u. fjl scientifique d'orsay

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r ORSAY FR0005741 : 5910 UNIVERSITE DE PARIS-SUD U.FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY THESE Présentée Pour obtenir Le GRADE de DOCTEUR EN SCIENCES DE L'UNIVERSITE PARIS XI ORSAY Spécialité Métallurgie et Matériaux PAR Ronite LEVY-TUBIANA SUJET: Etude des composites à matrice métallique par la technique de la diffraction de neutrons : analyse du comportement élastoplastique et évaluation des contraintes résiduelles. Soutenue le 5 Novembre 1999 devant la Commission d'examen MM. D. Baptiste, Professeur, ENSAM, Paris Rapporteur M** M. Ceretti, Docteur, LLB, CEA Saclay A. Lodini, Professeur, Université de Reims Directeur de thèse L. Moffiex, Ingénieur, SNECMA, ViUaroche M"* L. Priester, Professeur, Université de Paris-Sud Président du Jury P. Withers, Professeur, Université de Manchester Rapporteur

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r

ORSAY FR0005741

: 5910

UNIVERSITE DE PARIS-SUDU.FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

THESE

Présentée

Pour obtenir

Le GRADE de DOCTEUR EN SCIENCES

DE L'UNIVERSITE PARIS XI ORSAY

Spécialité Métallurgie et Matériaux

PAR

Ronite LEVY-TUBIANA

SUJET: Etude des composites à matrice métallique par la techniquede la diffraction de neutrons : analyse du comportementélastoplastique et évaluation des contraintes résiduelles.

Soutenue le 5 Novembre 1999 devant la Commission d'examen

MM. D. Baptiste, Professeur, ENSAM, Paris RapporteurM** M. Ceretti, Docteur, LLB, CEA Saclay

A. Lodini, Professeur, Université de Reims Directeur de thèseL. Moffiex, Ingénieur, SNECMA, ViUaroche

M"* L. Priester, Professeur, Université de Paris-Sud Président du JuryP. Withers, Professeur, Université de Manchester Rapporteur

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ORSAYN°D'ORDRE : 5910

Gestion INiSDoc. Enreg.

UNIVERSITE DE PARIS-SUDU.F.R. SCIENTIFIQUE D'ORSAY

THESE

Présentée

Pour obtenir

Le GRADE de DOCTEUR EN SCIENCES

DE L'UNIVERSITE PARIS XI ORSAY

Spécialité Métallurgie et Matériaux

PAR

Ronite LEVY-TUBIANA

SUJET : Etude des composites à matrice métallique par la techniquede la diffraction de neutrons : analyse du comportementélastoplastique et évaluation des contraintes résiduelles.

Soutenue le 5 Novembre 1999 devant la Commission d'examen

MM. D. Baptiste, Professeur, ENSAM, Parisrelie

RapporteurMelle M. Ceretti, Docteur, LLB, CEA Saclay

A. Lodini, Professeur, Université de Reims Directeur de thèseL. Molliex, Ingénieur, SNECMA, Villaroche

Mme L. Priester, Professeur, Université de Paris-Sud Président du JuryP. Withers, Professeur, Université de Manchester Rapporteur

Page 3: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Merci à mes parents.

Page 4: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Remerciements

Le travail présenté dans cette thèse a été réalisé au Laboratoire Léon Brillouin du

CEA Saclay. Je ne saurais débuter la rédaction de ce manuscrit sans adresser de légitimes

remerciements aux personnes qui ont contribué au bon déroulement de cette thèse.

Je remercie donc tout le personnel du Laboratoire Léon Brillouin qui a toujours su

répondre à mes attentes, et plus particulièrement Monsieur De Novion qui m'a permis de

réaliser cette thèse au sein du Laboratoire Léon Brillouin.

Certaines personnes ont plus étroitement collaboré au caractère positif de ce projet :

que Monsieur Lodini trouve ici ma reconnaissance pour le soutien dont il a continuellement

fait preuve à mon égard et Monsieur Baczmanski pour avoir su répondre à mes nombreuses

questions, pour ses apports théoriques et pour ses explications enrichissantes.

Messieurs Baptiste et Withers ont accepté d'être les rapporteurs de cette thèse : leurs

remarques ont permis d'améliorer considérablement ce mémoire, et je leur en suis

particulièrement redevable.

Madame Louisette Pr lester m'a fait l'honneur de présider le jury de thèse et je tiens à

lui exprimer ma gratitude pour ses conseils et ses encouragements.

Page 5: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Je tiens tout particulièrement à exprimer ma sincère reconnaissance à Monica Ceretti

qui m'a initiée à la technique de la diffraction des neutrons, mais a surtout suivi

quotidiennement ce travail durant 3 ans. Je lui suis en outre reconnaissante d'avoir participé

aujury.

Une partie de cette étude n'aurait pu être réalisée sans la participation de SNECMA.

Merci à Messieurs Dambrine et Molliex pour l'intérêt qu 'ils ont porté à cette étude. Je suis

très heureuse que Monsieur Molliex ait accepté de se joindre aux autres membres du jury.

Que Mike Fitzpatrick reçoive également mes remerciements pour m'avoir permis de

travailler avec des échantillons d'une grande qualité.

Je tiens à remercier tout particulièrement toute l'équipe travaillant à l'atelier et en

particulier Xavier qui à pris le temps de m'apprendre à coller une jauge avec un petit point

de soudure (qu 'il fasse attention quand il monte sur une échelle quand même !) et Delfin qui

m'a donné de nombreux conseils sur la pose de fenêtres en PVC...

Merci également à Chantai Marais et Chantai Pomeau pour leur disponibilité de

chaque instant et leur sympathie quotidienne.

Ces trois années de thèse ont été un enrichissement scientifique mais également

personnel. Je tiens à exprimer ma sympathie à Emmanuelle, Karina, Johan, Gilles, Vanessa,

Monica (la grande) et Monica (la petite), qui m'ont amicalement soutenue tout au long ce ces

trois années.

Merci à Gilles qui m'a donné la possibilité de travailler tard le soir et qui a tout mis

en œuvre pour que la phase de rédaction se déroule dans de bonnes conditions. Merci

également à Mayane qui a fait ses nuits très tôt !

Je remercie enfin le Ministère de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur

et de la Recherche, qui a permis, par son allocation de recherche, la réalisation de cette

thèse.

Page 6: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Sommaire

INTRODUCTION.

PARTIE A

ANALYSE DES CONTRAINTES RÉSIDUELLES PAR DIFFRACTION DES NEUTRONS.

CHAPITRE 1 : CONCEPTS FONDAMENTAUX DANS L'ANALYSE DES CONTRAINTES 4

1 .DÉFORMATION ET CONTRAINTE 4

1.1.RELATION DÉFORMATION -CONTRAINTE 4

1.2.CAS D'UN MATÉRIAU HOMOGÈNE, ISOTROPE 7

2.LES CONSTANTES ELASTIQUES RADIOCRISTALLOGRAPHIQUES D'UN POLYCRISTAL 8

2.1.CAS D'UN SYSTÈME CUBIQUE 9

2.1.1.Modèle de Voigt. 9

2.1.2.Modèle de Reuss 9

2.1.3. Modèle de Kroner 10

2.2.CAS D'UN SYSTÈME HEXAGONAL 12

2.2.1.Modèle de Voigt. 13

2.2.2.Modèle de Reuss 13

2.2.3.Modèle de Hill. 14

3.LES CONTRAINTES RÉSIDUELLES 14

3.1.DÉFINITION ET CLASSIFICATION 1 4

3.2.MÉTHODES D'ANALYSES DES CONTRAINTES 17

Page 7: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

CHAPITRE 2 : DETERMINATION DES DEFORMATIONS ET DES CONTRAINTES PAR DIFFRACTION DES

NEUTRONS 1 9

l.GÉNÉRALITÉS 19

2.LA TECHNIQUE DE DIFFRACTION APPLIQUÉE À L'ÉVALUATION DES CONTRAINTES 2 1

3.DÉTERMINATION DE LA DISTANCE INTERRÉTICULAIRE DE RÉFÉRENCE 2 2

4.MÉTHODE D'ÉVALUATION DES CONTRAINTES 2 4

4.1.MÉTHODE D'ANALYSE DU TENSEUR COMPLET DES CONTRAINTES 2 6

4.2.MÉTHODE D'ANALYSE DES CONTRAINTES PRINCIPALES 2 6

5.INSTRUMENTATION 28

5.1.LEDIFFRACTOMÈTREG5.2 30

5.1.1 .La résolution spatiale 33

5.1.2. La résolution instrumentale 33

5.1.3. Alignement et positionnement de l'échantillon 33

5.2.LEDIFFRACTOMÈTREL3 35

5.2.1. Description générale 35

5.2.2. Caractéristiques de L3 35

CHAPITRE 3 : ELASTOPLASTICITE : MÉCANISMES ET MODÉLISATION 37

1 .APPROCHE PHYSIQUE GÉNÉRALE DE L'ÉLASTOPLASTICITÉ 38

1.1.INTRODUCTION 38

1.2.PARAMÈTRES PHYSIQUES IMPORTANTS 3 9

1.3.LES TRANSITIONS D'ÉCHELLE 4 1

2.MODÈLE ELASTOPLASTIQUE AUTOCOHÉRENT 4 2

2.1.LE COMPORTEMENT LOCAL 4 3

2.2.LE COMPORTEMENT GLOBAL 4 5

Page 8: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

PARTIE BETUDE EXPÉRIMENTALE : LES COMPOSITES A MATRICE MÉTALLIQUE AL-SIC.

CHAPITRE 4 : LES COMPOSITES A MATRICE MÉTALLIQUE 50

l.GÉNÉRALITES 50

1.1.DÉFINITION 50

1.2.CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES ET INTÉRÊT 51

2.LE MODÈLE D'ESHELBY 53

2.1.L'APPROCHE PAR L'INCLUSION 53

2.2.LE MODÈLE ÉQUIVALENT DE L'INCLUSION 55

2.2.1.Différence des coefficients thermiques de dilatation 55

2.2.2. Déformation plastique 56

2.3.LA LOI DES MÉLANGES 5 7

3 .LE MATÉRIAU 58

3.1.FABRICATION DES COMPOSITES À MATRICE MÉTALLIQUE 58

3.1.1. Processus en phase liquide 58

3.1.2. Processus en phase solide 59

3.1.3.Le procédé de BP Aerospace 60

3.2.MICROSTRUCTURE DU MATÉRIAU 62

CHAPITRE 5 : DETERMINATION DES CONTRAINTES MACROSCOPIQUES ET MICROSCOPIQUES DANS

L E S C M M A L / S I C 63

1 .MESURES PAR DIFFRACTION DES NEUTRONS 63

1.1.CARACTÉRISTIQUES DU MATÉRIAU 63

1.2.LES ÉCHANTILLONS 65

1.3.GÉOMÉTRIE DE LA MESURE 6 6

Page 9: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2.DÉTERMINATION DES CONTRAINTES MACROSCOPIQUES 67

2.1.MESURES DES DÉFORMATIONS 67

2.2.RELATION DÉFORMATION-CONTRAINTE 70

2.2.1 .Détermination des constantes élastiques de diffraction 70

2.2.2. Evaluation des contraintes de chaque phase 71

2.2.3. Evaluation des contraintes du composite 74

3 .DÉTERMINATION DES CONTRAINTES MICROSCOPIQUES 7 6

3.1.SÉPARATION DES CONTRAINTES 7 6

3.2.DÉTERMINATIONDESMICROCONTRAINTES 8 0

RÉSULTATS ET DISCUSSION 81

4.EFFET DE LA RELAXATION 8 3

4.1.PRÉPARATION DES ÉCHANTILLONS 83

4.2.RÉSULTATS ET DISCUSSION 85

4.2.1.Analyse des contraintes dans la direction de déformation 55

4.2.2.Analyse des contraintes dans les directions transversales 89

CHAPITRE 6 : INFLUENCE DES TRAITEMENTS THERMIQUES ET DE MISE EN FORME SUR LES CMM

AL/SIC 93

1.INTRODUCTION 93

1.1.DÉTAILS EXPÉRIMENTAUX 9 4

1.2.PARAMÈTRES D'ENTRÉE DU MODÈLE AUTOCOHÉRENT 9 6

2.MISEENFORME:FORGEAGE 97

2.1.ECHANTILLON REFROIDI DANS LE FOUR 97

2.1.1.Mesure des déformations 97

2.1.2. Résultats et discussion 99

2.1.3. Prédiction théorique des contraintes 102

2.2.ECHANTILLON TREMPÉ À L'EAU 103

2.2.1.Mesures des déformations 103

2.2.2. Résultats et discussion 103

Page 10: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2.2.3. Prédiction théorique des contraintes 105

3.MISE EN FORME: FORGEAGE ET LAMINAGE 106

3.1.MESURES DES DÉFORMATIONS 106

3.2.RÉSULTATS ET DISCUSSION 106

3.3.PRÉDICTION THÉORIQUE DES CONTRAINTES 108

4.CONCLUSION GÉNÉRALES 108

PARTIE CAPPLICATION INDUSTRIELLE : LES COMPOSITES A MATRICE MÉTALLIQUE

TI-SICF.

CHAPITRE 7 : LES COMPOSITES A MATRICE MÉTALLIQUE A BASE TITANE 110

1.INTRODUCTION 110

l.l.LESCMM À BASE TITANE 110

1.2.OBJECTIF DE L'ÉTUDE 1 1 2

2.ETUDE DE FAISABILITÉ 1 1 3

2.1.CARACTÉRISTIQUES DU MATÉRIAU 113

2.2.EXPÉRIENCE 116

2.2.1. Les fibres longues de SiC. 116

2.2.2.Le composite 118

3.RÉSULTATS ET CONCLUSION 120

3.1.MESURES TRANS VERS ALES 120

3.2.MESURES LONGITUDINALES 123

3.3.CONCLUSION 124

CHAPITRE 8 : DETERMINATION DES CONTRAINTES SUR DES INSERTS TI/SICF 125

1.ETUDE PRÉLIMINAIRE 125

1.1.DESCRIPTION DES ÉPROUVETTES 126

1.2.TRAITEMENT DES DONNÉES 128

1.3.RÉSULTATS ET DISCUSSION 130

1.3.1.Alliage 6242 - Eprouvette sans fibres 130

1.3.2. Composite Ti-SiCf. 132

Page 11: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2.DÉTERMBSJATION DES CONTRAINTES DANS DES PIÈCES INDUSTRIELLES 136

2.1.LES INSERTS EN COMPOSITES T I - S I C F 136

2.2.DESCRIPTTON DES ÉCHANTILLONS 138

2.3.RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX 141

2.3.1. Fibres de SiC - Raie (220) 141

2.3.2.Matrice Titane - TA6V- Raie (101) 142

2.3.3.Composite Ti-SiCf. 143

3.SIMULATI0N PAR ÉLÉMENTS FINIS 144

3 . 1 .DÉFINITION DES CONDITIONS LIMITES 145

3.2.MODÉLISATIONEN3DD'UNDEMI-INSERT 145

3.3.RÉSULTATS ET DISCUSSION 146

CONCLUSIONS GÉNÉRALES 148

BIBLIOGRAPHIE 151

Page 12: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Introduction

Du piston d'un moteur diesel à l'arbre de transmission d'une voiture, du cadre à vélo

aux freins à disques, du cylindre d'un moteur à explosion à l'habitacle d'appareils micro-

électroniques, du turbomoteur d'un avion aux inserts utilisés dans les compresseurs, les

matériaux composites trouvent aujourd'hui une place prépondérante dans de nombreuses

applications.

Le développement de l'utilisation des matériaux composites dans des domaines aussi

variés que l'industrie aéronautique, l'industrie automobile voire au quotidien nécessite une

compréhension totale du comportement mécanique face à la sollicitation.

Cependant, les contraintes résiduelles présentes dans les matériaux suscitent, dans le

domaine des Sciences des Matériaux, un intérêt tout particulier car celles-ci peuvent diminuer

les capacités d'utilisation des matériaux.

Il existe plusieurs méthodes permettant de déterminer les contraintes résiduelles,

certaines destructives, d'autres partiellement ou non destructives, mais toutes sont capables

d'évaluer le niveau de contraintes existant dans le matériau. La méthode utilisée dans ce

travail pour l'évaluation des contraintes est la méthode de la diffraction des neutrons : non

seulement c'est une méthode non destructive mais en plus, du fait du pouvoir de pénétration

important des neutrons, elle permet une évaluation du niveau de contraintes sur des pièces

massives ; suivant la géométrie de la pièce, le tenseur complet peut être ainsi déterminé. Les

pièces industrielles trouvent donc dans cette méthode tout leur intérêt.

1

Page 13: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Depuis 1987, le Laboratoire Léon Brillouin, CEA-CNRS, Saclay, s'est engagé pour le

développement de cette méthode en dédiant le diffractomètre G52 à l'évaluation des

contraintes. Les différents travaux sur l'évaluation des contraintes résiduelles dans des

matériaux composites à matrice métallique à l'aide de la diffraction neutronique ont permis

que ce travail se déroule dans d'excellentes conditions mais ils ont constitué par ailleurs une

base importante pour notre étude.

Ce travail porte sur l'étude du comportement élastoplastique des matériaux composites

à matrice métallique à l'aide de la diffraction des neutrons. L'étude présentée s'articule donc

autour de trois parties, représentant les trois étapes majeures du travail réalisé.

La première partie de cette étude définit l'environnement du travail présenté, c'est-à-

dire les outils utilisés pendant la thèse. Les concepts fondamentaux dans l'analyse des

contraintes seront présentés (Chapitre 1) avec notamment la théorie de l'élasticité utilisant des

grandeurs importantes comme la déformation et la contrainte. Une approche de la notion de

contraintes résiduelles sera également présentée. Le Chapitre 2 s'attachera à montrer

comment il est possible de déterminer les grandeurs caractéristiques précédemment citées à

l'aide de la méthode de diffraction des neutrons. Cette méthode est similaire à la technique

déjà bien connue de la diffraction des rayons X, mais le pouvoir de pénétration élevé des

neutrons lui confère des applications en profondeur sur des matériaux massifs. Ce chapitre

présentera en outre les appareillages utilisés dans cette étude pour l'évaluation des contraintes.

Enfin, le Chapitre 3 proposera un modèle théorique développé en collaboration avec une

équipe polonaise de théoriciens, et qui a pour objectif de prédire le comportement

élastoplastique des matériaux. Pour cela, des notions physiques sur les grandeurs importantes

sont rappelées avant de proposer une modélisation du phénomène.

La seconde partie de cette étude présente les résultats expérimentaux obtenus sur des

composites à matrice métallique (CMM) d'Aluminium renforcés avec des particules de SiC

(Al/SiCp). La présentation des CMM, le mode de fabrication de tels composites et enfin le

modèle d'Eshelby permettant de modéliser au mieux le comportement des CMM sont

présentés dans le Chapitre 4. Le Chapitre 5 définira la méthode utilisée pour évaluer les

contraintes microscopiques dans Al/SiCp et montrera par ailleurs qu'après traitement

thermique et déformation plastique, on observe une relaxation des contraintes d'origine

thermique.

Page 14: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

L'évaluation des contraintes par diffraction des neutrons sur des échantillons de

traction et de compression confirmera ce résultat.

L'influence des traitements thermiques et de mise en forme sur le niveau de

contraintes dans les CMM sera présentée dans le Chapitre 6. A cet effet, des traitements de

forgeage et de laminage, des traitements de trempe à l'eau ou de refroidissement dans le four

seront appliqués successivement au composite Al/SiCp et les résultats, comparés au modèle

théorique autocohérent que nous avons développé dans la première partie de l'étude seront

analysés.

La dernière partie de cette étude porte sur une application dans le domaine industriel.

SNECMA, toujours soucieuse d'améliorer les propriétés physiques et mécaniques des

matériaux qu'elle utilise, souhaiterait évaluer le niveau de contraintes sur des inserts en

composite à matrice métallique base titane renforcé avec des fibres longues de SiC (Ti/SiCf),

prévus pour remplacer les alliages de titane dans les compresseurs des moteurs d'avions.

Jusque là, l'évaluation des contraintes était basée sur des modèles numériques,

l'objectif de SNECMA est de déterminer les contraintes résiduelles de manière expérimentale

sur des pièces d'essai pouvant par la suite être testées sur bancs. L'utilisation des CMM base

titane, l'objectif de l'étude ainsi qu'une étude préalable de faisabilité seront présentés

Chapitre 7. Devant les résultats positifs de l'étude de faisabilité, l'expérience réalisée sur le

diffractomètre L3 de Chalk River, Canada fera l'objet du Chapitre 8. Celui-ci montrera en

outre qu'il est effectivement possible d'étudier les CMM base titane par diffraction de

neutrons mais que certaines précautions sont nécessaires.

Page 15: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

PARTIE A

ANALYSE DES CONTRAINTESRESIDUELLES PAR DIFFRACTION DES

NEUTRONS

Page 16: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Chapitre 1

Concepts fondamentaux

dans l'analyse des

contraintes

Dans ce chapitre, les concepts fondamentaux de la théorie de l'élasticité sont

présentés. En particulier, les relations physiques entre la déformation et la contrainte

permettront de réaliser l'importance des constantes élastiques de diffraction dans la

diffraction des neutrons. Les valeurs théoriques de ces constantes seront calculées

par trois méthodes différentes. Enfin, une définition et une classification des

contraintes résiduelles seront présentées dans le but de définir au mieux l'objectif de

l'étude.

1. Déformation et Contrainte.

1.1. Relation Déformation - Contrainte.

La relation entre le tenseur des déformations ei} et celui des contraintes okl est donnée

par la loi de Hooke généralisée et se présente sous la forme :

Page 17: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

ou, si on exprime les contraintes en fonction des déformations :

Sijkl et CiJU représentent les tenseurs d'ordre 4 de complaisance et de rigidité du matériau.

L'équation (1) signifie que si l'on applique une contrainte à un monocristal, la

déformation résultante est directement proportionnelle à chaque terme du tenseur des

contraintes, en tenant compte du tenseur de complaisance. Dans le cas général d'un cristal

anisotrope, les contraintes de cisaillement et les contraintes principales contribuent à la

déformation dans une direction principale et inversement [1].

Dans la plupart des cas, les équations (1) et (2) décrivent 9 équations linéaires,

chacune avec 9 termes différents. Il existe donc 81 termes indépendants dans les tenseurs SiJkl

et Cijkl. La symétrie nous permet d'écrire : CiJkl = Cijlk et SiJkl = Sijlk, de la même manière,

Cljkl = C]lkl et Sjjkl = SjM . Ces relations amènent le nombre de coefficients indépendants à 36

[2].

Pour rendre compte de la symétrie existante, les termes élastiques des modules de

complaisance et de rigidité sont généralement exprimés avec 2 indices au lieu de 4. Cette

notation, appelée notation contractée, est obtenue en contractant la première et la seconde

paire d'indice en un chiffre, comme le montre le tableau suivant :

Notation tensorielle

Notation matricielle

11

1

22

2

33

3

23,32

4

31,13

5

12,21

6

Tableau 1 : Relation tenseur-matrice

5

Page 18: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Ainsi, en tenant compte de la symétrie, la notation contractée devient

snki = Smn si m et n égal 1, 2, ou 3 (3a)

au = -Smn si m ou n égal 4, 5, ou 6 (3b)

SUki = ~Smn si m et n égal 4, 5, ou 6 (3c)

Dans cette étude, nous nous attacherons à étudier des matériaux de symétrie cubique ( dans ce

cas, la matrice de complaisance possède 3 coefficients indépendants ), et de symétrie

hexagonale (la matrice de complaisance possède alors 6 coefficients indépendants).

Pour un système cubique : Stj =

>ll1

'12

0

0

0

Sn

Su

sn0

0

0

5,2

Sn

Su

0

0

0

0

0

0

Su0

0

0

0

0

0

Su0

0

0

0

0

0

5 .44

(4a)

Pour un système hexagonal : StJ = •

SuS12

5,3

0

0

0

Sn

Su

Su0

0

0

Su

Su

Su0

0

0

0

0

0

S44

0

0

0

0

0

0

S44

0

0

0

0

0

0

2(5, , -5 , 2 )

(4b)

Page 19: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

1.2. Cas d'un matériau homogène, isotrope.

On considère un cube soumis à une contrainte on de traction suivant l'axe 1. Cette contrainte

va engendrer une déformation £uen tension suivant l'axe 1, et des déformations en

compression suivant les axes transverses 2 et 3. La loi de Hooke suggère alors que cette

déformation soit directement reliée à la contrainte appliquée :

1£.i=-0-n (5)

v£„ = £ -,-, = <T,, (6)

E

Ces constantes de proportionnalité E et V représentent les propriétés macroscopiques des

matériaux et sont respectivement les modules de Young et le coefficient de Poisson

macroscopiques.

Ainsi, la loi de Hooke généralisée peut alors s'écrire :

1 +v v

E E

et inversement :

E vE (8)

k représente tous les indices différents de i et j , et 0 la matrice de Kronecker. Les modules de

Young et les coefficients de Poisson macroscopiques sont reliés aux constantes de

complaisance par les relations suivantes :

(9a)

~ (9b)

Page 20: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2. Les Constantes Elastiques Radiocristallographiques d'un

polycristal.

Une variété polycristalline non texturée est généralement considérée comme

homogène, isotrope. Cependant, elle est constituée d'agrégats monocristallins dont les

propriétés élastiques sont anisotropes. Pour une orientation aléatoire des cristallites, les

constantes élastiques et de cette variété polycristalline dans une direction cristallographique

[hkl] donnée doivent être calculées à partir des constantes élastiques des monocristaux.

