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EVALUATION DE LA PREMIERE EXPERIENCEDE GESTION DELEGUEE DES DECHETSMENAGERS A CASABLANCA, MAROC
Ghalloudi JalilaDocteur, Observatoire de Recherche en Didactique et Pdagogie
Universitaire ORDIPU,
Facult des Sciences Ben MSik, Casablanca
Zahour GhalemEnseignant chercheur, Laboratoire de Gologie Applique,
Gomatique et Environnement,
Facult des Sciences Ben MSik, Casablanca
Talbi MohamedEnseignant chercheur, Observatoire de Recherche en Didactique et
Pdagogie Universitaire ORDIPU,
Fac. Sciences Ben MSik, Casablanca
AbstractUrban expansion, population growth and modes of consumption are
all factors that have caused a significant increase in waste production in
Casablanca. Privatized in 2004, the solid waste management in this city is
confronted with institutional, technical and legal problems.
The analysis of documents - the Law 28-00 on solid waste, the Convention
of delegated management and the National Program of Household Wastes
(NPHW) - allows assessing the institutional, political and technical
difficulties of the reform of the solid waste management. It shows, in
particular, that the legal provisions and governmental strategies are difficult
to be applied. In addition, The investigations carried out in the popularquarters of Ben MSik shows that wastemanagement solids is
perceived like a shared responsibility.
Keywords:Morocco, Casablanca, household waste, service delegation
RsumLexpansion urbaine, la croissance dmographique et les modes de
consommation sont autant de facteurs qui ont provoqu une augmentation
notable de la production de dchets Casablanca. Privatis en 2004, le
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secteur de la gestion des dchets mnagers dans cette ville se heurte des
problmes institutionnels, juridiques, techniques et ducatifs.
Lanalyse des documents officiels - la loi 28-00 sur les dchets solides, la
Convention de gestion dlgue et le Programme National des Dchets
Mnagers (PNDM) -, permet dvaluer le degr dinstitutionnalisation et
doprationnalisation de la gestion des dchets et de saisir les tenants et
aboutissants institutionnels, politiques et techniques de la rforme de la
gestion des dchets solides. Il en ressort, en particulier, que les dispositions
juridiques et les stratgies gouvernementales trouvent des difficults dans
lapplication. Par ailleurs, lenqute mene auprs des habitants du quartier
populaire de Ben M'Sik montre que la gestion des dchets solides est perue
comme une responsabilit partage par ces derniers.
Mots-cls: Maroc, Casablanca, dchets mnagers, dlgation de service
IntroductionCapitale conomique du Maroc, Casablanca abrite 10% de la
population du pays, soit environ 3millions d'habitants et prs de 621 500
mnages (Haut Commissariat au Plan, 2004), ce qui fait d'elle la ville la plus
peuple et la premire mtropole du Maghreb.
La ville de Casablanca appartient la rgion du Grand Casablanca;
elle stend sur une superficie de lordre de 323km2et regroupe 8 prfectures
divises en 16 arrondissements entre autres celui de Ben MSik dont nousreparlerons ci-aprs. Ces dernires dcennies, l'expansion urbaine, la
croissance dmographique ainsi que les changements de modes de vie, de
production et de consommation ont constitu autant de facteurs ayant
provoqu une augmentation notable de la quantit des dchets produits par
les Casablancais, ce qui a engendr pour les autorits publiques de
nombreuses difficults au niveau de leur gestion. En effet, Casablanca, la
production des dchets mnagers atteint environ 3000t/jour (Ajir, 2002,
2009 ; Fekri, 2007), ce qui reprsente presque le quart de la production totale
de dchets en milieu urbain lchelle du pays, savoir 11 000 tonnes/jour.
Chaque habitant de Casablanca produit environ 0,89kg de dchets par jour,
et ces derniers sont particulirement riches en matire organique - 70% - et
trs humides puisque le taux d'humidit est d'environ 70% (Ajir, 2002)(tableau 1). Cette composition rend lincinration difficile, et favorisedavantage les mcanismes de fermentation et de production des biogaz.
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Tab. 1: Caractristiques des dchets mnagers Casablanca (Ajir, 2002)
La question des dchets est ainsi devenue une question publique qui a
fait l'objet de la promulgation de la loi 28-00 sur les dchets solides et leur
limination (Bulletin Officiel, 2006) ; il s'agit d'un instrument juridique qui
nonce les principes directeurs de la gestion des dchets au Maroc. Surtout,
l'instar de ce qui a t mis en uvre dans de nombreux autres pays, au Nord
comme au Sud, dans de nombreuses autres villes marocaines et dans d'autres
domaines de lenvironnement (eau, air, etc.), la gestion de ce service public at dlgue au secteur priv en 2004 : en effet, le Contrat dfinitif du
service de suivi de concession de collecte et de nettoiement de la Commune
urbaine de Casablanca reprsente l'instrument et le cahier de charge des
socits dlgataires des dchets solides de la ville.
Enfin, le gouvernement marocain a mis en place le conseil national
de lenvironnement qui, aprs enqute, a propos le Programme National des
Dchets Mnagers (PNDM). Ce dernier stend sur 5 ans, de 2008 2013, et
se fixe comme objectif dacclrer les efforts de mise niveau de la gestion
des dchets (CNE, 2007) (nous y reviendrons en dtail dans le paragraphe ci-dessous consacr aux rformes).
