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Weekly epidemiological record Relevé épidémiologique hebdomadaire 19 FEBRUARY 2010, 85th YEAR / 19 FÉVRIER 2010, 85 e ANNÉE No. 8, 2010, 85, 57–68 http://www.who.int/wer 2010, 85, 57–68 No. 8 Contents 57 Meningitis in Chad, Niger and Nigeria: 2009 epidemic season 64 Nipah virus fact sheet (revised in July 2009) Sommaire 57 Méningite au Tchad, au Niger et au Nigéria: saison épidémique 2009 64 Aide-mémoire sur le virus Nipah (révisé en juillet 2009) 57 WORLD HEALTH ORGANIZATION Geneva ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ Genève Annual subscription / Abonnement annuel Sw. fr. / Fr. s. 346.– 02.2010 ISSN 0049-8114 Printed in Switzerland Meningitis in Chad, Niger and Nigeria: 2009 epidemic season Introduction Neisseria meningitidis is the primary cause of meningitis epidemics in the African meningitis belt and accounts for 80–95% of cases of bacterial meningitis admitted to health facilities. Most of the remaining cases are caused by Streptococ- cus pneumoniae and Haemophilus influen- zae type b. The meningitis belt of sub- Saharan Africa stretches from Senegal in the west to Ethiopia in the east; this area has an estimated total population of some 400 million people living in 21 countries. In this area, meningococcal meningitis is characterized by hyperendemicity, sea- sonal recrudescence and periodic large outbreaks; the annual incidence can be as high as 1000 cases/100 000 population. During the past 6 years (2003–2009) men- ingitis epidemics have resulted in close to 270 000 cases and 25 000 deaths in the meningitis belt alone. While awaiting introduction of a conju- gate meningococcal vaccine, the WHO strategy for controlling epidemic menin- gococcal meningitis in the African menin- gitis belt calls for standard case manage- ment combined with reactive vaccination using the appropriate meningococcal polysaccharide vaccine. The recommended antibiotics for presumptive treatment of epidemic meningococcal meningitis are oily chloramphenicol or ceftriaxone. Large epidemics occur in the context of limited global production of the meningococcal polysaccharide vaccine that is routinely used to respond to epidemics. The Inter- national Coordinating Group on Vaccine Provision for Epidemic Meningitis Control (ICG) was set up in 1997 to ensure that countries undergoing meningitis epidem- ics have rapid access to quality vaccines and antibiotics as well as injection materi- als; this group has been instrumental in facilitating the procurement and supply of vaccines to affected countries. Méningite au Tchad, au Niger et au Nigéria: saison épidémique 2009 Introduction Neisseria meningitidis est la principale cause des épidémies de méningite dans la ceinture africaine de la méningite, représentant 80-95% des cas de méningite bactérienne faisant l’ob- jet d’une admission dans les établissements de santé. La plupart des cas restants sont dus à Streptococcus pneumoniae et Haemophilus influenzae type b. La ceinture de la méningite de l’Afrique subsaharienne s’étend du Sénégal à l’ouest jusqu’à l’Éthiopie à l’est; on estime que cette zone compte une population totale de 400 millions d’habitants répartis dans 21 pays. Dans cette zone, la méningite ménin- gococcique se caractérise par une hyperendé- micité, une recrudescence saisonnière et d’im- portantes flambées périodiques; l’incidence annuelle peut atteindre 1000 cas/100 000 habi- tants. Au cours des 6 dernières années (2003- 2009), les épidémies de méningite ont fait près de 270 000 cas et 25 000 décès rien que dans la ceinture de la méningite. En attendant l’introduction d’un vaccin antimé- ningococcique conjugué, la stratégie de l’OMS pour maîtriser la méningite méningococcique épidémique dans la ceinture africaine de la méningite appelle à une prise en charge stan- dard des cas, alliée à une vaccination réactive au moyen du vaccin antiméningococcique poly- osidique adapté. Les antibiotiques recomman- dés pour le traitement présomptif de la ménin- gite méningococcique épidémique sont le chloramphénicol huileux ou la ceftriaxone. Toutefois, les épidémies importantes survien- nent dans le contexte d’une production mondiale limitée de vaccin antiméningococci- que polyosidique généralement utilisé pour les combattre. Le groupe international de coordi- nation pour l’approvisionnement en vaccin antiméningococcique (GIC) a été créé en 1997 pour faire en sorte que les pays confrontés à des épidémies de méningite aient rapidement accès à des vaccins et à des antibiotiques ainsi qu’à du matériel d’injection de qualité; ce groupe a contribué à faciliter l’achat de vaccins et leur livraison aux pays touchés.

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Weekly epidemiological recordRelevé épidémiologique hebdomadaire 19 february 2010, 85th year / 19 février 2010, 85e annéeNo. 8, 2010, 85, 57–68http://www.who.int/wer

2010, 85, 57–68 No. 8

Contents

57 Meningitis in Chad, Niger and Nigeria: 2009 epidemic season

64 Nipah virus fact sheet (revised in July 2009)

Sommaire57 Méningite au Tchad,

au Niger et au Nigéria: saison épidémique 2009

64 Aide-mémoire sur le virus Nipah (révisé en juillet 2009)

57

World HealtH orgaNizatioN

geneva

orgaNiSatioN moNdiale de la SaNté

genève

annual subscription / abonnement annuelSw. fr. / fr. s. 346.–

02.2010 iSSn 0049-8114

Printed in Switzerland

meningitis in Chad, Niger and Nigeria: 2009 epidemic season

introductionNeisseria meningitidis is the primary cause of meningitis epidemics in the African meningitis belt and accounts for 80–95% of cases of bacterial meningitis admitted to health facilities. Most of the remaining cases are caused by Streptococ-cus pneumoniae and Haemophilus influen-zae type b. The meningitis belt of sub-Saharan Africa stretches from Senegal in the west to Ethiopia in the east; this area has an estimated total population of some 400 million people living in 21 countries. In this area, meningococcal meningitis is characterized by hyperendemicity, sea-sonal recrudescence and periodic large outbreaks; the annual incidence can be as high as 1000 cases/100 000 population. During the past 6 years (2003–2009) men-ingitis epidemics have resulted in close to 270 000 cases and 25 000 deaths in the meningitis belt alone.