En outre, le comportement élastique du polycristal ne dépend pas seulement des

constantes élastiques mais aussi de l'interaction entre les grains. Ainsi, un calcul théorique

rigoureux des constantes élastiques du polycristal nécessite une solution théorique complète

de l'influence de l'anisotropie élastique de chaque cristallite et de l'interaction entre les

cristallites sur la réponse élastique du matériau.

Du fait de la complexité du problème, plusieurs hypothèses ont été émises. Il existe en

effet de nombreux modèles théoriques permettant de calculer les constantes élastiques d'un

polycristal à partir des caractéristiques mécaniques du monocristal.

Le modèle de Voigt suppose que la déformation est équivalente dans chaque

crystallite. L'approximation de Reuss suggère que la contrainte soit constante. Le modèle le

plus réaliste est le modèle autocohérent de Kroner. Il est basé sur le traitement cristal

ellipsoïdal plongé dans une matrice infinie, élastique et isotrope.

Ces constantes élastiques de diffraction Sl et — S2sont reliées aux grandeurs

physiques macroscopiques du matériau E et v par les relations suivantes :

Page 21: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2.1. Cas d'un système cubique.

2.1.1. Modèle de Voigt.

Dans l'approximation de Voigt, le champ de déformation est homogène dans tout le

polycristal et donc chaque grain est soumis à la même déformation. Il y a continuité des

déformations aux bords des grains [3, 4]. Dans cette hypothèse, les constantes élastiques du

matériau sont calculées à partir des coefficients de complaisance Sy^ du monocristal et sont

indépendantes de la direction cristallographique. Pour un matériau cubique et isotrope, on a :

1 gV _ IQ^nnvSnn ^1122)_ 1 g

22Gy 2 351,,,, -351122 +451212

OÙ Of, — O i n i " J , , , , 2lJ, .

2.1.2. Modèle de Reuss.

Dans l'approximation de Reuss, le champ de contrainte est homogène et donc chaque

cristallite développe une déformation qui est proportionnelle au module d'anisotropie dans

une direction donnée [5]. Dans ces hypothèses, les constantes élastiques dépendent donc de

l'orientation cristallographique (hkl).

Page 22: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

(12a)

-Sim-3S0T (12b)

h2k2+h2l2+k2l2

(h2+k2+l2)2où F = —— - —— est le facteur d'orientation du plan (hkl).

2.1.3. Modèle de Kroner.

Dans ce modèle dEshelby étendu, le travail de Kroner porte sur le calcul des

propriétés élastiques globales d'un matériau polycristallin à partir des constantes élastiques du

monocristal [6, 7]. Ce modèle est basé sur le traitement d'un cristallite anisotrope, sphérique

ou ellipsoïdal, qui est noyé dans une matrice infinie, élastique et isotrope.

(13a)

±S2(hkl) = Smi-Smi +/S333 -'3311 - 3 ' 0 r (13b)

^0 ~ ^3333 ^3311

et où tpi représente un tenseur d'ordre 4 qui décrit l'interaction entre les cristallites.

S3333 et S3311 peuvent être calculés par :

10

Page 23: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

ç — _ ____°3311 ~ J - - 2G

s -s - -L°3333 °3311 ~

Selon la théorie de Kroner, la compressibilité K et le cisaillement macroscopique G

peuvent être calculés à partir des constantes de complaisance du monocristal :

= GJ1- 125 ax

25 " ^ 625

avec Gv la limite de Voigt tiré de l'équation (1 lb) et

X ^^ •5Sn

351U1 -351122 +45,2,2

Pour un polycristal isotrope, le tenseur tjjki peut être calculé à partir de :

SG2+9KG

6G + 3K\(smi-sU22)+i

- i

*3333

11

Page 24: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

La méthode de Kroner nous donne les valeurs des constantes élastiques de diffraction

les plus réalistes, avec des valeurs très proches de celles mesurées expérimentalement. Par

ailleurs, les constantes élastiques calculées par chacune des deux autres méthodes ne sont pas

toujours en accord avec les valeurs déterminées expérimentalement. Dans plusieurs études, ce

désaccord peut être expliqué par l'état du matériau, la composition, la taille des grains, la

microstructure, les traitements mécaniques et thermiques. C'est pourquoi il est nécessaire de

connaître exactement les constantes élastiques du matériau à étudier en les déterminant

expérimentalement.

Remarque : Ces méthodes peuvent être appliquées à des matériaux textures; dans ce cas, il

existe plus de 2 constantes élastiques de diffraction. Cependant, pour les réflexions du type

(hhh) ou (hOO), il n'y a pas d'influence de la texture sur les constantes élastiques de

diffraction et les même formules peuvent être utilisées [8].

2.2. Cas d'un système hexagonal.

En posant les égalités suivantes

TCCU C12) ^66 - 2 ( 5 U -Sl2) t^ - T

le calcul des constantes élastiques de diffraction est présenté ci-après [9].

12

Page 25: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2.2.1. Modèle de Voigt.

-3(C 1 I+C 3 3 -4C 4 4+5C I 2+8C I 3 )

(lCn+2C33-l2Cu-5C12-4Cl3)(2Cu+C33+2Cl2+4Cl3)

et -5 2V= (15)

2 2 (7C1 1+2C3 3+12C4 4-5C1 2-4C I 3)

2.2.2. Modèle de Reuss.

= -L(S12 +Sl3)-(SU +S33 -2Sl3 -SM)HA+(Sn +S33-Sl3 -Sl2 -S«)H2\ (16a)

(16b)

' représente le facteur d'anisotropie et se présente sous la forme :

13

Page 26: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2.2.3. Modèle de Hill.

Le modèle de Kroner présenté dans le cas d'un système cubique est en accord quasi-

parfait avec les résultats expérimentaux obtenus sur des matériaux homogènes, isotropes. La

moyenne arithmétique des valeurs obtenues par Voigt et Reuss - limite de Neerfeld-Hill [10,

11] - est par ailleurs très proche de la valeur obtenue par la méthode de Kroner. En effet, les

valeurs diffèrent de moins de 5%. Rappelons que par la méthode de Kroner et dans le cas d'un

système hexagonal, le calcul se révèle être laborieux et fastidieux.

C'est pourquoi, Hill suggère de prendre la moyenne des constantes élastiques des deux

bornes Voigt et Reuss comme approximation du calcul de Kroner.

3. Les Contraintes Résiduelles.

3.1. Définition et Classification

Selon la définition de Mura [12], dans les conditions normales de température, les

contraintes résiduelles sont « des contraintes internes auto-équilibrantes qui existent dans un

matériau soumis à aucune force extérieure. Les contraintes résiduelles apparaissent dans le

matériau dès le processus de fabrication, pendant l'usinage notamment, ou bien alors à chaque

fois que celui-ci subit des traitements thermiques. En effet, lors des traitements thermiques, la

surface et le cœur du matériau considéré ne se trouvent pas dans le même état de contrainte.

Une classification des contraintes résiduelles en trois ordres, liée à l'échelle à laquelle

on considère le matériau, a été proposée il y a quelques années par Macherauch [13] :

• Les contraintes résiduelles du 1er ordre ou macrocontraintes sont homogènes sur un très

grand nombre de domaines cristallins du matériau (plusieurs grains). Les forces internes

liées à ces contraintes sont en équilibre dans chaque section, et les moments liés à ces

forces sont nuls autour de tout axe. Ces contraintes, nulles en moyenne si la pièce n'est

pas chargée, peuvent atteindre localement une grande intensité responsable

14

Page 27: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

d'affaiblissement (corrosion sous contrainte ou plastification locale) ou de renforcements

locaux ( grenaillage) pour des sollicitations particulières [14].

Les contraintes résiduelles du 2nd ordre ou mésocontraintes sont homogènes sur de petits

domaines cristallins du matériau (un grain ou une phase). Les forces internes liées à ces

contraintes sont en équilibre dans un assez grand nombre de grains. Du fait des

désorientations cristallines entre les grains et du caractère cristallographique du glissement

plastique, la déformation plastique uniforme dans chaque grain est incompatible de grain à

grain et responsable de contraintes internes. La moyenne de ces contraintes internes sur un

ensemble de grains donne la valeur obtenue à l'échelle précédente, mais chaque grain se

trouve contraint de manière différente, ce qui influera beaucoup sur la réponse à une

déformation ultérieure.

Les contraintes résiduelles du 3eme ordre ou microcontraintes sont homogènes sur les plus

petits domaines cristallins du matériau (quelques distances interatomiques dans le grain).

Les forces internes liées à ces contraintes sont en équilibre dans de très petits domaines. A

cette échelle, la déformation plastique n'apparaît donc plus uniforme à l'intérieur d'un

même grain : le domaine des sous grains, des bandes de glissement ou des écheveaux de

dislocations est atteint. Toutes ces sources de discontinuité créent des champs de

contraintes très variables localement (de quelques angstroms à quelques microns). Ce sont

les moyennes des contraintes considérées à l'échelle précédente.

Les trois types de contraintes précédemment présentées sont schématisées sur la figure

suivante :

15

Page 28: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Joints de grains

Fisure I : Définition schématique des contraintes résiduelles

d'ordre I. II et III dans un domaine couvrant plusieurs grains.

En général, il est très difficile de séparer les contraintes du 2nd et du 3ème ordre, et le terme

"microcontraintes" est défini par la somme des deux derniers ordres. Dans le cas des

matériaux réels, l'état de contraintes résiduelles résulte de la superposition des contraintes du

1er, 2nd et 3ème ordre.

16

Page 29: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Les contraintes résiduelles peuvent être introduites volontairement dans un composant

pour améliorer ses performances, ou involontairement comme résultat de procédés de

fabrication. En général, les contraintes résiduelles sont essentiellement d'origine mécanique

(usinage, grenaillage, etc.), thermique (trempe, traitement thermique) et thermomécanique

(forgeage, soudage).

3.2. Méthodes d'Analyses des Contraintes.

Du fait de leur importance, il n'est pas surprenant qu'il existe un intérêt sans cesse

croissant dans le développement des méthodes d'analyses des contraintes résiduelles.

Une des méthodes d'évaluation des contraintes résiduelles est la méthode du trou

incrémental. Cette méthode consiste à percer un trou dans le matériau considéré d'une

profondeur 1.5 fois le diamètre. Les déformations sont mesurées à la surface en utilisant une

jauge d'extensometrie. Cette technique donne une valeur moyenne des contraintes principales

tout au long de la profondeur du trou, en supposant les contraintes biaxiales. On poursuit alors

l'investigation par élimination des couches successives de matière pour déterminer l'état de

contrainte sur toute l'épaisseur de l'échantillon [15].

Cette technique est rendue délicate car il faut éviter d'introduire de nouvelles

contraintes lors du perçage du trou. Par ailleurs, cette méthode est destructive, et l'évaluation

des contraintes microscopiques est rendue impossible.

Une autre manière de mesurer les déformations et donc d'évaluer les contraintes est la

méthode des ultrasons. Cette méthode est basée sur la vitesse de propagation d'une onde à

travers le matériau [16]. Cette vitesse dépend de l'état de déformation du matériau, ainsi que

de l'état de contraintes. Cependant, cette technique permet uniquement de mesurer des

constantes élastiques.

Les déformations peuvent également être mesurées par la méthode magnétique. Cette

méthode est basée sur la mesure des perturbations du champ magnétique. Ces perturbations

sont mesurées par l'application d'un champ magnétique ou électromagnétique variable [17].

17

Page 30: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Cependant, l'inconvénient de cette méthode réside dans le fait qu'elle se limite à

l'étude d'alliages ferreux d'une part, et que d'autre part, le signal est saturé aux environs de

500MPa en tension ou compression. C'est pourquoi cette méthode est principalement utilisée

pour déterminer le signe et non l'amplitude des contraintes.

Enfin, la méthode qui est le plus communément utilisée de nos jours du fait de ses

nombreux avantages est la méthode de diffraction, aussi bien des rayons X que des neutrons

[1, 18]. Ces méthodes ont présenté un vif intérêt car les longueurs d'onde utilisées sont du

même ordre de grandeur que la distance interatomique des matériaux. Le principe de ces deux

techniques est basé sur la détermination des distances interatomiques d'une famille de plans

diffractants. La déformation, induite par la présence d'un champ de contraintes, est mesurée à

l'aide de la loi de Bragg. Les contraintes sont alors calculées par les équations de la

mécanique de l'élasticité.

Les rayons X sont largement utilisés pour étudier la structure de la matière mais le

rayonnement synchrotron trouve aujourd'hui une place très importante. Le principe des

sources synchrotron est basé sur l'accélération de paquet d'électrons à haute énergie à des

vitesses proches de la lumière dans un anneau circulaire. Dans cette technique, l'accélération

centripète due à la courbure de l'anneau entraîne les électrons à émettre une radiation

électromagnétique. La radiation émise aura une large gamme de longueur d'onde, fonction du

rayon de courbure et de l'énergie des électrons.

Suivant l'étude désirée, il convient d'appliquer la méthode de diffraction des rayons X

ou celle des neutrons. En effet, la méthode de diffraction par rayons X classiques est réduite à

l'évaluation de l'état de contrainte surfacique car elle possède un faible pouvoir de pénétration

dans la matière. Pour l'analyse du «cœur» de la matière, l'élimination successive des

couches superficielles est nécessaire, ce qui rend alors la méthode semi-destructive. Par

contre, la diffraction des neutrons possède un tel pouvoir de pénétration que des études sur

des matériaux massifs ou même industriels sont rendues possibles, non seulement dans des

régions proches de la surface mais aussi au cœur de l'échantillon.

Ainsi, parmi toutes ces méthodes non destructives ( honnis la méthode du trou

incrémental), la diffraction des neutrons est une méthode bien adaptée à l'analyse de l'état de

contraintes : elle possède l'avantage d'être non destructive d'une part et permet l'analyse dans

tout le volume du matériau considéré.

18

Page 31: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Chapitre 2

Détermination des

déformations et des

contraintes par diffraction

des neutrons.

Dans ce chapitre, on tentera de démontrer l'intérêt d'utiliser cette méthode par

rapport à la diffraction des Rayons X. Par ailleurs, une partie de ce chapitre reposera

sur le principe de cette méthode appliquée aux calculs des contraintes résiduelles,

principe applicable à la technique générale de diffraction. Enfin, les instrumentations

spécifiques à la diffraction des neutrons utilisées au cours de ce travail seront

présentées.

1. Généralités.

La caracterisation des contraintes par la technique de diffraction des neutrons est une

méthode apparue au début des années 1980 aux Etats-Unis , en Allemagne et en Angleterre

[19-21]. Au fil des années, l'optimisation des appareillages a été continue et les champs

d'investigations n'ont cessé de s'élargir. Cette technique apparaît aujourd'hui comme bien

maîtrisée et relativement disponible. Il existe actuellement un nombre assez important de

sources de neutrons qui sont bien équipées pour la détermination des contraintes.

19

Page 32: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Citons principalement RIS0 (Danemark), LANSCE (USA), ARGONNE (USA), CHALK

RIVER (Canada), HCR-ECN Petten (HOLLANDE), LLB Saclay (France), ILL Grenoble

(France), ISIS Rutherford (Angleterre).

Le principe de la méthode est très similaire à la méthode déjà bien établie de la

diffraction des Rayons X. Elle repose sur la mesure des distances interréticulaires d'un cristal

et considère celles-ci comme des jauges d'extensométrie.

Les Rayons X classiques interagissent avec les électrons orbitaux du matériau et sont

alors fortement absorbés après pénétration de quelques micromètres dans la plupart des

matériaux. C'est pourquoi cette méthode est principalement utilisée pour des mesures en

surface.

Les neutrons permettent quant à eux une pénétration beaucoup plus importante dans la

plupart des matériaux. Seuls le Cadmium et le Bore peuvent poser quelques problèmes

d'absorption à condition d'être en pourcentage suffisant dans le matériau. En comparaison

avec la technique des Rayons X, la diffraction des neutrons induit des coefficients

d'absorption linéaire beaucoup plus faible, d'un facteur 1000 environ [20].

Cependant, le flux de neutrons est beaucoup plus faible que celui des Rayons X et

nécessite donc un volume exploré de l'ordre de quelques mm3. En effet, l'intensité d'un

faisceau monochromatique de neutrons est beaucoup plus faible que celle des Rayons X

produit par un simple tube à rayons X. C'est pourquoi les expériences de diffraction

neutronique pour l'évaluation des contraintes résiduelles requièrent un volume relativement

conséquent (au moins un mm3 ) en comparaison avec le volume utilisé par les rayons X, de

l'ordre de 10"6 à 10"5 mm3.

20

Page 33: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2. La technique de diffraction appliquée à revaluation des

contraintes.

Lorsqu'un faisceau de neutrons arrive sur un matériau polycristallin, il est alors diffracté

selon la loi de Bragg :

où (hkl) représente les indices de Miller d'un plan diffractant, dhu est la distance

interreticulaire d'un plan (hkl), observé à un angle de 2 6hu\ A est la longueur d'onde des

neutrons et n est l'ordre de réflexion que l'on considérera égal à 1 pour la suite de l'étude

[28]. Les vecteurs d'onde des faisceaux incident Ko et réfléchi K déterminent le vecteur Q de

diffusion.

X X . :t

Figure 1 : la diffraction selon la loi de Bragg

Si maintenant on applique une contrainte sur le matériau et donc sur les plans cristallins, il va

se produire une variation de la distance interreticulaire. Celle ci se comporte alors comme une

jauge d'extensométrie et on a :

£hkl * ' (18)

où ehkl est la déformation dans la direction normale aux plans (hkl) et d0 est la distance

interreticulaire de référence des plans (hkl).

21

Page 34: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

En utilisant la loi de Bragg (éq. 17) et en supposant la longueur d'onde constante, on

exprime la déformation ehkl en fonction des angles dm '•

£hki = - cotOoAOo (19)

Cette équation nous montre que pour avoir la meilleure résolution possible, il est

nécessaire que le terme A6 soit le plus grand possible. La déformation étant imposée au

matériau par une contrainte extérieure ou autre, une bonne résolution est atteinte en réduisant

le terme cot60 c'est à dire en augmentant 2do [28]. En diffraction de neutrons, cette condition

est remplie pour un angle proche de 90 : non seulement la résolution spatiale est correcte mais

en plus la précision de mesure est acceptable.

Pour un angle inférieur à 90°, le trajet parcouru par les neutrons dans l'échantillon est

plus important, ce qui nuit à la qualité de la mesure ; le rapport signal sur bruit est également

important et les temps de comptage sont longs. D'un autre coté, pour un angle supérieur à

90°, l'autoabsorption devient de plus en plus importante au fur et à mesure de la pénétration

dans la matière.

Les déformations étant mesurées par la méthode présentée ci-dessus, les contraintes

peuvent donc être calculées à partir des déformations mesurées en utilisant les équations de la

théorie de l'élasticité (Chapitre 1).

3. Détermination de la distance interréticulaire de référence.

Comme nous venons de le voir, la méthode de la diffraction des neutrons est une

technique non destructive, capable d'évaluer les contraintes résiduelles à partir de la

détermination des distances interréticulaires.

Dans le but de déterminer les déformations à partir des distances interréticulaires

(équation (18)), ou bien à partir des déplacements des pics de diffraction, la distance

interréticulaire de référence est indispensable. La détermination de cette valeur est en général

difficile à réaliser car elle correspond à la valeur dans un matériau absent de toutes

contraintes.

22

Page 35: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Cette valeur est déterminée également par diffraction dans les mêmes conditions

expérimentales que l'expérience en elle-même (position des fentes, angle de diffraction, etc.)

Plusieurs méthodes ont été proposées pour tenter d'évaluer la valeur de cette distance

interréticulaire de référence do supposée sans contrainte mais jusqu'à aujourd'hui, aucune

méthode universelle fiable n'a été mise au point. [22, 28], Les différentes manières d'accéder

à la valeur de do sont présentées ci après.

Le recuit est un traitement thermique permettant la relaxation des contraintes internes du

matériau considéré. Cette technique consiste à élever la température à une température moitié

moins élevée que sa température de fusion et à y rester quelques heures avant le

refroidissement lent.

Par ailleurs, le traitement thermique pouvant avoir des effets sur la structure du matériau,

il est préférable de mesurer la référence dans différentes directions et de considérer alors la

moyenne. De plus, si l'échantillon est assez petit pour avoir une faible absorption, on suppose

que les contraintes macroscopiques sont en moyenne quasi-nulles.

Il est possible d'évaluer la référence do en tenant compte d'une zone non affectée par un

quelconque procédé de fabrication (traitements thermiques, mécaniques ou autres).

Enfin, l'utilisation d'une poudre produite à partir de l'échantillon permet d'accéder à la

valeur de do- Les grains sont suffisamment petits pour que l'on puisse considérer que les effets

de la relaxation conduisent à de la poudre complètement absente de contraintes. Dans ce cas,

les mesures sont généralement réalisées dans une seule direction.

23

Page 36: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

4. Méthode d'évaluation des contraintes.

Le tenseur des déformations est déterminé à partir de la mesure des déformations suivant

différentes orientations menées suivant le vecteur de diffusion Q [23]. Si l'orientation du

vecteur Q est donnée par les cosinus directeurs (ai, a2, a3), la déformation s dans cette même

direction est exprimée par l'équation suivante :

ax ,a2,a3 )= afea + a\ew + a\ezz + 2a,a2exy a 2 a 3 ^ + la^e^ (20)

Par convention, l'orientation du vecteur de diffusion est donné par les angles (p et y/

représentés sur la figure suivante :

z, ez

* • y , e y

Figure 2 : Définition de l'orientation du vecteur Q dans un repère (O, X, Y, Z) à l'aide des

angles ç et y .La mesure de la déformation se fait dans cette direction.

24

Page 37: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Dans ce cas, les cosinus directeurs se définissent de cette manière :

a, = cos <p sin yi

(21)

a3 = cos y/

et l'équation (20) devient :

e = e cos2(psm2yr + e sm2(psm2y/ + £ ^, " (22)

+ exy sin 2(p sin y/ + exz cos <p sin 2yf + e^ sin ç sin 2y/

A partir de la loi de Hooke généralisée appliquée à un matériau homogène isotrope

(équation (7), Chapitre 1) qui exprime la déformation en fonction des composants du tenseur

des contraintes, la déformation ew est établie sous sa forme la plus générale :

£<PV -~^iiaxx cos>2 ^ s i n 2 W + (7yy s i" 2 s i n 2 y/ + <J,z cos2 y/ +

+ <rxy sin 2<p sin2 y/ + axz cos ç sin 2y/ + a^ sin ç sin 2y/) + (23)

où — 52 et Sx représentent les constantes élastiques de diffraction (définies dans le chapitre 1)

sont liés aux grandeurs caractéristiques du matériau par les relations suivantes :

~ (24a)

(24b)

où E et v représentent respectivement le module de Young et le coefficient de Poisson pour un

plan (hkl) bien défini.

25

Page 38: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

L'équation (23) est l'équation fondamentale pour l'évaluation des contraintes par

diffraction des neutrons.

4.1. Méthode d'analyse du tenseur complet des contraintes.

Cette méthode est la plus générale car elle permet de déterminer le tenseur complet des

contraintes par diffraction neutronique [24 ; 28]. En effet, à partir de la mesure des

déformations dans plusieurs directions ç et y/, on constate que l'équation (22) possède six

inconnues.

Il est donc nécessaire d'effectuer au moins six mesures différentes pour déterminer le

tenseur des déformations de la manière la plus globale, et ce avec une meilleure précision. Les

déformations principales sont alors obtenues par diagonalisation de la matrice. Les contraintes

sont donc calculées par l'application de la loi de Hooke. Bien sûr, il est possible de déterminer

le tenseur des contraintes directement à partir de l'équation (23).

Il est évident que si les directions principales sont connues, on peut alors utiliser des

méthodes d'analyses plus simples.

4.2. Méthode d'analyse des contraintes principales.

Si les axes principaux sont connus et coïncident avec les axes de l'échantillon, les

composantes de cisaillement du tenseur des déformations sont alors nulles :

exy = ex, - Ey, = 0. En considérant la loi de Hooke, l'équation (23) devient [25]:

_ 1 2 - 2 - 2 - 2 22 xx yy

26

Page 39: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Par ailleurs, la figure 2 page 24 permet d'écrire que

ex =(26)

où ex,ey,e. représentent les déformations dans les directions principales (x,y,z) dans le

repère (0,x,y,z). Pour les trois directions {ç ,ip ) établies par les relations de l'équation (26),

on obtient un système de 3 équations à 3 inconnues :

- S,22

(27)

La résolution de ce système permet d'aboutir à l'évaluation des contraintes dans les

directions principales.

La méthode d'évaluation des contraintes venant d'être explicitée, le paragraphe

suivant s'attachera à présenter la provenance des neutrons (réacteur Orphée) et les

caractéristiques essentielles des instrumentations nécessaire à cette étude (diffractomètre

G5.2,CEA Saclay, FRANCE et diffractomètre L3, Chalk River, Canada)

27

Page 40: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

5. Instrumentation.

Orphée est un réacteur nucléaire expérimental de type "piscine" dont la puissance thermique

est de 14MW et de flux thermique maximum 3.1014 n/cm2.s. Conçu pour être une source

intense de neutrons thermiques (=70mev), il est utilisé par des chercheurs dans diverses

disciplines (chimie, métallurgie, physique, etc..) [26].