En dpit des espoirs suscits par la rforme, de nombreux problmes
subsistent tant aux yeux des autorits dlgataires que des socits en charge
du service. D'une part, le grand nombre des intervenants complique
grandement la coordination et la coopration entre les diffrents acteurs que
sont la Commune urbaine de Casablanca, les collectivits locales, le
secrtariat dEtat charg de lEnvironnement, les services de contrle, de
collecte et de nettoiement et, enfin, les socits dlgues. Ces dernires sont
confrontes de nombreux obstacles techniques et au non-respect des
dispositions du cahier des charges. De son ct, le service de contrle de la
prestation, qui a pour rle de constater les infractions commises par les
socits au niveau de la collecte, du balayage, du lavage et du dsherbage, se
heurte de nombreuses difficults techniques et matrielles (moyen et
personnel insuffisants). Dans le mme ordre d'ide, labsence dune police
environnementale charge de contrler les infractions commises par les
habitants pollueurs aggrave la situation. La question des dcharges
sauvages et non contrles ainsi que les problmes d'hygine et de sant
publique qui en dcoulent reste aussi non rsolue; elle peut tre troitement
lie aux pratiques informelles des chiffonniers qui y rcuprent des
Production 1 million de tonnes/anRatio 0,89 kg/habitant/jourMatires organiques 70 %
Humidit 65 70 %Pouvoir calorifique < 1.000 kcal/kgTraitement limit la mise en dcharge
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matriaux, en l'absence de tout systme structur de tri, de recyclage, de
rcupration et de valorisation de dchets. De faon gnrale, toutes ces
problmatiques font l'objet de dbats et de rflexion, sont l'objet d'articles de
presse et d'un dbut de sensibilisation dans les mdias campagnes de
prvention la tlvision: programmes des plages propres, spots publicitaires
de Monsieur Propre Bonedif mens par la Fondation Mohammed VI pour
la protection de lenvironnement, en collaboration avec dautres partenaires.
Il existe aussi dautres compagnes de sensibilisation menes sur le terrain par
des associations locales telles que le rseau des associations Casa-
Environnement , et le Collectif rgional de lducation
lenvironnement CREE .Cependant, il n'en reste pas moins que cette
politique d'ducation et de sensibilisation reste peu suivie d'effets, comme le
montre notamment notre enqute auprs des habitants de Ben M'Sik.
La rforme de la gestion des dchets mnagers au Maroc: contextegnral, cadre institutionnel et politique nationaleLe contexte gnral
Au Maroc, quelques 5 millions de tonnes de dchets solides sont
gnrs tous les ans en milieu urbain, avec un ratio de 0,76kg par habitant et
par jour. Le taux de collecte avoisine 70% et le taux de production varie de
quelques dizaines de tonnes par jour pour les petites communes plusieurs
milliers de tonnes par jour pour les grandes collectivits. A titre d'exemple ce
taux de production est de 25 tonnes/jour pour la ville dAzemmour (Elbadaet al., 2009), de 100 tonnes/jour pour la ville dEl-Jadida (Sahmoun et al.,
2009), de 430 tonnes/jour pour la ville de Mekns (Tahiri Alaoui, 2009) et de
3000 tonnes/jour pour la ville de Casablanca (Fekri, 2007 ; Ghalloudi et al.,
2009b)(tableau 2).Tab. 2 : Taux de production des dchets dans quelques villes du Maroc
Villes Population (recensement de 2004) Quantit de dchets (tonnes/jour)
Azemmour 37140 25
El-Jadida 140 440 - 250 000* 100
Mekns 850 000 430
Casablanca 3 millions 3000*Estimation de 2009
Lvolution de la composition physique des dchets mnagers auMaroc est rsume dans le tableau 3.Les dchets mnagers au Maroc sedistinguent nettement par leur richesse en matire organique et ils sont trs
humide (humidit suprieure ou gale 70%).
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Tab. 3: Composition physique des dchets mnagers au Maroc
(a) : Ajir (2002).(b) : Bekkani (2006).
Principales composantes des dchets 1999(a) 2006(b)Matires organiques 50 70% 59%
Papier-carton 5 10% 17%Plastique 6 8% 15%
Mtal 1 4% 01%
Verre-dbris de cramiques 1 2% 2%
Divers 16% 6%
Densit 0,4 0,5% -
Humidit 70% -
En France, et titre de comparaison, la production annuelle de
dchets est de l'ordre de 600 millions de tonnes dont la provenance est
globalement rpartie en dchets municipaux (55 millions de tonnes dont 24
d'ordures mnagres), dchets industriels (150 millions de tonnes dont 9
dangereux), et dchets de l'agriculture (400 millions de tonnes dont 280
d'levages et 30 d'industries agro-alimentaires) (DESACHY, 2006). Les
ordures mnagres en France, sont composes principalement de dchets
putrescibles, de papiers et cartons, de plastiques et de verre (RECORD,
2003).La production annuelle dordures mnagres est de 455 Kg par habitat.
La composition des ordures mnagres est reporte sur le tableau 4.Compars aux dchets mnagers du Maroc, ceux de la France se
distinguent surtout par leur faible enrichissement en matire organique
(dchets putrescibles) et leur fort enrichissement en papier, carton et verre.Tab.4 : Composition moyenne des ordures mnagres en France (RECORD, 2003)
Matriaux Exprims en pourcentage % Exprims en Kg/hab./an
Dchets putrescibles 28,8 130
Papiers/cartons 25,3 115
Textiles sanitaires 3,1 14
Textiles 2,6 12
Plastiques 11,1 51
Complexes 1,4 6
Combustibles divers 3,2 15
Verre 13,1 60
Mtaux 4,1 19
Incombustibles divers 6,8 31
Dchets spciaux 0,5 2
Total 100 455
Il faut rappeler que la gestion publique de collecte et de nettoiement
au Maroc tait plutt une responsabilit des ex-communes. En effet, la charte
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communale du 30/9/76 confiait aux collectivits locales la gestion de
lassainissement liquide et solide. Le conseil communal dcide de la cration
et de lorganisation des services publics communaux et de leur gestion soit
par voie de rgie directe ou autonome, soit par concession. Nanmoins, les
communes ont t affrontes aux diffrents problmes lis notamment
laugmentation de la quantit des dchets et leur mauvaise gestion par le
personnel non qualifi. Par consquent, 70% des communes du pays ont
privatis, jusqu prsent, la gestion des dchets domestiques municipaux (El
Ouazzani, 2009), et il faut prciser ici que le cot dinvestissement pour la
collecte des dchets et la gestion dlgue slve plus de 80 millions
dEuros par an, et que le cot annuel de dgradation de lenvironnement li
aux dchets et aux dcharges reprsente environ 0,5% du PIB national
(Sarraf. et al., 2003).
