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Compte-rendu du comité d’organisation de la concertation Paris Nord-Est du 24 mai 2018 1
La réunion s’est déroulée au Cargo, 157 boulevard Macdonald, de 18h à 20h30. Environ 35 membres du Comité
d’organisation de la concertation ont participé.
Etaient présents à la tribune :
François RAVIER, Préfet, secrétaire Général de la Préfecture de Paris Ile-de-France ;
Jacques BAUDRIER, Conseiller de Paris délégué auprès de l’adjoint à l’urbanisme de la Maire de Paris, en
charge des constructions publiques, de l’architecture et des grands projets de renouvellement urbain ;
Roger MADEC, Conseiller spécial auprès du Maire du 19e, en charge de l'architecture, de
l'aménagement urbain et de la Petite Ceinture ;
Michel NEYRENEUF, Adjoint au Maire du 18e, chargé de l'urbanisme, de l'architecture, des grands
projets de renouvellement urbain et du logement ;
Paul SIMONDON, Conseiller de Paris délégué dans le 10e, en charge de l’urbanisme, de l’espace public,
des déplacements et de la propreté ;
Lucie KAZARIAN, Responsable de la communication et de la concertation de la Direction de l’urbanisme
de la Ville de Paris,
Michèle TILMONT, garante de la concertation sur Paris Nord-Est ;
Thibault LEMAITRE NTONI, agence Ville Ouverte, en charge de l’organisation et de l’animation de la réunion.
>> Le diaporama de présentation de la réunion est téléchargeable sur le site internet : paris-nord-est.imaginons.paris rubrique Comprendre > La démarche de concertation
Je représente ce soir François Dagnaud, Maire du 19e arrondissement. Il y a un an, nous nous donnions rendez-
vous dans ce même lieu pour échanger et concerter sur les projets. Le recul nous permet aujourd’hui de dire que
Paris Nord-Est est un succès d’aménagement, avec des milliers personnes qui y vivent et qui y travaillent. Le projet
s’affirme comme un gage de mixité de fonction qui tranche avec ce qu’était le quartier initialement, à savoir une
friche en déshérence. Dans le périmètre immédiat, des projets doivent encore sortir de terre dans les années à
venir comme la promenade Cesaria Evora, qui offrira aux usagers un jardin public conséquent pour relier la gare
Rosa Parks aux berges du canal de l’Ourcq, et le projet Ilot fertile, lauréat du concours Réinventer Paris.
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Nous tenons cette instance tous les ans. Depuis l’année dernière, un travail a été mené pour tenir compte des
constats évoqués lors du COC 2017, comme la mutation de la Maison des Projets qui doit répondre à la demande
centrale de développer un processus de concertation plus proche des habitants, déconcentré et propre à chaque
opération. Le COC précédent était également porteur de l’expression d’une certaine impatience ; 2018 y répond
avec une phase d’accélération des travaux et des processus de concertation beaucoup plus aboutis sur de
nombreux projets de ce vaste territoire de 600 hectares dans Paris.
En tant qu’élu en charge du renouvellement urbain, je tenais à exprimer une avancée majeure pour le projet
puisque qu’un accord avec l’ANRU devrait être conclu en fin d’année concernant plusieurs sites de Paris Nord-Est :
la Goutte d’Or, les Orgues de Flandre et le secteur des Portes du 18e entre la porte Montmartre et la porte
d’Aubervilliers. Nous tenions aujourd’hui à remercier les services de l’Etat et tous les partenaires qui ont participé
activement à ces avancées.
En 2017, on peut estimer qu’il y a une amélioration des modes de concertation avec des résultats contrastés.
Globalement, la concertation s’est accélérée mais de manière inégale selon les secteurs, avec un calendrier en
stop and go. Dans le 18e arrondissement, 7 réunions sur 14 ont été consacrées au projet Hébert, tandis que de
nouvelles concertations ont été engagées sur les projets d’espaces publics auxquelles je n’ai pas pu assister. Au
contraire, sur les projets Gare des Mines et Ordener, aucune information n’a été diffusée sur l’arrêt de la
concertation, laissant les habitants dans l’inconnu. La participation à ces réunions a elle aussi été très contrastée,
parfois très suivies, parfois désertées car annoncées trop tardivement aux habitants. Chaque opération suit son
propre calendrier avec des modalités spécifiques adaptées à chaque secteur. En général, les concertations étaient
constituées par une réunion publique de lancement, suivies d’ateliers thématiques avant l’organisation de
réunions de restitution des débats.
Chapelle International : Suite au concours d’urbanisme, un lauréat a été désigné en 2009. L’année 2017 correspondait
au démarrage des travaux. La concertation est en phase avec les avancées des opérations, et le 27ème comité de suivi
a été organisé cette année. On peut considérer qu’il s’agit d’une concertation réussie ou les riverains et les
associations sont très intéressés et investis.
Gare des Mines - Fillettes : Une première phase de concertation a été organisée en 2015 et 2016 en préalable à la
création d’une ZAC mais aucune réunion ne s’est tenue cette année (2017) alors même que nous apprenions
l’installation dans ce secteur de l’Arena 2, un équipement destiné à accueillir les JOP 2024.
Ordener - Poissonniers : Lancée en octobre 2015, il s’agit d’une concertation voulue en amont de la définition du
programme de l’opération, ce qui avait donné lieu à des échanges très vifs avec les habitants en 2016. Une deuxième
phase de concertation avec un changement de méthode sur le modèle des opérations Réinventer Paris avait suivi.
150 personnes ont assisté à la réunion de restitution en février 2017, sous la forme d’un cahier d’engagements
conjoints Ville de Paris – Espaces Ferroviaires. Aujourd’hui les opérations comme la concertation sont au point mort.
Le lauréat du concours devait être désigné au printemps mais aucune information n’a été apportée sur cette mise
entre parenthèse de la concertation.
Chapelle Charbon : Ce projet de réalisation d’un parc et d’un projet urbain pour achever la ZAC Evangile avait fait
l’objet d’une invitation à dessiner le futur grand parc du Nord de Paris en 2016. C’est seulement à partir de juillet
2017 que les habitants ont été conviés à des réunions pour débattre du projet urbain qui se sont clôturés par une
restitution fin novembre. 50 personnes ont participé à cette réunion, les participants exprimant leur regret
concernant le manque de débat et leur inquiétude sur le nombre élevé de logements, leurs formes et leurs hauteurs.
