une théologie trinitaire centrée sur jésus-christ

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Page 1: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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©Copyright 2009 – Eglise Universelle de Dieu / Le Monde A Venir Tous droits réservés

Imprimé par l’Imprimerie Recto-Verso23, rue Waldeck Rousseau

94400 Vitry-sur-Seine

Introduction à la

Théologie Trinitaire

basée sur Christ__

Eglise Universelle de Dieu__

Par Ted Johnston, de l’équipe du Développement des Ministères,

Avec la participation du Dr. J. Michael Feazell, Dr. Michael Morrison,

Terry Akers et Keith Brittain

Version FrançaiseConseil Ecclésiastique National

Page 3: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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Introduction à la théologie trinitairebasée sur Christ

Par Ted Johnston, de l’équipe du développement des ministères,

Avec la participation du Dr. J. Michael Feazell, Dr. Michael Morrison,

Terry Akers et Keith Brittain

La mission de l’Eglise Universelle de Dieu (E.U.D.) consiste à participer avec Jésus-

Christ à la vie et au partage de l’Evangile. Notre compréhension de Jésus et de Son

évangile de grâce a radicalement changé dans le cadre d’une réforme doctrinale qui

s’est déroulée au cours de la dernière décennie du 20ième siècle. Par voie de conséquence,

nous avons harmonisé notre Enoncé des Croyances qui s’est aligné avec les principales

doctrines bibliques de la foi chrétienne historique orthodoxe.

Aujourd’hui, au cours de la première décennie du 21 ième siècle, la transformation de

l’E.U.D. se poursuit et se concentrant maintenant sur une réforme théologique. Cette

réforme se dresse à partir du fondement sur lequel repose la transformation de nos

doctrines, à savoir la réponse à cette question essentielle : Qui est Jésus-Christ ?

« Qui » est le mot-clé de cette question. Car en substance, la théologie n’est pas une

question de concepts ou d’un système de croyances, mais elle est plutôt au sujet d’une

personne vivante, Jésus-Christ. Qui est cette personne ? Elle est pleinement Dieu, un

avec le Père et l’Esprit, c’est la deuxième personne de la Trinité. Et Elle est pleinement

homme, un avec l’humanité de par Son incarnation. Jésus-Christ est l’unique union

entre Dieu et l’homme. Il n’est pas seulement l’objet de nos recherches académiques,

Il est notre vie. Notre foi repose sur Lui, et non pas dans des idées ou des doctrines à

Son sujet. Notre réflexion théologique est un acte profond d’émerveillement et d’adoration.

En fait, la théologie pourrait se définir comme la foi qui cherche à comprendre.

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Au cours des dernières années, notre compréhension du fondement de notre réforme

doctrinale s’est grandement approfondie en étudiant, dans un esprit de prière, ce qui est

communément appelé la théologie trinitaire centrée sur Christ. La première partie

de ce document résume ce que nous avons compris de cette théologie, et la seconde

partie répond aux questions et aux objections qui ont été soulevées à propos de cette

théologie. Notre but est de tenir informés les pasteurs et les membres de l’E.U.D. de ce

processus théologique permanent de réforme doctrinale, et de les inviter à y participer

avec nous activement. Tous ensemble, nous nous retrouvons dans un cheminement qui

consiste à croître de plus en plus en Jésus, et nous prions pour qu’Il nous guide à travers

chaque étape de ce parcours.

Lorsque nous abordons ce sujet, nous reconnaissons l’ imperfection de notre compréhension

et de notre capacité à transmettre une telle vérité. En fait, la seule façon de répondre de

manière appropriée à la merveilleuse vérité théologique que nous découvrons en Jésus-

Christ serait de placer nos mains sur notre bouche et de nous recueillir en silence. Mais

nous sentons aussi que l’Esprit nous appelle à proclamer cette vérité, à la crier sur les

toits, non pas avec arrogance ou condescendance, mais dans un esprit d’amour et avec

le plus de clarté possible.

Notre souhait est que ce document soit informatif et clair, mais aussi qu’il soit une

source d’inspiration pour vous, en vous amenant à une véritable réflexion sur l’alliance

d’amour de Dieu avec nous tous. Notre théologie est au sujet de Jésus-Christ, de l’amour

et de la vie qu’Il partage avec nous.

Page 6: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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PREMIERE PARTIE :

ORIGINE ET VUE D’ENSEMBLE

Pourquoi la théologie ?

Pour répondre simplement, la théologie est « la connaissance de Dieu », notre compréhension

de Lui et de tout ce qui a un rapport avec Lui. Dans un sens, nous possédons tous « une

théologie personnelle », c’est-à-dire une propre compréhension de Dieu. Même les

personnes athées ont une théologie, celle qui se résume par : « il n’y a pas de Dieu ».

Et il est évident que toute les Eglises ont une théologie, il s’agit du cadre dans lequel

elles formulent leurs doctrines.

Avec les changements au sein de l’E.U.D., il était devenu évident que nous devions

revoir aussi notre cadre théologique. Quel est le rapport entre la doctrine et la théologie ?

Prenez l’exemple de la doctrine du salut par la grâce. Cette doctrine nous enseigne que

Christ nous sauve par la grâce qui est reçue par la foi. La théologie cherche à comprendre

et à expliquer non seulement le « comment » ou le « pourquoi » qui se cachent derrière

le salut, mais aussi ce qui est encore plus important, le « qui ». La théologie pose la

question de « qui est ce Jésus-Christ qui sauve » et « qui sommes-nous, nous que Jésus

sauve ».

Notre théologie nous enseigne que le salut est une question de relation personnelle, et

pas seulement de grande déclaration ou de transaction. Dieu est un Dieu d’alliance, pas

un Dieu contractuel. Nous apprenons cela à partir des Saintes Ecritures qui nous parlent

de l’alliance relationnelle vitale qui est la base du salut. Cette relation inclut la propre

communion trinitaire divine (la relation éternelle qui existe entre le Père, le Fils et le

Saint-Esprit) et toute l’humanité façonnée en Christ et par Christ.

Page 7: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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Ainsi, la doctrine du salut et la théologie sur laquelle elle repose sont une question de

relation, de vie véritable en Christ et par Christ, Celui qui est à la source de toute la

création et qui la soutient. La vie de, par et en Christ, est le centre d’ intérêt de notre

recherche théologique et de cette introduction à la théologie trinitaire christocentrique.

Sa vie est à la base de la vision théologique que l’Eglise Universelle de Dieu assume

désormais en tant que dénomination.

Quelles sont les théologies alternatives ?

Il existe au sein de la communauté chrétienne plusieurs théologies différentes. Des

déclinaisons du calvinisme et de l’arminianisme ont prévalu principalement dans le

protestantisme.

Le calvinisme est une théologie issue des enseignements du réformateur protestant Jean

Calvin (1 509-1 564). Il existe des formes multiples du calvinisme, mais la plupart se

regroupent dans les deux préceptes suivants :

- expiation limitée – l’ idée que Jésus est seulement mort pour les élus (ceux qui

sont prédéterminés à être sauvés) ;

- la grâce irrésistible – l’ idée selon laquelle les élus seront sauvés et que cette

élection ne peut être rejetée par ceux qui sont élus pour le salut.

Le calvinisme se concentre sur la souveraineté de Dieu dans l’élection et le salut. Beaucoup

d’églises protestantes du 21 ième siècle soutiennent cette théologie, y compris la plupart

des Presbytériens, des Réformés, des Baptistes particuliers (réformés), et bien d’autres.

L’arminianisme est une théologie qui provient des enseignements d’un protestant

réformé, Jacob Arminius (1 560-1609). Il a rejeté les idées de Calvin sur l’expiation

limitée et la grâce irrésistible, en professant que Jésus est mort pour toute l’humanité,

et que tous peuvent être sauvés s’ ils prennent les mesures nécessaires que le Saint-Esprit

les rend capables de prendre. Cette théologie, quoique soulignant la souveraineté de

Dieu dans le salut, s’appuie cependant sur la décision/liberté humaine. Cette théologie

est adoptée par beaucoup d’églises protestantes, notamment par les Méthodistes, beaucoup

de Baptistes et bien d’autres encore.

Page 8: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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Théologie trinitiaire christo-centrique

Bien que l’E.U.D. rejoigne plusieurs aspects du calvinisme et de l’arminianisme, elle

considère cependant que la théologie trinitaire centrée sur Christ demeure la plus fidèle

à Jésus-Christ et à la Bible. D’autres noms peuvent être donnés à cette théologie, comme

les suivants : théologie trinitaire, théologie christo-centrique, théologie d’adoption,

théologie de l’ inclusion ou théologie de l’ incarnation.

Cette théologie est trinitaire dans le sens qu’elle a comme point de départ la compréhension

que le Dieu unique existe éternellement en tant que l’union inséparable de trois Personnes

distinctes : Père, Fils et Esprit. La théologie, qui consiste à connaître Dieu et la trinité,

est la révélation par Jésus-Christ de qui est Dieu dans Sa propre nature divine. Ainsi,

la doctrine de la trinité réside au cœur de cette théologie.

Cette théologie est axée sur Christ parce qu’elle se concentre sur la place centrale

qu’Il occupe, sur Sa prééminence et tel qu’Il se révèle Lui-même : un (uni) avec le Père

et l’Esprit ; et un (uni) avec toute l’humanité.

Ces doctrines jumelées, de la trinité et de l’ incarnation de Jésus (avec Sa fonction de

Vicaire de l’humanité, c'est-à-dire Son Représentant et son Substitut) sont des vérités

fondamentales et bibliques concernant Dieu et Jésus. Elles constituent « les vérités de

toute vérité », la « logique », si vous voulez, avec laquelle cette théologie cherche à

comprendre toutes choses, y compris la doctrine, notre mission, l’adoration, etc.

Pensez à cette théologie comme une sorte de paire de lunettes avec laquelle nous essayons

de lire et de comprendre la foi chrétienne. Plutôt que de débuter à partir de notre

expérience religieuse humaine, nous voulons commencer par ce que les vérités bibliques

nous révèlent de Dieu et par ce qu’elles nous informent sur le fait que nous sommes

vraiment en union avec Dieu par Jésus-Christ.

De cette façon, nous cherchons à penser en termes « christo-logiques ». Comme

l’ indique Thomas F. Torrance (l’un des théologiens trinitaires majeurs du 20ième siècle),

Jésus est en même temps la base (le fondement/l’origine) et la grammaire (le principe

organisateur/logique) de la divinité et de l’ensemble de l’ordre créé, incluant toute

l’humanité.

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En tant que dénomination, l’Eglise Universelle de Dieu endosse la théologie

trinitaire centrée sur Christ parce qu’ elle la considère comme pleinement fidèle

à Jésus, Parole vivante de Dieu.

Mais est-ce biblique ?

« Mais », quelqu’un pourrait se demander : « cette théologie trinitaire, centrée

sur Christ est-elle fidèle aux Ecritures, à la Bible ? » Nous sommes convaincus

que la réponse est « oui ». Nous croyons que cette théologie est celle qui est la

plus fidèle aux Saintes Ecritures, lorsqu’ elles sont comprises correctement.

Il va de soi que les termes « correctement comprises » sont importants dans cette

phrase. Vous vous rappellerez de la rencontre de Jésus avec des étudiants des

Ecritures hébraïques (l’Ancien Testament) de Son époque. Ils étudiaient

méticuleusement les Ecritures sans toutefois en retirer le sens que Dieu leur avait

donné. Dans Jean 5 : 39-40, il est écrit : « Vous sondez les Ecritures, parce que

vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage

de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! ».

Ce dont parlent véritablement les Ecritures (Ancien et Nouveau Testaments), c’ est

de Jésus et du salut rendu possible par Lui et en Lui. C’ est avec la logique de

Christ, la pensée de Christ, que nous devons lire les Ecritures et ainsi les comprendre

justement dans leur globalité. Jésus-Christ, et Lui Seul, devrait constituer la

logique de notre théologie, car Il représente l’ obj et et la finalité de la révélation

de Dieu.

Qui d’autres enseignent cette théologie ?

Certains vont se demander si l’Eglise Universelle de Dieu en est arrivée d’ elle-

même à cette théologie, ou si elle s’ est fiée à d’ autres sources (peut-être pas aussi

fiables que cela ?) en reproduisant entièrement tout d’ elles.

Tout comme le calvinisme ou l’ arminianisme, la théologie trinitaire centrée sur

Christ existe depuis longtemps. En fait, cette théologie a sous-tendu la plupart

des choses que l’Eglise primitive a enseignées ; elle a aussi servi dans la rédaction

du credo chrétien et aussi pour déterminer le canon des Ecritures du Nouveau testament.

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Ci-dessous, figurent les noms des premiers et des plus éminents théologiens trinitairiens :

Irénée († 202 apr. JC)

Irénée était un disciple de Polycarpe (qui a étudié avec l’apôtre Jean). Irénée a

cherché à montrer que l’ évangile du salut que les apôtres ont enseigné et qu’ ils ont

transmis, était centré sur Jésus, y compris sur la vérité de Son incarnation. Il vit que

la Bible évoque l’ incarnation comme un acte de récapitulation par lequel Jésus

devînt pour toute l’humanité une nouvelle « tête » et de la sorte un nouveau point

de départ (cf. Ephésiens 1 : 9-1 0 ; 20-23). Par l’ incarnation, la chute a été inversée

– l’ ensemble de la race humaine est « née de nouveau » en Jésus. Maintenant,

l’humanité a trouvé en Jésus une nouvelle source, une nouvelle origine et une

nouvelle identité.

Le fondement biblique de la pensée d’ Irénée comporte les déclarations de Paul dans

Romains 5 où il déclare que Jésus est le « second » (et définitif) Adam de l’humanité.

« En Jésus », écrit Irénée, « Dieu a récapitulé en Lui la formation vétuste de l’homme

(Adam) afin de pouvoir tuer le péché, désarmer la mort et donner vie à l’homme… ».

Irénée avait compris que Jésus avait pris sur Lui toute l’humanité et qu’ Il avait

renversé la chute en créant une nouvelle race humaine par Sa vie, Sa mort, Sa

résurrection et Son ascension vicariale (de représentant et de substitut). Plus loin,

nous parlerons davantage de l’ importance du rôle de vicaire de l’humanité de Jésus.

La beauté et la contribution de l’ enseignement d’ Irénée se trouvent dans sa

compréhension que le renouvellement (ou la re-création) de l’humanité (par

l’ incarnation) n’est pas juste une œuvre accomplie par Jésus-Christ, mais surtout

qu’ il s’ agit d’une re-création « en » et donc « par » Jésus. Et ceci implique donc

bien plus que le pardon des péchés, ce qu’ Irénée appelle la « divinisation » de l’humanité.

