values et contraintes

48
Formation & Territoire est une publication du GIP ARIFOR, Action Régionale pour l’Information sur la Formation et l’Orientation Directeur de la publication Jean-Paul MIMEUR, président du GIP ARIFOR Rédactrice en chef Sandrine POITTEVIN, directrice du GIP ARIFOR Coordinatrices du numéro Véronique JOLLY, GIP ARIFOR Stéphanie CHENET, CRESCA Comité de rédaction Michel VILAIN, directeur adjoint du travail, DIRECCTE Clémence NOWAK, responsable pôle orientation et territoires, Région Champagne-Ardenne, Michèle SEVERS, présidente de la CRESCA Djamel DIDI, directeur de la CRESCA Bernard BALZANI, enseignant chercheur, Groupe de recherche sur l’éducation et l’emploi (GREE) Université de Nancy 2 Conception graphique Com’ In création Impression Le réveil de la Marne ISSN : 1285-1787 500 exemplaires Les opinions exprimées dans les articles n’engagent que la responsabilité des auteurs.

Upload: vumien

Post on 05-Jan-2017

235 views

Category:

Documents


3 download

TRANSCRIPT

Page 1: values et contraintes

Formation & Territoire est une publication du GIP ARIFOR,Action Régionale pour l’Information sur la Formation et l’Orientation

Directeur de la publicationJean-Paul MIMEUR, président du GIP ARIFOR

Rédactrice en chefSandrine POITTEVIN, directrice du GIP ARIFOR

Coordinatrices du numéroVéronique JOLLY, GIP ARIFOR

Stéphanie CHENET, CRESCA

Comité de rédactionMichel VILAIN, directeur adjoint du travail, DIRECCTE

Clémence NOWAK, responsable pôle orientation et territoires, Région Champagne-Ardenne,

Michèle SEVERS, présidente de la CRESCA

Djamel DIDI, directeur de la CRESCA

Bernard BALZANI, enseignant chercheur, Groupe de recherche sur l’éducation et l’emploi (GREE) Université de Nancy 2

Conception graphiqueCom’ In création

ImpressionLe réveil de la Marne

ISSN : 1285-1787

500 exemplaires

Les opinions exprimées dans les articles n’engagent que la responsabilité des auteurs.

Numéro 1 Piloter un organisme de formation - juin 1997Coordonné par Marie-France FREY, ARGO Ingénierie, Paris

Numéro 2Le formateur et l’alternance - février 1998Coordonné par Lilianne VOLERY, CNAM-CFFB, Paris

Numéro 3La lutte contre l’illettrisme : pratiques en mouvement - juin 1998Coordonné par Sylvie RONDEAU, CAFOC, Reims

Numéro 4L’apprentissage de la compétence :premiers effets, premiers enjeux - janvier 1999Coordonné par Serge de WITTE, CD-FFPS CNAM, Paris

Numéro 5Redécouvrir le tutorat - septembre 1999Coordonné par Alain TYACK, CAFOC, Reims

Numéro 6Accompagnement et insertion des publics juillet 2000Coordonné par Bernard BALZANI, conseiller technique, DRPJJ Lorraine, Champagne-Ardenne, Nancy

Numéro 7Démarches de professionnalisationmai 2001Coordonné par Sandrine POITTEVIN, ARIFOR

Numéro 8Formation et précarité : tendances et perspectives décembre 2002Coordonné par Hervé LHOTEL, GREE, CEREQ de Nancy 2

Numéro 9Les pratiques d’orientation professionnelle : éclairages théoriques et témoignages d’acteurs juillet 2004Coordonné par Serge BLANCHARD et Jean-Claude SONTAG, INETOP/CNAM

Numéro 10La validation des acquis de l’expérience : une expérience en cours d’acquisition décembre 2005Coordonné par Josette LAYEC, MCVA CNAM

Numéro 11 Les discriminations : comprendre, agir, accompagner - décembre 2006Coordonné par Julien VITEAU, ALETEYA, Paris

Numéro 12 Formation et professionnalisation, l’accompagnement en question – juin 2008Coordonné par Mathieu BéRAUD et Ali BOULAYOUNE, GREE, Université Nancy 2

Déjà parus

Les derniers numéros de Formation & Territoire sont téléchargeables sur le site www.arifor.frCertains numéros sont encore disponibles sous forme papier sur demande

couve arrifor.indd 2 19/08/10 18:33:43

Page 2: values et contraintes

Le travail en réseau, plus-values et contraintes

août 2010 - N°13

Territoire

Page 3: values et contraintes

2 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 3

Avec ce 13ème numéro, la revue Formation & Territoire créée en 1996 prend une nouvelle forme pour plus de lisibilité et d’usages. Conçue sous la conduite d’un expert de la thématique abordée, elle se composait jusqu’ici d’articles de praticiens chercheurs et d’acteurs de terrain. A la suite d’une réflexion menée avec son comité de rédaction sur la difficulté à mobiliser les professionnels sur l’écriture de leurs pratiques, la démarche d’interviews guidés auprès de praticiens a été choisie. Les propos recueillis sont ensuite exploités à travers un cadre méthodologique apporté par l’expert de la thématique pour nourrir des articles de synthèse. Ainsi, le rôle de l’expert évolue sensiblement à travers l’apport de méthodes dans l’analyse et la formalisation des pratiques.

Construit en partenariat avec la Chambre Régionale de l’Economie Sociale de Champagne-Ardenne (CRESCA) et l’appui de Guy Le Boterf, auteur de « Travailler efficacement en réseau : une compétence collective », ce numéro étudie le fonctionnement de réseaux professionnels dans les sphères des politiques emploi/formation et de l’économie sociale et solidaire. Il s’efforce de dégager des principes et des méthodes propices à l’amélioration des pratiques de coopération entre actrices et acteurs.

L’ARIFOR et la CRESCA sont deux structures particulièrement concernées par les réseaux et leur animation.

Dès 1998, l’animation régionale du réseau des Missions locales et PAIO est confiée par l’Etat à l’ARIFOR. Au début des années 2000, cette dernière est sollicitée par des Responsables de Formation Entreprises pour les accompagner dans la mise en place du groupe RFE. En 2006, c’est la création par la Région du réseau des Espaces métiers et de leur coordination placée au sein de l’ARIFOR. Toutes ces expériences de travail en réseau avec les acteurs emploi/formation ont ainsi contribué à développer des compétences internes reconnues en matière d’ingénierie, d’accompagnement et de professionnalisation, de veille et capitalisation de pratiques, enfin de modes de communication et de valorisation des réseaux.

La CRESCA, née en 1999, représente sur le territoire champardennais les associations, les coopératives, les mutuelles. Son but est de faire connaître et re-connaître, de promouvoir et de défendre les intérêts et les particularités de ces organisations qui contribuent à la dynamique des territoires. Elle a choisi de s’appuyer sur les réseaux associatifs, coopératifs et mutualistes pour constituer son conseil d’administration. Ainsi, la CRESCA et les acteurs de l’économie sociale ont, de par leur finalité et les singularités de leur mode de fonctionnement, une réelle culture de travail en réseau.

Même si les usages de coopération observés sont différents en termes de fondements et règles socio-culturelles par rapport à la sphère emploi/formation, les mêmes modes de coopération se retrouvent dans les deux types de réseaux : l’action collective, le partage et la capitalisation de pratiques, les apprentissages réciproques.

Face à cette implication mutuelle des deux structures sur l’objet du « travail en réseau » et fortes de leurs relations partenariales construites depuis plusieurs années autour de la professionnalisation des acteurs, l’ARIFOR et la CRESCA se sont associées pour faire connaître des pratiques réussies de réseaux et approfondir les effets produits par l’action de ces derniers. A travers une lecture guidée par l’approche méthodologique de Guy Le Boterf, des conditions de réussite des réseaux émergent et sont susceptibles d’être adaptées à d’autres types de réseaux formels ou informels.

Ce travail complexe mené auprès de réseaux, à dimension principalement régionale, se poursuivra au-delà de la production de ce numéro. L’objectif est de pouvoir aller plus loin dans l’outillage des acteurs des réseaux et d’approfondir l’impact de leurs actions sur les territoires champardennais.

Jean-Paul Mimeur Président de l’ARIFOR

Michèle SeversPrésidente de la CRESCA

Edito

A

Page 4: values et contraintes

4 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 5

ASommaire

SAVOIR TRAVAILLER EN RÉSEAU : UNE COMPÉTENCE COLLECTIVE A DÉVELOPPER DANS LES ORGANISATIONS ET LES TERRITOIRES ...................... p.061RESEAUx d’AcTEURS dU SEcTEUR EmpLOI fORmATIONpOURqUOI ET cOmmENT TRAVAILLER EN RÉSEAU ? A quelles conditions ?........................................................................................ p.13

pRÉSENTATIONS RÉSEAUx

missions locales et pAIO : un réseau au service de l’insertion professionnelle et sociale des jeunes .................................................................. p.26

Espaces métiers : un réseau pour le déploiement de services autour de l’orientation, la formation et l’emploi ........................................................... p.32

Groupe RfE : un réseau d’apprentissage mutuel en formation professionnelle continue .................................................................................... p.39

développeurs de l’alternance : une expérience régionale de fédération des acteurs de l’emploi autour de l’alternance ......................................................... p.45

LE RÉSEAU d’AcTEURS dE L’ÉcONOmIE SOcIALE : ExTERNALITÉS POSITIVES ET CAPITAL SOCIAL ................................................... p.512RESEAUx d’AcTEURS dE L’EcONOmIE SOcIALE ET SOLIdAIREEcONOmIE SOcIALE ET RÉSEAU AU SERVIcE dES TERRITOIRES : quelles identités ? .............................................................................................. p.57

pRÉSENTATIONS RÉSEAUx

chambre Régionale de l’Economie Sociale de champagne-ArdenneUn réseau de réseaux ........................................................................................ p.63

centre Régional de Ressources et d’Animation de champagne-Ardenne Une ressource technique au service d’un réseau collaboratif .............................. p.68

URIOpSS de champagne-Ardenne« Unir les associations au sein d’un réseau pour développer des coopérations actives et solidaires » ......................................................................................... p.74

de la constitution d’un réseau interne à la coopérative d’activités et d’emploi ........................................................................................................ p.79

Le Système d’Echange Local de Reims (SEL) .................................................. p.84

REmERCIEMENTS ............................................................................................. p.89

ELEmENTS BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................................... p.90

Page 5: values et contraintes

6 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 7

SAVOIR TRAVAILLER EN RÉSEAU : UNE COMPÉTENCE COLLECTIVE A DÉVELOPPER DANS LES ORGANISATIONS ET LES TERRITOIRES

Le développement des compétences individuelles et collectives est chaque jour davantage à l’ordre du jour des entreprises, des organisations, des associations, des collectivités territoriales, en particulier dans les régions, les départements, les bassins d’emploi. Il en va particulièrement d’un savoir-faire particulier qu’elles doivent maîtriser : le travail en réseau.Dans ce bref article je ne traiterai pas des réseaux informels (qui peuvent être très importants pour agir efficacement) ou des réseaux dits sociaux tels que facebook. Il ne sera question que des réseaux organisés.

Je propose de définir un ensemble d’acteurs travaillant en réseau comme :

l un système organisé de relations entre ces acteurs (il s’agit donc d’un système explicitement organisé et non pas d’un réseau informel) ;

l situés « à distance » (il peut s’agir d’une distance géographique ou d’une distance « institutionnelle ». Dans ce dernier cas les acteurs peuvent être situés de façon proche géographiquement mais se méconnaître institutionnellement). Cette distance fait la différence avec un travail en équipe ;

l engagés dans une durée souvent indéterminée (le réseau peut se renouveler au cours de divers projets) ;

l ayant besoin de mettre en œuvre des relations de coopération nécessitées par leur interdépendance (chacun a besoin des autres) ;

l échangeant entre eux des ressources variées (matérielles, informationnelles, financières, expertises…) ;

l en vue de parvenir à une valeur ajoutée collective (obtenir par le travail en réseau des résultats que l’on n’aurait pas pu obtenir individuellement ou par la simple addition des actions et des compétences des acteurs), en référence à des enjeux (sociaux, économiques, culturels…) et des finalités professionnelles qui y sont liées.

(1) Expert consultant en gestion et développement des compétences. Directeur du cabinet Le Boterf Conseil (Paris) et professeur associé à l’université de Sherbrooke (Canada). Auteur de « Travailler efficacement en réseau : une compétence collective », Editions d’Organisation, 2004, 2ème édition 2008. Les lecteurs intéressés pourront trouver dans cet ouvrage les développements du contenu de cet article.Site : www.guyleboterf-conseil.com

A Les raisons d’être des réseauxces raisons en sont diverses : l nécessité de mobiliser l’intelligence collective face à des situations de plus en plus

complexes à gérer ;l exigences croissantes de l’innovation nécessitant de savoir combiner des ressources

diversifiées, besoins d’anticipation et de veille entraînant le recours au captage et au traitement de multiples informations ;

l recherche de cohérence entre les initiatives prises dans des organisations décentralisées ; développement des nouvelles formes d’alliance entre des entreprises ;

l volonté de partager ou de « transférer » des pratiques innovantes pour en assurer la généralisation ; arrivée sur le marché du travail de nouvelles générations d’internautes ; progrès considérables des technologies de l’information et de la communication…

Mais qu’en est-il de l’efficacité de ces réseaux ? Produisent-ils toujours la valeur ajoutée qui en est espérée ?Ils peuvent certes constituer d’importants gisements de performance mais un constat s’impose : si certains réussissent, beaucoup entraînent déception et illusion et ne résistent pas à l’épreuve du temps. Après une période de lancement souvent enthousiaste, la lassitude s’installe, les productions s’essoufflent, les adhésions s’effritent. Le travail en réseau peut régresser vers une reprise en main hiérarchique en faisceau, se recroqueviller sur lui-même et ne plus innover, faire du sur-place, se paralyser par une surabondance d’informations échangées, éclater sous l’impact de conflits de pouvoir internes… Il n’est pas évident pour des professionnels et des acteurs institutionnels de savoir travailler en réseau. Les réseaux sont en effet vulnérables. Les liens de coopération qu’ils requièrent sont fragiles et appellent une attention particulière.

Savoir travailler en réseau ne se limite pas à savoir utiliser les technologies modernes d’information et de communication. Celles-ci créent un contexte favorable mais n’induisent pas automatiquement un travail efficace en réseau. Elles en ouvrent largement mais seulement la possibilité. Il ne suffit pas de s’envoyer des messages par Internet ou par Intranet pour croire qu’on travaille en réseau. Travailler en réseau ne se limite pas à communiquer ou à échanger.

Savoir travailler en réseau Savoir travailler en réseau

Guy Le Boterf (1)

Page 6: values et contraintes

8 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 9

A Travailler en réseau et travailler dans un réseauD’une façon générale, j’aimerais préciser ici que « travailler en réseau » ne signifie pas la même chose que « travailler dans un réseau ». On peut travailler dans un réseau de distribution de biens et de services sans travailler en réseau. Travailler en réseau suppose de travailler en « coopération » et pas seulement de juxtaposer son rôle à celui des autres acteurs.

Le travail en réseau mérite alors qu’un certain nombre de questions soient abordées : Quelles sont tout d’abord les principales finalités du travail en réseau ? Peut-on distinguer les enjeux auxquels peut répondre un travail en réseau et les finalités de ce travail ? Quelles sont les principales conditions à réunir pour maximiser les chances qu’ils fonctionnent et apportent une valeur ajoutée ? Comment assurer l’efficience des réseaux de partage et de capitalisation des pratiques professionnelles dans les organisations et entre les organisations ?

A Travailler en réseau : quels enjeux, quelles finalités ?

Il me semble important de distinguer les enjeux et les finalités d’un travail en réseau. Des acteurs peuvent se mobiliser autour d’enjeux qui donnent du sens à des finalités à poursuivre et à des résultats attendus à produire.Dans le domaine social sur un territoire régional, on pourrait citer les exemples d’enjeux suivants : faire reculer l’illettrisme, réduire les discriminations, sécuriser les parcours d’insertion et professionnels, renforcer des organisations fragilisées, lutter contre le décrochage scolaire…

Toute typologie est simplificatrice. Elle peut cependant avoir l’intérêt de clarifier l’existant et l’expérience du terrain m’a conduit à distinguer les quatre types de finalités suivants du travail en réseau :

l le support à un acteur individuel et collectif. Il s’agit alors de fournir à un acteur individuel ou collectif des « ressources » (savoirs, expertise, informations, relations, financement…) dont il a besoin pour agir mais qu’il ne possède pas face à un problème à résoudre, à un évènement ou un aléa auquel il doit faire face, à un projet qu’il a à réaliser. Cet acteur pourra alors faire appel à un réseau de soutien pour obtenir des informations, des savoirs ou des savoir-faire qui lui manquent et qu’il devra combiner avec ceux qu’il possède. C’est le cas, par exemple, pour des agents de soins dans un hôpital organisé en pôles d’activités transversales, pour des experts nécessitant l’appui d’une « base arrière », pour des professionnels de la vente devant faire appel à des plateformes d’appui, pour un travailleur social devant trouver des appuis juridiques, informatiques ou informationnels de bases de données. Dans une organisation ou sur un territoire, on peut de moins en moins être compétent tout seul, avec ses seules connaissances ou savoir-faire.

l l’action collective. La finalité explicite est alors une production ou une action à réaliser ensemble par plusieurs acteurs. Ils ne sont pas au service d’un acteur mais au service d’une mission collective. On peut y trouver des réseaux organisés autour d’une mission de veille (technologique, économique, sociale…), des réseaux visant à proposer une offre commune de formation sur un territoire, des réseaux cherchant à sécuriser des parcours d’insertion, des réseaux organisés pour accompagner des projets de création d’entreprises, des réseaux cherchant à faire reconnaître un domaine d’activités comme par exemple l’économie sociale, à se positionner comme une force de proposition, des réseaux se donnant comme objectif la création en commun d’un outil pédagogique ou de communication, des réseaux visant à élaborer des Plans Départementaux d’Insertion par l’Activité Economique, des réseaux constitués pour organiser un système régional d’orientation… Toutes ces finalités convergent vers la nécessité d’une conjugaison des compétences et une mise en œuvre d’une intelligence collective. Avec ce type de finalité, le réseau se constitue comme un acteur collectif.

l le partage et la capitalisation de pratiques professionnelles. Dans ce cas, les acteurs du réseau cherchent à faire progresser les pratiques de chacun de leurs membres à partir de leur partage et de la création d’un savoir commun qui doit progressivement en résulter. Il existe dans les organisations et entre les organisations de multiples expériences ou des pratiques novatrices qui restent localisées et qui ne dépassent pas le stade de l’expérience pilote. Il existe pourtant là une source de progrès considérable, mais qui exige un investissement méthodologique, pour pouvoir être exploitée.

l les apprentissages réciproques. Au travers de cette finalité, les acteurs du réseau ne cherchent pas à créer un savoir collectif mais à rendre possible l’enrichissement des uns par les autres, en échangeant des connaissances et des savoir-faire, en fournissant des aides réciproques, en faisant de sorte que chaque acteur soit simultanément apporteur et récepteur, formateur et formé, enseignant et enseigné.

A Une finalité peut en cacher une autreChacune de ces finalités qui viennent d’être évoquées n’est pas exclusive. On peut observer très souvent, qu’à côté d’une finalité principale, peuvent prendre place d’autres finalités qui l’accompagnent. C’est par exemple le cas de réseaux qui affichent une finalité principale d’action collective mais qui organisent également des processus de partage et de capitalisation de pratiques professionnelles et des moments de soutien à des acteurs du réseau. Des modes d’organisation distincts, des modalités de travail différenciées et des pilotages particuliers en résulteront.

Savoir travailler en réseau Savoir travailler en réseau

Page 7: values et contraintes

10 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 11

A Coopérer c’est interagirLa coopération est le maître mot du travail en réseau. Mais que veut dire « coopérer » ? Trop souvent cela est entendu comme « échanger » ou « communiquer ». Et savoir coopérer ne saurait se réduire à des attitudes d’ouverture ou à des savoir-faire de communication. Coopérer, c’est interagir. Il me semble important d’insister sur la nécessité de penser la coopération en termes d’actions de coopération. Celles-ci peuvent être variées. On peut distinguer en particulier :l les apports réciproques que peuvent se fournir mutuellement les acteurs d’un réseau,

par exemple : transmettre une information, valider l’action d’un autre membre du réseau, faire connaître les résultats d’un retour d’expérience, effectuer un apport d’expertise, proposer un point de vue différent…

l les actions réalisées en commun, par exemple : négocier, construire ensemble (un outil, un cahier de charges…), décider en commun…

l réaliser des actions synchronisées, en cohérence…Il est donc très utile de pouvoir élaborer ce que nous appelons une « cartographie des coopérations clés » requises de façon à pouvoir prendre les mesures nécessaires pour les assurer et pour pouvoir veiller à leur réalisation en temps opportun.

A Réunir un ensemble cohérent de conditions favorables pour réussir

Mais tous les réseaux sont fragiles. La mise en coopération et en synergie des contributions individuelles se réalise rarement et durablement de façon spontanée. On ne peut et heureusement ! - forcer personne à coopérer. Que faut-il donc pour qu’un travail en réseau soit efficient ?Il est bien évidemment difficile, dans le cadre limité de cet article, d’entrer dans le détail de toutes ces conditions. Ce qu’il convient ici de souligner, c’est la nécessité de créer et de maintenir un environnement maximalisant les chances qu’un réseau fonctionne de façon optimale. Plus un réseau bénéficiera de façon pérenne d’un ensemble cohérent de conditions favorables, plus sa probabilité de réussite sera grande. Pour cette raison j’ai mis au point un modèle mettant en évidence trois grandes catégories de conditions qui doivent être réunies : elles devront favoriser tant le savoir coopérer que le pouvoir et le vouloir coopérer. Une règle d’or sera à respecter : mieux vaut une cohérence forte entre des mesures simples qu’une cohérence faible entre des mesures sophistiquées.

Concernant le travail en réseau finalisé sur une action commune à réaliser, je propose de distinguer (2) :l le savoir coopérer : la maîtrise des langages transverses et spécifiques, la construction

de représentations partagées, le choix et la mise en œuvre de méthodes de travail en réseau adaptées aux finalités poursuivies, l’établissement de relations d’intercompréhension et non seulement de communication, le fonctionnement de

2 D’autres conditions (certaines semblables, d’autres différentes) pourraient être ainsi explicitées pour les autres finalités du travail en réseau.

boucles d’apprentissage collectif (retours d’expériences, revues de projets, bilans de fonctionnement...), la capitalisation progressive des résultats…

l le pouvoir coopérer : l’organisation et la qualité d’une fonction de pilotage (politique, opérationnel, national et régional…), un financement suffisant, l’explicitation des résultats attendus en termes évaluables, la composition appropriée du réseau en fonction de ses objectifs, le fonctionnement d’instances de régulation, la définition et le respect de règles communes, la mise à disposition de supports documentaires et des technologies modernes de communication, la connaissance par chacun des ressources qu’il peut attendre des autres, le soutien par parrainage du management…

l le vouloir coopérer : la visibilité des enjeux et de la valeur ajoutée attendue par les acteurs du réseau, la valorisation des contributions individuelles, la reconnaissance des avancées collectives, le soin apporté aux relations de convivialité et de solidarité, l’élaboration concertée d’une charte fixant des conditions pour établir et garantir des relations de confiance...

Il est évident que ces conditions ne se réunissent pas spontanément. Il est donc important qu’une fonction de pilotage veille à leur mise en place et à leur pérennité. Il en va du développement durable du travail en réseau.

On peut donc le constater : autant le travail en réseau est appelé à se développer, autant il devient nécessaire de disposer d’un savoir opératoire (conditions à réunir, méthodes, outils…) pour en assurer l’efficacité. C’est à cette condition que le travail en réseau dans une organisation ou sur un territoire pourra être efficace, produire de la valeur ajoutée et se traduire par une réelle compétence collective.

Savoir travailler en réseau Savoir travailler en réseau

Page 8: values et contraintes

12 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 13

Pou

rquo

i et c

omm

ent t

rava

iller

en

rése

au ?

A q

uelle

s co

nditi

ons

?

1Pourquoi et comment travailler en réseau ? A quelles conditions ?

Les réseaux sont des organisations complexes d’échanges et de travail qu’il convient d’analyser selon une approche systémique, c’est-à-dire selon les interactions entre ses composantes. En effet, les réseaux fonctionnent comme des êtres vivants, dans un environnement interactif, en appui ou non d’un choix d’organisation et avec le concours de personnes tangibles. Ils peuvent donc traverser des phénomènes de haute et de basse énergie, des moments de fortes avancées puis de stagnations ou de reculs, faire évoluer leurs façons de faire ou de fonctionner, avant et afin de produire, par exemple des actions collectives ou des supports de communication communs.

Pour comprendre les réseaux dans leur dynamique, les outils apportés par Guy Le Boterf dans son ouvrage Travailler efficacement en réseau et lors de la journée annuelle de l’Arifor « Pourquoi et comment travailler en réseau ? Quelles réalités en Champagne-Ardenne ? » se sont avérés opportuns. Ces outils ont facilité l’observation d’une dizaine de réseaux localisés en région Champagne-Ardenne, tant sous l’angle de leurs finalités, de leur pilotage et de leurs formes concrètes de coopération que de leurs conditions de réussite en appui du triangle de coopération, le savoir + le pouvoir + le vouloir coopérer.

Dans le cadre de la production de la revue n° 13 de Formation & Territoire, sept réseaux du secteur de l’emploi/formation et sept réseaux de l’économie sociale ont été sondés entre septembre 2009 et mars 2010. Certains d’entre eux ont ensuite fait l’objet d’une analyse approfondie pour détecter : les caractéristiques majeures des réseaux (type de finalités, de pilotages et de coopérations) et les conditions générales favorisant la réussite des coopérations ou au contraire pouvant les freiner.

Nous nous intéressons ci-après à quelques réseaux de l’emploi / formation afin de répondre aux deux champs d’investigation mentionnés ci-dessus : Missions locales et PAIO, Espaces métiers, Groupe RFE et Développeurs de l’alternance. Vous trouverez la description de ces réseaux des pages 26 à 49.

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

cARIf champagne-Ardenne

Page 9: values et contraintes

14 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 15

Pou

rquo

i et c

omm

ent t

rava

iller

en

rése

au ?

A q

uelle

s co

nditi

ons

?

A Principales caractéristiques des réseaux emploi/formation

Leurs finalitésConcernant les finalités de ces réseaux, leur premier point commun est d’avoir la même finalité principale, l’action collective, à l’exception du groupe RFE. Leur second point commun est d’avoir une ou plusieurs autres finalités secondaires, principalement celle de partage et de capitalisation de pratiques.Un réseau qui poursuit une finalité d’action collective sous-tend que ses membres souhaitent explicitement produire et / ou agir ensemble, ce qui revient à dire que leur motivation est d’œuvrer main dans la main pour atteindre un objectif commun. Le réseau peut alors être considéré comme un acteur collectif à part entière.Une finalité de partage et de capitalisation de pratiques signifie que les membres d’un réseau visent une progression de leurs pratiques, à partir du partage des connaissances et savoir-faire de chaque membre et dans l’optique de créer des savoirs communs. Cette finalité correspond donc à un objectif de professionnalisation, de partage et dans la mesure du possible de capitalisation de pratiques professionnelles.

