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Cahiers de nutrition et de diététique (2013) 48, 157—167 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Actualités News Vie de la Société BOURSES DE VOYAGE SFN La Société Franc ¸aise de Nutrition souhaite favoriser la par- ticipation de jeunes chercheurs à des congrès nationaux et internationaux, pour y présenter un travail de recherche en Nutrition. Ce prix doit leur permettre de financer une partie des frais de voyage, d’inscription au congrès et d’hôtellerie à l’exclusion de la restauration. Ces Prix s’adressent à des candidats, étudiants ou jeunes chercheurs non statutaires, doctorants ou en stage post- doctoral, ayant un résumé accepté par le comité scientifique du congrès, de préférence pour une communication orale. Le directeur du Laboratoire dont est issu le candidat devra être membre de la SFN et à jour de cotisation annuelle. Le montant de la Bourse de voyage est fixé au maximum à 800 D pour un congrès à l’étranger et 400 D pour un congrès en France. Date limite d’envoi de la demande : six semaines avant le départ au congrès. Les dossiers incomplets ne seront pas évalués. Téléchargement du dossier : www.sf-nutrition.org. PREMIER BILAN DU SITE DE LA SFN Créé en janvier 2012 (CND 2012, n o 1, page 1) le site Inter- net de la SFN (www.sf-nutrition.org) se développe de fac ¸on satisfaisante sous l’efficace impulsion de Lionel Lafay qui en a présenté le premier bilan au conseil d’administration du 25 juin 2013. Depuis sa création le site a enregistré près de 26 000 visites représentant plus de 16 000 visiteurs diffé- rents, essentiellement de France mais aussi de pays francophones et même de pays anglo-saxons (2,5 %). Ils ont consulté 86 121 pages (3,3 pages en moyenne individuelle). Ces chiffres sont en constante augmentation et atteignent en moyenne 60,6 visites quotidiennes au cours des cinq pre- miers mois de 2013, soit environ 78 % de plus que sur les mêmes mois de 2012. Un questionnaire d’évaluation du site sera bientôt pro- posé et une version en anglais est en cours de préparation. Quant à la Newsletter, le nombre de ses abonnés volon- taires est lui aussi en constante augmentation et atteint maintenant 582 lecteurs. On ne peut qu’insister auprès des lecteurs des Cahiers à s’abonner et aux membres de la SFN de se connecter au site s’ils veulent entrer dans l’espace qui leur est réservé. La Rédaction Informations ALIMENTATION DURABLE ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE Co-organisé par la Société Franc ¸aise de Nutrition, la Société Belge de Nutrition et la Nutrition Society (Royaume-Uni), ce congrès s’est attelé à un sujet d’actualité : le développement durable et la sécurité ali- mentaire. L’enjeu est de pouvoir garantir une alimentation équilibrée aux populations tout en impactant le moins pos- sible notre environnement. De nombreux experts se sont succédé à la tribune. Trois interventions nous ont particu- lièrement intéressée. Emmanuelle Kesse-Guyot (Uren Paris) a présenté en avant-première des résultats sur les caractéristiques de santé des consommateurs d’aliments biologiques (cohorte Nutrinet-Santé). L’attitude des consommateurs et la fré- quence de consommation de 18 produits biologiques ont été évaluées chez 54 311 participants de l’étude Nutrinet. Cinq groupes de consommateurs ont été identifiés : trois groupes de non-consommateurs (par manque d’intérêt ou pour raison financière), des consommateurs occasionnels (OCOP) et des consommateurs réguliers (RCOP). Les consommateurs réguliers présentaient un niveau d’éducation plus élevé et étaient physiquement plus actifs que les autres groupes de consommateurs. Ils se caractéri- saient par une alimentation plus riche en aliments végétaux et plus pauvre en sucreries, boissons sucrées, viandes trans- formées ou lait. Leurs apports en acides gras, vitamines, minéraux et fibres étaient meilleurs. Leurs consommations étaient d’ailleurs assez proches des recommandations ali- mentaires. Comparés à ceux qui ne consommaient pas de produits biologiques, ils avaient une plus faible probabi- lité d’être en surpoids (36 % chez les hommes et 42 % chez les femmes) ou obèses (62 % chez les hommes et 48 % chez les femmes). Les consommateurs occasionnels de produits biologiques présentaient, quant à eux, des caracté- ristiques (consommations alimentaires, apport nutritionnel 0007-9960/$ see front matter http://dx.doi.org/10.1016/j.cnd.2013.06.005

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Cahiers de nutrition et de diététique (2013) 48, 157—167

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

Actualités

News

Vie de la Société

BOURSES DE VOYAGE SFNLa Société Francaise de Nutrition souhaite favoriser la par-ticipation de jeunes chercheurs à des congrès nationaux etinternationaux, pour y présenter un travail de recherche enNutrition. Ce prix doit leur permettre de financer une partiedes frais de voyage, d’inscription au congrès et d’hôtellerieà l’exclusion de la restauration.

Ces Prix s’adressent à des candidats, étudiants ou jeuneschercheurs non statutaires, doctorants ou en stage post-doctoral, ayant un résumé accepté par le comité scientifiquedu congrès, de préférence pour une communication orale.Le directeur du Laboratoire dont est issu le candidat devraêtre membre de la SFN et à jour de cotisation annuelle.

Le montant de la Bourse de voyage est fixé au maximum à800 D pour un congrès à l’étranger et 400 D pour un congrèsen France.

Date limite d’envoi de la demande : six semaines avantle départ au congrès. Les dossiers incomplets ne seront pas

évalués.

Téléchargement du dossier : www.sf-nutrition.org.

PREMIER BILAN DU SITE DE LA SFNCréé en janvier 2012 (CND 2012, no 1, page 1) le site Inter-net de la SFN (www.sf-nutrition.org) se développe de faconsatisfaisante sous l’efficace impulsion de Lionel Lafay qui ena présenté le premier bilan au conseil d’administration du25 juin 2013.

Depuis sa création le site a enregistré près de26 000 visites représentant plus de 16 000 visiteurs diffé-rents, essentiellement de France mais aussi de paysfrancophones et même de pays anglo-saxons (2,5 %). Ils ontconsulté 86 121 pages (3,3 pages en moyenne individuelle).Ces chiffres sont en constante augmentation et atteignenten moyenne 60,6 visites quotidiennes au cours des cinq pre-miers mois de 2013, soit environ 78 % de plus que sur lesmêmes mois de 2012.

Un questionnaire d’évaluation du site sera bientôt pro-posé et une version en anglais est en cours de préparation.

Quant à la Newsletter, le nombre de ses abonnés volon-taires est lui aussi en constante augmentation et atteintmaintenant 582 lecteurs.

0007-9960/$ — see front matterhttp://dx.doi.org/10.1016/j.cnd.2013.06.005

On ne peut qu’insister auprès des lecteurs des Cahiers às’abonner et aux membres de la SFN de se connecter au sites’ils veulent entrer dans l’espace qui leur est réservé.

La Rédaction

Informations

ALIMENTATION DURABLE ET SÉCURITÉALIMENTAIRECo-organisé par la Société Francaise de Nutrition, laSociété Belge de Nutrition et la Nutrition Society(Royaume-Uni), ce congrès s’est attelé à un sujetd’actualité : le développement durable et la sécurité ali-mentaire. L’enjeu est de pouvoir garantir une alimentationéquilibrée aux populations tout en impactant le moins pos-sible notre environnement. De nombreux experts se sontsuccédé à la tribune. Trois interventions nous ont particu-lièrement intéressée.

Emmanuelle Kesse-Guyot (Uren — Paris) a présenté enavant-première des résultats sur les caractéristiques desanté des consommateurs d’aliments biologiques (cohorteNutrinet-Santé). L’attitude des consommateurs et la fré-quence de consommation de 18 produits biologiques ont étéévaluées chez 54 311 participants de l’étude Nutrinet.

Cinq groupes de consommateurs ont été identifiés :trois groupes de non-consommateurs (par manque d’intérêtou pour raison financière), des consommateurs occasionnels(OCOP) et des consommateurs réguliers (RCOP).

Les consommateurs réguliers présentaient un niveaud’éducation plus élevé et étaient physiquement plus actifsque les autres groupes de consommateurs. Ils se caractéri-saient par une alimentation plus riche en aliments végétauxet plus pauvre en sucreries, boissons sucrées, viandes trans-formées ou lait. Leurs apports en acides gras, vitamines,minéraux et fibres étaient meilleurs. Leurs consommationsétaient d’ailleurs assez proches des recommandations ali-mentaires. Comparés à ceux qui ne consommaient pas deproduits biologiques, ils avaient une plus faible probabi-lité d’être en surpoids (−36 % chez les hommes et −42 %chez les femmes) ou obèses (−62 % chez les hommes et−48 % chez les femmes). Les consommateurs occasionnels deproduits biologiques présentaient, quant à eux, des caracté-ristiques (consommations alimentaires, apport nutritionnel

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t proportion de surpoids ou obésité) intermédiaires entrees consommateurs réguliers et les non-consommateurs. Lesonsommateurs réguliers ont ainsi un comportement alimen-aire global qui les rapproche des recommandations. Selon. Kesse-Guyot ils pourraient aussi présenter une alimen-ation plus « durable » et donc minimiser leur impact sur’environnement.

