abregé des dix libres de vitruvius - caude perrault

8/19/2019 Abregé Des Dix Libres de Vitruvius - Caude Perrault

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Perrault, Claude (1613-1688). Abrégé des dix livres d'architecture de Vitruve [par Claude Perrault]. 1674.

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FL

B R E G E

DES DIX LIVRES

'ARCHITECTURE

VITRUVE.

A P A R I S,

Chez JEAN BAPTISTE GOIGHARDJ.iue S. Jaques, á la Bible d'or.

M. DC. LXXIV.

\f PRir/LEGE DV ROt.


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AVERTISSEMENT,

O N a autrefois imprime quelques abrégezdeVitruve *mais ilrìy enapointouton

aitsufoi te destin que PhilebertdeïOrme en

a donné dans fin troisième livre: 11souhaits*

qu'en abrégeant Vìtrmey ïon mette en ordre

les matières fie cet Auteur a traînées confuse"ment >r& que ce qui se trouve disferse en f ht*

sieurs endroits appartenant à m mesmesis jet >

seitramassé enun seul chapitre* Cette méthode

que la plu/part des anticvsEcrivains ont né-

gligée* a est f suivie dans ce Traitté\ parce»

qu'elle peut beaucoup servir à apprendre & àretenir les choses avec plus de facilité. On a

esté exact àne rien mettre (psi ne soit tiré de Fi~

truve, ainsi que ïon le peut vérifier fur les lieux

quifint maroHez, à l'une des marges : On a

aussi marque a l'autre marge, par ces signes «ce

q^si n'est point du Texte > mais qui y est a*

jouté pour lier le discours &pour le rendre plusclair. Nonobstant ces précautions s'il reste

quelque obscurité\ comme il est impossible qu'U

n'y en ait

beaucoup, le Lecteur aura recours au

Vhruve François imprimé P année précédente*â ij


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surttqueleet Abrégé estfait >oh son trouveradans les Notes* dans les figures & dans les

Explications qui y font >tous les eeìairçìjfe- .

mens nécessaires* Aureste ce petit Traîné n'est

pas feulement ttiile à ceux qui commencent i7- /

tnde de VArchitecture \ mais il peut eflrc d'un \

grand secoitrs à ceux*mcfmcs qui y font con- J

fimmcz: Car on ne peut douter que Fitruve

estant m

aussi grand personnage qu'il est >fonautorité jointe à celle de toute i'antiquités quicft renfermée dans ses écrits >ne soit capable en

prévenant les Apprentifs & en confirmant le?

Maistres >d'établir les bonnes maximes & /w

véritables régies de l*Architecture*


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TABLE

DES CHAPITRES.

PREFACE.

RTICIE I. Vu met'tedeVitruvefr deceluy

de sm Qttvragt. Page iK.TKIF. U. Qeconomie dewa l"Quvrait avecles *At*gtvntm sommaires decha*({ut livre. u

rtmitre division de toutVeuvr*ie en trois parties,scavoir I, la constructiondu 'ùastìmens. II. LuGnomonique. III. Z* Me*clianifte Secondedivisimen trois parties,ff avoir , I.La Solidité. II. la Corn*

ntcditê. III. La beauté*Sommaire dtt dix Livradefitruve. Du premier %dtifîccndi&c.

PREMIERE PARTIE

Contestant l*Architecture qulnous est commune avec

les Amiens,CHAPITRE I,

De l'Architecture en gênerai.

ARTICLEI. DeVorigi*

nedtl' AnUttiïurt.uLa prtmiereoccasion detra<

vailltr a l'Architecture.

les f rentiers modelés que[Architecture a suivis ontesté ou Naturels, ou Atti*fcHes. Les premiers /«-v tuteurs cm esté i.Les Ar»(Huttes du Roy Dom*

t. Ceux du Prì*a Teir.

3. ÇaUimackus* 4, íìer*moient.

AMICIH II. Ct£tff(7/f queVsJnhitetfurc. $0

DegititioH de VArchitecture,u Architecture doit avoir çonneisiaveede on\e choses»ffavoir, 1. De ('Ecriture*

luDuDeJscfa.lU.Del*Géométrie. IV, Del*A*ritfmetiqtte. V. De l'Hhsieire. VUDelaVbilesr thie Morale. V 11. 0«la Ptiljfbïbit Naturelle*VUl. De la Médecine.,IX. De ta Jurisprudence*

X. Deï Astronomie. XI.De la Musique. .,Aaticn II l.Qytlltt

font les parties de l'Archi-tecture. $Ç

V Architecture a huit parties,sf avoir » I. La Solidité*U. La Commodité, \W.La

Beauté. IV. L'Ordowtan*ce. V. La Disposition. VI.La Proportion. VU. la'Bienséance , qui demander qu'on ait igAìd a trois cho-

pe,sf avoir i.Al'Eflat.-t. A l'Accoâ'umance.i,*/t la Natures t.es Htux*

VIII. L'Oecenomie.CHAPITRE II*

De la Solidité des Bastimens.

AKTICLEl.Duchoix

des Matériaux. 44*\ìi'í


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TABLEPtttuvefale de cinq estecet

de Materhux >sçavoir,l. Des Pierres. II, desBriques, ill- danois Mutm employé plusieurs espècescommele Sapm >le Hestre,

te Peuplier Je Saule, r Au*tte, l'Orme, le Frefhe, UÇhameje Pin, le Cyprès»te Genièvre, le Cèdre, leJLatix tVOlivier* IV. deta Chaux. V. du Sable »dontHy a cinq espèces*fia*%eir ceìuj i. de Cave. *. de

Rivière, j. du Gravier*4. de la Mer* f. de la Pet»iolane.

ARTICLE U. De Pcmplojdet Matériaux. 5}

l.L'empUy des Pierres. 11.Pempteydu Bois. III. sent"floy des Briques IV. l'tm*

ployât U Chaux V. Vem-floy du Sable.ARTICLE III. Des Ponde-

démens. 6%ìlsaut considérer trois choses

dans les Pondetnens, (sa-voir I. la fouille de U ter-re. II. fin affermissement.

111. la maçonnerie.ARTICLE 1Y. Des Murs. €lan«chers qui fint au haut detmaisons en flate-ferme.

IV. les Planchers en pior*fond, dans lefhutlf en con-sidère, lenu du plancher,les Corniches.

ARTICLE Vl.DesEnduìts 8}Les Enduits sourde quatre

sortes t fíavoir I. Let En-duits pour les gros murr.

II. les EndtJts peur les peintures a Presque.\ 11desEnduits peur tes cltifòns.IV. les Enduits pour leslieux humides.

CHAPITRE III.

De la Commodité des Ba<

stimens.

ARTICLEI. De U

sdtuation commodedesBatimens. 18


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DES CHAPITRES.Peur quunlteufott commode

U doit eflre % I. fertile.11. Accèsibte* III. Ponr ctla U ne doit point estre

bas , marefcageux % nytourné au .ftlidi , ou au

Couchant, Comment en peut connoistresi un lieu estsain.

ARTICLE H. De PPxpost-thndts 'Bastimens. 91

VExposition d'une xille dé- ptni defasiituathn, k l'é-lard du ciel, à l'égard des

vtntt, VExposition desmaifins fr de leurs partiesdépend de deux choses ,sça-uir, 1. De leurs quahte^& usages * pavant lesquelsen doit saluer diversementles lieux ou Von ferre lesfruits >les Salles a manger

en hyver fr letBains ilesBibliothèques, les Salles k manger pour le printempsfr pour ï Automne , ter Appartement d'Esté , lesCabinets de Tableaux, fr les Atteliers des Peintres.II. De la nature du pais.

ARTICLE III, De la Dispo-sition des *BaUimtns. 9 <

La Disposition des Bastimensamprend celle qui eíi con-*vtnabU aux places publi-ques , aux maisons parti-culières , dent il y a deuxespèces , sçavoir 1. Lesmaifins de la ville

qtd fonteu pour les Grandstou pour les Marchands. II. lesMaisons de la campagnequi ont deuxs p*rtic$,sça-

vo\r%u la Cuisint, t.fetEí(ables auxbetuft. }.tee*Bains. 4, le Prtjjoir.ì.leSellier pour te vin. 6, USellier pour les huyles.7. Its Bergeries, 8. les E*

fiables pour les Chèvres.9, les Ecuries. 10. les§ ranges. u»/f# lìreniersn. les Moulins, Le jour

fait une des grandes par-ties de la commodité desBastimens. Ce qu'il fautfaire pour en avoir suffi-

samment.ARTICLE IV, De la fermecommode det Batimtns* 99

La commodité des Bâtimentdépend de la forme quedoivent avoir Ì.Les Mursdes villes. H. les Places

publiques f qui tftohnt

dtferentes, filon les Greet,filon les Romains. 111. lesEscaliers. IV. les Salles.