* Action d’appui et d’apprentissage mutuel : dans un réseau dont la finalité est l’action d’appui et d’apprentissage mutuel, chaque membre, individuellement, cherche à maintenir ou développer ses connaissances et compétences. Il ne s’agit pas ici de créer un savoir collectif mais bien de s’enrichir réciproquement entre membres, en étant tour à tour émetteur et récepteur d’informations, de contributions, d’expertises, …En outre, les sept réseaux emploi / formation sondés recherchent bien à partager un ensemble de ressources. Si ce n’est pas une finalité en soi, il s’agit bien de l’un des enjeux

et de l’un des attendus de la mise en réseau d’acteurs amenés à travailler ensemble.Cf. Définition du « travail en réseau » dans l’article introductif de Guy Le Boterf « Savoir travailler en réseau : une compétence collective à développer dans les organisation et les territoires », […] - échangeant entre eux des ressources variées (matérielles, informationnelles, financières, expertises…) […].

Réseaux concernés Action collective Action de partage et

capitalisation de pratiquesAction d’appui et

d’apprentissage mutuel

Coordinateur-trice-s territoriaux-iales des Espaces métiers (CTEM)

n Mettre en place une offre de services générique et commune autour de l’orientation, la formation et l’emploi, dans un lieu unique, sur tout le territoire régional

n Produire des outils communs de fonctionnement et de communication adaptables localement, en fonction des besoins

n Travailler sur des méthodes communes d’élaboration annuelle de plans d’action et de type d’actions ciblées sur le territoire constituant l’une des conditions de réussite du réseau

Directeur-trice-s et salarié-e-s des MILO et PAIO

n Construire des partenariats régionaux pour l’accompagnement des jeunes

n Formaliser une offre de services partagée pour développer les relations avec les entreprises

n Disposer d’une vision régionale partagée de l’insertion des jeunes (observatoire)

n Débattre pour faciliter l’appropriation collective des politiques publiques en faveur des jeunes

n Échanger lors des groupes de travail afin d’identifier et de capitaliser les pratiques facilitant l’insertion des jeunes

n Co définir les axes de professionnalisation et favoriser les échanges lors des actions de formation intra

Responsables de formation d’entreprise (RFE)

n Repérer et décrire les problématiques communes

n Échanger et réfléchir sur ces dernières

n Repérer les pistes de solutions et en chercher de nouvelles

n Accéder à une veille mutualisée sur la formation professionnelle continue

n Mieux connaître le tissu local d’organismes de formation

n Mieux connaître le tissu économique local par la connaissance mutuelle d’entreprises et de leurs interlocuteurs

Exemples de finalité principale et secondaire par type de réseau :

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Type de finalité par réseau Action collective Action de partage et

capitalisation de pratiquesAction d’appui et

d’apprentissage mutuel*

Principale

6 réseaux sur 7 :n Missions locales et PAIO,n Espaces métiers, n AFB (ateliers de formation de

base)n Développeurs de l’alternancen CUCS Epernay (Contrat Urbain

de Cohésion Sociale)n Acteurs du projet

transfrontalier Distance Zéro

Une exception : Groupe RFE (responsables de formation d’entreprise), à finalité d’action d’apprentissage réciproque, approche plutôt individuelle

Secondaire

Les 7 réseaux :n Cf. les 6 réseaux cités dans

la colonne « Action collective »

+ Groupe RFE

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Les finalités poursuivies par les réseaux étudiés du secteur emploi / formation :

Page 10: values et contraintes

16 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 17

Pou

rquo

i et c

omm

ent t

rava

iller

en

rése

au ?

A q

uelle

s co

nditi

ons

?

Leurs modes de pilotage

Les réseaux emploi / formation étudiés sont tous dotés d’une fonction de pilotage. Pour la majorité d’entre eux, ce pilotage se compose en région d’une dimension d’ordre politique et d’ordre opérationnel.

Dans la plupart des cas, le pilotage de ces réseaux est également partagé entre différentes structures et entre plusieurs acteurs d’une même ou d’une autre structure.En outre, le pilotage est souvent organisé sur plusieurs niveaux, du national au local, par exemple à l’échelle d’un bassin d’emploi sur un territoire, en passant par un échelon régional et parfois départemental.Globalement, le pilotage des réseaux emploi / formation s’avère plutôt complexe, donc plus ou moins facile à coordonner et à faire fonctionner dans un environnement généralement contraignant, par exemple avec l’existence de cahier des charges national ou local à respecter.

Ce tableau révèle que quel que soit le degré de sophistication du pilotage d’un réseau, il est nécessaire d’en prévoir les modes d’articulation. Il paraît ainsi primordial de clarifier et de s’approprier le rôle respectif de chaque instance ou acteur du pilotage, notamment sur le plan politique et opérationnel quand ces deux dimensions co-existent.

Une fonction de pilotage partagée sous-tend également d’avoir une vision transversale des instances et des acteurs du pilotage afin d’en préciser chaque contour et ainsi faciliter une coordination et une régulation optimisée des travaux des membres du réseau.

L’analyse des réseaux emploi / formation a également fait émerger certains rôles récurrents assignés au pilotage. Ces missions sont partiellement ou intégralement présentes dans les réseaux observés et peuvent se résumer comme suit :l garantir le fonctionnement du réseau et donc implicitement en détecter, identifier,

pérenniser les conditions de réussite, notamment pour servir la coopération entre les acteurs du réseau. Différents garants peuvent contribuer au fonctionnement du réseau, par exemple un institutionnel au plan politique, une animation régionale ou un comité de pilotage au plan opérationnel ;

l émettre des orientations, priorités et arbitrages qui influenceront de près la nature du travail en coopération ou le fonctionnement du réseau et aussi la façon dont seront canalisées les actions et productions du réseau ;

l définir, coordonner, mettre en œuvre et évaluer les interventions du réseau, les travaux conduits en coopération pouvant constituer l’un de ces objets ;

l soutenir financièrement un réseau, soit sur un plan structurel (financement de locaux, de temps RH, d’équipements, etc.) soit sur un plan opérationnel (par exemple une animation régionale, poste et plan d’action associé - communication, professionnalisation,…-).

Leurs formes de coopérationGuy Le Boterf distingue trois grandes formes de coopération entre membres d’un réseau : les apports réciproques, les actions en commun et les actions de type synchronisation, mise en cohérence ou convergence.Les membres de chaque réseau étudié recourent à ces trois modalités coopératives de travail, simultanément ou par intermittence, parfois à des temporalités différentes selon les membres d’un même réseau, en fonction de leurs priorités et de leur disponibilité sur le court terme.

Réseaux concernés Ressources partagées

Coordinateur-trice-s territoriaux-iales des Espaces métiers (CTEM)

n Stockage et mutualisation des productions individuelles des CTEM avec l’objectif d’enrichir le réseau par identification des ressources qui sont déjà disponibles, constituant un point de départ possible pour un travail collectif qui sera alors mis en place par l’animation régionale

Directeur-trice-s et salarié-e-s des MILO et PAIO n Assistance informatique mutualisée

Responsables de formation d’entreprise (RFE)

n Eléments de veille sur la formation professionnelle continue, base d’échanges, de confrontation et de réinvestissement au sein des entreprises membres

n Fonds documentaire de l’Ariforn Experts extérieurs à coût mutualisén Service juridique commun

Réseaux concernés Pilotage d’ordre politique Pilotage d’ordre opérationnel

Espaces métiers

Conseil régional

(Commission permanente)

Commission régionale

des Espaces métiers

Comité de pilotage des

Espaces métiers

Coordination régionale et animation régionale

Comité technique local de

programmation

MILO et PAIO

ARPML(Association régionale des

Présidents des Missions

locales et PAIO)

Comité de pilotage de l’animation

régionale des MILO et PAIO

Comité de pilotage de l’animation

régionale des MILO et PAIO

Animation régionale

En illustration, la description synthétique des modalités de pilotage existantes sur deux réseaux :

Exemples de partage de ressources :

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Page 11: values et contraintes

18 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 19

Pou

rquo

i et c

omm

ent t

rava

iller

en

rése

au ?

A q

uelle

s co

nditi

ons

?

A Conditions favorables au fonctionnement des réseaux emploi/formation

Guy Le Boterf rappelle que « la mise en coopération et en synergie des contributions individuelles » ne va pas de soi. (1) Malgré cela et c’est positif, nombreux sont les réseaux qui continuent à naître, à perdurer et à obtenir des résultats.S’il n’existe aucune formule magique ou recette toute faite pour s’assurer que tel ou tel réseau fonctionnera, l’enjeu réside dans la création et l’entretien d’un « ensemble cohérent de conditions favorables » à la coopération. A cet égard, Guy Le Boterf insiste particulièrement sur une règle d’or, celle de privilégier un degré de cohérence fort entre le savoir / le pouvoir / et le vouloir coopérer, trois catégories de conditions de réussite des réseaux.Concernant les réseaux emploi / formation, nous avons cherché à comprendre ce que pouvaient concrètement recouvrir les trois catégories de conditions de réussite via l’analyse approfondie du fonctionnement de deux réseaux, celui des Missions locales & PAIO et des Espaces métiers et le recueil de pratiques de réseaux lors de la journée annuelle de l’Arifor du 27 mai 2010.

Relevant du savoir coopérerDans le savoir coopérer, les conditions favorisant la réussite des réseaux relèvent principalement de dimensions de comunication commme la compréhension mutuelle, l’art d’apprendre en collectif, la capacité à s’approprier les choses dans la durée en s’appuyant sur un ensemble de repères communs créant du liant et du sens entre les membres.

Réseau des Espaces métiers Réseau des Missions locales et PAIO

Maîtrise de langages transverses et / ou spécifiques

n Concept d’Espace métiers et donc notions d’orientation, d’insertion, de formation et d’emploi

n Langage du monde de l’orientation, de l’emploi et de l’insertion, partagé avec d’autres acteurs

n Vocabulaire propre aux Missions locales et PAIO, issu notamment de l’applicatif Parcours 3

Représentations partagées, construction et actualisation

n Cœur de métier d’un Espace métier basé sur le plan d’action local, obligatoirement construit en partenariat sur un territoire Base de discussion et de construction réinterrogée annuellement et en continu

n Approche globale de l’insertion sociale professionnelle des jeunes selon le texte fondateur de Bertrand Schwartz Culture commune influencée, ajustée au fur et à mesure des commandes des financeurs

Communication en double piste, réflexivité et compréhension réciproque

n Système d’allers retours sur l’ensemble des actions et productions du réseau Approche réflexive de travail, individuelle, collective et dans le temps

n Des objets de travail faisant l’objet d’une réflexion commune pour trouver des réponses ensemble Par exemple, en plus de l’élaboration de plans de communication, une réflexion est conduite sur la place de la communication dans les actions globales du réseau

Boucles d’apprentissage

n Permanentes + Apprentissage du terrain de chaque

CTEM mis dans le pot commun pour une réutilisation dans d’autres Espaces métiers

n Réflexion récurrente sur le « Comment on travaille ensemble ? » Exemple : réflexion sur l’organisation et le fonctionnement du réseau lors du séminaire 2008, avec à l’issue une proposition de charte de travail entre les membres du réseau

Capitalisation progressive

n Restitution, formalisation de l’ensemble des traces du travail en réseau, matière première continue de capitalisation (compte-rendu, fiche action…)

+ Au-delà des traces, une capitalisation ciblée sur les animations faites sur l’ensemble des territoires

n Une trace pour tous les travaux du réseau, sous différentes formes dont les comptes-rendus

+ Exploitation dans la durée des données statistiques du réseau, donc processus de capitalisation, pour permettre une observation partagée de l’insertion des jeunes en région

Conception et confection d’outils communs

n Processus permanent et continuExemples : outil statistique, diaporama de présentation de l’offre de services des Espaces métiers, etc.

3 natures d’outils :n de communication : plaquettes (parrainage,

entreprise, etc.), Site internet, journées professionnelles

n de fonctionnement : conventions de partenariats, requête Parcours 3 par exemple

n de professionnalisation : programme annuel

Pour le réseau des Espaces métiers et des Missions locales et PAIO, le savoir coopérer se traduit comme suit :

Réseaux concernés Apports réciproques Actions en commun

Actions de type synchronisation, mise en cohérence ou

convergence

Espaces métiers

n Partage et échanges sur les plans d’action annuels des territoires

n Présentation informelle des savoir-faire des CTEM en vue d’un réinvestissement potentiel en collectif

n Elaboration de plans de communication communs (charte graphique, messages, supports…)

n Co construction d’outils communs de fonctionne-ment (statistiques par ex.)

En réunion mensuelle :n Point sur les programmes, les

actions et les outilsn Mise en commun des résultats et

expériences des CTEM

MILO et PAIO

n Veille partagée sur les dispositifs d’insertion et toute problématique commune

n Construction de partenariats en région

n Conception de plans de formation intra au réseau

En réunion mensuelle :n Prise de décision collective sur le

plan organisationneln Validation des productions des

groupes de travail thématiques

Groupe RFE

n Partage de la veille en matière juridique

n Echanges d’expertise entre membre ou recours mutualisé à des experts externes

n Définition du programme annuel et des modalités de rencontres

n Création d’une plaquette de communication sur le groupe RFE

Lors des journées rencontres (4 à 5 par an) :

n Participation aux échanges collectifs : actualité, études de cas, recherche de solution…

n Validation des productions collectives

Quelques illustrations sur les façons de travailler ensemble de trois réseaux,autour de moments clés de coopération :

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

(1) « Travailler efficacement en réseau : une compétence collective », Editions d’Organisation, 2004, 2ème édition 2008 – Chapitre IV, p. 73

Page 12: values et contraintes

20 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 21

Pou

rquo

i et c

omm

ent t

rava

iller

en

rése

au ?

A q

uelle

s co

nditi

ons

?

Relevant du pouvoir coopérer

Le pouvoir coopérer vise plutôt à rassembler des conditions relevant du mode de pilotage du réseau et d’aspects d’ordre organisationnel, logistique, administratif…Le pouvoir coopérer est déterminant tant au moment de la création du réseau que de son développement, de son suivi ou de sa dissolution.

Pour le réseau des Espaces métiers et des Missions locales et PAIO, le savoir coopérer se traduit comme suit : (suite)

Réseau des Espaces métiers Réseau des Missions locales et PAIO

Maîtrise des TIC

Incontournable pour le fonctionnement en réseau de sites éclatésExemple : Maîtrise d’outils à distance pour l’alimentation en ligne des actualités et la consultation en ligne des ressources de l’espace de travail collaboratif

Indispensable pour le fonctionnement en réseau de sites dispersés sur le territoireExemples : Applicatif Parcours 3Espace privé sur le Site internet MILO

Réseau des Espaces métiers Réseau des Missions locales et PAIO

Pilotage de réseau

n Politique via la Commission régionale des Espaces métiers

n Opérationnel via la fonction régionale de coordination territoriale et d’animation

n Politique via l’ARPML et en partie le Comité de pilotage de l’animation régionale

n Opérationnel via la mission d’animation régionale et le concours du Comité de pilotage de l’animation

Explicitation des résultats attendus et valeur ajoutée du travail en réseau

n Clarté sur les objets de travail, les actions à conduire et les modes de coopération, sur le « quoi et comment on travaille ensemble »

- Langage d’actions entre les CTEM et l’animation régionale, assimilable à un membre du réseau

- Définition annuelle et en continu

n Formalisation dans la convention annuelle d’objectifs

- Exemples de résultats et d’indicateurs sur 2010 :

• former 170 salariés du réseau • conclure 4 accords de partenariat régional

avec des entreprises

Composition du réseau

n Réseau « fermé » dans la mesure où les CTEM sont recrutés par l’employeur de l’Espace métiers

n CTEM, partenaires parties prenantes dans le montage et la mise en oeuvre du projet de l’Espace métiers d’où leur intérêt de s’impliquer, d’émettre des souhaits ou d’utiliser les productions collectives

n ARPML pour le portage politique régional des travaux des MILO et PAIO

n Directeurs des MILO et PAIO sur une base volontaire pour participer aux travaux du réseau

n Ensemble des salariés du réseau, en fonction des travaux abordés

Pour le réseau des Espaces métiers et des Missions locales et PAIO, le pouvoir coopérer s’organise autour de moyens variés : (suite)

Pour le réseau des Espaces métiers et des Missions locales et PAIO, le pouvoir coopérer s’organise autour de moyens variés :

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Réseau des Espaces métiers Réseau des Missions locales et PAIO

Instances de régulation du réseau

Informelles, sous la forme de :n Temps d’échanges et de travail tant

avec les CTEM que les institutionnelsn Temps d’accompagnements individuels

ou collectifs

3 instances correspondant aux 3 niveaux de pilotage du réseau :

a) ARPML sur les prises de position politiques (représentation du réseau)

b) Comité de pilotage de l’animation régionale, à la fois l’arbitre et le juge de la mise en œuvre du programme technique, lieu de concertation entre financeurs ou entre financeurs et ARPML

c) Animation régionale pour les réunions mensuelles, moment de libre parole, de confrontation, de régulation et de décision

Règles communes applicables aux membres

n Cahier des charges technique des Espaces métiers pour obtenir la labellisation par le Conseil régional

n Convention entre chaque Espace métiers et la Région

+ A venir, une charte à construire pour formaliser les valeurs du réseau CTEM

n Charte de fonctionnement du Comité de pilotage de l’animation régionale (définition de ses missions, de sa composition…)

n Charte de fonctionnement du réseau des MILO et PAIO (définition du lien et des rôles respectifs entre animation et ARPML)

(non validé à ce jour par l’ARPML)

Méthodes de travail entre membres du réseau

n A chaque objet de travail, une méthode de travail associée

n Apport systématique de l’animation régionale dans les groupes de travail (gain de temps)

n Cadre de travail fixé à l’animation par la convention annuelle d’objectifs

n Travail quotidien du réseau qui s’articule autour de réunions généralistes (les mensuelles) et de groupes de travail thématiques

Circulation d’objets de travail intermédiaires entre membres

Exemples d’objets :n Feuille de route annuelle des Espaces

métiersn Plan annuel ou fiches d’action des

Espaces métiers

n Relecture et validation des comptes-rendus par les participants des réunions ou groupes de travail

n Validation par étape des outils produits (supports de communication, catalogue de professionnalisation, ...)

Cartographie des ressources du réseau

n Absence de formalisation des ressources mais ces dernières évoquées par exemple lors de tours de table en réunions mensuelles

n Absence de formalisation mais identification des ressources au fil de l’eau, lors des groupes de travail, de la nomination de référent par thème (justice, santé…), etc.

Équipement TIC

n Espace de travail collaboratif avec usages individuels et collectifs

n Usage fréquent de la messagerie électronique

n Site internet tout public (actualités…)n Deux espaces privés, l’un pour le personnel

(gestion des inscriptions au programme de professionnalisation…), l’autre pour les partenaires (activités statistiques du réseau)

n Usage habituel de courriels

Banque de données

n Site internet pour la gestion documentaire et de l’information des manifestations sur les territoires à partir d’un même outil

Applicatif Parcours 3 :n Saisies des données par les salariés des MILO et

PAIO, entrepôt de données régionales pour le suivi du parcours des jeunes

n Gestion de l’entrepôt régional par l’animation régionale pour la production de l’ensemble des statistiques du réseau

Page 13: values et contraintes

22 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 23

Pou

rquo

i et c

omm

ent t

rava

iller

en

rése

au ?

A q

uelle

s co

nditi

ons

?

Relevant du vouloir coopérerAppartenir à un réseau sous-tend d’en accepter le corollaire et les règles du jeu, c’est-à-dire la coopération comme base de fonctionnement et le respect des modalités de pilotage, sinon un membre du réseau ou du pilotage pourrait devenir inactif ou un frein au fonctionnement général du réseau.Le vouloir coopérer peut donc s’exprimer et se développer dès lors qu’un minimum de conditions est réuni : faire adhérer aux finalités et objectifs du réseau, faire sentir la reconnaissance des travaux collectifs accomplis, prendre plaisir à retrouver d’autres personnes pour atteindre des résultats au bénéfice de tous… soit autant d’ingrédients qui favoriseront la coopération entre acteurs.

A Les conditions clés de réussite des réseaux emploi/formation

Coopérer suppose que des conditions phares soient réunies tant sur le plan des réalités institutionnelles des réseaux que de leurs pratiques professionnelles.Une précaution préalable est déjà de vérifier qu’il existe un minimum de cohérence entre les conditions relevant du savoir, du pouvoir et du vouloir coopérer, sans quoi un réseau risque de dériver vers des difficultés comme la routine, le surplace, la juxtaposition, le pillage, la prise de pouvoir, l’injonction paradoxale… puis de voir son efficacité et résultats remis en cause (2).En effet, un fort savoir et pouvoir coopérer sans le vouloir, un fort savoir et vouloir coopérer sans le pouvoir, un fort pouvoir et vouloir coopérer sans le savoir sont des combinaisons environnementales de réseau qui finiront, à un moment ou à un autre, par en freiner les avancées ou générer des dysfonctionnements pouvant altérer les liens entre membres et donc les résultats attendus. Au-delà de cette précaution préalable générique, nous conclurons ici par le développement de cinq facteurs de réussite qui, au regard des collaborations étudiées, apparaissent essentielles pour produire une véritable démarche gagnante de coopération entre acteurs de l’emploi/formation, en réponse aux enjeux actuels de la formation professionnelle continue. Ces conditions clés de réussite sont :

1 La définition des enjeux et des objectifs de la coopérationCette première condition concerne la définition du projet de coopération, ses enjeux et objectifs. Les acteurs du réseau doivent apprendre à se connaître et adhérer aux finalités et valeurs du réseau. Cela suppose un travail préalable d’état des lieux par les initiateurs du travail coopératif, portant sur le contexte de la mise en réseau, les partenaires à mobiliser

Pour le réseau des Espaces métiers et des Missions locales et PAIO, le pouvoir coopérer s’organise autour de moyens variés : (suite)

Réseau des Espaces métiers Réseau des Missions locales et PAIO

Légitimité : pouvoirs et statuts

n Donnée par la Région et matérialisée par une fonction d’animation et de coordination

n Reconnue par les pairs sur les plans conventionnel et interpersonnel

n Apportée par la mission identique des structures MILO et PAIO

n Reconnue via les compétences de l’animation / assistance informatique

n Vécue par les plus-values apportées par le travail en réseau

Réseau des Espaces métiers Réseau des Missions locales et PAIO

Adhésion

n Adhésion indissociable des missions des CTEM (l’un des critères de leur recrutement)

n Respect de la zone de confiance entre animatrice et CTEM, entre animation et pilotage politique

n Adhésion de base minimale requise (participation aux travaux du réseau)

n Degré de contribution variable selon les structures Missions locales et PAIO

n Respect de la zone de confiance entre animation et réseau, entre animation et pilotage politique

Visibilité de la valeur ajoutée collective et individuelle

n Allers-retours permanents entre productions individuelles au service du collectif qui redevient au service des individus

n Productions et services concrets travaillés collectivement (formation, assistance technique,…) pour un usage individuel réinvesti par structure

n Partage des problématiques communes contribuant à la baisse de la pression pesant individuellement sur les directeurs et salariés

Synthèse des avancées

n Restitution sur l’ensemble des travaux communs : validation des productions finales, compte-rendu des réunions et toute formalisation en lien avec des projets collectifs

n Retour systématique de l’animation sur les questions individuelles et / ou collectives du réseau

Avancées lisibles dans :n les comptes-rendus des réunions mensuelles

et des groupes de travailn lors des différentes étapes de validation des

outils produits en communn au moment des points d’étapes d’activité

trimestriels et annuels

Pour le réseau des Espaces métiers et des Missions locales et PAIO, le vouloir coopérer a été observé à travers les éléments récapitulés ci-dessous : (suite)

Réseau des Espaces métiers Réseau des Missions locales et PAIO

Valorisation des contributions individuelles

n Productions individuelles présentées au collectif en vue de leur exploitation en réseau

n Productions individuelles présentées au collectif en vue de leur exploitation en réseau

n Mise en avant d’actions particulières via les outils de communication (par ex. article sur les 20 ans d’une MILO relayé dans le Site internet du réseau)

Charte et relations de confiance

n Projet de rédaction d’une charte à destination des CTEM d’ici un an, suite aux évolutions du réseau (augmentation du nombre de membres et élargissement des actions)

n Existence d’une charte de fonctionnement du réseau (définition des modalités et des règles de travail entre membres)

(non validée à ce jour par l’ARPML)

Convivialité et solidarité

n Informel comme des repas en commun le midi des réunions mensuelles

n Solidarité collective et individuelle. Retours communs vis-à-vis de réponses à apporter

aux institutionnels. Sollicitation par téléphone ou courriel sur une

question locale à résoudre

n Café offert, repas en commun le midi lors des réunions mensuelles

n Fêtes du réseau (ex. création d’une nouvelle MILO, départ à la retraite, pôt de naissance, etc.)

Pour le réseau des Espaces métiers et des Missions locales et PAIO, le vouloir coopérer a été observé à travers les éléments récapitulés ci-dessous :

(2) Cf. chapitre 3, p. 59 de l’ouvrage « Travailler efficacement en réseau – Une compétence collective » de Guy Le Boterf

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Page 14: values et contraintes

24 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 25

Pou

rquo

i et c

omm

ent t

rava

iller

en

rése

au ?

A q

uelle

s co

nditi

ons

?

et les moyens disponibles pour servir le projet. Du côté des acteurs du réseau, il s’agit d’identifier les apports potentiels de chacun et de clarifier leurs attentes vis-à-vis des effets de la coopération. Le temps d’échanges consacré à la définition des objectifs du réseau favorise l’adhésion collective des membres et l’appropriation progressive des principes et valeurs de la coopération. Ce travail de diagnostic peut se situer au démarrage du réseau pour lancer la dynamique de coopération ou plus tard, lorsque le réseau commence à « entrevoir les limites de ses effets » et souhaite mener une réflexion sur ses fondements pour fidéliser ses membres, voire s’ouvrir à d’autres acteurs.

2 La formalisation de règles de fonctionnement et de formes de coopérationUne 2ème condition consiste à formaliser des règles de fonctionnement et des modalités de travail adaptées pour le réseau. En effet, le travail coopératif passe notamment par l’animation de plans d’action concertés et souvent territorialisés, par l’organisation de rencontres d’échanges, de travail ou de synchronisation mais aussi par la construction, la mise à disposition ou la mutualisation d’outils et de ressources, en appui par exemple de l’utilisation d’un espace collaboratif à distance, accessible par une connexion Internet. La définition d’un cadre d’intervention de réseau favorise la coopération entre membres. En outre, ce cadre rassure tant les membres du réseau que ses partenaires extérieurs et les acteurs du pilotage, notamment les institutionnels. C’est pourquoi il est souvent perçu comme l’un des garants d’un fonctionnement efficace du réseau. Enfin, si l’absence de cadre peut faire disparaître un réseau, l’excès de rituels peut aussi nuire à sa vie ou survie… Un juste équilibre est donc à rechercher entre l’adoption de règles communes de travail, les marges de manœuvre autorisées aux membres du réseau et le degré de souplesse et de convivialité exercé lors de l’application des rituels.

