62 balzac illusions perdues

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8/10/2019 62 Balzac Illusions Perdues http://slidepdf.com/reader/full/62-balzac-illusions-perdues 1/42 www.comptoirlitteraire.com André Durand présente ’Illusions perdues’’ (1843) roman de BALZAC (630 pages) pour lequel on trouve un résumé puis successivement l’examen de : l’intérêt de l’action (page 3) l’intérêt littéraire (page 9) l’intérêt documentaire (page 15) l’intérêt psc!ologique (page "#) l’intérêt p!ilosop!ique (page 3#) la destinée de l’$uvre (page "1) l’étude d’un passage (page %&) Bonne lecture ! 1

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8/10/2019 62 Balzac Illusions Perdues

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www.comptoirlitteraire.com

André Durand présente

‘’Illusions perdues’’ (1843)

roman de BALZAC

(630 pages)

pour lequel on trouve un résumé

puis successivement l’examen de :

l’intérêt de l’action (page 3)

l’intérêt littéraire (page 9)

l’intérêt documentaire (page 15)

l’intérêt ps c!ologique (page "#)

l’intérêt p!ilosop!ique (page 3#)

la destinée de l’$uvre (page "1)

l’étude d’un passage (page %&)

Bonne lecture !

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'ésumé

remi re partie

*Les deux poètes ”

+ ,ngoulême- vers 1#&0- .avid /éc!ard- qui a repris l’imprimerie vétuste de son p re ,ngoulême-désire révolutionner l’industrie de la papeterie our le sauver du désespoir- il prend comme prote unancien camarade de coll ge- 2ucien !ardon- intelligent et séduisant po te qui est aimé de 4me2ouise de argeton- épouse d’un nota le local et la 7emme qui est la plus en vue dans la sociétéaristocratique et ourgeoise de la ville 8lle est séduite par l’excessive beauté de Lucien, la timiditéde ses manières, de sa voix ;l découvre l’amour gr<ce elle qui- dans son salon- l’initie auxsu tilités- aux ra77inements et aux codes de la vie mondaine- lui 7ait prendre de 'u empré 4ais- lorsd’une soirée- il s’attire la !aine des invités- nota les mesquins- ridicules et ignorants /e dessine unpro=et de mariage entre .avid /éc!ard et >ve- la s$ur de 2ucien qui- lui- travaille un roman!istorique (?’L’archer de Charles IX’’ ) et un volume de po mes (?’Les marguerites’’ ) ;l rêve deconquérir la gloire littéraire aris et- comme les deux amants sont épiés par la société d’,ngoulême-ils décident de quitter la province pour se rendre ensem le dans la capitale

.euxi me partie

*Un grand homme de province à Paris ”

+ aris- 4me de argeton est accueillie par sa cousine- la marquise d’8spard- est invitée dans lesplus grands salons- courtisée par le aron du !<telet qu’elle allait épouser- tandis que 2ucien estméprisé par les =eunes lions de aris et doit s’installer dans une petite c!am re d’étudiant du@uartier 2atin 4ais il travaille son $uvre et il est introduit par .aniel d’,rt!eA dans un cénacle de

=eunes gens épris de science- de p!ilosop!ie et de littérature- ce qui le récon7orte ’est alors que le =ournaliste 2ousteau lui expose les di77icultés presque insurmonta les que rencontre un écrivaindé utant 8ntraBné par sa 7ai lesse et sa vanité- 2ucien se lance donc dans le =ournalisme mondain etpolitique : articles de complaisance rapidement écrits- nom reuses compromissions- lég reté etpapillonnage ;l rille dans le monde- excite les =alousies- s’attire des ennemis dans toute la sociétéparisienne ;l devient l’amant d’une actrice la mode- oralie 4ais ses dettes s’accumulent- un duelle laisse lessé et !umilié- et oralie- dont la nouvelle création dramatique est 7roidement accueillie-tom e malade rouillé avec 2ousteau- !umilié par d’,rt!eA- !onni et a andonné de tous- risé- tousses espoirs de connaBtre la gloire évanouis- 2ucien connaBt une pro7onde détresse ,vec seulementvingt 7rancs en poc!e qui lui ont été donnés par érénice- une gentille prostituée qui a eu pitié de lui( Cet argent lui brûlait la main, il voulait le rendre ; mais il ut orcé de le garder comme un dernier stigmate de la vie parisienne! )- il revient ,ngoulême

Croisi me partie

*Les souffrances de l’inventeur ”

+ ,ngoulême- la s$ur et la m re de 2ucien l’accueillent avec une certaine mé7iance .avid /éc!ard-qui s’est consacré des rec!erc!es dans le domaine de la papeterie- est la victime des 7r res ointetqui manoeuvrent pour le ruiner Craqué par les !uissiers- il se cac!e c!eA une amie d’>ve 2ucientente de lui venir en aide- mais- erné par les ennemis de l’imprimeur- il rév le sa cac!ette /e sentantresponsa le de l’arrestation de .avid- il annonce son suicide par une lettre sa s$ur /ur les ordsde la !arente- il rencontre un vo ageur étrange et autoritaire- l’a é arlos Derrera- qui lui prometune vie de plaisirs et la gloire s’il accepte de le suivre aris et de se laisser guider 2ucien succom eaussitEt cette nouvelle in7luence

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+ ,ngoulême- .avid qui a réta li au mieux sa situation- trouve une !eureuse sérénité 2a révolutionde Fuillet propulse les nota les aux plus !autes 7onctions "uant # Lucien, son retour # $aris est dudomaine des %’&cènes de la vie parisienne’’

,nal se

(la pagination est celle du 'Livre de poche” )

;ntérêt de l’action

2es deux premi res parties ont été rédigées par alAac en 1#3% et 1#3#- la troisi me en 1#"3

Genre de lH!istoire : arlant d’IIllusions perdues” la princesse elgio=oso- alAac lui écrivit le & mars1#"3 : C’est l(oeuvre capitale dans l(oeuvre) Hest en e77et un roman dHune importance essentielle-le sommet de *La comédie humaine” - d’a ord cause de sa place dans la vie de alAac : il a porté*Illusions perdues” pendant !uit ans J /i l’on consid re- dHautre part- que sa production la plus intenseva de 1#&9 1#"%- lHéla oration de cette oeuvre est exactement au centre .e sorte qu’IIllusions

perdues” n’est pas seulement une 7resque- un roman de transition- comme on l’a dit : alAac- enl’écrivant (et surtout la deuxi me partie) a vu- d’une mani re géniale- répétés dans des miroirs enen7ilade- les destins de presque tous les personnages de * La comédie humaine” 4ais c’est surtout leroman oK il a mis le plus de luiLmême- celui qui est le plus directement auto iograp!ique/i alAac peut être considéré comme le créateur du réalisme moderne dans le roman- cHest par *Illusions perdues” - plus encore que par tout autre roman de *La comédie humaine” - car il présenteune action longue- importante- une tranc!e de vie essentielle dans lHexistence des personnages ienque situé dans lHDistoire- mêlant !a ilement les personnages réels (mais qui ne sont pas au premier plan) et les personnages 7icti7s- s’emplo ant accréditer la 7iction (page &91)- le récit évite de tom er dans la c!ronique comme dans la monograp!ie ou la satire ’est ici qu’apparaissent avec le plus de7orce et de pureté les caractéristiques du génie alAacien : le don de comprendre le réel- de pénétrer

=usquHaux 7orces secr tes qui le dominent et de le reconstruire ensuite en un univers nouveau'Illusions perdues” est aussi un roman d’apprentissage- un roman d’initiation

Mriginalité : 4ême si- l’inverse de la plupart des écrivains romantiques- alAac répudiait la littératurecon7identielle- même s’il a montré que la littérature pouvait être autre c!ose que l’épanc!ement quiétait alors la mode- ses romans rév lent un vérita le 7ourmillement de souvenirs- dHexpériencesvécues- de sentiments éprouvés 2es trois premiers grands romans- *La peau de chagrin” - *LouisLambert” et *Le l*s dans la vallée” - cédaient- dans une certaine mesure- la tentation de lacon7ession 4ais- dans *Illusions perdues” - la part auto iograp!ique est encore plus grande ’est lepo me de ses luttes et de ses rêves déNus ;l a illustré des 7ormes de l’amour et de l’amitié- de latendresse 7raternelle- qui sont celles auxquelles il est resté 7id le toute sa vie 2es grands t! mes-celui de la désillusion- celui de l’éducation sociale- sont ceux qui ont !anté sa =eunesse et sa vied’!omme mOr , ant esoin d’une industrie et d’un décor- il a c!oisi ceux qui avaient laissé dans samémoire une trace inou lia le Fusque dans ses plus petits détails- il tra!it le esoin d’une ré7érenceconstante ses propres souvenirs@uant aux personnages- alAac- encore plus que tout créateur qui atteint la cat!arsis travers eux-s’est traduit et s’est tra!i travers eux !acun représente une de ses tendances ou une de sestentations ’est pourquoi il a opposé des 7igures contradictoires- dans une perspective tout 7aitmanic!éenne- mais qui traduit aussi son am iguPté intérieure- c!acun de ces personnages révélant unaspect de luiLmême alAac est .avid- mais il est aussi 2ucien (page 3"9 : l’allusion Fanus)

+ .avid- il prêta ses traits p! siques- mais aussi ses traits moraux- mettant en relie7 lHintimecom inaison en lui de puissances volcaniques et de secr tes 7ai lesses Mn peut noter aussi quelHamitié de .avid pour 2ucien- c’est celle que alAac eut pour Fules /andeau 2es tentatives sanssucc s de .avid de 7aire 7ortune dans l’imprimerie et l’édition correspondent aux pro=ets de ce t pe-

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qui n’ont =amais a outi- que 7irent le p re de alAac- ainsi que son eauL7r re /urville 4ieux- lerec!erc!es de ;’imprimeur sont celles mêmes qu’a poursuivies alAac .e 1#&5 1#&#- comme lesucc s de ses premiers romans tardait venir- il se lanNa dans les a77aires : il sHassocia un li raire-puis ac!eta une imprimerie rue Qisconti (c’est elle qui est décrite comme étant lHatelier de .avid

,ngoulême) ;l livra alors une vérita le ataille contre ses concurrents- essa a de pallier le dé7icit deson entreprise en la complétant avec une 7onderie de caract res- et- mieux encore- rêva d’inventionsnouvelles- dHun papier nouveau- eaucoup moins c!er que ceux en usage 4ais ces rec!erc!es quidevaient lui apporter la 7ortune ne 7irent que l’endetter et la société 7ut dissoute en 1#&# alAac décritla ruine de .avid dans ces années mêmes oK il se dé attait le plus durement contre les créanciers etles dettes 2es papeteries de esanNon et d’,ngoulême nHavaient pas compris les plans de alAac Rcependant- persuadé quHil avait raison contre tous- il con7iait .avid le soin de développer sespreuves et de =usti7ier ses illusions 8n7in- auLdel de ces souvenirs personnels- alAac voulait 7airevivre une grande 7igure d’inventeur en s’inspirant de la vie de ernard aliss - et le t! me est dé=celui de *La recherche de l(absolu”

+ 2ucien- il donna ses dé7auts- sa vanité et son am ition- exerNant ainsi une sorte d’autocritique- selivrant une sorte de cruauté l’égard de soiLmême 4ais il 7it aussi de 2ucien la réalisation de toutce qu’il aurait désiré être et n’a =amais été + travers lui- il se rêva eau ;l en 7it le po te qu’il avait été

ses dé uts (alors qu’en 1#3%- il méprisait la poésie qu’il trouvait arti7icielle) et il lui prêta des po mesqu’il avait composés (pages 93L9") 2es illusions de =eune provincial montant d’,ngoulême (ville qu’il

connaissait ien) aris- les am itions du =eune écrivain qui tente d’ trouver le succ s- 7urent cellesde alAac qui vint aris l’<ge de vingt ans- l’<ge de 2ucien !ardon eluiLci se 7ait nommer de'u empré comme alAac a=outa la particule son patron me 2ucien- le =eune roturier- devientl’amant d’une 7emme de la no lesse- 4adame de argeton- comme- vingt et un ans- comme alAacs’était intéressé des 7emmes de l’aristocratie- rêvant d s l’<ge de vingt ans de conquérir uneduc!esse- parce qu’elles étaient ric!es d’un passé dont il pouvait se nourrir R il avait rencontré 4mede ern - qui était <gée de vingtLdeux ans de plus que lui- puis la duc!esse d’, rant s- en7in 4me de

astries es amours avaient dé= été le t! me du *L*s dans la vallée” (1#35) oK 4me de 4ortsau7 sem le ien avoir le mieux !ériter de la onté de 4me de ern 4me de argeton a plutEt les traitsde la coquette 4me de astries- aupr s de laquelle l’écrivain a su i un éc!ec dont il s’est d’ailleursvengé dans *La duchesse de Langeais” ela con7irmerait son goOt pour une conception despersonnages par antit! se 8n e77et- le personnage idéal qu’est >ve 7ait songer 4me DansSa- vue

de loin par un alAac amoureux2e roman décrit longuement le monde complexe de l’édition- du livre- de la presse- du =ournalisme-dans lequel 'u empré rencontre plus de déceptions que de succ s- plus de con7lits que d’espoirs- demême que les éc!ecs littéraires ne 7urent pas épargnés alAac ;l a composé la premi re partie aumilieu des pires ennuis 7inanciers- !arcelé par les éditeurs et les créanciers R elles lui 7urent arrac!éespar la nécessité 2a troisi me partie 7ut écrite dans une sorte de course contre le temps- par un alAacmoins gêné 7inanci rement- mais qui était tr s 7atigué et se rendait compte de lHinévita le épuisementde son génie;l donna un destin tragique 2ucien a7in de le con=urer pour luiLmême et d’a77irmer qu’il ne le connaBtpas : plein d’une pitié détac!ée- il contemple l’écrasement de celui qui il serait supérieur : Lucienn’est pas un homme ort) alAac sera pour luiLmême un arlos Derrera invinci le- ou plutEt und’,rt!eA a=outé 2ucien

ependant- malgré ces nom reuses ré7érences la vie de alAac- le roman n’est pas pour autant uneauto iograp!ie

;nventivité : ependant- si le réel est pour alAac un indispensa le point de départ- c’est un point dedépart seulement qu’il ne c!erc!e pas tant dans sa propre vie : sHil 7ait la con7idence de sesdécouragements- cHest que lHoeuvre demandait quHil mette dHam res tristesses R sHil su it la tentatde la con7ession- de lHauto iograp!ie romancée- il la domina et se livra plutEt la peinture de touteune société

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.éroulement : /i * Illusions perdues” est un des c!e7sLd’oeuvre du roman réaliste- alAac évitecependant le plat réalisme qui en 7erait un recueil d’o servations tirées des analités de la viequotidienne 2’oeuvre se tient résolument dans le domaine de la 7iction

ependant- le dé ut est lent car il 7aut mettre en place les ases du drame ,ussi le récit aLtLil du mal prendre son essor : il commence page 33- pour être interrompu d s la page 3" R il reprend page 39

pour être aussitEt a andonné R il réapparaBt page "9 pour être aussitEt su mergé par un retour enarri re (4 du !<telet) R il émerge de nouveau page 5" pour être aussitEt perdu- ressortir plus asdans la page et- désormais- se dérouler non sans su ir des digressions (l’exposé de .avid sur lepapier pages 10#L113) qui- pourtant- dans *Illusions perdues” - par rapport d’autres romans de

alAac- sont rares 2a narration- qui tient la place essentielle- est tr s d namique- passionnante : latension dramatique est tou=ours maintenue- surtout dans les deux premi res parties oK lHélan est sipuissant- la 7ougue de lHécrivain ce point irrésisti le- que tous les éléments d’o servation et deré7lexion sont emportés- 7ondus- trans7ormés 2es événements sont annoncés ( Ce pressentiment était +uste le malheur planait sur la maison &échard)- page &% L 2ucien ne savait pas que le digne

prélat allait -tre son bourreau), page 9%)- des péripéties s’accumulent (le duel- pages 135-136- 13% :récit par !a ile un retour en arri re- comme dans le t!é<tre classique) 2es amours de 2ucien avec4me de argeton- puis avec oralie- maintiennent un des grands t! mes romanesques traditionnels2’action se précipite ien vite vers le dénouement par un déc!aBnement progressi7 ependant- pour la troisi me partie- alAac sentait qu’apr s la 7resque d’I.n grand homme de province # $aris” le récit

des em arras de lHimprimerie /éc!ard devrait paraBtre dHun moindre intérêt et quHil lui 7allait résoudr;e di77icile pro l me littéraire qui consiste rendre intéressant un personnage vertueux ,ussi aLtLil 7aiglisser ses avanies vers lHaventure polici re

ien des moments du récit sont conNus selon la tec!nique dramatique- et une comparaison avec let!é<tre- dans ce roman qui est une scène) de la comédie) !umaine- est nettement éta lie (pages60%L60#) ;l nous 7ait vraiment assister une tragédie (page 160) puisque- d s le dé ut- le destin de2ucien es dé7ini et apparaBt comme inélucta le R peu importe que nous connaissions les dangers quHilcourt et même les pi ges dans lesquels il va tom er (comme page 35%) : cela n’enl ve pas son intérêtau récit alAac emprunte eaucoup d’éléments au t!é<tre : sc nes- c!arge des personnages-importance des pi ges et des traquenards 2a conversation ou77onne entre 2ucien et 4 de argeton(pages %9L#0) est marquée par le comique qui naBt de la c!ute réguli re du dialogue qui est c!aque7ois a andonné par le vieil !omme ridicule 2a soirée c!eA 4me de argeton est aussi une sc ne

pleine dHe77ets comiques (pages %%L101) par le grotesque des invités- la naPveté de 2ucien (qui restatout abasourdi sous ce coup d’assommoir) - page 9%)- le pédantisme de l’!Etesse et en7in le rElené7aste =oué malgré lui par lHévêque 4ais ce qui suit aussitEt- la promenade sentimentale d’>ve et de.avid- est une sc ne simple et poétique qui tranc!e avec les complexités cruelles du mondearistocratique qui est si a77ecté (pages 10&Ll03) 2e moment oK 2ucien est surpris aux pieds de samaBtresse (page 130) présente une situation traditionnelle au t!é<tre- une coPncidence 7<c!euse pour les deux amants et que l’auteur a soigneusement préparée R c’est une sorte de quiproquo et noussommes plus dans la comédie que dans le drame omme dans l’évocation du couple Qernou (pages316L31#)- dans la découverte par amusot des ottes de 2ucien (page 3&0)- la réconciliation entre4me du !<telet et 2ucien en présence d’un évêque (page 5%3) Tne autre sc ne capitale (pages3%9L3#0) sem le marquer- par l’éc!ange de quelques répliques- une réconciliation entre eux.’autre part- l’action est 7ondée sur de constants contrastes : le titre même : Illusions perdues R

.avid et 2ucien (page 3") R Fanus (page 3"9) R arisLprovince- les provinciales et les arisiennes(pages 15%- 16&) R les deux soirées (page %%) R .avidL2ucien R !<teletL2ucien (pages #0- #1l’escarmouc!e entre eux- pages 151L15%) R les deux appartements (page 153) R le succ s espéré et lapauvreté réelle (pages 1%9- 1#&) R les =oies de la 7amille et la solitude aris (page 1#3) R la sc ne etles coulisses (page &6") R les contrastes de la vie littéraire (page &69) R la vie littéraire et l’imprimeriede .avid (page &%0) R l’amour des actrices et leur entourage (page &%3) R l’amour entre amusot et

oralie et l’amour pur entre 2ucien et 4me de argeton (page &%#) R l’amour sensuel et l’amour pur)(page &%9) R la représentation et apr s c!eA les actrices (page &#3) R la pauvreté et le 7estin (page&9") R érénice et oralie (page 301) R le décor et les moeurs de l’actrice (page 305) R le monde ) etla c!am re (page 309) R actrice et sainte (page 31") R 2ucien arrivé et le nouvel arrivant (page 330) R

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,ngoulême et les puissances parisiennes (page 3"6) R l’Mpéra avant et apr s le succ s (page 3"%) Rle livre de Uat!an : les éloges de londel et les critiques de 2ousteau (page 351) R oralie et 4me de

argeton (page 3%9) R la magni7icence et le dénuement (page 3#%) R les deux amusot (page "&0) R lamort et l’oiseau (page "39) R entre son vo age vers aris et son retour ,ngoulême (page 53%) R lesdeux ointet (page "66) R le retour et le départ (page 53#) R c!eA >ve- l’a77ection actuelle et cellequ’elle lui portait =adis (page 5"1) R descendants d’, el et descendants de aPn (page 600)2e récit o tient une grande intensité dramatique par la nervosité o =ective que alAac lui con7 re dans: lHépisode de la salle de =eu (pages "0&L"03)- celui de l’éc!ec de oralie (pages "&"L"&5)- celui del’éc!ec de 2ucien (page "30)- celui du duel (page "33)- celui de la mort de oralie (page "39)- leta leau- éminemment romantique- oK la morte est veillée par le po te qui doit écrire d’igno lesc!ansons oire 2a page ""& oK est décrit le cort ge qui est 7ait lHactrice est pat!étique : elle peint

ien la triste réalité de la condition !umainealAac avait lHart d’imaginer des situations !autement signi7icatives : celle qui 7ait éc!oir de nouveau

2ucien c!eA Vlicoteaux R celle qui consiste ramener également ,ngoulême le comte du !<telet et4me de argeton maintenant mariés et- surtout- de placer 2ucien l’arri re même de la cal c!e quiles transporte et de le 7aire reconnaBtre : la coPncidence est 7orcée mais la déc!éance du =eune!omme nHen apparaWt que plus morti7iante

alAac accentue le caract re dramatique de l’action romanesque : la présence de ériAet derri re lesplanc!es de lHenceinte du alais de Fustice au moment même oK etitL laud a esoin de lui (page

56%) est invraisem la le 2a sc ne de la capture de .avid (pages 5%9L5#0) donne soudain unetournure tout 7ait tragique au roman R cHest un dénouement qui est attendu mais alAac crée lHintérêten peignant la sc ne avec o =ectivité- en rendant la vérité des quelques paroles éc!angées 8n7in-des e77ets dramatiques sont encore utilisés pour raconter le départ de 2ucien (page 5#3)- et larencontre avec le vo ageur inconnu a un caract re étrange.’autre part- on peut constater la présence dans ce roman de maintes séquences oK le dialogue-sous l’in7luence de Xalter /cott- a la plus large part R peine estLil interrompu par la description dequelques attitudes et de quelques gestes qui en r glent la mise en sc ne 2es personnages sepeignent si par7aitement euxLmêmes par leurs propos quHil est inutile dHexpliquer leur sentimentpro7ond : les pages dHanal se ps c!ologique sont rares : page 1"% (occasion d’apprécier l’art de

alAac ps c!ologue : il signale- d s ce moment- les germes dHune rupture inévita le) R pages 19%L19#(la ps c!ologie de .oguereau est mise en lumi re par le procédé du monologue intérieur)

L .écoupage : alAac avait pu lié en 7évrier 1#3%- sous le titre d’IIllusions perdues” - ce qui est devenu*Les deux poètes” 8n 1#39- il avait pu lié *.n grand homme de province # $aris” 8n =uin 1#"3- iltermina *Les sou rances de l(inventeur” (intitulé dHa ord */ve et 0avid” ou *0avid &échard I) et- lamême année- éditant *La comédie humaine” - il annonNait sous le titre d’IIllusions perdues” - legroupement dans le tome Q;;; de ces trois romans dHa ord distincts;l reste que lHarc!itecture de l’ensem le est solide- que le tript que est par7aitement équili ré : lapremi re partie occupe 1"6 pages- la deuxi me- &9#- la troisi me- 1#3 ,insi entre deux voletsconsacrés la province (et oK des sc nes se répondent de 7aNon s métrique- comme celle de lasoirée c!eA 4me de argeton Ypage %%Z et celle du anquet)- le panneau central- plus vaste- ouvreses perspectives sur aris + travers les trois parties du roman- la destinée de 2ucien crée lHunité sansque le déroulement de lHaction soit cependant linéaire : les désillusions de .avid /éc!ard- lHami 7id le

laissé ,ngoulême- puis retrouvé- se pro7ilent parall lement celles de 2ucien2’édition du *Livre de poche” n’indique pas la division du texte en c!apitres- respectant ainsi celle del’édition dé7initive de *La comédie humaine” oK alAac les avait supprimés pour o tenir la 7orme laplus resserrée et donc la plus économique Qoici donc les titres des di77érents c!apitres- placer c!aque 7ois avant les mots cités :

remi re partie : *Les deux poètes” page 13 : *.ne imprimerie de province I :page 39 : *1adame de 2argeton I : 3ngoul-me est une vieille ville!!!)

