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AGENDA2006
>>Portes vers l’Asie
CANADA-ASIE
>>Portes vers l’Asie
La Fondation Asie Pacifique du Canada est la
principale ressource indépendante sur l’Asie
contemporaine et les relations entre le Canada
et l’Asie. En tant qu’organisation nationale à
but non lucratif, fondée par une loi du
Parlement fédéral en 1984, la Fondation
rassemble les expertises et les connaissances
pour mener des recherches actuelles et
approfondies, dresser des analyses et présenter
de l’information sur l’Asie et sur les relations
transpacifiques du Canada. La Fondation
encourage le dialogue et le débat sur les
questions économiques, politiques, sociales et
de sécurité pour favoriser des décisions
éclairées dans les secteurs public, privé et non
gouvernemental. La Fondation est financée par
une dotation du gouvernement canadien et par
une subvention de la Colombie-Britannique.
Fondation Asie Pacifique du Canada
220 - 890 West Pender Street,
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LA FAP CANADA
2
REMERCIEMENTSComité de rédaction
Paul Evans, codirecteur général
Yuen Pau Woo, président et codirecteur général
Ron Richardson, directeur général des publications
Rédacteur en chef et directeur général des publicationsRon Richardson
Gestionnaire de projetJohn Wellwood
Conception graphiqueFive Stones Creative
Adaptation françaiseGinette Charbonneau
Louise Vinet
Équipe de rechercheAmitav Acharya, directeur adjoint et chef de la recherche, Institute of Defence and
Strategic Studies de Singapour
Cheryl Chan, chercheuse aux études supérieures
David Chan, chercheur au post-doctorat
Janet Fang, chercheuse
Kathy Forbes, spécialiste, responsable du soutien à l’information
Alexandra Ho, stagiaire de recherche
Wenran Jiang, directeur, China Institute, University of Alberta
Kenny Zhang, analyste principal de recherche
Agenda Canada-Asie 2006 est le fruit du travail et des idées des personnes à la Fondation Asie
Pacifique du Canada mentionnées plus haut et de plusieurs autres. Nous remercions tous ceux qui
ont partagé leurs réflexions avec nous durant la dernière année.
Nous tenons à souligner le soutien financier généreux de Diversification de l’économie de l’Ouest
Canada pour l’organisation de convocations à travers le pays qui ont généré plusieurs des idées de
la Stratégie de la Porte de l’Asie Pacifique présentées dans Agenda Canada-Asie.
© Fondation Asie Pacifique du Canada, 2006.
Tous droits réservés. Toute reproduction par quelque procédé que ce soit ou tout extrait de
textes contenus dans Agenda Canada-Asie 2006 est interdit sans la permission écrite de la Fondation Asie
Pacifique du Canada.
Also published in English
Publication en ligne : ISSN 1911-6055
L’information de Statistique Canada est utilisée avec la permission de Statistique Canada. Il est interdit
aux utilisateurs de reproduire les données et de les rediffuser, telles quelles ou modifiées, à des fins
commerciales sans le consentement exprès de Statistique Canada. On peut se renseigner sur la
disponibilité de l’éventail des données de Statistique Canada en s'adressant à ses bureaux régionaux,
en se rendant sur le site Web de l'organisme à http://www.statcan.ca ou en composant sans frais le
1-800-263-1136.
À défaut d’indication contraire, toutes les valeurs monétaires sont exprimées en dollars canadiens.
Imprimé sur du papier recyclé.
3
TABLE DES MATIÈRES FAP CANADA 1
REMERCIEMENTS 2
INTRODUCTION 4
CHAPITRE 1 – LA PORTE D'ENTRÉE DE L’ASIE EN AMÉRIQUE DU NORD 6
La porte arrière de l’Atlantique 6
La centrale asiatique 7
Prévision de croissance des principaux ports à containeurs en Asie 8
Principaux ports à containeurs de la côte Ouest de l’Amérique du Nord 9
La porte d’entrée des aéroports 10
Échanges commerciaux entre le Canada et l’Asie Pacifique, 1998 à 2005 11
Par la mer à travers la Porte du Pacifique en Amérique du Nord 12
CHAPITRE 2 – QUE FAUT-IL FAIRE? 14
Relations Canada-Chine en matière d’énergie : beaucoup de frénésie, peu d’action 14
Principales sources asiatiques d'immigration au Canada 16
Prévision de la population canadienne active en 2026 17
Total des investissements directs de l’Asie Pacifique au Canada par économie 18
Total des investissements directs canadiens en Asie Pacifique par économie 19
La porte de l’Asie au Canada vue par les jeunes 21
CHAPITRE 3 – LES PARTENAIRES DE LA PORTE D’ENTRÉE 24
CHAPITRE 4 – UNE ANNÉE EN REVUE 28
Une confrontation de colosses : l’Asie du Sud-est entre la Chine en plein essor et l'Inde 28
Dix faits saillants des relations Canada-Asie 29
La Chine en 2005-2006 31
Les Corées en 2005-2006 33
Le Japon en 2005-2006 35
L’Inde en 2005-2006 37
L’Asie du Sud-est en 2005-2006 40
NOTES 42
RÉFÉRENCES 45
TABLEAUX DE STATISTIQUES 49
Étudiants de l’Asie Pacifique au Canada 49
Part du Canada dans les principaux marchés de l’Asie Pacifique 50
Croissance de certaines économies 50
Commerce de marchandises du Canada à l'échelle mondiale 51
Commerce de marchandises du Canada avec l’Asie Pacifique 51
Importance du Canada pour les partenaires commerciaux de l’Asie Pacifique 52
Importance des partenaires commerciaux de l’Asie Pacifique pour le Canada 52
Transactions de services du Canada avec l’Asie Pacifique 53
Valeurs des fusions et acquisitions canadiennes en Asie Pacifique 53
Touristes de l’Asie Pacifique en visite au Canada 54
La Fondation publie depuis 1997 la Revue
Canada-Asie qui évalue chaque année l’état des
relations avec l’Asie et dresse notre pronostic
de liens plus forts avec la région. Cette année,
nous avons rebaptisé notre publication vedette
Agenda Canada-Asie. Ce changement traduit
plus d’emphase sur le pronostic que sur
l’analyse des enjeux importants pour l’Asie et
pour les rapports transpacifiques du Canada.
Cela fait partie d’un renouvellement important
de la Fondation en tant que groupe de réflexion
principal sur les relations Canada-Asie qui se
concentre sur les « connaissances qui font
toute la différence ».
La sensibilisation du public à l’importance
de l’Asie pour le Canada est plus forte que
jamais. Selon un sondage d’opinion national
mené récemment par la Fondation et The
Globe and Mail, 58 % des Canadiens étaient
d’accord avec l’énoncé : « Dans 20 ans, le
commerce avec l’Asie sera plus important pour
le Canada que le commerce avec les É.-U. ». Le
même sondage a révélé que les Canadiens ont
choisi la Chine plutôt que les É.-U. comme
pays offrant le plus de potentiel pour les
exportations et l’investissement par une marge
de 13 points de pourcentage. Le Japon arrive
troisième, puis ce sont l’Inde et l’Asie du
Sud-est, et ensuite l’Union européenne en
sixième position.
Les Canadiens sont solidaires de l’essor de
l’Asie comme puissance économique et ils
cherchent à établir des liens économiques et
politiques plus profonds avec la région. En
même temps, dans quelques régions du pays, il
y a la préoccupation de la concurrence
menaçante de la Chine et la perspective de
pertes d’emplois et de changements déchirants
pour notre économie et notre société.
Cependant, dans l’ensemble, le sondage
indique que les Canadiens considèrent l’essor
de la Chine et de l’Inde comme une opportunité
plutôt que comme une menace. Ouvrir plus de
portes vers l’Asie en raffermissant le commerce,
les investissements et les interactions
humaines semble être la voie privilégiée.
Cependant, les Canadiens ne sont pas
nécessairement prêts à un avenir dans la
région du Pacifique. Malgré les exportations de
marchandises en plein essor, notre part du
marché en Asie continue à dégringoler. Nous
continuons de vendre à la région surtout des
produits primaires ou des matières premières
légèrement transformées. Tandis que
l’immigration de l’Asie demeure vigoureuse, il y
a le souci de perdre la compétition pour attirer
des ouvriers qualifiés. Concernant les enjeux
de sécurité politique, nous gagnons de la
reconnaissance pour notre contribution à la
stabilité et à la reconstruction en Afghanistan;
cependant, nous ne sommes pas perçus
généralement comme un acteur important pour
relever d’autres défis de sécurité dans la région,
y compris les enjeux de sécurité traditionnels
comme le programme nucléaire nord-coréen et
les enjeux non traditionnels comme la
reconstruction après un conflit armé, le trafic
humain, les désastres humanitaires et la
dégradation environnementale. Nous sommes
aussi en retard dans la construction de liens
institutionnels en Asie, alors que les économies
asiatiques signent fiévreusement des accords
de libre-échange et établissent plus de
mécanismes multilatéraux régionaux
4
Paul Evans
Yuen Pau Woo
INTRODUCTION
ambitieux, comme le Sommet de l’Asie de l’Est
pour la coopération économique et politique et
le processus de l’ANASE plus trois. Les
principales institutions transpacifiques,
particulièrement le Forum de coopération
économique de l’Asie Pacifique, montrent les
signes d’une perte d’élan et de pertinence.
La plus grande faiblesse dans nos liens
avec l’Asie est ici au Canada. Pendant des
années, nous avons n’avons pas assez investi
dans l’infrastructure matérielle et logicielle qui
nous relie à l’Asie. Nos ports de la côte Ouest
n’ont pas la capacité pour suffire à la croissance
explosive du commerce transpacifique et
plusieurs de nos routes et réseaux ferroviaires
ont besoin de modernisation et de réparation.
L’Initiative de la porte et du corridor de l’Asie
Pacifique, annoncée par le gouvernement
fédéral en octobre 2006, constitue un ensemble
important de politiques pour étendre la capacité
physique de ports et des couloirs de transport,
y compris des frontières plus intelligentes et
plus sécuritaires et l’établissement de
mécanismes de saine gestion des ports et de
l’infrastructure de transport. Ces investissements
sont critiques pour que nos ports de la côte
Ouest demeurent compétitifs et pour réduire la
congestion des corridors de transport qui
traversent le continent au centre du Canada et
aux É.-U. En même temps, il y a un besoin de
veiller aussi au développement de Halifax
comme porte de la côte Est pour le commerce
avec l’Asie, particulièrement avec le
sous-continent indien.
Nous croyons que la porte du Pacifique
doit être plus qu’un ensemble d’investissements
en infrastructure de transport. Elle doit faire
partie d’une stratégie nationale sur l’avenir du
Pacifique pour le Canada qui souligne
l’importance de chaque région du pays comme
priorité future. En menant une série de
consultations, à travers le pays, sur le concept
d’une stratégie de porte nationale du Pacifique,
nous avons été impressionnés par le nombre
d’entreprises et d’organisations qui pensent à
des solutions pour faire partie de cette initiative,
même si elles n’ont aucun intérêt direct dans
l’infrastructure de transport.
La porte du Pacifique est une métaphore
puissante pour approfondir et élargir nos liens
avec l’Asie; c’est la raison pour laquelle nous
avons choisi la Porte d’entrée vers l’Asie
comme thème de l’Agenda Canada-Asie. Ce
rapport décrit différents concepts de porte du
Pacifique et comment toutes les régions du
pays ont besoin d’adopter ce « concept de
porte ». Après tout, la perception de notre
place en Asie Pacifique est une clef de succès
pour forger des relations plus profondes et
solides avec l’Asie. Quand nous avons demandé
aux Canadiens « Le Canada fait-il partie de la
région Asie Pacifique? », environ 39 % des
personnes interrogées ont répondu dans
l’affirmative. Les bonnes nouvelles sont que ce
nombre est plus élevé qu’il y a deux ans alors
que seulement 32 % étaient d’accord avec une
déclaration semblable. Les mauvaises nouvelles
sont que l’Asie Pacifique n’est pas toujours
assez présente dans l’esprit de la plupart des
Canadiens.
Sous la direction de notre nouveau
président du conseil, Dr John McArthur, la
Fondation travaille pour que les Canadiens
soient plus attentifs à l’Asie. Nous labourons le
terrain pour plus de recherche sur les
politiques Canada-Asie, de construction de
réseaux et de sensibilisation du public.
L’intérêt pour l’Asie est plus fort que jamais
dans tous les secteurs de la société, les
établissements scolaires, les syndicats, les
organisations culturelles et même les PME.
Agenda Canada Asie montre un peu l’espoir et
l’excitation de l’essor en Asie, mais aussi un
peu d’inquiétude et de risques. Nous ne
pouvons plus nous permettre d’avoir un
rapport avec l’Asie qui soit occasionnel et
réactif; il faut le mettre à l’agenda. Cette
publication est destinée à contribuer à cet
agenda.
Paul Evans
Président du conseil de direction
et codirecteur général
Yuen Pau Woo
Président et codirecteur général
5
Au début des années 80, quelques Canadiens
provenant du milieu des affaires et des
communautés universitaires, politiques et
bureaucratiques savaient pertinemment que le
développement économique rapide de l’Asie
aurait inévitablement des répercussions
importantes sur le Canada. Ils en ont discuté à
des séminaires universitaires et à des
conférences portant sur les occasions d’affaires
dans la ceinture du Pacifique. Ils ont fait des
représentations auprès du ministère des
Affaires extérieures de l’époque et ils ont discuté
occasionnellement de ce sujet à la Chambre
des communes. Ces visionnaires canadiens se
sont préoccupés du manque de préparation du
pays en vue du transfert de puissance
économique sur la côte Est du Pacifique. Ils
ont affirmé avec conviction que le Canada
devrait s’impliquer davantage dans ce
changement et que le milieu des affaires et le
gouvernement pourraient ensuite profiter de la
rapide modernisation économique de ces pays,
de la Chine à l’Indonésie.1
Vingt-cinq ans plus tard, une autre
génération de chefs d’entreprise et de
dirigeants au gouvernement se préoccupe
également que le Canada n’est pas encore
positionné stratégiquement pour jouir d’une
relation plus étroite avec le continent asiatique
devenu plus puissant sous la poussée de la
Chine dynamique, du Japon remis à flot et de
l’Inde qui émerge en tant que nouvelle
économie. Évidemment, le Canada a déjà
ressenti les effets de la croissance asiatique.
L’an dernier, les échanges bilatéraux avec cette
région ont été cinq fois plus importants qu’en
1980. L’investissement canadien en Asie a
décuplé comparativement au niveau qu’il
occupait au début des années 80. Or, depuis
25 ans, environ deux millions d’individus ont
quitté l’Asie pour résider au Canada. Ces
mesures font maintenant partie du passé. En
prévision de l’avenir, plusieurs politiciens et
responsables de politiques continuent de
militer afin de créer des liens plus étroits avec
l’Asie pour bénéficier de sa croissance.
Pourtant, nous ne semblons pas encore prêts à
prendre un engagement sérieux. Nos ports, nos
chemins de fer et nos routes ne peuvent suffire
au volume du commerce avec l’Asie. Malgré la
présence de larges communautés asiatiques à
l’intérieur de nos grandes villes, la majorité des
jeunes font très peu d’apprentissages de cette
partie du monde pendant leurs études. Peu
d’entre eux apprennent une langue asiatique et
terminent leurs études avec une compréhension
suffisante des différentes cultures asiatiques.
Nos collèges et nos universités portent moins
d’attention à l’Asie qu’à l’Europe. Nos
gouvernements fédéral et provinciaux,
restreints par des divisions de pouvoirs
politiques constitutionnels et des changements
d’administration, ont trouvé très difficile de
développer des politiques cohérentes et
rigoureuses pour concentrer l’attention
nationale sur l’Asie.
L’Asie mérite attention. L’augmentation du
rythme de croissance de l’intégration
économique de cette région, poussée par la
croissance phénoménale de la Chine, crée un
moteur économique qui rivalise avec
l’Amérique du Nord et l’Europe. Certaines
usines, dans des petits pays tels que les
Philippines ou Singapour, s’associent avec de
plus grandes puissances économiques comme
la Corée du Sud et même le Japon pour créer
des chaînes de production qui expédient des
composants vers la Chine pour y être
assemblées et ensuite exportés. La libération
tant attendue du potentiel économique de
1LA PORTE D’ENTRÉE DE L’ASIE EN AMÉRIQUE DU NORD >>LA PORTE ARRIÈRE
DE L’ATLANTIQUE
Une combinaison de facteurs, allant de lacongestion portuaire de la côte Ouest à l’aversion des risques qu’ont les importateurs,aide Halifax et d’autres ports de la côte Est àcapturer une partie de la croissance du commerce asiatique en Amérique du Nord.Halifax, le plus grand port de l’Est canadienn’a pas les contraintes de capacité dont souffrent les terminaux de la côte Ouest. Leport est actuellement capable de traiter environ1,2 million d’EVP par an, mais son débit detraitement en 2005 a été seulement de 550 000 EVP. Les terminaux, les grues, leséquipements et les chemins de fer en placepeuvent suffire à un volume maritime plusgrand sans problèmes financiers ni constructiond’infrastructure majeure. En prime, beaucoupde terrain industriel est aussi disponible pourl’expansion des quais. Plus important encore,Halifax est le seul port de la côte Est nord-américaine en eau assez profonde pouraccommoder les ultragros navires porte-conteneurs qui seront bientôt courants dans laflotte mondiale des cargos. Des plans sontdéveloppés pour un nouveau terminal à conteneurs en eau profonde, financé par lesecteur privé, dans le Détroit de Canso prèsde Halifax, ce qui démontre l’optimisme parmiles investisseurs du Canada atlantique de segagner une part plus grande du trafic des cargaisons par conteneurs de l’Asie à destination de l’Amérique du Nord.
Le temps et les coûts d’expédition ont toujoursdéterminé le choix des ports. Cependant, desentreprises asiatiques utilisant des stratégiesindustrielles juste à temps repensent les risquesde compter sur un seul port. La certitude et lafiabilité sont maintenant des facteurs importantsdans le choix d’un port. Cela a aidé les portssur la côte de l’Atlantique à obtenir des contratsmalgré les désavantages du temps et descoûts du parcours. Expédier un EVP deShanghai à Halifax en passant par le canal deSuez peut coûter 50 % plus cher qu’en traversant le Pacifique jusqu’à Vancouver. Deplus, les marchandises qui transitent parVancouver atteignent toujours les jours la côteEst avant celles qui passent par le canal deSuez. Pourtant, les entreprises optent pourHalifax à cause de la proximité régionale dumarché, du besoin de diversification desrisques et des dépenses grandissantes causéespar les retards sur la côte Ouest.
La côte Est détient aussi un avantage certainpar rapport à la côte Ouest quand il s’agit ducommerce avec l’Inde. L’opportunité de l’Indeest immédiate pour Halifax parce que le commerce entre le Canada et l’Inde, qui traditionnellement utilisait les ports de la côteOuest américaine (environ 15 % des exportations canadiennes vers l’Inde en 2001),à cause d’un manque de lignes maritimesentre les deux pays, est maintenant lié directement aux marchés canadiens par septlignes maritimes passant par le canal de Suez.
6
l’Inde après l’échec, pendant presque un
demi-siècle, d’un gouvernement paternaliste
d’influence socialiste, a le potentiel d’ajouter
une énergie nouvelle à cette force de production
asiatique. Cependant, l’Asie n’est pas devenue
puissante uniquement dans le secteur
manufacturier et les exportations. La modernité
économique à travers toute cette région a
favorisé le développement de millions
d’entrepreneurs et de gens d’affaires prospères
et l’émergence d’une large classe moyenne au
pouvoir d’achat substantiel. Ils achètent de
tout, tant des voitures que des copropriétés ou
des vacances à l’étranger. La Chine à elle seule
a vu surgir plus de 300 000 millionnaires en
dollars américains.2 Le Canada, qui s’est
concentré surtout sur le marché riche et
attrayant au sud de ses frontières, n’a pas été
assez agressif pour pénétrer les marchés et les
systèmes de production en Asie.
Au cours des dix-huit derniers mois, le
gouvernement fédéral et celui de la Colombie-
Britannique, ont adopté séparément des
politiques visant à abolir certaines importantes
barrières matérielles à l’essor de liens
commerciaux avec l’Asie. Elles visent des
améliorations de l’infrastructure qui sont
nécessaires pour rattraper au moins la
croissance des importations et des exportations
des dernières années, et pour anticiper la
croissance dans l’avenir immédiat. Malgré ces
efforts semblent louables, ils ne visent qu’une
partie du problème. Au niveau national, nous
avons besoin d’un engagement concerté en vue
d’une stratégie de porte d’entrée de l’Asie
Pacifique visant à maximiser l’avantage
géographique stratégique du Canada comme
point d’entrée le plus intéressant en Amérique
du Nord pour les chaînes de production qui
sont dispersées dans toute la région du
Pacifique.
La stratégie de porte d’entrée de l’Asie
Pacifique exige de penser avec envergure et en
profondeur, à l’échelle nationale et continentale.
Elle doit englober toute la nation, et non
seulement l’Ouest canadien. Elle doit couvrir
plus que les besoins en infrastructure même si
ceux-ci sont importants. Elle doit englober le
système d’éducation, le terrain fertile des
rapports humains pour tous les liens
commerciaux et sociaux. Elle doit composer
avec les besoins en main-d’œuvre surtout
asiatique qui devront être pris en charge par
l’immigration. En réalité, notre centre d’intérêt
7
L’Asie présente des statistiques impressionnantes justifiant sa réputation grandissante comme le nouveaumoteur économique du monde.>> La région compte 13 des 20 plus grands ports au monde.1
>> Elle se vante de posséder huit des dix plus hauts gratte-ciel au monde.2
>> 38 % des marchandises électroniques dans le monde sont produites en Asie (comparé à 20 % en 1995).3
>> 42 % des deux milliards d’abonnés au téléphone portable dans le monde vivent dans la région.4
>> 25 % de ventes mondiales et 35 % de la production dans l’industrie automobile sont en Asie.5
>> En 2004, 463 537 étudiants en Chine et en Inde ont terminé des études de quatre ans aux collègesuniversitaires et ont obtenu des diplômes d’ingénieur (trois fois plus qu’aux É.-U.).6
>> Dans la même année, la demande pétrolière de la région a représenté 27,5 % de la demande mondiale.7
>> Plus d’un quart des gens les plus riches au monde, ceux ayant des actifs financiers de plus de 30 millions $ US, vivent dans la région.8
1 Port of Hamburg, <http://www.hafen-hamburg.de/en/index.php?option=com_content&task=view&id=58&Itemid=91>, 7 juillet 2006.
2 Emporis Buildings, <http://www.emporis.com/en/bu/sk/st/tp/wo/>, 7 juillet 2006.
3 Reed Electronics Research, In-Stat, <http://www.instat.com/press.asp?ID=1700&sku=IN0603347RE>, 7 juillet 2006.
4 Asia Pacific Mobile Handset Market Analysis 2006, <http://www.bharatbook.com/detail.asp?id=12120>, 24 août 2006.
5 Economist Intelligence Unit, Foresight 2020: Economic, Industry and Corporate Trends, 2006, p. 25, <http://graphics.eiu.com/files/ad_pdfs/eiuForesight2020_WP.pdf>, 7 juillet 2006.
6 Duke University, Framing the Engineering Outsourcing Debate: Placing the United States on a Level Playing Field with China and India, décembre 2005, p. 5, <http://memp.pratt.duke.edu/downloads/duke_outsourcing_2005.pdf>, 18 juillet 2006.
7 Economist Intelligence Unit, Foresight 2020: Economic, Industry and Corporate Trends, 2006, p. 37, <http://graphics.eiu.com/files/ad_pdfs/eiuForesight2020_WP.pdf>, 7 juillet 2006.
8 Merrill Lynch and Capgemini, World Wealth Report 2006 (calculs basés sur les données, p. 5), <http://www.ml.com/media/67216.pdf>, 24 août 2006.
LA CENTRALE ASIATIQUE
industriel change et la croissance de la
population canadienne de souche demeure
stagnante. Cette stratégie doit chercher à
intégrer ou même à harmoniser les systèmes
de commerce et de transport avec ceux des
États-Unis. Les marchandises doivent circuler
librement à partir des usines asiatiques par
l’intermédiaire des ports canadiens et du
réseau ferroviaire intercontinental jusqu’aux
consommateurs. Dans le contexte actuel, il en
découle inévitablement des considérations de
sécurité. De façon globale, une stratégie de
porte d’entrée audacieuse a le potentiel d’avoir
autant d’influence sur la nation que les deux
grands projets qui ont redéfini le Canada par le
passé, notamment la construction du réseau
ferroviaire du Chemin de fer Canadien
Pacifique il y a 120 ans et de la voie maritime
du Saint-Laurent il y a 50 ans. La croissance
continue de la puissance de l’Asie semble
prometteuse. Le Canada devrait mieux se
positionner pour bénéficier de cette croissance.
Le moteur de la croissance asiatique3
On reconnaît maintenant que l’Asie représente
la partie du monde où la croissance est la plus
rapide. Malgré plusieurs années de stagnation
de l’économie japonaise, nettement la plus
forte du voisinage, les autres économies
asiatiques d’importance ont atteint un taux
moyen de croissance de 8 % au cours des deux
dernières décennies.4 Ce rendement édifiant a
permis à cette région du globe de devenir un
important partenaire économique du Canada
même si son rang est encore beaucoup moins
important que celui de nos plus proches
collaborateurs, les États-Unis. Mais
qu’adviendra-t-il de l’Asie à l’avenir?
Il y a plusieurs façons de mesurer
l’influence de l’Asie sur le Canada, ainsi que
sur le reste du monde, au cours des prochaines
années. Selon les tendances, cette région
contribuera aux produits de l’économie mondiale
dans une proportion de 40 % d’ici cinq ans et
de 43 % d’ici quinze ans, comparativement à
35 % en 2005.5 Les exportations asiatiques, qui
représentaient déjà plus de 21 % du total
mondial en 2004,6 devraient continuer de
progresser fortement d’ici 2010. Évidemment,
les prévisions sont toujours fragiles, car elles
sont basées sur le concept économique de
« toutes choses étant égales par ailleurs ».
Cependant, les choses demeurent rarement
égales ou dans un processus stable. En une
nuit, les prévisions de croissance asiatique au
début de l’année 1997, avant la crise financière
asiatique, sont devenues vides de sens.
Cependant, l’étonnante rapidité de la reprise
après la débâcle économique de cette région
démontre bien la résilience de ces économies.
La croissance a régressé de quelques années,
mais aucune de ces économies n’a dévié de son
cours. Il est difficile d’envisager des calamités
ou des chaînes d’événements qui pourraient
renverser la montée du pouvoir économique
asiatique pendant la prochaine décennie ou
dans un avenir plus lointain.