Le bilan de la concertation a ensuite été mis à disposition lors d’un vote électronique sur le projet de création de
ZAC.
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Hébert : Il s’agit du secteur opérationnel le plus récent de Paris Nord-Est et le plus dynamique en 2017. La réunion
publique de lancement du 10 janvier, fut suivie par 6 ateliers successifs, en phase avec l’avancement des études de
conception. Ce cycle de concertation a donné lieu à des débats avec les différentes parties (architectes, concepteurs,
…), suivis par des participants nombreux et mobilisés dans un climat de confiance réciproque. Il a permis de finaliser
les scénarios d’aménagement. Les participants estiment avoir été écoutés, ce qui a été confirmé par les engagements
pris lors de la réunion de restitution en début 2018.
Malgré une diversité des méthodes, on peut retrouver des opinions similaires et des questionnements récurrents
chez les citoyens et les associations :
sur la volonté de densifier des territoires déjà denses ;
sur la question du logement et le risque d’aller à l’encontre d’un objectif de mixité sociale et de maintien
ou de retour des classes moyennes ;
sur le manque d’espaces verts et le développement durable, la pollution, les îlots de chaleur malgré la
promesse d’un grand parc urbain sur Chapelle Charbon ;
sur une insécurité croissante ;
sur la nécessité de l’ouverture d’un débat sur l’aménagement de la Porte de la Chapelle.
Après ces constats, on attend de 2018 une année ou la mobilisation des publics sera plus importante et permettra
de construire une vision commune avec par exemple le lancement d’un nouveau cycle de concertation sur
Chapelle Charbon dès le 29 mai 2018 et la reprise à venir de la concertation sur Gare des Mines après deux années
de silence.
Concernant les dispositifs d’information et de communication, il y a une marge de progrès aux vues des échecs
relatifs de certains dispositifs comme la Maison du projet et le site internet qui se voulait participatif. Des nouvelles
méthodes sont en train d’être opérées. A Chapelle Charbon, une première expérience de démarche de proximité
sur le terrain a été lancée en septembre et devrait être reconduite. Le site internet a été rendu plus dynamique et
un nouveau dispositif de communication ambitieux doit être mis en œuvre en 2018.
Il est question de construire le futur du territoire, sur une mosaïque de territoires mais sans aménageur unique,
ce qui crée un environnement complexe. Alors que chaque secteur opérationnel poursuit un calendrier différent
avec des résultats hétérogènes, et des phases de plus en plus complexes, la mise en œuvre d’une vision
intégratrice partagée pourrait permettre une appréhension globale de la transformation à venir de ces territoires.
Cette vision pourrait se baser sur une meilleure connaissance des habitants. Paris Nord-Est a besoin d’un zoom à
plus grande échelle sur le contexte urbain des opérations engagées pour comprendre leur cohérence, leurs liens,
etc.
Il serait également souhaitable de faire une présentation des cheminements décisionnels par rapport aux
contraintes juridiques pour mieux appréhender les principales échéances des différentes opérations.
Pour conclure, il s’agit d’évoquer les limites inhérentes à la concertation :
Les avis des personnes qui s’expriment sont-ils représentatifs de l’intérêt général ?
Comment anticiper les populations futures ?
Comment mesurer l’impact de la concertation ?
Les processus décisionnels semblent parfois se trouver dans d’autres instances. Il faut être conscients que parfois
les participants ont un sentiment de « fausse concertation », sur des projets déjà établis. Face à ces limites, il faut
saluer les efforts engagés par la Mairie de Paris, les mairies d’arrondissement, la SNCF et les aménageurs pour
organiser et faire vivre ces concertations.
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Les transformations sur ce grand territoire sont visibles mais complexes à appréhender pour les habitants et
usagers du fait de la multiplicité des intervenants et des temporalités variables. De 2012 à 2014, différents outils
de communication avaient été mis en place : une brochure d’information, un site internet dédié (https://paris-
nord-est.imaginons.paris/), et une Maison des projets dans laquelle se sont tenues des permanences
hebdomadaires tenues par Ville Ouverte. Sur les trois années qui se sont écoulées, plus de 100 permanences ont
été organisées, et environ 600 visiteurs ont été décomptés.
Depuis quelques mois nous constatons une désaffection de cette maison et il convenait de réfléchir à une nouvelle
méthode. La Ville s’est engagée à développer un nouveau dispositif plus souple et plus visible qui ne soit pas
centralisé ni sous la forme d’un guichet unique mais qui se déroule sur l’ensemble du territoire et dirigé de manière
partenariale. Le nouveau dispositif s’articule autour de plusieurs supports : une brochure, une exposition mobile,
une plateforme internet et interactive, et des permanences d’information qui se déploieront sur l’ensemble du
territoire.
La brochure sera constituée d’un recto avec des informations sur les thématiques majeures du projet
Paris Nord-Est et au verso un « plan » avec différents parcours que le visiteur peut suivre à travers
le territoire. Cette brochure va être reliée à un flashcode qui permettra d’accéder au site internet
directement, et sera diffusée dans les mairies d’arrondissement et les équipements
identifiés (comme le CentQuatre et les centres sociaux) et au travers des permanences. Il est prévu d’en imprimer
10 000 exemplaires pour commencer.
L’exposition sera constituée d’un panneau générique, qui présentera Paris Nord-Est dans son
ensemble, et d’un panneau propre à chaque secteur d’aménagement. Pour commencer, seize
secteurs d’aménagement ont été identifiés mais ce dispositif se veut évolutif donc d’autres
panneaux pourront être déclinés dans le temps si de nouveaux secteurs apparaissent. Le panneau générique aura
lui aussi un flashcode qui permettra de donner des informations plus précises. Il doit donner à voir le projet dans
sa globalité sans être trop exhaustif pour donner envie d’aller plus loin. Cette exposition sera installée sur les grilles
du jardin Cesaria Evora dans le courant de l’année. Il est prévu d’installer sur chaque site une version réduite de
cette exposition avec le panneau générique de Paris Nord-Est et un panneau sur le site en question. L’exposition
sera dupliquée pour les mairies d’arrondissement qui pourront l’exposer dans leurs locaux.
