acidification des océans : définition, impact sur le climat · ste, groupe td n°1 ......
TRANSCRIPT
Acidification des océans :
définition, impact sur le climat
KUS Loann, CRISCITELLI Pauline, LAHCENE Elisa, CLESSE Margaux
STE, Groupe TD n°1
Sommaire Introduction ……………………………………………………..Page 2
I) Les causes de l’acidification de l’océan
a. Rejet de CO2 atmosphérique ……………………………..Page 2
b. Océan : régulateur de CO2 atmosphérique ……………….Page 3
II )Processus
a. le cycle du carbone ……………………………………….Page 4
b le cycle de l’azote ………………………………………...Page 5
III) Conséquences
a. Répercutions sur la biodiversité …………………………..Page 6
b. Répercutions sur l’Homme ……………………………….Page 9
c. Répercution sur le climat …………………………………Page 9
IV) Pour le futur ?
a. Des changements certains ………………………………... Page 10
b. De nouvelles recherches et projet EPOCA………………..Page 11
Conclusion ………………………………………………………..Page 11
1
Introduction
Le terme d’acidification fait référence à une diminution progressive de pH. Cependant, ce
phénomène n’est pas réservé uniquement au domaine de la chimie. En effet, depuis quelques années,
notre société fait face à l’acidification des océans.
Le pH s’inscrit sur une échelle de 1 à 14 où 7 étant la neutralité, l’eau des océans est passée d’un pH de
8,2 à 8,1 en 250 ans d’après le Laboratoire d'océanographie de VilleFrancheSurMer, soit une
augmentation de 30% d’acidité. Au rythme actuel, préviennent d’autres chercheurs, les océans verront
« leur acidité augmenter d’environ 170 % d’ici à 2100 ».
Selon des travaux publiés en 2012 dans la revue Science, “le phénomène actuel est d’une amplitude
inédite depuis cinquantesix millions d’années et se produit à une rapidité jamais vue depuis trois
cents millions d’années.”
Alors on peut se demander pourquoi y a t’il une acidification ? Quels sont les processus mis en
jeu ? Ou encore, quelles sont les conséquences de cette diminution de pH ?
Nous nous sommes penchés sur toutes ces questions et nous tenterons d’y répondre en s'intéressant aux
causes, aux processus, aux répercutions et enfin, aux projets mis en place.
I) Les causes de l’acidification de l’océan
a. Rejet de CO2 atmosphérique
Depuis l’ère industrielle qui a commencée vers la fin du XVIII ème siècle, la consommation
d’énergies fossiles a provoquée une forte augmentation du rejet de CO2 atmosphérique.
2
Ce relarguage à conduit d’une part au réchauffement climatique en augmentant la concentration des
gaz à effets de serre, et d’autre part à l’acidification des eaux de surface des océans.
Pourquoi rejetons nous autant de gaz carbonique dans l’atmosphère ?
Tout d’abord, le pétrole, le gaz naturel et le charbon sont des énergies appelées énergies
fossiles; cellesci contiennent du carbone qui a la propriété de réagir chimiquement avec l’oxygène;
cette réaction va libérer de la chaleur.
En utilisant ces énergies fossiles, la totalité de la masse de carbone qu’elles contiennent va être évacuer
sous forme de gaz carbonique (gaz à effet de serre) dans notre atmosphère !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Combustible_fossile#/media/File:Global_Carbon_Emission_by_Type_fr.png
b. Les océans, régulateurs du CO2 atmosphérique
L’océan joue un rôle important dans le changement climatique car c’est lui qui régule la
concentration en CO2 atmosphérique en absorbant le surplus de ce gaz à effet de serre ( environ 35% )
par des processus chimiques et biologiques. De plus, l’océan est le plus grand réservoir carbonique sur
Terre, avec 40 000 Gt de carbone, contre 750 Gt pour l’atmosphère et 2000 Gt pour la biosphère. Il est
donc important de le préserve afin d’optimiser son action.
