vins de l'isère : balmes dauphinoises et coteaux du grésivaudan - l'expression du...
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L’objet de ce mémoire est la conséquence de mes centres d’intérêts et de mes convictions.Le vin, dans toute sa diversité française et mondiale, est bien sûr au coeur de mes centres d’intérêts. Mais je considère le vin non pas comme un simple produit commercial ou de consommation, mais comme le fruit d’une rencontre et d’une histoire entre le terroir, la vigne et son vigneron. En amont d’un vin, la rencontre avec le vigneron qui l’a fait, avec la vigne qui a porté le raisin, avec le sol qui a nourri la vigne m'intéresse tout particulièrement.J’ai, d’une part, la conviction que l’uniformisation des goûts sont une impasse, une perte de sens et de repère. L’avenir est dans l'authenticité, la typicité, la diversité. D’autre part, suivant le principe «Penser global, Agir local», la région grenobloise étant celle de mon domicile et de mes projets futurs, j’avais l’intuition que je pouvais trouver localement des vins exprimant ce terroir. Je n’ai pas été déçu !C’est donc à la rencontre des vins des deux appellations spécifiquement iséroises que je suis allé : les Balmes Dauphinoises et les Coteaux du Grésivaudan. Je vous invite à m’y accompagner par la lecture de ce mémoire.SommaireObjet de ce Mémoire 6 Présentation de l’Isère 7 Situation géographique 7 Climat 8 Histoire du vignoble 9 Les différents vignobles et terroirs 10L’ «Y» Grenoblois 11Au Nord-Est: la vallée du Grésivaudan (1)! 11 Au Nord-Ouest: le vignoble de la Noyeraie (2)! 11 Au Sud: le Trièves (3)! 12Les Balmes Dauphinoises (4) 13 Le plateau de Chambaran (5) 14 La vallée du Rhône (6) 14Appellations et types de vins 14 Production annuelle 15 Les syndicats de vignerons 16 Passage des appellation Vins de Pays en IGP 16Cépages ! 17Les cépages nationaux 17Chardonnay! 17 Aligoté ! 18 Viognier! 18Pinot Gris! 18 Gamay! 18 Pinot Noir! 18 Syrah! 18 Merlot ! 18Les cépages locaux 19Cépages actuellement en production 19Verdesse 19 Jacquère 20 Altesse ou Roussette! 20 Persan 21 Étraire de la Dui ou Etraire de la Dhuy 22 Mondeuse Noire! 22Cépages anciens «retrouvés» 23Bia blanc 23 Mècle de Bourgoin 23 Onchette 24 Bien d’autres cépages...! 24Rencontre avec les vins des Coteaux du Grésivaudan 25Producteurs 25 Rencontres et dégustations 26 Domaine Finot 26 Cave coopérative de Bernin 27 Domaine du Mas du Bruchet 28 Domaine Berthet 29 Rencontre avec les vins des Balmes Dauphinoises! 30 Producteurs 30 Rencontres et dégustations 31 Domaine Gonin 31Domaine du Loup des Vignes 33 Domaine Meunier 34 Domaine Martin 35Sources documentaires 36Ouvrages 36 Publications 36 Sites Internets 37Annexes! 38I. Cahier des charges 2008 des Vins de Pays des Balmes Dauphinoises 39 II. Cahier des charges 2008 des Vins de Pays des Coteaux du Grésivaudan 40 III. Listes des cépages locaux 41TRANSCRIPT
Vins de l’IsèreBalmes Dauphinoises
etCoteaux du Grésivaudan
Mémoire Sommelier Conseil, CavisteJoël FÉRAUDUniversité du Vin • Suze la Rousse • 12 février 2010
L’expression du terroir retr"vée
«Pour bien savoir les choses, il en faut savoir le détail ; et comme il est presque infini,
nos connaissances sont toujours superficielles et imparfaites.»
François de La Rochefoucauld, Maxime n°106
Sommaire
Objet de ce Mémoire! 6
Présentation de l’Isère! 7
Situation géographique 7
Climat 8
Histoire du vignoble 9
Les différents vignobles et terroirs 10
L’ «Y» Grenoblois 11
Au Nord-Est: la vallée du Grésivaudan (1)! 11
Au Nord-Ouest: le vignoble de la Noyeraie (2)! 11
Au Sud: le Trièves (3)! 12
Les Balmes Dauphinoises (4) 13
Le plateau de Chambaran (5) 14
La vallée du Rhône (6) 14
Appellations et types de vins 14
Production annuelle 15
Les syndicats de vignerons 16
Passage des appellation Vins de Pays en IGP 16
Cépages! 17
Les cépages nationaux 17
Chardonnay! 17
Aligoté ! 18
Viognier! 18
Pinot Gris! 18
Gamay! 18
Pinot Noir! 18
Syrah! 18
Merlot! 18
Les cépages locaux 19
Cépages actuellement en production 19
Verdesse! 19
Jacquère! 20
Altesse ou Roussette! 20
Persan! 21
Étraire de la Dui! 22
Mondeuse Noire! 22
Cépages anciens «retrouvés» 23
Bia blanc! 23
Mècle de Bourgoin! 23
Onchette! 24
Bien d’autres cépages...! 24
Rencontre avec les vins des Coteaux du Grésivaudan! 25
Producteurs 25
Rencontres et dégustations 26
Domaine Finot 26
Cave coopérative de Bernin 27
Domaine du Mas du Bruchet 28
Domaine Berthet 29
Rencontre avec les vins des Balmes Dauphinoises ! 30
Producteurs 30
Rencontres et dégustations 31
Domaine Gonin 31
Domaine du Loup des Vignes 33
Domaine Meunier 34
Domaine Martin 35
Sources documentaires! 36
Ouvrages 36
Publications 36
Sites Internets 37
Annexes! 38
I. Cahier des charges 2008 des Vins de Pays des Balmes Dauphinoises 39
II. Cahier des charges 2008 des Vins de Pays des Coteaux du Grésivaudan 40
III. Listes des cépages locaux 41
Objet de ce MémoireVins de l’Isère : Balmes Dauphinoises et Coteaux du Grésivaudan
L’expression du terroir retr"vée
L’objet de ce mémoire est la conséquence de mes centres d’intérêts et de mes convictions.
Le vin, dans toute sa diversité française et mondiale, est bien sûr au coeur de mes centres d’intérêts. Mais
je considère le vin non pas comme un simple produit commercial ou de consommation, mais comme le
fruit d’une rencontre et d’une histoire entre le terroir, la vigne et son vigneron. En amont d’un vin, la
rencontre avec le vigneron qui l’a fait, avec la vigne qui a porté le raisin, avec le sol qui a nourri la vigne
m'intéresse tout particulièrement.
J’ai, d’une part, la conviction que l’uniformisation des goûts sont une impasse, une perte de sens et de
repère. L’avenir est dans l'authenticité, la typicité, la diversité. D’autre part, suivant le principe «Penser
global, Agir local», la région grenobloise étant celle de mon domicile et de mes projets futurs, j’avais
l’intuition que je pouvais trouver localement des vins exprimant ce terroir. Je n’ai pas été déçu !
C’est donc à la rencontre des vins des deux appellations spécifiquement iséroises que je suis allé : les
Balmes Dauphinoises et les Coteaux du Grésivaudan. Je vous invite à m’y accompagner par la lecture de
ce mémoire.
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Présentation de l’Isère
SITUATION GÉOGRAPHIQUE«Le département de l'Isère tire son nom de la
rivière Isère, affluent de la rive gauche du Rhône.
Le terme proviendrait du celtique «Isar», c'est-à-dire
«fer», minerai qui était abondant le long des rives de l'Isère
et qui a été longtemps exploité dans le massif de Belledonne.
Une autre source pourrait être serpent, en référence aux
méandres de l'Isère dans la vallée du Grésivaudan.
Au sein de la région Rhône-Alpes, l'Isère est le département
le plus vaste (7 431 km²) et le deuxième en termes de population
(1 162 000 habitants). La ville principale du département est Grenoble, préfecture de 155 000
habitants, et aire urbaine de plus de 500 000 habitants. L'Isère correspond à une partie de l'ancienne
province du Dauphiné qui regroupait les départements actuels de la Drôme, de l'Isère et des Hautes-
Alpes.