While awaiting introduction of a conju-gate meningococcal vaccine, the WHO strategy for controlling epidemic menin-gococcal meningitis in the African menin-gitis belt calls for standard case manage-ment combined with reactive vaccination using the appropriate meningococcal polysaccharide vaccine. The recommended antibiotics for presumptive treatment of epidemic meningococcal meningitis are oily chloramphenicol or ceftriaxone. Large epidemics occur in the context of limited global production of the meningococcal polysaccharide vaccine that is routinely used to respond to epidemics. The Inter-national Coordinating Group on Vaccine Provision for Epidemic Meningitis Control (ICG) was set up in 1997 to ensure that countries undergoing meningitis epidem-ics have rapid access to quality vaccines and antibiotics as well as injection materi-als; this group has been instrumental in facilitating the procurement and supply of vaccines to affected countries.

méningite au tchad, au Niger et au Nigéria: saison épidémique 2009

introduction Neisseria meningitidis est la principale cause des épidémies de méningite dans la ceinture africaine de la méningite, représentant 80-95% des cas de méningite bactérienne faisant l’ob-jet d’une admission dans les établissements de santé. La plupart des cas restants sont dus à Streptococcus pneumoniae et Haemophilus influenzae type b. La ceinture de la méningite de l’Afrique subsaharienne s’étend du Sénégal à l’ouest jusqu’à l’Éthiopie à l’est; on estime que cette zone compte une population totale de 400 millions d’habitants répartis dans 21 pays. Dans cette zone, la méningite ménin-gococcique se caractérise par une hyperendé-micité, une recrudescence saisonnière et d’im-portantes flambées périodiques; l’incidence annuelle peut atteindre 1000 cas/100 000 habi-tants. Au cours des 6 dernières années (2003-2009), les épidémies de méningite ont fait près de 270 000 cas et 25 000 décès rien que dans la ceinture de la méningite.

En attendant l’introduction d’un vaccin antimé-ningococcique conjugué, la stratégie de l’OMS pour maîtriser la méningite méningococcique épidémique dans la ceinture africaine de la méningite appelle à une prise en charge stan-dard des cas, alliée à une vaccination réactive au moyen du vaccin antiméningococcique poly-osidique adapté. Les antibiotiques recomman-dés pour le traitement présomptif de la ménin-gite méningococcique épidémique sont le chloramphénicol huileux ou la ceftriaxone. Toutefois, les épidémies importantes survien-nent dans le contexte d’une production mondiale limitée de vaccin antiméningococci-que polyosidique généralement utilisé pour les combattre. Le groupe international de coordi-nation pour l’approvisionnement en vaccin antiméningococcique (GIC) a été créé en 1997 pour faire en sorte que les pays confrontés à des épidémies de méningite aient rapidement accès à des vaccins et à des antibiotiques ainsi qu’à du matériel d’injection de qualité; ce groupe a contribué à faciliter l’achat de vaccins et leur livraison aux pays touchés.

58 Weekly ePidemiological record, no. 8, 19 february 2010

Early detection of epidemics and rapid identification of circulating pathogens are crucial to mounting an effec-tive response. Ongoing efforts to strengthen meningitis surveillance include enhancing the surveillance strategy adopted by WHO in 2001. This strategy emphasizes (i) weekly reporting of meningitis incidence (attack rates) in order to detect outbreaks early by applying incidence-alert thresholds and epidemic thresholds and (ii) strengthening laboratory capacity to identify circu-lating pathogens and serogroups of isolated N. menin-gitidis. Enhanced surveillance has been implemented in 14 countries in the meningitis belt.1

As of week 22 in 2009, the 14 countries reported a total of 78 416 cases, including 4055 deaths. The number of cases reported during the 2009 epidemic season was the largest since 1996 owing to the extensive nature of the epidemic in Nigeria. During 2009, Nigeria reported 55 626 cases, including 2307 deaths, and accounted for >70% of the total number of cases reported by the 14 countries. Niger was the second most affected coun-try. The epidemic in Chad was much smaller, and largely concentrated in the capital city, N’Djamena.

Large epidemics such as those experienced during 2009 pose considerable challenges to national capacity to re-spond optimally, and to existing intervention strategies. This review focuses on epidemic patterns and response activities in Chad, Niger and Nigeria, primarily seeking to examine achievements made and problems encoun-tered in the 3 countries in order to identify opportuni-ties for improvement.

methodsData analysed in this review were obtained from national weekly surveillance data and laboratory data reported to WHO by countries implementing the enhanced meningitis surveillance strategy. Additional information specifically regarding preparedness and response activities was extracted from: a joint report by Nigeria’s Ministry of Health and WHO; WHO’s mission reports from Chad, Niger and Nigeria; and the proceed-ings of the October 2009 annual meningitis review and planning meeting in Ouagadougou, Burkina Faso. Analysis was restricted to surveillance data submitted between week 1 and week 22 of the 2009 meningitis epidemic season. The cut-off point of week 22 was se-lected because by that time the incidence of meningitis had dropped to pre-epidemic levels (Fig. 1) and most response activities had come to an end.

Findings

SurveillanceBetween January and May 2009 (weeks 1 to 22), Chad, Niger and Nigeria reported a total of 69 529 cases of meningitis, including 2957 deaths (Table 1). Nigeria was the most severely affected country in the meningitis

1 The 14 countries that have implemented enhanced surveillance are Benin, Burkina Faso, Cameroon, the Central African Republic, Chad, Côte d’Ivoire, the Democratic Republic of the Congo, Ethiopia, Ghana, Guinea, Mali, Niger, Nigeria and Togo.

La détection précoce des épidémies et l’identification rapide des agents pathogènes circulants sont essentielles pour organi-ser une riposte efficace. On s’efforce actuellement d’améliorer la surveillance de la méningite, notamment en renforçant la stratégie de surveillance adoptée par l’OMS en 2001. Cette stra-tégie met l’accent sur: 1) une notification hebdomadaire de l’incidence de la méningite (taux d’atteinte) afin de déceler les flambées très tôt en utilisant des seuils d’alerte et des seuils épidémiques et 2) sur le renforcement des moyens de labora-toire permettant d’identifier les agents pathogènes en circula-tion et les sérogroupes de N. meningitidis isolés. Une surveillance renforcée a été mise en place dans 14 pays de la ceinture de la méningite.1

À la vingt-deuxième semaine de 2009, ces 14 pays avaient signalé au total 78 416 cas, dont 4055 décès. Le nombre de cas notifiés pendant la saison épidémique de 2009 était le plus élevé depuis 1996 en raison de l’importance de l’épidémie au Nigéria. En 2009, le Nigéria a notifié 55 626 cas, dont 2307 décès, et représentait >70% des cas signalés par les 14 pays. Le Niger a été le deuxième pays le plus touché. L’épidémie signalée au Tchad était de plus petite taille et principalement concentrée dans la capitale, N’Djamena.