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page %% : *La soirée dans un salon! La soirée au bord de l(eau I : Les plus petites circonstances decette soirée!!!)page 119 : *Catastrophe de l(amour en provinceI : Il ne ut 4uestion dans tout 3ngoul-me!!!)

.euxi me partie : *.n grand homme de province # $aris” page 1"% : *Les prémices de $aris Ipage 1#5 : *5licoteaux I : 5licoteaux est un nom inscrit page 191: *0eux variétés de libraires I : $ar une asse6 roide matinée!!!)page 199 : *.n premier ami I : 7 la bibliothè4ue &ainte89eneviève!!)!page &06 : *Le CénacleI : :eureux d(avoir rencontré!!!)page &1& : *Les leurs de la misèreI : 3u commencement du mois d(octobre!!!) page &&0 : *Le dehors du +ournal I : 3près s’-tre dégourdi l(esprit!!!)page &&% : *Les sonnets I : 0epuis le +our bénit cent ois!!!)page &3& : *.n bon conseil I : 1on cher, dit gravement tienne Lousteau!!!)page &"0 : *<roisième variété de libraireI : Le néoph*te revint +o*eusement!!!)page &"% : *Les 9aleries de 2ois I : 7 cette épo4ue, les 9aleries de 2ois!!!)page &53 : *$h*sionomie d(une bouti4ue aux 9aleries de 2ois I : Le poète était sur la porte!!!)page &5% : *"uatrième variété de libraire I : :é = bien, mes en ants!!!)page &61: *Les coulisses I : "uelle bouti4ue =!!!)

page &69 : *.tilité des droguistes I : tienne et Lucien entrèrent!!!) page &%# : *CoralieI : <out # coup la lumière amoureuse!!!)page &#5 : *Comment se ont les petits +ournaux I : Coralie alla re+oindre!!!)page &## : *$anorama80ramati4ue Ipage &93 : *Le souper I : >e ne comprends pas pour4uoi!!!)page 301 : *.n intérieur d(actrice I : Lucien n(avait pas l(habitude!!!)page 309 : *0ernière visite au Cénacle I : 7 moins d’-tre 0iogène!!!)page 31" : *.ne variété de +ournaliste I : Le lendemain dès huit heures!!!)page 319 : *In luence des bottes sur la vie privéeI : Lucien était, en e et!!!)page 3&3 : *Les arcanes du +ournal I : Lucien grimpa lestement l(escalier!!!)page 330 : *?e80auriat I : 1a parole d(honneur!!!)page 33" : *Les premières armes I : @h = bien, en ant, dit Lousteau!!!)

page 3"0 : *Le libraire che6 l(auteur I : Le lendemain, au moment oA Lucien!!!)page 3"% : * tude sur l(art de chanter la palinodieI : Btes8vous venu de!!!)page 355 : *9randeurs et servitudes du +ournal I : 0eux +ours après!!!)page 360 : *Le ban4uier des auteurs dramati4ues I : Il +oue bien son r le!!!)page 363 : *Le bapt-me du +ournalisteI : Les convives de Lucien!!!)page 3%1: *Le mondeI : Lucien vit pendant un mois!!!)page 3#& : *Les viveursI : Coralie, pour éviter toute rivalité!!!)page 3#% : *Cin4uième variété de libraireI : <rois +ours après la démarche!!!)page 39& : *Le chantageI : Coralie est surprise au dernier point!!!)page 396 : *Les escompteurs I : 2arbet, dit tienne au libraire!!!)page "0" : *Changement de ront I : Le lendemain matin, Lucien!!!)page "10 : *5inoteriesI : 3ucune expression, aucune peinture)

page "1# : *La atale semaineI : 0ans la vie des ambitieux!!!)page "3& : *>obismeI : Lucien trouva ort heureusement!!!)page "3# : * 3dieux I : Lucien animé d’une rage sombre!!!)

Croisiéme partie : *Les sou rances de l(inventeur” page ""5 : * IntroductionI : <riste con ession d(un en ant du siècle!!!)page "51 : *Le coup de pied de l(DneI : Le curé 4ui connaissait le pa*s!!!!) page "5& : *$remière partie :istoire d’une poursuite +udiciaireI*Le problème # résoudreI : 3près le départ de Lucien!!!)page "5" : * .ne emme courageuse I : Le mariage cause # une +eune ille!!!

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page "59 : *.n >udas en herbe I : L(3lmanach des 2ergers!!!)page "6" : *Les deux Cointet I : 3près avoir lu le numéro!!!)page "69 : *.n premier coup de tonnerre I : "uand l(épo4ue des couches!!!) page "%6 : *.n coup d(oeil sur la papeterie I : .ne rame de ce papier!!!) page "%# : *0es avoués de province en général et de maEtre $etit8Claud en particulier I : Lelendemain, # sept heures du matin!!!)page "#3 : *Cours public et gratuit des comptes de retour, # l(usage des gens 4ui ne sont pas enmesure de pa*er leurs billets I : Le lendemain de cette con érence!!!)page "#9 : *FA l(on voit 4u(un timbre de cin4uante centimes ait autant de chemin et de ravages 4u(unobusI : "uel4ues +ours après, /ve!!!)page "9" : *Ce 4ui s(appelle le eu des a airesI : 1on ami, dit le pauvre!!!)page "9# : *Le père et les deux domesti4ues I : /ve redoubla de courage!!!)page 50& : *0escription de l(incendie entretenu par maEtres $etit8Claud et Cachan assistés de0oublonI : Comme toutes les choses humaines!!!)page 50% : * 3pogée des poursuites I : Le G septembre, /ve!!!)page 515 : *Comment la contrainte par corps n(existe pres4ue pas en province I : @n apprenant 4uela liberté!!!)page 5&0 : *0eux expériences, l(une ne touchant pas le coeur du père, l(autre touchant au but I : . vaud8il nus dirigerH)

page 5&5 : *Le moment oA, # la curée, les chiens se regardent I : 0eux +ours après cette!!!)page 530 : *La uture de $etit8Claud I : "uel4ues +ours après la réclusion!!!)page 53" : *.n mot du curé I : 3u moment oA le vieux curé de 1arsac!!!page 53# : *0euxième partie L’-tre atal de la amilleI*?etour du ils prodigueI : La curiosité du curé de 1arsac!!!)page 5"3 : *.n triomphe inattendu I : Le lendemain Lucien re ut!!!)page 5"# : *Les machines du triompheI : 0ans les pa*s dévorés!!!)page 55" : *.n dévouement comme on en rencontre 4uel4ue ois dans le cours de la vie I :Le lendemain de l(ovation!!!)

page 55% : *Lucien prend au sérieux sa gloire départementale I : Lucien remonta dans sachambre!!!)page 56" : *.n Céri6et sous l(herbe I : Il se trouvait dans une position!!!

page 5%0 : *?evanche de Lucien # l’h tel de 2argeton I : L(état douteux!!!)page 5%5 : *Le comble de la désolationI : 1a chère /ve, dit Lucien!!!)page 5#0 : *L’adieu supr-me I : @n lisant cette lettre écrite!!!)page 5#3 : *.n hasard de grand8route I : Fn a relativement # la gravité!!!)page 5#% : *:istoire d’un avori I : coute68moi, dit le pr-tre!!!)page 590 : *Cours d(histoire # l’usage des ambitieux par un disciple de 1achiavel I : 3insi, aute!!!) page 595 : *Cours de morale par un disciple d(@scobar I : &i votre a on de traiter la morale!!!)page 599 : *$ro il de l’@spagnol I : Ceci n(est pas une homélie!!!)page 603 : *$our4uoi les criminels sont essentiellement corrupteurs I : @n ant, dit l(@spagnol!!!)page 605 : *Le moment oA dans la lutte on lDche priseI : 3u moment oA Lucien!!!)page 609 : *Les in luences de la prisonI : $ar les causes exposées ci8dessus!!!)page 615 : *.n +our trop tard I : 0avid attendait avec une vague in4uiétude!!!)

page 6&1 : *:istoire d(une société commerciale I : Le plan du grand Cointet!!!)page 6&% : *ConclusionI : 3vec le temps, l(3lsacien!!!)

!ronologie : 8lle est linéaire- mais la troisi me partie est un grand retour en arri re- le raccordementne se 7aisant qu’ la 7in

oint de vue : 2e point de vue est celui d’un narrateur extérieur- omniscient- ce qu’on appelle le pointde vue de .ieu alAac s’est tou=ours cantonné dans le il)- le passage du +e) au Jil 7avorisantd’ailleurs la création romanesque

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4ais il n’est pas tout 7ait a sent : par7ois- il s’adresse au lecteur ( $armi les bi6arreries de lasociété, n’ave68vous pas remar4ué les caprices de ses +ugements et la olie de ses exigencesH) page1&&)- intervenant avec pertinence et intelligence (page 5" : Kous seuls, pauvres ilotes de provinceR pages 160- 35%- "56- "#"- "#%- 6&# (pour accréditer la 7iction)- donnant au récit plus de clarté /i sonroman emprunte au t!é<tre certains de ses procédés- il appartient aussi une mani re toutecontemporaine- 7aisant songer du 4alraux par cette intelligence dont le discours perpétuel se mêleau récit et lHéclaire sans cesse Distorien ou moraliste- alAac =usti7ie le comportement de sespersonnages par les in7luences dHordre général qui déterminent l’évolution de la société de son temps(pages 1&&- 1&"- 1&5- 1&6- 35%- 3#&- 3#3L3#"- "1#) ou encore son ironie laisse percer le =ugemequ’il porte sur ses propres créatures (page 16% : la vanité 7ranNaise)

ette présence du romancier ne nuit pas lHo =ectivité 8lle permet plutEt de !ausser lHoeuvre duniveau de la réalité celui dHune vérité qui traduit toute une vision personnelle du monde ’est par lquHIIIllusions perdues” - création puissante- tou77ue- écrite avec une verve inépuisa le- devient pourtantune oeuvre dHart

Vocalisation : Grosso modo- elle se 7ait sur 2ucien et .avid dans la premi re partie- sur 2ucien dans ladeuxi me et sur .avid dans la troisi me

;ntérêt littéraire

2a langue de alAac est encore marquée par de vieux usages : exterminer) 2ucien (page 63) L lecasuisme) de l’en7ance (page 66- attitude ! pocrite des casuistes) L une des aces) de 4 du!<telet (page #1 : grosse oucle sur les tempes ) L elle le ouatait, l’embéguinait, le médicinait)

(page #6) L les accidents d’un pa*sage) (page 10&) L antasti4uement) (page 11") L accordailles)(page 115) L se marier # l’encontre de 4uel4u’un) (page 116) L dissiper de tels prestiges) (page1&0)/a s ntaxe est par7ois étonnante : aimait 1! de Chateaubriand de ce 4u’il avait nommé Kictor :ugoun en ant sublime) (page 5") L '$lût # 0ieu 4u’il ût mieux traité 4ue lui”, disait 1! du ChDtelet) (page5% : st le indirect li re l oK il 7audrait le st le direct) L aMs ut aimée comme tout +eune homme aimela première emme 4ui le latte)(page 5#);l tenait la 7idélité dans la restitution du langage : un bon user) (page &1) L soulographie) (pages

16- 1#) L tartines dans l’argot du +ournalisme) (page "%) L elle commen ait # tout t*piser,individualiser, s*nthétiser, dramatiser, supérioriser, anal*ser, poétiser, prosaMer, colossi ier, angéliser,néologiser, et tragi4uer) (page "%) (pourtant alAac luiLmême utilise s’anathématise), page 5") L poétriau) (pages 60- 131) L il est to4ué, votre rère) (page 69) R pages &&5L&&6 (les or or gmede l’ancien o77icier- son voca ulaire militaire)- &#%- &93- 3&0- 3&3- 330- "3#- ""#- "99- 500- 5(l’étrange sa ir de [ol ).ans cette sc ne de la comédie !umaine- le dialogue est plein- serré- concis- nerveux 2e p!ilosop!esait concrétiser sa pensée dans des maximes :L L’avarice commence oA la pauvreté cesse) (page 15) RL Les gens généreux ont de mauvais commer ants) (page &3) RL <outes les passions sont essentiellement +ésuiti4ues) (page &6) RL nos ridicules sont en grande partie causés par un beau sentiment, par des vertus ou par des

acultés portées # l’extr-me! La ierté 4ue ne modi ie pas l’usage du grand monde devient de laroideur en se déplo*ant sur de petites choses au lieu de s’agrandir dans un cercle de sentimentsélevés!!!! 5aute d’exercice, les passions se rapetissent en grandissant des choses minimes!!! 2ient t,l’imitation des idées étroites et des manières mes4uines gagne la personne la plus distinguée! 3insi

périssent des hommes grands, des emmes 4ui, redressées par les enseignements du monde et ormées par des esprits supérieurs, eussent été charmantes) N pages "6L"%) R

L les +eunes gens commencent par aimer l’exagération, ce mensonge des belles Dmes) (page 56) RL Les Dmes grandes sont tou+ours disposées # aire une vertu d’un malheur! $uis, dans la

persistance # aire un bien 4u’on incrimine, il se trouve d’invincibles attraits l’innocence a le pi4uant du vice!) (page 61) R

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L les hommes de génie n’ont ni rères ni soeurs, ni pères ni mères ; les grandes oeuvres 4u’ilsdoivent édi ier leur imposent un apparent égoMsme, en les obligeant de tout sacri ier # leur grandeur)(page 6") RL ne pas réussir est un crime de lèse8ma+esté sociale) (page 65) RL si l’on excuse les autes du pouvoir, on le condamne après son abdication) (page 66) RL La noblesse des sentiments ne donne pas inévitablement la noblesse des manières) (page 6%)4ais- en 7ait- le texte est souvent l rique : Les ra*ons du soleil 4ui se +ouaient dans les pampres dela treille caressèrent les deux poètes en les enveloppant de sa lumière comme d’une auréole) (page3") ar7ois- c’est un vérita le po me s m olique 2e st le est constamment et par7oisaudacieusement métap!orique :L @n OPQR - le grain de la <erreur étant passé) (page 1") RL icolas &échard ut obligé de chercher un autre maEtre >ac4ues) (page 1") RL ce sé+our au pa*s de &apience) (page 16) RL le timon des a aires) (page 16) RL le p re /éc!ard est un de ces vieux lampions 4ui consomment plus d’huile 4ue de mèche) (page1%) RL il s’occupe de son 7ils comme un amant se serait occupé de sa maEtresse) (page 1#) RL il avait porté son boulet) (page 1#) RL des presses 4ui roulent comme des voitures en poste) (page &0) R

L la presse un oiseau 4ui serait venu heurter # une vitre et se serait en ui) (page &1) RL l’ivrogne comme un ma4uignon 4ui lustre le poil d’un cheval # vendre) (page &1)L .avid reste boutonné +us4u’au menton) (page &") RL l’avarice a comme l’amour un don de seconde vue sur les uturs contingents) (page &6) RL 2ucien atigué de boire # la grossière coupe de la misère) (page 31) RL les cendres auprès du volcan) (page 3") RL .avid- ce &ilène lourdement appu*é sur lui8m-me 4ui buvait # longs traits dans la coupe de lascience et de la poésie) (page 3") RL .avid : >e serai le boeu , Lucien sera l’aigle) (page 36) R L 2ucien- ce +eune aigle) (page 63) RL ces deux +eunes c*gnes aux4uels la vie de province n’avait pas encore coupé les ailes) (page 39) RL =eter la gloire comme un pont volant entre la ville et le aubourg) (page 39) RL le bourg de l’:oumeau s’était agrandi comme une couche de champignons au pied du rocher)

(page "0) RL ces vieilles amilles perchées sur leur roche comme des corbeaux dé iants) (page "1) RL l’habitant de l’:oumeau ressemblait asse6 # un paria) (page "&) RL la route tracée oA doivent cheminer les emmes)(page "5) RL le phénix des gendres) (page "5) RL le goût se dénature comme une eau stagnante) (page "6) R L Jl’eau claire de sa vie) (page "%) R8 Jelle voit ses roses se aner) (page "9) ;8 Jcomme l’hermine, elle serait morte de chagrin) (page "9) RL elle vécut par la poésie comme la carmélite vit par la religion) (page "9) RL 4uatrain plat comme un sou let) (page 50) RL la gravelure se cachait sous une ga6e plus ou moins trouée) (page 50) R

L l’homme le plus ort!!! est celui 4ui nage en tenant sa t-te au8dessus du leuve des événements)(page 50) RL un giaour dans la Casbah) ( un in7id le : allusion au *9iaour * de ron) (page 5&) RL l’!Etel de argeton- ce Louvre au petit pied!!! cet h tel de ?ambouillet angoumoisin) (page 53) RL cette société pouvait se comparer # une argenterie de vieille orme, noircie mais pesante) (page53) R8 Jcomme le cauris représente l’argent che6 les nègres du 2ambarra) (page 53) RL la renaissance due # l’in luence des lis) (page 53) RL 4me de argeton comme un a amé devant un dEner de théDtre oA les mets sont en carton) (page5") R

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L l’!Etel de argeton- ce Louvre) - 4me de argeton- la souveraine) (page 55)- la reine) (page 56)RL une poitrine de neige) (page 56) RL l’exagération, ce mensonge des belles Dmes) (page 56) RL ces boucles aux4uelles il se prit comme un papillon aux bougies) (page 5%)L 4 du !<telet- vieux papillon impérial) (page 5%)- sa contenance de spadassin bourgeois) (page5#) RL Leurs discussions sur les devoirs, sur les convenances, sur la religion, sont comme des placesortes 4u’elles aiment # voir prendre d’assaut Lucien!!! eût guerro*é tout naturellement) (page 59) RL 2ucien- le Chateaubriand de l’:oumeau) (page 60) RL 4me de argeton con+ura l’orage # coups de canon) (page 61) RL elle présenta 2ucien en reine 4ui veut -tre obéie) (page 61) R la distance 4ui sépare une reine deson avori (page 66) RL des dissidents 4ui tentèrent d’émigrer) (page 61) la sédition) (page 6&) RL élever autel contre autel) (page 61) RL 2ucien !ardon est rocardé : le chardonneret du bocage) (page 6&) RL la serre chaude des louanges) (page 6&) RL 4me de argeton lui beurra ses plus belles tartines) (page 63)L Lucien vit comme un eu d’arti ice) (page 63)

L la haute société comme le seul théDtre sur le4uel il devait se tenir) (page 6") RL Lucien mordit # la pomme du luxe aristocrati4ue et de la gloire) (page 6") RL les illustres +oueurs) que sont les !ommes de génie (page 65) RL les 1arius assis devant leurs ruines) (page 65) RL Louise débrida si bien le coeur et l’esprit de son poète des langes dont les avait enveloppés la viede province) (page 65) RL 0avid comme un Cuvier utur) (page 65) RL Lucien commen a # redouter la hache de $hocion 4ue savait manier 0avid) (page 66) RL un reproche 4u’il sentit comme le doigt 4ue pose un médecin sur une plaie) (page 66) RL sa caste la uirait comme au 1o*en Sge on u*ait un lépreux) (page 66) RL les campagnes littéraires éclairées par un nouveau soleil) (page 6%) RL ses espérances 4u’aucune bise n’avait e euillées) (page 6%) R

L percer les épais bataillons de la tourbe aristocrati4ue ou bourgeoise) (page 6#) RL loger dans un nid # rats) (page 6#) RL l’amour entre >ve et .avid est # comparer aux leurs champ-tres opposées aux éclatantes leursdes parterres! C’était des regards doux et délicats comme les lotos bleus 4ui nagent sur les eaux, desexpressions ugitives comme les aibles par ums de l’églantine, des mélancolies tendres comme levelours des mousses ; leurs de deux belles Dmes 4ui naissaient d’une terre riche, éconde,immuable) (page %1) RL la c!am re de 2ucien- cabine de marin) (page %3) RL sa virginité sociale) (page %") RL le ne6 de vieux carlin) de 4 de argeton- planté sur ses deux hautes +ambes comme unecigogne sur ses pattes - qui se permettait des sourires 4ui partaient comme des boulets enterrés 4ui se réveillent) (page %#) R

L 4me de argeton avait pris soin de son mari comme on prend soin d’un manteau) (page %#) RL 4 de argeton avait contracté pour sa emme une a ection canine (pages %#L%9) RL quand 4me de argeton lui recommandait de 7aire des visites- il * allait comme un soldat # sa

action! 3ussi devant elle se tenait8il au port d’armes!!!! ce caractère inimaginable une borne degranit!!! un sphinx redoutable) (page %9) RL 1! de 2argeton épia comme une chatte soup onnneuse) (page #0) RL il avait une 4uestion 4u’il se réservait comme une poire pour la soi ) (page #1) RL Ignorant comme une carpe) (page #3) RL le grand chasseur aimable comme un sanglier) (page #5) RL elle l’empDtait de mets choisis comme un bichon de mar4uise) (page #6)

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L elle le métamorphosait en une sorte d’idole +aponaise) (page #6) RL parés comme des chDsses ) (page ##) RL Il est des mots 4ui, semblables aux trompettes, aux c*mbales, # la grosse caisse dessaltimban4ues, attirent tou+ours le public )(page #9) RL le poète se trouve alors comme un ange essa*ant de chanter un h*mne céleste au milieu desricanements de l’en er (page 90) RL les hommes d’intelligence possèdent la vue circumspective du colima on, le lair du chien et l’oreille de la taupe ) (page 90) RL Le musicien et le poète se savent aussi promptement admirés ou incompris 4u’une plante sesèche ou se ravive dans une atmosphère amie ou ennemie ) (page 90) RL semblable # la colombe du déluge, il cherchait un coin avorable oA son regard pût s’arr-ter )(page 90) RL riperie poéti4ue (page 9") RL 2ucien- on 7aisait boire la ciguT # petits coups ) (page 96) RL Le emrod ) (page 96) RL des regards pleins de triomphe 4ui s’en oncèrent, comme autant de dards, dans le coeur de sesrivales ) (page 9%) RL rapper ces t-tes imbéciles de son sceptre d’or ) (page 9%) RL les entrailles de la plus ingrate des langues ) (page 9%) R

L les vers sont des graines dont les leurs doivent éclore dans les coeurs en * cherchant les sillonscreusés par les sentiments personnels ) (page 9#) RL Ce coup avait envo*é tout d’abord Lucien au ond de l’eau ; mais il rappa du pied et revint # lasur ace! Comme le taureau pi4ué de mille lèches, il se releva urieux! ) (page 99) RL l’ornière des habitudes ) (page 99) RL une vie atone et sans combats oA les ailes de l’aigle ne trouvent pas asse6 d’espace ) (page 100) RL la sphère impériale oA tr nent les grandes intelligences ) (page 100) RL l’oppression d’un a6ote moral ) (page 100) RL la plante 4ui se dessèche au ond d’une or-t étou ée par des lianes, par des végétationsgourmandes, tou ues, sans avoir été aimée par le soleil et 4ui meurt sans avoir leuri = ) (page 100) RL l’idée du poème pointant dé+# comme une lamme de l’aurore dans ses *eux (page 101) RL La 2éatrix de ce nouveau 0ante (page 101) R

L les traits envenimés 4u’il avait re us (page 10&) RL 2ucien est de nature # aimer les récoltes sans le travail (page 103) RL la blessante couronne d’épines 4ue la &ociété lui avait en oncée sur la t-te) (page 11") RL engranger toutes les semailles ) (page 115) RL de cet orage de cancans, il en tomba 4uel4ues gouttes ) (page 119) RL le tutoiement, cette caresse du langage ) (page 119) RL +e te erai une oasis oA tu vivras toute ta vie de poète ) (1&0) RL ces mouches buveuses de sang,s’abreuvaient des pi4ûres 4u’elles ont aites ) (1&0) RL -tre ma 2éatrix, mais une 2éatrix 4ui se laisse aimer ) (page 1&0) RL $armi les bi6arreries de la société, n’ave68vous pas remar4ué les caprices de ses +ugements et la

olie de ses exigencesH Il est des personnes aux4uelles tout est permis elles peuvent aire leschoses les plus déraisonnables ; d’elles, tout est bienséant ; c’est # 4ui +usti iera leurs actions! 1ais il

en est d’autres pour les4uelles le monde est d’une incro*able sévérité celles8l# doivent aire tout bien, ne +amais ni se tromper, ni aillir, ni m-me laisser échapper une sottise ; vous dirie6 des statuesadmirées 4ue l’on te de leur piédestal dès 4ue l’hiver leur a ait tomber un doigt ou cassé le ne6 ; onne leur permet rien d’humain, elles sont tenus d’-tre tou+ours divines et par aites! )(page 1&&) RL Il * a, en e et, des passions 4ui s’embar4uent mal ou bien, comme on voudra! 0eux personnes se

+ettent dans la tacti4ue du sentiment, parlent au lieu d’agir, et se battent en plein champ au lieu deaire un siège! @lles se blasent ainsi souvent d’elles8m-mes en atiguant leurs désirs dans le vide!

