un peu d’histoire de waillet et hogne à travers leurs...

19
Un peu d’Histoire de Waillet et Hogne à travers leurs prêtres Frédéric Monti L’Histoire de nos villages, c’est la vie des gens et les faits marquants avec quelques détails. C’est ainsi que l’évangélisation de nos campagnes est, d’une manière très simplifiée, l’œuvre de saint Lambert, vers 670. Celui-ci avait reçu pour consigne de sillonner toutes les contrées correspondant, à peu près, à la Famenne actuelle et la partie en dessous jusque La-Roche-en- Ardenne. Il est bien certain que ce n’est pas cet homme hautain, distant et qui ne comprenait pas les paysans qui fit ce travail personnellement. Il s’est fait assister de plusieurs hommes d’église et plus particulièrement de moines, aux solides jambes et peu sensibles au froid et à la chaleur car ils déambulaient pieds nus dans des sandales ouvertes en toute saison. Moines évangélisateurs Bible On peut toujours se demander : comment est-ce possible que la christianisation n’ait pas eu lieu plus tôt dans nos régions ? La réponse à cette question pertinente est que les populations indigènes en étaient toujours à adorer des dieux celtes, héritage de leurs ancêtres, et que ces gens étaient particulièrement rustauds et incultes. Bas-relief représentant un dieu celte Les villages d’Heure et de Nettinne, éloignés de tout, étaient très arriérés, Waillet était enclavé dans des forêts de hauts chênes. Seul Hogne pouvait prétendre à plus de « civilisation » puisque traversé du Nord au Sud par un grand axe (future N4) amenant des nouvelles et des contacts divers entre personnes de différentes contrées. On ne sait guère de choses sur le premier millénaire de Waillet et de Hogne. Il faut arriver au 14 ème siècle pour que certains faits notables puissent être cités. De plus, les prêtres répertoriés tant à Waillet qu’à Hogne ne l’ont été qu’à partir du 15 ème et du 16 ème siècles. 1

Upload: duongdan

Post on 15-Sep-2018

213 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Un peu d’Histoire de Waillet et Hogne à travers leurs prêtres Frédéric Monti L’Histoire de nos villages, c’est la vie des gens et les faits marquants avec quelques détails. C’est ainsi que l’évangélisation de nos campagnes est, d’une manière très simplifiée, l’œuvre de saint Lambert, vers 670. Celui-ci avait reçu pour consigne de sillonner toutes les contrées correspondant, à peu près, à la Famenne actuelle et la partie en dessous jusque La-Roche-en-Ardenne. Il est bien certain que ce n’est pas cet homme hautain, distant et qui ne comprenait pas les paysans qui fit ce travail personnellement. Il s’est fait assister de plusieurs hommes d’église et plus particulièrement de moines, aux solides jambes et peu sensibles au froid et à la chaleur car ils déambulaient pieds nus dans des sandales ouvertes en toute saison.

Moines évangélisateurs Bible On peut toujours se demander : comment est-ce possible que la christianisation n’ait pas eu lieu plus tôt dans nos régions ? La réponse à cette question pertinente est que les populations indigènes en étaient toujours à adorer des dieux celtes, héritage de leurs ancêtres, et que ces gens étaient particulièrement rustauds et incultes.

Bas-relief représentant un dieu celte Les villages d’Heure et de Nettinne, éloignés de tout, étaient très arriérés, Waillet était enclavé dans des forêts de hauts chênes. Seul Hogne pouvait prétendre à plus de « civilisation » puisque traversé du Nord au Sud par un grand axe (future N4) amenant des nouvelles et des contacts divers entre personnes de différentes contrées. On ne sait guère de choses sur le premier millénaire de Waillet et de Hogne. Il faut arriver au 14ème siècle pour que certains faits notables puissent être cités. De plus, les prêtres répertoriés tant à Waillet qu’à Hogne ne l’ont été qu’à partir du 15ème et du 16ème siècles.

1

WAILLET

église dédiée à saint Pierre (cliché FM)

L’église de Waillet apparaît comme une « dépendance » du château tant celui-ci et son parc, mitoyen de l’édifice religieux, imposent leur présence dans le paysage de la paroisse. Cette paroisse qui va desservir aussi Rabozée, est une filiale d’Heure jusqu’en 1842. Et c’est saint Lambert qui est le patron de la paroisse. Saint Pierre: il est désigné 1er évêque de Rome, il devient dès lors fondateur de la primauté pontificale, le 1er pape. Cet apôtre est mort en martyr sous les ordres de Néron à Rome, en l’an 65, crucifié la tête en bas. Il fut le premier des douze à voir le Christ ressuscité et reste pour la plupart des Chrétiens l’apôtre fidèle et traditionnaliste. Son iconographie le représente tenant en main une ou deux clef(s) qui symbolise(nt) le pouvoir délégué à l'Église par Jésus-Christ qui lui a dit : "Je te donnerai les clefs du royaume des cieux." Quant au coq qui se trouve quelques fois associé à saint Pierre, c’est le rappel que Pierre renia 3 fois le Christ au chant de cet animal (Nouveau Testament). Il est fêté le 29 juin.