Une façon de mesurer la croissance future
consiste à observer les investissements versés
directement par chacun de ces pays asiatiques
dans leur réseau de transport et dans leurs
infrastructures en prévision du développement
de leurs produits économiques. Les principaux
ports en Asie de l’Est ont déjà des projets de
développement à l’œuvre pour les prochains
quatre ans, afin d’augmenter la capacité de
manutention des conteneurs de plus de
40 millions d’EVP (équivalent 20 pieds).
C’est plus que toute la capacité combinée
de tous les ports de la côte Ouest en Amérique
8
>>PRÉVISION DE CROISSANCE DES PRINCIPAUX PORTS À CONTENEURS EN ASIE
Tonnage des conteneurs Capacité projetée traités en 2005* en 2010*
Singapour 23,20 31,00Hong Kong 22,43 25,00Shanghai 18,08 25,00Shenzhen 16,20 25,00Busan 11,80 19,00Kaohsiung 9,47 9,47+Qingdao 6,31 10,00Port Klang 5,54 8,40Ningbo 5,21 10,00Tianjin 4,80 10,00Guangzhou 4,68 6,00Tanjung Pelepas 4,17 5,00+Laem Chabang 3,77 8,55Tokyo 3,59 3,59Xiamen 3,34 10,00Jakarta 3,28 6,28+Yokohama 2,90 2,90Dalien 2,65 6,00Manila 2,63 2,63Nagoya 2,47 2,47Saigon++ 1,90 2,50+
TOTAL DES 20 PREMIERS 156,52 197,79
Sources : Port de Hambourg, base de données sur le tonnage des conteneurs traités.<http://www.hafen-hamburg.de/en/index.php?option=com_content&task=view&id=58&Itemid=91 pdf>, 7 juillet 2006 (données 2005); personnel de divers ports (données 2010).
+ estimation++ au 24e rang actuellement parmi les ports est-asiatiques* million TEU
du Nord. En fonction des projets de
développement déjà annoncés ou mis en
œuvre, on estime que d’ici 2010, les vingt plus
importants ports en Asie de l’Est pourront
traiter un volume de cargaison de conteneurs
de presque 200 millions d’EVP par année. D’ici
là, la côte Ouest en Amérique du Nord aura
une capacité d’environ 32 millions d’EVP, dont
4,5 millions d’EVP seulement au Canada. Tout
le volume asiatique n’est pas destiné à des
échanges commerciaux avec l’Amérique du
Nord (comme tout le volume de l’Amérique du
Nord n’est pas destiné à des échanges
commerciaux avec l’Asie). Cependant, l’énorme
investissement consenti confirme la confiance
des gouvernements régionaux et des
investisseurs que cette croissance des produits
manufacturés en Asie continuera. Le Canada
est-il prêt à suivre cette nouvelle vague de
croissance asiatique?
La porte d’entrée à un continentLa côte Ouest du Canada a l’avantage d’être
plus rapprochée des grandes économies de
l’Asie, que toute région de l’Amérique du Nord
accessible par liaison ferroviaire. Les
économies dynamiques desservies par des
ports comme Shanghai, Busan, Hong Kong et
Kaohsiung sont plus près de Vancouver avec un
temps d’expédition de presque deux jours par
navire porte-conteneurs qu’ils ne le sont des
portes d’entrée américaines de Long Beach ou
Los Angeles en Californie. Ils sont également à
presque une journée de moins du port le plus
au nord de la Colombie-Britannique, Prince
Rupert. C’est une opportunité pour les ports de
la côte Ouest du Canada de devenir les points
d’entrée et de sortie principaux du commerce
asiatique, non seulement vers l’Ouest canadien,
mais à destination de toute l’Amérique du
Nord. Les ports de la région de Vancouver et de
Prince Rupert offrent un temps d’expédition
avantageux pour la plupart des marchandises
en provenance d’Asie vers Chicago, et au-delà,
comparativement aux trajets concurrents vers
les ports plus éloignés de la côte Ouest des
États-Unis.
Cet avantage géographique n’a pas été
exploité. Environ 4 % seulement des
conteneurs transitent par le port de Vancouver
dans leur trajet en provenance ou à destination
des États-Unis7 (même si le faible trafic
frontalier ne représente pas nécessairement la
capacité ou l’esprit d’initiative du port). Divers
éléments de la chaîne de transport à l’extérieur
du port ont aussi des répercussions sur notre
capacité de transbordement, ce qui a incité le
gouvernement de la Colombie-Britannique à
annoncer récemment une série de mesures
d’amélioration de son infrastructure afin de
résoudre ces problèmes.8 D’ici quatre ans,
l’agrandissement des hangars du port de
Vancouver augmentera d’un tiers sa capacité
originale, tout en ciblant la croissance du trafic
frontalier. La construction d’un nouveau
hangar pour les conteneurs à Prince Rupert,
qui est relié par chemin de fer à Winnipeg et
aux marchés du Midwest américain, augmentera
la circulation du trafic frontalier américain vers
le Canada. Cette ville a un emplacement
stratégique, un accès pratique aux chemins de
fer et des postes à quai en eau profonde capables
de recevoir les plus gros navires porte-
conteneurs à flot ou en prévision. Quand la
deuxième phase du projet de Prince Rupert
sera complétée, sa capacité ne sera que de
2 millions d’EVP par année, ce qui en fait le
deuxième plus petit port de conteneurs sur la
côte Ouest. Ce n’est pas assez grand, il faut
penser vraiment plus grand.
La porte d’entrée et les ressourceshumainesLe développement du Canada comme porte
d’entrée de l’Asie en Amérique du Nord n’est
pas uniquement une question de ports plus
grands, de congés à l’exportation plus rapides,
de chemins de fer plus nombreux et
d’autoroutes plus larges. Il est aussi important
et possiblement plus difficile de développer les
dimensions humaines : en dirigeant plus
l’attention du Canada sur l’Asie, la vie de
plusieurs Canadiens sera changée. Dans des
domaines comme l’éducation et l’emploi
jusqu’à la santé et l’immigration, des politiques
sont nécessaires afin de se préparer et
d’amortir les effets de ces changements sur
notre société. Grâce à un accroissement du
commerce et de l’investissement avec l’Asie, de
nouveaux emplois seront créés en gestion
logistique jusqu’à la recherche, tandis que des
emplois plus traditionnels disparaîtront.
Pour réussir, la stratégie de porte d’entrée
de l’Asie Pacifique du gouvernement canadien
doit se concentrer sur le perfectionnement du
9
Tonnage des conteneurs Capacité projetée traités en 2005* en 2010*
Los Angeles, CA 7,48 10,00Long Beach, CA 6,70 8,00Oakland, CA 2,27 3,00Seattle, WA 2,08 3,00Tacoma, WA 2,06 3,38Vancouver, C. -B. 1,76 2,65Fraser River, C. -B. 0,37 0,60Prince Rupert, C. -B. 0,00 1,20
TOTAL 22,72 31,83
Sources : personnel des ports. *million TEU
>>PRINCIPAUX PORTS À CONTENEURS DE LA CÔTE OUEST DE L'AMÉRIQUE DU NORD
capital humain. Un investissement concentré
uniquement sur les infrastructures
n’apporterait pas les bénéfices attendus. Nous
devons acquérir les expertises requises afin de
transiger efficacement avec les nouveaux flux
de commerce et de gens. Plusieurs Canadiens
auront besoin de mieux comprendre les
pratiques d’affaires et les différentes cultures
asiatiques. Plus de gens devront maîtriser une
langue asiatique. Ces compétences permettront
aux Canadiens de posséder tous les outils pour
réussir les échanges et le commerce avec l’Asie
Pacifique et pour établir des relations à long
terme avec des partenaires asiatiques. Il ne
faut pas de se fier uniquement aux Canadiens
d’origine asiatique pour jouer ce rôle en
assumant faussement qu’ils possèdent d’une
certaine façon un bagage génétique
d’expériences asiatiques. Ils sont peut-être
familiarisés avec certaines cultures asiatiques,
mais il n’y a aucune raison de croire qu’ils
possèdent aussi l’expérience nécessaire pour
les affaires, la gestion du transport, les finances
ou toute autre qualification requise pour faire
du commerce international ou du transport.
Les personnes qui possèdent déjà ces
qualifications devront perfectionner leurs
expertises de l’Asie.
Tout compte fait, notre système
d’éducation sera la base d’une meilleure
compréhension de l’Asie. Actuellement, il y a
relativement peu de matériel didactique
disponible à part les textes pour l’étude des
langues. De l’école secondaire à l’université,
des cours plus appropriés devraient introduire
un contenu asiatique plus spécifique. Cette
mesure nécessitera une refonte d’une partie du
programme scolaire ainsi qu’une formation aux
éducateurs qui enseigneront ces nouveaux
cours axés sur l’Asie.
Les travailleurs canadiens avec ou sans
liens directs avec un marché commercial ou
d’affaires en Asie, auront aussi besoin de
qualifications pour composer avec l’environ-
nement plus compétitif provoqué par l’arrivée
de produits fabriqués en Asie. Les emplois dans
certains secteurs de l’industrie sont en péril.
Les emplois utilisant des techniques
traditionnelles et dont les coûts de fabrication
sont élevés disparaîtront. Les travailleurs
manufacturiers qui fabriquent des barbecues et
des bicyclettes ont déjà expérimenté la pression
causée par des produits beaucoup moins chers
qui sont fabriqués en Chine. Des secteurs
importants comme celui de l’automobile et des
pièces d’automobile pourraient affronter sous
peu une concurrence similaire. Les fabricants
canadiens seront toujours capables de battre la
concurrence par des produits mieux conçus et
plus avancés technologiquement. Par ailleurs,
la main-d’oeuvre devra acquérir un niveau plus
élevé de scolarité afin de combler la demande
de production plus sophistiquée
technologiquement. Les autres industries,
notamment en transport et distribution,
peuvent s’attendre à constater une explosion
d’opportunités d’emplois pour les travailleurs
possédant les bonnes compétences. Il
appartiendra au gouvernement de définir les
politiques afin d’aider les travailleurs à
transférer leurs connaissances d’une industrie
menacée à celles qui progresseront au rythme
des chaînes de production transpacifiques et
transcontinentales. De plus, il sera aussi de la
responsabilité du gouvernement d’assurer que
les bénéfices nationaux générés par la stratégie
de porte d’entrée ne soient pas au détriment
des Canadiens défavorisés.
La porte d’entrée et les servicesLe concept de porte d’entrée n’englobe pas
seulement la circulation des produits asiatiques
au Canada ou ailleurs. Il sous-tend également
les échanges économiques bidirectionnels de
marchandises et de services, comme les services
financiers et aux entreprises, l’éducation, et la
recherche et développement. Le commerce de
services diffère de celui des marchandises en
ce sens qu’il capitalise davantage sur les
ressources humaines que sur les ressources
physiques. Quelquefois, ces services peuvent
être livrés directement au Canada plutôt que
de l’autre côté du Pacifique. Par exemple, les
établissements scolaires (des écoles maternelles
aux collèges et universités) de Vancouver et
10
>>LA PORTE D’ENTRÉE DES AÉROPORTS
L’avantage géographique des ports de lacôte Ouest du Canada pour le transport maritime de l’Asie s’applique aussi aux voyages et aux cargaisons par avion. Les volsen provenance de villes du nord-est de l’Asie,comme Shanghai, Tokyo ou Séoul, prennentde 55 à 85 minutes de moins à destination del’aéroport international de Vancouver (YVR)qu’à destination de Los Angeles. La margeavantageuse de Vancouver est encore plusgrande en volant de l’est vers l’ouest.1
Cependant, l’aéroport YVR doit réglerd’autres obstacles que ceux des ports pourprofiter de son emplacement. Tandis que l’expansion continuelle de l’infrastructure évitera les contraintes de capacité dans unproche avenir, l’aéroport demeure jusqu’àmaintenant limité dans son expansion à causede l’échec du gouvernement à négocier desdroits de trafic moins restrictifs entre plusieurspays asiatiques et le Canada.2 Des accordsaméricains récents avec ces pays ont permisdes vols plus directs entre les aéroports asiatiques et américains. L’entente à cielouvert négociée entre les gouvernements duCanada et des É.-U. (effective depuis septembre 2006) a pavé la voie à un accèsétendu aux destinations américaines en passant par Vancouver, ce qui allégeraquelque peu cette contrainte.
D’autres barrières limitent aussi le trafic desvols frontaliers en provenance de l’Asie àl’aéroport YVR : l’imposition de règlements devisas américains plus restrictifs après lesattaques du 11 septembre, ainsi que la prisede contrôle des lignes aériennes canadiennespar Air Canada; celle-ci a éliminé la plusgrande source de passagers de la principalealliance de lignes aériennes, qui était basée àl’aéroport YVR, ce qui rend les connexionsplus difficiles pour quelques destinations auxÉtats-Unis et en Asie. Malgré ces difficultés, letrafic de passagers de l’Asie Pacifique quitransite par l’aéroport YVR a dépassé 52 %de 1995 à 2005, soit plus rapidement que lacroissance de tout le trafic de passagers.3 Letrafic à partir et à destination des É.-U. en passant par l’aéroport YVR représente environ9 % du trafic asiatique de l’aéroport. Commeles ports, le principal aéroport de l’Ouestcanadien est au milieu d’un projet d’expansionconçu pour augmenter son trafic de ported’entrée (et pour accommoder plus de passagers pendant les Jeux olympiques d’hiver de Vancouver en 2010).
d’autres villes sont déjà très actives dans le
commerce transpacifique, en accueillant
principalement des milliers d’étudiants de
l’Asie. Plusieurs de ces étudiants s’inscrivent
aux universités canadiennes à des études de
premier cycle. Par ailleurs, plusieurs
établissements ont commencé à offrir des
cours accrédités au Canada dans des écoles et
des centres de formation en Asie; la gamme
s’étend de la formation diplômée de l’école
secondaire provinciale de Dogwood en
Colombie-Britannique jusqu’à des qualifications
professionnelles spécialisées telles que des
certificats techniques et le MBA. Il existe de
nombreuses relations scolaires entre le Canada
et l’Asie, mais il y a beaucoup plus de potentiel
dans l’exportation de l’éducation vers l’Asie. La
croissance des rapports et des échanges peut
d’autre part soutenir la recherche et le
développement dans des domaines stratégiques
tels que la technologie de l’information, la
biotechnologie, la langue et la culture.
Le Canada a développé des liens étroits
dans d’autres secteurs de service tels que
l’architecture et la géomatique. Cependant,
dans les secteurs comme les services financiers,
nous n’occupons pas une place importante en
Asie. Nos grandes institutions financières se
retrouvent en bas de la liste parmi les joueurs
internationaux.9 Parmi celles-ci, seulement
Manulife Financial et Sun Life Financial, qui
sont à la tête du domaine de l’assurance au
Canada, ont comme priorité de prendre de
l’expansion en Asie. En un certain sens, cette
réalité du marché asiatique inexploré peut le
rendre le plus attrayant. Cependant, se gagner
une plus grande part du marché sera ardu,
étant donné la concurrence dans la région
entre les principales institutions locales et
internationales. La situation géographique
avantageuse de l’Ouest canadien pour le
commerce, le transport et l’infrastructure est
éclipsée par les atouts financiers de Toronto et
Montréal dans la mise en valeur d’une porte
d’entrée des services financiers. En fait, la taxe
provinciale et d’autres considérations
financières dans l’industrie des services
financiers désavantagent Vancouver par rapport
aux villes de la côte Est.
La porte d’entrée comme cadred’intervention
Le concept de porte d’entrée en Amérique
du Nord doit être utilisé comme cadre
d’intervention pour les politiques, les
investissements et les initiatives d’affaires dans
le futur en vue des meilleurs rapports avec
l’Asie au niveau économique, politique et
culturel. Ces liens prendront en considération
les forces de l’Asie et la situation
géographique du Canada. Ce concept de
porte d’entrée marie deux des rôles essentiels
du Canada : celui de partenaire majeur
dans le continentalisme nord-américain et
celui de membre de la communauté Asie
Pacifique qui est de plus en plus
importante. Afin de réussir, le projet de
porte d’entrée a besoin de l’aide du
gouvernement à tous les niveaux, des
établissements scolaires, du secteur privé,
de la société civile et de tous les partenaires
asiatiques du Canada.
11
>>ÉCHANGES COMMERCIAUX ENTRE LE CANADA ET L'ASIE PACIFIQUE, 1998 - 2005
Source : Industrie Canada, Données sur le commerce en direct, 26 juillet 2006. <http://strategis.ic.gc.ca>.
Un élément clé de la Stratégie de la Porte de l’Asie Pacifique est l’avantage géographique de la Colombie-Britannique et du Canada dans les itinéraires de transport entre l’Asie de l’Est et l’Amérique du Nord.
Comme la carte l’illustre, les temps d’expédition
des marchandises de l'Asie à destination des
ports de la côte Ouest du Canada par navires
porte-conteneurs sont plus courts (elles sont
ensuite transportées par train pour un trajet de
Shanghai à Chicago, par exemple), soit environ
deux jours plus tôt via Prince Rupert que via
Long Beach, en Californie. De Tokyo à Toronto,
l'avantage sera encore plus grand. Cet avantage
de transport est l’un des trois éléments clés
derrière la stratégie de porte. Le développement
de chaînes de production industrielle intégrée
en Asie de l’Est et la demande en Amérique du
Nord pour des biens fabriqués en Asie
complètent l'argument du développement d'un
Par la mer à travers la Porte du Pacifique en Amérique du Nord
Le temps d’expédition par bateau est calculé selon desroutes directes sans escale, pour un service expresspar navires porte-conteneurs de l’ouest vers l’est (saufles itinéraires à destination de Halifax). La durée desvoyages est une mesure relative seulement et ne correspond pas nécessairement à des services offertsmaintenant. Dans certains cas, des liaisons directesd’expédition ne sont pas encore établies. Pour celles-ci,le temps du voyage est estimé en fonction de la distance et de la vitesse du bateau.
réseau facile et efficace liant les ateliers de
Wuhan aux centres commerciaux de
Mississauga ou d’Indianapolis. Cependant, le
transport et l'infrastructure sont inadéquats
pour la stratégie. Il y a aussi les facteurs
humains : le développement des compétences
et de la compréhension nécessaire pour que le
Canada devienne un partenaire fiable et efficace
dans le commerce entre l’Asie et l’Amérique du
Nord. Il faudra porter une attention particulière
à l'éducation au Canada et à la diplomatie avec
les É.-U. Les règlements et les pratiques
canadiennes et américaines devront être
harmonisés pour réaliser presque sans faille
cette extension des chaînes de production de
l'Asie à travers le Pacifique.
AMÉRIQUE DU NORD :
Los Angeles, CA ...................................... 1Long Beach, CA ...................................... 2Oakland, CA ........................................... 3Seattle, WA ............................................. 4Tacoma, WA ............................................ 5Vancouver, C.-B. ...................................... 6Fraser River, C.-B ..................................... 7Prince Rupert, C.-B. ................................. 8Halifax, N.-É. ........................................... 9Chicago, IL ............................................. 10Toronto, ON .......................................... 11Montréal, QC ........................................ 12
ASIE :
Singapour ................................................ 1Hong Kong .............................................. 2Shanghai ................................................. 3Shenzhen ................................................. 4Busan ....................................................... 5Kaohsiung ............................................... 6Qingdao .................................................. 7Port Klang ............................................... 8Ningbo ..................................................... 9Tianjin .................................................... 10Guangzhou ........................................... 11Tanjung Pelepas .................................... 12Laem Chabang ..................................... 13Tokyo ..................................................... 14Xiamen .................................................. 15Jakarta ................................................... 16Yokohama ............................................. 17Dalian .................................................... 18Manille ................................................... 19Nagoya ................................................. 20Saigon .................................................... 21
ROUTES D’EXP!DITION :Shanghai ± Prince Rupert/VancouverShanghai ± Los AngelesTokyo/ Yokohama ± Prince Rupert/VancouverTokyo/ Yokohama ± Los AngelesSingapour ± Vancouver/Los AngelesMumbai/ Singapour ± Halifax
LIENS FERROVIAIRESC"te Ouest/ChicagoC"te Ouest/Toronto
Bien qu’il soit ambitieux de vouloir implanter
une stratégie de porte d’entrée de l’Asie
Pacifique au Canada, cela n’exige pas un
bouleversement de notre orientation nationale
ou de nos relations internationales. La
prospérité et la sécurité du Canada seront
oujours liées à des liens étroits avec les États-
Unis. Toutefois, la stratégie relative à la porte
d’entrée nécessite des transformations de notre
mentalité et de nos façons de faire. Au fil du
temps, plusieurs secteurs de notre économie et
de notre société seront touchés, que ce soit nos
relations avec les É.-U. et nos politiques
d’immigration ou encore nos investissements,
nos programmes d’études et même notre vie
culturelle. Avant tout, la stratégie de la porte
d’entrée exige une meilleure compréhension de
notre engagement actuel envers l’Asie et des
impacts d’une relation plus poussée sur le pays.
Le défi est peut-être plus grand qu’on ne le croit.
En règle générale, les Canadiens sont peu
informés de nos liens économiques
transpacifiques. Cette situation ne favorise pas
l’élaboration d’un nouveau consensus national.
Lors d’un sondage effectué en août 2006 à
l’échelle du pays pour la FAP Canada et The
Globe and Mail, 47 % des répondants ont
indiqué qu’ils croyaient qu’entre 26 et 50 % de
la totalité du commerce du Canada se faisait
avec l’Asie. Une autre tranche de 19 % pense
que le pourcentage est encore plus élevé.1 En
fait, l’année dernière, moins de 12 % de notre
commerce de produits se faisait avec l’Asie (y
compris l’Australie et la Nouvelle-Zélande).
Comme consommateurs, les Canadiens sont
peut-être induits en erreur par le grand volume
de marchandises provenant de la Chine et
d’autres pays asiatiques dans nos centres
commerciaux. Quelle qu’en soit la raison, les
Canadiens surestiment énormément
l’importance de nos liens économiques avec
l’Asie. La perception que l’Asie et surtout la
Chine sont importantes pour notre bien-être
économique était implicite dans les réponses à
certaines questions du sondage. Par ailleurs, on
ne s’étonne pas que 89 % des Canadiens
pensent que les É.-U. sont importants pour
notre prospérité, alors que 77 % croient la
même chose pour la Chine. Quelque 42 % des
répondants considèrent la Chine comme le
marché le plus prometteur pour le Canada,
2QUE FAUT-IL FAIRE?
14
>>RELATIONS CANADA-CHINE EN MATIÈRE D’ÉNERGIE : BEAUCOUP DE FRÉNÉSIE, PEU D’ACTION
L’investissement et l’exploitation des sablesbitumineux en Alberta continuent de s’étendre, etl’on se demande à quel point la Chine estintéressée à y participer. Ces dernières années, laChine a éprouvé de graves pénuries d’énergie etses importations de ressources, en particulier depétrole, ont augmenté considérablement. Pourgarantir son approvisionnement en pétrole et enmatières premières, Beijing a augmenté ses activités de commerce et d’investissement dans lemonde entier. Cela comprend notamment dedévelopper des relations dans le secteur de l’énergie au Canada.
Les gouvernements canadien et chinois ont faitla promotion du resserrement de lienséconomiques, en particulier d’une coopérationplus étroite dans le secteur de l’énergie.Ressources naturelles Canada et la Commissionnationale de développement et de réforme de laChine ont mis sur pied un atelier annuel sur l’énergie à l’automne 2004; le premier ministrede l’Alberta Ralph Klein a visité en Chine desentreprises importantes dans le secteur de l’énergie à l’été 2004 pour les inviter à investirdans l’exploitation des sables bitumineux qui esten développement rapide au Canada. L’ancienPremier ministre libéral Paul Martin a visité laChine au début de 2005 et une « déclarationCanada-Chine sur l’énergie : la coopération au21e siècle » a été émise pendant la visite. Dans le
cadre d’initiatives bilatérales du groupe de travailsur les stratégies, trois conférences majeures enmatière de coopération d’énergie Canada-Chineont été organisées par l’Université de l’Albertaces trois dernières années, rapprochant desreprésentants du gouvernement, des acteurs dusecteur privé et des universitaires qui travaillentdans le domaine de l’énergie et des secteurs connexes dans les deux pays.
Il y a eu un certain progrès à transformer lepotentiel en réalisations. Au printemps 2005,China National Offshore Oil Corporation a investi150 millions de dollars pour acquérir 17 % desactifs de MEG Energy Corp., une entreprise desables bitumineux basée à Calgary. Ensuite, il y aeu Sinopec (la deuxième plus grande sociétéd’énergie en Chine) qui a fait un premier placement de 149,7 millions de dollars dansSynenco qui lui a vendu 40 % de ses parts dansl’entreprise en participation pour le projet dessables bitumineux Northern Lights. À l’été 2005,la société canadienne géante de pipelineEnbridge inc. a signé un protocole d’entente de2,5 milliards de dollars avec PetroChina Co. pourpartager les coûts de construction de l’oléoduc dela Porte du Pacifique d’Edmonton jusqu’à la côtedu Pacifique avec une capacité potentielle de400 000 barils par jour. Pourtant, l’investissementchinois complet au Canada est relativement faible,avec seulement quelques initiatives d’entreprises
en partenariat dans le secteur de l’énergie.Comparé aux quelque 36 milliards de dollarsdéjà investis dans les sables bitumineux enAlberta au cours des dix dernières années et aumême montant ou plus qui sera possiblementinvesti dans un proche avenir, l’investissement chinois dans l’énergie canadienne est minime.
Contrairement aux transactions importantesconclues récemment en Australie (où la Chine asigné des ententes de 20 à 30 ans d’approvisionnement en énergie totalisant environ30 milliards de dollars) et en Iran (où des entreprises chinoises ont obtenu les droits d’exploration de champs de pétrole et de gazselon des ententes de 25 à 30 ans à un coût d’environ 70 milliards de dollars), la Chine n’a pasconclu des transactions d’une telle portée dans cepays. L’année dernière, China’s NationalPetroleum Corporation a réussi à acheterPetroKazakhstan à Calgary pour 4,2 milliards dedollars, mais les actifs en question ne sont pas auCanada, mais au Kazakhstan.
Dans la presse canadienne et dans le discourspopulaire, la Chine en plein essor vient auCanada non seulement pour voler les emploisindustriels, mais aussi les ressources naturelles. Ily a des avertissements du gouvernement que desespions chinois volent la science et les secretstechnologiques du Canada, bien que ces accusations n’aient pas mené à aucune arrestation.
plus que tout autre pays, y compris les É.-U. Ce
sentiment est révélé aussi par le fait que 58 %
pensent que le commerce avec l’Asie surpassera
celui avec les É.-U. dans 20 ans.
En général, les Canadiens ne voient pas la
montée de la Chine comme un danger.