Une relation qui n’est pas du tout évidente selon Nicolearmon. Elle a justement évalué la relation entre nosonsommations alimentaires et les émissions de gaz à effete serre. Pour cela, elle s’est aidée de l’étude FrancaiseNCA-2, des valeurs d’émissions de gaz à effet de serre’une sélection de groupes d’aliments très consommés ete leur indice de qualité nutritionnelle, le Mean Adequacyatio (MAR). Elle a pu ainsi observer que les personnesont l’alimentation était de bonne qualité nutritionnellefruits et légumes, produits végétaux. . .) avaient des apportslimentaires (en g/j) plus élevés mais des apports éner-étiques plus faibles que celles ayant une alimentatione moins bonne qualité nutritionnelle (produits sucrés,nack. . .). En revanche, l’impact carbone était positive-ent corrélé à la qualité nutritionnelle de l’alimentation

t négativement corrélée à la densité énergétique. Commen pouvait s’y attendre, l’impact carbone (par 100 g deroduit consommé) le plus élevé concernait le groupe ali-entaire des produits animaux (viande, poisson, œufs,

olaille) avec 934 g équivalents de carbone/100 g. Celui lelus faible concernait les féculents (85 g eq CO2/100 g),uivi des fruits et légumes (121 g equ CO2/100 g). Plus éton-ant, les plats préparés et les produits sucrés et salésbtenaient des scores relativement faibles (202 et 218 gqu CO2/100 g). De plus, une seconde analyse rapportant’impact carbone par gramme d’aliments consommés parour, révèle qu’augmenter la ration de fruits et légumesonduit à augmenter plus fortement l’impact carbone que’augmenter les consommations de plats préparés, fécu-ents ou snacks salés et sucrés. Nicole Darmon conclut ainsiu’une alimentation de bonne qualité nutritionnelle n’estas forcément favorable à l’environnement si l’on s’en tientu seul marqueur de l’impact carbone. Voila qui illustre lesifficultés à concilier des objectifs souhaitables mais contra-

ictoires.

Arnold Van Huis (Université de Wageningen, Pays-Bas)ropose une toute autre solution pour optimiser les consom-ations mondiales de protéines : utiliser les Insectes comme

ource de protéines. Ce très sérieux projet est financéar le ministère Allemand des affaires économiques, de’agriculture et de l’innovation. Pour cet entomologiste, lesnsectes constituent une source de protéines à ne pas négli-er dans un contexte où la demande en protéines risque’augmenter de 70 à 80 % d’ici 2050.

Bien conscient des réticences du grand public à lesonsommer directement, il estime tout à fait envisageableue les insectes s’intègrent dans la chaîne alimentairenimale. L’objectif serait qu’ils remplacent à terme lesourteaux de soja et autres farines animales destinésux volailles, cochons, poissons ou encore aux animauxe compagnie. Pour A. Van Huis, l’utilisation des insectesur une large échelle comme ingrédient alimentaire estechniquement faisable en cinq ans. Leur usage pour’alimentation des poissons et l’alimentation des animaux deompagnie sont les plus faciles. En revanche, l’alimentationes volailles et cochons nécessitera de grandes quan-ités d’insectes (685 000 tonnes par an). Se limiter àemplacer 5 % de l’alimentation des volailles devrait néces-iter 72 000 tonnes d’insectes par an. Or, actuellement, la

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roduction en volume d’insecte aux Pays-Bas reste faiblear le marché cible essentiellement les zoos et animaleries.

Quoi qu’il en soit, les espèces les plus prometteusesont les larves de mouches soldat noire (Hermetica illu-ens), la mouche domestique et le Ténebrion meunier. Restencore de nombreux chantiers à mettre en place : dévelop-er les procédés de transformation des insectes, résoudrees contraintes législatives car en Europe, l’usage des pro-éines d’insecte dans l’élevage des cochons et volailles n’estas autorisé. De plus, des certifications de bonne pratiquee fabrication seront nécessaires à l’industrie alimentairenimale. Par ailleurs, si le profil en acides aminés essentielse ces trois insectes est très bon, il faut encore évaluereur digestibilité ou leur contenu en d’autres nutrimentsomme les graisses. Enfin, le prix des insectes et le coûte leur transformation doivent encore être revus à la baisseour devenir compétitifs par rapport aux autres ressourcesrotéiques. Mais A. Van Huis est optimiste pour l’avenir. Laécente ré-autorisation des farines animales dans l’élevagees poissons (et prochainement des volailles et porcins)erait de bonne augure.

Les Cahiers reviendront prochainement sur ce problèmeuturiste mais pas utopique.

C. Costa

Sustainable Diet and Food Security — 28—29 mai 2013.www.sustainable-diet2013.fr.

ROTÉINES, VÉGÉTARISME ET ALIMENTATIONÉDITERRANÉENNE

ette année, les 15e Entretiens de Nutrition de l’Institutasteur de Lille se sont déroulés les 6 et 7 juin autoure deux thématiques « les protéines » et les alimentations

méditerranéenne et végétarienne ». Trois interventionsous ont particulièrement intéressés.

Giulia Palma (IAMM — Montpellier) a analysé l’évolutionu régime méditerranéen pour savoir si celui-ci était en voiee disparition. Pour mesurer l’adhésion des pays à la dièteéditerranéenne, un indice Mediterranean Adequacy Index

MAI) a été développé en 2004 puis amélioré en 2009. Les

ésultats des études déjà publiées avec cet indice ont étéctualisés avec des données plus récentes par G. Palma. Ilsévèlent que parmi les 13 pays méditerranéens retenus poures analyses, l’Egypte est le pays dont l’indice MAI est lelus élevé (plus forte adhésion au régime méditerranéen)andis que la France et le Royaume-Uni présentent l’indicee plus faible. Contre toute attente, l’Espagne, le Portu-al, l’Italie et la Grèce ont tous un indice MAI faible. Deême, Malte et le Liban, montrent une faible adhérence

l’alimentation méditerranéenne. En revanche, la Tunisie,a Turquie et l’Albanie rapportent un indice MAI moyen et’Algérie et le Maroc, un indice élevé.

Entre les années 60 et 2007, les 13 pays méditerranéensnt vu augmenter leurs apports caloriques. En Algérie, laation journalière a le plus augmenté (82 %). Cette hausseerait principalement due à une augmentation de la consom-ation de viande et de produits animaux. De fait, en

spagne, les consommations de produits carnés sont pas-ées de 21,8 kg/personne par an en 1960 à 111,6 kg en 2007.’alimentation des méditerranéens devient aussi plus richen graisses animales, sel, sucres et produits industriels. Lesndices MAI de 1960 comparés à ceux de 2007 révèlent quea diète méditerranéenne est en recul dans tous les payséditerranéens, en particulier en Grèce. En revanche, en

gypte, en Albanie et au Maroc, elle continu de résister

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probablement en raison d’une offre encore limitée en pro-duits manufacturés. Les jeunes générations sont les plusconcernés par ces changements de mode alimentaire.

Paradoxalement, plusieurs pays non méditerranéenssemblent se rapprocher de la diète méditerranéenne commecela est le cas en Iran, au Royaume-Uni, en Suède, au Dane-mark, en Norvège, au Canada, en Australie et aux États-Unis.Des produits typiquement méditerranéens (olives, huiled’olive, vin) y sont importés voire cultivés. G. Palma prendl’exemple de l’huile d’olive, de plus en plus importée enAfrique du Sud, Japon, États-Unis et Chine. Plus surpre-nant, l’Australie produit 6000 tonnes d’huile d’olive par anen plus des 45 000 tonnes importées. L’immigration médi-terranéenne de l’après-guerre y joue certainement un rôle,ainsi que le développement des restaurants et magasins« ethniques ». La diffusion par les médias des données scien-tifiques sur les bienfaits du régime méditerranéen aussi. Unespoir pour la pérennité de la diète méditerranéenne ?

Fréderique Chiva (médecin — Paris) a démonté le mythedu « maigrir végétarien ». Le végétarisme, longtemps asso-cié à la malnutrition du point de vue des scientifiquesest aujourd’hui prôné par les autorités officielles, paré detoutes les vertus pour la santé, la longévité, le poids. . .