St Pierre en l’église de Waillet

(cliché FM) Cette magnifique petite vierge de calvaire (ou de potale), en chêne polychrome, provient de Waillet. Elle est actuellement conservée au musée diocésain de Namur. C’est certainement une des plus belles pièces de ce musée régional. On la date entre 1260 et 1280.

Il y a une 40aine d’années, une procession religieuse avait encore lieu lors de la fête patronale. Tout le village était pavoisé et fleuri pour laisser passer la statue de saint Pierre, de l’église jusqu’à la fontaine qui porte son nom, à environ 300 m au N-O du carrefour.

2

La liste des prêtres, ci-après, est loin d’être complète mais elle permet de mieux situer les personnages dans le temps. Pontiani (1ère moitié du XVème s.) Ce prêtre au nom à consonance clairement italienne possédait quelques biens de valeur et il légua plusieurs terrains à la fabrique d’église. Il a connu une épidémie de peste suivie d’une famine sérieuse en 1438 qui tua plus de 8.000 personnes rien que dans le Namurois.

une saignée opérée sur un pestiféré Godefroid ou Godefroy ( circa 1440 – 1457) Sur les documents faisant allusion à sa personne, il a droit au « messire » dû à son rang. 31/07/1473 : record délivré par les échevins du Chapitre de St-Lambert (Liège) à Waillet, ceci à la requête de Jean de Waha, seigneur de Baillonville, concernant la tenue des plaids généraux à Waillet (recueils d’actes ou procès verbaux de réunions concernant la seigneurie de Waillet de 1358 à 1608) 03/11/1481 : record des échevins de Waillet concernant les droits de juridiction du Chapitre de St-Lambert en cette juridiction et ceux de Hugues de Wanlin. Le maire de l’époque est encore Jean de Waha, seigneur de Baillonville. Lambert (vers 1520) Sur les documents, il a droit au titre de civilité de « maîstre ». Lambert Humblet (1528-1544) Ce prêtre très populaire était d’une simplicité désarmante. Il fut très regretté surtout lorsqu’arriva son successeur… Everard Mercurian (1544-1546) Nulle raison d’empiéter sur le travail de M. André Collart dans ce même recueil. Quelques précisions malgré tout: ce fut un désastreux ministère et probablement l’un des plus courts à Waillet.

Martyre de saint Lambert

A l’instar de saint Lambert, notre évangélisateur officiel, Mercurian est un homme hyper instruit parlant couramment le latin, le grec ancien, le français et, probablement, l’italien mais pas le « parler » des petites gens : lui non plus, il n’arrive pas à descendre à leur niveau. Mercurian, l’intello, ne se fait pas comprendre de ses paroissiens. C’est donc un ratage paroissial sur toute la ligne.

Abbé Everard Mercurian

3

Jehan de Laroche (vers 1547) Le remplaçant de Mercurian a eu intérêt à vite le faire oublier et à reprendre les habitudes ancestrales des « petits prêtres de campagne » avec ses ouailles. Gilles de Verlaine (vers 1556) Ce curé n’était pas plus noble que le précédent, le petit « de » donne simplement sa provenance, son origine. C’est en 1556 que sévit une terrible famine qui durera 2 ans. A partir de cette époque, sur les cartes, on écrit couramment Marche-en-Faminne (avec un ou deux « n », selon). On comprend facilement pourquoi. Guillaume Antoine (vers 1586) Ce curé se montra assez habile lors de la renégociation du partage proportionnel de la grosse dîme à laquelle le prêtre avait droit tout comme le seigneur de Waillet. Jusqu’en 1594, la part de la dîme perçue à titre général par la paroisse, était répartie entre le curé de Waillet et le chapitre (religieux) de Nassogne. Ce dernier dépendant lui-même de l’abbé principal de Saint-Hubert. En effet, il avait été question de supprimer la part du curé de Waillet et de tout laisser irrévocablement au chapitre de Nassogne, les douaires comprises (les douaires sont les dots et autres dons sous quelle que forme que ce soit que l’église reçoit ou perçoit). En 1607, arrive le vicaire Berthelot Haulin pour assister l’abbé Antoine. Grâce à la dîme maintenue, il peut le nourrir correctement et le payer un peu. A la fin de son ministère, en 1616, l’abbé Antoine crée un bénéfice important sous l’invocation de sainte Geneviève et qui va perdurer. L’iconographie de sainte Geneviève est simple, la jeune fille tient un cierge dans sa main qu’un démon tente en vain d’éteindre. La petite brebis à ses pieds est peut être une erreur de l’époque due à une confusion avec une vierge pastourelle. C’est aussi la patronne de Paris et de la gendarmerie française. Elle est fêtée le 3 janvier. (cliché FM) C’est également durant le ministère de l’abbé Antoine que l’église se verra adjoindre à son flanc droit, une toute petite chapelle et une crypte par les seigneurs de Waillet dans le but d’en faire une chapelle castrale (ce sont eux qui financent tout).

