17 systemes differentiels 2

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Equations et systLmes di/Ørentiels non linØaires 1. ThØorLme de Cauchy-Lipschitz a) Solutions, solutions maximales Une solution X : J ! R n , oø J est un intervalle de R, est solution du systLme di/Ørentiel dordre 1 (E): F (t; X; X 0 )=0 ssi X est dØrivable sur J et 8t 2 J , F (t; X (t);X 0 (t)) = 0: Une solution maximale est une solution qui ne peut Œtre prolongØe en une solution sur un intervalle plus grand. RØsoudre (E) consiste expliciter toutes les solutions maximales (les autres solutions Øtant leurs restrictions). Exemple : Les solutions maximales de y 0 =1+ y 2 sont les y(t) = tan(t t 0 ), dØnie sur ]t 0 2 ;t 0 + 2 [. b) SystLmes di/Ørentiels rØsolus dordre 1, thØorLme de Cauchy-Lispchitz Un systLme di/Ørentiel dordre 1 rØsolu est un systLme de la forme (E): X 0 = f (t; X ) RØgularitØ des solutions : La continuitØ de f assure que toute solution X est de classe C 1 : Plus gØnØralement, si f est de classe C n , alors X est de classe C n+1 (on montre par rØcurrence sur k n que X est C k+1 ). En particulier, si f est de classe C 1 , alors toute solution X de (E) est de classe C 1 : ThØorLme de Cauchy-Lipschitz (admis) : On suppose f : ! R n (t; x) 7! f (t; x) continue, oø est un ouvert de R R n . On suppose de plus que pour tout t, lapplication x 7! f (t; x) de classe C 1 (sur le domaine oø (t; x) 2 ). Alors pour tout (t 0 ;X 0 ) 2 I U , il existe une unique solution maximale de (E) vØriant la condition initiale X (t 0 )= X 0 : De plus, la solution maximale est dØnie sur un intervalle ouvert (cf paragraphe 4). Cette solution est notamment dØnie au voisinage de t 0 : Remarque importante : Le thØorLme de Cauchy-Lipschitz assure en particulier que les solutions (maximales) ne se croisent pas dans lespace (t; X ) : deux solutions maximales distinctes ont des graphes disjoints. ConsidØrons par exemple (E): y 0 = xy + y 2 : Lapplication identiquement nulle est solution. Comme le thØorLme de Cauchy-Lipschitz sapplique, toute solution de (E) non identiquement nulle ne sannule pas. c) SystLmes di/Ørentiels dordre supØrieur Tout systLme dordre supØrieur se ramLne un systLme di/Ørentiel dordre 1. Exemple : LØquation di/Ørentielle y 00 (t)+ !(t) 2 sin y(t)=0 sØcrit aussi y 0 (t)= z (t) z 0 (t)= !(t) 2 sin y(t) Ainsi, toute solution est entiLrement dØterminØe par les conditions initiales (y(0);z (0)) = (y(0);y 0 (0)): Exemple : Le systLme di/Ørentiel ( x 00 = f (x; y; x 0 ;y 0 ) y 00 = g(x; y; x 0 ;y 0 ) correspond un systLme di/Ørentiel en X (t)= 0 B B @ x(t) x 0 (t) y(t) y 0 (t) 1 C C A : 2. Cas particuliers

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système d'équation différentielle non linéaire

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Page 1: 17 Systemes Differentiels 2

Equations et systèmes di¤érentiels non linéaires

1. Théorème de Cauchy-Lipschitz

a) Solutions, solutions maximales

Une solution X : J ! Rn, où J est un intervalle de R, est solution du système di¤érentiel d�ordre 1

(E) : F (t;X;X 0) = 0

ssi X est dérivable sur J et 8t 2 J , F (t;X(t); X 0(t)) = 0:

Une solution maximale est une solution qui ne peut être prolongée en une solution sur un intervalle

plus grand.

Résoudre (E) consiste à expliciter toutes les solutions maximales (les autres solutions étant leurs restrictions).