L’American Dietetic Association indique d’ailleurs très offi-ciellement que « les régimes végétariens bien concus sontsains, nutritionnellement adéquats et apportent des béné-fices sanitaires dans la prévention et le traitement decertaines maladies ». « Une alimentation végétarienne pour-rait même s’avérer être un bon moyen de prévenir l’obésitéinfantile » selon un article paru dans l’American Journal ofClinical Nutrition (Sabate J, 2010). De fait, des études épidé-miologiques montrent que le régime végétarien est associéà un IMC plus faible avec une faible prévalence de l’obésitéaussi bien chez l’adulte que chez l’enfant. Une méta-analysedes études de cohortes de végétariens montre une diffé-rence de 7,6 kg en moins chez les hommes et 3,3 kg en moinschez les femmes, avec un IMC inférieur de 2 points.

Cependant, pour Frédérique Chiva, le régime végétarienne peut être proposé comme pratique alimentaire magique,destinée à faire maigrir, au risque de frustrations et de voirapparaître des comportements de compensation aggravant

le problème pondéral. Au travers de plusieurs exemples depatients recus en consultation, elle montre que l’on peutne pas manger de viande et faire des excès alimentairesconduisant à consulter pour un problème de surpoids. Elleconclut que manger végétarien ne peut être qu’un choixpersonnel, un art de vivre ou une facon de « manger autre-ment ».

La transition alimentaire est-elle inéluctable ? C’està cette question qu’a répondu Martine Padilla(IAMM — Montpellier). Après une définition de ce qu’estune transition alimentaire, elle a présenté l’évolution dela consommation de divers aliments. Celle des viandes aaugmenté de 72 % entre 1961 et 2007. C’est en Asie quela demande a le plus augmenté. En Europe, au contraire,elle semble ralentir depuis les années 1990 voire diminuer.Pour elle, les scandales et crises alimentaires à répétitionen sont responsable (ESB, peste porcine, grippe aviaire. . .).Elles sont renforcées par de nouvelles exigences du consom-mateur concernant le bien-être animal, la prise en comptede l’environnement et la recherche de naturalité. Cesexigences ne concernent pas encore les pays émergentspour lesquels la demande de produits animaux ne cessede croître. Ces pays en transition économique vont-ilsexercer une pression sur les ressources (terres agricoles,eau. . .) ?

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Trois scénarii se dessinent pour l’avenir :• les pays développés optent pour une alimentation durable

et moins riche en produits animaux ;• les pays en développement vont plus vite que nous dans

leur transition alimentaire et atteignent rapidement unealimentation durable, ce qui impliquerait moins de pres-sion sur les ressources ;

• les pays en développement augmentent leurs consomma-tions de produits animaux et les conflits sur les ressourcess’exacerbent.

Pour M. Padilla, le troisième scénario semble le plus pro-bable. La consommation de viande devra inévitablement seréduire au profit des protéines végétales si l’on veut pouvoirnourrir la planète.

C. Costa

Entretiens de Nutrition de l’Institut Pasteur deLille — 6 et 7 juin 2013.

www.pasteur-lille.fr/userfiles/images/PDF/15eentnut.pdf.

SE NOURRIR. PRATIQUES ET STRATÉGIESALIMENTAIRESLe congrès des sociétés historiques et scientifiques seréunit chaque année dans une ville universitaire fran-cophone. Il a pour mission de favoriser les échangesentre la recherche associative, les études doctorales et larecherche universitaire. Pluridisciplinaire, il réunit des par-ticipants de différentes spécialités : histoire, géographie,ethnologie, sociologie, anthropologie, archéologie, sciencespolitiques. . . Le 138e congrès, organisé en partenariat avecla Maison des Sciences de l’Homme de Bretagne, s’est tenuà Rennes du 22 au 26 avril 2013. Le thème retenu cetteannée était « Se nourrir. Pratiques et stratégies alimen-taires ». Ce sujet large et interdisciplinaire a rassemblé plusde 500 participants, dont près de 250 intervenants, francaiset étrangers.

Dans une lecture du temps long de l’alimentationhumaine depuis les premiers hominidés jusqu’à nos socié-tés postmodernes, le congrès a permis des échanges d’unegrande richesse, sur de nombreux aspects de l’acte alimen-

taire à travers les âges et à travers le monde.

Une place particulière était réservée à la Bretagne,région où l’agro-industrie occupe une place reconnue etrevendiquée, tout en étant le lieu de problèmes environne-mentaux (algues vertes) et socioéconomiques (difficultés dela pêche artisanale). À l’instar des autres régions francaises,la Bretagne s’enorgueillit de nombreux produits locauxde qualité, dont certains étaient tombés à l’abandon etconnaissent actuellement un regain d’intérêt, comme lesormeaux. De plus, au départ de la Bretagne, des navigateursau long cours ont ouvert la voie vers des produits exotiqueset des ressources lointaines.

De facon plus globale, la consommation de produitsde la mer a fait l’objet de plusieurs communica-tions. L’archéo-ichtyologie, science émergente, montre quela consommation de poisson, mollusques, crustacés etcoquillages était répandue en Europe depuis des temps trèsanciens, contrairement à ce que l’on a cru jusqu’à présent.L’archéo-conchyliologie (étude des vestiges de coquillages)montre que cette consommation ne se limitait pas aux zonescôtières mais qu’il existait une diffusion des coquillagesmarins vers l’intérieur des terres. La consommation de cer-tains produits de la mer ne s’inscrit pas pour autant dans unecontinuité sans ruptures. Les espèces consommées commeles modes de consommation ont connu d’importantes

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ariations. Pour ne citer qu’un exemple, l’ormeau,ujourd’hui mets de choix des grandes tables étoilées,tait anciennement peu apprécié et destiné aux auges desochons.

Outre ces questions halieutiques, des séances plénièrest des ateliers étaient organisés autour de grandes thé-atiques : les ressources alimentaires (géopolitique de

’alimentation, produits de terroir, interdits alimentaires),es crises alimentaires (famines, guerres), la cuisine (tech-iques culinaires, outils, mobilier), la saisonnalité et laonservation des aliments, la sociabilité (fêtes rituelles,ouvelles commensalités), les représentations (iconogra-hie, littérature, symbolisme), l’hygiène alimentaire et laanté publique (pathologies, politiques de santé).

Nous nous sommes intéressés particulièrement aux repré-entations de l’alimentation. Une série d’interventions étaitonsacrée au « sauvage », qui fait souvent l’objet d’une atti-ance particulière. Les aliments qualifiés de sauvages leont en général sur la base d’un symbolisme de construc-ion souvent récente et parfois contradictoire avec la réalitées modes de production ou d’acquisition. C’est ainsi quea moule est aujourd’hui présentée, en France et en Ita-ie, comme un aliment très naturel et quasiment sauvage,lors qu’il s’agit d’un produit d’élevage. Cette réputationst récente. Jusqu’aux années 1950, les moules étaient peualorisées en Bretagne et considérées comme non comes-ibles dans la lagune de Venise.

Dans un tout autre registre, on observe en France unmportant courant de production biologique ou naturelle duin. Si le terme de « sauvage » n’est pas employé dans ceas, le symbolisme en est présent : retour à la nature, mythi-ée, dotée de pouvoirs, pourvoyeuse de bienfaits. Au vinsonventionnels gâchés par la technique et les intrants chi-iques s’opposent des vins qualifiés de « vivants », difficiles

apprivoiser (beaucoup évoluent d’ailleurs hors du cadrees appellations contrôlées), voire subversifs.

Dans nombre de pays du monde, les représentations,ituels et interdits alimentaires évoluent à la faveur de dif-érents facteurs liés notamment à la mondialisation et à’urbanisation. C’est ainsi, par exemple, que le statut duégétarisme en Inde, dans les grandes villes, s’est modi-

é avec l’irruption dans le paysage alimentaire de chaînese restauration transnationales. Les habitants des classesisées, s’ils continuent à manger végétarien à domicile,ommencent à consommer de la viande dans ces res-aurants, lieux de nouvelles formes de sociabilité et deistinction sociale par l’adoption de nouvelles pratiques ali-entaires. Il faut néanmoins préciser qu’il ne s’agit pas là’occidentalisation de l’alimentation, mais de diffusion deouvelles pratiques favorisées par la mondialisation maisecodées par les répertoires alimentaires vernaculaires.ans le cas des villes indiennes, les plats carnés dont laonsommation se développe sont le biryani (plat musulmanervi traditionnellement dans les mariages, mais consomméaintenant au restaurant) ou le poulet tandoori. Il est aussi

noter que les chaînes occidentales de restauration rapidee sont adaptées aux représentations locales en proposantne moitié de plats végétariens et en évitant la viande deœuf (pour les Hindous) et de porc (pour les Musulmans).

Un autre exemple, celui de la perception du colos-rum dans différentes sociétés, fait l’objet d’une étude’envergure menée dans sept pays, démarrée en jan-ier 2013 et financée par l’ANR. La non consommation duolostrum est une pratique très répandue, liée à des repré-entations du corps et des substances et à des systèmes deroyances.