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Fieure 3 : Schéma du réacteur Orphée, LLB, Saclav.

Le cœur du réacteur contient du combustible constitué d'un alliage

d'uranium/aluminium à 34% enrichi à 93% en uranium 235 (noté U235). Le cœur est le siège

d'une réaction contrôlée de fission qui consomme un neutron et permet d'extraire environ 2

neutrons excédentaires pour chaque fission.

28

Page 41: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Les neutrons de fission ont une vitesse environ 15000 fois trop importante pour étudier

la matière (i.e. leur longueur d'onde X est trop faible et n'est pas du même ordre de grandeur

que les paramètres cristallins). Le ralentissement s'opère par chocs avec les atomes du milieu

modérateur principal constitué de deuterium et d'eau lourde. Après entre 50 et 100 chocs, des

neutrons dits "thermiques" sont issus à 300K avec une longueur d'onde A,» 1.2 Â.

Une série de modérateurs secondaires permettent, en modifiant la température, de faire

varier X entre 0.4Â (graphite chauffé jusqu'à 2000K) et 20Â (hydrogène liquide à 20K).

Les neutrons produits sont dirigés vers les différentes aires d'expérimentation grâce à

des guides (Gl à G6) constitués de tubes en verre de section rectangulaire dont les parois ont

été rendues réfléchissantes aux neutrons par un dépôt de nickel. Maintenus sous vide, ces

guides permettent par des réflexions totales successives, le transport des neutrons dans le hall

expérimental sur des distances de l'ordre de 50m avec de très faibles pertes. A noter que

certaines aires d'expérimentation se situent dans le Hall même du réacteur.

29

Page 42: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

cristallogene^e

mn

Figure 4 : Vue d'ensemble du hall des suides du réacteur Orvhée

5.1. Le Diffractometre G5.2

G5-2 est installé sur le guide à neutrons froids G5 dont les principales caractéristiques

sont les suivantes : surface réfléchissante ( 58Ni ,Ni ordinaire pour les 5 autres guides), guide

droit après redressement (rayon de courbure infini), six postes expérimentaux pour une

longueur totale de 56.3 m, un flux maximum au niveau de l'échantillon est obtenu pour

À=2.7Â (Figure 5) [26,28].

30

Page 43: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

<Ds .A)

1.5

1 0

0.5

1

1 / / N2>X-

- — G1- — -G2

- - • - G5- ' - G 6

-

-

:

12 L(A)

Figure 5 distribution en longueur d'onde du flux à la sortie

des guides.

G 5-2 est un diffractometre deux axes, principalement dédié à l'évaluation des contraintes

(Figure 6). Les deux principales caractéristiques de cet instrument sont d'une part la mise en

place d'un système de fentes sur les faisceaux incidents et réfléchis destinés à définir avec

précision le volume à analyser par les neutrons.

D'autre part, l'échantillon est monté sur un berceau d'Euler ou sur un système de

translation trois axes dont les mouvements X et Y sont motorisés (prochainement, la troisième

direction motorisé sera installée).

31

Page 44: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Moniteur

Collimateur

Echantillon

Détecteur

Monochromateur

Figure 6 : Schéma du diffractomètre G5.2. LLB, Saclav

Les éléments principaux constituant le diffractomètre G5-2 sont, en suivant le

cheminement des neutrons :

* Le monochromateur : il s'agit d'un monochromateur à mosaïque (mosaïcité 20') constitué

de trois lames de graphite pyrolytique. Il peut être orienté à distance, permettant ainsi de

disposer d'une gamme continue de longueurs d'onde allant de 2.6 à 5A (Figure 5).

* Le moniteur : il s'agit d'un compteur de neutrons à basse efficacité ;

* Les collimateurs : situés avant et après l'échantillon, leur rôle est de délimiter le volume de

sonde dans l'échantillon et d'éliminer les rayonnements parasites. Ils sont en général en

Cadmium (Cd), matériau absorbant fortement les neutrons.

32

Page 45: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

* Le détecteur : on distingue les monocompteurs (comptage par pas successifs) et les

multicompteurs (ensemble de cellules de détection juxtaposées). G5-2 est équipé d'un

multicompteur de surface utile de détection de 90x90mm2 et utilisant He3 à 7 bars comme gaz

de détection. A une distance de 1200mm de l'échantillon, il permet une ouverture angulaire

d'environ 4° en 29 avec une résolution de 0.02° [28].

5.1.1. La résolution spatiale.

L'intensité du faisceau de neutrons est relativement faible (comparé aux Rayons X), ce

qui explique que pour une bonne analyse des données en des temps raisonnables, le volume

analysé doit être relativement large. Les déformations mesurées sont alors moyennées sur tout

le volume de la sonde [28].

Les paramètres qui définissent le volume de la sonde sont la divergence du faisceau de

neutron, la collimation des faisceaux incidents et réfléchis, l'angle de diffraction et la distance

entre le faisceau et l'échantillon. Ainsi, les fentes sont placées à une distance minimum de

l'échantillon qui lui permet néanmoins la translation et la rotation.

5.1.2. La résolution instrumentale.

Les déformations dues aux contraintes résiduelles sont de l'ordre de 10~3 - 10"4. Il est

donc indispensable que la résolution instrumentale soit du même ordre de grandeur. Dans les

mesures par diffraction, la résolution instrumentale est définie par la largeur à mi-hauteur et

elle est quantifiée par la capacité de l'instrument à résoudre des variations de la forme du pic

de diffraction. Cette dernière dépend, pour une longueur d'onde fixée, des divergences

angulaires et de la mosaïcité du monochromateur.

5.1.3. Alignement et positionnement de l'échantillon.

Lorsque le volume de sonde est aussi petit que quelques mm3, le positionnement et

l'alignement de l'échantillon devient une étape importante et délicate. Des erreurs de

positionnement, d'alignement des fentes ou bien encore de coïncidence entre les axes de

rotation de l'échantillon et du détecteur peuvent induire des valeurs totalement irrationnelles

quant à la détermination des contraintes.

33

Page 46: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Plusieurs méthodes ont été proposées pour un alignement satisfaisant du faisceau [29].

La solution la plus usuelle consiste à utiliser un fin faisceau laser pour matérialiser le faisceau

de neutrons, et une fine pointe pour matérialiser le centre du spectromètre. Le problème réside

dans le fait que le faisceau laser doit suivre parfaitement le trajet du faisceau de neutrons, et

ce pour n'importe quelle longueur d'onde utilisée. Il faudrait donc placer le laser dans le

guide, au niveau du monochromateur, et s'assurer qu'à chaque longueur d'onde correspond

une position spécifique du laser.

Cette technique nécessite une installation spécifique et des réglages longs et

complexes mais elle est en cours d'étude.

Une autre méthode consiste à utiliser la méthode de diffraction des neutrons pour avoir

un alignement fin et fiable. L'intensité du pic de diffraction est enregistrée à chaque pas du

déplacement du volume de sonde, à partir d'un point hors de l'échantillon et jusqu'à un point

interne au matériau. En représentant l'intensité en fonction de la position dans l'échantillon, il

est possible de localiser avec certitude la surface du matériau. Connaissant les dimensions

réelles de l'échantillon, il est alors possible de positionner le volume de sonde exactement à

l'endroit d'analyse considéré (Figure 7).

Intensitéiiffractée

Profondeur

Figure 7 : Positionnement de l'échantillon.(1) la sonde n 'est pas encore entrée dans lamatière, il n 'y a pas de pic de diffraction ; (2) la sonde est entrée à moitié dans la matière,

l'intensité du pic augmente ; (3) la sonde est entièrement dans la matière, l'intensité estmaximum et commence à diminuer avec le phénomène d'absorption.

34

Page 47: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

5.2. Le Diffractomètre L3.

Le planning de gestion des temps d'un diffractomètre est prévu en moyenne un an à

l'avance, ce qui lui confère une utilisation difficile et un nombre limité d'expérimentations.

Pour ces raisons, les expériences complémentaires concernant l'étude industrielle de la

Snecma ont été réalisées sur le diffractomètre L3, Chalk River, Canada.

5.2.1. Description générale.

Le diffractomètre L3 est un diffractomètre 3-axes mais sa principale activité est

désormais axée sur la diffraction appliquée aux étude industrielles (programme ANDI) et à la

recherche dans le domaine de la Science des Matériaux. C'est pourquoi les temps de faisceaux

sont principalement destinés à la mesure des déformations et à l'évaluation des contraintes.

Ce diffractomètre peut être équipé d'un appareil de traction pour l'évaluation des

contraintes sous chargement uniaxial.

5.2.2. Caractéristiques de L3.

Les principales caractéristiques de ce diffractomètre sont les suivantes :

• Table de translation x-y de 60*60cm, pouvant supporter une charge de 450Kg pour les

équipements lourds. Beaucoup d'autres appareils de translations et de rotation peuvent

être ajoutés à cet équipement de base.

• Possibilité d'observation des échantillons sous chargement uniaxial (compression et

traction). Cet appareil peut être utilisé pour déterminer les constantes élastiques de

diffraction à la condition de placer le diffractomètre dans les orientations de Poisson et de

Young. La charge maximum est de 45 kN.

• Une variété importante de fentes est disponible.

35

Page 48: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Un berceau d'Euler peut être installé sur L3 pour un contrôle total de toutes les

orientations possibles de l'échantillon. L'addition de ce berceau transforme L3 en

diffractomètre 4 cercles, principalement utilisé pour les textures cristallographiques et les

mesures d'interactions entre les grains mais aussi très utilisée pour l'observation et

l'alignement des monocristaux.

36

Page 49: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Chapitre 3

Elastoplasticité : mécanismes

et modélisation.

Dans ce chapitre, il s'agira de présenter une approche globale au problème de la

détermination du comportement élastoplastique des polycristaux métalliques à partir

des propriétés des constituants. Il s'agira, en outre, de proposer un modèle théorique

décrivant au mieux ce phénomène. Pour cela, un rappel sur la théorie de la

déformation plastique sera présenté, avant de développer le nouveau modèle

autocohérent.

La théorie de la plasticité permet de décrire le comportement macroscopique au cours de

la déformation plastique. Cependant, elle ne renseigne pas sur les phénomènes mis en jeu et

ne permet pas de prédire les valeurs critiques des critères. Pour comprendre ce qui se passe, il

faut rechercher l'origine physique de la plasticité des matériaux polycristallins et comprendre

les mécanismes microscopiques qui interviennent [30].

37

Page 50: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

1. Approche physique générale de l'élastoplasticité.

1.1. Introduction.

La détermination des propriétés effectives des matériaux microhétérogènes et

macrohomogènes à partir de la connaissance des propriétés des constituants, du rôle des

interfaces, et de la microstructure de l'agrégat constitue un champ de recherche en plein

développement du fait des applications potentielles que l'on peut en attendre.

Ces approches débouchent sur une meilleure description des lois de comportement des

matériaux et constituent simultanément un outil précieux pour l'élaboration de nouveaux

matériaux dans la mesure où l'effet de la microstructure et du comportement local est traduit

directement en termes de comportement global dans les modèles utilisant des transitions

d'échelles.

Concernant les propriétés linéaires, de nombreux modèles ont été proposés [4-6]. Le

développement de ces théories constitue une solution complète du problème des milieux

microhétérogènes à comportement linéaire [31-33].

La solution n'est pas aussi avancée concernant les propriétés inélastiques telles que

l'élastoplasticité des matériaux polycristallins. Jusqu'à une date encore récente, les études de

plasticité se sont limitées à des applications des modèles de Sachs [34] ou de Taylor [35], ou à

d'éventuelles applications de ceux-ci.

Une voie nouvelle a été ouverte par Kroner [6, 36] au travers des modèles auto

cohérents qui ont ensuite été développés par Hill [37], Budiansky et Wu [38], Hutchinson [39,

40], Berveiller et Zaoui [41-43] et Weng [44] dans le cas des petites déformations.

Néanmoins, pour des grandes déformations plastiques, c'est tout l'état microstructural

et mécanique du polycristal qui change profondément avec la déformation plastique.

Globalement, on peut distinguer quatre familles de paramètres physiques (réparties sur deux

38

Page 51: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

échelles d'études) dont l'évolution avec la déformation doit être connue si on veut déduire le

comportement tangent actuel.

1.2. Paramètres physiques importants.

A l'échelle intracristalline, la multiplication des dislocations et l'évolution de leur

répartition spatiale (cellules, parois, etc.) sont responsable de l'écrouissage intracristallin. Ce

dernier est décrit par l'intermédiaire d'une matrice d'écrouissage [45, 46] reliant la vitesse de

cission critique sur les systèmes de glissement à la vitesse du glissement plastique sur les

systèmes actifs.

Des informations concernant cette matrice d'écrouissage peuvent être déduites des

mesures expérimentales de l'écrouissage latent [45, 46] mais, là encore, la détermination

précise et complète de cette matrice reste à effectuer. Malgré l'absence d'outils plus complets

et précis, cette approche sera utilisée par la suite pour décrire le comportement intracristallin.

A l'échelle des grains, la désorientation relative des réseaux cristallins constitue une

source de contraintes internes par l'intermédiaire des incompatibilités du champ de

déformation plastique. Ces contraintes internes jouent un rôle essentiel et fondamental dans la

plasticité des métaux.

En effet, au cours de l'écoulement plastique, les contraintes internes se développent du

fait des incompatibilités plastiques, se relaxent grâce à l'accommodation plastique et

contribuent ainsi, de manière significative, au comportement élastoplastique macroscopique.

A cette même échelle, le mécanisme de glissement plastique induit une rotation

plastique, qui, avec les équations de comptabilités de Kroner [47], entraîne une rotation des

réseaux cristallins. Ces rotations sont à l'origine des textures de déformation, phénomène

responsable de l'anisotropie du comportement élastoplastique macroscopique.

Enfin on note à cette échelle, le changement morphologique des grains qui se

superposent aux hétérogénéités plastiques inter et intragranulaires.

39

Page 52: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

D'une manière symbolique, l'ensemble des modifications de l'état structural ainsi

discuté est décrit sur la figure suivante :

Figure 1 : Etat schématique d'un polvcristal avant et après déformation plastique

Face à cette multitude de paramètres physiques qui entrent en jeu dans le mécanisme

de déformation élastoplastique, il est nécessaire de déterminer des lois de comportement à

partir de simplifications homogènes.

Le comportement intracristallin des grains est construit à partir de variables décrivant

la vitesse de glissement plastique sur les systèmes de glissement actifs. Le glissement

plastique obéit à la loi de Schmid et l'écrouissage intracristallin est décrit par la matrice

40

Page 53: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

d'écrouissage. Formulée en vitesse, une telle loi de comportement a été développée par

Mandel [48], Hill et Rice [49], Asaro [50], Nemat-Naser [51] et discutée par Stolz [52]. Elle

est basée sur une décomposition additive des vitesses de déformation plastique et élastique

proposée pour la première fois par Kroner [47].

L'hypothèse de comportement uniforme à l'intérieur des grains constitue sans doute

l'approximation la plus forte eu égard aux observations expérimentales concernant les

hétérogénéités plastiques intragranulaires. Le comportement élastoplastique du matériau étant

fortement non linéaire, celui-ci dépend en particulier de l'état de contrainte et de l'état de

déformation plastique. L'hypothèse de comportement uniforme à l'intérieur des grains

implique donc l'uniformité des contraintes et déformations.

1.3. Les transitions d'échelle.

Pour décrire la réponse du polycristal microhétérogène à un chargement donné, il est

nécessaire de connaître le comportement du microcristal et d'effectuer les opérations

d'homogénéisation. Ces dernières nécessitent la description de l'agrégat et la prise en compte

des lois de conservation et de continuité.

S'agissant de matériaux élastoplastiques, le comportement est décrit de façon

incrémental, c'est-à-dire qu'il relie un accroissement de contrainte à l'incrément de

déformation.

Le choix des grandeurs conjuguées contraintes - déformations pour décrire le comportement

local n'est pas forcément celui qui facilite les opérations d'homogénéisation ou les relations

d'équilibre et de compatibilité.

Ainsi, s'il parait naturel d'employer les contraintes de Cauchy a'tJ pour décrire les

relations de comportement locales et globales, il s'avère que, dans ce cas, les transitions

d'échelle sont plus complexes à écrire.

41

Page 54: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Un autre choix, plus naturel parce qu'il est relié aux conditions aux limites sur la

surface du solide dans la configuration actuelle, consiste à utiliser le gradient de la vitesse et

le taux de contraintes nominales pour décrire à la fois les lois d'équilibre et de compatibilité et

les transitions d'échelle.

Afin de prédire au mieux le comportement élastoplastique de matériaux composites de

type Aluminium/SiC, nous avons utilisé un modèle théorique spécialement adapté à ce genre

de matériaux et développé par l'équipe polonaise de théoriciens. Ce modèle autocohérent est

présenté ci-dessous et constitue la base de notre comparaison avec l'expérience.

2. Modèle élastoplastique autocohérent.

Le modèle autocohérent de la déformation plastique est basé sur la prédiction du

comportement d'un grain dans un matériau polycristallin soumis à une contrainte extérieure.

Les propriétés du matériau peuvent alors être étudiées à différentes échelles.

A l'échelle macroscopique, on introduit le tenseur macroscopique des contraintes 2 y ,

caractérisant le mode de déformation. Si la contrainte externe appliquée est suffisamment

importante pour engendrer une déformation plastique, la réponse mécanique du matériau peut

être décrite par les tenseurs de déformations macroscopiques élastiques et plastiques, E° et

Ey respectivement, qui en général, dépendent de propriétés internes du matériau.

Au même moment, une cristallite « ressent » la contrainte a{j (définie pour le grain I).

Dans le cas d'une cristallite déformée plastiquement, les déformations élastiques et plastiques

correspondantes sont notées £,* et Sy . Pour prédire la déformation plastique, il est nécessaire

de suivre les modifications des paramètres d'un grain survenant lors des phénomènes de

glissement ou de maclage.

Dans le modèle développé, seul le phénomène du glissement plastique

cristallographique résultant du mouvement athermique est pris en compte. En effet, ce

mécanisme correspond principalement à la plasticité à froid des métaux.

42

Page 55: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2.1. Le comportement local.

On considère désormais une cristallite soumise à une contrainte Gy. Selon la loi de

Schmid, le glissement peut être activé uniquement sur les systèmes de glissement [uvw] (hkl)

(respectivement la direction et le plan du glissement) pour lesquels la contrainte de

cisaillement correspondante dépasse une valeur critique tc :

°luvw](hkl) —^c (28)

où tc est la contrainte de cisaillement critique du glissement, o[uvw]{hkl) =minJ est la

contrainte pour laquelle le glissement est déjà activé, m = [mx,m2,m3] est le vecteur unitaire

parallèle à la direction [uvw] et n = [n,,/î2,n3], le vecteur unitaire normal au plan (hkl).

Durant la déformation plastique, de nombreux phénomènes physiques influencent le

comportement mécanique du grain considéré [53-55]. Parmi eux, on notera la multiplication

des dislocations et l'évolution de leurs distributions spatiales dans un grain conduisant au

durcissement du matériau, la génération de contraintes internes (résiduelles) dues aux

incompatibilités plastiques, les changements d'orientation des grains (texture) et enfin la

modification de la forme des grains.

En général, la multiplication des dislocations devrait être considérée à l'échelle

microscopique, c'est-à-dire dans le volume d'un grain. Par ailleurs, si on considère la

description cinétique du comportement des systèmes de glissement, l'écrouissage latent peut

être décrit par une matrice traduisant l'interaction entre les systèmes de glissement : cette

matrice est appelée la matrice d'écrouissage et est notée H. Cette dernière relie la vitesse de

la cission critique rf sur un système g à la vitesse de glissement yh sur un système h [56-

57]:

( 2 9 )

43

Page 56: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

En pratique, l'interaction entre deux systèmes de glissement actifs (g et h) dépend de

leur orientation géométrique et donc on peut distinguer deux groupes d'écrouissage [53, 56-

57]. Les relations de faibles écrouissages (notées Hw dans la matrice d'écrouissage) existent

pour les systèmes de glissement auto-activés, les systèmes de glissement coplanaires, les

systèmes de glissement dévié et enfin, les systèmes de glissement perpendiculaires aux

directions de glissement. Les autres relations correspondent à un fort écrouissage (notées Hs

dans la matrice d'écrouissage).

La matrice d'écrouissage peut ainsi être construite un tenant compte de deux

paramètres :

(30)

Le gradient de la vitesse e\} se décompose en une partie symétrique e'y (vitesse de

déformation) et une partie antisymétrique WtJ (spin). Chacun de ces deux termes possède une

partie élastique et une partie plastique [58-59]. On a alors :

Les composantes plastiques du gradient de la vitesse résultent de la vitesse de

glissement y8 sur le système actif de glissement g.

(32)

8

44

Page 57: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2.2. Le comportement global.

Pour prédire la déformation plastique, tous les phénomènes physiques mentionnés ci

dessus doivent être considérés à l'échelle du grain. De plus, l'influence des quantités

macroscopiques (2 i y , E*} et E? ) sur le comportement du grain doit être établie. Dans ce but,

les relations suivantes doivent être définies :

(33)

Ce problème est d'une grande importance et peut être résolu en utilisant la méthode

autocohérente pour le calcul des interactions grain - matrice. Cette méthode a tout d'abord été

appliquée à la déformation élasto-plastique par Kroner [6] et Hill [60], mais ensuite elle a été

développée par beaucoup d'autres auteurs [38-44].

Dans notre cas, les calculs ont été réalisés à partir d'un programme informatique basé

sur le formalisme proposé par Berveiller et Zaoui [61] et Berveiller et Lipinski [53-54] et

développé par Andrejz Baczmanski pour notre étude.

Selon ce formalisme et d'un point de vue strictement microscopique, la relation entre

la vitesse locale de contrainte a,y et la vitesse locale de déformation £y peut être écrite de la

façon suivante [59, 62-63] :

(34)

le tenseur liJklest déterminé à partir du comportement élastique et des mécanismes de

glissement plastique, il dépend de l'état de contrainte local, des conditions de plasticité et de

l'orientation du cristal [64]. Il représente le module tangent de localisation à l'échelle

microscopique.

45

Page 58: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Connaissant les constantes élastiques pour un grain polycristallin et en utilisant les

équations (28) à (32) décrivant le comportement élasto-plastique d'une cristallite, il est

possible de dériver le tenseur liJkl [54-55]. Ce modèle est basé sur la condition d'équilibre

suivante (en l'absence de toute force extérieure) :

(35)

Dans le but de trouver une solution à cette équation d'équilibre, il est nécessaire de

considérer que le matériau polycristallin est homogène à l'échelle macroscopique

(macrohomogène) et hétérogène à l'échelle microscopique (microhétérogène). Dans ce cas, le

tenseur liJkl peut être décomposé en une partie uniforme L° (module tangent de localisation

macroscopique dans un milieu supposé homogène) et les déviations ôl(r) (module tangent de

localisation microscopique) telles que [54-55]:

^ ( 0 = 11,+<Vr) (36)

II a été montré que la solution générale de l'équation (35) (en utilisant les équations

(34) et (36)) obtenue pour un volume F considéré est égale à :

ey (r) = El + jJTv (r - r')Slklmn (r ') e(r')dV> (37)

. 0

gu(r - r ' ) et Eij représentent les tenseurs de Green et le gradient de vitesse pour un milieu

infini caractérisé par le module élasto-plastique L° [65].

46

Page 59: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Cette dernière équation permet de calculer les grandeurs élasto-plastiques locales à

partir d'un module élasto-plastique macroscopique L° et une déviation définie localement par

ôî(r). Dans ce cas, les quantités macroscopiques pour le matériau considéré peuvent être

définies en utilisant les opérations de moyennage suivante :

È,j =^j'e,j(r)dV et I*, =Uào(r)dV (38)y v * v

où Oij est donné par l'équation (34).

D'un point de vue macroscopique, la vitesse de contrainte moyenne et le gradient de

vitesse sont corrélés par cette relation [70]:

=Lt Ekl (39)

Le tenseur Leff caractérise ainsi le comportement du polycristal dans un milieu

homogène équivalent réel. Dans le but d'assurer la transition d'échelle micro - macro, il est

nécessaire de remplir les conditions suivantes :

L° =Leff et E° =E (40)

47

Page 60: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

En pratique, les calculs auto cohérent sont établis pour un matériau polycristallin

représenté par un certain nombre d'inclusions ellipsoïdales (les cnstallites) noyés dans un

milieu homogène avec un module élastique L°. En supposant l'uniformité des propriétés

élastoplastiques dans chaque grain, les quantités suivantes sont introduites pour le grain / et

un volume V, :

l V,

(41)i v,

l V,

Pour chaque inclusion, les équations(34) et (36) sont réécrites de la façon suivante :

(42)

Pour simplifier les calculs, les interactions entre deux inclusions sont négligées, ce qui

implique que la méthode constitue la solution autocohérente à un site de l'équation intégrale

(37) à partir de laquelle il est possible d'écrire :

e' =E°+T" :A1' :el (43)

où T" =—\\TdVdV' est la matrice qui décrit l'interaction entre grains (supposée nulley J J

dans notre cas, c'est pourquoi //est utilisé).

