilledans le plus petit des pays andins. Voici41 itinéraires pour le découvrir à traversrandonnées, treks, ascensions devolcans, etc. Chaque itinéraire estprésenté avec des informations sur le milieu et la culture du pays, unedescription détaillée et des points GPS,des cartes… un excellent outil pourvoyager autrement. V. Geus, spécialistede l’Amérique du Sud et du Maroc, estguide accompagnateur pour Alpimondo.

HARCOURT, RAOUL D' Les textiles anciens du Pérou et leurs techniquesFlammarion/Musée du quai Branly, 2008

Ce texte donne des clés pour mieux comprendre la richesse destextiles péruviens à travers une étudeprincipalement centrée sur les motifs.L’auteur (1879-1971), spécialistefrançais de l’Amérique précolombienne,démontre que les Indiens utilisaient desprocédés complexes bien avant l’arrivéedes Européens. Cet ouvrage d’unegrande érudition paru en 1934 a étéréédité à l’occasion de l’exposition sur les arts décoratifs au Pérouprésentée à Paris au Musée du Quai Branly courant 2008.

LANGLOIS, DENISLe défi bolivienAthéna, 2008

Le 18 décembre 2005, 54 % desélecteurs boliviens portaient au pouvoirun président d’origine aymara et unparti politique visant une rupture avecle néolibéralisme et le colonialisme à l’endroit des peuples autochtones.Dans ce pays où les deux tiers de lapopulation vit dans la pauvreté, quelssont les défis à relever, les barrières à franchir et les obstacles rencontrés ?Un excellent petit ouvrageindispensable pour bien comprendre ce pays. D. Langlois a vécu cinq ans en Bolivie, il est écrivain, enseignant,politologue, et conseiller juridique de la Ligue des Droits de l’Homme.

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Mario Vargas Llosa : la liberté et la vieMaison de l’Amérique latine. Gallimard, 2010 (Livres d’art)

Ce livre a été publié à l’occasion de l’exposition Mario Vargas Llosa, la liberté et la vie réalisée en 2010 pour marquer la célébration duBicentenaire des indépendancesAmérique latine. Elle retrace la vie riche et créative de l’écrivainpéruvien, prix Nobel de littérature en 2010, et les rapports de sa création littéraire avec la France, où il a habité pendant sept ans. La plupart des documents qui figurentdans ce volume proviennent desarchives personnelles de l’écrivain.Ses amis intellectuels et artistes lui rendent un vibrant hommage.

À lire aussiBENSOUSSAN, ALBERTCe que je sais de Vargas Llosa Bourin, 2011

L’OR DES INCAS : ORIGINES ET MYSTÈRES Exposition. Paris, Pinacothèque (2010-2011)Pinacothèque de Paris, 2010

Un regard neuf sur le Tahuantinsuyo,l’Empire inca et sur les autrescivilisations préhispaniques du Pérou,leurs origines et leur mystérieuserelation avec l’or. Dans ce magnifiquecatalogue d’exposition, sont présentésdes objets et des œuvres en métal, en bois, en terre cuite ou des textilesvenant des musées européens etpéruviens. Sont abordés l’histoire et le travail du métal et de l’or dans le Pérou ancien et les rituels du divindans la vie quotidienne.

Pérou : Terra AndinaGeorama, 2010 (Un regard sur notre monde)

Une invitation à percer les richesses du Pérou, à retourner aux sources des mythes de notre enfance, àalimenter notre imaginaire : Lima,Paracas, Ica, Nazca, Arequipa, Cuzco,la Vallée Sacrée, Machu Picchu, etc. Avec des repères historiques et des informations pratiques. Unvoyage court et synthétique, avec de très jolies photographies.

RÖSING, INAERNY, PIERRELa cordillère des Andes,demeure des dieux : rituels et prières des IndiensKallawayas J. Do Bentzinger, 2010

Une ethnologue allemande et unprofesseur d’Université présentent uneétude de la vie et des pratiques à la foismédicales, religieuses et magiques desIndiens Kallawaya, installés dans les Andes boliviennes. Ils expliquent la pensée et la sensibilité qui guidentleurs prières, en leur laissant la parole.Ces Indiens, réputés commeguérisseurs en Amérique du Sud,utilisent aussi bien les plantesmédicinales que les rituels, s’appuyantsur des symboles forts, suivant unesorte de cosmovision du monde…Ouvrage d’une présentation soignée,avec de très belles photographies.

ROSTWOROWSKI, MARÍALe grand Inca : PachacutecInca-YupanquiTallandier, 2008 (Histoire moderne)

Pachacutec, empereur de 1438 à 1471, a régné sur le plus vaste empire d’Amérique. C’était soixanteans avant l’arrivée des conquistadores de Pizarro (1531). Roi guerrier,administrateur hors pair, Pachacutecavait su imposer un pouvoir centraliséet une religion unique à des mosaïquesde tribus dont les coutumes, leslangues et les croyances restaientéparpillées. Un ouvrage de qualitéréalisé par une ethnohistoriennepéruvienne, grande spécialiste des Incas.

SILVESTRI, FRANCESCOLe Machu Picchu : la montagneperdue des IncasEyrolles, 2010 (Les grands mystères de l’archéologie)

L’histoire du Machu Picchu expliquéede façon pédagogique. Un sommairechronologique, des photographiesclassiques et de qualité, un ouvrageaisé à parcourir pour découvrir un site fabuleux, témoin d’une civilisationriche et originale. C’est le but même de la collection Les grands mystères de l’archéologie.

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SUÁREZ, HUGO JOSÉBolivie : la révolutiondémocratiqueCouleur livres, 2009

Recueil d’articles du sociologue, parus de 2000 à 2006, témoignant de l’évolution politique récente de la Bolivie : les multiples mobilisationssociales en réaction contre lenéolibéralisme des années 1990,l’expulsion du président GonzaloSanchez de Lozada en octobre2003, l’élection à la présidence du leader indigène Evo Morales endécembre 2005 et son action, etc. Dans un langage simple et accessible,ce livre passionnera celles et ceux qui suivent avec intérêt l’évolution de la turbulente Bolivie.

THOUAR, EMILE ARTHUR À travers le Grand Chaco : chezles indiens coupeurs de têtes(1882-1887)Phébus, 1991 (D’ailleurs. Le tour du monde)

Entre Bolivie, Paraguay et Argentine, le Gran Chaco est occupé par de vastes plateaux sauvages, des indienscoupeurs de têtes, des marais, et des fleuves géants aux cataractesvertigineuses. Tout est réuni pour lebonheur des explorateurs. En 1883, la mission Thouar est dépêchée dansles solitudes de ce Grand Chaco, pourretrouver les traces de Jules Crevaux,explorateur légendaire de l’Amazonie,mystérieusement disparu. Il parviendraà lever le voile sur cette disparition et échappera d’un cheveu à la mortpromise. Un magnifique récitd’aventures mythiques.

VARGAS LLOSA, MARIOCORRAL VEGA, PABLOAndesNational Géographic, 2002

L’excellente coopération entre le grandécrivain péruvien que l’on connaît et le photographe équatorien renommé du National Géographic nous donne à regarder ce très beau livre sur lesAndes, majestueuses et envoûtantes.Une cordillère de 8 500 km, aux cimesgrandioses, des paysages à couper lesouffle, des femmes et des hommes,présentés par deux Sud-américains,amoureux de leur montagne…

VENANCE, LOÏCNOËL, BERNARDMinerosYpsilon. éditeur, 2010 (Ymagier)

Les photographies de L. Venance fixent des moments forts du travail des mineurs dans les mines de Potosien Bolivie : les visages se détachent des ténèbres, l’expression vient, l’effortest là… Le texte de B. Noël, traduitégalement en espagnol, accompagneavec subtilité ces très bellesphotographies.

LITTÉRATURE

AGUIRRE, MANUELUne balle dans le frontLes Fondeurs de briques, 2010

Un jeune sous-lieutenant, GerardoArrieta, responsable du poste-frontièrede Ninantaya à l’est du lac Titicaca, à la limite du Pérou et de la Bolivie,affronte un contrebandier du nomd’Hilario, véritable diable incarné. Ce roman est construit comme unesucession de nouvelles, écrites selonune chronologie non linéaire et tiréesde l’expérience de l’auteur, affectédurant deux années dans une casernesur les rives du lac.

PÉROU

ALARCÓN, DANIELLa guerre aux chandelles :nouvellesAlbin Michel, 2011 (Grandes traductions)

Ces nouvelles, féroces, sophistiquées et complexes révèlent un talentprodigieux. De la guerre civilepéruvienne à l’émigration massivevers les USA, en passant par lesdifficultés d’un couple mixte, ou les problèmes d’identité… D. Alaconaborde tous les sujets, avec desimages frappantes et réalistes. Jeuneauteur prometteur de la nouvellegénération d’auteurs américains issusde l’immigration latino, il est né en1977 à Lima, mais a été élevé et vit auxÉtats-Unis où il écrit en anglais. Sonpremier roman, Lost city radio (2005) a reçu un concert d’éloges et lui aconféré une réputation internationale.

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PÉROU

ARGUEDAS, JOSÉ MARÍALes fleuves profonds Gallimard, 2002 (L’imaginaire)

Roman d’apprentissage dans lesvallées du sud du Pérou, région duPachachaca. Ernesto et son père, unavocat pauvre, errent de ville en ville à la recherche d’un logement. L’enfantraconte sa découverte du monde et son désarroi dans le collège religieux où son père l’a inscrit. J-M- Arguedas(1911-1969), métis, écrivain etethnologue de grande notoriété, s’estinspiré de son enfance douloureusepour écrire ce roman grave et poétique.Toute son œuvre (romans, poèmes,contes) est marquée par la dualitélingustique et culturelle entre espagnolet quechua.

Du même auteur El Sexto

PÉROU

BAYLY, JAIMENe le dis à personneAdventice, 2006

L’apprentissage de Joaquim, fils de la riche bourgeoisie de Lima qui, dansun contexte familial où cœxistent lemachisme le plus brutal, le snobismeet la bigoterie, découvre son identitéhomosexuelle. Premier roman de J.Bayly, né à Lima en 1965, enseignant,journaliste et animateur à la télévision.“…cet excellent roman décrit avecdésinvolture, et de l’intérieur, laphilosophie désenchantée, nihiliste et sensuelle de la nouvelle génération”(M. Vargas Llosa).

Du même auteur La nuit est vierge

PÉROU

BRYCE ECHENIQUE, ALFREDONé en 1939 à Lima dans un milieu très bourgeois, il reçoit une éducationprivilégiée, passe de nombreusesannées en Europe, dont la France où il obtient des diplômes de littérature et enseigne. Il est considéré, avec M.Vargas Llosa, comme l’auteur vivant leplus important et célèbre du Pérou. Son œuvre est considérable, romans etnouvelles se succèdent avec la mêmequalité littéraire. Sa prose, partagéeentre délire, nostalgie et grotesque,

ironie créative et tendresse, estpeuplée de personnages sympathiques,dépeints avec humour. Son premierroman, Un monde pour Julius (1970),évocation amusée et critique de lahaute société péruvienne, a reçu deux prix littéraires.

L’amygdalite de TarzanMétailié, 2001 (Bibliothèque hispano-américaine)

“Je me sens aussi forte que Tarzan au bord d’un fleuve puissant où mêmeles crocodiles le respectent…” déclare à Juan Manuel la délicieuse FernandaMaria, qui se sert des sentimentscomme de lianes, pour traverserintacte les turbulences latino-américaines de ces trente dernièresannées. Une histoire d’amour àrebondissements, empreinte d’humouret de tendresse, par lettres interposéesentre l’Europe et le Pérou, une véritableaventure littéraire.

Le petit verre de ces damesMétailié, 1994 (Bibliothèque hispano-américaine)

Ces trois longues nouvelles mettent en scène, à travers trois types depersonnages, l’Amérique latine de l’auteur, bourgeoise, passéiste, et rêvant d’Europe. Les deux sœursseptuagénaires de la grandebourgeoisie, veuves, témoins d’unesociété disparue, se chamaillent et se consolent en buvant un verre ; un adolescent de Lima qui se chercheun père et un ingénieur qui se chercheun fils croisent leur chemin ; unrévolutionnaire clandestin accompagneen Amazonie son ami d’enfance, un intellectuel qui a la phobie desaraignées. Humour féroce, ironie et tendresse, scènes hilarantes…

Du même auteur  L’ultime déménagement de Felipe CarrilloLe verger de mon aiméeUne lettre à Martin Romana : et autresnouvelles…

PÉROU

CÁCERES, GRECIAFin d’après-midiL’Eclose éditions, 2004

Ce roman d’apprentissage retracel’histoire de jeunes gens, dans lasociété péruvienne en crise des années 1980, sous la nouvelle menacedu terrorisme. Leurs vies vont êtrebouleversées par la pression politique

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et sociale ainsi que la guerre civile audébut des années 1990. Et pourtant, lavie continue avec l’espoir de liberté, lesamours et les amitiés. Troisième romande G. Cáceres, l’une des rares femmespéruviennes publiées en France. Elle vitactuellement à Paris.

ÉQUATEUR

CUADRA, JOSÉ DE LANoir ÉquateurArbre vengeur, 2008 (Forêt invisible)

Recueil de nouvelles majoritairementinédites, évoquant des mythes etlégendes situés dans le Montuvio natalde l’auteur, région du sud de l’Équateur,peuplée de paysans souvent pauvres et isolés. Le souffle sourd, ample, desterres chaudes de l’Équateur envahit ce livre peuplé d’êtres abandonnés, de bandits magnifiques, de femmescruelles… L’auteur (1903-1941), avocat,fondateur de l’Université populaire deGuayaquil, reconnu par ses pairs avantsa mort précoce, a laissé quelques unesdes nouvelles les plus abouties de lalittérature latino-américaine.

ÉQUATEUR

DURÁN BARBA, ROCÍOHymne à l’éternel printemps= Ecos de la eterna primaveraCaractères, 2010 (Planètes)

Cette œuvre poétique, éditée en versionbilingue, illustrée d’œuvres originalesde l’auteure, est dédiée à l’histoire et àl’identité équatorienne à l’occasion dubicentenaire de l’indépendance de cepays. Il constitue un chant-hommage àl’origine de l’Équateur et aux peuplesqui le composent et un hymne à lafondation de Quito, la capitale andine.L’auteure, équatorienne, journaliste etchroniqueuse dans son pays, est aussiessayiste, peintre, romancière et poète.Elle vit entre Paris et Genève.

Du même auteurIci ou nulle part

ÉQUATEUR

HERRERA, TELMOLe prêtre fou et les trente-septvierges de Santa RosaIndigo, 2005

Pinto, petit village au sommet desAndes. Avec une histoire de folie auxportes de l’enfer, de la folle sarabande

d’un docteur en théologie confronté à lacruauté de la vie ordinaire, T. Herrerarenoue avec la grande tradition duroman fantastique. Voici un artiste auxmultiples talents : plasticien, acteur de théâtre et de cinéma, metteur enscène, cet écrivain équatorien habite enFrance depuis 1973 et écrit en français.

PÉROU

IWASAKI, FERNANDOMobilier funéraireCataplum éditions, 2010

Ces micro-histoires écrites à lapremière personne, savoureusementféroces, évoquent la mort et despratiques funéraires assez étonnantes.À dévorer inlassablement ! L’auteur,essayiste, romancier, historien estaussi critique littéraire. Né en 1961 à Lima, il réside aujourd’hui à Séville. Il a établi, avec Gustavo Guerrero, une anthologie de la nouvelle latino-américaine comtemporaine, Les bonnesnouvelles de l’Amérique latine parue en2010 chez Gallimard.