Remarquez comment l’historien de l’Eglise Justo Gonzalez résume la réflexion

d’ Irénée dans son ouvrage L’histoire du Christianisme (volume 1 , pages 68-71 ) :

« Irénée voyait Dieu comme un Etre aimant, qui a créé le monde et

l’humanité du désir d’avoir une création à aimer et à mener, comme un

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berger qui aime et qui guide un troupeau. De sa perspective, toute l’histoire

apparaît comme le processus par lequel le Berger divin guide la création

vers son but final.

Le joyau de Sa création est l’être humain, créé depuis le commencement

en tant que personne libre et par conséquent responsable. Cette liberté est

telle qu’elle nous permet de devenir progressivement conformes à la volonté

de Dieu et à Sa nature ; et ainsi d’apprécier une communion sans cesse

croissante avec notre Créateur. La finalité de ce processus est ce qu’Irénée

appelle la « divinisation » : le dessein de Dieu de nous rendre toujours plus

semblables au divin.

Cela ne signifie pas pour autant que nous serons amalgamés au divin au

point de nous y perdre, ou que nous arriverons un jour à être identiques à

Dieu. Bien au contraire, Dieu est tellement au-dessus de nous, que peu

importe jusqu’à quel point nous grandirons dans cette ressemblance, Il

nous devancera toujours.

Au moment approprié, une fois que l’humanité eut reçu la préparation qui

convenait par le travail que Dieu fit au travers d'Israël, la Parole s’ incarna

en Jésus-Christ. Jésus est le « second Adam » car à cause de Sa vie, de Sa

mort et de Sa résurrection, une nouvelle humanité a été créée, et parce que

dans toutes les actions qu’Il a accomplies, Il a corrigé ce qui a été déformé

par le péché.

Même à la fin, lorsque le royaume de Dieu sera établi, l’humanité rachetée

continuera de croître dans une communion sans cesse grandissante avec

le divin.

Ce que nous constatons chez Irénée est une grande vision de l’histoire dans

laquelle le dessein de Dieu se déroule. Le point focal de cette histoire est

l’ incarnation, et cela non pas seulement parce que par elle Dieu redresse

l’histoire déformée de l’humanité, mais parce que dès le commencement,

l’union de l’humanité avec le divin était le but. Le dessein de Dieu est de

s’unir avec la création humaine, et cela s’est produit en Jésus-Christ ».

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Par sa compréhension de l’ évangile et des Ecritures qui révèlent Jésus-Christ dans

Sa plénitude, Irénée a servi Dieu en dressant une vision théologique centrée sur

Christ des plus surprenantes.

Athanase († 373 apr. JC)

Jeune, Athanase a défendu le véritable évangile de la grâce de Dieu face à de faux

enseignants (y compris Arius) qui réfutaient la divinité de Jésus. Cette défense a conduit

à la formulation de la doctrine de la Trinité, officialisée lors du Concile de Nicée en 325

après JC. Athanase a également joué un rôle fondamental dans l’établissement de la

version définitive du canon du Nouveau Testament.

Ce fut donc une théologie trinitaire axée sur Jésus-Christ, telle que défendue par Athanase

et d’autres, qui servit de base pour la formulation de la doctrine chrétienne fondamentale,

et qui contribua à finaliser le canon des Ecritures du Nouveau Testament.

Dans son traité intitulé Sur l’Incarnation, Athanase écrit ce qui suit :

« Ainsi, en revêtant un corps semblable au nôtre, parce que nos corps sont

sujets à la corruption de la mort, Il a soumis Son corps à la mort à la place

de tous, et l’a offert au Père. Et cela, Il l’a accompli par pur amour pour

nous, afin que par Sa mort, tous meurent…Cela afin qu’Il puisse rendre

incorruptibles les hommes qui se sont tournés vers la corruption, et pour les

rendre vivants par Sa mort en s’appropriant Son corps et par la grâce de Sa

résurrection.

Qu’est-ce que Dieu était-Il censé faire ? Que pouvait-Il faire d’autre, en tant

que Dieu, que de renouveler Son image dans l’humanité afin que par elle,

l’homme puisse à nouveau Le connaître ? Et comment cela pouvait-il

s’accomplir, à moins d’envoyer Sa propre Image, notre Sauveur Jésus-Christ ?

…La Parole de Dieu vînt dans Sa propre Personne, car Lui seul, l’ image du

Père, pouvait recréer l’homme fait selon Son image. Ainsi, deux choses

opposées et merveilleuses se sont produites en même temps : la mort de tous

a été consumée dans le corps du Seigneur ; et comme la Parole s’y trouvait,

la mort et la corruption, par le même acte, furent totalement abolies. La mort

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devait avoir lieu, et la mort pour tous, afin que la dette de tous puisse être

payée. Ainsi donc la Parole, étant incapable de mourir, a assumé un corps

mortel qu’Elle a pu offrir comme le Sien, à la place de tous, en souffrant

pour tous, par Son union avec l’humanité afin qu’« il rende impuissant

celui qui avait la puissance sur la mort, c’est-à-dire le diable ; ainsi il

délivre tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus

dans la servitude » (Hébreux 2 : 1 4-1 5). Par la mort de Jésus-Christ, le

salut est parvenu à tous les hommes et toute la création a été rachetée ».

Remarquez la continuité entre les pensées d’Athanase et celles d’ Irénée. Tous deux

ont mis l’accent sur le rôle de vicaire de l’humanité de Jésus-Christ incarné. Par

l’ incarnation, Dieu accomplit le salut de l’humanité en Jésus. Tel est l’évangile compris

par l’Eglise ancienne, comme les Ecritures le révèlent.

Grégoire de Nazianze († 389 apr. JC)

Grégoire (un de ceux qui ont été appelés les Pères de Cappadoce) a écrit sur l’endossement

par l’ incarnation de Jésus de notre humanité, comme d’un échange, afin que le salut

et la guérison soient accomplis pour toute l’humanité :

« Si quelqu’un a placé sa confiance en Lui [Jésus] en tant qu’Homme mais

démuni d’un esprit d’homme, celui-ci est dépourvu d’esprit…car ce qu’Il

n’a pas assumé, Il ne l’a pas guéri non plus ; mais ce qui est uni à Sa

divinité, cela même est aussi sauvé. Si seulement la moitié d’Adam périt,

alors ce que Jésus a endossé et a sauvé n’est qu’une demi portion aussi ;

mais si c’est toute la nature d’Adam qui a chuté, alors elle doit être unifiée

à la nature entière de Celui qui a été engendré, et donc sauvé comme un tout… .

La Parole a vu que la corruption ne pouvait être vaincue que par la mort ;

or Jésus-Christ, en tant que la Parole, ne pouvait pas mourir, étant immortel

et Fils du Père. C’est pour cette raison qu’ Il a endossé un corps sujet à

la mort, afin que ce corps, appartenant à la Parole qui est au-dessus de

tout, puisse en mourant devenir un échange suffisant pour tous, en

demeurant pour autant incorruptible, et que Sa présence même puisse

mettre fin à la corruption de tous par la grâce de la résurrection ».

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La perte de la vision trinitaire

Bien que la vision trinitaire fût prédominante au sein de l’Eglise primitive,

d’ autres visions grandirent en importance au fil des années. En particulier, au

sein de la théologie latine du 5 ième siècle, une opposition se développa contre

l’ idée selon laquelle ce fut bien notre humanité pécheresse, déchue et coupée de

Dieu, que le Fils de Dieu assuma par Son incarnation. Ces détracteurs défendaient

l’ idée qu’ il s’ agissait plutôt de notre humanité dans son état de pureté (avant la

chute de l’ homme) que le Fils assuma (endossa), en recevant cette nature sans

tache de Sa mère Marie, d’ où « son immaculée conception ». Par un détour

ironique de l’ histoire, la théologie protestante dominante, bien que rej etant la

doctrine de l’ immaculée conception, a retenu néanmoins l’ idée que Jésus a

assumé la nature sans péché de l’ humanité (son état avant la chute) .

Toutefois, les réformateurs protestants mirent bien l’accent sur l’ incarnation, en la

considérant comme « le grand échange ». Ce fut le cas de Jean Calvin qui mourut en

1564. Il écrivit ce qui suit dans son ouvrage Institutions de la religion chrétienne :

« Quelqu’un peut désormais se demander comment Christ a-t-Il aboli le

péché et la séparation qui existait entre nous et Dieu, et comment a-t-Il acquis

la justice qui nous rend favorables aux yeux de Dieu ? A cela, nous répondons

de façon générale, qu’Il a accompli cela par Son obéissance … En bref, dès

le moment où Il prit la forme d’un serviteur, Il commença à payer le prix de

la libération afin de nous racheter…

Voici donc ce merveilleux échange qu’Il a fait pour nous, à cause de Sa

bonne volonté illimitée ; en devenant Fils de l’homme avec nous, Il nous a

fait devenir fils de Dieu avec Lui ; par Sa venue sur terre, Il a préparé notre

ascension dans les cieux ; en revêtant notre mortalité, Il nous a attribué Son

immortalité… en prenant sur Lui tout le poids de notre iniquité (qui nous

oppressait), Il nous a revêtus de Sa justice ».

Théologiens trinitaires contemporains

Au cours du 20ième siècle, la théologie trinitaire a été promue dans l’Occident par l’œuvre

Page 15: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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de Karl Barth et de ses élèves, tels que Thomas F. Torrance et son frère James B. Torrance

Et maintenant, au 21 ième siècle, il existe des centaines de théologiens trinitaires

christo-centriques répartis dans beaucoup d’Eglises. Par exemple, Michaël Jinkins,

Ray Anderson, Elmer Colyer, Robert F. Capon, Gary Deddo, Gerrit Scott Dawson

et d’autres. Au sein de l’Eglise Universelle de Dieu, John McKenna et J. Michael

Feazell sont les deux principaux partisans. Nous citerons certains de ces théologiens

dans ce document.

Quand l’Eglise Universelle de Dieu a-t-elle adopté cette théologie ?

Au sein de l’Eglise Universelle de Dieu, nous en sommes venus à comprendre que la

théologie trinitaire axée sur Christ était la réponse la plus fidèle à la plus importante

des questions : « Qui est Jésus-Christ ? » Cette théologie ancrée bibliquement apporte

une pleine compréhension de l’Evangile et nous donne un vocabulaire centré sur Christ

qui nous permet de partager l’Evangile dans le monde.

Comme la poussière des changements doctrinaux des années 90 retombait, les responsables

de l’Eglise Universelle de Dieu ont dû faire face à certaines incohérences de notre

théologie. Nous avions adopté jusque-là une perspective théologique essentiellement

armianiste, mais nous étions arrivés à la conclusion que cette vision théologique ne

correspondait pas avec le salut uniquement « en Christ », seulement par la grâce et

entièrement relationnelle que les Ecritures nous révèlent.

Nous avons donc commencé par étudier plus profondément la théologie, en recherchant

l’aide de Dieu pour qu’Il nous guide et en examinant avec beaucoup de soin les avenues qui

se présentaient à nous. Il en a résulté notre nouvelle position doctrinale qui se reflétait de

plus en plus à travers les documents officiels que nous diffusions depuis ces dernières années.

Nous sommes contents d’être en mesure maintenant de vous présenter les grandes lignes

des principes et des tenants qui constituent notre vision actuelle. Notre but n’est pas de

demander à nos membres (ou même à nos pasteurs ou à ceux qui enseignent) de devenir

des théologiens académiques. Cependant, nous invitons tout le monde à célébrer avec

nous cette vérité sur Dieu et sur toute l’humanité qui a été prise en charge par la personne

de Jésus-Christ, si merveilleusement bien exprimée dans cette théologie.

Page 16: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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De plus, nous voulons aussi fournir à ceux qui souhaiteraient approfondir cette théologie

les moyens pour le faire (en incluant aussi une bibliographie).

Pour ceux qui toutefois préféreront une autre vision théologique, nous voulons leur

témoigner respect et tolérance. Nous ne sommes pas sauvés par la qualité de notre

théologie, mais par Dieu seulement, en Christ et par Lui seulement, tout cela par la

grâce, et elle seule (donc, sans le concours des efforts humains ou de leur connaissance).

Nous tenons cependant à partager la joie que cette compréhension nous a apportés et

nous voulons inviter tous les pasteurs et ceux qui enseignent au sein de l’Eglise Universelle

de Dieu à étudier ce document avec soin, et avec l’aide de Dieu, d’adopter et de refléter

cette compréhension dans leur prédication et leur enseignement.

Qui es-tu Seigneur ?

« Qui es-tu Seigneur ? » : voilà la principale question théologique qu’il convient de se

poser, et remarquez qu’il ne s’agit pas d’un « qu’est-ce que » ou d’un « comment » mais

bien d’un « qui ».

« Qui es-tu Seigneur ? » a aussi été la question angoissante que Paul s’est posé sur le

chemin de Damas lorsqu’il fut frappé par Jésus ressuscité (Actes 9 : 5). Paul a passé le

reste de sa vie à répondre à cette question importante, et ensuite à en partager la réponse

à qui voudrait bien l’entendre. Effectivement, la réponse, révélée dans les Ecritures,

constitue le cœur de l’évangile et le point de mire de la théologie trinitaire centrée sur Christ.

Jésus est pleinement Dieu : la deuxième personne de la Trinité, le Fils divin de Dieu,

dans une union éternelle avec le Père et le Saint-Esprit. C’est la doctrine de la Trinité.

Et de plus, les Ecritures nous apprennent que ce fut le Fils de Dieu (Jésus-Christ dans

Son état pré-incarné) qui est Celui qui créa tout l’univers, y compris les êtres humains

(Colossiens 1 : 1 6), et qui maintenant soutient l’univers, y compris l’humanité (Colossiens

1 : 1 7). Lorsque l’on parle de « Jésus-Christ », entendez « Dieu » et « Créateur ».

Jésus est pleinement homme : le Fils de Dieu (la Parole) est devenu humain (« chair »,

Jean 1 : 1 4), tout en continuant d’être pleinement divin. C’est la doctrine de l’ incarnation.

Les Ecritures affirment que l’ incarnation continue ; Jésus est encore entièrement Dieu

et entièrement humain. Lorsque l’on parle de Jésus-Christ, on parle de l’humanité.

Page 17: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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Jésus est Médiateur et Vicaire de l’humanité : en tant que Celui qui est Dieu

(Créateur et Soutien de toute chose) et aussi pleinement humain, Jésus, en Lui-même,

est l’union unique entre Dieu et l’humanité. En Jésus et par Lui, toute l’humanité est

incluse dans la vie et l’amour de Dieu. L’homme Jésus (I Timothée 2 : 5) est le

Représentant et le Substitut (le Vicaire) de tous les hommes, qui ont vécu, qui vivent

ou qui vivront. Il est le Vicaire. Lorsque l’on parle de « Jésus-Christ », on entend

« Dieu en union avec toute l’humanité ».

