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Situation du marché de l’emploi dans la Grande Région – Situation du marché de l’emploi – Janvier 2019 Onzième rapport de l’Observatoire Interrégional du marché de l’Emploi pour le seizième Sommet des Exécutifs de la Grande Région

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Situation du marché de l’emploi dans la Grande Région

– Situation du marché de l’emploi –

Janvier 2019

Onzième rapport de l’Observatoire Interrégional du marché de l’Emploi

pour le seizième Sommet des Exécutifs de la Grande Région

Janvier 2019

Umschlag_Situation_Arbeitsmarkt_FR.qxp_Layout 1 13.01.19 13:51 Seite 1

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Situation du marché de l’emploi dans la Grande Région Onzième rapport de l’Observatoire Interrégional du marché de l’Emploi

pour le seizième Sommet des Exécutifs de la Grande Région

– Situation du marché de l’emploi –

Observatoire Interrégional du marché de l’Emploi

c/o INFO-Institut Pestelstraße 6

D-66119 Saarbrücken

Sarrebruck, Janvier 2019

Dans ce onzième rapport soumis au seizième Sommet de la Grande Région, l’Observatoire Interrégional du marché de l’Emploi décrit et analyse la situation et l’évolution du marché de l’emploi dans la Grande Région à partir des principaux indicateurs structurels. Dans le cadre de ces rapports régulièrement adressés au Sommet des Exécutifs, l’Observatoire Interrégional du marché de l’Emploi met continuellement à jour des données socio-économiques relatives au marché de l’emploi de la Grande Région, à partir desquelles il procède à des évaluations différenciées. Le onzième rapport se compose de cinq cahiers :

Situation du marché de l’emploi Mobilité des frontaliers Evolution démographique Situation des jeunes Formes de travail et d’emploi atypiques

Il inclut également le rapport consacré au thème spécifique de la « Situation des seniors sur le marché du travail ». Chaque cahier est introduit par des principaux indicateurs sur le marché de l’emploi. Pour des raisons de meilleure lisibilité, il sera renoncé à l’emploi simultané du genre masculin et du genre féminin. La publication s’adresse par conséquent à la fois aux personnes de sexe féminin et de sexe masculin.

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- I -

Sommaire

Principaux indicateurs du 11e rapport de l’OIE ............................................................ 1

Remarques préliminaires sur la méthodologie ............................................................ 8

1. Activité .................................................................................................................... 11

1.1 Taux d’activité ................................................................................................ 11 Taux d’activité (15-64 ans) global et par sexe en 2017 .............................................. 11 Evolution globale du taux d’activité (15-64 ans) entre 2007 et 2017 .......................... 12 Taux d’activité global par tranches d’âge en 2017 ..................................................... 13

1.2 Taux d’emploi ................................................................................................ 14 Taux d’emploi global et par sexe en 2017 .................................................................. 15 Evolution du taux d’emploi global entre 2007 et 2017 ................................................ 16 Evolution du taux d’emploi global (20-64 ans) entre 2007 et 2017 et écart par rapport à l’objectif Europe 2020 .............................................................................................. 17 Evolution du taux d’emploi hommes/femmes entre 2007 et 2017 .............................. 18 Taux d’emploi des jeunes global et selon le sexe en 2017 ........................................ 19 Evolution du taux d’emploi global des jeunes entre 2007 et 2017 ............................. 20 Evolution du taux d’emploi des jeunes en fonction des sexes entre 2007 et 2017 .... 21 Taux d’emploi des travailleurs âgés global et selon le sexe en 2017 ......................... 22 Evolution du taux d’emploi global des travailleurs âgés entre 2007 et 2017 .............. 23 Evolution du taux d’emploi des travailleurs âgés par sexe entre 2007 et 2017 ......... 24 Emploi (au lieu de domicile) dans la tranche d’âge des 25-64 ans selon le plus haut niveau de formation 2017 ........................................................................................... 25

1.3 L’emploi salarié (au lieu de travail) ................................................................ 26 Part des régions dans l’emploi salarié total de la Grande Région en 2016 .............. 26 Evolution de l’emploi salarié (au lieu de travail) entre 2000 et 2016/2017 ................. 27 Evolution de l’emploi salarié (au lieu de travail) entre 2009 et 2016/2017 ................. 28 Structure de l’emploi salarié (au lieu de travail) par secteur économique en 2016/2017 ................................................................................................................... 30 Evolution de l’emploi salarié (au lieu de travail) par secteur économique entre 2014 et 2016 / 2006 et 2016 ................................................................................................ 32

2. Chômage ................................................................................................................. 33

2.1 Taux de chômage .......................................................................................... 33 Taux de chômage global et par sexe en 2017 ............................................................ 33 Evolution du taux de chômage pour la période 2007-2017 ........................................ 34 Evolution du taux de chômage par sexe pour la période 2007-2017 ......................... 36 Taux de chômage des jeunes total et par sexe en 2017 ............................................ 37 Evolution du taux de chômage des jeunes entre 2007 et 2017 .................................. 38 Evolution du taux de chômage des jeunes par sexe pour la période 2007-2017 ....... 39 Taux de chômage de longue durée en 2017 et en 2007 ............................................ 40 Part des chômeurs de longue durée en 2017 et en 2007 .......................................... 41

2.2 Le chômage au travers des statistiques des agences pour l’emploi .................... 42

Définitions des demandeurs d’emploi selon les différents systèmes nationaux ........ 45

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- II -

Annexe ........................................................................................................................... 47 Remarques par rapport aux données ......................................................................... 49 Portrait de l’Observatoire Interrégional du Marché de l’emploi ................................... 55 Portraits des instituts spécialisés ................................................................................ 56 Bibliographie ............................................................................................................... 58

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 1 -

Principaux indicateurs du 11e rapport de l’OIE

Ce premier chapitre présente les principaux indicateurs du marché de l’emploi de la Grande Région sous forme de graphiques et avec de brèves explications. Ces indicateurs seront dé-crits et analysés en détail dans les différents cahiers du rapport OIE.

D’un point de vue géographique, la Grande Région se situe dans le cœur historique de l’Eu-rope, entre les grandes agglomérations formées par Bruxelles, la zone Rhin-Ruhr, la région Rhin-Main, la zone Rhin-Neckar, Bâle/Mulhouse et Paris. Cet espace de coopération euro-péen, qui englobe les frontières de quatre Etats et dans lequel on compte trois langues offi-cielles différentes, comprend les composantes régionales suivantes :

► deux Länder allemands : la Sarre et la Rhénanie-Palatinat, ► une région française : la Lorraine (qui a fusionné le 01/01/2016 avec les régions Cham-

pagne-Ardenne et Alsace pour devenir la Région Grand Est), ► le Grand-Duché du Luxembourg, ► la Wallonie en Belgique, y compris la Communauté germanophone.

Evolution démographique Au 1er janvier 2017, la Grande Région comptait presque 11,6 millions de personnes, soit 2,3 % de la population totale de l’Union européenne (UE des 28). Avec ses quatre millions d’habi-tants, la Rhénanie-Palatinat est de loin la composante régionale la plus peuplée, suivie par la Wallonie (dans laquelle est inclus la Communauté Germanophone), où vivent près de 3,6 mil-lions de personnes. La troisième place revient à la Lorraine, qui comptabilisait quelques 2,3 millions d’habitants. Les plus petites composantes régionales, la Sarre et le Luxembourg, comptent respectivement presqu’un million et 590 000 habitants. Enfin, environ 77 000 per-sonnes composent la Communauté Germanophone de Belgique.

Evolution de la population totale entre 1970 et 2017 Comptage au 1er janvier de chaque année, 1970 = 100 (variation en %)

Calculs IBA / OIE

Sources : Saarland, Rheinland-Pfalz : Bevölkerungsfortschreibung Lorraine : INSEE, Estimations localisées de population et Recensements de la population Luxembourg : Population calculée par le STATEC Wallonie / DG Belgien : INS, Statistiques démographiques et recensements de la population EU / UE : Eurostat

-11,6

+1,0

+73,8

+10,8+13,5

+24,5

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Saarland Lorraine

Luxembourg Rheinland-Pfalz

Wallonie DG Belgien

GR. Region EU 28 / UE-28

100

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 2 -

Depuis 1970, la population de la Grande Région a augmenté de 968 384 personnes (soit + 9,1 %). Cette croissance a été portée par l’évolution enregistrée au Luxembourg, en Wallo-nie, en CG de Belgique et en Rhénanie-Palatinat, tandis que le nombre d’habitants est resté plus ou moins stable en Lorraine et a enregistré un recul en Sarre. Sur le territoire de l’actuelle UE des 28, la hausse s’établit à 16,3 % pour la même période. Cette croissance démogra-phique plus faible par rapport au reste de l’UE s’observe également sur une période plus ré-cente : après le cycle faste de la fin des années 80 et du début des années 90, la hausse dans l’espace de coopération s’est sensiblement ralentie depuis le milieu des années 1990, pour ne plus atteindre que + 3,6 % (EU des 28 : + 5,0 %) pour la période 2000-2017.

Evolution de la population active potentielle (20 à 64 ans) 2018-2050 2018 = 100

Calculs IBA / OIE Source : Offices statistiques de la Grande Région, chiffres complétés par nos soins

L’analyse de l’évolution démographique doit également tenir compte de la modification de la structure par âge de la population – notamment du fait de l’évolution à venir de la catégorie des 20 à 64 ans, qui constitue la classe d’âge la plus importante pour le marché de l’emploi. Les prévisions pour 2050 font état d’un recul de l’ensemble de la population active potentielle pour arriver à un peu moins de 6,1 millions de personnes dans la Grande Région. Cela cor-respond à une baisse de 805 000 personnes en comparaison avec le niveau de 2018 (soit - 11,7 %). D’ici à 2023, la régression de la population active potentielle atteindra près de 1,8 % et restera comparativement modérée. Mais elle va s’intensifier fortement par la suite : les nom-breuses personnes nées entre le milieu des années 1950 et le début des années 1970 vont atteindre l’âge de la retraite et se retirer progressivement de la vie active. En 2030, tous les enfants du baby-boom auront au moins 60 ans. Il n’est pas surprenant que la baisse annuelle de la population active recommence à ralentir à partir de 2030. De façon globale, sur la base des hypothèses formulées, la population active potentielle connaît malgré tout un nouveau recul d’au moins 6 % entre 2030 et 2050. Il existe toutefois de très fortes variations d’une région à l’autre. Ces données et d’autres éléments concernant la population de la Grande Région sont présentés dans le cahier intitulé « Evolution démographique ».

67,0

86,5

137,6

76,0

100,5

88,388,3

60

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150

2018 2020 2022 2024 2026 2028 2030 2032 2034 2036 2038 2040 2042 2044 2046 2048 2050

Saarland Lorraine Luxembourg Rheinland-Pfalz Wallonie DG Belgien GR. Region

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 3 -

Situation du marché de l’emploi en 2017 Taux d’emploi

Part des actifs en emploi âgés de 20 à 64 ans parmi la population de cette tranche d’âge en %

Taux de chômage Part des chômeurs de 15 ans et plus parmi la population active de cette tranche d’âge en %

Taux de chômage des jeunes Part des chômeurs de 15 à 24 ans parmi la population active de cette tranche d’âge en %

* DG Belgien : 2016 ** Total : 2016, GR. Region Hommes et femmes : sans la Sarre

Calculs IBA / OIE

Source : Eurostat – Enquête sur les Forces de Travail ; DG Belgien : SPF Economie DGSIE et ADG

75,7

66,5 70

,8 78,7

62,5 66

,4 70,7

71,3

68,0

79,1

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80,0

69,1 74

,2

82,9

66,7 70

,8 74,6 76,9

72,5

83,1

73,0

71,3

63,9 67

,1 74,4

58,3 62

,5 66,7

65,8

63,3

75,0

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Saarland Lorraine Luxem-bourg

Rheinland-Pfalz

Wallonie DGBelgien*

GR.Region

EU-28 /UE 28

Belgique Deutsch-land

France

Insgesamt / Total Männer / Hommes Frauen / Femmes

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5,5

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9,7

8,1

6,7 7,

6

7,1

3,7

9,4

5,3

11,5

5,6

3,6

10,4

7,7

7,2 7,4

7,1

4,1

9,5

3,5

10,5

5,5

2,9

8,9

8,6

6,2

7,9

7,1

3,3

9,4

Saarland Lorraine Luxem-bourg

Rheinland-Pfalz

Wallonie DGBelgien*

GR.Region

EU-28 /UE-28

Belgique Deutsch-land

France

insgesamt / total Männer / Hommes Frauen / Femmes

10,2

22,1

15,5

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29,0

13,4 16

,0 16,8 19

,3

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nd

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16,5 17,5 20

,2

7,6

23,2

nd

22,5

13,4

7,0

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14,8

15,5

16,1 18

,0

5,8

21,3

Saarland** Lorraine Luxem-bourg

Rheinland-Pfalz

Wallonie DGBelgien*

GRRegion**

EU-28 /UE-28

Belgique Deutsch-land

France

Insgesamt / total Männer / Hommes Frauen / femmes

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 4 -

Taux d’emploi (au lieu de domicile) L’un des principaux objectifs visés par la stratégie Europe 2020 consiste à porter le taux d’em-ploi des 20-64 ans à 75 % d’ici à 2020. Les femmes, les jeunes et les seniors doivent notam-ment participer davantage à la vie active. En 2017, le taux d’emploi s’élevait à 70,7 % dans la Grande Région. La part de la population active était ainsi comparable à celle de l’UE des 28. Des efforts doivent donc encore être effectués, tant dans la Grande Région qu’à l’échelon européen, pour que la barre des 75 % puisse être atteinte. L’augmentation du taux d’emploi fut assez timide au cours des dernières années : une progression de 1,7 point de pourcentage a été enregistrée depuis 2007 dans l’espace de coopération. Cette hausse a été nettement portée par la croissance de l’emploi des femmes (+ 4,4 pp ; hommes : - 0,9 pp). L’écart entre les hommes et les femmes était toutefois encore de 7,8 points de pourcentage en 2017.

Evolutions sur le marché de l’emploi Variations 2007-2017 et 2012-2017 en points de pourcentage

Taux d’emploi Taux de chômage Taux de chômage des jeunes

2007-2017 2012-2017 * DG Belgien : Données 2016 *** SL et DG Belgien : 2011-2016 et 2006-2016 nd = non disponible

Calculs IBA / OIE Source : Eurostat – Enquête sur les Forces de Travail ; DG Belgien : SPF Economie DGSIE et ADG

Taux de chômage selon Eurostat Le taux de chômage dans la Grande Région s’élevait à 6,7 % en 2017, soit 0,9 point de pour-centage de moins que le niveau européen (7,6 %). Depuis 2012, le chômage a baissé en Grande Région (- 0,7 pp) et dans l’UE (- 2,8 pp). Au sein de l’espace de coopération grand-régional, la Lorraine affiche le taux de chômage le plus élevé (11 %) et la Rhénanie-Palatinat détient le taux plus bas (3,3 %). Depuis 2007, les régions allemandes ont connu une amélio-ration en matière de chômage, tandis que la hausse a été la plus forte en Lorraine et au Luxembourg.

2,0

0,3

-1,3

1,1

1,6

1,8

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Lorraine

Wallonie

DG Belgien*

Belgique

France

GR. Region

EU-28 /UE 28

Luxembourg

Rheinland-Pfalz

Deutschland

Saarland

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-0,7

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-0,8

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Allemagne

Saarland

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GR. Region

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Belgique

DG Belgien*

EU-28 / UE 28

France

Luxembourg

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0,4

1,2

1,2

2,8

5,6

Deutschland

Saarland***

Rheinland-Pfalz

GR. Region

DG Belgien***

Luxembourg

Belgique

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EU-28 / UE 28

France

Lorraine

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 5 -

Chômage des jeunes La situation des jeunes sur le marché de l’emploi dans la Grande Région reste préoccupante : en 2017, 16 % des actifs de 15 à 24 ans étaient sans emploi. Cela correspond à un niveau juste inférieur à celui de l’UE des 28 (16,8 %), et au sein de la Grande Région, la Wallonie et la Lorraine ont atteint des seuils supérieurs à la moyenne européenne, avec respectivement 29 % et 22,1 %. Malgré une situation économique plus favorable, au Luxembourg 15,5 % des actifs de moins de 25 ans étaient au chômage. Les deux Länder allemands sont restés à un niveau nettement inférieur (avec 10,2 % pour la Sarre et 7,4 % pour la Rhénanie-Palatinat). Au cours des cinq dernières années, la situation s’est améliorée notamment en Lorraine et au Luxembourg, tandis que le chômage des jeunes a légèrement augmenté en Wallonie et en Rhénanie-Palatinat. Au niveau grand-régional, le taux de chômage des jeunes a diminué de 1,1 point de pourcentage depuis 2012.

Evolutions sur le marché de l’emploi Variations 2007-2017 et 2012-2017 en points de pourcentage

Taux d’emploi Taux de chômage Taux de chômage des jeunes

2007-2017 2012-2017 * DG Belgien : Données 2016 *** SL et DG Belgien : 2011-2016 et 2006-2016 nd = non disponible

Calculs IBA / OIE Source : Eurostat – Enquête sur les Forces de Travail ; DG Belgien : SPF Economie DGSIE et ADG

D’autres informations sur l’emploi et le chômage sont disponibles dans le cahier de l’OIE inti-tulé « Situation du marché de l’emploi ». Les formes d’emploi atypiques sont par ailleurs abordées dans le rapport « Formes de travail et d’emploi atypiques », tandis que la situation des jeunes est traitée dans le rapport « Situation des jeunes ». En outre, des indicateurs sur les seniors sont disponibles dans le nouveau cahier spécifique « Situation des seniors sur le marché du travail ». Mobilité des frontaliers En 2017, la Grande Région a de nouveau comptabilisé davantage de travailleurs frontaliers qu’au cours des années précédentes. Depuis la crise financière et économique, la tendance constante à la hausse s’est toutefois ralentie : les variations annuelles observées étaient en

2,0

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1,1

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EU-28 /UE 28

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-0,8

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Deutschland

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DG Belgien***

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EU-28 / UE 28

France

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 6 -

effet sensiblement plus marquées jusqu’en 2008 (environ 5 % à 7,5 %) qu’au cours des an-nées suivantes (0,6 % à 2,4 %). Toutefois, on constate depuis 2014 que la croissance des flux de travailleurs frontaliers entrants (sans la Lorraine) en Grande Région est chaque année plus élevée que l’année précédente. Ainsi, les années 2016 et 2017 ont vu le nombre de ces tra-vailleurs augmenter respectivement de 2,7 et 3,1 %. Globalement, en 2017, plus de 230 000 personnes ont franchi chaque jour une frontière dans la Grande Région afin de se rendre sur leur lieu de travail situé dans une région voisine (frontaliers entrants). La Suisse est le seul Etat en Europe à enregistrer un nombre supérieur de travailleurs frontaliers domiciliés dans un autre pays.1

Flux de frontaliers dans la Grande Région en 2017

Calculs IBA / OIE

* Données calculées sur la base des chiffres actuels (2017) de la BA et de l’INAMI et de la part des Lorrains parmi les frontaliers français d’après le dernier recensement de la population (2015) Sources : IGSS ; BA ; INAMI ; INSEE (estimations) Remarques : A la date du 30/06/2017, la Sarre compte un total de 27 289 frontaliers entrants originaires de Rhénanie-Palatinat ; à la même date, 17 224 frontaliers entrants originaires de la Sarre travaillent en Rhénanie-Palatinat (Source : BA). La zone d’attraction du marché de l’emploi frontalier s’étend au-delà du territoire de la Grande Région. Le volume total des frontaliers présents au sein de la Grande Région est ainsi supérieur au cumul des flux de frontaliers circulant d’une composante à l’autre de l’espace de coopération.