Exemple : Les solutions maximales de y0 = 1 + y2 sont les y(t) = tan(t� t0), dé�nie sur ]t0 � �2 ; t0 +

�2 [.

b) Systèmes di¤érentiels résolus d�ordre 1, théorème de Cauchy-Lispchitz

Un système di¤érentiel d�ordre 1 résolu est un système de la forme

(E) : X 0 = f(t;X)

Régularité des solutions : La continuité de f assure que toute solution X est de classe C1: Plus généralement, si f

est de classe Cn, alors X est de classe Cn+1 (on montre par récurrence sur k � n que X est Ck+1). En particulier, si

f est de classe C1, alors toute solution X de (E) est de classe C1:

Théorème de Cauchy-Lipschitz (admis) :

On suppose f : ! Rn (t; x) 7�! f(t; x) continue, où est un ouvert de R� Rn.

On suppose de plus que pour tout t, l�application x 7�! f(t; x) de classe C1 (sur le domaine où (t; x) 2 ).

Alors pour tout (t0; X0) 2 I�U , il existe une unique solution maximale de (E) véri�ant la condition initialeX(t0) = X0:

De plus, la solution maximale est dé�nie sur un intervalle ouvert (cf paragraphe 4).

Cette solution est notamment dé�nie au voisinage de t0:

Remarque importante : Le théorème de Cauchy-Lipschitz assure en particulier que les solutions (maximales) ne se

croisent pas dans l�espace (t;X) : deux solutions maximales distinctes ont des graphes disjoints.

Considérons par exemple (E) : y0 = xy + y2: L�application identiquement nulle est solution. Comme le théorème de

Cauchy-Lipschitz s�applique, toute solution de (E) non identiquement nulle ne s�annule pas.

c) Systèmes di¤érentiels d�ordre supérieur

Tout système d�ordre supérieur se ramène à un système di¤érentiel d�ordre 1.

Exemple : L�équation di¤érentielle y00(t) + !(t)2 sin y(t) = 0 s�écrit aussi�y0(t) = z(t)z0(t) = �!(t)2 sin y(t)

Ainsi, toute solution est entièrement déterminée par les conditions initiales (y(0); z(0)) = (y(0); y0(0)):

Exemple : Le système di¤érentiel

(x00 = f(x; y; x0; y0)

y00 = g(x; y; x0; y0)correspond à un système di¤érentiel en X(t) =

0BB@x(t)x0(t)y(t)y0(t)

1CCA :2. Cas particuliers

Page 2: 17 Systemes Differentiels 2

a) Equations di¤érentielles d�ordre 1 à variables séparées

Les équations di¤érentielles d�ordre 1 à variables séparées sont les équations se mettant sous la forme

(E) : f(y) y0 = g(x):

Soient F et G sont des primitives de f et g. L�équation (E) équivaut à F (y) = G(x) + k, où k est une constante.

Les courbes du plan (Oxy) d�équation F (y) = G(x) + k sont appelées courbes intégrales de (E).

Les solutions de (E) sont les fonctions dérivables dont le graphe est inclus dans une courbe intégrale.

- Exemple : (E) : y0 = a(x)y , où a : I ! R est continue.

Le théorème de Cauchy-Lipschitz s�applique sur I � R. L�application identiquement nulle est solution.

Par Cauchy-Lipschitz, une solution y non identiquement nulle ne s�annule pas.

On obtient alors ln jy(x)j = A(x) + k, où A est une primitive de a, d�où jy(x)j = ekeA(x):

Par continuité (et tvi), on obtient y(x) = ekeA(x) ou y(x) = �ekeA(x), c�est-à-dire y(x) = �eA(x), avec � 2 R�:

En conclusion, les solutions sont bien les �eA(x), avec � 2 R.

- Exemple : (E) : y0 = y2: Le théorème de Cauchy-Lipschitz s�applique sur R� R:

Une solution y non identiquement nulle ne s�annule pas. Dans ce cas, on obtient1

y= x0 � x, où x0 2 R.

Les solutions sont l�application nulle 0 et les fonctions x 7�! 1x0�x , avec x0 2 R.

On représente ensuite les graphes de ces fonctions (les graphes ne se croisent pas).