CHAPITRE IV;

De la Beauté àes Edifices.

ARTICLE

I. F» quoy

consiste la Beauté det

Edificet. 101U y a deux espèces de Beauté

dans Us Edifices,sçavoir I. Celle qui (fi Positive,qui déptna 1. de la Stm-met rie. x. de la Matière.3, de VExecution.W. Celte

qui (íí arbitraire qui or

deux espèces»sçavoir 1. USaiejse. x.la Régularité,qui confiée dans l'cbfir-vatim det toix qu*établk

â iiij


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TABLE(a Raijòn, t"Accoutuman-te* La beauté des Edifi-ces consiste dans la pro*"portiondes mis membres principaux » qui fint les

Colonnes., te fronton » leChambranle. De ceschosesil en résulte deux autres,sçavoir le Genre» l'Ordre.

ARTICLE U* Descinq Gtn*res d'Edificer. w

les cinq genre* d'Bdtfitttfonti.tePycnefitle. U.te

Syttïte. III. le DUfyle,IV. l'Areoflple. V. l'Eu-ftfle. Les Genres doiventoffreaccommodesattx Or-dres , attribuant ï* Doriquek l'Arecíljlt , tlonique«uDiafylefr kl'EAÛy-te, le Corinthienau S)ïly-

lefrau Fjcnofyle.ARTICLE Iil. Des cinq Or-dres d'Architecture* 11*

la diffinftion fr les différen-cesdes Ordres consiíte eudeux choses» sçavoir UDélicatesse , l Ornement.Vitruve n'établit que tr*hOrdres.

ARTICLE IV. Dejchosesquifont communesk plusieursOtites. 118

ìly a sept chesis communeshtous les Ordres, sçavoir I.les Degrés, dans lesquelsil y a a considérer, i. leur nombre qui doit eítre im-

Îgîr. x.leur hauteur. 3 leur argeur. *\. leurs Pailiers.II. tes Stylobates qui fontdemis sortes, sçavoir , t.aux q»i sont tout d'une

venue, t. (euxqut (èvt artjjautt. $. ceuxqui ontdesAccoudoirs. III. La Di-minution des Cotonnes quieU de troisfìrtes ,fçavitr,

i, la Diminution %ers lehaut, x. ta Diminutionvers le bas qui fait te Ren*flemínt* )Ja DimfawUnd'une Colonnek Pégarid'une autre, sçavoir auxcolonnes des seconds Or-dresk l'e'garddes premiers.

*4ux colonnesdu milieu.-aiégard de celles des enco*gxurct* IV. les Caune'wtes quifivt detrois espèces,sçavoir, i. celtes qui fout plattes, t. cellesqui font peu creuset, j. celles quifitétpfus enfoncées. V. Lesfrontons

qtù ont deux

par-ties , sçavoir » t. le Tym* pan* %•la Corniche. VI,

LesÇenicbtsdansltsqutl-les il faut observer cinq?choses, sçavoir i. la ma-nière de placer leur dernie-re Simaise sur les fron-tons, x, ta

proportion de

leur derniere Simaise. hleursMufles de lion.*\.ltursDenticules. c. leurs MQ-

. dillons»VII. Les Acrete-res. Deux règles générales

pour tous les mentir esd'Architecture. Elles con-cernent , leur inclinaison,leur faillie.ARTICLE V. De VordreToscan. IJO

Vordre Toscan consiíte dansUs propoitiens, I. De U


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DES CHAPITRES.Co'cme i q m est compojitde trois parties , sçavoir i.lefufl. x.taBase.ì.teChapiteau. II, De l'En-tab'.ement,q'ti 4,1, deux

Sablières qui fi rvent d'Ar-chitrave* ». m petit mur qui tient titu de frise. ì.UCorniche qui a des Mutu-les. lìl.Du fronton*

ARTICLE VI, De PerdreDorique, 13)

Vcidre Doìique consiste dans

les proportions , I. P§ laColonne qui a esté differen •tt, 1. dans divers temps,x. dans des ouvrages diffé-rons. Les parties de la Co*lomé font ,\.le fust. 1. la'Base qu'elle n'avoit pointanciennement frqu%elle em*

prunte désordre Attique ,dont laBafia cinq Parties,ft avoir, le ftintke,le Thoresu f trieur,UT bore inférieur,ta Scotie fr Us petits filets,3. le Chapiteau qui a qua-tre parties, sçavoir le TaiUloir, l'EcIMe, tes Anne-Uts , la

Gorge. II. Da

l'ArcHtrave qui a deux parties, staveir t. la Plat-tebanie. x. les Qouttes.III. De la frise qui est di-visée en deux parties, sça-voir ti.tes Métopes, x. lesfriglpphes qui ont quatre

parties, sçavoir des demi-

Graveures» des Iambe/,des Canaux , des Chapi-teaux. XV. De la Cornichequi a cinq parties qui luyfiut parttculieres, sçavoir

i.des coeur n s dwts.i.dftGouttes. 3, des Quadrts k-vtc des fonlres. 4* «wScotie. \ des Mtttn'es.

ARTICLE VU. De ïordre

Ionique* 14^>L'ordre tonique consiste dans-Us propntiwt,\. De UColonne qui a trois parties,sçavoir 1. le fust dont les proportions ont esté diffé-rentes en divtìt temps fr qui fi pose fut fa Base tn

deux manières , fiavohhors de son plomb, sur son

Îlomb.x. la Bâse dant

aqutUe Ven considère U* proportions de fis partiesqui font tt Ttlinthe,le Tto-re i ta Scotie supérieure, la)Scotie inférieure , les A*

siragales. x.leChapiteut,dont tes parties font leTailloir, Us Volutes, tE-ehine, le Canal, la Cein-ture , P Axe. Les propor-tions du chapiteau lomquedoivent estre différentesdans les grandes fr danstes Petites colonnes. II. D*l'Ard.it rav* dans lequelil faut considérer , 1. lerapport qu'U doit avoir aux piédestaux fr k la dif-férente hauteur des, colon*'ttes.x.sa largeur per des*

foui. 3.(4saillie fr la hau-teur de la Cymaise, 4. U

hauteur de ses faces, UI.De la frise. IV. De UCorniche, dont les parties

font 1.la premiereCpmaifi.x.UDtnticuU. ylafectti-


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T A B l EoseCymatfo,*\.(4 Couronneavec s* pnin Cymaises JagrandeÇpmaife. ProPortimgênerale detoutalctfaillie t.

ARTICLE VIII, De PerdreCorinthien. itoVordtt Corinthien n'est dìffe*

rent det ionique que parleChapiteau. II estd'ailleurstompofi du Dorique fr dePlonietn. Dans le chapi*teau Corinthien Ufaut con*

Jìdererfìpt cbefis, sçavoir,i. sa hauteur, t. sa lar-geur par enbaut* i. par tmbas. A-fit feuilles.*.sesCauliceles. 6. sis Muter*7. fis Rosis. Les Orne-nt ensde l'ordre Corinthien*

ARTICLE IX. De l'Ordre

Composite. M 3

l'erdre (omposite n'est pointdéctit parV'truvi. ll est

feulement designé en gêne-rai. II emp'unte tes par'tiesqtii composentjoncha,fiteau de Pordre Corin-thien 1de PIonique, du Do*rìque*

SECONDE PARTIE

Contenant l'Architecture quiesteit partUtdiere aux

Anciens.

CJH A P I T R 8 I.Des Edifices Publics.