1 Au 3e trimestre 2018, la Suisse comptait 312 325 frontaliers dont plus de la moitié venaient de France (54,4 %)

et un cinquième d’Allemagne (19,3 %). Source : OFS – Statistiques des frontaliers (STAF)

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 7 -

Plus de la moitié de l’ensemble des frontaliers présents sur le territoire de la Grande Région étaient originaires de France, et plus de trois quarts travaillaient au Luxembourg. L’intensifica-tion constante de la mobilité des travailleurs frontaliers dans la Grande Région n’est toutefois pas observée dans toutes les composantes régionales. L’augmentation générale du nombre de frontaliers depuis 2007, de plus d’un tiers, s’explique notamment par les évolutions au Luxembourg (+ 35,6 % de frontaliers entrants) et en Wallonie (+ 20,5 % de frontaliers en-trants). Les Länder fédéraux allemands enregistrent par contre, sur la même période, un recul du nombre de travailleurs entrants, majoritairement originaires de France (Sarre : - 18,4 % ; Rhénanie-Palatinat : - 9,8 %). Des informations détaillées sur les flux de frontaliers dans la Grande Région sont disponibles dans le cahier intitulé « Mobilité des frontaliers ».

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 8 -

Remarques préliminaires sur la méthodologie

Données de base Les données de base utilisées pour les chapitres 1.1 « Taux d’activité », 1.2 « Taux d’emploi » et 2.1 « Taux de chômage » du cahier « Situation du marché de l’emploi » se fondent en ma-jeure partie sur des informations fournies par Eurostat ; celles des chapitres 1.3 « Emploi sa-larié au lieu de travail » et 2.2 « Le chômage au travers des statistiques des agences pour l’emploi » reposent quant à elles sur les informations des offices statistiques de la Grande Région.2 Les éventuelles lacunes ont été comblées, dans la mesure du possible, par l’équipe de rédaction, ou complétées par des données supplémentaires.

Mise à jour des données Au regard des différentes sources de données et des particularités régionales et nationales, les don-nées statistiques ne portent pas toutes sur des périodes identiques. Pour cette raison, il est compré-hensible qu’il faille accepter quelques manques quant à l’actualité des données utilisées. L’équipe s’est toutefois efforcée d’utiliser les données les plus récentes disponibles ; pour l’essentiel, les don-nées se rapportent, sauf indication contraire, aux années 2016/2017 et correspondent à la situation d’avril à octobre 2018.

Définitions et remarques sur la méthodologie3

A propos des données Eurostat – Enquête sur les Forces de Travail : Les données d’Eurostat proviennent des statistiques régionales d’Eurostat. Il convient de citer également ici l’Enquête sur les Forces de Travail (EFT), qui constitue, à l’échelle européenne, la principale source d’informations comparables sur les marchés de l’emploi régionaux. Con-çue sous forme d’enquête par sondage, l’EFT se fonde sur des normes et des définitions de l’emploi, du chômage et des actifs inoccupés qui sont harmonisées au niveau de l’UE. A l’op-posé des définitions et des concepts nationaux basés sur des dispositions réglementaires, ces normes et définitions sont présentées dans un système ajusté et harmonisé qui permet de faire des comparaisons internationales et transfrontalières.

A propos des données sur l’emploi salarié (au lieu de travail) : Le chapitre Emploi salarié (au lieu de travail) est basé sur les données des statistiques venti-lées par la comptabilité nationale et les statistiques de la nomenclature statistique des activités économiques (NACE) de l’UE.

Actifs : Les actifs (ou la population active, ou les forces de travail) rassemblent les personnes actives occupées et celles sans emploi.

Taux d’activité (EFT) : Le taux d’activité correspond à la part des actifs (en emploi et sans emploi) dans la population en âge de travailler. 2 En 2006, les Offices statistiques de la Grande Région ont mis en place leur portail statistique, qui permet

d’accéder à une multitude de données économiques et sociales harmonisées concernant la Grande Région. Les lacunes existantes ont été comblées, dans la mesure du possible, par l’équipe de rédaction du réseau des instituts specialisés. Malgré des recherches minutieuses et des calculs complémentaires, il n’est pas toujours possible de présenter des données comparables pour toutes les composantes de la Grande Région. A cette date, il s’agit ici souvent de chiffres provisoires susceptibles d’être modifiés ultérieurement – y compris avec un effet rétroactif sur des séries chronologiques.

3 Des remarques détaillées sur les sources des données, ainsi que sur leurs possibilités et leurs limites, sont disponibles en annexe.

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

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Actifs occupés : Au sens de la définition du BIT, on considère comme actif occupé toute personne âgée d’au moins 15 ans qui, au cours de la semaine de référence, a travaillé au moins une heure contre rémunération ou dans le cadre d’une activité indépendante ou d’assistance.

Taux d’emploi (EFT) : Le taux d’emploi est défini comme étant la proportion des personnes actives occupées d’une certaine catégorie d’âge par rapport à la population totale de cette classe d’âge.

Sans emploi : Les sans emploi sont toutes les personnes âgées de 15 à 74 ans qui sont sans travail au cours de la semaine de référence, sont disponibles pour travailler à cette date, ont pris des disposi-tions spécifiques au cours des quatre dernières semaines pour rechercher activement un em-ploi ou qui ont déjà trouvé un emploi qui commencera dans les trois mois à venir.

Taux de chômage (EFT) : Le taux de chômage représente la part en pourcentage des sans emploi parmi la population active (total des personnes actives en emploi et sans emploi). Il peut être ventilé selon l’âge et le sexe.

Chômage de longue durée (EFT) : Le chômage de longue durée correspond à la part, parmi la population active, des personnes sans emploi depuis plus de douze mois. La part de chômeurs de longue durée représente la part de ces derniers en pourcentage du total des chômeurs.

Salariés : De façon générale, le terme de « salarié » désigne les personnes qui travaillent pour un em-ployeur privé ou public et qui perçoivent en contrepartie une rémunération sous forme d’un salaire, d’un traitement, d’un salaire aux pièces ou d’une rémunération en nature. Les militaires de carrière font également partie de cette catégorie.

Ecart entre les sexes : Désigne l’existence d’une disparité liée au sexe (différence statistique entre les hommes et les femmes).

Classification CITE / ISCED : La classification internationale type de l’éducation (CITE / ISCED) est un outil permettant d’éta-blir des statistiques sur l’éducation comparables à l’échelon international. La version utilisée (CITE 2011) distingue 9 niveaux différents, également présentés en annexe à ce rapport.

NACE – Nomenclature des Activités économiques dans la Communauté Européenne : Cette nomenclature à quatre chiffres constitue le cadre de la collecte et de la présentation des données statistiques classées par secteurs économiques et issues du domaine de l’économie (par exemple production, emploi, comptes nationaux) et d’autres domaines au sein du Sys-tème statistique européen (SSE). La nomenclature NACE rév. 2 comprend 21 sections (et 88 divisions, avec en tout 615 catégories), disponibles dans les explications en annexe au présent rapport.

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

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1. Activité

1.1 Taux d’activité

Selon les résultats de l’enquête communautaire sur les forces de travail, la population de la Grande Région comptait plus que 5,3 millions d’actifs en 2017. La Rhénanie-Palatinat repré-sentait la plus grande part, avec 38,7 %, suivie de la Wallonie avec 27,8 %, de la Lorraine avec 19 % et de la Sarre avec 9,2 %. Enfin, 5,4 % de tous les actifs de l’espace de coopération habitaient au Luxembourg.

Le taux d’activité correspond à la part des actifs (actifs occupés et chômeurs) dans la population en âge de travailler (15 à 64 ans).

Forte disparité des taux d’activité au sein de la Grande Région Pour l’ensemble de la Grande Région, le taux d’activité était de 70,7 % en 2017 – soit 1,7 point de pourcentage de moins que dans l’UE des 28 (72,4 %). La Rhénanie-Palatinat a une inci-dence considérable sur le taux d’activité de la Grande Région. En effet, avec 77,3 % en 2017, le taux d’activité de ce Land est largement supérieur à la moyenne grand-régionale et euro-péenne. La comparaison entre les régions fait apparaître que seule la Sarre, avec 75,4 %, a pu enregistrer un résultat à peu près aussi favorable, alors que les autres composantes régio-nales affichaient des taux inférieurs à la moyenne de la Grande Région et de l’UE, et ne sont pas parvenues à dépasser la barre des 70 %. D’importantes disparités sont donc observées au sein de la Grande Région : la différence entre la région enregistrant le taux d’activité le plus faible (Wallonie : 63,3 %) et celle ayant le taux le plus élevé (Rhénanie-Palatinat) représentait 14 points en 2017.

Taux d’activité (15-64 ans) global et par sexe en 2017 Part dans la population en âge de travailler (15-64 ans) en %

* DG Belgien : 2013

Calculs IBA / OIE Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail ; DG Belgien : CES de la CG Belgique

75,4

68,9 69,6

77,3

63,3

67,5

70,7 72

,4

67,4

78,0

70,1

80,6

72,0 73

,1

81,8

67,9

73,2 75

,0 77,7

71,9

82,1

73,8

70,0

65,8

65,9

72,7

58,6

61,6

66,3 67,1

62,9

73,7

66,6

Saarland Lorraine Luxem-bourg

Rheinland-Pfalz

Wallonie DGBelgien*

GR.Region

EU-28 /UE-28

Belgique Deutsch-land

France

insgesamt / total Männer / Hommes Frauen / Femmes

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

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Des différences toujours énormes entre les taux d’activité des hommes et des femmes En 2017, le taux d’activité des femmes dans la Grande Région était toujours sensiblement inférieur à celui des hommes. Cet écart était de 8,7 points de pourcentage et était donc infé-rieur à celui observé à l’échelon de l’UE des 28 (10,6 points). Des disparités existaient égale-ment au sein de l’espace de coopération entre les taux d’activité fémininin et masculin : Avec 10,6 points d’écart, la Sarre se retrouve au même niveau que l’UE. La Wallonie (9,3 pp) et la Rhénanie-Palatinat (9,1 pp) se situent en dessous de la moyenne de l’UE, mais ces écarts sont néanmoins supérieurs à la moyenne de la Grande Région. Le Luxembourg enregistrait avec 7,2 points de pourcentage un écart inférieur à la moyenne de la Grande Région et c’est donc en Lorraine que l’écart entre les sexes fut le plus faible en 2017, avec 6,2 points.

Hausses des taux d’activité supérieures à la moyenne, depuis l’an 2007, dans les com-posantes régionales allemandes et au Luxembourg La hausse du taux d’activité depuis 2007 est moins marquée dans la Grande Région (+ 1,5 points de pourcentage) que dans l’UE (+ 2,4 points de pourcentage). Cette évolution, observée depuis 2007, a d’abord été portée par la croissance supérieure à la moyenne enregistrée dans la Sarre (+ 6 points) et au Luxembourg (+ 4 points). Au cours de cette même période, la Rhé-nanie-Palatinat a également connu une progression supérieure à la moyenne de la Grande Région (+ 2 points). La Wallonie a été caractérisée par une baisse minimale (- 0,7 point de pourcentage) et la Lorraine par un hausse de 1,7 point de pourcentage.

L’analyse de l’évolution du taux d’activité au fil du temps doit tenir compte du fait que ce taux d’activité englobe tant les actifs occupés que les actifs sans emploi. Les passages du statut d’actif employé à celui de chômeur et vice-versa ne sont pas identifiables ici. Par conséquent, la conjoncture économique n’est pas reflétée clairement dans ces données. Seuls les nou-veaux arrivants sur le marché du travail (par exemple les jeunes diplômés occupant un premier emploi ou les parents recommençant à travailler après s’être consacrés à l’éducation de leurs enfants) et les personnes quittant le marché de l’emploi (par exemple les retraités qui quittent

Evolution globale du taux d’activité (15-64 ans) entre 2007 et 2017 En %

Calculs IBA / OIE Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail ; DG Belgien : CES de la CG Belgique

75,4

68,969,6

77,3

63,3

70,772,4

60

62

64

66

68

70

72

74

76

78

80

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Saarland Lorraine Luxembourg Rheinland-PfalzWallonie GR. Region EU-28 / UE-28

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 13 -

la vie active ou les personnes qui déménagent hors de la région) exercent une influence sur l’évolution du taux d’activité.

Disparités au niveau du taux d’activité en fonction de l’âge Selon les données de l’Enquête européenne sur les forces de travail, le taux d’activité dans la Grande Région des jeunes de moins de 25 ans s’élevait à 38,6 % en 2017. La Grande Ré-gion restait ainsi encore sous la moyenne des Etats-membres européens (UE des 28 : 40,4 %). Au sein de l’espace de coopération, le niveau observé dans les deux Länder alle-mands restait largement supérieur à la moyenne de la Grande Région, avec 51,5 % pour la Rhénanie-Palatinat et 48,5 % pour la Sarre. Le Luxembourg et la Wallonie arrivent en queue de peloton, avec 30,3 % et 23,7 %. Le taux d’activité des jeunes en Lorraine dépasse lègère-ment la moyenne grande-régionale, avec 39,9 % en 2017, pour ce qui est de la catégorie des 15-24 ans. Le taux d’activité relativement élevé chez les jeunes dans les composantes régio-nales allemandes peut s’expliquer par le fait que la formation professionnelle par alternance est très répandue en Allemagne : les apprentis sont embauchés dans une entreprise et entrent de ce fait dans la catégorie des actifs. Ce système de formation professionnelle par alternance est moins développé en France, en Belgique et au Luxembourg, où la formation profession-nelle a davantage lieu dans un cadre scolaire. Dans ces pays, les apprentis sont donc recen-sés comme des élèves, et non comme des actifs – ils n’entrent par conséquent pas en ligne de compte dans la population active. En raison des mutations démographiques, la situation des seniors sur le marché de l’emploi retient de plus en plus l’attention. En 2017, le taux d’activité des 55-64 ans était, avec 60,3 %, nettement supérieur à celui des jeunes dans la Grande Région. Par rapport à l’UE des 28, le taux d’activité des seniors de la Grande Région est au même niveau que la moyenne euro-péenne (60,4 %). Dans cette tranche d’âge, une comparaison interrégionale reflète à peu près les mêmes tendances que celles observées pour les jeunes : les composantes régionales al-lemandes obtiennent les taux les plus élevés, les plus bas reviennent au Luxembourg et à la Wallonie. En Lorraine, contrairement à la situation de ses jeunes actifs, le taux d’avtivité des seniors se situe nettement en-dessous de la moyenne.

Taux d’activité global par tranches d’âge en 2017 Répartition en %

Calculs IBA / OIE

Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail

48,5

39,9

30,3 51

,5

23,7 38

,6

40,4

78,3

72,4 88

,6

81,6

80,6

79,7 82

,9

91,6

89,4

89,1

88,3

82,8 87,0

86,7

88,1

85,3

84,1 88,3

77,7 84

,4

84,6

66,9

55,3

40,7

72,4

48,8 60

,3

60,4

Saarland Lorraine Luxembourg Rheinland-Pfalz Wallonie GR. Region EU-28 /UE 28

15-24 Jahre / ans 25-34 Jahre / ans 35-44 Jahre / ans 45-54 Jahre / ans 55-64 Jahre / ans

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

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Les résultats positifs des composantes régionales allemandes en ce qui concerne le taux d’ac-tivité global ainsi que les taux d’activité des jeunes et des seniors ont déjà été évoqués. L’ana-lyse des tranches d’âge intermédiaires fait toutefois apparaître des classements différents. Ainsi, s’agissant des 25-34 ans, la Lorraine et la Sarre se situaient sous la moyenne de la Grande Région (respectivement 72,4 % et 78,3 %) en 2017, tandis que le Luxembourg arrivait en première position dans cette catégorie avec 88,6 %. Dans le cas des 35-44 ans, les com-posantes allemandes, le Grand-Duché et la Lorraine ont enregistré des taux d’activité supé-rieurs à la moyenne de la Grande Région.

1.2 Taux d’emploi

Le taux d’emploi est un indicateur clé pour les analyses relatives au marché du travail et la description du contexte de la politique économique et de l’emploi à l’échelle de l’Europe. Il correspond à la part des salariés (actifs en emploi) de la population âgée de 20 à 64 ans. Est considéré comme actif en emploi quiconque qui a, durant la semaine de référence, travaillé au moins une heure contre rémunération4. D’un point de vue général également, le taux d’em-ploi ne fournit aucune indication sur le volume de travail qui peut également varier fortement selon les régions5. Si le taux d’emploi doit fournir une image réaliste de la situation de la poli-tique de l’emploi dans la Grande Région, il est impératif que le pourcentage de contrats de travail à temps partiel, par exemple, soit pris en considération6.

Taux d’emploi et objectifs de l’UE Le 17 juin 2010, le Conseil européen a adopté formellement la nouvelle stratégie « Europe 2020 ». Basée sur trois axes prioritaires se renforçant mutuellement, elle vise le développement d’une éco-nomie intelligente, durable et inclusive dans une Union européenne caractérisée par des niveaux élevés d’emploi, de productivité et de cohésion sociale et territoriale. L’une des sept initiatives éla-borées en vue de permettre la mise en œuvre de la Stratégie « Europe 2020 » est, dans le cadre de l’axe thématique « Croissance inclusive », la « Stratégie pour de nouvelles compétences et de nouvelles possibilités d’emploi ». Elle a pour but de moderniser les marchés du travail, d’offrir de nouvelles perspectives aux travailleurs prêts à se qualifier tout au long de leur vie, et de mieux faire correspondre l’offre et la demande sur le marché du travail. L’amélioration quantitative et qualitative de l’emploi est un pilier de base de la politique européenne de l’emploi. Elle est en même temps une condition importante pour la cohésion sociale. L’un des principaux objectifs de la Stratégie « Europe 2020 » prévoit donc une augmentation à 75 % du taux d’emploi des personnes âgées de 20 à 64 ans d’ici à 2020. Ce but doit notamment être atteint grâce à une plus forte participation à la vie active des jeunes, des seniors et de la main-d’œuvre moins qualifiée, ainsi que par le biais d’une amélioration de l’insertion professionnelle des travailleurs mi-grants. Dans ce contexte, les pays faisant partie de la Grande Région ont défini différentes priorités dans leurs programmes de réforme nationaux :

4 Sont également comptabilisées toutes les personnes dont le contrat de travail est suspendu durant la semaine

de référence (par ex. congé sabbatique ou parental). 5 Le temps de travail est influencé par plusieurs facteurs, tels qu’un contexte historique et culturel différent, le

taux d’emploi des femmes sur les marchés régionaux du travail, la spécialisation dans une branche donnée et le pourcentage des salariés sous contrat à temps partiel.

