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Cadre de communication sur le VIH/SIDA N OUVELLE O RIENTATION Un projet ONUSIDA/ PENNSTATE Cadre de communication sur le VIH/SIDA:

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University Park, PA16802-1589

Etats-Unis d’Amérique

Téléphone:(814) 865.7611

Fax:(814) 863.8586

Internet:http://www.psu.edu

Programme commundes Nations Unies sur leVIH/SIDA

20, Avenue Appia

CH-1211

Genève 27, Suisse

Téléphone:

(+41.22) 791.46 51

Fax:(+41.22) 791.41 87

Internet:http://www.unaids/org

Cadre decommunicationsur le VIH/SIDA

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Un projetONUSIDA/PENNSTATE

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Un projetONUSIDA/PENNSTATE

Cadre decommunicationsur le VIH/SIDA

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ONUSIDA (version française, juin 2000)

Version originale anglaise, 1999

Communications Framework for HIV/AIDS : A New Direction

Traduction—ONUSIDA

© Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) etPennsylvania State University (PennState) 2000. Tous droits de reproductionréservés.

Ce document, qui n’est pas une publication officielle de l’ONUSIDA, peutêtre librement commenté, cité, reproduit ou traduit, partiellement ou entotalité, à condition de mentionner la source. Elle ne saurait cependantêtre vendue ni utilisée à des fins commerciales sans l’accord préalable, écrit,de l’ONUSIDA (Contacter le Centre d’Information de l’ONUSIDA).

Les prises de position exprimées par des auteurs cités dans les documentsn’engagent que la responsabilité de ces auteurs.

Les appellations employées dans cette publication et la présentation desdonnées qui y figurent n’impliquent de la part de l’ONUSIDA aucune prisede position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones,ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.

La mention de firmes et de produits commerciaux n’implique pas que cesfirmes et produits commerciaux sont agréés ou recommandés parl’ONUSIDA, de préférence à d’autres. Sauf erreur ou omission, unemajuscule initiale indique qu’il s’agit d’un nom déposé.

ONUSIDA – 20 avenue Appia – 1211 Genève 27 – Suissetél.: (+41 22) 791 46 51; fax: (+41 22) 791 41 87

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Internet : http://www.unaids.org

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Table des matières

Préface

Ceux qui ont fait ce livre

Introduction 9

Résumé de synthèse 9

Les ateliers consultatifs de l’ONUSIDA 13

Méthodologie—Processus ..................................................... 13

Buts ...................................................................................... 16

Objectifs ............................................................................... 17

Théories et modèles utilisés pour laprévention du VIH/SIDA 19

Théories et modèles existant dans le contextede la communication sur le VIH/SIDA ................................ 23

Les cadres programmatiques examinés .................................. 28

Les domaines contextuels : nouvelle orientation 31

Politique gouvernementale ................................................... 33

Statut socio-économique....................................................... 37

Culture ................................................................................. 40

Relations entre les sexes ........................................................ 44

Spiritualité ............................................................................ 50

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Cadres régionaux 53

Vers un cadre africain ............................................................ 54

Vers un cadre asiatique .......................................................... 61

Vers un cadre pour l’Amérique latine et les Caraïbes .............. 65

L’avenir : traduire le cadre en stratégiesde communication nationales 73

La communication évolue vers des médias participatifs .......... 73

Pratique de la communication etprévention du VIH/SIDA .................................................... 76

Modèle de cadre de communication ...................................... 86

Le cadre : du local au mondial 89

Lorsque la maison devient un foyer ....................................... 94

Appendices 99

Glossaire ............................................................................... 99

Références .......................................................................... 101

Participants aux ateliers 107

Genève, Suisse .................................................................... 107

Abidjan, Côte d’Ivoire ........................................................ 108

Washington, DC, Etats-Unis d’Amérique............................ 109

Bangkok, Thaïlande ............................................................ 110

Saint-Domingue, République dominicaine .......................... 111

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PréfaceCe document contient les résultats et les recommandations émanant deconsultations sur les moyens d’améliorer sensiblement la communication enAfrique, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Le SIDA touche tous les pays, mais c’est le tiers monde qui paie le plus lourdtribut à l’épidémie en termes de mortalité et de ralentissement dudéveloppement. En Afrique subsaharienne, une estimation prudente montreque 150 millions de personnes — un quart de la population — ont ététouchées. Plus de 22 millions d’Africains vivent aujourd’hui avec leVIH/SIDA, et au moins 9 millions d’Africains sont déjà morts du SIDA.Plus de 6,7 millions de personnes vivent avec le VIH/SIDA en Asie du Sudet du Sud-Est, et 1,4 million de personnes en Amérique latine. Ces chiffrescontinuent à s’élever, avec 16 000 nouvelles infections par jour.

La collaboration qui a permis de produire ce document—principalemententre le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA(ONUSIDA) et The Pennsylvania State University aux Etats-Unisd’Amérique et plusieurs organismes coparrainants de l’ONUSIDA — mérited’être soulignée. Le présent document a été élaboré par des praticiens et deschercheurs, dont 80% viennent de pays en développement et travaillent dansles principaux organismes des Nations Unies et organisations nongouvernementales qui s’occupent de communication et du VIH/SIDA.

Les consultations conjointes ont montré qu’une nouvelle orientations’imposait pour la conception et la mise en œuvre des programmes decommunication sur le VIH/SIDA. La nouvelle approche présentée dans cedocument montre qu’il est possible d’associer la communication inter-personnelle et les médias de masse dans des domaines clés de la prévention etdes soins afin de réduire l’impact de la pandémie de VIH/SIDA.

Nous espérons que les partenaires nationaux adapteront le Cadre decommunication sur le VIH/SIDA et le considéreront comme une partieintégrante de leurs stratégies de prévention, de soins et de soutien relativesau VIH/SIDA.

Graham Spanier, PhD Dr Peter Piot

Président, The Pennsylvania State University Directeur exécutif, ONUSIDA

Août 1999

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Ceux qui ont fait ce livre

Les PRINCIPAUX AUTEURS DE CE RAPPORT DE RECHERCHEsont : Collins O. Airhihenbuwa, Bunmi Makinwa, Michael Frith et RafaelObregon.

De nombreuses personnes et organisations ont collaboré à ce rapport(voir la liste complète en page 107). Leurs conseils inestimables ontfaçonné le document final, qui sera encore adapté par les pays et lesutilisateurs. Nous remercions tout particulièrement les personnessuivantes de leur collaboration : David Fitzsimons, Berl Francis, SylviaLuciani, Erma Manoncourt, Elaine Murphy, Charles Okigbo, SirichaiSirikaya, Andrea Verwohlt.

Le projet de rapport a été présenté devant différents forumsinternationaux sur la santé et la communication, et les discussions etcontributions à l’occasion de ces forums ont aussi permis de mettre enforme le cadre final.

Enfin, nous exprimons notre profonde gratitude à Kathleen Middleton etIris Dorfman, ainsi qu’aux rédacteurs et aux graphistes de la maisond’édition ToucanEd, pour la rigueur de leur travail, leur courtoisie detous les instants, et leur sens du travail en équipe tout au long duprocessus de publication. L’excellent concept graphique, dont découleune parfaite représentation des éléments clés du document, sont le fruitde leur créativité et de leur professionnalisme.

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IntroductionUn nouveau cadre de communication sur le VIH/SIDA plusadaptable a été élaboré sous la direction du Programme commundes Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA). Contraire-ment à d’autres approches antérieures, ce cadre se fondedavantage sur un contexte social et environnemental que sur lecomportement individuel. Il a été conçu grâce à un processus departicipation dirigé à la fois par des chercheurs et par despraticiens. La formulation de ce cadre adaptable a requis lasynthèse d’expériences provenant des régions de l’Afrique, del’Asie, et de l’Amérique latine et des Caraïbes et l’identification etla prise en compte des nombreux aspects de la prévention, dessoins et du soutien relatifs au VIH/SIDA qui exigent desapproches diverses. Des expériences recueillies aux Etats-Unis eten Europe ont également été incluses. L’hypothèse de base del’ONUSIDA est que la logique et la théorie des stratégies sur leVIH/SIDA doivent évoluer à partir des convictions et des valeursde la population affectée.

Pour permettre la synthèse du nouveau cadre de communication,l’ONUSIDA a parrainé cinq ateliers consultatifs en collaborationavec The Pennsylvania State University. Ces derniers se sonttenus à Genève (Suisse) en novembre 1997 ; à Abidjan (Côted’Ivoire) en décembre 1997 ; à Washington, DC, en février1998 ; à Bangkok (Thaïlande) en juillet 1998 ; et à Saint-Domingue (République dominicaine) en janvier 1999. Denombreux autres spécialistes et pairs ont examiné les rapports, lesconsensus et les recommandations issus des ateliers.

Résumé de synthèseLe Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA(ONUSIDA) a riposté à l’épidémie grandissante de VIH/SIDApar le lancement d’un processus participatif de recherche menépar le biais de cinq ateliers consultatifs afin d’examiner

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l’utilisation mondiale de la communication pour la prévention, lessoins et le soutien relatifs au VIH/SIDA. L’objectif premier étaitd’examiner l’adéquation des théories et modèles de communi-cation sur le VIH/SIDA utilisées en Afrique, en Asie, et enAmérique latine et dans les Caraïbes en se référant aux techniquesactuelles de communication mises en oeuvre dans les sociétésoccidentales. Au cours de ces ateliers de consultation (deuxmondiaux et trois régionaux), 103 chercheurs et praticiens depremier plan venant de différentes régions du monde avaient étéinvités ou ont été consultés par l’ONUSIDA en collaborationavec The Pennsylvania State University (PennState).

La conclusion principale a été que cinq domaines contextuelsinfluencent de manière quasi universelle les efforts decommunication visant à promouvoir des comportementsfavorables à la prévention du VIH/SIDA — la politiquegouvernementale, le statut socio-économique, la culture, lesrelations entre les sexes, et la spiritualité. Ces domainesétroitement liés forment la base d’un nouveau cadre qui peut êtreutilisé comme un guide souple pour la mise au point desinterventions de communication. Le comportement individuelest considéré comme un élément de cet ensemble de domaines,plutôt que comme le déterminant le plus important duchangement de comportement en matière de santé.

La plupart des programmes de communication sur le VIH/SIDAont pour but d’effectuer des changements basés sur lecomportement sexuel et social de l’individu. Certains aspects decette approche sont certes souhaitables et devraient êtremaintenus, mais, dans de nombreux pays, la recherche et lapratique indiquent que les approches existantes sont souventlimitées dans leurs effets et qu’il est nécessaire d’élargir leurchamp d’action. En outre, dans le contexte du VIH/SIDA, onobserve une variation considérable entre les différentes régions.De nombreuses théories, de nombreux modèles et cadres utilisésactuellement dans les régions ne répondent pas de manièresatisfaisante aux besoins particuliers de la communication sur leVIH/SIDA. Par exemple, on a sous-estimé le rapport coût/efficacité de la communication interpersonnelle dans les

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interventions régionales portant sur les comportements vis-à-visdu VIH/SIDA.

La tâche du nouveau cadre de communication sera d’assurer uneréorientation des programmes d’intervention, afin de tenircompte du fait que les comportements individuels sont modeléset influencés par des facteurs et des domaines qui appartiennent àun contexte plus large.

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Les ateliersconsultatifsdel’ONUSIDA

Méthodologie—Processus

La recherche participative a été utilisée pour laplanification et l’élaboration du nouveau cadre. Un desavantages majeurs qu’offre la recherche participative surles méthodes de recherche traditionnelles est qu’ellepermet la participation active des bénéficiaires desretombées de ces recherches. Ainsi, les participants-bénéficiaires sont-ils impliqués dans la définition desenjeux, l’établissement des paramètres du processus,l’interprétation du résultat, et la direction du processusde dissémination. Conformément aux valeurs de larecherche participative, l’ONUSIDA a lancé le proces-sus en invitant de nombreux chercheurs et praticiens depremier plan venus du monde entier à fournir leurscommentaires et suggestions. Plus de 80% descollaborateurs et participants venaient d’Afrique, d’Asie,d’Amérique latine et des Caraïbes. Une consultationaussi large permet une certaine souplesse lors del’adaptation régionale du cadre. A son tour, la souplesseencourage l’appartenance locale du processus de mise

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en œuvre, cette dernière étape, la plus importante, étantréalisée à l’échelon local — dans les pays et lescommunautés.

Au total, cinq ateliers consultatifs ont été organisés.Deux d’entre eux étaient mondiaux, et trois régionaux :un en Afrique, un en Asie, et un en Amérique latine etdans les Caraïbes. En novembre 1997, 15 chercheurs etpraticiens de premier plan œuvrant dans le domaine dela communication sur le VIH/SIDA ont été invités àparticiper à un atelier consultatif inaugural au Siège del’ONUSIDA à Genève (Suisse), afin d’entreprendrel’examen des théories et modèles existants utiliséscomme guides pour les interventions de communicationsur le VIH/SIDA. Leur adéquation a fait l’objet d’unexamen minutieux, tant sur le plan d’une applicationmondiale que d’une application régionale — enparticulier en Afrique, en Asie, en Amérique latine etdans les Caraïbes. Les participants choisis (voir page107) ont été invités à fournir des textes sur des sujetspertinents. La première réunion a conclu àl’unanimité que — selon un examen de lalittérature et des expériences sur le terrain — laplupart des théories et modèles actuels ne four-nissaient pas une base adéquate permettant la miseau point d’interventions de communication sur leVIH/SIDA dans les régions. Il a été convenu qued’autres ateliers devraient être organisés en vued’obtenir des contributions de la part de chercheurs etde praticiens en Afrique, en Asie, et en Amérique latineet dans les Caraïbes, avec comme objectif ultime la miseau point d’un cadre adaptable.

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En décembre 1997, le premier atelier régional s’est tenuà Abidjan (Côte d’Ivoire). Cet atelier a profité de lavaste expérience des participants à la Conférenceinternationale sur le SIDA et les MST en Afrique, quiavait lieu au même moment. Deux groupes de discus-sion au sujet de la communication sur le VIH/SIDA enAfrique ont été organisés, l’un en anglais (19 partici-pants) et l’autre en français (18 participants). Les par-ticipants étaient des praticiens et des chercheursœuvrant dans le domaine de la communication sur leVIH/SIDA en Afrique. Plusieurs participants étaientdes professionnels des interventions dans le domainede l’information, de l’éducation et de la communication (IEC) sur la prévention et les soins relatifs auVIH/SIDA et de la communication pour le change-ment de comportement (CCC) dans diverses organisa-tions et différents pays d’Afrique. La conclusion de cetatelier a été analogue à celle de l’atelier consultatif deGenève : les théories et modèles existants ne tiennentpas suffisamment compte des différentes situationsparmi les pays et les régions d’Afrique. Il a étéconvenu à l’unanimité qu’il est absolument nécessaired’élaborer un nouveau cadre comprenant un certainnombre de questions et situations qui ont été identifiées.

En février 1998, un troisième atelier consultatif (etsecond atelier mondial) s’est tenu à Washington, DC,afin d’examiner les données accumulées lors desréunions précédentes. Comme les conclusions de cesréunions étaient similaires, l’ONUSIDA a décidéd’accélérer la mise au point d’une nouvelle stratégie.Afin d’identifier les besoins en Asie, en Amérique latineet dans les Caraïbes, des atelier consultatifs régionaux

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ont été organisés à Bangkok (Thaïlande), du 6 au 8juillet 1998, et à Saint-Domingue (Républiquedominicaine), du 20 au 22 janvier 1999.

Les participants à ces ateliers consultatifs ont été choisissur la base de leurs compétences dans le domaine de lacommunication ainsi que de la recherche et de la pra-tique en matière de VIH/SIDA. L’ONUSIDA s’estparticulièrement attachée à inclure les personnes quiavaient participé à l’élaboration et à la mise en œuvre destratégies de communication sur le VIH/SIDA enAfrique, en Asie, ainsi qu’en Amérique latine et dans lesCaraïbes.

