17 systemes differentiels 2
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système d'équation différentielle non linéaireTRANSCRIPT
Equations et systèmes di¤érentiels non linéaires
1. Théorème de Cauchy-Lipschitz
a) Solutions, solutions maximales
Une solution X : J ! Rn, où J est un intervalle de R, est solution du système di¤érentiel d�ordre 1
(E) : F (t;X;X 0) = 0
ssi X est dérivable sur J et 8t 2 J , F (t;X(t); X 0(t)) = 0:
Une solution maximale est une solution qui ne peut être prolongée en une solution sur un intervalle
plus grand.
Résoudre (E) consiste à expliciter toutes les solutions maximales (les autres solutions étant leurs restrictions).
Exemple : Les solutions maximales de y0 = 1 + y2 sont les y(t) = tan(t� t0), dé�nie sur ]t0 � �2 ; t0 +
�2 [.
b) Systèmes di¤érentiels résolus d�ordre 1, théorème de Cauchy-Lispchitz
Un système di¤érentiel d�ordre 1 résolu est un système de la forme
(E) : X 0 = f(t;X)
Régularité des solutions : La continuité de f assure que toute solution X est de classe C1: Plus généralement, si f
est de classe Cn, alors X est de classe Cn+1 (on montre par récurrence sur k � n que X est Ck+1). En particulier, si
f est de classe C1, alors toute solution X de (E) est de classe C1:
Théorème de Cauchy-Lipschitz (admis) :
On suppose f : ! Rn (t; x) 7�! f(t; x) continue, où est un ouvert de R� Rn.
On suppose de plus que pour tout t, l�application x 7�! f(t; x) de classe C1 (sur le domaine où (t; x) 2 ).
Alors pour tout (t0; X0) 2 I�U , il existe une unique solution maximale de (E) véri�ant la condition initialeX(t0) = X0:
De plus, la solution maximale est dé�nie sur un intervalle ouvert (cf paragraphe 4).
Cette solution est notamment dé�nie au voisinage de t0:
Remarque importante : Le théorème de Cauchy-Lipschitz assure en particulier que les solutions (maximales) ne se
croisent pas dans l�espace (t;X) : deux solutions maximales distinctes ont des graphes disjoints.
Considérons par exemple (E) : y0 = xy + y2: L�application identiquement nulle est solution. Comme le théorème de
Cauchy-Lipschitz s�applique, toute solution de (E) non identiquement nulle ne s�annule pas.
c) Systèmes di¤érentiels d�ordre supérieur
Tout système d�ordre supérieur se ramène à un système di¤érentiel d�ordre 1.
Exemple : L�équation di¤érentielle y00(t) + !(t)2 sin y(t) = 0 s�écrit aussi�y0(t) = z(t)z0(t) = �!(t)2 sin y(t)
Ainsi, toute solution est entièrement déterminée par les conditions initiales (y(0); z(0)) = (y(0); y0(0)):
Exemple : Le système di¤érentiel
(x00 = f(x; y; x0; y0)
y00 = g(x; y; x0; y0)correspond à un système di¤érentiel en X(t) =
0BB@x(t)x0(t)y(t)y0(t)
1CCA :2. Cas particuliers
a) Equations di¤érentielles d�ordre 1 à variables séparées
Les équations di¤érentielles d�ordre 1 à variables séparées sont les équations se mettant sous la forme
(E) : f(y) y0 = g(x):
Soient F et G sont des primitives de f et g. L�équation (E) équivaut à F (y) = G(x) + k, où k est une constante.
Les courbes du plan (Oxy) d�équation F (y) = G(x) + k sont appelées courbes intégrales de (E).
Les solutions de (E) sont les fonctions dérivables dont le graphe est inclus dans une courbe intégrale.
- Exemple : (E) : y0 = a(x)y , où a : I ! R est continue.
Le théorème de Cauchy-Lipschitz s�applique sur I � R. L�application identiquement nulle est solution.
Par Cauchy-Lipschitz, une solution y non identiquement nulle ne s�annule pas.
On obtient alors ln jy(x)j = A(x) + k, où A est une primitive de a, d�où jy(x)j = ekeA(x):
Par continuité (et tvi), on obtient y(x) = ekeA(x) ou y(x) = �ekeA(x), c�est-à-dire y(x) = �eA(x), avec � 2 R�:
En conclusion, les solutions sont bien les �eA(x), avec � 2 R.