Seulement 38 % des répondants croient que la
croissance économique de la Chine représente
une menace pour le Canada, même si la moitié
des personnes interrogées pensent qu’une
augmentation du commerce avec la Chine
entraînera des pertes d’emploi au Canada. Un
plus grand nombre (43 %) sont d’avis contraire
et croient que des échanges commerciaux
accrus avec la Chine créeront des emplois. (À
noter que ce n’est qu’au Québec qu’une grande
majorité des personnes interrogées prévoient
des pertes d’emploi à cause de la Chine :
ailleurs au pays, il y a un partage égal entre les
prévisions de pertes d’emploi et de création
d’emplois.) Enfin, plusieurs (73 %) sont d’accord
pour dire que les consommateurs profiteront
d’un accroissement du commerce avec la
Chine. Près des deux tiers des répondants
croient que le Canada profitera de plus
d’investissements asiatiques, et plus
spécifiquement dans le secteur de l’énergie.
Selon les résultats du sondage, il semble y avoir
une volonté chez les Canadiens d’accepter un
accroissement des liens économiques avec
l’Asie. Le problème, c’est que plusieurs d’entre
nous semblent penser que ces liens poussés
existent déjà. Par conséquent, l’un des éléments
d’une stratégie de porte d’entrée doit être
l’éducation du public, afin d’expliquer pourquoi
le Canada a intérêt à investir et à adopter des
politiques qui amélioreront notre commerce et
nos liens économiques avec l’Asie.
Le contexte nord-américainUne stratégie globale de porte d’entrée de
l’Asie Pacifique ne veut pas dire que l’on
tournera le dos à notre principal partenaire en
matière de commerce et d’investissement, les
États-Unis. Elle nécessitera même des liens
encore plus étroits avec notre voisin du sud. La
relation spéciale qu’entretient le Canada avec
les États-Unis est l’une des clés vers la
stratégie, puisqu’une partie du concept nécessite
la création d’une voie commerciale efficace
entre l’Asie et l’ensemble de l’Amérique du
Nord. Alors que le Canada tirera directement
profit de liens plus solides avec l’Asie, il ne faut
pas non plus négliger la possibilité que notre
pays devienne un élément important des
chaînes d’approvisionnement entre l’Asie et les
É.-U. Les importations du Canada de l’Asie en
2005 se sont élevées à 66,7 milliards $ CA. Les
importations américaines des mêmes pays ont
atteint 602 milliards $ CA.2 La presque totalité
de ce commerce a transité directement de
l’Asie aux É.-U., surtout par les ports et les
réseaux ferroviaires qui fonctionnent à quasi
pleine capacité. Le Canada peut aider à réduire
cette congestion tout en profitant de ce rôle de
facilitateur dans le domaine du commerce, et
peut-être participer aux chaînes
d’approvisionnement. Une partie des
investissements en infrastructures déjà planifiés
dans l’ouest du Canada – en particulier pour le
développement du port de conteneurs de
Prince Rupert dans le nord de la C.-B. – vise
Certains ont argumenté que le Canada doitresserrer ses règlements régissant l’investissementétranger afin d’empêcher les entreprises chinoises,avec l’appui de leur gouvernement, de contrôlerles actifs canadiens.
La situation est assez nébuleuse, car il y a trèspeu d’information sur les grandes entreprisesd’énergie chinoises bien qu’elles ont toutes des filiales ou des bureaux de représentants auCanada et qu’elles visitent souvent le Canada àla recherche d’opportunités d’affaires. Elles neveulent pas être mal perçues par la pressequ’elles considèrent comme étant toujours à larecherche de révélations fracassantes. Elles n’aiment pas être dépeintes comme des agentschinois du gouvernement qui veulent acheter despropriétés canadiennes. Cela semble d’autre partavoir dissuadé un certain nombre d’entreprises canadiennes, qui ont des sociétés en participationavec des entreprises chinoises, de révélerplusieurs de leurs activités.
En privé et occasionnellement en public, il y acependant des indications expliquant pourquoi iln’y a pas eu d’investissement chinois massif dansle secteur de l’énergie du Canada. Premièrement,les Chinois jugent que tout l’environnement canadien d’investissement pour la Chine n’est pasaussi favorable que dans certains pays. Les règleset les règlements sont compliqués et même obtenirun visa pour un cadre chinois travaillant pour une
filiale canadienne d’une entreprise chinoise peutprendre des mois. Deuxièmement, les sociétésd’énergie chinoises, même après des années d’études du secteur de l’énergie au Canada, nesont toujours pas tout à fait familières avec ledéveloppement rapide des sables bitumineux enAlberta. Ainsi, plutôt que faire tout cela par elles-mêmes, les sociétés chinoises préfèrent assurer leur présence en détenant des actions etdevenir propriétaires par des sociétés en partenariat. Cependant, l’identification du partenaire adéquat est un défi majeur, ce quipeut expliquer en partie pourquoi les Chinois nese sont pas aventurés agressivement dans l’exploration de sables bitumineux en Alberta cesdernières années de prospérité.
Il y a aussi des préoccupations de manque depipeline accessible pour expédier le pétrole (brutou raffiné) à destination de la Chine et de la modernisation et des capacités accrues des raffineries nécessaires. Cela éloigne davantage leCanada comme fournisseur d’énergie, en plus desa distance physique de la Chine. Des études defaisabilité ont été entreprises récemment pourdéterminer si c’est plus économique de construiredes raffineries en Chine pour transformer lesimportations potentielles du Canada ou s’il fautles construire au Canada. Finalement, les fonctionnaires chinois et les cadres des entreprisesd’énergie ne sont pas convaincus du
développement durable de l’exploitation dessables bitumineux en Alberta. Ils se posent desquestions sur ce qui arrivera à toute l’industrie desables bitumineux avec la montée rapide desdépenses, si le prix mondial du pétrole baissesous la barre de 40 $ US par baril. Même siquelques investisseurs chinois estiment qu’ils pourraient avoir manqué leur chance d’agir plustôt quand les dépenses étaient inférieures,d’autres estiment que le prix est trop élevé pourpénétrer les zones de développement des sablesbitumineux déjà réparties.
Étant donné la petite taille de l’investissementchinois dans le secteur de l’énergie canadiennejusqu’ici et les contraintes pour les entreprises chinoises oeuvrant au Canada, le défi pour lapolitique canadienne concernant la Chine n’estpas tellement de formuler des mesures plus restrictives de règlement des investissements chinoispotentiels, mais plutôt de développer des motivations pour les attirer.Dr Wenran Jiang, associé de recherche supérieur, FAP Canada
15
directement à offrir un lien de transport efficace
et concurrentiel à l’Asie jusqu’au cœur de
l’Amérique, en passant par Chicago. Alors que
la construction physique et la gestion de cette
capacité sont une responsabilité canadienne,
plusieurs aspects politiques doivent être
coordonnés avec Washington pour réaliser les
gains possibles associés à un tel lien
transfrontalier transparent.
Il est peu probable que la préoccupation
des É.-U. relativement à la sécurité frontalière,
tant au niveau opérationnel que politique,
diminue dans un avenir rapproché. Les
Canadiens éprouvent une certaine fierté à
partager la plus longue frontière non défendue
avec les É.-U. Par ailleurs, de nombreux
Américains considèrent cela comme une
menace. Ils croient, à tort, que certains des
pirates de l’air du 11 septembre sont entrés
aux É.-U. par la frontière canadienne. Depuis la
fermeture temporaire de la frontière
immédiatement après les attaques du
11 septembre, Ottawa a travaillé sans relâche
pour que la circulation des marchandises et
des personnes vers le sud à partir du Canada se
fasse le plus librement possible. Cela touche
inévitablement les marchandises expédiées
d’Asie, dont la destination finale est les
États-Unis. Des autorités frontalières
canadiennes et américaines sont maintenant
en place dans plusieurs ports asiatiques
pour procéder à des opérations préliminaires
de triage et d’examen des conteneurs avant
qu’ils n’arrivent en Amérique du Nord. De plus,
l’initiative Canada et É.-U. de ciblage conjoint
des conteneurs maritimes en transit permet de
repérer les conteneurs à haut risque à leur
premier point d’arrivée en Amérique du Nord.3
Pour aider à mettre en œuvre ce projet, on
trouve des autorités frontalières américaines à
Vancouver, Halifax et Montréal. L’inspection des
conteneurs a ainsi été rationalisée grâce à une
intervention conjointe sur les expéditions
maritimes à destination des É.-U. qui arrivent
au Canada. L’expansion de ce programme est
prévue de manière à inclure le transport par
rail, de sorte que les conteneurs à haut risque
seront examinés à leur dernier point de départ
du Canada. Les wagons pourraient ensuite
passer directement d’une plaque tournante
ferroviaire canadienne aux É.-U. sans avoir à
s’arrêter à la frontière pour une inspection.
Alors que le resserrement des mesures de
sécurité imposé par les É.-U. a contrarié certains
Canadiens – qui considèrent que notre
souveraineté en est quelque peu menacée – les
É.-U. continueront de faire ce qu’ils croient
nécessaire pour se protéger. Le Canada a
intérêt à collaborer pour appliquer ces
procédures de manière à nuire le moins possible
à la circulation des personnes et des produits
commerciaux dans un sens comme dans
l’autre. En raison de la sensibilité des politiciens
américains aux préoccupations du public
concernant la sécurité de la frontière, Ottawa
devra mener une campagne d’information
permanente à Washington sur les aspects de la
stratégie relative à la porte d’entrée qui
s’appliquent aux expéditions transfrontalières.
Cette campagne ne devra pas se limiter aux
questions de sécurité, mais pourra être
confrontée au débat intérieur aux É.-U. à propos
des échanges commerciaux « inéquitables »
avec la Chine. L’accélération de l’entrée des
produits chinois aux É.-U. n’est pas bien
accueillie par tous. La porte d’entrée n’exige
pas et n’impose pas la création d’une union
douanière ou d’une frontière nord-américaine
commune, comme l’ont suggéré des politiciens
américains et des universitaires canadiens. Elle
a besoin d’une frontière efficace, et non pas de
l’abolition de la frontière.
16
>>1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005Bangladesh 2 448 2 928 1 946 1 825 2 712 3 393 2 605 1 894 2 374 3 938Chine 17 533 18 532 19 783 29 119 36 723 40 322 33 171 36 125 36 410 42 272Hong Kong (ZAS) 29 663 22 193 8 079 3 665 2 855 1 973 1 538 1 467 1 544 1 336Inde 21 287 19 615 15 372 17 432 26 092 27 950 28 779 24 564 25 568 33 133Japon 1 056 969 1 021 1 355 1 304 1 646 1 077 1 008 1 263 1 344Pakistan 7 758 11 239 8 091 9 299 14 187 15 355 14 149 12 333 12 796 13 577Philippines 13 159 10 872 8 185 9 172 10 086 12 916 10 992 11 983 13 299 17 521Corée du Sud 3 156 4 000 4 917 7 216 7 636 9 604 7 315 7 088 5 337 5 816Sri Lanka 6 156 5 071 3 328 4 723 5 841 5 516 4 961 4 444 4 134 4 690Taiwan 12 896 13 317 7 183 5 481 3 534 3 118 2 910 2 123 1 992 3 090Vietnam 2 487 1 787 1 628 1 396 1 798 2 095 2 276 1 684 1 802 1 820
Total 117 599 110 523 79 533 90 683 112 768 123 888 109 773 104 713 106 519 128 537
Source : Citoyenneté et Immigration Canada (2002, 2003, 2004, 2005 et 2006).
PRINCIPALES SOURCES ASIATIQUES D’IMMIGRATION AU CANADAPrincipaux demandeurs et personnes à charge
L’immigration asiatique et la ported’entrée D’autres aspects de la porte d’entrée,
notamment une forte immigration de l’Asie,
troublent les décideurs aux É.-U. Ceux-ci
considèrent en effet que les politiques
« laxistes » du Canada relatives à l’immigration
et aux réfugiés facilitent passablement l’entrée
de terroristes en puissance en Amérique du
Nord. Cependant, contrairement à la sécurité à
la frontière, cet aspect ne suscite pas de
compromis simple avec Washington. Le Canada
doit attirer un grand nombre d’immigrants
pour maintenir sa main-d’œuvre, une situation
très différente de celle qui prévaut aux É.-U.,
où il y a un excédent d’immigrants, tant légaux
qu’illégaux. Pour le Canada, l’Asie demeure la
principale région de recrutement de
travailleurs qualifiés à court terme, même s’il
peut être de plus en plus difficile d’en attirer
un nombre suffisant pour répondre à nos
besoins. Au cours de la dernière décennie, tout
juste un peu plus de la moitié de nos nouveaux
immigrants étaient originaires d’Asie. Sans eux
et sans les autres immigrants, la croissance de
la population canadienne ralentirait
considérablement. Au cours de l’année qui s’est
terminée en juin 2005, la contribution de
l’immigration à la croissance nette de notre
population a été le double de celle de la
croissance naturelle.4 On ne voit rien dans
l’horizon démographique qui pourrait changer
cette situation. Le tableau complémentaire
prévoit que d’ici 2026, plus de deux millions de
Canadiens en âge de travailler seront des
immigrants de première génération qui
n’étaient pas encore arrivés au pays en 2005.5
Toutefois, l’augmentation de la population active
sera beaucoup plus faible que cela. En fait, sans
l’immigration, la population en âge de travailler
au Canada sera réduite d’environ 1,5 million de
personnes au cours des 20 prochaines années.
Nous ne pouvons pas nous permettre de
restreindre l’immigration plus qu’elle ne l’est
actuellement.
Aujourd’hui, l’immigration est l’élément le
mieux établi dans le développement de la porte
d’entrée de l’Asie Pacifique au Canada. Cela ne
veut pas dire qu’il n’existe pas de problèmes
sérieux à surmonter pour que cette « chaîne
d’approvisionnement » en travailleurs continue
à défiler rondement. Dans des pays tels que la
Chine et l’Inde, d’où proviennent environ les
deux tiers de nos immigrants asiatiques, le
développement économique élève rapidement
le niveau de vie des jeunes hommes et femmes
instruits. Il y a moins de pression sur eux pour
émigrer afin d’améliorer leur situation
économique. Au-delà de cela, les politiques de
contrôle de la population de la Chine signifient
qu’il y aura environ 23 millions de moins
d’hommes et de femmes dans le principal
groupe de candidats à l’immigration de 25 à
39 ans en 2025. Comme l’a mentionné Don
DeVoretz, associé de recherches supérieur à la
FAP Canada, cette situation et les conditions
de plus en plus exigeantes imposées par le
Canada en matière d’immigration empêcheront
le Canada de maintenir le nombre d’immigrants
qui provenaient auparavant de Chine.6 Et il est
difficile d’entrevoir une autre source. C’est le
cas de l’Inde, par exemple, alors que les
Indiens qualifiés préfèrent émigrer aux É.-U.
plutôt qu’au Canada.7
Pour résoudre le problème, il faut entre
autres réduire les pertes d’immigrants
talentueux. Un nombre important d’Asiatiques
qualifiés n’ont pas réussi à s’intégrer à la
main-d’œuvre canadienne en raison de leurs
difficultés linguistiques et du défaut de
plusieurs entreprises et organismes
d’accréditation de reconnaître leurs
compétences et leur expérience de travail
antérieure. Cela explique peut-être pourquoi
quelque 30 % des immigrants qui viennent au
Canada retournent finalement dans leur pays
d’origine ou partent vers un autre pays. Bien
que ce problème ne touche pas que les
immigrants asiatiques, il représentera un défi
croissant à mesure que le nombre d’immigrants
asiatiques possibles diminuera et que la
concurrence s’intensifiera face à ces
travailleurs, de la part d’autres pays à la
recherche de main-d’œuvre, comme l’Australie
et peut-être aussi le Japon.
Le mouvement bidirectionnel desinvestissementsUne majorité de Canadiens verraient d’un bon
17
>>PRÉVISION DE LA POPULATION CANADIENNE ACTIVE EN 2026
Source : Adapté de Statistique Canada.
Six scénarios de prévision, basés sur des estimations de la population au 1er juillet 2005, sont disponibles dansCANSIM et dans la publication. Sept autres scénarios sont également disponibles dans CANSIM. Ce tableauprésente les résultats des trois scénarios de prévision suivants :
Faible croissance (scénario 1) : Le scénario de faible croissance rassemble les hypothèses d’une faible fertilité, d’unefaible immigration et d'une faible augmentation de l'espérance de vie.
Croissance moyenne (scénario 3) : Le scénario de croissance moyenne rassemble les hypothèses d’une fertilité etd’une immigration semblables à celles des dernières années, ainsi que d'une augmentation modérée de l’espérancede vie.
Croissance élevée (scénario 6) : Le scénario de croissance élevée rassemble les hypothèses d'une fertilité élevée,d'une immigration élevée et d'une forte augmentation de l'espérance de vie.
Note : À cause de l'arrondissement, le niveau de détail peut ne pas être ajouté aux totaux.
Popu
latio
n (0
00)
Groupe d’âge20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
Immigration nette : 2,6 millions
Population totale en 2026 incluant l’immigration
Population prévue en 2026 en excluant l’immigration, à partir de la population en 2006
œil un accroissement des investissements
asiatiques dans leur pays. Il en va de même
pour le gouvernement. Malgré la forte opposition
manifestée en 2004 à l’égard de la prise de
contrôle proposée du géant minier Noranda
Inc. par l’entreprise chinoise d’État
Minmetals8, un sondage de la FAP Canada et
du Globe and Mail a fait ressortir un appui
certain à plus d’investissements asiatiques,
même dans le secteur sensible de l’énergie.9 En
réalité, il y a beaucoup de place pour des
investissements asiatiques supplémentaires. À
la fin de 2005, moins de 5 % des investissements
directs étrangers (IDE) dans ce pays provenaient
d’Asie et, de ceux-ci, 96 % de quatre pays, soit
le Japon, Hong Kong, l’Australie et la Chine. Le
Japon est de loin le plus important des
investisseurs asiatiques. Depuis de nombreuses
années, il est un investisseur fidèle, une grande
part de ses capitaux étant destinés aux sociétés
de commerce extérieur et aux entreprises de
fabrication, principalement à l’industrie
automobile en Ontario.10 Ce n’est qu’en 2005
que la Chine a commencé à envoyer une
quantité importante de capitaux au Canada,
partant d’une position quasi insignifiante pour
frôler en une seule année celle de l’Australie.
L’augmentation notable des investissements de
la Chine est l’un des grands enjeux de la porte
d’entrée qui doivent être résolus.
Un sondage mené conjointement par la
FAP Canada et le Conseil chinois de promotion
du commerce international cette année a
révélé que parmi les organisations chinoises
qui envisageaient d’investir au Canada, les
entreprises d’État étaient nettement les plus
nombreuses. C’est le contrôle du gouvernement
chinois sur Minmetals qui a suscité de
l’opposition à la prise de possession proposée
de Noranda. Il est peu probable que la situation
des entreprises d’État qui cherchent à investir
au Canada disparaisse. L’industrie de l’énergie
est l’un des principaux secteurs qui attirent
l’attention des Chinois : le gouvernement
chinois a établi des lignes de conduite sur
l’approbation des placements dans plusieurs
pays, et le pétrole et le gaz canadiens sont
ciblés. En Chine, seules les entreprises d’État
ont directement accès aux énormes volumes de
capitaux nécessaires aux projets de
développement énergétique. Jusqu’à maintenant,
la réaction aux investissements des entreprises
d’État qui acquièrent des participations
minoritaires dans des projets d’exploitation des
sables bitumineux de l’Alberta a été discrète.
Ces investissements en installations nouvelles
sont vus comme étant qualitativement différents
de la prise de contrôle d’actifs matures, comme
c’était le cas avec Noranda. Cependant, cette
question relative au contrôle du gouvernement
chinois subsistera, et elle doit être réglée.
Ottawa s’y est penché. Il n’a actuellement pas
les pouvoirs de bloquer ou de limiter de telles
prises de contrôle. Pour remédier à cela, on
pourrait exiger que les entités contrôlées par
des gouvernements étrangers qui prennent le
18
>>TOTAL DES INVESTISSEMENTS DIRECTS DE L'ASIE PACIFIQUE AU CANADA PAR ÉCONOMIE (millions $ CA)
Économie 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005Australie 1 135 1 504 1 711 1 941 1 541 1 392 1 747 1 644Chine 226 214 192 219 196 217 143 1,362Hong Kong (ZAS) 2 957 2 296 3 374 3 931 4 135 4 688 5 189 6,274Inde N/A 18 N/A 29 31 59 92 145Japon 8 393 8 270 8 041 7 864 9 305 9 890 10 247 10 804Malaisie 133 71 118 120 119 119 112 116Nouvelle-Zélande N/A 1 516 101 99 99 48 43 44Philippines N/A 2 2 1 1 1 1 2Singapour 195 176 146 131 77 45 45 47Corée du Sud 142 168 232 269 274 336 360 364Taiwan 107 115 97 104 108 111 115 120Thaïlande N/A N/A 1 1 3 2 1 2
Total Asie Pacifique 13 288 14 350 14 015 14 709 15 889 16 908 18 095 20 924
Investissements directs de l’Asie au Canada / total mondial 6,06 % 5,68 % 4,39 % 4,32 % 4,45 % 4,64 % 4,75 % 5,04 %
Source : Adaptation du bilan de fin d’exercice de Statistique Canada, tableau de la base de données CANSIM 376-0051, 29 mai 2006. <http://www.dfait-maeci.gc.ca/eet/pdf/FDI-Inward-Stocks-Country-2005-en.pdf>, <http://cansim2.statcan.ca/cgi-win/cnsmcgi.exe?CANSIMFile=CII/CII_1_E.HTM&RootDir=CII/>.
contrôle d’actifs canadiens conservent un
certain niveau minimum d’actions appartenant
à des intérêts canadiens pour assurer la
transparence qui semble manquer dans le
contrôle exercé par des gouvernements
étrangers. Quelle que soit la décision, cet
aspect de l’investissement direct asiatique à
l’étranger est litigieux et pourrait exiger un
changement de mentalité de la part des
Canadiens.
D’autre part, l’apport de capitaux
canadiens en Asie présente une image bien
différente. Contrairement au commerce des
marchandises, les exportations de capitaux en
Asie ont dépassé les importations au cours des
15 dernières années. Selon Statistique Canada,
le stock d’investissement canadien en Asie à la
fin de l’année dernière était d’environ 45 %
plus élevé que le total de capitaux asiatiques
dans notre pays.11 L’étalement des destinations
de l’investissement à l’étranger est plus vaste
que celui des sources d’investissement de
l’étranger. L’Australie et le Japon ont été les
premières cibles pendant plusieurs années,
avec également un apport considérable à
Singapour, en Indonésie et à Hong Kong.
Cependant, les investissements dans ces pays,
et dans l’ensemble de l’Asie, ont eu tendance à
plafonner récemment. Même en Chine, où l’on
a vu une arrivée d’investissements directs
étrangers cumulatifs de quelque
277 milliards $ US à la fin de l’année dernière,
le stock d’investissement canadien dépassait à
peine 1 milliard $ CA, selon Statistique Canada
(bien que selon les évaluations de la Chine,
basées sur des critères différents de ceux de
Statistique Canada, le total serait de
5 milliards $ US).12
À ce jour, la participation canadienne aux
chaînes de production en Asie a été limitée.
Des investissements considérables en Australie
et en Indonésie, soit directement soit en passant
par Singapour, se font dans les industries
primaires. On observe la même chose en
Chine, où plusieurs petits placements ont été
faits dans l’industrie minière, en particulier
pour le développement de la production
aurifère. Le sondage annuel de la FAP Canada
sur les intentions en matière
d’investissements13, publié en février, a
souligné ce manque relatif d’intérêt envers les
chaînes de production de produits d’exportation.
Plus des deux tiers des répondants au sondage,
qui planifiaient accroître leurs investissements
en Asie, ont indiqué qu’ils le faisaient pour
alimenter directement le marché asiatique.
Seulement 32 % planifiaient une production
19
>>TOTAL DES INVESTISSEMENTS DIRECTS CANADIENS EN ASIE PACIFIQUE PAR ÉCONOMIE (millions $ CA)
Économie 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005Australie 3 739 3 234 3 104 5 568 8 610 7 991 8 307 8 220Chine 446 711 565 699 721 824 1 003 1 017Hong Kong (ZAS) 3 425 3 616 3 739 3 020 2 642 2 812 2 924 3 804Inde 169 247 129 145 222 207 217 204Indonésie 2 027 2 118 2 412 2 524 4 193 3 436 3 248 3 171Japon 3 268 3 853 5 613 7 026 9 708 8 444 8 465 7 401Malaisie 239 220 505 636 718 435 666 667Nouvelle-Zélande 1 879 1 533 607 377 206 218 476 452Papouasie-Nouvelle-Guinée 499 270 270 266 N/A 369 N/A N/APhilippines 389 266 394 410 153 117 119 145Singapour 3 014 2 950 3 174 4 493 4 228 3 703 3 577 3 551Corée du Sud 542 1 234 760 725 749 698 1 364 779Sri Lanka N/A N/A N/A N/A N/A 1 N/A N/ATaiwan 323 271 331 146 66 72 175 149Thaïlande 587 642 984 1 108 923 507 554 769Vietnam N/A 3 N/A N/A N/A N/A 87 89
Total Asie Pacifique 20 546 21 168 22 587 27 143 33 139 29 834 31 182 30 418
Investissements canadiens en Asie / total mondial 7,81 % 7,28 % 6,34 % 6,80 % 7,61 % 7,24 % 6,91 % 6,54 %
Source : Adaptation du bilan de fin d’exercice de Statistique Canada, tableau de la base de données CANSIM 376-0051, 29 mai 2006. <http://www.dfait-maeci.gc.ca/eet/pdf/FDI-Outward-Stocks-Country-2005-en.pdf>, <http://cansim2.statcan.ca>
pour l’exportation. Cela ne démontre pas un
fort intérêt envers le modèle de chaînes de
production. Bien que la stratégie relative à la
porte d’entrée ne vise pas nécessairement à
faciliter le mouvement des produits fabriqués
par des entreprises appartenant à des intérêts
canadiens, nos entreprises en profiteraient
davantage si elles participaient à la production
et au transport des produits manufacturés
destinés aux marchés nord-américains.
La porte d’entrée culturelle La politique du multiculturalisme, depuis
longtemps en vigueur au Canada, confère à ce
pays un avantage particulier pour le
développement de relations culturelles et d’un
commerce de la culture avec l’Asie. L’arrivée
soutenue d’immigrants asiatiques a sensibilisé
plusieurs régions du pays aux traditions et aux
modes de vie des pays d’Asie, même si de
nombreux Canadiens considèrent cette
contribution comme acquise. On trouve dans
les centres commerciaux de Toronto, Halifax,
Calgary ou Vancouver de nombreux restaurants
ou commerces de restauration rapide japonais,
chinois, vietnamiens ou indiens. Le Nouvel An
chinois est célébré dans plusieurs municipalités
de Vancouver et de Toronto. La diversité
ethnique, la sensibilisation et la tolérance font
que le Canada exerce un attrait particulier sur
de nombreux Asiatiques. Des sondages montrent
que le mode de vie et l’ouverture des
Canadiens sont les principales qualités de ce
pays aux yeux de plusieurs.14 Il s’agit d’une
base solide pouvant permettre de renforcer les
échanges culturels transpacifiques.