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Un autre phénomène du xxie siècle auquel s’est intéressée congrès est celui des pratiques urbaines de jardinage danses pays occidentaux. Nées aux États-Unis à la faveur deseux guerres mondiales et de la grande dépression, sous’initiative du gouvernement ou d’associations philanthro-iques, elles prennent actuellement leur essor en Europe.ans un contexte à la fois de crise économique et de prisee conscience environnementale, la production locale deourriture prend des formes variées : jardins associatifs,ardins familiaux (descendants des jardins ouvriers), jar-ins partagés. Le projet Jassur, mené par l’Inra et financéar l’ANR, s’intéresse à ces nouvelles pratiques urbaines.lles se heurtent évidemment à des problèmes d’occupation’un espace souvent densément bâti. AgroParisTech testees substrats organiques (compost, marc de café) pour desultures hors sol. Parallèlement, apparaissent de nouveauxhénomènes d’utilisation de la voie publique : désalpha-age à Portland (États-Unis), Incredible Edible à TodmordenGrande-Bretagne), Guerilla Grafting à San Francisco (États-nis), cultures aux pieds des arbres sur les trottoirs.

De nombreux autres sujets ont été abordés lors de ceongrès, dont les actes seront publiés dans les mois à venir.

F. Strigler

A CONSOMMATION, THÉÂTRE D’UNEXPRESSION IDENTITAIRE AU QUOTIDIENepuis dix ans, les marchés de l’alimentation communau-aire (halal, cacher) connaissent des taux de croissancennuels élevés dans les hyper et supermarchés (+10,5 % deroissance pour le marché du halal entre 2010 et 2011).

C’est une évolution bien plus importante que celle duombre de consommateurs potentiels dans la populationotale. Une enquête sociologique réalisée par le Credocévèle qu’en France, 25 % des consommateurs déclarentvoir mangé halal au moins une fois au cours de l’année011. Mais seuls 4 % déclarent en consommer plus d’une foisar semaine (on estime que la population de culture musul-ane représente entre 5 et 8 % de la population totale). En

éalité, ce marché a des destinataires variés. Cet acte deonsommation serait le fruit de « hasard ou d’indifférence »

elon 45 % des consommateurs de ces produits et « pour desaisons religieuses » pour seulement 21 % des consommateurse ces produits.

De même, 7 % des consommateurs déclarent avoir mangéacher au moins une fois dans l’année 2011 et 0,8 % plus’une fois par semaine, alors que la population de cultureuive est évaluée à 0,6 % de la population totale. Parmi eux,1 % disent l’avoir consommé « par hasard ou par indiffé-ence » et 26 % « pour des raisons religieuses ».

Faut-il alors penser que la consommation de produitslimentaires halal ou cacher va au-delà de la pratiqueeligieuse ou de l’origine culturelle ? De fait, les interditst règles alimentaires attachées à des communautés reli-ieuses réapparaissent dans l’espace public à l’image dea campagne « Quick 100 % Halal ». Ce phénomène concernearticulièrement les plus jeunes générations en France, quie montrent davantage décomplexées à l’égard de la reli-ion et s’attachent aux formes les plus visibles de l’adhésioneligieuse. Il semble, par ailleurs, que cette démarche soitlus identitaire que strictement religieuse. S’agirait-il d’unoyen d’expression sociale ? Ou d’une consommation mili-

ante ?Pour les auteurs de cette enquête, la recherche de

roduits en adéquation avec ce que l’on est ou ce que’on aspire à être est envisagée comme un moyen et une

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forme d’expression de soi et de ce en quoi on croit. Cetterecherche de produits communautaires s’englobe dans unerecherche de sens que l’on observe plus largement dans lasociété francaise depuis plusieurs années (bio, commerceéquitable, consommation durable. . .). L’achat de ces pro-duits semble aussi répondre à une préoccupation sociétalede tracabilité ou de labels de qualité face à une productionalimentaire de masse. Cette consommation serait finale-ment un paradoxe de la consommation contemporaine.

Ces travaux révèlent enfin que les consommateurs sont deplus en plus ouverts à des produits qui ne correspondent pasà leur histoire personnelle et familiale et qui pour des raisonsdiverses comme la proximité d’un commerce, le moindreprix dans les boucheries halal, par bienveillance vis-à-visd’invités ou par attrait exotique suscitent leur intérêt.

C. Costa

Liste des allégations sur le site de la CommissionEuropéenne : Credoc Cahier de recherche

no 293 — L’alimentation « communautaire » s’inscrit-elledans le Développement de la consommation engagée ?

Thierry MATHE, Nicolas SIOUNANDAN, Gabriel TAVOULARIS.www.credoc.fr.

FÉCULENTS : LES NUTRINAUTES ONT DESAPPORTS INSUFFISANTSUne récente analyse de 264 564 enquêtes alimentaires rem-plies par 80 209 nutrinautes révèle que les apports enféculents des participants sont inférieurs à ceux recom-mandés par le PNNS (3 à 6 féculents/jour). De fait, ils sonten moyenne de 257 g/jour (300 g/j chez les hommes et217 g/j chez les femmes), si bien que 35,4 % des hommeset 65,9 % des femmes ont des apports inférieurs aux recom-mandations. Le repère du PNNS concernant les féculentsest d’ailleurs le moins bien connu (22 % le connaissent). Lepain est le principal contributeur (45 %) devant les pommesde terre (20 %), les pâtes (17 %) et le riz (8,5 %). Mais avecl’âge, la consommation de pain tend à augmenter tandis quecelle de pâtes et de riz diminue (celle de pommes de terrereste stable). Il existe peu de variation de la consommation

de féculents suivant les catégories socioprofessionnelles, lesrevenus ou les diplômes, en dehors des agriculteurs, qui ontdes apports en pain et pomme de terre un peu plus impor-tants que les autres. Certaines régions comme le Limousin,la Bretagne et le Nord-Pas-de-Calais présentent des consom-mations de féculents plus élevées que la moyenne nationaletandis que la région PACA et l’Alsace ont des consomma-tions plus faibles. Des différences marquées selon le typede féculent sont notamment observées. La consommationde pain est, par exemple, plus élevée dans l’Ouest de laFrance jusqu’à l’Auvergne et celle de pommes de terre estplus importante dans le Nord et le Nord-Ouest.

Pour autant, la corpulence est peu associée à laconsommation de féculents même si les sujets dont lesconsommations de féculents sont faibles ont plus souventfait des régimes dans le passé et sont plus souvent deshommes maigres. Concernant l’intérêt nutritionnel de cegroupe d’aliments, les féculents contribuent en moyenneà 21 % des apports énergétiques des femmes et 23 % de ceuxdes hommes. Ils apportent 34 % des apports en fibres chezles femmes et 39 % de ceux des hommes, 21,5 % des apportsen vitamine B1, 20 % des apports en vitamine B6 et 16,5 %des apports en vitamine B9 (folates).

Pour les auteurs de l’étude, ces données justifient la miseen place de campagnes d’information auprès du public pour

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réhabiliter les féculents dont la consommation, même parles patients souhaitant maigrir, est justifiée (à condition quel’apport énergétique total ne s’en trouve pas augmenté).

C. Costa

Liste des allégations sur le site de la CommissionEuropéenne : Étude Nutrinet-Santé 24 mai 2013.

www.etude-nutrinet-sante.fr.

NUTRINET S’ÉTEND Á LA BELGIQUEL’étude Nutrinet-Santé lancée en 2009 en France vient derecevoir le patronage de la Fédération Wallonie Bruxellespour recruter 50 000 internautes Belges en trois ans. Le voletbelge de l’enquête est coordonné par les Professeurs JeanNeve et Véronique Maindiaux. Les Belges devront répondretrois fois par an à des questionnaires sur leur alimenta-tion, leur activité physique, leur poids, leur état nutritionnelet leur comportement alimentaire ainsi qu’à des question-naires ponctuels et complémentaires. Un site spécifique leurest dédié www.etude-nutrinet-sante.be.

C. Costa

Lancement le 7 juin 2013 www.etude-nutrinet-sante.be.

SANTÉ DES 15—30 ANS : ANALYSE DUBAROMÈTRE SANTÉ 2010Des jeunes en bonne santé. . .

D’après les dernières données du Baromètre santé jeunesde l’Institut national de prévention et d’éducation pour lasanté (Inpes), 95 % des 15 à 30 ans se considèrent en bonnesanté. Une perception plus masculine que féminine commele révèlent les scores en matière de qualité de vie desfemmes, qui sont inférieurs de plus de dix points à ceux deshommes. Celles-ci rapportent notamment être plus souventsujettes aux problèmes d’anxiété (36 % versus 28 % chez leshommes) et de dépression (34 % versus 24 %).

. . .mais adeptes d’alcoolisation ponctuellesimportantes

Si la consommation quotidienne d’alcool ne concerneque 2,5 % des 15/30 ans (contre 27 % des 61—75 ans), enrevanche, les épisodes d’ivresse sont plus fréquents chezeux (25,5 %) que dans les autres tranches d’âges. Les étu-diants sont particulièrement concernés.

