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1 L’EM : du pourquoi faire au comment faire ? préparer à la scolarité primaire et construire des bases essentielles pour : 1- apprendre ce qui sert au « vivre ensemble » et à la possibilité d’être citoyen Comment ? par l’accès à une culture à vocation universelle qui puisse être un bien et un lien communs (langue, connces, etc.) et par la formation à la “pensée critique(= raison) qui apprennent la capacité et la liberté de jugement autonome et permettent l’exercice réel de la citoyenneté 2 - faire grandir l’enfant dans sa personne psychologique, sociale, morale et physique (capable de penser, agir / but, dans l’espace et le tps, imaginer, adapter son corps / réel, etc.)

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L’EM : du pourquoi faire au comment faire ?

• préparer à la scolarité primaire et

• construire des bases essentielles pour :

1- apprendre ce qui sert au « vivre ensemble »

et à la possibilité d’être citoyen Comment ?

✓ par l’accès à une culture à vocation universelle qui puisse être un bien et un lien  communs (langue, connces, etc.)

✓ et par la formation à la “pensée critique” (= raison)

qui apprennent la capacité et la liberté de jugement autonome et permettent l’exercice réel de la citoyenneté

2 - faire grandir l’enfant dans sa personne psychologique, sociale,

morale et physique (capable de penser, agir / but, dans l’espace et le tps, imaginer, adapter son corps / réel, etc.)

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● l’EM = lieu privilégié pour cela :

Car (1) elle effectue la transition : famille école, “infans” élève = en commençant à “élever” tous les enfants :

← de leurs particularismes sociaux et culturels indispensables pour éduquer , “civiliser ”(par: langue, morale, moeurs, croyances, rapport à la loi, etc.)

→ à un universel de culture “commune”, (≠communautaire) indispensable pour “vivre ensemble” et en hommes libres et égaux

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➤ l’EM est capable de faire effectuer à l’E une transition - qui puisse être rupture et continuité (pour créer les conditions des apprentissages scolaires) - qui puisse concilier éducation et instruction pour remplir les objectifs d’une école humaniste, publique et laïque

Comment le fait-elle ?

par des apprentissages systématiques ( école)

mais adaptés aux jeunes enfts

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⇒ Pour cela, que faut-il ? :

1 - des ➤ objectifs spécifiques, (langue-langage, nombre-figure, socialisation, schéma corporel, apprentissages artistiques, scientifiques, etc.)

+ se tenir à une tâche / but, s’autoévaluer / contrôler son activité, savoir écouter / prendre la parole, etc.

2 ➤ - des moyens pédagogiques et didactiques spécifiques aux jeunes enfts pour réaliser ces objectifs :

- des rituels, des apprentissages par activités ludiques, du travail en petits groupes, en coins, en ateliers

3 - des ➤ évaluations de ces objectifs

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1. Rituels, coins, jeux ont des pts communs :

1.1 Des formes et des caractéristiques :

• répétition, stéréotypie ; alternance présence / absence ; connu / inconnu ;

• Rôle des adultes, du langage, de la culture (objets, mœurs/habitus, arts,  savoirs, etc.)

1.2. Quelles raisons de les utiliser à l’EM ?

(a) Ce sont des moyens éducatifs universels (+ thérapeutiques.)

Ils servent à :

● nouer des liens affectifs, sociaux , culturels entre adultes-enfants, entre enfants

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● à préparer les enfts à vivre dans la communauté adulte, et dans leur monde social et culturel ;

- à préparer aux rôles sociaux et culturels (cf Louis XIII)

● à fonder ou restaurer une sécurité, une permanence intérieures (pour apprendre à être seul, agir, penser, imaginer de façon autonome)

(b) Ils sont Indispensables au développement

1) socio-affectif (cf textes) et 2) intellectuel de l’enfant

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1.2.1. Au développement socio-affectif (cf textes)

➤ supporter la séparation, remplacer le manque, devenir autonome

et pouvoir entrer dans l’espace symbolique du monde social et culturel- (régles, langage, action finalisée/projet, etc.)

Avec 4 conditions :

• Jeux -jouets / objets / situations ritualisés sont utilisés avec les adultes (qui les choisissent et y initient les E) puis seuls (cf Doudou)

• exigence de relations ludiques langagières régulières avec l’adulte

•exigence de répétition, de ritualisation de gestes, de situations, de mots.

