26. gestion des incidents
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CHAPITRE 26
GESTION DES INCIDENTSAuteur principal :Graeme L. Worboys
TABLE DES MATIĂRESâą Introductionâą Types dâincidentsâą Planification et prĂ©paration avant incidentâą Intervention en cas dâincidentâą Gestion des incidentsâą RĂ©cupĂ©rationâą Conclusionâą RĂ©fĂ©rences
AUTEUR PRINCIPALGRAEME L. WORBOYS est co-vice-prĂ©sident pour la conservation de la connectivitĂ© et les montagnes de la Commission mondiale des aires protĂ©gĂ©es de lâUnion internationale pour la conservation de la nature, et chercheur associĂ© de lâĂcole Fenner de lâUniversitĂ© nationale australienne.
REMERCIEMENTSNous remercions le Dr Malcolm Gill de lâUniversitĂ© nationale australienne, Stuart Ellis de lâAustralasian Fire and Emergency Services Authority Council et Gregor Manson du Gouvernement australien pour leurs relectures du manuscrit de ce chapitre, ainsi que le Dr Malcolm Gill pour la prĂ©paration des encadrĂ©s 26.5 et 26.6.
CITATIONWorboys, G. L. Managing incidents. In Worboys, G. L., Lockwood, M., Kothari, A., Feary, S. et Pulsford, I. (éd.) Gouvernance et gestion des aires protégées. Canberra : ANU Press, 2020. doi.org/ 10.22459/GGAP.26
PHOTO DE LA PAGE DE TITREĂquipage dâune heli-base eloignee de lutte contre le feu au depart sur une mission, parc national du Yosemite, Californie, Ătats-Unis Source : Graeme L. Worboys
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IntroductionLes incidents dâorigine naturelle ou humaine sont malheureusement courants dans les aires protĂ©gĂ©es. Notre but dans ce chapitre est dâaider Ă prĂ©parer les professionnels des aires protĂ©gĂ©es Ă faire face Ă de tels incidents. Pour ce faire, nous dĂ©crirons les types dâincidents les plus courants, la façon dont les changements climatiques influencent la nature des incidents, la planification et la prĂ©paration pouvant ĂȘtre entreprises avant lâincident, la gestion rĂ©elle des incidents (en utilisant des systĂšmes mondialement acceptĂ©s de rĂ©ponses multi-organisations) et une description des exigences de suivi post-incident.
Notre approche dans ce chapitre a Ă©tĂ© de dĂ©crire la gestion des incidents dans le contexte des rĂ©ponses de pays Ă indice de dĂ©veloppement humain (IDH) modĂ©rĂ© Ă Ă©levĂ© aux incidents dans les aires protĂ©gĂ©es. Ces pays disposent souvent dâimportantes ressources logistiques de soutien, comme dans le cas dâincendies de forĂȘt (aussi appelĂ©s feux de brousse ou incendies non planifiĂ©s) avec des camions citernes, des bulldozers et des avions bombardiers dâeau, et peuvent Ă©galement avoir accĂšs Ă toute une gamme dâinformations sur la gestion des incidents fournies par des sources telles que les satellites de tĂ©lĂ©dĂ©tection, des observateurs aĂ©riens Ă bord dâaĂ©ronefs et des capacitĂ©s de modĂ©lisation et de prĂ©vision informatisĂ©es. Il est entendu que de nombreux pays Ă faible IDH nâauront pas toujours accĂšs Ă ces ressources et que les interventions en cas dâincident devront peut-ĂȘtre sâappuyer davantage sur des interventions moins centrĂ©es sur les machines. NĂ©anmoins, les principes de gestion des incidents sâappliquent de la mĂȘme façon. Ils sâappliquent Ă©galement Ă tous les environnements de gouvernance des aires protĂ©gĂ©es, dâautant plus que la plupart des incidents Ă grande Ă©chelle impliqueront de nombreuses organisations et communautĂ©s, et que le systĂšme de gestion des incidents fournit un cadre trĂšs appropriĂ© pour cela. Il sâagirait, par exemple, dâun systĂšme de gouvernance trĂšs appropriĂ© pour un incident dans une aire protĂ©gĂ©e incluant le soutien de multiples organismes de secours internationaux.
Alors, quâest-ce quâun incident, exactement ? Nous introduisons ici deux dĂ©finitions, la premiĂšre Ă©tant plus gĂ©nĂ©rale (moins technique) : « un Ă©vĂ©nement ou groupe dâĂ©vĂ©nements pouvant ĂȘtre dâorigine accidentelle, intentionnelle ou naturelle et nĂ©cessitant une intervention dâurgence ou dâapplication de la loi » (Worboys et Winkler, 2006:474). Une dĂ©finition plus technique du point de vue du contrĂŽle des incidents serait :
Un Ă©vĂ©nement, occurrence ou ensemble de circonstances dâune Ă©tendue spatiale et dâune durĂ©e dĂ©finies, et nĂ©cessitant une intervention humaine, qui
prĂ©sente un ensemble de conditions finales pouvant ĂȘtre dĂ©finies, et est ou sera sous le contrĂŽle dâune personne ayant lâautoritĂ© pour prendre des dĂ©cisions sur les moyens par lesquels arriver Ă une rĂ©solution. (AFAC, 2013:1)
Bien que ce chapitre se concentre sur les considĂ©rations opĂ©rationnelles, nous sommes conscients que la gestion des urgences et des incidents nĂ©cessite dâaborder des questions dâĂ©laboration de politiques stratĂ©giques et de procĂ©dure aux plus hauts niveaux des organisations et du gouvernement (Handmer et Dovers, 2013). Ces considĂ©rations de haut niveau font lâobjet du chapitre 12.
Types dâincidentsIl existe de nombreux types diffĂ©rents dâincidents naturels susceptibles de se produire ou dâaffecter les aires protĂ©gĂ©es et les personnes, et de nombreux autres incidents dâorigine humaine impliquant ou affectant des personnes et les aires protĂ©gĂ©es (tableau 26.1). Les aires protĂ©gĂ©es sont gĂ©nĂ©ralement de grandes zones terrestres et marines naturelles dans un monde dynamique. Elles font face, dans un contexte dâopĂ©rations de gestion 24 heures sur 24, sept jours sur sept, au fait inĂ©vitable que des incidents se produiront, tĂŽt ou tard. Anticiper cette inĂ©vitabilitĂ© et la gĂ©rer font partie intĂ©grante de la gestion quotidienne. Il est important de comprendre quels types dâincidents peuvent se produire, quand et comment ils peuvent se produire, et cette approche est gĂ©nĂ©ralement liĂ©e aux Ă©valuations de la gestion des risques par les organisations chargĂ©es des aires protĂ©gĂ©es (voir le chapitre 8).
Les types dâincidents dâorigine naturelle ou humaine identifiĂ©s peuvent affecter tout ou partie dâune aire protĂ©gĂ©e. Ils peuvent se limiter Ă un seul site, ils peuvent avoir une influence locale, ou, pour les Ă©vĂ©nements les plus graves, ils peuvent ĂȘtre dâĂ©chelle rĂ©gionale. Cela signifie que les gestionnaires des aires protĂ©gĂ©es feront gĂ©nĂ©ralement partie, en cas dâincident, dâune intervention et dâune Ă©quipe coopĂ©rative multi-organisationnelle chargĂ©e de gĂ©rer cet incident. GĂ©rer les incidents de façon isolĂ©e est une chose du passĂ©. Il est en effet rare quâun seul service dâurgence puisse gĂ©rer une situation dâurgence sans une forme quelconque de coopĂ©ration ou dâaide de la part dâautres services dâurgence ou organismes de soutien (Yates, 1999). Cela signifie Ă©galement que le processus dâidentification du risque dâincidents particuliers est trĂšs critique, car il sous-tend le dĂ©veloppement des capacitĂ©s organisationnelles (voir le chapitre 9) et la prĂ©paration Ă travailler avec dâautres organisations.
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Tableau 26.1 Incidents liés aux aires protégées
Incidents naturels susceptibles dâaffecterles aires protegees
Incidents dans les aires protegees causes par ou impliquant des personnes
Cyclones, ouragans, typhons Personnes perdues dans les milieux terrestres, marins et souterrains
Tornades Personnes blessées ou malades, ou personnes nécessitant un sauvetage
TempĂȘtes, pouvant inclure vents forts, poussiĂšre, foudre sĂšche, grĂȘle, froid intense ou chaleur intense
Effondrement dâinfrastructures
Ondes de tempĂȘte Accidents de vĂ©hicules, y compris les camions transportant des produits chimiques toxiques, des polluants ou autres matiĂšres dangereuses
Inondations Accidents dâavionsCoulĂ©es de boue et glissements de terrain Accidents de bateauxRupture de lacs glaciaires ĂvĂ©nements de pollutionBlizzards et avalanches de neige RetombĂ©es radioactivesSĂ©cheresse Incidents homme-fauneFeux de forĂȘt Braconnage de la faune sauvageTremblements de terre Trafic de fauneTsunamis Incendies accidentelsĂruptions volcaniques et Ă©vĂ©nements associĂ©s, tels que les retombĂ©es de nuages de cendres, nuĂ©es ardentes et lahars
Incendies criminels et autres crimes, meurtres, agressions, agressions sexuelles et actes de terrorisme
Effondrements de structures géologiques Vol de ressourcesImpacts de météorites (un événement rare mais historique)
Troubles sociaux et manifestations
Invasions dâespĂšces nuisibles Guerre et conflitsMaladies, y compris les Ă©pidĂ©mies humaines et fauniques
Réfugiés et personnes déplacées
Traumatisme de la faune / mortalitĂ©s de masse DrogueĂchouages de cĂ©tacĂ©s
Un monde en mutationLes Ă©vĂ©nements historiques peuvent fournir un guide gĂ©nĂ©ral sur les risques dâincidents auxquels une aire protĂ©gĂ©e particuliĂšre peut ĂȘtre confrontĂ©e, tout comme sur les conditions prĂ©visibles. La rĂ©alitĂ© des changements climatiques et les tendances de pollution mondiale par le dioxyde de carbone Ă des niveaux de prĂ©vision parmi les plus Ă©levĂ©s (voir le chapitre 17) au dĂ©but du XXIe siĂšcle entraĂźnent une sĂ©rie de phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques amplifiĂ©s et modifiĂ©s par lâĂ©nergie atmosphĂ©rique, que les gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es doivent anticiper et prĂ©parer. Cette situation est diffĂ©rente des problĂšmes rencontrĂ©s par les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes de gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es. MalgrĂ© des Ă©vĂ©nements extrĂȘmes, tels que les sĂ©cheresses, les grands feux de forĂȘt, les cyclones, les tornades et autres incidents mĂ©tĂ©orologiques, les anciens gestionnaires nâont pas eu Ă faire face Ă une dynamique de changements rapides et Ă
Les humains et la faune partagent lâespace Ă Nazinga, Burkina Faso, Afrique de lâOuestSource : Geoffroy Mauvais
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des conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes. Cette variation est directement liĂ©e Ă la pollution de lâatmosphĂšre par le dioxyde de carbone par les humains et aux changements climatiques qui en dĂ©coulent. Les gestionnaires dâincidents dans les aires protĂ©gĂ©es (et ailleurs) font face Ă un monde en mutation, et il est sage dâenvisager certaines des implications des changements climatiques. Les chercheurs, grĂące Ă des modĂšles climatiques sophistiquĂ©s, sont capables de nous donner un aperçu de lâavenir, et certaines de leurs prĂ©dictions
sur les changements climatiques et leurs implications pour la gestion des incidents ont été identifiées ici (tableau 26.2).
Les feux de forĂȘt catastrophiques de 2009, dans lâĂtat du Victoria, en Australie, ayant ravagĂ© divers types dâutilisation des terres, y compris des aires protĂ©gĂ©es, sont un exemple dâincident influencĂ© par les effets de lâaugmentation des tempĂ©ratures dues aux changements climatiques (Ă©tude de cas 26.1).
Tableau 26.2 Prévisions de changements climatiques et conséquences pour la gestion des incidents
PhenomĂšne Prediction Implications de risques pour la gestion des incidents dans les aires protegees
Dioxyde de carbone
Des niveaux plus Ă©levĂ©s de dioxyde de carbone ont un effet dâengrais sur la vĂ©gĂ©tation de certaines zones (les concentrations atmosphĂ©riques de dioxyde de carbone, de mĂ©thane et dâoxyde nitreux avaient atteint, en 2013, des niveaux sans prĂ©cĂ©dent au cours des 800 000 derniĂšres annĂ©es, au moins).
Incendies potentiellement plus graves du fait dâune croissance accrue de la vĂ©gĂ©tation ligneuse et de niveaux plus Ă©levĂ©s de combustibles forestiers.
TempĂ©rature TempĂ©ratures moyennes plus Ă©levĂ©es, de plus de 1,5ÂșC en 2100 (chacune des trois derniĂšres dĂ©cennies jusquâen 2013 ayant Ă©tĂ© successivement plus chaude que nâimporte quelle dĂ©cennie prĂ©cĂ©dente jusquâen 1850).En 2013, lâAustralie a connu son annĂ©e la plus chaude jamais enregistrĂ©e.
Incidents dâincendie plus frĂ©quents en raison de pĂ©riodes de conditions plus chaudes plus longues.TempĂ©ratures diurnes moyennes plus Ă©levĂ©es affectant le comportement du feu.TempĂ©ratures nocturnes moyennes plus Ă©levĂ©es pendant les incendies de forĂȘt affectant le contrĂŽle des incidents et la sĂ©curitĂ©.Nouveaux incidents liĂ©s Ă la faune autochtone du fait du dĂ©placement de celle-ci vers les pĂŽles.Nouveaux incidents liĂ©s aux maladies du fait de lâexpansion de la rĂ©partition de vecteurs de maladies tels que les moustiques.Plus dâincidents liĂ©s Ă lâeau du fait dâune utilisation plus importante des plages et des plans dâeau par les visiteurs.
SĂ©cheresse Augmentation de lâĂ©vaporation dans de nombreuses parties du monde, y compris une augmentation du nombre de sĂ©cheresses.
Incidents homme-faune résultant de conditions de sécheresse.Troubles sociaux et humains liés à la sécheresse.Incidents liés aux réfugiés de sécheresse.
Chaleur extrĂȘme Augmentation de la frĂ©quence des conditions de chaleur extrĂȘme (en Australie, en janvier 2014, un « dĂŽme » dâair chaud sâest formĂ© en Australie Occidentale et sâest dĂ©placĂ© dans le sens antihoraire autour de lâAustralie, provoquant des tempĂ©ratures extrĂȘmes prolongĂ©es de 40ÂșC et plus dans plusieurs Ătats et territoires).
La chaleur extrĂȘme crĂ©e des conditions extrĂȘmes de comportement du feu et des conditions de contrĂŽle trĂšs dangereuses pour tout incident liĂ© au feu.Les vagues de chaleur, leur impact sur les visiteurs des aires protĂ©gĂ©es et le risque dâincidents de premiers secours dâurgence augmenteront.