Pieter Bruegel le Jeune, « Paiement de la Dîme » 1617

4

Adam Cledack (1616-1620) Personnage discret qui arriva à Waillet en fin de carrière. Libert Hubinet (1620-1645) Il sera aidé dans son ministère par le chapelain Henri Sambrée, en 1628. C’est pendant son exercice que ce prêtre verra à deux reprises sévir le choléra dans sa paroisse et à Marche. La population, très dévote, s’en remet à Dieu et à saint Roch pour réchapper à ces affreuses épidémies ou épizooties. Entretemps, les pèlerinages préventifs et les ex voto suscepto seront nombreux et populaires. Aucune fausse honte devant la peur de mourir atrocement ou de voir son bétail anéanti par la maladie. Les prêtres font alors plus que leur simple devoir sacerdotal.

Saint Roch qui est invoqué contre la

peste et le choléra (cliché FM) Extrait de la Haute Cour de Justice de Marche, du 05/05/1628 : « Vénérable Sire Henry Sambrée chapelain résidant à Waillet, Lambert et François ses frères avec Jean le Masson de Rabozée leur beaufrère tous enffans de feu Jean François Sambrée surnommé le Charlier de Hotton transporte en pure vendage un pré gisant sur les fonzeau à Hotton a Seigneur Guillaume de Waha seigneur dudyt lieu ». Jean Jonart (1645-1652) Prêtre assez âgé qui mourut pendant son exercice. Nicolas Oldenbrught ou Aldenbrouck (1652-1678) Maître Nicolaus Aldenbrouck fut présenté par Joannes Edmundus ab Oultremont, chanoine tournaire de la cathédrale de Liège, et admis, après examen, comme curé de Waillet suite au décès de son prédécesseur. L’adjonction de la paroisse de Hogne à Waillet a lieu en 1664. Guillaume Le Maire (1678-1696) On sait juste qu’il a été assisté en 1684 par l’abbé Henri Houmart qui, avec le nom qu’il porte, à l’instar de tant d’autres, ne peut cacher ses origines.

L’Ancien Régime donne beaucoup de pouvoirs à l’Eglise mais, il faut le préciser, les 2/3 des enfants ne mouraient plus en bas âge et la plupart savaient lire et écrire (très basiquement) et tous ne vivaient plus dans la crasse et l’absence de soins. Ce qui n’enlevait rien aux pouvoirs inconditionnels des riches et de l’Eglise. Au niveau des villages, le prêtre avait incontestablement un rôle social fort important.

5

Dieudonné ou Deodat Jamin (1696-1725) Il va intervenir dans une transaction avec la famille Decrépu au sujet d’un échange de prairie pour l’avantage mutuel des parties. Cette prairie appartenait au titre presbytéral de Jean-Etienne Decrépu. Lambert Pérou (1725-1732) Il est assisté par l’abbé Noël Bodson en 1726. Puis par un chapelain du nom de Boderon, en 1730. Voilà qui laisse supposer une petite paroisse assez fréquentée et aux fidèles assidus. C’est l’abbé Pérou qui officiera pour la messe d’enterrement du seigneur de Waillet, Oger- Jean, en 1726. Jacques Pochet (1733-1739) Curé fort érudit. Il publie à cette époque le titre du patrimoine de son paroissien Claude de Baillonville et le titre patrimonial de Jean Godefroid Debattis. Il est assisté dans son ministère par Bertrand Mathieu en 1735. Ce dernier sera aspirant aux Saints Ordres. L’abbé Pochet repose sur le bénéfice sainte Geneviève en l’église de Waillet. Ce bénéfice, comme écrit plus haut, ayant été fondé par l’ancien curé Guillaume Antoine en 1616. En début de ministère, il fera la messe d’enterrement et la bénédiction lors de l’inhumation de l’épouse d’Oger-Jean seigneur de Waillet, Marguerite Lambertine, en l’église de Waillet (dalle funéraire en marbre blanc au pied du choeur). Jean-Lambert Leruitte ou Lerutte (1745-1770) Assisté dans son exercice par l’abbé Prunier (1758-1768). L’abbé Dimanche sera son coadjuteur pendant une courte période (décembre 1859). Arnold Colette (1771-1806) Prêtre dynamique (47 ans) qui sera aidé par le vicaire Dachouffe en 1787. Il doit desservir également Rabozée. Il arrivera à suffisamment louvoyer pour ne pas être trop incommodé par les conséquences et certains excès de la Révolution Française.

Soldats de la Révolution Française Dans un extrait des tableaux des dépenses du Canton de Marche, on peut lire que ce curé jouit d’une pension en remplacement d’un bénéfice, dont le montant net est de 92 livres. La plupart des prêtres ne sont plus payés, ils survivent grâce à la générosité des paroissiens et/ou à des