Le relief de l’Isère est très contrasté, avec dans la moitié Nord-Ouest des plaines, collines et plateaux de
basse altitude :
•au Nord, Les Terres Froides, le plateau calcaire de l'Isle Crémieu au bord du Rhône et au pied du
Jura ;
•à l'ouest, la vallée du Rhône au pied du Massif central ;
•à mi-distance entre Grenoble et Lyon : la plaine de la Bièvre, les Chambarans, le pays de Valoire et le
Pays Voironnais ;
Et dans la moitié Sud-Est du département les massifs de moyenne et haute altitude :
•au centre-est le massif de la Chartreuse ;
•au centre l'axe Nord-Sud constitué par la vallée du Grésivaudan (ou Graisivaudan), morceau du sillon
alpin qui mène de Grenoble à Chambéry ;
•sur la rive gauche de l'Isère les massifs de Belledonne, des Grandes Rousses, des Écrins (point
culminant du département à 4 088 m au Pic Lory), et du Vercors.» [Wiki-Isère]
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CLIMAT«A l'extrémité ouest de la chaine alpine, à quelque centaines de kilomètres des façades atlantique et
méditerranéenne, le département subit le flux atlantique et ses perturbations mais de façon un peu moins
constante que beaucoup de régions françaises à cause de l'éloignement de l'océan et de "l'écran" du
Massif Central vers l'ouest. Le département est d'autre part quelque peu "protégé" par le massif alpin
des vents froids qui viennent de l'est ou du nord-est. À cause de tous ces facteurs et par sa latitude
moyenne (45ème parallèle), l'Isère présente un climat tempéré contrasté, d'une saison à l'autre, mais
aussi parfois d'un jour à l'autre, contrasté certes mais pas extrême, et malgré la vigueur du relief qui
multiplie les conditions particulières, aucun record français, chaleur, froid, pluie, sécheresse ou vent n'y
a été enregistré.
Du fait du relief et des grandes différences d'altitude, moins de 200 m en vallée du Rhone et près de
4 000 m dans le massif des Écrins, le climat est très contrasté dans l'espace, suivant l'altitude bien sur
mais pas seulement, l'exposition joue un grand rôle. En illustration de ces contrastes, à 40 km de
distance seulement on peut noter la différence de température annuelle entre Saint Martin d'Hères (212
m) et Villars de Lans (1 050 m), 4,6 °C, qui est à peu près la même que la différence de température
annuelle entre Lille et Arles !
A cause des montagnes, les précipitations sont abondantes, même à basse altitude et vont de 840 mm par
an en vallée du Rhône (Vienne) à 2 000 mm par an à Saint Pierre de Chartreuse. Les pluies sont
apportées majoritairement par les perturbations atlantiques (en toutes saisons) et dans une moindre
mesure par les dépressions méditerranéennes (surtout en automne). À Grenoble, les pluies sont
réparties très uniformément selon les saisons avec une très légère dominance des pluies d'automne.
Dans le nord-ouest du département ce sont plutôt les pluies de printemps et d'automne qui dominent
avec relative sécheresse en été et plus encore en hiver. Dans le sud du département, la répartition est
assez uniforme avec des précipitations d'automne et d'hiver qui sont prépondérantes et une relative
sécheresse d'été.
L'enneigement est modeste à basse altitude, record de 47 cm en 1946 à Grenoble à 212 m, à peine plus
que pour les villes françaises de plaine. Il devient vite fort dès que l'on gagne en altitude, surtout dans les
Préalpes, avec un record de 310 cm en 1970 au col de Porte à 1 325 m.
Il n'y a qu'un seul point de mesure officiel de l'ensoleillement dans le département, l'aéroport de Saint
Geoirs qui enregistre 2 050 heures de soleil annuel. Cependant, d'après les cartes émises par Meteo
France et d'après les relevés de la station de Lyon, on peut estimer que l'ensoleillement annuel moyen va
croissant du nord au sud de l'Isère, il passerait de 1 950 heures environ à proximité des plaines
lyonnaises à environ 2 300 heures en Trièves.» [Wiki-Isère]
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HISTOIRE DU VIGNOBLE«S’il suffisait pour démontrer l’ancienneté du vignoble isérois d’en mesurer la valeur patrimoniale, rien
ne serait plus facile : le vin d’Allobrogie - vinum Allobrogicum - est célébré par de nombreux auteurs de
l’Antiquité, dont Pline l’Ancien, Columelle, Plutarque.» Jean GUIBAL, Conservateur en Chef du
Patrimoine de l’Isère [Guibal].
Les Allobroges sont un peuple gaulois situé entre l'Isère, le Rhône et les Alpes. L'ensemble de
l'Allobrogie est usuellement définie comme le territoire correspondant en grande partie aux actuels
départements de la Savoie, de la Haute-Savoie et de l'Isère [Wiki-Isère].
Dès le 1er siècle de notre ère, Vienne, capitale d'Allobrogie, exportait dans le monde romain le Vinum
Picatum de Vienne. Ce vin, au goût de poivre, était issu de cépage vitis allobrogica ou vitis picata.
D’autres cépages existaient et sont connus des historiens sous les noms Taburnum, Satanum,
Elineum [Duteil].
Depuis l’époque romaine à nos jours, la vigne a bénéficié d’un fort ancrage en Isère jusqu’au milieu du
XXème siècle : «La viticulture de l’Isère et de Savoie doivent beaucoup à la commune de La Tronche qui
avait un vignoble s’étendant sur plus de 200 ha en 1901» [Duteil].
«Les Grenoblois d’aujourd’hui seraient étonnés d’apprendre que les coteaux de la Bastille étaient en très
grande partie couverts de ceps (la Verdesse) et que le Père Gras, connu pour son restaurant sommital,
possédait de grandes caves à La Tronche, où il produisait notamment un vin champagnisé...» [Guibal].
Début XXème: Vue de La Tronche depuis la Bastille, vignes en coteaux [Simonnet].
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Jusqu’à la première guerre mondiale, les vins de l’Isère, et notamment du Grésivaudan, bénéficiant d’une
forte réputation trouvaient facilement acquéreur, bien sûr à Grenoble mais aussi jusqu’à Genève. Dans le
courant du XXème siècle, plusieurs facteurs ont contribué au déclin de la qualité des vins et des surfaces
plantées. Il y eut l’impact de la crise du phylloxéra et les deux guerres, comme partout ailleurs.
L’implantation industrielle, principalement des papèteries, transforma le vigneron en ouvrier-paysan
avec peu de temps pour sa vigne, livrant des vendanges de médiocre qualité aux sept caves coopératives
créées en Isère.
Aujourd’hui, après avoir frôlé la disparition, il reste en Isère quelques zones de production, de grande qualité, renaissant de leurs cendres grâce au travail et à la motivation de vignerons et associations.
LES DIFFÉRENTS VIGNOBLES ET TERROIRS
Situation des six vignobles historiques de l’Isère
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Les vignobles historiquement présents en Isère peuvent être réparties suivant six aires géographiques
distinctes [Nicaise]. Ces six zones sont positionnées sur la carte précédentes et présentées dans les
paragraphes qui suivent.
L’ «Y» Grenoblois
Au Nord-Est: la vallée du Grésivaudan (1)
La vallée du Grésivaudan, portion du Sillon alpin au Nord-Est de Grenoble en direction de Chambéry,
s’étend de Meylan jusqu’à Chapareillan à la limite du département de la Savoie. Dans cette vallée, les
coteaux d’éboulis calcaires en piémont du massif de la Chartreuse, exposés Sud-Est, produisent les Vins
de Pays des Coteaux du Grésivaudan. La commune de Chapareillan fait également partie de
l'appellation Vin de Savoie, et les producteurs de cette commune labellisent dans les deux appellations.
La vallée du Grésivaudan a compté jusqu’à 6 caves coopératives. Après la fermeture de la cave de Saint-Ismier en 2008, il ne reste plus que celle de Bernin en activité. La viticulture des vins de Pays des Coteaux du Grésivaudan est
essentiellement le fait de la cave coopérative de Bernin et d e q u e l q u e s c a v e s p a r t i c u l i è r e s , p o u r u n e p r o d u c t i o n a n n u e l l e d e
1 0o0 hl environ sur une trentaine d’hectares, les 2/3 en rouge et un peu de rosé, et le 1/3 restant en blanc.
Les cépages spécif iques
c u l t i v é s e n C o t e a u x d u G r é s i v a u d a n s o n t essentiellement la Verdesse, le Persan et l’Étraire de la Dui, en plus de la Jacquère et des
classiques Chardonnay et Pinot Noir (cf chapitre «Cépages»).
Au Nord-Ouest: le vignoble de la Noyeraie (2)
Cette zone du Bas Grésivaudan, avait un vignoble qui s’étendait depuis Moirans et les collines du
Voironnais jusqu’à Romans-sur-Isère avec 600 ha en 1958 [Nicaise]. Il restait encore 20 ha en 2000,
mais aujourd’hui un seul producteur perdure à Saint-Cassien près de Voiron, en Vins de Pays des
Coteaux du Grésivaudan.
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Au Sud: le Trièves (3)
Au Sud de Grenoble en direction des Hautes-Alpes, entre le massif du Vercors à l’Ouest et ceux du
Dévoluy et des Ecrins à l’Est, la magnifique région du Trièves étaient encore une grande zone viticole au
milieu du siècle dernier, avec plusieurs centaines d’hectares de vigne cultivés, dont les vins étaient en
grande partie destinés aux
mineurs de la Matheysine
[Biais].