La C.-B. a déjà identifié la culture comme
l’un des éléments de son ambitieuse initiative
Asie Pacifique. Le gouvernement provincial a
réservé des fonds pour des projets culturels et
éducatifs, comme un éventuel musée sur l’Asie
Pacifique. Des apprentissages et des échanges
interculturels sont essentiels au développement
des contacts personnels qui soutiennent la
porte d’entrée de l’Asie Pacifique. Le jumelage
de villes ou de provinces est également une
pratique valable lorsque les liens sont
maintenus de façon constante. L’Alberta a
particulièrement bien réussi à tirer profit de
ces types de contacts en Asie. Dans d’autres
provinces, les relations ont parfois cessé après
une première ronde de visites. Des perceptions
erronées du côté des Canadiens engendrent
aussi des problèmes : ceux qui ne participent
pas à ces échanges les décrivent souvent
comme des vacances subventionnées par les
contribuables. Une telle attitude met les
participants sur la défensive, les forçant à
tenter de faire la preuve d’un avantage
commercial à court terme, alors qu’il s’agit
plutôt d’un processus d’établissement de
relations à long terme. Nos politiciens, qui
voyagent eux-mêmes souvent et comprennent
la valeur des contacts personnels, pourraient se
faire davantage entendre pour appuyer la
participation de leurs représentants locaux à
ces types d’activités.
Au-delà des politiques visant à améliorer
la compréhension, un bénéfice commercial doit
être exploré dans le royaume de la culture. Les
possibilités en matière de formation scolaire
ont été soulignées dans le chapitre précédent.
Des résultats moins concrets, mais non moins
valables, découleront d’échanges interculturels
plus importants dans des domaines comme
l’innovation et la compétitivité. Le Canada a
beaucoup à offrir dans les secteurs du design
industriel, de l’architecture, de la gouvernance
et de la planification urbaine. En Asie, le
Canada est reconnu pour l’efficacité et
l’habitabilité de ses villes, des qualités qui ne
sont pas toujours appréciées par ses citoyens,
qui prennent pour acquis la fiabilité des
approvisionnements en électricité et en eau,
les espaces ouverts et les installations de loisir
de haute qualité que l’on trouve partout au
pays. Même dans les secteurs strictement
commerciaux des industries culturelles, il
existe un potentiel non exploité considérable
pour des échanges transpacifiques. Hollywood a
reconnu depuis longtemps les avantages
financiers et techniques des tournages au
Canada. Jusqu’à maintenant, une poignée de
producteurs asiatiques seulement ont profité de
ces ressources. Le gouvernement de l’Alberta a
entrepris une démarche en vue de développer
ce marché en établissant son premier bureau
du cinéma à l’étranger avec son représentant
provincial au Japon.
D’autres types d’échanges culturels sont
également prometteurs. Il y a une explosion de
la demande en formation musicale en Chine,
ainsi que de grandes possibilités sur le marché
des livres d’anglais langue seconde, pour lequel
le Canada possède déjà une excellente
réputation. Malheureusement, plusieurs des
entreprises dans ces domaines sont de petite
taille et trouvent excessivement onéreux de
chercher à percer le marché asiatique. Trop
souvent, des contrats lucratifs à long terme ont
été perdus parce que les entreprises
canadiennes, qui connaissent mieux la façon
nord-américaine de faire des affaires, n’ont pas
su attendre dans le cadre de leurs activités de
marketing à l’étranger et se sont retirées des
marchés avant que l’étape nécessaire
d’établissement de relations ait porté fruit.
La culture représente peut-être la clé qui
aidera à vaincre l’absence généralisée de
sensibilisation qui bloque l’élaboration d’une
vaste stratégie relative à la porte d’entrée de
l’Asie Pacifique. Une icône, par exemple un
nouveau bâtiment ou une sculpture illustrant la
porte d’entrée, pourrait être bâtie à Vancouver
pour aider à illustrer la notion de porte d’entrée
tant au pays qu’à l’échelle internationale. Il est
improbable que la structure puisse avoir
l’impact déterminant que la statue de la Liberté
a eu en symbolisant les idéaux des États-Unis
face au monde. Elle pourrait toutefois aider à
orienter ce pays vers un avenir transpacifique
plus prospère.
20
21
>>La porte de l’Asie au Canada vue par les jeunes
Gerald Diego, 16 ans, École St. Thomas Aquinas, North Vancouver, C.-B.
En janvier 2006, la Fondation Asie
Pacifique a invité les étudiants
d’écoles secondaires de la
Colombie-Britannique à participer à
un concours d’affiches sur la
Stratégie de la Porte de l’Asie
Pacifique au Canada. Susciter
l’imagination des jeunes est une
excellente façon de mieux faire
connaître l'initiative de la Porte de
l’Asie Pacifique dans la communauté
en général. L’avenir des rapports
du Canada avec l’Asie repose sur
les épaules de générations
successives qui désirent bâtir des
ponts au-dessus du Pacifique et
profiter d’échanges multiculturels
enrichissants. Voici des échantillons
des 350 affiches qui ont capturé en
images, l’essence de la porte
transpacifique et de ses ouvertures.
Tous les lauréats sont décrits
sur le site
http://www.asiapacific.ca/projects
/gateway/poster_contest.cfm.
22
Christina Paone, 17 ans, École St. Thomas Aquinas, North Vancouver, C.-B.
Jessica Pang, 17 ans, École secondaire Cambie, Richmond, C.-B.
Nicole Lim, 16 ans, École St. Thomas Aquinas, North Vancouver, C.-B.
“”
Cette affiche illustre comment Vancouver est la
porte du Canada pour l’Asie, puisque la ville est
sous l’influence de l’Asie et de sa culture. Cet
amalgame de cultures canadiennes et
asiatiques ressort dans les diverses activités
culturelles de Vancouver qui est devenue une
ville dont l’ouverture est parfaite pour l’Asie.
“
”
Mon affiche dépeint deux personnes – une fille
asiatique et un garçon caucasien – qui tiennent
une branche. La fille tient une branche d’érable
qui devient une branche de cornouiller en
fleurs. Elle touche la branche de cerisier du
garçon aussi en fleurs. Cela représente le pont
entre les deux continents et cultures. Sur le
globe à l'arrière-plan, on voit l’Asie Pacifique et
les Amériques.
“”
Mon affiche représente le rapport entre l’Asie
et la C.-B. au Canada par un pont. Les ballons
sont une forme de célébration de cette
occasion joyeuse.
23
Marcus Lo, 15 ans, École secondaire Cambie, Richmond, C.-B.
Sofia deGraff-Ford , 13 ans, École Sunrise Waldorf, Duncan, C.-B.
“”Mon affiche montre le contraste entre l’Asie et
la C.-B. en utilisant des symboles comme les
montagnes, les lions, le dragon, l’ours brun et
le panda.
“
”
C’est mon interprétation de la Porte de l’Asie
Pacifique au Canada. La main à gauche
représente le marché asiatique, tandis que la
main à droite symbolise le marché occidental
au Canada. Les cargos envoyés de l’Asie sont
des opportunités croissantes pour le marché du
Canada avec l'Asie. Les mains se rapprochent
l’une de l’autre, laissant présager le succès des
deux marchés en partenariat.
“
”
Plus près de nous, une femme asiatique et un
enfant canadien représentent l’immigration
entre l’Asie et le Canada. Ils se sont rencontrés
par la Porte du Pacifique en C.-B. qui est
formée des jets d'eau d’épaulards. Le dragon
volant de l'Asie symbolise les échanges
culturels. Un homme canadien avance dans
l’eau avec un produit de la forêt – dans ce cas,
un bureau qui symbolise les échanges
économiques.
Allison McGillivray, 17 ans, École St. Thomas Aquinas, North Vancouver, C.-B.
La stratégie de porte d’entrée de l’Asie
Pacifique est un amalgame de politiques et de
projets qui touchent toutes les régions du
Canada, tous les paliers de gouvernement et
une vaste proportion du secteur privé. Le
concept est large : le plus grand défi pour les
intervenants qui profiteront de tous ses
avantages et économies potentiels sera de
coordonner ses divers éléments. Les intervenants
peuvent rechercher un consensus sur les divers
éléments et enjeux du concept et assurer son
succès progressif en le faisant évoluer. Il doit
donc y avoir un leadership d’ensemble pour
maintenir les éléments dynamiques dans la
même direction en redoublant d’efforts. Ce rôle
ne peut être joué que par le gouvernement du
Canada. C’est vers Ottawa que toutes les
questions relatives au commerce, aux
infrastructures, à la main-d’oeuvre, aux
finances, à la réglementation et aux relations
interprovinciales et internationales convergent.
Le défi est de développer une mentalité qui
soutienne la porte d’entrée, autant à travers le
pays que parmi les fonctionnaires. La stratégie
doit être présentée comme un objectif national,
ou au moins comme un défi national, afin de
mettre à contribution divers intervenants
régionaux, sectoriels et politiques.
Au cours de la dernière année, la FAP
Canada a organisé une série de rencontres
(connues sous le nom de conventions) au cours
desquelles, les intervenants (actuels et
éventuels) dans la stratégie de porte d’entrée se
sont réunis pour présenter leur vision du
concept et partager des idées sur ce qui doit
être fait dans leurs régions ou dans leurs
domaines respectifs d’activités. Bien que ce
processus ne soit pas encore complété, il est
possible de dégager certains enjeux que soulève
la porte d’entrée pour ces participants. Il y a
surtout le problème récurrent au Canada de
faire souvent la bonne chose, mais à trop petite
échelle. Quiconque s’est penché sur l’évolution
économique de l’Asie, en particulier sur
l’émergence de la Chine, reconnaît que la porte
d’entrée mérite une sérieuse réflexion.
Toutefois, cela peut s’avérer plus difficile dans
notre système de gouvernemental fédéral, car
plusieurs autorités sont responsables de
différents aspects d’une telle entreprise. La
coordination de ces parties représente autant
une question de compromis politique que
d’efficacité de la part des gestionnaires. La
multitude d’autorités impliquées dans des
projets majeurs crée également une tension
entre le développement et la législation. Dans
l’industrie, on croit généralement qu’il y a trop
de réglementation et de chevauchement de
responsabilités dans les domaines des transports,
des infrastructures, des finances et de
l’environnement; ils sont tous des éléments
cruciaux pour la mise en œuvre d’une stratégie
efficace relative à la porte d’entrée.
Les attentes associées à la porte d’entrée
n’en font pas un enjeu financier majeur pour le
gouvernement. Bien que plusieurs de ses
composants nécessitent un investissement
important – une expansion d’installations
portuaires ou ferroviaires, par exemple – les
bénéfices de ces dépenses semblent évidents et
le secteur privé a indiqué son intention
d’investir. Il incombe aux gouvernements et
aux intervenants du secteur public de cerner la
vision du commerce transpacifique à long
terme qui sous-tend la porte d’entrée et de
fournir le financement nécessaire pour le
soutenir. C’est également le rôle du
gouvernement de lancer des programmes
publics d’éducation et d’information et
d’expliquer pourquoi la porte d’entrée
représente un intérêt national pour le Canada.
Enfin, lorsqu’une opposition publique se
manifeste parfois à cause de priorités locales
en conflit avec les objectifs nationaux de la
porte d’entrée, les plus hauts paliers de
gouvernement doivent offrir le soutien politique
attendu pour soutenir cet engagement national
important.
Le rôle du gouvernement fédéral Les aspects les plus importants de la porte
d’entrée relèvent du gouvernement fédéral. Des
secteurs tels que les ports, les aéroports, les
chemins de fer, l’immigration, la main-d’œuvre,
le commerce international et la sécurité
nationale seront affectés par la porte d’entrée.
Tous ces secteurs sont en grande partie sous la
responsabilité d’Ottawa. Ce rôle national a été
reconnu sous l’administration libérale
précédente, par l’introduction en octobre 2005
de la Loi sur la porte d’entrée du Pacifique
(projet de loi C 68), qui a laissé présager un
investissement fédéral de 590 millions de
dollars dans l’infrastructure de transport de
l’Ouest canadien (cet investissement a été
confirmé ensuite par le nouveau gouvernement
conservateur avec son initiative de la porte et
du corridor de l’Asie Pacifique). Dans une
perspective nationale, le défi consiste à
coordonner les politiques qui facilitent la
circulation efficace et rapide des marchandises,
des personnes et des idées, tout en préservant
la durabilité, la sécurité nationale et la
souveraineté.
Selon les représentants de l’industrie,
parmi les besoins, l’un des plus pressants est de
mieux organiser et coordonner les examens
réglementaires, en particulier les approbations
en matière d’environnement, qui sont exigées
pour les développements d’infrastructures
3LES PARTENAIRES DE LA PORTE D’ENTRÉE
24
majeures. Dans plusieurs cas, les responsabilités
fédérales et provinciales se chevauchent et les
divers régimes de réglementation diffèrent. Les
développeurs de projets doivent négocier avec
plusieurs organismes qui ne font aucun effort
de coordination, même lorsque leurs domaines
d’intérêt sont semblables. À cause de cette
situation, le processus d’approbation est ralenti
et les résultats sont imprévisibles. Dans certains
cas, une certaine ambiguïté des exigences
oblige à des révisions au milieu des projets.
Une solution possible pour les agences
impliquées, en particulier pour les études
d’impact sur l’environnement, est d’élaborer un
ensemble commun d’exigences au début d’un
processus d’examen, puis de désigner une
agence pour administrer le processus au nom
de tous les organismes concernés. Cette façon
de faire est largement répandue aux États-Unis
pour des projets majeurs.
Un autre aspect important où l’industrie
voit le besoin d’une intervention fédérale est la
mise à jour de la Loi sur les transports au
Canada, principalement la mise en œuvre des
recommandations découlant de la révision
effectuée en 2001.1 En attendant sa réalisation,
certaines questions de structure des coûts à
long terme du transport ferroviaire des
conteneurs au Canada demeurent non
résolues. L’achèvement de cette réglementation
pourrait idéalement faire partie d’un plan de
transport national plus étendu qui fournirait
des directives de planification à long terme aux
opérateurs du transport ferroviaire, aérien et
routier. Il n’y a actuellement aucune stratégie
canadienne globale pour suivre le rythme
renversant de la capacité croissante des ports
en Chine et du volume subséquent de
marchandises conteneurisées qui arrivent au
Canada. Une question distincte, mais connexe,
concerne les règlements de l’Agence des services
frontaliers du Canada qui autorisent que les
conteneurs d’expédition demeurent exempts de
droits à l’intérieur de nos frontières pendant
seulement 30 jours, contrairement aux États-
Unis où les conteneurs peuvent être déplacés
partout exempts de droits pendant une période
jusqu’à 365 jours. Cette situation constitue
vraiment un frein au développement de
Vancouver et de Prince Rupert comme ports
d’entrée pour les États-Unis, puisque les
transporteurs maritimes ne veulent pas
débourser des frais supplémentaires si leurs
conteneurs sont retardés à l’intérieur du
Canada. L’assouplissement de ces obstacles
transfrontaliers est essentiel pour assurer
l’efficacité d’expédition des marchandises
asiatiques vers les É.-U. en passant par le
Canada. Tel que mentionné dans Canada Asia
Agenda, une politique relative à la porte
d’entrée de l’Asie Pacifique devra, entre autres
priorités, promouvoir une plus grande
intégration du système de transport
nord-américain, et d’une façon compatible aux
préoccupations américaines de sécurité à la
frontière. Il ne s’agit pas d’une ingérence dans
la souveraineté canadienne, mais d’une
décision si le Canada veut travailler en
collaboration dans un domaine intéressant
pour lui et nettement important pour les É.-U.
L’immigration est une autre responsabilité
fédérale importante non seulement pour la
porte d’entrée, mais aussi pour la croissance
continue de notre main-d’œuvre. Il ne suffit
pas d’assurer une main-d’œuvre suffisante. Des
importations de plus en plus complexes en
provenance de chaînes de production asiatiques
(avec des marchandises et des techniques de
production plus évoluées) sont inévitables,
avec ou sans porte d’entrée, et certains
secteurs manufacturiers font face à beaucoup
de concurrence. Pour affronter celle-ci, il faudra
compter sur une main-d’œuvre de plus en plus
compétente. Alors que le système canadien
d’éducation devrait tendre à perfectionner les
habiletés des travailleurs nés au Canada, la
plus grande partie de la croissance de la
main-d’œuvre au cours des 20 prochaines
années viendra de l’immigration. Le Canada
devra constamment revoir ses politiques en
matière d’immigration pour s’assurer qu’il peut
attirer des jeunes femmes et des jeunes
hommes ayant des formations qui conviennent
aux besoins du pays. Dans un environnement
asiatique, où la demande d’une main-d’oeuvre
mieux éduquée croît rapidement, détourner ces
travailleurs indispensables vers le Canada
deviendra de plus en plus difficile.
D’autres défis qui confrontent le
gouvernement fédéral peuvent sembler plus
ordinaires, mais ils sont néanmoins difficiles à
résoudre. Les lignes aériennes canadiennes, de
même que les exploitants d’aéroports dans les
provinces de l’Ouest, s’attendent à ce que le
gouvernement négocie des accords aériens
internationaux libéralisés et qu’il rationalise les
procédures d’immigration pour permettre aux
visiteurs asiatiques de transiter par les aéroports
canadiens sans détenir un visa canadien.
L’aéroport international de Vancouver, la
principale porte d’entrée aérienne de la côte
Ouest, investira près de 1 milliard de dollars au
cours des quatre prochaines années dans des
projets d’infrastructure. Il pourra ainsi gérer la
croissance projetée de 21 millions de passagers
par année d’ici 2010, alors qu’elle était de
16,4 millions en 2005. D’autres ententes
bilatérales avec l’Asie relatives au trafic sont
nécessaires pour soutenir cette croissance. Il y
a eu des progrès sur ce front grâce à la
conclusion de nouveaux accords aériens
bilatéraux avec la Chine et l’Inde (signés en
2005) qui prévoient une forte multiplication du
nombre de vols de passagers et de fret entre les
deux pays. Il y a eu des progrès sur un front au
moins grâce à la conclusion d’un nouvel accord
bilatéral aérien avec la Chine (signé en 2005)
qui prévoit une multiplication par trois du
nombre de vols de passagers et de fret entre les
deux pays. Les taxes d’atterrissage constituent
un autre point litigieux, en particulier à
l’aéroport de Toronto qui devient de plus en
plus une porte d’entrée, grâce aux avions à plus
longue portée qui donnent la possibilité aux
transporteurs aériens d’offrir des vols sans
escale de passagers et de fret à partir de
plusieurs villes asiatiques.
La modernisation économique de la Chine
introduit une certaine urgence à tout le concept
de porte d’entrée. En plus de l’organisation du
transport, de l’immigration, de l’éducation et
25
des autres secteurs domestiques en vue de
répondre à la croissance de la Chine, du reste
de l’Asie orientale et de l’Inde dans un avenir
rapproché, il faut impliquer la Chine dans le
développement stable de liens économiques
étendus. Les gouvernements provinciaux et le
secteur privé recherchent tous à établir des
liens avec la Chine dans leurs propres
domaines d’intérêt. Pourtant, il n’existe aucun
plan national global pour gérer la croissance de
la puissance et de l’impact de la Chine,2 et il
n’y a actuellement pas d’ententes officielles
entre le Canada et la Chine en ce qui concerne
le commerce ou l’investissement.
En septembre 2004, une étape
encourageante a été franchie dans cette
direction, alors que des représentants d’Ottawa
et de Beijing ont repris des négociations en vue
de conclure un accord sur la protection des
investissements étrangers (APIE). Cela laisse
présager une sécurité accrue des investissements
bilatéraux directs à l’étranger dans les deux
pays (Ottawa a aussi entamé des pourparlers
préliminaires avec New Delhi en vue de conclure
un APIE avec ce pays). Une autre ronde de
négociations a eu lieu à Ottawa les 31 mai et
1er mai 2005. Encore plus lentes sont les
négociations sur le statut de destination
approuvée (SDA) du Canada, lequel permettrait
de promouvoir le tourisme de groupes de
Chinois dans ce pays. Ces négociations ont
débuté en 2001, et l’accord a été approuvé « en
principe » l’an dernier, mais les travaux
semblent maintenant arrêtés, parce que Beijing
attend l’évolution de certains autres enjeux
bilatéraux connexes. Les enjeux bilatéraux
n’ont pas semblé progresser au cours de la
réunion du premier ministre Harper avec le
président chinois Hu Jin-tao, à l’occasion du
sommet des chefs d’État de l’APEC en novembre.
Le rôle des provincesParmi les provinces, il n’est pas étonnant que
la Colombie-Britannique soit la plus active
pour résoudre les enjeux relatifs à la porte
d’entrée. Le gouvernement provincial a lancé
sa propre initiative Asie Pacifique destinée à
faire la promotion du commerce et de
l’investissement dans les deux sens et a établi
un programme d’améliorations des
infrastructures en parallèle à la porte d’entrée.
L’un des éléments consiste en un investissement
de 3 milliards de dollars dans de nouvelles
routes et des ponts dans la région du Lower
Mainland aux environs de Vancouver entre
2008 et 2013. Ces plans visent à réduire la
congestion et à accélérer les déplacements des
personnes et des marchandises à l’intérieur de
la région du Lower Mainland et vers celle-ci, en
particulier aux alentours des principales portes
d’entrée économiques telles que les ports, les
zones industrielles, les liaisons ferroviaires,
l’aéroport et les postes frontaliers (le
gouvernement de la C.-B. estime que la
congestion et les retards coûtent à la région
1,5 milliard chaque année). Certaines des
améliorations planifiées rejoignent des projets
qui seront financés en vertu du programme
fédéral de porte d’entrée du Pacifique, mais la
planification de la C.-B. va bien au-delà de
l’infrastructure. La province a mis sur pied un
conseil de commerce Asie Pacifique qui devra
se prononcer sur les politiques et les priorités
relatives au développement du commerce et
des investissements transpacifiques. Elle a
également réservé des fonds destinés à des
initiatives culturelles et éducationnelles, par
exemple un éventuel musée de l’Asie Pacifique,
ainsi qu’une université consacrée aux études
sur l’Asie Pacifique. La vision du gouvernement
sur l’avenir de la C.-B. comprend le
développement de liens culturels avec l’Asie et
le renforcement des liens commerciaux.
L’Alberta agrandit aussi ses réseaux
routiers et ferroviaires, en partie en réaction à
une augmentation du commerce avec l’Asie.
Toutefois, le facteur le plus important est le
développement de corridors de transport
importants dans la région des sables bitumineux
de la province. L’un des éléments majeurs est
la construction par Enbridge Inc. de pipelines
parallèles de pétrole et de condensat sur une
longueur de 1 150 kilomètres (à un coût de
4 milliards de dollars) dans le comté de
Strathcona, au nord-est d’Edmonton, jusqu’au
nouveau terminal portuaire à Kitimat, au sud
de Prince Rupert. Le pipeline transportera
400 000 barils de pétrole par jour des sables
bitumineux. Bien que le produit de ce pipeline,
nommé le « pipeline de la porte d’entrée », sera
principalement destiné au marché californien,
il fournira également l’infrastructure nécessaire
pour des exportations substantielles de pétrole
vers la Chine et ailleurs en Asie. Plusieurs
entreprises chinoises intéressées au potentiel
d’exportation des sables bitumineux ont investi
de façon minoritaire dans des travaux de
développement local. Il est prévu que la
construction du pipeline de la porte d’entrée
débutera en 2008 – dès que les approbations
réglementaires auront été obtenues – et se
terminera en 2010. Ce pipeline et d’autres
projets à grande échelle du même type, en
cours ou planifiés en C.-B. et en Alberta, mettent
en évidence le besoin de mieux organiser et
coordonner les examens réglementaires, plus
particulièrement les approbations
environnementales, un domaine où la
juridiction est partagée entre les
gouvernements fédéral et provinciaux.
Le Canada atlantique s’intéresse aussi à
l’Asie. Le port d’Halifax en Nouvelle-Écosse,
avec ses postes de mouillage en eau profonde
et sa capacité de manutention de volumes de
conteneurs beaucoup plus grands, est déjà bien
placé pour devenir le point d’entrée du
commerce de l’Asie Pacifique qui arrivera de
plus en plus du canal de Suez ou du canal de
Panama. Il est également situé stratégiquement
pour profiter du développement manufacturier
en Inde. Cependant, pour tirer pleinement
avantage de son emplacement comme porte
d’entrée du Québec et des États du Nord-est
des États-Unis, la Nouvelle-Écosse et le
Nouveau-Brunswick devront travailler ensemble
à moderniser les liaisons routières et ferroviaires
qui traversent le Nouveau-Brunswick.
Au-delà des besoins en infrastructure
déterminés par la géographie, l’élément le plus
vital de la stratégie de porte d’entrée de l’Asie
Pacifique, l’éducation, se trouve presque
26
entièrement sous juridiction provinciale. Et
cela est valable partout au pays. L’éducation est
la clé de la préparation de notre jeunesse aux
changements de l’économie du 21e siècle. Les
Canadiens reconnaissent déjà que nos jeunes
doivent posséder davantage de connaissances
sur l’Asie. Lors d’un sondage national réalisé
pour la FAP Canada et The Globe and Mail en
août 2006, 54 % des répondants ont indiqué
que « les écoles canadiennes devraient mettre
davantage l’accent sur l’enseignement de l’Asie
et des langues asiatiques ». À noter que ce
sentiment différait très peu d’une province à
l’autre, mais que l’appui était le plus important
au Québec où 24 % des personnes interrogées
étaient fortement en faveur de la proposition.3
Même si nous sommes déjà privilégiés d’avoir
dans quelques villes plusieurs centres culturels
asiatiques qui offrent un aperçu de certains
aspects de l’Asie, un plus grand nombre
d’étudiants canadiens ont besoin d’acquérir de
l’expérience à l’étranger et de suivre des cours
de langues. Les programmes d’échange
d’étudiants avec des pays asiatiques constituent
le moyen idéal pour les étudiants du Canada et
de l’Asie d’apprendre à se sensibiliser
mutuellement à leurs cultures, surtout au
niveau universitaire. Cette démarche peut
engendrer d’autres bénéfices pour le Canada.
Les étudiants étrangers diplômés sont parmi les
candidats à l’immigration les plus recherchés.
