revue ornithologique de la lpo yonne n° - année 2011 · le suivi du faucon pèlerin dans...

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Revue ornithologique de la LPO Yonne 20 - Année 2011

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Page 1: Revue ornithologique de la LPO Yonne N° - Année 2011 · Le suivi du Faucon pèlerin dans l’Yonne Genèse et objectif du suivi À partir du moment où le Faucon pèlerin a commencé

Revue ornithologique de la LPO Yonne

N° 20 - Année 2011

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LE MOYEN-DUCN° 20 - Année 2011

Ligue pour la Protection des Oiseauxde l’Yonne

19, rue de La Tour-d’Auvergne, 89000 Auxerre

Tél. : 03 86 48 31 94 - E-mail : [email protected]

LEMOYEN-DUCDirecteur de la publication :

Guy Hervé

Comité de lecture :Muriel Abbott, Cécilia Agier,

Émeline et François Bouzendorf,Patrick Dagnas, Guy Hervé,

Maxime Jouve,Alain et Simon Rolland

Ont collaboré à ce numéro :Muriel Abbott

François BouzendorfPatrick Dagnas, Guy HervéMaxime Jouve, Alain Rolland

Illustrations :Muriel Abbott

François BourgeotÉmeline BouzendorfFrançois Bouzendorf

Marcel Dumas, Philippe GayetLudovic Jouve, Jean-Paul Leau

Gaulthier Marnat,Michel Robert, Alain Rolland

Antoine Rougeron

En couverture :page 1 : Faucon pèlerin

dernière : Tadorne de belon,Balbuzard pêcheur,Traquet motteux,

Mésange charbonnière,Hirondelles de rivage,

Canard siffleur, Pinson des arbres,Merle noir

Photos : Jean-Paul Leau

Mise en pages :Maurice Lartigue

Impression :SIGG

Les Grands-Thénards89150 Domats

Tél. : 0386864830

Ce bulletin est impriméavec des encres végétales sur papierà 100 % recyclé pour l'intérieur,

et à 60 % recyclé pour la couverture.

Au sommaire

2 Éditorial

ÉTUDE

20 années de suivi et de protection3 du Faucon pèlerin dans l’Yonne

ÉTUDE

Contribution à la connaissance9 du comportementet du régime alimentairedu Faucon pèlerin en ville

OISEAUX RARES EN BOURGOGNE

8e rapport17 du Comité d’homologation régional

ORNITHOLOGIE DE TERRAIN

Bilan 2010 du programme STOC29 dans l’Yonne

Les contenus des différents articles de ce bulletin n’engagent que leurs auteurs respectifs.Attention : aucune reproduction ou utilisation des informations contenuesdans ce bulletin ne pourra avoir lieu sans l’autorisation écrite de la LPO Yonne.

Avec le soutien de

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LE MOYEN-DUC 20 : 3-8 - 2011 3

INTRODUCTION

Présentation de l’espèceLe Faucon pèlerin Falco peregrinus est une

espèce cosmopolite, présent sur tous les conti-nents de notre planète sauf en Antarctique et surquelques îles (Islande, Nouvelle-Zélande, etc). Lapopulation mondiale est inférieure à 100000oiseaux (FERGUSON-LEES J. & CHRISTIE D.A., 2001).C’est aussi une espèce polytypique puisque de 18à 28 sous-espèces ont été décrites à ce jour. EnFrance, c’est la forme nominale Falco peregrinusperegrinus que l’on rencontre, sauf en Corse etsur certains points du littoral provençal, où lasous-espèce brookei se mêle à la forme nomi-nale.

En hiver, on peut rencontrer, notammentdans l’est de la France, sur la côte atlantique etmême en Camargue, la sous-espèce calidus plusnordique (venant des toundras du nord-est de la

Scandinavie et de Sibérie). Cette sous-espèce estmigratrice et vient grossir les populations fran-çaises présentes toute l’année sur le territoire. Lapopulation française est estimée à environ à1600 couples en 2010 (Y. TARIEL - LPO Missionrapaces, comm. pers.).

Concernant la physionomie, ce rapacediurne se distingue des autres faucons commu-nément observés en France par son impressionde robustesse, sa corpulence plus imposante, saqueue courte, ses larges épaules et sa moustachebien marquée. Il existe un fort dimorphismesexuel chez cette espèce. « La femelle, un peuplus grosse qu’un gros pigeon mondain »,explique MONNERET (2006) mesure jusqu’à 115 cmd’envergure pour une taille de 50 cm et un poidsde 800 à 1200 g. Le mâle, un tiers plus petit (70à 85 cm d’envergure, pesant entre 500 et 680 g)est appelé “tiercelet”, terme étendu de manièrequelque peu abusive à l’ensemble des mâles derapaces (MONNERET, 2006).

En vol, le pèlerin possède des ailes larges àla base, assez pointues et “cassées” vers l’arrièreau niveau du poignet. L’adulte est gris ardoiséavec un dessus plus ou moins foncé selon la sous-espèce. Le dessous est blanchâtre, barré horizon-talement de fins liserés noirs hormis la gorgetotalement blanche (CERTENET ET STRENNA, 2000).La queue est barrée plus grossièrement de noirsur un fond gris clair. Les jeunes diffèrent de leursparents par la coloration du dessus du corps et dela tête marron plus ou moins clair et le dessousdu corps strié verticalement sur un fond crème.

Le Faucon pèlerin est essentiellement orni-thophage. Il repère ses proies et déclenche sesattaques depuis un perchoir élevé ou à partird’un vol plané à haute altitude. Ces piqués sontvertigineux, et en font l’oiseau le plus rapide dumonde. Il frôle les 400 Km/h (vitesse théorique)avec des angles très verticaux et des piqués pro-longés ce qu’il ne fait pas dans “son milieu natu-rel” sauf lorsqu’il effectue ces vols en période deparade nuptiale. La capture de la proie peut se

ÉTUDE

20 années de suiviet de protection du Faucon pèlerin

dans l’Yonne

JEUNE FAUCON PÈLERIN S’EXERÇANT AU VOL (PHOTO ALAIN ROLLAND).

2 LE MOYEN-DUC 20 : 2 - 2011

Éditorial

alco peregrinus, voilà bien un drôle de “pèlerin” !Contrairement à ce que son nom indique, le Faucon pèlerin qui niche dans l’Yonnen’est pas un “étranger”, l’un de ces voyageurs, l’un de ces oiseaux de passage commeon le pensait autrefois ! En Bourgogne, le Faucon pèlerin est un oiseau sédentairequi cependant, une fois les jeunes envolés, se déplace et ne reste pas fidèlementsur son lieu de nidification. Du fait de son territoire de chasse, il pourra ainsi justifierson nom et ses nombreux déplacements comme autant de... “pérégrinations” !

Ce rapace emblématique qui vient nicher sur nos falaises icaunaises en marsde chaque année a beaucoup souffert au milieu du siècle dernier des conditions de viequi ont conduit à une forte régression de ses populations puisqu’un seul couplenicheur était noté au début des années 1980. Ce déclin était particulièrement liéà l’utilisation en France de pesticides comme les organochlorés (DDT).

Depuis ces dix dernières années, l’espèce se porte mieux et le nombrede couples nichant dans l’Yonne est en augmentation. Ce n° 20 du “Moyen-Duc”

lui est en partie consacré. Un article rédigé par Alain Rollandet Maxime Jouve fait le point sur sa situation dans le départementdepuis 20 ans et un second, sous la plume de Muriel Abbott,évoque son implantation depuis 3 ans sur la cathédrale Saint-Étienned’Auxerre. Ce nouveau type d’habitat occupé par le Faucon pèlerinlaisse espérer une future nidification à l’instar de ce qui se passedans d’autres villes de France. Laissons à saint Étienne son pouvoirde conviction pour que, dans quelque temps, se fixent à Auxerredeux de ces “pèlerins” de sexe opposé !

Dans ce n° 20 du “Moyen-Duc”, vous retrouverez commedans chaque numéro le 8e rapport du Comité d’homologationrégional 2009 inventoriant les espèces rares contactées en Bourgogneainsi qu’un article de François Bouzendorf traitant du Suivi temporel

des oiseaux communs dans l’Yonne cette même année 2009.Il permet de suivre l’évolution des espèces et des effectifsd’oiseaux dans l’Yonne puisque désormais cet articlesur le STOC fait partie du paysage du “Moyen-Duc”.

Nous espérons que la lecture de ce vingtièmenuméro du “Moyen-Duc”, qui montre la vitalité

de notre association, vous permettrade découvrir la richesse ornithologiquede notre département et de la

Bourgogne. Merci à ceux qui ontconsacré une partie de leur

temps pour rédiger les articleset également à la DREALBourgogne qui nousa apporté son aidepour cette publication

comme elle le fait également pour les actions de protection et les étudesqui sont conduites dans l’Yonne dans le domaine de l’avifaune.

GUY HERVÉ, Président de la LPO Yonne.

FFAUCONPÈLERIN(PHOTOJEAN-PAULLEAU).

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Le Faucon pèlerin dans l’Yonne

Le suivi du Faucon pèlerindans l’Yonne

Genèse et objectif du suivi

À partir du moment où le Faucon pèlerin acommencé à recoloniser le département, un suivia été mis en place par des bénévoles du Groupeornithologique de l’Yonne, en 1989. Celui-ci sepoursuit toujours 22 ans après.

Ce suivi consiste en une surveillanceannuelle des aires de nidification, un contrôle dela présence de couple sur les aires connues, ledénombrement de jeunes à l’envol et la décou-verte de nouveaux sites colonisés. L’objectif dusuivi est multiple à l’échelle du département. Tout

LE MOYEN-DUC 20 : 3-8 - 2011 5

Tableau 1 : Bilan du suivi par site et par année.Légende : cple : couple sans jeune à l’envol ; J : jeune à l’envol ; RAS : pas de couple ni de jeune ou non prospecté ;

case vide : site pas encore connu.

≤Années/Sites

1989

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1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

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1 cple

2 J

4 J

3 J

3 J

3 J

3 J

3 J

1 J

2 J

2 J

1 cple

2 J

1 cple

1 J

3 J

1 J

2 J

1 cple

1 J

1 cple

3 J

89-2

1 cple

3 J

2 J

1 cple

2 J

3ou4 J

3 J

3J

3 J

4 J

1 J

2 J

1 cple

1 cple

1cple

3 J

89-3

1 Ind

4 J

3 J

1 J

1 cple

3 J

1 cple

3 J

3 J

3 J

3 J

2 J

1 J

2 J

89-4

1 Ind

RAS

1 Ind

3 J

3 J

2 J

4 J

1 J

2 J

1 cple

1 ind

2 J

89-5

2 Ind

1cple

1 Ind

4 J

3 J

1 cple

1 cple

1 cple

1 cple

1 Ind

RAS

58-1

1 J

RAS

RAS

3 J

3 J

RAS

2 J

1 J

4 J

2 J

2 J

89-6

1 Ind

1 Ind

RAS

1 Ind

RAS

RAS

RAS

RAS

RAS

RAS

RAS

89-7

2 Ind

RAS

RAS

RAS

RAS

RAS

RAS

1cple

3 J

1cple

1cple

89-8

1 J

1 cple

1 cple

4 J

89-9

3 J

58-2

2 J

d’abord, il s’inscrit dans une logique d’améliora-tion des connaissances sur la localisation des sitesde reproduction et le dénombrement des effec-tifs (adultes reproducteurs et jeunes à l'envol). Il apour simple ambition de mieux connaître et demieux protéger ce rapace emblématique sur lessecteurs où d’autres usages des falaises s’exer-cent pouvant provoquer un dérangement irrémé-diable pour les couples en période de reproduc-tion (exploitation de carrière ou pratique de l’es-calade).

Résultats de 21 ans de suiviLe tableau de synthèse suivant présente

par site et par année le bilan de plus de vingtannées de suivi.

Le Faucon pèlerin dans l’Yonne

faire directement par projection des serres, si lavitesse de la proie est proche de celle du rapace,ou par buffetage, c’est-à-dire par percussion vio-lente des serres sur la proie à grande vitesse, lacapture se faisant dans un piqué secondaire(MONNERET, 2006).

Statut historiqueDans l’hexagone, l’espèce est avant tout

rupestre et plus particulièrement inféodée auxfalaises. En 1936, MAYAUD la disait nicheuse dansla moitié nord de la France, sur les falaises desrégions accidentées, sur le littoral marin oumême dans les bois (population arboricole deSologne disparue au début du 20e siècle ?). Dansles années 1940, la population française devaitêtre proche de 1000 couples (DUBOIS ET AL.,2008). À partir des années 1960, la populationfrançaise, au même titre que la population mon-diale, décline sous l’effet des pesticides organo-chlorés, notamment le DDT(1). Ces derniers serontla cause de mortalités directes chez les adultespar accumulation et concentration dans lesgraisses et dans certains organes vitaux, maisoutre ces cas d’intoxications directes, c’est sur-tout l’impact de ces produits sur les pontes quisera responsable de cette chute des populationsà l’échelle du globe.

Au niveau français, les suivis à grandeéchelle commencent à s’organiser dès 1965 (ArcJurassien). En 1968, 122 couples sont recensés,puis 150 couples en 1975 (J.-F. TERRASSE LPOMission rapaces). En 1989, on comptait 467 cou-ples et, en 2003, entre 1111 et 1674 couples(LPO Mission rapaces). En 2009, 1163 des 1441sites connus ont été contrôlés, ce qui a permis desuivre 733 couples (60 % de la populationnicheuse) dont 466 couples reproducteurs quiont donné 896 jeunes à l’envol (LPO Missionrapaces).

Historiquement, en Bourgogne, c’est prin-cipalement en Côte-d’Or que l’on rencontre l’espèce (9 sites dans les années 1950, STRENNA,2000). Pourtant, la première reproductionconnue eut lieu dans l’Yonne, à Arcy-sur-Cure, oùune ponte de 3 œufs fut découverte par G.GUICHARD, en 1939 (fide P. DE BRICHAMBAUT). Unsuivi est instauré depuis 1950 et, à partir de

1959, tous les sites bourguignons, principale-ment côte-d’oriens, sont contrôlés chaque annéeen période de reproduction.