Feux de forĂȘt Augmentation du nombre dâincendies extrĂȘmes en raison de tempĂ©ratures plus Ă©levĂ©es, de la rĂ©duction des prĂ©cipitations, de lâaugmentation des combustibles forestiers et des changements des conditions de vent (lâindice moyen de danger de feux de forĂȘt [encadrĂ© 26.1] en Australie a augmentĂ© de 10 Ă 40 % au cours de la pĂ©riode 2001â2007 par rapport Ă la pĂ©riode 1980â2000 dans de nombreux endroits ).
Mise en Ćuvre de procĂ©dures plus importantes de sĂ©curitĂ© en rĂ©ponse au feu pour les incidents.PossibilitĂ© de phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques gĂ©nĂ©rĂ©s par le feu, tels que les tornades de feu.Formation amĂ©liorĂ©e pour les contrĂŽleurs et planificateurs dâincidents.
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Conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes
Conditions plus chaudes et Ă©nergie plus Ă©levĂ©e dans lâatmosphĂšre conduisant Ă des tempĂȘtes plus violentes.
Les incidents de tempĂȘte extrĂȘmes incluent les effets des orages, des mini-tornades, des tornades, de la foudre, des vents forts et de la grĂȘle.Les orages secs peuvent causer des dĂ©parts dâincendie multiples dans un paysage.Les incidents liĂ©s aux cyclones (ouragans, typhons) seront plus puissants, avec des vents extrĂȘmes, des ondes de tempĂȘte et de fortes pluies, et des inondations.
Froid extrĂȘme Des phĂ©nomĂšnes de froid extrĂȘme auront toujours lieu, mĂȘme dans un contexte de rĂ©chauffement global liĂ© aux changements climatiques.
Incidents liĂ©s aux tempĂȘtes de neige et au blizzard, tels que la recherche et le sauvetage de personnel perdu dans les aires protĂ©gĂ©es Ă©loignĂ©es.
Neige Réduction ou augmentation des chutes de neige, en hiver, dans les milieux montagneux et les latitudes plus élevées, et plus grande variation des tempéra-tures hivernales.
Incidents impliquant des avalanches déclenchées par des couches de neige plus humides pendant des conditions plus chaudes, conduisant à une accumulation de neige plus instable.
Glace Fonte continue du permafrost, des glaciers et des calottes glaciaires dans le monde entier.
Incidents liĂ©s Ă lâeffondrement de parois rocheuses gĂ©ologiquement instables dans des environne-ments montagneux escarpĂ©s, suite Ă la fonte du permafrost.Incidents dâinondation, en aval, causĂ©s par la rupture de lacs de fonte glaciaire.
Précipitations : quantité et régime
Des températures plus chaudes peuvent entraßner une évaporation accrue et une augmentation des précipitations.
Incidents causĂ©s par lâinondation dâaires protĂ©-gĂ©es, pouvant impliquer des sauvetage de faune.
Crues Ă©clair TempĂȘtes extrĂȘmes et pluies torrentielles plus frĂ©-quentes provoquant des crues Ă©clair et des inonda-tions.
Incidents dans les aires protĂ©gĂ©es oĂč des infrastructures peuvent ĂȘtre touchĂ©es et des per-sonnes piĂ©gĂ©es par les eaux de crue.
Inondations Inondations plus fréquentes dues à une plus grande humidité atmosphérique.
Incidents oĂč des aires protĂ©gĂ©es sont inondĂ©es et oĂč des personnes, des infrastructures ou la faune sont potentiellement touchĂ©es.
Niveau de la mer et ondes de tempĂȘte
Le niveau mondial de la mer augmente avec la fonte des calottes glaciaires et des glaciers (le niveau mon-dial de la mer a augmentĂ© dâune moyenne de 0,19 mĂštres de 1901 Ă 2010). LâĂ©lĂ©vation du niveau de la mer et les tempĂȘtes plus intenses augmentent les impacts cĂŽtiers des ondes de tempĂȘte.
Incidents affectant les aires protĂ©gĂ©es cĂŽtiĂšres, en particulier pendant les tempĂȘtes, lorsque le littoral est frappĂ© par des niveaux dâeau plus Ă©levĂ©s et de grandes vagues.
Sources : ANU (2009) ; Williams et al. (2009) ; Climate Council (2013) ; Hannam (2013, 2014) ; IPCC (2013)
VallĂ©e du Yosemite enfumĂ©e par des feux de forĂȘt en juillet 2008, parc national du Yosemite, Ătats-UnisSource : Graeme L. Worboys
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Le 7 fĂ©vrier 2009, dans lâĂtat du Victoria, en Australie, la capitale, Melbourne, a connu une tempĂ©rature record de 46,4ÂșC, et dans les pires journĂ©es de risque de feux de forĂȘts, la vitesse des vents a Ă©tĂ© enregistrĂ©e Ă 90 km/h de moyenne, avec des rafales jusquâĂ 115 km/h. LâhumiditĂ© Ă©tait de 6 % et lâIndice de risque de feux de forĂȘt (FFDI) (encadrĂ© 26.1) a dĂ©passĂ© la mesure dâĂ©talonnage « ExtrĂȘme » la plus Ă©levĂ©e (100), pour se situer Ă plus de 150. En 2009, les autoritĂ©s de lutte contre les incendies du Victoria ont dĂ» faire face Ă 316 incendies dans ces conditions (PoV 2010). Au-dessus des pires de ces incendies se trouvaient des remontĂ©es rapides et de puissantes colonnes convectives dĂ©veloppant des nuages pyro-cumulus jusquâĂ 8 500 mĂštres dâaltitude. Ces phĂ©nomĂšnes et une atmosphĂšre instable ont renforcĂ© les Ă©vĂ©nements dâincendie en cours avec leurs propres vents forts et foudre (Tolhurst 2009). Des distances record de repĂ©rage de feu de jusquâĂ 35 kilomĂštres ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es, de mĂȘme que des phĂ©nomĂšnes de repĂ©rage de masse Ă courte distance (PoV 2010). Malheureusement, ces multiples incendies importants ont causĂ© la mort de 173 personnes
et, par consĂ©quent, 15 dâentre eux ont fait lâobjet dâune Commission royale (PoV, 2010). Dans les interviews post-incendie, des bĂ©nĂ©voles trĂšs expĂ©rimentĂ©s et des pompiers professionnels ont indiquĂ©, lâun aprĂšs lâautre, quâils « nâavaient jamais rien vu de tel auparavant » (ABC, 2010). Lâhistoire montre que les incendies de 2009 dans le Victoria ont Ă©tĂ© lâune des pires catastrophes naturelles que lâAustralie ait connu, et cela a conduit Ă la crĂ©ation dâune nouvelle catĂ©gorie de FFDI, au-delĂ du niveau « ExtrĂȘme », appelĂ©e « Catastrophique » ou « Code rouge ». Le comportement extrĂȘme du feu observĂ© a Ă©tĂ© un avertissement puissant pour lâavenir, puisque les scientifiques prĂ©disent que des incendies catastrophiques comme ceux-ci seront plus frĂ©quents, en particulier compte tenu des tempĂ©ratures plus Ă©levĂ©es et des conditions plus sĂšches. Pour les incendies du Victoria de 2009, lâorganisation de recherche australienne, Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO), a indiquĂ© que les tempĂ©ratures extrĂȘmement Ă©levĂ©es des incendies faisaient partie dâune tendance au rĂ©chauffement climatique influencĂ© par lâhomme (CSIRO, 2009).
Ătude de cas 26.1 Incendies catastrophiques dans lâĂtat du Victoria en 2009
Encadre 26.1 Indice de risque de feux de forĂȘtLe McArthur Forest Fire Danger Index (FFDI - Indice de feux de forĂȘt de McArthur) intĂšgre la tempĂ©rature, la vitesse du vent, lâhumiditĂ© et une mesure de la sĂ©cheresse des combustibles forestiers. Il a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© en Australie dans les annĂ©es 1960, et calibrĂ© sur une Ă©chelle de zĂ©ro (aucun risque dâincendie) Ă 100 pour les forĂȘts et les prairies, sur la base du pire Ă©vĂ©nement dâincendie de lâhistoire de
lâAustralie Ă cette Ă©poque, les incendies du « Black Friday » de 1939. Un FFDI supĂ©rieur Ă 50 indique quâen raison des effets de couronnement et de taches de feu dans les forĂȘts australiennes dominĂ©es par les eucalyptus, la mĂ©tĂ©o devient lâindicateur dominant du comportement du feu, le feu devient trĂšs intense et il est difficile de combattre un front de feu en progression dans une forĂȘt (Campbell, 2009).
Tableau 26.3 Gestion des risques liés à la gestion des incendies du Service des parcs nationaux et de la faune sauvage de Nouvelle-Galles du Sud
Risque Mecanisme de contrĂŽle et reduction des risques
Mesures de reduction des risques
Risques pour la santé et la sécurité du personnel et des visiteurs, y compris blessures et mort.
Documents de planification et procédures pour la préparation à la prévention et la réponse de récupération.
Utilisation dâĂ©quipement approuvĂ© et Ă©valuĂ©.Utilisation du systĂšme de gestion des incidents.Plans de brĂ»lage individuels pour le brĂ»lage dirigĂ©.Plans dâaction dâincident pour la suppression des feux de forĂȘt.Formation et compĂ©tences appropriĂ©es pour tout le personnel.Compte-rendu post-incident.Soutien.Mesures visant Ă assurer la sĂ©curitĂ© des visiteurs et des voisins.
Risques pour les valeurs du patrimoine naturel et culturel.
Domaines prioritaires pour des mesures spécifiques de gestion des incendies.
Les valeurs naturelles et culturelles sont reconnues dans les stratégies de gestion des incendies des aires protégées.La gestion des incendies minimise les événements de pollution.
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Planification et prĂ©paration avant incidentLâanticipation des incidents est un Ă©lĂ©ment essentiel de la planification et de la prĂ©paration avant incident. Une fois que le potentiel a Ă©tĂ© identifiĂ©, une Ă©valuation de la gestion des risques fournit un outil de planification important pour les organisations chargĂ©es des aires protĂ©gĂ©es pour rĂ©pondre Ă ce potentiel. Des cadres de gestion des risques tels que la norme AS/NZ ISO 31000 peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour guider ce processus. Le Service des parcs nationaux et de la faune
sauvage de Nouvelle-Galles du Sud (NPWS), en Australie, par exemple, et son systĂšme de 867 aires protĂ©gĂ©es couvrant plus de 7 millions dâhectares (8,8 % de lâĂtat) (CAPAD, 2010), opĂšre dans une partie trĂšs exposĂ©e aux incendies, dans lâest de lâAustralie. Dans le cadre de son Ă©valuation des risques dâincendie, le NPWS a identifiĂ© les principaux domaines de responsabilitĂ© de son approche de gestion axĂ©e sur les risques (NPWS, 2012) (tableau 26.3).
Securite et bien-ĂȘtre des personnesLa sĂ©curitĂ© passe avant tout dans la gestion dâun incident. La sĂ©curitĂ© et le bien-ĂȘtre de toutes les personnes, quâelles soient membres du personnel, visiteurs, voisins ou autres, sont des prioritĂ©s primordiales. Cela inclut des considĂ©rations telles que :
âą le contexte de lâincident, notamment la nature de lâincident, sa dangerositĂ© pour les personnes, et des prĂ©visions continues qui aideront Ă Ă©valuer le comportement futur de lâincident ;
⹠les aptitudes, compétences et niveau de condition physique du personnel et la pertinence de sa participation à un incident ;
âą la qualitĂ©, lâĂ©tat dâentretien et adĂ©quation de lâĂ©quipement opĂ©rationnel Ă utiliser ;
⹠la disponibilité en panneaux de signalisation routiÚre temporaire, tels que des barriÚres de fermeture de route ;
âą lâefficacitĂ© des systĂšmes dâadministration des incidents pour suivre les possibilitĂ©s de dĂ©ploiement et de repos, et de rotation et longĂ©vitĂ© du service, en cas dâincident (en particulier pour suivre les heures de pilotage et de travail lors dâun incident Ă long terme) ;
âą la fourniture dâabris, de nourriture, de premiers secours, de soutien et la capacitĂ© dâĂ©vacuation mĂ©dicale pour les personnes impliquĂ©es dans lâincident.
Gestion dâun incident dâincendie (retour de feu lors dâun feu de forĂȘt), Snowy Mountains Highway Ă Yarrangobilly Caves, parc national de Kosciuszko, Nouvelle-Galles du Sud, AustralieSource : Andy P. Spate
Risques pour la communauté, y compris la perturbation des activités économiques et de la structure et du tissu sociaux, et perte de confiance dans le NPWS.
Participation du public et des parties prenantes à la gestion des incendies.Respect des rÚglements et exigences législatives.
La gestion des incendies du NPWS implique la coopĂ©ration avec les voisins et la minimisation des impacts des feux de forĂȘt sur les actifs publics et privĂ©s y compris les entreprises.
Risques pour lâadministration et les finances, et en particulier un niveau excessif de dĂ©penses dans les opĂ©rations de suppression.
Les opérations de lutte contre les incendies suivent les procédures établies dans le manuel financier.
Les contrĂŽleurs dâincident ont la responsabilitĂ© financiĂšre des dĂ©penses pendant les incendies.
Source : NPWS (2012)
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PlanificationLes incidents ne sont certainement pas planifiĂ©s Ă lâavance et se produisent presque toujours Ă un moment inopportun, car les gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es ne sont jamais vraiment Ă court de travail. Certaines aires protĂ©gĂ©es connaissent des incidents rĂ©currents, que ce soit en raison de phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques, dâune vulnĂ©rabilitĂ© au feu, de problĂšmes liĂ©s Ă la faune, du grand nombre de visiteurs ou autres raisons. Il devient alors judicieux de prĂ©parer des plans visant Ă faire face Ă de tels types dâincidents rĂ©currents. Ces plans seront Ă©valuĂ©s rĂ©guliĂšrement et permettront de vĂ©rifier en permanence si la formation, lâĂ©quipement et autres dispositions de veille sont organisĂ©s ou non.
DiffĂ©rents types de plans de gestion dâincident ont Ă©tĂ© mis en place (tableau 26.4). Ces plans illustrent la diversitĂ© de la planification prĂ©-incident susceptible dâĂȘtre entreprise par les organisations chargĂ©es des aires protĂ©gĂ©es dans le monde entier. Un Ă©lĂ©ment commun vital Ă tous ces plans est lâimportance de reconnaĂźtre clairement les dispositions de gouvernance spĂ©cifiques pour des types dâincidents particuliers. Ces dispositions de gouvernance varieront dâun incident Ă lâautre, de mĂȘme que la responsabilitĂ© et la responsabilisation des organisations chargĂ©es des aires protĂ©gĂ©es pour chaque type dâincident. Les plans de gestion dâincident identifieront ces exigences et ces rĂŽles.
Tableau 26.4 Plans potentiels de gestion dâincidents liĂ©s aux aires protĂ©gĂ©es
Plan de gestion dâincident potentiel
Type dâincident Quelques considĂ©rations de planification spĂ©cifiques
FaunePlan dâĂ©chouage de cĂ©tacĂ©s
Le plan envisage lâĂ©chouage de mammifĂšres marins sur les cĂŽtes, pouvant inclure baleines et dauphins.