3
II) Processus
a. le cycle du carbone
Le gaz carbonique a la propriété de se dissoudre dans l’eau. Ce phénomène, qui se produit
entre les eaux de surface et le gaz carbonique atmosphérique a comme conséquence une acidification
des eaux de surface des océans. De plus, la solubilité du CO2 dépend de la température, plus les eaux
sont froides, plus cette dissolution sera importante. Ainsi, l’acidification des océans est la plus
importante dans les eaux polaires.
Le gaz carbonique dissout réagit tout d’abord avec les molécules d’eau pour donner de l’acide
carbonique H2CO3 qui est en équilibre avec avec le bicarbonate HCO3 et le carbonate CO32
CO2 + H2O = H2CO3 = H+ + HCO3
La formation d’ions hydrogène H+ provoque une élévation du niveau d’acidité des eaux
mesurée par la valeur du potentiel hydrogène (pH) grâce à la formule pH = log ([H+])
L’augmentation des ions H+ modifie un autre équilibre chimique, celui de la décomposition du
bicarbonate (HCO3) en deux ions : un ion H+ et un ion carbonate CO32. Cet équilibre va être déplacé
pour s’opposer à l’augmentation des ions H+ ainsi ces derniers vont réagir avec les ions carbonates,
présents dans l’eau , et former du bicarbonate. La conséquence de ce déplacement d’équilibre induit la
diminution de la concentration des ions carbonates puisque ces ions sont consommés par des ions H+.
HCO3 = H+ + CO32
Cette diminution aura à son tour une influence sur l’équilibre de la décomposition du calcaire
(carbonate de calcium CaCO3) en deux ions : un ion calcium Ca2+et un ion carbonate. Cet équilibre va
se déplacer pour s’opposer à la diminution des ions carbonates et par conséquent, le calcaire présent
dan l’eau va commencer à se dissoudre pour former de nouveaux ions carbonates.
CaCO3= Ca2+ + CO32
4
Enfin, le calcaire intervient dans un équilibre chimique supplémentaire : il réagit avec les ions
H+ pour donner des ions calcium (Ca2+) et un ion bicarbonate.
CaCO3 + H+ = Ca2+ + HCO32
L’acidification des eaux de surface est un phénomène complexe qui a pour conséquence la
dissolution calcaire présent dan les eaux de surface.
Schéma du cycle du carbone :
Source University of Maryland
b. Le cycle de l’azote
Le cycle de l'azote est un cycle biogéochimique : N2 va se dissoudre dans l’eau pour donner de
l’ammoniac NH4+. Aura lieu ensuite une phase une nitrification par des cyanobactéries. Elles
transforment le NH4+ en nitrites NO2 puis en nitrates NO3. Mais l’acidification importante due au
CO2, diminue les capacités de nitrification des écosystèmes marins ce qui favorise davantage la
diminution de pH dans les océans.
5
Certes, les apports d’azote sont peu comparables à ceux de CO2 mais ils contribuent également
à l’acidification des océans en particulier à proximité des côtes car on y retrouve la plupart de la
diversité marine !
Schéma du cycle de l’azote :
III ) Conséquences
a. Répercutions sur la biodiversité
Certains organismes marins ont besoin d’ions carbonates et d’ions calcium présents dans l’eau
pour construire leur coquille. Par exemple, les échinodermes comme les oursins qui ont un squelette
fait de calcite de magnésium, très sensible à l’acidification.
Photo d’un oursin crayon développé dans une eau acide ( à gauche), oursin développé dans une eau de pH normal ( à droite )
http://www.futurasciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/biologieacidificationoceanespecesprofiterontautresmourront21692/
6
Or, la concentration en ions calcium est diminuée par l’acidification des eaux. Lorsque la
concentration en ions carbonates descend en dessous de 66 µmoles/kg, l’eau n’est plus saturée en
aragonite (la calcite et l’aragonite étant les deux formes cristallines du calcaire). Cela signifie que cette
dernière commence à se dissoudre dans l’eau ! Le processus de calcification de ces animaux est donc
affecté, cela peut conduire à la possible extinction d’ espèces.