Enfin, malgr limplantation de dcharges sanitaires dans quelquesvilles comme Fs, Rabat, Oujda, Essaouira, El-Jadida, Azemmour, etc., ou
encore leur programmation dans dautres villes comme Casablanca et Safi, il
subsiste encore plus de 300 dcharges sauvages en milieu urbain rparties
sur le territoire national.
Le cadre institutionnel et juridiqueLe ministre de lEnergie, des Mines, de lEau et de lEnvironnement
est lorganisme tatique qui a pour mission la coordination entre les actions
publiques en matire cologique, y compris pour ce qui concerne la gestiondes dchets solides. En complment laction gouvernementale, la
Fondation Mohammed VI pour lenvironnement, cre en 2000 et prside
par la princesse Lalla Hasna, est un organisme qui permet de coordonner les
efforts de tous les acteurs dont le but est de sauvegarder lenvironnement et
de prserver les ressources naturelles.
Laccroissement dmographique et le dveloppement socio-
conomique au Maroc saccompagnent incontestablement de la dgradation
de ltat de lenvironnement. Pour limiter les effets nfastes de la pollution,
les pouvoirs publics ont mis en place un arsenal juridique dont la loi 28-00
relative la gestion des dchets et leur limination. Cette loi dfinit le
dchet comme tant tout rsidu rsultant d'un processus d'extraction,
exploitation, transformation, production, consommation, utilisation, contrle
ou filtration, et d'une manire gnrale, tout objet et matire abandonns ou
que le dtenteur doit liminer pour ne pas porter atteinte la sant, la
salubrit publique et l'environnement.
La prsente loi a pour objectif de prvenir et de protger la sant de
lhomme, la faune, la flore, les eaux lair, le sol, les cosystmes, les sites et
les paysages de lenvironnement en gnral contre les effets nocifs des
dchets. Elle nonce, entre autres, la prvention de la nocivit des dchets et
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la rduction de leur production la source ; la mise en place de la filire tri-
recyclage-valorisation29pour obtenir partir de dchets, des matriaux
rutilisables ou de lnergie ; la mise en place dun systme de contrle et de
rpression des infractions commises dans ce domaine ; lobligation
damnagement, par les collectivits locales, de dcharges contrles sur leur
territoire ; linformation du grand public sur les effets nocifs des dchets sur
la sant public et lenvironnement ainsi que les mesures de prvention de
leurs effets prjudiciables ; le renforcement des structures de contrle; et
lapplication des sanctions toute infraction commise.
Enfin, la loi classe les dchets en fonction de leur nature : dchets
mnagers, dchets assimils aux dchets mnagers, dchets industriels,
dchets mdicaux et pharmaceutiques, dchets dangereux, dchets inertes,
dchets agricoles, dchets ultimes et dchets biodgradables. Les dchets
mnagers, objet de cette tude, correspondent aux dchets issus des activitsdes mnages.
Le Programme national des dchets mnagers (PNDM) : quellesperspectives de gestion des dchets pour un meilleur dveloppementdurable ?
Les difficults lies la gestion des dchets solides mnagers
constituent l'un des problmes majeurs qui se pose avec acuit dans plusieurs
villes et centres urbains du Maroc. Les autorits politiques, nationales et
locales ont pris conscience des consquences nfastes de ce contexte sur laqualit de vie et la sant des populations, sur lenvironnement et sur l'image
de marque du pays en tant que destination touristique. Afin de faire face
cette situation, le ministre de lAmnagement du Territoire, de lEau et de
lEnvironnement et le ministre de lIntrieur ont labor conjointement le
Programme National de Gestion des Dchets Mnagers (PNDM), qui a pour
objectif de raliser la mise niveau du secteur en instaurant une gestion
adquate et cologique des dchets mnagers. Ce programme (Ajir, 2009)
concerne toutes les villes et centres urbains du Royaume et vise raliser les
objectifs suivants : assurer la collecte et le nettoiement des dchets mnagers
dans les agglomrations et atteindre un taux de collecte de 90% au lieu de
70% actuellement ; raliser des dcharges contrles des dchets mnagers et
assimils au profit de tous les centres urbains ; rhabiliter toutes les
dcharges existantes, aprs fermeture ; dvelopper la filire de tri-recyclage-
valorisation, avec des actions pilotes de tri, pour atteindre un taux de 20% du
recyclage; former et sensibiliser les acteurs concerns sur la problmatique
des dchets.
29
Le premier article de la loi 28 00 prescrit lorganisation de la collecte, du transport, du stockage, du traitementdes dchets et de leurs liminations de faon cologiquement rationnelle.
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Rappelons que la Banque Mondiale30
soutient la rforme du secteur de la
gestion des dchets solides municipaux au Maroc. Cest lun des projets
programmatiques conus pour financer, renforcer et soutenir limpact du
programme de rforme du secteur des dchets solides au Maroc. Le
programme du Gouvernement dans ce secteur vise trois principaux objectifs
stratgiques de rforme: rehausser le niveau de gouvernance du secteur;
amliorer la durabilit des services municipaux des dchets solides, et
intgrer les dimensions environnementales et sociales.
