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Agriculteur gaspésien et madelinot : Espèce en voie d’extinction
Mémoire présenté :
dans le cadre de la consultation sur le projet de Plan de développement durable du Québec
Fédération de l’UPA de la Gaspésie - Les Îles Le 22 février 2005
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La Fédération de l’UPA de la Gaspésie – Les Îles est un organisme qui veille à assurer la représentation des intérêts des agriculteurs et des agricultrices de son territoire. Elle regroupe 344 membres répartis dans six MRC : Haute-Gaspésie, Côte-de-Gaspé, Rocher-Percé, Bonaventure, Avignon et Les Îles-de-la-Madeleine. Afin d’alléger le texte de ce mémoire nous avons inclus en annexe des documents présentant l’agriculture et la situation agroenvironnementale de la région. Doté, depuis 1998, d’un plan de développement ayant pour titre « Une agriculture du terroir durable », la Fédération de l’UPA de la Gaspésie – Les Îles a démontré à maintes occasions son adhésion au concept de développement durable. C’est donc avec intérêt que nous avons pris connaissance des différents documents reliés au plan de développement durable que vous proposez. Nul ne peut être contre la vertu. Il est louable de rechercher l’équilibre entre la société, l’économie et l’environnement ou encore le mode de vie, le niveau de vie et le milieu de vie. La difficulté repose sur les paramètres définissant cet équilibre et les moyens qui en découlent. Contrairement à l’enthousiasme que devrait normalement soulever un tel projet, c’est avec beaucoup de craintes et de frustrations que les membres de ma Fédération m’ont mandaté pour vous présenter ce mémoire. J’ai le regret de vous annoncer que vos propositions n’ont pas réussi à calmer l’amertume qui règne en nos rangs. Je tenterai de vous expliquer pourquoi. Actions non adaptées à la réalité agricole de la région. Le plan d’action québécois sur la diversité biologique, pièce importante et significative du plan de développement durable du Québec, comporte un volet agricole traité sous l’orientation 2 « Contribuer au maintien de la diversité biologique lors de la planification ou de la réalisation d’activités reliées à l’énergie, ou lors d’activités : fauniques, forestières, agricoles, minières, industrielles, touristiques, urbaines et villageoises, ou de transport ». Les objectifs énumérés pour les activités agricoles réfèrent souvent aux règlements sur les exploitations agricoles (REA). Ce règlement, malgré la récente mise à jour, présente des contraintes importantes qui compromettent la survie de nos entreprises agricoles. Nous vous référons au
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document en annexe intitulé « impacts régionaux du règlement sur les exploitations agricoles ». Les lieux d’élevage produisant moins de 1600 kg de phosphore ne sont pas tenus d’entreposer les déjections animales dans des structures étanches. J’ai en mémoire une entreprise de vache-veau ayant 17 vaches, répondant ainsi à cette condition. Permettez-moi de préciser que les entreprises de vache-veau sont installées selon un modèle d’aménagement minimum à cause de la faible marge financière de cette production. Or la définition de cours d’exercice du REA oblige cette entreprise à se doter d’une structure d’entreposage de fumier étanche. La région risque donc de perdre, de façon discriminatoire, beaucoup d’entreprises à temps partiel. Au nombre d’entreprises que nous avons dans la région, ça devient très préoccupant. La situation n’est pas plus réjouissante pour les « gros » : élevage de 100 vaches. Comme nous le mentionnions lors des audiences du BAPE sur le développement de la production de porc, en mars 2003, cinq entreprises ont fait des aménagements selon le guide des bonnes pratiques. Ce guide devait être valide jusqu’au 31 mars 2003. Depuis, il est maintenu une année à la fois, sans garanti d’une acceptation à long terme. Nos producteurs de vache-veau se posaient de sérieuses questions en 2003. Dans le contexte de la crise de la vache folle, j’espère qu’il n’est pas utile de vous rappeler, que leurs nerfs sont à fleur de peau. La pollution diffuse a aussi ses aberrations. Les entreprises voulant se prévaloir d’une aide financière du programme PRIME VERT pour aménager des aires d’abreuvement doivent :
- Obtenir les autorisations du ministère de l’environnement ; - Détenir un PAEF, un bilan de phosphore, un PAA à jour ou, lorsque
requis, un PAAE ; - Obtenir les autorisations municipales ; - Obtenir l’autorisation du ministère de l’environnement du Canada ; - Obtenir l’autorisation de pêche et Océan.
Après l’obtention de ces autorisations, un avis de conformité des travaux doit être effectué par un professionnel autorisé par le fédéral. Bref, si l’on intervient dans un cours d’eau, les coûts administratifs risquent d’être très élevés par rapport à l’aide financière octroyée.
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Tant qu’a y être, rajoutons l’obligation des bilans de phosphore, qui ne font que confirmer ce que tous savaient, sauf les bureaucrates de Québec : nos entreprises sont en déficit de phosphore. Paperasserie Paperasserie ! Voilà ce que nous retenons des actions gouvernementales en agroenvironnement. Depuis l’adoption du REA, nos conseillers en agroenvironnement passent plus de temps à remplir des formulaires pour le ministère de l’environnement qu’à conseiller les producteurs sur leurs pratiques agricoles. Des tonnes de copies ! Pour reprendre un ancien commercial. Une valse, selon une image plus poétique et à trois temps : PAEF, Bilan de phosphore PAA. Votre plan en prévoit-il d’autres ? Et la valse reprend de plus belle : 4, 20, 100 et pourquoi pas 1000 temps pour reprendre une chanson de Brel. Retenez, monsieur le ministre, qu’à trop de temps, on risque de trébucher dans ses pas. Financement Le document de consultation sur le plan de développement durable du Québec mentionne à la page 35 que : « …la mise en en place d’un nouveau cadre législatif ne devrait pas nécessiter l’injection de ressources financières substantielles dans les ministères et organismes. On prévoit plutôt que le gouvernement pourra, en grande partie, réaliser sa stratégie de développement durable en réorientant certains de ses budgets actuels, en modifiant ses façons de faire et en devenant plus performant dans la gouvernance de l’État ». Où va-t-on couper? A quels services les producteurs devront-ils renoncer ? Quelles factures seront transférées aux producteurs ? Le risque est réel surtout que vous préconisez une approche pollueur-payeur. Les producteurs de la Gaspésie et des Îles verront-ils leurs charges augmentées à cause d’indicateurs pondérés qui ne reconnaissent pas leurs situations. Ç’est ce que nous vivons actuellement et il n’y a pas d’indice que vous changerez cette situation aliénante. Vous demandez ce que nous sommes prêt à faire dans la mise en œuvre de votre plan de développement durable. Nous vous répondons que les producteurs et les productrices de la Gaspésie et des Îles ont commencé depuis longtemps à faire du développement durable.
