truite d'aquaculture de nos régions - les carnets culinaires
DESCRIPTION
Les experts culinaires du Centre Culinaire Contemporain ont approuvé la truite d'Aquaculture de nos régions en cuisine. Etude réalisée pour le CIPA (Comité Interprofessionnel des Produits de l'Aquaculture)TRANSCRIPT
ÉCRITURECULINAIRE
BANCD’ESSAI
ON A TESTÉ &
APPROUVÉ LA
TRUITE
D’AQUACULTURE
DE NOS RÉGIONS
EN CUISINE
!"#$%&'!()*+!%&,-#'&)%&./01&2.-3*"!&/4"%','-5%++*-4%)&$%+0'-$#*"+&$%&)617#(8#)"#'%9
Regarder, toucher, sentir, goûter,
noter, sélectionner...
autant de gestes qui constituent la
méthodologie du “banc d’essai”.
PROTOCOLE
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Analyses sensorielles descriptives à partir de truites portion, filet et pavé
Caractérisation des profils sensoriels des
échantillons testés
Tests culinaires descriptifs à partir de truites portion, filet et pavé
Analyse visuelle et descriptive du produit à
cru ; appréciation de la texture ; évaluation
de différents modes de cuisson (papillote,
meunière, grillé, mariné, rôti, croûte de sel,
braisé, poché)
Analyse gustative
Applications culinaires créatives adaptées aux poissons d’élevage
Ecriture culinaire et sélection des recettes
les plus adaptées à la truite d’élevage
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La cuisine de la truite est délicate car elle est
incertaine. C’est précisément là que la magie culinaire
s’opère. C’est un produit qui vient d’un ailleurs, un
univers aquatique dont on ne maîtrise pas vraiment les
contours. Une fois sorti de son lieu de vie, une course
contre la montre s’engage. Le poisson est pêché pour
transiter sur l’étal du marchand. Le cuisinier doit
identifier le “bon” poisson, celui qui sera digne de
pénétrer les murs de sa cuisine. Il doit ensuite accepter
le corps à corps avec cette matière si particulière, à la
fois brute et délicate, parfois ingrate et souvent fragile.
Puis le cuisinier entre dans la danse. Il recherche “la
connexion”. Il devient l’alchimiste qui expérimente “à
l’instinct”. Il doit se confronter à la redoutable question
de la “juste” cuisson du produit. Il lui faut travailler sur
les équilibres et les oppositions de saveurs, puis sur
l’histoire qu’il veut raconter. De l’avis de cuisiniers, il n’y
a pas une truite identique, et il n’y a pas de recette
idéale. Au contraire, le poisson exige des professionnels
qu’ils expriment leurs sensibilités de cuisiniers et qu’ils
s’engagent sur des partis-pris culinaires.
PROTOCOLEA()*$%'&)6*$!%&+%)-4&)(7#%))%&)%&,-*++-4&%+"&
'(8-4"%#'&$6D*+"-*'%+&8#)*4(*'%+EEE
... En croisant les sensibilités, celle d’un cuisinier, puis celles d’un ingénieur R&D, d’un expert en analyses sensorielles, d’un sociologue, d’un photographe et d’un graphiste.
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ON A TESTÉ
POUR VOUS.;<F/:/;<G&F6HIHJ1KHNés du travail rigoureux et respectueux des pisci-culteurs, suivis et contrôlés de leur naissance jusqu’au point de vente, les poissons sont pêchés à la commande et livrés sur les étals dans des délais extrêmement courts (entre 24h et 48h), ce qui les place parmi les plus frais du marché. Ils répondent à la charte “aquaculture de nos
régions” qui assure :
Des poissons élevés et transformés en France
pour une qualité et une fraîcheur exem-
plaires
Des poissons à la traçabilité totale
Des poissons dont le bien-être a été respecté
Des poissons rigoureusement contrôlés
Des garanties nutritionnelles
Des qualités organoleptiques
Des poissons inscrits au cœur d’une
démarche de développement durable
IH&0B;FL/:&:HG:M&N&I1&:BL/:H&1B.&H<&./HI
Elle représente 95% de la production
Poids : entre 250g et 2kg
Durée d’élevage : de 12 mois pour un poisson
de 250g à 24 mois pour un poisson de 2kg
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H.O1<:/II;<G&:HG:MG&N
Truite portion : poisson de 260g environ
Filet de truite : morceaux entre 150g et 200g prélevés
sur des poissons entre 800g et 1.4kg
Pavé de truite : morceaux de 200g environ prélevés sur
des poissons entre 1.4kg et 2kg
1G0H.:&J/GLHI&P&.BL&N
Truite portion : belle robe argentée, belle brillance, œil
vif, ouïes rouges, texture ferme, humide, présence de
mucus, chair saumonée
Filet : belle couleur saumonée, chair luisante, chair
ferme et serrée, peu gras
Pavé : couleur saumonée, pavé généreux, bien charnu,
texture ferme, peu gras
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TESTS
SENSORIELS
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Globalement, les trois morceaux ont une odeur et un
goût plutôt intenses et typiques d’une truite d’eau
douce. Le goût est assez persistant avec une odeur
et un arrière goût terreux très légers. La texture est
relativement serrée et peu grasse. La couleur de la
chair est moyennement intense.