La plateforme internet a été améliorée. La carte en page d’accueil permet d’accéder directement à
la page dédiée à chaque secteur de projet et aux comptes-rendus, désormais plus accessibles. Les
réunions sont régulièrement annoncées et des renvois de liens permettent de se rendre sur les sites
des aménageurs. L’agenda des projets et les actualités seront mis en exergue pour donner des informations sur
les temps de concertation mais également relayer les autres articles du net qui ont trait à l’urbanisme ou à la vie
des quartiers. Il s’agit d’une plateforme dédiée au territoire, qui doit donc être le reflet de ce qui s’y déroule.
Enfin, des permanences itinérantes seront animées par Ville Ouverte en remplacement de la Maison
des Projets. Il s’agit d’une expérimentation d’information « hors les murs », là ou les parisiens
habitent, travaillent et font leurs courses, une méthode qui a fait ses preuves sur Chapelle Charbon.
Le calendrier doit être travaillé avec l’ensemble des partenaires pour définir des lieux d’information pertinents,
connus et fréquentés des habitants, et les moments les plus propices pour aller à leur rencontre. Ce nouveau
dispositif est élaboré en partenariat avec les mairies d’arrondissement, les services et les partenaires, en particulier
Espaces Ferroviaires et la SNCF.
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>> Vous souhaitez organiser une permanence près de chez vous ? Contacter l’équipe en charge de la
concertation à l’adresse [email protected]
ASA PNE : « Pour dresser un bilan rapide de la concertation, nous pourrions la qualifier de réussite en demi-
teinte. Certaines concertations ont été très réussies comme à Hébert tandis que le secteur de la Gare des
Mines a été relancé de façon médiatique fin décembre. En dehors de ces deux secteurs, il y a de gros
problèmes de communication. Par exemple, sur Ordonner Poissonniers, il peut y avoir un report de
calendrier mais il faut informer les associations et les personnes impliquées que ce retard est provoqué
par des pourparlers entre la Ville et Espaces Ferroviaires. Cette absence de communication renvoie une
impression d’abandon et de désintérêt pour la démarche et l’implication des participants. Le processus de
concertation devrait se faire de manière plus naturelle, sans nécessairement devoir être relancé. »
Jacques Baudrier : L’association ASA-PNE est très présente sur l’ensemble du secteur et ses interventions sont
toujours pertinentes. Concernant les silences consécutifs aux concertations, ils sont dus à la complexité de
l’environnement. Sur le secteur de la Gare des Mines, les arbitrages ont été pris au niveau national puisqu’ils
concernaient les Jeux Olympiques. Si le choix d’implanter une Arena dans le secteur parait judicieux, il remet en
effet en question certaines des contributions de la dernière concertation. C’est la raison pour laquelle nous
organisons un nouveau cycle de concertation qui tiendra compte de ces nouveaux paramètres.
Sur le secteur Ordener, le processus de concertation a été très riche. Le secteur est aménagé conjointement par
la Ville et un aménageur. Les habitants ont exprimé lors de la concertation une demande très forte d’espaces verts
et d’équipements publics, exigences qu’en tant que Ville nous avons porté. Les plans du projet ont évolué
sensiblement pour tenir compte de ces apports. Néanmoins, ce sont des arbitrages complexes, qui touchent des
questions financières et de faisabilité. Pour répondre aux demandes des habitants concernant les équipements,
la Ville a été poussée à étudier des propositions coopératives et de mutualisation telles que les écoles partagées
ou un établissement culturel partagé. Nous sommes très fiers du résultat, qui a demandé du temps et du travail,
mais qui donnera naissance à un équipement pilote. Nous comprenons votre impatience, qui est légitime.
Michel Neyreneuf : Le silence sur Ordener Poissonnier était aussi dû aux complexités internes à la Ville de Paris
lorsqu’elle traite avec un aménageur comme Espaces Ferroviaires. Aucun acteur n’a voulu jouer le rôle de porte-
parole dans cette négociation, ce qu’il faudra résoudre pour les prochaines fois. Néanmoins, en tant qu’élu du 18e
arrondissement, j’ai toujours expliqué pourquoi il était nécessaire de patienter dans ce processus.
Michèle Tilmont : Les habitants peuvent comprendre que les projets ne soient pas figés, tout comme la nécessité
de créer des équipements pour les Jeux Olympiques. Ce que l’on admet difficilement c’est qu’après une
mobilisation intense, il ne se passe plus rien. C’est interprété comme un désaveu de leur mobilisation qui partait
d’un sentiment très volontariste. Il est essentiel d’expliquer ces silences, avec par exemple la rédaction d’une lettre
semestrielle qui éviterait le sentiment d’être floué ou oublié. Les démarches de proximité sont, dans tous les cas,
salutaires. Néanmoins, elles nécessitent l’élaboration d’un compte-rendu public pour maintenir les liens et la
logique du projet global et garantir l’authenticité et la légitimé des intervenants. On l’a vu dans le contexte de la
destruction de la halle sur Chapelle Charbon ; la décision de détruire ou conserver nécessite d’être justifiée et
argumentée. Les silences comme les décisions peuvent toujours s’expliquer mais il faut les éclairer, ce qui n’a pas
été suffisamment fait, notamment sur Ordener.
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Conseil de quartier La Chapelle Marx Dormoy, association Cactus Initiatives : « Pour revenir sur les solutions
alternatives aux remplacements du local, vous proposez un flashcode. Mais aujourd’hui, beaucoup de gens
n’ont pas de smartphones. »
Lucie Kazarian : Le flashcode est un lien qui permet d’aller d’une information à une autre plus facilement.
L’information se situera sur les sites eux-mêmes et dans l’espace public, avec la brochure et les panneaux, ainsi
que sur le site internet. Pour ceux qui ont un smartphone, il suffit de télécharger une application gratuite qui
permet de lire les flashcodes. Pour ceux qui n’en ont pas, il est possible de télécharger la plaquette en ligne, de se
la procurer dans les centres sociaux ou en venant aux permanences d’information.
Thibault Lemaitre : La mise à disposition d’une équipe pour aller sur le terrain vise également à toucher un public
qui n’aurait pas accès à ces outils ou qui n’est pas habitué aux réunions et à la prise de parole en public en général.
Nous nous tenons à disposition, notamment auprès des associations pour organiser des temps de parole dans le
quartier pour parler de projets en particulier ou de Paris Nord-Est dans son ensemble.