6 Le pourcentage des salariés sous contrat à temps partiel réduit sensiblement le nombre moyen des heures de travail effectuées. On ne dispose malheureusement pas au niveau régional de déclinaison du nombre moyen des heures de travail effectuées par les salariés à temps partiel et les salariés à plein temps.

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 15 -

► La Belgique entend atteindre un taux d’emploi global de 73,2 % d’ici à 2020, le taux d’emploi des femmes devant être porté à 69 % et celui des seniors à 50 %

► L’Allemagne vise une augmentation du taux d’emploi le portant en tout à 77 %, celui des femmes devant passer à 73 % et celui des seniors à 60 %.

► La France axe son objectif national sur la valeur communautaire de 75 % pour le taux d’emploi global et veut par ailleurs atteindre un taux de 70 % pour les femmes

► Le Luxembourg s’est fixé comme objectif de faire passer le taux d’emploi total à 73 % d’ici 2020

Taux d’emploi global : de fortes disparités au sein de la Grande Région Selon les données de l’Enquête européenne sur les forces de travail, le taux d’emploi global de la Grande Région s’élevait à 70,7 % en 2017 et se situait au dessous la moyenne euro-péenne de 71,3 %. Les résultats sont toutefois très variables au sein de l’espace de coopéra-tion : 16,2 points de pourcentage séparent le taux d’emploi le plus élevé du taux d’emploi le plus faible. Les deux Länder allemands ainsi que le Luxembourg enregistrent un taux d’emploi supérieur à la moyenne de la Grande Région. La Rhénanie-Palatinat est largement en tête, avec 78,7 %. La Sarre et le Luxembourg se situent bien au centre, avec respectivement 75,7 % et 70,8 %. La Lorraine et la Wallonie se positionnent en revanche sensiblement sous les moyennes européenne et grand-régionale, avec respectivement 66,5 % et 62,5 %.

Taux d’emploi global et par sexe en 2017 Part des actifs en emploi âgés de 20 à 64 ans parmi la population de cette tranche d’âge en %

* DG Belgien : 2016

Calculs IBA / OIE Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail ; DG Belgien : Ostbelgien Statistik

Augmentation du taux d’emploi de la Grande Région depuis 2007 Entre 2007 et 2017, le taux d’emploi de la Grande Région a enregistré une hausse de 1,7 point de pourcentage et se situe depuis 2015 légèrement en-dessous du taux moyen enregistré dans l’UE des 28, qui a connu une évolution comparable depuis 2007 (+ 1,8 point de pourcen-tage). Ce résultat positif dont bénéficie la Grande Région est le fruit de l’évolution des régions allemandes (Sarre : + 7,8 points de pourcentage ; Rhénanie-Palatinat : + 4 points de pourcen-tage). Vient ensuite le taux de variation du Luxembourg (+ 2,5 points de pourcentage), qui se situe ainsi au-dessus de la moyenne européenne et grande-régionale. Il convient de souligner ici que le taux d’emploi est calculé sur la base du lieu de domicile des actifs et que le marché de l’emploi luxembourgeois se distingue par une forte dynamique pour ce qui est des créations d’emplois, qui sont souvent occupés par des frontaliers. Cela vaut moins pour la Wallonie, où le taux d’emploi reste faible et a stagné depuis 2007 (- 0,4 point de pourcentage). La Lorraine

75,7

66,5 70

,8 78,7

62,5 66

,4 70,7

71,3

68,0

79,1

69,4

80,0

69,1 74

,2

82,9

66,7 70

,8 74,6 76,9

72,5

83,1

73,0

71,3

63,9 67

,1 74,4

58,3 62

,5 66,7

65,8

63,3

75,0

65,9

Saarland Lorraine Luxem-bourg

Rheinland-Pfalz

Wallonie DGBelgien*

GR.Region

EU-28 /UE 28

Belgique Deutsch-land

France

Insgesamt / Total Männer / Hommes Frauen / Femmes

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

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enregistre une évolution négative de son taux d’emploi par rapport à 2007 de - 1,7 points de pourcentage, qui après une légère hausse en 2010 n’a pas pu atteindre en 2017 le niveau d’avant-crise. Après les répercussions de la crise économique, la situation au niveau de l’em-ploi des régions allemandes ne s’était d’abord améliorée que légèrement, le taux d’emploi stagnait dans la Grande Région et il était en régression en Wallonie et en Lorraine dans sa tendance. A l’échelon européen également, le taux d’emploi connait une l’évolution négative à partir de 2008 pour repartir à la hausse depuis 2014. Cet évolution positive se montre éga-lement dans les autres composantes.

Evolution du taux d’emploi global entre 2007 et 2017 En %

Calculs IBA / OIE

Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail ; DG Belgien : Ostbelgien Statistik En 2017, le retard par rapport à l’objectif de la Stratégie Europe 2020 reste de 4,3 points en Grande Région Suite à l’augmentation du taux d’emploi depuis 2002, le retard par rapport à l’objectif visé par la Stratégie Europe 2020 – en l’occurrence un taux d’emploi de 75 % – n’est plus que de 4,3 points de pourcentage en 2017 (contre 3,7 % pour l’UE des 28). Au niveau de la Grande Région comme à l’échelon européen, des efforts restent donc toutefois à effectuer pour que l’objectif visé puisse être atteint en 2020. Au sein de la Grande Région, la Rhénanie-Palatinat a d’ores et déjà surpassé le palier européen de 3,7 points de pourcentage en 2017, la Sarre de 0,7 point de pourcentage. Avec respectivement - 8,5 et - 12,5 points de pourcentage, la Lorraine et la Wallonie ont en revanche encore du chemin à parcourir avant d’être en mesure d’atteindre le palier visé. S’agissant des objectifs nationaux, la Rhénanie-Palatinat dépasse même de 1,7 points de pourcentage le palier allemand plus élevé de 77 %, alors que la Sarre est encore en deçà (- 1,3 points de pourcentage). Bien que les objectifs visés à l’échelon na-tional soient plus faibles au Luxembourg (73 %) et en Belgique (73,2 %), le Grand-Duché et, plus encore, la Wallonie en sont encore éloignés, avec respectivement - 2,2 et - 10,7 points de pourcentage.

75,7

66,5

70,8

78,7

62,5

DG Belgien 2016: 66,4

70,7

71,3

60

65

70

75

80

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Saarland Lorraine Luxembourg Rheinland-PfalzWallonie DG Belgien GR. Region EU-28 / UE-28

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 17 -

Evolution du taux d’emploi global (20-64 ans) entre 2007 et 2017 et écart par rapport à l’objectif Europe 2020

Calculs IBA / OIE

Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail Remarque : données DG Belgien 2007-2016

Taux d’emploi des femmes inférieur à celui des hommes La Commission européenne n’a certes pas défini de seuil spécifique concernant le taux d’em-ploi des femmes, mais un objectif – devant être atteint d’ici à 2020 – a bel et bien été fixé à l’échelon national par la Belgique (69 %), l’Allemagne (73 %) et la France (70 %). Dans la Grande Région, le taux d’emploi des femmes s’élevait à 66,7 % en 2017, et était donc inférieur de 7,8 points de pourcentage à celui des hommes. A l’échelon européen, où seulement 65,8 % des femmes sont actives, la différence par rapport aux hommes est encore plus marquée (11,2 points de pourcentage). Au sein de la Grande Région, l’écart entre les sexes est consi-dérable dans toutes les composantes régionales : il fluctue de 8,7 points de pourcentage en Sarre à 5,2 points de pourcentage en Lorraine. En Rhénanie-Palatinat, le taux d’emploi des femmes est certes le plus élevé (avec 74,4 %) et dépasse l’objectif visé à l’échelle du pays (73 %). En Sarre, le retard par rapport à cet objectif s’élève à 1,7 point de pourcentage. En Lorraine, le taux d’emploi féminin s’élève à 63,9 % et est donc inférieur de 6,1 points de pour-centage au seuil défini pour la France (70 %). En Wallonie, la part des femmes occupant un emploi est comparativement la plus faible de toute la Grande Région, avec 58,3 % ; l’écart par rapport à l’objectif visé par la Belgique (69 %) d’ici à 2020 est par conséquent aussi le plus important (10,7 points de pourcentage).

Diminution de l’écart entre les sexes dans la Grande Région L’analyse de l’évolution des disparités hommes/femmes depuis 2007 montre, pour la Grande Région, un recul de 5,2 points de pourcentage de la différence entre les taux d’emploi féminin et masculin, ce qui correspond à une diminution plus marquée qu’en Europe (UE des 28 : - 3,8 points de pourcentage). Le taux d’emploi des femmes dans la Grande Région a progressé de 4,4 points de pourcentage au cours de la période de référence, alors que celui des hommes a même diminué de 0,9 point de pourcentage. La hausse plus marquée du taux d’emploi des femmes – par rapport à celui des hommes – reflète la participation active accrue des femmes à la vie active. Ces tendances se retrouvent également à l’échelon européen, bien que la hausse du taux d’emploi féminin soit ici plus faible (+ 3,7 points de pourcentage) et le taux des hommes stagne (- 0,1 point de pourcentage). Cette évolution positive relativement marquée

7,8

-1,7

2,5

4,0

-0,4 -0,3

1,7 1,8

0,0

6,7

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-0,7

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4,3 3,7

7,0

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5,6

-8,0

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0,0

4,0

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12,0

16,0

-6,0

-4,0

-2,0

0,0

2,0

4,0

6,0

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10,0

Saarland Lorraine Luxem-bourg

Rheinland-Pfalz

Wallonie DGBelgien*

GR.Region

EU-28 /UE 28

Belgique Deutsch-land

France

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20 /

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20

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rung

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n 20

07-2

017

(pp)

Veränderung / Variation 2007-2017 (pp) Lücke zum Ziel Europa 2020 (75%) / Ecart par rapport à l'objectif Europe 2020 (75%)

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 18 -

de l’emploi féminin dans la Grande Région est dû avant tout aux résultats enregistrés dans les composantes régionales allemandes, où le taux d’emploi des femmes a gagné dans les deux Länder entre 2007 et 2017 (Sarre : + 10,1 pp ; Rhénaie-Palatinat : + 6,4 pp). Le Luxembourg a également connu au cours de cette période une hausse supérieure à la moyenne du taux d’emploi des femmes (+ 6,4 points de pourcentage), tandis que la Wallonie (+ 3,4 points de pourcentage) et surtout la Lorraine (- 0,4 point de pourcentage) sont restées sous la moyenne grand-régionale. Ces résultats variables d’une région à l’autre témoignent du fait que la situa-tion de l’emploi des femmes est liée d’une part au contexte socio-économique et d’autre part aux conditions de travail ainsi qu’aux structures organisationnelles disponibles conjointement avec l’emploi des femmes (citons par exemple des structures d’accueil existant pour les jeunes enfants).

Evolution du taux d’emploi hommes/femmes entre 2007 et 2017 En %

Calculs IBA / OIE

Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail Taux d’emploi des jeunes : des écarts prononcés au sein de la Grande Région Bien que l’importance d’intégrer les jeunes dans la vie active ne cesse d’être soulignée en Europe, en particulier depuis la crise économique et financière, la stratégie Europe 2020 n’a pas fixé d’objectif à atteindre en ce qui concerne le taux d’emploi des jeunes. En 2017, celui-ci s’élevait à 32,7 % au sein de la Grande Région, soit 0,9 point de pourcentage en dessous de la moyenne européenne (33,6 %). Un comparatif interrégional montre qu’il existe de fortes disparités entre le taux d’emploi le plus bas et celui le plus élevé : le taux observé en Rhénanie-Palatinat (47,7 %) et en Sarre (44,2 %) est plus de deux fois plus élevé qu’en Wallonie (16,9 %). Le Luxembourg et la Lorraine se situent en milieu de classement, avec respective-ment 25,6 % et 31,1 %. Le taux de la Communauté germanophone de Belgique (33,6 % en 2016) dépasse légèrement la moyenne grande-régionale. Les écarts caractérisant les taux d’emploi des jeunes d’une composante régionale à l’autre sont dus à différents facteurs : les taux dans l’ensemble supérieurs à la moyenne des deux Länder allemands peuvent s’expli-

66,7

74,6

65,8

76,9

60

65

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75

80

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

GR. Region (Frauen / Femmes) GR. Region (Männer / Hommes)

EU-28 / UE-28 (Frauen / Femmes) EU-28 / UE-28 (Männer / Hommes)

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 19 -

quer par des raisons structurelles et, surtout, découler de la place traditionnellement impor-tante accordée à la formation professionnelle par alternance.7 Ce type de formation est éga-lement très apprécié dans la CG de Belgique, ce qui explique l’écart énorme avec le taux d’emploi des jeunes de Wallonie. Les chiffres plus faibles enregistrés dans les composantes régionales francophones de la Grande Région peuvent indiquer l’existence de difficultés pour entrer dans le monde du travail ou être dus à la plus longue durée des études. Dans la tranche d’âge des 15-24 ans, de nombreux jeunes n’ont pas d’emploi étant donné qu’ils ont choisi de suivre une formation scolaire ou universitaire. Après l’obtention de leurs diplômes, la plupart d’entre eux seront disponibles sur le marché du travail. Un faible taux d’emploi n’est donc pas forcément problématique. Les indicateurs concernant le chômage des jeunes et, surtout, le taux NEET (correspondant aux jeunes qui n’ont pas d’emploi et ne suivent pas non plus de formation) sont bien plus efficaces pour effectuer une analyse des problèmes.

Taux d’emploi des jeunes global et selon le sexe en 2017 Parts des actifs de 15 à 24 ans dans la population de cette tranche d’âge en %

* DG Belgien : 2016

Calculs IBA / OIE Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail ; DG Belgien : Ostbelgien Statistik

Les jeunes hommes ont plus souvent un emploi que les jeunes femmes Une analyse de la situation de l’emploi en fonction du sexe montre que les jeunes hommes ont plus souvent un emploi que les jeunes femmes – tant dans la Grande Région qu’à l’échelon européen. En 2017, l’écart en faveur des hommes s’élevait à 4,2 points de pourcentage dans la Grande Région (34,7 % pour les hommes et 30,5 % pour les femmes), soit un niveau légè-rement plus faible qu’à l’échelle européenne (3,2 points de pourcentage). Cette disparité s’ex-plique notamment par les différentes filières : dans la Grande Région, en 20128, le taux des étudiants dans l’enseignement supérieur (grandes écoles et universités) est plus élevé de près de 10 points de pourcentage chez les femmes par rapport aux hommes (57,9 % contre 48,1 %). Lorsque ces étudiantes n’exercent pas d’activité annexe, elles n’entrent pas non plus dans la catégorie des actifs. Les hommes optent en revanche plus souvent pour une formation professionnelle et accèdent donc plus tôt au marché du travail. L’écart hommes/femmes parmi les jeunes de la Grande Région atteint son niveau le plus élevé dans la Communauté Germa-nophone de Belgique (9,2 points de pourcentage en 2016), suivi de la Rhénanie-Palatinat et de la Sarre avec respectivement 4,9 et 4 points de pourcentage. Au Luxembourg, où le taux

7 Les apprentis travaillant dans des entreprises sont comptabilisés parmi les actifs occupés. 8 Eurostat n’avait pas actualisé les chiffres depuis 2012.

44,2

31,1

25,6

47,7

16,9

33,6

32,7

33,6

22,3

45,1

27,3

45,5

33,1

26,5

50,0

18,7

38,0

34,7

35,1

23,9

46,1

29,2

42,7

29,0

24,7

45,1

14,9

28,8 30,5

31,9

20,6

44,1

25,3

Saarland Lorraine Luxem-bourg

Rheinland-Pfalz

Wallonie DGBelgien*

GR. Region EU-28 /UE 28

Belgique Deutsch-land

France

Insgesamt / Total Männer / Hommes Frauen / Femmes

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 20 -

d’emploi des jeunes se situe à un niveau plus bas, la différence entre les hommes et les femmes est la plus faible (- 1,7 points de pourcentage).

Emploi des jeunes : recul dans la Grande Région depuis 2007 L’analyse du taux d’emploi des jeunes au fil du temps depuis 2007 dépeint un recul similaire tant au niveau de la Grande Région (- 3,1 points de pourcentage) ainsi qu’à l’échelon euro-péen (- 2,9 points de pourcentage). L’évolution sensiblement plus négative dans l’Union euro-péenne peut s’expliquer comme étant le fruit des répercussions de la crise financière et éco-nomique : depuis 2009, le taux de l’UE a connu une diminution constante et entre 2010 et 2016, le taux d’emploi des jeunes Européens était pour la première fois inférieur à celui de la Grande Région. Cette évolution est essentiellement due à la crise qui a frappé les pays du Sud de l’Europe et dont les jeunes ont été parmi les premiers à subir les effets. Le taux de la Grande Région est resté relativement stable jusqu’à 2014, avec des valeurs autour de 34 % ; il baisse depuis 2013, pour atteindre 32,7 % en 2017. Au sein de la Grande Région, l’évolution est très variée. Le Grand-Duché et la Sarre ont enregistré des hausses depuis 2007 (Luxem-bourg : + 4,1 pp, Sarre : + 1,7 pp), la Lorraine, la Wallonie et la Communauté Germanophone (2016) accusent une baisse du taux d’emploi des jeunes avec respectivement - 3,8 ; - 6,3 et - 4,1 pp. L’evolution en Rhénanie-Palatinat stagne à - 0,2 point de pourcentage.