Le cot global du PNDM est estim environ 4 milliards deuros qui
sont rpartis comme suit (Ajir, 2009) :
Amlioration des services de collecte et de nettoiement : 2,65
milliards deuros ;
Cration et exploitation de dcharges contrles :0,74 milliards
deuros ;Rhabilitation des dcharges existantes : 0,33 milliards deuros ;
Etudes, matrise douvrage, contrle et le suivi : 0,13 milliards
deuros ;
Dveloppement de la filire Tri-Recyclage-Valorisation : 0.07
milliards deuros ;
Communication, sensibilisation et formation : 0,07 milliards
deuros.
Dans le cadre du PNDM, parmi tous les objectifs noncs, deux nous
paraissent particulirement essentiels: le traitement et valorisation desdchets : vers la promotion de la filire tri-rcupration-recyclage et
l'amnagement des dcharges publiques sauvages et la cration des
dcharges contrles.
En ce qui concerne le premier objectif, l'opration de tri-
rcupration-recyclage des dchets pour leur ventuelle rutilisation et leur
revalorisation constitue lapproche la plus efficace pour rsoudre le problme
de traitement des dchets. Cest une filire qui commence par la rcupration
dans les poubelles et les dcharges et qui se termine dans les entreprises de
recyclage. Les rcuprateurs ambulants sillonnent les quartiers et fouillent
dans les poubelles la recherche de matriaux qui peuvent tre valoriss. Les
plastiques, le papier et carton, le verre et les ferrailles sont les matriaux les
30Le programme de rforme soutenu par ce projet a pour but damliorer laprestation de services aux citoyens dans ce secteur important et de promouvoir ledveloppement durable dans un environnement en constante volution. Plusspcifiquement, il soutient les efforts entrepris par le Maroc pour amliorer lerendement conomique, environnemental et social des systmes de gestion des dchetssolides municipaux,a dclar Simon Gray,Directeur du Dpartement Maghreb au sein
de la Banque mondiale (2010). (in http://www.banquemondiale.org/fr/news/2010/12/20/the-world-bank-supports-the-reform-of-the-municipal-solid-waste-sector-in-morocco)
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plus recherchs. Malgr lintrt pour le dveloppement de la valorisation
des dchets, la pratique de tri la source ou de la collecte slective reste trs
limite au Maroc. La rcupration des produits rutilisables constitue une
source de revenu pour plusieurs milliers de personnes issues en grande
majorit des classes les plus dfavorises. Il sagit dune importante activit
conomique qui se pratique actuellement dans linformel. Le problme de
ces marchands ambulants non autoriss est parmi les cas o lintervention
des autorits nest pas efficace. Ce genre de commerce est trs polluant et
touche de trs prs la population puisquil se dveloppe proximit des
habitations. Par consquent, limplication des diffrents acteurs (communes,
gestionnaires, dpartements gouvernementaux concerns) pour lorganisation
de ladite filire et laccompagnement social des chiffonniers, semble tre
indispensable. L'amlioration des conditions de vie et de travail de ces
rcuprateurs ambulants exige une normalisation et une professionnalisationde la filire travers lidentification de projets socitaux tels que des
coopratives, des associations locales, l'aide la cration de petites
entreprises, etc., et qui pourraient aller, terme, vers la reconnaissance
juridique et institutionnelle de la filire. Dans ce sens, la population cible
pourrait bnficier de subventions de ltat, des moyens de transport de la
marchandise et des locaux de stockage des dchets.
En ce qui concerne le second objectif du PNDM, des dcharges
sanitaires contrles ont t dj implantes et sont actuellement
oprationnelles dans certaines villes comme Fs, El Jadida, Oujda, Skhiret-Tmara. De nouvelles dcharges sont programmes et en cours
dimplantation comme le cas de Mdiouna Casablanca ou encore
Marrakech, et Safi. Pour autant, Mdiouna, des blocages fonciers
concernant le site de la nouvelle dcharge (situ proximit de la dcharge
actuelle) retardent pour le moment son ouverture. Par ailleurs, les dchets
mnagers collects sont dverss dans la dcharge publique non sanitaire en
cours dexploitation Mdiouna.
Notons quil subsiste encore au Maroc beaucoup de dcharges non
sanitaires ciel ouvert qui natteignent pas les normes des dcharges
contrles. Ces dcharges engendrent de nombreuses nuisances, entres
autres, la contamination des eaux souterraines par les lixiviats31
comme le
cas de Mdiouna (Fekri, 2007), ce qui interdit toute utilisation de ces eaux
dans un large primtre autour du site, la dispersion denvols et la diffusion
31 Lors de leur stockage et sous laction conjugue de leau de pluie et de la
fermentation naturelle, les dchets produisent une fraction liquide appele lixiviats .
Riches en matire organique et en mtaux lourds, ces lixiviats ne peuvent tre rejets
directement dans le milieu naturel car ils peuvent contaminer les ressources en eau etdoivent tre soigneusement collects et traits.
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dodeurs nausabondes et de fumes autour de la dcharge, do limpact
ngatif de ces sites sur lenvironnement.