BOLIVIE

LAMORLETTE, CLAIRECONDE QUISPE, EDUARDO À fleur de plumes : mythes etréalités de la Bolivie ancestraleMokeddem, 2009

À partir des peintures d’E. CondeQuispe, d’origine andine, le texte de C. Lamorlette évoque l’histoireancienne de la civilisation des Andes et la figure du condor à partir delaquelle sont apparus des personnages folkloriques, mi-hommes mi-oiseaux, au rôle de messagers du ciel. Cespersonnages ont pu s’identifier sans difficulté aux anges de la tradition catholique, interprétés etrevus par des artistes autochtones, et sont bien visibles sur les tissages,poteries et sculptures des civilisations andines anciennes.

BOLIVIE

MENDOZA, JOSÉBOISSEL, CÉCILE Amauta : contes de Bolivie L’Harmattan, 2004 (La légende des mondes)

Une édition bilingue français-espagnolpour ces deux contes tirés de laculture aymara et inca. Où l’on

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découvre la naissance du charango,instrument de musique à dix cordesressemblant à une guitare.

PÉROU

NÁJAR, JORGE Gravures sur matéFolle avoine, 1999

Poète, J. Najar est né en 1946 àPucollpa dans l’Amazonie péruvienne.Ce recueil de poèmes bilinguestémoigne de l’histoire métissée duPérou et de la mémoire des paysages.Ils sont accompagnés d’une très bellelinogravure de B. Verano.

PÉROU

RIBEYRO, JULIO RAMONJ-R Ribeyro, né à Lima en 1929, a véculongtemps en Europe. Installé à Parisen 1960, il devient membre de ladélégation péruvienne à l’Unesco ettravaille pendant quinze ans pour l’Agence France-Presse aux côtés de M. Vargas Llosa. Il est considéré commel’un des membres du courant rénovateurde la littérature péruvienne, qui consisteà rompre avec le régionalisme et leréalisme social. Il a écrit deux romanset cinq recueils de nouvelles, empreintsd’un certain fantastique abstrait. Il est mort à Lima en 1994.

Silvio et la roseraie : nouvellesGallimard, 1981 (Du monde entier)

Chacun de ces récits nous propose unevéritable radiographie du Pérou. Nouserrons avec le conteur à travers uneLima composite, à travers lesdemeures d’une aristocratie colonialedécadente, les nouveaux quartierslézardés, les bars crapuleux du port…Sa nouvelle éponyme nous entraînedans une hacienda solitaire où Silvio sepenche jour après jour sur les buissonsde sa roseraie. Pas à pas, nous suivonscette petite comédie humaine, forte desracines latino-américaines de l’auteur.

Charognards sans plumesGallimard, 1995 (L’Etrangère)

Les nouvelles composant ce recueil,écrit en 1964, ont un même cadre: lesfaubourgs de Lima. Dépotoirs, côtesrocheuses, déserts, plages couvertes de détritus, bidonvilles, ces noirs décorsdonnent à l’ensemble de l’œuvre undessin dont la cruelle unité se maintientsans rémission d’un bout à l’autre.

PÉROU

RONCAGLIOLO, SANTIAGO Avril rougeSeuil, 2008 (Cadre vert)

Félix Chacaltana Saldivar, substitut du procureur dans la ville d’Ayachuco,enquête sur la mort d’un hommesauvagement assassiné dont le cadavrea été retrouvé calciné. Il penseimmédiatement à une réactivation de l’organisation terroriste Sentierlumineux. Mais la police et les autoritésmilitaires font obstacle à son enquête.Voici un roman écrit comme un thrillersur les traumatismes individuels et collectifs de la guerre contre leterrorisme. Prix Alfaguara 2006. Encoreun jeune auteur prometteur, né en 1975à Lima.

Du même auteur :Histoires indiscrètes d’une famille sans histoire

ÉQUATEUR

SALVADOR, HUMBERTO Dans la ville j’ai perdu un roman…Les Fondeurs de briques, 2010

Le narrateur poursuit sa muse, mêle ses rencontres à son récit endéambulant dans Quito comme dans unthéâtre d’ombres. Nous sommes dansl’avant-garde des années 1930, l’auteurest né en 1909. La ville et ses lumières,le cinéma et ses étoiles, un auteur enquête de personnages figurent parmiles rouages de ce roman surl’élaboration d’un roman.

PÉROU

SCORZA, MANUEL

Né à Lima en 1928. Poète, écrivain,militant politique très actif au côté des mouvements paysans andinsindigénistes, il dût s’exiler dès 1948 auMexique où il vécut dix ans, puis, aprèsun retour dans son pays, il s’installadéfinitivement à Paris en 1968. Il décèdeen 1983 dans le crash de l’avion Paris-Bogota avec 178 autres passagers.

Roulements de tambours pour RancasMétailié, 1998 (Suite hispano-américaine)

Dans le courant des années 1950, lespaysans de Rancas, dans les Andescentrales, tentent de s’opposer aux

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menées d’une société minière nord-américaine. Cette chronique decombats quasi-désespérés, parue en1970, est portée par le ton parodique,humoristique de Scorza qui faitintervenir le fantastique pour mieuxsouligner l’implacable réalisme de ses narrations. Ce roman fait partied’un cycle – La ballade ou la guerresilencieuse – où, à partir d’une visionpoétique des mythes ancestraux,l’auteur évoque la lutte ancestrale despaysans pour récupérer leurs terres.

La danse immobileBelfond, 1985

Le narrateur, un guérillero péruvien,rencontre une belle inconnue à Paris.C’est le coup de foudre et un amourtotal partagé durant des jours et desnuits dans l’appartement de l’inconnue.Ce sont des discussions passionnéessur l’antagonisme action politique etpassion amoureuse : faut-il choisir la femme aimée, en abandonnant le combat ou au contraire poursuivrecelui-ci en renonçant à celle-là ?Dernier ouvrage de l’écrivain, reconnudans le monde entier.

Du même auteur : Carabombo l’invisible (cycle la Ballade)Le chant d’Agapito Roblès (cycle la Ballade)

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SUMALAVIA, RICARDOPiècesCataplum éditions, 2010

Recueil de nouvelles très brèves qui illustrent la recherche sur cetteforme littéraire consistant à évoquerune anecdote, une atmosphère ou une expérience avec un minimum de mots. “Dans la nouvelle, la durée d’un instant, on parvient aussi à l’illumination” écrit l’auteur.

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THAYS VÉLEZ, IVÁNUn lieu nommé Oreille-de-Chien Gallimard, 2011 (Du monde entier)

Oreille-de-Chien est une bourgadeisolée dans les Andes à 3 000 md’altitude, où les paysans indiens ont été tués indistinctement par les

guérilleros du Sentier lumineux et par l’armée régulière péruvienne.Quelques années après, le narrateur,un jeune journaliste, est envoyé danscette région pour couvrir la visite duprésident Alejandro Toledo, quisouhaite ouvrir un nouveau chapitredans l’histoire des relations entre lespaysans des Andes et le gouvernementde Lima. L’auteur, romancier etnouvelliste, est professeur d’université.C’est son 1er roman traduit en français.

PÉROU

TURPO CHOQUEHUANCA, MARIO Chroniques quechua : une quête des originesMaisonneuve et Larose, 2001

Ces chroniques sont composéescomme des récits mythologiques, elles racontent la naissance du mondeet la répartition de l’univers entre lesdieux selon les traditions des Indiensquechuas qui peuplent les Andes, del’Équateur au Pérou. C’est aussi grâceà l’auteur, quechua lui-même, quetoute la saveur de ce monde étrangenous parvient. Et au-delà, celle desmythes anciens des Incas.

Du même auteur Sur le chemin de l’Inca : un rêve volé

PÉROU

VALLEJO, CÉSARPoésie complète : 1919-1937Flammarion, 2009

L’ouvrage s’ouvre sur les deuxpremiers recueils de l’auteur, figuremajeure du modernisme sud-américain, écrits entre 1919 et 1922.Puis suivent les textes composésdurant l’exil en Europe, de 1923 jusqu’àsa mort à Paris en 1937. Né en 1892,onzième enfant d’une pauvre famillemétissée des Andes, il sera témointoute sa vie de la misère et del’exploitation des travailleurs indigènes.Il soutiendra la cause de la républiqueespagnole, adhérera au Particommuniste, rejettera l’idée de Dieu enaffirmant sa foi en l’Homme. À ce jour,il est considéré comme une figuremajeure de la littérature hispanique.

Du même auteur  Tungstène

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PÉROU

VARGAS LLOSA, MARIO

Né à Arequipa en 1936, il vit une partiede son enfance en Bolivie, fait desétudes à Madrid, et séjourne en Europe(à Paris de 1959 à 1966) jusqu’en 1974où il revient au Pérou. Ses étudeslittéraires l’ont imposé comme l’un des meilleurs spécialistes de l’art duroman. Il est aussi l’essayiste lucide et polémique de Un barbare chez lescivilisés (1998) et de L’Utopie archaïque(1999). Un homme politique qui seprésente aux élections présidentiellesde 1990 pour le Front démocratique, et un journaliste qui défend les droitsde l’Homme (Indiens du Pérou,Palestiniens…). L’écrivain reçoit le prix Nobel de littérature en 2010, unedistinction bien méritée pour un auteurprolifique et une œuvre géniale, dense,audacieuse, engagée. M. Vargas Llosaest un immense écrivain à la réputationinternationale, l’un des plus influentsde notre temps.

Tante Julia et le scribouillardQui a tué Palomino Molero ?La fête au boucGallimard, 2010 (Folio)

Coffret-hommage, reprenant les pluscélèbres romans de l’auteur, parusrespectivement en 1984, 1987 et 2002.Trois romans pour illustrer troisfacettes de la langue de l’auteur et trois voix narratives différentes :l’amour fou de l’étudiant Varguitas pour sa belle tante Julia de 15 ans son aînée, l’enquête du lieutenant Silva et du sergent Lituma dans l’universpréservé d’une base militaire et enfin le portrait de la dictature de Trujillo aumoment de l’attentat qui lui coûta la vie en 1961. Roman le plus abouti deVargas Llosa, où l’on retrouve sa soif de liberté et sa volonté de porter hautles couleurs vives de la littératurelatino-américaine.

Le paradis, un peu plus loinGallimard, 2003 (Du monde entier)

Les vies parallèles et le destin communde la militante féministe et ouvriéristeFlora Tristan (1803-1844) et de sonpetit-fils Paul Gauguin (1848-1903) :deux êtres libertaires, passionnés etprofondément humains, en quête debonheur absolu et de leurs racines

péruviennes. Florita l’Andalouse et Koké le Maori, comme les appelleaffectueusement Vargas Llosa, irontjusqu’au bout de leurs rêves, leur chutesuivra admirablement leur envol, c’esttoute l’utopie politique et artistique destemps modernes. Un très beau livre à la découverte de deux personnagesexceptionnels de la culture française du XIXe siècle.

Du même auteur Un rasta à Berlin suivi de Ma parente d’ArequipaLituma dans les AndesLes cahiers de Don Rigoberto

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DOCUMENTAIRES

L’Amazonie disparue : Indienset explorateurs : 1825-1930La Découverte, 2005 (Essais & documents)

Retrace l’histoire de l’exploration et de la découverte, à la fin du XIXe siècle,de la forêt amazonienne par lesEuropéens, puis de sa conquête, de son exploitation et de son pillage dès ledébut du XXe. Grâce à une iconographieoriginale, grâce aussi aux regardssinguliers de l’écrivain Michel Braudeauet de l’ethnologue Patrick Menget, c’estune “autre Amazonie” que ce livre nousinvite à découvrir, celle d’Indiens tour à tour idéalisés, diabolisés, considéréscomme gênants ou comme une main-d’œuvre à bas prix.

BANEUX, PASCALL’homme qui racontait des histoires : gravures du Sertao brésilienAlternatives, 2005 (Rencontres)

Le Sertão, territoire immense de l’intérieur des terres du mythiqueNordeste, est le berceau d’une des cultures brésiliennes les plusoriginales. Le cordel désigne un journal poétique lu et vendu par son auteur dans les foires villageoises et qui porte l’expression de récitspopulaires prenant pour héros des bandits autant que des saints.L’utilisation de la xylogravure permet d’illustrer et de reproduire la couverture de ces feuillets. Le poète-conteur devient alorsimprimeur, xylograveur et diffuseur de ses propres récits.

LE BRÉSIL

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BRÉSIL INDIEN : LES ARTS DES AMÉRINDIENS DU BRÉSIL Exposition. Paris,Galeries nationales du Grand Palais (2005)RMN/Grand Palais, 2005

Ce catalogue d’exposition propose defaire découvrir la culture des peuplesamérindiens du Brésil dans leurdiversité géographique et temporelle. Il présente des objets archéologiques et ethnographiques anciens etcontemporains, issus de plusieurscollections brésiliennes eteuropéennes. Il étudie les traditionsesthétiques de ces sociétés et leur rôle dans tous les domaines de la viequotidienne.

Le comte de Clarac et la Forêt vierge du Brésil Chandeigne/Musée du Louvre, 2006 (Grand format)

Présente l’aquarelle en manière delavis d’encre brune réalisée par lecomte de Clarac entre 1816 et 1819,acquise en 2004 par le Musée duLouvre, qui montrait à l’époque pour la première fois à quoi ressemblaitl’intérieur d’une forêt vierge du Brésil.L’œuvre est notamment accompagnéedes extraits d’écrits d’A. de Saint-Hilaire et d’A. de Humboldt, d’élémentsbiographiques, de référencesbibliographiques et de reproductionsd’images ayant influencé l’explorateur.

CUNHA, EUCLIDES DAHautes terres : la guerre de CanudosMétailié, 1993 (Bibliothèque brésilienne)

Paru en 1901, cet essai rend compted’un mouvement messianique de typegnostique qui s’est développé dans laprovince brésilienne de Bahia, né de lamisère paysanne et de la corruption duclergé. “[…] Le plus grand livre de lalittérature brésilienne moderne et sonpremier classique. […] Une traductionen français de ce beau livre qui tient de l’épopée, du traité de géographiehumaine, de l’essai de géographie a été publiée… Je le regrette car j’allaisentreprendre la traduction quasiirréalisable de ce livre difficile sous letitre de Sauvagerie.” (Blaise Cendrars).

DEBRET, JEAN-BAPTISTELes Indiens du BrésilChandeigne, 2005

Lors de son séjour au Brésil avec la “mission artistique française” (1816-1831), le peintre J.-B. Debretaccumula des croquis et des aquarellesqui allaient servir de base à son Voyagepittoresque et historique au Brésil, publiéà son retour en France en 1834. Jamaisréédité depuis, le premier tome, qui est ici reproduit dans son intégralité,constitue un témoignage irremplaçablesur les Indiens du Brésil. Leur beautéplastique ou leur aspect terrible, enfaisaient des sujets de choix pour unpeintre à la fois en quête d’informationet d’exotisme.

La découverte du Brésil : les premiers témoignages : 1500-1549 : 1500-1515Chandeigne, 2000 (Magellane. Magellane poche)

Le 22 avril 1500, la flotte de Cabral quiavait quitté Lisbonne pour gagner lesIndes orientales aborda à l’ouest, dansl’Atlantique Sud, une terre couverted’épaisses forêts. Une terre nouvelleétait alors officiellement découverte: Ile de la Vraie-Croix ou encore Brésil, du nom de ce bois de teinture qui fut lapremière richesse exploitée… Ce volumeréunit les principaux témoignages de cetévénement: la reconnaissance d’uneterre, la description d’une nouvellehumanité, les premiers contacts tour à tour débonnaires ou cruels.