• mais aussi : Alternance présence / absence ; connu / inconnu ; avec frustration de la présence maternante, du corps à corps ;

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1.2.2. au développement de la fonction symbolique et de l’intelligence

(a) Piaget constructivisme de l’intelligence = par action réel

but -Pb → assimil.1 (du connu / répétition) → échec →

accommodation (à l’inconnu, par imitation ) || ➄ assimil. 2

(répétition, fixation, généralisation)

⇒ chez l’enft : 2 processus préparatoires, constructeurs de la fonction symbolique: (retrouvés à l’EM: cf coins)

▬ jeu (moteur symboliqueà règles) → assimilation.

▬ imitation ( + imitation différée) → accommodation

ET: ▬ Jeu + imitation construisent la fonction symbolique,

et ▬ fonction symbol + activité / réel construisent l’intelligence

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(b) Vygotsky : constructivisme social et culturel

• Apprendre = aller du connu (répétition) à l’inconnu , en « zone

proximale »

Avec aide des adultes (selon 3 tps des « lois du développement

social), du langage, de la culture (aide à autoréguler)

(c) Bruner : Importance des jeux ritualisés : « formats » cf jeu du

coucou, avec aide des adultes, langage, répétition, du connu à l’inconnu)

selon « tutelle sociale langagière » (←Vygotsky)

▸ jouer avec des adultes = apprend les opérations de résolution

de Pb, ( anticiper-planifier / but, autoréguler, évaluer,

répéter/généraliser)

▸ jeux, rituels: font entrer dans la culture ( mœurs, rôles sociaux,

contenus de culture)

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(d) Psychologie cognitive (fonctionnement mental)

● Répétition, ritualisations, activité ludique = Conditions d’apprentissage :

pour développer et faire fonctionner attention et mémoire

Pour fixer et automatiser (des opérations, des connaissances, des compétences) (cf geste graphique)

pour réduire le « coût cognitif » et libérer la pensée pour d’autres opérations et connaissances : aller plus loin,(cf. geste graphique) , contrôler ce qui se fait,

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2. Les rituels à l’EM

2.1. Pourquoi des rituels ?

2.1.1. Raisons sociales et anthropologiques

• tous les groupes humains / sociétés ont des rituels

= comportements humains, langagiers ou non,

• collectifs, stéréotypés et répétitifs

• sans but utilitaire rationnellement défini

• effectués par tous mais non imposés

obligation intériorisée « font autorité » sans coercition, sans besoin d’exercer un « pouvoir »

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►(a) Fonctions générales des rituels:

• Résoudre des pbs (perte de contrôle, mise en danger) sécuriser, retrouver la maîtrise (sur soi, le monde)

• Intégrer à la vie collective communautaire : ⇒ cohésion sociale

⇒ appartenance à la communauté

= constructions identitaires / sentiment de permanence

Ressentis comme nécessaires par tous

initier à une vie nouvelle (= rite de passage) → rompre avec un passé être reconnu comme adulte

dans et par la communauté

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► (b) Conditions de Fonctionnement :

• exige initiation / éducation / contrainte interne:   par la reconnaissance de l’autorité de l’instance

instigatrice et la volonté du « faire et vivre ensemble »

- sans besoin de violence ni de justification explicite.

• exige répétition (collective) avec respect d’une même forme 

• exige alternance entre répétition et nouveauté pour que la communauté vive et évolue 

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► (c) Aspects négatifs – Limites- Risques

• Clôture communautariste et particularisante par rapport à une

volonté d’ouverture à des valeurs et à une culture universelles

• Dépendance des initiés au pouvoir du groupe aliénation (non

ressentie) à des pratiques et des croyances qui peuvent être

obscurantistes (racistes, xénophobes, machistes, etc.)

• exclusion des non-initiés

• Répétition - stéréotypie : aspect régressif, peut empêcher

l’évolution, l’inventivité, la créativité

⇒ rituels : Valeur plus éducative qu’instructive

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2.1.2. Raisons pychologiques :

Rituels, jeu, répétition = indispensables (cf Diapo 7, 8, 9, 10,)

au développement intellectuel et socio-affectif et

aux apprentissages

Apprend à supporter l’absence par le recours au symbolique,

Pour sortir du réel immédiat

et pouvoir accéder à la représentation

d’abord particulière et familiale,

puis plus générale (universelle) sociale et culturelle :

imaginer, anticiper, projeter, accéder à la parole,

et donc : agir / but, construire l’espace et le temps, jouer, etc..