Les participants ont discuté des approches qu’ils avaientadoptées dans leur pays et leur région, examiné les rap-ports des précédentes réunions, et recommandé desmesures pour mettre au point une nouvelle approche ouun nouveau cadre plus appropriés à leur région. Denombreux participants ont fourni des exemples deprogrammes de communication sur le VIH/SIDAcouronnés de succès dans leur pays ou leur région. Cesexemples ont confirmé qu’à l’avenir la communicationsur la prévention et les soins relatifs au VIH/SIDAdevrait faire en sorte que les objectifs et les résultatsquantifiables soient basés sur l’expérience tirée deprogrammes exemplaires dans chaque région et danschaque localité.

ButsLe but global des ateliers de recherche participative étaitd’établir un cadre et une stratégie améliorés pour lacommunication sur le VIH/SIDA dans les régions de

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l’Afrique, de l’Asie, ainsi que de l’Amérique latine et desCaraïbes. Au début, toutefois, le but était de provoquerun débat sur la manière d’établir ce nouveau cadre et derassembler des idées sur son futur contenu.

Les organismes parrainants et les organisateurs ont jugéqu’il était important que les collaborateurs (et lesutilisateurs potentiels) ne créent pas simplement unnouveau cadre, mais qu’ils « se l’approprient » ets’engagent à l’utiliser. En conséquence, l’un des butsprimordiaux du processus était d’atteindre un niveauélevé de participation des organisations clés.

ObjectifsCes ateliers consultatifs avaient trois objectifs :

1. Examiner les théories, modèles, cadres, etstratégies existants en fonction de leur efficacitépotentielle dans les programmes de communica-tion sur la prévention et les soins relatifs auVIH/SIDA en Afrique, en Asie, et en Amériquelatine et dans les Caraïbes.

2. Proposer des lignes directrices pour la mise aupoint de stratégies de communication nationaleset régionales sur le VIH/SIDA.

3. Donner leur avis sur les plans de dissémination etde mise en œuvre pour lancer des stratégies decommunication plus efficaces aux niveaux régionalet national.

Les chercheurs et les praticiens ont examiné les théorieset modèles de communication fréquemment utilisés et

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ont constaté les limites de leur applicabilité à laprévention, aux soins et au soutien relatifs auVIH/SIDA. Nombre de ces théories et modèless’orientent avant tout vers le comportement individuelet tiennent peu compte (ou ne tiennent pas compte dutout) du rôle du contexte social et environnemental desinterventions de prévention de la maladie. Cela estdevenu de plus en plus évident lorsque, durant lespremières discussions, était abordée l’influence desfacteurs sociaux et environnementaux sur l’efficacité desinterventions sur le VIH/SIDA en Afrique, en Asie,ainsi qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes.

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Théories etmodèlesutilisés pourla préventiondu VIH/SIDA

La communication est au centre des stratégies deprévention destinées à influencer le comportementindividuel et social. Les contextes qui déterminent lecomportement étant aussi divers, il est évident qu’il fautréévaluer les approches en matière de communicationsur la prévention et les soins relatifs au VIH/SIDA.Cela est d’autant plus important lorsque les modèles decomportement sont importés ou adaptés aux régions dumonde qui paient le plus lourd tribut à la pandémie :l’Asie, l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes.

La plupart des théories qui servent de base aux modèleset aux cadres utilisés pour la prévention du VIH/SIDAdécoulent de la psychologie sociale et de la communica-tion. En outre, nombre d’entre elles ont été empruntéesaux programmes traitant de planification familiale et depopulation, qui ont permis de faire avancer lacompréhension et l’utilisation de l’information,éducation et communication (IEC). Toutefois, on neprocède que rarement (ou pas du tout) à des évaluations

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en profondeur de l’applicabilité des théories, modèles etcadres empruntés aux circonstances particulières de laprévention et des soins relatifs au VIH/SIDA. Parexemple, l’un des principaux doutes formulés a été desavoir si la communication pouvait être considéréecomme un facteur déterminant dans les changements decomportement observés. Et cela est d’autant plus vrailorsque interviennent les médias. On ignore égalementdans quelle mesure les différences entre les contextessociaux à l’origine des modèles de comportement et lescontextes où les modèles transplantés sont appelés àdonner des résultats positifs influencent les résultats.

De nombreux modèles et théories de changement decomportement en matière de santé, notamment l’actionraisonnée, l’apprentissage social, la théorie cognitive, etla hiérarchie des effets, se fondent sur la psychologieindividuelle. En fait, les hypothèses (telles quel’individualisme par opposition au collectivisme) surlesquelles ces théories et modèles se basent, sontétrangères à de nombreuses cultures non occidentales.Dans la majorité des contextes non occidentaux, lafamille, le groupe et la communauté jouent un plusgrand rôle dans la prise de décisions. Et pourtant, lesthéories et les modèles fondés sur l’individualismecontinuent à dominer dans les stratégies de communica-tion sur la prévention et les soins relatifs au VIH/SIDA.

Les modèles de changement de comportement utilisésle plus fréquemment pour guider les programmes decommunication en matière de santé sont les mêmes queceux que l’on utilise dans les programmes de promotionde la santé. Ces théories et modèles sont notamment leModèle de croyance à la santé, la Théorie de l’action

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raisonnée, l’Apprentissage social et les théoriescognitives, le Modèle de réduction des risques de SIDA,les Etapes du changement, la Hiérarchie des effets, laDiffusion de l’innovation, et le Marketing social.

1. Le Modèle de croyance à la santé a été mis aupoint dans les années 1950 afin de prédire lamanière dont les individus réagiront face audépistage ainsi qu’à d’autres services deprévention en matière de santé et dans quellemesure ils feront appel à ces services.

2. La Théorie de l’action raisonnée tented’expliquer le comportement individuel en exami-nant les attitudes, les croyances, les intentions enmatière de comportement et les actes observés etexprimés.

3. L’Apprentissage social et les théoriescognitives sont fondés sur l’hypothèse que lecomportement individuel est le résultat del’interaction de la faculté de connaître, ducomportement, du milieu et de la physiologie.

4. Le Modèle de réduction des risques deSIDA se fonde sur l’idée qu’il faut qualifier uncomportement de risqué avant qu’un changementne puisse se produire. Une fois que le risqueinhérent à tel comportement est perçu,l’engagement est pris d’y mettre un frein avantque l’occasion de l’adopter ne se présente ànouveau. La crainte ou l’anxiété sont considéréescomme des facteurs influençant le passage d’uneétape à la suivante.

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5. Les Etapes du changement se fondent surl’idée que le comportement individuel se fait parun processus impliquant une série de cinq étapesétroitement liées.

6. Les modèles de Hiérarchie des effetss’orientent vers le changement de comportementindividuel de manière linéaire, qui débute avecl’exposition à l’information, et suppose que laconnaissance, les attitudes, l’expérimentation etl’adoption du comportement désiré suivrontnécessairement.

7. La Diffusion de l’innovation s’oriente vers unprocessus de communication par lequel les idéesnouvelles et les nouveaux produits se fontconnaître puis sont utilisés dans une populationcible.

8. Le Marketing social est une approche utiliséepour promouvoir des idées sociales par le biais desmédias de masse. Les fameux « quatre P » dumarketing social (produit, prix, place, et promo-tion) ont été appliqués à la promotion despréservatifs dans la prévention du VIH/SIDA.

Si l’efficacité de ces théories et modèles est remise enquestion à la lumière de la croissance de l’épidémie deVIH/SIDA en Afrique, en Asie et en Amérique latine,leur valeur en tant que théories et modèlesd’importance reste inchangée. Par exemple, la Diffusionde l’innovation continue à être une théorie de premierplan et largement utilisée dans les programmes visant àun changement social. Son utilisation des leaders

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d’opinion pour disséminer l’information et modifier lescomportements est d’une importance capitale dans laplupart des programmes de communication pour ledéveloppement. Dans la Théorie sociale cognitive,l’interaction entre l’individu et son environnement estdécisive, même si la création de modèles decomportement et l’efficacité individuelle semblent êtreau centre de cette théorie. En fait, Bandura parledésormais d’ « efficacité collective ». Ainsi, les partici-pants ont-ils été d’accord pour penser que les élémentsclés de ces théories et modèles devaient continuer àjouer un rôle essentiel; ils doivent toutefois êtreappliqués dans un cadre basé sur le contexte,contrairement à une orientation vers le comportementindividuel. Il faut noter que toutes les théories et tousles modèles n’ont pas été abordés. Un autre modèleutilisé fréquemment par les programmes de promotionde la santé, le cadre PRÉCÉDER-PROCÉDER, n’a pasété spécifiquement abordé. En effet, PRÉCÉDER-PROCÉDER (Green et Krueter 1999), tient compte,en tant que cadre directeur, du milieu social et politiquede la santé des individus ; tout comme le nouveau cadrede l’ONUSIDA, qui inclut des stratégies de promotionde la santé et de communication fondées sur uncontexte élargi.

Théories et modèles existant dans lecontexte de la communication sur le

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Ces modèles et théories, fondés sur des principessimilaires, ont été élaborés pour aborder la préventionen matière de santé à partir de perspectives individuelles,

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linéaires et rationnelles. Si l’efficacité de ces théories etmodèles a pu être confirmée dans certaines sociétéspour aborder un certain nombre de maladies,notamment dans les pays en développement, les partici-pants ont convenu qu’il était néanmoins nécessaire derevoir les théories et modèles utilisés pourcommuniquer les messages sur la prévention et les soinsrelatifs au VIH/SIDA en Afrique, en Asie, ainsi qu’enAmérique latine et dans les Caraïbes. Ainsi, bien que cesmodèles et théories aient permis une meilleuresensibilisation au VIH/SIDA et accru les connaissancessur la maladie, ils n’ont pas entraîné de changementscomparables dans les comportements.

Il est insuffisant de chercher à influencer uniquement lecomportement si les facteurs sociaux fondamentaux quimodèlent le comportement ne sont pas remis en ques-tion. De nombreux programmes de communication etde promotion de la santé partent de l’hypothèse queseul le comportement doit être modifié, alors qu’enréalité il est peu probable qu’un tel changement soitdurable sans un minimum de changement social, ce quidemande que l’on tienne compte du contexte social etenvironnemental.

La communication sur le VIH/SIDA doit êtreappropriée sur le plan culturel. Toutefois, lorsquecertaines normes culturelles et traditionnellesdominantes favorisent la propagation du VIH/SIDA,les praticiens de la communication doivent pouvoir lesremettre en question. Lorsque des influences et desfonds extérieurs soutiennent ces remises en question, ledanger existe cependant que les communautés locales

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rejettent ce qu’elles considèrent comme une agressionculturelle, sans se préoccuper de savoir si le résultat estprobant et si les intentions des personnes de l’extérieursont honorables. Il est plus probable que lescomportements positifs en matière de santé serontadoptés et poursuivis lorsque les membres d’un groupeculturel participent au processus de transformationcontextuel.

L’ONUSIDA reconnaît qu’il est nécessaire d’élaborerun nouveau cadre de communication orienté vers lespopulations d’Afrique, d’Asie, ainsi que d’Amériquelatine et des Caraïbes, qui n’ont pas été favorisées par lesstratégies et les programmes de préventionconventionnels. Si tout nouveau cadre peut s’appuyersur certains éléments pertinents des théories et pratiquesexistantes, un nouvel accent doit être mis sur la réponseapportée à divers contextes sociaux, sur la base del’expérience accumulée et des recherches effectuées dansces régions. Les stratégies de communication — enparticulier lorsqu’elles abordent le VIH/SIDA enAfrique, en Asie, et en Amérique latine et dans lesCaraïbes — doivent évaluer les idées et les hypothèsesqui peuvent être considérées comme étrangères. On nepeut mettre au point et perfectionner des approchesefficaces que lorsque le cadre destiné à chaque région,chaque pays ou chaque localité a son origine sur le planlocal.

Les participants aux cinq ateliers consultatifs (deuxmondiaux et trois régionaux) ont noté l’inadéquation etles limites des théories et des modèles qui en sont tirés.

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Parmi les principales faiblesses constatées, on note lessuivantes :

● La relation simple, linéaire entre la connaissanceet l’action individuelles, qui a étayé de nom-breuses interventions par le passé, ne tient pascompte des variations parmi les contextespolitiques, socio-économiques et culturels quidominent dans les régions.

● L’accent mis sur les mesures quantitatives (plutôtque sur les conclusions qualitatives ou unecombinaison des deux) a comme résultat uneinterprétation déformée du sens et de la réalité descomportements observés.

● Les processus de décision externes, dirigés versdes intérêts rigides, étroits et à court terme,tendent à négliger les avantages à long terme, etvenant de l’intérieur, qu’offrent solutions à largeassise.

● L’hypothèse selon laquelle les individus ont ouauront la maîtrise totale de leur comportement aconduit à s’orienter vers l’individu plutôt que versle contexte social au sein duquel fonctionnel’individu, et à négliger l’influence des variablescontextuelles, telles que la culture et les relationsentre les sexes.

● On présume que les décisions concernant laprévention du VIH/SIDA se basent sur unepensée rationnelle, volitive, sans tenir compte des

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réponses émotionnelles plus « authentiques » liéesà l’adoption d’un comportement sexuel.

● On présume qu’il y a une relation séquentielle,linéaire, entre les connaissances, attitudes,croyances et pratiques (CACP), alors que le rap-port sexuel précède souvent toute décisionrationnelle fondée sur la connaissance totale, oumême partielle, du comportement à risque.

● On présume que la sensibilisation par l’inter-médiaire des médias conduira nécessairement à unchangement de comportement.

● On présume qu’une stratégie simple, destinée àdéclencher un comportement unique dans unevie, tel que la vaccination, pourrait permettre demodifier et de maintenir des comportementscomplexes, durables, tels que l’utilisation con-tinuelle du préservatif.

● On s’oriente presque exclusivement vers la pro-motion du préservatif à l’exclusion de la nécessitéd’aborder l’importance et la position centrale descontextes sociaux, notamment de la politiquegouvernementale, du statut socio-économique, dela culture, des relations entre les sexes, et de laspiritualité.

● Les approches fondées sur les stratégiestraditionnelles des programmes de planificationfamiliale et de population tendent à cibler laprévention du VIH/SIDA sur les femmes, de

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sorte que, par exemple, les femmes, plutôt que leshommes, sont encouragées à commencer à utiliserdes préservatifs.

Les cadres programmatiques examinés

Outre les théories évoquées ci-dessus, les quatre cadresprogrammatiques suivants ont été examinés :

● Academy for Educational Development (AED)

● Projet de prévention et de lutte contre le SIDA(AIDSCAP)

● Programme pour une technologie appropriée à lasanté (PATH)

● Johns Hopkins University’s Population Commu-nication Services (PCS)

Des éléments communs aux cadres existants ont étéconsidérés comme extrêmement utiles à l’élaborationd’une stratégie de communication pour l’ONUSIDAqui se fonde sur un contexte élargi.

Il s’agit d’éléments traditionnels de l’approche du mar-keting social, mais qui pourraient enrichir encore lenouveau cadre. Ces éléments sont les suivants :

● collecte et analyse des données

● processus de planification

● essai préalable de la stratégie (messages)

● éléments de mise en œuvre

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● suivi et évaluation

● feedback de la planification

Toutefois, l’absence d’orientation vers le contexte a étéconsidérée comme une limitation majeure de ces cadres.D’autres organisations internationales œuvrant dans ledomaine de la communication pour le développementont aussi pris conscience de ces types de limitation.Dans un document qui réoriente ses activités de com-munication pour le développement, la FondationRockefeller (1999) déclare qu’il est nécessaire de« s’éloigner de l’orientation vers les comportementsindividuels… et de passer à des normes, des politiques,une culture sociale et un milieu solidaire » (Communi-cation for Social Change, p. 15).

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Lesdomainescontextuels :nouvelleorientation

Les résultats des évaluations indiquent que cinqdomaines étroitement liés devraient être au centre de lamise au point des futures stratégies de communicationpour la prévention, les soins et le soutien relatifs auVIH/SIDA. Ces domaines sont les suivants :

Politique gouvernementale — le rôle de la politiqueet du droit dans le soutien ou les entraves aux effortsd’intervention.