ASA PNE : « Concernant les nouveaux dispositifs de concertation, il est intéressant qu’ils se soient adaptés
aux nouveaux modes de concertation et au numérique. Le regret que ASA PNE exprime est néanmoins la
disparition d’un point d’ancrage. Que ce soit aux Batignolles ou aux Halles, il y a une Maison du projet,
alors que ce n’est plus le cas désormais sur Paris Nord-Est qui est pourtant le secteur d’aménagement le
plus vaste de Paris. Le projet a besoin d’un nouveau lieu visible, pour organiser des expositions et faire des
réunions, qui serait central sur le secteur. »
Jacques Baudrier : Lors du dernier COC, nous avons déjà eu un débat sur la Maison des projets. L’équipement
actuel ne remplissait pas son rôle, contrairement à la Maison du projet des Batignolles ou des Halles. Si nous
prenons l’exemple des Halles, que je connais bien puisque je suis Président de SemPariSeine, l’emplacement d’un
point d’information s’est naturellement fait au niveau de la Fontaine des Innocents, ce qui est beaucoup plus
difficile à déterminer pour un projet de l’ampleur de Paris Nord-Est où il n’y a pas de véritable centralité.
Michel Neyreneuf : Compte tenu du fait que Paris Nord-Est est dispersé sur 600 hectares, trouver un lieu central
où implanter une Maison des projets est problématique. A chaque opération, il faudrait l’équivalent de ce qui
existe sur Chapelle International, à savoir une sorte de local avec une maquette à disposition. A ce local s’ajouterait
la présence des panneaux que la Direction de l’Urbanisme va fabriquer, qui permettront de resituer chaque
opération au sein du projet global. Cette proposition aurait l’avantage de ne pas nécessiter une personne en
permanence sur les lieux tout en assurant une information précise et ciblée.
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Le secteur du 10e arrondissement concerné par le projet se trouve à la pointe du secteur de Paris Nord-Est.
L’espace est complexe puisqu’il s’agit de l’endroit où les deux voies ferrées sont les plus proches et découpent un
tissu urbain très dense sur une surface réduite. Le faisceau ferré n’est pas aussi large que dans le 18 et 19e, mais
imbriqué à la maille urbaine, ce qui fait de l’aménagement du secteur un travail de précision avec beaucoup de
contraintes et d’enjeux. Le secteur est également concerné par de nombreux projets, parmi lesquels les deux gares
avec la création d’un bipôle et la création d’un tunnel piéton entre la gare du Nord et la gare de l’Est, le projet du
nouvel hôpital Lariboisière, le changement des terminaux des bus, la construction du Balcon Vert, et le projet de
ligne Charles-de-Gaulles-Express. Ce sont autant d’acteurs impliqués (SNCF, APHP, Ville de Paris, Ile de France
Mobilité, RATP, Etat…) que de calendriers imbriqués. A ce titre, la Mairie veut organiser des réunions de
concertation au cours desquelles seront explicitées les liens entre opérations, et cela suppose un travail de fond
avec les partenaires. C’est déjà ce qu’il se passe lors des réunions de concertation sur le Balcon Vert, au cours
desquelles les habitants nous posent des questions sur la voirie et la rénovation des gares.
Les secteurs du 10e arrondissement qui ont une actualité particulière sont la Place Ian Karski et la promenade
urbaine.
Place Ian Karski : Elle est située à la jointure des rues Louis Blanc, rue Caillé et rue Philippe de Girard, située au-
dessus du réseau ferré. Aujourd’hui, c’est un rond-point démesuré par rapport à la place de la voiture. La place a
été retenue au Budget participatif pour procéder à son réaménagement. Trois ateliers et une marche ont été
organisés. La concertation a validé la réduction de la place de la voiture, le sens d’interruption du flux des voitures,
le doublement de la place des piétons (notamment pour gérer le flux d’enfants le matin).
Au cours des réunions, de nombreuses problématiques avaient été évoquées, comme l’errance dans l’espace
public, la place des femmes, la mixité, et les familles. Néanmoins, la décision collective des habitants a été de ne
pas abandonner les assises dans l’espace public et d’en installer de nouvelles, qui pousseraient les familles à
s’installer à cet endroit sans pour autant éloigner les personnes en grande précarité. Les participants ont demandé
des espaces publics mixtes et accessibles à tout le monde.
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Promenade urbaine : Elle consiste à réaménager le dessous du viaduc du métro de la Chapelle à Stalingrad, et
concerne les trois arrondissements. Ce boulevard est aujourd’hui un axe de relégation, une barrière physique,
psychologique, symbolique marqué par l’errance, la précarité, et les campements de migrants. L’ambition de
réaménager l’espace est forte et repose sur une concertation avec beaucoup de moyens.
Avec le collectif AAA, la réappropriation de la promenade a déjà commencé, grâce à l’implantation d’une cabane
et des tentatives de plantations. Cette initiative a permis de faire ressortir des thèmes de réflexion et des idées. Il
a été également demandé à la Maison de l’architecture de faire un concours pour alimenter les discussions.
Ensuite, la Ville a repris des moments de concertations organisés aux Bouffes du Nord et ailleurs. Les idées qui en
sont ressorties étaient de faciliter les traversés, la promenade longitudinale, magnifier le métro par un projet de
lumière, réduire la place de la voiture et en même temps réfléchir sur les usages (il y aura toujours des marchés à
la sauvette mais la question est de voir comment organiser cet espace). La question des usages (culturels et
économiques) de l’espace public occupe une part importante des réflexions mais n’en est qu’au début.
L’aménagement commence cependant avec les travaux de modernisation du viaduc par la RATP. Le dialogue
continue, et est très animé, ce qui prouve néanmoins la volonté de la part des associations et des habitants de
s’impliquer dans le projet.
ASA PNE : « Allons-nous vraiment réussir à construire cette promenade urbaine dans ce contexte ? Le
quartier connait des problématiques nouvelles, avec la prolifération de vendeurs à la sauvette et des trafics
en tout genre, qui ont fait évoluer notre discours au fil des années. Nous estimons que la promenade
urbaine doit avant tout miser sur un aspect fédérateur et patrimonial. L’évolution du projet laisse une
place trop importante aux questions économiques. »
Conseil de quartier Lariboisière – Saint Vincent de Paul : « Je souhaite attirer l’attention de Paul Simondon
à propos de la lettre qui dénonce la dégradation du quartier. Nous aimons tous le 10e arrondissement.