3 Le développement d’une culture communeUne 3ème condition concerne la construction de représentations partagées. Celles-ci se créent progressivement au gré des échanges de pratiques professionnelles, des occasions de collaboration comme l’élaboration de réponses communes à des problématiques posées.Les finalités, enjeux, objectifs et cadre d’intervention du réseau induisent des manières de travailler ensemble, de gérer des relations, de se représenter un environnement et des partenaires, ce qui contribue à développer une culture partagée entre les membres.La construction progressive d’une culture commune apparaît comme fondamentale pour l’efficacité du travail en réseau. Cette condition constitue l’une des pierres fondatrices du réseau, un fil directeur entre ses membres, une façon de caractériser le réseau vis-à-vis de l’extérieur. De plus, elle facilite la convivialité au sein du réseau et les apports réciproques, donnant-donnant, entre membres.

4 La visibilité du travail en réseauRendre visibles les activités et les résultats d’un réseau bâtit et soutient son identité, son utilité et donc sa crédibilité, sa reconnaissance. La visibilité permet donc d’installer la raison d’être d’un réseau dans le temps en démontrant la plus-value de ses travaux collectifs.Au démarrage d’un réseau, il s’agit de faire connaître ses finalités, son projet à ses membres, partenaires et pilotes. Puis au fil de sa construction, une communication sur les effets de la coopération valorise et renforce le réseau sur son territoire d’intervention.Tout comme la formalisation de règles de fonctionnement de réseau, la condition de réussite

de visibilité renforce la confiance des membres du réseau et de ses pilotes, ainsi que celle des acteurs institutionnels, par rapport à l’efficacité du travail en réseau.

5 Le pilotage et l’outillage des réseauxSi pour réussir un réseau repose bien sur des finalités, des règles de fonctionnement, une culture commune, des représentations et valeurs partagées, il est aussi tributaire des ressources, des moyens et du soutien institutionnel dont il peut disposer pour fonctionner. Sans moyen ni soutien, tout réseau risque fort de s’essouffler et de disparaître.C’est pourquoi, concernant les réseaux emploi/formation, une fonction animation est souvent mise en place et financée par les institutions. Ces dernières savent en effet qu’une animation régionale constitue l’une des garanties pour le bon fonctionnement d’un réseau. Dotée d’une enveloppe financière pour construire des outils communs, développer des supports de communication, définir des actions de professionnalisation, l’animation est la clé de voûte des pratiques coopératives. Sa mission prioritaire est d’animer « le vouloir coopérer » entre les membres du réseau et d’impulser le processus d’échanges réciproques. Elle travaille aussi le « pouvoir coopérer » à travers la mise en place d’outils méthodologiques, par exemple pour la construction de plans d’actions ou de partenariats servant l’atteinte des objectifs du réseau.

A Et après la diffusion de la revue Formation & Territoire ?Sur la base des premiers travaux réalisés sur les réseaux par l’ARIFOR, il est souhaité de poursuivre plus loin la démarche de développement de réseaux « à succès » dans le secteur emploi/formation. Après l’analyse des conditions d’efficacité de réseaux régionaux animés et bien connus par le GIP, l’objectif visé est, demain, de s’intéresser aux coopérations locales entre les différents acteurs emploi/formation des territoires et de décliner en leur faveur les apprentissages de la revue. Au-delà de ces premiers apports restitués par écrit, les pistes d’action restent nombreuses : construire une boîte à outils pour l’application des 3 VSP-C (Vouloir-Savoir-Pouvoir coopérer) de Guy Le Boterf mais aussi développer les compétences des membres de réseaux en matière de management de projets, d’échanges, d’analyse et formalisation de pratiques, de veille partagée. Ce plan d’actions qui pourrait être mis en œuvre, pour les opérateurs emploi/formation, avec l’appui technique et pédagogique de l’ARIFOR, suppose un contexte institutionnel favorable et incitatif à la mise en commun des ressources. L’Etat et la Région seront, dans ce cadre, les leviers de cette évolution des modes de relations entre acteurs pour une politique emploi/formation toujours plus efficace.

Pour l’Arifor, Action régionale d’information sur la formation et l’orientation : Sandrine Poittevin, directrice et Veronique Jolly, chargée de mission

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

p Coordonnées et contacts :GIP ARIFOR 79, avenue de Sainte Ménehould 51037 Châlons-en-Champagne Cedex

Site internet : www.arifor.frTél. 03.26.21.73.36 Fax. 03.26.21.73.37Courriel : [email protected]

Page 15: values et contraintes

26 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 27

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

Missions locales et PAIO : un réseau au service de l’insertion professionnelle et sociale des jeunes

Des années quatre-vingts à 1996 : espace temps pour la création d’une animation régionale du réseau MILO et PAIO

Les premières Missions locales (MILO) et Permanences d’Accueil d’Information et d’Orientation (PAIO) sont apparues au début des années 80 suite au rapport sur l’insertion sociale et professionnelle des jeunes, confié par le Premier ministre Pierre Mauroy à Bertrand Schwartz. Ce sont des structures indépendantes, majoritairement dotées d’un statut associatif, implantées sur un territoire précis, pour accueillir, informer, orienter et accompagner les jeunes dans leur insertion sociale et professionnelle.

Les MILO et PAIO sont soutenues par 3 financeurs principaux : l’Etat, la Région et les collectivités locales. Le FSE (Fonds Social Européen) est également mobilisé. La présidence d’une MILO ou PAIO est assurée par un élu local.

A ce jour, le réseau des MILO et PAIO en région est constitué de 17 structures réparties sur le territoire de la Champagne-Ardenne. Ce réseau est en cours de restructuration : début 2011 les PAIO auront disparu au profit des Missions locales. Cette réorganisation se fait soit par transformation (une PAIO devient Mission locale), soit par absorption (une PAIO est absorbée par une Mission locale) ou encore par regroupement (deux PAIO deviennent une MILO).

Au niveau régional, le réseau des MILO et PAIO regroupe plus de 250 salariés. Les principaux métiers représentés sont ceux de l’insertion sociale et professionnelle : chargé-e-s d’accueil, conseillers-ères et chargé-e-s de projet… Mais au-delà de ces postes le réseau recourt à d’autres métiers liés aux fonctions administratives, d’encadrement, de l’information et de la documentation ou de l’informatique.

Au fil des ans le réseau s’est structuré régionalement en Champagne-Ardenne. L’Association régionale des Présidents de Missions locales et PAIO est créée en 1999 et succède à un club des Présidents né en 1997.Une circulaire nationale de 1994 a précisé le contenu et l’organisation des programmes d’animation. L’Etat a confié cette mission d’animation à la MIFCA (qui deviendra l’ARIFOR)

en 1996. En juillet 2000, l’Animation régionale voit son offre de service complétée par une assistance informatique régionale. La mission générale confiée à l’Animation régionale est de permettre à chaque structure de rendre la même qualité de service aux jeunes champardennais.

L’animation régionale des MILO et PAIO est dotée de moyens humains et financiers pour mener à bien ses missions et possède deux caractéristiques :l un positionnement technique de ses interventions (l’animation régionale ne représente

pas le réseau des MILO et PAIO, ce rôle de représentation appartient à l’Association régionale)

l un portage par un CARIF (Centre d’Animation, de Ressources et d’Information sur la Formation), contrairement à une majorité de régions où l’animation est portée par l’Association régionale des Présidents des Missions locales et PAIO.

A Finalité et résultats attendus des MILO et PAIOLe réseau des MILO et PAIO a pour mission d’accompagner dans leur insertion professionnelle et sociale les jeunes de 16 ans à moins de 26 ans, sortis du système scolaire.

En 2009, 31 600 jeunes ont été accompagnés par le réseau. Parmi ces jeunes 11 500 ont poussé pour la première fois la porte d’une Mission locale ou PAIO. Près de 70% de ces jeunes ont un niveau inférieur ou égal à un niveau V et plus de 23% résidaient en ZUS (zone urbaine sensible). Très majoritairement la demande de ces jeunes lors de leur premier accueil portait sur la recherche d’un emploi (33%), d’une aide dans la définition de leur projet professionnel (31%) ou d’une formation (24%).Les appuis du réseau des MILO et PAIO pour accompagner ces jeunes dans leur projet ont porté sur l’accès à l’emploi, la formation, le projet professionnel mais aussi sur la santé, la citoyenneté, le logement ou encore l’accès à la culture aux sports et aux loisirs.

A Représentation et animation du réseau des MILO et PAIOPortage des fonctions de représentation et d’animation par des instances distinctesLes fonctions de représentation et d’animation du réseau des MILO et PAIO sont portées par des instances distinctes.La représentation du réseau est du ressort de l’Association régionale des Présidents des MILO et PAIO. Présidée par un élu, l’Association régionale est l’interlocutrice des acteurs régionaux (Conseil Régional, Etat, Pôle emploi…). Elle participe au comité de pilotage de l’animation régionale.

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Page 16: values et contraintes

28 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 29

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

L’animation régionale du réseau est portée par l’ARIFOR. Cette mission est placée sous l’autorité d’un comité de pilotage composé de représentants de l’Etat, de la Région et de l’Association régionale des Présidents des MILO et PAIO.Elle s’occupe d’aspects techniques et opérationnels : échanges de pratiques, diffusion d’informations, formation, informatique, communication, relation entreprises…Elle travaille en lien avec le réseau national des animations régionales. Ce réseau est animé par le Conseil National des Missions locales (CNML). Le CNML, créé en 1990, est une instance nationale de concertation placée auprès du premier ministre, présidée par un élu local, Président de Mission locale. En charge de l’animation nationale du réseau, il est consulté sur les questions concernant l’insertion des jeunes et propose des orientations et des solutions pour améliorer le fonctionnement du réseau.

Définition précise de la fonction d’animation régionaleLes objectifs et missions de l’animation régionale sont définis chaque année par son comité de pilotage. L’animation régionale lui rend compte de son activité.

Depuis 2009, une trame commune nationale encadre les programmes d’actions des animations régionales. Elle aboutit dans chaque région à la signature d’une convention annuelle d’objectifs.L’atteinte de ces objectifs est mesurée par une série d’indicateurs suivis par le comité de pilotage.Pour appuyer le réseau dans l’atteinte de ces objectifs, l’animation régionale se voit confier 4 grandes missions qui peuvent être résumées comme ci-dessous :

Mission 1 : Faire travailler ensemble les MILO et PAIO sur des problématiques partagées

s Partager ensemble l’actualité relative à la politique en direction des jeunes, par exemple :

- les actions en faveur des jeunes comme les contrats CIVIS (Contrat d’Insertion dans la Vie Sociale)- la mise en œuvre des contrats aidés- le partenariat (Pôle emploi, Education nationale,…)

s Echanger sur les pratiquess Développer une communication communes Observer la situation des jeunes en région

= Espace d’échanges

• lieu de libre parole et de régulation• endroit de confrontation des avis et de validation d’outils

• échanges de pratiques

Mission 2 : Contribuer à élever le niveau de compétences des équipes MILO et PAIO

s Professionnaliser les personnels des MILO et PAIO :- mise à disposition d’une offre régionale de formation, financée par la branche Uniformation

= Service clé en mains de formation

• recensement des besoins• rédaction de l’appel d’offres

• sélection des prestataires, diffusion d’un catalogue et suivi du programme

Mission 3 : Offrir une assistance informatique à l’ensemble des structures

s Gérer le système d’information des MILO / PAIOs Faire les installations et la maintenance du parc informatique

des MILO / PAIOs Assurer l’assistance technique sur site et à distances Accompagner la prise en mains et l’utilisation de l’applicatif Parcours 3s Exploiter les bases de données issues de Parcours 3

= Service technique mutualisé :

• mise à disposition d’une compétence technique aux structures PAIO / MILO

Mission 4 : Développer les relations entreprises et le parrainage

s Développer une communication ciblée vers les entreprisess Impulser et appuyer la déclinaison au niveau des territoires des accords entreprise

nationaux et initier de nouveaux accords régionauxs Mieux faire connaître le dispositif de parrainage et enrichir le réseau des parrains

= Renforcement de la communication autour du parrainage +

Un interlocuteur régional dédié à la relation entreprise

• création d’une plaquette régionale entreprise

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Page 17: values et contraintes

30 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 31

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

A Formes de coopération et productions associéesNature et contenus des rencontres de réseau et productions associéesLa coopération des acteurs des MILO et PAIO s’organise notamment autour des réunions mensuelles et des groupes de travail thématiques organisés par l’animation régionale.

A ces réunions d’animation internes s’ajoutent les actions du programme régional de professionnalisation mais aussi les journées professionnelles qui, tous les deux ans, regroupent l’ensemble du réseau autour de thématiques partagées par le réseau (la dernière journée s’est tenue en octobre 2009 dans les Ardennes et a regroupé 250 participants).

Les plus-values apportées par l’animation régionale au réseau MILO et PAIO résident dans :l la possibilité d’échanger sur des problématiques communes et de réfléchir collectivement sur la façon de les aborderl de disposer d’une assistance informatique pour se concentrer sur le cœur de métier du réseau, l’insertion des jeunes, en étant dégagé des problèmes

techniquesl d’accéder à des actions de formation qui, au-delà même des apports pédagogiques,

facilitent la rencontre des professionnels entre euxl de favoriser la mutualisation des moyens, par exemple par le développement d’une

communication partagée ou le développement de la relation entreprisel de mettre à disposition du réseau et des financeurs un entrepôt de données régional.

Type d’animation des actions du

programme annuelPériodicité / Contenu / Déroulement / Productions

Réunions mensuelles

regroupement des directeurs des MILO et PAIO•11 réunions par an (sauf mois d’août)•traitement de l’ensemble des sujets d’actualité•prise de décisions d’ordre organisationnel (les décisions politiques et financières •engageant le réseau étant de la responsabilité de l’Association régionale des Présidents de MILO et PAIO)

Réunions thématiques

périodicité variable en fonction du thème et des besoins des structures•exemples de groupe de travail : groupe ressources humaines pour traiter du •programme de professionnalisation, groupe utilisateurs régional réunissant les correspondants informatiques de chaque structure, etc.

A Principales caractéristiques du réseau des Missions locales et PAIOLe réseau des MILO et PAIO a une finalité principale d’action collective en Champagne-Ardenne. Elle consiste à déployer et à optimiser des services professionnels d’accompagnement des jeunes de 16 ans à moins de 26 ans sortis du système scolaire, dans leur insertion professionnelle et sociale.

La finalité secondaire de ce réseau est d’enrichir les pratiques de ses professionnels via le développement d’une culture commune. Les modalités de professionnalisation se font au travers de rencontres d’échanges et d’actions de formation autour de problématiques partagées. Ces rencontres prennent la forme de réunions mensuelles avec les directeurs, de groupes de travail, de journées professionnelles ou de sessions de formation. Le processus d’amélioration des pratiques se fait donc en continu et aboutit sur la formalisation et la mise en œuvre de réponses communes (par exemple, la construction de partenariats régionaux facilitant l’accompagnement des jeunes ou d’outils de communication).Le réseau repose également sur la mutualisation de moyens techniques comme l’assistance informatique.

Dans ce réseau d’action collective, les liens de coopération sont complexes et parfois délicats à mettre en synergie. En effet, la nature même du réseau, composé de structures nées d’initiatives locales et indépendantes les unes vis-à-vis des autres, rend parfois les processus décisionnels difficiles. Les liens de travail ont donc impérativement besoin d’être entretenus et renforcés régulièrement, afin que la valeur ajoutée au niveau collectif demeure perceptible et que les contributions individuelles soient prises en compte et reconnues. L’Association régionale des Présidents de Missions locales, sur le plan de la représentation du réseau et l’animation régionale, sur le plan technique, jouent un rôle primordial dans l’organisation des espaces temps et de lieu pour faciliter les échanges et la recherche de consensus.

Directrice : Sandrine PoittevinAnimateur régional des MILO et PAIO : Pierre LeplatTél. 03.26.21.73.36Fax. 03.26.21.73.37Site internet : www.missionslocales-champagneardenne.comCourriel : [email protected]

p Coordonnées et contacts :GIP ARIFOR79, avenue de Sainte Ménehould51037 Châlons-en-Champagne Cedex

Ces collaborations s’effectuent selon les modalités ci-dessous :

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Page 18: values et contraintes

32 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 33

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

De la définition du concept Espace métiers (EM) à la mise en réseau des structures labellisées EM

En 2007, le Conseil régional (commanditaire) a décidé d’ouvrir des sites labellisés « Espace métiers » à la suite des résultats d’une mission d’étude confiée au Gip Arifor.Cette étude préalable a permis de :1 définir le concept Espace métiers, « un ensemble d’informations et de conseils animé

sur un territoire autour de l’orientation, de l’emploi et de la formation »2 construire une offre de services générique Espace métiers basée sur un centre de

ressources, une permanence d’accueil et un programme d’actions territorial local3 proposer des outils et services à destination des Espaces métiers.

En même temps que l’ouverture d’Espaces métiers, la mise en place d’une mission de développement d’un réseau d’Espaces métiers, a été décidée et confiée à une coordination régionale. Cette dernière est portée par le Gip Arifor et a un rôle technique.

Finalité et résultats attendus du dispositif

La finalité du réseau Espaces métiers consiste à déployer une offre de services homogène autour de l’orientation, de la formation et de l’emploi, dans un lieu unique et sur l’ensemble du territoire champardennais.

Les objectifs assignés à ce réseau sont de :1 mailler le territoire de Champagne-

Ardenne2 fédérer les acteurs locaux3 mutualiser les ressources (conseils, RH,

publications).

A Un pilotage et une animation du réseau des Espaces métiers partagés

Commission régionaledes Espaces métiers

Comité technique local de programmation

Comité de pilotage(1 par structure labellisée EM)

Instance régionale de pilotage et d’émission d’avis

Instance de dialogue local et d’animation territoriale Instance de pilotage territorial

Présidé par le Gip AriforOrganisé par chaque Espace métiers, avec l’appui méthodologique de la coordination régionale

Organisé et animé par chaque Espace métiers, via le CTEM (Coordinateur Territorial Espace métiers) et la structure porteuse de l’EM

Périodicité régulière en fonction des besoins

dont 1 fois par an, en juin, - pour décider des orientations régionales (feuille de route des EM)

1 à 2 fois par an, entre juin et novembre 1 fois par an, en fin d’année

En présence :des administrateurs : Etat, - Région, Chambres consulaires, OPCA (Organismes Paritaires Collecteurs Agréés), Education nationale et partenaires sociaux,…

en juin, les CTEM et les + représentants des structures porteuses du label

Animé par le CTEM + la structure porteuse de l’Espace métiers

En présence :des élus locaux- d’un élu régional- du directeur de la structure - porteusedu CTEM- d’un technicien du service de - la formation professionnelle du Conseil régional

Avec comme rôles :de traiter les demandes de - labellisation d’Espaces métiersd’émettre un avis sur le - recrutement des coordinateurs d’Espace métiers (Comité de recrutement)de suivre l’activité et le devenir - des Espaces métiers (création, orientations politiques)

Avec comme objectif de travailler le plan d’actions annuel du territoire et d’identifier les axes de chaque Espace métiers

Moment d’échanges et de débat sur la définition d’un plan d’actions, au regard des projets des différentes structures EM du territoire, des orientations définies en juin par la commission EM et de la vision transversale apportée par la coordination régionale

Avec notamment comme rôle d’arbitrer entre les propositions émises par le comité technique local de programmation, avant transmission au Conseil régional

Espaces métiers : un réseau pour le déploiement de services autour de l’orientation, la formation et l’emploi

Sur un plan opérationnel, le rôle et l’organisation des missions des instances de pilotage peuvent être résumés comme suit :

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Page 19: values et contraintes

34 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 35

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

Des instances de pilotageLe réseau des Espaces métiers est piloté par trois principales instances qui ont chacune un rôle dédié :l une commission régionale des Espaces métiers qui émet des avis techniques pour transmission à la Régionl un comité technique local qui propose un programme annuel d’animation territoriale, partagé par tous c’est-à-dire l’Espace métiers et ses partenaires

l un comité de pilotage qui arbitre les propositions du comité technique local de programmation avant transmission à la Région.

Une fonction de coordination régionale et d’animation partagéeLes objectifs assignés à la coordination régionale assurée par l’Arifor sont :1 d’apporter une aide à la décision auprès du commanditaire principal, la Région, d’élus,

de financeurs…2 d’accompagner les territoires demandeurs dans la mise en place des nouveaux services

Espace métiers3 d’accompagner les territoires déjà dotés d’un Espace métiers.Sur un plan opérationnel, le rôle et l’organisation des missions de la coordination régionale peuvent être synthétisés en appui des deux tableaux ci-dessous :

La coordination endosse en outre la partie d’animation régionale des Espaces métiers. Dans ce cadre, elle appuie les CTEM (Coordinateur Territorial Espace métiers) dans le développement local des sites Espaces métiers, se traduisant par 3 principales modalités d’accompagnement :

A Formes de coopération et productions associéesRépartition des sites labellisés Espace métiers et composition du réseau d’acteurs

A fin 2009, 11 Espaces métiers sont répartis sur les 4 départements :l dans les Ardennes, à Charleville-Mézières, Vireux Molhain et Sedan (3 sites) l dans l’Aube, à Bar s/Aube, Romilly s/Seine et Troyes (3 sites) l en Haute-Marne, sur Chaumont, Nogent et St Dizier (3 sites)l dans la Marne, à Epernay et Reims (2 sites).

Les Espaces métiers n’ont pas d’existence juridique propre. Ils sont implantés dans des structures préexistantes comme les Maisons de l’emploi, des associations ou des associations de pays et leur l’activité est financée par le Conseil régional. Les acteurs du réseau Espaces métiers, bénéficiaires clients de la coordination régionale sont :

l d’une part les structures labellisées « Espace métiers » avec les Coordinateurs Territoriaux

En amontavant l’ouverture d’un Espace métiers et avant

le recrutement du coordinateur de l’EM

En avalà l’ouverture et pour la mise en route d’un EM et après

le recrutement du coordinateur de l’EM, devenant membre du réseau Espaces métiers

* Aide à la décision* Outillage des territoires sur le plan opérationnel* Accompagnement des équipes locales

* Outillage des décideurs, élus et techniciens * Mutualisation des pratiques

Objectifs :

Créer les services « Espace métiers » au sein de - structures existantesAppuyer le montage technique et financier des - EM

Accompagner chaque CTEM- Animer le réseau d’Espaces métiers composé de leurs CTEM- Mutualiser les expériences-

Visite sur site Réunions mensuelles Groupes de travail

Accompagnement individualisé des CTEM

Accompagnement collectif en 2 temps

A la demande :de la Commission EM ou- du Comité technique de - programmation oude l’animation régionale selon une - optique de « sur mesure collectif »

5 fois par an environappui dans l’émission du bilan - d’activité qualitatif et quantitatif de l’année écoulée (janvier / février)point sur le programme - d’animation annuel (mai / juin)préparation du Comité technique - de programmation (septembre / octobre)aide au montage - de dossier (appui méthodologique)

Dans la ville d’implantation de l’Espace métiers

1er temps :Rencontres des partenaires des Espaces métiers (branches professionnelles, etc.) afin de :

faire le point sur ce qui se fait en - lien avec les EM et d’en dégager des pistes d’action tant au niveau local que régionaldéfinir des orientations - stratégiques pour les EM

2nd temps : régler les problématiques d’outillage et d’accompagnement des EM

Ex. : outil statistique de suivi d’activité des EM

Dans les locaux de l’Arifor

Animation de groupes de travail en fonction d’un objectif, d’un résultat à atteindre, selon les parties prenantes

Pouvant partir de l’échelon local vers l’échelon régional

ou inversement

de l’échelon régional vers l’échelon local

Dans les locaux de l’AriforRôle de la coordination régionale

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Page 20: values et contraintes

36 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 37

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

Espace métiers, salariés de la structure porteuse de l’Espace métiers ou du Conseil régional, plus les structures porteuses des EM. l D’autre part les partenaires des EM, contribuant à la bonne marche du dispositif (Etat, Région, Chambres consulaires, OPCA, Education nationale, partenaires sociaux…) et les parties prenantes au plan d’actions territorial des Espaces métiers (Branches professionnelles, structures d’insertion, etc.).

Nature des productions réalisées dans le cadre du réseau des Espaces métiersUn certain nombre d’outils à destination des Espaces métiers ont déjà été produits. Leur contenu, diffusion et usage dépendent de leur objectif et de leur cible.

Degré d’atteinte des gains escomptés de la mise en réseau des EM et perspectivesLa mise en place d’un cadre formalisé et officiel pour le fonctionnement en réseau des Espaces métiers a été un levier adapté pour :l garantir la déclinaison du concept d’Espace métiers de façon homogène dans le cadre

du maillage du territoire régionall faciliter la reconnaissance et la légitimité de la coordination régionale pour intervenir au

plan local et fédérer les acteurs.De plus, des outils mutualisés à l’échelle régionale, comme le système de gestion centralisé des événements organisés par le réseau des Espaces métiers, permettent d’optimiser et de rationaliser les temps homme consacrés au fonctionnement des Espaces métiers.En 2010, le développement du réseau des Espaces métiers va se poursuivre de la même façon qu’en 2009. A partir de 2011, il s’agira : l de continuer l’accompagnement des sites existants labellisés EM l d’intégrer les nouvelles structures porteuses d’un EM l de faire évoluer l’offre de services des EM en tenant compte des usages actuels et de

nouvelles attentes à qualifier l de créer des outils complémentaires en fonction des besoins et ainsi éviter un risque

potentiel de lassitude des acteurs EM sur l’aspect outillage l de réaliser des outils d’aide à la décision pour le pilotage.