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2.1.2.1. Dérives, Limites

• si pas d’alternance présence-absence ,

si Trop (ou pas du tout) de répétition, de présence ou d’absence ; de frustration

⇒ plus de création, d’invention, d’anticipation

⇒ relation « castratrice » qui compromet :

- la structuration par la loi essentielle à la différenciation moi -non moi, qui conditionne l’autonomie et le rapport au réel

- le devenir adulte, (« aimer et travailler »)

- la possibilité de «prise de risque» (aller en ZP) contrôlée, agir

seul, faire des projets , des efforts, se tenir à une activité

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⇒ Rituels = indispensables à l’EM : pourquoi ?

ils facilitent :

•1) l’intégration au groupe-classe, à l’école • la cohésion du groupe • le sentiment de sécurité individuelle (en même tps)

•2) Lien rythme (et temporalité) familial / scolaire / social

mais avec « ruptures » ⇒ facilitent l’initiation à la vie scolaire

•3) Créent des conditions pour les apprentissages cognitifs et sociaux, (organiser la journée, la vie de la classe, la vie à l’école, les tâches des E, par intériorisation des modes de/ au groupe)

•4) Facilitent l’exercice de l’autorité (sans pouvoir) par développement de l’intériorisation des règles (autonomie)

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2.1.2.2. Conditions pédagogiques de l’usage des rituels:

• Les rituels doivent êtres conçus par des choix pédagogiques explicites du M :

- avec des objectifs,

- un rapport objectifs / moyens (supports, durée, modalités ;

- Des évaluations et régulations régulières (sans et avec les E)

• Les rituels doivent évoluer (objectifs, supports) sur l’année, avec l’ âge, les compétences des E et les objectifs-progressions du M (en / avec les IO)

certains peuvent disparaître d’autres mis en place, mais il y en a toujours (= points de repères pour les E)

• mais : le M accompagne les modifications: avertit, explique (leur modalités, et les raisons des modifications)

• Ils doivent alterner avec des activités non ritualisées

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2.1.2.3. Quels rituels dans la classe maternelle ?

• Accueil d’arrivée du matin dans l’école, la classe, en salle de jeu ou dans la cour

• Accueil « tapis » du matin : appel, date, organisation de la journée

• Rituels de passage d’une activité à une autre

de passage aux coins et ateliers d’une pièce à une autre

• rituels de sorties et d’entrée dans la classe; en salle de jeu.

• Goûters, sieste, passage aux toilettes, gestion du doudou

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Il y a aussi des activités ou situations ritualisées :

l’habillage et le déshabillage

la circulation dans les couloirs les moments-tapis(collectifs) et leurs exigences le moment et la forme des consignes; de l’évaluation l’usage des coins et des objets (en ateliers, dans les

coins ou en salle de jeu) le rangement (des outils, des jeux, des chaises) la prise de parole les manières de s’adresser aux adultes, aux autres E

= aides à l’autorité, l’autonomie, au travail d’enseignement du M et d’apprentissage des E

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LES COINS (liés aux rituels qui en accompagne l’usage et les

finalités)

= espaces clos ludiques ritualisés alternent présence / absence conçus par le M avec objectifs

➤ Pour créer un « espace transitionnel » et aider au passage

- maison école, famille / familier (vrais) autres / étranger

- statut d’enfant statut d’élève

- Tout en gardant le rapport rupture + continuité

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1 Qu’est ce qu’un « espace transitionnel » ? (Winnicot, Anzieu)

➤permet le passage entre la réalité intérieure et extérieure du nourrisson

aménagé par la mère pour faciliter la rupture avec l’état

fusionnel et archaïque / mère (holding objet transitionnel)

Mais : sans rupture dans « son sentiment de la continuité d’être » sinon risque de le « fermer à un avenir autonome et créateur »

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aménagés avec  « objets transitionnels », « mamaïsés »

⇒ Indispensable à l’adaptation du petit à la réalité scolaire : spatiale et temporelle, cognitive et sociale.

« La création d’une aire transitionnelle est une condition nécessaire pour permettre à un individu, à un groupe, de retrouver sa confiance dans sa propre continuité, dans sa capacité d’établir des liens entre lui-même, le monde, les autres ; dans sa faculté de jouer, de symboliser, de penser et de créer » (D. Anzieu, Le corps de l’œuvre )

➟ Espace transitionnel = crée des conditions pour le progrès intellectuel, social et affectif du jeune enfant par les apprentissages scolaires

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2. Pourquoi des coins à l’EM ?