La truite portion a une odeur et un goût plus
typiques d’une truite d’eau douce que le pavé et le
filet. Elle aussi a une chair moins colorée et un aspect
moins gras que les deux autres morceaux. Sa
texture est moins ferme mais plus fondante.
Le filet a une texture de chair plus serrée que les
deux autres morceaux.
La découpe du poisson a toute son importance. Une truite en filet, en pavé ou en portion n’a pas les mêmes caractéristiques organoleptiques. De même, le taillage conditionne la cuisson et l’assaisonnement. Le type de découpe choisi par le cuisinier oriente déjà l’écriture culinaire et le goût du plat.
Avec le même mode de cuisson, truite portion et pavé de truite présentent des !"#$%&''''''''sensoriels distincts.
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Meunière : le beurre arrondit
la puissance aromatique
Croûte de sel : côté iodé
subtilement salé et texture
moelleuse
Grillé : apport de notes
torréfiées
Poché : le court-bouillon
aromatise la truite portion
Braisé : richesse aromatique
et note rôtie
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Papillote : concentration des
arômes
Rôtie : sucs de cuisson
goûteux
Croûte de sel : côté iodé
subtilement salé et texture
moelleuse
Braisé : richesse aromatique
et note rôtie
TESTS
CULINAIRES3-$%+&$%&8#*++-4&R&(,,'!8*("*-4+
Q/IH:G&FH&:BL/:H
Papillote : concentration des
arômes
Meunière : le beurre arrondit
la puissance aromatique
Grillé : apport de notes torré-
fiées
Mariné : base citronnée non
adaptée - envisager une
marinade corsée
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TESTS
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S’il est une technique que tout cuisinier connait, c’est bien la
cuisson meunière. C’est un “classique” des bibles culinaires. Le
poisson est rôti à la poêle ou à la sauteuse. Ce mode de cuisson
exige une attention particulière du cuisinier. Il doit respecter
les phases, d’abord un chauffage “un peu violent” puis une
cuisson plus douce : “Il y a des temps forts et des temps
faibles”. L’etat de vigilance est exigeant car la matière peut
évoluer très vite dans la poêle. Et encore plus pour la truite
dont la chair est délicate ! Pour protéger le poisson, le cuisinier
le cuit côté peau : “Au début, je suis sur un temps fort qui ne va
pas durer longtemps, juste le temps de raidir un peu ma
truite”. Suit une cuisson lente durant laquelle le chef “arrose” le
poisson afin de préserver le croustillant de la peau et le
moelleux de la chair. Une fois cuite, la truite peut reposer côté
chair dans un plat préalablement huilé. La matière grasse
légèrement chaude finira la cuisson en douceur. Au cuisinier
de trouver enfin la “cuisson parfaite”, celle qui donne
l’impression que la chair n’est pas cuite alors que les protéines
ont coagulé.
L’apport de beurre améliore la cuisson du poisson. Il permet
“d’être dans la matière” et met en valeur le caractère de la
truite. Un dialogue s’instaure avec le poisson : “Vous avez
vraiment le goût du poisson et le goût de votre beurre noisette
meunière. Et les deux font que vous avez quelque chose de
cohérent.” Le beurre vient arrondir le goût de la truite.
A cela s’ajoute un imaginaire “gourmand”. C’est l’enfant qui prend un morceau de pain et qui vient saucer le beurre dans la poêle. La truite meunière est une recette plutôt simple et généreuse.