Statut socio-économique — les revenus collectifs ouindividuels qui peuvent permettre ou entraver une inter-vention adéquate.

Culture — les caractéristiques positives, uniquesou négatives qui peuvent promouvoir ou entraver lesactions de prévention et de soins.

Relations entre les sexes — le statut des femmesvis-à-vis des hommes dans la société et la communauté

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et son influence sur la manière de négocier les rapportssexuels et de prendre des décisions.

Spiritualité — rôle des valeurs spirituelles/religieusesqui peuvent promouvoir ou entraver la transformationdes messages de prévention en actions de santé posi-tives.

Comme on l’a dit plus haut, les discussions structuréesbasées sur la recherche et la pratique ont fourni cinqdomaines contextuels clés — politique gouverne-mentale, statut socio-économique, culture, relationsentre les sexes, et spiritualité. Ces domaines sontétroitement liés, bien qu’ils aient en fait des impactsdifférents sur les comportements de prévention enmatière de santé. Le fait que le nouveau cadre s’orientevers un contexte plus large ne remet pas en causel’importance de l’individu. Le cadre reconnaît quel’individu est un produit du contexte dans lequel il vit,et si l’on veut que la stratégie de communication sur leVIH/SIDA ait un sens, les programmes d’interventiondevraient débuter par un ou par une association de cesdomaines. Ainsi devrait-on toujours cibler les individus,mais uniquement dans leur interaction au sein d’undomaine ou d’une association de domaines. C’est danscette mesure que le nouveau cadre pourra utiliser leséléments les plus intéressants et les mieux appropriés desthéories et des modèles existants. Chacun des domainescontextuels est analysé ci-dessous.

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Politique gouvernementale

La politique gouvernementale et le droit jouent un rôleessentiel dans les programmes ayant pour objectif delutter contre la propagation du VIH/SIDA. Les actionsgouvernementales peuvent soit promouvoir soit freinerles efforts pour atteindre les buts de la communicationsur le VIH/SIDA. Par exemple, la politique gouver-nementale est cruciale lorsqu’il s’agit de résoudre lesdifficultés pouvant résulter des débats sur les essais devaccins et les nouvelles associations thérapeutiques. Lesconsidérations éthiques, juridiques et financières doiventêtre prises en compte lors des discussions sur les inter-ventions de communication et de leur planification. Leschangements récents dans la politique mondiale indi-quent une tendance à l’établissement de gouvernementsdémocratiques. Grâce à ce processus, contrairement à ceque l’on observait il y a quelques années, davantaged’opportunités existent désormais pour créer un milieuau sein duquel un débat plus fécond sur les questionsliées au VIH/SIDA peut résulter en une meilleure in-formation du public. En réalité, cependant, le débatpublic sur les questions liées au VIH/SIDA est encore,dans de nombreux pays, trop souvent mal documentés,empreint de sensationnalisme, et porte préjudice à laprévention du VIH/SIDA.

Certains de ces obstacles pourraient être évités si l’ontravaillait par l’intermédiaire d’organisations régionalestelles que la Communauté économique des Etats del’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Communauté deDéveloppement de l’Afrique australe (SADC), l’Associa-tion des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE),

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l’Organisation des Etats américains (OEA), leSecrétariat de la Communauté des Caraïbes(CARICOM), et le Marché commun d’Amériquecentrale (MCAC). Ces organisations peuvent fournird’importantes voies de communication pour abordercertaines questions régionales liées au VIH/SIDA, à lafois de manière indépendante et collectivement.

A l’avenir, la capacité des sociétés, des communautés etdes individus à faire face aux réalités de leurs problèmesdétermineront de plus en plus le succès et la pérennitédes politiques de santé. Ce processus englobera tous lessecteurs de la société et devrait s’appuyer sur descompétences et des ressources externes et inter-nationales, sans pour autant être dépassé par elles. Laparticipation des gens à ces débats requiert despolitiques de communication efficaces, complètes etrespectueuses des différentes cultures, et pouvant êtrefacilitées par la communication interpersonnelle et lescampagnes médiatiques.

Cet effort audacieux de l’ONUSIDA a permisd’identifier plusieurs questions clés qui doivent êtreprises en considération lors de l’analyse du rôle joué parles gouvernements dans l’élaboration des politiquesnationales et régionales. Les domaines clés suivants liés àla politique gouvernementale devraient être pris enconsidération lorsque le cadre sera rendu opérationnel :

● L’étude du programme des médias devrait fairepartie de la collecte des informations et del’analyse initiales.

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● Les questions de tourisme, de migration, de vio-lence et du viol des femmes par les militaires exi-gent l’aide du gouvernement en vue d’unesolution satisfaisante.

● Un des rôles importants du gouvernement estd’encourager la collaboration entre les régions età l’intérieur de ces dernières lors de laplanification, notamment en facilitant le partagedes enseignements tirés dans et entre les régionset les activités transfrontalières.

● La politique, plus particulièrement la politiquegouvernementale, peut jouer un rôle significatifdans la création d’un milieu propice auchangement positif de comportement. On l’a vuclairement lors des vigoureuses campagnesantitabac aux Etats-Unis et en Europe. Aprèsavoir obtenu un succès mitigé en ciblant lescomportements individuels en matière d’usage dutabac, on vise désormais les contextes au seindesquels on fume (par exemple, en créant desorganismes et des établissements non-fumeurs).

● Dans les efforts nationaux de prévention duVIH/SIDA, la volonté politique a influencé lariposte d’un pays. La volonté politique d’un chefde gouvernement tel que le Président Musevenien Ouganda, l’un des principaux défenseurs de laprévention du VIH/SIDA, s’est révélée inesti-mable. D’autres exemples en sont la politique duSénégal d’exiger un dépistage régulier et defournir des services thérapeutiques aux profes-sionnel(le)s du sexe, la politique brésilienne

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d’assurer un traitement aux personnes affectéespar le VIH/SIDA, et la politique de disponibilitéet d’utilisation systématique des préservatifs enThaïlande. La volonté politique de fournir desfonds destinés à des interventions de préventionqui ont fait leurs preuves est essentielle. Parmi cesinterventions, on peut citer l’échange des serin-gues, le rejet de la rhétorique politique quiconsiste à moraliser et à considérer commecriminelles certaines orientations sexuelles (parexemple, des hommes qui ont des rapports sexuelsavec d’autres hommes). La politique est aussi trèsimportante lorsqu’il s’agit de protéger les femmesqui travaillent dans l’industrie du sexe, en offrantdes mesures telles que des dépistages et examensmédicaux réguliers financés par l’Etat auxprofessionnel(le)s du sexe.

● Les pressions internationales en faveur duchangement — qu’elles prennent la forme devidéo clips musicaux diffusés par des chaînes detélévision ou de débats autour des conférences duCaire et de Beijing sur la santé reproductive et lesdroits liés à la reproduction — doivent être peséesen fonction de la capacité locale à provoquer undébat public éclairé et à soumettre les politiques àun examen critique fondé sur des connaissancesréelles.

● Sur la base d’expériences réussies, des échanges depersonnel et de programmes Sud-Sud devraientêtre organisés afin d’encourager plus d’interactionet d’acquisition des connaissances.

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● Au minimum, il faut encourager un débat public,éclairé par une information de bonne qualité, demanière à ce que les questions pertinentes soientabordées. Cela permettra de développer lacapacité du pays à analyser les problèmes et decommuniquer cette analyse au grand public —particulièrement par l’intermédiaire des médias(radiodiffusion, télédiffusion et presse).

● Il faut encourager un environnement politiquequi tienne compte de l’opinion publique, afin quele public puisse exprimer sa perception et sesopinions concernant le processus de prise dedécision.

● Il faut mettre l’accent sur les situations à risquequi augmentent la vulnérabilité au VIH/SIDA,comme c’est le cas pour les travailleurs migrants,les réfugiés et les personnes déplacées, ou lesprofessionnel(le)s du sexe.

● Avant tout, la politique gouvernementale devraitpromouvoir une société dynamique, au sein delaquelle les médias peuvent exprimer des points devue différents et où les organismes nongouvernementaux sont suffisamment bieninformés et confiants pour participer aux débatsnationaux de manière positive.

Statut socio-économique

Un statut socio-économique médiocre favorise lavulnérabilité à de nombreuses maladies, notamment le

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VIH/SIDA. Il a été démontré à maintes reprises que lesgens en mauvaise santé étaient plus susceptibles dedévelopper le SIDA peu après avoir été infectés par leVIH.

L’économie est un facteur qui permet à l’individu, augroupe et au gouvernement d’avoir accès à des quan-tités suffisantes de préservatifs, ainsi qu’aux associationsmédicamenteuses, lorsque celles-ci sont disponibles.Dans les pays ayant des ressources limitées, divers rap-ports et études ont abordé le statut socio-économiqueet d’autres facteurs liés au VIH/SIDA. En Thaïlande,par exemple, les femmes plus éduquées et disposantd’un revenu plus élevé dans leur ménage, ont montrédes connaissances plus précises sur le VIH/SIDA queles femmes dont le revenu était plus faible, et qui étaientmoins éduquées. On dispose de nouveaux élémentstendant à prouver que la politique d’utilisation systéma-tique des préservatifs adoptée par les professionnel(le)sdu sexe est de plus en plus difficile à maintenir au vu desdifficultés économiques de la Thaïlande. Les profes-sionnel(le)s du sexe, qui refusaient auparavant d’êtrepayé(e)s davantage pour un rapport sexuel non protégé,l’acceptent aujourd’hui.

Les connaissances sur le VIH/SIDA ont été considéréescomme pratiquement nulles parmi les personnesinterrogées dans des bidonvilles indiens, en particulierparmi les femmes. En Inde, une autre étude a constatéque l’analphabétisme, lié à la pauvreté, était responsabledes lacunes dans les connaissances sur le VIH/SIDA.En Argentine, on a trouvé que les citadines dont lestatut socio-économique était bas étaient particulière-

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ment vulnérables au SIDA du fait de leur sexe et de leurclasse sociale.

Il est clair que le contexte socio-économique est undomaine crucial pour le succès de la communication surle VIH/SIDA. Les questions clés suivantes liées austatut socio-économique doivent être prises en con-sidération lors de l’élaboration du cadre :

● Il faut tenir compte de la disponibilité des moyensfinanciers, particulièrement pour les interventionsmédicales, telles que les polythérapies, et les inter-ventions techniques, telles que la fourniture depréservatifs. De nombreux gouvernements et laplupart des individus ne pourraient s’offrir lespolythérapies, même si elles étaient disponibles. Ilfaut tenir compte de l’importance des facteurséconomiques lorsque l’on évalue, à juste titre, laviabilité potentielle des résultats en matière decomportement après la fin de l’interventionprévue.

● Aborder l’impact de la pauvreté sur les individuset les communautés et sa relation avec des pra-tiques de santé à moindre risque.

● Il faut considérer le VIH/SIDA comme un prob-lème social et lié au développement. En con-séquence, l’allocation et la distribution desressources pour s’attaquer à la pandémie doiventêtre considérées parallèlement aux autres prob-lèmes sociaux et liés au développement.

● Les autres questions qui affectent l’accessibilitéaux soins de santé doivent être analysées dans

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chaque contexte et abordées lors de la planifi-cation des interventions de communication par lesmédias et des interventions de communicationinterpersonnelle.

Culture

La culture est la conscience collective du peuple. Elle estfaçonnée par un sens du partage de l’histoire, de lalangue et de la psychologie. Il n’y a pas de culture justeou fausse, en dépit des différences de codes de commu-nication et de signification. Certains éléments de laculture tendent à se maintenir dans le temps, tandis qued’autres changent. Malheureusement, on voit souvent laculture comme un ensemble statique de valeurs et denormes immuables. Le praticien non éclairé, armé d’uneliste de croyances et de pratiques individuelles négativespour la santé, met inévitablement le blâme sur cescroyances et les considère comme des barrièresculturelles. Les croyances sont souvent un produit de laculture, mais pas le contraire. Les croyances sontsouvent utilisées comme de la culture par procuration ;les croyances et les connaissances sur la maladie sontalors au centre des interventions et des messagesculturellement appropriés. En fait, le terme de croyancesest souvent opposé aux connaissances. Dans la perspec-tive biomédicale, « croyance » a souvent une connota-tion d’idées erronées qui constituent des obstacles à uneconduite appropriée. En conséquence, on en déduit queles pratiques ou comportements individuels négatifssont des croyances culturelles, et ces pratiques etcomportements sont souvent étiquetés commebarrières.

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Le système de valeurs dominant dans les culturesoccidentales, à des degrés divers, tend à voir le moicomme un produit de l’individuel. D’autre part, denombreuses autres cultures considèrent le moi commeun produit de la famille, de la communauté et d’autresinfluences du milieu sur lesquelles nous n’avons, ni nevoulons, aucun contrôle.

La culture est souvent considérée comme une collectionexotique de croyances et de pratiques et on pense à tortqu’elle n’existe qu’en Afrique, en Asie, et en Amériquelatine et dans les Caraïbes. Tel est le cas, par exemple,lorsque les éducateurs pour la santé et les planificateursde campagnes ne tiennent pas compte des connaissanceslocales en matière de santé et cherchent des informa-tions sur les idiomes locaux pour mieux communiquerles messages de santé. En d’autres termes, on n’essaiepas suffisamment de faire passer un message viable parl’intermédiaire des croyances et des pratiques locales. Aulieu de cela, ces canaux sont utilisés pour déguiser lesconnaissances importées en les présentant dans l’idiomelocal. Les croyances et les connaissances sur la maladieet les pratiques traditionnelles en matière de santédevraient devenir la substance des interventions et desmessages locaux (ou culturellement appropriés).

Malheureusement, la culture est devenue largementsynonyme de croyances et de pratiques individuellesnégatives en matière de santé. Ainsi, la culture est vuecomme une barrière aux « vraies » connaissances, et lesbarrières culturelles sont fréquemment citées commeresponsables de l’échec de programmes de communica-tion sur la santé qui ont été mal conçus.

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Ce type de malentendu a conduit des spécialistes de lacommunication sur la santé, mettant en œuvre desprogrammes dans des régions situées en dehors dumonde occidental, à sous-estimer l’importance de lacommunication orale en tant que telle. Toutefois, lacommunication orale traditionnelle garde sa force et sonactualité, et joue fréquemment un rôle clé dans la pro-motion de la santé.

La culture est l’élément central de toute société. Tousles gens appartiennent à une culture, et certains parta-gent même plus d’une culture. Les spécialistes en com-munication sur la santé œuvrant dans le domainede la prévention, des soins et du soutien relatifs auVIH/SIDA doivent impérativement examiner enprofondeur non seulement les comportements négatifs,mais aussi les valeurs contextuelles et individuelles. Ils’agit notamment des éléments positifs (devant êtrepromus) et des éléments existentiels (uniques à la cul-ture mais ne menaçant pas la santé et le bien-être).(Pour de plus amples informations sur la santé et laculture, voir Airhihenbuwa, 1995.)

Les éléments clés suivants doivent être considérés lorsde l’introduction de variables culturelles dans lenouveau cadre de communication sur le VIH/SIDA :

● Le style et l’utilisation de la langue dans plusieurscultures devraient être compris en vue d’une ap-plication possible dans les stratégies de communi-cation, particulièrement au niveau interpersonnel.Par exemple, certaines langues utilisent plusfréquemment que d’autres des paraboles, des

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contes et des expressions idiomatiques pourtransmettre des messages.

● Les relations au sein de la famille et de la com-munauté devraient être étudiées, particulièrementen ce qui concerne la prise de décisions surl’adoption de comportements de prévention enmatière de santé et les soins donnés aux malades.

● Il faut prendre en considération la place centralede la famille et de la communauté dans la prise dedécisions.

● Il faut reconnaître que les croyances individuelles,bien qu’elles fassent partie de la culture,n’expliquent pas le contexte culturel dans sonensemble. Ainsi, on ne doit pas permettre auxcroyances de se transformer en culture par procu-ration, bien qu’elles doivent être reconnuescomme un des nombreux aspects de la culture.