Du vignoble des siècles
p r é c é d e n t s , n e r e s t e n t aujourd’hui que quelques a r p e n t s ( e n v i r o n 8 h a ) , e x p l o i t é s p a r u n e cinquantaine de vignerons
qui ne commercialisent pas leur vin mais produisent pour l e u r c o n s o m m a t i o n personnelle et celle de leur entourage.
Les vignes restant aujourd’hui dans le Trièves sont sur deux zones distinctes :
•à Quet en Beaumont, entre La Mûre et Corps : des coteaux abrupts cultivés en terrasses, implantés dans les cirques surplombant les méandres du Drac, exploitant un cépage rare appelé Portugais Bleu ;
•à Prébois, entre Mens et le col de Lus-la-Croix-Haute : les coteaux de la vallée de l’Ébron, à forte
pente et exposés au Sud-Ouest, où les vignes sont cultivées à une altitude de 700 m en moyenne ! Jean GIONO a écrit, dans sa nouvelle “Le cheval et le petit vin de Prébois” : «Nous sommes trop haut pour avoir des vignes. Et cependant, nous en avons...» [Giono].
Aujourd’hui, fruit du dynamisme de vignerons passionnés, d’habitants impliqués et d’amoureux du
Trièves, le vignoble de Prébois est en train de connaître un renouveau. Créée en 2008, l’association
Vignes et Vignerons du Trièves a, dès 2009, obtenu de l’administration des droits de plantation pour
7 500 m2. Les parcelles ont été défrichées, les plantations vont pouvoir commencer en 2010 :
- 1 200m2 seront plantés à Prébois (coteau de Moulin vieux) avec un cépage unique du Trièves, l’onchette, associé à du gamaret.
- 1 300m2 seront plantés sur Mens (coteau de Serre-Bertras) avec de la mondeuse blanche, du müller-
thurgau et du savagnin. [Sillon38]
D’autres opérations de même nature sont prévues, notamment à Roissard, au lieu-dit Brion.
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Jean GIONO écrivait encore : «Ceux qui ne sont pas des quatre villages disent que pour boire le vin de
Prébois il faut se cramponner à la table. Eh bien, même s'il faut nous nous cramponnons et tout est dit.
Nous ne sommes pas des collégiens. Vivez un peu parmi nous, imposez-vous nos habitudes et vous
verrez si vous continuez longtemps à faire la fine bouche. Vous en arriverez même à boire notre vin
blanc. C'est notre vrai vin de fête. Les étrangers qui en ont goûté et à qui on en offre encore répondent
tous : “Non, merci” et c'est sincère. Nous n'insistons pas. A quoi bon ?»
Gageons qu’avec l’enthousiasme et la motivation des nouveaux vignerons du Trièves, lorsque leur vin
d’onchette sera vinifié pour la première fois en 2012, il ne sera nul besoin de se cramponner à la table, et
que bien au contraire nous demanderons à être resservis !
Les Balmes Dauphinoises (4)
Ce vignoble isérois est situé au Nord-Est de Bourgoin-Jallieu, entre Crémieu et La Tour-du-Pin, et
produit l’appellation des Vins de Pays des Balmes Dauphinoises. C’est un terroir méconnu qui offre
d’excellentes conditions à la vigne, à
la fois en terme de d’exposition, de
nature du sous-sol et de climat.
Le terme «Balmes» signifie ici
«Vallons». En effet, le relief offre une
série de vallons parallèles orientés
d’Est en Ouest, offrant d’une part de
magnifiques coteaux exposés au Sud
bénéficiant d’un micro-climat très
chaud où sont plantés de préférence
les cépages rouges, et d’autre part des
plateaux un peu plus frais et plus
ventés pour les blancs, à une altitude
de 300m environ.
La nature géologique des sols est essentiellement de deux types :
1. Argilo-calcaire siliceux, sablo limoneux, graveleux à galets roulés, d'origine sédimentaire récente
(fin du tertiaire), composé de mollasse (grès en formation), de graviers, poudingues... C’est le terroir
des collines mollassiques du Bas Dauphiné, que l’on trouve à Saint-Savin, Saint-Chef, Salagnon.
2. Des plateaux calcaire d’époque secondaire jurassique, tel le plateau de l’Isle de Crémieu, et
également en partie à Sermérieu.
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La viticulture des Balmes Dauphinoises est essentiellement le fait d’une petite dizaine de caves
particulières, et il n’y a pas de cave coopérative. Le volume de production annuel est du même ordre que
pour les Coteaux du Grésivaudan, c’est à dire de 1 000 hl environ. Les Balmes Dauphinoises ont la
particularité d’avoir une tradition de vins effervescents de qualité, tradition qui continue.
Les cépages cultivés dans les Balmes Dauphinoises aujourd’hui ne sont pas des cépages locaux. Ce sont
essentiellement le gamay, le pinot noir et le chardonnay. Certains viticulteurs redécouvrent les
cépages locaux et commencent à les replanter, comme la Mècle de Bourgoin, le Bia blanc, le Persan.
Le plateau de Chambaran (5)
Sur ce plateau autour de Roybon, existait encore au siècle dernier des vignobles (60 ha en 1988), pour la
production familiale, qui ont aujourd’hui disparu.
La vallée du Rhône (6)
La partie iséroise de la vallée du Rhône s’étend de Roussillon au Sud de Vienne jusqu’à Seyssuel au Nord
de Vienne, et produit les Vins de Pays des Collines Rhodaniennes. Cette appellation n’est qu’en partie
iséroise et s’étend également sur les départements limitrophes du Rhône, de la Loire, de la Drôme et de
l’Ardèche. Bien que très intéressante, elle sort du champs d’approfondissement de ce mémoire.
Précisons, d’une part, que ces vins peuvent entre autre être dégustés à la cave coopérative de Péage de
Roussillon, et que d’autre part, trois vignerons indépendants (Pierre Gaillard, François Villard et Yves
Cuilleron) ont fait renaître la vigne sur les coteaux schisteux de Seyssuel et produisent sous le nom des
«Vins de Vienne» des vins de très grande qualité.
APPELLATIONS ET TYPES DE VINSLa présentation des aires de production viticoles faite dans le chapitre précédent nous permet de
résumer les différentes appellations des vins produits dans le département de l’Isère. Ces appellations
sont à ce jour :
•l’appellation départementale Vin de Pays de l’Isère ;
•les appellations Vin de Pays des Coteaux du Grésivaudan et Vin de Pays des Balmes Dauphinoises, faisant l’objet de ce mémoire, et dont les cahiers des charges sont donnés en annexes I et II ;
•l’appellation Vin de Pays des Collines Rhodanniennes, en partie iséroise mais s’étendant sur les départements limitrophes du Nord de la vallée du Rhone, ne faisant pas l’objet de ce mémoire ;
•l’appellation AOC Vin de Savoie, pour la commune de Chapareillan, ne faisant pas l’objet de ce mémoire.
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Concernant les types de vins produits, nous avons les particularités suivantes :
vin tranquillevin tranquillevin tranquille moelleux effervescenteffervescent
blanc rosé rouge blanc blanc rosé
Balmes Dauphinoises
Coteaux du Grésivaudan
X X X X X X
X X X
PRODUCTION ANNUELLECi-dessous les volumes (en hectolitres) de production annuelle présentés à l’agrément en vin de pays
des Balmes Dauphinoises et des Coteaux du Grésivaudan, de 2004 à 2008. Ce sont les chiffres donnés
par la Chambre d’Agriculture de l’Isère, à partir des données communiquées par les syndicats de
vignerons.
Il est à noter deux choses, au delà de la tendance générale à la baisse : d’une part 2008 a été une petite
récolte, alors que 2009 s’annonce très bonne, d’autre part les parcelles récemment plantées par les
nouveaux viticulteurs vont entrer en production. On peut espérer une légère augmentation des volumes
dans les années qui viennent, avec une stabilisation autour des 1 200 hl pour chaque appellation.
0
300
600
900
1200
1500
1800
hectolitres
2004 2005 2006 2007 20082004 2005 2006 2007 2008
Balmes Dauphinoises
Coteaux du Grésivaudan
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LES SYNDICATS DE VIGNERONS Pour ce qui concerne les vins faisant l’objet de ce mémoire, les syndicats de vignerons sont au nombre de
trois:
1. Le Syndicat des Vins de Pays des Coteaux du Grésivaudan, dont le président est Thomas FINOT,
vigneron à Bernin.
2. Le Syndicat des Vins de Pays des Balmes Dauphinoises, dont la présidente est Martine MEUNIER,
vigneronne à Sermérieu.
3. Le Syndicat des Vignerons Dauphinois, fédérant les deux précédents, dont la présidente est
Stéphanie LOUP, vigneronne à Saint-Savin.
PASSAGE DES APPELLATION VINS DE PAYS EN IGPEn application de la réforme de l’organisation commune du marché viticole européen, les appellations
des vins de pays vont devenir des appellations d’IGP (Indication Géographique Protégée), au plus tard le
31/12/2011. Cela entraine des changements dans le fonctionnement des syndicats de producteurs, et des
coûts supplémentaires pour le contrôle des appellations.