Remarque : Preuve directe : Avec y(t) = z(t)eA(t), (E) s�écrit z0(t) = 0, c�est-à-dire z constante.

- Exemple : (E) : y0 = 2py: Le théorème de Cauchy-Lipschitz ne s�applique ici que pour y > 0, donc sur R� R�+:

L�application identiquement nulle est solution.

Considérons une solution y et on se place sur un intervalle où y ne s�annule pas.

On obtient alors y0=py = 2, d�où

py(x) = x� x0. Donc y(x) = (x� x0)2 avec x � x0:

La fonction x 7�! (x � x0)2 dé�nie sur ]x0;+1[ peut être prolongée par 0 sur R en une fonction C1. On en conclut

que les solutions maximales sont l�application nulle et les applications x 7�! (x� x0)2 si x � x0, et 0 si x < x0:

- Exemple : (E) : y0 = 1+y2

1+x2: L�équation équivaut à arctan y = arctanx+ k.

D�où les solutions y(x) = tan(arctanx+ k) = x+c1�cx , avec c 2 R et y(x) = �

1x (correspondant à c = tan(

�2 ) =1).

- Exemple : (E) : (1� y2)xy0 = (y + y3). On résout (E) sur R�+ et R��. L�application nulle véri�e (E):

Supposons y non identiquement nulle. Par Cauchy-Lipschitz, y ne s�annule pas.

Comme 1�X2

X+X3 =1X �

2X1+X2 , on obtient (E) : ( 1y �

2y1+y2

)y0 = 1x , d�où ln jyj � ln(1 + y

2) = ln jxj � �.

On en conclut que (1 + y2)x = �e��y, donc (1 + y2)x = ky avec k 2 R�: Les solutions y dé�nies par (1 + y2)x = ky

sont prolongeables par continuité en 0 (avec y(0) = 0) et dérivables en 0 (avec y0(0) = k).

b) Utilisations de changements de variables

- Exemple : La méthode de variation de la constante dans les équations di¤érentielles linéaires résolues d�ordre 1.

En posant y(x) = z(x)eA(x), l�équation (E) : y0 = a(x)y(x) + b(x) s�écrit (E) : z0(x) = b(x)e�A(x).

Autrement dit, la méthode de variation de la constante permet de se ramener au cas où a(x) = 0:

Page 3: 17 Systemes Differentiels 2

- Exemple : Equations à termes de degré homogène, de la forme (E) : y0 = f( yx):

On pose z = yx , c�est-à-dire y = zx. L�équation (E) s�écrit z

0x = f(z)� z.

On est donc ramené à une équation à variables séparées : Si m est un zéro de f , l�application z : x 7�! m, c�est-à-dire

l�application y : x 7�! mx est solution.

Pour toute autre solution sur R�+ et R��, f(z)� z ne s�annule pas, et (E) s�écrit z0

f(z)�z =1x :

- Exemple : Equations de Bernoulli de la forme (E) : y0 = a(x)y + b(x)y2:

En posant z = y�1, on obtient �z0 = a(x)z + b(x), qui est une équation d¤érentielle linéaire résolue d�ordre 1.

- Exemple culturel : Equations incomplètes de la forme (E) : g(y0; y) = 0:

On peut parfois se ramener à des équations résolues y0 = f(y):

Dans le cas général, on cherche un paramétrage (u(t); v(t)) de la courbe � : g(x; y) = 0: On e¤ectue le changement de

variable (y0(x); y(x)) = (u(t); v(t)), d�où x0(t) = v0(t)=u(t), et on en déduit un paramétrage de (x; y) en fonction de t.

3. Inéquations di¤érentielles, lemme de Gronwall

a) Inéquations à variables séparées

Il s�agit de la situation la plus simple, où y véri�e une inéquation de la forme f(y)y0 � g(t):

D�où on déduit F (y)� F (y0) � G(x)�G(t0), avec y(t0) = y0:

Exemple : Supposons 8t � 0, y(0) > 0 et y0(t) = t2 + y(t)2: Alors y0(t) � y(t)2, d�où 1y(0) �

1y(t) � t:

b) Inéquations di¤érentielles linéaires d�ordre 1 et lemme de Gronwall

Lemme de Gronwall : Soient a et b : I ! R deux fonctions réelles positives et y : I ! R véri�ant y(�) = 0 et

y0(t) � a(t)y(t) + b(t)

Alors pour tout t � �, y(t) �R t� b(u)e

A(t)�A(u) du, où A est une primitive de a:

Preuve : On applique la méthode de variation de la constante.