0eux amants se donnent alors le temps de ré léchir, de se +uger! &ouvent des passions 4ui étaient entrées en campagne, enseignes déplo*ées, pimpantes, avec une ardeur # tout renverser, inissent

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alors par rentrer che6 elles sans victoire, honteuses, désarmées, sottes de leur vain bruit! ) (pages1&5L1&6)L ;l est des gens qui doivent aire tout bien, ne +amais ni se tromper, ni aillir, ni m-me laisser échapper une sottise ; vous dirie6 des statues admirées 4ue l’on te de leur piédestal dès 4ue l’hiver leur a ait tomber un doigt ou cassé le ne6) (page 1&&) RL 2ucien asse*ant son bonheur sur la tombe de 1! de 2argeton ) (page 1&3) RL cette égoMste protection 4ue le 1onde accorde # un -tre 4ui lui plaEt, comme il ait l’aum ne aumendiant 4ui réveille un sentiment et lui donne une émotion) (page 1&") ;8 0eux personnes se +ettent dans la tacti4ue du sentiment, parlent au lieu d’agir, et se battent en

plein champ au lieu de aire un siège!!! &ouvent des passions 4ui étaient entrées en campagne,enseignes déplo*ées, pimpantes, avec une ardeur # tout renverser, inissent alors par rentrer che6 elles sans victoire, honteuses, désarmées, sottes de leur vain bruit! ) (page 1&5) RL les obstacles 4ue rencontraient les deux amants ressemblaient ort aux liens par les4uels lesLilliputiens avaient garrotté 9ulliver ) (page 1&6) RL .u !<telet dirigeant tous les acteurs du drame 4u’il voulait aire +ouer ) (page 1&#) RL les +olis crimes de l’amour ) (page 1&#) RL des larmes d’en ant au désespoir de se voir re user le +ouet 4u’il demande ) (page 130) RL il attisait le eu du commérage au lieu de l’éteindre ) (page 131) RL le plus bel ange de l’ol*mpe angoumoisin ) (page 131- métap!ore inco!érente) R

L cette poupée 4ui noircit la réputation d’une égrepelisse ) (page 13") RL un phénomène pareil # celui 4ui délia la langue # l’Dnesse de 2alaam ) (page 13") RL Il se it un grand silence comme dans la nature # l’approche d’un orage ) (page 135) RL ce soleil moral 4ui crée les gloires en échau ant les esprits par le rottement des rivalités ) (page1"0) RL 2ucien se vit, dans 3ngoul-me, comme une grenouille sous la pierre au ond d’un marécage )(page 1"1) RL $aris comme un @ldorado) (page 1"1) RL le cor*phée de cette noce ) (page 1"1) RL 2ucien suivi de ses espérances comme Freste l’était par ses uries) (page 1"&) RL il n’* a rien de +ésuite comme un désir ) (page 1"&) RL ce 5ernand Cortès littéraire (page 1"5) R

L 2ucien quittant ,ngoulême : +eune rat sorti de son trou ) (page 1"%) RL Les ph*sionomies vivantes ont eu une sorte d’atmosphère 4ui leur est propre, comme le clair8obscur des tableaux lamands est nécessaire # la vie des igures 4u’* a placées le génie des peintres) (page 1"#) RL ban4ueroute de sentiments ) (page 510)

alAac se plaBt même 7iler la métap!ore :L le gui sombre et luxuriant 4ui gDtait le bel arbre ; il résolut de s’* attacher, de l’émonder, de lecultiver, d’en obtenir de beaux ruits ) (page 5&) RL 2ucien est accepté dans la onne société d’,ngoulême comme une substance vénéneuse 4uechacun se promit d’expulser en la soumettant aux réacti s de l’impertinence ) (page 61) RL il planait sur le &inaM des prophètes sans voir, au bas, la mer 1orte, l’horrible suaire de 9omorrhe )

(page 65) RL @n conviant au+ourd’hui tous ses en ants # un m-me estin, la &ociété réveille leurs ambitions dèsle matin de la vie! @lle destitue la +eunesse de ses grDces et vicie la plupart de ses sentimentsgénéreux en * m-lant des calculs ) (page 65) RL l’acier du bon mot altéré de vengeance barbote dans un amour8propre ouillé savamment blesséde mille coups (page 35")

2es élans l riques :L Laisse68moi respirer l’air du soir, entendre les cris des rainettes, admirer les ra*ons de la lune 4ui tremblent sur les eaux ; laisse68moi m’emparer de cette nature oA +e crois voir mon bonheur écrit en

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L Ces deux amilles appartiennent # ce petit nombre de gens 4ui, dans les provinces, se tiennent au8dessus des commérages, ne se m-lent # aucune société, vivent dans une retraite silencieuse et gardent une imposante dignité) (page #%)

alAac aime la grandiloquence :L L’@t nunc et semper et in secula seculorum de la liturgie est la devise de ces sublimes poètesinconnus dont les oeuvres consistent en de magni i4ues épopées en antées et perdues entre deux coeurs) (page 3&) RL l’exaltation la lecture d’,ndré !énier (page 3%)L $aris et ses splendeurs, $aris 4ui se produit dans toutes les imaginations de province comme un@ldorado, lui apparut avec sa robe d’or, la t-te ceinte de pierreries ro*ales, les bras ouverts aux talents ) (page 1"1)

;ntérêt documentaire

/i l’imagination se trouve satis7aite par le déroulement de l’action- ?’Illusions perdues’’ est aussi unevaste 7resque sociale oK les dures réalités dHun monde dominé par l’argent ram nent le lecteur auxpro l mes concrets ,insi ;’équili re est réta li et le roman garde sa crédi ilité- 7orme nouvelle de lavraisem lance c! re aux classiques

’est au moment d’’’Illusions perdues’’ que alAac a77irma son grand dessein : 3rriver # écrirel(histoire oubliée par tant d’historiens, celle des mVurs ) (page 50&) et quHil déclara : La sociétéran aise allait -tre l’historien, +e ne devais -tre 4ue le secrétaire ;l se consacra l’étude vivante et

circonstancié de t pes sociaux saisis dans leurs moeurs- leur genre de vie- leurs intérêts et leursam itions- leurs aventures que commandent leur place dans la société et cette société elleLmême

alAac nous 7ait traverser de nom reux milieux- et intercale dans le récit des descriptionssu stantielles et vives qui sont par7ois de vérita les monograp!ies oK il se montre si attenti7 nemanquer aucun détail d’un mur- d’une maison- de la rue- que les c!oses vues avec cette luciditéimpito a le prennent une dimension o sédante- surréelle presque :L description de l’imprimerie des /éc!ard avec un luxe impressionnant de détails (digressions pages1#- 33- alAac sac!ant de quoi il parle- son érudition lui permettant de raconter l’!istoire du papier-celle de l’imprimerie qui n’a gu re 7ait de progr s depuis le ]Q;e si cle (pages 13- 10# et suiv ) R

L la c!am re de 2ucien (page %3) et sa gardeLro e (pages 1"3- 163- 1%6- 55#) RL description de l’étude de l’!uissier et =usti7ication de sa précision (page 51%) RL description du restaurant Vlicoteaux (pages 1#5L1##- &&%L&&#) et importance s m olique des depassages qu’ 7ait 2ucien RL la c!am re de 2ousteau (page &"1) RL les Galeries de ois (pages &"%L&5&) RL l’explication du terme chantage ) (page 393) RL le développement sur le protêt (page "#") RL le développement sur la procédure (page 506)

;l 7aut comprendre que la description devait occuper une grande place dans l’art et dans la littératureavant l’apparition de la p!otograp!ie et du cinéma ’était une nécessité- pour alAac- qui avait le

goOt des détails concrets- de décrire longuement les lieux- les décors- le mo ilier- les o =ets- lesvêtements (celui de 4me de argeton- page 56)- les gestes et les !a itudes pour renseigner d’a ordle lecteur sur la situation matérielle et sociale puis pour lui permettre de comprendre le caract re- lessentiments et les passions des personnages qui sem lent naBtre et vivre en 7onction d’eux ( lecostume!!! convenait si bien # ses vices et # ses habitudes ) - pages 1%- 1"#) R ils deviennent alorsdes mo ens d’investigation ps c!ologique- remplaNant l’anal se ps c!ologique alAac applique la loide la con7ormité des esp ces avec les milieux oK elles évoluent ’est ainsi qu’au su=et de 4meQauquer il avait écrit : <oute sa personne expli4ue la pension, comme la pension impli4ue sa

personne

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2a vision du monde entrevue dans les derni res pages du ?’$ère 9oriot’’ sHélargit et la perspectiveenglo e toute la société du temps- le roman présentant deux ta leaux contrastés : celui de la vie enprovince et celui de la vie aris comme l’auteur lHindique luiLmême dans sa deuxi me pré7ace :

$eut8-tre l(intér-t social du roman est8il puissant ; car on voit, du moins l’auteur l(espère, comment vient l(expérience de la vie ; et la soudure de la vie de province # la vie parisienne était bien la placeoA devait se trouver ce grand enseignement

1L 2a vie en province alAac situe un grand nom re de ses romans en province dont il a !orreur parce qu’on étou77e :L les chétives propositions de l’existence en province ) (page 1&3) RL 0es circonstances asse6 rares au ond des provinces avaient inspiré # 1me de 2argeton le goût de la musi4ue et de la littérature ) (page "3) RL Le man4ue de compagnie est un des plus grands inconvénients de la vie de campagne! 5aute derapporter aux autres les petits sacri ices exigés par le maintien et la toilette, on perd l’habitude de seg-ner pour autrui! <out en nous se vicie alors, la orme et l’esprit ) (page "") RL L’exaltation!!! devient de l’exagération en se prenant aux riens de la province! Loin du centre oAbrillent les grands esprits, oA l’air est chargé de pensées, oA tout se renouvelle, l’instruction vieillit, legoût se dénature comme une eau stagnante! 5aute d’exercice, les passions se rapetissent engrandissant des choses minimes! L# est la raison de l’avarice et du commérage 4ui empestent la vie

de province ) (page "6) R8 les langes dont la vie de province avait enveloppé le coeur et l’esprit de Lucien ) (page 65) RL .n serrement de mains entre les deux amants allait attirer sur eux toutes les oudres de laCharente ) (page 1&&) RL Ils dEnaient # ce 4ui se nomme un 'restaurDt”, espèce de restaurant champ-tre 4ui tient le milieuentre le 'bouchon” des provinces et la 'guinguette” de $aris) (page 1&5) RL .i77icultés des amours en province : La vie de province est d’ailleurs singulièrement contraire aux contentements de l’amour, et avorise les débats intellectuels de la passion ; comme aussi lesobstacles 4u’elle oppose au doux commerce 4ui lie tant les amants, précipitent les Dmes ardentes endes partis extr-mes! Cette vie est basée sur un espionnage si méticuleux, sur une si grandetransparence des intérieurs, elle admet si peu l’intimité 4ui console sans o enser la vertu, lesrelations les plus pures * sont si déraisonnablement incriminées, 4ue beaucoup de emmes sont

létries malgré leur innocence! Certaines s’en veulent alors de ne pas goûter toutes les élicités d’uneaute dont tous les malheurs les accablent! La société 4ui blDme ou criti4ue sans aucun examensérieux les aits patents par les4uels se terminent de longues luttes secrètes, est ainsi primitivement complice de ces éclats ; mais la plupart des gens 4ui déblatèrent contre les prétendus scandaleso erts par 4uel4ues emmes calomniées sans raison n’ont +amais pensé aux causes 4ui déterminent che6 elles une résolution publi4ue!!! 2eaucoup de emmes ne se sont perdues 4u’après avoir étéin+ustement accusées! (page 1&6) 1me de 2argeton voulait, comme beaucoup de emmes de

province, aire acheter sa personne par une espèce de servage, par un temps de constance 4ui lui permEt de +uger son ami ) (page 1&9) RJ @n province, une semblable aventure s’aggrave par la manière dont elle se raconte ) (page 130) RL 7 $aris, le dEner n’avait plus ce caractère d’abondance et d’essentielle bonté 4ui distingue la vie en

province ) (page 1"#)

alAac n’ vo ait que destinées ra ougries- qu’êtres impar7aits ou manqués :L les inasseries de pa*san ) (page &") RL le gentilhomme campagnard auteur d’un mémoire sur la culture des vers # soie et 4ue la vanité

poussait # se aire imprimer pour pouvoir -tre lu par ses collègues de la &ociété d’agriculture ) (page3#) RL les tristes amours de la province) (page "9) RL pauvres ilotes de province ) (page 5") RL cette ranchise provinciale, souvent un peu trop près de l’impolitesse) (page ##) RL orage de cancans) (page 119) R

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L l’un de ces petits événements 4ui, dans une petite ville, changent entièrement la ace des choses )(page 1&5) RL Les gens de province sont naturellement ta4uins, ils aiment # contrarier les passions naissantes )(page 1&%) RL en province, les autes sont avouées ou impossibles ) (page 1&%) RL en province, les idées ne peuvent 4ue rancir) (page 1"0) RL le talent s’étiole dans une petite ville ) (page 1"0) RL omme68moi les belles oeuvres exécutées en province ) (page 1"0)

alAac 7ut le premier avoir aperNu le tragique quotidien qui- derri re une 7aNade de con7ormisme( les habitudes des gens de province étaient si ortement enracinées Ypage &3 Z \ les inventionsne seront pas adoptées avant cent ans dans les provinces ) Ypage &3Z \ le dédain négati 4u’ontémoigne pour la poésie indigène ) Ypage 99Z)- impr gne le milieu provincial 2a plus calme des citésde province peut dissimuler les passions les plus sordides

’est dans ?’@ugénie 9randet’’ qu’il a le plus magistralement rendu l’atmosp! re d’étou77ement de lapetite ville 2es ?’&cènes de la vie de province’’ ont pour premier ut de mettre le lecteur parisien aucourant d’une réalité qu’il connaBt mal 4ais cet aspect documentaire se dou le d’une étude ien pluspro7onde- car c!acune des villes de province considérées se rév le comme particuli rementcaractéristique d’un aspect de toutes les autres- c!acune est prise- par conséquent- la 7ois comme

une ville ordinaire et comme la ville qui convenait l’!istoire racontée ,vec ?’Illusions perdues’’ - les ?’&cènes de la vie de province’’ sHenric!irent de tout un ta leau de la vie ,ngoulême (pour lequel il interrompt le récit- page 39- ville que alAac connaissait dé= mais oK il se

rendit spécialement pour s’ livrer l’o servation- ne cessant ensuite de demander desrenseignements en correspondant avec les amis qu’il avait ,ussi- au lieu de procéder- comme dansdHautres romans- une coupe !oriAontale qui permette de voir surtout un éc!elon du mondeprovincial- il opéra une coupe verticale (4me de argeton souleva pour 2ucien les couchessuccessives de l’état social et it compter au poète les échelons 4u’il ranchissait )- page 63)- unevérita le sociologie de la ville- qui met en lumi re les distances qui séparaient dans une même ville( les moeurs particulières divisées aux cités divisées en ville haute et ville basse ) - page 39 \ @nhaut la noblesse et le pouvoir NJ les sommités administratives - page 6& W, en bas le commerce et l’argent deux 6ones sociales constamment ennemies en tous lieux ) - page "0) les di77érentes

classes sociales ( les grilles entre les4uelles chacun des di érents mondes du mondes’anathématise et se dit ?aca ), page 5" L le mécontentement des aristocrates l’égard de 4me deargeton qui les encanaille avec le ils d’un apothicaire et d’une garde8malades, dont la soeur est

une grisette, et 4ui travaille che6 un imprimeur )- page 95)- les intrigues secr tes qui lesrapproc!aient- les con7lits dHintérêts qui les opposaient ;l put donner la description dH,ngoulême par un sociologue- il put dé7inir la !iérarc!ie sociale .ans une digression (pages 39L"&)- il expliqual’opposition qui existait entre le !aut ,ngoulême aristocratique- et la ville asse- lHDoumeau- quartier ouvrier et pa san ( <u épouses une ille de l’:oumeau, toi, un bourgeois = page 116) age #5- ildistingue l’3ngoul-me noble, l’3ngoul-me administrati , l’3ngoul-me bourgeois )

a) 2Haristocratie d’,ngoulême- qui !a ite le :aut83ngoul-me ) (page 1&3)- est décrite- en particulier-lors de la solennité littéraire ) (page ##) que donne 4me de argeton : cette galerie des illustres

sommités de l’3ngoumois ) (page ##) rév le toute une série d’originaux ridicules oK l’on trouve de7aux savants- de 7aux artistes (qui se permettent un laisser8aller de province ) - page #5)- descouples ridicules (page #6)- les =eunes 7illes marier (page #%)- toute une assemblée de

personnages bi6arres, aux costumes hétéroclites, aux visages grimés ) (page ##) ependant- deux7amilles constituent J l’élite de la compagnie et exercent une haute in luence ) (page 99) R elles

appartiennent # ce petit nombre de gens 4ui, dans les provinces, se tiennent au8dessus descommérages, ne se m-lent # aucune société, vivent dans une retraite silencieuse et gardent uneimposante dignité Ils ne se m-lent pas # la haute coterie d’3ngoul-me! Ils approchent trop lanoblesse de cour pour se commettre avec les niaiseries de province (page #%)

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es gens- 7aisant preuve de êtise et de méc!anceté- n’apprécient pas les vers- et alAac a=outeméc!amment : en province on prononce 'verse” (page 91)

ourtant- aux eux de alAac- cette aristocratie de province constituait la meilleure partie del’aristocratie ( La noblesse des sentiments était beaucoup plus réelle 4ue dans la sphère desgrandeurs parisiennes ) - page 53) 8lle se caractérise par des traits p! siques ( le pied haut courbédu 5ranc ) - tandis que le elche Yle GauloisZ a les pieds plats ) Ypage 6%Z- selon desconceptions raciales auxquelles se plaisait alAac) 4ais ces hobereaux ) (page 5%)- ces émigrésde l’intérieur )- atteints d’un ro*alisme inintelligent ) (page "1)- tr s orgueilleux- tr s conservateurs(l’introduction du t!é par 4me de argeton- page 63 L le petit esprit de 4 de argeton- l’immensitéde son vide intérieur - doucement établi entre l’ino ensive nullité 4ui comprend encore et la ièrestupidité 4ui ne veut ni rien accepter ni rien entendre ) - qui a une vie végétative ) - page %%)- en setenant l’écart des mo ens de production et en marquant leur mépris pour la ourgeoisie la orieuse(impossi ilité pour ,naPs de recevoir .avid /éc!ard- page 66 L l’!a ileté de sa réponse- l’art aveclequel le oui s’emploie dans le beau monde pour arriver au non, et le non pour amener un oui ) -page %&)- étaient voués la stérilité conservatrice ( La révolution de OPYQ recommencerait si cesgens8l# ne se ré ormaient pas - page 5%) elle d’,ngoulême- nation autochtone dans la4uelle lesétrangers ne sont +amais re us (page "1)- qui prononce un ostracisme sur les petites gens )(page 66)- société de ganaches ) (page 5%)- ce clan de 7ine aristocratie et le clergé (page 66)soucieuse de mettre une distinction ) en son sein (page 5#) est représentée- en particulier- par les

argeton dont la no lesse est éta lie par toute une généalogie (pages "&L"6)- un lason (page "5)-par les gens qui 7réquentent leur salon et qui constituent une galerie de personnages caricaturés- decouples grotesques- qui 7urent certainement saisis sur le vi7 (pages #&L##- "6& et suiv - 531)- tandisque 2ucien pourrait accéder en obéissant au pré+ugé des noms ) (page %5)- en répudiant audacieusement son père ) et en prenant le nom de ?ubempré ) gr<ce une 7aveur ro ale que4me de argeton pourrait lui o tenir par l’entremise de 4me d’8spard (page63) 4ais- si certainsl’appellent 4 de 'u empré- il est appelé 1! Chardon par la ma+orité de ce redouté public ) (page##)

) 2a ourgeoisie supplante l’aristocratie depuis la 'évolution et- dans lHordre de la 7ortune (page "6)-la !iérarc!ie s’éta lit pour lors ainsi : en !aut les négociants ( cette Dpreté au gain 4ui constitue levrai commer ant ) page &%) et les administrateurs- ensuite seulement les aristocrates (pages "6- #5)

alAac qui est conservateur- monarc!iste même- trouve cette répartition scandaleuse ependant- l’intérieur de la ourgeoisie- l’appauvrissement des uns (la p!armacie de ostel- page 6#- l’imprimeriedes /éc!ard) et l’enric!issement des autres lui apparaBt comme un p!énom ne naturel devant lequelil sait s’incliner- avec d’autant plus de grandeur qu’il 7ut luiLmême une victime dans ses désastreusesentreprises ;l nous peint ici quelquesLuns de ces 7auves des a77aires du temps de la 'estauration (quia aggravé la division entre la ville !aute et la ville asse ,ngoul me- page "1)- des loups8cerviers ) - selon l’expression alors la mode pour les désigner ;l s’intéresse dé= la circulation del’argent dans la société 4ais ,rmand 2anoux- l’opposant ^ola- a pu écrire : alAac a une visiond’avoué en ce qui concerne le rEle de l’argent /’il montre /amanon- le prêteur sur gages (page399)- la lutte avec le créancier- il ne néglige pas la puissance de la anque (page "##)2es gens les plus importants dH,ngoulême sont des ourgeois comme les ointet- les rivaux des/éc!ard (le p re de .avid lui dit : toi, un bourgeois, toi, l’imprimeur du roi ), page 116) ;ls sont dé=

ric!es : on les voit se mettre # l’unisson des opinions monarchi4ues ) (page &%)- augmenter encoreleur ric!esse et atteindre le pouvoir (page 6&%).avid- l’imprimeur- essaie de passer- par la voie de son invention- de la condition d’artisan celled’industriel apetier- ses connaissances en chimie ) et son observation des besoins ducommerce ) (page 10%) l’ont amené vouloir remédier au 7ait que le papier est tri utaire du c!i77on(page 10#)- remplacer les débris du linge par une matière végétale excessivement commune )(page 11&)- concevoir un papier on marc!é imité de celui des !inois (page 11&) le pro l me del’inventeur : le revet d’invention et le revet de per7ectionnement- page 51&) : ?’Les sou rances del’inventeur ?’ sont le roman du ourgeois am itieux etitL laud 7ait le même e77ort avec unmac!iavélisme provincial digne de celui de Vinot aris (pages 56%L56#)