48

Page 61: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

En résolvant cette équation, on obtient les déformations locales microscopiques E' à

partir de la valeur macroscopique E° :

. 0

s'=A'E avec A1 =(I-T" :M'yl (44)

Les grandeurs macroscopiques, pour un volume total de tous les grains sont:

yY V

= — [adVy S

(45)

Leff =-\V :A'dV

* V

En définitive, l'équation (37) a été résolue. Le choix de la condition (40) L° = Leff

constitue la solution autocohérente à un site de l'équation intégrale. Les calculs de ce modèle

autocohérent sont exécutés en utilisant la méthode des itérations et suivent le schéma suivant :

• Calcul du module tangent local / pour un grain soumis à une contrainte o connue de

l'itération précédente.

• Calcul du tenseur de concentration (équation (45)) en utilisant les tenseurs L° = Leff et

T .

• Modification des valeurs de déformations e et contraintes o locales pour un incrément

de déformation AE appliqué (équations (42) et (40))

• Calcul des grandeurs macroscopiques S, E, et Leff où Leff est égal à L° dans le prochain

pas du calcul.

Ainsi, les grandeurs globales et locales du comportement élasto-plastique d'un matériau

polycristallin sont obtenues. Les parties suivantes de cette étude s'attacheront à présenter les

expériences réalisées sur des matériaux composites et de les comparer aux modèles

précédemment développés; les résultats ainsi que des discussions seront établis.

49

Page 62: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

PARTIE B

ETUDE EXPÉRIMENTALE : LESCOMPOSITES A MATRICE METALLIQUE A

PARTICULES AL-SlCp

Page 63: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Chapitre 4

Les Composites à Matrice

Métallique.

Le développement de l'utilisation des matériaux composites dans les

structures nécessite de mettre en place les outils nécessaires à la

modélisation du comportement mécanique des matériaux composites et à

l'analyse des structures. L'objet de ce chapitre est de définir et caractériser

les matériaux composites, pour ensuite présenter une approche globale

nécessaire à la modélisation du comportement des matériaux composites à

matrice métallique.

1. Généralités.

1.1. Définition.

Un matériau composite est constitué de l'assemblage de deux matériaux de nature

différente, se complétant et permettant d'aboutir à un matériau dont l'ensemble des

performances est supérieur à celui des composants pris séparément.

50

Page 64: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Le matériau composite consiste dans le cas le plus général en plusieurs phases

discontinues réparties dans une phase continue. La phase discontinue est habituellement plus

dure avec des propriétés mécaniques supérieures à celles de la phase continue. La phase

continue est appelée matrice et la phase discontinue est appelée renfort. Le renfort peut se

trouver sous forme de fibres longues, fibres courtes (Whiskers) ou bien encore de particules,

comme le montre la figure suivante :

(a) (b) (c)

Figure 1 : Description schématique des trois types de CMM, classifié selon le type de

renforts, (a) fibres longues, (b) fibres courtes (Whiskers), (c) particules.

1.2. Caractéristiques générales et intérêt.

De nos jours, les technologies modernes requièrent des combinaisons inhabituelles des

propriétés qui ne peuvent être obtenues avec des alliages, métalliques, céramiques ou

polymères conventionnels. Pour élargir le domaine des propriétés, une nouvelle classe de

matériaux composites a été développée avec des propriétés bien supérieures à chaque phase

prise indépendamment.

51

Page 65: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Depuis les trente dernières années, la recherche scientifique n'a cessé de s'accroître sur

les matériaux métalliques renforcés avec des phases céramiques (sous forme de fibres courtes,

fibres longues ou particules). Ces études approfondies n'ont jamais perdu l'objectif de réduire

le poids et d'augmenter les performances des propriétés dans des domaines aussi variés que

l'aéronautique, l'aérospatiale, l'automobile et d'autres.

L'intérêt s'est particulièrement porté sur les matériaux composites à matrice métallique

(CMM) car ils ont l'avantage d'être fabriqués par des méthodes conventionnelles [66-70].

Après plus d'un quart de siècle de recherche scientifique, les composites à matrice métallique

commencent à trouver leur place dans les pratiques de l'ingénieur. C'est en partie une

conséquence directe du développement dans le processus de fabrication. Ainsi, aussi

important qu'aient été les travaux de recherche sur la compréhension des relations

structure/propriété, on assiste à un réel besoin de la part des industriels d'évaluer le coût d'une

solution mettant enjeu les CMM [71].

Les CMM sont donc devenus des matériaux important de part leurs applications dans des

composants de hautes technologies et peuvent, de plus, être utilisés à des températures

intermédiaires ou élevées. Lorsque les CMM sont fabriqués à hautes températures et

soudainement refroidis à température ambiante, des contraintes résiduelles sont induites dans

le composite ; celles ci sont dues à la différence des coefficients thermiques de dilatation entre

la matrice et le renfort. Ces contraintes qui se développent durant le changement de

température peuvent avoir plusieurs conséquences dramatiques. A titre d'exemple, la

formation des contraintes résiduelles et la densité de dislocation élevée qui en résulte dans un

composite trempé modifie les caractéristiques de vieillissement de la matrice [72]. De plus, il

a été prouvé que les contraintes internes générées par cyclages thermiques d'un CMM

augmentaient considérablement le taux de fissures [73-74], phénomène relativement

important dans certaines applications (domaine aéronautique par exemple).

52

Page 66: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2. Le modèle d'Eshelby.

Les matériaux composites sont des matériaux hétérogènes aussi bien en terme de

propriétés élastiques qu'inélastiques. Une conséquence de ce fait est qu'en appliquant une

charge sur les CMM, il naît une distribution non uniforme des contraintes dans le composite.

Des efforts considérables ont été réalisés pour tenter de comprendre et de prédire cette

distribution, car elle pourrait expliquer entre autre la supériorité des propriétés du composite

par rapport aux matériaux conventionnels.

Pour estimer la répartition des chargements entre le renfort et la matrice soumis à des

forces extérieures, plusieurs modèles ont été proposés [71]. Ces modèles prennent en compte

des approximations mathématiques. Certains sont limités en termes de propriétés pouvant être

prédites, tandis que d'autre sont intimidants de part leur complexité en terme de calcul

numérique.

Pour une inclusion isolée (c'est à dire pour le renfort) ayant une forme ellipsoïdale,

l'approche présentée ci-dessous est mathématiquement rigoureuse. Cette analyse est

communément appelée la méthode d'Eshelby.

2.1. L'approche par l'inclusion.

Supposons qu'une région dans un milieu homogène subisse un changement en forme et

en taille de telle manière qu'elle ne puisse plus bouger librement dans la matrice d'où elle

venait ; quel serait alors le comportement du champ de contrainte ? Pour pouvoir répondre à

cette question, il faudrait a priori calculer les contraintes dans un CMM. Mais Eshelby [75] a

montré qu'il existait une solution élégante à ce problème, qui pouvait de plus être appliquée à

de nombreuses autres situations.

53

Page 67: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Par une série de coupe, de déformation et de collage, Eshelby a visualisé le problème,

comme l'illustre la figure suivante.

\

S,N

II

/1\\\

1

T

S - E

«A ,

i—

i

4

\

/

$ •

\

j

nr

H"! 1 11M 1 1 1 11 M M M

s

\

III

T

£ = 0

i 1 1 1

Mr \ •

c

/ /• / /

r/ -H/

Transformation Strain Ec = S£J

Figure 2 : Exercices de coupe et de collage d'une région ellipsoïdale d'un matériau noncontraint selon le modèle d'Eshelbv.

Une région (l'inclusion) est prélevée d'un matériau homogène élastique non contraint.

On imagine alors qu'elle subit un changement de forme (transformation notée e7) en dehors

de la matrice. Cette inclusion ne peut alors se positionner à nouveau dans le « trou » prévu à

cet effet sans subir de nouvelles transformations : des contraintes doivent d'abord être

appliquée à la surface de l'inclusion pour que celle-ci retrouve sa forme initiale.

Une fois dans cette position atteinte, les deux régions sont assemblées à nouveau de

manière à ce qu'il n'y ait aucun mouvement de l'interface. L'équilibre entre la matrice et

l'inclusion est atteint pour une déformation « contrainte » notée é*, déformation pour laquelle

l'inclusion reprend sa forme initiale.

54

Page 68: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

La contrainte de l'inclusion peut être calculée à partir de la loi de Hooke en fonction

de la déformation élastique (eT -ec) et du tenseur de rigidité du matériau (CM ) .

o,=CM(ec-eT) (1)

Eshelby a montré que la transformation £ pouvait être obtenue à partir de £ grâce au tenseur

S, appelé le tenseur d'Eshelby ; il est fonction de la forme de l'inclusion et du coefficient de

Poisson du matériau (son expression détaillée pour différentes formes d'inclusion est tabulée

[66 ;75]).

sc=SsT (2)

Le tenseur S exprime la relation entre la forme finale de l'inclusion contrainte et la

forme originale. A noter qu'une attention toute particulière doit être portée sur le tenseur S qui

ne doit pas être confondu avec le tenseur de complaisance, également noté S.

Désormais, la contrainte de l'inclusion peut être calculée (équation (1)), à condition

que la déformation subie par l'inclusion au moment où on la prélève de la matrice sT soit

connue. Cette déformation peut être par exemple caractérisée par la différence du coefficient

thermique de dilatation ou bien alors par une déformation plastique [71]. En effet, quand la

température d'un composite varie, une différence entre la forme naturelle du renfort et le

« trou » correspondant dans la matrice est générée (on suppose que la matrice et le renfort ont

des coefficients thermiques de dilatation différents).

2.2. Le modèle équivalent de l'inclusion.

2.2.1. Différence des coefficients thermiques de dilatation.

Dans la plupart des cas, la matrice et l'inclusion ont des constantes élastiques de

diffraction différentes, notées respectivement CM et C,. Par la même série de coupe, de

déformation et d'assemblage qui a été utilisée pour le problème de l'inclusion, la contrainte

dans l'inclusion (faite dans un matériau différent de celui de la matrice) doit être équivalente à

celle donnée par l'équation (1).

55

Page 69: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

a^C^-e7*) (3)

eT*représente la différence des coefficients thermiques de dilatation entre les deux phases et

ec la déformation nécessaire pour réintégrer l'inclusion dans le «trou». Ainsi en

introduisant une inclusion homogène fictive, ayant la même forme et la même taille que

l'inclusion non-homogène actuelle, le problème «non-homogène» peut être réduit au

problème de l'inclusion si la relation suivante est satisfaite (équivalence des équations (1) et

(3)):

C,(ec-eT*) = CM(ec-eT) (4)

En faisant intervenir le tenseur d'Eshelby S, il vient :

Cl(S£T-eT*) = CM(S-I)er (5)

où / est le tenseur identité. La transformation e peut être déduit pour n'importe quel

changement de forme (E *) et différence de rigidité (C; -CM) entre les deux phases.

eT =[(CI-CM)S + CMTlC1£T' (6)

La contrainte dans l'inclusion non-homogène peut donc être calculée à partir de l'équation

(3):

a, =CM(S-/)[(C, -CM)S + CMrC,eT* (7)

2.2.2. Déformation plastique.

Le modèle équivalent de l'inclusion peut également être appliqué si le matériau est

soumis à une charge extérieure [76]. Dans ce cas, le champ de contrainte dans l'inclusion et

dans la matrice est donné par la somme de la contrainte appliquée a A (correspondant à une

déformation appliquée eA ) et de la contrainte interne calculée précédemment pour un

système non chargé. On a ainsi :

<J,+(JA=CM(£C -£f) + CM£A (8)

56

Page 70: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

la charge et la déformation appliquées étant reliées par la loi de Hooke :

<rA=CueA (9)

Dans le cas d'un composite réel, c'est-à-dire l'existence d'une inhomogénéité entre la matrice

et l'inclusion, on a :

a,+(7A =C,(ec -er*+£A) (10)

Le problème de l'inhomogénéité est donc réduit au problème de l'inclusion homogène

équivalente par le simple choix de la transformation s T appropriée. Dans ce cas, il est alors

possible d'évaluer le champ de contrainte à l'intérieur de l'inclusion.

2.3. La loi des mélanges.

A partir de la simple loi des mélanges, il est possible de déduire les propriétés du

composite à partir des propriétés de chaque phase du composite. L'hypothèse de base de la loi

des mélanges est que la déformation appliquée au composite est supposée être égale à la

déformation de tous les composants constituants le composite, c'est-à-dire à chacune des

phases ainsi qu'à la matrice [66]. Selon ce principe et dans la cas d'un système à deux phases

(matrice et un type de renfort), la contrainte macroscopique du composite est donnée par

l'équation suivante :

oc=f*om+(l-f)*of (11)

où / représente la fraction volumique de la matrice, a m et o f les contraintes respectives de

la matrice et du renfort.

57

Page 71: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

3. Le matériau.

3.1. Fabrication des composites à matrice métallique.

L'avantage des composites à matrice métallique utilisant des particules pour renfort est

que leur mode de fabrication reste relativement simple ; il existe deux techniques permettant

l'élaboration d'un CMM renforcé avec des particules.

Le processus de fabrication en phase liquide consiste en l'addition du renfort dans

l'alliage matriciel rendu à l'état fondu tandis que le processus de fabrication en phase solide

consiste à « scinder » les deux composants du composite à l'état brut.

3.1.1. Processus en phase liquide

- Dépôt d'un spray :

Le dépôt d'un spray consiste à pulvériser un mélange de renfort et d'alliage matriciel

fondu sur un substrat ; le dépôt de matériau composite avec une fraction volumique correcte

est ainsi construit. Cette technique implique un mélange de renfort sous forme de poudre avec

le métal fondu atomisé, technique couramment appelée « Procédé Osprey », du nom de son

inventeur [77-79]. Cette méthode n'est pas unique dans la production de composite et peut

également être utilisée pour la production d'alliages conventionnels.

Une autre approche consiste à chauffer le mélange dans une flamme, ce qui implique

le point de fusion le plus bas (c'est-à-dire le premier atteint) arrive sur le substrat sous forme

liquide, avec le renfort déjà incorporé [80]. Cette méthode tend à avoir un dépôt beaucoup

moins important que le procédé Osprey : des grammes par seconde pour le dépôt chauffé

contre des kilogrammes par seconde pour la méthode Osprey [71].

Ces deux techniques produisent un matériau poreux, avec des degré de porosité variant

d'au moins 5% pour le matériau thermiquement pulvérisé à 5% pour le matériau produit par

le procédé Osprey [71]. Il est cependant possible de réduire cette porosité par la déformation

58

Page 72: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

d'une plaque de composite après fabrication, ce qui de toute façon est inévitable pour aboutir

à la forme désirée du composite à étudier.

- Méthode de la coulée :

La méthode du de la coulée pour la production d'un CMM consiste à ajouter le renfort

dans une coulée de matrice. C'est une des méthodes la moins onéreuse par laquelle un CMM

peut être fabriqué, Ray [81] a établi une revue des différentes approches. Par ailleurs, les

propriétés du composite ne sont pas aussi bonnes que celles produites par les autres procédés,

en particulier en terme de contrainte élastique et de ductilité [82]. Un facteur important est la

fragilité de l'interface matrice/renfort, du fait de la réaction entre le renfort et le métal liquide

durant le processus de fabrication : dans les composites Al/SiC (matrice d'Aluminium

renforcée avec des carbures de Silicium), A14C3 et Si peuvent être formés, ainsi que des

composants ternaires comme Al4SiC4 [83]. Pour réduire le taux de ces réactions, il est

possible d'utiliser un jet d'alliage qui a un taux important de Silicium pour le composite pour

lequel il devra être renforcé avec du SiC ou bien alors utiliser des renforts sous forme de

particules tels que l'Alumine.

Cette méthode n'est pas applicable dans toutes les combinaisons possibles

matrice/renforts pour la fabrication des CMM : une attention toute particulière doit être portée

sur la sélection des composants du composite pour assurer au matériau final de bonnes

propriétés mécaniques.

3.1.2. Processus en phase solide.

Le processus de fabrication d'un CMM en phase solide implique la production du

composite final à partir des constituants du matériau sans aucun mélangé de chacun des

composants. Ainsi, la diffusion et le flux plastique dans la matrice sont utilisés pour finir la

consolidation. Les composites renforcés avec des fibres peuvent être fabriqués par un

empilement de fibres et de feuilles de métal pour ensuite être pressés à chaud pour obtenir le

matériau final [84]. Cette approche est particulièrement utilisée dans les composites à matrice

59

Page 73: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

de titane, le procédé en phase liquide de ce type de composite est ignoré du fait du taux rapide

et important du nombre de réactions à l'interface des renforts [85-86].

Une des méthodes les plus usitées pour la fabrication de CMM renforcée avec des

particules est basée sur le mélange puis la compaction d'une mixture de poudre de

matrice/renfort. Cette méthode a plusieurs avantages par rapport aux autres techniques qui ont

été décrites précédemment : une large combinaison de renfort et de matrice peut être utilisée

et une meilleure uniformité de distribution des renfort est atteinte [87].

Il est très important d'obtenir une bonne dispersion des renforts dans la matrice car le

regroupement des particules est un facteur important qui peut interférer sur les propriétés d'un

CMM [88-89]. Une distribution uniforme peut être obtenue en utilisant les techniques de

mélange et de compaction [87], la dureté du composite est alors améliorée ; l'agglomération

de particules étant une des principales causes de dégradation des propriétés de dureté [82].

Cette méthode de production est la méthode qui a été utilisée pour la fabrication du

composite étudié dans cette thèse. C'est pourquoi cette approche sera discutée de manière

plus détaillée dans la partie suivante.

3.1.3. Le procédé de BP Aerospace.

Le matériau utilisé dans cette thèse a été produit par BP Métal Composites

(nouvellement Aerospace Metal Composites) par une technique basée sur le mélange et la

compaction de la matrice et du renfort sous forme de poudre. Même si ce procédé est plus

onéreux que les autres techniques présentées précédemment, cet inconvénient est

contrebalancé par le fait que d'excellentes propriétés du composites sont ainsi obtenues [90].

Le matériau est désigné AMC217 par le fabricant.

60

Page 74: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Les poudres de matrices et de renforts sont mélangées pour produire un mélange

homogène, qui est ensuite compacté à froid dans un réservoir d'aluminium. La poudre

d'aluminium utilisée comme matériau de base se présente sous forme de particules d'environ

45 /xm et les carbures de silicium (SiC) ont une taille d'environ 3 /xm ; le SiC représente 20%

en masse du mélange ce qui correspond à =17% en volume du produit final. Ce mélange est

ensuite placé sous vide pendant 24h à «500°C et le réservoir est alors scellé. La mixture du

réservoir est soumis à une pression isostatique à chaud à =100Mpa et =500°C, pour obtenir un

matériau totalement dense. Le composite sous forme de larget est alors obtenu et prêt pour

une seconde étape qui consiste à produire la forme définitive du composite.

Cette méthode donne de meilleures propriétés mécaniques que les autres techniques

utilisant la pression des poudres, comme celles basées sur la consolidation par extrusion [91].

Le matériau utilisé pour cette étude a été produit sous forme de plaque. Pour produire

ces plaques, le matériau composite a été séparé de son réservoir par usinage des surfaces

extérieures. La plaque est alors forgée à =400°C puis laminée à chaud pour finir.

La matrice du matériau étudié est un alliage d'aluminium 2124. Le tableau suivant

donne les pourcentages de chacun des éléments d'alliages :

Al

93.3 - 94.3

Cu

4.0 - 4.4

Mg

1.3-1.6

Mn

0.4-0.7

Tableau 1 : Composition chimique de l'alliage d'Aluminium

2124 (en % massique)

La densité du composite est de 2.96 g/cm3 et possède un module élastique de 100 GPa.

Sous forme extrudée, la condition T4 (solution traitée thermiquement puis refroidie

permettant un vieillissement à la température ambiante) a une contrainte d'élasticité =400Mpa

et une ductilité d'environ 8%. Les valeurs exactes dépendent des éléments d'alliages du

matériau qui peut être ajusté pour optimiser la qualité des propriétés mécaniques [92].

61

Page 75: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

3.2. Microstructure du matériau.

Des échantillons du composites ont été préparés par polissages successifs pour une

observation métallographique [93].

La forme et la taille des particules du renfort sont clairement présentées sur la figure

suivante :

Figure 3 : Observation au microscope électronique à balayage

du composite BP217

Cette photo montre une large distribution des particules variant de 0.5 à 5/xm. Il est

important de noter que les particules sont bien réparties dans la matrice [93].

62

Page 76: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Chapitre 5

Détermination des

contraintes macroscopiques

et microscopiques dans les

CMM Al-SiCp.

Ce chapitre a pour but de présenter les résultats obtenus sur des composites à

matrice métallique Al-SiCp par la méthode de diffraction des neutrons. Pour

chaque expérience réalisée, les caractéristiques du matériau (forme et taille

des échantillons, traitements thermiques réalisées, type de déformation

plastique appliquée etc.) et le but de l'expérience seront.

1. Mesures par diffraction des neutrons.

1.1. Caractéristiques du matériau.

Le matériau étudié est un alliage d'aluminium 2124 renforcé à 17% en volume de

particules de SiC de 3 microns de diamètre. La composition de la matrice d'aluminium ainsi

que la méthode de fabrication du composite ont été exposées dans le chapitre précédent.

63

Page 77: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Les mesures par diffraction ont été réalisées sur le diffractomètre G5.2 du laboratoire

Léon Brillouin, CEA Saclay (Chapitre 2). La longueur d'onde a été fixée à À=3.452Â, ce qui

permet de mesurer les raies les plus intenses de l'aluminium (raie (111)) et du SiC (raie (111))

se situant respectivement à un angle de Bragg de 95° et 86.9°.

De plus, à cette longueur d'onde, les réflexions considérées sont très proches de l'angle

de diffraction optimum de 90°.

Les paramètres de maille de la matrice (Al) et du renfort (notés désormais SiCp du fait

qu'ils se trouvent sous forme de particules) ont été analysés dans des travaux antérieurs par

l'étude des diagrammes de diffraction du composite [93]. Les deux composants sont de

structure cubique à faces centrées et les paramètres de maille sont de 4.049 Â pour

l'Aluminium et de 4.364 Â pour le SiC.

Le tableau suivant récapitule les données essentielles de chacun des deux composants.

Raie étudiée

Angle de Bragg

Structure

Paramètre de maille a

(en À)

Al

(111)

95°

CFC

4.049

SiC

(111)

86.9°

CFC

4.364

Tableau 1 : Caractéristiques du composite Al-SiCn

64

Page 78: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

1.2. Les échantillons.

Le but de cette expérience est d'analyser les contraintes résiduelles d'origines

thermiques et mécaniques sur des CMM Al-SiCp. Pour cela, deux échantillons ont été

produits sous forme de barre de 100*14*14 mm3:

• Le premier échantillon est une barre de composite Al-SiCp prélevée d'une plaque

ayant subi un traitement thermique de 5O5°C pendant deux heures puis une trempe à

l'eau. Après usinage, la barre a été chauffée à 180°C pendant 60 heures puis

refroidie à l'air, ceci dans le but de réduire l'amplitude et la variation des contraintes

dans le composite.

• Le second échantillon a été préparé de la même manière mais a ensuite été déformée

plastiquement par un essai de flexion 4 points, jusqu'à un taux maximum de

déformation surfacique en compression de 1.1% pendant le chargement et une

déformation plastique résiduelle en compression de 0.5% après relaxation.

La photo suivante illustre la géométrie des échantillons avant et après flexion.

Photo 1 : Géométrie du composite avant et après flexion.

65

Page 79: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

1.3. Géométrie de la mesure.

Les déformations ont été mesurées dans les trois directions (x, y, z) en fonction de la

position de la jauge suivant l'axe z, pour chacune des deux phases indépendamment.

Figure 1 : Définition des axes de mesures (x. y, z). Pour l'échantillon de flexion, 4points de

chargement ont été appliqués pour donner une contrainte de tension ov à z=14mm et une

contrainte de compression ar à z=0mm.

La texture du composite a nécessité une mesure dans la direction z' inclinée à 30° par

rapport à l'axe z dans le plan y-z. Le volume de la jauge utilisé est de 1*1*10 mm3.

Dans ces conditions, les déformations dans les directions x, y et z sont

sx =

66

Page 80: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

La détermination de la distance interréticulaire de référence nécessaire pour la mesure

des déformations à été réalisée sur de la poudre de l'alliage d'aluminium ainsi que sur de la

poudre de SiC.

La matrice de référence est un alliage d'aluminium 2124 traité thermiquement à 505°C

pendant deux heures puis trempé. La poudre est donc dans les mêmes conditions initiales que

la matrice dans le composite.

La poudre de SiCp est simplement un échantillon de la poudre utilisée dans le

composite. Les carbures de Silicium peuvent se présenter sous différentes formes

cristallographiques. Dans notre cas, le SiCp utilisée est à prédominance cubique. Par

diffraction on détermine :

do (Al) = 2.3376 ± 2.10-4 Â

do (SiC) = 2.5181 ± 2.10-4 Â

2. Détermination des contraintes macroscopiques.

2.1. Mesures des déformations.

A partir des distances interréticulaires mesurées à différentes positions suivant l'axe z et

dans les trois directions, il est possible des calculer les déformations internes de chaque phase

du composite.

Le profil des déformations mesurées suivant les trois axes (x, y, z') dans les deux barres

et pour les deux phases du composite est représenté sur les figures suivantes :

67

Page 81: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

1200

800 -

I 40°"CD

E

IQ

-400 -

0 2 4 6 8 10 12 14Position suivant l'axe z (mm)

-10000 2 4 6 8 10 12 14

Position suivant l'axe z (mm)

Figure 2 et Figure 3 : Distribution de la déformation dans la barre non déformée dans lamatrice d'aluminium et dans les renforts de SiC. Pour plus de clarté dans la figure du SiC,

seules les barres d'erreurs dans la direction x ne sont représentées.

cg

2000

1500

1000 P-

500 -

0 -

S -500

-1000 -

-1500

1 1 1 1 1

-

- \

— " ?