A Principales caractéristiques du réseau des Espaces métiersLe réseau des Espaces métiers vise une action collective. Sa finalité explicite de production et d’action au service d’une mission collective de service public consiste à concevoir et mettre en œuvre une offre de services commune sur le territoire régional. Le contenu de cette offre est basé sur la mise en place de prestations autour de l’orientation, de la formation et de l’emploi, dans un lieu unique et en tout point du territoire champardennais.La seconde finalité de ce réseau est la mutualisation des pratiques professionnelles. La construction collective d’outils ou la mise en commun des productions individuelles des CTEM en vue d’un réinvestissement collectif est un processus continu, l’un des objets de travail réguliers réalisé lors des réunions mensuelles, de groupes de travail ou des accompagnements individuels. Le choix de thèmes à traiter ou de travaux en réseau à conduire s’effectue collectivement, à partir en autres des plans d’actions ciblés sur un territoire et en articulation avec les orientations régionales. En outre, un espace de travail collaboratif à distance permet de stocker et de rendre accessible l’ensemble des productions du réseau aux membres des Espaces métiers.Ce réseau bénéficie d’une réflexion régulière sur sa façon de fonctionner, en particulier autour des formes de pilotage et de coopération. Il réunit également plusieurs conditions de réussite autour du savoir, pouvoir et vouloir coopérer.Toutefois, la co-existence d’un pilotage politique d’une part, opérationnel d’autre part et les différents échelons territoriaux rendent nécessaire la clarification des rôles de chaque partie prenante du réseau des Espaces métiers. Il est également essentiel de rappeler

Cible des outils ou productions Réalisations concrètes

Commission des Espaces métiers

Dès avril 2007, avec ajustements au fur et à mesure des besoins

Cahier des charges régional des Espaces métiersDossier de candidature des territoiresProcédure de labellisationArchitecture financière des EMCharte régionale des EM

Comité de recrutement des CTEMProcédure de recrutementDéfinition du profil type et de la fiche de poste du coordinateur territorial Espace métiers (CTEM)

Sites labellisés Espaces métiers et commanditaires

Outil statistique du Centre de ressources des EM et questionnaire de satisfaction des usagers des EM :

pour le suivi de l’activité et la mesure du taux de satisfaction des usagers (Qui vient ? - Comment sont-ils venus ? Sur quels thèmes ont-ils exprimé des besoins ? Vers quoi ils ont été aiguillés ? Etc. ?)pour l’aide à la décision des CTEM dans la gestion de leur plan d’actions- pour la communication vers le Conseil régional et la Commission EM-

Outil statistique des animations organisées par les EM (même modèle et processus que pour le Centre de ressources des EM)

Site internet des Espaces métierspour rendre lisible l’activité des EM- pour gérer les ressources disponibles dans le réseau EM- pour gérer les actualités à l’échelon régional- pour accéder à l’espace de travail collaboratif dédié aux EM- pour inciter et faciliter la coordination régionale- pour partager entre acteurs EM par le dépôt volontaire de productions, ressources…-

Charte régionale de communication pour disposer d’une maquette graphique homogène sur le territoire mais aussi personnaliser la communication par site, par la déclinaison de la charte au niveau local

Les outils produits :

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Page 21: values et contraintes

38 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 39

régulièrement les règles de vie du réseau afin de maintenir une efficacité dans les travaux coopératifs et un bon fonctionnement général de réseau. C’est ainsi que les membres percevront les plus-values collectives générées et pourront faire profiter les commanditaires et le public de ces résultats.Après 3 ans de fonctionnement du réseau des Espaces métiers, on peut récapituler les points d’ancrage et les éléments de progrès selon le tableau suivant :

Forces Sources d’amélioration

Développement du réseau des EM après une réflexion de fond au départ

Modèle Espace métiers pensé et défini avant le lancement de son déploiement sous forme de réseau

Principale limite rencontrée : Difficulté pour la coordination régionale d’articuler le niveau fonctionnel et hiérarchique des CTEM qui remplissent une mission d’animation territoriale (plan fonctionnel) et qui rendent des comptes à la structure employeur de l’EM (plan hiérarchique)

Des échanges réguliers sur ce sujet

Instauration naturelle et reconnue d’une double légitimité de la coordination régionale

de la coordination vers ses bénéficiaires (relation de personne à personne)conventionnelle (de structure à structure)

… mais personne aujourd’hui n’a de légitimité pour représenter le réseau à lui seul

une discussion est en cours sur ce point et deux pistes de solution s’en dégagent

légitimité de personne via la coordinatrice 1. régionale ?légitimité de personne tournante, à 2. organiser par la coordination régionale ?

Répartition claire des fonctions et rôles de chacun : chaque acteur a une place bien identifiée

… mais un point de vigilance permanent pour la coordination régionale, de rester à sa place, compte tenu des jeux d’acteurs présents

Groupe RFE : un réseau d’apprentissage mutuel en formation professionnelle continue

Le groupe Responsables de Formation Entreprises (RFE), un lieu d’échanges entre professionnels de la formation en Champagne-Ardenne

Le secteur de la formation continue est complexe dans la mesure où il comprend plusieurs sphères d’intervention et fait contribuer une multitude d’acteurs, ce qui en donne parfois une image de nébuleuse.Dans ce contexte, il s’avère plus que nécessaire pour les responsables de formation de chercher des réponses avec d’autres personnes à des problématiques qu’ils rencontrent. Ce besoin est d’ailleurs souvent le déclencheur et une motivation pour s’intégrer dans un réseau de professionnels.

Des sphères étendues Des acteurs multiples

- juridique - organismes de formation

- ingénierie - financeurs

- commerciale - institutionnels

- logistique et organisationnelle - structures de la formation initiale comme l’Education nationale

- transversale, à la croisée de la stratégie d’entreprise, des hommes, de l’organisation et de l’individu

- etc.

Le groupe RFE comporte une vingtaine d’adhérents de secteurs d’activité divers : AGEFOS-PME, Axon Câble, BBGR, Best Conseil, Carrard Services, Chamtor, Châlons-en-Champagne Habitat, Cristal Union, Devanlay Lacoste, GIP EFTLV, Groupama Nord Est, JVS, Le Bronze Industriel, Le Foyer Rémois, Lundin International, MHCS, OPCALIA, Sanef et Trèves.

Finalité et résultats attendus par les membres du groupe RFELa finalité du groupe est de permettre l’accès à plusieurs types d’informations relatives au

p Coordonnées et contacts :GIP ARIFOR79, avenue de Sainte Ménehould51037 Châlons-en-Champagne Cedex

Secteur de la formation professionnelle

Points d’ancrage et éléments de progrès du réseau EM

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Directrice : Sandrine PoittevinCoordinatrice régionale Espaces métiers : Nathalie PoittevinTél. 03.26.21.73.36 Fax. 03.26.21.73.37Site internet : www.espacesmetiers-champagneardenne.orgCourriel :[email protected]

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

Page 22: values et contraintes

40 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 41

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

secteur de la formation continue, ce qui s’avère indispensable pour l’exercice des missions des responsables de formation en entreprise.

Deux objectifs principaux sont poursuivis par ce groupe :1. sur l’axe juridique, accéder à une veille mutualisée pour favoriser :l le recueil d’informations qui auraient échappé à sa propre veillel une meilleure compréhension des informations grâce à la confrontation de points de

vuel l’appropriation et le réinvestissement des informations récoltées2. sur l’axe ingénierie, connaître le tissu local d’organismes de formation pour :l varier les actions de formation et éviter de recourir systématiquement aux catalogues

nationauxl rencontrer des interlocuteurs de proximité pour monter des projets de formation sur

mesure.

A Pilotage et animation du groupe RFEPrincipes de fonctionnement visés pour le réseau1. La mise en place d’une présidence tournante, avec la nomination d’un-e président-e environ tous les 2 ans.Le Président actuel est Sylvain Thomas, Responsable de formation de la SANEF, une société concessionnaire et d’exploitation d’autoroutes.Le Président a un rôle de représentation et d’animation globale du réseau RFE.2. La volonté d’appliquer le principe du « Donner – recevoir » à tous les membres RFE en les incitant à participer, dans la mesure du possible, à l’ensemble des journées de l’année.En effet, le groupe RFE apporte un stock d’informations, transférables immédiatement ou

Fonction Structure Rôle

Présidence 1 responsable de formation d’une entreprise membre

- Impulser des actions favorisant le fonctionnement du groupe RFE

- Favoriser les échanges entre les membres du réseau- Encourager la recherche de solutions en groupe à desproblématiques rencontrées par le groupe RFE

Animation Le Président + Gip Arifor

- Organiser et coordonner la préparation des journées RFE sur le plan des contenus et des modalités d’animation

- Rechercher des intervenants extérieurs et appuyer le déroulement des journées sur le plan méthodologique

- Gérer le budget RFE et les adhésions des membres

Avec l’appui du GIP ARIFOR pour l’ensemble des aspectslogistiques, organisationnels et administratifs

bien en différé, dans les activités directes des responsables de formation (à titre individuel, en tant que professionnel) ou dans les activités de leur entreprise (à titre collectif, par partage avec les autres professionnels de son entreprise). A cet égard les journées sont de réelles occasions de découvrir des ressources insoupçonnées et de montrer l’intérêt et le respect portés à l’ensemble des membres du groupe RFE.3. Des lieux de rencontres diffèrents pour chaque journée afin de faciliter la connaissance mutuelle entre membres, tant au niveau individuel de chaque professionnel qu’au niveau de l’entreprise d’appartenance de ces membres. En effet, une localisation variée des rencontres implique pour l’entreprise d’accueil et donc le membre RFE :l de se mobiliser obligatoirement pour faire connaître son entreprise (secteur, activités,

problématiques, actualité, etc.) par divers moyens comme une visite de son entreprise, une présentation plénière… ce qui le valorise en tant que professionnel tout en augmentant la notoriété de son entreprise

l d’inciter les autres membres à s’intéresser aux problématiques spécifiques de son entreprise, de présenter la façon dont son entreprise les aborde et les traite, d’échanger sur des situations similaires avec les autres entreprises représentées afin de confronter les pistes d’actions envisagées ou solutions trouvées sur les situations étudiées.

Type d’outil Finalité / Usages Plus-values

Plaquette« Du débat à l’action »

reflétant le souhait d’instaurer un principe de donner – recevoir partagé par tous les membres

Informer et promouvoir le réseauIdentifier de nouveaux membres proactifsDévelopper une culture commune pour le groupe RFE

Distribution aux membres RFE

Diffusion auprès des entreprises par le Gip Arifor Affirmation des valeurs et des apports

du groupe RFE

Journées rencontres RFE (4 à 5 par an)

Animer le réseauFédérer les membresTrouver des réponses aux questions des membres

. Visite d’entreprises

. Point actualités et tour de table de l’actualité prioritaire des membres. Echanges de pratiques. Interventions extérieures sur un thème technique. Groupes de travail / ateliers

Les apports du groupe :amélioration des connaissances - des secteurs d’activité, des bassins d’emploi, des réseaux de transport et logistique

enrichissement professionnel et - personnel sur les problématiques de formation

Le Président a un rôle de représentation et d’animation globale du réseau RFE.

Une identité de réseau à développer et une collaboration à renforcer

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Page 23: values et contraintes

42 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 43

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

Un programme annuel arrêté par consensus entre les membres RFE

Actions prévues sur 2010 : cinq journées rencontres.1 Managers : les former pour agir et pour former leurs équipes, sous la forme

d’échanges de pratiques2 Externalisation de la gestion administrative de la formation, sous forme d’intervention

extérieure et d’ateliers pour le retour d’expériences3 Actualités juridiques sur la Réforme de la formation et ses décrets d’application, sous

forme d’intervention externe4 Comparaisons entre accords d’entreprises : GPEC, seniors, égalité professionnelle,

diversité, sous forme d’intervention extérieure et d’échanges de pratiques5 Démarches en matière de prévention, stress au travail, addictions : le rôle du

responsable formation.

Une charte de fonctionnement du réseau RFE en cours d’élaborationl Moyen : mise en place d’un groupe de travail RFE / ARIFOR pour proposition d’un projet

de charte à l’ensemble des membres RFE, pour discussion et ajustement du projet puis validation d’un document final consensuel

l Objectifs : faciliter l’appropriation des principes de fonctionnement du réseau RFE, formaliser des critères pertinents de sélection pour intégrer de nouveaux membres et poursuivre le développement d’une culture.

A Quelles conditions de développement pour le groupe RFE ?Le développement et l’évolution du groupe RFE sont associés à des questionnements sur le Comment aller au-delà du noyau dur historique du groupe RFE ? Comment développer les contributions des membres pour les membres ? Comment bien vivre la vie en groupe ?

Type d’outil Finalité / Usages Plus-values

Espace privé RFE (espace collaboratif d’échanges à

distance)

Poursuivre les travaux des journéesCapitaliser les comptes-rendus et supports des journéesMutualiser les réponses d’ordre juridiqueFormaliser la veille sur les thèmes de préoccupation des membres

. Consultation du site par les membres RFE en fonction de leurs besoins

. Mise en ligne de contenus par les membres RFE pour partager

. Alimentation par le Gip Arifor pour les thèmes de veille et le suivi du programme annuel RFE (mise en ligne des comptes-rendus, d’actualités, etc.)

Traces et formalisation des actions du groupe RFE

Stockage des informations construites collectivement pour réinvestissement direct ou ultérieur par les membres

Outil de veille, d’information, de communication et de partage pour les membres

Axes de développement … … et pistes d’actions associées

Fidélisation des membres et augmentation du taux de participation aux journées RFE et à l’espace de travail collaboratif

poursuivre les démarches facilitant la connaissance mutuelle des membres entre eux afin d’instaurer confiance réciproque et faire émerger une collaboration sur le termedéfinir en commun les thèmes annuels des journées par vote démocratique

Réflexion sur le recrutement de nouveaux membres RFE

projet de formalisation d’une charte mentionnant les principes clés attendus pour le fonctionnement en réseaumoment privilégié de réflexion et de prise de recul pour imaginer l’évolution du réseauQuelle taille idéale pour ce réseau ? Si trop grand, augmentation des risques dans les échanges et les relations interpersonnelles, si trop petit, risque de tourner en rond ! Quels signes de réussite, critères de satisfaction des membres ?écueil à éviter, celui de trop professionnaliser le groupe RFE, ce qui induirait alors d’augmenter le niveau de résultats attendus… et qui ne correspondra pas forcément aux attentes et besoins des membres RFE

Précision sur la place du Président dans le groupe RFE

Qui est-il ? Un membre plus du groupe ? Comment rester dans la vie du groupe tout en assumant un rôle supplémentaire de coordination ? Un positionnement à préciser davantage ou à laisser informel comme actuellement ?

Instauration du lien entre notion d’investissement et participation au groupe RFE

démontrer que « perdre » une journée en RFE permet de récolter quelque chose d’utile par la suite (gain de temps, innovation par ex.), d’où l’importance de garder des traces des rencontres (compte-rendu, supports hébergés sur l’espace privé, etc.), vis-à-vis de sa hiérarchie et de ses pairsfaire sentir que la cotisation annuelle est vite amortie en 4 jours

Maintien et développement de la dynamique d’échanges de pratiques aux côtés de temps forts de prestige

en tenir compte pour mobiliser les membres RFE lors de journées avec des interventions de la part de conférenciers de renom mais sans oublier que le groupe RFE est avant tout un lieu d’échanges de pratiques et qu’il existe d’abord par la contribution de ses membres, avant celle d’apports extérieurs

Développement de coopérations de groupe

tout travail en groupe induit la notion d’être redevable envers les membres du groupe et de contribuer aux travaux même si ce n’est pas l’envie de tel membre à tel momenttoute coopération en réseau pose la question des affinités naturelles entre humains, ce qui introduit l’idée de concession et de gestion des relationstoute sollicitation entre membres RFE hors des journées de rencontre induit d’en optimiser le traitement, par exemple en capitalisant les questions/réponses dans une FAQ accessible dans l’espace privé RFE

Une identité de réseau à développer et une collaboration à renforcer (suite)

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Page 24: values et contraintes

44 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 45

A Principales caractéristiques du groupe RFELe groupe RFE est d’abord un réseau d’appui et d’apprentissage mutuel pour les professionnels en charge de la fonction formation dans une entreprise.En effet, par la veille qu’il structure et met en commun, ainsi que par les échanges réguliers et préparés entre pairs lors des journées annuelles, le groupe RFE contribue au maintien et au développement des connaissances et compétences individuelles des professionnels de la fonction formation.Dans ce type de réseau, chaque contributeur est à la fois formateur et formé. Un réseau d’apprentissage réciproque cherche donc plutôt à rendre possible l’enrichissement des uns et des autres par l’échange de savoirs et de savoir-faire, par l’apport d’aides réciproques, en faisant de sorte que chacun soit apporteur et offreur.Dans leur fonctionnement, ces réseaux reposent beaucoup sur les relations interpersonnelles et contribuent à tisser du lien social entre leurs membres.La finalité principale n’empêche pas le Groupe RFE de poursuivre des finalités secondaires, celles de partage et de mutualisation de pratiques d’une part, par exemple sur le « Comment former les managers d’aujourd’hui », de mutualisation de ressources d’autre part, en co-finançant le recours à un expert extérieur.

p Coordonnées et contacts :

GIP ARIFORContact : Sandrine Poirier79, avenue de Sainte-Ménehould51037 Châlons-en-Champagne Cedex

Développeurs de l’alternance : une expérience régionale de fédération des acteurs de l’emploi autour de l’alternance

Prémices d’un réseau autour de l’alternance à partir de l’apparition de développeurs alternance, nommés par région au niveau national

La Direction régionale Pôle emploi, via sa Direction support des opérations, remplit les missions :1 de déploiement de services emploi dans le réseau Pôle emploi Champagne-Ardenne et

d’appui de ce réseau dans l’exercice du métier visant l’accompagnement et le suivi des demandeurs d’emploi et des entreprises

2 de gestion des relations partenariales (co-traitants / sous-traitants ; entreprises / branches / OPCA / ARIFOR… ; institutionnels et politiques)

3 d’administration de la plate-forme de production (mise en œuvre de services emploi) :l centre d’appels du numéro unique dédié à l’inscription des demandeurs d’emploi,

le 3949 (14 salariés)l gestion des prestataires pour la mise en place d’ateliers comme « Les techniques de

recherche d’emploi » (18 salariés)l service marketing et commercial pour la conduite d’études (segmentation

d’entreprises par ex.), le démarchage d’entreprises et le recueil d’offres d’emploi (environ 4 000 offres recueillies par an), le placement de demandeurs d’emploi… Un numéro unique pour les entreprises est mis en service le 3995 (7 salariés)

4 à partir d’avril 2010, animation du réseau des Equipes d’Orientation Spécialisées autour des psychologues du travail en vue de l’intégration de 28 salariés issus des centres AFPA (Association pour la Formation Professionnelle des Adultes), dont des ATO (Agents techniques d’orientation).

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Groupe RFE«Président» : Sylvain ThomasCo-animation ARIFOR : Sandrine PoittevinPages internet : www.arifor.frCourriel : [email protected]

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

Page 25: values et contraintes

46 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 47

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

Dans ce cadre général, Pôle emploi est l’un des acteurs majeurs qui intervient sur le champ de l’alternance en région et s’affirme comme une force de proposition, par exemple pour l’insertion des jeunes via des dispositifs de qualification en alternance.Pôle emploi est également inscrit dans une logique de partenariats bilatéraux pour favoriser la mise en œuvre de l’alternance en région, par la coordination d’actions autour d’objectifs partagés en matière d’alternance.

En outre, au sein des Pôles emploi il existe un réseau de correspondants alternance, un par département soit 4 en Champagne-Ardenne. Ils ont un rôle de point d’entrée unique sur l’alternance dans le territoire départemental, vis-à-vis des entreprises, institutionnels, clients et partenaires, afin d’apporter une cohérence départementale à l’alternance.C’est pourquoi lorsque le gouvernement a lancé un plan national de promotion de l’alternance en juin 2009, avec la nomination de développeurs de l’alternance dans les régions, Pôle emploi s’est naturellement intéressé à la dynamique qui allait s’installer en région autour de l’alternance.La DRTEFP (Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle), le Conseil régional et les branches professionnelles sont 3 acteurs légitimes des régions pour intervenir sur le champ de l’alternance.En Champagne-Ardenne, la DRTEFP a conduit les premiers regroupements des acteurs de l’alternance sur 2009. Progressivement, des branches professionnelles, des OPCA et des chambres consulaires ont proposé qu’une coordination puisse s’organiser avec le Pôle emploi qui avait déjà entamé une démarche d’animation de l’alternance dans son réseau interne.

A Finalité et résultats attendus de cette mise en relationLa finalité de la mise en liaison des acteurs de l’alternance, dont font partie les développeurs, est de maintenir et de développer les contrats d’alternance en région.Les résultats attendus de cette coopération sont de :l développer une prestation clé en mains autour de l’alternance pour les entreprises,l favoriser l’insertion professionnelle des jeunes et adultes grâce à l’alternance,l renvoyer une image professionnelle des acteurs de l’emploi auprès des entreprises.

A Pilotage et animation des acteurs de l’alternanceUn pilotage assuré par l’Etat avec délégation temporaire de l’animation territoriale au Pôle emploiL’Etat, via la DRTEFP, préside le comité de pilotage de l’alternance qui a lieu une fois tous les deux mois. Un projet de passation de mains sur cette fonction est en cours et en attendant une décision plus officielle, l’Etat a délégué la fédération des acteurs de l’alternance au Pôle emploi, pour une durée d’un an (été 2009 à été 2010).

Au démarrage de la dynamique autour de l’alternance, la DRTEFP a organisé deux rencontres d’informations durant lesquelles les acteurs régionaux ont réciproquement présenté leur offre de services en matière d’alternance.En outre, des rencontres régulières et à la demande sont organisées par l’animation territoriale déléguée, entre les 12 développeurs de l’alternance et les 4 correspondants alternance du Pôle emploi.Ces rencontres ont pour objet :1 d’effectuer un point sur les visites d’entreprise réalisées et rendre transparentes les

politiques de prospection des entreprises de Pôle emploi, 2 de faire le bilan sur les offres d’emploi recueillies afin de rendre le marché du travail plus

transparent, 3 de répondre aux questions et difficultés rencontrées sur le terrain par les développeurs

et de leur proposer des aides.

Parallèlement, les réunions internes et mensuelles des 4 correspondants alternance de Pôle emploi se poursuivent. Ces réunions traitent de points d’ordre du jour comme :l la gestion de l’enveloppe financière unique régionale de l’alternance,l le suivi des formations en alternance,l le montage et l’animation de partenariats par département,l les actions mises en oeuvre en matière d’alternance, par exemple une campagne de

sensibilisation, en articulation avec l’échelon national de Pôle emploi.

A Formes de coopération et productions associéesStructures associées à la dynamique territoriale autour de l’alternanceLes structures réunies pour agir ensemble sur l’alternance sont celles qui accueillent des développeurs de l’alternance, salariés basés dans des chambres consulaires, (Chambres de Commerce et d’Industrie, Chambres de Métiers et de l’Artisanat) ou dans des OPCA (Organismes Paritaires Collecteurs Agréés) et celles qui oeuvrent déjà dans ce domaine, comme Pôle emploi.Le rôle dédié aux développeurs de l’alternance, au nombre de 12 en Champagne-Ardenne, est de promouvoir et de vendre les contrats d’alternance auprès des entreprises.

Nature et contenus des rencontres entre acteurs locaux de l’emploiLes rencontres des acteurs de l’alternance ont permis d’agir sur deux modalités de coopération : la coordination commune d’actions de promotion et de vente de contrats d’alternance aux entreprises, la mutualisation des moyens existants pour mettre en place ces actions et atteindre les résultats escomptés et faciliter la connaissance réciproque des uns et des autres.

Réalisations dans le cadre du travail collaboratif sur l’alternanceSur l’axe de coordination des actions, les acteurs de l’alternance ont par exemple organisé un mode concerté de démarchage des entreprises. L’un des objectifs poursuivi est d’éviter

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Page 26: values et contraintes

48 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 49

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

des sollicitations multiples auprès d’une même entreprise et ainsi d’écarter le risque de faire perdre de la crédibilité aux acteurs de l’emploi qui interviennent sur l’alternance. L’idée sous-jacente est de parvenir à développer un réseau opérationnel de construction de parcours autour de l’alternance.

Sur l’axe de la mutualisation des moyens, les acteurs de l’emploi ont par exemple :l partagé les plans de prospection par le recours à un fichier commun d’entreprises,

celui du service marketing et commercial de Pôle emploi en lien avec les chambres consulaires. L’équipe du Pôle emploi s’est proposée de lancer les campagnes de prospection auprès des entreprises pour décrocher des rendez-vous de présentation des contrats d’alternance. Les RDV à assurer ont ensuite été répartis entre les développeurs de l’alternance et les conseillers Pôle emploi ;

l mis à disposition les ressources et outils utiles au développement de l’emploi et de l’alternance pour les entreprises et les partenaires sociaux :

p plate-forme de vocation, outil d’orientation et de repérage des compétences, ateliers de préparation des personnes à l’emploi (test de recrutement, simulation d’entretien…) du Pôle emploi p recours au réseau des Espaces métiers pour organiser des temps de sensibilisation des demandeurs d’emploi à certains métiers et aux contrats d’alternance p diverses prestations autour de l’emploi comme l’aide à l’identification de profils à recruter, la présentation de mesures en faveur de l’emploi telles que le CIE (Contrat Initiative Emploi), l’AFPR (Action de Formation Préalable au Recrutement) et les aides à l’apprentissage.

Degré d’atteinte des gains escomptés des rencontres et collaborationsLe bilan des actions menées sur l’alternance de juin 2009 à juin 2010 est en cours d’élaboration. Il sera communicable en juin.Toutefois quelques éléments d’appréciation sont déjà disponibles à fin février 2010 :

p 5 000 entreprises contactées sur un fichier en contenant 25 000 p une coopération qui s’installe entre acteurs de l’alternance p des actions concertées de prospection des entreprises avec 3 chambres consulaires.

A Quelles conditions de réussite pour la mise en réseau des acteurs après 2010La DIRECCTE, Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi, intégrant les anciennes missions de la DRTEFP, est déjà en réflexion avec les acteurs de l’alternance pour voir comment rendre pérenne leur début de travail en réseau.Par rapport à l’acteur Pôle emploi, la CARE (Convention Annuelle Régionale de l’Emploi) a été signée entre l’Etat et Pôle emploi Champagne-Ardenne, pour la mise en œuvre de dispositifs d’emploi en région. Le CRE (Conseil Régional de l’Emploi), présidé par le Préfet ainsi que l’IPR (Instance Paritaire Régionale), reconnaît un rôle de fédérateur des acteurs de l’alternance à Pôle emploi.

En attendant ces décisions, les orientations générales pour le réseau alternance, au-delà de juin 2010, sont d’identifier les conditions de pérennisation du réseau d’acteurs autour de l’alternance et d’élargir le nombre de structures représentées dans ce réseau.

A Principales caractéristiques du réseau naissant autour des développeurs alternanceCette première mise en relation des acteurs de l’alternance à l’échelle régionale vise la création d’un réseau dont la finalité principale est l’action collective. En effet, l’objectif central est, et restera, celui du développement de l’alternance en région Champagne-Ardenne, en appui d’un ensemble mutualisé de services et d’actions soutenu solidairement par les membres.Ce réseau en devenir vise à : - promouvoir l’alternance auprès des entreprises et développer l’alternance afin de faciliter l’insertion professionnelle des personnes, - constituer et faire fonctionner une offre de services commune autour de l’emploi afin de favoriser la mise en œuvre opérationnelle de parcours professionnels sécurisés, - défendre l’image de marque des acteurs de l’emploi afin d’avoir une place légitime dans le paysage régional de l’alternance.Dans ce réseau en cours de construction, l’essor et le renforcement des liens de coopération sont l’un des enjeux du futur pour les développeurs de l’alternance. C’est pourquoi une fonction de pilotage s’avère cruciale pour la réussite du réseau et l’identification de facteurs de succès autour du savoir, du pouvoir et du vouloir coopérer. Elle devra donc globalement faciliter les échanges entre membres du réseau et avec les acteurs du pilotage pour que les développeurs de l’alternance sachent comment coopérer et trouver les moyens adaptés à l’atteinte de leurs missions.