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uis .avid est =eté dans la osse aux serpents ) qu’est le monde des a77aires Uous contemplonscette !orreur comme les visiteurs du Fardin des lantes regardant le oa avaler le lapin @ui songeraitalors !urler contre les oas et taxer d’immoralité (ou de complicité) ceux qui lui ont livré le lapin_

omme les 7amilles mêmes sont déc!irées par les questions d’argent- le p re /éc!ard (son avarice-page 15- la ruse d’une avarice 4ui tuait tout en lui, m-me la paternité ) - page 1%- son aveugleavidité )- page 1%- son ils devenait donc un ennemi # vaincre )- page 1%) 7ait preuve d’une duretée77ra ante l’égard de son propre 7ils- et >ve même- pourtant une 7emme exemplaire- dans sa lettre(page 565)- apparaBt comme un ennemi ,vec l’’’:istoire d’une poursuite +udiciaire’’ (pages "5&L53#)- décrivant les manoeuvres des ointetcontre .avid /éc!ard- alAac a voulu tracer le ta leau le plus vrai de la procédure 7ranNaise (dé=page "35) et des ressources in7inies qu’elle accordait aux 7acultés inventives des plaideurs ;l nedoutait pas que ses lecteurs dussent prendre un vi7 intérêt au cours public et gratuit ) qu’il leur donne ;l compare l’avoué de aris et l’avoué de province- décrit le protêt- 7ait une digression sur lecompte de retour- son li ellé R une digression sur les 7rais qu’entraBne le nonLpaiement d’une traite- sur la contrainte par corps- l’action des moeurs sur les lois

c) 2e monde ouvrier n’est gu re présent c!eA alAac même si- cette époque- se constituait leprolétariat : la seule incursion qu’on 7ait consiste dans le roman de ériAet et d’Denriette /ignol(pages 5%6L5%%) oK l’on découvre- un temps- d’autres intérêts- d’autres am itions- qui sont les mêmes

que ceux des ourgeois mais réduits de plus 7ai les proportionsalAac avait compris- comme Cocqueville- que la Vrance de son temps vivait une lutte des classes

ouverte depuis 1%#9

2a rivalité entre la province et aris : alAac l’indique luiLmême : La 5rance du XIXe siècle est partagée entre deux grandes 6ones $aris et la $rovince 4ui est la société conservatrice des petitesvilles endormies, hors de la civilisation moderne, ermée aux progrès de la civilisation, 4ui obéit tou+ours aux m-mes ré lexes 4uasi biologi4ues 2a province est =alouse de aris qui ne pense elleque pour lui demander de l’argent our ,ngoulême- envo*er un en ant # $aris, c’est vouloir le

perdre ) (page "1) 2’esprit 7ort de province marque son mépris pour aris (page 53") 4ais certainesdames d’,ngoulême sont dévorées du désir de paraEtre $arisiennes (page #5)

2a premi re partie d’’’Illusions perdues’’ montre les illusions- les belles illusions de la +eunesse (page 36)- oK s’endorment en province des <mes ardentes et naturellement généreuses NJ pauvresilotes de province ) - page 5")- les erreurs que nécessairement elles commettent- le désaccord entrela sincérité de leurs e77orts et le caract re dérisoire des résultats 4ais quelles que soient les passionsou les am itions qui animent les gens de la province- le 7ait nouveau que alAac veut mettre en relie7-c’est l’immense attraction qu’exerce désormais aris ;l veut 7aire une oeuvre oK la vie de province etla vie parisienne contrastent- énumérer les causes des liens qui unissent la province aris :l’am ition du no le (la condescendance pour les vers de province ) Ypage 99Z qu’a 4me de

imentel qui passe c!aque !iver aris)- l’am ition du négociant enric!i (les ointet)- l’am ition dupo te (2ucien) 2’esprit- l’argent- le grand nom viennent c!erc!er la sp! re qui leur est propre2e contraste entre la vie de province et la vie parisienne ( les di érences 4ui distinguent l’industrie

provinciale de l’industrie parisienne )Ypage &%Z) est mis au point dans le dernier volet

2a montée vers aris de toute une =eunesse déracinée (pour reprendre l’expression de arr s- page&3%) qui est 7ascinée par le mirage du succ s parisien- la conquête de aris par la province- a été undes t! mes constants de alAac pour qui c’était l’une des conséquences les plus importantes de la'évolution- l’un des traits essentiels de la nouvelle société ’est le seul t!é<tre possi le pour unécrivain am itieux (page 1"0)- le seul théDtre oA Lucien puisse se produire et oA ses talents seront appréciés et rétribués (page 105) alAac a évoqué sa propre =eunesse en racontant- sur unadmira le ton d’épopée- cette histoire de cin4 cents +eunes gens occupés # polir en ce moment les

pavés de $aris ) ;l l’avait étudiée nagu re dans ?’Le père 9oriot’’ et il revient dans ?’Illusions

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perdues’’ ’est un grand t! me de la littérature 7ranNaise ( alAac- /tend!al- 4aupassant- arr s-Qall s- 4auriac- 'omains)4ais 4me de argeton aussi- atiguée +us4u’au dégoût de la vie de province, avait +eté les *eux sur $aris ) (page 133)- pro7ite de sa mésaventure avec 2ucien pour s’ éc!apper : ou +e réussirai et +ene reverrai plus 3ngoul-me ou +e ne réussirai pas et veux attendre # $aris le moment oA +e pourrai

passer tous les étés # l’@scarbas et les hivers # $aris! C’est la seule vie d’une emme comme il aut, +’ai trop tardé # la prendreY Z L#, cher, est la vie de gens supérieurs! Fn ne se trouve # l’aise 4u’avec ses pairs, partout ailleurs on sou re! 0’ailleurs $aris, capitale du monde intellectuel, est le théDtre devos succès ranchisse6 promptement l’espace 4ui vous en sépare = Y!! Z communi4ue6 promptement avec les grands hommes 4ui représentent le XIXe siècle! ?approche68vous de la cour et du pouvoir (pages 139L1"0)

&L 2a vie aris : alAac ressentait luiLmême le contraste entre aris et la province (page 1"0)4éprisant la province oK l’on étou77e- il a élu aris comme o =et de son admiration- contri uant cem t!e de aris- ville entre les villes- centre de toute intellectualité et de toutes passions- mais aussi desa répulsion (tou=ours ses contradictions) e contraste se véri7ie- dans ?’Illusions perdues’’ - tous lesniveaux de la société que 2ucien et 4me de argeton sont amenés connaBtre ,ussi alAac noteLtLil : Il se préparait che6 1me de 2argeton et che6 Lucien un désenchantement sur eux8m-mes dont la cause était $aris ) (pages 15%- 19&)

ourtant- il reproc!e aris l’a sence de ons !Etels ( Louise s’* trouve dans une de ces ignobleschambres 4ui sont la honte de $aris oA, malgré tant de prétentions # l’élégance, il n’existe pas encoreun seul h tel oA tout vo*ageur riche puisse retrouver son che68soi Y Zchambre roide, sans soleil, #rideaux passés, dont le carreau rotté semblait misérable, oA le meuble était usé, de mauvais goût,vieux ou d’occasion (page 1"#) R la maigreur des repas : $aris n’est pas beau dans ces petiteschoses aux4uelles sont condamnés les gens # ortune médiocre ) (page 1"#)8n menant 4me de argeton aris- alAac peut opposer la condition de la no lesse parisienne celle des !o ereaux de province : La morgue de la noblesse de cour désa ectionna du tr ne lanoblesse de province autant 4ue celle8ci désa ectionnait la bourgeoisie en en roissant toutes lesvanités ) (page "&) R ,naPs qui 7aisait si grande 7igure ,ngoulême ne tient plus qu’un rang médiocre

cEté de sa cousine- 4me d’8spard (page 165)2ucien- le provincial- 7ut surpris par l’esprit d’#8propos, la inesse avec la4uelle ces hommes

ormulaient leurs réponses, Lucien était étourdi par ce 4u’on nomme le trait, le mot, surtout par ladésinvolture de la parole et l’aisance des manières! Le luxe 4u’il avait trouvé le matin dans leschoses, il le retrouvait Yle soir- l’MpéraZdans les idées /a modeste origine lui sem le désormaisdés!onorante (page 1%") R d’oK son désir- d’a ord sinc re- de 7aire o tenir au =eune !omme ce titreno iliaire qui- dans la société de la 'estauration- devient un vérita le talisman (la puissance du nomet du titre aristocratiques- pages 356L35%- 3%"L3%5 R l’illégale super étation de la particule ) de du

!<telet qui l’a o tenue en demeurant auprès du soleil impérial ) (pages 50- 61- &91) R Uat!an-écrivain ultra- est sensi le au nom de 'u empré- page &65 R Vinot de même- page &%&) ’est que-tout de suite apr s le retour du roi légitime- c’est l’aristocratie qui a gouverné- qui a décrété- qui aréglé toutes c!oses (pages 1%"L1%5) 4ême si elle ne se montrait pas du tout accueillante pour lui-

alAac était é loui par l’aristocratie (page 165 : la race ) - page 16%)- par les 7emmes de la !autesociété (page 3#0)- son attitude étant celle qu’aura plus tard 4arcel roust (d’ailleurs- 4me d’8spard

annonce- par son comportement avec les parvenus- la duc!esse de Guermantes)4ais il vo ait les dé7auts de l’aristocratie parisienne ;l la montre de plus en plus investie et enva!iepar les 7inanciers auxquels elle est o ligée de s’allier par des mariages 8lle est d’ailleurs 7ormée dece qu’il appelle des cosa4ues (par analogie avec ceux qui occup rent la Vrance en 1#1") quiacc dent au pouvoir politique- qui sont ses eux des parasites condamnés disparaBtre tEt ou tard@uant aux 7emmes du grand monde- elles sont pires que les courtisanes (page 3"%)

uis alAac veut peindre les milieux dans lesquels entre 2ucien et qui le corrompent :

2e monde de la littérature aux alentours de 1#&0 est 7ormé de roturiers selon une tradition évoquéepage 61 par 4me de argeton : elle dit 4ue si les gentilshommes ne pouvaient -tre ni 1olière, ni

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?acine, ni ?ousseau, ni Koltaire, ni 1assillon, ni 2eaumarchais, ni 0iderot, il allait bien accepter lestapissiers, les horlogers, les couteliers dont les en ants devenaient des grands hommes! @lle dit 4uele génie était tou+ours gentilhomme ) (page 61) 8t- avant la ?évolution, les plus grands seigneursrecevaient ces gens de lettres (page 6&)Coute la partie centrale du livre se nourrit de l’expérience personnelle de alAac et il nHest peutLêtreaucune autre partie de ?’La comédie humaine’’ qui donne ce point lHimpression d’être un témoignagedirect ;l a 7ait de 2ucien un po te et lui prête des po mes quHil a luiLmême composés dans sa

=eunesse (pages 60- 93L9") et des pro=ets quHil a luiLmême caressés (page 9#)8n venant de Cours aris- ien qu’il l’ait 7ait plus =eune et avec ses parents- alAac a dO d’a ordéprouver- comme 2ucien auquel il prête ses propres rages impuissantes contre une sociétéin!umaine- une immense diminution de lui8m-me ) (page 155) endant deux ans- dans les années1#&0- il s’en7erma dans une mansarde et s’ac!arna écrire des romans et des essais qu’il allait luiLmême présenter- comme 2ucien- pour lesquels il n’o tenait que des contrats dérisoires et qui n’eurentaucun succ s4ais alAac veut surtout passer du cas particulier de son !éros trop c!o é par sa 7amille unepeinture des milieux qui le corrompent dans la ville monstrueuse R il se consacre une 7resque oK ilpeint les luttes d’un !omme seul dans la =ungle de la littérature et du =ournalisme our Caine- la pluscruelle peinture de alAac est celle de ces petits =ournaux oK l’on vend la vérité et surtout lemensonge- oK l’on dé ite de l’esprit telle !eure et tant la ligne- a solument comme on allume un

quinquet- oK l’écrivain- !arcelé de esoins- a77amé d’argent- 7orcé d’écrire- se traite en mac!ine- traitel’art en cuisine- méprise tout- se méprise luiLmême et ne trouve d’ou li que dans les orgies de l’espritet des sens (?’ouveaux essais de criti4ue et d’histoire’’ ).ans ?’ Illusions perdues’’ - est décrite la situation littéraire en 1#&1 :

2a poésie et la mission du po te sont dé7inies d’une 7aNon pas tr s e77icace (pages 9%L9#) 2’évolutiode la poésie est vue de 7aNon satirique par du !<telet (qui traduit cependant le sentiment de laAac)2e goOt de l’époque impériale 7ut celui de la poésie légère, la chanson ) (page 9&) uis on passaaux brumes ossiani4ues (page 9") : C’était des 1alvina, des 5ingal, des apparitions nuageuses,des guerriers 4ui sortaient de leurs tombes avec des étoiles au8dessus de leurs t-tes ) (page 9")8n7in- s’imposa la pré7érence pour >éhova, les sistres, les anges, les plumes des séraphins, toute lagarde8robe du paradis remise # neu avec les mots immense, in ini, solitude, intelligence! C’est des

lacs, des paroles de 0ieu, une espèce de panthéisme christianisé, enrichi de rimes rares, péniblement cherchées comme émeraude et raude, aMeul et glaMeul, etc!(page 9") 2es vraisamateurs admirent les poésies d’3ndré de Chénier ) (pages 36L3%- #9)- le poète des amants )(page 1&0) dont 2ucien lit- lors de la solennité littéraire ) organisée par 4me de argeton- ?’ La +eunemalade’’ - ?’L’aveugle’’ (page #9)- ?’Les iambes’’ dont la verve contre8révolutionnaire ) 7ut applaudie(page 91)- la sombre élégie sur le suicide, en in, la suave id*lle intitulée éére ) (page 9&) 4ais

Lucien ne savait pas, le pauvre poète, 4u’aucune de ces intelligences ne pouvait comprendre la poésie ) (page #9)- 4ui exige une sainte attention ) ( il doit se aire entre le lecteur et l’auditoireune alliance intime, sans la4uelle les électri4ues communications des sentiments n’ont plus lieu ) -page #9) et que !énier n’est pas connu ,ngoulême Ceux 4ui comprennent la poésie cherchent # développer dans leur Dme ce 4ue l’auteur a mis en germe dans ses vers ) (page 90) alAacconsid re que le sens nécessaire # l’intelligence de la poésie est rare en 5rance oA l’esprit

dessèche promptement la source des saintes larmes de l’extase, oA personne ne veut prendre la peine de dé richer le sublime, de le sonder pour en percevoir l’in ini )(page %6) 2’évêque- cependant-voit en la poésie une chose sainte : "ui dit poésie, dit sou rance! Combien de nuits silencieusesn’ont pas valu les strophes 4ue vous admire6 = &alue6 avec amour le poète 4ui mène tou+ours une viemalheureuse, et # 4ui 0ieu réserve sans doute une place dans le ciel parmi ses prophètes our lui-

4uel4ue atalité est imprimée sur le beau ront )de 2ucien (page 9%) our 4me de argeton : Il n’* a pas de gloire # bon marché Y Z &ou re6, sou re6, vous sere6 grand, vos douleurs sont le prix de votre immortalité ) (page 100) Les succès littéraires ne se con4uièrent 4ue dans la solitude et

par d’obstinés travaux (page 103) \ La lente exécution des oeuvres du génie exige une ortuneconsidérable toute venue ou le sublime c*nisme d’une vie pauvre ) (page 10") 4me de argeton

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incite 2ucien : so*e6 # la ois poète religieux et poète ro*aliste ) (page 1"0) .avid tient des proposreproduisant les réactions de la critique entre 1#&0 et 1#&5 devant les po mes nouveaux- la pro7usionde po mes (pages &33- 3#6) 4ais alAac méprisait désormais ce qu’il considérait comme une erreur de vocation 2es critiques sév res que s’attirent les sonnets de 2ucien (qui =usti7ie naPvement le c!oixde ce genre désuet- pages &&#L&&9) sont celles mêmes que alAac 7aisait sur sa poésie (page 33&) ;l7aut savoir que le seul sonnet qui reNoit des éloges : ?’La tulipe’’ (page &3&) n’est pas de alAac maisde C!éop!ile Gautier et quHil était dé= connu du pu lic ;l 7allait qu’il soit dHun po te aut!entique c

alAac est sév re pour les dilettantes 2es po tes- par opposition aux romanciers- lui apparaissaientégocentriques et dépourvus de sens moral (pages 3#5L3#6- 5#&) /on antiLromantisme était violent (iltraita le !atterton de Qign d’ a reux petit dr le 4ui se tue pour ne pas travailler et débite enmourant toutes sortes de sottises contre l’ordre social de son pa*s ) - tandis que 2ucien est présentépar du !<telet comme J un Chatterton sans lDcheté politi4ue ) Ypage 5"Z) 2a mé7iance que s’attire2ucien en avouant quHil est po te alors quHil présente un roman traduit le mépris de lHauteur- et- ceégard- la remarque de .oguereau (page 196) sur les rapports de la prose et de la poésie est tr sproc!e de la position de /artre dans ?’ "u(est8ce 4ue la littératureH’’ : @ntre l’écrivain et le poète, il n’* a de commun 4ue la main 4ui trace les lettres /i alAac a su reconnaBtre quHil n’avait rien dHun po te- il ne sHen 7ait pas moins une !aute idée de lpoésie R il donne un rEle important =ouer au po te dans la société (pages #9L90- 9%L9# : e aut8il

pas avoir tout senti pour tout rendreH @t sentir vivement, n’est8ce pas sou rirH- ce qui est

rapproc!er du point su lime ) de reton)- il voit dans les o stacles et les sou77rances des mo ensquHa lHartiste de se dépasser et de sHélever auLdessus de la médiocrité et du matérialisme am iants(page "3 : l’esprit particulier aux artistesY Z 4ui s’élève au8dessus des idées bourgeoises par laliberté des +ugements et par l’étendue des aper us ) L les hommes d’intelligence possèdent la vuecircumspective du colima on, le lair du chien et l’oreille de la taupe ) (page 90) \ Isolé de cemonde odieux par l’enivrement 4ue produisait une mélodie intérieure, il s’e or ait de la répéter )(page 91) L (100) \ $our les artistes, le grand problème # résoudre est de se mettre en vue ) (page1"0) \ Le musicien et le poète se savent aussi promptement admirés ou incompris 4u’une plante sesèche ou se ravive dans une atmosphère amie ou ennemie ) (page 90) R 4me de argetondéveloppe même une t!éorie (éc!o des paroles de 4me de ern ) sur le rEle de lH!omme de génie :L page 61 : le génie était tou+ours gentilhomme RL page 63 :J les dangers de la carrière 4ue doivent parcourir les hommes de génie );

8 page 6" : J les hommes de génie n’avaient ni rères ni soeurs, ni pères ni mères ; les grandesoeuvres 4u’ils devaient édi ier leur imposaient un apparent égoMsme, en les obligeant de tout sacri ier # leur grandeur Y Z Le génie ne relevait 4ue de lui8m-me Y Z il devait donc se mettre au8dessus deslois ) RL page #9 : les éminents artistes ou ceux 4ue l’enthousiasme et une haute intelligence mettent #leur niveau ) RL page 10& : <out parle au cVur Y Z Il * a pour les gens aimants un plaisir in ini # trouver dans lesaccidents d’un pa*sage, dans la transparence de l’air, dans les par ums de la terre, la poésie 4u’ilsont dans l’Dme L page 1%% : le don de seconde vue 4ue possèdent les gens de talent RL page 3"6 : dé7inition des artistes : des gens 4ui veulent opposer de grandes émotions # de grandstravaux R

L page ""% : Il est un homme # la ois prince et comédien, un homme rev-tu d’un magni i4uesacerdoce, le $oète 4ui semble ne rien aire et 4ui néanmoins règne sur l’:umanité 4uand il a su le peindre : on lui donne le droit de se dispenser de la morale traditionnelle

e sont l des conceptions t piquement romantiques

2e roman !istorique =ouissait alors d’une grande 7aveur- et alAac 7ait écrire un 2ucienpages 1&3- 19"- 196- &0"L&06) le roman !istorique qu’il avait voulu luiLmême écrire- ?’L’archer deCharles IX’’ - qui rév le son admiration pour Xalter /cott- admiration qui 7ut celle de toute unegénération R d’oK son pro=et- partir de son exemple- d’une Distoire de Vrance pittoresque (dont 7eraitpartie la collection évoquée page 3##)- son intérêt pour les romans anglais (pages 390L39&- 56&)

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ependant- alAac 7ut son propre censeur travers les =ugements sur le roman que prononcent2ousteau (pages 335L336) et surtout d’,rt!eA (pages &0"L&05)- qui 7ait une vérita le proclamation en7aveur d’un nouveau roman (pages &0"L&05)

2e milieu est en proie des polémiques politicoLlittéraires dont 2ucien- arrivant de province- ignoretout et que lui rév le 2ousteau dont la verve imagée laisse entrevoir le point de vue de alAac luiLmême ;l a une 7usion intime des idées artistiques et des idées politiques (pages &&9- "1&) : lesclassiques sont alors li éraux et les romantiques monarc!istes et religieux ( la renaissance due #l’in luence des lis) Ypage 53Z R l’article contre les romantiques dans un =ournal li éral Ypages &9&- 3&la critique littéraire des li éraux qui 7ont l’éloge des écrivains du ]Q;;;e si cle- de en=amin onstantYpage &61Z- qui pré7 rent l’esprit d’anal se et l’examen p!ilosop!ique- la littérature d’idée) lalittérature imagée) Ypage 33"Z) et au moment oK alAac écrit (pages "11L"1&- 56&L563) 2conception de la littérature laquelle s’oppose alAac est celle dé7endue par 2ousteau qui est li éral(pages 335L336) et celle laquelle il ad! re est celle dé7inie par londet qui est ro aliste (pages 351L35&) + l’inverse- la critique littéraire des ro alistes 7ait l’éloge des écrivains romantiques (pages 351L35&- "0#- "1& R est remarquée la collusion entre les romanti4ues, la droite et le gouvernement (page "05)

lus tard- classiques et romantiques évolueront en politique dans un sens tout 7ait opposé au leur ce momentLl : les romantiques deviendront répu licains et les classiques ro alistes

,u passage- alAac donne son avis sur le rEle né7aste de la critique littéraire en lHopposant lacréation Tn t! me romantique transparaBt cependant ici : celui de l’artiste intercesseur entre le pu licet une sp! re supérieure dHidées et de sentiments

analis- le poète de l’aristocratie) (page 59)- nHest gu re quHun nom- s m ole des po tes de lHécolereligieuse et monarc!ique de la 'estauration et qui- pour cette raison- nous 7ait penser 2amartine- Qign et Qictor Dugo (qui est peutLêtre représenté par Uat!an qui doit aussi GoAlan- Uodier et /ainteL euve) ien que page &&9 alAac distingue d’a ord analis de 2amartine- l’allusion qui est7aite de nouveau un peu plus loin sem le con7irmer que ce personnage a pour clé 2amartine

alAac attri ue une mission supérieure l’écrivain (pages &30- &3&- &3#L&39- &"5- &"6- &53- &&56- 33"- 33#- 35#- "%1 : La tDche d’un écrivain est de concevoir les passions, puis4u’il met sagloire # les exprimer J 2e saintLsimonisme lui a 7ait voir en l’écrivain le précepteur de l’!umanité