Lvaluation du degr dinstitutionnalisation et doprationnalisation
de la gestion des dchets solides Casablanca partir de lanalyse critique
(tableau5), des textes officiels (loi 28-00, PNDM, convention cadre de lagestion dlgue Casablanca)permet de constater que beaucoup de
dispositions juridiques et de stratgies gouvernementales trouvent encore des
difficults dans lapplication, entre autres, ladoption du principe pollueur-
payeur , la promotion de la filire de tri-recyclage-valorisation, la cration
de dcharges contrles aux normes internationales, la cration de police
environnementale et la mise en place dune politique dducation et de
sensibilisation. Les textes de loi proposent donc des rgles ou des mesures,
qui dans la pratique, sont soit difficile mettre en uvre, soit difficile faire
respecter.Tab. 5: Grille danalyse des documents de textes officiels sur les dchets solides au Maroc
et/ou Casablanca
Typologiedesdocuments
Orientationinstitutionnelle
Contenu et Objectif
Oprationnalisation etcompatibilit avec lesorientationsinstitutionnelles (casde Casablanca)
Textesofficiels
Loi n 28-00
sur les dchets
solides et leur
limination
-prvention de la nocivit des
dchets et rduction de leur
production la source ;
non encore ralise
-organisation de la collecte, du
transport, du stockage, du
traitement des dchets et de leur
limination de faon
cologiquement rationnelle;
non encore ralise
-valorisation des dchets par leremploi, le recyclage ou toute
autre opration visant obtenir,
partir de dchets, des
matriaux rutilisables ou de
lnergie;
non encore ralise
-mise en place dun systme de
contrle et de rpression des
infractions commises dans ce
domaine;
non encore ralise
-obligation damnagement, par
les collectivits locales, de
dcharges contrles sur leur
territoire;
opration en cours
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-information du grand public sur
les effets nocifs des dchets sur
la sant public et
lenvironnement ainsi que les
mesures de prvention de leurseffets prjudiciables;
opration insuffisante
-renforcement des structures de
contrle;
-contrle des
prestations de gestion
dlgue : existe mais
insuffisant-contrle des
ollueurs : inexistant
-application des sanctions
toute infraction commise ;
-par les dlgataires :
existe mais non
pertinente
-par les pollueurs :
inexistante
Programme
National desDchets
Mnagers
-rhabilitation de 300 dcharges
qui existent en milieu urbain ;opration en cours
-cration de 350 dcharges
contrles ;opration en cours
-organisation et dveloppement
de la filire de tri-recyclage-
valorisation (20% de la totalit
des dchets produits peuvent
tre traits) avec des actions
pilotes de tri la source ;
non encore ralise
-ncessit datteindre un taux de
collecte satisfaisant de 90%
(actuellement de 70%) et de
passer de 3,4 Millions de tonnes
collectes en 2006 6,6 Millions
de tonnes en 2022 ;
non encore ralise
-sensibilisation et formation detous les acteurs concerns par la
problmatique de dchets
mnagers.
opration insuffisante
Convention
cadre de la
gestion
dlgue
-moderniser la qualit duservice et intgrer de nouvelles
technologies;
ralise
-former le personnel opration insuffisante
-assurer le service de la
collecte ;
Existe mais insuffisante
(dbordement des
poubelles et des
conteneurs, existence
de multiples points
noirs et des terrains
vagues envahis par les
dchets etc.)
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-mise en dcharge publique des
rsidus collects;existe
-assurer le service du
nettoiement (balayage et
dsherbage) de la voirie
publique et de certaines artres
et places publiques;
existe mais insuffisante
-assurer le lavage de la voirie
publique et de certaines artres
et places publiques;
trs rare et
vnementielle
-nettoyer le mobilier urbain.trs rare et
vnementielle
La rforme de la gestion des dchets Casablanca et les limites de sonapplicationA Casablanca, depuis 2004, la gestion des dchets solides est
dlgue des socits prives dans l'objectif de moderniser la qualit du
service, d'intgrer des nouvelles technologies et, par consquent, d'amliorer
la propret de la ville (Convention de gestion dlgue, 2004 : Contrat
dfinitif du service de suivi de concession de collecte et de nettoiement de la
Commune urbaine de Casablanca avec les socits dlgataires). Le
contrat de gestion dlgue des dchets est conclu pour un mandat de 10 ans,
du 1er
mars 2004 au 1er
mars 2014, et pourra ventuellement tre renouvel
pour une priode de deux ans. Cinq lots correspondants chacun un espace
de la commune urbaine de Casablanca dit zone 32
. Ces zones sont
partages et gres par trois oprateurs : SEGEDEMA (PIZZORNO deFrance), TECMED (Espagne) et SITA ELBEDA (SUZZ de la France).Lvolution du tonnage annuel collect par les diffrentes socits
dlgataires se rsume dans le tableau 6, avec un cot moyen de gestion quiest de lordre de 368 MAD/tonne (tableau 7).
Tab.6 : Evolution du tonnage annuel collect par les socits dlgues (Source : Rapport
indit du service de suivi, de concession de collecte, et de nettoiement, Casablanca)
32 Convention de gestion dlgue, contrat dfinitif du 24 Fvrier 2004, SSCCN,
Casablanca.
2004 2005 2006Sita El Beida 241 804 305 039 303 445
Tecmed 374 087 370 225 370 145Segedema 240 264 255 468 238 711
Tonnage annuel 858159 932737 914307
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Tab. 7: Cot annuel de la gestion dlgue des dchets Casablanca (Source : Rapport
indit du service de suivi, de concession de collecte, et de nettoiement, Casablanca
Sita Elbeida Sogedema Tecmed TotalMontant total
(TTC):rmunration etassurance desemployeurs etCot des matriels
105.250.310 101.778.246 152.663.416 359.691.972
Moyenne(dh/ tonne) 358 401 356 368
Par ailleurs, la distribution des zones par ces oprateurs est nonce
dans la convention de gestion dlgue comme ce qui suit dans le tableau 8et la figure 1.Tab.8 : Distribution des zones des oprateurs de la gestion des dchets Casablanca selon la
convention de gestion dlgue, contrat dfinitif du 24 Fvrier 2004, SSCCN,
Casablanca
Zones Ex-communes urbaines Arrondissements
Zone
smarcolect
Zone i
Anfa Anfa
Sidi belyoutSidi belyout
My youssef
Maarif Maarif
Hay hassani Hay hassani
Zonetecmed
Zone ii
Mers sultanMers sultan
BouchentoufDrissia
Al fidaAl fida
Mechouar Mechouar
Essoukhour assawda Essoukhour assawda
Zone iv
An sebaa An sebaa
Hay mohammadi Hay mohammadi
Sidi bernoussi Sidi bernoussi
Une partie de
la zone v
My rachid My rachid
Sidi moumenSidi moumen
Ahl loughlam
Zonesogedema Zone iii
Sidi maaroufAn chock
An chock
Lissasfa Lissasfa
Une partie de
la zone v
Ben msik Ben msik
Sidi othmane Sidi othmane
SbataSbata
Salmia
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Fig. 1 : Carte montrant la distribution des zones des oprateurs de la gestion des dchets
Casablanca selon la convention de gestion dlgue, contrat dfinitif du 24 Fvrier
2004, SSCCN, Casablanca
Lanalyse de ltat actuel de la gestion des dchets mnagers
Casablanca, en dpit des espoirs suscits par la privatisation de ce secteur,montre des problmes allant de la collecte des dchets, en passant par leur
transport, jusqu leur mise en dcharge. Ces dysfonctionnements sont
dordres institutionnel, juridique, technique, matriel et ducationnel.