Le gouvernement localSur le plan local ou municipal, la stratégie de
porte d’entrée de l’Asie Pacifique signifie, en
premier lieu, de se concentrer sur des
développements matériels et d’infrastructures
et de les concilier avec les besoins de la
communauté locale. Pour que Vancouver,
Prince Rupert ou Halifax deviennent des points
d’accès de choix en Amérique du Nord, ces
villes doivent garantir qu’elles offrent le
meilleur environnement et les meilleurs
systèmes de soutien aux expéditeurs, aux
transporteurs et aux voyageurs. Chaque ville
doit devenir le point d’entrée le plus moderne
et le plus rentable pour relier l’Asie à sa propre
région en Amérique du Nord et non pas
seulement au Canada. Cependant,
l’accroissement du trafic dans les ports sera
accompagné de congestion urbaine et de
perturbations sociales, à moins que celles-ci
soient prises en compte dans la planification
locale. Dans la plupart des régions, on a
observé une forte réaction du type « pas dans
ma cour » aux premiers rapports sur
l’expansion planifiée de l’infrastructure routière,
ferroviaire ou portuaire. Cette attitude est très
évidente dans le débat concernant
l’agrandissement (par un seul poste de
mouillage) du terminal Deltaport au sud de
Vancouver. Il y a eu également beaucoup de
protestations de la part du public concernant
plusieurs éléments du plan associé à la porte
d’entrée de la C.-B. en vue d’améliorer les
routes et les ponts, dont la plupart ont peu à
voir avec l’objectif actuel de rendre plus efficace
l’accès routier ou ferroviaire aux ports.
Une partie du problème réside dans le fait
que les plans urbains ont tendance à être
relativement inflexibles et basés sur des
hypothèses désuètes. Lorsque les plans urbains
de la plupart de nos ports ont été élaborés, on
ne s’attendait pas à une telle croissance du
commerce transpacifique. Prince Rupert est
une exception, étant donné que sa stratégie de
développement actuelle est en réaction directe
à cette rapidité inattendue d’évolution. Il est
aussi remarquable qu’en général, la communauté
appuie les plans du port à conteneurs de Prince
Rupert. Les paliers supérieurs de gouvernement
doivent appuyer les projets essentiels de porte
d’entrée lorsque l’opposition locale représente
un problème.
Le secteur privé Les gouvernements peuvent planifier,
coordonner, éduquer et aider à éliminer les
obstacles, mais c’est en bout de ligne le secteur
privé qui se livre au commerce favorisé par la
porte d’entrée. Les chefs d’entreprise ne
participeront que s’ils peuvent démontrer un
avantage aux propriétaires et aux actionnaires.
Le gouvernement peut offrir des incitatifs
financiers – augmentation des montants
déductibles aux fins de l’impôt, par exemple –
pour aider à soutenir les très gros
investissements de porte d’entrée de certaines
entreprises, puisque ces entreprises
supporteront la portion majeure des coûts
d’infrastructures. À la lumière des attitudes du
public et des milieux politiques qui prévalent
au Canada, il est irréaliste de croire que le
gouvernement prendra directement en charge
ce fardeau. La production, l’achat et la vente
des marchandises et des services qui passent
par la porte d’entrée sont la responsabilité du
secteur privé. De plus, c’est le secteur privé qui
en retirera les plus grands profits. La porte
d’entrée est pour eux, et grâce à eux, pour les
travailleurs et les consommateurs canadiens.
C’est également dans le secteur privé qu’il
y aura des perdants à cause de la porte d’entrée
ou en raison des importations d’Asie qui la
franchiront. Certaines entreprises œuvrant
dans des domaines où la concurrence des
produits fabriqués en Asie est très vive
pourraient disparaître ou faire face à une
douloureuse réorganisation pour affronter le
défi de la concurrence. Même les fabricants et
les fournisseurs de pièces de l’importante
industrie de l’automobile en Ontario pourraient
sentir la pression. Des entreprises pourraient
aussi profiter des économies offertes par la
porte d’entrée en s’intégrant aux chaînes de
production en Asie. En s’approvisionnant en
composants dans des manufactures asiatiques
plus rentables, plusieurs fabricants devraient
être en mesure de conserver leurs biens face
aux concurrents asiatiques. Les conséquences
sociales de ce type de restructuration sont un
problème qui doit être partagé par les
entreprises en cause, le gouvernement et les
organisations sociales.
La stratégie de porte d’entrée de l’Asie
Pacifique est un concept qui reconnaît les
changements survenus dans le système mondial
de production et qui cherche à placer le
Canada en meilleure position pour profiter de
ces changements. Une Chine économiquement
puissante dans une Asie commercialement
concurrentielle : c’est la réalité du 21e siècle.
C’est au Canada de choisir comment réagir à
cette réalité.
27
La participation du Canada en Asie depuis le
milieu de 2005 a été marquée surtout par
l’engagement militaire du pays en Afghanistan.
D’autres événements — l’entente entre le
Canada et la Chine pour devenir des partenaires
stratégiques, au cours des derniers mois du
mandat du gouvernement libéral, les
négociations en vue d’un accord de libre-échange
avec la Corée du Sud et le travail de deux
groupes pour examiner des façons de resserrer
les liens du Canada avec le Japon — ont été
éclipsés par le déploiement de 2 000 militaires
en Afghanistan. Depuis 1953, la plupart des
Canadiens y ont d’abord prêté peu d’attention,
ainsi qu’à d’autres événements en Asie, même
si c’est la deuxième fois que le Canada joue ce
rôle depuis que les forces terrestres canadiennes
participent à des opérations offensives partout
dans le monde. L’attention des Canadiens a été
détournée par la bataille politique au pays, lors
de l’enquête publique de la Commission
Gomery pour recueillir les preuves de
détournement de fonds dans une campagne de
népotisme et de publicité. Ce scandale politique
a forcé les élections législatives en
23 janvier 2006 et la défaite du Parti libéral au
pouvoir qui avait établi pendant 12 ans les
assises de la participation canadienne en
politique étrangère avec l’Asie.
Tandis que les Canadiens étaient absorbés
par cette lutte interne, il y a eu un certain
nombre d’événements majeurs en Asie qui ont
affecté le pays. Certains ont été positifs pour le
4UNE ANNÉE EN REVUE
>>UNE CONFRONTATION DE COLOSSES : L’ASIE DU SUD-EST ENTRE LA CHINE EN PLEIN ESSOR ET L’INDE
En septembre 2005, le ministre des Affairesétrangères de Singapour George Yeo, qui aprononcé une allocution au Forum du leadershipmondial à Kuala Lumpur, a argumenté ainsi : « Chaque fois que le commerce Orient-Occident aprospéré, nous en avons bénéficié. La croissancedu commerce Orient-Occident éclipsera au coursde ce siècle tout ce que nous avons vu auparavantet nous ouvrira un nouvel horizon complet. » Il apoursuivi pour présenter une nouvelle approchepour l’Asie du Sud-est : « … dans chaque secteur,nous devons penser et agir stratégiquement pourque l’Asie du Sud-est devienne un intermédiairemajeur entre la Chine et l’Inde. C’est notre positionhistorique et cela devrait aussi être notre avenir. »
Cela signifie que les perspectives économiqueset stratégiques en Asie du Sud-est sont transforméespar l’essor parallèle de la Chine et de l’Inde. Il ya un sentiment croissant parmi l’élite de la régionque la destinée de l’ANASE est de trouver unéquilibre approprié pour son interdépendanceéconomique et stratégique entre deux géants.
Mais il y a un paradoxe important. Tandis quel’Inde et la Chine sont considérées comme les pivots des perspectives économiques de la région,il y a eu beaucoup de discussion au sujet d’unerivalité stratégique sino-indienne émergente enAsie du Sud-est. La région peut-elle profiter del’ascendant économique de la Chine et de l’Indesans subir les conséquences de leur rivalitégéopolitique, si elle existe? C’est une question quidevrait intéresser le Canada dans sa déterminationde s’engager dans la région.
La Chine a quelques atouts importants de plusque l’Inde dans ses relations avec l’Asie du Sud-est. Beaucoup de chefs de file et une forte proportion de l’élite dans la région sont d’origineethnique chinoise. La Chine ayant aussi une
longueur d’avance sur l’Inde au niveau desréformes économiques, son influence économiqueen Asie du Sud-est est considérablement plusforte. Son commerce avec l’ANASE surpasse nettement le commerce de l’Inde avec la région.En 2005, le commerce de la Chine avec l’ANASEétait estimé à 130,4 milliards $ US, tandis que lecommerce sino-indien atteignait 16,97 milliards $ US en 2004-05. Le commerce Inde-ANASEdevrait augmenter à 30 milliards $ US d’ici 2007,mais le commerce de la Chine avec l’ANASE croîtà un taux annuel de plus de 23 %. En fait, l’attraction économique de l’Inde en Asie du Sud-est est un peu un pis-aller motivé par le désirdes pays régionaux de ne pas mettre tous leursoeufs économiques dans le seul panier chinois.De même qu’en géopolitique, l’Inde est uneoption logique pour les pays de l’Asie du Sud-estqui ne veulent pas devenir trop dépendantséconomiquement de la Chine.
L’Inde détient cependant quelques cartesmaîtresses pour influencer le choix des pays enAsie du Sud-est. New Delhi n’a aucun conflit territorial avec ses voisins en Asie du Sud-est, tandis que la Chine est toujours aux prises avecdes réclamations en mer de Chine méridionaleavec la Malaisie, les Philippines, le Vietnam et leBrunei. La puissance navale de l’Inde dans leseaux occidentales de l’Asie du Sud-est, où passentles importations pétrolières essentielles pour laChine à partir du Moyen-Orient, pèse plus lourdque celle de la Chine — un point surveillé par lespays membres de l’ANASE comme Singapour quisont inquiets des ambitions de la Chine en hautemer. Le resserrement des liens de sécurité entrel’Inde et les É.-U. cimentés par l’entente nucléaireconclue récemment a été accueilli implicitementpar plusieurs capitales de l’ANASE comme une
force pour la stabilité dans l’équilibre des puissances régionales. À cause de son expositionmarquée au terrorisme, l’Inde compte plus que laChine dans le combat de l’Asie du Sud-est contrele terrorisme.
Contre cette toile de fond, il y a deux scénariospossibles de réactions des pays de l’Asie du Sud-est à la montée de l’Inde et la Chine. Le premier scénario qui est le plus discuté considèreque l’Inde équilibre géopolitiquement la Chine.Dans une certaine mesure, c’est déjà le cas auMyanmar où l’influence croissante de la Chine aprovoqué un engagement stratégique etéconomique indien compensatoire. La présenceaccrue de la marine indienne dans le détroit deMalacca et en mer de Chine méridionale (notamment la première visite du porte-avionsindien INS Virat dans plusieurs ports de l’Asie duSud-est en 2005 qui n’a pas suscité beaucoup deprotestation ni de suspicion dans la région) en estla preuve. L’Inde a des relations militaires beaucoup plus vastes, y compris des exercicescommuns avec des pays membres de l’ANASE,alors que la Chine vient à peine de commencer àdévelopper de tels liens.
La compétition d’équilibre de puissance n’estpas le seul résultat possible des rapports de l’Asiedu Sud-est avec ses deux voisins géants. L’Histoirea pavé une autre voie. Dans l’Asie du Sud-est précoloniale, les rôles de l’Inde et la Chineétaient complémentaires, et non pas compétitifs.Le rôle de la Chine était plus géopolitique, offrantla reconnaissance officielle et dans quelques cas,la protection politique, voire même militaire, enéchange de respect. Les liens indiens étaient plusculturels, bien que des idées politiques indiennesaient joué un rôle majeur dans la formation despays en Asie du Sud-est. Mais l’Inde et la Chine
28
ont commercé l’un avec l’autre par les ports del’Asie du Sud-est et les peuples, sans un seul casde compétition géopolitique sino-indienne sur lesterritoires de l’Asie du Sud-est.
Cela mène au deuxième scénario du rôle de laChine et l’Inde en Asie du Sud-est, selon lequell’ANASE s’engagerait simultanément avec lesdeux puissances aux niveaux national et régional,le dernier par le biais d’institutions multilatéralesdans lesquelles l’ANASE conserve son leadershipau moins nominal. Parmi celles-ci, il y a l’ANASE,le Forum régional de l’ANASE (FRA) et leSommet de l’Asie de l’Est (SAE). La participationde l’Inde au SAE naissant était motivée en partiepar la crainte de la dominance chinoise. En expliquant l’inclusion de l’Inde au SAE, le ministrementor de Singapour Lee Kuan Yew n’a pasmâché ses mots en expliquant au Time Magazine :« L’Inde apporterait un équilibre utile à la montée de la Chine. Cet équilibre au sens diplomatique, plutôt qu’une franche rivalité militaire, est souhaité par plusieurs élites del’ANASE pour servir les intérêts d’ordre régional.L’utilisation d’institutions régionales pour imposerun équilibre diplomatique, sinon militaire dans larégion, permettrait à l’Asie du Sud-est d’évitertoute domination excessive des deux puissances.Cela préserverait l’engagement traditionnel pourtous sans la dominance d’aucun pays de l’Asie duSud-est, ce qui est leur approche en matière desécurité. »
Quelle devrait être la réaction du Canada à lagéopolitique changeante de l’Asie du Sud-est entant que partenaire de dialogue de l’ANASE? LeCanada doit connaître les positions de l’ANASEpar rapport à la Chine et l’Inde. Ottawa devraittenir compte que la réaction de l’Asie du Sud-està ces deux nations en plein essor a été menée au
niveau régional (par l’ANASE) ainsi qu’au niveaunational, et dans la plupart des cas, une combinaison des deux. La seule mise en gardeconcernant cette formule d’engagement (la deuxième approche décrite ci-dessus) est quel’Asie du Sud-est et l’ANASE ne sont pas desentités singulières et cohésives. Il y aura plusieursraisons pour lesquelles des pays individuels seronttentés de nouer des rapports séparés avec l’uneou l’autre de ces puissances. Le régionalisme continu de l’Asie du Sud-est est par conséquentimportant pour sa capacité d’atteindre un équilibre politique et diplomatique entre l’influencechinoise et indienne. Le Canada devrait réagir àl’influence naissante de la Chine et l’Inde en Asiedu Sud-est en prêtant attention aux approchestant régionales (ANASE) que nationales en évolution dans la région.
Un autre défi de politique en ce comment pourle Canada est de composer avec le régionalismenaissant de l’Asie de l’Est, qui est dirigé parl’ANASE. Comme les É.U., le Canada demeure àl’écart de ce processus et l’adhésion canadiennepossible à ce groupe est à peine discutée (en contraste avec l’abondance de spéculations queles É.-U pourraient un jour se joindre au SAE). LeCanada a non seulement été absent de la créationde la Communauté de l’Asie de l’Est, mais on leconsidère de plus en plus comme un joueur moinsactif et même passif dans les institutionsrégionales comme l’ANASE, le FRA et l’APEC. Deplus, les institutions comme l’APEC et le FRA, où leCanada a vraiment une adhésion, montrent peude signes de revitalisation après l’érosion dont ilsont souffert durant la crise financière asiatique en1997. En contraste, alors que le régionalisme enAsie de l’Est a encore beaucoup à accomplir, iloffre un guichet potentiel pour le regroupement
régional axé sur l’Amérique issu des alliancesbilatérales ou pour des institutions multilatérales àl’échelle de l’Asie Pacifique comme le FRA etl’APEC.
De plus, l’ANASE a même démontré un certaindynamisme ces deux dernières années en visantl’objectif d’une Communauté pour la sécurité del’ANASE et l’élaboration d’une Charte del’ANASE. Certains diraient que l’ANASE est toujours la meilleure option dans la matrice compliquée des institutions régionales en rivalitéqui s’est formée en Asie après la guerre froide.Contre cette toile de fond, il y a la question del’accession canadienne au Traité d’amitié del’ANASE, qui est importante pour ses droits, maisaussi comme une étape pour se tailler une placecomme partenaire, à défaut d’adhésion dans laCommunauté de l’Asie de l’Est. Cela permettraitau Canada de rester à l’affût de la géopolitiqueémergente de l’Asie du Sud-est à mesure qu’elletrouve et réalise son équilibre entre la Chine enplein essor et l’Inde.Dr Amitav Acharya, associé de recherche supérieur, FAP Canada
Canada, comme le rétablissement attendu
depuis longtemps de l’économie japonaise et le
nombre grandissant de touristes chinois à
l’extérieur de leur pays. D’autres, comme le
tremblement de terre fatal au Cachemire et les
éruptions récurrentes de grippe aviaire, ont été
des sources de préoccupations réelles.
Cependant, pour d’autres événements comme
la multiplication des négociations de
libre-échange bilatérales et régionales, la
renaissance d’une communauté en Asie du
Sud-est et les rapports tendus entre le Japon et
la Chine, seul le temps révélera leurs effets à
long terme.
En guerre avec les TalibansL’Afghanistan a fait les manchettes cette
année. Le 16 mai 2005, Bill Graham, alors
ministre de la Défense, a annoncé que le
Canada augmenterait sa participation en
Afghanistan en envoyant jusqu’à 1250 soldats
supplémentaires pour des opérations au sud du
pays au début de 2006. Leur mission serait
différente de celles de plusieurs milliers de
Canadiens qui avaient fait partie de la Force
internationale d’assistance à la sécurité,
mandatée par les Nations Unies pour soutenir
le gouvernement Karzai dans la capitale de
Kaboul et ses environs pendant les années
précédentes. Ce nouveau déploiement consiste
en une équipe de reconstruction provinciale,
supportée par un bataillon, et ayant le mandat
d’entreprendre des opérations de combat sur le
terrain lorsque nécessaire. Le nouveau
contingent devait faire partie d’une force de
l’OTAN qui reprendrait les opérations en
Afghanistan du Sud qui avaient été menées par
les forces armées américaines au milieu de
2006. En préparatifs de la nouvelle mission à la
fin novembre 2005, le centre d’opérations
canadiennes en Afghanistan a été transféré du
Camp Julien à Kaboul, l’ancienne forteresse
des Talibans à Kandahar.
Comme pour confirmer l’avertissement du
chef d’état-major de la Défense, le général Rick
Hillier, que les Canadiens doivent s’attendre à
des pertes humaines lors des opérations en
Afghanistan, le diplomate canadien Glyn Berry
a été tué en janvier 2006, au tout début de la
nouvelle mission. Berry est mort, alors qu’il
était affecté à l’équipe de reconstruction
provinciale, et trois soldats canadiens ont été
sérieusement blessés après qu’une bombe
humaine a attaqué leur convoi militaire près de
29
30
Kandahar. Vers la fin de la période en cours de
révision, environ 40 soldats canadiens ont été
tués et des douzaines d’autres ont été blessés
au cours d’opérations à Kandahar et dans ses
environs à mesure que l’insurrection menée
par les Talibans est devenue plus agressive.
Plusieurs personnes sont mortes ou ont été
blessées dans des accidents hors combat.
L’aggravation du bilan des pertes a refroidi le
soutien du public à la mission de l’Afghanistan,
et dont le mécontentement a culminé à la fin
août par la demande de Jack Layton, le chef du
Nouveau Parti démocratique, de retirer les
troupes canadiennes des opérations
anti-insurrectionnelles. La visite à Ottawa à la
fin septembre du président afghan Hamid
Karzai a incité le gouvernement à renforcer son
soutien à la mission.
L’engagement initial de déploiement
militaire à Kandahar a été fait par le
gouvernement du Parti libéral sous l’ancien
Premier ministre Paul Martin, mais le nouveau
gouvernement minoritaire du Parti
conservateur a décidé de continuer la mission.
En fait, le 12 et le 13 mars 2006, le nouveau
Premier ministre Steven Harper a visité les
forces canadiennes à Kandahar à son premier
voyage à l’étranger après la prise en charge de
ses fonctions. Ensuite, le 17 mai, la Chambre
des communes a appuyé de justesse une
motion du gouvernement de prolonger le
déploiement des forces canadiennes en
Afghanistan jusqu’en 2009, deux ans de plus
que l’engagement du gouvernement sous Paul
Martin. Le soutien du Premier ministre à
l’engagement militaire et l’aggravation du bilan
des pertes laissent présager que l’Afghanistan
sera un enjeu majeur dans la politique
canadienne au cours des prochaines années.
Il est peu probable que la participation du
Canada en Afghanistan, même dans un rôle de
combat, influence les relations d’Ottawa avec
les gouvernements asiatiques. En général, les
Asiatiques et les gouvernements asiatiques
considèrent l’implication du Canada en
Afghanistan comme une suite logique du rôle
traditionnel canadien de gestion de la paix,
même à un niveau plus élevé d’engagement et
avec des épisodes récurrents de combat.
Depuis la fin de la guerre de Corée, les
Canadiens ont participé à des opérations de
maintien de la paix (Irian Jaya, Timor-Oriental),
de surveillance de trêve (Corée, Inde/Pakistan,
Vietnam du Sud, Cambodge) et d’assistance
technique (le retrait de mines terrestres au
Cambodge) en Asie. Ces opérations militaires
ont renforcé l’image du Canada en Asie comme
fondateur et partisan du processus de maintien
de la paix. Jusqu’ici, on considère généralement
notre rôle en Afghanistan sous cet angle, malgré
que les combats continuels dans le sud de
l’Afghanistan pourraient finalement changer
cette perception. Il est reconnu que le Canada
n’a joué aucun rôle dans la guerre de l’Irak et
la plupart des Asiatiques font une distinction
entre l’Afghanistan et l’Irak.
Une nouvelle relation avec la Chine?Le gouvernement conservateur a continué
d’appuyer la mission en Afghanistan amorcée
par ses prédécesseurs libéraux (même si
plusieurs libéraux ne l’ont pas fait), mais le
changement de gouvernement a remis en
question l’avenir d’une autre initiative
importante du gouvernement précédent.
Pendant une visite de cinq jours au Canada en
septembre 2005, le président chinois Hu Jintao
a déclaré que les rapports entre le Canada et la
Chine ont été rehaussés, car ils ont évolué en
« une association stratégique » basée sur une
compréhension mutuelle. Malgré le manque de
détails sur ces nouveaux rapports — plus
commerciaux que militaires a-t-il souligné —
en principe, il a envoyé en principe un message
aux décideurs chinois de noter sérieusement ce
que le Canada peut offrir à la Chine. Du côté
canadien, il a signalé aux Chinois que
l’investissement dans ce pays est bienvenu sur
une base commerciale, y compris dans les
secteurs névralgiques de l’énergie et des mines.
L’ancien Premier ministre Martin et le président
Hu ont lié cette association stratégique au
développement d’une stratégie de porte d’entrée
du Pacifique approuvée par les deux. C’est un
nouvel élan pour faire évoluer le concept de
porte d’entrée d’un programme de mise à
niveau d’infrastructure et d’expansion dans
l’Ouest canadien à un objectif national de faire
partie de la chaîne d’approvisionnement
transpacifique dans laquelle la Chine joue un
rôle central.
Les conservateurs ne considèrent pas
nécessairement la Chine de façon aussi positive.
Il n’y a pas non plus de consensus public ou
politique au Canada sur la façon d’aborder les
liens commerciaux avec la Chine,
particulièrement en matière d’investissement
ou de respect des droits de la personne et de la
démocratie. Néanmoins, l’essor de la Chine
présente toute une série de nouveaux défis
auxquels ce pays doit réagir rapidement.
Comme Paul Evans l’a écrit : « … les défis
posés par la Chine concernent maintenant
autant les dispositions au sein du Canada que
notre politique étrangère. Ce que nous
consommons, ce que nous produisons et
comment nous le produisons sont tous des
éléments de la mondialisation dans laquelle la
Chine est soudainement le tranchant ».1 La
stratégie de la porte d’entrée de l’Asie Pacifique
est une tentative de composer au moins avec
certains défis au pays.
D’une certaine façon, un rapport
stratégique avec la Chine était la suite logique,
bien qu’inattendue, de la culmination de
36 ans de rapports. Ils ont commencé par
l’ouverture de relations diplomatiques d’Ottawa
avec Beijing en 1970 et ils ont progressé au
point où la Chine est aujourd’hui la plus grande
source d’immigrants et le deuxième plus grand
fournisseur d’importations pour ce pays. C’est
l’équilibre du pouvoir économique dans les
rapports qui a changé le plus radicalement au
cours de cette période. La Chine s’est
transformée de bénéficiaire de l’aide canadienne
pour combattre la pauvreté et la faim,2 en une
centrale industrielle et une source de plus en
plus importante d’investissement étranger au
Canada. Pourtant, il y a eu peu de discussion
sur les répercussions au Canada de ce
31
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>>Dégager les tendances . . .
L’administration de Beijing a continué pendant les 18 mois jusqu’en septembre 2006de se concentrer sur la modernisationéconomique et les améliorations de ses relations de commerce extérieur. En mêmetemps, elle a accentué ses pressions diplomatiques sur Taiwan de réunification etsur les nuances nationalistes perçues du Japon.
AVRIL 20059-10 Plus de 10 000 personnes protestent
à Beijing contre les nouveaux livresd’histoire japonais.
À SURVEILLER :La montée d’un sentiment nationalistedans les relations étrangères
18-19 Le Premier ministre australien visite laChine, la reconnaît comme économiede marché et annonce le début denégociations de libre-échange.
28 Chan, chef de l’opposition du KMT àTaiwan, visite la Chine et rencontre leprésident Hu, la première rencontreentre un chef nationaliste et un chefcommuniste depuis 1949.
MAI2 Le Groupe Lenovo conclut l’achat de
81,5 % de l’exploitation IBM PC auprix de 1,25 milliard $ US.
5-13 Le chef de l’opposition à Taiwan,James Soong au Premier parti du peuple visite la Chine et rencontre leprésident Hu.
JUIN1 Premières manoeuvres militaires
conjointes avec l’Inde.28 Beijing demande l’aide internationale
pour contrer l’épidémie de grippe aviaire.
JUILLET21 Le yuan n’est plus maintenu au dollar
américain, ce qui réévalue la monnaiede 2,1 %.
À SURVEILLER :Les étapes progressives de libéralisation de la monnaie
26 Signature d’un partenariat régionalAsie Pacifique pour le développementet le climat sans pollution avecl’Australie, l’Inde, le Japon, la Coréedu Sud et les États-Unis.
AOÛT18-25 Premiers exercices militaires conjoints
avec la Russie sur la péninsule deShandong.
29 Début de l’exploration pétrolifèrecommune dans la mer de Chine méridionale avec le Vietnam et lesPhilippines.
SEPTEMBRE27 Le public est admis pour la première
fois au Congrès national du peuple.
OCTOBRE13 Lancement du deuxième véhicule
spatial habité, Shenzhou VI.18 Annulation de la visite du ministre des
Affaires étrangères du Japon, aprèsla visite du Premier ministre KoizumiYasukuni au temple Yasukuni.
NOVEMBRE7 Entente de trois ans avec les États-Unis
sur les importations de vêtements ettissus à partir du 1er janvier 2006.
16 Trois cas confirmés de grippe aviaire,dont deux fatals.
À SURVEILLER :Les préoccupations internationalesconcernant l’efficacité de mesures de contrôle
DÉCEMBRE6 Publication du premier recensement
économique national et révision de lataille de l'économie.
10 Première phase du port en eaux profondes Yangshan à Shanghai.
15 Ouverture de l'oléoduc reliant leKazakhstan et la Chine pouvant livrer140 millions de barils par an.
JANVIER 20061 Abolition des impôts agricoles qui
existent depuis 2 600 ans.
10-18 Le chef de la Corée du Nord KimJong Il, en visite non officielle àBeijing, au Hubei et à Guangdong,débute des pourparlers avec le président Hu.