Pour z(t) = y(t)e�A(t), on a z0(t) � b(t)e�A(t), donc en intégrant z(t) � z(�) +R t� b(u)e

�A(u) du:

Exemple d�utilisation : Soient a et b : I ! R deux fonctions réelles positives et f : I ! R véri�ant

f(t) � b(t) +Z t

�a(u)f(u) du

On pose y(t) =R t� a(u)f(u) du. On a y

0(t) = a(t)f(t) � a(t)b(t) + a(t)y(t) et y(�) = 0:

Par le lemme, y(t) � eA(t)R t� a(u)b(u)e

�A(u) du, et on conclut avec f(t) � b(t) + y(t):

Exemple d�utilisation : On suppose X : I ! Rn de classe C1 véri�ant kX 0(t)k � a kX(t)k+ b et X(0) = 0:

On considère y(t) =R t0 kX

0(u)k du:

L�application y est de classe C1 (comme primitive d�une fonction continue), et y0(t) = kX 0(t)k � a kX(t)k+ b:

On a kX(t)k � R t0 X 0(u) du

� R t0 kX 0(u)k du = y(t): On obtient donc y0(t) � ay(t) + b et y(0) = 0:

Par le lemme de Gronwall, on conclut kX(t)k � y(t) �R t0 be

a(t�u) du = ba(e

at � 1):

Remarque culturelle : Le lemme de Gronwall est essentiel pour majorer l�écart entre deux solutions de systèmes

di¤érentiels voisins avec des conditions initiales voisines. En particulier, le lemme de Gronwall permet de prouver

l�unicité dans la propriété de Cauchy-Lipschitz.

Page 4: 17 Systemes Differentiels 2

c) Entonnoirs (hp)

Prop : On suppose

(y0(t) = f(t; y(t))

z0(t) > f(t; z(t)). Si y(a) � z(a), alors 8t > a, y(t) < z(t):

Preuve : On applique le lemme du 2)g) à la fonction �(t) = z(t)� y(t).

4. Domaines de dé�nition des solutions maximales et étude aux bornes

a) Rappel :

Les solutions maximales d�un système X 0(t) = f(t;X(t)), où f : I � U ! Rp ne sont pas nécessairement dé�nies sur

I tout entier. C�est en revanche le cas lorsqu�il s�agit d�un système linéaire.

Le théorème de Cauchy-Lipschitz dans le cas linéaire assure que les solutions maximales de X 0(t) = A(t)X(t) + B(t)

sont dé�nies sur les intervalles où les fonctions continues A et B le sont.

b) Propriétés du domaine de dé�nition d�une solution maximale

Soit un système (E) : f : ! Rn (t; x) 7�! f(t; x) véri�ant les hypothèses du théorème de Cauchy-Lipschitz.

Prop : L�intervalle de dé�nition de toute solution maximale de (E) est un intervalle ouvert.

Preuve : En e¤et, supposons par l�absurde que X est une solution dé�nie sur un intervalle de la forme ]a; b].

On peut appliquer le théorème de Cauchy-Lipschitz en (b;X(b)) 2 :

Il existe donc une solution maximale Y dé�nie au voisinage de b telle que X(b) = Y (b). On a aussi X 0(b) = Y 0(b).

Donc on peut prolonger X au delà de b par Y , et on obtient une solution de (E), donc X n�est pas maximale.

Théorème des bouts (version faible) : Soit X une solution maximale de (E) dé�nie sur ]a; b[.