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Ce sont ces personnes qui ont contribué par leurs pratiques agricoles à préserver l’excellence de la qualité de nos cours d’eau. Madame Patricia Robitaille, conclut son rapport sur la qualité des eaux des rivières de la Gaspésie : « L’échantillonnage effectué sur deux rivières du Bas-St-Laurent et cinq rivières de la Gaspésie pendant plusieurs années, a permis de caractériser la qualité de l’eau de rivières qui sont parmi les moins perturbées de la province de Québec par les activités humaines. La qualité de ces eaux se rapproche beaucoup de la qualité naturelle des cours d’eau et reflète par conséquent davantage les caractéristiques géologiques et pédologiques particulières des bassins étudiés. » Ce sont ces personnes qui ont adopté le plan de développement de l’UPA en 1999. Une agriculture du terroir durable. Ce sont ces personnes qui ont participé à un projet de transition de la lutte intégrée pour la production de pommes de terre. Ce sont ces personnes qui ont demandé au gouvernement de doter la région d’une étude pédologique afin de parler objectivement de la valeur de nos terres. Ce sont ces personnes qui ont participé avec la ZIP Baie-des-Chaleurs à la réouverture de zones coquillères. C’est plutôt au gouvernement du Québec de démontrer ses actions en agroenvironnement et non pas aux agriculteurs et agricultrices de la Gaspésie et des Îles. C’est au gouvernement du Québec d’élaborer un réel plan d’action en agroenvironnement avec des efforts de recherche, de développement et de financement qui tient compte des réalités des régions du Québec. Rassurez-vous. Nos revendications sont à l’effet de trouver plus des moyens que des objectifs. Il est impératif de notre part de maintenir la qualité exceptionnelle de notre environnement. Si l’état ne réussit pas à moduler ses actions, les tendances actuelles nous laissent présager un triste scénario. Nos entreprises en productions animales ne pourront pas suivre et se verront dans l’obligation de cesser leurs activités. La diminution du nombre de fermes laitières, production structurante pour le milieu, est décourageante. À titre d’exemple, il y avait à Nouvelle en 2003, 7 producteurs de lait, il en reste 2. Selon les propres données du ministère de l’environnement, la qualité de l’eau de la rivière Nouvelle est excellente. Lors des audiences du BAPE sur le développement durable de la production porcine, les représentants du ministère du l’environnement déclarait au sujet des stations d’échantillonnage et je cite : « Maintenant, ces échantillonnages-là ont été abandonnés récemment, parce
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que justement, je parlais hier de la qualité des cours d’eau, il y a eu une certaine rationalisation qui a dû être faite, puis cette rationalisation-là s’est faite à partir des résultats qu’on avait obtenus antérieurement, puis ce qu’on constate en Gaspésie, pour les rivières qui étaient contrôlées, c’est qu’on a une qualité d’eau qui est bonne ». La disparition de ces entreprises entraîne-t-elle un gain environnemental? Est-ce là l’essence du développement durable ? J’en doute fort. Pour le maintien d’un équilibre agroenvironnemental, nous devons plutôt rechercher des moyens pour permettre aux producteurs et aux productrices d’assurer leur développement au niveau des productions : laitière, bovine et ovine qui sont de grandes consommatrices d’herbage (prairie et pâturage). L’avenir de l’agriculture régionale est entre vos mains. Oui, les producteurs de la Gaspésie et des Îles est une espèce menacée.
Impacts régionaux du : Règlement sur les exploitations agricoles
Fédération de l’UPA de la Gaspésie – Les Îles
Septembre 2003
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Le 12 juin 2003, le gouvernement du Québec adoptait le règlement sur les exploitations agricoles (REA). Ce règlement a pour objet d’assurer la protection de l’environnement, particulièrement celle de l’eau et du sol, contre la pollution causée par certaines activités agricoles. Ce règlement s’applique aux élevages d’animaux et aux installations d’élevage de ces animaux, aux ouvrages de stockage de leurs déjections et à l’épandage de celles-ci. Il s’applique également aux parcelles de sols utilisées pour la culture, à l’exclusion de la sylviculture, ainsi qu’à l’utilisation des matières fertilisantes. Lors de ces conférences d’information, tenue l’an passé, M. Jacques Roy, du ministère de l’environnement mentionnait que le REA a pour but de s’assurer de gérer les déjections animales et autres matières fertilisantes de manière agroenvironnemntale. Les objectifs du règlement sont :
1. Plan environnemental : améliorer la qualité des eaux de surface et souterraines.
2. Plan de l’efficacité administrative : simplifier le texte réglementaire
et faciliter les processus administratifs.
3. Plan de contrôle de la réglementation : augmenter le nombre d’inspections.
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ACCÈS DES ANIMAUX AUX COURS D’EAU Règlement sur les exploitations agricoles Art. 4 Sauf dans le cas de traverse à gué, il est interdit de donner accès aux animaux aux cours d’eau et aux plans d’eau ainsi qu’à leur bande riveraine. Art. 57 …le deuxième alinéa de l’article 4 relatif à l’accès aux cours d’eau et aux plans d’eau entrera en vigueur le 1er avril 2005. Commentaires
Coût des aménagements d’aire d’abreuvement et des clôtures.
Le programme Prime-vert peut couvrir une partie des coûts.
Par contre, il y a une opportunité d’améliorer la gestion des pâturages et d’augmenter l’efficacité fourragère des entreprises.
Les coûts peuvent être minimisés par l’approvisionnement à partir d’un
bâtiment.
Paramètre limitant relevé dans le portrait agroenvironnemental de la région pour la pollution localisée par l’azote et le phosphore.
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AMAS AU CHAMP Règlement sur les exploitations agricoles Art. 7 Le stockage en amas de fumier solide dans un champ cultivé est subordonné aux conditions suivantes :
1. L’amas doit être à une distance supérieure à 150m d’un lieu visé au premier alinéa de l’article 6 (cours d’eau, lac, marécage, marais naturel, étang) ;
2. L’amas doit être à une distance supérieure à 15m d’un fossé
agricole ;
3. La surface du sol doit être recouvert de végétation ;
4. Le sol doit avoir une pente inférieure à 5% ;
5. Les eaux de ruissellement ne doivent pas être en mesure d’atteindre l’amas ;
6. L’amas ne doit pas demeurer au même emplacement deux années
consécutives. Art. 56 l’article 7, relatif au stockage en amas de fumier solide dans un champ cultivé, cessera d’avoir effet le 1er octobre 2005. Commentaires
Inquiétude chez les entreprises agricoles (ovines et bovines). Le guide des bonnes pratiques agricoles pour le bovin de boucherie n’étant pas officiellement approuvé, on ignore si les amas au champ seront toujours autorisés après le 1er octobre 2005 et sous quelles conditions.