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TESTS
CULINAIRES)(&8#*++-4&%4&8'-U"%&$%&+%)&T&,('"*'&
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Pour ce mode de cuisson, le cuisinier s’inspire du bar
en croûte de sel, un standard de la cuisine bretonne. Il
existe différentes interprétations. Certains cuisiniers
se contentent de poser le poisson sur un lit de sel. Du
gros sel est ajouté sur la face supérieure du poisson et
l’ensemble est mis au four. D’autres incorporent du
blanc d’oeuf à la couche de sel. A la cuisson, une croûte
se forme autour du poisson. D’autres, enfin,
constituent une pâte à sel. C’est ce mode de
préparation qui a été retenu pour la truite. Le cuisinier
utilise dans ce cas de la farine, du blanc d’oeuf, du sel
et une petite quantité d’eau. La pâte est travaillée à la
manière d’une pâte brisée afin d’envelopper totale-
ment la truite et lui donner ce goût iodé et subtilement
salé. Le cuisinier joue ensuite sur la dimension aroma-
tique en incorporant dans la pâte à sel différents
marqueurs gustatifs. S’il ajoute par exemple du
poivron séché, des algues ou de la vanille, la truite
développera des arômes de poivron séché, d’algues
ou de vanille. A la manière de la papillotte, c’est une
technique qui a l’avantage de conserver l’humidité de
la matière et donc de préserver le moelleux du pois-
son. C’est un mode de cuisson valorisant car très
théâtral. L’effet visuel est remarquable, encore plus si
la croûte est légèrement fissurée et colorée en fin de
cuisson : “Lorsque j’arrive à table avec la truite en
croûte de sel, mes invités sont toujours émerveillés”.
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ÉCRITURE
CULINAIRE
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Filet de
truite celtique
Filet de truite
meunière
végétal
Truite à
l’italienne
Filet de
truite fusion
food
Papillote de
truite orientale
Truite du
bistrot
Truite
japonisante
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:1/II1KH
Filet de
truite
Filet de
truite
Pavé de
truite
Filet de
truite
Filet de
truite
Pavé de
truite
Truite
portion
V1BWLHLBG&.LI/<1/BHG
Andouille de Guéméné; peau de
lait; pain et galettes de blé noir;
jus de pomme, vinaigre et cidre
fermiers; beurre salé
Chou-fleur; brocolis; choux de
Bruxelles; laitues; huîtres;
œufs de truite
Pâtes orecchiette; pistou;
pancetta; huile d’olive; truite
fumée; vieux comté
Coco de Paimpol; coquillages;
chermoula; yaourt de brebis
Radis noir; boule de céleri;
poireau; livèche; coriandre;
lait de cocos; combava
Os à moelle; sauce écarlate;
pommes Pont-Neuf
Mousseline de petit pois; Wasabi;
fruits au vinaigre
V;FH&FH&.L/GG;<
Rôti
Meunière
Rôti
Rôti
Papillote
Grillé
+
meunière
Grillé
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Comme évoqué précédemment, le triptyque taillage / cuisson / assaisonnement conditionne la lecture du plat et son goût final. Les recettes sélectionnées ci-après proposent différentes narrations culinaires autour de la truite et de ses attributs sensoriels. Elles sont autant d’interprétations possibles de la truite par le cuisinier.
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ÉCRITURE
CULINAIRE
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L’imaginaire de la truite est indissociable de son lieu de
vie. La truite, c’est la rivière. C’est l’eau vive, le
ruissellement. C’est le monde minéral avec ses galets,
ses silex et ses cailloux polis par le courant. C’est aussi
le monde organique, la mousse, le liseron d’eau, la
tourbe et l’odeur d’humus. Cet imaginaire est
certainement le point de départ de la recette “filet de
truite meunière végétal”. On se dit en effet qu’il faut du
végétal à cette truite. Un légume vert profond. Et un
légume de caractère. Surtout si le poisson développe
lui-même des arômes organiques. La solution vient
comme une évidence. Il lui faut du chou, ou plutôt des
choux : du chou-fleur, des brocolis, du chou de
Bruxelles : “En termes de goût, la truite et le chou
fonctionnent particulièrement bien”. La crème de laitue
accentue la dimension végétale. Le beurre magnifie les
arômes de la truite et les combine subtilement avec
ceux de vierge de choux. Le reste n’est que finitions.