Dès 1972, le nombre de jeunes à l’envol estégalement noté lors de ces suivis. À la fin desannées 1970, la Bourgogne ne comptait plusqu’un seul couple (1979 à 1984) puis les effectifsremontent grâce à l’interdiction des pesticides encause, au suivi, à la surveillance des aires de nidi-fication et à la mise en place préventive d’arrêtéspréfectoraux de protection de biotope. Le pre-mier arrêté préfectoral remonte à 1986.

Aujourd'hui, la population bourguignonnepoursuit son développement avec un nombre decouples et de jeunes à l'envol dépassant ceux del'Après-guerre. En 2003, 38 couples sont dénom-brés. En 2009, seulement 20 couples produisentdes jeunes alors que 39 couples sont contrôlés.Cette année-là, il y aura 44 jeunes à l’envol.

Dans l’Yonne, la recolonisation se fait àpartir du premier site connu, c’est-à-dire les falaises calcaires d’Arcy-sur-Cure. Les premièresobservations d’un couple ont eu lieu en 1989et la première reproduction, depuis sa dispari-tion, fut constatée en 1990 avec deux jeunes àl’envol.

4 LE MOYEN-DUC 20 : 3-8 - 2011

(1) DDT : dichlorodiphényltrichloroéthane

FAUCON PÈLERIN ADULTE (PHOTO ALAIN ROLLAND).

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JEUNE FAUCON PÈLERIN AVANT L’ENVOL (PHOTO ALAIN ROLLAND).

3 jeunes furent observés à l’envol sur l’ensembledes sites connus à cette époque. À l’opposé, cer-taines années sont très bonnes comme 2004 ou2010. Divers facteurs peuvent être la cause deces disparités annuelles.

Des menaces à la protectionLa fréquentation des falaises par l’homme

et la pratique de sport de nature telle que l’esca-lade sportive sont une des menaces pour lareproduction. C’est notamment le cas sur troissites où la pratique de la varappe est intense etexerce une pression sur les couples reproducteursqui doivent posséder une certaine tolérance pourmener à bien leur reproduction.

Différents outils sont utilisés pour la protec-tion des aires de reproduction : arrêté municipal,charte de bonne conduite entre les différents uti-lisateurs de la falaise, qui sera peut-être remplacépar un futur APPB, ou encore comité de gestionde réserve naturelle. Ces mesures permettentchaque année de mettre en place une signalé-tique tandis que le boulonnage des premierspoints d’attache utilisés pour les voies d’escaladeest effectué, interdisant ainsi l’accès aux zonessensibles.

Des bénévoles participent aussi à la protec-tion, en surveillant les aires et en sensibilisant lesutilisateurs des falaises. D’autres acteurs, commel’ONCFS(2), le CENB(3) et la FFME(4) sont partiesprenantes dans cette action de protection. Uneautre menace, d’origine naturelle, pèse aujour -d’hui sur l’espèce : le retour du Grand-ducd’Europe Bubo bubo. Disparu du départementdans les années 1930, sa reconquête s’effectuepar le sud du département et, en 1999, un cou-ple se reproduit dans la vallée de l’Armançon.

En 2007, une convention entre l’ONCFS etla LPO Yonne est signée ; elle a pour objectifd’avoir une meilleure connaissance sur cette nou-velle population. Dès le début des années 2000,on constate sur certains sites habituellement productifs, qu’un couple ne s’installe plus sur

son aire, ou un début de reproduction, maisavec des jeunes disparaissant en cours d’élevage.C’est à partir de 2007, et le début des pros -pections spécifiques, que l’on a découvert lespremiers couples de Grand-duc d’Europe sur cessites. Ceci explique en partie les comportementsdes faucons, l’abandon de site et la disparition dejeunes.

Perspectives pour l’espècedans notre département

Depuis 2007, le nombre de nouvelles ins-tallations est en hausse, avec 6 nouveaux sites,dont 2 en 2011. Cependant, le nombre defalaises et de carrières favorables à l’espèce estlimité dans notre département et les nouveauxsites colonisés paraissent de moins bonne qualité(carrière en exploitation, aires peu protégées dela prédation naturelle).

Désormais, à défaut de sites disponibles, laprogression numérique et géographique duFaucon pèlerin passe par la colonisation de sitesartificiels (pylônes haute tension, cathédrales,silos). Dès 2003, un programme en faveur de cetype de nidification est initié par la LPO Missionrapaces. Il a pour but de rallier les populations del’ouest et de l’est de notre pays.

LE MOYEN-DUC 20 : 3-8 - 2011 7

(2) ONCFS : Office national de la chasse et de la faunesauvage

(3) CENB : Conservatoire des espaces naturels deBourgogne

(4) FFME : Fédération française de montagne et d’esca-lade

Le Faucon pèlerin dans l’YonneLe Faucon pèlerin dans l’Yonne

En 1995, un deuxième site fut découvertdans la vallée de l’Armançon, cette fois dansune carrière non exploitée. Puis, ce fut au tourdes rochers du Saussois d’être colonisés en1998 et de nouveaux sites ont été découvertsen 1999 (1) et 2000 (4 dont un site dans laNièvre, à la limite du département de l’Yonne,découvert par J.-F. TERRASSE et, depuis, suivi parla LPO Yonne).

En 2006, un nichoir a été posé sur la cathé-drale Saint-Etienne à Auxerre et a été aussitôt fré-quenté par une femelleimmature mais, pourl’instant, il n’a servi quede lardoir. En 2007, unnouveau site est dé -couvert, puis deuxautres en 2010 (dont 1dans la Nièvre, suivi parla LPO Yonne égale-ment).

C’est aujourd’huipas moins de 11 sitesque les bénévoles de laLPO Yonne visitent cha -que année. En 2010, ily avait 9 couples repro-ducteurs qui ont donné21 jeunes à l’envol. Laproductivité sur l’en-semble de la périodeest de 1,89 jeune parcouple reproducteurprésent sur site et le

succès reproducteur par couple produisant desjeunes est de 2,56 jeunes.

Même si ces moyennes sont tout à faitacceptables par rapport à la moyenne française(1,22 et 1,92 sur l’année 2009) et que le graphi -que nous montre bien la croissance de la popula-tion icaunaise de Faucon pèlerin depuis le débutdu suivi, il est intéressant de souligner les varia-tions importantes du nombre de jeunes à l’envol,surtout depuis les années 2000. Certaines annéessont catastrophiques comme 2009 où seulement

6 LE MOYEN-DUC 20 : 3-8 - 2011

SITE NATUREL DE REPRODUCTION DU FAUCON PÈLERIN (PHOTO ALAIN ROLLAND).

Graphique 1 : évolution du nombre de couples et des jeunes à l’envol (période 1989-2010).

Page 6: Revue ornithologique de la LPO Yonne N° - Année 2011 · Le suivi du Faucon pèlerin dans l’Yonne Genèse et objectif du suivi À partir du moment où le Faucon pèlerin a commencé

LE MOYEN-DUC 20 : 9-16 - 2011 9

Introductionprès sa quasi disparition en France dans

les années 1970, les effectifs du Faucon pèlerinFalco peregrinus se reconstituent peu à peu.Cependant, les sites naturels (falaises) étant rareset de plus en plus occupés par des activités deplein air, les oiseaux recherchent des équivalentssur de hauts bâtiments urbains. La Missionrapaces de la LPO a donc fait installer des nichoirssur des édifices et organisé un suivi des pèlerinsqui occupent désormais un certain nombre devilles françaises (Albi, Belfort, Dunkerque,Lunéville, Nancy, Strasbourg, pour n'en citer quequelques-unes). Auxerre en est un autre exem-ple. Cette étude de 3 ans a pour objectif decontribuer à la connaissance du comportementet de l'alimentation du Faucon pèlerin en ville.

La ville d'Auxerre, préfecture du départe-ment de l'Yonne, est située sur une colline sur-

plombant, pour sa plus grande surface, la rivegauche de la vallée de l'Yonne. Au-delà, s'éten-dent des plateaux calcaires cultivés, au sud etsud-est, de céréales, colza et vigne et, à l'ouest etau nord-est, de prairies et forêts (photo 1). Sonaltitude varie de 93 à 217 mètres. Les tempéra-tures mensuelles moyennes vont de 2,9 °C à19,1 °C mais des températures extrêmes peuventêtre atteintes (de – 20,2 °C en janvier 1985 à41,1 °C en août 2003) et il y pleut en moyenne168 jours par an.

La cathédrale Saint-Étienne, située près del'Yonne, domine la ville et sa vallée. Sa construc-tion s'est étalée de 1215 à 1543 et seule la tournord, de 70 mètres de haut, a été achevée. Cettecathédrale abrite notamment, en permanence,une Effraie des clochers Tyto alba femelle, unetrentaine de Choucas des tours Corvus monedulaet des Pigeons bisets domestiques Columba livia.En période de nidification, s'installent aussi un

ÉTUDE

Contributionà la connaissance du comportement

et du régime alimentairedu Faucon pèlerin en ville

L’exemple d’Auxerre

A

PHOTO 1 :SITUATIONDE LA CATHÉDREALE

D’AUXERREDANS LA VILLE

(GOOGLE EARTH).

Le Faucon pèlerin dans l’Yonne

Aujourd’hui, la moitié du chemin estaccompli, puisque la vallée de la Seine et l’Ile-de-France sont colonisées depuis peu. Les pro-chaines années consisteront, à partir de l’Yonne,à rejoindre l’Ile-de-France par le sud, en favori-sant l’installation de nouveaux couples par lapose de nichoirs le long de la vallée de l’Yonne,puis de la Seine. Le point de départ partira de lacathédrale d’Auxerre où une femelle immature apris possession du nichoir installé en 2006.

En outre, la surveillance et la sensibilisationsur les sites où les sports de loisirs sont en pleindéveloppement doivent impérativement êtremaintenues. Enfin, il est nécessaire de poursuivrele suivi du retour du Grand-duc d’Europe (10 sitesen 2011) qui sera le principal facteur limitant(prédation, concurrence pour les sites de repro-duction) à l’expansion du Faucon pèlerin dans lesannées à venir.

CONCLUSION

Ce suivi s’inscrit tout d’abord dans uneaction de bénévolat ; que tous ceux qui ont parti-

cipé à cette action en soient remerciés. Il a permisde suivre sur une période assez longue l’évolutionde la petite population de Faucon pèlerin dansl’Yonne, ce qui, nous l’espérons, perdureraencore de longues années.

Les actions de protection sur les sites sensi-bles devront être poursuivies elles aussi et êtredéfinies dans un cadre plus réglementaire et demanière concertée.

Il faudra attendre quelques années, et l’ins-tallation complète du Grand-duc d’Europe, pourconnaître son impact sur la reproduction duFaucon Pèlerin, ce qui, de toute façon, sera unfacteur naturel limitant. Les interférences entreles deux espèces ont commencé depuis quelquesannées déjà, ce qui entraîne une baisse de la pro-ductivité de l’ensemble des couples.

L’avenir du Faucon pèlerin sera sans doutedépendant de sa capacité à s’adapter aux sitesartificiels et peut-être un jour à redevenir arbori-cole, ce qu’il a été par le passé.

ALAIN ROLLAND,MAXIME JOUVE.

8 LE MOYEN-DUC 20 : 3-8 - 2011

Bibliographie

• MONNERET R.-J., 2006 - Le Faucon pèlerin. Delachaux et Niestlé, Paris. 224 p.

• CRETENET X., STRENNA L., 2000 – Faucon pèlerin. pp. 138-141, in : Strenna L. Les rapaces de Bourgogne.L’Aile brisée, Talant.176 p.

• DUBOIS P.J., LE MARÉCHAL P., OLIOSO G. & YESOU P., 2008 - Nouvel inventaire des oiseaux de France.Delachaux et Niestlé, Paris, 560 p.

• MAYAUD N., 1936 - Inventaire des oiseaux de France. Société d'études ornithologiques de Paris. Paris. 211 p.

• COCHET G., 2006- Le Grand-duc d’Europe. Delachaux et Nieslé, Paris, 207 p.

• THIOLLAY J-M., BRETAGNOLLE V., 2004. Rapaces nicheurs de France. Delachaux-Nieslé, Paris, 175 p.

• DAVID F., LPO Mission FIR, 2003-2004. Programme en faveur de la nidification du Faucon pèlerin enmilieu anthropique. 62 p.

• FERGUSON-LEES J. & CHRISTIE D.A., 2001. Raptors of the World Ch. Helm, London.

LE DÉPEÇAGE (PHOTO JEAN-PAUL LEAU).

Page 7: Revue ornithologique de la LPO Yonne N° - Année 2011 · Le suivi du Faucon pèlerin dans l’Yonne Genèse et objectif du suivi À partir du moment où le Faucon pèlerin a commencé

Résultats - DiscussionDurant les 3 ans de suivi, 213 observations

ont pu être effectuées et permettent de dégagerquelques conclusions sur les individus distinctsétudiés.

Suivi des individus

Fin juin 2008, un compagnon dudevoir travaillant sur la cathédrale signaleau service des bâtiments de la ville, laprésence d’un Faucon pèlerin sur latour. Nous sommes sceptiques vu lebruit, les échafaudages, le transportde matériel et le dérangement dusaux travaux. Mais, le 4 juillet, lafin de la première tranche de res-tauration est inaugurée et la pré-sence du Faucon pèlerin est avé-rée compte tenu de l’état de laplate-forme du nichoir, transfor-mée en lardoir. Ce premier oiseauest une femelle immature qui seposte très souvent sur l’arcature tri-lobée de l'abat-son, face sud de latour (photo 3). Peu farouche, elle nesemble pas être dérangée par la pré-sence des ornithologues photographes

et y passe ses heures de repos. Elle restera long-temps cantonnée sur la cathédrale.