Les choix alimentaires s’affirmentSoixante et onze pour cent des 12—30 ans affirment connaî-tre le repère nutritionnel « 5 fruits et légumes par jour »(contre 57 % des 61—75 ans). Pour autant, ils ne sont que 6 %à en avoir consommé la veille de l’enquête (contre 15 % des46—60 ans). Ils ne sont aussi que 38 % à manger du poissonau moins deux fois par semaine (contre 41 % des 31—45 ans).Les boissons sucrées ont, sans surprise, une présence fortedans leur alimentation : 39 % d’entre eux en ont bu la veillecontre 15 % des plus de 30 ans. Concernant les féculents, les12—15 ans sont plus proches des recommandations (3,5 foispar jour) que les 19—30 ans (2,85 fois par jour). Quant à laconsommation des produits laitiers, elle respecte les recom-mandations du PNNS (2,32 fois par jour en moyenne).

Les femmes, plus raisonnablesGlobalement, les femmes ont un comportement alimen-taire plus responsable que les hommes, certainement parce

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u’elles font plus attention à leur poids. Elles consomment,ar exemple, plus de fruits et légumes que leurs congénères,ont moins au fast-food (20 % y mangent un fois par semaineontre 38 % des hommes) et consomment moins de boissonsucrées (30 % en ont bu la veille contre 48 % des hommes).

Le petit déjeuner est toujours le repas le plus sacrifié : % des 12 à 15 ans et 15 % des 19—25 ans n’en prennent pas.nfin, la majorité des jeunes prennent leur repas à domicileen dehors du déjeuner qui est majoritairement pris « horsoyer »).

C. Costa

Source Inpes — 12 juin 2013www.inpes.sante.fr/30000/actus2013/023-barometre-

sante-jeunes-2010.asp.

OUVELLE LÉGISLATION DE LA NUTRITIONPÉCIALISÉEn juin 2011, la Commission européenne proposait de sup-rimer les directives encadrant une série d’aliments deutrition particulière, comme les laits de croissance, lesubstituts de repas ou encore les aliments pour sportifs. Plus’un an après, le Conseil des Ministres européens est par-enu à négocier avec le Parlement européen une positionommune visant à maintenir des règles spécifiques pour lesliments destinés aux populations ayant des besoins nutri-ionnels particuliers (décembre 2012). Le 11 juin dernier, learlement Européen a adopté du nouveau règlement cadreoncernant le processus de rénovation de la législation euro-éenne de la Nutrition Spécialisée.

Le nouveau texte prévoit :une évaluation par l’EFSA/EASA de l’intérêt des laits decroissance, aujourd’hui réglementé au seul niveau natio-nal ;l’élargissement de l’actuelle législation relative aux ali-ments destinés à des fins médicales spéciales dans le butde mieux couvrir les besoins des nourrissons ou enfantsen bas âges malades, prématurés ou de petits poids denaissance.l’ajout des substituts de repas (régimes amaigrissants)dans le champ des législations spécifiques ;

la prise en compte des besoins spécifiques des sportifs etdes profils nutritionnels des aliments pour sportifs dans lalégislation alimentaire générale ;le transfert du cadre réglementaire pour les aliments sansgluten dans le champ de la législation alimentaire géné-rale.

C. Costa

Syndicat Francais de la Nutrition Spécialisée Juin 2013.www.syndicatfrancaisdelanutritionspecialisee.fr.

FSA : SIX NOUVELLES ALLÉGATIONSUTORISÉES

’EFSA a publié le 11 juin un nouvel avis concernant lesllégations dont elle n’avait pas terminé l’évaluation.a Commission Européenne a adopté les 6 allégations quiuivent :

« La consommation d’alpha-cyclodextrine à l’occasiond’un repas contenant de l’amidon contribue àl’atténuation de la hausse de la glycémie après cerepas » (au moins 5 g d’alpha-cyclodextrine/50 g d’amidonsont nécessaires pour utiliser l’allégation) ;« L’acide docosahexaénoïque (DHA) contribue au main-tien d’une concentration normale de triglycéride dans le

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sang » (utilisable pour une denrée destinée aux enfants etgarantissant une consommation de 2 g de DHA par jour eten association avec de l’EPA) ;« L’acide docosahexaénoïque (DHA) et l’acide eicosapen-taénoïque (EPA) contribuent au maintien d’une pressionsanguine normale » (utilisable pour une denrée destinéeaux enfants et garantissant une consommation de 3 gd’EPA et DHA par jour) ;« L’acide docosahexaénoïque (DHA) et l’acide eico-sapentaénoïque (EPA) contribuent au maintien d’uneconcentration normale de triglycérides dans le sang »(utilisable pour une denrée destinée aux enfants et garan-tissant une consommation de 2 g d’EPA et DHA par jour) ;« Les pruneaux contribuent à une fonction intestinale nor-male » (100 g de pruneaux par jour) ;« La consommation de denrées alimentaires contenant dufructose entraîne une hausse de la glycémie inférieureà celle qu’entraîne la consommation de denrées alimen-taires contenant du saccharose ou du glucose ».

Pour les trois allégations concernant les AGPILC’emballage doit préciser que les consommations journa-ières de DHA + EPA ne doivent pas dépasser 5 g/j.

Ces allégations sont applicables à partir du 2 janvier014.

C. Costa

http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2013:160:0004:0008:FR:PDF.

ES FRANCAIS ET L’ALIMENTATION : UNFFORT DE RECONQUÊTE S’IMPOSE SUITE AUXCANDALES ALIMENTAIRESprès une première enquête réalisée en 2008, l’ANIA a faitécemment réaliser par la TNS-Sofres un second baromètree l’opinion des francais vis-à-vis de l’alimentation. Milleujets ont participé à cette enquête en mai 2013, juste aprèse scandale concernant la substitution de la viande de bœufar de la viande de cheval. Une opinion forcément entaméear cet évènement bien qu’il n’ait en réalité pas posé de

roblème sanitaire évident.

L’alimentation variée, saine et équilibrée est toujours unnjeu central pour les francais, la condition d’une bonneanté (pour 78 % des répondants) et sur lequel on ne transigeas financièrement (seuls 9 % envisagent de réduire leursépenses alimentaires).

Les Francais demeurent très largement satisfaits à’égard de l’alimentation dans leur pays, notamment sur laariété des produits (87 % satisfaits), la facilité de prépa-ation (82 %) et la conservation (79 %). Mais la satisfactionecule par rapport à 2008 dans le contexte de la « criseu cheval », notamment sur la sécurité des produits (42 %on satisfaits) et les informations sur l’étiquetage (47 % nonatisfaits). Comme en 2008, le prix des produits alimentairesait de nombreux insatisfaits (72 %).

Les entreprises de l’alimentaire sont toujours percuesomme dynamiques et innovantes par 61 % des répondants.eur contribution à l’économie francaise et à l’emploi sontppréciés par un francais sur deux, mais des suspicionsmergent concernant la maîtrise des risques et la transpa-ence. Les acteurs de la filière (distributeurs, entreprisese l’alimentaire) et les pouvoirs publics (en France et dans’Union Européenne) enregistrent une baisse de confiancee 12 à 15 points comparé à 2008. L’industrie alimentaire etes laboratoires pharmaceutiques voient aussi leur image se

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Actualités

dégrader (50 % et 54 % des répondants en ont une mauvaiseimage, respectivement).

Seuls les associations de consommateurs et les agri-culteurs conservent leur capital confiance auprès desrépondants. Les consommateurs attendent désormais desefforts des industriels sur la tracabilité des produitset l’information (étiquetage clair, origine géographique,OGM. . .).

C. Costa

Baromètre Francais et alimentationANIA — TNS-SOFRES — Juin 2013.

www.ania.net/les-francais-et-lalimentation-barometre-tns-sofres-ania.

L’ANIA RENOUE LE DIALOGUE AVEC LESCONSOMMATEURSSuite au dernier scandale alimentaire et à la baisse deconfiance révélée par un récent sondage (actualité « Lesfrancais et l’alimentation : un effort de reconquête s’imposesuite aux scandales alimentaires », voir ci-dessus), l’ANIAa pris l’initiative d’une campagne d’information auprès dugrand public. Avec l’aide des 20 fédérations adhérentes etreprésentatives de tous les métiers du secteur, l’AssociationNationale des Industries Alimentaires a mis au point deuxnouveaux outils Internet : ALIMEXPERT, ALIMEVOLUTION et aentièrement rénové son site Internet :• ALIMEVOLUTION (www.ania.net/alimevolution) reprend

depuis la préhistoire jusqu’à nos jours, l’historiquedes avancées concernant la sécurité sanitaire (séchagedes viandes, congélation, pasteurisation. . .). La régle-mentation (apparition des premières étiquettes, ser-vice de répression des fraudes. . .) et les grandsévènements sociaux (révolution industrielle, premierssupermarchés. . .) y sont associés ;

• ALIMEXPERT (http://alimexpert.ania.net) est une plate-forme participative permettant aux consommateurs deposer leurs questions sur les aliments et d’obtenir desréponses claires. Les questions des internautes et leursréponses sont répertoriées sur le site et accessibles aupublic. Objectif : « retisser des liens avec nos consom-

mateurs pour leur expliquer d’où nous venons, où nousallons et qui nous sommes » explique Jean-René Buisson,président sortant de l’ANIA.