Les épidémies de grande ampleur telles que celles enregistrées en 2009 posent des problèmes considérables aux pays qui n’ont pas toujours les capacités d’apporter une réponse optimale et aussi du point de vue des stratégies d’intervention existantes. Le présent examen se concentre sur les tableaux épidémiques et les activités organisées en riposte au Tchad, au Niger et au Nigéria, et vise principalement à déterminer quels ont été les succès et les problèmes rencontrés dans les 3 pays afin de recen-ser les possibilités d’amélioration.

méthodesLes données analysées dans la présente étude proviennent des données de surveillance hebdomadaire et des données de labo-ratoire nationales communiquées à l’OMS par les pays mettant en œuvre la stratégie renforcée de surveillance de la méningite. Des données supplémentaires concernant plus particulièrement les activités de préparation et de riposte ont été extraites d’un rapport conjoint du Ministère nigérian de la Santé et de l’OMS, de rapports de mission de l’OMS au Tchad, au Niger et au Nigé-ria, et des actes de la réunion annuelle d’examen et de planifi-cation concernant la méningite d’octobre 2009, tenue à Ouaga-dougou (Burkina Faso). L’analyse a été limitée aux données de surveillance soumises entre la première et la vingt-deuxième semaine de la saison épidémique de la méningite 2009. La coupure à la semaine 22 a été choisie parce qu’à cette date l’incidence de la méningite était retombée au niveau préalable à l’épidémie (Fig. 1) et la plupart des activités de riposte avaient pris fin.

Conclusions

SurveillanceEntre janvier et mai 2009 (semaines 1 à 22), le Tchad, le Niger et le Nigéria ont notifié au total 69 529 cas de méningite, dont 2957 décès (Tableau 1). Le Nigéria a été le pays le plus sévèrement touché de la ceinture de la méningite, avec au

1 Les 14 pays qui ont mis en place une surveillance renforcée sont les suivants: Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Ghana, Guinée, Mali, Niger, Nigéria, République cen-trafricaine, République démocratique du Congo, Tchad et Togo.

releve ePidemiologique hebdomadaire, no 8, 19 février 2010 59

fig 1 epidemic curves of suspected cases of meningitis in Chad, Niger and Nigeria, weeks 1–22, 2009fig. 1 Courbes épidémiques des cas présumés de méningite, tchad, Niger et Nigéria, semaines 1 à 22, 2009

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belt, with a total of 55 626 cases including 2307 deaths, followed by Niger with 12 604 cases, including 510 deaths. Chad reported 1299 cases, including 140 deaths. Both Niger and Nigeria registered low case-fatality rates (CFRs) of about 4%. Chad had a CFR of 10.8%. It is unclear why the CFRs were low, and the reasons for this are probably multifactorial. In part they may reflect a surveillance artefact caused by an overestimation of the number of suspected cases and an underestimation of the number of deaths. At the same time, early and free treatment, provided by national governments and mul-tiple partners, may have contributed to a decrease in mortality.

The epidemic in Nigeria started in the north-western part of the country and spread eastward to the north-eastern part of the country; however, it mainly affected the northern states. The epidemic in Niger started in the Gaya region in the south-west and spread eastward along the border with Nigeria to the central part of the country in the Maradi region and the eastern Zinder region. The epidemic in Chad mainly affected the densely populated capital city, N’Djamena, although the regions of Mandoul, Chari-Baguirmi and Mayo-Kébbi Ouest in the south of the country also experienced outbreaks (Map 1).

During the study period, the 3 countries collected a total of 5905 samples of cerebrospinal fluid (CSF) for laboratory testing from a total of 69 529 suspected cases (Table 2). Niger collected the highest proportion of CSF samples at 26.9% (3390 CSF samples from 12 604 cases), followed by Chad at 22.2% (288 CSF samples from 1299 cases). The CSF sample collection rate in Nigeria was low, at 4% (2227 CSF samples from 55 626 cases).

Pathogens were isolated from a total of 2200 CSF sam-ples. N. meningitidis serogroup A was isolated from 1929 samples (87.7%) and was the pathogen responsible for the majority of the epidemics in these 3 countries;

total 55 626 cas, dont 2307 décès, suivi par le Niger avec 12 604 cas, dont 510 décès. Le Tchad a notifié 1299 cas, dont 140 décès. Tant le Niger que le Nigéria ont enregistré des taux de létalité (TL) faibles d’environ 4%. Le Tchad avait un taux de létalité de 10,8%. On ne sait pas très bien pourquoi les taux de létalité étaient faibles, mais cela s’explique sans doute par plusieurs facteurs. D’une part, cela peut refléter un biais de surveillance dû à une surestimation du nombre de cas présumés et à une sous estimation du nombre de décès. Par ailleurs, le traitement précoce et gratuit offert par les gouvernements nationaux et de multiples partenaires peut avoir contribué à une baisse de la mortalité.

L’épidémie enregistrée au Nigéria a commencé dans le nord-ouest du pays et s’est propagée vers l’est au nord-est du pays; toutefois, elle a principalement touché les États du nord. L’épi-démie du Niger a commencé dans la région de Gaya au sud-ouest et s’est propagée vers l’est le long de la frontière avec le Nigéria au centre du pays, dans la région de Maradi et la région orientale de Zinder. L’épidémie du Tchad a surtout touché la capitale très peuplée, N’Djamena, bien que les régions de Mandoul, Chari Baguirmi et Mayo Kébbi Ouest, au sud du pays, aient également connu des flambées (Carte 1).

Au cours de la période considérée, les 3 pays ont recueilli au total 5905 échantillons de liquide céphalo rachidien (LCR) sur un total de 69 529 cas présumés pour analyse de laboratoire (Tableau 2). Le Niger a recueilli la plus forte proportion d’échantillons de LCR avec 26,9% (3390 échantillons de LCR sur 12 604 sujets), suivi par le Tchad avec 22,2% (288 échantillons de LCR sur 1299 sujets). Le taux de collecte d’échantillons de LCR au Nigéria était faible, avec 4% (2227 échantillons de LCR sur 55 626 sujets).

Des agents pathogènes ont été isolés dans un total de 2200 échan-tillons de LCR. N. meningitidis sérogroupe A a été isolé dans 1929 échantillons (87,7%) et était l’agent pathogène incriminé dans la majorité des épidémies dans ces 3 pays. N. meningitidis

Table 1 Number of suspected cases of meningitis and deaths in the 14 countries implementing enhanced meningitis surveillance, africa, weeks 1–22, 2009Tableau 1 Nombre de cas présumés de méningite et de décès dans les 14 pays mettant en œuvre une surveillance renforcée de la ménin-gite, afrique, semaines 1-22, 2009

Country – PaysNo. of cases – Nombre

de casNo. of deaths –

Nombre de décèsCase-fatality rate (%) –

Taux de létalité (%)

Benin – Bénin 206 25 12.1Burkina Faso 3 935 500 12.7Cameroon – Cameroun 874 111 12.7Central African Republic – République centrafricaine 280 46 16.4Chad – Tchad 1 299 140 10.8Côte d’Ivoire 185 34 18.4Democratic Republic of the Congo – République démocratique du Congo 2 641 282 10.7Ethiopia – Ethiopie 41 6 14.6Guinea – Guinée 81 8 9.9Ghana 225 42 18.7Mali 223 21 9.4Niger 12 604 510 4.0Nigeria – Nigéria 55 626 2 307 4.1Togo 196 23 10.8Total 78 416 4 055 5.2