Le plan pourra inclure :Guide dâidentification des espĂšces.Besoins dâintervention des sauveteurs pour chaque espĂšce.ConsidĂ©rations relatives Ă la sĂ©curitĂ© des sauveteurs, en parti-culier en eaux froides.Exigences de gestion des spectateurs.Ăquipement de soutien pour sauvetage spĂ©cialisĂ©.Participation dâexperts des mammifĂšres marins.Protocoles de gouvernance des incidents et listes de contrĂŽle de liaison avec les parties prenantes.
Plan dâincident pour animaux errants
Le plan fournit des conseils pour répondre aux animaux errants tels que crocodiles, éléphants et tigres, ayant un impact sur les humains et leurs moyens de subsistance.
Le plan pourra inclure :ConsidĂ©rations politiques et de sĂ©curitĂ© pour les personnes.ConsidĂ©rations de sĂ©curitĂ© pour les gestionnaires de la faune.MatĂ©riel de capture et de transport spĂ©cialisĂ©.Soutien vĂ©tĂ©rinaire.ProcĂ©dures dâautorisation dâeuthanasie.Protocoles de gouvernance des incidents.
Plan relatif aux incidents de pollution marine par des hydrocarbures
Le plan envisage les dĂ©ver-sements dâhydrocarbures en milieu marin, ayant des rĂ©per-cussions sur les rivages des aires protĂ©gĂ©es et les espĂšces sauvages autochtones.
Ce document fera gĂ©nĂ©ralement partie dâun plan dâintervention en cas dâincident plus gĂ©nĂ©ral, impliquant de nombreuses organisations et pourra inclure :ProcĂ©dures de dĂ©mazoutage des espĂšces sauvages touchĂ©es.ProcĂ©dures de dĂ©mazoutage des milieux cĂŽtiers.Protocoles de gouvernance des incidents et listes de contrĂŽle de liaison avec les parties prenantes.
VisiteursPlan de recherche et sauvetage
Le plan envisage la possibilitĂ© de visiteurs des aires protĂ©gĂ©es perdus ou ayant besoin dâaide lors dâĂ©vĂ©nements extrĂȘmes.
Le plan pourra inclure :Conseils de dĂ©veloppement des capacitĂ©s professionnelles, tels que le dĂ©veloppement des compĂ©tences pour : secou-risme dans les rĂ©gions Ă©loignĂ©es, navigation, observation aĂ©rienne, utilisation de vĂ©hicules, accĂšs aquatique, accĂšs sur neige, spĂ©lĂ©ologie et alpinisme.Directrices de gouvernance, identification des partenariats et listes de contrĂŽle de liaison avec dâautres organisations, et en particulier la police, pouvant avoir une responsabilitĂ© gĂ©nĂ©rale.
Plan dâĂ©vacua-tion dâur-gence des visiteurs
Ce plan sera plus couramment utilisĂ© pour les urgences dâĂ©vacua-tion sanitaire, mais il aide Ă faire face aux Ă©vacuations de sĂ©curitĂ© causĂ©es par des feux de forĂȘt ou des tempĂȘtes violentes ayant un impact sur les aires protĂ©gĂ©es.
Le plan fournira des directives sur :Les niveaux de compétence en formation de premiers soins requis par le personnel des aires protégées.Les aspects logistiques, tels que les méthodes à utiliser pour les évacuations sanitaires, les systÚmes de communication radio, les opérations par hélicoptÚre et les considérations de sécurité.Protocoles de gouvernance des incidents.
Gouvernance et gestion des aires protégées
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Feux de forĂȘtPlan de gestion dâin-cidents dâincendie de forĂȘt
Ce plan abordera tous les aspects dâune intervention en cas dâincendie imprĂ©vu dans une aire protĂ©gĂ©e.
Le plan dĂ©taillera des aspects tels que : dĂ©tection, attaque initiale, cartographie, prĂ©vision du comportement du feu et dĂ©clenchement des procĂ©dures du systĂšme de contrĂŽle des incidents.CompĂ©tences requises du personnel, besoins en matiĂšre de formation, prĂ©paration du matĂ©riel, liste du personnel et dispositions relatives aux tours de gardes, et responsabilitĂ©s en matiĂšre de dĂ©tection.Ăvaluation prĂ©alable des combustibles forestiers, du risque dâincendie du terrain et de son potentiel dâincendie.MĂ©canismes de gouvernance des incidents dâincendie, mĂ©ca-nismes de dĂ©claration et organisations clĂ©s avec lesquelles des partenariats de collaboration doivent ĂȘtre Ă©tablis.
Ăvenements de pollution terrestrePlan dâintervention en cas dâincident de pollution
Le plan fournira des directives pour rĂ©agir Ă une gamme dâĂ©vĂ©nements de pollution, tels que la pollution de lâair (incendies), la pollution des cours dâeau ou des riviĂšres (comme le rejet de produits pĂ©tro-liers) et la pollution causĂ©e par un accident de vĂ©hicule (comme les produits chimiques toxiques).
Le plan pourra inclure :CompĂ©tences du personnel nĂ©cessaires Ă la sensibilisation et Ă la rĂ©ponse aux incidents de polluants toxiques.RĂ©ponses prĂ©-planifiĂ©es pour chaque type dâĂ©vĂ©nement de pollution.MĂ©canismes de gouvernance des Ă©vĂ©nements de pollution et protocoles dâintervention en cas dâincident.Listes de contacts consultatifs pour les incidents de pollution.
Incidents lies à des catastrophes naturellesPlan de gestion des incidents liés aux catastrophes naturelles
Le plan fournira des directives pour les aires protĂ©gĂ©es et rĂ©serves prĂ©sentant une forte probabilitĂ© dâĂȘtre touchĂ©es par des catastrophes natu-relles telles quâinondations, cyclones, tremblements de terre, tsunamis, Ă©ruptions volcaniques et lahars.
Le plan pourra inclure :Dispositions relatives Ă la gouvernance des incidents naturels.RĂŽle de lâorganisation chargĂ©e des aires protĂ©gĂ©es dans le cadre dâune intervention plus gĂ©nĂ©rale en cas dâincident.DĂ©ploiement de matĂ©riel et de personnel pour aider aux inter-ventions en cas de catastrophe.Identification de la formation professionnelle requise pour gĂ©rer de tels incidents.
PreparationLa planification et la préparation aux incidents sont entreprises aux niveaux stratégique, tactique et opérationnel au sein des organisations chargées des aires protégées.
PrĂ©paration stratĂ©giqueDes politiques et procĂ©dures organisationnelles visant Ă aborder chaque type dâincident individuel auront Ă©tĂ© Ă©tablies et seront trĂšs claires. Pour le personnel, il pourrait sâagir de questions telles que les exigences en matiĂšre de santĂ© et de sĂ©curitĂ© au travail, les uniformes et vĂȘtements de protection, les normes minimales de formation, les exigences en matiĂšre de compĂ©tences, lâassurance et la rĂ©munĂ©ration, et les dispositions relatives aux rotations du personnel. En ce qui concerne les installations et le matĂ©riel, les systĂšmes de gestion des actifs garantiront le remplacement systĂ©matique du matĂ©riel ancien par du matĂ©riel neuf (voir le chapitre 24), et des normes minimales de compĂ©tence seront dĂ©finies pour le personnel chargĂ© de faire fonctionner ce matĂ©riel. Pour ce qui est de la budgĂ©tisation organisationnelle, des crĂ©dits seront allouĂ©s Ă la formation professionnelle, afin de garantir la disponibilitĂ© dâun personnel suffisamment qualifiĂ© et
compĂ©tent pour les opĂ©rations en cas dâincident. Pour les organisations chargĂ©es des aires protĂ©gĂ©es collaborant avec dâautres organisations Ă un niveau pangouvernemental, le message sur le statut, la fonction et le rĂŽle spĂ©cial de conservation des aires protĂ©gĂ©es doit ĂȘtre intĂ©grĂ© dans la psychĂ© et le modus operandi des organisations telles que la dĂ©fense, les forĂȘts, les services dâurgence, les services dâincendie de forĂȘt, les pompiers, la police et les services dâagriculture.
PrĂ©paration tactiqueLe personnel de premiĂšre ligne des organisations chargĂ©es des aires protĂ©gĂ©es et leurs systĂšmes nationaux ou infranationaux est gĂ©nĂ©ralement situĂ© dans ou Ă proximitĂ© dâaires protĂ©gĂ©es individuelles et, par consĂ©quent, dispersĂ© au sein dâune zone nationale ou sous-nationale. Lorsquâun incident a un impact sur une aire protĂ©gĂ©e individuelle, les efforts de coopĂ©ration locale dâintervention en cas dâincident sont gĂ©nĂ©ralement dĂ©ployĂ©s par de nombreuses organisations. Pour les gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es, les effectifs de leur personnel dâintervention en cas dâincident peuvent ĂȘtre renforcĂ©s par du personnel dâautres aires du rĂ©seau plus gĂ©nĂ©ral (peut-ĂȘtre national) dâaires protĂ©gĂ©es. Cela est
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particuliĂšrement important lorsquâun incident est significatif et nĂ©cessite de nombreuses ressources en personnel et du matĂ©riel de soutien, ou se poursuit dans le temps et nĂ©cessite des Ă©quipes dâintervention de secours pour relayer les Ă©quipes opĂ©rationnelles, ou les deux. La prĂ©paration tactique garantira la disponibilitĂ© de plans et de procĂ©dures permettant de mobiliser et soutenir le transfert du personnel entre aires protĂ©gĂ©es lors dâincidents. La prĂ©paration tactique permettra de sâassurer que des dispositions de gestion coopĂ©rative des incidents sont en place dans une rĂ©gion plus gĂ©nĂ©rale, qui peut inclure de multiples aires protĂ©gĂ©es, et quâil existe de bonnes relations de travail entre les organismes et les groupes de bĂ©nĂ©voles. De nombreux incidents sont beaucoup plus importants que les aires protĂ©gĂ©es individuelles et peuvent nĂ©cessiter une planification et une prĂ©paration prĂ©-incident Ă une Ă©chelle beaucoup plus grande. Les impacts dâun cyclone tropical (ouragan ou typhon) sont un exemple dâĂ©vĂ©nement Ă plus grande Ă©chelle.
PrĂ©paration opĂ©rationnellePour les aires protĂ©gĂ©es individuelles et leur personnel, toute une gamme de mesures de prĂ©paration est gĂ©nĂ©ralement mise en Ćuvre. Selon la nature de lâincident potentiel, des listes de personnel pourront ĂȘtre mises en place en prĂ©vision des incidents, et le personnel ayant reçu la formation appropriĂ©e pourra ĂȘtre mis en disponibilitĂ©. Les installations et Ă©quipements seront entretenus et fonctionnels, et certains pourront ĂȘtre maintenus en veille, dans certaines conditions mĂ©tĂ©orologiques (comme une unitĂ© dâincendie dans des conditions dâincendie extrĂȘmes). Certaines opĂ©rations spĂ©ciales de patrouille des rangers peuvent ĂȘtre mises en Ćuvre lorsque la probabilitĂ© dâincidents est Ă©levĂ©e, et que des mesures de prĂ©caution peuvent ĂȘtre mises en Ćuvre, comme des interdictions de feu dans les aires protĂ©gĂ©es, des alertes mĂ©tĂ©orologiques, des alertes de faune,
ou mĂȘme, des fermetures temporaires dâaires protĂ©gĂ©es. Pour les opĂ©rations dâincendie, des tours dâobservation des incendies seront opĂ©rationnelles, des survols dâavions de dĂ©tection des incendies seront entrepris aprĂšs les orages, et des avions bombardiers dâeau seront organisĂ©s et en attente. Tous les plans de gestion dâincident seront Ă jour, ainsi quâun document identifiant tous les contacts et autres informations logistiques nĂ©cessaires pendant un incident (le plan dâaction dâincident).
PreventionLa nature garantira que des incidents se produisent, quoi que lâon fasse. Il y a cependant certains incidents quâune Ă©valuation des risques peut permettre dâĂ©viter ou de rĂ©duire. Certaines de ces mesures de prĂ©vention ont Ă©tĂ© dĂ©crites dans le tableau 26.5.
Tableau 26.5 Mesures de prévention visant à minimiser les incidents
Incident potentiel
Mesures de prevention des aires protegees
Notes Implications des mesures
Avalanche Reboisement La restauration des forĂȘts perturbĂ©es contribue Ă stabiliser les couches de neige et Ă prĂ©venir les avalanches.
Nombre dâavalanches rĂ©duit.
Crues éclair Restauration du couvert végétal du bassin versant.
La restauration comprend le contrĂŽle de lâĂ©rosion des sols et la replantation de la vĂ©gĂ©tation.
La végétation ralentit le ruissellement etréduit les impacts en aval.
Glissements de terrain
Restauration du couvert végétal du bassin versant.
La restauration de la végétation stabilise les pentes abruptes des montagnes.
Risque dâinstabilitĂ© des pentes et de glissements de terrain rĂ©duit.
Surveillants de baignade et sĂ©curitĂ© des nageurs (nager entre les drapeaux) dans le parc national de Wilsonâs Promontory, une destination populaire de camping et de plage de lâĂtat du Victoria, en AustralieSource : Graeme L. Worboys
Gouvernance et gestion des aires protégées
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Feux de forĂȘt RĂ©duction des combustibles forestiers.
RĂ©duction stratĂ©gique des combustibles forestiers, par exemple prĂšs dâune interface zone urbaine/aire protĂ©gĂ©e.
La rĂ©duction des combustibles forestiers augmente le potentiel dâextinction des incendies et de contrĂŽle de tout dĂ©part de feu local.
Feux de forĂȘt Coupe de lâherbe et rĂ©duction de la vĂ©gĂ©tation.
Fauchage des prairies et réduction de la végétation prÚs des interfaces zone urbaine/aire protégée.
La rĂ©duction des combustibles forestiers augmente le potentiel dâextinction des incendies et de contrĂŽle de tout dĂ©part de feu local.
Feux de forĂȘt Entretien des coupe-feux.
Lâentretien constant des coupe-feux permet un accĂšs officiel rapide lors de lâextinction des incendies.
Lâattaque initiale rapide des incendies aide Ă mieux contrĂŽler les feux de forĂȘt.
Feux de forĂȘt Interdiction de feu dans une aire protĂ©gĂ©e.
Interdiction de tous les feux en plein air.
Les interdictions de feu rĂ©duisent les risques dâincendies accidentels.
Faune Construction dâune barriĂšre faunique.
ClĂŽtures Ă©lectriques et autres barriĂšres effectives pour la faune.
Les barriÚres aident à minimiser les incidents homme-faune, y compris la destruction des cultures par de grands animaux tels que les éléphants.
Inondations Interdiction de baignade dans une aire protégée.
Fermeture dâune zone de baignade populaire en riviĂšre dans une aire protĂ©gĂ©e.
Les interdictions de baignade empĂȘchent officiellement de se baigner dans les riviĂšres dangereuses en pĂ©riode dâinondation.
Plages : fortes vagues ou forts courants
Nager entre les drapeaux ou fermeture de plage.
Des surveillants de baignade peuvent devoir ĂȘtre embauchĂ©s par lâorganisation chargĂ©e de lâaire protĂ©gĂ©e.