● Les différences de caractéristiques culturellesdevraient être reconnues, et les messages doiventse rapporter au contexte.

● Les professionnels des médias et de la communi-cation interpersonnelle doivent être impliqués dela planification initiale à l’évaluation.

● Il est indispensable de reconnaître qui sont lespersonnes qui donnent des soins dans lacommunauté et quel est leur rôle.

● L’utilisation des soins à domicile dans de nom-breuses cultures exige des mises à jour systéma-

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tiques et régulières de l’information si l’on veutaméliorer la prise en charge des malades et lesoutien.

● Dans la mesure du possible, les guérisseurstraditionnels devraient être impliqués dans laplanification et la mise en œuvre des programmes.

Relations entre les sexes

La sexospécificité peut se définir comme les oppor-tunités, les rôles, les responsabilités, les relations etl’identité personnelle qu’une société donnée imposeaux femmes et aux hommes comme étant correctes.Ces symboles sont socialement construits et acquis àla fois individuellement et collectivement. Le rôlerespectif de l’homme et de la femme est influencé parnombre d’autres déterminants, tels que la race, la cul-ture, la communauté, le temps, l’ethnicité, la profession,l’âge, et le niveau d’éducation. Si le sexe peut êtredéterminé biologiquement, la sexospécificité est définiesocialement.

Le rôle respectif de l’homme et de la femme et les rela-tions entre les sexes ont une influence significative sur lecours et sur l’impact de l’épidémie de VIH/SIDA. Ladéfinition de ce rôle influence la manière dont leshommes et les femmes sont vulnérables à la transmissiondu VIH et l’impact que représente la vie avec leVIH/SIDA. Les relations entre les sexes sont affectéespar des facteurs sociaux, culturels et économiques, etpeuvent déterminer les différences d’accès aux servicesde soins et de soutien entre les hommes et les femmes.

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Les approches du VIH/SIDA basées sur la sexo-spécificité comprennent les efforts pour comprendrel’influence de la sexospécificité sur les points suivants :

● le risque, ainsi que la vulnérabilité au sein de lasociété

● l’expérience de vie avec le VIH/SIDA

● l’impact des relations de l’individu au sein de lafamille

● la maladie ou la mort de l’individu liées auVIH/SIDA

● la riposte à l’épidémie aux niveaux de l’individu,de la communauté et du pays

La riposte basée sur la sexospécificité a pour but depermettre aux hommes et aux femmes de se protégercontre l’infection à VIH, d’avoir accès à des soins cor-rects et, en général, de mieux faire face à l’épidémie.Une telle approche ne signifie pas que les hommes et lesfemmes deviendront semblables. Elle signifie que lesopportunités, dans la vie des hommes comme dans celledes femmes, ne dépendront plus de leur sexe et qu’unpoids égal sera donné aux connaissances, aux expér-iences et aux valeurs tant des femmes que des hommesafin que s’améliore leur qualité de vie et s’accroisse leurlongévité.

Les questions de sexospécificité sont directement liées àl’efficacité et à la pérennité des interventions sur leVIH/SIDA. Le fait de réduire l’effet différentiel duVIH/SIDA sur les femmes peut créer une participation

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et des avantages plus équilibrés pour les deux sexes.Cela peut aussi permettre de diminuer les déséquilibresentre les sexes caractéristiques de nombreuses sociétés,et encourager une meilleure utilisation de l’ensembledes ressources humaines ainsi qu’une répartition plusefficace et plus équitable des bienfaits. La participationdes hommes comme des femmes signifie que lesressources seront utilisés avec plus d’efficacité, et que lesretombées seront probablement plus largementacceptées.

Malheureusement, les programmes ayant pour but dechanger le comportement des hommes tendent à ne pasremettre en question les déterminants contextuels deleur comportement. Au lieu de cela, l’accent est souventmis sur la seule utilisation du préservatif. Mais si le butest de changer le comportement, il faut aller au-delà dela disponibilité et de l’utilisation des préservatifs et sepréoccuper des rôles et des responsabilités des hommes.Plutôt que de ne se focaliser que sur les femmes, lesprogrammes devraient inclure toute la gamme desnormes et des rôles sociaux qui affectent le com-portement sexuel des hommes et des femmes.

Un élément clé du débat sur les buts et les objectifs dela communication dans les programmes de lutte contrele VIH/SIDA est d’accroître l’équité entre les sexes endécourageant fortement les stéréotypes dans le contextevisé, tels que l’image d’une sexualité masculine violenteet irresponsable, ou de la séductrice stéréotypée qui a lepouvoir d’attirer les hommes « innocents ». L’assisemême de la prévention du VIH/SIDA se base sur la

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promotion d’un comportement sexuel responsable etrespectueux des hommes comme des femmes.

Dans la plupart des sociétés, la sexospécificité déterminece que les hommes et les femmes sont appelés à savoirsur le comportement sexuel, et de quelle manière, ainsique leur attitude envers les rapports sexuels. Les idéauxliés à la sexospécificité font partie du processus desocialisation des enfants, et les attentes liées auxconnaissances et aux attitudes sexuelles sont déjà biendéveloppées chez les adolescents. Ces idéaux et cesattentes devraient être examinés avec soin, et lesinégalités entre les sexes devraient être abordées par lesprogrammes de communication. Cela permettrad’encourager les enfants et les jeunes à avoir des rela-tions sexuelles plus respectueuses et plus tendreslorsqu’ils deviendront sexuellement actifs, et contribueraà réduire ainsi la propagation du VIH/SIDA. Parexemple, l’utilisation du préservatif suppose unerépartition égale du pouvoir dans les relations sexuelles ;une femme peut avoir l’intention et la volonté d’adopterce comportement, mais l’acte lui-même requiert lacoopération active de son partenaire.

Les femmes pauvres sont particulièrement vulnérables àla contrainte de la part de leurs partenaires masculins,car elles en sont peut-être dépendantes sur les planséconomique et émotionnel. Elles sont plus susceptiblesd’être contraintes à accepter des choix et des modes devie que les femmes des classes moyennes. Les soucisconcernant la nourriture, un toit et les soins aux enfantspeuvent éclipser les préoccupations liées au VIH/SIDA.

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La migration de la main-d’œuvre des villages vers lesvilles est un autre facteur qui a rendu les femmesparticulièrement vulnérables aux maladies sexuellementtransmissibles, notamment le VIH/SIDA. Lestravailleurs migrants, séparés de leur famille durant delongues périodes, peuvent se rendre chez les profes-sionnel(le)s du sexe et retourner dans leur village avec leVIH/SIDA, qu’il transmettront à leur tour à leurpartenaire.

Il faudra considérer les éléments clés suivantsconcernant les relations entre les sexes lorsque le cadredeviendra opérationnel :

● Viser à l’élimination des stéréotypes sexuels dansl’éducation. On doit reconnaître que, lorsque l’onaborde la sexospécificité, on ne se réfère passeulement aux femmes, mais aussi aux hommes. Ilest crucial de comprendre les rôles respectifs del’homme et de la femme et les relations depouvoir et de négociation que ces rôlesprésupposent.

● La pertinence de la question de savoir qui com-munique, par rapport à ce qui est communiqué,est tout aussi importante pour comprendre lesrelations entre les sexes en matière de communi-cation. Ce point est particulièrement cruciallorsqu’il s’agit de communiquer des messages surles rôles et les responsabilités des dispensateurs desoins au sein de la famille et de la communauté.

● Les questions de sexospécificité devraient êtreprises en considération non seulement lors de

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l’étape initiale de planification des programmes decommunication, mais également durant leur miseen œuvre et leur évaluation.

● Réduire l’écart entre les sexes dans les domainesde l’éducation, des taux d’alphabétisation, de lascolarisation, de l’éducation des adultes, del’embauche, de la formation technique, avecl’accent sur les femmes en milieu rural.

● Réviser les programmes d’études afin depromouvoir une connaissance et une appréciationdu rôle des femmes qui tienne compte de lasexospécificité.

● Eliminer les images négatives, les stéréotypes, lesattitudes et les préjudices persistants par deschangements dans l’éducation, la socialisation, lesmédias et la publicité.

● Promouvoir l’accès universel à l’éducation.

● Aborder les questions relatives aux droits de lafemme et réduire les inégalités dans les relationsentre les sexes.

● L’évaluation des besoins doit comporter unélément d’analyse de la sexospécificité, qui peutaussi être défini comme une analyse de la situationdes hommes et des femmes.

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Spiritualité

La spiritualité englobe les systèmes de croyances et devaleurs allant de la religion organisée aux valeurs collec-tives, dont le message représente un principe directeursur lequel se fondent les significations. La spiritualité estun concept beaucoup plus large et plus complet que lareligion, même si les deux termes sont souvent utilisésl’un pour l’autre. Selon Relv (1997), « la spiritualitéenglobe l’espoir, la foi, la transcendance du moi, unevolonté ou un désir de vivre, l’identification de la signi-fication et du but de la vie ainsi que le sentimentd’accomplissement, la reconnaissance de la mortalité,une relation avec une « puissance supérieure » , un« être supérieur » ou un « absolu » , et le maintien derelations interpersonnelles et intrapersonnelles.» Laspiritualité est fondée sur la croyance qu’il existe un êtresupérieur ou une force supérieure qui règle l’interactiondes êtres vivants avec leur environnement visible ouinvisible. Dans la littérature scientifique, on mentionnede plus en plus le lien qui existe entre la spiritualité etun comportement positif en matière de santé. Ce lien atoujours été reconnu chez les guérisseurs traditionnels,dont le mode de guérison se fonde en partie sur lacroyance en un pouvoir des forces surnaturelles sur lecomportement humain.

Par exemple, l’utilisation du quilt du SIDA aux Etats-Unis a remporté un énorme succès, et a permisd’entraîner les communautés à soutenir les efforts deprévention et de soins relatifs au SIDA. Toutefois, cemême quilt n’a pas la même signification chez les Afro-Brésiliens, qui croient qu’il symbolise une tentative de

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« réveiller » l’esprit des morts à qui, selon leurs valeurset croyances spirituelles, on devrait permettre de reposeren paix. Cette valeur collective est à la fois spirituelle etculturelle et devrait être prise en considération dans lacommunication sur le VIH/SIDA.

Les chefs religieux ont un rôle important à jouer dansla prévention et les soins relatifs au VIH/SIDA. Auminimum, ils peuvent faire appel au code moral deleurs disciples. Avant tout, ils peuvent fournir un milieufavorable aux personnes qui vivent avec le VIH/SIDAet à leur famille.

Il ne faut pas présumer que la religion est un obstacle etque les doctrines sont les mêmes partout. Par exemple,le Sénégal est musulman à 95%, et cependantl’utilisation du préservatif paraît bien acceptée dans lepays si l’on en juge par les niveaux élevés de distributionet de consommation.

Etant donné la richesse des expériences en communica-tion interpersonnelle au sein de la communautéreligieuse, les programmes fondés sur la religiondevraient s’attacher à créer des alliances avec lescommunautés afin que les efforts pour faire face auVIH/SIDA deviennent synergiques. La communicationinterpersonnelle est en fait une forme de communica-tion dans laquelle les institutions religieuses ontaccumulé une mine d’expériences.

La riposte au VIH/SIDA doit par conséquent êtrebasée sur des principes clés adoptés tant par lacommunauté de santé publique que par la communautéreligieuse. Les questions clés suivantes liées à la

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spiritualité doivent être considérées lors de la mise enœuvre du cadre :

● Une attitude dépourvue de jugement devrait êtreadoptée envers toutes les religions, et unpartenariat devrait être construit avec les chefsreligieux.

● Fournir un milieu spirituel protecteur pourl’acceptation et le soutien, et considérer les droitsdes personnes vivant avec le VIH/SIDA.

● Promouvoir un climat d’ouverture propice à ladiscussion et la diffusion d’informations précisessur la sexualité et le VIH/SIDA, tout en dissipantles craintes et en rejetant la désinformation.

● Aborder le rôle de l’alcool et de l’utilisationd’autres drogues dans les épidémies deVIH/SIDA.

● Créer des alliances avec les dispensateurs de soinsde santé afin d’entretenir les dimensionsspirituelles des soins et du soutien.

● S’attacher à comprendre que la spiritualité est pluslarge que la religion et que la religion permetd’entrer en rapport avec les communautés.

● Promouvoir la valeur qui consiste à considérercelles et ceux qui vivent avec le VIH/SIDAcomme des êtres humains.

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Cadresrégionaux

Comme on l’a mentionné plus haut, des ateliersrégionaux ont été organisés en Afrique, en Asie, et enAmérique latine et dans les Caraïbes. Etant donné que90% des nouveaux cas de VIH se produisent dans cesrégions, ces ateliers se sont trouvés au centre del’élaboration du nouveau cadre. Chaque région a étéunanime pour identifier ou accepter les cinq domaines— politique gouvernementale, statut socio-économique,culture, relations entre les sexes, et spiritualité —comme des domaines contextuels clés. Cela ne diminueen rien la reconnaissance du rôle des individus àl’intérieur de ces domaines et dans leurs interactions.Outre ces cinq domaines, chaque région a identifié deuxautres éléments clés considérés comme spécifiques àcette région, et d’une importance décisive. Ces élémentssupplémentaires n’excluent pas les cinq domaines, maisreprésentent une tentative d’accentuer le rôle de ceséléments dont on sait par expérience qu’ils sont indis-pensables à l’établissement de buts durables dans chaquerégion. En outre, ces éléments clés pourraients’appliquer à toutes les régions indépendamment du lieuoù ils ont été identifiés.

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Ce chapitre examine les éléments clés spécifiques quidoivent être pris en considération concurremment avecles cinq domaines contextuels.

Vers un cadre africain

L’atelier consultatif pour la communication sur leVIH/SIDA en Afrique a été convoqué par l’ONUSIDAlors de la Conférence internationale sur le SIDA/lesMST et la lutte antituberculeuse en Afrique qui s’esttenue à Abidjan (Côte d’Ivoire) en décembre 1997.Deux groupes distincts se sont réunis le même jour.L’un s’est tenu en anglais (19 participants) et l’autre enfrançais (18 participants). Les participants étaient despraticiens et des chercheurs œuvrant dans le domaine dela communication sur le VIH/SIDA, particulièrementen tant qu’administrateurs IEC, dans diversesorganisations de prévention et de soins relatifs auVIH/SIDA en Afrique.

Au cours des différentes étapes de l’épidémie deVIH/SIDA, l’Afrique a dû faire face à de sérieux défis,dont, le principal, au milieu des années 1980, a été ledéni continuel de la présence de la maladie au sein denombreuses communautés africaines. Les raisons enétaient notamment le refus de mettre un visage humainsur l’épidémie, la crainte que la reconnaissance del’épidémie n’ait des retombées sur le tourisme, ainsi quela protection des personnes affectées par le VIH/SIDAcontre la stigmatisation due à la politique gouverne-mentale. Au début des années 1990, on a vu tomber lemur de silence qui entourait la maladie. Toutefois, aucours de cette deuxième période, la prévention a surtout

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mis l’accent sur les groupes ayant des comportements àhaut risque, tels que les professionnel(le)s du sexe et leschauffeurs routiers. Cette situation a conduit à négligerd’autres segments du public. En outre, la plupart desgouvernements ne sont pas orientés vers une ripostesystématique au VIH/SIDA, et ne soutenaientgénéralement pas les plans en faveur de stratégies decommunication appropriées.

Les chiffres récents concernant l’épidémie deVIH/SIDA continuent à montrer que l’Afrique reste deloin le continent sur lequel la réalité du VIH/SIDA estla plus préoccupante. Plus de 60% des personnestouchées par le VIH (21 millions) vivent actuellementen Afrique subsaharienne. La transmission hétéros-exuelle est le mode de transmission le plus fréquent, cequi explique pourquoi 80% des femmes infectées par leVIH vivent en Afrique. De même, près de 90% desenfants infectés par le VIH vivent en Afrique.