En 2017, le taux d’emploi des jeunes femmes dans la Grande Région se situe en des-sous du niveau des EU-28 Le taux d’emploi des jeunes hommes a certes baissé par rapport à 2007 dans la Grande Ré-gion (- 3,9 pp) ainsi que à l’échelon européen (- 4,2 points de pourcentage). Uniquement le

Evolution du taux d’emploi global des jeunes entre 2007 et 2017 En %

Ruptures de série : Luxembourg : 2007, 2009, 2015 ; Wallonie, Rheinland-Pfalz, Saarland : 2011

Calculs IBA / OIE

Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail ; DG Belgien : Ostbelgien Statistik

44,2

31,1

25,6

47,7

16,9

33,232,733,6

15

20

25

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35

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2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Saarland Lorraine Luxembourg Rheinland-Pfalz

Wallonie DG Belgien GR. Region EU-28 / UE-28

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 21 -

Luxembourg peut justifier d’une évolution positive (+ 1,4 point de pourcentage entre 2007 et 2017). La situation des jeunes femmes sur le marché de l’emploi de la Grande Région enre-gistre un recul de - 2,2 pp face à - 1,7 pp au niveau de l’UE des 28. Au sein de la Grande Région, seules la Lorraine et la Wallonie ont connu un recul du taux d’emploi des jeunes femmes (respectivement - 5,6 et - 4,6 points de pourcentage). Le taux d’emploi des jeunes hommes et des jeunes femmes a connu une évolution relativement parallèle à l’échelon de l’UE : la baisse due à la crise coninuait jusqu’à 2013. L’amorce d’une remontée est à constater depuis. Au cours des années marquées par la crise, il s’est avéré que le taux d’emploi des femmes de 15 à 24 ans a fortement baissé dès 2008, soit un an avant celui des hommes. De même, la reprise qui a suivi s’est produite dès 2010 et 2011 chez les femmes, alors qu’elle n’a eu lieu qu’en 2011 et 2012 chez les hommes. Les régressions survenues en 2014 ont con-cerné les deux sexes, mais depuis 2016 on observe une hausse chez les jeunes hommes (+ 1 pp) contre une baisse de - 1,7 point de pourcentage pour les femmes.

Taux d’emploi des seniors dans la Grande Région : niveau légèrement inférieur à la moyenne européenne La stratégie Europe 2020 n’a pas défini de nouveau seuil de référence pour ce qui est du taux d’emploi des travailleurs plus âgés (55 à 64 ans). Elle rappelle toutefois qu’une meilleure inté-gration professionnelle des actifs d’un certain âge et la promotion d’une activité professionnelle des seniors sont considérées comme essentielles pour parvenir à porter le taux d’emploi dans l’UE à 75 % d’ici à 2020. La stratégie de Lisbonne avait fixé à 50 % l’objectif du taux d’emploi pour les seniors (55 à 64 ans), objectif visé pour 2010. Dans le contexte de la mutation démo-graphique et d’une possible insuffisance de personnel qualifié du fait de la diminution du po-tentiel de population active, l’emploi des travailleurs âgés joue un rôle stratégique de plus en plus important. La (ré)intégration des personnes de 55 à 64 ans dans le marché de l’emploi constitue l’un des principaux défis de la politique de l’emploi. Les travailleurs âgés peuvent en outre transmettre des connaissances, des compétences et un savoir technique aux jeunes générations. Selon le projet de rapport conjoint sur l’emploi 2009/2010 du Conseil européen,

Evolution du taux d’emploi des jeunes en fonction des sexes entre 2007 et 2017 En %

Calculs IBA / OIE

Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail

30,5

34,7

31,9

35,1

25

30

35

40

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

GR. Region (Frauen / Femmes) GR. Region (Männer / Hommes)

EU-28 / UE-28 (Frauen / Femmes) EU-28 / UE-28 (Männer / Hommes)

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 22 -

la mise à niveau des compétences des travailleurs âgés devrait être favorisée afin de faciliter leur réinsertion sur le marché de l’emploi et des incitations appropriées à la poursuite d’une activité devraient être prévues dans le cadre des systèmes de retraite, des dispositifs fiscaux et d’autres structures de prestations.9

Avec un taux d’emploi des travailleurs seniors de 57,6 %, la Grande Région affichait un résultat inférieur à celui de l’UE des 28 (56,9 %) en 2017 et dépasse l’objectif de la stratégie de Lis-bonne. Ce résultat est notamment dû aux taux d’emploi des seniors élevés dans les deux Länder allemands. Bien que la stratégie Europe 2020 ne prévoit pas de seuil de référence pour le taux d’emploi des travailleurs âgés, l’Allemagne a choisi de se fixer un objectif national : en 2020, 60 % des actifs de 55 à 64 devront avoir un emploi. La Rhénanie-Palatinat (70,6 %) et la Sarre (64,7 %) ont d’ores et déjà atteint cet objectif. La Belgique s’est également fixé un objectif national consistant à atteindre un taux d’emploi de 50 % pour les travailleurs seniors. La Wallonie restait toutefois 4,4 points de pourcentage en deçà de ce seuil en 2017. La Lor-raine (51,1 %) est nettement sous la moyenne de la Grande Région, mais avec 39,4 %, le Luxembourg enregistre le taux le plus faible de l’espace de coopération.

Forte hausse du taux d’emploi des travailleurs âgés entre 2007 et 2017 La hausse globale du taux d’emploi de la Grande Région depuis 2007 est due non seulement à la présence plus importante des femmes sur le marché du travail, mais aussi à l’augmenta-tion régulière du nombre de personnes âgées occupant un emploi. Entre 2007 et 2017, le taux d’emploi dans la tranche d’âge des 55-64 ans a progressé de 15,9 points dans la Grande Ré-gion – cette évolution est plus prononcée qu’à l’échelon européen (UE des 28 : + 12,1 points). La catégorie des travailleurs âgés a par ailleurs été la moins touchée par le ralentissement du marché de l’emploi suite à la crise ; le taux d’emploi des seniors a même continué à légèrement augmenter en 2008 et même en 2009. La progression la plus importante depuis 2007 a été enregistrée en Lorraine (+ 18,1 pp) et dans les régions allemandes (+ 19,8 pp pour la Sarre et 9 Cf. Conseil européen : projet de rapport conjoint sur l’emploi 2009/2010, Bruxelles 2010, p. 7

Taux d’emploi des travailleurs âgés global et selon le sexe en 2017 Part des travailleurs de 55 à 64 ans dans la population de cette tranche d’âge en %

* DG Belgien : 2016

Calculs IBA / OIE Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail ; DG Belgien : SPF Economie DGSIE

64,7

51,1

39,4

70,6

45,6 51

,3 57,6

56,9

48,2

70,5

50,9

71,9

49,4

45,0

76,6

50,9 57

,6 62,1

63,4

53,7

75,6

52,257

,6

52,6

33,6

64,7

40,5 44

,7

53,2

50,7

42,8

65,6

49,6

Saarland Lorraine Luxem-bourg

Rheinland-Pfalz

Wallonie DGBelgien*

GR.Region

EU-28 /UE-28

Belgique Deutsch-land

France

insgesamt / total Männer / Hommes Frauen / Femmes

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 23 -

+ 17 pp pour la Rhénanie-Palatinat). L’évolution a été moins dynamique au Luxembourg (+ 8,2 pp) et en Wallonie (+ 11,2 pp). Les résultats positifs des Länder allemands ne doivent toutefois pas faire l’objet d’une surinterprétation, étant donné que l’augmentation de l’emploi des travailleurs âgés en Allemagne est également due en partie à l’évolution de la pyramide des âges de la population – les changements démographiques sont tels en Allemagne que le nombre des nouveaux arrivants sur le marché du travail est relativement faible, si bien que les seniors doivent être maintenus dans la vie active. Du fait des fortes disparités régionales, l’écart entre le taux d’emploi le plus haut et celui le plus faible a presque doublé entre 2007 et 2017, pour atteindre plus de 31 points de pourcentage.

Les hommes âgés travaillent plus fréquemment que les femmes âgées… Les taux d’emploi des travailleurs âgés présentent des disparités non seulement d’une région à l’autre, mais aussi selon les sexes : les hommes âgés travaillent plus souvent que les femmes en Grande Région. Cet écart était de 8,9 points de pourcentage en 2017, soit un niveau inférieur au résultat européen (12,7 points de pourcentage). Au sein de la Grande Ré-gion, la Sarre (14,3 pp) avant la Rhénanie-Palatinat (11,9 points de pourcentage) – dont le taux d’emploi est le plus élevé – se distingue par l’écart le plus important. Viennent ensuite le Luxembourg (11,4 points) et la Wallonie (10,4 points). C’est en Lorraine que l’écart entre le taux d’emploi des hommes âgés et celui des femmes âgées est le plus faible, soit 3,2 points de pourcentage.

… malgré une hausse plus importante du taux d’emploi féminin chez les seniors En 2007, l’écart entre les hommes et les femmes était encore de 13,1 points de pourcentage en Grande Région. Les disparités entre les taux d’emploi des hommes et des femmes âgés se sont donc fortement réduites entre 2007 et 2017 (de 4,3 points). Cette évolution est due notamment à la forte hausse du taux d’emploi des femmes âgées de la Grande Région

Evolution du taux d’emploi global des travailleurs âgés entre 2007 et 2017 En %

Calculs IBA / OIE

Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail ; DG Belgien : DG Stat

64,7

51,1

39,4

70,6

45,6

52,3

57,656,9

25

30

35

40

45

50

55

60

65

70

75

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Saarland Lorraine Luxembourg Rheinland-Pfalz

Wallonie DG Belgien GR. Region EU-28 / UE-28

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 24 -

(femmes : + 18 pp, hommes : + 13,8 pp). A l’échelon européen, l’écart entre les sexes affiche une diminution encore plus marquée (- 5,1 points de pourcentage). Le taux d’emploi des femmes âgées (+ 14,6 points) et celui des hommes âgés (+ 9,4 points) ont moins progressé qu’à l’échelle de la Grande Région.

Niveau de formation des actifs en emploi variable dans la Grande Région En 2017, près de 79 % des actifs en emploi âgés de 25 à 64 ans de la Grande Région dispo-saient au minimum d’un diplôme de deuxième cycle de l’enseignement secondaire (à partir de CITE 3), considéré à l’échelon international comme correspondant aux qualifications mini-males pour une société en évolution basée sur les connaissances. Selon cette définition, le niveau de formation de la population dans l’espace de coopération se situe au-dessus de la moyenne européenne de 77,5 %. Il est à noter que les Länder allemands sont les compo-santes régionales ayant le plus contribué à ce résultat. Parallèlement à cela, la part des actifs n’ayant pas dépassé le niveau de l’école obligatoire, ni bénéficié d’une formation profession-nelle (max. CITE 2), est plus faible dans la Grande Région que dans l’UE. Une comparaison interrégionale montre que la Wallonie, le Luxembourg et la Lorraine affichent un nombre su-périeur à la moyenne de travailleurs peu qualifiés, tandis que les deux Länder allemands sont caractérisés par un nombre inférieur à la moyenne de cette catégorie de travailleurs. Il ressort des résultats nationaux que la répartition dans les différents niveaux CITE reflète également des différences au niveau des systèmes d’éducation. Dans les régions allemandes, une grande partie des travailleurs dispose d’un niveau de formation CITE de niveau 3-4 (61,8 % en Sarre, 57,5 % en Rhénanie-Palatinat), ce qui s’explique par la place prépondérante occu-pée par les écoles professionnelles en Allemagne : le niveau de formation CITE 0-2 est de ce fait moins représenté que dans les autres composantes régionales.

Evolution du taux d’emploi des travailleurs âgés par sexe entre 2007 et 2017 En %

Calculs IBA / OIE

Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail

53,2

62,1

50,7

63,4

35

40

45

50

55

60

65

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

GR. Region (Frauen / Femmes) GR. Region (Männer / Hommes)EU-28 / UE-28 (Frauen / Femmes) EU-28 / UE-28 (Männer / Hommes)

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 25 -

Emploi (au lieu de domicile) dans la tranche d’âge des 25-64 ans selon le plus haut niveau de formation 2017

Répartition par niveau de formation (CITE) en %

Calculs IBA / OIE

Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail

21,1

26,7

16,4

23,6

22,9

15,3

48,2

36,3

57,5

36,4

46,7

61,8

30,7

37,0

26,1

39,9

30,4

23,0

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

GR. Region

Wallonie

Rheinland-Pfalz

Luxembourg

Lorraine

Saarland

ISCED / CITE 0-2 ISCED / CITE 3-4 ISCED / CITE 5-8

21,6

13,5

23,2

22,5

43,2

57,9

36,5

46,1

35,2

28,6

40,3

31,4

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

France

Deutschland

Belgique

EU-28 / UE 28

ISCED / CITE 0-2 ISCED / CITE 3-4 ISCED / CITE 5-8

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 26 -

1.3 L’emploi salarié (au lieu de travail)

En 2016, dernière année de référence pour laquelle des données sont disponibles pour toutes les compo-santes régionales, le nombre total de salariés (au lieu de travail) dans la Grande Région était d’un peu plus de 4,4 millions de personnes ; cela représente 2,3 % de tous les actifs de l’UE des 28. La Rhénanie-Pala-tinat, région partenaire la plus fortement peuplée de l’espace de coopération, représente également la part la plus importante en termes d’emploi avec 40,5 % de l’ensemble des salariés de la Grande Ré-gion, devançant la Wallonie (22,9 %), la Lorraine (16,9 %), la Sarre (10,9 %) et le Luxembourg (8,8 %).

Depuis l’an 2000, hausse du nombre des salariés dans la Grande Région Pendant la période de 2000 à 2016, l’emploi des sa-lariés dans la Grande Région a enregistré une crois-sance (+ 10,4 %) similaire à celle de la moyenne de l’UE des 28 (+ 10,9 %). Cette évolution n’a pas été homogène mais reflète très clairement les différents cycles conjoncturels : après de fortes croissances au début de la période considérée, suite à l’essor conjoncturel ayant marqué l’an-née 2000, le début du ralentissement économique amorcé en 2001 a cependant entraîné un fléchissement sensible de la croissance de l’emploi et même, au bout du compte, des pertes d’emplois en 2003. Depuis 2004, année qui a vu une phase de reprise de la conjoncture s’amorcer dans le monde entier, la situation de l’emploi dans la Grande Région s’est stabilisée, puis a enregistré de nouvelles hausses. La conjoncture favorable a eu des répercussions po-sitives sur la situation de l’emploi, notamment en 2007 et 2008, et a généré une nette hausse du nombre de créations d’emplois. En 2009, la récession mondiale a également eu des réper-cussions sur la situation de l’emploi de la Grande Région. Avec une baisse de 0,4 % du nombre de ses salariés (- 14 650 personnes) entre 2008 et 2009, les pertes d’emploi ont tou-tefois été nettement plus faibles que ce à quoi l’on s’était initialement attendu en général. La situation fut quelque peu différente à l’échelle européenne : sur la même période, dans l’UE des 28, le nombre de salariés a baissé de 1,9 %. En 2010 également, l’emploi dans l’UE con-naissait une évolution négative. En revanche, dans l’espace de coopération, la tendance est repartie à la hausse et une croissance de 0,5 % a été enregistrée. Dans l’espace de coopéra-tion, un an après le paroxysme de la crise, les pertes ont été ainsi rattrapées d’un point de vue purement mathématique et le niveau de 2008 fut même à nouveau dépassé. Cette évolution positive s’est poursuivie également en 2011 (+ 1,1 %), avant de se ralentir toutefois de nou-veau sensiblement en 2012 : cette année-là, le solde de l’emploi était certes toujours positif (+ 0,4 %) en termes de moyenne annuelle, mais la hausse par rapport à l’année précédente subissait d’ores et déjà un net ralentissement.

Part des régions dans l’emploi salarié total de la Grande Région en 2016

Diagramme : parts en % Données : nombre de salariés (en milliers)

Calculs IBA / OIE

Sources : Wallonie, DG Belgien : ICN, Comptes régionaux Saarland, Rheinland-Pfalz : Erwerbstätigenrech-nung der Länder Lorraine : INSEE Estimations d’emploi ; les don-nées 2015 et 2016 sont provisoires Luxembourg : Eurostat

Saarland: 482Lorraine:

752

Luxembourg:393

Rheinland-Pfalz: 1.798

Wallonie: 1.017

DG Belgien: 23

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 27 -

Evolution de l’emploi salarié (au lieu de travail) entre 2000 et 2016/2017 2000 = 100

Calculs IBA / OIE

Sources : Wallonie, DG Belgien : ICN, Comptes régionaux Saarland, Rheinland-Pfalz : Erwerbstätigenrechnung der Länder Lorraine : INSEE Estimations d’emploi ; les données 2015 et 2016 sont provisoires Luxembourg : Eurostat

Croissance au Luxembourg sensiblement ralentie après une longue phase marquée par une forte dynamique Au sein de la Grande Région, le Luxembourg, qui bénéficie d’une économie en bonne santé, a notamment enregistré entre 2000 et 2017 un gain de 65,4 % du nombre de ses salariés, chiffre sans précédent dans la comparaison interrégionale et largement supérieur aux hausses moyennes à l’échelle européenne. C’est aussi le Grand-Duché qui a pu se maintenir le mieux, et de loin, pendant la récession : en effet, le Luxembourg est la seule région de l’espace de coopération à avoir tout de même enregistré des hausses significatives de l’emploi (+ 1 %) au cours de l’année de crise de 2009. La croissance de l’emploi a continué d’évoluer positivement en 2010 et 2011 également. En 2012, l’emploi salarié a connu une évolution un peu moins dynamique (+ 2,5 %) qu’en 2011 (+ 3,0 %), du fait d’un nouvel affaiblissement de la conjonc-ture au Luxembourg. Bien que l’économie ait connu un nouvel essor dans le Grand-Duché en 2013, la progression de l’emploi salarié a été moins forte qu’au cours de l’année précédente (+ 1,8 %). L’évolution dynamique est donc sensiblement freinée au Luxembourg, surtout de-puis la crise économique et financière de 2009. Depuis 2013, l’évolution du nombre de salariés au Luxembourg reste positive et a augmenté de 3,5 % en 2016 et 2017. Cette valeur se situe en dessous de la croissance moyenne de 3 % observée entre 2000 et 2017.