On peut également s’appuyer sur le ptéropode Limacina helicina qui vit dans les océan
Arctique et Antarctique et qui est largement menacé; sa disparition n’est pas sans conséquence puisque
ce zooplancton est à la base de la chaîne alimentaire de nombreuses espèces de poissons de
mammifères marins !
Ptéropode vivant, Limacina helicina antarctida
http://fr.wikipedia.org/wiki/Limacina_helicina
Ou encore, le corail Lophelia pertusa, l’espèce la plus répandue de corail en eaux froides,
formant des récifs et qui constitue des abris pour un grand nombre d’autres espèces marines.
L’augmentation de CO2 empêche les coraux de former correctement leur squelette, ce qui le rend
d’autant plus fragile lors de tempêtes. L’érosion naturelle des récifs sera plus importante que leur
croissance, ce qui provoquera à terme leur déclin.
Des études menées au Laboratoire d’océanographie de Villefranche (LOV), ont montré que le taux de
calcification de ce corail, dont la structure est composée d’aragonite, pouvait être affecté d’environ
50% dans le cas d’une diminution de pH de 0,3.
7
Corail Lophelia pertusa
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lophelia_pertusa
Cependant, l’acidification des océans peut jouer un rôle bénéfique pour certaines espèces (très
peu nombreuses) où, au lieu de réduire leur croissance, elle l’augmente de façon considérable. Parmi
elles ont trouve le homard ou le crabe.
A gauche, un crabe et un homard qui se sont développés dans une eau “normale”, à droite dans une eau acide
http://www.futurasciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/biologieacidificationoceanespecesprofiterontautresmourront21692/
En résumé, les organismes pourront répondre de 2 manières face aux perturbations du pH :
s’acclimater et s’adapter ou disparaître.
8
b. Répercutions sur l’homme
On a donc vu précédemment que de nombreuses espèces sont touchées par l’acidification
comme les poissons par exemple, ayant besoin d’une eau avec un certain pH pour vivre dans les
meilleures conditions. Des recherches menées depuis les années 2000, ont montré que le changement
de pH aurait des impacts sur leur comportement, notamment pour se diriger, capter les odeurs…
Si des espèces viennent à disparaître, toutes les chaînes alimentaires seront touchées par
l’acidification, ce qui pourra entraîner des graves conséquences sur la sécurité alimentaire. En 2013, au
au 3e symposium de Monterey, 540 experts se sont réunis pour débattre de l'acidification des océans, et
ont ainsi attiré l’attention sur les perturbations que peut entraîner cette diminution de pH.
c. Répercutions sur le climat
Comme nous l’avons vu précédement, l’océan est un des régulateur du taux de CO2. Mais
l’acidification et le réchauffement des eux réduit sa capacité à l’absorber, augmentant sa concentration
dans l’atmosphère. Cet accroissement amplifie l’effet de serre en maintenant les gaz dans
l’atmosphère. La Soleil émet un rayonnement qui va être soit capté par la Terre, soit réemis dans
l’atmosphère. Mais à cause des gaz à effet de serre présent ( CO2 , CH4, N2O…) la chaleur réemise est
conservé à la surface de notre planète. Les températures augmentent, ce qui provoquent de gaves effets
sur le climat comme la fonte des calottes glaciaires, l’augmentation du niveau de l’eau des océans...
9
Schéma de l’effet de serre :
http://www.ademeguyane.fr/index.php?action=12
IV) Pour le futur ?
a. Des changements certains
D’après les scientifiques présents à l'occasion de la 12ème réunion de la Convention sur la
diversité biologique (CDB) à Pyeongchang (Corée du Sud) :“ Il est désormais inévitable que dans les
cinquante à cent prochaines années, la poursuite des émissions portera cette acidité à des niveaux qui
auront des impacts à grande échelle, essentiellement négatifs, sur les organismes et les écosystèmes
marins, ainsi que sur les biens et les services qu’ils prodiguent. Même si les émissions de CO2 sont
réduites de manière significative, l'acidification des océans se poursuivra durant des dizaines de
milliers d'années, les modifications considérables pour les écosystèmes, et la nécessité d'apprendre à
vivre avec ces changements semblent donc certains".
