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Sommaire
Communiqué de synthÚse
Edouard Garcia BENITO Une représentation conventionnelle
Guy ARNOUX, Le dessin de propagandeHERMANN-PAUL, La figure du chef réinventée
Albert BEAUME, lâoeuvre endeuillĂ©eBernard NAUDIN, Le portrait sensibleGaston BALANDE, Lâexpression de la gravitĂ©
Jean LEFORT, Le témoin spontané
Visuels disponibles
Fiche technique
Le Musée de Nogent-sur-Marne
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7 ARTISTESâDANSâLAâGRANDEâGUERREMusĂ©e de Nogent-sur-Marne / 4 fĂ©vrier - 31 dĂ©cembre 2014
Contact presse : AgnĂšs Froment 01 48 75 51 25 / [email protected]
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7 artistes dans la Grande GuerrePropagande et témoignages
Exposition du 4 février au 31 décembre 2014
Mobilisés ou envoyés en mission officielle, les sept artistes présentés dans
cette exposition produisirent aquarelles, dessins et estampes. Certaines
Ćuvres servent la propagande, quand dâautres, plus personnelles,
témoignent du quotidien. La nature exceptionnelle de la Grande Guerre
bouleverse les formes traditionnelles de la représentation de la guerre
utilisĂ©es jusquâalors. Plusieurs raisons expliquent ce phĂ©nomĂšne : la
photographie concurrence lâart, les nouvelles formes de la guerre ne
permettent plus la représentation conventionnelle des batailles.
Beaucoup de gravures et de dessins ont été réalisés durant la PremiÚre
Guerre mondiale. Les dessins qui ont été publiés par le biais de la presse,
du livre, de lâaffiche, les images dâEpinal et les tirages lithographiques
servent à la propagande, à la mobilisation des troupes, au témoignage
quotidien.
MĂȘme le dessin traditionnel subit lâinfluence de la Grande Guerre. Seule
lâimage « dâEpinal » continue de proposer une version hĂ©roĂŻsante du conflit.
Pour le reste, le dessin patriotique est exalté par des planches joyeuses et
efficaces quasi publicitaires. La représentation du chef est réinventée,
abandonnant un apparat devenu superflu.
Par ailleurs, dâautres Ćuvres tĂ©moignent dâune reprĂ©sentation plus intime
oĂč lâhomme est au cĆur de lâĆuvre : portraits sensibles de Poilus, scĂšnes
du quotidien graves ou spontanées.
Dans des circonstances de production trĂšs particuliĂšres, toutes ces
oeuvres sont dâune qualitĂ© graphique et dâune crĂ©ativitĂ© surprenantes.
Lâexposition prĂ©sente les Ćuvres de : Benito, Guy Arnoux, Hermann-Paul,
Albert Beaume (tué au combat en 1918), Bernard Naudin, Gaston Balande
et Jean Lefort (mort Ă Nogent-sur-Marne en 1954).
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7 ARTISTESâDANSâLAâGRANDEâGUERREMusĂ©e de Nogent-sur-Marne / 4 fĂ©vrier - 31 dĂ©cembre 2014
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Edouard Garcia Benito (1891-1981)Une représentation conventionnelle
NĂ© en Espagne, Benito vient Ă Paris en 1910. En 1913, il travaille pourTolmer (qui jouera un rĂŽle important dans lâĂ©volution graphique du livre pourla jeunesse) puis, en 1916, pour Draeger (un des pionniers de la publicitĂ©).Ces deux imprimeurs reprĂ©senteront lâexcellence française de lâĂ©ditionpublicitaire jusquâen 1950. Benito poursuivra sa carriĂšre dâillustrateur etdâaffichiste aux Etats-Unis. Dans ses portraits Ă lâhuile, la rĂ©fĂ©rence aucubisme est marquĂ©e.