L 2e monde des li raires : alAac ne voit en eux que des intermédiaires inutiles et des parasites :li rairesLcommissionnaires (Qidal et orc!on Ypages 19&- 19"Z R Uormand Ypage &"&Z R ar e.auriat Ypage &5%Z R Vendant et avalier Ypages 3#9L390Z et li rairesLéditeurs (pages 19& suivantes R .oguereau Ypages 195L19#Z) + l’égard des =eunes auteurs- comme 2ucien- qui leur présentent leurs manuscrits et qui n’o tiennent que des contrats dérisoires- ils ne sont pas seulementdéterminés par la rapacité mais aussi par le désir d’entretenir leur ardeur la orieuse ;ls a77ectent deles mépriser =usqu’au moment oK ils acc dent au succ s

ependant- en 7ace de ce monde livré aux servitudes de lHor- alAac en a dressé un autre qui estvraiment celui de la pensée et de l’art ,ux antres du =ournalisme et du t!é<tre- il a opposé le énacle(page &"0)- un groupe de =eunes gens qui sont dans la vérité 2Hun des aspects les plus curieux et lesplus importants de l’époque romantique 7ut sans doute la 7ormation de ces petits groupes de =eunes

gens ou dH!ommes =eunes qui reconstruisaient !ardiment la société pour la con7ormer des principesgénéreux : le cénacle saintLsimonien (page "01) ou le comité 7ondateur de la !ar onnerie 7ranNaise7urent les plus connus des 7o ers oK sHalimentait lHidéalisme de cette grande époque Mn pourraisHétonner que alAac- devenu lHun des écrivains du parti carliste (alors que les autres attaquent le

énacle- page "&1)- peigne avec tant d’admiration et de s mpat!ie ce groupe de révolutionnaires(page 369) 4ais il était de ceux qui tendaient la main aux penseurs les plus audacieux et rêvaient derapproc!er carlistes et répu licains dans une même guerre contre la ourgeoisie régnante et ladémocratie individualiste ?’Illusions perdues’’ prêc!e sa mani re lHassociation du carlisme et dusocialisme naissant contre le r gne des a77airistes et de l’! pocrite ourgeoisie .ans d’,rt!eA- alAacs’incarne tandis que uc!eA est un disciple de /aintL/imon dont on retrouve ici ses idées : doctrine

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de lHunité spirituelle du monde social opposé lHindividualisme de la p!ilosop!ie du ]Q;;;e si cle-admiration pour l’oeuvre du cat!olicisme et de la monarc!ie- mais aussi 7oi dans le progr s del’!umanité et sentiment pro7ond dHune dialectique de l’!istoire ,utour de d’,rt!eA (pages &0%L&10)

alAac a groupé 4e raux- un !omme de science- Fosep! rideau- un peintre dont la clé serait.elacroix- ianc!on- le médecin de ?’La comédie humaine’’ - 2ouis 2am ert- 4ic!el !rétien- elle7igure dH!omme politique- s m ole de la 7édération européenne- 2éon Giraud- image pro a le de

ierre 2eroux- c!e7 d’une école morale et politique- penseur dont lHidole est l’!umanité et qui prédit la7in du c!ristianisme- Vulgence 'idal- auteur dramatique qui dédaigne la gloire et apparaBt surtoutcomme un on vivant- gourmet et paresseux- sceptique de surcroBt ’est surtout par la ouc!e desmem res du énacle que alAac stigmatisa l’intrigue qui dominait la société de son temps car- il ne7aut pas sH tromper- ?’lllusions perdues’’ est un pamp!let contre la société de la 'estauration ( laréaction religieuse 4ue produisait la ?estauration dans le gouvernement Y`Zil allait opter entre la

prati4ue des Libéraux et celle des ?o*alistes) Ypage &%Z- l’importance de l’option politique pour uimprimeur sous la 'estauration Ypage &%Z)- société qui est peutLêtre présentée ici avec plus de véritéque dans eaucoup d’ouvrages prétentions scienti7iques car- selon le mot des Goncourt- le romanest de l’Distoire qui aurait pu être)2es li raires sont euxLmêmes soumis aux =ournalistes (pages 3"1L3"3 : l’étroite alliance de la critiqueet de la li rairie R page 365 : la soumission de l’écrivain aux critiques)

2es milieux =ournalistiques sont dépeints avec plus de réalisme encore our alAac- une desconséquences déplora les de la 'évolution ( la désastreuse épo4ue de OPQZ)- page 1") est lanaissance de la presse- de la orce intelligentielle)- comme puissance occulte- d’oK le terri le etl’admira le réquisitoire d’IIllusions perdues” (pages &95L&96- 3"#- 356 L Le +ournaliste se dépenseen de tristes articles 4ue sa conscience lui signale comme de mauvaises actions) ) ;l avait luiLmêmeété =ournaliste- 7réquentant d’a ord les équipes de =ournaux li éraux (page &&&) puis opérant- comme2ucien- un changement de ront) (page 3#6) et passant aux =ournaux légitimistes 2e dégoOt étaitvenu ensuite : au dé ut de 1#33- il avait décidé de cesser au plus vite sa colla oration aux =ournaux/es démêlés avec les =ournalistes et avec des con7r res (Dugo par exemple) expliquent l’<preté de lasatire et le pessimisme des conclusions : Ce 4ui, ditLil, recommandera cette oeuvre, c’est l’audacieuse peinture des moeurs intérieures du +ournalisme, et 4ui est d(une e ra*ante exactitude!1oi seul était en position de dire la vérité # nos +ournalistes et de leur aire la guerre # outrance

our représenter ces milieux- il utilisait des monograp!ies qu’il avait dé= pu liées dans diversesrevues (?’1onographie de la presse parisienne’’ ). s les pages &19L&&0- alAac nous prépare découvrir que le =ournalisme est le domaine du vice(Qernou- son mariage- sa !argne- pages 316L31#)- et la dédicace Qictor Dugo- qui a lutté contreles envieux embus4ués derrière les colonnes ou tapis dans les souterrains du >ournal) - indique iensa volonté critique Mn voit les louc!es tractations (pages &%1L&%& R elles s’annoncent aussi

,ngoulême- page 61" R la corruption parisienne- gr<ce au rEle du arisien ériAet- s’étend laprovince)- les marc!andages secrets qui s’éta lissent entre 7euilles de tendances opposées Mnconstate la puissance du =ournal gr<ce l’annonce page 3"1- la pu licité rédactionnelle- l’apparitiondu métier de pu liciste (page &&"- les ?’$aris +ournaux’’ qui commencent exercer une actionpro7onde et permettent Vinot (son !a ileté- page 359) de devenir propriétaire d’un =ournal- page315) R la puissance de la critique littéraire ou dramatique (page 35#) : alAac luiLmême avait

savamment orc!estré le lancement de * La peau de chagrin” R il avait ses entrées dans de nom reux =ournaux et revues et avait o tenu des directeurs et des con7r res articles et notes 7avora les R ilrédigea luiLmême un compte rendu pu licitaire 7racassant sous un pseudon me- comte ,lexandre de

;l montre la collusion avec la politique (pages &56- &65"- 3%0)- les compromissions des =ournalistetou=ours prêts suivre les consignes imposées par les rédacteurs en c!e7 (pages &3"L&35- 35#)- vendre leur plume (la pratique du n gre- page &3%)- manquer totalement de onne 7oi- pratiquer lec!antage (pages &3"- 3%9- 39"L395)2e =ournalisme est la 7ois une bouti4ue) (page 353) et une grande catapulte mise en mouvement

par de petites haines) (page 31#) ’est un monde corrompu oK les convictions ne sont pas sinc res(pages 3&5L3&6- 3"9- 3#5L3#6- "0# : les intentions des =ournalistes du ?’?éveil ’’ pourraient paraBtre

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proc!es de celles de d’,rt!eA et des mem res du énacle Ypages "05L"06- "31Z- mais la ré7lexion quiclEt la rencontre laisse entendre que les convictions ro alistes et cat!oliques des romantiquesn’étaient gu re pro7ondes R elle donne l’image exacte de l’état d’esprit qui régnait dans certainsmilieux littéraires R ce qui expliquerait l’évolution rapide des romantiques Ypar exemple : Qictor DugoZvers le li éralisme) 2’!onnêteté intellectuelle nH a pas de place

alAac place un dBner des =ournalistes (page &9")- parce que les grands dBners- qu’il aimait luiLmêmepermettent de réunir les personnages- de les opposer- parce que le cérémonial de la ta le (vaisselle-7leurs- mets- mani res) est révélateur d’un milieu et de son degré de civilisationMn s’est demandé si ce ta leau impito a le correspondait ien la situation de la presse au temps oKse passe le roman- c’estL Ldire dans les années 1#&1L1#&& 2es considérations de 2éon Giraud(pages "05L"06) ont un réel intérêt !istorique- mais il était 7acile- dans un roman écrit en 1#39- de luiprêter des vues prop!étiques 8t l’image des moeurs =ournalistiques que présente ici alAac pourraitmieux convenir l’époque oK a paru le roman quH celle oK se déroule l’action ;l aurait simplemenreculé de quinAe ans dans le passé a7in dHéviter les allusions trop précises Hest en réalité sous ler gne de 2ouisL !ilippe que les =ournaux se multipli rent et que leur in7luence s’accrut R en 1#36-

mile de Girardin 7onda ?’La presse’’ - le premier en date des grands quotidiens d’in7ormation R lacréation d’un =ournal devint d s lors une entreprise commerciale 8n un temps oK la li ertédHexpression restait un des grands principes dont se réclamaient tous ceux qui cro aient au progr spolitique et social- alAac s’e77ra ait de l’omnipotence de la presse (page "95)- est même ennemi de

sa li erté (page 3%0) et dénonce- par ce qu’il appelle un acte de courage ) (qui est aussi la petitevengeance du =ournaliste mal!eureux qu’il 7ut- pages &95L&9#)- le danger qui mine- d s sa naissance-l’indépendance de la grande presse : la corruption par l’argent ;l sHest dé7endu d’avoir noirci leta leau- convaincu qu’il était de ce que le caract re essentiel de son temps était la touteLpuissance delHargent Mn apprend aussi que le !éros principal reproduit certains procédés de /ainteL euve et deFules Fanin- et certaines aventures dH,l éric /egond es ressem lances plus ou moins accuséescon7 rent de la solidité la ase !istorique Famais lHart de alAac nHa su donner la sensation du vraiavec autant de pro7ondeur ,ussi sa peinture estLelle admira le de 7orce et de vérité- et lestémoignages contemporains apportent une sorte de commentaire continu et de =usti7ication

inquante ans plus tard- ?’2el83mi’’ de 4aupassant viendra donner un sens plus pro7ond encore auxinquiétudes de alAac- comme en prolongeant l’éc!o et en matérialisant les mé7aits de la collusion

=ournauxLpolitique

2es écrivains et les =ournalistes vivent en étroite union avec les gens de t!é<tre dont la vie (page 190)est montrée sans concession par alAac travers cette sorte de reportage quHil 7ait des coulisses sur le anoramaL.ramatique- t!é<tre qui a réellement existé (pages &63L&65- &69)- la mention de l’usagerécent de l’annonce (page 3&%)- les manoeuvres de la claque (pages &%0- 305- 360L361)- le tra7ic des

illets (pages &3"- &%"- 360)- l’in7luence de la critique dramatique et ses com inaisons sordides- travers l’article rédigé par 2ucien : il néglige tout 7ait l’intrigue et le su=et de la pi ce pour n’exalterque le =eu et le c!arme des actrices et des acteurs (pages &##L&90) 8n parlant du monde du t!é<tre-

alAac exprime aussi la conception quHil se 7ait de lHart du comédien (pages "1#L"19- "33) : comme.iderot- dans ?’Le paradoxe du comédien’’ ( ’est l’extrême sensi ilité qui 7ait les acteurs médiocres-c’est la sensi ilité médiocre qui 7ait la multitude de mauvais acteurs et c’est le manque a solu desensi ilité qui prépare les acteurs su limes ) )- il pense que lHacteur est capa le d’exprimer la sc ne

des c!oses qu’il ne ressent pas du tout (page &65 : mise en action de ce dédou lement)crivains et =ournalistes- animés par la vanité (page 300)- entretiennent des actrices (page &66) ou se7ont entretenir par elles : ils appartiennent ainsi ce monde des viveurs (pages 3#&L31#3)- desdand s- caractéristique de la génération de 1#&0 et qu’on retrouve dans le premier c!apitre de ?’Lacon ession d’un en ant du siècle’’ d’,l7red de 4usset 2es splendeurs qui 7ont un temps le on!eur de2ucien sont celles aussi dont a =oui alAac qui a77ic!ait un luxe ien auLdessus de ses mo ens ;l a étéluiLmême- dans les années 1#30- un de ces lions ) quHil évoque (pages 3"%- 3%1 5%0 : vers le milieudu r gne de 2ouisL !ilippe et =usque sous le /econd 8mpire- on donnait le nom de lions ) et de

lionnes ) aux élégants et aux élégantes du grand monde)- un de ces dand s (page 3%1) qui7aisaient étalage de leur luxe a7in d’épater le ourgeois ;l participait de l’anglomanie la mode (la

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ashion )) omme 2ucien de 'u empré- alAac avait rêvé d’é louir par son 7aste et son luxe criardla sociétié parisienne et s’était e77orcé de ressem ler aux aristocrates désinvoltes du Vau ourg /aintLGermain Tn soir- au cours d’un souper c!eA Xerdet- ses amis lui avaient mis sur la tête unecouronne de roses R il ne sentit pas lHironie- et lHépisode se retrouve dans ?’Illusions perdues’’ (page36#)- comme s’ retrouvent les cannes merveilleuses- les agues- les outons de diamants 4ais lessplendeurs de alAac (ses cannes pommeaux précieux étaient cél res)- comme celles de 2ucien-se sont terminées par une c!ute rusque et pro7onde- dans des circonstances identiques- l’écrivainétant victime de la 7aillite de l’éditeur (page "3" et suivantes) 2ucien- qui avait adopté la conceptionque la dé auc!e est normale pour les artistes (pages &%9L&#0)- qui- avec un raisonnementcasuistique- essaie de =usti7ier son attirance pour la luxure opposée l’amour vrai- 7ait encore grandeimpression dans le salon d’,ngoulême

2a toile de 7ond !istorique qui sert de décor lHaction du roman 7ait allusion maints événementspolitiques de la 'évolution- de l’8mpire et du r gne de 2ouis ]Q;;; :LJ les idées populacières sur la chiméri4ue égalité de OPQZ ) (pages 63L6") ;8 J l’exemple de apoléon- si atal au XIXe siècle par les prétentions 4u’il inspire # tant de gensmédiocres ) (page 6#) RL la carri re de du !<telet auprès du soleil impérial - secrétaire des commandements d’une 3ltesseImpériale ) (page #1)- baron de l’@mpire ) (page 93) que- pour lors- il renie en l’appelant

?’2uonaparte’’ (page #1- d’oK le commentaire de alAac : l’ingrat ))- ses aventures en g pte (pages50L51)- ce grand diplomate dont s’était si maladroitement privé l’@mpereur ) (page 6&) R sonhabileté de roué avec laquelle il se livre de malveillantes manoeuvres contre 2ucien (page 6&) RL le passage de apoléon en @spagne Y`Zces héros 4ui con4uéraient l’@uropeY`Zgentilhomme,simple sous8lieutenant # 4ui le rusé apoléon avait montré le bDton de maréchal de 5rance ) (page"#) RL l’exécution des rères 5aucher ) (page "%)- sous la Cerreur lanc!e RL l’évasion de Lavalette ) (page "%) condamné apr s les entLFours RL 2ouis ]Q;;; traité de +acobin ) par les no les d’,ngoulême (page 53) RL les 2ourbons ) qui- selon 4me de argeton- aiment tant # avoriser les lettres et les arts (page1"0) RL la situation de la presse li érale 7ace la presse ultra R

L les pro l mes posés par le réta lissement de la censure sous le minist re Qill le (page &91: alAacexplique alors ce 7ait !istorique par un événement purement imaginaire R cela permet une !a ileinsertion de la 7iction dans l’!istoire- propre lHaccréditer);l 7ait une critique de la 'estauration (page "1)

?’Illusions perdues’’ est donc une 7resque sociale et politique de la Vrance des années 1#30

;ntérêt ps c!ologique

/i alAac se veut- et est avant tout- un !istorien des moeurs- s’il accorde une grande importance auxmilieux- la peinture o =ective de la réalité sociale- il =uxtapose la réalité individuelle- complexe etexceptionnelle de ses personnages- qui en sont d’ailleurs les produits ien qu’ils soient des

individualités t pisées ou des t pes individualisés- les 7ruits d’une st lisation qui correspond unetendance romantique qu’on retrouve dans le soin qu’a le romancier d’opposer un personnage l’autre- dans une perspective tout 7ait manic!éenne- mais qui traduit aussi son am iguPté intérieure-ils sont animés d’une vie puissante gr<ce un 7ourmillement de détails qui donnent lHimpression duvécu 8t c!acun d’eux rév le un aspect de luiLmême

ien qu’il les présente comme des résultantes d’une loi générale- pensant qu’en c!acun d’eux secache toute une philosophie ), ce sont des êtres !umains et non des marionnettes ;ls attestent tousde la puissance d’une imagination qui leur donna du relie7 et qui- dans ce roman plus encore que dansles autres- sut modeler les traits de leur caract re et ménager leur évolution de mani re leur conserver la vérité !umaine et la vie ,insi- il a créé une !umanité tout enti re si vraisem la le que

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tout le monde crut et qu’elle devint vraie /on admira le 7iction modi7ia le monde- enva!it la société-s’imposa et passa du rêve dans la réalité /i les lecteurs de alAac ont reconnu tant decontemporains parmi ses personnages- du moins estLce la preuve qu’ils cro aient découvrir dans?’Illusions perdues’’ une image exacte des milieux qui sont dépeints/on réalisme consista a order les personnages de l’extérieur- nous en 7aire d’a ord des portraitsp! siques détaillés- vigoureusement accusés et colorés- 7ondés sur des o servations p! siologiquesde leurs visages- de leurs statures- de leurs comportements ;l introduisit la médecine dans le roman-évoquant le magnétisme- la p! siognomonie de 2avater- la p!rénologie de Gall- la pat!ologienerveuse 2es vêtements rév lent les caract res- les vices ou les passions Qulgaire ou distingué- leur nom même est signi7icati7- est dé= un portrait ;ls sont insérés dans leur milieu oK ils se mesurent des 7orces !ostiles avec lesquelles il 7aut compterMn a dé= pu constater qu’’’Illusions perdues’’ met en sc ne un impressionnant répertoire depersonnages variés- dont certains sont dé= apparus ailleurs dans ?’La comédie humaine’’,le procédédu retour des personnages contri uant nulle part plus qu’ici élargir lH!oriAon- laisser entrevoir lesprolongements de c!aque existence

2es personnages secondaires dé= prouvent le génie créateur de alAac /’ils pén trent dans le récitau moment oK leur vie rencontre celle de 2ucien ou celle de .avid- ils ne donnent pas lHimpressiond’avoir été créés uniquement pour susciter de nouvelles aventures aux deux poètes ) !acun

dHeux a sa vie propreertains sont la limite du grotesque- tel /ixte du !<telet- dont on a un portrait satirique (page 50)qui rév le en alAac un moraliste la 7aNon de 2a ru re Hest le t pe du vieux eau (pages 5&- #0#1 : le bellDtre au petit ventre rond asse6 di icile # contenir dans les bornes de l’élégance )) 4 de

argeton nHest quHun 7antoc!e- un grand en ant qui se complaBt dans une o éissance aveugle(page 13")- qui- pourtant- lance un dé7i /tanislas (page 135)- ce qui 7ait qu’un duel est décidé (page136) ;l est de ces gens 4ui vivent dans un silence imposé par l’étroitesse de leur esprit et leur peude portée et 4ui ont, dans les grandes circonstances de la vie, une solennité toute aite! $arlant peu, il leur échappe naturellement peu de sottises ; puis, ré léchissant beaucoup # ce 4u’ils doivent dire, leur extr-me dé iance d’eux8m-mes les porte # si bien étudier leurs discours 4u’ils s’expriment # merveille

par un phénomène pareil # celui 4ui délia la langue # l’Dnesse de 2alaam (page 13").e etitL laud (page "%9)- on voit l’am ition (pages 53"- 5%0)- la duplicité (page 565)- la =alousie

l’égard de 2ucien (page 5%5)- son attention mac!iavélique mal interprétée (page 60#)- sa dominationsur ériAet (page 61")- sur le =ournal li éral- sa promotion (page 6&&)- son nouveau rEle (page 6&5L6&6)- sa 7ranc!ise (page 6&6L6&%).ans le portrait de amusot (page &%#)- le trait dominant est la lu ricité R mais l’autre cEté de sonpersonnage apparaBt : l’! pocrisie (page "&0) ependant- en estLil responsa le_ cela ne tientLil pasplutEt l’esprit même de la société_

lus attac!ants sont les écrivains- les =ournalistes- les li raires dont 'u empré 7ait la connaissance enpénétrant dans les milieux intellectuels parisiens : c!acun d’eux a une personnalité tr s marquée- eton sHest empressé de c!erc!er les clés de Uat!an- de analis- de 4lle des Couc!es et de iend’autres 4ais ce =eu séduisant risque tou=ours de donner une idée 7ausse des intentions duromancier ;l est évident que tel de ses contemporains a pu lui 7ournir la premi re image autour delaquelle se sont cristallisés les traits dHun personnage imaginaire R mais il a pu aussi com iner en un

seul personnage 7icti7 les traits empruntés plusieurs mod les vivants ,ussi les assimilations quHontente sontLelles impar7aites : 4lle des Couc!es- cette illustre hermaphrodite ) (page "&#) quis’!a ille volontiers en !omme- a les moeurs de George /and sans en avoir le caract re analis(page 169) 7ait penser 2amartine ou Qign - et Uat!an Qictor Dugo- mais ils représentent surtoutdeux t pes d’écrivains succ s- lHun d’origine aristocratique- lHautre dHorigine eaucoup plus modeste

4adame de argeton a toute la complexité de 2ucien.u 7ait de son éducation littéraire- musicale et scienti7ique (page "&L"3 : cette mDle éducation ) Rpage "" : son J robuste mépris pour l’humanité ) )- l’altière ) (page 1"1) 4lle de U grepelisseessa a d’éc!apper la place que lui assignaient la naissance et le mariage en rêvant- en se cultivant-

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en émancipant son coeur et ses sens 8lle est sortie de la route tracée oA doivent cheminer lesemmes ) (page "5)- déplo ant toute la causticité de son esprit ) (page 61)

8n nous racontant la =eunesse de cette provinciale sensi le- généreuse- supérieure aux médiocritésqui l’entourent- alAac se souvint des con7idences de George /and sur son en7ance- son mariage-ses désillusions et son départ scandaleux pour aris avec Fules /andeau et le rapide re7roidissementde leur mutuelle passion 4ariée sans amour- 4me de argeton est devenue une olle dont la olieétait sans danger ) (pge "#) : $our elle, tout était sublime, extraordinaire, étrange, divin,merveilleux ) (page "%) @n emme exagérée, elle s’exagérait la valeur de sa personne! 7 ses *eux,1me de 2argeton était une souveraine, une 2éatrix, une Laure! @lle s’asse*ait, comme au 1o*en

