351 au maroc) - carnegie endowment for international peace · 2010. 10. 26. · egypt syria morocco...
TRANSCRIPT
Expérience du Maroc en matière de lutte
contre la pauvreté: forces, limites et options
stratégiquesstratégiques
Lahcen AchyCasablanca, Maroc
16 Septembre 2010
Point de départ
• Le Maroc a enregistré une baisse significative de la pauvreté monétaire durant ladernière décennie, en comparaison à la plupart des pays de la région
Poverty trends
Early 2000 A decade later Percent change
22.9
15.3 14.26
21.6
8.812.7
-6
-40
-11
Egypt Morocco Syria
Early 2000 A decade later Percent change
• Comment expliquer la baisse de la pauvreté au Maroc?
1. Explications uni-factorielles
� Illusion statistique
� Performance macroéconomique
� INDH� INDH
� Rôle des ONG
2. Analyse multifactorielle tenant compte des acteurs étatiques et non étatiques
dans une approche globale et en comparaison avec deux expériences dans la
région: l’Egypte et la Syrie
• Performance macroéconomique quasi-similaire
• Environ le même taux de croissance moyen réel du PIB au Maroc,
en Egypte et en Syrie durant la dernière décennie
5.0% 4.9%4.7%
Morocco Egypt Syria
Average Real GDP Growth rate (2000-2010)
Les facteurs de succès de l’expérience Marocaine
• Premier facteur: transition démographique rapide au Maroc, réduisant la
pression sur le budget des ménages et les investissements publics
Fertility rates
Syria
7.2
Syria
3.3
Egypt
5.5
Egypt
3Morocco
5.4Morocco
2.4
1980-1985 2005-2010
Fertility rates
En conséquence: La croissance réelle du PIB par tête est beaucoup plus élevée
au Maroc qu’en Egypte et en Syrie
3.6%
GDP per capita growth
1.6%
2.8%
Syria Egypt Morocco
A ce rythme: pour doubler son revenu par tête, le Maroc a besoin de 20
ans, l’Egypte de 25 ans et la Syrie de 40 ans (la Chine a besoin de 8 ans
seulement)
• Des tendances démographiques différentes conduisent à des
structures de population différentes
� Moins de jeunes au Maroc qu’en Egypte et en Syrie et moins de pression sur� Moins de jeunes au Maroc qu’en Egypte et en Syrie et moins de pression sur
le marché du travail
� Le Maroc a significativement augmenté les investissements publics dans
l’infrastructure (routes rurales, électricité et alimentation en eau potable) avec
des effets considérables sur l’atténuation de la pauvreté
� La Syrie et l’Egypte ont dû augmenter les dépenses courantes (subventions et
transferts sociaux) pour pouvoir entretenir une population de plus en plus
croissante
• Deuxième facteur: Plus de marges budgétaires au Maroc avec desressources fiscales stables et plus élevés
� Une plus grande part du secteur privé au Maroc qu’en Egypte et en Syrie etdes réformes fiscales plus avancées
Tax revenues as a share of GDP
11
15
24
Syria Egypt Morocco
Tax revenues as a share of GDP
• Troisième facteur: Un rôle plus important du secteur bancaire dans le
financement du secteur privé (ménages et entreprises)
80
Credit to the private sector as a share of GDP (2009)
18
49
Syria Egypt Morocco
• Quatrième facteur: Le rôle des associations de microcrédit
� Dans la région arabe, le Maroc domine avec 59% du total des crédits accordés et
50% des emprunteurs
Share in number of borrowers and micro loans
Morocco
50
Morocco
59
Egypt
35
Egypt
14
Syria
1
Syria
1
Borrowers Loans
• Cinquième facteur: Rôle de redistribution des transferts par les
marocains résidents à l’étranger
216
Remittances per capita (US$) (2007)
41
101
Syria Egypt Morocco
De plus, les émigrés contribuent aussi au développement à travers leur adhésion
dans des ONG et leur support financier aux projets sociaux dans leurs régions
d’origine.