Pendant la guerre, Benito rĂ©alise une sĂ©rie de gravures sur bois colorisĂ©es,publiĂ©es sous le titre La Grande guerre . Le public est amenĂ© Ă suivre ledĂ©roulement de lâactualitĂ© avec cette mention qui apparaĂźt en bas de page: «cette estampe est la niĂšme dâune collection qui paraĂźtra pendant la durĂ©ede la guerre». Les planches illustrent les victoires françaises et alliĂ©es : lesAllemands qui battent en retraite en Belgique (octobre 1914) ; les « progrĂšsen Alsace » de janvier 1915 ou Steinbach est reprise maison par maisoninfligeant aux Allemands un « Ă©chec complet et important » ; lâaction des « braves Anglais » qui, Ă Givenchy-lĂšs-la-BassĂ©e (Pas de Calais),repoussent lâennemi grĂące à « leurs superbes qualitĂ©s dâendurance, derĂ©sistance et dâintrĂ©piditĂ© » (janvier 1915) ; les dĂ©faites infligĂ©es aux Turcspar une armĂ©e russe « infatigable et courageuse ». LâuniversalitĂ© de laguerre est mise en avant en insistant sur lâ »exotisme » : Benito montrecomment des troupes africaines reprennent Tracy-le-Val occupĂ© par lesAllemands et des Hindous (venus en France en octobre 1914) qui cĂ©lĂšbrentleur culte au milieu des canons. Les planches de La Grande guerreconstituent une sĂ©rie dâimages qui sâapparente Ă lâimagerie dâEpinal et auxouvrages pour la jeunesse. Outre les scĂšnes de combats, la vision duconflit est originale. Lâinsolite est mis en avant en montrant un brancardierrusse qui dĂ©fend, Ă coups de revolver, des blessĂ©s allemands attaquĂ©s parles loups. De mĂȘme, des considĂ©rations morales : pendant lebombardement de la cathĂ©drale de Reims, des Françaises soignent lesblessĂ©s allemands ce qui montre « la grandeur dâĂąme du peuple français ».La certitude de vaincre se traduit par des dessins enthousiastes : Ă lâautomne 14, les vignerons champenois vendangent joyeusement sous unbombardement, car ils sont assurĂ©s que les Allemands, vite chassĂ©s, negoĂ»teront pas le produit de la vigne.
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Guy Arnoux (1886-1951)Le dessin de propagande
Cinq dessins de Guy Arnoux, publiĂ©s par Devambez sous le titre Le bonFrançais, sont lâillustration dâune Ă©tonnante crĂ©ativitĂ© mise au service de lacause nationale. Le bon Français « de lâintĂ©rieur » souscrit Ă lâemprunt national,cultive la terre, travaille en usine pour lâĂ©conomie de guerre. Ces planchescolorĂ©es, qui prĂ©sentent lâunitĂ© nationale Ă travers les diffĂ©rentes classessociales, contrebalancent la gravitĂ© du propos par la gaietĂ© du dessin.
Hermann-Paul (1864-1940)La figure du chef réinventée
Hermann-Paul travaille comme lithographe et illustrateur pour la pressesatirique. TrĂšs engagĂ© pendant lâaffaire Dreyfus, il dĂ©nonce par ses caricatureslâantisĂ©mitisme. EngagĂ© Ă gauche, il pourfend le colonialisme et le conformismede la bourgeoisie. A la dĂ©claration de guerre, il souhaite lancer un journalpacifiste. Mais trĂšs rapidement, il gagne le camp des bellicistes et devientgermanophobe (dans les annĂ©es 30, il Ă©voluera vers lâextrĂȘme-droite). CommeBenito, mais dans un style plus original, il rĂ©alise une sĂ©rie de gravures sur boiscolorisĂ©es qui « raconte » le dĂ©roulement du conflit sous le titre Calendrier de laguerre. La premiĂšre sĂ©rie Ă©voque les Ă©vĂ©nements (la bataille de la Marne, lesDardanelles, lâentrĂ©e en guerre de lâItalieâŠ). Mais la deuxiĂšme sĂ©rie (« aoĂ»t1915-juillet 1916 ») illustre le conflit par des portraits en pied de personnalitĂ©s.On trouve ainsi « Joffre, septembre 1915 », « Gallieni, octobre 1915 »âŠ, mis ensituation sur le champ de bataille. Les gravures de Hermann-Paul sont pleinesde force et frappent par leur trait ferme et vigoureux.
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Albert Beaume (1878-1918)Lâoeuvre endeuillĂ©e
Les dessins et aquarelles dâAlbert Beaume reprĂ©sentent lâAisne, oĂč il futtuĂ©. « La route de Soupir », montre un village dĂ©vastĂ© en fĂ©vrier 1918. Lespoilus sont reprĂ©sentĂ©s de façons diverses. Dans une carriĂšre de CrĂ©cy-au-Mont, on les voit assis et dĂ©tendus, Ă©coutant un phonographe dans unposte tĂ©lĂ©graphique. Mais lâartiste saisit sur le vif leur sensation dâeffroi, leurrĂ©activitĂ© quand il les montre debout dans une tranchĂ©e, pris par lâurgencede lâaction.