Afin de réduire les coûts en se mutualisant, le syndicat des vignerons Dauphinois a fait les choix
suivants :
- désignation de la Fédération Drômoise des Syndicats de Vins de Pays, à Valence, comme Organisme
de Défense et de Gestion (ODG),
- regroupement en une seule IGP Isère, avec possibilité de mention géographique «Balmes
Dauphinoises» ou «Coteaux du Grésivaudan», afin de réduire les coûts fixes liés à chaque labellisation
d’IGP.
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CépagesCépages vinifiés en Isère - Cépages anciens réintroduits
Le Dauphiné est un réservoir important de vieux
cépages. Une quarantaine de cépages locaux
était cultivée au XIXème siècle, dont dix
spécifiques de l’Isère.
Après la crise phylloxérique, d’une part, et la
pénurie de main d’oeuvre masculine à partir de
la première guerre mondiale, d’autre part, ces
plants ont été remplacés par les hybrides,
résistants aux maladies et ne nécessitant pas de
traitements. Puis, dans les années 70, les
hybrides ont été remplacés par les cépages
a m é l i o r a t e u r s p r é c o c e s : p i n o t n o i r ,
chardonnay…
Aujourd’hui, les cépages locaux qui avaient presque disparus, qualitatifs, plus typés, à maturation plus
lente et exprimant mieux leur terroir, reprennent une part plus importantes. Certains sont réintroduits.
LES CÉPAGES NATIONAUXLes cépages vinifiés aujourd’hui en Isère sont majoritairement des cépages nationaux. Les principaux
sont le gamay, le pinot noir et le chardonnay. Sans les présenter en détail, ces cépages sont listés ci-
dessous.
Chardonnay
Cépage international, roi des blancs de Bourgogne, le chardonnay a été planté intensivement en Isère
dans le cadre des cépages améliorateurs précoces. Son manque d’acidité peut être compensé par un
assemblage avec de la jacquère.
Feuille de Mècle de Bourgoin
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Aligoté
Deuxième cépage blanc de Bourgogne après le chardonnay, sauf à Bouzeron où il est roi, l’aligoté est
cultivé et assemblé de façon minoritaire par certains vignerons isérois. Il apporte légèreté et vivacité.
Viognier
Cépage blanc originaire du nord de la vallée du Rhône, le viognier avait quasiment disparu jusqu’à ce
qu’il soit redécouvert à Condrieu et devienne mondialement connu. Aromatique et maintenant très en
vogue, le viognier est peu présent en Isère. Toutefois, le climat, la latitude et la granulométrie des sols
des Balmes Dauphinoises lui offrent de bonnes conditions de culture, tout en lui gardant la fraicheur et la
minéralité qui lui font souvent défaut dans les vignobles plus méridionaux. Aussi, le viognier commence à
être replanté dans cette région.
Pinot Gris
Ce cépage blanc alsacien, très aromatique avec ses notes épicées et minérales, est peu planté en Isère.
On en trouve toutefois, minoritaire, seul ou en assemblage, chez certains vigneronvignerons.
Gamay
Comme en Savoie, le gamay est maintenant bien implanté en Isère. Il donne des vins légers et plaisants,
peu tanniques. Quand son rendement est maitrisé, il produit des vins très fruités, proches du pinot noir.
Pinot Noir
Cépage bourguignon planté et vinifié dans le monde entier dans une infinité de styles différents, le pinot
noir a également été planté en Isère, dans le cadre des cépages améliorateurs précoces. Sous le climat
Dauphinois, il révèle ses arômes de griotte et de fruits rouges frais associés à des tanins assez fins.
Syrah
Reine dans son berceau des Côtes du Rhône septentrionales, la Syrah est devenue à la mode dans le
monde entier.Bien qu’on en trouve aussi en Isère, les vignerons locaux préfèrent vinifier avec ses cousins
plus anciens que sont la mondeuse et le persan.
Merlot
Le cépage léger et fruité du bordelais, très apprécié des américains par son côté facile à boire,
aujourd’hui très planté en France et dans le monde, est peu présent en Isère. On le trouve de façon
anecdotique dans certains assemblages.
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LES CÉPAGES LOCAUXUne quarantaine de cépages locaux étaient cultivés dans le Dauphiné au siècle dernier (source INRA,
Domaine de Vassal). Voir la liste en annexe III.Une recherche dans la base de données INRA [Inra-
Vigne] des cépages originaires du département de l’Isère, liste une douzaine de cépages d’origine
spécifique de l’Isère:
•Cépages Blancs: Verdesse, Jacquère.
•Cépages Noirs: Étraire de la Dui, Joubertin, Mècle de Bourgoin, Onchette, Persan, Salagnin, Serénèze de Moirans, Serénèze de Voreppe, Servanin, Viallou.
Seulement trois de ces cépages typiquement isérois sont actuellement en production: la verdesse,
l’étraire de la Dui et le persan essentiellement en Coteaux du Grésivaudan. Un quatrième cépage local,
la jacquère est cultivé et est mentionné par l’INRA comme originaire de l’Isère. Elle est très répandue en
Savoie qui en est l’origine habituellement mentionnée dans les ouvrages de référence [Galet] [Clarke].
Sont également cultivés en Isère les cépages locaux savoyards altesse et mondeuse.
Certains cépages anciens et locaux sont actuellement en cours de réintroduction grâce au travail de
viticulteurs passionnés, et d’associations comme Vignes et Vignerons du Trièves [Sillon38] et le Centre
Ampélographique Alpin Pierre Galet. [Caapg]
Cépages actuellement en production
Pour chaque cépage, le tableau des références de la base INRA [Inra-Vigne] est donné.
Verdesse
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur Origine
Verdesse 158 2471 Blanc Isère
Clone agréé : un seul, le 931 [Comagri]
Cépage blanc le plus répandu dans le Grésivaudan en 1929 ! Replanté
aujourd'hui, il donne ses lettres de noblesse à la viticulture locale. Son
nom rappelle le vert franc foncé de son feuillage ainsi que la couleur de
son raisin. La Verdesse donne des vins généreux et vifs, marqués par
des odeurs végétales et florales.
Les vignerons du Grésivaudan distinguent la Verdesse verte et la
Verdesse dorée, cette dernière étant considérée la meilleure.Verdesse
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Jacquère
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur Origine
Jacquère 160 1271 Blanc Isère
Clones agréés : les 569, 629, 658, 769, 788 et 923 [Comagri]
Originaire très certainement de la Savoie. D'après les dernières
analyses génétiques publiées, ce cépage serait un descendant du
gouais blanc [Comagri].
Cépage qui produit des vins vifs, légers, minéraux, fruités
(agrumes) et discrètement floraux, souvent perlants. Quand son
rendement est maîtrisé, la jacquère produit des vins puissants avec
une grande variation d’arômes selon le terroir où elle se situe.
Altesse ou Roussette
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur Origine
Altesse 167 1041 Blanc
Clones agréés : 3 au total, les 265, 403 et 404 [Comagri]
L’Altesse, ou Roussette, est un cépage blanc du dauphiné. C’est
un «cépage savoyard de très haute qualité qui ressemble à s’y
méprendre à l’excellent Furmint de Hongrie. Elle mûrit tard et
possède des arômes étonnants avec un piquant minéral, un
parfum de fines herbes de montagne et de peau blanche de
citron ; sa capacité de vieillissement est considérable. Son
rendement est faible, mais elle résiste à la pourriture.» [Clarke]
Elle est connue par l’appellation Roussette de Savoie (Frangy,
Marestel, Monterminod, Monthoux) et du Bugey (Roussette de
Seyssel, en assemblage avec la Molette).
L’Altesse «produit des vins riches, avec une bonne acidité,
marqués par des arômes délicats de noisettes, puis de coing en
vieillissant.
Jacquère
Altesse
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L’Altesse a été majoritaire dans le Dauphiné jusque dans les années 50, puis a été abandonnée pour sa
faible production et son manque de précocité.» [Gonin]
Toutefois des viticulteurs isérois recommencent à planter ce cépage très qualitatif, notamment dans les
Balmes Dauphinoises.