6

biens personnels. Ces changements de sources de revenus des prêtres, c’est une des conséquences drastiques de la Révolution. Mathieu Suroiseux ( vers 1804) Prêtre approuvé à Nettines (Nettinne) jusqu’en 1804, il passera ensuite à Waillet. Claude Develette (1804-1806) Afin de pouvoir maintenir l’église en activité, on rappela ce vieux prêtre de 84 ans à la rescousse. Il était sans emploi (selon l’expression consacrée). Larvoiseux ou Laviseux (à partir de 1806) C’est sous ce prêtre que la paroisse de Waillet devient une succursale (1808) à la suite de la réforme des cultes: deux décrets organisent les consistoires locaux et le national sur le modèle du protestantisme. Henri-Charles Bechet (1824-1840) Il aura connu l’indépendance de la Belgique et toutes ses vicissitudes. Cité parmi les prédicateurs de la mission d’Eneilles (Enneilles) en 1838. L’abbé Béchet est enterré dans le cimetière de Waillet, sa pierre tombale est visible à côté de celle de l’abbé Dimanche, contre le mur du choeur. (cliché FM) 1840 : extrait d’un rapport de visite décanale : « Le lundi 6 juillet nous avons visité la paroisse de Waillet distante d’une bonne lieue de Marche à droite de la route de Namur que l’on quitte à Hogne. Waillet est une paroisse de 450 âmes environ y compris Hogne. L’église est petite et n’a rien de remarquable. Le plafond est tombé en plusieurs endroits mais on va restaurer tout. La sacristie est suffisamment pourvue d’ornements. Le presbytère est ordinaire, il faut passer par la cuisine pour entrer dans les autres places. Il y a un grand jardin. Waillet est la meilleure succursale du canton. Le curé jouit de plusieurs prairies et terres. Il a un bois de deux bonniers, où il a des coupes réglées, de sorte qu’il y trouve tout son chauffage. Il y a à Waillet un château appartenant à M. Le Baron van der Straeten de Waillet qui a épousé une Dame de Bex de Liège. C’est une famille très chrétienne. Tout Waillet pour ainsi dire lui appartient, il y a bien 1000 bonniers. Aux dernières communions, les enfants ont été peu nombreux et n’ont pas bien répondu aux questions de catéchisme. Comme Mme van der Straeten venait de donner le jour à un enfant, je l’ai baptisé dans l’église de Waillet »

7

Henri-Joseph Dimanche (1870-1894) Cet ecclésiaste mourut pendant son ministère. Durant le mois qui suivi le décès, c’est le chapelain de Hogne, l’abbé Devillers, qui administre la paroisse. Il avait d’ailleurs déjà été coadjuteur à Waillet en 1892.

presbytère de Waillet vers 1900 (cliché Thiels) ancien presbytère en 2010 (cliché FM) En 1872, dans un rapport décanal, l’abbé Dimanche est décrit en ces termes par le doyen : « brave homme aimant tout le monde ». Dans le même rapport, il est signalé le très mauvais état de la chaire de vérité.

Pierre tombale de l’abbé Dimanche à

Waillet (cliché FM)

Encore en 1872, « une note supplémentaire au projet d’arrangement pour les affaires concernant l’ex-bien de cure de Waillet » : l’abbé Dimanche et le comte v. d. Straten s’entendent pour que la binaison imposée par le grand-père du comte soit supprimée. Une binaison est le fait qu’il y ait deux honoraires de messe par jour. En une ou deux messes. La binaison se divisant entre le prêtre et l’évêché. L’influence de cette noble famille sur la vie de toute la paroisse est indéniable. Et cela, tant du point de vue économique que religieux. Cette « paternisation » peut paraître déplacée voire choquante aujourd’hui mais elle a permis à nombre de familles de ne pas être dans le besoin pendant plusieurs générations.

En 1873, encore entre le curé H.-J. Dimanche et le Baron, un accord permettant au prêtre de jouir à titre personnel de la moitié d’une prairie sise en face de la maison presbytérale, joignant les jardins du village, pendant la construction du nouveau presbytère. Ceci à titre de compensation pour la perte de l’occupation de son jardin.

van der Straten Waillet

En 1886, l’abbé fait don à la paroisse de deux très beaux bénitiers en marbre de veines différentes. Ils sont toujours en l’église, dressés à gauche et à droite de l’entrée. Voici la dédicace de l’abbé Dimanche qui se trouve sur le milieu du pied de chaque bénitier. (cliché FM)

8

Edouard-Joseph Delvaux (1894-1900) Télesphore Guyaux (1900-1905) Léon-Joseph Tousssaint (1905-1912) Curé Français qui exerça tout jeune à Waillet. Louis-Joseph Mélin (1912-1918)

Document reprenant le contenu type d’un colis pour prisonnier

La guerre de 14-18 est l’occasion pour les prêtres de soutenir les épouses, les fiancées et les familles dont un homme est parti à la guerre ou est prisonnier. Ils aideront les paroissiens à faire des colis et/ou à écrire ou lire les lettres des soldats qu’ils soient au front ou détenus dans un Stalag d’Allemagne en tant que prisonniers ou engagés « volontaires » au camp de Soltau, par exemple.

Les envahisseurs pillent notre industrie et nos fermes sans vergogne. Les soldats allemands arrivent dans les villes et villages et exigent quantités de choses pour leur quotidien. Récoltes, animaux de basse-cour, bétail et chevaux, tout leur convient et on ne peut rien dire.

C’est aussi pendant la guerre que les habitants de Waillet, pour obtenir la protection du Ciel, firent une collecte en l’honneur de saint Joachim (époux d’Anne et père de la Vierge Marie). Adolphe-Joseph Dury (1918-1921) Alexandre-Joseph Debry (1921-1927) Encore un qui mourut pendant son exercice, laissant des comptes pas toujours justes après lui et qui entraînèrent des discussions et des frictions avec la Fabrique d’Eglise. Firmin-Marie Nivaille (1927-1949) Ce prêtre originaire d’Emptine fut ordonné pendant la Grande Guerre (12/1917) et partit au front quelques mois.