--

-

: , , , 1 ,

/

/

fî) Q_

0—

1 1 1 1 1 1 1 • 1

• < 1 1

\

^—rji—%

IT "

X

— £y

— ez

. , , 1 , , , _

AI ':

X -\ -

0 2 4 6 8 10 12 14Position suivant l'axe z (mm)

2 4 6 8 10 12 14

Position suivant l'axe z (mm)

Figure 4 et Figure 5 : Distribution de la déformation dans la barre déformée dans la matriced'aluminium et dans les renforts.

68

Page 82: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

La barre non déformée (figures 2 et 3) montre une distribution de la déformation de type

parabolique, comportement associé à la trempe. Cela montre, comme il l'a déjà été observé

dans des travaux antérieurs [94], que les traitements de vieillissement ne sont pas totalement

avantageux quant à la relaxation des contraintes macroscopiques résiduelles induites par un

traitement thermique.

La variation de la déformation dans les renforts de SiCp est moins prononcée mais

montre néanmoins une bonne corrélation entre les directions x et z. La différence entre les

deux variations d'amplitude peut être expliquée par une moins grande capacité du renfort à se

déformer.

Après flexion (Figure 4 et 5), la déformation dans la direction x suit exactement la

variation attendue pour une barre plastiquement déformée : la surface de la barre qui à été

chargée en tension (z=14 mm) est désormais en compression. L'aspect global des résultats est

similaire à ce qui a déjà été obtenu dans de précédents travaux par Pintchovius [95].

Il est aussi important de noter que, comme pour les figures 2 et 3 la distribution de la

déformation pour chacune des deux phases est légèrement décalée par rapport à la position 0

nécessaire pour un équilibre des déformations : dans le sens de la traction pour l'Aluminium

et dans le sens de la compression pour le SiCp. Ceci est principalement dû à la différence de

réaction des deux phases soumises à des contraintes thermiques.

Pour chacune des deux phases, les déformations mesurées dans les trois directions sont

combinées pour calculer le champ de contrainte dans le matériau.

69

Page 83: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2.2. Relation déformation-contrainte.

Dans notre repère principal, les contraintes de cisaillement étant supposées nulles, la loi

de Hooke généralisée reliant la déformation à la contrainte se simplifie et devient :

£q,¥ =—S 2(<JX cos2 ç> + <Jy sin2 <p)sin2 y/ +—S 2<TZ cos2 iff + S cr, +cry +crx)

2.2.1. Détermination des constantes élastiques de diffraction.

Les constantes élastiques de diffraction du monocristal pour chacune des deux phases

sont référencées [96] et on a :

SmiCxlO^MPa1)

Sn22(xl<r5 MPa1)

Si2i2(xl0"5 MPa1)

Al

1.583

-0.571

0.884

SiC

0.368

-1.049

0.10725

Tableau 2 : Constantes élastiques du monocristal pour les phases d'aluminium et de SiC.

70

Page 84: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

A partir de ces données, les constantes élastiques de diffraction Si et S2 du polycristal

ont été calculées suivant les méthodes de Reuss, Kroner et Voigt (Chapitre 1) :

Si(xl<r5 MPa1)

S2(xl0"5 MPa"1)

AI

Reuss

-0.4436

3.5437

Kroner

-04678

3.6891

Voigt

-0.4878

3.8090

SiC

Reuss

-0.0196

0.43417

Kroner

-0.03081

0.50087

Voigt

-0.03883

0.54901

Tableau 3 : Calculs des constantes élastiques de diffraction pour chacune des deux phases à

partir des méthodes de Reuss, Kroner et Voist.

Le calcul des contraintes montre clairement que les méthodes de Reuss et Voigt sont

respectivement des limites supérieures et inférieures de la méthode de Kroner. De plus, la

différence entre les trois méthodes étant très faible, le choix de la méthode s'est porté vers la

méthode de Kroner : non seulement elle appartient au domaine des deux autres méthodes,

mais en plus elle a l'avantage de tenir compte des interactions entre la matrice et le renfort.

2.2.2. Evaluation des contraintes de chaque phase.

Les équations (1) et (2) permettent d'établir la relation entre déformation et contrainte

pour notre cas bien précis ou la troisième direction est mesurée sur un axe z' de 30° par

rapport à l'axe z.

71

Page 85: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

£y =

-

-

(3)

Les contraintes sont alors directement déduites.

200

, , i , , , i i i . i , , . i i i . i i i i i i

2 4 6 8 10 12 14Position suivant l'axe z (mm)

;MP

a)ra

i ni

Con

t

-100

-200

-300

-400

i i . | i i i | i i . |

-

• , /Is-

n• > •

. 1 1 1 1 1 1 1

o

- H (-y <y

. , 1 , , , 1 ,

1 * 1 • • ' _

SiC '-

*• p — ^ ^ ,

.

:

?— a7

i i 1 i i i

0 2 4 6 8 10 12 14Position suivant l'axe z (mm)

Figure 6 et Figure 7 : Profil des contraintes le long de l'axe z pour chacune des deux phases

dans la barre non déformée. Pour plus de clarté, les barres d'erreurs ne sont représentées

que pour la direction x dans le cas du SiC.

72

Page 86: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

0 2 4 6 8 10 12 14Position suivant l'axe z (mm)

03CL

100

0

-100 -

I -200

O -300

-400

-500 o

1 1 1 I 1 1 1 I 1 1 1 I I I I I I I I I I

ri . *

• 1

11

1 *

11

11

11

—'. i B —

-

" | | ,

1 • • ' _

SiC -

— aX —

— G • -y :

z

2 4 6 8 10 12 14Position suivant l'axe z (mm)

Figure 8 et Figure 9 : : Profil des contraintes le long de l'axe z pour chacune des deux phases

dans la barre déformée par flexion. Pour plus de clarté, les barres d'erreurs ne sont

représentées que pour la direction x dans le cas du SiC.

Comme il était attendu, les résultats montrent une tendance similaire à celle des

déformations. Avant flexion, la matrice d'aluminium (figure 6) est toujours en état de tension

alors que le renfort SiCp (figure 7) est en état de compression. Ceci est dû à la différence des

coefficients de dilatation thermique: Al « 26* 10"6 K"1 et SiCp = 4*10"6 K"1 [66], ce qui

engendre un développement des contraintes thermiques dans le composite après fabrication,

au refroidissement ou au moment des traitements thermiques.

En fait, ces contraintes se superposent souvent à des contraintes résiduelles générées

lors des procédés de formage ou d'extrusion.

Après flexion, la matrice, en pourcentage majoritaire, suit exactement le profil d'une

barre fléchie.

73

Page 87: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Il est cependant intéressant de noter que dans la matrice, la contrainte oz(z) suit

l'allure de la contrainte ox(z), alors que l'on s'attendait à ce que la contrainte dans la

direction z soit approximativement nulle. La raison de ce phénomène n'est pas bien claire.

2.2.3. Evaluation des contraintes du composite.

Pour un système à deux phases, la matrice et le renfort, la contrainte macroscopique du

composite en fonction de la position z omacr0{z) est donnée, selon la loi des mélanges établie

dans le chapitre 4, par l'équation suivante :

omacr° (z) = fam (z) + (1 - f)ar

où la matrice et le renfort sont notés respectivement par m et r, tandis que / représente la

fraction volumique de la matrice.

Les contraintes résiduelles macroscopiques du composite sont ainsi déterminées par

l'intermédiaire des contraintes macroscopiques de chaque phase précédemment calculées.

L'évolution de ces contraintes macroscopiques dans les trois directions est représentée sur les

figures suivantes.

74

Page 88: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

150

100 -

CL

S

2• 4 - '

OO

50 -

0 -

-50 L

-100

-

: 1/

- / '

1 ' '

1 , ,

i

r i

H—

0

, 1 , ,

, | , , i |

O j lfS

- aX

- a

y

~ az

, 1 , , , 1

-

1

\

Ï -

0 2 4 6 8 10 12 14Position suivant l'axe z (mm)

, , 1 1 , 1 ! , , , , i , , , i , , ,

0 2 4 6 8 10 12 14

Position suivant l'axe z (mm)

Figure 10 et Figure 11 : Variation du champ de contrainte le Ions de l'axe z du composite Al-

SiCp, avant (figure de gauche) et après (figure de droite) déformation plastique par flexion 4

Les variations des contraintes macroscopiques du composite possèdent la même allure

que les contraintes de la matrice présentées sur les figures 6 et 8 du fait d'une fraction

volumique plus importante que le renfort. Pour ce qui concerne la barre non déformée (figure

10), le champ de contrainte est parabolique : un état de compression en surface et en tension

au centre de la pièce s'explique par les différents traitements thermiques subis par le matériau.

Les contraintes macroscopiques du composite de la barre fléchie suivent les lois de la

résistance des matériaux mais elles sont très influencées par les contraintes thermiques

présentes initialement dans le matériau.

75

Page 89: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

3. Détermination des contraintes microscopiques.

Dans le but de déterminer les contraintes microscopiques, il est nécessaire d'évaluer les

contributions de chaque contrainte présente dans le composite ayant des origines différentes.

Le procédé de fabrication implique clairement que des contraintes d'origine thermiques sont

présentes dans le matériau. Par ailleurs des contraintes d'origine élastique sont également

présentes du fait de la différence des constantes élastiques des deux composants. Enfin, la

flexion 4 points appliquée à la seconde barre a engendré des contraintes d'origine plastique :

celles ci sont principalement dues à la différence de comportement des deux phases face à une

déformation plastique. Le méthode permettant d'évaluer chacune de ces contributions est

basée sur le modèle d'Eshelby présenté dans la chapitre 4 [109].

3.1. Séparation des contraintes.

La diffraction des neutrons permet le calcul des contraintes moyennées sur un petit

volume correspondant au volume de sonde. Les valeurs de déformations présentées sur les

figures 2,3,4 et 5 sont en fait des moyennes réalisées sur un petit groupement de cristallites

satisfaisant les conditions de diffraction.

Les déformations principales moyennes mesurées, ( e ), et les contraintes principales qui

en découlent, ( o ), dans chaque phase / et moyennées sur le volume de la sonde comprennent

trois types de contribution. La première, la contrainte macroscopique amacro{z) qui représente

la contrainte du composite calculée à partir des contraintes de chacune des deux phases et fait

intervenir la fraction volumique. La seconde, l'incompatibilité élastique (cr) qui exprime

l'étendue du transfert de chargement des macrocontraintes de la matrice vers le renfort. Enfin,

la troisième, la contribution de l'incompatibilité de la forme des phases. Cette incompatibilité

entre la matrice et le renfort peut apparaître sous différentes formes : par exemple, la

déformation plastique de la matrice, les transformations de phases et l'incompatibilité

thermique causée par des variations de température.

76

Page 90: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Dans notre cas, ce terme est décrit par la déformation plastique (flexion 4 points),

, ainsi que par l'incompatibilité thermique, (cr) , causée par le procédé de trempe subi

par notre échantillon, et qui dépend des coefficients thermiques de dilatation et des constantes

élastiques des deux phases [109].

La contrainte moyennée dans la direction s et dans la phase i a s,i est la contrainte

calculée à partir des déformations mesurées dans le volume de jauge et comprend (facro (z)

(calculée à partir de la loi des mélanges), (à)E, {âfl due à la flexion et enfin {â)Th. On a alors :

L'équilibre des contraintes ainsi que la loi des mélanges permettent d'écrire :

)=o (2)

où /es t la fraction volumique de la matrice (et dans ce cas i=m ) et où le renfort est noté par r

(i=r). Des équations similaires sont établies pour l'incompatibilité élastique et plastique.

La macrocontrainte peut être calculée en utilisant l'équation (1), en multipliant la

contrainte moyenne de chacune des phases par/et (1-f) respectivement et en les additionnant

[97-98]. On a alors:

= fOs,m (Z) + (1 - f)(Ts,r (Z) (3)

La contribution de l'incompatibilité élastique exprime la redistribution du chargement

macroscopique qui tient compte des constantes élastiques de chaque phase : il est donc

directement relié au terme macroscopique et peut s'exprimer par [71 ;98-100]:

77

Page 91: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

(4)

où B est un tenseur qui dépend de la forme du renfort, de la fraction volumique et des

constantes élastiques des deux phases. Il exprime l'inégale répartition des déformations et des

contraintes entre les phases après un chargement appliqué au matériau.

Le tenseur B peut être calculé en utilisant le modèle théorique d'Eshelby équivalent

à une inclusion homogène dans une matrice infinie [71, 75, 98] ou bien par l'approche de

Berveiller-Lipinski [101].

L'incompatibilité élastique dans la phase i et dans la direction s est donc :

lsi.a™acro(z) (5)(=1-6 "

Dans notre cas, (a)s. (z) a été calculé en supposant que les particules étaient sphériques :

c'est une hypothèse cohérente compte tenu du fait que les particules n'ont pas de direction

préférentielle d'alignement d'une part et qu'elles ont un faible rapport longueur/largeur

d'autre part (noté AR). Les coefficients du tenseur 5 , donnés en notation matricielle, sont

présentés dans le tableau qui suit.

Ces valeurs ont été tabulées par l'équipe anglaise de M. Fitzpatrick [102]. Les

coefficients B_ et B_str décrivent la dépendance de l'incompatibilité élastique dans la

matrice et dans le renfort respectivement dans la direction s, due au chargement

macroscopique dans la direction t. Par exemple, Bu r<j™cr° (z) représente l'incompatibilité

élastique du renfort dans la direction 1 due au chargement macroscopique de la direction 3.

Les fractions volumiques listées dans le tableau suivant, 5, 9 et 17% correspondent

approximativement aux fractions massiques de 5, 10 et 20% respectivement.

78

Page 92: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Fraction

Volumique

5%

9%

17%

B,,

B22= B33

B21=B3i

Bi2=Bi3

B23= B32

644= B55

B66

Bn

B22= B33

B21= B31

Bi2=Bi3

B23= B32

644= B55

B66

Bn

B22= B33

B21= B31

Bi2=Bi3

B23= B32

644= B55

Bô6

AR=1

Al

-0.032

-0.032

0.0088

0.0088

0.0088

-0.041

-0.041

-0.056

-0.056

0.0153

0.0153

0.0153

-0.071

-0.071

-0.1

-0.1

0.0265

0.0265

0.0265

-0.126

-0.126

SiC

0.606

0.606

-0.168

-0.168

-0.168

0.7752

0.7752

0.564

0.564

-0.154

-0.154

-0.154

0.719

0.719

0.487

0.487

-0.129

-0.129

-0.129

0.617

0.627

AR=5

Al

-0.125

0.019

0.0035

0.0431

0.0057

-0.0403

-0.025

-0.204

-0.034

0.0057

0.0698

0.0102

-0.070

-0.044

-0.326

-0.062

0.0089

0.109

0.0187

-0.125

-0.079

SiC

2.379

0.368

-0.0667

-0.819

-0.19

0.767

0.472

2.068

0.344

-0.0575

-0.706

-0.103

0.712

0.443

1.592

0.301

-0.043

-0.533

-0.091

0.611

0.389

AR=°c

Al SiC

-0.206 3.914

-0.019 0.354

0.0051 -0.0966

0.0735 -1.397

0.0045 -0.0864

-0.036 0.694

-0.023 0.437

-0.318 3.211

-0.033 0.330

0.0078 -0.0079

0.112 -1.136

0.0084 -0.0849

-0.0659 0.646

-0.0406 0.411

-0.466 2.276

-0.059 0.286

0.011 -0.055

0.162 -0.792

0.0.161 -0.0785

-0.114 0.558

-0.074 0.364

Tableau 4 : Coefficients de B et B pour trois fractions volumiques et trois types de« str r ' r

fibres pour le composite Al-SiCp. Dans le cas des fibres longues (AR=<x), celles ci selon

alignées suivant la directionl [1091.

79

Page 93: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Maintenant que la contribution de contrainte élastique est connue et calculée, tous les

termes de l'équation (1) sont connus, à l'exception des contributions thermique et plastique,

qui peuvent désormais être évaluées par soustraction de omacr0(z) et (cr) à la contrainte de

chacune des phases cr ,,. La contrainte ainsi déterminée, appelée contrainte microscopique

par opposition à la contrainte macroscopique appliquée, est d'origine thermique si

l'échantillon n'a subi aucune déformation plastique, ce qui est le cas pour notre échantillon

avant flexion. Par contre elle aura une origine thermique et plastique pour les contraintes

calculées sur l'échantillon ayant subi une flexion 4 points.

3.2. Détermination des microcontraintes.

En utilisant la procédure de séparation des contraintes décrites précédemment ainsi que

les contraintes calculées dans chaque phase indépendamment (voir figures 6,7,8 et 9), le

champ de contrainte microscopique thermique pour l'échantillon avant flexion et thermique

+plastique pour l'échantillon après flexion est déterminé.

En effet, l'incompatibilité élastique se traduit par :

Pour la matrice :

= -0.100cCCTO + 0.0265<r

la)E = 0.0265cr™cro

\ / yy,m **

m =0.0265cCc™

+ 0.2650?

•0.265cC

-o.iooo-r

Pour le renfort : -

(o)E = 0.4868crmaero -0 . \294om a c r o -0A294crma

\ I xx.r xx yy 22

=-0.1294cCcro +0.4868cr;;ero -0.1294a;;

(a)1r =-0- 0.4868c-:;ocro

80

Page 94: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

3.3. Résultats et discussion.

100 I • • •

oT 50CL

•4—f

coo2.a -50

-100 i , , • i

Al

0 2 4 6 8 10 12 14Position suivant l'axe z (mm)

CO

a.

100

0

S -100c

"2§-2002o

2 -300

-400

i i i i i i i • i i i i

SiC -

i i i i i

0 2 4 6 8 10 12 14Position suivant l'axe z (mm)

Figure 12 et Figure 13 : Contrainte d'origine thermique de la matrice d'aluminium et durenfort SiC pour l'échantillon non déformé.

100

50 -

I »Oo2.a -50 U

-100

' '

-

-

X

• . . I . 1 . 1 •

. 1 1 . . . 1 . . I

0 ^

" y

. . l . i . l . . ,

I ' '

—6

1 . .

, | , , ,

AI -

H _

n—*> "

— az

• 1 I I I

dPa)

ocon

tr

100

0

-100

-2002o

-300 h

-400

• i i I i i i ,

(* ^ yX

\

-

-

-

", , , i , , , i

. , . | ,

\ \ °

\

, 1 , 1 ,

- ay

o

o

t 1

1 '

/A

' ' ' '-^ - az ^ :

JIT

/j

SiC ~

, i , , , i , , , "

0 2 4 6 8 10 12 14Position suivant l'axe z (mm)

0 2 4 6 8 10 12 14Position suivant l'axe z (mm)

Figure 14 et Figure 15 : Contrainte d'origine thermique et plastique de la matriced'aluminium et du renfort SiC pour l'échantillon avant subi une déformation plastique.

81

Page 95: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Ces figures montrent une réelle différence de comportement du champ de contrainte

microscopique avant et après flexion.

Avant flexion (figures 12 et 13), les contraintes microscopiques thermiques sont

constantes sur toute la largeur de la barre et sont équivalentes dans les trois directions, c'est-à-

dire approximativement hydrostatiques : elles ont équivalentes à des contraintes

hydrostatiques en tension dans la matrice d'Aluminium d'environ 60 MPa et en compression

dans les particules de SiC d'environ 280 MPa.

La situation est radicalement différente pour la barre déformée (figures 14 et 15). Dans

le centre de la barre, là où la déformation a été élastique, les contraintes thermiques semblent

inchangées : = 60 MPa pour l'Aluminium et = -280 MPa pour le SiC. Par contre, dans les

régions proches de la surface, la plasticité a eu un effet de relaxation des contraintes.

Peu importent les origines micromécaniques du changement de l'état de contrainte, il est clair

qu'une déformation élasto-plastique réduit l'effet des traitements thermiques du matériau.

Cela peut avoir des conséquences dans les applications des CMM où la durée de vie en

service est limitée par la présence de contraintes résiduelles en tension dans la matrice.

Il est cependant intéressant de noter que la relaxation des contraintes thermiques n'est

pas symétrique par rapport au centre de la barre. En effet, dans la direction longitudinale, la

relaxation décroît jusqu'à zéro du côté de la barre qui a subi de la traction alors que du côté

compression, la relaxation n'atteint pas tout à fait zéro. Afin de valider ou non ce

comportement, nous avons réalisé des échantillons de traction et compression : en effet, la

mesure par diffraction de neutrons sur des échantillons ayant subi différents taux de

déformation nous permettra d'observer directement l'incompatibilité thermique et plastique,

les contraintes macroscopiques étant nulles [103-104].

82

Page 96: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

4. Effet de la relaxation.

Dans le but d'observer directement l'incompatibilité thermique et plastique sur de tels

composites, nous avons préparé plusieurs échantillons de traction et compression. En effet, à

différents taux de déformation, ces échantillons pourront traduire le comportement d'une

barre soumise à de la flexion.

Déformationappliquée

Figure 16 : Comportement d'une barre soumise à la flexion 4-voints

4.1. Préparation des échantillons.

La préparation des échantillons de traction et compression ainsi que les essais ont été

réalisés dans les laboratoires de l'université de Milton Keynes, Grande Bretagne. Le

composite représente au mieux celui utilisé lors des expériences aux neutrons, c'est-à-dire

qu'il a la même composition chimique et a subi le même traitement thermique de 505°C

pendant 2 heures suivi d'une trempe à l'eau.

83

Page 97: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

L = 20 mm<I> = 5 mm

L = 2 0 m m4>= 10 mm

(a) (b)

Figure 17 : Géométrie des échantillons de traction (a) et de compression (b) : définition des

axes de mesures.

Les essais de traction et compression ont été réalisés suivant l'axe x. Plusieurs taux de

déformations ont été appliqués à chacun des deux types d'échantillons : 0%, 0.3%, 0.7%,

1.5% et 2% ; de plus, un essai de traction a été mené jusqu'à rupture pour déterminer les

caractéristiques mécaniques du composite résumées dans le tableau suivant :

Module de Young (GPa)

Contrainte d'Elasticité (MPa)

Contrainte de Rupture (MPa)

Déformation de Rupture (%)

112

316

560

3.2

Figure 18 : Grandeurs caractéristiques du composite Al-SiCc obtenues par essai de traction

iusau 'à rupture.

84

Page 98: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Ces échantillons ont été ensuite analysés par diffraction de neutrons dans le but de

déterminer les contraintes d'origine plastique et thermique. La mesure de la déformation a été

effectuée dans les trois directions et l'évaluation des contraintes à été possible grâce à la loi de

Hooke, déjà établie précédemment.

4.2. Résultats et discussion.

4.2.1. Analyse des contraintes dans la direction de déformation.

Les résultats présentés (figures 19 à 22) montrent les microcontraintes calculées dans la

direction X des éprouvettes de traction et compression. La ligne continue représente la

prédiction d'un essai de traction/compression du modèle théorique autocohérent de A.

Baczmanski (présenté dans le chapitre 3), tandis que la ligne pointillée représente les résultats

expérimentaux.

Echantillon de traction :

03Q.

2oO

100

50

0

-50

i i i i

'-A

-—

-_-:-

i • •

\

\

\

i , ,

1 1 1 1 1 1 1 1

- « — ^

\

\

i

• • i , |

— — •

— — (j)

. . . . I

' ' ' ' .

AI :-

-—

-

-

0

-100

-200 ~

~ -300 -

-400

-500 -

-600

. ' ' ' ' I

: SiC

- /

. i i . l .

1 ' 1

/

. . 1

1 1 1 1

y

i i i i

À> ' ' ' ' -

-

, 1

..

..

1 .

..

i 1

0 0.5 1 1.5 2 2.5Déformation appliquée (%)

0 0.5 1 1.5 2 2.5Déformation appliquée (%)

Figure 19 et Figure 20 : Variation de la contrainte calculée par diffraction de neutrons en

fonction de la déformation appliquée pour chacune des deux phases. Comparaison avec le

modèle théorique.

85

Page 99: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Echantillons de compression :

coQ_

I2

4-*oO

150 -

100 7

50 -

0 -

-50

1 1 1

-

-

\

- \

; *

i i i

• i • ' ' • i • ' ' '

^ - —

\

. i i . i • i • . .

i i . . . i .

.

1 , 1 1 , 1 !

1 1 ,

AI :

-

-

-

:

I 1 1

0 0.5 1 1.5 2Déformation appliquée (%)

2.5 0Déformation appliquée (%)

Figure 21 et Figure 22 : Variation de la contrainte calculée par diffraction de neutrons en

fonction de la déformation appliquée pour chacune des deux phases. Comparaison avec le

modèle théorique.

Pour tenter d'exploiter au mieux ces résultats, il est nécessaire de comprendre le

comportement microscopique de chaque grain.

Si on considère un grain d'aluminium et un grain de SiC noyés tous deux dans le

composite et soumis à un traitement thermique, les résultats obtenus figures 12 et 13 nous

permettent d'affirmer que chacun des deux grains réagira de manière hydrostatique et

équivalente dans les trois directions : en tension pour l'aluminium et en compression pour le

SiC.