Les amas au champ sont importants pour la gestion des fumiers solides
de bovin de boucherie, les sites avec aménagement minimum et les élevages sur litière accumulée.
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Les entreprises agricoles ont généralement une faible marge de manœuvre financière (51 000 $ de revenu annuel).
Recherche de l’IRDA sur les amas aux champs et le panache de
nitrate.
À cause de la faible concentration animale en région (0,43 u.a./ha) on peut se questionner sur le gain environnemental de l’application de normes sévères.
Il faut se questionner, comme l’a soulevé M. Jacques Petit lors de ces
tournées régionales, sur les pertes d’azote occasionnées par notre mode de gestion des déjections animales et les impacts sur le rendement des cultures. Quelle est la source d’azote la plus économique et la plus efficace?
Une discussion avec M. Daniel Bernier a indiqué que des discussion ont
eu cours pour faire reconnaître le guide des bonnes pratiques agroenvironnementales pour la gestion des fumiers des bovins de boucherie. Les amas devraient être permis pour les bovins de boucherie selon les dispositions présentées dans ce guide après le 1er octobre 2005.
Le travail reste à faire pour les autres productions.
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STOCKAGE DES DÉJECTIONS ANIMALES Règlement sur les exploitations agricoles Art. 9 Les lieux d’élevage avec gestion sur fumier liquide doivent disposer d’ouvrages de stockage étanches pour les déjections animales qui y sont produites. Les lieux d’élevage avec gestion sur fumier solide dont la production annuelle de phosphore (P2O5) est supérieure à 1600 kg doivent disposer d’ouvrages de stockage étanches pour les déjections animales qui y sont produites ou de tout autre équipement ou aménagement au même effet de prévenir la contamination des eaux de surface et souterraines. Art. 51 L’obligation relative à l’ouvrage de stockage faite au deuxième alinéa de l’article 9 et celle relative aux eaux contaminées provenant d’une cours d’exercice faite à l’article 18 s’appliqueront à compter du 1er avril 2010 aux lieux d’élevage existants le 15 juin 2002 et à compter du 1er avril 2005 aux lieux d’élevage établis après le 15 juin 2002. Commentaires
Les entreprises agricoles ont généralement une faible marge de manœuvre financière (51 000 $ de revenu annuel).
Le coût des structures en béton.
Le panache de nitrate sous les amas de fumiers sur sol nu.
À cause de la faible concentration animale en région (0,43 u.a./ha) on
peut se questionner sur le gain environnemental de l’application de normes sévères. Quel est le risque environnemental de nos élevages ?
Quels sont les efforts de recherches pour trouver des méthodes
alternatives aux structures étanches pour des conditions similaires aux entreprises de la Gaspésie et des Îles ?
Il faut se questionner, comme l’a soulevé M. Jacques Petit lors de ces
tournées régionales, sur les pertes d’azote occasionnées par notre
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mode de gestion des déjections animales et les impacts sur les rendements des cultures. Quelle est la source d’azote la plus économique et la plus efficace ?
Le phénomène d’entreprises qui se donnent le prétexte de la sévérité
des normes environnementale pour cesser leurs activités (perte de 5 entreprises laitières à Nouvelle au cours de la dernière année).
Paramètre déficient relevé dans le portrait agroenvironnemental de la
région.
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COUR D’EXERCICE Règlement sur les exploitations agricoles Définition : Enclos ou partie d’enclos où sont gardés des animaux et qui se distingue des pâturages par un apport annuel en phosphore (P2O5) supérieur aux dépôts prévus à l’annexe I pour ces derniers. Art. 17 Une cour d’exercice doit être aménagée de façon à ce que les eaux de ruissellement ne puissent l’atteindre. Art. 18 Les eaux contaminées provenant d’une cours d’exercice doivent être interceptées et canalisées vers un ouvrage de stockage étanche ou gérées avec tout autre équipement ou aménagement au même effet de prévenir la contamination des eaux de surface et souterraines. Art. 51 L’obligation relative à l’ouvrage de stockage faite au deuxième alinéa de l’article 9 et celle relative aux eaux contaminées provenant d’une cours d’exercice faite à l’article 18 s’appliqueront à compter du 1er avril 2010 aux lieux d’élevage existants le 15 juin 2002 et à compter du 1er avril 2005 aux lieux d’élevage établis après le 15 juin 2002. Commentaires
La majorité de nos entreprises bovines ont des sites d’élevage avec aménagement minimum à cause de leur taille, de la facilité relative par rapport à l’élevage intérieur (humidité, vent, alimentation) et de leur marge financière.
Le guide bovin ne s’applique pas à toutes ces entreprises.
Risque de perdre des entreprises malgré leur impact environnemental
(2010 étant la date butoir).
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BILAN PHOSPHORE Règlement sur les exploitations agricoles Art. 22 … Doivent établir un plan :
1. Les exploitants de lieux d’élevage sur fumier liquide ainsi que ceux de lieux d’élevage avec gestion sur fumier solide dont la production annuelle de phosphore (P2O5) est supérieure à 1600 kg ;
2. Les exploitants de lieux d’épandage dont la superficie cumulative
est supérieure à 15ha, exclusion faite des superficies en pâturage.
3. Dans le cas de productions maraîchères ou de fruits, la superficie cumulative est réduite à 5 ha.
Art. 35 Tout exploitant de lieu d’élevage visé par le paragraphe 1. du deuxième alinéa de l’article 22 doit faire établir, sous la signature d’un agronome membre de l’OAQ, un bilan phosphore du lieu d’élevage en établissant le volume annuel de production de phosphore du cheptel combiné à celui de toute autre matière fertilisante utilisée, s’il y a lieu, de même que le volume qui peut être épandu sur les terres disponibles en respectant les dépôts maximums fixés à l’annexe I. Tout exploitant de lieu d’épandage visé par le paragraphe 2 du deuxième alinéa de l’article 22 doit faire établir, sous la signature d’un agronome membre de l’OAQ, un bilan de phosphore du lieu d’épandage en établissant le volume annuel de phosphore reçu de toute matière fertilisante, de même que le volume qui peut être épandu sur les terres disponibles en respectant les dépôts maximums fixés à l’annexe I. Ce bilan doit être mis à jour annuellement compte tenu des articles 28 et 29 relatifs à l’analyse des déjections animales et du sol des parcelles cultivées. Art. 49 Tout exploitant de lieu d’élevage ou de lieu d’épandage existant le 15 juin 2002 doit transmettre au ministère de l’environnement le bilan phosphore visé à l’article 35 au plus tard le 15 juin 2003.