9

Mai 1940 : la brusque invasion allemande et l’exode vers la France. Combien de Belges sur les routes par peur de l’abjection provoquée par les envahisseurs et leur affreuse réputation ? Après le retour au foyer et les découvertes peu agréables provoquées par l’abandon des habitations, ce sera l’occupation et son panel d’horreurs et de difficultés pendant près de cinq ans.

L’après-guerre est propice à beaucoup de fêtes et de manifestations populaires, où tout le monde participe dans la joie et la bonne humeur. La scène du cliché se passe dans le parc du château de Waillet.

Edouard-Victor Bayenay (1949-1971) Ce prêtre qui avait un solide caractère, ne s’en laissait pas compter et il tenait sa paroisse de manière ferme. Il a eu quelques ennuis hiérarchiques car il avait vendu des meubles et des objets de culte déclassés, ou tout comme, appartenant à l’église, de sa propre initiative. Georges Dechambre (1971-1975) Gérard Thiry (1975-1985) Il est le doyen de Marche et s’acquitte de cette tâche supplémentaire. C’est l’époque du regroupement des communes et des voix s’élèvent vainement contre cet état de choses car d’aucuns craignent la paupérisation voire la disparition des toutes petites communes, fussent-elles « mieux » représentées à la suite de la fusion. Louis Haupert (1985) Ce vicaire remplacera le curé-doyen Thiry Saint Mard (1986 et épisodiquement) Il remplace le doyen précédent de Marche. Assisté périodiquement par des pères franciscains et le vicaire de Marche, Bernard Van Vinckt. Collin (vers 2000) Il dépend directement de Marche et officiera aussi à Hogne. Poncin (entre 2000 et 2008) Il est le doyen de Marche et il prend la charge lui-même et/ou la délègue à un autre prêtre de doyenné. Par exemple à l’abbé Bernard Boulanger ou à l’abbé José Glaude décédé en 2008 à la suite d’une maladie et qui avait écrit lui-même son oraison funèbre.

10

Henri Maréchal (depuis 09/2008) A ce moment, Waillet et Hogne entrent dans le secteur paroissial de Somme-Leuze, toujours dépendant du doyenné de Marche-en-Famenne. Notre curé actuel est assisté dans sa tâche par le diacre Christian Rensonnet. La messe a lieu un samedi soir sur deux, en alternance avec Hogne. Cette étape chronologique ne devrait pas être reprise dans la liste puisque complètement contemporaine, mais c’est pour être plus complet.

L’abbé Maréchal et le diacre Ch. Rensonnet donnant la

communion (cliché FM)