Dans Romains 5, Paul évoque plus longuement l’aspect fantastique de qui est Jésus. Il

s’adresse à ceux qui croient, mais il laisse entendre clairement, que tout ce qu’il écrit

concerne toute l’humanité, croyants comme non-croyants. Selon Paul, par Jésus, tous sont :

- justifiés par la foi, qui procure la paix avec Dieu (verset 1 ) ;

- réconciliés avec Dieu par la mort de Jésus (verset 10) ;

- sauvés par la vie de Jésus (verset 10).

Quand cette justification, cette réconciliation et ce salut se sont-ils produits ? :

- quand nous étions « encore sans force » (verset 6) ;

- quand nous étions « encore pécheurs » (verset 8) ;

- quand nous étions « encore ennemis de Dieu » (verset 10).

Il est une évidence que ces choses se sont produites sans notre concours ou encore moins

de nos bonnes œuvres. Jésus a accompli ces choses pour nous et à nous (à notre place),

et Il l’a fait en Lui. Comme le mentionnait Irénée, cela s’est passé en Jésus, par Son

incarnation, par Sa grande « récapitulation ».

Le bénéfice de ce que Jésus a accompli il y a si longtemps s’étend jusqu’au présent, et

dans l’avenir, car Paul écrit « à plus forte raison…serons-nous sauvés par sa vie »

(verset 10b), montrant ainsi que le salut n’est pas une transaction d’une fois, mais une

relation permanente que Dieu entretient avec toute l’humanité, une relation forgée dans

Page 18: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

17

la personne même de Jésus-Christ, Celui qui en Lui-même relie Dieu et l’humanité dans

la paix.

Jésus, le second Adam

Paul poursuit en parlant toujours de cette vérité merveilleuse en comparant le premier

Adam à Jésus qui est le second (et définitif) Adam :

- « Comme par un seul homme le péché est entré dans le monde [Adam] … [et]

tous ont péché… » (verset 12) ;

- « A plus forte raison la grâce de Dieu et le don de la grâce venant d’un seul

homme, Jésus-Christ [le second Adam], ont-ils été abondamment répandus sur

beaucoup (« tous » au verset 12) ? » (verset 1 5) ;

- « Ainsi donc comme par une seule offense [celle d’Adam] la condamnation a

atteint tous les hommes [remarquez bien que l’on parle de tout le monde] de même

par un seul acte de justice [le second et dernier Adam] la justification qui donne

la vie s’étend à tous les hommes » (verset 1 8).

« Tous » veut bien dire « tous »

Nous croyons que ce que Paul évoque de Jésus-Christ concerne toute l’humanité. Ce

que Jésus a accompli par Sa vie en tant que Vicaire de l’humanité unie à Dieu par Son

incarnation, est universel : c’est pour toute l’humanité, tous ceux qui ont vécu, qui vivent

maintenant, et qui naîtront à la vie. Mais toutes les théologies chrétiennes ne comprennent

pas le « tous » de cette manière :

• Le Calvinisme : dit que le salut n’est pas vraiment pour tous, qu’ il se limite

aux élus, c’est-à-dire à ceux qui sont prédestinés à être sauvés. Jésus n’est pas mort

pour les non élus.

• L'Arminianisme : dit que « tous » fait référence à toute l’humanité ; cependant,

le salut est potentiellement le leur, mais pas dans les faits. C’est un point fondamental

sur lequel nous reviendrons plus tard.

Page 19: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

18

Mais, selon nous, l’Ecriture est très claire et nous apprend que Jésus est mort pour

tous, et que Sa mort est pour tous, et ce maintenant. Remarquez les quelques passages

suivants :

- Jean 1 2 : 32 : « Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai [je, Jésus]

tous les hommes à moi ».

- I Jean 2 : 2 : « [Jésus est] Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés,

et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier ».

- I Timothée 4 : 9-1 0 : « C’est là une parole certaine et entièrement digne d’être

reçue… parce que nous mettons notre espérance dans le Dieu vivant, qui est le

Sauveur de tous les hommes, surtout des croyants ».

- Jean 1 : 29 : « Le lendemain, il [Jean le Baptiste] vit Jésus venant à lui, et il

dit : Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde ! ».

- Jean 3 : 1 7 : « Dieu, en effet n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il

juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui ».

- I Jean 4 : 1 4 : « Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé

le Fils comme Sauveur du monde ».

- II Corinthiens 5 : 1 8-1 9 : « Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés

avec lui et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. Car Dieu était en

Christ réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes

leurs offenses ».

- Colossiens 1 : 1 9-20 : « Car Dieu a voulu faire habiter toute plénitude en lui ;

il a voulu par lui tout réconcilier avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que

ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix ».

- I Timothée 2 : 3-6 : « Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui

veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la

vérité. Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes,

Page 20: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

19

Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous ».

- Hébreux 2 : 9 : « Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause

de la mort qu’il a soufferte ; ainsi par la grâce de Dieu, il a souffert la mort pour

tous ».

- II Corinthiens 5 : 1 4 « Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous

estimons que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts ».

- Romains 8 : 31 -32 : « Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses ? Si Dieu

est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n’a point épargné son propre Fils,

mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes

choses avec lui ? ».

- Tite 2 : 11 : « Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a

été manifestée ».

A partir de toutes ces références bibliques évidentes, nous en concluons que Jésus est

mort pour toute l’humanité. Selon nous, ces passages réfutent clairement l’ idée d’une

rédemption réservée qu’à un certain nombre (limitée).

Et qu’en est-il de cette position selon laquelle la rédemption universelle n’est pas

encore donnée à tous, mais qu’elle attend un moment futur où chacun pourra alors

effectivement recevoir ce qui n’est pour le moment que potentiellement le leur ? Cette

question est fondamentale pour plusieurs au sein de l’Eglise Universelle de Dieu,

compte tenu de notre passé armianiste et de la prépondérance de cette pensée dans la

plupart des cercles conservateurs, évangéliques, protestants d’Amérique du Nord.

Le salut comme une re-création et non comme une simple transaction

Les Ecritures nous enseignent que le salut ne doit pas être considéré comme une simple

transaction qui impliquerait un événement qui se serait produit à un moment donné

dans l’histoire et qui paierait pour nos péchés ; un don qui est « acquis » à un certain

prix, si vous voulez, et qui ne serait pas donné tant qu’ il n’y aurait pas eu (en échange)

de notre part une repentance personnelle et une foi.

Page 21: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

20

Cette vision des choses basée sur une logique de salut comme une transaction, même si

elle contient certains éléments de vérité, est une vue tronquée du salut et porte en elle

les bases de beaucoup d’erreurs. Les Ecritures, au lieu de parler de transaction, présentent

le salut comme une re-création. En Jésus, qui est pleinement Dieu et pleinement homme

(dans Son humanité, Il est le Représentant et le Substitut parfait de toute l’humanité),

tous les êtres humains ont été recréés, et par cette re-création, ils sont justifiés, réconciliés

et sauvés, justement parce qu’ils sont inclus en Jésus et dans ce qu’Il a fait par Son

incarnation, Sa vie, Sa mort, Sa résurrection et Son ascension.

Jésus a accompli tout cela pour nous et à nous, en le faisant avec nous et en nous (comme

l’Un de nous). Jésus est l’Un pour tous, tous en Un. Ainsi nous comprenons à partir des

Ecritures que… :

- quand Jésus est mort, toute l’humanité est morte avec Lui ;

- quand Jésus est ressuscité, toute l’humanité est ressuscitée à une nouvelle vie avec

Lui ;

- quand Jésus est monté au ciel, toute l’humanité est montée avec Lui et s’est assise

avec Lui, aux côtés du Père.

Où trouvons-nous cette vision dans les Ecritures ? Considérez les versets suivants :

- II Corinthiens 5 : 1 4-16 : « Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous

estimons que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts ; et qu’il est mort

pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui

qui est mort et ressuscité pour eux ».

- Romains 5 : 1 2-19 : « C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré

dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les

hommes, parce que tous ont péché …Mais il n’en est pas du don gratuit comme de

l’offense ; car, si par l’offense d’un seul il en est beaucoup qui sont morts [Combien ?

Tous, cfverset 12] , à plus forte raison la grâce de Dieu et le don de la grâce venant

d’un seul homme, Jésus-Christ, ont-il été abondamment répandus sur beaucoup !

[Combien ? là encore tous, verset 12]… Si par l’offense d’un seul la mort a régné

Page 22: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

21

par lui seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du

don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus-Christ lui seul, [car Dieu a déjà

fait le nécessaire par le sacrifice de Christ pour tous, (verset 1 5) – tout ce qu’il reste

à chacun de faire c’est de l’accepter (verset 1 7), et qu’ainsi ils puissent en faire

l’expérience personnellement – mais cette expérience n’est pas ce qui provoque son

existence] ainsi donc comme par une seule offense la condamnation a atteint tous

les hommes, de même par un seul acte de justice la justification qui donne la vie

s’étend à tous les hommes. Car, comme par la désobéissance d’un seul homme

beaucoup ont été rendus pécheurs [combien ? tous, versets 12 et 1 8] , de même par

l’obéissance d’un seul beaucoup seront rendus justes [c’est-à-dire justifiés (verset

1 8.)]». Ces versets démontrent à nouveau que Dieu a déjà prévu le don de la

justification par le sacrifice de Christ pour tous. Tout ce qu’il reste à faire à chacun

est d’accepter cette réalité pour qu’ainsi il puisse en profiter et apprécier ce don] .

- Colossiens 1 : 1 5-17 : « Le Fils [Jésus] est l’image du Dieu invisible, le premier-

né de toute la création. Car en Lui ont été créées toutes les choses qui sont dans

les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations,

autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes

choses subsistent en lui ». [Quelle déclaration étonnante sur la nature de Jésus –

parce qu’Il est à la fois Créateur et Celui qui soutient tout le cosmos (toute l’humanité

comprise), quand Il meurt, toute la création (tous les êtres humains inclus) descend

avec Lui « donc tous meurent » (II Corinthiens 5 : 1 4). Et quand Il ressuscite, nous

ressuscitons tous ; et quand Il fait Son ascension, nous montons tous. Jésus inclut

tout le monde (« tous ») dans Son incarnation, Sa vie, Sa mort, Son enterrement,

Sa résurrection et Son ascension] .

- Romains 6 : 1 0 : « Car il est mort [Jésus] , et c’est pour le péché qu’il est mort

une fois pour toutes ». [remarque : il n’est pas écrit « mourra » quand ils se tourneront

vers Lui, pour Le recevoir mais « une fois », au passé, pour « toutes »] .

- Romains 8 : 1 : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui

sont en Jésus-Christ ». [ce n’est pas notre foi personnelle qui nous place « en Christ ».

C’est en vertu de ce qu’Il a accompli fort longtemps pour toute l’humanité, et par

conséquence « n’imputant point aux hommes leurs offenses » (II Corinthiens 5 : 19)

et qu’il n’y a donc « maintenant plus de condamnation » (c’est-à-dire que Dieu a

Page 23: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

22

pardonné à toute l’humanité). Cette réconciliation, ce pardon, devient une réalité

pour chacun par une repentance et une foi personnelles].

- Ephésiens 2 : 4-10 «Mais Dieu qui est riche en miséricorde, à cause du grand

amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus

vivants avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés) ; il nous a ressuscités

ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ,

afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté

envers nous en Jésus-Christ. Car c’est par la grâce [la bonté de Dieu] que vous êtes

sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce

n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son

ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées

d’avance, afin que nous les pratiquions ».

- I Pierre 1 : 18-20 : «Vous savez que ce n’est pas par des choses périssables, par de

l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous

aviez héritée de vos pères…mais par le sang précieux de Christ … Il [Jésus] a été

prédestiné [pour sauver l’humanité], avant la fondation du monde, il fut manifesté

à la fin des temps, à cause de vous ».

Dr. Joseph Tkach a écrit sur la re-création en Christ dans sa lettre co-ouvrière d’avril 2008 :

« L'Evangile, c'est une relation ; une relation avec Dieu rendue réelle par l'action

de Dieu Lui-même en Christ pour nous. Ce n'est pas un ensemble d'exigences, pas

plus qu'une simple acceptation intellectuelle d'un ensemble de faits religieux ou

bibliques. Jésus-Christ n'a pas fait que de se présenter à notre place sur le siège du

jugement de Dieu, Il nous a attirés en Lui, et nous a fait devenir, avec Lui et en Lui,

par l'Esprit-Saint, les enfants aimés de Dieu.

« Sa [Dieu] divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à

la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre

gloire et par sa vertu ; celles-ci nous assurent de sa part les plus grandes et les plus

précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature

divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise » » (II

Pierre 1 : 3-4).

Page 24: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

23

Ainsi nous apprenons des Ecritures que l’œuvre de salut de Jésus a une envergure

universelle. En cela, nous saisissons l’énorme importance de l’ incarnation de Jésus, par

laquelle, notre Créateur et Celui qui soutient toutes choses – La Parole de Dieu – « devînt

chair » (Jean 1 : 1 4). Celui en qui tout le cosmos (y compris toute l’humanité) trouve

sa vie et son mouvement (Actes 17 : 28), est devenu pleinement humain tout en restant

pleinement Dieu. Ainsi, tout ce qui arrive à Jésus arrive à toute l’humanité (et de surcroît

à l’univers tout entier qu’Il continue de soutenir).

Plusieurs théologies enseignent une vue tronquée de l’ incarnation, en la présentant

comme une sorte d’arrangement à court terme pour payer par Jésus le salaire des péchés

des hommes. Mais l’Ecriture présente l’ incarnation comme un changement permanent

en Dieu Lui-même par Jésus, qui, comme notre Représentant, a forgé un changement

permanent dans l’humanité elle-même.

Et cette nouvelle situation se poursuit toujours, car Jésus continue, pour toujours,

d’être pleinement Dieu et pleinement humain. Ainsi, le miracle de l’ incarnation

n’est pas un événement qui s’ est produit « une fois pour toutes », dans le passé. Il

s’ agit d’un changement de la manière même dont l’univers est « connecté », c’ est

une re-création. En fait, l’ incarnation a tout changé pour toujours, en commençant

par le début de l’histoire humaine, jusqu’à l’ autre bout de l’histoire, au fur et à

mesure qu’elle se déroule.

Paul en fait un argument dans Romains 7 verset 4 où il dit que même si nous sommes

vivants, nous avons été mis à mort par le corps de Christ, en ce qui concerne la loi. La

mort de Jésus, dans la chair pour nous, par le biais d’un événement historique, est une

réalité présente qui s’applique à toute l’humanité (passé, présent et futur). C’est ce fait

cosmique qui sous-tend toute l’histoire. Cette compréhension est renforcée dans Colossiens

3 verset 3 : « vous êtes morts », dit l’apôtre Paul, en s’adressant à des Colossiens bien

vivants, « et votre vie est cachée avec Christ en Dieu ». Donc, avant même que nous

mourrions littéralement, nous sommes déjà morts par la mort de Jésus et vivants par la

résurrection de Jésus.