FÉVRIER22-24 Visite du ministre du Commerce du
Japon,Toshihiro Nikai, pour entamerdes pourparlers avec le Premier ministreWen et le ministre du Commerce Bo Xilai concernant les relations perturbées.
À SURVEILLER :La coopération accrue avec le nouveau Premier ministre Abe
MARS11 Les fonctionnaires indiens et chinois
entament des pourparlers à New Delhi sur les conflits de frontière.
AVRIL18-22 Les président. Hu visite les É.-U. et
rencontre le président Bush pour despourparlers commerciaux.
MAI21 Le barrage des Trois Gorges est
terminé après 13 ans de travaux.
JUIN7 Début de la reconstruction de
l’ancienne route de la soie avec l’Inde19 Annonce d’un plan pour lancer un
cosmonaute sur la Lune d’ici 2024.
JUILLET1 Ouverture du chemin de fer le plus
haut au monde vers le Tibet.
AOÛT22 Signature d’un ALE avec le Chili.
SEPTEMBRE25 Le patron du parti Shanghai, Chen
Liangyu, est détenu pour corruption.
Pour une liste complète des événements en Chine et dans le restede l’Asie, consultez le sitehttp://www.asiapacific.ca/data/chronology/index.cfm
LA CHINE EN 2005 – 2006
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changement de dynamique. Il y a eu peu de
débats publics ou parlementaires, à part la
compétition potentielle entre les É.-U. et la
Chine pour nos ressources d’énergie, quant aux
répercussions de liens plus étroits avec la
Chine et l’Asie en général sur nos liens
économiques et politiques essentiels avec les
É.-U. Par ailleurs, nous avons discuté dans
Canada Asia Agenda qu’une stratégie globale
de porte de l’Asie Pacifique pourrait aider le
Canada à devenir une passerelle de commerce
bilatéral entre l’Asie de l’Est et toute
l’Amérique du Nord, et non uniquement avec le
Canada. Cela suppose que notre façon d’aborder
l’Asie devrait être articulée en fonction d’une
meilleure compréhension de ses retombées
positives sur nos rapports avec les É.-U.
Il est irréaliste de croire que des liens plus
étroits avec la Chine n’affecteront pas nos
relations commerciales et politiques avec
Washington, qui s’est étonné de l’annonce de
notre « rapport stratégique » avec Beijing.
Tandis que le marché américain et le commerce
international sont nos assises économiques, le
contenu des biens et services dans ce commerce
bilatéral — et comment et où ils sont produits
— sera de plus en plus influencé par la Chine
et l’Asie. Les politiques de la Chine et celles de
l’Amérique du Nord sont donc les parties du
même continuum. Les amalgamer sera un défi
stratégique majeur pour tout gouvernement au
pouvoir à Ottawa.
Nouer des rapports avec le Japonet la Corée du SudLe partenariat stratégique avec la Chine a été
l’une des actions du gouvernement libéral
précédent pour resserrer les liens économiques
transpacifiques. D’autres initiatives visaient à
augmenter le commerce et les liens
économiques avec la Corée du Sud et le Japon.
Même si le gouvernement conservateur ne
considère pas nécessairement la Chine de la
même façon que le gouvernement précédent, il
ne semble pas y avoir d’empêchements à
étendre les liens économiques avec le Japon ou
la Corée du Sud. Le Canada a longtemps
appuyé le commerce multilatéral en négociant
par l’intermédiaire de l’Organisation mondiale
du commerce (OMC), plutôt que par des
négociations bilatérales, comme meilleure
façon de réduire les barrières au commerce et
à l’investissement avec ses partenaires
économiques.
La seule exception majeure a été la
négociation avec les États-Unis d’un accord de
libre-échange (ALE) en 1989, qui a été élargi
ensuite en 1994 en accord de libre-échange
nord-américain (ALENA) en intégrant le
Mexique. Au cours des années, Ottawa a aussi
conclu des ALE avec des partenaires
commerciaux secondaires (Costa Rica, Chili et
Israël). D’autre part, il a entrepris des
négociations commerciales avec quatre
économies de l’Amérique centrale et certains
autres États sud-américains pendant quelque
temps, bien qu’avec peu de progrès récemment.
En 2000, Ottawa a tourné son attention vers
l’Asie et a annoncé des négociations en vue
d’une entente commerciale avec Singapour.
Après six rondes de négociations en 2002 et
2003, tout a semblé piétiner. Cependant,
Ottawa a recentré ses efforts sur l’Asie puisque
la ronde de l’OMC à Doha semblait aboutir à
une impasse. En novembre 2004, le Canada et
la Corée du Sud ont annoncé qu’ils exploreraient
conjointement la possibilité de négocier un
ALE bilatéral. Cet accord avec la Corée du Sud,
notre septième partenaire commercial national,
serait beaucoup plus important que les ALE
précédents (sauf l’ALENA) puisque sa valeur
commerciale (8,1 milliards de dollars en 2005)
dépasserait celle de tous les ALE précédents
conclus ou en négociation (à l’exception de
l’ALENA aussi).
Les pourparlers avec Séoul couvrent des
enjeux comme le commerce des marchandises,
les règles d’origine, les procédures de la
douane, la facilitation commerciale, les
mesures non tarifaires, le commerce des
services, l’investissement, l’approvisionnement
gouvernemental, la concurrence et la propriété
intellectuelle, le commerce électronique et le
règlement de conflits. De plus, le Canada
cherchera à conclure des accords parallèles de
coopération environnementale et de
main-d’oeuvre. Ottawa considère qu’un ALE
avec la Corée du Sud est non seulement
l’occasion de développer du commerce bilatéral
dans des secteurs allant de l’agriculture
jusqu’aux services de haute technologie et de
finance, mais aussi la chance pour les entreprises
canadiennes d’utiliser la Corée du Sud comme
base pour leurs opérations ailleurs en Asie de
l’Est, notamment en Chine. Des entreprises de
la Corée du Sud sont étroitement liées aux
chaînes de production qui lient l’Asie de l’Est
et l’Amérique du Nord. La Chine est le plus
grand partenaire commercial de la Corée du
Sud et les É.-U. sont son deuxième plus grand
partenaire. Cette situation rend les entreprises
coréennes attirantes comme partenaires
éventuels de production et de commerce
transpacifiques. Alors que les discussions entre
Ottawa et Séoul continuent (la dernière ronde
de discussions remonte à novembre dernier),
les Coréens du Sud payent beaucoup plus
d’attention à des négociations semblables
actuelles avec Washington. Le point de friction
de ces pourparlers est l’accès des produits
agricoles américains au marché de la Corée du
Sud. Puisque les marchandises agricoles sont
aussi un élément important du commerce du
Canada avec la Corée du Sud, il est peu
probable que les négociations aboutissent avec
Séoul avant que le point de friction soit résolu
avec les É.-U.
La Corée du Sud est un partenaire
économique important en Asie, mais notre
commerce avec ce pays est seulement une
fraction de celui avec le Japon. Les liens du
Canada avec le Japon existent depuis
longtemps et sont profonds. Le Japon a été
notre plus grand marché d’exportation en Asie
pendant des décennies; c’est la destination du
plus grand bassin d’investissement canadien en
Asie et c’est nettement la principale source
d’investissement asiatique au Canada.
Cependant, la longue stagnation de l’économie
japonaise depuis 1990 et le développement
dynamique récent de la Chine font que les
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>>Dégager les tendances . . .
La Péninsule coréenne a été une arène depriorités contradictoires pendant 18 moisjusqu’en septembre 2006. Séoul a poussédes mesures de développement de lienséconomiques avec le Nord, face à la levéed’opposition publique et politique. En attendant, Pyongyang continue ses programmes de missiles et ses programmesnucléaires malgré l'opposition de ses voisins.
AVRIL 200523 Le Premier ministre de la Corée du
Sud, Lee Hae-chan et le commandanten second de la Corée du Nord, Kim Yong Nam, s’entendent pourreprendre les pourparlers.
25 Après l’élimination de presque 220 000 poulets, l’ONU déclare quel’éclosion de grippe aviaire en Coréedu Nord est sous contrôle.
30 En Corée du Sud, le Grand partinational à l’opposition gagne cinqsièges sur six lors des élections partielles à l’Assemblée nationale.
À SURVEILLER :L’appui continuel aux partis conservateurs à l’opposition à l’approche de l’élection présidentiellede la Corée du Sud en décembre2007
MAI11 Pyongyang déclare avoir retiré
8 000 barres de combustible du réacteur nucléaire de Yongbyon pourl’utiliser au profit de l’arsenal nucléaire.
20 Des scientifiques de la Corée du Suddéclarent avoir créé les premières cellules souches qui peuvent cloner lesindividus.
JUIN20 Le Premier ministre japonais Koizumi
rencontre le président Roh à Séoul etdiscute des relations bilatérales tendues.
JUILLET15 Séoul entame des négociations du
libre-échange avec le Canada.
À SURVEILLER :Les É.-U. devraient signer l’ALE avecSéoul avant le Canada
AOÛT4 Les scientifiques de la Corée du Sud
produisent le premier chien cloné au monde.
16 Les représentants officiels de la Coréedu Nord visitent le parlement de laCorée du Sud pour la première foispendant que les deux nationscélèbrent le 60e anniversaire de lalibération du règne japonais.
SEPTEMBRE19 Pyongyang accepte de mettre fin aux
programmes nucléaires et autorise lesinspections nucléaires en échanged’aide et de garanties de sécurité.
OCTOBRE28 Un bureau gouvernemental conjoint
de coopération économique entre laCorée du Nord et la Corée du Sudouvre ses portes dans la villenordique de Kaesong.
À SURVEILLER :La détérioration des lienséconomiques à cause du manque dedialogue politique
28-30 Le président chinois Hu est en missionà Pyongyang, la première visite d’undirigeant chinois depuis 2001.
NOVEMBRE1 La Corée du Nord et la Corée du Sud
décident de présenter une équipeunifiée aux Jeux olympiques de 2008.
9-11 Les pourparlers de six parties sur leprogramme nucléaire Coréen prennentfin sans date de future rencontreétablie.
16 La Corée du Sud accorde à la Chineun statut d’économie de marché.
16-17 Le président chinois Hu visite Séoul etdiscute avec le président Roh de l’impasse des missiles nucléaires enCorée du Nord.
24 La Cour constitutionnelle approuve leplan du président Roh d’une nouvelleville gouvernementale.
DÉCEMBRE1 L’Assemblée nationale de la Corée du
Sud ratifie l’ALE avec Singapour.23 L’Université nationale de Séoul
découvre que la recherche de Hwang Woo-suk sur les cellules souches est falsifiée.
JANVIER 200610-18 Kim Jong Il effectue une visite non
officielle à Beijing, au Hubei et auGuangdong et rencontre le présidentchinois Hu.
19 Un nouveau port est inauguré ouvre àBusan en Corée du Sud.
FÉVRIER11 Le scientifique déshonoré,
Hwang Woo-suk, est suspendu del’Université nationale de Séoul.
MARS2-3 La Corée du Nord et la Corée du Sud
entreprennent des pourparlers militairesconcernant le litige de frontière maritime, après une impasse de deux ans.
AVRIL19 L’assemblée nationale de la Corée du
Sud approuve la nomination de HanMyeong-sook comme première femmeélue au poste de Premier ministre.
28 Le président du conseil de HyundaiMotor Group, Chung Mong-Koo, estarrêté sur des allégations dedétournement de fonds.
MAI29 Kim Woo Choong, le fondateur de
Daewoo, est condamné à dix ans deprison pour fraude.
JUILLET5 La Corée du Nord fait des essais de
missiles à longue portée, violant lemoratoire qu’elle s’était imposée surles essais.
Pour une liste complète des événements en Corée du Nord et enCorée du Sud et dans le reste del’Asie, consultez le sitehttp://www.asiapacific.ca/data/chronology/index.cfm
LES CORÉES EN 2005 – 2006
>>
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34
rapports sont tombés dans une certaine
léthargie ces dernières années. Dans une
tentative de réactiver les rapports, le
10 novembre 2005, les premiers ministres du
Japon et le Canada ont lancé un travail de
structure économique Japon-Canada visant à
renforcer les liens économiques actuels et à
créer de nouvelles voies de coopération. Les
buts de la structure sont de ranimer quelques
secteurs de dialogue « gouvernement à
gouvernement » dans la douzaine qui sont en
cours et d’établir la base de projets communs
dans des secteurs prioritaires. Quelques
nouveaux protocoles d’ententes (PE) ont déjà
été conclus concernant des activités
d’anticoncurrence, de coopération douanière,
de promotion bilatérale de l’investissement et
de sécurité sociale. Le travail est aussi en voie
de réalisation dans des secteurs tels que la
sécurité alimentaire et la double imposition.
Une étude commune a aussi été lancée pour
examiner la possibilité de nouveaux liens
bilatéraux pour libéraliser le commerce et
l’investissement, sans vraiment aborder des
ALE officiels. Le rapport de cette étude est dû
pour la fin de 2006.
En parallèle, mais séparé du processus
d’élaboration de la structure, le Forum Canada-
Japon, un organisme non gouvernemental
(établi par les deux paliers de gouvernement en
1991 et renouvellé pour la troisième fois en
2003), était déjà au travail pour examiner des
façons d’augmenter les rapports Canada-Japon.
Dans son rapport publié en juin 2006,3 le
Forum a fait 21 recommandations aux deux
gouvernements. Elles ont couvert des
propositions générales comme le travail en
coopération aux Nations Unies et la continuation
des relations de leurs agences respectives de
développement à l’étranger, dans des enjeux
plus précis, y compris celui de doubler le
nombre de visas disponibles pour les jeunes
Japonais qui souhaitent visiter le Canada
durant un programme de vacances-travail et
une demande de visites réciproques des
Premiers ministres tous les deux ans. Le Forum
a aussi recommandé que les gouvernements
règlent l’objectif suprême de négocier un
ALE bilatéral.
Les efforts de part et d’autre pour
revitaliser les rapports avec le Japon sont
passés dû. Même si presque toute l’attention du
Canada est concentrée sur la performance
impressionnante de la Chine, sous plusieurs
aspects, le Japon demeure un partenaire plus
compatible pour les entreprises canadiennes.
Pourtant, comme le Forum Canada-Japon
l’explique : « la fausse perception canadienne
persiste que le Japon reste un marché très
fermé et protégé par des tarifs et des barrières
non tarifaires. En attendant, plusieurs Japonais
continuent de considérer le Canada simplement
comme une source de matières premières. À
quelques exceptions notables, comme l’industrie
automobile, les Japonais démontrent peu de
compréhension de la capacité concurrentielle
de l’industrie canadienne, de sa technologie et
de son secteur tertiaire ou de sa suprématie
dans quelques secteurs »4. Les statistiques
commerciales le démontrent. L’année dernière,
presque 75 % des marchandises canadiennes
expédiées au Japon étaient des matières
premières non traitées ou légèrement traitées.
Au contraire, 60 % de nos exportations vers les
É.-U., le marché qui comprend le mieux notre
industrie, étaient des produits fabriqués.
Par diverses mesures (notre part du marché
japonais, le nombre de visites de touristes du
Japon, la proportion d’investissement de l’Asie
Pacifique au Canada en provenance du Japon
et la proportion du Japon dans le commerce de
l’Asie Pacifique), les liens du Canada avec
l’économie japonaise qui arrive au deuxième
rang mondial ont diminué au cours des seize
dernières années. Il convient maintenant que
le Canada investisse des efforts pour renouveler
les liens. Non seulement l’économie japonaise
est importante en Asie, mais c’est aussi la force
motrice de plusieurs chaînes de production
transpacifiques. Le rétablissement de
l’économie japonaise de ses années
douloureuses de stagnation et de déflation a été
réalisé en partie grâce à une libéralisation
universelle de son économie et à une nouvelle
concentration de son expansion industrielle en
Chine. Les efforts ont rapporté des bénéfices.
La croissance économique réelle, pendant les
trois dernières années, a été en moyenne de
2,3 % par an, soit presque celle du Canada. Les
associations avec des entreprises de la Corée
du Sud peuvent fournir une entrée dans les
chaînes de production basées en Chine que la
porte de l’Asie Pacifique peut entretenir, mais
les entreprises japonaises ont des liens encore
plus larges dans le continent asiatique par leurs
milliers d’unités de production extraterritoriales.
Le rétablissement économique japonais a
le potentiel d’augmenter considérablement les
exportations canadiennes. Avant la
dégringolade du Japon au cours des années
1990, à peine plus de 50 % des exportations de
marchandises du Canada vers l’Asie étaient
vers le Japon. L’année dernière, cette proportion
a baissé à environ 33 %. L’émergence de la
Chine et celle de l’Inde, à un degré moindre,
érodent sans cesse la dominance du Japon
comme marché; cependant, augmenter les
expéditions vers le Japon à 40 % du total des
exportations en Asie Pacifique ajouterait environ
1,5 milliard de $ à notre commerce. La reprise
du Japon et ses marchés plus ouverts en font
un but plus réaliste. Et c’est en considérant
seulement le secteur des expéditions de
marchandises. Les exportations de services du
Canada au Japon en 2004 (les chiffres les plus
récents disponibles) représentaient 1,6 milliard
de $, soit un ajout de presque 20 % aux
exportations de marchandises pendant la
même année. Conclure un ALE complet avec le
Japon n’est peut-être pas être faisable
actuellement, mais un rapport revitalisé,
politique et commercial est aussi réaliste
que valable.
La mobilité des ChinoisL’année dernière, un peu plus de 31 millions
de Chinois (presque la population du Canada)
ont voyagé à l’extérieur de leur pays pour les
affaires et le plaisir, et souvent les deux. Ils
représentent encore deux millions de plus
qu’en 2004. Puisque la croissance économique
35
>>
>> >>>>
>>Dégager les tendances . . .
La politique et les priorités du Premier ministre Junichiro Koizumi ont dominé lapolitique japonaise dans les 18 mois jusqu’àseptembre 2006. Des mesures de réformeéconomiques comme la privatisation du système postal d'épargne et les penchantsnationalistes prudents de Koizumi donnentle ton aux événements au pays et sur lascène internationale.
AVRIL22 Au Sommet Asie et Afrique à Jakarta,
le Premier ministre Koizumi exprime ànouveau les profonds regrets de sonpays pour les attaques lors laDeuxième Guerre mondiale.
MAI23 Le vice-premier ministre de la Chine,
Wu Yi, annule les rencontres avec lePremier ministre Koizumi, mettant ainsiun terme, une journée plus tôt queprévu, à son voyage au Japon.
JUIN1 La Malaisie signe un ALE bilatéral.
À SURVEILLER :La concurrence avec la Chine pour lesréseaux d’ALE
15 Le Premier ministre Koizumi déclarequ’il démissionnera en septembre2006 à la fin de son mandat commechef du PLD.
27 Après la découverte d’une souche degrippe aviaire à la ferme avicole deMitsukaido, 25 000 poulets sont abattus.
JUILLET5 La Chambre basse approuve la
privatisation du système bancaire d’épargne postale et d’assurance-vie.
14 L’Indonésie et le Japon entament despourparlers de libre-échange.
26 Le Japon se joint au partenariatrégional Asie Pacifique pour ledéveloppement et le climat sans pollution avec l’Australie, la Chine,l’Inde, la Corée du Sud et les États-Unis.
AOÛT1 Acceptation de signer un ALE avec la
Thaïlande en avril 2006 pour éliminerles barrières tarifaires sur les véhiculeset l’acier.
8 À cause du rejet par la Chambrehaute du projet de loi de la réformepostale, le Premier ministre Koizumidissout la Chambre basse au parlement et enclenche les électionspour le 11 septembre.
SEPTEMBRE11 Le PLD, un allié de la coalition,
obtient une majorité de deux tiers auparlement lors d’une élection à laChambre basse.
OCTOBRE11 La Chambre basse passe la loi pour
privatiser le service postal.14 La Chambre haute approuve le projet
de loi de privatisation du service postal.17 Cinquième visite du Premier ministre
Koizumi au temple de Yasukuni depuisson entrée en poste.
À SURVEILLER :Les problèmes laissés à son successeur d’équilibrer les politiquesinternationales et nationalesdécoulant de cette situation
NOVEMBRE22 Le PLD présente une proposition de
révision de la Constitution.
DÉCEMBRE24 Approbation du programme conjoint
de défense antimissile avec les États-Unis.
À SURVEILLER :Les relations tendues avec la Chine àcause de la recrudescence de sesactivités militaires
JANVIER 200627 Première rencontre bilatérale depuis
trois ans avec la Corée du Nord, à Beijing.
FÉVRIER15 Début des ententes préliminaires
d’ALE avec le Vietnam.
MARS23 Gel des programmes de prêts pour la
coopération en Chine suite à la détérioration des relations.
27 Gel des programmes de prêts pour lacoopération en Chine suite à la détérioration des relations.
JUIN28 Le Premier ministre Koizumi visite
Ottawa; c’est la première rencontreavec le premier ministre Harper.
29 Le Premier ministre Koizumi se rend à Washington pour un « sommet sayonara » avec le président Bush.
30 Le Japon surpasse l’Italie commenation ayant la population la plusâgée, car 21 % de sa population aplus de 65 ans.
JUILLET25 Le dernier contingent de soldats
quitte l’Irak.
À SURVEILLER :La projection accrue de puissance militaire
AOÛT15 Le Premier ministre Koizumi fait une
sixième visite au temple Yasukuni.
SEPTEMBRE6 La princesse Kiko donne naissance au
premier prince japonais depuis 41 ans.9 Signature d’un ALE avec les
Philippines.20 Shinzo Abe gagne la course au
leadership du LDP.26 Le Diet confirme Shinzo Abe comme
Premier ministre et le nouveau cabinetest annoncé le lendemain.
Pour une liste complète des événements au Japon et dans le restede l’Asie, consultez le sitehttp://www.asiapacific.ca/data/chronology/index.cfm
LE JAPON EN 2005 – 2006
>> >>
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36
augmente les revenus et gonfle la classe
moyenne urbaine, chaque année plus de
Chinois ont les moyens de voyager à l’étranger.
Les industries du tourisme du monde entier
sentent déjà les répercussions de cette nouvelle
source des voyageurs dont c’est souvent le
premier voyage. Tandis que la majorité visite
les centres commerciaux de Hong Kong ou
d’autres destinations asiatiques voisines (le
Japon, le Vietnam, la Corée du Sud et la
Thaïlande sont populaires), il y en a de plus en
plus qui viennent au Canada. L’an dernier,
120 000 Chinois sont venus ici, soit environ
deux fois plus qu’il y a six ans. Tandis que ce
phénomène de voyage continue à proliférer, la
croissance des arrivées chinoises au Canada est
plus spontanée que le résultat d’une promotion :
le Canada et la Chine ont fait peu d’efforts pour
augmenter ce flux. Le plus grand obstacle est
en Chine. Beijing maintient un système
d’approbation de certaines destinations de
voyages organisés pour les groupes chinois. Le
système de statut de destination approuvée est
un relent des anciennes restrictions du
tourisme chinois à l’extérieur du pays, et avant
septembre 2006, 82 pays ont été approuvés.
Cependant, le refus du statut de destination
approuvée empêche les pays de commercialiser
directement leurs attractions touristiques. Pour
des raisons qui n’ont jamais été expliquées
clairement (mais notamment celle du statut de
l’homme d’affaires chinois fugitif Lai Changxing
qui demande un statut de réfugié dans ce
pays), le Canada n’a toujours pas le statut de
destination approuvée, bien qu’il ait été
approuvé en principe l’année dernière. Du côté
canadien, le retard considérable d’approbation
des demandes de visas est une force de
dissuasion des visiteurs chinois potentiels.
Cependant, les liens familiaux de plus de
40 000 immigrants chinois chaque année
assurent que les liens de famille continuent à
promouvoir le voyage dans ce pays, même sans
le statut de destination approuvée.
Les projections du tourisme chinois futur
sont généralement fortes. À mesure que les
obstacles bureaucratiques aux voyages à
destination du Canada sont éliminés, il y a de
bonnes raisons pour s’attendre à ce que le pays
partage la mine d’or. Les avantages de la porte
de l’Asie Pacifique s’appliquent autant au flux
des gens qu’à celui des marchandises. Le temps
de voyage pour se rendre sur la côte Ouest du
Canada de tout endroit de la Chine est plus
court que pour les 48 États américains sur le
continent. Avec le nouvel accord de navigation
aérienne à ciel ouvert entre le Canada et les
É.-U., il y aura plusieurs liaisons de Vancouver,
Calgary ou Toronto à plusieurs destinations aux
É.-U. Cela permettra au Canada de capturer
une grande partie du nombre des touristes
chinois qui visitent les É.-U., soit quelque
270 000 l’année dernière.5 Le défi pour
l’industrie canadienne du tourisme est de se
préparer à un afflux des voyageurs chinois qui
ont des besoins particuliers. Ces besoins
peuvent être aussi complexes que l’offre de
formation linguistique de plusieurs travailleurs
en tourisme et en hôtellerie ou très simples
comme un thermos d’eau chaude dans les
chambres des invités chinois. Les étapes
nécessaires pour récolter des avantages de la
stratégie de porte d’entrée ne sont pas toujours
énormes.
Les désastres de la natureLes événements en Asie au cours des 18 mois
passés n’ont pas tous été positifs ou n’ont pas
indiqué un avenir plus brillant pour la région.
Quelques événements ont rappelé que l’Asie,
malgré ses progrès économiques rapides, abrite
toujours une majorité de pauvres.6 La nature
n’a pas été clémente pour eux l’année dernière.
Tôt le matin du 8 octobre, un tremblement de
terre majeur a dévasté un large secteur de la
région montagneuse du Cachemire administrée
par le Pakistan, près de la ville de
Muzaffarabad. Environ 75 000 personnes
(surtout sur le côté pakistanais de la ligne de
contrôle, mais aussi sur le territoire administré
par l’Inde) ont été tuées lorsque des bâtiments
se sont effondrés et que des villages ont été
enterrés par des glissements de terrain.
Environ 3,3 millions de personnes ont été
laissées sans domicile, alors que le dur hiver
himalayen approchait. Le Canada et les
Canadiens ont contribué généreusement à des
fonds de secours après la tragédie et le
gouvernement a envoyé l’équipe d’intervention
en cas de catastrophe des forces canadiennes
pour fournir de l’aide médicale et produire de
l’eau potable pour aider les survivants.
L’Indonésie a aussi subi plusieurs tremblements
de terre, bien que rien d’aussi majeur que le
tremblement de terre sous-marin et le tsunami
du 26 décembre 2004 qui a causé plus de
230 000 morts autour de la ceinture de l’Océan
Indien, la province indonésienne d’Aceh ayant
été la plus gravement touchée. Les tragédies
comme celle-ci et le tremblement au
Cachemire, dans les secteurs appauvris d’un
pays déjà pauvre, soulignent le défi énorme
auquel l’Asie fait toujours face pour assurer les
besoins vitaux de centaines de millions de
gens. Malgré l’espoir que les désastres soient
évités, ils démontrent l’aspect très humain de
certains liens du Canada avec la région.