Croissance de l’emploi à deux chiffres en Wallonie également Parallèlement au Luxembourg, la Wallonie affiche elle aussi un taux de croissance de l’emploi supérieur à la moyenne dans la comparaison interrégionale et européenne : en 2016, la région belge employait 15,6 % de salariés de plus qu’en 2000. La Wallonie a donc non seulement mieux tiré son épingle du jeu que la plupart des autres régions de l’espace de coopération, mais elle a aussi connu une évolution supérieure à celle de l’ensemble de la Belgique (+ 12,4 %). En revanche, la Communauté Germanophone de Belgique, qui n’a enregistré

102,6

92,7

165,4

112,9 RLP115,6

107,4110,9

113,0

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Saarland Lorraine

Luxembourg Rheinland-Pfalz

Wallonie DG Belgien

GR. Region EU-28 / UE 28

100

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 28 -

qu’une hausse de 7,4 % entre 2000 et 2016, a connu des résultats nettement inférieurs. Dans la CG de Belgique, le ralentissement économique de 2003 et la crise économique de 2009 ont engendré des pertes d’emploi plus importantes qu’en Wallonie, qui s’est nettement mieux maintenue dans ce domaine. La Rhénanie-Palatinat a elle aussi traversé la récession de 2009 sans pertes d’emploi : avec une légère hausse de 0,2 % des emplois salariés, le niveau de l’emploi est dans une large mesure resté stable dans le Land allemand. Puis en 2010 et 2011, l’évolution est repartie à la hausse, l’emploi salarié augmentant chaque année d’environ 1 % depuis 2012. De façon globale, le nombre des salariés a augmenté de 12,9 % entre 2000 et 2017. La Rhénanie-Palatinat se positionne ainsi au-dessus de la moyenne de la Grande Région jusqu’à 2016. L’évolution du marché de l’emploi a été beaucoup plus modérée en Sarre. Si le nombre de créations d’emplois a été important à la veille du changement de mil-lénaire, la décennie suivante, durant laquelle les hausses ont alterné avec des baisses, s’est avérée plutôt mitigée. La région allemande a au niveau global clôturé la période 2000-2017 par une hausse de l’emploi (+ 2,6 %). La reprise économique survenue en 2010 et 2011 a aussi eu des effets positifs sur l’emploi et d’un point de vue purement mathématique, les pertes dues à la crise de 2009 ont déjà pu être compensées. Après les nouvelles pertes d’emploi de 2013 (- 0,5 %), la région enregistre des légères hausses depuis 2014.

Evolution de l’emploi salarié (au lieu de travail) entre 2009 et 2016/2017

Variation par rapport à l’année précédente en %

Calculs IBA / OIE

Sources : Wallonie, DG Belgien : ICN, Comptes régionaux Saarland, Rheinland-Pfalz : Erwerbstätigenrechnung der Länder Lorraine : INSEE Estimations d’emploi ; les données 2015 et 2016 sont provisoires Luxembourg : Eurostat EU / UE, Deutschland, Belgique, France : Eurostat

-0,8

0,5

1,3

0,2

-0,5

0,3

0,3 0,5 0,

8

-1,9

-0,3

-0,7

-1,6

-0,8 -0,7 -0

,3

0,41,

0

1,8

3,0

2,5

1,8

2,5

2,6 3,

1 3,5

0,2 0,3

1,3

1,1

0,8 0,9 1,

2

0,9 1,

3

-0,2

1,1 1,

4

0,1

-0,7 -0

,3

0,9 1,

2

-1,9

-0,1 0,0

-0,1

-0,3

-0,5

2,8

2,0

-3,0

-2,0

-1,0

0,0

1,0

2,0

3,0

4,0

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Saarland Lorraine Luxembourg Rheinland-Pfalz Wallonie DG Belgien

-0,3

0,5 1,

1

0,4

0,1 0,

4 0,9 1,0

-1,9

-0,8

0,2

-0,3 -0,2

1,1 1,

5

1,6 1,9

-0,4

0,6 1,

4

0,3

-0,5

0,4 0,

8 1,2 1,41,

8

1,6

0,1 0,3

1,3

1,3

0,9 1,1 1,2

-1,3

-0,2

0,4

0,0

-0,2

0,4

0,2 0,

8 1,2

-3,0-2,0-1,00,01,02,03,04,05,06,0

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

GR. Region EU-28 / UE 28 Belgique Deutschland France

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 29 -

Pertes d’emplois en Lorraine Contrairement à la tendance observée dans la Grande Région comme en Europe, la Lorraine a pour sa part dû faire face à des pertes significatives d’emplois entre 2000 et 2016 (- 7,3 %). Et ce recul n’est pas seulement dû à la crise, il se faisait déjà ressentir avant : comme dans toutes les autres composantes de la Grande Région, la croissance de l’emploi a connu à partir de 2000 un net fléchissement dans le contexte du ralentissement économique général, puis un recul en 2003. Par la suite, la Lorraine a eu de bien plus grandes difficultés à reprendre pied, tant d’un point de vue économique que du point de vue de la politique de l’emploi. Ces problèmes (qui ont certes aussi des raisons structurelles) ont encore été amplifiés par la ré-cession mondiale. Durant l’année de crise de 2009, la Lorraine – et la CG Belgique – ont enregistré les baisses d’emplois salariés les plus élevées de toutes les composantes régio-nales de l’espace de coopération (respectivement - 1,9 %). En outre, et à la différence des autres régions, l’évolution du nombre de salariés est restée négative au cours des années suivantes. En 2012, une nouvelle baisse de 1,6 % a même été enregistrée, si bien qu’il n’a pas été possible de revenir au niveau d’avant la crise, ni au niveau de l’emploi de l’an 2000. Finalement, une légère hausse de 0,4 % se manifestait entre 2015 et 2016.

Les trois quarts de l’ensemble des salariés de la Grande Région sont employés dans le secteur des services Une analyse de la répartition par secteurs économiques des emplois de la Grande Région montre que la prépondérance du secteur tertiaire s’est encore accrue. En 2016, trois quarts des salariés occupaient un emploi dans les services, tandis que le secteur secondaire ne re-présentait plus qu’un quart (24,2 %). Quant au secteur primaire, il n’employait qu’environ 0,8 % de tous les travailleurs. La Grande Région se situe ainsi largement dans la moyenne euro-péenne (tertiaire : 75,9 % ; secondaire : 22,4 % ; primaire : 1,7 %). A l’intérieur du secteur ter-tiaire, les services marchands occupent une place plus importante à l’échelon européen que dans la Grande Région (UE des 28 : 49,8 % ; Grande Région : 40,7 %). Au sein de l’espace de coopération, les services occupaient une place disproportionnée en Wallonie et au Luxem-bourg autour des 80 % des emplois, et ce, avec cependant une orientation structurelle diffé-rente : alors qu’au Grand-Duché de Luxembourg, les services marchands arrivaient en tête avec une part de 59,5 %, soit un taux nettement supérieur à la moyenne interrégionale et européenne, c’est en Wallonie que les services non-marchands emploient proportionnelle-ment le plus de personnes comparativement aux autres composantes de la Grande Région (39,7 %). Le secteur tertiaire occupe également une place importante en Lorraine où plus de trois sala-riés sur quatre étaient employés dans les services (78,7 %). Comme en Wallonie, les services non marchands (prestataires de services publics, éducation et santé) occupent en Lorraine une place supérieure à la moyenne. En revanche, le secteur des services en Rhénanie-Pala-tinat, en Sarre ainsi que dans la CG de Belgique représente une part moins élevée de l’emploi ; cette part se situe tout de même au-dessus de 70 % dans les composantes régionales alle-mandes de l’espace de coopération, tandis que la CG de Belgique se positionne légèrement en dessous de ce seuil. Dans chacune de ces trois régions, le secteur secondaire – c’est-à-dire les industries productives – occupait en revanche une place plus importante que dans les autres composantes régionales et par rapport au reste de l’Union Européenne. L’industrie joue un rôle important en Sarre et en Rhénanie-Palatinat (avec respectivement 22,7 % et 21,0 %),

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 30 -

la part du secteur de la construction étant toutefois inférieure à la moyenne. Ce secteur est particulièrement important au Luxembourg (10,6 %), tandis que la part de l’industrie (B-E) dans l’emploi se situe en dessous de la moyenne grande-régionale (9,1 %).

Structure de l’emploi salarié (au lieu de travail) par secteur économique en 2016/2017

Répartition en %

Agriculture, sylviculture, pêche (NACE A)

Industrie (NACE B-E)

Construction (NACE F)

Services marchands (NACE G-N, R-T/U)

Services non marchands (NACE O-Q)

* Lorraine, Wallonie, DG Belgien, GR. Region : Données 2016

Calculs IBA / OIE Sources : Wallonie, DG Belgien : ICN, Comptes régionaux Saarland, Rheinland-Pfalz : Erwerbstätigenrechnung der Länder Lorraine : INSEE Estimations d’emploi ; les données 2015 et 2016 sont provisoires. Luxembourg : Eurostat EU / UE, Deutschland, Belgique, France : Eurostat

Hausses dans le secteur des services et suppressions d’emplois dans l’industrie entre 2006 à 2016 L’analyse différenciée par secteur économique montre clairement que la croissance de l’em-ploi depuis 2006 dans la Grande Région est essentiellement due aux services (+ 10,6 %). Mais le nombre d’emplois a légèrement augmenté dans le secteur du bâtiment (+ 2,2 %), alors que des emplois ont dû être supprimés dans l’industrie (- 4,4 %). La crise économique, qui avait considérablement touché l’industrie manufacturière axée sur l’exportation, a accentué cette tendance générale. Plus récemment, entre 2014 et 2016, l’industrie manufacturière, et égale-ment le bâtiment, ont subi une baisse de l’emploi de respectivement - 1,2 %. Le nombre des salariés dans le secteur tertiaire a progressé de 2,9 % depuis 2014. Entre 2006 et 2016, ce secteur est parvenu à enregistrer chaque année une croissance moyenne de 1 %. Les années 2009 et 2012-2014 ont été caractérisées par une évolution positive en dessous de la moyenne (entre 0,3 et 0,8 %). Au cours des dix dernières années, la Rhénanie-Palatinat, la Wallonie et surtout le Luxembourg ont bénéficié dans le secteur tertiaire d’une croissance supérieure à la moyenne par rapport aux autres composantes régionales de l’espace de coopération, et ce,

1,4

0,9

0,6

1,7

0,8

0,7

0,4

1,3

0,4

0,8

0,3

10,9

19,8

13,4

17,0

17,5

22,9

13,4

21,0

9,1

15,3

22,7

5,7

5,0

5,1

5,5

5,9

6,8

5,9

5,5

10,6

5,2

4,7

50,9

42,2

46,5

49,8

40,7

36,5

40,6

37,3

59,5

40,7

39,5

31,3

32,1

34,4

26,1

35,0

33,1

39,7

34,9

20,4

38,0

32,8

France

Deutschland

Belgique

EU-28 / UE 28

GR. Region*

DG Belgien*

Wallonie*

Rheinland-Pfalz

Luxembourg

Lorraine*

Saarland

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 31 -

tant dans les services en général (respectivement + 11,5 %, + 11,3 % et + 38,6 %) qu’au ni-veau des services marchands (+ 13,0 %, + 11,7 % et + 38,8 %). Au Luxembourg, la progres-sion très importante est due pour l’essentiel à l’évolution dynamique du secteur des services financiers et des prestations aux entreprises. Inversement, en Lorraine, l’emploi a essuyé un léger recul dans le secteur tertiaire (- 0,6 %). Dans le secteur de la construction, entre 2006 et 2016, l’emploi a baissé essentiellement en Lorraine. La hausse au niveau grand-régional de l’emploi dans ce secteur a été portée par le Grand-Duché, la Communauté Germanophone de Belgique et la Rhénanie-Palatinat qui affichent des hausses entre presque cinq et dix fois supérieurs à la moyenne (Luxembourg : + 20,6 % ; CG Belgique : + 13,5 % ; Rhénanie-Pala-tinat : + 9,5 %). Excepté en Rhénanie-Palatinat (+ 6,2 %) et dans la Communauté germano-phone de Belgique (+ 3,9 %), l’industrie manufacturière est caractérisée par de fortes suppres-sions d’emploi dans chacune des composantes, la Lorraine étant la plus fortement touchée avec une baisse de 26,6 % depuis 2006. Malgré l’importance croissante du secteur des services, la contribution de l’industrie dans l’em-ploi et dans la valeur ajoutée générée reste indispensable pour l’ensemble de l’économie. L’industrie recèle un potentiel d’innovation élevé, dont l’exploitation est synonyme de progrès technologique. Ainsi, ce sont les secteurs à forte technologie de l’industrie manufacturière qui offrent des emplois qualifiés et qui devraient permettre de réaliser aussi à l’avenir d’impor-tantes hausses de productivité. Par ailleurs, l’évolution de l’économie des services ne peut pas être dissociée de l’industrie et ne doit bien au contraire être observée qu’en rapport étroit avec cette dernière. De nombreux emplois du secteur des services dépendent directement de la production. C’est le cas dans bien des domaines, notamment dans la recherche et le dévelop-pement, le financement, le conseil et la planification, mais aussi l’approvisionnement, les ser-vices informatiques et la logistique, ainsi que la mise en service et la maintenance. Tous ces services de grande qualité et à forte intensité de connaissances ne seraient pas possibles sans une industrie performante.

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 32 -

Evolution de l’emploi salarié (au lieu de travail) par secteur économique entre 2014 et 2016 / 2006 et 2016

Variation en %

Ensemble des salariés Construction (NACE F)

Industrie manufacturière (NACE C) Industrie productive (sans construction) (NACE B-E)

Ensemble des services (NACE G-T/U) Services marchands (NACE G-N et R-T/U)

Saarland Lorraine Rheinland-Pfalz Wallonie

Luxembourg GR. Region DG Belgien

Calculs IBA / OIE Sources : Wallonie, DG Belgien : ICN, Comptes régionaux Saarland, Rheinland-Pfalz : Erwerbstätigenrechnung der Länder Lorraine : INSEE Estimations d’emploi ; les données 2015 et 2016 sont provisoires Luxembourg : Eurostat

0,9 3,

6

0,1

-6,3

5,7

31,3

2,1

10,5

2,2

7,5

4,8 6,

6

1,9

7,3

-10,0

-5,0

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

2014-2016 2006-2016

-2,3

0,6

-6,8

-20,

5

4,6

20,6

1,2 9,

5

-4,3

0,0

-4,1

13,5

-1,2

2,2

-25,0

-20,0

-15,0

-10,0

-5,0

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

2014-2016 2006-2016

-2,7 0,

0

-4,7

-26,

6

1,5

-4,6

0,0

6,2

-1,4

-11,

5

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-30,0

-25,0

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-15,0

-10,0

-5,0

0,0

5,0

10,0

2014-2016 2006-2016

-2,5

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5

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6,3

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-25,0

-20,0

-15,0

-10,0

-5,0

0,0

5,0

10,0

2014-2016 2006-2016

2,2

6,7

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-0,6

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11,3

5,3 6,4

2,9

10,6

-5,0

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

2014-2016 2006-2016

1,3

5,1

3,0

0,4

6,7

36,8

2,3

13,0

4,6

11,7

7,4

2,63,4

11,9

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

2014-2016 2006-2016

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 33 -

2. Chômage

2.1 Taux de chômage

Le taux de chômage recensé dans le cadre de l’enquête de l’UE sur les forces de travail et harmonisé selon le concept du BIT s’établit en 2017 à 6,7 % dans la Grande Région, soit 0,9 points en dessous du niveau européen (7,6 %). La valeur affichée par la Grande Région cache néanmoins de grandes disparités entre ses différentes composantes : la Sarre (4,5 %), le Luxembourg (5,5 %) et surtout la Rhénanie-Palatinat (3,3 %) enregistrent en 2017 un taux de chômage nettement inférieur à celui de la moyenne de la Grande Région, tandis que la situa-tion sur le marché du travail apparaît dégradée en Wallonie et en Lorraine (respectivement 9,7 % et 11,0 %). La CG de Belgique obtient certes de meilleurs résultats (8,1 %) que la Wal-lonie au niveau du taux de chômage en 2016, mais celui-ci se situe tout de même au-dessus de la moyenne de la Grande Région.

Taux de chômage global et par sexe en 2017 Part des chômeurs de 15 ans et plus parmi les actifs de cette tranche d’âge en %

* DG Belgien : Données 2016

Calculs : IBA / OIE

Source : Enquête sur les forces de travail d’Eurostat ; DG Belgien : ADG Le taux de chômage des femmes dans la Grande Région est inférieur à celui des hommes En 2017, le taux de chômage des femmes dans la Grande Région s’établit à 6,2 %, soit un point en dessous de celui des hommes (7,2 %). Au niveau européen, en revanche, l’écart est plus faible (0,5 point), en faveur des hommes cependant. Au sein de la Grande Région, de même que pour le chômage global, on observe d’importantes différences entre les taux de chômage selon le sexe. Les disparités entre hommes et femmes varient d’une composante à l’autre. Au Luxembourg, la différence entre les taux de chômage masculin et féminin n’est guère perceptible pour l’année 2017 (0,1 point). C’est uniquement dans la CG de Belgique que le taux de chômage des femmes s’établit nettement au-dessus de celui des hommes (+ 0,9 points), tandis qu’en Sarre (- 1,8 pp), en Lorraine (- 1 pp) et en Wallonie (- 1,5 pp), c’est l’inverse qu’on observe.

4,5

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6

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10,5

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Saarland Lorraine Luxem-bourg

Rheinland-Pfalz

Wallonie DGBelgien*

GR.Region

EU-28 /UE-28

Belgique Deutsch-land

France

insgesamt / total Männer / Hommes Frauen / Femmes

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 34 -

Baisse du chômage au niveau grand-régional depuis 2007 L'évolution du taux de chômage entre 2007 et 2017 montre une baisse de 2,8 points dans la Grande Région. Toutefois, en Lorraine (+ 3,5 pp), au Luxembourg (+ 1,5 pp) et au niveau européen (+ 0,5 pp) ce taux a augmenté sur la période. Depuis la crise économique et finan-cière en 2009, la Grande Région pouvait enregistrer une baisse du taux de chômage de 2 points de pourcentage. Par contre dans l’UE le taux de chômage a encore augmenté jusqu’à l’année 2013 (+ 2 pp en 2009-2013) mais est en baisse depuis ce temps-là. Le marché du travail dans la Grande Région connaît une embellie (- 1,4 points) entre 2009 et 2011, avant d'être touché par une reprise du chômage jusqu’en 2015 (2011-2015 : + 0,6 point), si bien que le taux de chômage en 2015 se situe de nouveau au-dessus du niveau d’avant la crise (+ 0,4 point). Entre 2013 et 2015, le taux de chômage grand-régional stagne, pour atteindre 7,9 %, et il se trouve en regression depuis. En Europe, il a été en augmentation constante entre 2008 et 2013. On constate une amélioration continue depuis 2013 avec une baisse de ce taux de 3,2 points de pourcentage (jusqu’à 2017).