• permettre des activités « d’assimilation »(répétition) qui rappellent objets et modes de vie familiaux ⇒ assurent une continuité / maison ⇒ permettent une activité autonome

• mais en même temps des apprentissages, (prévus au programme) dirigés ou non, sur un mode ludique et motivant : ils sont en zone proximale

• les activités en coins peuvent précéder, suivre ou

accompagner des apprentissages dirigés et systématiques

• moyen d’évaluation (réinvestissement)

• souplesse dans la conduite de la classe par ateliers  ❢ mais coins ≠ occupationnel,

⇒ utilisation à prévoir à l’emploi du tps

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3. Conditions de fonctionnement pédagogique

• Ils sont préparés (objectifs / moyens ) en rapport avec l’âge des E, les programmes

• leur utilisation par les E est présentée / expliquée et évaluée

régulièrement

• Ils sont à double face : « regressifs » (répètent / rappellent la situation maternante/familiale) et « promotionnants », en « zone proximale » pour faire progresser

• Ils sont identifiables (pour les E) par rapport à une fonction

socio-culturelle  = ce sont des « classes », « ordonnées »

• ils sont suffisamment  clos (mais pas trop), grand (mais pas trop), non « mélangés »

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• Le M apprend aux E à y jouer: il ritualise l’usage avec : consignes + tutelle + évaluation - régulations

▪ il alterne présence / absence (avec + ou – observation)

• Evaluations / verbalisations régulières

pour  évolution, suppression, création

⇒ coin ≠ vitrine :

évolution pour garder l’équilibre répétition - ZP

 • ils sont conçus et évoluent en fonction de : ▪ l’âge ▪ du nombre

d’E ▪ du bruit ▪ de la cohérence entre  objets / objectifs  ▪ espace / objets ▪ rapport nbre d’E / volume espace / quantité d’objets ▪ Des projets pédago.du M et des projets avec les E

l’usage des coins est inscrit dans l’emploi du temps

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4 Objectifs possibles ? (comportements plus que productions)

1 Aider à Construire les structures mentales de base : • Jeux symboliques et imitation développt. fonction symbolique

et intelligence

• logique de classe et d’ordre

• correspondance terme à terme ; dénombrement  ;

• représentations de l’espace et du temps

• sensibilisation aux formes géométriques, à des propriétés physiques (couleurs, tailles, consistance, poids, volume etc.)

2 aider à construire le schéma corporel :

• par coordinations motrices et perceptivo-motrices ; maîtrise de gestes  (TPS, PS , MS), habileté;

- par connaissance du corps

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Comportements sociaux et moraux propres à la culture

Raisonnements  scientifiques (observer, poser un Pb, hypothèses, expérimenter) et concepts scientifiques : physique et biologiques (caractères, conditions du vivant) 

Comportements sociaux-langagiers ; langue-outil langue-objet (avec travail du M), vocabulaire, syntaxe.

• rapport aux livres et au monde de l’écrit

développement de l’imaginaire ; de la sensibilité et des connaissances esthétiques 

initiation à des jeux, arts, rôles, mœurs propres à sa culture.

compétences à l’autorégulation  (agir / but + auto-évaluation) 

NB: un coin vise le plus souvent plusieurs objectifs

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5 Pourquoi un coin ne fonctionne t-il pas ?

mal conçu : pas cohérent- (objectif/moyens) pas assez de matériel matériel abimé, usé, pas adapté à l’âge aux connaissances du monde des E  les E ne savent pas se servir des objets 

matériel désuet, inconnu, ou désordonné (« bric à brac »). 

espace trop petit/trop grand, trop ouvert, ou trop fermé  coins mélangés trop connu, n’évoluent pas 

le M ne montre pas son intérêt = ne participe pas ; n’évalue pas ne fait pas évoluer

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6 Quels coins choisir ?

Des coins sont indispensables  et permanents : livres, jeux (construction / jeux de société / jeux imaginaires, etc)

D’autres sont semi-permanents, pas tous adaptés à tous les âges : cuisine, chambre, déguisement, épicerie, sorcière, eau ; couture ; bricolage ; garage ;etc.