ARTICLEI. Desserte-

restes. 157les RegUs peur les fortifica-

tions contiennent quatreebostt,sçavoir I. ladispo»

simnaes tcempartt. u*tafigure de toute la Place.III. la construction detMurs, qui centprend i.leur

épaisseur, 1. teut matière*3. leurs Eperons. IV, la fi-gure fr ta disposition detTours*

AKiiçtiW.DesTempUs i€%Division lenerate dtsTcmptts

en Grecs fr Tesians. LesGrecs estaient Ronds cti

*Qtt,arrciiDans Us

Temples*S^arre^ il y aven troischosesk considérer, sçavcir \*US parstes quifìnt cinq ,fçtvoir t.te Porche x, tePosticum. 3, le milieu.4. les Portiques, c. Us Por-tes qui estaient de trois for-tes,

(çavoir ta Deriaue,dont

les parties estoient leCb*ni-hranle » la frise » la cou-ronne plat te. La Porte le-xique , dont les parties e-flcicKt le Chambranle, l*frifitUsconsoles La Per-te Attique. II. la Propor-tion 11M*Aspect

qui estdeu*

blesçaveirVAfpecTal'égarddu ciel IV Aspect k l égardcUspartiesqui appartiennentk 'deux différences de Tem-

ples , aui font, UsTemplesfans colonnes*,UsTemplesa-vec 'des colonnesqui font dehuit espèces, sçavoir f i.te

Temple k Antes qui est detrois manières! la Première,la seconde,la troistéme,x leProstyU.h PAmplnprostjr-le. 4.U Perìptere.s.le Pstu-dedipterti .*. le Diptère.


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f>ES CHAPITRES.7. ïHypetre. 8. te Pseudope-riitère, Les Temples Ronds(fiaientde deux cfrètes, sça-voir le Monoptère > U t*eri-

ptere rond. Les TemplesToscans. Les Ancien* amient

qn*ter\e espèces de Temples*RîicLKlti.Dtx Plaecsptf

bUquts, det Basiliques, detTheatret % des Ports, desBains frdes Académies. 178

es Edifices pour la commodité

putlútttfint de six espèces »st* voir, I. les places pub'i»quet des Grecs fr des Ro-vtaies. 1. leurs Teristptes,1. leur proportion. W* UsBasiliques. 1. leurpreportien*x. leurs Colonnes, 3. leursGalleries ,qui esioient deux

l'une fur Vautre. 4. leursCbalcidtques. IH.Les Théâ-tres, qui a voient trois par-ties , sçavoir ,i.les Degrésqui cempreuoient P Orchestre,U Poniqiee d'enhaut ,'les

Vases d'airain, x* la Scènequtavoittrois parties, fia-

voirie Pupitre , le Prosce-nium qui avoit fis trois por-tes, fis Machines tournan-tes Pour Us changement, quifaijòient que la Scène eftoitTragique, Comique tSety»riqne. le Pariscenium.j.se/Premtmirs, IV /*/ Ports

qui efiaient ou Naturels, ouArtificiels,quise bastiffoienten trois manières. La pre-mière , U seconde, la troisiè-me. Vu US Bains , que &-voient plusieurs parties diffé-rentes ponr échauffer douct*

ment le c«rptyptur)aìreJUet,four faire chaufferl'eeu.pour feiaver* VI. Ut 'Palestres*qui avoùnt plusieurs partiesdifertntts ,/çavoir, t* le Pt+ristylequi avoit de deux for-tes de Portiques, mlssim*

pltt t un double, x. le Xysit

Îniavoit de deux finet de

Urtiques ,us$ double, deuK simplet. Vn plan d'arbre.%§. U Stade qui avoit deuX

fattitt, sçavoir Ut DegrésdetSpeïtattursJa place peur let txercicts de ta cour fi.

C H A P I V R E I I.Des Edifices particuliers.

ARTICLEI. Dtt court

det Mai fins. i*s>

Les cours des meifons esioientde cinq tfptcet, fiavelr qut*tre avec des faillies ,qui fkp< ptlloìent la T estant, la Co-rinthienne , la Tetrastyle »UVctttcei #• me Découverte.

ARTICLE U. Des Vestibules,i>4

La proportion des Vestibules fi ptémit en trois manières ,sça«voir', 1. De 'leur longueur k Uurlargeur , qui estoit.dêtrois fortes. La Premiers, Useconde, la troisième. U. dileur longueur k Itur hauteur.Wl.de l'Allée du milieu aux

Aihs.ARTICLEIII. De/ Salles. t>6U y avoit trois esteees deSailes,

siavoir les Corinthiennes, lesEgyptiennes, let Ctúcenet*Lx proportion des Salit s.

ARTICLE IV. DelaDisiribn*


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TAflt?. DES CHAPITRES.

Us qui fi bandiient estaittirées fardes hommes.ARTICLE IV. Des Madiw

pour élever ses Eaux, xo jU y a\oit cinq espècesde **!«.

chines k élever tes Eaux,sçavoir, I. le Tympan. 11J4roue k caiffts iìlles chahet

kgodets,\V*laVisd*Arcti-mede. V. la Pompe de Cttsi* bius.

ARTICLE V, Des Moulins àeau pour moudreleblé. 114

les Moulins k eau des Anciensestcientsimblabtts aux KO*firts

ART 1cLE VI. Des autres Ma*chinesHydrauliques. x\\les Machines Hydrauliques e*

si oientde trots espèces,sça-voirI. USClepsydres.U. UsOrgues. III. tes Machinesfour mesurer le cticminqui ft

pifiit, 1. par eau. t. pat, terre.ARTICLE VU, Des Machines

de guerre. %\%IIy avoit trois Genresde Ma*

chines de guerre , sçavoir,. I. pourlamer, 1. destraits.x x. des javelots. 3.des pierres.

4. desdards ensiammee^.11.Pour battre les murs,

qui e-

sioientí. les Béliers, x. lesTanières. -III. Veur appro-cher des murs k couvert,sçavoir, 1. USTortues. 1 lu

. Tours de bob.

ABREGE*


15/294

ABREGE'

DES DIX LIVRES

P'ARGHITECTURE

DE VITRUVE.

P R JE FA C E*

ARTICLE PREMIER^

ptt mérite de Vìtrtwe % & de

çeluy de fin Ouvrage.

L se trouve tant de eho-?

ses dans Vitruve qui a'a-

partiennent pas directe?» mehtàiArchire


16/294

% ABRÈGE'

tout le reste du Monde que son «ï

Auteur a esté le plus sçavant Ar-


17/294

DE VlTRUVE. £

art mechanique. Estant con-

sommé dans toutes les connoifc

sances tant des belles lettres quedes arts libéraux, son esprit ac-

»» coutume dés la naissance à com-*

» prendre les choses les plus

diífici-

» lesjs'estoit acquis une facilité que

» les simples Artisans n'ont point»> de pénétrer les secrets les plu$»> cachez & toutes les difficuitez

v d'un art aussi vaste &apssidiffick;

» le

que l'Architecture*

»Cependant comme il est vratf

» que dans l'exercice des arts on

» ne connoît pas toujours aisément

»quelle est la capacité He ceux qui

» y travaillent ; celle de Vitruveavant la publication de son Livres

qu il a compose estant deja aflez

âge, n'a pas eu toute l'estime

qu'elle meritoit; du moins il pa^;

roistdans ses Préfaces qu'il n'en

çstoit pas satisfait ; Et sonsieelej

A ij

\t.C.tt'ce.

r. î.

1>

W.í.«f.


18/294

'4 AB K E G E'

où les esprits se sont trouvez si "

raisonnablesjráivoit non plus que «

les autres, que peu de gens qui le «

fussent assez pour se défendre/»

des surprises de la fausse appa- «

i ence & des injustices que la pre-


19/294

DE VlTRUVEs j

esté employé dans des ouvrages*>de grande importance. Le plus

»> bel édifice que nous voyons de» ceux qu'Auguste a fait bâtir qt^í»> est le Théâtre de Marcellus ^a»> esté ordonné par un autre Archi-

»> tecte; Et le seul que riòùs sça-

chions qu'il àit conduit, n'est

point à Rome mais à Fano quiest une allez petite ville. De for-

te que la plupart des Architectes

qui avoiént la

vogue pendant-son temps, estant si ignorans

qu'ils ne sçâvoient pas mesme

» ( comme il est contraint de le dé-

clarer ) les premiers principes dé

leur art,* la simple qualité d'Ar-chitecte estoit devenue telle-

» ment méprisable, que si sonli-

» vre n'avoit point porté destnar-

» ques d'un sçavoir extraordinai-

»> re, & qu'il n'eust point démenti

»J (çomme U a faitìies témoignages — JL ... ^A uj

tof.