Evolution du taux de chômage pour la période 2007-2017 En %

Calculs : IBA / OIE

Source : Eurostat – Enquête sur les forces de travail ; DG Belgien : ADG

Evolutions contrastées des taux de chômage au sein de la Grande Région Au sein de l’espace de coopération, l’évolution des taux de chômage depuis 2007 est très contrastée. Dans la Lorraine (+ 3,5 pp), au Luxembourg (+ 1,5 pp) et en CG Belgique (+ 0,3 pp pour 2007-2016) le taux de chômage augmentait tandis qu’il est en recul dans les les deux composantes allemandes (Sarre : - 2,8 pp, Rhénanie-Palatinat : - 2,7 pp) et en Wallonie (- 0,8 pp). On observe une évolution négative en Lorraine depuis la crise économique et financière, qui se manifeste par une hausse du chômage dès 2007/2008 – contrairement aux valeurs moyennes européennes et de la Grande Région. Ainsi, le taux de chômage en Lorraine aug-mente de 3,7 points de pourcentage entre 2007 et 2009. L’année suivante, en 2010, on note

4,5

11,0

5,5

3,3

9,7

8,1

6,77,6

2

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2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Saarland Lorraine Luxembourg Rheinland-Pfalz

Wallonie DG Belgien GR. Region EU-28 / UE-28

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 35 -

un recul de 1,8 point, mais qui n’a pas pu se stabiliser. Le taux de chômage dans la compo-sante française croît à nouveau de 1,6 point depuis 2010, s’établissant en 2017 avec 11 pour-cents juste au-dessus du niveau enregistré au plus fort de la crise en 2009. Au Luxembourg aussi, on note une hausse du chômage lié à la crise dès 2007-2008 (+ 1,0 point). Le taux de chômage se maintient à 5,1 % en 2009, et recule de 0,7 point en 2010 dans un contexte de redressement conjoncturel. Mais comme pour la Lorraine, ce redressement est de courte durée, et depuis 2010 le taux de chômage du Luxembourg connaît une hausse de 1,1 points, si bien que dans le Grand Duché aussi, le taux de chômage en 2017 est supérieur à celui enregistré en 2009, année de la crise (+ 0,4 point). Dans la CG de Belgique, le taux de chômage de 2016 s’établit lègèrement au-dessus du taux enregistré au plus fort de la crise en 2009 (+ 0,1 point). Ceci s’explique notamment par l’aug-mentation qui survient entre 2011 et 2014 (+ 0,9 point), après un recul de seulement 0,2 point sur la période 2010-2011. Pendant la crise, le chômage dans la CG s’est accru de 0,7 point (2008-2010). La région wallonne connaît des variations plus importantes que la CG de Belgique. A la hausse de 1,4 points liée à la crise entre 2008 et 2010 succède un net recul en 2011 (- 1,9 points). Entre 2011 et 2015, le taux de chômage en Wallonie augmente à nouveau de 2,4 points et il se retrouve de nouveau en baisse depuis 2016. Les deux composantes allemandes subissent également les effets de la crise économique et financière entre 2008 et 2009. En Sarre, sur cette période, le taux de chômage a augmenté de 1,3 point, et de 0,4 point en Rhénanie-Palatinat. La Sarre connaît ensuite un recul du taux de chômage de - 2,8 points de pourcentage entre 2007 et 2017 – à l’exception d’une légère hausse en 2012. En Rhénanie-Palatinat, l’absence de hausse en 2012 aboutit à un recul du taux de chômage de 2 points sur la période 2009-2012. Entre 2012 et 2017, ce taux a continué de baisser, et ce, de 0,7 point de pourcentage. Sur la même période, la baisse enregistrée en Sarre a été plus forte (- 1,8 point).

Recul des disparités hommes/femmes depuis 2007 Le faible écart entre le taux de chômage des hommes et celui des femmes, aussi bien dans la Grande Région que dans l’UE, est récent. Les années précédentes, la population active fémi-nine était en général davantage exposée au risque de chômage que la population active mas-culine. Ainsi en 2007, la différence apparaît encore clairement en faveur des hommes (Grande Région : - 1,1 pp, UE-28 : - 1,3 pp). C’est surtout pendant la crise économique et financière que la tendance s’inverse. Ainsi, le taux de chômage des hommes croît de 1,7 point de pour-centage entre 2008 et 2009 dans la Grande Région, pour s’établir à 8,6 %, pendant que celui des femmes n’augmente que de 0,6 pp, s’établissant à 8,7%. Dans l’Europe des 28, la ten-dance est encore plus marquée (hommes : + 2,4 pp, 9,0 % ; femmes : + 1,4 pp, 8,9 %). L’ac-tivité des femmes semble donc moins soumise que celle des hommes aux vicissitudes de la conjoncture. Après la crise (2009-2017), les taux de chômage des femmes et des hommes présentent au niveau européen une évolution aussi positive que celle de la Grande Région (hommes : - 1,5 pp à 7,4 % ; femmes : - 1,0 pp à 7,9 %). Au niveau de la Grande Région, la

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 36 -

baisse du taux de chômage est plus forte chez les femmes que chez les hommes (hommes : - 1,4 pp à 7,2 % ; femmes : - 2,5 pp à 6,2 %).

Evolution du taux de chômage par sexe pour la période 2007-2017 En %

Calculs IBA / OIE

Source : Enquête sur les forces de travail d’Eurostat

Le taux de chômage des jeunes est plus de deux fois supérieur au taux de chômage global Le taux de chômage des jeunes est plus élevé que le taux de chômage global, aussi bien dans les composantes de la Grande Région que dans l’UE. Cette situation s’explique notamment par le fait que les jeunes, en Europe, sont particulièrement touchés par la crise économique et financière et ses conséquences. En 2017, le taux de chômage des jeunes dans la Grande Région s’établit à 16,0 %, soit largement plus de deux fois supérieur au niveau du taux de chômage global (écart supérieur à 9,3 pp). A l’échelle de l’Europe des 28, le taux de chômage des jeunes est plus élèvé (16,8 %), mais l’écart par rapport au taux de chômage global est quasiment le même (9,2 pp). On relève des disparités importantes au niveau du chômage des jeunes selon les composantes régionales : 29 % des jeunes actifs (15-24 ans) en Wallonie ainsi que plus d’un cinquième des jeunes Lorrains (22,1 %) sont au chômage en 2017. C’est en Rhénanie-Palatinat, qui enregistre un taux de 7,4 %, que les jeunes sont le moins exposés au risque du chômage. La situation est moins favorable dans la Sarre voisine (10,2 % en 2016). Dans la CG de Belgique (13,4 %) et au Luxembourg (15,5 %), le taux est également inférieur à la moyenne de la Grande Région.

6,2

7,2

7,97,4

6

7

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9

10

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GR. Region (Frauen / Femmes) GR. Region (Männer / Hommes)EU-28 / UE-28 (Frauen / Femmes) EU-28 / UE-28 (Männer / Hommes)

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 37 -

Taux de chômage des jeunes total et par sexe en 2017

Part des chômeurs de 15 à 24 ans parmi les actifs de cette tranche d’âge en %

* Données 2016 ** GR. Region : Total 2016 ; hommes et femmes sans la Sarre

Calculs : IBA / OIE

Source : Enquête sur les forces de travail d’Eurostat ; DG Belgien : ADG

Les critères de détermination du chômage des jeunes varient au sein de la Grande Ré-gion Les critères de détermination du chômage des jeunes au sein de la Grande Région doivent cependant être nuancés lors de l’analyse des taux de chômage. Pour calculer le taux de chô-mage en se basant sur les accords internationaux, le nombre de chômeurs est rapporté au nombre d’actifs dans la catégorie considérée. Chez les jeunes notamment, la participation à la vie active varie sensiblement selon les composantes régionales, ce qui se reflète dans le calcul statistique du taux de chômage. Par exemple, les catégories de référence servant à déterminer la population active (actifs et chômeurs) varient entre la France et l’Allemagne, expliquant en partie l’écart dans les taux de chômage. En Allemagne, les jeunes qui bénéfi-cient du système de formation en alternance10 sont considérés comme des actifs et sont inclus dans la population active, alors qu’en France, les jeunes en formation ne sont pas recensés dans la population active. Il en découle que la participation à la vie active est plus faible en France, et le taux de chômage est donc plus élevé. Pour obtenir une image réaliste, on peut pondérer le taux de chômage à l’aide du taux d’activité (voir le rapport de l’OIE « Situation des jeunes »), en rapportant le nombre de chômeurs à la population globale au lieu de le rapporter à la population dite active.

Relativisation du taux élevé de chômage des jeunes et des disparités au sein de la Grande Région Sur la base de cette méthode, la part de chômage des jeunes dans la Grande Région s’établit en 2017 à 6,2 %, soit une valeur inférieure à la moyenne européenne (Europe des 28 : 6,8 %). Dans les deux espaces de coopération, les écarts par rapport au taux de chômage global apparaissent sensiblement inférieurs au calcul antérieur (Grande Région : 1,4 point, Europe des 28 : 1,3 points). Au sein de la Grande Région, c’est la composante allemande Rhénanie-

10 La formation en alternance comprend parallèlement une formation en entreprise et un enseignement dans un

établissement d’enseignement technique.

10,2

22,1

15,5

7,4

29,0

13,4 16

,0 16,8 19

,3

6,8

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nd

21,8

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7,7

29,5

12,4

16,5 17,5 20

,2

7,6

23,2

nd

22,5

13,4

7,0

28,1

14,8

15,5

16,1 18

,0

5,8

21,3

Saarland** Lorraine Luxem-bourg

Rheinland-Pfalz

Wallonie DGBelgien*

GRRegion**

EU-28 /UE-28

Belgique Deutsch-land

France

Insgesamt / total Männer / Hommes Frauen / femmes

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 38 -

Palatinat qui affiche toujours la valeur la plus faible (3,8 %), même si cette valeur est supé-rieure au taux de chômage global – ce qui vaut aussi pour les autres composantes. Au sein de la Grande Région, c'est encore en Lorraine et en Wallonie que les jeunes sont le plus durement touchés par le chômage (respectivement 8,8 % et 6,9 %). Toutefois, les grandes disparités entre les entités régionales et par rapport au taux de chômage global sont nettement relativisées.

Le chômage des jeunes augmente particulièrement en Wallonie et en Lorraine Au sein de la Grande Région, c’est en Lorraine que le taux de chômage des jeunes a aug-menté le plus fortement entre 2007 et 2017 (+ 5,6 points). Sur la même période, le taux de chômage global ne croît que de 3,5 points. L’évolution au Luxembourg se montre inconstante dans la periode concernée pour finir avec un taux presque identique à celui de 2007 (+ 0,1 pp). Il en va de même pour la CG Belgique, où les taux de chômage des jeunes entre 2006 et 2016 augmentent uniquement de 0,5 point. En revanche, en Rhenanie-Palatinat, le taux de chômage des jeunes (- 3,0 pp) connaît une évolution plus favorable que dans la Grande Ré-gion et dans l’Europe des 28 (- 0,5 respectivement + 1,2 points). En effet, la Rhénanie-Palati-nat est parvenue à obtenir un recul quasi continu du taux de chômage des jeunes depuis 2007, et a même relativement bien surmonté les effets de la crise économique et financière. Les données d’Eurostat concernant la Sarre étant lacunaires entre 2007 et 2017, il n’a pas été possible de tirer de conclusions pertinentes sur la période. Par conséquent, la somme grande-régionale a été calculée sans la Sarre.

Evolution du taux de chômage des jeunes entre 2007 et 2017 En %

*GR. Region : Sans la Sarre

Calculs IBA / OIE

Source : Enquête sur les forces de travail d’Eurostat ; DG Belgien : ADG Une évolution plus favorable pour les jeunes femmes que pour les jeunes hommes En 2017, les jeunes hommes sont plus fortement touchés par le chômage que les jeunes femmes – à l’exception de la Lorraine et de la CG de Belgique. Eurostat n’ayant pas fourni de données différenciées par sexe pour la classe des 15 à 24 ans en Sarre, les valeurs pour la Grande Région excluent donc cette composante allemande. Au niveau européen, l’évolution

11,9

22,1

15,5

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20

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2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Saarland Lorraine Luxembourg Rheinland-PfalzWallonie DG Belgien GR. Region* EU-28 / UE-28

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 39 -

du chômage suit la même tendance chez les jeunes hommes que chez les jeunes femmes. Le taux de chômage enregistre une forte augmentation jusqu’en 2013 (hommes : + 9,1 pp ; femmes : + 7,1 pp), depuis 2013 le taux est en constante régression. Au niveau grand-régional (sans la Sarre), les taux de chômage des jeunes hommes et femmes évoluent de facon moins parallèle. Même si le taux de chômage des jeunes femmes a augmenté de 4,5 points entre 2007 et 2013, il reste depuis 2009 au-dessous du taux de chômage des jeunes hommes. Alors que le taux de chômage a baissé depuis 2007 chez les jeunes femmes (- 1,7 pp), il augmente chez les jeunes hommes sur la même période (+ 0,6 point). Pour une présentation détaillée du chômage des jeunes et de plus amples informations sur la situation des jeunes sur le marché de l’emploi dans la Grande Région, vous pouvez vous reporter au rapport de l’OIE « Situation des jeunes ».

Evolution du taux de chômage des jeunes par sexe pour la période 2007-2017 En %

*GR. Region : Sans la Sarre

Calculs IBA / OIE

Source : Enquête sur les forces de travail d’Eurostat Un chômeur sur deux dans la Grande Région reste au chômage pendant plus d’un an Le taux de chômage de longue durée est un indicateur des problèmes structurels du marché du travail. L’allongement de la durée du chômage s’accompagne d’une série de problèmes individuels : ainsi, les personnes touchées par le chômage de longue durée souffrent plus souvent de problèmes de santé physique et psychologique, perdent leurs qualifications, con-naissances professionnelles et expériences acquises lorsque la période d’inactivité se pro-longe, et sont également victimes d’un isolement social et culturel du fait de leur paupérisation. Le chômage de longue durée engendre un éloignement durable de la vie active et pose la question de l’employabilité des personnes touchées et de leur réinsertion professionnelle. L’accompagnement des chômeurs de longue durée et la formation professionnelle – incluant le maintien, le renforcement des compétences ou une reconversion – jouent un rôle primordial pour que les personnes concernées puissent sortir de leur isolement et reprendre une activité.

15,5

16,516,1

17,5

14

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22

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2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

GR. Region* (Frauen / Femmes) GR. Region* (Männer / Hommes)

EU-28 / UE-28 (Frauen / Femmes) EU-28 / UE-28 (Männer / Hommes)

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 40 -

Le taux de chômage de longue durée représente le pourcentage de personnes dans la population active étant au chômage pendant plus de douze mois. La part des chômeurs de longue durée représente le pourcentage des chômeurs de longue durée dans le nombre total de chômeurs.

En 2017, 50,9 % des demandeurs d’emploi sont au chômage depuis plus d’un an dans la Grande Région. Leur proportion dans la population active est de 3,4 %. En moyenne euro-péenne, la part des chômeurs de longue durée est moins élevée parmi les chômeurs (45,0 %) et au même niveau parmi les actifs (3,4 %).

En 2017, dans l’espace de coopération, c’est en Wallonie que les chômeurs de longue durée sont en proportion les plus nombreux : plus d’un demandeur d’emploi sur deux est concerné (59,4 %), et 5,8 % de la population active. La part des chômeurs de longue durée est égale-ment élevée dans la CG de Belgique (50,0 %). Viennent ensuite la Lorraine et la Sarre, où la proportion de chômeurs de longue durée est respectivement de 52,7 % et 42,4 %. Toutefois, la part des chômeurs de longue durée dans la population active varie au sein de ces deux régions : en Sarre, 1,9 % seulement de la population active est concernée par le chômage de longue durée en 2017, contre 5,8 % en Lorraine. C’est la Rhénanie-Palatinat qui affiche le taux le plus faible : 1,2 % de la population active, et 35,8 % des demandeurs d’emploi. Le Luxem-bourg enregistre une hausse pour les demandeurs d’emploi qui sont sans activité depuis plus d’un an pour atteindre une valeur de 38,4 %. La part des chômeurs de longue durée parmi les actifs est moins élevée (2,1 %) et reste en dessous du niveau de la Grande Région.

Légère baisse de la part des chômeurs de longue durée dans la population active entre 2007 et 2017 dans la Grande Région Entre 2007 et 2017, la part des chômeurs de longue durée dans la population active baisse au sein la Grande Région (- 0,4 point), alors qu’elle augmente de 0,3 point dans l’Europe des 28. Au sein de la Grande Région, la Lorraine et le Luxembourg enregistrent également une augmentation (respectivement de 2,8 et 0,9 pp). Dans les autres composantes, le taux de

Taux de chômage de longue durée en 2017 et en 2007

Part des chômeurs de longue durée âgés de 15 ans et plus parmi les actifs de cette classe d’âge en %

Calculs : IBA / OIE

Source : Enquête sur les forces de travail d’Eurostat ; DG Belgien : données non disponibles

1,9

5,8

2,1

1,2

5,8

3,4

3,4 3,5

1,6

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1,2

3,0

5,9

3,8

3,1

3,7

4,8

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Saarland Lorraine Luxem-bourg

Rheinland-Pfalz

Wallonie GR.Region

EU-28 /UE-28

Belgique Deutsch-land

France

2017 2007

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 41 -

chômage de longue durée baisse depuis dix ans. Les deux composantes allemandes enregis-trent un recul significatif de 1,8 points chacune, mais la Wallonie n’a pu réduire que faiblement (- 0,1 point) le taux très élevé de 5,9 % enregistré en 2007.

Part des chômeurs de longue durée en 2017 et en 2007

Part des chômeurs de longue durée (au chômage depuis plus de 12 mois) parmi tous les chômeurs en %

Calculs IBA / OIE

Source : Enquête sur les forces de travail d’Eurostat ; DG Belgien : ADG

La part des chômeurs de longue durée parmi les demandeurs d’emploi augmente légè-rement A l’inverse de la part des chômeurs de longue durée parmi la population active, la part des chômeurs de longue durée parmi les demandeurs d’emploi a augmenté dans la Grande Ré-gion (+ 0,8 point) entre 2007 et 2017. Au niveau européen on observe pour cet indicateur une hausse plus importante (+ 2,1 points). Une fois encore, au sein de la Grande Région, le chô-mage de longue durée est en baisse uniquement dans les deux composantes allemandes, tandis qu’en Wallonie, en Lorraine et au Luxembourg, les demandeurs d’emploi touchés par le chômage de longue durée sont plus nombreux en 2017 qu’en 2007.

42,4

52,7

38,4

35,8

59,4

50,0

50,9

45,0 49

,7

41,7 45

,351,1

39,5

29,1

49,8

56,8

47,2 50

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42,9

50,2 56

,0

41,7

Saarland Lorraine Luxem-bourg

Rheinland-Pfalz

Wallonie DGBelgien

GR.Region

EU-28 /UE-28

Belgique Deutsch-land

France

2017 2007

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

- 42 -

2.2 Le chômage au travers des statistiques des agences pour l’emploi

550 000 chômeurs en 2018, le niveau le plus bas depuis 2011 En 2018, la Grande Région compte 550 000 chômeurs selon les chiffres des agences pour l’emploi (en moyenne sur les 8 premiers mois de l’année 2018). Il faut remonter à l’année 2011, ou 2007 pour retrouver un chiffre presque comparable. Toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne. La Wallonie, la Rhénanie-Palatinat et la Sarre enregistrent ainsi, en 2018, le plus faible nombre de demandeurs d’emplois depuis 20 ans ou plus. En revanche au Luxembourg, et plus encore en Lorraine, la baisse des demandeurs d’emploi est réelle mais plus récente. En Lorraine, l’inflexion de tendance sur le front du chômage reste encore toute relative et bien modeste, eu égard au volume de personnes concernées. Le chômage diminue un peu (après avoir progressé de plus de 80% entre 2008 et 2018) car la situation macroéconomique est meilleure et grâce à la légère reprise économique. Les créations d’em-plois ont permis d’absorber la croissance de la population active et diminuer légèrement le chômage. Il s’agit d’une vraie baisse, mais on ne peut encore parler d’un effondrement durable du chômage.