Source: WHO Multi-Disease Surveillance Centre, Meningitis Weekly Bulletin. – Centre de Surveillance Pluripathologique de l’OMS, Meningitis Weekly Bulletin.

releve ePidemio

log

ique hebdo

madaire, n

o 8, 19 février 2010 61

map 1 Pattern of meningitis occurrence in 14 african countries implementing enhanced meningitis surveillance, weeks 1–22, 2009carte 1 Schéma de répartition de la méningite dans 14 pays africains mettant en œuvre une surveillance renforcée de la méningite, semaines 1 à 22, 2009

Country – Pays

Attack rate (per 100 000 population) – Taux d’attaque (pour 100 000 habitants)

No data – Pas d’information

Acceptable

Reached the alert threshold – Pays ayant atteint au moins 1 fois le seuil d’alerteReached the epidemiological threshold – Pays ayant atteint au moins 1 fois le seuil d’épidémie

Mali

Ghana

Togo

Guinea – Guinée

Côte d’Ivoire

Burkina Faso

Benin – Bénin

Nigeria – Nigéria

Cameroon – Cameroun

Niger Chad – Tchad

Central African Republic – République centrafricaine

Democratic Republic of the Congo – République démocratique du Congo

Ethiopia – Ethiopie

Multi-Disease Surveillance Centre (MDSC), World Health Organization, Regional Office for Africa. – Centre de Surveillance Pluripathologique (MDSC), Organisation mondiale de la Santé, Bureau régional pour l’Afrique.

Source: Ministries of Health. – Ministères de la Santé.

62 Weekly ePidemiological record, no. 8, 19 february 2010

N. meningitidis serogroup W135 was isolated from only 80 samples (3.6%). N. meningitidis serogroup W135 was isolated from 2 states in Nigeria (Adamawa and Gombe) and 1 region in Niger (Dosso), and this serogroup ac-counted for 58% of the N. meningitidis infections in Chad; in these areas the epidemics were therefore of mixed etiology. Other pathogens isolated were S. pneu-moniae from 130 CSF samples (5.9%) and Haemophilus influenzae type b from 18 CSF samples (0.8%).

Outbreak responseThe countries used standard antibiotics and imple-mented epidemic treatment protocols in affected dis-tricts. Case management was facilitated by free treat-ment made available by national governments. Adequate supplies of antibiotics were available. International partners involved in responding to the epidemics pro-vided additional supplies. Some of the constraints en-countered in providing optimal care included the late procurement of antibiotics and weaknesses in their dis-tribution, which contributed to shortages of standard antibiotics and essential medical supplies in some af-fected districts; inadequate free supportive treatment; and instances of reluctance by clinicians to implement the epidemic treatment regimen outlined in national protocols. The temporary quarantine of oily chloram-phenicol to allay concerns about quality issues in a manufacturing facility also contributed to shortages early in the epidemic.2

Mass vaccination campaigns were implemented in af-fected districts with the appropriate meningococcal poly-saccharide vaccine, determined by isolating circulating

sérogroupe W135 a été isolé seulement dans 80 échantillons (3,6%). N. meningitidis sérogroupe W135 a été isolé dans deux États du Nigéria (Adamawa et Gombe) et une région au Niger (Dosso). Ce sérogroupe était responsable de 58% des infections à N. meningitidis au Tchad. Par conséquent, dans ces zones, les épidémies étaient d’étiologie mixte. D’autres agents pathogènes ont été isolés: S. pneumoniae dans 130 échantillons de LCR (5,9%) et Haemophilus influenzae type b dans 18 échantillons de LCR (0,8%).

Riposte aux flambéesLes pays ont utilisé les antibiotiques standard et mis en œuvre les protocoles de traitement en cas d’épidémie dans les districts touchés. La prise en charge des cas était facilitée par la gratuité du traitement accordée par les gouvernements nationaux. Les antibiotiques étaient disponibles en quantités suffisantes. Les partenaires internationaux impliqués dans la riposte aux épidémies ont mis à disposition des stocks supplé-mentaires. Parmi les obstacles à des soins optimaux rencon-trés au cours de ces ripostes, on notera l’achat tardif d’anti-biotiques et des faiblesses dans leur distribution, des problèmes qui ont contribué aux pénuries d’antibiotiques standard et de fournitures médicales essentielles dans certains districts touchés; l’insuffisance de traitement de soutien gratuit; et des cas de réticence des médecins à mettre en œuvre le schéma thérapeutique en cas d’épidémie établi dans les protocoles nationaux. La suspension temporaire du chlo-ramphénicol huileux destinée à lever les doutes au sujet de la qualité dans un centre de fabrication a également provoqué des pénuries au début de l’épidémie.2

Des campagnes de vaccination de masse ont été mises en œuvre dans les districts touchés au moyen du vaccin antimé-ningococcique polyosidique adapté, après isolement des séro-

Table 2 Pathogens identified by polymerase chain reaction, agglutination test, and culture: Africa, weeks 1–22, 2009Tableau 2 Agents pathogènes identifiés par amplification génique, épreuve d’agglutination et culture, Afrique, semaines 1 à 22, 2009

Country – Pays

No. cerebrospinal fluid samples –

Nombre d’échan-tillons de liquide céphalo rachidien

Pathogen identified – Agents pathogènes identifiés

Neisseria meningitidis

serogroup A – Neisseria meningi-tidis sérogroupe A

Neisseria meningitidis sero-

group W135 – Neisseria

meningitidis sérogroupe W135

Streptococcus pneumoniae

Haemophilus influenzae

type b – Haemo-philus influenzae

type b

Benin – Bénin 114 0 3 45 0 Burkina Faso 275 36 3 78 0 Cameroon – Cameroun 295 2 77 7 5Chad – Tchad 288 45 58 67 8 Côte d’Ivoire 104 0 0 7 6 Ghana 11 1 1 8 1Mali 53 16 2 1 0 Niger 3390 1451 9 61 10 Nigeria – Nigéria 2227 434 13 2 0 Total 6757 1985 166 276 30

Source: WHO Multi-Disease Surveillance Centre, Meningitis Weekly Bulletin. – Centre de Surveillance Pluripathologique de l’OMS, Meningitis Weekly Bulletin.

2 Following an inspection in February 2009, WHO and Médecins Sans Frontières de-cided to suspend temporarily the supply of oily chloramphenicol owing to the pro-ducer’s non-compliance with good manufacturing practices.