Ces dernières années, l’Afrique australe a connu unaccroissement rapide des taux d’infection. Par exemple,plus de 25% des nouveaux cas signalés en Afrique duSud sont survenus entre 1997 et le début 1998. Destaux élevés d’infection à VIH ont aussi été notés auBotswana et au Zimbabwe. Au Botswana, le nombre defemmes enceintes infectées par le VIH s’est accru de43% en 1997. Des augmentations similaires ont étésignalées au Zimbabwe.

Mais à l’inverse, des réussites dessinent également enAfrique. L’Ouganda, par exemple, a prouvé qu’unemobilisation efficace, alliée à un soutien politique, étaitd’une importance cruciale pour contenir l’épidémie. Les

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programmes scolaires, la mobilisation communautaire,la participation des chefs religieux et communautaires,l’attention aux secteurs ruraux et le soutien du gouver-nement expliquent les succès relatifs obtenus enOuganda, particulièrement chez les jeunes. Des résultatssimilaires ont été mis en évidence en République-Uniede Tanzanie, où la prévalence dans le groupe d’âge des15 à 24 ans a chuté de plus de 50% sur une périodede six ans. Le Sénégal est un autre pays où existe unengagement à tous les niveaux et où les taux d’infectionrestent relativement bas.

Le nouveau cadre de communication sur le VIH/SIDAdevrait permettre de comprendre la base émotionnelledu comportement en matière de prévention, par opposi-tion à une orientation exclusive vers des actions deprévention fondées sur la rationalité. L’émotion (telleque celle suscitée par une personne aimée souffrant duSIDA) a joué un rôle de premier plan dans la diminu-tion des nouveaux cas en Ouganda.

Les efforts de communication ont été au cœur de cessuccès et d’autres réussites. A partir du milieu desannées 1990, les stratégies de communication danscertains pays africains étaient orientées vers la dis-sémination d’informations sur une large échelle, car onpensait que cela déboucherait sur un changement decomportement. Ces stratégies étaient associées àl’assurance de la sécurité transfusionnelle, à l’accès auxtraitements des MST, et à la disponibilité de préservatifssur une large échelle. Toutefois, la maladie continuait àse propager, non seulement parmi les groupes dits àhaut risque, mais aussi dans les autres segments de lapopulation—en particulier les femmes et les jeunes.

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Sur la base de l’expérience passée, il s’est avérénécessaire de créer un cadre de communicationapproprié pour la région africaine, dont le but était defournir aux pays et aux organisations les outils leurpermettant d’élaborer leurs propres programmes delutte contre le VIH/SIDA.

L’atelier d’Abidjan a servi de forum de discussion pouraborder une large gamme de questions sur l’adéquationdes programmes de communication sur le VIH/SIDA.Par exemple, l’efficacité et les limites des nouvelles asso-ciations médicamenteuses doivent être incorporées dansles programmes de communication sur le VIH/SIDApour éviter les faux espoirs. En décembre 1997, lors dela Conférence internationale sur le SIDA et les MST enAfrique, on a annoncé le lancement d’un superfondsafricain pour les médicaments contre le VIH/SIDA. Leconseiller en communication de l’ONUSIDA aimmédiatement entrepris une analyse du contenu dedeux journaux importants d’Abidjan pour déterminer lacouverture du VIH/SIDA avant et après cette annonce.L’analyse a montré qu’avant l’annonce, la grandemajorité de la couverture médiatique sur le VIH/SIDAétait concentrée sur l’importance de la prévention et del’éducation. Toutefois, après l’annonce, elle étaitorientée vers les polythérapies, et cela en dépit du faitque les ressources sont limitées et les taux de VIH élevésdans la région. La prévention et l’éducation sonttoujours les moyens les plus fiables de lutte contrel’épidémie.

Une autre constatation a été que les messages sur leSIDA doivent être exprimés en des termes culturelsappropriés afin de les rendre plus sensibles aux divers

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contextes sociaux et économiques. L’accent a été missur la nécessité de collaborer davantage avec les chefsreligieux et communautaires afin de pouvoir bénéficierde la participation des organisations communautaires.Reflétant le succès relatif obtenu en Ouganda et auSénégal, les discussions ont souligné le rôle despolitiques gouvernementales dans la création d’unmilieu propice au changement de comportement.

Recommandations

Les décisions ont fourni de précieux renseignementspour le développement futur des programmes de com-munication sur le VIH/SIDA. Outre les cinq domainesabordés précédemment (politique gouvernementale,statut socio-économique, culture, relations entre lessexes, et spiritualité), il a été recommandé d’incluredeux éléments clés adaptés aux besoins de la régionafricaine. Il s’agit 1) d’une approche à assise commun-autaire, et 2) de la coopération régionale. Il convient denoter que ces deux éléments supplémentaires peuventaussi s’appliquer à d’autres régions.

Approche à assise communautaire

● Les communautés devraient participer au soutiendes activités extra-institutionnelles et d’éducationpar les pairs. En Afrique, on doit permettre auxvaleurs culturelles de la communauté de jouer unrôle central dans la communication sur leschangements de comportement. Si unchangement de comportement a peut-être été

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obtenu quant à l’utilisation accrue du préservatif,plusieurs pratiques sexuelles accroissant le risqued’infection à VIH demeurent inchangées. Il s’agitlà d’un domaine dans lequel les stratégies cul-turellement appropriées sont décisives.

● L’éducation devrait être canalisée dans le contextedu développement et devrait aborder l’effet duVIH/SIDA sur l’agriculture et l’industrie aumoyen de programmes d’éducation vigoureux surles lieux de travail. En outre, la pérennité desprogrammes et leur appartenance aux commun-autés devraient être garanties par l’encouragementd’une large participation à chaque étape de laplanification, de la mise en œuvre et del’évaluation.

● Des méthodes de recherche tant quantitatives quequalitatives devraient être utilisées pour estimerou évaluer les programmes de communication auniveau communautaire afin qu’une image réalistedes problèmes de communication soit obtenue, etque l’on puisse mesurer les réussites et découvrirles faiblesses. Cela devrait être un processuscontinu, pour aider à aborder les lacunes de lacommunication, améliorer les messages, choisir lesvoies appropriées, mettre au point des matérielsIEC plus acceptables, étudier les besoins enmatière de formation, et combler le fossé desconnaissances et des compétences.

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Coopération régionale

● La coopération et la politique du gouvernementsont nécessaires pour mobiliser des ressources etpour enrayer l’accroissement des cas de VIH. Ilest très important de créer des milieux favorablespar la mise à disposition des services adéquats.Chaque fois que possible, des organisations et desforums multilatéraux devraient être utilisés pourétendre la portée des négociations et de la promo-tion des intérêts africains.

● Les autres pays de la région devraient s’attacher àdécouvrir les raisons de la faible incidence du VIHau Sénégal et du déclin observé en Ouganda. Cescas peuvent servir de modèles afin de guider lamise en œuvre des programmes.

● Il faudrait diriger les travaux vers l’institution-nalisation de l’action et la réalisation de ladurabilité 1) en comprenant pourquoi certainsprogrammes facilitent les résultats positifs àchaque niveau de la mise en œuvre, et 2) encréant une synergie entre les multiples pro-grammes et organisations afin de permettre laréalisation mutuelle des buts communs.

● Les gouvernements devraient jouer un rôle cen-tral, par le biais de la politique et d’accords, dansles questions de passage des frontières et de mi-gration. Des organisations régionales telles que laCommunauté économique des Etats de l’Afriquede l’Ouest (CEDEAO) et la Communauté deDéveloppement de l’Afrique australe (SADC)

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peuvent fournir des moyens importants pouraborder les questions régionales liées auVIH/SIDA.

Vers un cadre asiatique

Un ensemble de compétences et d’expériencesprovenant de domaines divers — universités,organisations non gouvernementales (ONG),organisations à assise communautaire, médias, etgouvernements — était représenté à l’atelier régional deBangkok, en juillet 1998.

L’Asie, région la plus peuplée du monde, a constatél’arrivée de l’épidémie de VIH/SIDA au début desannées 1990 — relativement tard par rapport aux autresrégions du monde. Toutefois, après une période trèscourte, les taux d’infection ont commencé à inquiéterles autorités de santé publique. En Thaïlande, parexemple, les taux d’infection ont augmenté rapidementparmi les consommateurs de drogues et les profes-sionnel(le)s du sexe. En Chine, entre 1996 et 1998,près de 200 000 cas ont été signalés.

La plupart des cas ont été rapportés parmi les consom-mateurs de drogues par voie intraveineuse (IV), bienque les infections hétérosexuelles aient augmenté,surtout parmi les professionnel(le)s du sexe. C’est enInde que l’on trouve le nombre le plus élevé de per-sonnes infectées par le VIH (4 millions), bien que cechiffre ne représente que 1% de la population adulte.Comme en Chine, un grand nombre de cas ont étédétectés parmi les consommateurs de drogues.

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Toutefois, dans certaines régions, les taux chez lesfemmes enceintes ont atteint 4%. A Madras, l’incidencede l’infection à VIH parmi les chauffeurs routiers s’estaussi accrue de manière significative.

Dans la plupart des autres pays d’Asie, les taux sont plusfaibles. Toutefois, cette situation pourrait ne pas durer,car on ne peut garantir que les individus n’adopterontpas des comportements à risque à un moment ou à unautre. Par exemple, on sait que la consommation dedrogues et le commerce du sexe sont prévalents.

En Thaïlande, on estime que 800 000 personnes sontinfectés par le VIH. Ce dernier est particulièrementprévalent parmi les professionnel(le)s du sexe et leursclients ainsi que chez les consommateurs de drogues IV.La Thaïlande a mis au point une campagne énergiquepour promouvoir l’utilisation du préservatif, pourconvaincre les hommes de pratiquer une sexualité sansrisque, et pour offrir des solutions alternatives auxjeunes femmes qui veulent commencer à s’adonner aucommerce du sexe. Les résultats ont été positifs pour laplupart, bien que l’on constate que les taux sont tou-jours élevés parmi les consommateurs de drogues IV.

Des taux d’infection augmentant rapidement ont aussiété observés au Viet Nam, au Myanmar, et auCambodge. Là aussi, les taux d’infection sont très élevéschez les professionnel(le)s du sexe et leurs clients, ainsique chez les femmes enceintes. En Asie, on estime quele nombre de personnes infectées par le VIH est de plusde 6 millions.

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A Bangkok, les participants se sont entretenus de lasituation du VIH/SIDA en Asie et des programmes decommunication sur la prévention du VIH/SIDA. Lebut principal était de mettre au point un cadre de com-munication spécifique à l’Asie. Les participants deThaïlande, du Viet Nam, de Chine, d’Inde et deMalaisie représentaient trois sous-groupes : l’Asie duSud, du Sud-Est et de l’Est. Le groupe ne s’attendaitpas à ce que le résultat des discussions puisse s’appliquerà toute la région asiatique, ni qu’il reflète la situationdans la région tout entière.

Sur la base des discussions sur les cinq domaines con-textuels, deux éléments clés spécifiques ont été ajoutés,fondés sur la situation en Asie. Au niveau socio-économique, plusieurs pays de la région ont connu desrestructurations économiques. Ces changements ont euun impact sur les questions sociales. Par exemple, lalibéralisation économique au Viet Nam depuis le milieudes années 1980 a contribué à l’expansion du commercedu sexe et de la drogue.

Sur un autre plan, les chefs spirituels sont considérés enAsie comme un lien crucial dans les systèmes de soutiencommunautaires et doivent jouer un rôle important entant qu’éducateurs et de dispensateurs de soins. Ainsi,les chefs spirituels ont-ils aussi besoin de compétencesen matière de communication afin de pouvoir atteindreleurs membres.

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Recommandations

Outre les cinq domaines contextuels (politiquegouvernementale, statut socio-économique, culture,relations entre les sexes, et spiritualité), on a identifiédeux éléments clés spécifiques à l’Asie. Il s’agit 1) ducontexte de la communication, et 2) de la situationépidémique. Le contexte de la communication com-prend notamment les dimensions qui doivent être prisesen compte dans les interventions de communication.

Contexte de la communication

● Une stratégie de communication interpersonnelledevrait inclure la prise en compte de l’auteur dumessage.

● La stratégie de communication de groupe devraitprendre en compte la taille du groupe, carl’approche destinée à une communication efficaceau sein d’un petit groupe diffère des méthodesutilisées dans les grands groupes.

● Des stratégies de communication ciblées devraientêtre élaborées pour les lieux de travail.

Situation épidémique

● Etant donné l’incidence relativement faible duVIH dans certains pays asiatiques, les auteurs desfuturs programmes de communication devraientchercher à prendre conseil auprès des pays quiavaient auparavant de faibles taux d’incidence et

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constatent aujourd’hui des augmentations de cestaux. Pour être efficaces, les stratégies de préven-tion doivent savoir se projeter dans l’avenir, car, sielle ne le font pas, la situation actuelle pourraitdonner une fausse impression de sécurité.

● Des enseignements devraient être tirés d’autresépidémies survenues dans la région, telles que lesMST/IST. Les programmes de lutte contre leVIH/SIDA peuvent, par exemple, être intégrésdans le traitement des MST.

Vers un cadre pour l’Amérique latineet les Caraïbes

La réalité actuelle du VIH/SIDA en Amérique latine etdans les Caraïbes, où plus de 1,3 million de personnesvivent avec le VIH, montre des aspects différents. D’unepart, cette réalité ressemble à celle des nations indus-trialisées, étant donné que la plupart des infections seproduisent chez les hommes qui ont des rapportssexuels non protégés avec d’autres hommes ainsi quechez les consommateurs de drogues IV. Au Mexique,par exemple, des études indiquent que près de 30% deshommes qui ont des rapports sexuels avec d’autreshommes sont séropositifs au VIH, tandis que de 3 à11% des consommateurs de drogues IV sont aussiinfectés par le virus. D’autre part, la transmission hétér-osexuelle s’est accrue au cours des dernières années.Selon le Rapport ONUSIDA/OMS pour 1998, auBrésil, il y a une décennie, près de 6% de la totalité descas étaient décelés parmi les femmes. Aujourd’hui, cechiffre a bondi à 25% du total des cas. Dans certains

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pays, on a détecté des taux élevés de femmes enceintesséropositives au VIH. Au Honduras, par exemple, onestime actuellement à 1% la proportion des femmesenceintes infectées par le virus. En Haïti, en 1993, prèsde 8% des femmes enceintes étaient séropositives auVIH. Le tableau du traitement et des soins en Amériquelatine et dans les Caraïbes est aussi très divers. Certainspays ont fait d’immenses progrès pour garantir la four-niture de tous les médicaments disponibles. Toute-fois,l’accès aux médicaments contre le VIH et leur disponi-bilité sont encore très irréguliers dans la plupart des paysd’Amérique latine et des Caraïbes.

Dans les Caraïbes anglophones, aucun tableau régionalne ressort clairement, étant donné la présence dans cetterégion de taux d’incidence à la fois élevés et faibles. Laplupart des cas sont transmis par voie hétérosexuelle,tandis que la transmission parmi les hommes qui ont desrapports sexuels avec d’autres hommes représente 14%des quelque 10 000 cas signalés dans la région. Toute-fois, la période de doublement des cas de SIDA dans larégion est estimée à quatre à cinq ans.

Les discussions qui se sont tenues durant les ateliersreposaient sur deux bases. La première discussion s’estfondée sur le rapport du précédent atelier consultatifmondial de Washington, DC, qui décrit le processus duprojet et les conclusions tirées jusque là. La seconde adécoulé de la présentation d’un cadre fondé sur les cinqdomaines contextuels (politique gouvernementale,statut socio-économique, culture, relations entre lessexes, et spiritualité) ainsi que sur les observations etvariations introduites au cours des ateliers consultatifsrégionaux de Bangkok et d’Abidjan.