Sge, sous le dais du tournoi littéraire ) (page 1&9) R elle s*mpathisait avec apoléon vaincu ) (page"#) R elle s’éprit d’un gentilhomme, simple sous8lieutenant # 4ui le rusé apoléon avait montré lebDton de maréchal de 5rance ) (page "#) &a ierté la préservant des tristes amours de la province

(page "9)- par son goOt de l’amour sans l’amant ) ("#)- par sa solitude !autaine ( ce coeur deemme altière )- (page 133)- elle apparaBt comme une précieuse comme le con7irment la comparaison

avec l’DEtel de 'am ouillet (pages 5&L53)- sa mise théDtrale ) (page #&)- son idéal de l’amour courtois ( Lucien devait la mériter après plusieurs victoires - page 1&9 \ vos lauriers me sont dus,ce sera pour moi la noble indemnité des sou rances 4ui m’adviendront )- page 1&0)- ce goOt duromanesque par lequel elle convainc son mari de se attre en duel (pages 133L13")- son emphasede sentiment ) (page 119 : il * a longtemps 4ue toutes les cordes de mon coeur n’ont résonné -

page 1&0) R son don4uichottisme éminin ) (page 1&9) 7ont d’elle une ovar avant la lettre (elleavait soi de tout ce 4ui n’était pas l’eau claire de sa vie - page "%)- une 7emme savante- la orinned’,ngoulême dont 2ucien est le en=amin (allusion au roman de 4me de /tabl et en=amin

onstant- pages 63- 3"%) 2ors de la solennité littéraire ) qu’elle a organisée- elle se sentait pour la première ois de sa vie transportée dans la sphère 4ui lui était propre ) (page 9&) leine demélancolie romantique- elle se voit comme la plante 4ui se dessèche au ond d’une or-t étou ée

par des lianes, par des végétations gourmandes, tou ues, sans avoir été aimée par le soleil et 4ui meurt sans avoir leuri = et elle envie les sou77rances de 2ucien- car- lui ditLelle- vous vive6 aumoins, vous = (page 100)4ais elle est une 7emme <gée (son portrait- page 56 L sa maigreur couperosée) 8lle est arrivée

l’Dge terrible oA la emme commence # regretter ses belles années passées sans 4u’elle en ait +oui,oA elle voit ses roses se aner, oA les désirs d’amour renaissent avec l’envie de prolonger les derniers

sourires de la +eunesse! ) (page "9) L elle ouvrit la campagne pendant la4uelle les emmes ont battre en brèche des scrupules plus ou moins ingénieusement orti iés Leurs discussions sur lesdevoirs, sur les convenances, sur la religion, sont comme des places ortes 4u’elles aiment # voir

prendre d’assaut (page 59) 8lle aime 2ucien d’un amour gre é sur l’orgueil ) (page 1"%)- un =eune !omme ( 7 son Dge, l’amour d’un +eune homme o re tant de séductions = Fn redevient +euneauprès de lui, l’on se ait +eune ille, on en prend les scrupules, les manières, et l’on ne songe pas auridicule ) (page 1&&)- qu’elle consid re comme un en ant (page 133)- voulant être pour lui unebien aitrice 4ui allait s’occuper de lui maternellement (page 59)- a ant pour lui des soinsmaternels (page %&)- lui imposant sa volonté- 7aisant appel son orgueil- comme pour son mari(page 13")- l’incitant con4uérir de la gloire ) (page 1&1) : elle veut le ormer (page 60)- ne pas

lui laisser ignorer les dangers de la carrière 4ue doivent parcourir les hommes de génie et oA serencontrent des obstacles in ranchissables aux courages médiocres Y Zelle lui montra la gloire

achetée par de continuels supllices, elle lui parla du bûcher des mart*rs (page 63)- elle lui conseilla de répudier audacieusement son père en prenant le noble nom de ?ubempré ) (page 63)-ne se souciant pas de sa 7amille ( "ue me ait ta amilleH page 1&1)8lle est une 7emme du monde- capa le de prendre un air tout # ait ro*al ) (page 61)- 7lattée des!ommages d’un po te- 7aisant preuve de sa co4uetterie de emme 4ui se plaisait # +ouer avec le

eu ) (page 60) mais aussi d’audace (page 1"%)/on am ivalence est ien rendue par les avis opposés de !<telet et d’,mélie (pages 1&1L1&&)4ais elle n’éc!appe pas un certain ridicule dO la province- lHin7luence du milieu étant irrépressi le(page "#) : elle a une mise théDtrale ) (page #&)- propre plaire en province et 2ucien enparticulier

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8lle est donc- elle aussi- une victime mal!eureuse de la vie : cHest la 7emme trop intelligente et tropsensi le pour son entourage (page 9& : contraste avec ses invités- sc ne digne de 4oli re).’ailleurs- alAac nous la montre d’a ord comme une 7emme s mpat!ique- nous 7aisant partager l’aveuglement et l’é louissement de 2ucien (page 56) 8lle est capa le de sursauts comme celui par lequel elle remet !<telet sa place (page 61) R elle peut être une 7emme ardente qui n’est pas dupede l’! pocrisie am iante4ais- partir de la réponse (page %3) quHelle 7ait 2ucien qui lui avait demandé dHadmettre c!eA elle.avid /éc!ard- alAac prend visL Lvis d’elle une attitude !ostile Gênée- elle s’en tire par une lettream igub oK elle apparaBt prise entre son amour pour 2ucien et son orgueil aristocratique- oK elleessaie de séparer 2ucien de .avid 8lle décide de partir aris- se lanNant ce dé7i : ou +e réussirai et +e ne reverrai plus 3ngoul-me ou +e ne réussirai pas et veux attendre # $aris le moment oA +e

pourrai passer tous les étés # l’@scarbas et les hivers # $aris! C’est la seule vie d’une emme commeil aut, +’ai trop tardé # la prendre ) (pages 139L1"0) uis- d s son arrivée aris oK elle estmétamorp!osée (page 3%9)- oK elle devient vite une vraie arisienne- répondant ainsi aux espoirsque 4me d’8spard met en elle (pages 1%%L1%#)- elle évolue vite : les pré=ugés de sa classe sociale(page 165) n’ont pas manqué de 7aNonner- dans une grande mesure- son caract re (pages 151L15&)8lle sHaigrit- nous devient presque odieuse- le lecteur tendant maintenant la mépriser et ladétester Mn la voit ientEt- ses sentiments su issant une évolution sem la le celle de 2ucien (page165)- lui pré7érer du !<telet (page 15%)

. s lors- son drame ne nous émeut plus 2’auteur la sacri7ie 2ucien .e plus en plus- elle accuse saressem lance avec !ilaminte et la comtesse d’8scar agnas (source littéraire possi le : lepersonnage a plus dHun trait commun avec celui de 4oliére R le nom d’8scar as (pages "3- 13") que

alAac a donné au domaine des argeton sem le inviter le lecteur 7aire le rapproc!ement entre lesdeux personnages R quant du !<telet- il rappelle 4 Darpin- autre personnage de ?’La comtessed’@scarbagnas’’ )@uand les deux personnages se retrouvent ,ngoulême- on ne croit gu re la possi ilité dHuneréconciliation (page 3%9L3#0) car leur vanité et leur maladresse sont égales- et- si 4me du !<teletsem le vouloir reconquérir 2ucien (page 5%&L5%3)- c’est plus par amourLpropre (pages 330- 3"%) qupar amour (pourtant- page 615 : @lle était a ligée des nouvelles contradictoires 4ui couraient sur Lucien )8n dé7initive- c’est une vaniteuse qui- nous dit alAac- accorde une grande importance # sa

personne ) 8lle sHoppose aux 7emmes angéliques dont le dévouement est complet>ve ne 7ait que passer dans le roman- sans peser 8n 7ace de 4me de argeton- 7emme égoPste->ve ( grande brune, aux cheveux noirs, aux *eux bleus ) Ypage 69Z \ en ant bien élevée et déchue4ui se con ormait # sa triste ortune ) Ypage %0Z \ mise simple!!! grandeur naturelle costumed’ouvrière ) Ypage 10&) est la 7emme angélique ( la sainte créature ) - pages 55- 106- &1")- par7aite(pages 539L5"0) arangon des s$urs- elle a d’a ord pour 2ucien une adoration et une sollicitudeaveugle : il entre dans le sentiment d’une soeur pour son rère un plaisir immense d’-tre traitée sans

a on Ypage %1Z- puis elle se mé7ie de sa présomption- les illusions perdues étant aussi cellesqu’elle avait sur lui (pages "%1- "%"- "90- 501- 50%) ompagne dévouée- toute gr<ce et toutdévouement (page 50&)- elle soutient .avid dans ses rec!erc!es (page "%%)- mais il lui reproc!e del’avoir habitué # se croire grand ) (page103) .evenue c!e7 d’entreprise (pages "5" et suivantes-

"6%- "99- 60%)- elle ne partage pas son am ition (pages "9#- 51&- 611- 6&#) 'e7uge de toutes lesvertus- dotée la 7ois de eauté et de =ugement- elle est la 7emme idéale telle que la vo ait alAac8lle est 4me DansSa (dont le prénom était d’ailleurs >ve) idéalisée par l’éloignement

ar rapport 4me de argeton et >ve- la petite oralie- qui nous émeut tant- venait d’un autre 7ilonde la création alAacienne : danseuse de l’Mpéra- elle appartenait- comme 8st!er Go secS (un desprincipaux personnages de ?’&plendeurs et misères des courtisanes’’ ) la classe des actrices et descourtisanes qui étaient peutLêtre- au temps de alAac- les seules 7emmes li res 8lle a été conNuedHune mani re conventionnelle :

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L elle est =uive comme 8st!er- et alAac lui donne ainsi un certain c!arme exotique (qui 7ait contrasteavec celui de la s lp!ide romantique) RL elle est naPve (sa 7raBc!eur de sentiment- page "1#)- e77acée devant son amant (pages 3"#- "0"-"0%- "33- "35- "3#- "%&)- victime de son am ition (pages "&"L"&5) : 2ucien est son destin RL douce et tendre (page 3#5) mais aussi sensuelle (pages &#"L&#5)- elle est unie 2ucien par unamour la 7ois spirituel et sensuel (page 30&)- l’amour vrai des courtisanes (pages &%3- 319- 3&1- leur

onté- page 3"6) 2’amour est sa vie (page &%3)- et aussi sa rédemption (page 30&) : le rac!at par l’amour était un des t! mes romantiques qui tenaient le plus au coeur du romancier- et- si la mortc!rétienne de oralie (page "39) n’est pas tout 7ait étonnante- il entre cependant une onne partd’idéalisation romantique

omme 2ucien est l’antit! se de .avid- oralie a son repoussoir dans le personnage de l’! pocriteVlorine (pages &6%- "&")- qui use de toutes les ressources du ca otinage- aussi ien sur les planc!esque dans ses aventures sentimentales (pages 315- "10)

.ans ce roman d’initiation- qui est celle de 2ucien- on le voit soumis di7érentes in7luences ,ttiré vers 2ousteau par son a77inité de caract re avec lui- il n’en a aucune avec d’,rt!eA (pages 199-&"1- &63- &%"- &%5- 3"5- 366- 36# R pourtant pages &00L&01- &"0)- qui est son bon ange ) (page"&&)- sa conscience (page "&3)- en qui- pourtant- il pourrait trouver un mod le de virilité dans sonidéal que traduit le d namisme- l’ardeur- de son nom même Feune !omme lHesprit droit- l’<me

tendre (page &0")- lHimagination vive- il sHimpose par :L ses qualités de créateur génial mais sage- travailleur ac!arné mais capa le de longévité et derésistance aux désirs (c’est le seul personnage d’écrivain oK alAac ait esquissé sa propreidéalisation) R c’est un romancier de génie (page &0%) du moins- montreLtLil qu’il a la possi ilité de devenir lorsque- critiquant ?’L’archer de Charles IX’’ - il lance une proclamation en 7aveur d’un nouveauroman (pages &0"L&05) R alAac 7ut donc son propre censeur travers les critiques que prononced’,rt!eA RL l’am ition de ses rec!erc!es p!ilosop!iques (page &05) qui sont celles mêmes que alAacpoursuivait vers 1#&0- et qui sont vastes comme celles de eaucoup de =eunes gens de ?’La comédiehumaine’’ dans lesquels il se reconnaissait RL sa par7aite pro ité intellectuelle (pages &1&L&13) qui n’admet aucune compromission- son intégritun peu sév re (la lettre sur 2ucien- pages 31&- "%1L"%") /a générosité un peu !autaine n’est pas

sans émouvoir au moment (page "&3) oK- apr s avoir corrigé ?’L’archer de Charles IX’’ (page &&%)- ilcorrige l’article écrit par 2ucien contre son propre ouvrageL son A le d’apEtre qui s’empare du coeur des gens R4ais- d’une 7aNon générale- son rigorisme moral- digne dHadmiration- ne le rend pas s mpat!ique(page "&3)

L 2ousteau : /on nom- qui 7ait penser loustic ) - sugg re lég reté- sournoiserie- glissade-! pocrisie ;l se vante de parler de livres qu’il n’a pas lus Mn ne peut lui reproc!er l’aide quHil apporte

2ucien quand celuiLci tente de dé uter aris- mais il est son mauvais ange ( comparer avec le2orenAaccio de 4usset- page 1##)- son atal introducteur dans le monde littéraire ) (page "36)

omment 2ucien- qui n’a pourtant- son arrivée aris- que de no les am itions- peutLil être attirépar 2ousteau_ Hest sans doute quHils ont en commun la même 7ai lesse de caract re Mn devine un

paresseux (page "10)- mais un paresseux dépourvu de gr<ce /a camaraderie (pages 31"- 316- 319)est un peu 7acile + travers sa longue con7idence sur les =oies et les dé oires de la pro7ession =ournalistique (pages &3"L&3#)- on découvre une lessure pro7onde : lui aussi est une victime de lasociété et le c!antage nHest pour lui quHun mo en de prendre sa revanc!e sur elle 4ais il a été tropcorrompu : il est devenu c nique- comme il le marque par ses plaisanteries (page &#&)- sa noirep!ilosop!ie : La conscience, mon cher, est un de ces bDtons 4ue chacun prend pour battre sonvoisin, et dont il ne se sert +amais pour lui /’il présente le gou77re du =ournalisme comme une7atalité- il n’a pas vraiment l’intention d’en détourner 2ucien ;l lui en 7ait miroiter les avantages (pages&%"L&%6)- car il a c!eA lui le désir secret de le voir se dégrader comme luiLmême ;l évoque lpossi ilité dH éc!apper par le succ s- mais avec une note 7inale de scepticisme (page &%5) ,u

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contraire de .’,rt!eA (qui le dé7init- pages "%&L"%3)- il dé7end la littérature du ]Q;;;e si cle (page335) @uand il croit voir en 2ucien un rival dangereux (page &9")- il n’!ésite pas manoeuvrer contrelui pour riser sa carri re ette mesquinerie =alouse n’est que la réaction d’un médiocre- d’un maBtreLc!anteur (pages 393L39")- qui craint de devenir un raté2ousteau doit eaucoup Fules /andeau- mari ép!ém re de George /and et ép!ém re secrétaire de

alAac 4ais certaines circonstances de sa iograp!ie imaginaire sont empruntées la vie de FulesFanin- le critique dramatique du ?’>ournal des débats’’

L arlos Derrera : 2’entrepreneur in7atiga le que 7ut alAac- le dé iteur insolva le qui menait pourtantgrande vie et s’en7onNait de plus en plus dans la truanderie- éprouvait une attirance certaine pour lescriminels 8t il a mis eaucoup de luiLmême dans le personnage de ce m stérieux a é (pages 5#5L5#6) qui est inquiétant par sa p! sionomie (deux portraits di77érents : pages 5#5 et 600L601)- sesgestes et ses paroles qui- par leur !a ileté cauteleuse- rappellent ceux de Cartu77e et qui ont même dumagnétisme (page 600) 2’intérêt quHil montre au nom de 'astignac (pge 590) permet de relier ?’Illusions perdues’’ au ?’$ère 9oriot’’ et- surtout- prépare le lecteur découvrir sa vérita le identité :cHest Qautrin 4ais de simple !éros dHaventures quHil était dans ?’Le père 9oriot’’ - il prend ici unegrandeur 7antastique /e laissant aller la logique de l’imagination- le romancier crée l’! postasedémoniaque de son aspiration la puissance /a prétention- >e connais tout $aris ), le con7irme- eton en constatera la vérité dans ?’&plendeurs et misères des courtisanes’’ 2e lecteur n’a ientEt plus

de doute sur son identité sans que le romancier la lui ait directement révélée- et il a lHimpression dedécouvrir luiLmême la clé du m st re alAac aime le t! me de la liaison de la puissance et du secret;l 7aut- la lumi re de ces indices : le chasseur ) (page 5#5)- l’allusion au triste dieu de l’h*men-sa sorte de séduction - son empressement naturel ) (page 5#6)- sa 7latterie : le diamant ignore savaleur ) (page 5#%)- son intention de le 7aire son avori ) (page 5##)- l’allusion la puissance duvice ) (page 5#9)- les mots : a ectueux ) (page 590)- co4uet, caressant, pres4ue chat ) (601)- +e vous achèterai (page 591)- le mobile de son apparente charité ) (pages 595- 601)- son aveu-nous obéissons tous # un vice ) (page 59%)- l’amitié d’homme # homme ) (page 60&)- sonbaiser au ront ) (page 605)- comprendre que l’intérêt qu’il porte 2ucien est celui d’un !omosexuel

/es derni res paroles (pages 599L600) sont démoniaques et ont aussi une valeur prop!étique alAac7ait de sa rencontre avec 'u empré une sorte de tentation dans le désert oK- rusquement- lui ( le

!rist)- qui a dé= été soumis de la part des =ournalistes parisiens (page 3"%)- domine tout lHunivers

!umain auquel il a été mêlé =usqueLl Hest /atan luiLmême qui lui apparaBt 4algré le contrastequ’o77re arlos Derrera avec les autres personnages- sa présence ne nuit pas au réalisme du romanette nouvelle incarnation de Qautrin a été inspirée alAac par la lecture des ?’1émoires de Kidoc4’’

,vec 2ousteau- Qautrin s’oppose aux 7igures angéliques de .avid et de dH,rt!eA- car alAac- levisionnaire développe- dans ?’Illusions perdues’’ - de vérita les allégories du ien et du 4al

.avid : omme il a contraste entre le couple 2ucienL2ouise et le couple .avidL>ve- un contrasteest produit par l’opposition de ces deux caractères et de ces deux igures (page 3")- celle de .avid etcelle de 2ucien ar opposition l’agilité de celuiLci- .avid poss de un p! sique puissant : c’est un

bVu ) (pages 36- "5&)- un J &ilène lourdement appu*é sur lui8m-me ) (page 3") qui a les pieds plats du elche et l’encolure de son père le pressier ) (page 6%) alAac lui a donné des traits de sonpropre p! sique (page 3")- mais son portrait est surtout construit dHapr s le caract re quHil lui a

dHa ord prêté ;l incarne en lui sa virilité pour l’opposer la 7éminité de 2ucien ;l est modeste (letortures de cette modestie ) - page %6)- mais il lui manque la noblesse des manières ) (page 6%);l lui a donné une belle igure de penseur ) (pages "6%- "9")- l’a doté de cette haute intelligence4ui met l’homme de plain8pied avec toutes les sommités ) (page 31)- de la roide raison ) (page 6");l en a 7ait un inventeur qui est vu par 2ucien J comme un Cuvier utur ) (page 65) 2’allusion page"9% indique que alAac l’a imaginé sur le mod le de ernard aliss (1510L1590)- un des créateursde la céramique en Vrance qui sacri7ia- par passion pour la science- tout son ien ses travaux

omme son illustre prédécesseur- il néglige la vie quotidienne pour se consacrer avec passion sesdécouvertes de papetier .’autres inventeurs sont aussi évoqués ("%%) ;l se place dans la lignée deso stinés c!erc!eurs alAaciens (étant comme $rométhée dévoré par un vautour Ypage &15Z)

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ependant- 7ace de ce monstre dévoré par le démon du savoir qu’est alt!aAar labs- .avid aseulement la volonté tenace du c!erc!eur qui poursuit mét!odiquement ses essais dans un domaineoK il a dé= acquis de lHexpérience- qui consume ses +ours et ses nuits # chercher une occasion de

ortune ) (page 10%)- qui est sur la voie d’une découverte lucrative ) (page 10%) 4ais .avid est unernard aliss ressuscité dans un si cle oK la puissance de lHargent domine et exploite les activités

de lHesprit 8t il reconnaBt : &i +e suis capable de découvrir une mine d’or, +e suis singulièrement inhabile # l’exploiter ) (page 10%) ;nventeur- il est soumis des o ligations diverses (pages "5"-5&9)- éprouve des angoisses (pages 611L615) U’a ant d’intérêt que pour son invention (pages 615-6&3L6&")- il se montre incapa le d’en tirer le 7ruit (annoncé depuis la page 10%)- car il méprise lecommerce (page 61&) ,pparaBt ainsi une inadéquation entre la ratique et la C!éorie (page 616);ncapa le d’apprécier le danger (page 51&)- il éc!oue- lui aussi- mais par la 7aute dHautrui : il se !eurte

une mal!onnête coalition dHintérêts qui le 7rustre des éné7ices de sa découverte alAac pensaitn’avoir pas épuisé toute la signi7ication tragique du destin de .avid : il se reproc!ait d’avoir négligé lamélancolie pro7onde de cette vie qui a outit un éc!ec/’il est le bon 0avid - ce modèle des ils ), il a avec son p re- ce modèle des pèresconservateurs ) (page 119)- un con7lit (page &3)- qui est aussi un con7lit de générations- le con7litentre les en7ants et les p res avares (il est avare Ypage 116Z- ruine son 7ils Ypage &#Z- s’oppose sonmariage Ypage 11%Z)- comme est avare 4 de U grepelisse avec sa 7ille : page "" L la lutte 4ui allait éclater entre son avarice et l’esprit indépendant de sa ille inoccupée Ypage "5Z) ’est aussi le

con7lit entre les p res ignorants (il est !ostile l’éducation Ypages 116- 11%Z- .avid connaBt la plushorrible des humiliations, celle 4ue cause l’abaissement d’un père ) Ypage &5Z) et les 7ils instruits(pages 510- 5&0L5&5) qui est aussi celui entre le p re /orel et Fulien;l est aussi le modèle des soupirants ) - travers lequel alAac satis7it son goOt conventionnel del’amour sous les tonnelles et au clair de lune ;l ressent pour >ve une sourde et simple passion Y Z# l’allemande, sans mani estations bru*antes ni déclarations empressées Y Z L’amour d’un savant habitué # la solitude et 4ui agrandit encore les sentiments en s’en exagérant les di icultés ) (page%0) 8ncore alAac aLtLil esoin de préciser com ien- d s avant les 7ianNailles- les muettes délices )(page %1) de cet amour di77éraient des passions tumultueuses : @t, si l’amour dure ici, c’est sous +ene sais 4uelle cendre ;l lui propose le mariage par amour pour Lucien : tout s’aplanirait ous lui arrangerions ainsi une vie sans soucis, une vie indépendante ) (page 105) 2eurs propos amoureuxsont asseA 7ades : Kous -tes un ange et +e suis un homme ) (page 106) 4ais leur couple est une

extraordinaire exception dans une oeuvre oK l’amour con=ugal est la 7orme d’amour la plus maltraitée2’auteur approuve >ve d’avoir o tenu de .avid qu’il a dique la terri le vocation des inventeurs et.avid d’avoir renoncé la gloire R mais leur on!eur quotidien dans un amour sans !istoire a été leprix du renoncement une passion vitale;l est encore le mod le des amis ( son anatisme pour Lucien ) Ypages %1 \ %"Z \ le grave et observateur 0avid complice du dévouement ) d’>ve l’égard de 2ucien Ypage 1&"Z mais pourtant salucidité son égard Ypages 10"- "96- 5&5- 566Z) : 0ans le désir d’éprouver son rère, 0avid le mit 4uel4ue ois entre les +oies patriarcales de la amille et les plaisirs du grand monde ) (page 1&") ;l luiest totalement dévoué non sans être un tuteur inquiet (pages %" L %5 \ les in4uiétudes 4ue lui causela marche actuelle de Lucien Ypage 103Z L ses craintes et ses admonestations Ypage 1"5Z L ses

horribles pressentiments sur les destinées de Lucien # $aris ) Ypage 1"6Z)