86

Page 100: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Figure 23 : Schéma théorique du comportement d'un grain d'aluminium et de SiC soumis à

un traitement thermique. Les fisures 12 et 13 attestent le comportement hydrostatique en

tension pour l'aluminium et en compression pour le SiC.

La situation est totalement différente lorsqu'une déformation plastique est appliquée,

par essai de traction ou compression par exemple.

Prenons tout d'abord le cas d'une déformation plastique par essai de traction. Le grain

d'Aluminium va se déformer de manière différente par rapport au «trou » dans lequel il était

placé. Ainsi, dans la direction de traction, le grain d'aluminium va avoir une tendance à la

compression pour pouvoir se réinsérer dans le «trou » initial. Le grain de SiC ayant

principalement un comportement élastique sous charge extérieure, celui-ci se déformera très

peu et se trouvera en état de tension pour retrouver l'état du « trou » initial.

En conclusion, dans la direction de la déformation, l'aluminium, initialement à l'état

de tension, va se retrouver en compression après déformation plastique tandis que le SiC,

initialement à l'état de compression, va être en tension après déformation plastique.

La situation est bien sûr radicalement opposée dans le cas d'une déformation plastique

par essai de compression. Ce raisonnement théorique est schématisé sur la figure suivante :

87

Page 101: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Traclion

Al

S

>1 SiC

C'ompression

A. Ï • SiC

Figure 24 : Schéma théorique du comportement d'un grain d'aluminium et de SiC soumis à

une déformation plastique.

Au vu de ces schémas, le comportement de chaque phase est établi. Cependant, si une

relaxation (d'origine thermique par exemple) intervient, ce comportement va obligatoirement

être modifié.

Cette relaxation aura pour effet d'accentuer le comportement déjà établi pour chacune

des deux phases dans le cas d'un essai de traction : l'aluminium devra davantage se

comprimer tandis que le SiC devra davantage se détendre.

En ce qui concerne l'essai de compression, l'analyse est plus fine et deux cas de figure

se présentent alors. Soit la relaxation est moins important que la déformation plastique en

elle-même ; dans ce cas, l'effet précédemment observé ne sera qu'atténué ; soit la relaxation

domine la déformation plastique et dans ce cas, l'effet initialement observé est totalement

opposé. Il est important de noter que cette « relaxation fictive », qui pourra être additionnée

aux autres traitements, ne peut être prédit par un modèle théorique.

Ce rappel théorique nous permet désormais d'analyser le plus justement possible les

résultats obtenus figures 19 à 22.

88

Page 102: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Dans le cas de la traction, l'aluminium et le SiC suivent bien les règles établies

précédemment, à savoir un état de compression pour l'aluminium et un état de tension pour

le SiC. De plus, il est intéressant de noter que la prédiction du modèle va effectivement dans

le même sens que les résultats expérimentaux, avec néanmoins une différence d'échelle. On

peut donc éventuellement supposer qu'une relaxation est intervenue après la déformation

plastique, cette relaxation n'étant pas prise en compte dans le modèle.

Dans le cas de la compression, le modèle diffère totalement des résultats

expérimentaux. Mais comme il a été expliqué précédemment, le modèle atteste non seulement

qu'une relaxation a eu lieu après la déformation plastique, mais qu'en plus cette relaxation

« domine » la déformation plastique elle-même.

Ceci a l'avantage d'une part de confirmer qu'il y a bien une relaxation des contraintes

thermiques après déformation plastique, et d'autre part que le traitement des données pour

aboutir aux contraintes du second ordre repose sur des hypothèses saines. En effet,

l'évaluation des contraintes sur nos échantillons de traction/compression n'a subi aucun

traitement, ni hypothèse : mesure des déformations puis calcul des contraintes par la loi de

Hooke généralisée. Ces résultats ainsi que ceux obtenus à l'aide du modèle d'Eshelby (page

80) sont en bon accord.

4.2.2. Analyse des contraintes dans les directions transversales.

Dans le but de monter la validité de tels résultats, il semble intéressant de présenter les

résultats du niveau de contraintes dans les directions transversales (directions y et z).

89

Page 103: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Echantillon de traction :

200

£ 150

100

2 50

-I—»

Coo

0

-50

-100

' ' ' ' 1 ' ' ' ' I ' ' ' ' i—\—i—i—i—i—r

Al

I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I 1

£ 150

NCg"G

coO

-1000 0.5 1 1.5 2 2.5

Déformation appliquée (%)0 0.5 1 1.5 2 2.5

Déformation appliquée (%)

CL

C

o"•s•5

&"cCD

.+—'

oO

0

-100

-200

-300

-400'

-500

-600

-700

-800

- • • • ' i ' ' ' ' i '

'r SiCr

rk _____l.

r / r

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-

- . . . . i

, , , | , , , > | , ,

— —f. ) — •

. . . i .

11

11

1

-

-

-

-

-

-

_

-

_

i i

03CL

ion z

•s

22c

'ce-•—»

oO

0 0.5 1 1.5 2Déformation appliquée (%)

2.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5Déformation appliquée (%)

Figures 25, 26, 27, et 28 : Variation de la contrainte calculée par diffraction de neutrons en

fonction de la déformation appliquée dans les directions transverses pour chacune des deux

phases. Comparaison avec le modèle théorique.90

Page 104: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Echantillon de compression :

200

«j 150

-100V

IPa)

N

dire

ctio

rita

mte

,

i_oo

150

100 '

50

0

-50

-inn

i i i i I i i i i I i i i i I i i i i I i i i i

: AI !

: \ :

" " " - i . , ~- ''U , , , , 1 r , , i 1 , , i , 1 . , . . 1 • , , , "

0 0.5 1 1.5 2 2.5Déformation appliquée (%)

0 0.5 1 1.5 2 2.5Déformation appliquée (%)

1Pa)

ectio

n y

(IVdi

n

Sc

'CD

Con

i

TUU

0

-100

-200

-300

-400 (

-500

I I

L SiC

\ /

-

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

• i • • -

-

-

-

-

-

i i i i i i i i i i i

_ I . , , I , I , . I , , . . I 1 I . , I ,

0 0.5 1 1.5 2Déformation appliquée (%)

2.5 0 0.5 1 1.5 2Déformation appliquée (%)

2.5

Figures 29, 30, 31, 32 : Variation de la contrainte calculée par diffraction de neutrons en

fonction de la déformation appliquée dans les directions transverses pour chacune des deux

phases. Comparaison avec le modèle théorique.

91

Page 105: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Dans l'essai de traction, les directions transverses subissent une compression. Les

figures 25 à 28 prouvent donc qu'une relaxation intervient lors de la déformation plastique,

relaxation non prévisible par le modèle puisque le comportement théorique et expérimental

divergent.

Dans l'essai de compression, le comportement inverse est observé : en effet, les

directions y et z subissent de la traction. Le modèle théorique et les résultats expérimentaux

agissent dans le même sens (figures 29 à 32), avec cependant une différence d'échelle qui

s'explique justement par l'intervention de la relaxation.

Les résultats ainsi observés confirment ceux obtenus dans la direction x et valident

effectivement qu'une relaxation intervient lors de la déformation plastique.

En définitive, plusieurs conclusions peuvent être dégagées de ces deux séries

d'expériences. Tout d'abord, une relaxation importante des contraintes thermique initiales

peut être observée après déformation élastoplastique. Cette relaxation est validée par les

mesures réalisées sur des échantillons de traction/compression : on observe directement

l'incompatibilité thermique du second ordre puisque les contraintes macroscopiques sont

nulles. Par ailleurs, elle ne dépend pas du type de déformation.

Cette relaxation n'est pas prédite par le modèle car le modèle théorique est basé sur

l'hypothèse des contraintes homogènes pour chacune des phases dans un milieu continu.

Enfin, on peut conclure que la déformation élastoplastique peut être utilisée pour annihiler les

contraintes d'origine thermique.

92

Page 106: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Chapitre 6

Influence des traitements

thermiques et de mise en

forme sur les CMM

Al-SiCp.

Ce chapitre a pour objectif de valider le modèle théorique présenté dans le

chapitre 3. Différents échantillons de composites ont donc été préparés : des

traitements de mise en forme (forgeage et laminage) et des traitements

thermiques (trempe à l'eau, refroidissement lent) ont été appliqués dans le but

de comprendre leur influence sur les contraintes du second ordre.

1. Introduction.

Il a été précédemment établi que les contraintes résiduelles peuvent être engendrées par

un traitement thermique. Dans ce chapitre, la distribution des déformations sur des

échantillons ayant été refroidis brutalement ou bien dans le four, suite à des traitements de

forgeage et de laminage, sera présentée. Pour cela, des essais de flexion 4-points in situ ont

été réalisés sur des matériaux composites à matrice d'aluminium renforcés avec des particules

de SiC. Les caractéristiques de ce matériau sont identiques à celles présentées au chapitre

précédent.

93

Page 107: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Le composite se présente sous la forme de plaques mises en forme par forgeage ou

forgeage et laminage. Ces plaques ont alors subi un traitement thermique de 505°C pendant

deux heures, et ont été refroidies de différentes manières (dans le four ou dans l'eau). Après

usinage des échantillons sous forme de barres de 210*30*8 mm3 prélevée dans différentes

plaques ayant subi différents traitements, un traitement à 180°C pendant 60 heures a été

réalisé dans le but de réduire le niveau de contraintes.

1.1. Détails expérimentaux.

Comme pour la précédente expérience, les mesures par diffraction de neutrons ont été

réalisées sur le diffractomètre G5.2 du laboratoire Léon Brillouin, CEA Saclay (chapitre 2).

La longueur d'onde a été fixée à X=3.452Â ce qui permet de mesurer les raies les plus intenses

de l'aluminium (raie (111)) et du SiC (raie (111)) se situant respectivement à un angle de

Bragg de 95° et 86.9°; le volume jaugé est de 1*1*10 mm3.

Les mesures ont été faites sur des échantillons subissant de la flexion 4 points in situ.

Les déformations ont été mesurées dans les trois directions en fonction de la position suivant

l'axe z pour un taux de déformation nul. Cependant, pour des taux de déformation plastique

différents de zéro, la configuration de l'expérience (dispositif par rapport au faisceau de

neutrons) ne nous permettait de réaliser uniquement les mesures dans les directions x et z.

210mm

8 mm

30 mm

Figure 1 : Définition des axes d'étude et géométrie de l'échantillon subissant de la flexion4-points

94

Page 108: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

La fibre neutre suivant l'axe x admet un état supérieur en tension et un état inférieur en

compression du fait de la géométrie de la flexion 4-points. L'amplitude de ces états est

proportionnelle à la déformation totale appliquée par la flexion. La déformation peut être

directement lue par une jauge collée sur l'échantillon lors de l'expérience. La photo suivante

illustre l'échantillon inséré dans le dispositif de flexion.

Photo 1 : Echantillon de composite inséré dans le dispositif de flexion 4-points; la jauge dedéformation est collée au centre de l'échantillon, entre les deux mores internes, sur la partie

non visible de l'échantillon.

95

Page 109: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

1.2. Paramètres d'entrée du modèle autocohérent.

Afin de comparer les résultats expérimentaux avec le modèle autocohérent développé

dans le chapitre 3, il est nécessaire d'introduire certains paramètres caractéristiques du

matériau et notamment, les constantes élastiques, le coefficient d'anisotropie et la matrice

d'écrouissage (explicité chapitre 3), ceux ci étant déjà déterminés dans des travaux antérieurs

[106].

Le tableau suivant donne les valeurs de chacun de ces paramètres.

Paramètres d'entrée

Cn (GPa)

Ci2(GPa)

C44(GPa)

Hw(MPa)

A

Al

106.8

60.4

28.3

100

3

SiC

350

140.4

233

100

3

Tableau 1 : Paramètres d'entrée nécessaires à la compilation du modèle autocohérent.

Il est nécessaire de faire varier le paramètre « cission critique » de l'aluminium pour

adhérer au mieux aux résultats expérimentaux. Les résultats expérimentaux suivants comparés

au modèle pourront donc donner une valeur estimée de la cission critique.

96

Page 110: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2. Mise en forme : forgeage.

Il s'agit de présenter les résultats obtenus sur des échantillons ayant les caractéristiques

suivantes :

Composite Al/SiCp

iPlaque forgée

i505°Cpendant 2 heures

iMode de refroidissement

Dans le four Trempe à l'eau

M v.

Usinage de 2 barres de 210*30*8 mm3

iMesures par diffraction de neutrons

2.1. Echantillon refroidi dans le four.

2.1.1. Mesure des déformations.

Plusieurs taux de déformations ont été appliqués: 0% (possibilité de mesure dans les

trois directions) 0.2%, 1%, 1.5%, 2%, et 2.5% (dans ces cas ci, seules les directions x et z ont

été analysé). Pour chacune des déformations appliquées, on admet que l'échantillon répond de

manière antisymétrique par rapport à la fibre neutre.

97

Page 111: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Déformationappliquée

< •

TensionFibreneutre

Figure 2 : Schématisation du comportement du matériau soumis à la flexion 4-points.

Pour tenter de minimiser les erreurs, la distance interréticulaire de référence n'a pas

été déterminée à partir de la poudre mais à partir de la fibre neutre. En effet, on considère que

la fibre neutre ne subit aucune déformation lors de l'essai de flexion. La figure suivante décrit

les points étudiés :

Z=8mm(-1)

(-3)(-2).

FTT

(3)(2)

(1)

Figure 3 : Caractérisation des points d'étude.

Les mesures de déformations sont réalisées pour chacune des deux phases, Al et SiC,

pour les points situés à 2 et 3 mm (respectivement noté « point 2 » et « point 3 ») de la fibre

neutre, par rapport à la référence pris au point 0 de l'échantillon.

98

Page 112: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

En effet, les contraintes thermiques initiales sont constantes le long de l'axe z,

équivalentes dans les trois directions à des contraintes de traction pour l'aluminium et de

compression pour le SiC. Après flexion, on note une relaxation des contraintes pour chacune

des deux phases, de part et d'autre de la fibre neutre (résultats du chapitre précédent). Cette

d,2) +d,_2)relaxation n'est pas tout à fait symétrique. En utilisant EpoKrAi = , il est possible de

prendre en compte ce comportement antisymétrique. En prenant la moyenne des déformations

de traction et de compression, on annihile totalement l'effet des contraintes thermiques.

Ainsi, la déformation déterminée de cette manière donne des résultats où l'influence

des contraintes thermiques initiales n'est pas visible : elle n'est donc pas sensible aux

contraintes thermiques initiales et peut être comparée avec le modèle dans lequel les

contraintes initiales sont nulles.

Il n'est pas possible de déterminer les contraintes expérimentales car les mesures de

déformation n'ont été faites que dans deux directions. Les figures suivantes ne présenteront

donc que les déformations mesurées par diffraction de neutrons. Ceux ci seront ensuite

comparés au modèle théorique présenté dans le chapitre 3. Cependant, il sera possible

d'évaluer les niveau de contraintes le long de l'axe z par le modèle théorique.

La comparaison entre les résultats expérimentaux et la prédiction du modèle théorique

pourra dégager les grandeurs physiques caractéristiques du composite.

2.1.2. Résultats et discussion.

Les figures suivantes représentent les déformations mesurées dans les directions x et z

en fonction de la déformation appliquée au « point 2 » (figures 4 et 5) et au « point 3 »

(figures 6 et 7).

La ligne discontinue représente les résultats expérimentaux tandis que la ligne continue

montre la prédiction du modèle autocohérent développé précédemment.

99

Page 113: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Cas du point situé à 2 mm de la fibre neutre :

Z=8mm(-1)

(-3)(-2)

(2)

t t

(3)

(1)

2000

0 ^1500

g 1"to ^E «o w 500

00

, , I 1 , I , 1 1 , , 1 I

-

' 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

1 1 , , , 1 1 , , i , 1 1 1 . , ,

; AI -

SiC -

L—-+ ^

-

800 ' H I [ ,M

700

• Ji i i» i i i i i i i • • i i i i i i i i i i i i i i i i *

0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6

Déformation appliquée (%)

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6

Déformation appliquée (%)

Figure 4 et Figure 5 : Comportement de la matrice et du renfort face à la flexion dans les

directions x et z, à 2 mm de la fibre neutre ; comparaison avec le modèle.

100

Page 114: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Cas du point situé à 3 mm de la fibre neutre :

Z=8mm

I I

(-1)

(-3)(-2)

;<r

fTT

(3)(2)

(1)

2500

2000 -

- 0 w

S *1500E Ig a)a =51000E J2£ «'0 CQ 3 500

0

1500

0 0.5 1 1.5 2 2.5

Déformation appliquée (%)

0

« 1 1000N

E .gg 0CD =5E „ 500

>0 cQ CO

T3

0

-]—r i i i |

* -/ SiC i

i i i i i i

0 0.5 1 1.5 2 2.5

Déformation pondérée (%)

Figure 6 et Figure 7: Comportement de la matrice et du renfort face à la flexion dans les

directions x et z, à 3 mm de la fibre neutre ; comparaison avec le modèle.

101

Page 115: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Comme les figures 4 à 7 le montrent, les résultats expérimentaux sont en bon accord

avec le modèle théorique, pour la matrice comme pour le renfort, pour la direction x comme

pour la direction z et enfin, pour les points situés à 2 mm de la fibre neutre comme pour les

points situés à 3mm.

Les déformations mesurées étant en tout à fait en accord avec le modèle théorique

d'une part et étant dans l'impossibilité de mesurer la troisième direction en vue d'évaluer le

niveau de contraintes d'autre part, il apparaît très intéressant de visualiser l'amplitude des

contraintes prédite par le modèle.

2.1.3. Prédiction théorique des contraintes.

Les figures présentées ci-après représentent le niveau de contraintes prédit par le modèle

en fonction de la déformation appliquée.

500 100

C/5

T3CD

-CD

V)CDCD

2-t—•

oo

TOCL

NC

g-2 V.

50

T3

^ - 5 0

-100

^ l

Al

Composite ;

SiC

i . 1 1 1 1 . 1 1 1 1 , , , . i . i . . i , ,

0.5 1 1.5 2 2.5

Déformation appliquée (%)

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3

Déformation appliquée (%)

Figures 8 et Figure 9 : Evolution de la contrainte macroscopique et de la contrainte de

chacune des deux phases dans les directions x et y en fonction de la déformation appliquée. Il

s'agit ici du point situé à 2 mm de la fibre neutre : le niveau des contraintes ne diffère

pratiauement pas par rapport à point situé à 3 mm de la fibre neutre.

102

Page 116: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2.2. Echantillon trempé à l'eau.

2.2.1. Mesures des déformations.

Pour cet échantillon, différents taux de déformation ont été appliqués avant la rupture

impromptue du composite : 0%, 0.3%, 0.7%, 1.2%. Là encore, on admet que la fibre neutre

joue le rôle d'axe de symétrie de l'échantillon.

De la même manière que pour les précédents résultats, nous déterminerons les

déformations en considérant que la déformation d'une phase correspond à la différence

relative entre son état en tension et son état en compression.

2.2.2. Résultats et discussion.

Cas du point situé à 2 mm de la fibre neutre :

6000 2000

0)

' ' ' ' I ' ' ' ' I ' ' ' '

I , , , • I , , i i I , , , , I , , , , , , , , I , ,

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8

Déformation appliquée (%)

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8

Déformation appliquée (%)

Figure 10 et Figure 11 : Comportement de la matrice et du renfort face à la flexion dans les

directions x et z, à 2 mm de la fibre neutre; comparaison avec le modèle.

103

Page 117: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Cas du point situé à 3 mm de la fibre neutre :

6000

5000

1 * 4000

o 2>3000 -

E JS 2000

Q "° 1000

Oc

0

t/

1 I ' ' ' I

—~ i

1 . . . 1

i i i | i < i _

Al l

-

SiC :

-

2000

w 1500 -- >CD

wCD

C

.gCO

E

Qtio

n z

red

T3

i5wcCO• o

1000

500

:

-

; /

i . i I i

1 1 '

(•if

i

i ! i

i • • *

AI .i ^—.—

-

-

. i i , . ,

0.2 0.4 0.6 0.8

Déformation appliquée (%)

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

Déformation appliquée (%)

Figure 12 et Figure 13 : Comportement de la matrice et du renfort face à la flexion dans les

directions x et z, à 3 mm de la fibre neutre: comparaison avec le modèle.

Dans ce cas également, les déformations mesurées rejoignent parfaitement la

prédiction du modèle théorique [107].

Face à la quasi parfaite concordance des résultats expérimentaux et du modèle

théorique, on est en mesure d'évaluer le niveau de contraintes à l'aide du modèle.

104

Page 118: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

13COCD

E•4—1

C

•*—>

O

o

X

cg

jire

c

mCO

cCO

1000

co 800 -

600

400

200

2.2.3. Prédiction théorique des contraintes.

100

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2

Déformation appliquée (%)

• x

CD

cg

50

S o -50

•2-100 L

CD

-150 -

-200

—i—r i | i

. ,

1 , 1 .

,M

t

1 1

1 1

1 1

1 !

1

1 1 1 1 1

! r | i T-T~[—r

Xi . . . i ,

AI 1

Composite :

, , i , , , i , , , •

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2

Déformation appliquée (%)

Figure 14 et Fisure 15 : Evolution de la contrainte macroscopique et de la contrainte de

chacune des deux phases dans les directions x et y en fonction de la déformation appliquée. Il

s'asit ici du point situé à 2 mm de la fibre neutre.

105

Page 119: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

3. Mise en forme : forgeage et laminage.

Les résultats présentées ci dessous ont été observé sur des échantillons ayant suivi les

étapes suivantes :

Composite Al/SiCp

i

Plaque forgée et laminée à chaud (460°C)

i

505°C pendant 2 heures

i

Refroidissement dans le four

i

Usinage d'une barre de 210*30*8 mm3

i

Mesures par diffraction de neutrons

3.1. Mesures des déformations.

Plusieurs taux de déformations ont été appliqués: 0%, 0.3%, 0.7%, 1.2% et 1.44%. La

difficulté dans cette expérience résidait dans le fait que dans la direction z, il n'y avait pas

d'intensité concernant la raie (111) de l'aluminium. Il a donc fallu «tilter» l'échantillon de

10° par rapport à sa position initiale. On admet cependant que l'on reste dans le système

d'axes principal.

3.2. Résultats et discussion.

Les résultats présentés ci-dessous montrent l'évolution de la déformation

indépendamment pour chacune des deux phases, en fonction de la déformation appliquée,

pour le point situé à 2 mm de la fibre dans les directions x et z ( figures 16 et 17) puis pour le

point situé à 3 mm de la fibre neutre, dans les deux directions (figures 18 et 19).

106

Page 120: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2500 800

, , , i , , , I i i i I i . i i , , •

o «

§ 1 500

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

Déformation appliquée (%)

0.2 0.4 0.6 0.8 1

Déformation appliquée (%)

Figure 16 et Figure 17 : Comportement de la matrice et du renfort face à la flexion dans lesdirections x et z, à 2 mm de la fibre neutre, comparaison avec le modèle théoriaue.

25001200 1 • • • • • i • • • i • • • i • • • i

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4

Déformation appliquée (%)

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4

Déformation appliquée (%)

Figure 18 et Figure 19 : Comportement de la matrice et du renfort face à la flexion dans les

directions x et z, à 3 mm de la fibre neutre, comparaison avec le modèle théorique.

107

Page 121: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

3.3. Prédiction théorique des contraintes.

De la même manière que l'expérience précédente, l'estimation des contraintes est

rendue possible par la concordance entre les résultats expérimentaux et les résultats théoriques

sur les déformations.

i • • ' ' i • • • • i • • • • i • • • • i •

i • i i i i • i i i i • i i i i i i i • i

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3

Déformation appliquée (%)

0.5 1 1.5 2 2.5 3

Déformation appliquée (%)

Figure 20 et Figure 21 : Evolution de la contrainte macroscopique et de la contrainte dechacune des deux phases dans les directions x et y en fonction de la déformation appliquée. Il

s'asit ici du point situé à 2 mm de la fibre neutre.

4. Conclusions générales.

Au vu des résultats expérimentaux et théoriques, il apparaît que le modèle autocohérent

représente une bonne prédiction quant au comportement élastoplastique du composite,

particulièrement pour la partie élastique.

Le tableau suivant résume les valeurs de la cission critique de l'aluminium évaluées par

le modèle pour chacune des expériences réalisées :

108

Page 122: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Traitement de miseen forme

Forgeage

Forgeage +Laminage

Type derefroidissement

Refroidissementdans le four

Trempe à l'eau

Refroidissementdans le four

Valeur de la cission critique To (MPa)

Point 2

25

100

40

Point 3

40

120

40

Tableau 2 : Valeurs de la cission critique de l'aluminium évaluée par le modèle pour chaqueexpériences réalisées précédemment.

La valeur de To a été évaluée pour l'aluminium, le SiC étant principalement élastique.

Cependant, la détermination de cette valeur a permis de réaliser un bon ajustement pour le

SiC, ce qui confère à la méthode une capacité importante dans la prédiction du comportement

élastoplastique des composites

La différence de cission critique déduite du modèle entre les points « 2 » et « 3 » peut

s'expliquer par une hétérogénéité dans la déformation plastique, mais les valeurs restent

cependant très proches [105]. De plus, ces valeurs sont tout à fait en accord avec les valeurs

du composite Al/SiC déjà observées [106].

La valeur de To dépend essentiellement du traitement thermique final c'est-à-dire du

type de refroidissement : elle est faible pour un refroidissement lent et élevée pour un

refroidissement rapide.