Elle est rejointe le 29 mai 2009 par un mâleimmature qui y reste quelques mois (photo 4). Ildisparaît de mes observations le 4 septembre2009 tandis que la femelle reste encore visible.

En 2010, apparaît un jeune individu quireste peu de temps.

Puis une autre femelle très farouche etdonc plus difficile à observer se cantonne sur lacathédrale jusqu’au 16 février 2010 mais des plu-mées continuent à être observées.

À partir du 12 juin 2010, une femelleadulte est de nouveau observée. Elle disparaît le22 mars 2011 et réapparait le 28 juin. Elle esttoujours présente durant l’été 2011.

Vu l'absence de bagues ou de caractéristi -ques facilement observables, il est difficile de dif-férencier les individus aperçus autrement que parleur sexe, leur âge et leurs postes favoris. L'adulteobservé à une date n'est-il pas le même que l'im-mature de l'année précédente ? L'individu aperçuà différentes dates est-il le même? C'est doncsurtout par leurs choix de postes de repos qu'on

Le Faucon pèlerin en ville

PHOTO 3 : LA FEMELLE IMMATURE (PHOTO MICHEL ROBERT).

LE MOYEN-DUC 20 : 9-16 - 2011 11

PHOTO 4 : LA FEMELLE ET LE JUVÉNILE DE 2009(PHOTO MURIEL ABBOTT).

couple de Faucon crécerelle Falco tinnunculusdans le transept sud, des Moineaux domestiquesPasser domesticus et des Martinets noirs Apusapus dans les corniches de la façade. Deschauves-souris, des Pipistrelles communesPipistrellus pipistrellus, occupent également l'in-térieur de l’édifice.

En 2006, le département de l'Yonne n'ac-cueillait sur des falaises que 5 couples de Fauconpèlerin suivis par la LPO Yonne. Cette année-là,suite à la demande de la Mission rapaces de laLPO, la délégation LPO de l’Yonne a souhaitéfaire poser un nichoir sur la cathédrale d’Auxerre.En effet, de par la position géographique de laville, l’installation d’un couple contribuerait à éta-blir un pont entre les populations de l’ouest etcelles de l’est de la France. La ville d’Auxerre a étéfavorable à cette installation qui devrait permet-tre de réduire la population des pigeons urbains

qui produisent des salissures sur les bâtimentshistoriques. Elle a donc pris en charge la fabri -cation du nichoir selon le plan des fiches tech-niques de la LPO et un toit en zinc y a été ajouté.L’emplacement du nichoir a été décidé avec leservice des Bâtiments historiques et fixé au som-met nord-est de la tour carrée de 70 mètres dehaut surplombant la vallée de l'Yonne (photo 2).

Le nichoir a été installé en mai 2006 et uneconvention signée entre la LPO Yonne et la villed’Auxerre. La cathédrale était alors en cours derestauration, couverte d’échafaudages et desouvriers du bâtiment s’y activaient. Il fallait doncattendre patiemment la fin des travaux pourespérer une occupation du site.

Malgré le bruit et la présence humaine, lepremier Faucon pèlerin a été observé sur la cathé-drale en juin 2008. Habitant Auxerre et relative-ment disponible, j'ai pu effectuer un passagepluri-hebdomadaire, en 2007-2008, puis quasiquotidien à partir de septembre 2008 pourobserver les activités autour du nichoir et assurerson suivi dans l'espoir d'une nidification pro-chaine. Les objectifs étaient de confirmer la pré-sence permanente de Faucons pèlerins, d'étudierleur comportement sur un bâtiment urbain et desuivre leur consommation de pigeons et autresespèces-proies.

Méthode et matérielPendant la période de juillet 2008 à juillet

2011, les observations des Faucons pèlerins ontété notées ainsi que leur localisation précise sur lacathédrale et, dans la mesure du possible, lesoiseaux ont été photographiés en posant unappareil numérique Canon PowerShot A 540 surl'objectif d'une lunette Swarosky Habicht AT80.Les restes de proies, tombés au sol, sur le parkingde la préfecture ou sur le parvis, ont été notés,photographiés et identifiés quand leur aspect lepermettait. Ces indications ont été saisies chro-nologiquement sous un format informatique.

Conformément à la convention signéeavec la ville, une visite annuelle du nichoir pourexamen de son contenu et son entretien a éga -lement été effectuée par une équipe de laLPO Yonne accompagnée de personnes du ser-vice des bâtiments de la ville d'Auxerre. Les résul-tats de cette prospection ont également étérépertoriés.

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Le Faucon pèlerin en ville

PHOTO 2 : LA PLATE-FORME DU NICHOIR (PHOTO MURIEL ABBOTT).

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Ainsi, la première femelle est restée fidèle à sonabat-son de la face sud couvert de fientes et lemâle immature a toujours été observé dans unedes ouvertures de la face nord de la tour pourson repos (photo 8). Cet espace creux lui rap-pelle-t-il son aire de naissance et lui apporte-t-ilun sentiment de sécurité ? La dernière femelle,quant à elle, n'a été observée qu'une seule foissur le bâtiment pendant la journée, après sonrepas matinal.

Il conviendra à l’avenir de rechercher sonaire de repos après son passage cynégétique

sur la cathédrale. La toursemble être pour elle ex -clusivement un site d'af-fût matinal.

Contrairement à latour de Belfort (MARCON -NOT, 2003), le sommet dela cathédrale d'Auxerreest actuellement peuéclairé la nuit et il ne semble pas que les Fau -cons pèlerins y passent unrepos nocturne donc laquestion d'autres sites sepose également. On peutaussi se demander àquelle heure ils arriventpour se trouver au som-met dès le lever du jour.Le manque de visibilité ausommet n'a pas, jusqu'àprésent, permis d'éclaircirce point.

Alimentation

Répertorier quotidiennement les pluméestrouvées au bas de la cathédrale et, occasionnel-lement, sur la plate-forme du nichoir permet demieux connaître la quantité quotidienne deproies chassées par les Faucons pèlerins et depréciser le régime alimentaire de ces derniers.Cela permet en outre d’avoir une meilleure idéede la diversité des espèces-proies dans la valléede l'Yonne autour d'Auxerre.

Le nichoir est en aplomb du parking de laplace de la Préfecture et quand la plate-forme estpleine ou que le vent souffle, des restes de proiestombent au sol ou un peu plus loin. Ils descen-dent plus rapidement si elles sont consomméessur les gargouilles ou les consoles. Des plumesvolent également lors du dépeçage et atterrissentsur les trottoirs. Afin de dater les restes, ceux-cisont donc répertoriés quasiment tous les jours. Siles observations sont datées, il n’en est pas demême de la consommation des proies dont lachronologie de chute est aléatoire, d’où des frag-ments tout frais comme des carcasses datant deplusieurs semaines après un coup de vent ou unegrosse pluie. Il est donc difficile d'en conclure desdates très précises de passage d'oiseaux migra-teurs, encore moins des horaires diurnes ou noc-

LE MOYEN-DUC 20 : 9-16 - 2011 13

PHOTO 7 : PLATE-FORME DU NICHOIR LE 5 JUILLET 2008 (PHOTO MURIEL ABBOTT).

PHOTO 8 : LE JUVÉNILE DANS SON OUVERTURE, AU NORD

(PHOTO MURIEL ABBOTT).

Le Faucon pèlerin en ville

peut tenter de distinguer des individus successifsen dehors de leur sexe et de leur âge. De plus, l'ab-sence d'observation ne signifie pas l'absence defréquentation de l’oiseau sur le site car il peut êtreabsent au moment du passage et occuper plus oumoins longtemps le site au cours de la journée.

Les postes occupés

Les observations permettent de distinguerplusieurs types de postes suivant l'activité desoiseaux mais aussi un choix individuel qui devientensuite quasi habituel.

Sur cette “falaise à quatre côtés” de 70mètres de haut qu'est la tour de la cathédraled'Auxerre, les oiseaux peuvent se poster à l’affûtà différentes hauteurs et sur quatre orientations.On peut toutefois observer une constante : lesFaucons pèlerins se perchent haut et pour toutes

les observations faites à l'aube, les individus suc-cessifs se postent à l'affût sur le côté sud de latour (photo 5) ou, plus rarement, sur un pinacledu transept sud. Il semblerait que le sudd'Auxerre soit plus propice au passage d'espècesproies au-dessus de la rivière.

Tous les restes de proies trouvés attestentque ces dernières sont consommées sur despostes situés sur la face nord de la tour, sur ou àproximité du nichoir à l'exception de quelques-uns tombés sur le nord de la façade (dernier indi-vidu en fin d'hiver). Plutôt qu'une orientationgéographique, ce choix peut être dû à la pré-sence du nichoir et sa plate-forme et/ou à l'exis-tence, sur ces faces-là, de consoles d'une certainesurface permettant de plumer et consommerconfortablement les proies (photo 6). La plate-forme du nichoir sert également de lardoir auxindividus successifs (photo 7) bien qu'ils dépècentle plus souvent leurs proies à proximité, sur lesconsoles ou les gargouilles de la tour. Mais on yretrouve peu de restes par rapport à la consom-mation quotidienne. La dernière femelle semblepeu utiliser la plate-forme ni laisser beaucoup dereliefs sur la cathédrale et je l'ai vue plusieurs foisremporter ses restes de proies après les avoir plu-mées et en partie mangées.

En revanche, le choix d'un poste de reposvarie suivant les individus mais reste assezconstant, semble-t-il, chez le même individu.

12 LE MOYEN-DUC 20 : 9-16 - 2011

Le Faucon pèlerin en ville

PHOTO 5 : FEMELLE À L'AFFÛT AU SUD DE LA TOUR (PHOTO MURIEL ABBOTT).

PHOTO 6 :FEMELLE MANGEANT UNE PROIE SUR UNE CONSOLE AU NORD DE LA TOUR

(PHOTO MURIEL ABBOTT).

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en août, Pluvier doré Pluvialis apricaria de novem-bre à mars, Grive sp. Turdus sp. (6 musiciennessur 7) en octobre exclusivement, Vanneau huppéVanellus vanellus de janvier à avril, puis de sep-tembre à novembre et Bécasse des bois Scolopaxrusticola de janvier à avril, puis en novembre.

L’éclairage urbain étant suffisant, j'ai aussivu des individus s'envoler à la tombée de la nuitmais n'ai pas pu constater de résultats de chassesnocturnes comme à Belfort (MARCONNOT, 2003).Pourtant, la présence de restes de Bécasse desbois soulève l'hypothèse d'une chasse crépuscu-laire, peut-être par nuits de pleine lune. Elle estconfortée par la présence de restes d’un Anatidé,d’une Foulque macroule Fulica atra et d’un Râled’eau Rallus aquaticus qui sont également desmigrateurs nocturnes.

LE MOYEN-DUC 20 : 9-16 - 2011 15

Les Faucons pèlerins ne dédaignent pasvarier leur menu avec d'autres espèces migra-trices (22,6 % des restes) de passage dans la val-lée de l'Yonne (tableau 2). La diversité desespèces capturées confirme qu'Auxerre se trouvesur un couloir de migration orienté selon un axesud-ouest nord-est, déjà connu pour bon nombred'espèces comme la Grue cendrée Grus grus, etdont profitent les Faucons pèlerins cantonnés surla cathédrale.

Les périodes d'observation des restes don-nent des indications sur les passages de cesquelques migrateurs aux alentours d'Auxerre :Caille des blés Coturnix coturnix le 15 octobre,Anatidé sp Anas sp. (Sarcelle d'hiver ?) en janvier,Bécassine des marais Gallinago gallinago endécembre, Chevalier guignette Actitis hypoleucos

Vanneau huppé

Mouetterieuse

Merlenoir

Divers

BécassedesGrive

sp.

Pluvierdoré

Pigeon sp.

bois

FIGURE 1 : PROPORTION DES DIFFÉRENTES PROIES IDENTIFIÉES DANS LE RÉGIME ALIMENTAIRE DES FAUCONS PÈLERINS À AUXERRE

Répartition des espèces consommées

Par ailleurs, l'impossibilité d'identifier aveccertitude certains restes explique peut-être que lenombre d'espèces soit ici inférieur à celui trouvéau pied des aires naturelles (BAYLE ET AL., 1981 ;COINTRE ET AL., 1972).

Sur les 261 proies identifiées, le poidsmoyen d'un oiseau chassé par une femelle pèle-rin sur Auxerre est de 270,9 grammes. Les pèle-rins ciblent donc des oiseaux leur apportant une

certaine quantité de chair, négligeant la plupartdu temps les petites espèces (mis à part 2 Merlesnoirs, le 25 décembre 2010). Mais seuls les mus-cles pectoraux sont consommés quotidienne-ment, les restes entreposés sur les consoles ousur la plate-forme du nichoir pouvant êtreconsommés ultérieurement s'ils ne sont pas pilléspar les Faucons crécerelles ou les Corbeaux freux,souvent vus, de passage, sur la plate-forme.

Le Faucon pèlerin en ville

turnes précis. Pour la période étudiée, 309 restesde proies ont été comptés mais le dénombre-ment exact est difficile. Les plumes trouvées unjour n'appartiennent-elles pas à la tête tombéehuit jours plus tard et le tout ne constitue-t-il pasune seule proie à ne référencer qu'une fois ? Ils'agit donc d'une approximation.

Les éléments tombés au sol ou observés surla plate-forme du nichoir sont variés : quelquesplumes, une tête, une aile, les deux ailes ensem-ble, une patte, une carcasse quasi complète ousans muscles pectoraux, du duvet, un morceaud’intestin ou un os. Le transport des proies par ledernier individu accentue la difficulté de connaî-tre les espèces qu'il consomme sauf si on le sur-prend lors de son repas. L’identification s’avèresouvent extrêmement difficile vu la taille du resteet parfois son état de décomposition. AucunPigeon ramier n'ayant été identifié, les restes de

pigeons sont considérés comme appartenant àdes Pigeons biset domestiques. La photo 9 mon-tre un exemple de plumées trouvées sur lenichoir. Sur les 309 restes récoltés, 261 ont puêtre identifiés, soit 84,5 %.