L’histoire des gens du village de Waillet est sans équivoque liée étroitement à la vie des châtelains locaux. Ceux-ci, sans prétendre qu’ils ont fait la pluie et le beau temps sur la commune, ont de toute manière joué un rôle plus que prépondérant et ont influé discrètement ou ostensiblement sur les prêtres y officiant. Certains hommes d’église passés à Waillet, et non des moindres, ont su s’adapter très bien et d’autres, empreints fortement d’indépendance ou refusant toute ingérence de ce type, ont rué dans les brancards avec pour conséquences des rapports désastreux et des relations tendues avec leur propre hiérarchie et aussi, a fortiori, avec les barons ou « seigneurs » régnant pendant leur ministère.

~~~~~~~~~~~~~~~~~

HOGNE

chapelle dédiée à Saint Etienne (cliché FM)

Comme pour Waillet, la liste des prêtres est loin d’être exhaustive mais, grâce aux éléments retrouvés, on peut mieux établir la chronologie. Les dernières années, ce sont les prêtres de Waillet qui desservent les deux paroisses, souvent alternativement, à part pour les baptêmes, les mariages et les enterrements. Ce qui frappe tout de suite, c’est le nombre important de prêtres intervenus et le nombre de passages éphémères. Il faut savoir que si aujourd’hui, en langage courant, on parle de l’église

11

de Hogne, elle n’est en fait toujours qu’une chapelle. Jusqu’à présent, le fait d’exercer dans cette paroisse n’est pas, à parler franchement, une récompense ou une consécration. Les prêtres qui y passent, quel que soit leur grade hiérarchique, sont souvent là en attendant mieux, en bout de chemin ou pour dépanner. La question ne se pose plus depuis 2008. Quant au château, aujourd’hui réduit à sa plus simple expression, jusqu’en 1984, il faisait partie du paysage et cela depuis 1678. Et il semblait regarder avec bienveillance la chapellerie de Hogne juste sous ses fenêtres, de l’autre côté du chemin qui deviendra une route rapide. Ce château qui a subi d’ailleurs maints tourments et renouvellements durant son existence. Saint Etienne: « beau comme un ange », a été le 1er diacre de l’histoire chrétienne mais aussi son 1er martyr. Il mourut en 35 après J-C, lapidé à Jérusalem sous les yeux horrifiés mais passifs de Saül, le futur saint Paul de Tarse. Lapidé vient du latin lapis, lapidis qui veut dire pierre ou encore pavé au sens premier. Bien plus tard, sont arrivés le patronyme et le pavé symbolique qu’il tient dans la main droite. Quant à la palme dans la main gauche, c’est celle des martyrs. Il est fêté le 26 décembre. (cliché FM) Le 1er fait relevé date du 28/04/1228 : il s’agit d’un hôpital à Hogne qui est évoqué dans un accord mettant fin à un différend entre l’abbaye du Val-Saint-Georges à Salzinnes et Jean, chanoine de Saint-Aubain. Après la mort du chanoine, l’hôpital de Hogne recevra dix sous de rente, monnaie de Namur, sur la moitié des biens d’un certain N., frère de Jean le chanoine. « Hospitale vero de Hogne decem ad partem stallorum ipsius N. mediatem in Natale Domni, reliquam mediatem in festo Johannis Baptiste”. Ext. de Brouette (Val-St-Georges).

façade Nord de la ferme Jamagne en 1961 sur la N4

façade Sud de la ferme Jamagne en 1961 sur la N4

Sur le cliché de gauche, on remarque très aisément le pignon avancé qui est celui du chœur d’une chapelle. Et c’en était bien une puisque, même si ce bâtiment se trouve encore sur le territoire d’Aye (l’Ourgnette faisant office de limite à cet endroit), c’était la réelle et unique ferme de l’abbaye de St-Rémy à Rochefort. Un hôpital avait presque toujours sa chapelle. Les terres appartenant à cette grosse ferme typique pour cet usage, sont pour la majorité en territoire namurois. On peut donc facilement supposer que c’est là que se trouvait l’hôpital dont il est question dans ce document officiel. Le doute n’est pratiquement pas possible. Quant à ce que d’aucuns ont baptisé un peu légèrement « ferme de l’abbaye » (restaurant transformé depuis peu en magasin de meubles haut de gamme), c’est un bien bel ensemble retapé avec bon goût mais beaucoup plus petit et sans la prestance de la vraie ferme.

12

Toute cette période est le témoin de beaucoup d’actes de brigandage exercés par d’authentiques bandits de grands chemins mais aussi par des serfs révoltés mourant de faim à la suite de famines répétitives, de graves épidémies ou de guerres. Le petit village de Hogne étant placé le long d’une route fort fréquentée, il devait compter certainement son lot de malfrats. Durant de nombreux siècles cette topographie particulière a souvent été néfaste pour Hogne.

Soudards et autres brigands sont légion lorsque la

famine ou les guerres font rage

Jean de Hoyngne (vers 1470-1498) On sait qu’il était chanoine de saint Jean l’Evangéliste à Liège et qu’à la fin de son ministère, il distribua certains de ses biens (legs) à la chapellerie de Hogne et un candélabre en cuivre à l’église de Dieupart (Aywaille).

Léon X

En 1517, le Concile œcuménique de Latran (Bologne) condamne officiellement et catégoriquement les théories conciliaires (limitation des pouvoirs du pape), et approuve le concordat signé entre le pape Léon X et François Ier. Ce qui revient à dire que le pouvoir des ecclésiastes est encore renforcé (mais pas vraiment celui des simples prêtres)