SĂ©curitĂ© renforcĂ©e pour les visiteurs de lâaire protĂ©gĂ©e.
Conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes
Fermeture de lâaire protĂ©gĂ©e.
Fermeture dâune aire protĂ©gĂ©e en raison de conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes, telles que des vents cycloniques, une chaleur ou un froid extrĂȘmes.
Les fermetures dâaires protĂ©gĂ©es minimisent ou empĂȘchent les opĂ©rations de recherche et sauvetage, la menace de chute dâarbres et la menace dâexposition Ă la chaleur ou au froid.
Intervention en cas dâincidentDes systĂšmes de gestion des interventions en cas dâincident ont Ă©tĂ© mis au point pour aider les organisations Ă coordonner leurs interventions en cas dâurgence. Aux Ătats-Unis, le National Interagency Incident Management System (NIIMS â SystĂšme national inter-agences de gestion des incidents), mis au point dans les annĂ©es 1980, fournit un cadre dâintervention pour faire face Ă des Ă©vĂ©nements reprĂ©sentant une menace potentielle ou rĂ©elle, comme les catastrophes naturelles, le terrorisme intĂ©rieur, les accidents dâavion et les activitĂ©s dâapplication de la loi. Il est utilisĂ© par toutes les agences fĂ©dĂ©rales amĂ©ricaines et les agences dâĂtats et de comtĂ©s impliquĂ©es dans les incendies de forĂȘt (Annelli, 2006). Le NIIMS est soutenu par le systĂšme de commandement des incidents (ICS), crĂ©Ă© en 1970 Ă la suite dâincendies graves en Californie, et qui gĂšre un incident grĂące Ă des objectifs Ă©tablis et Ă des directives fournies par des cadres et officiers de ligne (Annelli, 2006). Le NIIMS a connu un franc succĂšs et a servi de base Ă lâĂ©laboration du
SystĂšme national de gestion des incidents (NIMS), en 2003, aux Ătats-Unis (Annelli, 2006). Le NIIMS se concentrait sur les incendies de forĂȘt, tandis que le NIMS sâĂ©tend aux dĂ©fis liĂ©s Ă tous les risques ou Ă©vĂ©nements terroristes, et met davantage lâaccent sur la prĂ©vention et la prĂ©paration. Le NIMS est le cadre officiel dâintervention en cas dâincident utilisĂ© par les Ătats-Unis.
SystĂšme australasien interservices de gestion des incidentsLe SystĂšme australasien interservices de gestion des incidents (AIIMS) a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© dans les annĂ©es 1980 Ă partir du NIIMS, mais a Ă©tĂ© modifiĂ© pour sâadapter aux conditions australiennes. LâAIIMS rĂ©pond Ă un besoin organisationnel clĂ© : la gestion efficace des urgences nĂ©cessite des efforts coordonnĂ©s de multiples agences (AFAC, 2013:ii). Il fournit un systĂšme commun de gestion des incidents pour tous les organismes et le personnel intervenant dans les rĂ©ponses, et
26. Gestion des incidents
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a Ă©tĂ© appliquĂ© Ă la gestion dâincendies et dâinondations, de tempĂȘtes et de tsunamis, Ă la gestion dâinvasions de criquets, dâĂ©chouages de baleines et Ă des Ă©vĂ©nements non urgents tels que la rĂ©ponse coordonnĂ©e lors dâune visite dâune « personne trĂšs importante ».
Ătant donnĂ© lâapplicabilitĂ© universelle des concepts de gestion des incidents, les aspects fondamentaux de lâapproche AIIMS sont prĂ©sentĂ©s ici pour les gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es du monde entier. Dans le texte suivant, nous nous appuyons fortement sur le manuel de lâAIIMS, publiĂ© par lâAustralasian Fire and Emergency Service Authorities Council (AFAC, 2013) pour assurer lâexactitude de notre introduction Ă ce systĂšme de gestion des incidents. Cependant, nous recommandons fortement aux professionnels des aires protĂ©gĂ©es de se munir de leur propre exemplaire du manuel de lâAIIMS (AFAC, 2013) ou de son Ă©quivalent et, si possible, de suivre un ou plusieurs cours officiels sur la gestion des incidents. Ce chapitre ne cherche pas Ă se substituer Ă un tel dĂ©veloppement des capacitĂ©s professionnelles essentielles. Nous commencerons notre introduction Ă lâAIIMS en fournissant ses dĂ©finitions de trois termes clĂ©s (encadrĂ© 26.2).
Principes de lâAIIMSLe systĂšme australasien de gestion des incidents repose sur cinq principes fondamentaux, qui facilitent la comprĂ©hension et la mise en Ćuvre du systĂšme. LâAIIMS est adaptatif, situationnel, repose sur la clartĂ© du but, est conçu pour ne pas ĂȘtre trop lourd, et trĂšs clair sur qui est responsable et quelles sont les principales tĂąches. Câest une raison clĂ© pour laquelle le systĂšme peut essentiellement (et potentiellement) ĂȘtre appliquĂ© avec succĂšs, mĂȘme dans les
EncadrĂ© 26.2 DĂ©finitions des termes clesLâAIIMS utilise les dĂ©finitions suivantes dans la gestion dâincidents par de multiples organismes, susceptibles dâimpliquer le personnel de plusieurs Ătats et mĂȘme international.
CommandementLe commandement est la direction interne des membres et des ressources dâune organisation dans lâexĂ©cution des rĂŽles et des tĂąches de cette organisation, par accord et conformĂ©ment Ă la lĂ©gislation pertinente.
ContrĂŽleLe contrĂŽle dĂ©signe lâorientation gĂ©nĂ©rale des activitĂ©s de gestion des urgences dans une situation dâurgence. LâautoritĂ© de contrĂŽle est Ă©tablie dans la lĂ©gislation ou dans un plan dâurgence. Le contrĂŽle inclut la responsabilitĂ© dâimpliquer dâautres organisations en fonction des besoins de la situation. Le contrĂŽle se rapporte Ă une situation et fonctionne horizontalement, entre les organisations.
CoordinationLa coordination est le regroupement dâorganisations et autres ressources pour soutenir une intervention de gestion dâune situation dâurgence. Elle implique lâacquisition et lâutilisation systĂ©matiques de ressources (organisationnelles, humaines et matĂ©rielles) en cas dâurgence.
Source : AFAC (2013:18)
Surveillants de baignade et leur Ă©quipement de secours Ă Tidal River, Parc National de Wilsonâs Promontory, Victoria, AustralieSource : Graeme L. Worboys
Gouvernance et gestion des aires protégées
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moments les plus chaotiques. Les cinq principes sont les suivants (AFAC, 2013:11-20) :
1. FlexibilitĂ© : la mise en Ćuvre de lâAIIMS adopte une approche flexible, Ă©tant donnĂ© que le systĂšme est utilisĂ© dans de nombreux types dâincidents diffĂ©rents.
2. Gestion par objectifs : la gestion par objectifs est un processus de gestion (voir le chapitre 8) dans lequel des rĂ©sultats souhaitĂ©s pour lâincident sont Ă©tablis, et ces objectifs dâincident sont communiquĂ©s Ă toutes les personnes concernĂ©es. Les objectifs sont rĂ©Ă©valuĂ©s rĂ©guliĂšrement en fonction des progrĂšs rĂ©alisĂ©s dans la rĂ©solution de lâincident.
3. Gestion fonctionnelle : la gestion fonctionnelle consiste Ă structurer une organisation de rĂ©ponse aux incidents en sections et unitĂ©s, en fonction du travail Ă effectuer. Huit fonctions sont gĂ©nĂ©ralement reconnues et peuvent ĂȘtre dĂ©lĂ©guĂ©es par un contrĂŽleur dâincident comme responsabilitĂ© de gestion dans le cadre dâune intervention en cas dâincident. Ces fonctions sont dĂ©crites dans cette section.
4. Ătendue du contrĂŽle : lâĂ©tendue du contrĂŽle se rapporte au nombre de groupes ou individus pouvant ĂȘtre supervisĂ©s avec succĂšs par une seule personne. Le rapport idĂ©al est de 1:5, mais cela peut varier.
5. UnitĂ© de commande : lâunitĂ© de commande renforce le fait quâun ensemble dâobjectifs pour un incident gĂ©nĂšre un seul plan pour tous les intervenants.
Niveaux dâincidentsLa communication de la nature des incidents est routiniĂšre et importante, et un langage commun a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© pour dĂ©crire lâampleur et la complexitĂ© dâun incident. Lâidentification des « niveaux » dâun incident aide immĂ©diatement les participants potentiels Ă dĂ©terminer le degrĂ© dâintervention pouvant ĂȘtre requis et qui est susceptible dâĂȘtre impliquĂ©. Pour cette raison, lâAIIMS reconnaĂźt trois catĂ©gories dâincidents.
Les incidents de niveau un sont gĂ©nĂ©ralement locaux et peuvent habituellement ĂȘtre gĂ©rĂ©s par une Ă©quipe dâintervention initiale. Les incidents de niveau deux sont plus complexes et se caractĂ©risent par le dĂ©ploiement de ressources au-delĂ de la rĂ©ponse initiale, ou par un incident ayant Ă©tĂ© divisĂ© en secteurs de rĂ©ponse ou sections fonctionnelles, ou une combinaison de ces rĂ©ponses. Les incidents de niveau trois sont complexes et peuvent nĂ©cessiter lâĂ©tablissement de divisions pour une gestion efficace et la dĂ©lĂ©gation de toutes les fonctions Ă une Ă©quipe de gestion des incidents plus importante (AFAC, 2013:22). Certains incidents trĂšs importants, complexes et prolongĂ©s peuvent ĂȘtre divisĂ©s (gĂ©ographiquement ou fonctionnellement) en
deux Ă©quipes dâintervention ou plus, pour une gestion plus efficace (AFAC, 2013:25).
Gestion des incidents
Avant lâincidentLâAIIMS sâapplique dans le contexte australien des responsabilitĂ©s lĂ©gislatives et des dispositions en place au sein des organisations Ă©tatiques et territoriales (AFAC, 2013:28). Pour les organisations chargĂ©es des aires protĂ©gĂ©es, il est impĂ©ratif que les gestionnaires de haut niveau et de niveau intermĂ©diaire veillent Ă ce que les organisations de gestion des incidents, leurs cadres supĂ©rieurs et les contrĂŽleurs dâincident potentiels soient bien informĂ©s et conscients des besoins particuliers des aires protĂ©gĂ©es. Lâanticipation des incidents, la planification prĂ©alable des interventions et lâinformation approfondie des principales parties prenantes sur la protection de sites spĂ©ciaux, tels que les zones karstiques, feront partie de ce travail.
RĂ©pondre Ă un incidentPour les incidents des niveaux deux et trois, le contrĂŽleur dâincident Ă©tablit gĂ©nĂ©ralement une Ă©quipe de gestion de lâincident, et pour les incidents plus importants et plus complexes, dĂ©lĂšgue la plupart des fonctions de gestion clĂ©s. Cette Ă©quipe de gestion de lâincident travaille au sein dâun rĂ©seau dâorganismes de soutien, la chaĂźne de commandement de chaque organisation opĂ©rant au-delĂ de la structure de lâĂ©quipe (AFAC, 2013:31). Les tĂąches clĂ©s du contrĂŽleur dâincident et de lâĂ©quipe de gestion de lâincident restent plus ou moins dans le domaine du bon sens, mais elles ne sont pas nĂ©cessairement sĂ©quentielles et peuvent Ă©voluer au sein de lâenvironnement quelque peu « dĂ©sorganisĂ© mais de plus en plus organisĂ© » de la rĂ©ponse initiale (figure 26.1).
Le contrĂŽleur dâincident et lâĂ©quipe de gestion de lâincident se rĂ©uniront rĂ©guliĂšrement et Ă©valueront lâĂ©tat de lâincident, y compris la planification, les ressources, la mise en Ćuvre, la sĂ©curitĂ© et le bien-ĂȘtre des personnes contrĂŽlant lâincident, les impacts sur les infrastructures et lâenvironnement, et lâefficacitĂ© (et lâefficience) de lâopĂ©ration de gestion de lâincident.
RelĂšve de poste (changement de quart)La relĂšve de poste entre deux personnes est une Ă©tape critique des opĂ©rations de gestion dâun incident. Les relĂšves de poste seront frĂ©quentes pendant une pĂ©riode de 24 heures, la frĂ©quence rĂ©elle dĂ©pendant de la nature de lâincident. Pour les feux de forĂȘt dans les aires protĂ©gĂ©es, une relĂšve a lieu gĂ©nĂ©ralement toutes les 12 heures. Pour les incidents maritimes tels que les Ă©chouages de baleines, oĂč les rĂ©pondants sont souvent immergĂ©s dans lâeau pendant
26. Gestion des incidents
903
de longues périodes, la fréquence de relÚve sera beaucoup plus élevée.
La relĂšve inclut le transfert dâinformations de lâĂ©quipe dâintervention opĂ©rationnelle Ă la nouvelle Ă©quipe. Pour un incident dâincendie, par exemple, le systĂšme bĂ©nĂ©ficie du fait que chaque nouvelle Ă©quipe dâincident possĂ©dera les connaissances et des compĂ©tences trĂšs similaires Ă celles de lâĂ©quipe dâincident qui la prĂ©cĂšde. Sâassurer de lâharmonisation des compĂ©tences individuelles du personnel dans les deux relĂšves de 12 heures fait bien sĂ»r partie des responsabilitĂ©s des deux contrĂŽleurs dâincident gĂ©rant leurs opĂ©rations combinĂ©es sur 24 heures. Si un tel incendie se prolonge pendant plusieurs semaines, les contrĂŽleurs dâincident devront Ă©galement envisager une stratĂ©gie efficace de remplacement / repos pour leurs Ă©quipes hautement qualifiĂ©es, car les personnes clĂ©s doivent prendre des jours de repos bien mĂ©ritĂ©s. Lors dâune relĂšve, une sĂ©ance dâinformation typique du contrĂŽleur dâincident pourra inclure les dĂ©tails clĂ©s suivants :
âą situation actuelle ;âą objectifs et stratĂ©gies de lâincident ;âą dangers particuliers ;âą principales expositions aux risques (politiques,
économiques, sociales, de santé publique et environnementales) ;
âą plan dâaction actuel de lâincident ;âą plan dâintervention Ă lâintention de la nouvelle
équipe ;⹠contacts clés (tels que les contacts inter-
organisationnels et communautaires) (AFAC, 2013:33).