Ce point est peut-être encore plus clairement exposé dans Ephésiens 2 versets 5 et

6 où Paul déclare que puisque nous sommes déjà morts dans le mystère de la mort

de substitution de Jésus, nous avons tous aussi (maintenant déjà) été « rendus vivants

Page 25: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

24

avec lui », et « ressuscités ensemble » et « assis ensemble » dans les lieux célestes.

En d’autres termes, Dieu en Christ, n’ entre pas seulement dans l’histoire à un

moment donné dans le temps, mais Il est aussi dans un présent éternellement

contemporain à chaque moment du temps de l’histoire, présent avec toute l’humanité

incluse en Lui.

C’est ainsi que le théologien trinitairien Robert F. Capon parle de cette vérité dans son

livre Royaume, Grâce et Jugement (page 410) :

« Le mystère manifesté dans la mort de Jésus nous pardonne maintenant car

il est tout aussi bien présent maintenant qu’il l’était au moment de la croix ; le mystère

manifesté par Sa résurrection nous rétablit maintenant parce qu’il est tout aussi bien

présent maintenant qu’il l’était lorsqu’Il quitta la tombe ; et le mystère manifesté dans

Son jugement nous justifie maintenant parce qu’il est tout aussi présent maintenant qu’il

le sera lorsqu’Il apparaîtra dans sa gloire ».

Perichoresis

La relation, la communion éternelle d’amour, celle que le Père, le Fils et l’Esprit

partagent au sein de la Trinité, et cette relation qui est le salut (l’humanité en union

avec Dieu, avec et par le Dieu-homme, Jésus), concerne un mystère d’ inter-relation

et d’ interpénétration des Personnes, que les pères de l’Eglise grecque primitive ont

décrit en utilisant le terme : perichoresis . Ils utilisaient ce terme pour faire référence

à l’ interpénétration et la co-inhérence qui existent entre les trois Personnes de la

Trinité et qui se produit dans un acte mutuel d’amour, chacun se donnant à l’ autre

dans un acte de renoncement, tel que représenté dans la vie de Jésus-christ. Par et

en Jésus-Christ, (qui est pleinement Dieu et pleinement humain), toute l’humanité

est attirée (adoptée ; incluse) à l’ intérieur de l’union périchorétique de la Trinité.

C’est en raison de cette relation périchorétique forgée en la personne de Jésus Lui-

même que l’humanité est re-créée et de la sorte réconciliée à Dieu et donc sauvée.

Voici comment le théologien Michaël Jinkins parle de la périchorèse dans son ouvrage

de théologie systématique écrit d’une perspective trine (Invitation à la théologie, pages

91 et 92) :

Page 26: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

25

«En théologie trinitaire, il existe unmot qui décrit la relation toute particulière qui

existe entre les Personnes de la Trinité : le Père, Fils, et Saint-Esprit. Le terme est perichoresis.

C’est unmot grec qui décrit, littéralement, l’inter-pénétration de chaque personne de la Trinité

en l’autre. Les autres mots théologiques qui décrivent cette même relation sont co-inhérence

ou circumncessio (en latin).

Ces termes essaient de transmettre un profondmystère de la théologie chrétienne :

l'inhabitation mutuelle du Père, du Fils et du Saint-Esprit les uns dans les autres et (par

extension) le partage de cette vie divine et de cette communion qui caractérisent Dieu, avec

l’humanité par le Saint-Esprit. Les anciens enseignants de l’Eglise primitive tels que Jean de

Damascène, Athanase, les Pères de Cappadoce, Hilaire de Poitiers et Augustin, ont tous

contribué par d’importants aspects au développement de cette doctrine. Mais la doctrine elle-

même apparaît dans le Nouveau Testament, en particulier dans les écrits de Paul et de Jean

(tout particulièrement l’évangile selon Jean, chapitres 14 à 16).»

L’idée que porte le terme perichoresis est cruciale mais pas évidente à saisir. Pour essayer de

mieux comprendre ce qu’il signifie, nous devons nous concentrer sur l’incarnation. Lorsque

la Parole est devenue chair, Dieu a déversé Sa propre vie dans la création, tout en prenant

simultanément en Son être trin notre humanité, par un acte suprême d’abnégation,

pour le bien d’autrui. Par cet acte volontaire de soumission, Dieu nous permet de voir à

l’intérieurmême de Son être, dans l'épanchement éternel du Père en Son Fils ; Dieu se donnant

Lui-même sans réserve aucune. Ce don n’est pas une chose mais Dieu Saint-Esprit Lui-même,

qui circule éternellement du Père au Fils et par le Fils à l’humanité. Comme le Fils dans une

soumission joyeuse, rend cet amour au Père, l’Esprit, éternellement, retourne au Père, l’Origine

de toute chose.

Jenkins poursuit aux pages 25 et 26 en expliquant le lien entre la périchorèse et la vie quotidienne.

En fait, la périchorèse est en rapport avec la vie d’un Dieu véritable à qui nous venons par

l’Esprit, en Jésus :

« Un jour, j’ai voulu poser une énigme à mes étudiants en leur demandant quel

était le point commun entre le chanteur B.B. King et la doctrine de la périchorèse.

Ce n’était que la deuxième fois que nous nous voyions depuis la rentrée, et il était

certain qu’aucun étudiant n’avait jamais entendu parler de cette doctrine auparavant.

Mais je les ai laissés languir en ne cédant pas à la tentation de leur répondre tout

Page 27: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

26

de suite. Le lendemain, une étudiante m’aborda dans le couloir. Elle avait

passé presque toute la nuit précédente à lire tout ce qu’elle pouvait trouver

sur le sujet de la périchorèse. Cette étudiante était devenue si contente de ce

qu’elle avait découvert qu’elle ne put en dormir de la nuit. En fait, elle passa

une grande partie de la nuit à écrire une rédaction sur le rapport qui existait

entre perichoresis et le travail qu’elle avait fait sur l’analyse de l’art

impressionniste.

Un ou deux ans plus tard, un autre étudiant me contacta pour me demander

si j e pouvais être son tuteur pour un projet qu’ il entreprenait en tant

qu’aumônier dans un hôpital. Il travaillait avec des patients qui souffraient

du sida et voulait utiliser la doctrine de la périchorèse pour aider ses patients

à affronter la vie de manière qualitative et non pas quantitative. Ce que ces

deux étudiants ont compris est le lien étroit entre la théologie et la vie, et

en particulier le rapport qui existe entre la vie intérieure du Dieu trin révélée

en Jésus-christ et notre vie, unies dans l’ image de ce Dieu. Trouver une

compréhension intime de cette relation est le but (la finalité cardinale) de

ce cours de théologie. Et pourtant d’un autre côté, nous nous voyons rappeler

que la théologie n’est pas une fin en soi. Le but de la théologie est toujours

d’approfondir notre vie en relation avec Dieu notre Créateur et Rédempteur ».

Un autre théologien trinitaire, Jean de Damascène, a écrit ce qui suit, aux environs de

700 apr. J.C. :

« Car Ils [Père, Fils et Esprit] sont inséparables et donc ne peuvent être détachés

l’un de l’autre, mais conservent leur chemin séparé l’Un de l’Autre, sans se

confondre ou se mélanger, mais s’attachant l’Un à l’Autre. Car le Fils est dans

le Père et l’Esprit : et l’Esprit est dans le Père et le Fils : et le Père est dans le

Fils et l’Esprit, mais il n’y a pas de confusion, de mélange. Et il n’y a qu’un

seul et unique mouvement ».

Tous, ENCHRIST

L’une des choses surprenantes avec l’union périchorétique du Père, du Fils et du Saint-

Page 28: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

27

Esprit est le fait qu’elle n’est pas un «cercle » fermé. En Christ et par Lui, Dieu vient

atteindre ceux qu’Il a créés pour les inclure dans Sa vie et Son amour. Ainsi, par Jésus

et en Lui (notre Créateur et notre Rédempteur), toute l’humanité est maintenant incluse,

adoptée dans la communion éternelle de la Trinité.

Et Jésus déclara à Ses disciples la nuit avant de mourir sur la croix : « En ce jour-là,

vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous »

(Jean 14 : 20).

Il ne leur dit pas qu’un jour ils seront inclus ; ils sont inclus et un jour, ils le découvriront.

Cette déclaration ne concerne pas que les croyants, les propos de Jésus s’adressent à

toute l’humanité qui est maintenant incluse, en vertu de ce que Jésus était sur le point

d’accomplir pour eux, en Lui. Mais, évidemment, le jour n’est pas encore venu où tous

reconnaîtront personnellement cette inclusion. Nous reviendrons ultérieurement sur ce

concept fondamental du « maintenant-tous-inclus » mais « pas-encore-découvert-

personnellement ».

Le salut est en rapport avec le fait d’être en Jésus, et pas simplement avec ce qu’Il aurait

fait pour nous, et qu’il nous faudrait ensuite accepter (et de ce fait, en rendant ainsi ce

salut « réel » ou « actuel » pour nous). Le salut est une question de relation, et c’est la

raison pour laquelle Paul parle fréquemment dans ses épîtres (plus de 130 fois) de

l’humanité comme étant « en Christ » ou des phrases qui s’en rapprochent. Tout comme

Paul le fit, nous devons être attentifs à bien « localiser » tous les aspects du salut en

Jésus, et en Lui Seul (toute l’humanité unie à Lui).

Le salut est le nôtre pleinement et uniquement en « union » avec Jésus par lequel nous

partageons ce que Jésus a accompli en étant homme (et accomplit) en nous et pour nous.

Etant unis à Jésus, nous sommes « inclus » déjà dans la vie et l’amour trinitaires de Dieu.

Comme nous l’avons déjà vu à l’aide des Ecritures, par cette union (inclusion) avec et

en Jésus, toute l’humanité est… :

- réconciliée au Père ;

- aimée et chérie par Dieu ;

- acceptée « dans le bien-aimé » (Ephésiens 1 : 6) ;

- pardonnée (nos péchés sont effacés et il n’y a plus aucune condamnation).

Page 29: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

28

Il n’est pas question dans l’évangile de l’éventualité ou de la possibilité que ces choses

nous soient accordées si seulement nous croyons en Jésus, mais plutôt du fait que toutes

ces choses sont déjà présentement accomplies, et que nous sommes invités personnellement

à nous repentir et à croire.

La Foi de CHRIST

Galates chapitre 2 verset 20 est un passage clé dans ce que Paul explique au sujet de

notre inclusion dans la vie de Christ. Remarquez ce passage dans la version New King

James de la Bible : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis,

c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi [du] Fils

de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi ».

Ce passage et d’autres traductions parlent correctement de notre participation dans la

foi DE Christ (plutôt que la « foi en Christ »). C’est la foi DE Christ qui nous sauve.

Remarquez ce que David Torrance écrit à ce sujet, dans les pages 7 et 8 de Une

introduction à la théologie de Torrance :

« Nous sommes sauvés par la foi de Christ et par Son obéissance au Père, et

non pas par la nôtre. Mon frère Tom [Torrance] citait souvent Galates 2 verset

20, un passage que notre mère aimait beaucoup : « J’ai été crucifié avec Christ ;

et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis

maintenant dans la chair, je vis dans la foi [du] Fils de Dieu, qui m’a aimé et

qui s’est livré lui-même pour moi ».

C’est la traduction de la version NKJ de la Bible que nous croyons correcte,

comme l’atteste l’original grec : « en pistei zo te tou viou tou theou » (« par la

foi du Fils de Dieu »). D’autres traductions, comme celle de la Nouvelle Version

Internationale, apparemment parce qu’ils trouvèrent trop difficile à croire que

nous puissions vivre par la foi de Christ, plutôt que par la nôtre, ont altéré le

texte pour le traduire de la façon suivante : « Je vis dans la foi au Fils de Dieu » !

Ce qui est complètement différent ! Cette dernière traduction enlève tout l’aspect

de la nature vicariale de la vie et de la foi de Christ. C’est par Sa foi [non la

nôtre] que nous sommes sauvés et que nous vivons ! Notre foi est une réponse

de gratitude envers Sa foi. Lorsque nous nous retournons sur notre vécu et

Page 30: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

29

remarquons à quel point nous avons pu nous montrer désobéissants parfois,

c’est rassurant et cela nous apporte du réconfort de savoir que Christ nous a

fait don de Sa vie d’obéissance au Père et que c’est Son obéissance qui compte.

Nous sommes sauvés par Son obéissance, et non par la nôtre ».

Remarquez l’observation de Elmer Colyer dans son livre intitulé Comment lire

T.F.Torrance (pages 11 3-114) :

« Torrance souligne que le plus souvent les gens considèrent la foi comme

quelque chose qu’ il faut faire, ou qu’ il faut avoir, une sorte d’activité que

l’on produit en réponse à Christ et à l’Evangile. Il y a des passages des

Ecritures, Torrance le reconnaît, où les personnes sont exhortées à se repentir,

à avoir la foi, et à être sauvées. Cependant, Torrance explique que cela ne

signifie pas que la foi est « un acte autonome ou indépendant » qui reposerait

seulement sur la volonté humaine [La Mediation ofChrist, page 82] . Torrance

voit la foi dans le Nouveau Testament comme quelque chose de profondément

personnalisée, car Jésus par Sa personne, remet dans le bon sens ce que nous

avions d’ infidélité, pour nous permettre de nous tourner vers Dieu.

Le caractère fondamental de ce que Torrance veut dire est révélé dans ses

propos : « Jésus intervient dans la situation dans laquelle nous sommes et

nous exhorte à avoir la foi en Dieu, à croire en Lui, et à Lui faire confiance ;

et il agit à notre place et en notre nom des profondeurs de notre manque de

foi (infidélité) et nous fournit gratuitement la foi qu’ Il nous présente en

partage. Cela veut dire que si nous concevons le fait de croire, d’avoir la foi

et de faire confiance comme des formes d’agissements humains devant Dieu

alors nous devons considérer Jésus-Christ comme Celui qui croie, Celui qui

a la foi et qui fait confiance à Dieu, à notre place et en notre nom ». Torrance

reconnaît que pour certains ce n’est pas facile à comprendre, tout particulièrement

pour ceux des pays occidentaux où l’accent est beaucoup placé sur les

compétences et l’autonomie de l’ individu.