Persan
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur Origine
Persan 164 2353 Noir Isère
Clone agréé : un seul, le 1 110 [Comagri]
Cépage proche de la mondeuse, mais moins productif
et un peu plus précoce. Il produit aussi des vins très
structurés, mais avec plus de rondeur. Il a en plus, la
particularité de conserver de très bonnes acidités, ce
qui lui confère un très grand potentiel de garde. Ce
cépage qui était en voie de disparition, retrouve un
regain d’intérêt dans la région. [Gonin]
Son point de départ serait Saint Jean de Maurienne
en Savoie. Il fut longtemps le cépage dominant dans
toute la vallée de l'Arc jusqu'à sa jonction avec
l'Isère voire jusqu'aux limites du département de la
Drôme. On le rencontre dans la vallée du
Grésivaudan jusqu'en Savoie. A noter que ce cépage
ressemble de beaucoup à l'étraire de l'Aduï vin de
qualité, bouqueté, tannique, coloré, riche en alcool,
un peu dur dans sa jeunesse et très apte à vieillir, 12 à
15 ans pour atteindre sa plénitude. Arômes de framboise, violette [Comagri]
Persan
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Étraire de la Dui
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur Origine
Étraire de la Dui 166 2161 Noir Isère
Clone agréé : un seul, le 1999 [Comagri]
Aussi appellé Étraire de l’Aduï ou Étraire de la Dhuy.
Ce cépage rouge est typique du Grésivaudan, originaire de St-
Ismier. Son nom, «Étraire» rappelle l'étroitesse de son grain
ovoïde, et la Dhuy est le nom du torrent descendant de la
Chartreuse à St Ismier. Il est proche du persan et de la syrah.
Assez peu alcooleux, avec une bonne acidité. Dégusté jeune,
son vin est corsé et tannique. Vieilli, il est de bonne garde.
Mondeuse Noire
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur Origine
Mondeuse 161 1415 Noir Savoie
Clones agréés : 4 au total, les 368, 821, 822 et 926. [Comagri]
Ce cépage n'est pas la forme noire de la mondeuse blanche. Il
est très proche ampélographiquement de la syrah. Quand le
rendement est limité et que la date de vendange est tardive, la
mondeuse produit des vins très structurés, tanniques, colorés
qui se confondent en vieillissant avec la syrah (cassis, violette,
iris, épices…). Sa particularité est d’avoir toujours un degré
d’alcool faible, même en cas de vendange très tardive.
Donne un vin solide, tannique, coloré, ayant de la mâche, très
typé, aromatique, moyennement riche en alcool, possédant
généralement une bonne acidité, âpre au début et apte au
vieillissement.
Étraire de la Dui
Mondeuse Noire
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Cépages anciens «retrouvés»
Bia blanc
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur Origine
Bia blanc 183 Blanc Ain
Le Bia blanc est un cépage de grande qualité. Peu productif et
aromatique, évoquant le muscat et le sauvignon, il était très
recherché par les consommateurs lyonnais au XIXème siecle. Il
était cultivé dans la vallée de la Saône, du Rhône, et en Savoie.
Il a fait la réputation des vins d'Apremont, en assemblage de
seulement 15% avec la jacquère. C’est dans l'Isère qu'il était
le plus planté. Il fût abandonné au fil des décennies à cause de
son faible rendement. [Gonin]
Le Centre Ampélographique Alpin [Caapg] a retrouvé des
souches de ce cépage à St Savin en Isère ainsi qu'à Apremont.
Son reclassement a été accepté par le CTPS (comité de
selection des plantes cultivées), et des replantations sont
prévues dans les Balmes Dauphinoises [Gonin].
Mècle de Bourgoin
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur Origine
Mècle de Bourgoin 188 Noir Isère
Cépage ancien autochtone des Balmes Dauphinoises.
«Le Mècle de Bourgoin est très estimé dans cette localité en raison
de sa bonne vigueur, de sa rusticité et des vins solides et d’une riche
couleur qu’il produit. Les coteaux de Saint-Savin, à une petite
distance de Bourgoin, sont à peu près exclusivement plantés de
Mècle et donnent un vin très noir, solide, fort recherché par la
consommation locale et même par le commerce», écrivaient en 1878
Alphonse MAS et Victor PULLIAT [Mas].
Son reclassement a été accepté par le CTPS (comité de selection
des plantes cultivées), et des replantations sont prévues dans les
Balmes Dauphinoises [Gonin].
Bia Blanc
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Onchette
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur Origine
Onchette 173 Noir Isère
Cépage autochtone spécifique du Trièves.
«Pour la première fois depuis 150 ans, après être passée de 350 à
8ha, la surface de vigne dans le Trièves va augmenter. Nous
allons en effet planter environ 200 pieds d’onchette, cépage
originaire de notre région. Ils n’en restait plus que deux dans le
conservatoire montpelliérain de l’INRA au domaine de Vassal,
vers qui nous a envoyé le Centre Ampélographique Alpin Pierre
Galet [Caapg]. Ainsi, nous aurons ce printemps la seule parcelle
au monde de ce cépage dont personne n’est suffisamment vieux
pour se souvenir du goût ! J’adorerai que quelqu’un me
contredise :on connaît très peu ce cépage et toute information le
concernant sera la bienvenue…» Thomas CHEVALIER, de
l’association Vignes et Vignerons du Trièves. [Sillon38]
Bien d’autres cépages...
Bien d’autres cépages isérois et plus généralement
alpins sont encore à redécouvrir, comme par
exemple le Servanin, le Maclon, le Joubertin (dont
le nom viendrait peut-être d’un certain M. Joubert
de Claix près de Grenoble), le Durif...
La liste de ces cépages est donnée en annexe III, et
c’est l’une des missions que s’est donnée le Centre
Ampélographique Alpin Pierre Galet [Caapg] que
de créer un conservatoire de ces cépages.
Onchette
Gravure de Maclon [Mas]
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Rencontre avec les vins des Coteaux du Grésivaudan
PRODUCTEURS
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Thomas FINOTVigneron à Bernin
Michael FERGUSONVigneron à Meylan
Jean-Pierre AMAUDRUCave coopérative de Bernin
Maurice BERTHETVigneron à Saint Cassien
RENCONTRES ET DÉGUSTATIONS
Domaine FinotAprès un Bac Pro et un BTS viti-oeno, Thomas Finot a travaillé en vallée du Rhône, Corse et Suisse,
avant de découvrir en 2007 le terroir du Grésivaudan avec son patrimoine et son potentiel viticole, et de
décider de s’installer à Bernin. Il monte son dossier de jeune agriculteur, reprend des parcelles de
vignes, entre autres de Daniel Zegna, certaines abandonnées depuis plusieurs années. Il obtient des
droits de plantation, défriche, replante, franchit divers obstacles administratifs et immobiliers pour avoir
des locaux professionnels, et vinifie son premier millésime en 2008, disponible en bouteille depuis
novembre 2009.
Son enthousiasme et son savoir faire orientent sa production vers
un vin de qualité issu des cépages spécifiques locaux Verdesse,
Persan et Étraire de la Dhuy, mais aussi des cépages classiques
Pinot Noir, Chardonnay et Viognier. Pour 2009, il vinifie 150 hl
de vin sur 4 ha de vigne, devenant le deuxième producteur en
volume de vins de pays des Coteaux du Grésivaudan.
Jeune vigneron éco-responsable, Thomas Finot apporte un soin
minutieux à son vignoble et vinifie d'une manière traditionnelle
pour permettre aux cépages et au terroir de s'exprimer à travers
ses vins : travail mécanique du sol, vendanges à la main. Les
blancs sont pressés, débourbés à froid, entonnés pour faire leurs fermentations alcooliques (FA) et
malolactiques (malo) en barriques bourguignonnes, suivies d’un élevage sur lie de 3 mois. Les rouges
font leur malo en fûts, suivie d’un élevage de 9 mois. La proportion de fûts neufs est de 20%.
Dégustation : l’ Étraire de la Dhuy en vin de pays des Coteaux du Grésivaudan 2008 présente une
robe rouge grenat foncé , brillante, limpide et fluide. Le nez est aromatique, riche et fin, avec des notes
de fruits noirs bien mûrs, de laurier, de menthe poivrée, de zeste de citron frais, de vanille et de noix de
coco. En bouche l’attaque est vive, s’ouvrant sur un moelleux fondu à rond, des tannins souples et fins et
un alcool léger. En rétro-olfation, les fruits rouges mûrs, ainsi que les arômes de vanille et de noix de
coco (whisky-lactones, apportés par le fûts de chêne de chauffe moyenne longue) sont bien présents. En
finale, la persistance aromatique est assez longue, et la persistance gustative sur la fraîcheur et la finesse
des tannins. A boire dès maintenant et d’ici 3 à 5 ans avec une viande de boeuf mijotée ou, pourquoi pas,
un osso-bucco à la Milanese !
En effet, c’est un vin dont la fraîcheur et la vivacité, la structure tannique et la puissance aromatique
évoquent les grands vins du Piémont italien, Barolo ou Barbaresco, à base de cépage Nebbiolo. Le
Piémont italien est proche de l’autre côté des Alpes, et il y a peut-être des similitudes à approfondir ?
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Dégustation des vins du millésime 2009 de Thomas Finot, encore en barriques :
- Rosé : assemblage de pinot noir de saignée et gamay de pressurage après macération d’1 journée. Nez floral, amylique, note de réglisse. Bouche ronde et suave, sur le fruit. Mise prévue en mars.