- Exemple : (E) : y0 = y2: Le théorème de Cauchy-Lipschitz s�applique sur R� R:
Une solution y non identiquement nulle ne s�annule pas. Dans ce cas, on obtient1
y= x0 � x, où x0 2 R.
Les solutions sont l�application nulle 0 et les fonctions x 7�! 1x0�x , avec x0 2 R.
On représente ensuite les graphes de ces fonctions (les graphes ne se croisent pas).
Remarque : Preuve directe : Avec y(t) = z(t)eA(t), (E) s�écrit z0(t) = 0, c�est-à-dire z constante.
- Exemple : (E) : y0 = 2py: Le théorème de Cauchy-Lipschitz ne s�applique ici que pour y > 0, donc sur R� R�+:
L�application identiquement nulle est solution.
Considérons une solution y et on se place sur un intervalle où y ne s�annule pas.
On obtient alors y0=py = 2, d�où
py(x) = x� x0. Donc y(x) = (x� x0)2 avec x � x0:
La fonction x 7�! (x � x0)2 dé�nie sur ]x0;+1[ peut être prolongée par 0 sur R en une fonction C1. On en conclut
que les solutions maximales sont l�application nulle et les applications x 7�! (x� x0)2 si x � x0, et 0 si x < x0:
- Exemple : (E) : y0 = 1+y2
1+x2: L�équation équivaut à arctan y = arctanx+ k.
D�où les solutions y(x) = tan(arctanx+ k) = x+c1�cx , avec c 2 R et y(x) = �
1x (correspondant à c = tan(
�2 ) =1).
- Exemple : (E) : (1� y2)xy0 = (y + y3). On résout (E) sur R�+ et R��. L�application nulle véri�e (E):
Supposons y non identiquement nulle. Par Cauchy-Lipschitz, y ne s�annule pas.
Comme 1�X2
X+X3 =1X �
2X1+X2 , on obtient (E) : ( 1y �
2y1+y2
)y0 = 1x , d�où ln jyj � ln(1 + y
2) = ln jxj � �.
On en conclut que (1 + y2)x = �e��y, donc (1 + y2)x = ky avec k 2 R�: Les solutions y dé�nies par (1 + y2)x = ky
sont prolongeables par continuité en 0 (avec y(0) = 0) et dérivables en 0 (avec y0(0) = k).
b) Utilisations de changements de variables
- Exemple : La méthode de variation de la constante dans les équations di¤érentielles linéaires résolues d�ordre 1.
En posant y(x) = z(x)eA(x), l�équation (E) : y0 = a(x)y(x) + b(x) s�écrit (E) : z0(x) = b(x)e�A(x).
Autrement dit, la méthode de variation de la constante permet de se ramener au cas où a(x) = 0:
- Exemple : Equations à termes de degré homogène, de la forme (E) : y0 = f( yx):
On pose z = yx , c�est-à-dire y = zx. L�équation (E) s�écrit z
0x = f(z)� z.
On est donc ramené à une équation à variables séparées : Si m est un zéro de f , l�application z : x 7�! m, c�est-à-dire
l�application y : x 7�! mx est solution.
Pour toute autre solution sur R�+ et R��, f(z)� z ne s�annule pas, et (E) s�écrit z0
f(z)�z =1x :
- Exemple : Equations de Bernoulli de la forme (E) : y0 = a(x)y + b(x)y2:
En posant z = y�1, on obtient �z0 = a(x)z + b(x), qui est une équation d¤érentielle linéaire résolue d�ordre 1.
- Exemple culturel : Equations incomplètes de la forme (E) : g(y0; y) = 0:
On peut parfois se ramener à des équations résolues y0 = f(y):
Dans le cas général, on cherche un paramétrage (u(t); v(t)) de la courbe � : g(x; y) = 0: On e¤ectue le changement de
variable (y0(x); y(x)) = (u(t); v(t)), d�où x0(t) = v0(t)=u(t), et on en déduit un paramétrage de (x; y) en fonction de t.