À lire aussiLÉRY, JEAN DEHistoire d’un voyage faict en la terre du Bresil (1578) : 2e édition, 1580LGF, 2008 (Le Livre de poche. Bibliothèque classique)

DREVILLON, ELIZABETHLe secret de la Roche percéeFayard, 2011 (Documents)

L’héroïne de ce livre est une IndianaJones au féminin, une paléontologuefranco-brésilienne de renomméeinternationale : Niède Guidon. À 77 ans,elle se bat pour que l’œuvre de sa vielui survive : le parc de la Serra daCapivara, au nord-est du Brésil, quicomprend un millier de grottes ornéesabritant parmi les plus anciennes

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traces picturales de l’humanité.E. Drévillon, qui a consacré à NièdeGuidon un documentaire diffusé en2008 sur France 5, raconte le destin de cette pasionaria de la préhistoirehaute en couleur.

ENDERS, ARMELLENouvelle histoire du BrésilChandeigne, 2008 (Série lusitane)

Faire l’histoire du Brésil ne consistepas à tracer une évolution rectiligne etdéterministe de ce qui serait un “destinnational”, la construction implacable du“géant lusophone”, depuis l’arrivée desPortugais en 1500 jusqu’à la présidencede Lula, mais à suggérer que biend’autres destins étaient possibles. Ce livre prend en compte la préhistoire du pays et insiste sur la diversité et lescontradictions de la société brésilienne,tant lors de la période dite colonialeque depuis l’Indépendance de 1822.

GRET, MARIONSINTOMER, YVESPorto Alegre : l’espoir d’une autre démocratieLa Découverte, 2005 (Sur le vif)

Porto Alegre est devenu le lieu de rencontre du mouvementaltermondialiste. Cette municipalitébrésilienne est aussi le lieu d’uneexpérience unique en son genre : son budget participatif apparaît comme un espoir pour tous ceux quisont insatisfaits des limites actuellesde la démocratie et luttent pour lajustice sociale. Dans ce livre, M. Gret etY. Sintomer analysent cette expériencepour en dégager les leçons. Replaçantle budget participatif dans le contextebrésilien, ils expliquent les grandeslignes de sa genèse et de sonfonctionnement.

LAGO, BIA CORRÊA DOLAGO, PEDRO CORRÊA DOBrésil : les premiersphotographes d’un empiresous les tropiquesGallimard, 2005

Par la variété des paysages tropicaux,des populations, par la splendeursauvage de la nature et la savanteordonnance des villes, le Brésil est déjàau XIXe siècle une mine de sujets pour

photographes inspirés. Mais alors que les images anciennes d’Égypte ou d’Extrême-Orient sont depuislongtemps connues et publiées, lesphotographies du Brésil sous l’Empirerestent largement inexplorées etinconnues. Les 320 photographiesoriginales, présentées dans ce livre,pour beaucoup inédites, en fontl’anthologie la plus riche sur l’histoirede la photographie brésilienne du XIXe siècle.

LAMAZOU, TITOUANMulheres : femmes du BrésilGallimard, 2008 (Albums Gallimard)

Dessins, peintures et photographiescomposent les portraits de dix neuffemmes, pour mieux comprendrel’environnement et la façon de vivre desBrésiliennes. “Je destinais ce voyage en terre brésilienne à ses peuplesautochtones. Ainsi qu’un fil-prétexte de pérégrination, je me proposais desuivre celui du sang indigène mêlé à la population actuelle de ce vaste pays. […] En réalité, je fus surtout charmé, à la manière idéaliste d’un Stefan Zweig,par cette race de pur mélange quicompose la population du Brésild’aujourd’hui.” (Titouan Lamazou).

LAPAQUE, SÉBASTIENCourt voyage équinoxial :carnets brésiliensS. Wespieser éditeur, 2005

D’un voyage à l’autre, S. Lapaque s’estinventé une Amazonie familière, réelleet rêvée, d’hier et d’aujourd’hui, où semêlent les souvenirs, les surprises, les paysages, les lieux, les livres, les conversations, les rencontres.L’ensemble s’ordonne en un itinérairepersonnel, le long de la routetransamazonienne, au fil del’Amazone, en Guyane française etjusqu’à Salvador de Bahia où subsiste le souvenir du Père Vieira, défenseur des droits des Indiens. Dans ces carnets de voyage, on entenddes histoires oubliées, on se souvient de bagnards et de grands hommes, on découvre les enjeux géopolitiquescontemporains…

À lire aussiLEPAGE, EMMANUELMICHEL, NICOLASBrésil : fragments d’un voyageCasterman, 2003

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LAPOUGE, GILLESDictionnaire amoureux du BrésilPlon, 2011 (Dictionnaire amoureux)

“Je connais le Brésil depuis 60 ans, jour pour jour. Il m’a toujours étonné etsurpris, parfois énervé, sans me décevoirjamais. […] Comme je fréquente ce paysrégulièrement, je l’ai peint avec messouvenirs. Je montre ses images. Je me rappelle ses odeurs et ses orages.Parallèlement, je parcours son histoiredont nous ne connaissons en Europe que des bribes, et qui fut brutale etfastueuse. Je parle également du Brésild’aujourd’hui, partagé entre l’horreur des favelas et l’impatience d’un peuplequi, pour la première fois peut-être, saitqu’il est en charge de son propre avenir.C’est cela, être amoureux d’un pays.”(Gilles Lapouge).

LÉVI-STRAUSS, CLAUDETristes tropiquesPlon, 2002 (Terre humaine)

Tristes tropiques, publié en 1955 dans la collection Terre humaine, créée parl’ethnologue Jean Malaurie, fut aussitôtun gros succès de librairie. C. Lévi-Straussa alors 47 ans et il est devenu l’un desethnologues les plus reconnus de laprofession. Et voilà qu’il publie un livreinattendu, tranchant résolument avec la froide objectivité universitaire… Tristes tropiques est avant tout un récit de voyages et une réflexion sur le sens de ceux-ci, mais c’est aussi uneautobiographie intellectuelle, l’histoire del’apprentissage du métier d’ethnologue.

Saudades do BrazilPlon, 2008 (Lévi Strauss)

Un témoignage de C. Lévi-Strauss sur leBrésil et ses habitants d’il y a plus d’undemi-siècle, auxquels l’auteur adresse,ainsi qu’à sa jeunesse lointaine, un salutamical et nostalgique. Les photographies,accompagnées de riches commentaires,parlent d’un monde devenu aujourd’huiméconnaissable.

MALLAND, JULIENTropical spray : voyage au cœur du graffiti brésilienAlternatives, 2010 (Art urbain)

Ce carnet de voyage regroupephotographies, dessins et impressionstémoignant de l’art de rue brésilien à

travers six mégalopoles : Sao Paulo,Recife, Rio de Janeiro, Brasilia, BeloHorizonte et Porto Alegre. Grâce à sesrencontres et collaborations avec lesartistes locaux les plus influents,J. Malland dévoile les différents aspectsde cet art qui s’inspire de la culturemétissée du pays. Une plongée au cœurd’une scène graffiti unique au monde.Loin des clichés football-samba-capœira, c’est aussi ça le Brésil des années Lula.

MATTOTTI, LORENZOCarnaval : couleurs et mouvementsCasterman, 2007

Carnaval ! L. Mattotti semblelittéralement avoir été fait pour cetexercice. Au Brésil, à Rio de Janeiro, le dessinateur s’est immergé en pleincœur du carnaval, lors de cette périodemagique où rivalisent les écoles desamba. Il en a ramené un festivald’images éblouissantes rassembléesdans cet album, avec cette “touche” et ce talent unique qui le rendentcapable de saisir le miracle de lacouleur en mouvement. Des textesdivers signés de spécialistes du sujet – sans oublier un glossaire trèscomplet – viennent apporter uncontrepoint tour à tour anecdotique ou érudit aux images de Mattotti.

À lire aussiGALVAO, WALNICE NOGUEIRALe carnaval de Rio : trois regards sur unefête brésilienneChandeigne, 2000 (Série lusitane)

MCGOWAN, CHRISPESSANHA, RICARDOLe son du Brésil : samba, bossa nova et musiquespopulairesLusophone, 2005 (Brasilophage)

Véritable ouvrage de référence quipropose un vaste panorama de lamusique populaire brésilienne, etdétaille son histoire, ses interprètes,ses instruments et ses styles. Uneprésentation encyclopédique del’univers musical brésilien, illustrée de nombreuses photographies etdocuments iconographiques. Le livrecomporte également un glossaire, unebibliographie et une discographie d’unmillier de références.

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MINDLIN, BETTYCarnets sauvages : chez les Surui du RondôniaMétailié, 2008 (Traversées)

B. Mindlin est arrivée en mai 1979 chezles Suruis, amérindiens vivant à la limitedes deux États brésiliens du Rondônia etdu Mato Grosso, alors qu’ils conservaientencore intacts leurs coutumes et leursystème traditionnel. Ces carnets, quicouvrent ses séjours jusqu’en 1983,même et surtout parce qu’ils ont étérevisités, retravaillés pour mettre enscène les gens et les mythes, sont soutenus par des observationsanthropologiques rigoureuses maisjamais encombrantes dont la pertinences’impose au regard de cette ethnologueenjouée, choisie et adoptée par “ses Indiens préférés”.

OUALALOU, LAMIABrésil : histoire, société, cultureLa Découverte, 2009 (Les guides de l’état du monde)

Un guide complémentaire des guidespratiques traditionnels, conjuguant les approches historique, sociale,géographique et culturelle du Brésil. Si la société brésilienne est largementmise en lumière, l’ouvrage fait aussi unbilan détaillé des richesses économiquesdu pays, notamment à travers soncommerce extérieur.

RASPAUD, MICHELHistoire du football au BrésilChandeigne, 2010 (Série lusitane)

Ce livre propose une histoire synthétique,traitant de l’origine du sport et dufootball au Brésil, des enjeux de laprofessionnalisation, de la “tragédie”nationale que fut la défaite au Maracanã en 1950, des compétitions et des clubs,des figures incontournables de ce sport, de la condition du footballeur dans unmarché mondialisé mais aussi de laplace du football dans la vie sociale et culturelle du pays. Avec commeperspective, l’organisation de la 20e éditionde la Coupe du monde en 2014 au Brésil.

RAY, HENRYAmazoniaActes Sud/Fondation CCF pour la photographie, 1996

Une découverte photographique duBrésil et des Brésiliens. “Si le Brésild’Henry Ray a un sens, au-delà de

l’évident plaisir qu’il a pris à vivre un voyage qui n’est que décision de se laisser guider par la nécessitéintérieure de son propre parcours,c’est dans l’alternative qu’il proposeau voyageur potentiel. Il nous dit, encreux, que, par ces temps de normes,d’organisation, de répétitions,d’étiquettes et de stéréotypes, levoyage, le vrai, celui qui transcende les lieux et les êtres pour setransformer en expérience et enrencontre, est toujours possible.”(Christian Caujolle).

TIERNEY, PATRICKAu nom de la civilisation :comment anthropologues et journalistes ont ravagél’AmazonieGrasset, 2003

Ce véritable livre d’aventures nousemporte, du début des années 1960 jusqu’à nos jours, du Brésil auVenezuela, des sources de l’Orénoqueau cœur des forêts amazoniennes, sur les traces de chercheurs d’or, descientifiques dévoyés, de cinéastes,d’explorateurs, de missionnaires,d’anthropologues devenus seigneursféodaux de la brousse. C’est aussi ungrand livre d’ethnologie dénonçantl’honneur perdu des anthropologues et un réquisitoire contre les pratiquesinadmissibles de l’impérialismeculturel occidental quand il tue au nom de la science.

TROIS SIÈCLES D’ART BRÉSILIEN : LA COLLECTION BEATRIZ ET MARIO PIMENTA CAMARGOExposition. Rouen, musée des Beaux-Arts (2005)Silvana Editoriale, 2005

Retrace l’histoire artistique du Brésil à travers des œuvres d’art du XVIe

au XIXe siècle qui se caractérisent par l’influence européenne, africaine et indigène. “Dans une histoire aussicomplexe que celle du Brésil, danscette succession spectaculaire deconfrontations, de métissages, d’âpretéet de splendeur, les objets ont joué un rôle majeur. Ils ne sont passeulement témoins mais acteurs de la pièce, puisque l’on associe toujoursla vie brésilienne au théâtre.” (Laurent Salomé, directeur des musées de Rouen).

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TRONEL, VIVIANEBrésil : la cuisine de ma mèreMinerva, 2005 (La cuisine de ma mère)

Un livre de recettes qui racontel’histoire d’une famille, faisantdécouvrir le Brésil à travers sa cultureculinaire : la feijoada, le poisson au laitde coco, le poulet mijoté au maïs, le rôti de porc à l’ananas, la morue aufour, les crêpes fourrées à la viande.Egalement les desserts avec le blanc-manger coco, la confiture de lait et les jus de fruits et cocktails avec la caipirinha, etc.

Yanomami l’esprit de la forêtActes Sud/Fondation Cartier pour l’artcontemporain, 2003

Présente le résultat d’une rencontreentre onze chamans d’un villageyanomami d’Amazonie brésilienne et plusieurs artistes internationaux (R. Depardon, V. Beaurin…) parl’intermédiaire du porte-parole Davi Kopenawa. Films, photographies,peintures, sculptures, vidéosétablissent ainsi des correspondancesavec la réflexion cosmologique etl’expérience visionnaire des chamansde Watoriki.

LITTÉRATURE

AMADO, JORGE

J. Amado est né en 1912 à Ferradas,dans une plantation de cacao du sud de l’État de Bahia. Toute son enfanceest marquée par la rudesse de cette“terre violente” que les planteurs sedisputent arme au poing. C’est à Bahiaqu’il commence ses études. Puis il partpour Rio de Janeiro où il publie, en1931, alors qu’il n’a que 19 ans, sonpremier roman Le Pays du Carnavalqui le classe parmi les écrivains lesplus populaires du Brésil. En 1936, à la veille de la dictature de l’EstadoNovo, il est emprisonné et ses livressont interdits. Suit une longue périoded’exil notamment à Paris où il se lied’amitié avec Picasso, Aragon, etc.Jusqu’en 1984, il publiera encore unedizaine de romans, dont la plupart ontété adaptés pour la télévisionbrésilienne ou portés à l’écran.

Dona Flor et ses deux maris :histoire morale, histoired’amourStock, 1984 (Nouveau cabinet cosmopolite)

Jolie et rayonnante, cuisinière émérite,Dona Flor est très aimée. On la plaintaussi parce qu’elle a épousé Vadinho,vaurien, joueur et coureur. Mais leroman s’ouvre au moment du carnavalet sur la mort inattendue de Vadinho,après sept ans de mariage. Dona Florse consolera en épousant le docteurTeodoro, homme austère et ennuyeux.Vient le jour où Dona Flor trouveVadinho étendu nu sur le lit… Ce roman foisonnant, truculent etirrévérencieux est un chef-d’œuvred’humour qui prend la forme d’un piedde nez à la morale. Tout l’art de conter de J. Amado s’y retrouve dans sa quintessence.

SuorScandéditions/Temps actuels, 1983 (Littéraire)

En plein cœur de la vieille Bahia, une ancienne bâtisse coloniale,apparemment comme les autres, au n° 68 de la Montée-du-Pelourinho.Dans les 116 chambres, plus de 600personnes, sans compter les rats.Isaac, dona Risoleta, la douce Linda, le noir Henrique, Artur dont la machinea broyé les deux bras, qui mendie et fait peur aux enfants, l’agitateur AlvaroLima… C’est tout un monde prétendusans hygiène et sans morale que J. Amado met en scène. Un mondemalade, révolté, misérable, qui sue la “suor” des opprimés, dégage uneodeur de chambre de défunt, mais quiaime et reste la vitalité même.