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Le bilan doit être présenté sur le formulaire mis à la disposition par le ministère en y joignant les documents demandés. Ce bilan doit contenir, s’il y a lieu :
L’identification de l’exploitant, une description du lieu d’élevage (nombre d’installation d’élevage, type d’élevage et nombre d’animaux), nombre d’ouvrages de stockage et pourcentage des déjections animales qui y sont stockées, de même que les informations relatives à la valorisation des déjections animales ou à leur élimination conformément à l’article 19.
Commentaires
Les intervenants agricoles de la région s’entendent pour dire que la grande majorité des entreprises ont un bilan déficitaire.
Le temps attribué à l’élaboration de ces bilans affecte le temps
alloué aux services agronomiques.
Cette exigence réglementaire entraîne-t-elle un gain environnemental pour la région ?
Approches agroenvironnementales
Fédération de l’UPA de la Gaspésie – Les Îles
Avril 2004
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Lors de ses travaux sur la gestion de l’eau en 2000, le bureau des audiences publiques sur l’environnement recommandait au gouvernement du Québec de procéder à une révision majeure du programme d’assainissement agricole. Répondant à cette recommandation, la direction des politiques du secteur agricole du ministère de l’environnement publiait en avril 2003 une synthèse des informations environnementales disponibles en matière agricole au Québec. Ce document vise à comprendre l’approche du ministère de l’environnement afin de saisir les pistes de modalité régionale. Dans un premier temps, il s’agit de décrire l’approche du ministère sur la gestion environnementale du secteur agricole. La présentation de ce cadre de référence est suivie d’une analyse de la situation de l’agriculture régionale. Finalement, des mesures sont proposées pour permettre aux entreprises agricoles de la région de contribuer à l’amélioration agroenvironnementale de la Gaspésie et des Îles.
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1. APPROCHE DU MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT DU QUÉBEC La philosophie du ministère de l’environnement se base sur le concept pression – état – réponse (PER) développé par l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Ce modèle est décrit dans la monographie sur l’environnement No 83 intitulé corps central d’indicateurs de l’OCDE pour les examens des performances environnementales. 1.1 Modèle Pression – État - Réponse « Le modèle PER repose sur la notion de causalité : les activités humaines exercent des pressions sur l’environnement et modifient la qualité et la quantité des ressources naturelles (état). La société répond à ces changements en adoptant des mesures de politique d’environnement, économique et sectorielle (réponse de la société). » Le tableau suivant représente les composantes et l’organisation du modèle.
PRESSION
ÉTAT
RÉPONSE
Activités humaines, Commerce et consommation
État de l’environnement et des ressources naturelles
Réponses collectives et individuelles
Énergie Transport Industrie Agriculture Foresterie Autres
Air Eau Sol Ressources vivantes
Nouvelles technologies Instruments économiques Investissements Conventions internationales Législation Changement des habitudes des consommateurs Autres
Le modèle est composé de trois parties. Chaque partie regroupe des indicateurs décrivant son état. Les indicateurs de pression correspondent
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donc à la partie pression du modèle et décrivent les pressions exercées sur l’environnement par les activités humaines. Pour leur part, les indicateurs d’état décrivent la qualité de l’environnement et les aspects qualitatifs et quantitatifs des ressources naturelles. Ils décrivent le niveau de pollution ou d’épuisement. Par exemple, le degré de dégradation des sols ou le degré de déforestation. Dans la pratique, la distinction entre l’état de l’environnement et les pressions exercées sur lui est parfois ambiguë et la mesure des conditions environnementales peut devenir très difficile ou être très onéreuse. Dans ces circonstances, les indicateurs de pressions sont utilisés en substitution. C’est la démarche qui a été appliquée pour la réalisation des portraits agroenvironnementaux en 2000. Les indicateurs de réponse indiquent dans quelle mesure la société réagit au changement de l’environnement ou se préoccupe de l’environnement. Ils réfèrent aux actions prises individuellement ou collectivement pour prévenir ou corriger les impacts négatifs sur l’environnement, pour corriger les dommages existants ou pour préserver les ressources naturelles. 1.2 Application du modèle PER S’inspirant du modèle développé par l’OCDE, le ministère considère dans son approche :
- les pressions qu’exercent les activités agricoles sur l’environnement (pression);
- les conséquences de ces activités agricoles sur l’environnement (état); - les actions correctrices entreprises afin de prévenir et de réduire la
détérioration de l’environnement (réponse de la société).
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PRESSION
ÉTAT
RÉPONSE
Matières fertilisantes Production animale et fumier Entreposage des fumiers Productions végétales Capacité de support des sols Matières résiduelles fertilisantes Odeurs Pesticides Pratiques culturale Aménagement hydro-agricoles Autres
Qualité de l’eau Eau de surface Eau souterraine Qualité de l’air Odeur Dérive de pesticides Gaz à effet de serre Qualité des sols Patrimoine naturel Faune aquatique Faune terrestre, flore et paysage Bruit et autres pressions
Lois et Politiques Lois et orientations Politiques et Stratégies gouv. Actions concertées Action secteur agricole Règlement et Programmes Élevage et fertilisation Pesticides Protection cours d’eau et rives Recherche et développement 1970 à 1980 1990
2. ANALYSE AGROENVIRONNEMENTALE DE LA RÉGION 2.1 Les indicateurs de pression Il est indéniable que les activités agricoles peuvent causer des problèmes de pollution importants. La pression exercée par ces activités est déterminée par différents paramètres soient les matières fertilisantes, les pesticides, les pratiques culturales et les aménagements hydro-agricoles, qui agissent comme indicateurs de pression. Au Québec, cette pression est en relation avec l’importance des productions intensives comme la culture du maïs, l’élevage de porcs et de volailles. Ces productions se sont développées avec les années dans des secteurs correspondant aux bassins des rivières Chaudière, Etchemin, L’Assomption, St-François et Yamaska. Une telle intensification a entraîné une augmentation et une concentration de production de déjections animales, d’utilisation de pesticides et de travaux de drainage sur une proportion importante de ces territoires. De caractère extensif, l’agriculture de la région Gaspésie – Les Îles occupe une faible proportion de son territoire. Selon les données de l’UPA et de Statistique Canada, 288 entreprises élèvent 9 018 unités animales et
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cultivent 212 km2 sur une superficie totale de 20 823 km2. La concentration animale est d’un peu plus de 0,4 unité animale par hectare. 2.1.1 Matières fertilisantes Production animale et fumier Avec 9 018 u.a., le cheptel régional représente 0,5 % du cheptel du Québec. Le bovin de boucherie représente 64% du cheptel, le lait 18% et l’ovin 14%. Selon les données du portrait agroenvironnemental, la taille moyenne des entreprises serait de 49 u.a comparativement à 91 u.a. pour la moyenne provinciale. L’ensemble du cheptel produit un volume de 120 000 m3 de fumier. Entreposage du fumier Près de la totalité du fumier est sous gestion solide, soit sur litière accumulée soit écurée quotidiennement. Selon le portrait agroenvironnemental, peu d’entreprise disposait de structure d’entreposage étanche. Cependant, la taille et la dispersion des installations d’élevage atténuent cette pression environnementale. La question est de trouver des aménagements et des moyens de gestions appropriés aux types d’élevage et aux dimensions d’entreprise de la région. Comme le concluait le portrait agroenvironnemental, « les enjeux à venir dans le contrôle de la pollution de sources ponctuelles sont principalement le raffinement des modalités d’entreposage pour certaines productions (par exemple : bovin de boucherie, bovin laitier)… » Questionnement par rapport au compostage Production végétale Selon les données de statistique Canada, 15 617 ha sont en prairie ou en pâturage, ce qui représente 74 % des terres en culture. Ces cultures pérennes réduisent considérablement les risques d’érosions. Des 5 625 ha restants, 5 009 ha sont en céréale et une part importante est grainée. Cette pratique, exercée dans les entreprises en production animale, sert de plante abris et favorise le contrôle des mauvaises herbes et de l’érosion. Le caractère extensif des cultures limite l’apport de fertilisant. Le portrait agroenvironnemental révèle que 60 % des superficies cultivées reçoivent des engrais (organiques et minéraux).