Enfin, après ajustement des déformations, on est en mesure d'évaluer les contraintes à

l'aide du modèle autocohérent. Il constitue un bon outil pour l'analyse des contraintes,

d'autant plus si on a la possibilité de mesurer les déformations dans les trois directions.

109

Page 123: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

PARTIE C

APPLICATION INDUSTRIELLE : LESCOMPOSITES A MATRICE METALLIQUE A

FIBRES LONGUES Tl-SlCF

Page 124: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Chapitre 7

Les composites à matrice

métallique à base Titane.

Les matériaux composites sont largement utilisés dans le domaine de

l'aéronautique pour leurs performances mécaniques spécifiques. Dans ce

chapitre, nous présenterons les caractéristiques du composite à matrice

métallique utilisé par Snecma ainsi que son domaine d'application. Enfin,

une étude de faisabilité sur ces composites sera proposée.

1. Introduction.

1.1. Les CMM à base titane.

Aujourd'hui, les matériaux composites à matrice métallique à base titane renforcés avec

des fibres de carbure de silicium répondent aux exigences en matière de gain en masse sur

certaines pièces soumises à des températures élevées et des conditions mécaniques sévères.

110

Page 125: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

En effet, on peut, par le choix de la nature des constituants, de leurs proportions

respectives, de la géométrie et de la réparation des constituants obtenir un matériau présentant

le meilleur compromis masse volumique - résistance - rigidité. Les CMM à base titane

trouvent donc leur place dans le domaine de l'aéronautique [110-112].

SNECMA étudie la possibilité de remplacer les disques de compresseurs, actuellement en

alliage à base nickel, par des anneaux aubagés monoblocs (ANAM), figure 1. Ces anneaux

sont renforcés par une partie en composite métallique. Les fibres SiC (SiCf) sont disposées

cironferentiellement de façon à reprendre les contraintes dues aux efforts centrifuges. De ce

point de vue, les CMM à base titane ouvrent de larges perspectives : ils allient à la fois haute

résistance spécifique, stabilité dimensionnelle et rigidité. Ils permettent d'atteindre un gain de

masse de 55% et éventuellement d'augmenter la température d'utilisation des moteurs en

modifiant la matrice. Le rendement de l'avion au travers du rapport poussée sur masse se

trouvera ainsi amélioré.

Figure 1 : Maquette d'anneau aubasé monobloc (ANAM) renforcé par un CMMbase titane(vour essai au banc).

111

Page 126: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

1.2. Objectif de l'étude.

L'objectif de cette étude est d'évaluer le niveau de contraintes résiduelles d'origine

thermique dans des pièces telles que les ANAM par une méthode expérimentale. Les

chapitres précédents ont démontré la solidité de la technique de la diffraction de neutrons pour

l'évaluation des contraintes dans chacun des constituants des CMM.

La particularité réside dans le fait qu'il s'agit ici de pièces industrielles, c'est-à-dire

massives et de formes géométriques particulières, destinées à être testées au banc. L'étude

débute donc par un test de faisabilité sur un secteur d'Anam contenant un insert CMM. Nous

présenterons les caractéristiques du composite étudié avant de présenter l'expérience par

diffraction des neutrons réalisée sur le diffractomètre L3, Laboratoire des Sciences

Moléculaires, Chalk River, Canada.

Cette expérience a consisté à évaluer la possibilité de mesurer les déformations dans la

matrice et dans le renfort indépendamment ; on pourra alors déterminer les contraintes par la

loi de Hooke généralisée.

112

Page 127: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2. Etude de faisabilité.

2.1. Caractéristiques du matériau.

L'échantillon à analyser se présente sous la forme d'un secteur d'Anam brut ; le

composite (matrice TA6V + renfort par fibres longues de SiC) est localisé sur 4 mm comme

le montre la figure suivante :

url:iuuiiiEHHSr.-i;

MatriceTA6V

CompositeTA6V + SiCf

Matrice TA6V

Figure 2 : Secteur d'Anam et visualisation de la région de composite : les flèches indiquent la

direction des fibres.

113

Page 128: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Figure 3 : Coupe de la section de la figure 1, les points noirs représentent les fibres.

La matrice est un alliage de titane TA6V dont la composition chimique est présentée

dans le tableau suivant :

Ti

89.6%

Al

6%

V

4%

Fe

0.4%

Tableau 1 : Composition chimique du TA6V (% en masse)

Les fibres de SiCf référencées SM1140+ introduites dans cette pièce ont la

particularité de posséder un « cœur » (une âme) en tungstène. Elles sont par ailleurs revêtues

d'une fine couche de carbone, ce qui améliore leur comportement au sein du composite :

meilleure compatibilité entre filament et matrice, lissage des défauts de surface du SiC dus au

procédé de fabrication, accommodation thermomécanique entre fibre et matrice, dissipation

de l'énergie d'interface et confinement des ruptures de fibres.

Lors de l'élaboration, le SiC est déposé par procédé CVD (Chemical Vapor

Deposition) sur une âme de tungstène de 15/xm de diamètre (figure suivante). Cette étape est

ensuite suivie d'un dépôt de carbone de 4,5/xm. Le diamètre final de la fibre est de 108/im.

114

Page 129: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Ame detungstène

Dépôt decarbone.

SiC

Figure 4 : Représentation schématique d'une coupe d'une fibre SM1140+.

Les fibres de SiC sont disposées de façon à être parallèles à la direction

circonférentielle de l'échantillon (voir figure 1). L'espace interfibre est de 50/im et chaque

couche est séparée de 130/im, comme l'indique la figure suivante.

«;, (7). à) ci) (•;"'.'•) 0 '*) :*; (ù) fc) [•>. 0 ' 0 (é) .• ' :.>(•-) '(•)' 0 0 0 (•)• 0 0 ' 0 ' 0 0 (•)•(.)' ,-ïi)' (i) ;( 'o)"(•) '(•) C«) &(•)'•:(•> (•>.(-.?.) 0 0 (••)••'•;

•;o\'•.©•). 'o"; • • ) ••>) n ) ; » ) l 0 ; ( • ) ( • ; ' • ) . ' • ) i « ) ' « ;

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( o )

OP) fo'i ;"o) '«) ('•') (°) (.*,)" 0 0 ' *) 0 v°) . 0 0 0> " ) ( ' • ) ( V ) i o ; ( • ' ) ( • ) ( • ) ( • ) ( • ) ( • ' ) ( . o ) " ( o ) ' ;•'••••;, c ; •',

»•) ( • ) . - ( ' • ) ( o ) ('•') > ) 0 ( • . ) ( • ) ( • ) ( V ) ; ' ' • ) " [ • ) • ; • ) . 0 )

0'(»)-0 0.0 0 0 0 0 0.0 0' (••),>)•l"®"0 0 0 0 0 0 (^ 0 0 0 .••%0vfo) (c) t«) («> (p) (•) (tt) (o) (o) Co) (V) («)... 0 ..; V )

0 0 0 '0 0 0 0 0. 0. &®'J$M0:00 0 0 0 0 0.0

Fieure 5 : Répartition des fibres de SiC dans la matrice.

115

Page 130: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Les caractéristiques principales de cet échantillon sont résumées dans le tableau

suivant :

CMM à base titane

Matrice

Renfort

TA6V

Fibres de SiC

Fraction

volumique

(%)

65

35

Structure

cri stallographique

hexagonale

cubique

Coefficient de

dilatation thermique

(K-1)

Oa = 8.54.10"6

Oc = 9.14.10-6

cc = 4.7.10"6

Tableau 2 : Caractéristiques de l'échantillon d'Anam Ti-SiCf

2.2. Expérience.

Les expériences concernant le test de faisabilité sur le secteur d'Anam ont été réalisées

à Chalk River, Canada. La diffraction des neutrons est la méthode utilisée car, comme pour

l'Aluminium-SiC, elle permet d'analyser chacune des deux phases du composite

indépendamment.

2.2.1. Les fibres longues de SiC.

Une expérience préliminaire a consisté à établir les orientations des grains de SiC.

Pour cela, les diagrammes de diffraction des fibres dans les directions transversales (figure 6 )o

et longitudinales (figure 7) ont été établis. La longueur d'onde utilisée a été de 1.33A.

116

Page 131: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2000

1800 -

1600 -

1400

1200 H

200

111 h12334

k12132

I10112

Dhkl (Anastroms)2.51961.54291.31581.00120.8908

I0.15

0.1660.13

0.0830.126

Theoretical anqle (2Theta)30.60751.06360.71683.24596.580

—i 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 r—

20 30 40 50 60 70 80 90

Scattering angle (deg)100 110

Figure 6 : Intensité en fonction de l'ansle de diffraction. Direction transversale.

700

600 -

500 -

400 -

300 -

200

100 -

2201

m

h12334

k12132

I10112

Dhkl (Angstroms)2.51961.54291.31581.00120.8908

I0.150.1660.130.0830.126

Theoretical anale ŒTheta)30.60751.06360.71683.24596.580

—i 1 1 1 1 1 1 1 r—

40 50 60 70 -80

Scattering angle (deg)20 30

—r~90 10C

Figure 7 : Intensité en fonction de l'angle de diffraction. Direction longitudinale.

117

Page 132: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Les résultats montrent que pour une étude de la direction transversale, il nécessaire de

travailler avec la raie (111) ; pour une étude de la direction longitudinale, la raie (220) est

préférable.

Généralement et pour plus de cohérence dans les résultats, il est préférable de

travailler avec une même raie dans les trois directions principales : il est possible de le faire

mais les temps de comptages de la raie (111) dans la direction longitudinale (respectivement

(220) dans la direction transversale) seront très longs.

2.2.2. Le composite.

Les mesures de déformations sur l'échantillon (figure 2) ont été réalisées sur leo

diffractomètre E3 du NRC au Canada. La longueur d'onde utilisée est de 2.3745A. Le volume

de jauge est de 2*2*10mm3. La réflexion utilisée pour le titane est la raie (101) ; la réflexion

du SiC est la raie (111) ou (220) suivant les directions étudiées.

La configuration de l'expérience est présentée ci-après :

118

Page 133: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Faisceaudiffracté

Faisceauincident

(b)

Faisceauincident

Faisceaudiffracté

Figure 8 : Configuration de l'échantillon pour les mesures de déformations transversales (a)

et lonsitudinales (b).

119

Page 134: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

3. Résultats et conclusion.

3.1. Mesures transversales.

Les mesures transversales ont été faites en réflexion sur la surface concave du disque.

La position de la surface a été déterminée en suivant l'augmentation de l'intensité de la raie

(101) du titane en fonction de l'entrée de la jauge de neutrons dans le matériau. La raie du SiC

utilisée est la (111).

Malheureusement, dans cette configuration, la raie (111) du SiC se trouve dans le même

domaine angulaire que la raie (100) du titane. Le pic observé par diffraction est donc un pic

constitué de l'ensemble matrice + renfort. Une correction est nécessaire afin de déterminer la

contribution de la (100) du titane. On pourra alors déterminer la déformation du SiC. Cette

tentative induira obligatoirement une grande incertitude quant aux valeurs de la déformation

du SiC.

Dans le but de « séparer » chacune des deux contributions, on étudie la raie (100) du

titane dans la partie de l'échantillon où seule la matrice est présente (aux surfaces intérieures

et extérieures, figure 2).

Les résultats de mesures de déformation dans le titane et le SiC sont présentés dans le

tableau ci-après.

Les mesures par diffraction de neutrons sur les raies (101) et (100) du titane dans la

région où seule la matrice existe (19 mm à partir de la jante), ainsi que les mesures sur des

fibres de SiC (raie (111)) constituent notre référence, ce qui explique que les déformation

mesurées soient nulles.

On analyse ensuite ces mêmes raies dans le composite. On note ainsi les positions

angulaires de chacune d'elles et, grâce à la référence, on détermine les déformations, en

considérant qu'elle agit comme une jauge interréticulaire.

120

Page 135: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

R

E

F

E

R

E

N

C

E

M

E

S

U

R

E

S

Raies analysées

Tiref (101) dans

la matrice

sans fibre

Tiref (100) dans

la matrice

sans fibre

SiC ref(lll)

fibres pures

Ti (101) dans le

composite

SiC(lll)dansle

composite

Corrigé avec la

Ti(100)

26 (deg.)

à d=2.8mm 64.358 (4)

à d=4 mm 64.359 (5)

àd=2.8mm 55.813(7)

à d=4 mm 55.820 (8)

56.014(13)

64.341 (10)

55.983 (13)

56.067 (20)

A26 (deg.)

0.38 (1)

0.38(1)

0.34(1)

0.36(2)

0.79(3)

0.46 (2)

0.76 (3)

dhki(Â)

2.2264 (1)

2.2264 (1)

2.5327 (3)

2.5325 (3)

2.5245 (5)

2.2270 (3)

2.5299 (8)

e (lu"4)

0

0

0

2.7±1.8

-6.3±5

Tableau 3 : Résultats des mesures transversales, la cellule grisée représente la position

angulaire du pic de composite (renfort + matrice).

On détermine la gaussienne du composite constituée des raies (100) du titane et (111)

du SiC ( cellule grisée). Par ailleurs, on relève la position angulaire de la raie (100) du titane

dans la région « matrice ». On a donc « évalué » la contribution du SiC (111), en supposant

que la courbe gaussienne du composite est la somme des gaussiennes de chaque phase

présente. Cette méthode engendre une grande imprécision sur la valeur corrigée des

121

Page 136: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

déformations. Cette approche simpliste n'est pas fondée mais le but de cette expérience est de

statuer sur la faisabilité de l'étude des CMM base titane par la technique de diffraction de

neutrons.

500

450

400

350 +

3 300

S

1 250£" 200-

* 150 •

100 • •

50

• Correction «or (10-10) Ti

A Corrected measurements

t •• •

-87.5 -57 -56.5 -56 -55.5Diffraction Anal* (D«0-)

-55

Figure 9 : Lepic (111) du SiC mesurée dans le composite, le vie (100) du Titane mesuré dans

la matrice et le pic de SiC corrigé.

Les résultats montrent que la matrice est faiblement en traction (e = 2.7* 10"4) et que le

renfort est en état de compression (e = -6.3* 10"4).

Ces résultats sont à manier avec précaution car la méthode utilisée pour déterminer la

déformation dans les fibres n'a été qu'une méthode d'approche pour tenter d'évaluer la

contribution du SiC. On peut néanmoins conclure que les déformations dans la direction

transversale sont très faibles.

122

Page 137: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

3.2. Mesures longitudinales.

Les mesures longitudinales dans le composite ont été réalisées dans la région proche

de l'arête du secteur d'Anam, comme le montre la figure 5b page 119 ; ceci dans le but de

minimiser le trajet parcouru par les neutrons dans le matériau. L'échantillon a été placé de

telle manière que la direction circonférentielle soit dans le même plan que celui des faisceaux

incidents et réfléchis. Les mesures ont été réalisées pour les raies (101) du titane et (220) du

SiC. Il a été établi qu'il n'existe aucune raie de titane dans le domaine angulaire de la raie

(220) du SiC. Les données sont regroupées dans le tableau suivant.

R

E

F

E

R

E

N

C

E

M

E

S

U

R

E

S

Mesures

Tiref (101) dans

la matrice

sans fibre

SiCref(220)

Fibres seules

Ti (101) dans le

composite

SiC(220) dans le

composite

26 (deg.)

64.362 (4)

100.509 (15)

64.220 (5)

100.863(11)

A20 (deg.)

0.38(1)

1.59 (10)

0.42 (1)

1.57(9)

dhU(Â)

2.2263 (1)

1.5430 (2)

2.2307 (2)

1.5391 (1)

E (10-4)

0

0

19.3±1.3

-25.3±1.9

Tableau 4 : : Résultats des mesure longitudinales.

123

Page 138: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Les résultats montrent une déformation beaucoup plus importante dans la direction

longitudinale que dans la direction transversale. Un état en tension de e = (193±l.3)A0'4 est

observé dans la matrice de la raie (101) du titane ; cette valeur est comparable aux résultats de

tests sur le même échantillon réalisés au Laboratoire Léon Brillouin CEA, Saclay [114].

On détermine par ailleurs une large déformation en compression pour les fibres de SiC

dee = (-25.3±1.9).10"4.

3.3. Conclusion.

Les résultats sont très encourageants : il a été possible de faire des mesures dans un

composite Ti/SiC par la technique de la diffraction des neutrons. Les mesures dans la

direction longitudinale sont cohérents avec les tests établis précédemment sur le

diffractomètre G52, laboratoire Léon Brillouin, CEA Saclay.

Cependant, les mesures dans la direction transversale sont difficiles à réaliser du fait

de la présence de la raie (100) du titane dans le domaine angulaire de la raie la plus intense du

SiC (111).

Ce problème peut être résolu de deux manières différentes : on peut d'une part étudier

la raie (111) dans la direction longitudinale (respectivement la raie (220) dans la direction

transversale), c'est à dire dans la direction où il est difficile de voir le pic apparaître, à

condition d'augmenter 5 à 10 fois le temps de comptage. D'autre part, on peut utiliser les

outils mathématiques de la déconvolution pour déterminer la contribution de chaque phase.

Dans un cas comme dans l'autre, les erreurs commises sont très importantes.

L'objet du chapitre suivant est de déterminer les contraintes résiduelles dans des

inserts en CMM. L'expérience s'est déroulée à Saclay (diffractomètre G52) ; nous avons opté

pour une déconvolution des pics de composite car nous étions dans l'impossibilité de réaliser

des temps de comptages trop longs.

124

Page 139: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Chapitre 8

Détermination des

contraintes sur des inserts

Ti-SiCf.

Le chapitre précédent nous a permis de conclure qu'une étude du composite

Ti-SiCf était envisageable, avec néanmoins quelques précautions à prendre

concernant les raies à étudier. Ce chapitre a pour objectif de déterminer le

niveau de contraintes dans des inserts en composite ayant subi différents

traitements thermiques. Il a été nécessaire au préalable de déterminer les

constantes élastiques de diffraction par des essais de traction sur éprouvettes.

1. Etude préliminaire.

L'objet de l'étude est de mesurer in situ, par diffraction de neutrons, l'état de déformation

de deux éprouvettes soumises à un essai de traction : la première en alliage de titane 6242, la

seconde en composite Ti-SiCf (35% en volume de fibres).

Pour chacune de ces deux éprouvettes, les déformations mesurées dans les 3 directions

principales en fonction de la charge appliquée permettront d'accéder aux caractéristiques

mécaniques des matériaux.

125

Page 140: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

La jauge d'extensométrie collée sur l'éprouvette pendant les mesures par diffraction de

neutrons permettra à tout moment de visualiser la déformation réelle de l'éprouvette et de

vérifier que l'on reste dans le domaine élastique.

1.1. Description des éprouvertes.

L'éprouvette d'alliage de titane 6242 (Fig.la, tableau 1) est cylindrique de diamètre utile

6 mm. Sa limite d'élasticité est évaluée à 750 MPa et son module de Young est compris entre

113 et 115 GPa. L'éprouvette de composite Ti-SiCf (Fig. lb) est de section rectangulaire

2*8mm2. La fraction volumique de fibres de SiC dans la matrice de titane est de 35%. La

limite d'élasticité se situe aux environs de 1000 MPa et son module de Young entre 200 et

220 GPa.

(a) (b)

Figure 1: Enrouvettes de titane pur (a) et de composite Ti-SiCf(b). Les flèches indiquent la

Ti

85.5%

Al

6%

direction de traction ainsi que celle des fibres.

Sn

2%

Zr

4%

Mo

2%

Si

0.1%

o20.15%

Fe

0.25%

Tableau 1 : Composition chimique du Ti6242 (% en masse)

126

Page 141: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Les essais de traction in situ sur les éprouvettes et les mesures par diffraction de

neutrons ont été réalisés sur une machine de traction installée sur le diffractomètre G5-2 du

Laboratoire Léon Brillouin du CEA de Saclay.

La longueur d'onde utilisée est À=3.33 Â. Le tableau ci-dessous donne pour chaque

phase les familles de plans de diffraction étudiées, les distances interréticulaires et les angles

de Bragg correspondants :

Structure

cristallographique

Raies étudiées

d(À)

26 O

Titane

Alliage 6242

Hexagonal (a=2.95 et c=4.686 Â)

(100)

2.555

81.34

(101)

2.243

95.85

SiC

Fibres longues

cfc (a=4.364 À)

(111)

2.52

82.73

Tableau 2 : Caractéristiques cristallosraphiques des échantillons de traction Ti-SiCf.

On note que les raies (100) du titane et (111) du SiC sont suffisamment proches en 26

pour qu'elles interfèrent l'une avec l'autre (voir chapitre précédent). Il sera donc nécessaire

d'appliquer un ajustement des données, traitement qui induira obligatoirement des erreurs

plus importantes.

127

Page 142: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Pour chaque éprouvette, trois niveaux de déformations sont appliqués dans la direction

des fibres (direction x de l'éprouvette), la charge nulle représentant notre référence

(détermination de do). Les charges ont été choisies pour rester dans le domaine élastique. Pour

chaque charge, la déformation est mesurée dans les trois directions, au centre de l'éprouvette.

En outre, une jauge de déformation a été posée sur l'éprouvette rectangulaire du composite

afin de pouvoir par la suite comparer les valeurs de la déformation macroscopique données

par diffraction de neutrons et par la jauge d'extensométrie.

1.2. Traitement des données.

Les pics de diffraction obtenus après la mesure sont analysés suivant une

méthodologie bien établie [115]. Le pic représente l'intensité en fonction du nombre de

canaux du détecteur (Figure 2).

-

-

h ---

150 180 210 240 270 300 330 360 390 420 450 • ''%

canal • • ,/k>.L > - dFigure 2 .Intensité diffractée en fonction du canal du détecteur -pic de diffraction de la raie

(101) du Titane

128

Page 143: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Une méthode d'ajustement des données permet d'analyser au mieux les paramètres

sous la forme d'une gaussienne ( figure 3). La valeur du canal ainsi que l'erreur commise ( et

d'autre paramètres comme la largeur à mi-hauteur ou l'intensité maximum de la gaussienne)

permettent alors de remonter aux déformations par les lois classiques de l'élasticité.

200 220 240 260 280 300 320 340 360 380 400 -

canal

Figure 3: Pic de diffraction ajusté par une gaussienne.

La conversion du canal en 20 se fait par une calibration réalisée en fin d'expérience

sur une poudre d'Aluminium. En appliquant la loi de Bragg et en considérant que la

déformation de chaque phase réagit comme une jauge interréticulaire (e- -). on

détermine les déformations dans chacune des trois directions.

129

Page 144: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

1.3. Résultats et Discussion.

1.3.1. Alliage 6242 - Eprouvette sans fibre.

Les deux graphiques suivants présentent les variations de la déformation mesurée par

diffraction de neutrons dans les trois directions principales x, y et z en fonction de la charge

appliquée et pour chacune des deux raies étudiées.

5000

-3000100 200 300 400

Contrainte appliquée (MPa)500 0 100 200 300 400

Contrainte appliquée (MPa)

50i

Figure 4 et Figure 5 : Variation de la déformation mesurée aux neutrons en fonction de la

char se appliquée pour les raie (100) et (101) de Valliase de Titane.

Les pentes des droites des déformations ex, ey et ez en fonction de la contrainte

appliquée représentent respectivement 1/Ehki, -vy, hki /Ehki et -vz> hki /Ehki où Ehki est le module

de Young et vy, hki et vz, hki les coefficients de Poisson "apparents" dans les directions y et z.

Ehki et Vhki sont reliés aux constantes élastiques de diffraction par les expressions suivantes :

130

Page 145: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

•'Md

Le tableau ci-dessous donne les valeurs de ces paramètres pour les deux raies du titane

étudiées :

".-• : - ' . ' . " '." '•'''.'.;.•. • "••-• ' -•- " : : . • : • / ' .

. • • . • ' ' * • ' • ; • ' • • • • : . • • • • • . • • .

Raies du Titane

• l : :;::". -

:-

: •'

; • ; • . • " ; , #

• , • / : " - V ' ' 1 " •' ' • " • " " • " • - = • • • . • ' •

îe^MPa*1

Données Expérimentales

(100)

108±2

0.4410.11

-3.62±0.9

0.124±0.7

(101)

113±3

0.35±0.01

-4.1410.09

0.134±0.06

Modèle théorique de Kroner• • "• • . • . • " • •

• • " • • ' : • • • . . ' :

(100)

110

032

-3

0.121

(101)

113

0.32

-2.86

0.117

Tableau 3 : Valeurs obtenues par extrapolation des courbes précédentes — Comparaison avec

le modèle théorique de Kroner.

131

Page 146: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Les valeurs déterminées expérimentalement correspondent aux valeurs théoriques

calculées par les modèle de Kroner [6-7] (chapitre 1 ). Elles peuvent donc être prises en

compte pour la suite des calculs.

1.3.2. Composite Ti-SiCf.

Pour l'éprouvette en composite Ti-SiCf, trois raies sont étudiées : les raies (101) et

(100) du titane et la raie (111) du SiC. Le problème réside dans le fait que la raie (100) du

Titane est contaminée par la raie (111) du SiC (Chapitre précédent ). Ainsi, l'exploitation des

résultats nécessite une déconvolution permettant un ajustement des données de chacune des

deux raies.

Expérimentalement, ce phénomène de contamination se traduit par un pic de

diffraction asymétrique.

150 180 210 240 270 300 330 360 390 420 450

canal

Figure 6 : Pic de diffraction de la raie (100) du Titane contenant la raie (III) du SiC.