2ucien et lui sont deux poètes ) ( tous deux étaient arrivés # la poésie par une pente di érente )Ypage 31)- tous deux victimes de la société- d’oK les similitudes des destinées ) (page 31) des lesrapproc!ent

2ucien : ;l a le rEle essentiel dans ?’Illusions perdues’’ et tout s’ordonne autour de lui + travers 2ucien-on lHa vu- alAac se rêve eau et séduisant 4ais il 7ustige surtout les dé7auts qu’il se connaissait etquHil lui 7allait sans cesse réprimer pour pouvoir triomp!er de la t<c!e impérieuse quHil sHétait donnée8n7in- par lui- cHest la mélancolie romantique qu’il veut dé7inir et com attre la 7ois

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1L 2ucien est un eau =eune !omme : ;l a- comme tous les en ants de l(amour )- !érité de J lamerveilleuse beauté ) de sa m re (page 30) /on premier portrait (pages 3"L35) est donné dans unvoca ulaire l rique- tendant même au dit! ram e- et alAac revient sans cesse sur son éloge : Le

poète était dé+# la poésie ) (page 56) L Il était si séduisant = ses manières étaient si cDlines = sonimpatience et ses désirs, il les exprimait si gracieusement =il avait tou+ours gagné sa cause avant d’avoir parlé! Ce atal privilège perd plus de +eunes gens 4u’il n’en sauve! :abitués aux prévenances4u’inspire une +olie +eunesse, heureux de cette égoMste protection 4ue le 1onde accorde # un -tre 4ui lui plaEt, comme il ait l’aum ne au mendiant 4ui réveille un sentiment et lui donne une émotion,beaucoup de ces grands en ants +ouissent de cette aveur au lieu de l’exploiter! <rompés sur le senset le mobile des relations sociales, ils croient tou+ours rencontrer de décevants sourires ; mais ilsarrivent nus, chauves, dépouillés, sans valeur ni ortune, au moment oA, comme de vieilles co4uetteset de vieux haillons, le 1onde les laisse # la porte d’un salon et au coin d’une borne ) (page 1&") L

l’excessive beauté de Lucien ) (page 139) L il est de ces hommes 4ui unissent les grDces del’en ance # la orce du talent ) (page 1"%) L pages 161- 16#- 1#0- 1#1- &"0- &5&- &5#- &61- &65- &&%3- &#0- &93- &9"- &9#- 301- 30&- 303- 3&1- 330- 33&- 3"6- 3"%- 363- 36#- 3%3- 3%"- 3%6- 3%3#1- "0%- "13- "1"- "16- "&#- ""%- "50- 5%0L5%1- 5%&- 5%5- 5#%- 5#9- 596- 59%- 601- 60") ;l squ’il n’ait pas asseA de mots pour décrire une eauté pareille Cous ceux qui approc!ent 2ucien sontpleins d’admiration devant cette per7ection de visage- de gr<ce et d’allure ependant- le portrait despages 5%0L5%1 est teinté d’ironie

ette eauté rapproc!e 2ucien de la 7emme (sa peau a la blancheur veloutée des emmes ) L onest tenté de le prendre pour une +eune ille déguisée ) (page 35) L le romancier t pologue note qu’ila les hanches con ormées comme celles d’une emme ) (page 35) L il a une tournure molle,

pres4ue débile, pleine de grDces éminines (page 35) L il commande en emme 4ui se sait aimée )(page 36) alAac décrit cette eauté avec un 7rémissement 7éminin- le personnage étant sans doutel’image la plus précise qu’il nous ait laissée de sa tentation 7éminine- lui dont le p! sique était lourd-disgracieux 2ucien poss de la lég reté- la souplesse- la gr<ce séduisante que l’écrivain aurait aiméavoir4ais cette eauté sera aussi la cause du mal!eur de 2ucien parce qu’il prendra trop l’!a itude decompter uniquement sur elle : Les +eunes imaginations sont si naturellement complices de ceslouanges et de ces idées, tout s’empresse tant # servir un +eune homme beau, plein d’avenir, 4u’il aut

plus d’une le on amère et roide pour dissiper de tels prestiges! ) (page 1&0) /on destin sera

déterminé aussi par la 7ragilité de sa constitution (page "3%) comme- en 7onction de la s m oliquealAacienne- par le 7ait qu’il est lond- tandis que 'astignac- son antit! se- réussit parce qu’il est runJ

& L 2ucien est un être 7ai le- rêveur et =ouisseur (pages "31- ""#- "%&- "%6) : ;l acquiert les vices del’en ant de amilleY`Z cet égoMsme 4ui dévore le noble (page %5) \ Il est de nature # aimer lesrécoltes sans le travail ) (page 103) \ Il a une si grande horreur des privations de la misère ) (page10") .avid se mé7ie de la uneste mobilité de caractère 4ui pouvait tout aussi bien +eter Luciendans une mauvaise comme dans une bonne voie ) (page 1"5) 2a pensée du mariage de sa s$ur auquel- partant pour aris- il ne sera pas est le dernier soupir de l’ en ant noble et pur ) (page 1"1)-

maudissant sa amille, 0avid et sa soeur - trouvant mille raisons péremptoires # sa uite, car il n’* arien de +ésuite comme un désir ) (page 1"&) e =ésuitisme- il en 7ait preuve quand il essaie de se

=usti7ier aupr s de .avid : 7 4uoi servirait notre hauteur de pensée, si elle ne nous permettait pas deaire abstraction des petites cérémonies dans les4uelles les lois entortillent les sentimentsH ) (page1"") J Il voulut se tuer, et son désespoir ut si vrai, si pro ond ) (page 1"&)- mais- vite- il ne se soucieplus de sa 7amille (page 1"&) et a surtout des soucis de gardeLro e (page 1"3)2a propension la rêverie caractérise le po te- mais son exc s c!eA 2ucien 7ait de lui un être mou(page 16#) qui n’a qu’un courage d’épiderme ) (page "16) ;l est inconstant ( il allait du mal aubien, du bien au mal avec une égale acilité ) (page 6#)- sans volonté (pages 103- 35%- 3%9 Yil ne saitpas prendre parti pour 4me de argetonZ- 3#1 Yil pense 4lle des Couc!es et renonce elleZ- sanssuite dans les idées et cette inconséquence (page "&0 : se disant alternativement oui = [non = )-cette inconstance (pages 6# Ymo ilité de son caract reZ- 11"L115- 1%3- &"0- 311- 3#3 Yil passe du dési

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de la gloire littéraire celui de la gloire politiqueZ- 6&0) qui sont encore accrues par l’e77ervescence(pages 1"&- 1#1- &60- 33"- 3"#- 35#- "&") que lui donne son caractère gascon ) (page 35)- son

esprit méridional 4ui parcourait si acilement le clavier des sentiments ) (page &1#) car alAac tintcompte- dans une certaine mesure- du climat pour expliquer la ps c!ologie de son personnage-suivant en cela une idée de 4ontesquieu : .avid ne man4uait point de la persistance des hommesdu ord ) (page 36) 2ucien a tou=ours esoin d’un tuteur et il le reconnaBt luiLmême (>e ne puisac4uérir de valeur 4ue par un mariage avec une volonté orte Ypage 5#&Z) : d’a ord- 4me de

argeton qui est l’ arbitre de ses destinées ) (pages 119- 13# Y elle saura mieux 4ue nous comment +e dois me conduire dans les circonstances actuelles ) Z- 1#5)- .avid (pages 1"5- &1") et >ve (pages190- 5"5)- du !<telet (page 1#0)- d’,rt!eA (pages &05L&06)- le énacle (pages &13- "05L"06)-2ousteau (pages &3&- 33"L336)- les =ournalistes (pages &95- &99)- oralie (pages 301- 306L30#)4erlin (page 309)- londet (page 351)- 4me d’8spard (pages 3%&L3%5)- 4artainville (page "&&)- Vinot(page "&5)- des 2upeaulx (page "30)- arlos Derrera ;l aurait pu su ir l’in7luence et suivre l’exemplede .avid- comme- plus tard- de .’,rt!eA- mais sa 7ai lesse de caract re se =oint l’ardeur de sonam ition : il est trop impatient- et trop inconstant;l prend ses remords pour des absolutions ) .evant les di77icultés- il pense vite c!oisir un parti extr-me ) - c’estL Ldire le suicide :L atigué de boire # la grossière coupe de la misère, il était sur le point de prendre un de ces partisextr-mes aux4uels on se décide # vingt ans (page 31) R

L quand il doit renoncer assister au mariage de sa soeur pour gagner aris avec 4me de argeton-Il voulut se tuer, et son désespoir ut si vrai, si pro ond ) (page 1"&) RL (page "&%) RL (page ""3) RL (page 5#&)

e suicide- il le réalisera dans ?’&plendeurs et misères des courtisanes’’ .ans ses amours comme dans ses am itions- il c!ange souvent de ut

alAac le rend amoureux de 4me de argeton avec cette conviction- puisée c!eA FeanLFacques'ousseau et c!eA les premiers romantiques- que l’amour est plus 7ort que les pré=ugés sociaux (page3#) 2ucien montre cette indé inissable pudeur attachée aux premiers sentiments et 4ui dé end au

+eune homme d’étaler ses grandeurs tant il aime # voir apprécier son Dme dans son incognito! ) (page6") 4ais cet amour est suscité aussi par la vanité : aMs ut aimée comme tout +eune homme aime

la première emme 4ui le latteY Z elle l’aimait plus 4u’elle ne cro*ait pouvoir aimer après l’a reux malheur 4ui lui était advenu ) (page 5#) \ Lucien eut donc toutes les terreurs, les espoirs et lesdésespérances 4ui martèlent le premier amour ) (page 5#) 2ucien exerNant le sot métier desoupirant (page 1&#) est ensuite animé son égard d’intentions conquérantes compara les cellesde Fulien /orel l’égard de 4me de 'ênal (pages 1&#L1&9) car alAac avait lu ?’Le rouge et le noir’’!4ais- sous l’éclairage parisien (pages 156L15%)- la reine d’,ngoulême n’en su it pas moins vite ses

eux une métamorp!ose oK il lui voit plus de dé7auts qu’elle nHen a (page 165) + cet amour succ devite la !aine et le désir de vengeance (pages &#1- &91)2ucien lui pré7 re oralie avant dHavoir une derni re 7ois regretté un passé quHil em ellit alors (pag&%#) alAac lui c!erc!e des excuses (page &9")- mais insiste aussi sur les avertissements qu’il areNus et dont il n’a pas tenu compte (pages &99L300- 309) lus tard- au moment de quitter le

=ournalisme pour lHaristocratie (page 3%3)- il 7ait la même comparaison entre oralie et la comtesse de

4ontcornet- et il se montre aussi versatileHest que sa mollesse 7ait de lui un 7ade =ouisseur (pages 300- 3&0- 36")- uniquement passi7 etp<tissant /éduit un moment par la rigueur des mem res du énacle (pages &56L&5%)- il pré7 re vitela voie du succ s 7acile et rapide (l’!ésitation entre le énacle et 2ousteau Ypage &63Z- le c!oix Ypages&99L300- 30%- 311- 355- 36"- 36#Z) et est vite corrompu (le luxe de la c!am re de oralie- pages 305-36"- 3%0) : sa vénalité- sa complaisance- le cEté catin ) dont l’artiste ( en croire alAac) n’est

=amais exempt ,ussi la ré7lexion que 7ait d’,rt!eA (page "0%) ne correspondLelle dé= plus lHétadHesprit de 2ucien : il est dé= trop perverti pour pouvoir se dévouer et attac!er quelque importance l’estime des autres ;l est capa le alors de =ouer une a =ecte comédie (page "&%) qui contraste avec la7ranc!ise naPve dont il 7it preuve au moment de ses premiers contacts avec le monde ) ,ussi

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.aniel dH,rt!eA peutLil le =uger avec !auteur et pitié dans sa lettre >ve (pages "%1L"%") 2a même!a ileté acquise dans la 7réquentation corruptrice des ! pocrites arisiens lui permet de rencontrer denouveau 4me du !<telet ,ngoulême (page 5%&- le comédien Ypage 5%3Z) et de lui tenir dHa orddes propos c!oquants- qui ne peuvent que la lesser- mais qui 7ouettent son amourLpropre- puis de lui

=ouer la comédie des regretsHest par la même 7ai lesse et la même versatilité que- dans le dernier épisode- il accorde tr s vite sa

con7iance un personnage inconnu- ce qui satis7ait le esoin 7éminin (selon alAac) qui est en luid’ -tre soumis, roulé par une passion impérieuse ) - et ne plus penser du tout au suicide (page 595)dont il parlait pourtant avec tant de complaisance- un instant auparavant- et que alAac lui avait- avecironie- 7ait organiser avec eaucoup de romantisme (page 5#") 4ais 2ucien c de surtout- en parlantainsi de soi- la vanité qui est son principal dé7aut

3L 2ucien est vaniteux : Vils d’une aristocrate qui a su i une déc!éance (page 30)- =eune po te deprovince ( les vanités de ce poète caressées par cette emme, par sa mère, par sa soeur et par 0avid Y Zses cro*ances ambitieuses ) Ypage 1&0Z)- il est ambitieux ) (page 1"&)- a des am itionslittéraires (page 1&3) rotégé par une grande dame dont les incitations ont avancé la corruption deson cVur ) (page 65)- son amour8propre a*ant grandi dans son boudoir (page 10")- il 7aisait dé=des calculs am itieux : il voulait con4uérir cette haute proie, son ambition se m-lant # son amour )(pages 65- %5)- il devait monter # l’assaut des grandeurs (6%) par les aveurs d’une emme (6#) R le

romancier suit le combat 4ue l’amour et l’intér-t se livraient dans son cVur ) (page 69) R 7ace auxaristocrates d’,ngoulême - êtes et méc!ants- il se +ure de dominer ce monde ) (page 99) : +edominerai ce monde orgueilleux, +’épouserai 1me de 2argeton ) R il rêvait d’éta*er son ambition del’intér-t 4ue lui porterait une puissante amille ) (page 113) R il se voit asse*ant son bonheur sur latombe de 1! de 2argeton ) (page 1&3) LCe coup avait envo*é tout d’abord Lucien au ond de l’eau ;mais il rappa du pied et revint # la sur ace! Comme le taureau pi4ué de mille lèches, il se releva

urieux! (99) LLoin de le décourager, la rage de l’ambitieux repoussé donnait # Lucien de nouvellesorces (10&) Lil se promettait de tout sacri ier pour demeurer dans la haute société (10&) L il habitait

un de ces r-ves d’or oA les +eunes gens, montés sur des si, ranchissent toutes les barrières ) 8 il sevoit dominant la &ociété ) (page 1") L il se montre in=uste l’égard d’>ve et de .avid : les gensd’avenir ne sont +amais compris par leurs amilles ) (page 113) \ page 11" L il s’identi iait # toutesles +ouissances d’une ortune dont l’usu ruit lui était livré ) (page 1&1) L il a la vanité d’un petit +eune

homme tout ier de se trouver dans un monde oA il ne cro*ait +amais pouvoir aller ) (page 1&1) L ildevient le grand homme d’3ngoul-me (page 1&5) \ pages 15&- 1%3- 1%6- 1%#- 1%9- &16- &1%- &3"0- "&5- "%&/a vanité 7ait de lui un arriviste naP7- eaucoup trop impatient- peu clairvo ant : elle l’empêc!e de serendre compte que personne- en de!ors peutLêtre de 4me de argeton- ne sHintéresse sa poésiepour elleLmême .’ailleurs- les invités de /ixte du !<telet (page 6&) ne sont pas quali7iés pour =uger de la qualité de ses oeuvres- pas plus quHaucun de ceux de 4me de argeton (page #9) qui ne sHensoucient qu’a7in d’ découvrir un élément de son aventure avec elle (pages 9&L93) alAac accentueencore les éléments du quiproquo tragiLcomique qui accroBt l’incompré!ension de 2ucien par les amisde 4me de argeton- a7in de montrer qu’il s’engage dans une mauvaise voie ;l veut riller par lapoésie aupr s de gens qui ne le comprennent pas et qui n’attac!ent d’importance qu’ l’aristocratiequHils lui re7usent =ustement : d’oK son malaise au milieu d’eux (page #9) 2ucien est désemparé

devant les aristocrates (pages 9%- 99) mais prêt aussi tout pour demeurer dans la haute société )(page 10&)- l’amour de 4me de argeton ne =ouant aucun rEle dans cette volonté (page 130) Hestau moment de partir aris sans assister au mariage de sa soeur (pages 1"1L1"&) qu’il est soumispour la premi re 7ois un c!oix décisi7 pour son avenir- et quHil nH!ésite gu re lus tard- il est piquau vi7 par lHincident de lHMpéra (page 16") oK 4me de argeton 7ait sem lant de ne pas le reconnaBtre;l est alors soumis la violente tentation de la ric!esse- du luxe- de l’am ition- et son 0e l’or # tout

prix = ) (page 1%9) a la même résonance que le 7 nous deux maintenant J de 'astignaccontemplant aris la 7in du ?’$ère 9oriot’’ /on am ition sera désillusionnée une premi re 7oisaupr s des li raires (page 19#) .ésormais- son arrivisme se voudra plus c nique ( "uels sont les

plus ortsH ) \page &&9Z) et plus assuré (>e triompherai Ypage &39Z)

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lus tard- dH,rt!eA et ses amis anal sent son caract re avec eaucoup de lucidité et détectent lavanité (pages &16L&1%) R mais leurs ré7lexions ne l’éclairent gu re sur luiLmême- pas plus quHil ne pentendre lHavertissement que contiennent les con7idences de 2ousteau (pages &35L&36) lors dupremier passage c!eA Vlicoteaux (pages &&%L&&#) es révélations apportent une autre désillusion(pages &%0L&%6) 2a soirée passée au t!é<tre (pages &%%L&%#) lui o77re plus précisément les dtentations- l’,rgent et le Qice- qui 7iniront par dominer son destin- et il se 7orge de onnes raisons pour sH a andonner (pages &%9L&#0- sa vanité page &#1) 2es gens du monde et les =ournalistes sont lesdeux dangers pour lui (page 35%) 4ais- mesure qu’il pén tre plus avant dans le monde- il ne secontente pas de savourer son succ s (page 363 : son apogée) : des am itions nouvelles s’éveillentou se réveillent en lui rodigieusement 7latté (pages 3"#- 356)- sa vanité (page 3#0) lui inspire ledésir d’ occuper $aris de soi ) (pages 355- 363) ;l a de nouveau des prétentions aristocrati4ues )(pages 3"%- 3%"- "0%- "16) ;l ne se rend pas compte du ridicule qu’il a les maintenir aupr s duduc de '!étoré- par exemple- qui est un aut!entique aristocrate du Vau ourg /aintLGermain (pages356- 35% : sa vanité est nettement dénoncée) ;l est prêt a andonner le =ournalisme- oK- pourtant- ilest devenu un dangereux polémiste- pour accéder une considération supérieure Hest alors que4me dH8spard c!erc!e se le concilier avec eaucoup dH!a ileté (page 3%&) en 7aisant miroiter lapossi ilité dHo tenir le nom de 'u empré et de pro7iter de l’occasion ouverte par la mort de 4 de

argeton /a =ouissance sous les 7latteries quHelle lui dé ite (page 3%") montre quHil est un =eune naPqui se laisse duper par les ruses dHune 7emme d’expérience et- surtout- un être in7atué de luiLmême

Hest- en e77et- un pi ge que lui tend 4me dH8spard (pages 3%"L3%5) et dans lequel le poussent lesconversations qu’il a avec les =eunes ro alistes (page 3%%)- les conseils innocents et désintéressés deoralie (pages 3%#L3%9) et ceux- per7ides- de du !<telet (pages 3#3L33") ;l se voit dé= au 7aBte d

la gloire (page 3#0)- mais le lecteur ne partage pas ses illusions 2e grand homme de province ) estdevenu maintenant un intrigant (page "0% : 1on a aire sera aite )) qui a pénétré dans la sociétéparisienne mais n’est pas encore capa le de se =ouer d’elle (pages 3#1L33&) : il a l’impression detriomp!er- mais le complot tramé contre lui exige quHil se compromette et s’engage dans la nouvellevoie avant dHêtre cruellement détrompé (page 3#6) Qictime de son désir naP7 dHano lissement- il nvoit pas le pi ge tendu qui consiste retourner tout le monde (page "10)- tous les partis- contre lui(page "31) ’est la c!ute rutale et cruelle : il se retrouve au même point quH son départ dans lemonde- de nouveau c!eA Vlicoteaux- et de nouveau avec 2ousteau (page "36) ,pparemment- la7ierté est éteinte (page "39) : il contemple alors aris avec la même désillusion que 'astignac (page

""&)- mais celuiLci trempait son énergie dans cette désillusion et était décidé conquérir une place-tandis que 2ucien est vaincu.e retour ,ngoulême- sa vanité nHétant pas annie pour autant (pages 53#L539)- il savoure encorelHapparent dit! ram e du =ournal sous lequel se cac!e en réalité une ironie per7ide (pages 5"3L5"") Raussi ne peutLil être sensi le aux arguments pleins de on sens de sa soeur (page 5"5) ;l tom ealors dans un autre pi ge- tendu par etitL laud l’instigation de 4me du !<telet qui veut lecontraindre quitter ,ngoulême 2Harticle- la sérénade- le anquet (page 55")- ne visent quH séduiresa vanité et sa présomption naPves (la lettre 2ousteau Ypages 55%L559Z) Hest par son souci de

riller que 2ucien provoque la perte de .avid (page 566) 2es !ommages d’,ngoulême- les attentionsde la pré7 te (pages 5%5L5%6) lui donnent de l’assurance (page 5%6)- mais son !a ileté- l encore-n’est pas la mesure de celle de ses adversaires (page 569) 2ucien est destiné tom er tou=oursdans les pi ges que lui tendent des gens pourtant moins intelligents que lui (page 5%5) : aussi estLil

tout 7ait désespéré d’avoir provoqué une catastrop!e (page 5#0)- mais- l encore- sa vanité enquelque sorte lHégare car il sHimagine en être le seul responsa le .ans son long examen deconscience (pages 5#0L5#&)- il voit en7in son dé7aut dominant : son excessive vanité ) qui lui a étérévélée par le contraste entre sa vie et celle qu’il a menée aris et celle de ses parents

,ngoulême ’est encore par vanité qu’il discute avec Derrera (page 60&);l a- de ce point de vue- un certain réalisme ps c!ologique c!eA alAac qui sem le- premi re vue-ne concevoir ses personnages que comme des t pes es aveux de 2ucien laissent transparaBtre le

=ugement de l’auteur : il lui laisse une grande part de responsa ilité car il n’a pas su se raccroc!er auxdi77érents ons exemples qui lui ont été donnés : celui de d’,rt!eA aris- celui d’>ve et de .avid

,ngoulême 4ais il était surtout dominé par une 7atalité laquelle il ne pouvait éc!apper