20/294

6 ABRÈGE'

.desavantageux que son peu"

d'employpouvoít donner de son "

mérite, les préceptes qu'il nous a "

laissez n'auroíent pas eul'autori- "

té dont ils ont besoín« ""'

Car l'Architecture estant un "

Artquin'a presque point

d'autre «

règle en tout ce qui fait la beau- «

té dont ses ouvrages sont capa- «

blés, que ce que l'on apelle le


21/294

fcË VìTRUV t. 'f

»goust dont

il faut convenir %on a

» besoin d'avoir quelqu'un à qui

»» s'en rapprter, qui meriçe beair-**

çpup de créance à cause de la

»grande doctrine qui parpistdans;

» ses écrits, & qui faíïe croire qu'il

» a toute Ja suffisance qui est neçes-

» saìre pour bien choisir dans i'an^

9> tiquité tout ce qu'il y 3 dé plu$

» solide & déplus capable de fon-

» der les jnççeptçs de l'ArçhitÇf

n ctufé.»> La vénération que Von

a pouf

» les premiers inventeurs des Arts

«»n'est pas seulement naturelle,

i» m#$ elié çst fondée fur 1^ raison

>>qui sint juger que çeluy qui a

» eu fa


22/294

8 ABRÉGÉ'

quiont esté les percs de l'Archi- «

técturede mesmeque de la plu-w

part des autres sciences, ayant «

laissé plusieurs ouvrages tant en «

bâtimens qu'en écrits , qui e- «

stoienr considérez du temps de «

Vitruve comme les modelés de «

ce qu'il pòuvoit y avoir de plus «

accompli dans cet art ; Vitruve «

s'est piincipalement attaché àles «

suivre & à les imiter, & il a com-


23/294

DE VlTkU^E; 'j

u ment établie que tous les siécles

» i'òrit mis au premier rang des

" beaux esprits , qií'il n'est point'*>nécessaire pour faire valoir les

»» préceptes de l'Architecture dé

» les recommander autrement

»>qu'en assurant qu'ils sont tirez du»>livrédè Vitruve; on a jugédaris

i> le dessein que l'on a de faire wí

tt extrait & un abrégé'-de ce Li-

ii viré, que l'on én pouvoit retran-'

>>cher toutes ces excellentes èá» curieuses recherches qui íoìii

» pour lés Sçavans, qui trouvent

» là mille belles choses tirées d'u-'

»»ne infinité d'Auteurs

$ùe

VU

» truve a lûs & dorit les ouvrageá» sont à présent perdus;& l'on s'est

«contenté d'en patíer darìs Id

» sommaire que l'on a fait decha-*

» que livre au commencement dé» cet Abrégé ; & dans cet Abrégé« on a, mis seulement ce qui peut


24/294

iò ABRÈGE'

servir précisément à l'Archité- **

cturetmaison a disposé ces ma- «

tieres selon un autre ordre

que

«

celuy de Vitruve, qui qnittésou- «

vent celles qu'il traite,pour les «

reprendre aprés* «

L'ordre que l'on s'est proposé


25/294

DÉ VlTRllV È. U*

píus souvent à des choses qui ne*' font point de nostre usage, peu-"

vent néanmoins beaucoup servir » à former le jugement & le goust,» & à donner des exemples pour »' les choses quí nous conviennent.

•>Je fais distinction entre l'Ar-4

» chítecture Ancienne, l'Archite-» cture Antique, & l'Architecture»> Moderne; parce que l'on apelléH l'Architecture Ancienne, celle

» dont Vitruve a écrit &dont on

»* voit encore des exemples dans

» les Edifices qui sont restez dans

» l'ancienne Grèce : i'Archítectu-

» re Antique est celle quí se voit

» dans les Edifices qui ont esté

» bâtis depuis Vitruve à Rome, â

»Constantinople , en France,

&

»> en plusieurs autres lieux ; & la

»> Moderne est celle qui pour s'ac*

« commoderànos usages,oupour » d'autres raisons, a changé quel-


26/294

H A B R E G E'

que chose aux dispositions & aux «

proportions que l'Ancienne &


27/294

DE VITRUVE; ÏJCar ils sont ou Publics ou Parti-

culiers. II est parlé des Particu,

« liers au sixième livre : &

pour ce

» qui est de ceux qui sont pour le

» public >la partie qui en traite* est

» encore divisée çn trofc ; sçavoir,celle qui regards la Seureté , qui

consiste dájis les Fortifications» décrites au troisième chapitre du

premier livre, celle qui appar-tient à la Religion , dont il est

» parlé dans le troisième &: dans le

» quatrième livre, & celle qui apar.*tient à la Commodité publique,

1

. qui comprend les Places , les

Maisons dé Ville, les Théâtres ,f

les Bains, les Académies , & les

Ports dont le cinquième liyre

» traite/» La seconde partie qui est pour » la

Gnomonique est traitée dans» le

neuvième livre.» . La troisième qui sst pour les

n. uGnomons*que.

m. u*Meeh4ni*


28/294

f 4 ABRÈGE'

Machines, est traitée dans le dí- 4

xiéme & dernier livre, «

u- OUTRE ces matières particu- «

lieres de l'Architecture, il y a en-


29/294

j> E' VITRUVE. Ì?

>> MAIS póur foire sçavoir un

»peu plus particulièrement en

»quel ordre chaque livre explique

» toutes ces choies , il faut dire

»que dans le premier aprés avoir

» traité de cequi appartient

à

» l'Architecture en gênerai par *>l'enumeratíon des parties qui la

»composent, & de celles qui sont

i>requises en un Architecte, l'Au-;

»teur commencé à expliquer en» détail quel doit estre lé choix dés» lieux où l'on veut batlr, òc queW» le exposition les edifieçs doivent» avoir pour estre sains &c commo^j

» des : En fuite il parle des fonde-;»mens & du reste de laconstru-» ction des fprtífications & de. lá» forme des tours &des murailles

»des Villes, il s'étend beaucoup»sur les divers temperamens de

»to.us les corps,8ííur la nature

Sommairedes dix li-

vres de y iitruve*

Vu premier t


30/294

i? ABRÈGE' ,

des lieux &r des vents. U

Dans le second Uvre il parle «

dei'ciigine de l'Architecture & «

quelles ont esté les premières ha- «

bitations des hommes. II traite «

en fuite des matériaux sçavoir de «

la Brique, du Sable, de la Chaux, «

des Pierres & du Bois. Apres «

quoi il parle des différentes ma- «

nieres ae poser, lier & maçon- «

avr les pierres ; il philosophe ftir «

les principes des choses & fur ce «

qui les rend durables, fur la na- «

ture.de la chaux, fur le choix du «

fable & du temps de la coupe du «

bois, «

Le troisième traite des pro-

«

portions des Temples & de leurs «

íept GcMós>qui sontçeluyà An- «

ses, le Prostyle, l'Amphiprosty- f les,le Peri£tere, le Pseudpdipte-

«

ire,le Diptère ôíTHypsethre; en- «fuite il parle des diíferens espa- «

style,"

<

Dusitend.

?>H misie*-Vtfà


31/294

DE VIT RUVE. 17» cemens des colonnes qui font les

»cinq manières apellées Pycno-

» style , Systyle, Diastyle, Araso-» style, & Eustyle. II commence

» après cela à donner les mesures

„& le détail de Tordre Ionique»» & il montre que les proportions>, des colonnes font prises fur ceU

» les du corps humain.

Le quatrième est employé à

donner lés mesures de Tordre

Corinthien & duDorique pour « les Temples , avec les propor-

» tions des différentes parties quí» les composent. II raconté quels» ont esté les premiers Inventeurs

» des Ordres d'Architecture chez«les Grecs.

Le cinquième traite des édi-

fices publics, sçavoir des Places i

des Basiliques, des Théâtres,

» des Bains, des Echóles pour les

» Sciences* & des Académies pour B

1

Du qu*.tìiime.

*Pu cin*quiime.


32/294

i8 ABRÈGE'

les Exercices >& enfin des Ports «

de mer. II s'étend beaucoup fur ««

la Musique , à l'occasion des «

Théâtres où les Architectes «

pratiquoient des lieux pour y «

mettre des Vases d'airain accor- «*

dez dedifferens tons pour servir


33/294

'&« VITRUVE, IJ» tîer pour les Enduits & pour les

i> Planchersxomme il fautprepa-»»rer la chaux & la poudre de mar-

i» bre pour faireleStuc.il parle aus-

i> si des autres ornemens qui font

*> communs à toutes sortes de bâ-

ti timens, comme de la Peinture &:

,> des différentes couleurs tant na- 1

„turelles qu'artificielles que le?

;, ancienscmployoient.