LâĂ©tude de cas 26.2 illustre une sĂ©ance dâinformation lors dâune relĂšve : les circonstances et lâinteraction entre deux contrĂŽleurs dâincident lors dâun incendie majeur dans la vallĂ©e de Hunter, en Australie. Les relĂšves lors dâun incident important peuvent ĂȘtre complexes sur le plan logistique et difficiles Ă mettre en Ćuvre. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, elles prennent beaucoup plus de temps que prĂ©vu, et lâun des objectifs des
TĂCHESPRINCIPALES
Ătablir ce qui sâest passĂ©, ce qui se passe
et ce qui est susceptible dâarriver
Rassembler les ressourcesnécessaires
Mettre en Ćuvre le plan et suivre ses
progrĂšs
Tenir les personnes et les organisations
informées de toutes ces actions
Consigner les délibérations et les
décisions prises
Initier et soutenir les eïżœorts de secours et de rĂ©cupĂ©ration pour les
communautĂ©s aïżœectĂ©es
GĂ©rer les impacts environnementaux et les consĂ©quences de lâintervention en cas
dâincident
DĂ©cider de ce qui doit ĂȘtre fait et comment ce
sera fait
Préparer un plan tenant compte de ces
décisions
Figure 26.1 TĂąches principale du contrĂŽleur dâincidentSource : AFAC (2013:32)
Gouvernance et gestion des aires protégées
904
contrĂŽleurs dâincident est toujours dâaffiner les relĂšves afin quâelles soient efficaces. Les relĂšves peuvent Ă©galement ĂȘtre dangereuses, par exemple, si des retards se produisent dans le remplacement des Ă©quipes sur les principaux sites de lutte contre les incendies. Compte tenu de cette complexitĂ©, certains conseils pour la gestion des relĂšves sont fournis par lâAIIMS (encadrĂ© 26.3).
Plans dâaction dâincidentCes plans sont Ă©laborĂ©s et continuellement affinĂ©s dans un environnement dynamique. Il peut sâagir de documents informels ou, Ă mesure que lâampleur et la complexitĂ© dâun incident augmentent, de documents officiels. La planification
comprend la collecte et lâanalyse de lâinformation, une Ă©valuation des risques pour les intervenants en cas dâincident et, pour les personnes directement touchĂ©es par lâincident, lâĂ©tablissement dâobjectifs et de stratĂ©gies dâincident et de mise en Ćuvre du plan. Le plan est Ă©laborĂ© avec lâapport de lâensemble des dirigeants fonctionnels de lâĂ©quipe de gestion de lâincident et autres parties prenantes. GĂ©nĂ©ralement, un plan ne dĂ©crit pas en dĂ©tail les tactiques selon lesquelles une stratĂ©gie sera mise en Ćuvre.
Ce niveau de dĂ©tail est plutĂŽt dĂ©fini par lâĂ©quipe chargĂ©e des opĂ©rations (figure 26.2). Le contenu possible dâun plan dâaction dâincident a Ă©tĂ© dĂ©crit par lâAIIMS (encadrĂ© 26.4).
LâincidentLe systĂšme de contrĂŽle des incidents AIIMS est opĂ©rationnel en Australie depuis les annĂ©es 1980, et les enseignements tirĂ©s et lâexpĂ©rience acquise au cours de nombreuses annĂ©es ont contribuĂ© Ă amĂ©liorer la pratique. Lâune de ces lecons sur des relĂšves efficaces a Ă©tĂ© apprise au cours de lâĂ©tĂ© 1994. Ă cette Ă©poque, une sĂ©cheresse prolongĂ©e affectait de nombreuses rĂ©gions de lâEst de lâAustralie. Il faisait chaud et sec, et la foudre avait mis le feu Ă de grandes Ă©tendues de forĂȘts dans les parcs nationaux situĂ©s Ă lâouest de Sydney. Ceux-ci comprenaient les parcs nationaux des Blue Mountains et de Wollemi. Les incendies Ă©taient importants, ils avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© combattus pendant de nombreuses semaines, et il Ă©tait temps pour lâun des contrĂŽleurs dâincident de prendre un repos bien mĂ©ritĂ©. Il Ă©tait clair que, sans pluie, les incendies Ă©taient trĂšs susceptibles de se poursuivre pendant de nombreuses semaines, et cette brĂšve pĂ©riode de repos Ă©tait nĂ©cessaire. Le contrĂŽleur de relĂšve est arrivĂ© en avion depuis les Blue Mountains jusquâĂ la vallĂ©e de Hunter, en suivant une ligne de feu nordâsud apparemment continue et une fumĂ©e abondante de plus de 30 kilomĂštres de longueur. Ă lâapproche, il Ă©tait clair que ce grand front de feu Ă©tait en fait une sĂ©rie de fronts se dĂ©placant vigoureusement vers lâest, poussĂ©s par des vents forts.
Le contexteLa Valley de Hunter, en Nouvelle-Galles du Sud, se trouve au nord de Sydney et immĂ©diatement Ă lâest du parc national de Wollemi, les grandes falaises et escarpements du parc offrant un cadre majestueux pour la vallĂ©e. Cette vallĂ©e est bien connue en Australie pour ses beaux haras de chevaux, ses vignobles pittoresques et ses vins fins, et est peut-ĂȘtre tristement cĂ©lĂšbre pour ses vastes mines de charbon Ă ciel ouvert produisant un charbon noir, de haute qualitĂ©, pour lâindustrie nationale et lâexportation. Lâincendie Bulga de 1994 fut un grand incendie qui brĂ»la lâescarpement est du parc, et câĂ©tait prĂ©cisĂ©ment lĂ la destination du contrĂŽleur dâincident de relĂšve. ImmĂ©diatement Ă lâest de lâincendie Bulga se trouvait lâune des grandes mines de charbon de la vallĂ©e de Hunter et un stock nord-sud de charbon noir en forme de « V » inversĂ© (prĂȘt pour le transport) de plusieurs kilomĂštres de long. La rĂ©serve de charbon Ă©tait Ă angle droit par rapport au front du feu, sous le vent et Ă quelques kilomĂštres de lâincendie, avec des prĂ©visions de changements mĂ©tĂ©orologiques violents.
La relĂšveLe briefing avant la relĂšve, au crĂ©puscule, fut mĂ©morable. Il fut bref. Des vents violents capables dâĂ©tendre le feu au stock de charbon et mĂȘme au-delĂ Ă©taient prĂ©vus. Ce nâĂ©tait pas tout. Entre le stock de charbon et lâincendie se trouvaient des hangars de stockage dâexplosifs utilisĂ©s dans les mines, et au sud, une zone dâentraĂźnement militaire de brousse contenant des munitions non explosĂ©es, une zone interdite pour tout personnel ou Ă©quipement de lutte contre lâincendie. La sĂ©ance dâinformation incluait des dĂ©tails sur le front mĂ©tĂ©orologique, les prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques Ă 24 heures, la sĂ©curitĂ© du personnel et une offre de grands vĂ©hicules (bulldozers) faite par les compagnies miniĂšres. Le plan de contrĂŽle de lâincident donnĂ© Ă la nouvelle Ă©quipe chargĂ©e de lâincident Ă©tait clair. Une ligne de contrĂŽle de combustible gigantesque devait ĂȘtre rasĂ©e au bulldozer dans le sens nord-sud, le long du fond de la vallĂ©e de Hunter, afin dâaider Ă couper la route au feu qui se dĂ©placait rapidement vers lâest. Des camions citernes de Nouvelle-Galles du Sud et dâautres Ătats Ă©taient sur place pour aider Ă arrĂȘter lâincendie au niveau de cet important coupe-feu.
Compte tenu des circonstances, la relĂšve devait ĂȘtre rapide et le plan dâaction de lâincident devait Ă©galement ĂȘtre mis en Ćuvre immĂ©diatement. Au cours de la nuit, avec lâaide de certains des plus grands bulldozers du monde provenant des parties les plus profondes de la mine de charbon voisine de Hunter Valley, une ligne de contrĂŽle de plusieurs kilomĂštres de long et dâau moins 50 mĂštres de large a Ă©tĂ© construite et surveillĂ©e par plusieurs camions citernes. Le feu a Ă©tĂ© contrĂŽlĂ© sur son flanc est, puis arrĂȘtĂ©, et les stocks de charbon ont pu ĂȘtre sauvĂ©s. La sĂ©ance dâinformation de relĂšve avait Ă©tĂ© claire, prĂ©cise et rĂ©ussie, et les objectifs du plan dâincendie avaient Ă©tĂ© mis en Ćuvre avec succĂšs au cours de cette relĂšve de 12 heures.
Preparation pour la prochaine relĂšveĂ la suite du drame et de la volatilitĂ© des Ă©vĂ©nements de la nuit, lâĂ©dition suivante du plan dâaction dâincident devait encore ĂȘtre Ă©laborĂ©e, ainsi que la sĂ©ance dâinformation pour la relĂšve de la nouvelle Ă©quipe de contrĂŽle de lâincident, car lâincendie avait Ă©tĂ© maĂźtrisĂ© sur un seul flanc et brĂ»lait toujours.
Ătude de cas 26.2 Seance dâinformation lors de la relĂšve de deux contrĂŽleurs dâincident
26. Gestion des incidents
905
Contexte opĂ©rationnel communLe contexte opĂ©rationnel commun est un langage important de lâAIIMS pour la description convenue et partagĂ©e dâun incident (AFAC, 2013:65). Il dĂ©crit ce qui sâest passĂ©, ce qui se passe actuellement et ce qui est prĂ©vu quâil se passe, et fournit une comprĂ©hension commune de la situation de lâincident. Il fait partie du langage dâun incident, qui aide Ă faire fonctionner la gestion de cet incident. Ătant donnĂ© que le contrĂŽleur dâincident est responsable de tous les aspects dâun incident, il est Ă©galement responsable dâassurer la clartĂ© du contexte opĂ©rationnel commun, si nĂ©cessaire.
SĂ©ances dâinformationIl est essentiel pour tout incident que les individus soient informĂ©s de tous les aspects de lâincident avant de quitter leur poste, avant dâĂȘtre dĂ©ployĂ©s, Ă intervalles rĂ©guliers pendant lâincident, et surtout pendant les relĂšves. Des
sĂ©ances dâinformation aprĂšs chaque relĂšve de travail et avant de quitter les lieux de lâincident sont critiques (APAC, 2013:68).
Ăquipe de gestion de lâincidentUne structure dâĂ©quipe de gestion dâun incident peut inclure le contrĂŽleur dâincident et sept fonctions de soutien principales, ainsi que la liaison, la sĂ©curitĂ© et un poste de contrĂŽleur adjoint dâincident (figure 26.2).
ContrĂŽleur dâincidentLe contrĂŽleur dâincident assume la responsabilitĂ© de gĂ©rer toutes les activitĂ©s liĂ©es Ă un incident. Il sâagit dâune tĂąche potentiellement Ă©norme, et lâĂ©quipe dĂ©signĂ©e aura gĂ©nĂ©ralement une vaste expĂ©rience et une formation avancĂ©e. Des gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es expĂ©rimentĂ©s peuvent ĂȘtre nommĂ©s contrĂŽleurs dâincident, en particulier lorsquâun incident est confinĂ© Ă une aire protĂ©gĂ©e. Les
Encadre 26.3 Conseils pour les relĂšvesLes lecons apprises afin dâamĂ©liorer lâefficacitĂ© des relĂšves incluent :âą les relĂšves sont plus simples pendant les heures de
jour ;âą elles doivent ĂȘtre planifiĂ©es et prĂ©parĂ©es ;âą la planification doit se faire Ă tous les niveaux
opĂ©rationnels ;âą des sĂ©ances dâinformation de relĂšve spĂ©cifiques Ă
chaque niveau opĂ©rationnel devraient ĂȘtre envisagĂ©es ;âą les Ă©quipes devraient effectuer les relĂšves dans une
zone sĂ©curisĂ©e et appropriĂ©e, Ă proximitĂ© de leur zone dâexploitation ;
âą le personnel devrait ĂȘtre transportĂ© en groupes, en fonction de sa destination ;
âą lâĂ©quipe de relĂšve doit ĂȘtre informĂ©e avant la relĂšve, et lâĂ©quipe relevĂ©e doit ĂȘtre informĂ©e aprĂšs la relĂšve ;
âą Ă©vitez les relĂšves Ă des moments essentiels Ă lâopĂ©ration de gestion de lâincident (AFAC, 2013:34).
Pour les incidents dâincendie, les relĂšves se font gĂ©nĂ©ralement dans la fraĂźcheur de la soirĂ©e et tĂŽt le matin, afin dâĂ©viter les comportements de feu dangereux se produisant au plus chaud de la journĂ©e. Des changements climatiques majeurs influenceront bien sĂ»r ce calendrier.
Encadre 26.4 Liste de contrĂŽle du contenu du plan dâaction dâincidentLes plans dâaction dâincident sont constamment Ă©laborĂ©s et affinĂ©s, et sous-tendent les actions dâun contrĂŽleur dâincident. Pour les opĂ©rations dâincendie, avec leurs relĂšves de travail de 12 heures, deux plans sont Ă©laborĂ©s toutes les 24 heures. Certaines organisations disposent de plans pro-forma, prĂȘts Ă remplir, pour plus dâefficacitĂ©, Ă©tant donnĂ© que lâon ne dispose que de peu de temps pour mener Ă bien ce travail. Le contenu dâun plan dâaction dâincident peut inclure :âą la situation actuelle ;âą les prĂ©dictions de lâĂ©volution probable de lâincident et
des risques ;âą les objectifs de rĂ©ponse Ă lâincident ;âą les plans dâurgence et stratĂ©gies alternatives ;âą les risques et mesures dâattĂ©nuation ;âą la structure et le personnel de gestion de lâincident ;
⹠les dispositions de gestion (tels que la création de secteurs et de divisions, et leurs rÎles) ;
âą les ressources Ă allouer ;âą des cartes de lâincident et la gĂ©ographie de la
gouvernance de lâintervention (divisions, secteurs) ;âą un plan mĂ©dical et les questions de santĂ© et de sĂ©curitĂ©
au travail, telles que la gestion des produits chimiques dangereux, des animaux hostiles ou des Ă©quipements dâintervention potentiellement dangereux ;
âą un plan de communication comprenant des informations sur tous les organismes ;
âą les horaires des rĂ©unions et des relĂšves ;âą les dispositions relatives au logement et au bien-ĂȘtre ;âą les dispositions logistiques ;âą le plan de gestion du trafic pour lâincident ;âą un plan dâinformation pour la gestion des demandes de
renseignements (APAC, 2013:49).
Gouvernance et gestion des aires protégées
906
responsabilitĂ©s du contrĂŽleur dâincident peuvent inclure la nĂ©cessitĂ© de :
âą prendre en charge et exercer le leadership de lâintervention et de lâĂ©quipe dâintervention ;
âą Ă©tablir une structure de gestion ;âą dĂ©finir des objectifs dâintervention (y compris la
sĂ©curitĂ© des communautĂ©s touchĂ©es) ;âą Ă©laborer et approuver le plan dâaction dâincident ;âą mettre en Ćuvre le plan dâaction dâincident ;âą fournir des informations et des alertes aux autres ;âą Ă©tablir une liaison et une coopĂ©ration efficaces avec
toutes les parties prenantes concernées ;⹠obtenir et maintenir le soutien humain et autres
ressources et services nécessaires ;⹠appliquer une approche axée sur la gestion des risques
et la sĂ©curitĂ© ;âą sâassurer que les considĂ©rations de secours et de
récupération sont prises en compte et que des services adéquats sont fournis aux personnes touchées ;
âą assurer la collaboration entre les organismes dâintervention et de rĂ©cupĂ©ration (AFAC, 2013:80).