Il apparaît très rapidement que, malgré laprésence en nombre de Pigeons biset domes-tiques sur la cathédrale et en ville, le menu desFaucons pèlerins est varié et comprend, pour lapériode étudiée, 14 espèces ou familles identi-fiées (figure 1). Ils peuvent effectivement allerchasser au-dessus de la rivière Yonne proche etdonc cibler des oiseaux d’eau comme des migra-teurs de passage dans la vallée et sur les plateauxaux alentours.

Sur les 261 restes identifiés, on peut en distinguer 202 appartenant à des espèces sédentaires (tableau 1) et 59 à des migratrices(tableau 2).

14 LE MOYEN-DUC 20 : 9-16 - 2011

Le Faucon pèlerin en ville

Espèces

Pigeon sp.

Merle noir

Touterelle turque

Choucas des tours

Étourneau sansonnet

Nom scientifique

Columba sp.

Turdus merula

Streptopelia decacto

Corvus monedula

Sturnus vulgaris

Statut

Sédentaire

Sédentaire

Sédentaire

Sédentaire

Sédentaire

Nombre

180

11

5

4

2

Pourcentage

68,9

4,2

1,9

1,5

0,7

Tableau 1 : détail des espèces sédentaires capturées par les Faucons pèlerins.

Espèces

Vanneau huppé

Mouette rieuse

Bécasse des bois

Grive sp.

Pluvier doré

Caille des blés

Chevalier guignette

Bécassine des marais

Anatidé sp.

Nom scientifique

Vanellus vanellus

Larus ridibundus

Scolpax rusticola

Turdus

Pluvialis apricaria

Coturnix coturnix

Actitis hypoleucos

Fallinago gallinago

Anas p.

Statut

Migratrice

Migratrice

Migratrice

Migratrice

Migratrice

Migratrice

Migratrice

Migratrice

Migratrice

Nombre

20

12

10

7

6

1

1

1

1

Pourcentage

7,6

4,5

3,83

2,68

2,29

0,38

0,38

0,38

0,38

Tableau 2 : détail des espèces migratrices capturées par les Faucons pèlerins.

Les pigeons sont l'aliment de base desFaucons pèlerins à Auxerre (68,9 % des restes). Ànoter aussi la présence proportionnellementimportante de plumes blanches ou rousses parmiles reliefs de pigeons. Ce qui laisse supposer que

les individus se distinguant du groupe par leurcouleur plus claire sont particulièrement ciblés etproportionnellement plus souvent victimes desFaucons pèlerins. Ce fait n'a pu être étudié plusprécisément en 2011.

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LE MOYEN-DUC 20 : 17-28 - 2011 17

E PRÉSENT RAPPORT a pour objectif de présen-ter une synthèse des observations ornitholo-giques rares pour la région Bourgogne en 2009.Sont considérées comme rares les espèces obser-vées moins de 5 fois par an, durant les 5 der-nières années. La liste des espèces considéréescomme telles ainsi que les fiches d’observation àrédiger sont disponibles sur les sites de la SOBANature Nièvre (http://soba.naturenievre.free.fr/),de la LPO Côte-d’Or (http://www.cote-dor.lpo.fr/)de la LPO Yonne (http://lpo.yonne.free.fr/) ou surla liste de discussion [email protected].

En 2009, il a été décidé de n’apporteraucune modification à la liste des oiseaux duCHR.

Les fiches doivent être transmises àPatrick Dagnas, secrétaire du CHR (patrick.

[email protected]) ou à l’un des membres duCHR.

En 2009, le CHR Bourgogne est toujourscomposé des mêmes membres : O. Bardet, F.Bou zendorf, P. Dagnas (secrétaire), J.-M. Frolet,H. Gauche, P. Gayet, J. Pitois et A. Rougeron.

Le nombre de fiches examinées par le CHRdans ce rapport s’établit à 83, selon la répartitionsuivante (tableau 1). Le nombre de fiches dimi-nue par rapport à l’année dernière (101). D’autrepart, 2 fiches seulement ont été refusées par leCHR (comme l’an passé), soit un taux d’accepta-tion de 97,6 %, très proche de l’année précé-dente (98 %).

L’un des deux refus s’explique par une des-cription imparfaite, imputable à une observationtrop brève, l’autre à des critères non convergents.

OISEAUX RARES EN BOURGOGNE

8e rapport du Comitéd’homologation régional

L

Département

Côte-d’Or (21) . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nièvre (58) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Saône-et-Loire (71) . . . . . . . . . . . . . . .

Yonne (89) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Total . . . . . . . . . . . . . . . . .

2007

1

9

1

2008

4

2

6

2009

53

8

18

13

92

Tableau 1 : répartition annuelle et départementale des fiches traitées par ce rapport.

L’année 2009 est originale, car elle montreun scénario très différent dans la répartitionannuelle des observations.

Habituellement, la majorité des observa-tions d’oiseaux rares s’effectue aux passagesmigratoires pré et postnuptiaux et concernentdonc un nombre important de limicoles ; cegroupe ne concerne que 5 espèces pour seule-ment 9 observations en 2009. Cela peut s’expli-quer en partie par des niveaux d’eau trop impor-tants au printemps, en particulier sur la Loire etl’Allier. On est très loin de l’afflux du printemps2007 (7 espèces pour 34 données !).

De même, une seule donnée de rapace aété enregistrée : un Vautour moine en Saône-et-Loire.

En revanche, l’année 2009 est marquée parles oiseaux d’eau hivernants avec le mois de jan-vier qui détient le record d’observations avec 18mentions (dont 13 en Saône-et-Loire). Mais ledébut d’hiver suivant a confirmé cette tendanceavec le mois de décembre 2009 qui arrive seconden importance avec 10 données, en particulier enCôte-d’Or. Les ornithologues auront pu profiterde ces 2 hivers pour observer des oiseaux plussouvent présents sur le littoral : Macreuse brune,

ConclusionIl semble que les Faucons pèlerins succes-

sifs observés à Auxerre chassent tous les matins,dès l'aube, et attrapent au moins une proie parjour. Les observations montrent une chasse à l'affût vers le sud, avec retour à la tour entre chaque tentative, ce qui n'exclut pas l'utilisationd'une autre méthode de chasse qui n’aurait pasété observée. Cette chasse à l'affût peut êtrefructueuse en moins de deux minutes mais aussidemander plusieurs tentatives et s'étendre sur lamoitié de la matinée. Aucun indice, ne laisse pen-ser qu'ils se nourrissent plus d'une fois par jourcar aucune seconde plumée fraîche n'a été trou-vée entre la première chasse notée du matin etcelle du lendemain au pied de la cathédrale.

L'occupation du bâtiment après le repasvarie selon les individus, certains y stationnant surposte fixe alors que d'autres s'envolent dès lerepas matinal terminé. Le transport de certainesproies hors de vue des postes habituels impliquela présence d’autres lardoirs sur d’autres bâti-ments. Il existe peut-être aussi d’autres sites d'affût, de repos voire de nidification qui n'au-raient pas été localisés. La tour offre tout demême un poste d'affût intéressant pour la chassematinale.

Le régime alimentaire annuel des Fauconspèlerins à Auxerre montre une abondance dePigeons biset domestiques, mais il est étendu àd'autres oiseaux sédentaires ou à des migrateursau moment de leur passage aux alentours de lacathédrale. Parmi les restes de pigeons, il sembleque les individus clairs et/ou roux soient préféren-tiellement ciblés.

Cette étude se poursuivra en 2012 dansl'espoir d'une nidification. L'observation desoiseaux pourrait être techniquement facilitée

et affinée par la pose d'une caméra sur l'édi -fice avec vue sur la plate-forme du nichoir etsur les postes d'affût et de consommation desproies.

Une recherche des autres sites fréquentésaux alentours serait aussi nécessaire mais deman -de une mobilisation importante.

RemerciementsOnt collaboré à l'observation des faucons

et des proies : B. Boussard, F. Bouzendorf, R.Friedrich, J.-P. Leau, S. Mongeot, M. Robert, A.Rolland, S. Rolland et M. Védrine. Tous mesremerciements à François Bouzendorf et SimonRolland pour leur participation à l'identificationdes proies sur photos et à la commission ornitho-logique de la LPO Yonne pour la relecture de cetarticle.

MURIEL ABBOTT.

16 LE MOYEN-DUC 20 : 9-16 - 2011

Le Faucon pèlerin en ville

Bibliographie• BAYLE, P. & BERTRAND, B. (1981). Quelques données sur le régime alimentaire du Faucon pèlerin Falco pere-grinus dans le massif vosgien. Ciconia 5 : 51-54.

• COINTRE, J.-P., FRESQUET, D. & SALASSE, J.-P. (1972). Proies relevées à l'aire du Faucon pèlerin Falco peregri-nus. Le Grand-duc 3 : 35-36.

• MARCONOT, B. (2003). Comportement de chasse nocturne du Faucon pèlerin Falco peregrinus à Belfort.Ornithos 10-5 : 207-211.

À LA CATHÉDRALE D’AUXERRE (PHOTO JEAN-PAUL LEAU).

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LE MOYEN-DUC 20 : 17-28 - 2011 19

8e rapport du CHR

Suède. Migrateur presque régulier en Francedurant les hivers froids et surtout dans le nord.

Saincaize (58) : 1 adulte du 19 au 25 jan-vier 2009 puis Mars-sur-Allier du 26 janvier au28 février 2009 (S. Coquery et S. Merle)

Laives (71) : 2 adultes le 11 février 2009(M.-H. Gallet, G. Gauthier, D. Perreau et al.)

La dernière donnée de cette espèce sou-mise au CHR date du 3 janvier 2003 en Saône-et-Loire. Ce département à ce moment-là était leplus visité avec au moins 5 observations les 10dernières années (P. Gayet et le CHR, 2004).

Oie rieuse – Anser albifrons (8/56) (3/4)

La sous-espèce albifrons se reproduit dansle nord de la Russie tandis qu’au sud-ouest duGroenland, on trouve la sous-espèce flavirostris.Hivernante et migratrice peu commune enFrance qui occupe une position limite des quar-tiers d’hiver de l’espèce mais peut recouvrir uneposition de refuge lors de vagues de froid.

Charette (71) : 1 individu le 29 décembre2009 (J.-M. Frolet et L. Joly)

Tintury (58) : 1 individu du 30 décembreau 17 janvier 2009 (J. Pitois)

Lays-sur-le-Doubs (71) : 2 adultes le 24janvier 2009 (J.-M. Frolet)

La dernière observation soumise au CHRdatait du 2 novembre 2006 au 14 janvier 2007dans la Nièvre, sur le même site de Tintury. Ellen’avait plus été contactée en Bourgogne à cetteépoque depuis 2003, année remarquable avec48 individus répartis sur les 4 départements(J. Pitois et le CHR, 2008). Les observations nesont donc pas annuelles et cette année est inté-ressante avec 3 observations et 4 individus.

Fuligule nyroca – Aythya nyroca (18/19) (5/6)

Nicheur en Espagne et en Europe centrale.En France, reproduction occasionnelle ; migrateuret hivernant rare.

Châlon-sur-Saône (71) : 1 mâle et 1femelle adultes le 14 février 2009 (J-M. Frolet)

Antully (71) : 1 mâle adulte le 27 septem-bre 2009 (J-M. Frolet & P. Gayet)

Antully (71) : 1 femelle le 23 octobre2009 (C. Gentilin)

Marliens (21) : 1 mâle adulte le 12 mai2009 (G. Marnat)

Dijon (21) : 1 mâle adulte les 14 et 15décembre 2009 (B. Frochot & A. Rougeron)

À nouveau une bonne année comme l’anpassé avec 5 observations. Si 2 mentions sontautomnales et 2 autres hivernales, ce qui est clas-sique, la présence d’un mâle adulte au mois demai en Côte-d’Or l’est moins car les données enmigration prénuptiale sont rares. Néanmoins, 1couple avait été vu l’an passé en Saône-et-Loireen juin.

Fuligule nyroca – Aythya nyroca x Fuligulemilouin – Aythya ferina (3/3) (0/0)

Rouvres-en-Plaine (21) : 1 mâle le 10décembre 2007 (A. Rougeron)

Il s’agit peut-être du même individu quecelui homologué en 2008 en Saône-et-Loire.

Fuligule milouinan – Aythya marila (14/19)(2/2)

En Europe, nicheur de l’Islande à laScandinavie. L’hivernage de ce canard est quasiexclusivement maritime.

Dijon (21) : 1 mâle de H1 du 10 au 22novembre 2009 (A. Rougeron)

Rouvres-en-Plaine (21) : 1 individu detype H1 le 10 novembre 2009 puis le même àArc-sur-Tille du 20 novembre au 9 décembre2009 (T. Meskel et A. Rougeron)

Pour cette dernière observation, il estconsidéré qu’il s’agit du même oiseau en raisonde certains détails de plumage car le pattern estsimilaire et les deux sites ne sont distants qued’environ 12 km. Année conforme à la moyenne.

Macreuse brune – Melanitta fusca (13/27)(3/3)

La sous-espèce nominale niche dans leszones circumpolaires arctiques. La zone d’hiver-nage principalement littorale se situe en Baltiqueet en mer du Nord. Le littoral atlantique constituesa limite méridionale d’hivernage.

Baugy (71) : 1 mâle de H1 le 28 décembre2009 (M. Dumas)

Épervans (71) : 1 mâle de H1 du 1er au 7janvier 2009 (L. Joly, J.-M. Frolet et al.)

Saint-Martin-de-la-Mer (21) : 1 oiseaude H1 le 29 décembre 2009 (O. Bardet)

Espèce rare mais annuelle en Bourgogne. 1donnée de moins que l’an passé. Dates classiques.

8e rapport du CHR

18 LE MOYEN-DUC 20 : 17-28 - 2011

les 3 espèces de plongeons, Grèbe jougris, Oierieuse, Harle huppé, Fuligule milouinan...