Evolution du nombre de chômeurs en moyenne annuelle 1998-2018* 1998 = 100

*Moyenne sur les 8 premiers mois de l’année

Calculs IBA / OIE Source : Saarland : Bundesagentur für Arbeit Lorraine : Pôle emploi – Dares, STMT, traitements Dares ; Demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi en catégorie ABC : région Grand Est – données CVS-CJO Luxemburg : STATEC – Demandeurs d’emploi disponibles inscrits à l’ADEM en fin de mois. La série est recalculée en te-nant compte des ruptures de séries. Rheinland-Pfalz : Bundesagentur für Arbeit Wallonie : Service public wallon de l’emploi et de la formation (FOREM) DG Belgien : ADG – Arbeitsamt der DG

62,5

136,3

280,2

65,083,0

148,5

90,8

60

80

100

120

140

160

180

200

220

240

260

280

300

320

340

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

*

Saarland Lorraine

Luxembourg Rheinland-Pfalz

Wallonie DG Belgien

GR. Region

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

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Plusieurs facteurs expliquent la décrue11 mais la croissance récente a joué un rôle indiscutable et l’emploi a progressé partout, dans des proportions différentes cependant. Le nombre d’em-plois augmente, même si beaucoup de ces emplois sont des emplois temporaires ou des em-plois à temps partiel. Le chômage en Allemagne apparaît ainsi globalement faible mais la précarité y serait croissante12. Les emplois atypiques ont connu une progression importante : mini-jobs, jobs à 1 euro, Gleitzonenjobs etc. Ces situations se traduisent, en Allemagne comme ailleurs, par un brouillage des frontières entre emploi, chômage et inactivité et une variété de situations intermédiaires. Au total, ces situations à la frontière du chômage concer-nent parfois autant de personnes que le chômage lui-même.

Evolution du nombre de chômeurs en moyenne annuelle de 1998 à 2018*

Année Saarland Lorraine Luxem-bourg

Rheinland-Pfalz Wallonie dont

DG Belgien GR. Region

1998 52.905 141.293 5.534 156.702 249.605 1.601 606.038 1999 50.142 136.828 5.351 149.412 242.313 1.504 584.046 2000 47.778 120.218 4.782 138.370 234.566 1.489 545.714 2001 44.918 110.185 4.549 134.841 229.374 1.462 523.867 2002 45.431 116.868 5.209 143.708 226.932 1.585 538.148 2003 47.728 123.148 7.003 154.674 246.076 1.881 578.628 2004 45.990 127.290 7.983 155.415 260.658 2.158 597.336 2005 53.533 130.873 8.948 178.511 266.978 2.354 638.843 2006 49.681 121.778 8.965 162.927 274.400 2.548 617.750 2007 42.487 109.083 9.057 133.401 258.391 2.582 552.418 2008 36.943 106.213 9.263 116.094 243.861 2.347 512.373 2009 38.998 130.508 12.462 127.231 252.344 2.466 561.542 2010 37.834 142.575 13.535 119.953 252.560 2.747 566.458 2011 34.491 147.848 13.494 111.074 244.959 2.692 551.865 2012 34.282 159.285 14.966 111.083 248.077 2.690 567.692 2013 37.383 174.603 17.213 116.360 252.972 2.736 598.530 2014 36.911 182.483 18.323 115.741 254.089 2.942 607.547 2015 36.895 191.855 17.767 112.882 242.387 2.867 601.785 2016 37.103 191.165 16.933 111.436 230.294 2.780 586.931 2017 34.672 194.420 16.177 106.299 219.321 2.704 570.889 2018* 33.091 192.623 15.507 101.889 207.078 2.377 550.187

Taux de croissance 2008-2018

- 10,4 % + 81,4 % + 67,4 % - 12,2 % - 15,1 % + 1,3 % + 7,4 %

Taux de croissance 2017-2018

- 4,6 % - 0,9 % - 4,1 % - 4,1 % - 5,6 % - 12,1 % - 3,6 %

*Moyenne sur les 8 premiers mois de l’année rouge = le maximum vert = le minimum

Calculs IBA / OIE Source : Saarland : Bundesagentur für Arbeit Lorraine : Pôle emploi – Dares, STMT, traitements Dares ; Demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi en caté-gorie ABC : région Grand Est – données CVS-CJO Luxemburg : STATEC – Demandeurs d’emploi disponibles inscrits à l’ADEM en fin de mois. La série est recalculée en tenant compte des ruptures de séries. Rheinland-Pfalz : Bundesagentur für Arbeit Wallonie : Service public wallon de l’emploi et de la formation (FOREM) DG Belgien : ADG – Arbeitsamt der DG

11 La démographie expliquerait également cette situation avec une progression moindre, ces dernières années,

de la population en âge de travailler et des départs à la retraite plus nombreux. 12 Cf. Statistisches Bundesamt – Destatis

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

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Chômeurs, demandeurs d’emploi, de quoi parle-t-on ?

Les définitions des catégories de chômeurs ne sont pas homogènes selon les pays : elles sont plus ou moins larges, utilisent des termes qui varient sensiblement et dépendent du système de placement et d’assurance chômage en vigueur. Le concept du chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) s’est imposé au niveau international, en cherchant à établir des données comparables et à neutraliser au maximum les différences institutionnelles régionales ou nationales13. Toutefois, chaque pays utilise une catégorisation des personnes inscrites dans les agences ou services pour l’emploi qui élargit ou restreint la notion de chômeurs à certains actifs, en opérant parfois des distinctions selon qu’ils exercent ou non une activité à temps partiel, qu’ils bénéficient ou non d’une indemnisation via l’assurance chômage, qu’ils soient tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ou qu’ils soient inscrits libre-ment…14 Or la définition du BIT définit comme chômeur un individu qui ne travaille pas, qui est immédiatement disponible et en recherche active d’emploi. Elle ne prend pas en compte si l’individu est indemnisé ou non. Cette définition restrictive du chômage explique les diffé-rences parfois importantes entre le taux de chômage au sens du BIT et le taux de chômage dit administratif publié par les services de l’emploi à partir du nombre total de demandeurs d’emploi inscrits. Certains demandeurs d’emploi ne sont pas considérés comme chômeurs au sens du BIT et certains chômeurs selon le BIT ne sont pas pris en compte dans les statistiques « administratives » des services de l’emploi ou d’autres sources statistiques15.

Entre emploi, chômage et inactivité… halo autour du chômage et sous-emploi

L’usage de ces catégorisations a un impact sur la façon dont on peut percevoir le chômage, car la perméabilité entre les catégories s’accroît au fil des ans : l’image du chômeur sans em-ploi à la recherche d’un emploi à temps plein, en contrat à durée indéterminée et immédiate-ment disponible, n’est pas révolue car elle constitue encore la norme (en volume), mais elle se modifie avec des situations de plus en plus complexes rencontrées sur le marché du travail. Compte tenu de la multiplication des emplois à temps partiel et des formes précaires d’emploi, de plus en plus de chômeurs sont classés dans des catégories spécifiques : ils exercent par exemple une activité à temps partiel plus ou moins long, ou ne sont pas comptabilisés car ils bénéficient de mesures de politique d’emploi (stages, formation, …).16 Entre emploi, chômage et inactivité, il existe aujourd’hui une variété de situations intermédiaires. Les personnes en sous-emploi font partie des actifs occupés, qui travaillent par exemple à temps partiel, mais qui souhaiteraient travailler davantage et sont disponibles pour le faire ou travaillent moins que d’habitude en raison de chômage partiel ou technique. Le « halo » autour du chômage re-groupe des inactifs qui souhaitent travailler, mais ne sont pas comptés comme chômeurs au sens du BIT soit parce qu’ils ne recherchent pas d’emploi, soit parce qu’ils ne sont pas dispo-nibles rapidement pour travailler.

13 Comme par exemple dans l’Enquête sur les Forces de Travail (EFT). 14 Ils peuvent, le cas échéant, bénéficier des services des agences pour l’emploi mais sans être formellement

soumis à des obligations particulières (exemple en Wallonie). 15 Ainsi par exemple, en Lorraine, la mesure du chômage au sens du recensement de la population (RP) diffère

des chiffres de Pôle emploi. Les chômeurs au sens du RP sont les personnes de 15 ans ou plus qui se sont déclarées chômeurs (qu’elles soient inscrites ou non à Pôle emploi) sauf si elles ont, en outre, déclaré explici-tement ne pas rechercher de travail (ils sont alors classés parmi les inactifs) ; et d’autre part les personnes âgées de 15 ans ou plus qui ne se sont déclarées spontanément ni en emploi, ni en chômage, mais qui ont néanmoins déclaré rechercher un emploi.

16 Cf. une étude de l’office nationale de l’Empoi (ONEM) : « Le chômage en Belgique, en Allemagne, en France et aux Pays-bas selon trois approches », Edition 2017, https://www.onem.be/fr/nouveau/le-chomage-en-bel-gique-en-allemagne-en-france-et-aux-pays-bas-selon-trois-approches-0#top

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

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Définitions des demandeurs d’emploi selon les différents systèmes nationaux Définition des demandeurs d'emploi

Rheinland-Pfalz und Saarland

Le nombre de demandeurs d’emploi est calculé par la Bundesagentur für Arbeit (agence pour l’emploi en Allemagne). Des chômeurs sont des personnes qui ne sont pas actuellement dans une relation de travail, qui cherchent un emploi, qui se sont enregistrés comme chômeurs à la Bundesagentur für Arbeit et sont à sa disposition pour des placements. Les personnes qui participent à une mesure de politique d’emploi de l’agence pour l’emploi ne sont pas comptées comme chômeurs. Sont considérés comme chômeurs au sens du code de la sécurité sociale (Sozialgesetzbuch III) tous les demandeurs d’emploi qui : ► ne sont pas dans une relation de travail ou travaillent moins de 15 heures par semaine ► qui cherchent un emploi d’au moins 15 heures par semaine ► habitent en République Fédérale d‘Allemagne ► ont 15 ans ou plus et n’ont pas encore atteint l’âge de départ en retraite ► se sont personnellement enregistrés à une agence pour l’emploi ou un job center Un demandeur d’emploi est celui qui : ► cherche un emploi d’au moins 15 heures par semaine ► qui s’est présenté à une agence d’emploi ou un job center pour des placements ► qui a la capacité et le droit d’exercer le travail Cela est aussi valable si la personne est déjà employée ou exerce en tant qu’indépendant (§ 15 SGB III). Rechtskreis SGB III : Chômeurs enregistrés auprès d’une agence pour l’emploi. Rechtskreis SGB II : Chômeurs enregistrés auprès d’une autre autorité (par exemple les communes).

Lorraine

Les catégories de demandeurs d’emploi utilisées dans les tableaux statistiques (ci-après) sont les catégories A, B et C comprenant les demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi et qui peuvent avoir exercé une activité « réduite » au cours du mois : ► Catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ; ► Catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ; ► Catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois) ; Pôle emploi utilise également d’autres catégories de demandeurs d’emploi, non tenus de faire des actes positifs de re-cherche d’emploi (catégories D et E): ► Catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…), sans emploi ; ► Catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés).

Luxembourg

Le nombre de demandeurs d'emploi résidants disponibles enregistrés à l’ADEM (Agence pour le développement de l’em-ploi) représente le nombre de personnes sans emploi, résidantes sur le territoire national, à la recherche d’un emploi ap-proprié, non affectées à une mesure pour l’emploi, indemnisées ou non indemnisées, ayant respecté les obligations de suivi de l’ADEM et qui, à la date du relevé statistique, ne sont ni en congé de maladie depuis plus de 7 jours, ni en congé de maternité (changement de définition en janvier 2012, avec révision des données à partir de janvier 2006).

Wallonie / DG Belgien

La catégorie des demandeurs d’emploi inoccupés (DEI) couvre les personnes sans emploi, à la recherche d’un emploi et immédiatement disponibles pour un emploi. Elle comprend : 1. Les demandeurs d’emploi qui sont des chômeurs non liés par un contrat de travail, bénéficiant d’allocations de chô-mage (complet ou sur base d’un travail à temps partiel volontaire) ou d’insertion professionnelle et inscrits comme de-mandeurs d’emploi ; 2. Les jeunes en stage d’insertion professionnelle à la sortie des études qui sont considérés comme demandeurs d’em-ploi non indemnisés. A noter que depuis 2007, les jeunes qui s’inscrivent pour un travail étudiant ne sont plus considérés comme D.E.I. et que depuis le 1er janvier 2012, le stage d’attente a été transformé en stage d’insertion professionnelle ; 3. Les autres inscrits obligatoirement qui sont des chômeurs exclus temporairement du bénéfice des allocations de chô-mage et des demandeurs d’emploi à charge du centre Public d’Action Sociale (C.P.A.S) ; 4. Les demandeurs d’emploi inoccupés et inscrits librement sont les personnes à la recherche d’un emploi et qui n’ont pas droit aux allocations de chômage mais peuvent bénéficier des services des offices publics de l’emploi.

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

Annexe

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

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Remarques par rapport aux données Potentialités et limites de l’Enquête sur les forces de travail Eurostat dispose de données harmonisées dans les domaines de la population, de l’emploi et du marché du travail avec de taux comparables au niveau européen. En général, ces données sont différenciées selon l’âge et le sexe ; vu que l’EFT n’est qu’un sondage, Eurostat ne pré-sente pas toutes les évaluations différenciées pour toutes les régions. Les données mentionnées sont disponibles dans la banque de données REGIO d’Eurostat sur Internet pour les différentes composantes de la Grande Région.17 Comme dans chaque son-dage, on ne peut exclure intégralement toute erreur d’échantillonnage.18 Il est en principe pos-sible d’obtenir d’autres ventilations par le biais d’évaluations spécifiques, mais les possibilités d’évaluation sont souvent limitées au niveau régional à cause du faible nombre de données. L’interprétation des données disponibles doit pour cette raison tenir compte des points sui-vants : ► Bien que les définitions et nomenclatures soient les mêmes, les données statistiques des

différentes composantes de la Grande Région ne sont pas forcément disponibles, voire comparables. Des divergences peuvent toujours survenir du fait de réglementations non contraignantes au niveau national (par exemple l’affectation de différentes entreprises à des branches économiques ou le recensement des jeunes chômeurs de moins de 25 ans en Wallonie / Belgique).19

► Du fait d’une modification méthodologique, Eurostat dispose pour les statistiques sur le marché de l’emploi d’une série chronologique et historique allant jusqu’en 2001 et d’une série chronologique depuis 1999.20 Les méthodes de calcul étant différentes, on ne peut exclure des divergences entre les deux séries ; c’est pourquoi nous recourons uniquement à la deuxième série.

► Les séries chronologiques peuvent parfois être incohérentes. Les ruptures de séries chro-nologiques sont indiquées le cas échant sous les indicateurs concernés.

► Le concept de l’Enquête sur les forces de travail portant sur la population et, par là même, sur les salariés résidents, les chiffres d’Eurostat sur les salariés n’englobent pas les fron-taliers qui représentent une très grande partie de la population active notamment au Luxembourg.

17 Luxembourg = NUTS 0 ; Sarre = NUTS 1 ; Rhénanie-Palatinat = NUTS 1 ; Wallonie = NUTS 1 ; Lorraine =

NUTS 2. 18 Dans les échantillons pondérés et extrapolés, comme c’est le cas dans l’enquête sur les forces de travail, il

faut tenir compte, dans les valeurs et taux calculés, d’une certaine tolérance (erreur-type) par rapport aux valeurs réelles (cf. réglementations communautaires n° 577/98, article 3, du 9 mars 1998 concernant l’organi-sation de l’échantillonnage dans le cadre de l’enquête sur les forces de travail).

19 En Belgique, les jeunes de plus de 18 ans ayant satisfait à la scolarité obligatoire ou achevé leur formation professionnelle et ne trouvant pas d’emploi ont la possibilité d’obtenir des aides après expiration d’une période d’attente de 310 jours. La période d’attente jusqu’à la date du premier versement court à partir de la date d’inscription au chômage auprès de l’agence de l’emploi, même si la personne a trouvé un emploi entre-temps. Pour cette raison, il est probable que les jeunes Belges s’inscrivent plus souvent au chômage que les jeunes dans les autres régions.

20 La série chronologique historique se fonde sur la méthode de calcul utilisée avant 2003, dans le cadre de laquelle les résultats des pays ont été extrapolés sur la base des résultats du deuxième trimestre. La série chronologique actuelle est calculée sur la base de moyennes annuelles – dans la mesure où l’on dispose de données trimestrielles.

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

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► La Communauté Germanophone de Belgique (CG) participe désormais également à l’En-quête sur les forces de travail (affectation au niveau NUTS 3) de sorte qu’on dispose éga-lement pour cette composante régionale de chiffres comparables sur le marché de l’em-ploi. Jusqu’à présent, ces données ne pouvaient être calculées qu’à l’aide des chiffres officiels au niveau de la commune (au-dessous du niveau NUTS 3) qui ne sont toutefois pas toujours disponibles à ce niveau.

Enquête sur les Forces de Travail et statistiques du BIT sur le marché du travail L’Enquête sur les Forces de Travail (EFT), basée sur des normes harmonisées à l’échelle communautaire selon les critères du Bureau International du Travail (BIT)21, est la principale source d’informations sur les marchés régionaux du travail à l’échelle européenne. Elle est donc la seule source disponible permettant de faire des comparaisons transfrontalières des marchés du travail de la Grande Région. La définition du chômage utilisée pour les comparai-sons internationales selon les critères du BIT s’écarte toutefois de la définition du nombre de chômeurs inscrits aux termes des dispositions réglementaires en vigueur dans les différents pays, ces dernières n’étant pas directement comparables dans une perspective transfronta-lière. Ainsi, les statistiques du BIT sur le marché du travail peuvent contenir des actifs inoccu-pés qui ne sont pas considérés comme tels par les agences nationales et/ou régionales de l’emploi. Le cas de figure inverse peut également se présenter, à savoir que les statistiques nationales et/ou régionales sur le chômage considèrent comme étant au chômage des per-sonnes qui, selon les critères du BIT, ne font pas partie des actifs inoccupés. Ceci explique les différences apparaissant entre les taux de chômage basés sur l’EFT et les taux déclarés dans les différents Etats et régions dans le cadre des dispositions réglementaires en vigueur. Enfin, il faut tenir compte du fait que les données de l’EFT, à l’opposé du nombre de chômeurs enregistrés au niveau national ou régional, ne proviennent pas du dépouillement d’un registre officiel. Il s’agit d’un sondage trimestriel effectué auprès de ménages privés dans les Etats membres de l’Union européenne, de l’AELE (à l’exception du Liechtenstein) ainsi que dans les pays candidats à l’adhésion. Font partie de cette population tous les membres de ménages privés à partir de 15 ans, interrogés sur leur participation au marché du travail et leur activité. Les instituts et services statistiques nationaux des pays participants sont responsables de la réalisation de l’enquête et communiquent leurs résultats à Eurostat selon un plan de codage défini. Eurostat se charge de la coordination et du traitement des données et garantit par là même l’utilisation de concepts et de définitions homogènes en conformité avec les principes du Bureau International du Travail ainsi que d’un système commun de classification et de no-menclature, de sorte que chaque pays recense un nombre donné d’informations conformé-ment à un standard.