2 Suite à une inspection en février 2009, l’OMS et Médecins Sans Frontières ont décidé de suspen-dre temporairement l’approvisionnement en chloramphénicol huileux en raison du non-respect par le producteur des bonnes pratiques de fabrication.

releve ePidemiologique hebdomadaire, no 8, 19 février 2010 63

N. meningitidis serogroups. Most of the vaccines were supplied through the ICG. During 2009, the ICG received a total of 34 vaccine requests: from Chad (3 requests), Niger (8) and Nigeria (23). Nigeria received 7 million doses; Niger received 3.5 million; and Chad received 870 000. Overall, 9 720 422 doses were bivalent AC vac-cines, and 1 710 750 doses were trivalent ACW vaccines. This was the largest quantity of vaccines ever provided through the ICG in one season. The Nigerian government purchased 1.5 million doses for its epidemic response, and Niger had a stockpile of 920 000 doses at the begin-ning of the epidemic season.

Constraints for the timely implementation of reactive mass vaccination campaigns included inadequate stocks of prepositioned vaccines in affected countries at the onset of the epidemic, delays in affected countries pro-viding relevant data to allow for the timely release of vaccines by the ICG, and delays associated with ship-ment procedures. In most of the affected districts in Niger and Nigeria, >60% of doses used were received at the peak of the epidemic or after the peak of the epidemic; in Chad, all doses were supplied after the peak of the epidemic.

Despite difficulties in ensuring the timely supply of vac-cines, there was a high level of acceptance of vaccina-tion among the targeted communities. A coverage sur-vey conducted in Chad and Nigeria showed that >80% vaccination coverage was achieved in targeted districts in both countries.

ConclusionsThe number of cases reported during the 2009 menin-gitis epidemic season was the largest since 1996 owing to the extensive epidemic experienced in Nigeria during the year. N. meningitidis serogroup A was the primary pathogen, but N. meningitidis serogroup W135 was re-sponsible for mixed epidemics in Chad and Nigeria. Despite a number of constraints, Chad, Niger and Nige-ria implemented activities in accordance with the WHO strategy for meningitis prevention and control. These countries emphasized optimal case management using standard antibiotics, and an unprecedented number of vaccine doses were used to respond to the epidemic. However, delays in implementing reactive mass vaccina-tion campaigns suggest that the impact of the mass campaigns was probably moderate.

Overall, the main constraints encountered during response activities included poor coordination and supervision; inadequate quantities of vaccines, anti- biotics and medical supplies in place at the beginning of the epidemic; delays in the delivery of vaccines, antibiotics and medical supplies; and weak monitoring of the distribution and use of antibiotics to minimize stock-outs in health facilities during the epidemic. Other areas that should be targeted for improvement during subsequent epidemic seasons include training and sup-portive supervision of health workers, strengthening surveillance to improve the completeness and timeli-ness of reporting, and strengthening laboratory capac-ity.

groupes de N. meningitidis en circulation. La plupart des vaccins ont été fournis par le groupe de coordination inter-national. En 2009, le groupe de coordination a reçu un total de 34 demandes de vaccins émanant du Tchad (3), du Niger (8) et du Nigéria (23). Le Nigéria a reçu 7 millions de doses, le Niger, 3,5 millions, et le Tchad, 870 000. Au total, il s’agissait pour 9 720 422 doses de vaccins AC bivalents et pour 1 710 750 doses de vaccins ACW trivalents. C’est le nombre le plus important de vaccins jamais fournis par le groupe de coordination en une saison. Le Gouvernement nigérian a acheté 1,5 million de doses pour ses activités de riposte, et le Niger disposait d’un stock de 920 000 doses au début de la saison épidémique.

La mise en œuvre rapide de campagnes de vaccination de masse réactives a été entravée par l’insuffisance de stocks de vaccins prépositionnés dans les pays touchés au début de l’épidémie, des retards dans la fourniture des données pertinentes par les pays touchés pour permettre la livraison rapide de vaccins par le groupe de coordination, et des retards associés aux procédu-res d’expédition. Dans la plupart des districts touchés du Niger et du Nigéria, >60% des doses utilisées ont été reçues lors du pic de l’épidémie ou après celui-ci; au Tchad, toutes les doses ont été livrées après le pic de l’épidémie.

Malgré les difficultés de l’approvisionnement en vaccins, ceux-ci ont été bien acceptés dans les communautés cibles. Une enquête sur la couverture menée au Tchad et au Nigéria a montré que la couverture vaccinale avait dépassé 80% dans les districts cibles des deux pays.

ConclusionsLe nombre de cas notifiés pendant la saison épidémique de la méningite 2009 a été le plus élevé depuis 1996 en raison de l’épidémie très étendue enregistrée au Nigéria pendant l’année. N. meningitidis sérogroupe A a été le principal agent pathogène, mais le sérogroupe W135 a été responsable d’épidémies mixtes au Tchad et au Nigéria. Malgré les difficultés rencontrées, le Tchad, le Niger et le Nigéria ont mis en œuvre des activités conformément à la Stratégie OMS de prévention et de lutte. Ces pays ont mis l’accent sur une prise en charge optimale des cas au moyen des antibiotiques standard, et un nombre sans précé-dent de doses de vaccin ont été utilisées pour combattre l’épi-démie. Toutefois, des retards dans la mise en œuvre de campa-gnes de vaccination de masse réactives laissent supposer que l’impact de ces campagnes a probablement été modéré.

Dans l’ensemble, les principales difficultés rencontrées pendant les activités de riposte ont été une mauvaise coordination et un manque d’encadrement; les quantités insuffisantes de vaccins, d’antibiotiques et de fournitures médicales en place au début de l’épidémie; des retards dans la livraison des vaccins, des antibiotiques et des fournitures médicales; et un suivi insuffi-sant de la distribution et de l’utilisation des antibiotiques pour éviter les pénuries dans les établissements de santé pendant l’épidémie. Les autres domaines où il faudrait chercher à appor-ter des améliorations au cours des prochaines saisons épidémi-ques sont la formation et l’encadrement et le soutien des agents de santé, le renforcement de la surveillance pour améliorer la complétude et la rapidité de la notification, et le renforcement des capacités de laboratoire.

64 Weekly ePidemiological record, no. 8, 19 february 2010

Nipah virus fact sheet (revised in July 2009)

Key facts Nipah virus causes severe illness characterized by

inflammation of the brain (encephalitis) or respi-ratory diseases.

Nipah virus can be transmitted to humans from animals, and can also be transmitted directly from human-to-human; in Bangladesh, half of re-ported cases between 2001 and 2008 were due to human-to-human transmission.

Nipah virus can cause severe disease in domestic animals such as pigs.

There is no treatment or vaccine available for either people or animals.

Fruit bats of the Pteropodidae family are the natural host of Nipah virus.

Nipah virus (NiV) is an emerging zoonotic virus (a virus transmitted to humans from animals). In in-fected people, Nipah virus causes severe illness char-acterized by inflammation of the brain (encephalitis) or respiratory diseases. It can also cause severe disease in animals such as pigs, resulting in significant eco-nomic losses for farmers.

Nipah virus is closely related to Hendra virus. Both are members of the genus Henipavirus, a new class of virus in the Paramyxoviridae family.