PlanificationLa planification est un rĂŽle que le personnel de gestion des aires protĂ©gĂ©es doit gĂ©nĂ©ralement assumer dans le cadre dâune intervention multi-agences en cas dâincident. Cela reflĂšte souvent leur connaissance de la zone locale de lâincident et leur formation approfondie en gestion des ressources naturelles. Les responsabilitĂ©s de lâagent de planification peuvent inclure :
âą analyse de lâinformation sur la situation actuelle et prĂ©vue de lâincident ;
⹠identification des risques nouveaux et émergents (politiques, économiques, sociaux, de sécurité publique ou environnementaux) ;
âą Ă©laboration dâobjectifs et stratĂ©gies alternatives pour les dĂ©cideurs en cas dâincident ;
âą diffusion de lâinformation pertinente pour contrĂŽler lâincident et les problĂšmes de sĂ©curitĂ© potentiels (figure 26.2) ;
âą documentation du plan dâaction dâincident pour la pĂ©riode dâopĂ©rations suivante ;
âą Ă©laboration dâun plan de communication pour lâincident (basĂ© sur le dernier plan dâaction dâincident),
Planiïżœcation
Plans
Ressources
Planiïżœcation descommunications
Soutien Ă la gestion
CONTRĂLEUR DâINCIDENT Liaison
Sécurité
ContrĂŽleur dâincident adjoint
Intelligence
Situation etanalyse
Modélisation etprédictions
Conseils techniques
Cartographie
Information du public
Informations etalertes
MĂ©dias
Liaison avec lescommunautés
EnquĂȘte
(dĂ©terminĂ© parlâincident)
Logistique
Approvisionnement
Soutien auxcommunications
Installations
Soutien de terrain
Services médicaux
Restauration
Finances
Comptabilité
Indemnisationset assurances
Suivi ïżœnancier
Gestion dutemps
Opérations
Divisions
Secteurs
Ăquipe et groupes detravail de terrain
Ressources simples
Zone dâopĂ©rations
Opérations aériennes
Opérations liées aux infrastructures
Figure 26.2 Structure de lâĂ©quipe de gestion dâun incidentSource : AFAC (2013:40)
26. Gestion des incidents
907
y compris des directives pour le contrĂŽleur dâincident et lâĂ©quipe chargĂ©e de lâinformation publique ;
âą planification de toute Ă©ventualitĂ© dans la mise en Ćuvre du plan dâaction dâincident ;
âą consignation de toutes les ressources demandĂ©es, en cours dâacheminement, allouĂ©es et libĂ©rĂ©es de lâincident ;
âą prise en compte de la rĂ©cupĂ©ration et de la rĂ©habilitation dans le plan dâaction dâincident ;
⹠élaboration des plans de relÚve et de démobilisation ;⹠collecte, classement et stockage des informations
concernant lâincident (AFAC, 2013:92).
IntelligenceCette responsabilitĂ© incombe gĂ©nĂ©ralement Ă lâĂ©quipe de planification, bien que pour les incidents importants et complexes, elle puisse ĂȘtre Ă©tablie en tant que section Ă part entiĂšre. Elle peut ĂȘtre assistĂ©e par une unitĂ© de situation et dâanalyse, une unitĂ© de modĂ©lisation et de prĂ©vision, une unitĂ© de conseil technique et une unitĂ© de cartographie. Elle sera normalement soutenue par des informations provenant de sources diverses, y compris des observateurs terrestres et aĂ©riens, des connaissances locales, des prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques, et autres. Lâanalyse du renseignement (intelligence) inclura lâĂ©valuation dâun certain nombre de questions clĂ©s liĂ©es Ă lâincident (AFAC, 2013:103) :
⹠Que se passe-t-il ?⹠Pourquoi est-ce que cela se passe ?⹠Comment concilier les différents comptes rendus de
ce qui se passe ?âą Quâest-ce qui est susceptible de se passer ?âą Quels sont les risques / opportunitĂ©s Ă©mergents Ă
propos de lâincident ?âą Quel est le pire scĂ©nario ?
Information du publicCette fonction essentielle permet de sâassurer que des informations exactes et opportunes sont mis Ă la disposition des parties prenantes et de lâensemble de la communautĂ©, autre que lâĂ©quipe de gestion, en cas dâincident. Ce travail inclut lâenvoi dâalertes et dâinformations, la gestion des mĂ©dias et de tout problĂšme liĂ© aux mĂ©dias, ainsi que la consultation et la liaison avec les communautĂ©s affectĂ©es (AFAC, 2013:111). Ce travail avec les mĂ©dias peut comprendre des sĂ©ances dâinformation, des confĂ©rences de presse, des communiquĂ©s de presse, des demandes et des inspections des mĂ©dias dans la zone de lâincident. Travailler avec les communautĂ©s locales peut signifier organiser des rĂ©unions communautaires et prĂ©parer des mises Ă jour dâinformation communautaire. Ce travail comporte Ă©galement un rĂŽle
dans la collecte dâinformations des rĂ©seaux sociaux, et auprĂšs du grand public et des mĂ©dias dâinformation pour une rĂ©troaction Ă lâunitĂ© chargĂ©e du renseignement.
OpĂ©rationsLâagent chargĂ© des opĂ©rations a la responsabilitĂ© de mettre en Ćuvre des mesures pour aider Ă rĂ©soudre lâincident, et de sâoccuper de toutes les personnes et de lâĂ©quipement affectĂ©s Ă la section des opĂ©rations. Lâagent des opĂ©rations doit gĂ©nĂ©ralement gĂ©rer une situation en constante Ă©volution et doit ĂȘtre capable de faire face Ă ce changement. LâĂ©volution rapide des conditions dâincendie en fonction de la mĂ©tĂ©o est un exemple dâune telle dynamique de lâenvironnement. Dans le cas dâun incident important, il pourra disposer, sous son commandement, de commandants de division, commandants de secteur, gestionnaires de zone dâopĂ©rations, gestionnaires des opĂ©rations aĂ©riennes et gestionnaires des installations (AFAC, 2013:123). Ses responsabilitĂ©s peuvent inclure :
âą assurer la sĂ©curitĂ© et le bien-ĂȘtre du personnel des opĂ©rations ;
âą aider Ă Ă©laborer le plan dâaction dâincident ;âą Ă©tablir des processus pour informer adĂ©quatement le
personnel avant son dĂ©ploiement ;âą sâassurer que le personnel est bien Ă©quipĂ© ;âą maintenir le personnel informĂ© de la situation relative
Ă lâincident (en particulier les questions de sĂ©curitĂ©) ;âą Ă©tablir des processus de dĂ©briefing du personnel aprĂšs
les quarts ou les relĂšves de postes ;âą fournir rĂ©guliĂšrement des rapports dâĂ©tape au
contrĂŽleur dâincident ;âą identifier les risques nouveaux et Ă©mergents liĂ©s Ă
lâincident et sâassurer quâils soient gĂ©rĂ©s efficacement (AFAC, 2013:121).
EnquĂȘteLes incidents complexes peuvent exiger quâune unitĂ© dâenquĂȘtes soit Ă©tablie. Des enquĂȘtes peuvent ĂȘtre nĂ©cessaires, par exemple, pour Ă©tablir le point de dĂ©part dâun incendie, Ă©valuer lâefficacitĂ© ou les brĂšches dans les digues pour les inondations, ou dĂ©terminer comment une maladie est entrĂ©e dans une rĂ©gion ou comment elle sây est propagĂ©e pour une question de biosĂ©curitĂ© (AFAC, 2013:133). Les responsabilitĂ©s dâun agent dâenquĂȘtes peuvent inclure :
âą documentation du but et du rĂ©sultat attendu de lâenquĂȘte dans le plan dâaction dâincident ;
âą dĂ©veloppement dâun plan dâenquĂȘte ;âą communication avec dâautres secteurs fonctionnels
de lâĂ©quipe de gestion de lâincident ;
Gouvernance et gestion des aires protégées
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âą tenir le contrĂŽleur dâincident informĂ© de la nĂ©cessitĂ© dâassurer la liaison avec des organismes externes, tels que la police (AFAC, 2013:134).
LogistiqueLâagent chargĂ© de la logistique fournit un soutien pour le contrĂŽle dâun incident, notamment en ce qui concerne les ressources humaines, les installations, les services et le matĂ©riel (AFAC, 2013:139). Cela peut ĂȘtre un rĂŽle trĂšs difficile, en particulier lorsque le soutien logistique doit ĂȘtre assurĂ© sur une trĂšs grande surface, comme un front de feu. Il suffit dâimaginer, pour un pĂ©rimĂštre dâincendie instable, variable et isolĂ©, comment les pompiers seront nourris, comment leurs vĂ©hicules seront alimentĂ©s en carburant et leur Ă©quipement entretenu, et comment les questions de sĂ©curitĂ© et de santĂ© seront prises en charge. Il faut ensuite multiplier ce dĂ©fi par deux, puisque vous aurez Ă gĂ©rer deux relĂšves de travail par jour, et ajouter la complexitĂ© du fait que lâune des relĂšve se fait de nuit.
Pour entreprendre de telles tĂąches, la logistique peut ĂȘtre soutenue par une unitĂ© chargĂ©e des approvisionnements (qui sâoccupera dâacquĂ©rir et de distribuer lâĂ©quipement et le matĂ©riel), une unitĂ© de soutien aux communications (radio, communications et technologies de lâinformation), une unitĂ© chargĂ©e des installations (alimentation, assainissement, logement), une unitĂ© de soutien au sol (transport du personnel, alimentation et ressources), une unitĂ© des finances, une unitĂ© des services mĂ©dicaux et une unitĂ© de restauration. Les responsabilitĂ©s dâun agent de logistique peuvent inclure :
⹠fournir un environnement de travail sûr pour le personnel logistique ;
âą Ă©laborer la section logistique du plan dâaction dâincident ;
âą planifier le fonctionnement de la section logistique ;âą obtenir des ressources humaines, selon les besoins ;âą se procurer dâautres ressources physiques,
installations, services et matĂ©riels ;âą Ă©tablir une liaison efficace ;âą fournir des rapports dâavancement sur le soutien
logistique ;âą estimer les besoins futurs en matiĂšre de services et de
soutien ;âą faciliter la mise en place de zones dâopĂ©ration pour
soutenir la section des opérations (APAC, 2013:139).
FinancesĂ moins quâun incident ne soit trĂšs important et prolongĂ©, la logistique sâoccupera gĂ©nĂ©ralement des finances de lâincident. Lâagent chargĂ© des finances peut ĂȘtre secondĂ© par une unitĂ© de comptabilitĂ©, une unitĂ© de compensations et assurance, une
unitĂ© de contrĂŽle financier et une unitĂ© de gestion du temps. La complexitĂ© entre dans ce travail, par exemple, lorsque les compensations pour les travailleurs des organisations sont liĂ©es au nombre dâheures travaillĂ©es, ou lorsque des astreintes supplĂ©mentaires peuvent ĂȘtre nĂ©cessaires, si elles dĂ©passent certaines heures travaillĂ©es. Lorsquâune section des finances est Ă©tablie, les responsabilitĂ©s de lâagent des finances peuvent inclure la supervision de toute la gestion financiĂšre et la tenue des documents financiers, ainsi que la supervision de la gestion des demandes dâassurance et dâindemnisation dĂ©coulant de lâincident (AFAC, 2013:148).
Gestion des incidentsCe chapitre dĂ©crit les incidents dâorigine naturelle et humaine susceptibles dâaffecter les aires protĂ©gĂ©es. La planification prĂ©alable en prĂ©vision de tels incidents a Ă©tĂ© discutĂ©e, et lâapproche de lâAIIMS a Ă©tĂ© introduite pour la coordination multi-organismes en cas dâincident, en particulier en ce qui concerne les aires protĂ©gĂ©es. Dans cette section, nous dĂ©crirons comment les organisations chargĂ©es des aires protĂ©gĂ©es peuvent faire face Ă certains incidents plus courants se produisant ou affectant les aires protĂ©gĂ©es.
Incendie de trÚs faible intensité géré comme un incident, zone urbaine protégée, Canberra, AustralieSource : Graeme L. Worboys
26. Gestion des incidents
909
Incident dâincendie de forĂȘtLes incendies de forĂȘt peuvent ĂȘtre anticipĂ©s dans de nombreuses aires protĂ©gĂ©es du monde, et de nombreuses mesures avant-saison et aprĂšs-saison dâincendies peuvent ĂȘtre prises. Bon nombre de ces mesures ont Ă©tĂ© dĂ©crites dans Worboys et Winkler (2006). Nous nous concentrerons ici davantage sur le contexte des changements climatiques du dĂ©but du XXIe siĂšcle, en discutant des considĂ©rations supplĂ©mentaires dâintervention en cas dâincendie dans les aires protĂ©gĂ©es.
Besoins dâinformationsIl est prĂ©vu que de meilleures donnĂ©es et un accĂšs amĂ©liorĂ© Ă une information prĂ©-analysĂ©e, en temps opportun, soient nĂ©cessaires pour soutenir la modĂ©lisation de plus en plus sophistiquĂ©e, utilisĂ©e pour la planification et la prĂ©vision du comportement des incendies. Cela pourrait inclure :
âą une sophistication croissante dans la collecte et lâutilisation de donnĂ©es en temps rĂ©el sur les conditions ambiantes des aires protĂ©gĂ©es, telles que la tempĂ©rature, lâhumiditĂ©, la sĂ©cheresse du sol, les charges et la disponibilitĂ© des combustibles forestiers ;
âą une sophistication croissante dans la collecte, le stockage, la rĂ©cupĂ©ration et lâutilisation dâinformations sur les ressources naturelles et les terrains des aires protĂ©gĂ©es (une base de donnĂ©es) Ă lâaide dâun systĂšme dâinformation gĂ©ographique ou systĂšme Ă©quivalent, servant de base Ă dâautres applications logicielles et Ă lâanalyse des donnĂ©es ;
âą une modĂ©lisation plus sophistiquĂ©e du comportement du feu pour tout lâĂ©ventail des communautĂ©s vĂ©gĂ©tales autochtones des aires protĂ©gĂ©es, qui intĂšgre une base de donnĂ©es Ă©tablie sur les aires protĂ©gĂ©es, des donnĂ©es en temps rĂ©el sur les conditions ambiantes des aires protĂ©gĂ©es, et des informations mĂ©tĂ©orologiques supplĂ©mentaires provenant dâorganismes mĂ©tĂ©orologiques, et incluant les conditions de surface et de haute atmosphĂšre ;
âą toute une gamme de sources de donnĂ©es actives sur les incidents dâincendie, telles que des informations et observations infrarouges sĂ©curisĂ©es Ă partir dâune variĂ©tĂ© de sources, telles que satellites, drones et avions avec pilote.