Autre point marquant : 4 espèces enregis-trent leur 1re homologation depuis la création duCHR. Il s’agit de :– la Locustelle luscinoïde, mais pour l’année2008 ;

– le Gobemouche à collier en migration prénup-tiale au printemps 2009 ;

– le Goéland pontique et la Mouette de Sabinepour l’année 2009. Si la première espèceétait attendue, la deuxième est une drôle desurprise et documentée par de superbes cli-chés.

Graphique 1 : nombre de fiches acceptées par mois en 2009 (n = 74).

Données acceptées par le CHRen 2009

À côté du nom scientifique, la premièreinformation entre parenthèses indique le nombrede données suivi du nombre d’individus homolo-gués entre 2000 et 2008 ; la deuxième paren-thèse indique le nombre de données, suivi dunombre d’individus en 2009.

Le(s) découvreur(s) (à défaut le rédacteurde la fiche) est mentionné en premier, suivi desdessinateurs et photographes, et des autresobservateurs.

Le CHR rappelle que les illustrations (des-sins et photographies) et les données présentéessont la propriété entière de leurs auteurs et desobservateurs.

Ces données doivent être citées commetelles dans la littérature – Bernache nonnette, 1ad. du 14 juillet au 17 août 2007 (J. Ardelet inROUGERON & le CHR, 2008).

ANATIDÉS

Cygne de Bewick – Cygnus columbianus(2/9) (1/4)

Se reproduisant dans la toundra eura-sienne, le Cygne de Bewick hiverne en Asie orien-tale et à l’extrémité occidentale de l’Europe. Il seconcentre surtout en Grande-Bretagne, Irlande etPays-Bas laissant des hivernants en Allemagne etau Danemark. Il est accidentel en Europe del’Ouest.

Domats (89) : 4 adultes le 31 janvier 2009(J.-P. Siblet)

Cette espèce n’est plus apparue au CHRdepuis une observation en Saône-et-Loire le 28décembre 2003 (P. Gayet et le CHR, 2004). Àcette époque, elle était signalée comme presquerégulière en Saône-et-Loire.

Cygne chanteur – Cygnus cygnus (2/1) (2/3)

Cygne boréal qui se reproduit dans la toun-dra arctique, en Islande et jusqu’au sud de la

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LE MOYEN-DUC 20 : 17-28 - 2011 21

8e rapport du CHR

Cette observation est intéressante car lesprécédentes sont surtout dans l’ouest de laBourgogne, Nièvre et Yonne essentiellement.C’est la 1re observation validée par le CHR pourla Saône-et-Loire.

ACCIPITRIDÉS

Vautour moine – Aegypius monachus (2/2)(1/1)

Niche en Espagne, France, Grèce, et del’Ukraine à la Chine. La principale colonie fran-çaise (environ 20 couples) est établie dans lesCévennes. Fréquente également les Alpes et lesPyrénées.

Burnand (71) : 1 individu le 19 mai 2009(P. Cordier)

3e mention homologuée pour la Bourgo -gne.

RALLIDÉS

Marouette ponctuée – Porzana porzana(10/10) (2/2)

Nicheuses discrètes et localisées en France,les marouettes rejoignent le sud de l’Espagne etl’Afrique pour passer l’hiver.

Labergement-lès-Seurre (21) : 1 adultele 4 avril 2009 (A. Rougeron)

Saint-Julien-du-Sault (89) : 1 individu de1A le 26 août 2009 (F. Bouzendorf et al.)

Sur les 9 données soumises au CHR depuisl’origine qui concernent 3 départements (sauf laNièvre), 7 sont des observations postnuptiales et2 (dont celle de la Côte-d’Or de cette année) sontdes observations prénuptiales. 5 sont issues deCôte-d’Or. À noter que la donnée de l’Yonneconcerne un individu capturé au cours deséances de baguage de passereaux.

HAEMATOPODIDÉS

Huîtrier pie – Haematopus ostralegus (7/8)(1/8)

Été comme hiver, en Europe de l’Ouest, cegrand limicole ne fréquente habituellement queles zones littorales.

Gron/Étigny (89) : 8 individus le 30novembre 2009 (F. Bouzendorf)

Tous les départements sont concernés de -puis la création du CHR pour cette espèce. À partla Saône-et-Loire qui n’a eu qu’une donnée, les

GRÈBE JOUGRIS (DESSIN PHILIPPE GAYET).

8e rapport du CHR

20 LE MOYEN-DUC 20 : 17-28 - 2011

Harle huppé – Mergus serrator (19/33) (1/3)

Nicheur en Europe surtout au-delà de55°N. Nicheur occasionnel en France et hivernantpeu commun sur le littoral, rocheux principale-ment.

La Collancelle (58) : 1 femelle et 2 mâlesde H1 le 30 décembre 2009 (J. Pitois)

On est loin des 7 données pour 12 oiseauxde l’an passé. Cette observation de décembre estmoins habituelle que lors des passages pré- etpostnuptiaux.

GAVIIDÉS

Plongeon catmarin – Gavia stellata (9/10)(3/4)

Cette espèce holarctique se reproduit auGroenland, en Islande, dans le nord des îles bri-tanniques et s’étend de la Scandinavie à l’est dela Russie. En France, elle hiverne sur les zonessableuses et peu profondes du littoral.

Gron (89) : 1 oiseau de H1 le 13 novembre2009 (L. Jouve)

Thoisy-le-Désert (21) : 1 oiseau de H1 du16 au 29 novembre 2009 (G. Lanier et al.)

Vandenesse-en-Auxois (21) : 2 oiseauxde H1 le 16 décembre 2009 (F. Bouzendorf et V.Voisin)

Saint-Marcel (71) : 1 juvénile le 19décembre 2009 (J.-M. Frolet et al.)

Les observations de Plongeon catmarinsont devenues aussi fréquentes, voire plus, quecelles de Plongeon arctique. Néanmoins, quatreobservations la même année c’est exceptionnel.

Plongeon arctique – Gavia arctica (9/8) (1/1)

En Europe, ce plongeon niche du nord del’Europe à la Scandinavie. En France, il hiverne surles côtes de la moitié nord du pays.

Marnay (71) : 1 individu le 4 janvier 2009(M. Maugard et J.-M. Frolet)

La dernière observation de cette espèceremonte à 2005. Depuis la création du CHRjusqu’à cette année-là, elle était la plus récur-rente de la famille avec 1 occurrence annuelle.

Plongeon imbrin – Gavia immer (6/6) (1/1)

Il niche en Amérique du Nord et en Islande.Dans le Paléarctique occidental, son aire d’hiver-nage est limitée aux côtes septentrionales del’Europe.

Thoisy-le-Désert (21) : 1 oiseau de H1 du8 au 29 novembre 2009 (G. Marnat et al.)

Statistiquement, c’est le plongeon le plusrare en Bourgogne.

PODICIPÉDIDÉS

Grèbe jougris – Podiceps grisegena (4/5)(1/1)

La sous-espèce nominale niche en Europeseptentrionale, orientale et centrale. Nicheuroccasionnel, migrateur et hivernant rare maisrégulier en France.

Chalon-sur-Saône (71) : 1 individu le 5janvier 2009 puis à Saint-Marcel le 6 janvier 2009(P. Gayet)

Si l’espèce est rare mais régulière enFrance, elle n’a pas cette régularité en Bourgognecar la dernière observation remonte au 21 janvier2006 en Saône-et-Loire. Janvier reste une dateclassique.

THRESKIORNITHIDÉS

Spatule blanche – Platalea leucorodia (7/9)(1/1)

Cette espèce est eurasiatique et africaineet sa distribution est très éclatée. Elle progresseen Europe de l’ouest. Elle est nicheuse en France :Loire-Atlantique, Baie de Somme, Camargue,Landes et dans la Dombes.

Charette (71) : 1 juvénile le 25 juillet 2009(J.-M. Frolet)

PLONGEON CATMARIN (PHOTO LUDOVIC JOUVE).

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LE MOYEN-DUC 20 : 17-28 - 2011 23

8e rapport du CHR

d’hiver sont imparfaitement connus. Elle se mon-tre régulièrement sur les côtes atlantiques deFrance de juillet à novembre et surtout en août-septembre. Très exceptionnelle à l’intérieur desterres.

Verjux (71) : 1 adulte le 25 août 2009 (B.Gontier et al.)

C’est donc une observation exceptionnellepour la Bourgogne et une première mentionpour le CHR. Selon la littérature, la seule mentionconcerne un juvénile tué par Bordet en octobre

MOUETTE DE SABINE (PHOTO FRANÇOIS BOURGEOT).

1850. Cette information est issue de la collectionMontessus du Musée d’Autun (La Comble etPoty, 1958). La date est très surprenante auregard de la phénologie de passage au niveaunational (début automne en mer) !

Goéland marin – Larus marinus (1/1) (1/1)

Nicheur sur les rives orientales et occiden-tales de l’Atlantique nord. En nette augmenta-tion, il occupe quasiment tout le littoral Manche-Atlantique.

Saint-Marcel (71) : 1 oiseau de 2A du 26au 28 janvier 2009 (P. Gayet, L. Joly et al.)

2e mention pour le CHR après un oiseau deH1 dans l’Yonne en mars 2005. Les mentions decette espèce à l’intérieur des terres sont rares. Àrelier avec l’afflux des autres hivernants marins(plongeons, macreuses, etc.) ?

Goéland argenté – Larus argentatus (4/4)(3/3)

La sous-espèce nominale se répartit dela Scandinavie à la péninsule de Kola (Russie).

GOÉLAND MARIN (DESSIN PHILIPPE GAYET).

8e rapport du CHR

22 LE MOYEN-DUC 20 : 17-28 - 2011

3 autres départements en ont eu chacun 2. 5 don-nées concernent la migration prénuptiale et 3 lamigration postnuptiale. Cette donnée de 2009 estspectaculaire par le nombre d’individus concernés.

CHARADRIIDÉS

Pluvier guignard – Charadrius morinellus(6/41) (2/19)

Espèce paléarctique des massifs monta-gneux et de la toundra du nord de l’Europe(Écosse, Scandinavie), mais aussi d’Europe cen-trale et méridionale (Pyrénées, par exemple).Nicheur éteint en France depuis la fin des années90. Migrateur rare, mais régulier.

Tanay/Les Herbues Soirottes (21) : 10oiseaux dont 6 adultes et 4 juvéniles le 21 août2009 (A. Rougeron)

Baubigny (21) : 9 oiseaux du 21 août au 9septembre 2009 (B. Fontaine et al.)

La recherche spécifique de l’espèce a denouveau permis une observation en plaine dijon-naise, sur le même secteur que les 2 mentions de2007 et les 2 de 2008. Les dates, fin août et mi-septembre, correspondent aux deux pics du pas-sage postnuptial de l’espèce en France. Le Pluvierguignard est donc bel et bien un migrateur rareet localisé, mais régulier en Bourgogne, à l’imagede son statut national. Les oiseaux de Baubigny,semblant se relayer pendant 2-3 semaines, sontdifficiles à comptabiliser.

SCOLOPACIDÉS

Bécasseau maubèche – Calidris canutus(24/56) (1/1)

Ce bécasseau niche à l’extrême nord del’Europe. Ses zones d’hivernages sont exclusive-ment littorales.

Échigey (21) : 3 oiseaux de plus de 1A les6 et 7 mai 2009 (A. Rougeron)

1 seule donnée pour cette espèce, loin del’afflux de 2007.

Bécasseau de Temminck – Calidris tem-minckii (34/64) (4/8)

Nicheur en Arctique, en Scandinavie etdans l’est de la Sibérie, le Bécasseau de Tem -minck est un migrateur rare en France.

Saint-Julien-du-Sault (89) : 1 adulte le 12mai 2009 (F. Bouzendorf)

Rouvres-en-Plaine (21) : 2 adultes le 1eraoût 2008 (G. Marnat)

Échigey (21) : 4 adultes le 1er août dont1 se serait attardé jusqu’au 2 août 2009(A. Rougeron)

Échigey (21) : 1 adulte le 17 août 2009(A. Rougeron)

Échigey (21) : 1 adulte le 24 août 2009(A. Rougeron et G. Marnat)

Ceci porte le nombre de données pour2008, qui était déjà une très bonne année, à 5pour 13 oiseaux. L’année 2009, confirme un pas-sage annuel sur les bassins de décantationd’Échigey, désormais détruits. Ceci porte à 4 lesdonnées pour l’Yonne.

Barge rousse – Limosa lapponica (17/22)(1/1)

La sous-espèce nominale niche en Scandi -navie et en Russie. Migratrice et hivernante peucommune en France, principalement sur lesvasières littorales.

Rouvres-en-Plaine (21) : 2 juvéniles du 14septembre au 8 octobre 2009 (A. Rougeron etal.)

Une seule observation cette année, à unedate classique, comme l’an passé et au mêmeendroit, contre 3 en 2007 et en 2006. Ce limicolesemble habitué aux longs stationnements enCôte-d’Or.

LARIDÉS

Mouette de Sabine – Larus sabini (0/0) (1/1)

Niche au Spitzberg, sur les côtes arctiquesde la Sibérie, de l’Alaska, du Canada, sur la terrede Baffin et au nord du Groenland. Ses quartiersPLUVIER GUIGNARD (PHOTO ANTOINE ROUGERON).

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LE MOYEN-DUC 20 : 17-28 - 2011 25

8e rapport du CHR

les premières pour le CHR. Leur nombre, pourune seule année, augure d’autres observations.En Saône-et-Loire, département privilégié, ilexiste une seule mention antérieure concernantun oiseau de 1A en janvier 1999.

Mouette tridactyle – Rissa tridactyla (4/4)(5/22)

La Mouette tridactyle niche sur les falaisesdes côtes de la façade atlantique. Inféodée aumilieu marin.