» Le huitième est entièrement

» employé à.parler des eaux des»>rivières & des fontaines, sça-» voir de leur origine, de leur na-

u turé, & de leurs proprietez ;

*, comment on les cherche Sc

„ comment on les conduit/

» La neuvième n'est aussi que» pour la Gnomonique qui est la

» manière de faire des Cadrans

•> au Soleil, & pour quelques re-„ gles de Géométrie qui peuvent

„ servir à mesurer les aires & les

Bij

Du huitìti

tue-

Da neuïii*me.


34/294

to ABBREGE' DE VlTRUVB?

corps solides. íl s'étend fort fur »

le cours des Astres & fur la de- «

scrìption des étoiles fixes. «Le dernier est pòur les Ma-

«

chines qui servent à élever, & à «

jetter des poids fort pesants, & «

pour celles qu'oneihploye à plu- «

îieurs autres usages , comme à «

l'êlevation des eaux, aux Mou-«

lins à bled, aux Orgues à eau, & «

à la mesure du chemin que l'on %

fait envoyageant

tant sur eau *

que sur terre; mais il traite prin- *

cipalemerít des Machines quiaservent aux Bâtimens §c à la

a

Guêtre. «

Hudwi*ìme*


35/294

iï

A B R E G E'

DES X. LIVRES

D'ARCHITECTURE

DEVITRUVE;

PREMIERE PARTIE

Contenant l'Architecture quí

nous est commune avec

les Anciens.

CHAPITRE L

Vc lArchìteílnrein gênerai:

A R T I C L E Tt

Vehrigine dèVArchitefìurt.>)

N dit que les hom-i

mes qui hábitpfcnt

autrefois les bois ôí

les cavernes comme

lés bettes sauvages, s'aflemble-

B uj

lapremitreoccasitn détravailler etVjirctÀtt\(sure*


36/294

í£ ABBREGE'

rent premièrement pour faire

des maisons & des villes, & quece fut à Toccasion du feu

que le

vent alluma dans une forest dont

il attira tous leshabitans par fa

nouveauté & par ses effets fur-;

prenans r Parce que plusieurs

nommes s'estatit ainsi rencon-;tteztous en un mçme lieu; ife

f rquverent moyen en s'aidant les

uns aux autres, de se mettre plus

commodément à couvert que

sous les arbres ou dans les caver-

nes. De sorte que l'on prétend

j}ue l'Architecture fût le princi-

pe & l'origine de tous les autres

Arts; parce que les hommes

voyant qu'ils avoientréïissidans

celui de bâtirque la nécessité leur

avoit fait inventer^ureiy: la pé%ifée & le courage d'en chercher

Vautres 6c de s'y appliquer* \Or de méme que Fon a pris

S


37/294

DE VITRUVE; t$» les arbres, les rochers 6c les au-1» tres choses que la nature fournit

t

» d'elie-mesine aux animaux pour J» les mettre à couvert, & que Ton j» s'en est servi comme de modelés

» fur lesquels on a bâti les premie*»res maisons , qui n'étoient au

» commencement que de gazons» & de troncs d'arbres ébranchez;

» on en a usé ensuite de la mesme

» manière pour parvenir á quelque» chose de

plus parfait: car en

paf-» sant de Pimitation du naturel à

» celle del'amficiel,ona inyenté

»tous les ornemens des Edifices

«les plus artistement ouvragez*

»en leur donnant la forme des» choses qui sont simplement né-

cessaires aux bâtimens les plus

(4. naturels : Et les pièces de enar-''•

penterie dont les toits &les plan-!

%chers des maisons sont faits, onr

étéroripaed^ pionnes, dçj

luprfimitrs mode*lesquel*Afichiteífure *

suivis ffftCtÌ0HH*tHÌrtlt

i

«Uétrtisiieiels%

i

i

i

\*i


38/294

\v4 ABRÈGE'

Architraves, des frises ] des

Triglyphes, des Mutules, des

Corniches ;& des Frontons quise font de pierre ou de marbre.

Les Colonnes qui doivent

être plus étroites par le haut

que par lé bas

, ont été

pre-mièrement faites à l'inatation

des troncs des arbres, & leur u-

sage a été pris des Poteaux de

chffrpenterie qui sont faits pour

soutenir. Les Architraves qu'onmet entravers fur plusieurs Co-

lonnes * représentent les Sabliè-

res ou Poitrails qui joignent plu-sieurs Poteaux ensemble. Les

Frises imitent 4a maçonnerie

la*ques démastic ou de menuiserie

gui étoient mises fur le bout dés

poutres

d

Lr cl'


39/294

DE 'VITRUVE.' if

Poutres pour les conserver. Les

Corniches sont comme les ex-

tremitez des Solives & des au-tres choses dont les Planchers

font composez. Ces Modillons

représentent le bout des Forces,

6c les Denticules ceux des Che-

vrons qui sortent dans TEntable-

ment. Les Frontons sont faits à

limitation des Fermes de char-

pcnterie, au haut desquelles est

leFaistage.

>, IL y a encore une troisième

» origine de l'Architecture, qui se

j, prend des Inventeurs des Or-

» drcs, & de ceux qui y ont ajoû-»tc les ornemens qui les enri-,

;+ chislcnt. Car on tient que le pre-mier Edifice qui a esté fait sui-

vant quelqu'un des Ordres quifont en usage fut un Temple que

leRoyDorus fit bastir à JunonC

les pre.mitrs in-venteurs derArc'vte-cture ont4t •

i. Les Ar-ichitecíesdtlRy T>trus%


40/294

i6 ABRÈGE'

en la ville d'Argos.Et la manière

dont iiestoit ordonné fut apcllée

Dorique, lorsque le Prince Ion

conducteur de la Colonie qu'il

établit en Asie, y fit bâtir des

Temples fur le modelé de celuy

que

Dorus avoit

premièrementfait faire en Grèce.

Mais les Ioniens ayant chaiW

gé quelque chose aux propor-tions & aux ornemens ae POr-,

dre Dorique, furent auteurs d'unautre qui fut apcilé Ionique, dont

iis bâtirent un Temple à Diane.

Le sujet de ce changement fut

que ce Temple estant dédié

à une divinité qu'ils represen^toient fous la figure d'une jeu-ne fille , ils crûrent qu'il seroit

à propos dp rendre leurs Co-

lonnes plus allignées

afinqu'el»les fussent plus convenables à

la taille de cette Déesse ,&par. — . • »* *

. Ceux dutine t Ion,


41/294

D E V I T R U V E.1

XJ

cette raison ils l'ornerent plusdélicatement, y ajoutant des Ba-

ses qui representoient la chaus-

sure de ce temps-là ,.& faisant les

cannelures plus enfoncées, pour imiter les plis d'un vêtement

mince 8cieger.

Ils mirent aussi

des Volutes au Chapiteau, pre-;

tendant qu'elles avoient la for-

me de la coëffure d'une fillcdont

les cheveux descendent du front

6c du haut de la teste pour estrêretroussez au dessous de chaqueoreille.

En fuite Callimachus , Seul- \

pteur Athénien,enrichit encore

davantage le Chapiteau des

Colonnes, y mettant des Volutes

plus délicates & en plus grandnombre, 6C y ajoutant des feuil-

les d'Acanthe & des roses aux

quatre faces. On dit que ce Cha-

piteau, qui, selon Vitruve, fait

C ij

}. CàUimx*chus,


42/294

a8 ABRÈGE'

toute la différence de i'Ordre

Corinthien d'avec i'Ionique>fut

inventé par cet ingénieux Ou-

vrier, qui ayant veu les feuilles

d'une plante d'Achante se lever

au tour d'un panier , qui avoit

esté mis au tombeau d'une

jeunefille Corinthienne, & qui se ren-

contra posé par hazard sur le

milieu de la plante ; il représen-ta ce panier par le Tambour ou

Vase du Chapiteau, à qui il fitun Tailloir, pour imiter une tui-

le dont le panierestoit couvert:

& qu'il représenta aussi la cour-

bure des tiges de l'Acanthe par

les Caulicoles ou tiges & parlesVolutes qu'on a toujours mises

depuis au Chapiteau Corinthien.

Voyez la Planche IX.