Beaucoup moins dévastatrice à court
terme qu’un tremblement de terre, mais
potentiellement beaucoup plus menaçante dans
ses répercussions à long terme, a été l’éruption
de la souche virale H5N1 fortement pathogène
de grippe aviaire parmi des masses de volaille à
travers la plupart de l’Asie du Sud-est et en
Chine, à Hong-Kong, en Mongolie, en Inde, au
Pakistan, en Afghanistan, au Japon et en Corée
du Sud.7 La perte des volailles (l’élimination de
masses de volailles infectées et d’oiseaux qui
ont été en contact avec elles, en réponse
immédiate à une éruption aviaire détectée) est
un coup financier très dur pour les individus et
les régions affectées. Il y a aussi eu des décès
rapportés au Cambodge, en Chine, en
Indonésie, en Thaïlande, au Vietnam et en
Turquie parmi les gens qui ont contracté le
virus directement d’oiseaux infectés.
Cependant, un risque beaucoup plus grand,
selon l’Organisation mondiale de la Santé, est
« ... le virus H5N1 qui, dans certaines
conditions, développera les caractéristiques
pour déclencher une autre pandémie d’influenza.
37
>>>>>>
>>Dégager les tendances . . .
L’Inde a continué sa reprise économiquependant 18 mois jusqu’en septembre 2006,bâtissant sur la réforme continue de sonéconomie et sur son commerce extérieur enplein essor. Même les liens économiquesavec le Pakistan se sont améliorés malgré latension continuelle des rapports politiques.
AVRIL7 Reprise du service d’autobus entre le
Cachemire indien et le Cachemirepakistanais.
11 Signature d’une entente avec la Chinepour mettre fin au litige de frontièredans les Himalayas.
16-17 Le président pakistanais Musharrafvisite le Premier ministre Singh et lesdeux s’entendent pour entreprendredes relations d’affaires.
À SURVEILLER :La croissance des liens économiquesmalgré les relations politiques etstratégiques tendues
JUIN1 Toutes premières manoeuvres
militaires conjointes avec la Chine.28-30 Visite du Premier ministre Lee de
Singapour qui signe un ALE.
À SURVEILLER :La concentration des rapports commerciaux et économiques en Asie du Sud-est
JUILLET13 Accord avec le Pakistan concernant
un pipeline de 4 milliards $ US pourexpédier le gaz iranien du Pakistanvers l’Inde.
16-21 Le Premier ministre Singh, en visiteaux États-Unis, conclut une entente decoopération nucléaire, y compris lavente future de nouveaux réacteurs.
25 Reprise du commerce direct par routeavec le Pakistan, pour la première foisdepuis 50 ans.
26 L’Inde se joint au partenariat régionalAsie Pacifique pour le développementet le climat sans pollution avecl’Australie, la Chine, le Japon, laCorée du Sud et les États-Unis.
AOÛT11 Le Premier ministre Singh fait ses
excuses au parlement pour lesémeutes contre les Sikhs en 1984.
SEPTEMBRE1 Les États-Unis lèvent quelques
restrictions d’exportationd’équipements civils nucléaires,aérospatial et d’autres technologiessensibles.
OCTOBRE3 Accords de coopération de sécurité
signée avec le Pakistan, notamment un préavis en cas d’essais de missiles balistiques.
19 Activation des lignes téléphoniques àtravers la zone de contrôle auCachemire pour la première fois en16 ans afin d’aider les victimes dutremblement de terre.
JANVIER 20061 Entrée en vigueur d’un ALE avec
l’Asie du Sud.7 Le Premier ministre Singh annonce un
arrangement de citoyenneté à l’étranger pour les membres de laDiaspora, leur accordant les mêmesdroits que les ressortissants, sauf celuide voter aux élections.
20 L’Inde et le Pakistan inaugurent unservice d’autobus entre Lahore etAmritsar qui relie les deux territoiresdu Punjab pour la première foisdepuis 1947.
FÉVRIER1 Le service ferroviaire reliant le
Rajasthan à la province Sindh duPakistan est rétabli après une interruption de 40 ans.
18 Ouverture de la deuxième liaison ferroviaire avec le Pakistan.
MARS2-3 Visite du président américain Bush qui
signe un accord de puissance nucléaire.22 Signature d’un accord avec le
Pakistan en vue d’études conjointesde coopération pour contrer le traficde personnes, la falsification de docu-ments et l’immigration illégale.
MAI5 Le Premier ministre Singh et les
principaux séparatistes politiques duCachemire s’entendent sur un systèmede résolution de disputes à leur deuxième réunion depuis 2004.
11 La chef du congrès, Sonia Gandhi,gagne son siège électoral dans l’Uttar Pradesh.
JUIN7 Début de la reconstruction de la route
de la soie avec la Chine
À SURVEILLER :La coopération avec la Chine surplusieurs fronts
JUILLET10 À Mumbai, sept bombes éclatent sur
le réseau vital de chemin de fer tuant183 personnes.
15 Les militants pakistanais impliquésdans les attaques à la bombe duchemin de fer annulent les pourparlersde paix avec le Pakistan.
Pour une liste complète des événements en Inde et dans le restede l’Asie, consultez le sitehttp://www.asiapacific.ca/data/chronology/index.cfm
L’INDE EN 2005 – 2006
>>
>> >>
Le virus les a tous, sauf un : la capacité de se
propager efficacement et continuellement
parmi les gens. »8 Une pandémie universelle
serait un événement mondial sérieux ayant des
répercussions douloureuses qui dépassent
l’imagination. Mais le coup le plus sévère serait
pour les pays asiatiques et d’autres pays en
développement, où les installations de santé
publique sont inadéquates. Les pertes de vie se
chiffreraient probablement en millions. Les
conséquences économiques seraient grandes
aussi. Une étude de la Banque de développement
asiatique (BAD) en novembre 2005 a évalué
qu’une grippe aviaire universelle pourrait
causer une perte économique de 113 à
297 milliards $ US en Asie, selon la durée de
l’épidémie.9 Le rapport de la BAD indique que
la principale répercussion économique d’une
épidémie serait une contraction soudaine de la
demande, car les consommateurs retarderaient
les achats à cause de l’incertitude sur l’avenir
et éviteraient de se réunir dans des groupes à
cause des craintes d’infection. Ce fut l’expérience
de l’éruption du SARS en Asie et au Canada en
2003. L’évaluation de la BAD du coût
économique de cette éruption, qui a affecté
plus de 8 500 personnes dans le monde entier,
a été d’environ 18 milliards $ US en Asie de
l’Est.10 Une pandémie de grippe serait beaucoup
plus destructive. Et, comme l’éruption du SARS
au Canada l’a démontré dans le monde actuel
du commerce mondialisé et des voyages
internationaux, il ne serait pas possible de
limiter l’épidémie à un secteur localisé. Les
infections pathogènes entreraient inévitablement
par la porte de l’Asie Pacifique avec les
voyageurs sur les lignes aériennes et les ouvriers
sur les bateaux.
L’affaire d’amour et de haine entrele Japon et la ChineLes relations diplomatiques entre le Japon et
la Chine, perturbées de façon chronique, ont
continué d’être tendues durant la période
examinée. Le manque d’une vision partagée de
leur histoire, renforcée par la souveraineté
contestée des îles Senkaku ou Diaoyutai,
continue à envenimer les rapports. Cependant,
les pires irritants ont été les visites répétées de
l’ancien Premier ministre japonais Junichiro
Koizumi au temple Yasakuni à Tokyo. Le temple
shintoïste de 137 ans est à la mémoire de
combattants japonais, dont 14 criminels de
guerre (la plupart exécutés) intronisés à
Yasukuni en 1978. Bien qu’au moins sept
Premiers ministres japonais ont visité le temple
Yasukuni pour y prier depuis 1978, la Chine
n’avait logé que des protestations diplomatiques
formelles jusqu’à ce que Koizumi ait commencé
une série de visites annuelles en 2001 (le
16 août 2006, il a fait son sixième pèlerinage à
Yasukuni). Le Premier ministre a insisté qu’il
visitait seulement le lieu saint à titre privé
comme individu, mais Beijing a considéré ces
visites comme une expression de son acceptation
du militarisme passé du Japon. Après que
Koizumi a assumé la fonction de Premier ministre,
la Chine a annulé toutes les invitations de ses
leaders supérieurs à visiter le Japon et, en 2002,
les leaders chinois l’ont rencontré seulement à
l’occasion de réunions internationales comme
celles des dirigeants de l’APEC.
L’irritation causée par les visites au temple
Yasukuni a été un facteur qui a motivé la
vice-première ministre chinoise Wu Yi de finir
brusquement son voyage au Japon en mai
2005, un jour avant les pourparlers avec
Koizumi. Le départ soudain de Wu a été aussi
une expression directe de la colère concernant
un nouveau manuel d’histoire japonais sur la
Chine (et la Corée du Sud) qui minimise le
sujet du militarisme du Japon au cours de
l’histoire du 20e siècle. Le conflit, qui a repris
au printemps 2005, a déclenché une flambée
de protestations antijaponaises et de violence
sporadique dans 17 villes à travers la Chine.
Les manifestants ont attaqué des ambassades,
des consulats, des supermarchés et des
entreprises du Japon. Les manifestations ont
reflété un sens naissant de nationalisme parmi
plusieurs jeunes Chinois, mais elles n’auraient
pas eu lieu sans l’approbation tacite du
gouvernement. Après une réaction ambiguë
initiale aux manifestations, le gouvernement a
agi fermement à la fin d’avril pour y mettre fin.
Le nationalisme est aussi un facteur du
litige qui dure depuis longtemps entre la Chine
et le Japon (et Taiwan) sur l’appartenance des
Îles Senkaku (nom japonais) ou des Îles
Diaoyutai (nom chinois). L’aspect le plus
important est l’accès à des réserves potentielles
de pétrole ou de gaz sous les eaux autour des
îles. Au début de 2005, le Japon a annoncé
qu’il avait pris possession d’un petit phare érigé
sur la plus grande des îles en 1988 par des
activistes japonais de droite pour marquer
possession de l’île. L’action inattendue de
Tokyo a incité la Chine à la dénoncer
comme…« une provocation sérieuse et une
violation de la souveraineté territoriale chinoise
auquelle s’opposent fermement le gouvernement
et le peuple chinois et les gens ».11 Alors, le
13 avril 2005, le Japon a annoncé qu’il s’était
décidé à accepter des demandes de forage de
pétrole et de gaz dans les eaux à l’est « de la
ligne médiane » en mer de Chine orientale, que
la Chine ne reconnaît pas. De nouveau, Beijing
a répondu que « ... l’action du Japon constitue
une provocation sévère contre les intérêts de la
Chine et une violation des normes régissant les
relations internationales. La Chine…se réserve
le droit de prendre action ».12
Malgré la rhétorique et les irritants de ces
litiges diplomatiques, les relations économiques
entre la Chine et le Japon continuent à
prospérer. Les spéculations après les émeutes
antijaponaises étaient qu’il y aurait un
refroidissement de la participation japonaise
avec la Chine. Les statistiques prouvent le
contraire. Le commerce total du Japon avec la
Chine en 2005 a atteint un record de
189 milliards $ US, mettant en péril la position
des É -U. comme principal partenaire
commercial du Japon.13 L’investissement
japonais en Chine (de 24,4 milliards $ US à la
fin de 2005) a presque triplé au cours des cinq
dernières années et il est dépassé seulement
par le capital que le Japon a investi aux É.-U. et
aux Pays-Bas.14 Le flux de nouvel
investissement l’année dernière a été plus élevé
encore. Les fabricants japonais d’ordinateurs
personnels, d’appareils domestiques
numériques et d’automobiles continuent
d’étendre leur base de production en Chine; un
nombre croissant d’entreprises japonaises
importent du Japon seulement les articles qui
sont difficiles à trouver sur place. En même
temps, ces entreprises basées en Chine
exportent lourdement : une partie considérable
des exportations de la Chine, peut-être bien de
15 à 20 %, est produite par des usines japonaises.
Il n’y a aucun doute que les hostilités
entre les deux plus grandes économies de l’Asie
sont persistantes et qu’elles se font ressentir
profondément dans leurs vues différentes de
l’histoire. Cependant, il n’y a aucune indication
que cela perturbera sérieusement l’association
qui a fait que la Chine est devenue l’atelier du
monde, laissant au Japon le rôle proéminent de
conception et de marketing. L’intérêt de Beijing
à rétablir les rapports a été démontré par son
empressement à recevoir le nouveau Premier
ministre japonais, Shinzo Abe, presque
immédiatement après qu’il est entré en fonction
au début d’octobre.
Le tango du libre-échangeAu cours des 18 derniers mois, il n’y a eu
38
39
aucune diminution du rythme agité des
négociations d’ALE à travers l’Asie. À cause du
sentiment que la ronde des pourparlers
multilatéraux de l’OMC à Doha paralyserait,
plusieurs économies ont joint le circuit des
pourparlers ou cherché de nouveaux partenaires
pour leur prochain projet bilatéral. Quelques
transactions ont été achevées et lancées,
notamment l’Accord de libre-échange de l’Asie
du Sud liant l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh,
le Sri Lanka, le Népal, le Bhutan et les
Maldives. Le pacte, qui est entré en vigueur le
1er janvier 2006, couvre un marché d’environ
1,4 milliard de personnes, mais il contient tant
d’exclusions qu’il aura certainement moins de
retombées que promis.15 D’autre part,
Singapour et la Corée du Sud ont ratifié une
entente bilatérale; il y a d’autres ententes entre
le Japon et la Malaisie, entre le Japon et la
Thaïlande et entre la Nouvelle-Zélande et la
Thaïlande. La plus ambitieuse a été l’Accord
d’association économique stratégique
transpacifique conclu le 2 juin 2005 qui lie
Singapour, la Nouvelle-Zélande, le Brunei et le
Chili. Beaucoup d’autres pays ont entamé des
négociations pour une série d’accords étiquetés
différemment (ALE, association économique, et
association économique plus étroite). Parmi les
partenariats en discussion, il y a : Australie et
Malaisie, Australie et Chine, Inde et Singapour,
Indonésie et Japon, Vietnam et Japon,
Thaïlande et Pérou, Taiwan et Guatemala,
Corée du Sud et États-Unis, Thaïlande et
États-Unis et, bien sûr, Canada et Corée du Sud
(expliqué précédemment dans ce chapitre).
Tous ces accords, en plus d’autres transactions
conclues récemment, totalisent 85 ALE
bilatéraux ou multilatéraux avec au moins un
partenaire asiatique.
Le but de chaque accord (réduction des
barrières et des dépenses de commerce entre
les partenaires en négociation) est digne
d’éloges, mais cette matrice d’ALE qui se
chevauchent risque d’ajouter aux dépenses
de gestion des affaires. La Banque de
développement asiatique a fait cette mise en
garde : « le danger se trouve dans l’apparition
d’accords entrecroisés qui peuvent mener à des
systèmes « de réseau en étoile » qui profiteront
aux grands centres commerciaux, mais qui
obstrueront le marché entre les instances
commerciales et compliqueront l’environnement
commercial par des règles restrictives
d’origine ».16 La prolifération des ALE pourrait
rendre le commerce plus complexe et
déformer des décisions pour choisir le
meilleur emplacement d’IDE. En fait, les
études faites par la BAD révèlent que les
négociations hâtives d’accords en Asie ont fait
peu progresser le commerce dans la région.17
C’est plutôt une meilleure efficacité du
commerce international, grâce à l’innovation
technologique et à la montée de l’IDE
intrarégional, qui ont eu le plus d’effet sur la
croissance très forte du commerce intrarégional
depuis 1980.
Pendant plusieurs décennies, les
gouvernements asiatiques ont
démontré une sagesse collective, sinon
coordonnée, dans leur utilisation des
bénéfices du commerce libéralisé pour
promouvoir la croissance économique
et augmenter le bien-être de leurs citoyens.
Il est peu probable qu’ils dévieront de ce
chemin dans l’avenir. Ils ont réduit les
barrières entre les pays, en créant une
complexité d’industries liées et en
alimentant des composants dans les
chaînes de production à valeur ajoutée de
marchandises pour les besoins d’économies
développées comme celles du Canada et
des É.-U. C’est le système que favorisera la
porte de l’Asie Pacifique sur la côte Est
du Pacifique.
40
>>
>>Dégager les tendances . . .
Pendant les 18 mois qui ont précédé septembre 2006, des enjeux internescomme l’opposition croissante contre le pouvoir du Premier ministre thaïlandaisTaksin Shinawatra et le questionnement continuel de la légitimité du pouvoir de laprésidente des Philippines, Gloria Arroyo,ont attiré la plupart de l'attention.Cependant, la région entière continue des’inquiéter des épidémies de grippe aviaire,avec un taux de décès de plus en plus alarmant en Indonésie.
AVRIL3 Trois bombes éclatent dans la
province Songkhla en Thaïlande, suivie d’attaques d’un commissariatde police et d’un bâtiment du gouvernement.
11 Le Premier ministre Thaksin lance latroisième campagne nationale contreles drogues en Thaïlande.
18 L’Agence d’énergie nucléaire et atomique en Indonésie annonce unplan de construction de la premièrecentrale atomique à Java.
18 Signature à Bangkok de l’Accord departenariat entre la Nouvelle-Zélandeet la Thaïlande.
MAI7 Trois explosions presque simultanées
dans des secteurs commerciaux àYangon tuent 11 personnes et enblessent 160.
JUIN3 Le Premier ministre Thaksin de la
Thaïlande visite l’Inde et discuted’ALE.
16 Un ouvrier à la volaille devient la première victime qui décède de lagrippe aviaire en Indonésie.
À SURVEILLER :La préoccupation mondiale d’uneépidémie de grippe aviaire en Asiedu Sud-est
19-25 Le Premier ministre vietnamien Khaiest en mission aux États-Unis, la plus haute visite officielle d’un fonctionnaire depuis la fin de laGuerre du Vietnam, et il signe destransactions d’affaires de 1,4 milliard $ US.
25-30 Le Premier ministre vietnamien Khaiest en mission au Canada, la premièrevisite d’un chef du gouvernementdepuis 30 ans et il discute decoopération économique, de commerce, de liens de sociétés civileset de gouvernance.
28 La présidente Arroyo des Philippinesfait des excuses pour le démarchagetéléphonique auprès des officiersd’élection pendant le comptage desvotes aux élections présidentielles en 2004.
JUILLET8 Premiers cas de grippe aviaire
découverts dans 270 canards infectésaux Philippines.
13 Protestations de 30 000 personnescontre la présidente Arroyo desPhilippines soupçonnée de fraudeélectorale en 2004.
14 Jakarta débute des pourparlers d’ALEavec le Japon.
15 Le Premier ministre Thaksin de laThaïlande accorde de nouveaux pouvoirs dans le Sud, notamment ladétention de suspects pendant septjours, la censure de journaux et l’écoute téléphonique.
18 Manifestation de 120 000 personnesqui soutiennent la présidente Arroyodes Philippines.
19 La présidente Arroyo consent à dire lavérité à la commission concernant desallégations de truquage de vote.
20 Les tests confirment trois décès àcause de la grippe aviaire enIndonésie.
21 La Malaisie laisse flotter sa monnaiepar rapport au dollar américain,adoptant le flottement contrôlé.
22 L’ancien Premier ministre Khin Nyuntest reconnu coupable de huit chefsd’accusation, notamment de corruption, et il est condamné à 44 ans de prison avec sursis.
26 Le Myanmar accepte la présidence del’ANASE en 2006.
AOÛT1 La Thaïlande accepte de signer un
ALE avec le Japon en avril 2006 pourcouper les barrières tarifaires sur lesvéhicules et l’acier.
4-5 Le ministre du Commerce deSingapour Lim Hng Kiang visite Séoulet signe un ALE bilatéral.
15 Les séparatistes de l’Aceh et le gouvernement indonésien signent unaccord de paix à Helsinki, ce qui metfin à un conflit qui durait depuis 30 ans.
18 L’ancien vice-premier ministre AnwarIbrahim en Malaisie gagne une causeen diffamation de 1,2 million $ US.
29 Le Vietnam, la Chine et les Philippinesdébutent une exploration pétrolifèreconjointe dans la mer de Chine méridionale.
SEPTEMBRE6 Le congrès des Philippines rejette
formellement la procédure de destitution de la présidente Arroyo.
OCTOBRE1 Les explosions dans deux secteurs
touristiques à Bali, en Indonésie, tuent19 personnes.
27 Le Vietnam émet ses premières obligations internationales, mobilisant750 milliards $ US.
31 Les Philippines mettent en vigueur lataxe sur la valeur ajoutée étendue.
NOVEMBRE3 Bangkok impose la loi martiale dans
deux districts au Sud de la Thaïlande.12 Un enfant de 18 mois est victime de la
première infection de grippe aviaireconfirmée à Bangkok.
9 L’armée des Philippines signe uncessez-le-feu avec le groupe derebelles RPM-M basé à Mindanao.
L’ASIE DU SUD-EST EN 2005 – 2006
>>
41
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22 Établissement du premier fonds d’investissement privé au Vietnam.
À SURVEILLER :L’accélération de la modernisationéconomique du Vietnam qui adhère à l’OMC
23 Les États-Unis lèvent l'embargo sur lesarmements qui durait depuis six ansen Indonésie.
DÉCEMBRE13 La Malaisie signe un ALE avec
le Japon.14 Premier Sommet de l’Asie de l’Est
à Kuala Lumpur.
JANVIER 20061 Entrée en vigueur de l’Accord
d’association économique stratégiquetranspacifique liant le Brunei, le Chili,la Nouvelle-Zélande et Singapour.
FÉVRIER4 Manifestation de 50 000 personnes à
Bangkok qui demandent la démissiondu Premier ministre accusé de corruption et d’abus de pouvoir aprèsla vente de Shin Corp.
15 Le Vietnam commence des pourparlerspréliminaires d’ALE avec le Japon.
24 Le Premier ministre de la Thaïlandeconvoque des élections législativesgénérales pour le 2 avril.
24 La présidente Arroyo des Philippinesdéclare l’état d’urgence à cause desrumeurs de complot de coup d’État.
26 Un haut gradé de la marine desPhilippines est retiré de son posteaprès la découverte d’un complot decoup militaire.
27 La police accuse 16 personnes decomplot présumé pour évincer laprésidente Arroyo des Philippines.
MARS8-10 Le président Kalam de l’Inde est en
mission au Myanmar, la première visite d’un chef d’État indien depuis1987.
À SURVEILLER :La concurrence entre l’Inde et laChine pour accéder aux ressourcesénergétiques du Myanmar
14 À Singapour, Temasek effectue uneprise de contrôle de 3,8 milliards $ USde Shin Corp.
31 Hanoï signe un accord d'aide à lacoopération de 758 millions $ USavec Tokyo, devenant le plus grandbénéficiaire d'aide japonaise.
AVRIL2 La Thaïlande tient des élections
générales boycottées par les principaux partis d'opposition; le partiau pouvoir Thai Rak Thai gagne avecmajorité à la Chambre des députés.
4 Le Premier ministre thaïlandais Thaksindonne sa démission à cause deprotestations continues du public.
23 La deuxième ronde d’élections enThaïlande est boycottée par les partisde l’opposition et les électeurs; 13 sièges parlementaires ne sont pascomblés.
25 La Parti communiste du Vietnamrenouvelle les fonctions du secrétairegénéral Manh pour un autre mandatde cinq ans.
28 La cour de la Thaïlande suspend latroisième ronde d’élections nationales.
MAI7 Le gouvernement PAP de Singapour
est réélu en bloc.8 Les tribunaux thaïlandais annulent des
résultats des élections générales du 2 avril.
26 Le roi Bhumibol de Thaïlande célèbre60 ans de règne sur le trône.
27 Un tremblement de terre de 6,3 d’amplitude tue plus de 6 000 personnes à Java.
31 Les États-Unis et le Vietnam signent un pacte de commerce, le dernierobstacle pour se joindre à l’OMC.
JUIN13 L’Indonésie relâche Abu Bakar
Ba'asyir, un musulman ecclésiastique,ce qui soulève les protestations del’Australie.
JUILLET26 L’ANASE annule les pourparlers
d’ALE avec l’Inde.
AOÛT10 La cour d’appel indonésienne laisse
tomber les accusations contre l’ancienchef d’État malade Suharto.
24 La présidente Arroyo sort indemned’un nouveau vote de destitution.
25 La tentative d’assassinat du Premierministre thaïlandais Thaksin échoue.
25 Les États-Unis et l’ANASE signent unpacte de libéralisation commerciale.
31 22 succursales de banque sont bombardées à Yala, dans le Sud de la Thaïlande.
SEPTEMBRE3 L’Indonésie est d'accord pour
envoyer une troupe de 1 000 hommesau Liban pour la mission de paix de l’ONU.
7 Cinq officiers de l’armée thaïlandaisesont arrêtés pour attentat à la vie duPremier ministre Thaksin.
9 Le Japon et les Philippines signent un ALE.
13-20 Réunions du FMI et de la Banquemondiale à Singapour; des activistestiennent des discussions parallèlesdans l'Île de Batam en Indonésie.
19 Le Premier ministre thaïlandais Thaksinest renversé par un coup militaire.
20 La Malaisie envoie au Liban des effectifs de 1 000 personnes pour lemaintien de la paix.
30 L’ancien commandant d’arméeSurayud Chulanont est assermentécomme Premier ministre de laThaïlande
Pour une liste complète des événements en Asie du Sud-est etdans le reste de l’Asie, consultez le sitehttp://www.asiapacific.ca/data/chronology/index.cfm
42
NOTESCHAPITRE 1 – LA PORTE D’ENTRÉE DE L’ASIE EN AMÉRIQUE DU NORD1. Un résultat de leurs préoccupations a été l’établissement de la Fondation Asie Pacifique du Canada.
Le gouvernement libéral de l’époque a proposé un projet de loi le 1er juin 1984 pour créer laFondation Asie Pacifique qui a été adopté le même jour avec le soutien unanime de tous les partis etqui est devenu loi après l’assentiment royal six jours plus tard.
2. Merrill Lynch et Capgemini, World Wealth Report 2005, p. 27.<http://www.ml.com/media/48237.pdf>, 25 août 2006.
3. Sauf indication contraire, les statistiques dans cette section couvrent l’année 2005.
4. Voir La Banque Mondiale, Regional Fact Sheet From The World Development Indicators 2006: East Asia and Pacific. <http://siteresources.worldbank.org/DATASTATISTICS/Resources/eap_wdi.pdf#search=%22east%20asia%20GDP%20average%20growth%201994-2004%22>, 24 août 2006.
5. Voir Economist Intelligence Unit, Foresight 2020: Economic, Industry and Corporate Trends, 2006. p. 9. <http://graphics.eiu.com/files/ad_pdfs/eiuForesight2020_WP.pdf>, 7 juillet 2006.
6. Banque asiatique de développement, Outlook 2006, p. 269.<http://www.adb.org/documents/books/ado/2006/documents/ado2006.pdf>, 12 juillet 2006.