Certains sont plus proches d’apprentissages scolaires  : présence du M, évaluations plus fréquentes  élevage, plantation, écriture / lettres /graphisme, etc

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• Certains sont spécifiques aux TPS / PS :porteurs, bouchons,

cailloux)  MS GS : épicerie, balance, plantation,

• Certains peuvent être mobiles (déguisements, eau,etc;) en rapport

avec un thème/projet (sorcière, marchande, musique, etc.);

- d’autres fixes (cuisine) mais évolutifs

• Le nombre de coins peut diminuer avec l’âge: (+ de

productions / connaissances, moins de comportements)

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7 Quels coins pour quels niveaux ?

7.1. Possibilités à tous les niveaux :

• coin livres : imiter /entrer dans le monde de l’écrit, la lecture, des livres.

⇒ confort variété de supports : imagier-livres à thèmes -album photos, etc

• coins : eau, construction, déguisement, cuisine, chambre, maison,

• mais avec objectifs et objets différents / niveaux,

• créés ou utilisés / à un thème ou projet

• départ possible: «assimilation» libre des E  ( + observation et évaluation du M)

•Toujours : Exigence de cohérence entre objectifs et objets/supports

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7.2. TPS et PS • Objectifs majeurs :

socialisation : jouer, partager des règles, buts, objets + communiquer vocabulaire,)

agir / à un but ; autorégulation / rôle de l’évaluation

approches logico-math : (trier /ranger / compter / reconnaître des formes)

coordinations motrices / perceptivo-motrices ; reproduire un modèle (puzzle, déguisement)

monde de l’écrit / culture écrite

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monde de l’ imaginaire ; cult esthétique (livres d’art, musique), scientifique.(livres et activités)

Entrée dans les mœurs de la culture (cuisine, chambre etc., jeux de société, coins musique etc.)

Favoriser l’identification et l’imitation, la construction du schéma

corporel, de la fonction symbolique, le jeu symbolique,

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▸ en TPS Eviter les coins :

trop élaborés, trop « ordonnés » (cuisine) trop d’objets (eau) ; peu connus (cuisine, bricolage,)

Trop exigeants socialement / culturellement / corporel. (marchand, balance, bricolage, petits lego, vie de la ferme, fruits ou légumes à trier, etc )

Trop nombreux ( papillonnage) ; Mélangés ; abandonnés ; désordonnés; trop petits/trop grands ; non « présentés »

Coins « libres » sans objectifs évalués (nature / animaux, peinture, lettres) où le M ne vient pas

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7.3. Coins utilisables en TPS et PS:

7.3.1. dominantes motrice, socialisation / langage-vocabulaire ; agir / but ; approches logico-math :

coins moteurs, garage ;

Cuisine, Chambre, toilette

coins bouchons cailloux perles etc.

coloriage Coin eau-sable pâte à modeler coloriage

Puzzle, construction

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7.3.2. dominantes: identification, schéma corporel imaginaire, jeu symbolique, imitation,

cuisine ; chambre ; table toilette

déguisement (avec miroir, photos); maison; playmobiles

7.3.3 langue écrite, culture artistique, scientifique

Livres coins lettres (PS) coin peinture (+ livres) coin écoute / musique

Plantes, animaux (avec livres)

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7.3. MS et GS :

Les coins ↓ ; ateliers ↑

Ils se complexifient , M plus exigeant (objectifs, bruit, évaluations ; avec exploitation dirigée )

• plus d’écrits / étiquettes • de tris, de rangements

• plus d’objets et moins connus

• plus d’exigence: - motrice (coordinations,/au modèle)

- sociale (règles plus nombreuses, plus difficiles à respecter, moins de tolérance du M),

- langagière (lire / usage de vocabulaire),

- logico-math (rangement / tri ; dénombrement ; correspondance terme à terme)

- scientifique (demande plus précise du M,)

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▸ Introduction, avec (ou sans) projet ou thème, de coins plus élaborés et exigeants :

• couture, bricolage (avec buts / plans précis)

• jeux de société (prêts ou construits : cartes, dames, échecs, jeu de l’oie, loto, etc.)

• écriture / graphisme (avec modèles)

• boulangerie • sorcière (avec fabrications d’objets, écritures de recettes, etc.)