La foi implique effectivement une relation bipolaire entre Dieu et les hommes,

mais dans l’Evangile le pôle humain est en fait assumé par la foi et la fidélité

vicariales de Christ, à notre place car « par Son union incarnée et expiatrice,

Page 31: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

30

notre foi est imbriquée dans la sienne » (page 84). Cela dit, notre foi n’est

en aucun cas privée de son caractère personnel et humain, à cause de la foi

vicariale humaine de Christ. En fait, par notre union avec l’humanité vicariale

de Christ, notre foi s’ élève « librement et spontanément de notre vie humaine

devant Dieu ». Torrance maintient l’ idée selon laquelle la foi que nous

confessons est dans la foi du Jésus-Christ historique qui a vécu en parfaite

confiance en Dieu le Père, dans Sa vie et Sa mort ».

Mais qu’en est-il de la liberté humaine ?

Si c’ est la vie de Jésus-Christ (Sa foi et Son obéissance) qui nous sauve et qui nous

inclut dans ce salut, en quoi consiste notre rôle ? Qu’advient-il alors, selon cette

perspective théologique, de notre liberté individuelle ? Considérez les vérités suivantes :

- Toute l’humanité, en vertu de la décision souveraine de Dieu et de Son œuvre,

est incluse (adoptée) en Christ ; cette inclusion était prédestinée et s’ est accomplie

en Jésus, sans le moindre concours, la moindre foi, ou les moindres œuvres de

notre part ; c’ est chose faite.

- chaque personne est maintenant encouragée, par l’œuvre de l’Esprit, à croire

à la parole de Dieu et à personnellement accepter Son amour.

- Dieu ne force pas ce choix/cette acceptation personnel(le) à quiconque. L’amour

doit être librement accepté ou librement donné. L’amour ne peut pas être imposé,

sinon ce ne serait pas de l’amour.

- Ainsi, le libre arbitre, l’ exercice de la liberté humaine est d’une extrême

importance, mais seulement dans ce contexte.

Universel ou Personnel

Lorsque nous parlons de choix personnel, nous parlons d’une réponse personnelle. Et

nous ne devons pas confondre ce qui est universellement/objectivement vrai pour toute

l’humanité, en Jésus, avec ce qui relève d’une expérience personnelle/subjective (une

rencontre) en rapport avec cette vérité objective. En fin de compte, tout est du ressort de

Page 32: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

31

Jésus : « C’est par lui que vous êtes en Jésus-Christ qui, par la volonté de Dieu, a été fait

pour nous, sagesse, justice, sanctification et rédemption » (I Corinthiens 1 : 30).

En rapport avec cela, considérez les points suivants que Dr. Dan Rogers, directeur de

l’Administration et du Développement au sein de l’E.U.D. a partagé lors de conférences

régionales aux Etats-Unis en 2008,:

- nous ne décidons pas à la place de Christ, dans le sens que notre choix personnel ne

crée pas (ou ne cause pas) notre salut.

- par notre décision personnelle, nous « acceptons » plutôt, ce qui est déjà nôtre en

Christ, en faisant reposer notre confiance sur Celui qui a déjà fait confiance au Père

pour nous et à notre place, comme notre Représentant.

- cette confiance est en soi un don de Dieu ; par l’Esprit, nous sommes conduits à nous

reposer, non sur notre foi, mais sur Jésus, qui, étant uni à nous, croit pour nous.

- cette union objective que nous possédons avec Christ par le fait qu’Il a assumé, par

Son incarnation notre humanité en Lui, est donc personnellement et par conséquent

subjectivement découverte comme étant en nous, par la présence du Saint-Esprit en nous.

- à partir du moment où nous croyons (acceptons) ce qui est déjà nôtre, nous commençons

alors à participer à la joie de l’amour de Dieu pour nous.

- quand nous croyons personnellement que Dieu nous a pardonnés, alors nous

commençons à apprécier ce pardon.

- cette appréciation personnelle/subjective de notre salut est cruciale. Elle nous

transforme de l’intérieur alors que l’Esprit baptise notre cœur en Jésus.

Comme Dan le souligne, la clé pour comprendre la théologie trinitaire basée sur Christ

repose sur le fait qu’il existe en même temps une vérité universelle (ou objective) qui

concerne toute l’humanité en Jésus et, une expérience (une rencontre) personnelle (subjective)

de cette vérité.

Objectivement, tous les hommes (du passé, du présent et du futur) sont déjà justifiés ;

Page 33: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

32

tous sont sanctifiés ; tous sont réconciliés en Jésus, en vertu de ce qu’Il a accompli pour

eux et à leur place. En Jésus, objectivement, le vieil homme est déjà passé ; en Lui,

objectivement, nous sommes déjà une humanité nouvelle, représentée en tant que telle

par Lui devant et auprès de Dieu.

Cependant, même si le salut de tous est déjà accompli objectivement par Jésus-Christ,

beaucoup (la plupart ?) n’ont pas encore perçu et accepté (être éveillés à) ce que Dieu

a fait pour eux et par conséquent, qu’ ils sont vraiment en union avec Jésus.

Ce qui est objectivement / universellement vrai doit être ubjectivement/personnellement

vécu et reçu. La réception de ce salut n’est pas ce qui occasionne l’existence de ce salut

pour cette personne, ou qui le fait apparaître, mais c’est ce qui lui permet d’en prendre

conscience personnellement. Cette prise de conscience personnelle, tout comme l’ inclusion

universelle à laquelle elle renvoie, est l’œuvre bienfaitrice/bénéfique de Dieu et relève

entièrement de la grâce.

Dans les Ecritures, nous trouvons aussi bien des passages qui parlent de l’aspect

universel/objectif du salut, que de son aspect personnel/subjectif. Les deux aspects sont

tout autant vrais ou réels. Mais ce qui est personnel n’est vrai que parce que l’universel

est une réalité qui l’a précédé.

Ces deux catégories de passages se trouvent tout au long des Ecritures, et parfois dans

le même verset, comme par exemple dans 2 Corinthiens 5 versets 1 8 à 21 . Paul commence

aux versets 1 8 et 19 par l’aspect objectif/universel : « Et tout cela vient de Dieu, qui

nous a réconciliés avec Lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation.

Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point

aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation ».

Voici donc la vérité universelle qui s’applique objectivement à tous car tous sont (déjà)

réconciliés avec Dieu par ce que Jésus a fait en union avec toute l’humanité.

Toute théologie qui se veut fidèle à l’Ecriture et à Jésus Lui-même doit reconnaître cette

vérité universelle. Malheureusement, beaucoup de théologies ignorent cet aspect du

salut et se concentrent principalement et seulement sur l’aspect personnel/subjectif.

Agir ainsi est une erreur, car c’est sur l’aspect universel/objectif de ce que Jésus est et

Page 34: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

33

de ce qu’Il a fait que repose la dimension personnelle/subjective.

Une fois le principe de l’universalité établi aux versets 1 8 à 19, Paul poursuit aux versets

20 et 21 pour évoquer le subjectif/personnel : « Nous faisons donc les fonctions

d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions

au nom de Christ : soyez réconciliés avec Dieu ! Celui qui n’a point connu le péché, il

l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu ». Y a-

t-il ici une contradiction ? Comment tous peuvent-ils être « réconciliés » (déjà) et

pourtant recevoir l’ invitation « à se réconcilier », suggérant ainsi qu’une réconciliation

est encore à venir ? La réponse est que les deux aspects sont justes, ils constituent deux

versants de la même vérité. Tous sont déjà réconciliés en Christ – telle est la vérité

universelle et objective – mais tous n’ont pas encore endossé et donc fait l’expérience

de leur réconciliation avec Dieu.

Etre réconcilié, sans toutefois le savoir (ou en faire l’expérience), consiste à vivre comme

si on ne l’était pas. Par contre, avoir ses yeux ouverts par l’Esprit sur la réalité de cette

réconciliation, choisir de l’accepter ne provoque pas l’existence de cette réconciliation,

mais nous permet d’en jouir personnellement. D’où l’ invitation évangélique lancée par

les ambassadeurs de Christ à « se réconcilier » (verset 20). Le sens de cette exhortation

n’est pas de faire quelque chose qui créera cette réconciliation, mais plutôt de recevoir

cette réconciliation qui existe déjà avec Dieu en Christ.

Plus d’un théologien contemporain tendent à faire l’ impasse sur cet aspect

universel/objectif du salut, ou du moins à grandement en atténuer l’ importance. Nous

ne voulons pas en disant cela avancer qu’ils sont des hérétiques ou des chrétiens de

second rang. Beaucoup ont été amenés à saisir Christ par le concours de personnes

bien intentionnées, profondément converties, qui toutefois enseignaient et prêchaient

à partir d’une théologie peu adéquate. Personne n’a une théologie parfaite.

Cependant, il est de notre plus profond désir d’enseigner à partir d’une théologie que

nous avons adoptée qui est pleinement fidèle aux Ecritures et à Jésus qu’elles

proclament.

Page 35: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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Page 36: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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DEUXIÈME PARTIE

QUESTIONS ET OBJECTIONS

Au regard de ce que nous avons expliqué en première partie de ce document, il se

pourrait qu’ il y ait des questions ou même quelques objections. Nous allons maintenant

aborder les plus courantes d’entre elles, en étudiant les passages bibliques qui semblent

contredire ce que la théologie trinitaire déclare.

Qu’en est-il de la repentance et de la foi ?

Puisque tous sont déjà réconciliés avec Dieu par Christ, pourquoi les Ecritures parlent-

elles autant de la repentance et de la foi ? Afin de répondre à cette importante question,

commençons par reprendre ce que Dr. Joseph Tkach, président de l’Eglise Universelle

de Dieu, a écrit dans sa lettre d’avril 2008 :

« Lorsqu’ils découvrent la foi, [beaucoup de chrétiens] se font entendre dire

qu’à moins de se repentir (et pas avant) et de croire, ils sont complètement

séparés de Dieu et le sang de Christ ne peut pas s’appliquer à eux. En croyant

cette erreur, cela les a amenés à penser qu’à chaque fois qu’ils tombent à

nouveau dans le péché, Dieu leur retire Sa grâce et le sang de Christ ne les

couvre plus. C’est pourquoi, en toute honnêteté envers leur condition de

pécheurs, ils ne cessent de craindre au cours de leur vie chrétienne que Dieu

les ait rejetés.

L’Evangile ne nous enseigne pas que nous sommes séparés de Dieu et que

nous devons faire quelque chose pour que Dieu nous accorde. Sa grâce.

L’Evangile nous dit qu’en Jésus-Christ, Dieu le Père a réconcilié avec Lui-

même toutes choses, y compris vous et moi, toute l’humanité ».

Page 37: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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Dr. Tkach fait référence à Colossiens chapitre 1 , versets 1 5 à 20 : « Le Fils est l’image

du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui ont été créées toutes

les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles…Tout a

été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.

Il est la tête du corps de l’Eglise ; il est le commencement, le premier-né d’entre les

morts, afin d’être en tout le premier. Car Dieu a voulu faire habiter toute plénitude en

lui ; il a voulu par lui tout réconcilier avec lui-même…en faisant la paix par lui, par

le sang de sa croix ».

Jésus qui a créé « toutes choses » (y compris tous les êtres humains), par Son incarnation,

a inclus toutes choses (là encore, toute l’humanité) dans Sa vie humaine substitutive et

représentative (Sa vie vicariale), dans Sa mort et dans Sa résurrection. Cette inclusion,

en elle-même, accomplit la réconciliation de toutes choses à Dieu. Il n’y a aucune

exception à cette inclusion totale ; et la réconciliation ainsi obtenue est due entièrement

à la seule œuvre de Dieu, fruit de la grâce (il n’y aucun mérite ou aucune œuvre de notre

part). Telle est la surprenante et l’universelle Bonne Nouvelle.

Toutefois, il demeure une question de fond qui implique la repentance personnelle et

la foi : chacun n’a pas encore reconnu le fait qu’il soit réconcilié à Dieu par Christ ; il

ne le « voit » pas encore, et cette forme d’aveuglement engendre des conséquences terribles.

Poursuivons notre lecture de Colossiens 1 , à partir du verset 21 jusqu’au verset 23 : « Et

vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises

œuvres, il vous a maintenant réconciliés par sa mort dans le corps de sa chair, pour

vous faire paraître devant lui saints, sans défaut et sans reproche, si du moins vous

demeurez fondés et inébranlables dans la foi, sans vous détourner de l’espérance de

l’Evangile que vous avez entendu, qui a été prêché à toute créature sous le ciel et dont

moi Paul, j’ai été fait ministre ».

Paul indique par là, qu’en dépit de la réconciliation universelle, il demeure cependant

dans les pensées de personnes non-croyantes, une inimitié envers Dieu. Bien qu’elles

soient incluses en Jésus, et ainsi dans l’amour de Dieu et dans Sa vie en qualité d’enfants

adoptés, ces personnes ne « le voient » pas – elles ne le « comprennent » pas – et restent

ennemies de Dieu dans leurs pensées, même si Dieu n’est pas du tout en inimitié envers

elles dans Son cœur.

Page 38: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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Ainsi donc, ce que les non-croyants ont besoin n’est pas « d’être réconciliés à Dieu »

mais de faire volte-face pour se détourner de la désunion qu’ils retiennent dans leur

esprit contre Dieu. Ce « revirement » et ce « se tourner vers » est ce qu’on appelle la

repentance et la foi.

Dans le Nouveau Testament, le mot « se repentir » provient du grec « metanoia ». « Se

repentir » (qui vient du latin) est peut-être une traduction malheureuse car elle connote

une forme de « pénitence ». En fait, le terme grec signifie « changer d’idée ». Et toute

l’humanité est invitée (et rendue capable) par l’Esprit à vivre ce changement radical

dans son esprit…

- … se détourner d’un esprit d’ inimitié et d’aliénation à la vie de Dieu – où

dans notre esprit (mais pas dans celui de Dieu), nous sommes les ennemis de Dieu ;

- …pour se tourner vers une attitude qui accepte (qui croit) et qui place sa

confiance en qui est Dieu et en ce que nous sommes en Lui par notre union

avec Jésus.

Remarquez l’ invitation de Pierre à changer d’état d’esprit, dans Actes chapitre 2, versets

38 et 39 : « Repentez-vous [metanoeo = changer d’état d’esprit] , et que chacun de vous

soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour [eis = dans, ou, en vue de] le pardon [rémission]

de vos péchés ; et vous recevrez [lambano = accepter, prendre à soi] le don du Saint-

Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au

loin, en aussi grand nombre que notre Seigneur notre Dieu les appellera ».

Dieu accorde t-Il Son pardon à une personne en échange de sa repentance et de sa foi ?

Ou bien, comme l’ indiquent les Ecritures, le pardon est-il un don inconditionnel (gratuit)

et ainsi relevant entièrement de la grâce ?