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/on désir d’élévation lui donne une vigueur toute alAacienne et qui le rapproc!e aussi de Fulien/orel- tous les deux étant d’ailleurs inspirés par l’exemple de apoléon- si atal au XIXe siècle par les prétentions 4u’il inspire # tant de gens médiocres ) (page 6#) ette idée de conquérir la société etde régner sur elle- alAac la médita pour luiLmême d s sa vingti me année ;l l’a incarnée dans'astignac surtout et dans toute une série d’am itieux dont 2ucien de 'u empré

" L 2ucien est dominé par une 7atalité (curieusement indiquée par l’évêque- page 9%- tandis que lemal!eur est annoncé page 1&") : l’instinct du romancier et son sens du drame le conduisent lacatastrop!e alAac l’entraBne vers lHéc!ec qu’il a luiLmême tant de 7ois redouté et il 7ait de lui- danune perspective tr s romantique- lHimage t pe de ;’individu vaincu par la société 2ucien apparaBt alorscomme un !éros tragique 8n e77et- derri re ses traits- on sent la présence du destin- et il en est la7ois lHinstrument et la victime Hest dHa ord la destinée de son p re qui a in7lué sur sa personnalitél’am ition a7ouée du c!imiste qu’il était (une lucrative découverte # la recherche de la4uelle il avait consumé plusieurs années d’études scienti i4ues ) Ypage &9Z R il avait parlé de réduire de moitié le

prix du sucre par l’emploi d’un nouvel agent chimi4ue et de diminuer d’autant le prix du papier entirant de l’3méri4ue certaines matières végétales analogues # celles dont se servent les Chinois et 4ui coûtaient peu ) Ypage 3&Z)- du c!erc!eur qui possédait dé= cettesorte d’intuition particulière aux hommes de talent ) (page 11&) s’est exacer ée c!eA le 7ils ( l’espérance de destinées brillantes )Ypage 30Z) alAac tient compte de lH!érédité- dans une mesure moindre- cependant- que Vlau ert et

surtout ^ola 2ucien est avant tout soumis une logique interne laquelle il ne peut se soustrairealAac l’a placé sous le signe de la mélancolie- du désespoir romantique la Xert!er et la 'ené ;lest donc constamment soumis- comme on l’a vu- la tentation du suicide ;l est amené ces états dedésespoir par tout un enc!aBnement de malc!ances :L le mécanisme des =alousies qui doivent irrémédia lement le perdre car- a ant tra!i les amis quHilavait dans un camp sans en avoir trouvé dans l’autre oK l’on ne lui 7ait pas encore con7iance- il est enétat dHin7ériorité (pages "1&L"13) RL la ruse de Vinot dont 2ucien peut dHautant moins percer la manoeuvre puisquHil le voit approuver etmême louer son changement de ront ) (pages "1%L"1#) RL la coPncidence du livre de dH,rt!eA échiner ) et de la pi ce oK =oue oralie et quHil 7aut dé7endre(pages "&1L"&&) RL lHéc!ec de oralie dont il porte la responsa ilité et qui va précipiter sa propre c!ute (pages "0&L"03-

"&5) RL le re7us de pu lication de .auriat (page "&6) RL en7in- le pi ge tendu par lHaristocratie et qui se re7erme sur lui (page "30)2ucien a tout le monde contre lui- et le lecteur ne peut même pas avoir pitié de lui- puisque cHest savanité et sa 7ai lesse qui lHont mené l 2es mal!eurs qui s’a attent sur lui apparaissent moins commede cruelles in=ustices provoquées par le sort et par les !ommes que comme de =ustes expiations deses 7autes (pages "3%L"3#) 4ais cHest surtout ,ngoulême qu’il se voit dominé par une 7atalité dont-selon un t! me c!er aux romantiques- il se croit l’instrument impuissant Mn peut d s lors pressentir pour lui un destin mal!eureux parce que son caract re ne peut ériger de dé7enses contre une telle7atalité et dHautant moins qu’il se voit maintenant encouragé dans ses tendances par arlos Derrera-alias Qautrin- qui le m nera la catastrop!e dans ?’&plendeurs et misères des courtisanes’’ Hest le!éros 7atal du romantisme o sédé par l’éc!éance dHun suicide 7inal

,uLdel de l’étude des personnages- alAac prouve encore sa perspicacité de ps c!ologue par une7oule de notations- d’ap!orismes- de ré7lexions de valeur générale- car il continua- dans ?’Illusions

perdues’’ - une anal se des sentiments qu’il avait inaugurée avec la ?’$h*siologie du mariage’’:L la tendance 4ui porte l’homme # tout rapporter # lui ) (page %5) RL &i la +eunesse, 4ui n’a pas encore ailli, est sans indulgence pour les autes des autres, elle leur

pr-te aussi ses magni i4ues cro*ances! Il aut en e et avoir bien expérimenté la vie avant dereconnaEtre 4ue, suivant un beau mot de ?aphaTl, comprendre c’est égaler! ) (page %6) R

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L Lucien avait dé+# commencé son apprentissage des petites lDchetés par les4uelles l’amant d’uneemme mariée achète son bonheur, et 4ui donnent aux emmes la mesure de ce 4u’elles peuvent

exiger ) (page %%) RL il ne sait pas encore distinguer le silence 4ue garde la passion vraie du langage protecteur 4ue lui méritent sa beauté, sa +eunesse et son talent = ) (page 1&&) RL Les emmes seraient trop # plaindre si elles étaient coupables de tous les désirs 4u’elles nousinspirent (page 1&&) RL + une 7emme <gée- J l’amour d’un +eune homme o re tant de séductions = Fn redevient +euneauprès de lui, l’on se ait +eune ille, on en prend les scrupules, les manières, et l’on ne songe pas auridicule! ) (page 1&&) RL Il * a, en e et, des passions 4ui s’embar4uent mal ou bien, comme on voudra! 0eux personnes se

+ettent dans la tacti4ue du sentiment, parlent au lieu d’agir, et se battent en plein champ au lieu deaire un siège! @lles se blasent ainsi souvent d’elles8m-mes en atiguant leurs désirs dans le vide!

0eux amants se donnent alors le temps de ré léchir, de se +uger! &ouvent des passions 4ui étaient entrées en campagne, enseignes déplo*ées, pimpantes, avec une ardeur # tout renverser, inissent alors par rentrer che6 elles sans victoire, honteuses, désarmées, sottes de leur vain bruit! Ces

atalités sont par ois explicables par les timidités de la +eunesse et par les temporisations aux4uellesse plaisent les emmes 4ui débutent, car ces sortes de tromperies mutuelles n’arrivent ni aux ats 4ui connaissent la prati4ue, ni aux co4uettes habituées aux manèges de la passion 3u début de la

passion, les obstacles e raient les gens inexpérimentés! ) (pages 1&5L1&6)L Il existe che6 certaines emmes une horreur des partis pris 4ui ait honneur # leur délicatesse,elles aiment # céder # leur entraEnement, et non # des conventions! 9énéralement, personne ne veut d’un plaisir imposé (page 1&9)L .n homme doit bien étudier une emme avant de lui laisser voir ses émotions et ses penséescomme elles se produisent! .ne maEtresse aussi tendre 4ue grande sourit aux en antillages et lescomprend ; mais pour peu 4u’elle ait de la vanité, elle ne pardonne pas # son amant de s’-tre montréen ant, vain ou petit! 2eaucoup de emmes portent une telle exagération dans leur culte 4u’ellesveulent trouver un dieu dans leur idole ; tandis 4ue celles 4ui aiment un homme pour lui8m-me avant de l’aimer pour elles, adorent ses petitesses autant 4ue ses grandeurs (pages 1"%)Mn pourrait encore a=outer ces exemples : pages 151- 16%- 16#- 1%3- 1#0- &05- &93- 316 (2uciensurprend Qernou avec une emme trop laide pour ne pas -tre légitime ) )- 3%&- 3%3- 3%6- 3%9- 3#0

3#1- 3#&- "51- "5"- 513- 5&0- 53&- 5"&L5"3- 55"- 5%%- 61&lus que des personnages- alAac dresse devant nous de !autes images- qui sont des allégories duien et du mal 8n 7ace d’>ve et de .avid- le eau et 7ai le 2ucien 8n 7ace de .aniel d’,rt!eA-

2ousteau qui est- avec arlos Derrera- le /atan de ce ?’ $aradis perdu’’ 2a soeur et lHami de 2uciensont les anges gardiens qui- =usquH lH!eure de la c!ute veillent sur sa pureté- et qui se voilent la 7acede leurs ailes lorsque le mal!eureux en7ant c de aux appels de lHen7er ,ussi cela nous conduitLil dégager :

;ntérêt p!ilosop!ique

%’Illusions perdues’’ nHest pas seulement un récit passionnant et la peinture de divers milieux- c’est

aussi- nous lHavons vu- une con7ession poignante de l’auteur et- surtout- une expression de sa visiondu monde et de sa critique de la société- d’autant plus qu’il traduit ses idées 7oisonnantes dans desmaximes :

2a critique sociale : Uous avons vu comment les di77érents épisodes d’’’Illusions perdues?’ développentla même protestation de alAac :

L ontre le ouleversement de la !iérarc!ie sociale 2a prise de conscience d’une évolution qui lui aparu né7aste l’a conduit écrire ?’La comédie humaine’’ qui est- pour lui- une oeuvre de conservationsociale : ous arrivons # un temps oA, les ortunes diminuant par leur égalisation, tout s’appauvrira ;

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nous voudrons du linge et des livres # bon marché, comme on commence # vouloir de petitstableaux, aute d’espace pour en placer de grands! Les chemises et les livres ne dureront pas, voil#tout! La solidité des produits s’en va de toutes parts (page 111) \ 7 $aris, les grands h tels, lesgrands appartements seront t t ou tard démolis ; il n’* aura bient t plus de ortunes en harmonie avec les constructions de nos pères! "uelle honte pour notre épo4ue de abri4uer des livres sans durée = (page 11&) \ @n conviant au+ourd’hui tous ses en ants # un m-me estin, la &ociété réveille leursambitions dès le matin de la vie! @lle destitue la +eunesse de ses grDces et vicie la plupart de sessentiments généreux en * m-lant des calculs! ) (page 65)L ontre le r gne de l’argent (qui est- peutLêtre- le personnage essentiel du roman) 2e livre est unréquisitoire- tou=ours actuel- contre une société dominée par l’argent (pages 16&- 360 : l’intér-t accroupi dans tous les coins ) R page 53" : trois hommes, trois cupidités ) ) ) alAac o serve-comme- plus tard- 4aupassant et ^ola- que les calculs- tra7ics- spéculations agitent toutes lesmarionnettes !umaines : J 0u ait de l’argent, la vie sociale est une comédie ) (page 353) R J L’or est la seule puissance devant la4uelle ce monde s’agenouille! ) (page 1%9)

L ontre la prééminence de l’aristocratie qui impose les impito*ables lois du monde ) (page 6%) etde la ourgeoisie pour laquelle ne pas réussir est un crime de lèse8ma+esté sociale ) (pages 65-5"&)

L ontre l’attraction d’une capitale corruptrice : $aris était la capitale du hasard ) (pages 1#0L1#1)2a société parisienne est stigmatisée : 0ans ce monde oA les petites choses deviennent grandes,un geste, un mot, perdent un débutant! Le principal mérite des belles manières et du ton de la hautecompagnie est d’o rir un ensemble harmonieux oA tout est si bien ondu 4ue rien ne cho4ue

L ontre lHin=ustice d’une procédure qui- de toute 7aNon- est ruineuse- la =ustice étant une =ustice dclasse ’est en passant trois ans dans les ureaux poussiéreux d’un avoué puis d’un notaire- aumilieu des dossiers et des papiers tim rés- que le 7utur romancier avait découvert sur quelles ases-souvent sordides- sur quelles compromissions- repose l’édi7ice social

L ontre la presse- présentée comme un instrument dia olique ,u cours dHun repas- un groupe dHamis

=ournalistes sHinterroge sur l(in luence et le pouvoir du +ournal : L(in luence et le pouvoir du +ournal n(est 4u(# son aurore, dit 5inot, le +ournalisme est dans l(en ance, Il grandira! <out, dans dix ans d(ici, sera soumis # la publicité! La pensée éclairera tout, elle!!!8 @lle létrira tout, dit 2londet eninterrompant 5inot! 8 C(est un mot, dit Claude Kignon! 8 @lle era des rois, dit Lousteau! 8 @t dé era demonarchies, dit le diplomate! 8 3ussi, dit 2londet, si la $resse n (existait point, audrait8il ne pasl(inventer ; mais la voil#, nous en vivons! 8 2londet a raison, dit Claude Kignon! Le +ournal au lieud(-tre un sacerdoce est devenu un mo*en pour les partis ; de mo*en, il s(est ait commerce ; et comme tous les commerces, il est sans oi ni loi! <out +ournal est, comme le dit 2londet, une bouti4ueoA l(on vend au public des paroles de la couleur dont il les veut! &(il existait un +ournal des bossus, il

prouverait soir et matin la beauté, la bonté, la nécessité des bossus! .n +ournal n(est plus ait pour éclairer, mais pour latter les opinions! 3insi, tous les +ournaux seront dans un temps donné, lDches,h*pocrites, in Dmes, menteurs, assassins ; ils tueront les idées, les s*stèmes, les hommes ; et

leuriront par cela m-me! Ils auront le béné ice de tous les -tres de raison le mal sera ait sans 4ue personne en soit coupable! >e serai moi Kignon, vous sere6 toi Lousteau, toi 2londet, toi 5inot, des 3ristide, des $laton, des Caton, des hommes de $lutar4ue nous serons tous innocents, nous pourrons nous laver les mains de toute in amie! apoléon a donné la raison de ce phénomène moral ou immoral, comme il vous plaira, dans un mot sublime 4ue lui ont dicté ses études sur laConvention Les crimes collecti s n(engagent personne! Le +ournal peut se permettre la conduite la

plus atroce, personne ne s(en croit sali personnellement!

L ontre la perversion de la littérature conNue comme un sacerdoce g<c!é par les intrigants 2arévolte du génie et du coeur se !eurte des intérêts mesquins et se dégrade en une comédie piteuse

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,u 7ond- c’est la médiocrité qui m ne le monde- ,ngoulême comme aris

2e réalisme de alAac tend pénétrer =usquHaux lois du monde p! sique et du monde politique etsocial 2a ps c!ologie des personnages est liée leur condition sociale et leur origine (la di77érencede condition entraBne une di77érence de caract re) 2a veulerie de londet- le c nisme de 2ousteau nesont pas seulement des vices dHindividus ;ls sont la conséquence dHun ordre social- et alAac veutnous 7aire découvrir par quels mécanismes un monde livré aux a77airistes doit créer de tels !ommes

es lois sociales mêmes sont la conséquence dHautres lois- plus générales et plus pro7ondes- quidéterminent dans tous les ordres les mani7estations de la vie + la critique no le- t!éorique et- somme toute- idéaliste- que les mem res du énacle 7ont de lasociété- alAac (réactionnaire qui ne croit pas vraiment une société suscepti le d’un ordre meilleur)pré7 re celle- réaliste et c nique- quHil met dans la ouc!e de du !<telet (pages 1"9L153)- de Vinot(page &%&) et- surtout- de arlos Derrera our celuiLci- le pragmatisme (Le succès est la raisonsupr-me de toutes les actions 4uelles 4u’elles soient!) Ypage 595Z) explique l’!istoire de Vrancedepuis la 'évolution Qautrin représente une des tendances pro7ondes de alAac- celle de l’évasionpar l’anarc!isme réactionnaire : L’ordre public est une duperie 4ui pro ite # 4uel4ues8uns ; leshonn-tes gens sont plus co4uins dans leur h*pocrisie 4ue les co4uins avérés ; les prétendus rapportsde +ustice sont des rapports de orce ; mais il est vain de vouloir les modi ier par un e ort collecti dé ense individuelle est le seul recours ourtant- avec cette p!rase : Les peuples religieux ont

peu de lois ) (page 595)- il est aussi le porteur de la morale sociale de alAac qui 7onde son édi7icesocial sur la religion et la monarc!ie ;l voulait un retour aux principes qui se trouvent dans le passépar cela même qu’ils sont éternels ;l dé7end le cat!olicisme qui l’intéresse surtout comme politique- leprotestantisme étant- ses eux- lié l’esprit de critique et représentant un principe de désordre ;lest conservateur propos de l’éducation des 7emmes (pages "3L"5) ;l est partisan des idées de .e

onald et de .e 4aistre- ces deux aigles penseurs ) (page "9)/ur le plan politique- de répu licain qu’il était (il se 7ustige luiLmême quand il parle des haineusesidées républicaines par les4uelles beaucoup de ces uturs $atriciens préludent avec la hautesociété ) Ypage 5#Z R quand 2ucien ab+ure ses idées populacières sur la chiméri4ue égalité deOPQZ ) Ypages 63L6"Z)- alAac doit la .ilecta d’être devenu ro aliste de nuance li érale- =usqu’au

=our oK la marquise de astries- légitimiste intransigeante- 7it de lui un intraita le ultra (les .ltras 4ui voulaient -tre plus ro*alistes 4ue le ?oi ) Ypage 3&Z) /on oeuvre anal se les con7lits entre les

tentatives de restauration a solutiste (critique de la 'estauration : @n dessinant la position de lanoblesse en 5rance et en lui donnant des espérances 4ui ne pouvaient se réaliser sans unbouleversement général, la ?estauration étendit la distance morale 4ui séparait encore plus ortement 4ue la distance locale ) Ypage "1Z \ pages 3#&- 3#3- 5"#- 595L59#) et les 7orces croissantes ducapitalisme ,7in de compromettre le gouvernement- il a été l’auteur de la brochure pour demander le rétablissement du droit d’aEnesse ) dont il est question page 3%0 ,utres aperNus : pages &09- &10(d’,rt!eA alAac)- 369 (Qernou)8n économie- il proposa un dirigisme qui n’était gu re adapté l’évolution industrielle de son temps Ril garda son admiration pour le col ertisme et les institutions de l’,ncien 'égime (page 6&#) /esconsidérations sur lH! pocrisie sociale doivent eaucoup F F 'ousseau ;l constata que la =usticesociale ne 7ait que con7irmer lHinégalité existante- mais il ne proposa pas de rem de politique puisque-pour lui- cela aurait supprimé la barrière entre les pauvres et les riches ) et amènerait la in de

l(ordre social (page 59%) 8t cHest ici que se précise la morale de alAac : dans un monde ainsi 7ait- il7aut- 7orce d’énergie- conquérir une place parmi les nantis- il 7aut s(égaler # toute la &ociété )- sedonner un but éclatant et cacher ses mo*ens d’arriver, tout en cachant sa marche (page 59%)Qautrin avait dé= donné les mêmes conseils 'astignac dans ?’Le père 9oriot’’

2a vision du monde de alAac dans ?’Illusions perdues’’ 8lle se développe comme un s st mecomplet et asseA co!érent alAac a montré com ien c!aque destin- si !um le soitLil- est l’image de ladestinée de tous /implement- suivant les cas- les événements atteignent en c!aque être !umain despro7ondeurs di77érentes ?’Illusions perdues’’ est le po me dHune destinée et d’une destinée qui estcelle de c!acun de nous

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4ais il nH a pas de leNon plus pessimiste que celle de ce roman noir alAac condamne les gensaibles ou purement spirituels ) (page 3%1) et sauve les gens 7orts- les grandes volontés ) (page

3%1) eux qui acceptent le cours du monde ( !<telet- 4me dH8spard- Vinot) sont des personnagesridicules ou de 7ranc!es canailles .ans cette perspective- les vaincus (2ucien malgré sa veulerie-

,naPs de argeton malgré sa cruauté- oralie par sa dou le passion pour le t!é<tre et pour 2ucien-.avid) nous 7ont pitié : ils ont notre s mpat!ie car ni le génie ni le rang ne peuvent surmonter lespré=ugés 2eurs éc!ecs sont ceux de la génération romantique en 7ace d’un monde dont le cours est7igé dans des attitudes vieillies /i on peut dire quH,naPs ne su it quHune demiLdé7aite (en acceptantles lois de la mascarade)- 2ucien et .avid représentent cependant une dou le erreur : celle de 2ucienest d’avoir été victime de la corruption R celle de .avid est d’avoir été victime de son o stination2a morale est qu’il 7aut maBtriser son am ition par la 7orce ou la modération : Il aut -tre un grand homme pour tenir la balance entre son génie et son caractère! ) (page "3%) \ e pas réussir est un crime de lèse8ma+esté sociale! ) (page 65)

alAac insiste sur le rEle du destin dans la carri re de 2ucien- il montre comment il est- derri re lespassions et les intérêts- le grand ressort du livre ;l nHen demeure pas moins quHil laisse son !érosune grande part de responsa ilité ;l 7ustige la 7ai lesse avec laquelle ;l sHa andonne son destin(page 5#6) : travers la grandiloquence qu’il lui donne- il se moque du romantisme gémissant etemp!atique la 4usset/a 7ai lesse le conduit au suicide- le suicide égoPste de celui qui ne voit plus de raison d’être- et-

cette occasion- alAac se livre une étude de ps c!ologie sociale (pages 5#3L5#")- en prenant unton scienti7ique- une attitude de clinicien /es idées sont comparer celles de amus dans ?’.nraisonnement absurde’’ (premier essai inséré dans ?’Le m*the de &is*phe’’ ) 2a contradiction au désir de suicide est apportée par arlos Derrera qui- encore une 7ois- est ien lHinterpr te des idées de

alAac 4ais on peut penser aussi que l’idée d’une vie recommencée est celle du romancier quidonne un nouvel élan son personnage2Henseignement donné par arlos Derrera se résume dans cette question qui exprime ien la penséede alAac : 1ais ave68vous ramené tous vos vouloirs, toutes vos actions # une idéeH ) (page 59").e l’aventure de .avid /éc!ard peut aussi se dégager une morale selon laquelle le on!eur peut êtreconnu dans la tranquillité et la simplicité (pages 6&%L6&#)

llusions perdues o77re donc un intérêt qui ne se limite pas un moment particulier de la société

7ranNaise 4ême si- demain- un ordre social nouveau supprimait le r gne des a77airistes- réalisait unepresse qui ne 7ut pas vénale- un monde oK l’argent cess<t d’être roi- il resterait encore- pour c!aqueêtre !umain- un c!oix 7aire : ce c!oix qui est proposé 2ucien entre le travail et la 7acilité- entre lesucc s immédiat et lHe77icacité lointaine- entre les l<c!es compromissions et la pureté qui ne transigepas armi les créations de alAac-Illusions perdues pourraient ien être celle qui conserve lHintérêt leplus vivant- celle qui nous atteint avec le plus de 7orce et répond le mieux aux préoccupations quenous portons en nous

.estinée de l’$uvre

%’Illusions perdues’’ donna naissance d’autres grandes oeuvres de ? ’La comédie humaine’’ :?’&plendeurs et misères des courtisanes’’ dont les personnages et la composition le prolongent R ?’.ne

ille d(/ve’’ qui traite un peu le même su=et que ?’Les deux poètes’’ avec Uat!an comme !éros R ?’Lessecrets de la princesse de Cadignan’’ oK nous est rév lé d’,rt!eA R ?’2éatrix’’ - aventure de 4lle desCouc!es qui ne 7ait que passer avec onti dans la deuxi me partie d’’’Illusions perdues’’ R ?’La musedu département ?’ oK lHon trouve une sorte de 4me de argeton- maBtresse de 2ousteau R en7in- ?’Lecabinet des anti4ues’’ - une premi re version d’’’Illusions perdues’’ - oK sont racontées les 7rasques d’un

=eune !omme aris

2e roman a été adapté la télévision 7ranNaise dans un 7euilleton de 4aurice aAeneuve- avec ves'énier dans le rEle de 'u empré et ernard Uobl dans celui de 2ousteau

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André DurandVaitesLmoi part de vos impressions- de vos questions- de vos suggestions J

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