Néanmoins, nous nous accordons tous sur l’idée que la monoculture, quelle que soit sa couleur, est
mauvaise. Or on ne peut pas nier le communautarisme qui se met en place et menace l’équilibre fragile
du 10e. »
Par ailleurs, il y a beaucoup de projets sur cet endroit : sommes-nous en phase sur les calendriers,
notamment sur le souterrain ? Et pouvez-vous nous en dire plus sur l’avenir du site de Fernand Widal ? »
Paul Simondon : Ces doutes et ces craintes ont été exprimés lors des concertations. Les sauvettes sont un
phénomène important en ce moment, comme ce fut le cas à Colonel Fabien, ou à Barbès dans le passé. En ce
moment, nous dialoguons avec l’Etat et la RATP pour faciliter l’accès aux stations de la Chapelle et de Barbès car
elles ne sont pas adaptées et sont saturées par les vendeurs à la sauvette. Nous ne minimisons pas ce sujet et
sommes en train d’essayer de le traiter.
Concernant l’hôpital Lariboisière, l’AP-HP prévoit de construire un bâtiment en R+6 pour créer un grand pôle
médical qui se situera à l’angle du boulevard de la Chapelle et de l’avenue de Maubeuge. Le bâtiment historique
de Lariboisière deviendra un espace de recherche, de consultation, et de formation. L’AP-HP le finance en cédant
certaines parcelles foncières, notamment celle de Fernand Widal et un bout de Lariboisière où se trouve
actuellement la maternité. Le projet repose sur la mixité tant sociale que fonctionnelle, il prévoit des logements
sociaux, des logements privés, un accès piétons renforcé et la création d’un espace vert en cœur d’îlot. Les activités
médicales existantes à Fernand Widal seront rapatriées dans le futur hôpital Lariboisière, entre 2025 et 2030. Au
niveau du calendrier, il faut donc attendre le transfert de services et la libération de cette parcelle à l’horizon 2025
pour en savoir plus.
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Le tunnel entre la Gare de l’Est et la station du RER E Magenta fait l’objet d’une négociation financière entre les
acteurs impliqués mais rien n’a encore été décidé au niveau du calendrier. Quant au Balcon Vert, il est en cours
de construction. L’horizon des Jeux Olympiques va également bousculer d’autres projets comme le CDG Express,
qui doit impérativement être terminé pour l’échéance 2024.
Concernant le projet de la Gare des Mines, l’arrivée de l’Arena 2 grâce aux Jeux Olympiques est une aubaine
puisque que cela va permettre de lancer l’opération dans les plus brefs délais. Cela entraîne la fin du projet de
Marché des 5 continents, la dé-densification par rapport au projet initial puisque les trois stades doivent être
reconstitués sur le site et la volonté de faire de la porte d’Aubervilliers un pôle économique fort de la capitale.
Pour en faire un pôle important, l’équipe projet a abandonné le passage initialement prévu pour le repositionner
porte d’Aubervilliers. Ce repositionnement de la couverture du périphérique se justifie pleinement puisque
l’emplacement initial aurait nécessité la création d’immeubles ponts et d’une passerelle alors qu’il s’agit d’un des
seuls endroits du périphérique à niveau où une future traversée à pieds est possible dans l’optique de l’évolution
de cette infrastructure en boulevard urbain. L’option d’une passerelle piétonne reste à discuter mais je reste
sceptique car elle se situerait à 9m de haut à un endroit ou aucune activité économique n’est programmée. Faire
de la porte d’Aubervilliers un pôle d’activités et le lieu de passage des flux me parait plus logique.
Sur Ordener-Poissonniers, les discussions entre la Mairie et Espaces Ferroviaires ont abouti récemment à un
accord. Le silence, pour lequel nous assumons la responsabilité, était cependant nécessaire le temps des arbitrages
que je vais exposer. Nous étions notamment en train de négocier pour que le nouveau conservatoire soit implanté
sur ce secteur et de plaider auprès d’Espaces Ferroviaires pour la création d’un équipement public supplémentaire
d’un millier de m2 ce qui supposait d’examiner le cahier des charges du projet et d’étudier les bilans financiers.
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On peut donc aujourd’hui communiquer le calendrier de l’appel à partenariat opérateur. Néanmoins, tant que le
lauréat n’aura pas été nommé sur le projet, la concertation n’aura pas vraiment de raison d’être. La désignation
est prévue pour début 2019, ce qui va relancer le cycle de concertation. Une fois l’opérateur désigné, il deviendra
constructif de travailler conjointement avec Espaces Ferroviaires sur l’élaboration du projet.
Chapelle International : Le projet avance à vive allure. Un nouveau comité de suivi va bientôt être
programmé. Cela permettra d’étudier un lot sur lequel le lauréat n’a pas été désigné, et d’approfondir la
définition du projet d’agriculture urbaine qui est déjà bien avancé.
Chapelle-Condorcet : Il s’agit d’un projet de l’Etat avec une démarche spécifique concernant l’université.
Il y aura certainement une concertation supplémentaire sur le secteur de la gare Dubois qu’Espaces
Ferroviaires souhaite lotir mais nous n’en sommes qu’au début des réflexions.
Concernant la Porte de Clignancourt, deux sites ont été proposés récemment au concours « Inventons la
Métropole du Grand Paris » :
Porte de Clignancourt côté puces : Il se situera sur la parcelle libérée suite à la destruction de la Tour de
la porte de Clignancourt car nous affirmons qu’il est impossible d’habiter de façon pérenne sur le bord
du périphérique. Un appel à projet va être mis en place pour faire du rez-de-chaussée un lieu d’animation
locale et dans les étages du futur bâtiment du logement non pérenne (hôtellerie, hébergement étudiant
…)
Porte de Clignancourt côté tramway : l’emplacement de la parcelle rend possible la construction de
logements, avec des commerces en rez-de-chaussée. L’emplacement est judicieux puisque le flux des
personnes allant aux Puces passera devant.