- Chardonnay : la malo n’est pas encore faite. Frais, floral, sur les agrumes.
- Viognier : la malo n’est pas encore faite. Frais et rond. Nez d’abricot caractéristique.
- Verdesse : beaucoup de maturité en 2009, 15% potentiel. Pas de malo, cette cuvée garde quelques sucres résiduels lui donnant un côté «Tariquet».
- Pinot noir : malo en cours. Trois parcelles, l’une en sélection massale (anciennes vignes de Daniel Zegna), les deux autres plantées de deux clones différents, donnant trois fûts bien distincts. Le premier avec des arômes lactiques de caramel au lait, le deuxième très bourgeon de cassis, et le troisième plus tannique.
- Étraire : Structuré et concentré, avec toujours une belle vivacité, des notes de laurier, mentholé, citronné et une pointe de fumé.
- Persan : Fermé pour l’instant, semble puissant et tannique.
Cave coopérative de Bernin
M. Jean-Pierre AMAUDRU est vigneron coopérateur
et président de la cave coopérative de Bernin, seule et
unique encore en activité dans la vallée. La cave fut
construite dans les années 1930, comme toutes les
autres caves de la vallée. Elle avait une capacité de
12 000 hl, en cuves béton. Aujourd’hui sa capacité
maximale est de 1 000 hl, en cuves d’acier émaillé. Elle
vinifie les raisins de 43 coopérateurs, dont 4 apportent
plus de 80% du volume.
Ci-dessous, les huit cépages différents vinifiés par la cave, avec leurs volumes 2009 estimatifs :
Jacquère 200 hl 180 hl Gamay
Verdesse 30 hl 100 hl Étraire
Chardonnay 27 hl 60 hl Pinot Noir
Pinot Gris 20 hl 25 hl Persan
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La cave coopérative de Bernin est le premier producteur en volume de vins de pays des Coteaux du
Grésivaudan, représentant plus de la moitié de la production totale de l’appellation. Depuis 3 ans, la cave
vinifie sous les conseils d’un laboratoire d’oenologie savoyard.
Dégustation des vins du millésime 2009 de la cave coopérative de Bernin, encore en cuves :
- Jacquère : perlant, vif et léger, minéral avec des notes florales et d’agrumes.
- Pinot Gris : aromatique, épicé, structuré, de la rondeur.
- Chardonnay : élevage sur lie avec bâtonnage ; un peu réduit.
- Verdesse : perlant, très aromatique, de la fraîcheur et du gras.
- Gamay : étonnamment concentré et coloré, fumé, notes lactiques de caramel.
- Pinot noir : assez tannique, légère amertume.
- Étraire : deux cuvées, l’une sur la fraîcheur, citronnée, des tannins un peu astringents, l’autre avec des tannins plus fins, souples, avec de la rondeur et des notes de caramel.
- Persan : tannins serrés mais fins, notes acidulées.
Domaine du Mas du Bruchet
Michael Ferguson a fait de la vigne sa passion à
laquelle il consacre tous ses week-ends, puisque le
reste de la semaine il est cadre dans une société
pharmaceutique en Suisse. Originaire d’Afrique du
Sud, il s’installe en 1994 à Meylan sur la propriété de
ses beaux-parents, superbement exposée en coteau
Sud-Est au pied des falaises du Saint Eynard, avec un
terroir de moraine glaciaire sur le bas et d’éboulis
calcaire sur le haut.
Les dernières vignes sur la propriété avaient été
arrachées en 1975, probablement du Gamay. Après une formation en oenologie à Beaune, Michael
replante des pieds de Verdesse en 1998, 2000 et 2001 pour un total de 1 ha, avec un potentiel de 2 ha
supplémentaires. Il considère la Verdesse comme un cépage alpin qualitatif très intéressant, généreux en
acidité et en sucre.
Il utilise deux porte-greffes qualitatifs moyennement producteurs : le 169.41 (bourguignon), et le
Gravesac (bordelais, bonne adaptation au calcaire). Ses pieds de Verdesse sont issus du seul clone
certifié disponible et également de sélection massale. La densité de plantation est élevée à 7 000 pieds
par ha (1,44 x 0,90m), la taille est en Guyot et les rendement sont faibles à moins de 30 hl/ha.
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Michael vendange normalement vers le 10 octobre, à 13,5% d'alcool
potentiel. 2009 a été remarquable, car la vendange a été faite le 23 septembre, avec déjà 14,5%. La vendange est faite en deux fois, le matin de bonne heure. Le raisin est pressuré doucement, à 1 bar. Le débourbage se fait naturellement par gravité dans la nuit. Le moût est mis en barrique pour faire la FA et la malo. Il n’y a pas d’enrichissement, pas d’enzymes ajoutés, pas d’ensemencement de levures ou de bactéries, pas de chauffe, pas de refroidissement.
Les fermentations se font lentement, à basse température (10°C), pendant 7 mois. Pas de soutirage systématique, mais uniquement en cas
de réduction. Le vin est élevé pendant 1 an en barrique, sur lie avec bâtonnage, puis 6 mois en cuve. Les barriques sont en chêne des Vosges, de chauffe légère, renouvelées par quart. Le vin est mis en bouteille non filtré, et depuis peu non collé car Michael ne souhaite plus utiliser de bentonite. Le minimum de SO2 est ajouté à chaque manipulation, avec au final un taux de 45 mg de SO2 total.
Dégustation : Vin de Pays des Coteaux du Grésivaudan, Verdesse 2007. Le Mas du Bruchet.
La qualité est au rendez-vous : Une robe jaune pâle aux reflets dorés. Un nez aromatique riche et très fin, avec des notes de fleurs blanches, d’agrume, de miel, de fleurs séchées et de fruits exotiques. La bouche est fraîche, ample et veloutée avec un moelleux rond et un alcool assez généreux. La finale est assez longue, sur les notes aromatiques d’agrume et de vanille. La persistance gustative sur la fraîcheur et la
rondeur. A l’aveugle, ce vin pourrait parfaitement passer pour un vin blanc de la Côte de Beaune. Excellent à boire aujourd’hui avec des viandes blanches cuisinées à la crème, ou à garder 5 ans.
Domaine Berthet
Maurice Berthet est lui aussi double actif : maître assistant
de physique en lycée à Lyon, aujourd’hui à la retraite, et
vignerons avec trois parcelles à Saint Cassien totalisant
1,5 ha de vignes en appellation vin de pays des Coteaux du
Grésivaudan. Dès la plantation de ses vignes en 1975,
Maurice Berthet a pratiqué l’agriculture biologique,
suivant les conseils de la maison Lemaire, et est certifié
EcoCert depuis les années 80.
Son vin blanc est à base de Chardonnay et d’Aligoté. Le millésime 2008 est très aromatique, avec des
notes de fleur d’oranger et de zeste d’orange, frais, léger et très agréable en bouche, avec une minéralité
et une pointe d’épices qui rappèlent le pinot blanc d’alsace !
Son vin rouge est un assemblage de Gamay, Pinot Noir et Mondeuse. Il est assez aromatique, vif, léger et
fruité, avec des notes végétales et fumées. Gouleyant, à boire dans sa jeunesse.
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Rencontre avec les vins des Balmes Dauphinoises
PRODUCTEURS
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Nicolas GONINVigneron à Saint Chef
Martine MEUNIERVigneronne à Sermérieu
Stéphanie LOUPVigneronne à Saint Savin
Noël MARTINVigneron à Saint Chef
RENCONTRES ET DÉGUSTATIONS
Domaine Gonin
Né en 1975, Nicolas Gonin est
titulaire du diplôme national d’œnologue de la faculté de Dijon. Après avoir travaillé au Château Gilette à Sauternes, au Domaine Tempier à Bandol, et à
Ridge Vineyards en Californie, il s’installe à son compte en 2005 grâce à la reprise des vignes de son oncle.
A l’époque, la superficie de ce vignoble n’était pas suffisante pour avoir le statut de viticulteur et obtenir
des droits de plantations, il a donc fallu prendre en location d’autres parcelles, souvent éloignées, mal
orientées et en mauvais état, c'est-à-dire les vignes que plus personne ne voulait travailler !
En 5 ans, plus de 3 ha ont été replantés en cépages locaux altesse,
mondeuse, persan, viognier. Le vignoble a été restructuré, les
mauvaises parcelles éliminées. Le domaine est de 6 ha.
«J’ai préféré replanter des plants locaux plus tardifs avec une
maturation plus lente, permettant l’élaboration de vins ayant plus de
complexité et plus de potentiel de garde. Il faut aussi anticiper les
changements climatiques pour les futurs vignerons car une vigne, si
elle est bien travaillée, peut être exploitée pendant un
siècle.» [Gonin]
Nicolas est de plus passionné par la redécouverte des cépages
anciens. Comme ces variétés ne sont plus classées, il est en principe
interdit de les replanter. Mais depuis 2009, la règlementation s’est
assouplie. Le reclassement de cépages anciens est plus rapide
qu’avant et ne nécessite plus nécessairement de phase
d’expérimentation qui pouvaient durer une dizaine d’années.