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Capacité de support des sols Il n’existe pas sur le territoire de la Gaspésie – Les Îles de production sans sol. Au contraire, les élevages bovins, laitiers et ovins sont de grands consommateurs d’herbage qui occupent une proportion importante de sols cultivés. Cette situation associée avec une faible concentration animale n’entraîne pas de charge indue d’éléments fertilisants organiques. Le tableau suivant indique la valeur de bilans de phosphore produit pour la Gaspésie.
Niveau des bilan des phosphore (kg)
Nombre d’entreprise
-19 999 à –17 500 -17 499 à –15 000 -14 999 à –12 500 -12 499 à –10 000 - 9 999 à - 7 500 - 7 499 à - 5 000 - 4 999 à - 2 500 - 2 499 à 0 0 à 500 501 à 1 000
3 5 7 5 13 14 21 8 1 1
Sur 78 bilans, il n’y en a que 2 qui soient positifs. 60 % de ces bilans se situent entre – 9 999 et – 2 500 et 20 % sont inférieurs à -10 000. Ces résultats sont concordants avec les résultats d’analyse des sols agricoles de la région. Les analyses réalisées par M. Michel Rompré, pédologue, dans le cadre de l’étude pédologique de la Gaspésie révèlent que, sur 300 échantillons prélevés entre les Plateaux de la Matapédia et Maria, « la très grande majorité des analyses donnent des teneurs en phosphore pauvres à très pauvres (0-61 kg/ha) ». Matières résiduelles fertilisantes Selon le portrait agroenvironnemental, les entreprises de la région n’utilisent pas de matière fertilisante non agricole. Il y a eu quelques essais avec des résidus de Norsk Hydro, mais il n’y a pas eu de suite.
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Odeurs Le portrait agroenvironnemental indique que la région présente un risque modéré de perception des odeurs aux installations d’élevage et à l’épandage. Le risque relié aux installations d’élevage est inhérent à la proximité des périmètres d’urbanisation. Celui relié à l’épandage est inhérent au faible pourcentage de lisiers épandus par rampe. Considérant que 99% du cheptel régional est sous gestion de fumier solide, ce risque est non significatif. 2.1.2 Pesticides Selon le portrait agroenvironnemental, 18 % des superficies cultivées reçoivent des applications d’herbicide. Ces applications se font principalement sur les cultures de pommes de terre ( pour une proportion de 74 % des superficies de pommes de terre, soit 230 ha ) et de céréales ( pour une proportion de 36 % des superficie en céréale, soit 1200 ha). Seulement 2% des superficies cultivées reçoivent des applications d’insecticide et de fongicide (pomme de terre). Toujours selon le portrait, les risques de pollution ponctuelle et diffuse sont modérés pour la région. 2.1.3 Pratiques culturales La principale préoccupation du ministère de l’environnement au niveau des pratiques culturales est au niveau des impacts qu’elles peuvent avoir sur la dégradation des sols. À cet effet, il est reconnu que la monoculture, l’absence de couverture végétale et le travail excessif sont les principales causes de dégradation des sols. Cette détérioration des sols se répercute sur la compaction, la détérioration de la structure, la diminution de la matière organique, l’acidification des sols et l’érosion hydrique et éolien. Il existe une forte corrélation entre la dégradation des sols et les cultures commerciales comme le maïs, les céréales et la pomme de terre. Globalement, la région consacre une grande proportion de ses superficies en culture aux pâturages et aux fourrages (74%). De plus, il est d’usage fréquent de grainer les céréales. Les risques de dégradation des sols sont ainsi réduits. Cependant, il faut demeurer attentif à ces phénomènes à l’échelle des entreprises spécialisées en cultures commerciales (pommes de terre et céréales). Selon le portrait agroenvironnemental, les pratiques agricoles
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appliquées dans la région représentent un risque modéré sur la qualité de l’eau. 2.1.4 Aménagements hydro-agricoles Les travaux d’aménagements hydro-agricoles (drainage et berges) réalisés pour l’augmentation de rendement et la possibilité de nouvelles productions ont eu pour effets d’accélérer la migration de l’eau à l’intérieur des bassins versants. Cette accélération a contribuée à augmenter les problèmes d’érosion de sols et de migration de contaminants dans les cours d’eaux. ……(données régionales)……. Comparativement aux régions centrales, il y a eu peu de travaux d’aménagements hydro-agricoles (drainage et berges) de réalisé dans la région. Une très grande majorité des cours d’eau ont gardé leur état d’origine, offrant une berge boisée. 2.2 Les indicateurs d’état 2.2.1 Qualité de l’eau Eau de surface Les données du ministère de l’environnement sur les principales rivières de la région révèlent l’excellence de la qualité des eaux de surface. Madame Patricia Robitaille (1999) indiquait dans son rapport que la qualité des eaux de ces rivières « se rapproche beaucoup de la qualité naturelle des cours d’eaux et reflète par conséquent davantage les caractéristiques géologiques et pédologiques particulières des bassins observés ». L’historique de cette qualité exceptionnelle a incité le ministère de l’environnement, dans un exercice de rationalisation d’abandonner les actions d’échantillonnages en Gaspésie du réseau de surveillance provincial (Audience du BAPE, 3 décembre 2002, p 56). Dans le portrait régional de l’eau, préparé pour la consultation publique sur la gestion de l’eau du Québec, le ministère de l’environnement confirme que « la problématique de pollution par les activités agricoles demeurent mineures » (p. 21).