Direction support des opérationsDirecteur : Jean-Philippe Delcourt Tél. 03 26 89 57 00 Fax. 03 26 87 15 00Site internet : www.pole-emploi.fr

p Coordonnées et contacts :

Pôle emploiDirection Régionale Champagne-Ardenne36, rue Alain ColasBétheny51097 Reims Cedex

Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation Réseaux d’acteurs du secteur emploi formation

Page 27: values et contraintes

50 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 51

Le texte qui suit est extrait d’une étude réalisée sur les « logiques stratégiques et dynamiques des territoires dans les projets des acteurs de l’économie sociale. » (1)Il est le résultat d’une réflexion menée à partir d’interviews d’acteurs de l’économie sociale champardennais réalisés en 2005. Outre l’accent mis sur la plus-value produite par les réseaux, externalités positives (2) et capital social, le texte rend compte des enjeux et des objectifs du travail en réseau ; des différents modes de coopération, des contraintes qui pèsent sur le travail en réseau et de la nécessité d’animer le réseau pour qu’il soit productif de plus-value.

Un des traits saillants qui émerge des enquêtes menées auprès des acteurs de l’économie sociale est l’importance accordée au réseau d’acteurs en tant que facteur susceptible de soutenir les initiatives collectives. Le réseau est ainsi considéré comme un générateur d’externalités positives (2) et comme une forme particulière de capital qui complète, ou parfois remplace, le capital matériel ou tangible.

La nécessité d’une action volontariste, afin de faire rencontrer les acteurs et rendre plus visibles les actions de l’économie sociale, distingue les cas de l’association de Charleville-Mézières et de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) (3) de Bar-sur-Seine. La question fondamentale autour de laquelle s’interrogent les acteurs concernés est le type d’actions ou de mesures qui peuvent favoriser la formation et la consolidation des réseaux d’acteurs locaux. Ce type de démarche présente, à notre avis, une difficulté majeure : la possibilité de créer ou de stimuler la formation d’un réseau. Cette question renvoie aux fondements mêmes de la notion de réseau. Un réseau est le résultat de la multiplicité et de la densité des relations d’échanges qu’entretiennent les acteurs ou « nœuds » du réseau.

La question du réseau apparaît différemment traitée dans le cadre du Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi (PLIE) de Sedan et elle n’est pas évoquée par les responsables de

LE RÉSEAU D’ACTEURS DE L’ÉCONOMIE SOCIALE : ExTERNALITÉS POSITIVES ET CAPITAL SOCIAL

1Ce texte est extrait d’une étude réalisée en réponse à un appel d’offre lancé par la Délégation Interministérielle à l’Innovation Sociale et à l’Economie Sociale (DIISES) en 2004 « Logiques stratégiques et dynamiques des territoires dans les projets des acteurs de l’économie sociale ». Cette étude a été réalisée par Maria PHILIPPA, Antonin GAIGNETTE, Martino NIEDDU, Jean-Jacques PETIT, Michèle SEVERS, enseignant-e-s/chercheur-e-s dans le laboratoire Organisations Marchandes et Institutions de l’Université de Reims Champagne-Ardenne (2006).2 On parle d’externalités positives lorsque la production d’un acteur agit sur le bien-être ou la satisfaction d’autres acteurs. Outre leur finalité, les réseaux produisent sur un territoire des externalités positives en termes de lien social, d’identité, de dynamique… qui influencent les stratégies de l’ensemble des acteurs économiques, sociaux, politiques, institutionnels.3 La SCIC est une forme d’entreprise coopérative créée en 2001 basée sur le multisociétariat qui impose de réunir les usagers, les salariés et au moins une catégorie d’associés supplémentaire : collectivités locales, financeurs, bénévoles…

Externalités positives et capital social

Page 28: values et contraintes

52 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 53

la Société Coopérative et Participative (SCOP) (4) de Saint-Geosmes à Langres. Dans le premier cas, le réseau n’est pas une finalité en soi mais l’une des conséquences attendues de l’engagement collectif qui a eu lieu autour d’un dispositif public visant l’insertion des demandeurs d’emploi. Les discussions et les échanges très denses qui ont caractérisé l’implication des acteurs locaux, principalement du secteur associatif, constituent un capital social qui perdurera après la fin du PLIE et sera utilisé pour de nouvelles initiatives ou actions collectives. Dans le cas de la SCOP créée par les salariés repreneurs de leur entreprise, la question du réseau n’est pas posée car le collectif est déjà constitué par l’ensemble des salariés visés par la fermeture de l’entreprise. Pour les porteurs de projets, ce capital social est souvent indispensable en tant que complément ou substitut d’un capital financier rare ou insuffisant.

A Le réseau, source de synergies et de nouvelles formes de coopérationsLa création de l’Association pour la Recherche et le Développement des Initiatives de l’Economie Sociale (ARDIES) à Charleville-Mézières a comme objectif principal la constitution d’un réseau d’acteurs de l’économie sociale. Elle cherche en outre à donner de la visibilité à l’économie sociale et à rendre plus facile l’identification de ce secteur d’activité. Parmi les actions menées par les membres de l’association se distingue la mise en place d’ateliers de discussion qui avaient comme finalité principale la définition de différents chantiers de travail. Or ces ateliers ont simultanément contribué à rapprocher les acteurs locaux et à stimuler un débat sur l’économie sociale, ses besoins et sa visibilité. Ainsi, la poursuite de ces groupes d’expression constitue, à notre avis, un moyen pour animer le réseau et entretenir les liens entre les acteurs, même s’il apparaît évident qu’une vraie dynamique territoriale nécessite des stratégies plus élaborées et une définition précise des ressources à utiliser.

Les acteurs concernés par cette dynamique collective s’interrogent sur la nécessité et la pertinence d’une structure ad hoc pour fédérer les acteurs de l’économie sociale.Le facteur marquant d’un tel objectif est la volonté de matérialiser le réseau et de le rendre tangible grâce à la création d’une structure commune qui traduit deux besoins fortement ressentis par les acteurs de l’économie sociale :l le besoin d’une structuration des liens entre les acteurs, ce qui apparaît comme une

exigence pour une économie qui repose largement sur le capital social ;l le besoin de visibilité externe, ce qui montre que les acteurs de l’économie sociale ne

se sentent pas reconnus ou considèrent que leurs activités ne sont pas connues par la communauté au-delà des personnes directement intéressées par cette démarche.

Or nous nous interrogeons sur la faisabilité de la mise en place d’un réseau d’acteurs. Si l’objectif de renforcement des liens existants (notamment les canaux de communication et d’échanges) peut être atteint à travers un travail collectif (de communication, de discussion, de projection dans l’avenir), l’objectif de créer des coopérations et des partenariats

nouveaux apparaît plus complexe. C’est la raison pour laquelle nous préférons parler de renforcement des liens et de consolidation du réseau plus que de sa « mise en place» car un réseau d’acteurs est une construction lente, un produit d’échanges continus et répétés dans le temps, une dynamique qui ne peut être ni programmée, ni décrétée. Sans vouloir entrer dans un débat sémantique, nous considérons qu’il est plus réaliste et plus profitable pour les acteurs concernés de fixer comme objectif central la facilitation et l’augmentation des échanges (reproduire les anciens échanges, en stimuler des nouveaux) plutôt que de chercher à créer ou à institutionnaliser un réseau.L’exemple de Sedan voit la problématique du réseau d’acteurs à partir d’un autre angle. Le PLIE, s’il résulte d’une volonté politique, reste néanmoins un projet qui repose sur le maillage d’acteurs de l’économie sociale présents sur le territoire. En effet, la mise en œuvre d’un tel projet ne pourrait se faire sans une vaste adhésion et participation des acteurs locaux. Les acteurs qui forment ce maillage dense ne sont pas structurés en réseau et ils ne mènent pas d’actions collectives. Dans ce cas particulier, la constitution ou la consolidation du réseau n’apparaît pas comme un objectif en soi ni comme un facteur nécessaire au démarrage d’une dynamique collective.

Toutefois, la problématique du réseau d’acteurs est présente sous différentes formes. En premier lieu, ce dispositif s’appuie sur les acteurs de l’économie sociale afin de suivre les demandeurs d’emplois inclus dans le plan d’insertion. Cela a encouragé les échanges entre ces acteurs - nombreux et souvent isolés - et a ainsi favorisé l’émergence d’un réseau capable de définir des stratégies et des actions communes. Deuxièmement, cette ébauche de réseau constitué autour du PLIE est considérée comme un facteur clé pour la dynamique territoriale car elle est source de nouvelles initiatives et synergies. La pérennisation de ce réseau, au-delà de 2006 (fin du PLIE), représente un enjeu majeur pour le territoire. Le PLIE a réussi à réunir l’ensemble des acteurs de l’économie sociale autour d’un projet commun et s’est révélé un instrument très fructueux pour la promotion d’une dynamique au niveau du territoire.En conséquence, l’impact du PLIE et de l’activité de l’ARDIES se mesure non seulement en termes de capacité d’insertion des demandeurs d’emploi mais également de mobilisation d’acteurs au sein d’un réseau. La mise en place de ce dispositif a notamment contribué à :l fédérer les acteurs et mutualiser les moyens ;l dégager de nouvelles actions, car l’échange entre acteurs facilite l’émergence de projets

(par exemple, faire rencontrer les employeurs, définir les pré-qualifications nécessaires pour les activités de services aux personnes) ;

l faire remonter les initiatives des acteurs de l’économie sociale au niveau politique ;l faire connaître l’économie sociale, car souvent les acteurs locaux font de l’économie

sociale sans le savoir.Ce que montre aussi l’expérience du PLIE de Sedan, c’est que les pouvoirs publics peuvent jouer un rôle fondamental dans la structuration d’un réseau d’acteurs et dans la promotion d’une dynamique collective.II apparaît intéressant de comparer le réseau d’acteurs de Sedan avec celui de Charleville-Mézières car iI existe une différence fondamentale entre les deux : à Charleville-Mézières le réseau est le produit d’une réflexion ; à Sedan, il s’agit d’une rencontre autour d’un projet

Externalités positives et capital social Externalités positives et capital social

4 SCOP : Société Coopérative et Participative a remplacé en 2010 le terme de Société Coopérative de Production

Page 29: values et contraintes

54 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 55

financé par des pouvoirs publics européens et français. Mais dans les deux cas, les projets reposent sur deux piliers :l la conviction que la forme résiliaire est productrice d’externalités positives ;l le constat qu’un noyau d’acteurs formant une ébauche de réseau, plus ou moins

explicite, est présent sur le territoire.

Dans les deux cas, les acteurs du réseau latent ou émergent désirent s’appuyer sur un projet collectif capable de renforcer des liens et d’entretenir la dynamique instaurée. Celui-ci peut prendre la forme d’une nouvelle structure (comme à Charleville-Mézières), d’un programme d’insertion (comme le PLIE) ou encore la création d’un organisme susceptible de mettre en relation l’ensemble des acteurs concernés par un problème déterminé (comme le projet à Sedan, aujourd’hui concrétisé, de créer une Maison de l’Emploi rassemblant demandeurs d’emploi, salariés, pouvoirs publics, associations...).

A Le réseau, ressource ou objectif ?L’analyse des dynamiques des acteurs de l’économie sociale montre qu’un réseau se forme autour d’objectifs communs, objectifs d’ordre symbolique (visibilité, reconnaissance...) aussi bien que d’ordre matériel ou tangible (gestion de ressources, partage d’informations...). Or les différentes logiques d’acteurs qui sous-tendent leur agrégation autour d’un objectif commun nous interrogent sur le réel statut du réseau. Nous constatons que dans certains cas le réseau est perçu comme une ressource utilisée par les acteurs tandis que dans d’autres cas, il s’agit d’un objectif à atteindre. Ces deux logiques opposées - mais pas forcément exclusives - se manifestent clairement dans les cas de la SCIC de Bar-sur-Seine et de la SCOP de Saint-Geosmes.

A Bar-sur-Seine, le réseau apparaît comme un facteur essentiel pour le démarrage et la réalisation du projet. La question du réseau et, en particulier, le problème de l’absence d’un réseau sur lequel s’appuyer lors de la phase de démarrage, constitue incontestablement un problème majeur pour les acteurs engagés dans la création de la SCIC. Le projet n’est pas basé sur un réseau constitué mais sur des liens et sur une structure résiliaire à construire. Cela fait la différence par rapport à Charleville-Mézières et Sedan où le point de départ des projets était précisément la présence au préalable d’un maillage de liens entre les acteurs de l’économie sociale, liens qu’il fallait renforcer et mettre en évidence afin de rendre plus efficace l’action collective et de faire émerger de nouvelles coopérations. Dans le cas de la SCIC de Bar-sur-Seine, les structures de soutien « ont été difficiles à trouver » et le processus de contact et de mise en relation a nécessité beaucoup de temps et de travail de la part des fondateurs.

Il est important que le réseau se construise parallèlement au projet afin d’intégrer le territoire : on n’appartient pas à un réseau, on le constitue. Cette construction conjointe de la structure et du réseau d’acteurs assure l’indépendance de la dynamique territoriale et empêche la mainmise d’un réseau pré-existant susceptible de gérer ou de contrôler cette dynamique. L’idée des fondateurs de la SCIC est que la création de cette structure va favoriser les contacts et les échanges entre les acteurs impliqués dans le projet et censés

définir collectivement les besoins du territoire ; la multiplication des contacts et des échanges créerait ainsi les bases pour la construction d’un réseau d’acteurs. Or nous ne sommes pas en mesure d’affirmer qu’il existe une mobilisation collective autour du projet de Bar-sur-Seine. Ainsi, le capital utilisé est plus un capital d’ordre individuel (principalement, celui des fondateurs) et public (les ressources apportées par la Région Champagne-Ardenne, la Direction à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale, la Direction Générale des Eaux et Forêts) qu’un capital social, capable de produire des externalités positives : des solidarités et des partenariats nouveaux.

Le pourquoi d’une telle situation mérite d’être analysé. Nous pensons notamment aux craintes liées au partage des ressources publiques destinées à l’économie sociale. Cela renvoie au débat qui a lieu actuellement à Charleville-Mézières à propos de la création d’une nouvelle structure regroupant l’ensemble des acteurs de l’économie sociale ; la crainte de l’émergence d’un nouvel acteur, susceptible de s’imposer comme une référence dans ce secteur et de s’accaparer aides et subventions, existe et doit être prise en compte. Ce problème n’est pas évoqué par les promoteurs de la SCIC qui considèrent que l’activité de cette structure est distincte de celle des autres acteurs de l’économie sociale car elle s’occupe uniquement des besoins non satisfaits sur le territoire. En effet, du point de vue formel, le projet ne prévoit pas la création d’une structure concurrente mais cette absence de concurrence apparente peut être différemment perçue par les acteurs locaux. L’intérêt de la SCIC de Bar-sur-Seine, au-delà des résultats futurs qu’elle pourrait obtenir, est donné précisément par la possibilité de montrer de manière factuelle le difficile cheminement vers la réalisation d’un projet collectif.

En ce qui concerne la SCOP de Saint-Geosmes, la problématique du réseau d’acteurs ne se pose pas de manière explicite car le réseau est déjà constitué par l’ensemble des salariés concernés par la liquidation de l’entreprise et engagés dans la création d’une coopérative. Ce cas possède quelques éléments communs avec le PLIE de Sedan : la constitution du réseau n’est pas un objectif en soi et le facteur fédérateur est le partage d’une ressource économique commune (les fonds alloués au PLIE dans le cas de Sedan, le capital et l’activité productive de l’entreprise dans le cas de Saint-Geosmes). La différence par rapport aux autres cas étudiés est que l’ensemble des acteurs engagés dans la formation d’un réseau possède un objectif commun, un objectif qui les structure et facilite la coordination de leurs actions.

Le rôle attribué au réseau en tant que promoteur et/ou soutien des dynamiques collectives n’est pas sans rapport avec les ressources disponibles pour mener des projets dans le champ de l’économie sociale. Plus précisément, l’analyse des cas montre que le réseau est perçu comme une forme de capital social, capital nécessaire pour le démarrage et la mise en œuvre d’un projet collectif. Pour les porteurs de projets, ce capital social est souvent obligatoire en tant que complément ou substitut d’un capital financier rare ou insuffisant.

Le type de capital sur lequel les acteurs décident de s’appuyer est un élément distinctif des projets menés dans le champ de l’économie sociale. Si le développement des structures et

Externalités positives et capital social Externalités positives et capital social

Page 30: values et contraintes

56 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 57

Econ

omie

soc

iale

et r

ésea

u au

ser

vice

de

s te

rrito

ires

: que

lles

iden

tités

?

Il est toujours nécessaire quand on utilise le terme d’économie sociale de le repréciser tant les malentendus, les ambiguïtés, les confusions, la méconnaissance sont importants.L’économie sociale, ce n’est pas la protection sociale, ni le travail social, ni l’action sociale, ni les politiques sociales. L’économie sociale ce n’est pas non plus l’économie de l’assistance : une économie qui coûterait et qui ne rapporterait rien et encore moins le social de l’économie !L’économie sociale est partie intégrante de l’économie. Composante à part entière du système productif, elle rassemble les associations, les coopératives et les mutuelles c’est-à-dire des entreprises de plein droit créatrices d’activités et d’emplois présentes dans la quasi totalité des secteurs d’activités. En Champagne-Ardenne, l’économie sociale représente 10% des établissements employeurs et 10% des emplois salariés. (1)Mais l’économie sociale ne se définit pas seulement par rapport à un ensemble de statuts juridiques et par son poids économique, elle se caractérise aussi par des singularités dans sa finalité et son mode d’organisation qui reposent sur des valeurs et placent l’individu au cœur de ses préoccupations. L’économie sociale est composée de « (...) groupements de personnes (qui) visent à satisfaire des attentes collectives, (qui) fonctionnent sur la base de l’engagement volontaire et selon des principes démocratiques et solidaires ». (2)Par ailleurs, son ancrage territorial en fait une actrice privilégiée du développement local durable, de la croissance endogène (3) et de la création d’emplois non délocalisables.Notre propos s’efforcera de montrer en quoi économie sociale, réseau et territoire constituent un triptyque porteur de sens et d’identités.

A La notion de réseau est co-substantielle à la notion d’économie socialeLe terme de réseau, que l’on peut définir comme « un ensemble de personnes interconnectées qui interagissent les unes sur les autres afin de s’aider », (4) renvoie

2Economie sociale et réseau au service des territoires : quelles identités ?

des initiatives de l’économie sociale repose parfois sur des financements et des ressources d’ordre public, la démarche de Charleville-Mézières se fonde sur le capital social, c’est-à-dire sur ce capital représenté par des réseaux de mobilisation communautaire susceptibles de créer des normes de réciprocité et prédisposés à la confiance, ce qui engendre une collaboration sociale plus importante et des institutions démocratiques plus efficaces.

Cette approche n’est pas sans rapport avec l’évolution de l’économie sociale. Nous croyons que, de plus en plus, les activités développées par les acteurs de l’économie sociale reposent sur le capital social accumulé par un groupe d’individus et cela pour plusieurs raisons :l le désengagement de l’Etat dans un certain nombre de secteurs d’activités (sanitaire,

social, médico-social, culturel, éducatif…) largement investis par les entreprises de l’économie sociale ;

l la volonté de l’économie sociale d’être reconnue en tant qu’acteur économique, capable de gérer et d’accumuler des ressources ;

l le passage d’une logique de subvention à une logique de projets et de résultats.

Nous voyons alors une ébauche de ce qui pourrait constituer la nouvelle physionomie de l’économie sociale : des acteurs pleinement insérés dans l’économie dite standard ou classique, s’appuyant sur des individus et sur un capital social et se différenciant ainsi du reste des acteurs économiques uniquement par leurs finalités et par le mode de partage des ressources accumulées. L’abandon de la logique de subventions ou, autrement dit, la substitution progressive du capital public par du capital social, constitue un facteur clé de cette mutation.

Il ressort de cette réflexion que toute politique publique de soutien et de développement de l’économie sociale doit s’appuyer sur les réseaux, les consolider c’est-à-dire reconnaître leur contribution à la dynamique d’un territoire et soutenir leur fonctionnement dans la mesure où ils produisent des externalités positives, de la plus-value sociale, de l’utilité sociale. Il s’agit d’utiliser les réseaux comme capital pour la réalisation de projets collectifs sur un territoire.

(1) INSEE Flash Champagne-Ardenne (2008), l’économie sociale de Champagne-Ardenne un salarié sur dix, un établissement sur dix, n°93, septembre(2) DRAPERI J-F (2005), l’économie sociale : utopies, pratiques, principes, Presses de l’Economie Sociale, Paris, p.12(3) La croissance endogène est celle qui mobilise sur le territoire l’ensemble des ressources naturelles, humaines, sociales, culturelles et financières(4) Fondation Canadienne de la Recherche sur les Services de Santé (FCRSS)

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaireExternalités positives et capital social

Page 31: values et contraintes

58 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 59

Econ

omie

soc

iale

et r

ésea

u au

ser

vice

de

s te

rrito

ires

: que

lles

iden

tités

?

généralement aux notions de collectif, de partage, de capitalisation, de mutualisation, de réciprocité des échanges, de coopération.Or ces notions se retrouvent dans les caractéristiques qui fondent les entreprises de l’économie sociale et les différencient ainsi des organisations du secteur capitaliste ou du secteur public. A l’origine d’une association, d’une coopérative ou d’une mutuelle, il y a toujours un rassemblement de femmes et d’hommes qui mettent leurs connaissances et leurs savoir-faire en commun dans le but de réaliser un projet collectif et de satisfaire les besoins des individus.

L’article 1 de la loi du 1er juillet 1901 selon lequel l’association est « la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d’une façon permanente, leurs connaissances ou activités dans un but autre que de partager des bénéfices » fait écho à la définition du travail en réseau de Guy Le Boterf, ainsi qu’à la typologie des différents types de finalité du travail en réseau qu’il propose : « action collective », « partage et capitalisation de pratiques », « apprentissages réciproques ».Un exemple, celui des « apprentissages réciproques » qui font que chaque acteur du réseau est simultanément « apporteur et récepteur, formateur et formé, enseignant et enseigné », renvoie au principe de la double qualité qui caractérise les membres des organisations de l’économie sociale, ils sont à la fois « acteurs-bénéficiaires de l’action mise en œuvre et sociétaires-propriétaires collectifs et détenteurs du pouvoir. Ainsi, dans les coopératives, les salariés sont également associés, dans une mutuelle, les mutualistes sont à la fois assurés et assureurs », (5) dans les associations, les adhérents sont à la fois les bénéficiaires des services proposés et les décideurs.

Ce qui singularise le mode de gouvernance des entreprises de l’économie sociale et que l’on retrouve dans le travail en réseau, c’est le débat, la recherche de consensus, les décisions collectives et par conséquent « la non prise » de pouvoir par un membre. La propriété collective, le fonctionnement démocratique selon le principe « une personne, une voix », quels que soient les apports en capital et en temps, la non sélectivité des membres désirant appartenir à l’organisation (principe de la libre adhésion ou de « la porte ouverte »), la mise en commun des savoirs individuels et l’engagement, constituent les fondements de l’économie sociale.Dans ces conditions, les organisations de l’économie sociale sont des actrices privilégiées du travail en réseau, elles détiennent de par leurs spécificités une véritable culture du réseau. On comprend dès lors qu’elles ont une longue tradition de la mise en réseau (ligue de l’enseignement, familles rurales, fédération des maisons de jeunes et de la culture, fédération des centres sociaux…) et lorsqu’une nouvelle forme d’organisation apparaît comme les coopératives d’activité et d’emplois (1995) la constitution d’un réseau ne se fait pas attendre (le réseau coopérer pour entreprendre a été fondé en 2000) et s’inscrit dans son projet de développement.

A Constituer un réseau c’est s’engager ensemble ou mieux s’engager pour agir ensemble. Cette démarche est celle de l’entreprenariat en économie sociale.

Les objectifs portés ensemble et l’engagement commun nous rappellent la dimension politique que recouvre l’économie sociale. Ses valeurs, la place de chaque acteur, ainsi que son histoire et son origine nous permettent de comprendre l’inscription de l’économie sociale dans le champ du politique (6). Ainsi, en mobilisant la sociologie politique, (7) nous pouvons définir le réseau comme une action collective associant et structurant tout à la fois diverses parties prenantes autour de buts communs ou de valeurs partagées. Que l’on ne s’y trompe pas, à partir de cette acceptation politique, le réseau n’est pas assimilable à l’idée de groupe d’intérêt surtout en matière d’économie sociale puisque le réseau se nourrit de la culture et des expériences que chacune des parties prenantes amène et en retire. Ainsi, à l’instar de Michel Adam, (8) nous retenons l’idée que le réseau dans l’économie sociale est une sorte d’hologramme de la société dans la mesure où il cristallise les attentes et alimente un projet de société. L’économie sociale par sa structuration en réseaux travaille la société et réciproquement. Le fait de retenir la sociologie politique pour définir ce qu’est un réseau ne doit pas pour autant orienter le lecteur vers l’identification du réseau selon une approche exclusivement militante. Certes, certains réseaux (présentés de la page 63 à 88 dans la revue) sont essentiellement construits autour d’un projet politique (CRESCA, Systèmes d’Echanges Locaux) alors que d’autres sont constitués autour de la poursuite d’un but ou d’un objectif commun sans pour autant que l’on retrouve cette dimension revendicative (Réseau technique des DLA/C2RA). Cette typologie masque en fait une réalité plus complexe, réseaux techniques et réseaux politiques ne sont jamais déconnectés dans l’économie sociale dans la mesure où des réseaux apparemment exclusivement techniques s’inscrivent pratiquement toujours dans une stratégie politique : maintenir des organismes à but non lucratif dans la production de services sanitaires et sociaux dans le cadre du Pôle de coopération mis en place par l’URIOPSS, entreprendre autrement avec le statut d’entrepreneur salarié dans le cadre de CESAME SCOP. Nous pouvons affirmer que le propre des réseaux de l’économie sociale, c’est qu’ils intègrent toujours une dimension politique plus ou moins affirmée.Il y a dans l’économie sociale, dans sa volonté permanente de se faire connaître et reconnaître, dans la nécessité de démontrer sans cesse le bien fondé de l’existence de groupements de personnes face aux sociétés de capitaux, un véritable projet politique : construire une société plus solidaire, plus humaine, plus juste, plus respectueuse de l’environnement et de la diversité des populations.