Projet de la Goutte d’Or : il englobe notamment le passage Boris Vian, les arcades du parking de la Goutte
d’Or, et la rue de la Goutte d’Or. Les arbitrages ont maintenant été faits, mais il s’agit d’un projet très
complexe qui consiste à réparer les erreurs commises par l’urbanisme des années 1980. Le projet prévoit
de faire un nouveau passage avec des repères qui rompraient avec le parallélisme. De nombreux acteurs
sont impliqués dans ce projet : la Ville, la Direction Générale des Services, la SAEMES, et l’État, ce qui
complique le calendrier et les discussions.
Chapelle Charbon : Une réunion publique a eu lieu le 29 mai. A partir de l’automne, des ateliers de
définition de l’opération d’aménagement et des lots à bâtir et des visites de chantiers seront organisés.
Hébert : Comme nous avons pu l’évoquer précédemment, 2017 a été une année charnière pour la
concertation sur cette parcelle. Des ateliers de concertation organisés par l’agence Trait Clair sur les
espaces publics se poursuivront en 2018, et au premier semestre 2019, une enquête publique sur le
permis d’aménager et l’étude d’impact sera faite pour préparer les premières livraisons fin 2021.
« Sur Ordener, les associations et les habitants vont-ils être associés à la désignation du lauréat ? »
Michel Neyreneuf : Concernant la participation des habitants au jury pour choisir l’opérateur sur le secteur
Ordener, la Mairie tout comme Espaces ferroviaires savent qu’il s’agit d’une demande très forte et que ce dispositif
a été appliqué sur Chapelle International avec succès. Nous allons donc nous orienter vers cette voie.
ASA PNE : « Concernant la Gare des Mines, la concertation va surement aller très vite compte tenu des
délais et des enjeux, mais il faudra continuer à prendre en compte les habitants. C’est une bonne idée de
donner un thème « de sport » à ce secteur, et également de conserver les terrains existants. Nous
soutenons la construction de l’Arena. Il est cependant dommage d’enlever la piste de course tel que le
préconise l’APUR : pour une question de crédibilité, il serait plus judicieux de la conserver.
Compte-rendu du comité d’organisation de la concertation Paris Nord-Est du 24 mai 2018 11
Concernant la porte de la Chapelle, le secteur doit être requalifié. Mais les problèmes de voirie, de pollution
et de nuisances sonores persistent. Il faudra donc évoquer la question de la requalification voire de l’avenir
de cet échangeur, et la possibilité de faire arriver l’A1 en amont pour limiter les problèmes de cette zone
de la porte de la Chapelle. A la faveur des Jeux Olympiques, nous avons bon espoir que le projet
avance. Toutefois, il est regrettable qu’il n’y ait pas de représentants de la Région en charge des transports
ici présents. La ligne 12 ne va pas tenir le coup avec la prolongation, même jusqu’à Front Populaire. Avec
le campus Condorcet, on estime que 18 000 nouveaux utilisateurs prendront la ligne 12 à partir de 2020.
Ile-de-France Mobilités doit intervenir, et au moins procéder au changement des rames en prévision de
l’arrivée de l’Arena 2 à la porte de la Chapelle.
Enfin, la rue de la Chapelle est un désert commercial, tous les rideaux sont baissés. Cela finit par donner
une impression de friche. Il faut que cette portion de la rue de la Chapelle soit réhabilitée. La SEMAEST a
été appelé pour mener cette mission : qu’est-ce qui a été décidé depuis désormais deux ans ? Comment
gérer l’arrivée de 3000 nouveaux étudiants dans le secteur qui vont avoir besoin de commerce ? »
Michel Neyreneuf : L’avenir de l’autoroute et de l’échangeur est une question complexe. L’autoroute A1 doit
immanquablement se terminer à un endroit, qui subira de ce fait des nuisances ; reculer l’échangeur jusqu’à Saint-
Denis créerait d’autres tensions. La requalification de l’échangeur s’inscrit néanmoins dans l’évolution du réseau
routier à l’horizon 2050 avec pour objectif un périphérique devenu boulevard urbain. Une consultation
internationale sur l’avenir des autoroutes urbaines vient d’être lancée par le Forum Métropolitain du Grand Paris.
La rue de la Chapelle est quant à elle classée comme une « voie préfecture de Police », qui implique de nombreuses
contraintes. On ne décrète pas d’implanter des commerces qui fonctionnent, et nous n’avons pas de dispositif qui
permette d’avancer sur le parc privé en faisant des préemptions. Mais avec l’arrivée des étudiants et des nouveaux
habitants, nous avons bon espoir que cela relance le commerce.
Sylvère Rosenberg, adjoint au Maire d’Aubervilliers, en charge de l’urbanisme et de l’aménagement et Vice-
Présidente de Plaine Commune : Aubervilliers subit un retard important de desserte par la ligne 12. Les délais sont
passés de 2017 à 2019 pour la prolongation de la ligne. La Mairie demande donc des indemnités. J’ignorais l’aspect
de la saturation de la ligne mais compte tenu du fait que Condorcet sera le plus grand site européen pour les
sciences humaines et sociales, il est nécessaire de se préoccuper de cette question, et notamment de la qualité
des infrastructures.
Quel est le projet pour la Gare des Mines du côté de Plaine Commune ?
Michel Neyreneuf : Le projet de la Gare des Mines côté Plaine Commune n’est pas défini. Au départ, nous avions
l’ambition de créer une Zone d’Aménagement Concerté intercommunale, mais d’autres priorités ont été
identifiées par nos voisins. De façon régulière, Plaine Commune et Paris continuent d’échanger sur le projet pour
s’assurer que le secteur aura une cohérence d’ensemble.
Sylvère Rosenberg : Il y a effectivement eu des réunions avec Jean-Louis Missika et les élus d’Aubervilliers. Plaine
Commune se réjouit de la présence des Jeux Olympiques sur le secteur, mais ce n’est pas la zone prioritaire
d’aménagement pour le moment.
Compte-rendu du comité d’organisation de la concertation Paris Nord-Est du 24 mai 2018 12
Une ZAC va être créée porte de la Villette, projet que j’avais soutenu pendant mes mandats de Maire du 19e.