Ce mesine

Sculpteur

inventa «

encored'autres ornemens ,corii- «

me ceux que nous apellons"


43/294

DE VlTRU V E. 2*9

»Oves , à cause des Ovales en

» relief qui sont dans les moulu-» res des Corniches 6c qui ressem-

» blent à des oeufs. Les Anciens

» apelloient cet ornement Echine,

» qui signifie la coque piquante

» des Chastaignes , parce qu'ils»trouvoient que ces Ovales re-

» presentoient une Chastaigne qui

» s'entr'ouvre quand elle est meu-

»re.

r:ì\ II est aussi fait mention d'un

» autre célèbre Auteur qui a

» trouvé la proportion des parties» des Edifices, qui est Hermoge-

ne, à qui on attribue l'ìnvention

del'Eustylc, du Pseudodiptere,&dc ce qu'il y a de plus beau &

de mieux entendu dans l'Archi-

tecture.

4. Hernie*gène.

C iij


44/294

3© ABRÈGE'

ARTICLE II.

Ce que c'est que P Architecture,

L'ARCHITECTURE

est une

science qui doit estre ac-

compagnée

d'une

grande diver-

sité d'études & de connoissances,

par le moyen desquelles elle jugede tous les ouvrages des autres

arts qui luy appartíennent.Cette

science s'acquiert par la Théorie6c par la Pratique. La Théorie

de l'Architecture estlaconnois-

sance qu'on peut avoir de ce qui

apartient à cette science par l'é-

tude des livres, ou par les voya-

ges ou par la meoitatíon. La

Pratique est la connoissance

qu'on a acquise par l'execution

& la conduite des Bastimens.

Ces deux parties sont tellement

nécessaires que les Architectes

Ibesirisende l'AtchittUurc.

Lìf.ieh,(


45/294

DE V I TRllV E. 31

qui ont essayé de parvenir à la

connoissance de leur art par le

seul exercice, n'ont jamais pu s'yavancer , quelque grand qu'aitesté leur travail, non-plus queceux qui ont crû que la seule

connoissance des lettres 6c le seul

raisonnement les y pouvoit con-

duire.

OUTRE la connoissance des

chosesqui apartiennent parti-culièrement a l'Architecture, il

y en a une infinité d'autres quisont nécessaires àl'Architeòie.

Car il faut qu'il sçache bien

coucher par écrit pour faire lesdevis des ouvrages -.qu'il se pro-

pose de faire.

Ii doit sçavoir dessiner pour faire les Plans, &: les Elévations

des Bastimens qu'il entreprend.La Géométrie luy est aussi ne*

C»#..•*

V Artiste,lie do't a-voit con

nùÇance deOfÇjchosis,sf avoir

T. Del'E.criture.

II. Du Des-sein.

TH. DeUGéométrie.


46/294

31 ABRÈGE'

cessaire pour prendre ses alli-

gnemens.II a besoin de l'Arithmétique

pour faire ses Calculs,

II doit sçavoir rHistoire,afin

qu'il puisse rendre raison de la

plupart des ornemens d'Archi-

tecture qui sont fondez fur l'Hi-

ftoire. Par exemple si au lieu de

Colonnes il fait soutenir les En-

tablcmens par des figures de

femmes qu'on apelle Cariatides*il faut qu'il sçache que les Grecs

inventèrent ces figures pour fai-

re sçavoir à la postérité les vi-

ctoires qu'ils avoient obtenues

fur les Catiens, dont ils firent

les femmes captives, & en mi-

rent les effigies dans leurs Basti-

mens.* II faut de

plus qu'il soit in-

struit des préceptes de la Philo-

sophie Morale > parce qu'il doit

4

<

ÌV.DeVA-titbmetique,

]V.DeVHuJloire.

i

11

j

l

1

in. De la

'PhilosophieMoral:,


47/294

DE VITRUVE. 33

avoir l'ame grande 6c hardie,

sans arrogance, équitable » fidè-

le, 6c tout-à-fait exempte d'a-

varice.

^ L'Architecte doit encore a-

voir une docilité qui l'empéchede

négliger les avis

qui luy peu-vent estre donnez , non seule-

ment par les moindres Artisans,

mais mesme par céux qui ne

sont point du tout de sa profes-

sion: parceque c'est tout le mon-de 6c non pas les seuls Archite-

ctes qui doivent juger des Ou-

vrages.

tx; La Philosophie naturelle luy

est nécessaire aussi pour décou-

vrir quelles sont les causes de

plusieurs choses ausquelles il doit

remédier.

II doit encore avoir

quelqueconnoissance de laMedeèine,

ppur sçavoir les qualitez de Pair-

es/. De U

thilosoptíenaturelle,

VIII. Vi

la Medecl.ne.


48/294

34 ABRÈGE'

qui rendent les lieux sains 6c ha-

bitables.

II ne faut pas qu'il ignore la

Jurisprudence 6c les Coutumes

des lieux pour la construction

des Murs mitoyens , pour les

Veuës 6c pour les écoulemens

des eaux.

II doit sçavoir P Astronomie,

afin de pouvoir faire toutes sor-

tes de Cadrans au Soleil.

II faloit mesme parmy les An-

ciens qu'un Architecte eust laconnoinance de la Musique pour

sçavoir conduire les Catapultes& les autres Machines de guerre

qui se bandoient avec des cordes

à boyau, dont ils dévoient obser-ver les tons pour juger de la for-

ce & de la roideur des Arbres:

faits en manière d'arcs, que ces

cordes avoient bandez. La Mu-

sique leur estoit encore ncçcs*

IX. 'De U

Jurispru-dence.

X. De VU*sironeme.

XI. De laMusique.


49/294

DE VITRUVE. $5

faire pour sçavoir accorder les

Vases d'airain qu'ils mettòient

dans les Théâtres, ainsi qu'il a

esté dit.

ARTICLE III.

Ruelles font les parties de ÎArì

chiteíture,

i! T L Ya tro*s choses qui se doi-

\ vent rencontrer dans tous les •

Edifices, sçavoir la SOLIDITÉ', J

í; la Co MM o DIT E'& la BEAUTÉ'

que l'Architecture leur fait avoir

par PORDONKANCE & par la

DISPOSITION de toutes les

parties qui composent PEdifice,&r qu'elle règle par une juste;

PROPORTION, ayant égard à

la BIENSÉANCE &: à POECO-» NO MIE ; d'où il résulte que l'Ar-

» chitccturc a huit parties, sçavoir,

la.Solidité, la Commodité , ki

i

VArthUe*clure a buii

partiesfpavoit

ï


50/294

36 ABRÈGE'

Beauté, l'Ordonnance * la Dis-

position , la Proportion, la Bien-

séance & POeconomie.

LA SOLIDITÉ' dépenddela bontédesFondemens,du choix

des Matériaux 6c de leur employ,

qui doit estre fait avec une Or-'

donnance , une Disposition, 6c

une Proportion convenable des

parties les unes à Pégard des

autres.

LA COMMODITÉ' consiste

aussi dans l'Ordonnance & dans

la Disposition qui est faite si à

propos, que rien n'empesehe Pu-

sage des parties de PEdifice.

LA BEAUTÉ' demande quefa forme soit

élégante &

agréa- ble par la juste proportion de

toutes ses parties.

1. La ScK.àité.

II.La Cem*metóté*

III. Laïïcauti,

Liv


51/294


52/294

38 ABRÈGE'

P Architecte peut faire voîr quelsera Peffet de la Disposition de

PEdifice qu'il veut construire/ça-voirl'IcHNOGRAPHiE qui est le

Plan géométral, PORTOGRA-

PHIE qui est PElevation géo-métrale, &la SCÉNOGRAPHIE

qui est Pélevation perspective.