Du même auteurBahia de tous les saintsCacaoLe pays du carnaval

ANDRADE, CARLOS DRUMMOND DE

C. Drummond de Andrade (1902-1987)se déclarait sans biographie.L’événement marquant de sa vie resteson “expatriation” vers Rio de Janeiro,où, fuyant son Minas Geiras natal quiavait façonné son tempérament secret,il mène une existence paisible, partagéeentre les tâches administratives dufonctionnaire qu’il est, les distractionsde la chronique journalistique et lelabeur de la littérature, dont il cultivedeux genres : la nouvelle et la poésie.

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Ni son humour – fauteur de scandalesretentissants – ni son ironie – quiindisposait la spontanéité chaleureusede ses compatriotes -, ni sa célèbre“gaucherie” n’ont découragédurablement les Brésiliens qui leconsidèrent aujourd’hui comme lafigure majeure de leur poésie moderne.

La machine du monde :et autres poèmesGallimard, 2005 (Poésie)

C. Drummond de Andrade peut passerpour le plus sédentaire des globe-trotters, puisqu’il a parcouru, sansquitter le Brésil, des contréestropicales où le sens surabonde en excroissances luxuriantes, desterritoires polaires où l’on n’entend quela cacophonie de paroles gelées, et des pays tempérés où le vocable ne dit exactement que ce qu’il signifie.Symboliste, moderniste ounéoclassique, l’œuvre de ce poète ne selaisse pas facilement classer et définir.

Du même auteurMort dans l’avion : & autres poèmesConversation extraordinaire avec unedame de ma connaissance

ANDRADE, MARIO DEMacounaïma ou Le héros sans caractèreStock, 1997 (Archivos)

Alternant comique et tragique,Macounaïma raconte les piquantesaventures d’un “héros sans aucuncaractère” en quête de son talismanperdu, reçu de Ci Mère-de-la-Forêt et reine des Amazones, jusqu’à sonmélancolique retour dans l’Empiredésolé de la Forêt Vierge et samétamorphose en constellation. Œuvrephare de la littérature modernistebrésilienne, Macounaïma avait, lors desa parution en 1928, fait scandale dansla bourgeoisie de São Paulo. Car avecson ton parodique et satirique, M.de Andrade maniait alors en maîtrel’irrévérence pour n’en affirmer que mieux l’identité de son pays.

ANDRADE, OSWALD DEBois Brésil : poésie et manifeste La Différence, 2010

Au cœur du modernisme des années1920, la poésie de Pau Brasil (le boisbrésil, cet arbre dont l’écorce contientun colorant rouge-orange alors très

prisé par les Portugais) est née à Paris.Introduit dans l’avant-garde littéraire et artistique parisienne par BlaiseCendrars, O. de Andrade rencontre à la librairie d’Adrienne Monnier, ValeryLarbaud, Jean Cocteau, Paul Morand,Picasso… avant de rejoindre le Brésil,où il publie en 1924 Bois Brésil ainsi que plusieurs poèmes du présentrecueil qui deviendront l’emblèmemême de l’indépendance esthétique du pays après un siècle d’indépendancepolitique. Recueil bilingue.

ASSIS, MACHADO DEM. De Assis (1839-1908) est né à Rio,d’un père noir descendant d’esclave et d’une mère portugaise. Il estégalement mort dans cette ville. Après avoir exercé une multitude demétiers, dont typographe à l’imprimerienationale, il devient le plus grand auteurbrésilien du siècle dernier. En 1897, il crée l’Académie brésilienne desLettres. Auteur prolifique, au regardcynique et ironique, il est le maître pour déjouer les apparences des faits etdébusquer la folie. La société du Rio finde siècle apparaît sur fond d’absurde.

Mémoires posthumes de Bras CubasMétailié, 1989 (Bibliothèque brésilienne)

Enlevé à la vie par une pneumonie dueà une idée fixe, Brás Cubas fait le récitposthume de sa vie. Dans un ultimedélire, il se penche avec une distanceamusée sur ce qu’il a été, en prenant le lecteur à témoin. “[…] mon délirecommença en présence de Virgilia ;Virgilia fut mon grand péché dejeunesse ; il n’y a pas de jeunesse sans enfance ; l’enfance suppose la naissance : et voici comment nousarrivons sans effort au 20 octobre 1805, jour de ma naissance. Vous avez vu? Aucun raccord apparent, rien qui puisse détourner et troubler l’attention du lecteur : rien.”

Dom CasmurroMétailié, 1983 (Bibliothèque brésilienne)

“Mes doigts frôlaient la nuque de la fillette ou ses épaules vêtuesd’indienne, et c’était une sensationdélicieuse. Mais enfin, bien malgré moi, les cheveux tiraient à leur fin,alors que je les aurais voulusinterminables. […] Si cela vous paraîtemphatique, malheureux lecteur, c’est que jamais vous n’avez coiffé une fillette, jamais vous n’avez posé

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des mains d’adolescent sur la jeunetête d’une nymphe… Une nymphe! Mevoilà tout mythologique." “Chez M. deAssis, conteur né, le mélange d’humourléger et de scepticisme délibéré donneà chaque roman un charme toutspécial." (Stefan Zweig).

Du même auteurLe philosophe ou le chien : Quincas Borbas

BUARQUE, CHICOCourt-circuitGallimard, 1997 (Du monde entier)

“Le peloton était formé, la voix quidonna l’ordre fut énergique et la fusillade ne provoqua qu’une seuledétonation." Ainsi meurt, dès la première page, le héros de cettehistoire, Benjamin Zambraia, ex-mannequin sur le retour, que la vieillesse a presque capturé dans ses filets. Et dans le laps de temps qui sépare les coups de feu de la disparition de sa conscience,Benjamin va assister à la projection desa propre vie sur l’écran géant de sespaupières. Après Embrouille, l’auteurpoursuit son chemin dans un monde où le désir de fuir et d’échapper au réelse heurte constamment au quotidien.

CARVALHO, BERNARDOC’est d’abord en tant que journalisteque B. Carvalho commence à écrire : il est correspondant à Paris et à NewYork pour La Folha de Sao Paulo(il rédige les critiques littéraires). En 1993, il se fait connaître avec lapublication d’un recueil de nouvelles,Aberration, bien accueilli par la critiquebrésilienne. Deux ans après, il s’essayeau théâtre, mais c’est le roman qui vadevenir son genre de prédilection, et lui permettre de rencontrer le succès, tant dans son pays qu’à l’étranger. Ses huit romans ont ainsi été traduitsdans une dizaine de langues. Mongoliaa reçu en 2003 le prestigieux prix Jabutidu meilleur roman au Brésil.

Le soleil se couche à Sao PauloMétailié, 2008 (Bibliothèque brésilienne)

À São Paulo, un soir, la propriétaired’un restaurant japonais aborde l’undes derniers consommateurs et luidemande: “Vous êtes écrivain?". Cettequestion inattendue va transformer leclient en narrateur d’une histoirevertigineuse qui débute dans le Japonde la Seconde Guerre mondiale et se

poursuit aujourd’hui au Brésil. Setsukoraconte un banal triangle amoureux.Puis, progressant tortueusement versson centre secret, la trame dévoile uneautre intrigue faite d’arrogance etd’humiliation, dont les racines plongentdans l’histoire du Japon en guerre etses conséquences sur l’émigrationjaponaise au Brésil.

Neuf nuitsMétailié, 2005 (Bibliothèque brésilienne)

Au commencement est le suicide, enaoût 1939, chez les Indiens Kraho, del’anthropologue nord-américain BuellQuain, âgé de 27 ans. Il venait derecevoir une lettre qu’il a brûlée et enlaisse quelques autres derrière lui. Les circonstances exactes de sa mortn’ont jamais été élucidées. Fort de ces éléments, l’écrivain commence sonenquête. À l’instar de son précédentroman, B. Carvalho mêle différentstemps narratifs : lettres d’un ami deBuell Quain, recherches menées parl’écrivain et souvenirs de son proprepère qui commerçait dans ces mêmesterritoires avec les Indiens.

Du même auteurMongolia‘Ta mère

DOURADO, AUTRANLe Portail du mondeMétailié, 1994 (Bibliothèque brésilienne)

Dans les années 1960, dans une petiteville de la province brésilienne du MinasGerais, un petit garçon découvre lemonde des adultes. Une évocation del’ambiance de ce Brésil du secret et dela répression névrotique qu’est le MinasGerais, province de l’or, des poètes etdes folies. “Sagesse et démence, gloireet décadence, obsessions et bassesses,interdits exacerbant le désir : le voyagede João à travers les âges de l’hommeest un puzzle initiatique, une fresqueaux couleurs crues et violentes." (Alexie Lorca, Lire).

FONSECA, RUBEMDu grand artGrasset, 1986

Le narrateur est un avocat de Rio deJaneiro, surnommé Mandrake. Il reçoitun jour la visite d’un milliardaire à quiune prostituée a volé une cassettevidéo. Peu après, la prostituée estassassinée, la cassette disparaît, etMandrake se fait agresser par des

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hommes qui croient que la cassette est en sa possession. L’avocat se lancealors dans une enquête mouvementéequi lui fait traverser tout le Brésil et lui permet de découvrir une vasteorganisation de trafic de cocaïne.Thriller à la Raymond Chandler, Dugrand art possède tous les ingrédientsdu genre : poursuites, suspense, coups de théâtre, sexe et violence.

GARCIA-ROZA, LUIZ ALFREDOL’étrange cas du Dr Nesse : une nouvelle enquête ducommissaire EspinosaActes Sud, 2010 (Actes noirs)

Depuis que le Dr Artur Nesse a reçu enconsultation un patient qui n’accepte derépondre qu’au prénom de Jonas, sa viea pris un tour inquiétant. C’est que lejeune homme, sous ses airs policés eturbains, s’immisce imperceptiblementdans la sphère privée du psychiatre. En fin lettré, le commissaire Espinosaconvoque Dr Jekyll et Mr Hyde près du tropique du Capricorne, pour tirerl’affaire au clair : le médecin est-ilpoursuivi par un dangereuxpsychopathe ou le patient persécuté par un praticien paranoïaque? L. A. Garcia-Roza joue en spécialisteavec toute la gamme des phobies.

LAUS, HARRYJournal absurdeCorti, 2000 (Ibériques)

H. Laus est entré dans l’armée en 1941à l’âge de dix huit ans par obligation.L’écriture de son journal témoigne desétapes, souvent éprouvantes, de sonévolution psychologique et artistiquedans le métier des armes, qu’il assumeavec un mélange de désespoir et deconscience professionnelle. “Je rentrede trois nuits passées en manœuvres,quatre jours entiers en quelque sorte hors de moi-même. Ce quim’impressionne (même si j’en reconnaisla nécessité), c’est que je ne m’adonnepas aux activités diverses de ma vie de façon totale. Dans mes relations avec l’armée, je ne m’implique pas carje sens que la littérature en souffre.”

MELO, PATRÍCIAEnferActes Sud, 2001

Petit roi, un enfant de onze ans jetédans le chaos du monde, gravit leséchelons du pouvoir pour atteindre

le haut commandement du gang detrafiquants de drogue qui fait régner la loi dans les favelas de la banlieue deRio. Il s’agit d’abord d’un enfant qui volele crucifix en argent de la grand-mèrepour acheter du crack. Il devient, pourfinir, le caïd qui traite avec les cartelscolombiens.

QUEIROZ, RACHEL DEMaria MouraMétailié, 1995 (Bibliothèque brésilienne)

Tout destinait Maria Moura à devenir la maîtresse d’un grand domaine,pourtant, à la tête d’une banded’hommes armés elle rançonne lesvoyageurs sur les routes du Sertãobrésilien et utilise tous les moyens pourprendre le pouvoir et assurer sa liberté.Manipulatrice, elle dresse les hommesles uns contre les autres dans desbatailles rangées ou dans des actionsplus discrètes qui lui permettentd’éliminer quelque amant gênant. À partir de la véritable histoire de la première femme cangaceiro, R. de Queiroz construit unextraordinaire personnage de femme.

RAMOS, GRACILIANO

G. Ramos est un écrivain représentatifdu roman du Nordeste brésilien, d’oùproviennent, à partir du modernismedes années 1920, les grands noms qui,contre l’expérimentalisme de l’avant-garde de São Paulo, vont infléchir ce moment décisif de la littératurebrésilienne vers une thématiquerégionaliste et sociale, enracinée dansles tragédies de ces terres de misère et d’oppression. Mais si le premier livrede G. Ramos, Caetes, sacrifie encore au naturalisme, son œuvre est àl’opposé d’une écriture torrentielle et sensualiste, à laquelle elle préfèreun style tout de rigueur et de sobriété.

Sao BernardoGallimard, 1986 (Du monde entier)

Rien ne laissait prévoir que PauloHonório, un jour, tenterait d’écrire son histoire. Orphelin pauvre, neconnaissant même pas la date de sanaissance, il est devenu un propriétaireterrien sans scrupules, brutal etagressif. Homme d’action, il ne prend la plume que poussé par l’échec de sa vie : le suicide de Madalena, la jeuneinstitutrice que, dans sa quarante-cinquième année, il a épousé paramour. Sao Bernardo est un roman

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d’apprentissage à rebours, dans lequelun homme vieillissant s’efforce decomprendre son trouble passé à l’aidede mots qu’il doit retrouver au-delà desa mémoire.

EnfanceGallimard, 1956 (Du monde entier)

Les souvenirs d’enfance de G. Ramossont un ouvrage classique au Brésil. Ilsoffrent un tableau de la vie du nord-estbrésilien aux alentours de 1900. Une vie rude et âpre, conditionnée parl’extraordinaire violence des saisons.La vie sociale a gardé un caractèreprimitif, la vie politique est brutale et arbitraire, les mœurs rudes. Nousaccompagnons l’écrivain dans sarecherche d’un temps perdu, d’unBrésil encore récent, et cependantaussi éloigné de nous que peut l’êtreune société patriarcale à peineeffleurée par la civilisation moderne.

RAMOS, HOSMANYPavillon 9 : chemin de croix à Carandiru : nouvellesGallimard, 2005 (La Noire)

Depuis plus de vingt ans, H. Ramos est enfermé dans un pénitencier où il ne côtoie que les classes les plusdangereuses de la société brésilienne :dealers, maquereaux, assassins,violeurs… Pendant toutes ces annéesd’enfermement, il a écouté et entendubeaucoup d’histoires. Pavillon 9, la dernière des 23 nouvelles, est uneparfaite démonstration de la démarchelittéraire de Ramos : l’auteur nousraconte, de l’intérieur, la plus grandetuerie jamais exécutée par les forces de l’ordre dans une prison du Brésil.Pavillon 9 est un témoignage quimarque le lecteur au fer rouge.

RIBEIRO, DARCYUtopie sauvage : souvenirs del’innocence perdue, une fableGallimard, 1990 (Du monde entier)

D’une voix érudite, moqueuse etlibertaire, D. Ribeiro s’élève contre la destruction de la communauté des Indiens et entend faire tomber les nombreux préjugés dont ils sontvictimes. Ici on découvre commentGasparino Carvalhal, lieutenant de la Glorieuse Armée Nationale, devientPitum chez les Amazones, puis ledrôlatique Zoreilles chez les Galibis. De l’Eldorado à la guerre de Guyane,

des tribus amazoniennes et sesmissionnaires, c’est un Brésil à la fois mythique et réel que l’on retrouvedans ce texte.