Philippe Richard (vers 1582) En 1583, Hogne faisait partie de la mairie de Ciney (1583-1597) et était la localité la plus éloignée du chef-lieu. C’est important car Ciney, par sa haute Cour, va étouffer puis annihiler les droits de faire justice à Hogne, mêmes les plus petits actes. Jean Le Dauphin (vers 1592) Jean-Henri Moreau (vers 1630) C’est l’époque où Jean d’Ochain dit Bras de Fer a récupéré de son beau-père la mairie de Marche dont Hogne appartient en partie (l’autre partie dépendant de l’évêché de Liège). Henri Hanckart (vers 1657) En cette année, il était repris officiellement comme desserveur. A partir de 1664, Hogne dépendra dorénavant directement de la paroisse de Waillet. En 1672, à la suite de diverses transactions « politico-commerciales » successives, Hogne revient par son « rachat» par Edmond d’Ochain, aux privilèges de haute justice avec signe patibulaire. Ce qui veut dire qu’on peut désormais y dresser un pilori et/ou un gibet, et posséder une prison. Pour une petite seigneurie, ce n’est pas mal du tout. Il y a fort à parier que l’endroit des réjouissances des condamnés (comprendre l’endroit où l’on pend) se trouvait sur le chemin entre Hogne et Waillet, au lieu appelé « la Haie Justice ».

13

En 1713 est signée la Paix d’Utrecht qui est la cession des Pays-Bas méridionaux (appartenant à la couronne d’Espagne) à l’Autriche. Au niveau de la toute petite commune de Hogne, on retiendra la suite d’une contestation territoriale entre le Luxembourg et le Principauté de Liège pour plusieurs terres dont Hogne.

La 1ère édition des traités, imprimée en anglais,

espagnol et latin Piérard (vers 1733) Peu après son passage, la chapelle et la cure ont été réaménagées pour un montant de plus de 1.000 f. 1771-1778 : époque de de Ferraris

Extrait de la Carte de Cabinet des Pays-Bas autrichiens attribuée au comte de Ferraris (circa 1775)

Durant ce laps d’années, le comte Jozeph de Ferraris, né en Lorraine mais d’origine piémontaise, bien qu’il soit militaire, fait dresser par une kyrielle de géomètres-cartographes et de dessinateurs, la carte de Cabinet des Pays-Bas autrichiens dont nous faisons partie. Cette carte qui porte désormais son nom, reste encore et toujours une des meilleures références en la matière. Maintes fois rééditée, complètement ou partiellement, elle marie la cartographie à la gravure car, dans le détail, les monuments importants, les maisons, les clôtures et les arbres imposants ou anciens (maintenant on dirait « remarquables ») sont dessinés et, quelques fois, on peut même y voir l’ombre due au soleil, ce qui donne aussi l’orientation.

14

Soldat patriote

1790 : la Révolution Brabançonne qui est la révolte de la population belge (ou du peuple belgique, comme on disait à l’époque) contre les réformes absurdes imposées par l’empereur autrichien Joseph II et aussi, faut-il le préciser, contre le clergé très influent qui profite encore bien de la naïveté de la population. Cette révolution avorta et fut supplantée en 1792 par l’invasion française. Mais soit, le 23 mai 1790, plus de 8.000 patriotes se retrouvent à Waillet et à Hogne, face aux Autrichiens. Ces patriotes, dont beaucoup sont de solides castards hennuyers, se battront jusqu’à Sinsin. Il faut s’imaginer que l’ancêtre de la N4 qui coupait déjà Hogne en deux parties, n’était large que de 4 à 4.50 m grand maximum. Quand des milliers de soldats y marchent cela fait des colonnes de 3 ou 4 hommes de face qui s’étirent sur plusieurs kilomètres.

La bataille qui se passe à Hogne met en présence des soldats armés plus ou moins de manière identique, c’est-à-dire des fusils de l’ordre de 1,50 m de long et qui ne portent qu’à 40 ou 50 m. Les impacts blessent plus qu’ils ne tuent. Lorsqu’une ligne de feu à tiré, une fumée épaisse envahit le champ de bataille empêchant tout repérage de part et d’autre. Charger et recharger un fusil prend du temps. Par contre, les canons réduisent les chairs en charpie et brisent en menus morceaux les os grâce à leurs boulets ravageurs. Bref, une telle bataille dure entre 1 et 2 heures et reste fort aléatoire. Ici, les patriotes furent battus, sans conteste, par le lieutenant-général Maximilien de Baillet-Latour. 1794 : les troupes françaises chassent les Autrichiens de Marche puis de Ciney. Malheureusement, les troupes des 2 camps font beaucoup de dégâts en passant par Hogne (maisons incendiées et bétail tué). 1795 : La Révolution française nous bouscule et en 1805 tous les habitants de l’entité actuelle de Somme-Leuze font dorénavant partie du département de Sambre et Meuse puisque nous sommes pleinement des citoyens français du 1er Empire dirigé par Napoléon Bonaparte (jusqu’en 1814). Et ce, contrairement aux Pays-Bas, à une partie de l’Espagne ou de l’Italie, ou encore à la Suisse intégralement qui n’étaient que des territoires vassaux.

Nicolas-Joseph Spick (vers 1804) Ce jeune prêtre de 37 ans est sans emploi (remarquez à quelle période nous sommes…) il exercera un peu à Hogne puis sera vicaire à Eneilles.

15

1815 : l’armée de Prusse (Blücher) remonte vers Namur et Sombreffe en passant par Hogne, pour aller en découdre avec les forces françaises près de Ligny puis autour de Waterloo. Bataille qui fit quand même 40.000 morts.

Cavaliers prussiens

Avec l’occupation hollandaise, les communes de Baillonville, Waillet, Heure, Sinsin, Nettinne, Hogne, Fronville et Noiseux sont séparées du canton de Marche et passent dans celui de Rochefort. La N4 sera aménagée sérieusement entre Assesse et Hogne pendant cette période.

1830-1831 : indépendance de la Belgique Les prêtres ont beaucoup à faire avec les messes et les autres manifestations religieuses pour notre nouvelle patrie créée de toutes pièces (dont le saint patron est Joseph) qui sont demandées par les fidèles eux-mêmes. Les représentants de l’Eglise seront, à leur manière, des artisans du maintien de l’engouement pour cette royauté naissante et des porte-parole efficaces mais tendancieux de l’esprit nationaliste belge.