Si X admet une limite � en b�, alors (b; �) =2 :

En particulier, si f est dé�nie sur I � Rn et si b 2 I, alors X n�admet pas de limite �nie en b�:

Preuve : Supposons par l�absurde que (b; �) 2 . On a ainsi limt!b� X(t) = b et limt!b� X0(t) = f(b; �). Par le

théorème du prolongement C1, on peut prolonger X en b en une fonction de classe C1 qui véri�e (E). On en déduit

qu�elle est la restriction d�une solution maximale dé�nie sur un ouvert contenant b. D�où une contradiction.

Important : Pour prouver que X converge en b�, où b réel, il su¢ t de démontrer que X 0 est bornée au voisinage de b.

En e¤et, on a X converge en b� ssi X 0 est intégrable sur [a; b[, car X(t) = X(a) +R ta X

0:

c) Exemple : Considérons (E) : X 0(t) = f(t;X(t)), où f : R� Rn ! Rn est de classe C1 et bornée.

Alors les solutions maximales de (E) sont dé�nies sur R tout entier.

En e¤et, supposons X dé�nie sur ]a; b[, avec b 2 R. Comme X 0 est bornée, alors X est intégrable sur [b � "; b[, donc

X admet une limite �nie en b�, et donc X est prolongeable au delà de b, ce qui contreidt la maximalité de X.

Exemple : Soit t 7�! (x(t); y(t)) véri�ant

(x0 = �yy0 = x� y3

On a (x2 + y2)0 = �2y4 � 0. On en déduit que (x; y) est bornée, donc est dé�nie sur R tout entier.

Exemple : Considérons (E) : y0 = g(y), où g est de classe C1:

Supposons que a < y(0) < b, où a et b sont deux zéros consécutifs de g, et que 8t 2]a; b[, g(t) > 0:

Comme (E) admet les fonctions constantes a et b comme solutions, il résulte de Cauchy-Lipschitz que a < y(t) < b

pour tout t 2 R. Donc y : R! R est strictement croissante et converge en �1 et en +1:

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De plus, y0 = g(y) admet aussi une limite en +1, et elle est nécessairement nulle (puisque y converge). On en conclut

que limt!+1 y(t) = b, et par un raisonnement analogue, limt!�1 y(t) = a:

Exemple : Considérons X 0 = f(X) avec f : Rn ! Rn et kf(X)k � a+ k kXk :

En appliquant le lemme de Gronwall, on montre que X et donc X 0 sont bornées sur tout segment.

En e¤et, posons y(t) =R t0 kX

0(u)k du. On a y0(t) � f(X(t)) � a+ k kX(t)k � a+ k kX(0)k+ ky(t):

Ainsi, X et aussi X 0 sont bornées sur tout segment. On en déduit que X est dé�nie sur R:

d) Exemple de majoration du domaine de dé�nition

Considérons y :]a; b[! R la solution maximale de (E) : y0(x) = x2 + y(x)2 véri�ant y(x0) = 0, avec x0 > 0:

Montrons que b � x0 + �2x0:

En e¤et, on a 8x � x0, y0(x) � x20 + y(x)2, donc 1x0arctan

�y(x)x0

�� x� x0, d�où x � x0 + �

2x0:

e) Solutions périodiques dont la trajectoire décrit une courbe fermée (hp)

Exemple : Considérons (E) : y00 = �g(y), où g : R! R impaire, de classe C1 et strictement positive sur ]0; y0]:

On considère la solution maximale y dé�nie par y(0) = y0 > 0 et y0(0) = 0.

On a l�intégrale première 12(y

0)2 +G(y) = G(y0), où G est paire et strictement croissante sur [�y0; y0].

Comme G(y) ne peut prendre des valeurs strictement supérieures à G(y0), alors y(t) 2 [�y0; y0]:

De plus, y0 est bornée, donc y est bien dé�nie sur R tout entier.

La fonction y ne peut converger, car sinon, y0 convergerait, donc convergerait vers 0, et y vers �y0, et y00 vers �g(y0),

qui est strictement négatif, d�où une contradiction.