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Après les premiers rapports de pays, la mise au point ducadre contextuel a été présentée et discutée. Il y a euconsensus sur l’importance de prendre en compte lescinq domaines lors de l’élaboration des programmes decommunication sur le VIH/SIDA, tout en retenant cequi avait bien fonctionné dans les approches et lesmodèles précédents. Par exemple, les points forts desapproches antérieures reposent sur la méthodologiesuivie par les programmes de communication. Cetteméthodologie, peu importe le modèle utilisé, doitidéalement inclure les questions d’estimation desbesoins, de planification, d’essais préalables, de mise enœuvre, d’évaluation, et de feedback de la planification.Comme il manque toutefois certains éléments dans lesprogrammes de communication et les interventionsexistants (par exemple, le plaidoyer et la participationaccrue des personnes vivant avec le VIH), et étantdonné l’extension de l’épidémie, d’autres modèles sontnécessaires de toute urgence pour servir de base à desinterventions plus efficaces.

S’il faut rechercher d’autres approches, on ne doitnéanmoins pas perdre de vue l’urgence de la maladie.Cela signifie que des programmes efficaces à courtterme doivent être mis au point tandis que l’on s’attelleà l’élaboration d’une nouvelle stratégie. Les capacitésdes organisations de personnes vivant avec le VIH etd’hommes ayant des rapports sexuels avec d’autreshommes, des ONG et d’autres organismes doivent êtrerenforcées afin que s’accroisse l’efficacité de leur luttecontre l’épidémie.

Les questions soulignées dans les discussions de groupeappartenaient à une ou plusieurs catégories des cinq

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domaines du cadre contextuel. En outre, deux aspectsétroitement liés de la méthodologie de la communica-tion ont également été introduits. Le premier comprendl’estimation des besoins, la planification, les essaispréalables, la mise en œuvre, le suivi, et l’évaluation.Le feedback doit aussi être inclus dans cet aspect. Lesecond aspect méthodologique comprend les questionsd’influence, notamment la pédagogie sociale, la mobil-isation, le plaidoyer social, et le plaidoyer de la politiquegouvernementale. La pédagogie sociale se rapporte à lanécessité croissante d’apprendre comment coexister avecl’épidémie. La mobilisation se réfère aux questions devolonté politique et d’engagement aux niveaux interna-tional, national et local. Le plaidoyer social a été décritcomme les questions liées à l’établissement de loiséquitables sur le VIH/SIDA (par ex., l’accès auxmédicaments et au traitement) et aux droits de lapersonne. Enfin, la politique gouvernementale et leplaidoyer se réfèrent à l’engagement politique desgouvernements sur les questions de VIH/SIDA.

Comme on l’a dit plus haut, ces deux aspectsméthodologiques sont étroitement liés, indiquant unfeedback constant entre les deux processus. Uneattention particulière doit être portée au fait qu’unplaidoyer politique et social touchant les processus dedécision pourrait être nécessaire avant la conduite detoute activité technique (méthodologie), telle qu’unecampagne de communication. Les décisions politiquesaffectent souvent les types de messages qui feront partiede la campagne de communication. Cela signifie quemême lorsqu’une campagne de communication est

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solide du point de vue méthodologique, son impactpeut être limité pour des raisons politiques.

Ce cadre conceptuel nous indique encore que la com-munication ne doit pas être orientée uniquement versdes questions d’information et de messages sur unchangement de comportement seul, mais égalementvers l’ensemble de tous les aspects du VIH (prévention,soins, et soutien).

Recommandations

Outre les cinq domaines contextuels, deux autreséléments clés pertinents ont été identifiés au coursdes ateliers Amérique latine/Caraïbes. Il s’agit 1) duplaidoyer, et 2) de la participation de personnesséropositives aux programmes de communication.

Plaidoyer

● Le plaidoyer est nécessaire sur plusieurs fronts àtravers toute la région. Par exemple, les questionsliées aux hommes qui ont des rapports sexuelsavec d’autres hommes tendent à être ignoréesdans certains pays. Ainsi, un plaidoyer doit êtreconduit aux niveaux local, national aussi bienqu’international.

● La nécessité de renforcer les groupes de soutiens’accroît. Le plaidoyer doit jouer un rôle primor-dial dans ce processus. Par exemple, si nécessaire,l’accès aux services de santé de base doit être

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préconisé pour les personnes vivant avec leVIH/SIDA.

● Il faut s’efforcer d’élaborer des partenariats fortsparmi les médias, les gouvernements, et les ONG.Toutefois, cela doit être réalisé par le biais denégociations, de la sensibilisation des patrons desmédias, et de propositions de stratégies de com-munication solides.

● L’ONUSIDA doit jouer des rôles variés dans ceprocessus : en tant qu’intervenant, promouvoir laprévention et davantage d’attention aux niveauxde l’individu et de la famille par le biais duplaidoyer avant l’élaboration de politiques et laprise de décisions.

● La création d’un bureau de parole régional estune manière de renforcer les programmes d’édu-cation et de prévention. Les personnes vivant avecle VIH/SIDA pourraient se sentir plus à l’aisepour échanger leurs expériences dans un autrepays que le leur, où elles auraient peu d’occasionsd’être mises au ban de la société ou de fairel’objet de discrimination.

● Sur le plan éthique, les personnes qui participentau lancement de programmes sur le VIH/SIDAdoivent pratiquer l’autocritique et s’analyser pourdéterminer leur engagement personnel vis-à-vis dece travail, ainsi que l’engagement de leur organ-isation. Le plaidoyer doit s’adresser à tous lespublics, de manière à ce qu’une volonté et unengagement politiques soient obtenus.

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● Les questions relatives à la violence, aux valeursculturelles, aux droits de l’homme, à l’éducation,à la spiritualité et au droit doivent aussi être prisesen compte dans la communication. Toutefois,sur la question des droits de l’homme, certainsparticipants ont jugé qu’en Amérique latine ceterme pouvait avoir, dans certains contextes, uneconnotation négative. Ainsi, des termes tels quedignité humaine ou citoyenneté pourraient-ils êtreutilisés afin d’éviter de rencontrer davantage derésistance.

Faire participer les personnes séropositives auVIH aux programmes de communication

● Les personnes vivant avec le VIH/SIDA doiventparticiper à la planification, à la mise en œuvre età l’évaluation des programmes de communication.A cet égard, la négociation et le consensus au seindes gouvernements, des organisations inter-nationales et d’autres groupes touchés parl’épidémie sont d’une importance cruciale.

● Le VIH/SIDA est étroitement lié aux émotionset aux sentiments. Le changement de com-portement ne s’effectue pas d’une manière plutôtque d’une autre. La fête, la musique et l’humoursont des éléments déterminants de la cultured’Amérique latine et des Caraïbes et doivent êtreutilisés dans les programmes d’éducation et deprévention.

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● Les campagnes de communication ne se limitentplus à des messages de prévention, mais doiventprendre en compte l’ensemble des éléments de lasanté, de la prévention jusqu’aux soins et ausoutien.

● Les stratégies de communication doivent êtreadaptées sur le plan local, afin que des groupes etdes domaines spécifiques puissent être ciblés (parexemple, populations urbaines et rurales etgroupes sensibles). Les programmes doiventgarantir pluralité et diversité et promouvoir leconsensus (en conservant le SIDA dans les médiaset dans les programmes sociaux).

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L’avenir :traduire le cadreen stratégies decommunicationnationales

La communication évolue vers desmédias participatifs

De plus en plus, les priorités en matière de santé doiventêtre déterminées par le débat et le dialogue. Lesautorités nationales de soins de santé agissent dans unmonde où les médias tentent de répondre davantageaux consommateurs. Cela pourrait permettre aux gensde participer aux décisions qui touchent à leur vie,plutôt que de voir leur vie façonnée par d’autres. Lesmédias à assise communautaire ont la possibilitéd’éduquer, de divertir et d’informer, tout en fournissantdes opportunités de discussion et de débat sur des ques-tions telles que le VIH/SIDA.

Ces dialogues ne seront plus élaborés exclusivement pardes experts gouvernementaux ou des ONG ou desorganismes internationaux, mais sortiront sur la placepublique. A partir du moment où davantage depluralisme et de démocratie commenceront à diriger leprocessus, des stratégies plus dynamiques animeront ces

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débats. L’éducation par le divertissement en est unexemple. Cette stratégie médiatique novatrice se définitcomme le processus qui consiste à intégrer un contenuéducatif dans des messages divertissants afin d’accroîtreles connaissances sur une question donnée, de créer desattitudes positives, et de changer le comportement dansle temps concernant un sujet touchant à l’éducation(Singhal et Rogers, 1999). La voix des femmes, lespersonnes marginalisées sur le plan économique etpolitique, les groupements d’intérêts (notamment lesONG) et d’autres parties prenantes faisant partie de lacommunauté et de la vie nationale sont en train detrouver une place dans les médias à assisecommunautaire pour exprimer leurs particularités.

De nombreux pays où les ressources sont limitées sonten train de passer d’une radiodiffusion/télédiffusiond’Etat et de monopoles de la presse officiels à une fouled’activités commerciales, souvent plus dynamiques,servant des niches de marché. En Ouganda, parexemple, la libéralisation de la radiodiffusion a conduitle Gouvernement à diminuer sensiblement ses inves-tissements dans Radio Ouganda, tandis que de nou-velles organisations commerciales, telles que la « Radiode la Capitale » à Kampala, qui met l’accent sur lamusique populaire occidentale, deviennent de plus enplus populaires. Le programme de la Radio de laCapitale Capital Doctor a trouvé de nouveaux moyenspour rendre le VIH/SIDA et d’autres questions desanté plus proches des gens ordinaires. Toutefois, aumême moment, plusieurs des nouvelles chaînes de radiochrétiennes diffusaient des programmes contenant des

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messages ambigus et parfois négatifs sur l’utilisation dupréservatif.

Pour les professionnels de la santé, ce processus defragmentation des médias et de démocratisation soulèveun certain nombre de questions, l’une des plus impor-tantes étant que la communication d’un message uniqueà un public national est devenue bien plus complexe.Les monopoles de médias dirigés par l’Etat permettaientaux professionnels de la santé d’atteindre leur publicd’un seul coup. Les occasions de transmettre des mes-sages par l’intermédiaire d’un seul média se raréfient.Même dans de nombreux pays où le contrôle de l’Etatsur les médias a pu se maintenir et où il est le plus puis-sant, des forces irrésistibles vont dans la direction demédias plus ouverts et plus diversifiés. De nombreuxEtats luttant pour maintenir des systèmes médiatiquesnationaux se sont tournés vers le secteur privé pourcompléter leur financement. En termes politiques, latendance vers davantage de démocratie (peu importe sielle est encore hésitante) accroît la pression pour obtenirun plus grand pluralisme et creuse un fossé entre le partipolitique au pouvoir et les médias de masse.

Malgré ces défis, la diversité de plus en plus grande del’appartenance des médias offre aux communicateursdavantage d’occasions de disséminer les messages desanté opportuns. Par exemple, les messages encoura-geant les gens à utiliser des préservatifs lors de rapportssexuels et qui rehaussent le statut des femmes dans lesmédias sont de mieux en mieux acceptés par les médiasde plus petite taille. En outre, la fragmentation desmédias peut permettre aux communicateurs de la santé

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d’atteindre d’autres segments du public au moyen demessages plus spécifiques. Mais les coûts (de produc-tion, de main-d’œuvre et de matériel) sont inévitable-ment plus élevés. De plus, la privatisation des médias faitcraindre que les professionnels du développement et dela santé ne soient peut-être en train de renforcer unprocessus de globalisation, dominé par le profit.Certains affirment que les pays dont les ressources sontlimitées sont manipulés et façonnés par des forcesexternes sur lesquelles ils ont peu de prise, ou n’en ontpas du tout.

Un cadre de communication nouveau et plus adaptablea été élaboré. Il est basé sur le contexte dans lequel leVIH/SIDA sévit, se propage et attaque les com-munautés, les pays et les régions. Chaque fois que pos-sible, il se basera simultanément sur le pouvoir de lacommunication interpersonnelle à changer les com-portements et sur le pouvoir d’information des médiasde masse.

Pratique de la communication etprévention du VIH/SIDA

Dans l’élaboration d’interventions de communicationpour la prévention et les soins relatifs au VIH/SIDA, lescampagnes médiatiques et la communication inter-personnelle sont complémentaires. Les médias de massetransmettent l’information avec efficacité et viennentainsi renforcer la communication de personne à per-sonne. L’association des médias de masse et de la com-munication interpersonnelle permet d’aborder lespréoccupations de divers individus et de divers groupes

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tout en respectant la nature délicate et privée de lasexualité humaine. Oramedia — un terme créé parOgboaja pour décrire un réseau traditionnel de canauxde communication dans le contexte africain — est unexemple de communication interpersonnelle efficace etapplicable également à plusieurs cultures d’Asie ainsique d’Amérique latine et des Caraïbes.

Les publications traitant des succès de la communica-tion interpersonnelle sur le VIH/SIDA sont rares. Celaest dû en partie au financement relativement limité donton dispose pour ce type d’interventions. Le financementa été limité principalement du fait que la communica-tion interpersonnelle atteint moins de monde que lesmédias de masse. Toutefois, de nombreux praticiens ontconstaté que la communication interpersonnelle avaitété couronnée de succès lorsque étaient abordées lesquestions sensibles liées au comportement sexuel enAfrique et en Asie. En outre, les coûts et les avantagesde la communication interpersonnelle n’ont pas encoreété évalués de manière adéquate. La communicationinterpersonnelle mène à un changement de comporte-ment qui ne peut pas être évalué aussi facilement quedans le cas de la promotion et du maintien d’unesensibilisation par l’intermédiaire des médias de masse.

Un autre problème est que les campagnes médiatiquesde masse sur la prévention du VIH/SIDA sontcritiquées, en partie du fait que des chercheurs et despraticiens ont prétendu que les comportements avaientété influencés, alors qu’une simple sensibilisation était leseul résultat possible. Les campagnes médiatiques demasse, qui se caractérisent par leur durée limitée, sont

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nécessaires pour promouvoir et maintenir lasensibilisation, mais le changement de comportementexige une promotion durable parmi les groupes et lesindividus, et demande un élément de communicationinterpersonnelle.

Les campagnes médiatiques sont aussi utiles pourrenforcer la communication interpersonnelle, ens’orientant, par exemple, sur le rôle respectif del’homme et de la femme au sein de la famille et de lacommunauté. Les hommes ont ainsi été encouragés àengager un dialogue sur la prévention du SIDA, plutôtque de laisser aux femmes tout le poids de la décision.L’importance que les hommes attachent à leur famille età leur rôle de protection au sein de la famille et de lacommunauté peut être renforcée par les médias demasse.

Les campagnes médiatiques de masse peuvent aussiaider à remettre en question l’hypothèse selon laquelleseule de meilleures connaissances sur le VIH/SIDAconduisent à adopter un comportement sexuel àmoindre risque. Il est capital de cibler chaque segmentde la communauté en utilisant des messages appropriéssi l’on veut atteindre une population dont les modes deproduction et d’acquisition des connaissances varient.Les cultures diffèrent aussi dans la manière dont ellesaccordent leur confiance aux nouvelles connaissancespour les motiver à changer de comportement. Les asso-ciations entre les connaissances, les attitudes et les pra-tiques sont plus ou moins fortes selon les cultures. Lacompréhension de ces variations culturelles estessentielle pour les interventions de communication.

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L’hypothèse traditionnelle selon laquelle les connais-sances entraînent automatiquement un changement decomportement n’est plus acceptée.

Les spots radiodiffusés et télédiffusés sur le VIH/SIDAse caractérisaient par des informations non spécifiques etnon controversées sur la sexualité sans risque. Dans laplupart des cas, les spots ont été élaborés pour accroîtrela connaissance plutôt que pour influencer le comporte-ment. La promotion de l’utilisation du préservatif entant que message de prévention en matière de com-portement est apparue dans moins d’un tiers des spotssur le VIH/SIDA. Jusqu’ici, la majorité de ces spotsétaient destinées au grand public. Elles fournissaientgénéralement des informations vagues, visuellementpeu explicites, évitaient d’aborder les obstacles auxchange-ments de comportement, et ne faisaient querarement des recommandations spécifiques. Presquesans exception, les spots se sont limités à accroître lesconnaissances sur le VIH/SIDA. Cette approche necorrespond pas aux buts des campagnes de préventiondu VIH/SIDA, qui consistent à agir sur des domainescon-textuels grâce auxquels il est possible de modifierles comportements.