Bernard Naudin (1876-1946)Le portrait sensible
Peintre, dessinateur et graveur, Bernard Naudin sâengage en 1914 commesergent dâinfanterie et devient illustrateur de guerre. Ses lithographiesmontrent des poilus au front. Lâhorreur de la guerre est dĂ©noncĂ©e par cesvisages dâhommes empreints de tristesse.
Gaston Balande (1880-1971)Lâexpression de la gravitĂ©
La jeunesse joyeuse de Georges Balande est interrompue par ladĂ©claration de guerre. Il sâengage comme infirmier bĂ©nĂ©vole Ă lâhĂŽpital deSaujon. En 1917, il effectue des missions artistiques pour peindre, sur levif, les scĂšnes de guerre. Les gravures prĂ©sentĂ©es dans lâexposition sontreprĂ©sentatives de sa mission dans la Meuse : Le fort de Liouville quimontre lâattente ou le dĂ©sĆuvrement des poilus ; un avion tombĂ© Ă la CĂŽtedu Poivre prĂšs dâune tranchĂ©e ; les hĂŽpitaux militaires avec les spectaclesde music hall qui y sont donnĂ©s ; un canon enterrĂ© prĂšs du ravin de Fleury-devant-Douaumont. Le graphisme acĂ©rĂ© de lâartiste est en correspondanceavec la tragĂ©die en cours
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Jean Lefort (1875-1954)Le témoin spontané
MobilisĂ© en aoĂ»t 1914, incorporĂ© dans un rĂ©giment dâattaque, transportĂ©sur tous les fronts, Jean Lefort rĂ©alise Ă ses heures de repos un nombreimportant dâaquarelles et de croquis de guerre. Il illustra Gaspard de RenĂ©Benjamin et Les Croix de bois de Roland DorgelĂšs. Ce peintre, spĂ©cialisĂ©dans le paysage urbain grouillant de personnages quâil fixe Ă la façon dâunebande dessinĂ©e, mourut Ă la Maison Nationale des Artistes de Nogent.Lefort est chargĂ© de parcourir les lignes pour faire des relevĂ©s, reporter surcartes les informations fournies par lâaviation. Pour tromper son ennui, ilrĂ©alise prĂšs de 700 dessins aquarellĂ©s, sans compter les croquis. Il se rendsur tous les fronts français : lâArtois, lâOise, la Marne, Verdun, la SommeâŠ
Dessins et croquis (Ă lâencre ou au fusain, avec indications de couleurspour dâĂ©ventuelles peintures ultĂ©rieures) montrent tous les aspects de la viequotidienne : le visage dâun soldat qui dort dans le « Paris Toul » le 23 juin1916 ; la chambre du colonel (RĂ©gneville 1916) ; le clairon qui sonne lasoupe, des soldats au repos, les corvĂ©es quotidiennes, les vĂ©hicules de laCroix-Rouge, les chevaux qui tirent une carriole lors dâune Ă©vacuation Ă Beauvais le 29 mars 1918. Diverses aquarelles, plus « dramatiques »,montrent des blessĂ©s français et allemands (front dâArtois, mars 1915), unpatrouilleur allemand tuĂ© dans le secteur de RĂ©gniĂ©ville » (front deLorraine, juin 1916). Lâart espiĂšgle et frĂ©missant de Lefort se teinte ici dâunesorte de « flou » qui lui est inaccoutumĂ©.
Gaspard : paru en novembre 1915, Gaspard de RenĂ© Benjamin reçut lePrix Goncourt et connut un succĂšs considĂ©rable dâune part parce quâil estle premier roman publiĂ© sur la PremiĂšre guerre mondiale, dâautre part parceque sa drĂŽlerie sut maintenir le public dans lâignorance des rĂ©alitĂ©s duconflit. Benjamin travailla inlassablement Ă la promotion des Ćuvres deJean Lefort, dont il Ă©tait ami. Il fait paraĂźtre ses dessins dans Le Journal etlui confia le soin dâillustrer la luxueuse rĂ©Ă©dition de Gaspard (1917) dont leMusĂ©e prĂ©sente les croquis originaux.