3. Inéquations di¤érentielles, lemme de Gronwall
a) Inéquations à variables séparées
Il s�agit de la situation la plus simple, où y véri�e une inéquation de la forme f(y)y0 � g(t):
D�où on déduit F (y)� F (y0) � G(x)�G(t0), avec y(t0) = y0:
Exemple : Supposons 8t � 0, y(0) > 0 et y0(t) = t2 + y(t)2: Alors y0(t) � y(t)2, d�où 1y(0) �
1y(t) � t:
b) Inéquations di¤érentielles linéaires d�ordre 1 et lemme de Gronwall
Lemme de Gronwall : Soient a et b : I ! R deux fonctions réelles positives et y : I ! R véri�ant y(�) = 0 et
y0(t) � a(t)y(t) + b(t)
Alors pour tout t � �, y(t) �R t� b(u)e
A(t)�A(u) du, où A est une primitive de a:
Preuve : On applique la méthode de variation de la constante.
Pour z(t) = y(t)e�A(t), on a z0(t) � b(t)e�A(t), donc en intégrant z(t) � z(�) +R t� b(u)e
�A(u) du:
Exemple d�utilisation : Soient a et b : I ! R deux fonctions réelles positives et f : I ! R véri�ant
f(t) � b(t) +Z t
�a(u)f(u) du
On pose y(t) =R t� a(u)f(u) du. On a y
0(t) = a(t)f(t) � a(t)b(t) + a(t)y(t) et y(�) = 0:
Par le lemme, y(t) � eA(t)R t� a(u)b(u)e
�A(u) du, et on conclut avec f(t) � b(t) + y(t):
Exemple d�utilisation : On suppose X : I ! Rn de classe C1 véri�ant kX 0(t)k � a kX(t)k+ b et X(0) = 0:
On considère y(t) =R t0 kX
0(u)k du:
L�application y est de classe C1 (comme primitive d�une fonction continue), et y0(t) = kX 0(t)k � a kX(t)k+ b:
On a kX(t)k � R t0 X 0(u) du
� R t0 kX 0(u)k du = y(t): On obtient donc y0(t) � ay(t) + b et y(0) = 0:
Par le lemme de Gronwall, on conclut kX(t)k � y(t) �R t0 be
a(t�u) du = ba(e
at � 1):
Remarque culturelle : Le lemme de Gronwall est essentiel pour majorer l�écart entre deux solutions de systèmes
di¤érentiels voisins avec des conditions initiales voisines. En particulier, le lemme de Gronwall permet de prouver
l�unicité dans la propriété de Cauchy-Lipschitz.
c) Entonnoirs (hp)
Prop : On suppose
(y0(t) = f(t; y(t))
z0(t) > f(t; z(t)). Si y(a) � z(a), alors 8t > a, y(t) < z(t):
Preuve : On applique le lemme du 2)g) à la fonction �(t) = z(t)� y(t).
4. Domaines de dé�nition des solutions maximales et étude aux bornes
a) Rappel :
Les solutions maximales d�un système X 0(t) = f(t;X(t)), où f : I � U ! Rp ne sont pas nécessairement dé�nies sur
I tout entier. C�est en revanche le cas lorsqu�il s�agit d�un système linéaire.
Le théorème de Cauchy-Lipschitz dans le cas linéaire assure que les solutions maximales de X 0(t) = A(t)X(t) + B(t)
sont dé�nies sur les intervalles où les fonctions continues A et B le sont.
b) Propriétés du domaine de dé�nition d�une solution maximale
Soit un système (E) : f : ! Rn (t; x) 7�! f(t; x) véri�ant les hypothèses du théorème de Cauchy-Lipschitz.
Prop : L�intervalle de dé�nition de toute solution maximale de (E) est un intervalle ouvert.
Preuve : En e¤et, supposons par l�absurde que X est une solution dé�nie sur un intervalle de la forme ]a; b].
On peut appliquer le théorème de Cauchy-Lipschitz en (b;X(b)) 2 :
Il existe donc une solution maximale Y dé�nie au voisinage de b telle que X(b) = Y (b). On a aussi X 0(b) = Y 0(b).
Donc on peut prolonger X au delà de b par Y , et on obtient une solution de (E), donc X n�est pas maximale.