Un autre facteur doit être pris en compte : les praticiensdu VIH/SIDA ont commencé à lancer des programmesse fondant sur la communauté et la desservant toutentière. Contrairement aux campagnes de communica-tion classiques, les interventions au niveau de la com-munauté tout entière sont à long terme, sont pluscomplexes et exigent une large participation de lacommunauté. Si les campagnes médiatiques de masse

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correctement élaborées et mises en œuvre peuvent jouerun rôle vital dans l’accroissement des connaissances etune meilleure sensibilisation du public, davantage deressources doivent être investies dans la communicationinterpersonnelle. Il faut aussi remarquer que les cam-pagnes de communication seules ne peuvent paschanger l’infrastructure de la communauté, déterminerles politiques et les mettre en vigueur, ni accroître lesressources (telles que la distribution de préservatifs et leséchanges de seringues) et les services (tels que conseil,tests, ou soins médicaux).

En résumé, les réponses des pays représentés lors deces ateliers consultatifs ont porté principalement surles éléments clés cités ci-après, qui s’imposent si l’onveut obtenir une communication efficace sur laprévention du VIH/SIDA, ainsi que sur d’autresthèmes qui posent encore quelques problèmes auxprogrammes de prévention, de soins et de soutienrelatifs au VIH/SIDA :

● Intégrer la prévention du VIH/SIDA au traite-ment des MST/IST, étant donné que cettestratégie a fait ses preuves.

● Placer les messages sur le VIH/SIDA dans lecontexte plus large de la réalité socio-économiquedu pays, tout en reconnaissant que le VIHreprésente une crise à la fois économique etsociale.

● Mettre au point des stratégies de communicationen tenant compte de la culture, des relationsentre les sexes, de la structure du pouvoir, de la

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religion/spiritualité, du statut économique del’individu et du gouvernement, et du rôle indivi-duel et collectif de ces dimensions dans la préven-tion et les soins relatifs au VIH/SIDA.

● Promouvoir la participation communautaire enplanifiant et en exécutant des programmes centréssur les personnes, et qui amènent une participa-tion à large assise.

● Utiliser les médias de masse et les messagesinterpersonnels, soit de manière indépendante,soit conjointement, dans les stratégies decommunication.

● Reconnaître le rôle de la consommation d’alcooldans la propagation du VIH. Cela est d’autantplus important du fait que certaines sociétésfavorisent la consommation d’alcool.

● Soutenir la disponibilité des préservatifs etenseigner la manière de les utiliser correctement.

● Préconiser une communication qui abordel’importance des lois interdisant la violence contreles femmes, notamment la violence domestique etle viol par les militaires.

● Encourager la communication avec et entre lesparents et les frères et sœurs afin de permettre unediscussion sur le VIH/SIDA de la manière dont laculture et la famille soutiennent la discussionparents-enfants.

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● Collaborer avec le secteur privé et reconnaîtrel’importance du rôle des organisations nongouvernementales, de manière à renforcer leursrôles et leurs capacités.

● Elaborer des programmes ciblés pour des popula-tions spécifiques, telles que les chauffeurs de taxi.

● Utiliser la recherche participative et qualitative,de manière à ce que les bénéficiaires des pro-grammes puissent participer à la planification, àla mise en œuvre et à l’évaluation. Ce type derecherche a permis à plusieurs pays d’identifier lesproblèmes et les publics qui avaient été négligésau cours de la planification des interventions decommunication.

● Identifier les différences à l’intérieur d’un pays oud’une région (par exemple, zones rurales vis-à-visdes zones urbaines, et plaines vis-à-vis desmontagnes).

● Reconnaître l’importance des droits de l’hommepar rapport à la protection juridique des per-sonnes vivant avec le VIH/SIDA, notamment lesstratégies de communication telles que la divul-gation des essais de vaccins, la prévention de latransmission du VIH de la mère à l’enfant, etl’accès aux médicaments thérapeutiques, enparticulier les antirétroviraux. Chacune de cesstratégies pose des problèmes éthiques.

● Elaborer des programmes pour des populationsspécifiques, tels que l’intégration dans les pro-

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grammes scolaires d’une composante surl’enseignement du VIH/SIDA à l’école et desateliers sur l’enseignement du VIH/SIDA sur lelieu de travail.

● Maintenir la sensibilisation par l’intermédiaire desmédias de masse — par exemple, s’attaquer auxidées fausses sur le VIH/SIDA — tout enreconnaissant les limites de la seule confiance enles médias pour pousser à l’action.

● Reconnaître les implications pour les hommesayant des rapports sexuels avec d’autres hommes.Dans certains pays, cet aspect continue à êtrenégligé dans les programmes de prévention duVIH/SIDA.

● Utiliser l’évaluation comme un des éléments detoutes les stratégies de communication. On doitaussi mettre l’accent sur l’essai préalable dans tousles programmes de communication en tant quecomposante cruciale d’un message et d’une con-ception matérielle efficaces. En outre, le contexteépidémiologique du VIH/SIDA doit être étudiépar le biais de recherches systématiques afin quel’on puisse concevoir des programmes de commu-nication plus efficaces.

● Promouvoir l’ouverture aux idées et approchesnouvelles à même d’influencer le public. Acertains endroits, un enseignement scolaireprécoce sur la prévention du VIH/SIDA pourraitêtre une manière efficace d’aborder le problème.Toutefois, la volonté et l’engagement politiques

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sont nécessaires, ce qui signifie que le travail deplaidoyer doit être dirigé vers les ministres del’éducation et autres décideurs.

Recommandations

Dans le contexte du VIH/SIDA, des solutions à courtterme comme des changements à long terme sontnécessaires si l’on veut alléger l’impact de la maladie.Les domaines contextuels posent des problèmes com-plexes, car ils ne se prêtent pas à des stratégies d’inter-vention linéaires consistant à trouver des solutions sansfaire référence aux causes profondes. Il est indispensabled’identifier les normes sociales, culturelles et comporte-mentales qui pourraient être encouragées ou changéespour réduire les situations à risque qui tendent àfavoriser la propagation du VIH/SIDA. Quelques-unsdes éléments clés pour atteindre les buts et les objectifsconcernant les cinq domaines contextuels sonténumérés ci-dessous.

Communication interpersonnelle

● Identifier le rôle et la fonction des stratégies decommunication interpersonnelle. Par exemple,identifier le potentiel qu’offre l’éducation par ledivertissement en utilisant l’humour dans lesmessages sur le SIDA et dans les discussions sur lasexualité pour promouvoir la franchise au sein descouples, des pairs, et des amis.

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● Créer des occasions pour les communautés dediscuter des problèmes par l’intermédiaire de lacommunication interpersonnelle.

Médias de masse

● Définir le rôle et la fonction des interventions decommunication, notamment la mobilisationsociale et le plaidoyer.

● Former les personnels et les participants, qu’ilsviennent de l’intérieur ou de l’extérieur ducontexte social visé, à utiliser des stratégiesmédiatiques de masse efficaces.

● Evaluer le milieu de l’information, particulière-ment à la lumière de la concurrence qui existeentre la santé et les autres priorités en matièred’espace et de temps médiatiques.

Intervention programmatique

● Faire une distinction entre la communicationplanifiée et les actualités qui ne sont pas du ressortdes intervenants en matière de santé.

● Identifier ce que l’on entend par significationculturelle, de manière à ce que la compréhensionet l’appréciation de la « culture » ne se limite pasaux croyances individuelles.

● Utiliser les ressources humaines locales, telles queles leaders d’opinion et les guérisseurs tradition-

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nels, qui serviront d’intervenants lors de laplanification de la communication.

● Utiliser des approches souples en matière de com-munication, plutôt que des formules standard.

● Couvrir tous les éléments allant de la préventionaux soins dans les stratégies de communication.

● Traiter les communautés comme des cibles del’information en les considérant comme un tout,mais divisé en segments, plutôt que de les traitercomme un seul public.

Domaines Eléments Analyses Résultats Stratégies Evaluation

Politiquegouvernementale

Statutsocio-économique

Culture

Relationsentre les sexes

Spiritualité

Modèle de cadre de communication

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Le modèle ci-dessus peut servir de guide d’applicationde la communication dans le nouveau cadre. On ytrouve les cinq domaines qui ont été identifiés. Chaquedomaine aura plusieurs éléments, et certains de ceséléments (par exemple, la création d’un potentield’action ou les étapes de l’épidémie) peuvent concernerdes domaines multiples. Le pays devrait analyser chaqueélément sur la base de la recherche et de l’expériencedes régions. L’étape suivante sera l’identification desrésultats spécifiques de la riposte à cet élément dans undes domaines contextuels ou dans plusieurs simul-tanément. On pourrait citer comme exemples leschangements de la morale sociale, les changementspolitiques, ou le renforcement des valeurs culturellespositives. Après l’identification des résultats, lesstratégies pour obtenir ces résultats devraient êtreidentifiées. Par exemple : La voie de communicationdevrait-elle être les médias ou la communicationinterpersonnelle ? Si on choisit les médias, faut-il que cesoit la télévision, la radio, les journaux ou les magazines,et que ce soit une couverture complète ou une couver-ture ciblée ? S’il s’agit de communication interperson-nelle, faudrait-il choisir un petit groupe, des leadersd’opinion ciblés, ou un public captif (par exemple, unmarché, une école ou un parc de stationnement) ? Ilfaut ensuite identifier les messages spécifiques fondés surles succès antérieurs. Enfin, il devrait exister un mécan-isme permettant de suivre et d’évaluer la planification, leprocessus, et le résultat de l’intervention.

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Le cadre :du localau mondial

Le nouveau cadre de communication ONUSIDA tireses informations d’une association de recherche et depratique conforme à l’appréhension conceptuelle etpratique à l’intérieur de chaque contexte. En particulierlorsqu’elles sont utilisées pour aborder le VIH/SIDA enAfrique, en Asie, ainsi qu’en Amérique latine et dans lesCaraïbes, les stratégies de communication pourraientincorporer des éléments choisis des approches exis-tantes, mais ne doivent pas être modelées sur cesapproches de manière rigide.

Une stratégie de communication doit aller au-delà de lasimple diffusion de messages. Elle doit fournir un travaild’évaluation prouvant que ces messages ont étévraiment efficaces. L’évaluation devrait être un proces-sus continu, encourageant la communauté au niveaulocal à examiner ses propres problèmes et à participer àla construction de solutions. Des méthodes d’évaluationà la fois quantitatives et qualitatives devraient êtreutilisées. Parfois, dans la communauté, un suivi et uneévaluation guidés mais informels sont essentiels pourrévéler les vrais besoins de la communauté et obtenir

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une information fiable sur les questions sensibles ayanttrait à la sexualité.

Les interventions de communication devraient se fondersur une évaluation des approches actuelles de la commu-nication sur le VIH/SIDA et s’orienter vers une actionmondiale qui prenne en compte les directives et consul-tations régionales. Faire participer les gens à ces proces-sus de planification, de mise en œuvre et d’évaluationexige des politiques de communication efficaces,culturellement sensibles, et complètes, facilitées par lacommunication interpersonnelle, l’éducation et lescampagnes médiatiques de masse. Cela s’applique aussiaux méthodes transculturelles de communication, tellesque la communication orale et la plasticité du langage.(Celle-ci consiste à employer des expressions culturelles,en particulier des conseils et des paroles d’encour-agement, se présentant souvent sous forme d’adage,d’allégorie et de métaphore. Ces expressions peuvent nepas mentionner le sujet de la discussion, mais sa signifi-cation est toutefois clairement comprise par ceux quiparticipent à la communication.) Ainsi, la sensibilitéculturelle devrait-elle être au centre de l’élaboration desinterventions de communication à la fois dans lesmédias et dans les communications interpersonnelles.

Au cours du processus de consultation, l’ONUSIDA aconclu que les théories et pratiques conventionnellesactuelles concernant le comportement en matière desanté étaient trop limitées et qu’elles semblaient ne pasconvenir à l’élaboration d’un cadre adaptable. On aévoqué plus haut les cinq domaines contextuels qui sontapparus comme des facteurs à prendre en considération

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pour le comportement an matière de prévention duVIH/SIDA dans un cadre de communication révisé.

Après de longues discussions sur le processus et lerésultat, il a été convenu que le nouveau cadre devraits’orienter sur les questions clés qui doivent être abor-dées et la capacité à les aborder dans un contexte donné.Il a aussi été convenu qu’étant donné le résultat desréunions, l’accent ne devrait pas être mis sur l’élabor-ation d’une autre théorie, mais sur une approchemondiale de la prévention et des soins relatifs auVIH/SIDA qui fasse preuve de souplesse et s’appuiesur les spécificités régionales. En conséquence, le cadredevrait identifier les questions et éléments clés àaborder. Les caractéristiques devraient en être laissées àchaque pays pour faire en sorte que les différences lo-cales soient représentées et évoquées de manièreappropriée. On trouvera ci-dessous quelques principesdestinés à servir de guides lors de la formulation decadres d’interven-tions de communication sur leVIH/SIDA au niveau national :

● Les publics cibles devraient être clairementidentifiés dans le cadre, afin que leurs besoinsspécifiques puissent être abordés de manièreappropriée.

● Les milieux des médias sont en train d’évoluerrapidement et les partenariats avec les médiasdevraient être cultivés afin d’encourager les lead-ers des organisations médiatiques à faireprogresser une communication adéquate sur leVIH/SIDA.

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● Les interventions de communication devraientêtre considérées comme une association de com-munications médiatiques de masse et de commu-nications interpersonnelles.

● Un cadre de communication adaptable devraitêtre fondé sur une association de stratégiesorientées vers les éléments contextuels de lapolitique gouvernementale, du statut socio-économique, de la culture, des relations entre lessexes, et de la spiritualité.

● Les stratégies de communication devraientaborder toute la gamme des services de santé —de la prévention aux soins.

● Il faudrait soutenir les approches communautairesdes interventions, dans lesquelles les membres etles institutions communautaires participent dès laphase d’évaluation.

● Les leaders d’opinion devraient être mobil-isés et inclus dans les stratégies de communi-cation, en particulier dans la communicationinterpersonnelle.

● La communication devrait être ciblée sur lesmembres de la communauté qui peuventvéhiculer l’information, tels que les enseignantset les guérisseurs traditionnels.

● L’élaboration de messages de communication surle VIH/SIDA devrait inclure à la fois la personnequi envoie et celle qui reçoit le message. Utiliser

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une approche complète, éclectique, plutôt qu’unmodèle « soit ceci, soit cela ».

● Les contextes familiers, au sein desquels lemessager et la personne qui reçoit le message sontreliés par des significations et des codes culturelssimilaires, devraient constituer la base des inter-ventions de communication.

● Les stratégies régionales, nationales et locales quiencouragent l’appartenance conceptuelle et pra-tique d’un projet devraient être encouragées.

● Les contextes régionaux devraient influencer lesstratégies de communication.

● Une institution peut être considérée comme uncanal ou un média au même titre qu’un individu.

● La communication interpersonnelle, en particulierlorsqu’elle aborde des questions considéréescomme culturelles ou spirituelles, devrait êtrefortement encouragée.

● Le soutien de la communication sur la préventiondevrait être renforcé, étant donné que les limitesdes nouvelles polythérapies peuvent créer unefausse impression de sécurité au sein des popula-tions les plus vulnérables.

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Lorsque la maison devient un foyer

Le cadre de communication peut être représentécomme une maison dont la structure varie d’une régionà l’autre et d’un pays à l’autre. Les habitants d’une« maison » la transforment en « foyer » au moyen deleur culture, de leur spiritualité, de leurs ressourceséconomiques, de leur sexospécificité et leurs rapportsfamiliaux, ainsi que des politiques et des règles quigouvernent l’interaction au sein du foyer. Ainsi, laspécificité aux niveaux régional, national et commun-autaire transformeront la maison en un foyer. Toutemaison a des fondations, un toit et des murs destinés àrépondre aux conditions régnant dans un milieudéterminé — le contexte. Dans le nouveau cadre decommunication, les cinq domaines sont représentésdans les fondations, le toit et les murs de la maison,selon les buts, les objectifs et les stratégies qui serontutilisés dans une intervention de communicationdonnée. La spécificité régionale et nationale sera captéedans les différentes significations architecturales,structurelles, climatiques, matérielles, spirituelles etculturelles qui transformeront la maison en foyer (voirfigure 6.1, p. 95).