On en déduit aisément que y décroît sur un certain intervalle [0; T ] de y0 à 0:

Sachant que t 7�! �y(2T � t) est aussi solution, puis que t 7�! y(2T + t) est solution, on en conclut que y est

périodique de période 4T . Par ailleurs, on a sur [0; T ], dt =�dyp

2(G(y0)�G(y)), d�où T =

R y00

dyp2(G(y0)�G(y))

:

Systèmes autonomes (= systèmes dynamiques)

1. Dé�nition, théorème de Cauchy-Lipschitz, trajectoires et espaces des phases, points d�équilibres

Un système di¤érentiel autonome est un système de la forme

(E) : X 0(t) = f(X(t))

d�inconnue X : I ! Rn t 7�! X(t), où f : U ! Rn est de classe C1 sur un ouvert U de Rn:

Théorème de Cauchy-Lipschitz :

Pour tout (t0; X0) 2 R�U , il existe une unique solution maximale X de (E) véri�ant la condition initiale X(t0) = X0:

Spéci�cité des systèmes autonomes : Si t 7�! X(t) est solution, avec pour tout T , la fonction t 7�! X(t + T ) est

aussi solution. Ainsi, la trajectoire issue de X0 ne dépend pas de l�instant initial : on représente les trajectoires dans

l�espace des �phases� (par analogie avec les systèmes utilisés en Physique où les variables sont souvent des angles).

Par Cauchy-Lipschitz, les trajectoires ne se coupent pas.

Champ des vecteurs vitesses. On représente souvent le champ du vecteur vitesse x 7�! f(x). Les trajectoires de (E)

sont les lignes du champ f , c�est-à-dire les courbes dont la tangente en tout point x est dirigé par le vecteur f(x):

Page 6: 17 Systemes Differentiels 2

Points d�équilibre : On dit que Z 2 Rn est un point d�équilibre ssi f(Z) = 0, c�est-à-dire ssi la fonction constante

t 7�! Z est solution de (E): On dit que Z est un point d�équilibre attractif ssi pour tout X0 assez proche de Z, on a

limt!+1X(t) = Z:

2. Systèmes autonomes en dimension 1

Il s�agit de déterminer les fonctions t 7�! y(t) véri�ant (E) : y0 = f(y), où on suppose f de classe C1 a�n de pouvoir

appliquer le théorème de Cauchy-Lipschitz. Les zéros de f correspondent aux solutions constantes de (E). Comme les

solutions ne se croisent pas, alors pour toute solution non constante y, f(y) ne s�annule pas donc est de signe constant,

et y est strictement monotone. L�espace des phases (qui correspond aux valeurs de y) est la droite réelle, sur laquelle

on indique les points d�équilibres (qui sont les zéros de f) ainsi que le sens de variation de y en les autres points (donné

par le signe de f(y)).

L�équation (E) est un cas particulier d�équation à variables séparées, mais il n�est pas nécessaire de résoudre (E)

explicitement pour déterminer l�allure des solutions.

3. Systèmes autonomes en dimension 2, exemples d�intégrales premières

a) Il s�agit des systèmes (S) :

(x0 = f(x; y)

y0 = g(x; y), où f et g : U ! R qu�on ne sait pas résoudre de façon générale.

Les trajectoires solutions sont les lignes du champ (x; y) 7�! f(x; y)

g(x; y)

!: Elles véri�ent

dy

dx=g(x; y)

f(x; y).

b) On dit que F : U ! R (x; y)! F (x; y) est une intégrale première de (S) ssi pour toute solution de (E), l�application

t 7�! F (x(t); y(t)) est constante. Ainsi, F est une intégrale première ssi

f(x; y)@F

@x(x; y) + g(x; y)

@F

@y(x; y) = 0

Dans ce cas, toute trajectoire de (S) est donc située sur une ligne de niveau de F (mais ne décrit pas nécessairement

l�intégralité de la ligne de niveau). La fonction F est appelée intégrale première du système.

c) Exemple : Considérons

(x0 = �x

y0 = �y, avec x(0) > 0 et y(0) > 0. On obtient

(x(t) = x(0)e�t

y(t) = y(0)e�t

Donc F : (x; y)! x�y�� est une intégrale première.

Exemple : Considérons

(x0 = �ay

y0 = ax: Alors F : (x; y)! x2 + y2 est une intégrale première.

Si a 6= 0, les trajectoires décrivent des cercles dont le centre est l�origine.