La vérité de l’Evangile -- qui est la vérité sur Jésus et sur le fait que toute l’humanité

soit en union avec Dieu en Lui – est que Dieu a déjà pardonné toute l’humanité d’un

pardon inconditionnel et par conséquent vraiment gratuit : « Donc, » déclare Pierre,

« repentez-vous et croyez en cette vérité – et soyez baptisés par le Saint-Esprit, dans la

pensée de Christ, - ce qui implique l’assurance surnaturelle que nous sommes bien

enfants de Dieu ».

Page 39: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

38

La repentance (metanoia) est un changement radical dans notre manière de considérer

qui est Jésus-Christ et qui nous sommes dans cette union avec Lui, qui s'est réalisée

sans que nous ayons fait, ou à faire la moindre chose. Avec la repentance, qui est un

don de Dieu pour nous, notre esprit est « renouvelé » en Jésus par l’Esprit. L’Esprit

nous pousse au repentir « à cause du » pardon que nous avons reçu en Christ, et non

pas pour que nous soyons pardonnés. Nous nous repentons sur la base de notre

compréhension que nos péchés ont été pardonnés en Christ et qu’en Lui nous sommes

une nouvelle création. Dans le cadre de cette repentance, nous nous détournons de

l’ inimitié qui existe dans notre esprit, alors que l’Esprit baptise notre esprit dans

l’acceptation de Jésus et dans l’assurance qui l’accompagne.

Si le monde est réconcilié avec Dieu, pourquoi Jésus dit-Il

qu’ Il ne prie pas pour le monde ?

Remarquez les propos de Jésus dans Jean chapitre 17 verset 9 : « C’est pour eux que je

prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils

sont à toi ».

Pour bien comprendre cette déclaration de Jésus, il est important de considérer dans

quel sens Jean emploie le mot « monde » (« kosmos » en grec) dans le contexte de son

évangile. Parfois, le terme fait référence à toutes les personnes (qui sont toutes aimées

par Dieu ; voir Jean 3 : 1 5) ; alors qu’à d’autres reprises, ce mot s’applique au « système »

du monde qui est hostile à Dieu.

Il s’agit de ce système que Jésus avait à l’esprit dans ce passage de Jean 17. Puisque ce

système résiste à Dieu, Jésus l’exclut de Sa prière à Dieu. Il ne prie pas pour le monde,

c’est-à-dire pour « le train de ce monde » (Ephésiens 2 : 2), mais Il prie pour un groupe

de personnes que Dieu pourra utiliser pour être envoyées et aider à changer le monde.

Notez cela dans Jean chapitre 17 aux versets 21 et 23 où il est mentionné que Jésus a

prié pour tous Ses disciples « afin que tous soient un, comme toi, Père…pour que le

monde croie que tu m’as envoyé…afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde

connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés [le monde entier] comme tu m’as aimé ».

Réfléchissez à cela : Dieu aime le monde entier du même amour qu’Il aime Son propre

Fils, Jésus-Christ. Et cela est la véritable Bonne Nouvelle !

Page 40: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

39

Pourquoi Paul dit-il alors que si vous n’avez pas l’Esprit,

vous ne Lui appartenez pas ?

Remarquez Romains chapitre 8 , verset 9 : « Pour vous [les chrétiens] , vous ne

vivez pas selon la chair, mais selon l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite

en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas ». Jésus

n’ aime t-Il pas aussi la personne qui « n’ appartient pas à Christ » ? Bien entendu

qu’ Il aime cette personne ; Il est mort pour elle aussi bien que pour le monde

entier. Mais parce que cette personne n’ est pas contrôlée par l’Esprit (n’ est pas

croyante), elle n’ appartient pas subjectivement à Jésus, même si dans un sens

objectif, la personne appartient à Jésus qui l’ a créée et qui est mort pour elle pour

qu’ elle soit réconciliée avec Dieu.

Notez Colossiens chapitre 3 , verset 1 1 , dans la version amplifiée de la Bible (en

anglais) : « Dans cette nouvelle création, toute distinction disparaît. Il n’y a plus

lieu d’avoir, et il ne peut plus y avoir de Grecs et Juifs, circoncis ou incirconcis,

ni de différence entre les nations : barbares ou Scythes [qui sont les plus sauvages

de tous] , ni esclaves ou libres ; mais Christ est tout en tous [toute chose, partout,

pour tous les hommes sans acception de personne] ».

Et remarquez Ephésiens chapitre 4, verset 6 : « … un seul Dieu et Père de tous,

qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous ». Tous sont inclus, tous

appartiennent à Christ ; mais tous ne le savent pas et n’ ont pas fait l’ expérience

de cette vérité ou n'en vivent pas.

Dites-vous qu’ il n’y a aucune différence

entre un chrétien et un non-chrétien ?

Non. Ce que nous disons, c'est qu’ en raison de qui est Jésus et de ce qu’ Il a

accompli, tous les êtres humains , croyants comme non-croyants, sont unis à

Dieu en Jésus et par Lui. Jésus a forgé cette union en Lui-même par Son

incarnation, Sa vie, Sa mort, Sa résurrection et Son ascension. De ce fait, tous

sont réconciliés à Dieu ; tous ont été adoptés comme Ses enfants tendrement

aimés. Tous, en et par Christ, sont inclus dans l’ amour et la vie trinitaire de

Dieu : Père, Fils et Saint-Esprit.

Page 41: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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Toutefois, tout le monde ne sait pas qu’il est en Christ. Donc, tous n’ont pas éprouvé

la repentance (un changement dans la manière de concevoir qui est Dieu, et ce qu’ils

sont par rapport à Lui), et donc ne se sont pas tournés vers leur Père céleste, dans la foi,

en faisant confiance à Jésus, en « prenant leur croix » pour suivre Jésus comme l’un de

Ses disciples.

Certains théologiens trinitaires, en remarquant cette différence personnelle entre croyants

et non-croyants, parlent de toute l’humanité comme étant réconciliée à Dieu, et parlent

des croyants comme étant à la fois réconciliés et rachetés. Quels que soient les termes

employés, les croyants bénéficient d’une participation active et personnelle dans l’union

que toute l’humanité a avec Dieu en Christ.

Une autre manière de parler de la distinction entre croyants et non-croyants est de dire

que tout le monde est inclus en Christ (universellement), mais que seulement les croyants

participent activement (personnellement) à cette inclusion.

Nous voyons ces distinctions à travers tout le Nouveau Testament, et elles sont importantes.

Cependant, nous ne devons pas pousser ces distinctions trop loin en pensant que les

non-croyants ne sont pas acceptés, ni aimés de Dieu. Le considérer de cette façon

reviendrait à ignorer la grande vérité à propos de qui est Jésus-Christ et de ce qu’Il a

accompli (déjà) pour toute l’humanité. Cela reviendrait à transformer la « Bonne

Nouvelle » (l’Evangile) en « mauvaise nouvelle ».

Lorsque nous voyons toute l’humanité comme incluse en Christ, certaines des

catégories que nous avions dans notre esprit s’effacent. Nous ne considérons plus

désormais les non-croyants comme des « gens à l’extérieur » mais en tant qu’enfants

de Dieu qui ont besoin de comprendre à quel point Dieu les aime, les apprécie et les

veut auprès de Lui. Nous les approchons comme frères et sœurs. Savent-ils qui ils

sont en Christ ? Non, et cela est notre privilège de leur dire que Dieu les aime et qu’ Il

les invite à se repentir, à placer leur confiance (foi) en Jésus, et à Le suivre comme

l’un de Ses disciples.

Pourquoi alors le jugement dernier et « l’enfer » ?

Puisque nous sommes maintenant réconciliés avec Dieu en étant inclus en Jésus, par la

Page 42: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

41

grâce, pourquoi les Ecritures parlent-elles alors du jugement dernier et de « l’enfer » ?

Comme pour tout autre question, il faut commencer par la vérité fondamentale, à savoir

qui est Jésus-Christ. Jésus est notre Sauveur et notre Juge, les deux rôles combinés dans

la même personne. Et Il n’a pas de « double personnalité ». Il n’y aura pas un Jésus qui

se présentera lors du jugement sous un visage différent de Celui qui est mort pour nous

(avec nous) sur la croix. Pensez à cette question fondamentale du point de vue de ce

que nous avons admis comme vrai et alors les points suivants commencent à ressortir :

- Toute personne qui échouera en « enfer » aura quand même été incluse en

Jésus-Christ, et donc réconciliée, pardonnée, adoptée et acceptée par Dieu.

Ce sera seulement en raison de son refus personnel/subjectif de croire, de

son inimitié et donc de son rejet du pardon de Dieu (son refus d’être acceptée

par Dieu) qui la mènera à persister dans son « non », en opposition au « oui »

que Dieu Lui a gratuitement adressé, que cette personne se condamnera.

- Le jugement final implique la résurrection générale où tous pourront voir

clairement par eux-mêmes Jésus et le fait qu’ ils soient inclus en Lui. Et cette

situation crée pour les personnes en inimitié avec Dieu, les non-croyants une

crise qui pourrait constituer pour certains leur toute première invitation à se

repentir et à croire.

- Ainsi donc, la question cruciale qui concernera chacun lors du jugement

final, sera : « Acceptez-vous l’amour de Dieu, le pardon de Dieu en Christ,

votre acceptation par Dieu ? Acceptez-vous de participer au festin de noces ? »

Répondre négativement à ces questions reviendrait à choisir de se couper de

la source même de toute existence et de s’éloigner des autres humains. Et cet

éloignement (qui se poursuit à cause d’un choix) constitue « l’enfer » misérable,

comparé dans les Ecritures, aux ténèbres et au « feu éternel ».

C.S. Lewis (dans son livre, Le Problème de la Souffrance), écrit ce qui suit au sujet de

l’enfer :

- « Je serai prêt à payer n’ importe quel prix pour pouvoir vous dire honnêtement

que ‘ tous seront sauvés ‘ . Mais ma raison réplique « Avec ou sans leur volonté ? »

Si je réponds « sans leur volonté », je vois tout de suite une contradiction.

Page 43: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

42

Comment l’acte volontaire suprême de soumission pourrait-il être involontaire ?

Et si je dis « avec leur volonté », ma raison répond : « et qu’en sera-t-il s’ ils

refusent de se rendre ? ».

Nous avons à faire ici au mystère du mal dans un univers où Dieu règne comme Souverain

suprême ; et aussi à la réalité que Dieu ne dépouillera jamais quiconque de sa liberté

de choix qu’Il a donné à chacun. Chacun est libre de dire « non » ou bien « oui » au

« oui » que Dieu lui a offert en Jésus (2 Corinthiens 1 : 1 8-20).

Considérez ce que Robert F. Capon écrit dans son livre intitulé Le mystère de Christ…et

Pourquoi il nous est difficile de le saisir, en page 10 :

« Il n’y a aucun péché que vous puissiez commettre que Dieu ne vous ait déjà

pardonné. Les vieilles balivernes, selon lesquelles le « paradis » est pour les bons

et « l’enfer » pour les mauvais, sont complètement fausses. Le « paradis » est

peuplé de pécheurs entièrement pardonnés. Et « l’enfer » est peuplé de pécheurs

entièrement pardonnés. La seule différence entre les deux groupes est que ceux

qui se trouvent au paradis acceptent le pardon, et ceux de « l’enfer » le rejettent.

C’est pourquoi le « paradis » est une fête, le festin des noces de l’Agneau et de

Son épouse qui ne se terminera jamais ; et « l’enfer », le bar le plus piteux de la

ville ».

Revenons à C.S Lewis, mais cette fois, pour son livre Le Grand Divorce :

« A la fin, il n’y aura que deux sortes d’ individus. Ceux qui disent à Dieu « Que

ta volonté soit faite », et ceux à qui Dieu dit « Que ta volonté soit faite ». Tous

ceux qui sont en enfer, l’ont décidé ainsi. Sans ce choix personnel, il n’y aurait

pas d’enfer. Aucune âme qui sérieusement et avec constance désire la joie n’en

sera dépourvue. Ceux qui cherchent trouvent. On ouvre à ceux qui frappent ».

Les théologiens trinitaires sont souvent accusés d’ ignorer la réalité de « l’enfer ». Karl

Barth a fait l’objet de tels reproches. En réponse, il partagea avec un ami un rêve très

marquant dans lequel il voit « l’enfer » comme… :

« …un immense désert…où il faisait un froid insupportable. Dans ce désert de

Page 44: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

43

nulle part, il y avait une personne assise, isolée et très seule ; à un tel point que

Barth en devînt déprimé rien qu’en la voyant dans cette solitude. En terminant

la narration de son rêve, Barth se tourne vers son ami : « Il y a des gens qui

pensent que j’ai oublié cette région [l’enfer] . Je ne l’ai pas oubliée. J’en sais plus

que quiconque à son sujet. Et parce que j’en ai connaissance, je dois par conséquent

parler de Christ. Je ne peux jamais trop parler de l’Evangile de Christ [tiré des

« Mémoires de Karl Barth », par Eberhard Busch, dans Comment Karl Barth

m’a changé, éd. Donald McKim, pages 1 3-14] .

Si les Ecritures parlent du jugement dernier et de « l’enfer », c’est précisément parce

que Dieu nous donne la liberté de répondre à ce qu’Il a fait pour nous en Christ. Nous

sommes inclus en Christ, mais nous pouvons rejeter cette inclusion. Nous sommes

réconciliés avec le Père, mais nous pouvons refuser cette réconciliation.

Le refus entraîne d’horribles et d’éternelles conséquences, mais cela ne rend pas nulle

l’universalité de la rédemption que Dieu a accomplie pour toute l’humanité, en Christ.

Mais pourquoi certains noms ne figurent-ils pas

dans le Livre de Vie ?

Lisons Apocalypse chapitre 1 3, versets 7 et 8 : « Il lui fut donné de faire la guerre aux

saints, et de les vaincre. Il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue,

et toute nation. Et tous les habitants de la terre l’adoreront, ceux dont le nom n’a pas

été écrit dans le livre de vie de l’Agneau qui a été immolé dès la fondation du monde ».

Tout d’abord, nous devons reconnaître que l’ idée d’un « livre de vie » est une métaphore.

Dieu étant omniscient (qui sait tout), Il n’a pas besoin d’un livre pour se rappeler des

choses. Cette métaphore trouve son origine dans une pratique ancienne qui consistait à

conserver sur papier une liste nominative des citoyens.

Cette métaphore est utilisée dans le livre des Psaumes chapitre 69, verset 29 : « Qu’ils

soient effacés du livre de vie. Et qu’ils ne soient point inscrits avec les justes ». Ici David

indique que ces méchants ont leurs noms inscrits dans le livre de vie, et il demande à

Dieu de les en effacer. Le point ici est qu’ils sont déjà inclus dans ce livre. Et pourtant,

Page 45: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

44

dans Apocalypse chapitre 1 3 verset 8, certains noms ne figurent pas encore dans le livre.

Quelle est la différence ?