10
Eau souterraine La Gaspésie présente un bon potentiel aquifère surtout dans la Baie-des-Chaleurs. Selon le portrait régional de l’eau, présenté lors des audiences sur la gestion de l’eau du Québec par le ministère de l’environnement, la qualité de l’eau souterraine est généralement bonne. Il n’y a pas eu d’observation de contamination agricole, bien qu’il faut être prudent pour les secteurs où les sols sont poreux et contiennent une proportion de sable importante, ceux-ci étant plus sensibles à la migration de contaminants. Cependant, des cas de contaminations associés à l’entreposage de produits pétroliers ont été observés sur le territoire. La situation aux Îles de la Madeleine est plus délicate. L’eau souterraine est plus limitée compte tenu des risques de remontée de l’eau salée. En plus des cas de contamination relié à l’entreposage de produits pétroliers, des concentrations élevées en nitrate ont été observés en certains endroits. 2.2.2 Qualité de l’air Odeur Les types d’élevage et la quasi absence de fumier sous gestion liquide favorisent le contrôle des odeurs. Par contre, la proximité des périmètres d’urbanisation a occasionné des problèmes à certains endroits. Dérive de pesticides Il y a peu de cultures commerciales en Gaspésie et aux Îles. Cette réalité diminue les risques de contamination. Cependant, il faut rester vigilant pour certains secteurs ou certaines productions. Gaz à effet de serre L’agriculture pratiquée en région présente peu d’impact sur les gaz à effet de serre. 2.2.3 Qualité des sols Depuis deux ans l’IRDA fait l’étude pédologique pour la Gaspésie. Les analyses de sols effectuées jusqu’à maintenant révèlent que sur 300 échantillons, la très grande majorité des résultats donnent des teneurs en
11
phosphore très pauvres (0-61 kg/ha de P). Les autres résultats sont de teneurs moyennes (61-120 kg/ha de P). Les analyses de sol fournies par les Clubs-conseil en agroenvironnement oeuvrant dans la région révèlent que près de 90 % des superficies échantillonnées présente un niveau de phosphore inférieur à 150 kg de P2O5 à l’hectare. Les bilans de phosphore de ces mêmes entreprises, en étant fortement négatif, soulèvent un questionnement préoccupant sur l’exploitation de sols. Bien que cette situation présente un risque environnemental négligeable, elle compromet sérieusement l’efficacité de nos entreprises agricoles. 2.2.4 Patrimoine naturel Faune aquatique Le cas le plus patent de dommage de l’agriculture sur la faune aquatique est sans aucun doute la disparition de l’éperlan arc-en-ciel dans la rivière Boyer. Il faut admettre que les conditions de la Gaspésie n’exercent pas une pression aussi sévère, comme le démontre la qualité et l’abondance des rivières à saumon et la présence de zones coquillères. Cependant, il faut admettre que l’accès des animaux au cours d’eau et le souci de garder des berges « saines » est un gage de conservation de la faune. Faune terrestre, flore et paysage Le ministère fait ici référence aux défrichages massifs qui ont entraîné la disparition des boisés de fermes et affecter les bandes riveraines naturelles. Considérant la faible superficie qu’occupe l’agriculture sur le territoire régional, la région conserve une faune intéressante et diversifiée. 2.2.5 Bruit et autres pressions Il existe plusieurs exemples médiatiques de problème de bruits occasionné par la machinerie agricole, de camionnage ou de séchoirs etc.
12
2.3 Réponse 2.3.1 Lois et Politiques Le gouvernement du Québec a adopté plusieurs lois concernant le secteur agricole. Plus récemment, le gouvernement a adopté ou modifié de nouveau règlement :
- Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (Loi 23, 1997) ;
- Orientations gouvernementales en matière d’aménagement du territoire (1997) ;
- Politique nationale de l’eau (2000) ; - Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables
(1987, 1996) ; - Politique de développement durable du MAPAQ (1995) ; - Loi sur les produits antiparasitaires.
Actions concertées :
- Stratégie québécoise sur la diversité biologique (1996) ; - Volet agricole de l’entente St-Laurent vision 2000 ; - CDAQ ; - Stratégie agroenvironnementale de l’UPA.
2.3.2 Règlements et programmes Parallèlement aux modifications légales, des règlements ont été adoptés pour préciser l’application des lois. Pensons entre autrea au règlement sur la réduction de la pollution d’origine agricole, le règlement sur les exploitations agricoles et le règlement sur le captage d’eau souterraine. Ces règlements sont suivis de programmes ministériels venant soutenir les efforts de conformation des entreprises agricoles. Ce sont des programmes, comme le programme PRIME VERT du MAPAQ. 2.3.3 Règlement sur les exploitations agricoles Le 12 juin 2003, le gouvernement du Québec adoptait le règlement sur les exploitations agricoles (REA). Ce règlement a pour objet d’assurer la
13
protection de l’environnement, particulièrement celle de l’eau et du sol, contre la pollution causée par certaines activités agricoles. Ce règlement s’applique aux élevages d’animaux et aux installations d’élevage de ces animaux, aux ouvrages de stockage de leurs déjections et à l’épandage de celles-ci. Il s’applique également aux parcelles de sols utilisées pour la culture, à l’exclusion de la sylviculture, ainsi qu’à l’utilisation des matières fertilisantes. Lors de ses conférences d’information, tenue l’an passé, M. Jacques Roy, du ministère de l’environnement mentionnait que le REA a pour but de s’assurer de gérer les déjections animales et autres matières fertilisantes de manière agroenvironnemntale. Les objectifs du règlement sont :
1. Plan environnemental : améliorer la qualité des eaux de surface et souterraines.
2. Plan de l’efficacité administrative : simplifier le texte réglementaire
et faciliter les processus administratifs.
3. Plan de contrôle de la réglementation : augmenter le nombre d’inspections.
L'évolution des productions animales
L'évolution des productions animales
Quelques données pour alimenter la réflexionRégion administrative
GASPÉSIE - ÎLES-DE-LA-MADELEINE
Quelques données pour alimenter la réflexionRégion administrative
GASPÉSIE - ÎLES-DE-LA-MADELEINE
p.2p.2
Évolution des productions animalesÉvolution des productions animales
Source : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture, 1996 et 2
Répartition du cheptelGASPÉSIE - ÎLES-DE-LA-MADELEINE
3%7%
27%
63%
Lait
Porc
Bovin
Avicole
Ovin
Autres
4%
14% 18%
64%
1996 2001
8 742 u.a. 9 018 u.a.