Aptitudes et compĂ©tencesUn comportement de feu extrĂȘme signifie quâil sera beaucoup plus prĂ©caire que la normale de dĂ©ployer du personnel prĂšs dâincidents majeurs pendant les jours de grand vent. Les gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es impliquĂ©s dans des incidents dâincendie devront savoir bien apprĂ©cier le comportement du feu et son potentiel, et la formation professionnelle et
la recherche bibliographique personnelle constitueront des Ă©lĂ©ments importants de leur dĂ©veloppement (encadrĂ© 26.5). La formation professionnelle devra aussi sâassurer quâil existe :
âą un personnel disposant de compĂ©tences dans lâutilisation de logiciels informatiques de modĂ©lisation des incendies, et capable de gĂ©nĂ©rer des informations sur la propagation et le comportement du feu lors dâincidents dâincendie en temps rĂ©el, afin de rĂ©pondre efficacement aux besoins de lâunitĂ© de renseignement et des planificateurs au sein dâune Ă©quipe de contrĂŽle des incidents ;
âą un personnel ayant reçu une formation avancĂ©e sur tous les aspects de la gestion des incidents, afin de sâassurer que lâorganisation chargĂ©e des aires protĂ©gĂ©es contribue activement Ă la gouvernance des incidents dâincendie au plus haut niveau ;
âą un personnel capable dâapprĂ©cier les effets des incidents dâincendie sur les valeurs de la biodiversitĂ© et leur protection, et capable de communiquer ces questions, afin quâelles fassent partie des considĂ©rations de prise de dĂ©cision pendant la gestion des incidents (encadrĂ© 26.6).
Incidents lies Ă la fauneLa population humaine de la Terre devrait ĂȘtre dâenviron neuf milliards dâici 2050. Cette augmentation de deux milliards par rapport au dĂ©but du XXIe siĂšcle impliquera plus de pressions sur les habitats naturels et une augmentation des conflits homme-faune.
Les gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es devront faire face Ă ces incidents fauniques et quelques considĂ©rations incluent :
âą encourager et faciliter la tolĂ©rance des communautĂ©s locales Ă lâĂ©gard des espĂšces sauvages autochtones ;
âą gĂ©rer les incidents liĂ©s Ă la faune afin quâils soient traitĂ©s par des professionnels de la gestion de la faune formĂ©s plutĂŽt que par des « justiciers » ;
⹠former le personnel pour faire face aux incidents impliquant des animaux dangereux pour les humains, tels que les éléphants, les grands félins, les gorilles, les crocodiles et les serpents ;
âą sâassurer que des partenariats appropriĂ©s soient Ă©tablis avec les vĂ©tĂ©rinaires de faune autochtone comme base pour faire face aux problĂšmes imprĂ©vus et incidents impliquant des animaux, ainsi quâaux Ă©pidĂ©mies de maladies de la faune ;
âą sâassurer que le bon Ă©quipement soit disponible et, si nĂ©cessaire, soit utilisĂ© pour dĂ©placer les animaux problĂ©matiques loin des communautĂ©s ;
Gouvernance et gestion des aires protégées
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Encadre 26.5 Un grand eventail de phenomĂšnes dâincendieCertains « phĂ©nomĂšnes de feu » peuvent ĂȘtre spectaculaires, comme les tornades de feu (McRae et al., 2013), les fronts de pseudo-flammes (Byram, 1959) et les nuages pyro-cumulonimbus (Fromm et al., 2010). Certains autres peuvent sembler banaux (dĂ©part de feu, propagation et forme du feu), mais sont importants pour comprendre les incendies, assurer la sĂ©curitĂ© pendant les incendies et prĂ©dire le comportement du feu. Le « banal » peut devenir plus intĂ©ressant Ă mesure que lâenquĂȘte sâapprofondit : ainsi, le « dĂ©part de feu » devient plus intĂ©ressant lorsque lâon envisage la combustion spontanĂ©e (Armstrong, 1973), lâincendie criminel (Willis, 2004) et les diverses formes de foudre (Fuquay et al., 1979). La liste ci-dessous prĂ©sente quelques phĂ©nomĂšnes, certains spectaculaires, dâautres banals.
La sĂ©quence habituelle pour un Ă©vĂ©nement dâincendie est : dĂ©part de feu lorsque la sĂ©cheresse du combustible le permet, propagation du feu lorsque le combustible est continu, ou lorsque les discontinuitĂ©s peuvent ĂȘtre surmontĂ©es en raison dâune propagation le long dâune pente ou grĂące aux vents faisant pencher les flammes et reliant les parcelles, accĂ©lĂ©ration jusquâĂ ce quâun taux de propagation en quasi-Ă©quilibre soit atteint (Cheney et Sullivan, 2008:32), pĂ©riode de propagation en quasi-Ă©quilibre, qui varie selon les conditions mĂ©tĂ©orologiques, les combustibles et la topographie, arrĂȘt de la propagation, et le moment oĂč toutes les flammes et la combustion ont pris fin. Le taux maximal de propagation en quasi-Ă©quilibre dans les prairies australiennes est dâenviron 6 mĂštres par seconde (Noble, 1991), alors que dans les forĂȘts il est dâenviron la moitiĂ© de ce taux (Gould et al., 2007:100).
Si les flammes sont assez grandes, le feu peut atteindre la canopĂ©e des arbustes et des arbres (« effet de torche ») ou mĂȘme sây propager (« feux de couronne ») (van Wagner, 1977). Si un substrat tourbeux est prĂ©sent sous la surface du sol, le feu peut sây propager en fumant, mais Ă une vitesse trĂšs lente de 3 Ă 12 centimĂštres par heure (Wein, 1983). Si un feu au-dessus de la surface dâun sol organique dĂ©clenche plusieurs incendies dans la surface tourbeuse, la surface couverte au cours dâune pĂ©riode donnĂ©e augmentera. Les feux de tourbe peuvent ĂȘtre une cause majeure de pollution par la fumĂ©e, causant des problĂšmes de santĂ© et de grandes dĂ©penses sur un certain nombre de mois, comme en IndonĂ©sie et dans plusieurs pays voisins en 1997-1998 (Cochrane, 2009a).
Le feu rĂ©chauffe lâair autour de lui, provoquant une expansion et une montĂ©e dâair chaud et de fumĂ©e qui aspire lâair depuis la base du feu vers des niveaux plus Ă©levĂ©s dans la colonne de convection. Les flammes seront attirĂ©es loin du combustible non brĂ»lĂ©, Ă moins que le vent ambiant ou la pente ne puisse surmonter cet effet. Dans les grands incendies extrĂȘmement intenses, le vent ambiant peut ĂȘtre captĂ© par la colonne de convection, qui peut agir efficacement comme brise-vent (Raupach, 1990). Des tourbillons de feu (vortex) peuvent se dĂ©velopper autour des incendies et peuvent ĂȘtre grands ou petits, horizontaux ou verticaux (Forthofer et Goodrick, 2011). Le vortex le plus extrĂȘme est la tornade de feu (McRae et al., 2013).
Si les vents sont faibles, la fumĂ©e monte verticalement ou Ă un angle Ă©levĂ©, et peut produire un nuage pyro-cumulus Ă son apogĂ©e, en raison de la condensation de lâhumiditĂ© dans la colonne de convection. Dans un grand feu intense, les nuages de fumĂ©e peuvent ĂȘtre couronnĂ©s dâun nuage pyro-cumulonimbus pouvant atteindre une quinzaine de kilomĂštres au-dessus du sol, et dâoĂč peut Ă©merger une grĂȘle noire et des tornades (Fromm et al., 2006). La fumĂ©e peut ĂȘtre transportĂ©e Ă lâĂ©chelle internationale via la stratosphĂšre (Fromm et al., 2010).
La forme elliptique classique du feu soufflĂ© par le vent (brĂ»lant avec, Ă angle droit et contre le vent) se rĂ©trĂ©cit Ă mesure que la vitesse du vent augmente (Alexander, 1985). Les tragiques feux de forĂȘt de 2009 dans le sud-est de lâAustralie ont montrĂ© une forme presque rectangulaire juste avant quâun fort changement de vent ne conduise Ă lâextinction du feu sur un flanc (Cruz et al., 2012: figure 7). Le pĂ©rimĂštre de lâincendie nâest pas toujours rĂ©gulier (voir, par exemple, Coen, 2011).
Sharples et al. (2012) ont dĂ©tectĂ© des rubans de feu se propageant rapidement, perpendiculairement Ă la direction du vent, le long dâune crĂȘte en terrain accidentĂ© (« canalisation »). Albini (1993) a observĂ© un ruban de feu Ă©mergeant dâun flanc de feu et se propageant parallĂšlement et plus rapidement que le front principal, tandis que Radke et al. (2000) ont observĂ© des « doigts de la mort » et Coen et al. (2004) ont vu des « doigts enflammĂ©s » Ă©merger des pĂ©rimĂštres de feu. Un motif en doigts peut se dĂ©velopper sous le vent aprĂšs un changement brusque de vent, la forme gĂ©nĂ©rale du pĂ©rimĂštre changeant radicalement Ă mesure que le feu meurt (voir, par exemple, Cruz et al., 2012: figure 7).
Selon les tendances du vent ambiant et de la convection tout au long du profil du feu, des morceaux de matĂ©riau brĂ»lant, des marques de feu, peuvent ĂȘtre soulevĂ©s et dĂ©posĂ©s Ă divers endroits en avant du front principal du feu, ce qui peut provoquer des « feux ponctuels » jusquâĂ 33 kilomĂštres en avant du feu (Cruz et al., 2012). PrĂšs du front lui-mĂȘme, les marques de feu peuvent ĂȘtre communes et causer des feux ponctuels. Dans les cas extrĂȘmes, ceux-ci peuvent ĂȘtre si nombreux que le front du feu se compose de taches brĂ»lantes plutĂŽt que dâune ligne identifiable. Ce sont les fronts de pseudo-flammes que dĂ©crit Byram (1959).
Les incendies brĂ»lent une vaste gamme de combustibles dans un large Ă©ventail de situations topographiques avec de grandes fluctuations mĂ©tĂ©orologiques. Ils peuvent causer une obscuritĂ© prĂ©maturĂ©e ou Ă©clairer un ciel nocturne. Ils peuvent ruisseler ou dĂ©valer les pentes raides, ils peuvent craquer et exploser ou crĂ©er un rugissement si fort que quelquâun criant Ă proximitĂ© ne serait pas entendu. Les feux de paysage prĂ©sentent une gamme complexe et intrigante de phĂ©nomĂšnes, qui remettent en question notre comprĂ©hension, mais qui sont importants pour la sĂ©curitĂ© publique et la prĂ©vision des dommages et la rĂ©cupĂ©ration de nos actifs sociaux, Ă©conomiques et environnementaux (Gill et al., 2013).
A. Malcolm Gill
26. Gestion des incidents
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Encadre 26.6 Regimes du feu et biodiversiteLes incendies extrĂȘmes font les gros titres des journaux. En tant que tel, un incendie particulier, ou un Ă©pisode dâincendie, attire lâattention principalement en raison de ses consĂ©quences dĂ©sastreuses pour les vies humaines et les biens. Toutefois, dans le cas de la flore et de la faune, il peut ĂȘtre nĂ©cessaire de tenir compte de plus dâun cas dâincendie Ă un endroit donnĂ© si lâon veut comprendre les effets du feu (voir, par exemple, Bradstock et al., 2002, 2012). Cela revĂȘt une importance particuliĂšre pour la conservation de la biodiversitĂ©, la gamme de plantes, dâanimaux et autres organismes autochtones (« indigĂšnes »).
Dans un grand incendie, un Ă©vĂ©nement dâincendie, le feu brĂ»le sur toute une gamme de types de vĂ©gĂ©tation, de combustibles de composition et de quantitĂ©s variables disposĂ©s de diverses maniĂšres, et avec des teneurs en humiditĂ© diffĂ©rentes. Le feu peut traverser des collines et des vallĂ©es, tout au long de la journĂ©e et de la nuit, et brĂ»ler sous diverses conditions mĂ©tĂ©orologiques changeantes. En cours de route, il peut affecter divers actifs environnementaux, Ă©conomiques et sociaux.
Ă mesure quâil progresse, le feu affecte les populations dâanimaux et de plantes, Ă des degrĂ©s divers, selon les variations de ses propriĂ©tĂ©s dans sa propagation. Certaines plantes sont facilement tuĂ©es lorsque toutes leurs feuilles et leurs bourgeons sont tuĂ©s, mais cela ne se produit pas nĂ©cessairement partout Ă lâintĂ©rieur de lâincendie, pour toutes les populations dâune mĂȘme espĂšce, en raison de la variation de lâintensitĂ© locale du feu, le taux de dĂ©gagement de chaleur par mĂštre de pĂ©rimĂštre de feu (Byram, 1959). Les populations dâune espĂšce vĂ©gĂ©tale diffĂ©rente peuvent ĂȘtre complĂštement dĂ©foliĂ©es par le feu, mais peuvent quand mĂȘme se rĂ©gĂ©nĂ©rer facilement. Certains animaux peuvent mourir, mais beaucoup survivent. Les oiseaux et les gros animaux morts peuvent ĂȘtre Ă©vidents aprĂšs un incendie important et intense, mais ils peuvent ne constituer quâune fraction de la population. LâĂ©tendue de la survie de la population pour diffĂ©rentes espĂšces doit ĂȘtre dĂ©terminĂ©e avant de porter un jugement sur les effets de lâincendie.
Les effets immĂ©diats des incendies constituent leur « gravitĂ© » (voir, par exemple, Keeley, 2009 ; Medler, 2010). La « gravitĂ© » du feu, dans ses termes les plus simples, consiste Ă savoir si des plantes individuelles ou la vĂ©gĂ©tation en gĂ©nĂ©ral ont des pointes vertes, brunes (brĂ»lĂ©es) ou noires (carbonisĂ©es) (Gill, 2009). Le fait que le feu brĂ»le et enlĂšve un substrat organique profond ou ne brĂ»le quâau-dessus du sol, le « type de feu » (Gill, 1975, 1981), peut ĂȘtre important pour la survie des plantes. Ainsi, lâenlĂšvement du substrat peut entraĂźner la mort dâarbres, mĂȘme de grande taille, car de nombreuses racines sont dĂ©truites, et ils se renversent dans ce qui peut ĂȘtre un substrat encore brĂ»lant. La « gravitĂ© » peut alors ĂȘtre mesurĂ©e comme lâĂ©tendue des dommages aux racines.
La rĂ©cupĂ©ration face Ă la gravitĂ© dâun incendie peut dĂ©pendre de facteurs tels que : lâapprovisionnement en semences, les populations reproductrices locales, les quantitĂ©s et types de prĂ©cipitations Ă diffĂ©rents moments aprĂšs lâincendie, les mĂ©langes entre nourriture et abri pour les espĂšces brouteuses, la distance Ă la source de reproduction la plus
proche, lâĂ©poque de floraison et de fructification ou de reproduction, et le niveau de prĂ©dation (pour les animaux) ou de pĂąturage (pour les plantes). AprĂšs trop longtemps, certaines plantes peuvent atteindre un Ăąge avancĂ© et mourir sans remplacement. Dâautres peuvent se propager pendant la pĂ©riode entre deux feux. Certains animaux peuvent prolifĂ©rer Ă mesure que leurs habitats sâamĂ©liorent, puis dĂ©cliner Ă mesure quâun autre habitat se dĂ©veloppe au mĂȘme endroit, tout comme les populations dâautres espĂšces animales augmentent.