Les Croix de bois : publiĂ© en 1919, ce roman de Roland DorgelĂšs futpressenti pour lâobtention du Prix Goncourt mais fut devancĂ© par A lâombredes jeunes filles en fleurs de Proust. Il obtint le Prix FĂ©mina. Les croquisprĂ©paratoires de Lefort sont Ă©loquents de par leur rĂ©alisme. Comme pourGaspard, ils sâinspirent de ce que Lefort a notĂ© et vu au jour le jour.
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VISUELSâDISPONIBLES
BENITOPlanche extraite de la série La Grande Guerre :Prise de la forteresse de Przemysl (actuelle Pologne) par les Russes
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BENITOPlanche extraite de la série La Grande Guerre :Les Anglais à La Bassée, Nord (1914)
HERMANN-PAUL Planche extraite duCalendrier de la guerre
Guy ARNOUXLe Bon Françaistravaille pournos soldats(1918)
Albert BEAUME Albert BEAUME
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Gaston BALANDESpectacle de music-hall en hĂŽpital militaire(titre fictif)
Bernard NAUDIN
Jean LEFORT, croquisJean LEFORTFront dâArtois. Passage de tirailleurs algĂ©riens sur laroute des Quatre vents (28 avril 1915)
Jean LEFORTLe cimetiĂšre de Bouvigny (Pas de Calais)
Jean LEFORTFront dâArtois. La relĂšve (12 fĂ©vrier 1916)
FICHE TECHNIQUE
7 artistes dans la Grande GuerrePropagande et témoignages
Exposition du 4 février au 31 décembre 2014
Commissariat dâexpositionFrançois Scaglia
ScénographieLeïli Monnet
Documents prĂ©sentĂ©sGravures sur bois, gravures sur acier, lithographies, dessins,aquarelles, croquis Ă lâencre et au fusain. 80 au total.
Coordonnées36, boulevard Gallieni - 94130 Nogent-sur-MarneTél. 01 48 75 51 25 [email protected]
Jours et horaires dâouverturemardi, mercredi, jeudi, dimanche de 14h Ă 18hsamedi de 10h Ă 12h et de 14h Ă 18hFermĂ© les jours fĂ©riĂ©s.
Entrée libre
AccĂšs- RER A Station Nogent puis bus 113 arrĂȘt Paul Bert ou 120, arrĂȘtmarchĂ©- RER E Station Nogent/Le Perreux- MĂ©tro ChĂąteau de Vincennes puis bus 114, arrĂȘt marchĂ©- Autoroute A4 sortie Nogent, suivre Nogent centre
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Le Musée municipal de Nogent-sur-Marne
Les collections permanentes sont consacrĂ©es Ă lâhistoire des bouclesde la Marne. PeuplĂ© au XVIIIe siĂšcle de cultivateurs et de vignerons, le territoire abrite aussi des maisons de campagne de nobles etbourgeois parisiens. Dans la 2e partie du XIXe siĂšcle, lâarrivĂ©e du chemin de fer favorise lâĂ©mergence des guinguettes sur les bords de Marne. Canotage, baignades et chansons populaires font de Nogentet des environs un lieu emblĂ©matique de la naissance des loisirs de masse.
Les expositions temporaires sont consacrées à des thématiquesrégionales. Les derniÚres en date sont :
Du train au RER (2009)Mairies, des maisons peu communes (2010)La Marne entre en Seine : histoire de la confluence (2010)Halles, Ă©tals et bazars : 150 ans de commerce en Ile-de-France(2011)Guinguettes, histoire et renouveau (2011)Bonnot et compagnie, la bande tragique (2012)Industries en banlieue parisienne (2013)
Le musĂ©e accueille les scolaires dans le cadre de visites sur lâhistoiredes bords de Marne et dâateliers dont lâanimation est confiĂ©e Ă uneartiste nogentaise.
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ScĂšne de canotage prĂšs du Pont de BryFerdinand GUELDRY
Acquis avec le soutien du FRAM
7 ARTISTESâDANSâLAâGRANDEâGUERREMusĂ©e de Nogent-sur-Marne / 4 fĂ©vrier - 31 dĂ©cembre 2014
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