1839 : le 1er timbre belge est émis. Dorénavant, le courrier et les autres missives pourront parvenir au doyen via la poste et vice versa.

1840 : extrait d’un rapport de visite décanale du 06/07/1840 « Cette chapelle est sur la route de Namur. Elle n’est pas en bon état et est bien chétive. Elle possède à peine le mobilier nécessaire pour y célébrer un office. Le curé de Waillet doit régulièrement venir y dire la messe et prendre les confessions. Il y a à Hogne moralement un tiers de la paroisse. Ces gens sont moins dociles et moins exacts à leurs devoirs religieux que ceux de Waillet. Il y a un cimetière où on enterre mais il n’est pas bien tenu et reste ouvert. » 1845 : un Anglais, Andrew Peterson, revend le château de Hogne au baron de Bonhome provenant d’Ouffet (province de Liège) après l’avoir acquis en 1830. Henri-Joseph Dimanche (1851-1870) Sous son impulsion, la sacristie a été bien retapée. Il terminera sa carrière à Waillet où, comme à Hogne, il sera reconnu comme un « bon prêtre » dans tous les sens du terme.

16

Lucien Devillers (1870-1894) C’est pendant son exercice qu’est bâti le mur cernant le cimetière (1881). Dans un rapport décanal de 1889, on peut lire ceci : « cette chapellerie forme une commune distincte, ressortant de la paroisse de Waillet. Elle peut recevoir les 133 habitants de la commune mais également 60 habitants d’Aye qui sont trop éloignés de l’église paroissiale. De plus, 35 à 40 habitants d’autres communes assistent ordinairement aux offices de la chapelle. Hogne et Waillet sont distants de 4 kilomètres, le chemin est très mauvais. Les habitants de Hogne ont rebâti leur chapelle en 1848 pour 6.000 f, un cimetière pour 4.000 f en 1855, un mur de cimetière en 1881 pour 2.000 f. Le conseil communal et le conseil de fabrique se réunissent dans la maison de la chapellerie ». Edouard-Joseph Delvaux (1894-1900)

Il est en fait curé de Waillet mais porte la double casquette pendant quelques années, probablement à cause d’une pénurie de prêtres et le manque d’engouement porté à la petite chapelle de Hogne.

Paul-Henri Millard (en 1902) Prêtre-enseignant. Il professe à Marche. Delogne (en 1902) Ce prêtre qui est professeur à Marche a été sollicité pour les offices hebdomadaires Léon-Louis Feltesse (en 1911) Encore un prêtre-enseignant qui vient dépanner la paroisse Ovide Schoonne (en 1912) Ce prêtre qui est aussi enseignant à Marche est venu quelques fois à Hogne.

1914-1918: le pays est envahi par les Allemands. L’ennemi a rapidement le dessus et, pour Hogne, c’est le défilé de soldats (et de matériel de guerre) qui remontent à pied ou à cheval vers Bruxelles ou le front. Les troupes allemandes montent vers le front

17

Cette époque est particulièrement pénible pour les populations civiles puisque pratiquement tout le pays est occupé par les Allemands. Nombreuses sont les familles qui ont faim, un peu moins dans les campagnes mais dans les villes, c’est plus pénible pour la nourriture.

Bon d’alimentation pour les plus démunis Louis-Joseph Mélin (1918-1920) Ce prêtre-directeur d’école à Marche a quitté l’église de Waillet pour faire deux années à la chapellerie de Hogne (dépannage provisoire qui dure…). Lambert-Auguste Boet (1920-1922) A nouveau un tout petit exercice pour ce prêtre enseignant. Théophile Tavier (1922) Ce prêtre-enseignant aura exercé un mois. Arthur Adam (1922) Lui, il est aumônier des Sœurs de N-D et il dépannera Hogne pendant trois mois. Mai 40 : l’offensive allemande. Toute l’armée belge se bat ardemment mais l’ennemi est puissant et bien équipé. Sur la photo on voit un char T.13 des Chasseurs ardennais immobilisé à la suite d’une panne mécanique, le canon dirigé vers l’ennemi (Marche). Les munitions ont été abandonnées sur la tourelle. La partie est inégale… (cliché Duculot) Les Allemands récupèrent un char belge devant la chapelle de Hogne

Cette photo, datant de 1946, est prise presque au même endroit que la précédente. Et ce n’est pas la cure, cette maison devant. C’est la demeure de la famille Evrard depuis des générations. Elle a fait office de cure mais seulement jusqu’à la moitié du 19ème siècle. On peut remarquer l’étroitesse de la Nationale 4 puisque la dame qui tient le petit Albert Evrard se trouve sur l’axe de la chaussée. Traverser cette route ne présentait pas de danger alors. (cliché Gérard-Evrard)

18

Sur cette photo du mariage de Jean-Pierre Gérard et d’Annie Evrard, en 1968, le prêtre officiant est l’abbé Edouard-Victor Bayenais. Celui-ci était officiellement attaché à Waillet mais exerçait aussi à Hogne. (cliché Gérard-Evrard) Bernard Boulanger (1977-2008) Il est curé d’Aye mais a reçu en charge supplémentaire la paroisse de Hogne. Jules Collin (vers 2000) dépendant de Marche José Glaude (2008) Henri Maréchal (à partir de 09/2008) Depuis cette date, le secteur pastoral de Somme-Leuze rassemble 8 paroisses et, hormis celles de Bonsin-Chardeneux, correspond parfaitement aux anciennes communes formant l’entité créée en 1976. L’abbé Henri Maréchal est assisté dans son ministère par le diacre Christian Rensonnet d’Enneilles.

L’abbé Maréchal faisant son homélie (cliché FM)

Bibliographie Archives du Diocèse de Namur Traité de Droit naturel d’A. Valensin chez Action Populaire 1925 La Révolution Brabançonne par Jean Deconinck au Cercle Historique de Somme-Leuze La Bible universelle Pour l’Eglise de Demain du Cardinal Suenens chez Nouvelle Cité 1979 Dictionnaire moderne des Communes de Huet et Clerens 1968 La Campagne des 18 jours de P. Taghon chez Duculot 1989 Nouvelle Histoire des Wallons de L. Genicot chez Didier-Hatier 1976 Les Celtes de Ducan Norton chez Time Life 1975 La Province de Namur du Crédit Communal 1976

19