Les facteurs associĂ©s Ă lâoccurrence du feu (intensitĂ©, saison, type et intervalle) et les facteurs associĂ©s Ă lâenvironnement local (hauteurs des arbres, distances aux sources de reproduction, espĂšces prĂ©sentes, etc.) peuvent ĂȘtre importants pour la persistance locale dâune espĂšce. Les facteurs dâoccurrence du feu constituent, ensemble, les variables du rĂ©gime de feu, « un concept clĂ© dans de nombreux domaines scientifiques » (Krebs et al. 2010: 53), alors que les facteurs liĂ©s Ă lâenvironnement fournissent le contexte dans lequel les espĂšces opĂšrent et aident Ă dĂ©terminer leur succĂšs ou non. Les « rĂ©gimes de feu » reprĂ©sentent lâhistorique pertinent des incendies et leurs propriĂ©tĂ©s Ă un point du paysage en ce qui concerne lâapplication des effets du feu.
Chaque incendie Ă©tant centrĂ© dans un endroit diffĂ©rent et dans le temps, un modĂšle dâĂąges de combustibles se dĂ©veloppe. Lâempreinte de lâĂ©vĂ©nement dâincendie initial considĂ©rĂ© est progressivement couverte par lâempreinte dâautres incendies. LâĂ©tendue de la superposition varie considĂ©rablement non seulement en raison de la position de chaque feu, mais aussi en raison de la grande variation des zones de feu (Williams et Bradstock, 2008). Ă un moment donnĂ© dans le temps, une sĂ©rie dâintervalles, dâintensitĂ©s et de types dâincendies variables peuvent se produire dans un paysage sujet au feu. En bref, les variables du rĂ©gime dâincendie varient dans le temps, par rapport Ă une moyenne, ainsi que dans lâespace.
En essayant de comprendre et de prĂ©dire les effets des rĂ©gimes de feu sur les espĂšces vĂ©gĂ©tales et animales, on a accordĂ© la plus grande attention Ă lâintervalle de feu, comme dans lâarticle classique de Noble et Slatyer (1980) dans lequel on a utilisĂ© les rĂ©ponses des plantes au feu, le moment de la rĂ©gĂ©nĂ©ration des plantules et les marqueurs du cycle biologique. De plus en plus, lâintensitĂ© et la saison entrent en considĂ©ration. Le « type de feu » est rarement considĂ©rĂ© jusquâĂ prĂ©sent, peut-ĂȘtre parce que les feux de tourbe peuvent ne pas se produire dans la zone dâintĂ©rĂȘt ou ne sont que petits.
Les millions dâespĂšces dâorganismes que les incendies rencontrent dans le monde, que ce soit dans les forĂȘts tropicales (Cochrane, 2009b), dans les dĂ©serts (Brooks et Minnich, 2006) ou les nombreux environnements et Ă©cosystĂšmes entre les deux, se comportent de diffĂ©rentes facons en rĂ©ponse aux rĂ©gimes dâincendie actuels et passĂ©s. Il est maintenant essentiel de tenir compte de la nature des rĂ©gimes et des environnements de feu futurs. Les rĂ©gimes de feu changent en consĂ©quence directe de lâaugmentation des populations humaines et de leurs impacts (comme la
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âą partager les expĂ©riences et Ă©changer les mĂ©thodes de gestion de la faune avec des collĂšgues professionnels dans dâautres aires protĂ©gĂ©es ;
âą travailler avec les communautĂ©s locales pour construire des barriĂšres physiques (telles que des tranchĂ©es anti-Ă©lĂ©phants) ou pour faire du bruit, faire peur ou planter des haies dâĂ©pines ;
âą planter des cultures non comestibles telles que le thĂ© ou les pĂąturages prĂšs de la limite de lâaire protĂ©gĂ©e ;
⹠travailler avec les communautés pour gérer les animaux problématiques tels que les cochons sauvages, les babouins ou les gorilles, les gorilles attaquant les cultures, par exemple, étant pris en charge par des gardes communautaires bénévoles ;
âą travailler en partenariat avec des organisations non gouvernementales internationales (ONG) pouvant ĂȘtre en mesure de soutenir des mesures amĂ©liorĂ©es de gestion de la faune ;
âą pour les incidents maritimes, tels que les Ă©chouages de cĂ©tacĂ©s, sâassurer que lâexpertise faunique appropriĂ©e soit disponible pour guider lâintervention en cas dâincident par rapport aux besoins des animaux, et que les sauveteurs disposent du bon Ă©quipement pour rĂ©pondre aux besoins de tels incidents ;
âą pour les incidents de pollution marine Ă grande Ă©chelle par des hydrocarbures, travailler en Ă©troite coopĂ©ration avec de multiples organisations dâintervention pour gĂ©rer la faune impactĂ©e par les hydrocarbures et nettoyer les aires protĂ©gĂ©es polluĂ©es ;
âą planifier une intervention en utilisant le systĂšme de gestion des incidents lorsque un braconnage criminel Ă grande Ă©chelle se produit (Worboys et Winkler, 2006).
PhenomĂšnes naturelsLes phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes influencĂ©s par les changements climatiques devraient ĂȘtre plus frĂ©quents au cours du XXIe siĂšcle, y compris les tempĂȘtes violentes avec de forts vents, les tempĂȘtes de sable extrĂȘmes, les pluies
diluviennes, la neige abondante et les fortes tempĂȘtes de grĂȘle. On peut sâattendre Ă ce que les gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es soient de plus en plus impliquĂ©s dans les rĂ©ponses multi-organisationnelles Ă de tels incidents. Lâexpertise particuliĂšre du personnel des aires protĂ©gĂ©es, en particulier sa connaissance de la gĂ©ographie locale, peut ĂȘtre sollicitĂ©e pour aider, par exemple, Ă :
âą mener des opĂ©rations de recherche et de sauvetage dans les aires protĂ©gĂ©es de montagne, associĂ©es Ă de fortes tempĂȘtes de neige et Ă des avalanches potentielles ;
âą gĂ©rer les zones karstiques et les grottes, oĂč des spĂ©lĂ©ologues ou des touristes ont pu ĂȘtre piĂ©gĂ©s par une inondation, suite Ă de fortes tempĂȘtes de pluie ;
âą venir en aide aux populations ainsi quâĂ la faune piĂ©gĂ©es par la montĂ©e des eaux de crue ;
⹠gérer les animaux dangereux pour les humains ayant été déplacés par les eaux de crue, tels que les serpents venimeux et les crocodiles ;
âą aider Ă lâĂ©vacuation des touristes et des habitants lors dâĂ©ruptions volcaniques imprĂ©vues dans les aires protĂ©gĂ©es volcaniques.
Catastrophes humanitairesLes catastrophes humanitaires dâorigine naturelle et humaine continueront malheureusement de se produire au cours du XXIe siĂšcle. Les aires protĂ©gĂ©es peuvent ĂȘtre directement touchĂ©es par ces Ă©vĂ©nements, y compris lors du dĂ©placement de personnes de leur domicile vers des centres dâhĂ©bergement dâurgence temporaires. Les gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es devront ĂȘtre empathiques et utiles, mais aussi vigilants. Si cela est possible et appropriĂ©, ils devront peut-ĂȘtre aider Ă la gestion des urgences des personnes dans le besoin, car le risque quâune aire protĂ©gĂ©e soit immĂ©diatement et gravement touchĂ©e, en rĂ©ponse aux besoins de base tels que le bois de chauffage, les matĂ©riaux de construction dâabris, la nourriture et lâeau, sera Ă©levĂ©. Ces besoins devront ĂȘtre satisfaits et le dĂ©fi sera dây parvenir sans
suppression des incendies, le brĂ»lage dirigĂ©, les dĂ©parts de feu accidentels, le changement des combustibles) ou indirectement (comme par le changement de lâatmosphĂšre et du climat, une gestion plus intensive, plus de terres cultivĂ©es).
LâĂ©volution de la composition de lâatmosphĂšre modifie la vitesse de croissance des plantes et lâaccumulation des combustibles. Les changements climatiques entraĂźneront probablement des tempĂ©ratures plus extrĂȘmes (plus chaudes), des changements de prĂ©cipitations (plus Ă©levĂ©es ou moins Ă©levĂ©es), des changements de lâhumiditĂ© relative, de
la vitesse du vent et, éventuellement, des incendies causés par la foudre, tout ceci influant sur la nature des régimes du feu (Cary et al., 2012). Le défi consiste à envisager les effets de toutes les composantes du régime de feu sur tous les organismes sujets au feu (Gill et Stephens, 2009) dans un environnement en évolution, afin de prédire le succÚs ou non de nos efforts de conservation de la biodiversité.
A. Malcolm Gill
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Les rangers ont Ă©loignĂ© les visiteurs de ce dangereux cerf mĂąle (Cervus elaphus) pendant la saison du rut, Mammoth, parc national du Yellowstone, Ătats-UnisSource : Graeme L. Worboys
Crocodile de mer (Crocodylus porosus), parc national de Kakadu, Territoire du Nord, Australie : les rangers fournissent des avertissements et des panneaux de signalisation, et mĂšnent une vaste campagne de sensibilisation sur cet animal trĂšs dangereux, afin dâaider Ă prĂ©venir tout incidentSource : Graeme L. Worboys
dĂ©truire lâaire protĂ©gĂ©e. Les gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es, si possible, devraient aider Ă fournir des solutions et certaines considĂ©rations peuvent inclure :
âą participer Ă lâorganisation responsable de la gestion dâun centre dâĂ©vacuation (lâĂ©quivalent dâune Ă©quipe de gestion des incidents) et de la rĂ©ponse Ă des besoins humanitaires ;
âą travailler avec les dirigeants des groupes de personnes Ă©vacuĂ©es, au sein du centre dâĂ©vacuation, pour rĂ©pondre aux besoins de base susceptibles, autrement, de menacer lâaire protĂ©gĂ©e, et obtenir de lâaide pour aider Ă prĂ©server lâaire protĂ©gĂ©e ;
âą Ă©tablir des dispositifs de sĂ©curitĂ© contribuant Ă prĂ©server lâaire protĂ©gĂ©e.
En pĂ©riode de conflit humain Ă lâintĂ©rieur ou Ă proximitĂ© des aires protĂ©gĂ©es, la premiĂšre prioritĂ© est de sauver des vies, et le personnel peut ĂȘtre retirĂ© des aires protĂ©gĂ©es affectĂ©es. Pour tous les gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es qui dĂ©cident de rester, le conseil est de maintenir neutralitĂ© et impartialitĂ©, et de renforcer la confiance (Worboys et Winkler, 2006), bien que la situation puisse clairement ĂȘtre difficile et dangereuse. La sĂ©curitĂ© du personnel des aires protĂ©gĂ©es est toujours la premiĂšre prioritĂ© dans de telles situations.
RecuperationImmĂ©diatement aprĂšs un incident, les gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es devraient participer ou organiser :
âą des services de consultation confidentiels pour tout personnel pouvant avoir besoin dâun tel service dans le cadre dâun programme dâaide aux employĂ©s ;
âą une sĂ©ance de dĂ©briefing interne de lâorganisation chargĂ©e des aires protĂ©gĂ©es ;
⹠un débriefing multi-organisationnel ;
âą des rĂ©unions avec les organisations communautaires Ă propos de lâincident ;
⹠la restauration des sites du patrimoine culturel ayant été perturbés ;
âą la restauration de toute perturbation Ă lâaire protĂ©gĂ©e ;âą les mesures de rĂ©ponse Ă toute faune autochtone
susceptible dâĂȘtre affectĂ©e.
Lâobjectif est simplement de sâassurer que toutes les amĂ©liorations nĂ©cessaires Ă la gestion des incidents peuvent ĂȘtre apportĂ©es, que la communautĂ© a eu lâoccasion de contribuer Ă ces amĂ©liorations, et que toutes les amĂ©liorations inter-agences nĂ©cessaires ont Ă©tĂ© identifiĂ©es. Dans le cas dâincidents plus importants et plus complexes, ou lorsque des biens ou des vies ont Ă©tĂ© perdus, les gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es devront contribuer aux enquĂȘtes officielles Ă©tablies pour Ă©valuer lâincident.
Les incidents feront (malheureusement) toujours partie intĂ©grante de la gestion des aires protĂ©gĂ©es. Lâanticipation de ces Ă©vĂ©nements inĂ©vitables inclut lâidentification des incidents potentiels (en fonction de lâhistoire et de lâexpĂ©rience), la planification et la prĂ©paration prĂ©alables Ă lâincident, y compris la formation du personnel, les disposition en matiĂšre de veille et les mesures de prĂ©vention. Ătre formĂ© aux systĂšmes de gestion des incidents, tels que le systĂšme AIIMS, est Ă©galement essentiel, car cela place les gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es dans une position de membre apprĂ©ciĂ© dâune Ă©quipe de gestion des incidents gĂ©nĂ©ralement plus grande et multi-organisations, en cas dâincident.
ConclusionLes incidents feront (malheureusement) toujours partie intĂ©grante de la gestion des aires protĂ©gĂ©es. Lâanticipation de ces Ă©vĂ©nements inĂ©vitables inclut la planification et la
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La rĂ©serve naturelle de lâĂle Montague est un important site de nidification dâoiseaux et de repos pour les phoques, situĂ© Ă plusieurs kilomĂštres au large de Narooma, sur la cĂŽte sud de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. LâaccĂšs en bateau se fait Ă partir de Narooma et par une entrĂ©e Ă©troite, « Narooma Bar », tristement dangereuse, oĂč les eaux estuariennes Ă fort courant se mĂȘlent Ă une mer souvent chaotique. Le Service des parcs nationaux et de la faune sauvage de Nouvelle-Galles du Sud maintient une prĂ©sence permanente de personnel sur lâĂźle, et la planification des incidents a reconnu la possibilitĂ© dâurgences mĂ©dicales (y compris lâincapacitĂ© dâĂ©vacuer le personnel en cas de mer agitĂ©e), les incendies provoquĂ©s par la foudre, les incendies de structures, les Ă©vĂ©nements de pollution et les incidents maritimes tels que les accidents de navigationSource : Graeme L. Worboys
Spencers Creek, parc national de Kosciuszko, est un cours dâeau alpin, affluent de la riviĂšre Snowy, lâune des riviĂšres emblĂ©matiques dâAustralie. Le village de Charlotte Pass et ses installations de ski enneigĂ©es se trouvent Ă la source mĂȘme de Spencers Creek. Sur la base des prĂ©cĂ©dents historiques de pollution accidentelle de Spencers Creek par des hydrocarbures, dâincendies et de personnes perdues, la planification des incidents par les gestionnaires du parc a Ă©tĂ© essentielle pour minimiser les impacts potentielsSource : Roger B. Good
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prĂ©paration prĂ©alables Ă lâincident, y compris la formation du personnel et les mesures de prĂ©vention. Il est Ă©galement essentiel de connaĂźtre les systĂšmes de gestion des incidents, tels que le systĂšme AIIMS, car cela place les gestionnaires dâaires protĂ©gĂ©es dans une capacitĂ© de contribuer activement Ă une Ă©quipe dâincident plus grande, lorsque ceux-ci se produisent.
References Lectures recommandées
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Ce texte est extrait du livre « Gouvernance et gestion des aires protégées » édité par Graeme L. Worboys, Michael Lockwood, Ashish Kothari, Sue Feary et Ian Pulsford,
publiĂ© en 2020 par lâANU Press, lâAustralian National University, Canberra, Australie.
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