La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.
p.3p.3
Source : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture
A) Évolution des productions animalesA) Évolution des productions animales
2,9%2,3%
28,5%
37,2%
19,1%
10,0%
Lait Porc Bovin Avicole Ovin Autres
Répartition du cheptel québécois par secteur de production 1991 - 1996 - 2001 (% des u.a.)
199119912,3%1,5%
34,6%
31,8%
21,0%
8,8%
200120011,9%1,2%
41,1%
28,7%
18,6%
8,5%
19961996
1 646 185 u.a. 1 761 302 u.a. 1 861 216 u.a.
p.4p.4
A) Évolution des productions animalesA) Évolution des productions animales
Milliers d’unités animales
Répartition du cheptel total par région en 2001
0 100 200 300 400 500
Bas-St-Laurent
Saguenay-Lac-St-Jean
Capitale-Nationale
Mauricie
Centre-du-Québec
Estrie
Lanaudière
Outaouais
Laurentides
Abitibi-Témis.
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
Chaudière-Appalaches
Montérégie
Source : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture
p.5p.5
Source : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000
Unités animales
Bas-St-Laurent
Saguenay-Lac-St-Jean
Capitale-Nationale
Mauricie
Centre-du-Québec
Estrie
Lanaudière
Outaouais
Laurentides
Abitibi-Témis.
Chaudière-Appalaches
Montérégie
Répartition du cheptel bovin par région en 2001
A) Évolution des productions animalesA) Évolution des productions animales
p.6p.6Source : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture
A) Évolution des productions animalesA) Évolution des productions animales
0 2 000 4 000 6 000 8 000 10 000 12 000 14 000Unités animales
Bas-St-Laurent
Saguenay-Lac-St-Jean
Capitale-Nationale
Mauricie
Centre-du-Québec
Estrie
Lanaudière
Outaouais
Laurentides
Abitibi-Témis.
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
Chaudière-Appalaches
Montérégie
Répartition du cheptel ovin par région en 2001
p.7p.7
A) Évolution des productions animalesA) Évolution des productions animales
0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000 9 000 10 000Unités animales
Bas-St-Laurent
Saguenay-Lac-St-Jean
Capitale-Nationale
Mauricie
Centre-du-Québec
Estrie
Lanaudière
Outaouais
Laurentides
Abitibi-Témis.
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
Chaudière-Appalaches
Montérégie
Répartition des autres cheptels par région en 2001
p.8p.8
Évolution des revenus agricolesÉvolution des revenus agricoles
Répartition des revenus agricoles totaux brutsGASPÉSIE - ÎLES-DE-LA-MADELEINE
Source : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture, 1996 et 20
0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000 9 000
Les Îles-de-la-Madeleine
Le Rocher-Percé (Pabok en 1996)
La Côte-de-Gaspé
La Haute-Gaspésie (Denis Riverin en 1996)
Bonaventure
Avignon
Milliers $
19952000
p.9p.9
Évolution des superficies en cultureÉvolution des superficies en culture
02 0004 0006 0008 000
10 00012 00014 00016 00018 00020 000
ha
1996 4 370 38 18 814 0 508 3772001 5 009 23 15 617 conf. 339 254
Céréales Maïs Prairies et pâturages Soja Autres gr.
culturesAutres
cultures
Total1996 : 24 1072001 : 21 242
Évolution des superficies en cultureGASPÉSIE - ÎLES-DE-LA-MADELEINE
Source : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture, 1996 e
p.10p.10
Source : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture
B) Évolution des superficies en cultureB) Évolution des superficies en culture
0
200 000
400 000
600 000
800 000
1 000 000
1 200 000
1 400 000
1 600 000
ha
1991 316 864 325 514 1 515 084 25 271 39 548 620062001 317 879 487 748 1 149 085 148 070 46 193 78404
Céréales Maïs Prairies et pâturages Soja Autres gr.
cult.Autres
cultures
Évolution des superficies en culture pour l’ensemble du Québec
Total2 284 2872 227 379
p.11p.11
C) Capacité de support des solsC) Capacité de support des sols
Source : Statistique Canada, Recensements de l'agriculture
Évolution de la densité animale au Québec de 1991 à 2001
0,8360,7760,721
0
500 000
1 000 000
1 500 000
2 000 000
2 500 000
3 000 000
1991 1996 2001
u.a.
et h
a
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
Dens
ité
Unités animales Superficies en culture Densité animale (u.a./ha)
p.12p.12Source : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture
C) Capacité de support des solsC) Capacité de support des sols
p.13p.13
C) Capacité de support des solsC) Capacité de support des solsReprésentation schématique de la capacité
de support des sols
Apports Récoltes
Fumiers exportés vers d’autres municipalités
Pertes :ruissellement, lessivage, érosion, volatilisation
Fumiers provenant d’autres municipalités
Accumulations : N et P non récoltés et non perdus
TERRITOIRE DE LA MUNICIPALITÉ
p.14p.14Source : Ministère de l'Environnement
C) Capacité de support des solsC) Capacité de support des sols
p.15p.15
Source : Ministère de l'Environnement
C) Capacité de support des solsC) Capacité de support des sols
Richesse en phosphore des solspour l’ensemble des régions du Québec (1995-1996)
0102030405060708090
100
Outaouai
s et L
auren
tides
Saguen
ay-Lac-
St-Jean
% d
es é
chan
tillo
ns
Pauvre Moyen Bon Riche Excessivement riche
p.16p.16
Capacité de support des solsCapacité de support des sols
53,4
27
5,3 6,8 7,50
10
20
30
40
50
60
%
Pauvre Moyen Bon Riche Exces. Riche
Richesse des solsGASPÉSIE - ÎLES-DE-LA-MADELEINE
Source : Ministère de l’Environnement du Québec
p.17p.17
E) Évolution de la valeur des terresE) Évolution de la valeur des terres
Évolution de la valeur foncière des terres agricolesau Québec entre 1992 et 2002
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
Abitibi
/Témisc
aming
ue
Bas-S
aint-L
aure
nt
Capita
le Nati
onale
Centre
-du-Q
uébe
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Chaud
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Estrie
Gaspé
sie/Île
s-de-l
a-Mad
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Lana
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eLa
uren
tides
Mauric
ieMon
térég
ieOuta
ouais
Sague
nay/L
ac-S
aint-J
ean
$/ha
-5
15
35
55
75
95
115
135
155
175
195
%
Valeur ($/ha) 1992 Valeur ($/ha) 2002 Écart (%)
Source : MAMM
p.18p.18Source : MAMM
E) Évolution de la valeur des terresE) Évolution de la valeur des terres
p.19p.19
Capacité de support des solsCapacité de support des sols
Densité d’élevage GASPÉSIE - ÎLES-DE-LA-MADELEINE
u.a.