Les alas du service de collecteDaprs la convention de gestion dlgue, lautorit dlgante
prcise quelle confie aux trois socits dlgataires la ralisation des taches
suivantes :
-la collecte et lvacuation des dchets mnagers et assimils, et desencombrants la dcharge publique ;
- le nettoiement de la voirie publique, du mobilier urbain ainsi que
lvacuation la dcharge publique des rsidus collects ;
- le lavage de certaines artres et places publiques.
Ainsi, les entreprises se sont engages acqurir de nouveaux
matriels de collecte ainsi qu' rembaucher le personnel communal affect
aux services (ceux qui travaillaient pour la commune) et le former. Un
service de suivi, de concession de collecte et de nettoiement SSCCN33
,
33 SSCCN : Service de Suivi de Concession de Collecte et de Nettoiement.
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Casablanca a t cr pour prendre en charge et surveiller le respect des
clauses des contrats. Conformment larticle 6 de la Convention de la
gestion dlgue, le contrle des prestations s'effectue deux niveaux : un
contrle continu sur document et par suivi quotidien des prestations
effectues par le dlgataire auquel s'ajoute un contrle visuel permanent sur
le terrain effectu selon le programme tabli par la structure de contrle et de
rgulation, ou suite aux rares rclamations formules gnralement par les
associations ou autres.
Conformment larticle 21 de la Convention de dlgation, le
dlgataire est puni dune amende qui varie de 100 10 000 dirhams en cas
de manquement aux engagements contractuels. En ce sens, les oprations de
contrle des prestations des trois socits parle SSCCN(2007) a permis de
constater de nombreuses infractions (Ghalloudi, 2007) (planche
I).L'existence de nombreux points noirs tels que les dchets mnagersabandonns sur la voie publique et non collects, le dbordement des bacs et
des caissons mtalliques, les dchets dposs proximit de ceux-ci,
constituent lune des raisons des pnalits infliges aux socits de collecte.
Les bacs sont dtriors gnralement lors de lvacuation des dchets dans
les bennes tasseuses, et qui ne sont pas remplacs par les socits ; les bacs et
conteneurs sont le plus souvent sales, non lavs ni dsinfects (Planche II).
Par ailleurs, nos investigations montrent que les socits dlgataires
sont confrontes de nombreuses difficults quotidiennes, entres autres :
-le dbordement des conteneurs de dchets;-la mise en dcharge des dchets, par le public, dans des terrains
vagues abandonns ;
-le vol des conteneurs;
-des quantits importantes de dchets verts et de gravats collecter
(au-del des quantits estimes) ;
-de nombreux chiffonniers ambulants fouillant dans les conteneurs
pour la rcupration de matires recyclables et dispersant les dchets sur les
voies publiques ;
-les citoyens ne jettent pas leurs ordures au moment opportun, soit
par irrespect, soit par mconnaissance des horaires de collecte.
L'pineuse question de la dcharge de MdiounaA Casablanca, il existe deux grandes dcharges, celle de Sidi
Moumen de type fossile (abandonne en 1986) et celle de Mdiouna, situe
10 km au sud de Casablanca, qui fonctionne jusqu nos jours.
La dcharge de Sidi MoumenLa dcharge de Sidi Moumen se localise au Nord Est de Casablanca
en plein milieu urbain. Elle se situe dans le territoire de larrondissement de
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Sidi Moumen (Prfecture des arrondissements de Sidi Bernoussi). Cest une
dcharge non contrle, fossile (planche III), abandonne aprs saturation en
1986, et qui pose toujours de nombreux problmes sanitaires et
environnementaux. En effet, les dchets, autrefois verss dans une grande
carrire aussi abandonne, portent encore atteinte la sant de la population
environnante comme en tmoigne les infections respiratoires (asthme,
allergies). A ceci s'ajoutent les odeurs nausabondes, les nombreux
rongeurs dans les habitats environnants pouvant constituer des sources
potentielles de maladies pidmiologiques et la dispersion des sacs en
plastique venant de cette dcharge. La partie organique des dchets se
dcompose selon des mcanismes de fermentation et produisent des biogaz
et des lixiviats. Ces derniers reprsentent un vritable danger pour la
contamination de la nappe phratique.
Dans le cadre du programme de rhabilitation des espaces verts, larhabilitation de la dcharge a t initie en 2006.Ce projet relve de la
responsabilit de la division des espaces verts au Conseil de la ville. Cette
rhabilitation a t procde par le recouvrement de la dcharge par une
couche dargile et par son reboisement en perspective den crer un espace
vert et un lieu de loisir pour la population environnante. Ayant cot 2,5 M.
Euros ce ramnagement est encore en cours de ralisation.