• Sixième facteur: de meilleurs indicateurs de gouvernance
27.9
Governance indicators (2008)
51.743.1
28
48.8
29.5
11.6
52.7
49.3
12.6
14.4
4.8
MOROCCO EGYPT Syria
Government effectiveness Control of corruption Regulatory quality Voice and accountability
� Rôle croissant des ONG à travers un partenariat formel avec l’Etat et les
gouvernements locaux (électricité et alimentation en eau potable des zones
rurales)
� Les ONG ont une été autorisées de recevoir des fonds de bailleurs internationaux� Les ONG ont une été autorisées de recevoir des fonds de bailleurs internationaux
Les limites et les risques
• Premièrement: la baisse de la pauvreté n’a pas entraîné une
amélioration du capital humain
Iliteracy rates (10+)
18.6
38.442.3
70.7
40.5
Urban Males Urban Females Rural Males Rural Females Total
Pourquoi l’analphabétisme reste élevé? Echec et déperditions, familles pauvres,
travail prématuré des enfants, isolation géographique et éloignement de l’école
• Le Maroc reste derrière en terme de taux d’analphabétisme comparé
à l’Egypte et la Syrie
33.6
45.4
Illiteracy rates (15+) UNDP 2007
16.9
33.6
Syria Egypt Morocco
• Classement de l’UNDP (Syrie 107, Egypte 123 et Maroc 130)
• Les efforts du gouvernement pour combattre l’analphabétisme restent faibles
25.4
Literacy campaigns' Coverage (Unit: million)
9.8
5.24
0.66
Population (10+) Illiterate (10+) Number illiterate (10 to 45) beneficiaries of literacy programs
• Deuxièmement l’inégalité au Maroc est reste élevée. Les écarts entre
riches et les pauvres n’ont été réduits
37.4
40.7Consumption inequality (Gini index)
32.1
Egypt Syria Morocco
Répartition des dépenses de consommation par déciles
Egypte Syrie Maroc
Les plus pauvres 10% 3.9 3.5 2.7
Les plus riches 10% 27.6 24.9 33.2
• Troisièmement: la croissance au Maroc demeure volatile,
� Secteur agricole: 4 emplois sur 10 emplois au niveau national et plus de 7
sur 10 emplois en milieu rural)
� La volatilité élevée de la croissance agricole expose les pauvres et les
ménages vulnérables à des chocs sévères en l’absence de mécanismes
formels de protection..
• Quatrièmement: un nombre large des emplois créés durant la dernièredécennie se concentrent dans des occupations informelles et précaires.
• Cinquièmement: la dynamique des ONG dans la contribution audéveloppement local est en perte de vitesse depuis quelques années.
Rapport ONDH (2009)
� Structures de gouvernance non équilibrées qui offrent plus de latitude auxautorités centrales et locales au détriment des acteurs élus et des ONG
� Des mécanismes non transparents d’implication des ONG qui ontdésavantagé les ONG orientées vers le développement en faveur d’ONGopportunistes ayant pour but spécifique de bénéficier des aides de l’Etat.
Orientations stratégiques
• Le Maroc doit revoir son approche en matière de lutte contre la pauvreté etcapitaliser sur ses forces en se focalisant sur quatre piliers:
� Premièrement, déclarer la lutte contre l’analphabétisme une priorité nationale et allouer desressources exceptionnelles pour construire le capital humain, à travers des programmes appropriésd’alphabétisation des adultes et en fournissant des incitations aux familles pauvres pour scolariserleurs enfantsleurs enfants
� Deuxièmement, réduire l’inégalité à travers des politiques publiques de redistributionadéquates
� Troisièmement, fournir des emplois décents et créer des incitations pour que lesentrepreneurs informels rejoignent le secteur formel. Ceci requiert une amélioration de lagouvernance (simplifier les lois et la réglementation qui régissent les petites et les micro-entreprises, améliorer l’efficacité de l’administration et combattre efficacement la corruption)
� Quatrièmement, renforcer le processus de décentralisation et fournir plus d’espace pour laparticipation efficace des acteurs non étatiques – conseils locaux élus et organisations de lasociété civile– dans la conception et la mise en œuvre des politiques sociales.
Merci pour votre attentionMerci pour votre attention