Although Nipah virus has caused only a few outbreaks, it infects a wide range of animals and causes severe disease and death in people, making it a public health concern.

outbreaksNipah virus was first recognized in 1999 during an outbreak among pig farmers in Malaysia. Since then, there have been another 12 outbreaks, all in South Asia.

transmissionDuring the initial outbreaks in Malaysia and Singa-pore, most human infections resulted from direct con-tact with sick pigs or their contaminated tissues. Transmission is thought to have occurred via respira-tory droplets, contact with throat or nasal secretions from the pigs, or contact with the tissue of a sick animal.

In the Bangladesh and India outbreaks, consumption of fruits or fruit products (e.g. raw date palm juice) contaminated with urine or saliva from infected fruit bats was the most likely source of infection.

During the later outbreaks in Bangladesh and India, Nipah virus spread directly from human-to-human through close contact with people’s secretions and ex-

aide-mémoire sur le virus Nipah (révisé en juillet 2009)

Principaux points Le virus Nipah provoque une maladie caractérisée par une

encéphalite (inflammation du cerveau) ou des atteintes respiratoires.

Il se transmet à l’homme à partir des animaux, mais aussi par contagion interhumaine directe; au Bangladesh, la moitié des cas notifiés entre 2001 et 2008 résultaient d’une transmission interhumaine.

Le virus Nipah provoque une maladie grave chez certains animaux domestiques, comme le porc.

Il n’y a ni traitement, ni vaccin disponible, que ce soit pour l’homme ou l’animal.

Les hôtes naturel du virus sont des chauves-souris frugivores de la famille des ptéropodidés.

L’infection par le virus Nipah est une zoonose virale émer-gente (virus se transmettant de l’animal à l’homme). Chez le sujet infecté, elle provoque une maladie grave, se caractérisant par une encéphalite (inflammation du cerveau) ou des attein-tes respiratoires. Elle provoque aussi une maladie grave chez les animaux domestiques, comme le porc, entraînant des pertes économiques importantes pour les éleveurs.

Le virus Nipah est étroitement apparenté au virus Hendra. Ce sont 2 membres du genre Henipavirus, nouvelle classe de virus de la famille des paramyxoviridés.

Bien que le virus Nipah n’ait été à l’origine que d’un nombre restreint de flambées, il peut infecter un grand nombre d’es-pèces animales et provoque une maladie grave et des décès chez l’homme, ce qui en fait une source de préoccupation pour la santé publique.

FlambéesLe virus Nipah a été identifié pour la première fois en 1999 au cours d’une flambée chez des éleveurs de porcs en Malaisie. Depuis lors, on a recensé 12 autres flambées, toutes en Asie du Sud.

transmissionLors des flambées initiales en Malaisie et à Singapour, la plupart des infections humaines ont résulté d’un contact direct avec des porcs malades ou avec leurs tissus contaminés. On pense que la transmission s’est produite par le biais des gouttelettes respiratoires, ou par contact avec les sécrétion nasales ou pharyngées des porcs, ou avec les tissus d’un animal malade.

Au cours des flambées au Bangladesh et en Inde, la consom-mation de fruits ou de produits dérivés (par ex. du jus frais de palmier-dattier) contaminés par de l’urine ou de la salive de chauves-souris infectées a été la source infectieuse la plus probable.

Au cours de flambées ultérieures au Bangladesh et en Inde, le virus Nipah s’est transmis directement d’une personne à l’autre par contact proche avec des sécrétions ou excrétions.

releve ePidemiologique hebdomadaire, no 8, 19 février 2010 65

cretions. In Siliguri, India, transmission of the virus was also reported within a health-care setting, where 75% of cases occurred among hospital staff or visitors. From 2001 to 2008, around half of reported cases in Bangladesh were due to human-to-human transmis-sion.

Signs and symptomsHuman infections range from asymptomatic infection to fatal encephalitis. Infected people initially develop influenza-like symptoms of fever, headaches, myalgia (muscle pain), vomiting and sore throat. This can be followed by dizziness, drowsiness, altered conscious-ness, and neurological signs that indicate acute en-cephalitis. Some people can also experience atypical pneumonia and severe respiratory problems, including acute respiratory distress. Encephalitis and seizures occur in severe cases, progressing to coma within 24 to 48 hours.

The incubation period (interval from infection to on-set of symptoms) varies from four to 45 days.

Most people who survive acute encephalitis make a full recovery, but around 20% are left with residual neurological consequences such as persistent convul-sions and personality changes. A small number of people who recover subsequently relapse or develop delayed onset encephalitis. In the long term, persistent neurological dysfunctions are observed in more than 15% of people.

The case fatality rate is estimated at 40% to 75%; how-ever, this rate can vary by outbreak depending on lo-cal capabilities for surveillance investigations.

diagnosisNipah virus infection can be diagnosed by a number of different tests:

serum neutralization;

enzyme-linked immunosorbent assay (ELISA);

polymerase chain reaction (PCR) assay;

immunofluorescence assay;

virus isolation by cell culture.

treatmentThere are currently no drugs or vaccines available to treat Nipah virus infection. Intensive supportive care with treatment of symptoms is the main approach to managing the infection in people.

Natural host: fruit batsFruit bats of the family Pteropodidae – particularly species belonging to the Pteropus genus – are the natural hosts for Nipah virus. There is no apparent disease in fruit bats.

It is assumed that the geographical distribution of Henipaviruses overlaps with that of Pteropus category. This hypothesis was reinforced with the evidence of

À Siliguri (Inde), on a également signalé la transmission du virus dans le milieu médical, avec la survenue de 75% de cas parmi le personnel ou les visiteurs d’un hôpital. De 2001 à 2008, la transmission interhumaine a été à l’origine d’environ la moitié des cas notifiés au Bangladesh.

Signes et symptômesLe tableau clinique chez l’homme va de l’infection asympto-matique à l’encéphalite mortelle. Les sujets infectés dévelop-pent au départ des symptômes d’allure grippale, fièvre, cépha-lées, myalgies (douleurs musculaires), vomissements et angine. Par la suite, il peut apparaître des vertiges, de la somnolence, une altération de la conscience et des signes neurologiques évocateurs d’une encéphalite aiguë. Certains présentent aussi une pneumonie atypique et des problèmes respiratoires sévè-res, allant jusqu’à l’insuffisance respiratoire aiguë. On observe l’encéphalite et des convulsions dans les cas graves, qui évoluent vers le coma en 24 à 48 heures.

La durée d’incubation (intervalle entre l’infection et l’appari-tion des symptômes) varie de 4 à 45 jours.

La plupart de ceux qui survivent à l’encéphalite aiguë guéris-sent complètement, mais environ 20% d’entre eux gardent des séquelles neurologiques, comme une persistance des convul-sions et des altérations de la personnalité. Dans un petit nombre de cas, les sujets qui guérissent font par la suite une rechute ou démarrent à retardement une encéphalite. Sur le long terme, on observe des troubles neurologiques persistants dans plus de 15% des cas.