La dcharge de Mdiouna (planche IV)
Actuellement, tous les dchets urbains de la ville de Casablanca, unpeu plus de 3000 tonnes journalires, sont vacus par environ 500 camions
dans la dcharge publique de Mdiouna sans aucun tri la source et sans
aucun traitement en aval des lixiviats et des biogaz qui, ajouts aux odeurs
nausabondes et aux fumes portent atteinte aussi bien la sant publique
qu lenvironnement. Le site a commenc fonctionner en 1986, suite la
fermeture de la dcharge de Sidi Moumen (Zahour et Ghalloudi, 2009,
Ghalloudi et al., 2009 a). Il sagit dune dcharge non contrle jusqu'en
mars 2008 date de la dlgation de sa gestion au secteur priv et ce pour une
priode de dix ans. En effet, anticipant l'arrive saturation de la dcharge
de Mdiouna, la Commune Urbaine de Casablanca (CUC) prvoit la
construction dune nouvelle dcharge, dune superficie de 90 hectares,
proximit de l'ancienne (voir carte topographique de localisation, planche II-
A). De ce fait, dans le cadre du PNDM qui fixe parmi ses objectifs la
rhabilitation des anciennes dcharges et la ralisation des dcharges
contrles, et dans le cadre de la loi 28 qui prescrit dans son article premier
lorganisation de la collecte, du transport, du stockage, du traitement des
dchets et de leurs liminations de faon cologiquement rationnelle, le
conseil de la ville initie un appel doffre lanc en 2005, pour la rhabilitation
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de lancienne dcharge et la ralisation et lexploitation dune dcharge
contrle.
La ralisation de ce projet a t dlgue au groupe ECOMED34
en
mars 2008. Dans le cadre de la convention conclue entre les diffrents
partenaires, le site doit tre soumis des normes strictes de contrle et de
surveillance. Les socits sont charges notamment de la prservation des
ressources en eaux contre la pollution par les lixiviats et de la protection de
lenvironnement, ainsi que d'une ventuelle valorisation des dchets
(rcupration des biogaz partir des dchets, etc.). Totalement contrle,
cette future dcharge correspondra un centre denfouissement compos de
4 casiers comportant des systmes de collecte de lixiviats et de biogaz, ainsi
quune couche dimpermabilisation.
Les objectifs de la dlgation sont fixs par larticle 4 de la
convention en question. Les travaux et prestations la charge du dlgatairesont :
la conception, le financement et la ralisation de la dcharge
contrle de Casablanca ;
le financement, l'acquisition, l'installation et la mise en service des
quipements fixes et mobiles ncessaire lexploitation de la dcharge ;
lexploitation et lentretien de la dcharge contrle, incluant le
renouvellement des quipements fixes et mobiles ;
le ramnagement final en fin dexploitation de la dcharge
contrle ;l'exploitation de la dcharge de Mdiouna pendant une priode
transitoire de 2 ans ;
la rhabilitation et fermeture de la dcharge de Mdiouna.
La rhabilitation de la dcharge de Mdiouna est en cours (Planche
V), en vue de sa fermeture dfinitive. Les travaux ont bien avanc puisqu'une
trentaine d'hectares ont t recouverts de graviers, puis de terre, et sont
ferms la dpose des dchets ; il reste une douzaine d'hectares qui reoivent
quotidiennement 3000 tonnes de dchets de la ville. Sur cette portion de la
dcharge, trient les rcuprateurs du secteur informel et sur laquelle des
leveurs de moutons, vaches et chvres nourrissent leurs animaux des
dchets organiques. La question de la rcupration et du tri effectu par les
34Le groupe ECOMED est un holding marocain cr par 2 socits amricaines
EDGEBORO INTERNATIONAL INC. (EII) et GLOBAL ENVIRONMENTAL
SUSTAINABILITY, INC. (GESI). Il est spcialis dans la gestion des dchets solides plus
particulirement dans le domaine de traitement et de valorisation des dchets solides.
Implant au Maroc depuis une douzaine dannes. Le groupe reprsente la premire socit
prive au Maroc spcialise dans la construction et l'exploitation des dcharges
contrles.(www.ecomed.ma).
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quelques 500 chiffonniers est un problme pineux pour le groupement
maroco-amricain Ecomed 35
, ainsi quaux responsables de la dcharge
puisqu'il pose la question de leur scurit et de leur sant ; en mme temps,
ces responsables sont bien conscients que cette activit est une source de
revenu pour plusieurs centaines de familles36et que ces dernires contribuent
aussi dlester la dcharge d'un certain nombre de tonnes de matriaux qui
repartent en ville pour tre recycls.
La rception de la question des dchets par les habitants d'un quartierpopulaire : enqute Ben M'Sik
Pour saisir la faon dont les habitants peroivent la question des
dchets, nous avons eu recours un questionnaire. Le public cible de cette
enqute est constitu dun chantillon de 600 personnes habitant la commune
de Ben MSik, de couches socioprofessionnelles, de sexe et dge varis.Daprs les rsultats du recensement gnral de la population et de
lhabitat de 2004, la prfecture des arrondissements de Ben MSik comptent
285879 habitants, avec 56042 mnages, soit 9,69 % de la population totale
de Casablanca. Elle est constitue de deux arrondissements : Ben MSik
(163052 habitants) et Sbata (122827 habitants).
Cette enqute explore lopinion du public casablancais, les avis et les
impressions des citoyens, sur la qualit de la gestion des dchets solides dans
leur propre ville, ltat des lieux de cette gestion, les causes de
lencombrement et de la rpartitions des dchets, leurs impacts surlenvironnement ainsi que les solutions possibles pour grer mieux ce
secteur.
Rappelons que selon le recensement de 2004, la population de Ben
MSik est de 163 052 habitants avec 31942 mnages (soit 15% de la
population totale de la ville Casablanca).Dans ce qui suit nous prsentons
quelques questions extraits du questionnaire :
Etes-vous satisfait de l'tat de la propret de votre ville Casablanca?
