خانها ذراعها قالت سحروني

Il y a plus de 100 jours, le 26 octobre 2014, le peuple tunisien sanctionnait la Troïka et sa politique désastreuse pour le pays sur le plan économique, social et sécuri- taire. Le chef de gouvernement Habib Essid désigné par le parti majoritaire à l’Assemblée des Représentants du Peuple, Nida Tounès, vient enfin de présenter son gouverne- ment à l’issue de laborieuses « tractations » et d’un « premier vrai-faux raté ». A l’encontre des thèmes de campagne développés par Nida Tounès et tout parti- culièrement le fameux « vote utile » qui allait jusqu’à considérer que « ne pas vo- ter Nida reviendrait à voter Nahda », nous voilà avec une équipe ministérielle où Nida Tounès et Nahda décideront ensemble aux côtés d’autres forces politiques à l’orientation économique libérale décomplexée, de l’avenir du pays ! Depuis quelques temps, sans doute pour « faire avaler la pilule » à son électo- rat, une campagne de dénigrement et de mensonges est menée par certains diri- geants de Nida Tounès contre le Front Populaire, lui faisant porter la responsabilité de l’entrée de Nahda au gouvernement !! Le parti Al Qotb rappelle que le Front Populaire a toujours affirmé qu’il ne ferait pas partie du gouvernement. Il a aussi indiqué que sa décision quant au vote de confiance dépendrait : - d’une rencontre programmatique autour des mesures d’urgence à adopter pour les 100 premiers jours et de la capacité de ce gouvernement à rompre avec un mo- dèle de croissance qui a conduit le pays à la catastrophe, - de la non présence au gouvernement de personnalités issues de l’ancien régime comme de la Troïka. Les discussions entre le chef du gouvernement désigné et le Front Populaire, en particulier après l’échec du « Gouvernement Essid I » du 23 janvier 2015, ont per- mis d’enregistrer certains progrès mais pas suffisamment. Ces discussions par- taient du principe de la non-participation de Nahda au gouvernement. «ﺧﺎﻧﻬﺎ ﺫﺭﺍﻋﻬﺎ ﻗﺎﻟﺖ ﻣﺴﺤﻮﺭﺓ» Tunis le 03 février 2015

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Page 1: خانها ذراعها قالت سحروني

Il y a plus de 100 jours, le 26 octobre 2014, le peuple tunisien sanctionnait la Troïka et sa politique désastreuse pour le pays sur le plan économique, social et sécuri-taire.

Le chef de gouvernement Habib Essid désigné par le parti majoritaire à l’Assemblée des Représentants du Peuple, Nida Tounès, vient enfin de présenter son gouverne-ment à l’issue de laborieuses « tractations » et d’un « premier vrai-faux raté ».

A l’encontre des thèmes de campagne développés par Nida Tounès et tout parti-culièrement le fameux « vote utile » qui allait jusqu’à considérer que « ne pas vo-ter Nida reviendrait à voter Nahda », nous voilà avec une équipe ministérielle où Nida Tounès et Nahda décideront ensemble aux côtés d’autres forces politiques à l’orientation économique libérale décomplexée, de l’avenir du pays !

Depuis quelques temps, sans doute pour « faire avaler la pilule » à son électo-rat, une campagne de dénigrement et de mensonges est menée par certains diri-geants de Nida Tounès contre le Front Populaire, lui faisant porter la responsabilité de l’entrée de Nahda au gouvernement !!

Le parti Al Qotb rappelle que le Front Populaire a toujours a�rmé qu’il ne ferait pas partie du gouvernement. Il a aussi indiqué que sa décision quant au vote de confiance dépendrait :- d’une rencontre programmatique autour des mesures d’urgence à adopter pour les 100 premiers jours et de la capacité de ce gouvernement à rompre avec un mo-dèle de croissance qui a conduit le pays à la catastrophe,- de la non présence au gouvernement de personnalités issues de l’ancien régime comme de la Troïka.

Les discussions entre le chef du gouvernement désigné et le Front Populaire, en particulier après l’échec du « Gouvernement Essid I » du 23 janvier 2015, ont per-mis d’enregistrer certains progrès mais pas su�samment. Ces discussions par-taient du principe de la non-participation de Nahda au gouvernement.

«خانها ذراعها قالت مسحورة»

Tunis le 03 février 2015

Page 2: خانها ذراعها قالت سحروني

Lors de notre dernière rencontre avec Habib Essid en date du 29 janvier, c’est à dire plus de 5 jours avant l’annonce de son équipe, le chef du gouvernement dé-signé nous a informé directement que la participation de ministres Nahda était « probable, voire très probable », mais que cela n’était pas complètement arrêté. Le Front Populaire lui a alors réa�rmé sa position de principe quant à la présence de ministres issus de l’ancien régime et/ou de la Troïka.

Si aujourd’hui Nida et Nahda sont ensemble dans le gouvernement du candidat proposé par le parti majoritaire Nida Tounès, c’est que la direction de ce parti a fait ce choix politique au détriment de ses engagements.