Théorème des bouts (version faible) : Soit X une solution maximale de (E) dé�nie sur ]a; b[.
Si X admet une limite � en b�, alors (b; �) =2 :
En particulier, si f est dé�nie sur I � Rn et si b 2 I, alors X n�admet pas de limite �nie en b�:
Preuve : Supposons par l�absurde que (b; �) 2 . On a ainsi limt!b� X(t) = b et limt!b� X0(t) = f(b; �). Par le
théorème du prolongement C1, on peut prolonger X en b en une fonction de classe C1 qui véri�e (E). On en déduit
qu�elle est la restriction d�une solution maximale dé�nie sur un ouvert contenant b. D�où une contradiction.
Important : Pour prouver que X converge en b�, où b réel, il su¢ t de démontrer que X 0 est bornée au voisinage de b.
En e¤et, on a X converge en b� ssi X 0 est intégrable sur [a; b[, car X(t) = X(a) +R ta X
0:
c) Exemple : Considérons (E) : X 0(t) = f(t;X(t)), où f : R� Rn ! Rn est de classe C1 et bornée.
Alors les solutions maximales de (E) sont dé�nies sur R tout entier.
En e¤et, supposons X dé�nie sur ]a; b[, avec b 2 R. Comme X 0 est bornée, alors X est intégrable sur [b � "; b[, donc
X admet une limite �nie en b�, et donc X est prolongeable au delà de b, ce qui contreidt la maximalité de X.
Exemple : Soit t 7�! (x(t); y(t)) véri�ant
(x0 = �yy0 = x� y3
On a (x2 + y2)0 = �2y4 � 0. On en déduit que (x; y) est bornée, donc est dé�nie sur R tout entier.
Exemple : Considérons (E) : y0 = g(y), où g est de classe C1:
Supposons que a < y(0) < b, où a et b sont deux zéros consécutifs de g, et que 8t 2]a; b[, g(t) > 0:
Comme (E) admet les fonctions constantes a et b comme solutions, il résulte de Cauchy-Lipschitz que a < y(t) < b
pour tout t 2 R. Donc y : R! R est strictement croissante et converge en �1 et en +1:
De plus, y0 = g(y) admet aussi une limite en +1, et elle est nécessairement nulle (puisque y converge). On en conclut
que limt!+1 y(t) = b, et par un raisonnement analogue, limt!�1 y(t) = a:
Exemple : Considérons X 0 = f(X) avec f : Rn ! Rn et kf(X)k � a+ k kXk :
En appliquant le lemme de Gronwall, on montre que X et donc X 0 sont bornées sur tout segment.
En e¤et, posons y(t) =R t0 kX
0(u)k du. On a y0(t) � f(X(t)) � a+ k kX(t)k � a+ k kX(0)k+ ky(t):
Ainsi, X et aussi X 0 sont bornées sur tout segment. On en déduit que X est dé�nie sur R:
d) Exemple de majoration du domaine de dé�nition
Considérons y :]a; b[! R la solution maximale de (E) : y0(x) = x2 + y(x)2 véri�ant y(x0) = 0, avec x0 > 0:
Montrons que b � x0 + �2x0:
En e¤et, on a 8x � x0, y0(x) � x20 + y(x)2, donc 1x0arctan
�y(x)x0
�� x� x0, d�où x � x0 + �
2x0:
e) Solutions périodiques dont la trajectoire décrit une courbe fermée (hp)
Exemple : Considérons (E) : y00 = �g(y), où g : R! R impaire, de classe C1 et strictement positive sur ]0; y0]:
On considère la solution maximale y dé�nie par y(0) = y0 > 0 et y0(0) = 0.
On a l�intégrale première 12(y
0)2 +G(y) = G(y0), où G est paire et strictement croissante sur [�y0; y0].
Comme G(y) ne peut prendre des valeurs strictement supérieures à G(y0), alors y(t) 2 [�y0; y0]:
De plus, y0 est bornée, donc y est bien dé�nie sur R tout entier.
La fonction y ne peut converger, car sinon, y0 convergerait, donc convergerait vers 0, et y vers �y0, et y00 vers �g(y0),
qui est strictement négatif, d�où une contradiction.