L’agence Ville Ouverte accompagne la Ville de Paris pour le démarrage de la concertation réglementaire sur ce
périmètre, dont l’objectif est d’élaborer un diagnostic intercommunal de la porte en interrogeant les populations
des trois territoires concernés par cet aménagement. En parallèle, une consultation est en cours pour la
désignation d’une équipe de maîtrise d’œuvre. Elle devrait être choisie pendant l’été 2018 et donner lieu à
l’organisation d’une grande réunion publique à l’automne. Le processus de concertation, avec un travail en ateliers
sur la validation des enjeux et des orientations urbaines, ainsi que des marches exploratoires s’ensuivra. On peut
également souligner dans ce secteur un projet privé, porté par Logis-Transport, filiale de la RATP, qui consiste à
construire 220 logements, dont 1/3 de logements locatifs familiaux, 1/3 de logements promotionnels et 1/3 de
logements étudiants. La programmation du site prévoit également l’implantation d’un centre de contrôle
technique des autobus, et de deux commerces.
Mais nous n’attendons pas le démarrage du projet urbain pour engager la transformation de cette porte. En effet,
un projet éducatif et artistique autour de la création d’un passage se développe avec le Conseil départemental de
Seine-Saint-Denis. Il doit impliquer des élèves, des collégiens, des lycéens et des familles pour en faire des acteurs
de la transformation urbaine. Le but est de comprendre la perception des habitants sur le lieu. L’aménagement et
l’appropriation du secteur a également commencé avec la création d’une piste cyclable sur la place Auguste Baron.
Il s’agit d’un véritable processus de reconquête urbaine qui doit permettre d’effacer la frontière créée par le
périphérique, et qui a été plébiscitée par le budget participatif.
Les Orgues de Flandre ont également été retenues au titre du NPNRU et ont fait l’objet d’une concertation
approfondie sous l’égide de l’APUR et de la Ville. Aujourd’hui, nous en sommes à l’épreuve de vérité pour se mettre
d’accord sur les financements et mener à bien ce projet de requalification des espaces extérieurs.
En parallèle de ce projet urbain, les élus parisiens et notamment du 19e arrondissement ont voulu consulter les
habitants sur la requalification de l’avenue de Flandre. Près de 2000 participants ont discuté de trois
scenarii d’aménagement autour de la question de l’organisation des flux, de la circulation et des transports en
Compte-rendu du comité d’organisation de la concertation Paris Nord-Est du 24 mai 2018 13
commun. Des échanges, est ressortie l’idée de donner plus d’espace aux transports en commun et aux vélos. Les
travaux s’étaleront sur dix mois, et commenceront fin 2018 / début 2019.
Alain Périès, premier adjoint au Maire de Pantin en charge de l’urbanisme, de l’aménagement, de l’habitat
et des bâtiments et Conseiller territorial d’Est Ensemble : La concertation s’est arrêtée au périphérique. Le
funérarium, qui va impacter Pantin et Aubervilliers échappe ainsi à ce processus participatif. Il y a une
levée des boucliers des habitants de Pantin face à ce projet, opposition que la Mairie soutient. Nous
sommes prêts à étudier d’autres propositions et en avons déjà proposer d’autres. Amener des centaines
de voitures supplémentaires à un endroit ou la pollution est déjà terrible (sortie du périphérique, classée
comme la zone la plus polluée de l’Île-de-France) est inconscient. Sous le mandat de Bertrand Delanoë,
nous avions l’habitude de travailler en coopération avec Paris et d’élaborer des stratégies qui dépassaient
le périphérique. Comment comptez-vous aménager la porte de la Villette sans prendre en compte l’avis
d’Aubervilliers et de Pantin ?
Silvère Rosenberg, premier adjoint au Maire d’Aubervilliers, en charge de l’urbanisme et de
l’aménagement et Vice-Président de Plaine Commune : Pour les projets des quartiers aux limites de Paris,
il est impossible de faire sans les villes de banlieue proche. Les Villes d’Aubervilliers et de Pantin vont dans
le sens de leurs électeurs et dénoncent le projet de funérarium. Si Paris veut prouver son attachement à la
concertation, les habitants des villes voisines doivent également être écoutés. Construire coûte que coûte
le funérarium à cet emplacement est la mauvaise décision et est un contre-exemple des méthodes de
travail à appliquer. Les Maries d’Aubervilliers et de Pantin trouveront une stratégie commune pour s’y
opposer. Tout l’aménagement du secteur de la porte de la Villette doit être revu. Les choses bougent
néanmoins, comme le prouve la réunion programmée la semaine prochaine avec Ville Ouverte et la Mairie
d’Aubervilliers.
ASA PNE : La mise en place d’un dialogue avec les communes périphériques est un problème majeur.
Concernant les projets de Paris Nord-Est, la ZAC de la porte Villette n’a pour le moment fait l’objet
d’aucune concertation avec les Parisiens alors même qu’il y a déjà eu une délibération à la Mairie.
Roger Madec : Le 19e est très attaché aux relations avec les villes de banlieue, la frontière n’est que symbolique.
La question du funérarium est très délicate. Celui du Père Lachaise est arrivé à saturation et la Ville s’est engagée
à en créer un nouveau, sachant que le service du funérarium ne peut pas être arrêté. Le site a donc dû être choisi
très rapidement. Anne Hidalgo, la Maire de Paris, a envoyé un courrier à Pantin aujourd’hui à ce sujet. Pour le
reste des aménagements de la porte de la Villette, il y a une ferme volonté de faire une concertation conjointe.
Jacques Baudrier : Le COC montre toute son utilité avec ces interventions ; il permet de montrer le cadre global
des projets ainsi que de souligner les possibles tensions. La presse s’est fait l’écho de ces tensions consécutives à
l’implantation du funérarium. Je suis élu du 20e, arrondissement où se trouve le seul crématorium de Paris. Il se
trouve dans une situation d’embolie complète. Vous avez exprimé des interrogations, légitimes, auxquelles un
certain nombre de réponses vont être rendues. Nous ne sommes pas au bout du dialogue et les débats devront
être approfondis sur ce sujet.
Carine Bernède, Directrice des Espaces Verts et de l’Environnement de la Ville de Paris : La saturation du
crématorium du Père Lachaise est incontestable. La construction du nouveau crématorium relève d’une procédure
de délégation de service public, qui prévoit des échanges entre chaque partie. Pénélope Komites, en charge des
espaces verts et des questions funéraires pour la Ville de Paris, et la Mairie du 19e sont attachées à l’insertion
architecturale de ce bâtiment qui peut renvoyer une image différente de sa fonction. Un travail va s’engager dans
Compte-rendu du comité d’organisation de la concertation Paris Nord-Est du 24 mai 2018 14
lequel les Mairies de Pantin et d’Aubervilliers seront parfaitement intégrées. Au niveau du calendrier, la
concertation devrait commencer à l’automne après le dépôt des offres pour la construction du bâtiment.