Exemple :

(x0 = a(y)

y0 = b(x)Alors F (x; y) = B(x)�A(y) convient.

Exemple : L�équation de Newton est (E) : y00 = �g(y), associée au système(y0 = z

z0 = g(y)

En multipliant la relation y00 = �g(y) par y0 et en intégrant, on obtient : 12(y0)2 +G(y) = k constante, ce qui permet

de tracer les courbes intégrales. Dans le cas du pendule linéaire, on a g(y) = sin y, et 12(y0)2 � cos y = k.

4. Systèmes autonomes linéaires en dimension 2

Il s�agit des systèmes

(x0 = ax+ by

y0 = cx+ dy, c�est-à-dire X 0 = AX, avec A =

�a bc d

�2M2(R)

Page 7: 17 Systemes Differentiels 2

Dans la suite, on suppose que A admet deux valeurs propres distinctes (réelles ou conjuguées non réelles).

Premier cas : A semblable � 00 �

�: On considère une base (Z1; Z2) de vecteurs propres.

Les solutions sont de la forme X(t) = �e�tZ1 + �e�tZ2.

Si � > � et si (�; �) 6= (0; 0), alors X(t) � �e�tZ1 lorsque t tend +1, et X(t) � �e�tZ1 lorsque t tend �1:

Remarque : Si trA = 0, alors � = ��, et les trajectoires appartiennent à une hyperbole, car (�e�t)(�e�t) = ��:

Second cas : A semblable �+ i� 00 �+ i�

�, donc semblable à la matrice de similitude directe

�� ��� �

�:

Quitte à changer de base, on se ramène donc au système

(x0 = �x� �y

y0 = �x+ �y

En posant z = x+ iy, on obtient z0 = (�+ i�)z, donc z(t) = z(0)e(�+i�)t:

La trajectoire est une spirale convergeante vers O (si � < 0), un cercle (si � = 0) ou une spirale divergeante (si � > 0).

5. Etude locale au voisinage d�un point d�équilibre (culturel)

On considère le système (E) : X 0(t) = f(X(t)), et on considère Z point d�équilibre, c�est-à-dire un zéro de f:

E¤ectuons le changement de variable X(t) = Z +H(t). En particulier, X 0(t) = H 0(t):

Or, on a f(X +H) = f(X) +AH + o (kHk) lorsque H tend vers�!0 , où A est la matrice jacobienne de f en Z.

Ainsi, au voisinage de Z, (E) peut être vu comme une perturbation du système linéaire H 0(t) = AH(t):

En particulier, on peut montrer que lorsque les parties réelles des valeurs propres de A sont strictement négatives,

alors Z est un point d�équilibre attractif.

6. Résolution numérique par la méthode d�Euler

Considérons le systèmeX 0(t) = f(X(t)): La méthode d�Euler repose sur l�approximation X(t+ �) ' X(t) + �f(X(t)) :

Autrement dit, pour déterminer une approximation en t = t0+� de la solution X de (E) véri�ant X(t0) = X0, on �xe

un entier n 2 N� associé au pas de temps � = �n , et on considère la suite dé�nie par Y0 = X0 et Yk+1 = Yk + �f(Yk)

pour tout 0 � k < n: On peut démontrer que lorsque � tend vers 0+, Yn converge vers X(t0 +�):

Remarque : Noter que le nombre d�étapes n est d�autant plus grand que � est petit. D�autre part, a convergence est

en fait assez lente, on utilise en pratique des méthodes plus élaborées (méthode de Runge-Kutta par exemple).

7. Universalité des systèmes autonomes

Tout système di¤érentiel (E) : X 0(t) = f(t;X(t)) peut être vu comme un système autonome en (t;X):

Par exemple, l�équation di¤érentielle (E) : y0(t) = f(t; y(t)) correspond au système autonome

(t0 = 1

y0 = f(t; y)Il s�agit d�un système autonome dans l�espace des X = (t; y):

Le champ de vecteur associé est (t; y) 7�!�

1f(t; y)

�:

La méthode d�Euler de résolution approchée consiste ainsi à considérer y(t+ �) ' y(t) + �f(t; y):