Au-delà d’une opération de communication non centréesur des intérêts strictement industriels, ces plate-formesapportent certainement une mine d’informations utiles.Suffiront-elles à redorer le blason contesté de notre indus-trie agroalimentaire souvent injustement décriée en raisonde quelques « bavures » incontestables ?

C. Costa

Communiqué de presse du 10 juin 2013 www.ania.net.

L’ASSIETTE DES ENFANTS VUE PAR LESMÉDECINS DE L’ASEFLes médecins de l’ASEF (Association Santé, Environnement,France) ont mené une enquête auprès de plus de 910 écoliersde huit à 12 ans de la région PACA pour faire le point sur leuralimentation et les sensibiliser aux liens entre leur assietteet leur santé. Le point sur les principaux résultats.

Pas assez d’eau et trop d’assaisonnementsL’enquête rapporte non seulement la présence de petitsdéjeuners et des goûters trop sucrés et manufacturés mais

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aussi la consommation de sirop, jus de fruits ou sodapendant le repas par près d’un enfant sur quatre. Enfin,les sauces mayonnaises et ketchup sont ajoutés au plat« systématiquement » par un enfant sur dix et « de tempsen temps » par sept enfants sur dix.

Des connaissances limitées en matière de fruits etlégumesUn écolier sur trois n’a pas pu identifier sur des photos unpoireau, une courgette, une figue et un artichaut et prèsde neuf enfants sur dix ne savent pas ce qu’est une bette-rave ! Leur connaissance des produits transformés auxquelsils sont les plus habitués n’est pas meilleure. Un quart desenfants ne savent pas que les frites sont faites à partirde pommes de terre et 40 % ne parviennent pas à indiquerl’ingrédient principal des chips, du jambon ou encore desnuggets. Plus affligeant, près de 60 % des enfants ne saventpas de quoi sont faits les steaks et 70 % de quoi sont faites lespâtes.

Forts de ces résultats, l’ASEF a élaboré un « petit guidevert des petits gourmets » expliquant de facon ludique lesfondamentaux de l’alimentation et les médecins ont formulécinq recommandations à prendre d’urgence :• miser sur l’eau à table au moment des repas. Les jus de

fruits sont à réserver au petit déjeuner et au goûter et lessodas doivent rester occasionnels ;

• multiplier les fruits et légumes, cuits crus, frais ou surge-lés ;

• limiter les sucreries ;• varier les viandes, poissons et autres sources de pro-

téines ;• favoriser le fait maison.

C. Costa

Communiqué de presse du 10 juin 2013 SourceASEF — 23 mai 2013 www.asef-asso.fr.

LES FRANCAISES MOINS SPORTIVES QUE LEURSVOISINES EUROPÉENNES

Selon un sondage réalisé pour le compte de la Fédérationmondiale du cœur dans cinq pays européens (6172 adultesâgés de 18 à 64 ans), les francaises consacrent moinsde temps que les Allemandes, Danoises, Suédoises etAnglaises aux activités physiques (tâches ménagèresinclues). Au cours d’une semaine donnée, plus de 50 %des Francaises n’ont participé à aucune compétitionsportive et n’ont pas pratiqué d’entraînement intense(course à pied ou cyclisme). Le sondage ne dit pas si ellesont passé l’aspirateur ou fait les courses alimentaires. . .

Or, l’OMS recommande la pratique d’au moins deuxheures et demi d’activité modérée (jardinage, danse oumarche rapide) ou 75 minutes d’activité physique intense(sport, course à pied, gymnastique) par semaine. Selonl’enquête, 42 % des francaises n’atteindraient pas cesrecommandations contre 34 % des Anglaises, 33 % desSuédoises, 19 % des Danoises et 19 % des Allemandes.Pire, 22 % des francaises admettent être complètementinactives. Leur principal argument : le manque detemps.

Soucieuse de la santé des femmes, la Fédération Mon-diale du Cœur recommande la pratique d’une heuresupplémentaire de sport chaque semaine ou à défaut le jar-dinage ou les tâches ménagères, quotidiennement, afin deréduire leur risque de maladie cardiovasculaire. Maintenant

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ue nous savons que faire le ménage peut nous sauver la vie,ous n’avons plus d’excuses pour traîner des pieds !

C. Costa

www.world-heart-federation.org.

U BLÉ SANS GLUTENonne nouvelle pour les malades cœliaques, l’Institut de’Agriculture durable de Cordoba et le Conseil Supérieur dea Recherche Scientifique (Espagen), qui ont mis au pointepuis plusieurs années un blé transgénique sans gluten2010) viennent d’obtenir l’autorisation de le cultiver surrande échelle pour lancer un essai clinique à l’hôpitaleina Sofia de Cordoue. Une mise sur le marché serait envi-ageable d’ici cinq ans. Plant Bioscience Limited a déjàcheté la licence en vue de débouchés aux États-Unis etans les pays moins réticents que la France vis-à-vis desGM.

La phobie du gluten qui se développe sans raison objec-ive dans une partie de la population promet sans doute unarché important à ce type d’innovation.

C. Costa

Source Revue Materiahttp://esmateria.com/2013/05/09/el-csic-pide-cultivar-trigo-transgenico-para-celiacos/?utm source=feedburner

%26utm medium=feed%26utm campaign=Feed%3A+materia%2Fnoticias+%28Materia%29.

’OBÉSITÉ SE STABILISE EN RÉPUBLIQUECHÈQUEne enquête réalisée régulièrement par l’agence Stem/Markur des cohortes de 2000 sujets de plus de 18 ans semble sug-érer une stabilisation de l’obésité au cours des dernièresnnées. 21 % des tchèques seraient actuellement obèsest 34 % en surpoids ce qui place la République Tchèquen peu au-dessus de la moyenne européenne avec 55 %e la population dont l’IMC est supérieur à 25 kg/m2. Lesommes seraient plus touchés par le surpoids et l’obésité42 % et 23 % respectivement) que les femmes (27 % et

9 % respectivement). Ces chiffres sont identiques à ceuxe 2008. Une plus grande sensibilisation de la popula-ion au problème de l’obésité serait en partie à l’originee cette stabilisation. Cette enquête révèle en plus quee sous-poids concerne une jeune fille de 18 à 19 ans surinq.

C. Costa

Source Radio Praguewww.radio.cz/fr/rubrique/faits/stabilisation-de-

lobesite-en-republique-tcheque.

OUR QUE LA SOCIÉTÉ VOIT PLUS LARGEe rejet et la discrimination se fondent souvent sur des cri-ères physiques (couleur de peau, handicap, âge, sexe. . .)ujourd’hui, la corpulence est devenue un facteur sup-lémentaire de stigmatisation. Après une campagne deensibilisation à la problématique de « la discriminationiée au surpoids », le Service Éducation permanente Ques-ion/Santé de Bruxelles et la Fédération Wallonie Bruxellesiennent d’éditer une brochure intitulée « Surpoids et obé-ité : quand prévention rime avec discrimination ». Elleborde la question des risques et des limites de la pré-ention sanitaire dans le domaine du surpoids et de

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’obésité. « En mettant l’accent sur les comportementsndividuels, les campagnes de prévention contribuent àne vision des personnes en surpoids comme faibles etrresponsables » remarque son auteur, Sandrine Pequet.ourtant de nombreux autres facteurs (conditions deie, travail, susceptibilité génétique. . .) influencent leoids. Ce document condamne les approches qui ren-orcent la stigmatisation et s’avèrent contre-productivesuisque favorisant l’exclusion dont l’impact négatif sure bien-être, la santé et le poids lui-même est bienonnu.

Comme l’expliquent Patrick Peretti-Wattel et Jean-Pauloatti, « Si la prévention vise à informer, conseiller, encou-

ager les personnes qui n’ont pas de bons comportementse santé, cette main tendue finit toujours par montrer duoigt ceux à qui elle s’adresse ».

L’outil et les questions abordées dans cette brochure’adressent à tous les publics.

C. Costa

Surpoids et obésité : quand prévention rime avecdiscrimination — Édition 2013.

ttp://www.questionsante.be/outils/Surpoids obesite.pdf.