David et Jean abordent la même question, mais chacun d’une perspective différente.

Mais dans les deux cas, ce n’est pas une bonne chose que de ne pas avoir son nom

inscrit dans ce livre métaphorique !

Si le nom de quelqu’un n’apparaît pas dans le livre, est-ce à dire qu’ il ne pourra pas

y figurer à l’avenir ? Jean n’écarte pas cette éventualité en ce qui concerne ceux qui

se rebellent contre l’Agneau de Dieu.

Jean nous dit que Satan a séduit le « monde entier » (Apocalypse 1 2 : 9). Est-ce la

faute des personnes qui appartiennent à ce monde séduit ? Non. Et la plus grande

séduction est pour « les temps de la fin », qui ont commencé avec la vie de Jésus, Sa

mort, Sa résurrection et Son ascension.

Remarquez II Thessaloniciens chapitre 2 versets 8 à 1 2 : « Et alors paraîtra l’impie,

que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il écrasera par l’éclat

de son avènement. L’apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec

toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toute les

séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour

de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie-t-il une puissance d’égarement,

pour qu’ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais

qui ont pris plaisir à l’injustice, soient condamnés».

Et remarquez Romains chapitre 11 au verset 32 : « Car Dieu a renfermé tous les

hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous ».

Avant d’être personnellement appelé sur le chemin de Damas, Paul était enfermé dans

la désobéissance, combattait Jésus, tout comme le faisait ses partisans rebelles

mentionnés dans ces versets. Mais Dieu ouvrit les yeux de Paul pour qu’ il voie Jésus

et découvre ce qu’ il est par rapport à Lui. A partir de là, tout a changé dans sa vie, et

comme pour ainsi dire, son nom fut alors inscrit dans le « livre de vie ».

Nous pensons au sein de l’Eglise Universelle de Dieu que Dieu pourvoira à chacun

Page 46: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

45

la possibilité de comprendre les choses que Paul a comprises. Mais avec cette

compréhension, vient le choix personnel de répondre « oui » au « oui » que Dieu leur

adresse en Jésus, ou bien « non ».

Remarquez Romains chapitre 11 , versets 25 et 26 : « Car je ne veux pas, frères, que

vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous regardiez pas comme sages : une

partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement, jusqu’à la totalité des païens soient

entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit : Le libérateur viendra de

Sion, et il détournera de Jacob les impiétés ».

Ici encore, nous voyons la tension qui existe entre ce qui est universel (le « déjà »)

et ce qui est personnel (le « pas encore »). Les noms de tout le monde (y compris de

celui de tous les Israélites) sont, dans le sens universel/objectif, écrits dans le livre

de vie (écrits dans le sang de l’Agneau, si vous préférez). A eux de le rejeter ou de

l’accepter. Bien que ce rejet ne change pas leur inclusion en Dieu, cela crée néanmoins

un surcroît d’ inimitié qui équivaut à avoir son nom retiré de ce livre.

Pourquoi Pierre dit-il que le juste se sauve avec peine ?

Remarquez 1 Pierre chapitre 4 aux versets 1 7 et 1 8 : « Car c’est le moment où le

jugement va commencer par la maison de Dieu. Or, si c’est par nous qu’il commence,

quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile de Dieu ? Et si le juste se

sauve avec peine, que deviendront l’impie et le pécheur ? » Pierre cite ici Proverbes

chapitre 11 verset 31 : « Voici, le juste reçoit sur la terre une rétribution ; combien

plus le méchant et le pécheur ! ».

Le point n’est pas le salut dans « l’au-delà » mais dans le « ici et maintenant ». Dans

un sens, il n’est pas difficile de recevoir le salut qui est nôtre en Jésus. Chacun doit

se repentir et croire en l’Evangile. Toutefois, dans ce monde, en raison de la dureté

des cœurs, beaucoup ne veulent pas le faire. D’un autre côté, il est dur de vivre le

salut (le royaume) ici bas, dans le siècle présent, surtout si nous sommes persécutés.

C’est de cela dont parle Pierre (cf I Pierre 4 : 1 2-1 6).

Ainsi l’expression « avec peine » qu’utilise Pierre pour parler du salut ne signifie pas

qu’ il est difficile « d’être sauvé ». Le salut est un don gratuit. Mais vivre le salut dans

Page 47: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

46

ce monde est souvent très difficile, et particulièrement au temps de la persécution.

Qu’en est-il de l’opprobre et de la honte éternelle ?

Les Ecritures n’enseignent-elles pas que certains seront condamnés pour toujours ?

Et si tel est le cas, comment pouvons-nous affirmer que tous sont maintenant réconciliés ?

Remarquez Daniel chapitre 1 2 verset 2 : « Plusieurs de ceux qui dorment dans la

poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour

l’opprobre, pour la honte éternelle ». Et notez 2 Thessaloniciens chapitre 1 versets

6 à 9 : « Car il est de la justice de Dieu de rendre l’affliction à ceux qui vous affligent,

et de vous donner, à vous qui êtes affligés du repos avec nous, lorsque le Seigneur

Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme

de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à

l’Evangile de notre Seigneur Jésus. Ils auront pour châtiment la ruine éternelle loin

de la face du Seigneur et de la gloire de sa force ».

Ces deux passages font référence au temps du jugement final où Jésus se « révélera »

(« l’Apocalypse » en grec, parfois apparenté au « second avènement » de Jésus ou

de Son retour glorieux). Ce sera alors le moment où tous les hommes verront

clairement qui est Jésus et ainsi, qui ils sont en rapport avec Lui. Et cette « révélation »

s’accompagnera pour eux d’un choix : vont-ils dire « oui » à leur inclusion en Christ

ou répondront-ils « non » ?

Leur décision ne provoque ni l’ inclusion, ni l’ annulation, mais elle détermine leur

attitude à son égard : soit ils continuent dans l’ inimitié (et par conséquent dans

l’opprobre, la honte et la ruine éternelles), soit ils entrent entièrement dans la joie

du Seigneur.

Peut-être que pour beaucoup (la plupart ?) ce jugement final sera la première occasion

de découvrir l’Evangile de Jésus-Christ ? Nous ne connaissons pas tous les détails.

Et entre temps, beaucoup seront prisonniers de l’ ignorance et de toute la dévastation

qu’elle apporte avec elle.

Paul nous rappelle sa propre expérience, dans I Timothée chapitre 1 versets 1 3 et

Page 48: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

47

14 : « …moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent.

Mais j’ai obtenu miséricorde, parce que j’agissais par ignorance, dans l’incrédulité ; et

la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l’amour qui est en Jésus-Christ ».

Si Dieu a étendu Sa miséricorde à un blasphémateur et à un persécuteur de chrétiens

comme Paul (appelé avant Saul), ne le fera-t-Il pas pour tous ? La réponse est oui. La

grâce de Dieu sera déversée sur toute l’humanité. Toutefois, Dieu ne la privera jamais de

la liberté qu’Il a accordée à chacun de répondre « non » à Son « oui ». Pourquoi ? Parce

que l’amour ne peut être forcé. Notre acceptation personnelle de notre inclusion, donnée

gratuitement par Dieu, ne peut qu’être librement exprimée.

Continuons dans I Timothée chapitre 1 , versets 15 et 16 : « C’est une parole certaine et

digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs

dont je suis le premier. Mais j’ai obtenu miséricorde, afin que Jésus-Christ fasse voir en

moi le premier toute sa longanimité, pour que je serve d’exemple à ceux qui croiraient

en lui pour la vie éternelle ».

Remarquez que les pécheurs « reçoivent » la vie éternelle, une vie qu’ils avaient déjà

obtenue de Dieu en Christ, mais qu’ils ne connaissaient pas et qu’ils n’avaient pas embrassée

pour en faire l’expérience.

Avant que leurs yeux ne s’ouvrent, ces rebelles et blasphémateurs, qui perpétraient des

actes horribles, vivaient dans l’ignorance. Rappelez-vous de ce que Jésus disait en

s’adressant à ceux qui le crucifiaient : « Père, pardonne les car ils ne savent pas ce qu’ils

font ».

Mais le jour va arriver où cette ignorance sera levée. Notez Jean chapitre 5, versets 28 et

29 : « Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les

sépulcres entendront sa voix [celle de Jésus], et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien

ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement ».

Le mot grec traduit par « jugement » est le terme krisis (que l’on retrouve aussi au verset

22). Remarquez la version de la Traduction Littérale de Young, du verset 29 : « Et ils

sortiront ; ceux qui auront fait du bien pour la résurrection à la vie, et ceux qui ont

pratiqué le mal à une résurrection pour le jugement ».

Page 49: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

48

Il est important de se rappeler que le Juge au moment de cette résurrection, dont on

fait référence comme la résurrection générale, n’est nul autre que Jésus, le Sauveur

de toute l’humanité. Notez Jean chapitre 5 verset 22 : « …Le Père ne juge personne,

mais il a remis tout jugement [krisis] au Fils ».

Au jour du jugement, Jésus, le Juge qui est mort pour chacun d’entre nous alors que

nous étions ignorants, révèlera pleinement qui Il est. Et à la lumière de cette vérité,

chacun sera appelé à prendre une décision, à faire face à un « jugement » (krisis), à

un moment de crise, si vous voulez. Ceux qui accepteront/croiront entreront dans la

plénitude de la joie de la vie qui est la leur avec Dieu en Christ. Ceux qui rejetteront,

entreront alors dans un état encore plus profond d’ inimitié (avec toute la souffrance

qui s’en accompagnera).

Qu’en est-il de la porte étroite ?

Remarquez les propos de Jésus dans Matthieu chapitre 7 aux versets 1 3 et 1 4 : « Entrez

par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la

perdition , et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré

le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent ».

Jésus parle de cette vie présente, de ce côté-ci de la résurrection générale. En ce

moment, la plupart des gens vivent sur « le chemin spacieux qui mène à la perdition ».

Même s’ ils sont inclus en Christ, ils se comportent comme si cela n’était pas vrai.

Seulement, « peu » de gens, semble-t-il, ont accepté la vérité qui est en Jésus, lequel

est « la porte étroite ».

Jésus aborde le même sujet dans Matthieu 7 versets 21 à 23 : « Ceux qui me disent :

Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement

celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce

jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? N’avons-

nous pas chassé des démons par ton nom ? Et n’avons-nous pas fait beaucoup de

miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus,

retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité ».

Page 50: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

49

Ces gens ont accompli des miracles, et ce faisant, en ont séduit beaucoup. Ils prétendaient

connaître Jésus, et bien que Jésus Lui évidemment les connaissait (Il est omniscient ! ),

Il ne se reconnaissait pas dans leur manière de se conduire, et ainsi Il leur adresse ces

paroles : « Je ne vous ai jamais connus ». Toutefois, cela ne veut pas dire qu’ ils

n’auront aucune autre occasion de se repentir à l’avenir (peut-être lors du jour du

jugement). Jésus est mort pour eux et les a rachetés (2 Pierre 2 : 1 ). Paul lui-même

avait œuvré contre Jésus et pourtant il a bénéficié d’une occasion de se repentir. Donc,

il semblerait ici que Jésus utilise une hyperbole (ex. « Je ne vous ai jamais connus »,

alors qu’ il les connaissait en fait) pour exprimer son mécontentement à l’égard de

leur manière d’agir pervertie.

Mais, s’ il n’y a aura aucune récompense pour leurs œuvres fausses, il leur reste encore

la possibilité de se tourner vers Jésus, en repentance, pour participer à la vie éternelle

qu’ ils ont en Lui. Paul fait allusion à cela dans I Corinthiens chapitre 3 versets 1 2 à

1 5 : « Or si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres

précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée […] Si

l’œuvre bâtit par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si

l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé,

mais comme au travers du feu ».

Mais qu’en est-il de la déclaration de Jésus dans Matthieu chapitre 25 au verset 41 :

« Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez

dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges ».

Comme ces versets l’ indiquent, ces personnes rebelles ont vécu égoïstement. En fait,

comme nous tous. Le point fondamental n’est pas le comportement, mais l’attitude

du cœur : certains se repentent et se tournent vers Jésus-Christ, d’autres se retranchent

dans une obstination rebelle. Tous ceux qui se tiennent devant Jésus, au jugement,

Lui appartiennent. Ils sont inclus dans Sa vie, Son amour. Mais certains Le rejettent

et ce faisant, se séparent eux-mêmes dans leurs propres cœurs et pensées de Lui. Jésus

en prend acte et les conséquences s’en suivent, en un mot « le feu éternel ».

Ce « feu », tout comme « les ténèbres », est une métaphore pour la place misérable

(la condition) que les personnes qui auront refusé d’accepter la bonté et l’amour de

Dieu se seront infligées à elles-mêmes.

Page 51: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

50

Mais ne devient-on pas enfants de Dieu

seulement au moment où l’on croit ?

Remarquez les paroles de Jésus dans Jean chapitre 1 aux versets 1 2 et 1 3 : « Mais à

tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de

devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair,

ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu ».

Notez le même passage dans la version de la Bible : La Nouvelle Traduction vivante :

« Mais à tous ceux qui ont cru en Lui et qui l’ont accepté, il leur a donné le droit

de devenir enfants de Dieu. Ils sont nés à nouveau, non pas d’une naissance physique

conséquence de plan ou d’une passion humaine, mais d’une naissance qui vient de

Dieu ».

Premièrement, nous devons nous rappeler ce que nous avons déjà vu à partir des

Ecritures, principalement que Dieu a inclus tout le monde dans l’humanité vicariale

de Jésus-Christ. Lorsqu’ Il meurt, nous mourons ; lorsqu’ Il ressuscite, nous sommes

tous nés de nouveau en Lui. Donc, après Sa mort et Sa résurrection, ceux dont parle

Jésus sont déjà, de la perspective de Dieu, Ses enfants. Mais pour tous ceux qui croient,

et ainsi acceptent Jésus en qualité de ce qu’Il affirme être, il se produit une profonde

expérience qui change la vie, la vie nouvelle qui a toujours été la leur, « cachée avec

Christ en Dieu » (Colossiens 3 : 3). Ce qui a été objectivement vrai pour eux depuis

toujours est maintenant subjectivement/personnellement vécu.

Dans cette distinction importante qui existe entre l’universel et le personnel, nous

trouvons la différence entre le « déjà » (universel) et le « pas encore » (personnel).

Ainsi, Jésus peut annoncer une merveilleuse vérité universelle : « Car Dieu a tant

aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse

point, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le

monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui ».

Effectivement, Jésus est venu et a sauvé le monde, telle est la vérité « déjà » présente

et universelle. Vient ensuite la réalité personnelle, celle du « pas encore » : « Celui

qui croit en lui n’est point jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il

n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jean 3 : 1 8).