Saint-Marcel (71) : 17 oiseaux au totaldont 16 adultes et 1 oiseau de 2A du 24 au 31janvier 2009 15 individus dont 14 adultes et 1 de2A le 24 janvier, puis 1 adulte le 8 février 2009 et1 dernier adulte le 14 février (P. Gayet et al.)

Baugy (71) : 1 adulte le 25 janvier 2009(M. Dumas)

Mâcon (71) : 2 adultes le 26 janvier 2009(T. Darmuzey)

MOUETTE TRIDACTYLE (PHOTO MARCEL DUMAS).

STERNE ANSEL (PHOTO GAULTIER MARNAT).

Sterne caugek – Sterna sandvicensis (2/5)(1/1)

Se reproduit ça et là sur les côtes et îles dela Baltique, du Danemark, de l’Allemagne, de laHollande, de Grande-Bretagne et de l’Irlande. EnFrance, elle niche essentiellement au bancd’Arguin, en Gironde (54 % des effectifsnicheurs), en Bretagne (23 %) et sur le littoralméditerranéen (14 %). Rare à l’intérieur des ter -res.

Mars-sur-Allier (58) : 1 oiseau de 2A le 27janvier 2009 (S. Coquery)

Fleurville (71) : 1 oiseau de H1 le 4novembre 2009 (P. Neveu)

Remarquable année pour cette espèce,conséquence de la tempête Joris, souvent obser-vée en Saône-et-Loire et qui normalement resterare à l’intérieur des terres. Les observations sontcentrées sur janvier sauf la dernière.

Sterne hansel – Gelochelidon nilotica (13/20)(1/1)

Outre le bassin méditerranéen, l’espèce estégalement présente en mer Noire et en petit STERNE CAUGEK (PHOTOS PHILIPPE GAYET).

nombre en mer du Nord. En France, elle a quasi-ment disparu de la Camargue et c’est un sitedans l’Hérault qui accueille le gros des effectifs(N. Sadoul in Riegel J., 2008).

Rouvres-en-Plaine (21) : 1 individu le 11juin 2009 (G. Marnat)

Rouvres-en-Plaine (21) : 3 adultes le 16juin 2009 (G. Marnat)

Ces données se trouvent classiquement enpériode prénuptiale pour cette espèce.

8e rapport du CHR

24 LE MOYEN-DUC 20 : 17-28 - 2011

De l’Europe occidentale à l’Islande, c’est la sous-espèce “argenteus” qui se reproduit.

Dijon (21) : 1 oiseau de H1 le 21 décem-bre 2009 (A. Rougeron)

Saint-Marcel (71) : 1 oiseau de 2A (H1) les22 et 23 janvier puis du 8 au 11 février 2009 (P.Gayet, L. Joly et al.)

Villefargeau (89) : 1 adulte le 7 juin 2008(P. Dagnas)

La donnée de l’Yonne procure une pre-mière mention pour l’année 2008. Avant cetteannée 2009, il n’y avait eu que 3 données pourcette espèce.

Les difficultés d’identification des imma-tures de goéland expliquent très certainement lefaible nombre de mentions (J. Pitois et le CHR,2006). 2 données concernent l’automne, 3 l’hi-ver. La donnée de l’Yonne en fin de printemps estatypique.

Goéland pontique – Larus cachinnans (0/0)(3/3)

Nicheur de la mer Noire à l’ouest jusqu’auxlacs Balkhach et Saïsan, au Kazakhstan. Plusrécemment, présent dans la région de Moscou,en Pologne et en Allemagne. Hiverne dans legolfe Persique, en mer Rouge et, en effectifmoindre, dans le centre, le nord et l’ouest del’Europe.

Saint-Marcel (71) : 1 oiseau de H1 le 19janvier puis du 4 au 17 février 2009 (P. Gayet etal.)

Saint-Marcel (71) : 1 oiseau de H1 du 20au 27 janvier 2009 (J.-M. Frolet, P. Gayet et al.)

Saint-Marcel (71) : 1 oiseau de H2 du 20au 31 janvier 2009 (J.-M. Frolet, L. Joly et al.)

Cette espèce n’a été rajoutée à la liste quele 1er janvier 2008. Ces trois mentions sont donc

GOÉLAND PONTIQUE (DESSIN PHILIPPE GAYET).

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LE MOYEN-DUC 20 : 17-28 - 2011 27

8e rapport du CHR

Locustelle luscinioïde – Locustella lusci-nioides (1/1) (0/0)

Espèce nicheuse du nord-ouest de l’Afriqueet de l’Europe jusqu’à l’ouest de la mer d’Azov,elle fréquente principalement les roselières. Pas -sage migratoire très discret.

Samerey (21) : 1 individu de 1A capturé le21 août 2008 (J. Abel, P. Leclaire et A. Rougeron)

Étudiée avec un peu de retard, cette don-née constitue pourtant une première homologa-tion bourguignonne. Il est à noter que, d’unemanière générale, les données de passereauxpaludicoles tendent à augmenter dans la région,en raison de la mise en place de camps debaguage estival, et c’est une bonne nouvelle.

Rousserolle verderolle – Acrocephalus palus-tris (6/6) (3/12)

Se reproduit du nord-ouest de la Francejusqu’à la mer Caspienne et l’est de l’Oural.Nicheuse et migratrice peu commune en France.

Larrey/Étang de Marcenay (21) : 10 indi-vidus capturés (dont 9 de +1A et 1 de 1A) du 13au 30 août 2009 (J. Abel, P. Durlet, J. Pitois et al.),1 individu de 1A capturé le 3 octobre 2009 (P., C.et F. Durlet et al.)

Marnay (71) : 1 individu du 27 juin au 5juillet 2009 (P. Gayet, G. Gauthier, L. Joly et al.)

Esbarres (21) : 1 individu de +1A capturéle 16 août 2008 (P. Durlet, H. Gauche, L. et M.Jouve et al.)

Le développement des activités de bagua -ge permet désormais de démontrer la régularitédu passage automnal de l’espèce, en particulieren Côte-d’Or. Elle donne pourtant beaucoup defil à retordre à la fois aux bagueurs mais aussi auxmembres du CHR tant son identification est déli-cate à cette époque. Quant aux données printa-nières, elles restent encore très rares, notrerégion se situant en marge de l’aire de reproduc-tion.

MUSCICAPIDÉS

Gobemouche à collier – Ficedula albicollis(0/0) (1/1)

Aire de répartition discontinue de l’est dela France à l’Oural, et du sud de l’Italie à la lati-tude de Moscou. Nicheur rare dans les vieilleschênaies, migrateur rare.

Mazille (71) : 1 mâle adulte le 5 mai 2009(B. Muller)

Première mention en Bourgogne, à unedate classique pour un migrateur. L’observationde ce mâle en plumage nuptial ne prêta guère àconfusion. Il n’en fut pas de même pour l’indi-vidu femelle l’accompagnant, malheureusementinsuffisamment décrit.

RÉMIZIDÉS

Rémiz penduline – Remiz pendulinus(35/156) (4/65)

Cette espèce se reproduit à travers toutel’Europe, de la Russie à la Péninsule Ibérique.Nicheuse très rare en France, migratrice et hiver-nante peu commune.

Saint-Julien-du-Sault (89) : 7 individus(dont 1 de 1A et 1 mâle probable de +1A) du 28septembre au 2 octobre 2009 (F. Bouzendorf)

Gurgy (89) : 6 individus de +1A le 28 mars2009 au moins (S. Rolland), 28 individus du 27mars au 10 avril 2009 (S. Rolland, J. Ardelet,

RÉMIZ PENDULINES (PHOTO ÉMELINE BOUZENDORF).

F. Bouzendorf et al.), 24 individus (4 femelles de+1A dont 3 capturées, 4 mâles de +1A dont 1capturé, 2 femelles de 1A, 2 ind. de 1A capturéset 12 ind.) du 26 octobre au 11 octobre 2009(S. Rolland, J. Ardelet, É. et F. Bouzendorf et al.)

Saint-Julien-du-Sault (89) : 1 individu le14 et 1 ind. le 16 octobre 2008 (F. Bouzendorf)

Tailly/Merceuil (21) : jusqu’à 6 individusdu 10 au 15 octobre 2008 (B. Fontaine)

8e rapport du CHR

26 LE MOYEN-DUC 20 : 17-28 - 2011

Ouroux-sur-Saône (71) : 1 adulte le 14mai 2009 (P. Gayet)

Extrêmement rare en Bourgogne. Troisièmedonnée de l’espèce depuis la création du CHR, lesdeux précédentes étaient de Côte-d’Or.

CORACIIDÉS

Rollier d’Europe – Coracias garrulus (2/2)(1/2)

Nicheur en Afrique du Nord, en Europe eten Asie Mineure jusqu’au sud-ouest de la Sibérie.Nicheur rare confiné strictement aux départe-ments les plus méditerranéens. La France abriteun petit millier de couples.

Flacey-en-Bresse (71) : 2 individus de 1Ales 23 et 24 août 2009 (L. Boully)

L’espèce est notée pour la 3e année consé-cutive en Bourgogne, et la deuxième fois enSaône-et-Loire ! Pour couronner le tout, cettemention concerne même deux individus. Toutcela est exceptionnel. Par contre, comme lors des2 précédentes observations, il s’agit de jeunes del’année.

MOTACILLIDÉS

Bergeronnette de Yarrell – Motacilla albayarrelli (2/2) (3/3)

Il s’agit de la sous-espèce des îlesBritanniques. Nicheuse très rare en France, sur lafrange nord-ouest du pays. Hivernante et migra-trice peu commune, surtout dans la moitié ouestde la France

Gevrey-Chambertin (21) : 1 mâle adultele 8 mars 2009 (G. Marnat)

Échigey (21) : 1 femelle adulte du 21 au31 mars 2009 (A. Rougeron)

Neuvy-sur-Loire (58) : 1 mâle adulte le 17octobre 2009 (J. Pitois)

Ce taxon enregistre trois nouvelles men-tions. Alors que les dates et lieux de celles deCôte-d’Or paraissent déjà classiques, celle de laNièvre est la première pour ce département et lapremière régionale à l’automne.

BOMBYCILLIDÉS

Jaseur boréal – Bombycilla garrulus (17/254)(2/41)

Homologable hors épisodes invasifs. Nichede la Scandinavie à la Sibérie occidentale.

Hivernant et migrateur occasionnel à rare enFrance, sujet à invasions épisodiques.

Dijon (21) : Coulée Verte, jusqu’à 13 indi-vidus du 31 décembre 2008 au 7 janvier 2009(C. Lanaud, A. Rougeron, O. Bardet et al.) ; parcdes Argentières, jusqu’à 28 individus le 24 février2009 (J. Pitois, C. Poete et al.)

Il s’agit là des premières données bourgui-gnonnes depuis l’invasion mémorable de l’hiver2004-2005 (MEZANI, 2006). Elles sont à relieravec un nombre d’oiseaux supérieur à la moyen -ne dans l’est de la France, notamment enFranche-Comté voisine. Ces deux groupes ontpermis à de nombreux observateurs locaux ou depassage de venir se régaler.

PRUNELLIDÉS

Accenteur alpin – Prunella collaris (10/16)(2/5)

En France, on trouve l’espèce nicheusedans l’arc alpin, les Pyrénées, en Corse et locale-ment dans le Massif central et les Vosges.L’Accenteur alpin hiverne à plus basse altitudedans les milieux rocheux.

Santenay (21) : 3 individus les 6 et 7 avril2009 (J. Abel et B. Fontaine)

Baulme-la-Roche (21) : 2 individus le 11avril 2009 (G. Marnat)

Nouvelles données printanières et, sans sur -prise, en Côte-d’Or. Le site de Baulme-la-Rocherefait parler de lui après deux années blanches.

SYLVIIDÉS

Cisticole des joncs – Cisticola juncidis (1/1)(1/1)

Se reproduit du Midi méditerranéen fran-çais à l’ouest de la Turquie, du Maghreb à l’ouestde la France, les Baléares et la Corse. Nicheursédentaire localement commun, capable de for -tes expansions mais sensible aux hivers rigoureux.

Saint-Julien-du-Sault (89) : 1 individu le10 juin 2009 (F. Bouzendorf)

Cette observation fournit seulement la 2e

mention depuis la création du CHR. À noter quecet individu chantait mais il faut savoir que, chezcette espèce, des jeunes oiseaux peuvent sereproduire l’année de leur naissance. Restée sanssuite, cette observation correspondait peut-être àce scénario.

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LE MOYEN-DUC 20 : 29-36 - 2011 29

IntroductionE PROGRAMME STOC (Suivi temporel des

oiseaux communs) du Centre de recherche parle baguage des populations d’oiseaux (CRBPO)est le programme français le plus complet pourl’étude des passereaux communs en France.Bénéficiant désormais d’un recul historique etd’un échantillonnage remarquable, ce suivi assu -re une veille de l’état de santé des populationsd’oiseaux et permet, en conséquence, d’appuyerdes stratégies de conservation des espèces lesplus menacées. Les associations ornithologiquesen Bourgogne ont accentué leur effort de partici-pation à ce programme depuis 2008. À l’échelledu département, un salarié et des bénévoles de laLPO Yonne ont ainsi pris en charge plusieurs car-rés EPS (Échantillonnage ponctuel simple) et unestation de capture. Ce bilan dresse l’analyse desrésultats de l’année 2010.

Matériel et méthodeAfin de mesurer d’éventuelles variations de

l’abondance et des paramètres démographiquesdes oiseaux communs, le protocole STOC (voletscapture et EPS) a été scrupuleusement respectéd’une année sur l’autre. Ainsi, toute différence

de résultats entre les années (hausse ou baissedes effectifs) traduit bien une réalité biologiqueet non un biais lié à la récolte des données sur leterrain.

STOC-Capture

La station STOC-Capture de la réserve orni-thologique de Bas-Rebourseaux, comprenant 12filets de 12 mètres chacun, a été reconduiteen 2010. Le nombre et l’emplacement des filetsainsi que les dates des opérations ont été iden-tiques aux années précédentes. Lors de cette troi-sième année d’opération, des contrôles d’oiseauxbagués les années précédentes ont été effectués.Tous les nouveaux oiseaux capturés ont étébagués. L’espèce, l’âge et le sexe de chaque indi-vidu ont été déterminés dans la mesure du possi-ble.