5 DRAPERI J-F (2005), l’économie sociale : utopies, pratiques, principes, Presses de l’Economie Sociale, Paris, p.12.

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

6 L’économie sociale n’est pas un concept récent. Elle est née au moment de l’industrialisation en réaction aux effets négatifs du développement du salariat sur les conditions de travail et de vie des individus. Dans les associations de production et les coopératives de production qui se créent il s’agit de remplacer du travail salarié par du travail associé et d’opposer la libre association de personnes au regroupement de capitaux.7 Nous entendons ici la sociologie politique comme l’étude du fait politique. DORMAGEN J-Y, MOUCHARD D (2006), Introduction à la sociologie politique, Ed De Boeck Université 8 ADAM M (2006), l’association, image de la société : le modèle associatif et ses enjeux, Ed. L’Harmattan

Page 32: values et contraintes

60 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 61

Econ

omie

soc

iale

et r

ésea

u au

ser

vice

de

s te

rrito

ires

: que

lles

iden

tités

?

A Réseau et économie sociale, deux notions ancrées sur les territoires

L’économie sociale tout comme le réseau sont territorialisés c’est-à-dire qu’ils ne peuvent se définir que par rapport à un territoire. Leur ancrage territorial en fait des acteurs privilégiés de la dynamique locale.

Les réseaux tout comme l’engagement dans une entreprise d’économie sociale ne se décrètent pas, ce sont bien les acteurs d’un territoire qui décident de leur construction. Ce qui renvoie à l’idée qu’un territoire ne doit pas être seulement envisagé d’un point de vue géographique, administratif mais doit être également considéré comme un lieu de vie, comme un espace d’identification, une entité à l’intérieur de laquelle des acteurs se reconnaissent et fabriquent de l’identité.

Par la construction de cette identité, les acteurs de l’économie sociale, qui peuvent être constitués en réseau, participent à la constitution d’un capital territorial (9) définit comme l’ensemble des contraintes et des opportunités d’un territoire et l’ensemble des incidences que cela suppose sur les actions individuelles et collectives qui s’y déroulent.

L’économie sociale et les réseaux sont générateurs d’identité et cette identité participe à la construction des spécificités d’un territoire. Les réseaux sont créateurs d’identité tant pour les acteurs qui les composent que pour les territoires qui les portent. Cette identité est un levier qui doit être au service d’un projet politique. Il est donc nécessaire que, toutes et tous aux niveaux qui sont les nôtres, nous prenions conscience, acteurs, politiques, institutionnels de cette formidable capacité des acteurs de l’économie sociale et des réseaux, à construire, à créer des identités sur un territoire afin d’apprécier dans toutes ses dimensions la plus-value sociétale, l’utilité sociale (10) qu’ils produisent.

Il faut rappeler le rôle important notamment des associations dans la construction d’un capital social territorial dans la mesure où elles mobilisent des forces endogènes et des réseaux locaux. Un tissu social solide, conscient de son identité et animé d’une même volonté de redonner vie et dynamisme à un territoire, en valorisant ses propres ressources pour satisfaire des besoins non couverts, constitue un pré-requis à la mise en place et à la réussite des projets de développement local.

Les entreprises d’économie sociale sont des sociétés de personnes constituées de gens du pays et reposant sur des projets intégrés à la vie locale et infra-locale. Grâce à leur insertion dans le tissu local et leur environnement, elles sont particulièrement aptes à s’inscrire dans des stratégies de développement endogène des collectivités locales sur le plan social, économique, culturel et environnemental. Ainsi, elles répondent aux besoins

(9) Cette notion nous apparaît comme particulièrement pertinente du fait de son attachement évident aux sciences économiques par le biais de la notion de capital. Ce qui nous permet de rappeler là encore que l’économie sociale n’est pas synonyme de l’action sociale mais est bien une forme d’économie. ENJOLRAS J (2005), économie sociale et solidaire et régime de gouvernance, RECMA, n°296, PP56-69.

(10) Nous entendons l’utilité sociale telle que l’a définie GADREY c’est-à-dire par rapport à l’ensemble des dimensions que cette notion recouvre. C’est-à-dire que cette notion d’utilité sociale peut à la fois correspondre à la promotion du lien social de proximité et à l’émergence d’une démocratie participative au sein de ces organisations, à l’émergence de réponses à des besoins sociaux ainsi qu’à la construction d’une offre de biens et services adaptés.

du territoire et dépendent des femmes et des hommes qui ont décidé d’y travailler et d’y vivre. « L’économie sociale n’existe pas par décret. Elle est l’œuvre de femmes et d’hommes qui confrontés à des besoins concrets, imaginent d’eux-mêmes leurs réponses, besoins qui s’imposent à eux ou dont ils provoquent les réponses.» (11) Les entreprises de l’économie sociale ne sont pas utilisatrices du territoire comme le seraient les entreprises capitalistes pour qui le territoire se définit comme un ensemble d’opportunités (ressources naturelles, exonérations fiscales…) souvent temporaires d’où les délocalisations quand ces opportunités disparaissent.

C’est ce formidable triptyque économie sociale, territoire et réseau que l’on retrouve dans la création et le fonctionnement des chambres régionales de l’économie sociale. Ainsi la CRESCA en tant que réseau représentatif des acteurs de l’économie sociale en Champagne-Ardenne est à la fois l’interlocutrice des territoires (des politiques, des financeurs, des acteurs économiques et sociaux) mais aussi l’interlocutrice dans les territoires (à l’écoute, le porte-voix des acteurs de l’économie sociale). C’est ce double positionnement qu’elle doit affirmer pour que l’économie sociale devienne un acteur incontournable dans les territoires.

Pour la Chambre Régionale de l’Economie Sociale de Champagne-Ardenne : Christine ROUZAUD DANIS-BONVALET, consultante et enseignante à l’URCA ; Stéphanie CHENET, chargée de développement à la CRESCA ; Djamel DIDI, directeur de la CRESCA ; Alexandre METIVIER, étudiant en master 2 recherche, analyse et expertise socio-économique de l’université de Reims Champagne-Ardenne ; Michèle SEVERS, présidente de la CRESCA.

(11) GADREY J (2006), l’utilité sociale, in CATTANI A-D et LAVILLE J.L, dictionnaire de l’autre économie, Ed Folio Actuel, pp 641-651 JEANTET T (2008), l’économie sociale : une alternative au capitalisme, Economica, p.43

p Coordonnées et contacts :CRESCA / La Chambre Régionale de l’Economie Sociale de Champagne-Ardenne

48 rue du Barbâtre51100 Reims

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Tél. 03 26 07 96 43Site internet : www.cresca.fr

Page 33: values et contraintes

62 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 63

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

Naissance, objectifs et fonctionnement de la CRES Champagne-Ardenne

La Chambre Régionale de l’Économie Sociale de Champagne-Ardenne (CRESCA) est née en 1999 d’une volonté de quelques mutualistes et associatifs qui désiraient réanimer le Groupement Régional de la Coopération, de la mutualité et des associations (GRCMA) alors en sommeil. Elle rassemble les têtes de réseaux associatives, les mutuelles, les coopératives et les fondations d’Économie Sociale du territoire champardennais.

Sous statut Association loi 1901, la CRESCA fonctionne avec des instances politiques : une Assemblée Générale de 40 adhérents, un Conseil d’Administration de 30 membres, un bureau de 10 membres et une équipe de 5 salariés. Pour réaliser ses missions, elle s’appuie sur des commissions de travail internes (communication, financement, observatoire, formation, insertion par l’activité économique) composées de membres du Conseil d’Administration, des salariés de la CRES qui peuvent être élargies à des partenaires extérieurs selon le thème traité, par exemple à la DRJSCS, la Région, le SGAR…

Elle profile son action derrière trois grands principes :

l garantir l’équilibre des représentations au sein des instances dirigeantes. Toutes les composantes de l’Economie Sociale (ES) doivent avoir leur place au sein de la CRES. Les mutuelles, les coopératives et toutes les sensibilités associatives ainsi que les organisations institutionnelles ou groupements d’acteurs de l’économie sociale sont représentés au travers des différents collèges du Conseil d’Administration.

l respecter le principe de subsidiarité. La Chambre Régionale n’a pas vocation à se substituer aux acteurs ou à intervenir sur des champs d’activité qui ne relèvent pas de ses missions. Il s’agit avant tout d’aider les acteurs à faire aboutir leurs projets.

l créer des partenariats. La CRES souhaite associer de façon systématique toutes les compétences régionales aux projets de développement et d’innovation, auxquels elle est amenée à participer.

Chambre Régionale de l’Economie Sociale de Champagne-ArdenneUn réseau de réseaux

Finalités et objectifs du réseau

Modes de coopération Contraintes Plus-values

CRESCA

- irriguer l’ensemble des politiques publiques- rendre plus visible l’économie sociale- regrouper les différentes composantes de l’économie sociale autour des valeurs - structurer les acteurs

- création d’outils et de dispositifs au service des acteurs de l’économie sociale : Fond territorial Champagne-Ardenne Active(12), plateforme de formations des bénévoles et salariés(13), dispositif PROGRESS(14), Site internet et ressources documentaires- mois de l’économie sociale et solidaire

- générer la motivation chez les acteurs, les questionner sur leur projet pour éviter la fragilisation du réseau- ne pas se substituer aux acteurs (principe de subsidiarité)

- dynamiser les territoires- soutenir et aider à la création de projets d’économie sociale- participer au développement d’une économie plus humaine, plus solidaire, plus juste et plus respectueuse de l’environnement- participer au développement local

C2RA

- monter en compétence les chargés de mission DLA- gagner du temps- rompre l’isolement- valoriser le dispositif

- site internet collaboratif www.dla-ca.org- espace d’échanges libres entre les chargés de mission DLA- création d’outils spécifiques

- susciter l’adhésion de tous les chargés de mission DLA pour chaque action à mettre en place- animer efficacement le réseau pour écarter le risque de démobilisation des chargés de mission DLA- ne pas se substituer aux chargés de mission DLA

- garder l’hétérogénéité relative des pratiques et un respect mutuel- produire l’enthousiasme, l’envie de partager de tous les chargés de mission DLA- créer une dynamique collective fondée sur des objectifs clairs et partagés auxquels tous adhèrent

URIOPSS

- représenter le secteur sanitaire et social auprès des institutions politiques- valoriser les composantes du secteur de la solidarité

- pôle de coopération - création d’un réseau d’achat partagé pour les associations du secteur

- maintenir l’activité du réseau tant qu’il répond aux besoins des adhérents

- contribuer à la mise en œuvre d’une politique sociale Etat, Région, qui prend en compte les personnes fragiles- contribuer au sauvetage ou à la fusion des structures

CESAME- accompagner des personnes dans leur projet de création d’entreprise

- mise en réseau des entrepreneurs salariés de la région : ateliers collectifs, réunions coopératives - participation à des salons

- s’appuyer exclusivement sur l’expérience sans mettre en place des méthodes formalisées

- faciliter la recherche de solutions aux problèmes rencontrés par les créateurs- entretenir la motivation des entrepreneurs salariés tout au long de leur projet- réunir les conditions favorables pour créer une activité économique viable et durable

SEL

- échanger des savoir-faire, des biens et des services dans un esprit de convivialité et de solidarité sans argent

- site internet, participation au salon « tendance et nature »- projets communs : jardin partagé, repas conviviaux, bourses d’échanges

- la taille, rester au niveau local pour éviter l’anonymat des adhérents- vigilance des animateurs pour éviter les dérives du SEL vers le travail au noir

- créer du lien social (lutter contre l’exclusion)- subvenir à des besoins sans argent- favoriser l’épanouissement de la personne humaine- modifier le comportement et les habitudes engendrées par un système basé sur l’argent

(12) Champagne-Ardenne Active : Fond territorial pour la création et le développement des entreprises de l’économie sociale(13) Plateforme de formations des bénévoles et salariés : formations gratuites financées par la Région Champagne-Ardenne pour les bénévoles et les salariés des associations(14) PROGRESS : dispositif régional pour soutenir les idées innovantes d’utilité sociale entrant dans le champ de l’économie sociale

Les pratiques des réseaux dans l’économie sociale

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Page 34: values et contraintes

64 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 65

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

A La CRESCA poursuit trois missions :1 Faire connaître et reconnaître les organisations de l’ES comme des entreprises à part

entière, des entreprises performantes et innovantes, créatrices d’activités de richesses et d’emplois contribuant au développement économique. Le rôle de la CRESCA est notamment de représenter ce secteur auprès des instances politiques et institutionnelles (Conseil Economique et Social Régional, Conseil de développement de la région de Reims…).

2 Promouvoir les entreprises de l’économie sociale comme des entreprises d’un 3ème type, différentes des organisations du secteur public, différentes des entreprises privées à but lucratif : des entreprises qui placent l’individu au cœur de leurs préoccupations (à la création, dans leur fonctionnement et dans la finalité), qui pratiquent une gestion démocratique et désintéressée (un individu = une voix ; impartageabilité des réserves) et qui réaffirment les valeurs de liberté, égalité, solidarité, humanité.

3 Promouvoir, soutenir le secteur de l’ES, l’aider à s’organiser, à se structurer, contribuer à son développement. La CRES a pour mission d’aider les porteurs de projets, les acteurs de l’ES en mettant à leur disposition des outils financiers, des dispositifs d’accompagnement, des formations.

La CRESCA inscrit l’ensemble de ses missions dans un projet politique global qui est de faire reconnaître les entreprises de l’ES, de les représenter et de défendre leurs intérêts ainsi que de promouvoir et soutenir leur développement.L’une des particularités de la CRES en Champagne-Ardenne est d’avoir au sein des collèges, notamment associatif des représentants des grands réseaux associatifs régionaux (La Ligue de l’Enseignement, la FRMJC, les Centres Sociaux, Familles Rurales, Comité Régional Olympique et Sportif…) ce qui facilite le travail de partenariat et les projets collectifs. Elle est moteur d’animation, de structuration et de développement de l’économie sociale en région. Ainsi la CRESCA rassemble t-elle les différentes familles de l’Économie Sociale pour ensemble entreprendre autrement par la diffusion d’une culture économique entrepreneuriale collective qui met l’individu au coeur de la démarche, qui promeut l’utilité sociale, le développement durable, les échanges équitables, le droit à l’initiative, à la formation et qui concilie l’économique et le social dans un projet collectif. La Chambre Régionale est un lieu d’interface indispensable entre les différents acteurs, quel que soit leur niveau d’intervention, local, départemental, régional ou national. C’est un lieu d’interactions réciproques et d’échanges d’outils dont la Champagne-Ardenne ne pourrait pas se passer.

Les objectifs de la CRESCA comme réseau :l faire en sorte que l’ES ne reste pas un secteur particulier mais au contraire irrigue

l’ensemble des politiques publiques : peser politiquement dans les décisions concernant les acteurs de l’ES au service de l’intérêt général ;

l donner de la visibilité à l’économie sociale, rendre plus facile l’identification à ce secteur d’activité ; permettre aux trois familles organisées verticalement de se rencontrer… mettre de la transversalité dans une organisation verticale ;

l contribuer à un rapprochement des trois familles afin qu’elles se réapproprient le concept d’ES pour se constituer en entité capable de défendre certaines valeurs, gage de leur reconnaissance ;

l structurer les acteurs de l’ES au niveau des territoires dans la mesure où cette structuration permet de donner un poids économique et politique aux acteurs de l’ES qui peuvent ainsi dialoguer avec le Conseil régional, le SGAR, les Pays, les municipalités…

A Réalisation de la CRES Champagne-Ardenne, animation et projetsLa CRESCA s’engage ainsi depuis sa création dans une démarche globale de rassemblement d’un secteur éclaté, d’animation, de structuration et de développement du secteur de l’Économie Sociale sur l’ensemble de la région. La CRES a un rôle d’animation inter-réseaux : elle doit mettre en commun les expériences et les compétences des structures, mutualiser les moyens humains et financiers pour construire des projets. Les rencontres entre acteurs permettent d’aboutir à des recommandations réalistes de nature à alimenter la dynamique régionale en faveur de la création d’activités et d’emplois. Elle organise des débats sur des thèmes d’actualité qui constituent un espace de rencontre pour capitaliser les bonnes pratiques, mutualiser, échanger. Le mois de l’Économie Sociale en octobre et novembre, porté par la CRESCA est un exemple concret d’animation de réseaux, il s’agit de rassembler sur un mois tous les événements des différents acteurs et de donner une dimension plus importante aux acteurs de l’Économie Sociale. Des temps d’échanges sont organisés sur l’ensemble du territoire et les rencontres aboutissent à la construction de projets communs entre collectivités, acteurs économiques et sociaux, chambres consulaires, universités... Par exemple, la CRES anime en partenariat avec FINANSOL un comité sur les finances solidaires : elle rassemble tous les acteurs d’un même champ : banques, mutuelles, associations pour monter un projet commun de promotion de l’épargne solidaire en région.

A Forces et faiblesses du réseau Le travail en réseau insuffle une dynamique évidente dans la réalisation de projets. En mutualisant des compétences complémentaires, la CRESCA donne de l’envergure à ses projets. La CRES a cette particularité qu’elle rassemble des familles très différentes : des associations, des mutuelles, des coopératives qui ont parfois leur propre identité avec l’impression de ne pas ressembler aux autres composantes. Elle a ce devoir de convaincre, d’une part, les associations qu’elles sont bien dans le champ économique. D’autre part, elle doit aussi convaincre les associations, les coopératives et les mutuelles qu’elles appartiennent à une même composante du système productif et qu’elles doivent en conséquence s’unir et se rassembler autour de valeurs partagées. La CRESCA, réseau d’actions collectives a cette nécessité de rendre visible cette valeur ajoutée collective produite par le réseau au risque de le voir se dissoudre sous l’effet de personnalités fortes et de fragilisation des liens. Le travail en réseau suppose de questionner et de réinterroger les partenaires sur les actions qu’ils mènent, il suppose donc d’accepter

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Page 35: values et contraintes

66 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 67

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

l’interpellation des partenaires et réciproquement. L’action de la CRES est limitée par ses ressources humaines : une petite équipe. Mais chaque outil créé facilite le travail en réseau : la plateforme de formations, par exemple, est un outil privilégié du travail en réseau puisqu’il permet d’associer différents acteurs et actrices des associations, bénévoles et salariés ainsi que les réseaux d’économie sociale. Le travail en réseau suppose l’acceptation des différences, l’acceptation de logiques différentes, le maintien de son identité et le respect de celle des autres. Il signifie partenariat, complémentarité et non substitution. La CRES rassemble les acteurs, les accompagne dans les projets, apporte un appui technique, de conseils mais ne remplace en aucun cas les acteurs. Cela suppose souplesse, concertation, réajustements, évaluation. La difficulté peut venir de rapprochements institutionnels du fait de financements publics importants. La CRESCA pourrait perdre son identité et devenir un outil au service des pouvoirs publics, elle doit avant tout rester au service des acteurs.

Le travail en réseau est avant tout une réponse à la complexité des besoins. Il sous-entend collaborer sans lien hiérarchique parce que l’on partage des objectifs, des valeurs, des intérêts communs. La CRESCA s’efforce de créer des liens nouveaux et de lever les obstacles qui s’y opposent le cas échéant. Le facteur clé de la réussite en réseau est la capacité à générer de la motivation chez tous les partenaires concernés et à créer des synergies. La CRESCA a cette particularité que son réseau est au service du territoire,

ZOOM sur l’Économie SocialeLes entreprises de l’économie sociale sont des entreprises comme les autres soumises aux règles concurrentielles du marché. Elles produisent des biens et des services et doivent dégager des bénéfices qu’elles réinjecteront dans le projet collectif. Les entreprises de l’Économie Sociale sont différentes des autres car l’objectif n’est pas le profit à tout prix mais l’épanouissement de la personne humaine. Elles produisent en plus de la valeur ajoutée économique, des valeurs utiles à la société, du lien social et de la solidarité.

En Champagne-Ardenne, elles représentent 10% des établissements employeurs et 10% des emplois salariés.Le terme d’économie sociale n’est pas nouveau. Il est né avec la société industrielle. La charte de l’ES décrit les valeurs communes qui rassemblent toutes ces entreprises : l placer les femmes et les hommes au coeur du projet,l la non lucrativité individuelle,l le fonctionnement démocratique « une personne = une voix »,l la solidarité entre les membres,l la primauté de l’individu sur le capital,l La primauté du service rendu sur la marchandise,l la lutte contre les inégalités…

Les entreprises de l’économie sociale sont au coeur de la vie quotidienne et dans tous les secteurs d’activité.

p Coordonnées et contacts :

Chambre Régionale de l’Economie Sociale de Champagne-Ardenne48 rue du Barbâtre51100 Reims

elle impulse des dynamiques collectives dans le but de répondre à des besoins locaux. Le fruit de son travail participe au développement économique de la région Champagne-Ardenne, un développement plus solidaire, plus humain, plus juste, plus respectueux de l’environnement et de la diversité des populations, une économie qui place la personne humaine au coeur de ses préoccupations.

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Présidente : Michèle SeversDirecteur : Djamel DidiTél. : 03 26 07 96 43Site : www.cresca.fr

Page 36: values et contraintes

68 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 69

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

Centre Régional de Ressources et d’Animation de Champagne-Ardenne Une ressource technique au service d’un réseau collaboratif

Origine de la mise en réseau des DLA Champagne-Ardenne

Le Centre Régional de Ressources et d’Animation (C2RA) porté par la Chambre Régionale de l’Economie Sociale de Champagne-Ardenne (CRESCA), anime le réseau des Dispositifs Locaux d’Accompagnement (DLA) de Champagne-Ardenne. Ce sont un et/ou plusieurs chargés de mission qui font fonctionner le dispositif DLA en région.En 2001, l’Etat via la Délégation Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle (DGEFP) et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) ont créé un dispositif de pérennisation des Nouveaux Services – Emplois Jeunes (NS-EJ).

En 2003, le dispositif DLA a évolué vers un outil de développement local financé par l’Etat et la CDC, davantage adapté aux associations, Sociétés Coopératives et Participatives (SCOP), Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (SCIC) et aux structures de l’Insertion par l’Activité Economique (IAE), ce qui a ouvert le dispositif et élargi ses missions. 2003 est également l’année où le dispositif DLA est arrivé en Champagne-Ardenne sur les départements de la Marne et de la Haute-Marne, porté respectivement par Assodel 51 (Association pour le Développement de l’Emploi Local dans la Marne) pour le département de la Marne et par les Boutiques de gestion Champagne pour le département de la Haute-Marne.En 2004, le dispositif DLA en Champagne-Ardenne est étendu aux départements des Ardennes et de l’Aube, porté respectivement par la Ligue de l’Enseignement des Ardennes pour le département ardennais et par les Boutiques de gestion Champagne pour le département de l’Aube.

L’arrivée du dispositif DLA a rendu nécessaire une mise en réseau des chargés de mission DLA pour monter le dispositif en qualité. C’est ainsi qu’est apparu dans le paysage champardennais, un Centre Régional de Ressources et d’Animation (C2RA).

En 2006, la CRESCA a signé la première convention triennale pour le portage du C2RA en Champagne-Ardenne. Le C2RA est financé par l’Etat via la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE), la CDC, le Conseil régional de Champagne-Ardenne et cofinancé par le FSE (Fonds Social Européen). Edgar Grantot a été recruté comme animateur du réseau.

Les financeurs du dispositif ont souhaité que les DLA et les C2RA soient portés par des structures de l’économie sociale pour leur souplesse et leur ancrage territorial. Ils veillent également à maintenir une certaine diversité des structures porteuses pour une meilleure maîtrise du pilotage et des orientations du dispositif.

A Finalité et résultats attendus du C2RA, le réseau des DLA en régionLa finalité du C2RA est identique à celle des DLA. Il s’agit d’accompagner la consolidation et le développement économique des structures d’utilité sociale créatrices d’emploi au service du développement local, en mobilisant des acteurs et des synergies de financement. Néanmoins, les objectifs du C2RA sont différents car son rôle est d’être au service des DLA et non des structures bénéficiaires.

Les DLA de Champagne-Ardenne attendent du C2RA un travail en réseau pour les faire progresser dans leurs pratiques tout en conservant leur propre identité. Il s’agit avant tout de coopérer sur un programme d’actions commun et non d’uniformiser le dispositif. Pour accepter de coopérer au sein du réseau, les chargés de mission DLA se devaient de percevoir la valeur ajoutée procurée par celui-ci dans la mise en place de leurs actions au quotidien et plus particulièrement concernant le gain de temps que permettra le C2RA.

A Coordination et animation du C2RA

Problématiques rencontrées et solutions apportées pour la mise en place du C2RA en région

La mise en place des DLA a été réalisée progressivement sur les territoires champardennais de façon indépendante et autonome par les financeurs bien avant celle du C2RA. L’absence de culture commune liée à la diversité des structures porteuses et aux habitudes de travail différentes des chargés de mission DLA constituait l’un des freins majeurs au travail en réseau.

La mise en réseau des DLA, imposée au démarrage par les financeurs, a suscité de la part des chargés de mission DLA et de leur structure porteuse une certaine défiance à l’égard du C2RA.Grâce à un consensus sur les valeurs, un positionnement technique et une charte déontologique, le C2RA a su très rapidement construire sa légitimité pour permettre l’action collective. La définition d’une méthode de travail avec des temps institués et planifiés a permis de donner un cadre au réseau des DLA de Champagne-Ardenne, indispensable pour la coopération et la mutualisation entre les chargés de mission. Malgré tout, le réseau a su conserver une certaine souplesse pour laisser place à la réactivité en fonction d’événements conjoncturels.

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Page 37: values et contraintes

70 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 71

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

Le C2RA s’adresse également aux différents partenaires des DLA afin de faire connaître leur offre de services et ce, en complémentarité à l’offre déjà existante sur les territoires. Un espace d’échanges libres est également proposé par le C2RA pour répondre aux besoins de connaissances mutuelles. Il s’agit d’un facteur important de consolidation du réseau sur les territoires.