Le cadre devrait aider à provoquer un débat sur la rela-tion entre l’orientation d’un programme de communi-cation et chaque phase de l’épidémie de VIH/SIDA.Différents messages et approches peuvent êtreappropriés pour chaque étape.

Les éléments du cadre devraient englober : a) ladéfinition et la portée des interventions de communica-tion ; b) les stratégies concernant les aspects pratiques

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de la communication ; c) les aspects de l’élaboration duprogramme — spécifiquement la création d’un potentield’action, la création d’un potentiel de crédibilité, lesconseils sur les mesures d’ordre politique, et lamobilisation des ressources ; et d) l’évaluation desstratégies et des résultats de la planification et de la miseen œuvre.

Enfin, comme on peut s’y attendre, il devrait y avoirdans la maison des portes pour entrer et sortir. Dans le

Lorsque la maison devient un foyer

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cadre de communication, il y aura une double porte,comprenant sur un panneau les questions clés et lesprocessus de mise en œuvre de la stratégie, et sur l’autreles échelons clés et les processus d’évaluation. Lesfenêtres offriront des occasions à chaque région et àchaque pays d’aborder leurs conditions spécifiquespertinentes à l’étape de l’épidémie dans leur proprecontexte.

Par exemple, dans un programme mettant despréservatifs à la disposition des clients des profes-sionnel(le)s du sexe, le gouvernement national peut sesituer sur le toit du cadre de communication pourétablir une politique qui assurerait la disponibilitésystématique des préservatifs. Porter au maximuml’utilisation des préservatifs peut toutefois exigerl’identification des attentes sociétales des femmes quitravaillent dans l’industrie du sexe. Ainsi, les relationsentre les sexes peuvent-elles se situer dans les fondationsdu cadre. D’autres domaines contextuels connexesforment les murs du cadre — le statut socio-économique et les facteurs culturels et spirituels auxniveaux de la communauté, de l’institution et del’individu.

Dans une autre situation, l’impossibilité de traduire lasensibilisation du public en un comportement positif surle plan de la santé peut nécessiter de situer la spiritualitésur le toit, qui représentera les communautés religieuses.Il peut être nécessaire que les chefs des différentes reli-gions ciblent divers messages de communication surdifférents sous-groupes de population. Entre-temps, laculture pourrait se situer dans les fondations. La culturepourrait être utilisée pour identifier les processus de

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communication qui conduiraient les familles et lescommunautés à passer de la sensibilisation au change-ment de comportement. Dans ce dernier exemple, lerôle des relations entre les sexes, du statut socio-économique et de la politique gouvernementale peuventêtre considérés comme des passages et des fenêtress’ouvrant sur l’établissement d’une stratégie appropriée.

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ConclusionCette monographie ne comprend pas l’examen desmesures à prendre pour rendre les cadres nationauxopérationnels ; la discussion devrait avoir lieu auniveau national. En fait, fournir des mesures opéra-tionnelles irait à l’encontre des intentions du proces-sus de participation qui caractérise cette initiative.L’étape suivante de ce processus consiste à ce quechaque pays — ou groupe de pays — dans lesrégions instaure un forum au sein duquel chercheurset praticiens pourraient se réunir afin d’élaborer desméthodes pour rendre les cadres régionaux opéra-tionnels dans leurs propres contextes. C’est à cemoment-là que la maison se transformera en foyer.

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N O U V E L L E O R I E N T A T I O N 99

GlossaireACORD—Association de Coopération et de Recherche pour le

Développement

AED—Academy for Education Development

AIDSCAP—Projet de prévention et de lutte contre le SIDA deFamily Health International (FHI)

AIDSMARK—Projet de Population Services International (PSI)

CCC—Communication pour le changement de comportement

CCISD—Centre for International Cooperation in Health andDevelopment

FHI—Family Health International

FIPF—Fédération internationale pour la Planification familiale

FNUAP—Fonds des Nations Unies pour la Population

IEC—Information, éducation et communication

ISAPSO—Integrated Service for AIDS Prevention SupportOrganization

JHU—Université Johns Hopkins

MST/IST—Maladies sexuellement transmissibles/Infectionssexuellement transmissibles

NAP—Programme national de lutte contre le SIDA

NASCP—Programme national de lutte contre le SIDA et lesMST

OMS—Organisation mondiale de la Santé

AppendicesA

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Cadre de communication sur le VIH/SIDA100

ONU—Organisation des Nations Unies

ONUSIDA—Programme commun des Nations Unies sur leVIH/SIDA

PATH—Programme de technologie appropriée à la santé

PCS—Population Communication Services, Université JohnsHopkins

PennState—The Pennsylvania State University

PNUCID—Programme des Nations Unies pour le Contrôleinternational des Drogues

PNUD—Programme des Nations pour le Développement

PSI—Population Services International, USA

SAfAIDS—Southern Africa AIDS Information DisseminationService

SFH—Society for Family Health

UNESCO—Organisation des Nations Unies pour l’Education, laScience et la Culture

UNICEF—Fonds des Nations pour l’Enfance

USAID—Agence des Etats-Unis pour le Développementinternational

SIDA—Syndrome d’immunodéficience acquise

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N O U V E L L E O R I E N T A T I O N 101

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Cadre de communication sur le VIH/SIDA102

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N O U V E L L E O R I E N T A T I O N 103

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Cadre de communication sur le VIH/SIDA104

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Genève, Suisse, 5–7 novembre 1997

Collins O. Airhihenbuwa, Pennsylvania State University/ONUSIDA, State College, PA, Etats-Unis d’Amérique

Awa Coll-Seck, ONUSIDA, Genève, Suisse

James Deane, Panos Institute, Londres, Royaume-Uni

June A. Flora, Stanford University, Palo Alto, CA, Etats-Unisd’Amérique

Salvador Herencia, UNICEF, Bogota, Colombie

J. P. Madeira, The Independent, Port of Spain, Trinité-et-Tobago

Bunmi Makinwa, ONUSIDA, Genève, Suisse

Srinivas R. Melkote, Bowling Green State University, BowlingGreen, OH, Etats-Unis d’Amérique

Aurorita M. Mendoza, ONUSIDA, Genève, Suisse

Taina Nakari, ONUSIDA, Genève, Suisse

Otula Owuor, Editeur/Journaliste, Dakar, Sénégal

Beatrice O. Randrianarison, OMS, Antananarivo, Madagascar

Agnes M. Ridley, Consultante privée, Genève, Suisse

Sirichai Sirikaya, Chulalongkorn University, Bangkok, Thaïlande

Werasit Sittitrai, ONUSIDA, Genève, Suisse

Participantsaux ateliers

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Cadre de communication sur le VIH/SIDA108

Abidjan, Côte d’Ivoire, 9–12 décembre 1997

Mujawayezu Agne, ACORD, Kigali, Rwanda

Collins O. Airhihenbuwa, Pennsylvania State University/ONUSIDA, State College, PA, Etats-Unis d’Amérique

Lanke Akintemi, ELMAIDS, Lagos, Nigéria

Monica I. Aoko, Office of the Vice-president and Ministry ofPlanning and National Development, Nairobi, Kenya

Louisa Ayonote, Tell Magazine, Lagos, Nigéria

Khady Barry, Association FAFS, NLE, Dakar, Sénégal

Fekerte Belete, ISAPSO, Addis-Abeba, Ethiopie

Roger-Paul Bernard, AIDS Feedback, Genève, Suisse

Tayo Bolu, SFH/PSI, Lagos, Nigéria

Robert Clark, AIDSMARK/PSI, New York, NY, Etats-Unisd’Amérique

Mougnuton Paul Delon, PNLS, Ministère de la Santé, Yaoundé,Cameroun

Waly Diop, Projet SIDA Afrique de l’Ouest, CCISD,Ouagadougou, Burkina Faso

Ramatoulaye Dioume, Family Health International (FHI),Sénégal

Beatrice Elom, Consultante en communication, Yaoundé,Cameroun

Sina Falana, Family Health International (FHI), Lagos, Nigéria

Alion Fall, Projet SIDA, Dakar, Sénégal

Akin Fatoyinbo, Banque mondiale, RCI, Abidjan, Côte d’Ivoire

Donna Flanagan, Family Health International (FHI), ResearchTriangle Park, NC, Etats-Unis d’Amérique

Sicard Frederic, Union européenne, Cotonou, Bénin

Kees Kostermans, Banque mondiale, Maputo, Mozambique

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Dede Kugbe, Siège de la Fédération internationale pour laPlanification familiale (FIPF), New York, NY, Etats-Unisd’Amérique

Bunmi Makinwa, ONUSIDA, Genève, Suisse

Absalom Mutere, University of Zimbabwe, Harare, Zimbabwe

Fassa Namiene, Project HIV/AIDS Impact on EducationalSystems

Gordon Nyanjom, Kenya-Belgium STD Project, NASCOP,Nairobi, Kenya

Dorothy Nyongo, Fédération internationale pour la Planificationfamiliale (FIPF), Nairobi, Kenya

Emily Obwaka, JHU/PCS, Nairobi, Kenya

Wole Odutola, Life Vanguard, Lagos, Nigéria

Pascal Revault, GRAR, France-Mali

Tobi J. Saidel, Family Health International (FHI), ResearchTriangle Park, NC, USA

Aurora Stally, SAfAIDS (Southern Africa AIDS InformationDissemination Service), Harare, Zimbabwe

Julie Victor–Ahuchogu, Programme SIDA/MST, Nairobi, Kenya

Berg Voetberg, Banque mondiale, Washington, DC, Etats-Unisd’Amérique

Washington, DC, USA, 27 février 1998

Collins O. Airhihenbuwa, Pennsylvania State University/ONUSIDA, State College, PA, Etats-Unis d’Amérique

Dominique DeSantis, UNICEF, New York, NY, Etats-Unisd’Amérique

Barbara de Zalduondo, ONUSIDA, Washington, DC, Etats-Unisd’Amérique

Mary Lynn Field, Family Health International (FHI), ResearchTriangle Park, NC, Etats-Unis d’Amérique

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Cadre de communication sur le VIH/SIDA110

Kristina Gryboski, PATH, Washington, DC, Etats-Unisd’Amérique

Robert Hornik, University of Pennsylvania, Philadelphia, PA,Etats-Unis d’Amérique

Silvia Luciani, UNICEF, New York, NY, Etats-Unis d’Amérique

Bunmi Makinwa, ONUSIDA, Genève, Suisse

Aurorita Mendoza, ONUSIDA, Genève, Suisse

Steven Mobley, HORIZONS/Population Council, New York,NY, Etats-Unis d’Amérique

Elaine Murphy, PATH, Washington, DC, Etats-Unis d’Amérique

Arvind Singhal, Ohio University, Athens, OH, Etats-Unisd’Amérique

Werasit Sittitrai, ONUSIDA, Genève, Suisse

Linda Sussman, USAID, Washington DC, Etats-Unisd’Amérique

Bangkok, Thaïlande, 6–8 juillet 1998

Collins O. Airhihenbuwa, Pennsylvania State University/ONUSIDA State College, PA, Etats-Unis d’Amérique

Fekerte Belete, ISAPSO, Addis-Abeba, Ethiopie

Tony Bennett, Family Health International (FHI), Bangkok,Thaïlande

Usha Bhasin, All India Radio, New Delhi, Inde

Susan Cheng Sim Chong, Malaysian AIDS Council, KualaLumpur, Malaisie

Waly Diop, Projet SIDA Afrique de l’Ouest, CCISD,Ouagadougou, Burkina Faso

Somboon Khorskul, Ministry of Health, Bangkok, Thaïlande

Kangmai Liu, Chinese Association of STD/AIDS, Beijing, Chine

Bunmi Makinwa, ONUSIDA, Genève, Suisse

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N O U V E L L E O R I E N T A T I O N 111

Seri Phongphit, ONUSIDA, Bangkok, Thaïlande

Arunsiri Photong, Family Health International (FHI), Bangkok,Thaïlande

Elena N. Sherstyuk, UNICEF, Kiev, Ukraine

Sirichai Sirikaya, Chulalongkorn University, Bangkok, Thaïlande

Ittirak Smithsuwan, The Life and Hope Club in Thailand,Bangkok, Thaïlande

Benchun Tian, National Health Education Institute, Beijing,Chine

Dang Van Khoat, National AIDS Committee of Viet Nam,Hanoi, Viet Nam

Baurzhan Zhusupov, Republican Center for Study of PublicOpinion, Almaty, Kazakhstan

Saint-Domingue, République dominicaine,20–22 janvier 1999

Collins O. Airhihenbuwa, Pennsylvania State University/ONUSIDA, State College, PA, Etats-Unis d’Amérique

Ceneyda Brito, AccionSIDA (AED), Saint-Domingue,République dominicaine

Tito Coleman, AccionSIDA (AED), Saint-Domingue,République dominicaine

Edgar Jimenez Cruz, Programa SIDA, Ministerio de Salud,Bogota, Colombie

Juan Diaz, Red Dominicana de Personas Viviendo con VIH/SIDA (REDOVIH+), Saint-Domingue, Républiquedominicaine

Ann Marie Fitzgerald, Proyecto Accion SIDA, Guatemala City,Guatemala

Berl Francis, Berl Francis & Co. Ltd., Kingston, Jamaïque

Tim Frasca, Corporacion Chilena de Prevencion del SIDA,Santiago de Chile, Chili

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Cadre de communication sur le VIH/SIDA112

Irma Gallegos, Secretaria de Salud, Mexico City, Mexique

Felipa Garcia, Réseau dominicain de personnes vivant avec leVIH/SIDA (REDOVIH+), Saint-Domingue, Républiquedominicaine

Sarah Gordon, Ministry of Health, Georgetown, Guyana

Ernesto Guerrero, ONUSIDA, Saint-Domingue, Républiquedominicaine

Juan Hernandez, Xochiquetzal, Centro de Estudios Sociales,Veracruz, Mexique

Osvaldo Legon, UNICEF, Saint-Domingue, Républiquedominicaine

Bunmi Makinwa, UNAIDS, Genève, Suisse

Barbara Martinez, Fundacion Marozo, Caracas, Venezuela

Peggy McEvoy, UNAIDS, Port of Spain, Trinité-et-Tobago

Lissette Mendoza, Réseau dominicain de personnes vivant avec leVIH/SIDA (REDOVIH+), Saint-Domingue, Républiquedominicaine

Susan Muska, Communications Consultant, New York, NY,Etats-Unis d’Amérique

Rafael Obregon, Pennsylvania State University/ Universidad delNorte, Barranquilla, Colombie

Pilar Planet, Comision Nacional de SIDA, Santiago de Chile,Chili

Marcio Ruiz Schiavo, Programme national SIDA/MST, Rio deJaneiro, Brésil

Ramon Jeremias Soto, Ministerio de Salud, Tegucigalpa,Honduras

Veriano Terto, Asociacao Brasileira Interdisciplinar de AIDS, SaoPaulo, Brésil

Gisela Ventura, National STD/AIDS Control Education, Saint-Domingue, République dominicaine

Jahel Vidal, Programme national de lutte contre le SIDA,Montevideo, Uruguay

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The PennsylvaniaState University

201 Old Main

University Park, PA16802-1589

Etats-Unis d’Amérique

Téléphone:(814) 865.7611

Fax:(814) 863.8586

Internet:http://www.psu.edu

Programme commundes Nations Unies sur leVIH/SIDA

20, Avenue Appia

CH-1211

Genève 27, Suisse

Téléphone:

(+41.22) 791.46 51

Fax:(+41.22) 791.41 87

Internet:http://www.unaids/org

Cadre decommunicationsur le VIH/SIDA

N O U V E L L E O R I E N T A T I O N

Un projetONUSIDA/PENNSTATE

Cadre de comm

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