Même si des changement sont irrévocables, l’homme peut tout de même essayer d’amoindrir
son taux d’émissions de CO2, ou encore, éviter la surpêche pour affaiblir son impact sur les océans.
10
b . De nouvelles recherches et projet EPOCA
De nouvelles recherches sont mises en place pour mieux comprendre l’acidification des océans
et concevoir qu’il existe des liens entre l'acidification, la montée en température, les zones d'anoxie et
d'autres modifications anthropiques des milieux, qui pourraient aggraver et/ou accélérer les
changements globaux. L’ Allemagne a lancé en 2009 un programme national de recherche sur
l'acidification des océans (BIOACID pour "biological impacts of ocean acidification") avec plus de
100 chercheurs pour travailler sur ce projet afin de trouver des moyens d’éviter cette acidification.
De plus, des disciplines comme la géoingénierie essaye de trouver des solutions au problème.
Par exemple, introduire dans l’océan des composés qui neutraliseraient chimiquement l’acide ou
encore fertiliser l’eau en stimulant la croissance des phytoplanctons qui assimilent le CO2
atmosphérique et donc, réduire l’acidification.
11
Enfin, des collaborations sont mises en place pour protéger l'environnement et d'empêcher la
réduction de pH des océans. Le projet EPOCA, initié par la principauté de Monaco, est une
coopération européenne entre 10 pays (Allemagne, Belgique, France, GrandeBretagne, Islande, Italie,
Norvège, PaysBas, Suède et Suisse), 32 institutions et plus de 160 chercheurs qui a pour but d’étudier
les conséquences biologiques, environnementales… dues à cette acidification.
Conclusion
Nous savons maintenant que l’acidification des océans menace plus que jamais notre planète et
que le rôle du pH de l’eau joue un rôle essentiel. Une “simple” diminution de pH entraîne avec elle tout
un engrenage qui peut avoir de graves conséquence sur la biodiversité. Malheureusement les
bouleversements sont déjà visibles et même si des modèles prédisent l’évolution du taux de CO2 et du
pH pour le futur, on ne peut pas s’y fier totalement, car s’avancer sur des modifications et des
politiques environnementales choisies dans des dizaines d’années est impossible. Une chose est sûre,
d’ici la fin du 21ème siècle, la plupart des écosystèmes seront touchés et l'aggravation de leur
dégradation dépendra surtout du comportement de l’Homme. Depuis le début de l’ère industrielle,
l’utilisation excessive de combustibles fossiles et la déforestation ne cessent de faire augmenter le taux
de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. La solution la plus réaliste pour faire face à cet enjeu reste
donc la réduction de nos rejets en CO2. Mais l’Homme estil réellement prêt à renoncer à de nombreux
enjeux économiques et de développement ?
Grâce à cette exposé, nous avons réalisé l’impact qu’a le CO2 sur les océans et le climat. Nous
savons désormais que les océans jouent un rôle majeur dans notre équilibre. Si nous ne réagissons pas
au plus vite, nous mettons notre vie et celle de nos descendants en danger !
De plus, nous avons appris à travailler en équipe pour synthétiser tous les articles lus et
analysés, afin de répondre au mieux au sujet. Nous avons également débattu sur le sujet pour savoir les
points de vue de chacun de nos membres de l’équipe.
12
Sources :
Les océans de AnneSophie ARCHAMBEAU, édition Puf
Rejet de CO2, on ne vous a pas tout dit de JeanClaude KELLER, édition Favre
http://i2i.stanford.edu/AcidOcean/AcidOcean_Fr.htm
http://institutocean.org/images/articles/documents/1375452806.pdf
http://www.larecherche.fr/actualite/evenement/tauxacidificationrecordoceans0106201290926
http://fr.wikipedia.org/wiki/Acidification_des_oc%C3%A9ans
http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2014/10/08/lacidificationdesoceansauradimport
antesconsequencespourlabiodiversite_4502183_1652692.html
http://www.actuenvironnement.com/ae/news/changementclimatiqueacidificationoceans22917.php4
http://www.nationalgeographic.fr/5110lesconsequencesdeacidificationsurlesfondsmarins/
13