MY CLINICAL TRIAL LOCATOR » RÉPERTORIEES ESSAIS CLINIQUESréé par un médecin généraliste de Palm Beach (Floride), leite Internet « My Clinical Trial Locator.com » répertorie touses essais cliniques à l’échelle internationale. Un site plusgréable à utiliser que le site des instituts nationaux améri-ains de santé « Clinical Trials.gov ». Celui-ci serait d’ailleursujourd’hui dépassé par le nouveau site qui référence déjà44 845 essais cliniques mondiaux contre 144 000 pour le siteouvernemental. Dans les deux cas, un moteur de rechercheermet de consulter les études et de contacter le respon-able de l’essai.

C. Costa

www.myclinicaltriallocator.com etwww.clinicaltrials.gov.

HARTE D’ENGAGEMENT DE QUICK la suite d’un certain nombre d’entreprises du secteurgroalimentaire qui ont signé avec les pouvoirs publics uneharte de progrès nutritionnel, la restauration s’y met :uick est le premier à s’engager sur 75 % des produitsonsommés dans ses restaurants dont la totalité de ses bur-ers.

En bref, les promesses consistent à réduire les graisses−15 %), le sel (−17 à −24 %), les sucres de certaines boissons−19 %) et de certains desserts (−40 % dans les glaces) et’augmenter les fibres du pain (+15 %). Ce sont 820, 135 et0 tonnes de graisses de sucre et de sel qui seront retiréesu marché et 50 tonnes de fibres qui y seront ajoutées.

L’information nutritionnelle du client sera amplifiée parffichage et Internet et la promotion de l’activité physiqueéveloppée.

Il est souhaitable que les autres acteurs de ce marchéuivent le mouvement même si des progrès ont été réalisésar certains en dehors des engagements officiels.

À mettre bien sûr à l’actif du PNNS.

B. Guy-Grand

www.sante.gouv.fr.

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Actualités

Appels d’offre

FONDS FRANCAIS ALIMENTATION ET SANTÉ(FFAS)Projets de recherchePour la troisième année consécutive, le Fonds francais pourl’alimentation et la santé lance un appel compétitif à projetspour soutenir la recherche sur les relations entre alimenta-tion et santé.

L’appel à projets 2013, doté au total de 500 000 euros,concernera deux thématiques :• la première, « Inégalités sociales : conséquences biolo-

giques selon le sexe », vise une meilleure compréhensiondes mécanismes biologiques impliqués dans les diffé-rences de réaction au stress entre les hommes et lesfemmes, en termes de comportement alimentaire, demétabolisme, ou de préférences alimentaires ;

• la seconde, « Recherche sur le développement denouveaux outils pédagogiques pour une éduca-tion à l’alimentation santé pour tous », soutiendraplus particulièrement le développement d’outilspédagogiques à destination des populationssensibles.

Les personnes ou institutions souhaitant soumettre unprojet peuvent le pré-inscrire jusqu’au 29 juillet 2013.La date limite de soumission des projets est fixée au15 septembre 2013. Les résultats seront rendus publics versla mi-décembre 2013.

www.alimentation-sante.org/aap2013/.

Financement d’actions de terrainLe Fonds francais pour l’alimentation et la santé ouvre unguichet de financement destiné à soutenir des actions deterrain dont l’objectif est d’orienter les comportements ali-mentaires vers une alimentation diversifiée et favorable àla santé, tout en veillant à ne pas accentuer les inégalitéssociales de santé.

Doté de 500 000 euros pour l’année 2013, le guichet est

ouvert à des interventions originales ou déjà en place, dontla durée d’exécution s’étale sur au moins une année. Leurinscription dans une dynamique territoriale et partenarialesera considérée comme un atout. Une attention toute parti-culière sera portée aux projets visant les jeunes, des enfantsaux jeunes actifs, et les seniors.

Les structures porteuses des projets, organismes publicsou privés à but non lucratif, sont libres de déposer leurdossier de candidature quand elles le souhaitent.

Deux relevés de projets par an sont prévus, l’unà l’automne et l’autre au printemps. Le premier auralieu le 20 septembre 2013, le second au printemps2014.

www.alimentation-sante.org/guichetactions2013/.

Prix de RecherchePour la première fois le FFAS institue un Prix de Recherchede 10 000 D destiné à récompenser un projet de recherchecollaborative achevé au plus tard le 29 septembre 2013.

Seront primés une ou plusieurs équipes de recherchepubliques associées à une ou plusieurs PME ou centre tech-niques professionnels ayant été partenaires à l’occasiond’un projet constituant un modèle de bonnes pratiques entermes de collaboration public/privé.

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Le montant du Prix devra servir à la valorisation des résul-tats obtenus.

www.alimentation-sante.org/prixderecherche2013.

Analyse d’article

TRANSPLANTATION FÉCALEDepuis que l’on a mis en évidence le rôle des perturbationsdu microbiote intestinal dans la genèse où les complicationsde maladies inflammatoires digestives ou métabolique,l’idée d’intervenir en tentant de restituer un microbiote« sain » par transplantation fécale s’est faite jour et com-mence à recevoir un début d’application.

Ainsi le transfert (par tubage) de selles de sujets depoids normal à des sujets atteints de syndrome métabolique[1] est il susceptible d’améliorer au terme de 6 semainesla sensibilité systémique à l’insuline (évaluée par clamp) ;en même temps le microbiote des sujets transplantés semodifie pour se rapprocher de ceux des donneurs sains,s’enrichissant notamment en firmicutes et en bactériesproductrices de butyrate (qui agirait en inhibant la trans-location de composés endotoxiques [comme le LPS]) connuspour être des facteurs d’insulinorésistance.

Les bénéfices tirés de telles transplantations dans lesmaladies inflammatoires du tube digestif ont été égalementpubliés l’année dernière.

Il est probable que dans l’avenir lorsque les séquencesspécifiques d’ADN microbien actives et surtout les protéinesqu’ils engendrent seront identifiées, on pourra agir sans detelles transplantations que l’on n’aurait pas songé à imagi-ner, il y a seulement quelques années.

B. Guy-Grand[1] Transfer of Intestinal Microbiota From Lean Donors

Increases Insulin Sensitivity in Individuals With MetabolicSyndrome. Gastroenterology 2012;143(4):913—916.

Analyses de livres

L’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE EN QUESTIONLe livre de Jean-Daniel LALAU [1] « créer une alliance thé-rapeutique. On n’éduque pas un adulte souffrant » paru auxÉditions la Chronique Sociale, se présente en trois parties. Lapremière est un réquisitoire de l’auteur contre l’éducationthérapeutique du patient. Puis viennent les analyses etcommentaires de deux pionniers de l’éducation thérapeu-tique la psychologue Anne Lacroix et le professeur de santépublique Allain Deccache.

Le professeur de nutrition du CHU d’Amiens, docteuren philosophie, fait le procès en règle d’une éducationpaternaliste transformant le patient en élève, une édu-cation objectivante, réduisant le malade à des donnéesrelevées méthodiquement par les soignants, une éduca-tion normative visant à obtenir l’observance du patient,une éducation réductrice limitée aux savoirs et aux savoir-faire, une éducation manipulatrice soit disant centrée sur lepatient et ses désirs mais en réalité obsédée par les objec-tifs prédéterminés par les soignants. L’histoire de la viedu patient avec sa maladie est transformée en « diagnosticéducatif », son vécu émotionnel est réduit à des ques-tionnaires d’anxiété/dépression et de qualité de vie. Bref,

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’éducation thérapeutique relève du dressage, quelle queoit l’humanisme naïf et la volonté de bienfaisance affichéear les soignants. Le terme même d’éducation thérapeu-ique du patient répétée à l’envie devient insupportable

Jean-Daniel Lalau au point qu’il pourrait dire : « quand’entends le mot éducation thérapeutique, je sors monevolver » !

Son réquisitoire, agrémenté de références philoso-hiques savantes, est conforté par l’analyse de l’évolutione l’éducation thérapeutique faite par Anne Lacroix. Dansn langage plus doux, elle fait, elle aussi, le procès de’objectivation du malade par le prétendu « diagnostic édu-atif », et estime que l’éducation thérapeutique devraittre un « espace transitionnel » entre les patients et lesoignants, sécurisant, quasi « maternel », « permettant deaire advenir l’autonomie du malade ». Elle appelle les soi-nants « à la sollicitude dans le respect de l’altérité », eténonce le modèle francais de l’éducation thérapeutique

structurée à prétention scientifique ». Finalement, elleussi en vient à critiquer le terme « d’éducation thérapeu-ique du patient » trop biomédical pour lui préférer celuilus fluide « d’accompagnement ».

Alain Deccache ne semble pas partager un tel pessi-isme, même s’il se méfie également des gens qui veulent

aire le bien des autres, « du moins si c’est leur bien ou leurision du bien », mais il semble mettre l’accent sur la tensionnévitable entre le versant biomédical et le versant psycho-ocial. Il met en garde contre deux déviations possibles :’un côté celle du soignant éducateur voire rééducateuryant pour objectif « l’adaptation de la vie du malade à laaladie », utilisant pour arriver à ses fins, les techniques’entretien motivationnel et de l’autre le soignant ayantenoncé à tout objectif biomédical même partagé, en abdi-uant son rôle de soignant pour se « rabattre » sur desbjectifs de soutien psychologique et de mieux être au nomu respect de l’autonomie du patient.