Page 52: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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Est-il condamné ? Pour « l’enfer » éternel ? Non. Il est jugé en étant condamné à vivre

sur terre, dans cette vie, sans Jésus, éloigné et coupé de tout croyant qui vit une relation

personnelle et accomplie avec Dieu. C’est la condamnation qui consiste à continuer

de vivre dans les ténèbres spirituelles (voir le verset 1 9).

Jésus évoque la même chose dans Jean chapitre 8, du verset 42 à 44 : « Si Dieu était

votre Père, vous m’aimeriez [… ] Vous avez pour père le diable, et vous voulez

accomplir les désirs de votre père ». Ceux qui vivent dans les ténèbres de l’ incrédulité,

alors qu’ ils sont objectivement enfants de Dieu en union avec Jésus, sont subjectivement

(dans leur expérience personnelle) encore dans les ténèbres et sont donc sous l’ influence

du père des ténèbres, le diable.

Paul parle dans Ephésiens chapitre 2 et au verset 2 de cette séduction et de ces ténèbres

en s’adressant à ceux qui ont cru : « […] dans lesquels vous marchiez autrefois, selon

le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit

maintenant dans les fils de la rébellion ». Il existe donc une influence satanique dans

la vie de ces incroyants, et pourtant ils appartiennent quand même à Dieu, en Jésus

qui est Créateur, Celui qui soutient et qui sauve toute l’humanité.

L’ influence de Satan et de notre nature déchue, que Satan peut enflammer, n’est pas

à prendre à la légère. Même en marchant dans la lumière, les croyants doivent lutter

contre ces ténèbres. Et une guerre fait rage entre les deux.

Pierre était avec Jésus. A ce titre, nous pouvons le qualifier de croyant. Et pourtant,

Jésus lui a dit : « Arrière de moi, Satan » (Matthieu 1 6 : 23). Même comme croyants,

il peut arriver que nous suivions les désirs de Satan pour nous. Lors de telles situations,

qui est notre maître ? Dans l’ensemble, en tant que croyants, nous nous soumettons

à Jésus ; mais parfois, il nous arrive de céder au diable.

Mais Jésus n’a-t-Il pas écarté l’ idée que les non-croyants puissent avoir Dieu pour

Père ? Après tout, Il a bien dit : « Si Dieu était votre Père… ». Oui, Jésus a dit cela

en s’adressant à des gens qui savaient pertinemment qu’ ils devaient mieux se comporter.

Ils ne marchaient pas comme si Dieu était leur Père. Et cela, malheureusement

constituait leur réalité subjective/personnelle.

Page 53: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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Mais remarquez ce que Paul déclare concernant la vérité obj ective/universelle

sur Dieu : « un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous,

et en tous » (Ephésiens 4 : 6). Jésus évoque leur attitude personnelle, actuelle et

subj ective. Il ne dément pas cette vérité universelle proclamée par Paul. Les

Pharisiens, à ce stade, pensaient qu’ ils accomplissaient la volonté de Dieu en

résistant à Jésus et en cherchant à se débarrasser de Lui. Comme Jésus l’ a dit :

« l’heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu »

(Jean 1 6 : 2). Mais notez aussi que beaucoup de ces mêmes Pharisiens devinrent

plus tard des disciples de Jésus (Actes 6 : 7).

N’est-ce pas alors de l’universalisme ?

Certains comprennent mal cette théologie et lui attribue l’ étiquette de

« l’ universalisme ». Il y a erreur, car l’Ecriture montre que même si Dieu, en

Christ, a réconcilié tous les hommes avec Lui, Il ne forcera j amais quiconque à

accepter cette réconciliation. Agir ainsi reviendrait à ôter aux êtres humains une

faculté que Dieu a donnée à chacun, en deux mots : le libre arbitre (et par conséquent

de répondre « non » au « oui » que Dieu leur a dit en Jésus).

Dieu désire des fils et des filles, et non pas des robots dépourvus de toute liberté

de penser et de choisir sans contrainte, des personnes qui choisissent d’ aimer leur

Père céleste.

Le théologien trinitaire T. F. Torrance est connu pour avoir rej eté l’ universalisme

parce qu’ il voyait dans les Ecritures, qu’ à la toute fin, certains croiront alors que

d’ autres ne croiront pas. Nous ne pouvons pas expliquer pourquoi ; tout comme

nous ne savons pas pourquoi le mal existe dans un monde sous le contrôle souverain

de Dieu (cf Une introduction à la théologie de Torrance, par Elmer Colyer, en

page 54).

Puisque nous sommes déjà inclus,

pourquoi lutter pour mener une vie chrétienne ?

Certains s’ opposent à cette théologie parce qu’ ils y voient un encouragement à

la facilité ou à une attitude nonchalante pour les croyants. Est-ce vraiment le cas ?

Page 54: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

53

Tout d’abord, nous devons bien comprendre que le salut est gratuitement et pareillement

donné à tous sur la seule base du mérite et de l’œuvre de Jésus, et non pas en vertu de ce

que nous aurions fait. C’est ce que Jésus explique dans Sa parabole des ouvriers de la

dernière heure (Matthieu 20 : 12-15) : « En le recevant [leur salaire pour leur travail dans

la vigne], ils murmurèrent contre le maître de la maison ». « Ces hommes qui ont été

embauchés en dernier n’ont travaillé qu’une heure », dirent-ils, « et vous les avez traités

sur le même plan d’égalité que nous qui avons eu à supporter la charge de travail, et la

chaleur du jour »… [ce à quoi Dieu répond ] : « Ne m’est-il pas permis de faire de mon

bien ce que je veux ? Ou vois-tu d’un mauvais oeil que je sois bon ? ».

Certaines personnes n’aiment pas l’idée que certains qui ne se sont pas donné autant de

peine qu’eux puissent obtenir finalement la même récompense qu’eux. C’est occulter la

vérité que personne, peu importe le montant de son effort, ne mérite le salut. C’est la raison

pour laquelle le salut est un don gratuit pour tout le monde.

Cependant, les Ecritures nous apprennent que notre participation présente dans l’amour

de Christ et dans Sa vie s’accompagne de bénéfices (récompenses) personnels qui se

poursuivent jusque dans l’éternité. Considérez les passages suivants :

- I Corinthiens 3 : 11 -15 : « Car personne ne peut poser un autre fondement que

celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement

avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume,

l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se

révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre

bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si

l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera

sauvé, mais comme au travers du feu ».

- Galates 6 : 7-8 : « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un

homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera

de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de

l’Esprit la vie éternelle ».

- Apocalypse 22 : 12 « Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour

rendre à chacun selon son œuvre ».

Page 55: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

54

Dieu accorde Son don gratuit de la réconciliation en Jésus à tous, mais ceux qui, par

l’Esprit, acceptent ce don et en vivent, en récoltent les récompenses maintenant et dans

l’éternité. Notez ce qu’écrit Michael Jinkins, en page 244, de son livre Invitation à la

Théologie :

« Cela nous amène à comprendre que la vie que Dieu nous réserve est la qualité

de vie qui se trouve en Jésus-Christ, la vie « passionnée », comme Moltmann

la décrit, la vie qui consiste à librement se donner pour autrui, en abandonnant

cette recherche égoïste du sentiment de sécurité, en s'attendant plutôt d’être

rempli par Dieu, qui est la source éternelle de la vie. Cette vie qui est par

définition une vie en communauté, reflète la vie intérieure de Dieu, la vie

périchorétique du Père, du Fils et du Saint-Esprit, co-inhabitation mutuelle des

Personnes divines dans un abandon personnel et une participation mutuelle.

C’est cette vie de périchorèse, ou de co-inhérence, qui forme le centre de notre

éthique parce qu'elle est aussi la vie qui nous fournit le sens même de notre

justification et de notre sanctification ».

Et à propos de la mission du chrétien ?

Puisque tous sont déjà inclus dans l’amour de Dieu et dans Sa vie, par Jésus-Christ,

pourquoi serions-nous alors concernés par la mission chrétienne consistant à proclamer

l’Evangile au monde et à faire des disciples pour Jésus ?

Tout d’abord, nous devons remarquer que c’est l’union de Jésus avec chacun d’entre

nous qui constitue la base et le fondement de chaque aspect de notre vie, y compris de

notre participation dans la mission (le ministère) avec Jésus.

Comme le Dr. Dan Roger le mentionnait lors de la conférence régionale de l’E.U.D. en

2008 : « Notre union accomplie avec Christ nous est donnée personnellement et

collectivement par le don du Saint-Esprit, et de ce fait constitue la base de l’Eglise et

de la pratique de la foi et du ministère chrétiens. C’est littéralement le ministère de

Christ qui agit en, avec et à travers nous ».

Alors pourquoi se consacrer à ce ministère avec Jésus ? Parce que c’est notre vie !

L’Esprit nous pousse à la participation volontaire et active de ce que Jésus accomplit

Page 56: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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en union et en communion avec nous. Et Il proclame déjà activement Son don de grâce

à toute l’humanité par ce qu’Il a fait pour nous tous. L’Esprit est à l’œuvre dans le monde

pour partager la vérité qui est en Jésus, et pour inviter tout le monde à la recevoir et en

faire sienne. Ce faisant, ce qui est déjà vrai pour eux (dans un sens objectif), deviendra

vrai pour eux personnellement (dans un sens subjectif). Et cela change tout !

Et pour ce qui est de Jean chapitre 6 verset 44 ?

Les leaders juifs essayaient de réfuter la déclaration soi-disant outrageuse de Jésus :

« Je suis le pain qui est descendu du ciel ». (Jean 6 : 41 ). Cette déclaration est primordiale

pour démontrer Son statut divin. Et la réponse de Jésus aux religieux qui parlaient entre

eux à ce sujet a été : « Ne murmurez pas entre vous » (6 : 43a) et comprenez que « Nul

ne peut venir à moi [le pain du ciel qui donne la vraie vie] si le Père qui m’a envoyé ne

l’attire… » (verset 44) .

Autrefois, ce passage a été mal utilisé pour dire qu’en tant que disciples de Jésus nous

n’avions aucun rôle dans l’évangélisation des non-croyants, car seulement le Père peut

attirer les hommes à Jésus. Mais ce n’est pas le point de Jésus ici. Il évoque plutôt l’unité

qui existe en Lui et le Père. L’œuvre qu’Il accomplit sur terre n’est pas seulement la

sienne, mais ressort directement de la volonté du Père (6 : 38).

Ainsi sont donc unis Jésus et le Père, et ce que le Fils fait doit être considéré comme la

volonté et l'œuvre du Père. Aussi, quand une personne suit Jésus-Christ, c’est parce que

le Père l’a attiré à Lui.

Ainsi en est-il également de notre œuvre comme disciples de Jésus-Christ d’obéir à Son

commandement (la grande mission) d’« aller et faire des disciples » (Matthieu 28 : 1 9).

C’est participer à la volonté et à l’œuvre de Jésus dans notre monde, qui sont elles-

mêmes la volonté et l’œuvre du Père.

Effectivement, nous ne pouvons pas attirer les personnes à Jésus par nos propres efforts.

Mais dès lors que, par l’ intermédiaire du Saint-Esprit, nous participons activement dans

ce que Jésus est en train d’accomplir, nous sommes Ses instruments, agents du Père en

dirigeant les gens vers le Fils. Cela est, en effet, la volonté et l'oeuvre du Père.

Page 57: Une Théologie trinitaire centrée sur Jésus-Christ

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Conseils d’exégèse biblique

Dans ce document, nous avons cherché à aborder les questions et les objections le plus

souvent rencontrées dans le cadre de cette vision théologique. Il y a certainement d’autres

passages bibliques qui soulèvent des questions ou des objections similaires. Nous nous

sommes efforcés de démontrer une approche de lecture (et donc d'interprétation) trinitaire,

centrée sur Christ, de tous les passages des Saintes Ecritures.

Certaines personnes s’opposent à toute interprétation des Ecritures. Elles disent par

exemple « je laisse simplement la Bible dire ce qu’elle entend ». Cette idée, même si

elle peut être louable n’est pas cohérente. Le fait même de lire la Bible est en soi un

acte d’ interprétation.

Donc le point fondamental n’est pas en rapport avec l’ interprétation, mais le critère qui

est utilisé pour interpréter ce que nous lisons. En lisant les Ecritures, nous apportons

toujours certains critères, des idées ou des présuppositions. Ce que nous souhaitons est

que nous venions aux Ecritures avec la vérité de qui est vraiment Jésus et en tant que

critère constant par lequel nous lisons les Ecritures. Jésus, Lui-même, doit constituer

la « lentille » avec laquelle nous lisons l’Ecriture.

Ainsi, en lisant les Ecritures, nous recommandons les points suivants :

- Premièrement, demandez-vous comment ce passage que vous lisez se conforme-

t-il à l’Evangile de vérité qui répond à la question, Qui est Jésus ?

- Est-ce que ce passage parle de la vérité universelle, objective de toute l’humanité

en Christ, ou fait-il référence à l’expérience personnelle, subjective (ou le refus)

de cette réalité universelle ?

- Consultez plusieurs versions différentes de la Bible ; plusieurs traductions

anglaises (françaises) ont un regard théologique biaisé qui nie la vérité de notre

inclusion en Christ.□

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Points-clé de la théologie trinitaire centrée sur Christ

Voici ci-dessous un résumé en huit points des principes fondamentaux de la théologie

que nous avons expliquée dans ce document :

1 - Le Dieu trinitaire a créé tous les hommes pour qu’ils participent par l’humanité

vicariale de Jésus-Christ dans la relation d’amour que connaissent le Père, le Fils

et l’Esprit.

2- Le Fils est devenu humain, l’homme Jésus-Christ, pour réconcilier toute l’humanité

à Dieu, par Sa naissance, Sa vie, Sa mort, Sa résurrection et Son ascension.

3- Le Jésus, crucifié, ressuscité et glorifié est le Représentant et le Substitut de

l’humanité, à la droite de Dieu, et Il attire tous les hommes à Lui par le pouvoir du

Saint-Esprit.

4- En Christ, l’humanité est aimée et acceptée par le Père.

5- Jésus-Christ a payé pour tous nos péchés – passés, présents, et futurs – et il n’y

a plus de dette à payer.

6- Le Père a pardonné tous nos péchés en Christ, et Il souhaite ardemment que nous

nous tournions vers Lui.

7- Nous ne sommes en mesure d’apprécier Son amour qu’au moment où nous

croyons qu’Il nous aime. Nous ne pouvons apprécier Son pardon que lorsque nous

croyons qu’Il nous a pardonnés.

8- Lorsque nous répondons à l’Esprit en nous tournant vers Dieu, en croyant la

Bonne Nouvelle et en prenant notre croix pour suivre Jésus, l’Esprit nous amène

dans la vie transformée du royaume de Dieu.

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