On estime que le taux de létalité se situe entre 40 et 75%; ce chiffre peut néanmoins varier selon les flambées, en fonction des moyens locaux d’enquête et de surveillance.

diagnosticDifférents tests permettent de diagnostiquer l’infection par le virus Nipah:

réaction de neutralisation sur sérum;

titrage immuno-enzymatique (ELISA);

amplification génique (PCR);

immunofluorescence;

isolement du virus sur culture cellulaire.

traitementOn ne dispose actuellement d’aucun médicament ou vaccin pour traiter l’infection par le virus Nipah. Le traitement inten-sif des symptômes reste la principale méthode de prise en charge de cette infection chez l’homme.

Hôtes naturels: les chauves-souris frugivoresLes chauves-souris de la famille des Pteropodidés, particuliè-rement les espèces du genre Pteropus, sont les hôtes naturels du virus Nipah. Celui-ci ne provoque pas de maladie apparente chez ces animaux.

On pense que la répartition géographique des Henipavirus se superpose à celle du genre Pteropus, hypothèse renforcée par la mise en évidence d’infections à Henipavirus chez les chau-

66 Weekly ePidemiological record, no. 8, 19 february 2010

Henipavirus infection in Pteropus bats from Australia, Bangladesh, Cambodia, China, India, Indonesia, Mada-gascar, Malaysia, Papua New Guinea, Thailand and Timor-Leste.

Recently, African fruit bats of the genus Eidolon, fam-ily Pteropodidae, were found positive for antibodies against Nipah and Hendra viruses, indicating that these viruses might be present within the geographic distribution of Pteropodidae bats in Africa.

Nipah virus in domestic animals

Nipah outbreaks in pigs and other domestic animals (cats, dogs, goats, horses and sheep) were first reported during the initial Malaysian outbreak in 1999. Many pigs had no symptoms, but others developed acute fe-verish illness, laboured breathing and neurological symptoms such as trembling, twitching and muscle spasms. Generally, mortality was low except in young piglets.

These symptoms are not dramatically different from other respiratory and neurological illnesses of pigs. Nipah should be suspected if pigs also have an unusual barking cough or if human cases of encephalitis are present.

Nipah virus is highly contagious in pigs. Pigs are infec-tious during the incubation period, which lasts from 4 to 14 days.

Prevention

Controlling Nipah virus in domestic animalsThere is no vaccine against Nipah virus. Routine clean-ing and disinfection of pig farms (with sodium hypo-chorite or other detergents) is expected to be effective in preventing infection.

If an outbreak is suspected, the animal premises should be quarantined immediately. Culling of infected ani-mals – with close supervision of burial or incineration of carcasses – may be necessary to reduce the risk of transmission to people. Restricting or banning the movement of animals from infected farms to other areas can reduce the spread of the disease.

As Nipah virus outbreaks in domestic animals have preceded human cases, establishing an animal health surveillance system to detect new cases is essential in providing early warning for veterinary and human public health authorities.

Reducing the risk of infection in people

In the absence of a vaccine, the only way to reduce infection in people is by raising awareness of the risk factors and educating people about the measures they can take to reduce exposure to the virus.

ves-souris du genre Pteropus en Australie, au Bangladesh, au Cambodge, en Chine, en Inde, en Indonésie, à Madagascar, en Malaisie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Thaïlande et au Timor-Leste.

Récemment, on a découvert que des chauves-souris frugivores africaines du genre Eidolon et de la famille des Ptéropodidés, avaient des anticorps contre les virus Nipah et Hendra, ce qui indique leur éventuelle présence dans la zone de répartition géographique des Pteropodidés en Afrique.

Virus Nipah chez l’animal domestique

Des flambées d’infection à virus Nipah chez le porc et d’autres animaux domestiques (chats, chevaux, chèvres, chiens et moutons) ont été signalées pour la première fois au cours de la flambée initiale en Malaisie en 1999. De nombreux porcs ne présentaient aucun symptôme, mais d’autres ont développé une maladie fébrile aiguë, une gêne respiratoire et des symp-tômes neurologiques, comme des tremblements, des secousses et des spasmes musculaires. En général, la mortalité est restée faible, sauf chez les jeunes porcelets.

Ces symptômes ne diffèrent pas énormément d’autres mala-dies respiratoires ou neurologiques du porc. On suspectera le virus Nipah si les porcs présentent une toux rauque inhabi-tuelle ou si l’on observe aussi des cas d’encéphalite chez l’homme.

Le virus Nipah est très contagieux chez le porc, qui est infec-tieux pendant la période d’incubation, de 4 à 14 jours.

Prévention

Lutte contre le virus Nipah chez l’animal domestiqueIl n’y a pas de vaccin contre ce virus. Le nettoyage et la désin-fection en routine des élevages de porc (à l’eau de javel ou d’autres détergents) devraient être efficaces comme moyen de prévention.

En cas de suspicion d’une flambée, il faut mettre immédiate-ment l’élevage en quarantaine. L’abattage des animaux infec-tés, avec surveillance attentive de l’enfouissement ou de l’in-cinération des carcasses, pourra s’avérer nécessaire pour réduire le risque de transmission à l’homme. Les restrictions ou l’interdiction des déplacements d’animaux à partir des élevages infectés vers d’autres zones peuvent réduire la propa-gation de la maladie.

Les flambées chez l’animal domestique ayant précédé les cas chez l’homme, la mise en place d’un système de surveillance de la santé animale pour détecter les nouveaux cas est une mesure essentielle pour déclencher une alerte précoce auprès des services vétérinaires et des autorités de la santé publi-que.

Diminution du risque infectieux chez l’homme

En l’absence de vaccin, le seul moyen consiste à sensibiliser la population aux facteurs de risque et à faire connaître les mesures qui peuvent être prises pour réduire l’exposition au virus.

releve ePidemiologique hebdomadaire, no 8, 19 février 2010 67

Public health educational messages should focus on the following:

Reducing the risk of bat-to-human transmission. Efforts to prevent transmission should first focus on decreasing bat access to date palm sap. Freshly collected date palm juice should also be boiled and fruits should be thoroughly washed and peeled before consumption.

Reducing the risk of human-to-human transmis-sion. Close physical contact with Nipah virus-in-fected people should be avoided. Gloves and pro-tective equipment should be worn when taking care of ill people. Regular hand washing should be carried out after caring for or visiting sick people.

Reducing the risk of animal-to-human transmis-sion. Gloves and other protective clothing should be worn while handling sick animals or their tis-sues, and during slaughtering and culling proce-dures.

Controlling infection in health-care settingsHealth-care workers caring for patients with suspected or confirmed Nipah virus infection, or handling spec-imens from them, should implement standard infec-tion control precautions.