ha
0,36 0,43
0
1
u. a
. / h
a
1996 2001
8 742
24 107
9 018
21 242
1992
2002
Écart (%)
Valeur foncière moyenne des terres de la
région GASPÉSIE -ÎLES-DE-LA-MADELEINE ($/ha)
248
292
17,5
Sources : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture, 1996 et 2Ministère des Affaires municipales du Québec
La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.
p.20p.20
Capacité de support des solsCapacité de support des sols
Données pour la MRC AVIGNON
Source : Ministère de l’Environnement du Québec
BILAN PHOSPHORE DE LA MRC = -11,66 (kg de P2O5/ha)
57%
32%
11%Lait
Porc
Bovin
Avicole
Ovin
Autres
Répartition du cheptel dans la MRC en 2001
3 065 u.a.
La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture 2001
p.21p.21
Capacité de support des solsCapacité de support des sols
Densité d’élevage
u.a.
ha
0,35 0,40
0
1
u. a
. / h
a
1996 2001
3 149
8 941
3 065
7 597
1992
2002
Écart (%)
Valeur foncière moyenne des terres de la
MRC AVIGNON ($/ha)
161
233
45,04
Sources : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture, 1996 et 2Ministère des Affaires municipales du Québec
Données pour la MRC AVIGNON (suite)
La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.
p.22p.22
Capacité de support des solsCapacité de support des sols
Données pour la MRC BONAVENTURE
Source : Ministère de l’Environnement du Québec
BILAN PHOSPHORE DE LA MRC = -20,48 (kg de P2O5/ha)
20%
50%
6%
24%
Lait
Porc
Bovin
Avicole
Ovin
Autres
Répartition du cheptel dans la MRC en 2001
1 032 u.a.
La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture 2001
p.23p.23
Capacité de support des solsCapacité de support des sols
Densité d’élevage
u.a.
ha
0,380,110
1
u. a
. / h
a
1996 2001
3 841
10 153
1 032
9 397
1992
2002
Écart (%)
Valeur foncière moyenne des terres de la
MRC BONAVENTURE ($/ha)
320
358
11,91
Sources : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture, 1996 et 2Ministère des Affaires municipales du Québec
Données pour la MRC BONAVENTURE (suite)
La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.
p.24p.24
Capacité de support des solsCapacité de support des sols
Données pour la MRC LA HAUTE-GASPÉSIE
Source : Ministère de l’Environnement du Québec
BILAN PHOSPHORE DE LA MRC = -12,87 (kg de P2O5/ha)
38%
11%
47%
4%
Lait
Porc
Bovin
Avicole
Ovin
Autres
Répartition du cheptel dans la MRC en 2001
802 u.a.
La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture 2001
p.25p.25
Capacité de support des solsCapacité de support des sols
Densité d’élevage
u.a.
ha
0,280,45
0
1
u. a
. / h
a
1996 2001
640
2 282
802
1 775
1992
2002
Écart (%)
Valeur foncière moyenne des terres de la
MRC LA HAUTE-GASPÉSIE ($/ha)
456
178
-60,95
Sources : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture, 1996 et 2Ministère des Affaires municipales du Québec
Données pour la MRC LA HAUTE-GASPÉSIE (suite)
La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.
p.26p.26
Capacité de support des solsCapacité de support des sols
Données pour la MRC LA- CÔTE-DE-GASPÉ
BILAN PHOSPHORE DE LA MRC = -4,86 (kg de P2O5/ha)
Source : Ministère de l’Environnement du Québec
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture 2001
Répartition du cheptel dans la MRC en 2001
Lait
Porc
Bovin
Avicole
Ovin
Autres
La confidentialité des données ne permet pas deprésenter le nombre et la répartition des u.a.
La confidentialité des données ne permet pas deprésenter le nombre et la répartition des u.a.
p.27p.27
Capacité de support des solsCapacité de support des sols
Densité d’élevage
u.a.
ha
0,3100
1
u. a
. / h
a
1996 2001
43
137
0
385
1992
2002
Écart (%)
Valeur foncière moyenne des terres de la
MRC LA-CÔTE-DE-GASPÉ ($/ha)
353
351
-0,48
Sources : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture, 1996 et 2Ministère des Affaires municipales du Québec
Données pour la MRC LA-CÔTE-DE-GASPÉ (suite)
La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.
p.28p.28
Capacité de support des solsCapacité de support des sols
Données pour la MRC LE ROCHER-PERCÉ
BILAN PHOSPHORE DE LA MRC = -11,98 (kg de P2O5/ha)
Source : Ministère de l’Environnement du Québec
94%
6%Lait
Porc
Bovin
Avicole
Ovin
Autres
Répartition du cheptel dans la MRC en 2001
870 u.a.
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture 2001
La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.
p.29p.29
Capacité de support des solsCapacité de support des sols
Densité d’élevage
u.a.
ha
0,15
0,56
0
1
u. a
. / h
a
1996 2001
210
1 409
870
1 556
1992
2002
Écart (%)
Valeur foncière moyenne des terres de la
MRC LE ROCHER-PERCÉ ($/ha)
566
289
-48,97
Sources : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture, 1996 et 2Ministère des Affaires municipales du Québec
Données pour la MRC LE ROCHER-PERCÉ (suite)
La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.La confidentialité de certaines donnéespeut modifier le nombre et la répartition des u.a.
p.30p.30
Capacité de support des solsCapacité de support des sols
Données pour la MRC ÎLES-DE-LA-MADELEINE
Source : Ministère de l’Environnement du Québec
BILAN PHOSPHORE DE LA MRC = -13,03 (kg de P2O5/ha)
Source : Statistique Canada, Recensement de l'agriculture 2001
Lait
Porc
Bovin
Avicole
Ovin
Autres
Répartition du cheptel dans la MRC en 2001
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Capacité de support des solsCapacité de support des sols
Densité d’élevage
u.a.
ha
0,05
0,73
0
1
u. a
. / h
a
1996 2001
30
594
171
236
1992
2002
Écart (%)
Valeur foncière moyenne des terres de la
MRC ÎLES-DE-LA-MADELEINE ($/ha)
N/D
N/D
N/D
Sources : Statistique Canada, Recensements de l’agriculture, 1996 et 2Ministère des Affaires municipales du Québec
Données pour la MRC ÎLES-DE-LA-MADELEINE (suite)
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