35je peux vous assurer que les choses vont bon train. La seule contrainte que nous avons
est relative aux chiffonniers qui squattent la dcharge. Ils nous empchent daller plus vite
dans la ralisation de nos travaux affirme un responsable au sein dEcomed (in
http://www.lavieeco.com/news/societe/decharge-de-mediouna-500-chiffonniers-refusent-de-
quitter-13440.html)36
un plan d'action a t mis en place concernant la rinsertion des chiffonniers qui
occupent les lieux. [] Nous sommes en train d'tudier en ce moment le projet de recruter
une bonne partie des chiffonniers, qui oprent dans l'actuelle dcharge, comme ouvriers
dans le nouveau site. Leur travail sera ralis dans des conditions optimales : le tri des
dchets. a dclar le Chef de service SSCCN au Conseil de la ville de Casablanca (2009)
(in http://www.lavieeco.com/news/societe/decharge-de-mediouna-500-chiffonniers-refusent-de-quitter-13440.html)
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Que proposez-vous pour sanctionner toute infraction commise par les
pollueurs ?
A votre avis, qui pourra constater les infractions commises par les
pollueurs ?
Que proposez-vous pour valoriser les dchets?
Quest-ce que vous proposez pour amliorer le mtier et les
conditions de travail des rcuprateurs?
Que suggrez-vous, comme solutions et actions, pour amliorer ltat
de propret de la ville ?
Ci-dessous quelques rponses des personnes interroges aprs
traitement statistique du questionnaire:
- 89 % ne sont pas satisfaites du niveau de propret de leur ville ;
- 89% expriment la ncessit de sanctionner par des amendes toute
infraction commise par un pollueur et dadopter le principe pollueur-payeur ;
-20,7% rclament la cration dun service de police
environnementale charge de constater les infractions ;
- 72% proposent le tri la source pour valoriser les dchets;
-71% proposent la structuration des chiffonniers dans le cadre des
coopratives ou dassociations ;
Les personnes interroges suggrent entre autres, pour amliorer
ltat de propret de la ville :
-46% proposent llaboration dune politique dducation et desensibilisation des populations ainsi que son adhsion laction associative
pour lorganisation des compagnes cet gard;
-14,7% demandent la cration dun service de plainte de proximit ;
- 88 % sollicitent la mise en place de poubelles spcifiques au tri la
source.
Cette enqute permet de conclure que les Casablancais ne sont pas
satisfaits de la qualit de la gestion dlgue des dchets mnagers dans leur
ville. Ils expriment, entre autres, le besoin de faire le tri la source, de
structurer et de professionnaliser le mtier des chiffonniers, dadopter le
principe pollueur-payeur, de crer une police environnementale, de mettre en
place un service de plainte, et de renforcer les actions de sensibilisation et
dducation pour viter les mauvais comportements de se reproduire.
ConclusionCette tude permet de constater que, en dpit des dispositions
juridiques et institutionnelles et en dpit des politiques gouvernementales et
locales, la rforme en matire de gestion des dchets se heurte de
nombreuses difficults dans son application (Ghalloudi, 2012). Le non-
respect du cahier des charges par les socits dlgues est manifeste comme
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en tmoignent les problmes lis la fois la collecte, au transport et la
mise en dcharge des dchets mais aussi au nettoiement (balayage,
dessablage et dsherbage) de la voirie publique, sans parler des terrains
vagues qui servent de dpts sauvages ou des poubelles qui dbordent
d'ordures. L'adoption du principe pollueur-payeur , la promotion de la
filire de tri-recyclage-valorisation, la cration de dcharges contrles aux
normes internationales, la cration de police environnementale ou, encore, la
mise en place d'une politique dducation et de sensibilisation des citoyens
paraissent des objectifs difficilement ralisables court terme. Les citadins
peuvent aussi tre considrs comme des acteurs part entire car, loin d'tre
neutres ou passifs, ils ont des opinions sur le sujet et paraissent prts
participer l'amlioration d'une situation qui les concerne directement. Il
reste voir si le nouveau contrat de gestion dlgue des dchets
Casablanca rpondra aux aspirations des citoyens en amliorant la qualit dela propret de la ville. En effet, deux socits ont t slectionnes en 2014
dans le cadre du nouveau contrat de gestion des dchets solides: la socit
franaise SITA et la socit libanaise AVERDA . Un mandat de sept
ans a t accord ces deux socits pour excuter le cahier de charge.
Lenveloppe budgtaire annuelle est denviron 6 Millions dEuros (Eddarii,
2014).
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PLANCHE IQuelques aspects de la pollution de lenvironnement par les dchets solides
Casablanca
A Dversement des dchets dans des
terrains vagues
B Dbordement des bacs et dispersion des
dchets aux alentours des bacs
C matriaux de constructions gravats dans les rues
D Bac dtrior et dchets aux alentours
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PLANCHE II
E Dbordement des caissons mtalliques F Camion qui dverse des lixiviats
G Dchets type verts abandonns H Rcuprateur de dchets pour leur
recyclage et leur rutilisation
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PLANCHE IIIDcharge fossile de Sidi Moumen
Photo A : Vue satellitaire qui date de 2005
de la carrire de Sidi Moumen.Photo B: Vue panoramique qui date de 2005
de la carrire de Sidi Moumen.
Photo C: Vue satellitaire rcente
de la dcharge de Sidi Moumen aprs
rhabilitation
Photo D: Vue rcente de la dcharge de Sidi
Moumen aprs rhabilitation partielle.
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PLANCHE IVDcharge de Mdiouna
A Carte de localisation de lactuelle et la future dcharge publique de Casablanca
B- Vue arienne de la dcharge C Lixiviat de la dcharge
D Vue panoramique montrant des gaz et de la fume manants de la dcharge
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PLANCHE V
Photo A: Vue satellitaire montrant lemplacement
du site de la dcharge sauvage de Mdiouna
Photo B: Partie non encore rhabilite de la
dcharge Photo C: Partie rhabilite de la dcharge de
Mdiouna