Ainsi, Nicolas a retrouvé des souches de Mècle de Bourgoin à
Saint Savin dans des parcelles plantées avant guerre. Il en a
demandé le reclassement qui a été accepté.
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Dès cet été 2010, la sélection et le prélèvement des bois à Saint Savin est prévue, avec pour objectif de
planter 3 000 pieds de Mècle de Bourgoin. D’autres cépages mériteront ensuite d’être ainsi réhabilités,
comme par exemple le Bia Blanc.
Certification en Agriculture
Biologique : «Ma volonté
est de produire un vin le
plus naturel possible, avec
le minimum de traitements
œnologiques. Je me suis
engagé en juillet 2009 dans
le processus de certification
biologique. Les millésimes
2010 et 2011 seront classés en reconversion, l’agrément AB arrivera normalement en 2012.» [Gonin]
Dégustation des Vins de pays des Balmes Dauphinoises du Domaine Gonin :
- 2008, blanc : chardonnay, altesse, jacquère. Fruité, souple et léger. A boire.
- 2009, blanc : 100% altesse, jeunes vignes de 4 ans. Vin encore en cuve, malo non faite. Impressionnant
de richesse et de puissance aromatique. Minéral, avec des notes d’abricot sec, de châtaignes, de citron confit, de truffe blanche. Vif et rond, alcool léger.
Déjà superbe !
- 2007, rouge : gamay, pinot, mondeuse. 20% non éraflé.
Un peu réduit au départ, mais après aération s’ouvre bien sur des notes de fruits noirs bien mûrs, avec un
nez qui pinote un peu, et des odeurs de grillé. Vif,ample et puissant. A garder.
- 2008, rouge : persan, mondeuse. Sans sulfites ajoutés.
Appellation VDP Isère, car le persan n’est pas dans le cahier des charges des Balmes Dauphinoises en 2008. Un vin vif avec des notes citronnées et mentholées, et des tannins bien présents. A garder.
- 2009, rouge : persan, mondeuse. Encore en cuve, malo
en cours. Vif, alcool léger, moelleux fondu. Arômes de fruits blancs et jaunes, abricot, pêche (m’évoque la counoise 2009 de Richaud à Cairanne). Tannins serrés et fins.
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Domaine du Loup des Vignes
Après un BTS viti-oeno et un travail d’employé
viticole en Savoie, Stéphanie et son compagnon
Mario ont racheté en 2003 le domaine de Marc Bonnaire, sur les coteaux de la Rémonde à Saint Savin,
d’une surface de 6,5 ha. Leur domaine produit 1/3 de vin blanc tranquille, 1/3 de vin effervescent, et 1/3
de vin rouge et rosé, et du jus de raisin de chardonnay.
Ils ont travaillé à la réduction des rendements, aujourd’hui à 45 hl/ha, investi dans un tracteur à chenille
du fait de la pente à 50% des coteaux, arraché les pieds de jacquère qui avaient souffert de la chaleur en
2003, ainsi que les pieds de gamay donnant des vins trop légers.
Les blancs sont à base de chardonnay, et les rouges de pinot noir, syrah et mondeuse.La vinification se
fait en cuve, sans ensemencer. Les vins sont mis en bouteille après collage à la bentonite pour les blancs
et à l’albumine pour les rouges, et filtration sur plaques.
Dégustation : Vins de pays des Balmes Dauphinoises, Domaine du Loup des Vignes :
- Chardonnay 2009 : frais, minéral, notes d’anis et de fenouil.
- Rosé 2008 : pinot, gamay, merlot. Frais, arômes de groseille et de coing.
- Rouge 2009 : pinot noir, gamay. Non égrappé. Un léger coté végétal.
- Cuvée Spéciale 2004 : syrah et mondeuse vinifiées ensemble. Arômes de fruits rouges bien mûrs, de sous-bois. Attaque vive, alcool léger, moelleux fondu, tannins souples et fins.
- Mousseux Rosé : millésime 2007. Pressurage direct. Très fruité.
- Blanc moelleux 2008 : chardonnay. 40g/l de sucres résiduels. 9% TAV. Plaisant et aromatique.
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Domaine Meunier
La famille Meunier vinifie depuis 6 générations à Sermérieu. En 2001,
après un BTS viti-oeno, Martine Meunier a repris l’exploitation de son
père Gilbert, rejointe depuis par sa soeur Béatrice en 2008.
Le domaine compte 6 ha de vignes implantées sur des sols de plateau
rocheux très calcaires et bénéficient d’un ensoleillement
exceptionnel. Les vins sont très marqués par leur terroir calcaire et
donnent des vins de garde. La spécificité de la maison Meunier est de
vieillir eux-même leurs vins et de proposer à la vente des vieux
millésimes, remontant jusqu’à 1976 !
Le travail du sol est mécanique, l’agriculture raisonnée. La vendange
est non égrappée, non ensemencée, vinifiée en cuves. Les malos sont
faites. Les vins sont élevés en cuve au minimum 1 an pour les blancs et
2 ans pour les rouges.
Dégustation des vins de Pays des Balmes Dauphinoises du Domaine Meunier :
-Chardonnay 2004 : frais, fin, léger. Notes de fleurs séchées et zeste de citron séché.
-Chardonnay 1998 : évolué. Amande grillé. Rond et long.
-Pinot Gris 2005 : aromatique, riche et fin. Epicé, poivre blanc, muscade. Idéal avec un poulet au curry !
-Rosé 2007 : 100% gamay. arôme de gelée de groseille. Bel équilibre vivacité / rondeur.
-Gamay 2005 : Notes épicées, poivre blanc, fruits macérés. Attaque souple, vivacité en finale.
-Gamay 2003 : Nez animal, cuir, aromates. Léger en couleur mais puissant en bouche. A boire avec un civet de lièvre !
-Pinot noir 2006 : Puissant, torréfié, grillé, cacao, fruits rouges confiturés.
-Pinot noir 1989 : Evolué. Arômes de vin de noix.
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Domaine Martin
Noël Martin a été l’un des fondateurs
de l’appellation vin de pays des Balmes
Dauphinoises, dans les années 70-80,
avec ses confrères vignerons Gilbert
Meunier, Marc Bonnaire et Robert
Viricel.
La spécialité de Noël Martin est de
vinifier des vins effervescents, blancs
et rosés, en méthode traditionnelle. Il
réalise toutes les étapes lui-même,
manuellement : vin de base, liqueur de
tirage, prise de mousse, pointage sur
pupitre, dégorgement, l iqueur
d’expédition. Ce savoir-faire lui a été
transmis par M. Rojon, dont il a repris
l'exploitation en 1976. M. Rojon était
le dernier vigneron de cette grande
famille de Saint-Chef qui produisait
du vin effervescent depuis 1855, vin
qui était appelé «champagne»
localement.
Le Dauphiné Libéré écrivait, le 28 novembre 2008 : «Pour la première fois, en 2007 et sur les conseils
d'un professionnel du vin, Noël Martin, viticulteur à Saint-Chef, participait au concours des vins
"Effervescents du monde", qui a lieu, depuis 6 ans, à l'école hôtelière Le Castel, à Dijon. Il a récolté une
médaille d'argent pour son Vin Mousseux de Qualité. Encouragé par cette reconnaissance, Noël Martin a
de nouveau concouru lors de l'édition 2008, et deux nouvelles médailles sont venus récompenser le savoir-
faire de ce viticulteur passionné. Il vient, en effet d'obtenir, dans la catégorie "Vins Mousseux de Qualité",
une médaille d'argent pour le blanc et une médaille d'or pour son rosé brut.»
En effet, à la dégustation ses vins effervescents sont excellents, avec beaucoup de finesse, et à l’aveugle
soutiendraient la comparaison avec bien des champagnes.
Bouteille sur pupitre avant dégorgement
Dépot de lie dans le goulot
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Sources documentaires
OUVRAGES[Biais] : Bernard BIAIS. «Gueules noires en Dauphiné. L’épopée des mineurs de la Matheysine». Grenoble: Au
delà des mots, 2007.
[Clarke] : Oz CLARKE, Margaret RAND. «Guide des Cépages». Paris: Gallimard, 2005.
[France] : Benoît FRANCE. «Grand Atlas des vignobles de France». Paris: Solar, 2002.
[Galet] : Pierre GALET. «Dictionnaire encyclopédique des cépages». Paris: Hachette, 2000.
[Giono] : Jean GIONO. «Faust au village». Recueil de sept nouvelles publiées en 1950, dont “Le cheval et le petit
vin de Prébois”. Paris: Gallimard, 2008, pour l’édition de poche.
[Johnson] : Hugh JOHNSON, Jancis ROBINSON. «L’Atlas mondial du vin». Paris: Flammarion, 2008.