7. Western Transportation Advisory Council (WESTAC), Preparing for Success – Forecasting Surface Freight Demand, 2006, p. 19.<http://www.westac.com/forecast/prepsuccess.pdf>, 24 août 2006.
8. Voir gouvernement de la C.-B., Gateway Program.<http://www.gatewayprogram.bc.ca>.
9. Voir Fortune, Global 500. Industry – Banks: Commercial and Savings. 24 juillet 2006. <http://money.cnn.com/magazines/fortune/global500/2006/industries/Banks_Commercial_and_Savings/1.html>, 25 juillet 2006.
La porte d’entrée des aéroports1. Voir OAG Worldwide Limited, Airport and Airline Guides.
<http://www.oag.com/NorthAmerica/AirlineAndAirport/flightduration.asp>, 4 juillet 2006.
2. En avril et juin 2005, le Canada a signé des nouveaux accords aériens avec la Chine et l’Inde respectivement. Ces droits de trafic aériens étendus entre le Canada et ces deux marchés importants suivent les principes des accords bilatéraux traditionnels. Cependant, en octobre 2006, le gouvernement du Canada a lancé une étude en vue de changements majeurs dans la gestion de droits de navigation aérienne impliquant le Canada. Voir <http://www.tc.gc.ca/pol/en/ace/consultations/airTransportationPolicy.htm>.
3. Voir Vancouver International Airport, YVR Passengers (Emplaned + Deplaned) 1992-2006.<http://www.yvr.ca/pdf/authority/statistics/1992-2006%20YVR%20PAX.pdf>, 4 juillet 2006.
ANNEXE
43
CHAPITRE 2 – QUE FAUT-IL FAIRE?1. The Strategic Counsel, « Canadian Views on Asia ».
<http://www.asiapacific.ca/analysis/pubs/pdfs/surveys/opinion_poll2006.pdf>, 20 septembre 2006.
2. États-Unis, Bureau du recensement américain, Division du commerce à l’étranger, Direction générale de diffusion des données, « U.S. Trade in Goods (Imports, Exports and Balance) by Country », Washington, DC, 2005.<http://www.census.gov/foreign-trade/balance/index.html>, 28 août 2006.
3. Pour une description complète, voir Canada. Canada Border Services Agency. « In-transit Container Targeting at Seaports », septembre 2002. <http://www.cbsa-asfc.gc.ca/newsroom/factsheets/2002/sep/seaports-e.html>, 5 septembre 2006.
4. Statistique Canada, « Composantes de la croissance démographique, par province et territoire du 1er juillet 2004 au 30 juin 2005 », base de données CANSIM, Tableau 051-0004.<http://www40.statcan.ca/l01/cst01/demo33a.htm?sdi=growth>, 7 septembre 2006.
5. Analyse basée sur la différence entre une cohorte d’âges sur cinq ans en 2005 et la même cohorte 20 ans plus vielle en 2025. Cela donne un estimé conservateur de l’ajout net à la tranche d’âges dû à l’immigration, en éliminant toute diminution par décès du groupe original.
6. DeVoretz, Don J. « Asian Skilled-Immigration Flows to Canada – A Supply-Side Analysis », Canada in Asia, 2003-5, p. 12. Vancouver, Fondation Asie Pacifique du Canada, septembre 2003.
7. Idem, p. 11.
8. Pour un aperçu de l’argumentation, voir Morck, Randall et Bernard Yeung, « Minmetals Madness », Financial Post, p. 13, 1er octobre 2004.<http://www.bus.ualberta.ca/rmorck/Columns/Minmetals%20Madness.pdf#search=%22Chinese%20takeover%20of%20Noranda%22>, 20 septembre 2006.
9. The Strategic Counsel, « Canadian Views on Asia », 28 août 2006. <http://www.asiapacific.ca/analysis/pubs/pdfs/surveys/opinion_poll2006.pdf>, 20 septembre 2006.
10. Voir Goerzen, Anthony et Paul W. Beamish, « The Changing Character of Japanese DirectInvestment in Canada », Canada in Asia, 2005-3. Fondation Asie Pacifique du Canada, mars 2005. <http://www.asiapacific.ca/analysis/pubs/pdfs/can_in_asia/cia_2005-3_japan.pdf >, 20 septembre 2006.
11. Puisque les chiffres de Statistique Canada sont basés sur des enquêtes par sondage qui colligent en général les nouveaux investissements longtemps après qu’ils sont en place, les chiffres d’investissement en Asie ont tendance à minimiser les totaux au cours de l’année précédente ou des deux années précédentes et ils sont régulièrement révisés à la hausse.
12. Les statistiques chinoises couvrent tous les investissements, peu importe leur taille. Les chiffres canadiens couvrent les investissements qui donnent un droit de vote de l’investisseur canadien dans la gestion.
13. Fondation Asie Pacifique du Canada, « 2006 Asian Investment Intentions Survey », février 2006. <http://www.asiapacific.ca/analysis/pubs/pdfs/invest_survey/invest_intentions2006.pdf >, 20 septembre 2006.
14. Fondation Asie Pacifique du Canada, Canada Asia Review 2001, p. 51. Vancouver, Fondation Asie Pacifique du Canada, 2001.
CHAPITRE 3 – LES PARTENAIRES DE LA PORTE D’ENTRÉE1. Pour l’analyse complète voir « Examen de la loi sur les transports au Canada Vision fondée
sur l’équilibre : Rapport du Comité d’examen de la Loi sur les transports au Canada », juin 2001. <http://www.reviewcta-examenltc.gc.ca/francais/pages/final/pdf/finalreport.pdf>, 6 octobre 2006.
2. Pour une analyse complète de cette question et d’autres aspects des politiques concernant les liens Canada-Chine voir Chambre de Commerce du Canada, « Chine et Canada : La voie à suivre. Stratégies et solutions pour l’élimination des obstacles à l’essor du commerce et de l’investissement avec la Chine », septembre 2006.<http://www.chamber.ca/cmslib/general/china-e3.pdf>, 6 octobre 2006.
3. The Strategic Counsel, « Canadian Views on Asia », 28 août 2006, p. 10 et p. 13. <http://www.asiapacific.ca/analysis/pubs/pdfs/surveys/opinion_poll2006.pdf>, 20 septembre 2006.
44
CHAPITRE 4 – UNE ANNÉE EN REVUE1. Evans, Paul, « Canada, Meet Global China », International Journal Vol. 61, No 2
(printemps 2006), p. 284.
2. York, Geoffrey, « An Era Ends as China Becomes an Aid Donor; Today’s shipload of wheat given by Canada will be the last received in the fast-growing economy », The Globe and Mail, p. A3, 7 avril 2005.
3. Canada Japan Forum, « Report of the Canada-Japan Forum 2003-2006 », juin 2006. <http://www.mofa.go.jp/region/n-america/canada/report0606.pdf >, 15 août 2006.
4. Idem. p. 6.
5. Office of Travel and Tourism Industries, « Top 50 Markets for International Arrivals to the United States by Country of Residency, January - December 2005 vs. 2004 ». <http://www.tinet.ita.doc.gov/cat/f-2005-201-001.html>, 25 août 2006
6. Il y a 621 millions de gens qui gagnent moins de 1 $ US par jour – ou les deux-tiers de la population du monde – vivent en Asie Pacifique. Banque asiatique de développement, « Poverty Reduction–ADB’s Primary Goal », 8 mai 2006. <http://www.adb.org/Poverty/default.asp>, 11 septembre 2006.
7. Pour tous les détails des régions affectées voir World Organisation for Animal Health, « Update on Avian Influenza in Animals (Type H5) », 4 septembre 2006. <http://www.oie.int/downld/AVIAN%20INFLUENZA/A_AI-Asia.htm>, 11 septembre 2006.
8. Organisation mondiale de la santé. « Grippe aviaire – feuille de données », février 2006.<http://www.who.int/mediacentre/factsheets/avian_influenza/en/#countries>, 11 septembre 2006.
9. Bloom, Erik, Vincent de Wit et Mary Jane Carangal-San Jose, « Potential Economic Impact of an Avian Flu Pandemic on Asia », ERD Policy Brief no 42, p. 6 et p. 7, Banque asiatique de développement, novembre 2005. <http://www.adb.org/Documents/EDRC/Policy_Briefs/PB042.pdf#search=%22economic%20impact%20of%20avian%20flu%20in%20Asia%22>, 11 septembre 2006.
10. Idem, p. 1.
11.Agence France Presse, « China Slams Japanese ‘Violation of Sovereignty’ in Lighthouse Row », 11 février 2005.
12. Chine, Ambassade de la République populaire de Chine aux États-Unis d’Amérique. « Foreign Ministry Spokesperson Qin Gang’s Remarks on Japan Granting its Enterprises Right to Oil and Gas Test-drilling in the East China Sea », avril 2005.<http://www.china-embassy.org/eng/fyrth/t191718.htm>, 13 septembre 2006.
13. Japan External Trade Organization (JETRO), « Japan’s Trade with China Sets Seventh Straight Record in 2005 », 22 février 2006. <http://www.jetro.go.jp/en/news/releases/20060222457-news>, 29 août 2006.
14. Japan External Trade Organization (JETRO), « Japan’s Total Outward FDI by Country/Region (International Investment Position) », 2006.<http://www.jetro.go.jp/en/stats/statistics/iipfdi_01_e.xls>, 29 août 2006.
15. Voir Fondation Asie Pacifique du Canada, « South Asian Free Trade Deal is the Beginning, Not the End of the Process ». Asia Pacific Bulletin no 236, 23 novembre 2005.<http://www.asiapacificbusiness.ca/apbn/pdfs/bulletin236.pdf>, 29 août 2006
16. Banque asiatique de développement, « Asian Development Outlook 2006, Routes for Asia’s Trade ».<http://www.adb.org/documents/books/ado/2006/part030000.asp>, 29 août 2006.
17. Banque asiatique de développement, « Asian Development Outlook 2006, The Drivers of Trade and Integration in Asia ».<http://www.adb.org/documents/books/ado/2006/part030200.asp>, 29 août 2006.
45
RÉFÉRENCESAgence France Presse, « China Slams Japanese ‘Violation of Sovereignty’ in Lighthouse Row », 11 février 2005.
American Association of State Highway and Transportation Officials, « Freight-rail Bottom Line Report », 2003. <http://freight.transportation.org/doc/FreightRailReport.pdf>, 31 octobre 2006.
Banque asiatique de développement, « Asian Development Outlook 2006, Routes for Asia’s Trade et The Drivers of Trade and Integration in Asia ».<http://www.adb.org/documents/books/ado/2006/part030000.asp>, 29 août 2006.—, « Poverty Reduction–ADB’s Primary Goal », 8 mai 2006. <http://www.adb.org/Poverty/default.asp>, 11 septembre 2006.
Banque mondiale, « Regional Fact Sheet From The World Development Indicators 2006: East Asia and Pacific », 2006.<http://siteresources.worldbank.org/DATASTATISTICS/Resources/eap_wdi.pdf#search=%22east%20asia%20GDP%20average%20growth%201994-2004%22>, 24 août 2006.
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Bloom, Erik, Vincent de Wit et Mary Jane Carangal-San Jose, « Potential Economic Impact of an Avian Flu Pandemic on Asia », ERD Policy Brief no 42, Banque asiatique de développement, novembre 2005. <http://www.adb.org/Documents/EDRC/Policy_Briefs/PB042.pdf#search=%22economic%20impact%20of%20avian%20flu%20in%20Asia%22>, 11 septembre 2006.
Brooks, Mary R., « Global Logistics: Is Canada Ready for 2010? », présentation non publiée, 2006.
Canada. Canada Border Services Agency. « In-transit Container Targeting at Seaports », septembre 2002. <http://www.cbsa-asfc.gc.ca/newsroom/factsheets/2002/sep/seaports-e.html>, 5 septembre 2006.
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46
base de données CANSIM, Tableau 052-0004. Catalogue 91-520-X, 1er juillet 2005.<http://www40.statcan.ca/l02/cst01/demo08a_f.htm>, 15 septembre 2006. —, Statistique Canada, « Bilan des investissements internationaux, base de données CANSIM », Tableau 376-0051, Investissements directs canadiens à l’étranger et investissements directs étrangers au Canada, par pays, données annuelles. <http://cansim2.statcan.ca>, <www.dfait-maeci.gc.ca/eet/pdf/FDI-Inward-Stocks-Country-2005-en.pdf>, 29 mai 2006.
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47
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49
TABLEAUX DE STATISTIQUES
>>ÉTUDIANTS DE L’ASIE PACIFIQUE AU CANADA
Permis d’études émis (milliers) Variation deOrigine 2001 2002 2003 2004 2005 2004 à 2005 (%)Australie 555 520 610 536 570 6,3Bangladesh 401 460 416 363 321 -11,6Chine 11 263 11 488 9 959 7 102 7 224 1,7Hong Kong, ZAS 1 865 1,836 1,629 1 632 1 406 -13,8Inde 1 171 2 041 2 416 1 702 2 120 24,6Indonésie 419 489 544 462 406 -12,1Japon 7 115 6 670 6 125 5 876 5 723 -2,6Malaisie 312 312 363 283 348 23,0Pakistan 403 286 321 318 330 3,8Philippines 119 130 148 169 185 9,5Singapour 298 214 318 375 279 -25,6Corée du Sud 13 281 13 959 13 496 12 916 13 407 3,8Sri Lanka 105 351 205 74 84 13,5Taiwan 2 310 2 347 1 818 2 102 2 096 -0,3Thaïlande 493 566 568 596 544 -8,7Vietnam 416 498 800 382 340 -11,0
Total Asie Pacifique 40 526 42 167 39 736 34 888 35 383 1,4
Source : Citoyenneté et Immigration Canada (2006).
Notes:1 Les statistiques proviennent de documents publiés par les missions à l'étranger.
2 Les statistiques font état des autorisations d'étude émises au cours d'une année donnée et non du total cumulé.Toutes les augmentations sont établies entre les années civiles 2004 et 2005.
3 Les statistiques n’incluent pas les étudiants qui viennent au Canada pour des études à court terme (et qui n'ont pas besoin de permis). Il n'y a actuellement aucune méthode qui permette de recueillir de données précises sur ces étudiants à court terme, même si, dans plusieurs marchés, ceux-ci représentent un très fort pourcentage de l’ensemble des étudiants qui viennent au Canada. Par exemple, les étudiants à court terme de la Corée du Sud (constituant une partie importante de notre marché)sont inscrits comme touristes à leur arrivée au Canada.
4 Des informations supplémentaires sur la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés sont disponibles à : <http://www.cic.gc.ca/english/irpa/index.html>.
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>>PART DU CANADA DANS LES PRINCIPAUX MARCHÉS DE L’ASIE PACIFIQUE (%)
Économie 1994 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005Australie 1,61 1,60 1,63 1,49 1,38 1,35 1,31 1,20Chine 1,58 1,41 1,67 1,65 1,23 1,06 1,31 1,14Hong Kong, ZAS 0,53 0,55 0,65 0,59 0,51 0,46 0,44 0,41Inde 0,97 0,80 0,78 0,71 0,61 0,69 0,74 0,64Japon 3,24 2,54 2,29 2,22 2,12 1,82 1,84 1,73Malaisie 0,40 0,58 0,46 0,41 0,42 0,35 0,44 0,50Singapour 0,40 0,37 0,36 0,36 0,49 0,43 0,40 0,43Corée du Sud 1,96 1,50 1,31 1,29 1,21 0,79 0,98 1,00Taiwan 1,46 1,01 0,91 0,93 0,83 0,84 0,71 0,72Thaïlande 0,72 0,66 0,56 0,56 0,64 0,52 0,52 0,44
Total 1,64 1,36 1,31 1,29 1,15 0,99 1,07 0,99
Sources : Fonds monétaire international, Direction of Trade Statistics Yearbook 1996, 2001, 2003, 2004 et 2005, Direction of Trade Statistics Quarterly, septembre 2006 et République de Chine, Conseil du commerce extérieur, 16 octobre 2006. <http://www.trade.gov.tw>.
>>CROISSANCE DE CERTAINES ÉCONOMIES (PIB RÉEL, % PAR ANNÉE)
Croissance moyenneÉconomie 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 1996-2005Chine 9,6 8,8 7,8 7,1 8,4 8,3 9,1 10,0 10,1 9,9 8,9Inde 7,5 5,0 6,0 7,0 5,3 4,1 4,2 7,2 8,1 8,3 6,3Indonésie 8,0 4,5 -13,1 0,8 5,4 3,8 4,4 4,7 5,1 5,6 2,9Japon 3,5 1,8 -1,8 -0,2 2,9 0,4 0,1 1,8 2,3 2,7 1,4Malaisie 10,0 7,3 -7,4 6,1 8,9 0,3 4,4 5,4 7,1 5,3 4,7Singapour 8,1 8,6 -1,4 7,2 10,0 -2,3 4,0 2,9 8,7 6,4 5,2Corée du Sud 7,0 4,7 -6,9 9,5 8,5 3,8 7,0 3,1 4,6 4,0 4,5Taiwan 6,1 6,7 4,5 5,7 5,8 -2,2 4,2 3,4 6,1 4,1 4,4Thaïlande 5,9 -1,4 -10,5 4,4 4,8 2,2 5,3 7,0 6,2 4,4 2,8États-Unis 3,7 4,5 4,2 4,4 3,7 0,8 1,6 2,7 4,2 3,5 3,3Canada 1,6 4,2 4,1 5,5 5,2 1,8 3,1 2,0 2,9 2,9 3,3
Sources : Les données de 1996 et 1997 sont celles du Front monétaire international, dans sa publication World Economic Outlookde septembre 2004, alors que celles de 1998 à 2005 sont tirées des numéros d’avril et de septembre 2006 de la même publication.
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>>COMMERCE DE MARCHANDISES DU CANADA À L’ÉCHELLE MONDIALE (2005)
Importations mondiales canadiennes Exportations mondiales canadiennesClassification des marchandises % Classification des marchandises %
1 Huiles de pétrole brutes 5,8 Véhicules automobiles, plus de 3 000 cc 9,42 Véhicules automobiles, 1 501 à 3 000 cc 3,6 Gaz naturel 8,63 Véhicules automobiles, plus de 3 000 cc 2,3 Huiles de pétrole brutes 7,34 Carrosseries de véhicules automobiles, pièces 1,9 Bois de sciage, conifères 2,45 Véhicules automobiles, autres pièces 1,7 Camions, 5 tonnes ou moins 2,46 Médicaments 1,6 Véhicules automobiles, autres pièces 1,67 Camions, 5 tonnes ou moins 1,4 Véhicules automobiles, 1 501 à 3 000 cc 1,58 Moteurs pour véhicules de plus de 1 000 cc 1,4 Préparations de pétrole brut lourd 1,59 Circuits intégrés numériques, MOS 1,0 Papier journal 1,310 Gaz naturel 1,0 Préparations de pétrole brut léger 1,3
Les 10 principales catégories en terme Les 10 principales catégories ende % du total mondial 21,6 terme de % du total mondial 37,3
Source : Industrie Canada, Données sur le commerce en direct, 15 mars 2006.<http://strategis.ic.gc.ca/sc_mrkti/tdst/engdoc/tr_homep.html>
>>COMMERCE DE MARCHANDISES DU CANADA AVEC L’ASIE PACIFIQUE (2005)
Importations canadiennes de l’Asie Pacifique Exportations canadiennes vers l’Asie PacifiqueClassification des marchandises % Classification des marchandises %
1 Véhicules automobiles, 1 501 à 3 000 cc 6,1 Charbon (non aggloméré) 6,12 Ordinateurs portables, 11 kg ou moins 2,9 Bois de sciage, conifères 4,83 Unités d’entrée/sortie pour ordinateurs 2,5 Pâte chimique, conifères 4,34 Pièces et accessoires pour ordinateurs 2,3 Méteil et blé 4,15 Appareils de transmission/réception 2,2 Éthylèneglycol (Éthanediol) 3,96 Circuits intégrés numériques, MOS 1,9 Minerai et concentré de cuivre 3,77 Caméras vidéo et caméscopes 1,2 Porc découpé, désossé et congelé 3,38 Véhicules automobiles, plus de 3 000 cc 1,1 Engrais (chlorure de potassium) 3,39 Mémoire pour ordinateurs 1,0 Colza/canola 2,910 Récepteurs de télévision en couleur 1,0 Nickel (sous forme brute, non allié) 2,6
Les 10 principales catégories en % du total de l’Asie Pacifique 22,2 Les 10 principales catégories en % 39,0
Importations de l’Asie-Pacifique en % du Exportations vers l’Asie-Pacifique en % total canadien 17,7 du total canadien 6,5
Source : Industrie Canada, Données sur le commerce en direct, 15 mars 2006. <http://strategis.ic.gc.ca/sc_mrkti/tdst/engdoc/tr_homep.html>.
52
>>IMPORTANCE DU CANADA POUR LES PARTENAIRES COMMERCIAUX DE L’ASIE PACIFIQUE (2005)
RANG DU CANADAÉconomie Importations ExportationsAustralie 13 17Chine 18 16Hong Kong 19 9Inde 23 21Indonésie 13 19Japon 12 11Malaisie 21 17Singapour 24 33Corée du Sud 20 15Taiwan 24 18Thaïlande 25 19Canada dans le marché mondial 6 9
Sources : Fonds monétaire international, Direction of Trade Statistics Quarterly, septembre 2006; et République de Chine, Conseil du commerce extérieur, 16 octobre 2006, <http://www.trade.gov.tw>.Note : Le classement des importations et des exportations des partenaires, en provenance du Canada et vers le Canada, est indiqué.
>>IMPORTANCE DES PARTENAIRES COMMERCIAUX DE L’ASIE PACIFIQUE POUR LE CANADA
1995 2000 2005Rang Économie % du commerce de Économie % du commerce de Économie % du commerce de
l’Asie Pacifique l’Asie Pacifique l’Asie Pacifique1 Japon 42,01 Japon 35,46 Chine 38,912 Chine 13,89 Chine 20,06 Japon 25,553 Corée du Sud 10,34 Corée du Sud 10,44 Corée du Sud 8,734 Taiwan 7,87 Taiwan 8,42 Taiwan 5,565 Hong Kong (ZAS) 4,70 Malaisie 3,98 Malaisie 3,196 Australie 4,26 Hong Kong (ZAS) 3,81 Inde 3,047 Malaisie 3,65 Australie 3,44 Australie 2,918 Singapour 3,14 Thaïlande 2,79 Thaïlande 2,609 Thaïlande 2,75 Inde 2,46 Hong Kong (ZAS) 1,8610 Indonésie 2,13 Singapour 2,38 Singapour 1,59
Source : Industrie Canada, Données sur le commerce en direct, 22 juin 2006. <http://strategis.ic.gc.ca/sc_mrkti/tdst/engdoc/tr_homep.html>.
Note : Total des exportations vers l’Asie Pacifique et des importations en provenance de l’Asie Pacifique. Les pourcentages indiqués représentent la proportion du total des échanges commerciaux avec l’Asie Pacifique. On a inclus le Timor oriental dans les chiffres de l’Indonésie.
53
>>TRANSACTIONS DE SERVICES DU CANADA AVEC L’ASIE PACIFIQUE (millions $ CA)
2002 2003 2004Économie Recettes Paiements Recettes Paiements Recettes PaiementsAustralie 687 559 881 491 884 521Chine 806 802 798 592 897 697Hong Kong (ZAS) 585 1,286 674 1 246 670 1 672Inde 282 241 255 252 310 292Indonésie 161 75 157 69 193 69Japon 1 778 2 985 1 238 2 713 1 596 2 620Malaisie 195 168 178 166 235 207Nouvelle-Zélande 102 184 94 151 110 201Pakistan 99 35 96 28 113 41Philippines 151 227 124 246 138 291Singapour 196 574 192 897 251 1 019Corée du Sud 643 216 607 296 706 350Taiwan 389 349 323 297 402 384Thaïlande 122 125 91 146 93 162Vietnam 38 23 38 20 41 30
Total Asie Pacifique 6 234 7 849 5 746 7 610 6 639 8 556
Transactions de services avecl’Asie Pacifique en % du total canadien 9,8 11,1 9,4 10,4 10,4 11,2
Source : Adaptation de Statistique Canada, Transactions internationales de services du Canada avec certains pays. Tableau de la base de données CANSIM 376-0036, 29 mai 2006. <http://cansim2.statcan.ca>, http://www.international.gc.ca/eet/pdf/BOP-Trade-Services-en.pdf.
>>VALEUR DES FUSIONS ET ACQUISITIONS CANADIENNES EN ASIE PACIFIQUE
VALEUR DÉCLARÉE (MILLIONS $ US)Année Nombre de cas Total Moyenne*1996 33 1 260,9 38,21997 31 1 076,5 34,71998 21 2 458,0 117,01999 26 1 623,7 62,52000 46 1 274,6 35,42001 42 3 090,7 93,72002 33 480,0 30,02003 49 775,1 40,82004 65 581,5 12,62005 43 1 366,7 54,7
Sources : Thomson Financial Securities Data, 1999-2006 et sources publiées.*Moyenne des transactions avec valeur divulguée.
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>>TOURISTES DE L’ASIE PACIFIQUE EN VISITE AU CANADA (en milliers)
Origine 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Changement (%) 2004/2005Australie 179,5 171,9 162,8 156,6 185,1 209,2 13,1Chine 77,3 86,4 99,3 77,5 104,8 120,3 14,8Hong Kong, ZAS 145,1 130,1 122,8 94,0 121,0 113,8 -6,0Inde 55,2 58,2 58,7 59,5 71,0 82,0 15,5Indonésie 13,1 15,5 15,1 12,0 11,8 11,8 0,0Japon 540,1 449,0 452,5 273,9 437,2 441,8 1,1Malaisie 18,4 18,0 15,8 6,7 9,6 10,3 7,3Nouvelle-Zélande 37,5 33,2 32,3 30,3 37,5 40,5 8,0Pakistan 10,2 11,4 9,0 8,0 10,6 13,3 25,5Philippines 32,7 37,5 41,1 33,3 38,2 44,1 15,5Singapour 28,5 26,2 23,2 17,5 23,9 25,7 7,6Corée du Sud 149,0 157,1 165,1 148,6 191,0 191,3 0,2Taiwan 166,2 119,8 106,6 69,3 108,6 100,6 -7,4Thaïlande 12,3 12,2 13,7 8,3 11,3 13,4 18,6Autres pays de l’Asie Pacifique 11,9 12,1 12,9 11,4 12,0 13,6 13,4
Total Asie Pacifique 1 477,1 1 338,6 1 331,0 1 006,9 1 373,6 1 431,7 4,2
Source : Adaptation de la base de données CANSIM II de Statistique Canada, Tableau 427-0003 : Nombre de voyageurs non résidents entrant au Canada, selon certains pays de résidence (sauf les États-Unis), 20 mars 2006. <http://cansim2.statcan.ca/cgi-win/CNSMCGI.EXE>.
>>Imprimé au Canada