On en déduit aisément que y décroît sur un certain intervalle [0; T ] de y0 à 0:
Sachant que t 7�! �y(2T � t) est aussi solution, puis que t 7�! y(2T + t) est solution, on en conclut que y est
périodique de période 4T . Par ailleurs, on a sur [0; T ], dt =�dyp
2(G(y0)�G(y)), d�où T =
R y00
dyp2(G(y0)�G(y))
:
Systèmes autonomes (= systèmes dynamiques)
1. Dé�nition, théorème de Cauchy-Lipschitz, trajectoires et espaces des phases, points d�équilibres
Un système di¤érentiel autonome est un système de la forme
(E) : X 0(t) = f(X(t))
d�inconnue X : I ! Rn t 7�! X(t), où f : U ! Rn est de classe C1 sur un ouvert U de Rn:
Théorème de Cauchy-Lipschitz :
Pour tout (t0; X0) 2 R�U , il existe une unique solution maximale X de (E) véri�ant la condition initiale X(t0) = X0:
Spéci�cité des systèmes autonomes : Si t 7�! X(t) est solution, avec pour tout T , la fonction t 7�! X(t + T ) est
aussi solution. Ainsi, la trajectoire issue de X0 ne dépend pas de l�instant initial : on représente les trajectoires dans
l�espace des �phases� (par analogie avec les systèmes utilisés en Physique où les variables sont souvent des angles).
Par Cauchy-Lipschitz, les trajectoires ne se coupent pas.
Champ des vecteurs vitesses. On représente souvent le champ du vecteur vitesse x 7�! f(x). Les trajectoires de (E)
sont les lignes du champ f , c�est-à-dire les courbes dont la tangente en tout point x est dirigé par le vecteur f(x):
Points d�équilibre : On dit que Z 2 Rn est un point d�équilibre ssi f(Z) = 0, c�est-à-dire ssi la fonction constante
t 7�! Z est solution de (E): On dit que Z est un point d�équilibre attractif ssi pour tout X0 assez proche de Z, on a
limt!+1X(t) = Z:
2. Systèmes autonomes en dimension 1
Il s�agit de déterminer les fonctions t 7�! y(t) véri�ant (E) : y0 = f(y), où on suppose f de classe C1 a�n de pouvoir
appliquer le théorème de Cauchy-Lipschitz. Les zéros de f correspondent aux solutions constantes de (E). Comme les
solutions ne se croisent pas, alors pour toute solution non constante y, f(y) ne s�annule pas donc est de signe constant,
et y est strictement monotone. L�espace des phases (qui correspond aux valeurs de y) est la droite réelle, sur laquelle
on indique les points d�équilibres (qui sont les zéros de f) ainsi que le sens de variation de y en les autres points (donné
par le signe de f(y)).
L�équation (E) est un cas particulier d�équation à variables séparées, mais il n�est pas nécessaire de résoudre (E)
explicitement pour déterminer l�allure des solutions.
3. Systèmes autonomes en dimension 2, exemples d�intégrales premières
a) Il s�agit des systèmes (S) :
(x0 = f(x; y)
y0 = g(x; y), où f et g : U ! R qu�on ne sait pas résoudre de façon générale.
Les trajectoires solutions sont les lignes du champ (x; y) 7�! f(x; y)
g(x; y)
!: Elles véri�ent
dy
dx=g(x; y)
f(x; y).
b) On dit que F : U ! R (x; y)! F (x; y) est une intégrale première de (S) ssi pour toute solution de (E), l�application
t 7�! F (x(t); y(t)) est constante. Ainsi, F est une intégrale première ssi
f(x; y)@F
@x(x; y) + g(x; y)
@F
@y(x; y) = 0
Dans ce cas, toute trajectoire de (S) est donc située sur une ligne de niveau de F (mais ne décrit pas nécessairement
l�intégralité de la ligne de niveau). La fonction F est appelée intégrale première du système.
c) Exemple : Considérons
(x0 = �x
y0 = �y, avec x(0) > 0 et y(0) > 0. On obtient
(x(t) = x(0)e�t
y(t) = y(0)e�t
Donc F : (x; y)! x�y�� est une intégrale première.
Exemple : Considérons
(x0 = �ay
y0 = ax: Alors F : (x; y)! x2 + y2 est une intégrale première.