Samples taken from people and animals with sus-pected Nipah virus infection should be handled by trained staff working in suitably equipped laborato-ries.

Les messages d’éducation sanitaire doivent être axés sur les points suivants:

Réduction du risque de transmission entre les chauves-souris et l’homme. Les efforts de prévention de la transmis-sion doivent porter en premier lieu sur la diminution de l’accès des chauves-souris à la sève de palmier-dattier. Le jus de palmier fraîchement recueilli doit être bouilli et les fruits doivent être soigneusement lavés et pelés avant leur consommation.

Diminution du risque de transmission interhumaine. Il faut éviter tout contact physique proche avec des personnes infectées par le virus Nipah et porter des gants et un équi-pement de protection lorsqu’on soigne les malades. On se lavera régulièrement les mains après avoir soigné des mala-des ou leur avoir rendu visite.

Réduction du risque de transmission de l’animal à l’homme. Il faudrait porter des gants et d’autres vêtements de protec-tion pour s’occuper d’animaux malades ou manipuler leurs tissus, ainsi que pendant l’abattage.

Lutte contre l’infection en milieu médicalLes soignants s’occupant de cas suspects ou confirmés d’in-fection à virus Nipah, ou manipulant des échantillons prélevés sur ces cas, doivent appliquer les mesures de base de la lutte anti-infectieuse.

Les échantillons prélevés sur des personnes ou des animaux, pour lesquels on suspecte une infection à virus Nipah, doivent être manipulés par du personnel ayant une forma-tion adéquate et travaillant dans des laboratoires suffisam-ment bien équipés.

How to obtain the WER through the Internet

(1) WHO WWW server: Use WWW navigation software to connect to the WER pages at the following address: http://www.who.int/wer/

(2) An e-mail subscription service exists, which provides by electronic mail the table of contents of the WER, together with other short epidemiological bulletins. To subscribe, send a message to [email protected]. The subject field should be left blank and the body of the message should contain only the line subscribe wer-reh. A request for confirmation will be sent in reply.

Comment accéder au REH sur Internet?

1) Par le serveur Web de l’OMS: A l’aide de votre logiciel de navigation WWW, connectez-vous à la page d’accueil du REH à l’adresse suivante: http://www.who.int/wer/

2) Il existe également un service d’abonnement permettant de rece-voir chaque semaine par courrier électronique la table des matières du REH ainsi que d’autres bulletins épidémiologiques. Pour vous abonner, merci d’envoyer un message à [email protected] en laissant vide le champ du sujet. Le texte lui même ne devra contenir que la phrase suivante: subscribe wer-reh.

WWW access • http://www.who.int/wer E-mail • send message subscribe wer-reh to [email protected] fax: (+4122) 791 48 21/791 42 85contact: [email protected]/[email protected]

Accès WWW • http://www.who.int/werCourrier électronique • envoyer message subscribe wer-reh à [email protected]: +41-(0)22 791 48 21/791 42 85contact: [email protected]/[email protected]

68 Weekly ePidemiological record, no. 8, 19 february 2010

Avian influenza http://www.who.int/csr/disease/avian_influenza/en/ Grippe aviaire

Buruli ulcer http://www.who.int/gtb-buruli Ulcère de Buruli

Child and adolescent health and development http://www.who.int/child_adolescent_health/en/ Santé et développement des enfants et des adolescents

Cholera http://www.who.int/cholera/ Choléra

Deliberate use of biological and chemical agents http://www.who.int/csr/delibepidemics/ Usage délibéré d’agents chimiques et biologiques

Dengue (DengueNet) http://who.int/denguenet Dengue (DengueNet)

Epidemic and pandemic surveillance and response http://www.who.int/csr/en/ Alerte et action en cas d’épidémie et de pandémie

Eradication/elimination programmes http://www.who.int/infectious-disease-news/ Programmes d’éradication/élimination

Filariasis http://www.filariasis.org Filariose

Geographical information systems (GIS) http://www.who.int/csr/mapping/ Systèmes d’information géographique

Global atlas of infectious diseases http://globalatlas.who.int Atlas mondial des maladies infectieuses

Global Outbreak Alert and Response http://www.who.int/csr/outbreaknetwork/en/ Réseau mondial d’alerte et d’action en cas Network (GOARN) d’épidémie (GOARN)

Health topics http://www.who.int/topics La santé de A à Z

Influenza http://www.who.int/csr/disease/influenza/en/ Grippe

Influenza network (FluNet) http://who.int/flunet Réseau grippe (FluNet)

International Health Regulations http://www.who.int/csr/ihr/en/ Règlement sanitaire international

International travel and health http://www.who.int/ith/ Voyages internationaux et santé

Intestinal parasites http://www.who.int/wormcontrol/ Parasites intestinaux

Leishmaniasis http://www.who.int/leishmaniasis Leishmaniose

Leprosy http://www.who.int/lep/ Lèpre

Lymphatic filariasis http://www.who.int/lymphatic_filariasis/en/ Filiariose lymphatique

Malaria http://www.who.int/malaria Paludisme

Neglected tropical diseases http://www.who.int/neglected_diseases/en/ Maladies tropicales négligées

Outbreak news http://www.who.int/csr/don Flambées d’épidémies

Poliomyelitis http://www.polioeradication.org/casecount.asp Poliomyélite

Rabies network (RABNET) http://www.who.int/rabies Réseau rage (RABNET)

Report on infectious diseases http://www.who.int/infectious-disease-report/ Rapport sur les maladies infectieuses

Salmonella surveillance network http://www.who.int/salmsurv Réseau de surveillance de la salmonellose

Smallpox http://www.who.int/csr/disease/smallpox/ Variole

Schistosomiasis http://www.schisto.org Schistosomiase

Tropical disease research http://www.who.int/tdr/ Recherche sur les maladies tropicales

Tuberculosis http://www.who.int/tb/ and/et http://www.stoptb.org Tuberculose

Vaccines http://www.who.int/immunization/en/ Vaccins

Weekly Epidemiological Record http://www.who.int/wer/ Relevé épidémiologique hebdomadaire

WHO Lyon Office for National Epidemic Bureau OMS de Lyon pour la préparation Preparedness and Response http://www.who.int/csr/ihr/lyon/en/index.html et la réponse des pays aux épidémies

WHO Pesticide Evaluation Scheme (WHOPES) http://www.who.int/whopes Schéma OMS d’évaluation des pesticides (WHOPES)

WHO Mediterranean Centre Centre Méditerranéen de l’OMS pour for Vulnerability Reduction, Tunis http://wmc.who.int/ la Réduction de la Vulnérabilité à Tunis (WMC)

Yellow fever http://www.who.int/csr/disease/yellowfev/en/ Fièvre jaune

WHo web sites on infectious diseases Sites internet de l’OMS sur les maladies infectieuses