Nous rappelons également que les prémisses de cette alliance objective entre la direction de Nida Tounès et Nahda se sont manifestées à l’Assemblée des Repré-sentants du Peuple, selon des étapes bien ficelées :

- le vote du groupe parlementaire de Nida Tounès dans sa grande majorité contre Mbarka Brahmi candidate du Front Populaire et en faveur du candidat de Nahda, Abdelfatah Mourou qui a pu ainsi être investi au poste de vice-président de l’ARP, (à noter que nos députés ont voté à l’unanimité pour Mohamed Ennaceur à la pré-sidence de l’ARP).- l’attribution à Slim Besbès candidat de Nahda de la présidence provisoire de la commission des finances, grâce au vote de la majorité des députés Nida.

Nous rappelons que mathématiquement Nida n’avait pas besoin des voix de Na-hda pour obtenir le vote de confiance. L’intégration de Nahda dans ce gouverne-ment obéit à une vision économique, sociale et culturelle convergente, incapable de rompre avec le modèle de développement libéral qui a détruit notre pays et le lien social.

Le Front Populaire, documents à l’appui, est prêt à confronter publiquement toutes les versions de ces journées de négociations entre sa délégation, Nida Tounès et son candidat au poste de chef du gouvernement.

Pour toutes ces raisons, le parti Al Qotb fait porter à la direction de Nida Tounès l’entière responsabilité de la configuration définitive du gouvernement Essid II et exprime ses craintes quant aux conséquences négatives qu’aura ce coup de force sur la confiance des citoyennes et des citoyens vis-à-vis de la politique, avec ce que cela va engendrer comme l’abstention lors des prochains rendez-vous électoraux.

L’intégration de ministres issus de la Troïka et en particulier de responsables de premier rang du parti Nahda, de représentants de l’ancien régime ainsi que de per-sonnalités dont l’indépendance laisse à désirer, un programme d’orientation libé-rale conforme aux choix économiques et sociaux des composantes de cette coali-tion, conduit le parti Al Qotb à recommander aux élus du Front populaire de ne pas voter la confiance au gouvernement Essid II.

Si aujourd’hui Nida et Nahda sont ensemble dans le gouvernement du candidat c’est que la direction de ce parti a

fait ce choix politique au détriment de ses engagements.

Nous rappelons également que les prémisses de cette alliance objective entre la direction de Nida Tounès et Nahda se sont manifestées à l’Assemblée des Repré-sentants du Peuple, selon des étapes bien ficelées :

- le vote du groupe parlementaire de Nida Tounès dans sa grande majorité contre Mbarka Brahmi candidate du Front Populaire et en faveur du candidat de Nahda, Abdelfatah Mourou qui a pu ainsi être investi au poste de vice-président de l’ARP, (à noter que nos députés ont voté à l’unanimité pour Mohamed Ennaceur à la pré-sidence de l’ARP).- l’attribution à Slim Besbès candidat de Nahda de la présidence provisoire de la commission des finances, grâce au vote de la majorité des députés Nida.

Nous rappelons que mathématiquement Nida n’avait pas besoin des voix de Na-hda pour obtenir le vote de confiance. L’intégration de Nahda dans ce gouverne-ment obéit à une vision économique, sociale et culturelle convergente, incapable de rompre avec le modèle de développement libéral qui a détruit notre pays et le

Le Front Populaire, documents à l’appui, est prêt à confronter publiquement toutes les versions de ces journées de négociations entre sa délégation, Nida Tounès et son candidat au poste de chef du gouvernement.

Pour toutes ces raisons, le parti Al Qotb fait porter à la direction de Nida Tounès l’entière responsabilité de la configuration définitive du gouvernement Essid II et exprime ses craintes quant aux conséquences négatives qu’aura ce coup de force sur la confiance des citoyennes et des citoyens vis-à-vis de la politique, avec ce que cela va engendrer comme l’abstention lors des prochains rendez-vous électoraux.

L’intégration de ministres issus de la Troïka et en particulier de responsables de premier rang du parti Nahda, de représentants de l’ancien régime ainsi que de per-sonnalités dont l’indépendance laisse à désirer, un programme d’orientation libé-rale conforme aux choix économiques et sociaux des composantes de cette coali-

le parti Al Qotb à recommander aux élus du Front populaire de ne

L’intégration de ministres issus de la Troïka et en particulier de responsables de premier rang du parti Nahda, de représentants de l’ancien régime ainsi que de per-sonnalités dont l’indépendance laisse à désirer, un programme d’orientation libé-rale conforme aux choix économiques et sociaux des composantes de cette coali-

le parti Al Qotb à recommander aux élus du Front populaire de ne

L’intégration de ministres issus de la Troïka et en particulier de responsables de L’intégration de ministres issus de la Troïka et en particulier de responsables de

pas voter la confiance au gouvernement Essid II.