132

Page 147: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Un programme standard d'ajustement des données [115] permet alors de déconvoluer

cette « gaussienne asymétrique » ce qui nous permettra d'analyser chacune des deux phases

indépendamment.

«

240 280 300 320 340 360

canot

380 400

Figure 7 : Résultat de la déconvolution des raies (100) du titane et (111) du SiC.

133

Page 148: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Raie (101) de Valliage de titane dans le composite :

La raie (101) n'est contaminée par aucune raie du SiC ; la déconvolution n'est donc pas

nécessaire.

3000

-2000

-3000 1 1 i i 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 ' 1 1 1 1 ' '

0 100 200 300 400 500 600 700

Contrainte appliquée (MPa)

Figure 8 : Variation des déformations mesurées aux neutrons de la raie (101) du Titane en

fonction de la contrainte appliquée (domaine élastique).

L'évolution des déformations mesurées dans la direction de la traction (direction des

fibres, direction x) est linéaire en fonction de la charge appliquée ; d'autre part, les

déformations mesurées par les neutrons dans les directions y et z sont du même ordre de

grandeur (dû au caractère isotrope transverse du CMM). La mesure par diffraction de

neutrons est capable de traduire parfaitement le comportement élastique du CMM : ce résultat

constitue donc une première conclusion dans la mesure par diffraction de neutrons sur des

CMM.

134

Page 149: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Raie (100) du Titane contaminée avec la (lll)du SiC.

4000 c I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I

CD-CD

COCD

EcgCDLU

J

Q

CO

=L• — • "

CO

c:

tro

CDc

4000

2000

0K

-2000

-4000

-

--—

PS

-__

1 1

1 1 | 1 1 1 1 | 1 1 1 1 J 1 1 1 1

SIC(1 '

-——I,t—______ai ——~,

— ^ — dir x—H—dir y—e—- dir z

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

| 1 1 1 1 | 1 M 1 | . , , T-

11) -

iI pi

— -f<p 1

-

_

-

I 1 1 1 1 I 1 1 1 1 I 1 1 1 1

0 100 200 300 400 500 600 700

Contrainte appliquée (MPa)

0 100 200 300 400 500 600 700

Contrainte appliquée (MPa)

Figure 9 : Variation des déformations des raies (100) du titane et (111) du SiC en fonction de

la contrainte appliquée.

Dans la direction de traction (direction x), on a une proportionnalité entre les

déformations mesurées par neutrons et la contrainte appliquée. C'est la réponse élastique du

composite face à la sollicitation qu'on est en droit d'attendre dans ce type de matériau. Pour

les directions y et z, les valeurs sont équivalentes pour le SiC et légèrement différentes pour le

titane. La déconvolution induit des erreurs très importantes mais les valeurs des déformations

dans les directions restent tout de même dans les barres d'erreurs.

L'expérience réalisée sur l'éprouvette d'alliage 6242 sans fibre semble démontrer un

bon accord avec les valeurs des grandeurs E et v (ou S i et S 2) déterminées par des méthodes

classiques. Là encore, la technique de diffraction de neutrons est une méthode bien adaptée

dans la mesure des déformations dans les CMM.

135

Page 150: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Pour l'étude du composite, le problème est plus complexe : en effet, la raie (100) du

titane se trouve dans le même domaine angulaire que la raie (111) du SiC. Un ajustement des

données par une déconvolution a été nécessaire mais les erreurs sont alors très importantes,

notamment pour le SiC. On trouve néanmoins une valeur pour le module de Young du

composite très proche de la valeur mesurée par les industriels qui est d'environ 200 GPa.

En effet, si on représente la contrainte appliquée (déterminée par un capteur de force

relié au dispositif de traction) en fonction de la déformation lue par la jauge d'extensométrie

collée sur l'éprouvette lors de l'expérience, on obtient E=183±10 GPa. Si maintenant on

représente la contrainte calculée par les neutrons en fonction de la déformation mesurée

également par les neutrons, on obtient : E=205±10 GPa.

Ces résultats démontrent que le dispositif de traction est bien réglé pour cette

expérience et que les neutrons autorisent une détermination précise du module de Young du

composite, ainsi qu'une bonne approximation des grandeurs caractéristiques du CMM.

2. Détermination des contraintes dans des pièces industrielles.

2.1. Les inserts en composites Ti-SiCf.

Les Anam présentés dans le chapitre précédent sont renforcés par une partie en CMM

avec des fibres de SiC disposées circonférentiellement de façon à reprendre les contraintes

dues aux efforts centrifuges.

136

Page 151: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Disque et aubesAssemblagesconventionnel

Disque aubagé30% de gain

en masse

MMC

Anneau aubagéen CMM

55% de gainen masse

Figure 10 : Comparaison schématique entre l'assemblage conventionnel disque/aubes, le

disque aubagé et l'Anam renforcé par un CMM. D'après Ward-Close et Robertson, 1996

137

Page 152: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

2.2. Description des échantillons.

L'objet de cette étude est d'évaluer les contraintes résiduelles dans deux inserts de

composites Ti-SiCf, l'un brut de fabrication, l'autre ayant subi un traitement thermique de

765°C pendant 3 heures, respectivement référencés 12CUTGL2 etl2CUTGLl. Rappelons

que le but de ce traitement est de relaxer les contraintes résiduelles dans la matrice ;

La méthode de la diffraction des neutrons a été utilisée car elle permet de mesurer les

déformations dans chacune des deux phases indépendamment (titane et carbure de silicium).

Les contraintes dans chaque phase sont alors calculées par les lois classiques de l'élasticité.

Ces inserts se présentent sous la forme d'anneaux de diamètre à la jante 0 = 200 mm

(diamètre extérieur), de diamètre à l'alésage 0 = 160 mm (diamètre intérieur) et d'une

épaisseur de 2.5mm (figure 11). Les fibres sont réparties uniformément tout autour de

l'anneau et représentent 35% en volume du matériau.

DirectionNormale

e = 2.5 mmDirectionRadiale

DirectionCirconférentielle

0=2OOmm< •

Figure 11 : Inserts de composites. Définition des axes d'étude.

138

Page 153: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Cette expérience a été réalisée sur le diffractomètre L3 du laboratoire de Chalk River,

Ontario, Canada. La longueur d'onde utilisée est X = 2.37 Â. Le tableau ci dessous récapitule

les caractéristiques de chacune des deux phases étudiées ainsi que les plans analysés et les

angles de Bragg correspondants.

Structure

Raie étudiée

Angle de diffraction

TITANE TA6V

Hexagonale : a = 2.95 Â

c = 4.686 À

(101)

64.36°

Fibres longues de SiC

CfC a = 4.364 Â

(220)

100.54°

Tableau 4 : Caractéristique du Ti-SiCf utilisé

Au vu des expériences précédentes, et afin de minimiser les erreurs, nous avons opté

pour l'étude de la raie (220) du SiC. Certes, le pic est beaucoup moins intense que celui de la

raie (111) du SiC mais cette raie nous assure des résultats ne nécessitant aucune

déconvolution des raies car il n'existe aucune raie du titane dans son domaine angulaire. Il ne

sera donc pas nécessaire de réaliser une déconvolution qui induit obligatoirement des taux

d'erreurs important.

Les inserts étant flambés après refroidissement (flambement dû principalement à une

instabilité élastique), un montage permettant de faire les mesures sur des inserts remis à plats

a été usiné. En effet, l'utilisation des inserts est prévu pour une utilisation à l'état plan. Ce

montage induit des contraintes supplémentaires prises en compte lors des mesures.

139

Page 154: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Pour chaque anneau, les mesures ont été effectuées à 90° de la base 0. Sur une largeur

de 20 mm, les points analysés se situent respectivement à l, 5.5, 10, 14.5 et 19 mm à partir du

grand diamètre .

BaseO

Figure 12: Définition des 5 points de mesure.

Pour les directions radiale et normale, la configuration des anneaux nous a permis

d'avoir un volume analysé de 1.5*1.5*20 mm3 ce qui nous a permis de diminuer légèrement

les temps de comptage du SiC. Par contre, pour la direction circonférentielle, le volume sondé

est de 1.5*1.5*2 mm3, les temps de comptage sont donc beaucoup plus longs.

Une attention plus particulière a été portée sur la détermination de la référence. Cette

dernière a été déterminée sur un parallélépipède de 37*32*11 mm' pour la matrice de TA6V,

les mesures ont été réalisées au centre. Pour les fibres de SiC, les mesures ont été réalisées

aussi bien dans la direction longitudinale que dans la direction transversale.

140

Page 155: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

On a alors : 290 (SiC long.) = 100.562 ± 0.0112 °

260 (SiC trans.) = 100.516 ± 0.0230

290 (Titane.) = 64.3692 ± 0.0039

2.3. Résultats expérimentaux.

A partir des déformations mesurées dans les directions normales, radiales et

circonférentielles par la diffraction de neutrons, on a calculé les contraintes principales en

utilisant la loi de Hooke généralisée dans l'hypothèse d'un matériau isotrope. Les contraintes

de chacune des deux phases sont présentées indépendamment (les fibres, figures 13 puis la

matrice, figure 14) puis les contraintes du composite sont évaluées à partir de la loi des

mélanges.

2.3.1. Fibres de SiC - Raie (220).

1000

500

Brut de fabricationn—i—i—r—|—i—i—i—i—|—i—i—i—i—|—i—i—i—r~

COCL

"soO

15 20

Distance à partir du grand diamètre (mm)

0

1000

500

0

-500

-1000

-1500

-2000

ORCif\

Apres TTH

H normal

- — H i — radial -

L, "-' circonférentiel J

1 -

• i i i i i i i i i i i i i i f i i i

10 15 20

Distance à partir du grand diamètre (mm)

Figure 13 : Variation des contraintes en fonction de l'épaisseur de l'échantillon -fibres deSiC - Echantillons brut de fabrication et après traitement thermique.

141

Page 156: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

En ce qui concerne les fibres, les contraintes de compression sont équivalentes dans

les directions normale et radiale et sont constantes sur toute la iargeur de l'anneau, aussi bien

pour l'insert « brut de fabrication » (= -500 MPa) que pour l'insert « traité thermiquement »

(= -600 MPa). Dans ia direction circonférentielle, les contraintes « brut de fabrication »

varient de façon linéaire de 500 MPa à la jante jusqu'à -2000MPa à l'alésage.

De la même manière, les contraintes « après traitement thermique » varient

linéairement de zéro à la jante à -1800 MPa à l'alésage Le traitement thermique avait pour

objectif de diminuer les contraintes résiduelles. L'homogénéité des contraintes et la faible

erreur associée (= 60MPa) nous confortent dans la pertinence de la méthode.

2.3.2. Matrice Titane - TA6V - Raie (101).

Brut de fabrication

COQ_

5oo

1000

800

600

400

200

00

normal

radial

circonférenliel

5 10

t i l l

CDCL

2O

O

15 20Distance à partir du grand diamètre (mm)

nonVJUU

800

600

400

200

n

-

-

-

- !

-

t i i

Après TTHi p ' ' ' i ' ' '

— B — normal

— ^ — radial

— H — circonfé

l

' r'1 i i i i 1 i i i

i | i i . i

-

-

"ontiel

-

i 1 i i i i

0 5 10 15 20

Distance à partir du grand diamètre (mm)

Figure 14: Variation des contraintes en fonction de l'épaisseur de l'échantillon - MatriceTA6V- Echantillon brut de fabrication et après traitement thermiaue.

142

Page 157: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Pour la matrice, les contraintes de traction normale et radiale sont équivalentes pour

les deux inserts avant et après traitements thermiques et valent respectivement 280MPa et 250

MPa. La contrainte circonférentielle quant à elle reste constante sur toute la largeur de

l'anneau (~ 520 MPa) pour l'insert « brut de fabrication » tandis qu'elle varie légèrement pour

l'insert « après traitement thermique » de 580 MPa à 300 MPa. Là aussi, l'erreur commise est

très faible, environ 50 MPa.

Durant le processus thermomécanique de fabrication, les fibres de carbure de silicium

sont dans un état de compression tandis que la matrice est en tension. Ceci est principalement

dû à la différence significative des coefficients de dilatation thermique entre les fibres de SiC

(« 4*10~6 K"1) et la matrice de titane (=9*106 K"1) [108] d'une paît, et l'écart entre la

température ambiante et la température de fabrication d'autre part.

2.3.3. Composite Ti-SiCf.

MP

a)

CD.*—»

ran

Con

t

600

400

200

0

-200

-400

finn-DUU

0

Brut! ' ' ' 1 '

-

" i i i i 1 i

5

de fabrication1 • ! i ' ' ' ' i ' '

—<-i— normal

—,_., radial

-—H circonféroiitifil

\

i i i 1 i i i i I i i

10 15

1 '--

-

-

-

-i i

20

MP

a)

C D-•—»

2

Con

t

400

200

0

-200

-400

0

Après TTH< ' i • i • i ' ' i i ' • i i • ' i i

— , — « — normal

_ N \ —-—radial

^ v *-" circonferentiel

- ^ * ^ - \ \ ^-^>-^/ -

'- ^ ^ 4 ^ ^ :: " ^

. i i i i i i i i i i i i . i i

5 10 15 20

Distance à partir du grand diamètre (mm) Distance à partir du grand diamètre (mm)

Figure 15 : Variation des contraintes en fonction de l'épaisseur de l'échantillon — CompositeTi-SiCf- Echantillon brut de fabrication et après traitements thermiques.

143

Page 158: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

En appliquant la loi des mélanges faisant intervenir la fraction volumique de chaque

phase, on détermine les contraintes macroscopiques du composite. Connaissant les contraintes

de chaque phase et la fraction volumique des fibres (35%), on détermine les contraintes

macroscopiques. Les contraintes radiales et normales pour les deux inserts sont équivalentes

et nulles sur toute la largeur de l'anneau.

Les contraintes circonférentielles varient de +580MPa à -400 MPa pour l'insert « brut de

fabrication » et de +350 MPa à -400 MPa pour l'insert « après traitement thermique », avec

un passage à zéro exactement au centre de la largeur de l'anneau (10 mm du grand diamètre).

Ces résultats prouvent d'une part que la méthode de la diffraction neutronique appliquée à

l'évaluation des contraintes dans les CMM base titane est une méthode bien adaptée puisqu'il

est possible d'évaluer le niveau de contraintes de chaque phase. D'autre part, grâce à cette

méthode, il est possible de quantifier l'effet du traitement thermique sur le niveau de

contrainte. Le traitement thermique de 765°C pendant 3 heures engendre une réduction

d'environ 35% des contraintes circonférentielles à la jante de l'insert.

En définitive, les résultats obtenus sont satisfaisants et constituent par ailleurs les premiers

résultats expérimentaux donnant une évaluation des contraintes macroscopiques résiduelles

sur des inserts de composites Ti-SiCf.

3. Simulation par éléments finis.

La simulation aux éléments finis du procédé de fabrication est complexe [109]. En effet,

tous les phénomènes intervenant lors de la fabrication (contact avec le moule, flambement des

inserts après refroidissement) sont relativement difficiles à simuler. Il a été décidé de couper

l'insert et de vérifier la modification de la géométrie (augmentation du diamètre de l'alésage,

modification de la longueur de la circonférence, ...)[113]. Le code de calcul utilisé est

ZéBuLoN ; la loi de comportement est une loi elastoviscoplastique (viscoplastique à haute

température, élastique à basse température).

144

Page 159: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

3.1. Définition des conditions limites.

L'échantillon « brut de fabrication » a été découpé à l'aide d'une scie diamantée. En

libérant ainsi les déformations élastiques, l'insert est revenu à l'état plan. Des mesures de

l'écartement ont été effectuées. Les résultats du contrôle géométrique sont les suivants :

Ecartement total jante (mm)

Ecartement total alésage (mm)

Déformation totale jante (%)

Déformation totale alésage (%)

Après découpe

10

8.5

1.6

1.4

Après TTH1

19

16

3

2.5

Après TTH2

19.5

16

3.1

2.5

Figure 16 : Résultats du contrôle géométrique.

Après découpe de l'échantillon « brut de fabrication », on observe un écartement de

10mm. On réalise ensuite un traitement thermique de 765°C pendant 3 heures (TTH1). On

observe un écartement supplémentaire de 9 mm. Un nouveau et même traitement thermique

(TTH2) montre de très faibles évolutions dimensionnelles.

3.2. Modélisation en 3D d'un demi-insert.

On modélise un demi-insert en 3D avec les conditions aux limites suivantes : blocage

d'une extrémité de la pièce et déplacement imposé de la moitié de l'écartement de la jante à

l'autre extrémité, correspondant à la moitié de l'ouverture de l'insert après découpe.

145

Page 160: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

La simulation a été réalisée sur un demi-insert supposé homogène, isotrope transverse.

Fieure 17 : maillase par éléments finis du demi-insert.

3.3. Résultats et discussion.

Les contraintes radiales et normales simulées par éléments finis sont équivalentes et

nulles sur toute la largeur de l'anneau. Les mesures expérimentales confirment ce résultats

(figure 18).

146

Page 161: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Brut de fabrication

MP

a)

ïC

ontra

i

600

400

200

0

-200

-400 -

-600

, , , , , ! •

: \ \

1 ' 1 ' ' ' ' 1 ' ' ' '

—O — Normal

-*• '— Radial

— ) — Circonférentiel

0 5 10 15 20

Distance à partir du grand diamètre (mm)

Figure 18 : Comparaison entres les résultats expérimentaux (pointillés) et la simulationnumérique (trait continu).

Les contraintes circonférentielles calculées par la technique de la diffraction de

neutrons et par la simulation numérique sont en très bon accord (figure 18) et impliquent

d'une part que la technique de diffraction est une méthode bien adaptée à l'analyse des

contraintes dans les composites à matrice métallique base titane, et d'autre part que les

hypothèses émises lors des calculs aux éléments finis étaient judicieuses.

147

Page 162: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

Conclusions générales

L'étude que nous avons menée a porté sur l'étude du comportement élastoplastique

des matériaux composites à matrice métallique (CMM) à particules (Al/SiCp). D'autre part, et

dans le cadre du domaine industriel, nous avons pu observer l'influence des traitements

thermiques dans des inserts en CMM base titane à fibres longues (Ti/SiCf).

La détermination des contraintes résiduelles a été observée sur des CMM de type

Al/SiCp usiné sous forme de deux barres et traité thermiquement à 505°C pendant deux heures

suivies d'une trempe à l'eau. L'une d'entre elle a été soumise à un essai de flexion 4-points

jusqu'à un taux maximum de déformation surfacique en compression de 1.1% pendant le

chargement et une déformation plastique résiduelle en compression de 0.5% après relaxation.

Les mesures de déformations ont été réalisées par diffraction de neutrons sur le

diffractomètre G52 du LLB. Les contraintes macroscopiques de chaque phase ont ainsi pu

être évaluées : avant flexion, les contraintes sont en état de tension pour la matrice et en

compression pour les particules. Ceci est principalement dû à la différence significative des

coefficients thermiques de dilatation.

Après flexion et relaxation, les contraintes de chaque phase obéissent aux lois de la

Résistance des Matériaux appliquée à une barre ayant subi une flexion. Les contraintes

macroscopiques du composite, obtenues à partir de la loi des mélanges, sont en compression

en surface et en tension au centre de l'échantillon. Ceci est dû à un gradient de température

crée lors des traitements thermiques.

148

Page 163: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

En faisant l'hypothèse que les contraintes macroscopiques de chaque phase ne sont en

réalité que la superposition de contraintes de différentes origines (thermiques du fait des

traitements, élastique et plastique du fait de la flexion), nous avons déterminé les contraintes

microscopiques. Pour cela, les contraintes d'origines élastique ont été calculées par le modèle

d'Eshelby.

Avant flexion, les contraintes microscopiques de chaque phase sont constantes et

hydrostatiques sur toute la largeur de la barre : en tension pour la matrice, en compression

pour les particules. Après flexion, au centre de la barre, là où la déformation a été élastique,

les contraintes restent inchangées (en tension pour la matrice et en compression pour le

renfort). Par contre, à la surface des échantillons, on observe une relaxation des contraintes

thermiques jusqu'à zéro.

Dans le but de valider cette relaxation des contraintes, nous avons réalisé des

échantillons de traction/compression : différents essais à différents taux de déformation ont

été effectués avant d'analyser les échantillons par diffraction des neutrons. Leur analyse est

tout à fait opportune puisque les contraintes macroscopiques étant nulles, on observe

directement l'incompatibilité thermique et plastique. Les résultats expérimentaux sur les

échantillons de traction/compression démontrent qu'il existe bien une relaxation des

contraintes thermiques dominant les effets de la déformation plastique. Le modèle théorique

autocohérent ne peut prédire cette relaxation. En effet, il est basé sur l'hypothèse d'un

matériau continu, et de ce fait ne tient pas compte des hétérogénéités et des discontinuités au

niveau des joints de grains. La relaxation est probablement causée par l'un de ces effets sur

les joints de grains.

Par ailleurs, des essais de flexion in situ ont été réalisés sur des CMM Al/SiCp ayant

subi tout d'abord un forgeage puis différents traitements thermiques (trempe ou

refroidissement lent dans le four). Le comportement élastoplastique a été prédit par le modèle

autocohérent développé à cet effet. On a pu observer que la relation entre les deux phases (Al

et SiC) était prédite de manière très satisfaisante puisque l'évaluation de la cission critique de

l'aluminium engendrait un accord parfait des résultats expérimentaux et théoriques pour le

SiC.

149

Page 164: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

La valeur de la cission critique de l'aluminium dépend uniquement du traitement

thermique final ( sa valeur est plus importante dans le cas d'une trempe que dans le cas d'un

refroidissement lent dans le four). Les traitements de mise en forme n'ont pas d'influence sur

la cission critique.

En collaboration avec SNECMA, nous avons déterminé les contraintes dans un

composites à matrice de Titane renforcée avec des fibres longues de SiC. L'étude a posé

quelques problèmes de faisabilité au démarrage car la raie (100) du Titane est contaminée par

la (111) du SiC. Nous avons pallié ce problème en étudiant la raie (220) du SiC et la (101) du

Titane. Les mesures par diffraction de neutrons ont été réalisées au Laboratoire de Chalk

River, sur le diffractomètre L3. Après évaluation des contraintes dans deux inserts de CMM

base titane ayant subi des chemins thermiques différents, nous avons observé une réduction de

35% des contraintes circonférentielles à la jante après traitement thermique de 765°C pendant

3 heures. Le rôle de ce traitement thermique est de relaxer les contraintes dans la matrice mais

l'originalité des résultats réside dans le fait que ces derniers constituent les premiers résultats

expérimentaux.

150

Page 165: U. FJL SCIENTIFIQUE D'ORSAY

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Ce travail porte sur l'étude des composites à matrice métallique (CMM) parde te dufncoon des neutrons et plus

i élaatoptastique de tête matériaux. Pour cete, nous avons tout d*cfc<copiques dans un CMM tbeseahma^umwnfoicé avec 17% en votant de

particules de carbures de siacâuni. L'un des deux échantillons analysés a subi «ne flairien 4points \ les mesures ont été réalisées après flexion. Lade dilatation impose que te matrice soit en tension et te renfort enl'échantillon n'ayant subi aucune déformation plastique. Pour 1*réponse du composite est régie par te loi de la Résistance des MaafiiauA appliquée a unefléchie. Ces contraintes macroscopiques sont en fait te somme de plusieursdifférentes origines (élastique, thermique, plastique) : en évaluant la contributionte modèle d'Eshelby, nous avons déterminé les contraintes microscopiquei: pour 1*non déformé, elles sont constantes et équivalentes dans tes troistoute te largeur de te barre. Pour te barre ayant été déformée, on observecontraintes thermiques dans te région proche de te surface. Ce résultat est confina* par tamesure par diffraction de neutrons sur des échantillons de tractrân/coanmaaion. On a parailleurs observé l'influence des traitements thermiques et de mise en forme sur osa CMM : tadation critique (établie par un modèle autocohérent) dépend uniquement du made derefroidissement de l'échantillon.

Enfin, une étude à été réalisée sur des CMM à base titane pour te SNECMA aw delinserts utilisés dans tes compresseurs des moteurs d'avions. L'évolutionte jante et l'alésage est confirmée par une modélisation aux éléments fms etailleurs tes premiers résultats expérimentaux dans ce domaine.

ABSTRACT:

This work deals with die study of Metal Matrix Composites (MMC) usingdiffraction method and the analysis of the etesoptettie behavior in such materials. First, weevaluated macrostresses in aluminum MMC reinforced with 17%vol. of SiC particles. One ofthe analyzed sample has been 4potnt bending deformed, measurements have beenaller relaxation. The difference between the coefficients of theiiiislmatrix to be in tensile state and the particles m compretsive state inbe deformed. In the sample deformed, the MMC response » predicted by the

Materials applied to a bent bar. We assume matwith different origins (elastic, plastic, thermal nusmatch)

evaluated by Eahe&y model and we determined imcrostresses ta the unbent barequivalent and constant along width dnection. For the beat bar, we

in the surface region. Thèses results aie confirmed byWe i

rauuiy, a sway was performes onB a E ^ BnV B S T O B B I E BBBSB^SHE tBaB^BBanaV r vSYDaflfl^XKBA Q *

cunfinued by a finite elements modeling and they are the first expérimentai

Modete d'EsheibyDiffraction des neutronsMatériaux composites à matrice métalliqueContrantes résiduelles