Nous nous sentons plus proche de cette analyse. Cepen-ant, il nous semble manquer à ces regards critiquesur l’éducation thérapeutique, une vision historique, car’éducation thérapeutique est moins un objet de réflexionétaphysique, qu’un sujet d’analyse sociologique à partir

e l’évolution des rapports sociaux dans nos sociétés déve-oppées post-modernes.

Nous sommes en effet dans la troisième ère de’éducation thérapeutique.

La première ère s’étend de 1922, date du premierraitement par l’insuline d’un patient diabétique insulino-épendant, aux années 1960. L’éducation thérapeutique yst verticale, descendante, autoritaire, de maître à élève,omme l’est l’ensemble de la société et l’école. Certes,’école de pédiatrie francaise a développé une prise enharge du diabète moins rigide, plus soucieuse du dévelop-ement psychologique de l’enfant, mais la pédagogie n’ytait pas moins verticale. L’obéissance était la règle univer-elle.

La deuxième ère de l’éducation thérapeutique a accom-agné la révolution individualiste des années 1970 marquéesar le mouvement libertaire du printemps 1968, qui avaitemis en cause le devoir d’obéissance à l’autorité. Lesatients diabétiques ne voulaient plus être de simplesbjets de soin, mais voulaient devenir des sujets aptes

comprendre, à participer aux décisions et à les appli-uer. De même, l’enseignement ne devait plus être concuomme un simple transfert de savoir et de savoir-faire de’enseignant à l’enseigné. Il devait s’appuyer sur les connais-ances et les croyances des apprenants pour leur permettre

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e construire de nouveaux savoirs. La pédagogie frontaleassive devait laisser place à la pédagogie active construc-iviste. L’éducation thérapeutique s’est développée danse sillage de cette révolution culturelle, notamment sous’impulsion de l’école de Genève dirigée par Jean-Philippessal, diabétologue, lui-même diabétique. Il avait systé-atisé l’opposition de deux types de pratiques médicales :’un côté celles adaptées aux traitements des maladiesiguës graves et des gestes techniques où le malade estassif, de l’autre côté celles requises par le suivi des mala-ies chroniques et par le développement de la préventionù le malade doit être actif. Dès lors, la médecine neouvait plus être pensée comme un modèle unique. C’estinsi que l’éducation thérapeutique a fini par être recon-ue non comme une simple prestation de plus, mais commee modèle de la prise en charge des patients atteints dealadie chronique.Cependant, à partir des années 1990, s’est dévelop-

ée dans l’ensemble des pays développés, une vision àa fois marchande et managériale des activités humaines.oute activité devait être désormais normée, standardisée,esurée, quantifiée, évaluée et éventuellement tarifée.ercantilisme et bureaucratisme ont fait alliance pour sou-ettre les professionnels à la rentabilité et à la procédure.

’éducation thérapeutique n’a pas échappé à la règle.lle s’est transformée en « programme structuré » devantommencer rituellement par un « diagnostic éducatif » ete terminer par un contrat d’objectif macro ou micro.’éducation thérapeutique, en triomphant, risque donc de seénaturer en se démembrant. Il est significatif que certainsuissent isoler le « diagnostic éducatif » de l’éducation elle-ême. On voit des médecins traitants adresser des patients

des équipes d’éducation pour « diagnostic éducatif » ! À’inverse, on voit les médecins traitants formés « faire leiagnostic éducatif » avant d’adresser leur patient à desquipes d’éducation thérapeutique.

Voilà que ce modèle d’objectivation et de fragmentationntre en crise au sein même du cœur de la biomédecine oùe développe le concept d’individualisation des traitements.e modèle de l’éducation thérapeutique avec son irréduc-ible individualisation psychosociale, serait-il sur le point de

riompher ? Mais, voilà que surgit un nouveau piège, celui de’individualisme confondu avec l’autonomie dont il est uneathologie. L’individualisme fait croire à chacun qu’il estarfaitement libre de ses décisions et qu’en conséquencel en est seul responsable. Renoncant au « biopouvoir » tantécrié, le soignant ne serait plus qu’un prestataire dévouét docile si ce n’est aux ordres du patient, du moins à sonervice se contentant de l’accompagner là où il veut aller.uste retour des choses, les soignants qui objectivaient lesatients, seraient enfin objectivés par eux !

Heureusement, une troisième partie du livre confié ausychologue Michel Warzyniak fait l’éloge de « l’alliance thé-apeutique », affirmant d’entrée « qu’un patient ca n’existeas seul » et concluant qu’en miroir « un soignant non plusa n’existe pas seul ». En effet, l’être humain est un êtreocialement construit depuis la naissance. Il ne s’agit pas’un auto-développement, mais d’un co-développement parncorporation de l’entourage sensoriel, affectif et cognitif.

Nous portons en nous de manière clandestine le cor-ège des autres qui constituent notre propre moi ».Ainsies « neurones en miroir » nous permettent de ressentires émotions des autres sans les vivre personnellement. Ilsonstituent la base neurophysiologique de l’empathie, mais’important est ce que chacun va faire de cette empathie :n moyen pour dominer l’autre, le manipuler voire le faire

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Actualités

souffrir, ou un outil pour l’aider ? Les tortionnaires aussisont empathiques, mais il s’agit d’une empathie purementcognitive. L’empathie du médecin doit être une empathieémotionnelle sincère, débouchant sur la proposition d’aideinconditionnelle. Comme interroge Anne Lacroix « n’y a-t-il pas dans tout récit de patient apparemment banal,de quoi nous émouvoir ? ». Du coup, un élément essentielpour lutter contre l’objectivation des patients par les soi-gnants et l’industrialisation de la médecine, y compris del’éducation thérapeutique, me semble être le développe-ment de l’empathie des étudiants et des professionnels desanté. Le dogme ancestral selon lequel un professionnel doit

se couper de ses affects est totalement erroné. Il est urgentde faire entrer les sciences sociales et humaines dans lesétudes médicales, et de donner toute sa place, à côté del’observation médicale du patient, à la « médecine narra-tive » dans sa dimension quasi littéraire. Là encore, par lacréation avec Marcos Malavia du « théâtre du vécu » Jean-Philippe Assal a joué le rôle de pionnier.

A. Grimaldi[1] Jean-Daniel Lalau. Créer une alliance thérapeutique.

On n’éduque pas un adulte souffrant. Chronique sociale.Publication Paris 2012, 1 vol, 89 p.

TOUT SUR LES LIPIDESClaude Leray, directeur de recherche au CNRS, publie chezLavoisier [1] une somme exhaustive et synthétique sur leslipides.

On trouvera dans ce livre bien documenté un vaste pano-rama rassemblant tout ce que l’on peut vouloir savoir surles lipides : de leur histoire et leurs sources alimentairesaux données récentes physiologiques, épidémiologiques,nutritionnelles, métaboliques et médicales les concernant.Les lipides complexes aux fonctions importantes souventméconnues et les vitamines liposolubles ne sont pas oubliés.

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Bien écrit, clair, facile à lire, cet ouvrage est destinéaux professionnels de la santé, pas seulement à ceux quiœuvrent principalement dans la nutrition, encore que. . . Unoutil qu’il est intéressant d’avoir sous la main.

B. Guy-Grand[1] C. Leray. Les lipides. Nutrition et Santé. Tec et Doc,

Lavoisier, Paris 2013. 1 vol,334 p.

SOCIOLOGIE DES « NORMES ALIMENTAIRES »La sociologie de l’alimentation est maintenant tout à fait

admise dans les milieux nutritionnels comme un élémentmajeur de la compréhension des comportements alimen-taires et des normes plus ou moins justifiées que l’espacesocial édicte. Cette science n’est pourtant pas nouvelle ;déjà au xixe siècle on voit comment s’élabore le « bien man-ger ».

Sous la direction de Thomas Depecker, Anne Lhuissier etAurélie Maurice, ce livre [1] trace les contours historiques dela sociologie des normes alimentaires et montre comment la« juste mesure », se diffuse et comment les consommateursse l’approprient de différentes facons.

Comme dans d’autres domaines la situation actuelle— fortement influencée par les facilités de la commu-nication — ne peut véritablement se comprendre — etcertainement susciter un regard nuancé — sans l’éclairageque projette sur lui une vision historique qui met en évi-dence l’influence du contexte sociétal.

Remercions l’INRA et son laboratoire ALISS pour cetouvrage bien à même de relativiser la normativité ambiante.

B. Guy-Grand[1] T. Depecker, A. Lhuissier, A. Maurice. La juste mesure.

Une sociologie historique des normes alimentaires. PressesUniversitaires de Rennes et Presses Universitaires FrancoisRabelais de Tours, 2013. 1 vol, 398 p.