21 Les définitions et les critères du Bureau International du Travail (BIT) sont en conformité avec le règlement

(CE) n° 1897/2000 de la Commission. Les indicateurs sur les actifs inoccupés, les actifs occupés et la popula-tion active sont présentés dans un système ajusté et harmonisé qui, à l’opposé des définitions nationales et des concepts fondés sur des dispositions réglementaires, permet de faire des comparaisons internationales et/ou transfrontalières des marchés du travail. Le concept des forces de travail permet d’attribuer à chaque personne un statut d’activité précis. Selon la définition du BIT, on distingue trois catégories : les personnes ayant un emploi, les chômeurs et les inactifs.

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

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L’EFT fournit ainsi des données importantes sur l’emploi, le chômage et l’inactivité ainsi que sur leurs caractéristiques socio-démographiques. L’EFT constitue pour la Commission euro-péenne un outil important pour la mise à disposition d’informations statistiques comparables sur le niveau, la structure et l’évolution de l’activité et du chômage dans les Etats membres de l’Union européenne. Les objectifs fixés dans la politique de l’emploi au niveau de l’UE sont mesurés à l’aide de l’EFT. Définitions : On considère comme actifs occupés au sens de la définition du BIT toutes les personnes âgées d’au moins 15 ans22 qui, pendant la semaine de référence, ont travaillé au moins une heure contre paiement d’une rémunération ou dans le cadre d’une activité indépendante ou d’assistance.23 Les personnes qui ont un contrat de travail formel, mais sont provisoirement absentes pendant la période de référence (maladie, congés, conflits de travail ou formation) sont considérées comme des actifs. Les sans emploi sont toutes les personnes âgées de 15 à 74 ans,24 qui sont sans travail au cours de la semaine de référence, sont à cette date disponibles pour travailler et ont pris des dispositions spécifiques au cours des quatre dernières semaines pour trouver un emploi ou qui ont déjà trouvé un emploi qui commencera dans les trois mois à venir. La durée de l’activité recherchée ne joue aucun rôle. L’intervention d’une autorité ou d’une institution de l’agence de l’emploi officielle dans les efforts de recherche n’est pas nécessaire non plus. La définition du chômage utilisée pour les comparaisons internationales selon les critères du BIT s’écarte donc de la définition du nombre de chômeurs inscrits aux termes des dispositions réglemen-taires dans les différents pays.25 La méthode de l’Enquête sur les Forces de Travail est par ailleurs caractérisée par le fait que le résultat d’un sondage est reporté sur la population. Cette méthode est en fait une estimation basée sur une extrapolation et affichant par là même une certaine imprécision. Le degré de flou dépend de nombreux facteurs, notamment de l’ampleur du sondage26 si bien que dans les petites unités géographiques le nombre de personnes in-terrogées est souvent trop faible pour déboucher sur un résultat.

22 D’au moins 16 ans en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni ; de 15 à 74 ans au Danemark, en Estonie, en

Hongrie, en Lettonie, en Finlande, en Suède et en Norvège et de 16 à 74 ans en Islande. 23 Ce concept relatif à l’activité s’écarte sensiblement de la compréhension usuelle du terme. Ceci est probléma-

tique dans le cadre des enquêtes effectuées auprès des ménages lorsque les personnes interrogées se con-sidèrent principalement comme des retraités, des chômeurs, des femmes au foyer ou des étudiants et n’indi-quent pas dans l’interview qu’elles exercent de petites activités accessoires.

24 Entre 16 et 74 ans en Espagne, en Suède et en Norvège (de 1995 à 2000), au Royaume-Uni et en Islande. 25 Les statistiques du BIT sur le marché du travail peuvent contenir des sans emploi qui ne sont pas considérés

comme des chômeurs par les agences nationales ou régionales de l’emploi. Pour qu’une personne soit recen-sée comme chômeur en Allemagne par exemple, le code social (SGB) prescrit qu’elle soit inscrite auprès d’une agence de l’emploi ou d’un organisme communal et qu’elle recherche un emploi d’au moins 15 heures par semaine. D’un autre côté, il est possible, conformément au SGB, qu’une personne inscrite au chômage exerce une activité de moins de 15 heures en tant que rémunération complémentaire. Les statistiques du BIT sur le marché du travail comprennent donc des sans emploi que la Bundesagentur für Arbeit ne compte pas comme chômeurs. En revanche, les statistiques de la Bundesagentur für Arbeit considèrent également comme chô-meurs des personnes qui ne sont pas sans emploi selon la définition des statistiques du BIT sur le marché du travail. Cf. Statistisches Bundesamt Deutschland : Statistiques du BIT sur le marché du travail

26 A l’aide de méthodes mathématiques, il est possible de calculer le niveau de l’erreur type. Cette erreur indique l’ordre de grandeur probable de l’écart entre le « vrai » résultat et le résultat du sondage. Les résultats pour lesquels l’erreur type relative simple dépasse 15 % du fait du nombre trop faible de personnes interrogées ne sont généralement pas déclarés (valeur non fiable).

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Ceci explique globalement les écarts apparaissant entre le taux de chômage basé sur l’EFT et les taux calculés et publiés dans les différents Etats et régions dans le cadre des dispositions réglementaires en vigueur. Ces derniers ne tiennent pas compte par exemple des personnes qui sont à la recherche d’un emploi, mais ne sont pas inscrites au chômage car elles ne rem-plissent pas les conditions nécessaires pour percevoir des allocations de chômage. En re-vanche, ils ont l’avantage d’être beaucoup plus rapidement disponibles, notamment pour les petites unités géographiques, et satisfont donc au besoin de disposer d’informations récentes. Dans une perspective transfrontalière, ils ne sont cependant pas directement comparables. Seule l’EFT est en mesure de fournir des informations comparables à l’échelle internationale. Cette méthode a par ailleurs l’avantage de laisser de côté les répercussions de modifications dans les dispositions relatives au chômage dans le cadre de réformes. Le taux d’emploi représente les actifs occupés en pourcentage de la population. Le taux de chômage représente les sans emploi en pourcentage de la population active. Le taux de chômage peut être ventilé selon l’âge et le sexe. Le taux de chômage des jeunes se réfère aux personnes âgées de 15 à 24 ans. Le taux de chômage de longue durée représente les chômeurs de longue durée (douze mois et plus) en pourcentage de la population active. La part de chômeurs de longue durée représente la part de ces derniers en pourcentage du total des chômeurs. Les actifs (appelés également population active ou forces de travail) comprennent les per-sonnes en emploi et les sans emploi. Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs (actifs occupés et chômeurs) et la population en âge de travailler. Gender Gap / Ecart hommes-femmes : Il fait référence à un écart statistique relevé entre les hommes et les femmes. En général, un salarié est défini comme une personne qui travaille pour un employeur public ou privé et qui reçoit en échange une compensation sous la forme d’un traitement, d’un sa-laire, d’émoluments, de gratifications, d’une rémunération à la pièce ou d’un paiement en na-ture. Les militaires de carrière sont inclus.

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NACE « Nomenclature statistique des Activités Economiques dans la communauté eu-ropéenne » : La NACE est la nomenclature européenne type des activités économiques productives. Il s’agit d’une conception systématique de quatre niveaux offrant un cadre pour la collecte et la pré-sentation, d’après l’activité économique, d’un large éventail de statistiques dans les domaines économiques (par exemple production, emploi, comptes nationaux) ou dans d’autres do-maines du système statistique européen (ESS). La classification NACE Rév. 2 comprend 21 sections (ainsi que 88 divisions et 615 classes au total) : ► A - Agriculture, sylviculture et pêche ► B - Industries extractives ► C - Industrie manufacturière ► D - Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné ► E - Production et distribution d’eau ; assainissement, gestion des déchets et dépollution ► F - Construction ► G - Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles ► H - Transports et entreposage ► I - Hébergement et restauration ► J - Information et communication ► K - Activités financières et d’assurance ► L - Activités immobilières ► M - Activités spécialisées, scientifiques et techniques ► N - Activités de services administratifs et de soutien ► O - Administration publique ► P - Enseignement ► Q - Santé humaine et action sociale ► R - Arts, spectacles et activités récréatives ► S - Autres activités de services ► T - Activités des ménages en tant qu’employeurs ; activités indifférenciées des ménages

en tant que producteurs de biens et services pour usage propre ► U - Activités extra-territoriales

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Nomenclature CITE : La classification internationale type de l’éducation (CITE) est un instrument permettant d’éta-blir, dans le domaine de l’éducation, des statistiques comparables au plan international. La version actuelle (CITE 2011) distingue neuf niveaux : ► CITE 0 : éducation de la petite enfance ► CITE 1 : enseignement primaire ► CITE 2 : premier cycle de l’enseignement secondaire ► CITE 3 : deuxième cycle de l’enseignement secondaire ► CITE 4 : enseignement post-secondaire non supérieur ► CITE 5 : enseignement supérieur de cycle court ► CITE 6 : niveau licence ou équivalent ► CITE 7 : niveau master ou équivalent ► CITE 8 : niveau doctorat ou équivalent Il est à noter que les équivalents suivants correspondent à l’ancienne classification CITE 97 : • CITE (97) 5a et 5b = CITE 2011 niveaux 5 et 6 • CITE (97) 5b = CITE 2011 niveau 5 • CITE (97) 6 = CITE 2011 niveau 8.

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Portrait de l’Observatoire Interrégional du Marché de l’emploi

L’Observatoire Interrégional du marché de l’Emploi (OIE) collecte pour le compte du sommet de la Grande Région des informa-tions sur le marché de l’emploi dans les ré-gions partenaires et effectue des analyses sur le marché de l’emploi transfrontalier. Sur cette base il établit des prévisions et des re-commandations d’actions pour les évolu-tions du marché de l’emploi à venir dans l’es-pace de coopération.

L’OIE est encadré par un comité de pilotage des représentants des régions impliquées qui définit les activités centrales en accord avec les responsables politiques de la Grande Région. La réalisation du pro-gramme de travail est assurée par un réseau de sept instituts spécialisés de la Grande Ré-gion. Le secrétariat permanent et la coordi-nation sont assumés par l’INFO-Institut à Sarrebruck.

Informations supplémentaires : Dr. Jeanne Ruffing (coordinatrice) Marie Feunteun-Schmidt Alexa Holz-Himbert c/o INFO-Institut Pestelstraße 6 D- 66119 Saarbrücken +49 (0) 681 / 9 54 13-12 www.iba-oie.eu

Le réseau des instituts spécialisés INFO-Institut (Saarland und Rheinland-Pfalz) www.info-institut.de Centre de Ressources et de Documenta-tion EURES / Frontaliers Grand Est (Lorraine)

www.frontaliers-grandest.eu Mission Transfrontalière, Conseil Régio-nal Grand Est (Lorraine) www.grandest.fr Institut Wallon de l’Evaluation, de la Prospective et de la Statistique (Wallonie) www.iweps.be Ostbelgien Statistik (Deutschsprachige Gemeinschaft Belgiens) www.ostbelgienstatistik.be ADEM – LISER Agence pour le développement de l’em-ploi (Luxembourg) www.adem.public.lu Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (Luxembourg) www.liser.lu

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Portraits des instituts spécialisés

INFO-Institut Sarre et Rhénanie-Palatinat

L’INFO-Institut est un institut de conseil et de recherche. Outre les ques-tions de stratégie des entreprises et de développement des organisa-tions, l’institut traite des sujets de recherche ayant trait au marché de l’emploi et à la région. Les activités portant sur le développement régio-

nal ne sont pas limitées au territoire national, mais axées sur le territoire de la Grande Région et revêtent donc une dimension européenne.

ADEM – LISER Luxembourg

L’Agence pour le développement de l’emploi (ADEM) est le service public de l’emploi au Luxembourg, placée sous l’autorité du Ministère du Travail, de l’Em-ploi et de l’Economie sociale et solidaire. Le LISER est un institut de recherche public luxembourgeois, sous la tutelle du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Ses travaux de re-cherche se concentrent essentiellement sur le domaine de la politique sociale et économique.

Dans le cadre du réseau de l’OIE, les missions essentielles de l’ADEM et de LISER sont l’information sur les conditions de vie et de travail au Grand-Duché de Luxembourg et l’ana-lyse du marché du travail dans la Grande Région, en collaboration avec l’OIE et ses parte-naires.

Mission Transfrontalière, Conseil Régional Grand Est Lorraine

La Mission Transfrontalière (MT) du Conseil Régional Grand Est par-ticipe aux travaux de l’OIE depuis le 1er janvier 2018. Elle prend la suite de l’engagement du Groupement d’intérêt public (GIP) Lorraine

Parcours Métiers. La Mission Transfrontalière est en charge des relations institutionnelles avec les partenaires français et étrangers sur les questions d’emploi et de formation dans les trois espaces de coopération du Grand Est (la Grande Région, la Conférence du Rhin Supérieur et le programme France-Wallonie-Flandres). Elle est également à l’initiative de projets transfrontaliers visant à faire connaître les actions du Conseil Régional et de ses partenaires outre-frontières.

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CRD EURES / Frontaliers Grand Est

Lorraine

Le Centre de Ressources et de Documentation EURES / Frontaliers Grand Est, association soutenue par le Conseil Régional Grand Est et la Commission Européenne, a pour mission d’informer les salariés et les entreprises sur la mobilité transfrontalière dans la Grande Ré-

gion, de participer à la gestion prévisionnelle de l’emploi et développer et promouvoir la formation professionnelle transfrontalière. Le CRD EURES / Frontaliers Grand Est consti-tue, avec son réseau d’experts, un fonds documentaire qu’il met à la disposition du public et diffuse des informations accessibles sur son site internet.

Ostbelgien Statistik Communauté germanophone de Belgique

Le groupe de travail DGstat a été créé en 2010 en Communauté Germanophone, à la suite d’un nouvel accord entre les différents acteurs responsables du travail statistique. Il succédait ainsi à l’Ob-

servatoire de l’Emploi de Belgique Orientale (ABEO). En mars 2017, DGstat a été rebaptisé « Ostbelgien Statistik », dans le cadre de la nouvelle campagne de promotion du territoire « Ostbelgien ». Les partenaires sont entre autres le Ministère, l’Agence pour l’Emploi (Ar-beitsamt) et le Conseil Economique et Social de la Communauté Germanophone. Les mis-sions du groupe de travail sont la collecte, l’analyse, l’interprétation et la diffusion de diffé-rentes statistiques, ainsi que la publication d’études. Il vise aussi à promouvoir les échanges entre les producteurs et les utilisateurs des données au sein de la Communauté Germanophone de Belgique, mais aussi au-delà.

Institut Wallon de l’Evaluation, de la Prospective et de la Statistique Wallonie

L’IWEPS est un institut scientifique public d’aide à la prise de décision à destination des pouvoirs publics. Par sa mission scientifique trans-versale, il met à la disposition des décideurs wallons, des partenaires de la Wallonie et des citoyens des informations diverses qui vont de

la présentation de statistiques et d’indicateurs à la réalisation d’études et d’analyses ap-profondies dans les champs couverts par les sciences économiques, sociales, politiques et de l’environnement. Par sa mission de conseil stratégique, il participe activement à la promotion et la mise en œuvre d’une culture de l’évaluation et de la prospective en Wal-lonie.

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11e rapport de l’OIE – Situation du marché de l’emploi

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Bibliographie

ADEM (Administration de l’Emploi du Grand Duché de Luxembourg) : Bulletin luxembour-geois de l’emploi, n° 11 – novembre 2017.

CIDAL (Centre d’information sur l’Allemagne) : Le marché du travail allemand.

Europäischer Rat : Entwurf des Gemeinsamen Beschäftigungsberichts 2009/2010, Brüssel 2010.

Guézennec, Camille : L’accompagnement des demandeurs d’emploi : bilan d’une politique active du marché du travail en Europe et enseignements pour la France, Centre d’analyse stratégique, La note d’analyse, n°228, Juin 2011.

Observatoire interrégional du marché de l’emploi : Rapport sur la situation économique et so-ciale de la Grande Région 2017/2018, Saarbrücken 2018 (Schriftenreihe der Großre-gion vol. 24/2018).

Observatoire interrégional du marché de l’emploi : Situation du marché de l’emploi dans la Grande Région. 10e Rapport de l’Observatoire interrégional du marché de l’Emploi pour le quinzième Sommet des Exécutifs de la Grande Région, 2016.

INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques – France) : Un taux de chômage qui augmente en 2014, Insee Dossier Lorraine n° 2, novembre 2015.

Lestrade, Brigitte : Les réformes sociales Hartz IV, Note du Comité d’études des relations franco-allemandes (Cerfa) No. 75, 2010.

ONEM : « Le chômage en Belgique, en Allemagne, en France et aux Pays-bas selon trois approches », Edition 2017, https://www.onem.be/fr/nouveau/le-chomage-en-belgique-en-allemagne-en-france-et-aux-pays-bas-selon-trois-approches-0#top

Rötzer, Florian : Comment l’Allemagne cache son chômage, Revue Marianne, April 2010.

STATEC : Note de conjoncture 1+2/2018.

Van den Berg, Gerard J. et al. : Arbeitsuche und Beschäftigungserfolg. Aktionspläne zeigen wenig Wirkung (IAB-Kurzbericht 17/2018), http://doku.iab.de/kurzber/2018/kb1718.pdf.

Wanger, Susanne : Ungenutzte Potenziale in der Teilzeit – Viele Frauen würden gerne län-ger arbeiten. IAB-Kurzbericht 9/2011.

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Situation du marché de l’emploi dans la Grande Région

– Situation du marché de l’emploi –

Janvier 2019

Onzième rapport de l’Observatoire Interrégional du marché de l’Emploi

pour le seizième Sommet des Exécutifs de la Grande Région

Janvier 2019

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