STOC-EPS

Un carré STOC-EPS comprend 10 pointsd’écoute répartis dans un carré de 2 x 2 km etsoumis à deux passages au printemps. L’empla -cement des points d’écoute, l’observateur et lesdates de passages doivent être rigoureusementles mêmes entre les années. En 2010, 27 carrésEPS ont été suivis, soit un de plus qu’en 2009(trois nouveaux et deux abandons). L’analyse desvariations temporelles des abondances entre2009 et 2010 portera sur un lot de donnéesobtenues à partir de 24 carrés suivis à l’identiqueau cours des deux années. Les comparaisons surles trois dernières années porteront sur un lot dedonnées issues de 17 carrés communs. La valeurdes variations d’abondance a été calculée pourchaque espèce et la significativité statistique deces valeurs a été testée grâce au logiciel TRIMpour les espèces à plus de 10 individus au moinssur une année.

Rappelons enfin la définition de termesemployés dans la suite de cet article. L’indice

ORNITHOLOGIE DE TERRAIN

Bilan 2010 du programme STOCdans l’Yonne

L

CORNEILLENOIRE(PHOTOJEAN-PAULLEAU).

8e rapport du CHR

28 LE MOYEN-DUC 20 : 17-28 - 2011

Les Maillys (21) : 6 individus le 11 octobre2009 (G. Marnat)

Nous sommes loin des effectifs enregistrésen 2008, qui fournit d’ailleurs deux nouvellesdonnées, mais ils restent là encore tout à faitremarquables. La mise en place d’un suivi régu-lier dans l’Yonne a notamment permis d’établirde nouveaux records d’abondance, y compris auprintemps. Très régulière depuis quelquesannées, une synthèse régionale sur l’espèce seraitbienvenue pour analyser ces données et élucidercette soudaine recrudescence d’observations.

CORVIDÉS

Grand Corbeau – Corvus corax (2/4) (1/2)

Cette espèce fréquente les montagnes, falai -ses et côtes rocheuses, en France, essentiellementsur le littoral atlantique et dans les massifs mon-tagneux. L’espèce niche à proximité immédiate dela Bourgogne, dans le département du Jura.

Cuiseaux (71) : 2 individus le 4 octobre2009 (S. Cœur)

Étonnantes similitudes avec la premièremention homologuée en Bourgogne en 2002 quiconcernait deux oiseaux observés par le mêmeobservateur un 6 octobre au même endroit !

EMBÉRIZIDÉS

Bruant fou – Emberiza cia (11/27) (2/13)

La forme nominale de ce bruant occupe lepourtour méditerranéen. En France, il préfère lesmilieux ensoleillés de moyenne montagne àvégétation rase (Vosges, Alpes, Massif central,Pyrénées et pourtour méditerranéen).

Nolay (21) : jusqu’à 12 individus du 16janvier au 11 février 2009 (B. Fontaine et al.)

Chemilly-sur-Yonne (89) : 1 individu les 5et 16 décembre 2009 (A. et S. Rolland, J. Ardelet)

Données très semblables à celles de l’anpassé sur des localités que l’on peut désormaisqualifier de sites d’hivernage.

Données de 2009non homologuées par le CHR

Goéland marin – Larus marinus : LaCharité-sur-Loire (58), 1 individu le 14 juin

Chevalier stagnatile – Tringa stagnatilis :Geugnon (71), 1 juvénile le 3 septembre

Données de 2009homologuées par le CHN(Reeber et le CHN, 2010)

Busard pâle – Circus macrourus : Villargoix(21), 1 mâle probable de 2e année le 5 juin 2009(O. Bardet)

Buse pattue – Buteo lagopus : Baubigny (21),1 mâle de 3e année du 7 janvier au 1er février2009 (B. Fontaine et al.)

Aigle criard – Aquila clangula : Blanot, Précy-sous-Thil, Thoste, Chevigny et Châtillon-sur-Seine(21), Fertrève et Moulins-Engilbert (58), 1 indi-vidu (« Tõnn ») du 20 au 22 avril 2009 (fide U.Sellis)

Bécassine double – Gallinago media :Gommevile (21), 1 individu le 16 septembre 2009(B. Frochot)

FRANÇOIS BOUZENDORF,PATRICK DAGNAS

& LE CHR.

Bibliographie

● DURLET P. & le CHR – 2007 – Les oiseauxrares en Bourgogne : 3e rapport du Comitéd’Homologation Régional. Le Moyen-Ducn° 16 : 16-27

● GAYET P. & le CHR – 2004 – Les oiseaux raresen Bourgogne : 2e rapport du Comitéd’Homologation Régional. Nature Nièvren° 12 : 7-18

● LA COMBLE J. (DE) ET POTY P. – 1958 – LesOiseaux de Saône-et-Loire. Manuscrit

● MEZANI S. – 2006 – Irruption de Jaseursboréaux Bombycilla garrulus en Bourgogneau cours de l’hiver 2004-2005. BourgogneNature 2 : 33-41

● PITOIS J. & le CHR – 2008 – Les oiseaux raresen Bourgogne : 5e rapport du Comitéd’Homologation Régional. Le Moyen-Ducn° 17 : 22-38

● REEBER S. & le CHN – 2010 – Les oiseaux raresen France en 2009. Ornithos 17-6 : à paraî-tre.

Page 17: Revue ornithologique de la LPO Yonne N° - Année 2011 · Le suivi du Faucon pèlerin dans l’Yonne Genèse et objectif du suivi À partir du moment où le Faucon pèlerin a commencé

LE MOYEN-DUC 20 : 29-36 - 2011 31

Le programme STOC dans l’Yonne

Nom français

Martin-pêcheur d'Europe

Pic épeiche

Troglodyte mignon

Accenteur mouchet

Rougegorge familier

Rossignol philomèle

Merle noir

Grive musicienne

Rousserolle verderolle

Rousserolle effarvatte

Hypolaïs polyglotte

Fauvette à tête noire

Fauvette des jardins

Fauvette babillarde

Fauvette grisette

Pouillot véloce

Pouillot fitis

Mésange à longue queue

Mésange nonnette

Mésange bleue

Mésange charbonnière

Sittelle torchepot

Grimpereau des jardins

Pie-grièche écorcheur

Moineau domestique

Pinson des arbres

Chardonneret élégant

Bruant jaune

Adultes

0

1

2

1

0

10

13

1

0

0

5

11

10

1

1

4

0

0

0

3

3

0

1

0

0

1

1

1

Juvéniles

1

0

1

0

3

5

0

0

0

0

0

6

0

0

1

6

0

0

2

0

3

0

0

0

0

0

0

0

Total

1

1

3

1

3

15

13

1

0

0

5

17

10

1

2

10

0

0

2

3

6

0

1

0

0

1

1

1

Total ……… 70

2008

28 98

Adultes

0

0

0

4

0

4+2

3+3

2

0

1

0

6+1

8+1

0

0

2+1

1

0

0

0

1

0

0

4

0

0

4

0+1

Juvéniles

0

0

0

1

2

3

2

3

0

0

0

12

4

0

0

3

0

0

1

0

2

0

1

0

0

0

0

0

Total

0

0

0

5

2

9

8

5

0

1

0

19

13

0

0

6

1

0

1

0

3

0

1

4

0

0

4

1

40+9

2009

34 83

Adultes

0

0

1

0

2

5+4

13+3

1+1

1

0

1

8

5+2

0

2

2

0

2

0

0

3

0

0

1

1

3

0

1

Juvéniles

1

0

0

0

2

1

2

0

0

0

0

8

1

0

0

6

0

0

0

3

7

1

0

0

0

0

0

0

Total

1

0

1

0

4

10

18

2

1

0

1

16

8

0

2

8

0

2

0

3

10

1

0

1

1

3

0

1

52+10

2010

33 95

Tableau 1 : bilan des opérations de baguage (exprimé en nombre d'individus différents) sur les trois dernières annéesà la station STOC-Capture de la réserve ornithologique de Bas-Rebourseaux. Le bilan des captures d'adultes en 2009 et 2010détaille les “oiseaux bagués + les contrôles” d'oiseaux bagués les années antérieures.

LESÉTOURNEAUXSANSONNETS(PHOTOJEAN-PAULLEAU).

d’abondance, attribué à chaque espèce et parcarré, correspond à la somme des nombres maxi-maux d’individus contactés lors de l’un ou l’autredes passages sur chaque point. L’abondancebrute correspond au nombre cumulé d’oiseauxdénombrés sur chaque carré au cours des deuxpassages. La diversité spécifique se rapporte aunombre d’espèces.

RésultatsSTOC-Capture

À la réserve ornithologique de Bas-Rebour -seaux (communes de Vergigny et de Saint-Floren -tin), 95 oiseaux différents ont été capturés, soitune hausse de 14,5 % par rapport à 2009 ets’approchant du total de 2008 (tableau 1).

Entre 2009 et 2010, onze nouvelles espè -ces apparaissent alors que six n’ont donné lieu àaucune capture, soit un gain net de cinq espèces(16 en 2009 contre 21 en 2010). En 2010, cinqnouvelles espèces pour la station ont été notées(Pic épeichette, Rousserolle verderolle, Mésangeà longue queue, Sittelle torchepot et Moineaudomestique) mais quatre disparaissent aprèsdeux premières années de présence (Accenteurmouchet, Mésange nonnette, Grimpereau desjardins et Chardonneret élégant).

Le nombre d’adultes reproducteurs a aug-menté de 26,5 % par rapport à 2009 mais n’at-teint pas encore le niveau de 2008 (– 11,4 %)(tableau 1). Bien que les effectifs réduits ne per-

mettent pas de réaliser des comparaisons statis-tiques solides, la tendance de ces trois annéessemble positive pour le Merle noir, stable pour leRossignol philomèle et la Fauvette à tête noire,et négative pour la Fauvette des jardins et lePouillot véloce.

Le nombre de jeunes est quasi stable parrapport à 2009 (– 2,9 %) et toujours au-dessusde l’année 2008 (tableau 1). Le succès reproduc-teur, exprimé par le ratio jeunes/adultes, est tou-tefois en baisse par rapport à 2009 car le nombred’adultes croît tandis que celui des jeunes baisselégèrement : 0,69 en 2009 et 0,53 en 2010, ten-dance forte à la baisse mais non significative(KhiÇ = 2,99 ; ddl = 1 ; p < 0,1). L’année 2008reste la plus mauvaise des trois dernières saisonsde reproduction.

Enfin, parmi les adultes capturés en 2009(n = 49), six ont été contrôlés en 2010 soit unepremière estimation de la fidélité inter-annuellede 12,2 %, très proche des 12,9 % enregistrésen 2009. En y ajoutant des oiseaux bagués en2008 contrôlés en 2010 mais pas en 2009 (etconsidérant que ceux-ci étaient pourtant pré-sents), on obtient alors une deuxième estimationde la fidélité d’une année sur l’autre, plus réaliste,de 20,4 %. Parallèlement, le taux de recrutement(ratio nouveaux adultes/total adultes) est de83,9 % en 2010, très semblable aux 81,6 %notés en 2009. À noter que, pour la premièrefois, un jeune Rossignol bagué en tant que poussin en 2009 a été contrôlé en 2010 sur lastation.

30 LE MOYEN-DUC 20 : 29-36 - 2011

Le programme STOC dans l’Yonne

MOINEAUDOMESTIQUE(PHOTOJEAN-PAULLEAU).

MÉSANGECHARBONNIÈRE(PHOTOJEAN-PAULLEAU).

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Le programme STOC dans l’Yonne

L'abondance brute augmente pour 66,7 %des carrés en 2010 (n=24). La moyenne du nom-bre d’oiseaux comptés par carré passe de 338,79(± 105,75) oiseaux en 2009 à 348,21 (± 94,75)oiseaux en 2010, soit une hausse de 2,8 % quin’est toutefois pas statistiquement significative(Test de Wilcoxon, p=0,225).

Par ailleurs, quinze nouvelles espèces ontfait leur apparition mais cinq autres n'ont pas étérevues en 2010. La diversité spécifique augmenteou reste stable pour 75 % des carrés en 2010(n=24). La moyenne du nombre d'espèces parcarré passe de 45,04 (± 7,18) à 47,88 (± 7,23)espèces, soit une hausse de 6,3 % statistique-

ment significative (Test de Wilcoxon, p<0,05). Letableau 3 présente les variations d’abondanceentre 2009 et 2010 pour les espèces les plus souvent notées. Le Pigeon biset domestique etl’Hirondelle de fenêtre ont semble-t-il connu uneaugmentation spectaculaire des effectifs en uneannée. Neuf autres espèces ont connu une ten-dance forte à la hausse et trois un déclin modéré.Pour les autres, les effectifs et le nombre d’an-nées de suivi sont en général encore limités maiscertains peuvent déjà annoncer les tendancesfutures ou confirmer d’autres déjà constatées àd’autres échelles géographiques ou temporelles(pouillots).

2009

Pigeon ramier

Pinson des arbres

Merle noir

Étourneau sansonnet

Alouette des champs

Fauvette à tête noire

Corneille noire

Mésange charbonnière

Moineau domestique

Corbeau freux

2010

Pigeon ramier

Pinson des arbres

Merle noir

➚ Fauvette à tête noire

Alouette des champs

➚ Corneille noire

➚ Moineau domestique

Mésange charbonnière

➴ Étourneau sansonnet

➚ Hirondelle rustique

2009

Villefargeau

Champcevrais

Vergigny

Pailly

Moutiers-en-Puisaye

Sauvigny-le-Bois

Flogny-la-Chapelle

Mailly-la-Ville

Rosoy

Courson-les-Carrières

2010

➚ Vergigny

➚ Flogny-la-Chapelle

➚ Moutiers-en-Puisaye

➴ Villefargeau

➴ Champcevrais

➚ Rosoy

➚ Bussières

Mailly-la-Ville

➚ Fontaines

Courson-les-Carrières

Tableau 2 : classement des 10 espèces les plus abondantes et des 10 carrés STOC-EPS les plus richesdans l'Yonne en 2009 et 2010. Les espèces et carrés marqués avec une flèche dirigée vers le haut progressentalors que ceux marqués avec une flèche dirigée vers le bas régressent.