Concernant la pollution, les normes sont très strictes et l’impact sera minime. Les limitations seront encore plus
drastiques que celles appliquées pour le moment dans les textes de Paris.
Alain Périès : Il faut en effet trouver une solution à la saturation du Père Lachaise mais cela ne doit pas se
faire au détriment des villes en périphérie. Un arrondissement parisien avait fait pression sur le comité
pour y échapper, et c’est à défaut que le crématorium a été programmé sur cette zone à cheval sur
Aubervilliers, Pantin et le périphérique. D’autre part, lorsque je parlais de pollution, je pensais aux voitures
supplémentaires amenées par le service de crémation. En général, la politique de suppression de la voiture
dans le centre-ville de Paris n’opère qu’un report de ce trafic vers les villes de banlieue. Plutôt qu’exprimer
stérilement notre opposition, nous avons proposé des projets alternatifs, qui ne peuvent pas être rejetés
d’un revers de main. Quand bien même un processus de concertation aurait lieu dans l’année à venir,
l’opposition ne s’apaisera pas si le projet n’est pas revu. En ce qui concerne Pantin, les habitants et la
Mairie feront tout pour s’opposer à l’implantation de ce crématorium. Le pourcentage occupé par le
cimetière de la Ville de Paris sur le territoire de Pantin est très élevé, il serait beaucoup plus logique d’en
profiter et d’y implanter le crématorium plutôt qu’à côté du périphérique.
Responsable de la CED du 19e, habitante des Orgues de Flandre : Dans les immeubles des Orgues de
Flandre, chaque îlot a sa propre amicale des locataires. Pour obtenir des fonds de l’ANRU, chaque amicale
a présenté un projet innovant et ambitieux pour son îlot. Nous attendons encore un rendez-vous pour
expliquer nos solutions à l’Equipe de développement local et à la cheffe de projet de la Direction de
l’urbanisme à qui nous avons déjà envoyé un cahier de préconisations de sept pages.
Roger Madec : Des amicales de locataires dynamiques comme les vôtres sont appréciables et je ne doute pas que
vous aurez un rendez-vous bientôt. En effet, la signature d’une enveloppe avec l’ANRU va bientôt avoir lieu. Le
secteur fait l’objet d’un projet de requalification urbaine importante, qui vise à supprimer les espaces laissés
vacants en trop grande quantité ainsi que les passages cachés. Mais il faut désormais se mettre autour d’une table
pour voir ce qui est faisable et possible à financer parmi les propositions faites par les amicales des locataires des
Orgues de Flandre.
J’ai écouté avec la plus grande attention ces projets, qui sont le plus souvent discutés et mis en œuvre grâce à
des partenariats Ville-Etat et avec l’ANRU. Lorsque l’ANRU donne une enveloppe supérieure à 7 millions d’euros,
la loi impose que le projet soit suivi par l’Etat. A Paris, nous avons obtenu qu’il n’en soit pas ainsi et que ce soit
la Préfecture de Paris qui conserve le pouvoir sur les décisions, ce qui permet d’aller plus vite.
Nous négocions actuellement avec l’ANRU une augmentation de l’enveloppe qui nous est allouée, ce qui semble
en bonne voie. Beaucoup de projets que vous avez évoqués sont concernés par ce financement, notamment les
Orgues de Flandre. Il n’y a pas de décision à ce stade, mais le dossier est très bien connu de nos agents, autant sur
les questions de rénovations, que sur les immeubles et la politique de repeuplement.
Tous les projets évoqués sont complexes. Le campus Condorcet se trouve en milieu dense et est confronté à de
nombreuses difficultés, expliquant le décalage dans le temps des projets. Le fait de trouver des vestiges de
l’enceinte de Thiers était inattendu mais retarde par son intérêt l’avancée des travaux. Les sols présents sont
Compte-rendu du comité d’organisation de la concertation Paris Nord-Est du 24 mai 2018 15
constitués de schiste, ce qui complexifie les constructions et fondations. Il y a des dialogues incessants entre les
services de la Ville, le Secrétariat général de la Ville de Paris et le reste des échelons de mise en œuvre du projet.
Toutes les équipes ont le regard porté dans la même direction, notamment avec l’arrivée des Jeux Olympiques et
Paralympiques 2024.
Merci Monsieur le Préfet pour votre intervention et la très bonne coordination que vous opérez. Les discussions
se poursuivent, notamment avec le travail mené avec l’ANRU sur la Goutte d’Or ou sur les Orgues de Flandre. Une
réunion sur les Orgues de Flandre va se tenir la semaine prochaine, mais on peut d’ores et déjà parler d’un très
bon bilan de concertation : nous allons aboutir à des résultats de qualité et ambitieux, qui témoignent d’une pleine
collaboration avec les services de l’Etat. Maintenant que les travaux avancent, un sentiment d’amélioration
qualitative est partagé par le plus grand nombre, ce qui pourtant n’était pas évident au départ. Pour revenir sur
Ordener Poissonniers, les négociations ont abouti à un arbitrage très favorable concernant l’implantation d’un
équipement culturel (le Conservatoire) qui rayonnera à l’échelle du 18e au cœur de ce secteur. C’est un acquis de
la concertation et du soutien que nous avons apporté à cette idée en la défendant tout au long des arbitrages.
Jusqu’alors, il y avait encore beaucoup d’interrogations et d’inconnus sur certains secteurs mais la majorité des
projets de Paris Nord-Est arrive à maturité et avance rapidement. C’est le cas d’Hébert, ou encore de la Gare des
Mines, qui grâce à la thématique du sport fait l’objet d’un financement très important qui a relancé le projet. Dans
ce contexte, la concertation reste un outil primordial comme en témoigne ce 3e Comité d’Organisation de la
Concertation. Merci pour votre franchise et la qualité de vos interventions, qui montrent la complexité de ce
périmètre et de ses enjeux. Nous prenons en compte les critiques et allons travailler sur les limites qui ont été
évoquées.