A Formes de coopération, productions associées et plus-valuesLe travail en réseau est un processus qui passe par la formalisation d’un programme annuel d’actions commun et suscitant l’adhésion de l’ensemble des chargés de mission DLA. De cette adhésion dépend la volonté de coopérer et les apports mutuels.Le réseau des DLA de Champagne-Ardenne se veut souple, flexible et modulable en fonction des contraintes et des besoins de chacun. Le programme d’actions commun est décliné chaque année en fonction des 3 grands besoins du réseau des DLA :

Gagner du tempsIl s’agit de co-construire des outils et d’harmoniser les pratiques entre les chargés de mission DLA du fait de profils initiaux et structures porteuses variés (existence de pratiques hétérogènes).Pour renforcer le sentiment d’appartenance à un réseau, l’ensemble des chargés de mission DLA a opté pour une communication régionale commune (charte graphique, plaquette, argumentaire et Site internet collaboratif), sous le nom : « Les DLA de Champagne-Ardenne ». C’est une exception champardennaise !

dLA de la marneAssociation pour le Développement de l’Emploi Local dans la Marne1 chargé de mission

dLA de Haute-marneBoutiques de Gestion ChampagneAntenne de la Haute-Marne2 chargées de mission

dLA de l’AubeBoutiques de Gestion ChampagneAntenne de l’Aube1 chargée de mission

dLA des ArdennesLigue de l’Enseignement des Ardennes2 chargées de mission

Le programme d’actions commun ne serait pas complet s’il ne faisait pas toute sa place à la question, devenue cruciale, des nouvelles technologies dans la diffusion d’information, la capitalisation d’outils, le partage des ressources et enfin, la valorisation du dispositif DLA.Mis en ligne courant septembre 2009, le Site internet collaboratif www.dla-ca.org marque une avancée décisive en matière de partage d’informations et de montée en compétences des chargés de mission DLA.L’idée, c’est aussi de vulgariser le dispositif DLA pour mieux le valoriser auprès des partenaires et d’être transversal en offrant la possibilité aux chargés de mission de centraliser les informations qu’ils recherchent en un point unique pour gagner du temps (simplification). Il s’agit également de proposer certaines options notamment pour les prestataires du

dispositif qui peuvent s’abonner gratuitement à un service d’alerte mail, destiné à les informer en temps réel de la publication d’appels d’offres par les chargés de mission DLA, agissant ainsi dans le sens d’une meilleure égalité de traitement.Par ailleurs, ce site sera accessible librement au grand public qui pourra le découvrir et comprendre le fonctionnement du dispositif DLA en Champagne-Ardenne.Enfin, ce site propose également des services nouveaux aux chargés de mission DLA de Champagne-Ardenne (intranet), dans le prolongement de l’offre existante du C2RA et ce, afin de garantir aux structures d’utilité sociale les mêmes possibilités d’être soutenues et accompagnées.

Le Site internet collaboratif : une forme de coopération du travail en réseau !

Organisation du réseau et moyens mis en œuvreLors de la phase de constitution du réseau en 2006, la priorité a été donnée à la construction de la légitimité du C2RA. L’animateur du réseau a donc rencontré chaque DLA individuellement pour réunir leurs attentes et ainsi définir un projet commun adapté aux réalités de chaque territoire, préalable nécessaire à toute volonté ultérieure de coopération.L’un des besoins détectés par l’animateur a été de mettre en place un espace d’échanges libres autour de l’analyse des pratiques professionnelles, animé selon un ordre du jour précis mais dont le contenu reste la propriété des participants et dont les échanges ne sont pas mentionnés dans un compte-rendu public.Il existe un DLA par département en région Champagne-Ardenne, soit 4 au total, rassemblant 6 chargés de mission, selon la répartition ci-dessous :

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Page 38: values et contraintes

72 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 73

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

Rompre l’isolementUn espace d’échanges libres entre pairs, régulier et départementalisé, permet aux chargés de mission DLA d’analyser collectivement leurs pratiques professionnelles et de répondre aux problématiques rencontrées individuellement. Un espace d’échanges libres entre les chargés de mission DLA et leurs différents partenaires permet de faire connaître leur offre de services et ce, en complémentarité à l’offre déjà existante sur les territoires.Un espace d’échanges libres permet la réalisation d’actions collectives à l’échelle d’un territoire, bâties à partir des diagnostics partagés des chargés de mission DLA, en lien avec les acteurs concernés.

Garantir le bon fonctionnement du dispositif DLALe fonctionnement du réseau est régi selon des règles définies en amont par consensus (charte). En effet, le C2RA n’a pas de liens de subordination, de liens fonctionnels ou hiérarchiques vis-à-vis des chargés de mission DLA. Par conséquent, les actions nécessitent préalablement l’adhésion de tous (unanimité) pour leur mise en place.Une fonction d’alerte du C2RA est aussi là pour éviter toutes les dérives et garantir ainsi l’accès aux dispositifs au plus grand nombre de bénéficiaires et ce, dans des conditions optimums.Le C2RA remplit également une fonction de médiateur lorsque survient une situation de crise nécessitant un intervenant extérieur.La traçabilité du réseau est vécue comme un frein à la dynamique collective par l’ensemble des chargés de mission DLA. C’est pourquoi il a été décidé à l’unanimité de limiter les écrits professionnels.Néanmoins, une évaluation régulière du réseau permet de connaître le degré de satisfaction des chargés de mission DLA vis-à-vis de l’action du C2RA.

A Principales caractéristiques du travail en réseau des DLAPour que chaque DLA puisse tirer partie des plus-values collectives issues du réseau, des temps pour construire, des temps pour nourrir, des temps pour participer et des temps pour récolter sont institués.

Le C2RA est l’un des garants du réseau pour éviter qu’il entre dans une sorte de routine de fonctionnement et pour écarter un risque de démobilisation des chargés de mission sur la durée.

Facteurs clés de succès du réseau « collaboratif » des DLA Champagne-Ardenne

l Des objectifs clairs et partagés auxquels tous adhèrent

l Le sentiment que la relation entre opérateurs DLA est fondée sur un rapport gagnant/ gagnant permettant de mutualiserl Une hétérogénéité relative des opérateurs et un respect mutuell Un noyau dur d’opérateurs actifsl Des moyens financiers dédiésl Une organisation vivante sans hiérarchiel L’enthousiasme, l’envie de partager de tous les opérateursl Un fonctionnement selon des règles définies en amont par consensusl Un positionnement technique et non politique de l’animateurl Des contacts réguliersl Une organisation rigoureusel Une animation du réseau souple et réactivel Le respect de la confidentialité des échangesl La diffusion d’informations fiables.

En conclusion, le réseau des DLA de Champagne-Ardenne a une dominante « partage et capitalisation des pratiques » avec également une sous dimension « action collective ».

Dans ce type de réseau, les liens de coopération sont constamment entretenus, relancés et renforcés, de sorte que la valeur ajoutée au niveau collectif demeure perceptible et une réalité pour les participants au réseau. Le fait de disposer de moyens financiers dédiés (fonds d’ingénierie) permet de maintenir le lien dans de bonnes conditions pour faciliter les échanges et créer une culture commune.

p Coordonnées et contacts :

C2RA Champagne-Ardenne Dans les locaux de la CRESCA (Chambre Régionale de l’Economie Sociale de Champagne-Ardenne)48, rue du Barbâtre 51100 Reims

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Animateur régional : Edgar Grantot Tél : 03.26.07.96.43 Site internet : www.dla-ca.orgCourriel : [email protected]

Page 39: values et contraintes

74 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 75

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

URIOPSS de Champagne-Ardenne« Unir les associations au sein d’un réseau pour développer des coopérations actives et solidaires »

Quelques éléments de l’histoire : de 1945 à nos jours

Dans la France des années 1945-1950, le secteur social et sanitaire est marqué par l’importance des « œuvres » dont la source est la charité, la bienfaisance, le secours. Face à « l’Etat Providence », annoncé par l’institution de la Sécurité Sociale, redoutant une sorte de nationalisation, l’UNIOPSS naît en août 1947 pour défendre et unir les acteurs de l’économie sociale de solidarité. Ainsi, l’enjeu était-il d’organiser le secteur privé de l’action sanitaire et sociale.

Toute cette période a été un temps d’alerte, de regroupement et de recherche de doctrine, pour sauver le secteur privé qui, pendant la guerre, avait été intégré au « secours national », véritable corporatisme de l’Etat. Celui-ci était donc perçu comme le reliquat d’une période que l’on voulait oublier et avait une image négative. Grâce à la qualité de ses responsables, l’UNIOPSS s’est assez vite posée en interlocuteur crédible des pouvoirs publics. Très rapidement, celle-ci a souhaité se décentraliser et a créé des délégués régionaux. Les associations des régions ont alors constitué des Unions Régionales (URIOPSS).

La naissance d’un réseauLe 16 décembre 1948 a lieu à Paris la première Assemblée Générale de l’UNIOPSS. C’est alors l’occasion, pour les fondateurs, de faire le point sur l’action engagée et de présenter les 51 Unions Départementales et les 8 Unions Régionales dont « l’Est », comprenant la région Champagne-Ardenne. L’échelon régional est l’échelon développé, car c’est à ce niveau que se prennent les décisions les plus importantes et les contacts les plus forts avec les caisses de Sécurité Sociale.

En 1951, au moment du premier congrès de l’Union, il y a 87 Unions Départementales, 17 Unions Régionales et 12 000 organismes adhérents.L’année 1965 voit la création de l’URIOPSS de Champagne-Ardenne.

Les défis de l’histoire1947-1954, c’est l’époque de la reconstruction de la France d’après guerre. Derrière la critique de la normalisation bureaucratique, le refus de la mainmise de l’administration

sur les réponses aux besoins sociaux, l’UNIOPSS et les URIOPSS engagent les associations dans une dynamique d’aménagement de leur image, de leurs compétences, avec un mouvement de professionnalisation.

1955-1975, le réseau se positionne comme caisse de résonance des positions des associations en direction des pouvoirs publics et incite également ses adhérents aux adaptations que doit entreprendre le secteur. Il participe activement aux transformations législatives afin de répondre aux nouvelles modalités de prise en charge des populations « inadaptées sociales ». (Loi hospitalière 1970 : mise en place de la PSPH pour les personnes handicapées, la loi en faveur des personnes handicapées de 1975).

1975-1988, c’est la fin des années glorieuses et c’est l’entrée dans la « crise », dans un temps de transformation économique et sociale. Dès les années 1975, l’UNIOPSS et les URIOPSS débattent autour de la définition de nouvelles solidarités. Il s’agit de s’éloigner d’une approche des populations en termes de simple traitement individuel de la difficulté, de la pauvreté, pour mettre en avant des analyses plus collectives des problèmes et restituer une place aux populations en marge de la société. Dans les années 1980, notre réseau souhaite une décentralisation qui reconnaisse les espaces réels de vie sociale : « ceux où une dynamique est à l’œuvre ». Du côté des politiques sociales, de multiples dispositifs vont être développés, visant à lutter contre les effets de la « crise ». Face à ces mesures, le réseau se mobilise, tentant de les améliorer tout en les relayant sur le terrain.

1988-1997, une nécessaire mobilisation. C’est le passage d’une société de discrimination à une société de ségrégation. C’est à ce type de défi, « la lutte contre la ségrégation », que s’attelle le réseau UNIOPSS - URIOPSS.

1997 à aujourd’hui, en cette période de profonde transformation de notre société et du système de protection sociale, nous agissons en vue de conforter l’application de politiques sociales mises à rude épreuve et de défendre le pluralisme des réponses et la place des acteurs non lucratifs. Nous nous attachons également à faire reconnaître la capacité des personnes et des groupes à exercer plus pleinement leur citoyenneté.

A Les valeurs de l’URIOPSSLa primauté de la personne : l’URIOPSS se situe d’abord comme un regroupement d’associations au service direct ou indirect de la promotion et de la reconnaissance des personnes comme acteurs, dans le respect de leurs droits fondamentaux.

La non lucrativité : il y a, dans ce refus de l’intérêt financier, le souci du service des autres et par conséquent, l’engagement à réinvestir d’éventuels excédents financiers dans l’objet social de l’association. Les valeurs du partage, du don, de la gratuité sont proches de cette valeur non lucrative et sont toutes ensemble au service de la solidarité.

La solidarité : se reconnaître solidaire, c’est d’abord se reconnaître un lien avec autrui. La participation au lien social, notamment avec les plus démunis, la participation à la

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Page 40: values et contraintes

76 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 77

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

dynamisation du tissu social dans son ensemble, contribuent directement ou indirectement à l’intégration de chacun dans sa vie sociale, économique et culturelle.

La liberté d’expression et démocratie : par son indépendance morale et politique vis-à-vis des pouvoirs publics en place, l’URIOPSS s’exprime de façon libre et autonome dans le seul intérêt des personnes fragiles. Dans le respect de l’autre et de ses opinions, l’URIOPSS recherche un dialogue constructif et franc avec tous ses partenaires et refuse l’intolérance.

A Les missions de l’URIOPSSUne mission politiqueL’objectif principal de l’URIOPSS est de rassembler les organismes privés à but non lucratif (associations, fondations, mutuelles, coopératives, ….) des secteurs sanitaire, social et médico-social, dans la transversalité et le respect des diversités sectorielles, avec un souci d’unité.L’URIOPSS de Champagne-Ardenne participe activement à la vie du réseau et contribue donc à l’élaboration des politiques sanitaires et sociales en transmettant les réalités de la base.

Au service des associations adhérentesNotre union propose des services et un accompagnement personnalisé temporaire ou permanent adapté aux besoins de chacun… :

l représenter et défendre les associations dans leur diversité auprès des pouvoirs publics ;

l informer ses adhérents et ses partenaires, notamment par des publications, un Site internet, des journées d’étude, de la documentation, des séminaires… ;

l animer par l’échange et la réflexion, pour rechercher consensus et prises de positions communes, avec notamment : les commissions sectorielles, les journées de rentrée sociales… ;

l conseiller et apporter son expertise (veille juridique, technique et stratégique) ;l former bénévoles et salariés, par des actions spécifiques de qualité et adaptées, pour

répondre à des besoins non satisfaits, à un coût attractif, en complémentarité avec les autres offres de formation ;

l observer l’évolution de la société et analyser les besoins prioritaires ;l proposer des solutions réalistes et adaptées aux besoins mis en évidence ;l communiquer en interne avec ses adhérents pour rendre compte et en externe, auprès

des autorités et du grand public, pour sensibiliser et interpeller ;

… à partir de compétences et appuis techniques dans les différents domaines :

l promotion et animation de la vie associative : droit et réglementation des associations - aide à l’élaboration et à la mise en forme des projets associatifs … ;

l politiques publiques, politiques sociales et de santé : veille et analyse – contribution à la planification - études, enquêtes… ;

l management des organisations des ressources humaines, formations professionnelles : conseil technique en droit social et conventions collectives – audits et diagnostics – aide à l’élaboration des projets d’établissements et de services et des projets individualisés… ;

l gestion administrative et financière : conseil en gestion, comptabilité – accompagnement de projet de création, de restructuration, de fusion – négociation de convention tripartites - contentieux de la tarification sanitaire et sociale – réalisation d’outils d’aide à la gestion…

A Un mouvementUn réseau national : 110 fédérations, unions et associations nationales et 22 unions régionales

Un réseau de proximité régionale : 115 fédérations et associations de solidarité et plus de 400 établissements et services de santé, d’action sociale et médico-sociale

Cliniques – établissements psychiatriques – structures de lutte contre les addictions – maison de repos et de convalescence – réseau de santé – centres de soins – centres de rééducation fonctionnelle – instituts médico-éducatifs – instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques – instituts d’éducation motrice, sensorielle – services d’éducation spécialisée et de soins à domicile – centres médico-psycho pédagogiques – centre d’action médico-sociale précoce – maisons d’accueil spécialisé – foyers d’accueil médicalisé – foyers de vie – foyers d’hébergement – établissements et services d’aide par le travail – entreprises adaptées – centres de rééducation professionnelle – établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes – maisons de retraite – foyers logements – services d’aide à domicile – services de soins infirmiers à domicile – centres locaux d’infirmation et de coordination gérontologique – maisons d’enfants à caractère social – services d’action éducative en milieu ouvert – lieux de vie – accueils de jour – foyers de jeunes travailleurs – accueils d’urgence – centres d’hébergement et de réinsertion sociale – associations intermédiaires – entreprises d’insertion – crèches – haltes garderies – structures expérimentales…

A Le pôle de coopération en réseauLe contexteLes associations de solidarité sont confrontées à un environnement en pleine mutation (diminution des financements publics, une réglementation très contraignante, recherche de l’efficacité économique…). Les plus fragiles d’entre elles doivent faire face à des difficultés de gestion importante, pouvant mettre en cause leur viabilité à terme. Face à ce contexte et aux sollicitations de plus en plus nombreuses et complexes, l’URIOPSS de Champagne-Ardenne, avec l’UNIOPSS et 6 URIOPSS, a créé un nouveau service basé sur la mise en réseau des expertises, des compétences et des savoir-faire. Après 4 ans d’expérimentation et après un bilan très favorable sur la capacité de maintenir une réponse non lucrative sur les territoires, le Pôle de coopération en réseau a été étendu sur l’ensemble du territoire français depuis 2009.

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Page 41: values et contraintes

78 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 79

Les missionsLe Pôle de coopération en réseau constitue un réseau de compétences mobilisables pour élaborer et mettre en place des solutions et propose :l de soutenir le développement et le maintien de l’activité des organismes à but non

lucratif ;l de favoriser la recherche et l’innovation dans l’art d’entreprendre et de gérer au sein de

l’économie sociale ;l d’élaborer des outils d’accompagnement au service de ces organismes ;l d’aider à la recherche de financements pour soutenir la viabilité associative ;l d’organiser le partage de savoir-faire et d’expertise ;l d’apporter une aide aux organismes en difficulté en développant des actions de

prévention.

Exemples d’actions menées ou en coursEn Champagne-Ardenne, l’URIOPSS a déjà accompagné plus de 30 établissements ou services. Seul un service n’a pu être maintenu. Parmi les actions menées, on peut classifier les accompagnements en quelques grandes familles :

l restructuration d’un établissement : réorganisation interne et adaptation du bâtiment ;

l création d’une association de gestion d’un nouveau service dans le champ de la prévention avec 3 associations locales ;

l mutualisation entre établissements pour regrouper leurs moyens et renforcer la capacité d’accueil ;

l reprise d’un établissement associatif en difficulté par une nouvelle association ;l fusion de deux associations gestionnaires d’établissements et de services pour faire face

aux difficultés rencontrées par les deux associations.

p Coordonnées et contacts :URIOPSS Champagne-ArdenneUnion Régionale Interfédérale des Organismes Privés (non lucratifs) Sanitaires et Sociaux48, rue du Barbâtre51100 Reims

De la constitution d’un réseau interne à la coopérative d’activités et d’emploi

CESAME en tant que Société coopérative et participative

CESAME est avant tout une Société Coopérative et Participative (SCOP). Ce type de société est né au début du 19ème siècle en France sous l’impulsion de Philippe Buchez qui souhaitait permettre aux artisans et ouvriers de se regrouper dans des associations ouvrières pour mutualiser leur savoir-faire dans un cadre démocratique face à la montée des grandes manufactures. Ces associations ouvrières, qui portent désormais le nom de SCOP, feront partie de ce mouvement qui donnera jour, avec les mutuelles et les associations, au secteur de l’économie sociale à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle. Ces structures de l’économie sociale partagent des valeurs de gestion démocratique, sur le principe de solidarité « une personne égale une voix » et placent la personne au centre de leur démarche économique.

Les SCOP connaîtront un nouvel essor dans les années 1970 avec la montée de la crise économique marquant la fin des « trente glorieuses », ces trente années de croissance économique ayant suivi la fin de la seconde guerre mondiale.Après un reflux dans les années 1980, elles connaissent un renouveau au milieu des années 1990 face encore une fois à un sursaut de la crise économique.

A L’émergence des Coopératives d’activités et d’emploi (CAE) (1)

C’est dans ce cadre juridique de la SCOP qu’en 1995 s’est constituée, à Lyon, la première Coopérative d’activités et d’emploi (CAE), sous la dénomination « Cap’ Services ». C’est sous l’impulsion de la Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DRTEFP) de Rhône-Alpes et de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) qu’a émergé cet outil visant à favoriser le passage de l’idée du porteur de projet à la création effective de son entreprise.Le choix s’est porté sur la constitution d’une SCOP pour offrir un hébergement juridique

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

(1) D’abord désignée sous l’appellation Société Coopérative Ouvrière de Production, puis Société Coopérative de Production, elle prend la dénomination de Société Coopérative et Participative à compter de 2010

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Directeur : Thomas DuboisTél. : 03 26 85 14 51Site internet : www.uriopss-ca.asso.frCourriel : [email protected]

Page 42: values et contraintes

80 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 81

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

aux porteurs de projet afin de leur permettre de tester in situ, en grandeur réelle, leur projet afin de vérifier la viabilité économique de celui-ci en toute sécurité, avant toute immatriculation, que ce soit au Registre du commerce et des sociétés ou au Répertoire des métiers.Peu à peu, le concept s’est développé et plusieurs coopératives d’activités et d’emploi se sont constituées sur l’ensemble du territoire français. Pour favoriser la cohérence de la démarche et face à l’engouement rencontré par cet outil, il a été décidé de créer un réseau national garant de la mise en œuvre de bonnes pratiques et du respect d’une méthodologie adaptée face à l’émergence des nouvelles CAE. C’est aussi dans la recherche de mutualisation et d’échange de pratiques qu’a vu le jour le réseau « Coopérer pour Entreprendre » qui regroupe à ce jour plus de 80 CAE implantées sur plus de 130 sites sur l’ensemble du territoire national et qui a permis d’essaimer le concept dans d’autres pays, tels la Belgique, le Canada, le Maroc,…

A CESAME, Coopérative d’activités et d’emploi en Champagne-ArdenneC’est en 2006 que la Coopérative d’activités et d’emploi CESAME SCOP voit le jour à Reims sous l’impulsion de deux fondateurs. Dès le début, son périmètre d’intervention est prévu sur l’ensemble de la région Champagne-Ardenne. C’est une spécificité car elle est la seule en France à couvrir toute une région. Les deux promoteurs, consultants de métier, étaient amenés à croiser de nombreux porteurs d’idées et de projets et constataient régulièrement que ces derniers étaient bloqués dans la création de leur activité par crainte des risques inhérents à la création d’entreprise ou à des problèmes d’expériences liés non pas aux savoir-faire professionnels mais aux connaissances du métier de chef d’entreprise ou qu’ils n’étaient pas prêts à rentrer dans les schémas classiques de la création d’entreprise.Comment dès lors pouvait-on apporter une réponse adaptée à ce type de porteurs de projet ? Rien ne permettait alors de satisfaire cette demande en Champagne-Ardenne. C’est en essayant de répondre à cette question, au travers des contacts avec le réseau coopératif de la Confédération nationale des SCOP, que les deux fondateurs ont été mis en relation avec un nouveau réseau coopératif, « Coopérer pour Entreprendre », qui regroupait déjà plusieurs dizaines de coopératives d’activités et d’emploi.Depuis 2006, la coopérative CESAME a rapidement pris de l’ampleur grâce aux ressources humaines internes dont elle s’est peu à peu dotée, mais aussi grâce aux soutiens qu’elle a reçus des institutions, des collectivités territoriales et locales, ainsi que des partenaires financiers, des différents réseaux et des acteurs locaux.Aujourd’hui, CESAME SCOP, ce sont 5 salariés « permanents » et près de 80 entrepreneurs accompagnés. C’est, outre son siège social à Reims, une antenne dans le département des Ardennes et des permanences régulières sur l’ensemble du territoire régional sur les villes : l d’Epernay, Reims, Châlons-en-Champagne, Vitry-le-François et Sainte-Ménehould pour la Marnel de Charleville-Mézières, Sedan, Vouziers et Rethel dans les Ardennes

l de Troyes et Romilly s/Seine dans l’Aubel de Saint-Dizier, Chaumont (en cours) et Langres (en cours au Pays de Langres) pour la

Haute-Marne.Ce développement démontre la pertinence de la réponse offerte par la coopérative.En outre, CESAME participe à une dizaine de manifestations par an sur les thèmes de la création d’entreprise, de l’économie sociale et solidaire ou de l’emploi (salons, événements divers…).A ces occasions, CESAME sollicite les entrepreneurs salariés, anciens ou encore accompagnés, pour, par exemple, venir témoigner de leur expérience.

A Comment fonctionne une coopérative d’activités et d’emploi ?Les porteurs de projet qui intègrent la coopérative bénéficient, dans un premier temps, d’une convention d’accompagnement qui va leur permettre de tester leur activité économique tout en bénéficiant d’ateliers collectifs dans lesquels sont abordées principalement les questions de gestion, de commercialisation et de méthodologie de projet. D’autres ateliers peuvent être menés en fonction des demandes dans les domaines de l’informatique, du juridique, de l’assurance,...Les entrepreneurs de la coopérative sont ainsi accompagnés sur un parcours balisé et fléché, mais moins normé que dans la création classique d’entreprise.En effet, le principe est d’accueillir des futurs entrepreneurs motivés qui vont tester grandeur réelle, sur le terrain, le projet qu’ils souhaitent développer.Il s’agit de commencer en produisant un écrit, afin de savoir exactement ce que l’on veut vendre, comment, à qui et sur quel territoire on veut le vendre.Puis vient l’étape de la prospection : on rencontre les premiers clients potentiels et on essuie souvent des refus qui peuvent conduire à un découragement au premier abord mais qui permettent surtout de redéfinir le projet et ses aspects, de l’approfondir. Les échecs comme les réussites conduisent à une réflexion entre l’accompagnateur et l’entrepreneur ou avec d’autres entrepreneurs qui analysent les points forts et les points faibles de la démarche.En effet, si dans les entretiens individuels l’accompagnateur vise à faire évoluer la réflexion pour que l’entrepreneur se pose les bonnes questions en vue d’un développement de son entreprise, il va aussi jouer un rôle de modérateur dans les ateliers collectifs.Ces temps d’échanges permettent peu à peu le transfert de savoir-faire du métier d’entrepreneur.Dès que les entrepreneurs commencent à facturer, ils deviennent « entrepreneurs salariés » et bénéficient d’un contrat de travail à durée indéterminée dont la rémunération est liée au chiffre d’affaires généré. Ils peuvent ainsi tester leur activité en toute sécurité et la développer à leur rythme afin de vérifier la viabilité économique du projet et acquérir peu à peu l’autonomie qui leur permettra soit de sortir de la coopérative pour créer leur propre entreprise, soit en cas d’échec, de faire le deuil de leur projet et de revenir à leur situation antérieure, voire, avec des droits sociaux reconstitués s’ils ont cotisé suffisamment, de recourir à un redressement ou à la liquidation judiciaire, sans avoir pris de risques inhérents à la création d’entreprise.

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Page 43: values et contraintes

82 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 83

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

A De la constitution d’un réseau interne à la coopérative d’activités et d’emploiL’organisation démocratique de la coopérative encourage fortement les initiatives et vise à impliquer les personnes dans la vie même de la coopérative. Pour ce faire, des réunions coopératives sont organisées plusieurs fois par an dans lesquelles sont abordés d’autres sujets que le propre parcours de l’entrepreneur. Les thématiques abordées lors de ces réunions visent plutôt à faire émerger des contributions de la part des entrepreneurs afin d’améliorer la démarche de la coopérative au profit de tous. La coopérative favorise donc les rencontres entre les entrepreneurs afin de valoriser l’approche collective, source de dynamique dans le développement des activités économiques des entrepreneurs, qui peuvent ainsi échanger sur leurs pratiques, leurs compétences et leurs connaissances des marchés. Peu à peu se tissent entre eux des relations de confiance qui permettent la constitution d’un réseau d’acteurs dont l’objectif est la réussite de tous. C’est aussi l’opportunité pour certains de pouvoir répondre à plusieurs sur des appels d’offres ou sur des marchés qu’ils n’auraient pu investir seuls.C’est là l’essence même du principe coopératif et c’est également en ce sens que les entrepreneurs ont le choix, une fois leur activité développée, de rester au sein de la coopérative et devenir, s’ils le souhaitent, associés. Ainsi, le réseau est actif parce que chacun apporte sa contribution à la vie de la coopérative et que la coopérative apporte sa contribution au bénéfice des porteurs de projets et des entrepreneurs.