RIBEIRO, JOAO UBALDO

J. U. Ribeiro est né en 1941 dans l’État de Bahia. D’abord professeur de sciences politiques, puis journaliste,il se consacre désormais à l’écriture.Auteur de neuf romans (parmi lesquelsla fameuse saga Vive le peuple brésilien) et recueils de nouvelles, il estconsidéré comme un des romanciersbrésiliens les plus importants. La dimension sociale de son œuvre,ancrée dans le Nordeste du Brésil, se manifeste dans sa relecture de la formation de la société brésilienne et du processus, souvent douloureux, de métissage ethnique et culturel.

Vive le peuple brésilienSerpent à Plumes, 1999 (Fiction. Domaine étranger)

Viva a povo brasillero est un monumentde la littérature brésilienne etappartient autant au patrimoinelittéraire latino-américain qu’aupatrimoine littéraire mondial. Publié en 1984 au Brésil, cet hymne au peuplebrésilien a connu un immense succès.Beaucoup y ont vu un pendant brésilienà Cent ans de solitude de Gabriel GarciaMarquez. Les épisodes majeurs del’histoire brésilienne y sont traités : la période de l’indépendance et del’esclavage, la Guerre du Paraguay(1865-1870) qui opposa des esclaves à des Indiens Guarani, la pénétrationdes croyances africaines.

Le sourire du lézardSerpent à Plumes, 1998

Alors qu’Angelo Marcos Barreto,médecin et politicien corrompu,apprend qu’il est atteint d’un cancer, sa jeune femme, Ana Clara, confie à son amie Bebel ses frustrationssexuelles et se lance dans une équipéeamoureuse avec Joao Pedroso,biologiste devenu pêcheur. Cependant,le docteur Lucio Nemesio est soupçonnéde s’être livré à des manipulationsgénétiques sur des embryons humains.Le Sourire du Lézard pose la question de l’homme et de son avenir, desturpitudes morales et sexuelles ; il mêle de brillantes considérations sur la foi et sur la science et s’inscrit dans la lignée des grands romanslatino-américains.

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ROSA, JOAO GUIMARAESDiadorimAlbin Michel, 2006 (Grandes traductions)

À travers amours et guerres, envoûtépar l’énigmatique Diadorim, évoquanttoutes les aventures qui firent de lui un preux jagunço, un gardien detroupeaux, Riobaldo raconte lesjournées encore brûlantes passées de bataille en bataille, les longueschevauchées à méditer sur la vie et la mort, dans le décor aride du Sertão,lieu de l’épreuve, de la révélation et de la confrontation à l’infini. Diadorimapparaît d’ores et déjà, au même titreque Don Quichotte, La Chanson deRoland ou Faust pour la traditioneuropéenne, comme une œuvremythique de dimension universelle.

Du même auteurPremières histoires

RUAS, TABAJARALa fascinationMétailié, 2005 (Bibliothèque brésilienne)

Un entrepreneur au bord de la faillitehérite d’une grande propriété dans lesud du Brésil. Ce qui aurait pu être sa chance se révèle être sa perte. Au cours d’un séjour dans la vieillemaison, fasciné par la violence quimarque l’histoire de sa famille, en proie à des sensations étranges, il selaisse aller à l’ivresse du pouvoir desassassins. Dans un paysage qui a été témoin de guerres fratricides etd’impitoyables massacres, l’auteurconstruit avec une grande économie de moyens une ambiance étouffante qui aboutit à l’incarnation moderne et néolibérale de cette violencedémoniaque.

SCLIAR, MOACYRLe carnaval des animauxPresses de la Renaissance, 1987 (Les Nouvelles étrangères)

À travers ces 23 nouvelles, M. Scliar,écrivain brésilien d’origine juive russe,à la manière d’un fabuliste médiéval,raconte les espoirs, les dérapages, lespeurs et les drames des hommes face à la modernité : les larmes de la vacheCarole, les mondes cruels de l’enfance,la vieillesse du capitaine Marvel, lelapin au coït rapide, le dressage –contre les vagabonds – du tout petitchien ultra moderne japonais, KarlMarx au Brésil et les trains immobilesqui se souviennent de destinationseffroyables, de l’Holocauste.

SOUZA, MÁRCIOMad MariaBelfond, 1986 (Littérature étrangère)

Mad Maria, la locomotive, avancelentement, ouvrant le chemin de la “civilisation” à travers la forêtamazonienne, elle roule au rythme de la réalisation de la ligne Madeira-Maimoré. Autour de constructions aussi folles qu’inutiles gravitent desingénieurs allemands, des financiersanglais, messagers de la modernité encette fin de XIXe siècle, des politiciensde Rio et la douce Consuelo, qui va voir son piano à queue sombrer dansles eaux boueuses du grand fleuve en même temps que son mari. M.Souza nous raconte la constructionpassionnante et réelle d’un chemin defer dont le seul effet a été la destructionde la forêt et de ses habitants.

TELLES, LYGIA FAGUNDES

L. F. Telles est née en 1923 à São Paulo.Romancière et nouvelliste, elle est l’un des écrivains majeurs du Brésil.Lauréate du prix Camões en 2005, plushaute distinction littéraire en langueportugaise, elle est l’une des troisfemmes à faire partie de l’Académiebrésilienne des lettres. Parmi lavingtaine d’ouvrages qu’elle a écrits,beaucoup ont été traduits à l’étranger.

Les pensionnairesStock, 2005 (La cosmopolite)

Publié pendant les années noires de la dictature militaire au Brésil, Les Pensionnaires met en scène le destin de trois étudiantes dans unfoyer catholique pour jeunes filles deSão Paulo au début des années 1970.Chacune incarne à sa façon lesaspirations et les doutes d’unegénération qui a grandi à une époquepartagée entre censure politique, ordremoral et libération sexuelle. L. F.Telles, en digne héritière de VirginiaWoolf, signe ici une œuvrepolyphonique, oscillant entre violence,sensualité et innocence. Considérécomme son chef-d’œuvre, LesPensionnaires est devenu un classiquede la littérature brésilienne.

Un thé bien fort et trois tassesSerpent à Plumes, 1995 (Motifs)

Un saxophoniste regarde passer lesamants de sa femme, une cantatrice se perd dans la nuit trouble de Shangai,une jeune fille se prépare pour le bal…deux par deux, trois par trois, les êtres

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se rencontrent, s’aiment, s’affrontent, se tournent le dos, se déchirent et se tuent, sous le scalpel acéré etpatient de L. F. Telles. Avec uneélégance que ne dément jamais le trouble qu’ils provoquent, les récits se déploient, à la fois trèssimples et construits commed’implacables machines de mort.

Du même auteurLa discipline de l’amourLa structure de la bulle de savonLa nuit obscure et moi non plus

TORRES, ANTÔNIOCette terreMétailié, 1984 (Bibliothèque brésilienne)

“Cette terre m’appelle, cette terre me rejette. Cette terre me rend fou.Cette terre m’aime." Que decontradictions dans le monologueconvulsif de Totonhim, fils cadet d’une famille nombreuse nordestine qui se désagrège. Souvenirs, délires et cauchemars d’existences brisées par la sécheresse. Récit où le présentet le passé cohabitent avec le discoursprophétique. Lutte entre les forcesd’attachement à la terre et la séductionde la capitale industrielle, Sào Paulo.

VERÍSSIMO, ÉRICOLe temps et le ventvol. 1 : Le continentvol. 2 : Le portrait de Rodrigo CambaraAlbin Michel, 1996-1998 (Grandes traductions)

Médecin des pauvres et caudillo parvocation, généreux et opportuniste,catholique et noceur, prédestiné àtoutes les trahisons intimes et auxintrigues politicardes, le portrait deRodrigo Cambara, un propriétaireterrien brésilien devenu dandy, à SantaFé, entre 1909 et 1920. “L’histoire de laformation de la nation brésilienne, denotre unité nationale, de l’originalité denotre culture nous est contée sousl’angle des populations du Rio Grande à travers des personnages inoubliables.[…] Ce que je puis dire et garantir, c’estqu’au Brésil il y a peut-être des romansaussi grands que Le Temps et le Vent.De plus grands je n’en connais pas."(Jorge Amado).

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DOCUMENTAIRES

APPRILL, CHRISTOPHETango : le couple, le bal et la scèneAutrement, 2008 (Mutations)

Avec ses icônes et son folklore, le tango séduit parce qu’il correspond à une sensibilité de notre époque: à la fois chic et populaire, pratique de la rue et de la scène artistique,culture du monde, traditionnel et branché. Danseur et sociologue, C. Apprill pointe le jeu des tensions du tango : le bal du milonguero et la scène avant-gardiste, les tenantsde la musique et ceux de la danse,Paris, Buenos Aires ou Rio de la Plata, l’homme et la femme, la chaussure à talon et les baskets,

tango ouvert ou fermé… Autant dedissymétries qui marquent cettecadence si particulière !

ARTHUS-BERTRAND, YANNL’Argentine vue d’en hautLa Martinière, 1996

Huitième pays du monde par sasuperficie, l’Argentine est le berceaud’une nature changeante et contrastée.Des terres flamboyantes des plaines dela Pampa aux sommets des gratte-cielde Buenos Aires, en passant par lesneiges éternelles de la cordillère desAndes, les photographies de Y. Arthus-Bertrand dévoilent la magie d’unpatrimoine naturel presque intact. FelisaLarivière accompagne son périple d’untexte très documenté, qui perce un peuplus le mystère que semble cacher cetteterre de contraste et de lumière.

LE CÔNE SUD

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CASTILLO, EDUARDOChili, 11 septembre 1973 : la démocratie assassinéeSerpent à Plumes /Arte Éditions, 2003 (Essais-documents)

Le coup d’État du 11 septembre 1973 a été un évènement historiquemarquant de l’histoire du Chili. Ce jour-là, le gouvernement du président démocratiquement éluSalvador Allende (socialiste) étaitrenversé par un coup d’État militairedirigé par le général d’armée Augusto Pinochet. Ce document réunit des contributionset témoignages sur le contexte de crise et de forte polarisation politique,sociale et économique dans lequel s’est déroulé cet événement, ainsi que sur la répression qui s’ensuivit.

CLASTRES, PIERRE Chronique des indiensGuayaki : ce que savent les Aché, chasseurs nomades du ParaguayPocket, 2001 (Pocket Terre Humaine)

Paru en 1972 chez Plon dans la célèbre collection Terre Humainede Jean Malaurie, ce livre est un témoignage sur l’un des dernierspeuples chasseurs collecteurs de la forêt tropicale au Paraguay. Un an de séjour chez ces Indiens a permis à l’auteur (1934-1977),anthropologue, chercheur au CNRS,d’accéder au plus intime de leurexistence et de nous en rapporter ce livre admirable.

COATALEM, JEAN-LUC Mission au Paraguay : récit de voyage en Amérique du SudTable ronde, 2009 (La petite Vermillon)

Le Paraguay ? Un bizarre, voireimprobable pays d’Amérique latine !L’écrivain voyageur français, globe-trotter effréné, s’est installépendant deux mois sur ces terres qui hésitent entre solide et liquide, entre quiétude et torpeur, entre illusion et réalité. Il y fait de drôles de rencontres : un fakir lyonnais, des colonies demennonnites, quelques Allemandslouches et des femmes esseulées… Il fait vivre ce pays par un récit alerte,moqueur, un rien désabusé où se mêlent tendresse et dérision.

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LE BOIS DES MISSIONS :SCULPTURES BAROQUES DU PARAGUAY =LA MADERA DE LAS MISIONES :IMAGENES BARROCAS DEL PARAGUAYExposition. Sarrebourg, Muséedu pays de Sarrebourg (2007)Musée du pays de Sarrebourg, 2007

Cette exposition donne à voir les ruines des missions paraguayennesappelées “réductions jésuites”. À travers les statues et retables en boispeint, symboles du syncrétisme élaboré entre les canons artistiques du Vieux Continent et l’esthétiqueguarani, se reflète la sensibilité desIndiens qui les ont sculptés. Magnifique catalogue bilingue(français-espagnol) avec desphotographies de Ferrante Ferranti.

CALVEIRO, PILARPouvoir et disparition : les camps de concentration en ArgentineLa Fabrique, 2006

Rescapée des centres de torture sous la dictature militaire argentine,P. Calveiro revient sur l’expérienceconcentrationnaire pour s’interrogersur la genèse, la nature et lesmodalités d’un pouvoir totalitaire fondé sur le principe de disparition. En analysant les aspects, mécanismeset protagonistes de cette logique dedisparition, elle explique ce passé pour en dégager des clés politiques.

CAPDEVILA, LUCUne guerre totale : Paraguay, 1864-1870 Presses universitaires de Rennes, 2007 (Histoire)

Une analyse de la complexité et de la singularité de la guerre dite de laTriple Alliance, qui opposa le Paraguay à l’Uruguay, l’Argentine et le Brésilde 1864 à 1870. Plus de la moitié deshabitants du Paraguay disparaîtrontpendant ces années, dont plus de 80 %des hommes. L’auteur étudie l’impactconsidérable qu’a eu l’évènement dans les mentalités de la sociétéparaguyaenne. C’est le premier ouvragede niveau universitaire présenté enfrançais sur l’importance de ce conflitassez méconnu en Europe. S’ajoute àcette étude une source inédite, soit 240pages de la correspondance des consuls français de l’époque.

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CORMIER, DAVIDArgentine : la conquête du SudGeorama, 2010 (Un regard sur notre monde)

“Les Mexicains descendent desAztèques, les Péruviens des Incas et les Argentins d’un bateau”. Si la blagueest bien connue, elle révèle la jeunessed’une nation à peine bicentenaire, quipoursuit sa propre conquête et sonémancipation à l’égard d’une Europequi la marque encore culturellement.Mais il existe bien un mythe argentinrenforcé par son éloignement et par les merveilles de son infini territoire.Pampa, gauchos, tango, Ushuaïa, Terre de Feu, Patagonie, gastronomie,football…

DLOUHY, CARLOUltimo Paraguay : expéditionset aventures du Muséumd’histoire naturelle de Genèveau ParaguayArtisans-Voyageurs, 2009

Il y a une vingtaine d’années, deschercheurs du Musée d’histoirenaturelle de Genève ont entamé le recensement de la faune et de la flore du Paraguay. Le récit de cesexpéditions par leur guide C. Dlouhypermet de rendre compte de labiodiversité du lieu, de découvrir lesforêts du Haut Parana, le Chaco, lessources du Nord ou les marais du Sud.

DUJOVNE ORTIZ, ALICIAEva Peron : la madone des sans-chemiseGrasset, 1995

Biographie de la deuxième femme duchef d’État argentin Juan Peron, qui serendit populaire en prenant la défensedes plus déshérités, les descamisados.Toute l’ascension d’Eva est décriteminutieusement, depuis ses débutsmédiocres de comédienne jusqu’à sarencontre avec Peron. Leur histoired’amour se transforme en une histoirede pouvoir dont les véritables rapportssont mis en lumière.

FORTON, JACPinochet : le procès de la dictature en FranceToute latitude, 2009 (Regard latino)

3 000 morts et disparus, plus de 30 000personnes torturées : c’est le bilan dela dictature d’Augusto Pinochet au Chili

(1973-1990). Parmi les victimes, quatremilitants français ont disparu durantles premiers mois de la dictature.Après de nombreuses annéesd’impunité, la France s’apprête à jugerles responsables de leur disparition.Pinochet est mort en 2006. Les accusés, ses complices, serontabsents. Ce procès n’en est pas moinsessentiel à la lutte contre l’impunitédes régimes violant les droits humains.