10 espèces les plus abondantes 10 carrés les plus riches

FAUVETTE

ÀTÊTE

NOIRE(PHOTOJEAN-PAULLEAU).

LE MOYEN-DUC 20 : 29-36 - 2011 33

STOC-EPS

Bilan de l'année 2010

En 2010, sur les 27 carrés, le cumul de2700 minutes d'écoute et d'observation a permisde dénombrer 9355 oiseaux (abondance brute)appartenant à 109 espèces. Ces nombreusesdonnées ont un double emploi puisque, outreleur fonction première de renseigner le pro-gramme STOC, elles permettent également derécolter des données et des indices de reproduc-tion pour certaines espèces dans le cadre du pro-gramme Atlas des oiseaux nicheurs de Francemétropolitaine entamé en 2009.

Les 10 espèces qui fournissent les indicesd'abondance les plus élevés sont les suivantes(par ordre décroissant) : Pigeon ramier, Pinsondes arbres, Merle noir, Fauvette à tête noire,Alouette des champs, Corneille noire, Moineaudomestique, Mésange charbonnière, Étourneausansonnet et Hirondelle rustique.

La couverture au sein du maillage des 44cartes IGN au 1/25000e qui couvrent au moinsune partie du département est identique à 2009(48 % ; n=44). La moitié sud-est du département

est davantage pourvue en carrés EPS que la moi-tié nord-ouest (carte 1).

Les cinq carrés ayant fourni la plus grandediversité spécifique se situent sur les communesde Vergigny, Flogny-la-Chapelle, Moutiers-en-Puisaye, Villefargeau et Soumaintrain alors queles cinq carrés les moins riches sont localisés àJoux-la-Ville, Poilly-sur-Serein, Vireaux, Lézinneset Cudot.

La diversité spécifique moyenne par carréest de 48,04 espèces (± 6,95 ; valeurs extrêmes :36-63) et l'abondance brute moyenne est de346,48 oiseaux (± 91,58 ; valeurs extrêmes : 156-515).

32 LE MOYEN-DUC 20 : 29-36 - 2011

Le programme STOC dans l’Yonne

Carte 1. Localisationdes carrés STOC-EPS (en vertles nouveaux carrés et en gris les carrés abandonnés)et de la station de capture (étoile) suivis dans l'Yonneen 2010 au sein du maillage de cartes © IGN 1/25 000.

Comparaisons 2009 et 2010

Entre 2009 et 2010, sur les 24 carrés étu-diés à l'identique, les observateurs ont compté2,8 % d'oiseaux en plus (abondance brute) ainsique dix espèces supplémentaires (107 contre 97en 2009).

Le classement des 10 espèces les plus abon -dantes (cumul des indices d'abondance pour tousles carrés) a légèrement changé depuis 2009(tableau 2). Le Pigeon ramier, le Pinson des arbreset le Merle noir restent les espèces les plus obser-vées dans le département. Quatre autres espècesremontent dont l’Hirondelle rustique qui réappa-raît dans ce classement et deux descendent,l’Étourneau sansonnet rétrogradant très bas etle Corbeau freux disparaissant du tableau.

Le classement des 10 carrés les plus riches(en termes de diversité spécifique) a égalementévolué depuis 2009 (tableau 2). Vergigny, Flogny-la-Chapelle et Moutiers-en-Puisaye deviennentles sites suivis les plus riches. Trois autres carrésprogressent tandis que quatre régressent.

HIRONDELLES RUSTIQUES (PHOTO JEAN-PAUL LEAU).

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Tendance à court terme 2008-2010

Entre 2008 et 2010, à partir des 17 mêmescarrés étudiés, nous pouvons déterminer les pre-mières variations d’abondance à court termedans notre département. Parmi les quinze espè -ces présentant des variations significatives (ta -

bleau 5), sept sont en augmentation alors quehuit sont en régression. Regroupées selon leursaffinités écologiques, seules les espèces fores-tières régressent (– 3,6 %) alors que les espècesagricoles (+ 3,4 %), du bâti (+ 32,3 %) et géné-ralistes (+ 3,8 %) ont progressé en deux ans.

LE MOYEN-DUC 20 : 29-36 - 2011 35

Le programme STOC dans l’Yonne

Faucon crécerelle

Pigeon biset domestique

Pigeon colombin

Alouette des champs

Troglodyte mignon

Rougegorge familier

Rougequeue noir

– 61,9 % *

+ 209,3 % ***

+ 400,0 % *

– 25,2 % ***

– 18,7 % *

– 39,1 % ***

+ 32,6 % *

Rougequeue à front blanc

Merle noir

Fauvette à tête noire

Pouillot véloce

Roitelet à triple bandeau

Mésange nonnette

Corneille noire

Étourneau sansonnet

+ 300,0 % *

– 17,1 % **

+ 82,9 % **

– 29,7 % ***

+ 600,1 % ***

+ 177,8 % *

– 27,5 % *

– 43,9 % *

Tableau 5 : variations d’abondance entre 2008 et 2010 pour les espèces principales(au moins 10 oiseaux une des deux années) sur 17 carrés STOC EPS dans l’Yonne.

Les variations sont notées *** si elles sont très significatives (p<0,001),** si elles sont significatives (p<0,01)

ou * si elles sont peu significatives (p<0,1).

abondance

2008-2010

Espèceabondance

2008-2010

Espèce

Indicateurs

Espèces généralistes

Espèces spécialistes des habitats agricoles

Espèces spécialistes des habitats bâtis

Espèces spécialistes des habitats forestiers

Variations 2008-2009

+ 10,8 %

+ 0,5 %

+ 13,4 %

– 2,0 %

Tableau 4 : variation de l'abondance des espèces groupées selon leur degré de spécialisation aux habitats.

Enfin, le regroupement d'espèces selonleur spécialisation vis-à-vis des habitats en Bour -gogne produit quatre indicateurs. Entre 2009et 2010, les espèces spécialistes des habitats

forestiers ont régressé, les spécialistes des habi-tats agricoles sont restés stables et les spécia -listes du bâti et les généralistes ont progressé(tableau 4).

PIGEONSRAMIERS(PHOTOJEAN-PAULLEAU).

34 LE MOYEN-DUC 20 : 29-36 - 2011

Le programme STOC dans l’Yonne

Canard colvertCaille des blés

Faisan de ColchideHéron cendréMilan noirBuse variable

Faucon crécerelleMouette rieuse

Pigeon biset domestiquePigeon colombinPigeon ramier

Tourterelle turqueTourterelle des bois

Coucou grisMartinet noirHuppe fasciée

Pic vertPic noir

Pic épeicheAlouette lulu

Alouette des champsHirondelle rustiqueHirondelle de fenêtrePipit des arbresPipit farlouse

Bergeronnette printanièreBergeronnette griseTroglodyte mignonAccenteur mouchetRougegorge familierRossignol philomèleRougequeue noir

Rougequeue à front blancTarier pâtreMerle noir

+ 74,1 % *+ 27,3 %+ 34,5 %+ 17,6 %– 42,1 %+ 54,8 % *– 8,3 %+ 33,3 %

+128,2 % **+ 63,6 %+ 0,5 %– 10,6 %+ 23,3 %

=– 58,3 % *– 50,0 %+ 17,9 %– 7,7 %

+ 42,6 % *+ 16,1 %– 8,3 %+ 15,9 %

+101,3 % **– 3,8 %

=+ 14,7 %+ 2,3 %– 8,3 %+ 12,1 %

=– 3,7 %

+ 27,1 % *=

+ 41,9 %– 6,7 %

Grive musicienneGrive draine

Hypolaïs polyglotteFauvette à tête noireFauvette des jardinsFauvette grisettePouillot siffleurPouillot vélocePouillot fitis

Roitelet à triple bandeauMésange nonnette

Mésange à longue queueMésange bleue

Mésange charbonnièreSittelle torchepot

Grimpereau des jardinsLoriot d'Europe

Pie-grièche écorcheurGeai des chênesPie bavarde

Choucas des toursCorbeau freuxCorneille noire

Étourneau sansonnetMoineau domestiquePinson des arbres

Serin ciniVerdier d'Europe

Chardonneret élégantLinotte mélodieuseBouvreuil pivoine

Grosbec casse-noyauxBruant jauneBruant zizi

Bruant proyer

– 8,3 %+ 62,5 % *+ 39,6 % *– 3,1 %+ 15,6 %– 2,4 %– 54,6 %– 14,6 %– 36,2 % *+ 180,0 % *– 6,4 %+ 17,4 %+ 40,7 % *– 6,4 %+ 11,8 %– 1,5 %+ 35,3 %+ 12,5 %– 24,2 %+ 62,1 % *+ 24,3 %– 34,8 %+ 3,1 %– 30,6 % *+ 13,9 %– 0,3 %– 28,6 %+ 15,1 %– 0,9 %+ 12,3 %+ 166,7 %– 10,3 %– 10,8 %+ 9,1 %+ 22,8 %

Tableau 3 : variations d’abondance entre 2009 et 2010 pour les espèces principales(au moins 10 oiseaux une des deux années) sur 24 carrés STOC EPS dans l’Yonne.Les variations sont notées ** si elles sont significatives (p<0,01) ou * si elles sont peu significatives (p<0,1).

abondance

2009-2010

Espèceabondance

2009-2010

Espèce

Variations STOC 2009-2010 sur 24 carrés dans l’Yonne

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DiscussionGrâce à la relance du programme STOC en

2008, la LPO Yonne dispose d’un outil précieuxpour apprécier l’évolution des populations nicheu -ses de son territoire. Néanmoins, l’effort doit êtremaintenu, voire accentué, pour affiner les diffé-rents résultats offerts par le STOC, aussi bien à uneéchelle temporelle (poursuite du suivi des carrésactuels) que spatiale (amélioration de la couver-ture géographique par de nouveaux carrés).

Les tendances calculées pour le STOC EPSsont riches d’enseignements et fournissent deséléments chiffrés et concrets d’aide à la décision.Le cas de l’Étourneau sansonnet est contradic-toire : il est classé nuisible par l’Etat dans ledépartement et pourtant il accuse une baissesignificative depuis deux ans (– 43,9 %). Cettetendance est d’ailleurs vérifiée au niveau françaiset même européen. D’une manière générale, lesrésultats calculés à court terme (2008-2010) pré-sentés ici sont souvent conformes aux résultatsnationaux. C’est le cas par exemple pour leFaucon crécerelle, l’Alouette des champs et lePouillot véloce dont les déclins démontrés dansl’Yonne sont avérés depuis longtemps en France.L’apparente régression du Troglodyte mignon, duRougegorge familier ou du Merle noir, égalementnotée au niveau français, peut paraître plus sur-prenante. Il faut peut-être y déceler les effets dudérèglement climatique, ces espèces y répondanten nichant de plus en plus tôt et échappant ainsiaux observateurs qui réalisent leurs inventaires àdates fixes chaque année. Le CRBPO proposeainsi d’ajouter un passage plus tôt en saison pourvérifier cette hypothèse. Par ailleurs, les variationsd’abondance d’une même espèce peuvent consi-dérablement varier d’une année sur l’autre. Entre

2008 et 2009, l’Hirondelle de fenêtre avaitaccusé un déclin très net de – 51,5 % mais ellea pratiquement retrouvé ses effectifs de 2008grâce à une hausse spectaculaire de + 101,3 %en 2010 ! Pour cette espèce, on peut penser quecet écart provient de son caractère grégaire. Eneffet, selon que l’observateur note ou pas ungroupe d’oiseaux, l’écart entre le nombre d’indi-vidus comptés peut varier considérablementd’une année sur l’autre. En revanche, certainesespèces ont régressé de manière inquiétante aucours des deux dernières années consécutives(Pouillot véloce...).

Entre 2009 et 2010, le nombre d’oiseauxcomptés en STOC EPS a légèrement augmenté(+ 2,8 %). De la même manière que le mauvaissuccès de reproduction mesuré en 2008 au STOCCapture avait été suivi d’une chute de près de10 % du nombre d’oiseaux recensés, la haussedes effectifs en 2010 est bien consécutive àun meilleur succès reproducteur en 2009.

Une seule station STOC Capture est assu-rée aujour d’hui dans l’Yonne mais elle donnetout de même accès à des paramètres démogra-phiques qui permettent de prédire grossièrementles tendances à court terme. Compte tenu de labaisse du succès reproducteur calculé en 2010,des températures déficitaires durant les premiè -res semaines de mai causant une forte mortalitédes nichées, nous pouvons nous risquer à prévoirune nouvelle baisse des effectifs nicheurs pour2011. Les volets EPS et Capture du programmeSTOC démontrent donc qu’ils sont tout à faitcomplémentaires mais un développement duréseau EPS ne pourra qu’être bénéfique pour affi-ner les résultats au niveau du département.

FRANÇOIS BOUZENDORF.

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Le programme STOC dans l’Yonne

Participez au STOC-EPS

Le suivi d'un carré STOC-EPS requiert une certaine connaissance des chants d'oiseaux(mais ne s’adresse pas qu’aux ornithologues expérimentés) et nécessite deux matinées de 2ou 3 heures d'observations (variable selon la facilité d'accès aux points d'écoute). Si vous voulez prendre en charge un carré, contactez la LPO Yonne et un carré vous sera proposédans un rayon de 10 km autour de chez vous.

Vous pourrez trouver les résultats nationaux du STOC (y compris les tendances pourchaque espèce) ainsi que le suivi d’espèces communes d’autres taxons sur le site “Vigie-Nature” du Muséum national d’histoire naturelle : http://www2.mnhn.fr/vigie-nature/

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