Une note de châtaigne, noisette et de raisin sec sur les
choux. Des huîtres charnues et des oignons blancs dans
la crème de laitue. Du croustillant apporté par les oeufs
de truite frits. Une petite touche d’exotisme avec le
curry. “Ca fonctionne aussi très bien avec le chou”.
C’est une recette plutôt festive, une recette que l’on ne
fera probablement pas “le soir en rentrant du boulot”. Il
faut lui donner le temps de la bonne cuisine...
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ÉCRITURE
CULINAIRE
0LXI/.&N&L<H&BH.H::H&0;LB&:;LGZ&[&.;V0B/G&IHG&H<Q1<:G
L’écriture culinaire prend ses congés d’été. La recette
“truite à l’italienne” nous fait voyager à travers les
terroirs de la péninsule : “la cuisine italienne est l’une
des meilleures cuisines d’Europe”. Les accents sont
bien là. Orecchiette ! Pancetta ! Ca sonne bien, c’est
simple et en plus c’est bon : “Tout le monde aime les
pâtes” ; “Le pistou est entré dans les moeurs”. Quelques
cuillères d’huile d’olives évidemment. Et la pancetta
- denominazione di origine protetta, s’il vous plaît ! -
c’est pour le côté charcuterie salaison : “ça fonctionne
bien” et c’est terroir.
Le pavé de truite est coupé en dés puis saisi à la poêle.
On y ajoute de la truite fumée taillée en lanières.
L’association des ingrédients est très aromatique. Belle
et équilibrée. Et pour faire un pied de nez à nos amis
italiens, on remplacera le parmesan par un vieux
comté. On en perdrait son latin !
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“Tout le monde aime les pâtes”
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ON A
APPROUVÉ
V1BWLHLBG&.LI/<1/BHG
Andouille de Guéméné; peau de
lait; pain et galettes de blé noir;
jus de pomme, vinaigre et cidre
fermiers; beurre salé
Chou-fleur; brocolis; choux de
Bruxelles; laitues; huîtres;
œufs de truite
Pâtes orecchiette; pistou;
pancetta; huile d’olive; truite
fumée; vieux comté
Coco de Paimpol; coquillages;
chermoula; yaourt de brebis
Radis noir; boule de céleri;
poireau; livèche; coriandre;
lait de cocos; combava
Os à moelle; sauce écarlate;
pommes Pont-Neuf
Mousseline de petit pois; Wasabi;
fruits au vinaigre
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;<&1&100B;LJM&I1&:BL/:H&F61WL1.LI:LBH&FH
<;G&BMK/;<G&H<&.L/G/<H&N&
Ses qualités
gustatives
Ses champs
d’application
culinaires
Sa force
évocatrice
IMAGINONS ENSEMBLE
LA CUISINE DE DEMAIN
L<H&1VX/:/;<Renforcer les capacités d’innovation
des “filières du manger” à partir des
usages culinaires.
L<H&\X;]:H&P&;L:/IG^Une infrastructure technique multi-
fonction de 3500m2²design, durable et
digitale.
IHG&GHBJ/.HGEXPLORER / INNOVER / TRANSMETTRE
- Décrypter les usages culinaires
- Générer des idées
- Créer de nouveaux produits
- Tester et approuver
- (Se) former à la carte
- Bâtir les réputations
L<&I1X;B1:;/BH&F6H_0MB/VH<:1:/;<&0HBV1<H<:H- Mettre les usages culinaires au cœur
du processus d’innovation
- Et encourager la co-création
EQUIPE PROJET : Marie-Loïc GARIN chef de projet R&D / Ingénierie CulinairePhilippe JUDÉAUX chargé de missionFabrice CLOCHARD sociologue, chef de projet “Recherche & Etude”Tugdual DEBÉTHUNE chef, conseiller culinaireFranck HAMEL photographe culinaireVirginie BRÉGEONgraphisteFreddy THIBURCE directeur général
CONTACT : Marie-Loïc Garin [email protected]él. 02 99 31 45 08Centre Culinaire Contemporain - CS 41208 – 35012 Rennes cedex
Étude réalisée pour le CIPA (Comité Interprofessionnel des Produits de l’Aquaculture), sur des produits conformes au cahier des charges, du mois de mars au mois de septembre 2012.
CONTACT :Véronique Éhanno Tél. 06.59.30.24.16