HACHTROUDI, FARIBAPÉTERS, LAURENT Le Chili, sur les traces de NerudaSeuil, 2005

La journaliste et le photographe onttraversé le Chili sur les pas du prixNobel chilien de littérature, PabloNeruda. Guidés par les vers du poète,ils font le récit d’une remontéevertigineuse de 4 000 kilomètres, dusud au nord de ce pays couché entrecordillère des Andes et océan Pacifique.C’est aussi le récit d’une histoired’amour : celle d’un poète pour saterre, celle d’un peuple pour sa liberté.

HUCHON, THOMASSalvador Allende : l’enquête intimeEyrolles, 2010

C’est à partir d’entretiens récents et de témoignages personnels que T. Huchon construit un texte exclusif, où l’originalité d’une forme dynamique se nourrit d’informations inédites.Documenté et vivant, il éclaire del’intérieur la figure de l’hommepolitique, dont il révèle à la fois lecharisme et la complexité. II revisiteainsi l’histoire contemporaine du Chili,patrie du socialisme démocratiquelatino-américain, qui n’a pas finid’exploiter toute la richesse de son héritage.

HUDSON, WILLIAM HENRYSous le vent de la pampaPayot, 1994 (Petite bibliothèque Payot. Voyageurs)

Naturaliste de génie, salué comme le Balzac de la nature, Hudson aenflammé l’imagination des jeunesécrivains. Il décrit ici la pampaargentine comme elle n’avait jamais été décrite, dans sa splendeur et sa sauvagerie première.

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HURET, JULESBuenos Aires : récitMagellan & Cie/Géo, 2009 (Heureux qui comme…)

En 1909 et 1910, le reporter J. Huretparcourt l’Amérique du Sud pour lecompte du Figaro. Au printemps 1910, il se trouve à Buenos Aires où se tientl’Exposition universelle. Il décrit les différents aspects de cette villebouleversée par les grands chantiersd’embellissement : quartierspopulaires, écoles, prisons… Le maîtredu reportage met à nu la “Reine duPlata” sans en éluder l’histoire.

LISCANO, CARLOSLe fourgon des fous : récitBelfond, 2006 (Littérature étrangère)

Montevideo, 1972. C. Liscano est jeté en prison par le régime militaire. Ilsubit la torture, les humiliations, lahonte, l’absurdité d’un système qui veut lui faire avouer quelque chose qu’il ne sait pas. Mais il expérimenteaussi la résistance envers et contretout, l’amitié avec ses camaradesd’infortune, l’urgence de l’ouverture au monde et, par-dessus tout, lepouvoir libérateur de l’écriture. Treizeans plus tard, il est embarqué dans unfourgon qui va le mener vers la liberté.Une liberté douloureuse, impossible…Un récit pudique et bouleversant.

MÉDIGUE, ALICEMémoires latino-américainescontre l’oppression :témoignages d’exilés du Cône sud (1960-2000)Indigo et Côté-Femmes, 2008

Contraints à l’exil ou à la clandestinité,six Latino-Américains (cinq Chiliens etun Argentin) témoignent de la dictaturequi a régné sur leur pays dans les années 1970, de leur résistance à l’oppression, au déni et à l’oubli.Participant en France à l’univers des penas, des cabarets engagés, ils expriment leur militantisme àtravers la chanson, la poésie et l’art.

MICHAUD, OLIVIERZALIO, MICHELChili, infinies latitudesCacimbo, 2004

Chile, ou jadis, en langue aymara, “là où la terre se perd dans la mer”. Au fil des pages, du nord au sud, nous

découvrons les plus beaux paysages du Chili, et de sa terre minéralesculptée par l’eau et le vent, par la lave, la glace et le sel, depuis près de25 millions d’années. De l’Altiplano aux espaces désertiques de l’Atacama,de la Région des lacs à l’archipel deChiloé, de la Patagonie au parc Torresdel Plaine, en passant par Valparaiso et l’île de Pâques. Tel un carnet devoyage, d’images, de lumières etd’infinies latitudes…

PRŒNZA, ANNESAAVEDRA, TEOLes évadés de SantiagoSeuil, 2010 (Biographies-Témoignages)

Le 30 janvier 1990, 49 prisonnierspolitiques du régime de Pinochet sesont évadés de la prison centrale, sansviolence, sans coup de feu, s’extrayanttour à tour de l’étroit boyau qu’ils ontmis un an et demi à creuser. Vingt ansplus tard, les hommes, toujours en exil,racontent enfin leur grande évasion :les plans prévus et abandonnés,l’organisation minutieuse du travail et de l’équipe, les affrontementspolitiques, la patience, l’ingéniosité,l’abnégation des uns, la ruse desautres, les amis du dehors, et, surtout, le secret à garder…

SEPULVEDA, LUISLa folie de PinochetMétailié, 2003 (Bibliothèque hispano-américaine)

En 1973, le général Pinochet prend le pouvoir au Chili en assassinant ladémocratie et des milliers de citoyensde ce pays. Une répression sanglantes’abat sur le pays. Le 16 octobre 1998,Pinochet est arrêté en Angleterre, puisremis au Chili. Entre l’automne 1998et 2000, L. Sepulveda a écrit dansdifférents journaux comme LaRepubblica en Italie, El Pais en Espagne,TAZ en Allemagne, Le Monde en France,des textes entre articles politiques,chroniques et littérature, pour évoquerces événements et leurs conséquences.

STURZENEGGER-BENOIST, ODINAL’ArgentineKarthala, 2006 (Méridiens)

Histoire et anthropologie de l’Argentine.Les civilisations du passé, avec la longue lutte des populationsamérindiennes, sont présentées ainsiqu’un panorama de la vie politique,

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sociale et économique d’aujourd’hui.Les aspects originaux de la culture dece pays sont également abordés : letango, le maté, le football, le cinéma de Fernando Solanas…

TEITELBOIM, VOLODIAGabriela Mistral publique et secrète : biographie du premier prix Nobel latino-américainL’Harmattan, 2003 (Horizons Amériques latines)

Premier écrivain d’Amérique latine à obtenir le prix Nobel de littérature (en 1945), Gabriela Mistral (1889-1957) jouit d’un grand prestige dans son pays.Éducatrice, diplomate, féministe etpoète, elle fut une auteure engagée qui n’épargnait aucun de ceux quifaisaient régner l’injustice. Elle estnotamment reconnue comme unepionnière des combats pour la dignitéféminine. Sa poésie est faite desimplicité, ce qui rend ses textesproches du peuple qu’elle n’a jamais renié.

VARGAS LLOSA, MARIOVoyage vers la fiction : lemonde de Juan Carlos OnettiGallimard, 2009 (Arcades)

À l’occasion du centenaire de lanaissance de Juan Carlos Onetti,Vargas Llosa nous propose ici salecture la plus personnelle de l’œuvredu romancier et novelliste uruguayen.Récompensée plusieurs fois, l’œuvred’Onetti se distingue par une originalitéextrême qui tient, pour l’essentiel, à l’édification d’un monde fictif àl’intérieur de la fiction, avec pourobjectif l’évasion de la réalité par le rêve et l’affabulation.

Vivre en Argentine Taschen, 2008 (Jumbo)

Quand il s’agit de décorer leursintérieurs, les argentins savent comme personne marier l’ancien et le moderne, mêlant les touches de couleurs subtiles et les beauxtextiles, intégrant dans leur palettearchitecturale les superbes paysagesqui les entourent. Cet album est uneinvitation à parcourir des demeures,des appartements, des ranchs, desestancias, des haras, un opéra vieux de cent ans où a chanté Maria Callas.Avec des photographies de RicardoLabougle.

WÖHRL, ANN-CHRISTINEMontevideoLe Passage, 2003

Fondée en 1724, Montevideo fut érigéecomme un mur de défense plutôt quecomme une ville afin de protéger lesEspagnols des sièges des Portugais etdes attaques de flibustiers et corsairesfrançais et anglais. Située au dessusd’une baie naturelle, sur la rive nord duRio de la Plata, la ville abrite 1,5 millionde personnes. C’est l’enchantement dece cosmopolitisme que nous raconte celivre de photographies : la Rambla et lecentre historique, le stade Centenarioet les danses du Carnaval, les vertigesde la grande avenue et le charmetranquille des places de quartier.

LITTÉRATURE

ARGENTINE

AIRA, CÉSARLes nuits de FloresBourgois, 2005

Obligé de recommencer à travailler àcause de la crise argentine, un vieuxcouple à la retraite accepte un emploi de livreurs de pizzas à domicile. Ils seretrouvent confrontés aux conséquencesde cette crise économique (drogue,violence, etc.). Avec Les Nuits de Flores,C. Aira continue à édifier la mythologiede ce quartier de Buenos Aires où ilhabite, dans une fascinante proximitéavec ses personnages, depuis 1967.

Du même auteur  VaramoLa preuve

CHILI

ALLENDE, ISABEL La maison aux espritsFayard, 1994

Dans un pays qui ressemble au Chili, sedéroule une saga autour du patriarcheEsteban Truba : entre les maîtres, lesbâtards, les femmes de la maison, lesdomestiques, les paysans du domaine,se nouent et se dénouent des relationsd’amour, de mort, de folie douce oubestiale… I. Allende a reçu le prix duGrand Roman d’évasion en 1984.

Du même auteur Eva Luna Portrait SépiaInès de mon âme

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ARGENTINE

ARLT, ROBERTOLes sept fousBelfond, 1985 (Littérature étrangère)

Dans le Buenos Aires des années 1930,sept fous projettent de fonder une sociétésecrète financée par les bénéfices d’unréseau de maisons closes et destinée à provoquer, en dernière instance, larévolution dans le pays et dans le monde.Incapables de la mettre en pratique, ilsse détruisent les uns après les autresdans le crime et la démence profonde. Ce roman a été une véritable bombe dans les lettres argentines.

Du même auteur Les lance-flammes Eaux-fortes de Buenos Aires

URUGUAY

BENEDETTI, MARIOSEGUÍ, ANTONIOHistoires de ParisEsperluète, 2009 (Hors-formats)

L’exil, la solitude, l’amour et l’amitiétraversent les quatre nouvelles quicomposent ce recueil. Elles ont un lieucommun, Paris, celui des années 1960et 1970, et décrivent une ville que les exilés tentent de s’approprier. Les nouvelles de Benedetti sontuniverselles: elles touchent à l’exil dansses racines, à l’espace de la ville, à lafolie de la fuite et aux amours brisées.

ARGENTINE

BERTI, EDUARDOTous les FunesActes Sud, 2005 (Le cabinet de lecture)

Un professeur octogénaire tente decataloguer tous les Funes de la fictionen langue espagnole. De tous les Funesrassemblés par Funès, le plus célèbreest sans doute celui de Borges, l’héritierdu Memory de Hitchcock dans Les 39marches, un jeune homme qui, dans sapauvre cabane de la campagneuruguayenne, est condamné à sesouvenir de tout, jour après jour et nuitaprès nuit, jusqu’à sa mort précoce àl’âge de 21 ans.

ARGENTINE

BIANCIOTTI, HECTOR L’amour n’est pas aiméGallimard, 1983

Recueil de nouvelles emblématiquesd’H. Biancotti : l’Argentine, l’Europe, le monde, la mémoire et la nostalgie

d’une vie différente qui aurait pu être la nôtre, le moment où le destin d’unhomme se révèle, la vanité de se croirevertueux ou coupable alors que l’onn’obéit, peut-être, qu’à une immuablenécessité, le passé considéré comme le seul avenir de l’homme, l’énigme dela douleur… voici quelques-unes desobsessions de l’auteur.

ARGENTINE

BIOY CASARES, ADOLFOA. Bioy Casares est né à Buenos Airesen 1914. Elevé par un père passionnépar les Lettres, l’auteur écrit sonpremier roman à onze ans. En 1932, ilrencontre Borges et celle qui deviendrasa femme, Silvina Ocampo. Tous deuxl’encouragent à abandonner ses étudespour se consacrer à l’écriture. Borgeset Bioy Casares forment un duo trèscréatif puisqu’ils coécrivent plusieursœuvres sous le pseudonyme H. BustosDomecq. Bioy Casares laisse une œuvreimportante où le fantasme et la réalitése superposent dans une harmoniemagistrale. La construction parfaite deces récits est sans doute lacaractéristique que souligne le plus lacritique littéraire à propos de sonœuvre. Il meurt à Buenos Aires en 1999.

L’invention de MorelR. Laffont, 1995 (Pavillons)

Sur une île déserte, un justiciable enfuite découvre des choses fantastiques.Répétées à l’infini, les images desanciens habitants de l’île parcourent lepaysage, figées dans un discourséternel. L’amour du fugitif envers l’undes mystérieux personnages leconduira à découvrir Morel et samachine infernale, puis à intégrer sonmonde. Roman le plus connu de BioyCasares, il est considéré comme unclassique de la littérature fantastique.

La trame célesteR. Laffont, 1998 (Pavillons)

Un écrivain jaloux hanté par le souvenird’un amour perdu, une enquête sur unmystérieux manuscrit hongrois,l’amnésie soudaine d’un capitaine, lescurieux pouvoirs d’une statuette sur leshommes. Le lecteur retrouvera dans cesnouvelles les thèmes et les personnageschers à Bioy Casares, des individus prisau piège d’une réalité banale maisvaguement inquiétante qui basculelentement vers le fantastique. L’auteurne livre jamais entièrement la clé del’énigme: au lecteur de déchiffrer, à sesrisques et périls, la trame cachée du réel.

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CHILI

BOLANO, ROBERTOAmuleto Les Allusifs, 2002

En septembre 1968, pour échapper à la police qui envahit l’université de Mexico, Auxilio Lacouture,Uruguayenne amie des poètes et de la poésie, se cache au quatrième étagede la faculté de philosophie et lettres et passe treize jours et treize nuits dans les toilettes des femmes. Dans cetisolement, elle raconte son histoire,dans un vaste récit qui mêle passé etfutur, évoquant les jeunes gens qu’ellea connus à l’université – générationbientôt sacrifiée – et les événements de ces années troubles qu’elle atraversées comme une ombre.

Etoile distanteBourgois, 2002

Roman noir, qui mêle histoire,politique, art et horreur. Il met en scènela vie d’un jeune homme qui exerce defaçon très étrange l’art de l’écriture enassassinant quelques femmes sous ladictature de Pinochet. Mais tôt ou tard il sera rattrapé par les familles desvictimes. R. Bolano exerce son sens del’humour, son goût de la parodie et sasingulière imagination et nous livre uneméditation sur le mal dans ce qu’il a deplus fascinant et sobrement médiocre,mais aussi sur son rapport à la littérature.

ARGENTINE

BORGES, JORGE LUISNé en Argentine en 1899, Borgesdécouvre sa vocation à l’âge de six ans. Il étudie et séjourne en Europe où il acquiert une culture cosmopolite etfréquente les milieux ultraïstes quiinfluenceront ses premiers recueils de poésie. C’est seulement dans lesannées 1960, lorsqu’il délaisse la poésiepour la fiction narrative, qu’il accède à la reconnaissance internationale.Auteur à la fois cosmopolite etamoureux de sa ville, Buenos Aires, et de son pays, Borges a produit uneœuvre multiple et déroutante qui a eu une influence considérable sur la littérature argentine. Il s’est éteint à Genève en 1986.