LA PROPORTION , qui est

aussi apellée Eurythmie , est ce

qui fait cet

assemblage

de toutes

les parties de Pouvrage 6c quien rend Paspect agréable,lorsquela hauteur répond à la largeur,& la largeur à la longueur, le

tout ayant sa juste mesure. Elleest définie , le rapport que tout

Pouvrage a avec ses parties, 6t

celuy qu'elles ont séparément à

Pidéedu tout, suivant la mesu-

re d'une certaine partie; car de

mesme que dans le corps hu-

Vl.LaVm portion*


53/294

DE VITRUVE. 39

main'il y a un rapport entre le

pied, la main , le doigt, 6c les

autres parties ; ainsi dans les ou-

vrages parfaits un membre par-ticulier fait juger de la grandeur de tout Poeuvre. Par exemple le

Diamètre d'une Celonne ou la

longueur d'un Triglyphe, fait ju-

ger de la grandeur d'un Temple.í> Sur cela il faut remarquer que» pour exprimer ce rapport quew plusieurs choses ont les unes aux

,> autres par la grandeur ou le

» nombre diffèrent de leurs par-

ades, Vitruve se sert indifferent-

»ment de trois mots , qui sont

»

Proportion, Eurythmie

6c

Sym-» metríé. Mais on a jugé qu'il ne

»falóit employer que celuy de

»Proportion, parce qu'Eurythmie

» est un mot Grec extraordinaire

»qui ne signifie rien autre chose

»que Proportion ; & que Symmc^


54/294

40 ABRÈGE'

trie, quoy que fort commun & «

cn usage, ne signifie point en«

François ce

que Vitruve entend «

par Proportion : car il entend par «

Proportion un rapport de raison: «

6c Symmetrie cn François si- «

gnifie seulement im rapport de «

parité 6c d'égalité. Car le mot «

Symmetria en grec 6c en latin fi- «

gnifie le rapport, par exemple «

que des fenestres de huit piez de «

haut ont avec d'autres fenestres a

de six, lorsque les unes ont quatre «

piez de large 6c les autres trois : «

& Symmctiie en François est le «

rapport par exemple que des fe- «

nestres ont les unes aux autres «

quand elles sont toutes de hau- «

teur 6c de largeur égale, 6c que «

leur nombre 6c leurs espaces «

sont pareils à dreit & à gauche, «

cn sorte que si les espaces sont «

inégaux d'uncosté , une pareille «

\ine-


55/294

DE VITRUVE. 41

» inégalité se rencontre en l'autre.

LA BIENSÉANCE est ce quifait que Paspect de PEdifice

est

tellement correct, qu'il n'y arien

qui ne soit approuvé & fondé sur

quelque autorité. La Bienséan-

ce demande qu'on ait égard à

trois choses qui sont l'Estat, P Ac-

coutumance 6c la Nature.

L'égard qu'on a à l'Estat fait

qu'on choisit, par exemple, uneautre Disposition 6c d'autres

Proportions pour un Palais que

pour une Eglise.

L'égard qu'on a àí'Accoûtu-'

mance fait que par exemple on:orne les Entrées 6c les Vestibu-

les , quand les dedans sont riches

6c magnifiques.

L'égardqu'onaàlaNaturedeslicux,fait qu'on choisit des divers

aspects pour les différentes pár-D

VII. L*Bienséance•qui deman-de qu'on aitégard atrots choses,fíavoir

l.M'tsiat,

1. A l'Ac*ceûtumance

yAla tfa*

ture deslieux.


56/294

4Ì A B R'EGE'

ties des Edifices afin de les ren- .

dre plus sains & plus commodes ;

Par exemple , on expose les

Chambres à coucher 6c les Bi-

bliothèques au Soleil levant, les

Apartemens d'hyver au cou-

chant

d'hyverjes

Cabinets de ta-

bleaux & autres curiositez quidemandent un jour toujours égal,au Septentrion,

•L'OECONOMiEfaitquel'Ar-

chitecte ayant égard à la dépen-se qu'on veut faire, & aux quali-tez des matériaux qui se trou-

vent au lieu où il doit bâtir,

prend ses mesures pour régler son Ordonnance & sa Disposi-

tion, c'est-à-dire pour donner à

son Bastiment une grandeur &

une forme convenable.

. CES HUIT parties se rappor-


57/294

b* VITRUVE. 43

» tcnt, ainsi qu'il a esté dit aux

>, trois premières,sçavoir àla Soli-

» dite, à la Commodité , 6c à la» Beauté , qui suposcnt POrdon-

,) nance , la Disposition, la Pro-

» portion , la Bienséance 6c POe-

»conomie. C'est pourquoy l'o

» divise cette première partie se

»lement en trois chapitres 4..*» font de la Solidité, de la Com-

5>modité & de la Beauté des Edi-

wfîces.

D ij


58/294

r44 "Â B R E G E#

CHAPITRE II.

De U Solidité des Batìmenu

ARTICLE I.

Vu choix des Matériaux

LEs

Matériaux dont parle «

Vitruve sont la Pierre , la«

Brique, le Bois, la Chaux & le«

Sable. ;

TOUTES les Pierres ne sont»;

pas d'une sorte; car U y en a de

tendres,de médiocrement du-res 6c de tres-dures.

Celles qui ne sont pas dures

se taillent aisément & sont bon-

nes dans les dedans & à couvert ;

mais les gelées 6c les pluyes lesfont aller en poussière, 6c fi on

Vitruve parle decinq espècesde Mate

riaux >spa-voir

Ì.De/Pier-te t.


59/294

DE VITRUVE; 45

les employé proche de la fter,

la salure les ronge & le grand

chaud les gaste.Celles qui font fnediocretnent

dures résistent à la charge, mais

il s'en trouve qui s'éclatent aisé*

mentaufeiu

II y a encore une autre sorte

de Pierre qui est une espèce de

Tuf,dont lesunes sont rouges,les autres noires, les autres blan-

ches ,

&qui se coupent avec

la

scie comme le bois.

LES meilleures Briques sont

celles qui estant seulement bien

sechées ne font point cuites aufeu : mais il faut plusieurs années

pour les bien sécher. C'est pour-

quoi il y avoit une loy àUtique,ville

d'Afrique ,

qui

déferidoit

d'employer des Briques qu'il n'y

éustcinq ans qu'elles eussent esté*

Diij

77. DesBriques*


60/294

*%€ ABRÈGE'

moulées : car dans ces sortes dé

Briques la sécheresse serroit tel-

lement les pores de la terre par le dehors, qu'elles nageoient fur

Peau comme une pierre ponce,& elles avoient une légèreté quiestoit d'une grande utilité dans

les Bastimens.

La terre dont on faisoit les

Briques estoit fort grasse, & c'e-

stoit ordinairement une especéde

Craye blanche;.elle devoit

estre sans gravier & mesinesans

fable, afin que les Briques en

fussent plus legeres, 6c moins fa-

ciles à ie détremper : on y riié-

íoit aussi de la paille pour leur donner plus de liaison.

LE BOIS dont on se sert

pour les Edifices , comme le

Chesne, leHestre, le Peuplier,

POrihe, le Cyprès, le Sapin, n'y;

277. Dudois donten employé

plusieursespèces,comme

th.


61/294

DE VITRUVE.* 4?*

sont pas aussi propres les uns queles autres.

Le Sapin, parce qu'il a beau- \

coup d'air 6c de feu & peu de ter-

re 6c d'eau, est leger & ne plie

pas aisément ; mais il est sujet au*

vers 6c à prendre feu.

Le Chesne qui est plus terre-' i

stre dure éternellement dans la

terre. Hors de terre il se tour-;

mente &:fe fend. ^

Le Hestre qui a peu de terre- *

ftre, d'hiuhide, & de feu, mais

beaucoup d'air, est peu solide &

se romp aisément. .

Le Peuplierje Tilieu 6c leSaule

ne sont bons que pour les ouvra- *

ges où la légèreté est requise, & la

facilité à estre coupé, ce qui les

rend propres pour la sculpture.L'Àune est fort bon

pour

faire ]

des pilotis dans les lieux mareca-*

geux.

LtStpUti

Le Cbtptii

Lt Htsire,

Le Veu*í pUer.U,Saule,

VAune,


62/294

r48 ABRÈGE'

L'Orme & le Fresne ont cette

propriété qu'ils n'éclattent pas

aisément & ne sont point troproides.

Le Charme est aussi pliant &

ferme tout ensemble:c'estpour-

quoy les Anciens en faisoient les

jougs des animaux.

Le Pin & le Cyprìés ont ce dé-

faut qu'ils plient aisément & se

courbent sous le faixàcàuse de

leur grande humidité , mais ils

ont cet avantage que leur humi-

dité n'est point sujette à engen-drer des vers, à cause de leur a^

mertume qui les fait mourir.

Le Genièvre &le Cèdre ontla mesihe vertu d'empêcher la:

corruption; le Genièvre par sa

gomme qui est le Sandarax , 6c

le Cèdre

par

son huyle apelléeGedrium.

» Le Larix a encore cetterheíméi

vertu,

VOme*heVresite,

Le Charme,

Le Tin.Le Cypris,

Ze Genìc.vre.Le Cèdre.

Lt Larix,


63/294

D B VITRUVE, 49

vertu, mais fa propriété parti-

culière est qu'il ne se brûle point.

L'histoire raporte une chose mé-morable de ce bois,qui est queCssar ayant assiégé un Château

au pied des Alpes où il y avoit

une tour bâtie de ce bois qui fai-

foic la principale défense du

Château, il croyoit le prendre bien aisément en faisant un

grand feu au pied de la tour ;

maisaprés que tout le bois

quifut allumé pour cela eut esté

consumé, la tour demeura sans

avoir esté endommagée par le

feu.