[Mas] : Alphonse MAS, Victor PULLIAT. «Le Vignoble, tome III». Paris: Masson, 1878. Consultable sur internet à
http://pomologie.com/oc/mas/vignoble.html
PUBLICATIONS[Berlioz] : Annick BERLIOZ. «Découvrez les vins de l’Isère». Isère Magazine N°104. Grenoble: Conseil Général
de l’Isère, novembre 2009.
[Duteil] : Jean DUTEIL. Compte rendu de son intervention dans «Et si la vigne avait un avenir en Isère? Les vins
résistants de l’Isère». Annales des tables rondes et conférences du 5 octobre 2008 à Estrablin (Isère). Association
des Croqueurs de Pommes des Balmes Dauphinoises.
[Fandos] : Cécile FANDOS. «La fin programmée des vins de pays». Terre Dauphinoise N°2867. Grenoble:
Chambre d’Agriculture de l’Isère, 4 février 2010.
[Guibal] : Jean GUIBAL. Quatrième de couverture de «Et si la vigne avait un avenir en Isère? Les vins résistants de
l’Isère». Annales des tables rondes et conférences du 5 octobre 2008 à Estrablin (Isère). Association des
Croqueurs de Pommes des Balmes Dauphinoises.
[Nicaise] : Gilbert NICAISE. Compte rendu de son intervention dans «Et si la vigne avait un avenir en Isère? Les
vins résistants de l’Isère». Annales des tables rondes et conférences du 5 octobre 2008 à Estrablin (Isère).
Association des Croqueurs de Pommes des Balmes Dauphinoises.
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SITES INTERNETS[Adayg] : http://www.adayg.org/ L’ADAYG (Association pour le Développement de l’Agriculture dans l’Y
Grenoblois).
[Caapg] : http://www.ampelographie-alpine.com/ Le CAAPG (Centre Ampélographique Alpin Pierre Galet).
[Comagri] : http://www.lescepages.fr/ Site édité par la Société COMAGRI : cépages connus, moins connus ou
en voie de disparition.
[Ctps] : http://www.geves.fr/ Le GEVES (Groupe d’Etude et de contrôle des Variétés et des Semences) et le
CTPS (Comité Technique Permanent de Sélection des espèces cultivées).
[Finot] : http://www.domaine-finot.com/ Thomas FINOT, vigneron des Coteaux du Grésivaudan à Bernin
(Isère).
[Gonin] : http://www.vins-nicolas-gonin.com/ Nicolas GONIN, vigneron des Balmes Dauphinoises à Saint-Chef
(Isère)
[Grisard] : http://www.domainegrisard.com/ Pépinière et domaine Jean-Pierre et Philippe GRISARD à
Frèterives (Savoie).
[Inra-Vassal] : http://www1.montpellier.inra.fr/vassal/ L’unité expérimentale INRA du Domaine de Vassal à
Marseillan-Plage (Hérault).
[Inra-Vigne] : http://bioweb.ensam.inra.fr/collections_vigne Base de données en ligne du Réseau Français des
Conservatoires de Vigne.
[Loup] : http://www.domaineduloupdesvignes.com/ Stéphanie LOUP, vigneronne des Balmes Dauphinoises à
Saint-Savin (Isère).
[Meunier] : http://domainemeunier.free.fr/site/index.html Martine et Béatrice MEUNIER, vigneronnes des
Balmes Dauphinoises à Sermérieu (Isère).
[Sillon38] : http://www.sillon38.com/blog/2010/01/18/trieves-pour-que-le-cep-ne-meure/ Article sur
l’association Vignes et Vignerons du Trièves.
[Simonnet] : http://cards.geneanet.org/form.php3?id=81328&commune_ville=&description=La-Tronche-et-le-
St-Eynard Dominique SIMONNET. Carte postale ancienne numérisée sur le site GeneaNet.
[Wiki-Isère] : http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Isère Portail Wikipedia sur le département de l’Isère.
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AnnexesVins de l’Isère: Balmes Dauphinoises et Coteaux du Grésivaudan
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Baies d’églantier dans les coteaux de Saint Savin
I. CAHIER DES CHARGES 2008 DES VINS DE PAYS DES BALMES DAUPHINOISES
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II. CAHIER DES CHARGES 2008 DES VINS DE PAYS DES COTEAUX DU GRÉSIVAUDAN
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III. LISTES DES CÉPAGES LOCAUX
Listes des cépages cultivés au siècle dernier en Dauphiné, d’après les «Annales des tables rondes et
conférences» de l’association Croqueurs de Pommes des Balmes Dauphinoises, le 5 octobre 2008 à
Estrablin (Isère):
Origine Rouges Blancs Gris / Rosés
Isère Onchette, Étraire de la Dui,
Peloursin, Persan, Serene de
Moirans, Joubertin, Mècle de
Bourgoin,
Cacaboue, Verdesse S e r e n e z e d e
Voreppe
Autre Corbeau ou Douce Noire,
F e u n a t e , H i b o u , D u r i f ,
Limberger, Paugayen, Petit
Béclan, Portugais Bleu, Chatus,
Pointu de la Drôme, Mornen
Noir, Salagnin, Mondeuse Noire
Altesse, Jacquère, Molette,
Petite Ste Marie, Savagnin,
Melon, Viognier, Chasselas
ou Mornen Blanc, Roussane
ou Bergeron, Mondeuse
Blanche ou Dongine
P i n o t G r i s ,
T r a m i n e r ,
Malvoisie Rose ou
Vetliner
Ci-dessous, les résultats des recherches dans la base de données INRA sur http://bioweb.ensam.inra.fr/
collections_vigne des cépages originaires des départements de l’Isère, de l’Ain, de la Savoie, de la
Haute-Savoie, de la Drôme, de l’Ardèche et de la Loire:
Isère
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur Origine
Jacquère 160 1271 B IsèreVerdesse 158 2471 B IsèreÉtraire de la Dui 166 2161 N IsèreJoubertin 154 2245 N IsèreMècle de Bourgoin 188 N IsèreOnchette 173 N IsèrePersan 164 2353 N Isère
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Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur Origine
Salagnin 187 N IsèreServanin 186 2435 N Isère
Serénèze de Moirans 238 N IsèreSerénèze de Voreppe 152 N IsèreViallou 3563 N Isère
Ain
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur Origine
Grosse Roussette 172 blanc Ain
Bia blanc 183 blanc Ain
Dongine 184 2142 blanc Ain
Belle Denise 3499 noir Ain
Savoie
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur OrigineCorbeau 157 2131 noir SavoieMondeuse 161 1415 noir SavoieGrosse Jacquère 165 blanc SavoieHibou blanc 169 blanc SavoieHibou noir 171 noir SavoieMondeuse blanche 176 1411 blanc SavoiePrin blanc 177 blanc SavoiePerrier noir 180 noir SavoieGringet 1551 2635 blanc SavoieBlanc Marquis 2063 blanc SavoieInconnu blanc de Jongieux 2066 blanc SavoieMorlin gris 2067 noir SavoieCacaboué 2070 blanc SavoieJacquère noire d'Apremont 3053 noir SavoieGrain 3112 noir SavoiePlant d'Apremont (Motz) 3113 blanc SavoieMaroc de Savoie 3114 blanc Savoie
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Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur OrigineMalvoisie de Lasseraz 3517 blanc SavoiePlant de Séchex 3537 blanc SavoieSainte-Marie de Chignin 3554 blanc SavoieAltesse 167 1041 blanc
Haute-Savoie
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur OrigineMolette 168 2285 blanc Haute-SavoieMauvaise Roussette 178 blanc Haute-SavoieRoussette d'Ayze 181 2637 / 2710 blanc Haute-SavoieBlanc Neyroud 2068 blanc Haute-Savoie
Roussette basse de Seyssel 3551 blanc Haute-Savoie
Drôme
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur OrigineFeunate 143 2167 noir DrômeCornet 144 noir DrômePougayen 146 noir DrômeRobin noir 155 noir DrômeBaude 3011 noir Drôme
Ardèche
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur OrigineBarraquou 107 noir ArdècheExbrayat 130 noir ArdècheChichaud 131 noir ArdècheRibier gris 132 gris ArdècheRibier noir 133 noir ArdècheBourrisquou 136 noir ArdèchePetit Blanchou 137 blanc ArdècheCourbès 138 noir ArdècheDureza 139 noir ArdècheRaisaine 140 blanc Ardèche
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Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur OrigineRoussaou 141 blanc ArdècheBonne Vituaigne 142 blanc ArdècheSyrah 150 1591 noir ArdècheDurif 159 noir ArdèchePlant de Couston 2924 2374 noir ArdèchePlant de Brunel 3046 2707 noir ArdècheSeibel 60 5012 noir Ardèche
Loire
Nom de variété Code variété N° Viniflhor Couleur Origine
Viognier 189 1651 blanc Loire
Mornen 190 noir Loire
Pointu 191 noir Loire
Chouchillon 192 blanc Loire
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