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▸ Plus de coins mobiles, avec but / modèle, avec évaluation

• déguisements / maquillage ( vocabulaire, description de photos, etc. )

• eau (conservation des volumes, vocabulaire scient…)

• marchand / balance (ranger des objets par ordre de poids)

• découpage / collage • lego / construction (avec projet, but)

• voiture (code de la route, représentation spatiale)

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Conclusion 1: Dérives / Limites de certains choix pédagogiques

activités des élèves ≠ objectifs

Éviter la multiplication des fiches (occupationnel)

utiliser le nom de la discipline de référence (motive / organise)

Constructivisme = mode de développement de l’intelligence puis

démarche pédagogique possible (soumise au choix des M)

≠ mode d’apprentissage et démarche obligée

⇒ ne pas s’enfermer dans « une » démarche :

l’E peut apprendre de X façons, le M peut enseigner de X façons

Choisir la démarche / à l’objectif, /au moment de la journée, /au

nombre d’E

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l’école Mat « accueille » en scolarisant (≠ garderie)

projet (moyen de motivation) ≠ objectif d’apprentissage.

Participation des E ≠ critère de réussite de la séance

Connaissances ≠ compétences (savoir-faire)

Débat littéraire, scientif. ≠ débat d’opinion (l’école est laïque = elle doit former la raison)

- le travail littéraire, scientifique et même artistique exige des « ruptures épistémologiques»

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le débat n’est pas en soi formateur d’esprit critique (ni de connaissances ou de compétences) :

Esprit critique ≠ esprit «qui critique» ( = qui polémique)

Mais = pensée capable de «se» critiquer, = d’examiner les limites de sa propre rationalité

⇒ pensée critique = réflexive

⇒ elle ne se forme pas forcément ni uniquement par débat / discussion mais aussi par la réflexion sur ce qui « porte » des raisons (ordonnées) et oblige au raisonnement.

D’où : rôle de l’appel du M à la « réflexion » sur un support culturel (texte, problème, œuvre d’art, etc.) ou une production d‘élève

rôle de l’écoute du M qui « explique », expose,

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Observation Scient. (fait = construit) ≠ constat d’observation

Vrai (se construit) ≠ réel (se constate)

Pb scient ≠ conflit socio-cognitif ⇒ exige formulation scientifique

faire des hypothèses ≠ donner son opinion

démarche de l’E ≠ démarche du chercheur (il a effectué la « rupture épistémologique», l’E doit l’effectuer (rôle du M)

aucun E n’est spontanément savant, poète, artiste, ou écrivain :

⇒ sans aide des adultes (des M) , du langage, de la culture :

pas d’apprentissage ni développement possible de l’intelligence (cf Vygotsky, Bruner)

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▸ Autorité de l’école , autorité des M :

Attention aux remises en Qn de la relation hiérarchique M-E et de la nature et du sens de l’école :

Elève ≠ acteur ≠ partenaire ≠ citoyen (libre) ≠ construit le savoir

Participation des E à l’élaboration des règles de vie

usage de contrats, de négociations M-E

Familiarité ; psychologisation / compassionnel (élève ≠ enfant)

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A propos du sens et de la nature de l’école :

Pb des parents à l’école : « partenaires » ? « parents d’enfants / parents d’élèves »?

⇒ Différencier les rôles ⇒ différencier Eduquer et instruire

École républicaine = espace public laïc (pour raison et savoirs)

≠ espace privé de la famille (pour morale, mœurs, rel. affectives…)

socialiser = moyen pour apprendre, conséquence de la scolarisation non une finalité de l’école (⇒ école libérale ≠ école républicaine)

l’école  prépare indirectement à la citoyenneté (et l’E ≠ citoyen) ⇒ elle doit former à la possibilité du jugt libre, par et à une culture commune pour pouvoir (ensuite) débattre entre citoyens

⇒ apprendre à débattre à l’école ≠ apprendre la citoyenneté

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CONCLUSION 2:

Rituels, coins : sont des modalités spécifiques de l’EM

Ils doivent être conduits de façon « pédagogique »

pour « éduquer par l’instruction »

çàd de façon consciente et explicite par rapport à des

objectifs pédagogiques évaluables et référables aux IO

sinon maternelle = garderie ou jardin d’enfants, non un

école publique

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entre le « trop scolaire » qui ne garde pas le sens et la valeur de ces formes éducatives

et le « non scolaire » qui ne sait pas les adapter aux exigences de l’école,

il y a des usages pédagogiques indispensables et fructueux qui font de l’EM une véritable école mais adaptée aux jeunes et même très jeunes enfants :

c’est en cela qu’ elle est irremplaçable

et que les maîtres, dès l’école maternelle, sont les seuls « messagers de l’universel »,

particulièrement pour les enfants qui n‘ont que l’école pour y accéder