; L'Olivíer est aussi de grandservice pour estre mis dans les

fondemens& dans les murs des

villes, car lorsqu'après avoir este

unpeu brustéion Pentrelasse dans

les pierres pour le faire servir de

clejts, il dure éternellement 6C

E

VOliwri


64/294

f O A B R E G Ef

n'est point en danger de se cor-*

rompre,

LA CHAUX se fait avec des

pierres blanches ou avec des cail-

loux, mais elle est meilleure pour la maçonnerie plus les' pierressont dures. Celle qui est de pier-res spongieuses est plus propre

aux enduits.

IL Y Acinq espèces de

Sable

sçavoir le sable de Cave, le sable

de Rivière, le Gravier Je sable de

laMer,&la Pozzolane.

Le meilleur Sable est celuy qui

estant frotté entre lesmàins faitdu bruit:, ce qui n'arrive point à

celuy qui est terreux pareequ'iln'est point aspre. Une autre

marque de bon Sable est lors-

qu'estant mis sur une étoffe blan?

che il n'y laisse point de marque

lV,DefttCltaux*

V.DuSaiIle dont Uy*t cinqtfpe,ces tffAvoir celuy

,i

i

C'A.',

U}


65/294

DÉ VITRUVE. jr

stprés qu'il a esté secoué.

Le Sable qui se fouille dans

terre que l'on apelle fable de Ca-

ve a ces qualitez, 6c il est estimé

le meilleur de tous : Vitruve en

fait quatre espèces sçavoir le

blanc, le noir ,

lerouge- >

6c le

carboncle.

Si l'on n'a point delieii d'où

l'on puisse tirer de bq^ffiblè de

Cave on se pourra servir du fa-

ble de la Mer ,ou de celuy de R i*"viere qui est mesine meilleur

pour les enduits que celui de Ca-

ve , qui est excellent pour la

maçonnerie à cause qu'il seseche

promptement. Le Sable qui se

prend du Gravier est aussi assez

bon,poUrveuquel'onenoste le

dessus qui est trop grossier. Le

fable de la Mer est le moins bon

pareequ'il est long-temps à se sé-

cher. C'estpourquoy l'on est con*;

Eij

i.DcCtvti

i.OcKiric*

$.b *ÇrA+vier.

4*T>eta\Mer*,


66/294

ji A B R É G E'

traint défaire la maçonnerie où

on remployé à plusieurs reprises.Le Sable qui se trouve auprès

de Naples appelé Pozzoiane est

si propre à faire de bon mortier

estant mesté avec la chaux i

que non feulement dans les

E-difices ordinaires mais mesme au

fond de la mer ce mortier fait

corps, 6c s'endurcit merveilleu-

sement. Les Anciens s'en fer*;

voient pour faire les Môles & les

Jettées dans la mer. Caraprésjavoir fait avec des Pieux & des

Aix comme des Clotfons, ils jet-

toient dans l'enceinte des Clok

sons ce mortier fans en oster

l'eau que le mortier & les pierres

que l'on jettoit avec, faisoit for-

cir, & se séchoit ^infî au ihiliçu

d^Pçau,


67/294

DE VIT RU v E. 53

ARTICLE II.

De Vemploy des Matériaux*

LA

première chose à quoyil raut prendre garde

en

mettant les pierres en oeuvre

dans les Bastimens, est de les ti-

rer de la carrière deux ans a-

vant que de les employer, & les

tenir exposées en lieu découvert

afin que celles que les injures de

Pair auront endommagées pen-dant ce temps/oient jettées

dans

les fondemens : Les autres qui a-

prés avoir esté éprouvées par lanature mesine, se trouveront e-

stre bonnes,seront pour la ma-

çonnerie qui sera hors déterre.

; IL FÀUT aussi apporterbeau-

coup de précautions pour met-

tre le bois en estât de servir aux

E iij

/. VtmrUydes pieites,

II. L'em. ploy d» bois.


68/294

54 ABRÈGE'

Bastimens. Car il faut qu'il aitesté coupé cn un temps conve-

nable qui est celuy auquel Phu-

meur qui entretenoit la force

des Arbres est la mieux condi-

tionnée ; ce qui arrive pendantl'Automnc 6c pendant PHyver,

auquel temps le bois n'est point

remply d'tme humidité trop à-

bonaante qui Paffoiblit en dila-

tant ses fibres; mais il est affermy6c resserré parle froid. Cela est

si vray que le bois des Arbres quicroissent & deviennent fort

grands en

peu de

temps à raison

de l'abondauce de Phiunidité

qu'ils ont, est tendre, assé à se

rompre,& mal propre pourlés

Ouvrages ; ainsi que Inexpérien-

ce fait voir aux Sapins appeliezSuperhates, qui croissent en Ita-

lie au delà de PApennin vers la

mer Adriatique. Car ils font

Lir.ltÌJ.R,


69/294

DE VITRUVE.' tf

grands &

beaux, mais leur boisne vaut rien à bastir : Au lieu queceux qui sont de l'autre costé de

la montagne exposez au chaud

6c au sec appeliez Infcrnatés

font bien meilleurs pour laChar*

penterievCette humidité superflue est

tellement contraire aux Arbres,

qu'on est

quelquefois

contraint

de les percer par le pied afin de

la laisser écouler:Ce qui a donné

lieu à la pratique qu'on doit ob-

server en coupant le bois dont

on se veut servir aux Edificcs;quiest de cerner P Arbre par le piedtout au tour en coupant non seu-

lement Pécorce, mais mesme une

partie du vif du bois, & le laisser

ainsi quelque temps avant quedel'abattre, afin que cette hu-

midité descende & s'écoule à lok

sir.

E....

"%**9.

i


70/294

j£ ABRÈGE'

II est encore aisé de juger com- «

bien Pépuiscment de cette hu-«midité superflue est important

«

pour affermir le bois & l'eftipes- «

cher de se corrompre ; de ce que«les pieux que l'on entrelastepar-

my les pierres dans les murs des

fortifications des Villes ( pour *

servir de clefs ) durent à jamaisfans se corrompre, quand ils ont

esté un peu brûliez par dehors.

LES BRIQUES ne doivent c-


71/294

DE VITRUVE. J7haut des Murs avec de la Brique,

parceque les Briques des anciens

n'estant point cuittes, cette par-tie {du Mur auroit esté aisément

gastée par Peau de la pluye en

cas

que quelque Tuyle de l'En-

lablement vint à estre casséet

Cestpourquoy le haut estoit ba-

stide Tuyleaux à la hauteur d'un

pied & demy ; comprenant une

Corniche ou Entablement faitde cette matière, pour rejetter Peau & en deffendre le reste du

Mur. Us choifistbient auflìpour bastir ces Corniches les meilleurs

Tuyleaux , sçavoir ceux qui e-

stoient faits des Tuyles qui ayancservi long-temps fur les toits,

faisoient connoître qu'ils avoienc

esté bien cuits & faits de bonnematière.

La maçonnerie'de Brique e- 1

stoit tellement estimée par les


72/294

58 ABRÈGE'

Anciens, que leurs Edifices tant

publics que particuliers, dr leurs

plus beaux Palais en estoient ba-

ttis : Mais ce qui rendoit princi-

palement cette sorte de structu-

re considérable estoit la longue

durée : Car quand les Expertsestoieiit appeliez pour estimer

les Bastimens , ils deduisoieiit

toujours une quatre-vingtième

partie de ce que l'on jugeoit

qu'ils avoient coutéà bastlr,pour

chaque année qu'il y avoit quele Mur estoit basti;parcequ'ils

supposoient que les Murs ne

pouvoient pas durer ordinaire-

ment plus de quatre-vingt ans,

au lieu que ceux de Brique e-

stoicnt toujours prisez ce qu'ilsavoient couté , comme devant

durer éternellement.

POUR bien employer la Chaux J&

ii

IV, Vem,


73/294

DE V ÌT RUVE. 55I

& le Sable 6c en faire de bon (

Mortier, il faut premièrement

que la Chaux soit bien éteinte

6c qu'elle ait esté gardée long-

temps , afin que s'il y a quelquemorceau moins cuit que les au-

tres dans le fourneau , il puisseestant éteint à loisir , se dé-

tremper àussi aisément queceux qui ont

abregé des dix libres de vitruvius - caude perrault

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