L’AlephGallimard, 1977 (L’imaginaire)

L’Aleph est un recueil de dix septnouvelles mystérieuses, à la frontièredu conte métaphysique et du récit

fantastique, voire de l’énigme policière,qui répètent à l’infini de troublantessymétries. On y retrouve les thèmes de prédilection de l’auteur : les nombreuses références littéraires,philosophiques et religieuses, lamétaphysique, les labyrinthes, l’infini,la mort, l’immortalité. Ce recueil estconsidéré comme le recueil de la maturité de Borges conteur.

La proximité de la mer : uneanthologie de 99 poèmesGallimard, 2010 (Du monde entier)

Si Borges a recours aux mêmesobsessions et paradoxes qui ont fait la célébrité de ses récits (labyrinthes,tigres et miroirs, jeux sur le temps,l’espace ou l’identité, mais aussimythologie de faubourgs, de malfrats,de guitare et de couteaux), c’est moinspour nous plonger et nous perdre dansleur fascinant vertige, que pour lesinterroger ou nous en communiquerl’inquiétante familiarité. Dans sespoèmes, quelque chose hésite, entre le vers bien frappé et la confidencechuchotée, entre l’épique et l’élégiaque.

PARAGUAY

CORTI, EUGENIOLa terre des GuaranisL’Âge d’homme, 2008

Ce roman, écrit en italien, ressembleplus à un scénario de théâtre ou à un script de film. Il retrace, auXVIIIe siècle, le périple de missionnairesjésuites autorisés par le gouverneur du Paraguay à évangéliser troisterritoires. Ces Jésuites fondent ainsiles premières missions catholiques– appelées “réductions” – pour les tribus guaranis et guayras. Ce sont de véritables États théocratiques avecune organisation sociale utopique.E. Corti a peint une superbe fresquehistorique sur trois générations, nousfaisant vivre les vicissitudes d’unecommunauté guarani.

CHILI

COLOANE, FRANCISCOTierra del fuegoPhébus, 1998 (D’aujourd’hui. Etranger)

Publié en 1963, Tierra del Fuegose distingue d’un simple recueil denouvelles à la fois par l’unité des récits, par celle des paysages désolésou grandioses qui leur servent de cadreet par les thèmes récurrents qui lestraversent : histoires de folie et de mort.

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Les personnages sont tous plus oumoins des exilés : gauchos condamnésà peupler de mauvais rêves leursolitude, marins attachés au service de rafiots hors d’usage, insurgés enfuite, chasseurs de phoques, parias de toutes les nations…

Du même auteur  Le dernier mousse

ARGENTINE

CORTAZAR, JULIO Le livre de ManuelGallimard, 1973

Manuel est un bébé latino-américain de Paris. Ses parents et leurs amiss’efforcent de lui bâtir un monde plushumain, plus riche, mais surtout plusdrôle. Ils lui fabriquent un livre delecture où se côtoient les informationsles plus variées, allant du sinistre à l’insolite, car ces révolutionnairestiennent avant tout à garder le sens de l’humour. Prix Médicis étranger.

Crépuscule d’automneCorti, 2010 (Ibériques)

Testament hétéroclite, couturé de douleurs et de joies, Crépusculed’automne a été assemblé par l’auteurà la fin de sa vie, avant qu’une leucémiene l’emporte à Paris en 1984. La nostalgie illumine ces écrits surl’amour, composés à différentes étapes d’une existence aussi exaltéequ’insoumise. Remarquablementtraduite par Silvia Baron Supervielle,cette poésie frappe par sa musicalitéheurtée, exsangue et soudainprimesautière. La noirceur n’y est qu’un refuge provisoire.

URUGUAY

DELGADO APARAÍN, MARIO La ballade de Johnny SosaMétailié, 1994 (Bibliothèque hispano-américaine)

En prenant le pouvoir, les militaires ontdécidé de faire de Johnny Sosa, rockerdans un bar louche, un grand chanteurde boléro. Ils lui font faire un dentier et donner des leçons par un vieux ténoritalien. Mais un jour, Johnny prendconscience de ce qu’on fait de lui et se révolte. Constamment dialogué, ce texte vif et enlevé se présentecomme un pied de nez aux dictaturesd’Amérique latine et une ode (en sourdine) à la dignité humaine. Ce roman a reçu le prix Littérature en 1988.

CHILI

DÍAZ ETEROVIC, RAMÓNLa mort se lève tôtMétailié, 2004 (Bibliothèque hispano-américaine)

Santiago du Chili. Heredia est détectiveprivé et solitaire. Une nouvelle affairel’empêche de retrouver un vieil amour.Il doit enquêter au cœur d’un réseau de complicités secrètes mêlant ancienspoliciers de la dictature, trafiquantsd’armes et juges vénaux. Mais au coursde cette recherche, un ange inattenduva croiser son chemin.

CHILI

DONOSO, JOSÉL’obscène oiseau de la nuitSeuil, 1990 (Points. Roman)

Bien que son œuvre ait contribuée au fameux “boom” du roman latino-américain, J. Donovo reste injustementméconnu en France. Dans la lignée deGoya, l’auteur créé un monde hallucinéoù le paradis est peuplé de créaturesdifformes, une île d’Utopie inversée,symbole de notre monde. Il estégalement l’auteur de Couronnementet du Jardin d’à-côté.

PARAGUAY

ESPÍNOLA, LOURDES Encre de femmeIndigo et Côté-Femmes, 1997

Ce petit recueil de poèmes, bilingue, le premier de l’auteure à être traduit enfrançais, est celui de la poésie intimisted’une femme d’Amérique latine, aubord du corps et du cœur. Née en 1954à Asuncion, L. Espínola assumel’écriture comme un acte de combat,une bataille en tant que création,production opposées au rôle pseudo-biologique (en réalité culturel) de la femme-mère-reproductrice.

ARGENTINE

FRESÁN, RODRIGO Vies de saintsPassage du Nord-Ouest, 2010 (Traductions contemporaines)

Trente trois ans se sont écoulés depuisl’inauguration du IIIe millénaire. À peine élu, le nouveau souverain pontifJésus II est assassiné à l’intérieurmême du conclave. Et les rouleaux de Qumrân ont disparu. Au petit matin, le Chasseur de saints – le dernier de sa lignée – quitte le Vatican. Il se saitmaudit et n’ignore pas que Thomas leJumeau immortel l’attend à Canciones

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Tristes où tout a commencé et doit finir.À bord de l’engin qui le rapproche duroyaume des anges, le Chasseur desaints fourbit ses armes consacrées.

URUGUAY

GALEANO, EDUARDO Jours et nuits d’amour et de guerreAlbin Michel, 1987

L’auteur des Veines ouvertes del’Amérique latine poursuit son œuvre demémorialiste et de voyageur infatigable.Aux portraits des leaders rencontrés:Peron, Allende, Che Guevara, Castro…il mêle ceux des hommes et desfemmes qui l’entourent, aux prises avec un quotidien singulièrement dur.

Du même auteur La Chanson que nous chantons

ARGENTINE

GELMAN, JUAN Lumière de mai : oratorioTemps des cerises, 2007

Ce poème-oratorio donne la parole aux“folles de mai", aux militaires et à leursvictimes, pendant la dictature militaireen Argentine. Il évoque la souffrancedes mères de la plaza de Mayo àBuenos Aires, leur espoir de retrouverleurs enfants disparus et leur luttecontre la torture et les enlèvements.

ARGENTINE

GÜIRALDES, RICARDO Don Segundo SombraPhébus, 1994

Publié en 1926, un an avant la mort de son auteur, Don Segundo Sombraest l’une des œuvres majeures de lalittérature argentine qui initie le lecteuraux rituels de la vie de gaucho argentindans les grands espaces de la pampa.Véritable ode à l’Amérique des gauchos,le roman de R. Güiraldes est avant toutla célébration d’une absolue liberté.

CHILI

HUIDOBRO, VICENTEAltaigleUnes, 1996

Poème en sept chants du poètesurréaliste et écrivain chilien (1893-1948), considéré comme son chef-d’œuvre. Huidobro est connu pour sonimportante œuvre poétique et pour êtrele fondateur du créationnisme, poésie

caractérisée par l’absence de signes deponctuation, la disposition des vers, lesthèmes non transcendantaux et lesimages extraordinaires.

CHILI

JODOROWSKY, ALEXANDRO Les araignées sans mémoire etautres fables paniquesAlbin Michel, 2010 (Espaces libres, n° 225)

Édité aux Humanoïdes Associés en 1980,ce recueil de “fables paniques”, dans lalignée du théâtre Panique – qu’il fondaavec Topor et F. Arrabal, en réaction aumouvement surréaliste – est un bijou de littérature expérimentale etpsychédélique qui livre en quelque 130textes une vision du monde hallucinée.Premier texte d’A. Jodorowsky paru enfrançais, il est un livre culte au Chili.

URUGUAY

LISCANO, CARLOS Le rapporteur et autres récits10-18, 2005 (10-18. Domaine étranger)

C’est dans une prison uruguayenne que C. Liscano a commencé à écrire ce recueil de nouvelles qui empruntentdivers genres ou formes : le policier, le conte picaresque ou le monologue. Il y rapporte des faits et des sentimentshumains auxquels il offre un sensabsolument inventif. Avec uneextraordinaire modernité, l’auteurparvient à mêler l’absurde au réalismeet la naïveté à la rage.

La route d’IthaqueBelfond, 2005 (Littérature étrangère)

Bandit uruguayen en cavale et échoué en Europe, Vladimir a eu sa chance: une femme suédoise, un enfant et lapromesse d’une régularisation. Mais laterreur du confort et sa soif absolue deliberté ont pris le dessus. Alors il a fui. DeStockholm à Barcelone, il va maintenantdécouvrir l’univers impitoyable des sans-papiers. De ses années d’oppressionsous la dictature uruguayenne à son exilen Europe, C. Liscano tire un romanpuissant et acerbe qui expose la partmaudite du monde occidental.

ARGENTINE

MALLEA, EDUARDO ChavesAutrement, 1996 (Littératures)

Au nord de la Patagonie, terred’aventuriers, en Argentine, débarqueun beau matin, un individu étrange

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muré dans son silence, Chaves. Ce mutisme qui frise l’autisme, le narrateur nous le rend sensible.Chaves, c’est l’homme seul maisconscient de l’être, contrairement auxautres, habité par ce sentiment del’inéluctabilité, de l’échec, de l’absurdede toute relation humaine.

ARGENTINE

MARTINEZ, TOMAS ELOY Le roman de PeronR. Laffont, 1998 (Pavillons)

À partir d’un épisode historique réel, le retour au pouvoir du général Peronaprès dix huit ans d’exil, et le massacrequi s’ensuivit à l’aéroport de BuenosAires, T. E. Martinez renouvelle lethème du despote, cher à la littérature latino-américaine. Il brosse le portraitpathétique et cruel d’un Peronvieillissant, impotent, dominé par son secrétaire particulier, ex-policieroccultiste et nécromancien, et Isabelita,sa troisième épouse.

URUGUAY

MONDRAGÓN, JUAN CARLOS Oriana à MontevideoSeuil, 2002 (Solo)

Oriana, tel est le nom qui se cache sousla mystérieuse signature d’OrchidéeSauvage, au bas des poèmes queretrouve Claudio, jeune dessinateurpublicitaire. Fouillant dans les archivesde la Bibliothèque nationale, il procèdealors à une enquête qui dévoile dessecrets menacés par l’oubli et nous fait découvrir l’histoire intellectuelle de l’Uruguay des poètes. Une aventureintérieure qui n’exclut pas la passion.

ARGENTINE

MUNOZ, JOSÉSAMPAYO, CARLOSCarlos Gardel : la voix del’Argentine (2 volumes)Futuropolis, 2008 et 2010

La vie de celui qui a donné ses lettres de noblesse au tango, Carlos Gardel.Retour sur ses dernières années:devenu une vedette, il enchaîne lestournées mondiales. Le cinéma sel’arrache également. Mais suite à unaccident d’avion, il meurt le 24 juin 1935près de Medellin, en Colombie. Les voixde deux exilés politiques, Munoz etSampayo, racontent l’Argentine, sonhistoire, son peuple et leur nostalgie du Buenos Aires de leur jeunesse.

CHILI

NERUDA, PABLO

Grand poète chilien né en 1904,P. Neruda (pseudonyme choisi enhommage au poète tchèque JanNeruda) est le chantre de l’Amériquelatine et des idées communistes. Il publie ses premiers poèmes à l’âgede quatorze ans. Lorsque la guerred’Espagne éclate en 1936, il s’engagedans le camp républicain contreFranco. Communiste militant etopposant politique, il est poursuivi parle régime chilien et doit fuir son pays.En 1971, il reçoit le prix Nobel deLittérature à New York et en profitepour dénoncer le blocus organisé parles États-Unis visant à mettre endifficulté le gouvernement de gauche.Il décède quelques jours après le putsch de Pinochet.

Chant généralGallimard, 1977 (Du monde entier)

Interdit au Chili, Chant général esttraduit dans le monde entier en 1951-1952 et est considéré comme un hymne à l’Amérique latine et auxnations opprimées. Il comprend quinzeparties, ensemble composite et diversqui brosse, en un panorama grandiose,une sorte d’immense fresque lyriqueet épique du continent américain,depuis les temps précolombiens, la conquête et l’indépendance jusqu’àl’histoire la plus récente. Il s’y mêlel’histoire des hommes, des indigènes,des clans, des factions, de leurscombats, de leurs révoltes, de leurs espoirs.

La Rose détachée et autres poèmesGallimard, 1979 (Du monde entier)

Les huit livres réunis dans ce recueil constituent l’œuvre poétiqueposthume de P. Neruda. Dans La rosedétachée, il s’interroge sur le mystèredes statues de l’île de Pâques“entourées par le silence bleu”. Dansles autres poèmes, l’auteur évoquel’homme vieillissant, la mutation dumonde, les amis russes ou exilés enUnion soviétique, l’Ile Noire, le droitaux faiblesses et aux erreurs sanslesquelles l’homme ne serait plusl’homme.

Du même auteur  Vingt poèmes d’amour et une chansondésespéréeJ’avoue que j’ai vécu : mémoires

CHILI

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Nouvelles du ChiliL’Instant Même, 2009

Les textes réunis dans cette anthologieréjouiront les amoureux de lalittérature latino-américaine. Vingt sixécrivains de toutes générations nous y offrent un portrait de la nouvellechilienne actuelle. Le Chili possèdeune très riche tradition littéraire, ilsuffit pour s’en convaincre d’évoquerles noms des deux prix Nobel GabrielaMistral et Pablo Neruda. La vivacitéd’écriture, le sens de la chute dont fontpreuve les auteurs de ces nouvellesparfois percutantes témoignent de ce dynamisme.

ARGENTINE

OCAMPO, SILVINAFaits divers de la terre et du cielGallimard, 1991 (L’Etrangère)

Dans ces nouvelles, le monde de S.Ocampo est en apparence celui del’univers quotidien. Cependant les limitesde cet univers quotidien ne cessent dereculer. Tout dans la réalité qu’elle décritdevient insidieusement plausible.

CHILI

OESTERHELD, HECTOR BRECCIA, ALBERTOBRECCIA, ENRIQUECheDelcourt, 2009

Reprise de la première biographie en bande dessinée du révolutionnaireChe Guevara publiée en Argentine en1968 et interdite par la junte militaireen 1973. Elle met en parallèle le récitdes derniers jours du révolutionnaireavec des épisodes clés de son enfanceet de sa vie.