A La participation à un réseau national des coopératives d’activités et d’emploiCette approche de recherche de plus-value collective est également vraie au niveau national, où l’information circule des CAE vers le réseau national, permettant ainsi de capitaliser l’ensemble des expériences et des expérimentations favorisant ainsi la professionnalisation de chaque CAE.En effet, le réseau « Coopérer pour Entreprendre » s’est donné pour objectif d’apporter les compétences nécessaires aux CAE en voie de constitution au travers d’un véritable

transfert de savoir-faire et non pas d’une simple duplication, grâce à un accompagnement et un suivi au niveau local.De même, les échanges réguliers entre les CAE déjà plus expérimentées permettent d’aborder et de travailler sur des thématiques particulières visant à la professionnalisation et au développement des CAE.Ainsi, cet accompagnement et ces échanges permettent au réseau d’apporter l’expertise issue de la capitalisation née de l’expérience de toutes les CAE depuis 1995, mais aussi de travailler à la mise en place d’outils pertinents facilitant le travail quotidien des CAE.Cela permet également de laisser la porte ouverte à l’innovation et d’aller au-delà du cœur de métier des CAE en leur permettant d’investir de nouveaux champs d’activités qui jusqu’alors leur étaient fermés tels les métiers culturels et artistiques, les services à la personne, les métiers du bâtiment,...Par ailleurs, le regroupement des CAE au sein d’un réseau national permet également de crédibiliser l’action de celles-ci en consolidant les éléments statistiques au niveau national, que ce soit en termes de chiffres d’affaires dégagés par les entrepreneurs hébergés ou sur le nombre de personnes accompagnées, réinsérées dans le monde du travail classique ou sur les actions menées. Cette approche globale change la vision que l’on peut avoir des CAE en mesurant l’impact qu’elles ont en termes de création d’activités et de richesses économiques, ainsi que de retour à l’emploi de personnes souvent écartées du monde du travail.

p Coordonnées et contacts :

CESAME SCOP(siège social)48, rue du Barbâtre51100 ReimsTél. 03 26 86 52 41Courriel : [email protected]

Coopérer pour EntreprendreConfédération générale des SCOP37, rue Jean Leclaire75017 ParisTél. : 01 42 63 48 15Site internet : www.cooperer.coop

Immatriculation de la société et lancement de l’activité

par le créateur

Retour à la situation initiale du créateur (demandeur d’emploi,

fonctionnaire, salarié, etc.)

Entrée comme associé dans la CAE

ce qui met fin au contrat passé entre la CAE et le créateur

la personne se trouve dans un statu quo financier mais la personne

accompagnée s’est transformée pendant l’accompagnement et a développé son employabilité

(acquisition de nouvelles compétences)

L’entrepreneur choisit de rester au sein de la coopérative pour

développer son activité et décide d’accéder, s’il le souhaite, au

sociétariat

3 issues possibles au parcours de l’entrepreneur

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Page 44: values et contraintes

84 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 85

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

Le Système d’Echange Local de Reims (SEL) : Un réseau pour changer… et échanger dans un esprit de solidarité et de convivialité

Les SEL : de nouvelles formes d’échanges innovantes d’économie solidaire

Les systèmes d’échanges locaux sont des formes d’économie sociale et solidaire facilitant le lien social à travers les échanges entre adhérents ; ils permettent de partager des activités de loisirs, des moments conviviaux et d’accéder ainsi à un certain mieux vivre en agissant pour une société plus solidaire. Les biens et les services échangés sont rétribués en une monnaie locale créée à cet effet, souvent basée sur le temps passé. Ils permettent à chaque personne de prendre conscience de ses nombreuses compétences et donc de s’épanouir en société.

A La création du SEL de ReimsFin 2009, Sandrine Brisset déjà militante dans différentes associations, constate qu’aucun SEL n’existe dans la Marne. Convaincue que ce mode d’échange contribue au mieux vivre ensemble, elle se lance avec deux amies, Giorgia Andreoli et Elisabeth Ribeiro, dans la création d’une association.Avec l’aide de l’association ATTAC – Association pour la Taxation des Transactions financières et l’Action Citoyenne – marraine du projet, les trois amies profitent d’une projection-débat sur le thème de l’argent et de la crise économique pour annoncer le lancement du SEL.

Le constat est le suivant : « l’argent était historiquement un outil pour faciliter l’échange ; de part sa répartition inégale, il est aujourd’hui un frein à l’échange qu’il devait favoriser. Il faut construire une autre manière de concevoir l’argent et remettre l’humain au cœur de l’échange. L’échange a une valeur : celui qu’on lui donne. »Une vingtaine de personnes adhérent tout de suite au projet et trois mois plus tard le SEL fête son 50ème seliste. Il n’a fallu que quelques mois pour monter ce réseau, dans la mesure où sa naissance a été facilitée par les contacts des co-fondatrices, déjà très impliquées dans différents réseaux associatifs. Le principe de fonctionnement de l’association a été parfaitement exposé : des échanges oui, mais sans argent !

L’unique préoccupation du groupe était que le SEL soit très vite opérationnel. « Le S.E.L. de Reims a pour but de favoriser des solidarités sur le plan local grâce à des échanges multilatéraux de biens, savoirs et services. » (statuts de l’association). Les échanges sont effectués de gré à gré entre les membres de l’association, selon les demandes et les offres de chacun, sans argent.

La monnaie d’échange est le grain sur la base : « un grain est égal à une minute de temps ». Il n’y a aucun critère de pénibilité établi : on considère que chaque action est basée sur du volontariat et sur le simple fait de se faire plaisir, c’est pourquoi le temps de l’un vaut le temps de l’autre. Une heure de jardinage n’est pas considérée comme plus pénible qu’une heure de cours de langues. « Ce n’est pas un travail : on doit proposer ce qu’on aime faire et ne pas venir avec une démarche attentiste ou un esprit consumériste. »

Les principes du SEL de ReimsLe SEL s’adresse à toutes et tous, on n’y retrouve pas une certaine catégorie socioprofessionnelle en recherche de services à bas prix, ou uniquement des personnes retraitées qui souhaiteraient rompre avec la solitude. Le principe de base : chaque personne a une compétence et peut apporter à l’autre : donner à manger au chat pendant les vacances, arroser les plantes, proposer la visite de la cathédrale, partager ses recettes de grand-mère, apprendre la couture ou le tricot, planter des tomates, ou tailler des arbres fruitiers, céder des meubles, des vêtements, apprendre les bases de l’Internet…

Le SEL favorise les échanges intergénérationnels, le transfert de savoir-faire, il contribue à recréer du lien social dans un monde consumériste et individualiste où l’individu a oublié qu’il n’est pas fait pour vivre seul. L’individu ne peut épanouir sa nature spécifique qu’entouré de semblables. « Un homme seul est toujours de mauvaise compagnie. » (Paul Valéry)Les relations de voisinage n’existent plus. Le SEL est un outil pour revenir à l’esprit communautaire, pour rétablir les notions de confiance, de solidarité qui créent le lien.

A Le fonctionnement du réseau, son animation, ses réalisationsLes adhérents ayant opté pour une mise en place rapide, l’association n’a pas jugé important de se déclarer en préfecture. Dans l’esprit de construire un système en marge du secteur marchand, il n’était pas de bon ton de payer des frais de déclaration. Le SEL est donc une association de fait sans adhésion, ni cotisation. Seule une charte d’engagement lie les selistes à l’association, fixant une contrainte non négociable : « donner une heure de son temps soit 60 grains de sel » pour le fonctionnement interne de l’association.Chaque membre garde toute sa responsabilité et s’entoure de toutes les garanties pour que ses activités au sein du SEL soient conformes aux réglementations en vigueur, notamment en matière sociale et fiscale.

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Page 45: values et contraintes

86 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 87

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

A Caractéristiques du réseau, quelles perspectives pour le SEL ?Les SEL forment un réseau national très large. Les SEL existent en France depuis 1994. Il y a près de 400 SEL créés sous forme associative en France regroupant environ 30 000 personnes.Les buts et les moyens du SEL ne sont pas définis de la même manière par tous :l pour certains, l’accent est mis sur l’économique : le SEL permet à ses membres de

subvenir à certains de leurs besoins sans avoir à donner de l’argent ;l pour d’autres, le SEL est surtout un acte de résistance constructive, de militantisme

contre la mondialisation et ce qu’elle engendre de misère sociale ;l pour d’autres encore, c’est l’aspect relationnel qui prime : le SEL permet la véritable

rencontre avec l’autre, est un moyen de combattre l’exclusion ; au-delà de la « rencontre », c’est un véritable réseau de solidarité(s) qui peut se tisser ;

l d’autres encore insisteront sur ce que le SEL permet d’épanouissement personnel, grâce notamment à l’adoption de critères de valeur plus humains, à la possibilité de devenir utile à un groupe…

l enfin, certains privilégieront le côté « intellectuel », voyant dans le SEL le lieu idéal pour réfléchir au système économique dominant, à la monnaie, aux relations humaines… et expérimenter des voies alternatives.

Ce n’est pas du troc puisque les biens ont des valeurs différentes, et qu’on peut échanger un bien contre un service et que les échanges ne se font pas forcément d’une personne à l’autre. Ce n’est pas du travail au noir et l’association reste vigilante en refusant systématiquement ce qui pourrait s’apparenter au travail au noir, soit une garde d’enfant permanente ou des cours de langue une fois par semaine, tondre le gazon tous les deux jours… Il s’agit d’une entraide entre adhérents pour répondre à des besoins ponctuels, non répétitifs et de courte durée.On pourrait penser que ces SEL freinent les dons gratuits aux associations. Mais la plupart des adhérents sont déjà bénévoles dans des associations ou partagent des valeurs communes de solidarité. Pour d’autres, il s’agit de les amener au don gratuit, de leur donner l’envie d’être ensemble, de vivre ensemble et de rendre service.

«Notre système de vie a été affecté par de mauvaises habitudes de consommation à tout prix : c’est pour cela qu’une monnaie a été introduite – le grain de sel – il aurait été impossible d’imaginer un système d’échange sans une valeur même conceptuelle.»Sandrine Brisset

Le SEL dégage toute responsabilité concernant la véracité ou la valeur des informations publiées.

Pour signer la charte d’engagement, le futur seliste doit se présenter à une réunion d’information mensuelle, tous les premiers jeudis de chaque mois à la maison de la vie associative de Reims (de 20h30 à 22h30). Aucune inscription ne peut s’effectuer par Internet ou courrier. En effet, chaque adhérent doit être identifié pour favoriser les échanges : « confie-t-on ses clefs à une personne que l’on n’a jamais vue pour arroser ses plantes en son absence ? ».Après l’inscription et la signature de la charte, le seliste se voit attribuer un droit d’accès au site privé du SEL, «http://sites.google.com/site/selreimspublic/» où il peut visualiser toutes les propositions, effectuer des offres… Toutes les annonces publiées sont contrôlées par un animateur du SEL, les annonces publicitaires sont écartées par exemple, ou celles qui pourraient se rapprocher d’un travail au noir. Sur le site, le seliste trouve un catalogue de ressources qui recense toutes les propositions d’offres et d’échanges. Les échanges sont regroupés par le comptable du SEL qui vérifie les comptes des adhérents.

Le SEL est animé par un comité de six personnes, composé des trois initiatrices du projet, une personne qualifiée en charge du site internet et son conjoint, une personne qualifiée en charge de l’investissement.Aujourd’hui, l’association compte 92 membres et ressent le besoin de se structurer, de fixer un cadre : un règlement intérieur est en cours d’élaboration.

La première étape du SEL et de ses fondatrices a été de trouver des adhérents. La création d’un site internet public avec des exemples d’échanges, des annonces dans la presse écrite locale, à la radio ont permis d’atteindre le nombre d’adhérents suffisant pour créer une émulation de groupe. Un journal local annonce « Face à la crise économique, trois rémoises ont décidé de mettre leur grain de sel ».

Une campagne de communication est lancée par les bénévoles, adhérents, militants du SEL.Les adhérents volontaires ont participé au salon, Tendance & nature de Reims en mars 2010, l’occasion unique de récolter 35 adhésions durant deux jours et demi.

Aujourd’hui la préoccupation n’est plus l’adhésion d’adhérents, même si les inscriptions sont toujours possibles, l’accent est mis sur la multiplication des échanges et sur la création de projets communs. Porté par le SEL de Reims, un jardin partagé vient de se créer : un terrain est à disposition au cœur de la ville de Reims et ouvert à tout public, seliste ou non, tous les samedis à 15h. Il n’y a aucune contrainte sur les travaux à effectuer : chacun vient avec ses idées, sa bonne humeur et ses rêves. Toujours dans le but de multiplier les échanges, un grand pique-nique sera organisé pour tous les adhérents, des Bourses Locales d’Echanges (BLE) sont prévues prochainement : bourse de vêtements en juin, bourse de jouets en décembre. D’autres points seront améliorés comme la simplification du site internet.

Sandrine Brisset

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Page 46: values et contraintes

88 Formation & Territoire - n° 13 Formation & Territoire - n° 13 89

Pré

sent

atio

ns R

ésea

ux

p Coordonnées et contacts :Maison de la vie associative122, rue du Barbâtre51100 Reims

Le réseau d’acteurs de l’économie sociale

Les 92 adhérents du SEL de Reims ont une démarche active et s’inscrivent dans un véritable projet de territoire.Aucune inscription n’a été rejetée, mais le système doit avoir un ancrage local, c’est un non-sens d’inscrire une personne de Paris dans le SEL de Reims. L’association peut dissuader le demandeur de s’inscrire s’il n’habite pas ou ne travaille pas sur l’agglomération car la distance ne facilite pas l’échange. Si le SEL n’existe pas, l’association tente de convaincre l’interlocuteur de créer un SEL. Le nombre d’adhérents limite est difficile à fixer, mais le SEL de Reims n’a pas vocation à s’agrandir pour éviter la déshumanisation des rapports.

Les SEL ne sont pas isolés et organisent des rencontres entre SEL voisins. L’association nationale SELIDAIRE a pour objectif de faciliter la circulation de l’information entre les SEL de France. Elle se veut une actrice de la création des SEL en France pour stimuler et faciliter la création de nouveaux groupes : www.selidaire.org. Le réseau est un facilitateur de projets car il permet à différentes personnes partageant des idées ou des valeurs communes de développer des nouveaux concepts d’échanges.

Quelques exemples :l la route des SEL pour partager des hébergements ;l Vacansel pour camper ensemble à raison de 30 grains de SEL.

Le réseau a permis la naissance d’un nouveau collectif orienté vers la création d’un système d’échange différent. Il démontre qu’il est possible de construire un système différent du système monétaire habituel avec des échanges plus justes, plus directs, plus humains. Par le SEL, un tissu relationnel s’est renforcé ici et là, des exclus de l’économie ont pu valoriser leur savoir-faire et des services qui améliorent la vie de chacun se sont échangés, alors qu’ils n’auraient pas pu l’être dans l’économie traditionnelle.Le SEL a ouvert la réflexion sur une alternative à l’économie libérale, plaçant l’humain au cœur de l’échange. De nouvelles générations de SEL se sont créées : des SELT, Système d’Echange Local au Temps, sans référence aucune à une monnaie avec des échanges en heures ou en minutes.

Nous tenons en particulier à remercier toutes les personnes qui ont travaillé à la réalisation de ce numéro de la revue Formation & Territoire :

LES REpRÉSENTANT-E-S dE RÉSEAUx

Bernard BALZANI, enseignant chercheur, groupe de recherche de l’education et l’emploi (GREE), Université de Nancy 2

Mestafa BENZIDANE, inspecteur de l’éducation nationale, chargé de l’information et de l’orientation (IEN IO) département de la Marne

Sandrine BRISSET, initiatrice du projet et co-animatrice du Système d’Echange Local de Reims (SEL)

Jean-Philippe DELCOURT, directeur support des opérations, Direction Régionale Pôle emploi

Thomas DUBOIS, directeur de l’Union Régionale Interfédérale des Organismes Privés Sanitaires et Sociaux (URIOPSS) de Champagne-Ardenne

Corinne DUMENIL, gérante de la Coopérative d’Activités et d’Emploi (CAE) CESAME, Reims

Olivier FIQUET, directeur de la pépinière d’entreprises Henri Farman, pour CréaReims

Edgar GRANTOT, chargé de mission au Centre Régional de Ressources et d’Animations (C2RA), Reims

Joris LEFEVRE, directeur, Dina DINGEVAL, agent de développement emploi, insertion, formation du CUCS Epernay et Franck CONSTANTIN, directeur de la Mission Locale des Pays d’Epernay, Brie et Champagne, réseau d’insertion du bassin d’emploi d’Epernay

Pierre LEPLAT, animateur régional des Missions locales et PAIO, GIP ARIFOR, Châlons-en-Champagne

Marie Liesse NIMIER, animatrice du centre ressources illettrisme, GIP ARIFOR, Châlons-en-Champagne

Nathalie POITTEVIN, coordinatrice régionale des Espaces métiers, GIP ARIFOR, Châlons-en-Champagne

Sandrine PUPPINI et Eric ROGER, conseillers formation continue, Distance Zéro, réseau transfrontalier de qualification d’adultes

Michèle SEVERS, présidente et Djamel DIDI, directeur de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale de Champagne-Ardenne (CRESCA)

Roland THIBAUx, président CHANTIER école Champagne-Ardenne, pour le réseau des Ateliers et Chantiers d’Insertion (ACI)

Sylvain THOMAS, animateur 2009/2010 du groupe de Responsables de Formation Entreprises (RFE) et responsable de formation, Sanef, Reims

LES INTERVENANT-E-S LORS dE LA RENcONTRE ANNUELLE dE L’ARIfOR « Pourquoi et comment travailler en réseau ? Quelles réalités en Champagne-Ardenne ? »réalisée en partenariat avec la CRESCA le 27 mai 2010

Patricia ANDRIOT, vice-présidente, déléguée à l’économie sociale et solidaire, Conseil régional

Christine DE CHEFDEBIEN, chargée de mission Politique de la ville et cohésion sociale, SGAR

Guy LE BOTERF, directeur du cabinet Le Boterf Conseil (Paris), expert consultant en gestion et développement des compétences, professeur associé, Université de Sherbrooke (Canada)

Françoise FILLON, déléguée générale de l’Union nationale Retravailler, Paris

Emmanuel JOURNOT, chef de projets, INFFOLOR, CARIF Lorraine

REMERCIEMENTS

Vous trouverez la version numérique de la Revue Formation & Territoire n° 13dès octobre 2010 sur les sites de l’ARIFOR www.arifor.fr et de la CRESCA www.cresca.fr

Enrichie d’autres articles de praticiens, elle présentera aussi une synthèse des apports et échanges de la journée du 27 mai 2010

Réseaux d’acteurs de l’économie sociale et solidaire

Animatrice : Sandrine BrissetTél. : 03 26 77 74 74Site internet : www.sites.google.com

Page 47: values et contraintes

Formation & Territoire - n° 13 91

ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

90 Formation & Territoire - n° 13

SUR LES RÉSEAUx pROfESSIONNELS

Autour du concept de réseauEFIGIP, Septembre 2009, note autour du concept de réseau

L’insertion par l’activité économiqueRevue Eclairage, CREFOR Haute-Normandie, 32 p., Avril 2009, C. MOTHELAY

Travailler efficacement en réseau – Une compétence collective Ed. Eyrolles, 166 p., Juin 2008, G. LE BOTERF

Le guide des réseaux et services d’accès à l’emploi 2008/2009 Ed. CLIP, 342 p., Janvier 2008, Collectif d’auteurs

Réseaux et professionnalisation des acteurs de la formation (dossier) Actualité de la formation permanente n° 215, Centre Inffo, Juillet-Août 2008, Articles « Réseaux et professionnalisation des acteurs de la formation », F. BRAUN, S. POITTEVIN et « Construire un réseau transfrontalier en formation d’adultes », S. PUPPINI, E. ROGER

Travailler en réseau pour doper son entreprise Dossier du magazine Loiret éco n°9, 22-29 p., Décembre 2007-Janvier 2008

Réseaux d’entreprises : les préconisationsdu CESR Champagne-Ardenne, séance plénière du 5 octobre 2007, Avis adopté à l’unanimité le 23/01/2009

Réseau des Ecoles de la 2ème Chance : étude pour l’essaimage du dispositifFédération des écoles de la deuxième chance, 94 p., Juillet 2007, Collectif d’auteurs

Travail en réseau et partenariat en travail social et médico-social Synthèse d’intervention lors du 60ème anniversaire de l’ARSEA, 2007, R. DUMONT, Educateur spécialisé de formation et responsable du département de l’intervention socio-éducative à l’IRTS Nord Pas de Calais

Travailler en réseau – Méthodes et pratiques en intervention socialeEd. Dunod, 272 p., Août 2006, Ph. DUMOULIN, R. DUMONT, N. BROSS, G. MASCLET

Formaliser et piloter un réseau d’entreprise - Réflexion, outils et conseils pour un réseau coopératif stratégiqueEd. Liaisons, Collection Entreprise et Carrières, Décembre 2005, F. TOURNIER

L’organisation en réseau : mythes et réalitésEd. Presses Universitaires de France, 293 p., 2004, M. FERRARY, Y. PESQUEUx

Travailler en réseau – Analyse de l’activité en partenariat dans les domaines du social, de la santé et de la petite enfanceEd IES, 223 p., Novembre 2003, J. LIBOIS, F. LOSER, Préface de G. JOBERT

Critique des réseauxEd. Presses Universitaires de France, 374 p., 2003, P. MUSSO

Le marché autrement : les réseaux dans l’économie Ed. Desclée de Brouwer, 239 p., 2000, M. GRANOVETTER

L’acteur et le système : les contraintes de l’action collectiveEd. du Seuil, 448 p., 1997, M.CROZIER, E.FRIEDBERG

L’acteur et le changement : essai sur les réseauxEd. du Seuil, 243 p., 1991, C. NEUSCHWATER

SUR L’ÉcONOmIE SOcIALE ET SOLIdAIRE

L’année de l’économie sociale et solidaire 2010 : une alternative à redécouvrir en temps de criseEd. Dunod, 308 p., 2010, sous la direction de J.-F. DRAPERI

Faire communauté en société : dynamique des appartenances collectivesEd. Presses Universitaires de Rennes, 248 p., 2010, I. SAINSAULIEU, M. SALZBRUNN, L. AMIOTTE-SUCHET

L’économie sociale de A à ZEd. Alternatives Economiques, hors série Pratique n°38bis, Mars 2009

Penser la participation en économie sociale et en action sociale Ed. Dunod, 277 p., 2009, J.-F. DRAPERI, B.BOUQUET, M. JAEGER

Economie sociale : la solidarité au défi de l’efficacitéEd. La documentation française, 198 p., 2009, T. JEANTET

L’économie sociale ; une alternative au capitalismeEd. Economica, 82 p., 2008, T. JEANTET

Sociologie des organisations : introduction à l’action collective organiséeEd. Colin, pp.178 p., 2008, P. SCIEUR

Comprendre l’économie sociale - Fondements et enjeuxEd. Dunod, 264 p., 2007, J.-F. DRAPERI

L’économie sociale : utopies, pratiques, principesEd. Presses de l’économie Sociale, 125 p., 2007, J.-F. DRAPERI

Liens territoriaux, liens sociaux : le territoire, support ou prétexte ?Revue Espaces et sociétés, volume 3, numéro 126, 53-68 p., 2006, S. VERMEERSCH

L’association, image de la société : le modèle associatif et ses enjeuxEd. L’Harmattan, 275 p., 2006, M. ADAM

Rendre possible un autre monde : économie sociale, coopératives et développement durableEd. Presses de l’économie sociale, 74 p., 2005, J.-F. DRAPERI

Rétributions du militantisme et paradoxes de l’action collectiveRevue Suisse de Science politique, 2005, D. GAxIE

L’invention de l’économie sociale – Idées, pratiques et imaginaires coopératifs et mutualistes dans la France du xIxème siècle, 2ème éditionEd. Economica, 430 p., 1998, A. GUESLIN

Revue internationale de l’économie sociale : revue des études coopératives, mutualistes et associatives (RECMA)La REMCA, à caractère scientifique, publie les travaux consacrés à la coopération et à l’économie sociale.

Page 48: values et contraintes

92 Formation & Territoire - n° 13

Ses autres publications

> Arifor MagazineMagazine d’information pour :- Informer les professionnels, valoriser leurs compétences et leurs initiatives- Fédérer autour de thèmes forts : orientation, formation, emploi, métiers3 numéros par an

> Site www.arifor.fr

> Programme de professionnalisation des acteurs de la formation et de l'insertionAnnuel

> Egalité'ActusRevue de presse en ligne sur la lutte contre les discriminationset pour l’égalité.Mensuelle

> L’EventailRevue de presse en ligne sur la lutte contre l’illettrisme.

Bimestrielle

> Info'FOADe-lettre d’informationrégionale pour la valorisation de la FOAD.

Bimestrielle

> Newsletter Espaces métiers et programmes d'animationL'actualité métier emploi formation des territoires pour le grand public.

> Site www.arifor.fr

> Arifor InfosNewsLetter sur l’actualité emploi, formation, métiers, vie des structures, lutte contre l’illettrisme, lutte contre les discriminations…Bi-mensuelle

> Arifor InfosNewsLetter sur l’actualité emploi, formation, métiers, vie des structures, lutte contre l’illettrisme, lutte contre les discriminations…discriminations…Bi-mensuelle

> Programme de > Programme de > Programme de professionnalisation professionnalisation professionnalisation professionnalisation professionnalisation professionnalisation professionnalisation des acteurs de la des acteurs de la des acteurs de la des acteurs de la des acteurs de la des acteurs de la des acteurs de la formation et de l'insertionformation et de l'insertionformation et de l'insertionformation et de l'insertionformation et de l'insertionAnnuelAnnuel

> Egalité'Actus> Egalité'ActusRevue de presse en ligne sur la Revue de presse en ligne sur la lutte contre les discriminationslutte contre les discriminationset pour l’égalité.et pour l’égalité.MensuelleMensuelle

> L’Eventail> L’EventailRevue de presse en Revue de presse en Revue de presse en Revue de presse en ligne sur la lutte contre ligne sur la lutte contre ligne sur la lutte contre ligne sur la lutte contre l’illettrisme.l’illettrisme.l’illettrisme.

> Info'FOADe-lettre d’informatione-lettre d’informatione-lettre d’informationrégionale pour la régionale pour la régionale pour la régionale pour la valorisation de la FOAD.valorisation de la FOAD.valorisation de la FOAD.

> Newsletter Espaces > Newsletter Espaces métiers et programmes d'animationL'actualité métier emploi

> Programme de professionnalisation des acteurs de la formation et de l'insertionformation et de l'insertionAnnuelAnnuel