Si a 6= 0, les trajectoires décrivent des cercles dont le centre est l�origine.
Exemple :
(x0 = a(y)
y0 = b(x)Alors F (x; y) = B(x)�A(y) convient.
Exemple : L�équation de Newton est (E) : y00 = �g(y), associée au système(y0 = z
z0 = g(y)
En multipliant la relation y00 = �g(y) par y0 et en intégrant, on obtient : 12(y0)2 +G(y) = k constante, ce qui permet
de tracer les courbes intégrales. Dans le cas du pendule linéaire, on a g(y) = sin y, et 12(y0)2 � cos y = k.
4. Systèmes autonomes linéaires en dimension 2
Il s�agit des systèmes
(x0 = ax+ by
y0 = cx+ dy, c�est-à-dire X 0 = AX, avec A =
�a bc d
�2M2(R)
Dans la suite, on suppose que A admet deux valeurs propres distinctes (réelles ou conjuguées non réelles).
Premier cas : A semblable � 00 �
�: On considère une base (Z1; Z2) de vecteurs propres.
Les solutions sont de la forme X(t) = �e�tZ1 + �e�tZ2.
Si � > � et si (�; �) 6= (0; 0), alors X(t) � �e�tZ1 lorsque t tend +1, et X(t) � �e�tZ1 lorsque t tend �1:
Remarque : Si trA = 0, alors � = ��, et les trajectoires appartiennent à une hyperbole, car (�e�t)(�e�t) = ��:
Second cas : A semblable �+ i� 00 �+ i�
�, donc semblable à la matrice de similitude directe
�� ��� �
�:
Quitte à changer de base, on se ramène donc au système
(x0 = �x� �y
y0 = �x+ �y
En posant z = x+ iy, on obtient z0 = (�+ i�)z, donc z(t) = z(0)e(�+i�)t:
La trajectoire est une spirale convergeante vers O (si � < 0), un cercle (si � = 0) ou une spirale divergeante (si � > 0).
5. Etude locale au voisinage d�un point d�équilibre (culturel)
On considère le système (E) : X 0(t) = f(X(t)), et on considère Z point d�équilibre, c�est-à-dire un zéro de f:
E¤ectuons le changement de variable X(t) = Z +H(t). En particulier, X 0(t) = H 0(t):
Or, on a f(X +H) = f(X) +AH + o (kHk) lorsque H tend vers�!0 , où A est la matrice jacobienne de f en Z.
Ainsi, au voisinage de Z, (E) peut être vu comme une perturbation du système linéaire H 0(t) = AH(t):
En particulier, on peut montrer que lorsque les parties réelles des valeurs propres de A sont strictement négatives,
alors Z est un point d�équilibre attractif.
6. Résolution numérique par la méthode d�Euler
Considérons le systèmeX 0(t) = f(X(t)): La méthode d�Euler repose sur l�approximation X(t+ �) ' X(t) + �f(X(t)) :
Autrement dit, pour déterminer une approximation en t = t0+� de la solution X de (E) véri�ant X(t0) = X0, on �xe
un entier n 2 N� associé au pas de temps � = �n , et on considère la suite dé�nie par Y0 = X0 et Yk+1 = Yk + �f(Yk)
pour tout 0 � k < n: On peut démontrer que lorsque � tend vers 0+, Yn converge vers X(t0 +�):
Remarque : Noter que le nombre d�étapes n est d�autant plus grand que � est petit. D�autre part, a convergence est
en fait assez lente, on utilise en pratique des méthodes plus élaborées (méthode de Runge-Kutta par exemple).
7. Universalité des systèmes autonomes
Tout système di¤érentiel (E) : X 0(t) = f(t;X(t)) peut être vu comme un système autonome en (t;X):
Par exemple, l�équation di¤érentielle (E) : y0(t) = f(t; y(t)) correspond au système autonome
(t0 = 1
y0 = f(t; y)Il s�agit d�un système autonome dans l�espace des X = (t; y):
Le champ de vecteur associé est (t; y) 7�!�
1f(t; y)
�:
La méthode d�Euler de résolution approchée consiste ainsi à considérer y(t+ �) ' y(t) + �f(t; y):