URUGUAY

ONETTI, JUAN CARLOS

Né en 1909 à Montevideo, J. C. Onetti vit de journalisme et de littérature.Secrétaire de direction d’une revuehebdomadaire, il impose une nouvelleorientation de la littérature sud-américaine. Alors qu’il vit à BuenosAires, il écrit le cycle Santa Maria sur la ville fictive éponyme. De retour enUruguay, il dirige la bibliothèquemunicipale de Montevideo. Surveillé

par la police à partir de 1964, il estcondamné à la prison pour avoirparticipé à un jury littéraire qui arécompensé une nouvelle critiqueenvers la junte. Après sa libération, il s’exile en Espagne où il reçoit le prix Cervantes en 1980, plus hautereconnaissance littéraire du mondehispanophone. Il décède à Madrid en 1996.

Laissons parler le ventGallimard, 1997 (Du monde entier)

Louche médecin à Lavanda, Médina doit vite abandonner ses activités. Sousla férule de Frieda von Kliestein et dudouteux marchand de tableaux Carve, il revient à sa vocation première : lapeinture. Dernier volet d’un quatuorromanesque après Le Chantier,Ramasse-vioques et La Vie brève danslequel défile un cortège de solitaires, de jobards, de traîne-savates, defantômes aux visages glabres, degringos qui marchent vers le désastreen enjambant les décombres de mythes à jamais saccagés.

Du même auteur  La vie brèveDemain sera un autre jour

ARGENTINE

PAULS, ALANLe passéBourgois, 2005

Après avoir vécu douze ans avec Sofia,Rimini se sépare d’elle pour fuir uneosmose étouffante. Volant de sespropres ailes, il rencontre la jalouseVéra, Carmen qui lui donnera un enfant et la riche et vulgaire Nancy.Décomposé et devenu l’ombre de lui-même, il retourne auprès de Sofia,rattrapé par le passé qu’il prétendaitfuir. Prix Herralde 2003.

ARGENTINE

PINEIRO, CLAUDIALes veuves du jeudiActes Sud, 2009 (Lettres latino-américaines)

Dans une banlieue résidentielle etprivée de Buenos Aires, une poignéed’amis se réunissent chaque semaine,loin des regards, pour discuter entrehommes. Les épouses, exclues de cessoirées, s’appellent avec humour “lesveuves du jeudi". Un veuvage sommetoute agréable, jusqu’à ce funeste jour

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de la fin septembre 2001 où laplaisanterie s’avère prémonitoire : les hommes sont retrouvésélectrocutés au fond d’une piscine.

Du même auteurElena et le roi détrôné

URUGUAY

POSADAS, CARMEN DELa dame de cœursSeuil, 2007 (Cadre vert)

Biographie romancée de la belle Otero,icône de la séduction féminine,aventurière et demi-mondaine qui arégné sur le Paris de la Belle Epoque. vingt années de gloire au coursdesquelles la danseuse espagnole aamassé une fortune considérable, séduitdes centaines d’hommes et inspiré de nombreux artistes. Une femme libre, qui a décidé de se retirer du monde à l’âge de 46 ans pour que personne ne soit le témoin de sa déchéance,faisant ainsi de sa vie un mythe.

ARGENTINE

PUIG, MANUELLe baiser de la femme araignéeSeuil, 1986

Dans la prison de Buenos Aires, deux jeunes hommes très différentspartagent une même cellule : Valentin,un guérillero urbain, Molina, unétalagiste arrêté pour détournement de mineurs. Le soir, pour tuer le temps, Molina raconte des films à soncompagnon d’infortune. Au terme detant de récits partagés, aucun de cesdeux prisonniers ne sera plus le même,et chacun va se retrouver à la fois plusproche de sa vérité et transformé enhéros de cinéma. De ce livre a été tiréle célèbre film d’Hector Babenco.

URUGUAY

QUIROGA, HORACIOContes d’amour, de folie et de mortMétailié, 1985 (Bibliothèque hispano-américaine)

Grand précurseur du genre fantastiquelatino-américain, conteur exceptionnel,H. Quiroga a laissé une œuvreconsidérée comme l’un des fleurons de la littérature de langue espagnole.Dans ces récits solidement construits,l’inquiétante étrangeté de chaquedétail, l’horreur et le réalisme sont

l’aliment d’un fantastique aussispectaculaire qu’ambigu. Cruels ethallucinés, ces contes ne sont pas sans rappeler certaines histoiresd’Edgar Allan Pœ.

PARAGUAY

ROA BASTOS, AUGUSTO

Auteur prolifique et autodidacte, à la vietumultueuse, faite d’écriture et d’exils,Roa Bastos (1917-2005) a participé à laguerre du Chaco entre son pays et laBolivie en 1932, dirigé un grand journalindépendant (El Pais), tout en publiantses premières œuvres, avant de fuir la dictature en 1947 et s’exiler enArgentine. Il y vivra 30 ans. C’est là queva éclore toute la puissance de sonécriture, avec ces thèmes récurents : le bilinguisme, le métissage, latranstextualité, la dualité de l’écriture…En 1976, un nouvel exil pour la Franceoù il deviendra professeur de guarani et de littérature sud-américaine àl’Université de Toulouse. Il regagnerason pays en 1989, à la chute dudictateur Strœssner, où il continuera à écrire jusqu’à sa mort en 2005.

Moi, le suprêmeSeuil, 1993 (Cadre vert)

Cet ouvrage, écrit en 1974, véritablemonument littéraire, reçut leprestigieux prix Cervantes en 1989 et le rendit célèbre. L’incroyablemonologue intérieur du dictateur etpère fondateur du Paraguay, JoséGaspar de Francia (1766-1840), quigouverna le pays en autocrate, luiimposa des restrictions culturelles etdéfendit son indépendance politique etéconomique, au point de le couper dureste du monde. Un livre polyphonique,un roman philosophique, d’une écrituredense et tragicomique. Pour RoaBastos, ce roman est celui qui, au cœur de son œuvre, dénonce le mieuxle monothéisme du pouvoir.

Fils d’hommeSeuil, 1995 (Cadre vert)

Cette parabole, qui embrasse un siècled’histoire du Paraguay autour de troispersonnages messianiques – GasparMora, Casiano Jara, Cristobal Jara – et d’un narrateur ambigu et traître,Miguel Vera, a pour centre et pourraison d’être l’homme paraguayen,crucifié chaque jour par l’inclémencehumaine et chaque jour ressuscité à

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l’espérance. Ce roman, dont l’action se situe dans deux villages, Itapé etSapukai, renversant toute chronologie,est un témoin de la résistance del’homme à l’élimination physique et à la dégradation morale.

Du même auteurVeille de l’amiralA ContrevieRécits de la nuit et de l’aube : nouvelles

CHILI

RIVERA LETELIER, HERNÁN Le soulier rouge de Rosita QuintanaMétailié, 1999 (Bibliothèque hispano-américaine)

Une ville du nord du Chili. Un gamin,vendeur de journaux, vit seul dans unecommunauté évangéliste. Son père,mineur, ne revient pas souvent et samère est morte. Il est partagé entre sonéducation stricte et les tentations de laville, le cinéma où l’on voit les jambesde Rosita Quintana, chaussée de rouge.H. Rivera Letelier raconte sonapprentissage picaresque d’adolescentjeté dans une lutte difficile maisexultante pour la survie, nourrie delivres et de films. Grand prix nationaldes lettres chiliennes.

ARGENTINE

SÁBATO, ERNESTO Le TunnelSeuil, 1978

Le peintre Juan Pablo Castel confesse,de sa prison, le meurtre de la femmedont il était fou amoureux. Le récitexplique comment il en est arrivé là : la plongée dans la jalousie, les douteset les interrogations, le manque deconfiance en soi, la haine des autres. Le tunnel représente le puits sansfonds intérieur des angoisses et des peurs d’un héros incapable decommuniquer avec le monde et de lecomprendre. Une écriture sèche etintense. Héros et tombes et L’Ange des ténèbres ferment la trilogie.

CHILI

SEPULVEDA, LUISNé en 1949, L. Sepulveda milite trèsjeune au sein des Jeunessescommunistes. En 1973, après le putschde Pinochet, il est condamné à vingthuit ans de prison, peine commuée au bout de deux ans et demi en huit ansd’exil. Il séjourne en Suède, puis dansplusieurs pays d’Amérique du sud dontun an chez les Indiens Shuars dans lecadre d’un programme de recherche del’UNESCO. Au talent d’écrivain s’ajoutentses engagements politiques contre lesséquelles laissées en Amérique du sudpar les dictatures militaires, en faveurde l’écologie militante, des peuplespremiers. Il milite aussi contre le racisme et la xénophobie en Europe. Il vit en Espagne depuis 1996.

Le Vieux qui lisait des romans d’amourMétailié, 1992

Lorsque les habitants d’El Idiliodécouvrent le cadavre d’un hommeblond assassiné, ils accusent lesIndiens. Seul Antonio José Bolivar voitdans l’étrange blessure la marque d’unfélin. Il a vécu avec les Shuars, connaît,respecte la forêt amazonienne et a unepassion pour les romans d’amour. En se lançant à la poursuite du fauve,Bolivar nous entraîne dans un contemagique, un hymne aux hommesd’Amazonie dont la survie même estaujourd’hui menacée. Traduit en 35langues, ce roman a valu à l’auteur une renommée mondiale.

L’ombre de ce que nous avons étéMétailié, 2010 (Bibliothèque hispano-américaine)

De retour d’exil 35 ans après le coupd’État de Pinochet, trois sexagénaires –anciens militants de la gauchechilienne – attendent, dans un entrepôtde Santiago du Chili, l’arrivée duSpécialiste, maître d’œuvre d’uneaction révolutionnaire à laquelle ilssouhaitent participer. Mais le

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Spécialiste ne viendra pas : il est mort,assommé par un tourne-disque jetéd’un balcon lors d’une disputeconjugale. Aux vieux communistes de prendre leur destin en main…

Du même auteurHistoires d’ici et d’ailleursLes roses d’Atacama

CHILI

SKÁRMETA, ANTONIO Une Ardente patienceSeuil, 1986

Dans son refuge de l’Ile Noire, PabloNeruda se lie d’amitié avec le facteurqui lui demande de lui enseigner l’artde la poésie afin de conquérir l’amourde Beatriz, la fille de la patronne del’auberge. Le roman suit la trajectoireascendante de l’unité populaire jusqu’àla tragédie finale : la mort du poète, duprésident et de la démocratie chilienne.Récompensé par le prix Médicisétranger en 2001, il a été adapté par le cinéaste anglais, Michael Radford,sous le titre Le Facteur.

Du même auteur  La noce du poèteUn père lointain

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POUR ALLER PLUS LOINQUELQUES FESTIVALS DEDIÉS À LA CULTURE LATINO-AMÉRICAINE

FESTIVAL BELLES LATINAS

Nées en 2002, à l’initiative de la revueEspaces Latinos et en écho aux “BellesÉtrangères” organisées par le CNL, les rencontres Belles Latinas mettent à l’honneur les littératures latino-américaines contemporaines. Plus de150 écrivains sont déjà venus partagerleurs œuvres, avec un public de plus en plus large, et évoquer leur rapport à l’écriture ou leur vision singulière du monde. C’est une centaine derencontres littéraires gratuites qui se déroulent en région Rhône-Alpes, mais aussi dans plusieurs autresrégions de France.Cette manifestation est accompagnée,depuis 2006, par le festival Documental,rendez-vous annuel de filmsdocumentaires sur l’Amérique latine.Unique en France, l’intention du festivalest de faire dialoguer et débattrespécialistes et passionnés afind’enrichir les connaissances de tous et d’éveiller la curiosité de chacun. Unjury de professionnels décernera deuxprix aux meilleurs films documentaires.

http://www.espaces-latinos.org/bellesindex2011.phphttp://www.espaces-latinos.org/docuindex2011.php

FESTIVAL COLIBRIS

L’association des auteurs aux lecteurs(ADAAL) propose depuis quatre ans à Marseille et en région PACA unedécouverte contemporaine etdynamique des littératures et descultures d’un continent en pleineébullition. Près de vingt écrivains y sont invités chaque année, ainsi que d’autres auteurs et intervenantsconnaisseurs de ces littératures. Lefestival CoLibriS, propose de rencontrerdes écrivains latino-américains degrande notoriété ou bien repérés par les éditeurs mais encoreinsuffisamment connus. Il souhaiteaussi offrir une occasion unique deconnaître des auteurs essentiels, maisinconnus ici, très peu publiés ou parfoismême non traduits (un “coup de pouce”pour favoriser les échanges). Enfin, le festival met également en avant letravail de ces lieux “laboratoires” quesont les revues et la diffusion d’œuvressur Internet

http://www.villa-lamarelle.fr/Des_auteurs_aux_lecteurs/FESTIVAL_COLIBRIS. html

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RENCONTRES DES CINÉMASD’AMÉRIQUE LATINE DE TOULOUSE

Les Rencontres ont été créées en 1989par un collectif d’associations desolidarité avec l’Amérique Latine. Le but premier est de faire connaîtredes cinématographies marginaliséespar les circuits de distributioncommerciale et de contribuer à leurdiffusion, puis de créer des liens entreles créateurs latinos-américainsinvités, le public, les professionnels et les médias. Près de 200 œuvrespermettent d’avoir une vision complètede la création cinématographiquerécente en Amérique latine : longs-métrages de fictions, documentaires,courts-métrages, films pour le jeunepublic et les scolaires. Avec aussi troisrendez-vous professionnels : Cinéma en construction (aide à la postproduction de longs métrageslatino-américains), Cinemalab/cine sin fronteras (aide à la diversification de l’offre cinématographique sur les deux continents) et Cinéma en développement (mise en relation des réalisateurs et de potentielscoproducteurs européens).

http://www.cinelatino.com.fr/

THÉÂVIDA

Ce tout jeune festival latino-américainde théâtre, vidéo et danse est organisédepuis 2010 à Montpellier et dans ses environs. Il se propose d’être un véritable tremplin pour la culturelatino-américaine contemporaine. Le festival programme en avril-mai des lectures théâtralisées, des installations et performances vidéo,des rencontres et des conférences en présence des artistes et enpartenariat avec Réseau en Scène, et des sessions de stages de théâtre(autour de l’auteur argentin Copi, par ex). Si la première éditions’intitulait « Acte 1 : le combat », la seconde édition, dédiée au Mexique,annonçait « Acte 2 : Libertad !».

http://www.theavida.com/

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Réalisation du catalogue :

Jocelyne BetinasViolaine CharrelStéphanie CombetDaniel Curt-PatatCyrille FrandonAudrey MontignyChristine Richard-Van HilleSybille Sanchez

Achevé d’imprimer en octobre 2011Dépôt légal : 4e trimestre 2011ISBN : 978-2-908220-58-2

Réalisation graphiqueet illustrations: Perluette, Lyon

Impression: Alpha, Peaugres ?

Le titre de ce catalogue est reprisdu livre Amérique, Amériques ! :écrit(s) du Québec, 1608-2008, La passe du vent / L’Instantmême, 2008 avec l’aimableautorisation des auteurs.

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BIBLIOTHÈQUE DÉPARTEMENTALEchemin de Many, Veyras, BP 737, 07007 Privas cedextéléphone : 04 75 66 05 90 - fax : 04 75 64 87 11mél : [email protected] du Haut-Vivarais, 07430 Vernosc-les-Annonay

« Amérique insoumisedésirante AmériqueAmérique qui se risquequi s’invente et se perdAmérique qui sait que l’espoirla violence une blessureneuve ancestraleparadoxe fait des voix du tempsdes enfouissements sans nomdes ruptures naturellesdes combats des brisures »

Extrait du poème Amérique, Amériquede Claude Beausoleil [1948-]. – Amérique Amériques ! : écrit(s) du Québec, 1608-2008. – La passe du vent / L’instant même, 2008